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La Principauté glomed.free.fr/laprincipaute.html

Le premier journal d’actualité de Monaco

Année XI • Numéro 100 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

Novembre 2011

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

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Dossier Spécial

Photo © Charly Gallo / CdP

Quel rôle international pour Monaco ?

“Nos actions

dans le monde”

☞ RECTIFICATIF 2011 : TROP DE SOLISTES ET PAS ASSEZ DʼHARMONIE AUX SEANCES PUBLIQUES • PAGES 8-9


2 La Principauté

Dossier Spécial Quel rôle international pour Monaco ?

INTERVIEW EXCLUSIVE • José Badia, Conseiller du Gouvernement Princier pour les Relations Extérieures : le reg

Dossier Spécial

Quel rôle international pour Monaco ?

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“Notre diplomatie peut jo

“La Principauté est désormais reconnue comme porteuse d’une réelle expertise dans les dom PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL

DOSSIER

Une globalisation à la monégasque

ès sa création, notre journal D a été un témoin et un observatoire privilégiés et très attentif

à l’histoire récente de Monaco, du début du troisième millénaire jusqu’à nos jours. C’est ainsi que - à l’occasion de la parution de ce numéro 100 – nous avons décidé de tourner notre regard vers ce passé toujours vivant pour le parcourir à travers quelques Unes, parmi les plus représentatives des changements que ce pays a connu pendant un peu plus d’une décennie. On peut remarquer d’emblée que c’est justement durant cette période que le rôle international de Monaco est parvenu à se dessiner de plus en plus clairement. Sa vocation internationale s’est affirmée avec son adhésion– fortement souhaitée par le Prince Rainier III – au Conseil de l’Europe en 2004, 11 ans après son entrée aux Nations Unies en 1993, ce qui lui évitera tous risques d’isolement au niveau international. Cette adhésion aura une importance qui ira bien au-delà de la simple reconnaissance de souveraineté et d’acceptation parmi le club des Etats universalement reconnus, mais a surtout provoqué une véritable révolution intérieure en incitant Monaco à moderniser ses lois parfois trop archaïques, et à adapter son système politique pour déboucher sur une démocratie accomplie, tout en conservant ses précieuses spécificités. Un authentique “chefd’œuvre” de diplomatie qui a permis de remplir tous les critères demandés par l’Europe sans pour autant renoncer à son identité spéciale et unique. Le chemin est tracé et il faudra peut-être – tôt ou tard – faire un pas de plus vers l’Espace Economique Européen (EEE) tout en trouvant – encore une fois - des solutions adaptées pour protéger son économie et sa population. Avec l’avènement du Prince Albert II, les contours de ce rôle - à part entière parmi les autres nations de la planète - se sont définis encore plus nettement. Sa politique internationale s’est développée sur des axes bien précis : la paix et le dialogue entre les peuples, la protection de l’environnement, la coopération internationale, et l’affirmation de Monaco comme un pays profondément lié à la mer et au bassin Méditerranéen. Résonnent encore dans nos oreilles les mots prononcés lors de Son discours d’avènement : « La grandeur d’un pays ne se mesure pas par sa taille » en envisageant que Monaco devienne « un pays modèle, un modèle de pays ». Les bonnes idées et l’exemple sont une grandeur en soi, venant d’un pays d’extension territoriale réduite. C’est ce qui a donné l’inspiration à l’action du Souverain, et les résultats n’ont pas tardé à arriver. Monaco est aujourd’hui un pays avec une meilleure transparence financière et ne figure plus sur la liste des paradis fiscaux de l’OCDE. Un exemple à suivre au niveau planétaire pour la protection de l’environnement (en particulier de la mer). Un pays-phare par le nombre et l’extension de ses projets de coopération internationale. C’est ainsi que Monaco a su intelligemment interpréter le phénomène de la globalisation… Mais le rôle international de Monaco se dessine aussi dans le domaine du sport, même si cela peut sembler un peu curieux. C’est à travers les grandes manifestations internationales que Monaco accueille, tels que le Grand Prix de Formule 1, le tournoi de tennis, le meeting d’athlétisme (récemment reconnu comme le meilleur du monde) que Monaco ouvre ses portes à toutes les nations de la planète, se fait connaître et réaffirme sa vocation internationale d’un pays qui compte plus de 120 nationalités, véritable laboratoire vivant multiracial, religieux et social, même si très particulier par le niveau de vie élevé de ses habitants… Hélas, ce qui autrefois était le fleuron du sport monégasque, l’AS Monaco, souffre aujourd’hui d’une crise profonde. Là aussi il faudra trouver des solutions, pour faire en sorte que ceux qui investissent financièrement dans ce club puissent aussi en assurer la gestion. Dans le cas contraire, il vaut mieux dépenser le minimum indispensable, parier sur des jeunes prometteurs et… croiser les doigts ! (R.V.)

L’EDITORIAL

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onaco, vrai pays, assume pleinement son rôle interna international dans la continuation Cʼest vrai de C de son histoire. Cʼest lʼʼʼespace espace méditerranéen, espace de lʼespace cʼest vrai dans lʼaction llʼaction proximité, cʼest l environnement maritime. La pour lʼenvironnement Principauté est donc présente grâce à son Prince Souverain dans tous les combats de la planète dʼun pôle à lʼautre lʼautre comme le bleue, dʼun souligne dans un entretien exclusif ʼancien ancien premier ministre français lʼancien Michel Rocard. Monaco, vrai pays, est impliqué également dans les changements du monde et ne peut rester indifférent à ce qui se passe sur les rives de pas la Méditerranée, de la Tunisie à la Syrie en paslʼEgypte Egypte et Gaza. Le regard de Monaco sant par lʼEgypte évé sur les « Printemps arabes » et les derniers événements qui ont remis la Méditerranée au cœur lʼactualité internationale, cʼest cʼest lʼobjet lʼobjet de cet de lʼactualité entretien que nous a accordé le conseiller Badia, chargé, sous la haute autorité du Souverain, des relations extérieures de la Principauté. ■ Monaco a toujours joué un rôle en Méditerranée, en s sʼadaptant adaptant aux évolutions historiques. On a llʼimpression ʼimpression aujourd aujourdʼhui ʼhui dʼêtre être à un nouveau tournant. Quel est le regard de la Principauté sur ces événements ? José Badia : “Vous le soulignez à raison, la Principauté de Monaco est en effet profondément méditerranéenne par sa géographie, sa culture et son histoire, étroitement liée à celle de son port naturel. Cʼest C ʼest est pourquoi la Méditerranée a toujours été au cœur de la politique des Princes de Monaco. Aussi, la Principauté est-elle très attentive aux évolutions poli politiques de la Méditerranée et ne peut que se féliciter de cette progression de la démocratie et du respect des droits de llʼHomme ʼHomme sur la rive sud. Aujourd Aujourdʼhui, ʼhui, cette région connaît, en effet, avec le « printemps arabe », des bouleversements historiques qui sont le fruit dʼune d ʼune une mobilisation de la société civile sans précédent. A cet égard, Monaco, depuis son entrée dans llʼUnion ʼUnion pour la Méditerranée en 2008 notamment, a fait du soutien de la société civile une de ses priorités. Cela ssʼest ʼest est notamment traduit par un partenariat scellé avec la Fondation Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures. La Principauté, accueille ainsi, depuis 3 ans, la cérémonie de remise du Prix méditerranéen du Journalisme. Cette année encore, le 6 octobre der dernier, nous avons récompensé des journalistes qui ont joué, avec courage, un rôle déterminant dans les révolutions arabes et en faveur du dialogue interculintercul turel, essentiel à une meilleure compréhension entre les peuples. C Cʼest ʼest dire llʼimportance ʼimportance que nous atta attachons à la progression des libertés et de la démocra démocratie dans ces pays”. ■ Vous étiez récemment à la tribune de lʼONU. llʼONU. Concernant la demande d dʼadhésion ʼadhésion de la Palestine, Monaco a présenté une position

