Kultorama #13

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DĂŠrapage

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N° 13

kultorama KULTE UNLIMITED Centre GVIO - Bât. A3 1, bd de l’Océan 13009 Marseille - France ph. 00 33 4 91 91 91 95 fax 00 33 4 91 73 21 54 kulte.fr CEO Matthieu Gamet / mat@kulte.fr STYLE Jeanne Morel / jeanne@kulte.fr José Lamali / contact@joselamali.com CREATIVE DIRECTOR Mothi Limbu / mothi@happymess.fr GRAPHIC DEPARTMENT Frédéric Grazzini (aka Yak) / yak@kulte.fr PROJECTS / EVENTS Benjamin Clement (aka Junior) / benjamin@kulte.fr SALES DEPARTMENT Michel Vuillermoz / mitch@kulte.fr CUSTOMER SERVICE Elsa Leonardi / elsaleo@vex-gallery.com Roland Amasso-Mattea / roland@vex-gallery.com PRODUCTION DEPARTMENT Elsa Gamet / elsa@kulte.fr Olivier Leclair / olive@kulte.fr Aurore Laurent / aurore@kulte.fr MANY THANKS TO...

Lilly, Michel Gamet, Fabien Pendel, Xavier Gauthier, Mélanie Rebillaud, Latifa, Guillaume, Arnaud, Olivier, Charly, Brice, Eddie, Laurent, Maeva, Napoleon, Corezone shop, Maurice Louche, Guillaume Fédou, Romain Didelot, Pierre Siankowski... and all our friends and family.

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Éditorial par GUILLAUME FÉDOU

LE STYLE EN MOUVEMENT « Le premier des droits de l’homme c’est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail », disait Jean Jaurès, mais il en oubliait une, sans doute la plus essentielle de toutes : la liberté de mouvement ! C’est en bougeant que l’on respire, que l’on innove, que l’on partage une existence qui résiste à toutes les pressions de l’immobilisme. Et l’avantage de bouger et de faire bouger, c’est que tout bouge en même temps !

L’effet papillon est aujourd’hui garanti avec les réseaux sociaux qui nous font tous nous tenir la main comme dans le générique d’Arnold & Willy (à revoir sur YouTube). Première à bouger, puisque c’est dans sa nature même, la mode donne le La majeur ou mineur de la saison et tout le monde est prié de suivre.

Afin de rendre ce mouvement opérationnel, il faut embarquer la mode à bord de véhicules eux aussi soumis au changement perpétuel. On adore les classiques automobiles ou motocyclettes mais, pour se préserver, l’univers de la mobilité a constamment besoin de se renouveler, de prendre des risques, techniques et esthétiques. L’environnement joue à plein, l’industrie de la mode comme celle des moteurs ne peut se couper du monde en jouant dans sa bulle. C’est pourquoi ce Kultorama dédié aux Pilotes (et notamment à l’héroïque Michèle Mouton) n’est pas un hymne à la civilisation du pétrole mais un carnet de tendances illustrant les nombreux liens entre la vitesse, la mode, l’audace, le style ! Pionnier de ce crossover unique, le magazine Intersection a ouvert sa boîte à souvenirs pour vous déplacer en beauté.✗

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T-shirt Balthazar, visuel CHAMPION. ≥

PILOTE

Sommaire

MUSIC

NOUVELLES 06 — 07

Voltage Control Orchestra

50 — 53

THEMA

JEUX

Intersection

Le Tournedisque

08 — 12

54 — 55

LE VESTIAIRE

ÉDITION

C o l l e c t i o n A u t o m n e / H i ver

Les Éditions Maurice Louche

14 — 31

56 — 57

PORTRAIT

ADRESSES

Michèle Mouton

Dressing Room Boutiques

32 — 37

58 — 59

L'ESTHÉTIQUE

Ligne de conduite

NOTES — 60

38 — 49

≤ T-shirt Balthazar, visuel ROMEO.

