Supplément Sud Ouest 75 000 emplois

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La mÊtropole se mobilise pour l’emploi


L’emploi dans la métropole : état des lieux et perspectives Selon les projections de l’Institut d’études démographiques de l’université de Bordeaux, la population de la métropole pourrait atteindre 930 000 habitants à l’horizon 2030, avec une hausse de 20 % de la population en âge de travailler (15-64 ans). Arithmétiquement, environ 75 000 emplois devront donc être créés dans la métropole bordelaise. Quelles que soient l’attractivité du territoire et la capacité des entreprises locales à répondre à cette nouvelle demande, les pouvoirs publics doivent œuvrer à la diminution du chômage et agir en faveur des emplois futurs pour les métropolitains. L’emploi est d’ailleurs un des sujets qui a clairement émergé durant la fabrique métropolitaine lancée par La Cub. Interpellée par le public, elle a choisi de participer pleinement à la mise en œuvre d’une stratégie commune et partagée.

Une dynamique démographique et une population active qualifiée

Croissance et attractivité économique sur La Cub

La Cub connaît un dynamisme démographique très important depuis 10 ans avec un gain de 67 000 habitants. Avec 709 000 habitants en 2009, 727 000 fin 2012, elle représente près de la moitié des habitants de la Gironde et plus de 1 habitant sur 5 de l’Aquitaine. L’attractivité démographique est généralisée dans le grand Sud-Ouest bénéficiant à l’ensemble des départements d’Aquitaine et plus encore à la métropole toulousaine.

La Cub a connu une dynamique de l’emploi (+1,9 %/an) très importante ces dix dernières années, sensiblement supérieure à celle de la population (+0,7 %/an). La Cub concentre, en 2009, 380 000 emplois soit près de 30 % de l’emploi régional. Ce dynamisme économique est cependant sensiblement moindre que celui des métropoles de Nantes (+2,2 %) et surtout du grand Toulouse (+2,8 %) À l’instar des métropoles attractives, l’offre d’emploi sur La Cub dépasse largement le nombre d’actifs occupés. Aussi, une part importante des emplois offerts sur La Cub est occupée par des actifs résidents hors de La Cub, générant de nombreux déplacements domicile – travail quotidiens.

Les caractéristiques démographiques de La Cub sont assez similaires aux autres métropoles françaises : une population relativement jeune avec une forte proportion en âge d’être active (15-65 ans). Le vieillissement de population est évident mais très nettement freiné du fait d’afflux de ménages actifs et d’étudiants. Structurellement, les actifs de La Cub sont sensiblement plus diplômés que dans le reste de la Gironde et de l’Aquitaine. En termes de catégories socio-professionnelles (CSP), La Cub se distingue par une grande diversité et la présence importante d’actifs non occupés du fait de la concentration d’étudiants.

En termes d’établissements, La Cub se caractérise par une forte prédominance du secteur tertiaire, principal vecteur de création en 2011. On observe par ailleurs la présence importante des établissements de petite taille avec un emploi moyen de 5,8 emplois / établissement, très légèrement inférieur à Nantes et Toulouse.

>> Structure et dynamiques de la population

>> Dynamiques et caractéristiques de l’emploi

Source Insee, RP 2009 – exploitation principale

Source Insee, RP 2009 – exploitation principale

La Cub Population en 2009

709 000

Evolution de population depuis 1999

Gironde

Aquitaine

1 435 000 3 206 000 49 % 22 %

Nantes Grand Métropole Toulouse

582 000

700 000

67 000

192 000

378 000

27 000

85 000

Taux de croissance annuel 1999-2009

+0,7 %

+1,1 %

+1,0 %

+0,5 %

+1,3 %

Densité moyenne (hab/km²)

1 284

144

78

1 112

1 528

Revenu médian par Unité de consommation en 2010

20 150

19 452

18 623

20 487

20 661

17,2 % 17,2 %

18,5 % 19,8 %

17,8 % 23,0 %

18,7 % 16,5 %

16,7 % 15,3 %

Part des moins de 15 ans Part des 60 ans et +

Emploi en 2009 (A) actifs du territoire ayant un emploi (B) - 2009

Indicateur de concentration d’emploi (A/B *100) Variation emploi 1999-2009 Emplois Salarié en 2009 % CDI (dont titulaires fonction publique) CDD Intérim

Gironde

Aquitaine

380 100

612 500

1 300 400

315 700

415 100

305 200

610 100

1 313 500

252 800

313 300

125

100

99

125

132

+1,9 % 272 411 84 % 10,4 % 2,1 %

+1,9 % 532 536 85 % 10,1 % 2,0 %

+1,6 % 1 117 390 84 % 10,5 % 1,9 %

+2,2 % 228 271 84 % 9,9 % 2,5 %

+2,8 % 280 582 83,5 % 10,7 % 2,4 %

La Cub

Gironde

Aquitaine

65 399 4,6 %

138 624 5,0 %

333 069 5,6 %

46 692 4,9 %

65 190 4,5 %

27,4 %

26,4 %

25,6 %

28,2 %

27,2 %

5,8 9 456 3,8 % 15,6 % 68,5 % 12,1 %

4,4 15 216 4,4 % 18,2 % 66,6 % 10,9 %

3,9 35 274 6,6 % 15,3 % 67,3 % 10,8 %

6,7 6 010 5,2 % 9,5 % 73,2 % 12,1 %

6,1 9 107 4% 12,6 % 69,3 % 14,1 %

>> Composition de la population active

>> Démographie des entreprises

Source Insee, RP 2009 – exploitation principale

Source Insee, RP 2009 – exploitation principale

Nantes Grand Métropole Toulouse

La Cub

Gironde

Aquitaine

324 700

678 842

1 460 100

282 365

353 800

Ouvriers

17,2 % 10,0 %

17,3 % 12,5 %

16,6 % 13,1 %

16,1 % 10,6 %

15,9 % 9,1 %

Cadres et professions intellectuelles

11,3 %

14,4 %

6,8 %

12,3 %

15,2 %

Nombre d’actifs en 2009

Catégorie Socio-Professionnelles (2009) Employés

Nombre d’établissements dont part dans l’industrie

Diplôme le plus élévé des 15 ans et + non scolarisés (2009)

