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LADY MODE

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NE WS

par Johanna Ikeng

Un sac street & chic… Aprés Tracey Emin et Thomas Heatherwick, Longchamp confie à Astre 74 la ligne Tarpolino. Taggeur depuis près de 14 ans, il mixe les styles américain et européen pour une liberté adaptée à la gamme de Longchamp, à la fois mixte et sportwear. En boutique dès le mois d'aout.. Longchamp 01 55 90 59 69

LORELEY, des bijoux qui pétillent Couleurs cristallines, chaînes scintilllantes et pierres qui brillent, c’est la recette de Loreley, une collection de bijoux qui nous met la tête dans les étoiles et nous donne envie de jouer les princesses. Quelques cristaux de Swarovski ici, un soupçon de couleur ciel, mauve ou vert par là, un brin de créativité pour relever le tout... Voilà des colliers, bagues et boucles d’oreilles qui sont autant de petits trésors à offrir ou à se faire offrir pour resplendir tout au long de l’été !

Sun In Town…

Photos Antoine Garnier

Loreley, Tél : 06 84 77 42 18

Cébé ressort à l’identique trois de ses modèles des années 70/80. Cela fait cinq ans que ce come back était prévu. Profitez-en car elles sont en édition limitée. Des montures comme celles-ci, c’est pour la vie !!! (150 euros) Cébé www.cebe.com


DVS & Juliette Lewis. La marque de chaussures DVS, confie à Juliette Lewis, figure du cinéma indépendant américain, le soin de dessiner sa propre DVS. Cette rencontre aboutit à un design vraiment inattendu. En vente actuellement. DVS www.dvs-girls.com

adidas www.adidas.com

Photo DR

ADIDAS By Stella McCartney Et si nos athlètes françaises portaient du adidas by Stella McCartney pour les J.O de 2012 ? Avec des produits pour la course, le fitness et la natation, cette ligne issue de la collaboration de la talentueuse styliste et de la marque aux trois bandes, est belle et bien dédiée aux performances sportives. Bon ok, 2012 c’est encore loin, n’empêche. La première collection de la saison printemps/été 2005 annonce peut etre le début d’une longue et fructueuse collaboration. À peine les soldes ont commencées, on attend déjà avec impatience la collection de la rentrée qui devrait nous faire découvrir une gamme d’ accessoires élargie… Histoire de s’entraîner en toute beauté dans notre futur club de sport, non ?


LADY MODE

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NE W S

par Johanna Ikeng

Kodjo : Fresh attitude made in 18e

KODJO, 1er anniversaire ! Fin mai 2005, Kodjo fêtait son premier anniversaire et nous conviait pour l'occasion à ses premières ventes privées suivies d’une soirée bien agitée. Cette boutique haute en couleur a ouvert ses portes il y a donc un an et propose un espace épuré à disposition d'une création pluridisciplinaire : mode, musique, objets d'arts, mais aussi expositions, défilés et concerts. Kodjo, lieu d'échanges et de rencontres interculturelles, se positionne comme l’acteur d'une création à visages multiples, loin des clichés stéréotypés de la branchitude parisienne. Ici, donc, pas de chichis : retour aux midinettes qui jouent les girouettes à chaque nouvelle tendance ! Kodjo, c'est un espace de vie, de découvertes et de coups de cœur. On vous invite à aller le découvrir.

Fenchurch & Kid Acné

L'illustrateur Kid Acné investit le street wear et réinterprète avec son imaginaire fanstasmagorique les codes de la maison Fenchurch. T-shirts en série limitée, trois modèles femme et trois modèles homme. À decouvrir sur le site de la marque. KID ACNé www.fenchurch.com www.kidacne.com

Kodjo

Photo Wazabi

www.kodjo.fr rue Letort 18e Paris 01 42 55 81 86

Une boutique d’Exceptions.

Photo DR

Pour les afficionados de la mode Hip Hop, la boutique Exceptions présente une collection originale de vetements customisés, flashys et tendance. Pour homme et femme, de quoi flamber tout l’été. Exceptions 57 rue du Lancry, Paris 10e Tél : 33 (0)1 42 00 35 01


Photo DR

Photos D.R

T.shirt par Julia

Sweetface.

Un air d’orient.

JLo a présenté sa collection Sweetface lors de la FashionWeek de NYC. Sur le podium, on retrouve le style“Bronxollywoodien”, une dégaine urbaine affranchie, couverte de diams et de fourrure... pour souligné le côté Diva de “JLo”.

Fidèle au Maroc, Valérie Navarro, créatrice de la marque Julia revisite le débardeur : visages d'enfants berbères sérigraphiés, incrustés de perles, pompons, métal... À quoi bon résister ! Si la destination de vos vacances est le Maroc, préferez le débardeur à la babouche. Au nombre de six, les sérigraphies évoquent toutes l'âme d'un pays, d'une culture : le henné, les berbères... (65 euros) Julia

www.jeniferlopez.com

julia_fashion@hotmail.com (sur commande).


LADY TENDANCES

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NE WS Photo D.R

Textes de Johanna Ikeng

adidas by Stella Mc Cartney

Le sweat, c’est chic !

