Lettre ouverte à l’Etat Français : Nou gon ké sa ! La voix de la Guyane n’est pas entendue, on en a assez ! Non ! La confrontation n’est pas devenue permanente entre les jeunes et les forces de l’ordre comme l’indiquent tous les médias. Non ! La Guyane n’est pas à feu et sang ! Non ! Les habitants ne sont pas pris en otage ! Nous pouvons encore circuler dans nos communes et nous rendre d’un barrage à l’autre sans problèmes. La Guyane est composée d’êtres humains nés ici ou venus de partout et qui vivent en harmonie. Nous sommes l’exemple même de la multi culturalité, de la tolérance, de la mixité et de l’union. Ici, hors mis quelques gens de passage qui ne sentent pas concernés, tous les Guyanais sont mobilisés et soutiennent ce mouvement, dans le calme et la bonne humeur. « Messieurs, qu’on nomme grands » avez-vous peur de nos frères cagoulés mais sans armes ? Avez-vous peur de nos travailleurs, de nos transporteurs, de nos agriculteurs, de nos étudiants ou même de notre corps médical ? Attendez-vous M. Cazeneuve que justement nous nous révoltions avec violence pour que vous puissiez faire intervenir votre escadron de gendarmes mobiles ? Cause perdue : nous ne tomberons pas dans le piège, nous resterons droits, fiers et calmes comme nous le sommes tous depuis le début de cette manifestation. Venez Mesdames et Messieurs les Ministres discuter sur nos barrages, vous y verrez des familles entières avec enfants, des chanteurs, des musiciens et tout le monde peut y prendre la parole, échanger, exposer et revendiquer. Nous vous y offrirons à boire et à manger. M. Hollande, vous qui voyez votre fin de mandat arriver à grands pas, et qui profitez de ce peu de temps restant pour multiplier vos voyages touristiques à l’étranger, venez rencontrer votre peuple, nous sommes français, l’avez-vous oublié ? Et sachez tous, Mesdames et Messieurs qui voulaient nous gouverner : Même lorsque nous n’aurons plus de carburant, lorsqu’il ne nous restera plus que les bougies pour nous éclairer et l’eau des rivières pour nous laver, lorsque nous n’aurons plus le moindre grain de riz pour nourrir nos enfants : la fusée ne décollera pas. A bons entendeurs, salut de Guyane