Atelier du Rouget - Simon Teyssou & associés / Des territoires possibles

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Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

Des territoires possibles

Gite d’hébergement du Col de Légal (15) © Benoît Alazard

Exposition du 12 mars au 18 avril 2024

Le commissariat de l’exposition a été confié à Stéphane Bonzani, architecte et philosophe, enseignant chercheur à l’ENSACF, titulaire d’une habilitation à diriger de la recherche. Il est aussi co-directeur de l’UMR Ressources.

Tables rondes :

jeudi 14 mars 2024 à 18h

Faire durer : Assurer la maintenance des milieux habités animée par stéphane Bonzani avec pierre Caye / Jean-pierre Cinqualbres / Jérôme Denis / Julien Lafon / Christine Leconte / simon Teyssou suivie du vernissage de 19h30 à 21h30

jeudi 21 mars 2024 à 18h30

Ressources : Possibilités et impossibilités animée par Arthur Bel avec Cédric Deguillaume / Théo imberty / paul emmanuel Loiret / simon Teyssou

jeudi 4 avril 2024 à 18h30

Attachements : Ce qui nous soutient / ce qui nous retient animée par stéphane Bonzani avec Arthur Bel / Laurent Cailly / estelle Hederlan / Alexandre Monin / simon Teyssou

Dossier De presse
photographe

Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

Des territoires possibles

Depuis vingt ans, l’Atelier du rouget développe une démarche patiente au cœur des territoires en marge et de la ruralité. ses projets sont de natures et d’échelles multiples, à l’image de ces milieux habités, eux-mêmes extrêmement contrastés  : logements individuels et collectifs, équipements culturels et sportifs, plans guides, infrastructures, mobilier... simon Teyssou, son fondateur récemment distingué par le Grand prix de l’Urbanisme et ses associés ne tracent pas de ligne de partage nette entre les interventions urbaines, architecturales et paysagères, entre les enjeux constructifs et les enjeux territoriaux, sociaux, économiques. Fidèle à une pensée transscalaire, portée depuis de nombreuses années par l’ecole Nationale supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand dont simon Teyssou est aujourd’hui directeur, la démarche de l’Atelier du rouget cherche au contraire à dépasser ces clivages et ces divisions qui, sans doute plus encore dans les milieux ruraux, conduisent à faire disparaître les liens vitaux et les continuités essentielles à l’habiter. pendant ces deux décennies et malgré la diversité des situations rencontrées, s’est progressivement mise en place par tâtonnements, expérimentations, essais et reprises, une véritable méthode, fondée sur des relations de proximité et de confiance, d’échanges, de pédagogie, organisée autour d’ateliers, de résidences, d’accompagnements. A partir des expériences répétées et singulières, conjuguées à un approfondissement théorique soutenu, se dégagent quelques principes qui, loin de se présenter comme des règles rigides, apparaissent bien plutôt en filigrane des projets. Le principe d’attachement d’abord, qui renvoie aux milles liens dont sont tissés les milieux habités et dont il est urgent de veiller à la préservation, voire à la régénération. Le principe du possible, élément essentiel de tout projet conscient de l’imprévisibilité. Le principe de la durée enfin, si crucial à notre époque marquée par une crise écologique sans précédent, qui s’incarne dans une attention au temps long, à la maintenance et à la transmission d’un précieux héritage humain.

atelierarchitecture.fr

Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

Des territoires possibles

Atelier du Rouget

se dénommer « atelier du rouget », nom de la commune rurale où nous sommes installés, n’est pas anodin. Ce choix témoigne d’un fort attachement territorial.

L’architecture même de l’immeuble construit entre 2010 et 2013 pour abriter les bureaux de l’agence et trois logements incarne cet engagement, en réinterrogeant les modes d’habiter dans les territoires ruraux, le devenir des centres-bourgs et l’art de construire.

Ce projet d’immeuble a été l’occasion de mettre en œuvre deux modes de résistance face à la tendance à la dissociation et à l’atomisation, selon nous délétères pour la vitalité des bourgs ruraux. Le premier mode de résistance a consisté à rassembler des fonctions que les documents d’urbanisme ont généralement tendance à séparer : lieux de résidence et espaces d’activité sont ainsi intégrés dans le même bâtiment.