La tenue de sport !?... Àprès en avoir vu des vertes et des moins mûres, elle se rachète une conduite et on a droit aujourd’hui à des produits fashion qui se révèlent être tout à fait tendance, dans la rue comme sur les terrains de sport. Avouons que grâce aux marques Sean John, Enyce et autres PhatFarm, qui ont fait du survêtement un classique de la garde-robe streetwear en le travaillant version : “Peau de pêche”, votre Jules a remplacé son ancien uniforme jogging+requins par le style “homme de velours” et çà vous fait fondre ! Même vous, vous avez peut-être craqué pour ce jogging sexy ?

Rapidement, le sweat est devenu un vêtement à tout faire : un vêtement utilitaire qui n’a rien à voir avec la mode. En ville, porter le sweat ou toute autre tenue de sport, ça fait mauvais genre ! Certains messieurs trouvaient très élégant de porter ensemble, bas de jogging et mocassins ! Vous savez, ceux qui se la jouaient “Je danse le Mia” et crânaient déjà à la mode “Bling Bling” version torse poilu et bière à la main ! Après la version “Mia”, on a eu droit à la version “Caillera” (mais oui ! Rappelez-vous quand votre mec prenait son survêt pour un smoking et vous aviez du mal à entrer en boîte !). SEE by Chloé

Photo martin Bruno

La dernière fois que vous avez porté un sweat, c’était au cours d’EPS du lycée. Vous en avez gardé un souvenir amer ? Ou bien, vous êtes de celles qui ne jurent que par le sport ? Malheureusement, vous êtes un peu trop sentimentale et vous vous affublez, tous les dimanches, d’un vieil ensemble de jogging des années 80 (qui appartenait à votre père, n’est ce pas ?). Alors, lisez ce qui va suivre et mettezvous à la page… Portez le Sweat ! Photo Benjamin Dauchez

Combo

Vanessa Bruno


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Photos D. R.

de

adidas by Stella Mc Cartney

Le sweat s’est refait une beauté !

Photos D. R.

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Pour commencer : Sweat, du verbe anglais to sweat, signifie : Transpirer. Lorsqu’on traduit mot à mot, un sweat-shirt nous donne à peu près ceci : Une chemise de transpiration ! Jusque là, rien de glamour. Donc, qui dit transpiration dit sport, endurance, voire souffrance… On l’aura compris, le sweat, à l’origine, est une tenue de sportif qui n’a rien de trendy. Pourtant, même celles qui ne sont pas habituées au jogging du week-end, et encore moins accros à la course de fond, se sont retrouvées, un jour ou l’autre, avec un sweat dans le placard : un bon vieux sweat qui se rend toujours très utile pour un déménagement, un coup de peinture à la maison, ou un ménage de printemps… En bref, la seule tenue encourageante pour retrousser nos manches car avec, on n’a pas peur d’être sale et moche (et oui, c’est fait pour) !

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Bernhard Willhelm

En tout cas, aujourd’hui, le choix est grand : endurance ou pas, aucune excuse pour ne pas être au top du style ! Pour les vraies de vraies (sportives), la collection adidas by Stella Mc Cartney propose quatre lignes de vêtements technologiques très stylés : après tout, qui a dit qu’on ne devait pas être fashion sur un terrain de sport ? Et pour celles dont la principale activité sportive reste le shopping du samedi après-midi, adidas s’est également attachée les services de Missy Elliot et Yohji Yamamoto pour offrir un style Hip Hop “militari-old-school” ou “street couture”. Les “fainéanistas” soient les fainéantes-fashionistas, pourront passer pour de grandes sportives, en se pavanant comme des tops models grâce aux sweats ultrasophistiqués de Bernhard Willhelm et autres créateurs en vogue. Enfin ! Une rencontre qui se faisait attendre : le sportswear se mêle au prêt-à-porter (et vice-versa) on adore et on a toutes envie de se ruiner !


Photo D.R

Martha Cooper au festival Kosmopolite de Paris.

Textes Magali Marcus_Photos Martha Cooper


LADY PORTRAIT

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BiO.

Née à Baltimore dans le Maryland, Martha Cooper n'était pas destinée à faire de la photographie. C’est son père qui lui a transmis cette passion. En 1945, il décide de s’associer avec son frère Harry et d’ouvrir un magasin de photo : ils l’appelleront “Camera Mart”. De nombreuses excursions photo avec son père révèleront son goût passionné pour la photographie. Étudiante brillante, elle décroche son bac à 16 ans et obtient une licence d’Art de l’université de Grinnel à juste 19 ans. En 1963, elle part en Thaïlande pour y enseigner l’anglais et continue parallèlement à étudier la population en faisant des photos. Un périple à moto de plus de 16 000 Km lui fera traverser toute l’Asie. Dans la foulée, elle décide de partir pour l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, la Russie et l'Europe. Deux ans plus tard, elle intègre l'université d'Oxford en Angleterre pour y faire des études d'anthropologie. De retour aux Etats-Unis en 1967, Martha Cooper met à profit son amour pour l'anthropologie et la photograhie, en travaillant auprès du conservateur du musée de l'université de Yale. Elle rencontre alors Stewart Guthrie, un anthropologue qu'elle épousera en 1969. La même année, le magazine National Géographic lui offre son premier contrat de reporter photo, et c'est en 1973 que Susan Welchman, la directrice de la photographie du New York Post de l’époque, lui propose un poste de photographe. Au détours de prises de vue dans les rues proches de Lower East Side, non loin de son journal, elle rencontre Edwin, un jeune du quartier qui fait des graffiti. Surnommé “HE3”, il décide de lui faire rencontrer “King Dondi”… Devenus amis, Dondi devient l'éclaireur de Martha Cooper dans la culture du Graffiti. Cette rencontre est déterminante et place le graffiti au coeur de la vie et du travail de Martha Cooper. Extrait du livre Hip Hop Files de Martha Cooper

Depuis 1984, Martha Cooper immortalise la culture graffiti trop souvent considérée comme une discipline mineure du mouvement Hip Hop. Globe-troteur visionnaire, elle focalise sur un seul objectif : capturer l’essence de cet art urbain.

