Habitat & Société Isolement, habitat
&
liens
"En quoi l'habitat, son type, sa morphologie et sa localisation peuventils influencer le sentiment de solitude chez une personne isolée ?" Etude de terrain
Mémoire de fin d’étude Lafalize Louise M2 Université de Liège, Faculté d’architecture Année académique 2014-2015 DER 2 histoire, théorie, sciences humaines et sociales Promotrice : Marie Roosen
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Remerciements
Je voulais remercier toutes les personnes qui m’ont aidée dans la réalisation de ce travail de fin d'étude. Tout d’abord, ma promotrice Marie Roosen pour le temps qu’elle m’a accordé, pour l’aide, les précieux conseils qu'elle m'a donnés et surtout pour l’implication qu’elle a pu apporter tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi qu'à mes lecteurs monsieur Stangherlin et monsieur Boutemadja. Ensuite, je voulais dire merci aux personnes que j'ai interrogées, pour le temps qu'elles m'ont consacré et pour leur accueil chaleureux. Enfin, je remercie mes proches, aussi bien ma famille que mes amis pour leur aide, le soutien et les encouragements qu'ils m'ont procurés. Merci à tous.
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Table des matières
1 2 I.
Introduction Partie théorique ISOLEMENT & SOLITUDE social
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a. Notions a. Définitions 1. Isolement spatial 2. Isolement social 3. Solitude b. Histoire c. Causes 1. Les facteurs culturels 2. Les facteurs sociaux 3. Les facteurs personnels 4. Les facteurs situationnels d. Conséquences
b. En chiffre
a. Statut de personnes isolées b. Statistiques 1. Isolement
a. Proportion de ménages isolés et monoparentaux b. Evolution des ménages isolés et monoparentaux c. Caractéristiques des ménages isolés et monoparentaux 2. Solitude
II. HABITER & HABITAT spatial
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a. Habiter b. Habitat et localisation
a. L’habitat b. L’habitat dans le quartier c. L’habitat dans la ville
c. Habitat et typologie
a. b. c. d.
Les Les Les Les
appartements maisons mitoyennes (2 façades) maisons jumelées (3 façades) maisons 4 façades (séparées)
III. ISOLEMENT & HABITAT social<>spatial
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Partie PRATIQUE 30
Méthodologie 32 0. PRESENTATION DE LA VILLE 33 a. Situation b. Historique c. Population I.
HABITER & HABITAT spatial
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a. Proportion des types d’habitat b. Evolution des types d’habitat c. Répartition spatiale des types d’habitat II. ISOLEMENT & SOLITUDE social 38 a. Proportion de ménages isolés et monoparentaux b. Evolution des ménages isolés et monoparentaux c. Répartition spatiale des ménages isolés et monoparentaux III. Habitat & ISOLEMENT spatial<>social
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a. Comparaison b. Enquête
a. b. c. d.
Critères Echantillon Questionnaire Interviews
c. Traitement des données
I. Synthèse par rapport à l’habitat
La ville Le quartier L’habitat
II. Synthèse par rapport à l’isolement L’isolement
Les contacts sociaux La solitude
III. Synthèse par rapport à l’habitat et l’isolement La ville et l’isolement
Le quartier et l’isolement L’habitat et l’isolement Remarques sur le plan du lieu de vie
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Conclusion 97
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Bibliographie 103
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introduction
Durant mes cinq années d'études, j'ai tellement appris… D'abord grâce aux cours théoriques puis pratiques, ensuite grâce aux cours d'ateliers et enfin via des rencontres, des promenades et des voyages. Tout cet apprentissage m'a permis d'observer, de rêver et de m'ouvrir peu à peu au monde qui m'entoure. C'est d'ailleurs un voyage d'étude qui a initié le sujet de mon mémoire de fin d'étude. En me promenant dans l'éco-quartier de Fribourg en Allemagne, j'ai vu un aspect de l'architecture que je ne soupçonnais alors que légèrement. Et je me suis rendu compte que l'architecture, combinée à la volonté des citoyens, à l’urbanisme et à bien d'autres facteurs a permis de créer un lieu qui m’a semblé être le paradis sur terre. Les gens semblaient vivre en harmonie avec leur lieu de vie mais aussi avec les autres. Et cela m'a fait beaucoup réfléchir. C'est alors qu'un tas de questions m’est venu à l'esprit. Est-ce que ce cadre de vie pourrait être un idéal ? Est-ce que vivre en groupe est une solution pour l'avenir ? Est-ce la réponse face à une société où l'individu prime au détriment du groupe ? Est-ce le moyen de passer du chacun pour soi au chacun pour tous ? Ces interrogations m'ont amenée ensuite à me recentrer sur la cause, le point de départ de cette envie de vivre ensemble. J'ai donc pensé à l'individu, à la personne seule, isolée, et non au groupe car notre société a évolué. La composition des familles a changé, il y a de moins en moins de mariages, les divorces se banalisent, les familles recomposées ou monoparentales sont monnaie courante et l'espérance de vie s'améliore. Tout cela fait en sorte que le nombre de personnes vivant seules augmente. Et on sait que vivre seul est rarement vécu positivement par l'homme, car l'être humain a besoin de contacts et d'un cadre social pour être bien. Et, malheureusement, à notre époque de plus en plus de personnes éprouvent de la solitude. Je me suis alors demandée si l'architecture via le type d'espace qu'elle crée, sa morphologie, ses limites pouvait avoir une influence sur ces personnes et sur leurs relations aux autres et plus généralement sur le problème de la solitude ? Par ce mémoire, j'ai donc voulu me pencher sur ce problème de société car j'aspire au bonheur des hommes. En tant que future architecte, je ressens la nécessité de créer des lieux agréables qui répondent au mieux aux besoins et aux attentes de leurs habitants pour qu'ils bénéficient d'un cadre de vie épanouissant. C'est pourquoi, j'ai décidé d'essayer de comprendre les relations qui pourraient exister entre l'habitat et le sentiment de solitude ressenti par les personnes isolées ceci pour éviter de faire des erreurs architecturales en créant un lieu de vie inadapté à son habitant. Globalement, ce travail sera structuré selon trois aspects principaux. D'abord, un aspect plus social qui traitera de l'isolement et du sentiment de solitude qui en découle souvent. Ensuite, un aspect plus spatial qui traitera de l'habiter et de l'habitat. Enfin, un aspect qui combinera les deux variables, c'est-à-dire un aspect socio-spatial. 7
La première partie est une approche théorique de la problématique énoncée. Pour ce faire, nous commencerons par un aspect social avec le thème de l'isolement et de la solitude. D'abord, nous essayerons de comprendre d'où vient ce phénomène, ce qui le définit et ce qui le distingue de la solitude. Ensuite, nous nous attarderons sur un aspect spatial, en parlant du lieu où vivent ces personnes isolées c'est-à-dire leur habitat. Nous définirons celui-ci et tenterons de comprendre ce qu'il représente pour une personne. Puis, nous étudierons l'environnement autour de l'habitat c'est-à-dire le quartier et nous chercherons ce que celui-ci, via les relations de voisinage qu'il permet, apporte à un individu. Après, nous nous attaquerons à une échelle encore plus grande qui est celle de la ville. Et, finalement, nous combinerons l'isolement et l'habitat c'est-à-dire le côté social et le côté spatial pour essayer d'en tirer des conclusions. Pour compléter ces données théoriques, nous ferons une étude de terrain. Nous choisirons une ville, analyserons des données et ferons des interviews auprès de personnes isolées pour essayer de répondre plus objectivement à la question de base de ce mémoire. Ici, la structure du texte sera inversée par rapport à la partie théorique. Nous nous attarderons donc en premier sur l'habitat, pour ensuite parler d'isolement avec les personnes interviewées, cela pour induire une relation de confiance avec celles-ci. Nous poserons donc d'abord des questions plus générales sur la ville, puis sur le quartier et sur l'habitat et ensuite des questions plus personnelles concernant la solitude. C'est dans cette partie que les liens entre les aspects sociaux et spatiaux seront les mieux expliqués. Il faut cependant mentionner les limites de cette recherche car cette enquête sera réalisée à partir d'un échantillon restreint de la population. Dans la conclusion, nous tenterons donc de répondre à la question de base de ce travail de fin d'étude, nous susciterons des questionnements sur l'habitat et nous lancerons des pistes de réflexions.
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Partie théorique
I.
ISOLEMENT & SOLITUDE social
a. Notions
a.Définitions 1. Isolement spatial 2. Isolement social 3. Solitude b.Histoire c.Causes 1. Les facteurs culturels 2. Les facteurs sociaux 3. Les facteurs personnels 4. Les facteurs situationnels d.Conséquences
b. En chiffre
a.Statut de personnes isolées b.Statistiques 1. Isolement a. Proportion de ménages isolés et monoparentaux
b. Evolution des ménages isolés et monoparentaux c. Caractéristiques des ménages isolés et monoparentaux
2. Solitude
II. HABITER & HABITAT spatial a. Habiter
b. Habitat et localisation
a. L’habitat b. L’habitat Dans le quartier c. L’habitat dans la ville
c. Habitat et typologie a. b. c. d.
Les Les Les Les
maisons séparées ou 4 façades maisons jumelées (3façades) maisons mitoyennes (2façades) appartements
III. ISOLEMENT & HABITAT social<>spatial
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I.
ISOLEMENT & SOLITUDE Social
a.Notions Une personne peut être isolée et ne pas souffrir de solitude pour autant et, inversement, il est possible de se sentir seul même en présence d’autres personnes. Donc, selon les personnes, leur personnalité et leurs attentes, l’isolement peut être ou ne pas être source de solitude. C’est pour cela qu’il est important de bien s’entendre sur ces termes.
a. Définitions
L’isolement est défini de façon très large et brève comme étant l’"action d’isoler, de s’isoler; fait d’être isolé; état de celui, de ce qui est isolé"1. On peut être isolé aussi bien spatialement que socialement. 1. Isolement spatial L’isolement spatial appelé aussi isolement géographique est "l’état d’une habitation, d’un lieu écarté, perdu"2. Le fait d’être isolé spatialement dépend donc de la situation d’un lieu par rapport à un autre, de la distance entre ces lieux, de leur accessibilité, de la fréquentation de ces lieux. 2. Isolement social L’isolement est aussi "l’état de quelqu’un qui vit isolé ou qui est moralement seul"3. C’est aussi la "séparation d’un individu des autres membres de la société"4. On parle donc bien d’isolement social. "L’isolement social est une situation dans laquelle un individu est séparé de gré ou de force du reste de son environnement habituel. Certaines formes d’isolement peuvent être à la source d’un état pathologique de solitude"5. A la différence de la solitude dont la signification sera expliquée par la suite, "l’isolement est mesurable objectivement sur base du nombre de contacts sociaux qu’une personne a dans sa vie quotidienne. On parlera d’isolement social lorsqu’une personne entretient très peu de contacts avec d’autres personnes"6. Les autres personnes peuvent être la famille proche ou éloignée, les amis, les collègues de travail, les voisins ou les passants. Mais attention "si l’on définit généralement l’isolement comme un état indésirable, il peut aussi procurer à l’individu une occasion de réflexion, de repos ou de ressourcement"7. Cependant dans notre société occidentale actuelle et l’environnement socio-culturel dans lequel nous vivons, l’isolement reste perçu de façon négative, et suscite souvent la notion de solitude. 3. Solitude 1 Définition issue de Ortolang Outils et ressources pour un traitement optimisé de la langue 2 Définition du Larousse, édition 2014 3 Ibidem 4 Ibidem 5 DAYEZ J.-B. (2012). "L’isolement social et le sentiment de solitude des aînés : précisions et pistes d’intervention". Analyses Énéo, sur http://www.ucp-asbl.be/analyses2012/201210.pdf 6 Ibidem 7 MAYER-RENAUD M., GOYETTE P. (1991) "Isolement et insularité" une revue de la littérature sur l’isolement social des familles", CSSMM, Montréal (Québec)
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La solitude est "l’état de quelqu’un qui est seul momentanément ou habituellement" 8. C’est aussi "l’état de quelqu’un qui est psychologiquement seul" 9. "La solitude est l’état, ponctuel ou durable, d’un individu seul qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. (..) Au contraire de l’isolement, le sentiment de solitude est quant à lui une notion subjective. En effet, la solitude est le "ressenti subjectif lié au manque désagréable ou intolérable de (qualité de) certaines relations". Comme le souligne cette définition, la solitude est influencée par la quantité des rapports sociaux, mais aussi par la qualité de ces derniers"10. La solitude a, tout comme l’isolement, une connotation négative dans notre environnement culturel et social. Ainsi "c’est à la souffrance, au manque, à l’absence, au silence, à la perte et à l’idée d’imposition, de nonchoix, que fait signe l’évocation du mot solitude"11. Mais, il faut savoir que la solitude peut aussi être choisie et elle signifiera alors plutôt sérénité, calme et paix. En résumé, la solitude peut se décliner sous plusieurs formes. Elle est soit choisie ou subie, soit immédiate ou progressive, soit provisoire ou permanente, soit admirée ou méprisée.
b. Histoire
Avant de comprendre les causes de l’isolement actuel, il semblait intéressant de retourner quelque peu dans le passé pour en comprendre l’origine. En fait, c’est en étudiant les modes de vie plus anciens que l’on peut comprendre ce phénomène. Sans remonter trop loin dans le passé, on sait que dans les sociétés féodales des 11ème et 12ème siècles, les liens sont denses, les gens vivent resserrés les uns contre les autres. On dort souvent à plusieurs dans la même pièce et, dans l’habitat, aucun endroit n’est prévu pour que l’on puisse se retirer et se retrouver seul. A cette époque, lorsque l’on se retrouvait seul c’était soit parce qu’on était perdu, que l’on avait perdu les siens ou si l’on était banni, exilé ou mis en quarantaine. Il y avait alors une notion de sanction et donc une connotation négative. Les exceptions étaient faites cependant pour les chevaliers ou pour les ermites qui, eux, étaient en quête d’une aventure soit physique soit intérieure. Ainsi à partir du 13ème siècle, la pensée collective va évoluer et va "construire le sentiment de la personne privée et la valorisation de l’individualisme"12 . Du 15ème au 17ème siècle, l’acceptation de l’isolement et du sentiment de solitude qui en découle s’exprime dans l’habitat où des espaces privés permettent de "se soustraire au regard et de se réfugier chez soi, pour lire, penser, dormir et rêver seul"13 . Cependant, cette solitude choisie n’était alors pas accessible à toute la population et les plus pauvres étaient alors plus exposés. Après le 17ème siècle, la société évolue doucement et au fil du temps "les moeurs changent, la structure de l'habitat se transforme"14 et la possibilité de s'évader, de bénéficier de lieux et de moments d'intimité devient accessible à tous. 8 Définition du Larousse, édition 2014 9 Définition du Larousse, édition 2014 10 DAYEZ, J.-B. (2012) "L’isolement social et le sentiment de solitude des aînés : précisions et pistes d’intervention", Analyses Énéo, sur http://www.ucp-asbl.be/analyses2012/201210.pdf 11 SCHURMANS M-N. (2007) "Solitude, Sens et Action" dans "La souffrance sociale. Nouveau malaise dans la civilisation", Edition universitaire de Fribourg p 107-11 12 Ibidem 13 Ibidem 14 FOLVILLE X. (2012) "Spatialité, Décors et Mode de vie" Note de cours de master de la Faculté d’Architecture, Université de Liège
ASPECT
SOCIAL
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Actuellement, tout le monde bénéficie donc de la possibilité de se retrouver seul, cependant cet isolement qui est choisi par certains, est pourtant subi par d'autres. Les causes en seront d'ailleurs expliquées par la suite. Et l'isolement est aujourd'hui vu de façon négative car la société contemporaine "assortit manque et souffrance à la solitude"15.
c. Causes
En effet, ce phénomène d’isolement est même considéré comme "un des maux les plus répandus à notre époque"16 et le nombre de personnes isolées augmente de plus en plus d’années en années.17 C’est pourquoi, il est important de comprendre les causes récentes. Pour ce faire, on se réfère à une revue de littérature sur l’isolement social des familles écrit par Mayer-Renaud M. en collaboration avec Goyette P intitulée "Isolement et Insularité" du CSSMM écrit à Montréal (Québec) en 1991. Ainsi on apprend que différents facteurs sont les causes de l’isolement : des facteurs culturels, sociaux, personnels ou situationnels. 1. Les facteurs culturels D’abord, l’isolement et le sentiment de solitude qui en découle souvent sont influencés par le contexte actuel de notre société. Ainsi la fragmentation, la spécialisation croissante, la dissolution des groupes traditionnels, les normes sociales et l’ambition d’occuper une place enviable dans la société influencent l’isolement. De plus, comme le souligne Maher "la société occidentale urbanisée, industrialisée, bureaucratique, technologique et rationnelle, est devenue plus détachée de la vie affective. A cause de la destruction des formes traditionnelles de vie, l’individu moderne est solitaire, incertain d’appartenir à un groupe plus large et de participer à un but commun. "L’unité de base de la société n’est pas le groupe, la guilde, la tribu ou la cité mais plutôt l’individu"18 . Ainsi, la société dans laquelle nous vivons et ce qu’elle est devenue est la cause principale de l’augmentation du nombre de personnes isolées. 2. Les facteurs sociaux On remarque aussi que la pauvreté est malheureusement intimement liée à l’isolement et au sentiment de solitude. De nombreuses études ont été faites sur le sujet par Weiss, Harvey et Bahr, Fisher et Philips, etc.19 En effet, les personnes avec un revenu et une scolarité plus faibles se sentent plus seules que les autres. On explique ce phénomène par le fait que l’éducation permet d’établir plusieurs contacts avec sa cohorte d’âge et qu’un revenu suffisant procure les ressources requises pour maintenir ces contacts. D’autres facteurs sociaux tels que l’absence d’un conjoint, le fait d’être un parent seul, l’absence d’un ami intime augmentent aussi le sentiment de solitude. 3. Les facteurs personnels Une personne isolée peut ressentir ou pas un ennui, un mal-être, un sentiment de solitude. Cela dépend donc du contexte socio-culturel dans lequel il est mais il dépendra surtout de facteurs personnels tels que ses traits 15 SCHURMANS M-N. (2007) "Solitude, Sens et Action» dans "La souffrance sociale. Nouveau malaise dans la civilisation", Edition universitaire de Fribourg p 107-118, Fribourg 16 Pâpe François dans un article sur le site Saint-Vincent-de-Paul sur http://www.ssvp.fr/dossier-actualites/pape-francois-auparlement-europeen-la-solitude-est-lune-des-maladies-les-plus-repandue-en-europe 17 Voir chiffres de l’IWEPS : Nombre de ménages par type en Wallonie au 1er janvier 1991, 2001,2013 sur http://www.iweps.be/ menages-prives-par-taille-en-wallonie-et-en-belgique 18 MAYER-RENAUD M., GOYETTE P. (1991) "Isolement et insularité" une revue de la littérature sur l’isolement social des familles", CSSMM, Montréal (Québec) 19 Ibidem
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ASPECT
SOCIAL
de personnalité (timidité, immaturité, froideur, introversion, inhibition, absence d’empathie envers les autres, narcissisme), ses attitudes (faible estime de soi, réticence à s’approcher des autres, attitude négative, attitude dépressive), ses comportements (manque d’habilités sociales) ou encore ses antécédents psychologiques (carences de relations affectives durant l’enfance, intrusion parentale). 4. Les facteurs situationnels Enfin, certaines situations peuvent augmenter le risque d’isolement en diminuant les possibilités de contacts sociaux. Par exemple, cela peut être le cas des contraintes de temps, de distance, d’argent ou de mobilité, la géographie, le veuvage, la retraite, le divorce, une maladie chronique ou une hospitalisation, ou encore la naissance d’un enfant handicapé ou atypique. Les facteurs situationnels qui constituent un risque d’isolement peuvent être surmontés dans la mesure où les individus qui les subissent ont des habiletés sociales suffisantes et peuvent au contraire persister s’ils n’ont pas les capacités sociales suffisantes. Tous ces facteurs interfèrent entre eux. Il est intéressant, lorsque l'on se retrouve face à une personne isolée, de comprendre pourquoi elle en est une et de voir si elle ressent un sentiment de solitude.
d. Conséquences
Les facteurs culturels, sociaux, de personnalité et de situations peuvent conduire à l’isolement mais chaque personne est différente et chaque individu va réagir différemment face à l'isolement. Un individu vivant isolé peut être satisfait de sa situation, bien que souvent l'isolement soit un facteur de fragilité, mais il peut aussi être indifférent à sa situation ou éprouver de la tristesse, de la solitude et même parfois de la dépression, voire dans des cas extrêmes avoir des envies de suicide. On peut expliquer que l’expérience de l’isolement soit si difficile à vivre par le fait que la sociabilité représente un impératif social de base20 pour l’homme.
b. En chiffre
a. Statut de personne isolée
Maintenant que l'isolement et le sentiment de solitude qui en découle sont des notions bien comprises, il nous faut parler des personnes isolées. Car l'isolement est aussi une situation, un statut que l'on peut définir clairement par des critères administratifs. La personne isolée a un statut différent d’une famille, d’un cohabitant ou d’un couple que ce soit au niveau des assurances, de la mutualité, des allocations, du revenu. C’est pourquoi dans le cadre de ce mémoire dont le but est d’essayer de répondre à la question "En quoi l'habitat, son type, sa morphologie et sa localisation peuvent-ils influencer le sentiment de solitude chez une personne isolée ?", il est important de savoir qui sont exactement les personnes qui sont dites isolées. Le statut d’isolé fait donc partie d’une catégorie, d’un type de ménage parmi de nombreux autres. Un ménage est défini par l’Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique comme étant "un ensemble de personnes vivant à la même adresse". Les catégories de ménages retenus dans les statistiques sur les ménages sont les suivantes : ménages isolés (hommes ou femmes), couples sans enfant, 20 HARTOG (1980) issu de MAYER-RENAUD M., GOYETTE P. (1991) "Isolement et insularité" une revue de la littérature sur l’isolement social des familles", CSSMM, Montréal (Québec)
ASPECT
SOCIAL
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couples avec enfants, cohabitants sans enfants, cohabitants avec enfants, ménages monoparentaux (hommes ou femmes). Dans ces ménages, les personnes pouvant le plus souvent ressentir l’isolement et la solitude sont bien sûr les ménages isolés, on parlera alors d’un fait objectivable qu’est ici l’isolement spatial. Ainsi, on les définira comme étant les "ménages composés d’une seule personne, vivant seule à une adresse donnée"21 mais aussi les ménages monoparentaux c’est-à-dire "les ménages qui comprennent un parent isolé avec un ou plusieurs enfants célibataires (n’ayant pas d’enfant)"22. En effet, pour les parents isolés, bien qu'ils soient entourés de leurs enfants, "le sentiment d’une dégradation de la vie sociale est très fort, près d’un tiers d’entre eux ont vu baisser leurs fréquentations"23. C’est donc autour des ménages isolés et des ménages monoparentaux que nous allons nous focaliser.
b. Statistiques
1. Isolement Pour comprendre que l’isolement est bel et bien un problème en augmentation dans notre société actuelle, il est important de s’appuyer sur des chiffres. Ceci pour pouvoir parler d’isolement de manière objective. a. Proportion de ménages isolés et monoparentaux En Belgique, d’après les chiffres des statistiques de la Direction générale Statistique et Information économique au 1er janvier 2010, on compte 4 575 950 ménages. Parmi ceux-ci 1 534 317 sont composés d’une seule personne, soit 33%. En Wallonie, selon les chiffres de l’IWEPS sur les types de ménages, sur les 1 522 775 ménages existants, 513 965 sont des ménages isolés soit 33,8% et 176 019 sont des ménages monoparentaux soit 11,6%. C’est-à-dire qu’au total, 45,4% des ménages vivant en Wallonie sont plus susceptibles d’éprouver un sentiment de solitude. C’est donc le cas de presque la moitié des wallons.
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b. Evolution des ménages isolés et monoparentaux Selon Stabelgov26, depuis 1970, la population en Belgique n’a augmenté que de 7%, le nombre de ménages s’est accru de 33%. En conséquence, le nombre de personnes par ménage a diminué de 20%. Il y a donc une tendance à l’évolution du nombre de ménages et à la diminution de la taille des ménages. Des chiffres plus récents nous montrent que le nombre de couples mariés avec 21 Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique - Modèle IWEPS (12-12-2014) "Produit statistique, Composition de ménage" 22 Définition de INSEE sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Monoparentalité 23 Article de http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-solitude-en-cinq-chiffres-cles_1261222.html#7Ds787smaZkyz53w.99 24 Carte issue de "Source INS- Enquête socio-économique générale 2001" 25 IWEPS "Nombre de ménages par type en Wallonie au 1er janvier 1991, 2001,2013" sur http://www.iweps.be/menages-prives-partaille-en-wallonie-et-en-belgique 26 http://statbel.fgov.be/fr/modules/pressrelease/statistiques/population/menages_et_familles_en_belgique.jsp
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ASPECT
SOCIAL
enfants ou sans diminue (-16,7%). Ensuite, on voit que les couples de cohabitants avec ou sans enfants augmentent (+8,2%). Enfin ce qu'on remarque surtout c'est l'augmentation du nombre de ménages isolés (+7,2%) et des ménages monoparentaux (+2,8%). 27 Ces chiffres attestent de l’augmentation du nombre de ménages isolés et monoparentaux. c. Caractéristiques des ménages isolés et monoparentaux Des précisions sont données par une 'Enquête socio-économique 2001, Monographie, Ménages et familles en Belgique' effectuée par le SPF économie, Direction générale Statistique et Information économique. Ainsi pour les ménages isolés, "la majorité sont des femmes (54,8%), des veuves (33,7%), des célibataires (36,2%) ou divorcées (21%). Le statut professionnel de ces personnes est surtout retraité, inactif, étudiant ou demandeur d’emploi. Les ménages isolés vivent essentiellement en appartement ou en maison 2 façades ce qui est assez logique étant donné leur taille mais aussi davantage dans des logements de moindre qualité. Ils sont locataires plus que propriétaires et on les retrouve aussi plus volontiers que la moyenne des ménages dans les logements sociaux (13% contre 9%) dont ils représentent d’ailleurs près de 49% des locataires"28. Pour les ménages monoparentaux, "il s’agit en majorité de femmes (84%), de personnes de moins de 50 ans (62%), divorcées (37%) ou veuves (30%). Le statut professionnel de ces personnes peut être occupée (47%), retraitée (23%), demandeuse d’emploi (15%), ou en fin d’activité (10%). Elles vivent en appartement ou en maison 2 façades dont elles sont propriétaires dans 53% des cas ou qu’elles louent à un propriétaire privé (30%) ou à une société de logement social (17%). Elles ont aussi un peu plus de chances de se trouver dans un logement au confort insuffisant ou élémentaire"29. On parle ici de statistiques portant sur le sexe, l’état matrimonial, le statut professionnel de ces personnes mais aussi le type de logement dans lequel elles vivent, la qualité de ceux-ci mais aussi leur statut de propriété. 2. Solitude Concernant le sentiment de solitude, il est plus difficile de chiffrer le nombre de personnes qui en souffre. Les seules indications indirectes dont nous pouvons disposer à ce propos sont des indications sur la dépression et nous avons vu que solitude et dépression sont liés dans certains cas. Selon les derniers chiffres de l’INAMI30,on apprend alors que plus d’un Belge sur dix souffre de dépression. Nous savons aussi que les décès par suicide ont augmenté de presque 30% au cours de ces 30 dernières années. Selon un professeur en psychiatrie à l’université de Liège "la santé psychologique des Belges n’est pas bonne. Il faut dire que la situation sociale est de plus en plus inquiétante. Presque tous les jours, des pertes d’emplois sont annoncées, la solitude est de plus en plus présente dans notre société"31. Ces chiffres nous montrent l’importance de la dépression, du suicide et on peut penser que le sentiment de solitude, l’isolement ont une influence du moins dans certains cas. En sachant que les personnes isolées représentent donc plus d'un tiers de la population, nous nous demandons si l’architecture d’un lieu peut agir sur l’isolement social et sur le ressenti de solitude.