Part des établissements de moins de 10 salariés Emploi moyen par établissement Nombre de création en 2011 dont industrie

Certificat, BEP, CAP

13,6 % 36,0 %

15,6 % 41,5 %

16,3 % 46,0 %

11,5 % 38,1 %

12,8 % 30,0 %

dont commerce, transports serv divers

Brevet, bac et diplôme enseignement sup court

31,7 %

29,3 %

26,5 %

32,1 %

32,8 %

dont autres (santé, administration,…)

Diplôme enseignement sup long

18,7 %

13,5 %

11,0 %

18,3 %

24,4 %

Aucun diplôme

dont construction

Nantes Grand Métropole Toulouse

La Cub

Nantes Grand Métropole Toulouse


75 000 emplois créés en 20 ans exclusivement pour des fonctions présentielles et métropolitaines

Près de 3 000 emplois salariés privés créés par an en moyenne entre 2010 et 2012 : les secteurs qui créent de l’emploi

À partir d’une nouvelle approche de l’emploi développée par l’Insee, basée sur les fonctions exercées et non plus sur l’activité principale de l’établissement, on constate la grande prédominance du secteur tertiaire sur la métropole bordelaise. Cette analyse met en exergue notamment l’importance du secteur des fonctions présentielles (42 %) avec plus de 45 000 nouveaux emplois en 20 ans. Parallèlement, La Cub affirme ses fonctions de métropole en offrant près de 30 % de fonctions métropolitaines générant 34 000 emplois supplémentaires.

Le salariat privé représente près de 280 000 emplois sur le territoire de La Cub. La position de métropole régionale transparait dans la composition de ces emplois, à 80 % tertiaires (commerce et services). Malgré les difficultés économiques de ces dernières années, l’emploi a continué de se développer (+ 8 900 emplois sur 2010 – 2012), de façon particulièrement marquée dans les secteurs du tourisme, des services à la personne et aux entreprises, et du numérique. À côté de ces emplois salariés privés, La Cub accueille également de nombreux emplois publics, dus à sa position de capitale administrative régionale : les fonctions publiques territoriales (collectivités), hospitalière et d’État y représentent environ 62 000 emplois. Enfin, les emplois non salariés (professions libérales, artisans, dirigeants d’entreprises) représentent environ 45 000 emplois.

À l’inverse, les fonctions de production (fabrication, agriculture, BTP) et transversales (logistique) représentent moins d’un tiers des emplois sur La Cub avec une réduction sensible notamment sur les fonctions de fabrication et de logistique. Ces dernières, fortes consommatrices d’espaces, se développent dans des secteurs moins contraints à proximité de la métropole et dans le reste de la Gironde.

>> Emploi salarié privé sur La Cub – 4e trimestre 2012 : 278 807 Source URSSAF

>> En 2008 : 375 000 emplois sur La Cub Source Insee, RP 2008 – représentation Cub

36 461 Enseignement, santé

13 666 Industrie 31 965

Autres services

et action sociale

4,8%

13% présentielles

métropolitaines

L’administration publique, la distribution, les services de proximité, la santéaction sociale et l’éducation-formation sont des fonctions « présentielles ».

Les fonctions de gestion, commerce inter-entreprises, conception-recherche, prestations intellectuelles et culture-loisirs sont dites « métropolitaines » car concentrées essentiellement dans les grandes agglomérations.

42%

13%

30% 15%

production

transversales

L’agriculture, la fabrication et le BTP sont des fonctions dites de « production » qui concourent directement à la production de biens matériels.

Les deux dernières fonctions sont dites « transversales » : entretien-réparation et transports-logistique.

Emplois stratégiques métropolitains, activités de production et de logistique : entre rattrapage et éloignement géographique Les cadres des fonctions métropolitaines sont désormais l’un des principaux indicateurs pour les économistes permettant de jauger le dynamisme de l’emploi au sein des métropoles. Ces emplois dits stratégiques sont au nombre de 40 000 sur La Cub, très loin derrière la capitale (près d’un million), et avec encore un léger retard sur Lyon, Toulouse, Lille ou Marseille. En constante progression ces 20 dernières années sur la métropole bordelaise, ils ne représentent encore aujourd’hui que 10 % des emplois.

CFM en nombre en 2008

>> Nombre et part des cadres des fonctions métropolitaines sur l’emploi total en 2009

50 000 Lille

27 000

11,4% Construction

19 870

Commerce

44 935

7,1%

55 902 Services aux entreprises

20%

4 507 Services immobiliers 15 616 Services financiers

1,6% 5,6%

et d'assurances

16,2% 5,8% 5,7% 8,7%

16 402 Information et communication 15 573 Hotellerie et restauration

23 910

Transports

Les 15 métiers les plus recherchés par les entreprises de La Cub en 2013 Derrière une croissance de l’emploi sur La Cub d’environ 3 000 postes par an, se cachent des flux importants d’entrées et sorties de salariés des entreprises. Ainsi en début d’année les entreprises ont annoncé à Pôle emploi 26 800 intentions de recrutements pour 2013, dans 190 métiers, afin de compenser les départs de salariés (retraite, maternité, maladie) ou de faire face à un surcroît d’activité. 15 métiers représentent à eux seuls 12 500 intentions de recrutement. De façon assez surprenante compte tenu de la situation actuelle du chômage, certains de ces métiers présentent de vraies difficultés de recrutement : ainsi on sait déjà que les recrutements d’aides à domiciles et aides ménagères, qui représentent 1 021 recrutements potentiels, auront des difficultés à aboutir dans 80 % des cas. De même pour les cadres et ingénieurs en informatique (514 recrutements potentiels) ou les commerciaux (696 recrutements). Derrière ces difficultés de recrutement, il y a soit pénurie de compétences, soit déficit d’attractivité du métier concerné. À l’inverse, des offres d’emplois d’ouvriers logistiques (683 recrutements), d’agents de services hospitaliers (809 recrutements), ou de saisonniers liés à l’agriculture (1031 recrutements) trouvent facilement preneurs.