Martha Cooper L’œil du Hip Hop


Photo D.R

Martha Cooper Ă N.Y.C, 1979


LADY PORTRAIT

INterVIEW

VOUS ETES ENTRÉE DANS LA CULTURE HIP HOP EN 1979, SUITE À VOTRE RENCONTRE AVEC LES GRAFFEURS HE3 ET DONDI. COMMENT ONT-ILS PERCUS VOS INTENTIONS ? La photographie a toujours été une part importante du graffiti car c’était la seule manière de préserver cet art pour que d’autres le voient. Dès que les graffeurs ont compris que je pourrais leur donner des photos de leur travail, ils ont été très enthousiastes, ils m’ont souvent indiqué les nouveaux graffs et les lignes de métro concernées. QUEL A ÉTÉ LE DÉCLENCHEUR DE L’ORIENTATION DE VOTRE TRAVAIL VERS LA CULTURE HIP HOP ? Quand j’ai commencé à shooter, les mots Hip Hop n’étaient pas encore employés pour décrire cette culture. Au début, je photographiais les créations des gosses qui s’appropriaient les rues. Ces premières photos en noir et blanc ont été éditées dans un livre appelé Street Play. Par la suite, j’ai rencontré un jeune graffeur qui m’a introduit dans cette culture, baptisée Hip Hop en 1982.

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VOUS PHOTOGRAPHIEZ LE MOUVEMENT HIP HOP DEPUIS TROIS DÉCENNIES, QU’EST CE QUE CA VOUS A APPORTÉ SUR LE PLAN HUMAIN ET ARTISTIQUE ? En 1984, j’ai cessé de le photographier. Tout récemment, je me suis reintéressée à la culture Hip Hop en réalisant une série sur les B.Girls. J’ai toujours été attirée par l’art créé en dehors du monde de l’art, un art où l’argent et les expositions ne prévalent pas. Je suis Directrice de la photographie à la ville de Lore, une organisation culturelle dans NYC consacrée à documenter les communautés. Pendant ces vingt dernières années, j’ai photographié beaucoup de projets partout à New York. Je suis très intéressée par l’architecture vernaculaire par exemple (des buildings non construits par des architectes). Le Hip Hop s’avère justement être le phénomène culturel le plus évident que j’ai photographié, mais ce n’est pas le seul.

Illustration DJ_MM

Extrait du livre Hip Hop Files Bboys Revenge


ValĂŠrie porte un blouson Dsquared, un mailllot de bain Les Nuits de Satin.

OnE SHOT

Photographe : Igor Malax Stylisme : Shirley Carel et Benjamin Bretel Make-up : AĂŻda Coiffure : Yan et Vladimir de Tony and Guy


Fanny porte un blouson Firetrap, un maillot de bain Guia, RĂŠsille et collant Falke.


ValĂŠrie porte des colliers Nathalie Costes, des collans Pucci & Wolford, des chaussures Giuzzeppe Zanoti, un maillot Perle Gottex et un Blouson capuche South Pole.


Fanny porte une doudoune Ă manches amovibles NIKE, maillot LINDE.


Valérie porte une doudoune sans manches rouge Nike, un maillot noir une pièce Iodus, un collant Wolford, et un bas de maillot étoile VALENTINA VOX.


ValĂŠrie porte une veste Deu, maillot Rosa Cha, collant Falke, compensĂŠes Giuseppe Zanotti Design. Fanny porte un blouson Nikita, maillot Dirk Bikkembergs, collant Falke, Chausettes Fogal, escarpins Franziska Hubener.


LADY ON AIR

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SOUL Par Armelle Mérendet

HAYDAIN NEALE A DÉBARQUÉ DANS LA SOUL EN JOUANT POUR SON PLAISIR AVEC UN BAND. À CE MOMENT LÀ, IL ÉTUDIAIT À L’UNIVERSITÉ MAIS SE DEMANDAIT SOUVENT CE QU’IL Y FAISAIT... IL SE CONTENTAIT DE SUIVRE LA NORME IMPOSÉE PAR LA SOCIÉTÉ, C’EST À DIRE ÉTUDIER POUR FINIR PAR MENER UNE VIE DE MÉTROBOULOT-DODO !

Steve Wonder, Marvin Gaye et James Brown avaient des choses à raconter.

