Bulletin d'Information des Adhérents - Association Kokopelli - Printemps & Été 2024

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BULLETIN D’INFORMATION DES ADHÉRENTS

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MADANI HANANA, ANCIEN NOMADE SAHRAOUI QUI REVERDIT LE DÉSERT

!

CAMPAGNE SEMENCES SANS FRONTIÈRES, VERS L’AUTONOMIE SEMENCIÈRE DES POPULATIONS

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LA TULSI TEMPÉRÉE : UN ÉNIGMATIQUE

BASILIC — EN MODE

TUTTI FRUTTI

CAMPAGNE “CULTIVONS-NOUS 2024 ! POUR LA LIBÉRATION DES PLANTES MÉDICINALES”

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FICHE TECHNIQUE :

CONCOMBRE

EN CHEMIN VERS L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE ET SEMENCIÈRE

Printemps/ Été 2024

SOMMAIRE

NOS CAMPAGNES

Madani Hanana, ancien nomade sahraoui qui reverdit le désert !

Campagne Semences Sans Frontières, vers l’autonomie semencière des populations

À la découverte du Sorghum bicolor, une plante céréalière aux multiples usages ..................................................................

Parrainage pour Semences Sans Frontières

La Tulsi Tempérée : un énigmatique basilic — en mode tutti frutti ...........................

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Campagne “Cultivons-Nous 2024 ! Pour la Libération des Plantes Médicinales”

Bulletin d’information réalisé par l’Association Kokopelli – mai 2024 Forêt de Castagnès – route de Sabarat – 09290 Le Mas d’Azil Imprimé sur papier recyclé FSC. Fabrication Printteam – Nîmes. p.14

Fiche Technique : Concombre

En chemin vers l’autonomie alimentaire et semencière

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ÉDITO

Chers amis,

Cela fait maintenant plus de 10 ans que j’ai le plaisir de diriger Kokopelli.

Plus de 10 ans que — entouré d’une équipe dynamique et solidaire ainsi que de milliers d’adhérents qui soutiennent nos missions quotidiennes — j’accompagne cette association incroyable à travers les tempêtes juridiques, politiques, économiques et sociales. Des tempêtes, nous en avons traversées ! Mais c’est toujours plus forts et plus nombreux, plus déterminés à préserver la biodiversité et à lutter contre les méthodes écocides de l’agroindustrie, que nous en sommes sortis. Et même si les rafales soufflent parfois d’une extrême violence, comme ce fut le cas ces dernières années, nous avons relevé les défis et œuvré encore davantage pour la distribution des semences libres et reproductibles, pour la protection de la biodiversité et pour la démocratisation de l’utilisation et de la légalisation des plantes médicinales.

Et si je célèbre cette année mes 10 ans de service, l’association célèbre, quant à elle, ses 25 ans d’existence. Un quart de siècle d’existence n’est pas anodin ! D’autant plus que Kokopelli n’existerait pas sans plusieurs dizaines d’années préalables de travail de Dominique et Sofy Guillet, mes parents et fondateurs de Kokopelli, à qui je souhaiterais rendre ici un hommage bien mérité ! Car si aujourd’hui l’association figure après des dizaines d’années de procès et de batailles médiatiques et juridiques parmi les plus grands distributeurs de semences libres et propose à ses sympathisants une diversité unique en Europe, les débuts de l’aventure Kokopelli furent éprouvants, intenses et portés à bras le corps par la famille Guillet et quelques amis proches.

Si, chers amis, vous doutiez que Kokopelli soit une histoire familiale, alors je vous invite à imaginer Sofy, une planche en bois sur les genoux, ensachant et remplissant des petits sachets kraft dans sa voiture devant l’école en attendant la sortie de ses enfants. Car si aujourd’hui nous sommes plus de 35 personnes à porter les valeurs et les missions de l’association, tout cela est né de la force de deux personnes et de leur détermination à préserver la biodiversité cultivée.

Mais au fait, savez-vous comment est née l’Association Kokopelli ? Il faudrait bien plus qu’un simple éditorial pour raconter cette longue histoire qui a poussé la famille Guillet à créer Kokopelli. C’est pour cette raison que je vous invite à découvrir cette aventure, qui a débuté il y a maintenant plus de 40 ans, sur la page "Notre Histoire" du site internet de l’association.

