ADAM Jeanne ALEXANDROU Pauline BECU Marie-Astrid BOLLE Marie BOON Basile BOTTARY Sébastien BOUZERDA Salim CADARS Timothée CANON Germain CAZALET Guillaume COUSTOLS Géry CUYKENS Lise DAUTREBANDE Fabien DE HARVEN Jean-Sébastien DEHAUT Geoffrey DELATTRE Martin DESFOSSEZ Léna DOAN Minh-Dao DUBOIS Juliette DUFOND Olivier EL YAKOUBI Saïd FEYAERTS Alizé GARCIA FERNANDEZ Belen GENDRON Audrey GIUSTO Santiago GONNELLA Adrien GWIZDALA Andrzej HOLVOËT Corentin JACQUES Coralie JEGARD Léna JOUSTEN Pierre KOCHER Guillaume LAUNAY Victor LECLERCQ Loïck LELOUTRE Géry LEMESRE Justine LEMONNIER Gauthier LOPES SOUZA Sandra LORIERS Sébastien LUYTEN Julie MAGNEE Jordan MARTIN BENET Alba MAWET Marc MENU Benoît MOUFFAK Taieb NKUNDIYE Marie NSENGIYUMVA Laura OUMZIL Mohammed POOLS Denis PAMART Anthony PARKER Joanna PILATE Guy PIRARD Chloé
PIRARD Laura POULIN Valérie PREVOST Antoine PURNELLE Julien QUARRÉ Roxanne REDJOUH Anïa RHOUMA Siham RICHARD Thibaud ROCHEFORT Lauranne ROTTELEUR Benoît SALMON Julien SANKARA Olivier SCIFO Rachel SEGURA Lydie SOISSONS Pacôme STAS Cécile STORDIAU Sandrine STRAUVEN Iwan SUAREZ PIEDRA Miles SZPIL Marcin VALDES Bernardita VAN CAMPENHOUT Nelson VERHEUGEN Thibault WORINGER Béatrix YANNOUDIS Emilie
Institut Supérieur d’Architecture_La Cambre_Unité 12 Voyage d’études de seconde bachelier
Atlantique ’09 Dimanche 8 mars - vendredi 13 mars 2009
Institut Supérieur d'Architecture_La Cambre_Unité 12 Voyage d'études de seconde bachelier
Atlantique'09 Dimanche 08 mars au vendredi 13 mars 2009
TABLE DES MATIÈRES
VOYAGE ATLANTIQUE_CARTE GENERALE
1.01 Base Sous-marine
2.01 Îles de Nantes 2.02 GÊnÊrale des eaux 2.03 Passerelle 2.04 Palais de Justice 2.05 Ecole d’architecture de Nantes 2.06 Collège Aristide Briand 2.07 Salle des Machines - Nefs de Dubligeon 2.08 Maison des syndicats 2.09 Immeuble de lgts Arborea 2.10 Promenade dans les amÊnagements publics 2.11 Place de Pirmil - station tram multimodale 2.12 Logements sociaux Les Forges 2.13 Quai Ferdinand Favre 2.14 Lieu Unique 2.15 Siège de Nantes MÊtropole 2.16 CitÊ des congrès 2.17 Ecluse St Felix et logements
! 3.01 Pôle BeausÊjour 3.02 CitÊ Radieuse 3.03 Logements Les Caps Horniers 3.04 Mediathèque-bibliothèqe Espace diderot 3.05 Gymnase Arthur Dugast 3.06 RÊsidence Norkiouze 3.07 Tour de Bretagne 3.08 Espace public et stratÊgie urbaine 3.09 Hotel La Perouse " #$ % &' 5.01 Extension de la tribunale des grands instances 5.02 CathÊdrale 5.03 Place Pey Berland 5.04 Place des Quinconces 5.05 Arc-en-Rêve 5.06 Zac des Chartrons 5.07 Logements 5.08 Hôtel Seeko’s 5.09 AmÊnagement des quais 5.10 Square Vinet 5.11 Annexe Êcole des Beaux-arts 5.12 StratÊgie Rive droite_ZAC La Bastide 5.13 Caserne des pompiers 5.14 Chantier de la rÊsidence L’Atria 5.15 Maison de quartier Coeur de Bastide 5.16 Immeubles villas_Lion 5.17 Pole universitaire de gestion_Lacaton/Vassal 5.18 Jardin Botanique_Jourda 5.19 Bâtiment de reprÊsentation LD vins_Touton/Teisseire ( #$ % &' ! 6.01 Pessac_CitÊs Fruges 6.02 Pessac_Habitations 6.03 Bouliac_Hôtel Saint-James de Bouliac
# &' ))
Jour 1
Jours 2_3
#$ % &' Jour 5
* Jour 6
1.01 Base Sous-marine
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1.01_PAVILLON DE L’ARSENAL Port de Saint Nazaire Arch: Finn Geypel & agence Lin, 1941-1943; 2003-2007
Description succincte La base sous-marine se trouve dans le port de st Nazaire, un lieu charnière entre le port et la ville- qui formaient un tout avant la seconde guerre mondiale, unis par le commerce outre atlantique. Entre 1941 et 1943 la TOT, organisme du régime nazi, y construit la base sous-marine. Véritable ville dans la ville, régie par la logique stratégique de la guerre ou l’être humain est réduit a une particule purement fonctionnelle et dont l’ autonomie était assurée par un système complexe de magasins, centrale électrique, chemins de fer … Durant la guerre, incapables de s’en prendre a la base, les allies ont détruit 85% de la ville. Cet évènement va changer la dynamique de Saint Nazaire. Lors de la reconstruction de la ville, le port, et donc la base, on perdus leur statut de centre, et deviennent les ruines d’une ville qui choisit de rompre avec un passé maritime chargé de violence. La Base est donc abandonnée. Dans les années 80 la ville a décidé de se réorienter vers le port. La base maritime étant une partie incontournable aussi bien de l histoire de la ville que du port a du être repensée. La première étape fut une collaboration avec l'architecte Souto de Morales, qui a entre autre jeté une passerelle sur le toit afin d’affirmer son nouveau caractère public. La seconde étape, un concours gagné par Finn Geypel et son agence lin. Le projet gagné par Finn et son équipe consiste en la transformation de la Base sous-marine de SaintNazaire en espace public et lieu dédié aux nouvelles expressions d'art et de musique et l’aménagement des espaces publics dans la Base sous-marine. L’intervention peut être divisée en trois éléments principaux: Le centre LiFE (lieu international des formes émergentes) dans la partie longue du bunker Vip (musiques actuelles), dans la section derrière de la rue intérieure et le dôme sur le toit de la structure. Ces deux éléments fonctionnent comme espaces de performances et lieu de rencontres. Finn Geypel travaille depuis 1995 entre l’Allemagne et la France ou il a notamment effectué ses études. Son agence est compose de deux pôles pluridisciplinaires. Le premier, LIN, qui travaille a Berlin avec un Studio satellite a Paris, est la partie plus pratique et directement projectuelle, alors que LIA formant partie de l’université de Berlin et du MIT de boston, est leur centre de recherche. Le travail de Finn et son équipe est axé principalement autour de trois thématiques : le temps, la continuité et la gradation spatiale. Ils considèrent que l’architecture ne doit pas développer d’objet finis mais qu’elle doit être insérée dans une multitude de cycles. Ce qui se révèle d’ autant plus exact a l’échelle de la ville. La flexibilité est donc considérée comme une simplification, dans le sens ou elle ne prend pas en compte la variable temps. Par rapport a l’idée de continuité Finn est plus intéresse par la relation existant entre un espace et un autre et la relation que celui peut avoir avec l’environnement, que par la qualité de l’espace en lui même. La dernière thématique est celle de la gradation spatiale “je ne veux pas faire d’espaces homogènes mais créer des lieux spécifiques”. On a décidé donc d’analyser projet de la base Saint Nazaire sous deux de ces trois axes. 1.01
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Temporalité Cette enjeu est celui qui peut être apprécie avec le plus de clarté. La base, évidement, existe avant l’intervention de Finn et son équipe, et son travail vient s’incérer dans un continuum. La première question a laquelle l’équipe essaye de répondre est de savoir comment peut on qualifier l’objet, en lui même. C’est clair que c’est ne plus un base sous-marine fonctionnelle, mais est ce que c’est une ville? Un bâtiment? Un monument? Lin tend a le considérer comme un monument, manifestation passive d’un passé violent, et qu’on décide de conserver -probablement aussi parce-ce que le cout de destruction est trop élevé. Mais voila la première grande contradiction de ce monument: il est construit pour supporter de grands impacts, mais pas pour pouvoir résister pendant une grand période de temps (ces ‘toits’ qui font de 4 a 9 mètres de couches superposées de béton ne supportent pas la corrosion), et la base va s’autodétruire en peut de temps. Le projet vient donc s’insérer comme une couche supplémentaire dans un processus plus long. Continuité Considérant la massivité de la structure comme une contrainte générative, le projet cherche a connecter les nouveaux espaces avec leur environnement tout en préservant la masse imposante de ce monolithe. Ne cherchant pas a refaire de grandes ouvertures, mais a aller chercher, a travers des ouvertures capillaires des effets recherchés (lumières, accès …)
Bibliographie x Bucci Frederico. “Una memoria Indelebile”, Casabella, vol 71 n 759, p 96-105 x Pawlitschko Roland “alveole 14 – transforming a submarine bunker into a cultural centre” Detail vol 47 n11; 2007 – p1257 – 1362 x Didelon Valerie “transformation de la base sous marine de st Nazaire” D’architectures n 166 2007 p24-27 x Video online: http://www.pavillon-arsenal.com/en/videosenligne/collection-4-68.php
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NANTES_CARTE GENERALE
Matin 2.01 Iles de Nantes 2.02 GÊnÊrale des eaux 2.03 Passerelle 2.04 Palais de Justice 2.05 Ecole d’architecture de Nantes 2.06 Collège Aristide Briand 2.07 Salle des Machines - Nefs de Dubligeon 2.08 Maison des syndicats 2.09 Immeuble de lgts Arborea 2.10 Promenade dans les amÊnagements publics 2.11 Place de Pirmil - station tram multimodale 2.12 Logements sociaux Les Forges Après-midi 2.13 Quai Ferdinand Favre 2.14 Lieu Unique 2.15 Siège de Nantes MÊtropole 2.16 CitÊ des congrès 2.17 Ecluse St Felix et logements
! Matin 3.01 Pôle BeausÊjour 3.02 RezÊ_CitÊ Radieuse 3.03 RezÊ_Logements Les Caps Horniers 3.04 RezÊ_Mediathèque-bibliothèqe Espace diderot 3.05 RezÊ_Gymnase Arthur Dugast 3.06 RezÊ_RÊsidence Norkiouze Après-midi 3.07 Tour de Bretagne 3.08 Espace public et stratÊgie urbaine 3.09 Hotel La PÊrouse
Jour 3
Jour 2
Matin 2.01 Iles de Nantes 2.02 GÊnÊrale des eaux 2.03 Passerelle 2.04 Palais de Justice 2.05 Ecole d’architecture de Nantes 2.06 Collège Aristide Briand 2.07 Salle des Machines - Nefs de Dubligeon 2.08 Maison des syndicats 2.09 Immeuble de lgts Arborea 2.10 Promenade dans les amÊnagements publics 2.11 Place de Pirmil - station tram multimodale 2.12 Logements sociaux Les Forges Après-midi 2.13 Quai Ferdinand Favre 2.14 Lieu Unique 2.15 Siège de Nantes MÊtropole 2.16 CitÊ des congrès 2.17 Ecluse St Felix et logements
2.03
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2.02
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2.15
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Île de Nantes
Île de Nantes au 17ème siècle
Trame du bâti existant
2.03
2.01_CONTEXTE GENERAL DE L’ÎLE DE NANTES 1600-2000
" L’île de Nantes est une création. Comme peut l’être une œuvre d’art. En trois dimensions et peutêtre plus encore. Une création urbaine et politique, vivante : un projet culturel, enraciné dans une réalité physique et humaine, pour transformer, embellir et, surtout, mieux vivre la ville en profitant de sa proximité exceptionnelle avec le fleuve." Jean-Marc Ayrault, Maire de la ville de Nantes
L’île de Nantes était anciennement un ensemble d’îles occupées par des prairies. Ces morceaux de terres fermes au milieu de la Loire ont peu à peu été réunis par des opérations de comblement, accompagnant la mutation du paysage en une enclave industrielle, témoin d’une activité portuaire florissante. L’île conserve aujourd’hui la trace de la dizaine d’îles qui la composent et ses modes d’occupation lui ont donné des identités très contrastées : -Au milieu de l’île, la ligne des ponts faits historiquement du site une porte d’accès à Nantes. A partir des 17ème et 18ème siècles, se sont agglomérés là des quartiers d’habitats populaires. -A l’Ouest, côté Sainte-Anne et quartier République, une vaste zone industrielle se développe à partir du 19ème siècle autour des activités chimiques et portuaires. -A l’est, côté Beaulieu, les prairies sont urbanisées après-guerre, quartiers portant la marque des styles architecturaux qui se succèdent depuis les années 1960, autour d’un important centre commercial et d’un pôle d’équipements publics. En 1987, les chantiers navals de la ville ferment. L’environnement se modifie ; les immenses hangars deviennent inutiles ; les quais n’accueillent plus les camions ni les élévateurs. Le paysage de grues s’horizontalise. Lieu emblématique proche du centre, l’île n’est pourtant pas considérée comme une partie de la ville mais comme une friche. Ce n’est qu’après un changement de regard que l’île peut devenir une extension du centre, susceptible d’accueillir logements, activités, équipements… En 1997, le palais de justice construit par Jean Nouvel est le premier bâtiment annonciateur d’un nouveau mode d’occupation du site. Le projet île de Nantes entre alors dans une phase de préparation active : le district engage divers études sur les questions d’économie, de tourisme, d’habitat, d’environnement, de foncier…Et la ville lance fin 1998 une étude de définition, pour élaborer un schéma de composition des espaces publics de l’île. Mais c’est en 2000, que débute le projet urbain qui se poursuit encore aujourd’hui. La ville et la communauté urbaine osent le pari d’un centre à l’échelle de la métropole qui est en train de s’inventer avec Saint-Nazaire. Ce territoire disparate et maltraité devient ainsi une opportunité exceptionnelle, tant par sa situation au cœur de l’agglomération que par son capital foncier et ses atouts paysagers. Le cahier des charges met en valeur cinq thèmes : la mémoire des lieux, la promotion d’activités liées au fleuve, l’équilibre entre différents modes de déplacement, la cohérence de l’urbanisation, la création d’une unité
2.03
Croquis Explicatifs
Passerelle Victor Schoelcher
2.03
2.03_LA PASSERELLE VICTOR SCHOELCHER Mai 2000 – Octobre 2001
La passerelle Victor Schoelcher est une passerelle piétonnière franchissant le bras de la madeleine de la Loire à Nantes. Il relie deux quartiers nantais : l’île Gloriette sur la rive droite et le quartier du palais de justice sur l’île de Nantes. Le pont dispose d’une articulation au milieu et des vérins hydrauliques installés sur la pile centrale permettant à la passerelle de garder une hauteur constante avec l’eau, pour ne pas perturber la navigation durant les hautes eaux, mais limiter les contraintes liées aux pentes des travées d’extrémités (notamment vis à vis des personnes à mobilité réduites) lors des basses eaux. Ce système à permis au concepteur (Barto + Barto, architectes Parisiens) de privilégier la circulation piétonne qui ainsi, n’est jamais interrompue. La passerelle est un élément moteur du développement de l’île de Nantes de part sa position géographique ; en effet elle permet de relier le centre historique de la ville à l’île de Nantes. Le pont, piéton, est le point de départ du développement des espaces publics de l’île.
Informations Techniques : Largeur 5m Longueur totale 150 m Longueurs des travées 50.5 m – 50 m – 50.5m Surface du pont 750 m2
Matériaux de construction : Tablier Acier Piles Acier Culées Béton armé Garde-corps Verre
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2.4_PALAIS DE JUSTICE DE NANTES Ile de Nantes, Quai Fernand Crouan Arch: Jean Nouvel, 2000
Le nouveau palais de justice de Nantes de Jean Nouvel a été inauguré en mars 2000 remplaçant l’ancien palais du centre-ville datant de 1852 jugé trop vétuste. Situé sur l'île de Nantes, il s’implante dans un contexte de friches portuaires progressivement remplacées par de nouvelles constructions. "J’essaye juste de trouver une définition d’une architecture juste". Cette approche peut sembler simpliste mais souligne une ambition complexe et profonde. Historiquement, les bâtiments publics supportaient une lourde sémantique de pouvoir. A Nantes Nouvel dépasse ce traditionnel signe de pouvoir avec une conception contemporaine de la justice dans un bâtiment moderne. Le palais n’est pas seulement un bâtiment utilitaire mais un modèle de justice pour le XXI e siècle. La justice non pas comme pouvoir de l'état supérieur à l'individu, mais comme un procès de régularité et d'égalité. Nouvel décrit son bâtiment comme une traduction de la définition de la justice à travers l'architecture. Il voulait impérativement renforcer la symbolique du pouvoir, capables d’être reconnus le plus facilement et de manière univoque par le plus grand nombre. Le palais devra être l’inscription physique des mots d’ordre et des codes capables d’abroger, de réguler, de trancher, d’amnistier. Nouvel a volontairement choisi de travailler avec une trame carrée qu’il a démultiplié, donnant un ordre structurel et proportionné à tous les éléments de la chaîne architectonique, allant de l’échelle la plus monumentale à l’échelle la plus ornementale du détail. Une échelle imposante, une frontalité massive, une trame qui organise tout autant l’architecture que la pensée. Une structure rigoureuse avec un vocabulaire formel de grilles, de transparences et de réflexions exprimant la nécessaire ouverture et impartialité de la justice. Les symétries, la noirceur des surfaces polies, les jeux de lumière sont autant d'éléments pensés pour symboliser l'autorité judiciaire. Ce nouveau palais de justice se situe en bordure de la Loire, en face du centre de la ville de Nantes. Cette structure a un impact visuel de loin sans pour autant obstruer le skyline. Le bâtiment se trouve en haut d’une montée, où une large rampe nous guide de la rivière vers l’entrée principale partiellement couverte d’un imposant auvent. Au delà de cette façade, il y a la principale zone publique (salle des pas perdus) donnant accès aux trois différentes salles d’audience. Les bureaux de police et les prisons sont au l’arrière du bâtiment et surplombe un parc. Sur le coté du complexe des rangées d’arbre mènes aux parcs qui est notamment visible depuis l’intérieure de la structure entre les trois unités principales. En plan le bâtiment est un carré, ce motif ce répète et unifie la structure et les fonctions. Cette régularité ne se répercute pas seulement dans le plan mais aussi en élévation. Au cœur des salles, entièrement réalisées dans des bois rouge orangé contrastant avec l'ambiance métallique du reste du palais, des patios amènent de la lumière afin d'éclairer les juges, magistrats et les assesseurs. Cette partie de théâtralisation de la lumière concrétise un principe général de la justice : elle peut être ouverte et claire, opérant en public et à la lumière du jour. Cette partie de théâtralisation de la lumière concrétise un principe général de la justice : elle peut être ouverte et claire, opérant en public et à la lumière du jour. Les vides entre les différentes salles d'audiences et l'espace public intérieure amènent de la lumière naturelle aussi bien que des perspectives sur le paysage. A côté de chaque salle d'audience se trouve une salle de délibération. Ces pièces ne disposent d'aucune fenêtre afin de n'avoir aucune influence de l'extérieure. Le dernier étage du palais abrite des bureaux dont chacun possède une vue sur un patio. Là où de nombreuses affaires familiales sont traitées, l'ambiance se fait plus chaleureuse grâce à la moquette 2.04
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et aux couleurs plus vives. Le rouge et le noir. Deux couleurs symboliques. Le rouge de la passion et du sang, le noir du deuil. Au dernier étage de la façade nord, la terrasse offre une vue imprenable sur la Loire et Nantes. Elle s'ouvre comme une respiration sur le monde. La liberté retrouvée après les grilles. On aperçoit la passerelle piétonne qui rejoint le centre de la ville. Cette partie supérieure du palais abrite également le service central et civil du parquet, les locaux des détenus, la cafétéria et le tribunal des mineurs
Bibliographie x GOULET Patrick, Jean-Nouvel, éd. Du Regard, Paris, 1994 x GOULET Patrice, Jean Nouvel, éd. Electa Moniteur, Milan- Paris, 1987 x CANWAY LLOYD Morgan, Jean Nouvel, The elements of architecture, ed. Thomas & Hudson, London, 1998 x "Nantes 1993, Cité judiciaire, lauréat de concours" in Architecture d’aujourd’hui, décembre 1994, Paris, p 100-101 x "Jean Nouvel" Url : http://www.jeannouvel.fr/ x "Palais de justice de Nantes" Url : http://www.linternaute.com/nantes/magazine/urbanisme/photo/palaisdejustice/ensavoirplus.shtml http://multitudes.samizdat.net/Le-Palais-de-Justice-de-Nouvel-ou
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2.05_ECOLE D’ARCHITECTURE DE NANTES 6 quai François Mitterrand 44262 Nantes Arch: Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal, 2008
La nouvelle école d ‘architecture remplace l’ancienne école (situé sur le site de ) devenu obsolète tant au niveau des normes de sécurité, techniques et de confort. Le concours lancé en 1996, à l’initiative de l’école et de la DRAC des pays de la Loire à été rempoté en 2003 par Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal. La livraison est prévu courant février 2009. Le programme initial exigé 8 300 m2, au final ce sera 26 00 m2 qui seront livré dont 12 500 dédiées au programme, 5 500 non affecté (zone dite "libre d’appropriation") et 8 000m2 d’espace extérieur accessibles. Anne Lacaton (née en 1955) est diplôme de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Bordeaux en 1980 puis optiend le DESS –diplôme d’études supérieures spécialisées - d’urbanisme en 1984. Jean-Philippe Vassal (né en 1954) est diplôme de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Bordeaux en 1980, puis de 1980 à 1985 travaille au Niger en temps qu’architecte urbaniste. Le bureau "Lacaton et Vassal" est créé en 1987. Nominés pour l’Equerre d’Argent en 1996 et lauréat du Grand Prix de l’Architecture 2008, leur démarche se fonde sur une remise en cause des programmes et sur la conviction que les besoins actuels ne sont plus en adéquation avec les normes en vigueurs. l’agence poursuit donc une recherche sur la manière d’habiter l’espace et propose des projets "1+1" à savoir des projets dont le programme est doublé par un espace appropriable. Ces zones fonctionnent à la manière d’une serre agricole. Elles assurent un climat intermédiaire entre l’extérieur et les espaces climatisés. En hiver le rayonnement solaire, traversant des panneaux de polycarbonate qui composent leurs peaux, permet d’accumuler la chaleur. En été, les panneaux coulissent et permettent une circulation d’air efficace. De manière générale, Leur architecture se caractérise par l’utilisation détournée de matériaux et de techniques issues de l’industrie et de l’agriculture. Le terrain se situe sur l’île en bordure de la Loire, il est coupé en deux par une route et les espaces publics alentours sont larges. Le programme comprend des locaux administratifs, des bureaux de recherche une salle d’exposition, une cafétéria, des amphithéâtres, des ateliers de dessin, un halle de fabrication, les ateliers des machines, les salles de cours théorique, un parking, une médiathèque et un salon multimédia, les studio de projets ainsi que des "espaces libres appropriables".
Dans un premier temps le bureau Lacaton et Vassal propose de répartir le programme sur deux bâtiments et d’occuper l’intégralité de la parcelle. Le bâtiment dédié à l’administration, aux bureaux de recherche,et à la salle d’exposition prend place sur la plus petite parcelle. Sa structure est en ossature acier. Il est relié au bâtiment principal par une passerelle surplombant la voirie. Le bâtiment principal est une combinaison de 2 processus de construction. La méga structure, réalisée en béton armée – poutres, colonnes, planché ourdi- est basé sur une trame carré de 10 m par 10m. Elle est constituée de 3 plateaux à 9, 16 et 22 m. Cette ossature, de type industriel d’une capacité portante de 1 000 kg/m2, permet d’accueillir la structure secondaire. Cette structure acier, flexible et démontable, est dédiée au programme (studio, salle de cours, etc…). Une rampe extérieure, traité comme une rue aérienne, permet un accès à tous les plateaux –toiture comprise-
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aux piétons et aux véhicules. Les circulations verticales intérieures (escalier et ascenseurs) sont concentrées dans deux noyaux de béton permettant le contreventement de toute la structure. Cette disposition permet à la fois d’augmenter la surface utilisable par rapport au programme, de créer une interaction forte entre l’espace public et l’école et de garder une grande flexibilité du bâtiment. L’avant projet prévoyait que les étudiants eux-mêmes fassent des propositions d’aménagement pour les espaces intérieurs, mais faute de temps et d’organisation il a été demandé aux architectes de s’en charger. Ceux-ci proposent une utilisation rationnelle des plateaux. Le rez-de-chaussée est occupé par les services et les grandes salles de classe, la hauteur de la structure permet de re-diviser le niveau 0 en trois niveaux intermédiaires. Chaque sous-fonction peut dès lors se dilater dans le plan et dans la coupe et devient un projet dans le projet. Les auditoires et la salle de construction à l’échelle 1/1 (hall de fabrication) s’ouvrent sur toute la hauteur alors que les parkings, cafétéria et autres services sont compris dans des tranches de 3 m. L’ensemble est largement ouvert sur l’extérieur et entre en contact direct avec la vie extra-muros. Le niveau 1 est celui des classes et de la bibliothèque, il est partiellement divisé en deux tranches qui accueillent des fonctions définies, l’espace résiduel en double hauteur est libre et dessert ces fonctions. Il a pour vocation d’être un espace librement appropriable par les occupants. Le niveau 2 plus introverti et fragmentaire est celui des studios de production. Il fonctionne sur le même principe que le niveau 1, dans l’espace en double hauteur il est prévu que les étudiants s’installent librement. Enfin, le dernier niveau est une esplanade extérieure sur le toit. Elle pourra recevoir des activités de l'école comme des événements extérieurs, temporaires.
Bibliographie x Place Publique #13 – La revue urbaine x www.batiactu.com/edito/lacaton-et-vassal-signent-la-nouvelle-ecole-d-arch-14674.php x Interview Anne Lacaton et Jean Philippe Vassal x Conférence Anne Lacaton x www.ouest-france.fr x www.nantes.archi.fr/presentation/new_school/ENSAN_projet_newschool.cfm x www.lacatonvassal.com
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2.06_COLLÈGE ARISTIDE BRIAND 19, rue Louis Blanc, 44262 Nantes Arch: TETRARC, 1994-1995
Projet Le projet du collège Aristide Briand est composé d’une réhabilitation du vieux collège, ainsi qu’une extension contenant des salles d’enseignement, un gymnase, une cuisine… La petite taille de la parcelle et l’obligation de respecter deux arbres, deux vieux platanes a poussé à la forme ondulée du projet final. La question qui était posée était le statut de la place, Place de la République. Cette question de la limite est abordée en remettant en évidence la location du terrain, qui se trouve dans un quartier en transformation. Le quartier qui était une zone d’industrie métallurgique ( les traces de son histoire, comme par exemple la ligne de fer, affecte encore l’organisation urbaine du quartier) est en train d’évoluer en un quartier culturel, comme la reste de la ville qui change son statut vers une métropole culturelle, économique. Avec le retrait de la façade extérieure le statut de la place "carre/rond" est mis en question; une transformation a lieu. Néanmoins la présence d’un mur haut permet de garder la forme de la place. C’est l’effet de la spatialité visuelle qui donne à ce coté de la place une importance, et un poids. Avant la forme symétrique n’offrait aucun point de repère visuel ou spatial et renforçait l’effet du rond-point. Ceci est assez subtil pour ne pas rompre avec l’organisation urbanistique antérieure, mais assez forte, pour remettre en question le statut de la place. Une règle urbanistique qui dit qu’on ne peut pas construire trop en hauteur à la mitoyenneté de la parcelle a provoqué la construction en hauteur sur les voiries existantes, ou ceci est permis. Ceci a permis la création d'une salle de gymnase au sommet du collège Aristide Briand, dont la particularité provient de sa verrière en façade. Les panneaux vitrés de dimensions variables et la menuiserie de lames de métal créent des jeux de rythmes agréables et contribuent à sa légèreté. Cette construction en hauteur exigeait une solution urbanistique à la jonction de deux routes. En dessous de la salle de sport se trouve un passage piéton reliant les deux rues parallèles, entre lesquelles se situe l’école.
