Bastions pirates par dor or die mallet mathilde

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Cet ouvrage retrace l’émergence de la piraterie au cours du XVIIe et XVIIIe siècles. Il explique d’une part la philosophie de libertée développée au sein de ces micro-sociétés. Mais aussi en quoi leur permanente opposition à tous les ordres établis sur la terre ferme fonde ces mini-anarchies installées dans des «Zones d’Autonomie Temporaire». Do or Die est un collectif de libertaires anglais qui publie la revue d’écologie radicale du même nom. C’était un magazine publié au Royaume-Uni de 1992 à 2003 portant sur des rapports et analyses écologiques à l’échelle mondiale.

Contexte.

C’est dans un contexte de troubles et de guerres entre les nations européennes, où l’Etat a connu une absence de pouvoir que cette expérience révolutionnaire de piraterie a pu voir le jour. En effet, XVe siècle le Nouveau Monde vient tout juste d’être découvert, ce qui laisse des cartes inexactes et incomplètes. Certaines zones du globe sont encore inconnues ce qui laisse aux pirates nombre de cachettes, criques secrètes et îles inexplorées pour s’installer. De plus, la mer des Caraïbes est impossible à contrôler et de nombreux navires marchands l’empruntent ce qui permet une chasse facile pour la piraterie.

sont prises contre eux : l’Etat ne les subventionne plus et va même jusqu’à leur infliger la peine de mort. Les pirates commencent à s’interposer, refusant d’enrichir l’Etat à leur dépend. La guerre entre les pirates et les lois de l’Etat est déclarée. Les pirates deviennent alors des esclaves en fuites, des mutins et un mélange pluriethnique d’immigrants et de prolétaires rebelles venant du monde entier dans les îles des Caraïbes servant de colonie pénitentiaire à l’Angleterre. Les Caraïbes se transforment peu à peu en havre de radicaux.

Philosophie.

La piraterie attire par sa philosophie libertaire dont la mise en pratique propose des conditions de vies meilleures que celles proposées par le gouvernement concernant en temps de non guerre les marins, soldats, esclaves, domestiques et boucaniers du XVIIe siècle. En effet, la haute mer en piraterie « contribuait à une stabilisation instantané des inégalités sociales ». Les pirates prônent un système totalement égalitaire, solidaire et fraternisé dans des « Zones d’Autonomie Temporaire » telles des ports libres où l’Etat n’a aucune influence ni contrôle. Ils sont non-autoritaires : chaque membre a signé un code écrit et adopté par l’ensemble de l’équipage et commun à l’ensemble des navires pirates. Ce code de démocratie radicale comprend par exemple une aide mutuelle, le partage équitable du butin, l’élection et la destitution du capitaine (commande uniquement pendant la bataille) et la prise de décision par l’ensemble de l’équipage. Ce système commun permet aux différents navires de se reconnaître et de mettre en place des raids combinés. La piraterie développe une sorte de culture qui lui est propre, mélange de différentes cultures. Elle s’est tellement développée au XVIIe et XVIIIe siècles que l’on parle de « l’Age d’Or » de la piraterie. Cette philosophie nourrit une plus grande utopie, celle du capitaine Masson et de son équipage au XVIIIe siècle. En effet, à la suite de désillusion, il décide de fonder la ville de Libertalia, « une communauté consciente, utopique et sans lois, au nord de Madagascar ». Le principe de cette utopie est de créer « une vie de liberté » en mutualisant les richesse, rendant un tout commun, prenant des décisions soumises au vote de chaque membre, jusqu’à inventer un langage propre.

Commencement.

L’émergence de la piraterie est reconnue vers la fin du XVe et début du XVIe siècle avec la découverte du Nouveau Monde et l’évolution technologique de navigation qui y est liée. La piraterie est alors composée principalement des premiers rebelles prolétariens et des exclus de la civilisation, issus d’une société capitaliste, en guerre, parmi la révolution agricole et développant le commerce d’esclaves ; qui pillent les voies maritimes entre l’Europe et l’Amérique. Au tout début les actes de piraterie sont encouragés par le gouvernement pour prendre le dessus sur les autres pays. Cependant, devant leur communauté grandissante, des mesures

Age d’Or.

Lors de cet Age d’Or de la piraterie, cette dernière est animée par un désir de vengeance envers l’Etat et ses lois, les capitaines et maîtres qui les ont utilisés plus tôt. Désir souvent visible dans le nom donné à leur navire et par leur drapeau noir à tête de mort, le « Jolly Roger ». En effet, les commandants capturés étaient torturés à la hauteur de ce qu’ils faisaient subir à leur propre équipage. Cette animation crée un cercle vicieux entrainant les pirates à attaquer les villes qui ont capturé et pendu l’un des leurs, mais aussi entrainant le gouvernement à lancer une véritable chasse au pirate pour but de peine de mort, récompense à l’appui. Leur haine mutuelle s’est alors accentuée, renforçant la solidarité de la communauté des pirates.

Drapeau pirate de Bartholomew Roberts. «A Barbadian’s Head» et «A Martican’s Head».

Vie pirate.

Bien que les pirates soient en guerre contre l’Etat, les terres indigènes leurs sont encore accessibles. Certains pirates viennent y mettre pied à terre pour s’y installer et fonder une famille. Ils se mêlent alors à la population indigène, partageant leurs coutumes et cultures. Certains vont même jusqu’à gouverner ces villes ou villages. Cependant d’autres pirates y mettront pied à terre pour les piller et les voler. La vie à bord des bateaux est connue pour ses fêtes, son abondance d’alcool, sa musique mais aussi à la liberté d’attirance physique envers n’importe quel genre. C’est pourquoi, dans ce contexte, il n’était pas étonnant de voir des femmes pirates prendre la mer. C’était alors pour faire fortune, suivre leur conjoint ou leur amant ou se rebeller contre les rôles selon le sexe. Généralement elles se travestissaient et restaient anonymes ce qui les rendait peu nombreuse et sans descendance. Elles portaient des armes et certaines participaient même au commandement du bateau.

Fin.

Bartholomew Roberts (1682-1722)

La fin de la guerre entre les nations européennes (Traité d’Utrecht, 1913) et les nouveaux traités commerciaux à l’échelle internationale, permettent à l’Etat de se renforcer et de se concentrer sur la chasse aux pirates. De nouvelles mesures sont prises pour accélérer ce processus: les actes de pirateries peuvent être jugés immédiatement à bord des patrouilles navales sans attendre leur arrivée à Londres. Le règne de la piraterie est porté à sa fin.

Bastions Pirates - Do or Die n°8 2001/2005

Liberté, Égalité, Fraternité


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