pragmatique de conciliation. Où en êtes-vous ? JB : “La Principauté de Monaco est très attachée au respect des libertés fonda fondamentales et à llʼEtat de droit. A la tribune des Nations Unies, jjʼai en effet rappelé la position de Monaco sur cette question, à savoir qu quʼun règlement juste, global et durable permette à llʼEtat dʼIsraël et à un Etat palestinien viable, souverain et démocratique, de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité. Rappelons les faits : Mahmoud Abbas a présenté, le 23 septembre 2011, au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies, une demande d'admission en tant qu quʼEtat membre de l'Organisation. Cette requête a été transmise au Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui ne peut recommander son admission, à l'Assemblée Générale, qu'à la majorité per de 9 voix sur 15, en précisant que les 5 membres perd droit de veto. Or, manents de ce Conseil dispose dʼun parmi ces cinq membres permanents, les Etats-Unis dʼores et déjà annoncé qu'ils opposeraient leur d ont dʼores palesti veto à l'admission pleine et entière d'un Etat palestinien aux Nations Unies. can Le Président du Conseil de sécurité a transmis la candidature de la Palestine à son Comité chargé des s admissions. Ce Comité sʼest réuni à huis-clos fin septembre afin d'examiner la candidature de la Palestine pour devenir un Etat à part entière des Nations Unies, s mais ne sʼest pas encore prononcé. Par conséquent, le dossier suit son cours. Je vous rappelle que Monaco ne siège pas au Conseil de Sécurité des Nations Unies et ne fait pas partie du Quartette pour le Moyen-Orient composé l des Nations Unies, de lʼUnion européenne, des Etats-Unis et de la Russie. Par conséquent, nous ne serons appelés à nous prononcer sur la question palestinienne que sur les demandes formulées llʼ devant lʼAssemblée générale des Nations Unies et spécia les assemblées générales des Organisations spéciad lisées. Il nous faut donc attendre avant dʼavancer parallèle dans nos réflexions à venir. A cet égard, parallèlement à sa demande de reconnaissance en tant dʼEtat Etat à part entière membre de lʼONU, l dʼEtat la Palestine a demandé, le 5 octobre dernier, son admission à lʼUNESCO. Etant donné que l'ONU n'a pas encore lʼUNESCO. rendu sa décision quant à l'admission ou non d'un posi Etat palestinien, la Principauté a observé une posis tion de neutralité et sʼest abstenue lors de la consuld tation. Pour compléter ce tour dʼhorizon sur cet important sujet, je voudrais souligner que le 4 l octobre 2011, lʼAssemblée Parlementaire du Conseil lʼEurope, au sein de laquelle siège une délégation de lʼEurope, du Conseil National de Monaco, a accordé à la démocra Palestine le statut de « Partenaire pour la démocratie ». Ce statut permettra au représentants de lʼAutorité palestinienne dʼassister d lʼAutorité aux réunions de lʼAssemblée sans droit de vote, dʼavancer d lʼAssemblée des prol positions sur les sujets de lʼordre du jour et amender les projets de documents de lʼAssemblée, l dʼamender llʼexception des documents fondamentaux”. à lʼexception


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gard de Monaco sur les “Printemps arabes” et les derniers événements qui ont remis la Méditerranee au coeur de l’actualité internationale

ouer une action déterminante”

maines de l’environnement, des océans, de la biodiversité et de la défense des Droits des femmes et des enfants” Photo © Charly Gallo / CdP

■ Où en est lʼUnion lʼUnion Union pour la Méditerranée, notamment au regard des évolutions actuelles de ce que lʼon l on appelle le "printemps arabe" ? JB : “Depuis 2008, lʼUnion lʼUnion pour la Méditerranée a connu une série de difficultés politiques, qui ont nui à son efficience. En janvier 2009, à la suite de lʼopération « Plomb durci » menée par Israël, les diri dirilʼopération geants arabes ont refusé de sʼasseoir sʼasseoir à la même table que les dirigeants Israéliens, causant ainsi une suspension des activités de lʼUnion lʼUnion pendant plusieurs mois. Par la suite, les tensions politiques ont progresprogres

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■ Un pays qui nʼest craint par personne, mais qui est respecté de tous peut jouer un rôle important. Comment analysez-vous le rôle spécifique de la Principauté ? JB : “Bien quʼétant lʼun des plus petits Etats du monde, la Principauté de Monaco mène une politique très active sur la scène internationale, dans des domaines qui lui sont chers et pour lesquels son expertise est reconnue et appréciée. Monaco est un partenaire égal dans le concert des Nations grâce aux étapes importantes, franchies ces vingt cinq dernières années, notamment avec son entrée à lʼOrganisation des Nations Unies en 1993 et au Conseil de lʼEurope en 2004. Avec la création du Département des Relations Extérieures et le renforcement de ses Ambassades, le Gouvernement Princier met en œuvre les moyens nécessaires pour porter le message universel délivré par S.A.S. le Prince Albert II, message de paix, de tolérance et de solidarité, portant attention toute particulière aux catégories les plus défavorisées, notamment les enfants, ainsi quʼà lʼun des défis les plus fondamentaux de notre temps que constitue le développement durable. Aussi, la Principauté est désormais reconnue comme porteuse dʼune réelle expertise dans les domaines de lʼenvironnement, des océans, de la biodiversité et de la protection des pôles et est très active dans le domaine de la défense des Droits des femmes et des enfants, comme en témoigne

llʼengagement ʼengagement de S.A.R. la Princesse de Hanovre, qui présidera, les 20 et 21 novembre prochain, une Photo © DR Conférence du Conseil de llʼEurope ʼEurope sur les droits des enfants à Monaco. Quelques exemples illustrant la confiance dont la Principauté bénéficie sur la scène internationale : Monaco a récemment été élu au Conseil exécutif de llʼUNESCO ʼUNESCO et que la Principauté a présidé la sixième Commission (Affaires Juridiques) de la 65ème session de llʼAssemblée ʼAssemblée Générale des Nations Unies, en 2010. Monaco ssʼest ʼest également récemment vu confier le mandat de co-facilitateur des consultations préparatoires de la réunion pour célécélébrer le 10ème anniversaire de llʼadoption ʼadoption de la décladécla ration du programme d dʼaction ʼaction de Durban, concernant la lutte contre le racisme. Cela démontre que la diplo diplomatie monégasque, par sa neutralité et sa compé compétence, peut jouer une action déterminante et appré appréciée tant des pays du Nord que du Sud”.

sivement paralysé lʼinstitution, empêchant notamment, en 2010, la tenue dʼun Sommet des Chefs dʼEtat. Aujourdʼhui, avec les révolutions arabes, lʼUnion pour la Méditerranée entre dans une nouvelle ère. Lʼinstitution est en pleine tentative de relance. Plusieurs éléments témoignent de celle-ci, à commencer par la nomination en juillet dernier du diplomate marocain, Monsieur Youssef AMRANI, au poste de Secrétaire général. En outre, plusieurs projets concrets ont récemment été labellisés « Union pour la Méditerranée », dont celui de lʼinstallation dʼune usine de dessalement des eaux pour la bande de Gaza. Ce sont là de réelles avancées. Par ailleurs, lʼUnion pour la Méditerranée a désormais une nouvelle vision basée principalement sur le renforcement de sa dimension régionale par son inscription au sein de la nouvelle politique de voisinage et sur le soutien de la transition démocratique et économique par le biais dʼactions pour le développement local et la création dʼemplois. Enfin, nʼoublions pas que lʼUnion pour la Méditerranée a engagé des discussions avec la « nouvelle Libye » afin quʼelle devienne le 44ème Etat partenaire et que par la suite tous les pays en transition démocratique puissent rejoindre la table des négociations”.

■ Actuellement, quels sont les projets en cours de réalisation, et ceux que vous envisagez de développer concrètement dans le cadre de la coopération en Méditerranée ? JB : “La coopération avec les pays du pourtour méditerranéen est ancienne, puisquʼelle remonte à plus de quinze ans pour certains. Elle se développe essentiellement avec le Maroc et la Tunisie pays prioritaires de la coopération monégasque et le Liban. A lʼorigine, notre préoccupation a été essentiellement environnementale. Ainsi, depuis 2001 la coopération monégasque entretient une assistance technique en matière de reboisement et dʼagroforesterie avec le Ministère de lʼagriculture libanais. La dernière réalisation en date concerne lʼamélioration de la production des plants forestiers dans les pépinières de « Debbiye », Mont Liban à 30km à lʼOuest de Beyrouth. En 2011, lʼeffort consenti dans ce projet a permis de moderniser le système de production et dʼassurer la formation des ingénieurs et techniciens sur place. Aujourdʼhui, nos actions sʼorientent autour de domaines principaux que sont lʼéducation et la santé, tout en poursuivant des projets environnementaux. Les bénéficiaires sont prioritairement les populations les plus vulnérables, et surtout les enfants. A titre dʼexemple en Tunisie, le Gouvernement Princier est engagé dans un programme de prise en charge efficace et de qualité des enfants sans soutien familial et au Maroc, nous avons signé un partenariat de trois ans avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés pour lʼ assistance aux réfugiés en milieu urbain en matière de santé, d'éducation et d'autosuffisance. La Coopération Internationale est là dans le droit fil des engagements pris par S.A.S. le Prince Souverain et Ses sœurs à lʼégard des Droits des Enfants et de la Protection de lʼEnfance”.


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INTERVIEW EXCLUSIVE • Michel Rocard, socialiste, ancien Premier Ministre français sous la présidence de Franç

“L’engagement de Mon PAR PASCALE MARCAGGI

NOTRE CORRESPONDANTE A PARIS

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DOSSIER

e "trou" d'une dimension inégalée, observé dans la couche d'ozone audessus de l'Antarctique, aussi bien que la probable prochaine "ruée" vers le pôle Nord - mine d'hydrocarbures et voie de passage commerciale - font de l'Arctique un laboratoire des choix internationaux environnementaux. Entretien avec Michel Rocard ambassadeur de France chargé « des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique ».