Bibliographie x http://www.tetrarc.fr/ x Young French Architects/Jeunes Architectes Français - Corinne Jaquqand - Goddefroy, Claus Kapplinter x http://www.nantes-developpement.com/1195834480984/0/fiche___article/&RH=EE05_REVU x http://fra.archinform.net/ort/614.htm x http://www.nantesmetropole.fr/servlet/com.jsbsoft.jtf.core.SG
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2.07_NEFS DUBIGEON _ "LES MACHINES DE L’ILE" Quai François Mitterand, Ile de Nantes Arch: Patrick Bouchain, Nicole Concordet, Christophe Theilmann, 2005-2007
Description succinte Implantées sur la pointe Ouest de l’ile de Nantes- la Prairie au Duc- face au quai de la Fosse, les Nefs Dubigeon sont nées au début du XXe siècle. Elles abritaient les ateliers de chaudronnerie des Chantiers de la Loire pour l’équipement des navires. Après la fermeture des chantiers navals en 1987, les Nefs Dubigeon vont progressivement trouver leur place dans le grand projet de l’île de Nantes. Alexandre Chemeltoff, architecte et urbaniste du projet de l’île, exprime la volonté d’en faire un espace public, un lieu de production et d’expérimentation musicales mais aussi de spectacle. Ayant été remarqué précédemment par le projet de réaffectation des usines LU, Patrick Bouchain et Nicole Concordet se sont associés à Christophe Theilmann pour le projet des Nefs Dubigeon. L’enjeu architectural était de réhabiliter ce lieu dans l’optique de sauvegarder son identité industrielle et maritime tout en servant les activités artistiques qui s’y intègreront. Projet artistique "Les machines de l’île" est un projet artistique de François Delarozière (créateur de machines de la compagnie Royal de Luxe) et de Pierre Orefice qui s’est installé dans les Nefs Dubigeon. Il a été lancé en 2004 et inauguré en 2007 dans le cadre du renouvellement urbain de l’île de Nantes et profite d’ailleurs de grandes retombées touristiques. Le Grand Eléphant est la première réalisation de la série des bêtes mécaniques, il symbolise le renouveau des Nefs par la réappropriation des matériaux industriels par l’art. Il mesure 12 mètres de hauteur pour 8 mètres de largeur et accueille 45 passagers par voyage où le visiteur découvre un panorama de la ville. A partir de 2010 est prévu "la manège des Mondes marins" qui sera un manège sur trois étages en béton et charpente bois-acier, puis en 2014 "l’Arbre aux Hérons" qui portera deux hérons d’acier qui emporteront les passagers dans un vol circulaire. La Galerie des machines est une exposition où les machinistes donnent vie aux Machines en installant les passagers aux commandes d’animaux, de monstres marins ou de machines volantes. C’est aussi le lieu où sont exposé tous les croquis, maquettes, films qui relatent les détails des constructions. L’Atelier, situé dans l’une des nefs, est l’espace de créations de La Machine, association d’ingénieurs, techniciens chaudronniers, soudeurs, sculpteurs, menuisiers qui travaillent sur les structures et les matières. Projet architectural L’intervention des architectes associés Patrick Bouchain, Nicole Concordet et Christophe Teilmann est minimale en ce sens qu’elle répond par des moyens drastiques aux conditions nécessaires et suffisantes du programme. En effet, les espaces qu’abritent désormais les nefs Dibigeon sont conçus dans une logique d’usage propre aux ateliers de construction des machines ainsi qu’à leur médiation. Cependant le travail des architectes s’inscrit dans une démarche à la fois sub et sur urbaine (relatif au contexte/programme). Il est, en effet, empreint des registres formels des architectures navale, industrielle et foraine. Pour des raisons d’économie et de délais de réalisation, les architectures produites dans le cadre de ce projet relèvent du mobile et du temporaire. Outre la mise à nu et restauration des structures en 2.07
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aciers et le remplacement des toitures et de certains murs extérieurs par des plaques de polycarbonate, les architectes ont mis en place un dispositif spatial simple qui consiste à dégager une rue intérieure traversant la nef principale A01 suivant l’axe Nord-Sud. La rue intérieure, espace public ouvert et couvert, connecte le parvis du site au "monde des machines". Ce dispositif spatial est meublé ci et là de containers maritimes, construction bois et autres serres agricoles. En effet, sur le parvis s’érige une maison à ossature bois qui accueille la boutique-caféteria. Les façades intérieures de la rue couverte sont constituées coté Ouest par des containeurs maritimes empilés sur un "rack-bois" et coté Est par les serres d’exposition traversant la nef A00. Les containers accueillent les bureaux administratifs de l’institution "touristico-culturelle" ainsi que les bureaux de conceptions de machines. Par un double système de coursives, publiques côté rue et privées côté Atelier, la rue couverte dessert les containers et donne également accès à la branche prototype de l’Arbre aux Hérons ainsi qu’à l’embarcadère de l’Eléphant. La rue intérieure dessert aussi à l’Est , la petite nef A00 dévolue à l’exposition des machines à laquelle fut greffé sur ses façades Nord et Est deux serres en verre armé également affectée en espace d’exposition ; à l’Ouest , la nef A02 de laquelle jaillit la branche prototype de l’arbre Hérons et la nef A03. Ces nefs abritent respectivement les ateliers bois et métal voués à la construction des machines. Avec leur grande hauteur, le pont roulant, les marbres existants et la facilité d’accès pour les camions les ateliers bois et métal occupent de plain pied les nefs A02 et A03. En façade, les pignons sont fermés par de grands chevalets en bois auto-stables qui supportent des bâches constituées de bandes colorées surdimensionnées.
Bibliographie x Sophie Mouton - http://sophie-mouton.info/post/2007/06/30/La-nouvelle-vie-des-nefs-Dubigeon-aNantes:-les-Machines-de-lIle x Site officiel des machines de l’île http://www.lesmachines-nantes.fr/nefs.htmll x Danielle Birck- http://www.rfi.fr/francefr/articles/090/article_53322.asp x http://www.revue-placepublique.fr/Sommaires/Articles/Chemetoff.html x http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Machines_de_l'Île x plans originaux fournis par l’architecte Christophe Theilmann x images issues de http://zonelibre44.free.fr/les_machines_de_l_ile.html
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Ancienne gare
Maison des Syndicats_Vue la cour intĂŠrieure
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2.08_MAISON DES SYNDICATS Bd de la Prairie au Duc, Nantes Arch: F.O.R.M.A.6, 2001
Introduction Réhabilitée en 2001 par les architectes du bureau F.O.R.M.A.6, l'ancienne gare de l'Etat illustre parfaitement l'alliance du patrimoine et de la modernité. Désaffectée depuis plusieurs décennies, elle commence une nouvelle vie comme Maison des Syndicats. Le programme prévoyait de quadrupler la surface d'activité, ce à quoi les architectes se sont attelés tout en mettant en valeur la gare elle-même, un bâtiment central très classique accolé de deux ailes latérales. Après deux ans de travaux, sept organisations syndicales on put prendre possession des lieux. Le projet a reçu le prix d'architecture de Loire-Atlantique en 2001. Architectes Le bureau nantais F.O.R.M.A.6 naît en 1988 de l'envie de 6 architectes de s'associer pour garder leur dynamique de travail. Obsédés par le chiffre, la mesure, la proportion et parfois la symétrie, ils sont modernes, mais prennent en compte le contexte et l'écologie. Ils utilisent les matériaux bruts et naturels ou contemporains et sobres , construisant un ensemble unitaire et simple. Ils reçurent divers prix, prouvant que leur groupe devait continuer. Aujourd'hui ils sont plus que six et s'attaquent à l'urbanisme. Présentation du bâtiment La gare est située sur l'Ile de Nantes, un site vaste séparé du centre historique par un bras de la Loire, qui depuis deux ans fait l'objet d'un projet urbain. Avec le palais de justice tout proche conçu par Jean Nouvel, le réaménagement de la gare de l'Etat est le premier acte de cet ambitieux programme envisagé sur plusieurs décennies. Construite de 1884 à 1886, la gare était reliée à la gare d'Orléans et servait au transport des voyageurs. En 1959, la gare se dédia exclusivement au fret. Le bâtiment gardera son activité administrative et commerciale jusqu'en 1980, date à laquelle celui-ci sera définitivement fermé. la gare a été sauvée de justesse de la démolition par diverses associations qui militent pour la sauvegarde du passé industriel, fluvial, maritime et portuaire de Nantes, alors très peu considéré. Sans parler de toutes les contraintes liées au site (du sable jusqu'à 27 mètres de profondeur, mais de l'eau pratiquement dès le sous-sol, à 2,50 m), les architectes de F.O.R.M.A.6 avaient aussi à relever un défi majeur : quadrupler la surface d'activité, condition indispensable au projet, tout en sauvegardant le bâtiment de départ. Le parti des architectes est de rendre à la cour centrale sa forme en "U"d'origine largement ouverte sur le boulevard de la Prairie-au-Duc, constituant une grande cour dont l'habillage a été confié à l'architecte-paysagiste Alexandre Chemotoff. Concrêtement, ils ont maintenu les corps des bâtiments anciens et ajouté, à l'extrémité de chaque aile ancienne, des avancées perpendiculaires rigoureusement symétriques construites dans un style contemporain Le corps central est destiné à l'usage public, contenant cinq salles de réunion, deux espaces de conférence pour les associations et un centre d'expositions dans l'ancien hall de gare. Les bureaux sont installés dans les ailes anciennes et leur prolongement de même hauteur. Pour passer de deux à trois niveaux, les ailes anciennes ont vu leur toiture se surélever afin d'y glisser un étage supplémentaire, laissant apparaître une bande transparente entre le bâtiment et sa toiture d'ardoise. Pour la partie contemporaine, les architectes ont opté pour la simplicité et la sobriété par souci de durabilité esthétique. Les deux nouvelles ailes s'ouvrent sur la cour centrale avec une énorme baie 2.08
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vitrée de six mètres de hauteur. Les baies vitrées sont abritées sous un auvent porté par neuf colonnes en acier galvanisé pour une certaine transparence depuis l'extérieur d'où l'on peut apercevoir en premier plan un corridor longitudinal et en second plan, des bureaux sur trois étages. L'aménagement du parvis a été confié à A. Chemetoff, architecte paysagiste parisien, qui a voulu rappeler l'environnement naturel des bords de Loire. De part et d'autre de la partie centrale, agrémentée de 36 chênes verts et de bancs en poutre de bois, des douves abritent des herbes de la pampa. La place ainsi constituée rend à la gare son autorité d'édifice public. On envisage la réouverture d'une voie de chemin de fer pour créer un lien entre la ville et l'île de Nantes, par un tramway des villes.
Bibliographie x GUIMARD Emanuel , Nantes transforme son ancienne gare de l'Etat en Maison des syndicats, Janvier 2002, (http://archives.lesechos.fr/archives/2002/LesEchos/18574-136-ECH.htm) x Gare de l'État (Nantes), janvier 2009, http://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_l%27%C3%89tat_(Nantes) x BOISLEVE Jacques, La Gare de l'Etat : chantier symbole – Nantes, septembre 2000, http://www.ouest-france.fr/2000/09/18/nantes/La-Gare-de-l-Etat-chantier-symbole-13782293.html x F.O.R.M.A.6, http://www.architecture-forma6.fr/
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IMMEUBLE DE ARBOREA
2, Rue René Viviani - 44263 Nantes Arch: TETRARC, 2006
Le contexte Il s’agit d’un terrain en tête de pont, au bord du boulevard René Viviani, un axe qui est appelle a une évolution urbaine forte, fait d’un no man’s land (cote de la voie SNCF) et d’une alternance des vides et des pleins constituée par les trois immeubles pressentant des matériaux, des volumes, des hauteurs et des couleurs totalement différents. Toutefois un récent projet urbain pour L’ile-de-Nantes propose de transformer ce boulevard en une rue urbaine, permettant de relier le quartier de la gare remodèle et le quartier Malakoff réhabilite et la grande station d’échange tramway/TER aménage des 2006, mais aussi avec les zones d’habitation situées au delà de ce même boulevard. Concept Les architectes de Tetrarc soulignent qu’il ne s’agit pas dans ce projet de suivre l’une des tendances actuelles qui consiste à "architecturaliser la végétation, ou à végétaliser l’architecture“ le nom choisi pour ce projet exprime la place qu;il accorde aux arbres dans ce projet (arborea du latin „arbor“, l‘arbre). En effet, Tetrarc a prévu un ensemble de jardins suspendus sur la toiture de la clinique vétérinaire et sur la couverture du parking situe entre les immeubles de logement. Cet ensemble qui couvre 50% de la superficie de la parcelle (soit environ 2000m2) associe les arbres de hautes tiges et végétation spontanée, notamment les grilles vertes (des trois façades ouest), a un trace géométrique, dans les quelles s’inscrivent des arbres occupant la double hauteur de la loggia placée a l’avant de chaque appartement en duplex. Les terrasses sur la toiture, transformant le sky-line habituellement très rigide en une ligne de ciel mouvant avec les vents et qui change tout au long de l’année, offrent aux habitants des espaces extérieurs agréables. Les architectes du Tetrarc ont suivi une démarche environnementale qui se traduit par quelques cibles, comme: Cible 1 : Environnement - Intégration volontaire de végétation dans l'architecture, - Elévation d'arbres dans de grande loggia en duplex, - Création de jardin suspendu sur le socle du rez-de-chaussée, Toiture plantée. Cible 2 : Procédé et produits de Construction - Utilisation du bois pour l'architecture des balcons, Construction de mur en enrochement avec des rebuts de carrière. Cible 4 : Energie - Choix de plafond rayonnant modulaire infrarouge à basse température. * Cible 5 : Gestion de l'eau - Récupération de l'eau de pluie pour arrosage des jardins, - Stockage des surplus d'eau en sous-sol. Cible 9 : Acoustique - La façade nord exposée au bruit du train est protégée par une double façade vitrée fermant loggia. Projet d’une chimère urbaine Le projet d’Arborea (ainsi que le projet voisin Playtime de même auteur) illustre une grande mixité sociale. Il prévoit des logements prives et sociaux, de types variés, allant du kot pour étudiant jusqu’à la maison familiale mais aussi une clinique vétérinaire (ou l’école de sport pour Playtime). Citons Michel Bertreux, architecte de l’agence Tetrarc: "L'exigence de mixité introduit de la complexité urbaine, enrichit les formes et les usages, et provoque du plaisir urbain. On crée ainsi des sortes de chimères urbaines. L'ambition architecturale est de plus 2.09
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en plus grande dans le logement social qui a toujours été un champ d'expérimentation pour les architectes. On développe pour le parc social les formes éprouvées dans le logement privé. En tant qu'architectes, nous traitons les logements sociaux exactement de la même manière que les logements privés. Au final, il ne doit pas y avoir de différence."
Bibliographie x http://www.tetrarc.fr/ x - Young French Architects/Jeunes Architectes Français - Corinne Jaquqand - Goddefroy, Claus Kapplinter x - http://www.nantes-developpement.com/1195834480984/0/fiche___article/&RH=EE05_REVU x - http://fra.archinform.net/ort/614.htm x - http://www.nantesmetropole.fr/servlet/com.jsbsoft.jtf.core.SG
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Croquis d’aménagement des berges
Aménagement des berges
2.10
Passerelle Schoelcher
2.10_AMENAGEMENT DES ESPACES PUBLICS De 2000 à nos jours
Le projet d’aménagement de l’espace urbain de l’île défini trois grands thèmes, à partir desquels se compose chaque projet. Retrouver la Loire : La Loire n’est pas seulement un paysage, c’est un fleuve, considéré comme l’artère principale de l’agglomération, non plus une limite ou un obstacle mais un lien. Les accès direct à l’eau sont rares en raisons des hauteurs de marnage qui rendent les berges peu attractives et praticables, retrouver l’eau suppose alors un ensemble d’interventions tel que les estacades, les quais restaurés et la création d’accès en pente . L’aménagement urbain de l’île à pour but de multiplier les perspectives sur le fleuve en créant des vues et des porosités à l’aide de plantations cadrant des vues sur le fleuve. Diverses relations à la Loire sont déclinées tel que les fronts d’eau en peigne ou perpendiculaire. Développer l’île au travers des espaces publics : le plan guide élaboré par l’atelier de l’île de Nantes répond par un réseau de rues, places, boulevards, jardins, promenades, loin d’une composition classique, cette trame se diversifie, pour mieux tenir compte des lieux et préparer l’arrivée d’éléments nouveaux, tel que les projets immobiliers . Les interventions concrètes sur les espaces publics obéissent à la nécessité de concevoir une continuité qui ne soit ni unitaire ni homogène mais qui favorise les cohabitations et les juxtapositions ; passer de lieux isolé à un ensemble composite, d’un espace en crise à un espace valorisé, en démolissant le moins possible et en reconnaissant les qualités de l’existant. La stratégie met à profit toutes les occasions de valoriser le territoire : traiter les sols, planter, désenclaver. L’atelier de l’île de Nantes prend également en charge le travail de division parcellaire qui organise la partition entre espace publics et privés. Cette division parcellaire accueille toutes les formes bâties existantes et futures, de l’îlot à la barre, de la tour au pavillon, du garage au hangar, du palais au chantier. Accepter l’héritage : L’île dans son ensemble, son aspect parfois décousu, est abordé comme un héritage, le rapport complexe à l’eau en fait partie. Accepter l’héritage évite de banaliser, de normaliser l’aménagement urbain, mais il considère comme une richesse les contrastes entre les tours, les petites maisons et les ateliers. La règle des hauteurs est par ailleurs redéfinie selon un principe relatif : la côte de référence, qui établit un plafond constructible pour chaque îlot, est assortie d’une côte basse minimum et d’une côte haute maximum. Accepter l’héritage, c’est aussi poursuivre la mixité d’usages et de fonctions déjà à l’œuvre.
Bibliographie x "Nantes La Loire dessine le projet",Ariella Masboungi et Frédérique de Gravelaine,1996 x "Ecologik", janvier 2009 x site Internet " www.wilkipédia.fr " x site Internet «www.Nantesmétrpole.fr"
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2.11_PLACE PIRMIL-STATION DE TRAMWAY MULTIMODALE Place de Pirmil, 44200 Nantes Arch: TETRARC, 1994-1995
La station Pirmil de la ligne 3 de tramway à Nantes joue un rôle très important dans l'organisation de transport commun dans cette partie de ville. Située sur la Place Pirmil, elle longe la Rue Dos d'Ane (prolongement du Boulevard du Général de Gaulle, une des artères principales du sud Nantes) qui traverse la Loire et permet d'accéder a L'Ile-de-Nantes et s'inscrit dans le programme de diminuer la circulation automobile sur l'île. En effet La station joue un rôle de terminus, de pole d'échange voiture tramway, ce qui explique sa division en deux corps distincts. La première partie est un parking a moitié couverte, la deuxième est un arrêt de tram couvert avec cinque abris voyageur. Chacun de ces kiosques de 9 m2 est constitue d'une structure tubulaire en acier indépendante de l'enveloppe de verre. Le choix de décomposer l'ensemble en une structure primaire et une structure secondaire répond a la volonté d'épurer et d'affiner le cube transparent, compose de verre trempe en façade et de verre feuillet en toiture (pour rappel: le verre trempe est de deux a cinq fois plus résistant qu'un verre ordinaire; verre feuillet est constitue d'au moins deux feuilles de verre sépares par des films intercalaires, il est notamment utilise pour les pares brises de voitures). L'etencheite est obtenue par un joint silicone en rive de toiture. La sécurité est assurée par une main courante en tube d'inox qui se déroule en peripherie de l'édicule et en protége les vitrages. Tous ces abris sont alignes sur les quais de la gare de tramway que recouvre un vaste auvent aux lignes ondulantes unifiant la place.
Bibliographie x http://www.tetrarc.fr/ x Revue : AMC – N.89 – 1999 – 72/73 x Revue : AMC – N.79 – 1997 – 62/63 x Young French Architects/Jeunes Architectes Français Corinne Jaquqand Goddefroy, Claus Kapplinter x http://www.nantes-developpement.com/1195834480984/0/fiche___article/&RH=EE05_REVU x http://fra.archinform.net/ort/614.htm x http://www.nantesmetropole.fr/servlet/com.jsbsoft.jtf.core.SG
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Plan de situation
RĂŠsidence Les Forges
Plaques mĂŠtalliques composant le soubassement.
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2.12_LOGEMENTS SOCIAUX LES FORGES 10 rue Louis Joxe Arch: In SITU Architecture & Environnement_2007
Présentation L’îlot des forges prend part dans le projet de grande ampleur de la reconversion urbaine de l’ile de Nantes, située au centre géographique de l’agglomération nantaise. Anciennement lieu industriel, l’ile va se transformer en un centre économique, administratif devenant aussi lieu de vie et d’habitat. Le foyer des jeunes travailleurs (résidence louant des chambres à de jeunes travailleurs et y intégrant des services communs) s’inscrit donc dans ce contexte de réhabilitation de l’île. Le groupe de logements fut construit en 1955 sur le boulevard Vincent Gâche et a subi deux extensions: l’une en 1970 et l’autre en 1985. Le vieillissement du bâtiment et l’inadéquation de l’offre aux usages actuels amènent à une revisite du projet menée par l’architecte Pierrick Beillevaire de l’agence d’architecture In Situae. Le défi est de réhabiliter et d’étendre les bâtiments existants. Le projet d’ensemble (151 logements) s’inscrit sur 2 sites voisins: L’îlot des forges, auquel nous allons nous intéresser, et le site existant Beaulieu. L’intervention sur le site de Beaulieu consiste à la démolition de 3 des bâtiments déjà existants, tout en maintenant la structure centrale de l’ensemble (restauration, salle sémaphore). Là, se trouvent les services collectifs: pole d’animation, de restauration...et d’autres logements. L’intervention sur le site des Forges consiste à la construction d’une annexe de 46 logements pour jeunes travailleurs s'implantant en cohérence avec les nouveaux enjeux territoriaux, afin que l’interface avec son environnement soit imminente. De Beaulieu aux Forges, on observe une disparition des services et un pas vers l’indépendance des jeunes travailleurs, l’ultime étape! Ceci, ajouté aux problèmes fonciers, explique cette délocalisation. L'îlot des Forges Le projet de la nouvelle annexe se situe face aux anciennes fonderies converties en jardin public. Le volume extérieur est un parallélépipède rectangle en ossature béton. On observe deux subdivisions dans ce bâtiment: - L’une transversale créant deux entités asymétriques, traduite à la fois visuellement par un effet de décalage et, fonctionnellement par la mise en place de demi niveaux et par la disposition de la cage d’escalier à la rencontre des deux parties, les desservant. - L’autre, tripartite, traduit clairement le fonctionnement interne matérialisé par la superposition de différentes strates: -Le soubassement est recouvert de chutes de plaques métalliques industrielles procurant une certaine légèreté du bâtiment. Semi enterré, il abrite des bureaux extérieurs à la résidence et des places de stationnement. - Le corps du bâtiment a une façade en ossature bois recouverte de plaques translucides ondulées (onduline). Il abrite d’un côté, au premier niveau, des logements simplex distribués par un couloir longitudinal et aux étages, les premiers niveaux des logements duplexes desservis tantôt par des terrasses couvertes communes (posant d’ailleurs des problèmes d’intimité avec un projet de résolution dans un futur proche), tantôt par un couloir central. Le plan des logements simplex est basique, rectangulaire et purement fonctionnel, de dimensions modestes, symétriques deux à deux. Celui des duplex est basé sur le même principe mais de dimensions plus importantes. -La toiture d'acier repose sur une charpente métallique. Elle abrite le deuxième étage des duplex, qui, d'un côté, ont chacun une terrasse privée. 2.12
Photos intérieures de la résidence Les Forges.
Coupes transversales
Elévations
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Enjeux Les matériaux de la façade révèlent un travail sur l’écologie et l’énergie, préoccupations majeures de ce bâtiment et du projet Ile de Nantes (raccord au chauffage urbain, label concerto européen). Dans cette optique, la récupération de chutes métalliques est un clin d’oeil au passé industriel de l’île. La richesse du bâtiment vient de l'organisation en demi-niveaux qui permet une certaine complexité de l'ensemble. Malgrés la simplicité des chambres et leur juxtaposition, l'imbrication des volumes des differentes entités (patie droite, partie gauche, bureaux, parking, simplex, duplex) propose un bâtiment unitaire, ideal pour éviter les déperditions d'énergie.
Bibliographie x Ile de Nantes, Les grands projets, (http://www.nantes.fr/urbanisme-habitat/projets-urbains/lesgrands-projets/grand-projet-ile-de-nantes.html) x Foyer des Jeunes Travailleurs - bâtiment les Forges, (http://cnam.typepad.fr/ile_nantes/1_foyer_des_jeunes_travailleurs/index.html) et consultation d'une vidéo sur la page internet x Documents fournis par le bureau d'Architecure In Situae et conversation téléphonique avec L. Ducasse
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vue d’ensemble
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2.14_LE LIEU UNIQUE Rue de la Biscuiterie, 2_44000 Nantes Archi: Patrick Bouchain, 1997-1999
Lauréat inattendu du concours pour la reconversion des usines LU en un complexe multi spectacle, Patrick Bouchain réalise un lieu festif ouvert sur la ville et dont la spécificité est issu de son état ancien. Nourri par ce qui fait la force appropriative d’un squat, le Lieu Unique est porteur d’une vision critique quant à la production courante de centre culturel et d’une position radicale quant à la transformation d’un lieu, basé sur une négation : " ne rien faire". En 1997, la ville de Nantes projette la création d’un nouveau centre culturel et artistique destiné au CRDC (Centre de Recherche et de Développement Culturel) à l’emplacement de ce qui restait des usines de biscuit LU. Le programme du concours suggérait, à tors, de retourner le fonctionnement du bâtiment et donc de tuer son rapport a la ville. Patrick Bouchain voulait justement renforcer ce rapport. Il remis donc en cause le programme dans son organisation générale en laissant au bâtiment son fonctionnement d’origine, celui d’un lieu industriel qui doit être facilement accessible. Il chercha a créer un lien de proximité avec le canal (chose rare a Nantes) par de grandes baies (zone bar et restaurant) donnant sur une promenade jouxtant les quais. Telle une bordure urbaine en vis a vis avec la vieille ville et la gare, ce corps de bâtiment courbe regroupe les accès principaux au Centre. La deuxième remise en cause du programme a porté sur la gestion du budget dans le temps. Son intervention consiste principalement en la remise aux normes acoustiques, de sécurité et de chauffage. Par exemple la grande halle centrale est protégée par une nouvelle toiture translucide qui ménage un haut plénum pour le passage des réseaux. Il a donc laissé le bâtiment dans son "jus" de telle sorte que l’utilisateur puisse se l’approprier dans sa totalité. Son intervention n’a représenté que la moitié du cout final, soit environ 35 millions de francs (français). Le reste du budget fut destiné au besoin ultérieur du bâtiment. Patrick Bouchain propose ici un lieu ouvert par des activités mixtes (bar, restaurant, crèche, hammam, spectacles, expositions, etc.), de nombreux vis a vis (percements extérieurs et intérieurs, rideaux coulissants, etc.) où la représentation et la production apparaissent au même plan. La finalité de cette méthode est d’en faire un lieu de vie accessible également hors des représentations. Le bâtiment s’inscrit ainsi dans une continuité avec le précédent mode d’occupation des lieux : celui d’un squat d’artistes, lesquels ont défini le statut actuel du Centre. Initialement, ce lieu devait être détruit. On pourrait croire paradoxale l’idée de récupérer un lieu, qui au fondement se refuse d’être normalisé, car l’intention n’était pas de rendre le lieu conforme aux normes culturelles institutionnelles mais uniquement aux normes de sécurité. La complexité réside justement dans cette mise aux normes sans annuler l’activité et l’esprit de liberté initiaux. A ce sujet, Patrick Bouchain énonce dans un article de presse : "Il faut savoir regarder avec attention ce que des gens hors structure veulent faire dans une ville. C’est souvent eux qui, hors programme et hors planification, créent le retournement et l’instant qui peut renverser l’aménagement d’une ville." La nouvelle salle de spectacle en béton brut s’inscrit dans la même esthétique que les précédents, faisant de l’inachevé son principe constructif ; "Il ne fallait pas que cette nouvelle salle soit une
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provocation, et positionne l’usine comme un objet du passé et le grand atelier comme un objet du présent. Il ne s’agit pas d’une reconstruction, ni d’une copie, mais d’une construction faites de matières et de techniques appartenant au passé et au présent. Ce qui permet aussi de porter un regard critique sur le présent, vit-on vraiment dans ce présent là ?". Pour concrétiser cette idée, l’architecte utilise des moyens de construction faits de matières et de techniques appartenant au passé et au présent. En effet son aménagement renvoie avant tout à une attitude politique ; l’architecte a commandé au Mali de produits exécutés avec des matériaux que la France avait jetés et que les Africains avaient récupérés, voulant montrer "ce qui est transformé avec ce qui est jeté". Coques de bateau de pêche, bidons en fer et tissus-pagnes marouflés viennent constituer l’aménagement intérieur. Il réalise ce travail en collaboration avec deux plasticiens : Camille Viro et Jean Lautrey. Egalement, le directeur du CRDC, Jean Blaise, réalise avec l’architecte une façade translucide où viennent se loger toutes sortes d’objets populaires déposés par les habitants : "Le grenier du siècle". Cette salle de spectacle (650 places sur gradin télescopiques), rompt avec les principes habituels de la boite noire en s’exposant, par sa transparence, constamment aux regards du publique. Voici une attitude exemplaire d’une volonté d’inscrire la démarche et le projet d’architecture dans une pensée sociale, historique et artistique. Il met dés lors l’accent sur l’importance de la durabilité, du recyclage et de la participation dans une œuvre totale questionnant la temporalité du projet et la place de celui ci ainsi que celle de l’architecte au sein de la société.
