Lafayette Anticipations - Rapport d'activités 2022

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22 FO L A ND FA Y RA ATIO ET T PP N E A OR GA N T D LE TIC ’A RIE IPA CT S T IV L A ION ITÉ FA S 20 YET 22 TE


Vue de l’exposition DUMPTY de Cyprien Gaillard © Timo Ohler -->




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Préambule Mot de Guillaume Houzé Mot de Rebecca Lamarche-Vadel L’année 2022 en quelques chiffres

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Programmation Expositions Xinyi Cheng, Seen Through Others Lina Lapelytè, The Mutes Cyprien Gaillard, DUMPTY

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Festivals Closer Music Échelle Humaine Paris Ass Book Fair

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Collaborations institutionnelles M-Woods Hutong, Martin Margiela Palais de Tokyo, Cyprien Gaillard

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Un lieu au service des publics Connaître nos ­ publics pour mieux structurer nos actions Les publics cibles Les actions de médiation

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Un lieu au service des artistes Atelier en résidence À l’Œuvre!: un programme de ­ résidence Paris+: un nouveau format de soutien

99

Un lieu de vie Un nouvel accueil La Boutique Le café-restaurant M t r Un lieu recherché: privatisations et événements

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Les éditions Accompagner les expositions Catalogues et carnets Les éditions d’artistes Les éditions soutenues par la Fondation

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La communication L’identité visuelle Graphistes en résidence Les plans de communication Les outils de communication Les relations presse

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La Collection Fonds de dotation Famille Moulin Présentation Quelques chiffres Nouvelles acquisitions

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English Digest

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Gouvernance



PRÉAMBULE


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Guillaume Houzé Président

En 2022, Lafayette Anticipations a confirmé et maintenu sa position d’acteur majeur de l’art contemporain à l’échelle locale comme internationale. La solidité de son programme d’expositions, l’intensité de ses festivals et la complémentarité de ses activités permettent à la Fondation d’accueillir un public chaque jour plus hétéroclite — amateurs ou spécialistes, français ou internationaux, jeunes, moins jeunes, curieux, sceptiques, passionnés. La programmation 2022 est à l’image de cette diversité. En ­début d’année, la peintre Xinyi Cheng offre une plongée intime dans sa relation à l’Autre à travers une exposition m ­ onographique ­délicate et inédite ; l’été, le bâtiment se métamorphose, et devient le théâtre végétal d’une performance déroutante de Lina ­Lapelytè — Lion d’Or de la Biennale de Venise en 2019 ; en septembre, la Fondation — en collaboration avec le Palais de Tokyo — ­accueille un projet singulier de Cyprien Gaillard, et se fait l’écrin d’une restauration historique : celle du Défenseur du Temps, merveille d’horlogerie réinstallée officiellement dans le quartier parisien de l’Horloge à l’issue de l’exposition. De la peinture à ­l’installation en passant par la performance, le cycle d’expositions de 2022 prouve encore la force visionnaire et pluridisciplinaire de la Fondation. Les rendez-vous annuels que sont Closer Music et Échelle Humaine viennent à leur tour compléter cette vision, en danse et en musique. En parallèle de la programmation, la Fondation poursuit ses actions de soutien et d’accompagnement à la création. Six nouveaux artistes sont invités à développer leur pratique dans le cadre de la résidence de production À l’Œuvre! ; un nouvel atelier en résidence est proposé par l’artiste Cecile B. Evans à la suite du chorégraphe Boris Charmatz ; de nouveaux partenariats institutionnels naissent pour continuer de faire vivre nos expositions en France comme à l’international ; et un format de soutien inédit émerge, en association avec Paris+ by Art Basel : cette année, c’est le plasticien Akeem Smith qui bénéficiera de ce programme en 2023. Ces actions sont dans la droite lignée des activités du Fonds de Dotation Famille Moulin, dont la Collection s’ouvre chaque année à de nouvelles acquisitions, et dont le r­ ayonnement grandit au fil des prêts et des soutiens.

Guillaume Houzé © Paul Blind

Tous ces projets, toutes ces intuitions et ces propositions, nous les dédions à nos publics. Par la mise en place d’un ambitieux observatoire des publics, la Fondation apprend chaque jour un peu plus de ceux qui contribuent à la faire vivre, et s’engage sur des actions qui leur sont dédiées. Qu’ils soient voisins ou ­internationaux, issus du champ social ou médical, en famille ou en classe, nos publics se voient offrir l’accès à un panel d’outils physiques et digitaux chaque fois plus adaptés à leurs besoins. Lafayette Anticipations est un lieu pour toutes et tous — même ceux qui ne le savent pas encore.


Rebecca Lamarche-Vadel

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L’année 2022 est traversée par une obsession : que chaque ­exposition, festival et événement de la Fondation présentent une nouvelle manière de voir, de sentir et d’écouter le monde.

Directrice

L’intime communauté peinte dans le clair obscur naïf de Xinyi Cheng, le grain de voix fragile des chanteurs amateurs de Lina Lapelytè, le geste-pansement de Cyprien Gaillard restaurant un monument délaissé… Les grands moments de 2022 donnent à voir la vulnérabilité de notre monde, et la beauté qui jaillit de ses replis — ces zones sur lesquelles les artistes convoquent nos regards.

Rebecca Lamarche-Vadel © Lafayette Anticipations

Lafayette Anticipations cultive une approche sensible, inclusive et solidaire de la création. La mise en place d’actions a ­donné lieu à un riche panel de visites, de rencontres et d’ateliers pour petit·e·s et grand·e·s. Les programmes de résidence et de ­soutien à la jeune création font des ateliers de production un ­terrain fertile d’expérimentation artistique. Une programmation festive mêlant tous les pans de la création contemporaine se développe dans un bâtiment sans cesse en métamorphose. Le rez-dechaussée, enfin, nouvellement réaménagé, vient incarner la vision de la Fondation : celle d’un lieu de vie pluriel, ouvert à tou·te·s.


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L’année 2022 en quelques chiffres

3 expositions

3 festivals

7 mois d’ouverture

100 000 personnes accueillies à la Fondation

dont 53 627 visiteur·euse·s des expositions

et 8 110 festivalier·ère·s


PROGRAMMATION


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Xinyi Cheng Seen Through Others 23.03–28.05.22

Pour la première grande exposition de Xinyi Cheng en France, la Fondation propose de découvrir une trentaine d’œuvres de 2016 à 2021 déployées dans l’ensemble du bâtiment. ­L’accrochage, original, invite à des rapprochements et des interprétations encore inédits entre les œuvres. L’exposition débute avec une série illustrant différentes s­ ituations domestiques et nocturnes. À l’étage, les œuvres explorent notre relation métaphysique au monde à travers la représentation d’animaux et de forces naturelles. Sous l’immense verrière du dernier étage, les tableaux plus récents de Xinyi Cheng forment un ensemble de personnages – humains et chiens – représentés dans des espaces extérieurs. Au-delà d’une douceur trompeuse, ces nouvelles œuvres ­reflètent la réflexion de l’artiste sur la coexistence avec les autres, mais aussi sur ce que cela signifie d’être humain. À travers une utilisation scintillante de la couleur, Xinyi Cheng propose ses perspectives sur un monde déroutant qui provoque autant d’images énigmatiques. Xinyi Cheng s’inspire de ses rencontres pour capturer une infinité de sujets et de scènes. D’un petit chien appelé Monroe fixant un os sur un tapis rouge à un homme en boxer léopard au téléphone sur un canapé, ses œuvres s’intéressent à la complexité des émotions, des désirs et des rapports qui imprègnent la vie contemporaine. Elle utilise la lumière et la couleur pour exprimer ­l’intensité des sentiments, des rêveries et des présences qui font notre expérience quotidienne du monde. Dans une atmosphère s­ ouvent énigmatique faite de songes et de solitude, les personnages ­dépeints par l’artiste résonnent comme des hommages inattendus aux modernes — Picasso, Toulouse-Lautrec, Degas ou Caillebotte. COMMISSAIRE Christina Li EN PARTENARIAT AVEC Libération, The New York Times, Télérama et Paulette

Avec plus de 18 000 visiteurs, la fréquentation de l’exposition de Xinyi Cheng peut être comparée à celle de l’exposition de Katinka Bock en 2019, renouant ainsi avec les fréquentations pré-Covid19. Fréquentation exposition : 18 673 visiteur·euse·s

« À Paris, une trentaine d’œuvres de la jeune artiste chinoise à succès sont exposées. L’occasion de découvrir ses portraits morcelés, énigmatiques et troublants de simplicité. » Libération, Judicaël Lavrador « Au fouillis de la vie urbaine, Xinyi Cheng soustrait les instants de répit éphémères. Ses sujets, seuls ou en couple, majoritairement masculins mais pas seulement, existent dans un état éphémère. » Flash Art, Ingrid Luquet-Gad --> -->--> Vue de l’exposition © Marc Domage -->-->-->










Visite nocturne Les jeudis 24 mars, 14 et 28 avril et 26 mai à 19h 4 visites Visite architecturale Les dimanches à 16h 7 visites

La Slow visite Les jeudis 7 avril et 19 mai à 20h 2 visites Une visite animée par un·e médiateur·rice et une sophrologue. Souffler, s’arrêter, se concentrer… la Slow visite propose de prendre le temps de vivre l’espace et les œuvres. La visite en famille «À travers le miroir» [3-5 ans] Les dimanches à 16h 8 visites Laissez-vous emporter joyeusement par les ­couleurs, et rencontrez de drôles ­d’animaux et d’étranges personnages de toile en toile. ­Accompagné·e·s par un·e médiateur·rice, ­enfants et parents vivent une aventure en forme de conte à la rencontre des œuvres surprenantes de Xinyi Cheng. La visite/atelier «Scénariste en herbe» [6–10 ans] Tous les samedis à 14h30 7 ateliers parents/enfants 2 visites-ateliers adaptées sur ce thème pour le centre de loisirs Tourtille (20e arr.) Devenez les scénaristes de votre mini-bande ­dessinée ! En famille, parcourez l’exposition ­accompagné·e·s d’un·e médiateur·rice à la rencontre des nombreux personnages, animaux et objets qui peuplent les toiles de Xinyi Cheng. Que peuvent-ils bien raconter ? C’est à vous de l’imaginer à partir d’une « planche à récits » dessinée par l’illustratrice Juliette Poney. Grâce à ce s­ toryboard, créez d’incroyables histoires entre les personnages de l’exposition. Atelier de dessin anatomique avec des enseignant·e·s des Beaux-arts de Paris Jeudi 5 mai Au cœur des espaces d’exposition, Lafayette Anticipations propose une initiation à l’étude morphologique d’après modèle vivant avec un ­accompagnement par deux enseignant·e·s de l’École des Beaux-arts de Paris. L’occasion ­d’exercer son regard (et son crayon !) à l’observation du corps masculin représenté dans la peinture de Xinyi Cheng.

^-- Vue de l’exposition © Marc Domage <-- Atelier de dessin anatomique © Lafayette Anticipations <--<-- Rencontre avec l’autrice Quinn Latimer © Lafayette Anticipations <--<--<-- Vue de l’exposition © Lafayette Anticipations

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Visite quotidienne Tous les jours à 17h 49 visites


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Time is Away 24.03.22

Rencontre avec Xinyi Cheng et Mi You 30.04.22

Une mixtape qui résonne avec les thématiques de l’exposition de Xinyi Cheng – intimité, douceur, spoken word… – concoctée par Elaine Tierney et Jack Rollo de l’émission culte Time is Away sur la webradio britannique NTS reconnue pour sa programmation éclectique et radicale.

Cette discussion offre l’occasion d’approfondir certains thèmes forts des tableaux de Xinyi Cheng en présence de l’artiste, du Dr. Mi You (professeure à l’université de Kassel / Institut Documenta) et de Madeleine Planeix-Crocker, curatrice associée.

« Une danse à travers d’étranges interactions. Des voix venant de la pièce voisine. Les scènes changent, puis changent encore, selon la logique du rêve. Est-ce votre numéro de sécurité sociale ou le mien ? »

Il y est question de la façon dont les tableaux de l’artiste arrivent à transformer le familier en inconnu et le profane en sacré. La question de la gravité et de la fluidité liée à la représentation de personnages flottant entre deux états, comme suspendus, est également abordée.

Rencontre avec l’autrice Quinn Latimer 26.03.22

Joanne Robertson 12.05.22

La poétesse et écrivaine californienne Quinn ­Latimer lit quelques poèmes sur les esprits humains et non humains, les images fixes et en mouvement, les animaux et les passages, les villes et les d ­ éserts. « Le jour approfondit ses pigments, le soleil nous tourne autour comme un chien », écrit-elle. Ses textes, qui s’apparentent à de la ­performance, trouvent certaines rimes avec les sujets et ­l’exposition de Xinyi Cheng. Warm Up Session avec la danseuse Tatiana Julien 31.03.22 La danseuse et chorégraphe Tatiana Julien propose d’expérimenter des pratiques de soin traduites par la danse et le souffle collectif. Cette invitation au mouvement est suivie d’une discussion avec Madeleine Planeix-Crocker, curatrice du cycle des Warm Up Sessions.

Reconnue pour la beauté lyrique et enivrante de sa musique, Joanne Robertson s’inscrit dans la longue tradition des musiciennes folk avec un style résolument avant-gardiste. Magnétique et ouverte à toutes les ­expérimentations, elle a collaboré avec de nombreuses figures incontournables de ces dernières années, dont David Cunningham, Mica Levi, Jasper Baydala (Kool M ­ usic), le compositeur Oliver Coates et bien sûr avec son grand ami Dean Blunt, de leur sublime album en duo (Walhalla) en 2017 au chef-d’œuvre Black Metal 2 en 2021. Joanne Robertson a signé une série d’albums solo salués comme de brillantes extensions de l’avantgarde folk – The Lighter (Textile), Black Moon Days (Feeding Tube), Wildflower (Escho) et Painting Stupid Girls (World Music).

Rencontre et atelier avec Mona Varichon 23.04.22 Une discussion pour s’imprégner du travail de Mona Varichon, qui recompose des images et des sons documentant des rassemblements sociaux. L’artiste vidéaste et Madeleine Planeix-­Crocker conversent autour des sources qui irriguent son travail : paroles d’artistes, sociologues et youtubeur·euse·s. Il s’agit d’interroger ce qui fait « art » et la façon de s’en porter témoin.

^-- Joanne Robertson © Lafayette Anticipations

My Body is a Queer History Museum River Lin 21–22.05.22 Conçue par l’artiste River Lin, la performance My Body is a Queer History Museum découle de la question suivante : comment imaginer une ­intervention queer dans le cadre d’une exposition existante ?


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Cette idée est transmise par l’incarnation ­physique, car elle fait partie d’un héritage performatif qui cherche à perturber les modalités et les espaces de représentation, en remettant en question leurs diverses formes d’hospitalité. À ce titre, My Body is a Queer History Museum propose la création d’un musée temporaire dans un espace d’exposition existant en s’appuyant sur les histoires personnelles et les politiques de genre d’un groupe de performeur·euse·s. Ces matériaux de vie non binaires relatent des voyages et des expériences queer en reflétant une multiplicité d’identités et de façons détournées de voir le monde. Ces histoires deviennent la matière vivante de happenings présentés pendant deux jours (performances de quatre heures). Phrases ­chorégraphiées, lecture de textes poétiques et de manifestes sociaux, activités participatives : chaque initiative est une occasion pour le ­public de se connecter aux histoires et au contexte dans lequel elles sont partagées. Si l’œuvre de River Lin semble trouver sa place au sein de l’exposition personnelle de l’artiste Xinyi Cheng, c’est parce qu’elle entre en résonance avec les moments intimes – fugaces et fervents – que la plasticienne a capturés sur la toile. Le geste performatif de River est une amplification des rencontres sensorielles de Cheng (sur le feu, dans le froid, dans l’eau) à travers la manifestation de leurs effets sur les corps qui les traversent et les vivent. La performance d’un musée au sein d’une expo– sition devient ainsi une occasion surprenante qui invite à considérer des récits relationnels (sur les corps, les affects, les désirs et les envies). Les histoires mises en mouvement sont des lueurs qui apparaissent soudainement, comme une allumette dans la nuit, comme une étincelle dans l’obscurité.