27 IWEPS "Nombre de ménages par type en Wallonie au 1er janvier 1991, 2001,2013" sur http://www.iweps.be/menages-prives-partaille-en-wallonie-et-en-belgique 28 SPF économie Direction générale Statistique et Information économique (2009) "Enquête socio-économique 2001, Monographie, Ménages et familles en Belgique" 29 Ibidem 30 Chiffres cités dans un article de Sudinfo Rédaction en ligne " Un chiffre énorme qui fait peur: plus d'1,3 million de Belges sont en dépression!" (2014) sur http://www.sudinfo.be/942424/article/actualite/sante/2014-02-21/un-chiffre-enorme-quifait-peur-plus-d-13-million-de-belges-sont-en-depression 31 ANSSEAU M. (2013) professeur de psychiatrie à l’Université de Liège, article issu de http://www.sudinfo.be/942424/article/ actualite/sante/2014-02-21/un-chiffre-enorme-qui-fait-peur-plus-d-13-million-de-belges-sont-en-depression
ASPECT
SOCIAL
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II.
HABITER & HABITAT Spatial
Les ménages isolés et monoparentaux sont constitués de personnes vivant seules ou avec des enfants à une adresse donnée. Cette adresse, ce lieu où l’on habite est le point de départ de nos prochaines interactions, de nos futurs contacts et rencontres. Mais avant de parler d’habitat nous devons parler d’habiter pour comprendre ce qu’est habiter et ce qu’il représente pour un individu.
A. Habiter On sait tous qu’"habiter c’est avoir son domicile quelque part, y résider de manière relativement permanente, y vivre"32 . Mais habiter c’est plus que ça. "On a et on est dans le fait d’habiter. La définition d’habiter va du plus matériel au plus spirituel"33. "Habiter a une étymologie latine : habitare, "habiter, résider", fréquentatif de habere, "avoir". On a un lieu et un statut, on y reste, on y séjourne, on l’occupe, on y mène son existence et on y vit ses relations d’amours et d’amitiés"34 . Car habiter c’est bien plus qu’occuper, se loger ou s’installer. De plus, habiter "émane de la racine indo-européenne bheu, traduite par être.(...) Et le sein allemand (être), qui provient pour sa part du sanscrit wes, (...) se prolonge du reste par wesen (demeurer, rester)"35 . Ainsi habiter "c’est être au monde et dans le monde, c’est-à-dire être soi pour soi-même, pour les autres et avec les autres"36. Gaston Bachelard dit même qu’"être un homme veut dire d’abord habiter". En résumé, "Interroger l’habiter c’est interroger ce qu’il en est pour les hommes de leur monde, du monde qu’ils ont édifié au coeur de l’espace et du temps, dans lequel ils ont ordonné leurs existences individuelles et collectives, mais aussi dans lequel, tout simplement, ils vivent"37. Ce monde, les hommes l’habitent tout entier "en le transformant, en l’orientant, et en l’organisant, en s’y installant de diverses manières, légères ou brutales, éphémères ou permanentes, en le détruisant aussi... Mais également en s’y tenant debout, couché, marchant, dansant ou immobile, corps ouvert, corps sensible, corps imprégné des odeurs et des lumières des jours. Et de même en le dessinant, en le photographiant, en y projetant leurs désirs, leurs croyances, leurs goûts et leurs dégoûts, en le recouvrant de leurs rêves et de leurs images"38. Habiter c’est donc aussi la confrontation entre le monde et les hommes. "C’est la conjonction entre un lieu et un individu qui fonde l’habiter"39. "Il y aura donc autant de manières d’habiter que d’individus"40. Et donc autant d’habitats. 32 Définition du Larousse, édition 2014 33 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 34 Ibidem 35 BERNARD N. (2005) "J’habite donc je suis, pour un nouveau rapport au logement", Edition Labor, collection Quartier Libre, Bruxelles 36 HAUMONT B., MOREL A. (2000) "La société des voisins, partager un habitat collectif", Editions de la Maison des sciences de l’homme, Paris 37 BESSE J-M. (2013) "Habiter, un monde à mon image", Edition Flammarion, Paris 38 Ibidem 39 SEGAUD M. (2012) "Anthropologie de l’espace HABITER, FONDER, DISTRIBUER, TRANSFORMER", Edition Armand Colin, Paris 40 Ibidem
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b. Habitat et localisation "L’habitat est le lieu que l’on habite et que l’on façonne, on se l’approprie et on y laisse sa marque. Il est aussi le lieu où l’on se découvre, le lieu où l’on reste, où l’on s’enracine" 41. Ce lieu est ancré dans le territoire et se prolonge au-delà de ses murs, il est situé dans un quartier, qui lui-même s’inscrit comme composant de la ville. L’habitat s’inscrit alors sous le "triptyque : espace public, espace de transition, espace privé, et est homologue aux types de relations sociales : la société, la sociabilité quotidienne (le voisinage), et l’individu"42.
a. L’habitat L’habitat se définit comme "une partie de l’environnement définie par un ensemble de facteurs physiques et dans laquelle vit un individu, une population, une espèce ou un groupe d’espèces"43 . Il est aussi "l’environnement immédiat et privé d’un individu ou d’une famille, servant de sphère d’appropriation personnelle à l’homme"44. Pour mieux comprendre ce qu’est l’habitat, il faut le comparer au logement. Le logement est une "partie d’un immeuble, d’une maison, où l’on habite"45. "Avec ses quatres murs et son toit, le logement est indispensable à l’homme, en ce qu’il lui permet de remplir l’essentiel de ses fonctions vitales, tel que protéger des intempéries et dormir"46 . Le logement est un concept plus concret, il est matériel. L’habitat est "au logement ce que le territoire est à l’espace : l’habitat, c’est le logement qui aurait été prolongé, "enrichi" conceptuellement. (...) L’habitat vient enrichir le logement d’une présence"47. Pour l’individu, l’habitat c’est son "chez-soi". Il est un lieu d’intimité et lui permet de se retrouver seul, d’être à l’aise et d’être pleinement lui-même. Cela en étant protégé des regards et jugements d’autrui. C’est pourquoi le logement doit être adapté et doit éviter le regard potentiel vers l’intérieur de l’habitat car il nous contraint alors à adopter un autre comportement où l’on agit selon l’image que l’on veut transmettre et non selon ce que nous sommes réellement. Pour se sentir chez-soi, l’individu doit s’approprier son lieu de vie. "S’approprier c’est faire sien un espace présenté comme habitable en l’état mais que l’on transforme pour y laisser sa marque, ses traces, y projeter ses symboles" 48. C’est en le décorant, en disposant du mobilier ou en y accumulant des objets que l’homme exprime ce qu’il est. Il crée alors un lieu qui lui ressemble, qui est le reflet de son identité. Mais certains "espaces, privés ou publics, ne sont pas appropriables, certains ne peuvent l’être légalement ou parce que les divers règlements (de location, de copropriété) l’empêchent"49 . Le fait de ne pas pouvoir s’approprier son lieu de vie, entraîne un malaise et une désocialisation50. 41 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 42 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture", Edition Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille 43 Définition du Larousse, édition 2014 44 EKAMBI-SCHMIDT J. (1972) "La perception de l’habitat", Edition universitaire, p17, Paris 45 Définition du Larousse, édition 2014 46 BERNARD N. (2005) "J’habite donc je suis, pour un nouveau rapport au logement" Edition Labor, collection Quartier Libre, Bruxelles 47 TROUILLARD E. "Logement et habitat(ion):De l’espace géométrique au "home, sweet home"" sur http://www.geographie.ens.fr/ IMG/file/Memoires_eleves/Trouillard_Logement%20et%20habitat.pdf 48 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 49 Ibidem 50 En effet, l’appropriation de l’espace apparait comme un processus psychique contribuant à la socialisation de l’individu issu de SEGAUD M. (2012) "Anthropologie de l’espace HABITER, FONDER, DISTRIBUER, TRANSFORMER", Edition Armand Colin, Paris
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Ainsi l’homme a besoin de s’approprier son lieu de vie. On "s’approprie aussi le lieu par les actions qu’on y mène, par la répétition de ces actions, par les usages dont certains sont ou deviendront des habitudes"51. L’habitat est donc un lieu d’activités et chaque pièce a son rôle spécifique. Ces rôles ont évolué au fil du temps pour répondre au mieux aux besoins des habitants, ils varient selon chaque manière d’habiter même si des constantes culturelles et sociales peuvent être observées. Aussi, certains changements dans l'usage des pièces sont des expressions de l'évolution de notre société. La salle de bain est l’espace le plus intime de l’habitat. C’est le lieu pour soi, où l’on prend soin de soi. Actuellement, elle n’est plus essentiellement dédiée à l’hygiène, elle devient de plus en plus un lieu de détente. La chambre n’est pas seulement le lieu où l’on dort, elle est avant tout "le lieu de retraite et de repos, elle protège non seulement le sommeil mais aussi l’intimité de l’individu et du couple"52. Elle "est devenue, notamment celle de l’enfant, un véritable séjour, un bureau, un lieu de loisir où toutes les nouvelles technologies ont leur place" 53. Le séjour, appelé parfois "espace à vivre" était "la pièce centrale de la maison, celle qui permet de recevoir, de partager des activités avec la famille ou des amis"54 . Actuellement, elle devient aussi l’espace dédié à la télévision et un espace de détente, de loisir et de repos. "Les canapés, fauteuils et table basse organisés pour la conversation, la détente et pour regarder la télévision à plusieurs, côtoient les divers objets liés aux nouvelles formes de communication et à l’informatique. Ces objets techniques sont exhibés comme tels : écrans plats, ordinateurs, et relient ce séjour intime au monde" 55. Souvent, la pièce est même organisée seulement en fonction de ces objets et surtout autour du petit écran. La télévision joue alors différents rôles, elle est d’abord un outil de communication et d’éducation qui permet de s’ouvrir sur le monde, d’apprendre et d’observer d’autres cultures, d’autres modes de vie. De même, elle permet de s’informer sur ce qui se passe autour de nous et de rester en connexion avec le monde qui nous entoure. Elle est aussi un cadre pour se défouler, s’évader et s’aérer l’esprit. La télévision peut aussi rassembler et permettre les échanges d’avis, d’opinions. Mais elle peut, si l’on en abuse, devenir un instrument d’aliénation et de repli sur soi et peut même imposer un rythme de vie. Enfin, la télévision, lorsqu’elle est allumée toute la journée, agit plutôt comme une présence, un bruit de fond qui permet de ne pas se sentir totalement seul. Parfois, la télévision s’installe même dans la cuisine. La cuisine "a longtemps été un endroit intime, c’est aussi, à notre époque, un lieu de sociabilité et de démonstration de son statut.(...) Elle est décrite comme l’une des pièces les plus chaleureuses, pivot du chez-soi où l’on échange des propos intimes» 56. Elle est avant tout le lieu où l’on cuisine mais actuellement elle est aussi le lieu où l’on mange et se substitue donc à la salle à manger. Ces pièces de vie, sont souvent prolongées d’un espace extérieur privé. Il peut s’agir d’un jardin, d’une terrasse ou d’un balcon. Ces espaces sont des "lieux de prises avec l’extérieur, souvent associés à la nature, au temps libre et au corps (...) le seul fait de pouvoir sortir du logement est considéré comme un élément de confort psychologique" 57. Le fait de manquer de cet espace ne permet pas de sortir et le fait de rester chez soi peut priver de contacts informels.
51 ROOSEN M. (2010-2011) "Territoires de vie : habiter" Sociologie dans ses rapports à l’architecture et à l’urbanisme, Faculté d’architecture, Liège 52 PERROT M. (2009) "Histoire de chambres" éditions du seuil dans ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous» Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 53 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 54 ELEB M. SIMON P. (2013) "Entre confort, désir et normes, le logement contemporain", Edition Mardaga, Bruxelles. 55 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 56 Ibidem 57 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture" Editions Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille
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L’habitat c’est aussi le théâtre de la famille et de la sociabilité. "Nous l’organisons et il organise notre quotidien par sa partition interne. Cette partition interfère avec les relations que nous établissons avec les autres"58 . L’habitat est un lieu où l’on se sent en sécurité et que l’on protège. L’homme établit une distinction entre lui, sa famille ou son couple et les personnes étrangères à son ménage. Il établit des limites entre l’intérieur et l’extérieur de son habitat. "Il y a plusieurs sortes de limites qui peuvent être plus ou moins rigides ou plus ou moins floues. Il y a les bornes, les barrières, les fossés, les murs, les portes, les fenêtres, tout cet ensemble de marquages physiques et symboliques autorisent ou empêchent le franchissement, qui contrôlent et qui filtrent"59. Le mur est une limite infranchissable entre le dedans et le dehors. Il doit préserver l’intimité, cependant "le passage de sons et d’odeurs d’autrui dans cet espace privé peuvent être alors vécus comme des agressions territoriales" 60. Car l’individu se sent envahi, il n’est plus maître de son espace, il n’a plus le contrôle. Cela crée souvent un mal-être. La fenêtre est une ouverture dans le mur, un apport de lumière, de ventilation, d’une vue. Mais elle est "également un espace de transition qui met en relation l’intérieur et l’extérieur"61. Elle permet l’échange d’informations, elle est un poste d’observation mais elle peut aussi permettre "d’échanger un regard, un geste et, si elle est ouverte, une conversation avec des occupants de l’espace public ou d’espaces privés voisins" 62. La fenêtre a alors un effet socialisant. La porte est le lieu de franchissement entre l’intérieur et l’extérieur. Elle n’est franchissable que sous l’autorisation des habitants. Elle s’accompagne du seuil. Le seuil est souvent un emmarchement qui exprime une hiérarchie avant le franchissement. L’habitat devient ainsi un lieu d’accueil, il est le lieu où pénètrent d’autres personnes, où se nouent les relations sociales. L’habitat est alors le lieu de mise en scène, d’une présentation de soi. Il joue le rôle de carte d’identité et de représentation sociale. "L’aspect extérieur de notre habitation s’exprime en permanence. Il exprime notre identité et constitue un signe de repérage par rapport aux autres, nous situe dans la collectivité et dans ses codes, notamment les codes de distinction socio-culturels plus encore que les codes socio-économiques"63. Enfin, l’habitat induit un ancrage. Un ancrage dans le temps notamment. Ainsi on se sent mieux dans un habitat que l’on peut s’approprier à long terme et que l’on peut quitter s’il ne convient pas. On sait aussi que l’on peut quitter ce lieu, pendant un certain temps, en sachant que tout ce qu’on y laisse y sera en sécurité. L’habitat est aussi un ancrage fixe dans l’espace, c’est notre point de départ, le point de départ de nos interactions. C’est l’individu qui choisit si il veut sortir de son habitat ou non, qui choisit de s’ouvrir aux autres ou pas. Car l’habitat est aussi constitué de son environnement proche qu’est le quartier.
58 té 59 60 té 61 62 té 63
ROOSEN M. (2010-2011) "Territoires de vie : d’architecture, Université de Liège SEGAUD M. (2012) "Anthropologie de l’espace ROOSEN M. (2010-2011) "Territoires de vie : d’architecture, Liège SEGAUD M. (2012) "Anthropologie de l’espace ROOSEN M. (2010-2011) "Territoires de vie : d’architecture, Université de Liège BOURDIEU P. (1979 "La distinction", Edition
habiter" Sociologie dans ses rapports à l’architecture et à l’urbanisme, FaculHABITER, FONDER, DISTRIBUER, TRANSFORMER", Edition Armand Colin, Paris habiter" Sociologie dans ses rapports à l’architecture et à l’urbanisme, FaculHABITER, FONDER, DISTRIBUER, TRANSFORMER", Edition Armand Colin, Paris habiter" Sociologie dans ses rapports à l’architecture et à l’urbanisme, FaculMinuit, Paris
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b. L’habitat dans le quartier
Le quartier c’est "l’espace des parcours quotidiens, constitué de portions plaisantes à parcourir et de trottoirs à éviter, mais il est aussi celui des rencontres de voisinage"64. Le quartier est un espace spatialement délimité. Il est constitué de rues, de trottoirs, de places, d’équipements qui s’articulent autour de l’habitat et en sont le prolongement. L’habitat se prolonge alors en dehors de ses murs, après la porte qui constitue le franchissement entre le dedans et le dehors, on sort vers un espace de transition qui nous amène d’un espace privé à un espace public. Cet espace de transition est constitué de différents dispositifs spatiaux. Ces dispositifs architecturaux qui peuvent être "semi-privé comme la cour, les parties communes de l’immeuble ou les coursives sont des lieux de rencontre qui impliquent le respect des autres, une certaine tolérance. Ils ont la capacité à rassembler des populations différenciées ou des activités particulières comme les jeux d’enfants ou les simples discussions quotidiennes. De la civilité à l’entraide, tous les degrés de convivialité peuvent se mettre en place, soutenus ou non par l’organisation architecturale des lieux"65. La séquence d’entrée est le cheminement qui amène à la porte d’entrée. Le traitement de cet espace de transition "implique une visibilité plus ou moins grande de l’intérieur avec son aménagement, sa décoration, le mode de vie et induit d’emblée un degré différent dans l’engagement dans la relation"66. Avant d’entrer, il faut au préalable franchir une limite. Celle-ci peut être fixe (murets, barrière) ou semi-fixe (pots de fleurs, mobilier extérieur), ou sous forme d’équipements fixés au sol ou au mur (sonnettes, parlophones, boîte aux lettres...). Cette limite exprime aussi le rapport qu’entretient l’habitant avec la rue et son degré d’ouverture au quartier. La rue est située dans l’espace public, dans le quartier c’est le lieu où l’on discute facilement, c’est là que l’on rencontre ses voisins. "La rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société"67. Elle socialise et unifie le quartier. Car le quartier est surtout un espace socialement défini où chacun évolue sous le regard du voisinage. C’est l’ambiance dans le quartier qui fait qu’il peut parfois être "assimilé à une communauté dès lors qu’il possède un certain nombre de propriétés : la présence d’une population socialement et culturellement homogène (...) qui structure des repères communs et motive un intérêt réel pour l’histoire du lieu et sa vie quotidienne ; les institutions locales actives, des équipements, des espaces publics fortement valorisés qui favorisent les échanges et les relations; des manifestations culturelles (fêtes, bals populaire, sport), une vie politique et militante (prolongation naturelle au sein du quartier des activités de l’usine) et des espaces publics (cafés, places) qui sont les lieux d’expression de la collectivité et créent de la familiarité" 68. Ainsi "l’image du quartier est influencée par la salubrité, la propreté, la qualité de l’environnement, la perception de l’aspect esthétique et la qualité des relations sociales"69 . Les relations de voisinage font partie de la vie du quartier, "mais qu’attend-on de ses voisins ? Doivent-ils avant tout faire oublier leur présence ? Si, pour les uns, la discrétion est une vertu absolue, pour les autres elle ne suffit pas à faire un bon voisin. Bien entendu, il vaut mieux avoir un voisin poli, serviable et discret qu’un voisin 64 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous", Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris 65 Ibidem 66 Ibidem 67 Citation de Victor Hugo 68 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture", Editions Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille 69 ROOSEN M. (2010-2011) "Territoires de vie : habiter" Sociologie dans ses rapports à l’architecture et à l’urbanisme, Faculté d'architecture, Université de Liège
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qui joue du cor, crache dans l’escalier et tient enfermé un chien qui aboie au moindre bruit. Mais il n’est pas si facile de définir ce que serait un bon voisin"70. En effet, il existe différents degrés de relations sociales de voisinage. Certains voisins s’échangent des services, savent qu’ils peuvent compter les uns sur l’autres. D’autres préfèrent juste discuter lors de rencontres régulières et fortuites, sur le palier, devant un commerce ou sur le trottoir. D’autres participent peu à la vie du quartier mais s’y intéressent tout de même et observent, regardent ce que font les autres. Certains semblent plus distants vis-à-vis des relations de voisinage trop fusionnelles. Les derniers privilégient des pratiques plus individualistes et ne participent pas à la vie du quartier71. Les relations peuvent donc être inexistantes, formelles, cordiales, bienveillantes ou amicales. Le quartier est important pour l’individu, il lui crée un cadre de vie qui lui permet de se retrouver dans le territoire de la ville.
c. L’habitat dans la ville
La ville est le fait de l’homme ou plutôt des hommes car elle est l’expression d’une vie en groupe, d’une collectivité. Car à l’origine "les premières préoccupations de l’homme furent de chercher à survivre. Il a dû pour cela rechercher la nourriture et l’eau, se protéger contre les éléments naturels,..., les autres hommes. Dès cet instant, il a dû se préserver de son environnement spatial et en même temps l’utiliser. Par la suite, les besoins de l’homme ont évolué et progressivement se sont affinés et diversifiés : dans l’alimentation, le besoin de vie sociale, l’aspiration au bien-être, le souci de sauvegarder l’intimité, le besoin de communiquer ou la volonté de dominer... Chaque modification ou aspiration nouvelle de l’homme s’est répercutée d’une manière ou d’une autre dans la nature. C’est bien à l’évolution des besoins humains qu’on doit imputer en priorité la dynamique des mutations spatiales"72. Ici, quand on parle de l’homme, on parle plutôt des hommes car ils se sont toujours regroupés pour augmenter leurs chances de survie. Et ces modes de groupements ont bien entendu une traduction spatiale. Ce furent d’abord des villages, mais ensuite c’est devenu des villes. Aujourd’hui, habiter la ville "c’est l’utiliser en lien avec des activités professionnelles, de consommation, culturelles, sportives et sociales, c’est s’intégrer à des territoires multiples. La ville est (ou était) un lieu multifonctionnel qui permet de trouver sur un territoire relativement restreint, du moins facilement accessible, des réponses à des besoins diversifiés et de découvrir de nouvelles expériences. Accéder à ces territoires, c’est accéder à des lieux d’expression, de savoir, de culture et, de manière importante dans la société actuelle, à des lieux de consommation"73 . Voilà ce à quoi sert la ville, mais la ville n’est pas seulement fonctionnelle. Elle est plus qu’"une agglomération de population et de territoire, elle est un état d’esprit qui lui donne son unité"74. La ville renvoie une certaine image qui induit souvent un sentiment d’appartenance. Chaque individu est attaché à un ensemble de lieux : son lieu de naissance, les lieux d’origine de sa famille, les lieux dans lesquels il a vécu successivement, les lieux qu’il fréquente ou qu’il a fréquentés. Le fait d’éprouver ce sentiment d’appartenance permet à l’homme de se sentir presque "chez-soi" dans la ville, il a le sentiment qu’il peut se l’approprier, la faire soi et donc s’y sentir bien. La ville introduit un cadre spatial pour la confrontation entre des milieux sociaux et culturels différents. Elle socialise via la rue, les places
70 HAUMONT B., MOREL A. (2000) "La société des voisins, partager un habitat collectif", Edition de la Maison des sciences de l’homme, Paris 71 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture", Editions Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille 72 GOVAERTS P. (1995), "Les enjeux de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire", Article issu de Exposé dans le cadre de la maîtrise 73 ROOSEN M. (2010-2011) "Territoires de vie : habiter" Sociologie dans ses rapports à l’architecture et à l’urbanisme, Faculté d’architecture, Université de Liège 74 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture", Editions Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille
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publiques, les espaces verts et les équipements. Elle est un lieu de rencontre où beaucoup de gens se promènent, se croisent et se parlent. On dit même que "la rue est apparue comme le lieu où les citadins entrent en contact et où se fonde la culture urbaine"75. Ainsi, elle admet "des brassages culturels, des formes d’émancipation politique, une tolérance de l’autre et du marginal et une cohabitation physique pacifique entre groupes sociaux et ethniques"76 . Cependant, la ville, parfois, désocialise car elle induit aussi "la tendance à l’individualisme, l’impersonnalité des relations, la compétition entre individus et groupes, des engagements collectifs sélectionnés, l’aliénation et la déviance"77. La rue et l’espace public perdent alors de leur valeur. Aussi, la ville est spatialement "de plus en plus fragmentée en sous-ensembles monofonctionnels : quartiers résidentiels, zones industrielles ou logistiques, quartiers d’affaires, zones commerciales, campus universitaires…"78 et l’accès se fait principalement en voiture. Cela crée alors de la non-mixité sociale et "la conséquence, réelle ou supposée, est la perte de ce qui fait l’essence et la richesse de la ville : l’animation, l’échange, la rencontre"79. "On remarque donc l’influence du milieu des villes sur les comportements des individus. Ainsi les différentes formes spatiales des villes et de l’habitat influencent la cohésion des groupes sociaux"80. En effet, en ville, tout le monde n’a pas les mêmes chances et n’a pas droit au bien-être économique, social et culturel et l’urbanisation peut devenir une menace pour la cohésion sociale. La ville peut donc être un lieu socialisant ou, au contraire, un lieu qui désocialise.
c. Habitat et typologie On sait qu’il y a "autant de manière d’habiter que d’individus"81 et, donc, autant d’habitats. Chaque habitat est donc unique et renvoie une image particulière. Cette image provient de l’habitat en lui-même : sa taille, sa forme, son style mais aussi son intérieur et la manière dont on se l’approprie. Elle provient aussi du quartier dans lequel il se trouve et de ses caractéristiques, mais aussi de sa localisation dans la ville. Toutefois, il est tout de même possible d’établir des typologies d’habitat qui sont définies par "un ensemble de propriétés de forme, d’espace, de dispositifs spatiaux et constructifs, de qualités, liées à des usages, à des pratiques dans les lieux mais aussi à ce qu’ils représentent socialement"82 . Il existe 4 typologies d’habitat qui sont fort répandues et souvent utilisées lors d’enquêtes, d’études et de statistiques. Ce sont les appartements, les maisons mitoyennes (2 façades), les maisons jumelées (3 façades) et les maisons 4 façades (séparées). Dans le cadre de ce mémoire dont le but est d’essayer de voir si l’habitat et, notamment, son type et sa morphologie a une influence sur le sentiment de solitude d’une personne isolée, il est important de différencier les différents types d’habitat pour comprendre les particularités de chacun. Nous allons donc les étudier brièvement. Cependant, il faut se rendre compte des limites de cette analyse car, bien que nous ayons défini des types d’habitat, on sait que chaque habitat est unique. Ainsi, nous tirerons des conclusions très caricaturées et générales. 75 CHARMES E. (2005) "Le retour à la rue comme support de la gentrification", Laboratoire CNRS Théorie des mutations urbaines (UMR Architecture, urbanisme, société), Paris 76 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture", Editions Parenthèses, Collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille 77 Ibidem 78 DELARUE F. (2014) "La ville en question : comprendre les enjeux et les débats d’aujourd’hui sur l’urbanisme", Edition Le Square, Paris 79 Ibidem 80 FIJALKOW Y. (2007) "La découverte", coll. "Repères sociologie" p 121 EAN : 9782707153159 sur https://lectures.revues. org/3652 81 Ibidem 82 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous", Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris
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a. Les appartements
Un appartement est une habitation qui occupe seulement une partie d’un bâtiment. Celui-ci peut être un immeuble de petite ou grande taille, une maison mitoyenne, ou encore une maison jumelée et même parfois une maison 4 façades. Un appartement contient plusieurs pièces : wc, salle de bain, chambre, séjour, cuisine et parfois il bénéficie d’une terrasse ou d’un balcon. Il est souvent situé aux étages du bâtiment et situé entre d’autres appartements. Son accès se fait souvent via des parties communes qui sont constituées de la porte d’entrée, du hall, de l’escalier et du palier. Il peut aussi contenir un local commun (poubelles, rangement, terrasse, cour, jardin,...). C’est dans ces lieux communs que l’on rencontre ses voisins. En général, les appartements sont situés en centre-ville et on retrouve souvent des commerces au rez-de-chaussée, les appartements sont alors situés aux étages et l’habitant n’entretient donc pas de contact visuel direct avec la rue et les passants.
commerce/ commun
Rapport avec les voisins
e
Rapport avec les passants
b. Les maisons mitoyennes (2 façades)
Une maison mitoyenne, maison 2 façades ou encore maison de ville, est une maison accolée à deux autres maisons avec deux murs mitoyens. Une maison mitoyenne est souvent sur 2 ou 3 étages et contient : wc, salle de bain, plusieurs chambres, séjour, cuisine et souvent elle bénéficie d’un grand jardin à l’arrière, le jardin est souvent entouré de murs ou de haies. C’est à travers la haie ou sur le trottoir que l’on rencontre ses voisins. En général, les maisons mitoyennes sont situées en centre-ville et dans son prolongement, le long des routes. L’accès à la maison se fait directement à rue, l’habitant entretient alors un contact visuel direct avec la rue et les passants.
