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Le cours Jean-Baptiste Langlet, symbole de la reconstruction de Reims
Créé après la Première Guerre mondiale, le cours Jean-Baptiste Langlet est, avec ses immeubles aux styles haussmannien et Art déco, l'une des plus belles artères de Reims.
7-9 COURS JEAN-BATISTE LANGLET
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Du lundi au samedi de 10h à 18h
Avec la place d'Erlon, la rue de Vesle ou encore la place du Forum, le cours JeanBaptiste Langlet est l'une des voies les plus caractéristiques du centre-ville de Reims. Mais contrairement aux autres grandes artères historiques de la cité des sacres, le cours est une création née au lendemain de la Guerre 1914-1918.
Anges. L'ensemble est donc rasé pour donner naissance à la voie moderne et aérée que l'on connaît aujourd'hui.
Reconstruit et déplacé pierre par pierre
Sur les plus de 14 000 maisons qui existaient avant les combats, près de la moitié sont totalement détruites et seules une soixantaine sont indemnes. La reconstruction est alors confiée à l'architecte américain George Burdett Ford. Réalisé en partie, son plan se caractérise par l'élargissement de certaines rues et le tracé de nouvelles voies, dont le cours Jean-Baptiste Langlet est l'une des réalisations les plus spectaculaires. En effet, avant la guerre, le site se compose de petites rues qui forment alors le quartier des Deux-
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« A l'époque, l'idée est de faire du cours Jean-Baptiste Langlet un lieu de promenade, mais aussi un lieu de prestige avec des bâtiments imposants », indique Viviane Grappy Maero, chargée de médiation patrimoniale à la ville de Reims. Seule une poignée des constructions d'avant-guerre résiste à cet élan de modernité. C'est le cas de l'imposante fontaine des Boucheries, construite à la fin du XVIIIe siècle. Située d'abord à quelques mètres de la chambre des notaires, elle est déplacée une première fois en 1935 dans l’axe de la tour nord de la cathédrale. Avec l'arrivée du tramway en 2011, le monument déménage une nouvelle fois, à l'ombre des grands arbres de la place Jules Loubet qui jouxte le cours Jean-Baptiste Langlet.
Le pavillon de l'hôtel de Bezannes, rare construction du cours Langlet dont les origines remontent avant la Première Guerre mondiale. © l'Hebdo du Vendredi
Autre témoin, l'hôtel de Bezannes qui date du XVe siècle, détruit par les bombardements, mais reconstruit.
« Il a cependant été déplacé pierre par pierre pour respecter l'alignement, sachant qu'à l'origine, il était bien plus grand, détaille Léa Poncelet, assistante à la direction de la culture et du patrimoine de la ville de Reims Pour l'anecdote, non loin de là, la porte du Chapitre a, elle aussi, été déplacée à la même époque pour être alignée aux autres bâtiments de la rue Carnot. » Sur le cours Jean-Baptiste Langlet, l'ordonnancement est donc parfait, enfin, à une exception près. L'immeuble du numéro 32 est en effet le seul en retrait, de quelques mètres des autres constructions.
« On suppose qu'il s'agissait à l'origine d'un bâtiment à vocation médicale et que cela permettait de déposer les malades. »
Typique de la reconstruction à Reims, l'artère donne à voir aujourd'hui un large panel de l'éclectisme de l'architecture des années 1920, mélange des styles haussmannien et Art déco, et qui se caractérise par les nombreux détails sur les façades. « Par exemple, au numéro 40, on voit un personnage, un garçon ou un adulte, car l'avis diffère selon les spécialistes, en train d'écrire sur un bureau. » Au numéro 45, on trouve une bâtisse très originale, avec de grandes portes en ferronneries noires et surmontées de huit majestueuses colonnes en pierre. « Il s'agit en fait de l'arrière d'une n Qui était Jean-Baptiste Langlet ?