Bâtiment à usage mixte Logements et bureaux

Lieu : 46 avenue du 15 septembre, Le rouget (15) Maître d’ouvrage : privée Maître d’œuvre : Atelier du rouget simon Teyssou & associés, BeT 3B (bet structure bois), seTerso (bet structure béton), Aes (bet uides)

responsable de projet : Franck Bassin surface sHoN : 654.84 m²

Calendrier : Livré depuis juillet 2014 performance énergétique : BBC

2015 : Prix Régional de la construction bois : Mention du jury « Aménagement intérieur »

2016 : Prix National de la construction bois : Finaliste

2019 : Valeurs d’Exemple Auvergne-Rhône-Alpes, Habitat groupé et collectif construction neuve : Finaliste

Le second mode de résistance, lié au précédent, a porté sur le choix d’implantation. Nous avons refusé de construire nos bureaux sur une parcelle de la zone d’activité proposée par la collectivité en bord de la route nationale, pour occuper une dent creuse de la rue principale du rouget. Comme de nombreux édifices de cette localité, sa mixité programmatique contribue à la vitalité du centre-bourg. Cette architecture démontre qu’une autre voie est possible, alternative aux logiques d’aménagement habituellement suivies.

Le choix du matériau principal de construction de l’édifice raconte, à travers l’exploitation de ses matières premières, l’évolution et la transformation du paysage de la Châtaigneraie au cours du XXe siècle. en utilisant le bois provenant de la coupe d’éclaircie d’une forêt familiale plantée de résineux au cours des années 1970 dans une commune voisine du rouget, le projet assume que l’édifice soit essentiellement construit avec une essence de bois – ici le douglas – dont les forêts ont considérablement modifié l’agriculture, l’identité des paysages et la biodiversité. Le douglas est utilisé pour la structure, les bardages, les platelages et lattages. L’abattage et le débardage ont été réalisés par une entreprise forestière du rouget, les billes de douglas débitées en Corrèze, les pièces de lamellé-collé assemblées en Aveyron, les charpentes montées par une entreprise locale. Le projet explore ainsi les possibilités offertes par les logiques de circuits courts. L’aventure de l’Atelier du rouget est un processus inscrit dans la durée, évoluant au fil des années, des besoins et des opportunités.

© Benoît Alazard photographe © simon Teyssou

Atelier du Rouget

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Ferme de La Monédière

seuls habitants à l’année du hameau de la Monédière, stéphanie et Cédric en sont aussi les gardiens. Attachés à ce territoire, ils souhaitaient y déployer un projet agricole durable. pour accompagner leur démarche, l’Atelier du rouget a conçu la transformation de la ferme familiale au fil de l’eau et en fonction des besoins. La maison, la bergerie, les serres, l’atelier de transformation sont autant d’éléments composant avec les édifices existants du hameau, les murets, murs de soutènement et édicules.

Un habitat individuel / une bergerie et un Atelier de transformation

Lieu : La Monédière, Chaumeil 19390

Maître d’ouvrage : privée

Maître d’œuvre : Atelier du rouget simon Teyssou & associés + BeT 3B (BeT Bois) responsable de projet : Maxime rodarie surface de plancher : 91.96 m²

Calendrier : 2014-2017

Palmarès Régional d’Architecture en Nouvelle Aquitaine (PRAd’A) 2019 : Mention catégorie S

Le sentiment d’appartenance, déjà présent chez ces agriculteurs, est renforcé par l’implantation de la maison qui, par sa position, permet d’embrasser le territoire au sud : les terres cultivées au premier plan, les pâturages sur les coteaux et le sommet du puy. elle permet aussi de garder un œil sur les allers et venues des visiteurs qui se rendent à la maison familiale en bas du hameau et à l’ancienne étable attenante, transformée en atelier de transformation de produits agricoles et en boutique ouverte au public.

La maison, croisant des références au vernaculaire local, à l’architecture moderne et à la spatialité japonaise, a été en grande partie réalisée par les maîtres d’ouvrage, dans le strict respect des plans détaillés fournis par l’équipe de maîtrise d’œuvre.

