La gazette de Bali, août 2010

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Seatrek : 25 ans de croisières d’exception P.12 © Socrate


LA GAZETTE DE BALI

www.lagazettedebali.info NUMEROS UTILES C’est à un voyage au pays de la bijouterie que nous vous convions avec cette édition. Tout d’abord les bijoux tribaux glanés par Manfred Giehmann pendant une quarantaine d’années aux quatre coins de l’archipel, une collection unique et somptueuse qui nous ouvre les yeux sur une partie de la culture indonésienne délaissée par les autorités et les collectionneurs traditionnellement centrés sur la culture de Java et de Bali. Ensuite, nous vous proposons une rencontre avec les deux anciens salariés français de John Hardy qui ont repris cette société florissante créée il y a plus de 20 ans à Bali et qui fait un tabac aux Etats-Unis. En leur compagnie, nous découvrirons qu’il est possible de concurrencer Van Cleef ou Boucheron avec leurs 600 salariés oeuvrant dans leurs magnifiques ateliers perdus dans les rizières d’Ubud. Le voyage se poursuivra en bateau avec l’odyssée de Seatrek, cette société a été la première à proposer des croisières dans l’Est indonésien sur de beaux voiliers traditionnels à la rencontre des peuples tribaux de Papua ou d’Alor et des varans de Komodo. Socrate Georgiades ABONNEZ-VOUS! Recevez la Gazette chez vous. Indonésie. 1 an. 150 000 Rp Europe, Amérique. 1 an. 107 EUROS. Bouclage septembre : 19 août

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La Gazette de Bali est publiée par PT BALICOCORICO SIUP: 649/22-08/PM/IX/2005 NPWP. 02.278.558.8/901.000 Directeur : I Made Sudirat Marketing : Socrate Georgiades Maquettiste : Eris Murdiana Habillage graphique : Mathilde Baufine-Ducrocq Assistant de la rédaction : I Wayan Wardana Coursier : I Wayan Satra Contributions : Eric Buvelot, Raphaël Devianne, Rainer, Romain Forsans, Nicolas Mikaty, JB Chauvin, Patrick Monsarrat, Fabrice Charbonnier, Thierry Robinet, Arnaud Guillemot, Ida Ayu Puspa Eny, Ron Lilley et Marie Bee. Merci à Jeane, Vanessa et la société Seatrek pour la photo de couverture. Bureau de la rédaction : Jl Raya Kerobokan 19, Kerobokan Kelod, Kuta Utara, Badung 80361. Tél. 0361 733 574 (9h00 - 17h00) courriel : info@lagazettedebali.info www.lagazettedebali.info Tirage : 7000 ex

Les Etats-Unis viennent de lever l’interdiction faite à son armée de collaborer avec les forces spéciales indonésiennes Kopassus depuis que les derniers membres accusés de violations des Droits de l’Homme ont quitté ce corps spécial, a indiqué le secrétaire à la Défense Robert Gates. Associated Press. Human Rights Watch a demandé à l’Indonésie de stopper la pratique de la torture. Selon cet organisme international, il y aurait plus d’une centaine de prisonniers politiques dans le pays ayant subi des sévices corporels.Tous sont des indépendantistes. Voice of America. Le ministre de l’Information et des Communications Tifatul Sembiring a promis de bloquer l’accès aux sites pornographiques avant le début du Ramadan. « Regarder de la pornographie sur Internet est un acte criminel passible de 12 ans de prison », a-t-il rappelé. Jakarta Globe. A la suite du récent scandale des vidéos pornographiques de célébrités, l’avocat Farhat Abbas a déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle afin d’obtenir un durcissement de la loi anti-pornographie existante. Tempo. La célèbre chanteuse Kris Dayanti a présenté des excuses pour avoir « spontanément » embrassé sur la bouche son fiancé devant les objectifs lors d’une conférence de presse. « Je n’avais pas l’intention de faire du mal à qui que ce soit », a-t-elle expliqué. Kompas. Selon une étude du Conseil des Oulémas indonésiens ( MUI), les croyants ont prié dans la mauvaise direction depuis des mois, en direction de la Somalie au lieu de l’Arabie Saoudite. « Leurs prières ont quand même été entendues par Allah », a précisé Cholil Ridwan, un des leaders du conseil. The Guardian. Déçu par la réaction de la police sur les comptes en banque suspicieux de 23 responsables de l’institution, révélés par le magazine Tempo, l’Indonesian Corruption Watch a promis de porter l’affaire devant le parlement. Bali Post. Le célèbre journaliste et écrivain Goenawan Mohamad a rendu à Aburizal Bakrie la récompense que ce dernier lui avait décernée en 2004 par le biais de l’Institut de la Liberté. « Je suis déçu par le traitement de la catastrophe de Sidoarjo et les manipulations pour évincer l’ex-ministre des Finances Sri Mulyani », a-t-il dit. Jakarta Globe. La violence entre gangs pour le contrôle des bars et boites de nuit de Bali s’est intensifiée ces dernière semaines avec une suite de rixes dans les établissements Sky Garden et Red Room, faisant un mort et plusieurs blessés. BeritaBali. Une expédition sous-marine conjointe entre les Etats-Unis et l’Indonésie a permis de filmer un gigantesque volcan sous-marin au nord de Célèbes. Baptisé Kawio Barat, ce supervolcan de 3000 mètres de haut est parmi les quatre plus gros au monde. Antara.

Le mot du

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Consul

par Raphaël Devianne, consul honoraire de France.

Cave canem

Du bureau, on les voit de dos : deux paires de jeans surmontées d’un sac à dos d’un mètre de haut qui cache les têtes. Comme deux astronautes au travail dans l’espace, un peu moins clean peut-être. Après avoir rempli le document d’identité, ils vont péniblement décharger leur fardeau sur les banquettes. Mais vus de face, ce sont deux filles. Dur métier d’être routardes. Ce qu’elles me racontent est très sérieux. L’une d’elle a été mordue par un chien errant. Le médecin de Lovina lui a bien administré le vaccin antirabique. Mais l’Institut Pasteur consulté en France par les parents a prescrit de prendre de l’Imogan (immunoglobulines antirabiques). Ceci doit être fait dans les cinq jours après la morsure. Or trois jours ont déjà été perdus à cause du week-end. Il n’y a pas de ce produit à l’hôpital général de Sanglah. J’interroge d’autres cliniques. Les recherches ne sont pas simples, le produit est importé, très cher donc rare. Comme la réponse tarde, j’installe les demoiselles au repos dans le salon. Réponses négatives, on contacte l’assurance qui accepte vers 17h de rapatrier la blessée le soir-même. C’est la course : prendre une douche, se refaire une beauté, fermer les sacs et filer à l’aéroport. Elle y arrive de justesse. A Paris, elle sera prise en charge par l’Institut Pasteur. Conseil avisé : si vous êtes mordu par un chien inconnu et craignez la rage, filez à Bangkok plutôt qu’à Singapour. La Thaïlande connaît mieux la rage et ses traitements que la ville-état stérilisée. Et puis : « Cave canem ». Prends garde au chien. Où trouver la Gazette ? BALI : Seminyak : Waroeng Bonita Bali - InSens’o - Christophe .C Coiffure - Mahana Production - PT. Satria Bali - Cool Spa - Espace Spa - Why Not Shop - Mimpi Manis - Mannekepis - Café Bali - Bali Je T’aime - Obsesion - Oberoi Hotel - The Flying Piano - Sofitel Seminyak - The Dusun - Bahiana - The Legian - Bali Deli - Café Moka - Mykonos - Disini - Grammes Jewelry - Desjoyaux - 5 à Sec - Mitra Sejati - Bagatelle - Teck O Coco - Piment Rouge - Dyana Villas - Warung Italia - Chat Café - Indigo Internet - Kuta : International SOS - Ada Bar - Asia Voyages - Expacare - Carrefour - Holiday Inn Envy - Crown Relocations - Dijon - Le Bake Shop - The Corner - Animale Factory Outlet - Global Chiropractic - Ma Joly Restaurant Ombak Putih - Kcbj - Ticket to the Moon - Kuta Seaview (Rosso Vivo) - Vespa Zone Asia - Kerobokan : Global Xtreme - Hishem Furniture - La Fleur de Lys - Bambula - Bodyline - Maki Billiards - Sofas etc. - Morena - LIO Collection - Devira Massage - Tropiconcept - Karma Gallery - Bali Buddha - Lima Jari Cargo - EIFB Ecole Française - Bali Catering Company - Gourmet Cafe - Warung Gossip - La Cantina - Lestari Grill & Pasta - Viva Lavi Villas & Spa - The Junction - 7 Shores Sanur : La Taverna Hôtel - Asian Trails - Mercure Resort - Golden Kris - Nouvelles Frontières - Atlantis International - The Village - Pavilions - Consulat de France - Massimo - Restau Ming - Charming - Gryia Santrian - Jimbaran : Keraton - Four Seasons - Jimbaran Puri Bali - Intercontinental - Jenggala Keramik - Villa Balquisse - Villa Shaba - Consulat d’Italie - Gourmet Garage - Amshiga - Didu Dejonk - Ayana (ex Ritz Carlton) - Nusa Dua : Novotel Benoa - Grand Mirage - Club Med - Conrad - Nikko Bali Resort and Spa - Nusa Dua Beach Grill - Amanusa - Melia Bali - BTDC - Ouest Bali : Gajah Mina Resort Puri Dajuma - Benoa : Bounty Cruises - Export Service Center - Ubud : Bali Spirit - Milano Spa - Pignou di Penyu - Juice Ja - Dragon Fly - Ary’s warung - Highway - Rendezvousdoux - Gaya Fusion - Nomad - Naughty Nury’s - Café des Artistes - Café Lotus - Mozaïc - Bali Buddha - Jazz Café - Tutmak - Gusti’s Garden Bungalow - Ubud Terrace - Factory 100% Excellent - Pondok Padi Design - JAVA : Jakarta: Ambassade de France - SCAC - Consulat - Mission économique - IFCCI - CCF - LIF - UFE - Koi Mahakam - Koi Gallery - Emilie restaurant - La Brasserie - Fratekindo - Sophie Martin - American Club Yogyakarta : The Phoenix Hotel - Azimuth - Novotel - CCF - Via Via - Semarang : Novotel - Surabaya : CCCL - Consul belge Bandung : CCF - KALIMANTAN : Balikpapan: Total - FRANCE : Paris : Association Pasar Malam.


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NATIONAL

Un des grands moments de l’année pour les musulmans débute ce mois avec le Ramadan. Outre ses implications religieuses, cet événement marque tous les ans le retour des raids en tous genres (alcools, prostitution, code vestimentaire). L’actualité récente n’a pourtant pas attendu l’arrivée de ce mois particulier pour remettre l’islam au cœur du débat politique. Controverse garantie.

ISLAM INDONESIEN, MONTEE DE L’INTOLERANCE ? Islamisme, islamisation, fondamentalisme. Les termes ne manquent pas pour évoquer les dérives des extrémistes musulmans. En Indonésie comme partout ailleurs. C’est un des paradoxes de l’archipel : bien qu’extrêmement minoritaire en nombre dans le plus grand pays musulman de la planète, cette frange radicale est incroyablement active sur les terrains politique et médiatique. Ne revenons pas sur la Jemaah Islamiyah, son terrorisme et son objectif d’établir un état musulman couvrant une grande partie de l’Asie du Sud-est. Mais récemment, le très célèbre FPI (Front de Défense de l’Islam) a encore fait parler de lui. Il a d’abord empêché la tenue d’un colloque sur les minorités sexuelles. Certains de ses membres sont ensuite violemment intervenus à Surabaya pour mettre fin à une réunion de santé publique à laquelle assistaient des députés et qu’ils croyaient être un rassemblement de communistes. Le tout sous les yeux de la police (complice ?) qui n’a pas jugé bon d’intervenir. Enfin, ces mêmes membres ont exigé, semble t-il avec succès, qu’une statue située à Bekasi soit démantelée et déplacée. Celle-ci met en scène trois femmes (Tiga Mojang) dans une tenue qui révèle leur corps et le FPI l’accuse également de représenter la Trinité chrétienne. Chacun sait en effet que la Sainte Trinité est composée de trois femmes dénudées... Depuis la loi d’autonomie régionale de 1999, de nombreuses provinces indonésiennes ont également fait passer des ordonnances locales inspirées de la Sharia, la loi coranique. Celles-ci régissent la morale et les comportements privés des concitoyens, au plus grand mépris de la constitution indonésienne et du principe national fondateur du Pancasila, qui met en avant la liberté individuelle et donc la liberté religieuse. On compte officiellement plus de 160 de ces ordonnances sur l’ensemble du territoire. Elles interdisent aux hommes

et femmes non mariés de se retrouver ensemble dans des lieux et à des moments inappropriés selon la norme musulmane et la décence (Gorontalo, 2003). Elles obligent les individus à indiquer aux autorités tous comportements considérés comme immoraux (Sumatra-Ouest, 2001). Elles exigent des élèves qu’ils aient un diplôme

bien connu des différentes confessions chrétiennes et qui alimente tous les phantasmes des extrémismes musulmans. Ceux-ci promettent d’ailleurs la « peine de mort » à tout chrétien qui voudrait convertir un musulman. Des milices spéciales, toutes vêtues de noir, ont également été constituées pour intimider