Bibliographie x Karine Dana, Moniteur Architecture AMC, n°104, Fev 2000, p. 48-45, Paris. x Rédaction Dominique Boudet, Moniteur Architecture AMC, n°112, Jan 2001, p. 108-113, Paris. x Quaderns, n°230, Juillet 2001, p. 112-119, Barcelonne. x Bauwelt, vol. 91, n° 39, 20 oct 2001, p. 28-35 x www.lelieuunique.com
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Vue du canal de Nantes mĂŠtropole
Vue du bâtiment de la rue de Valmy
Vue du canal
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2.15_SIEGE DE NANTES METROPOLE 2, cours du champs de Mars_44041 Nantes Arch: Fabrice Dusapin & François Leclercq_2003
Le contexte Nantes Métropole a choisi le quartier de la Madeleine et du Champ de Mars pour accueillir les directions de ses services. Le projet architectural finalise le cadrage d'un paysage marqué par l'empreinte d'un environnement remarquable : le canal de l'Erdre et la Rotonde de la Cité des Congrès. Le bâtiment propose des perméabilités, des vues traversantes et des lieux de rencontres. Le Programme Le programme est constitué principalement par des bureaux essentiellement individuels de 10 m² représentant plus de 400 postes de travail. Aujourd'hui, Nantes Aménagement loue 12 110 m² de bureaux et 234 places de stationnement à Nantes Métropole. L’autre partie du programme est un centre des exposition. Celui-ci est composé de deux espaces principaux. Le premier est un espace d'accueil et de documentation où l'on retrouve toutes les publications de Nantes Métropole et le journal de la Communauté urbaine. Les visiteurs peuvent également s'installer aux postes de consultation et bornes d'accès Internet mises à leur disposition. Le deuxième espace est consacré à l'exposition permanente, "L'Esprit Métropolitain", et accueille les habitants de Nantes Métropole désireux de comprendre au mieux les activités métropolitaines et les enjeux de demain. Il est dédié plus particulièrement aux écoles et centres de loisirs (enfants de 8 à 12 ans). Des animations, des jeux, des quizz leur permettent de découvrir comment agir pour la planète au quotidien. La structure du bâtiment est en métal. Elle est au niveau de certaines parties du bâtiment teintée en orange. Les façades, constituées de vitres, sont rythmées par des stores colorés coulissants sur rails.
Bibliographie x www.nantes-amenagement.fr/22654072/0/fiche___article/&RH= 1186410439700 x www.nantesmetropole.fr/32389832/0/fiche___pagelibre/
2.15
Coursive du Grand Auditorium
Coupe transversale de la Grande Halle
2.16
2.16_CITE INTERNATIONALE DES CONGRES 5, rue de Valmy, 44041 Nantes Arch: Yves Lion & Alan Levitt_1986-1992
Une situation Stratégique Situé sur l’ancienne île de la Madeleine, à 300m du centre ville, la cité internationale des congrès réalisée par Yves Lion et Alan Levitt fait patrie du projet de désenclavement et de revitalisation du quartier, laissé pour compte jusque là. Ce projet visait à faire du quartier un pôle d’activité, tout en le restructurant. Le site est délimitée par l’avenue Bonduelle ( grand axe de communication vers le centre ville), le prolongement du pont Tbilissi, le quai du canal St Félix et le siège de Nantes métropole. Il a été choisi en raison de sa situation stratégique. Il se trouve à proximité de la gare TGV et de nombreux équipements ( château des ducs de Bretagne, stade Marcel Saupin etc…). L’animation autour de cet équipement eu fait un pôle attractif valorisant l’image du quartier. Le Programme La cité des Congrès est décomposée en parties à l’image d’ une ville contemporaine et de ses objets contrastés. L’équipement s’articule en 2 parties : une salle de spectacle de 2000 places, la salle 2000 ou Grand Auditorium, souhaitée par la ville pour atteindre l’envergure européenne et un long parallélépipède surmonté de 2 lames symétriques où courent les galeries techniques. Ce second édifice accueille le reste du programme chargé : des bureaux, des salles pour les commissions, un hôtel, un parking souterrain, une salle de 800 places et diverses unités de congrès totalisant 16 salles. L’ensemble s’organise autour de la Grande Halle, définie comme une place urbaine couverte comme la grande Halle de la Villette à Paris. Description de l’équipement De l’entrée, le public accède à la Grande halle, encadrée par deux galeries techniques qui contiennent les centrales de traitement de l’air, les régies et les circulations verticales. Elle est conçue comme un outil simple, modulable et efficace. Véritable avenue intérieure de 110 m de long, 27 m de large et 13m de haut, ses 3000m2 au sol et les 600m2 de sa mezzanine forment un espace polyvalent d’accueil, de circulation, et d’exposition. Elle est accessible aux camions qui peuvent circuler sans risque d’abîmer les hautes plinthes démontables. Ses murs sont recouverts de panneaux appareillés en hêtre. Elle est éclairée par une lumière zénithale de type muséographique, grâce à des lanterneaux de 27 m de long. Ce grand hall est très ouvert sur l’extérieur par ses pignons vitrés et une grande baie. La grande Halle distribue cette lumière aux 2 entités situées de part et d’autre par l’intermédiaire des balcons, coursives et fenêtres dont ils sont pourvus. De cet espace polyvalent, on accède à 2 pôles : à droite de l’entrée le module de congrès et à gauche la restauration, les espaces pour la presse, l’hôtel et l’administration. Le module de congrès, occupant 2 étages, comprend une salle de 450 places, une salle de 200 places, 8 salles de commissions et 6 bureaux. On y accède par la mezzanine de la grande Halle. La grande majorité de ses salles sont modulables ( le mobilier est compris dans les parois) et ouvertes à la lumière naturelle. De la grande Halle, on accède également par une entrée en plongée à une large galerie souterraine, la Grande Galerie, qui la relie à l’auditorium 800 et au grand Auditorium. Elle est pavée d’ardoise, ponctuée de poteaux en béton bouchardé cerclés de laiton et éclairée par un patio. Elle est aussi raccordée au parking souterrain de 500 places. Elle accueille les spectateurs de la salle 2000 et ceux de l’auditorium 800. Le Grand auditorium, volume indépendant, est accessible par une esplanade arborée ou la galerie souterraine. Il s’agit d’un théâtre à l’Italienne accueillant des concerts, des
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Coupe longitudinale de la grande Halle
2.16
spectacles, de grandes conventions et peut servir de salle plénière pour es grands congrès (ce qui explique sa liaison souterraine avec la grande Halle). Son plan repose sur un concept simple : 2 murs parallèles prolongés définissant une cage de scène contenue dans un cercle. Son enveloppe courbe de vitres cintrées est barrée de fines menuiseries qui laissera apparaître en guise de façade les panneaux en hêtre des coursives. La salle est portée par 4 poteaux et 2 grands voiles latéraux. A l’intérieur la salle est entièrement revêtue de bois pour créer un effet Stradivarius. Les coursives desservent tous les niveaux de la salle. Equipées de bars, elles servent de foyers pendant l’entracte avec vue panoramique sur le canal. L’auditorium 800, située sous la Grande Halle. Elle bénéficie d’un espace d’accueil indépendant. Les façades ont fait l’objet d’un travail de différenciation. Celle du cylindre de la salle de 2000 est en verre avec des panneaux de hêtre des coursives pour troubler la séparation entre extérieur et intérieur. Les façades en marbre blanc arabescato poli ou sablé de l’aile des congrès et de celle de l’administration et de la restauration se détachent de la pierre reconstituée noire de la Grande Halle. On peut observer 3 mises en œuvres du marbre : rugueux près du sol, lisse et abstrait vers le ciel et veiné dans l’intervalle. Le Parti des Architectes Il s’agit de la troisième réalisation de l’architecte et urbaniste français Yves Lion (1945). Celui-ci s’est engagé sur la voie d’une architecte abstraite, dépouillée et rationnelle en réaction à l’esthétique de pacotille courante dans les années 1960. Cela explique la rigueur des volumes, l’économique des moyens formels (des parallélépipédiques et un cylindre) et les choix de discrétion de revêtements que l’on remarque dans la conception du bâtiment. Ainsi la grande Halle, espace principal du complexe, a été voulu d’une monumentalité discrète et pourvue d’un décor à la fois sobre et chaleureux ; un placage des murs en hêtre. Ce même choix de revêtement a été privilégié pour l’habillage de la prestigieuse salle 2000 et pour la façade extérieure de l’entrée ( préféré au maître qui lui avait donné le caractère prestigieux). Inspiré par les ingénieurs de Louis Kahn et Oscar Niemeyer qui n’affichaient pas leurs structures, Yves Lion fait le choix du "low tech" donc de réduire le coût de ce qui est caché pour investir dans le visible (la décoration) En effet, la structure de la cité des congrès est peu apparente. La façade de la salle 2000 a été conçu pour paraître quasiment invisible : une grande vitrine de bijoutier disparaît pour mettre en scène les visiteurs. . Cette façade transparente illustre une particularité de bâtiments de Nantes par rapport aux autres palais des congrès, objets clos et monumentaux : l’ouverture sur l’extérieur. Bien que cela soit peu visible de l’extérieur, la grande halle est très ouverte sur l’extérieur par une grande baie et ses deux pignons vitrés. Yves Lion a enfin prit en compte le caractère urbanistique du projet qui devait participer a la restructuration du quartier. Ainsi la grande halle annonce une ligne bâtie vers le centre ville. De son côté, la salle de concert devient le fond de perspective d’un espace vert qui remet en valeurs les rives du canal. Bibliographie x “Dossier: les palais des congrès” AS. Actualité de la scénograpie, 1992, fevrier no 57, p32-86 x MENARD, Jean Pierre, “ Facades de verre”, Le Moniteur Architecture, AMC, 1990, avril, no 10 p45-58 x “Yves Lion: travaux récents”, AMC Architecture mouvement continuité, 1988 no 22, p22-4 x “Oggi isolato, domani integrato” L’architectura, no 451, mai 1993, p 364-365 x “Du graphisme à la signalétique” Le moniteur architecture, AMC, no 38, fév, 1993, p65 x “Les realisations de 1992:équipements” Le moniteur architecture, AMC, 1992 dec, no 37, p122129 x MIALET, Fréderic “Nantes le palais des congrès”, D’A D’Architectures, no 27, juil- aout 1992, p 42-43 x MOAL, Didier, ROBIN, Gilles “Reflexion et propositions d’amenagement sur le canal saint Felix”, Nantes: EA Nantes, juin 1985 2 vol. 136 p 59 2.16
Ecluse maritime Saint-FĂŠlix
Poste de commandement
2.17
2.17_ECLUSE SAINT-FELIX ET LOGEMENT Lieu : Quai Ferdinand Favre, Nantes Architectes : Bureau TETRARC, 1991 -1995
Histoire et contexte du canal Saint-Félix et de son écluse Les premiers aménagements du canal Saint-Félix remonteraient au VIe siècle et auraient été dirigés par Saint-Félix, le seizième évêque de Nantes. Il rend la rivière de l’Erdre navigable en noyant des marais insalubres sous deux mètres d’eau. Une fois le canal creusé, ces travaux permirent de conduire les eaux de la Loire jusqu’aux douves du Château des Ducs de Bretagne. Au XVIIIe siècle, le territoire situé à l’Est du château devient prospère en raison du commerce initialisé par le port fluvial et l’industrie du sucre. La région se développe grâce aux bateaux en provenance d’Orléans, Tours ou encore Saumur, qui apportent régulièrement du tuffeau, du grès, des ardoises ou du charbon. En 1825, commencent les travaux de construction de la première écluse du canal de Nantes à Brest. En raison de terrains de mauvaise qualité, trois mille pilotis doivent être plantés dans le sol marécageux avant de poser la première pierre en 1828. En 1885, la biscuiterie Lefèvre-Utile (LU) installe ses usines dans le quartier du "Champ de Mars" sur le "Quai Ferdinand Favre", sur la rive ouest, et elle y restera durant un siècle. Maintenant le bâtiment est utilisé comme centre culturel. Les dernières modifications apportées au canal sont réalisées en 1930 : plusieurs bras de la Loire sont ainsi comblés. Ces travaux entraînent un détournement de l’Erdre et un comblement de son lit. L’Erdre va s’engouffrer dans le tunnel Saint-Félix récemment construit afin de rejoindre le canal SaintFélix où l’écluse maritime Saint-Félix prend toute son importance. L’inauguration du Pont de Tbilissi en 1979 facilite le franchissement du canal. Projet du bureau d’architecture TETRARC La réalisation de ce projet débute par un appel d’offres pour transformer une portion du canal. Par la suite, un concours est organisé afin de concevoir le poste de commande. Au final, le bureau Tetrarc se voit confier l’ensemble du projet éclusier comprenant la recomposition du système de levage de la porte de l’écluse, la restructuration de la maison de l’éclusier et la construction d’un logement neuf. Ayant reçu une commande globale, le bureau d’architecture conçoit le projet comme un tout et évite en conséquence l’éparpillement. Ceci permet d’avoir une cohérence à travers l’entièreté du projet. Le projet du bureau Tetrarc reflète la mémoire de l’histoire. L’usage du métal perforé, courbé et la structure légère envisagée pour l’écluse permettent de rendre un "hommage" au passé. Il fait référence à l’image d’un port de Nantes, parsemé de grues, ponts roulants, … L’usage du métal fait aussi appel à l’ère de l’industrie et le développement d’usines aux alentours de l’écluse. Le bureau est très attaché au principe que les projets doivent sans cesse entretenir un "dialogue dynamique avec l’environnement". Cette démarche est également vraie vis-à-vis de l’histoire. Le fait que le poste de commande de l’écluse soit "haut sur pattes" rappelle les machines de guerres, qui, elles aussi, étaient bardées de métal. Cet élément fait référence à une triste page de l’histoire. Dans
2.17
Elévations des montants de l’écluse
Implantation générale de l’écluse
2.17
Plan et coupe du poste de commandement
le cadre du plan Dawes (qui fixe les dédommagements de guerre dus par l'Allemagne vaincue), la société Carl Brant de Düsseldorf intervient à Nantes en 1930 pour les travaux du tunnel souterrain. Son ingénieur Karl Holtz y participe de 1930 à 1933. Il revient à Nantes en 1940, sous la casquette de Feld Kommandant. Il est abattu le 21 octobre 1941 par un résistant. En représailles, cinquante otages sont fusillés. En leur mémoire, l'ancien cours de l'Erdre prend le nom de "Cours des cinquante otages". Le bureau d’architecture Tetrarc a recours à un vocabulaire organique visant à briser l'orthogonalité de la ville et à y apposer la marque personnelle du groupe. Cette idée se retrouve dans le plan du poste de commande. L’usage des diagonales est perçu immédiatement. La plate-forme et les poteaux qui soutiennent la structure sont implantés parallèlement au quai. L’élément perturbateur de cette "rigidité" est l’escalier. Il vient perturber "l’équilibre" de la géométrie. Néanmoins, en prêtant plus d’attention à la plate-forme, il apparaît que, malgré son parallélisme, elle est désaxée par rapports aux poteaux. Il se trouve que les architectes jouent ou manipulent cet "équilibre". L'écluse Saint-Félix à Nantes réunit aujourd'hui un poste de commande de l’écluse et un système de levage pour la porte et une maison éclusière adjacente créée comme logement neuf.
Bibliographie x “Machines Acérées – Reconstruction de l’écluse Saint-Félix, Nantes” dans Techniques et Architecture, n°400, Mars 1992, Imprimerie Montmartre, Paris. p. 82-83 Sitographie x http://martine6.club.fr/decidela/canal/saintfelix.htm x http://martine6.club.fr/decidela/canal/nantes.htm x http://archiguide.free.fr/VL/Fra/nantes.htm x http://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_Saint-F%C3%A9lix
2.17
! Matin 3.01 Pôle BeausÊjour 3.02 RezÊ_CitÊ Radieuse 3.03 RezÊ_Logements Les Caps Horniers 3.04 RezÊ_Mediathèque-bibliothèqe Espace diderot 3.05 RezÊ_Gymnase Arthur Dugast 3.06 RezÊ_RÊsidence Norkiouze Après midi 3.07 Tour de Bretagne 3.08 Espace public et stratÊgie urbaine 3.09 Hotel La Perouse 3.10 Ecoquartier Bottière-ChÊnaie
3.10 3.01
3.08 3.07 3.09
3.06
3.03
3.02
3.04
3.05
Photographie intérieure du pôle beauséjour Plan général du Tram
Schéma circulatoire du pôle beauséjour
Photographie d’ensemble
3.01
Photographie à partir de la voie de Tram
3.01_POLE BEAUSEJOUR Route de Vannes, Nantes Arch: Barre–Lombot, 2000
En 2000, le département de la Loire Atlantique décide de créer une troisième et nouvelle ligne de tramway pour la ville de Nantes. Cette ligne devait faire une boucle dans la ville et relier Neustrie à Marcel Paul, ou autrement dit le haut au bas de la ville, en passant par le Cours des 50 Otages où se croisent déjà les deux premières lignes. Cette nouvelle ligne fût sujet à un aménagement du territoire urbain nécessitant la coopération d’urbaniste (Jacques Dulieu), d’architectes (Vincent Chanson et Jean Luc Cousin), de designer (Anne Ermine), de paysagistes (Christine et Michel Pena) et d’un éclairagiste (Pierre Bideau). Elle se caractérise notamment par l’importance des projets urbains rencontrés tout au long du parcours. Un projet spécifique à chaque quartier traversé a été proposé permettant une intégration du tramway dans la vie urbaine, le tout en gardant une unité du projet par l’utilisation des mêmes matériaux ou mobilier pour une plus grande cohérence. Le Pôle Beauséjour a été créé à la jonction entre des lignes de bus et la troisième ligne de tram et est surmonté d’un parking en toiture. Ce bâtiment tente de combiner les différentes dynamiques du lieu : - pour l’automobiliste , il est ressenti comme une prolongation de l’espace routier ; - pour le passager du tramway, le bâtiment disparaît quasiment ; - et finalement pour le piéton, le volume étiré sur pilotis crée un appel visuel fort. Cette dernière ligne, qui aujourd’hui a été prolongée de 600 mètres, au nord du Sillon de Bretagne, permet à Nantes de devenir la métropole ayant le troisième plus important réseau de tramway de France. C’est notamment ces lignes de tram qui ont permis d’améliorer la qualité urbaine de l’espace public pour privilégier la circulation piétonnière au détriment du trafic automobile (dans la lignée de l’enjeu circulatoire du Cours des 50 Otages)
Bibliographie : x http://fr.wikipedia.org/wiki/tramway_de_nantes, le 15 janvier 2008 x http://www.caue44.com, le 15 janvier 2008
3.01
3.02
3.02_LA CITE RADIEUSE DE REZE Rue Théodore Brosseaud, REZE Arch: Le Corbusier, 1953-1955
Biographie Charles-Edouard Jeanneret-Gris, mieux connus sous le nom de Le Corbusier est né le 6 octobre 1887 en Suisse. Sa vie sera marquée par ses activités d’artiste, d’urbaniste, de décorateur et de peintre. Il est, cependant, mieux connu en tant qu’architecte, discipline dans laquelle il laissera sa trace. Ses bâtiments sont réputés pour leur aspect "Esprit Nouveau" et leurs qualités architecturales. "Unité d’habitation de grandeur conforme" Celles-ci sont le fruit de recherches architecturales et urbanistiques de longue haleine. Les cinqs unités d’habitations (Firminy, Rezé, Marseille, Briey, Berlin), dîtes ‘Cités radieuses" constituent, du point de vue du concepteur une amorce de ce que pourrait être l’urbanisme du XXième siècle. D’un point de vue social, c’est une forme de révolution dans l’habitation collective. Cette révolution se fait au moyen de différents concepts concernant le système constructif : -DOM-INO : système constructif basé sur la préfabrication et la standardisation des éléments qui constituent une unité d’habitation. 5 POINTS DE L’ARCHITECTURE NOUVELLE : pilotis, toit-terrasse, façade libre, plan libre, fenêtre en bandeau. -IMMEUBLE-VILLA : en créant l’idée des immeubles- villas en 1922, Le Corbusier voulait créer un jardin suspendu pour apporter la nature dans le logement. L’unité d’habitation était née. -LE MODULOR : créé par Le Corbusier en 1945, il s’agit d’un outil qui lui permettra de résoudre tous les problèmes d’aménagement de l’espace.Le modulor est une grille de proportions combinant les mesures de la section d’or avec les mesures humaines. "Unité d’habitation de Rezé" Après la seconde guerre mondiale, la ville de Nantes est ravagée par les bombardements, elle est déclarée sinistrée en 1943. Suite aux reconstructions de l’après-guerre, les années 50 présentent une crise aigüe du logement et plusieurs idées de reconstructions apparaissent. Pour Nantes, c’est un terrain dans une commune proche : la ville de Rezé. A la différence de Nantes et de son conseil général, très réticents aux projets de l’architecte, cette ville apporte sa garantie financière au projet sur l’ensemble de l’emprunt. C’est pourquoi, dés le départ, les commanditaires bornent le projet dans les limites d’un projet HBM( Habitat Bon Marché). La commande initiale est de 100 logements, Le Corbusier soutenu par de nombreuses personnes arrivera a faire valoir son projet pour une habitation de 294 appartements. Cela en envisageant une solution intermédiaire qui consiste à construire les trois premiers niveaux d’une unité d’habitation, dont les 14 étages supplémentaires seraient achevés plus tard. Les travaux commenceront le 11 juin 1953 et s’achèveront le 21 mars 1955 ( durée : 18 mois). Tout cela grâce a l’expérience acquise lors de la construction de l’unité d’habitation de Marseille. Nous remarquerons la volonté de créer un jeu esthétique avec la prise du béton par le coffrage de certains motifs et l’utilisation d’ essences de bois . Description La cité radieuse est un bâtiment hors norme, à l’échelle des ambitions de son concepteur. ( 106 mètres de long, 19 mètres de large et 52 mètres de haut). L’unité est située hors de la ville, de l’autre côté du fleuve, dans une banlieue, appelée à devenir une cité industrielle de par sa situation géographique et topographique. 3.02
Exemple d’appartement
Rue interieure
3.02
Les contraintes programmatiques de l’unité de Rezé viendront des lois concernant les logements HBM. Pour ce faire, Le Corbusier reprend le schéma de l’unité de Marseille, réduit les dimensions de celle-ci, supprime la rue commerçante, et réduit de 50 % la surface d’habitation de la cellule .Sont conservés, l’école maternelle sur le toit, les clubs gérés par les habitants, la crèche. Un parc et des infrastructures sportives sont prévus au pied de l’’habitation conformément au programme urbain prévu dans le cadre de l’unité . Des politiciens voulaient créer une école de 10 classes sur le toit de l’unité. Le Corbusier a refusé la proposition car cela n’ intervient plus dans le programme de la toiture terrasse ( l’école prenant l’entièreté de la surface du toit). L’occupation de la toiture est donc limitée à 3 classes maternelles et un espace extérieur. La cité radieuse comprend un système d’appartements en duplex distribués par une rue intérieure tous les 3 niveaux. Le Corbusier crée ces appartements comme des cellules soit montantes, soit descendantes s’agençant parfaitement pour communiquer avec la rue intérieure qui est centrale à cette composition. Toutes les cellules sont dessinées sur le modèle du modulor, et l’architecte opta pour de petites astuces mobilières pour gagner de l’espace, ainsi qu’amener un maximum de lumière ou, encore, jouer avec des couleurs pour dématérialiser l’espace. Tous est réfléchi pour que la cellule soit la plus aérée possible dans un minimum d’espace. Toutes ces cellules sont indépendantes de l’ossature, et sont montées sur une structure de murs et de planchers en béton. L’ isolation acoustique est obtenue par la mise en place de dalles flottantes, ce qui permet une isolation hors norme pour un logement de type HBM. Concernant l’habitation, l’avantage est que face à la pénurie de logement social et l’urgence de reconstruction, les unités d’habitations donnent des réponse très appréciées par les habitants : -Les surfaces d’habitations sont supérieures à celle des logements HLM contemporains. Le niveau élevé du confort et de l’équipement ( salles d’eau et eau chaudes par exemple) - L’aménagement poussé du logis et le souci d’aider les habitants dans leurs tâches ménagères. De plus, tous les ménages a revenus limités peuvent acquérir une propriété grâce à la formule de prêt-financement mise en place ( loyer convertis en actions).
Bibliographie x Le Corbusier en France, Gilles Ragot et Mathilde Dion, Groupe moniteur, Paris, 1997 x Le Corbusier, Œuvre complète 1952-1957, W. Boesiger, éditions Girsberger, Zurich, 1957 x Les unités d’habitations, Sbriglio jacques, éditions parenthèses, Marseille, 1992 x www.maisonradieuse.org x http://fr.wikipedia.org/wiki/Cité_Radieuse_de_Rezé x http://millesabords.net/blog/2007/12/09/reze/
3.02
Coupe-perspective sur le fonctionnement des accès aux cellules de logements.