■ Le deuxième Forum sur l'Arctique s'est tenu du 21 au 24 septembre dernier, "Territoire de dialogue", comment analyservous ce Forum organisé par la Russie, et plus précisément par la Société Géographique Russe (ndlr : SAS le Prince Albert II vient d'entrer au conseil de tutelle de la Société Géographique Russe)? Peut-on vraiment parler de Forum international ? Michel Rocard :"La réponse à cela est très compliquée : ces Forums sont intéressants, tout le monde en fait, il y en a beaucoup ! Je suis chargé de mission sur ce sujet depuis deux ans et demie, et cela fait le quatre ou cinquième dont j'entends parler : on y apprend beaucoup de choses. Les difficultés que vit l'Arctique en ce moment exigent que l'opinion publique les connaisse bien, il est une bonne chose de diffuser une information, d'autant qu'elle change à toute allure. La région arctique est la région la plus sensible au réchauffement climatique : par rapport à il y a vingt ans, le recul chaque été, de la glace polaire, approche les quatre millions de kilomètres carrés, soit huit fois la surface de la France, ce qui est absolument gigantesque. A cela s'joutent les menaces sur la biodiversité, la fonte du pergélisol - s'il s'agit d'argile, ce sol devient mou, les maisons s'enfoncent et l'habitat notamment des Inuits devient insalubre sinon disparaît. Tout cela est très grave, et le fait que la communauté scientifique s'y intéresse est une bonne chose. Il y a trente ans, personne ne se rendait en Arctique, même l'été : les seules choses que l'on y faisait "un peu", étaient de la recherche scientifique - avec des stations de gens extrêmement courageux qui acceptaient de passer cinq mois de nuit polaire continue - et la guerre, puisque sous la glace polaire d'une épaisseur de trois à quatre mètres alors, un mètre cinquante aujourd'hui, - les sous-marins lanceurs d'engins, soit ceux de la guerre nucléaire, américains et russes, y sont toujours en patrouille constante. Maintenant que le réchauffement climatique donne à plein, beaucoup de recherches scientifiques deviennent possibles. Et dans les quatre millions de kilomètres carrés d'eaux libres trois mois par an, il sera possible de pêcher : les grands armateurs de la pêche s'y préparent. De même, longer le pôle par les côtes sibérienne ou canadienne raccourcit les distances entre l'Europe d'une part, et la Chine, le Japon, la côte Ouest des Etats-Unis

Photos © DR

“S.A.S. le Prince Albert II est le seul chef d'Etat à s'être rendu sur les deux pôles !”

d'autre part, de plus de 30 à 4 0 % selon les trajets, par ra p p o r t au passage par le canal de Panama. Or, l'Europe, la Chine, le Japon et la côte Ouest des Etats-Unis représentent près de la moitié du commerce mondial. Ce qui veut dire que le passage par l'Arctique intéresse un monde fou. Pour la pêche, il faudrait une organisation internationale prévoyant quels sont les poissons à préserver, ceux qu'il ne faut pas pêcher, ceux à ne pas pêcher pendant leur période de reproduction, dans quelles zones : nous ne disposons pas de travaux scientifiques pour cela, mais d'un refus, pour le moment, des Etats riverains d'envisager une réglementation de la pêche : cela est dramatique et scandaleux. L'Arctique est aussi un deuxième Moyen-Orient : il recèle 30% de toutes les réserves de gaz connues et 13% du pétrole liquide connu. Tout le monde se souvient de l'accident l'an dernier dans le Golfe du Mexique, qui s'est produit à moins d'une journée de mer d'au moins trois grands ports internationaux puissamment équipés, notamment de moyens de lutte contre les marées noires. De plus, les produits chimiques permettant de dissocier les molécules de pétrole ou de gaz de la mer, sont inopérants à basse température. En Arctique, nous sommes à huit jours de mer de tout port, ce qui mériterait que soit élaboré un code international, et une mutualisation extrêmement rigoureuse des moyens de secours. Or, pour le moment, là aussi, nous sommes face à un refus. Quant à la navigation, le long de ces côtes longues de 7000 kilomètres de l'Atlantique au Pacifique, il n'y a ni phare, ni une balise : l'an dernier, trois accidents sont survenus en eaux canadiennes, parce

que les cartes étaient fausses. Il n'y a pas de port, sinon Mourmansk et Arkhangelsk, et presque rien de l'autre côté. Il n'y a pas non plus de flotte d'avions d'observation ni, et cela est plus grave encore, de flotte d'hélicoptères de sauvetage. Et les primes d'assurances pour naviguer dans ces eaux sont colossales et dissuasives. La réponse devrait être une préparation juridique internationale, non seulement avec les Etats riverains (Russie, Etats-Unis, Canada, Norvège, Danemark) mais avec le monde entier, car tout le monde a besoin d'aller là-bas, pour le commerce, la pêche, se faire livrer du pétrole sur place, ou des travaux scientifiques. Or, rien de tout cela n'a commencé : le beau colloque russe a aussi son aspect de faire semblant de s'occuper de l'Arctique, sans ouvrir la porte au débat juridique sérieux. Personne ne fait avancer les choses : de fait, le Conseil l'Arctique, créé à l'initiative de Mikhaïl Gorbatchev, véritable homme de paix, pou promouvoir la coopération entre les Etats circumpolaires et l'environnement est pratiquement paralysé." ■ La Russie envisage l'Arctique comme un moyen de croissance économique, et le droit de la mer qui régit l'Arctique est un droit mou.... MR : "La Russie a connu lors de sa période communiste, un mépris écrasant pour l'environnement, et fait des horreurs absolues partout. Tout le peuple russe paie pour la mer d'Aral asséchée, une catastrophe humaine pour trois millions de personnes. Les programmes de remise en eau de la mer d'Aral sont titanesques. Mais la Russie tout comme la Chine, fait aujourd'hui une révolution environnementale puissante : nous n'avons pas le droit de dire que cela n'est pas sérieux. Il nous faut au contraire, admirer et soutenir la réconciliation d'une administration d'une part, de toute une population de l'autre, avec les soucis de l'environnement. Mais, encore une fois, rappelezvous que le sauvetage de l'Arctique exige la lutte


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çois Mitterrand, actuellement ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique

naco est un grand facteur”

face de l'océan. Le droit de la mer - la convention de Montego Bay, signée en 1982 - s'y applique, pôle compris : or, en ce qui concerne les eaux libres, ce droit ne comporte pas de précaution environnementale, ni de respect des espèces de pêche. En revanche, elle prévoit que dans la mesure où un pays peut faire la preuve que le sol sousmarin au-delà de sa zone économique exclusive, est exactement la continuité géologique de sa zone exclusive, le Comité des limites du plateau continental - le CLPC basé à Londres - peut étendre cette zone. La Norvège a d'ores et déjà vu sa zone exclusive élargie à 350 miles marins - 720 kilomètres. La Russie a introduit une demande similaire, mais le Comité lui a répondu que celle-ci n'était pas très convaincante : donc, tous les étés, des étudiants russes en géologie vont passer des vacances fraîches et un peu sportives, pour prélever des échantillons dans l'Arctique ! La Russie a bien l'intention de réitérer sa demande, d'ici à deux ans. Et le Canada et le Danemark vont en faire autant en 2013. Ensuite, les dossiers seront forclos, car la convention prévoit un délai de dix ans après sa ratification, pour déposer un tel dossier. Quant aux Etats-Unis, n'ayant pas ratifié cette convention, ils ne sont pas en droit d'en faire autant, en dépit des gisements de gaz au large de l'Alaska. Il n'en demeure pas moins qu'une fois cela fait, d'ici à quinze ans, il ne restera que 9% des eaux libres de l'Arctique pour lesquels la question d'un traité international sur le respect de la richesse naturelle des océans se posera.... sachant que personne ne l'envisage pour le moment. Ce sont donc bien les Etats qui sont responsables de la sécurité et de la protection de l'environnement, dans le cadre de leurs zones économiques exclusives. Puisque cela ne ressortit pas de l'international, loin sans faut, il faut donc exercer une pression convenable, pour que tous ces Etats se conduisent décemment. Tout ce que l'on peut dire est qu'ils le savent : il y a une vraie conscience environnementale."

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contre l'effet de serre qui est une affaire mondiale ! Localement, le froid protège et on ne sait pas encore chercher du pétrole à deux ou trois mille mètres de fond sous la mer : mais, d'ici à dix ans, on saura le faire : or, comme il faut bien dix ans pour négocier une convention internationale, tant il y a d'intérêts contradictoires, je trouve qu'il vaudrait mieux s'en occuper dès maintenant ! La Russie a, bien entendu, été profondément humiliée : y compris la réponse occidentale à la dissolution du Pacte de Varsovie, qui a été de maintenir l'Otan, autrement-dit de lui signifier que c'était très gentil d'avoir abandonné le communisme, cela rassure un peu, mais comme ils sont russes, nous continuons à nous méfier. Ce fut une gifle que nous payons par cette volonté de reconstituer, par l'économie et l'armée, la force de l'ancienne Russie. Vladimir Poutine en est l'expression. Or, quand la priorité est au redressement économique appuyé par la force militaire, l'environnement n'arrive plus qu'en troisième position : avec une part de culpabilité de notre part, qu'il vaudrait mieux ne pas oublier. Nous n'avons aucune espèce de raison de donner des leçons de morale aux Russes car, en ce moment, les "mauvais" par rapport à eux, c'est nous ! Je suis désolé de le dire aussi franchement, mais il faut bien dire les choses de temps en temps. D'autant que, la Russie, chose bizarre, a produit l'an dernier, un court communiqué qu'elle n'a pas renouvelé - ce qui veut probablement dire qu'il y a des batailles au sein de l'administration russe qui disait : on va finir par pouvoir exploiter du gaz et du pétrole sous les eaux glaciales arctiques, il y aurait peut-être lieu de discuter d'une convention internationale sur les manières de faire : la Russie est la seule à l'avoir dit ! Mais une seule fois.... Par ailleurs, l'océan Arctique est le plus petit de nos océans : ses cinq Etats riverains ont chacun une zone économique exclusive - 200 miles nautiques, environ 370 kilomètres - soit 40% de la sur-

