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Risque « très probable » de sécheresse dans la Marne
Ifaut se méfier des impressions. Oui, les mois de mars et d'avril ont été très pluvieux dans le département de la Marne, avec des précipitations supérieures aux normales saisonnières. Cependant, ces quantités d'eau, bien que favorables à une végétation en pleine croissance, n'ont pas compensé le déficit enregistré durant l'hiver, période pendant laquelle les nappes phréatiques se rechargent.
S ÉCHERESSE
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Appel à la vigilance face aux feux de récoltes et de forêts
Ainsi, à l'échelle du pays, 68 % des nappes étaient toujours à des niveaux allant de « modérément bas à très bas », dont 20 % à des niveaux « très bas », selon un rapport publié le 17 mai par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Le même jour, le ministère de la Transition écologique publiait une carte des territoires présentant un risque de sécheresse pour la saison estivale. Si tous les départements sont concernés, 26 le sont plus que d'autres, avec pour ces territoires un risque de sécheresse d'ici à la fin de l'été qualifié de « très probable ». La plupart sont situés sur le pourtour méditerranéen, le couloir rhodanien et dans le Bassin parisien. La Marne en fait partie. D'ailleurs, depuis le 23 mars dernier, la préfecture a placé trois Bassins du département, où le niveau des nappes est en dessous des normales saisonnières, en situation de vigilance sécheresse. Cet arrêté préfectoral concerne les bassins de craie de Champagne Nord, craie de Champagne Sud et Centre et calcaires de Brie et de Champigny, soit 372 communes du département, dont Reims. Ce premier niveau d’alerte « vise à informer et sensibiliser les élus, les usagers concernés et l’ensemble de la population de la situation actuelle de la ressource en eau » et ne s’accompagne d’aucune mesure de restriction. J.D
Les territoires les plus à risque figurent en rouge. © BRGM
L'an passé, au 6 juillet, la Marne était placée en vigilance orange « feux de récoltes » par les services de l'Etat. Toujours au niveau départemental, sur l'ensemble de l'année 2022, la préfecture dénombre 652 hectares de végétation brûlés et 356 interventions des sapeurspompiers pour maîtriser ces feux, dont 24 sont survenus sur la seule période du 1er juin au 15 juillet. Le déficit de pluviométrie observé depuis cet hiver et l'alerte « sécheresse » mise en place pour 372 communes marnaises (lire par ailleurs) ne feront qu'aggraver la situation. Aucune restriction n'est envisagée pour l'heure, mais l'appel à la vigilance est lancé, tant face à notre consommation d'eau qu'aux risques de départs de feux. Et si jeter des mégots de cigarettes sur les chemins ou les routes figure au top des gestes à proscrire, d'autres réflexes, le plus souvent de bon sens, sont également rappelés par la préfecture de la Marne. Ne pas brûler les déchets verts chez soi par exemple, préférer une terrasse ou un espace éloigné des broussailles pour les barbecues, protéger les végétaux des étincelles en cas de travaux extérieurs ou encore respecter les interdictions d'accès aux massifs forestiers. Dernier conseil et non des moindres : à défaut de pouvoir les réunir dans un abri dédié, éloigner des murs d'habitation le bois et le gaz stockés à l'extérieur.