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Nouvelles

1955 —

1956 —

LANCEMENT DE LA CITROËN DS19

1RE ANNÉE DU TOUR DE CORSE AUTOMOBILE

Dessinée par le designer italien Flaminio Bertoni, en collaboration avec André Lefebvre, ingénieur issu de l’aéronautique, cette automobile fut commercialisée par Citroën entre 1955 et 1975, tout d’abord en berline puis en break et cabriolet.

La DS est une traction, technique qui a fait la renommée de Citroën.

Elle fut l’attraction du salon de l’Automobile de 1955. Elle est dotée d’une ligne extrêmement audacieuse, qualifiée même de révolutionnaire.

Le Tour de Corse, longtemps surnommé le « rallye des 10 000 virages », est une compétition automobile orga­nisée par l’AS* de l’ACC** en Corse.

Cette épreuve fut créée en 1956 par le docteur Jean Sermonard. C’est un équipage féminin (Thirion-Ferrier) qui a remporté la première édition sur une Renault Dauphine.

Cette épreuve devient une manche incontournable du Championnat de France des rallyes à partir de 1967.

De 1973 à 2008, le Tour de Corse est aussi la manche française du Championnat du monde des rallyes. * AS : Association sportive. ** ACC : Automobile-Club de Corse.

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1962 —

NAISSANCE DE LA BERLINETTE ALPINE-RENAULT A110 L’Alpine A110 est une voiture sportive française développée par Jean Rédélé et fabriquée à Dieppe par Alpine entre 1962 et 1977 à partir de mécaniques Renault.

Célèbre sous la forme de berlinette, l’A110 a été championne du monde des rallyes en 1973.

La voiture a construit sa renommée internationale grâce à la compétition au commencement des années 1970.

Gagnant la majorité des épreuves en Europe, elle est la voiture de rallye la plus performante en 1971, début d’un historique unique dans le sport automobile français face aux Porsche 911 et Lancia Fulvia.

NOUVELLES

Propos de MAURICE LOUCHE Recueillis par BENJAMIN CLÉMENT Images DR

1973 —

CRÉATION DU CHAMPIONNAT DU MONDE DES RALLYES

Le Championnat du monde des rallyes est une compétition de rallye automobile créée par la Fédération internationale de l’automobile (FIA) en 1973. Le titre de champion du monde des rallyes constructeur est attribué dès 1973. Le championnat pilote et copilote est créé en 1979. La Scuderia Lancia est l’écurie détenant le record du nombre de titres Constructeur avec dix titres de champion du monde (années 1970 / années 1990). La saison 2012 comporte treize épreuves.

1982

1986

MICHÈLE MOUTON : CHAMPIONNE DES RALLYES

LA FIN DES RALLYES GROUPE B

—

Michèle Mouton fut la meilleure pilote de rallye au monde. Elle a remporté quatre rallyes mondiaux et quatre européens qui ont fait sa notoriété.

En 1982, elle gagne le rallye de San Remo et devient ainsi la première (et unique) femme de l’histoire à remporter une manche du Championnat du monde des rallyes.

La même année, Michèle s’impose encore dans trois rallyes du Championnat du monde sur Audi : le Rallye du Portugal, le Rallye de l’Acropole (Grèce) et le Rallye du Brésil, et devient ainsi vice-championne du monde des Rallyes.

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—

Les voitures du groupe B sont des voitures de tourisme très modifiées.

1986 marque la dernière année pour les rallyes des véhicules appartenant à ce groupe, suite à trois accidents entraînant la mort de nombreux spectacteurs sur le Rallye du Portugal et la mort de deux pilotes au Tour de Corse 1985 et 1986.

Fin 1986, la FISA décide par conséquent d’interdire le groupe B, trop dangereux pour les pilotes comme pour le public.

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Photo DIMITRI COSTE

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THEMA

— Magazine imaginé et créé en 2000 à Londres par Yorgo Tloupas — actuel DA du Vanity Fair et réfé­ rence du graphisme, ndlr — qui a révolutionné les fondements mêmes de la « presse auto » éprise de performances de 0 à 100 km/h et autres tests d’adhé­ rence, « Intersection » a vite produit des émules dans le monde entier ; et notamment en France, où le mag édité depuis 2007 par Patrice Meignan (fondateur du magazine « Blast » avec feu Bruno Débauché, qu’il co-diri­gera avec Philippe Combres) s’est taillé la part du lion.