1 MILLION

Rennes

Paris

18 % 16 % 12 % 10 %

37 000 Nantes

92 000

35 000

Grenoble

Lyon

40 000

Bordeaux

64 000

Toulouse

Recrutements difficiles

80% 70%

23 000

Montpellier

60 000

Marseille

Cadres et ingénieurs informatiques

Commerciaux

60%

698

50% 40%

18% 16% Les cadres des fonctions métropolitaines

12%

Avec 112 000 emplois, les fonctions métropolitaines représentent 30 % des emplois en 2008 contre 26 % en 1990. Près de la moitié se concentre dans les emplois de gestion, la conception-recherche ne concentre que 10 % des emplois mais près de la moitié des emplois aquitains. La Cub, c’est 29 % de l’emploi aquitain dont 40 % des fonctions métropolitaines.

10%

30% 20% 10% 0% -2

Aides à domicile Aides ménagères

1021

514

Télévendeurs Cadres infirmiers

771 445 776

Aides soignants Secrétaires bureautiques

Agents d’entretien de locaux

2057

Serveurs de cafés

506

597

1585

Employés de cuisine

663

20%

40%

524

Viticulteurs arboriculteurs cueilleurs

Directeurs et animateurs socioculturels

1031 809

Ouvriers logistiques

0%

550 et restaurants

Vendeurs habillement sport luxe loisirs

Agents de services hospitaliers

60%

80%

100% Recrutements saisonniers

Source Pôle emploi/BMO


Regard sur le contexte national Même si par certains aspects la métropole bordelaise se trouve un peu épargnée, elle ne peut ignorer la crise économique mondiale qui impacte aussi l’emploi sur son territoire. Ci-dessous, l’éclairage donné par l’article signé de Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine spécialisé Alternatives économiques, paru en mars 2013 dans la revue. 0 l’euro remonte face au dollar

1,50 1,45

-1

1,35

135

1,30

130

1,25

125

1,20

120 2011

2012

janv. 2013

-3

145 140

1995

Solde structurel selon calcul OCDE

-2

150

1,40

Les comptes publics sont déjà quasiment à l’équilibre

-4 -5 L’emploi repart à la baisse

-6 Solde conjoncturel

-7 -8

2000

2005

2010

2013

1983 1985

1990

1995

2000

2005

2010 2013*

* Prévisions pour 2012 et 2013.

Taux de change de l’euro en dollars

Emplois dans la zone euro, en millions

Source : Banque de France

Source : Commission européenne

Solde structurel et solde conjoncturel de la France, en points de PIB Sources : Ameco et OCDE

Comment inverser la courbe du chômage ? Article de Guillaume Duval Alternatives Economiques n° 322 - mars 2013

Le gouvernement doit mobiliser tous les outils de politique publique, mais aussi convaincre ses partenaires européens d’infléchir leur politique.

239 milliards d’euros en 2007 à 348 milliards en 2012, soit de 107 % à 188 % du produit intérieur brut (PIB) grec. Et ce en dépit de l’annulation de quelque 100 milliards d’euros de dette en 2012 ! De même, la dette espagnole s’est accrue de 146 milliards d’euros l’an dernier, + 17 points de PIB par rapport à 2011, un record absolu. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la zone euro qui est en train de glisser sur cette pente savonneuse où le ralentissement de l’économie empêche le désendettement public et privé.