Rapport avec les voisins
Rapport avec les passants
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c. Les maisons jumelées (3 façades) Une maison jumelée ou 3 façades est une maison accolée à une autre maison avec donc un mur mitoyen et 3 murs individuels. Une maison jumelée est souvent sur 2 étages et contient : wc, salle de bain, plusieurs chambres, séjour, cuisine et souvent elle bénéficie d’un jardin qui fait presque le tour de la maison. A l’arrière, il est souvent séparé du voisin par des haies. L’espace à l’avant est une allée de garage et un petit jardin. Là, il n’y a pas souvent de limite franche avec le voisin. En général, les maisons jumelées sont situées dans des lotissements, dans la proche périphérie de la ville. L’accès à la maison se fait via le jardin à l’avant et la séquence d’entrée est simple car souvent il n’y a pas de limite franche avec le trottoir, seule la distance à parcourir crée une mise à distance avec les passants.
Rapport avec les voisins
Rapport avec les passants
Implantation
d. Les maisons séparées ou 4 façades
Une maison 4 façades ou séparée est une maison qui est située au milieu d’un terrain et n’a donc aucun mur mitoyen. Une maison 4 façades est souvent sur 2 étages et contient : wc, salle de bain, plusieurs chambres, séjour, cuisine et est entourée d’un grand jardin qui fait le tour de la maison. A l’arrière, il est souvent séparé du voisin par des haies ou une simple clôture. L’espace à l’avant est aussi un jardin plus petit qui est séparé par une haie du voisin. C’est à travers la haie ou sur le trottoir que l’on rencontre ses voisins. En général, les maisons 4 façades sont situées dans des lotissements, en périphérie de la ville. L’accès à la maison se fait via le jardin à l’avant et la séquence d’entrée se fait d’abord par une limite qui peut être un mur, une haie ou une clôture, elle crée une mise à distance avec les passants.
e Rapport avec les voisins
e 26
ASPECT
SPATIAL
Rapport avec les passants
Implantation
III.
ISOLEMENT &
HABITAT Social <> Spatial
Après avoir bien compris ce qu’étaient l’isolement, l’habitat et les types d’habitats il nous faut revenir à la question de base de ce mémoire dont le but est d’essayer de voir si l’habitat a une influence sur le sentiment de solitude d’une personne isolée. Cela sera surtout via la partie pratique et son enquête envers des personnes isolées que nous pourrons répondre à cette question. Cependant, il est intéressant d’approcher théoriquement ce qui a déjà été fait dans l’étude de l’influence des dispositions spatiales sur les relations sociales. Peu de recherches ont été faites à ce sujet car, pour certains, ce ne sont pas seulement les dimensions physiques, architecturales et urbanistiques qui expliquent certaines pratiques sociales qui découlent de l’espace83. En effet, pour eux, la façon dont les individus investissent, utilisent et vivent dans un lieu se fait à partir de règles du jeu social et "de multiples facteurs sont mis à contribution (...): psychologiques (biographie des individus, habitudes acquises), environnementaux (situation géographique, localisation, disposition des espaces), socio-culturels dont l’appartenance à une classe d’âges, à une catégorie sociale, à un genre, à un groupe culturel"84 . Ainsi l’analyse de l’influence du social sur le spatial ne peut être prouvée de manière scientifique et ni clairement objective. Mais quelques chercheurs, enseignants d’université, psychologues, anthropologues, ethnologues, sociologues et philosophes se sont tout de même penchés sur le sujet. Quelques-uns ont retenu notre attention. Dès 1950, Festinger, Schachter et Back85 étudient la fonction sociale de l’habitat. Ces trois auteurs ont étudié l’influence de l’habitat sur les relations interindividuelles et notamment dans les relations de voisinage. Ils ont notamment fait une enquête dans un ensemble de logements (un petit quartier constitué de pavillons et de petits immeubles) où la population était particulièrement homogène. Les auteurs ont demandé aux résidents avec qui ils entraient en relation. Ce sont les habitants des logements les plus visibles ou situés dans les endroits de passage qui disposent du statut sociométrique le plus élevé et qui sont le mieux intégrés dans le groupe. Ainsi, on se rend compte que les relations sociales s’établissent préférentiellement avec les gens les plus proches visuellement et pas seulement spatialement. Claude Lévi-Strauss86 s’intéresse à la fonction sociale du village. Il a étudié ce que révèle socialement la disposition spatiale des habitats dans un village indigène brésilien. Ainsi, la distinction entre le centre et la périphérie exprime l’opposition entre les hommes et les femmes. Aussi la répartition des habitats selon l'axe sud/nord hiérarchise les clans et familles. On remarque donc que les dispositions spatiales deviennent le reflet du fonctionnement de la société. Dans les années 70, Maurice Halbwach87 se penche sur la société ouvrière et énonce l’idée d’une mémoire collective qui renvoie, de manière générale, aux souvenirs partagés au sein d’une collectivité ou aux représentations du passé d'un groupe partagées au sein de celui-ci. Halbwach insiste aussi sur sa relation avec un cadre spatial. Pour lui, c’est sur l’espace (l’habitat, 83 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture", Editions Parenthèses, collection Eupalinos, Série architecture et urbanisme, Marseille 84 Ibidem 85 FESTINGER L. BACK KW. SCHACHTER S. psychologues, (1950), Traduction de "Social Pressures in Informal Groups: A Study of Human Factors in Housing" Stanford university press, Stanford 86 LEVI-STRAUSS C. anthropologue et ethnologue, (1950) "Triste tropiques", Edition Plon, Paris 87 HALBWACHS L. sociologue, (1972) "Classes sociales et morphologie", Editions Minuit, Paris
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le quartier, la ville) que notre mémoire se fixe. Et réciproquement le lieu reçoit l'empreinte du groupe et de l'individu. Ainsi, le lieu permet un ancrage de la pensée. Norbert Elias88 s’attarde sur la société de cour et voit un lien entre l’organisation d’espaces habités et un style de vie et l’expression d’un certain pouvoir et d’une certaine place dans la hiérarchie. Il voit donc dans les dispositions spatiales, l’expression d’une identité, d’une place dans la société. Roger Lecuyer89 a, lui, étudié la connexion entre la place d’un individu ou d’un groupe dans l’espace et la signification sociale particulière de cette place. Tout lieu constitue un message pour celui qui s’y trouve et appelle à certains schémas de comportements adaptés. Ainsi l’espace peut faire passer des messages. Michel Foucault90 explore en milieu carcéral, le rôle des dispositifs spatiaux dont le panoptique, symbole de l’enfermement, dans le processus de domination. Ainsi, l’espace créé, mais aussi ses barrières et limites induisent certains comportements. Dans les années 80, Pierre Bourdieu91 fait une étude sur la maison kabyle et, selon lui, la projection spatiale et territoriale de la maison est l’expression des clivages sociaux. Il s’attarde aussi notamment sur l’aspect extérieur de l’habitat. Il exprime notre identité et constitue un signe de repérage par rapport aux autres, nous situe dans la collectivité et dans ses codes, notamment les codes de distinction socio-culturels plus encore que les codes socio-économiques. Marcel Mauss92 analyse chez les Esquimaux, le rapport entre les dispositifs spatiaux, les saisons et les relations sociales. L’hiver, les esquimaux groupent leurs habitats de façon très dense pour se réchauffer, ils sont alors très liés socialement à ce moment-là. Au contraire, l’été, on assiste à un éparpillement de l’habitat, une moindre proximité et, de ce fait, de pauvres liens sociaux. Ainsi, on apprend que la proximité spatiale peut avoir une influence sur les relations sociales. Nicole Haumont93 s’intéresse à l’habitat et à son aménagement intérieur. Pour elle, l’aménagement d’un lieu est le produit de normes culturelles et sociales personnalisées qui s’insèrent dans le cadre spatial pour déterminer le style de vie en ce lieu ainsi que les relations interpersonnelles et familiales qui s’y tiennent. L’appropriation que l’homme se fait d’un lieu exprime la nature de ses échanges sociaux. Dans le début des années 90, Georges Simmel94 étudie la relation entre les frontières et les pratiques sociales. Pour lui, les frontières sont le résultat d’un processus psychique et le fait d’établir une délimitation physique exprime aussi une intention sociale et induit un degré différent dans la relation. Il a aussi étudié l’influence des villes et de l’industrialisation sur les modes de vie et l’état d’esprit de la civilisation urbaine. Jean-Michel Léger95, lui, enquête dans les logements collectifs et s’intéresse à la demande des habitants pour leur logement. Il se rend compte que "le désir d’architecture des habitants ne se manifeste pas par l’invention de formes mais par la quête d’une identité à partir des formes produites". 88 ELIAS N. sociologue, (1974) "La société de cour" Edition Flammarion, Paris 89 LECUYER R. professeur, (1975) "Psychosociologie de l’espace. I. Disposition spatiale et communication en groupe" dans "L’année psychologique. vol. 75, n°2. pp. 549-573. doi : 10.3406/psy.1975.28112" sur http://www.persee.fr/web/revues/home/ prescript/article/psy_0003-5033_1975_num_75_2_28112 90 FOUCAULT M. philosophe, (1975) "Surveiller et punir", Edition Gallimard, Paris 91 BOURDIEU P. sociologue, (1979) "La distinction" Edition Minuit, Paris & (1980) "Le sens pratique", Edition Minuit, Paris 92 MAUSS M. anthropologue, (1983) "Sociologie et anthropologie, Edition Puf, Paris 93 HAUMONT N. sociologue. directeur de recherche au CNRS (1982-1986) "Familles, mode de vie et habitat", Edition L’harmattan, Paris 94 SIMMEL G. philosophe et sociologue (1988) "La tragédie de la culture", Edition Rivages, Paris 95 LEGER J-M. sociologue, chercheur, enseignant (1990) "Derniers domiciles connus", Edition Créaphis, Paris
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Marion Ségaud96 traite de l’anthropologie de l’espace et met en évidence les relations réciproques entre le spatial et le social. Elle traite du rapport entre les sociétés et l’espace. Elle nous dit que "les formes informent (...) par la lecture que l’on en fait, lorsque les configurations apparaissent comme des indications pouvant renseigner sur les systèmes sociaux, sur les individus eux-mêmes, quand on suppose qu’elles traduisent quelque chose d’un état social (...)". Elle dit aussi que le fait de ne pas pouvoir s’approprier son lieu de vie, entraine un malaise et une désocialisation. Car, l’appropriation de l’espace apparait comme un processus psychique contribuant à la socialisation de l’individu. Guy Tapie97 étudie le lien entre certains projets architecturaux et urbanistiques contemporains et les pratiques des habitants. A l’échelle d’un quartier, il remarque que certaines morphologies incitent à la sociabilité et que par exemple l’organisation villageoise resserre les liens entre habitants. Il constate donc que le voisinage, la cohabitation, la sociabilité et l’appartenance à un groupe familier sont des formes d’intégration sociale. Aussi, la forme urbaine et l’organisation matérielle de l’espace règlent et hiérarchisent les relations entre individus et groupes. Monique Eleb98 examine la société contemporaine et s’interroge sur les façons dont les architectes s’y adaptent. Cela à travers des enquêtes auprès des habitants. Pour elle, l’organisation de l’habitation permet de comprendre les façons d’habiter et elle s’interroge sur le fait que les dispositifs spatiaux proposés facilitent et régulent un type de relation. Pour tous ces auteurs le lien entre les dispositifs spatiaux et les relations sociales est abordé selon des axes de recherche différents. Mais tous semblent affirmer l'influence des dispositifs spatiaux sur les relations sociales. Dans la partie pratique de ce mémoire, nous allons donc interroger ce lien suivant un nouvel axe de recherche c'est-à-dire en essayant de comprendre l'influence de l'habitat sur les relations sociales chez les personnes isolées particulièrement.
96 SEGAUD M. sociologue et professeur(2012) "Anthropologie de l’espace HABITER, FONDER, DISTRIBUER, TRANSFORMER", Edition Armand Colin, Paris 97 TAPIE G. sociologue et enseignant (2014) "Sociologie de l’habitat contemporain, Vivre l’architecture" Editions Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille 98 ELEB M. psychologue, sociologue et enseignante (2013) "Entre confort, désir et normes, le logement contemporain", Edition Mardaga, Bruxelles & (2015) "Les 101 mots de l’HABITAT, à l’usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris
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Partie Pratique
Méthodologie 0. PRESENTATION DE LA VILLE a. Situation b. Historique c. Population I.
HABITER & HABITAT spatial
a. Proportion des types d’habitat b. Evolution des types d’habitat c. Répartition spatiale des types d’habitat II. ISOLEMENT & SOLITUDE social a. Proportion de ménages isolés et monoparentaux b. Evolution des ménages isolés et monoparentaux c. Répartition spatiale des ménages isolés et monoparentaux III. Habitat & ISOLEMENT spatial<>social a. Comparaison
b. Enquête a. b. c. d.
Critères Echantillon Questionnaire Interviews
c. Traitement des données I. Synthèse par rapport à l’habitat La ville Le quartier L’habitat II. Synthèse par rapport à l’isolement L’isolement Les contacts sociaux La solitude III. Synthèse par rapport à l’habitat et l’isolement La ville et l’isolement Le quartier et l’isolement L’habitat et l’isolement Plan de lieu de vie 31
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Méthodologie Dans cette partie pratique, l'idée est d'essayer de répondre à la question "En quoi l'habitat, son type, sa morphologie et sa localisation peuventils influencer le sentiment de solitude chez une personne isolée ?" Il s'agira principalement de comprendre comment vit une personne isolée et comment son habitat via son type, sa morphologie et sa localisation influence son bienêtre et ses relations aux autres. Pour plus d'objectivité, il est décidé de choisir des personnes venant de la même ville. Cette ville est Marche-en-Famenne, elle contient presque 30% de personnes isolées ou ménages monoparentaux et comporte en proportion plus ou moins égale les types d'habitats cités précédemment. Dans un premier temps, nous présenterons la ville en question via sa situation, son histoire pour essayer de comprendre comment cette ville s'est développée. A l'aide de données chiffrées nous analyserons de manière générale la population vivant à Marche-en-Famenne. Ensuite, nous nous intéresserons à la notion d'habiter et d'habitat. Pour ce faire nous analyserons la proportion de maisons 4, 3, 2 façades et d'appartements dans l'ensemble de la commune, l'évolution de ces chiffres et leurs répartitions sur le territoire de la commune. Puis, nous les confronterons pour voir quelles conclusions nous pouvons en tirer. Après, c'est au phénomène d'isolement et de solitude que nous nous attacherons. Nous nous intéresserons donc plus particulièrement aux ménages isolés et monoparentaux. Nous analyserons leurs proportions, l'évolution des chiffres et leurs répartitions dans la ville par quartier. En comparant, nous tenterons de tirer quelques conclusions. Enfin, nous combinerons les deux variables, c'est-à-dire le nombre de personnes isolées et les types d'habitats, pour tirer d'autres conclusions. Et pour finir, une enquête chez l'habitant sera réalisée sur base d'un questionnaire en lien avec la partie théorique. Pour cette enquête, nous interrogerons des personnes isolées et des ménages monoparentaux issus de la commune de Marche-en-Famenne. Une fois l'enquête réalisée, il faudra traiter les données pour voir ce qui est commun et partagé par l'ensemble des personnes et ce qui diffère et qui est propre à chacune d'elle. Cependant, en raison du petit échantillon de personnes rencontrées, ce travail connaitra certaines limites et ne pourra pas être considéré comme représentatif. Il permettra néanmoins d'apporter de nouvelles informations et certaines pistes de réflexion.
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0. PRéSENTATION DE LA VILLE a. Situation
MARCHE-EN-FAMENNE
Marche-en-Famenne est une ville francophone de Belgique située en Wallonie au nord de la province de Luxembourg et limitrophe de la province de Namur. Elle est le centre de la Famenne dont elle est parfois appelée capitale.1 C'est une grande commune d'environ 121 km2. Elle est composée d'une quinzaine de quartiers2 dont chacun a ses particularités. On retrouve: (1)Aye (2)Route d’Hargimont (3)Huées-Jamelle (4)Humain (5)Le Chaufour (6)Marche centre (7)Hargimont (8)Notre-Dame (9)On centre (10)Rossignol (11)Marloie (12)Roy (13)Saint-Antoine (14)Verdenne-Champlon (15)Waha
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1 Cartes et textes issus de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche-en-Famenne 2 Notons que ces "quartiers" ne sont pas vraiment des quartiers mais plutôt des villages ou des lieux dits, mais c'est cette division qui est utilisée pour les statistiques réalisée par Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers" dont nous aurons besoins plus tard. 3 Carte réalisé par Louise Lafalize sur base d’une carte d'une carte Bing Maps
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MOYEN-AGE
b. Histoire "C'est sans doute au 3ème siècle que les occupants des hauteurs de Waha, Champlon et Marenne fortifièrent cet endroit entouré d'étangs et de prairies marécageuses afin d'y mettre leurs vies à l'abri des barbares. Au début du Moyen Âge, Marche-en-Famenne n'était qu'un petit hameau idéalement situé sur la route principale entre Namur et Luxembourg. Il se transforme donc rapidement en une ville commerciale. MOYEN-AGE C'est à la fin du 13ème siècle que Marcheen-Famenne devint une vraie ville fortifiée avec des défenses naturelles (2 étangs) et artificielles (châteaux, donjons et remparts)."4 "Mais au 17ème siècle, le château et ses murs défensifs sont démantelés par les troupes françaises révolutionnaires. Pendant la seconde guerre mondiale, les Français et les Allemands s'affrontent à Marcheen-Famenne. Le village de Marloie est victime d'une explosion de 450 tonnes de TNT transportées 1777 de munition allemand détruit par un par un train avion allié alors qu'il attendait son acceptation pour la gare de Marche-en-Famenne"5. "Au milieu du 19ème siècle, les vestiges des remparts et des tours de garde ont pratiquement disparu. Marche-en-Famenne devient ensuite une ville en pleine expansion. Contournée en 1967 par la nationale 4, en 1968 par la 35, la ville éclate dans toutes les directions en-dehors de ses anciennes murailles"6. "En 1978, une décision du conseil communal est prise pour donner une nouvelle allure à la ville car la ville perd de son dynamise et subit le phénomène de désurbanisation. 1850
Ainsi, un plan de rénovation urbaine sur 35 ans est mis en place pour faire respirer la ville, réhabiliter le bâti passé, mettre en avant les piétons, la nature en créant des parcs. Ce projet de rénovation s'est terminé en 2012 avec l'achèvement des travaux autour du boulevard urbain"7. Ces aménagements ont surtout lieu dans le centreville. 8 4 Issu du recueil documentaire- Séquence n°4 du cours de 1er secondaire d'étude du milieu de l'institut Sainte-Julie (2009) Marche-en-Famenne 5 Issu de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche-en-Famenne 6 Issu du recueil documentaire- Séquence n°4 du cours de 1er secondaire d'étude du milieu de l'institut Sainte-Julie (2009) Marche-en-Famenne 7 Issu de TV lux Marche-en-Famenne, 35ans de travaux urbain http://www.tvlux.be/ video/marche-en-famenne-35-ans-de-travaux-urbains_14208.html 8 Cartes historiques venant du travail de typo-morphologie de Schils Sophie, Halbar Adrien, Brilot Clément, Dawage Julien, faculté d'architecture, Universi-
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c. Population Actuellement, la population totale dans la commune, tous quartiers confondus, est de 17 478 habitants9. On ne connait pas un accroissement significatif du nombre d'habitants depuis quelques années10. La superficie de la commune est de 121,4 km2, la densité de population à Marche-en-Famenne sera donc de 143,97 habitants par km211. De ce fait, Marche-en-Famenne est considérée comme une commune rurale12. La proportion hommes/femmes compte 8 598 hommes pour 8 884 femmes13. Les femmes sont donc plus nombreuses. Cette proportion est restée plus ou moins égale au fil du temps14. Au niveau de l'âge des habitants dans la commune, on retrouve environ 25% d'enfants (-18ans), 55% d'adultes (entre 18 et 60ans) et 20% de personnes âgées (+60ans)15. En regardant l'évolution de ces chiffres, on se rend compte que le nombre de personnes âgées augmente d'années en années. Au niveau de l'emploi, environ 42% des habitants sont des travailleurs occupés, 23% sont des élèves/étudiants, 18% sont des (pré)pensionnés, 5% n'ont jamais travaillé et 7% sont en recherche d'emploi16. Une étude plus récente montre même que 13% des habitants de Marche-en-Famenne sont des demandeurs d'emploi17.
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té de Liège 9 Chiffres issus de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche-en-Famenne au 1er Janvier 2015 10 Le REAL "Chiffres et réalité édition 2011" Idelux AIVE sur http://www.idelux-aive.be/servlet/Repository/C%20et%20R%20-%20 25%20octobre%20-%20Partie%201.pdf?IDR=20071 11 Chiffres issus de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche-en-Famenne au 1er Janvier 2015 12 Un commune est une collectivité rurale si sa densité de population est inférieure à 150 hab./km² selon le concept d'OCDE sur stablegov.be 13 Chiffres issus de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche-en-Famenne au 1er Janvier 2015 14 Le REAL "Chiffres et réalité édition 2011" Idelux AIVE sur http://www.idelux-aive.be/servlet/Repository/C%20et%20R%20-%20 25%20octobre%20-%20Partie%201.pdf?IDR=20071 15 Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, Population par sexe et groupes d'âges "de la vie" Ensemble de la commune [Marche-en-Famenne] en 1991 comparé à 2010 16 Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, Statut d'activité Ensemble de la commune [Marche-en-Famenne] en 2001 17 Donnés issu de l' Institut National de Statistique et Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique 2010 sur http://www.lavenir.net/regions/6900_marche-en-famenne/?categorie=16 18 Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, Statut d'activité Ensemble de la commune [Marche-en-Famenne] en 2001 19 Votre commune en chiffre : Marche-en-Famenne SPF Economie, DG Statistique et information économique. Sur http://ng3.economie.fgov.be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_83034.pdf 20 Graphique Issu de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche-en-Famenne
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I. HABITER & HABITAT à Marche-en-famenne Comme dans beaucoup de communes, à Marche-en-Famenne "l’urbanisation actuelle se caractérise par une faible densité"21. En effet, Marche-en-Famenne est une commune rurale assez grande et pourtant peu dense. On retrouve de nombreux espaces verts, des champs et des forêts.
22 A Marche-en-Famenne, seul 7% du sol est occupé par des parcelles bâties. Le centre-ville est fort dense, ensuite le bâti s'étale le long des grands axes de circulation et s'amoncelle en plusieurs petits villages. Le territoire marchois accueille, selon des données datant de 2001, 5 884 habitations pour 16 564 habitants, c'est-à-dire que chaque habitation compte en moyenne 2 à 3 personnes (2,8).
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a. Proportion des types d'habitat On peut voir que les maisons 4 façades sont les plus présentes avec 47,7%, ensuite on retrouve beaucoup de maisons jumelées (19,9%). Les maisons mitoyennes et les appartements sont moins présents dans la commune avec respectivement 16,9% et 14,4%24. Parmi ces habitats, 66,6% appartiennent aux habitants, ils en sont donc propriétaires, 20,2% sont en location, 11,5% sont des logements sociaux, 1,7% sont habités gratuitement 25. 21 DAWANCE S. (2014/2015) "Démarches du projet urbain et de territoire : stratégies, outils, acteurs", Faculté d'architecture, Liège 22 Carte réalisée par Louise Lafalize à partir d'une carte Bing maps 23 Votre commune en chiffres : Marche-en-Famenne SPF Economie, DG Statistique et information ́économique. Sur http://ng3.economie.fgov. be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_83034.pdf 24 Chiffres et tableau issus Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Type de logement" Ensemble de la commune [Marche-enFamenne] en 2001 25 Chiffres et tableau issus Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Statut de propriété" Ensemble de la commune [Marcheen-Famenne] en 2001
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ASPECT
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B. Evolution des types d'habitat La commune de Marche-en-Famenne, comme beaucoup d'autres communes de la province, connaît "une hausse importante du parc d'habitations. Cela est notamment dû au regain d'intérêt pour les espaces à dominante rurale mais aussi au cadre de vie et au coût du foncier attractif"28.
C. Répartition des types d'habitat La carte suivante nous montre les types d'habitat les plus présents dans chaque quartier, proportionnellement à leur nombre.
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On peut remarquer que les appartements sont surtout situés dans le centreville, mais aussi dans le quartier de la route d'Hargimont car c'est un quartier avec de nombreux immeubles sociaux. Les maisons mitoyennes sont, elles, moins présentes, et se trouvent surtout dans le centre et dans les quartiers autour du centre, notamment celui de Notre-Dame. Les maisons jumelées sont, elles, surtout présentes dans le quartier du Chaufour, principalement une cité sociale. Les maisons 4 façades sont les plus présentes dans la commune. Elles se trouvent
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en périphérie de la ville. On en retrouve très peu au centre-ville.
26 Graphique réalisé par Louise Lafalize suivant les données de la source précédente 27 Tableau issu Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Type de logement" Par quartier [Marche-en-Famenne] en 2001 28 Données issues de l'IWEPS "Evolution du parc du logement" sur http://www.iweps.be/evolution-du-parc-de-logements du 15/11/2012 29 Carte réalisée par Louise Lafalize à partir des données de Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Type de logement" Par quartier [Marche-en-Famenne] en 1991 comparé à 2010
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II. ISOLEMENT & SOLITUDE à Marche-en-Famenne A. Proportion de ménages isolés et monoparentaux Selon des chiffres de cette année30, on compte à Marche-en-Famenne 7211 ménages. On sait que 2369 sont des personnes isolées. Ce qui fait que 32% des ménages sont isolés actuellement. Cependant, des chiffres un peu moins récents datant de 2010, nous donnent plus d'informations. On compte à cette époque à Marche-en-Famenne 6943 ménages. On sait que 2130 sont des personnes isolées dont 54% sont des femmes, 773 sont des ménages monoparentaux dont 83% sont des femmes et 3736 sont des personnes vivant en couple ou en tant que "cohabitant" avec ou sans enfants31. En 2010 donc à Marche-en-Famenne 30% sont des personnes isolées, 11% sont des ménages monoparentaux et 54% sont des familles ou couples. Au total, ce sont donc 41% d'adultes (dont 61% sont des femmes) qui se retrouvent seuls et qui peuvent éprouver un sentiment de solitude32.
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B. Evolution des ménages isolés et monoparentaux En comparant l'évolution des types de ménages entre 2001 et 2010 à Marche-enFamenne on peut remarquer plusieurs choses. Le nombre de personnes isolées a augmenté (+4,6%), le nombre de ménages monoparentaux a lui aussi augmenté (+1,1%) ainsi que le nombre de cohabitants (+4,1%). Par contre, pour les couples, cela a tendance à diminuer (-8,8%)35. Ces chiffres sont significatifs, ils expriment la tendance actuelle dans notre société. D'abord, il y a une diminution du nombre de couples et une augmentation de cohabitants, on voit donc que de moins en moins de personnes se marient. Enfin, on voit surtout que le nombre de personnes isolées et de familles monoparentales augmente progressivement.
30 Chiffres reçu par JAUQUET Stéphanie du service Population-Etat Civil-Etrangers-Pension "Statistique du nombre de personnes par ménages au 19 janvier 2015" 31 Chiffres issus de Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Ménages par taille et type" Ensemble de la commune [Marche-enFamenne] en 1991 comparé à 2010 32 Ibidem 33 Ibidem 34 Graphique réalisé par Louise Lafalize sur base du tableau 35 Chiffres issus de Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Ménages par taille et type" Ensemble de la commune [Marche-enFamenne] en 1991 comparé à 2010
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C. Répartition par quartiers des ménages isolés et monoparentaux La répartition du nombre de ménages isolés et monoparentaux, proportionnellement au nombre de ménages, se fait de cette façon.