Intersection Itw GUILLAUME FÉDOU

Les pilotes sont des stars ou des créateurs passion­ nants, les tenues de route sont des shoppings mode, la section garage un repaire gonzo… Mal élevés et curieux de tout, stylistes radicaux de l’image et de la langue, fous de moteurs bizarres, les activistes d’« Inter­section » finissent par se faire respecter dans un pays, la France, tellement porté sur la chose auto­ mobile qu’il ne supporte aucun humour en la matière.

Le mot-clé du mag est « mobilité », qui est aussi celle de l’esprit.

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—

GF : Pat, comment as-tu demarré Intersection ?

PM : Au départ je suis fan du magazine anglais, cultissime, que je dévorais chaque trimestre...

Bien sûr à Blast il y avait la glisse, la mode, la société, la musique... Mais cette adrénaline, cette folie dont faisaient preuve les premiers numéros d’Intersection UK étaient proprement inédites. Donc je n’étais pas le seul à tripper sur le mag, même si je ne me doutais pas au départ que j’allais piloter l’édition française, puis la belge, la marocaine, la nouvelle édition de Monaco parrainée par Gildo Pastor... La fanbase grandit à vue d’œil.

« LES TENUES DE ROUTE SONT DES SHOPPINGS MODE » —

GF : Un truc de mecs, quand même ?

PM : Auto, moto, vélo, bateau, ouais c’est sûr que c’est plutôt une affaire de bonshommes.

Maintenant la mode intéresse tout le monde, et elle est très présente dans le magazine, qu’il s’agisse des voiturettes de golf de Karl Lagerfeld, d’une collab entre Renault et Castelbajac ou des nouvelles malles Vuitton qu’on a shootées avec Sébastien Tellier... Certains de ces sujets se sont d’ailleurs retrouvés dans

des éditions internationales d’Intersection, dont je gère les licences francophones.

GF : Les Anglais restent la référence du mag, ou trouvez-vous l’inspiration ailleurs ?

PM : On vise à être moins pointu que les Anglais, souvent très geeks – ce qui peut faire leur charme – et surtout plus populaire au sens « pop » culture avec une mécanique qui permet d’installer n’importe quelle personnalité dans une voiture de série, de préférence la sienne, et de la faire parler de sa mobilité, de ses déplacements qui en disent plus long sur elle qu’une interview promo habituelle.

GF : Les marques de voitures, annonceurs privilégiés, ont-elles immédiatement adhéré au projet ?

PM : Au départ elles ont été surprises, je parle pour la France. Le « lifestyle » (même si j’ai horreur de cette expression car ceux qui parlent de lifestyle sont ceux qui n’en ont pas) n’était pas encore en vogue chez les constructeurs...

Aujourd’hui toutes les marques françaises ont leur bureau d’études « lifestyle » et Renault parle de French Touch... Pour dire la vérité, on a plutôt visé les annonceurs luxe, au départ, ce qui a provoqué un peu les marques auto qui nous voyaient dans les voyages de presse, qui nous lisaient dans leurs bureaux en se disant : « pourquoi on n’y est pas ? » Et puis très vite certaines marques comme

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Photo DIMITRI COSTE

Vuitton avec la soap box de Starck sur-mesure ou Citroën avec Evo-Mobil, une chaise à porteurs du futur créée par mon ami Ora-ïto, ont compris que nous étions inclassables.

— « TU IMAGINES

GF : Oui, une très belle couverture avec Vahina Giocante ...

DES HÔTESSES

PM : C’est un bon exemple : quand tu penses « filles et voitures », tu imagines des hôtesses du Salon de l’Auto ou des nanas vulgos de tuning... Nous préférons les actrices, les créatrices, les modèles aussi mais toujours dans un discours, une esthétique ou une folie, comme cette couverture avec Caterina Murino au volant d’une Peugeot RC-Z accrochée à un téléphérique des Diablerets à 3 000 mètres d’altitude avec Dim­itri Coste... L’idée c’est de mélanger les sujets mode/musique/cinéma/design avec les inno­vations technologiques et l’expérience sur route – ou dans les airs, sur la mer... On

DU SALON DE L’AUTO OU DES NANAS VULGOS DE TUNING... » —

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mobilité » pour ultra-initiés, ultra-esthètes...