Made in Normandie avec Saint James à Reims
Depuis le 1er mars 2022, la boutique Saint James installée cours Langlet de Virginie Le Roy apporte son air iodé et l’esprit du voyage au cœur de la cité des sacres. Un style made in Normandie chic et sport qui va bien aux Rémois !
maison dont l'entrée est située rue des Telliers. Sur le cours Jean-Baptiste Langlet, ce n'est que l'entrée du garage. Quant aux colonnes, c'est en fait une pergola. Il faut imaginer qu'à l'époque, elle devait sans doute être surmontée d'une structure en bois. » Les bâtiments situés aux angles des rues croisant le cours sont les plus impressionnants. « A l'origine, le plan Ford prévoyait que chaque construction située au niveau des angles devait avoir son dôme. » Le cahier des charges est respecté au croisement avec la rue du Cadran Saint-Pierre. L'immeuble érigé, composé d'une multiplicité de matériaux, est particulièrement remarquable avec son entrée marquée par ses colonnes de marbre et, donc, son fameux dôme en ardoise. Au 17-21, la construction est magnifiée par ses statues masculines, dénommés atlantes, qui semblent porter sur leur dos tout le poids du majestueux édifice. Au numéro 20, occupé par la Banque Populaire, c'est la sculpture d'une abeille qui interpelle. « Elle fait référence à ancien magasin dénommé A la ville d’Elbeuf qui occupait le coin avec la rue de l'Arbalète. »
Se parcourant comme un précieux livre de souvenirs, le Cours Langlet s'admire sous tous les angles, mais dévoile ses trésors les plus insolites le nez en l'air.
Julien Debant
Sur le Cours Langlet, lieu privilégié pour les promenades et les rencontres, l’enseigne Saint James est un bout de terre de marin au cœur de Reims. La marque française renommée dans la production de vêtements en maille de pêcheurs et notamment de marinières, fondée à Saint-James en Normandie en 1887, a implanté depuis un peu plus d’un an le charme et l’élégance du littoral dans la garde-robe des Rémois.
Cette boutique, c’était le projet de Virginie Le Roy. D’origine normande, celle qui a toujours travaillé dans le prêt-à-porter porte les valeurs de ce fleuron du textile français. Plus qu’une région natale, Virginie partage en effet le goût de la liberté que lui offre la marque et celui de la qualité made in France. La gérante de Cokorico et de La Manufacture à Châlons, deux commerces déjà dédiés aux produits 100 % français, s’est ainsi lancée, soutenue par son mari, dans l’ouverture d’une 3e boutique à Reims pour promouvoir avec passion le savoir-faire Saint James qui lui correspond tant. « Ce changement de vie c’est avant tout un projet familial, sourit la pétillante quadragénaire. Depuis toujours dans le commerce, j’aime le contact avec la clientèle. Je voulais avoir le temps de bien les conseiller et travailler avec des produits de qualité. Saint James m’offre cette indépendance et ce savoir-faire unique. »
Liberté, qualité… et savoir-faire !
Référence dans l’univers de la mode maritime et entreprise inscrite au label du patrimoine vivant, la marque née de la mer est en effet connue pour la qualité de ses produits et ses techniques artisanales de fabrication. Fort de son histoire, le groupe rassure par ses services et son suivi de retouches et de réparations, tout en se réinventant sans cesse. Saint James s’adapte ainsi aux évolutions de la société, alliant tradition et modernité. Ses ateliers normands offrent des lignes pures, faciles à vivre, sans renier sur l’écoresponsabilité et le confort. Les matières nobles comme le lin, le coton et la laine s’associent aux couleurs fraîches et à une gamme élargie de vêtements et accessoires modernes pour hommes, femmes et enfant au fil des saisons.
Le cours Jean-Baptiste Langlet porte le nom de celui fut maire de Reims de 1908 à 1919, c'est-à-dire pendant la Première Guerre mondiale. Il était aussi médecin-chef des hôpitaux de Reims, directeur de l'École de médecine, membre de l'Académie de médecine et député de la Marne. Depuis 2015, une stèle en sa mémoire est installée au numéro 53. Elle comporte notamment un médaillon d'Auguste Coutin à son effigie, qui était initialement incrusté sur la fontaine des Boucheries depuis 1935.
Une histoire et un caractère que Virginie, épaulée de sa sympathique collaboratrice Anne-Sophie, est ravie de partager avec sa clientèle déjà fidèle qui a adopté le style à la fois chic et sport rappelant le grand large. Une respiration et une inspiration bienvenues au cœur de la ville
SAINT JAMES
14 cours Jean-Baptiste Langlet, Reims 03 26 88 40 33 www.facebook.com/SaintJamesReims