3.03
3.03_LOGEMENTS “LES CAPS HORNIERS" Rue de rio, 44400 Rezé Arch: Dominique Perrault, 1982-1986
Description succincte Suite à une réflexion portant sur une nouvelle approche de stratégie urbaine consistant à réorganiser le tissu urbain à Rezé-lès-Nantes, Dominique Perrault remporta le concours lancé par La Nantaise d’habitation portant sur cette réflexion. Construit entre 1982 et 1986, les logements "les Caps Horniers" tentaient de résoudre tant que soit peu une maille urbaine qui laissait apparaître un manque de définition dans cette frange de la ville. Il s’agissait donc de donner un statut aux parcelles situés dans les zones de délaissés de la ville. L’organisation des espaces collectifs, la typologie de ces logements ainsi que leur architecture rendaient compte de cette situation spécifique tout en proposant un mieux vivre. Avec les logements "Caps Horniers", Dominique Perrault propose une démarche d’urbanisation basée sur des formes considérées comme désuète et inopérantes : "les barres" Dominique Perrault, né en 1953 à Clermont-Ferrand, est un architecte et urbaniste français. Il privilégie les constructions qui se mêlent à leur environnement et tend vers des structures simples, minimalistes, des espaces vides, des enfouissements, des tours décalées. Dominique Perrault se plaît également à explorer les projets monumentaux, à des échelles variées, par des programmes différents, dans des sites divers. Dans son concept des logements "Caps Horniers", il révèle un étonnant mélange de maturité et de modernité et surtout une conviction qui semble avoir traversé intacte les années d’incertitude quand les barres et les cellules de logements répétitives étaient à honnir. Porteur d’un rationalisme constructif et d’une clarté, ce projet se propose comme une réponse à la problématique mentionné plus haut, Dominique Perrault a su réaliser à l’aide de deux barres un plan de masse mature qui restructure une partie du tissu urbain de Rezé. Deux petites barres à R+3, disposées en compas pour définir une place qui deviendra plus tard triangulaire et une trame afin de délimiter rigoureusement l’espace de chaque cellule abritant les logements. Ce plan rationnel restructure, dans cette frange de la ville, une partie du tissu urbain jusqu’alors considéré comme indéfini. Cette place rythmée par des panneaux, vient marquée des seuils qui serviront de système d’entrée des logements. Si le programme des 40 logements a été découpés en 2 barres, c’est que Dominique Perrault a eu suffisamment d’expérience pour tester les vertus du modèle dans des projets précédents que nous ne citerons pas ici car ce n’est pas l’objet du travail. Les deux segments s’écartant l’un de l’autre pour donner naissance à une place triangulaire ont pour fonction d’orienter les lieux et aussi de faire profiter de la déclivité du terrain afin d’échelonner les accès aux cellules de logements. On distingue un duplex au rez-de-chaussée et un second à l’étage desservis par deux galeries haute et basse. Les barres n’avaient eu que rarement recours à une utilisation aussi riche. Ce jeu de transitions ne casse pas la forme, mais au contraire enrichit la conception d’une cellule simple et efficace qui nous rappelle le meilleur de "l’hygiénisme optimiste" des grandes années du social luttant contre l’insalubrité des logements et qui eu une grande influence sur les architectes modernes comme Le Corbusier ou encore Tony Garnier pour ne citer qu’eux. Tous les duplex sont traversant, l’entrée sur cour publique est logée dans l’arc ménagé par la disposition de la cuisine en quart de cercle, habillée en bois et qui protège, avec ses rangements, le séjour à l’arrière privé qui se 3.03
Plan masse
Vue de la cour intérieure depuis l'arrière
Cour intérieure_accès au bâtiment
3.03
prolonge en terrasse ouverte ou en jardin. Faute de documents disponibles, nous nous permettons cette brève description des espaces intérieurs que nous avons pu trouver dans les rares revues qui mentionnent ce projet ô combien intéressant. Pour isoler chacun des espaces privatifs, Dominique Perrault met en place un système de refends porteurs qui débordent et qui forment des voiles. Nous pouvons nous demander si par ces voiles orbes à quart de circonférence, si Dominique Perrault a voulu rendre hommage à une architecture moderne à caractère naval : "le balnéaire optimiste des années 60". Au niveau de la façade, Dominique Perrault joue avec l’épaisseur des terrasses, des voiles et des galeries et utilise également un système de composition simple permettant l’intrusion de lumière intéressante. On remarque assez bien que Dominique Perrault a essayé (et réussi) de s’inspirer de Le Corbusier. Métaphoriquement, on pourrait dire qu’il y a à la fois du navire et de la barre dans ce projet, dont la coque triangulaire s’ouvrirait à la proue pour se renfermer à l’arrière sur ses passagers : nous sommes dans une ville marine…. En d’autres termes, l’opération de Rezé-lès-Nantes rappelle furieusement un certain optimisme des années 60 : quand construire "une belle cellule à logement" était un but plus qu’honorable. Certes, mais un rappel distancié, car c’est en effet du meilleur de cette ère que la Résidence des "Caps Horniers" puisent en inspiration et référence. En conclusion, nous pouvons dire que Dominique Perrault a su fructifié son apprentissage et une expérience acquise dans les bureaux qu’il a côtoyé très jeune et réussi au passage à la mettre en pratique à travers cette réalisation, ceci explique bien la maturité malgré son jeune âge à l’époque et la fraicheur que représente le projet des logements "Caps Horniers".
Bibliographie x Revue "Techniques et architectures" n°359 p.118 Avril/Mai 1985 x Revue "Architecture intérieure Cree" n°224 p.96 Juin/juillet 1988
3.03
3.04
3.04_MEDIATHEQUE-BIBLIOTHEQE "ESPACE DIDEROT" 18 Place Lucien Le Meut, 44400 Rezé Arch: Massimuliano Fuksas, 1987-1991
Rezé-Les-Nantes Sur les bords de la Loire, au cœur de l'agglomération, Rezé, est à quelques minutes du centre-ville de Nantes via le pont des Trois-Continents. Le patrimoine bâti de Rezé est essentiellement constitué d’édifices contemporains, dont l’élément phare est la maison radieuse. La maison radieuse de Le Corbusier a en effet été l’élément précurseur du développement de l’architecture contemporaine à Rezé et a concerné trois types de bâtiments : D’une part, des bâtiments publics, tel que l’Espace Diderot et l’hôtel de ville qui participent à un mouvement moderne. D’autres parts, des logements sociaux avec la maison radieuse, les mahaudières, les caps horniers, la piroteries, avec pour chacune des expérimentations diverses et de nouvelles évolutions en matières d’habitat. Enfin, des édifices culturels comme l’église du Rosaire et l’ancienne église Saint-André. Tous ces éléments témoignent qu’au cours des cinquante dernières années, la ville de Rezé a su innover en matière d’architecture et d’habitat, grâce à une volonté politique affirmée ainsi qu’à des architectes talentueux. Biographie Massimiliano Fuksas est né à Rome en 1944. Il est sans doute l'architecte de sa génération qui a le plus construit en Italie. Il a, en effet, conçu une cinquantaine de bâtiments : écoles, palais des sports, cimetières… En France, il n’a fait qu’une seule réalisation avant celle de Rezé : la Maison de la Confluence, à Chinon (1989). Fuksas est l’architecte de l’espace Diderot, conçu comme un véritable coffre fort ; une boîte noire aux façades aveugles où, à l’intérieur, tout est transparence et jeux de lumière. Fuksas s’éloigne volontairement de l'architecture conventionnelle et privilégie celle issue des processus de l’industrialisation. Ses constructions ne respectent ni les règles de la géométrie, ni les traditionnelles lois de la proportion. De même, elles ne sont ni monumentales, ni "belles". Considérant que la fonctionnalité du projet doit primer, l’architecte italien n’hésite pas à évincer tout style décoratif et à employer des matériaux bon marché. En 2000, Massimiliano Fuksas organise la Biennale de Venise autour du thème "Less Aesthetics, More Ethics ("Moins d’esthétique, plus d’éthique"). Fort ambitieuse, son intention ne consiste pas à prôner un retour à la morale, mais plutôt à engager une réflexion sur la place des architectes au sein de la société. Quelle est actuellement leur activité ? Ne doivent-ils produire que du beau ou ont-t-ils également leur place lors des grands débats éthiques portant sur l’environnement, les énergies renouvelables, la mondialisation ? Un passage entre intérieur et extérieur, entre terre et ciel, faire observer l’importance accordée aux ouvertures de l’immeuble vers la lumière, des stratifications de matériaux différents, de larges espaces espace qui moulent la quantité de ciel, qui permet d’expliquer la phrase de l’architecte et ainsi créer de multiples points de vue: "Je ne cherche pas à gagner de l’architecture, je cherche à gagner le ciel, et avec lui, la lumière, la nuit, les ailes, le rêve" L’architecte explique sa conception du lieu : "J’essaye d’abord de comprendre la forme sensible, subtile de la vie urbaine."
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3.04
Description L’Espace Diderot fut bâti de 1987 à 1991. Il s’agit de la reconversion de l’église Saint-André due aux architectes Boizot et Chenieux en 1963, en un bâtiment où se juxtaposent une médiathèque et une galerie d’expositions, le volume adjoint transforme le parallélépipède de béton brut en signe dans l’espace urbain. L’ancienne église vendue par l’échevêché, est quasi fermée sur elle-même, ouverte par quelques échancrures dans la toiture, mais concentrée sur le chœur, les autels entourés de gradins. Le projet respecte l’enveloppe existante mais laisse cependant voir le nouveau bâtiment construit à côté. Cette nouvelle construction ressemble à une boîte noire en zinc, privée d’ouverture et dans une position de déséquilibre semblant menaçante. La façade n’est plus conçue comme l’élément de la composition architecturale mais plutôt comme une épaisseur, un volume doté d’un espace interne. Le projet a modifié la fonction de l’édifice religieux et le bâtiment apparaît à présent, comme une "enveloppe", un imposant "contener" destiné à l’utilisation de nouvelles technologies et dans lequel les informations sont enregistrées, classées, puis utilisées. Fuksas conserve le tout de la masse cubique de l’église .Il garde l’épaisseur, l’opacité des murailles de béton. Dedans, les beaux autels géométriques disparaissent alors que les gradins, débarrassés de leurs sièges subsistent. Une ouverture ou deux, presque rien percent les anciens murs. En revanche, la toiture sert à déverser des flots de rayons, taillés en géométrie. Le maniement de la lumière, en nappes, en faisceaux surmonte la rugosité des matériaux employés et à la crudité de leur mise en œuvre. Au lieu de délimiter la médiathèque aux murs de l’église, Fuksas ménage une boite dans la boîte. Il joue de l’isolation : il laisse la face métallisée apparente à l’inverse de l’habitude, côté espace intérieur. Calepinage luisant, il en atténue la perception en édifiant un mur de verre translucide juste devant. Et toute la médiathèque s’entoure d’une lumière laiteuse. La périphérie définie, Fuksas structure le vide par un étage en mezzanine, joint au rez-de-chaussée par des volées d’escaliers se croisant à mi-niveau. Le reste n’est que bâti métallique mis en œuvre sans raffinement : cage d’ascenseur brut de laminage, charpente mais aussi meubles étagères, le tout dans une teinte grise, luisante ou mate selon qu’il y aie reflets ou ombre. Là-dessus se détache un vrai faux mobilier Louis XV détourné par des peintures stridentes. Fuksas ne voulait pas l’intervention d’un créateur de meubles et cela, pour éviter une œuvre sérieuse. Le choc entre la quasi sécheresse des structures, la profusion de lumière et les aplats de couleurs du mobilier donne un air d’étrangeté à la médiathèque. Parallèle et séparé, un deuxième bâtiment accueille les salle d’exposition, comme tombé du ciel, encastré dan le sol, en déséquilibre. C’est une sorte de monolithe capoté de métal. La médiathèque s’abstrait de sa gangue de béton. Le coffre opaque se soustrait au reste, mais l’inonde de son mystère. Fuksas est maître en impression.
Bibliographie x GOULET Patrick, Fuksas, IFA,edizioni carte segrete, Rome, 1994, p160-167 x "Portrait de ville" ,Institut Français d’Architecture, Nantes Datar, 1992, p58 x "Trois démarches" in Architecture d’aujourd’hui , octobre 1991, n°277 x "Mediatheque de Rezé-Les-Nantes", in Techniques et architecture,Architecture et ingénierie : Grands projets, octobre novembre 1997, p.33-34 Sitographie x http://www.bordeaux.fr/ebx/portals/ebx.portal?_nfpb=true&_pageLabel=pgPresStand8&ccontent= presentationStandard&id=528 x http://art.dada.it/fuksas/exhibit/ex0a/index.htm x http://www.fuksas.it/#/progetti/0102/
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Vue aérienne générale
Vue depuis l'espace public
Vue intérieure du hall d'entrée
Grande salle avec gradins en vis 3.05
3.05_GYMNASE ARTHUR-DUGAST Boulevard jean monnet 444000 Rezé Arch: E. Rocheteau & E. Saillard, 2003-2004
Introduction En juin 2000 le conseil municipal de Rezé décide de construire un gymnase au coeur du quartier de Ragon. Touché par de grandes transformations, ce quartier accueille de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises viennent s’y installer. D’où le choix d’un terrain qui bénéficie d’une position centrale avec proximité de la crèche, du parc de Praud, et de différentes écoles maternelles, primaires et secondaires.Ceci permettait surtout de renforcer la vie du quartier de part et d’autre de la nationale. Pour réaliser le projet, un concours d’architecture international a été lancé et c’est l’agence des architectes Evelyne Rocheteau et Eric Saillard qui a gagné le concours suite à leur proposition très charmante et innovante en matière d’équipements sportifs. Les travaux de construction durèrent un an. Le gymnase fut inauguré en 2004. Description succincte Le gymnase Arthur-Dugast est utilisé pour les activités sportives des écoles maternelles, primaires, mais aussi pour les sports de compétition du type championnat, les sports de loisir, et accueille souvent des tournois de niveau national en basket-ball et handball. Pendant la conception du projet, les architectes ont mis beaucoup d’accent sur la convivialité que se doit d’apporter une salle de sport aussi centralement située. Les façades sont faites avec une structure en acier qui porte des parois légères en verre translucide et transparent, ce qui permet une grande luminosité à l’intérieur du bâtiment. Le gymnase est constitué d’une surface utile de 2700 m² avec: - Une grande salle de plus ou moins 1000m² doté d’un revêtement en parquet spécial pour la pratique des sports comme le volley-ball ou le basket-ball. Cette salle a une capacité de 500 places assises dans des gradins qui se font face, ce qui est plutôt rare dans les gymnases. - Une salle de 200 m² équipée de miroirs sur les murs pour permettre la pratique de la gymnastique ou de la danse. - Une salle de convivialité de 81 m² - Des vestiaires et des locaux techniques. Autour du bâtiment se trouve un parking de 170 places, ce qui une fois de plus permet de rendre le quartier plus dynamique et plus accueillant.
Sitographie x http://www.mairie-reze.fr x http://www.archiguide.free.fr x http://www.rocheteau-saillard.fr
3.05
x
Parking en rez- de-chaussĂŠe
Coupe transversale de l'un des trois immeubles
Vue sur la Loire
Escaliers externes privatifs
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3.06_RESIDENCE NORKIOUSE rue Général Leclerc et rue Alexandre Lemerle, Rezé Arch: Philippe Barré et Agnès Lambot, 2004-2006
Description succinte En vue de renforcer son parc de logements sociaux et de favoriser la mixité sociale, la mairie de Rezé décida en 2004 de lancer un projet de construction de nouveau bâtiments. l’affaire fut confié à La Nantaise d’habitations qui se chargea de construire sur une ancienne friche industrielle située entre la rue de la basse-ile, a rue du Général Leclerc et la rue Alexandre Lemerle, trois ilots comprenant une trentaine d’habitations. Le site de Norkiouse réunit des qualités particulières. Les maisons anciennes du village posé au bord du fleuve y voisinent avec les traces d’anciens chantiers navals et avec le bâti récent d’activités artisanales et industrielles. Sur les parcelles concernées pas l’opération, le terrain inondable regarde la Loire. Les trois bandes de logements sont semi-collectifs et perpendiculaires au fleuve. Les constructions ménagent au centre du lotissement, une placette piétonne plantée de palmiers, ouverte vers les grues de l’île de Nantes et la butte Sainte-Anne.
Description des bâtiments Inondables, les rez-de-chaussée sont des garages, clos de planches de bois formant des claustras transparentes. Au dessus, un socle de béton supporte les logements à ossature de bois, recouverts de bardages de fibres de ciment, blancs et ondulés pour la plupart des élévations, bleus ou rouges pour certains pignons, noirs pour les façades donnant vers la Loire, diminuant ainsi l‘impact du projet dans le paysage de la rive. Les escaliers extérieurs, garde-corps et marquises, sont en métal galvanisé. Les logements sont formés de volumes assez simple d’apparence, ils se développent sur 3 ou 4 niveaux avec toitures-terrasses ou à deux pentes. Ils sont disposés en bandes régulières interrompues par des failles abritant des circulations privatifs donnant accès aux étages. Toutes les habitations ont une orientations double, voire triple, avec un séjour d’angle.
Bibliographie Article “Rezé Residence Norkiouse” paru dans Revue AMC n°166, p. 141 Sitographie http://www.archiguide.free.fr http://www.mairie-reze.fr http://www.caue44.com
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3.07_TOUR DE BRETAGNE Place de Bretagne, face à la Cour des 50 otages, Nantes Arch: Claude Devorsine,1971-1976
Histoire de la tour : Seul gratte-ciel séparant ceux de Paris à ceux de Manhattan, la Tour Bretagne s’élève sur la place de Bretagne à Nantes. Il s’agit de l’unique exemple de construction de grande hauteur dans la métropole du Grand Ouest. Ce projet fût réalisé à l’occasion d’une reconstruction et d’une rénovation du quartier insalubre du Marchix, endommagé par les bombardements américains lors de la guerre. En plus d’être exigu et décliné, ce site est caractérisé par un massif rocheux nommé Sillon de Bretagne. Il représente une véritable cassure du sol, ne pouvant être gérée que par des prouesses technologiques. De nombreux promoteurs privés essayèrent d’obtenir le projet du site en vue de construire des bureaux mais le dossier fût finalement remis à la SELA (société d’équipement de Loire-Atlantique). Le projet d’origine de SELA, un grand parking silo, fût revisité et quelque peu modifié par l’architecte Claude Devorsine et par l’ingénieur conseil Marcel André, tous deux engagés par la SELA. La forme du projet se dirige alors vers une tour dont l’assise serait placée au même niveau que celle de la Poste. La tour permet alors un dégagement de la place du Cirque, une économie de surface occupée au sol et un signal visuel dans le panorama nantais. Elle symbolise l’avenir tout en s’élevant sur un site historique difficile à gérer. D’autres projets de tours ont été lancés mais aucun de fût réalisé ! Aujourd’hui, la Tour Bretagne a 33ans et perd jour après jour son authenticité. Organisation et programme du bâtiment La construction de la tour Bretagne débute alors le 30 septembre 1971. Le plan de la Tour est un carré de 27,20m de coté. Sa hauteur est de 120 m. Elle présente 6 niveaux de parkings souterrains, 3 niveaux de commerces, un niveau de galerie technique, une plate forme donnant un accès aux voitures par une rampe, 28 niveaux de bureaux et enfin un restaurant panoramique sur le dernier étage. La terrasse, située à une hauteur de 120 m, nous laisse découvrir un magnifique panorama dont le lit de la Loire, le lac de Grand lieu et la Forêt de Gavre ressortent. Cette tour est une composition de 40 niveaux mis en relation par 8 ascenseurs. De plus, un escalator assure la liaison de la place de la Bretagne à la place du Cirque en raison du dénivelé de 15m. Par sa teinte bronze, elle rappelle la tour Montparnasse de Paris. Construction et structure La tour est essentiellement composée de béton. Son ensemble repose sur 4 poteaux sur lesquels l’architecte Claude Devorine est venu poser une plate –forme de béton, appelé niveau de reprise. Des pieux et des semelles ont été utilisés comme fondations de la tour. En effet, la qualité du sol est très mauvaise car il contient de la vase. Pour la première fois, des tirants par cables précontraints ont été ancrés dans la roche à titre définitif. Une structure de type poteaux-poutres coffrés et poutrelles secondaires a été réalisé pour les niveaux parking et commerciaux. Le contreventement du bâtiment s’opère par l’intermédiaire des 4 poteaux principaux. En effet, il est transféré depuis les 4 poteaux par l’intermédiaire du plancher vers les parois extérieures des parkings. Les épaisseurs des voiles et sections des poteaux de la façade varient tous les 7 étages. A l’époque, les règlements de sécurité de l’architecture et de l’urbanisme évoluaient continuellement. C’est ainsi que lors du chantier, des portes coupe-feu mais aussi d’autres modifications ont du être réalisées, ce qui augmenta le budget et le délai de réalisation du bâtiment. Les voitures ont accès au bâtiment par une rampe. Cette dernière ne joue aucun rôle structurel ou 3.07
Carte de la ville de Nantes dĂŠtaillĂŠe sur le site.
Vues de la Tour depuis divers points de la ville de Nantes
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Vue de la Tour Bretagne
stabilisateur. Les travaux de la tour de Bretagne prennent fin en 1976. Elle devient l’icône de l’architecture des années 70. Mais, cette tour meurt un peu plus chaque jour. Son taux d’occupation est moindre. De plus, ses caractéristiques, la rampe et l’escalator liant les deux places, ont été anéanties au fil des années. En effet, la rampe n’est plus accessible à ce jour au public et l’escalator a été remplacé par un ascenseur. Le projet du restaurant avec terrasse panoramique a du être abandonné en raison de nombreux suicides. Il faudrait un concours pour revaloriser la tour et son projet d’origine. Une analyse et une redynamisation de ses caractéristiques permettraient ainsi de projeter la Tour de Bretagne, icône des années 70, dans l’avenir.
Bibliographie x BAGO Hervé et LEVEQUE Jean, “Nantes la Tour Bretagne 30ans après” dans Moniteur architecture AMC, n° 158, Février 2006, p.70-75 x Utilisation de Wikipédia pour recherches d’informations sur la Tour Bretagne, Nantes et Devorsine x Utilisation de: http://www.linternaute.com/nantes/magazine/urbanisme x Utilisation de l’interview de Luc Stanescou (auteur d’une etude sur la Tour Bretagne) du site http://www.lepoint.fr
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1. Gravure du site avant les travaux d’après guerre. 2. Photographie aérienne contemporaine. 3. Axonométrie du projet.
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3.08 PROJET URBANISTIQUE DU COURS DES CINQUANTE OTAGES Arch: B. Fortier, I. Rota, 1991 - 1996
La ville de Nantes profitant largement du commerce triangulaire (France – Afrique – Antilles) s’est vue connaître une période plus que florissante au XVIIIe siècle, mais la remise en question éthique de ce commerce pendant la Révolution (à partir de 1789) causa doucement son déclin. Néanmoins, un riche patrimoine architectural (dû au commerce d’esclaves) demeure. Celui-ci fût malheureusement endommagé, notamment le port, par la guerre qui, elle, fut prétexte à un nouveau projet d’aménagement dans les années ’30. Ce projet consistait à boucher l’Erdre et la branche Nord de la Loire pour y construire une autoroute. Il ne connaîtra pas d’opposition (mis à part celle des dirigeants de l’usine Lu) et sera finalisé en 1946 – 49. Le résultat fût de créer l’impression que la ville de Nantes flotte sur une « mer d’asphalte ». Ce n’est qu’en 1991 que la municipalité nantaise (Jean Marc Ayrault), appuyé par Dominique Perrault, décide de lancer un concours prévoyant le réaménagement de cette zone. Cette dernière se divise en deux parties : une première partie, verticale (perpendiculaire à la Loire), qui suit l’ancien lit de l’Edre où de nombreux ponts enjambaient autrefois le cours d’eau pour joindre la ville néo-classique et la ville médiévale. Aujourd’hui, elle est parcourue par une voie de circulation : le cours des cinquante otages. La seconde partie, qui pourrait être qualifiée d’horizontale se situe entre le bras principal de la Loire et la nouvelle gare TGV. Le programme demandait d’une part de créer une seconde ligne de tram qui joindrait la ligne préexistante (Est – Ouest) et longerait l’ancien lit de l’Edre (cours des cinquante otages) et d’autre part de définir une large zone qui s’étendrait de l’île du Feydeau jusqu'à la nouvelle gare TGV. Le concours remporté par B. Fortier et Italo Rota proposait non pas un « remplissage de l’espace », mais au contraire, de prendre le site dans son état primaire et de remédier à la fragmentation spatiale en créant de nouvelles interactions entre l’eau et la ville. B. Fortier (critique d’architecture et d’urbanisme) se pose de nombreuses questions sur le devenir de la ville actuelle et de la position de l’architecte vis-à-vis de son patrimoine historique ; sur l’effet du modernisme sur la vie urbaine et dresse le constat de l’échec des postmodernistes (du Team X aux métabolistes) pour ce qui est de concrétiser des propositions pour la ville, ou simplement de proposer des solutions qui ne relèveraient pas de la pure utopie. C’est cette position par rapport à la ville qui va pousser B. Fortier à faire un projet faussement minimaliste avec une réelle volonté de rendre la ville plus lisible. Pour cela, il va tenter de réinsérer le « calme et l’espace » au site en ouvrant des places et en créant des échappées visuelles, aérant un espace urbain jusque là clos et refermé sur lui-même. De manière plus précise, leur projet peut se décrire avec ces trois objectifs : Tout d’abord, la volonté d’organiser les différents types de trafics non pas en éliminant totalement les voies automobiles, mais en les minimisant et en construisant de minuscules ronds points qui permettent un dégagement facile vers les accès, au tram par exemple, sans toutefois interrompre le trafic. L’île du Feydeau pourrait elle être considérée comme le nœud, le point d’équilibre du projet (elle comprend non seulement le cours des 50 Otages mais aussi le lit de la Loire) et de ce fait, décider d’en faire l’île verte permettait d’en faire un lien public entre le château des ducs de Bretagne et la Loire elle-même, en créant des grandes étendues de gazon.
3.08
3.08
Par cette verdure, il s’agissait également, pour Fortier, d’apporter une réponse contemporaine au bleu de l’eau qui se trouvait autrefois sur le site. Enfin, la question de l’architecture proprement dite, celle des bâtiments additionnels autrement dit, dont le Pôle Beauséjour créé en 2001, a été résolue en prévalant l’équilibre avec les bâtiments de la ville. Des bâtiments de forme rectangulaire, construits en pierre de taille. Parmi les nouvelles constructions, seul le bâtiment du Stock Exchange vient rompre cette logique en étant apposé aux bords de la Loire, ce qui permet un dialogue avec l’eau, mais aussi avec le parc et la ville. Les deux autres bâtiments, jumeaux, forment une galerie souterraine allant joindre la place Ricardeau, elle-même en lien avec la nouvelle cour de justice. Cette intervention fluide par le mobilier urbain, l’aménagement paysagé de grands espaces et le cloisonnement d’autres par les arbres (tilleuls) génère une très forte continuité visuelle et offrant de grandes perspectives au piéton. Ils rendent perceptible la grandeur d’échelle du site (auparavant un ancien bras de fleuve) par le recul que permettent le parc ovale et son esplanade triangulaire, tout en conservant, par ses longues allées arborisées, une certaine proximité avec les rez-de-chaussée commerçants des bâtiments qui longent l’ancien cours des cinquante otages.
Bibliographie : x Urban design for Central Nantes, Domus n° 767, january 1995, p 23-29 x Concours centre Nantes: du bleu au vert, in Techniques et Architecture n° 395, april – may 1991, Edition Rengirex – France, p107 – 111 x Cours des Cinquante Otages, l’urbain et l’architecture au centre de Nantes, in l’Architecture d’Aujourd’hui n°292, april 1994, p124 – 127 x Un progetto per Nantes di Bruno Fortier, Italo Rota, Jean Thierry Bloch, in Casabella n°590, may 1992, Elmond Periodici, p60 à 67 x Le cours des Cinquante Otages, Nantes, in Techniques et Architecture n°410, november 1993, Altedia Communication – France, p128 – 129 x Nantes : un cours magnifié, in Le moniteur architecture – AMC n°20, april 1991, p9
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Hôtel La Pérouse
Plan des deux îlots sur le cours des Cinquante Otages montrant l’hôtel La Perouse et l’immeuble de logements qui se font face.
Immeuble voisin. Des linteaux de pierre divisent les fenêtres à la française, introduisant d’avantage de lignes horizontales en correspondance avec les bâtiments voisins.
Sans imiter littéralement les façades anciennes et leurs ornements, les deux livraisons de Barto + Barto sur les cours des Cinquante-Otages réactualisent les règles élémentaires
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Les fenêtres aux huisseries sont invisibles de l’exterieur.