« Car la tolérance religieuse est encore une notion très largement partagée en Indonésie. Jamais, depuis qu’ils votent librement, les Indonésiens n’ont souhaité que les partis religieux, et en premier lieu musulmans, n’exercent le pouvoir ou ne soient majoritaires. » de lecture du Coran afin d’accéder à l’enseignement secondaire (Padang, 2003). L’islam n’est pourtant pas une religion d’Etat.Alors quid des minorités religieuses, des hindouistes balinais aux millions de chrétiens disséminés sur le territoire, en passant par des minorités musulmanes comme l’Ahmadiyah qui ne reconnaissent pas Mahomet comme le dernier prophète et sont des lors considérées comme hérétiques et pourchassées ? Pour ne pas faire respecter le droit de chacun à la différence religieuse et à la liberté de culte, l’Etat indonésien pourrait avoir à faire face à une recrudescence des conflits interreligieux. Les derniers en date, meurtriers, ne sont pourtant pas si éloignés de nous dans le temps. En attendant, la tension monte en banlieue de Jakarta. Depuis le début de l’année, les foules en colère de Bekasi ont fermé plusieurs églises par la force. La raison invoquée généralement est le prosélytisme

les communautés chrétiennes tentées par le prosélytisme. « Elles vont préserver la foi islamique et prêcher la voie correcte au peuple », a expliqué un des leaders du Forum Musulman Indonésien, Bernard Abdul Jabbar. Quelques semaines en arrière, une école catholique a été attaquée à cause des propos « blasphématoires » d’un blogueur. Le président, comme souvent serait-on tenté de dire, brille par son absence dans le débat. Mais c’est en principe au ministère de l’Intérieur d’intervenir. Peine perdue. Le ministre de l’Intérieur, Gamawan Fauzi, fut lui-même à l’origine de plusieurs de ces ordonnances quand il était gouverneur de Sumatra-Ouest. Un ministre de la République agit donc au mépris des principes de pluralisme de la nation et des lois internationales sur les Droits de l’Homme que l’Indonésie a pourtant ratifiées. Comme le rappelle l’analyste politique Arbi Sanit, les politiciens sont

plus préoccupés aujourd’hui de faire plaisir aux partis musulmans du parlement dont ils dépendent plutôt que de faire respecter le droit constitutionnel. « Des ordonnances ne peuvent pas, par exemple, rendre obligatoire de croire en Dieu ou spécifier quels vêtements un individu doit porter, s’emporte de son côté Ifdhal Kasim, président de la Commission nationale des Droits de l’Homme. Le rôle de l’Etat est de subvenir aux besoins de son peuple.» L’immense majorité des musulmans indonésiens est du même avis. Car la tolérance religieuse est encore une notion très largement partagée en Indonésie. Jamais, depuis qu’ils votent librement, les Indonésiens n’ont souhaité que les partis religieux, et en premier lieu musulmans, n’exercent le pouvoir ou ne soient majoritaires. Cela a même récemment poussé le principal d’entre eux, le parti de la Justice et de la Prospérité (PKS), a affirmer vouloir s’ouvrir davantage. Une manœuvre rhétorique qui semble néanmoins purement électorale. Mais cette majorité musulmane pacifique, cette société civile indonésienne ouverte et tolérante est malheureusement bien muette quand il s’agit de questions liées à la religion. D’ailleurs, si la presse internationale s’émeut régulièrement de ses problèmes inter-religieux de plus en plus inquiétants, ils ne trouvent quasiment aucun écho dans les presses écrites et audiovisuelles locales. Afin de ne pas jeter de l’huile sur le feu ? Pour cette majorité musulmane silencieuse, s’élever directement et frontalement contre des frères musulmans, aussi extrémistes soient-ils, reviendrait à bafouer l’islam, et donc à perdre la face. Impossible à imaginer en Indonésie. Si l’Etat n’intervient pas pour faire régner le droit sur son territoire, les minorités religieuses devront tôt ou tard faire valoir les leurs avec leurs propres moyens. Ou quitter le territoire. Les extrémistes auraient alors gagné. Pas l’Indonésie. Jean-Baptiste Chauvin


EXPRESSION

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par Romain Forsans Charles Ingalls… à Kuta « C’est l’anthologie de la vulgarité occidentale au pied d’une culture faite de grâce et d’élégance ! » Voici le genre de fulgurance lyrique qui s’échappe de la bouche d’un backpacker quand, cherchant à décrire Kuta, il est frappé par l’inspiration. A en croire cette communauté qui parcourt le Sud-est asiatique en entassant dans un gros sac à dos Décathlon des T-shirts représentants les logos des différentes bières locales, Kuta serait un enfer touristique sans intérêt que l’on se doit de fuir au plus vite. Au même titre que Phuket en Thaïlande, ce lieu est marqué du sceau de l’infamie du tourisme de masse.Y séjourner devient un secret inavouable, s’apparentant presque à avoir voté Sarkozy ! C’est que le backpacker n’est pas un vacancier, c’est un voyageur. Sa plus grande récompense, visiter des contrées où la population n’aurait soit disant jamais vu d’Occidentaux. Son plus grand ennemi, sa kryptonite, c’est le touriste. Ce fruit de la maudite globalisation, il ne le tolère que dans l’avion. Mais dès l’arrivée, leurs chemins se séparent. Alors que le touriste prendra un taxi pour rejoindre son lieu de vacances, il prendra la tangente vers une destination connue de lui seul… et de milliers d’autres lecteurs du Guide du Routard. Au bout du compte, tout le monde se retrouvera à Kuta. Mais pas pour longtemps. Car malgré une situation géographique idéale, des hôtels et restaurants aux excellents rapports qualité/prix, une des plus belles plages de la côte et de somptueux couchers de soleil, il ne faudrait pas oublier que c’est l’anthologie de la vulgarité occidentale : fast food, supermarchés, discothèques... Il semblerait même que tous les habitants parlent anglais, possèdent un compte Facebook et portent des Adidas. En un mot, pas assez roots. En tout cas, certainement pas le « vrai » Bali. Certes, on y retrouve peu d’éléments composant l’image habituelle du paradis balinais : un temple inondé par les brumes du petit matin, bordés de rizières infinies sur lesquelles déambulent d’angéliques villageois rayonnant de bonheur dans leurs magnifiques tenues traditionnelles… Mais cette version balinaise de « La petite maison dans la prairie » serait-elle plus fidèle à une supposée réalité ? Avec la majorité de la population vivant désormais dans le sud urbanisé de l’île, le bitume, les feux rouges et des gens se frayant un chemin au milieu des embouteillages pour aller au boulot sont des éléments du tableau tout aussi légitimes. Dans ce contexte, Kuta fait dès lors figure de cité balnéaire parfaitement respectable et agréable, que les Indonésiens considèrent d’ailleurs comme un des fleurons de leur économie touristique. Et on ne saurait que trop la conseiller à nos amis backpackers qui souhaiteraient prendre des vacances de leur voyage, ne serait-ce que le temps de laver leur linge sale.

Les sans-caste… à la balinaise Sous le titre « Hiérarchie à la Balinaise » (cf. La Gazette de Bali n˚17 – octobre 2006), j’avais jadis osé répartir les étrangers à Bali en quatre castes. Certains lecteurs m’avaient alors accusé de me situer « certainement au-dessus » de ce classement, n’ayant pas saisi qu’il s’agissait d’une simple plaisanterie sémantique et non pas d’une théorie universelle élaborée par mes soins. Depuis, ces simples d’esprit ont dû abandonner la lecture de ma rubrique et ceux qui saisissent mieux le deuxième degré de mes badineries méritent une description plus détaillée des différentes castes. Ce mois-ci, les sans-caste... Ce sont les touristes qui viennent pour la première fois à Bali. Choisissons-en un et appelons-le Jean. Quand il débarque à Ngurah Rai, il est épuisé par le long voyage et son estomac joue au yo-yo à cause des turbulences au-dessus de l’Océan Indien. Pâle comme un linge, il débouche sur la longue file d’attente devant les fonctionnaires de l’immigration. Résigné, il met ses pieds enflés en rang et se maudit aussitôt d’avoir choisi la file qui avance le moins vite. Arrivé enfin devant le guichet, le préposé le sermonne de ne pas s’être procuré son visa, distribué à quelques pas de là. De mauvaise grâce, mais néanmoins discipliné, Jean s’y rend pour acquérir son permis d’entrer sur le territoire indonésien. Comme il ne dispose pas des 25 USD exigés pour tout visa de tourisme, il règle avec un billet de 50 Euros et reçoit en retour une poignée de billets en monnaie locale. Obligé de faire une nouvelle fois la queue pour avoir son passeport dûment tamponné, il dispose d’un assez long moment pour contrôler l’exactitude du change. Les services de l’immigration ne s’opposent pas à sa venue dans le pays et Jean peut s’estimer heureux d’avoir passé la première étape de son parcours d’obstacle en moins de deux heures. La tête dans le cul par le décalage horaire, il débouche dans la salle de l’arrivée des bagages. Le tapis convoyeur est arrêté depuis longtemps et les sacs de voyage, sacs à dos, valises, coffres, cantines, malles, mallettes, caisses, paquets et planches de surf sont jalousement gardés par un nombre ahurissant de porteurs. Bien qu’il s’agisse d’employés d’aéroport tout ce qu’il y a d’officiel, cette armée en uniforme s’adonne à des combines d’escroc : les chariots à bagages sont planqués au fin fond de la salle et l’arrivant devient la proie de ces « serviteurs » au comportement agressif, qui n’hésitent pas à réclamer 100 000 rupiahs pour avoir porté deux baluchons pendant quelques dizaines de mètres. Le cas échéant, ils dirigent le touriste aux officines des money-changers, également en surnombre et qui pratiquent des taux déplorables. Dans cette atmosphère polluée de combines odieuses, Jean décide de ramasser luimême son barda qu’il doit encore passer dans le scanneur obligatoire avant le prochain obstacle : la douane ! Bien qu’il choisisse la file « rien à déclarer », il est sommé d’ouvrir sa valoche, certainement pour le punir de ne pas avoir fait appel à un porteur. Inutile de préciser que ceci n’arrange pas son humeur. La mine sévère, le douanier étale les affaires intimes devant l’œil goguenard des co-voyageurs. La trousse de toilette avec crèmes dépilatoires et lotions capillaires subit une fouille en règle, tout comme la pharmacie de voyage. Suivant les conseils du Routard, Jean s’est muni d’antibiotiques variés, d’un traitement antipaludéen, d’une pompe à venin et d’une foule d’autres articles devant assurer sa survie dans ce milieu hostile que sont les tropiques : anti-allergènes, anti-ulcéreux, antiviraux, anti-vomitifs, antiseptiques, antifongiques, anti-moustiques et anti-cafards. Le gabelou finit par se lasser et indique d’une main condescendante que tout semble en règle et que le propriétaire de cette pharmacopée peut remballer tout son fourbi. De mauvaise grâce, Jean s’exécute en essayant d’ignorer le sourire narquois du fonctionnaire scrupuleux. Il est enfin autorisé à quitter les bâtiments de l’aéroport et peut prendre contact avec le climat équatorial. Suffoquant sous la chaleur humide et encombré de son fourbi, il se fraie un chemin à travers la foule amassée devant la sortie. La densité de cette cohue ne facilite pas ses efforts pour repérer le chauffeur que son hôtel avait promis d’envoyer. Après de vains allers-retours en quête de sa navette gratuite, Jean doit se rabattre sur les taxis d’aéroport aux tarifs salés. Le cerveau vide et le corps en nage, il s’affale sur la banquette brûlante de son tacot et subit durant le trajet le papotage incessant du conducteur qui souhaite exercer son anglais. Peu importe, il est à Bali, ce dont il a rêvé chaque jour depuis qu’il a réservé son séjour. Il se dit qu’après une bonne nuit dans la fraîcheur d’une chambre climatisée, il appréciera mieux les charmes de l’Ile des Dieux. En évoquant le mot « réservation », une idée désagréable lui vient à l’esprit : si l’hôtel ne lui a pas dépêché une voiture, est-ce que sa chambre a été retenue, au moins ? Jean, le Sans-Caste, deviendra-t-il aussi un sans-logis ? Réponse le mois prochain.


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B A L I pour les enfants

Le Barong

Les Barong n’existent qu’à Bali ! Leurs masques sont extrêmement puissants, même si des performances de Barong sont parfois données pour les touristes. Il y en a plusieurs types. Les Barong Landung sont d’immenses personnages humains représentant un roi et sa femme, ils mesurent presque trois mètres de hauteur ! Et bien sûr, comme les humains, ils n’ont que deux jambes.Tous les autres Barong en ont quatre : ce sont de drôles d’animaux, des tigres, des éléphants, des vaches, ou des lions (comme celui de mon village) qui sont les plus impressionnants. Ils ressemblent un peu à des lions chinois. Il faut deux danseurs pour les animer, l’un prend place à sa tête et fait claquer ses mâchoires et l’autre fait bouger son corps et sa longue queue. Comme pour la plupart des masques sacrés, pour fabriquer la tête de notre Barong, on a utilisé le bois d’un magnifique arbre pule qui se trouvait dans la cour d’un temple. Avant de le couper, un prêtre a procédé à des offrandes et entouré son tronc de tissu blanc. Puis le sculpteur a emporté chez lui le bois, et l’a conservé plusieurs mois dans son temple familial, avant de le ramener au temple pour le sculpter, le poncer et le peindre sur place. Tous les Barong qui proviennent du même tronc sont considérés comme frères et lorsque le temple où cet arbre poussait célèbre son anniversaire, ils doivent tous s’y retrouver pour célébrer ensemble l’événement. Bien entendu, c’est la tête la partie la plus sacrée du Barong, et c’est donc à elle que l’on doit le plus grand respect. En dehors de la saison où Barong se produit lors des cérémonies, elle est décrochée du reste du corps et précieusement conservée dans le temple, sur un autel, tandis que sa magnifique queue ondulante est simplement suspendue au mur, dans un autre local. L’histoire que raconte la danse du Barong est celle de sa lutte contre la méchante sorcière, la veuve Rangda. Cette femme atroce aux pouvoirs maléfiques, furieuse qu’aucun homme n’accepte sa fille Ratna, semait la terreur dans l’est de Java au XIe siècle. Afin de la faire cesser, un homme saint, Empu Pradah, a envoyé son fils épouser la princesse. Celui-ci en a profité pour voler ses secrets à Rangda et ainsi, Empu est finalement parvenu à la tuer. Mais la sorcière a pu se réincarner ! Au cours de la danse, les supporters du Barong essaient de tuer la vilaine Rangda qui les défie. La confrontation tourne toujours à l’avantage de la sorcière, jusqu’à ce que le Barong lui-même intervienne. Lui seul, grâce à ses pouvoirs extraordinaires, arrive à la chasser, mais bien sûr, elle reviendra encore et toujours : l’histoire de leur lutte incessante est celle du bien et du mal. Elle n’a pas de fin ! Barong est beau, majestueux et amusant à voir évoluer, avec sa mâchoire qui claque et sa queue qui ondule. Son corps est recouvert de longs poils fabriqués avec des cheveux humains. Il est toujours

accompagné de ses alliés, des hommes parmi lesquels l’un porte une ombrelle blanche et deux autres de grands drapeaux pointus. Barong agit tantôt comme un gros chat, lorsqu’il passe parmi les villageois et tantôt comme un vrai lion face à son ennemie. Rangda, elle, est la plus horrible créature qui soit, avec son horrible langue qui pend jusqu’à ses genoux ! Quand les supporters de Barong tentent de l’attaquer, elle retourne sa force contre eux. Ils s’en prennent alors à eux-mêmes, et pointent leurs kris sur leurs propres corps, comme s’ils voulaient se tuer. Dans les spectacles touristiques, les danseurs font semblant de retourner leur arme sur leur propre corps, mais chez nous, au village, ils sont en transe. On dit que c’est le Barong qui les protège et leur évite de se blesser avec la lame tranchante !