La bergerie, quant à elle, a été totalement auto-construite dans une économie de moyens extrême : la charpente en bois est industrialisée -fabriquée localement néanmoins-, les panneaux de bardage assurent aussi le contreventement et deux serres en tunnel triplent la surface de la bergerie en période d’agnelage.

© Benoît Alazard photographe

Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

Des territoires possibles

La Semblada

Habitat groupé participatif

7 logements

Lieu : éco quartier de Tremonteix, Clermont Ferrand (63)

Maître d’ouvrage : La semblada

Maître d’œuvre :

- Atelier du rouget simon Teyssou & associés (mandataire)

+ seTerso (BeT béton)

+ BreHAULT (BeT fluides)

Calendrier : Livré en 2019

surface habitable : 766.67 m²

Coût des travaux (hors auto-construction) :

1 365 000 € HT

Les liens qui régissent ce projet sont avant tout humains : attachements de plusieurs familles à un projet collectif, cherchant son équilibre entre un commun à partager et des chez-soi sur mesure à préserver. La semblada est le nom donné au groupe formé par sept familles clermontoises désireuses de construire un projet d’habitat participatif dans l’éco quartier de Trémonteix à Clermont-Ferrand. Ce groupe, riche d’une grande diversité générationnelle, sociale et culturelle, a fait le pari qu’un projet alternatif aux ores du marché était possible, mettant au cœur du processus la convivialité, la bienveillance, l’entraide et la responsabilité.

pour accompagner un tel projet, l’Atelier du rouget a mis en place une démarche spécifique, croisant réunions collectives et entretiens individuels. Le processus a consisté à alterner entre le dessin de chaque logement et celui de la figure globale. Cette interaction très forte entre les concepteurs et les futurs habitants, tout au long du processus, a permis de faire émerger un consensus adopté par chaque famille comme par le groupe dans son ensemble. portée initialement par le groupe, prolongée pendant la phase de conception, puis pendant le chantier, la coopération et l’interaction se poursuivent désormais entre les murs de ce lieu habité dont l’architecture favorise au quotidien les rencontres tout en préservant les intimités.

© Julian raia

Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

Des territoires possibles

Maison du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy

Au-delà des attachements affectifs ou territoriaux, l’architecture est, du point de vue constructif, un art d’assembler des matériaux qui, mis ensemble, racontent des histoires. La Maison du parc Naturel régional des Causses du Quercy raconte ainsi, par sa construction, des histoires locales, des histoires de voyages en Chine, à Venise aussi, peut-être. elle parle du vernaculaire, mais aussi d’architecture contemporaine. Compte-tenu de son programme, l’architecture de cet édifice devait assumer une dimension pédagogique et démonstrative.

si de loin, l’édifice fait écho à la silhouette d’un bâtiment traditionnel de la région, on découvre une architecture contemporaine en s’approchant. elle est incarnée par ses principes constructifs, l’assemblage de ses matériaux, le soin apporté aux détails et l’incorporation d’influences exogènes telle que l’architecture traditionnelle chinoise ou japonaise.

Lieu : Labastide-Murat (46 240)

Maître d’ouvrage :

parc Naturel régional des Causses du Quercy

Maître d’œuvre :

Atelier du rouget simon Teyssou & associés

Chargé de projet : Théophile picard

Atelier de saint Céré (architecte associé)

iGeTeC (BeT TCe)

siGMA (BeT Acoustique)

Co pilot (opC)

GeA (VrD)

surface : 640 m²

Coût des travaux : 1 552 000 € HT

Site labelisé Géoparc mondial UNESCO, PNR des Causses du Quercy

Les murs épais en pierre de l’architecture vernaculaire sont remplacés ici par des murs en ossature bois incorporant une isolation en bottes de paille et revêtus de parements en douglas à l’extérieur et en pin ou en plâtre à l’intérieur. Abritées de la pluie, les façades en bois sont disposées en retrait du toit et laissent place à une coursive surélevée, à l’image d’une véranda japonaise. se rapprochant du gabarit de l’architecture agricole traditionnelle, l’épaisseur des volumes construits est faible, ce qui facilite la ventilation naturelle croisée.