Face aux fanatiques de l’austérité

Après son élection François Hollande avait choisi de faire profil bas à l’échelon européen. Il avait accepté le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) sans le renégocier comme il l’avait pourtant indiqué lors de sa campagne, se contentant d’un plan de relance S’il veut avoir une petite chance d’inverser la courbe du de 120 milliards d’euros sur trois ans, une enveloppe chômage dès cette année, comme il l’a annoncé, François limitée qui consistait pour l’essentiel en dépenses déjà Hollande va devoir obtenir de ses collègues européens le programmées. Concernant la France, et malgré la droit de dépasser significativement les 3 % de déficit public dégradation de la conjoncture, en 2013. Ainsi qu’un desserrement il avait maintenu l’objectif de des contraintes imposées aux autres ramener le déficit public de 4,5 % pays en crise. Mais il faudra aussi « Parmi les grands pays du PIB en 2012, à 3 % dès 2013. que la Banque centrale fasse le développés, la France Bien qu’un tel tour de vis fasse nécessaire pour éviter la poursuite courir de gros risques à l’activité. de la hausse de l’euro. Enfin, le est, après l’Espagne, François Hollande considérait gouvernement devra faire feu de le pays qui, avec manifestement à l’époque que la tout bois avec les outils de politique défiance potentielle des marchés publique à sa disposition, et 5,7 points de PIB en et le rapport de force politique en notamment les emplois aidés. trois ans, a fait le plus Europe ne lui permettaient pas d’aller plus loin. Le premier impératif face à la d’efforts depuis 2010 Se trouve-t-il du coup piégé et montée du chômage, c’est en du point de vue de la obligé de céder aux injonctions, effet déjà de ne pas l’aggraver en externes mais aussi internes, ayant une politique procyclique1 réduction de son déficit de ceux qui l’exhortent à aller de restriction budgétaire. Si le structurel. » plus loin dès maintenant dans la chômage monte et les usines baisse des dépenses publiques ? ferment, c’est d’abord parce que la Mathieu Plane, OFCE Pas forcément, car les arguments France et l’Europe sont retombées ne manquent pas pour refuser en récession. Ce nouveau recul de l’intimidation des fanatiques l’activité traduit l’échec de la gestion de l’austérité. Le TSCG accorde en particulier une place de la crise par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy depuis importante à la notion de “déficit structurel”2. Or, selon 2010 : la sortie de crise devait résulter automatiquement d’un retour rapide et généralisé à l’équilibre budgétaire. Il l’OCDE le déficit budgétaire structurel de la France ne n’en est rien. Le Fonds monétaire international (FMI) vient devrait être que de 1,2 % point de PIB en 2013. Et comme lui-même de dénoncer les méfaits d’une telle stratégie en le rappelle Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, «parmi les reconnaissant qu’il avait nettement sous-estimé l’impact grands pays développés, la France est, après l’Espagne, négatif de l’austérité budgétaire sur l’activité. le pays qui, avec 5,7 points de PIB en trois ans, a fait le Cette politique n’aggrave d’ailleurs pas seulement le plus d’efforts depuis 2010 du point de vue de la réduction chômage, elle s’avère aussi contre-productive par rapport à de son déficit structurel». l’objectif affiché (et justifié) de réduction de l’endettement Et quoi qu’en dise la Cour des Comptes, la France a eu public : ainsi, malgré l’austérité forcenée imposée à la raison de le faire jusque-là, sous Sarkozy comme sous Grèce depuis quatre ans, sa dette publique est passée de Hollande, en agissant en priorité sur la hausse des recettes

plutôt que sur la baisse des dépenses, car cela a eu moins d’effets négatifs sur l’emploi et l’activité que dans les pays qui ont fait le choix inverse. François Hollande a donc a priori de bonnes raisons non seulement de refuser de serrer davantage la vis, mais aussi d’exiger, du fait de la récession, un relâchement à court terme des contraintes, tant pour la France que pour les autres pays de la zone euro en crise. La bataille risque cependant d’être rude. Les règles européennes restent en effet orientées pour l’essentiel autour des déficits constatés et de la barre des 3 % du PIB. Tout en réfutant les critiques du FMI à l’égard des politiques d’austérité européennes, le commissaire européen Olli Rehn, en charge de ces questions, a certes montré quelques velléités de compréhension à l’égard de la France, mais nombreux sont ceux qui, à Bruxelles et dans les États de la zone euro, rêvent de faire un exemple en sanctionnant un grand pays. Pour marquer une rupture avec ce qui s’était passé en 2005 quand la France de Chirac et l’Allemagne de Schröder, toutes deux affectées d’un déficit excédant les 3 %, s’étaient entendues pour bloquer les sanctions que la Commission voulait leur appliquer. Et il est peu probable cette fois que l’Allemagne lève le petit doigt. Malgré le fort ralentissement de l’activité au dernier trimestre 2012 et les perspectives très mitigées pour 2013, l’idée n’a toujours pas percé dans le débat public outreRhin que les politiques trop restrictives imposées en Europe par le gouvernement d’Angela Merkel pourraient ne pas être optimales, ni pour l’Europe ni pour l’Allemagne elle-même. Dans le contexte de la campagne des élections générales de septembre prochain, la chancelière voudra sans doute au contraire conforter l’image de «mère la rigueur» qui lui a valu jusque-là les faveurs de son opinion publique. Malgré tout, la situation catastrophique de l’Espagne et la nouvelle donne résultant des élections italiennes du 24 février pourraient contribuer à faire bouger les lignes.

Il faut une politique de change Autre question centrale pour l’évolution de l’emploi : celle du taux de change de l’euro. Avec la crise, l’euro avait fortement baissé face au dollar. C’était une bonne nouvelle, car la baisse de la monnaie unique est indispensable pour que la Grèce, l’Espagne, le Portugal mais aussi la France retrouvent un peu de compétitivité-coût à l’échelle internationale. La remontée de l’euro a été cependant un des principaux contrecoups du retour au calme relatif sur les marchés des dettes publiques européennes depuis l’été 2012. La monnaie européenne atteint désormais les 1,35 dollar, soit déjà 13 % de plus qu’en juillet dernier. Et les politiques monétaires très expansives de la réserve fédérale américaine, de la Banque d’Angleterre et de celle du Japon font craindre une poursuite de cette tendance négative pour l’activité en Europe.


20

18,5

Variation solde structurel primaire

Un effort budgétaire déjà important

17,2

15 10,9

9,7

9,8

10

Variation du taux de chômage

8,9 7,4 5,0

4,9

4,8

4,8

3,6

2,9

3,4

2,5

2,1

2,2 1,0

0,7

0,7

-0,1

-0,2

-0,3

ne

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1,5

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5,4

de

5,7

5

Variation du solde structurel primaire français (en points de PIB) et du taux de chômage (en %) entre 2010 et 2013, en points de PIB

2008

Partager le travail pour travailler tous ?