3.09_HÔTEL LA PEROUSE Cours des 50 Otages / 3, Allée Duquesne - 44000 NANTES Arch : Barto + Barto, 1993
Au cœur de Nantes, dans les Vieux quartiers, à l’extrémité d’un îlot datant du XIIIème siècle, l’hôtel La Pérouse dresse sa silhouette énigmatique. Dessiné tel un bloc monolithique, solidement planté, il se veut lourd de sens (dans toutes les acceptions du terme), et affiche un rigueur non dénuée d’expressivité. Les espaces quasi monacaux et les fentes tenant lieu et place de fenêtres en font un projet pour moins original, mais sachant dialoguer avec son environnement et avec les archétypes de la construction hôtelière. Avec le comblement du bras de la Loire, entrepris à partir de 1926, Nantes avait perdu son statut de « Venise de l’Ouest ». Le cours de l’Erdre devenu souterrain a permis la création d’un boulevard urbain, nommé, après-guerre, cours des Cinquante-Otages. Si les édifices qui donnent sur ce grand boulevard nantais n’affichent pas forcément les mêmes traits stylistiques, ils possèdent néanmoins des gabarits similaires et leurs façades, en alignement, ont toutes la même composition tripartite : un socle comprenant le rez-de-chaussée et l’étage mezzanine, trois étages supérieurs de hauteur décroissante du bas en haut, puis le toit, avec ou sans chiens-assis. Dans les détails, ces compositions sont soutenues par la division des fenêtres, les garde-corps et la modénature du décor en pierre, linteaux, cornières, pilastres, etc. Un objet-manifeste tel était le souhait du maître d’ouvrage qui voulait créer un événement architectural dans la ville. Dès le départ, le projet devait donc assumer une double fonction : devenir un signal urbain et répondre au programme d’un hôtel trois étoiles de prés de 50 chambres. Appelés à concevoir un hôtel sur une parcelle trapézoïdale en tête d’un îlot de faible profondeur, Barto + Barto ont élaboré des variantes pour un dessin continu qui structurait visuellement les trois façades. Or, contrairement aux immeubles voisins à cinq niveaux, l’hôtel en compte sept, car même les auberges de luxe ne peuvent offrir à leurs clients une hauteur sous plafond de 3,50 m. Les architectes qui ne voulaient pas se lancer dans une réinterprétation trop littérale des façades anciennes, ni reproduire différents ornements, imaginent alors un synthèse des rythmes des divisions et des proportions des façades alentours qu’ils traduisent en un code abstrait. Ce code visuel binaire repose sur l’altération de parties pleines et d’ouvertures rectangulaires. Ces dernières ont peu à voir avec les fenêtres voisines puisque leurs cadres, accrochés au nu intérieur des murs, sont quasiment invisible depuis la rue. La surface vitrée étant ombragée par les linteaux, les baies horizontales reflètent à peine la lumière du jour et paraissent telles des fentes noires. Elles contrastent avec l’enveloppe, presque blanche, appareillée en pierres de Richmont, épaisses de 8 cm. Ce code binaire, qui n’est brouillé par aucun élément rapporté, reprend, tel un diagramme, les lignes réglant la façade voisine : celle du chéneau, celle du balcon filant au niveau quatre, celle de la corniche au bord supérieure de la mezzanine. Le bâtiment est fondé sur pieux à moins de 32 mètres et il est construit avec une structure en béton, y compris les rampants de toiture. Les façades et la toiture sont entièrement habillées en pierre et ne présentent aucune aspérité. La façade en devers donne aux chambres un caractère dynamique et amplifie les surfaces qui, à chaque niveau, augmentent de 0,11m2. La distribution verticale de l’hôtel est organisée autour d’un noyau comportant l’ascenseur traversant le bâtiment et deux escaliers de secours. À l’extérieur, la répartition des fentes noires dissimule la succession des sept planchers par un dessin laissant le spectateur incertain quant à la division intérieure réelle d’un bloc aux apparences monolithiques. Le toit de l’hôtel est également revêtu de pierres qui, au fil d’une 3.09
Niveau courant
Niveau réception
À la tombée de la nuit, on perçoit le hall, Articulations intérieures de l’hôtel. légèrement en contrebas par rapport à la rue.
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décennie, s’est recouverte d’une patine grise, assez proche de la couleur des ardoises de la couverture voisine. Intervenant dans un contexte qu’ils se sont déjà approprié et dont ils ont déjà livré une interprétation, Barto+Barto restent fidèles à leur engagements sans pour autant se répéter. Le programme n’est d’ailleurs pas le même. L’immeuble de dix logements occupe une parcelle d’angle de l’îlot qui fait face a l’hôtel La Pérouse. Les architectes renégocient le rapport avec les édifices mitoyens tout en évitant trop de familiarités formelles. Cependant, le code visuel retenu cette fois paraît moins radical. On retrouve les proportions des fenêtres à la française, divisées en deux parties inégales par un linteau en pierre. Similaire à la ruse employée pour la façade de l’hôtel La Pérouse, l’introduction de lignes horizontales supplémentaires dessinées par le linteau, permet de prolonger visuellement certains traits caractéristiques de la belle façade XVIIIème à gauche de l’immeuble. Les deux façades en pierre s’arrêtent à la même hauteur et les deux immeubles sont couverts d’un toit pyramidal, qui, dans la formulation des Barto, est tronqué et composé de gradins. Derrière les bandeaux en zinc à cinq marches, se cachent les deux niveaux de combles avec leurs balcons respectifs. Dans un cas comme l’autre, les architectes n’ont pas voulu afficher crûment la réalité de la construction commandée par des impératifs économiques ou patrimoniaux. Ne pouvant déplacer ces contraintes, Barto + Barto ont pourtant insisté sur l’importance d’un travail de médiation dont le lieu privilégié est traditionnellement la façade. Sa nature graphique et matérielle renseigne sur un comportement possible entre bâtiments voisins.
Bibliographie x «Construire en centre ville», Moniteur architecture AMC. no. 42 / 43, 1993, June/July p.100-131 x BRIGITTE FITOUSSI, « L’hôtel la Pérouse : une apparente simplicité » Architecture d’aujourd’hui. no. 325, 1999, Décembre, p.25-125 x SOUNA Axel, «Special issue. Fin de siècle» Architecture d’aujourd’hui. no. 362, 2006 Jan/Feb p. 30-111 x www.hotel-laperouse.fr
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BORDEAUX_CARTE GENERALE
" #$ % &' * MatinĂŠe 5.01 Extension tribunal de grande instance_ Rogers 5.02 CathĂŠdrale St AndrĂŠ 5.03 Place Pey Berland 5.04 Place des Quinconces 5.05 Arc-en-RĂŞve 5.06 Zac des Chartrons 5.07 Logements rue Lombard/rue Maurice 5.08 Hotel Seekoâ&#x20AC;&#x2122;o 5.09 AmĂŠnagement des quais_Corajoud 5.10 AmĂŠnagement Square Vinet_Blanc/Desvigne 5.11 Annexe ĂŠcole des Beaux-Arts_GautiĂŠ/Tastel Après-midi 5.12 ZAC_Perrault 5.13 Caserne des Pompiers 5.14 RĂŠsidence de lâ&#x20AC;&#x2122;Atria 5.15 Maison de quartier 5.16 Immeubles villas_Lion 5.17 PĂ´le universitaire de gestion_Lacaton/Vassal 5.18 Jardin Botanique_Jourda 5.19 Bâtiment de reprĂŠsentation LD vins_Touton/Teisseire ( #$ % &' ! 6.01 Pessac_CitĂŠ Fruges_LeCorbusier/Jeanneret 6.02 Pessac_Logements 6.03 Bouliac_Hotel St James de Bouliac_Nouvel
Jour 6
Jour 5
Jour 6bis
" #$ % &' Matinée 5.01 Extension tribunal de grande instance_ Rogers 5.02 Cathédrale St André 5.03 Place Pey Berland 5.04 Place des Quinconces 5.05 Arc-en-Rêve 5.06 Zac des Chartrons 5.07 Logements rue Lombard/rue Maurice 5.08 Hotel Seeko’o 5.09 Aménagement des quais_Corajoud 5.10 Aménagement Square Vinet_Blanc/Desvigne 5.11 Annexe école des Beaux-Arts_Gautié/Tastel Après-midi 5.12 ZAC_Perrault 5.13 Caserne des Pompiers 5.14 Résidence de l’Atria 5.15 Maison de quartier 5.16 Immeubles villas_Lion 5.17 Pôle universitaire de gestion_Lacaton/Vassal 5.18 Jardin Botanique_Jourda 5.19 Bâtiment de représentation LD vins_Touton/Teisseire
5.08 5.06 5.07
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5.09 5.04
5.18 5.15
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Extension du tribunal vue de nuit
Vue d’une salle d’audience de la place du juge
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Tour avec l’extension du tribunal
5.01_EXTENSION DU TRIBUNAL DES GRANDES INSTANCES 36, Rue des Frères Bonie, 33000 Bordeaux Arch: Richard Rodgers, 1997
Biographie Richards George Rodgers, baron de Riverside, est née à Florence en 1933. Célèbre pour son modernisme et des conceptions fonctionnalistes, il a suivi l'enseignement de l’architecture à l’architectura association school de Londres, il finira ses études en 1962 à l’université de Yale. Angloitalien il vit en Bretagne ou il recevra plusieurs prix (prix pour la Rogers House représentant l’Angleterre à la Biennal d’architecture en 1967, prix pour la house of today en 1968). En 1970 il collabore avec Renzo Piano pour préparer le concours du centre culturel de Paris qu’ils remporteront en 1977 ce qui affirmera le style de Rodgers et ses techniques de construction. A partir de 1982 Rodgers enchaine les prix pour plusieurs de ses constructions (Award for Exceptional Steel Structure, The Structural Steel Design Award, Eurostructpress Award, Civic Trust Award….). C’est en 1998 que Richard Rodgers est appelé pour créer l’extension du tribunal de grande instance de Bordeau. Implantation Le tribunal de Bordeaux est placé au cœur de la partie historique de la ville, non loin de la cathédrale Saint-André, de l'hôtel de ville et du palais de Rohan. Il se place au sein d'une véritable cité judiciaire comprenant l'ancien palais de justice de style néoclassique au sud, l'école de la magistrature à l'est et un nouveau restaurant inter administratif dans l'angle nord-est de la parcelle. Le site est traversé par un pan de l'ancienne enceinte médiévale, bordée de douves et de trois tours, vestiges du fort du Hâ. Celles-ci ont été réhabilitées afin d'unifier la fonction judiciaire de l'îlot. La tour des Sorcières, accolée au tribunal de grande instance, accueille deux salles de réception, et la troisième tour, faisant l'angle nord-est, des salles de cours liées à l'école de la magistrature. Ce rempart définit les limites d'un jardin en cœur d'îlot L’enjeu Lors de la construction de ce bâtiment, l’enjeu était de donner une impression positive du système judiciaire français à travers la transparence et la nouveauté. Il se situait aussi au niveau des relations entre ses différentes parties, de la sécurité, et de l’environnement. L’architecte réussit à résoudre ces enjeux en créant un espace ouvert, dynamique et accessible, dans lequel s’insèrent les salles de justice . Pour garantir l’intimité du personnel travaillant là, décision est prise de séparer le bâtiment et les circulations, judiciaires et publiques. Le public et les magistrats ont donc des différents accès à travers le palais. Afin de séparer les différentes parties du bâtiment, on choisit de faire une respiration au milieu de celui-ci qui sert autant de séparation physique que de régulateur d’air et de bruit. Comme ce bâtiment s’insérait dans un contexte historique très fort, Il a été tout de suite évident lors de la conception du projet d’établir une correspondance entre le coté historique de la ville et la nouvelle construction, et donc entre la ville elle-même et le tribunal. On a donc insérer dans cet espace ouvert les cours d’audience opaque. Ces salles sont des volumes suspendus dans l’espace publique. Description succincte Le bâtiment est un parallélépipède rectangle de 25 000 m2, entièrement vitré et ancré au sol par un socle massif en pierre. Cette enveloppe qui fonctionne comme un volume de respiration contient différentes fonctions qui se font faces et organisent le projet : l’aile des bureaux (4 étages de bureaux en cloisonnés et un de bureaux paysagés) séparé par un atrium (cour intérieure) contenant les 9 salles d’audience. Celles-ci sont incluses à l’intérieur de 7 tours tronqués (qui rappellent la forme 5.01
Vue zĂŠnithale dans une salle Coupe technique
Plan de masse
5.01
d’une bouteille) qui font écho à la fois aux tours du fort Hâ (ancienne forteresse de Bordeaux) et aux flèches (la partie supérieure pointue d'un édifice) de la cathédrale St André. Les tours sont bardées de cèdres et sont surélevées au-dessus du socle en pierre calcaire par des pilotis. Les volumes en forme de bouteilles permettent à la lumière naturelle de pénétrer profondément dans les salles alors que leur hauteur assure un bon contrôle de la température. De plus, cet édifice a intégré ou exploité des techniques traditionnelles tout en utilisant une technologie très pointue en matière de conception ou de construction comme par exemple la technique du lamellé-collé qui arrive maintenant en France à des portées de 130m. Ce bâtiment présente le bois comme un raccord entre le passé et le futur, un raccord entre le tribunal et son extension. L’entrée publique du bâtiment se fait par un escalier placé sur le coté qui mène à la « salle des pas perdus » au centre de celui-ci. L’accès au centre administratif se fait par des passerelles qui enjambent l’atrium.
Bibliographie x Kenneth Powell, Richard Rogers, comple works volume two, Phaidon, 2001 p 264-284 x Richard Rogers + Architecture Centre Pompidou, Paris, 2007 Sitographie x http://membres.lycos.fr/archibois/exemple.htm x http://www.richardrogers.co.uk/ x http://www.idhbb.org/fr-page1.1.tgi.htm x http://www.cyberaquarelle.com/convard21.htm x http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Rogers x http://www.floornature.info/articoli/articolo.php?id=11&sez=6 x http://www.idhbb.org/fr-page1.1.tgi.htm
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5.02_LA CATHEDRALE SAINT-ANDRE Place Pey Berland, Bordeaux
Le 19eme siècle qui créa tant de grands parvis pour dégager son approche pour le visiteur, ne proposa pour la mettre en valeur qu’une sorte de boulevards que l’arrivée de l’automobile transforma en une ceinture répulsive. Malgré cela, la cathédrale reste un pole d’intérêt majeur pour les Bordelais et les voyageurs attirés par la renommée de la cité classique ou de la capitale viticole. Histoire L’époque gothique. L’ancien sanctuaire fut progressivement démoli au début XIVeme siècle. Les embellissements et les constructions s’effectuèrent des lors à un rythme plus lent ; ils affectèrent essentiellement le décor, le mobilier et les immeubles par destination. En 1429, on envisagea d’élever un grand clocher hors œuvre dont la construction ne fut entreprise qu’en 1440 sur l’épiscopat de l’évêque Pey et achevé vers 1500. C’est également au cours du XV eme siècle que furent établirent les arcs broutants qui étayent la nef, peut être ébranlé par le tremblement de terre de 1427 ou déstabilisé par la destruction du rempart sud. De la renaissance à l’âge classique. La mise au point de nouveaux systèmes constructifs est toujours lente. Ainsi, c’est sur une culée d’arcs boutants de structure gothique que se manifesta à l’extérieur vers 1531-1536, l’introduction du vocabulaire ornemental de la première renaissance. C’est donc un style déjà presque classique qui semble apparaître assez précocement à Bordeaux, si l’on en croit une description faite en 1669 par Claude Perrault, l’architecte qui dessina la grande colonnade du Louvre.A la veille de la Révolution, il s’agissait essentiellement d’intégrer la cathédrale à un ensemble monumental dominé par le palais archiépiscopal. De la révolution à nos jours, l’histoire de la cathédrale au XIXeme siècle est marquée par l’intervention d’architectes restaurateurs. En 1866, Abadie alla plus loin en menant à bien la destruction du cloitre, imposée par la logique de l’aménagement urbain. Aussi il modifia les sacristies. En 1889, on détruisit les constructions qui avaient préservé ces sculptures des dégradations pendant la révolution. Ce fut la dernière intervention majeure, l’administration des Monuments historiques assurant depuis lors le maintient en l’état de la cathédrale par les travaux de la reconstruction parfois considérables. Les travaux de restauration se poursuivent avec la reprise des façades du transept. Exterieur ( longueur totale de l’édifice : 133m) La nef ( longueur : 63m ; largeur :17m ; hauteur :22m) La façade occidentale( largeur : 25m) est sans doute la plus austère de la cathédrale mais aussi celle qui témoigne le mieux de son ancienneté. La restauration menée en 1954 a mis en évidence les traces de diverses reprises qui permettent d’interpréter cette haute muraille comme le vestige de la nef du XI eme siècle, surélevé et élargi au XII et XIII eme siècles. Le flanc nord et le portail Royal_La différence de section des contreforts s’expliquent également par les parties successifs de voutement de la nef. Ni les uns ni les autres ne suffisaient à contenir la poussée des voutes sur des maçonneries fragilisées par l’instabilité du sous sol ; on construisait donc de puissants arcs broutants. Cet étrange monument commencé en 1531 présente tous les éléments des arcs boutants gothiques, mais le décor de la première renaissance y développe une ornementation qui lui prête valeur de monument funéraire. Les embrasements sont organisés en deux zones superposées. Douze niches devaient abriter chacune une statue d’apôtre. Protégées lors 5.02
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de la révolution par les maisons qui s’adossaient au mur nord. Le flanc sud et les « sacristies neuves »_Le flanc sud est partiellement masqué par le corps de bâtiment dit « sacristie neuve", construit par Abadie entre 1869 et 1879 à l’emplacement de la galerie nord du cloitre dont les toits en appentis des quatre galeries charpentés reposé sur une arcature gothique. Les « sacristies neuves » constituent à Bordeaux l’une des créations les plus remarquable de l »historicisme dans le domaine de l’architecture te du décor. Habillement logées entre les arcs boutants du XV eme siècle, elles développent une façade néogothique d’une invention très libre qui n’est pas ans rappeler les constructions de Violet le duc à Notre Dame de Paris. Transept (longueur : 52m ; largeur : 9m) Le bras nord et le portail septentrional_La façade dite « des flèches » est la plus prestigieuse de la cathédrale. Les deux tours coiffées de flèches plusieurs fois reconstruites délimitent une travée à la verticalité affirmée dans laquelle s’inscrivent un portail, une galerie ajourée surmontée d’un garde corps, un triplet, la grande rose te une arcature. Le portail septentrional est une œuvre admirable du deuxième quart du XIV eme siècle. Les ébrasements présentent six statues d’évêques abritées par des dais architecturés, sur des socles carrés. Le bras sud et le portail méridional_La façade du bras sud s’inscrit entre deux tours qui, à l’étage, abritent deux salles charpentées à l’usage de beffroi. Les parties inférieurs, jusqu’au niveau de la rose, datent du début XIV eme siècle et sont de fait antérieurs aux éléments correspondant du bras nord du transept. Incontestablement plus homogène que la « façade des flèches », la façade sud a malheureusement la quasi-totalité de son décor sculpté, le tympan et le trumeau du portail méridional ayant été supprimé en 1794 pour faciliter le passage des charrettes. Chœur (longueur : 61m ; largeur : 48m ; hauteur : 29m)_Le groupe assez homogène des cinq chapelles rayonnantes est couronné d’un garde corps ajouré reconstruit vers 1880.. Les infimes modifications dans la modénature des bases des colonnettes permettent d’affirmer que la chapelle d’axe a été construite d’un seul jet avant le début de l’édification des parties hautes des chapelles latérales. Tour Pey- Berland_Haute de plus de 60 mètres, cette masse de pierres est établie sur une base carrée de huit mètres de coté, richement décorée. La flèche de maçonnerie qui n’excéda jamais 12,50 mètres de haut, découronnée par un ouragan, totalement démantelé pendant la révolution et reconstruite après 1851, et surmontée depuis 1863 par la statue de métal dorée de Notre-Damed’Aquitaine, œuvre d’Alexandre Chertier. Les deux premiers niveaux jusqu’à une hauteur de 13 mètres était pratiquement aveugle : la porte ouest n’était à l’origine qu’une petite fenêtre dont les retombées indiquent qu’il s’agit d’un remploi de pierres taillées au XIV eme siècle. La grande ouverture nord ne date que du XIX eme siècle et remplace la porte originelle. Le troisième niveau, décoré au nord et à l’est par de grands remplages aveugles, et également très faiblement percé. Sur 16 mètres de hauteur, le quatrième niveau correspond au beffroi. Il est éclairé par deux séries d’ouverture au remplage rayonnant, archaïque pour le troisième quart du quinzième siècle. La raison d’être de cette tour a suscité bien des hypothèses et des controverses. On a voulu y voir une sorte de « lanterne des morts » mais rien n’indique qu’il y eu jamais un cimetière à proximité. Interieur ( longueur totale de l’édifice : 125m) La nef (largeur : 17m) Les voûtes_Les travées sont couvertes de voutes d’ogive quadripartites établies dans la première moitie du XIIIeme siècle.
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Les murs latéraux_Mieux que celles des voutes, l’analyse des murs latéraux raconte l’histoire complexe de la nef. Leur dissymétrie est révélée par le fait qu’aux niches profondes de la paroi nord correspondent des arcades aveugles à la paroi sud. Ce serait là la trace de l’élargissement de la nef au XII eme siècle, le mur nord ayant été doublé et le mur sud reconstruit quelque mètre au-delà de celui de la nef primitive. Le décor mural de cette nef, était rythmé par des groupements de trois arcades basses surmontées par une coursière ménagée dans l’épaisseur du mur au pied des fenêtres hautes. Transept (longueur : 45m)_Depuis la croisée du transept, on voit clairement que la cathédrale se compose en fait de deux ensembles distincts : une vaste nef unique assez hétéroclite et un cœur gothique homogène jusqu’à la sécheresse. Un transept les relie, dont le voutement d’ogives se pli tant bien que mal aux différences d’alignement de hauteurs et de largeurs de ces deux édifices. Chœur Le chœur liturgique_Le chœur liturgique présente des lignes architecturales très pures : grandes arcades très brisées; triforium aveugle ; fenêtres hautes. Les chapiteaux des parties hautes présentent des corbeilles totalement nues. Les chapelles rayonnantes_Les quatre chapelles rayonnantes forment un ensemble homogène établi à partir de la chapelle d’axe du Sacré-Cœur ou Saint-Sacrement. Voutées d’ogives à six voutains, elles sont décorées dans leur partie basse par une arcature dont les écoinçons portent un décor végétal. Les vitraux_A l’exception de quelques fragments remontés dans la rose nord, la cathédrale ne possède pas de vitrail antérieur au XIX eme sicle. Les verrières sont l’œuvre de Joseph Villiet. Elles ont pris place en 1857 et 1860 dans les remplages refaits par Denjoy des chapelles Notre-dame-duMont-Carmel et Saint-Joseph. Les verrières du chœur présentent quant à elles de grandes figures de prophètes, patriarches, apôtres et saints.
Bibliographie x Brun( abbé Pierre), La Cathédrale Saint-André de Bordeaux, Bordeaux Delmas, 1952 x Drouyn ( Léo), Bordeaux vers 1450, description topographique, Bordeaux, 1874 x Lopès ( chanoine H.), L’Eglise métropolitaine et primatiale Saint-André de Bordeaux, Bordeaux, x Poutrin ( Isabelle), Visiter la cathédrale Saint André, Bordeaux, Sud-Ouest, 1994
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1. Cathédrale Saint André 2. Vue aérienne de la place Pey Berland 3. Palais Rohan, mairie de Bordeaux 4. Vue générale de la place
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5.03_PLACE PEY BERLAND
Le nom de la place et de la tour proviennent de Pierre Berland, archevêque de Bordeaux de 1430 à 1456. Auparavant aussi appelée place du Palais et Place de la préfecture. située dans ce qu'il est convenu d'appeler l'hyper centre, la place Pey Berland est au cœur de plusieurs axes principaux puisque 14 rues permettent d'y accéder, elle est même prolongée par deux places. (Place Rohan et la place de la Victoire ) La place a été entièrement redessinée à l'occasion du retour du tramway, recouverte par de grandes dalles de granit, elle a été restituée aux piétons et redevient naturellement un des espaces publiques les plus vivants de Bordeaux. Lieu de rassemblement, d'échanges, de fêtes laïques ou religieuses, point d'encrage touristique, la place retrouve enfin sa symbolique urbaine. La place se compose d'abord du Palais Rohan qui a partir de 1837 est devenue la mairie de Bordeaux. Le bâtiment tient son nom de l'archevêque de Borde aux (Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan), sa construction fut terminée en 1784. Ensuite de la Cathédrale Saint André qui fut consacrée en 1096 par le pape Urbain II. Elle a été reconstruite entre le 12e et le 16e siècle. L'assemblage d'une nef romane du 13e siècle et d'un chœur gothique rayonnant n'est en fait que le reflet des différentes périodes de la construction et le fruit de l'histoire de Bordeaux. Et enfin, de la tour Pey Berland qui fut érigée entre 1440 et 1446 est en fait le clocher de la cathédrale Saint André. Au sommet de la flèche depuis 1863 se trouve la statue de notre dame d'Aquitaine. Le dernier étage de celle-ci permet de dominer la ville et d'avoir une vue unique sur Bordeaux.
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5.04_PLACE DES QUINCONCES
La place des Quinconces est la principale place du centre-ville de Bordeaux. Cette place s'offre le paradoxe d'être à la fois une immense surface vide et en même temps d'accueillir le plus imposant des monuments de la ville. Créée au début du 19e siècle sur l'emplacement du château Trompette. Des arbres y sont plantés en quinconce d'où son nom. Elle est composée d'une esplanade descendant en pente douce vers la Garonne encadrée au nord et au sud de plantation d'arbres. Sa superficie de 12 hectares (dont 6 d'espaces verts) en bordure de la Garonne, en fait une des plus grandes places d'Europe. La place des Quinconces est aménagée de 1810 à 1828 après la démolition du château. Le plan de la place, une esplanade rectangulaire encadrée par des plantations d'arbres, est figé en 1816. La place baptisée initialement place Louis XVI puis renommée place Louis-Philippe prend son nom actuel après la révolution de 1848. On décide en 1883 de construire au centre de l'hémicycle un monument à la mémoire des Girondins et célébrant la République ainsi que des bassins situés à ses pieds. Ce monument se compose d'un large socle et surmonté d'une colonne de 43 m de haut où culmine la statue de la liberté brisant ses fers en bronze vert. Protégée depuis 2002 au titre de monuments historiques, la colonne a fait l'objet de travaux de sécurité et de travaux de restauration patrimoniale en 2006. Pendant la seconde guerre mondiale, la place abrite des installations de défense allemande, dont l'un des derniers témoignages reste la porte donnant sur les allées du Bristol à la limite du carrefour avec le quai Louis XVIII. (Voir les quais) A l'opposé du monument aux Girondins, coté Garonne, on trouve une balustrade en pierre et 2 autres d'une hauteur de 21m appelées colonnes "Rostrales" car ornées de proues de navires prolongées de "rostres" (éperons de navire). Ses 2 colonnes construites par Pierre Alexandre Poitevin en 1829 sont surmontées chacune d'une statue regardant la Garonne, l'une symbolisant le commerce et l'autre la navigation. Le chapiteau supporte un édicule circulaire couvert d'une coupole. Les colonnes semblent être pour certains le signe avant-coureur de l'épuisement du style néoclassique à Bordeaux, alors que, pour d'autres, aucun monument bordelais ne se réfère de manière aussi directe à l'antiquité classique Les rostres rappellent la victoire des flottes romaines sur celles de Carthage et, depuis l'antiquité, signifie la maîtrise triomphale des mers. La place abrite aussi les statues colossales en marbre blanc de Montaigne et Montesquieu sculptées par Maggesi.