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En comparant, on remarque que la zone qui contient le plus de ménages isolés et monoparentaux est Marche-centre. Ensuite, c'est le quartier le long de la route d'Hargimont avec un pourcentage d'environ 50,6% 38. Les quartiers d'Hargimont, Humain, Le Chaufour, Marloie, Notre-Dame, On-centre, Saint-Antoine contiennent, eux, entre 40 et 50% de ménages isolés et monoparentaux. Les quartiers restant en comptent entre 30 et 40%. Suite à ces données, on se rend compte que les quartiers les plus densément bâtis sont ceux avec le plus de ménages isolés et monoparentaux. Les quartiers plus grands et plus ruraux contiennent moins de ménages isolés et monoparentaux. 36 Tableau issu de Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Ménages par taille et type" Ensemble de la commune [Marche-en-Famenne] en 1991 comparé à 2010 37 Carte réalisée par Louise Lafalize à partir des données de Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Ménages par taille et type" Par quartier [Marche-en-Famenne] en 2010 38 Chiffres issus de Cytise quartier UCL "La Wallonie en 3000 quartiers, "Ménages par taille et type" Par quartier [Marche-enFamenne] en 2010
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En comparant la répartition des personnes isolées et celle des types d'habitat on se rend compte de plusieurs choses. D'abord, on peut voir que c'est dans le centre-ville que l'on retrouve le plus de personnes isolées mais aussi le plus d'appartements. On voit donc que la plupart des personnes isolées vivent dans des appartements. Aussi, les quartiers qui contiennent le moins de personnes isolées sont aussi ceux avec le plus de maisons 4 façades. On voit donc que peu de personnes isolées vivent dans des maisons 4 façades. Ces conclusions semblent cependant assez logiques et seule l'enquête auprès des habitants permettra de comprendre plus précisément si l'habitat a une influence sur le sentiment de solitude d'une personne isolée. 40
ASPECT SOCIO-SPATIAL
B. Enquête
a. Critères
Pour cette étude de terrain, la population de référence sera donc composée de ménages isolés et de ménages monoparentaux. Le choix de l'échantillon des personnes interrogées se fait de manière aléatoire, sans critères d'âge ou de sexe. Le seul critère est la typologie d'habitat, on essaye donc d'avoir un pourcentage plus ou moins égal de personnes vivant en appartements, en maisons mitoyennes, en maisons jumelées et en maisons 4 façades. La recherche de ces personnes s'est faite surtout via les réseaux sociaux, le bouche-à-oreille mais aussi en faisant du porte-à-porte. Et souvent une personne interrogée nous conduit vers une autre personne isolée et ainsi de suite. Les interviews sont libres c'est-à-dire qu'on essaye de voir ce que la personne pense, en l'écoutant attentivement, en reformulant des questions, en la laissant s'exprimer, toutefois on orientera la discussion suivant un questionnaire. Nous nous rendons chez l'habitant, nous aurons donc la possibilité d'observer son lieu de vie. Pour les questionnaires, nous posons des questions allant du général vers le particulier, des questions plus globales vers des questions plus personnelles. Elles sont principalement ouvertes et classées selon les trois thèmes de ce mémoire, c'est à dire l'habitat, l'isolement et les liens entre les deux. On abordera ces questions suivant trois échelles qui seront celles de la ville, du quartier et de l'habitat. En complément de ces interviews, il est aussi demandé à la personne interrogée de dessiner le plan de son habitat. Ce procédé permettra de saisir la façon dont elle perçoit son lieu de vie. Cependant, il ne sera pas étudié dans le détail ici et le but sera surtout de comprendre la disposition des pièces et les rapports avec les voisins et les passants. Il est important de préciser que pour le compte rendu de ces interviews, le nom des personnes interviewées sera modifié pour des raisons du respect de l'anonymat.
b. Echantillon
Le nombre de personnes interrogées s'élève à vingt. On a tenté d'interroger des types de ménages différents (16 ménages isolés et 4 ménages monoparentaux), de tranches d'âges différentes (8 personnes entre 25 et 40 ans, 5 personnes entre 50 et 60 ans, et 7 personnes entre 69 et 89 ans), de sexes différents (7 hommes et 13 femmes), de statuts matrimoniaux différents (6 célibataires, 7 divorcé(e)s ou séparé(e)s et 7 veuf(ve)s), de statuts professionnels différents (8 retraité(e)s et 12 travailleurs occupés). Mais nous avons tenté aussi de nous éparpiller dans toute la commune et dans tous les quartiers pour essayer de rencontrer des personnes vivant dans le centre-ville (9 personnes) mais aussi dans les villages proches ou éloignés du centre (11 personnes). Les quartiers du centre sont Marche-centre et le quartier de Notre-Dame, les quartiers périphériques sont Le Chaufour, Marloie, Waha, et les Rossignols. Cependant, le critère principal de recherche était surtout le type d'habitat dans lequel vivent ces personnes. Nous avons trouvé 5 personnes par type d'habitat (13 propriétaires et 7 locataires). ASPECT SOCIO-SPATIAL
41
c. Questionnaire
I. HABITER et HABITAT 1. Depuis quand vivez-vous ici ? 2. Dans quelle VILLE habitiez-vous auparavant ? 3. Est-ce un choix d'habiter à Marche-en-Famenne ? Si oui, quels ont été les critères de ce choix ? Si non, pourquoi n'était-ce pas un choix ? 4. Comment utilisez-vous la ville ? Vous promenez-vous souvent en ville ? Si oui, pour quoi faire ? Si non, pourquoi ? 5. Dans quel QUARTIER habitiez-vous auparavant ? 6. Est-ce un choix d'habiter dans ce quartier ? Si oui, quels ont été les critères de ce choix ? Si non, pourquoi n'était-ce pas un choix ? 7. Comment utilisez-vous le quartier ? Vous promenez-vous souvent dans le quartier ? Si oui, pour quoi faire ? Si non, pourquoi ? 8. Dans quel type d'HABITAT habitiez-vous auparavant ? 9. Est-ce un choix d'habiter dans ce type d'habitat ? Si oui, quels ont été les critères de ce choix ? Si non, pourquoi n'était-ce pas un choix ? 1O. Comment vivez-vous dans votre habitation ? Combien de temps passez-vous chez vous ? Par jour, semaine et weekend ? 11. Décrivez une journée type ? En semaine et le weekend ? 12. Dans quelles pièces (intérieur ou extérieur) de votre habitation passez-vous le plus de temps ? Pourquoi ? 13. Décrivez ou dessinez votre logement (au-recto). La disposition des pièces intérieures et de l'extérieur, le type de limite avec les voisins et les passants.
II. ISOLEMENT et SOLITUDE 14. Depuis quand avez-vous le statut de personne isolée ? 15. Est-ce que vous avez l'impression d'être isolée ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? 16. Avec qui avez-vous des contacts sociaux ? Votre famille, vos amis, vos voisins, les passants ou autres ? Quels types de contacts ? Où avez-vous ces contacts ? 17. Eprouvez-vous un sentiment de solitude ? A quelle fréquence ? Jamais, rarement, parfois, souvent, toujours 18. A quels moments ressentez-vous le plus ce sentiment ? 19. Dans quelles circonstances ressentez-vous le plus ce sentiment ?
III. ISOLEMENT, SOLITUDE et HABITER, HABITAT 20. Vous sentez-vous bien dans votre ville ? Points positifs et négatifs (choses qui renforcent ou diminuent votre isolement) ? 21. Vous sentez-vous bien dans votre quartier ? Points positifs et négatifs (choses qui renforcent ou diminuent votre isolement) ? 22. Vous sentez-vous bien dans votre habitation ? Points positifs et négatifs (choses qui renforcent ou diminuent votre isolement) ? 23. Pensez-vous que le lieu où vous vivez influence ou pas votre sentiment de solitude ? Et pourquoi ?
Type de ménage : ............................................. Age et sexe du ménage : ...................................... Statut matrimonial du ménage: ................................ Profession du ménage: ........................................ Type d'habitat: .............................................. Statut de propriété:.......................................... Quartier de l'habitat:........................................
42
ASPECT SOCIO-SPATIAL
19 1 14 20 1512
9
6 10 2 8 18 5 13 3 7 17 4 11
16
d. Interviews
ASPECT SOCIO-SPATIAL
43
1
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
commerce/ commun
Implantation
Céline a 25 ans, vit depuis 10 mois seule, elle est célibataire et travaille comme assistante de direction au Luxembourg. Cela fait 10 mois qu’elle vit dans un appartement situé dans une ancienne ferme. Elle est locataire et vit à Marloie, le quartier dont elle est originaire.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C’est dans la pièce de vie qui contient le salon, la salle à manger et la cuisine qu’elle passe le plus de temps. Elle n’a malheureusement pas d’espace extérieur.
En effet, elle n'est dans son appartement que le soir et un jour entier le weekend. Après une journée de travail, elle rentre souvent vers 18 heures puis elle cuisine et mange. Parfois, elle va boire un verre avec des amis, elle lit ou regarde la télévision avant d’aller dormir. Le weekend, le samedi, elle fait les courses en ville, va à la piscine et va manger chez ses parents qui habitent le quartier. Ensuite, elle va se promener ou faire du shopping, faire une activité en ville, puis c'est souvent soirée entre amis au programme. Le dimanche matin, elle participe à des marches organisées, puis dine en famille, range un peu et entretient son appartement, elle voit souvent d'autres membres de sa famille ou elle flâne dans le fauteuil.
Céline vit seule, de ce fait, le choix d’un appartement lui semblait logique, notamment au niveau du prix, de l’entretien et aussi du fait qu’elle passe la plupart de son temps au travail.
L’habitat
Céline a choisi ce quartier car l’opportunité de cet appartement s’est présentée à elle. Au départ, elle cherchait un appartement en ville, mais le coût des logements était trop élevé pour elle. De plus, c’est le quartier de son enfance, il y fait calme et elle le connait bien. Cependant, elle n’utilise pas beaucoup le quartier, parfois elle va dans les magasins de proximité mais vraiment si elle n’a pas le choix, elle préfère aller en ville à Marche-en-Famenne car il y a plus de choix. De même, elle se promène peu dans le quartier car elle trouve qu’il manque de trottoirs par exemple.
Le quartier
Elle utilise souvent la ville, pour y faire des courses ou du shopping, pour voir des amis en soirée ou pour se promener.
Pour elle, c’est un choix d’habiter à Marche-en-Famenne. Elle aime cette ville. C’est là où vit sa famille, c’est là qu’elle a toujours vécu. Elle connait donc bien la ville, elle lui est familière. Enfin, Céline trouve qu’elle est bien située car proche de la gare et donc d’autres villes, mais aussi parce qu’elle possède de nombreux commerces et équipements.
La ville
I. Habiter et Habitat
Appartement,Marloie
Plan rez/implantation
Plan selon l’interviewé
Plan niveau 1
Plan niveau 2
Elle éprouve parfois un sentiment de solitude, en fin de journée, le dimanche après-midi, et aussi l’hiver. C’est surtout lorsqu’il n’y a plus rien à faire, lorsqu’elle est inoccupée qu’elle ressent ce sentiment.
Elle rencontre peu les passants car elle n’a pas d’espace extérieur où elle pourrait discuter avec eux de manière fortuite.
Par contre, elle ne rencontre pas souvent ses voisins. D’abord car elle n’a pas souvent l’occasion de les rencontrer, en effet de hautes haies les séparent. Ensuite, quand elle les rencontre, c’est une relation cordiale et formelle qu’elle entretient avec eux.
Elle rencontre souvent ses amis, le soir en ville pour boire un verre.
Céline a l’impression d’être isolée car elle ne rencontre pas beaucoup d’autres personnes. C’est avec sa famille qu’elle a le plus de contacts sociaux, elle retourne régulièrement dans la maison de son enfance.
II. Isolement et solitude
En résumé, Céline remarque quelques éléments spatiaux qui l’isolent. D’abord, elle habite loin du centre-ville de Marche-en-Famenne, de ce fait, elle voit moins de gens et se sent plus seule. Le manque d’espaces communs ne lui permet pas de rencontrer ses voisins, il en est de même pour le manque d’espace extérieur. De plus, le fait d’avoir peu de fenêtres vers l’extérieur la renferme aussi sur elle-même.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Céline se sent bien car c’est un nouvel appartement, elle est la première habitante des lieux. Elle a donc pu se l’approprier pour en faire son chez soi. Cependant, le manque d’ouverture vers l’extérieur et de contact visuel l’isolent encore plus. Le fait qu’elle n’ait pas d’espaces extérieurs l’ennuie fortement car cela renforce son isolement. Elle se réjouit d’ailleurs que les travaux dans l’autre aile de la ferme soient finis car il y aura alors 4 familles qui habiteront à côté de son appartement et ils partageront des espaces extérieurs. Ce sera l’occasion de créer des liens.
L’habitat
Dans le quartier, elle se sent bien car c’est le quartier de son enfance, le lieu où elle a grandi. De plus, sa famille y vit. Par contre, elle trouve qu’il manque de lieux de rencontres et les aménagements publics sont quasi inexistants et ne permettent pas de rencontrer les voisins. Cependant, une fête de quartier est prévue et elle trouve cela très positif.
Le quartier
Dans la ville, Céline se sent bien, car elle connait bien les lieux, elle a l’impression d’être parmi les siens et éprouve un sentiment d’appartenance avec la ville. Elle trouve la ville et ses aménagements agréables, les gens sont sympas. La ville la socialise.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
2
Localisation dans la rue
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Rapport aux voisins
Appartement
Appartement
Commun
Appartement
Appartement
Rapport aux passants
commerce/ commun
Implantation
Loïc a 35 ans, vit depuis 4 ans seul, il est célibataire et travaille au cadastre dans la ville de Marche-en-Famenne. Il vit actuellement dans un appartement situé dans un immeuble mitoyen dans le centre-ville de Marche-en-Famenne.
Description de l’interviewé
C’est dans la pièce de vie qui contient le salon, la salle à manger et la cuisine qu’il passe le plus de temps. Il n’a malheureusement pas d’espace extérieur.
Le samedi, il va au fitness le matin, se repose, va boire un verre avec des amis, mange et fait les tâches ménagères. Le dimanche, il va faire des courses et se repose.
Une journée de Loïc se déroule comme ceci : il se lève tôt, déjeune, se prépare, part au travail, a fini de travailler vers 16h, va à la salle de fitness, rentre manger, regarde la télévision ou va sur internet puis va dormir vers 23h.
Comme il vit seul, le choix d’un appartement lui semblait évident. En effet, le prix d’un appartement est beaucoup plus abordable.
L’habitat
Loïc a choisi ce quartier car l’opportunité de cet appartement s’est présentée. De plus, ici, tout est proche et il aime cela.
Le quartier
Il utilise souvent la ville, pour faire ses courses, il fait tout à pied.
Pour lui, c’est un choix d’habiter à Marche-en-Famenne. Il a toujours vécu dans cette ville et y a trouvé un travail.
La ville
I. Habiter et Habitat
Appartement, Marche-centre
Plan selon l’interviewé
Plan niveau 2
Il éprouve souvent un sentiment de solitude en fin de journée quand il rentre du travail. C'est surtout lorsqu'il n'y a plus rien à faire, mais aussi parfois en regardant la télévision et même lorsqu'il est sur les réseaux sociaux.
Il a de bons contacts avec ses voisins de palier, quelque-uns sont d'anciennes connaissances et ils s'invitent parfois l'un chez l'autre. Avec d'autres, il a des contacts cordiaux.
Il n'a plus beaucoup de famille, hormis son frère qu’il ne voit pas souvent. Il a beaucoup d’amis et ses collègues sont aussi ses amis. Il les voit souvent à l'extérieur, va boire un verre et manger un morceau avec eux.
Loïc vit seul depuis 4 ans. Avant, il vivait chez ses parents. Il a l'impression d'être isolé car il est célibataire, qu’il est toujours tout seul pour endosser les responsabilités du ménage. De plus, le décès de ses parents a renforcé ce sentiment.
II. Isolement et solitude
En résumé, Loïc remarque quelques éléments qui l’isolent. Notamment, le manque d’un espace extérieur et le peu de fenêtres vers l’extérieur le renferment sur lui-même. Cependant, selon lui, c’est la personnalité d’une personne qui fait qu’elle se sente seule ou pas.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Loïc se sent bien. Les espaces communs lui permettent de ne pas se sentir seul. Le fait de savoir qu’il a des voisins tout proches le rassure. Cependant, le fait qu’il ait peu d’ouverture vers la rue lui procure un sentiment d’isolement. De par cette configuration, il a le sentiment qu’il se renferme encore plus. Aussi, le manque d’espaces extérieurs le renforce dans son isolement.
L’habitat
Dans le quartier, il se sent bien car il connait bien les lieux. Ce quartier est le centre-ville.
Le quartier
Dans la ville, Loïc se sent bien car il connait bien les lieux, il y a tout sur place. Toutefois, selon lui, la ville peut avoir des aspects négatifs car beaucoup de gens ne font que passer alors que dans les villages, les gens habitent et les relations sont plus solides.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
3
Localisation dans la rue
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Rapport aux voisins
Appartement
Appartement
Commun
Appartement
Appartement
Rapport aux passants
commerce/ commun
Implantation
Laura a 33 ans, vit depuis 11 ans seule, elle est célibataire et travaille comme employée au ministère de la défense nationale au camp militaire de Marche-enFamenne. Elle vit actuellement dans un appartement situé dans un immeuble à appartements. Elle est propriétaire et vit dans le centre de Marche-en-Famenne.
Description de l’interviewé
Elle passe beaucoup de temps dans la cuisine, salle à manger, séjour qui est la pièce principale de l’habitation.
En effet, une journée se déroule souvent comme ceci. Elle se lève vers 6 heures, déjeune puis va travailler et cela jusque 16h30. Ensuite, trois jours par semaine, elle va aux cours du soir. Le weekend, elle voit sa famille, va faire les courses, entretient son appartement, sort, va au cinéma, voit des amis.
Comme elle travaille, elle passe peu de temps dans son appartement, de plus, le soir, elle suit des formations.
Avant, Laura habitait déjà dans un appartement, elle préfère ce type d’habitat car il est moins cher qu’une maison 4 façades. Elle estime qu’un appartement engendre moins de soucis, moins d’entretien. Il ne faut pas tondre la pelouse par exemple.
L’habitation
Le quartier où elle habite est le centre-ville, elle trouve cependant qu’il y a peu de choses à y faire, elle s’y ennuie.
Le quartier
Elle n’aime pas beaucoup la ville et ne l’utilise pas beaucoup, elle trouve qu’il n’y a rien d’intéressant à y faire.
Laura a choisi de vivre à Marche-en-Fammene principalement pour des raisons professionnelles.
La ville
I. Habiter et Habitat
Appartement, Le Chaufour
Plan niveau 3
Plan selon l’interviewé
Elle n’éprouve jamais un sentiment de solitude.
Plan niveau 4
Elle a peu de contacts avec ses voisins, ce sont des relations formelles.
Elle voit aussi beaucoup ses amis soit chez elle, soit chez eux.
Elle voit souvent sa famille proche, comme ses parents, c’est plutôt elle qui va chez eux que l’inverse.
Elle n’a pas l’impression d’être isolée, car elle est rarement seule, toutefois, elle aime aussi avoir des moments à elle.
Laura vit seule depuis 11 ans, avant elle vivait en tant que co-habitante avec son copain.
II. Isolement et solitude
En résumé, Laura se sent bien dans son appartement. Elle a peu de contacts avec la ville, n’en ressent pas le besoin et, de ce fait, se sent peu isolée. Pour elle, le lieu où elle vit n’a pas d’influence sur sa solitude.
Observation socio-spatiale
Laura est satisfaite de son lieu de vie et trouve cependant qu’il manque un espace extérieur plus grand à son habitation.
L’habitat
La rue de son appartement, proche de la maison des jeunes de Marche-enFamenne, lui semble parfois mal fréquentée.
Le quartier
Pour elle, les points positifs de la ville sont le fait que celle-ci est calme, que c'est une espèce de gros village et qu’il n'y a pas vraiment de nuisance sonore. Le fait que les écoles, les commerces soient proches est également intéressant. Le fait de décrire la ville comme un gros village peut aussi s’avérer négatif car, de ce fait, il manque parfois d'activités plus spécifiques, qu'elle pourrait trouver dans de plus grosses villes. Par ailleurs, pour elle, il n'y a pas suffisamment d'espaces verts.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
4
Localisation dans la rue
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Rapport aux voisins
Appartement
Appartement
Commun
Appartement
Appartement
Rapport aux passants
commerce/ commun
Implantation
Bastien, 33ans, a toujours vécu seul, il est célibataire et travaille comme employé dans une entreprise de transport d’électricité. Il vit dans un appartement dont il est locataire dans le centre de Marche-en-Famenne.
Description de l’interviewé
C'est dans la pièce de vie qui contient le salon et la salle à manger qu'elle passe le plus de temps car il y a le salon et la télévision.
Il y passe environ 4 à 5 heures par jour. Une journée se déroule comme ceci. Il se lève à 6h30, va au travail, le soir, soit il ne fait rien, soit il va boire un verre avec ses amis. Le weekend est différent. Le samedi, il fait des activités, voit ses amis ou sa famille. Le dimanche, par contre, il se repose et ne fait souvent rien de spécial.
C’est pour des raisons financières qu’il a choisi un appartement.
L’Habitat
Habiter dans ce quartier n’est pas vraiment un choix, cet appartement a plus été une opportunité qu’il a saisie. Il est très proche du centre. De ce fait, il utilise la ville comme décrit ci-dessus.
Le quartier
Il utilise souvent la ville, pour boire un verre entre amis, faire ses courses, ou aller au cinéma.
Bastien a choisi de vivre à Marche-en-Famenne car il est originaire de cette ville, il a toujours vécu dans la commune, à Marloie plus précisément. Il y a tous ses amis, ses connaissances, ses activités sportives.
La ville
I. Habiter et Habitat
Appartement, Marche-centre
Plan selon l’interviewé
Plan niveau 1
Bastien éprouve rarement un sentiment de solitude, lorsqu'il l'éprouve c'est souvent en semaine, ou en hiver lorsqu'il est inactif.
Il s'entend assez bien avec son voisin d'en face, qui était une connaissance, cependant ils ne rentrent pas l’un chez l'autre. Avec les autres voisins, il a des contacts formels.
Bastien pense que le lieu où il vit a sûrement une influence sur son isolement. Il pense notamment que le manque d'espace extérieur et la petite taille de son appartement ne lui permettent pas d'inviter des amis.
Observation socio-spatiale
Il ne se sent pas si bien que cela dans son appartement, il le trouve trop petit, il vit principalement dans une seule pièce. Aussi, il n’a pas d’espace extérieur ni de cave (stockage) et cela lui manque beaucoup.
L’habitat
Son quartier lui plait. Il le trouve calme, agréable. Il est proche de tout.
Le quartier
Il a peu de contacts avec ses parents et les voit chez eux, une fois tous les 2 mois.
Il voit surtout ses amis, le weekend et parfois en semaine, chez eux ou chez lui ou encore dans des cafés du centre-ville.
Bastien aime la ville, elle est belle, propre, pas trop grande donc assez calme, il y a beaucoup d’activités. Il s’y sent bien.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
Bastien a toujours vécu seul. Il n'a jamais été marié. Il n'a pas l'impression d'être isolé car il a accès à tout, il voit des gens via son travail, sa famille, ses amis.
II. Isolement et solitude
5
Localisation dans la rue
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Appartement
Rapport aux voisins
Appartement
Appartement
Commun
Appartement
Appartement
Rapport aux passants
commerce/ commun
Implantation
Déborah a 28 ans, elle est célibataire et travaille comme puéricultrice dans une crèche. Elle vit depuis 9 mois dans un appartement dont elle est locataire dans un ensemble d'immeubles à appartements dans le centre de Marche-en-Famenne.
Description de l’interviewé
C'est dans la pièce de vie qui contient le salon et la salle à manger qu'elle passe le plus de temps car il y a le fauteuil et la télévision, il y fait aussi très lumineux.
C'est pour des raisons financières qu'elle a choisi un appartement. Cela lui paraissait logique vu qu’elle est seule après avoir vécu toute sa vie chez ses parents. De plus, elle y passe peu de temps car elle travaille à temps plein. Une journée se déroule comme ceci. Elle se lève tôt, déjeune, se lave et va au travail, elle rentre parfois à 19 heures et le soir, elle mange, regarde la télé puis va dormir. C'est un train de vie très monotone selon elle. Le weekend est différent. Le samedi, elle fait souvent des sorties entre amis ou voit sa famille. Le dimanche, par contre, elle se repose et ne fait souvent rien de spécial.
L'Habitat
Habiter dans ce quartier n'est pas vraiment un choix, cet appartement a plus été une opportunité qu’elle a saisie. Cependant, elle aime le fait d'être proche de la ville tout en étant tout de même dans un lieu calme, proche du parc. Elle est proche du centre à pied mais n'y va pas souvent, sauf pour boire un verre, elle préfère faire ses courses dans les zonings commerciaux en périphérie. Elle aime aussi se promener dans le parc.
Le quartier
Elle utilise la ville pour y faire ses courses ou pour boire un verre entre amis. Elle s'y balade peu et préfère se déplacer en voiture. Elle trouve qu'il n'y a pas grand-chose à faire à Marche-en-Famenne.
Déborah a choisi de vivre à Marche-en-Famenne car elle est originaire de cette ville, elle a toujours vécu dans la commune, à Marloie plus précisément. Elle y a tous ses amis et ses connaissances.
La ville
I. Habiter et Habitat
Appartement, Marche-centre
Plan rez
Plan selon l’interviewé
Déborah éprouve parfois un sentiment de solitude, souvent les weekends ou pendant les vacances quand elle n'a encore rien de prévu.
Déborah n'a pas de contacts avec les passants car l'ensemble d'immeubles à appartements n'est pas en lien avec une route fréquentée. Il est en contre-bas et dispose de ses propres voies de circulation et seuls ses habitants y passent.
Elle a peu de contacts avec ses voisins, ce sont des contacts cordiaux et formels, un simple bonjour. Elle fait remarquer que ses voisins sont propriétaires alors qu'elle est locataire. Elle pense que c'est aussi pour cela qu'ils ne se parlent pas beaucoup. Peut-être se doutent-ils qu'elle ne restera pas là longtemps et n'éprouvent donc pas le besoin de devenir amis.
Elle voit beaucoup ses amis, surtout le weekend en sortie, elle préfère aller chez eux car souvent ils ont des enfants et c'est plus simple que ce soit elle qui se déplace.
Elle a de meilleurs contacts avec sa famille qu'auparavant car ils ne sont plus les uns sur les autres. Elle les voit une fois par semaine mais préfère aller chez eux, car ils sont souvent beaucoup lors des réunions de famille et dans son appartement c'est trop petit.
Déborah vivait chez ses parents en tant que cohabitante, elle n'est considérée comme personne isolée que depuis 9 mois. Elle a parfois l'impression d'être isolée.
II. Isolement et solitude
Déborah pense que le lieu où elle vit peut avoir une influence sur son isolement car l'ensemble d'immeubles se trouve isolé spatialement de l'espace public. De plus, elle ne connait pas les gens qui vivent autour d'elle et rien n'est organisé pour qu'ils se rencontrent.
Observation socio-spatiale
Elle se sent bien dans son habitation, elle regrette peut-être le manque d'espaces extérieurs, car elle a un jardin mais il est commun, elle ne peut donc pas se l'approprier pour mettre un barbecue ou des tables par exemple. Aussi son appartement est fort petit et ne permet pas d'accueillir beaucoup de monde.
L'habitat
Son quartier lui plait. elle le trouve calme et agréable même si il est proche du centre.
Le quartier
Déborah aime la ville, mais trouve qu'il n'y a rien à y faire, elle préfère aller à Namur par exemple.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
6
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Véronique a 53 ans, elle est divorcée depuis 3 ans et prépensionnée pour des problèmes de santé. Elle vit depuis 28 ans dans une maison mitoyenne en centreville. Elle est entrain de racheter cette habitation à son ex-mari pour en devenir propriétaire.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
une période de transition après un divorce et une dépression encore 2 jours à l’hôpital en observation, sinon, elle reste Elle est passionnée de tennis et va de temps en temps y jouer, aussi des cours de tennis.