42 40 38

2012 41,6

41,2

40,7 40,1 39,4

39,1

38,9

38,2

37,9

37,8

39,1 38,4

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38,9 38,4

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38,8

38,8

38,6

38,5

40

39,6

39,7

37,3 36,4

36,1

36

35,6 34,7

34

34,7 33,8 33,7

34,9 34,3

34,6

35

34,7

35

35,2 35,1

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33,4

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30,6

300

Évolution du temps de travail hebdomadaire effectif des salariés entre 2008 et 2012, en heures

d’entreprise et la présence des salariés dans les conseils d’administration des grands groupes à hauteur de 50 % de leurs membres. Le gouvernement a par ailleurs annoncé une loi qui doit en théorie être examinée d’ici à l’été concernant la reprise de sites rentables, afin d’obliger un groupe qui veut fermer une usine à la céder à un repreneur éventuel. Ce texte risque cependant d’avoir une portée limitée compte tenu des contraintes constitutionnelles en matière de protection de la propriété privée. De plus, dans le contexte actuel de surcapacités industrielles massives dans une économie européenne déprimée, ses effets potentiels sur la préservation de l’emploi sont de toute façon très faibles. Il y a bien cependant un enjeu majeur pour l’emploi autour de la question des reprises d’entreprise, mais pas forcément quand elles sont en difficulté : le départ en retraite massif des patrons baby-boomers au cours des prochaines années est un vrai sujet de préoccupations. Sur ce plan, faciliter la reprise d’entreprise sous forme de Mobiliser tous les outils Scop pourrait notamment jouer un rôle significatif pour préserver l’emploi. Par ailleurs, malgré l’effet récessif de politique publique qu’aura en 2014 la hausse de la TVA destinée à financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) et les 20 milliards Au-delà de cette action - compliquée mais essentielle d’euros d’allégement de l’impôt sur les sociétés, celui-ci sur le cadre macroéconomique général, que peut faire le devrait avoir un petit effet gouvernement pour limiter la déferlante positif sur l’emploi, à hauteur des plans sociaux et tenter d’inverser la de 145 000 emplois en 2017, courbe du chômage ? Les changements Malgré les fortes selon l’OFCE. Mais sauf à apportés par l’accord du 11 janvier remettre en cause le niveau dernier entre syndicats et patronat contraintes budgétaires, des prestations sociales, les au fonctionnement du marché du il faudrait cependant marges de manoeuvre sont travail auront un impact limité à court très limitées pour aller plus terme. D’une part, parce que ce texte faire encore davantage, loin dans cette direction. doit d’abord être traduit en termes notamment vis-à-vis du Même si chacun en mesure législatifs puis réglementaires, mais les limites, le recours aux aussi parce que ses effets risquent secteur de l’insertion par emplois aidés reste un des d’être contradictoires : les accords l’activité économique, principaux outils de politique de maintien dans l’emploi peuvent publique qu’il faut actionner contribuer à limiter les licenciements dont l’action est massivement par les temps tandis que la simplification des incontournable pour qui courent. Au-delà de leur procédures concernant les plans impact immédiat sur les sociaux peut, au contraire, les accélérer espérer ramener vers chiffres du chômage, leur sans qu’il soit possible a priori de faire l’emploi les chômeurs de utilité à moyen terme dépend la balance de ces deux tendances. surtout de leur ciblage sur On admire beaucoup actuellement longue durée. des personnes réellement le modèle allemand. Il a, c’est vrai, éloignées de l’emploi, en fait preuve d’une résilience tout-à-fait risque d’exclusion durable, et de la qualité de la formation exceptionnelle au cours de cette crise en matière d’emplois. et de l’accompagnement offerts aux personnes en emploi L’accord du 11 janvier dernier se montre cependant aidé. À ce niveau, avec les emplois d’avenir et les contrats très timide pour adapter en France les mécanismes de génération, le gouvernement a utilement redressé la principaux qui expliquent cette résistance : les pouvoirs barre après une longue période où, malgré la crise engagée très importants dont disposent les représentants des depuis 2008, le gouvernement de Nicolas Sarkozy avait salariés au sein des entreprises allemandes, notamment continué à négliger cet outil. Malgré les fortes contraintes en cas de restructuration, via le droit de veto des comités Jusqu’ici la zone euro a été la seule zone monétaire importante à ne pas avoir de politique de change. Non pas que ce soit techniquement impossible : les moyens d’influer sur les taux de change, notamment au niveau des banques centrales, sont bien connus. Ce n’est pas non plus interdit par les traités, comme c’était le cas jusqu’à récemment pour l’aide aux pays en difficultés : l’organisation institutionnelle de la politique de change de l’euro est explicitement prévue par le traité de Lisbonne dans son article 219. Mais les Etats n’ont simplement jamais réussi à se mettre d’accord sur un taux de change souhaitable pour l’euro, laissant du coup ce taux dériver au gré des politiques poursuivies par la Chine, le Japon ou les EtatsUnis. Si on veut éviter que la situation économique de la France et de l’Europe s’aggrave encore dans les prochains mois, il faudra pourtant empêcher l’euro de continuer à s’apprécier. Là aussi une confrontation sera nécessaire avec le gouvernement allemand.

budgétaires, il faudrait cependant faire encore davantage, notamment vis-à-vis du secteur de l’insertion par l’activité économique, dont l’action est incontournable pour espérer ramener vers l’emploi les chômeurs de longue durée.