■ Rio + 20 va-t-il mettre au point une gouvergouver nance internationale, propice à des décisions en faveur de l'environnement ? Vous vous êtes prononcés pour la suppression du vote à l'unanimité, qui est la règle de l'Onu, au profit du vote à la majorité, afin de faire pourvoir avancer les dossiers... MR : "Non, il ne faut pas demander l'impossible ! Rio est en principe une conférence perdue d'avance. Que va-t-on y faire ? Ecrire une résolution : chapitre 1, qu'avait-on promis à Rio ? Chapitre 2, qu'a-t-on fait depuis ? Chapitre 3, la différence est énorme et complètement accablante, chapitre 4, il faudrait pourtant arriver à faire ça et ça, sous-entendu puisqu'on n'a pas été capable de le faire avant.... on ne voit pas pourquoi on serait capable de le faire après. Et puis, priez mes frères! Ce qui est possible à Rio, est que le Brésil ait le culot de demander (aux présents) pourquoi n'avons-nous rien fait : s'ils osent demander cela, ils se mettront à dos le Conseil de Sécurité. En même temps, ils ne veulent pas que leur Conférence échoue. Rio pourrait signifier que l'on a découvert cette impossibilité de se mettre unanimement d'accord par consensus. Et le seul endroit, pour le moment, où le monde vote sur sa propre destinée est l'ONU, sachant que le mot clef en est la sécurité. La sécurité est le cœur des responsabilités de la charte du conseil de l'ONU. Et jusqu'à présent, on n'a parlé de cette sécurité qu'en termes militaires... devant le tir d'armes à feu. Si Rio osait dire qu'il y a aussi une sécurité climatique et une sécurité financière - car nous sommes sous la menace de nouvelle explosion de bulle financière - alors, la responsabilité du Conseil de sécurité s'ouvrirait. Car, jusqu'à présent, pour que les nations se mettent d'accord sur un moyen de travail en commun, il a fallu au moins une guerre mondiale. La dernière avait fait 50 millions de morts : c'est cher ! On ne recommence pas cela pour le plaisir de se donner une organisation.... Et pour que la probabilité que quelque chose change, dans le rapport de chaque nation avec toutes les autres, il faut du temps. Ce que nous cherchons est un déclic de commencement. Le Brésil ne pourra faire cela tout seul. Pour cela, il faut un accord mondial. Mais bon courage au Brésil !"

■ Monaco est très engagé dans l'environnement, mais c'est un petit Etat : quel est son poids ? MR : "L'engagement du Prince a été considérable pour faire passer des problèmes de préservation de l'environnement dans l'opinion publique, et notamment la connaissance des pôles : jusqu'à présent, SAS Albert II est le seul chef d'Etat à s'être rendu sur les deux pôles ! Mais Monaco est un tout petit pays, le prince le sait bien, cela n'est pas le décevoir que de dire cela, il y a une relative tutelle d'un grand voisin encombrant et désagréable qui est la France ! Monaco ne peut pas "dire" les règles du jeu international : pour cela, il faut être libre, ne dépendre de personne et n'avoir peur de personne. Le Brésil peut s'offrir ce luxe, Monaco, non : c'est dommage. Mais, la fidélité du Prince aux causes de l'environnement est un grand facteur... pas un petit facteur : dès qu'il va quelque part, c'est le chef d'un Etat membre des Nations Unis. Cela compte."


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CONFERENCE • Le 13 octobre dernier à l’Institut océanographique de Paris Fondation Albert Ier

Objectif : protegér les grands fonds marins

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PAR PASCALE

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bysses, voyage dans un monde méconnu", la conférence exceptionnelle qui s'est tenue à l'Institut océanographique de Paris, Fondation Albert Ier, Prince de Monaco, le 13 octobre dernier, a réuni une pléiade de scientifiques, industriels, membres d'ONG, juristes de renommée internationale, inaugurant ainsi son rôle de médiateur dans les débats et enjeux majeurs de notre temps.

DOSSIER

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M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, a demandé à SAS le Prince Albert II de faire "avancer" la politique des océans, dans la perspective de Rio + 20 : une réunion de travail doit se tenir en ce sens, au mois de novembre prochain en Principauté ; et le 21 octobre, Monaco a déposé à l'ONU une proposition de résolution pour une pêche durable : résultat au mois de novembre prochain, également. Cette double annonce a été faite par Robert Calcagno, directeur général de l'Institut océanographique, Fondation Albert Ier, Prince de Monaco, à la suite des "recommandations" qui clôturaient la conférence organisée dans le cadre de la Monaco Blue Initiative : "les conférences internationales sont nécessaires pour parler des activités dans les grands fonds". De fait, "il existe des fossés dans la façon dont les océans sont gérés. L'approche sectorielle ne fonctionne plus". Or, le lien entre le manque de connaissance scientifique et l'absence de gouvernance est évident. ■ ”Les abysses, témoins des origines de la vie et victimes de nos excès" "Nous sommes encore dans le monde de la découverte", faisait remarquer Xavier Le Roux, directeur de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB). En grec, les "abysses" signifient "sans fond", car l'on croyait que l'océan n'avait pas de fond, avant de croire qu'il ne recelait aucune vie non plus. Nous ne connaissons que 5% de ces grands fonds qui représentent les deux tiers de la planète Terre : les grands fonds sont moins bien cartographiés que la lune, et davantage d'hommes sont allés dans l'espace qu'au plus profond des océans. En même temps, l'imagerie sismique a permis de repérer "les premiers éléments d'une Arabie saoudite au large du Brésil", reconnaissait Thierry Pilenko, Président Directeur général de Technip, 4e groupe mondial de construction d'installations pour les industries du pétrole et du gaz, présent sur ce marché brésilien portant le nom de "Champs de Lula" : "et il y en probablement au large de la Namibie et de l'Angola." D'ailleurs, "nous sommes aussi capables de construire des usines flottantes sans plus besoin de pipe-line. La société Shell a ainsi construit le plus gros objet jamais réalisé par l'homme, de deux fois la taille du porte-avions le Charles de Gaulle." Et des "camions pompiers de la mer" seraient à même de contenir une fuite de l'ordre de 100 000 barils par jour, soit "un accident peu probable". Face aux "appétits aiguisés", selon l'expression de Francis Vallat, président du Cluster maritime Français*, la position de la Principauté est clairement définie : "Les Abysses sont l'histoire d'une puissance nouvelle", a pris acte SAS le Prince Albert II de Monaco, présent pour ouvrir cette conférence, n'hésitant pas à qualifier de "légèreté"

MARCAGGI

l'un des trois risques majeurs qui menacent l'océan, en même temps que "l'utilisation des spots de la biodiversité" et l'augmentation de l'acidification des océans : "Les abysses sont témoins des origines de la vie et victimes de nos excès". Et d'ajouter encore que "les résistances sont nombreuses". Or, "encore mystérieuses, les Abysses sont un condensé de notre destin collectif. Nous en avons une connaissance parcellaire, et sommes déjà contraints de tout faire pour les préserver". La mesure de l'enjeu a ainsi été donnée : "l'ambition de reconquête de notre destin". Une position sans faille, donc, de la part du chef de l'Etat monégasque, pour la préservation des océans face aux appétits les plus lucratifs. Et d'en appeler au monde scientifique : "sans fondement scientifique solide, rien n'est possible. Le diagnostic doit être irréfutable". ■ Une gouvernance internationale semble indispensable Au premier chef des décisions "immédiatement efficaces", la création d'aires marines protégées, soit par décision unilatérale nationale, à l'instar du sanctuaire Pelagos dans les eaux territoriales françaises, soit en accord avec les parties contractantes, tel que l'a fait le Portugal dans le but de protéger les fonds marins des Açores, citait en exemple Marta Chantal Ribeiro, professeur de droit international et du droit européen à l'université de Porto : "les aires marines protégées sont une priorité mondiale. Mais leur efficacité est gênée par l'actuel droit de la mer". Le monde juridique est d'accord sur le décalage, entre l'acquisition désormais des connaissances scientifiques, aujourd'hui plus rapide que la mise en place du droit. Une autre option consiste à considérer que "la conservation des ressources passe avant la paix sociale", autrement-dit l'approvisionnement en hydrocarbures, d'un mode de société. Un choix politique : "c'est une dimension nouvelle, que les scientifiques soient un peu la conscience de l'humanité", déclarait diplomatiquement Michel Petit, président de l'Institut, au demeurant ouvertement favorable à une gouvernance mondiale : “on ne peut pas avoir une mondialisation des échanges sans, en contrepartie, un minimum de gouvernance internationale : et, par conséquent, de gouvernance internationale de l'environnement. Ce me semble tout à fait indispensable." De fait, le risque majeur est qu'aujourd'hui les océans échappent au cadre juridique, national

Photo © M. Dagnino

Photos © Ifremer-Victor 6000/Campagne Phare 2002

Photo © M. Dagnino Ifremer-Victor 6000/Campagne Phare 2002

comme international. Qu'ils soient un "angle mort" du droit, ainsi que le soulignait SAS le Prince Albert II. D'où la nécessité d'un cadre global onusien, à l'heure où "l'océan est en même soumis à un grand changement et à des menaces de plus en plus fortes", résumait Robert Calcagno, en synthèse à ces premiers travaux de l'Institut océanographique, dans son rôle nouveau de médiateur entre scientifiques, industriels, juriste, ONG : "il est essentiel pour l'humanité de le protéger". Pour ce qui est de la position française, Francis Vallat, président du Cluster maritime Français*, a précisé que "sa stratégie des grands fonds seraient déterminée d'ici la fin de l'année", et que "la France aurait un rôle d'équilibre, comme d'habitude". Les très riches témoignages des nombreux intervenants dans le cadre de cette conférence feront l'objet de travaux, qui donneront matière à la détermination du thème des autres conférences, qui se tiendront dès 2012. * Créé en 2006 à l'initiative de l'Ifremer, (à l'époque l'Institut Français de la Mer), le Cluster maritime Français regroupe plus de 120 entreprises et fédérations du monde maritime en France (la Marine Nationale, DCNS, les Chantiers de l'Atlantique...). Son but est d'avoir une approche globale du secteur, et aussi de Se mesurer aux autres secteurs français et à ses homologues étrangers.