C’est dans sa chambre qu’elle passe le plus de temps, ensuite la cuisine où elle mange, mais aussi dans le salon qui est fort lumineux. Elle aime aussi aller au jardin.
Etant dans Elle passe chez elle. elle donne
Véronique n’a pas vraiment choisi ce logement. Au départ, il s’agissait d’une location provisoire, elle était à la recherche d’un logement pas cher, proche de son travail. Elle a toujours rêvé de vivre dans une maison dont elle pourrait faire le tour, avec une terrasse.
L’habitat
Elle n’a pas vraiment choisi ce quartier, à choisir elle aurait préféré vivre plus dans la campagne. L’occasion s’est simplement présentée à elle. Bien qu’elle aime rester chez elle, elle utilise tout de même le quartier. Elle va faire ses courses dans le centre-ville où tout est à disposition, elle s’y déplace facilement à pied. Elle trouve cela très pratique.
Le quartier
Véronique utilise actuellement peu la ville et ses équipements, elle préfère rester chez elle.
Véronique est originaire de Marche-en-Famenne. Suite au déménagement de ses parents, elle a d’abord vécu quelques années à Erpent. Ensuite, elle est retournée vivre à Marche-en-Famenne, notamment parce qu’elle a pu trouver un travail en tant que professeur de sport à l’école catholique de Marche-en-Famenne. Après avoir aussi trouvé un poste dans cette école, son mari est venu la rejoindre.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison Mitoyenne, Marche-centre
Plan selon l’interviewé
Elévation
Coupe/ Plan niveau 1
Elle éprouve souvent un sentiment de solitude. Il n’y a pas vraiment de moments précis, c’est vraiment en dent de scie. Il peut lui arriver de se mettre à pleurer en faisant du jardinage ou en jouant au tennis.
Elle a tout de même des contacts avec les gens du quartier, ils se rencontrent souvent sur le pas de la porte lorsque chacun rentre chez soi.
Elle a peu de contacts avec les autres. Elle voit ses enfants de temps en temps mais une est aux études et l’autre a trouvé un travail et vit ailleurs. Elle a quelques contacts lorsqu’elle se rend au tennis. Elle a aussi des contacts avec le personnel soignant lorsqu’elle se rend à l’hôpital.
Véronique est divorcée depuis 3 ans, elle a vraiment l’impression d’être isolée car elle reste vraiment entre quatre murs et n’a personne à qui parler.
II. Isolement et solitude
En résumé, Véronique remarque quelques éléments qui l’isolent. D’abord, elle se rend compte qu’une maison mitoyenne ne rend pas du tout les gens plus proches. En effet, dans son cas, de hautes haies la séparent de ses voisins. Elle dit que, à cause de cela, ses enfants n’ont jamais vraiment su aller jouer avec les enfants des voisins. Elle aurait d’ailleurs préféré vivre dans une maison 4 façades. Elle trouve qu’il est plus facile de rencontrer des gens dans un lotissement. Elle remarque aussi, qu’avant, lorsque sa cuisine était à l’avant, elle avait plus de contacts avec la rue et les passants. Ils ont fait des travaux et ont changé la cuisine de place car ils entendaient trop le bruit des voitures. Maintenant, celle-ci se trouve en bas, face au jardin. Elle remarque que cela l’isole et la renferme sur elle-même. A la place de l’ancienne cuisine, se trouve maintenant le bureau, qu’elle n’utilise pratiquement jamais. Toutefois, le fait d’habiter en centre-ville, dans une zone très piétonne, lui permet de rencontrer beaucoup de gens.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Véronique se sent bien. Cela, malgré que des éléments du passé lui rappellent souvent son mari. Elle essaye doucement de mettre son passé de côté.
L’habitat
Dans le quartier, elle se sent bien également. Elle connait beaucoup de monde, lorsqu’elle sort de chez elle, elle rencontre toujours quelqu’un qu’elle connait. Elle aime faire le tour du quartier à pied.
Le quartier
Dans la ville, Véronique se sent bien. Elle sait que de nombreux lieux sont prévus pour rencontrer des gens. Cependant, elle ne se sent pas encore prête à aller à la rencontre de nouvelles personnes.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
7
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Liliane a 53 ans, elle a 3 enfants. Elle est divorcée et vit depuis 5 ans seule, elle travaille chez elle en tant que traductrice. Cela fait 23 ans qu’elle vit dans cette maison 2 façades dont elle est propriétaire, dans un quartier proche du centre-ville.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C’est dans la véranda qu’elle passe le plus de temps, surtout en été, car c’est une pièce lumineuse et elle devient le centre de la maison. En hiver, par contre, elle préfère l’ambiance du salon.
Liliane est traductrice à domicile, elle passe donc pratiquement toute sa journée dans son habitation. Une journée se déroule généralement comme ceci : elle se lève, déjeune, se lave, fait de la méditation, ensuite elle travaille sur ses traductions, puis fait de la gymnastique, et mange. Le soir, elle trouve souvent une activité à faire comme aller à des cours de sport collectifs. C’est surtout là qu’elle rencontre des gens.
Une maison 2 façades n’était pas vraiment un choix. Les critères principaux étaient surtout de trouver une maison proche du centre-ville, avec tout de même un grand jardin. De plus, l’habitation lui plaisait et avait un certain cachet.
L’habitat
Liliane a choisi ce quartier car elle a toujours vécu en centre-ville à Liège. Elle aime le fait que tout soit plus proche et accessible facilement à pied. Cependant, bien que le quartier soit très proche du centreville, on a l’impression, à l’arrière des habitations, de se retrouver presque en pleine campagne. C’est aussi pour cela que Liliane aime le quartier.
Le quartier
Elle aime pourtant Marche-en-Famenne et utilise souvent la ville. Elle y fait les courses, va au cinéma, à la bibliothèque et participe à des cours du soir de sport.
Pour Liliane, la ville de Marche-en-Famenne n’est pas vraiment un choix. Elle est originaire de Liège et est venue habiter ici avec son ex-mari pour des raisons professionnelles.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison Mitoyenne, Marche-centre
Plan rez
Plan selon l’interviewé
Plan niveau 1
Plan niveau 2
Liliane éprouve parfois un sentiment de solitude en fin de journée, le dimanche après-midi, et aussi lorsqu’il fait gris. C’est surtout lorsqu’elle est inoccupée qu’elle ressent ce sentiment, mais aussi lorsqu’elle doit entreprendre des travaux ou bricolages dans la maison et qu’elle s’en sent difficilement capable étant seule.
Elle ne rencontre jamais les passants lorsqu’elle est à l’intérieur de son habitation car seule sa porte d’entrée et la fenêtre du salon donnent sur la rue.
Au niveau des relations de voisinage, avant, Liliane était très amie avec la voisine, mais celle-ci a déménagé. Maintenant, elle voit peu ses nouveaux voisins.
En résumé, Liliane remarque peu d’éléments spatiaux qui pourraient influencer sa solitude. A part peut-être la taille de son habitation qui est là pour lui rappeler qu’elle est seule dans une grande maison vide. Toutefois, le fait d’habiter en centre-ville, dans une zone très piétonne, lui permet de rencontrer beaucoup de gens.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Liliane se sent bien. Toutefois, maintenant que les enfants ne sont plus là, elle trouve la maison un peu grande et l’entretien difficile. Elle ressent de la solitude lorsqu’elle doit gérer un travail à faire dans la maison car elle se rend compte qu’elle doit le gérer seule à présent.
L’habitat
Dans son quartier, elle se sent bien car elle y retrouve une ambiance entre ville et campagne. De plus, elle est proche de tout à pied, cela lui permet de rencontrer des gens. Cependant, elle ne peut pas dire qu’il y ait une vie de quartier.
Le quartier
Dans la ville, Liliane se sent bien. Elle trouve que par rapport à Liège, Marche-en-Famenne est une ville plus sécurisante. Elle aime aussi le fait que la ville propose beaucoup d’activités. Ainsi, elle peut y rencontrer des gens et cela la socialise. Cependant, le fait que sa famille et ses amis viennent principalement de Liège accentue son sentiment de solitude.
La ville
Liliane a, par moments, l’impression d’être isolée car elle rencontre peu de personnes.
C’est avec ses enfants et sa maman qu’elle a le plus de contacts sociaux. Cependant, étant originaire de Liège, sa famille et ses amis de là-bas lui manquent souvent. Elle hésite même à retourner vivre là-bas mais elle est propriétaire de la maison ici et cela serait trop compliqué pour elle de déménager. Aussi, parmi ses enfants, deux ne vivent plus là et un est toujours aux études et ne revient que le weekend. Elle les voit donc peu souvent.
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
II. Isolement et solitude
8
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Jeanne, 54 ans, vit seule depuis 10 ans, elle est célibataire et travaille comme aide-ménagère. Elle vit actuellement dans une maison mitoyenne dont elle est propriétaire dans le centre-ville de Marche.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C’est dans le salon qu’elle passe le plus de temps. Avant, quand ses enfants étaient encore à la maison, c’était dans la cuisine car c’était le lieu qui rassemblait la famille. Maintenant, elle reste souvent devant la télévision pour avoir de la compagnie.
Jeanne ne passe pas beaucoup de temps dans sa maison. Elle se lève à 7 heures, déjeune, se lave, part travailler à 9 heures. Elle travaille plus ou moins jusque 16 heures, parfois elle fait des extras jusque 20 heures, elle mange, range un peu, puis le soir regarde la télévision, fait du tricot ou va sur son ordinateur.
C’est surtout pour des raisons financières qu’elle et son mari ont choisi cette maison. En effet, elle était moins chère. Elle aurait plutôt préféré une maison 4 façades.
L’habitat
Jeanne a choisi ce quartier du centre-ville car elle est proche de tout et peut se déplacer facilement à pied. Comme le quartier où elle habite est le centre-ville, elle l’utilise surtout pour faire ses achats et se promener.
Le quartier
Elle utilise peu la ville, elle va y faire ses achats ou s’y balade un peu. Toutefois, elle n’a pas beaucoup de temps, elle travaille beaucoup.
Pour elle, c’est un choix d’habiter à Marche-en-Famenne. Elle est originaire de cette ville, ce sont ses racines. De plus, c’est pour la proximité avec les écoles et les commerces qu’elle a choisi le centre, elle n’a pas de voiture et se déplace souvent à pied ou en scooter.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison Mitoyenne, Marche-centre
Plan selon l’interviewé
Elévation/ Plan
Elle éprouve parfois un sentiment de solitude, en fin de journée, le soir. Cela dépend des moments, c’est souvent quand elle pense à l’évolution de la vie des autres comparée à la sienne.
Elle voit souvent ses voisins avec qui elle s’entend bien, son jardin est seulement limité par une clôture, elle a donc la possibilité de parler souvent avec eux, les enfants des voisins viennent souvent dans son jardin. Elle rencontre parfois les gens de sa rue sur le pas de la porte mais c’est rare.
Elle voit souvent ses amis, soit ils viennent chez elle ou elle va chez eux.
En résumé, Jeanne ne remarque pas d'éléments qui l’isolent. Pour elle, le sentiment de solitude dépend surtout de la personne et du moment, de l'état d'esprit dans lequel elle est. Elle remarque quand même qu'en changeant son salon de place c'est-à-dire en le mettant côté rue, elle reçoit plus de lumière et a plus de contacts avec les passants.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Jeanne se sent bien. C’est sa maison, elle a pu se l’approprier, elle aimerait faire quelques travaux si elle en avait les moyens notamment en pensant au futur et à comment elle pourrait vieillir.
L’habitat
Dans le quartier, elle se sent bien. Elle rencontre souvent des gens, en allant faire les courses par exemple.
Le quartier
Dans la ville, Jeanne se sent bien, car elle connait bien les lieux et éprouve un sentiment d’appartenance avec la ville. Elle trouve que la ville organise beaucoup d’activités pour rassembler les gens. Cependant, elle regrette que celles-ci soient payantes.
La ville
Jeanne n’a pas l’impression d’être isolée car elle a beaucoup d’activités à l’extérieur, elle aime bouger et ne pas trop rester chez elle.
Elle voit rarement sa famille, à part sa soeur chez qui elle va de temps en temps.
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
II. Isolement et solitude
9
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Jacqueline a 69 ans. Elle est retraitée et veuve depuis 40 ans. Cela fait 35 ans qu’elle habite une maison mitoyenne à Marloie, le long de la grand-route.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C’est dans le salon qu’elle passe le plus de temps, car il y a son fauteuil et la télévision. Parfois, elle allume celle-ci simplement pour avoir une présence.
Elle est retraitée et travaillait avant à Liège comme technicienne de surface. Actuellement, elle passe beaucoup de temps à la maison. En semaine, elle se lève, déjeune, fait un peu de ménage, dine, regarde la télévision. L’après-midi, elle va sur son ordinateur, regarde la télévision ou va à des activités organisées par la ville comme la dentelle et le patchwork. C’est là qu’elle rencontre des gens.
Jacqueline habitait déjà une maison mitoyenne auparavant, Ici, elle a choisi cette maison parce que cette taille lui convenait parfaitement étant seule, ensuite pour des raisons financières et donc pour le bas prix de cette maison.
L’habitat
Avant, Jacqueline habitait un quartier semblable à celui-ci à Grâce-Hollogne. Elle a choisi d’habiter ici simplement car l’opportunité de cette maison se présentait à ce moment là. Elle se promène peu dans le quartier car elle habite le long de la grandroute et il n’est pas très agréable de s’y promener.
Le quartier
Elle utilise la ville principalement pour aller y faire ses courses, elle préfère aller les faire en dehors du centre-ville car c’est plus facilement accessible en voiture.
Pour Jacqueline, la ville de Marche-en-Famenne n’est pas vraiment un choix. C’est quand elle est devenue veuve qu’elle a du, pour des raisons personnelles, quitter Grâce-Hollogne d’où elle était originaire.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison Mitoyenne, Marloie
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Jacqueline ressent parfois un sentiment de solitude, c’est souvent quand elle est inoccupée, car, à ce moment-là, elle pense beaucoup et notamment au fait qu’elle soit seule.
Dans le quartier, elle connait tous ses voisins, elle sait qu’elle peut compter sur eux en cas de besoin. Lorsqu’elle les rencontre c’est aussi bien du côté de la rue que dans le jardin.
Elle a tout de même pas mal d’amis. Avec un groupe de femmes, elle se retrouve une fois par mois l’une chez l’autre. De plus, elle participe à des activités de dentelle et de patchwork, les personnes qu’elle a rencontrées là sont devenues de bons amis et elle sait que si elle a besoin d’aide un jour, ils seront là.
C’est avec sa famille qu’elle a le plus de contacts sociaux. Ils se contactent surtout via le téléphone mais se rendent aussi visite.
Jacqueline est veuve depuis 40 ans, elle a l’impression d’être isolée parce qu’elle ne rencontre pas beaucoup de personnes, cependant elle s’y plait aussi car elle le choisit.
II. Isolement et solitude
En résumé, Jacqueline remarque peu d’éléments spatiaux qui pourraient influencer sa solitude. Elle se sent bien dans son habitation car elle a pu se l’approprier.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Jacqueline se sent bien. Elle s’est approprié la maison et l’a décoré selon ses goûts.
L’habitat
Dans son quartier, elle s’y sent bien car elle entretient de bonnes relations avec le voisinage, elle sait qu’elle peut avoir du soutien de leur part. Cependant, elle sait qu’ils ne communiquent pas assez entre eux.
Le quartier
Dans la ville, Jacqueline se sent bien, cependant elle trouve que peu de choses sont mises en place pour les personnes seules. Bien sûr, des activités comme la dentelle, la peinture, le scrabble sont organisées mais, selon elle, l’accompagnement des personnes n’est pas suivi, c’est-à-dire que si une personne seule n’a pas de quoi se déplacer, rien n’est prévu pour l’accompagner à l’activité.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
10
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Eugénie a 89 ans et a toujours vécu seule. Elle est retraitée et vit dans l’ancienne maison mitoyenne de ses parents, dans le centre-ville de Marche-en-Famenne.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C’est dans la cuisine qu’elle passe le plus de temps car cuisiner est une passion pour elle, en plus c’est une pièce agréable, lumineuse et avec vue sur le jardin.
Eugénie est retraitée, et, vu son âge, elle préfère rester à la maison la plupart du temps. Elle se lève tôt, déjeune, ensuite elle cuisine pour midi. L’après-midi elle fait une sieste, puis fait ses mots-croiss, lit ou regarde la télévision. Enfin elle soupe et va dormir.
Une maison 2 façades n’était pas vraiment un choix étant donné qu’elle a repris la maison de ses parents. Cependant, à Bruxelles, Eugénie habitait aussi une maison 2 façades. Elle a donc toujours vécu dans ce type d’habitat.
L’habitat
Lorsqu'elle était à Bruxelles, Eugénie vivait dans un quartier résidentiel. A Marche-en-Famenne, elle n'a pas choisi ce quartier, elle est simplement revenue pour aider ses parents. Si elle n'avait dû rester qu'un an à Marche-en-Famenne pour s'occuper de ses parents, elle serait repartie directement à Bruxelles car elle préférait sa vie là-bas. Comme elle a dû y rester plus longtemps, elle a repris goût à la vie marchoise en centreville. Maintenant, elle s'y sent chez elle. Dans le quartier, elle aime le fait que tout ce dont elle a besoin soit à proximité.
Le quartier
Elle aime la ville, mais maintenant, vu son âge, elle essaye de restreindre ses déplacements et ne sort de chez elle que pour aller faire les courses et rendre visite à des amis. Elle n’a plus de voiture.
Eugénie est originaire de Marche-en-Famenne, elle a ensuite vécu à Bruxelles pour, enfin, retourner dans la maison de ses parents lorsque sa mère est tombée malade. Elle y habite maintenant depuis 34 ans.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison Mitoyenne, Marche-centre
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Eugénie n’éprouve jamais un sentiment de solitude, elle a toujours eu l’habitude de vivre seule et de se débrouiller seule, elle n’en ressent donc pas le manque.
Avec ses voisins, elle entretient des contacts cordiaux.
Elle voit peu ses amis car la plupart sont décédés. Les autres, elle les rencontre quand elle se déplace en ville ou va faire les courses.
Elle a encore des contacts avec ses petites-nièces avec qui elle a de très bonnes relations. Elles lui téléphonent souvent et viennent la voir.
Eugénie vit seule depuis toujours. Elle n’a pas l’impression d’être isolée car elle s’occupe beaucoup. Elle a toujours quelque chose à faire.
II. Isolement et solitude
En résumé, Eugénie ressent peu de solitude et estime que son habitation n’a pas d’influence là-dessus.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Eugénie se sent bien. Elle a vécu presque toute sa vie là et s’est approprié l’espace comme elle le voulait.
L’habitat
Dans son quartier, elle s’y sent bien. Les rares problèmes qu’elle peut rencontrer sont des problèmes de nuisance sonore. Elle a des kots à côté de son habitation et les jeunes font souvent beaucoup de bruit.
Le quartier
Dans la ville, Eugénie se sent bien, elle n’est pas du genre à se plaindre et se contente de peu de choses.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
11
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Patrick a 50 ans et 2 filles de 21 et 23 ans, il vit seul depuis 6 ans, il est divorcé et travaille comme employé de bureau à la commune de Marche-en-Famenne. Il vit dans une maison 3 façades qu'il loue dans le quartier de Waha, un quartier proche du centre.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans le salon qu'il passe beaucoup de temps parce qu'il y a la présence de la télévision et de l'ordinateur notamment. Il reste aussi souvent dans la salle à manger.
Patrick se lève relativement tôt puis va travailler, il revient parfois à midi manger avec ses filles si elles sont là, puis repart travailler. Le soir, il va deux fois par semaine au football entrainer les jeunes ou il reste devant la télévision. Le weekend, il se lève plus tard, l'après-midi, il fait les tâches ménagères ou sort avec des amis et va au football.
Ce n'est pas vraiment un choix d'habiter dans une 3 façades, avant, il habitait dans une 4 façades. C'est parce que l'occasion de cette maison s'est présentée. Il voulait être proche du centre mais aussi bénéficier d'un jardin.
L’habitat
Sinon, il n'utilise pas vraiment le quartier, il n'y a pas de fête de quartier organisée, ni de place publique ou d'aménagement prévu.
Patrick n'a pas vraiment choisi ce quartier. C'est surtout parce que l'opportunité de la maison s'est présentée.
Le quartier
Il utilise surtout la ville pour faire ses achats, du shopping ou aller au restaurant. Il ne s'y promène pas souvent.
Patrick a choisi de vivre à Marche-en-famenne d'abord parce qu'il est marchois et que sa famille y vit, mais aussi parce qu'il y a trouvé un travail.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 3 façades, Waha
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Patrick n'éprouve jamais de sentiment de solitude.
Il a peu de contacts avec ses voisins, il n'a pas forcément l'occasion de les rencontrer de manière fortuite dans le jardin. Il a des contacts cordiaux avec eux. Sa voisine dont la maison est accolée est aussi une collègue, il n'a pas l'occasion de discuter avec elle via le jardin, c'est donc surtout au travail qu'il lui parle.
Ses amis sont surtout ceux du football, il les rencontre là-bas, mais parfois aussi en-dehors. Il a aussi d'autres amis qui n’habitent pas loin de chez lui chez qui il va souvent souper.
Il a souvent des contacts avec son père à qui il rend visite presque tous les jours.
Patrick vit depuis 6 ans seul, il n'a pas l'impression d'être isolé, notamment parce qu'il a une copine depuis quelques temps et va souvent la voir. Il est aussi bien entouré par ses filles, fait beaucoup d'activités ; il ne s'ennuie jamais.
II. Isolement et solitude
En résumé, Patrick ne trouve pas que son lieu de vie influence son sentiment de solitude car il ne se sent pas vraiment seul. C'est surtout le fait de ne pas habiter avec sa copine qui l'ennuie.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Patrick se sent bien, il est content de son grand jardin. Par contre, il regrette le manque de lumière.
L’habitat
Patrick trouve que le quartier est calme. Cependant, il est situé le long d'une route rapide et les gens roulent fort vite.
Le quartier
Dans la ville, Patrick se sent bien, tout est proche, c'est un cadre de vie plaisant, il y a une identité propre à la ville selon lui. Les aménagements rendent la ville agréable, les gens sont chaleureux.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
12
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Carole a 34 ans, vit seule depuis presque 3 ans, elle est séparée de fait et travaille comme fonctionnaire à Marche-enFamenne. Elle vit actuellement dans une maison 3 façades à Marloie dans un lotissement.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans son salon qu'elle passe le plus de temps car il y a la télévision, on y est bien installé et on peut tout y faire même manger. La télévision est une présence.
Carole travaille comme fonctionnaire à Marche-en-Famenne et n'est à la maison qu'après 17h. Une journée se déroule comme ceci : elle se lève, se lave, s'occupe de son chien, fait son sac et va au travail. Elle revient le soir, s'occupe de son chien, regarde son feuilleton, se douche, mange, regarde la télé et va dormir tôt, vers 21h. Le weekend, le samedi elle se lève avec le chien, s'en occupe, fait les tâches ménagères, puis part au tennis de table jusqu'au soir. Le dimanche, elle flâne, fait un peu de rangement, regarde la télé et téléphone à sa famille.
Lorsque Carole et son mari cherchaient à s'installer, cette maison était en construction justement. Ils auraient préféré une maison 4 façades mais, ici, seul le garage est mitoyen cela ne posa donc pas de problème.
L’habitat
Carole a choisi le quartier car elle n'aime pas la ville et voulait vivre à la campagne avec un jardin. Elle utilise le quartier pour aller au petit magasin faire ses courses en rentrant du travail. Là, elle connait beaucoup de monde. De plus, elle va souvent promener son chien.
Le quartier
Elle utilise surtout la ville pour faire ses courses ou pour faire du sport (football ou tennis de table).
Pour elle, c'est parce qu'elle a trouvé un travail à Marche-en-Famenne qu'elle a décidé de vivre ici. Avant, elle vivait à Onhaye dans une maison accolée dans une cité sociale.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 3 façades, Marloie
Plan d’implantation
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Plan Niveau 1
Carole n'aime pas la solitude. Toutefois, elle n'aime pas non plus aller chez les autres et rencontrer des gens, peut-être par timidité ou par manque d'envie d'aller vers les autres.
Elle a peu de contact avec ses voisins, quoiqu'elle discute parfois avec sa voisine dont le jardin communique, là il n'y a pas de haies et elles peuvent discuter.
Elle n'a pas vraiment d'amis, mais plus des connaissances ou des collègues.
Elle a des contacts familiaux surtout au téléphone, elle reçoit peu de gens chez elle.
Carole n'a pas l'impression d'être isolée car elle n'est pas isolée du monde, elle travaille, fait des activités mais elle ressent souvent de la solitude lorsqu'elle rentre du travail et qu'elle a un moment d'inactivité.
II. Isolement et solitude
En résumé, Carole ne trouve pas que les éléments de l'architecture influencent son isolement car elle pense qu'une fois qu'une personne a décidé de rester isolée elle le restera. Et elle, pour l'instant, elle n'a pas envie de chercher à se détacher de son isolement.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Carole se sent bien. Cependant, si c'était elle, elle mettrait encore de plus grandes haies car elle aimerait que chez elle soit vraiment chez elle. Elle ne veut pas que les gens puissent voir chez elle, elle a vraiment besoin de son espace personnel.
L’habitat
Elle se sent bien dans le quartier car il est bien situé. C’est la dernière rue du lotissement, il n’y a donc pas beaucoup de monde et il y fait calme. Seule la fête du quartier est organisée mais Carole n’a pas envie d’y participer.
Le quartier
Carole trouve que la ville est bien et belle, qu’elle propose beaucoup d’activités où on peut rencontrer des gens. Cependant, elle n’aime pas y participer.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
13
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Ghislaine, 79 ans, vit depuis 14 ans seule. Elle est veuve et retraitée. Elle habite depuis 46 ans dans une maison 3 façades dans le quartier du chaufour.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
En été, c'est dans la véranda qu'elle passe le plus de temps car il y fait beau, elle a de la lumière. Elle va aussi un peu dans son jardin. En hiver, c'est dans le salon car il y a la télévision.
Ghislaine est retraitée et passe la plupart de son temps dans son habitation. Elle se lève souvent tôt, déjeune, fait un peu de ménage, entretient la maison, cuisine, fait des mots-croisés, du repassage, voit souvent des gens de sa famille, le soir elle regarde la télévision et va dormir. Le weekend c'est un peu pareil sauf qu'elle sort plus de chez elle, va faire un tour en ville avec sa fille, va au restaurant ou boire un café.
Avant d’habiter là, ils habitaient une maison mitoyenne à Jemelle. Ils auraient voulu une maison 4 façades mais les maisons 4 façades de la terrienne étaient uniquement destinées aux familles comptant au moins 3 enfants. Comme ce n’était pas leur cas à l’époque, ils ont acquis une maison 3 façades. Ce sont donc ces circonstances qui ont fait qu'ils ont habité dans une 3 façades.
L’habitat
Ghislaine n'a pas vraiment choisi le quartier. Lorsqu’elle et son mari cherchaient à faire construire, l'organisme « La terrienne » construisait un lotissement fait de maisons 4 et 3 façades sur des terrains vides. Ils ont opté pour cette solution. Elle ne regrette pas ce choix car, finalement, elle se sent bien dans le quartier. Avant elle s'y promenait souvent avec ses petits-enfants et y rencontrait beaucoup de gens.
Le quartier
Avant, elle aimait bien se promener en ville pour y faire les magasins. Maintenant qu’elle a subi de multiples opérations, elle a plus de mal à se déplacer et a revendu sa voiture. Elle ne participe pas aux activités organisées par la ville pour les gens de son âge.
