Dédicace À
Jonathan…
Préface M
ayotte, petite île française de l’Océan Indien poursuit sa route dans un environnement pour le moins instable et perturbé. Profondément attachée à ses valeurs traditionnelles et malgré tout inexorablement attirée par les charmes d’un modernisme envahissant, Mayotte a choisi de clamer toujours plus haut son attachement à la République. La « Course de Pneus » fait partie intégrante de ce parcours opiniâtre et singulier. De simple fête de quartier, elle s’est inscrite en 25 ans d’existence aux toutes premières places du calendrier festif mahorais. Le premier samedi de juillet voit plus de 1 000 participants communier en une sorte de grande fête païenne ; c’est la fête des enfants de la rue, de ceux qui vont à l’école et ceux qui n’y vont pas ou plus. Il se produit alors, et comme par magie une sorte de fusion festive au sein d’une véritable âme collective. Les filles courent, les adultes aussi en catégories distinctes et chacun reçoit une récompense. La liesse est grandement communicative car tout le monde s’amuse, autant coureurs que spectateurs. Le public conquis revient toujours plus nombreux. Composite, il mélange les « mamas » venues encourager leur progéniture, les preneurs d’images, amateurs d’insolite, les médias, les curieux de tout âge et de toute confession. Signe de reconnaissance nationale, le Ministère de l’Éducation Nationale a inscrit la « Course de Pneus » sur la liste des options facultatives au baccalauréat ! Des associations de quartier ou de village, et même de Mahorais en métropole assortissent souvent leurs réunions d’une indispensable course de pneus, source de joie et d’enthousiasme. Enfin, et ce n’est que justice, un ouvrage d’histoire et de reconnaissance lui est consacré. Alors souhaitons lui aussi une totale réussite.
M. Ahmed ATTOUMANI DOUCHINA Président du Conseil Général de Mayotte
Abdallah HASSANI, Maire de Mamoudzou
Le mot L
a Course de pneus est devenue une véritable institution, un événement incontournable de l’histoire récente de notre île. Elle fait partie des manifestations qui font parler de notre île à l’extérieur de nos frontières. Cette compétition arrive à fédérer sportifs et amateurs, jeunes et moins jeunes autour d’un objet si familier, à la portée de tous : le pneu.
Nous avons fêté la 24e édition de la Course de pneus l’année dernière, c’est-à-dire en 2007. Monsieur Jack PASSE l’a incarné durant ces années, lui qui a su mobiliser sans compter pour en assurer l’organisation et donc la réussite. La ville de Mamoudzou et moi-même lui savons gré de nous avoir associé à cette belle aventure. Aujourd’hui nous sommes face à un défi posé par le fait que l’initiateur de cette compétition s’apprête à prendre une retraite bien méritée. Cependant, après un quart de siècle qui a permis aux compétiteurs et au public, de passer des instants de bonheur, il paraît impensable de ne pas poursuivre cette belle œuvre. Nous nous y emploierons tous, par égard à ses concepteurs mais aussi au public.
BAO
Introduction A
u commencement étaient les ténèbres. C’était le néant ! Le pneu n’existait pas, la roue même n’avait pas été inventée ! Et même, même BAO n’était pas né !
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En route vers le départ
Coup d’envoi...
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A
lors comment en est-on arrivé là, en ce premier samedi du mois de juillet 2007 ? Depuis le matin déjà la fièvre monte à M’tsapéré. Par dizaines, par centaines ils ont dévalé des collines environnantes : de Kawéni, de Doujani, de Passamaïnty, avec la barge pour les Petits Terriens et d’ailleurs pour les autres, bien décidés à participer et pourquoi pas à gagner le célébrissime « Grand Prix de Mayotte » : la bien nommée Course de pneus. Isolés, ou le plus souvent en petits groupes, les gamins équipés de leur pneu de course convergent vers le nœud vital de Mayotte. Aujourd’hui le centre du monde ce n’est pas la gare de Perpignan, c’est le terrain de volley de M’tsapéré, c’est en effet le point de départ de la course. Certains peu prévoyants complètent leur matériel avec deux bâtons trouvés en chemin, et les arbustes de la pointe Mahabou ou la mangrove de M’gombani font les frais de ce prélèvement tardif et sauvage. Peu importe, l’heure approche et tout doit être prêt à l’heure dite. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, le groupe, le nombre, la quantité dévore les individus pour ne plus former qu’une masse instable et fébrile. La chaleur est torride, l’asphalte de la route brûlant colle sous les tongs, la sueur perle sur les fronts et coule dans les cous. La poussière et le t-shirt collent à la peau. La tension est palpable. L’idée de soif même vient après celle de courir ; courir, en finir au plus vite et gagner, gagner bien sûr !