Bibliographie x http://www.photosamateur.net x http://www.paysage-en-herbe.com x http://carjoudmichel.nerim.net x http://www.wikipedia.org x http://www.33-bordeaux.com x http://www.lacub.com x http://www.bordeaux.fr
5.04
Quatrième de couverture de l’ouvrage « collectif »
5.05
5.05_ARC-EN RÊVE Entrepôt 7, rue Ferrère, 33000 Bordeaux Arch: Claude Deschamps/Denis Valode & Jean Pistre Archs., 1981-1990
« Arc en rêve est plus qu’un lieu, c’est un projet. Le projet de montrer la création architecturale contemporaine pour ouvrir le regard sur le monde. Le projet d’informer et de former sur les processus de production à l’oeuvre pour partager un savoir sur les nouveaux territoires de l’urbain. Qu’il s’agisse d’exposition, d’animation avec les enfants ou d’expérimentation, notre ambition est encore et toujours de faire émerger le désir d’architecture, d’inviter à la création, et de poser un regard contemporain sur le monde ».
Arc en rêve centre d’architecture mène depuis sa création, en 1981, une action, un projet culturel à vocation international, pédagogique et d’anticipation dans le champ de l’architecture et de la ville. Il se donne comme role principal celui de médiateur culturel en confrontant le public à des formes qu’il peut découvrir, observer, comprendre, expérimenter et vivre via la mise en oeuvre d’expositions, conférences, débats, éditions, animations pour enfants, cours pour adultes, visites de bâtiments, parcours urbains, et des expérimentations sur le terrain de l’aménagement. En ce sens le centre prévoit trois manières de travailler et ce en fonction de l’âge du public: Une sensibilisation, un éveil pour les plus jeunes « jouer, regarder, percevoir, toucher, fabriquer, débattre, inventer, explorer, manipuler, connaître, faire connaître. » L'éducation pour les jeunes adultes (lycéens, étudiants) La formation pour les adultes déjà pratiquants ( architectes, promoteurs, élus, maîtres d'ouvrage & maîtres d'oeuvre ) Par ces initiatives, l’enjeu du projet est d’éduquer le regard du public, de le transformer, le rendre sensible à l’architecture contemporaine. Il ne sera plus spectateur incrédule mais acteur dans sa ville. Le centre présidé par François Barré, personnalité phare de la scène culturelle française, regroupe Michel Jacques, membre fondateur et responsable de la programmation et de la direction artistique. Mais aussi d’architectes et acteurs collaborateurs du centre ainsi qu’un conseil d'administration qui réunit des architectes, des critiques (François Chaslin, Anne Lacaton, Jean Nouvel...). Membres qui alimentent et qui fondent les positions et la réflexion propre à arc en rêve. C’est aussi cette équipe qui est à l’origine de la démarche menant à classer la ville d eBordeaux au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Historique du bâtiment 1822-1824 : L’Entrepôt est construit face à la Garonne, pour entreposer des marchandises exotiques. Le bâtiment est réalisé par l’ingénieur Claude Deschamps qui vient d’achever le Pont de Bordeaux. A l’intérieur on rencontre 3 matériaux : la pierre de bourg composant les murs, les briquettes formant les arcs et les voûtes et le pin pour les planchers et les poutres. Suite au développement du port qui s’équipe de vastes hangars, les entrepôts de la place Lainé perdent leur raison d’être. 1962 : L’Entrepôt est loué, mal entretenu, donne des signes d’abandon. Dans un contexte de grandes rénovations urbaines, la désaffection de l’Entrepôt fait craindre sa démolition.
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1971 : L’Entrepôt est mis en vente .Nicole Schÿler, une personnalité du quartier, alerte le Maire Jacques Chaban-Delmas sur son intérêt architectural. Ce fut une époque particulière : dans les dernières années du mayorat de Jacques Chaban-Delmas, la vie culturelle à Bordeaux était particulièrement brillante et les conditions favorables à la création. 1973 :L’Entrepôt est une friche, une coque imposante accueillant des actions culturelles. 1981 : Un espace culturel est créé grâce aux visions réunies de plusieurs initiateurs/acteurs de la culture à Bordeaux. Grâce au CAPC et à Arc-en-rêve , l’Entrepôt 7 devient incontournable dans le paysage national, international de l’art et de la culture. 1990: Le lieu est réaménagé par Denis Valode, Jean Pistre (architectes) et Andrée Putman (architecte d’intérieur).La ville de Bordeaux a la maîtrise de l’ouvrage, et lui donne la configuration qu’on connait aujourd’hui. Le projet consistait à réaménager l’entrepôt en musée d’art contemporain, galeries d’architecture, librairie, restaurant sur une surface de 12.000m² avec un budget de 7,5 millions d’euros soit 625 euro par m². A l’intérieur les architectes respectent scrupuleusement la trame, la plasticité et les qualités spatiales de l’Entrepôt. Au sein de l’ossature existante, ils emboîtent une architecture muséale simple (des cimaises mobiles). La structure d’exposition autonome d’exposition est détachée des murs de pierre du XIXème siècle et ne nuit pas à l’œuvre de Claude Deschamps.
Réferences x Conversation téléphonique avec le communiqué de presse du centre arc en rêve x Echange courriel avec Jean-Louis Sissac, communiqué de presse du centre arc en rêve Bibliographie x Bruce Bégout / Michel Lussault / Marcus Steinweg / Jean-Didier Vincent / Chris Younès, Collectif, arc en rêve ed., Bordeaux, Juillet 2008, p. 35-37 x Arc en rêve, Yellow, presse papier ed., Bordeaux, 2006 Sitographie x www.arcenreve.com x www.bordeaux.fr x http://www.bloc.com/article/art-et-culture/musees-et-patrimoine/le-centre-d-architecture-arc-enreve-de-bordeaux-20080630.html
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5.06
5.06_ZAC DES CHARTRONS/CONTEXTE Commanditaires : Communauté urbaine de Bordeaux, Ville de Bordeaux Aménageur : Société Domofrance, 1999-2008
Contexte historique : L’édification du Château Trompette à la fin de la guerre de Cent Ans contraignit le couvent des Chartreux à se déplacer vers le nord, en bordure de Garonne. Dès le 16ème siècle un faubourg se développa autour du monastère, avec une vocation vitivinicole. Cette vocation détermina une typologie urbaine très particulière, organisée en parcelles de faible largeur mais de très grande longueur. Une façade continue de maisons, à vocation de chais à rez-de-chaussée d’habitation à l’étage, se constitua tout au long de la rivière, chaque immeuble commandant une parcelle à vocation viticole pouvant s’étendre sur plusieurs centaines de mètres à l’arrière. Au fil du temps le bâti gagna en profondeur, tandis que la vigne rétrécissait peu à peu, pour disparaître totalement à la fin du 17ème siècle. Au siècle suivant le faubourg affirma de façon éclatante sa fonction d’élevage et de négoce du vin de Bordeaux, et occupa la totalité du sol par des chais dont la morphologie s’accommodait du parcellaire légué par les siècles précédents. Il devint alors le lieu le plus animé de Bordeaux, et se dota de la façade actuellement visible le long du quai, édifiée en avant des immeubles plus anciens. Ce bâti original, déterminant de facto ce que l’on a pu qualifier d’ « urbanisme viticole »,fit pendant les deux siècles suivants l’originalité de ce quartier, avant d’être délaissé par les grandes maisons de négoce qui en avaient assuré l’animation et le prestige. À la fin du 20ème siècle, il se transforma en friche industrielle, s’ajoutant à toutes celles qui bordent le fleuve, à la Bastide ou à Bacalan. Situation : Comme la plupart des villes européennes, Bordeaux est aujourd’hui le siège de profondes transformations du fait du développement de l’agglomération qui a suivi l’après-guerre, et des problèmes de liaisons centre-périphérie ainsi que la désindustrialisation du centre-ville. De grandes mutations ont été entreprises pour la formation de nouveaux centres urbains et d’axes de liaison afin de profiter des avantages économiques du site et de ses perspectives de développement.. Le quartier des Chartrons est situé sur les quais de Bordeaux rive gauche, elle se développe sur 9 hectares délimités au Sud Est par le quai des Chartrons, au Nord Ouest par le cours Balguerie Stuttenberg, au Nord Ouest par la rue Poyenne et au Sud Est par la rue Barreyre . L’objectif du projet était de rééquilibrer la rive gauche de la grande bourgeoisie avec l’ancien centre et une rive droite industrielle populaire comportant de vastes friches libérées. Programme : Le plan d’aménagement, ZAC (zone d’aménagement concerté) commandité par la Ville de Bordeaux et exécuté par la société civile Domofrance, visait à redonner à ce site une qualité urbaine et à renforcer l’attractivité du centre de la ville. La reconversion de friches urbaines devait permettre la réalisation de programmes mixtes constitués de logements, d’activités tertiaires et de services. L’implantation d’équipements publics au cœur de l’opération aurait favoriser l’animation et la réhabilitation des îlots existants. Le projet urbain visait aussi à désenclaver le cœur d’îlot grâce à une galerie assurant une liaison piétonnière avec le quai et destinée à un usage culturel, commercial et tertiaire.
5.06
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L’ensemble du programme prévoit : - la construction de programmes diversifiés de logements (300 logements) - des ateliers d’artistes - l’implantation d’activités tertiaires et commerciales - la réalisation d’équipement de quartiers (hall de gymnastique, écoles, un centre d’animation touristique dédié au vin) - des espaces publiques généreux Afin de respecter les caractéristiques du parcellaire d’origine, les constructions devaient être implantées suivant la direction Nord Ouest / Sud Est et partout ou cela était possible la façade d’origine a été sauvegardée. Situation actuelle : La ZAC peine à trouver son identité et un rythme commercial, elle a subi une laborieuse évolution et les inconvénients d’une zone constamment en chantier ayant des répercussions sur le développement économique et la qualité de vie des habitants. De nombreux mécontentements se sont faits entendre quant aux changements programmatiques du centre touristique, au retard de la réalisation du gymnase et de l’accès direct du tramway. Néanmoins, une démarche participative grâce aux réunions de quartier fait évoluer le quartier selon les désirs de ses occupants.
Bibliographie x « Die städtebaulichen Projecte in und um Bordeaux” in Werk Bauen & Wohnen n° 7/8, Juillet/Août 1999, Allemagne x “Wohnbauten im Quartier des Chartrons,1990-1996” in Werk Bauen & Wohnen n° 7/8, Juillet/Août 1999, Allemagne x « Zac des Chartrons » in Werk Bauen & Wohnen n° 7/8, Juillet/Août 1999, Allemagne x www.lacub.com (site officiel de la Communauté Urbaine de Bordeaux) x www.cub-ps.net (sie du groupe socialiste de la Communauté Urbaine de Bordeaux x www.renaissancedescites.org (association ayant pour but favoriser et promouvoir les opérations de sensibilisation, de conservation, d'entretien, de restauration et de mise en valeur du patrimoine architectural x www.bordeaux.fr (site officiel de la ville,rubrique urbanisme et projets) x www.sudouest.fr (archive article de Hervé Mathurin du mardi 7 août 2007)
5.06
Interventions multiples de Bernard B端hler dans le quartier des Chartrons
Rue Lombard, 1998
5.07
5.07_LOGEMENTS RUE LOMBARD/RUE MAURICE Quartiers des Chartrons, rue Lombard/ rue Maurice, 33000 Bordeaux Arch: Bernard Bühler, 1985-2005
Depuis plus d’une quinzaine d’années, Bernard Bühler – un natif des faubourgs de Bacalan – glisse d’une rue à l’autre du quartier des Chartrons, en insérant son écriture contemporaine derrière les pierres des chais désaffectés. Œuvrant d’abord pour lui-même et pour un client privé, il élabore une nouvelle typologie d’habitat, entraînant vite dans son sillage des promoteurs de logements sociaux et privés, Domofrance en tête. La connaissance de l’Urbanisme du quartier est nécessaire afin de comprendre le travail de cet architecte. En effet, ce quartier était autrefois le quartier des négoces du vin à Bordeaux, lieux où les échanges, les stockages et les ventes se faisaient à proximité du port de la ville. Ce quartier urbain est marqué par des parcelles allongées et étroites qui se développent en profondeur, perpendiculairement par rapport au quai et dont les anciens entrepôts constituent une substance bâtie de qualité. Anticipant le regain de vitalité et la revitalisation des quais de la Garonne en liaison avec l’arrivée du tram, son intervention amorça la renaissance d’un quartier en déshérence. D’abord contraint par le parcellaire particulier du quartier et par la conservation d’un patrimoine cher aux Bordelais, il crée la double façade. Elle a différentes fonctions, notamment, ménager un sas spatial entre l’espace public et le domaine privé. Mais aussi un sas métaphorique protégeant les habitants et leurs familles des agressions extérieures. La double peau sert aussi à préserver l’existant et à enlever l’arrière-plan. Par ce procédé, Bühler choisit d’insérer l’architecture moderne dans le contexte patrimonial existant. Il n’impose pas, détruit peu, conserve beaucoup, enrichit le passé du présent et vice-versa. Quand l’architecte ne peut garder l’ancien, il n’hésite pas à créer des rideaux de fer ou des murs de béton qui se mêlent et s’emboîtent dans l’environnement minéral. Grâce à cet espace interstitiel, entre intérieur et extérieur, Bühler trouve une source de lumière et d’air dans un contexte très dense. De plus, au fil des années et avec l’irruption des maîtres d’ouvrages sociaux, le béton a pris la relève des ossatures et pans de bois qu’affectionne particulièrement l’architecte en complément de la pierre. Le ton s’est durci mais l’esprit reste très palpable. La belle façade ancienne peut même disparaître et l’opération peut carrément basculer dans la construction neuve, les qualités domestiques et urbaines de cet habitat demeurent. C’est le cas rue Lombard pour l’opération Domofrance primée ce printemps par l’Union Hlm. Une claustra de tubes d’acier galvanisé remplace l’écran des vieilles pierres et reprend l’alignement sur la voie. La substitution s’effectue en douceur, sans dommage pour le caractère de la rue dont le profil est scrupuleusement respecté par les lices. Cette grille générale abrite des coursives de distribution sur les deux étages. Mais pas seulement ! A certains endroits, elle se transforme en palier commun ou en terrasses privées voire même en jardins suspendus. Ainsi, grâce à cette double façade, le bâtiment existe dans deux mondes distincts : l’espace intérieur privé réservé au foyer, à la vie personnelle libre et l’espace extérieur appartenant au public, devant répondre à un contexte urbain et paysager immédiat. L’interstice permet aux deux mondes d’interagir sans empiéter l’un sur l’autre. Ce bâtiment contient seize appartements sur la rue et dix maisons en second rang. Bernard Bühler reproduit le feuilletage des espaces dans la profondeur du terrain et s’attache aux interstices pour les doter de cette qualité résidentielle et domestique qu’il traque dans ses projets. L’insertion du projet contemporain est parfaite. L’esprit des Chartrons perdure sans le charme et la matière de la pierre.
5.07
D
5 maisons de ville, 8bis 10 rue Maurice, 2005
5 quai du Bacalan, travail sur la double façade, 2000
Double façade rue Maurice, client privé, 1985
Réhabilitation d’un entrepôt en appartement, 1989
5.07
Dans les habitations de la rue Maurice 17 à 23, un jeu de petites cours intérieures formant des espaces privés a été mis en place directement derrière les façades ainsi libérées. Cette mesure permet de capter la lumière du jour de manière optimale sans devoir perforer trop fortement les anciennes façades. Les habitations de la rue Lombard 25 par contre, confrontent directement la structure ancienne et éléments nouveaux et mettent ce contraste en valeur à l’intérieur.
Bibliographie : x Revue de presse issue du site officiel de Bernard Bülher : http://www.Bernard-Buhler.com/ x http://www.bernard-buhler.com/revuedepresse/detail/empreinte.htm x http://www.bernard-buhler.com/revuedepresse/detail/batisseu%20present.htm x DAGBERT Anne, « Habitations dans le quartier des Chartrons », in Werk, Bauen + Wohnen, n°7/8, juli/August 1999, Berlin, pages 40-43
5.07
5.08
5.08_HOTEL SEEKO'O 54 quai de Bacalan, 33300 Bordeaux Arch: Atelier d'Architecture King Kong, 2007
L'atelier d'architecture King Kong a été crée en 1994. Composée de 4 architectes bordelais, ils ont obtenu de nombreux prix d'architecture depuis leur union dont l'hôtel Seeko'o. Cet édifice a eu une nomination aux MPIM Awards 2008 et a reçu le prix d'architecture de la ville de Bordeaux 2008. Aussi connu comme l'hôtel Iceberg d'où il doit son nom en inuit, cet objet est placé sur le front du fleuve Garonne dans l'intersection du Quai de Bacalan et du Cours Edouard Vaillant. Cette façade de la ville de Bordeaux donnant sur le Port Autonome construite au XVIIIe siècle, est caractérisée par son homogénéité de ses constructions en pierre et sa continuité architecturale. Cet ensemble constitue un des principaux héritages en pierre de la ville. Dans cette partie fort unie de la ville, l'atelier King Kong offre une façade au caractère distinctif. Cette proposition fait partie des objectifs urbains de la ville de Bordeaux pour le développement et la revitalisation de la partie nord de la ville. Dans cette nouvelle dynamique urbaine de la ville, le bâtiment bénéficie d'une vue panoramique sur ce qui va composer la nouvelle façade de Bordeaux. Inséré dans cette optique, le projet peut se permettre d'être résolument moderne sans devoir faire part de l'ensemble historique qui l'entoure. Un modèle régulier d'ouvertures également proportionnées couvre ses deux façades qui par leurs dimensions assurent une continuité visuelle remarquable dans l'extension de ce front bâti. Libre de toute référence historique, le projet souligne le manque total d'ornements avec des lignes pures, propres à sa conception. Cette peau extérieure construite avec des plaques de Corian (matériau massif utilisé essentiellement pour des plans de travail de cuisines et salles de bains) qui ont été fixés sur une double ossature métallique. L'angle de la rue ou s'insère l'hôtel, prend de manière dynamique la forme de la prou d'un bateau. Le traitement plié de la peau provoque deux inflexions légères au niveau des parois qui vont aller s'accrocher aux corniches des voisins. La forme résultante suit la pente des toitures voisines mettant en évidence les lignes déjà inscrites de manière à s'ancrer au lieu et à son voisinage. La disposition des fenêtres et des portes-fenêtres sont implantées tant au nu intérieur, tantôt au nu extérieur dans la façade, ce qui crée un subtil jeu visuel de cavités et de réflexions. Le dernier niveau du Seeko'o est mis en retrait par rapport au reste de l'édifice de manière à offrir un espace supplémentaire dont l'hôtel a besoin, sans pour autant perturber la lisibilité des hauteurs des toitures voisines. Les chambres de ce niveau bénéficient d'une vue panoramique sur le fleuve, les quais et le pont. Les architectes ont pris parti de la situation et la forme de la parcelle de manière à donner un maximum le lumière naturelle aux espaces utilisés. Toutes les chambres donnent sur la rue et sont desservies par un couloir avec de l'éclairage naturel au centre de la parcelle. Au niveau du rez, les clients sont accueillis dans un espace libre avec de larges baies vitrées s'ouvrant sur la rue. Au premier étage se situent les services pour les clients comme le bar, la salle à manger, le hammam, le sauna et la salle de réunion.
5.08
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Les chambres varient de 28 à 55 m² et ont un décor sobre et uni. Un jeu de couleurs de noir, blanc et rouge sont utilisés de manière à garder un aspect serein. Une chaleureuse impression de cocon est crée grâce au plafond tendu noir tel un dais réfléchissant. Ses chambres sont conçues en espaces ouverts: salle de bain, coin nuit et coin salon non cloisonnés. Ces surfaces de type loft ne négligent pas la dimension pratique: le dressing et les toilettes sont séparés, la salle de bain est astucieusement abritée par un rideau duveteux, conçu sur mesure.
Bibliographie x VAN MULDERS Wim, “Hotel Seeko'o”, in Architect (The Hague), n°2, Den Haag, 2008, p. 5-8 x http://www.kingkong.fr Sitographie x http://www.archdaily.com
5.08
Quais de Bordeaux : schéma général
Quai Sainte-Croix
Quai Louis XVIII
5.09
La douane : rideau d’eau
5.09_AMENAGEMENT DES QUAIS Arch: Michel Corajoud, 2000-2008
Présentation du projet L'agglomération bordelaise a longtemps été privée de ses quais et coupée du fleuve : La Garonne, qui traverse la ville. Dans le prolongement d'événements récents, et à la faveur de l'arrivée du tramway, la communauté urbaine de Bordeaux a décidé de rendre les quais plus vivants et plus accueillant en prolongement naturel des quartiers. Pour atteindre ces objectifs, le paysagiste Michel Corajoud a conçu un projet en séquences. "La part la plus saisissante de la beauté de Bordeaux est celle de la qualité de la lumière, que sa monumentalité absorbe et restitue, se mélange de miel et d'or que cadre en alternance, la profondeur de ses ombres." Le port de la Garonne est accessible aux navires de haute mer. Mais la plupart s'arrête plus en aval sur la gironde. Depuis le début des années 2000, "la belle endormie" s'éveille au rythme des chantiers de renouvellement du centre-ville. De l'époque de Louis XIV, la ville et les réalisations qui bordent les quais en particulier gardent une architecture droite, alignée, classique, que l'on retrouve dans les innombrables châteaux en pierre blonde. Ainsi Bordeaux possède un des plus magnifiques patrimoines urbains du monde avec ses façades XVIIIème et de nombreux édifices classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Au pied de ces immeubles aujourd'hui ravalés, les quais sont progressivement réaménagés au profit des piétons. Ils représentent une bande de 80m de large entre façades et Garonne et s'étendent sur 4,5km de long, de la gare saint Jean à la gare à flot. Le long des quais, une promenade peut être menée de façon séquentielle : partant du quai SainteCroix jusqu'au quai de Batalan (voir plan schématique des quais). Séquence 1 : Les quais Sainte-Croix et Saint-Michel C'est dans un parc de 5 hectares qui fait partie intégrante de l'aménagement des quais que se développent des espaces de loisir, de détente et sportifs comme le basket, volley, etc. La séquence se poursuit par une berge aménagée où l'on trouve des pontons pour les pêcheurs et les promeneurs. Cette réalisation s'inscrit dans la politique de développement durable de la ville, qui fixe comme objectif prioritaire l'étendue d'espaces verts et sportifs de proximité. Séquence 2 : quai de la douane : place de la bourse Au fil du temps, la ville s'est détournée de la Garonne. Alors pour se réconcilier avec le fleuve, l'équipe Corajoude s'est attaché à embellir le quai de la douane en accordant une grande place à l'eau sous trois formes : un rideau d'eau bordant la promenade, les plantations en ligne, et enfin, une place inondable. De part et d'autre de cette place, deux grands jardins sont aménagés avec des plantations basses pour dégager la vue : le jardin des lumières. Ils évoluent au fil des saisons et au rythme de la nature. Séquence 3 : quai Louis XVIII : prairie des girondins. Au pied de la plus grande place d'Europe, la place des quinconces est face à la magnifique perspective des fameux méandres du port de la lune, est plantée une immense pelouse sur 15 000 m. C'est sur cet immense plateau que différents types de manifestations et notamment des expositions peuvent être accueillis.
5.09
Quai des Chartrons
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Les Chartrons
Quai de Bacalan
Séquence 4 : quai des Chartrons Au pied des façades restaurées des immeubles XVIIIème, le visage des quais a totalement évolué : trottoirs élargis, contre-allée, le boulevard à quatre voies a été éloignée, et la plate-forme du tramway sépare la vie des riverains des voie de circulations automobiles. Sur le plateau, on trouve des marchés, un skatepark, des jeux d'enfant, une guinguette et cinq placettes ouvertes vers les Chartons. Séquence 5 : le quai de Bacalan : héritage portuaire. Le h14 a été le premier des anciens entrepôts portuaires a bénéficier d'une rénovation spectaculaire qui exprime tant le respect du patrimoine architectural régional que le devenir des quais. Depuis 2004 les hangars 15 à 19 connaissent eux aussi une seconde vie axée sur le tourisme, les loisirs et le commerce. Ce qui offre un cadre particulièrement prisé par les bordelais le week-end. Plus au nord, le nouveau pont Bacalan-Bastide devrait relier les deux rives en 2012, prolongeant la promenade audessus de la Garonne.
Sitographie x http://www.photosamateur.net x http://www.paysage-en-herbe.com x http://carjoudmichel.nerim.net x http://www.wikipedia.org x http://www.33-bordeaux.com x http://www.lacub.com x http://www.bordeaux.fr
5.09
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5.10_LE SQUARE VINET Rue Vinnet, 3300 Bordeaux Arch: Patrick BLANC & Michel DESVIGNE, 2005
Description Situé en plein cœur de Bordeaux, le square Vinet abrite un jardin vertical sans précédent de 100 mètres de long. Il accueille aussi des jeux modernes pour les enfants, par exemple, un jeu d'eau dans l'alcôve (petit jet automatique qui se déclenche quand un enfant y entre). L'aménagement du square Vinet est l’un des cas concret d’application de la charte paysagère élaborée pour Bordeaux par le paysagiste Michel Desvignes. Cette charte est un élément essentiel du Plan Vert mis en place à Bordeaux dans le cadre de la définition du Projet Urbain en 1996. Elle défini les bases du site spectaculaire que Bordeaux souhaite mettre en valeur autour des rives de la Garonne, en développant les différentes composantes des aménagements paysagers à venir. Ici elle est mise en application grâce au mur végétal. Ce mur de 400 m2 est le fruit de la recherche du botaniste Patrick Blanc. Conçu avec de multiples espèces végétales aux textures et aux couleurs adaptées à l’univers ludique des enfants, ce jardin suspendu est le plus long jardin vertical jamais réalisé. Le mur végétal est une approche complémentaire et innovante de penser l’espace vert en ville. Il transforme l’idée de la ville qui n’est plus seulement un espace minéral mais végétal. Réintroduire le végétal dans la ville. Cette idée de la diversité végétale en milieu urbain, donne une nouvelle perception de celui-ci. C'est un savant mélange entre la forme d’habiter et celle de jouir des végétaux… Le mur végétal permet d’appréhender une nouvelle perception du "vert", et offre à tous et à tout instant, la possibilité de jouir de la richesse végétale, du symbole de jungle exubérante... sans avoir à rentrer dans un jardin qui demande du temps dans nos sociétés actuelles. La structure C’est une structure en acier galvanisé qui assure la rigidité de l’ouvrage. Il a l'avantage d'être solide et léger et surtout d'être insensible aux effets de l'eau. C'est un matériau qui ne rouille pas, et qui évite donc les salissures au niveau des murs et du sol. Des panneaux PVC y sont accrochés. Le support se compose d’une succession de couches, alternant un tissu à base de fibre imputrescible et un film plastique micro percé. Sur toute la partie supérieure de la structure court un réseau de gouttes à gouttes. Dans la partie inférieure du mur, au niveau du sol, un rail ou un caniveau récupèrent les eaux de ruissellements et les collectent pour être ensuite réinjectées dans le circuit d’arrosage, en ayant été au préalable filtrées. Cela permet d’avoir une gestion durable en limitant les consommations d’eau. Pour le choix des végétaux, la formation de botaniste de Patrick Blanc prend tout son effet, car hormis l’effet graphique désiré dans la forme des feuilles, la couleur des floraisons, les associations végétales, il y a un facteur technique important à prendre en compte : il faut des végétaux adaptés à un tel support et connaitre parfaitement leur type de développement.