Qui sait, vous serez peut-être surpris de découvrir les coulisses historiques de Kokopelli !

“ ”

MADANI HANANA

Ancien nomade sahraoui qui reverdit le désert !

Dans cet article, découvrez le témoignage de Céline et Sam photographes/vidéastes et voyageurs.

“Imaginez traverser des heures durant des paysages arides et baignés de couleur sable aux mille tonalités. Les dunes qui défilent sous vos yeux vous donneraient presque la sensation d’être secoués par une houle brunâtre. Mais soudain, se dévoile devant vous un carré vert, une petite forêt luxuriante. Est-ce un mirage ? Vous vous approchez alors plus intimement sous cette couverture végétale. Plusieurs maisonnettes en terre apparaissent. Des tapis et coussins multicolores jonchent le sol. Un parfum de menthe s’échappe de la théière posée sur une table basse pour vous accueillir. Ça y est, vous y êtes… bienvenus chez Madani !

Une forêt les pieds dans le sable

Mais commençons par le début. 16 décembre 2023. Voilà une vingtaine de jours que nous sommes au Maroc avec notre petit camion de voyage pour divers projets photo et vidéo. Grâce à Kokopelli, nous nous apprêtons à faire la connaissance de Madani Hanana et son épouse Aïcha, créateur et propriétaire de "l’Oasis Source de Vie", situé à M’hamid el Guizlane, un des derniers petits villages sud marocain avant l’immensité désertique du Sahara. Quelques kilomètres avant d’arriver, alors que l’infini du paysage aride se dévoile devant nos yeux, plusieurs panneaux le long de la route annoncent clairement la couleur : « Danger ! » Ici c’est le désert. L’eau

est extrêmement rare, et d’autant plus précieuse. En été, les températures peuvent grimper jusqu’à 50°C. Ne pas s’aventurer dans le désert sans connaissance du milieu ni accompagnement. Cela a le mérite d’être clair !

Pourtant, nous allons bientôt rencontrer cet ancien nomade, qui, paraît-il, fait pousser ici des arbres, des légumes, et contribue à réinstaller de la vie ! Nous y croyons encore à peine.

À notre arrivée, nous longeons le lit du Draa, fleuve totalement asséché depuis la construction d’un barrage hydroélectrique

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situé 260 km en amont, proche de la ville de Ouarzazate. Celui-ci a progressivement privé d’eau les populations nomades et villageoises qui vivent en aval. La rareté des pluies a porté le coup de grâce au nomadisme. Les paysans ont abandonné l’agriculture. Les jeunes se sont tournés vers d’autres activités.

Voilà encore un exemple de la problématique de l’eau, car depuis que nous sommes arrivés sur les terres marocaines, tout le monde évoque cette longue et terrible sécheresse qui sévit

ici depuis 5 ans maintenant. Les feuilles brunes et mortes des palmiers en sont le triste témoin visible.

Ce sont donc avec des yeux ébahis de surprise et d’enthousiasme que nous nous approchons enfin de la fameuse oasis de Madani. Au milieu des bancs de sable, ponctués de quelques palmiers aux feuilles asséchées, une petite, mais haute forêt verte danse dans le vent comme pour nous faire signe de nous approcher et d’être témoins de ce projet un peu fou : reverdir deux hectares de terre à "l’Oasis Source de Vie".

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Madani sert le traditionnel thé de bienvenue. Il nous explique que la mousse créée à la surface protège du sable et des insectes – ©CelineJentzsch image ©SamuelBitton
Espace de rencontre et relaxation au milieu des palmiers – ©SamuelBitton

Madani vient nous accueillir avec son sourire enchanteur et sa gentillesse si caractéristique de la culture locale. Assis autour du traditionnel thé de bienvenue, nos discussions tournent rapidement autour de sujets qui nous animent : sa vision de la culture potagère en lien avec la permaculture, sa philosophie de vie, l’accès aux semences reproductibles, la construction en terre, etc.

La naissance de l’Oasis

L’idée principale de cette oasis a germé en lui à la suite d’une traversée du désert de 6 mois avec une amie australienne. Durant ce long périple, elle lui raconte que les aborigènes réussissent à cultiver dans le désert australien. Madani, dont la famille nomade s’est sédentarisée lorsqu’il avait 14 ans, se persuade que s’il était possible de cultiver dans le désert australien, cela devait également l’être dans le désert marocain.