^-- River Lin, My Body is a Queer History Museum © Lafayette Anticipations


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Lina Lapelytè The Mutes 23.06–24.07.22

Lafayette Anticipations accueille un projet musical et performatif inédit de l’artiste Lina Lapelytè, Lion d’or à la Biennale de Venise en 2019. À travers la musique, les installations et l’orchestration de performances collectives, Lina Lapelytè s’intéresse aux structures de pouvoir, aux cultures et aux manières d’être contemporaines. En bouleversant les codes dominants de la tradition musicale occidentale, ses œuvres nous invitent à reconsidérer certaines constructions sociales et à repenser ainsi la place de ­l’individu dans la communauté. Ses ballades abordent les questions ­d’écologie, de genre, de vulnérabilité, d’invisibilité et d’altérité. Pour sa première exposition en France, Lina Lapelytè crée une performance musicale inédite interprétée par un chœur de personnes n’ayant pas eu de formation musicale. Allant à l’encontre des canons classiques qui excluent celles et ceux qui chantent « faux », The Mutes prend la voix comme point de départ et réunit un groupe d’interprètes qui n’ont pas « l’oreille musicale ». Dans cette pièce, Lina Lapelytè questionne les notions d’­harmonie et de justesse, et plus largement les conventions et normes ­sociales qui entraînent des difficultés à accepter l’autre. L’espace d’exposition est transformé en un paysage ­d’orties, plantes aux effets urticants bien connus et aux p ­ ropriétés ­médicinales souvent méconnues. Leur présence renforce la signification symbolique de l’œuvre qui cherche à défaire les catégorisations. L’œuvre réfléchit également aux forces qui contraignent les corps, comme en témoignent des sculptures de chaussures à semelles obliques conçues pour redresser le corps une fois portées sur une surface inclinée. Une bande-son composée par Lina Lapelytè, avec des ­contributions enregistrées par les musicien·enne·s Angharad Davies, Rhodri Davies et John Butcher, accompagne les interprètes amateur·rice·s tout au long de l’exposition pendant qu’ils·elles se déplacent et chantent dans l’espace. Les paroles qu’ils·elles chantent sont extraites du livre de Sean Ashton Living in a Land (réédité à l’occasion par la Fondation aux éditions Ma Bibliothèque en 2017), un autoportrait ambivalent dans lequel le narrateur décrit ce qu’il n’a jamais fait, ne fait plus ou ne fera jamais. Ces textes poétiques font appel à nos souvenirs, nos désirs et nos regrets. En proposant de faire entendre les voix de celles et ceux qui en ont été privé·e·s, Lina Lapelytè célèbre la polyphonie, l’écoute attentive et l’expression individuelle tout en s’interrogeant sur la manière dont nous pouvons former un chœur et constituer une voix collective. COMMISSAIRE Elsa Coustou EN PARTENARIAT AVEC Trax, Télérama, The New York Times, TroisCouleurs

Fréquentation exposition : 4 630 visiteur·euse·s 25 journées 5 semaines 5 jours par semaine 30 heures hebdomadaires

« Pour le visiteur, les sensations vont crescendo : le voilà bientôt convaincu que les dissonances ont leur charme, et les orties bien du piquant. Nous faisons corps, ensemble, avec cette parade des invisibles, des vulnérables, des sans-panache. » Le Monde, Emmanuelle Lequeux “The Mutes, Lina Lapelytè’s moving, wistful and immersive installation at Lafayette Anticipations here, elevates that amateur naïveté to high art” The New York Times, Joshua Barone « L’artiste a les préoccupations de sa génération : repenser l’altérité et la vulnérabilité à l’aune de la crise climatique et du décentrement de l’humain. » Les Inrockuptibles, Ingrid Luquet-Gad








Visite des ateliers Les dimanches à 16h 5 visites Éveil musical et végétal en famille [3–5 ans] Les dimanches à 15h 5 ateliers Les enfants et leurs parents sont guidé·e·s par des fées et autres dryades dans le parcours végétal et musical de l’artiste Lina Lapelytè. Ensemble, ils·elles chantent des paroles magiques qui exauceront peut-être des rêves… Qu’est-ce que tu n’as jamais fait ? Atelier sonore En famille [6–10 ans] Les samedis à 14h30 4 ateliers Si les plantes pouvaient exprimer leurs émotions, que nous diraient-elles ? Grâce à cet atelier, ­apprenez à les faire vivre ! Après une d ­ éambulation enchantée à travers la performance de Lina Lapelytè avec un·e médiateur·rice, petit·e·s et grand·e·s utilisent la technologie Playtronica pour réaliser – en écho à l’exposition – une ­chorale de ficus, de monsteras et de pissenlits, mais aussi de plantes imaginaires à inventer… Un atelier pour donner de la voix aux éléments silencieux qui nous entourent.

^-<-<--<-<--<--<-<--<--<--<-- Lina Lapelytè, The Mutes © Marc Domage

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Visite quotidienne Tous les jours à 17h 17 visites


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Smerz 30.06.22

telle une source d’énergie et une forme de résistance face à l’oppression et l’exclusion sociale.

Pour son exposition Ultimate Vatos : Force et ­Honneur à la Westfälischer Kunstverein de Münster au printemps 2022 et sa suite à la galerie Crèvecœur, Sara Sadik a développé une installation vidéo qui approfondit ses observations sur le conditionÀ l’occasion de l’exposition The Mutes de Lina nement de la masculinité, traditionnellement Lapelytè, le duo interprète son album Believer qui liée à des qualités telles que la force physique et mêle des émotions contradictoires de manière psychologique. volontairement théâtrale, de la tristesse au bonheur À partir de ce récit en trois chapitres, le troisième en passant par l’anxiété ou l’apaisement, et offre volet étant présenté en juin à Statements lors d’Art Basel, cette conversation cherche à approfondir un rapport singulier au monde. les questions de production de l’œuvre ainsi que Inspiré par les lourdes basses de la musique club les grands thèmes qui la traversent. des années 2000, le duo met l’accent sur les dimensions performatives et expérimentales de la musique. Laraaji 02.07.22 Smerz combine instruments électroniques et classiques avec des voix R&B et des basses profondes pour créer un univers auditif unique.

^-- Smerz © Lafayette Anticipations

À l’occasion du lancement de la revue Epoch, ­l’artiste new-yorkais Laraaji transforme la Fondation en espace de méditation le temps d’un concert ! Un concert de Laraaji est bien plus qu’un simple concert : c’est une expérience d’élévation collective. Depuis ses débuts dans les années 1970, alors qu’il jouait dans la rue des improvisations envoûtantes avec une autoharpe augmentée de divers effets électroniques (sorte d’instrument trapézoïdal proche du santour hindoustani), Laraaji s’est donné pour mission de transcender et de guérir par la musique.

Rencontre avec Sara Sadik & Oriane Durand 01.07.22 À l’occasion de la présentation de son dernier film Ultimate Vatos : Force et Honneur à la ­galerie Crèvecœur, Sara Sadik entre en conversation avec la curatrice indépendante Oriane Durand, co-commissaire de la première exposition de ­l’artiste en Allemagne à la Westfälischer Kunstverein. À la fois intimes et engagées, les vidéos de Sara Sadik frappent par la mise en valeur du sujet qu’elles abordent ainsi que par la création d’un langage artistique d’une contemporanéité saisissante. ^-- Laraaji © Lafayette Anticipations Puisant dans son quotidien comme dans l’esthé­ tique du jeu vidéo, de la science-fiction, de la mode ou encore du rap, l’artiste française d’origine algéro-­ marocaine invente des récits initiatiques dans lesquels une jeunesse masculine issue de l’immigra­ tion, voire simplement de la périphérie, incarne le rôle principal. À travers leurs paroles qui laissent entendre leurs espoirs comme leurs angoisses, Sara Sadik ouvre une réflexion sur la violence structurelle qui vise notamment à déconstruire les représentations de la masculinité. Au-delà des clichés et des stéréotypes avec ­lesquels elle joue, l’amour de soi et des siens jaillit


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Rencontre avec Lina Lapelytè, Elsa Coustou et Raimundas Malašauskas 07.07.22 Au cœur de l’exposition The Mutes, la voix et l’acte d’écoute suscitent des questions sur ce que l’on considère comme sonnant faux, les forces qui contraignent les corps et la manière de constituer une voix collective. Une conversation avec Elsa Coustou, curatrice de l’exposition, et Raimundas Malašauskas, curateur et écrivain. Common Objects 23.07.22 À l’occasion de son exposition, Lina Lapelytè joue avec le saxophoniste John Butcher, la violoniste Angharad Davies et l’artiste sonore Lee Patterson. Ensemble, ils forment Common Objects, un groupe composé de six membres principaux tou·te·s issu·e·s des champs de l’expérimentation, de l’art sonore et de la musique improvisée. Dérives avec Tai Shani & Madeleine Planeix-Crocker 24.07.22 Une rencontre au cœur des sources de l’artiste co-lauréate du Turner Prize (2019) dont les œuvres brassent des récits rêvés avec des écologies ­féministes désinhibées.

^-- Lina Lapelytè, The Mutes © Marc Domage


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Cyprien Gaillard DUMPTY

HUMPTY \DUMPTY, projet inédit de Cyprien Gaillard, est une ­exposition en deux chapitres présentés au même moment à Paris, à Lafayette Anticipations et au Palais de Tokyo. À Lafayette Anticipations, Cyprien Gaillard redonne vie à une œuvre tombée dans l’oubli. Sculpture monumentale installée depuis 1979 au cœur de Paris, l’automate Le Défenseur du Temps de Jacques Monestier, une horloge unique au monde, est constituée d’un homme juché sur un rocher muni d’un glaive et d’un bouclier. Les derniers mouvements de l’automate ont eu lieu en 2003 et il a depuis été abandonné aux effets du temps, contre lesquels il tentait pourtant de nous protéger. Pour cette exposition, Cyprien Gaillard œuvre à sa renaissance. La restauration de l’automate, au centre d’un opéra dont il est l’acteur principal, est mise en perspective avec l’impossible retour d’un ami de l’artiste disparu quelques années plus tôt. À l’issue de l’exposition, Le Défenseur du Temps rénové sera réinstallé à son emplacement d’origine. Inspiré par l’époque alors que Paris restaure frénétiquement ses monuments les plus prestigieux et en efface les marques d’usure en préparation des Jeux Olympiques, Gaillard révèle comment la ville constitue un terrain privilégié d’expression du désordre et la façon dont l’humain tente de lutter contre ces traces. C’est dans les marges, les recoins et les espaces de dissidence que l’artiste sonde nos désirs d’ordre et de permanence pour y trouver les récits de nouveaux équilibres possibles. Au Palais de Tokyo, HUMPTY\DUMPTY rassemble une sélection d’œuvres inédites ou encore jamais présentées en France, ainsi que celles d’artistes invité·e·s. C’est au travers de la relation entre le corps et l’architecture, les territoires délaissés, les évocations de la guerre ou encore les espèces invasives que Gaillard dresse un portrait de notre lien à l’effondrement et à la reconstruction. En creux se racontent l’obsession de la préservation des êtres et de la conservation des choses, ainsi que la tentation permanente de maintenir ou de retrouver un certain ordre du monde.

19.10.2022 –08.01.2023

COMMISSAIRE Rebecca Lamarche-Vadel EN PARTENARIAT AVEC Libération, ­Télérama, M Le Magazine du Monde, Trax, Time Out, Radio Nova et The New York Times

Fréquentation exposition : 26 906 visiteur·euse·s 374

personnes/jour 72 journées 12 semaines

6 jours par semaine 50 heures hebdomadaires

« Le retour parisien de Cyprien Gaillard, l’enfant prodige de l’art contemporain. » M Le Magazine du Monde, Roxana Azimi “How Artist Cyprien Gaillard Brought an ­UnderRecognized Sculpture Near Paris’s Centre Pompidou Back to Life.” ARTnews, Alex Greenberger « Cyprien Gaillard, poète pré-apocalyptique. Déjà l’heure de la rétrospective ? À 41 ans, l’ex-enfant prodige de la scène française est à l’honneur. » Beaux-Arts Magazine, Judicaël Lavrador

--> -->--> Vue de l’exposition © Timo Ohler -->-->-->










Promenade architecturale avec le musée Carnavalet Samedis 22 et 29.10 2 visites

Visite secrète 1 jeudi par mois à 19h 3 visites

Une balade urbaine à travers le quartier de l’îlot Saint-Merri pour remonter le temps, pour ­comprendre l’histoire et le développement – des années 1970 à aujourd’hui – de cet arrondissement autrefois qualifié d’insalubre. Cette promenade commentée permet é ­ galement d’arpenter l’intriguant quartier de l’Horloge jusqu’à l’emplacement de son automate monumental Le Défenseur du Temps, présenté et réactivé par l’artiste Cyprien Gaillard à Lafayette Anticipations.

Visite architecture Tous les dimanches à 16h 10 visites

L’oiseau, le crabe et le dragon En famille [3–5 ans] Tous les dimanches à 11h 11 visites Parents et enfants sont invité·e·s à prêter main forte au chevalier hors du commun du Défenseur du Temps, une horloge monumentale à automates réactivée par l’artiste Cyprien Gaillard. Le laboratoire des souvenirs En famille [6–10 ans] Tous les samedis à 14h30 14 ateliers En famille, rencontrez Le Défenseur du Temps, l’automate réactivé par l’artiste Cyprien Gaillard, qui veillait sur le quartier de l’Horloge à Paris ! Parents et enfants sont ensuite invité·e·s au Studiolo pour aider Le Défenseur à retrouver la mémoire ! Ensemble, fabriquez ses souvenirs et maîtrisez le temps à partir des modules créatifs imaginés par l’artiste Jean-Simon Roch. ^-- Le laboratoire des souvenirs © Lafayette Anticipations

Samedi Party Samedi 05.11 La fête des familles de Lafayette Anticipations. Automate magique, course-enquête contre le temps… des ateliers et des jeux à tous les étages et pour tous les âges !

<-- Cérémonie de réinstallation du Défenseur du Temps © Paul Blind <--<-- Vue de l’exposition © Timo Ohler <--<--<-- Concert de Ron Morelli © Lafayette Anticipations <--<--<--<-- Vue de l’exposition © Lafayette Anticipations

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Visite quotidienne Tous les jours à 17h 68 visites


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La ville, une mémoire en mouvement avec Olivier Schefer, Éva Prouteau et Gilles A. Tiberghien 18.11.22 En écho à l’exposition, cette conversation aborde les questions de la mémoire et de la préservation dans la ville. Que garder et que détruire ? Quelles mémoires s’effacent ? Quelles formes se maintiennent ou apparaissent ? Olivier Schefer, Éva Prouteau et Gilles A. Tiberghien discutent des enjeux artistiques, esthétiques et philosophiques de la métamorphose actuelle de la ville de Paris. Against nature avec Pierre-Alexandre Mateos, Charles Teyssou, Sabrina Tarasoff, Quentin Dubois et Derek McCormack 23.11.22 Comment outrepasser les normes produites par la ville ? Cette conversation s’attache aux dimensions malades, toxiques ou monstrueuses de la métropole moderne. Inspiré par ­l’esthétique fin de siècle, ce programme convoque des t­ héories contemporaines imprégnées de pessimisme radical et de romantisme noir pour dessiner des géographies à rebours. Une conversation par Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou, avec la critique finlandaise Sabrina Tarasoff, le philosophe Quentin Dubois et l’écrivain Derek McCormack.

^-- Against Nature © Lafayette Anticipations

Quand tout s’effondre: conversation avec Jack Halberstam 06.01.23 En écho à l’exposition de Cyprien Gaillard, Jack Halberstam analyse les cycles d’effondrement et de construction dans la rénovation urbaine abordés dans son texte du catalogue. Il plaide non pas pour une meilleure conception, plus de constructions, une meilleure architecture ni plus de logements, mais pour l’effondrement lui-même et la politique de la dé-construction, du démantèlement et de la mise à bas des choses. Une esthétique de l’effondrement émerge d’un ensemble unique d’œuvres réalisées par des artistes majoritairement gays et transgenres des années 1970 à aujourd’hui. Cette esthétique ouvre la voie à une politique de fin du monde.

^-- Quand tout s’effondre : conversation avec Jack Halberstam © Lafayette Anticipations

Les statues meurent aussi: arpentage avec Seumboy Vrainom :€ et Lydia Amarouche 16.12.22 Cet atelier d’arpentage s’articule autour d’un corpus de références lié au livre De la violence ­coloniale dans l’espace public publié en 2021 (Shed publishing). L’atelier est mené par l’auteur du livre Seumboy Vrainom :€ et l’éditrice Lydia Amarouche. L’arpentage est une méthode de lecture c ­ ollective issue de l’éducation populaire qui permet de créer une culture commune autour d’un sujet en ­articulant théorie, pratique et approche sensible.

HUMPTY\DUMPTY, une exposition à contretemps 09.12.22 Une conversation autour de l’exposition de Cyprien Gaillard et des thèmes du temps, du désordre, des marges et de la résistance. Rebecca Lamarche-Vadel, commissaire de ­l’exposition à Lafayette Anticipations et au ­Palais de Tokyo, est en conversation avec Lisa Le Feuvre, Louis Henderson et Olivier Schefer, les auteur·rice·s du catalogue. ^-- Les statues meurent aussi © Lafayette Anticipations


Imaginée en collaboration avec Cyprien Gaillard, cette soirée au cœur de l’exposition est rythmée par le live 100 % inédit du producteur Ron Morelli, accompagné du guitariste Sofiane Brahami, en dialogue avec Le Défenseur du Temps. Cette performance retrace les étapes qui ont mené à la renaissance de l’œuvre, de sa naissance à son sommeil en passant par ses mouvements.

Unending love, or love dies, on repeat like it’s endless Alex Baczy ski-Jenkins 28.10.22 Cette pièce chorégraphique d’Alex Baczyński-­ Jenkins évoque les relations entre le désir, la danse, la fragmentation, l’amour (en tant que communauté), la perte et le temps.

La pratique de Baczyński-Jenkins révèle les structures et les politiques du désir par les gestes, la sensualité et le toucher. La relationnalité est L’artiste américain Ron Morelli est connu pour son présente en tant qu’outil dialogique dans le déve­ label L.I.E.S. Records, ainsi que pour son étroite loppement et la performance de la pièce, ainsi collaboration avec le label Hospital Productions de que dans la matérialité et la poétique qu’elle Dominick Fernow à New York, sur lequel il a sorti convoque. Il s’agit notamment de tracer des liens six albums à ce jour. Il ne présente sa musique live entre les sensations et la société, l’expression qu’en de rares occasions. ­incarnée et l’aliénation, les textures de l’expérience quotidienne et les histoires queer à la fois utopiques et latentes. Aho Ssan & Pavel Milyakov CURATRICE ET TOUR MANAGER CHORÉGRAPHIE 08.01.23 Andrea Rodrigo Alex Baczyński-Jenkins Pour clôturer l’exposition HUMPTY\DUMPTY, les artistes Aho Ssan et Pavel Milyakov performent au cœur des espaces d’exposition. Plus connu pour son projet Buttechno orienté vers les pistes de danse, l’artiste berlinois Pavel Milyakov se concentre aujourd’hui sur les expériences sonores et les collaborations artistiques sous son nom de naissance. Quant à Aho Ssan, c’est le nom d’artiste du Parisien Niamké Désiré qui compose de la musique électronique avec ses propres instruments numériques.