Bibliographie x Culture in the city, Architectural Review, n°1316, Oct 2006, p46-53 x Paysage n°2, Techniques et Architecture, n°487, Déc 2006-Janv 2007, p42-44 x www.murvegetalpatrickblanc.com 5.10
5.12_STRATEGIE RIVE DROITE Archi : D. PERRAULT, 1989
L'esquisse de Dominique Perrault pour Bordeaux fixe de grandes orientations pour l'aménagement des deux rives de la Garonne: intelligibles à tous parce que fondées sur l'identité des lieux, réalistes parce qu'elles composent avec le temps. Né en 1953 à Clermont-Ferrand, Dominique Perrault est un architecte et urbaniste français. Il privilégie les constructions qui se mêlent à leur environnement. Il tend vers des structures simples, minimalistes, des espaces vides, des enfouissements, des tours décalées. Il a acquis très jeune une renommée internationale en remportant le concours de la Bibliothèque François-Mitterrand de Paris en 1989, puis celui du Vélodrome et de la Piscine olympique à Berlin en 1992. C'est en juin 1991 qu’il est demandé à un groupe d'expertise urbaine de réfléchir à l'avenir des Deux Rives. Ce groupe d'expertise concluait ses travaux ainsi : ou bien Bordeaux restait une ville frontale, faisant face à la rivière, ou bien elle voulait être vraiment "des Deux Rives". Choisir les Deux Rives signifiait définir les grands axes d'un nouvel aménagement urbain. En juillet 1992, après appel de candidature et audition de cinq architectes (Massimiliano Fuksas, Jean Nouvel, Dominique Perrault et Christian de Portzaparc), Dominique Perrault était choisi comme concepteur du projet Rives. Les objectifs majeurs de ce projet sont de désenclaver et d’intégrer le territoire en améliorant les déplacements grâce au dédoublement du Pont de Pierre ; de diversifier l’habitat et d’assurer le rééquilibrage social ; de favoriser l’accès à la culture, aux sports, aux loisirs… Mais surtout, de mettre en valeur la diversité culturelle, historique et paysagère. En 1994 un "atelier" est chargé du suivi du projet des Deux Rives: ce sera l'aboutissement de la mission de Dominique Perrault, la ville étant alors dotée d'un outil de conception urbaine, à l'image de ce qu'est l'Apur ( Atelier parisien d'urbanisme ) pour la ville de Paris. Ainsi, au fil des ans, en même temps que le tramway trace son sillon à travers la Bastide, les berges changent de visage: des échoppes abandonnées sont rasées, d'anciens ateliers démantelés… La gare d'Orléans rénovée abrite un cinéma multiplexe. Un ancien terrain vague se transforme en jardin botanique… Les grands chantiers culturels ne sont pas tout et la rive droite doit également attirer des habitants. Pour cela, les promoteurs commencent à construire sur les terrains les plus attrayants, en bord de rivière. Ce qui, contrairement aux aménagements culturels, ne semble pas être accepté unanimement par la population.
Bibliographie x STALDER Laurent, Projects and architecture Dominique Perrault, Electarchitecture, Milan, 2002 x LUCAN Jacques ”Un plan pour les deux rives”, n°42, Juin-Juill 1993, p18-22 x RAMBERT Francis, “Bordeaux : rive droite – rive gauche” in D’Architecture, n° 42, Janv-Fev 1994, p. 24-25 Sitiographie x www.bordeaux-metropole.com x www.l’express.fr
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LA ZAC « CŒUR DE BASTIDE » BORDEAUX Arch: Dominique Perrault, 1993-2007
La Zone d’Aménagement Concertée cœur de Bastide (projet de Dominic Perrault) fait partie des « 3 B »,Bastide Bacalanet et Becier (situés derrière la gare St-Jean),anciens quartiers ouvriers. La zone dans laquelle s’implante ce projet urbanistique, sur la rive droite de la Garonne,fut longtemps développé de manière informelle,laissée à l’état de friches industrielles et ferroviaires. Les premières réflexions sur la restructuration de la rive droite,visant à la réunifier avec la rive gauche,ont débuté en 1980 alors que le projet a été confié à Dominic Perrault en 1993 par le maire de l’époque. Le projet consistait principalement à la restructuration des tisus existants,l’implantations de nouvelles activités structurante et la relance de l’activité dynamique.
Dominic Perrault tend à reconquérir les quais de la rive gauche,à créer un jardin de bord de fleuve sur la rive droite (jardin botanique),à ménager l’accès par le fleuve,et à créer un nouvel axe d’aménagement tout en conservant certains tracés existants mais pas les bâtiments. La Zac se développe en s’appuyant sur les grands projets découlant de ces orientations : réalisation de la ligne A du tramway avenue Thiers, implantation d’un pôle universitaire,et à moyen terme, nouveau franchissement du fleuve reliant les quartiers de Bacalan et de la Bastide.
D’une superficie de 29 ha,ce nouveau quartier de Bordeaux est principalement accessible par l’église Ste Marie.Il est organisé par 3 grands axes (rue Gustave Carde,allée Jean Giono,allée Serr) et divisé en 12 îlots.De plus,la ligne de tram A constitue un trait d’union essentiel entre les deux rives. La douzaine d’îlots est occupée entre autre par : x La caserne des pompiers x La maison de quartier polyvalente x Des logements,dont un récent projet de logements sociaux pour étudiants x Le pôle universitaire de gestion x Le centre national de la fonction public territoire aquitaine x Le jardin botanique et ses serres x Des bureaux x Une nouvelle galerie commerciale x Le siège du journal Sud-Ouest x L’infrastructure comprend également 11 ha d’espaces verts répartis comme suit : x 4 pour le Parc des Berges x 5 pour le jardin Botanique x 2 pour les jardins privatifs aménagés par les opérateurs Opération vitrine pour l’ensemble de l’agglomération par son ampleur et son contenu,la ZAC cœur de Bastide a visiblement atteint ses objectif en matière de redynamisation de la rive droite,dont l’intégration au reste de la ville est également un succès. Toute fois le projet de Dominic Perrault est critiquable pour sa vision homogène et unitaire de ce morceau de ville. x 5 .12
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Programme global de construction de la ZAC Programme
SHON* en
Tertiaire / Services / Commerces Logement
61 300
Pôle Universitaire
49 000
TOTAL
192 400
82 100
*SHON : Surface Hors Œuvre Nette
Bibliographie x DANA Karine,”Concours Bordeaux Rive Droite”,AMC,n°168,mars 2007,p. 15-17 Sitographie x http://www.bordeaux.fr/ebx/portals/ebx.portal?_nfpb=true&_pageLabel=pgPresStand8&classofco ntent=presentationStandard&id=4182 x http://www.b-m-a.fr/pages/travaux/bastide.html x http://www.linternaute.com/savoir/magazine/photo/urbanisme-les-grands-projets-de-bordeaux/lec-ur-de-bastide.shtml x http://www.archi.fr/GIP_EPAU/POPSU/valorisation/spip.php?article141 x http://www.lacub.com/projets/zac/FICHE%20BASTIDE%20A4%20BX.pdf x http://www.lexpansion.com/economie/les-affaires-reviennent-rive-gauche_25022.html x http://www.perraultarchitecte.com/
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5.13_CASERNE DES POMPIERS Rue de la Benauge, Quai Deschamps ,Bastide, Bordeaux Arch ; Claude Ferret, 1954
Le commandant SALDOU 1er Commandant de la Caserne de la Benauge, insistait beaucoup sur la rapidité des déplacements à l’intérieur de l’édifice. Le principe de la circulation, simple et rapide, déterminera, selon Claude FERRET, tout le parti architectural du bâtiment. Les schémas de circulation doivent être mis en évidence ce qui prolonge aussi, dans les années 1950, la notion de promenade architecturale chère à Le CORBUSIER. La tour de séchage qui marque l’extrémité de la cour des manœuvres exploite aussi ce parti.Mise en scène de la circulation mais aussi exaltation d’un des grands principes de l’architecture contemporaine : la construction réduite à un squelette, à une structure, la tour de la caserne, avec ses terrasses conçues pour l’exercice des pompiers, peut apparaître comme le signal des tendances modernes face à la ville classique.La prise de site est le premier défi que les architectes doivent relever. Située à l’angle du quai Deschamps et de la rue de la Benauge, la nouvelle caserne fait face au prestigieux front de la Garonne dont la silhouette suit les contours de la basilique Saint Michel, de la place de la Bourse de Gabriel et de l’esplanade des Quinconces.Claude FERRET relève ce défi avec panache. Il compose avec la Garonne et le vieux Bordeaux en tournant l’essentiel de l’édifice, les logements, vers le fleuve. Ce faisant, Claude FERRET, Yves SALIER et Adrien COURTOIS esquissent les premiers traits d’un nouveau visage de Bordeaux, celui de la Bastide qui attendra plus de 50 ans. La caserne se compose de plusieurs corps de bâtiments articulés autour d’une cour centrale initialement réservée aux exercices. Le bâtiment réservé à l’habitation, composé de cinq étages, repose sur pilotis au-dessus d’un garage prévu pour sept véhicules d’intervention, et d’ateliers disposés dans des volumes autonomes qui s’avancent sur le quai.Une aile basse, composée de deux niveaux seulement, en retour sur la rue de la Benauge, renferme les services administratifs, un réfectoire, la cuisine, un poste de secours, une salle de garde, une salle de conférences ainsi que des dortoirs. Elle dispose d’une entrée indépendante. La cour se referme par une rangée de garages et d’ateliers, la tour de séchage servant d’articulation et de contrepoint vertical dans la composition. La gamme des formes et des rythmes des baies utilisées par les architectes est étendue. Ainsi, les fenêtres en longueur sont elle réservées à l’aile administrative sur la rue de la Benauge, Claude FERRET adoptant une hauteur et un rythme différents pour les services du rez-de-chaussée et les dortoirs de l’étage. Les oculis, disposés en bandes ou en trames animent autant qu’il éclairent les espaces de services techniques comme la tour de séchage ou les grandes portes des garages. Chacuns des septs emplacements de stationnement est éclairé par un shed en forme de demi cône couché sur le toit terrasse. La lumière passant par les oculis et les sheds apporte un éclairage changeant qui met en valeur les volumes intérieurs où chaque organe est laissé apparent comme l’ossature de poteaux de béton qui rythme tout le bâtiment.L’ossature que Claude FERRET s’ingénie à laisser apparente tant à l’extérieur qu’à l’intérieur est en béton armé avec remplissage en briques ou en panneaux d’aluminium sortis des ateliers J. PROUVÉ. En façade sur la Garonne, l’encadrement des loggias en porte à faux devant l’ossature ajoute à l’effet déjà produit par les jeux de pleins et de vides accentués par la couleur rouge des panneaux d’aluminium et jaune des volets déroulants. Dès 1924, les architectes du mouvement De STIJL n’hésitaient pas à peindre les murs intérieurs et certains éléments extérieurs de leurs édifices en bleu, rouge, jaune, contrastant avec les supports noirs ou gris. Les couleurs primaires sont aussi utilisées chez Le CORBUSIER (cité radieuses, à Marseille, Couvent de la Tourette…) et par Claude FERRET lui même dans ses immeubles royonnais où elles ponctuent le blanc du béton.Le positionnement de 5 .13
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Claude FERRET dans le mouvement moderne se retrouve aussi dans la fine ligne horizontale qui semble flotter au-dessus de la masse du bâtiment de la caserne.Ce long auvent couvre partiellement le toit terrasse, qui donne sur la cour d’exercices et demeure invisible depuis le quai.«Circulation» est un grand mot moderne «Tout est circulation dans l’architecture et dans l’urbanisme» Claude FERRET fait sienne cette approche du mouvement moderne exprimée en 1930 par le CORBUSIER. Les circulations professionnelles de la caserne sont clairement séparées des déplacements des résidents. L’implantation à l’angle de deux voies incite Claude FERRET à prévoir la sortie des véhicules sur le quai et leur retour au garage par une entrée séparée rue de la Benauge. Il évite ainsi toute manœuvre à effectuer pour le départ ou l’arrivée des véhicules d’intervention. Ainsi la caserne des pompiers de Bordeaux mérite de figurer parmi les références de l’histoire de l’architecture moderne aux côtés du Bauhaus, des œuvres de le CORBUSIER et beaucoup d’autres. La fraîcheur fonctionnaliste qui préside à sa conception, la qualité des espaces et de leurs liaisons, la maîtrise de la lumière, le respect des nécessités fonctionnelles des utilisateurs, l’utilisation de matériaux nouveaux et de techniques constructives de pointe font de cette œuvre un manifeste du mouvement moderne qu’il est fondamental de préserver dans son intégrité d’origine et, si les nécessités de l’évolution imposent une rénovation, dans l’esprit de ses auteurs, Claude Ferret, Adrien Courtois et Yves Salier.
Bibliographie x Wikipedia x Ressources internet
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5.14_ CHANTIER DE LA RESIDENCE L'ATRIA Chantier de la résidence "L'Atria", allée Serr, 9, Rue Jardel Arch, Christian de Portzamparc, 2009
Biographie Né en 1944, Christian de Portzamparc étudie à l’école des Beaux-Arts de Paris de 1962 à 1969. Du bâtiment singulier au quartier repensé, la ville est un sujet fondateur de son travail. Ce dernier se développe sur trois thèmes majeurs qui se recoupent : • des grands bâtiments repères qui rassemblent comme l’ambassade de France à Berlin (2004), la Cité de la musique Parc de la Villette à Paris (1984-1995), la Philharmonie de Luxembourg (19972006) et la Cidade da Musica en cours de construction à Rio de Janeiro (Brésil) ; • des quartiers : comme l’aménagement urbain du secteur Masséna Seine rive gauche à Paris (en chantier depuis 1995) et l’aménagement des « Jardins de la Lironde » à Montpellier (en chantier depuis 1991) ; • des tours sculpturales : avec la tour LVMH à Manhattan, New York / USA (1995-1999) ; et deux projets en construction : le projet Granite (2001-2008) à la Défense et une tour de logements sur Park Avenue South (2002-2007) à Manhatta. Christian de Portzamparc construit dans le monde entier, théorisant l’actualité et le futur de la ville, la fragmentation, le cas par cas, et « l’îlot ouvert « Le projet Autour de la réunion des deux rives, le quartier de La Bastide né au 19éme siècle avec la construction du Pont de Pierre et de la Gare d’Orléans, prend un nouvel essor très remarqué. Initié par la Ville de Bordeaux et la CUB, de nombreux travaux de réhabilitation, d’aménagement et de construction, dont L’Atria, métamorphosent cet ancien faubourg industriel et populaire en quartier de centre ville vivant et paisible. Le long de l’allée Serr, entre les rues Jardel et Dubessan, l’îlot s’ouvre sur la ville par deux ruelles intérieures. Les habitations s’installent autour d’un jardin. Elles sont organisées en quatre bandes bâties orientant largement les logements sur des terrasses vers le Sud. Alors que sur la rue Jardel, le nouveau bâti assure la continuité de la rue bordelaise aux tonalités claires et horizontales, la présence des nouveaux immeubles sur l’allée Serr est fortement affirmée, plus verticale. Elle contribue à constituer cet axe majeur du quartier. Les trois bandes bâties se découpent, tournant les étagements de leurs terrasses vers la Garonne. Variété des matériaux et des couleurs, originalité des formes et des espaces, L’Atria marque de son empreinte le paysage d’un quartier en plein renouveau.Lumières et reflets naturels et artificiels animent un véritable jardin intérieur où se mêlent arbres en pleine terre et petits canaux rectilignes recyclant les eaux pluviales. L’originalité du dessin des terrasses crée un mouvement permanent vers le fleuve et la lumière. Les baies vitrées très largement ouvertes démultiplient les espaces en réduisant la frontière entre vie intérieure et vie extérieure. Bien-être et modernité,la résidence propose 108 appartements du T2 auT5. Un choix de prestations résolument tournées vers la qualité : Résidence sécurisée I parking en sous sol I interphone et digicode I larges baies, menuiseries aluminium I terrasses individuelles I chauffage électrique (T2) et individuel gaz (T3 au T5) I hauteur sous plafond 2,60m I Parquet dans les pièces sèches, carrelage dans les pièces humides I Bibliographie x Wikipedia x Ressources internet 5 .15
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5.15_MAISON DE QUARTIER CŒUR DE BASTIDE Allée jean Giono, rue nuyens, Bastide,Bordeaux Arch : Escande, 2006
Description succinte Cette opération s’inscrit dans la politique de renforcement des centres-villes et la redynamisation des tissus existants engagée par la Communauté Urbaine de Bordeaux et vise au rééquilibrage du développement urbain sur la rive droite par la mise en valeur des territoires laissé en friche.Le projet, qui se développe sur une surface globale de 29 hectares articule, autour d’un parc urbain de 10 hectares, des îlots à vocation mixte d’habitat et de services publics et privés accueillera à terme 3 000 résidents et 2 300 à 3000 étudiants. L’entrée principale de la ZAC par l’église Sainte Marie relie l’opération à l’avenue Thiers et la met en relation directe avec les transports en commun existants, notamment la ligne A du tramway qui dessert la ZAC « Cœur de Bastide » à partir des 2 stations, Sainte Marie et Place Stalingrad .La quasi-totalité du foncier nécessaire à la réalisation de l’opération est maîtrisé par BMA, les aménagements des espaces publics seront totalement achevés dans le courant de l’année 2004 (jardin de la place des droits de l’enfant et parvis du ponton Yves Parlier). La Maison polyvalente de quartier sera livrée en 2005. Dans le cadre de la programmation des équipements publics de la ZAC "Cœur de Bastide" votée par le Conseil de Communauté Urbaine de Bordeaux du 28 mai 1999, BMA réalise une maison polyvalente de quartier et des espaces sportifs et de loisirs extérieurs. Le projet suivant une composition à 90° au périmètre fluctuant distingue une construction de plainpied inscrite dans un patchwork végétal en correspondance ; chaque retrait ou redan motive une perspective dirigée, une luminosité singulière en fonction de sa profondeur, de son orientation cardinale. La volumétrie générale de l’édifice résulte d’un assemblage, d’une combinaison d’espaces fonctionnels indépendants aux formes distinctes sans hiérarchie aucune. Espace uniforme et continu où le béton le dispute au verre. Les perspectives transversales renforcent l’unité de lieu; l’allée Sainte Marie se tient à porter de vue de la rue Nuyens et vice-versa. La maison polyvalente de quartier en favorisant la lisibilité de son activité in vitro consolide sa vocation de lien social. Le futur batiment comprendra un pôle administratif de quartier, une maison des Seniors, des espaces d’animation inter-générations, une salle multifonctionnelle, des salles associatives et des espaces extérieurs dédiés à des activités sportives et de loisirs.La surface du futur bâtiment est de 1 300 m2 environ. Pole administratif de quartier, cet espace d’accueil du public comprendra des bureaux d’accueil, un coin attente ainsi qu’un espace « caisse », encloisonné ainsi qu'un bureau polyvalent..La Maison des seniors lieu d’accueil des « jeunes retraités » de 370 m2 environ, l’idée est de créer un lieu pilote et novateur en terme d’offres de services aux Seniors actifs. L’équipement principal sera un lieu de restauration de qualité hôtelière, de 140 places. L’espace office sera traité en liaison froide. Un salon d’une trentaine de places (TV, cartes, …) ainsi qu’un coin lecture bibliothèque, viendront compléter cet équipement. Les espaces d’animations intergénération représente une superficie totale de 680 m2 environ fonctionneront indépendamment des espaces dévolus aux Seniors, mais seront à proximité immédiate.Il s’agit de créer un lieu d’échanges possibles entre générations, autour d’activités sociales et culturelles : atelier multimédia, atelier d’arts plastiques, deux salles associatives ainsi qu’une salle polyvalente de spectacle, composeront ces espaces.
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La salle multifonctions et ses locaux de stockage sont prévus pour l’organisation d’activités de théâtre, musique, danse et spectacles divers de quartier. Enfin pour les espaces de loisirs et sportifs, ces espaces s’inséreront dans les espaces extérieurs paysagers qui constituent un élément du parc urbain, en continuité du parc des Berges, du Jardin botanique et de l’allée Jean Giono. Bibliographie x Wikipedia x Ressources internet
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5.16_IMMEUBLE VILLAS Quai des Queyries (2003-2007) Architecte: Yves Lion
Petite biographie Yves Lion, né le 1er juillet 1945 à Casablanca1, est un architecte et urbaniste français. Il fait ses études d'architecture à l'école des Beaux-Arts et fonde en 1973 le groupe Cooparchi avec Jean-Paul Rayon. Un peu plus tard il fonde l'École d'architecture de la ville et des territoires à Marne la vallée. Il fait partie, avec Pierre Riboulet, Philippe Robert et Michel Corajoud, du groupe Hippodamos 93 qu’il coordonne depuis 1991 pour la réalisation du projet urbain de la Plaine Saint-Denis. Militant de la Ville, il a réalisé des projets urbains sur de nombreux territoires en France : la Plaine Saint-Denis, le quartier du Neuhof à Strasbourg, la cité de la Méditerranée à Marseille, le quartier MassenaBruneseau à Paris Rive Gauche, la recomposition de la Villeneuve de Grenoble. Description succincte Aujourd’hui Yves Lion a construit plus de 2000 logements sociaux, dont 450 logements à Bordeaux, dans un jardin de 2,5 hectares. D’après l’architecte, le logement social devient une ‘banalité affligeante’ avec comme fonctions, tel que la cuisine et la salle de bain à des tailles lilliputiennes. Par contre les espaces communs sont très largement dimensionnés. Pour sa génération d’architecte, Yves Lion a été élevé dans l’idée que l’optimum était de mettre deux, trois appartements par paliers. Sauf qu’à Bordeaux, c’est dix appartements par palier de 5 mètres de haut. Avec un hall d'entrée de style vernaculaire, qui s'exprime grâce à des fontaines, des frontons, etc., Yves Lion s'est inspiré de séquences Bordelaises. Sur le plan de masse ci-après, l'opération de Bordeaux compte 16 Bâtiments, dont certain font 30 mètres d'épaisseur. Les plans des logements mono orientés s'organisent autour d'un séjour et d'une loggia à double hauteur. Ce quartier d'habitation à connu un réel succès, en effet 180 appartements ont été vendus en trois jours à peine, et le prix de ces logements mono orientés ont été soumis à d'importantes pondérations en fonction de critère urbain et climatique, ce qui produit selon l'architecte plus de mixité. Bibliographie : x http://www.atelierslion.com/ x http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Lion x http://www.archiguide.free.fr x D' Architecture; n°148; Août/Septembre 2005, p 58-59
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En haut : faรงade est En bas : patio principal rez
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5.17_POLE UNIVERSITAIRE DE GESTION 35, av. Abadie. 33100 Bordeaux Arch: Anne Lacaton et Jean Philippe Vassal, 2003-2007
En plein cœur de la ZAC Cœur de Bastide, où cohabitent friches industrielles, échoppes bordelaises et constructions neuves, la construction d’un pôle universitaire de gestion était un enjeu de taille pour la ville de Bordeaux. Donné à voir comme un groupement d'immeubles de logements, ce pôle universitaire revêt des formes de complexités dues à son organisation en plan par recoupements successifs et au statut équivoque de ses espaces communs. Dans ce contexte fragile et transitoire, le pôle des sciences de gestion a du s'imposer sur une parcelle trapézoïdale destinée à accueillir 2500 élèves, donnant à l'ouest sur le "jardin botanique" de Françoise Hélène Jourda, en arrière-plan sur des logements d'Yves Lion, au nord et à l'est sur un paysage en quête. le bâtiment s’ouvre sur le paysage désolé des anciennes friches ferroviaires. Il fait l’impression d’une machine à voir, d’une boite à images, sorte de kaléidoscope de Bordeaux que le visiteur appréhende au cours d’une promenade. Le bâtiment nivelé à R+4 est calé en limite de parcelle. Le programme regroupe quatre entités (IAE, IUT, IUP et UFR E2, logées aux quatre angles de la parcelle, et qui profitent d'une mise en commun des niveaux RDC et R+1 contenant accueil, amphithéâtres , médiathèque, restaurant ainsi qu'un grand patio central. Chacune d'entre elles est séparée d'une faille toute en hauteur et redivisée en quatre par des patios dès le niveau R+2, où se déroulent bureaux et salles de classes. Le plan est donc issu de divisions successives qui interrompent sans cesse la rigueur de la trame constructive. C’est autour des vides et des failles générées par ce choix d’implantation que le bâtiment trouve toute son originalité. L'ambivalence extérieur/intérieur Les architectes se sont approchés d'une structure industrielle en béton préfabriqué qui a permis d'ouvrir sur une flexibilité dans l'organisation spatiale et sur une réduction des temps d'intervention sur le chantier. Les éléments structurels étant issus de plusieurs préfabricants, il a fallu gérer les différentes teintes du béton destiné à rester brut. L'option de travailler sur l'unité de teinte des clavetages a permis d'avoir une perception d'ensemble plus homogène. La grande rationalité de la structure permet de réduire tout obstacle aux flux, aux vues et d'augmenter le sens de la communauté chez les utilisateurs,par l'assemblage et la superposition de ces surfaces collectives, faisant des espaces de circulations surdimensionnés et très variés, de vrais chemins d'échange. Le plan est finalement très morcelé et variant alors que le programme est cruellement répétitif. Ainsi les systèmes de couloirs aux étages distribuent-ils de par et d'autres des bureaux et des salles mais peuvent également ne distribuer qu'un seul axe de classes et ouvrir sur le paysage ou sur un patio. Les espaces communs sont désignés par trois situations: espaces ouverts , espaces fermés non chauffés et espaces fermés chauffés. Le hall d'entrée est semi-fermé et non chauffé. Il débouche sur des failles contenant des escaliers cloisonnés, sur des amphithéâtres vitrés et chauffés ou sur des espaces complètement ouverts. Ce jeu sur les glissements des situations et le statut des surfaces conduit à approcher de près cette ambiguïté: entrer tout en restant dehors et sortir tout en demeurant. L'économie comme dispositif Les architectes ne cherchent pas l’éclat dans la mise en place d’une écriture originale, mais dans l’économie de matière qui leur permettra d’enrichir un programme si académique. Ici c’est le plan qui fait le projet. Les architectes ont absorbé ce qui aurait dû constituer une phase postérieure du projet, l'extension du restaurant universitaire, de la bibliothèque, et la création de locaux de recherches.
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Une troisième phase - à long terme - qui consiste à doubler la surface du projet étant également prévue mais de manière encore très floue. Cette notion de phasage qu'il a fallu intégrer dans la potentialité du projet a été facilitée pas la bonne gestion structurelle. La roseraie verticale destinée à assouplir l'image du bâtiment, et "à lier conversation avec les voisins" dira Jean-Philippe Vassal, n'échappe pas à cette volonté. Par ses propriétés structurelles et le contrôle de sa floraison, sa taille et sa pousse-la rose pressentie ici comme un élément du projet à part entière. Il n'est pas question de végétaliser les façades, de brouiller les surfaces par un élément vivant dont on refuse la contrôle et dont on voudrait accélérer le débordement, mais bien de donner à domestiquer. La domestication comme une forme liminaire de l'appropriation. Bibliographie x revue : TWOworks : School of management/ vittel spa, no 12(267), 1992 dec. Sitographie x www.lemoniteur.fr x http://philippepeyrefitte.blogspot.com x www.bordeaux.fr
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5.18_ JARDIN BOTANIQUE Quai des Queyries - rue G. Carde C. Mosbach paysagiste, F.H. Jourda architecte, F. Convert artiste plasticien, 2002-2006
« Dans un jardin botanique, il est question de mettre en scène des phénomènes de nature, dans le sens de la relation à l’homme au monde végétal » C. Mosbach D’un contexte Inscrit dans le projet de réhabilitation urbaine de la ZAC de la Bastide développé par D. Perrault entre 1999 et 2007, le jardin botanique de Bordeaux complète l’ensemble des réalisations urbaines situées sur la rive droite. La zone proposée pour le projet s'étend depuis les berges de la Garonne sur 600 m de long par 100 m de large, se posant alors comme trait d’union visuel entre le nouveau quartier de logement et l’autre rive. La rive gauche comprend également un jardin botanique à la française : l’ensemble botanique défini par ces deux jardins allie ainsi passé et présent, détente et science. De la botanique Première création du type en France depuis 30 ans, ce projet se doit de répondre aux attentes propres au jardin botanique : cultiver et étudier de nombreuses espèces et variétés de plantes sauvages sur une surface réduite dans l’optique de conserver, de sensibiliser, d’échanger et de conseiller dans tous domaines de la botanique. Pour les adultes, enfants, néophytes et botanistes, ce lieu constitue un livre ouvert, où chacun y trouve son compte : de la simple promenade à la recherche scientifique, le jardin botanique est un lieu de découverte, d’information sur le monde des plantes. A la fois parc public, et banque de données où beaucoup d’espèces sont strictement identifiées et réunies en collections, cet espace constitue une plate-forme aux usages très variés. D’où un travail bien différencié entre ce qui relève du cadre de la présentation, le parc, et ce qui est présenté, la diversité des milieux naturels. D’un projet Dans le projet dans le quartier de la Bastide, l’approche du duo architecte-paysagiste (F.H Jourda & C. Mosbach) conjugue éthique, humanisme et harmonie avec la nature. Sur ce site en pleine mutation, la parcelle étalée en longueur sur 4,6 hectares n’a pas l’ampleur des jardins botaniques du XIXe siècle et exige un traitement particulier. Une série de mini-paysages vient alors rythmer la déambulation dans le jardin. Deux entités principales se dégagent alors : le jardin botanique et les serres. Un jardin d’idées conçu par Catherine Mosbach La paysagiste avance trois principes fondamentaux dans la constitution de sa scénographie : la diversité végétale, la démonstration de l’évolution du monde végétal, et la possibilité pour la nature de s’auto-suffire. Celui-ci est abordé de manière non conventionnelle, à l’instar du jardin botanique classique : six espaces distincts se succèdent pour former un parcours botanique répondant alors aux missions informatives, ludiques, paysagères et poétiques. Il propose une présentation contemporaine des milieux naturels de l’Aquitaine, où la déambulation entre ces univers est libre. -Le jardin aquatique présente une grande diversité d’espèces de plantes qui s’étalent librement dans un plan d’eau d’1 hectare, guidé par une résille métallique, qui sert aussi de passage aux visiteurs. Cet espace accroche visuellement avec la ville en empruntant le module caractéristique des façades du centre de Bordeaux de l’autre côté du fleuve.