Les deux cours domestiques qui profitent de la présence de l’eau et du végétal permettent de conserver la fraicheur au cœur du bâtiment même au plus fort de l’été. La charpente, constituée de fermes rapprochées, caractérise la spatialité du plateau technique et de la grande salle de réunion, espaces privilégiés de la maison du parc. L’entraxe des structures est de 105 cm, multiple de la dimension standard des bottes de paille.

© Théophile picard

Atelier du Rouget

Des territoires possibles

Deux opérations de logements groupées de 51 et 50 habitations à Limoges, quartier de Landouge (87)

Maîtrise d’ouvrage : Limoges Habitat

Maîtrise d’œuvre :

1 - Atelier du rouget simon Teyssou & associés (mandataire + opC)

+ seTerso (BeT béton) + Aes (BeT fluides)

+ DeJANTes (BeT VrD) + C+ (BeT acoustique) responsable de projet : Anne poulhès

2 - Atelier du rouget simon Teyssou & associés (mandataire)

siGMA (Acoustique) + LC Bois (BeT bois)

+ LAGires (opC) + CiTe 4 (fluides)

DUBoC (économiste)+ DeFreTiN (BeT béton) responsable de projet : Grégoire Lafarge surfaces :

1 - 4 368m²

2 - 3 638m²

Coût des travaux :

1 - 5 174 677 € HT

2 - 5 442 605 € HT performance énergétique : BBC & He

Deux extensions urbaines à Limoges

Conçues pour le bailleur social Limoges Habitat, les deux d’extensions urbaines de Landouge ouvrent des possibles. elles font la démonstration que de telles greffes peuvent être des options soutenables, dès lors qu’elles sont conçues en relation avec leur milieu, qu’elles intègrent les enjeux sociaux, économiques, environnementaux, urbains, paysagers et architecturaux dans une démarche systémique. situé entre le boulevard périphérique de Limoges et l’aéroport de Bellegarde, le quartier de Landouge a connu, au 20ème siècle, de profonds bouleversements liés au développement économique et démographique de la ville de Limoges.

Conscient des critiques fortes adressées au modèle de la maison individuelle, l’atelier du rouget s’est engagé dans une démarche plaçant les qualités habitantes au cœur du projet. Les dispositifs mis en place garantissent la création d’environnements et de logements dans lesquels il fait bon vivre : générosité des baies, qualité des vues sur la vallée de l’Aurence, confort thermique, prolongements extérieurs intimes (jardins, terrasses, cours), jardins conçus comme des potagers pour inviter les habitants à s’adonner aux pratiques vivrières. pour le deuxième projet, des serres domestiques ont remplacé les abris de jardin classiques lorsque l’exposition était favorable. De nombreux arbres fruitiers et arbustes à baies comestibles ont été plantés et contribuent à qualifier les limites.

Ces qualités habitantes sont indissociables d’une attention spécique portée aux logiques d’implantation des volumes bâtis, à leur relation au sol et au paysage et au dessin des espaces publics.

Depuis leurs achèvements, ces deux programmes bénécient d’une réception positive par les habitants, comme en témoignent, pour l’un, les appropriations et les prolongements de la structure paysagère mise en place, et pour l’autre, le très faible taux de turn-over, souligné par Limoges Habitat.

© simon Teyssou

Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

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Plan Guide du Parc du Rouget

rouget-pers compte 1 267 habitants et appartient à l’aire urbaine d’Aurillac qui comprend 65 078 habitants. À deux heures de Clermont-Ferrand, le bassin aurillacois fait le lien entre la région Auvergne-rhône-Alpes, l’occitanie et la Nouvelle-Aquitaine. il concentre plus d’un tiers de la population du Cantal et constitue le moteur économique du département. Le tissu agricole demeure vivace. D’une grande qualité, le paysage y est varié : les monts du Cantal au nord-est, un plateau de granit et de schiste entaillé de vallons au sud-ouest, une alternance de massifs forestiers, de landes, de pâturages et de champs. Les zones bâties représentent une part faible de la superficie, même si elles gagnent du terrain. suite à divers projets de requalication d’espaces publics, la commune nous a proposé de concevoir la mutation des abords des équipements sportifs. il nous a semblé opportun de répondre à la commande en proposant une ébauche de plan guide intitulé le « parc du rouget », pensé à une échelle plus vaste et capable d’articuler les projets du moment avec ceux d’hier et du futur.