EN COLLABORATION AVEC ET INTERPRÉTÉ DANS DIVERSES CONFIGURATIONS Agata Grabowska, Arad Inbar, Beverly D. Renekouzou et Thomias Radin CURATRICE DE LA PERFORMANCE À LAFAYETTE ANTICIPATIONS Madeleine Planeix-Crocker COORDINATRICE DE PROJETS Oksana Delaroff CONCEPTION SONORE ET CONSEILLER ARTISTIQUE Krzysztof Bagiński CONTRIBUTIONS SONORES Zoi Michailova DRAMATURGIE Andrea Rodrigo POÈME Ezra Green PIÈCES PRINCIPALES Max Allen REMERCIEMENTS à Dareen ­Abbas, Thibault Lac et Jacqueline ­Sobiszewski STUDIO MANAGER Sarie Nijboer

PRODUCTRICE EXÉCUTIVE Holly Shuttleworth COPRODUCTEURS ET PRÉSENTATEURS DE LA PIÈCE Arsenic – Centre des arts de la scène contemporains, Lausanne ; ANTI FESTIVAL, Kuopio ; De Singel, Anvers ; Disappearing Berlin – Schinkel Pavillon, Berlin ; KIASMA, Helsinki ; Kunsthal Charlottenborg, Copenhague ; Kunstverein Düsseldorf et Aix-la-Chapelle ; ­Kunstverein Cologne ; Klosterruine, Berlin ; Lafayette Anticipations, Paris ; Museo Reina Sofía avec Festival de Otoño, Madrid MDT, Stockholm Pièce développée avec le généreux soutien d’une résidence au Callie’s, Berlin, et soutenue par le NATIONALES PERFORMANCE NETZ (NPN) Coproduction Fund for Dance, qui est financé par le Commissaire du gouvernement fédéral pour la culture et les médias

^-- Alex Baczy ski-Jenkins, Unending love, or love dies, on repeat like it’s endless © Lafayette Anticipations

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Ron Morelli 30.11.22


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Le Défenseur du Temps cérémonie de réinstallation 06.02.23 Un an après son retrait de l’espace public, l’œuvre monumentale et hors-normes de Jacques Monestier, Le Défenseur du Temps, a retrouvé en février 2023 son écrin historique du Quartier de l’Horloge. Suite à la clôture de l’exposition DUMPTY de ­ yprien Gaillard — artiste à l’initiative de ­l’opération C de restauration de la sculpture — à Lafayette ­Anticipations, une cérémonie s’est tenue le 6 février rue Bernard de Clairvaux, en présence notamment de Guillaume Houzé — Président de Lafayette ­Anticipations —, d’Ariel Weil – Maire de Paris-Centre – et de Laurent Le Bon – Président du Centre Pompidou –, pour célébrer la réinstallation de l’horloge monumentale. L’œuvre de Jacques Monestier, retirée en ­février 2022 de sa façade historique, a été ­rénovée par l’entreprise Prêtre et Fils, spécialisée dans l’horlogerie monumentale. L’expertise des artisans mêlée à celle des équipes de la Fondation a ­permis de redonner tout leur lustre au personnage, aux animaux et au cadran de l’horloge. L’œuvre, accrochée au troisième étage de la Fondation suite à sa restauration, était réglée à l’occasion de ­l’exposition de Cyprien Gaillard pour sonner tous les quart d’heures — comme pour rattraper le temps perdu par sa mise en arrêt. La rénovation a consisté tant en la restauration de l’aspect visuel qu’en la modernisation de l’auto­ matisme et de l’horloge mère, notamment pour faciliter les opérations de maintenance futures. L’opération, prise en charge par la Fondation, a duré huit mois.


47 ^-- Space Afrika © Martin Argyroglo


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Closer Music

Depuis 2018, le festival Closer Music s’attache à dénicher les tendances musicales internationales les plus audacieuses tout en cherchant à ouvrir les chapelles musicales et à renouveler l’expérience du concert live, en s’appuyant sur les possibilités d’un bâtiment polymorphe.

09-10.04.2022

En trois éditions, Closer Music a distillé l’idée qu’un festival de musique est avant tout un lieu de découverte, ­d’émotion esthétique et de communion. Au travers d’une attention ­particulière portée aux dispositifs d’écoute, de passerelles entre les disciplines et d’une programmation exigeante, le festival ­propose une autre façon de vivre la musique. Les performances de Robert Görl (DAF), Tirzah, Pan Daijing, Lucy Railton, Alessandro Cortini, Maria Teriaeva, Lyra Pramuk ou Detlef Weinrich & Emmanuelle Parrenin, entre autres, ont été des expériences inoubliables, symboles de la démarche singulière de l’événement. Pour sa quatrième édition, Closer Music met au centre de sa programmation les énergies collectives et collaboratives avec une attention particulière portée au bouillonnement créatif actuel des scènes d’outre-Manche. On retrouve ainsi le projet multidisciplinaire du collectif CURL – Mica Levi (Micachu), Coby Sey (collaborateur de Tirzah), B ­ rother May – qui conjugue liberté d’expérimentation et expressivité mélodique, Tara Clerkin Trio, l’un des projets les plus excitants de ces derniers mois qui jette des ponts entre jazz, musique synthétique et art rock, mais aussi Space Afrika, duo à la pointe d’une bass music éthérée et réinventée accompagné du MC et chorégraphe Blackhaine, ainsi que NÂR, projet de l’artiste libanaise Nadia Daou qui oscille entre musique électronique performative et influences indus. Pour une soirée, Closer Music investit les volumes incroyables de la nouvelle Station Nord pour un hors-lesmurs événement. Le festival s’ouvre également à la danse grâce à une performance inédite de Blackhaine et une Warm Up Session avec Fallon Mayanja. Dernière nouveauté, les familles sont accueillies toute la ­journée du samedi pour un atelier d’initiation au DJaying suivi d’une mini-rave party menés par les collectifs Playtronica et 16 Pineapples. PROGRAMMATION Étienne Blanchot EN PARTENARIAT AVEC Les Inrockuptibles, TRAX et Manifesto XXI

Nombre total de spectateur·rice·s : Festival

1 461

Concerts

873

2 jours de festival

Curl © Martin Argyroglo ^-Blackhaine © Martin Argyroglo --> Warm Up Session avec Fallon Mayanja © Martin Argyroglo -->--> Nâr © Martin Argyroglo -->-->-->












Warm Up Session avec Fallon Mayanja Une Warm Up Session à la croisée des pratiques musicales et d’écriture poétique de l’artiste Fallon Mayanja, où le public est invité à plonger dans la prosodie improvisée par les mots, les corps et les sons. Cette invitation au mouvement est suivie d’une discussion avec Madeleine Planeix-Crocker, curatrice du cycle des Warm Up Sessions. Atelier en famille Playtronica Dans une ambiance festive, petit·e·s et grand·e·s s’initient à la pratique de la musique électronique avec OMMA, DJ et productrice à l’univers pop et coloré, et son acolyte Vincent de Malherbe. Avec leurs modules magiques connectés à des éléments farfelus, tout peut devenir un instrument de musique : de la gelée, des plantes et même un verre d’eau ! Une manière décalée et poétique d’apprendre à jouer de la musique et de composer son propre morceau. Live en famille 16 Pineapples Un concert d’ananas ? C’est le concept du trio 16 Pineapples qui promet de faire danser les enfants et les adultes lors d’une performance musicale et visuelle inédite. Un rendez-vous à la Fondation pour faire la fête aux sons d’un DJ-set interactif et ludique. Grâce aux nouvelles technologies, les trois ­musicien·ne·s activent leurs seize ananas dotés de capteurs qui propagent les accords d’une ­musique électro pop dansante et étonnante. Goûter, ballons, musique… tout est là pour mettre Closer Music à hauteur d’enfants !

^-- 16 Pineapples © Martin Argyroglo <-- Space Afrika © Martin Argyroglo <--<-- 16 Pineapples © Martin Argyroglo <--<--<-- Closer Music © Martin Argyroglo <--<--<--<-- Tara Clerkin Trio © Martin Argyroglo

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09.04.22


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Nâr À l’écoute des morceaux de Nâr, on redécouvre le pouvoir d’évocation de la musique électronique industrielle. Artisanale, abrasive, parfois fragile, l’œuvre sonore assemblée par Nadia Daou, artiste libanaise désormais installée en Suisse, apparaît terriblement instinctive. Sur scène, sa musique prend des allures de saut dans l’inconnu. Elle y assemble en direct des pistes synthétiques, hypnotiques, sombres, parfois brutales qui renouent avec une tradition expérimentale foncièrement humaniste et organique. Ses performances et diverses collaborations ont fait d’elle une future pièce ­maîtresse de la musique expérimentale actuelle.

10.04.22 Hotel Blackhaine La performance Hotel reflète la pratique choré­ graphique de Blackhaine, inspirée par le butoh et le spoken word. Conçue comme l’expression d’une forme noire d’extase, Hotel est un duo sur le purgatoire.

^-- Blackhaine, Hotel © Martin Argyroglo

Curl

^-- Nâr © Martin Argyroglo

Space Afrika Le duo Space Afrika est arrivé à un moment clé pour rappeler la force réflexive et militante que peut (et doit) endosser la musique électronique. ­Composée quelques jours après l’assassinat de George Floyd par la police, la pièce hybtwibt? (Have You Been Through What I’ve Been Through?) a accompagné et soutenu le mouvement Black Lives Matter au Royaume-Uni. Honest Labour, sorti en 2021, est un ­assemblage de dub britannique, de techno de Detroit, ­d’ambient dark et de musique drone acoustique. Baignée de l’héritage culturel de Manchester, la production de Space Afrika allie esthétique maîtrisée et innovations sonores avec une approche à la fois émotionnelle et cérébrale. Blackhaine Blackhaine a réussi cette année à capturer ­l’angoissant effondrement des temps présents. Chorégraphe recherché (il a travaillé avec Mykki Blanco et Kanye West), l’Anglais produit une musique post­industrielle baignée du réalisme social du nord de l’Angleterre. À travers les méandres synthétiques et sombres de ses productions, on évolue dans une physicalité tantôt décharnée tantôt sublimée qui évoque souvent une relecture kafkaïenne de la drill.

Chacun·e à leur manière, les membres du collectif londonien CURL ont contribué à faire entrer un peu de poésie, de mélancolie et d’humanité dans la musique synthétique. Au sein de cette entité, on retrouve Coby Sey, figure discrète quoique clé de l’underground ­londonien actuel. Collaborateur de Tirzah, Kwes, Kelly Lee Owens ou Babyfather, il est célébré pour son approche qui évoque souvent une antichambre rêveuse du dancefloor. Songwriter, MC, producteur… on s’en voudrait de réduire Brother May à son statut d’artiste ­pluridisciplinaire. Il se définit comme un « sculpteur d’idées » et c’est probablement cette approche qui donne à sa musique ce supplément charnel. Mica Levi est quant à iel une pierre angulaire de la musique contemporaine qui navigue entre bandes originales de films et expérimentations poétiques, voire mélancoliques. Les membres de CURL se sont réuni·e·s pour transcender les pratiques et les disciplines dans une approche « post- » qui semble aujourd’hui hautement ­nécessaire.


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Tara Clerkin Trio De la musique expérimentale pour celles et ceux qui n’aiment pas ça ? Voilà probablement une bonne façon de résumer l’approche du Tara Clerkin Trio, groupe de trois jeunes musicien·ne·s originaires de Bristol qui ont pris tout le monde par surprise avec la publication de leur p ­ remier album en 2020. Entre une véritable science des ambiances héritée tant du jazz que de la ­library music, une fougue iconoclaste qui les pousse à ne rien s’interdire et un amour certain pour les mélodies, le groupe réussit le pari d’une musique intemporelle et pourtant pétrie d’innovations. En quelques mesures, on y passe de passages noise à un minimalisme synthétique, d’un psychédélisme millésimé à des harmonies vocales parfaitement maîtrisées dans un climat de surprise permanente.

^-- Space Afrika © Martin Argyroglo


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Échelle Humaine

Cette cinquième édition d’Échelle Humaine réunit des solos à plusieurs voix, des duos étroitement imbriqués, des œuvres composites et collaboratives qui rappellent que l’on ne crée ni hors-sol, ni isolé·e.

12–18.09.2022 Faites de réécritures, d’emprunts, de sédiments, de traductions, les pièces qui composent cette nouvelle édition se déploient à l’articulation de l’héritage et de l’invention. Noé Soulier ­revisite les Improvisation technologies de William Forsythe. Bryana Fritz bouleverse les hagiographies de saintes du Moyen Âge. Avec a cappella, Dorothée Munyaneza partage les chants et les langages qui la mettent en mouvement. Pol Pi et son alto tissent les chorégraphies de Dore Hoyer et les compositions de Paul Hindemith, liant inéluctablement l’art et le politique. Yasmine Hugonnet révèle l’espace poreux entre les corps et invite dans une même enveloppe l’immobilité et le mouvement. Clédat & Petitpierre actualisent un robuste coucou suisse en combinant amoureusement le solide et le souple, l’application et le jeu. Enfin, Jonathan ­Burrows et Matteo Fargion, avec une précision d’horlogers et une réjouissante complicité, traduisent les notes en gestes et les aléas en partitions. En clôture du festival, Dorothée ­Munyaneza revient converser avec Madeleine Planeix-­Crocker au sujet des sources personnelles et collectives qui irriguent son travail. Pendant une semaine, ces combinaisons intenses et joyeuses, qui forgent et que forge la création, sont à vue. PROGRAMMATION Amélie Coster (PROGRAMMATION DÉRIVES Madeleine Planeix-­Crocker) EN PARTENARIAT AVEC Festival d’Automne à Paris et Libération

Fréquentation festival : 1 397 visiteur·euse·s 909 visiteur·euse·s aux spectacles 488 visiteur·euse·s aux rencontres et dans l’Agora 7 jours 38 heures

Pol Pi, Shönheit ist Nebensache © Marc Domage ^-Pol Pi, Shönheit ist Nebensache © Marc Domage --> Clédat & Petitpierre, Helvet Underground © Marc Domage -->--> Bryana Fritz, Submission Submission © Marc Domage -->-->--> Dorothée Munyaneza, a cappella © Marc Domage -->-->-->--> Noé Soulier, Mouvement sur mouvement © Marc Domage -->-->-->-->-->










Mouvement sur mouvement Noé Soulier À partir des Improvisation technologies de ­William Forsythe, Noé Soulier formule un exercice ­d’interprétation des gestes par le biais d’autres gestes : mouvement du langage et parole du corps inter­agissent et se transforment mutuellement au fil d’une conférence qui danse autant qu’elle pense. Improvisation technologies de William Forsythe est un objet chorégraphique inclassable : une série de démonstrations pédagogiques dans lesquelles il dessine des formes avec les différentes ­parties de son corps en faisant naître des lignes, des cercles, des points. Dans Mouvement sur mouvement, Noé Soulier a choisi de prendre cette vidéo comme s­ upport de recherche et de la détourner de sa visée ­démonstrative en lui appliquant différents filtres. Des mouvements peuvent-ils décrire d’autres mouvements ? En rejouant ces images à la manière d’une ­partition, Noé Soulier cherche à analyser le rapport entre physicalité du langage et discours du corps tout en prêtant attention à la précarité des signes. Procédant à un changement de focale, il remplace la parole didactique de Forsythe par un discours tour à tour descriptif, introspectif, théorique ou fictionnel. À partir des écarts permis par cette ­substitution, il se penche sur les creux et les failles, faisant du moindre geste l’indice d’un décalage entre intention et résultat. CONCEPT ET INTERPRÉTATION Noé Soulier PRODUCTION Cndc - Angers COPRODUCTION Festival d’Automne à Paris (FR) ; Kaaitheater Bruxelles (BE) ; Concertgebouw, Bruges (BE) ; Ménagerie de Verre, Paris (FR)

REMERCIEMENTS Forsythe Company Avec le soutien du CND Centre National de la Danse, Pantin (FR)

Submission Submission Bryana Fritz Dans Submission Submission, Bryana Fritz endosse le rôle d’« hagiographe amatrice », l’amatrice étant à la fois une débutante et une amoureuse, et l’hagiographe, celui ou celle qui écrit la vie des saint·e·s. À travers une série de quatre portraits performatifs (Hildegarde de Bingen, Catherine de Sienne, Christine de Bolsena et Jeanne d’Arc), Bryana Fritz incarne les stratégies utilisées par ces saintes médiévales pour subvertir leur vie, leur mort et leurs passions, pour en dépasser coûte que coûte les contraintes et les limites. En soumettant son corps physique et numérique aux échos sacrés du passé, elle dissèque et exploite les outils de la chair et leur possible puissance.

CHORÉGRAPHIE, TEXTE ET INTERPRÉTATION Bryana Fritz DRAMATURGIE Tom Engels MUSIQUE PARTIELLEMENT BASÉE SUR « Monsters » de Heavens to ­Betsy, « Hamster Baby » de Bikini Kill et « Like a Prayer » de Madonna AVEC LE SOUTIEN DE Performatik19, Beursschouwburg, Kunstencentrum Vooruit, LOD muziektheater, et l’Onda

REMERCIEMENTS PARTICULIERS À Christine l’Admirable, Jeanne d’Arc, Christine de Bolsena, Hildegarde de Bingen, Marguerite Porete, Catherine de Sienne, Heavens to Betsy, Bikini Kill, Liza ’N’ Eliaz, Henry Andersen, Tom Engels, Sarah Leck, Alice Panziera, Emmanuelle Raoul-Duval et VCX Adult Entertainment

^-- Bryana Fritz, Submission Submission © martin Argyroglo

14 et 15.09

a cappella Dorothée Munyaneza Seule en scène et a cappella, Dorothée ­Munyaneza emplit l’espace des chants qui l’animent et la constituent, qui donnent voix et corps à celles et ceux que l’on entend trop peu. Portée par une seule voix en écho à une ­multitude d’autres, Dorothée murmure des récits indispensables qui font surgir des mémoires enfouies en déployant leur extraordinaire puissance motrice, collective et partageable. Inspirée de chants traditionnels rwandais autant que de répertoires contemporains interprétés en plusieurs langues, elle tisse avec force et délicatesse l’étoffe précieuse qui relie les absent·e·s et les présent·e·s, le passé et l’avenir. CONCEPTION ET INTERPRÉTATION Dorothée Munyaneza COSTUMES Stéphanie Coudert PRODUCTION Compagnie Kadidi et Mascaret Production

La cie Kadidi est soutenue par la DRAC Paca au titre de l’aide à la structuration.