JacKSouL

Pour faire partie d’un band, il faut aimer la Soul en premier lieu et avoir de la volonté. Voilà comment Haydain Neale a cassé son triptyque métro-boulot-dodo, quitté l’université, valorisé ses compositions réalisées à ses heures perdues et sélectionné les membres de son équipe. Son troisième album confirme ces choix, après l’exubérant premier opus, Absolute, sorti en 1996, Sleeplees en 2000 couronné d’un Juno Award, Resurected sort cette année chez BMG avec pour particularité un son dont le grain semble ressurgir du passé, une résurrection. Là réside tout son génie ! PENSEZ-VOUS QUE LA SOUL EST UNE MUSIQUE LIÉE À UN CONTEXTE SOCIAL, POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE ? Quand tu es pauvre et que tu viens du ghetto, tu es probablement beaucoup plus croyant que si tu es riche et que tu as 4 millions de dollars et une maison sur la Côte d’Azur. Oui, je crois que les gens pauvres composent d’avantage le coeur de la Soul que les gens riches. La Soul a besoin d’une honnête réalité dans sa composition. DONC VOUS PENSEZ QUE LA SOUL PEUT EXISTER HORS DES ÉTATS-UNIS, SON PAYS D’ORIGINE ? Oui, et il faut que ça existe ailleurs. La réalité n’est pas néo-hard, ni pseudo belle... Elle est intense, trop violente ou encore totalement bouleversante... Et parfois c’est un mélange de tout cela, alors il est temps de passer à la Soul, la vrai. VOUS QUI AVEZ ATTACHÉ UNE GRANDE IMPORTANCE AU GRAIN DU STUDIO, QUE PENSEZ-VOUS DE LA SOUL MOTOWN QUE L’ON DIT PLUS ÉDULCORÉE QUE LA SOUL STAX OU MUSCLE SCOALS ? Quand Aretha Franklin a commencé à enregistrer, les producteurs avaient tout de suite repéré qu’elle avait une voix unique. Ils ont essayé de lui faire chanter du vieux Jazz. Ca n’a pas fonctionné parce que elle était fondamentalement une chanteuse de Soul et qu’on lui a donné un mauvais répertoire. On l’a envoyée au Muscles Schoals où elle a rencontré un grand nombre d’artistes qui la faisait vibrer... Ils ne se connaissaient pas mais ils jouaient de la musique ensemble, spontanément et naturellement. Et cela a donné ce qui se fait de

Album Rsurrected Jive/ BMG

mieux. Quand on parle de Stax ou Muscle Schoals, on parle de la vieille école. Mais il faut savoir que la Motown a permis à tout un groupe de musiciens de se réunir afin de mettre en commun tout leur savoir-faire. PENSEZ VOUS QUE LA NU-SOUL SOIT LA REPRISE COMMERCIALE DE LA SOUL PAR LES MAJORS ? Ils font de leur mieux pour réinventer la Soul.... Tu peux avoir le meilleur producteur et le meilleur chanteur de Soul, de Hip-Hop ou de R&B, mais si tu n’as rien à dire on n’écoutera que le son et pas la voix. Steve Wonder, Marvin Gaye et James Brown avaient des choses à raconter. IL Y A 30 ANS, MARVIN GAYE POSAIT LA QUESTION “WHAT’S GOING’ON ?”, QUE RÉPONDEZ-VOUS SI JE VOUS POSE LA QUESTION AUJOURD’HUI ? Moi, je pense que nous avons un problème avec les responsabilités sociales ; les nounous réclament les enfants, les enfants réclament les parents et les parents réclament l’école ! Bref, personne ne veut prendre la responsabilité de faire des choix. On perd la qualité de l’éducation au fil du temps parce que tout le monde est occupé !

AU FAIT, POURQUOI AVEZ VOUS CHOISI DE VOUS APPELER JACKSOUL ? Il n’y a pas de raison particulière, ça m’est venu comme ça un soir... Et comme beaucoup d’artistes, j’ai choisi deux syllabes pour que ça sonne familier ! Et si on se creuse un peu plus sur la signification, ça veut dire “nouvelle musique”.


Photo de Leatitia Duarte

SOUL THERAPY

Par Magali Marcus

KAYNA SAMET SORT SON PREMIER ALBUM INTITULÉ ENTRE 2 JE. APRÈS AVOIR FAIT SES ARMES DANS L’UNIVERS DU RAP, LA NICOISE DE 24 ANS, EST SUR LE POINT D’APPORTER UN SECOND SOUFFLE À LA SOUL “FRANCAISE”. RENCONTRE.

KAYnA

Album Entre 2 Je Barclay/ Universal

Le jour où on m’a fait découvrir la Soul music, je me suis enfin trouvée, aujourd’hui je me sens forte car j’ai des bases solides.

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE L’AMBIANCE GÉNÉRALE DE VOTRE PREMIER ALBUM ? C’est un album à la fois autobiographique et intimiste qui a une saveur particulière. Il raconte mon histoire et mes années de galère : l’adolescence, la difficulté de grandir dans ce monde et les problèmes familiaux. Il est à la fois triste et pessimiste, parce qu’à chaque fois que je me retrouve devant ma feuille c’est ce que je ressens. Néanmoins, il contient une touche d’espoir car je suis partie de rien et aujourd’hui je sors mon premier album. J’en suis fière.

