« Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste ; Lorsqu’ils ont enfermés les sociaux démocrates, Je n’ai rien dit, je n’étais pas social démocrate ; Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes ; Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste ; Lorsqu’ils sont venus me chercher, Il ne restait plus personne pour protester. » Martin Niemoller-1942-
Monsieur le Maire, Monsieur le Ministre, mes chers collègues Depuis avril 2008 je gère avec vous les affaires de notre arrondissement, mais j’ai été jusqu’ici plutôt avare des prises de paroles solennelles, sans lien avec ma délégation. Mais le climat nauséabond et insidieux qui s’installe dans notre pays, m’oblige à prendre la parole. En tant que militant de gauche, socialiste d’abord, mais aussi en tant qu’homme noir, puisque à travers les attaques contre le Ministre de la justice, pour ne citer que l’affaire la plus éclatante, ma couleur de peau comme celles de milliers de concitoyens m’a été rappelée, renvoyée comme une différence irréductible et honteuse. Malgré le racisme « ordinaire » (quelle expression vous en conviendrez) vécu dans les cours de récréation de mon enfance aux remarques connotées, aux plaisanteries douteuses ou aux naïvetés révélatrices d’un imaginaire collectif sur le Noir, dans ma vie d’adulte, je ne pouvais imaginer un tel retour en arrière. Jamais avant ces dernières semaines je n’aurais imaginé prendre la parole de manière aussi solennelle pour vous rappeler, au cas où cela vous aurait