Schönheit ist Nebensache Pol Pi Pol Pi et son alto tissent les chorégraphies de Dore Hoyer et les compositions de Paul Hindemith en liant inéluctablement l’art et le politique. « La beauté s’avère accessoire » (Schönheit ist Nebensache) est l’une des instructions qui s’affiche au début du 4e mouvement de la Sonate pour alto solo op. 25 nº 1 du compositeur allemand Paul Hindemith (1895–1963). Elle aurait pu être dite par sa compatriote et chorégraphe expressionniste Dore Hoyer (1911–1967), autrice du cycle de danses Afectos Humanos sur lequel Pol Pi travaille depuis six ans.

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12 et 13.09


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Les deux œuvres, chacune formée de cinq courts simultané un flux de conscience parlé, le tout mis soli aussi épurés que chargés d’expressivité, ont été en musique pour un clavier Casio. composées par des artistes ayant subi les conséJonathan Burrows et Matteo ET INTERPRÉTATION quences du gouvernement nazi dans leur parcours. CONCEPTION Fargion sont soutenus par PACT Jonathan Burrows et Matteo DANSE ET MUSIQUE Pol Pi D’APRÈS UNE CHORÉGRAPHIE ORIGINALE DE Dore Hoyer (©Deutsches ­Tanzarchiv Köln) ET UNE MUSIQUE ORIGINALE DE Paul Hindemith

TRANSMISSION DES DANSES Martin Nachbar BODY PAINTING Gwendalys Leriche PRODUCTION NO DRAMA PRODUCTION DÉLÉGUÉE Latitudes Prod. - Lille

Fargion

Zollverein Essen et Sadler’s Wells Theatre Londres.

La Peau de l’espace Yasmine Hugonnet

La Peau de l’espace est un solo né de l’envie de faire sentir, voir et entendre aux spectateur·rice·s les pensées motrices qui animent le travail de Helvet Underground création. Clédat & Petitpierre Quel est ce corps invisible qui nous touche tou·te·s ? Qui vibre entre nos peaux ? Qui est le support de nos fictions et de nos imaginaires ? À l’instar d’autres œuvres de Clédat & Petitpierre, La Peau de l’espace met en corps des concepts Helvet Underground est une sculpture « à activer ». de présences corporelles. Où commence et où Exposée dans l’Agora de Lafayette Anticipations termine la forme en danse ? Qu’est-ce qu’un corps pendant la durée du festival, elle sera activée à localisé ? Comment matérialiser la gravité ? La trois reprises pendant 40 minutes, permettant aux ­proprioception ? Quelles sont les informations spectateur·rice·s petit·e·s ou grand·e·s de suivre échangées entre un corps et un public ? L’articu­ les pérégrinations subtiles et facétieuses des deux lation de la pensée en mouvement se perçoit. protagonistes. Les mots et le discours s’associent aux ­mouvements « Deux figurines ou poupées folkloriques pour venir déplacer le regard et l’attention s’échappent à heure fixe d’une énorme ­pendule du ­public. à décor typique de la Forêt noire. Les deux corps La compagnie Arts Mouvementés enveloppés de tulle, coordonnés entre eux, CONCEPTION, CHORÉGRAPHIE bénéficie d’un conventionnement ET INTERPRÉTATION ­effectuent de petits pas dans un profond s­ ilence, conjoint avec le Canton de Vaud Yasmine Hugonnet battent du poignet un rythme que nous ne et la Ville de Lausanne. COLLABORATION ARTISTIQUE PRÊTS DE STUDIO/RÉSIDENCES Michael Nick ­percevons pas, dodelinent vaguement du chef, Shanju Lab ; Théâtre de ­Sévelin 36 ; ASSISTANTE Stéphanie Bayle s’assoient, se couchent, bougent encore les pieds CRÉATION LUMIÈRES Centre Culturel Suisse de Paris ; Studio LAB – Ménagerie de Verre Dominique Dardant avant de réintégrer leur chalet couleur chocolat (FR) ; Atelier de Paris, CDCN ADMINISTRATION au lait. » Jean-Yves Jouannais (FR) ; La place de la danse, CDCN Violaine DuPasquier

16 et 17.09

CONCEPTION, RÉALISATION ET INTERPRÉTATION Yvan Clédat et Coco Petitpierre

PRODUCTION TWENTYTWENTY, lebeau et associés, galerie ACDC - Bordeaux Courtesy C&P

Rewriting et Both Sitting Duet Burrows & Fargion À l’occasion d’Échelle Humaine, les deux artistes présentent leur tout premier duo, Both Sitting Duet (2002), et un autre plus récent, Rewriting (2021). Le chorégraphe Jonathan Burrows et le compo­ siteur Matteo Fargion collaborent depuis plus de trente ans et leur corpus de duos continue à tourner dans le monde entier. Alliance de rigueur intellectuelle et d’un humour inattendu, leur démarche ne se laisse pas aisément circonscrire, mais elle trouve ses racines dans un amour commun de la musique classique qu’ils confrontent à une approche de la performance à la fois ouverte au public, anarchique et joyeuse. Both Sitting Duet est une traduction en gestes de la pièce pour violon et piano For John Cage de Morton Feldman. Ils l’ont présentée plus de 400 fois dans le monde. Rewriting est une danse sur table à la rythmique complexe pour 108 cartes. Chaque carte est le support d’une pensée écrite qui alimente en

DIFFUSION-PRODUCTION Jérôme Pique PRODUCTION Arts Mouvementés COPRODUCTION Théâtre Vidy-Lausanne (FR) ; Next Arts Festival ; La place de la danse - CDCN Occitanie (FR) SOUTIENS Pro Helvetia, Loterie ­romande, Corodis, Fondation Stanley Johnson

­ ccitanie (FR) ; La Briqueterie O - CDCN Val de Marne (FR) ; Centre National de la Danse Pantin (FR)


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18.09 Dérives avec Dorothée Munyaneza et Madeleine Planeix-Crocker Découverte immersive des sources d’inspiration de l’artiste Dorothée Munyaneza qui racontent histoires personnelles et collectives tout en irriguant ses œuvres à la lisière de la danse, de la musique et du théâtre ^-- Burrows & Fargion, Both Sitting Duet © Marc Domage

^-- Clédat & Petitpierre, Helvet Underground © Marc Domage


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Paris Ass Book Fair 03–05.05.2022

Après deux ans d’absence, Paris Ass Book Fair s’installe à ­Lafayette Anticipations ! Cette quatrième édition rassemble des éditions et publications d’artistes, de créateur·rice·s, ­d’auteur·rice·s, d’amateur·rice·s et de collectifs du monde entier. Faites de réécritures, d’emprunts, de sédiments, de traductions, Paris Ass Book Fair est née de la volonté d’accorder une place plus importante à des sensibilités, des désirs et des aspirations margi­ nales, intempestives, discordantes, et d’affirmer une approche joyeuse de l’art et de l’édition, un goût pour la provocation et l’absurde, une envie de stimuler les esprits et les corps. Depuis 2017, la foire rassemble chaque année des dizaines d’artistes, libraires, éditeur·rice·s et zinesters autour d’un enga­gement : montrer l’édition imprimée comme un médium à part entière, un vecteur d’expressions individuelles et c ­ ollectives, un moyen de rendre la création accessible au plus grand nombre. Les publications et les projets présentés adoptent des formats au croisement de nombreux champs : fanzine, livre ­d’artiste, ­magazine, vêtement, multiple et objet d’art, roman, essai, a ­ ffiche, etc. En 2022, Paris Ass Book Fair s’installe dans l’ensemble des ­espaces du bâtiment, où plus de 80 exposant·e·s français·e·s et internationaux·ales sont réuni·e·s. À cette occasion, la Fondation présente ses publications et délocalise son atelier d ­ ’impression au rez-de-chaussée du bâtiment afin d’y faire découvrir son savoir-­ faire en matière de fabrication d’ouvrages in situ. Un recueil inédit de poèmes de Tarek Lakhrissi, artiste en résidence, sera réalisé à l’occasion de la Paris Ass Book Fair. Carrefour d’échange et de partage, la foire s’accompagne d’un programme de rencontres et de projets spéciaux. COMMISSAIRE

Vincent Simon

Fréquentation de la foire : 5 249 visiteur·euse·s 1 750 personnes/jour 3 jours

1 200 personnes vendredi 1 750 personnes samedi 2 299 personnes dimanche

^-- Paris Ass Book Fair © Lafayette Anticipations


^-- © Paris Ass Book Fair, 2022

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16b éditions • Paris, France | 643 Collective • Paris, France | AERA BOOKS • Paris, France | After 8 Books • Paris, France | Album • Paris, France | Allegra, Cloé & Garance • Paris, France | Anna Ádám • Budapest, Hongrie | Archive Dora-Diamant • Paris, France | Bebe Books • Gand, Belgique | Big Dumb Object • Paris, France | blan.bek • Rouen, France | Bound Leather • Brooklyn NY, États-Unis | Callum Leo Hughes • Berlin, Allemagne | Casino • Luxembourg, Luxembourg | Censored • Paris, France | Centre d’édition contemporaine • Genève, Suisse | Charlotte Nicoli • Paris, France | Club d’Histoire Locale • Paris, France | CONGRATS! Team • Paris, France | CONNOISSEURS • Paris, France | Dominic Myatt • Londres, Royaume-Uni | Édition Patrick Frey • Zurich, Suisse | Éditions Presse Douce • Rennes, France | Envie Pressante • Aubervilliers, France | Florent Texier • Paris, France | Fredster • Nantes, France | Free Time Inc. • Paris, France | GAFFA • Berne, Suisse | Garçons Précieux • Paris, France | GayKitschCamp • Montpellier, France | Gloria Glitzer • Berlin, Allemagne | Goswell Road • Paris, France | Handshake • Valence, Espagne | Happy Potato Press • Berlin, Allemagne | James Unsworth • Liverpool, RoyaumeUni | KBJ Publishing • Svendborg, Danemark | Kill Your Boyfriend • Toulon, France | Kim Bradford • Paris, France | Kink Magazine • Barcelone, Espagne | Konstantin Zhukov • Riga, Lituanie | LA MORINA • Paris, France | Lady Gueguette • Rosny-sous-Bois, France | Ladycotton • Paris, France | Lafayette Anticipations • Paris, France | Laurent Pellissier • Berlin, Allemagne | Lazare Lazarus • Marseille, France | Lisa Schittulli • Romainville, France | Little Joe • Londres, Royaume-Uni | Lolita Bourdon • Saint-Paul, La Réunion | Migi Rocard • Paris, France | Ma bibliothèque • Londres, Royaume-Uni | Maldito • Paris, France | Mel Utzmann-North • Bruxelles, Belgique | Michele Baron • Londres, Royaume-Uni | Mohee Park • Paris, France | MOIST • Nottingham, Royaume-Uni | MonoRhetorik • La Haye, Pays-Bas | NAR/ ‫ • ران‬Paris, France | Néel Beausonge • Houilles, France | Nicolas Kuttler • Paris, France | Niels Poiz • Bruxelles, Belgique | Nino Cadeau • Paris, France | Nygel Panasco • Strasbourg, France | Paint it Blank • Bagnolet, France | PARC • Londres, Royaume-Uni | Pauline Perplexe • Arcueil, France | Péixe Collardot • Strasbourg, France | Pepo Moreno • Paris, France | Pietra Publications • Gand, Belgique | Pink Mince • Portland, États-Unis | Queer Street Press • Londres, Royaume-Uni | Rien Ne Va Plus • Paris, France | Sabir • Bruxelles, Belgique | Sayo Senoo • Montreuil, France | Scott Ramsay Kyle • Londres, RoyaumeUni | Sébastien Sans-Arcidet • Paris, France | Soccochico • Londres, Royaume-Uni | Spyros Rennt • Berlin, Allemagne | Suckcess • Saint-Léger-des-Vignes, France | Theo Firmo • Madrid, Espagne | Tom de Pékin • Paris, France | Unity • Oakland, États-Unis | Vlad Zorin • Moscou, Russie | YOUPRON • Paris, France | Zoopark Publishing • Prague, République tchèque


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Collaboration institutionnelle

M-Woods Hutong Martin Margiela 18.08–04.12.2022 Palais de Tokyo Cyprien Gaillard 19.10.2022 –08.01.2023

La Fondation noue des collaborations régulières avec des institutions nationales et internationales pour faire rayonner sa programmation artistique. Tournées, coproductions et autres partenariats se développent ainsi chaque année en contribuant à la reconnaissance de Lafayette Anticipations comme acteur majeur du paysage artistique contemporain. L’exposition Martin Margiela a été présentée à Beijing, au M-Woods Hutong, un musée d’art indépendant à but non lucratif fondé en 2014 par les collectionneur·euse·s Lin Han et Wanwan Lei. En 2023, l’exposition sera montée à nouveau à Séoul, au Lotte Museum.

HUMPTY\DUMPTY, exposition en deux chapitres présentés au même moment à Paris, à Lafayette Anticipations et au ­Palais de Tokyo, a été l’occasion d’une collaboration fructueuse : ­vernissage, plan média, visite commune, coédition d’un catalogue…

© Quentin Chevrier -->


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UN LIEU AU SERVICE DES PUBLICS


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Connaître nos ­publics pour mieux structurer nos actions

Depuis l’automne 2021, la Fondation réalise des enquêtes auprès de ses visiteur·euse·s pour mieux les connaître et ainsi mieux structurer ses actions envers les publics.

Martin Margiela à Lafayette Anticipations 20.10.2021 – 02.01.2022

Xinyi Cheng Seen Through Others 23.03 – 28.05.2022

Lina Lapelytè The Mutes 28.06 – 24.07.2022

23% 77% public inter./national

20% 80% public inter./national

24% 76% public inter./national

36 ans âge moyen des visiteur·euse·s

41 ans âge moyen des visiteur·euse·s

39 ans âge moyen des visiteur·euse·s

44% 62% 54% de primo-visiteur·euse·s de primo-visiteur·euse·s de primo-visiteur·euse·s

1 h 37 min 37 min de temps moyen de visite de temps moyen de visite de temps moyen de visite


Des actions ­spécifiques adaptées à chaque public Les scolaires Être mieux identifié des enseignant·e·s

Les amateur·rice·s d’art Cultiver des liens avec les professionnel·le·s et les amateur·rice·s d’art contemporain pour les fidéliser

Champ social Donner une nouvelle impulsion aux initiatives ­engagées auprès du champ social Le quartier Se faire connaître du public de proximité

Les familles Augmenter notre visibilité et le taux de ­remplissage des activités jeune public

Les visiteur·euse·s internationaux·ales Être identifié d’un public régional et international de type « repeater »

--> Organisation de formation aux enseignant·e·s --> Diffusion du dossier pédagogique auprès des écoles --> Relais des visites scolaires par la mairie de Paris Centre -> Visite pour les adhérent·e·s du Palais de Tokyo, du Centre Pompidou, du Crédac -> Visite pour les ami·e·s de Musées -> Amélioration de la base de contacts pour l’envoi d’invitations « professionnelles » aux ­vernissages et aux évènements --> Fort des expériences menées à ce jour, ­nouvelle stratégie à venir (meilleure lisibilité) --> Formation de l’équipe à des techniques ­d’accompagnement du champ social --> Renfort de la signalétique aux abords de la Fondation --> Visites de groupes ciblés : Conseil de quartier Marais-Archives (40 personnes), habitant·e·s et copropriétaires du quartier de l’Horloge (50 personnes), élu·e·s de Paris Centre (10 personnes) --> Partenariats avec des institutions : ­musée ­Carnavalet et Centre Pompidou, notamment via les abonné·e·s Pop --> Programmation spécifique (Les traversées du Marais…) --> Activités bien-être en dehors des horaires d’ouverture : yoga, céramique, etc. --> Systématisation d’un programme ­ vènementiel « Samedi Party » à chaque e é ­ xposition (400 ­personnes) --> Optimisation de la communication des activités avec une meilleure mise en avant de la gratuité et la création de partenariats ciblés avec YAMS et Paris Mômes --> Augmentation du nombre d’activités ­proposées à l’occasion des vacances scolaires (Toussaint, Noël) --> Programmation de la visite « Bâtiment en mouvement » pour les familles à l’occasion des Journées européennes du patrimoine --> Adhésion à l’Office de tourisme de Paris (flyers, visite pour le personnel-relais) --> Partenariats avec les conciergeries d’hôtels à proximité de la Fondation --> Ciblage des partenariats communication (The New York Times, achat d’espace dans le ­magazine de l’Eurostar, échange de visibilité avec des institutions étrangères)


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Les publics cibles La Fondation ­ tournée vers les familles et le jeune public

Depuis fin 2021, deux nouveaux formats sont proposés aux ­familles avec une temporalité récurrente : — une visite ludique adaptée aux enfants de 3 à 5 ans ­accompagné·e·s de leurs parents, chaque dimanche matin ; — un atelier de pratique artistique pour les 6 à 10 ans, en f­ amille, tous les samedis, en lien avec l’exposition. Cette offre, gratuite, est mise en avant grâce à des partenaires médias (Télérama, Y’en a marre du Square, Paris Mômes) et à des échanges de visibilité avec des institutions partenaires. L’année 2022 a été l’occasion d’améliorer encore la qualité de ces offres, en collaboration avec de jeunes créateur·rice·s. Fin 2022, les activités affichent complet plusieurs semaines à l’avance.

23 visites

25 ateliers

2 week-ends famille

^-- Atelier pour enfants © Lafayette Anticipations


— Pour chaque exposition, des dossiers pédagogiques sont téléchargeables gratuitement dans l’« Espace enseignant·e·s » du site Internet pour leur permettre de préparer au mieux leur visite.