POURQUOI AVEZ VOUS CHOISI L’UNIVERS DE LA SOUL MUSIC POUR ILLUSTRER ENTRE 2 JE ? Quand j’ai signé sur Voix Publik, je souhaitais m’exprimer à la première personne, faire quelque chose d’autobiographique. Pour donner une dimension à mon message, j’avais besoin d’un support musical qui lui corresponde, je me suis donc rapprochée de la Soul. Pour moi, c’est la musique de l’âme, à la fois spirituelle et profonde, même si les thèmes évoqués sont souvent récurrents : les souffrances liées à l’amour, les ruptures, les drames…

IL Y A UN MORCEAU SUR L’ALBUM INTITULÉ “TUEUSE NÉE”, POURQUOI CE TITRE ? On pourrait penser que ce titre fait référence au film mais en réalité, ce n’est pas exactement ça. Il s’agit d’un fait divers qui m’a particulièrement marquée, qui concerne un jeune couple‚ d’à peine 20 ans, que les médias ont assimilé au couple du film “Tueurs Nés”, d’Oliver Stone. Je me suis beaucoup documentée sur cette histoire. J’ai essayé de me mettre dans la peau de Florence, qui avait 19 ans au moment des faits. Je me suis dit : “Quand ta vie bascule en quelques minutes, que tu as cinq morts sur les bras et que tu sais que tu vas passer le reste de ta vie au placard tu te dis quoi ?” Je me suis demandé comment on pouvait en venir à autant de violence en si peu de temps. J’ai essayé de comprendre ce qu’elle pouvait éprouver et j’ai tenté de le décrire au mieux, en écrivant mon texte à la première personne. Au moment où j’ai commencé l’enregistrement, on m’a proposé un instru qui m’a inspiré. Un son Hip Hop à la fois oppressant et qui sonnait comme une musique de film. J’ai pu poser comme si je décrivais l’action. J’ai donc saisi cette opportunité ; j’ai su que c’était le bon moment.

ON RESSENT LES INFLUENCES DU REGISTRE MUSICAL BLACK AMÉRICAIN DES ANNÉES 60-70. POURQUOI ATTACHEZ-VOUS AUTANT D’IMPORTANCE À CETTE PÉRIODE ? Quand j’écoute de la musique et quand j’écris, j’aime ressentir des émotions. Que ce soit de la tristesse, ou de la joie. Le jour où on m’a fait découvrir la musique de Donny Hattaway, de Marvin Gaye et de Curtis Mayfield, je me suis enfin trouvée. Le répertoire exceptionnel de ces artistes a définitivement changé ma vision de la musique. Je me sens également proche de Lauryn Hill et de Mary J Blige, du style Hip Hop / Soul en fait. J’aime quand ça part des tripes.

ON VOUS SENT PARTICULIÈREMENT IMPLIQUÉE DANS LA RÉALISATION DE CET ALBUM… Oui complètement. Certes, c’est le disque de Kayna Samet mais j’ai eu la chance d’être épaulée par un collectif soudé et motivé : Eric Legnini, les frères Belmondo, DJ Wilou JC et Stéphane Filey qui m’a aidé sur les arrangements et les choeurs. Tout le collectif Anakronik, qui a parfaitement réussi à se greffer à mon univers. Ils m’ont transmis quelque chose, à leur façon. J’ai énormément appris grâce à eux ; même si ça fait longtemps que je prépare cet album et que je sais quelle direction prendre. Aujourd’hui je me sens forte parce que j’ai des bases solides.


LADY ON AIR

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SOUL Par Armelle Mérendet

VinTAGe RETENEZ BIEN SON NOM ET LE TITRE DE SON PREMIER ALBUM : A CHANGE IS GONNA COME UNE PETITE BOMBE QUI FAIT DU BIEN À NOS OREILLES ET QUI BOUSCULE SANS ETATS D’AME, TOUTES CES NOUVELLES MINETTES QUI CHERCHENT À RIVALISER AVEC LES DIVAS DE LA SOUL Album A change is gonna come/Big bang gang

LeeLA

Leela James fait ses premiers pas dans la musique en empruntant le chemin classique des grandes divas : les nefs divines du dimanche matin. Elle a donc commençé a chanter à onze ans dans le giron de sa paroisse : “Je me sentais libre, la musique était ma thérapie.”. Chanter était une nécessité pour cette jeune fille qui va vite prendre l’habitude d’écrire ses chansons sur les bancs de ses cours d’anglais. Son professeur remarque son merveilleux timbre de voix et lui propose de passer à la case studio. Trois ans plus tard, elle décide de s’émanciper : “j’écrivais encore des chansons, mais j’allais dans une autre direction. Je voulais puiser aux véritables racines de la Soul et du R&B et j’ai du creuser très profond. Lorsque je chante, je libère ce qu’il

y a à l’intérieur de moi et qui ne pourrait pas forcément sortir autrement. C’est un cri.” Leela va alors déployer ses ailes en écrivant des textes très personnels. Leela James est un concentré d’énergie qui a su habilement accommoder la puissance de sa voix rauque et sensuelle à la force intérieure propre aux grandes chanteuses de Gospel.Elle y ajoute une bonne dose de rythmique Funk. C’est donc avec son nouvel opus A Change Is Gonna Come, titre d’un standard chanté par le grand Sam Cooke en 1964, que cette jeune chanteuse nous fait partager son amour et sa gratitude pour la Soul. “J’ai grandi avec les chansons d’Al Green et des Mighty Clouds Of Joy, des Spinners, des Staples Singers et de Shirley Caesar”. Elle ne veut pas que sa musique soit un catalogue de bons souvenirs.


Elle désire “agripper le cœur”. Lady Leela James est une ode à la vie, haut-parleur de nos émotions oubliées. Cette artiste ressuscite la Soul en chantant la vie comme elle l’appréhende, brute de sentiments et d’émotions. En effet, une fois que vous aurez écouté son disque vous n’aurez qu’une seule envie... le remettre en boucle.

Photos D.R

“Lorsque je chante, je libère ce qu’il y a à l’intérieur de moi. C’est un cri”


Monique porte une double bague “Anjuna”, des chaines et b.o “Agatha”, une casquette “Cocktail Molo”.