C’est pour des raisons professionnelles que Ghislaine et son mari ont choisi d’habiter à Marche-en-Famenne. Son mari a travaillé comme contrôleur des accises (douane) à Marche-en-Famenne. Ghislaine aime la ville.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 3 façades, Le Chaufour
Plan Rez
Plan selon l’interviewé
Plan Niv. 1
Elle éprouve rarement un sentiment de solitude, c'est surtout en fin de journée ou en hiver. C’est lorsqu’elle a un problème de santé, un problème quelconque qu’elle doit régler seule ou qu’elle pense à son mari qu’elle se sent seule.
Elle rencontre peu les passants car elle ne va pas souvent dans le jardin à l'avant de sa maison. Ghislaine est une femme qui aime discuter et faire connaissance. Cela l'aide à ne pas se sentir seule.
Elle s'entend très bien avec ses voisins, elle a vraiment une relation amicale avec eux. Elle discute souvent avec eux sur le pas de la porte à l'avant car il n'y a pas de haie qui les sépare. Par contre, quand elle est à l'arrière, elle ne peut pas leur parler, la haie est trop haute.
Elle voit parfois ses amis, soit elle va chez eux soit ils viennent chez elle.
Ghislaine vit seule depuis la mort de son mari, il y a 14 ans. Elle n'a pas vraiment l'impression d'être isolée car elle est bien entourée, elle voit souvent sa famille. Elle a une famille nombreuse et est arrière-grand-mère. Elle va chez eux et ils viennent chez elle.
II. Isolement et solitude
En résumé, Ghislaine ne trouve pas que le lieu où elle habite renforce son sentiment de solitude. C'est sa maison, elle a pu se l'approprier et elle s'y sent bien. Selon elle c'est parce qu'elle est bien entourée qu'elle ne se sent pas seule.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Ghislaine se sent bien. Elle vit ici depuis longtemps et est la propriétaire du lieu, elle a donc pu l'aménager comme elle voulait et ne voudrait pas quitter cet endroit. Elle se plaint de son voisin qui a beaucoup d'animaux qui font beaucoup de bruit. La nuisance sonore est donc un élément important. Mais ce qu'elle regrette un peu, ce sont les pièces qui sont fort fermées sur elles-mêmes. Cela renforce son isolement, elle aimerait que tout communique.
L’habitat
Dans le quartier, elle se sent bien. Toutefois, avant, il y avait une meilleure ambiance. Un comité de quartier organisait des événements comme des kermesses ou des grands feux.
Le quartier
Dans la ville, Ghislaine se sent bien, elle la trouve plaisante et agréable, les aménagements font que l’on s’y sent bien.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
14
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
René, 76 ans, est veuf depuis 5 ans et pensionné. Il vit depuis 12 ans dans une maison 3 façades. Il est locataire et vit à Marloie.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans le salon, là où se trouve la télévision qu'il passe le plus de temps.
René est retraité et passe donc toute sa journée à la maison. Les journées se suivent et se ressemblent pour lui. Il se lève tôt, vers 7h30, il déjeune, lit son journal, allume la télévision, il dine et soupe, tout en regardant la télévision, il va se coucher vers 21h30. Le weekend ne se différencie pas trop de la semaine. Il reçoit régulièrement des visites de ses filles.
Avant René habitait dans une maison 4 façades. Il vit aujourd'hui dans une maison 3 façades. C'est principalement pour son bas prix qu'il a choisi cette maison. Toutefois et afin d’avoir un plus grand jardin et une meilleure vue, il a demandé à avoir la maison au coin de deux rues.
L’habitat
Avant, il se promenait souvent dans la rue avec son chien. Mais depuis que celui-ci est décédé, il se promène moins. Il utilise donc peu le quartier mais le trouve tout de même agréable.
René a choisi le quartier car l'occasion de cette maison se présentait. C'est principalement pour son calme qu'il aime ce lieu.
Le quartier
René n'utilise pas beaucoup la ville. Il y va pour le strict minimum c'està-dire pour faire ses achats ou aller à la poste pour ses virements, il n'a pas envie de se promener dans la ville.
Pour lui, ce n'est pas vraiment un choix d'habiter à Marche-en-Famenne. Il n'en est pas originaire. C'est pour des raisons professionnelles qu'il a choisi de vivre à Marche-en-Famenne. Il travaillait comme livreur de colis pour le chemin de fer et il a ensuite créé sa propre société.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 3 façades, Marloie
Plan Rez
Plan selon l’interviewé
Plan Niv. 1
René éprouve parfois un sentiment de solitude, surtout le soir ou en hiver quand les journées sont courtes. Dès qu'il commence à faire sombre, René se renferme sur lui-même car il ne voit plus vers l'extérieur. C'est surtout lorsqu'il repense au passé qu'il ressent ce sentiment.
Il discute rarement avec les passants. Avant, lorsqu'il avait son chien et qu'il se promenait dans le quartier, il discutait plus souvent que maintenant. La mort récente de son chien l'a tout de même beaucoup affecté.
René n'a pas vraiment d'amis, il est ami avec son voisin un peu plus bas et discute de temps en temps avec lui lorsqu'il le croise dans la rue. Suite à un petit conflit, il ne parle pas du tout avec ses voisins d'à côté.
C'est avec sa famille que René a le plus de contacts sociaux. Ses filles viennent le voir presque tous les jours, il a souvent des nouvelles au téléphone de son fils et de ses petits-enfants.
René n'a pas l'impression d'être isolé car il est fort entouré par sa famille qui prend bien soin de lui.
II. Isolement et solitude
En résumé, René trouve peu d'éléments qui influencent sa solitude. Cependant, en comparant avec où il habitait avant (le long de la grand-route), il se rend compte que, là-bas, il se sentait moins bien. La forte circulation et le fait que toutes les maisons soient alignées les unes à coté des autres faisait en sorte qu'il n'y avait pas du tout d'ambiance de quartier, c'était plutôt du chacun chez soi. Où il se trouve maintenant, il fait plus calme, la circulation est moins dense et il y a plus une ambiance de petit village.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, René se sent bien, il vit là depuis 10 ans, il a donc pu s'approprier les lieux. Il est dans la première maison 3 façades de la rue, et a donc une belle vue, cela lui donne l'impression d'être dans une maison 4 façades. Cela à la différence des autres maisons 3 façades de la rue qui sont fort proches les unes des autres.
L’habitat
Dans le quartier, René se sent bien, c'est surtout parce qu’il y fait calme. Le cadre est agréable, il est proche de la forêt et d'un lotissement de maisons 4 façades. Il trouve les gens agréables, il préfère donc l'ambiance village, plutôt que l'ambiance ville.
Le quartier
En ville, René n'aime pas aller. René n'aime pas la ville. Depuis les travaux du boulevard urbain, il y a plus de circulation, lorsqu'il doit aller en ville, il n’a déjà pas envie d’y aller et de sortir de chez lui. De plus, il n'aime pas la mentalité des Marchois, il les trouve trop sûrs d'eux.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
15
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Jean-Christophe, 40 ans, est divorcé depuis 6 ans, il a une fille de 7ans qu'il a en garde alternée. Il travaille comme éducateur dans une école à Arlon. Cela fait 6 ans qu'il vit dans cette maison 3 façades dans le quartier de Marloie. Cette maison appartenait à ses parents.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans le salon qu'il passe le plus de temps car il y a la télévision, l'ordinateur et le canapé.
Jean-Christophe est éducateur à Arlon, il passe donc peu de temps dans son habitation sauf pendant les vacances. Pendant l'année, en semaine, il n'a pas sa fille. Il se lève très tôt, déjeune et va prendre le train pour aller à l'école. En rentrant, il mange, va se promener, lit un livre, regarde la télévision puis va dormir. Les weekends sont différents car il a sa fille, il se lève donc avec elle, déjeune, flâne un peu avec elle, dine et l'après-midi il va faire des activités avec elle ou la conduit à des activités. Le samedi soir, il fait du tennis de table et fait souvent garder sa fille pendant ce temps par ses parents. Pendant les vacances, il a sa fille la semaine et pas le weekend.
Avant, avec son ex-femme, Jean-Christophe habitait dans une maison 4 façades. Ce n'est pas vraiment un choix pour lui d'habiter dans une maison 3 façades. Après avoir divorcé et lorsqu’il cherchait une maison, ses parents quittaient justement leur maison pour en prendre une plus petite, c’est pour cela qu’il s’est installé dans cette maison.
L’habitat
Il va parfois dans le quartier pour aller dans les commerces de proximité. Il ne s'y promène pas car il trouve que les aménagements piétons ne sont pas adaptés et que cela est dangereux.
Jean-Christophe n'a pas vraiment choisi ce quartier, ce sont les circonstances qui ont fait qu'il soit revenu vivre dans ce quartier, il en est originaire, trouve que c'est un endroit calme, il connait beaucoup de gens dans le quartier et s'y sent chez lui.
Le quartier
Il utilise souvent les équipements de la commune tels que le cinéma, le centre culturel, la piscine. Il va aussi parfois se promener, sa fille est jeune et a besoin d'être souvent occupée, c'est pourquoi il fait beaucoup d'activités.
Pour lui, c'est par facilité qu'il est retourné vivre à Marche-en-Famenne. C'est sa ville d'origine, il y a retrouvé ses racines, ses parents et tous ses amis.Il va en ville pour faire ses courses, aller au restaurant ou boire un verre.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 3 façades, Marloie
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Il éprouve souvent un sentiment de solitude en hiver quand les jours raccourcissent et le soir quand il n'a pas sa fille par exemple.
Jean-Christophe s'entend bien avec ses voisins, il les connait tous depuis 40 ans, ils discutent souvent, se donnent des coups de mains. Il a des contacts amicaux avec eux mais pourtant ils ne vont jamais l'un chez l'autre.
C'est avec ses collègues qu'il a le plus de contacts sociaux car il passe la plupart de son temps à l'école. Ensuite, c'est avec sa famille, avec sa fille bien sûr mais aussi avec ses parents chez qui il va tous les dimanches et qui viennent de temps en temps chez lui. Ses amis, il les voit le weekend souvent chez eux ou en ville. Le fait qu'il ait sa fille les weekends fait en sorte qu'il sort tout de même moins, il préfère s'occuper de sa fille plutôt que d'aller boire un verre entre amis. Et la semaine, ce sont ses amis qui ne sont pas libres car ils ont eux aussi une famille.
Jean-Christophe n'a pas l'impression d'être isolé spatialement mais plutôt socialement. Il pense que c'est dans son caractère, qu'il n'a pas forcément envie d'aller vers les autres. Même si il voit beaucoup de monde pendant son travail, il se sent quand même isolé quand il rentre chez lui.
II. Isolement et solitude
En résumé, Jean-Christophe se doute que le lieu où il habite peut avoir une influence sur son sentiment de solitude. Notamment le fait d'être au bout d'un lotissement et de ne pas voir passer beaucoup de monde peut renforcer sa solitude et l'impression d'être seul.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Jean-Christophe se sent bien, il ne changerait rien car il y a tous ses souvenirs. De plus, il se sent presque dans une maison 4 façades car seul le garage est accolé. Mais il dit qu'il n'aime pas aller dans son jardin de devant car il s'y sent observé.
L’habitat
Dans son quartier, il se sent bien, il connait beaucoup de monde, il y fait calme. C'est un lotissement qui n'est pas un lieu de passage, seuls les habitants du quartier ou leurs invités passent par là. De ce fait, il y passe très peu de monde. Il trouve que peu d'activités sont organisées pour renforcer la cohésion, le quartier de Marloie est trop divisé en sous-quartiers où personne ne se mélange.
Le quartier
Dans la ville, Jean-Christophe se sent bien. Il trouve que de nombreuses activités sont organisées actuellement contrairement à avant. Il y a des concerts de musique organisés, le centre culturel organise souvent des événements ainsi que la maison des jeunes ou les comités de quartier. Il sait, en allant tout seul à ces événements, qu'il rencontrera toujours quelqu'un qu'il connait.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
16
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Fabienne a 34 ans est veuve et travaille comme assistante sociale et thérapeute familiale à Marche-en-Famenne. Cela fait 1 an qu'elle vit dans l'ancienne maison 4 façades de sa grand-mère dont elle est la locataire dans le quartier des Rossignols.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans sa cuisine salle à manger qu'elle passe le plus de temps car elle est fort lumineuse et donne sur le jardin. Elle reste aussi beaucoup au salon car il est agréable et bien sûr dès qu'il fait beau elle va au jardin.
Fabienne aime cette maison, elle voudrait y être plus souvent. Elle travaille beaucoup et n'y reste que peu en semaine. Après le travail, elle est souvent occupée. Elle va faire des courses, va au cours du soir, voit des amis ou les invite chez elle. Le weekend, par contre, elle est plus souvent à la maison et quand elle a le temps, elle adore s'occuper de son jardin.
Avant, Fabienne habitait dans une maison 3 façades. Ici, elle n'a pas vraiment choisi ce type d'habitat, c'est surtout car la possibilité s'est présentée. De plus, elle avait besoin d'espace et d’un grand jardin. Elle n'aurait pas su vivre en appartement, elle s'y serait sentie trop enfermée. Elle voudrait plus tard y fonder sa famille.
L’habitat
Fabienne n'a pas vraiment choisi ce quartier, c'est surtout parce qu'elle a eu l'opportunité d'habiter dans la maison de sa grand-mère qu’elle y réside. Elle connait bien le quartier car elle y venait souvent étant petite, il y fait très calme. C'est un quartier résidentiel assez huppé composé de grandes maisons 4 façades. Parfois, elle s'y promène, elle a ainsi l'occasion d'y rencontrer des voisins.
Le quartier
Elle utilise surtout la ville pour aller au travail et faire ses courses.
Pour elle, c'est suite à la mort de son mari qu'elle est revenue habiter à Marche-en-Famenne. Avant, elle habitait dans un village de la commune de Somme-Leuze. A Marche-en-Famenne, elle se sent bien, c'est ici que vit sa famille, c'est la ville dont elle est originaire.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 4 façades, Rossignol
Dans la ville, Fabienne se sent bien, elle trouve celle-ci belle, dynamique et toujours en mouvement. Elle trouve aussi que les espaces publics et espaces verts sont nombreux. Tout est fait pour s’y sentir bien.
C'est avec sa famille qu'elle entretient les relations les plus intenses de même qu'avec ses amis. Elle les reçoit souvent ou va boire un verre en ville avec eux.
Plan Rez
Plan selon l’interviewé
Plan Niv.1
Elle éprouve parfois un sentiment de solitude en fin de journée et aussi l'hiver. C'est souvent lorsqu'elle est inoccupée, lorsqu'elle voit les autres personnes moins seules qu'elle, elle se compare et ressent un sentiment de solitude.
En résumé, Fabienne remarque qu'il y a peu d'éléments spatiaux qui influencent son sentiment de solitude. Cependant, elle se rend compte que le fait de se sentir bien dans son habitation, de s'y sentir chez soi, fait en sorte que le sentiment de solitude qu'elle éprouve parfois diminue.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Fabienne se sent bien car c'est une maison agréable, elle est grande et elle s'imagine rester là plus tard, quand elle aura des enfants. Elle a un lien spécial avec cette maison.
L’habitat
Dans son quartier, elle est bien car c'est le quartier de sa grand-mère. Il y fait très calme, avec beaucoup de nature. L'ambiance dans le quartier est chouette, deux fois par an des fêtes de quartier sont organisées, ceci permet aux habitants du quartier de mieux se connaitre. Cela renforce la cohésion dans le quartier et prévient l'isolement.
Le quartier
La ville
Fabienne n'a pas vraiment l'impression d'être isolée car elle voit beaucoup de personnes.
Elle rencontre de temps en temps ses voisins, surtout lorsqu'elle jardine donc quand il fait beau. Elle entretient des relations plutôt cordiales avec ceux qui semblent plus envahissants car elle veut tout de même garder sa liberté et son intimité. Par contre, elle entretient une relation plus amicale avec sa voisine d'en face qui est seule elle aussi, elles ont la même passion pour le jardinage. Dans ce quartier, ce sont souvent les gens du quartier qui se promènent le soir, si elle est dehors à ce moment-là, elle discute volontiers avec eux. Les rares passants sont des marcheurs et des coureurs.
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
II. Isolement et solitude
17
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Josiane a 76 ans, elle est veuve depuis 4 ans et est retraitée. Elle vit depuis 51 ans dans une maison 4 façades dont elle est propriétaire dans le quartier du Chaufour au début d'un lotissement.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans la cuisine que Josiane passe le plus de temps, pour cuisiner et faire les tâches ménagères. Elle passe aussi beaucoup de temps dans le salon pour regarder la télévision et, lorsqu'il fait beau, elle aime aller dans son jardin. Jardiner est une passion pour elle.
Josiane est retraitée, avant elle travaillait et n'était à la maison qu'avant 8 heures du matin et après 18 heures du soir. Actuellement, elle passe tout son temps dans son habitation. En effet, elle se lève, déjeune, fait un peu de jardinage, regarde la télévision à midi, va faire quelques courses en ville, soupe et va dormir. Quelques jours par semaine, elle participe à des activités organisées par " Les ainées en Marche" tels que le scrabble, des soirées cinéma, des soirées dvd, du tricot, de la peinture, ou des excursions. Le weekend, c'est l'occasion de voir la famille, elle dine presque tous les dimanches avec sa fille, son beau-fils et ses petits-enfants.
Elle et son mari voulaient vivre dans une maison 4 façades et la faire construire. Elle ne voulait absolument pas de maison mitoyenne car pour elle cela crée trop de nuisances sonores. De plus, elle voulait un grand jardin, pour jardiner mais aussi pour que son chien gambade.
L’habitat
Josiane a choisi ce quartier pour les mêmes raisons qu'elle a choisi la ville. Il y a une bonne ambiance dans le quartier, elle connait beaucoup de monde, les voisins viennent de temps en temps lui rendre visite ou c'est elle qui va chez eux.
Le quartier
Elle connait bien la ville, elle lui est familière. Elle utilise souvent la ville pour aller faire des courses, elle préfère d'ailleurs aller dans les magasins qui se trouvent en dehors du centre-ville pour des facilités de parking et de déplacement. Elle se promène peu dans la ville car elle a des ennuis de santé. Cependant, elle participe à de nombreuses activités organisées pour les gens de son âge. Elle va par exemple à la gymnastique douce et au scrabble. Lors de ces activités elle rencontre beaucoup de personnes.
Pour elle, c'est un choix d'habiter cette ville. Elle est originaire de Marche-en-Famenne et vivait d'ailleurs dans cette rue avec ses parents. Elle voulait habiter près de ses parents pour qu'ils puissent s'occuper de ses enfants car elle et son mari travaillaient tous les deux. Elle travaillait en tant que secrétaire à Marche-en-Famenne et lui en tant que conducteur de chantier à la caserne militaire.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 4 façades, Le Chaufour
Plan Rez
Plan selon l’interviewé
Plan Niv.1
Josiane éprouve souvent un sentiment de solitude, en fin de journée, avant d'aller dormir. On ressent que c'est surtout le manque de son mari qui fait qu'elle se sent seule. Elle pleure encore souvent, par exemple quand elle repense à lui, lorsqu'un souvenir resurgit.
Elle rencontre d'autres personnes aux activités organisées en ville avec qui elle entretient des relations amicales, elle les rencontre parfois en-dehors des activités.
Elle s'entend quand même bien avec ses voisins même si elle ne les voit pas très souvent. C'est surtout avec la voisine de derrière qu'elle s'entend, elle est même devenue une amie. Elle n'a pas de contact visuel avec elle depuis sa maison. Lorsqu'elles se voient c'est lors de rencontres organisées au téléphone.
Elle a des contacts avec sa famille de temps en temps. Ses enfants viennent manger presque tous les dimanches et son frère vient tondre chez elle quand il le faut, elle a des contacts avec les autres membres de sa famille par téléphone.
Josiane a l'impression d'être isolée car elle voit peu de gens. De plus, elle vit seule depuis la mort de son mari il y a 4 ans. Celui-ci lui manque beaucoup.
II. Isolement et solitude
En résumé, pour Josiane, c'est surtout le souvenir de son mari qui fait qu'elle se sent seule. Le fait d'avoir de grandes haies qui la séparent de ses voisins n'influence pas son sentiment de solitude car elle est assez casanière et préfère choisir quand elle veut voir des gens.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Josiane se sent bien car c’est la maison où elle vit depuis toujours. Elle regrette peut-être le manque de lumière à l’avant.
L’habitat
Dans le quartier, elle se sent bien. C'est le quartier de son enfance et il y a une bonne ambiance de voisinage, d'ailleurs une fois par an une activité y est organisée. Cela tout en permettant à chacun de rester chez soi quand il l'entend, sans se sentir envahi. C'est aussi un quartier calme, ce qui est important pour Josiane.
Le quartier
Bien que Josiane se promène peu dans la ville, elle trouve que c'est une belle ville, bien aménagée. Elle aime surtout le fait que de nombreuses activités sont organisées pour les personnes de son âge. Ces activités la socialisent.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
18
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Marie-Pierre, 55ans, vit depuis 15 ans seule, elle est divorcée et travaille comme cuisinière. Elle vit dans une maison 4 façades dont elle est propriétaire dans le centre de Marche-en-Famenne.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans le salon qu'elle passe le plus de temps car il y a la télévision et cela lui fait de la compagnie.
Marie-Pierre n'est pas souvent dans sa maison, seulement après le travail. A ce moment, elle va au jardin, fait à souper, puis se met devant la télévision. Le weekend, elle bouge beaucoup et voit sa famille et ses amis.
C'est un choix d'habiter dans cette maison. Avec son mari, elle cherchait une grande maison avec 4 chambres pour les enfants, un grand jardin. Cela pour ne pas déranger les voisins car ses enfants jouaient de la musique.
L’habitat
Elle se promène parfois dans le quartier et connait beaucoup de monde.
Marie-Pierre a choisi ce quartier car elle est proche de tout. Elle peut aller à pied dans le centre pour faire ses courses, cette maison était proche de l'école de ses enfants.
Le quartier
Elle utilise souvent la ville, pour faire des achats ou du shopping, pour voir des amis en soirée ou pour se promener.
Pour elle, c'est un choix d'habiter à Marche-en-Famenne. Elle aime cette ville, c'est une vraie Marchoise. C'est là où vit sa famille, c'est là qu’elle a toujours vécu. Elle connait bien la ville, elle lui est familière.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 4 façades, Notre-Dame
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Elle n'éprouve jamais de sentiment de solitude.
Marie-Pierre est quelqu'un de très sociable.
Elle a des contacts avec les passants, parfois elle s'installe sur le banc devant chez elle et parle avec tout le monde.
Elle s'entend bien avec ses voisins, cependant ce ne sont pas des amis, elle entretient des contacts cordiaux avec eux.
Elle voit aussi beaucoup ses amis, elle va chez eux ou ils viennent.
Elle a beaucoup de contacts avec sa famille et ses enfants. Elle les voit souvent, soit elle va chez eux ou ils viennent chez elle. Elle garde d'ailleurs ses petits-enfants une fois par semaine.
Marie-Pierre vit seule depuis 15 ans, elle n'a pas l'impression d'être isolée. Elle est habituée à être seule, se plait comme ça. Elle est bien entourée par ses amis, par sa famille.
II. Isolement et solitude
En résumé, Marie-Pierre trouve que le lieu où elle vit n’influence pas sa solitude car, en général, elle ne se sent pas seule.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Marie-Pierre se sent bien, elle se sent chez elle. Elle regrette peut-être que la salle à manger ne soit pas plus grande pour accueillir plus de gens.
L’habitat
Dans le quartier, elle se sent bien, elle connait beaucoup de monde et discute beaucoup avec les gens.
Le quartier
Dans la ville, Marie-Pierre se sent bien. Elle fait beaucoup d'activités et rencontre des gens. Elle trouve que la ville organise beaucoup d'activités pour éviter que les gens se sentent seuls. Cependant, elle pense aussi que chacun décide si il veut rester isolé ou pas.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
19
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Marcel a 74 ans, il est veuf depuis 13 ans et est retraité. Il vit depuis 34 ans dans une maison 4 façades dont il est propriétaire dans le quartier de Marloie, un quartier en périphérie de la ville.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans le salon/bureau qu'il passe le plus de temps car là se trouve la télévision et il a aussi une belle vue sur le jardin.
Marcel est retraité et passe donc tout son temps dans son habitation. Pour lui, une journée se déroule comme ceci : il se lève, déjeune, dine et soupe. Entre-temps, il regarde la télévision ou va faire des courses si besoin. Le weekend, c'est un peu différent, il va voir ses enfants ou ce sont eux qui viennent lui rendre visite.
Marcel habitait déjà une maison 4 façades. Après avoir trouvé ce nouveau travail dans le quartier, Marcel et sa femme cherchaient donc une maison pour accueillir leurs 5 enfants. Ils ne cherchaient pas forcément une 4 façades, il leur fallait juste une maison assez grande avec un jardin.
L’habitat
Marcel et sa femme ont d’abord choisi ce quartier car il était proche du travail de Marcel. Ensuite, parce que c'est un quartier où l'on trouve tout : une gare, une école, des commerces. De plus, il est proche du centre-ville de Marche-en-Famenne. Marcel se promène peu dans le quartier, il n'en a plus envie et préfère rester chez lui.
Le quartier
Marcel n'aime pas forcément la ville, il n'y va vraiment que lorsqu'il en a besoin. Il va y faire ses courses et à la banque.
Pour lui, ce n'est pas vraiment un choix d'habiter cette ville, c'est surtout pour des raisons professionnelles qu'il est venu ici, il tenait un commerce de meubles qu'il a arrêté et s'est ensuite fait embaucher par un cuisiniste du quartier en tant qu'ébéniste. Marcel est originaire de Mormont.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 4 façades, Marloie
Plan selon l’interviewé
Plan Rez
Marcel éprouve souvent un sentiment de solitude mais il ne sait pas vraiment déterminer un moment de la journée ou une circonstance qui font qu'il ressent ce sentiment. C'est un sentiment global.
Il en est de même pour ses voisins, il ne leur parle pratiquement plus. C'est un choix qu'il fait de ne pas s'ouvrir aux autres.
Il n'a plus de contacts avec ses amis, il ne veut plus aller les voir, il n'en ressent pas l'envie.
Il a donc beaucoup de contacts avec sa famille.
Marcel est veuf depuis 13 ans. Il a l'impression d'être isolé car il vit seul et ne sort pas beaucoup mais, d'un autre côté, il a souvent des nouvelles de ses enfants, pratiquement tous les jours au téléphone et il les voit souvent.
II. Isolement et solitude
En résumé, pour Marcel, son habitat n’a pas d’influence sur son sentiment de solitude. Pour lui, il est seul, se sent seul et c’est comme ça, c’est un fait.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Marcel se sent bien, il a pratiquement tout refait au fil des années, il s’est approprié la maison et ne changerait plus rien.
L’habitat
Dans le quartier, il se sent bien. Cependant, ce qui le dérange c’est la nuisance sonore, il entend souvent de nombreux chiens aboyer aux alentours et ne se sent pas en sécurité à ce moment.
Le quartier
Même s’il s’y rend peu, Marcel aime la ville de Marche-en-Famenne.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
20
Rapport aux passants
Rapport aux voisins
Localisation dans la rue
Implantation
Lucien a 75 ans, il est veuf depuis 17 ans et est retraité. Il vit depuis 20 ans dans une maison 4 façades dont il est propriétaire dans le quartier de Marloie.
Description de l’interviewé
Localisation dans le quartier
Localisation dans la ville
INTERVIEW
C'est dans la pièce qu'il nomme extension de la cuisine qu'il passe le plus de temps, car il s'y sent bien, c'est une pièce assez petite avec vue sur le jardin où se trouve la télévision, la radio, un fauteuil et une table.
Lucien est retraité et passe donc tout son temps dans son habitation. Pour lui, une journée en semaine ou le weekend ne se différencie pas, il remarque qu'avec l'âge il perd la notion du temps. Lucien se lève tôt, vers 6 heures du matin, il regarde la télévision canadienne car c'est là que vit son fils, ainsi il a des nouvelles via le journal télévisé. Ensuite, il se lave, déjeune, lit un livre, travaille au jardin et fait le ménage. Souvent, après le repas du soir, il lit un livre ou regarde la télévision, mais il est vite fatigué alors il va se coucher tôt.