L’Oasis Source de Vie naît en 2009, avec la volonté, dit-il, « d’inverser le cours de l’histoire et de reverdir le désert ». Durant les 3 premières années, et avec l’aide d’une amie française, Marie, les résultats sont peu encourageants. Très peu de plantes poussent.

Mais plutôt que de s’arrêter aux échecs, il se concentre au contraire sur les quelques réussites. Au fur et à mesure des années, animé par une patiente observation de son terrain et d’une douce persévérance, voici que s’élève lentement une forêt.

Dans la vision juste et intuitive de Madani, avant de pouvoir cultiver, il fallait d’abord planter des arbres. Selon lui « la forêt apporte de l’ombre, contribue à maintenir l’humidité au sol, protège du vent qui assèche tout au passage, et nourrit le sol grâce à la décomposition des feuilles mortes ». Ces fonctions multiples, pour reprendre certains principes essentiels de la permaculture, ont une valeur inestimable pour cette terre sablonneuse et dépourvue de vie.

En plus des 40 palmiers dattiers qui ont pu être sauvés, ce sont des eucalyptus, des faux-poivriers, des grenadiers, des oliviers, des figuiers, du raisin, et divers autres arbres qui ont commencé à fermement s’enraciner et prendre de la hauteur.

La vie s’est ainsi peu à peu réinstallée. Il se réjouit que divers oiseaux, libellules, insectes pollinisateurs, grenouilles et vers de terre, réinvestissent les lieux.

Au pas de la porte de son oasis, Madani observe cette immensité désertique

image ©CelineJentzsch NOS CAMPAGNES 4

véritable pompe à sel, tout comme la canisse, poussent en abondance et servent également au paillage du sol. Le blé, quant à lui, sert à nourrir les chèvres.

Fin d’année c’est la saison de la récolte des dattes –©CelineJentzsch

Quand l’œuf fait jaillir l’eau

L’accès à l’eau se fait par deux puits. Celle-ci est saumâtre et contient environ 8 g de sel/ litre. Il lui a donc fallu apprendre à cultiver dans ces conditions et expérimenter diverses techniques : d’un côté la désalinisation de son eau, et de l’autre habituer peu à peu les plantes à cette eau saumâtre.

Pour cela il sème, entre autres, des variétés qui supportent le sel. De la luzerne,

Nous étions curieux de connaître la technique employée pour détecter l’eau souterraine. Il nous fait alors une démonstration étonnante. Nous connaissions bien sûr les baguettes de sourciers (ici une simple branche de palmier taillé en V), mais quelle ne fut pas notre surprise de le voir aller chercher un œuf à la cuisine. Il enlève ensuite ses chaussures « pour être en contact direct avec la terre » dit-il. Puis, l’œuf posé à plat dans le creux de sa main, il avance. À l’approche d’une veine d’eau, l’œuf se redresse doucement pour finir à la verticale. Il n’y a plus qu’à creuser !

Kokopelli

Et Kokopelli dans tout ça ? Madani, ainsi que d’autres personnes rencontrées lors de notre voyage, nous confirme à quel point l’accès aux semences reproductibles est difficile au Maroc. Une amie lui mentionne récemment l’initiative "Semences Sans Frontières" de Kokopelli. Il fait alors appel à cette généreuse donation et c’est au

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Madani au milieu de sa verdure. Les terres ont été aérées en attente des prochaines semences – ©SamuelBitton

printemps 2023 qu’il reçoit une abondante sélection de graines reproductibles, soigneusement préparée par Kokopelli. Ce n’est qu’à l’automne dernier, lorsque les températures le permettent, qu’il commence ses premières plantations. Les semis, quant à eux, sont réalisés dans une petite serre. Effectivement, en hiver, les températures peuvent régulièrement chuter en-dessous de zéro degré pendant la nuit.

Par le passé, Madani a déjà réussi à cultiver une belle diversité de légumes : laitues, blettes, roquette, carottes, betteraves, oignons, patates, fèves, etc. Le succès et l’avenir des graines Kokopelli sont donc prometteurs, mais il faudra encore attendre quelques mois pour en savoir plus.