Belle jusqu’au bout des doigts… Pour sortir ce soir accessoirisez votre tenue avec d’une touche flashy . “Vernis prune” BLACK UP (10,50 E).

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Photographe : Cédric Van Mol - Make Up : Sarai - Coiffure : Aude - Models : Monique, Inge Assistantes plateau : Agathe & Marie. Remerciements au Studio Daguerre.

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Street - Beauty & Sun…

L.C

LADY BEAUTÉ


LADY.C

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Inge porte des bagues et un collier “Anjuna”, une bague “perso.” et des chaines “Agatha”.


Inge porte une bague “Anjuna”, des bagues et un bracelet “perso.”.


Monique porte des bagues, un collier, un bracelet, et des b.o “Anjuna�.


GANG VERSUS CREW Photographe : Fabrice Poincelet

Make Up : Clotilde Garnier, Charlotte Delarche Coiffure : Antoine Lopez, Emmanuelle Audrain Stylisme : Benjamin Bretel, Shirley Carel

Jupe porté en robe et short Y's, une chaine, un bracelet et des créoles Agatha, une veste en jean DDP, une ceinture Phard.

Veste Moschino Cheap & Chic, un t-shirt Nikita, une casquette écrue Anthony Peto, des chaussures Michel Perry, une ceinture Cesaree.

Un corsaire Rock & Republic, un bandeau jaune Gottex, un débardeur filet rouge Street wear F.J, un gilet bleu et vert rayé Erotokritos tricot, un ruban Mokuba,, une boucle de ceinture "Madinina" et des créoles double Or Streetwear F.J, une casquette Xuly Bët.


Un caleçon noir taille haute Liza Korn,un collier Cesaree, une ceinture noire Branie, un col blanc Enzuvan, un bandeau Lacoste.

Une chemise à carreaux Ecko, un jean Kanabeach, un débardeur Iro, des chaines et des créoles Agatha., une ceinture Dirk Bikkembergs.

Une Djellaba Oggitersen, un sac Denise Razzouk, un collier Cesaree, un bracelet en bois Cesaree, une cheich (Perso.), un turban Macina New Mode.


Jean Y's, un débardeur gris paillette Diab’less, des lunettes JeeVice c/o Nozbone, des chaines Agatha, des escarpins Michel Perry, une broche Perso. Modèle : Stéphanie Sinnah

Un caleçon Pinko, une veste Charles Anastase, une casquette Yankees, un haut strass Poulain&Proust, une ceinture Macina New Mode.


Un short en jean Pepe Jean, une ceinture Bullrot, une chemise Arayal, des chaines et créoles Agatha, un collier multirangs Great by Sandie. Modèle : Emilie Vincke

Jupe Yochi Nagasawa, un body Dsquared, un sac Bandit Manchot, des lunettes Roberto Cavalli Eyewear, un collier Geraldine Balluet, une ceinture Dsquared Donna, des créoles Agatha.


Une chemise fleuri Ch.ind, un t-shirt You, un jean Sarwel KanaBeach, une ceinture KM*RII, une casquette écru Anthony Peto, des chaussures Jan Jansen c/o Biondini.

Robe Fiorucci, un débardeur Criminal Clothing, des sandales Etnies. Modèle Mai Lien


Un short noir Dirk Bikkembergs, une robe blanche Orlann, un plastron Toga, poignets de force Fred Perry. Molèle Mai Lien

Un débardeur Charles Anastase, un caleçon A-Poc, une ceinture Everlast, une veste poches Issey Miyake, des gants Maison Fabre, des escarpins Guizeppe Zanotti, une ceinture Issey Miyake, un éventail Vera Pilo.


Un top Oggitersen, un sarwel beige Sissi Holleis, une écharpe Kim &Garo, un collier Dominique Denaive, un sac Goergina Goodman, une juppe verte Pinko, un bracelet crème Little Woman.

Un top africain Macina New Mode, un pantalon Adidas, une jupe plissée Madame à Paris, un collier et des bracelets Macina New Mode, un sac L.M Lulu, un bonnet coloré La Sartan, un collier SoA2, un bracelet Macina New Mode. Modèle : Mad


Un pantacourt Nike, une veste militaire You, une robe Madras Serena Kay, gants en cuir vert Lacoste, un collier la Maison D’Ai. Modèle : Mad

Un sweat à capuche rouge Adidas, une robe Sissi Vintage, une visière Nikita, une ceinture Xuly Bët, une pochette Denise Razzouk.


“La bande n’est pas à l’origine du ghetto mais une de ses conséquences...”


LADY DOSSIER Textes de Dominique Leray Illustrations de Brachy Pelman

BANDES ORGANISÉES ET GANGS EN RÉSEAU, UN PHÉNOMÈNE URBAIN.

En France, la violence urbaine connaît de multiples visages. Le phénomène des bandes organisées est de loin le plus impressionnant. En mutation constante, les bandes des années 80 ont laissé place à des sous groupes d’individus dont la violence est à la fois spectaculaire et incontrôlable . Les filles ne sont pas en reste. Dans ce dossier, Lady Caprice tente d’en comprendre les raisons.