Lieu : 15290, Le rouget

Maître d’ouvrage : Commune du rouget

Maître d’œuvre : Atelier du rouget simon

Teyssou et Associés responsables du projet : simon Teyssou et Anaëlle pacaud

Le projet formalise les contours d’un parc habité pensé comme un moyen pour régénérer le secteur sud du territoire rougétois. il invite à décloisonner les pièces urbaines autonomes pour initier des porosités, à enrichir les continuités visuelles, à rétablir des continuités de milieux, à accroitre le réseau, les parcours, à repérer les secteurs mutables susceptibles d’être densifiés. son périmètre est établi selon des considérations géographiques, programmatiques et foncières. pour des raisons pragmatiques, le parc est limité au territoire public. A la confluence du Moulègre et de ses affluents, il est caractérisé par ses milieux humides. Mais, on y trouve aussi des prairies et des espaces boisés. il se distingue aussi par ses « sols construits » et équipements publics : la place de la mairie avec l’église, la poste et la mairie, l’ancien foirail, l’école, le terrain de foot, le city stade, la piscine, et le centre de remise en forme. en réalité, la régénération du secteur sud du bourg a débuté par un « urbanisme de fragments ». Ces actions premières ont fait émerger l’idée de parc. Articulant la place de la mairie et l’école, le foirail a été transformé en plateformes polyvalentes. Un chemin piéton a été aménagé le long de la rue des Écoles. La mutation des abords du plan d’eau s’est manifestée par l’abattage de nombreux épicéas, la plantation de feuillus, la création de plateformes de jeux, la mise en réseau des parcours, une gestion différenciée de la ripisylve et des prairies.

© Benoît Alazard photographe

Atelier du Rouget

Simon Teyssou & associés

Des territoires possibles

Les rues piétonnes d’Aurillac

Faire revivre les centralités des petites et moyennes villes est-il un pari tenable à l’heure où continuent à se développer des centres commerciaux périphériques malgré les discours et mesures prétendant les éradiquer ? Le maintien de l’habitabilité de ces centralités passe en partie par la capacité de leurs rues à accueillir la cœxistence d’usages variés : entre flux de mobilités et lieux de séjour, entre espaces événementiels et espaces du quotidien, entre pratiques commerciales et enjeux écologiques. C’est ainsi que le projet de requalification des rues d’Aurillac s’est donné pour tâche de maintenir la vie urbaine par un soin porté aux pluralités de pratiques.

s’interroger sur les mobilités à l’échelle de l’agglomération en était le préalable : flux vers et depuis le centre-ville, offre de stationnement et de transport en commun. Libérer l’espace public en faveur des usages collectifs impliquait aussi d’identifier et de documenter les conflits d’usage entre automobilistes, piétons et cyclistes dans le centre même. D’autres thèmes essentiels ont été analysés de manière tout aussi exhaustive : les usages quotidiens ou plus exceptionnels tel le festival du théâtre de rue qui investit massivement les rues du centre-ville tous les étés, l’accessibilité des commerces aux personnes à mobilité réduite, la qualité des sols hérités des aménagements successifs dans des registres hétérogènes, ou encore la pauvreté du rapport au vivant.

Maître d’ouvrage : Commune d’Aurillac

Maître d’œuvre :

Atelier du rouget simon Teyssou & associés (mandataire, architecture, paysage et économie)

+ Cabinet Cros (Géomètres BeT VrD)

Coût des travaux : 1 820 000 € HT

surfaces : 2 800 m²

statut : tranche 1 livrée en 2022 + DeT tranche 2

en cours

Mission effectuée : étude urbaine + BAse

Lieu : 15 000 Aurillac

Trois typologies de rues ont été définies : les rues commerçantes étroites, les rues commerçantes plus larges permettant l’introduction de jardins de pluie linéaires au centre de l’espace public, et les rues à caractère résidentiel, aux activités commerciales plus rares. pour ces dernières, le végétal s’introduit sous forme de frontages, en pied d’immeuble, associés à des terrasses. Traitées comme des cours urbaines, ces rues cherchent à améliorer les conditions d’existence des familles aux revenus souvent modestes qui habitent le centre-ville, y compris en rez-de-chaussée parfois.

© Benoît Alazard photographe

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