La Fondation au service du secteur éducatif

— La Fondation continue d’entretenir des liens étroits avec ­l’académie de Créteil et l’académie de Versailles ainsi qu’avec les enseignant·e·s qui y sont rattaché·e·s à travers des ­formations organisées chaque année à la Fondation. — Des projets spéciaux avec des artistes sont organisés pour des classes de zones d’éducation prioritaire. 3 projets spéciaux pour des classes en zones d’éducation ­prioritaire ont été organisés en 2022 : — Des visites et un workshop de design avec Hall Haus et ­plusieurs classes du lycée professionnel de Prony à Asnières-­sur-Seine ; — Une année de workshop avec la compagnie de Boris Charmatz pour une classe du lycée Alfred Costes de Bobigny dans le cadre du programme de l’Atelier en Résidence ; — Une année complète de workshop avec Cécile B. Evans pour une classe du lycée Suger de Saint-Denis dans le cadre du ­programme de l’Atelier en Résidence.

3 formations pour les enseignant·e·s 22 visites réservées à fin novembre pour les groupes de l’enseignment supérieur 22 visites réservées à fin novembre pour les groupes scolaires 6 visites-ateliers réservées à fin novembre pour les groupes scolaires

^-- Visite de l’exposition Seen Through Others de Xinyi Cheng © Lafayette Anticipations

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De nombreuses actions sont entreprises pour toucher les ­acteur·rice·s de l’Éducation nationale et les élèves :


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Une attention particulière au champ ­ médico-social

La Fondation attache un soin particulier à la consolidation de ses partenariats avec le champ social et médico-­social en proposant des visites, des rencontres et des ateliers pour le ­public éloigné de la culture. L’équipe formée à cet ­effet a ­notamment favorisé la co-construction d’initiatives ­autour de nouvelles approches par le bien-être dans le cadre des ­expositions.

3 slow visites dont 1 avec Culture & Hôpital, pour les aidé·e·s et les aidant·e·s 2 séances avec l’association Culture & Hôpital pour les ­aidé·e·s et les aidant·e·s 4 séances d’art thérapie avec France Alzheimer 92 pour les aidé·e·s et les aidant·e·s (dans le cadre d’une intervention de Nadine Amorim) 3 séances d’art thérapie avec le Centre Hospitalier des Quatre Villes (92) pour le service Addictologie (dans le cadre d’une intervention de Nadine Amorim) 6 séances avec Centre de Jour L’Adamant, Hôpital de jour et CATTP (L’Embarcadère), Timmy - Association humanitaire, d’entraide pour les mineur·e·s isolé·e·s, Le Refuge Paris, Union Peuple et Culture pour jeunes lycéen·ne·s en arts appliqués, Fondation Culture et Diversité

De nos mains réunies Luc Avargues 21.04.22 Lafayette Anticipations accueille Emmaüs Solidarité pour la création contemporaine, qui propose aux personnes accompagnées par Emmaüs d’élire un·e jeune artiste en vue de produire une œuvre collaborative. À l’occasion du 71e festival Jeune Création, le prix a été décerné à l’artiste Luc Avargues. L’installation performative De nos mains réunies est l’aboutissement de plusieurs mois d’ateliers de recherche. La main apparaît autant comme la matrice du projet que comme celle de la ­création et de l’échange. Vecteur de don comme de ­réception, la main offre autant qu’elle reçoit : elle est notre premier rapport au monde sensible. De leurs mains réunies, Luc, Anita-Florence, ­Abdallah, Badra, Nicolaï, José, Adjoua, Alioune et Alex manipulent et activent les éléments de l’installation qui se transforme. Une sculpture de mains verticale est allongée, ­métamorphosée en autel – et un paysage horizontal apparaît. Les mains, les objets et les corps dansent, clament et déclament autour d’une table ainsi formée, comme un témoin de cette procession achevée. Dans un ballet riche de sens, les bols voguent de main en main, les effluves se mélangent et les goûts se prononcent. Cette communion ultime a des airs de rituel qui viennent célébrer le p ­ artage tout en rappelant humblement à chacun·e d’entre nous la richesse et le caractère essentiel de l’adelphité.


Équipe et outils L’année 2022 nous a permis d’améliorer nos méthodes de L’équipe de médiation ­recrutement et de formation des équipes de médiation. C ­ elles-ci sont renouvelées pour chaque projet d’exposition autour de deux axes forts : d’une part, l’attention accordée à l’accueil du ­public, et d’autre part, la qualité du discours scientifique. Nous recherchons des profils polyvalents, curieux et dotés de solides connaissances en histoire de l’art.

La médiation numérique Si la médiation humaine constitue la base de l’interaction entre la Fondation et ses publics, des formats numériques sont cependant développés de façon complémentaire pour permettre aux visiteur·euse·s de continuer et d’approfondir leur visite par-delà les murs du 9 rue du Plâtre. ReBond Sur place ou chez soi, l’application ReBond accompagne les ­visiteur·euse·s dans la (re-)découverte des expositions à t­ ravers des vidéos du montage, de la production des œuvres, ­d’interviews des artistes, des commissaires et bien plus encore. RePlay Revoir un concert inoubliable ? Découvrir une rencontre ­passionnante ? Envie d’entendre les artistes partager leurs ­inspirations ? De plonger dans les coulisses de la Fondation ? ­RePlay permet de retrouver en ligne un grand nombre de ­contenus exclusifs dans notre médiathèque. Visite virtuelle À l’occasion de l’exposition de Xinyi Cheng, une visite virtuelle a été proposée aux visiteur·euse·s ne pouvant pas se déplacer en raison des restrictions sanitaires.

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Les actions de médiation


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De nouveaux formats de visite

En 2022, la Fondation a proposé une offre renouvelée de visites et de pratiques pour le public adulte qui résonnaient avec les thématiques et contenus des expositions. Formé spécifiquement, le pôle des publics crée et anime de nouvelles visites sensibles et corporelles pour guider les visiteur·euse·s à travers une expérience physique et psychique. Le pôle des publics a également cherché à créer des liens avec les institutions culturelles voisines pour mutualiser les savoir-­ faire, ou à s’inscrire dans le quartier par une programmation de visites et d’ateliers dans le cadre de grands événements (Les traversées du Marais, Journées du patrimoine…). 2 slow visites 2 joggings culturels à l’occasion du festival Les traversées du Marais 4 balades urbaines dans le quartier de l’Horloge avec le musée Carnavalet et le Centre Pompidou 1 cours de dessin anatomique avec deux enseignant·e·s des Beaux-Arts de Paris 1 visite à vélo avec le Palais de Tokyo

^-- Visite de l’exposition Seen Through Others de Xinyi Cheng © Lafayette Anticipations


UN LIEU AU SERVICE DES ARTISTES


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Atelier en résidence Boris Charmatz 2021–2022

Boris Charmatz a été l’artiste en résidence de la saison 2021–2022 avec [terrain], un projet d’expérimentation sans murs fixes ­inséré dans la ville et l’espace public au gré d’invitations à travers le monde. Boris Charmatz a travaillé tout au long de 2022 à la conception de sa prochaine création, dont le titre actuel est Liberté Cathédrale. La résidence à Lafayette Anticipations est l’occasion de déployer recherches et idées au fil de plusieurs rendez-vous publics avec des invité·e·s venu·e·s de différents champs artistiques et théoriques, tandis qu’une classe du lycée professionnel de Bobigny, la FCIL, spécialisée dans la scénographie de la communication, conçoit un projet éditorial autour de certains travaux du chorégraphe.

Séance d’écoute d’orgue à l’église du Saint-Esprit, Paris 07.12.22 Au fil des discussions et de l’écoute de plusieurs pièces d’orgue interprétées par Hampus ­Lindwall, Boris Charmatz partage ses inspirations, ses envies et ses recherches musicales autour de sa future création Liberté Cathédrale. Boris Charmatz et l’organiste Hampus ­Lindwall invitent le public à se réunir dans l’église du Saint-­ Esprit, édifice singulier aux influences byzantines entièrement construit en béton armé.

Boris Charmatz et Emma Bigé 07.02.22 Pour ce deuxième rendez-vous de l’atelier en résidence de la saison 2021-2022, Boris Charmatz invite la philosophe, chercheuse et commissaire d’exposition Emma Bigé pour une conversation autour des recherches qui animent son p ­ rojet ­expérimental [terrain] et des réflexions pour sa prochaine création, Liberté Cathédrale. À partir des images du film TANZGRUND, dans ­lequel le cinéaste César Vayssié explore la première expérience de [terrain] au festival Theater ­Spektakel 2019 à Zürich, Boris Charmatz et Emma Bigé ­dialoguent autour des idées d’assemblées chorégraphiques, d’institutions sans murs et d’églises à ciel ouvert, de corps dansant en plein air ainsi que des nombreux autres principes et interroga­ tions qui irriguent le travail sur le projet Liberté Cathédrale. Warm Up Session avec Tatiana Julien 31.03.22 La danseuse et chorégraphe Tatiana Julien, ­habituée des projets de Boris Charmatz, propose d’expérimenter des pratiques de soin traduites par la danse et le souffle collectif. Cette invitation au mouvement est suivie d’une discussion avec Madeleine Planeix-Crocker, curatrice du cycle des Warm Up Sessions.


Impromptu, Étape de Travail x Boris Charmatz et [terrain] à l’église du Saint-Esprit, Paris du 13 au 17.06.22

Dans le cadre de l’Atelier en résidence de Boris Charmatz et de l’installation créée par la classe de la FCIL dans l’Agora, Lafayette Anticipations et [terrain] invitent le chorégraphe et danseur Ashley Chen à mener un atelier de danse participatif pour le public et les élèves en s’appuyant sur les principes de la pièce Levée des conflits, canon chorégraphique créé par Boris Charmatz en 2010. Ashley Chen a partagé avec les participant·e·s certains des axes forts de la pratique et du ­travail de [terrain] : rapport à l’espace, au collectif, ­déploiement de la danse hors des lieux habituels de spectacle. Le public est invité à partager ce moment ­performatif et participatif au sein de l’Agora, espace central de la Fondation, qui accueille au même moment le résultat des travaux des élèves de la classe FCIL - scénographie et c ­ ommunication visuelle du lycée Alfred Costes de Bobigny, qui ont travaillé toute l’année sur ces mêmes principes en en cherchant les possibles traductions visuelles : objets, documents papier, plans, maquettes. Ashley Chen a participé à de nombreux projets de [terrain] et dansera dans la prochaine pièce de Boris Charmatz, Liberté Cathédrale, dont la création aura lieu en 2023.

Pour clôturer son Atelier en résidence, le danseur et chorégraphe Boris Charmatz ouvre au public les premières sessions de travail et de recherche de son prochain spectacle, Liberté Cathédrale, qui sera créé en 2023. Pendant une semaine foisonnante à l’église du Saint-Esprit (Paris 12e), aux côtés de onze ­danseur·euse·s, il explore les mouvements et les possibles matériaux chorégraphiques de ce spectacle à venir. Arrimé et déployé autour de la notion d’église et de son étymologie grecque ekklêsia, qu’on traduit par « assemblée », ce projet porte en lui l’idée de rassemblement et l’envie de faire sonner deux instruments phares : l’orgue et les cloches. Du 13 au 17 juin, dans la crypte et dans la nef, les spectateur·rice·s sont invité·e·s à ­s’échauffer, à observer, à écouter et à projeter au fil d’un ­programme en mouvement permanent.

^-- Visite de l’exposition Seen Through Others de Xinyi Cheng © Lafayette Anticipations ^\-- Boris Charmatz © Sébastien Dolido

Avec les danseur·euse·s Laura Bachman, Régis Badel, Guilhem Chatir, Ashley Chen, Julien Gallée-­ Ferré, Tatiana Julien, Georges Labbat, Noémie Langevin, Simon Le Borgne, Johanna Elisa Lemke, Solène Wachter ORGUE Hampus Lindwall CONCEPTION Boris Charmatz ASSISTANAT CHORÉGRAPHIQUE Magali Caillet Gajan

LUMIÈRES Yves Godin SON Olivier Renouf COSTUMES Florence Samain TRAVAIL VOCAL Dalila Khatir RÉGIE GÉNÉRALE François Aubry RÉGIE PLATEAU Baptiste Schnunt RÉGIE SON Périg Menez DIRECTRICE DÉLÉGUÉE [TERRAIN] Hélène Joly DIRECTION DES PRODUCTIONS Lucas Chardon, Martina Hochmuth CHARGÉ·E·S DE PRODUCTION Jessica Crasnier, Briac Geffrault PRODUCTION [terrain]

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Atelier de danse avec Ashley Chen dans l’installation des lycéen·ne·s de la FCIL 23.05.22


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Cécile B. Evans 2022–2023

Pour cette nouvelle édition de l’Atelier en résidence, Lafayette Anticipations accompagne l’artiste Cécile B. Evans dans la ­production de son nouveau film intitulé Reality or Not qui aborde la production de la réalité et ce qu’il faut pour en produire de nouvelles. Le film est construit suivant un certain nombre de schémas ­narratifs qui convergent et divergent à travers différents espaces, temps et supports. Cécile B. Evans propose une série d’événements (ateliers, rencontres, projections, etc.) tout au long de l’année à la Fondation, ainsi que des sessions de travail qui développent le fil conducteur du projet avec une classe de lycée de Saint-Denis. À chaque évènement, elle consulte un·e expert·e qui l’aide à ­ouvrir de nouvelles voies ainsi qu’à contextualiser les divers thèmes et questions du projet. Au total, 20 rencontres et ateliers sont ainsi prévus avec le ­public et les élèves.

^-- Cécile B. Evans, Courtesy de l’artiste


91 ^--^-- Rencontre avec Cécile B. Evans © Lafayette Anticipations ^-- Vue de l’atelier de production © Lafayette Anticipations


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À l’Œuvre! un programme de résidence

Depuis 2020, Lafayette Anticipations consolide son ­engagement envers la création contemporaine avec un programme ­original de soutien à la production à destination de tou·te·s les ­créateur·rice·s : À l’Œuvre ! Grâce à une bourse, des équipements exceptionnels ainsi qu’à l’accompagnement des équipes curatoriales et de p ­ roduction de la Fondation, ce programme permet d’approfondir les étapes précieuses de la création : la recherche, l’expérimentation et la conception.

Bonnie Banane

De son premier single « Muscles » sorti en 2012 à son premier album paru fin 2020 en passant par un florilège de featurings singuliers, Bonnie Banane chante ses propres textes, espiègle, absurde et sensuelle dans sa dérision. Formée aux arts dramatiques, elle apporte une théâtralité à un genre sans cesse questionné dans sa légitimité et souvent orphelin : le R&B français. Elle affuble chacun de ses morceaux d’une tension singulière, entre le surréalisme de Brigitte Fontaine et la fièvre de D’Angelo. Sous sa plume et sa voix chaude, les peines de cœur deviennent d’étranges épopées et la féminité une énigme métaphysique à la fois grotesque, belle et mystérieuse. À Lafayette Anticipations, Bonnie Banane a conçu un recueil de chansons associant textes, notes et images d’archives pour célébrer les dix ans de son entrée dans la musique en tant qu’autrice-interprète.

Arnaud Dezoteux

Diplômé des Beaux-arts de Paris en 2011, Arnaud Dezoteux crée des films et des installations qui s’intéressent à la t­ éléréalité, au coaching de séduction ou au bodybuilding. Il utilise ­souvent le studio d’incrustation sur fond vert comme le lieu d’une confrontation atypique avec les acteur·rice·s, faisant coïncider les coulisses, l’improvisation et l’effet spectaculaire. Après une exposition personnelle à la galerie Édouard M ­ anet de Gennevilliers (2016), il a présenté son film Miroir de Haute-­ Valnia au Centre Pompidou (2017) et un projet autour de Billy The Kid à la Fondation Pernod-Ricard (2021). Ses films ont été montrés au Confort Moderne à Poitiers, à Lafayette ­Anticipations, au Palais de Tokyo, à la galerie 221A à Vancouver ou à l’espace Forde à Genève. Arnaud Dezoteux a occupé l’atelier de montage pour son film Grandeur Nature : réalisé au cœur de la communauté de joueur·euse·s des Légendes d’Hyborée, il a regroupé plus de 1 200 joueur·euse·s. Ce projet a bénéficié du soutien à un projet artistique du Cnap en 2022.

Carina Emery

Carina Emery est diplômée de la Malmö Art Academy (2021) et des Beaux-arts de Paris avec les félicitations du jury (2017). Son travail de sculpture et d’installation a été montré dans plusieurs expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger. Elle est lauréate de la résidence Kultur-Kontakt Austria à Vienne et de la bourse Eva et Hugo Bergmans Minnesfond. À la Fondation, Carina Emery s’est emparée des machines de l’atelier de production pour créer des sculptures en bois dont les formes anthropomorphiques sont issues de l’univers de la mécanique et de l’automobile. Ce projet a bénéficié du soutien de Pro Helvetia en 2022.