Partager le travail Le principal outil qui n’a pas encore été utilisé jusqu’ici reste celui de la réduction du temps de travail. Selon les données d’Eurostat les salariés hexagonaux travaillent aujourd’hui chaque semaine plus longtemps que la moyenne de la zone euro (et notamment plus longtemps qu’en Allemagne). La France est aussi un des pays d’Europe qui a le moins réduit le temps de travail depuis le déclenchement de la crise : ce temps a diminué en moyenne de 0,6 heure par semaine dans la zone euro entre 2008 et 2012 (0,3 heure en Allemagne), alors qu’il n’a baissé que de 0,1 heure dans l’hexagone. De plus, les mesures (bienvenues) adoptées dans le cadre de l’accord du 11 janvier dernier pour limiter les emplois à temps très partiel risquent encore de faire monter la moyenne du temps de travail dans le futur. La mise en oeuvre des 35 heures entre 1998 et 2001 avait pourtant apporté la preuve, avec deux millions d’emplois créés sur cette période, des comptes extérieurs en excédent et des comptes sociaux équilibrés, que le partage du travail est un levier d’action majeur dans la lutte contre le chômage. Mais elles avaient également montré l’ampleur des résistances que ce type de politique solidaire entre insiders (ceux disposant déjà d’un emploi) et outsiders (les chômeurs) pouvait susciter dans une société très individualiste. Compte tenu du niveau atteint par le sous-emploi en France aujourd’hui, il faudra cependant nécessairement reprendre ce dossier si on veut pouvoir revenir, à un horizon raisonnable, vers des niveaux de chômage inférieurs à 5 %. Il faudra cependant probablement aborder cette fois la question sous un autre angle que celui du temps de travail hebdomadaire : six mois de congés sabbatiques rémunérés tous les cinq ans ou un an tous les dix ans, représentent aussi une réduction du temps de travail de 10 %… On reste malheureusement encore loin de pouvoir engager ce débat pour l’instant. 1. Politique procyclique : politique qui accentue le mouvement de ralentissement (ou, à l’inverse, d’accélération) de l’activité, plutôt que de le compenser. 2. Déficit structurel : solde public corrigé des effets de la conjoncture. Il ne peut cependant pas être observé et son calcul est complexe.


Les acteurs du territoire se mobilisent Représentants des organisations patronales, syndicats de salariés, grandes et petites entreprises, de l’artisanat, du travail temporaire, services des collectivités et de l’État, élus, Pôle emploi, chambres consulaires, experts et universitaires… étaient réunis le 3 juin dernier pour débattre de la situation économique et sociale de la métropole bordelaise et de la mobilisation nécessaire pour gagner la bataille pour l’emploi à court, moyen et long terme.

À la tribune, de gauche à droite : Alain Juppé, maire de Bordeaux, Alain Rousset, président du Conseil régional, Michel Delpuech, préfet de Gironde, Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, député de la Gironde, Sandrine Doucet, députée de Gironde, et Jean-Luc Gleyze, vice-président du Conseil général

Le premier sommet économique et social de la métropole bordelaise du 3 juin a ouvert les pistes de l’emploi métropolitain Article de Solène Meric Publié sur aqui.fr le 04/06/2013 « 1 million d’habitants dans La Cub, c’est la création de 75 000 emplois sur son territoire d’ici 2030. » Autrement dit, il faudrait arriver à créer 4 000 emplois nouveaux par an. Si le défi paraît « réaliste » pour Vincent Feltesse, il rappelle pour autant que ce nouveau travail de concertation, n’aura sans doute pas l’effet « d’une baguette magique ». La conjoncture actuelle et les 58 000 demandeurs d’emplois au sein de La Cub, empêchent, en effet, tout idéalisme autour de cette démarche. Pour autant, à l’occasion de ce premier Sommet économique et social de la métropole, le volontarisme des participants était au rendez-vous. Le premier temps fort de la journée du 3 juin portait d’ailleurs le sceau de ce volontarisme, puisqu’il a installé la première Conférence Permanente pour l’emploi qui a réuni, sans absentéisme, tout à la fois services de l’État, organismes patronaux, et syndicaux, ainsi que les collectivités. Au-delà du constat partagé de la situation, il a notamment permis de mettre à jour l’idée d’une Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences (GEPC) territoriales. L’idée : avoir une plus grande visibilité et prévisibilité dans l’adéquation entre formations et besoins économiques sur le territoire de la métropole. Si l’approche de cette première réunion de la journée s’est voulue globale, les tables rondes de l’après-midi ont, quant à elles, fait le zoom sur deux éléments de développement économique : la filière du nautisme et les outils de financements de l’économie locale, vecteur naturel de création d’emplois.

Le nautisme, une filière d’avenir

Financement, la quête de l’« effet levier »

Côté filière nautique, les espoirs vont bon train, et d’autant plus si à l’équipement des Bassins à Flot, on n’oublie pas ceux de Bassens. L’équipement bordelais trop longtemps abandonné, aura certes besoin d’une réhabilitation, mais il se distingue par des caractéristiques techniques précieuses dont peu d’autres ports peuvent se prévaloir. En effet, les Bassins à Flot sont équipés de deux formes de radoub permettant d’accueillir des bateaux de grandes tailles, qui se trouvent être les bateaux les plus en vogue sur le marché… Avec ces équipements et l’augmentation prévue du nombre d’anneaux, sont envisageables, sur La Cub, à la fois des développements dans les activités déjà existantes de construction navale et de plaisance, la montée en puissance de l’activité de démantèlement (actuellement déjà existante à Bassens) et la mise en place d’une nouvelle activité de refit (réaménagement) de bateaux. À cela, il faut également ajouter le tourisme fluvial ou encore la réparation navale qui devrait naturellement se développer si les bateaux sont plus nombreux à venir voguer jusqu’à Bordeaux… Au total, le nautisme se présente bel et bien comme « une filière d’avenir » sur La Cub, tel que l’annonçait le titre de la table ronde. Pour autant, beaucoup de choses sont encore à faire, notamment en termes de prospection, d’implantation géographique mais aussi d’aménagement, en particulier au regard de la destination prioritairement résidentielle du quartier des Bassins à Flot. En d’autres termes, « l’activité de Refit, ne pourra s’installer que si les nuisances liées à cette industrie peuvent être limitées pour le voisinage. Nous y travaillons avec l’ensemble des partenaires. » assure Josy Reiffers, adjoint au Maire de Bordeaux en charge de l’économie. Un arbitrage délicat puisque ces activités industrielles pourraient apporter à La Cub « dans un premier temps des dizaines, puis des centaines d’emplois », estime Thierry Lausseur, président du récent Cluster Refit.