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SEANCES PUBLIQUES • Certains élus se sentent déjà en pleine campagne électorale... Si on ve

POLITIQUE

Le débat au Conseil National

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Trop de solistes e PAR PATRICE ZEHR

■ Certains sont déjà en campagne électorale En fait, dans une période de recomposition politique au Parlement et dans les partis, dans la perspective des prochaines élections, certains sont déjà en campagne. Ils veulent se faire remarquer, trouver un marqueur fort pour sʼidentifier auprès des électeurs et être incontournables. Cela pousse, dans la forme, au populisme avec des formules plus ou moins adroites et des dérives sémantiques condamnables, car peu valorisantes pour lʼAssemblée, cʼest le moins que lʼon puisse dire. Mais plus important est ce que cela révèle sur le fond. Ce rectificatif devait être un banc dʼessai pour le primitif. Une adaptation de lʼancien budget à «un nouveau discours de la méthode», celui de la discipline budgétaire pour éviter la rigueur et ne pas pénaliser la relance. On espérait une position claire de la majorité et des élus sur les choix, les priorités et lʼesprit général du futur budget en période de crise internationale. Le thème musical principal nʼest pas apparu aussi clairement quʼon aurait pu le souhaiter en raison de la multiplication dans le désordre de numéros de solistes, aidé peut être par un flou gouvernemental dans des choix qui ne paraissent pas définitifs, entre ce quʼil faudra couper et ce quʼil est impératif de conserver, voire dʼaugmenter.

stade embryonnaire. On peut lier à ce sujet tout ce qui concerne la relance par le secteur du bâtiment et les grands travaux. Il faudra être plus précis au primitif. Sujets dʼinquiétudes d ʼinquiétudes inquiétudes très popupopu laires également si il en est llʼASM ʼASM et la SBM. Sur llʼASM ʼASM aux résultats consternants, il y a presque d dʼailleurs ʼailleurs ailleurs consenconsen sus- dans llʼétat ʼétat actuel pas question de reconduire les subventions de la SBM, qui ne va pas bien non plus. L Lʼéquilibre ʼéquilibre sans la SBM, ccʼest ʼest lʼultimatum lʼultimatum de llʼUDM ʼUDM par la voie de son élu Pierre Lorenzi. Lorenzi Quant à la SBM il est bien évident que plane llʼlʼombre ombre dʼun d ʼun un plan social, dont il se dit qu quʼil ʼil est inspiré par le Conseiller aux Finances. Le Ministre d dʼEtat ʼEtat a rassuré sur lʼlʼ interprétation de ses propos et le secteur des jeux premier employeur de Monégasques, non sans faire remarquer qu quʼau ʼau sein de la société les revenus des employés monégasques étaient supérieurs de 88 % a ceux des non Monégasques. Sur tous ces sujets les débats ont été musclés. Les difficultés de la SBM permettent à Michèle Dittlot de revenir sur le cas dʼécole dʼécole du Sporting dʼhiver, dʼhiver, un patrimoine à ne pas sacrifier au tout béton. La défense de Monaco vrai pays et non « resort », une idée difficile à combattre décidément, a été évoquée multipli autour du tarif des anneaux du Port Hercule. La multiplication par 4 pour ne garder que les supers riches est retombée à une augmentation de 15 % par an pendant tou-3 ans, pour sauver la plaisance ordinaire. Mais il y a tou apport jours de la houle dans le port. Enfin la baisse de llʼlʼapport initial pour la propriété spécifique « à la monégasque » est envisagée, tout comme le maintien du pouvoir dʼachat par rapport à lʼinflation, lʼinflation, important pour les actifs dʼachat quʼils soient anciens foncfonc et capital pour les retraités, quʼils tionnaires ou anciens salariés. Les avancées sociales de Monaco ne devraient pas être remises en cause et le sʼy emploie avec obstination, contre conseiller Valeri sʼy vents et marées, avec un succès certain.

■ Tout ne se résume pas à de la comptabilité ! Cela étant les sujets mis en évidences sont tous importants. Le marché dont nous faisons notre dossier en est un bon exemple. Le « supplément dʼâme » dʼun vrai pays a un coût qui nʼest pas que comptable et on peut dire la même chose de la culture ou de lʼhumanitaire. On peut reprendre quelques sujets qui ont émergé. Le premier, cʼest bien sur le logement où se répand chez les Monégasques lʼimpression que lʼintendance ne suit plus et que bientôt pourrait revenir le temps dʼune certaine pénurie. Sujet capital, pour une majorité même modifiée qui fonde sa légitimité après deux victoires électorales incontestables sur la thématique de la dignité du logement de tous les monégasques. Cʼest la raison semblet-il de lʼabstention de Gérard Bertrand… on est loin de lʼobjectif de 100 logements domaniaux par an et le secteur intermédiaire pour les enfants du pays reste au

■ Il faut que les économies sʼinscrivent sʼinscrivent inscrivent dans une perspective d dʼavenir dʼ avenir On pourrait multiplier les citations sans trouver une vraie ligne commune. Sauf peut-être du coté de Laurent Nouvion, qui reste sur une doctrine rigoureuse de résorp résorption du déficit, de coupes claires dans les dépenses (mais lesquelles ?) et de recherches de nouvelles recettes. Mais autant il est facile de dire qu quʼil ʼil faut couper, surtout sans dire où, autant il est difficile d dʼêtre ʼêtre concret et réaliste dans les nouvelles recettes. Les propositions sont toujours pour plus tard, mais ce positionnement donne une impression de solidité cohérente, face à une majorité éclatée qui parait volatile. Une position épinglée par Anne Poyard Vatrican au nom de lʼUPM…. lʼUPM…. De la même manière elle critique les économies au coup par coup sans doctrine. « Il faut que les économies ssʼinscrivent ʼʼinscrivent inscrivent dans une perspectiperspective d dʼavenir ʼavenir : Or je ne vois rien en la matière. Une fois que ʼavenir

e Budget Rectificatif du Gouvernement princier a été adopté. Il y avait 19 présents sur 21 élus. Il y a eu 12 pour et 7 abstentions. Ce chiffre est symbolique de lʼétat des lieux et des rapports de la Haute Assemblée avec lʼExécutif. Il y a toujours une majorité, même réduite, mais une très nette augmentation des comportements personnels au delà de lʼopposition constituée. On notera que lʼUP membre de lʼUPM maintenue a voté avec lʼUDM nouvelle étiquette de la majorité de lʼancienne majorité. Mais aux cotés des 3 élus de lʼopposition, Laurent Nouvion, Christophe Steiner et Marc Burini, il y a multiplication des francs-tireurs. Christophe Spiliotis sans surprise mais aussi les UDM, R. Marquet et Bertrand, ainsi que lʼUNAM Clerissi, qui quelques jours après annoncait sa démission du parti. De plus, ce décompte ne reflète pas la diversité des interventions qui ont porté sur des points importants mais particuliers, sans toujours déboucher sur une vue dʼensemble. Cʼest compréhensible mais un peu inquiétant. Pour le rectificatif passe encore, mais pour le primitif il faudra éviter une cacophonie des discours et des votes. On aimerait retrouver un Conseil National qui avait une vision claire, et sur des sujets essentiels pour les Monégasques et les résidents, montrait la voie au Gouvernement.

Photos © Conseil National

vous aurez coupé partout, vous ferez quoi ? Lʼéquilibre budgétaire si cher à Rassemblement et Enjeux nʼa pas de sens en soi, il ne sert à rien, ni à personne». Elle fait pourtant parti de ceux qui ont voté le rectificatif. Explications. «La première raison, Monsieur le Ministre, cʼest que vous avez ʻsanctuariséʼ les dépenses sociales. Je voudrai vous en remercier ainsi que le conseiller aux Affaires Sociales, Stéphane Valeri. Comme vous le savez, cʼest un point fondamental au cœur du programme de lʼUP et de lʼUPM, cʼest un des points clés plébiscité par la majorité de la population en 2003 puis en 2008, une demande juste et légitime. Vous comprendrez donc à quel point jʼy suis sensible. La deuxième raison cʼest que je commence à entendre un certain réalisme sur la réalité de nos chiffres de recettes, et une volonté du gouvernement dʼendiguer la fuite en avant des dépenses. LʼEtat commence une chasse aux gaspillages et des actions pour trouver des économies. Cʼest bien, cʼétait indispensable». ■ Le Président appelle au respect des règles... Quand au président Robillon qui a tout fait pour prendre de la hauteur, tentant de synthétiser, il a tout dʼabord évoqué la forme des débats et déclaré la guerre aux incontinents verbaux. «Les élus du Conseil National ont pour fonction principale de voter les lois. Nos fonctions devraient donc nous prédisposer au plus grand respect des règles de droit quelle que soit leur source. Et pourtant… Le règlement intérieur du Conseil National est limpide en son article 52 qui dispose que ʻToute attaque personnelle, toute manifestation ou interruption troublant l'ordre sont interditesʼ. Ma fonction mʼoblige à faire respecter ce texte qui régit notre Assemblée, qui mʼoblige, comme il oblige tous mes collègues. Je le regrette, mais je le dis, il y a des hommes dans cette Assemblée qui ne respectent ni nos règles, ni leurs collègues, ni notre Institution, ni les Monégasques. Alors, je dis une fois pour toute, et sans crainte de me faire traiter « dʼautocrate » : lʼarticle 48 du Règlement Intérieur du Conseil National permet à son Président de couper la parole à un orateur lorsquʼil insulte ses collègues, ou lorsque, je cite : ʻLe Président juge l'Assemblée suffisamment informée, il peut