Il faut faire vite ! La température est encore montée d’un cran. Ils sont maintenant tous sur la route, plusieurs centaines, au coude à coude, côte à côte, en rangs serrés, retenus par cette petite corde qui paraît si dérisoire, face à la mêlée du Rugby Club de Mamoudzou qui en a vu d’autres… Et tout à coup le coup de pistolet libérateur provoque un déferlement monstrueux, mi-humain mi-pneumatique qui propage sa furie à la vitesse d’un ras de marée dans l’avenue principale de M’tsapéré pourtant si paisible habituellement. Le départ de la Course de pneus, « c’est un peu comme la migration des gnous dans le Serenguetti avec Brutus le lion qui court derrière », me dira un observateur averti ; sauf qu’ici il n’y a pas le roi de la jungle et que la motivation n’est pas derrière mais bel et bien devant. Le cadeau final, tel est le Graal de tout coureur qui se respecte et le container final, caverne d’Ali Baba, réceptacle blindé de toutes les récompenses sera pris d’assaut avec autant de fougue et d’enthousiasme que la ligne de départ quelques instants plus tôt. Oui, comment en est-on arrivé là ? Afin de bien saisir toutes les nuances de la réponse à ce questionnement, revenons quelque temps en arrière…
La banderole « DÉPART » multicolore dressée au-dessus de la route semble danser sous la caresse sirupeuse des alizés. Les forces de police vaguement énervées ont du mal à contenir quelques automobilistes obstinés qui ont eu la mauvaise idée de se trouver là, à ce moment. Le service d’ordre aidé par les militaires du GSMA de Combani et du Rugby Club de Mamoudzou assure, mais pour combien de temps ?
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Un peu d’histoire
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“On pouvait acheter au marché de Mamoudzou et pour pas très cher son steak de dugong”.
Ci-dessous : Marché sur l’ancienne place (bananes, manioc, cocos) Ci-dessous, en bas : Boutre à voile
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19 N
ous voilà à Mayotte, petite île Française de l’océan Indien en septembre 1983 : Jack PASSE, professeur d’Éducation Physique et Sportive, est nommé au Collège de Mamoudzou. À l’époque le statut de l’île est encore incertain et la convoitise des îles voisines, totalement avérée, trouve un relais dans la population locale au travers d’un mouvement indépendantiste grandement minoritaire (de l’ordre de 2 %). Cette frange de la population baptisée « Serrer-la-main » est depuis tombée totalement aux oubliettes… Le développement de Mayotte est pour ainsi dire embryonnaire. La fée électricité dessert la Petite Terre et Mamoudzou-M’tsapéré, quant à l’eau, elle n’est bien sûr pas aussi courante qu’aujourd’hui… Il n’y a pas encore la télévision (époque bénie !) et je me souviens encore aujourd’hui lors du Mondial de Foot de 1984 au Mexique d’un match mémorable, le France-Brésil projeté sur écran géant, place de l’ancien marché de Mamoudzou*, devant 3 000 à 4 000 personnes dans une ambiance de folie.
* Le service de la Jeunesse et des Sports importait les cassettes des matches que nous pouvions visionner le lendemain.