Texte Sandrine Soimaud, illustrations Edith Baudrand

Extrait de


l ’ E N T R E P R E N E U R du mois

LA GAZETTE DE BALI

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Impossible de vivre à Bali sans avoir entendu parler de John Hardy. Hippie débarqué en 1975, il a fabriqué ici des bijoux devenus très branchés aux Etats-Unis. Mais des problèmes de gestion et sans doute une certaine lassitude l’ont poussé à revendre sa griffe en 2007 à son directeur, Damien Dernoncourt, et à son designer, Guy Bedarida. Selon eux, la marque tiendrait sa place aujourd’hui dans l’univers du luxe…

JOHN HARDY : DES RIZIERES D’UBUD A LA PLACE VENDOME ? Une marque américaine de bijoux fabriqués à Bali, créée par un Canadien marié à une Californienne, qui sont également les fondateurs écolos de la Green School d’Ubud et qui a été reprise par des Français. De quoi s’y perdre n’estce-pas ? A cela, il faut encore ajouter des procès à Bali pour des questions de copyrights déposés sur des motifs locaux. Fondée ou pas ? L’affaire qui a fait grand bruit garde encore des zones d’ombre. C’est de toute façon sur les mystères et les on-dit que les plus incroyables légendes se construisent… Aujourd’hui, la marque de bijoux John Hardy est bien la propriété de deux Français qui faisaient partie de la boite du temps où elle était encore gérée par son fondateur. Damien Dernoncourt, 39 ans, en est le PDG, et Guy Bedarida, 47 ans, en est le designer, des fonctions qu’ils occupaient déjà auparavant. Après avoir repris la marque grâce à un « Management Buy Out » (rachat par la direction) pour un montant dépassant les 100 millions de dollars, grâce notamment au fonds d’investissement 3i, et géré avec à-propos la crise financière, les voici aux commandes d’une affaire qu’ils détiennent à 75% et qui montre désormais les dents dans l’univers du luxe. Mais nous n’avons pas à faire à des requins pour autant, loin s’en faut. Au contraire, les deux associés ont avant tout un rêve d’aventure humaine plutôt qu’une ambition entrepreneuriale. « Le vrai luxe est français ou italien. Notre désir est de porter la maison John Hardy à ce niveau. On est déjà à côté des grands de la place Vendôme alors que nous venons des rizières de Bali », affirme Guy Bedarida, qui a étudié à l’Institut du Design européen à Rome et qui a débuté sa carrière chez Boucheron. « A notre arrivée, on s’est bien amusés. John est un artiste qui avait développé petit à petit sa marque de bijoux en argent. Mais aux Etats-Unis, où tous les débouchés se trouvaient alors, ça ne fonctionnait pas. Trop de dépenses dans la pub, trop de frais, des acheteurs qui payaient en retard, plus aucun cash ici et une production à faire tourner à fond. C’était un

grand foutoir artistique », explique pour sa part Damien Dernoncourt, titulaire d’un MBA à l’INSEAD de Fontainebleau, qui est chez John Hardy depuis 2003.

de son côté Damien Dernoncourt. « John était très orienté vers l’écologie, nous, nous sommes plutôt tournés vers les gens », renchérit Guy Bedarida. De 2002 à 2007, les bienfaits de la gestion rigoureuse de Les ateliers sont basés à Mambal, Damien Dernoncourt vont permettre de près d’Ubud, où 600 personnes sont quadrupler les ventes et d’appliquer un employées. Auxquelles il faut ajouter 450 principe auquel il tient particulièrement : personnes à l’extérieur, principalement embaucher des experts. des artisans de la région. « Nous sommes attachés à la diversité. C’est une de nos C’est ainsi qu’il recrute l’Allemand forces. Il y a 23 nationalités différentes Werner Bellezer, un ingénieur que chez John Hardy », ajoute Guy Bedarida, les deux associés surnomment « le qui a rejoint la maison en 1999 après magicien » et qui est en charge de la de nombreuses années passées à faisabilité technique des projets soumis New York, chez Van Cleef & Arpels. par Guy Bedarida. « Mais à la fin, tout « Guy et moi, nous nous retrouvons sur ça devient réalité grâce aux mains des des valeurs que nous avons en commun, artisans balinais, souligne ce dernier. C’est comme la transparence, l’authenticité, la notre fierté, toute notre production est faite responsabilité et la diversité », complète uniquement à la main. Pas de machines.


7 Il y a une âme dans ces bijoux. C’est très important. » L’ancien top designer de Boucheron et Van Cleef & Arpels ne le répète jamais assez : ici, il est tombé amoureux du talent des artisans. « Notre rêve est sur l’aventure humaine. C’est du beau, c’est du luxe et c’est fait à la main à Bali », ajoute pour sa part Damien Dernoncourt. D’ailleurs, aujourd’hui, il a restructuré la société en holding sous le nom « Artisans du luxe ». Basée à Hong Kong, où il a fait ses premières armes d’entrepreneur, cette entreprise a ses ateliers en Indonésie, une branche en Thaïlande pour les pierres précieuses et des ramifications aux Etats-Unis. Alors tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes du luxe ? La réponse serait sans aucun doute oui si la fameuse crise des « subprimes » n’avait pas touché la maison John Hardy comme toutes les autres. En 2008, alors que le stock en boutique continue pourtant de s’écouler aux Etats-Unis, les distributeurs n’achètent plus rien. « Aujourd’hui en 2010, c’est reparti, mais nous sommes passés près de la catastrophe », explique Damien Dernoncourt. Les effectifs ont été réduits d’un quart, passant de 1200 à 900 personnes, avec une prime au licenciement avantageuse pour les employés qui ont, pour certains, sauté sur l’occasion. Satisfait d’avoir réagi rapidement, la tempête n’a pas eu de conséquences aussi fâcheuses que pour d’autres, Damien Dernoncourt estime

aujourd’hui que la maison John Hardy est bien restructurée et sur les rails. « Nos marges internes ont considérablement augmenté », pointe-t-il d’ailleurs comme un signe de bonne santé. Les bijoux, l’activité n°1, sont maintenant distribués dans le monde entier et les collections sont prêtes jusqu’au printemps 2012. La section « art de la table », où Guy Bedarida laisse libre cours à sa créativité va bientôt devenir une branche à part entière et la collection « Cinta », faites de bijoux uniques avec des pierres précieuses - moins de 200 pièces produites par an – symbolise l’image prestigieuse de la marque dans les journaux du monde entier. A quand une boutique place Vendôme ? Cela fait effectivement partie des projets. A quand l’entrée en bourse ? « Plus tard, on a besoin de liberté, d’indépendance, répond Damien Dernoncourt. Pour l’instant, c’est à échelle humaine, une vraie famille. » Une histoire de famille donc, faite de la gestion de Damien, de la créativité de Guy, de la « magie » de Werner et des mains des artisans balinais. De quoi donner un nouveau souffle à l’histoire encore à inventer de cette jeune maison John Hardy. Eric Buvelot Sur l’Internet à www.johnhardy.com


C U I S I N E et dépendances

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heures, ce n’est pas suffisant. Nous aussi, nous sommes nos propres victimes de la malbouffe, pour économiser du temps et du bois ! Afin qu’un cochon perde suffisamment sa graisse, il faut le cuire 4 à 5 heures. Si on veut rendre sa peau Découvrons la culture culinaire de Bali craquante, on l’asperge d’un peu d’eau de coco. Pour accompagner la viande et la peau, on sert du lawar, des abats frits ou bouillis Pour certaines religions, le cochon est totalement tabou. Ici, chez les avec des légumes et deux sortes de boudins. Le premier est grillé, il s’agit de l’oret : hindouistes de Bali, c’est un mets de choix qu’on ne consommait qu’à du sang, du foie, notre mélange d’épices fraîches (base gede) et du lait de coco. Le second s’appelle semuwuk, il sera cuit à la vapeur et beaucoup plus moelleux que l’occasion des grandes cérémonies. le premier. Il contient du sang, des épices, de la patate douce écrasée et du lait de coco. Si vous avez envie « Bali a toujours été réputée pour ses cochons. d’acheter du boudin, il Avant, nous les exportions dans toute l’Asie du faut vous rendre le Sud-Est entre autres avec ce ferry qui nous reliait soir au grand marché à Batavia et qu’on surnommait le babi ekspres de Badung au centre (l’express des cochons). On dit même que les de Denpasar qui est esclaves balinaises étaient très appréciées des ouvert 24h/24. Enfin, marchands chinois parce qu’elles seules savaient si vous cherchez à cuisiner le cochon ! déguster un bon babi Du temps pas si lointain où nous étions tous en guling, il faut aller chez bonne santé parce que presque végétariens, nous Pak Malen sur la Sunset ne consommions du cochon qu’à l’occasion des Road ou bien chez Ibu grandes cérémonies, souvent une fois par an. Oka à Ubud. J’ai eu la Pour une petite cérémonie upacara nista, nous ne chance d’assister à la sacrifions que du canard mais pour une upacara préparation du babi utama ou bebangkit, il faut du cochon, un fameux guling dans la maison babi guling, du cochon de lait rôti. C’est le prêtre qui de cette dernière et fixe la date en fonction du calendrier et des moyens tout est absolument des gens, plus ils gagnent d’argent, plus ils veulent dans les règles de l’art. remercier les dieux en offrant du babi guling ! Avant de tuer le cochon, on l’asperge de tirta, un peu d’eau bénite sur le corps. On aurait pu croire que le succès ait affecté la qualité mais rien n’a bougé d’un Puis on l’égorge et on récupère le sang pour faire du boudin dont je vous parlerai iota, les centaines de touristes qui s’y pressent chaque jour pour consommer les un peu plus tard. Ensuite, on passe de l’eau bouillante sur sa peau pour le nettoyer. 8 à 10 cochons qui sortent de ses cuisines se régalent ! » Une fois propre, on le vide et on le farcit avec notre mélange d’épices et des daun singkong (feuilles de tapioca). Le secret d’un bon babi guling, c’est la cuisson et le Ida Ayu Puspa Eny meilleur babi guling n’est jamais celui des cérémonies parce qu’il est cuit en deux Contact à balibel@hotmail.com


9 Né aux Etats-Unis,William Collier travaille à Bali depuis 2001. Ce chef toujours à la recherche de nouvelles alliances culinaires officie à présent dans les cuisines du Blossom, le restaurant des villas Sentosa à Seminyak. Est-ce qu’un nom ou une adresse a compté pour vous dans la cuisine ? Wayne Nish a été mon mentor. C’est un grand chef new-yorkais d’origines maltaise et japonaise avec qui j’ai travaillé quelques années. Avant lui, je savais cuisiner mais il m’a ouvert l’horizon pour dégager l’expression artistique dans la cuisine. J’ai vécu avec lui la révolution culinaire américaine, une cuisine où se mêlent tant de saveurs dans un même repas, un reflet de nos origines si diverses. Avant, il semblait y avoir de la confusion, tout était empirique ; après on a appelé cela fusion, il y a un côté plus scientifique. L’important, c’est de travailler avec des gens qui n’ont pas de limites ni de frontières, « everything was yes.» Qu’est-ce qui vous guide dans la cuisine ? Une pensée ? Un secret ? Une méthode ? Si tu trouves les meilleurs produits frais, la cuisson se chargera du reste. Il ne faut surtout pas manipuler les saveurs. Quel ingrédient ou saveur avez-vous découvert à Bali ? J’aime beaucoup le kemangi (lemon basil), c’est un basilic local citronné, il dégage un arôme magique. Si je pouvais, je construirais toute ma carte autour de ce condiment. Que vous a apporté Bali dans votre métier ? La patience (avec un grand sourire). Certains gestes aussi, comme celui de bien utiliser le mortier indonésien en pierre de lave pour préparer le bumbu bali (mélanges d’épices fraîches locales), aucune machine n’est capable de produire cette saveur incomparable. Y a-t-il une table autre que votre restaurant que vous recommanderiez à Bali ? Peu de tables trouvent grâce à mes yeux. Je suis sensible à la cuisine de Kaizan, un BBQ coréen sur Jl Oberoi. Dans la même rue, un peu plus haut, je trouve que le restaurant italien Sasa s’est bien amélioré. Pour ceux qui fréquentent Ubud, du côté de Kedewatan, je conseille le nasi ayam d’Ibu Mangku.