Pour sa résidence, Tarek a travaillé autour d’un projet sculptural hybride, Revenge Fantasy, inspiré tant par le monde de l’heroic fantasy que les théories de défense politique d’Elsa Dorlin ou les mots directement issus de son enfance. Le projet a été exposé en 2022 à la Verrière (Bruxelles) dans l’exposition Tactics of Augmented Dreams, dont le commissariat était assuré par Guillaume Desanges. Issu des arts visuels, Simon Ripoll-Hurier traque des situations Simon Ripoll-Hurier d’écoute en développant une pratique entre cinéma et radio. De 2014 à 2017, il développe Diana, une recherche qui inclut film, vidéo, performance et création radiophonique au cours de laquelle il va à la rencontre de différentes pratiques d ­ ’amateurisme qu’il met en relation (radio amateurisme, birdwatching, ghost seeking…). En 2020, il brosse le portrait d’un orchestre symphonique macédonien enregistrant des bande-son de films du monde entier (Age of Heroes). Depuis 2018, il explore la Silicon Valley contemporaine sur les traces d’anciennes ­expérimentations parapsychologiques de la CIA et élabore une recherche qui prend la forme d’un documentaire de science-fiction. Il est par ailleurs membre du groupe Les Agamemnonz et cofondateur de *Duuu Radio. Pendant sa résidence, l’artiste a occupé l’atelier de montage pour son film The signal line, un documentaire de science-fiction entre divination et espionnage sur la possibilité de percevoir l’invisible. Marina Xenofontos est une sculptrice qui travaille à travers Marina Xenofontos la peinture, l’installation, la vidéo et l’animation. Elle est particulièrement touchée par les failles produites dans la mémoire personnelle lorsque celle-ci est confrontée aux ­versions hégémoniques et idéologiquement fabriquées de ­l’histoire. Son travail raconte une lutte pour récupérer les ­souvenirs perdus dans la dissonance entre les différentes versions. ­Fouillant les reliques du quotidien – symboles de futurs perdus et d’histoires mineures –, elle les confronte à l’hypermoderne en jouant et répétant les échecs produits par leurs frictions. Teintes et arcs-en-ciel, déjà-vu et avatars, science-fiction et contes de fées sont autant d’éléments mis en orbite qui deviennent des points de discorde pour les mécanismes de production et de compréhension de la subjectivité et de l’histoire. Pendant sa résidence, l’artiste a poursuivi son travail sculptural autour de l’avatar du film et du jeu vidéo Twice Upon a While, qu’elle développe depuis 2018, en testant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques de production. <-- Résidence de Carina Emery © Lafayette Anticipations <--<-- Bonnie Banane © David Couliau <--<--<-- Résidence de Marina Xenofontos © Lafayette Anticipations <--<--<--<-- Tarek Lakhrissi © Lafayette Anticipations

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Tarek Lakhrissi est un artiste et poète français doté d’une Tarek Lakhrissi ­formation en littérature. À travers l’installation, la performance, le film, le texte et la sculpture, il s’intéresse aux questions politiques et sociales liées aux récits de transformation du langage, à la ­magie, à la bizarrerie, aux codes et à l’amour. Sa formation littéraire est nourrie d’influences d’auteur·rice·s féministes et queer, tels qu’Elsa Dorlin, Jean Genet, Monique Wittig et José Esteban Muñoz, qui confèrent à son travail une atmosphère romantique. Chaque projet initié par Lakhrissi dérive du texte, de la poésie et du langage – ses principales obsessions – avant de traduire les idées de ces médiums dans les arts visuels. Son utilisation profonde du langage s’engage dans la performativité et réfléchit à des futurs queer poétiques, érotiques et nostalgiques.


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Paris+ un nouveau format de soutien à la production

Pour la première édition de Paris+ par Art Basel, le Groupe ­Galeries Lafayette a choisi de sponsoriser le secteur des Galeries Émergentes, et dans ce cadre, d’aider un·e artiste en lui offrant la possibilité de produire une œuvre avec le soutien des équipes de production de la Fondation. C’est l’artiste Akeem Smith (galerie Heidi) qui a ­retenu ­l’attention du jury. Artiste multimédia basé à New York, il réalise principalement des installations à partir de photographies et de vidéos. Né à Brooklyn, New York, en 1991, il a grandi dans le quartier de Waterhouse à Kingston en Jamaïque. Il va bénéficier d’un soutien financier à la production, des équipements e ­ xceptionnels des ateliers de la Fondation ainsi que de l’accompagnement des équipes curatoriales et de production. L’œuvre produite pendant la résidence sera exposée à la ­Fondation lors de l’édition 2023 de Paris+ par Art Basel.

^-- Akeem Smith © Lafayette Anticipations

^-- Détail de Unruly Poochie, Akeem Smith


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UN LIEU DE VIE


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En 2022, les espaces d’accueil de la Fondation ont été totalement repensés pour accueillir un restaurant et intégrer la boutique À Rebours en vue de transformer la Fondation en un lieu de vie offrant de multiples expériences.

Un nouvel accueil

La Fondation s’est dotée d’une nouvelle entrée et d’un nouvel ­accueil. Les architectes (Hugo Haas – ex-Ciguë – et Gabriel Vuillemin – d’ūti architectes) ont privilégié l’usage de matériaux aux coloris neutres déjà présents dans le bâtiment ; un concepteur lumière a été associé au projet pour réchauffer les volumes et l’Agora.

La Boutique

Pensée comme une mine d’or où dénicher des pépites, la ­Boutique est une adresse imaginée pour les amateur·rice·s d’art, de d ­ esign, de beaux livres et de surprises. On y retrouve les éditions ­d’artistes de Lafayette Anticipations, une sélection de livres et de disques en écho à la programmation et à l’actualité des idées, ainsi qu’un choix singulier d’objets d’art et de design. Des ouvrages incontournables du théoricien et architecte Rem Koolhaas aux écrits de la romancière américaine Joan ­Didion en passant par les nouvelles publications des éditions Audimat, la Boutique propose une sélection de classiques et de n ­ ouveautés inoubliables, mais aussi des ouvrages sélectionnés pour les ­expositions.

Le café-restaurant Mātēr

Le restaurant Mātēr renouvelle le genre du café de musée avec une cuisine gourmande, simple, saine, locale et verte imaginée par de jeunes chef·fe·s émergent·e·s. Tout au long de la journée, les habitué·e·s et les visiteur·euse·s de la Fondation peuvent faire une pause autour de plats frais et de pâtisseries accordés aux saisons. Cette proposition se décline au travers d’une belle carte de vins nature, de boissons artisanales, de cafés et thés sélectionnés avec soin à déguster entouré·e·s d’œuvres d’artistes du moment et baigné·e·s dans l’architecture de Rem Koolhaas.

Un lieu recherché: privatisations et événements

Tout au long de l’année, Lafayette Anticipations offre la possibilité à des entreprises séduites par ce lieu atypique situé au cœur de Paris d’organiser des manifestations privées ou événements exceptionnels : défilés pendant la Fashion Week, journées presse, conférences, etc. Des formules sur mesure en lien avec l’exposition en cours sont également proposées : une visite d’exposition ou un atelier suivi ou précédé d’un petit-déjeuner, d’un déjeuner, d’un dîner ou d’un cocktail… L’occasion de rassembler des invité·e·s autour d’une activité singulière favorisant le dialogue et l’échange.

--> Vue du rez-de-chaussée de Lafayette Anticipations © Camille Lemonniers -->-->






105 ^-- Boutique Lafayette Anticipations © Lafayette Anticipations <-- Vue du rez-de-chaussée de Lafayette Anticipations © Camille Lemonniers


^-- Café Mater © Lafayette Anticipations


LES ÉDITIONS


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Accompagner les expositions

Maison d’édition singulière, Lafayette Anticipations conduit un programme de publication de catalogues et de ­monographies, ainsi que la réalisation d’ouvrages in situ en collaboration ­directe avec les artistes qu’elle accueille.

Catalogues

Les catalogues édités par Lafayette Anticipations ­accompagnent les expositions. Ils sont pensés comme des objets uniques, fruits de la collaboration entre la Fondation et les artistes. Chaque ­catalogue bénéficie d’un design graphique spécifique et d’un format qui lui est propre. Richement illustrés de vues d ­ ’exposition, ils proposent également une série de textes d’auteur·rice·s et critiques internationaux·ales en français et en anglais.

Une série de textes de critiques d’art internationaux·ales interroge la pratique de l’artiste ainsi que son goût pour le portrait et les corps. Aux reproductions des œuvres s’ajoutent cinq photographies Cette première m ­onographie originales de Xinyi Cheng au format carte postale, jetées au de l’artiste est éditée par ­hasard dans l’ouvrage. Lafayette Anticipations à l’occasion de l’exposition. ÉDITEUR Lafayette Anticipations FORMAT 24 × 24 cm Seen Through Others Xinyi Cheng

AUTEUR·RICE·S ­Christina Li, Mi You STUDIO GRAPHIQUE

HUMPTY\DUMPTY Cyprien Gaillard Le catalogue HUMPTY\­ DUMPTY fait état de l ­’exposition éponyme de l’artiste ­Cyprien Gaillard ­présentée en deux chapitres au même moment au Palais de Tokyo et à Lafayette ­Anticipations.

Kirsty Bell, Alvin Li, Charles Villa

NOMBRE DE PAGES 150 NOMBRE D’ILLUSTRATIONS 60 RELIURE Reliure suisse LANGUE Bilingue français-anglais DATE DE PARUTION Mars 2022 PRIX 25 € ISBN  9782490862221

Cet ouvrage comprend un volume de photos présentant les œuvres in situ dans les deux lieux d’exposition ainsi qu’un volume de textes explorant la démarche de Cyprien Gaillard. Il s’ouvre sur une conversation entre l’artiste et Rebecca Lamarche-­ Vadel, curatrice de l’exposition, et donne des clés de lecture de la démarche de l’artiste. L’ouvrage présente ensuite plusieurs essais autour de la notion d’entropie, sur le temps, ses traces, ses effets et les relations que l’humain noue avec lui. Gaillard révèle comment la ville constitue un terrain privilégié ­d’expression du désordre, et comment, en retour, l’humain lutte contre ses traces et ses effets. Le catalogue comprend également les ­notices des œuvres. ÉDITEUR Lafayette Anticipations – Fondation Galeries Lafayette AUTEUR·RICE·S Jack Halberstam, Renaud Gadoury, Cyprien Gaillard, Louis Henderson, Rebecca Lamarche-Vadel, Lisa Le Feuvre, Olivier Schefer STUDIO GRAPHIQUE Yvonne Quirmbach

FORMAT 21 × 30 cm NOMBRE DE PAGES 320 LANGUE Bilingue français-anglais DATE DE PARUTION Déc. 2022 PRIX 39 € ISBN 9782490862238


Carnets

ÉDITEUR Lafayette Anticipations AUTRICES Xinyi Cheng, Christina Li STUDIO GRAPHIQUE Charles Villa PHOTOGRAPHES Pierre Antoine, ­Aurélien Mole, Margot Montigny

FORMAT 11 × 20 cm NOMBRE DE PAGES 48 IMPRESSION Riso, papier master (Oscar Ginter de Parseval) RELIURE Singer LANGUE Français-anglais DATE DE PARUTION Mars 2022 PRIX 5€ ISBN 9782490862245

Seen Through Others Xinyi Cheng

ÉDITEUR Lafayette Anticipations AUTRICE Lina Lapelytè STUDIO GRAPHIQUE Charles Villa

FORMAT 11 × 20 cm NOMBRE DE PAGES 44 IMPRESSION Riso, papier master (Oscar Ginter de Parseval) RELIURE Singer LANGUE Français-anglais DATE DE PARUTION Juin 2022 PRIX 5€ ISBN 978-2-490862-27-6

The Mutes Lina Lapelytè

ÉDITEUR Lafayette Anticipations STUDIO GRAPHIQUE Charles Villa

FORMAT 11 × 20 cm NOMBRE DE PAGES 60 IMPRESSION Riso, papier master (Oscar Ginter de Parseval) RELIURE Singer LANGUE Français-anglais DATE DE PARUTION Oct. 2022 PRIX 5€ ISBN 978-2-490862-28-3

HUMPTY\DUMPTY Cyprien Gaillard

^-- Catalogue de l’exposition HUMPTY\DUMPTY

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Pour chaque exposition, un volume de la collection Carnets accompagne le public en proposant des contenus inédits qui permettent de mieux comprendre les œuvres et la démarche des artistes. Entièrement fabriqués sur place en risographie, ces carnets sont bilingues (français-anglais) et vendus au prix de 5 €.


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Les éditions d’artistes

Livres d’artistes, publications réalisées lors d’ateliers in situ, éditions d’artistes en tirage limité… les projets éditoriaux de Lafayette Anticipations sont multiples. Ils reflètent les activités d’un lieu pluridisciplinaire toujours en mouvement et privilégient des pratiques en circuit court, voire 100 % home made.

Le Sang !/Blood! Tarek Lakhrissi

À l’occasion de la Paris Ass Book Fair, Tarek Lakhrissi a publié son premier recueil de poèmes intitulé Le sang !/Blood! qui ­rassemble des textes écrits entre 2016 et 2022. L’ouvrage, qui se présente comme un miroir en deux langues, ­anglais et français, nous fait découvrir les thèmes qui structurent l’œuvre de l’artiste, notamment le combat, le corps, le langage et l’expérience queer minoritaire. ÉDITEUR·RICE·S Lafayette ­Anticipations, Matthieu Bonicel, Madeleine Planeix-Crocker STUDIO GRAPHIQUE Maëlle Brientini

Midday Troubles Xinyi Cheng

FORMAT 11,5 × 26 cm NOMBRE DE PAGES 82 IMPRESSION Oscar Ginter de ­Parseval, Émile Foucault LANGUE Français-anglais DATE DE PARUTION Juin 2022 PRIX 15 € ISBN 9782490862269

Cette lithographie a été réalisée par l’artiste en collaboration avec l’atelier d’impression de Michael Woolworth à l’occasion de son exposition. Ces 40 tirages numérotés et signés revisitent sa toile Midday Troubles. Encadrement par l’Atelier Eugénie Seigneur

The Mutes LP Lina Lapelytè

Cette microédition d’artiste sous la forme d’un vinyle présente l’unique enregistrement audio de la performance The Mutes. L’emballage du disque est unique : le visuel, gravé sur une plaque de plexiglas fumé, protège le vinyle dans un emballage mis sous vide. MUSIQUE Lina Lapelytè avec des ­improvisations de John Butcher (saxophone), Angharad Davies (violon), Rhodri Davies (harpe), Lina Lapelytè (violon) TEXTES Sean Ashton, extraits de Living in a Land (Ma Bibliothèque 2017) PERFORMEUR·EUSE·S Bleuet Balaven, Melvyn Baron, Laurent Bariteau, Juliette Bourgoin, Silvia Dardenne, Claudine Embasaygues-­ Santelli, Aniss Hamli, Patricia Hauzi, Jean-Louis Heng, Christian Jannot, Anne-Lise Kedves, Gaëlle Le Floch, Raphaël Mondon, Tara Morcom-­Harneis, Jean-Pierre Pivolot, ­Camille Prisco, Tahina Razafimandimby, ­Claudia Robledo, Djeff Tilus, Irène Weis

T-shirt Cyprien Gaillard

VOIX ENREGISTRÉES PAR Thibaut Javoy MIXAGE PAR Lina Lapelytè et Thibaut Javoy MASTERING PAR Thibaut Javoy

Cette édition d’artiste sous forme de T-shirt bootleg reprend des éléments de l’exposition HUMPTY\DUMPTY. On y retrouve notamment Le Défenseur du Temps, ou encore une gargouille de la cathédrale Notre-Dame de Reims.




Les éditions soutenues par la Fondation

BLINDF’OLD est une monographie consacrée au travail de l’artiste BLINDF’OLD David Douard français David Douard conçue en étroite collaboration avec lui. Dans la suite de son travail avec les mots, les voix, les émotions et les formes, le livre prolonge et amplifie les enjeux et les intensités propres à son œuvre pour donner à saisir la démarche de l’artiste dans sa profusion et sa complexité. BLINDF’OLD mêle aux re­ productions d’œuvres et aux vues d’expositions de l’artiste des dessins et des archives personnelles documentant les coulisses de sa production ainsi que son processus de travail en atelier. ÉDITEUR

After 8

DATE DE PARUTION

2023

Cette publication dessine une typologie des espaces de cruising de Cruising Architecture la fin du 19 e siècle jusqu’à l’époque contemporaine, principalement Charles Teyssou et Pierre-Alexandre Mateos en Occident mais aussi en Amérique Latine, au Moyen-Orient et en Asie de l’Est. Elle vise également à mettre en lien l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme avec celle de l’art, du cinéma et de la littérature.

^-- The Mutes LP

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Chaque année, Lafayette Anticipations apporte son soutien ponctuel à la publication d’ouvrages en lien avec sa programmation et les artistes de sa collection. Monographies, catalogues ­d’exposition, livres d’artistes et autres éditions bénéficient alors d’une aide adaptée aux besoins des artistes et éditeur·rice·s.


^-- T-shirt de l’exposition HUMPTY\DUMPTY


LA COMMUNICATION


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L’identité visuelle Graphistes en résidence Alice Gavin Services 2021–2022

En 2021, Lafayette Anticipations a invité Alice Gavin Services à prendre en main l’identité visuelle de la Fondation pour ­proposer des graphismes uniques et originaux qui dialoguent avec le programme de l’année. Imaginées comme un takeover complet allant de la signalétique de la Fondation à la communication ­digitale et papier, les propositions d’Alice Gavin, résolument ­originales, ont été pensées pour et avec les artistes invité·e·s.

Antoine Roux 2022–2023

En 2022, la Fondation a travaillé avec le studio de graphisme Bureau Antoine Roux. Basé à Paris et à Londres, Antoine Roux est directeur artistique et designer dans les secteurs de l’art et de la mode. Il crée une nouvelle identité visuelle à chaque projet tout en renouvelant la charte graphique de la Fondation. Il coordonne ensuite les nombreuses déclinaisons graphiques avec des studios partenaires. Cette collaboration a permis de développer de nouvelles identités print et digitales adaptées à la dimension artistique de chaque projet.


Vers de nouveaux publics En 2022, la Fondation s’est attachée à toucher de nouveaux publics et à insuffler de la n ­ ouveauté tout en restant fidèle aux artistes et à l’ADN de Lafayette Anticipations. Ainsi, la priorité a été de développer une communication i­nstitutionnelle impactante pour faire connaître notre lieu pluri­ disciplinaire et gratuit en plein cœur de Paris. La stratégie presse s’appuie désormais sur des dossiers de presse plus étayés et de nouveaux p ­ artenariats médias ont été initiés avec M le Magazine du Monde, Time Out, et pour le jeune public, Paris Mômes et YAMS.