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eut vraiment une recomposition politique, lors de la discussion sur le Budget Primitif, il faudra éviter une cacophonie des discours et des votes

et pas assez d’harmonie...

inviter l'orateur à conclure. L'orateur ne doit pas s'écarter de la question, sinon le Président l'y rappelle. S'il ne défère pas à ce rappel, s'il parle sans en avoir obtenu lʼautorisation ou, s'il prétend poursuivre son intervention après avoir été invité à conclure, le Président peut lui retirer la parole. Dans ce cas, le Président ordonne que ses paroles ne figureront plus au procès-verbalʼ. ...Cela fait maintenant près de deux ans que jʼen appelle systématiquement au respect de nos règles. Les séances qui viennent de se dérouler démontrent, à lʼévidence, quʼencore un trop grand nombre dʼentre vous ne mʼont pas entendu. Mais je ne compte pas en rester là et je vous le dit calme-

ment et droit dans mes bottes. Je ne tolérerai plus désormais, ni en séance publique, ni en séance privée, aucun débordement de langage, quʼil sʼadresse à un élu, à des élus ou à un membre du Gouvernement...» ■ Monaco le vaut bien… Il a ensuite justifié un vote positif et critique tout à la fois. «Le Conseil National ne se félicite pas de voter un budget en déficit et, surtout, quand il craint que ce déficit, depuis deux ans et non pas dix, soit devenu chronique. Le Budget Rectificatif sʼachève et, dans une dizaine de jours, nous allons devoir plancher en Commission des

Finances sur le Budget Primitif 2012. Ce soir, certains de mes collègues de la majorité ont préféré sʼabstenir ou émettre des réserves sur la question du logement, de la SBM, de la culture, du dialogue avec la société civile, ou encore de la politique de santé publique. Ces réserves, je les partage en grande partie mais pas en totalité. Cʼest pourquoi jʼai décidé de voter en faveur du présent budget. Néanmoins comme eux et avec eux, je donne rendez-vous au Gouvernement dans quelques semaines pour débattre à nouveau de lʼavenir et non pas du passé. Un certain nombre de rendez-vous sur le Fonds de Réserve Constitutionnel, la SBM et le marché de la Condamine nous ont été fixés et jʼen attends beaucoup». Peux-t-on donc imaginer par rapport à ce rectificatif ce que sera le primitif ? Il faudra plus de précisions de la part du Gouvernement, qui semble encore hésiter entre simple discipline budgétaire - comme le souhaite le Conseiller aux Affaires Sociales - et veritable rigueur, comme le voudrait le Conseiller aux Finances. Il faudra aussi plus de cohérence de la part de la majorité et dʼharmonie des élus dans la présentation dʼune vue dʼensemble et de propositions positives et innovantes. Tout le monde doit faire un effort pour être à la hauteur des défis de la crise et Monaco le vaut bien. Certains évoquent même déjà la possibilité dʼun vote négatif en notant la montée des mécontentements. Il faut tout faire pour lʼéviter et revenir à un consensus qui prenne en compte, dans la diversité des opinions et des approches, mais pour lʼintérêt général, les atouts de Monaco dans un environnement inquiétant. Si on préparait en fait plus le futur budget que lʼon ajustait le précédent, la répétition nʼétait pas terrible. Mais cʼest souvent le cas des générales avant les premières et souvent le spectacle qui suit est beau et bon. Car chacun est mobilisé, connaît lʼenjeu et sait que lʼerreur cette fois ne sera pas permise. Il faut que le Gouvernement et les élus se surpassent. Et ainsi ce rectificatif aura vraiment été utile.



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EDUCATION • Présentation au Musée Océanographique du premier bilan de la Commission d’insertion voulue par le Prince Souverain

Les jeunes, la richesse du pays 44 diplômés placés depuis la première signature collective du 29 octobre 2010, dont 80 % dans le secteur privé PAR PATRICE ZEHR

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ʼil est vrai quʼil ʼil quʼil nʼest nʼest de richesse finalement que dʼhommes, le gisement le plus précieux est celui de la jeunesse. Et en tout premier lieu de la jeunesse diplômée. Lʼinsertion dans les économies des pays des jeunes diplômés est un enjeu mondial. Les pays qui ont laissé gonfler la bulle des diplômés, aux études interminables, sans être capables de leur offrir ensuite des débouchés légitimes, prouvent quʼil sʼagit dʼune ambition qui peut se transformer en bombe à retardement. Le mouvement des “indignés” en est une illustration, même si tous les indignés ne sont pas, loin sʼen faut, des diplômés. Si gouverner cʼest prévoir, le gouvernement du Prince Albert II a fait face à cette immense responsabilité de garder au pays sa richesse intellectuelle. ■ Le bilan de la Commision dʼinsertion Depuis février 2010, le Gouvernement Princier, en accord avec le Conseil National, a créé - sous la tutelle du Département des Affaires Sociales, une commission dʼinsertion, qui a présenté le 20 octobre dernier un bilan intermédiaire. Ce bilan très positif montre que le volontarisme bien encadré, peut donner des résultats et faire bouger les choses. Lʼénergie du conseiller Valeri y est certes pour beaucoup, comme la mobilisation pour cette tâche particulière de Maryse Battaglia et Christine Soriano. Le Ministre dʼEtat a rendu hommage aux acteurs des succès actuels, ce qui inclus tout naturellement les entreprises partenaires et les jeunes diplômés concernés. Il nʼy a pas si longtemps, de jeunes diplômés monégasques ou enfants du pays se plaignaient de ne pas trouver de débouchés pour vivre et travailler dans leur pays. Ce quʼils demandaient, comme lʼa si bien précisé Maryse Battaglia, ce nʼétait pas une assistance, mais un accompagnement. Cʼest le mérite du Gouvernement de réussir à transformer souvent des face à face en côte à côte. Le résultat présenté à la presse tout dʼabord par le conseiller Valeri, puis aux participants réunis au musée océanographique par le Ministre, est indiscutablement positif : 44 jeunes diplômés placés depuis la première signature le 29 octobre 2010 ; 36 dans des entreprises privées, 8 dans la Fonction Publique suite à un choix personnel…. En outre, les 18 demandes de stages ont été toutes satisfaites. 15 monégasques dans le privé, 7 dans le public et 10 dans les demandes de stage. Une illustration dʼune priorité dʼemploi nationale, ouverte sur les enfants du pays, dans un respect des spécificités humaines de la Principauté. ■ Un succès au-delà des chiffres Lors de la cérémonie des signatures, on a pu apprécier les motivations dans la diversité. Motivation et diversité des entreprises partenaires. Les secteurs de la banque et des sociétés de techniques de pointes très spécialisées étaient fortement représentés. Le succès de la commission dʼinsertion est dans la faculté de favoriser la rencontre entre des besoins et des compétences adaptées. Mais fort heureusement, les chiffres ne disent pas tout. Chaque contrat est lʼaboutissement dʼune aventure humaine et une véritable « success story » personnelle. Tous les diplômés tenaient à raconter leur parcours, et leur enthousiasme montre bien que le pari des entreprises a de grande chance dʼêtre gagné. Ce pari, cʼest dʼavoir des collaborateurs motivés qui vont allier le patriotisme national au patriotisme dʼentreprise. A Monaco, cʼest possible peut être plus quʼailleurs, mais encore fallait-il le faire et aller jusquʼau bout dʼune volonté politique dépassant les beaux discours dʼintention. Un exemple concret dont se félicite le Ministre dʼEtat et le conseiller chargé de piloter cette politique, qui doit en 3 ans trouver 100 emplois à des diplômés acceptés pour