On s’ouvre et le public, comme l’industrie, nous suivent et c’est assez merveilleux...

Notre croissance organique nous permet de prendre de la surface en restant nousmêmes, et c’est là le but suprême.

GF : L’art pour l’art... Avec une pub Rolex en quatrième de couverture.

PM : La mobilité est un vrai sujet pour les artistes, Ben, Calder et les art cars, César et les compressions automobiles, Koons et BMW... et tous les autres artistes ont un rapport avec la mobilité, avec l’enfance... La mobylette, la moto sont des outils de liberté... Les filles d’aujourd’hui kiffent les Mustang, la Sting Gray... On aime vraiment être en phase avec cette génération décomplexée qui a besoin de bouger sans se regarder bouger... Après, oui, garder l’esprit fanzine avec une quatrième Rolex, ça me va ! C’est plus cohérent qu’il n’y paraît...

privilégie le ressenti sur l’asserti. Tu peux me dire : « Cette caisse est incroyable, regarde les stats, les courbes », moi je te réponds : « Qu’est-ce que tu as vécu dedans ? » Tout doit être incroyable dans le mag, comme un Jetlev à toutes les pages !

GF : Et l’avenir de la voiture ? Il ne passe plus par la vitesse... Avec les radars et les permis à points comme en parlait Christophe...

PM : Oui, aujourd’hui il faut chercher son plaisir ailleurs que dans la vitesse. C’est pour ça que le design prend tant d’importance. On a besoin de vivre une expérience sur la route qui ne soit pas uniquement doubler ou arriver le premier... Expérience sensorielle... Il faut bien lire Intersection pour capter cet état d’esprit ! Et bien le regarder aussi... ✗

GF : Mais encore ?

PM : Renzo Rosso a conçu une FIAT 500 comme un hélico vert bouteille mat – on a donc accroché la voiture à l’hélico avec Lulu Gainsbourg et Christa Théret à bord (actrice de LOL, ndlr). Tu trouveras dans les archives un voyage avec Mercedes en Chine où je cruise dans Shanghai avec une beauté du coin au volant d’une SLS, des trips dans le désert, au NouveauMexique... Toi aussi, il t’est arrivé des trucs, je crois (rires, puisque j’écris aussi dans le mag depuis le début de l’édition française).

GF : Et l’avenir du titre, tu vois ça comment ?

PM : Ça fait six ans qu’on fait Inter en indé, sans jamais tomber dans la facilité, Yorgo est très exigeant sur l’image et le contenu et nous atteignons enfin le cap de la puissance, au sens où on devient plus que le « Vogue de la

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AUTOMNE

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Le Vestiaire

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VESTIAIRE

p14 casquette détente,­chemise run, ­ceinture M1 25, ­pantalon arcade p15­ molleton john col rond p16­ capuche zippé chrono p17­ crew soupape,­ denim jean luc wash p18 t­shirt gomme p19 ­ t­shirt vidange manches courtes, ­ceinture M1 25,­ pantalon plancher p20­ top alfa manches courtes multicolore p21­ top giulia manches courtes poche p22­ manteau buick,­ gilet cinquante, ­chemise turbo,­ denim jean luc pret à teindre p23­ blazer agathe,­ pull épingle,­ short agathe p24­ veste piston p25 ­veste belleville, surchemise routier, ­denim jean paul used p26­ veste piston, ­chemise podium, ­denim josianne black used p27­ veste carrie p28­ chemise cacou, chemise turbo p29­ bonnet michel, ­pull rené p30 gilet chrono, pantalon plancher

Photographie HAPPYMESS STUDIO Stylisme JEANNE MOREL JOSÉ LAMALI Modèles THIBAULT PATTIEU JOSÉPHINE DEY