Quel est votre plat préféré sur votre carte ? En ce moment, j’ai un faible pour mes gnocchi à la pancetta, crème fraîche fumée et cresson de fontaine (nasturtium). C’est une grand-mère sicilienne qui m’a appris à les rouler avec une râpe à fromage. La sauce dégage une forte saveur d’herbes. Je fais faire une bonne pancetta à Bali. Propos recueillis par Socrate Georgiades Restaurant Blossom Villa Sentosa Jl Pura Telaga Waja, Petitenget, Seminyak Tel. 730 333


B ALI nosta lgie

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Astrid Friedrich a posé un premier pied il y a 25 ans à Bali mais il n’y a pas eu de coup de foudre instantané. Ce n’est qu’en prenant le temps de découvrir les Balinais, leur caractère et leur culture, qu’elle s’est attachée peu à peu à cette île. « La première fois que j’ai mis les pieds à Bali en 1985, j’avoue que je n’ai pas aimé. Je logeais dans un losmen à Legian, il y avait des toiles d’araignées et plein de bestioles, des geckos, cette vie grouillante me faisait peur, j’avais plutôt l’habitude de descendre dans de bons hôtels. Un an et demi plus tard, je suis revenue, contre mon gré, avec mon compagnon de l’époque parce qu’on m’avait dit qu’il était possible de produire des vêtements. Je voulais changer de vie, j’exerçais jusqu’alors la profession de mannequin de cabine, ça n’avait rien de valorisant, je rêvais d’autre chose. En arrivant à Tegalallang, au nord d’Ubud, mon œil a plutôt été attiré par de petits bananiers en bois, c’était un très bel artisanat. Nous en avons achetés un demi-container et avons été les premiers à en importer à Paris en 1986. Ils s’arrachaient à très bon prix au point que nous les envoyions parfois par avion pour satisfaire nos clients. Il faut dire qu’à l’époque, c’était la croix et la bannière pour obtenir des containers, il n’y avait dans mon souvenir que Alfa Sigma qui s’en chargeait. Nous faisions de constants allers-retours entre Bali et Paris, tous les deux mois. Nous avons développé nos propres gammes d’artisanat et ça marchait du tonnerre, il y avait peu de concurrence et la qualité était très belle. En 1995, les grandes grèves en France ont mis fin brutalement à notre commerce : les containers sont restés bloqués, nous avons raté les salons, les documents douaniers étaient aussi coincés par la poste, nous avons déposé le bilan en 1996 et avons décidé de nous installer à Bali […] Dans les premiers temps où j’ai commencé à travailler ici, en 1986, il y avait un vieux monsieur que je trouvais toujours chez moi, tout était évidemment ouvert à tous vents, il s’éclipsait dès mon retour. Je le trouvais sans gêne, je ne comprenais pas la raison de sa présence. Quand j’ai réalisé qu’il était chargé par sa famille, mes voisins, de garder mon bungalow contre les voleurs, je m’en suis voulu de mon comportement de parisienne stressée. Je n’ai jamais ouvert un livre pour apprendre l’indonésien mais j’ai passé beaucoup de temps avec les habitants pour apprendre leur langue en direct. J’étais fascinée par leur notion de la beauté et leur habileté manuelle […] J’ai fini par découvrir de nombreux points communs avec mon île natale, la Guadeloupe, surtout dans le domaine de la magie et des mythes. Par exemple, nous avons la même légende d’un œuf qu’on couve pendant 40 jours et d’où sort ensuite un petit démon à qui on peut tout demander, y compris de dévaliser des banques, ça s’appelle chez nous cwl bois (cheval-bois), tuyul en indonésien. J’ai aussi entendu la même histoire des soukougnans qu’on appelle ici leak. J’ai quitté la Guadeloupe parce que je ne supportais pas cette névrose et ce sentiment d’infériorité, ce RMI qui a tout pourri et qui retire toute dignité aux gens. Ici, les gens ne sont pas impulsifs comme chez nous, j’ai appris la patience à leurs côtés, j’aime beaucoup leur caractère et leur culture. Ils me croient l’une des leurs, en provenance de Papua, ils n’arrivent pas à réaliser qu’on peut-être noire et française […] Je ressens que les Balinais commencent à perdre un peu leur sang-froid, ça me fait mal au cœur, la vie devient stressante dans le sud, je viens de déménager vers l’Est, j’y retrouve un peu plus d’authenticité. » Propos recueillis pas Socrate Georgiades

« Impossible de ne pas montrer une photo d’une de ces fêtes déguisées mémorables. Nous revenions d’une party où nous avions croisé Mick Jagger, il venait souvent à l’époque. »

« Cette photo a été prise vers 1986 dans notre boutique du 11ème arrondissement à Paris, c’est là que nous exposions nos bananiers qui mesuraient entre 30 cm et 2.5 mètres. »

« c’était en 1985, à Kuta, du côté du Bemo Corner. »

« Cette photo date aussi des années 80, elle a été prise à Padangbai, c’était le désert à l’époque. »

« J’ai vécu au Golden Village à Seminyak comme tous les étrangers de l’époque. Mon fils a suivi sa scolarité à Sunrise, à l’école française jusqu’au CM2 puis au BIS à Sanur, il partira bientôt à l’université à Montréal. »


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H O T E L S et balades

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Seatrek : croisières-aventures dans l’Est indonésien Le plus grand archipel du monde compte de grands marins qui ont écumé l’océan Indien depuis plus d’un millénaire mais ça fait finalement très peu de temps que l’Indonésie s’est ouverte à la croisière. Dirk Bergsma fait partie des pionniers. En arrivant il y a 25 ans avec son sac à dos, il a découvert l’Indonésie sur un phinisi, ces beaux bateaux en bois traditionnels qui sillonnent encore l’archipel pour y transporter des marchandises. A l’issue de ce voyage très rustique, il a eu l’idée de lancer la société Seatrek pour proposer des croisières sur des bateaux traditionnels aménagés pour le tourisme. Pendant les premières années, il a armé un phinisi pour faire découvrir Komodo et quelques îles désertes de l’Est indonésien. Il y un peu plus de 10 ans, il a fait construire sur mesure la Katharina, un phinisi spécialement aménagé pour la croisière. Le programme s’est alors élargi à d’autres îles telles que Banda au sud des Moluques, Alor, Tanimbar puis Irian Jaya (aujourd’hui Papua). Le bateau a d’ailleurs hébergé le tournage de l’émission Ushaïa et son animateur Nicolas Hulot en pays Asmat. Sylvain Croisé, l’actuel directeur de cette société, nous précise les raisons de cet engouement pour la croisière en Indonésie : « Il n’y a pas d’autre pays au monde qui propose une rencontre pareille avec une variété de peuples tribaux, une flore et une faune aussi exceptionnelles. Les Caraïbes méritent bien leur réputation de paradis de la voile en raison des alizées mais ils n’arrivent pas à la cheville de l’Indonésie en matière de découverte et d’aventure. » Un des capitaines, Frédéric Garziglia, originaire de Nice, renchérit sur l’approche très douce privilégiée par Seatrek : « Nous faisons attention à préserver les lieux et les populations. Si nous nous rendons compte que ça perturbe trop un village, nous changeons de destination. » Sylvain renchérit sur la crainte du développement du tourisme de masse : « Nous craignons l’arrivée des paquebots de croisière, ça en sera fini de nos tribus et de nos relations privilégiées avec nos petits groupes d’une dizaine de personnes… » Le succès aidant, la flotte s’est agrandie et compte à présent deux autres voiliers traditionnels, deux belles unités de presque trente mètres. Enfin, dernier arrivé, le Merry Makin’, un motor yacht pour répondre à la demande croissante de petites virées de quelques heures sur l’eau le temps d’une cocktail-party pour le coucher du soleil ou d’un brunch en amoureux. Socrate Georgiades Katharina, phinisi 33m, 7 cabines, 17 personnes Mars à septembre : Bali-Komodo-Bali Octobre à février : Moluques, Banda, Papua, Raja Ampat Ombak Putih, phinisi 39m, 12 cabines, 24 personnes. Croisières 5 à 7 jours. Komodo, Moluques, pays Asmat Atasita, phinisi 38 m, 5 cabines. Charter plongée sous-marine, compresseur nitrox. Croisières à la demande. Merry Makin’, motor yacht 23m, 3 cabines, 2 x 1000 cv 6 passagers en nuitées, 20 en journée. Sortie ½ journée (sunset cocktail-party, brunch, high tea…), journée et week-end (Lembongan, Penida, Lombok). Croisière sur demande. www.seatrekbali.com, Tel. (+ 62 361) 283 358


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AGENDA CULTUREL

< A partir du 7 août > Indonesia in 1939, à Jimbaran Life Magazine est l’ancêtre de Paris Match. C’est un magazine américain né dans les années 30 qui a donné le primat à la photo et ainsi révolutionné la pratique journalistique. En 1939, un numéro intégral a été consacré à l’Indonésie, réalisé par le photojournaliste Horace Bristol. Ce sont quelques-unes de ses photos qui nous sont données à voir pour cette très belle expo de la galerie Jenggala à Jimbaran. Danse traditionnelle, religion, art ou encore textile et même magnifiques paysages, le tout en noir et blanc, un vrai retour vers le passé ! www.jenggala-bali.com Tel : (0361) 703 311

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< Du 5 au 30 août > Un trio au nom de la femme, à Jimbaran Ce mois-ci, Ganesha Gallery met à l’honneur la femme à travers l’expo collective « In Praise for Women ». En effet, ces trois artistes indonésiens, Ida Bagus Indra, Ni Nyoman Sani et Teguh Ritmar, reconnus dans le circuit de l’art contemporain, déclinent la femme en couleurs et en mouvement pour le plus grand plaisir des amateurs d’art qu’ils soient novices ou éclairés. Ganesha Gallery, Four Seasons Resort, Jimbaran Tél : (0361) 701 010 < Du 4 au 8 août > De la culture villageoise, de la découverte et du sport, à Sanur Cette année, le Festival de Sanur (Sanur Village Festival) se tiendra du 4 au 8 août à Inna Grand Bali Beach et Segara Beach. Tout au long des festivités, diverses activités vous serons proposées : découverte du milieu sous-marin de Sanur, un village consacré au yoga, du jazz et de nombreuses expositions de photos mais aussi de peintures. De plus, il y aura au programme des jeux de plages, du basketball, du football ou encore du rugby. Un open de golf mais aussi des compétitions de sports d’eau et de pêche seront organisés. Et surtout ne manquez pas le festival de cerfs-volants, la compétition culinaire et la cérémonie de clôture qui seront les temps fort de l’évènement. Plus d’info et programmation détaillée sur www.gotosanur.com < Le 7 août à 18h00> Glass Age, l’âge du verre, à Ubud La librairie francophone RendezVousDoux et Horizon Glassworks vous invitent le 7 août à 18h à célébrer le lancement du livre ‘’The glass Age’’. Ari ‘’Wekku’’ Saaski, l’auteur et photographe finlandais, a travaillé pendant plusieurs mois aux côtés des artistes verriers Ron Seivertson, Julien Espagne, Regis Anchuelo et Francis Auboiron. Ils ont mêlé leurs différentes techniques et formations afin de faire naître une fine équipe surnommée les Cinq Éléments. Avec le lancement de ce livre, ils présentent leurs œuvres d’art en verre qui se réfèrent à l’Âge de pierre. Plus d’info sur www.horizonglassworks.com ou à RendezVousDoux face au marché d’Ubud Tél : (0361) 747 01 63 L’homme qui voulait être heureux ou le jeu des 777 erreurs Amateur de littérature, ce livre n’est pas pour vous. Mais on n’apprécie pas nécessairement un livre parce qu’il est bien écrit. Pour son histoire alors ? Un jeune homme en vacances à Bali découvre au contact d’un vieux sage qu’il n’est pas heureux ! Bof, le développement personnel et la méthode Coué, on va dire que Paulo Coelho avait fait nettement mieux en son temps avec l’Alchimiste. Quant au cliché affligeant de l’Occidental déboussolé face au sage oriental... Alors, pourquoi en parler ? Parce que ce livre rencontre un grand succès en ce moment ? Non, mais parce qu’il est à Bali ce que Le Grand Bleu est au cinéma : un navet. Saviez-vous que les Balinais vivaient dans des campans ? Que les bois succédaient aux champs sur le chemin d’Amed ? Que les bébés tortues sortaient de l’œuf à peine trois heures après la ponte sur la plage de Pemuteran ? Que les Balinais utilisaient l’encens pour chasser les moustiques ? On veut bien admettre que le décor importe peu pour l’auteur « maître praticien en PNL » et qu’il se soucie comme d’une guigne de la vraisemblance mais nos cœurs de balinophiles ont saigné à la lecture de ce livre indigne. Alors, parce qu’on est adeptes de la pensée positive et vraiment pas rancuniers, la Gazette propose qu’on lance une souscription pour inviter Laurent Gounelle à découvrir Bali puisqu’il semble n’y avoir jamais mis les pieds ! « L’homme qui voulait être heureux », Laurent Gounelle, 224 p, Ed. Anne Carrière. Disponible à Rendez-vous doux, Jl Raya Ubud, Ubud (face au marché) Arnaud Guillemot et Socrate Georgiades


Et voilà le travail !

Yudja, Javanais de 66 ans, récupérateur de cartons sur Denpasar. Ils sont nombreux et très utiles ces collecteurs de matériaux ou « pemulung ». A chacun sa spécialité, pour Yudja, c’est le carton. A son rythme et à son âge, il fait chaque jour sa tournée. Ici, pas de retraite pour les braves... Fab fabricezimoi@gmail.com

Série photographique de Fabrice Charbonnier.