Sérénité dans le désert

Parallèlement à son projet de permaculture, Madani continue la construction de ce lieu empreint de sérénité pour y accueillir un large éventail de visiteurs. Il partage ses notions de permaculture, sa connaissance du désert lors de randonnées et nuitées sous les étoiles et toutes autres activités orientées vers le bien-être, car pour lui « le changement doit d’abord venir de l’intérieur ». La patience, la solidarité, le travail main dans la main font partie de ses valeurs et de sa philosophie de vie. Et son rêve ne se limite pas seulement à sa propre indépendance alimentaire et à son oasis. Il espère donner l’exemple à la population locale et les encourager à faire de même.

>> Plus de renseignements sur Oasis Source de Vie : oasis-sourcedevie.com

En dehors de l'oasis, les palmiers s'assèchent et meurent

image ©SamuelBitton NOS CAMPAGNES 6
Madani s'apprête à faire les premiers semis sous serre – ©SamuelBitton Entrée de "l’Oasis Source de Vie" – ©SamuelBitton

Le sourire d’un

de ses semences reproductibles, fort reconnaissant du soutien de Kokopelli – ©SamuelBitton

Nous étions en admiration devant son engagement, son enthousiasme sans limite, sa créativité et son ingéniosité innée pour recréer un écosystème foisonnant de vie dans ce milieu pourtant hostile et exigeant.

Nous avons profité de cette merveilleuse rencontre pour tourner un petit film, que vous pouvez visionner ici. En espérant que cela puisse nous inspirer dans nos projets, malgré nos croyances souvent limitantes.

Nous sommes photographes/ vidéastes et voyageurs, et avons à cœur de partager de belles histoires positives et inspirantes sur divers sujets qui nous semblent importants tels que l'éducation, l'alimentation, la santé, la spiritualité, l'écologie, la permaculture, l'autonomie, etc.

Céline & Sam www.celinesam.com / www.celinejentzsch.com / www.samuelbitton.com

>> Flashez le QRcode pour visionner le film

Offrons à tous l’opportunité de retrouver l’autonomie semencière, alimentaire et médicinale !

Pour bénéficier de notre campagne de solidarité, nous soutenir ou vous impliquer activement, rendez-vous sur le blog, rubrique Semences Sans Frontières : BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR

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“ ”
homme heureux

À LA DÉCOUVERTE DU SORGHUM BICOLOR

Une plante céréalière aux multiples usages

Saviez-vous que le sorgho, cinquième céréale mondialement produite, est cultivé principalement comme plante fourragère pour l’alimentation du bétail ? Il mérite pourtant une place d’honneur dans l’alimentation humaine pour ses qualités nutritives et se révèle, en plus, un allié majeur du jardinier.

• Ses grains, riches en minéraux et nutriments, sont totalement exempts de gluten. Ils sont consommés tels quels, réduits en farine ou soufflés pour les variétés “à éclater”.

• Sa tige , utilisée comme tuteur naturel dans les cultures associées, est plus ou moins sucrée selon les variétés et se mâche telle quelle ou est pressée pour en extraire le sucre. Celui-ci s’emploie alors pour la confection de sirops, de mélasses ou encore comme activateur de compost.

• Ses racines s’avèrent utiles à la restructuration des sols et la plante entière aux paillis de fin de saison. Elle constitue ainsi un excellent apport de biomasse.

• Les gaines de ses feuilles, souvent colorées de rouge et ayant une forte teneur en anthocyanes, en font une plante tinctoriale dont l’usage est assez répandu en Afrique.

Raisons suffisantes donc pour proposer cette graminée dans le cadre du parrainage au bénéfice de Semences Sans Frontières !

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Camille, marraine du Sorgho

"Black Amber Cane"

En 2023, Camille, passionnée par la semence et convaincue de l’importance de la biodiversité, décide de s’engager en tant que marraine d’une espèce qu’elle n’a jamais cultivée auparavant. Elle multiplie alors, dans son jardin à Villefranche-surSaône (69), une souche du Sorgho "Black Amber Cane". En fin de saison, elle récolte près de 2 kg de semences pour notre campagne de solidarité.