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Le plan de communication La vie du rez-de-chaussée

De nouvelles actions et outils de communication ont été mis en place pour promouvoir le nouvel aménagement du rez-de-chaussée et de l’accueil. Cette communication a permis d’encourager une dynamique entre la rue, le café-restaurant Mātēr, la Boutique et la programmation artistique. Le restaurant a bénéficié d’un lancement presse organisé par la Fondation, et a même accueilli les habitant·e·s, institutions et galeries du ­quartier pour leur faire découvrir sa carte, ses chefs, ses événements et ses produits. Ce bouillonnement d’activité est accentué par la programmation d’événements, qui fait partie intégrante de l’activité L’année 2022 a également été ponctuée de du rez-de-chaussée. Soirées de vernissage, fête ­véritables célébrations à l’occasion des lancements de la musique, week-end dédié au marché de la d’expositions et de festivals : générales ouvertes céramique, finissages d’exposition, coproductions au public, vernissages d’expositions plus longs, de concerts et talks sont désormais identifiés par un public engagé. De même, les événements after-parties, etc. Il s’agit de toucher et d’attirer des publics nationaux ou internationaux issus de et lancements de livres à la Boutique bénéficient l’art contemporain, de la musique, de la danse d’une communication institutionnelle. et de la mode tout en gagnant en visibilité auprès de publics plus larges. Le but semble avoir été atteint en 2022 à travers le double commissariat de Rebecca Lamarche-Vadel pour l’exposition de Cyprien Gaillard présentée simultanément à Lafayette Anticipations et au Palais de Tokyo, ainsi que grâce au partenariat très fort avec Paris+ par Art Basel. La Fondation a ainsi réussi à communiquer en dehors de ses murs et à élargir son public.


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Des temps forts marquants L’année 2022 a été marquée par les premières grandes expositions en institution de jeunes ­artistes qui ont développé un travail autour de leur relation au monde. L’exposition Seeing Through Others de Xinyi Cheng a remporté un succès tous publics. La nature de l’exposition convoquant des peintures inédites a été l’objet d’une très bonne couverture dans la presse. On constate un i­ntérêt et un engouement très forts de la part de la presse de l’art contemporain en France et à l’international, notamment en Allemagne, aux États-Unis, en Italie et au Royaume-Uni. Pour l’exposition performative de Lina Lapelytè The Mutes, la Fondation a entamé une collaboration avec le studio de graphisme Bureau Antoine Roux. Ce dernier a déployé un univers graphique et typographique minimaliste pour traduire le projet inédit de l’artiste lituanienne ayant remporté le Lion d’or à la Biennale de Venise. Ce projet atypique de Lina Lapelytè a suscité un très grand intérêt auprès de la presse généraliste. Il est à noter que les médias prescripteurs The New York Times, Le Monde et Libération ont salué l’exposition dans de grands articles. La médiatisation a été ­qualitative et importante en print, en digital et en audio­ visuel, ainsi que dans les médias art contemporain et ­musique en France et à l’international – en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni. La 5e édition du festival Échelle Humaine a démarré avec un spectacle de Noé Soulier ­auquel le Festival d’automne consacrait un portrait, qui a séduit des programmateur·trice·s venant du spectacle vivant, de l’art contemporain et de la musique, ainsi que la presse spécialisée. Cette édition du festival Échelle Humaine a été ­saluée dans les médias prescripteurs du spectacle vivant, de Télérama à son supplément Télérama ­Sortir en passant par Mouvement. La m ­ édiatisation a été ­importante en digital avec de nombreux ­articles annonçant les représentations et des compte-­ rendu très positifs. HUMPTY \ DUMPTY, projet inédit de Cyprien Gaillard présenté à l’automne 2022 au Palais de Tokyo et à Lafayette Anticipations, a bénéficié d’une communication harmonisée pour les deux lieux. Le plan média s’est décliné autour d’une affiche commune, l’idée étant de coordonner la communication des deux lieux pour produire moins et au plus près des besoins : un affichage, un teaser vidéo, des partenariats médias et une stratégie presse communes.

Le plan de communication pour les expositions Le dispositif prévoit un déploiement en continu sur toute la durée de l’expo et une présence à 360° dans les médias print et digitaux ainsi que dans l’espace public. --> Un affichage couloirs dans le métro (300 × 100 cm) au lancement de l’exposition --> Un affichage urbain dans les rues dans Paris intra-muros au moment de l’ouverture (40 × 60 cm, 70 × 100 cm ou mâts Decaux) --> Brochures trimestrielles avec l’ensemble de la programmation --> Une bande-annonce de l’exposition de 20 minutes diffusée sur 31 écrans dans les salles MK2 après une semaine d’ouverture --> De la sponsorisation sur les réseaux sociaux Le plan média se décline également en partenariats ainsi qu’en achats d’espaces publicitaires dans des supports nationaux et internationaux. Le choix des médias et de leur typologie (presse, radio, web, social) se fait en fonction de leur positionnement, de leurs audiences et de leur affinité avec le p ­ rojet artistique. Certains partenariats sont établis à l’année afin de négocier au mieux les tarifs et de fidéliser le partenaire à notre programmation. En 2022, les partenaires à l’année étaient Libération, Télérama, Trax et Radio Nova. Les achats d’espaces ont également concerné des médias internationaux spécialisés : CURA, Flash Art et Artforum. Le plan média comprend également une ­stratégie presse sur mesure avec un dossier de presse d ­ édié en versions française et anglaise.


Le plan de communication pour les festivals Le dispositif, plus instantané, s’accorde à la ­temporalité très courte des événements. --> Une stratégie presse avec un ­communiqué, puis un dossier de presse (versions française et anglaise) --> Un affichage (format 40 × 60 cm) de 2 000 affiches environ dans des quartiers p ­ récis de Paris : Marais, République, Oberkampf, ­canal Saint-Martin… --> Des flyers diffusés à l’accueil de la Fondation ainsi qu’une signalétique bâtiment en amont des festivals --> Une communication digitale sous forme d’animations (déclinées à partir du visuel de ­l’affiche) sur les réseaux sociaux --> Des video reports publiés dans les 24 heures suivant les spectacles sur les réseaux sociaux --> Des partenariats médias développés en cohérence avec les disciplines, Trax, Les Inrockuptibles et Manifesto XXI pour le festival Closer ­Music, Libération pour le festival Échelle Humaine.

La newsletter Une newsletter est envoyée chaque début de mois afin de partager la programmation à venir de la Fondation. Elle est scindée en plusieurs rubriques. En 2022, 18 newsletters ont été envoyées à près de 14 000 contacts. Le taux d’ouverture moyen est de 49 % et le taux de clic de 17 %. 2 500 nouvelles ­inscriptions ont été enregistrées, dont plus de 55 % via l’opt-in en billetterie.

Le site Internet Depuis avril 2022, une nouvelle version du site ­internet est en ligne. Cette refonte permet une navigation plus rapide, plus intuitive et simplifiée sur les pages. La place consacrée aux médias (photos et vidéos) est plus importante et rend les pages plus vivantes : les visuels des visites et ateliers sont en effet mis à jour à chaque nouvelle exposition, et les bandes-annonces des expositions apparaissent en pleine page. La restructuration du menu du site permet également une meilleure appréhension des différentes entités de la Fondation. À titre d’exemple, des entrées par typologie de public ont fait leur apparition sur la page « Visites & Ateliers » (­visites individuelles, activités famille et visites de groupe). Le programme public de chaque exposition est quant à lui mieux mis en valeur sur les pages des expositions avec deux entrées distinctes – « Événements » et « Visites & Ateliers » – et les call-to-actions permettent de réserver les ­activités en un clic. --> 103 k utilisateur·rice·s --> 80 % de nouveaux·velles utilisateur·rice·s --> 250 k pages vues --> 65 % de recherche organique --> 69 % de visites depuis la France --> 62 % de visites en français --> 1’32 : durée moyenne des sessions, augmentation de + 17 % du temps de visite depuis la refonte --> 23 % du trafic vient de la page d’accueil --> 30 % ont entre 25 et 34 ans --> 62 % s’identifient comme des femmes --> 3 pics de vues sur le site : Festival Closer Music, le 7 avril 2022 Lancement d’À l’Œuvre, le 4 octobre 2022 Ouverture de l’exposition de Cyprien Gaillard, le 18 octobre 2022

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Les outils de communication


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Les réseaux sociaux La Fondation se déploie sur plusieurs réseaux sociaux afin de faire rayonner sa programmation à l’échelle nationale et internationale tout en complétant les initiatives locales d’autres canaux de communication. En 2022, la Fondation est présente sur Instagram, Facebook, LinkedIn, ­Twitter, TikTok, Viméo, Google My Business, Spotify, ­Soundcloud et Apple Music.

Instagram Le compte Instagram occupe une place centrale dans la stratégie digitale de la Fondation : a ­ limenté quotidiennement en période d’exposition et de festival, il met en avant les actualités de la ­Fondation et donne à voir les coulisses en période « inter-­ expositions ». Le feed mêle photographies, vidéos, reels et créations graphiques. En 2022, la Fondation a accordé une place beaucoup plus importante aux contenus vidéo en développant de nombreux reels. La Fondation accorde une place capitale aux liens qu’elle entretient avec son public. Les ­réseaux sociaux sont des espaces privilégiés pour échanger et incarner une parole plus libre, moins institutionnelle. Cela se traduit par une modération quotidienne : réponse aux commentaires, aux mentions dans les stories de façon directe et sympa­thique, aux publications géolocalisées, aux questions sur la programmation, la billetterie ou les infos pratiques via messages privés.

--> 103  k utilisateur·trice·s --> 52 400 abonné·e·s (+23 %) --> 45 000 visites de profil --> 4 000 clics sur le lien en bio --> 53 % d’audience internationale --> 80 publications dans le feed --> 20 vidéos Reel, 200 000 visionnages --> 800 stories et reposts de stories autour des ­expositions et de leur programme public --> 600 utilisations #lafayetteanticipations ou ­géolocalisation dans un post feed --> 34 560 likes des posts du feed, 284 commentaires --> 70 % des interactions ont eu lieu par des non-­abonné·e·s qui ont trouvé nos publications via les #, la fonction recherche et la localisation. --> 4 700 000 impressions

Facebook En 2022, la page Facebook continue d’être un moyen efficace pour rappeler les informations pratiques d’accès à la Fondation, référencer la programmation via les événements et proposer un contenu « augmenté » (articles, vidéos, mix…). Elle sert également de relais aux actualités des artistes de la Collection ou ayant fait partie de la programmation de la Fondation. Enfin, il s’agit d’un endroit privilégié pour nouer régulièrement des échanges de visibilité avec des institutions partenaires.

-> 31 000 abonné·e·s (+15 %) --> 15 000 visites de profil --> 1 300 000 personnes touchées --> 86 événements créés

LinkedIn La page LinkedIn de la Fondation met en avant les offres d’emploi tout en capitalisant sur le réseau des employé·e·s de la Fondation pour diffuser plus largement les offres. Elle est aussi l’écho des grands temps de la programmation de la Fondation.

--> 5 200 abonné·e·s (+150%) --> 5 600 visites de profil --> 64 000 personnes touchées --> 30 publications


121 Google My Business 4,3 ★★★★

(4,2 en 2021)

Les commentaires laissés par des tiers sur Google sont essentiels pour la visibilité de la Fondation et son référencement. En un an, les notes 5* de la Fondation se sont multipliées, nous permettant d’augmenter notre note (assez faible à l­’ouverture de la Fondation) et d’accroître notre visibilité lors des recherches.

-> 50 nouvelles notes en 2022 dont 32 à 5* (total de 407 notes depuis l’ouverture de la Fondation) --> 525 000 utilisateur·rice·s ont vu la fiche de ­l’établissement (62 % via Google Maps ­mobile, 18 % via recherche Google mobile, 12 % via ­recherche Google ordinateur) --> 25 000 interactions avec la fiche de l’établissement --> 300 000 recherches ont affiché la fiche de ­l’établissement dans les résultats (53 % avec le mot clé « Galeries Lafayette », 12 % « Lafayette », 5 % « Lafayette Anticipations ») --> 12 000 demandes d’itinéraires effectuées ­depuis la fiche de l’établissement --> + 10 000 clics vers le site web depuis la fiche de l’établissement


Les relations presse L’année 2022 marque la première saison avec une programmation complète de Lafayette Anticipations depuis la pandémie de COVID-19.

39% 61% Presse inter./presse nationale

25% Du point de vue quantitatif, le nombre de parutions est en hausse, passant de 292 retombées médiatiques en 2021 à 383 retombées en 2022. La saison a été notamment portée par la double exposition de Cyprien Gaillard qui constitue 60 % 25% des retombées totales. Cette augmentation est très marquée pour les retombées internationales, avec 148 parutions en 2022 contre 80 en 2021 : un résultat porté par l’exposition HUMPTY \ DUMPTY, qui totalise à elle seule 91 % des retombées internationales de la saison, comme celle de Martin Margiela l’année précédente.

2%

Le festival Closer Music comptabilise 10 retombées cette année, et le festival Échelle Humaine, 28. 34% D’un point de vue qualitatif, la presse écrite nationale, incluant les mensuels spécialisés art, a maintenu un intérêt régulier pour les actualités de la Fondation. La première exposition mono­ graphique de Xinyi Cheng en institution, qui intégrait exclusivement des peintures – une première à Lafayette Anticipations – a été encensée par la critique.

Presse écrite nationale /ensemble des retombées médiatiques globales Presse internationale /retombées médiatiques globales

Presse audiovisuelle /retombées médiatiques globales

Presse internet /retombées médiatiques globales

La courte exposition-performance de Lina Lapelytè, artiste plus confidentielle en France, a mobilisé la presse par son originalité, notamment les médias audiovisuels plus difficiles à capter sur une program­ mation contemporaine pointue, ainsi que Le Monde 400 articles et annonces parus au total et The New York Times. Enfin, l’exposition de Cyprien Gaillard, programmée avec le Palais de Tokyo, a suscité un vif intérêt de la presse nationale et internationale. Le chapitre de Lafayette Anticipations, DUMPTY, a été particulièrement apprécié, la restauration du Défenseur du Temps proposant une narration singulière autour de deux artistes. Fait marquant cette année, Lafayette Anticipations a clairement été identifiée comme l’une des fondations d’entreprise privées ayant œuvré au retour en force de Paris sur la scène mondiale de l’art contemporain lors de Paris+ (AFP, The Art Newspaper France, Numéro, Libération…), affirmant ainsi sa position d’acteur clé dans le paysage de l’art contemporain parisien.


LA COLLECTION FONDS DE DOTATION FAMILLE MOULIN


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Présentation

En 2022, la Collection Lafayette Anticipations – Fonds de d ­ otation Famille Moulin a su maintenir et développer son r­ ayonnement. Au-delà des nombreux prêts, soutiens et acquisitions qui marquent l’année 2022, deux événements majeurs sont également venus confirmer le rôle d’éclaireur du Fonds : Mimosa Echard, dont les œuvres font partie de la Collection depuis 2016, est la lauréate 2022 du prix Marcel-Duchamp, et Julien Creuzet, dont la Collection a acquis une installation monumentale dès 2018, a été sélectionné pour représenter la France à la 60e Biennale de Venise en 2024. À la Fondation, des œuvres de Steven Pippin et du collectif Kaya ont été installées dans les espaces du restaurant pour offrir aux client·e·s un premier regard sur la Collection. Ce projet p ­ articipe d’une volonté plus large de partage et de visibilisation du Fonds : depuis début 2022, Lafayette Anticipations partage ­régulièrement sur ses réseaux des œuvres phares de la Collection ; le 1er ­juillet, l’artiste vidéaste Sara Sadik a présenté son travail lors d’une ­discussion publique dans l’Agora de la Fondation afin de faire écho à l’acquisition d’une de ses œuvres par la Collection ; en outre, c’est également au sein même du groupe Galeries Lafayette que la Collection se donne à voir, à travers le prêt d’œuvres pour les locaux historiques du Groupe. En parallèle de ces actions de rayonnement, la Collection ­continue de développer ses outils dans un souci de documentation ­toujours plus riche de ses acquisitions. Le partenariat de longue date avec l’École du Louvre suit notamment son cours, des dizaines de notices d’œuvres étant rédigées chaque année par les élèves de l’École. C’est en partie grâce à cette collaboration fructueuse qu’un catalogue des œuvres de la Collection est en cours de développement, au format papier et digital – l’occasion de continuer à rendre la Collection accessible au plus grand nombre.

Nathanaëlle Herbelin, Esquisse pour la baignoire, 2022 ^-Bérénice Olmedo, Hic et Nunc (Joaquín, Rafael), 2022 --> Sara Sadik, Ultimate Vatos, 2022 -->--> Tarek Lakhrissi, Unfinished Sentence I, 2019 -->-->-->






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Quelques chiffres

La collection comporte à ce jour 371 œuvres de 196 artistes.

54% 45% 1% d’artistes hommes d’artistes femmes d’artistes non binaires

37% France

40% Europe

En 2022, l’activité du Fonds rassemble 2 soutiens, 10 prêts et 12 acquisitions.

44% Reste du monde


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Nouvelles acquisitions

En 2022, le Fonds de dotation s’est enrichi de 12 œuvres de 8 artistes différent·e·s, par le biais d’acquisitions.