VIOLENCE URBAINE BANDES FÉMININES : CONSTAT D’ECHEC

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En France, Kery James parle de “Ghetto superascension”, une sorte de “Ghetto superclasse” qui permet “d’évoluer en bourgeois super costard” tout en conservant une “Ghetto super rage de vaincre”. En France, le ghetto est apparu dans le champ lexical de banlieue dés les années 80, il a été adouci par la formulation citéghetto vers la fin 90 et a servi de toile de fond aux présidentielles de 2002. Il a participé à la lente mutation de la délinquance juvénile en une tolérance zéro. À l’origine, le ghetto est un lieu d’assignation à résidence forcée de juifs dans l’Italie catholique médiévale. Ce terme “ghetto” sera utilisé aux États-Unis pour définir des espaces urbains ayant une ethnicité spécifique et les moyens de son acculturation. Ni en périphérie, ni en banlieue, le ghetto est urbain et nourrit l’imagination collective. Le sociologue, mention “violence urbaine”, Yves Pedrazzini suggère que “La métropolisation est peut-être la seule mondialisation réelle contemporaine”. En Amérique Latine, il étudie les gangs malandros et leur paradoxale intégration dans la cité, s’occupant de leurs quartiers et formant les plus jeunes aux trafics de drogues. Cette nouveauté sociale reste peu optimiste. Dans leur livre Malandros, bandes et enfants de la rue, Yves Pedrazzini et Magali Sanchez précisent que dans un gang, “la mort d’un seul ne signifie pas la mort de tous, mais au contraire, consolidation du tout, par l’ajout d’un nouvel épisode tragique à l’histoire collective”. Le gang entretien une relation nécessaire avec son ghetto. En 2002, la ville de Montréal fusionne administrativement avec sa banlieue, doublant pratiquement sa démographie, créant ainsi une “communauté métropolitaine”. En parallèle, la section anti-gang, du service de police de la communauté urbaine de Montréal se donne pour mission première de combattre le crime organisé tenu principalement par des gangs de rue. La violence urbaine est identifiée, codifiée, nommée, taguée et étudiée. En France, les Chroniques de la violence ordinaire diffusées sur France 2 donnent pour exemple de ghetto : la Commanderie à Creil. Réalisé par Christopher Nick, journaliste à l’origine du mouvement “Stop la violence”, le documentaire met à jour une arnaque immobilière à la cité, les marchés parallèles, les conditions sociales rudes, les bandes, les morts, des sauvageons qui cabrent et d’autres qui plaisantent avec la gardienne. Il montre aussi ce cycle, ceux qui veulent s’en sortir, celui qui veut devenir maire de la Commanderie, le gang des Scouts transformé en “ Mauvais garçons” groupe de Hip Hop qui s’organise en Sarl. Au final, la Commanderie sera gommée, rectifiée architecturalement. Christopher Nick conclut que la bande n’est pas à l’origine du ghetto mais en est une conséquence. À Creil, dans l’Oise, on est loin des collines d’Hollywood, du Death Row et des rivaux Bloods and Crips (voir encadré). Le ghetto dans un mouvement spontané s’est mondialisé, la prochaine étape : des hordes d’amazones taille basse fuyant le quotidien dans la violence ?


Kery James

Textes de Magali Marcus

À l’occasion de la sortie de Ma Vérité, son nouvel opus, le rappeur d’origine haitienne, nous donne son sentiment sur l’image de la femme dans le Hip Hop.

SELON VOUS, LES FEMMES ONT-ELLES ENCORE DES EFFORTS À FAIRE POUR S’IMPOSER COMME ARTISTES HIP HOP À PART ENTIÈRE ? Il y a un moment où le talent fait la différence. Quand tu es bon dans ce que tu fais, les gens finissent par reconnaître ton talent. Autant les femmes ont ce combat à mener pour s’intégrer dans le milieu Hip Hop, autant le mouvement luimême à dû faire les mêmes efforts pour intégrer le paysage musical français. À partir du moment où tu t’imposes, où tu as un public et un talent indéniable, les gens sont obligés de t’accepter et ils ne peuvent plus faire semblant de t’ignorer. Le meilleur exemple en la matière reste Diam’s. Ce qui me plaît en elle, c’est qu’elle ne s’est pas imposée en tant que “Femme qui rappe” mais en tant que “Rappeuse”. Diam’s est même beaucoup plus performante que pas mal de rappeurs français. Certains ont fait des combinaisons avec elle et il lui arrive même de refuser des collaborations… Tout simplement parce qu’elle a du talent, de la personnalité et une attitude qui impose le respect.

QUELLE DIFFÉRENCE FAITES-VOUS ENTRE UNE FEMME QUI RAPPE ET UNE RAPPEUSE ? Eh bien quand j’écoute un morceau et que je dis : “Ah ! Elle se débrouille pas mal pour une meuf !” Et quand j’en écoute un autre et que je dis : “ça tue !”. La différence elle est là, pour moi ça veut dire qu’elle sait rapper. POUR S’IMPOSER UNE FEMME DOIT-ELLE ÉVOLUER EN SOLO OU FAIRE PARTIE D’UN CREW ? Il n’existe pas de règles en la matière, chacun fait comme il veut. Le plus souvent, elles n’ont pas le choix car c’est un milieu très dur à intégrer et elles doivent mener leur combat seules. L’IMAGE DE LA FEMME EST MALMENÉE DANS LA PLUPART DES CLIPS HIP HOP ET CETTE TENDANCE DEVIENT RÉCURRENTE DANS LES CLIPS FRANCAIS. POURQUOI LES RAPPEURS FRANCAIS PRENNENT-ILS EXEMPLE SUR LEUR COUSINS AMÉRICAINS À CE POINT ? Parce que ce sont des ploucs sans personnalité ! Ici on a une culture et une identité propre. De surcroît, beaucoup de rappeurs sont issus de familles africaines avec ce que ça implique concernant la pudeur notamment, le respect envers son