“Témoignage de Camille

C’était simple, enrichissant et émerveillant de vivre l’expérience de la culture du Sorgho, de la graine à la graine. Certains de mes amis ont participé du semis, jusqu’à la récolte et le tri du grain. Cela nous a donné envie de continuer à cultiver plus de céréales et à apprendre de nouvelles manières de les consommer et de les mettre en valeur dans notre quotidien. Cela me motive d’autant plus à partager l’importance de la diversité variétale et alimentaire.

Les plants de sorgho de Camille à plus de deux mètres de haut

Quand j’ai arraché les plants, j’ai pu observer leur système racinaire. J’ai été époustouflée par la profondeur et la vigueur des racines à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur dans cette terre si compacte. Je comprends que le sorgho soit utilisé comme engrais vert, permettant d’améliorer la structure et la vie du sol. J’ai observé de nombreux filaments de mycélium autour des pieds. Les vers de terre étaient aussi très nombreux. Ce trésor de biomasse va me servir à enrichir le sol dans des lasagnes.

J’ai été plutôt surprise de la résilience du sorgho. Avec très peu de soin et d’eau, il a majestueusement poussé avec vigueur et beauté dans mon sol pourtant très lourd. Quel plaisir de voir grandir, à partir d’une si petite graine, de si grandes et belles plantes ! C’est si agréable de voir l’abondance en action.

De plus, apporter de la sécurité alimentaire et de l’abondance potentielle à plusieurs communautés grâce aux semences libres et reproductibles que l’on multiplie dans son jardin, c’est un grand profit pour un jardinier amateur.

Pour découvrir le témoignage de Camille en entier ainsi que celui de parrains et marraines d’autres variétés : rendez-vous sur notre blog, rubrique Semences Sans Frontières/retours et témoignages : BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR

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Qui a bénéficié des semences multipliées par Camille ?

Pour l’instant, 8 porteurs de projets dans 7 pays ont déjà gagné en autonomie semencière grâce à la culture de Camille :

1. Albert Lukau et sa femme œuvrent à Kinshasa pour la reproduction de semences et la production locale de légumes, aujourd’hui majoritairement importées. (République Démocratique du Congo)

2. Jonas de l’association Horizon développe un centre semencier. (Congo-Brazzaville)

3. Pierre de l’ONG AMURT BF gère la Maison de la Semence. (Burkina Faso)

4. Murethei promeut l’agroforesterie et l’autonomie semencière des agriculteurs kenyans avec l’aide de L’ONG Secteur10, Spiruline pour tous. (Kenya)

5. Sandrine de l’Association Tsiky, met en place un jardin pédagogique à l’école d’Ampitolova. (Madagascar)

6. Lionel de l’ONG La Forêt Retrouvée, agit avec son équipe pour la reforestation et l’autonomie alimentaire. (Madagascar)

7. Mohamed, aidé par Françoise de L’ONG Imane La Vie, développe des potagers familiaux face aux risques de famine à Agadez et les villages d’alentour. (Niger)

8. Amine, favorise une agriculture locale et durable à Ben Arous. (Tunisie) ... les pousses de sorgho pointent le nez

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Après un semis soigné... 8 8

Atelier de cuisine avec le sorgho

Préparation de la parcelle acceuillant les semences du Sorgho "Black Amber Cane"

Réalisation du semis

Murethei réduit les grains de sorgho en farine pour faire l'ugali, plat typique kenyan, auparavant préparé avec toutes sortes de céréales, et désormais réalisé seulement avec de la farine de maïs et donc moins nutritif

Le Parrainage consiste à reproduire bénévolement, à partir de graines fournies par Kokopelli, une variété ou une espèce et à envoyer une partie des semences récoltées à l'association afin d’en faire bénéficier des communautés rurales du monde entier dans le cadre de la campagne Semences Sans Frontières.

Retrouvez toutes les informations sur le blog, rubrique Semences Sans Frontières/Comment participer ? : BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR

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Distribution des semences de Camille par l’ONG AMURT BF
6 6 5 4 3

LA TULSI TEMPÉRÉE,

Un énigmatique basilic — en mode tutti frutti

Saviez-vous que les basilics sont avant tout des plantes médicinales et qu’ils comptent des dizaines d’espèces, dont les Tulsis ?