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CONSEILS PRATIQUES

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BALI COMME SI VOUS Y ETIEZ QUE VOIR A BALI ? Si vous restez à Bali moins de 2 semaines, ne ratez pas les étapes suivantes : Ubud, ses peintres, son ambiance new age, ses rizières et sa jungle ; un tour au mont Batur pour photographier sa caldeira ; une promenade dans la forêt du lac Beratan et une visite à ses pêcheurs ; le temple de Tanah Lot très tôt le matin ; un stop à Tenganan (le village le plus ancien de Bali) ; une rando dans les rizières de Jati Luwih ou de Sidemen ou bien une balade en VTT entre Bedugul et Jati Luwih ; voir les falaises d’Uluwatu et assister au spectacle de danse kecak ; un peu de shopping à Seminyak ; snorkelling sur le tombant de l’île de Menjangan ; la plage de Pura Geger avec ses cultivateurs d’algues ; les touristes australiens sur la plage de Kuta ; la fête la nuit à Seminyak ou à Kuta… QUE FAIRE AVEC LES ENFANTS ? Le must, c’est le Parc des papillons (Taman Kupu Kupu, ne pas confondre avec le parc des reptiles) au nord de Tabanan (30 minutes au nord ouest de Kuta), les enfants adorent l’écloserie et les énormes insectes. Le Bali Tree Top Adventure, dans le jardin botanique de Bedugul, un circuit type « accrobranche » qui dure environ 2 heures, grand succès. L’atelier peinture sur céramique du Jenggala Keramik à Jimbaran. DECOUVRIR BALI EN AMOUREUX Les spots les plus romantiques pour dormir : Mû ou Mick ou Flower Bud sur le Bukit, Gajah Mina à Balian-Suraberata, Prana Dewi sur le mont Batukaru, Natura Resort à Ubud… Pour un dîner aux chandelles, les pieds dans le sable, la plage de Jimbaran ou bien pourquoi pas un dîner romantique à l’Amandari sous un gazebo de la vallée Ayung à Ubud. Pour une vue fabuleuse pendant le déjeuner : le Café Jatiluwih qui donne sur les rizières de Jatiluwih, parmi les plus belles de Bali. La plus belle plage déserte où conter fleurette : Suraberata à l’ouest de Bali (plus de 15 km). Une promenade en barque sur le lac Beratan. MOYENS DE LOCOMOTION La route est dangereuse à Bali, alors attention ! Si vous vous déplacez en taxi, assurezvous que le chauffeur enclenche son compteur sinon sortez du véhicule. Si vous conduisez un deux-roues, que vous êtes en possession de votre permis international et des papiers du véhicule et que vous avez un casque, un policier n’a a priori aucune raison de vous soutirer une amende. Si vous en avez les moyens, louez-vous une voiture avec chauffeur, c’est le plus sûr. En cas d’accident, ne vous énervez surtout pas et sachez que vous serez toujours dans votre tort. Nul n’est assuré à Bali, vous ne pouvez compter que sur vous-même. Souriez et négociez. AUTRES DANGERS On ne le répètera jamais assez mais il n’y a aucune tolérance de la part des autorités en matière de drogue. Moins d’un gramme de shit vous enverra en prison pour un an.Tous les dealers sont des balances sans exception. L’autre danger, c’est la baignade dans certaines zones de fort courant, soyez attentif à la signalétique sur les plages. Baignez-vous entre les drapeaux rouges et jaunes. MUSEES Le dernier ayant vu le jour est le Musée Pasifika à Nusa Dua. Il propose une collection magnifique de plus de 600 œuvres sur Bali, l’Indonésie et toute la zone Asie Pacifique. A ne pas manquer ! Nous apprécions aussi le Neka Art Museum à Ubud. Il abrite la collection la plus étendue d’art balinais et indonésien, y compris les œuvres d’artistes étrangers qui ont résidé à Bali tels Walter Spies. Le musée est constitué de sept pavillons, parmi lesquels un abrite les dessins à l’encre de Gusti Nyoman Lempad et un autre

une riche collection de photos du début du 20ème siècle. Pour ceux qui sont davantage intéressés par l’agriculture, ne ratez pas le musée du Subak à Tabanan (Senggulan). SHOPPING ET BUSINESS En découvrant Bali, on est toujours étonné par le nombre de boutiques, d’ateliers et d’usines, autant dans la région d’Ubud que dans celles de Seminyak et Kerobokan. La conjugaison de l’extraordinaire habileté manuelle des Indonésiens et la présence toujours plus importante de créateurs occidentaux ont fait petit à petit de Bali un centre réputé internationalement pour son artisanat, ses objets de décoration, ses meubles, ses lampes, son linge, ses bijoux, etc. Des milliers de commerçants et d’entrepreneurs sont abonnés à Bali : ils conjuguent plaisir et travail dans ce lieu si riche pour sa culture, sa douceur de vivre et son offre en hébergement et restaurants de qualité internationale. Ils viennent ainsi passer plusieurs semaines ou mois par an pour faire produire ou simplement acheter et remplir des containers qu’ils vendront ensuite dans leur pays d’origine. Tentation. Entre un prix de gros à Bali et celui du détaillant dans votre pays d’origine, il y a une marge de cinq à vingt ! Qualité. De trop nombreux fabricants de meubles utilisent du bois pas assez étuvé qui craquera tôt ou tard, souvent dès la sortie du container sous des latitudes plus sèches qu’à Bali. A volume égal, du bois sec pèse 50% moins lourd que du bois vert. Si vous avez le compas dans l’œil, en soulevant le meuble, vous saurez si le bois a été correctement étuvé.Tachez de vous adresser à des marchands qui peuvent vous prouver qu’ils exportent en Europe, un gage de qualité. Concernant le reste, soyez attentifs aux finitions. Enfin, ayez à l’esprit que la compétition est rude à Bali, les prix sont serrés. Une différence de prix importante pour un même objet ne peut s’expliquer que par sa différence de qualité. Adresses. Difficile de s’y retrouver parmi les milliers de magasins tant Bali ressemble à un immense supermarché en plein air. Faites-vous bien sûr une idée en consultant l’annuaire professionnel de la Gazette de Bali, vous y trouverez une liste de spécialistes reconnus qui vous proposeront des objets de qualité export. Agent. C’est l’intermédiaire indispensable qui vous déniche les meilleurs fabricants au meilleur prix, l’économie ainsi réalisée couvrira largement le montant de sa prestation. Un bon agent dénichera un meilleur prix à Bali que vous-même directement sur le lieu de production à Java. Il vous est aussi indispensable pour suivre votre production en pratiquant le fameux « quality control ». Fabrication. Tous les commerçants arborent un panneau « made to order » et vous promettent de vous fabriquer l’objet de vos désirs en deux semaines. En général, il faut bien souvent compter deux semaines de plus, surtout en période de chauffe. Expédition. Bali est l’un des rares endroits au monde à offrir un service aussi élaboré d’expédition.Vous payez un acompte au commerçant puis vous vous rendez chez un transporteur-affréteur à qui vous confiez votre carte de visite et le solde, il s’occupera du paiement, du ramassage, de l’emballage et de l’expédition. Si vous ne maîtrisez pas très bien l’anglais, vous avez tout intérêt à vous adresser à un transporteur français afin de bien saisir les subtilités de la rédaction de la packing list et du dédouanement. US ET COUTUMES Ne posez jamais la main sur la tête d’un enfant. Respectez les cérémonies en ne vous tenant pas au-dessus d’un prêtre en train d’officier. Déchaussez-vous avant d’entrer dans une maison.Attendez qu’on vous y invite avant de manger ou de boire. Ne vous servez jamais de la main gauche, ni pour toucher quelqu’un, ni pour montrer quelque chose et encore moins pour manger.Tachez d’apprendre trois mots d’indonésien qui, accompagnés d’un sourire, vous ouvriront toutes les portes, c’est facile.


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bons plans

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M E D I A E T E D U C AT I O N LUNA MAYA ET CUT TARI : DEUX FACONS DE DEMANDER PARDON Le grand scandale soigneusement orchestré de la première vidéo porno de célébrités depuis que la nouvelle loi antiporno est passée n’en finit plus d’en finir. Au risque même de lasser le public avide de sensationnel pour qui ce grand show semble organisé depuis le début. On ne sait plus très bien s’il s’agit avant tout de satisfaire le lobby conservateur, essentiellement les organisations musulmanes qui ont poussé très fort pour cette loi ou bien de donner du spectaculaire au peuple à travers les magazines « pipole » et de faire ainsi de l’audience… et de l’argent. Reste que les deux protagonistes féminines de l’histoire, Luna Maya et Cut Tari, sont passées aux excuses publiques, chacune flanquée de son avocat-vedette, en récitant devant les caméras un texte quasi similaire.

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POUR UN ENSEIGNEMENT ADAPTE AUX DECOUVERTES SUR LE CERVEAU

Les découvertes récentes sur le cerveau indiquent que l’apprentissage traditionnel n’est pas vraiment efficace. La preuve, vous rappelez-vous de tout ce que vous avez appris au lycée ou êtes-vous effaré en voyant les livres et les questions auxquelles doivent répondre les étudiants ? Il est maintenant évident qu’il faut changer certaines méthodes si l’on aspire à un apprentissage motivé et durable.Tout d’abord, les études montrent qu’il existe un lien bidirectionnel entre le corps et le cerveau et que les émotions sont primordiales car elles envoient un système de messages chimiques au cerveau. Si un élève est perturbé ou ne se sent pas épaulé, il n’apprendra pas. C’est pourquoi les écoles qui privilégient les relations personnelles entre élèves et professeurs ont plus de chance de faire épanouir leurs étudiants. Confiance, sécurité et compréhension mutuelle sont les mots-clés de la réussite. Une deuxième découverte montre que l’expérience du monde réel favorise l’apprentissage puisqu’elle sollicite les neurones et développe les connections ou transmissions synaptiques. Au fait, Les deux jeunes femmes se sont toutefois livrées à cet exercice de façon bien savez-vous combien de neurones compte un cerveau adulte ? Environs cent milliards ! Les différente. Si Cut Tari, originaire de la province d’Aceh où la loi islamique est en meilleurs programmes scolaires favorisent des expériences concrètes en dehors de l’école vigueur, a donné un show médiatique larmoyant à souhait, l’« Indo » Luna Maya ou amènent des intervenants au sein de l’école pour partager leur savoir et faire participer (à moitié autrichienne pour être précis) a récité son texte avec un ton relevé et les étudiants. Enfin, la troisième découverte cruciale pour l’enseignement est que seulement provocateur, bien loin des convenances en vigueur ici. Alors que Cut Tari, qui a ce qui a un sens pour l’individu va être mémorisé. On voit surgir de plus en plus de projets délaissé ses tenues ultra moulantes depuis le début du scandale, retrouvant même pluridisciplinaires qui établissent des connections entre le savoir préliminaire des étudiants, l’usage du « kerudung », demandait pardon entre deux sanglots « au gouvernement l’apport des différentes disciplines, des théories et surtout la vie personnelle des étudiants. Il existe d’excellents exemples de projets sur l’environnement qui ont porté leurs fruits, indonésien pour avoir semé l’embarras au sein de la société », l’autre prononçait la même intéressé les jeunes et qui ont réussi à faire comprendre les différentes perspectives d’un phrase avec un détachement impoli et un regard effronté. Cela n’a pas échappé au problème et de ses solutions. Les élèves qui sont allés observer et intervenir sur place ont téléspectateur de l’émission « Suara Anda » sur Métro TV (cf. La Gazette de Bali tendance à s’exprimer en tant qu’experts et se sentent concernés. Il semble aussi que le n° 49 – juin 2009) invité à commenter l’événement. « On remarque que Cut Tari est travail de groupe amène de meilleurs résultats. Alors, revenons à nos moutons, à savoir en sincère dans ses excuses, par contre Luna Maya, son ton ne va pas », a-t-il tranché. Sans quoi nous parlent ces avancées scientifiques pour nous qui vivons à Bali. Pour ce qui est doute rôdé au jeu d’acteur ô combien subtil des stars de sinetron, le téléspectateur de l’éducation scolaire, il reste à interpréter le style et les programmes de chaque école lambda est donc prêt à pardonner à la pécheresse qui en fait des tonnes, mais pas pour décider quel établissement modèle le mieux ses programmes sur les découvertes à celle qui doute ouvertement de cette grande farce à l’indonésienne. Car enfin, neuroscientifiques. Il est judicieux de poser directement la question aux directeurs et à la question de savoir si c’est au gouvernement de légiférer sur ce qui se passe enseignants. La bonne nouvelle est que l’apprentissage ne s’arrête certainement pas à l’école. Au sein de la famille, on aidera énormément un enfant en l’aidant à faire des dans les chambres à coucher du pays, ce débat mort-né, la réponse semble acquise connections entre ce qu’il apprend à l’école et ce qu’il vit, voit et perçoit au jour le jour. aujourd’hui : c’est oui, sans l’ombre d’un doute. Dans cette démocratie indonésienne, Parents, ne vous inquiétez plus d’empiéter sur le programme scolaire ou de ne pas avoir les ligues bien pensantes sont déjà dans votre lit. le jargon approprié, aidez simplement votre enfant à faire sens de ce qu’il vit. Amenez-le sur le terrain et montrez-lui que notre monde si complexe n’est fait que de connections Eric Buvelot concrètes et simples en elles-mêmes.


