Le rendement de la vendange fixé à 11 400 kg/ha

Alors que la récolte promet d'être excellente, mais que les ventes sont en baisse, le Comité Champagne a annoncé, mercredi, un rendement pour la vendange en léger retrait par rapport à 2022.

La cueillette débutera dans les premiers jours de septembre.

Comme l’an passé, les sourires étaient de mise, mercredi midi, au siège du Comité Champagne, à l’issue du bureau exécutif, réunissant les représentants des vignerons et des maisons. Ils se sont mis d’accord sur un rendement commercialisable pour la vendange 2023 à 11 400 kg/ha. Pour rappel, en Champagne, la quantité de raisin qui peut être cueillie est fixée chaque année en tenant compte de plusieurs facteurs. « Pour arriver à ce résultat, nous avons étudié le rapport agronomique, c’est-à-dire où en sont les vignes aujourd’hui, et les perspectives de ventes à court terme pour la filière Champagne, a explicité Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne et représentant du Syndicat général des vignerons (SGV). Fort de ces deux sujets, nous avons pris cette décision courageuse, prudente, mais optimiste. »

D’abord, l’état sanitaire du vignoble est bon et très homogène. La campagne viticole a été calme, avec peu de dégâts de gel (1,5 % du vignoble) et de grêle (0,3 %), tandis que les épisodes de mildiou et d’oïdium ont été contenus. Seule la recharge en eaux des sols pourrait être préoccupante, mais la vigne est assez peu vulnérable au stress hydrique. « Alors que d’autres régions viticoles ont souffert, le climat en Champagne a été idéal et aucune région n’est décrochée. Le rendement agronomique est estimé entre 15 000 et 17 000 kilos, ce qui est très élevé. On se prépare à une belle vendange », s’est réjoui Maxime Toubart.

La réunion fixant les dates du début de la récolte, commune par commune, devrait se tenir entre le 30 juillet et le 1er août, mais en l’état actuel, les coprésidents planchent sur une ouverture moyenne de la vendange autour du 7 septembre. Deuxièmement, le bureau exécutif a étudié l’état des ventes en champagne. Alors que l’année 2022 avait été marquée par une nouvelle hausse des expéditions (325,5 millions de bouteilles, 6,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires), le début d'année a connu un léger repli. « Au premier semestre 2023, les ventes sont en baisse de 5 % par rapport à 2022, qui était un semestre record avec 336 millons de bouteilles sur une année glissante. C’était un rythme insoutenable », concède David Chatillon, président de l’Union des maisons de champagne (UMC). Le marché français est en baisse de 6 % et la grande distribution souffre le plus. « On reste sur un niveau élevé en valeur absolue », rassure le coprésident du Comité Champagne.

C’est la raison pour laquelle le rendement décidé pour la prochaine vendange est en légère baisse, moins 600 kilos par rapport à 2022. « On part d’un stock au 31 juillet 2023 qu’on connaît (1,2 milliard de bouteilles), on vise un certain ratio de stock prospectif sur 3,8 années et ça donne ces prévisions : 314 millions de bouteilles pour 2023 et 315 millions pour les trois suivantes, détaille le patron de l’UMC. Ça peut paraître modeste, mais il y a une conjoncture économique assez incertaine. Maintenir les volumes paraît être un bon objectif. » Et Maxime Toubart de résumer : « On se doutait qu’il y aurait cette baisse, car il y a un ralentissement global de la consommation. La période post-covid était excessivement euphorique, on va vers un retour à une situation plus normale. » Une situation « normale » qui ne devrait pas empêcher l’interprofession de battre un nouveau record en matière de chiffre d’affaires, en 2023.

Simon Ksiazenicki