Et oui : les Tulsis, car il en existe de nombreuses ! On ne parle pas ici des Tulsis massivement cultivées et importées d’Inde pour réaliser les tisanes de basilic sacré du commerce, mais d’une Tulsi en provenance des hauts plateaux Éthiopie.

Cette Tulsi peut, elle, se cultiver aisément, de la graine à la graine, dans tous les jardins de nos latitudes. Totalement résistante au mildiou, elle produit une luxuriante biomasse sur des plantes compactes et dévoile des parfums envoûtants de myrrhe, de vanille, et de tutti frutti. À la différence des autres Tulsis, elle contient une majorité de composés bisabolènes à l’origine de son parfum enivrant et de ses qualités antioxydante et anti-inflammatoire exceptionnelles.

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Illustration de Tulsi Tempérée, Ocimum bisabolenum

Comment semer ce basilic ?

Remplissez des caissettes, ou des plaques alvéolées, avec un terreau à semis de qualité, préalablement humidifié, et tassez délicatement.

Déposez ensuite vos semences de Tulsi tempérée sur le terreau, recouvrezles de quelques millimètres, et pressez légèrement. Gardez vos semis humides en brumisant régulièrement à l’aide d’un vaporisateur.

Placez-les sous un abri bien lumineux et attendez 1 à 2 semaines avant de voir vos graines lever !

Et

après ?

Repiquez les jeunes plants, dès lors qu’ils portent 3 à 4 vraies feuilles, dans des godets individuels.

Installez-les ensuite à 25 ou 30 cm en tous sens, dans des trous de plantation remplis d’une bonne dose de compost ou de fumier bien décomposé, lorsque les derniers risques de gelées ne sont plus à craindre et que le sol est suffisamment réchauffé.

Enterrez-les jusqu’aux premières feuilles, arrosez-les modérément, puis paillezles pour éviter un enherbement trop important et préserver l’humidité ainsi que la microbiologie du sol.

Coupez l’extrémité de la tige principale, dès lors que les plants mesurent 20 à 25 cm de hauteur, juste au-dessus d’un nœud portant des bourgeons axillaires pour stimuler la ramification de la plante et augmenter la production de biomasse.

Cette campagne a pour objectif de mettre à l’honneur, chaque année, une plante médicinale en distribuant ses semences gratuitement, tout en partageant les connaissances et les expériences liées à son utilisation.

Victime de son succès, cette Tulsi n'est plus envoyée gratuitement sur simple demande. Nous continuons à vous partager nos conseils pour vous accompagner dans l'appropriation de cette plante médicinale !

Retrouvez toutes les informations sur cette campagne ainsi que des vidéos tutorielles sur la culture et l’utilisation de la Tulsi Tempérée sur le blog, rubrique Cultivons-nous ! :

NOS CAMPAGNES 13 Semis 18-25°C 0,5 cm 7-14 jours godet /caissette Culture exposition forte besoin en eau moyen espacement au repiquage bac/pot possible
BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR M
D J FM A
JJ AS ON
Semis sous abris Récolte des semences Récolte des feuilles

Famille : Cucurbitaceae

Genre : Cucumis

Espèce : sativus

Le genre Cucumis comprend environ 38 espèces connues.

Semis : 1 cm 18-20 °C 5 à 10 jrs

pleine terre/ godet en ligne en poquet

Culture :

60 cm à 100 cm exposition besoin en eau ligne rang

espacement (en cm)

Multiplication :

Cycle : annuel

Pollinisation : allogame1, entomophile2

Nombre de porte-graines nécessaires à la reproduction : min 5, 10 idéalement

Faculté germinative des semences : 10 ans

Calendrier des semis et des récoltes :

Semis sous abris Semis en pleine terre

Le concombre prend ses origines dans les vallées subtropicales de l’Himalaya, où il s’y cultive depuis près de 5 000 ans, et porte le nom sanskrit de Soukasa. Il se répandit ensuite assez vite en Chine, ainsi qu'au Proche-Orient, avant de gagner l'Égypte, puis les mondes grecs et romains au 5e siècle avant l'ère commune. Des vestiges issus de fouilles archéologiques attestent de sa présence en Europe centrale et septentrionale il y a environ 2 000 ans.