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Michèle

Mouton Texte ROMAIN DIDELOT

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PORTRAIT

— Imaginez James Dean dans « La Fureur de vivre », mais en femme. Avec des cheveux longs et bruns, un regard pétillant et noir de jais, qui sonde sans ver­ gogne l’esprit de ses adversaires. Ce télescopage risqué, ce serait peut-être le meilleur cliché que l’on pourrait prendre de la personnalité de Michèle Mou­ ton. « La » pilote numéro 1, un palmarès épais comme le portefeuille de Patrick Hernandez, aujourd’hui à la tête de la WRC, de la Michelin Race Of Champions et de la délégation pour la promotion des femmes dans le sport automobile créée par la FIA. Michèle Mouton, au-delà d’être un fantasme pour les mecs qui aiment les femmes qui en ont, c’est surtout l’ambassadrice éternelle de la féminité en course automobile.

— « C ETTE FEMME N’A PEUR DE RIEN, E LLE N’A MÊME PAS PEUR DE LA MORT » —

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“ On ne vit que

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DOYLE BRANSON

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”

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« Cette femme n’a peur de rien, elle n’a même pas peur de la mort ». Il a une vingtaine d’années, il sourit, jerricane en main, encore hébété face à la camera. Il vient de voir passer Michèle Mouton dans son Audi Quattro, pour l’instant seule en tête de sa première course en Afrique. Cela fait déjà quelques kilomètres qu’elle danse sur un fil dans les chemins poussiéreux du Rallye de Côte d’Ivoire. Nous sommes en 1982, elle finira la saison deuxième du championnat du monde. Un an plus tard et de l’autre coté de l’Afrique, là où on l’appelle « Micele Moto », (« hot rice », jeu de mots synonyme d’intrépide en swahili), elle fera encore ce qu’elle fait le mieux, c’est-à-dire asseoir les hommes sur leur séant. Ce coup-ci en finissant le Rallye Safari en troisième position, sur trois roues.

L’insaisissable Michèle Mouton. Le Beau Volcan Noir pour la presse ouest-allemande ayant suivi l’épopée Audi, The Fastest Girl Ever pour les quelques fans anglais, amoureux transit de celle qui reste encore la seule femme à avoir

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gagné une étape du Championnat du monde de rallye. Au total 4 victoires en championnat du monde, un peu plus de podiums, des titres de champion d’Allemagne, de France et d’Europe en féminine.

Michèle Mouton est un ovni (ou un orni), et ce n’est même pas parce qu’elle est une femme pilote de rallye. Celle qui fut parfois malmenée pour oser appartenir à la gent féminine – comme à Pikes Peak où elle a quand même établi un nouveau record – semble n’avoir retenu que les avantages de sa position. Cette Simone de Beauvoir de la course est emplie d’une confiance saine qui fait qu’elle n’a jamais eu envie de battre les hommes, mais plutôt elle-même et surtout le temps, deux ennemis que l’on est sûr de ne jamais vaincre.

Une vision pure et authentique de la course, finalement ; depuis les premiers dérapages contrôlés dans les petits chemins bordant les champs familiaux de rose et de jasmin, rien n’a changé. À l’époque, Michèle est au volant de la 2CV de papa. Elle est partie sans rien dire et à

PORTRAIT

toute berzingue, pour sillonner les alentours de Grasse, sorte de Corse calme, entre routes élancées et chemins sinueux : paysage de rallye. Son père, qui a assisté au départ canon, croit sur le coup à un vol et appelle la police. Ce sera pourtant lui qui fera d’elle une pilote, sur sa berlinette A110 1600 G3 personnelle, convaincu que Michèle peut être beaucoup plus qu’une honnête copilote.

Ce besoin criant de liberté, elle ne l’a jamais perdu. Michèle Mouton ne répond par exemple que très rarement aux interviews. Ce n’est pas qu’elle ait une appréhension politicienne du déferlement de questions, mais plutôt qu’elle n’aime pas les cadres, s’impatiente vite et n’accepte d’être enfermée que dans un châssis supporté par quatre roues. C’est manifeste, Michèle Mouton n’a pas de temps à perdre ; quand elle arrête la course, ce n’est pas pour des contingences sportives, mais par désir de fonder une famille.