Photo © Charly Gallo / CdP

leurs compétences par les entreprises de Monaco. Mais tout ceci doit sʼinscrire dans la durée. Cʼest ce à quoi travaille le Gouvernement avec le Service de lʼEmploi, la Direction de la Fonction Publique, lʼEducation Nationale et bien sûr le Département des Affaires Sociales et de la Santé. Pour optimiser les contrats, il faut informer les futurs diplômés sur les orientations à débouchés. Ensuite, bien sûr, ils choisissent leur cursus en toute liberté et en toute connaissance de cause. Lʼinformation nʼest pas lʼorientation dirigiste. Mais les étudiants doivent savoir par exemple - quʼa Monaco, la comptabilité - lʼhôtellerie la santé ou encore les métiers de yachting, sont des secteurs créateurs dʼemploi. Lʼidéal, cʼest que la passion rejoigne les besoins, ça ne sʼimpose pas, mais ça ne sʼimprovise pas. On peut faciliter les rencontres, améliorer la présentation des CV, peaufiner les entretiens, mais au bout du compte tout se joue entre deux partenaires. ■ Le cas de Damien Casha Voilà par exemple la façon dont un contrat est perçu par un jeune diplômé et son nouvel employeur. Il sʼappelle Damien Casha et a rejoint la société Syselio. Il est enfant du pays et il est parti quelques années à lʼétranger. Son parcours est un bac + 5 en culture et stratégie internationale. Il veut valoriser son diplôme très spécifique à Monaco. Il se met en relation avec madame Battaglia qui

prend en charge son dossier. Cʼest précise-t-il « le moment de lʼévaluation commune de mes désirs, mais aussi de mes compétences ». Il y a alors contact avec plusieurs entreprises. Dans le même temps, intervient le réseau amical des relations de ceux qui veulent faire gagner Monaco avec ses jeunes. Cʼest enfin la rencontre avec David Berrin et sa société Syselio. Cette Commission est pour Damien complètement novatrice, un accélérateur de possibilités de positionnement dans le cadre dʼun retour motivé. Sans elle, cela aurait été beaucoup plus difficile. Pour David Berrin, enfant du pays et créateur de société, engager des gens qui « sont dʼici » comme il le dit et qui ont les compétences, est un objectif certes social mais aussi dʼefficacité. Il y a là pour lʼentrepreneur un plus de motivation indiscutable et la garantie dʼune plus grande stabilité de ses cadres au sein de lʼentreprise. On voit énormément de publicités plus ou moins sincères où les entreprises affirment que leur principale richesse sont leurs employés. Dans le cadre de lʼinsertion de diplômés monégasques ou enfants du pays, cʼest une évidence qui sʼimpose malgré les clichés et préjugés. Ce sera le grand mérite de la commission dʼinsertion dʼavoir fait tomber des barrières dans une démarche économique, sociale et humaine, qui doit confirmer dans la durée le beau bilan dʼétape au bout de 18 mois dʼactivité.

A Qietüdine : haut niveau à coût raisonnable

D

ans le cadre du plan de développement de la résidence de dine» mis en place par le Gouvernement, le retraite «A Qietudine Qietu ̈ dine 25 octobre dernier, le Conseiller pour les Affaires Sociales et la Santé, M. Stéphane Valeri et Mme Laure Santori, la directrice, ont reçu - pour un déjeuner organisé dans les locaux de la résidence - M. Alexandre Bordero, Président de la Commission des Finances, représentant le Président du Conseil National, M. Maurice Pilot, Vice Président de la Fondation Hector Otto, le Dr Ralph de Sigaldi, médecin Coordonnateur, le Professeur Pesce, chef de service de gériatrie du Centre Hospitalier Princesse Grace ainsi que les représentants de la presse monégasque. Stéphane Valeri, après avoir rappelé l’excellence de l’établissement et les tarifs abordables pour tous, Monégasques et résidents (puisque l’Office de Protection Sociale apporte une aide financière en cas de besoin), leur a présenté les quatre nouveaux axes qui vont y être développés : 1. L’accueil temporaire à visée médico-sociale tels l’accueil de personnes âgées durant les congés annuels des auxiliaires de vie ; 2. L’accueil des convalescents après un séjour hospitalier ; 3. L’accueil des couples favorisant ainsi l’unité familiale ; 4. Le maintien des résidents dont l’état de santé se dégraderait, garantissant ainsi une stabilité appréciée par les familles. Ces quatre axes seront détaillés lors d’une journée « Portes ouvertes », organisée le 10 novembre prochain de 10h à 18h, pour ̈ dine », à l’ensemble des résidents intéressés de la Principauté. (R.V.) mieux faire connaître « A Qietu Photo © Charles Franch / CdP


12 La Principauté

l’Anniversaire de “La Principauté”

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100e PARUTION DE “LA PRINCIPAUTE” ■ Les couvertures les plus significatives de ces dernières années : du n

L’histoire récente de Mo A

l’occasion de la 100e parution de notre journal, zoom arrière sur l’histoire récente de Monaco à travers les Unes les plus significatives. Depuis la Une du premier numéro de juin 2000, avec l’interview du champion de Formule 1 Michael

Schumacher à la veille d’un Grand Prix de Monaco qui restera dans l’histoire pour ses chiffres record, jusqu’à la plus récente, dédiée au Mariage Princier de l’été dernier. Entre les deux, nous avons choisi l’entretien exclusif de Monica

Bellucci, la solidarité de Monaco après les attentats du 11 septembre, le grand retour en politique de Stéphane Valeri, la dernière participation du Prince Albert aux JO, et le défi électoral de 2003 qui a bouleversé le panorama politique. Suivent les

année deman au Co avant à l’int gé d’é réperc


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l’Anniversaire de “La Principauté”

La Principauté

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numéro 1 de juin 2000, avec l’interview de Michael Schumacher, aux plus récentes dédiées au G20 et au Mariage Princier

onaco à travers nos Unes

es 2004-2007 : l’acceptation de la nde d’adhésion de la Principauté onseil de l’Europe annoncée en -première par notre journal grâce terview d’un des rapporteurs charétudier le dossier Monaco ; les cussions que cette adhésion sur la

vie politique et sociale du pays ; la dis disparition du Prince Rainier III et l’Avènement du Prince Albert II ; les interviews des candidats à l’élection présidentielle françaises sur leurs positions respectives vis-à-vis de la Principauté ; la grand succès de l’ exposition du Grimaldi Forum dédiée à la regrettée Princesse Grace. Avec le nouveau format de la maquette de notre journal, nous arri-

vons enfin aux événements les plus récents : les dossiers sur le commerce, sur les Français de Monaco, la qualité de vie et l’évolution de l’image de Monaco «paradis fiscal», depuis l’inscription dans la “liste grise” par l’OCDE pour arriver à la sortie de la Principauté de cette fameuse liste et enfin au Mariage Princier, qui durant deux jours a attiré l’attention médiatique de la planète entière. Un événement qui a marqué pour toujours l’histoire de Monaco.


14 La Principauté

Economie & Finance

Novembre 2010

CONFERENCE • Au Grimaldi Forum les 15 et 16 novembre se confronteront 6 parmi les plus célèbres experts mondiaux de la gestion d’entreprise

Utiliser les ressources humaines pour sortir de la crise économique NOTRE

REPORTAGE

L

es 15 et 16 novembre, au Grimaldi Forum Salle Prince Pierre, aura lieu la 1ère Conférence Internationale de Ressources Humaines, sur le thème : “Comment Sortir de la Crise Economique ?” Elle va tenter de répondre à cette question d'une brûlante actualité, à travers des interventions et des échanges menés par six experts reconnus dans les secteurs de la formation, des ventes et de la communication (traduction simultanée en langues française et italienne). Tom Ziglar, Owen Fitzpatrick (photo à gauche), Phillip Holt, Brian Colbert, Paul Boross et Poll Moussoulides évoqueront à la fois le leadership de la voix, les stratégies de vente, les facettes du charisme ou encore la gestion optimisée du team. Ce programme de conférence se présente comme une véritable opportunité de replacer l'humain au coeur de l'entreprise... et du débat. ■ Un parterre dʼexception... Ornella Bonaccorsi, qui dirige Ability2Relate, société organisatrice de cette série de conférences ouvertes au public et plus particulièrement aux acteurs de l'économie, aux responsables des ressources humaines, aux formateurs et aux professions libérales, livre son constat de toutes les analyses du marché mondial : "Le monde du travail est en train d'opérer des changements considérables. La globalisation conduit à revoir nos modes de gestion. Les compétences professionnelles de chacun vont devoir s'adapter à ce nouveau paysage économique, mû à la fois par la flexibilité des tâches, le développement personnel au sein d'une nouvelle organisation du travail, une nouvelle approche de gestion des équipes". C'est la raison pour laquelle elle a convié sur la scène de la Salle Prince Pierre six sommités, maîtres es formation et communication, six experts en matière de coaching et développement personnel, mettant leurs compétences à la disposition de tous les participants.

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■ Comment atteindre lʼexcellence de la performance confrontée au marché global Aujourdʼhui plus que jamais nous sommes confrontés à un marché toujours plus compétitif, mature et exigeant, au point que lʼexpérience, les connaissances techniques et relationnelles acquises ne suffisent plus pour nous permettre dʼatteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Ce constat influe sur notre vie sociale ainsi que sur nos performances professionnelles. Nous sommes bombardés dʼinformations et dʼoffres de formations tellement disparates quʼil devient difficile de choisir comment orienter nos forces et définir quelles compétences acquérir pour sortir du lot et surtout où trouver ses professionnels à même de nous rendre le service dont nous avons besoin. Une solution, une étincelle au milieu de toutes ces propositions, surgira durant ce premier événement au Grimaldi Forum. ■ Les 6 experts participants Tom Ziglar, Owen Fitzpatrick, Phillip Holt, Bian Colbert, Paul Boross et Poll Moussoulides se consacreront à améliorer et activer nos capacités relationnelles, notre efficacité dans la vente et à

INITIATIVES

La CDE à la découverte du marché chinois

eudi 20 octobre, la CDE invitait les entreprises moné monéJ gasques à découvrir le marché Hongkongais à l’hôtel Fairmont, avec des experts réunis par le HKTDC – Hong

Photo © CDE

Kong Trade Development Council- et Shibuya International. Homologue de la CDE qui accompagne les entreprises hongkongaises et aide les entreprises étrangères à développer leurs réseaux en Chine et en Asie, le HKTDC a présenté Hong Kong comme un partenaire idéal et un accélérateur d’opportunités en Chine. Dans son message de bienvenue, le Président de la CDE Michel Dotta a parlé de deux territoires très en phase, qui présentent des caractéristiques similaires tant en terme de dynamisme de leurs économies que de qualité de vie pour leurs habitants. Ces deux places ont développé des savoir-faire importants en matière de banque, finance et conseil, mais aussi de tourisme ou encore d’immobilier. Monaco propose aux entreprises hongkongaises de se développer en Europe en se servant de la Principauté comme base, Hong Kong s’offre comme une plateforme de développement pour les entreprises monégasques en Chine et en Asie. 60% des investissements directs en Chine passent aujourd’hui par Hong Kong faisant de ce dernier le premier investisseur et le troisième partenaire commercial de la Chine. Un même pays et deux systèmes : Hong Kong a également tous les outils utiles aux entrepreneurs qui souhaitent pénétrer efficacement le marché chinois, avec les obstacles bureaucratiques en moins. Des témoignages d’entreprises monégasques et hongkongaises ont ensuite permis aux près de 80 entrepreneurs présents de confirmer leurs premières impressions de cette région. Une trentaine de rendezvous B to B ont ensuite été organisés entre entreprises et experts monégasques et hongkongais.