Avant, Lucien et sa femme habitaient une maison mitoyenne mais pour eux la maison 4 façades avec son jardin était un rêve. Vivre à la campagne signifiait pour eux une maison isolée dont on peut faire le tour.
L’habitat
Avant, Lucien et sa femme habitaient en centre-ville, l'occasion de cette maison s'est présentée dans ce quartier qu'ils ont aimé pour son calme et sa tranquillité. A part pour faire ses petites courses, Lucien utilise peu le quartier, il aime autant aller dans le centre-ville.
Le quartier
Toutefois, il aime la ville et y va souvent pour aller faire ses courses ou pour se promener dans le centre-ville. Pour lui, quand il va faire ses courses en ville plutôt que dans son quartier c'est pour voir plus de monde.
Pour lui, ce n'est pas vraiment un choix d'habiter cette ville, c'est surtout pour des raisons professionnelles qu'il est venu ici, il gérait une chaine de magasins de proximité qui avait son siège dans le quartier. Lucien est originaire de Mons.
La ville
I. Habiter et Habitat
Maison 4 façades, Marloie
Plan Rez
Plan selon l’interviewé
Plan Niv. 1
Lucien éprouve souvent un sentiment de solitude, durant les soirées d'hiver surtout quand il fait noir et froid. Il se sent seul lorsqu'il repense aux moments vécus avec sa femme, il y pense très souvent.
En résumé, pour Lucien, son habitat a sans doute une influence sur son sentiment de solitude. Il ne saurait pas vraiment dire pourquoi. Le fait que la maison soit trop grande le dérange un peu. De plus, il n'est pas fort attaché à cette maison car il n'a vécu que 3 ans dans celle-ci avec sa femme avant qu'elle ne décède. S’il en avait le courage, Lucien irait vivre dans le centre-ville car là-bas tout est tout proche, il y a du monde et il s'y sentirait moins seul.
Observation socio-spatiale
Dans son habitation, Lucien regrette surtout qu'elle soit si grande maintenant qu'il est seul. Sinon il s'y sent bien, même si il n'y est pas vraiment attaché.
L’habitat
Il a de bons contacts avec sa voisine. Même s’ils ne se voient pas toutes les semaines, lorsqu'il est dehors et elle aussi, ils discutent souvent.
Il rencontre peu les passants.
Dans le quartier, il se sent bien. C'est un quartier calme avec tout à proximité, le petit magasin, la boulangerie, la boucherie, le médecin, la pharmacie.
Le quartier
Pour Lucien, la ville est un vrai bonheur, c'est une ville agréable, où il ne se sent pas comme un étranger malgré qu'il ne soit pas originaire de Marche-en-Famenne. Beaucoup d'activités sont organisées et elles sont facilement accessibles.
La ville
III. Isolement, solitude et habiter, habitat
Lucien n'a plus vraiment d'amis. D'abord, parce qu'il s'est éloigné d'eux après la mort de son épouse. Ensuite, parce que la plupart sont malheureusement décédés, d'autres sont en maison de repos ou encore ils sont partis vivre ailleurs en France ou en Espagne.
Il a peu de contacts avec sa famille, il a son fils de temps en temps au téléphone mais c'est tout. De plus, comme il est originaire de Mons, il voit peu les autres membres de sa famille. De temps en temps il reçoit la visite de son frère mais c'est assez rare.
Lucien a l'impression d'être isolé mais parce qu'il l’a choisi. Après la mort de sa femme, il s'est laissé aller, a cherché de moins en moins à voir des gens, il n'a pas voulu faire des activités organisées par la ville pour les gens de son âge.
II. Isolement et solitude
C. Traitement des données
I. Synthèse par rapport à l'habitat
Nos choix d'un lieu, d'une ville, d'un quartier et d'un habitat reflètent nos modes de vie, notre personnalité et nos relations aux autres. C'est pourquoi nous avons questionné les personnes isolées à ce sujet.
La ville
Le choix Concernant le choix d'habiter à Marche-en-Famenne, la moitié des personnes interrogées en est originaire, elles ont donc préféré habiter dans un lieu qu'elles connaissent, une ville où elles ont leurs repères. Des repères aussi bien spatiaux qui induisent une connaissance des lieux, un repérage dans la ville, mais aussi des repères socio-culturels. Ces personnes se sentent chez elles dans cette ville, elles y ont leur famille et leurs amis mais aussi des connaissances, elles connaissent aussi les rites, coutumes et usages dans la ville. Tous ces facteurs créent un sentiment d'appartenance fort pour les personnes interrogées. L'autre moitié d'entre elles est venue vivre à Marche-en-Famenne pour des raisons professionnelles. Elles ont trouvé un travail dans la ville et sont venues y habiter. Pour elles, habiter près de leur lieu de travail était logique notamment pour éviter de trop longs déplacements. Ces individus sont donc nouveaux dans la ville, certains depuis longtemps, d'autres depuis moins longtemps. Parmi ceux-ci, sept ont su bien s'intégrer et aiment maintenant la ville, ils s'y sont fait des amis et y ont installé leur vie. Ils trouvent que tout est à proximité : les commerces, les écoles, les activités sportives et culturelles. Ils ont accès à des espaces verts et des lieux de détente. Selon eux, il ne manque rien à Marche-en-Famenne. Cependant, trois personnes n'aiment pas Marche-en-Famenne, elles ne s'y sentent pas chez elles. De plus, une trouve qu'il manque d'activités originales, les autres n'aiment pas la mentalité des Marchois. Les usages Toutefois tous y vivent mais de différentes manières. Un quart utilise la ville le moins possible, l'autre quart l'utilise peu et le reste l'utilise beaucoup. Cependant, tous vont en ville pour aller y faire leurs courses, la plupart préfèrent aller dans les zonings commerciaux en dehors du centre. Ils y vont alors en voiture car l'accès et le parking y sont plus faciles. Certaines personnes plus âgées confient s'y rendre pour y voir du monde et se sentir entourées. Pour les magasins du centre, c'est surtout lorsqu'elles ont besoin de choses plus spécifiques que les personnes interrogées s'y rendent. Mais celles qui habitent le centre-ville préfèrent aller faire leurs achats à pied et utilisent donc les commerces du centre. Un quart des personnes utilise les équipements culturels de la ville, elles y vont cependant rarement seules et sont accompagnées de leurs amis ou de leurs enfants. Un autre quart utilise surtout les infrastructures sportives, ces activités sont organisées en groupe et ils y rencontrent des gens. Seules deux ou trois personnes plus âgées parmi celles interrogées participent aux activités organisées pour elles. Les autres disent ne pas avoir besoin, ni envie d'y aller. La moitié des personnes interrogées se rend en ville pour y rencontrer ses amis, cela peut être autour d'un verre, dans un café ou bien au restaurant. Concernant les espaces publics, seules deux ou trois personnes s'y promènent, soit seules, soit avec des amis ou encore avec leurs enfants. On remarque que le fait d'être un parent seul avec un enfant permet d'explorer la ville d'une autre manière, d'y chercher sans cesse quelque chose à faire. 84
ASPECT SOCIO-SPATIAL
Le quartier
Le choix Concernant le choix d'un quartier, un quart des personnes interrogées a choisi d'habiter un endroit calme, elles recherchaient de la tranquillité. L'autre quart a choisi d'habiter le centre-ville, pour sa proximité avec tout et son caractère animé. Cependant, le reste des personnes interrogées n'a pas vraiment choisi le quartier dans lequel il vit. C'est tout simplement parce que le logement qui leur convenait se trouvait dans ce quartier. Parmi ceuxlà, la moitié habite dans le quartier dont il est originaire, certains dans la même rue et d'autres même dans la même maison. Ce choix pour le même quartier se justifie souvent par un sentiment d'appartenance, nous aimons nous retrouver dans un lieu que l'on connaît. On connaît bien les lieux, notre famille y vit mais aussi nos voisins. En général, les personnes vivant dans une maison 3 ou 4 façades préfèrent le calme des petits villages en périphérie, les autres qui vivent en appartement et maisons mitoyennes aiment l'animation du centre-ville. Les usages Cette distinction assez nette entre les habitants du centre et de la périphérie se renforce aussi dans les usages. La plupart des gens habitant au centre-ville sont plus actifs dans leur quartier. Ils vont faire les courses, boire un verre, au restaurant ou se promener. Dans les quartiers de la périphérie, il y a moins de choses à faire, de ce fait ils sont moins utilisés par les habitants. Les magasins de proximité ne sont utilisés que rarement, et seulement si besoin. Les espaces et aménagements publics sont, selon la plupart des personnes interrogées, inexistants, mal agencés ou trop proches de routes rapides et n'invitent pas forcément à la promenade.
L'habitat
Le choix Concernant le choix de l'habitat, du lieu de vie, il faut différencier chaque type d'habitat. En effet, les personnes habitant dans un appartement ont, elles, pour la plupart, choisi ce type d'habitat car elles vivent seules, de ce fait habiter un appartement leur semblait logique. Notons que parmi les personnes interrogées, toutes sont assez jeunes et pour quatre personnes sur cinq, il s'agit du premier logement qu'ils louent. La dernière personne est, elle, propriétaire. Pour tous, un appartement est facile à entretenir, en plus, ils y passent peu de temps. C'est pourquoi ils n'ont besoin que de peu d'espace. Mais c'est surtout l'aspect financier qui prime dans le choix d'un logement, et les appartements au vu de leur petite superficie sont souvent peu chers. L'aspect financier est aussi important dans le choix d'une maison mitoyenne chez presque toutes les personnes interrogées. Cependant, il faut savoir que trois étaient mariées lorsqu'elles ont décidé d'habiter ce type de maison, qu'une l'a choisi après avoir perdu son mari et que la dernière a repris la maison de ses parents et a toujours été seule. Ce ne fut donc, pour trois d'entre elles, pas vraiment un choix d'habitat en tant que personne seule. Aussi, après l'aspect financier, certaines ont choisi ce type d'habitat pour sa proximité avec la ville, d'autres pour sa superficie moyenne, une trouve cependant que sa maison est trop grande au vu du fait qu'elle est maintenant seule et que ses enfants sont rarement là mais toutes aimaient aussi la présence du jardin.
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Le jardin est aussi un élément important dans le choix d'une maison 3 façades. Soulignons que parmi les personnes interrogées, deux ont choisi d'habiter là en étant seules et trois vivaient déjà là avec leur compagnon. Cependant, toutes disent qu'elles auraient peut-être préféré vivre dans une maison 4 façades. Toutefois, c'est pour des raisons financières qu'elles ont finalement opté pour une maison 3 façades. C'est surtout l'idée d'un jardin qui fait le tour de l'habitation qui les attirait dans les maisons 4 façades. Les personnes habitant dans une maison 4 façades l'ont, elles, choisie pour son jardin, mais aussi pour d'autres raisons. Il nous faut mentionner que quatre personnes sur les cinq interrogées vivaient dans cette maison avec leur compagnon, la dernière a choisi d'y habiter car la maison appartenait à sa grand-mère. Personne ne l'a vraiment choisie en tant que personne isolée. Ainsi, en plus de la présence d'un jardin, toutes les personnes interrogées ont aimé sa taille et son nombre important de pièces car sa superficie a permis ou pourra permettre d'accueillir leur famille. Certains voient la maison 4 façades comme la maison idéale, c'est pour cela qu'ils l'ont choisie et le fait qu'on l'on sache en faire le tour est pour certains un signe du calme et d'absence de nuisance sonore dû à la proximité avec les voisins. Les usages Concernant les usages et modes vie dans l'habitat, on remarque que le déroulement d'une journée est très différent selon que l'on soit un travailleur actif ou un retraité. Parmi les douzes travailleurs actifs que nous avons interrogés, la semaine, tous ont plus ou moins le même rythme de vie, ils se lèvent tôt, se lavent, déjeunent puis ils partent au travail et en rentrant ils mangent. Après le repas les activités varient d'une personne à l'autre, trois personnes interrogées vont de temps en temps boire un verre entre amis, six ont des activités de prévues quelques jours par semaine tels que des cours du soir ou des activités sportives. Les autres s'occupent autrement, une s'occupe de son chien, quelques-unes aiment lire, beaucoup vont sur internet et les réseaux sociaux, mais on remarque que tous regardent la télévision avant d'aller dormir. Les weekends sont différents, le samedi est pour beaucoup consacré au rangement et aux courses, mais c'est aussi le jour des activités sportives ou culturelles, tous essayent de bouger, de s'occuper. C'est aussi pour la plupart le jour des amis, on va boire un verre ou on fait une activité ensemble. Le dimanche est plus calme, la plupart rangent et flânent, ils restent chez eux ou ils voient la famille, beaucoup préfèrent aller rendre visite qu'accueillir du monde chez eux. On remarque que pour les personnes ayant des enfants ou même un animal de compagnie, ce sont eux qui rythment la journée et ils les amènent à faire des activités car ils ont besoin d'être occupés. Cette présence souvent socialise et amène à rencontrer d'autres personnes mais parfois elle empêche de faire certaines sorties et dans ce cas désocialise. Pour les retraités, la notion du temps est souvent abstraite et la plupart ne différencient pas la semaine du weekend, souvent les journées se suivent et se ressemblent. La plupart se lèvent tôt, déjeunent, dinent, soupent et entre-temps les activités varient. Sur les huit retraités interrogés, seuls trois ont des activités en dehors de leur habitation (sportive ou activité pour les personnes plus âgées), quelques-unes aiment le tricot, d'autres lisent des romans ou le journal, deux sont fans de mots-croisés et pour certaines, la cuisine ou le jardinage sont de véritables passions. La plupart font les courses ou le ménage elles-mêmes et seule la moitié voit sa famille régulièrement, souvent le weekend. Remarquons que tous regardent quotidiennement la télévision. La pièce dans laquelle nous passons le plus de temps est le reflet du déroulement de notre journée et de nos modes de vie. Chez les personnes interrogées, on ne distingue pas de nette différence selon les types d'habitats. Pour les habitants d'appartements, c'est dans la pièce de vie qui contient la 86
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cuisine, le coin à manger mais aussi le salon et la télévision qu'ils passent le plus de temps. Dans les maisons mitoyennes, les trois façades et les quatre façades, en plus du salon, le jardin est, lorsqu'il fait beau, aussi fort investi. De plus, on remarque que les pièces lumineuses avec vue sur le jardin sont fort appréciées de tous les habitants, notamment les vérandas. Mais en résumé, on voit que le salon et surtout la télévision qui l'accompagne est un lieu privilégié par les personnes isolées. La télévision est surtout un moyen de s'occuper et agit parfois simplement comme une présence, un fond sonore et visuel.
II. Synthèse par rapport à l'isolement Rappelons que l'isolement est l'état d'une personne qui vit isolée et est moralement seule, c'est une notion mesurable objectivement sur base du nombre de contacts sociaux qu'une personne a dans sa vie quotidienne. L'isolement peut conduire à la solitude. La solitude, elle, est plus subjective, elle est le ressenti subjectif lié au manque mais surtout à la qualité des rapports sociaux. Nous avons donc essayé de comprendre comment cela se passait pour les personnes interrogées.
L'isolement
La moitié des personnes interrogées ont l'impression d'être isolées. Sept personnes sur les dix disent se sentir isolées parce qu'elles ont peu de contacts sociaux, elles ne voient pas grand monde. De plus, parmi celleslà, cinq pensent que le fait qu'elles fassent peu d'activités et de sorties est défavorable à de nouvelles relations. Outre le nombre de contacts sociaux, d'autres facteurs interviennent aussi. L'absence d'un conjoint, d'un confident ou de quelqu'un sur qui compter est un facteur social qui accentue l'impression d'isolement pour tous. Pour huit personnes sur les dix, c'est leur situation qui crée leur isolement. Quatre sont veuves et une a perdu ses parents. Les trois autres ont vécu un divorce et ont du mal à passer à autre chose. De plus, d'autres facteurs plus personnels encore interviennent pour certains. Cinq personnes sur les dix disent ne pas vouloir aller vers les autres, ils adoptent alors une attitude introvertie. Cependant, même si elles se sentent isolées, une ou deux personnes s'y complaisent et aiment parfois cela. L'autre moitié des personnes interrogées dit ne pas se sentir isolé et cela pour plusieurs raisons. D'abord, sept personnes sur les dix se sentent bien entourées par leur famille et par leurs amis. Certaines les voient de temps en temps et cela leur suffit, d'autres sont même rarement seules et ont toujours de la compagnie. Ensuite, quatre font beaucoup d'activités, bougent beaucoup et restent peu chez elles, de ce fait elles n'ont pas l'impression d'être isolées. Enfin, trois d'entre elles ont toujours vécu seules ou vivent seules depuis très longtemps, elles sont de ce fait habituées à être seules et ne se sentent pas spécialement isolées.
Les contacts sociaux
La famille Parmi les personnes interrogées, huit voient beaucoup leur famille et sont fort entourées. Pour quelques-unes, c'est plutôt la famille qui vient en visite chez elles mais, pour la plupart, elles préfèrent y aller. Quatre voient un peu moins souvent leur famille, et vont principalement chez celleci. Enfin, les huit dernières voient peu leur famille. C'est soit parce qu'elles habitent assez loin et ne sont donc pas très proches spatialement mais pour certaines c'est aussi le cas socialement. Malheureusement, pour quelques personnes, notamment les plus âgées, beaucoup de membres de leur famille sont décédés. ASPECT SOCIO-SPATIAL
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Les amis Huit personnes sur les vingt interrogées voient souvent leurs amis, ceux-ci sont importants pour elles, ils créent un cadre social sécurisant. Elles aiment les voir souvent, la plupart se voient en ville autour d'un verre ou au restaurant, mais parfois elles se rencontrent les unes chez les autres. Les personnes seules préfèrent se rendre chez leurs amis plutôt que de les accueillir chez elles, plusieurs raisons sont évoquées. Souvent la taille de leur habitat et le manque d'espace aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur sont un handicap pour accueillir du monde. Une autre raison est aussi le fait que leurs amis sont souvent en couple ou ont des enfants, c'est donc plus simple pour eux et en plus il y a plus de vie là-bas. De plus, pour beaucoup, leurs amis sont aussi leurs collègues et se voient même en dehors du cadre professionnel. Ils sont donc bien entourés. Quatre voient leurs amis un peu moins souvent, la plupart disent ne pas avoir trop le temps à cause de leur travail ou leurs enfants. Aussi, huit disent avoir peu d'amis, peu de personnes à qui se confier, cela est dû à plusieurs choses. Pour certains, c'est leur caractère timide et introverti qui ne les pousse pas à aller vers les autres. Pour d'autres qui ne sont pas originaires de Marche-en-Famenne, leurs amis sont loin et leurs relations se sont estompées à force de ne plus se voir. Pour quelques personnes, le fait d'avoir été marié, les a éloigné de leurs amis, elles ont préféré se consacrer à leur couple et à leur famille. Et pour celles qui avaient quelques amis en étant en couple, après le décès de leur conjoint ou leur divorce, elles se sont renfermées et n'ont plus cherché à voir leurs amis. Pour les personnes interrogées plus âgées, la plupart de leurs amis sont en maison de retraite, partis vivre ailleurs finir leurs jours ou malheureusement décédés. On remarque que pour les personnes plus âgées les amis semblent beaucoup moins importants que la famille et ne semblent pas vivre mal le fait d'avoir peu d'amis.
Les voisins
D'autres contacts, un peu moins personnels peuvent aussi socialiser, il s'agit des relations de voisinage. Pratiquement, toutes les personnes interrogées ont des contacts cordiaux et informels avec leurs voisins. On se dit bonjour et on échange quelques mots lorsque l'on se croise. Si la relation s'arrête, c'est, pour plusieurs personnes, dû au fait qu'ils se rencontrent peu car ils ont peu d'endroits où se rencontrer, la relation a donc du mal à se renforcer. Pour d'autres, le courant ne passe tout simplement pas. Cela est dû à la différence de caractére, d'âges, de centres d'intérêts ou de mode de vie. Cependant, sept ont de meilleures relations avec leurs voisins. Pour quatre d'entre eux, leurs voisins sont aussi des amis, mais c'est le cas car ce sont aussi des collègues ou d'anciennes connaissances. Pour les autres, c'est au fil du temps qu'ils sont devenus amis. Tous discutent surtout dans l'espace public, sur le palier ou encore via les jardins de devant ou de derrière lorsqu'il y en a. Et il est très rare que l'on se rende visite entre voisins, on assiste alors au phénomène du chacun chez soi. On sait que l'on peut compter les uns sur les autres mais chacun garde son espace personnel, son intimité.
Les passants
Concernant les contacts avec les passants, ils sont très rares. Cinq personnes seulement disent parler avec les passants de temps en temps. Ces contacts ont surtout lieu à l'extérieur et à l'avant de l'habitation. Une personne interrogée dit s'asseoir souvent sur le banc devant chez elle et discuter avec les passants. Deux autres conversent volontiers lorsqu'elles sont devant leur maison entrain de jardiner. Les dernières qui habitent une rue 88
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piétonne fréquentée, parlent souvent sur le pas de la porte en entrant ou en sortant de chez elles. Deux personnes remarquent aussi que le fait d'avoir un chien crée des rituels de promenades qui sont souvent l’occasion de rencontres informelles avec les passants ou les gens du quartier,
La solitude
Parmi les vingt personnes interrogées, dix disaient d'abord ne pas se sentir isolées. Cependant, lorsqu'après nous leur demandions si elles éprouvaient de la solitude, quatre parmi celles-là affirmaient ne jamais ressentir de solitude, deux disaient éprouver rarement de la solitude et les dernières éprouvaient tout de même parfois de la solitude. Cela semble illogique mais n'oublions pas qu'une personne peut être isolée et ne pas souffrir de solitude pour autant et, inversement, il est possible de se sentir seul même en présence d’autres personnes. Ainsi, au total quatre n'éprouvent jamais de solitude, deux rarement, sept parfois et sept souvent. Pour treize d'entre elles, c'est surtout en fin de journée, le soir, mais aussi en hiver quand les jours raccourcissent ou encore quand il fait gris et froid. On remarque donc que dès qu'il commence à faire noir et froid, il ne fait plus bon sortir dehors et les personnes se sentent plus seules, elles sont plus renfermées. Mais le soir et la fin de journée sont aussi souvent des périodes où l'on est inactif, inoccupé, il n'y a pas grand-chose à faire, sept personnes éprouvent alors de la solitude dans ces moments là. Ne rien faire amène à réfléchir et à penser, trois individus pensent alors souvent à leur conjoint et au temps qu'ils passaient ensemble et cette nostalgie leur fait éprouver de la solitude. Aussi pour deux d'entre eux, c'est lorsqu'ils se retrouvent face à des problèmes qu'ils auraient auparavant gérés à deux qu'ils se rappellent à quel point ils sont seuls. Pour trois autres, c'est en pensant à la vie des personnes autour d'eux, en se comparant, qu'ils se sentent seuls. Trois personnes diffèrent des treize autres car pour elles il n'y pas de moment précis pour ressentir de la solitude, ce sentiment peut arriver n'importe quand et dans n'importe quelles circonstances.
III. Synthèse par rapport au lien entre l'habitat et l'isolement Pour cette partie, nous avons demandé aux personnes ce que la ville, le quartier et enfin leur habitat apportaient de positif pour diminuer leur isolement et leur sentiment de solitude, mais aussi ce qu'ils apportaient de négatif et ce qui renforçait leur isolement.
La ville et l'isolement
Pratiquement toutes les personnes isolées se sentent bien dans la ville. Ils trouvent la ville accueillante, dynamique et belle. La ville est accueillante et parmi les personnes interrogées non-originaires de Marche-en-Famenne, les trois quarts trouvent les marchois sympathiques et chaleureux et une personne dit ne pas se sentir comme une étrangère lorsqu'elle se promène en ville. Ces personnes s'y sentent donc aussi chez elles. Cependant, une ou deux personnes trouvent les Marchois hautains. Les personnes originaires de la ville éprouvent elles un sentiment d'appartenance à la ville et deux ou trois trouvent aussi que la ville a une identité propre et cela permet de se l'approprier. Dans ce sens, la ville apporte donc du positif pour les personnes isolées. La ville est belle, notamment grâce à sa rénovation urbaine qui a permis de faire respirer la ville, de réhabiliter le bâti passé, mais surtout de mettre en avant les piétons via la création de parcs et l'aménagement de places publiques. Les trois quarts des personnes interrogées trouvent ces ASPECT SOCIO-SPATIAL 89
aménagements agréables et propices à la rencontre et aux contacts sociaux. Mais beaucoup trouvent aussi que le nouveau boulevard urbain crée des ennuis de circulation, et le fait qu'il y ait souvent des embouteillages diminue pour beaucoup l'envie d'aller en ville et diminue la possibilité de rencontrer des gens. Pour trois quarts des personnes interrogées, la ville est aussi dynamique, elle bouge beaucoup, elle est toujours en mouvement et il y a toujours quelque chose à y faire. Le fait que tout ce dont elles ont besoin soit à proximité et accessible est un point positif pour la plupart des personnes interrogées, elles ne se sentent alors pas isolées matériellement. La ville offre en effet différents équipements à ses habitants tels que le cinéma, la bibliothèque ou encore la piscine, mais propose aussi des activités sportives soit en club, soit données en cours du soir. Elle est aussi à l'origine d'activités pour les personnes plus âgées, tels que le tricot, la dentelle, le scrabble, etc. Des concerts, des salons ou événements plus importants sont aussi organisés. Les activités sont donc nombreuses et diversifiées. Beaucoup de personnes interrogées trouvent que ces activités permettent de se faire de bons amis ou simplement de rencontrer des gens, de voir du monde et cela diminue leur impression d'isolement. Cependant, quelques personnes relèvent des points négatifs, une personne souligne le manque d'accompagnement vers ces activités, notamment pour les personnes plus âgées sans voiture ou dont la mobilité est réduite. Deux trouvent aussi que les activités proposées ne sont pas assez originales ou spécifiques comparé à de plus grosses villes. Un autre regrette que beaucoup d'activités soient payantes. De plus, au final, seule la moitié des personnes interrogées y participe vraiment et cela pour plusieurs raisons. Une ou deux personnes disent ne pas avoir le temps à cause de leur travail, une ne se sent pas prête à aller vers les autres, deux ou trois éprouvent des difficultés à se déplacer vu leur âge et les autres n'ont tout simplement pas envie, elles préfèrent rester chez elles. Malgré que la ville soit fort animée, un ou deux habitants interrogés pensent qu'en ville on croise peut-être beaucoup de monde mais ce n'est pas pour autant que cela diminue leur isolement. Pour eux, on est plus entouré dans les villages et quartiers car les voisins veillent les uns sur les autres.
Le quartier et l'isolement
La quasi-totalité des personnes interrogées se sentent bien et aiment leur quartier. Le caractère calme ou animé d'un quartier permet aux personnes interrogées de s'y sentir bien. La plupart des personnes habitant la ville préfèrent l'animation qui y règne et aiment le fait d'être proches de tout. Celles habitant dans les quartiers en périphérie préfèrent le calme et la tranquillité. Pour deux d'entre elles, habiter au bout d'un lotissement est d'autant plus apaisant que les seules personnes susceptibles de faire du bruit sont les habitants ou leurs invités. Dans ces quartiers, la moindre nuisance sonore est très mal vécue par les habitants. Pour trois d'entre eux, le vacarme des jeunes ou des chiens dans le quartier induit un sentiment d'insécurité. L'habitant ne se sent plus maître des lieux. Le lien spatial avec son lieu de vie est important. En effet, plus de la moitié des personnes interrogées se sent bien dans son quartier parce qu'elles connaissent les lieux, elles y trouvent leurs marques, le quartier crée leur cadre de vie. La moitié des personnes interrogées habite dans le quartier dont elles sont originaires, certaines dans la même rue et d'autres même dans la même maison, d'autres habitent là depuis très longtemps. Elles y ont donc leurs repères spatiaux et cela diminue leur isolement. 90
De plus, ces personnes se sentent intégrées dans la vie du quartier car ASPECT SOCIO-SPATIAL
elles connaissent bien les gens et leurs voisins. Le fait de bien connaître les gens qui habitent aux alentours apparait en effet être un élément important pour la moitié des personnes interrogées. Les voisins créent souvent un cadre social épanouissant et sécurisant. Cependant ce cadre social et donc l'ambiance dans le quartier sont très différents d'un quartier à l'autre. La moitié des personnes interrogées trouve que l'ambiance dans son quartier est plutôt terne, les contacts entre voisins sont cordiaux et formels, on se salue mais c'est tout. Parmi ceux-là sept habitent le centre-ville. L'autre moitié des personnes interrogées trouve l'ambiance dans son quartier plutôt bonne, les gens se connaissent et savent qu'ils peuvent compter les uns sur les autres et qu'ils peuvent se rendre des services et s'entraider. Sept habitent un quartier en périphérie. Parmi ces quartiers périphériques, la moitié organise une fête de quartier. Pour la plupart des personnes seules, cette fête annuelle est un moment apprécié qui permet de connaître ses voisins dans des circonstances différentes et de renforcer les relations de voisinage. Les activités de quartier socialisent. De même, que les relations soient ternes ou bonnes, on assiste pour tous au phénomène du chacun chez soi et les relations de voisinage ne dépassent pas le seuil de l'habitat.