Le rallye est cependant resté à tout jamais dans ses tripes et ça, Jean Todt a fait plus que le subodorer. Il n’y eut aucun soulèvement de sourcil quand il la nomma à la tête du Championnat du monde.

Aujourd’hui, Mme Mouton ne se jette plus à corps perdu dans les courbes mais continue de bousculer jovialement la course

— À L’ÉPOQUE, MICHÈLE EST AU VOLANT DE LA 2CV DE PAPA. — automobile. À la tête de la WRC depuis 2011, elle œuvre pour rendre son panache au rallye.

Elle ressuscite des courses (comme le rallye de Monaco), améliore le déroulement de la saison, dessine des tracés et tape du poing sur la table.

Toujours aussi déterminée : quand il n’y a pas de route, Michèle la taille. Rien ne semble pouvoir altérer le pilotage millimétré de cette vie épique. ✗

Credit Photo Édition MAURICE LOUCHE p. 32 / p. 37 Images DR

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CRÉDITS PHOTOS ÉDITIONS MAURICE LOUCHE Hanrioud-Constantini, victorieux en GT sur une Porsche 911 S (n° 61).

Rolland-Augias sur Alfa Romeo TZ (n° 150)-1964.

Belle et efficace, l’Alfa Romeo Tubolare de Masoero-Maurin abdiquera à quelques kilomètres de l'arrivée-1963.

Piteuse fin pour la Citroën DS19 de Barde-Haver-1964.

Vic Elford-David Seigle Morris (Ford Cortina Lotus n° 38) suivis par Masoero-Maurin (Alfa Romeo TI Super n° 40)-1964.

Jean-Claude Andruet - Rallye de Monte-Carlo 1973.

Jean-Francois Piot - Rallye de Monte-Carlo 1967.

Jean Rolland - Rallye de Monte-Carlo 1967 sur Alfa Romeo.

Bernard Consten - Tour de Corse 1965.

Au contrôle, les Renault R8 Gordini n° 10 de Junguenet-Loiseau et n° 31 de Martini-Sanna-1967.

Bien servis par leur Alpine, Orsini-Canonici rallient brillamment Ajaccio en 2e position-1969.

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une fois dans le Voltage Control Orchestra 50

MUSIQUE

— Formé par Charlie Vetter et Joce Mienniel, deux musiciens, l’un producteur, ex-clavier d’Emiliana Torrini, l’autre flûtiste/arrangeur avec l’ONJ, le Voltage Control Orchestra a décidé dans son premier EP de revisiter le répertoire du dieu Morricone. Et avec brio.

Texte PIERRE SIANKOWSKI (Les Inrockuptibles)

Souvenez-vous, c’est une scène d’un des plus grands films de Sergio Leone : Il était une fois dans l’Ouest. Une scène sur laquelle Leone a posé la musique d’Ennio Morricone. Un cowboy parle à un cheyenne, en gros ça donne ça : « À la gare, j’ai vu trois de ces cache-poussière tout à l’heure. Ils attendaient un train. Y avait trois hommes à l’intérieur des cache-poussière. Et à l’intérieur des hommes y avait trois balles. » Dans le Voltage Control Orchestra (dites VCO), qui reprend la musique de Morricone, il y a deux hommes, Charlie Vetter et Joce Mienniel, deux musiciens – mais aussi deux potes – qui se sont connus à Lyon il a quelques années de cela. Et autour de ces deux hommes, il y a des synthés, analogiques les synthés, des dizaines.