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FORUM

Une lectrice de Jakarta se dit choquée par le récit de chasse à la baleine à Lamalera écrit par notre confrère Thierry Robinet dans sa rubrique « Tour d’Archipel » le mois dernier. Elle nous explique pourquoi… Bonjour, je m’appelle Julie Murat, j’habite à Jakarta où je travaille, et je suis une fidèle lectrice de la Gazette... en particulier des articles de Thierry Robinet, qui a une vraie plume d’aventurier. D’habitude, je lis ses articles « les yeux fermés ». J’apprends toujours quelque chose et surtout on sent que c’est un passionné d’Asie, qui explore et maitrise des sujets intéressants, avec un angle nouveau. Je suis donc d’autant plus choquée par son papier sur la chasse à la baleine et au dauphin à Lembata ! Est-ce que « lutter pour sa survie » justifie que la communauté chrétienne de Lamalera massacre deux espèces qu’un consensus scientifique déclare en voie d’extinction ? Alors que tant d’autres communautés ont reconverti leur économie en tenant compte de la raréfaction des ressources naturelles, faune et flore menacées par la pollution, la pêche intensive, l’activité humaine. Je pense notamment aux pêcheurs de Lovina ou Uluwatu qui ont rationnalisé leurs prélèvements de poissons sauvages et courageusement entrepris des piscicultures couronnées de succès. Ou encore, se sont reconvertis dans le tourisme, employés par les hôtels, ou guides indépendants qui emmènent les touristes admirer les bancs de dauphins et la nature merveilleuse. « Depuis des générations, les habitants de Lamalera vouent à la mer un culte sans faille. » Quel genre de culte consiste à chasser deux des espèces animales les plus rares et fragiles, et qui rendent Bali aussi précieux ? Comment la tradition peut-elle justifier une pratique cruelle et complètement hors d’âge ? Heureusement que « le combat d’homme à bête », comme vous dites, est complètement dépassé, l’honneur de l’Homme est désormais de protéger l’environnement qu’il a jusqu’à présent largement détruit. Le défi du 21ème siècle est justement de mettre fin au rapport de domination entre l’Homme et la Nature, sans quoi l’humanité court à sa perte. Je suis outrée de voir qu’un journaliste aussi passionné par l’Asie puisse avoir une vision aussi simpliste et « court-termiste ».Votre article détruit les efforts de toutes les associations et de toutes les ONG, basées à Jakarta, à Bangkok, Singapour, Manille... qui luttent pour la sensibilisation environnementale des pays du Sud-est asiatique. Les Philippines, la Thaïlande, la Malaisie, etc... et bien sûr l’Indonésie, regorgent d’espèces menacées et de merveilles écologiques... mais les gouvernements ne protègent pas assez leurs trésors naturels, en dépit des pressions de la communauté internationale. En tant que journaliste, votre devoir et l’éthique la plus évidente vous imposent de favoriser la sensibilisation des populations à leur environnement et à la

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protection de la faune et de la flore. Alors que votre article non seulement cautionne, mais célèbre cette chasse scandaleuse, pratiquée parfois par des adolescents de 15 ans ? En quoi le massacre d’un dauphin au harpon est-il un spectacle esthétique ? J’espère que votre conscience professionnelle va vous obliger à publier mon commentaire, et surtout à me répondre, de façon aussi argumentée. Bien cordialement. Julie Murat La réponse de l’intéressé… Et bien dis donc, qu’est ce que j’ai pris avec cette jeune fille, qui d’ailleurs écrit très bien. Comment lui expliquer qu’à Lamalera, on est dans un autre monde, le vrai monde de l’Indonésie comme il y a des siècles et que c’est une réalité de ces îles du bout du monde. Je pourrais écrire sur les Bataks ou les Minahasa qui tuent et mangent les chiens, les Balinais qui pour certains de leurs « upacara » doivent avoir des animaux ou bouts d’animaux protégés par des décrets internationaux, écrire sur les tueurs de tigres ou de rhinos à Sumatra... La liste est longue, jusqu’aux anthropophages du Haut-Eilanden en Papua. Moi même, depuis 1990, je participe en tant que régisseur à de nombreuses émissions sur la protection de la nature, surtout avec Ushuaia ou Thalassa, et donc je suis bien placé de ce qu’il se fait ou se dit. Mais quand l’on voyage en Indonésie, il faut accepter une certaine réalité et même si elle n’est pas belle à regarder, on a le droit d’en parler.Voila, moi en tant que voyageur, je relate des faits vus et entendus aux 4 coins des Iles de la Sonde. Cette demoiselle dit que je suis le vrai aventurier et que cela se sent dans ma plume, donc je vais là où il se passe des choses étranges ou belles ou cruelles et je le dis via la Gazette et je comprends que cela puisse choquer les âmes sensibles ou penser que moi-même reste insensible devant un tel spectacle. Non, cela me fait mal aussi, j’en parle avec les gens (à Lamalera ou ailleurs) mais je ne peux m’immiscer dans une tradition vieille de plusieurs siècles et dicter aux autres ce qu’ils doivent faire. Aux associations de faire ce travail, je suis un voyageur, je relate des faits et Lamalera est vraiment un de ces coins du bout du monde où s’écrit une page d’histoire tragique pour quelques baleines et de nombreux dauphins. Dans la capitale de l’île de Lembata, Lewoleba, le gouvernement est conscient de ce qui se passe, de certains journalistes ou TV internationales (dont j’ai été à plusieurs reprises) qui viennent montrer des chasses ailleurs interdites, mais pour ne pas choquer les populations locales, on ferme les yeux et je dois dire que ce n’est rien à côté du massacre des bateaux-usines japonais. Mais ce n’est pas une raison aussi de laisser faire cette chasse alors que le monde a les yeux tournés vers l’Indonésie et sa protection de la faune et flore. Merci. Thierry


SANTE

CONSEILS POUR DES VACANCES SANS PEPINS Corail - Les blessures au corail laissent souvent, au fond de la plaie, des microparticules qui entretiennent l’inflammation et favorisent l’infection. Si vous vous blessez, nettoyez longuement la plaie. Désinfectez à la bétadine, puis laissez sécher. L’application de jus de citron s’avérerait efficace pour dissoudre le squelette corallien. Antibiotiques ? Une application locale peut être utile.Vaccination anti-tétanique recommandée. Oursins - Ne pas enlever les épines brisées. Enduire l’endroit atteint de vinaigre blanc, jus de citron ou javel. Attendre plusieurs minutes. Enlever les épines à l’aide d’une pince à épiler désinfectée ! Les épines étant ramollies, elles sortent plus facilement... Le vinaigre blanc est en outre remarquable pour traiter les piqûres du corail de feu, piqûres de méduses et otites externes fréquentes en zone tropicale. Serpents de mer – Ce ne sont pas des légendes. Cousins distants des cobras, ils sont communs dans nos régions (40 espèces) ! Tous venimeux, ils mordent rarement. Leur petite bouche ne leur permet guère de mordre que la partie palmée entre nos doigts et orteils. Si morsure il y avait, un anti-venin devrait être administré. Brûlures - Après avoir enduré près d’un jour de vol, votre corps est fatigué par le voyage. Reposez-vous un peu à l’abri des rayons du soleil avant de vous aventurer sur une chaise longue en plein cagnard où, inéluctablement, vous vous endormirez… et subirez une cuisson certaine, même si vous êtes enduits de crème protectrice facteur 50 ! Bali Kiss - Le résultat du contact de votre mollet avec le pot d’échappement de la moto que vous aurez louée ! Cette brûlure, extrêmement douloureuse, doit être traitée immédiatement. Nettoyez la plaie régulièrement, appliquez une crème antibiotique et laissez sécher. Evitez le contact avec l’eau de mer. Si aucune amélioration en quelques jours, consultez un médecin. Bali Belly – C’est la « turista » locale. Si vous en êtes victimes, hydratez-vous bien et consommez de l’eau à base d’argent colloïdal. Radicale pour calmer vos douleurs, elle vous remet d’aplomb en temps pour profiter de votre séjour… Déshydratation - A Bali, la température et l’humidité restent pratiquement constantes jour et nuit. Vous êtes donc sujet à une forte transpiration et une perte de fluides. Pour y parer, hydratez-vous en permanence, à l’eau tant qu’à faire..! Noyades – Nageurs chevronnés ou pas, faites très attention. De forts courants ainsi que des lames de fond existent sur beaucoup de nos plages (Kuta, etc.) et sont très dangereux, entraînant des noyades chaque année. Si vous en êtes victimes, NE PANIQUEZ PAS. Nagez parallèle à la plage pour ne pas vous essouffler et vous noyer, même si le courant continue à vous entraîner au large. En général, ces bandes ne font guère plus que 40 m de large sur environ 100 m de long. Une fois sortis du courant, continuez à nager parallèle encore un peu, puis revenez vers la plage. Bonnes vacances..! Patrick Monsarrat

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Manfred Giehmann, Parisien de 62 ans, a passé quasiment toute sa vie à collectionner des bijoux tribaux achetés dans l’archipel indonésien. Aujourd’hui, alors qu’il prépare un livre sur son inestimable collection, il recense pour la Gazette de Bali les éléments de cette mémoire et de ce savoir-faire artisanal condamnés à disparaître…

L’HOMME QUI VOULUT ETRE COLLECTIONNEUR DE BIJOUX Manfred Giehmann a presque l’allure d’un héros de Ruyard Kipling. Il en partage en tout cas la vie d’aventures et la force de projeter ses rêves. Désormais retraité, ce Français a donc rêvé de l’Indonésie depuis l’enfance, rêvé de péripéties au bout du monde, de forêts primaires, de tribus perdues et de souvenirs à rapporter comme autant de trophées. Et quand on rêve des contrées reculées de notre planète, quoi de plus logique que d’embrasser le métier de géographe ? C’est donc pour cartographier les confins de l’île de Bornéo pour la Comex qu’il débarque pour une première mission dans les années 70. « Bornéo, c’était exactement la réalisation d’un rêve d’enfance. Depuis que j’avais reçu en prix d’excellence à l’école primaire un livre sur une expédition française dans cette île qui attire depuis toujours les aventuriers », se souvient-il. Après une vie passée dans la région, il réside aujourd’hui à Bali, Manfred Giehmann a réalisé des missions de cartographie dans presque toutes les zones de l’archipel. L’intérêt pour les bijoux tribaux viendra de lui-même, naturellement, au fur et à mesure des rencontres et découvertes, sans idée préalable. C’est donc à Bornéo qu’il achète son premier collier. Un collier de perles de Venise, ces perles de pacotille utilisées pour le troc par les premiers marchands, mélangées à des perles de Chine et d’Inde. Cette rencontre avec les Dayaks de Bornéo lui donne alors l’envie de rencontrer d’autres minorités et d’acquérir d’autres pièces. Manfred Giehmann en possède aujourd’hui 2000. « Je crois que nous ne sommes qu’une petite vingtaine au monde a collectionner les bijoux indonésiens », ajoute-t-il. Le livre qui est en préparation et qui sera intitulé « Ethnic Jewellery of Indonesia », aux éditions EDM (sortie prévue en 2011), ne présente que 500 pièces. En provenance de sept régions de l’archipel - Sumatra, Kalimantan, Célèbes, NTB, NTT, Moluques, Timor, plus le Timor Leste - les bijoux présentés dans l’ouvrage proviennent d’une trentaine de groupes ethniques et seront documentés notamment par Bernard Sellato (cf. La Gazette de Bali n°37 - juin 2008). Les productions de Java et Bali, archi-connues, ont été exclues, ainsi que celles de Papua « à cause de leur caractère plus primitif et également éphémère », explique le cartographe. Selon lui, il n’y a pas de caractéristiques particulières à la production de bijoux dans l’archipel indonésien si ce n’est son incroyable diversité. « Il y a une extraordinaire variété de matériaux employés et beaucoup de mélange de ces matériaux », explique celui qui connaît également sur le bout des doigts les histoires liées à ces parures et ornements.

Les chefs de tribu portaient au cou une lune d’or montée en collier. Mais à Timor, on trouve surtout la plus belle bijouterie d’argent de toute l’Indonésie, dixit Manfred Giehmann. C’est à Tanimbar qu’on trouve les bijoux en or les plus chers du pays, devant ceux de l’île de Nias. « Là, l’or a été importé », précise-t-il.

Comme ces bijoux en bois et or martelé du pays Toraja qu’on ne sort que pour les funérailles. « Dans cette région de Célèbes, on trouve de l’or, beaucoup d’or, il y a une véritable fascination pour ce métal », commente Manfred Giehmann. On y porte ces ornements de façon rituelle, pas au quotidien. « Ils appartiennent à la communauté. Les riches, qui possèdent toutefois les plus belles pièces, n’en sont que les dépositaires », ajoute le collectionneur. L’or, on en trouvait aussi à Timor et ce, même avant l’arrivée des Portugais. Ces derniers ont apporté des défenses d’éléphants du Mozambique et de l’argent de Goa. « Ils échangeaient tout ça contre du bois de santal », précise-t-il encore.

Direction Sumatra, où les Minang sont considérés par les rares spécialistes de cet artisanat négligé par l’Indonésie elle-même, comme les plus grands artisans bijoutiers. Lampung encore où on a toujours suivi les modes et composé avec toutes sortes d’apports extérieurs, portugais, indiens et chinois. « Dans cette région, il y a des artisans itinérants. Les gens leur donnaient leurs vieux bijoux à réactualiser à la mode du jour. Il y a donc là encore une incroyable diversité de styles et de matériaux », commente Manfred Giehmann. A Kalimantan, le matériau le plus courant est le bronze. Il est venu du sultanat de Brunei par les marchands chinois. L’argent arrivait du Sarawak et au sud, on trouvait les diamants (cf. La Gazette de Bali n°40 – septembre 2008). Et le cartographe d’énumérer : « On trouve des bijoux en ivoire de Sumatra et de Malaisie sous forme de bracelets chez les

Iban, des bijoux en bois, des bouchons d’oreille en pierre et en os, ou encore faits avec des bois de cerfs chez les Dayak et bien sûr ces fameuses « longues oreilles » des femmes qui célèbrent la beauté parfaite. » Manfred Giehmann pourrait encore parler pendant des heures des manches de kriss sans lame portés à la taille par les femmes d’Aceh ou encore des cache-sexes en or ou argent des petites filles Bugis. La passion est là, dévorante et suprême. Nous allons bientôt pouvoir la partager avec lui grâce à ce livre qui va constituer un élément de plus dans cette documentation bien trop rare sur les bijoux ethniques de l’archipel. En effet, la république d’Indonésie n’a que faire de toutes ces survivances du passé qu’elle oublie gaiement sur la route du développement. Adam Malik, 3 ème vice-président indonésien, a été la seule personnalité à s’être jamais intéressée à cet héritage. Malheureusement, après sa mort en 1984, la collection qu’il avait réunie dans un musée a été dispersée. La dernière initiative en date revient alors à Manfred Giehmann qui, comme ses pairs, estime que la valeur d’une collection dépend de la documentation qui est faite sur elle. « Sans ce projet de livre, à l’heure actuelle, ma collection ne vaudrait pas ce qu’elle m’a coûté », conclut-il. Eric Buvelot Contact à manfgieh@gmail.com


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LE POISSON-CARDINAL DE BANGGAI ET LE COMMERCE INDONESIEN DES POISSONS D’AQUARIUM D’EAU DE MER

