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Une infirmière tuée par un déséquilibré à Reims

Une infirmière et une secrétaire médicale ont été agressées au couteau, lundi, au CHU de Reims, par un homme souffrant de troubles psychiatriques sévères. La première, âgée de 37 ans, a succombé à ses blessures.

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Lundi 22 mai, vers 13 h 30, au premier étage de l’hôpital Maison-Blanche, dans les locaux de la médecine du travail des personnels hospitaliers. Une infirmière de 37 ans et une secrétaire médicale de 56 ans se trouvent dans les vestiaires de service, où elles se préparent en enfilant leur blouse. C'est alors qu'un Rémois de 59 ans aux lourds antécédents psychiatriques fait irruption pour agresser les deux femmes à coups de couteau. Après avoir pris la fuite, l’homme est rapidement interpellé par les agents de sûreté du CHU, puis confié aux services de police qui le placent en garde à vue pour « tentative d’assassinat ». Les deux victimes sont prises en charge immédiatement après les faits par leurs collègues, dont certaines ont assisté à la scène, et transférées au bloc opératoire. Dans la soirée, la secrétaire médicale de 56 ans est sortie du bloc opératoire, mais à ce momentlà, le pronostic vital de l’infirmière de 37 ans, Carène Mezino, est toujours engagé. Aux alentours de 20 h, le ministre de la Santé, François Braun, se rend sur place pour apporter son soutien aux victimes, à leurs familles et aux équipes de l’établissement de santé. « J’ai tenu à venir le plus vite possible pour me trouver auprès de ces victimes, de leur famille et des soignants qui sont extrêmement choqués par la violence de cette agression. L’hôpital est un lieu ouvert, où l’on vient se faire soigner, ce qui rend d’autant plus intolérable cette violence brutale, a réagi le ministre. Je réunirai, avant la fin de la semaine, un comité avec les syndicats et professionnels pour agir le plus vite possible pour garantir encore plus de sécurité pour les soignants. »

Il a ensuite annoncé un audit dans tous les établissements de santé, assorti d'un plan de sécurisation de 25 millions d'euros par an. L’infirmière gravement blessée succombe finalement à ses blessures dans la nuit. C’est François Braun qui l'annonce le premier, sur Facebook, mardi, à 7 h 15 : « Mes pensées vont à ses proches, à ses collègues, ainsi qu’à toutes les équipes de l’hôpital endeuillées ce matin ». Les hommages à cette mère de deux enfants de 8 et 11 ans se succèdent alors jusqu'au plus haut sommet de l'État et dans de très nombreux établissements de santé de France, où une minute de silence est observée, dès le lendemain. L'agresseur présumé a été mis en examen en unité hospitalo-carcérale pour « assassinat » et « tentative d’assassinat » et placé en détention provisoire. Selon les éléments communiqués par le procureur de la République, Matthieu Bourrette, il « semble avoir agi sans mobile apparent, d’autant qu’il n’avait pas de rendezvous dans ce service et n’y était pas suivi. » En revanche, il a déclaré à plusieurs reprises, lors de son audition, en vouloir au milieu hospitalier, indiquant avoir été maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique. Il a ajouté en vouloir aux « blouses blanches », précisant que « chaque fois qu’il croiserait une blouse blanche, il la planterait, car il voulait se venger ».

L’homme n’a jamais été condamné, mais a été mis en examen, à Châlons, pour des violences avec un couteau sur quatre personnels d'un foyer médico-social, près de Vitry-le-François. À la suite de cette affaire, le magistrat instructeur avait rendu une ordonnance de transmission de pièces aux fins de saisine de la chambre de l'instruction et la Cour d'appel devait, ce vendredi 26 mai, être amenée à prendre des mesures de sûreté pouvant aller jusqu’à l’hospitalisation sous contrainte. Souffrant de schizophrénie et de paranoïa, ce quinquagénaire fait l’objet de soins psychiatriques depuis 1985 et d’une mesure de curatelle renforcée et était reconnu adulte handicapé. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Simon Ksiazenicki

Une cagnotte pour la famille de la défunte

Deux soignantes, amies de Carène Mezino, ont lancé une cagnotte en ligne sur Leetchi afin de soutenir la famille de l’infirmière décédée, maman de deux enfants. Jeudi, plus de 1 000 participants avaient déjà permis de récolter près de 17 000 €. Infos : vu.fr/YseC

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