prochain, envers les femmes, sur le plan culturel et religieux. Et eux ils essaient de faire table rase de leur passé, tout ça pour se mettre dans la peau d’un américain qui a un style de vie radicalement différent du nôtre et qu’ils ne rencontreront probablement jamais… J’ai eu cette conversation, il y a peu de temps avec d’autres personnes ; il ne faut pas non plus oublier les filles qui acceptent de tremper dans ce business. Parce qu’on pointe du doigt le comportement des rappeurs mais que penser des filles qui acceptent de jouer à ce petit jeu ? Elles sont également à épingler car elles aussi contribuent à nuire à l’image de la femme et c’est donc bien de le préciser. Surtout, connaissant les tarifs où elles sont payées : 50 ou 100 euro… C’est ridicule. AU FINAL, PEU DE RAPPEUSES ARRIVENT À S’IMPOSER ET ELLES SEMBLENT SE FAIRE DE PLUS EN PLUS RARES DANS LA DISCIPLINE AUSSI BIEN AUX ÉTATS-UNIS QU’EN FRANCE. À TON AVIS, LES RAPPEUSES EN DEVENIR CONTRIBUERONT-ELLES AUTANT AU DÉVELOPPEMENT DU RAP QUE LEURS AINÉES ? Je pense que oui. Il n’y a pas de raison. Celles qui se lançent aujourd’hui à 16 ou


LADY CINQ À SEPT

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“En France, beaucoup de rappeurs oublient leurs valeurs pour imiter les américains qui ont un style de vie différent du notre et qu’ils ne rencontreront probablement jamais… “

18 ans ont pour modèle Diam’s, qui à la carrière que l’on connaît. Ca constitue un moteur pour ces filles super motivées.

Photo DR

UN MOT SUR VOTRE ALBUM QUI S’INTITULE MA VÉRITÉ : Tout simplement parce que quand j’écris, j’essaie de rester conforme à la réalité, même si ça peut être au détriment de la forme. Sur cet album, j’ai dévoilé d’autres aspects de ma personnalité. Quoi qu’il arrive, je reste intègre à ce que je pense et à la réalité.


BĂŠa dans son atelier.

Photos de Wazabi : devilclara@hotmail.com


LADY LIFE

Anjuna, s'est fait un nom. En cinq ans, elle s'est appropriée le monopole de la création de bijoux hip hop et a acquis reconnaissance et respect. Le succès est au RDV. Et c'est tous les jours qu'elle exerce sa passion de l'artisanat à l'établi de son atelier.

BIJOIUX DE LUXE :

VERSION HIP HOP

Texte de Monica Oth

L'univers de Béatrice, la créatrice d'Anjuna, se lit à travers la vitrine de sa boutique. Des tableaux de graffeurs aux murs, des gourmettes, pendentifs et grosses bagouzes qui en jettent, en exposition. Toujours souriante, toujours débordée, ce petit bout de femme énergique nous accueille dans son ateliershow room version art et Hip Hop. Après des études d'orfèvrerie à l'école Boule à Paris, Béatrice se perfectionne chez des paruriers spécialisés dans la Haute Couture, puis chez des grands noms de la bijouterie fantaisie. En parallèle, elle crée sa propre association, avec une bande de copines qui baignent, comme elle, dans l'univers hip-hop. Elle y fait coexister musique et art avec des expos, des sound systems. Un cadre tout trouvé pour exposer ses premières créations. C'est également à cette époque que beaucoup de ses copains rapportent leurs bijoux de New York. Elle devient leur réparatrice en chef et de fil en aiguille, s'intéresse sérieusement au sujet. Reprendre le concept US des bijoux personnalisés au design hip hop. L'idée est là. A 27 ans, Béatrice se lance dans la grande aventure. Son désir d'indépendance commençait à se faire sentir. Ambitieuse et confiante, elle est sûre de réussir. “Je voulais vivre de ma passion à plein temps.” C'est la porte du magasin de vinyls Ticaret qui s'ouvre en premier et lui donne sa chance. Et pendant trois ans, elle teste son concept et se lance droit devant ! “Comme je n'avais pas de boutique, les rendez-vous se faisaient à l'ancienne devant Ticaret ou Homecore. On nous aurait pris pour des trafiquants !” Il y a eu aussi pas mal de connexions et de rencontres comme souvent dans les milieux artistiques, sans oublier le soutien de la famille. L'important c'est qu'elle a toujours cru en elle, sans oublier une bonne dose de courage, de ténacité, et de travail. Aujourd'hui, elle œuvre pour des grands noms de la scène Hip Hop française Booba, Cut Killer, Diam's et d'autres, mais aussi

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pour des maisons de disques, pour la mode et le cinéma. Débordée, on vous dit ! Chaque pièce unique lui prend des semaines de travail et ses inspirations vont du graffiti au gothique. “Le chemin n'a pas été des plus faciles, mais je suis contente d'être la seule à faire ce que je fais.” Femme, femme d'affaire, créatrice et pionnière dans le domaine, Béatrice “Anjuna” entretient surtout un vrai créneau, l'authenticité.


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