Pourquoi ? Parce que sur le premier EP du VCO, Vetter et Mienniel ont décidé de reprendre avec leurs drôles de machines cinq titres du génie italien, mais pas n’importe comment. Morricone envoyait des cordes, des cuivres, mais aussi des guimbardes et des guitares. Les deux du VCO, eux, dégainent des synthés vintage, analogiques donc, et essaient de donner une nouvelle vie

aux titres de Morricone. Si le VCO reprend les orchestrations traditionnelles du compositeur quasi attitré de Leone, et ce ligne par ligne, il s’est aussi fixé comme objectif d’emmener la musique du padre de la BO vers d’autres grains, d’autres textures, d’autres chemins. C’est ainsi une petite armée de synthés que mobilise le duo (ça tombe bien, Vetter en a des tonnes sous le coude), pour parvenir ensuite à les faire sonner différemment à coup d’arpeggiateurs, de filtres et d’autres subtilités analogiques (ça tombe bien, le truc de Mienniel, c’est d’inventer des univers). Grands fans des maîtres de

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la BO – Morricone donc, mais aussi Schiffrin ou Legrand –, Vetter et Mienniel se sont donc fixé un pari fou : reconquérir musicalement les images mentales qui persistent à l’écoute des albums de ces grands maîtres, et ceux de Morricone pour débuter (faire disparaître le cowboy, le cheval ou le mafioso d’un track du gars Ennio, pas facile en effet – pourtant le VCO y parvient, écoutez plutôt). Et à la suite de cette aventure, les deux garçons ne s’en cachent pas, le projet se continuera avec des créations propres (un album est prévu pour 2014), mais aussi et surtout avec des concerts, en compagnie d’autres acolytes, cinglés du synthé, qui rejoindront le cortège avec leur instrument analogique (logique).

— « Y AVAIT TROIS HOMMES À L’INTÉRIEUR DES CACHE-POUSSIÈRE. ET À L’INTÉRIEUR DES HOMMES Y AVAIT TROIS BALLES. »

Voltage Control Orchestra plays Ennio Morricone EP chez Turtle Cuts Records Novembre 2013 (distribution Believe Digital)

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DOSSIER

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Lors du passage d’un pilote sur une case avec le logo Tournedisque, celui-ci peut : - mettre à fond le morceau de son choix sur le tournedisque ; - relancer le dé ; - rouler une pelle au pilote de son choix.

En cas de non-respect d’une règle par l’un des pilotes, deux solutions s’offrent aux autres concurrents : - lui tirer très fort les poils ; - si le (la) pilote n’a pas de poils (coquine !) ; les joueurs peuvent lui cracher au visage.

Après les avoir découpés, chaque pilote choisis l’un des véhicules ci-dessus.

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LES ÉDITIONS MAURICE LOUCHE

Du bitume au papier

par BENJAMIN CLEMENT

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— Passionné de rallyes et de voitures anciennes, Maurice Louche est l’auteur d’une série d’ouvrages dédiés au sport automobile.

Des années de courses derrière lui, et toujours autant de fougue lorsqu’il s’agit de raconter une anecdote sur des pilotes de légende et leurs courses effrénées. Incollable sur la période 1950-1980, Maurice Louche devient en quelques années une véritable référence française et européenne en matière d’édition et d’archives sur le sport automobile.

Maurice Louche est avant tout un homme d’histoire et d’automobile. Au travers de ses livres, il fait vrombir l’histoire des courses automobiles et de ses pilotes sur papier glacé pour en faire profiter un public d’avertis et de passionnés.

Dès son plus jeune âge, la route de Maurice croise celle du sport automobile, une passion qui continue de l’animer aujourd’hui encore, soixante ans après sa première vision de la course.

Grand Prix de Marseille 1949. Maurice Louche, âgé de sept ans, est venu supporter son oncle Henri Degioanni, concurrent de la Coupe des Régionaux (il vaincra sur une Bugatti 57S). C’est ainsi qu’il assiste à l’épreuve maîtresse que remporte Juan-Manuel Fangio sur une SimcaGordini. À cette époque-là, il est loin d’imaginer que plusieurs décennies plus tard, il deviendra l’auteur d’ouvrages historiques sur le sport automobile et que le grand pilote argentin lui préfacera l’un d’eux...

Les années passent et Maurice Louche garde en tête le souvenir des courses de son oncle pilote qui ont fait naître en lui un intérêt certain. À 17 ans, il s’intéresse de plus en plus au sport automobile et va supporter ses pilotes favoris sur les courses de côte de la région marseillaise au guidon de son scooter Vespa. C’est au début des années 1980 que Maurice Louche, auteur

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indépendant « auto-édité », commence son premier ouvrage sur « La Course de côte du Mont Ventoux » qui sortira en 1984. Collectionneur hors pair de voitures comme de photos, tout au long de sa vie, Maurice Louche a fait de sa passion une véritable envie de tous les jours.