Il se décline généralement en cinq types :

• le concombre de plein champ, à l’épiderme recouvert de fines épines blanches ou noires ;

Récolte des fruits

Récolte semences

Concombre Boothby's Blond CONCOMBRE Cucumis sativus

• le concombre de serre, dérivé des types orientaux à fruit allongé et à l’épiderme très lisse ;

• le concombre “Sikkim”, aux teintes rougeorange ;

• le concombre à très petit fruit, appelé couramment cornichon ou gherkin ;

• le concombre rond.

Le concombre produit de longues tiges rugueuses, munies de vrilles lui permettant de grimper, des feuilles d'un vert un peu grisâtre, rudes et lobées, ainsi que de petites fleurs jaunes unisexuées. Après pollinisation, les fleurs femelles dévoilent des concombres aux formes et aux teintes très diverses selon les variétés. Ils peuvent être allongés, cylindriques ou ronds, de couleur vert, blanc, jaune, brun, ou encore orangés et leur épiderme peut être totalement lisse, avec de légères épines ou être brodé.

Chaque fruit renferme une multitude de graines blanc crème, plates et d’environ 1 cm.

14 M JJ AS ON D J FM A
14
80-100 80-1 00
croisée entre deux plantes distinctes
par les insectes
1 Fécondation
2 Pollinisation

CONSEILS DE JARDINAGE

Concombre Poona Kheera

Mode de culture

Le concombre apprécie une exposition ensoleillée, un sol riche et meuble ainsi qu’un arrosage relativement abondant.

Semez en godet individuel à 1 cm de profondeur, en poquet de 2 à 3 graines, 2 à 3 semaines avant la date de plantation. Installez les semis sous un abri chaud et lumineux, puis maintenez le substrat humide jusqu’à la levée. Les graines germent généralement en 5 à 10 jours à des températures comprises entre 18 et 20 °C.

Jeunes pousses de concombre

Repiquez les plants, dès qu’ils portent deux vraies feuilles, en pleine terre au jardin, si le sol est suffisamment réchauffé, ou en pot plus grand. L’essentiel consiste à ne pas laisser végéter les plants trop longtemps dans les godets, car leur système racinaire se développe rapidement et peut devenir fibreux s’il reste à l’étroit. À la mise en terre, espacez les pieds de 80 à 100 cm en tous sens.

Installez un système de tuteurage, d’au moins 1,5 m de hauteur, tel que des rames, des tipis ou des filets, afin d’offrir un support aux plantes. Ces structures permettent de gagner de la place au sol et de faciliter la récolte des fruits.

Paillez enfin généreusement les pieds pour conserver la terre humide et limitez la pousse des adventices.

PLANTES COMPAGNES

Le concombre apprécie la compagnie du maïs, du haricot, du radis ou encore du tournesol.

Plant de concombre prêt à être mis en terre

15 FICHE TECHNIQUE
CONCOMBRE
Culture de concombre sur filet

PRODUCTION DE SEMENCES

Pollinisation

Le concombre est une plante monoïque ; il porte, sur le même plant, des fleurs unisexuées, mâles et femelles, à des endroits différents. Généralement, les fleurs mâles sont réunies en groupe et abondent en début de croissance tandis que les femelles sont solitaires et arrivent plus tard.

Bien que les fleurs femelles puissent être fécondées par le pollen de fleurs mâles de la même plante, leur séparation dans l’espace oblige la présence d’un vecteur pour garantir leur fécondation. Ainsi, le concombre est une plante majoritairement allogame et les pollinisations croisées s’opèrent essentiellement par les visites d'insectes.

D’espèces distinctes, le melon, Cucumis melo, les courges Cucurbita sp., et le concombre, Cucumis sativus, peuvent cohabiter au même endroit sans risque de croisement. Seules les différentes variétés de concombre et de cornichon, cultivées en même temps au jardin, peuvent s’hybrider entre elles, car elles appartiennent à la même espèce botanique : Cucumis sativus

Fleur femelle de concombre

Isolation physique : la pollinisation manuelle

La technique de pollinisation manuelle des concombres, identique à celle des courges, se pratique en dehors des périodes de sécheresse ou de très fortes chaleurs et s’opère généralement en 3 grandes étapes sur 2 jours.

Le soir, repérez les jeunes fleurs mâles et femelles encore fermées et bloquez leur accès à l’aide de ruban adhésif de masquage ou de petits sacs de voiles : les insectes ne doivent pas pouvoir rentrer.