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-La galerie des milieux est composée de onze jardins (cinq au nord et Six au Sud) où l’on peut découvrir en coupe les couches sédimentaires des paysages de la rive gauche & droite de la Garonne. Ces paysages sont surélevés, l’homme y est exclu car c’est un prédateur : ses piétinements causeraient la destruction de la flore. Ces « îles/paysages » sont placées sur un sol neutre, en gravier, afin que les couleurs des différentes strates puissent ressortir. -Le champ de culture de 44 parcelles, munies d’autant de réservoirs pour permettre l’irrigation (inspirée des pays du Sahel, induisant la relation « ethnobotanique » avec l’homme), présente des extraits de cultures du monde avec des étendues de blés, d’avoines, de millets, de lins …qui varient avec les années. Il joue sur la dynamique de nos paysages ruraux dans leur multitude, et sur les variations saisonnières de leur morphologie. -L’allée des plantes est un espace de déambulation où sont cultivées des lianes, des vignes et d’autres plantes grimpantes sur des supports inattendus, en métal ou en feutre. -Le sentier des pionnières en limite sud du jardin, est un dénivelé appelé « haha », maintenu par des stères de bois colonisé par des plantes pionnières, celles qui poussent les premières et à leur guise. -Le jardin urbain accueille les jardins communautaires qui permettent aux habitants du quartier (écoles, étudiants & associations) de cultiver ensemble. De plus, l’arboretum se déploie sur l’ensemble du parc, classant rigoureusement les arbres selon la taille de leur feuillage, du jardin urbain au jardin aquatique. Les serres-musées (F.-H. Jourda) Dans le prolongement du jardin, le musée botanique accueille les pièces d'une impressionnante collection botanique vivante. Le parti que prend ici l’architecte, Françoise Hélène Jourda, est celui d’une structure « naturelle » voire organique, propre à accompagner l’étude et la connaissance des espèces végétales. Trois volumétries différentes s’articulent donc pour définir le bâtiment. Une série de serres (bardées de panneaux photovoltaïques) propose un voyage initiatique entre thématiques botaniques & origines géographiques des plantes, selon un cheminement orchestré. Des « boîtes » et des « cailloux » s’y ajoutent, abritant les équipements et espaces muséographiques, et se connectant les uns aux autres selon les nécessités fonctionnelles. L’approche relève plus de la conception « biologique » que « écologique » ; cependant, en maîtrisant les répercussions sur l’environnement extérieur, en créant un environnement intérieur sain et confortable, et en n’utilisant que des matériaux à faible énergie grise, ce projet devient un bâtiment Haute Qualité Environnementale (HQE). Les portails (Nés de la collaboration entre C.Mosbach et Pascal Convert) Monumentaux, ils n’ont pas qu’une fonction pragmatique (fermer le jardin la nuit) mais répondent aussi à une fonction symbolique (marquer le seuil, le passage). Ils ont été créés à partir de dessins d’enfants, intensifiant ainsi, comme l’ensemble du jardin, le rapport à la ville et à ses habitants. « Il faut laisser du temps à ce jardin » C. Mosbach L’ensemble permet de voir la nature autrement : en fonction du point où le visiteur se trouve, il sera en immersion totale dans un champ, se retrouvera au bord de la mer, tout en apercevant un clocher au loin, ou les façades des quais bordelais de la rive gauche de la Garonne, dans la continuité du jardin aquatique. Exposé au MOMA de New York, le jardin botanique de Bordeaux a aussi reçu le prix européen du paysage « Rosa Barba » en 2003 à Barcelone. Bibli-sitographie x ?, « Auprès de la nature » in Techniques et architecture (2003,avril-mai) n°465.- p.37-49 x HLADIK Murielle, «Jardin botanique de la Bastide, Bordeaux » in L'Architecture d'aujourd'hui, 2003,sept./oct.,n°348.- p. 34-35. x http://www.bordeaux.fr (dossier de presse) x http://www.1001fleurs.com x http://archires.documentation.equipement.gouv.fr 5.18
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5.19_BATIMENT DE REPRESENTATION LD VINS SA Quai de Brazza, BORDEAUX Arch.: Hugues Touton & Eric Teisseire, 1997-1999
Tout d’abord, le bureau d’architecture s’occupant du projet a été crée il y a 20ans, en 1989. Il a remporté son premier concours en 1993 pour un lycée, et depuis il s’occupe de toutes sortes d’infrastructures publiques: lycées, équipements sportifs- culturels, logements sociaux mais aussi maisons individuelles. Le bâtiment de représentation LD vins à été construit pour une société bordelaise de négociation en vins. La construction a débutée en 1997 et a durée deux ans, les bureaux sont donc installés depuis 1999. Les propriétaires de ce bâtiment, les négociants en vins, sont Frédéric De Luze et Thierry Decré, l’un propriétaire et négociant ; l’autre considéré comme « baroudeur ». C’est pour cela qu’on les appelle Amicalement Vôtre, en référence au feuilleton télévisé. Frédéric De Luze est aussi décrit comme faisant partie de l’ « aristocratie du bouchon ». Tous deux étant à l’étroit dans leurs bureaux, ils ont voulu utiliser un bâtiment possédant une image forte. Ils ont donc décidé de s’établir à Bordeaux, sur la rive droite de la Garonne. A Bordeaux ; se trouve donc le fleuve, la Garonne, dont les eaux profondes suivent une courbe ; le port sur la rive gauche ; et sur la rive droite se trouve les friches industrielles ainsi qu’un passage. C’est seulement en 1830 qu’il y aura un pont. Pour inciter les activités sur la rive droite, une zone franche sera créée. Voilà la première raison pour laquelle les négociants en vins s’installèrent là. Tout d’abord, le bâtiment de représentation LD vins se trouve en surplomb de la Garonne. En effet, le fleuve a contribué au développement du commerce des plus célèbres vins du monde Ensuite, le terrain où sont établis les bureaux de LD vins se trouve sur la rive droite, dans le quartier de La Bastide. Il se trouve donc en face de l’autre rive, où se situe le quartier des chartons, les ghettos protestants, qui étaient spécialisés dans le commerce du vin. Ils se sont donc installés là aussi pour prouver aux commerçants leur modernité. Ainsi, une vaste terrasse prolonge le niveau bas et offre un point de vue privilégié sur le fleuve et la rive gauche de Bordeaux. Au commencement du projet, il était question d’une opération promotion, il devait y avoir 4 bâtiments, identiques à celui présent aujourd’hui, côte à côte. Ceci ne s’est pas fait, étant donné que c’est l’état qui possédait le terrain via l’institution du port autonome (l’état étant en France toujours propriétaire des bords de rivières.). Le terrain a donc été loué aux propriétaires de LD vins pour une durée de 30ans. Ceux-ci ont donc financé le bâtiment en tant que locataires. Le projet est la finalité d’un plan d’urbanisme, dans lequel figuraient notamment Ricardo Bofill et Dominique Perrault. Celui-ci avait employé le terme d’agrafe, concernant les bâtiments présents dans le quartier de la Bastide. Ce concept a été repris par les architectes des bureaux LD vins, l’agrafe, lien entre la rive et l’eau. En ce qui concerne l’architecture du bâtiment, les négociants en vins furent très attachés à une image exotique ainsi qu’à une architecture coloniale ; étant donné qu’ ils ont travaillés avec l’Orient ainsi qu’avec la Chine. Ils firent de multiples croquis d’intentions pour que l’on comprenne leurs envies. 5.19
Plan du plafond, Coupe longitudinale
Plan des niveaux
ElĂŠvations
5.19
Ce bâtiment est une « pagode » contemporaine associant le verre et le bois, dont la modernité teinté d’exotisme incarne à la perfection le dynamisme et l’esprit d’ouverture de la société. La première contrainte fut celle des sols, très mauvais. C’est pourquoi, la construction se trouve sur des pieux descendant à 23 mètres sous terre. La deuxième contrainte a été imposée par la DDE (direction départementale de l’équipement). Le dessous du bâtiment devait être décollé du sol de 50, 60cm. En effet, la DDE avait modélisé une Catastrophe naturelle (évènement 14) : une tempête additionnée de pluies et de fortes neiges. Le niveau d’eau monterait et il y aurait des inondations. Le bâti devant alors opposé le moins d’obstacles possible. Le prolongement des pieux a donc eu lieu, ce qui en fait donne un bâtiment sur pilotis. L’édifice est allongé, composé de terrasses, d’une partie basse, d’une partie haute, et d’un porta faux qui protège la terrasse orientée à l’Ouest de la pluie. A droite se trouve tout ce qui est service (wc, cuisine…) La superficie du bâtiment est de 450m². Il est composé de bureaux ainsi que d’un espace de dégustation; situés au rez-de-chaussée. Il existe aussi un lieu de réception qui lui se trouve à l’étage. Côté parking, se trouve une grande salle, destinée aux collaborateurs ; et du côté de la Garonne où la vue est magnifique, il y a une salle à manger où l’on peut déguster des échantillons. Au départ, l’étage était destiné aux locataires, mais ensuite ils furent à l’étroit étant donné que le nombre d’effectif grandit grâce à la renommée et à l’essor de la société. Ainsi, par exemple, le salon devint bureau. La partie opaque est l’endroit où les archives sont rangées, où se trouvent les toilettes ainsi que les douches, crées pour les négociants qui passent une grande partie de leur temps sur place. La structure est en béton, le remplissage est du bois. L’allège béton porte le toit et le porta faux. Le mobilier est intégré. Il a été dessiné, avec le parquet, à Jakarta en Indonésie. Tout a été assemblé sur place. " Un projet qui fait rêver. Une bonne insertion dans le site. Une architecture fine dans les détails."
Sources x http://www.archiguide.free.fr x http://www.bordeaux.fr x http://www.ldvins.com x L’architecte du projet, monsieur Hugues Touton.
5.19
6.02
6.01
( #$ % &' ! 6.01 Pessac_CitĂŠ Fruges_Le Corbusier/Jeanneret 6.02 Pessac_Habitations Vernet_De Geyter 6.03 Bouliac_Hotel St James_Nouvel
6.03
Axonométrie du plan d’urbanisme de la cité
Vue satellite de la cité Maison gratte ciel
6.01
Vue d’ensemble de la cité
6.01_CITE FRUGES A PESSAC Arch : Le Corbusier et Pierre Jeanneret, 1924-1927
Pessac est une ville importante de la région Aquitaine (la quatrième), et se situe au sud de l'agglomération Bordelaise. Connue essentiellement pour ses vignes, elle est représentative des efforts faits pour la mise en valeur des espaces naturels (éco site du Bourgailh, du Peugue...). Dans le cadre de notre visite à Pessac, nous présentons la cité Frugès, unité d'habitation de Le Corbusier, conçue entre 1924 et 1927. Contexte Henri Frugès, propriétaire d'une raffinerie de sucre et d'une usine aux alentours de Bordeaux, collabore avec le corbusier (pour ses idées modernes) dans la conception d'un logement ouvrier a Lège, relevant des principes de productivité (tel que le Taylorisme).Suite à cette expérience, Frugès souhaite "contribuer au devoir national d'aide de ses compatriotes sans abri" en proposant cette fois des logements à vocation sociale ("pour des gens ordinaires"). Théoriquement ce projet voulait résoudre la crise de logement de l'après guerre en délivrant un accès facilité à la propriété, et en bloquant les spéculations potentielles sur le quartier (directement inspiré des cités-jardins anglo-saxonnes). Une attention particulière est portée sur la qualité des logements qui se veulent lumineux et aérés. Principes Ces ambitions s’accordent aux principes du mouvement moderne qui se constitue dans les années 20. Le Corbusier parle d'un traitement prioritaire de la lumière et des espaces extérieurs pour les aspects qualitatifs du logement, et recommande des matériaux à faible coût comme le béton, en réponse aux objectifs économiques. En 1914, le Corbusier, défini le principe du Domino, concept qu'il utilisera lors de son projet dans l'élaboration des maisons. Ce principe fait appel à la standardisation et l'industrialisation et donc contribue à faire de la qualité " bon marché " comme l'attends Frugès. Le Dom-ino permet d'élaborer 5 types de constructions dont les différences sont liées au programme : - en quinconce : logement individuel en continu, avec un jardin à l'arrière et un étage, - jumelle et arcade : logement individuel en continu, avec jardin devant et un étage, - gratte-ciel : logement collectif de deux appartements jumelés en blocs isolés de deux étages, - isolée-vrinat : logement individuel isolé à un étage, - zig-zag : ensemble de 3 logements individuels avec des orientations différentes (semblables au type quinconce) Le plan d'urbanisme de la cité Frugès est organisé de manière rationnelle. Les maisons sont placées linéairement selon leur typologie. Le Corbusier utilisera quatre couleurs différentes en façade (vert, brun, bleu clair et blanc) dans le but d’atténuer l’effet de densité du bâti. Des innovations seront faites à l’intérieur des maisons, par la mise en place d’une spatialité moderne permettant la simplicité et l’agréable pour l’habitant. On peut voir dans les maisons des prémices des principes de construction tels que pilotis, fenêtre en bandeau, toit terrasse, plan libre et façade libre qui constitueront les 5 points de l'architecture moderne que le Corbusier utilisera dans ses projets avenir. Difficultés rencontrées Le projet de la cité jardin moderne de Frugès connu des difficultés de réalisation. Seulement 53 maisons des différents types vus précédemment sur les 150 commandités par Frugès à Le Corbusier furent construites de manière laborieuse de 1924 à 1927. Les maisons réalisées restèrent vacantes 6.01
Maison type Arcade
Maison type Quinquonce
Plans dâ&#x20AC;&#x2122;une maison type Gratte ciel
Maison type Zigzag
6.01
Maison type Vrinat
pendant deux années à cause de l’absence d’arrivée d’eau dans la cité. La mise en vente s’avéra également difficile, confrontée à la critique locale (plus forte que dans la presse) dénonçant le caractère révolutionnaire et avant-gardiste des habitations. Les maisons pensées « d’un point de vue social » pour des personnes aux biens limités, affichèrent un prix surélevé par rapport aux estimations initiales. Les habitants de Pessac et de la région furent choqués par les formes architecturales de ce quartier éloignées des conventions locales. Des surnoms tels « le quartier Marocain », « la cité du Maroc », « le quartier du Sultan », ou encore « les morceaux de sucre de Frugès » attestent bien de l’étonnement des gens face aux constructions en béton. Ainsi les habitations ne trouvèrent preneur et Henry Frugès, ayant fortement investi dans se projet financièrement lourd se trouva ruiné. Il fallut la loi Loucheur de 1928 pour permettre la vente de ces maisons à prix réduits. Ensuite, les habitations de la cité jardin de Pessac vont subir des dégradations importantes à cause des outrages du temps et des bombardements intervenus lors de la seconde guerre mondiale. De plus on observe une remise en cause de la fonctionnalité et de l’agencement des habitations. Nombre de résidants ont fait des transformations, « ils changèrent l’agencement des pièces, fermèrent les abris et les terrasses pour ajouter des pièces de vie, ajoutèrent de la décoration. Et le plus triste est qu’un grand nombre d’habitation n’ont pas été entretenues, elles furent parfois même laisser à l’abandon. Cet échec relatif a notamment été évoqué par Le Corbusier : « Vous savez c’est toujours la vie qui a raison, et l’architecte qui a tort ». En revanche la grande flexibilité de ces maisons a permis la réhabilitation de celles-ci dans les années 70.
Et aujourd’hui…. En effet, la cité frugès a subit de nombreuses modifications depuis les années 1970 en réponse aux problèmes de logements du baby boom, créer des habitations à bas prix et revaloriser le patrimoine historique de la ville. Cette réhabilitation a débutée par les habitants de la cité mais aussi par la municipalité. Les architectes chargés de ces rénovations se devaient de sauvegarder l’ensemble crée par Le Corbusier et conserver son caractère initial. Cependant certaines modifications antérieurs sont maintenues ou approfondis, face au manque d’adaptation à l’environnement des habitations (rapport climat par exemple). La ville de Pessac à redécouvert son patrimoine a l’occasion du classement monument historique d’une maison type du quartier qui a conservé un état proche de l’origine, et le développe par l’acquisition d’une maison type « gratte-ciel » transformée en musée. Ainsi, le lotissement de Pessac est aujourd’hui inscrit dans une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager.
Bibliographie x "Pessac de Le Corbusier - Étude socio-architecturale 1929/85", Philippe Boudon, Éditions Dunod Sitographie x « Les cités jardins : construire une utopie » Etudiante en histoire de l'art, Licence 3, Bordeaux, Avril 2007 x http://www.cv-aurelien.com/realisations/le_corbusier x http://www.gasconha.com/fruges x http://fruges.lecorbusier.free.fr/Fruges
6.01
6.02
6.02_LOGEMENTS Rue Carle Vernet, Pessac Arch: Xaveer De Geyter, XDGA, 2007-2008
Biographie Xaveer De Geyter est né en 1957 à Tournai, il étudie l’architecture à l’institut Sint Lukas à Gand. Depuis 1991, il enseigne à l’institut Saint Luc à Bruxelles, ville où il installe son bureau d’architecture. Il reçoit en 2005 le prix de l’urbanisme de l’Académie d’Architecture en France. Il a participé à de nombreux concours : pour le "carrefour de l’Europe" en 1997 (réaménagement des espaces publics entre l’Albertine et la cathédrale Saint Michel à Bruxelles), le "Museum aan het stroom" (MAS) à Anvers en 2000, le projet des halles à Paris en association avec OMA en 2004, ou encore la place Flagey à Bruxelles en 2005. Description succinte « De style résolument contemporain, la résidence a été dessinée par l’architecte Xaveer De Geyter, lauréat du Grand Prix de l’urbanisme 2004. Elle offre un cadre de vie privilégié et sécurisé, avec son parc arboré d’un hectare, ses larges espaces vitrés et le tramway à ses pieds ! Luminosité, confort, espaces modulables, proximité rien ne manque ! » Vante la publicité du promoteur Kaufman & Broad – Malardeau. Développée sur le site de l’ancienne usine Oxymétal, dans un environnement hétéroclite, cette opération, le participe de la reconstruction d’un quartier en mutation. L’extension prochaine de la ligne de tramway permettra une liaison rapide du site aux centres de Bordeaux et de Bègles. La création d’un vaste espace public largement arboré assurera un lien entre la nouvelle réalisation et les cités d’habitation existantes. Le projet se compose d’un ensemble de 410 appartements et de locaux commerciaux. Les immeubles de huit étages habilement disposés par l’architecte dessinent une composition offrant à chaque appartement des balcons et des loggias avec de grandes baies, d’où la vue s’échappe sur les futurs aménagements paysagers du parc Richelieu. La double peau d’aluminium protège les intimités et constitue une façade urbaine des plus élégantes. Les maisons sur le toit jouent avec les lignes supérieures des bâtiments, opposant à une rigueur attendue d’intéressants décrochements. La conception des immeubles réserve de beaux espaces aux entrées, dont les piliers revêtus d’acier reflètent la lumière comme des miroirs. Un vaste porche toute hauteur ouvre sur les jardins. Les appartements bénéficie d’une orientation est-ouest et dès lors d’une belle luminosité tout au long de la journée. Du studio au T5, conçu selon un agencement optimal, les rangements intelligents procurent un réel gain de place. De Geyter montre par cette réalisation que construire aujourd’hui un immeuble de moyenne ou grande hauteur peut être synonyme d’inventivité, de confort et généré autant de modulation distinguées en matière d’habitat. C’est une invitation à porter un regard neuf sur des formes architecturales qui, à l’image du parc Richelieu, sont une alternative efficace aux modèles majoritairement compassés et autant de signes encourageants pour notre avenir urbain. Ce projet illustre aussi qu’une certaine qualité architectural peut venir là où on ne si attend pas forcément : la promotion immobilière dont les partis pris sont généralement plus économiques que sociaux ou autres…
6.02
6.02
Bibliographie x Xaveer De Geyter, El Croquis, 1992-2005, El Croquis Editorial, Madrid, 2005 x « Le parc de Richelieu » Url : http://www.arcenreve.com/Pages/xdga.html x SZACKA Catherine, « Centre arc en rêve de Bordeaux », in Exposer l’architecture, une investigation auprès d’établissement dédiés à l’exposition et à la diffusion de l’architecture en France, p. 38 Url : http://www.raic.org/raic/raic_foundation/catherineszacka-report.pdf x « Oxymetal » Url : http://www.oxymetal.com/histoire.php x “Parc de Richelieu à Bordeaux” Url : http://www.leparcderichelieu.com//index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=55, http://www.leparcderichelieu.com//index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=31 x “Xaveer De Geyter” Url : archiguide.free.fr/AR/geyter.htm
6.02
6.03
6.03_HOTEL ST JAMES DE BOULIAC 3, PLACE CAMILLE HOSTEIN Arch: Jean Nouvel, 1987-1989
Description succinte « L’hôtel st James de Bouliac sur les hauteurs de Bordeaux est un hôtel 4 étoiles au luxe discret, charmant et authentique. L’architecture imaginée par Jean Nouvel s’étend sur un sublime écran de verdure. Les immenses baies vitrées offrent une vue panoramique sur la Garonne, Bordeaux et les vignes environnantes. » Quand le restaurateur Jean- Marie Amat fait appel à Jean Nouvel pour réalisé l’extension de son restaurant et construire un petit hôtel, il a peut-être déjà ces envies à l’esprit. La solution de Nouvel est d’intégré les deux éléments, le restaurant et les chambres, en se remémorant Kerjouano et ses doubles truqués, l’Onyx, la boîte noire de st Herblain, mais en explosant le monolithe. L’hôtel consiste en quatre petits bâtiments dans le prolongement de l’ancienne demeure. St James est un des rares projets de Nouvel qui ne se situe pas dans un contexte dense et urbain. A lieu de cela, les façades des bâtisses créent leur propre densité. A l’intérieur, le sol simple et les murs en plâtre ciré créent une ambiance austère, sans moulures ni ornements superflus. Les larges fenêtres sont montées sur des cadres de métal gris uniquement utilisés pour cela. Au-delà, se trouve des grilles métalliques, certaines fixes et d’autres mobiles, pour permettre les vues et jeux de lumière. Cette couche est aussi appréciable à l’extérieur, les grilles ont délibérément une couleur rouille en réminiscence aux couleurs de choir à tabac de la région. Les formes extérieures des bâtiments sont traditionnelles : trois des quatre blocs ont un toit à doubles pentes alors que le dernier contient une terrasse panoramique. La fraction et la disposition pittoresque sur la pelouse, au sommet du coteau, s’intègre et se fond au village, dans sa continuation. Le travail original sur l’hôtel st James, de 1987 à 1989, inclus la création de 18 chambres, la rénovation du restaurant, l’extension des cuisines et la conception du bistro « Bistroy ». Les chambres sont toutes différentes. Elles suscitent diverses envies selon que l’on choisit la longue, la carré, celle qui s’agrandit, celle qui se rétrécit, celle qui zigzague, celle à la moto avec la salle de bain devant, derrière, de cotés. Leur rigueur spatiale est réconfortée par un simple lit dans un coffre de bois surélevé pour bénéficier de la vue, un mobilier spécialement crée pour elles, et des salles de bain de métal chromé et de verre, simples et sophistiqués. Nouvel est retourné plus tard pour concevoir la terrasse extérieur, la brasserie et la piscine noire. Pour la brasserie, les grilles verticales deviennent horizontales et forment un pare-soleil, auquel se suspend de simple drap blanc. D’un coté, on a la vue sur les campagnes, de l’autre des plantes grimpantes. Nouvel dessine tout le mobilier de l’hôtel jusqu’aux chaises et tables. Partant du principe de base « Que devrait être une chaise ? Un siège et des pieds, un dos et des accoudoirs, c’est tout et assez », il crée simple, une chaise constituée de 4 coussins blancs montés sur une ossature inox. Le mobilier semble légèrement frêle, mais à un air simple et sophistiqué en accord complet avec le bâtiment et le site. Cette simplicité rime et joue avec un paysage évoquant la bonne table et le bon vin. La réalisation de Nouvel constitue une charpente qui s’offre et invite au calme et au plaisir, sans interruption.
6.03
6.03
Bibliographie x GOULET Patrick, Jean Nouvel, éd. Du Regard, Paris, 1994 x CANWAY LLOYD Morgan, Jean Nouvel, The elements of architecture, ed. Thomas & Hudson, London, 1998 x GOULET Patrice, Jean Nouvel, éd. Electa Moniteur, Milan- Paris, 1987 x LEVENE Richard, FERNANDO MARQUEZ Cecilia, Jean Nouvel, El Croquis, 1987-1998, n°6566, El Croquis Editorial, Madrid, 2000 p. 122-131 x FREMY Anne, « Ma nuit chez Mamie» in Architecture d’aujourd’hui, décembre 1994, Paris, p 55 x « Hôtel St James Bouliac » Url : http://www.saintjames-bouliac.com/fr/index.php x « Jean Nouvel » Url : http://www.jeannouvel.fr/
6.03
ADAM Jeanne ALEXANDROU Pauline BECU Marie-Astrid BOLLE Marie BOON Basile BOTTARY Sébastien BOUZERDA Salim CADARS Timothée CANON Germain CAZALET Guillaume COUSTOLS Géry CUYKENS Lise DAUTREBANDE Fabien DE HARVEN Jean-Sébastien DEHAUT Geoffrey DELATTRE Martin DESFOSSEZ Léna DOAN Minh-Dao DUBOIS Juliette DUFOND Olivier EL YAKOUBI Saïd FEYAERTS Alizé GARCIA FERNANDEZ Belen GENDRON Audrey GIUSTO Santiago GONNELLA Adrien GWIZDALA Andrzej HOLVOËT Corentin JACQUES Coralie JEGARD Léna JOUSTEN Pierre KOCHER Guillaume LAUNAY Victor LECLERCQ Loïck LELOUTRE Géry LEMESRE Justine LEMONNIER Gauthier LOPES SOUZA Sandra LORIERS Sébastien LUYTEN Julie MAGNEE Jordan MARTIN BENET Alba MAWET Marc MENU Benoît MOUFFAK Taieb NKUNDIYE Marie NSENGIYUMVA Laura OUMZIL Mohammed POOLS Denis PAMART Anthony PARKER Joanna PILATE Guy PIRARD Chloé
PIRARD Laura POULIN Valérie PREVOST Antoine PURNELLE Julien QUARRÉ Roxanne REDJOUH Anïa RHOUMA Siham RICHARD Thibaud ROCHEFORT Lauranne ROTTELEUR Benoît SALMON Julien SANKARA Olivier SCIFO Rachel SEGURA Lydie SOISSONS Pacôme STAS Cécile STORDIAU Sandrine STRAUVEN Iwan SUAREZ PIEDRA Miles SZPIL Marcin VALDES Bernardita VAN CAMPENHOUT Nelson VERHEUGEN Thibault WORINGER Béatrix YANNOUDIS Emilie