Depuis que le dessin animé « Finding Nemo » est sorti, les enfants n’ont de cesse de demander à leurs parents un aquarium rempli de poissons clowns et il y a eu une véritable explosion des ventes de ces aquariums d’eau de mer. Ils sont incontestablement du meilleur effet, que ce soit à la maison, au bureau, dans une salle d’attente ou dans le hall d’un hôtel. Cependant, peu de personnes savent que la plupart des poissons et autres créatures marines qui alimentent ce commerce viennent essentiellement d’Indonésie. Le commerce des espèces d’aquarium marin dure déjà depuis une trentaine d’années ici et un nombre incalculable de poissons, de coraux et d’autres espèces de la région ont été capturés et expédiés à travers le monde. A l’inverse des aquariums d’eau douce, entretenir un aquarium d’eau de mer est assez coûteux et ces poissons peuvent être considérés comme des « produits de luxe ». Il est donc paradoxal de constater que les communautés de pêcheurs qui collectent ces animaux pour alimenter ce commerce sont en fait parmi les plus pauvres d’Indonésie. De plus, comme l’échelle de ce commerce est bien petite comparée à celle du poisson d’alimentation, il s’est développé hors de la surveillance des autorités et bien peu d’informations sont disponibles à son sujet. Néanmoins, une première enquête en 2001 avait permis de cerner le problème de la surpêche du poisson-cardinal, permettant d’étaler au grand jour ce commerce des poissons d’aquarium d’eau de mer et les problèmes qui y sont liés. Le poisson-cardinal de Banggai ou Apogon de Kaudern est un petit poisson mais un must pour les possesseurs d’aquarium d’eau de mer. Il n’atteint que 5 cm de long à l’âge adulte, avec de longues nageoires et des couleurs scintillantes mélangeant noir, bleu et argent. On ne le trouve que dans les eaux de l’archipel de Banggai, au nord-est de Célèbes. Des populations introduites par l’homme ont aussi prospéré dans les eaux du nord de Célèbes et de Bali. Ce poisson vit en groupe sur les coraux, les anémones et dans les algues d’eaux chaudes et peu profondes. La femelle pond 40 à 60 œufs plutôt volumineux chaque mois, qui sont ensuite couvés dans la bouche du male jusqu’à éclosion. Le poisson-cardinal de Banggai a fait son apparition dans le commerce de poissons d’aquarium vers 1994. Il a fallu toutefois attendre 2007 pour qu’il soit catégorisé comme espèce menacée dans un rapport de l’IUCN (International Union for Conservation of Nature). Cette année-là, les Etats-Unis ont demandé que cette espèce bénéficie de protection pour en restreindre le commerce. Cette requête a été annulée à la suite d’assurances fournies par les autorités indonésiennes qu’un plan de préservation du poisson-cardinal de Banggai était en cours. On estime qu’un million de ces animaux étaient prélevés chaque année pour ce commerce. Des données plus récentes montrent clairement que les populations ont été sévèrement décimées par la surpêche. Les pêcheurs utilisent des outils rudimentaires pour la collecte. Les méthodes de transports sont également inadéquates et mènent à un fort taux de mortalité et

de déchet en bout de chaîne. Les cas de figures les plus extrêmes montrent que sur 10 000 poissons pêchés, moins de 2000 survivent à l’export. Il est clair que ces niveaux de mortalité sont inacceptables. Malgré l’augmentation de l’essence et des produits de première nécessité, la main d’œuvre est toujours aussi chichement payée. Ces prix bas maintiennent la pauvreté. Un pêcheur ne perçoit que deux cents sur un poisson qui sera vendu 25 dollars à New York ! Voici un exemple clair de commerce inéquitable et d’exploitation des populations rurales pauvres. Ces prix bas sont contreproductifs pour inciter à la protection de ces ressources naturelles et stimule la surpêche. Aussi longtemps que des poissons-cardinaux sauvages et bon marché seront disponibles, la perspective d’élever l’espèce en captivité ne sera pas considérée comme rentable. Sans parler des techniques de pêche destructives qui endommagent l’écosystème de Banggai. Les gens utilisent du cyanure et des grenades pour pêcher pour leur consommation et les coraux sont coupés pour être recyclés en matériau de construction. Pour remédier à ces problèmes, des agences gouvernementales et quelques ONG travaillent avec les communautés locales afin de mettre en place un plan de sauvetage de ce poisson. Cela implique l’apprentissage de meilleurs techniques de collecte, de stockage et de transport des spécimens, la mise en place de zones de jachère et la réhabilitation des récifs coralliens. Avec l’appui du gouvernement, les insulaires sont entraînés à ces nouvelles méthodes et reçoivent un enseignement informel sur de meilleures pratiques environnementales. Cette initiative pourrait être exportée partout en Indonésie afin de préserver d’autres espèces et d’autres biotopes. A l’autre bout, les importateurs ne doivent établir des relations commerciales qu’avec les fournisseurs indonésiens responsables et les aider à supporter les

pêcheurs. Les aquariophiles peuvent également demander à n’acheter que des poissons en provenance de marchands ayant reçu une certification. Le problème des interdictions internationales, c’est que dans les pays où le respect des lois est loin d’être optimal, cela ne mène pas nécessairement à une meilleure conservation de l’espèce concernée. La sauvegarde du poisson-cardinal de Banggai et d’autres organismes marins passe par les pressions internationales mais aussi par un soutien actif. Un plan de sauvetage réussi de ce poisson n’implique pas seulement une meilleure protection de cette espèce et de son habitat mais aussi d’autres espèces. Les villageois pourront continuer ce commerce et assurer leur avenir. Enfin, ce plan pourra servir de modèle ailleurs dans le pays. Alors, la prochaine fois que vous verrez un joli aquarium plein de merveilleux poissons et de chatoyants coraux de toutes les couleurs, réfléchissez d’où ils viennent, pensez au coût sur l’environnement, aux populations pauvres qui les collectent. Et si vraiment vous souhaitez avoir votre propre aquarium d’eau de mer, soyez sûr d’acheter vos poissons à un vendeur recommandable. Un acheteur informé peut faire la différence ! Ron Lilley Ron Lilley travaille pour l’ONG locale LINI. C’est une des rares organisations qui surveille le commerce de poissons d’aquarium d’eau de mer en Indonésie et qui enseigne aux communautés locales de meilleures pratiques environnementales. Pour en savoir plus sur LINI ou apporter votre soutien, visitez leur site Internet à www.lini.or.id


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AVEN TURE S

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Chaque mois, sur les pas du célèbre aventurier Thierry Robinet, découvrons une perle de l’archipel indonésien. Ce mois-ci, le géant des Iles de la Sonde.

LE KRAKATAU DE 1883 En 1977, alors tout jeune, je débarque en Indonésie et après 3 mois de mission sur l’île de Sumatra, je m’intéresse à la volcanologie, la tectonique des plaques et les séismes. Et pour cause ! Depuis seulement 10 jours à Padang, un séisme force 6.3 m’a fait pratiquement tomber du lit. Je n’aurai de cesse alors, entre autres aventures, de recenser et de grimper les volcans des îles de Sumatra et de Java (en priorité) et de m’attarder plus particulièrement sur l’une de ces montagnes de feu qu’est le Krakatau. Situé dans le détroit de la Sonde, entre Java-Ouest et le sud de Sumatra, le Krakatau est synonyme de l’explosion volcanique la plus colossale de ces derniers siècles. C’était le 27 août 1883. Nous sommes en août 2010, il y a donc tout juste 127 ans. Voici son histoire pour mieux comprendre le phénomène de l’éruption cataclysmique de 1883. Dans les temps historiques, le volcan Krakatau était une île circulaire de 11 km de diamètre et 2000 m d’altitude. Une première éruption détruisit la totalité du cône volcanique, ne laissant subsister que trois petits îlots de quelques dizaines de mètres de hauteur, appelés aujourd’hui Sertung, Rakata Kecil et Pulau Panjang. Plus tard, l’activité volcanique reprendra, donnant naissance au volcan Rakata, 830 m d’altitude, puis à un 2ème cône volcanique appelé Danan, 450 m, qui se soude à Rakata. Enfin, à un 3ème, appelé Perbuatan, 120 m, qui se soude à son tour aux deux autres. Plusieurs éruptions majeures survinrent entre le 9ème et le 16ème siècle. Ensuite, en 1680, une très violente éruption accompagnée d’un raz-de-marée provoque un grand nombre de victimes, un récit que l’on retrouve dans les chroniques religieuses de Java-Ouest. Puis, pendant 203 ans, de 1680 à 1883, aucune activité, l’île boisée n’est visitée que par des pêcheurs et des bûcherons. La chronologie qui suit, que l’on retrouve dans les chroniques hollandaises de l’époque, est tout simplement stupéfiante ! Du 20 avril au 10 mai 1883 : crise sismique violente au sud de Sumatra et à l’ouest de Java. Du 10 au 19 mai 1883 : les secousses sismiques s’intensifient, provoquant dégâts et victimes. 20 mai 1883 : après 203 ans de sommeil, éruption du petit cône volcanique Perbuatan. Le bruit de l’explosion est perçu dans un rayon de 160 km. La hauteur du panache éruptif atteint 13 000 mètres. L’onde de choc arrête toutes les horloges jusqu’à Batavia. 27 mai 1883 : fin de l’éruption. Un ingénieur des mines hollandais, Schurmann, débarque sur l’île de Krakatau et déclare qu’« il n’y a plus une feuille sur les arbres.» 60 cm de cendres noires basaltiques recouvrent 30 cm de ponce très claire, d’origine dacitique. Cette observation est très importante car elle est le point de départ de l’explication de la terrible éruption qui va suivre. Du 29 mai à fin juin 1883 : reprise de l’activité explosive avec une hauteur de panache d’environ 5000 mètres. 1er juillet 1883 : brutale recrudescence dans la violence explosive. La colonne éruptive s’élève à 18 000 mètres puis diminue progressivement jusqu’au 10 août où elle atteint à peine 1000 mètres. Pendant cette période,

des fragments de ponce retombent jusqu’à 1900 km à l’ouest du Krakatau. On perçoit en permanence un halo autour du soleil, la lune devient bleue. 10 août 1883 : un géomètre Hollandais, Ferzenaar, sera la dernière personne à débarquer sur l’île de Krakatau. Il déclare alors : « To u t e s l e s b ra n c h e s des arbres sont cassées, l’épaisseur de cendre atteint 2,5 m et on perçoit quelques petites explosions sur le cône volcanique Perbuatan. » 11 août 1883 : brutal réveil du cône volcanique Danan. 11 cheminées éruptives entrent simultanément en activité et projettent leur panache à quelques 6000 m d’altitude. Cette activité va se poursuivre jusqu’au 26 août. A partir de cette date, l a re c o n s t i t u t i o n d e s événements qui vont suivre est fondée en grande partie sur les enregistrements d’appareils de mesure, sur les dépôts volcaniques et les témoignages de quelques capitaines de bateaux traversant le détroit de la Sonde ou naviguant près des côtes de Sumatra (sud de Bengkulu) dont le bateau n’a pas coulé ! Car aucune personne vivant près du volcan n’a survécu... 26 août 1883, à 10h00 : la colonne éruptive atteint 11 000 mètres. A 13h00, elle s’élève à 21 000 mètres. A 15h00, 26 000 mètres. En l’espace de 7 heures, il tombera une épaisseur de 27 mètres de cendres sur la petite île voisine de Sertung. 27 août 1883, à 5h30 : début d’une série d’énormes explosions qui seront perçues dans un rayon de 3000 km. A 7h00, la colonne éruptive atteint 43 000 m de hauteur. A 9h58 se produit la plus énorme de toutes les explosions, qui sera perçue dans un rayon de 5000 km (où le bruit arrivera un peu plus de 4 heures plus tard). L’onde de choc est si puissante que toutes les vitres volent en éclats dans un rayon de 500 km, elle fera 7 fois le tour de la planète ! Cette explosion colossale est accompagnée d’un immense raz-de-marée. On estime à 47 m la hauteur de la vague qui s’écrase sur les côtes de Java et Sumatra, la hauteur d’un immeuble de 15 étages. Cette énorme vague va mettre 2 heures pour arriver sur Batavia la capitale. Une canonnière, la Berouw, avec 10 hommes d’équipage sera retrouvée

à 5 km à l’intérieur des terres de Sumatra après être passée au-dessus d’une colline de 15 m. Pour indice, l’on a remarqué, quelques jours après l’éruption, une montée des eaux anormale au Mont Saint-Michel (voir livres de la mairie, indice de la marée de l’année 1883). La hauteur du panache volcanique atteint alors 48 000 m. L’obscurité est totale dans un rayon de 400 km. Des coulées pyroclastiques de ponce et de cendres incandescentes fluidifiées par le gaz se déplacent à la surface de la mer sur de grandes distances (prés de 170 km pour certaines) à la vitesse de 360 km/h ou 100m/s. Les cendres rejetées par le volcan retombent sur une surface de 700 000 km2, la plus grande zone de retombée jamais enregistrée. Les cendres les plus fines sont satellisées autour de la planète et mettront plus d’un an à retomber. 14h30 : la nuit est maintenant totale dans un rayon de 600 km autour du centre éruptif. Les 4/5 de la superficie de l’île de Krakatau ont disparu. Il ne reste plus rien des volcans Danan et Perbuatan et seulement la partie est de Rakata. A la place de l’île effondrée s’ouvre maintenant une caldeira de 290 m de profondeur, sous la mer. A 16h00, l’éruption décroit, la hauteur du panache éruptif n’est plus que de 25 000 m.