Pour la production de semences et la conservation de la pureté variétale, deux méthodes d’isolement permettent de cultiver plusieurs variétés de concombre et de cornichon, la même saison, au jardin.

Isolation spatiale : la distanciation

Distancez deux variétés différentes de 400 m à 1 km en fonction des régions et des environnements.

Retrouvez la fiche technique complète sur le blog, rubrique Réussir ses Cultures : BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR

Le lendemain matin, avant les heures chaudes, cueillez toutes les fleurs mâles fermées la veille et enlevez leurs pétales pour libérer les étamines. Ouvrez ensuite délicatement chaque fleur femelle et badigeonnez leurs pistils avec les étamines. Immédiatement après, refermez soigneusement les fleurs pollinisées à l’aide de ruban adhésif de masquage.

Veillez à ce qu’aucun insecte ne vienne sur les fleurs pendant cette opération au risque de les contaminer avec du pollen étranger.

Identifiez les fleurs femelles avec un lien horticole ou une ficelle de couleur autour du pédoncule afin de pouvoir les repérer au moment de la récolte.

Les chances de succès pour les pollinisations manuelles de fleurs de concombres sont d’environ 85 %.

FICHE TECHNIQUE 16

Stigmate

Ovaire

Récolte des semences

Pour la production de semences, récoltez uniquement les fruits complètement murs lorsqu’ils se ramollissent et que la couleur d’épiderme change de teinte.

Étamine

Concombre mature, prêt pour la récolte des semences

Coupez les fruits en deux, dans le sens de la longueur, extrayez la cavité centrale dans un seau propre, à l’aide des mains ou d’une cuillère, puis brassez énergétiquement afin de bien détacher les semences de la pulpe. Ajoutez un peu d’eau, mais sans excès, au risque de ralentir la fermentation.

Fermeture

des fleurs mâles et femelles avant pollinisation

Mise en contact

du pollen et du stigmate

Recouvrez le contenant d’un tissu et placez-le dans un endroit ombragé et protégé. Laissez ensuite fermenter les semences durant quelques jours, en fonction de la température ambiante, jusqu’à ce que la plupart se retrouvent au fond du seau.

Videz délicatement le surnageant, composé de débris et de graines vides, puis versez les semences, déposées au fond, dans une passoire à mailles fines. Lavez-les à grande eau avant de les mettre à sécher immédiatement après. Déposezles alors sur un tamis ou une claie, dans une pièce bien ventilée. Remuez régulièrement les semences afin de les séparer les unes des autres.

Le séchage prend de 5 à 10 jours, en fonction des conditions de température et d’hygrométrie ambiantes.

Conservez les graines bien sèches dans un récipient hermétique et dans un lieu abrité de l’humidité et des variations de température.

17 FICHE TECHNIQUE
FEMELLE
FLEUR MÂLE
FLEUR

FOIRES ET SALONS !

Liste non exhaustive. Découvrez tous nos salons et les informations sur le blog au fils de la saison.

• Du 9 au 12 mai •

Foire Éco Bio d’Alsace COLMAR (68)

• Du 24 au 26 mai • Salon Bio&Co METZ (57)

• Du 7 au 8 septembre • Folie des Plantes NANTES (44)

JOURNÉE PORTES OUVERTES

• Du 13 au 15 septembre • BioBernai OBERNAI (67)

• Du 11 au 13 octobre • Salon Zen & Bio NANTES (44)

Découvrez l’univers de Kokopelli ! Animations, conférences, ateliers, jeux d’enfants, marché artisanal, restauration, musiques et autres surprises agroécologiques...

Profitez aussi de la boutique et de plus de 1 700 variétés bio et reproductibles !

• Du 18 au 20 octobre • Salon Artemisia MARSEILLE (13)

ASSOCIATION KOKOPELLI Forêt de Castagnès – route de Sabarat – 09290 Le Mas d’Azil – 05 61 67 69 87 contact@kokopelli-semences.fr – www.kokopelli-semences.fr
LE 14 SEPTEMBRE
Retrouvrez tous nos conseils de jardinage et nos actualités sur le blog BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR Mais aussi sur les réseaux sociaux : @kokopellisemences
au Mas d'Azil (09)

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