La deuxième table ronde s’est intéressée à l’entrepreneuriat et à son financement, qu’il émane des banques, des fonds d’investissement ou des collectivités… Une table ronde technique, dont il ressort au total, l’existence d’aides finalement nombreuses mais particulièrement complexes à mobiliser, notamment dans la recherche de la « première aide, celle qui permettra l’effet de levier pour mobiliser les autres ». Face à cette complexité, la future Banque Publique d’Investissement (bpifrance) est alors apparue comme pouvant être un élément de simplification puisqu’elle rassemblera, en une seule structure, plusieurs de ces acteurs, le tout avec une dimension territoriale forte.

La collaboration pour « démultiplier l’effort » Enfin, dans une dernière table ronde, ce sont les représentants des collectivités et de l’État qui ont fait le point de leurs attentes et visions du développement économique de La Cub. Dans un premier temps tous ont unanimement souligné le choix judicieux de la méthode collaborative proposée par La Cub. Un rôle de coordination que Vincent Feltesse, perçoit comme la meilleure manière de « démultiplier l’effort et les leviers existant pour l’emploi sur le territoire de La Cub ». « Il s’agit de mettre en oeuvre une complémentarité financière, de politiques publiques et de territoires » renchérit Jean-Luc Gleyze. Si Alain Rousset a insisté sur la nécessité d’un chef de file économique, fixant de grandes orientations et favorisant l’attractivité du territoire notamment par sa politique de formation et ses investissements dans la recherche et l’Université, Alain Juppé a quant à lui insisté sur « la nécessité absolue » de créer sur l’agglomération, un « climat favorable à l’entrepreneuriat ». Quant aux filières à développer, là aussi il y a consensus : le nautisme, l’aéronautique, le tourisme, le BTP, les « pépites » de l’économie sociale et solidaire, ou encore le numérique et l’économie créative, « très porteurs en termes d’image », insiste Vincent Feltesse.


« Le fait même que tous les acteurs de l’emploi aient répondu présents à cette première édition montre clairement que l’intérêt, à la fois pour l’enjeu et la méthode, est partagé. Cette appropriation collective est un premier pas déterminant. À nous tous de capitaliser sur cet élan afin de maintenir une instance de dialogue constructif et faire de l’agglo bordelaise ce laboratoire où la question de l’emploi est traitée de manière concertée, renouvelée, audacieuse comme une absolue priorité. » Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux

« Je salue la méthode proposée par ce Sommet, car je pense qu’il est bon que sur un territoire donné les acteurs puissent se rencontrer et que des outils de suivi et de connaissance soient partagés. Il était important que les services de l’État soient associés à cette démarche. » Michel Delpuech, préfet de la Région Aquitaine

« On a tous la culture start-up, mais la croissance, la compétitivité et les exportations, ce sont aussi les PME. C’est avec des PME de 200 à 400 salariés que l’on peut réindustrialiser la France. » Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine

« Je me réjouis de l’amélioration de l’accessibilité de la métropole, qu’il s’agisse de l’arrivée prochaine de la LGV, de l’aéroport ou de la route. Cependant, de réels efforts sont encore à faire, et notamment pour le Port qui souffre aujourd’hui d’un manque de stratégie et de moyens. Je propose qu’il soit placé sous la responsabilité du Conseil régional. » Alain Juppé, maire de Bordeaux

« Il faut consolider l’existant en allant plus loin pour renforcer l’attractivité de cette métropole bordelaise. Elle réunit 50 % de la population du département sur 5 % de son territoire. C’est un facteur d’attractivité fort, mais il est important que l’on tire parti de cette attractivité pour l’ensemble du territoire, qu’il soit départemental, régional ou  métropolitain ». Jean-Luc Gleyze, vice-président du Conseil régional de la Gironde

Financer l’économie Les entreprises ont besoin des banques pour soutenir leur activité. Dominique Garnier, directeur général de la Banque Populaire Aquitaine, représentant de la fédération bancaire française (FBF) en Aquitaine indique : « Les crédits déployés en Gironde s’élèvent à 36,6 milliards d’euros à fin mars 2013 contre 34,9 milliards un an plus tôt. Les banques de la place bordelaise prêtent ici plus que l’ensemble de l’épargne collectée. » La journée du 3 juin a également permis d’échanger sur l’impact de la création de la Banque publique d’investissement (bpifrance). « Nous allons poursuivre ensemble notre mission au service des acteurs de l’économie métropolitaine. » Agnès Grangé, Déléguée régionale du Groupe La Poste en Aquitaine précise : « Les collectivités peuvent se positionner en appui des dynamiques portées par les acteurs économiques. La Poste a un rôle essentiel d’aménagement du territoire et de soutien à l’économie territoriale. Elle souhaite continuer à partager sa stratégie de développement avec l’ensemble des acteurs institutionnels. Concrètement, le groupe soutient très directement l’économie locale à travers, d’une part, sa politique d’achats – 40 M€ par an auprès du tissu des PME régionales – et, d’autre part, en finançant avec la Banque postale, les projets des collectivités et des associations. »

La conférence permanente pour l’emploi en présence des représentants syndicaux, du patronat et des fédérations professionnelles par Edwin Le Héron* et Jean-Marc Offner*, co-animateurs du débat sur l’emploi dans la métropole