Le port en eau profonde de Longoni n’existait pas et le déchargement des cargos se faisait entre Petite Terre et Grande Terre par boutre à voile jusqu’au quai de Mamoudzou. Les frasques vestimentaires des midinettes se limitaient au minimum, et le simple port de lunettes noires était le symbole évident d‘émancipation sinon de dévergondage. Il n’y avait bien sûr aucune grande surface, et l’approvisionnement au quotidien se faisait par le biais de petites boutiques de quartier tenues par les Indiens aux familles tentaculaires, largement implantées dans l’océan Indien (Réunion, Madagascar, Kenya, Afrique de l’Est…) AZAD,
KAMOULA, KAKAL, DOUL-DOUL, SABIR…, « Selon arrivage », leitmotiv de l’époque. Pénurie de bouteilles de gaz et retour à la cuisine au charbon de bois, à l’ancienne ; pénurie de farine, et pas de pain pendant un mois ou deux ; pas de fromages... par contre on pouvait acheter au marché de Mamoudzou et pour pas très cher son steak de dugong… On a survécu ! Aujourd’hui, avec un peu de recul, même le spectre de ces pénuries du passé n’arrive pas à altérer le souvenir de l’ambiance bon enfant et de cette cordialité au quotidien qui caractérisait les rapports entre les communautés. C’est donc dans ce contexte-là que Jack PASSE débarque à Mayotte. Il vient d’Afrique Noire (Abidjan, Côte d’Ivoire), et lui, amoureux des grands espaces, de l’Afrique éternelle et surtout de la mer, il tombe très vite amoureux de cette petite île où il retrouve un petit bout d’Afrique au milieu de son amour aquatique de toujours. En 83 il n’y a que 3 profs d’EPS m’zoungous* sur l’île, J.-P. HAMON avec qui il travaille au collège de Mamoudzou, et un 3e, HOUBERDON au collège de Dzaoudzi. Le collège de Mamoudzou présente pour la première fois de l’histoire de Mayotte, des candidats au baccalauréat (toutes sections confondues ils sont moins de 30 : à titre de comparaison en 2007 ils sont 1840 !) et devient ainsi Lycée-Collège, (pour devenir plus tard Lycée avec presque 1 800 élèves en 2007 uniquement en second cycle, 2de, 1re, Terminale). Très vite les compères de Mamoudzou repèrent chez les gamins des quartiers un goût prononcé pour les jeux du pneu, en l’absence de Playstation, jeux vidéos, flippers ou autres artifices. * m’zoungou c’est l’étranger en Shimaoré, la langue vernaculaire : un m’zoungou, des wazungous.
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Course de pirogue Ă voile
Principaux sponsors de la Course de pneus
De 19 84 à 19 P
uis, le 14 juillet approchant (1984) ils décident d’étoffer les festivités de la fête nationale par une Course de pneus organisée sous forme de compétition. Ne sachant pas trop quelle serait l’adhésion de la jeunesse à cette nouvelle épreuve, les organisateurs proposent des inscriptions et même… un pneu à ceux qui n’en possèdent pas… Très vite des dizaines d’inscrits fleurissent les listes, on dépasse la première centaine, puis la deuxième… Après avoir écumé la décharge publique et les différents garages de la place, les pneus fournis ne suffisent plus. Les pneus qui servent de cale aux zodiacs des fonctionnaires disparaissent mystérieusement la nuit dans la fameuse rue des 100 villas*. * La rue des 100 villas est une rue de Mamoudzou, sur les hauts du quartier de Cavani où étaient logés les fonctionnaires métropolitains nouvellement affectés à Mayotte dans des maisons particulières de la SIM (Société Immobilière de Mayotte).