Sol Calero Sombero y culebra, 2019 Acrylique et pastel sur toile, 102,5 × 82 cm Gaëlle Choisne Ego, he goes (Fridge selfspeech and shine love consciousness Period!), 2021 Métal, plexiglas gravé, résine acrylique gravée et pigmentée, système audio, céramique, photographies et documents trouvés, aimants, caisse en bois imprimé, enceinte, LED, 193 × 110 × 70 cm Chloé Delarue TAFAA – FERTILITY DEVICE (NUDGE FOR THE SCAPEGOAT), 2021 Dimensions variables, inox, chrome, étain, mousse PU, latex, c ­ igarettes, néons, tubes fluorescents UV, LED, dalle LCD, ­vidéo HD, lecteur média, ballasts électroniques Nathanaëlle Herbelin Esquisse pour la baignoire, 2021 Huile sur bois, 33 × 41 cm Tarek Lakhrissi Unfinished Sentence I, 2019 110 lances métalliques, chaînes, filtre de couleur, ­audio (bande-son par Ndayé Kouagou), dimensions variables, ­durée : 18 ­minutes 16 secondes, soundtrack Edition 2/2 (+2EP) Berenice Olmedo Hic et Nunc (Irma, Patricia), 2022 Chaussettes d’essai pour prothèses fémorales, liners (manchon en silicone pour prothèse), servomoteurs, microcontrôleurs, 135 × 40 × 40 cm Hic et Nunc (Joaquín, Rafael), 2022 Chaussettes d’essai pour prothèses fémorales, liners (manchon en silicone pour prothèse), servomoteurs, microcontrôleurs, 135 × 40 × 40 cm Hic et Nunc (Silvia, Camila), 2022 Chaussettes d’essai pour prothèses fémorales, liners (manchon en silicone pour prothèse), servomoteurs, microcontrôleurs, 135 × 40 × 40 cm. Christelle Oyiri Vindicta 001, 2022 Gravure sur miroir, 96 × 60 cm.Œuvre achetée directement ­auprès de l’artiste. Vindicta 002, 2022 Gravure sur miroir, 96 × 60 cm. Œuvre achetée directement ­auprès de l’artiste. Vindicta 003, 2022 Gravure sur miroir, 96 × 60 cm. Œuvre achetée directement ­auprès de l’artiste. Sara Sadik Ultimate Vatos : Force et Honneur (Vol.1), 2022 Vidéo, 23 minutes 33 secondes


ENGLISH DIGEST


^-- Lina Lapelytè, The Mutes © Marc Domage

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During the summer, Lina Lapelytè, recipient of the Golden Lion at the 2019 Venice Biennale, opened a new performative project, entitled The Mutes, curated by Elsa Coustou. Through m ­ usic and installation, Lapelytè seeks to uncover ­power structures. For this new project, the artist formed a choir of singers with no prior musical training. Lapelytè questioned the concepts of harmony and more generally, the social norms that dictate the acceptance of others. In a polyphonic arrangement, the choir sang lyrics about regret or neglected desires drawn from Sean Ashton’s book, Living in A Land (2017). The soundtrack was composed by Lapelytè with contributions by Angharad Davies, Rhodri Davies, and John Butcher. The exhibition space, built on a slight incline, was transformed into a landscape of nettles, plants that irritate while also carrying virtuous medicinal properties. The installation amplified the feeling of dissonance, vulnerability, and obliqueness in the experience of difference. Workshops for children were designed as an introduction into the musical and plant-based world imagined by Lapelytè.

The accompanying public programming is conceived both in resonance and juxtaposition with each exhibition. During Seen Through Others, several talks provided valuable insights into the works on display, for instance, a conversation between Xinyi Cheng, art historian Mi You, and associate curator Madeleine Planeix-Crocker. A reading and talk with author Quinn Latimer opened onto the poetry of daily life, while a Dérives conversation with a ­ rtist

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The year began with painter Xinyi Cheng’s first solo show in France. Guest curated by Christina Li, the exhibition, Seen Through Others, presented thirty works created by the artist between 2016 and 2021. The scenography provided an immersive journey into Cheng’s universe of enigmatic, disorienting images. Strong natural forces juxtaposed with scenes of domestic tenderness bring to light contexts for coexistence that transcend metaphysical boundaries. The artist’s subtle and effective use of colour and light expose daily moments with heightened emotional intensity. The exhibit provided the opportunity to offer new kinds of guided tours, such as the “Slow Visit”, a journey through Cheng’s works focused on the deceleration of pace and attention.

^-- Lina Lapelytè, The Mutes © Marc Domage

Mona Varichon touched upon social movements and intimate gatherings. Joanne Roberston was i­nvited to perform in concert, mixing lyrical and folk melodies. Two Warm Up Sessions, with choreographers Phia Ménard and Tatiana Julien, explored breathing, micro-gestures, and mutual acknowledgement as modes of care.

--^ Exhibition view Seen Through Others, Xinyi Cheng © Marc Domage

In 2022, Lafayette Anticipations — a general ­interest foundation dedicated to contemporary artists and creation — was able to re-engage directly with its audience and surpass pre-Covid pandemic levels of participation. The year was marked by its regularly scheduled cycle of three exhibitions and substantial public programming.


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A conversation between the artist Raimundas Malasauskas and Elsa Coustou shed light on the conception of the exhibition, while Lapelytè held a concert with her Common Objects collaborators, John Butcher, Angharad Davies, and Lee Patterson. Two other concerts by Smerz and Laraaji ­provided immersions into the healing power of music. A Dérives conversation with artist Tai Shani evoked feminist ecosystems through art. Autumn came around with a new solo show in two chapters by Cyprien Gaillard, held simultaneously at Lafayette Anticipations and the Palais de Tokyo, entitled HUMPTY\DUMPTY and curated by ­Rebecca Lamarche-Vadel. At Lafayette Anticipations, ­Gaillard sought to revive a monumental, automaton sculpture, Le Défenseur du Temps, built in 1979 by Jacques Monestier for the “Horloge” n ­ eighborhood situated by the Centre Pompidou. This gesture of renovation dedicated to a forgotten work, is articulated in counterpoint to the large-scale ­initiatives of urban renewal for the Paris 2024 Olympics. Through Gaillard’s lens, the city becomes a site of disorder and of negotiation for memory. At the Palais de Tokyo, Gaillard presented works never before seen in France by the artist ­himself and by guest artists, evoking relationships to ­conservation, destruction, and reconstruction.

metamorphoses of the city of Paris. “Against ­Nature” a talk organized by Pierre-Alexandre M ­ ateos and Charles Teyssou, was held with Sabrina Tarasoff, Quentin Dubois, and Derek McCormack. Queer theorist Jack Halberstam lectured on urban ruins, while Lydia Amarouche (Shed editor) and Seumboy Vrainom :€ (author) led a workshop on De la violence coloniale dans l’espace public (Shed, 2021) on colonial histories in architecture and cityscapes. Ron Morelli, Aho Ssan, and Pavel Milyakov held concerts reflecting the renaissance of the Défenseur du Temps. Two performances curated by Madeleine Planeix-­ Crocker accompanied this year’s artistic programming. During Seen Through Others, choreographer River Lin conceived a site-specific performance titled My Body is a Queer History Museum. Lin and collaborators moved through Xinyi Cheng’s ­exhibit, imagining an ephemeral museum composed of intimate histories and collective gestures, claiming space for joy and serendipity. During HUMPTY\ DUMPTY, choreographer Alex Baczyński-Jenkins’s durational piece Unending love or love dies on repeat like it’s endless, opened portals into latent histories, while revealing the structures and politics of desire, sensuality, and touch. Significant institutional collaborations also took place in 2022: namely the presentation of Martin Margiela’s exhibition (2021) at M-Woods Hutong in Beijing, as well as of Cyprien Gaillard’s solo show at the Palais de Tokyo.

--^ Exhibition view DUMPTY, Cyprien Gaillard © Timo Ohler

Lafayette Anticipations’ annual festivals were also maintained in 2022, beginning with Closer ­Music — a space for the discovery of cutting-edge ­musical and sound artists programmed by Étienne Blanchot. This year’s edition involved a partnership with La Station-Gare des Mines and featured concerts by artists Space Afrika, in collaboration with Blackhaine. Nâr, a project by Nadia Daou, oscillated between electronic and ethno-drone experimental sounds. Curl (Mica Levi, Coby Sey, and Brother May), conjugated the freedom of improvisation with melodic expressivity, while the Tara Clerkin Trio juggled jazz and art rock. A Warm Up Session with artist-­ musician Fallon Mayanja offered a journey into the galactic sounds of poetry. Hotel by Blackhaine was imagined as a performative exploration into purgatory. A mini-rave party for children was also conceived by Playtronica and 16 Pineapples.

Curator Rebecca Lamarche-Vadel was in conversation with catalogue contributors Lisa Le Feuvre, Louis Henderson, and Olivier Schefer, who returned to the stage with Eva Prouteau and Gilles A. Tiberghien touching on the aesthetics and social

The 5th edition of Échelle Humaine, an ­annual festival of live performance programmed by Amélie Coster, welcomed polyphonic solos and tightly-knit duos as explorations into the ­composite and collaborative processes in performance. Noé Soulier revisited William Forsythe’s I­mprovisation Technologies. Bryana Fritz re-interpreted the hagiographies of medieval saints. Dorothée Munyaneza performed a capella songs in hybrid languages. Pol Pi revived the political and artistic ­implications of Dore Hoyer’s choreographies and Paul Hindemith’s compositions. Yasmine Hugonnet r­ evealed the porous spaces between movement and i­mmobility.


Création prize, connecting an artist with Emmaüs beneficiaries around a collaborative project. To bolster all of these initiatives, Lafayette Anticipations’ digital outreach tools continued to be ­improved, such as ReBond, RePlay, and virtual visits.

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Clédat & Petitpierre playfully animated a Swiss cuckoo clock, while Jonathon Burrows and M ­ atteo Fashion translated notes into gestures, with great care and complicity. A Dérives ­conversation ­between Dorothée Munyaneza and Madeleine Planeix-­Crocker tapped into the references that run through the choreographer’s new piece ­presented during the festival.

Lafayette Anticipations’ residency programmes were maintained in 2022. For the year-long ­artist in residency program, choreographer Boris Furthermore, after a two-year break, Paris Ass Charmatz developed his new creation, Liberté Book Fair returned to Lafayette Anticipations. Over Cathédrale, while a group of students from the FCIL a three-day period, the festival gathered over high school in Bobigny composed an editorial p ­ roject eighty artists, publishers, zine-makers, and book- around the artist’s work. A work-in-progress shop owners hailing from around the world and ­presentation of Charmatz’s work was held at the dedicated to supporting singular and underrepre- Eglise du Saint-Esprit in Paris and the choreographer sented initiatives bridging the worlds of the arts took part in a conversation with philosopher Emma and publishing. Bigé around the piece. In 2023, Cécile B. Evans will be the artist in residency, conceiving a new film project, Reality or Not, with high school students from Saint-Denis.

In terms of public outreach, Lafayette ­Anticipations remained dedicated to offering unique ways of discovering its artistic programming for everyone. In 2022, two new formats were implemented: a fun and friendly visit for 3-5 year-olds with their parents, and an arts-based workshop for 6-10 year-­ olds, in resonance with each exhibition. These formats are an opportunity to collaborate with artists who are called upon to design the programmes. Lafayette Anticipations is also committed to its numerous engagements with the Department for Education, offering training programmes, visits and workshops for groups of students and ­teachers. Remaining committed to the promotion of social justice, Lafayette Anticipations established a partnership with the Emmaüs Solidarité pour la Jeune

^-- Photogramme, The Signal Line © Simon Ripoll-Hurier

--^ Paris Ass Book Fair © Lafayette Anticipations

In 2022, the À l’Œuvre residency programme, which offers custom assistance in the Lafayette Anticipations in-house production workshops, hosted six artists: Bonnie Banane, Arnaud Dezoteux, Carina Emery, Tarek Lakhrissi, Simon ­Ripoll-Hurier, and Marina Xenofontos. In addition, for the first edition of the Paris+ art fair by Art Basel, the Group Galeries Lafayette chose to sponsor the emerging gallery section and offer production support for an artist to conceive a new work with the Lafayette Anticipations production team. Akeem Smith was the laureate of this first edition.


136 --^ Newly renovated ground floor © Camille Lemonnier

2022 was also a year of transformation for Lafayette Anticipations: the building’s ground floor ­underwent a series of constructions to reimagine the w ­ elcome desk, bookstore — now integrated within the Foundation — and café-restaurant, now under the name Restaurant Mātēr. Lafayette Anticipations remains a site for hybrid and multisensorial experi­ ences. These spaces are also available for tailor-­ made private events.

­ eveloped for each exhibition and festival, as well d as for the Foundation’s revamped ground-floor design. A new version of the Lafayette Anticipations website was launched to allow smoother navigation and a greater visual impact. All events were communicated via the Foundation’s social media accounts that all grew in reach, further bolstered by enthusiastic press, both local and international. 2022 proved the Foundation’s ability to scout and support emerging artists, namely through the Lafayette Anticipations Collection - Fonds de ­Dotation Famille Moulin: Mimosa Echard, whose works have been in the Collection since 2016, was named the Marcel Duchamp Prize laureate, and Julien Creuzet, featured in the Collection since 2018, was selected to represent France at the ­Venice Biennale in 2024. In 2022, twelve new works by eight artists joined the Collection: Sol Calero, Gaëlle Choisne, Chloé Delarue, Nathanaëlle Herbelin, Tarek Lakhrissi, Berenice Olmedo, Christelle Oyiri, and Sara Sadik. Works from the Collection continue to be shown at Lafayette Anticipations as well as on loan in international institutions. The continued partnership with the École du Louvre continued to develop the Collection’s catalogue references, while making them accessible to all. Overall, 2022 was a year of great change, growth, and new horizons at Lafayette Anticipations, while sustaining the Foundation’s core commitments to artists and audiences alike.

As a publishing house, Lafayette Anticipations ­pursued its commitment to the in-house publication of its exhibition catalogues and artist “notebooks”, offering unique content and insight into the shows on display. Artist editions were also produced on-site, such as Tarek Lakhrissi’s first book of poems Le Sang!/Blood! launched during the Paris Ass Book Fair. A lithography by Xinyi Cheng, The Mutes LP by Lina Lapelytè, and a T-shirt designed by Cyprien Gaillard were also conceived for the ­artists’ respective exhibitions. Finally, Lafayette ­Anticipations provided support to publications in resonance with its programming, namely David Douard’s BLINDF’OLD and Charles Teyssou and Pierre-­Alexandre Mateos’ Cruising Architecture. Lafayette Anticipations sought to generate ­further impact via its institutional communication, reaffirming its position as a pluridisciplinary free space located at the heart of Paris. Sharing the task of shaping the Foundation’s visual identity, Alice Gavin Services and Antoine Roux uniquely revisited the Foundation’s graphic charter. Specific communications plans, both in print and digital, were


LA GOUVERNANCE


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Conseil ­d’administration

Équipes Lafayette Anticipations

Ginette Moulin, Présidente d’honneur Vice-présidente du conseil de surveillance du groupe ­Galeries Lafayette

Guillaume Houzé Président

Guillaume Houzé Président Membre du directoire, groupe Galeries Lafayette

Géraldine Breuil Directrice adjointe

Ugo Supino Trésorier Directeur financier, groupe Galeries Lafayette, membre du directoire Éric Costa Secrétaire général Président de Citynove, groupe Galeries Lafayette Philippe Houzé Président du directoire, groupe Galeries Lafayette Nicolas Houzé Directeur général de la branche Grands Magasins, groupe Galeries Lafayette Romain Labbé Directeur général adjoint, Citynove, groupe Galeries Lafayette Arthur Lemoine Directeur de l’offre et des achats, groupe Galeries Lafayette Sarah Andelman Présidente de Just an Idea Chris Dercon Président de la Réunion des musées nationaux — Grand Palais

Rebecca Lamarche-Vadel Directrice

Elsa Coustou Curatrice et coordinatrice du programme public Selma Khallaf Assistante de direction Pôle administration et coordination Aurélie Nahas Responsable administrative Célia Lebreton Chargée d’administration Matthieu Maytraud Chargé d’administration Judith Peluso Responsable Régie Bâtiment Noa Arfi Alternante Lise Petulla Alternante Pôle production Alexandre Rondeau Responsable Régie Expositions et Événements Lisa Audureau Responsable de la collection et de la régie des œuvres Léa Piconnier Stagiaire à la régie des œuvres

Martin Hatebur Président de la Kunsthalle Basel

Raphaël Raynaud Responsable d’atelier

Laurent Le Bon Président du Centre Pompidou

Olivier Magnier Chargé d’atelier

Pôle éditions Antonine Scali Ringwald Responsable des éditions Pôle communication Annabelle Floriant Responsable de la communication Chloé Magdelaine Chargée de communication digitale Mélissa Fernandez Sanchez Stagiaire en communication Pôle publics Clélia Dehon Responsable du développement des publics Oksana Delaroff Cheffe de projets médiation culturelle et programme public Émilie Vincent Responsable de l’équipe de ­médiation et de l’accueil du public Sara Vieira Vasques Chargée d’accueil et de billetterie Jennifer Mezi Assistante programme public et médiation culturelle Agence Claudine Colin Relations presse Équipe de médiation en 2022 Emma Benbouabdallah, Nathan Courgeron, Angela Crotti, Vincent Dalbera, Ophélie Delacour, Simone Greco, Marlène Juste, Loïc Laugier, Ksenia Mamay, Capucine Sammani, Catalina Rugeles Schoonewolff, Juliette Signoret, Virgile Tissot


Elisa Normand Reponsable de développement Helena Lyon Santamaria Assistante responsable de développement (alternante) Nicolas Olier Responsable de La Boutique Célia Pénichon, Matthias Valigny Vendeur·euse·s

Statuts Lafayette Anticipations – ­ ondation d’entreprise ­Galeries F Lafayette est régie en a ­ pplication de la loi no 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat. La Fondation a pour objet le soutien à la ­création contemporaine, ­notamment par le biais de la production artistique, la promotion et la valorisation du travail des créateur·rice·s, l’animation et la mise en valeur auprès du grand public, en particulier de la C ­ ollection d’œuvres d’art du Fonds de dotation Famille ­Moulin. Siège Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise G ­ aleries Lafayette 9, rue du Plâtre 75004 Paris – France

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La Maîtrise, boutique, restaurant et location d’espaces


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Sous la direction de Rebecca Lamarche-Vadel Guillaume Houzé Direction éditoriale Antonine Scali Ringwald Coordination éditoriale Simon Gérard Coordination administrative et logistique Matthieu Maytraud Traduction en anglais Madeleine Planeix-Crocker Relecture et préparation de copie en anglais Marc Feustel Traduction en français, ­relecture et préparation de copie en français Claire Le Breton Conception graphique Maëlle Brientini Photogravure Key Graphic, Paris Typographie Akkurat Mono, Lineto Anticipations Sans, Wolff Olins Aperçu Pro, Colophon Foundry Papier Condat Gloss Munken Print White Corps de texte imprimé en r­ isographie par Oscar Ginter, Quintal Atelier, Paris. Images en couleur imprimées en xéro– graphie à Lafayette Anticipations. Assemblé et relié par Valentin Marande à Lafayette Anticipations. ISBN 978-2-490862-36-8 Dépôt légal : mai 2023 Lafayette ­Anticipations remercie les artistes, ­chercheur·euse·s et ­créateur·rice·s qui ont ­contribué à la programmation de l’année 2022.


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