L'habitat et l'isolement
La plupart des personnes interrogées disent se sentir bien dans leur habitat. Pour la plupart, cela est dû à l'appropriation qu'elles ont pu faire de leur logement. Mais d'autres éléments interviennent pour renforcer ou diminuer l'isolement et il faut pour cette étude différencier chaque type d'habitat. Les appartements Pour les personnes vivant en appartement, l'appropriation est un élément important car cette possibilité dépendra bien souvent du statut de propriété de l'habitat. Ainsi, sur les personnes interrogées, seule une est propriétaire de son appartement, on voit qu'elle s'y est vraiment installée, elle a choisi la cuisine, les meubles et a peint les murs comme elle le souhaitait. Les autres sont justes locataires. Cependant, une est la première personne à vivre là et donc, même si elle ne peut se l'approprier comme une propriétaire, elle s'y sent vraiment chez elle. En effet, on remarque que chez les locataires, l'espace est moins approprié et appropriable, il y a moins de meubles et de bibelots mais surtout moins d'éléments sur les murs. Ils ne sont pas peints, rien ne peut y être fixé. Car souvent la condition est que pour pouvoir relouer l'appartement par la suite, les murs doivent rester les plus intacts possibles. La petite superficie de leur appartement et de ses espaces de vie crée un problème lorsque les habitants veulent inviter des amis ou de la famille. Deux personnes pensent cela. La taille du logement est donc un élément important pour le bien-être de ses occupants. Pour une habitante interrogée, le fait que son appartement soit situé hors du centre est aussi négatif. Pour les autres qui habitent dans le centre, ce contact et ce monde qui passe permettent de se sentir entouré. De même, beaucoup trouvent que la proximité avec d'autres appartements les rassure et diminue leur sentiment de solitude car ils se sentent entourés. De plus, toutes les personnes interrogées regrettent le manque d'espace extérieur dans leur appartement. Ce manque a une influence sur leur isolement, d'abord parce qu'il ne leur permet pas, en été, de prendre l'air, les habitants sont sans cesse dans leur appartement et n'ont pas d'exutoire. Ensuite, ils n'ont pas la possibilité d'inviter du monde à l'extérieur autour d'un barbecue ou d'une table, par exemple. ASPECT SOCIO-SPATIAL
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Concernant les espaces partagés qui sont les escaliers, ascenseurs et paliers, seules deux personnes disent y rencontrer leurs voisins et discuter avec eux. Pour les autres ce n'est pas le cas. Aussi, pour deux habitants sur les cinq, le peu ou même le manque d'ouverture sur la rue apparait comme un élément qui renforce l'isolement. Ce manque de fenêtres amène moins de lumière mais aussi moins de vues vers l'extérieur et donc de contacts visuels avec les passants. Les maisons mitoyennes Les personnes vivant en maisons mitoyennes sont, elles, toutes propriétaires de leur maison, elles ont donc pu se l'approprier comme elles le voulaient et s'y sentent donc bien. Cependant, pour une ou deux personnes dont le mari est décédé ou dont elles ont divorcé, parfois un décor, un objet, une photo apparaissent comme un souvenir de cette personne et crée alors de la nostalgie, de la tristesse et un sentiment de solitude. La plupart des habitants interrogés ont choisi ce type d'habitat pour sa superficie qu'ils trouvent adéquate. Cependant, une personne trouve sa maison trop grande et cela lui rappelle, qu'avant tout, cet espace était auparavant plein de vie et utilisé par les enfants ou le conjoint. Cela renforce donc son isolement. Pour beaucoup, le fait que leur habitation soit accolée à une autre diminue leur isolement car ils se sentent entourés et aucun ne se plaint de nuisances sonores dues à cette proximité. Mais pour une habitante, le fait d'habiter une maison mitoyenne ne rend pas les gens plus proches, elle dit notamment qu'au vu des grandes haies qui séparent son jardin de celui des voisins, elle n'entretient pas de bonnes relations de voisinage, de même ses enfants n'ont pas su jouer avec les enfants des voisins. Pour une autre habitante au contraire l'espace extérieur privé qu'est le jardin à l'arrière lui permet de discuter avec ses voisins, les haies sont fort basses et le permettent. Nous remarquons donc que le type de limites entre jardins influence les relations de voisinage. Pour ces personnes, c'est la rue qui est leur espace partagé. Quatre disent discuter avec leurs voisins en sortant de chez elles ou en y entrant, sur le trottoir. Concernant la disposition des pièces et notamment le rapport à la rue, parmi les cinq personnes interrogées, deux ont leur salle à manger en contact avec la rue, pour deux autres c'est le salon et pour la dernière c'est le bureau. Une de ces personnes a maintenant son salon à la fenêtre et avait auparavant sa salle à manger là. En voyant qu'elle n'utilisait que rarement cette grande table, elle a préféré changer et rapprocher le salon de la rue pour avoir plus de lumière mais aussi plus de contacts avec l'extérieur. Aussi, la personne qui a maintenant son bureau à rue, avait avant la cuisine là et, parce que la circulation automobile sur la rue était trop bruyante, elle et son mari l'ont déplacée en bas vers le jardin. Elle remarque que la cuisine la rapprochait de la rue et des gens, alors que maintenant elle la renferme sur elle-même. Il semble donc que le rapport avec la rue a une influence sur l'isolement des personnes interrogées. Les maison 3 façades Parmi les habitants de maisons trois façades, comme pour les autres, l'appropriation du lieu de vie est importante et c'est pour cela que les habitants s'y sentent bien. Ici, une personne interrogée sur les cinq n'est pas propriétaire mais cela fait au moins 10 ans qu'elle est là et même si elle n'a jamais peint les murs, elle s'est approprié l'espace en y mettant des meubles, mais aussi beaucoup de photos. Son lieu de vie, devient un lieu où 92
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elle accroche ses souvenirs et quelques fois elle éprouve de la nostalgie qui renforce son sentiment de solitude. Tous les habitants interrogés trouvent que la superficie de leur habitat est adéquate, pour eux une maison trois façades n'est ni trop grande, ni trop petite pour une personne qui vit seule. Quatre habitants sur les cinq interrogés vivent dans une maison dont seul le garage est mitoyen. C'est pour cela qu'ils disent d'ailleurs qu'ils habitent "presque une maison quatre façades". La pièce où se trouve le mur commun aux deux habitations est peu utilisée et, s'il y a des nuisances sonores, elles ne s'entendent pas dans les pièces de vie. La personne qui n'a pas le garage en commun mais sa pièce de vie dit cependant ne pas être dérangée par les bruits de la voisine car le mur est bien isolé. Ainsi, la proximité que l'on connait dans une maison trois façades n'est pas un problème pour les personnes interrogées. Cette proximité est d'ailleurs en point positif pour deux d'entre elles, notamment la mitoyenneté des espaces extérieurs. Pour ces deux personnes, la disposition est telle que le jardin à l'avant n'est pas limité par une haie ou une clôture. Elles disent alors voir assez souvent leurs voisins avec qui elles sont même devenues amies. Cela diminue leur isolement car elles se sentent proches socialement de gens qui vivent proche de chez elles spatialement. Pour les autres c'est différent. Pour une personne, le jardin est plutôt grand et elle ne va pas souvent près de la haie commune. Une autre discute parfois à l'arrière de sa maison avec sa voisine car, à un endroit, la clôture est ouverte, ailleurs la haie est plutôt grande et empêche toute discussion. Cela est vécu positivement par l'habitante car elle peut alors choisir quand elle veut s'ouvrir ou pas. Elle aime le fait d'être protégée des regards. Une autre personne est en conflit avec son voisin mais remarque que si ce n'était pas le cas, il pourrait facilement discuter avec son voisin et que cela le socialiserait et l'aiderait à se sentir moins seul. Les seuls espaces partagés sont, pour deux personnes, les jardins de devant, pour les autres, seule la rue est le lieu de rencontre. L'espace entre la rue et l'habitat est donc ce jardin à l'avant, il est parfois partagé avec le voisin mais il crée aussi une mise à distance avec la rue. Pour deux personnes interrogées il n'y a pas de limites entre la rue et leur habitat, pour deux autres il s'agit d'une haie basse et pour la dernière c'est une haie plus haute. Cette dernière aimerait même que celle-ci soit encore plus haute pour se protéger des regards des passants car elle aime garder son intimité et être elle-même lorsqu'elle est chez elle. Les personnes qui n'ont pas de haies disent, elles, ne pas aimer aller dans leur jardin de devant car elles se sentent trop observées. Cette mise à distance isole les habitants des passants mais ils semblent avoir besoin de cet espace pour se sentir bien chez eux. Les maison 4 façades Pour les maisons quatre façades, quatre personnes sur les cinq interrogées vivaient dans cette maison avec leur compagnon avant de divorcer ou que celle-ci ne décède. On assiste donc au même phénomène que pour les autres types d'habitat, les personnes s'y sentent bien car elles sont là depuis longtemps et se sont appropriées le lieu. Cependant, parfois, un souvenir fait ressentir de la nostalgie. La grande superficie d'une maison quatre façades est, pour deux personnes interrogées, un problème car elles se sentent seules dans cette grande maison vide. Pour une autre, par contre, la plus jeune, elle voit tout cet espace comme la possibilité d'y fonder sa famille. Une autre personne interrogée trouve, elle, que sa salle à manger est trop petite, elle ne peut donc pas y accueillir tous ses amis. La superficie de l'habitat peut donc renforcer ASPECT SOCIO-SPATIAL
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l'isolement ou inversement diminuer ce sentiment. Pour tous les habitants interrogés, la maison quatre façades est la maison idéale, ils aiment le fait que la maison soit grande avec plein de pièces et qu'elle ait un grand jardin qui en fait le tour. Ce jardin permet à chacun de bénéficier de son petit coin de verdure et il crée une distance avec les voisins. Cette non-proximité entre les maisons permet à chacun de se sentir libre de ses actes, il peut faire ce qu'il veut quand il le veut et cela sans être vu. Cependant ces espaces extérieurs et leurs limites permettent peu les contacts. Pour toutes les personnes interrogées, ces limites sont de grandes haies qui empêchent toutes relations. Mais les habitants aiment cela, c'est aussi pour cela qu'ils ont choisi ce type d'habitat. Cependant, à l'avant, les haies sont moins denses et pour trois des personnes, ce jardin à l'avant permet de discuter avec leurs voisins. Le fait d'avoir un jardin plus intime à l'arrière et un plus ouvert à la rue semble convenir à la plupart des personnes interrogées. Concernant le rapport à la rue, c'est ce jardin à l'avant qui met à distance des passants. Pour trois des personnes interrogées, cet espace est positif car il crée un lieu de rencontre. Elles y sont souvent, soit assises sur un banc, soit en train de jardiner. Ce contact fortuit avec les passants diminue donc leur isolement. Les deux autres personnes préfèrent garder leur intimité et ne s'ouvrent pas aux passants. Remarques sur le plan du lieu de vie Les "plans dessinés par les habitants eux-mêmes, complètent l'enquête sur le terrain. Les documents obtenus sont de véritables témoignages des modes de vie et des façons de penser d'une époque"39. Ces plans ne sont pas étudiés dans le détail, mais, en les comparant, on relève quelques éléments particuliers. Avant, il faut mentionner que parmi toutes les personnes interrogées, six plus âgées semblaient redouter le dessin. Nous avons alors dessiné pour elles, les autres personnes ont, quant à elles, dessiné elles-mêmes le plan de leur habitat. Parmi les habitants d'appartements, trois ont dessiné très petit et de façon assez précise le plan de leur habitation. Un n'a pas dessiné les murs extérieurs, et l'autre n'a pas dessiné le mur qu'il partage avec ses voisins. Pour les maisons mitoyennes, deux personnes ont dessiné d'abord une élévation de leur maison, qu'elles ont ensuite transformée en plan de façon très particulière. Les autres ont dessiné d'abord le jardin et l'intérieur de leur habitation et la rue en dernier. Pour les maisons 3 façades, parmi les trois personnes qui ont dessiné, deux ont dessiné la pièce mitoyenne assez grande et une n'a justement pas dessiné celle-ci et a laissé un vide. Enfin pour les maisons 4 façades, les deux personnes qui ont dessiné, ont accordé beaucoup d'importance au jardin à l'avant et notamment aux fleurs. Ces particularités dans les dessins des habitants ont sans doute des significations cachées. Cependant, nous n'en tirerons pas de conclusions car nous n'avons pas les capacités pour les interpréter. De plus, ceci ce n'est pas le sujet de ce mémoire. Nous avons là rassemblé tout les éléments qui sont ressortis lors de ces interviews. Nous allons maintenant tenter de tirer quelques conclusions. 39 ELEB M. (2015) "Les 101 mots de l'HABITAT, à l'usage de tous" Collections 101 mots, Edition Archibooks + Sautereau, Paris
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Conclusion
Par cette étude de terrain, nous avons donc tenté de savoir si l'habitat avait une influence sur le sentiment de solitude d'une personne isolée. Nous avons d'ailleurs posé cette question aux personnes interrogées. La moitié pense que leur habitat n'influence pas leur sentiment de solitude. Parmi celles-là, quatre ne se sentent pas seules, mais, pour les autres, le fait de se sentir seul dépend surtout de sa personnalité, de son caractère et, de ce fait, si une personne n'a pas envie de s'ouvrir aux autres, l'architecture du lieu n'y changera rien. Pourtant, l'autre moitié des personnes interrogées pense tout de même que la configuration des lieux a sans doute une influence, même minime, sur nos sentiments. Ainsi, les avis divergent sur cette question. Toutefois, toutes les personnes interrogées ont cité des éléments pouvant influencer leur solitude. Certains éléments étaient plus généraux et partagés par l'ensemble et d'autres étaient plus particuliers et propres à une personne. Ainsi, nous allons tenter de résumer tous ces éléments dans cette conclusion. Nous allons relever ce qui aide à diminuer le sentiment de solitude et ce qui, au contraire, le renforce. Bien sûr, il faut rappeler que l'échantillon de personnes interrogées est assez restreint et ne prétend à aucune exhaustivité mais, les diverses informations recueillies permettent tout de même de tirer quelques conclusions et ouvrent certaines pistes de réflexions. L'habitat est le centre de notre monde. C'est un repère où l'homme va se réfugier, dormir, penser et tout simplement vivre. Il est donc essentiel à l'homme. Et il l'est d'autant plus pour les personnes vivant seules. Car c'est là que l'homme se retrouve face à lui-même, aucune autre présence ne vient l'habiter. L'homme doit donc s'y sentir bien. Pour s'y sentir chez soi, l'homme se l'approprie. Il s'y installe, apporte des objets, du mobilier, il le rénove, le décore. Ainsi, la façon dont l'homme transforme son lieu de vie est le reflet de son identité, de ses goûts, de ses passions mais aussi de son histoire. D'ailleurs, parfois, la vision d'un élément précis de son lieu de vie peut faire éprouver à l'homme un sentiment de nostalgie qui, parfois, est source de solitude. Cependant, l'appropriation est essentielle pour l'homme et il apparait même que "le fait de ne pas pouvoir s'approprier son lieu de vie, entraine un malaise et une désocialisation"1 . Cette faculté d'appropriation n'est pas la même pour tout le monde, elle dépend notamment du mode d'occupation de l'habitat. En effet, un propriétaire pourra agencer son lieu de vie comme il l'entend, alors qu'un locataire dont l'habitat est "soumis à des normes urbanistiques trop strictes ou à des règlements locatifs exagérément sévères "empêche l'identité individuelle et sociale"2 "3 . L'appropriation apparait donc généralement comme un facteur diminuant l'isolement et le sentiment de solitude.
1 En effet, l'appropriation de l'espace apparaissant comme un processus psychique contribuant à la socialisation de l'individu issu de SEGAUD M. (2012) "Anthropologie de l'espace HABITER, FONDER, DISTRIBUER, TRANSFORMER Edition Armand Colin, Paris 2 Comité Hygiène et confort (1980) ", Habitat et qualité de vie", Editions C.H.C, Bruxelles P13 et suiv. dans BERNARD N. (2005) « J’habite donc je suis, pour un nouveau rapport au logement » Edition Labor, collection Quartier Libre, Bruxelles 3 BERNARD N. (2005) " J’habite donc je suis, pour un nouveau rapport au logement" Edition Labor, collection Quartier Libre, Bruxelles
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De même, la taille de l'habitat doit être adéquate à l'homme pour qu'il s'y sente bien. Ceci encore plus pour une personne seule car, si son lieu de vie est trop grand ou possède trop de pièces, elle va se rappeler qu'elle vit dans une grande maison vide qui pourrait être pleine de vie mais qui ne contient aucune autre présence que la sienne. Toutefois, une grande maison laisse aussi la place à la possibilité d'avoir une famille et donc l'espoir de n'être plus seul. A contrario, si l'habitat est trop petit, le manque de place peut être pénalisant car il empêche d'inviter beaucoup de monde chez soi et de ce fait désocialise. De plus, le fait d'être à l'étroit peut aussi renfermer sur soi-même. En effet, nous savons qu'il "existe une surface minimum en deçà de laquelle apparaissent des troubles dans les comportements individuels et les relations sociales"4. Il faut donc que l'habitat soit adapté et à taille humaine, qu'il ne soit pas trop petit, ni trop grand, ou encore mal insonorisé. En effet, les nuisances sonores "dressent les hommes les uns contre les autres"5 car l'homme n'aime pas être dérangé, il veut garder sa liberté, être à l'abri des regards et des jugements d'autrui. C'est pourquoi il est important que l'homme dispose d'espaces privés intimes, appelés parfois zone de coulisse. Il veut faire ce qu'il veut, quand il le veut chez lui sans être vu ni entendu par ses voisins et cela réciproquement. Car on sait qu'"après avoir participé involontairement à la vie la plus intime de ses voisins, il est difficile d'entretenir avec eux des relations simples"6 . Néanmoins, le fait d'habiter proches les uns des autres apparait comme un élément rassurant et diminue le sentiment de solitude de certains car l'homme se sent alors entouré. Ainsi, la proximité entre un habitat et un autre peut être un facteur influençant l'isolement et, idéalement, il faudrait un habitat qui respecte l'intimité de chacun tout en étant proche des voisins. De fait, avoir des relations de voisinage épanouissantes semble important pour diminuer l'isolement et renforcer le bien-être de l'homme. Ces relations dépendront bien sûr du caractère de chacun, nonobstant créer des lieux adaptés aux rencontres et à la discussion semble crucial. Mais "il ne suffit pas de prévoir des lieux de rencontre placés n'importe où, il faut que l'architecture de l'immeuble soit conçue de telle manière que les occasions de rencontres soient très fréquentes"7 . Ainsi pour les appartements, il faut que les espaces partagés soient adaptés, par contre pour les autres types d'habitat, il n'existe pas d'espaces partagés à proprement dit. Cependant, nous remarquons tout de même que l'espace extérieur devant les maisons est souvent un lieu privilégié pour les rencontres. Effectivement, les espaces extérieurs sont importants pour diminuer l'isolement de l'homme et cela pour plusieurs raisons. D'abord, le fait d'avoir un espace extérieur permet de prendre l'air en été, de respirer, et de s'ouvrir au monde. En effet, "le seul fait de pouvoir sortir du logement est considéré comme un élément de confort psychologique"8 . Ensuite, avoir un espace extérieur permet d'inviter des amis autour d'un barbecue ou d'une table, il est donc un lieu de rassemblement. Enfin, comme cité plus haut, ces espaces extérieurs sont aussi propices aux rencontres et socialisent donc les personnes seules. Toutefois, nous remarquons que c'est le type de limite autour de ces espaces qui semble crucial pour déterminer le type de relations de voisinage. Le fait d'avoir un jardin plus intime à l'arrière et un 4 CHOMBART DE LAUWE (1959) "Familles et habitation" Editions du CNRS, Paris sur http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113x_1960_num_35_2_2399 5 BERNARD N. (2006) "La pauvreté aliénée dans son rapport à l'espace", Editions Labor, Loverval 6 LECUYER R. (1975) "Le travail humain" vol 39. No2 (1975) pp 195-206 Published by Presses universitaire de France, article stable url : http://www.jstor.org/stable/40659691 7 Ibidem 8 TAPIE G. (2014) "Sociologie de l'habitat contemporain, Vivre l'architecture" Editions Parenthèses, collection eupalinos, serie architecture et urbanisme, Marseille
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plus ouvert à la rue semblerait être un bon compromis. Ceci dans le but de satisfaire aussi bien l'envie de repli sur soi, la recherche d'intimité, le besoin d'un petit coin de paradis que les envies d'ouverture, de rencontres, de discussions et de contacts sociaux. Aussi, le rapport entre l'habitat et la rue est un élément qui influence l'isolement. D'abord, les fenêtres et ouvertures vers la rue sont primordiales, elles doivent permettre les vues vers la rue, servent à voir passer du monde et évitent ainsi de se renfermer sur soi-même. Ensuite, nous pouvons remarquer que placer une pièce assez vivante telle qu'une cuisine ou même un salon ou une salle à manger du côté rue semble diminuer l'isolement car le fait de voir passer des gens évite à l'individu de se sentir seul. Seulement, il faut aussi faire en sorte d'éviter trop de regards vers l'intérieur de l'habitation par les passants. L'habitant doit garder son intimité et l'idéal est de mettre à distance l'habitat vis-à-vis de la rue et notamment via un espace extérieur. Cependant, ce lien avec la rue et son effet socialisant est lié à la fréquentation de la rue et donc dépendra du quartier où l'on se trouve. Le quartier est l'environnement proche autour de l'habitat. C'est le lieu que l'homme seul parcoure en sortant de chez lui. Il crée un cadre de vie où il doit se sentir bien. La qualité de ce cadre de vie dépendra de plusieurs facteurs. D'abord, le quartier doit être adapté en fonction des envies de chaque homme, ainsi certains préfèreront l'animation de la ville et d'autres le calme de la campagne. Ensuite, l'homme a besoin de se sentir en sécurité, pas seulement dans son habitat mais aussi dans son quartier. Ainsi, le fait de bien connaître ses voisins et les personnes habitant aux alentours est rassurant. Les voisins créent un cadre social épanouissant et une bonne ambiance dans un quartier. Cela est primordial pour que l'homme s'y sente bien. Il est donc préférable que le quartier crée un cadre spatial agréable et renvoie une image positive. Il doit être bien aménagé pour que la personne seule s'y promène et y rencontre des gens. Il faut des trottoirs adaptés, mais aussi des espaces verts ou des places publiques qui pourront accueillir des activités de quartier car ce sont "des espaces essentiels au lien social"9 . Autour du quartier, il y a la ville. La ville est notre localité, c'est le lieu où l'on vit et celle-ci renvoit une certaine image, elle a une certaine identité. L'homme doit s'y sentir bien. Une ville doit être animée par les personnes qui la parcourent mais aussi par les activités qui y sont organisées, par ses équipements et leur proximité. Tout cela permet à une personne seule de faire des rencontres et de se sentir entourée. Il faut aussi que la ville crée un environnement agréable et sécurisant pour ses habitants. Il est nécessaire qu'elle donne envie de s'y promener, notamment en privilégiant les parcours piétonniers sans voiture avec tout de même un contrôle social. La ville doit aussi être belle et ses aménagements publics et ses rues doivent être adéquats car c'est "le lieu où les citadins entrent en contact et où se fonde la culture urbaine"10. Au terme de ce travail, nous nous rendons compte que des facteurs spatiaux ont une influence sur le sentiment de solitude d'une personne isolée. Les aspects spatiaux et sociaux s'interpénètrent donc. Nous pouvons alors généraliser ces conclusions car elles peuvent concerner tout le monde et pas seulement les personnes isolées. 9 CHARMES E. (2005) "Le Retour à la rue comme support de la gentrification", Espaces et sociétés, dossier « Le Sens des formes", P. PELLEGRINO (dir.), n° 122, p. 115-135, Paris 10 CHARMES E. (2005) "Le retour à la rue comme support de la gentrification" Laboratoire CNRS Théorie des mutations urbaines (UMR Architecture, urbanisme, société), Paris
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L'habitat idéal se caractériserait alors par une grande possibilité d'appropriation par exemple grâce à des règlements locatifs plus cléments. Il proposerait une superficie adéquate, à taille humaine et adaptée à la densité d'habitation. Une bonne insonorisation est aussi cruciale. Bénéficier d'espaces privés intimes intérieurs est important. Des espaces extérieurs privés sont aujourd'hui majoritairement souhaités. Le contact de certains espaces de vie avec la rue facilite les échanges avec les voisins tout en assurant un contrôle social. La proximité avec les voisins qui n’empiètent pas sur la vie privée est positive, en ce sens, le traitement spatial des transitions entre les différents espaces privés et entre l’espace privé et l’espace public doit être en adéquation avec le niveau de relation souhaité. Cet habitat devrait idéalement se trouver dans un quartier agréable qui répond aux attentes de l'habitant c'est-à-dire soit calme soit animé, où les rapports de voisinage sont rassurants et dans un lieu qui garantit l’accessibilité aisée et agréable aux activités, aux équipements et aux espaces publics. On se rend donc compte qu'il n'existe pas de type d'habitat, de localisation ou de morphologie idéale pour créer un habitat de qualité mais il existe plutôt plusieurs éléments dont il faut absolument tenir compte de manière globale. Il appartient alors à l'architecte de tenir compte, à son niveau, de ces éléments pour satisfaire au mieux les besoins de l'homme en matière d'espace.
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Illustrations non-annotées - Couverture réalisée par Louise Lafalize avec photoshop sur base d'une photo issue de http://belladepaulo.com/wp-content/uploads/2014/07/solitude-image. jpg et d'une vue de Marche-en-Famenne issue du recueil documentaire- Séquence n°4 du cours de 1er secondaire d'étude du milieu de l'institut Sainte-Julie (2009) Marche-en-Famenne -Carte de situation des interviews dans les fiches interviews réalisée par Louise Lafalize sur base d'un plan Bing Maps -Schémas et croquis dans les fiches interviews réalisés par Louise Lafalize -Plans de localisation dans la ville dans les fiches interviews réalisés par Louise Lafalize sur base d'un plan Google Maps -Plans de localisation dans le quartier et la rue dans les fiches interviews issus de Bing Maps 104
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ABSTRACT Notre monde a évolué. L'individualisme règne, l'homme se recentre sur lui-même, la structure familiale évolue et malgré une société de plus en plus connectée virtuellement, nous assistons à une augmentation croissante du nombre de personnes vivant seules. L'isolement est, en effet, un des grands problèmes de notre société contemporaine. De quelle manière l'habitat dans lequel nous vivons influence-t-il nos comportements, nos modes de vie ainsi que nos relations sociales ? Comment agit-il sur le sentiment de solitude d'une personne isolée ? Et comment, en tant qu'architecte pouvons nous agir, quel rôle avons nous à jouer dans ce problème ? C'est à ces questions que tente de répondre ce travail, notamment par le biais d'une enquête auprès de personnes isolées.
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Mémoire de fin d'étude de Louise Lafalize Faculté d'architecture de l'Université de Liège
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