Les gosses montent sur la barge pour dérober un peu de graisse sur les chaînes du plan inclinable, destinée à la lubrification de l’engin. Enfin le jour de la course approche, la fièvre monte. C’est que le principe fondateur de l’épreuve retenu par les organisateurs « chaque participant gagne une récompense » doit inciter les jeunes à se déplacer en masse. Pari gagné, message reçu 5/5. Ce vendredi 13 juillet 1984 à 19 h 15 le rendez-vous est donné au-dessus du CMAC (Centre Mahorais d’Animation Culturelle), lieu de l’actuelle salle de cinéma pour le départ. J.-P. confesse volontiers : « Ce jour-là nous avons frisé l’émeute : réunir 3 à 400 gamins, la nuit tombée, dans les rues très peu éclairées à l’époque, pour une pareille épreuve, une première de surcroît, tenait de la gageure. » La course ainsi que la distribution des prix se déroulent dans un désordre indescriptible, mais dès lors tout le monde s’accorde à reconnaître l’engouement et l’impact de l’épreuve. Ainsi au fil des années les organisateurs se sont attachés à améliorer l’organisation, l’encadrement et la gestion de la course afin de la ren-
dre toujours plus attractive pour les participants comme pour le public. La collecte des récompenses au début était relativement simple. Il suffisait de rendre visite à chaque commerce ou entreprise qui donnait ou pas selon ses moyens ou ses envies : qui 3 stylos, 2 casquettes, qui des bonbons, des biscuits, un sac de riz… etc. Les espèces récoltées servaient à acheter des shorts et des chaussures. Les lots étaient ensuite constitués et rangés par valeur dégressive dans des cantines pour le moment de la distribution. Dans le pire des cas le dernier gagnait un « Fanta ». L‘accroissement du nombre des commerces boutiques et entreprises a conduit les organisateurs à chercher l’appui d’un sponsor unique, ou tout au moins à en limiter le nombre. Avec le soutien logistique du service de la Jeunesse et des Sports et de bon nombre de bénévoles, l’épreuve a pu se pérenniser, il fallait maintenant trouver le nerf de la guerre. Grâce à l’action personnelle d’Adrien GIRAUD (alors président de la commission restreinte) et du Conseil Général, une subvention fut obtenue, et en 1991 le sponsor officiel de l’épreuve n’était autre que le représentant local des pneus MICHELIN, à savoir la SMCI, idem en 1992, puis en 1993 la BFC (Banque Française Commerciale) a pris le relais pour couvrir avec le Conseil Général la totalité du budget de la course. Ce qui est intéressant à suivre c’est l’engouement permanent et même grandissant des jeunes pour la course qui est maintenant devenue un grand classique de la vie festive mahoraise, on peut même dire qu‘elle fait partie de l’image emblématique de Mayotte. Il n’existe pas en effet, un seul guide touristique ou même pratique de Mayotte qui n’y fasse explicitement référence. Un timbre a été imprimé, et de nombreuses marques de consommation courante utilisent l’image du gamin pousseur de pneu : sucette glacée, boisson lactée, lait en poudre, prévention routière… Le « Grand Prix de Formule 1 de Mayotte » (Formule 1 pneu ! Évidemment) selon l’expression de LÉO MONELLI, ancien journaliste de RFO radio – avant la télé – a acquis ses lettres de noblesse.
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Au fil des années, afin de pérenniser l’épreuve, de maintenir son intérêt, de renforcer sa crédibilité, les organisateurs ont dû modifier l’organisation, le parcours, le règlement même parfois de l’épreuve pour tenter de déjouer les innombrables tentatives de triche des jeunes coureurs. Et il faut reconnaître qu’à ce niveau-là l’imagination des gamins Mahorais paraît absolument sans limite. L’inventaire non exhaustif des anecdotes qui va suivre illustrera bien ce propos. La toute première édition et son désordre majuscule, (1984) en « nocturne » disons, a conduit tout naturellement à modifier l’horaire de départ, pour y voir plus clair bien sûr, et puis aussi à encadrer un peu plus sérieusement le poste « ARRIVÉE » - distribution des lots qui s’est vite avéré être le point chaud de la course. Dans le cerveau cartésien du jeune prof d’EPS fraîchement débarqué à Mayotte, la dotation d’un dossard numéroté à chaque concurrent doit solutionner le problème. À l’arrivée un couloir laissant passer les compétiteurs un