33 28 août 1883 : c’est la fin de l’éruption qui aura duré 39 heures. Le bilan est lourd. 40 000 victimes, des centaines de villages anéantis. Le volume de matériel expulsé par le volcan a été de 20 km3. L’énergie développée par cette éruption correspond à 100 000 bombes d’Hiroshima. Pourquoi cette catastrophe massive, d’une telle intensité, s’est-elle produite ? Il est vraisemblable que deux magmas de composition différente se soient mélangés, magma basaltique très chaud au contact de magma dacitique moins chaud. De viscosité et de température différente, la convection fut instantanée d’où l’énorme brassage dans le réservoir, avec dégazage accéléré et la pression énorme qui en résulte. Lorsque la pression qui augmente de manière phénoménale dépasse la limite de résistance du toit du réservoir, celui-ci se fracture puis explose. La mer s’engouffre alors à l’intérieur du réservoir magmatique à 1300 degrés. L’éruption dite « phreato-ultraplinienne » démarre.Vaporisation instantanée du mélange d’eau de mer et de magma hautement explosif. Les explosions perçues dans un rayon de 5000 km sont l’émission de plusieurs panaches atomiques de cendres et ponces, de déferlantes dites « nuées ardentes » qui vont orchestrer cette catastrophe naturelle. Les 4/5 de l’île ont disparu. Elle n’a pas explosé comme on l’a cru initialement mais elle s’est enfoncée dans les flots. Le toit du réservoir magmatique s’est affaissé engendrant une caldeira de 10 km de diamètre sous la mer. Le raz-de-marée est dû à l’onde de compression qui a suivi l’explosion engendrée par la pénétration en grande quantité d’eau de mer à l’intérieur du réservoir et à la chute dans la mer de la moitié nord du volcan Rakata qui atteignait 860 m d’altitude. Plusieurs kilomètres cube de roches ont ainsi pénétré dans les flots en quelques instants accompagnant la formation de la caldeira sous-marine.

29 décembre 1927 : première manifestation d’une éruption sous-marine à l’emplacement de l’ex-volcan Perbuatan. 26 janvier 1928 : d’immenses gerbes de cendres noires sortent de la mer et s’élèvent à plusieurs milliers de mètres de hauteur. Février 1928 : Une nouvelle île émerge, l’Anak Krakatau ou l’enfant du Krakatau. 1933 : la nouvelle île est de forme annulaire, sa hauteur est déjà de 67 m. 1941 : elle est désormais haute de 139 m. De 1941 à 1950 : succession de phases constructives et destructrices. Le volcan atteindra 160 m avant de revenir à 129 m d’altitude. De 1950 à 1960 : un second cône commence à s’élever dans son vaste cratère.

Et après cette fameuse journée du 27 août 1883, Jusqu’en 1988 : son activité explosive sera quasiment a u c u n e a c t i v i t é f u m e ro l l i e n n e o u e x p l o s i ve constante avec des coulées de lave qui consolident pendant 44 ans... sa base.

Novembre 1992 : l’activité explosive reprend avec une fantastique fontaine de lave et plusieurs coulées. L’activité explosive régulière se poursuit jusqu’en 2002. 2009 : l’activité volcanique et explosive du Krakatau a été fantastique avec des « bangs » assourdissants, des fontaines de lave à répétition, des jets de blocs de basalte ou de lave déformée à plus de 500 m autour du cratère. Spectacle total vu et ressenti personnellement sur les pentes même du géant de feu, le grand frisson de tous les passionnés des volcans. Pouvoir sentir la chaleur intense des blocs de basalte s’écrasant à 1 ou 2 mètres devant soi ou nous surplombant pour aller enflammer la forêt de conifères sur le bord de mer. L’histoire se répète, au Krakatau comme ailleurs, et il reforme d’ores et déjà son île originelle grâce à ses coulées de lave et ses éruptions régulières de blocs et de cendres, remplissant petit à petit la caldeira sous-marine. Si vous voulez vous-mêmes découvrir ce pur joyau de volcan au milieu de la mer, l’Anak Krakatau, je suis votre homme. Esprit d’aventure, quand tu nous tiens ! Thierry Robinet Avec la collaboration pour les infos historiques d’Aventures et Volcans.


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KINKIN ET ADE’R, DEUX JEUNES ARTISTES JAVANAIS ONT RETENU LES ARTS SOUS LE SIGNE NOTRE ATTENTION DU LIEN KINKIN est un Maître de l’aquarelle, une technique qui prend des années à être maitrisée ; ses portraits captent l’étincelle de vie. Il a aussi le chic pour envoyer un message politique fort comme dans son « New King Rising » (Président Obama vêtu d’un simple étui pénien) ou bien son « Megaminator », un portrait de Megawati en « bio-robot ». Quant à ADE’R, il excelle dans la technique de l’huile à laquelle il s’est dédié après avoir fait une école de… Technologie. Un de ses tableaux frappe le regard : deux hommes, à demi-nus, portant des lames tranchantes à la cheville s’adonnent à un combat au centre d’un cercle formé par… des coqs. Son inspiration est née, dit-il, de l’observation de ses frères humains qui se battent sans savoir pourquoi ni pour quelle raison. Le concept a généré une peinture surréaliste qui renverse les idées et inverse les positions : ce sont les coqs qui regardent le combat des hommes. La composition est parfaitement maitrisée, avec un grand coq blanc qui déploie ses ailes et attire le regard vers la scène. ADE’R a bien d’autres idées encore qu’il veut peindre dans ce style surréaliste. Pour l’instant, il souhaite rencontrer des collectionneurs attirés par sa perception de la réalité. Quant à KINKIN, orphelin à un très jeune âge et qui a dû travailler pour étudier les Arts Visuels à l’Université, il avoue son ambition à « devenir le meilleur aquarelliste d’Indonésie » et sa volonté lui fera réussir le pari en dépit des galeristes qui prétendent qu’il n’y a « pas de marché de l’aquarelle à Bali. » En attendant, le jeune artiste qui parle parfaitement l’anglais, enseigne l’Art de l’Aquarelle et le dessin. Inscrivez-vous à ses cours, passez commande de votre portrait, pareil artiste mérite de voir son travail soutenu. KINKIN à http:/kinkin.indonesia.free.fr/ et kinkinwatercolorist@yahoo.com Tél : (0361) 27 27 271, 08 13 39 13 39 07 et 08 56 39 22 ADE’R (Ade Rukmanta) à aderealism@yahoo.co.id Tél. 08 56 39 12 636

Les artistes n’ont jamais manqué à Ubud et à présent vient de naitre un nouvel espace où ils peuvent exposer, faire des spectacles et vendre leur art. Le « BaliWood Arts’Link » s’est en effet ouvert fin juin à Penestanan, à côté de The Mansion, avec pour but de relier tous les arts et de stimuler la vie locale. Le village avait dans les années 50 donné vie à une génération de « Jeunes Artistes », avec une école « naïve » créée sous l’impulsion du peintre hollandais Arie Smit. Aujourd’hui, Penestanan cherche un second souffle et ce Marché de l’Art permanent offre une série d’expositions : photos, peintures à l’huile, aquarelles, collages, sculptures… dans une grande variété de styles et d’artistes; il y a aussi du design de mode, des antiquités et un sympathique petit bistrot pour y faire une pause. Au-delà, des expositions sont prévues, ainsi que des camps de vacances avec ateliers et cours d’art qui attireront expatriés et visiteurs étrangers. Leur logo est un arbre dont les branches partent en spirales, portant des feuilles en forme de cœur, chacune générant une activité : spectacles, expos, music, cours... Un arbre de vie en quelque sorte. info@baliwoodresort.com www.baliwoodresort.com et tél. 0361 972 640 baliconcept@yahoo.com

Marie Bee


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SPORTS

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TOUS LES BIENFAITS DE LA PLONGEE POUR LES ENFANTS Découvrir l’épave de Tulamben, les fonds marins de Padangbai ou les jardins de coraux d’Amed émerveillent les enfants. Ils découvrent le fascinant univers de Némo qu’ils ont vu et revu avec tant de plaisir. La plongée en bouteille est actuellement possible à partir de 10 ans en toute sécurité. Les formations existent avec Padi ou la fédération française de plongée pour obtenir un premier niveau dans cette discipline qui vise à enseigner les normes de sécurité et permettre aux jeunes de plonger jusqu’à 15 mètres de profondeur. L’environnement à Bali est idéal pour s’initier au monde sous-marin et bon nombre de parents plongent déjà. Les professionnels de la plongée recommandent toutefois de ne pas forcer les enfants car cela pourrait provoquer des blocages qui retarderaient les progrès. C’est sur la découverte des poissons qu’il faut mettre l’accent, plutôt que sur l’aspect technique du snorkelling ou de la plongée. Atlantis, centre de plongée francophone à Sanur, propose un programme de découverte à partir de 8 ans pour les écoles et les particuliers. Les petits plongent en piscine en s’amusant à faire des bulles et en découvrant cette sensation de « voler » dans l’eau. Ils utilisent des petites bouteilles de 7 litres et sont encadrés par un moniteur diplômé ayant l’habitude des enfants et un bon rapport avec eux. La durée des plongées est plus courte avec les enfants, d’environ 20 minutes avec les huit ans jusqu’à une trentaine de minutes avec les 10 ans et plus. A tous ceux à qui cela aura plu, ils proposent aussi un baptême en mer d’une profondeur maximum de 12 mètres. Puis les jeunes de 10 à 15 ans peuvent préparer un demi-niveau qui sera reconnu et pourra être continué n’importe où dans le monde afin d’obtenir la première qualification PADI : l’« Open Water Diver Junior ». On peut aussi préparer directement cette qualification en trois jours de théorie et pratique. Les professionnels conseillent aux parents d’assister leurs enfants pour l’apprentissage de la théorie mais de les confier aux instructeurs pour les plongées, ce qui rend les jeunes plus responsables. Les plus de 15 ans peuvent ensuite passer l’« Open Water Diver ». Une telle expérience apprend également aux enfants à respecter l’environnement et les sensibilise aux problèmes de la pollution de la mer, devenus graves à Bali. Les plongeurs sont les protecteurs de l’océan qui respectent toutes les créatures vivantes de la mer. Sous forme ludique, ils ramassent sacs, bouteilles, tongs, cannettes et autres et prennent part à des nettoyages de récifs et de plages. Alors, n’attendez plus, donnez la chance à vos enfants de s’immerger dans les eaux chaudes de Bali et n’oubliez pas de leur parler du commandant Cousteau… Atlantis International Bali Dive Center Jl. By Pass Ngurah Rai n° 350 Sanur, Bali Tél. (361) 284 312

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RIP CURL CUP A PADANG PADANG Rip Curl organise la plus longue compétition de surf d’Indonésie qui se déroulera du 25 juillet au 29 août au spot mythique de Padang Padang. Jamie O’Brien (Hawaii) qui remporta la Rip Curl Cup 2009 participera à cette 7ème édition et sera accompagné par 15 autres internationaux tels Koa Smith (Hawaii), Ozzie Wright (Australie), Anthony Walsh (Australie), Ry Craike (Australie) et Takayuki Wakita (Japon). 16 des meilleurs surfeurs d’Indonésie participeront eux aussi à l’événement, représenté par Garut Widiarta, Rizal Tandjung, Dede Suryana, le champion 2006 de la Rip Curl Cup Lee Wilson. En sachant que la houle est parfois capricieuse, la compétition se déroulera selon les jours choisis par le directeur de la compétition afin d’avoir le « Padang Swell » idéal. Les performances risquent d’être très élevées et le spectacle éblouissant. Tous à vos jumelles ! Plus d’info sur www.ripcurl.com Arnaud Guillemot

L’ANNUAIRE DES MAREES D’AOUT 2010 Pleine lune date 6h 7h 8h 9h 10h 11h 12h 13h 14h 15h 16h 17h 18h date 6h 7h 8h 9h 10h 11h 12h 13h 14h 15h 16h 17h 18h

Nouvelle lune

1 0.9 0.6 0.5* 0.6 1 1.4 1.8 2 2.1* 1.9 1.6 1.1 0.7 17 1.2 0.8 0.6 0.6* 0.7 1 1.3 1.6 1.8* 1.8 1.6 1.3 1

2 1.2 0.8 0.6 0.6* 0.8 1.1 1.4 1.7 1.9* 1.8 1.6 1.3 0.9 18 1.5 0.1 0.8 0.7 0.7* 0.8 1.1 1.3 1.5 1.6* 1.5 1.4 1.2

3 1.5 1.1 0.8 0.7* 0.7 0.9 1.1 1.4 1.6 1.7* 0.6 1.4 1.1 19 1.8 1.5 1.2 1 0.8 0.8* 0.9 1 1.2 1.3 1.4* 1.3 1.3

4 1.8 1.5 1.2 0.9 0.8* 0.8 0.9 1.1 1.3 1.4 1.5* 1.4 1.3 20 1.9 1.8 1.5 1.3 1.1 0.9 0.9 0.8* 0.9 1 1.1 1.2 1.3

5 1.9 1.8 1.5 1.2 1 0.9 0.8* 0.9 1 1.1 1.2 1.3 1.3* 21 1.9 1.9* 1.8 1.7 1.4 1.2 1 0.8 0.7* 0.7 0.8 1 1.2

6 2.0* 1.9 1.8 1.6 1.3 1.1 0.9 0.8 0.8* 0.8 0.9 1.1 1.2 22 1.7 1.9 2.0* 1.9 1.8 1.5 1.2 0.9 0.6 0.5* 0.6 0.7 1

7 1.9 2 2.0* 1.9 1.7 1.4 1.1 0.8 0.6 0.6* 0.6 0.8 1

8 0.7 0.9 2.1 2.1* 2 1.8 1.4 1 0.7 0.5 0.4* 0.5 0.8

23 1.5 1.8 2 2.1* 2.1 1.8 1.5 1.1 0.7 0.5 0.4* 0.5 0.8

24 1.1 1.5 1.9 2.2 2.3* 2.1 1.8 1.4 0.9 0.5 0.3* 0.3 0.5

9 1.3 1.7 2 2.2 2.2* 2.1 1.7 1.3 0.8 0.5 0.3* 0.3 0.5 25 0.8 1.2 1.6 2.1 2.3 2.3* 2.1 1.7 1.1 0.6 0.3 0.2* 0.3

10 1 1.4 1.8 2.1 2.3* 2.3 2.1 1.5 1.1 0.6 0.3 0.2* 0.3

11 0.7 1 1.5 1.9 2.3 2.4* 2.3 1.9 1.4 0.8 0.4 0.1* 0.1

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14 0.4 0.3* 0.5 0.9 1.5 1.9 2.2 2.3* 2.1 1.7 1.1 0.6 0.2

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29 0.3 0.2* 0.4 0.8 1.3 1.8 2.1 2.2* 2 1.6 1.1 0.6 0.3

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16 0.8 0.5 0.4* 0.5 0.9 1.3 1.7 1.9 2.0* 1.8 1.5 1.1 0.7


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