Réunir les acteurs du monde du travail et du développement économique est une démarche aussi simple qu’ambitieuse. Collectivités territoriales, Etat, chambres consulaires, syndicats de salariés, syndicats patronaux, organismes professionnels, se rencontrent souvent, mais pas sur le mode coopératif ici recherché. Il faut y parvenir, comme pour le Grenelle des mobilités, qui a pu esquisser un dialogue constructif, qui commence par partager des analyses pour aboutir à la co-production de principes et de mesures. Trois dossiers ont semblé particulièrement prioritaires à la trentaine de participants : Une GPEC territoriale : la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, bien connue des entreprises, trouve aujourd’hui tout son sens au niveau des grands bassins d’emploi. Elle articule démographie des salariés, démographie des entreprises, mutation des métiers, besoins de formations… C’est une réponse de moyen terme aux soubresauts de l’économie locale. La valorisation des emplois à la personne : plus que dans d’autres territoires, même si les collectivités territoriales s’attachent à attirer des jeunes couples avec enfants, la part des personnes âgées dans la population girondine va continuer de croître. Parmi les emplois dits « présenciels », ceux ressortissant de l’aide à

« Nous ne prenons pas assez en compte l’hébergement des jeunes en apprentissage sur La Cub. Le défi de l’emploi ne doit pas se limiter aux emplois de cadre, et certains métiers dans l’industrie sont en tension. » Olivier Chabot, secrétaire régional CFDT

« L’importance des PME, notamment de l’artisanat, a été rappelée avec insistance. Elles constituent le réservoir le plus évident de créations d’emplois ; paradoxalement ce sont les entreprises qui ont le plus de mal à les pourvoir. Cette faible attractivité des PME et de l’artisanat peut être renforcée par l’incertitude quant à leur survie étant donné la proportion élevée d’entrepreneurs de plus de 55 ans et la difficile question de la transmission. » « Il faut s’élever contre un certain malthusianisme faisant des nouveaux arrivants les prédateurs d’un stock immuable d’emplois : la croissance démographique doit être vue comme pourvoyeuse d’emplois. » « Un économiste et géographe canadien, Richard Florida a expliqué que les métropoles qui se développent sont celles qui réunissent les 3 T : tolérance, talent et technologie. » Edwin Le Héron et Jean-Marc Offner

« 50 % de nos adhérents ont moins de 10 salariés. La réalité sur La Cub ce sont les TPE. Il existe un enjeu de maintien de l’emploi dans les grandes entreprises, mais la création de nouveaux emplois relève avant tout des petites sociétés. » François Perrin, Medef Gironde

la personne restent aujourd’hui précaires. Il y a un intérêt collectif à les « tirer vers le haut » . Un meilleur usage de la boîte à outils entrepreneuriale, un meilleur dialogue social. « How can we help? - Comment pouvons-nous vous aider ? », tel est le message adressé aux nouveaux arrivants dans la Silicon Valley. Si, sur notre territoire, les instruments semblent en place en matière de création d’entreprises, de valorisation de l’innovation et d’aide au développement, les comportements ne sont pas toujours « facilitateurs ». Il en est de même de l’information des salariés et de leur association aux grandes décisions des entreprises. Cette conférence aura montré que la dynamique métropolitaine est une bonne chose. Plus d’habitants, c’est plus d’emplois : des emplois présenciels, directement liés au volume de population ; mais aussi des emplois métropolitains, en corrélation avec l’arrivée de nouveaux habitants et la diversification des entreprises. Renforcer l’attractivité de la métropole bordelaise permettra d’enclencher ce cercle vertueux. *Edwin Le Heron est économiste, maître de conférences à Sciences Po Bordeaux, chercheur au Centre Émile Durkeim (CED), co-fondateur du Manifeste des économistes atterrés et président de l’Association pour le développement des études keynésiennes (Aadek) Jean-Marc Offner est ingénieur-urbaniste et politologue, directeur général de l’a-urba (agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine) depuis l’été 2009.

« Il faut pouvoir alerter en amont sur les difficultés des petites entreprises. La question du droit d’intervention des élus syndicaux dans les PME est donc cruciale. C’est un problème de démocratie sociale. » Corinne Versigny, secrétaire CGT Gironde

« La CCI se félicite de l’augmentation de la capacité d’accueil du campus de l’école de commerce de Bordeaux. 2 000 étudiants de plus, ce sont 3 000 emplois, car un étudiant vivant sur la métropole contribue par sa présence à créer ou maintenir 1,5 emploi. » Pierre Goguet, président de la CCI

« Le contrat de génération, qui vise à créer des binômes jeunes-seniors et ouvre à une aide financière sous conditions, est une mesure qui concerne également les très petites entreprises. » Jean-Michel Bédécarrax, Secrétaire général de la préfecture de Gironde

« Les dynamiques majeures concernant l’emploi se jouent aujourd’hui à l’échelle de la métropole. Nos interventions collectives doivent donc se renforcer à cette échelle en privilégiant 3 axes : la formation et la sécurisation des plus fragiles ; la promotion concertée, par les entreprises et les acteurs publics des métiers qui ont des difficultés à recruter ; et d’une manière générale un appui spécifique aux petites entreprises. » Benoît Meyer, directeur territorial Pôle emploi

Conception Direction de la communication de La Cub Direction artistique Franck Tallon Design graphique Le Big Illustration de couverture François Ayroles Crédits photo Anthony Rojo


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Rocher de Palmer —Cenon

Vers un nouveau modèle économique ? Financement participatif

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Consommation collaborative Territoires et villes du futur

Economie du partage dans l’entreprise

OpenData et démocratie collaborative

Entrée libre sur pré-inscription www.bordeaux-economie-collaborative.org www.facebook.com/BXecocollab @BXecocollab #BXecocollab

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