par un se termine par un secrétariat où l’on enregistre la chronologie de l’arrivée numéro par numéro. Ensuite lorsque tout le monde est arrivé, on passe à la distribution des lots, et chaque gamin se présente à l’appel de son numéro et reçoit son cadeau en échange de son dossard. Sur le papier c’est beau, ça brille, ça marche, ça doit marcher ! Sauf que, ici on est sous les tropiques et que… À l’arrivée, certains gamins se séparent spontanément de leur dossard auprès d’un membre du service d’ordre, d’autres se le font carrément arracher par quelques animateurs par trop zélés et qui n’ont pas saisi toutes les subtilités du système, de peur de se le faire voler… Bref au moment de la distribution des lots, lorsque j’appelle le n° 8 « M’sieur je l’ai déjà rendu… » Bon… Quand j’appelle le n° 42, trois mains se lèvent… Quand j’appelle le n° 26, 10 mains se lèvent, et puis et puis… c’est le bazar ! Depuis, rituellement chaque course est suivie par une réunion- bilan au cours de laquelle le staff organisateur va tenter de trouver des solutions pour améliorer le système. Ainsi il est décidé que la distribution des lots se fera immédiatement à l’arrivée dès la fin du couloir final : système toujours en pratique aujourd’hui. De plus, au regard du nombre important des participants et de leur disparité d’âge on décide de faire courir 2 épreuves, avec un parcours pour la catégorie « Petits » soit approximativement 8-12 ans, et un parcours « Grands », 13 ans et plus. Plus tard un classement « Filles » est apparu, début 1990. D’autre part le « Grand Prix de Mayotte » à l’instar du « Grand Prix de Monaco » se déroulant dans les rues mêmes de Mamoudzou, la gestion du parcours pose un réel problème, non seulement en terme
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de sécurité, mais surtout en terme de fiabilité, les gamins connaissant mieux que quiconque tous les raccourcis possibles, certains se cachant même entre 2 voitures stationnées sur l’itinéraire pour prendre la course en route et finir au sprint dans la cohue générale. Des mesures s’imposaient. Il suffisait de multiplier les commissaires de course aux intersections possibles, et surtout donner une marque au départ. Celui qui n’aurait pas cette marque à l’arrivée n’aurait pas de récompense. Simple. La toute première marque qui a été donnée a été… un dessin sur le front de chaque enfant au feutre à alcool ; les « petits » étaient gratifiés d‘un rond, O, et les « grands » d’une croix, X. Simple, mais le marquage manuel de quelques centaines de gosses même à plusieurs prend du temps, et l’on s’aperçoit vite que ce temps est mis à profit par certains déjà marqués pour s’esquiver et aller se placer sur le trajet de la course peu avant l’arrivée tant qu’à faire, pour prendre « le train en marche ». Je me souviens encore aujourd’hui de l’air complètement ahuri de ce gamin que j‘ai écarté de l’accès aux récompenses dans l‘entonnoir final pour la simple raison que sa marque frontale ne correspondait pas à la catégorie de la course à laquelle il était censé avoir participé. Son effarement pourtant tenait moins au fait d’avoir été démasqué* qu‘à celui d’avoir à faire à un commissaire de course doté de super-pouvoirs carrément surhumains. Les dizaines de points d‘interrogation que me lançait son regard traduisaient bien la question : « Co-comment a-t-il su ? ». * Un « bon » tricheur ne râle jamais lorsqu‘il est pris en flagrant délit, il est averti au début, et connaît les risques et les limites de sa vilenie. C’est, disons, une façon d‘assumer « chevaleresque » une action qui l’est beaucoup moins. Il fallait réagir ! On crée alors un nouveau corps de métier : commissaire de course anti-triche motorisé (2 roues) transportant un aide muni d’une bombe de peinture fluo. Le tricheur pris sur le vif est bombé illico presto et ainsi reconnaissable se voit refuser la récompense à l’arrivée. Ce procédé, a permis d’assainir quelque peu la distribution des lots aux coureurs, mais a également surtout rehaussé la course en couleurs, et donné en spectacle des poursuites mémorables… Malgré tout la distribution des cadeaux est toujours l’occasion de bousculades gigantesques, favorisées de plus par l’amoncellement des pneus et bâtons abandonnés au milieu de la chaussée à l’entrée de l’entonnoir final.