Tenant à la fois un rôle d’auteur et d’historien, il retrace, à travers une dizaine d’ouvrages, l’histoire du sport automobile francais, les courses incontournables, les récits historiques mais aussi son expérience personnelle : celle d’un amoureux de voitures de course au parcours atypique. Tout au long de sa carrière, il a eu l’occasion de participer à trois reprises au Rallye Monte-Carlo historique ainsi qu’au Rallye des 10 000 Virages (rétrospective du Tour de Corse) où il courut avec son Alpine-Renault en tant que copilote de la célèbre Michèle Mouton, dont il garde un souvenir impérissable de ce qu’il appelle lui-même « le vrai goût de la vitesse ».

Il sera récompensé trois fois du Premier prix du meilleur ouvrage automobile de l’année par deux organismes français (Prix Bellecour, Prix du Festival automobile de Chamonix) et une fois du Deuxième prix par une association d’historiens américains (Society of Automotive Historians).✗

Bibliographie de Maurice LOUCHE : La Course de côte du Mont Ventoux 1902-1976 Le Tour de France Automobile de 1899 à 1986 (2 éditions) Le Tour de Corse automobile 1956-1986 1895-1995 Un siècle de grands pilotes français (3 tomes) Le Rallye Monte-Carlo au XXe siècle Les Grands Prix de Provence et de Marseille 1924-1952 Émotion Ferrari (Europe 1947-1972) Émotion Porsche 1951-1976

www.editionsmauricelouche.com

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BONNES ADRESSES BOUTIQUES & DRESSING ROOMS

DRESSING ROOMS AIX-EN-PROVENCE — COREZONE

MARSEILLE — COREZONE

TOULOUSE — COREZONE

Mathieu : 04 42 09 52 60

Paulo : 04 91 33 93 56

Steph : 05 61 55 04 83

CANNES — MAMATORO

PARIS — CITADIUM

VALENCE — PEOPLE’S PARADISE

Caro : 04 97 06 30 40

Standard : 01 55 31 74 00

Standard : 04 75 44 36 40

GRENOBLE — COREZONE

ST-TROPEZ — VE-X GALLERY

HOSSEGOR — COREZONE

Stéphane : 04 76 12 91 92

Réjane : 04 94 49 35 87

Arnaud : 05 58 43 98 01

20, rue Granet

35, rue Hoche

6, rue Jay

8, rue Montgrand, 6e

50, rue de Caumartin, 9e

43, rue du Général-Allard

58

9, rue du Coq-d’Inde

65, avenue Victor-Hugo

8, av Paul Lahary

DOSSIER

BOUTIQUES

OLIVIER

ARNAUD

PARIS - BASTILLE

PARIS - LE MARAIS

LATIFA

LYON

22, rue de Charonne, 11e

76, rue Vieille-du-Temple, 3e

16, rue Paul-Chenevard, 1er

01 48 05 68 35

01 42 21 05 09

04 78 28 08 52

GU I L L A U M E

BILLY

LAURENT

MARSEILLE

46, rue Francis-Davso, 1er

MARSEILLE

8, rue de la Loge, 2e

AIX-EN-PROVENCE

04 91 33 53 46

04 91 88 63 03

04 42 27 04 67

BRICE

EDDIE

ROMAIN

MONTPELLIER

AVIGNON

32, cours Mirabeau

BORDEAUX

8, rue de la Croix-d’Or

1, rue Folco-de-Baroncelli

65, rue du Pas-Saint-Georges

09 71 55 93 77

04 90 87 41 55

09 64 25 47 59

MAEVA

NAPOLEON

LOURMARIN

36, rue Henri-de-Savornin 04 90 68 22 14

ATHÈNES

59

Mitropoleos 40/10563 (0030) 210 33 12 311

kultorama

issue n째 13

NOTES

60

kultorama

DĂŠrapage

k30

N° 13