INITIATIVES

exploiter ainsi toutes nos ressources, de manière à nous présenter sur le marché global avec les compétences et les techniques désormais les plus avancées et opérationnelles aujourdʼhui disponibles. Il sʼagira aussi de donner une impulsion positive à notre activité professionnelle et par conséquent à notre vie privée et sociale. La "Formation" doit être considérée aujourdʼhui comme une “carte de visite”, qui confère un impact optimal sur les clients et fournisseurs, dans un monde où la globalisation exige de nous l lʼexcellence dans tous les domaines. Cette “carte charis de visite”, résultat de la connaissance, du charisme, de la rapidité et de la mise en oeuvre de ses préoccupa propres talents, sera au coeur de nos préoccupations pendant ces deux journées dans la Salle Prince Pierre du Grimaldi Forum Monaco. En conclusion, ce sommet de la formation sʼadresse aussi bien aux habitués de ces travaux, qui auront lʼopportunité de se confronter directement aux meilleurs du secteur, quʼaux entrepreneurs, commerciaux et professions libérales, qui, grâce à lʼindiscutable abilité de communication des intervenants, pourront apprendre et appliquer tout de suite toutes ces compétences qui « font la différence » dans chaque domaine dʼactivité. De plus, ils pourront rencontrer personnellement des professionnels des ressources humaines et trouveront donc peut-être “lʼidée qui leur manquait”. Pour des informations plus détaillées et les tarifs: www.meetingtrainers.com.


Novembre 2011

Economie & Finance

La Principauté

INTERNATIONAL • Le nouveau classement des paradis fiscaux par le réseau Tax Justice Network : la Principauté figure comme un bon élève

Monaco parmi les plus transparents La Suisse est le pays le plus “opaque”, suivi par les Iles Cayman et le Luxembourg. La Grande Bretagne est très “bien” placée... PAR PIERRE-ALAIN

MARTINI

T

rois semaines avant la réunion du G20 à Cannes, début novembre, Tax Justice Network (1) a présenté à Paris la seconde édition (2) de son « Indice d'opacité financière » (3), qui classe 73 Etats (4) selon leur degré de secret bancaire et le niveau de leurs transactions financières illicites. Autrement dit une liste des paradis fiscaux. La seule suffisamment fiable et disponible aujourdʼhui depuis la « disparition » des listes OCDE. ■ Les plus opaques La Suisse occupe la première place, devant les îles Cayman et le Luxembourg, voilà pour le podium. Les Etats-Unis sont également en « bonne position » (5ème rang, juste après Hong Kong), suivis par Singapour. Rien de bien surprenant jusque là. De manière plus surprenante, lʼAllemagne figure ainsi à la 9ème place du classement. Motif : le pays a été critiqué par lʼOCDE pour des manquements graves dans la lutte contre le blanchiment dʼargent. Une loi a ensuite été votée mais elle nʼest entrée en vigueur quʼen mai 2011, ce qui explique sa position dans lʼIndice. La Belgique (15°) et lʼAutriche (17°) complètent un classement peu flatteur pour les pays de la zone euro : 4 dans les 17 premiers « mauvais » élèves. ■ Et le paradis des paradis est… Le cas de la Grande Bretagne est encore plus étonnant qui ne pointe quʼen 13ème position, «cʼest parce que nous avons séparé Londres de ses îles satellites, précise Markus Meinzer analyste pour Tax Justice Network. Si on les regroupe, alors le Royaume-Uni est en réalité le premier paradis fiscal au monde et constitue aujourdʼhui le plus grand acteur du secret bancaire ». ! Dans le classement de TJN on trouve en effet Jersey (7°), les Iles vierges britanniques (11°), le Royaume-Uni sans « ses » îles (13°), Guernesey (21°)… les pays anglo-saxons utilisent souvent "des formes plus subtiles et douteuses de secret comme les trusts ou certaines formes de société" offrant un maximum d'opacité, dont l'anonymat des actionnaires. ■ Monaco plutôt bon élève ! Et la Principauté me direz-vous ? Plutôt bon élève. Monaco pointe en queue de peloton des pays classés : 64° sur 71°. Cʼest une confirmation. Monaco a pris les mesures nécessaires pour sortir, en son temps, des listes noire et grise de lʼOCDE. Répondant aux demandes de lʼOCDE, la Principauté a signé avec 22 pays des accords pour échanger des renseignements fiscaux, et se soumet par ailleurs à un mécanisme dʼévaluation sur le respect de ces engagements. Une manière de montrer patte blanche ! Au bout du compte, se pose une question : cette notion de « Paradis fiscal » a-t-elle encore sa place, son sens, dans notre monde globalisé ? Ne serait-il pas plus judicieux de parler de « Paradis bancaire » ? (1) Organisation indépendante composée d'économistes, d'avocats fiscalistes et de scientifiques (2) La première édition date de 2009. (3) Le FSI (Financial Secrecy Index) classe les paradis fiscaux en fonction de critères publics et vérifiables. Le système de notation se base sur des informations qualitatives (lois, règlements, niveau de régulation et de coopération...) pondérées par des considérations quantitatives (montant des transferts estimés, activité transfrontalière...). Une fois les deux critères combinés, en ressort une note finale, l'indice d'opacité financière. (4) Le classement ne permet pas de savoir où se situent la France et Nauru car leur cas sont encore à lʼétude. 71 pays sont donc classés.

BOURSE

SBM : les Qataris montent à près du 6%

P

ar courrier reçu le 19 octobre 2011, la société QD Hotel & Property Investment LTD - contrôlée par la société Qatari Diar Real Estate Investment Company détenue à 100% par le gouver gouvernement du Qatar - a déclaré avoir franchi en hausse, le 14 octobre 2011, les seuils 5% du capital et des droits de vote de la Société des Bains de Mer de Monaco. Elle détient 1.078.390 actions Société des Bains de Mer de Monaco représentant autant de droits de vote, soit 5,94% du capital et des droits de vote de cette société. Ce franchissement de seuils résulte d'une acquisition d'actions Société des Bains de Mer de Monaco hors marché (Boursier.com). En juillet 2008, la direction de la SBM avait fermé la porte au nez et à la barbe de Qatari Diar, limitant leur offre publique d'achat à seulement 10 % des actions de la SBM. Les Qataris espéraient plus, et souhaitaient acquérir « environ 30 % » du capital de la SBM. Echec et vexation ! Mais voici donc que Qatari Diar revient. Discrètement. Mais avec déjà pratiquement 6% du capital de la société monégasque. Qatari Diar Real Estate Investment Company, enregistré à Malte, est détenue à 100% par le gouvernement du Qatar. Un fonds souverain…. La SBM - plusieurs grands hôtels et monopole des jeux dans la Principauté - emploie environ 3.000 personnes. Elle appartient majoritairement à l'Etat monégasque. Début juin, elle avait annoncé une forte baisse des recettes de ses casinos (-14%). Le recul des jeux s'inscrivait dans une baisse globale du chiffre d'affaires de 3%, à 361,7 millions d'euros en 2010/2011, contre 374,1 millions en 2009/2010. La SBM a ouvert en septembre dernier, le Monte-Carlo Beach Club, à Abu Dhabi. Un pied dans les Emirats Arabes Unis pour la SBM. En revanche, le grand projet dʼhôtel lancé au Maroc - baptisé Jawhar Marrakech – qui devait voir le jour en 2010 est toujours à lʼétat de chantier… ou plus exactement dʼun grand trou ! (P.Y.R.)

BOURSE

ECHOS • ECHOS • ECHOS • ECHOS • RETRAITE COMPLEMENTAIRE À MONACO : Les dispositions de lʼaccord de 2002 concernant le système de retraite complémentaire AGIRC/ARRCO auxquels sont affiliées les entreprises de Monaco ont été reconduites jusquʼau 31 décembre 2012. Cette reconduction est le résultat de lʼinitiative prise par lʼUnion de Syndicats de Monaco et la Fédération Patronale dʼintervenir conjointement auprès des responsables politiques Français AGIRC/ARCO. Grace à cette intervention les salariés de Monaco peuvent toujours bénéficier des mêmes conditions pour liquider leur pension de retraite complémentaire malgré la mise en œuvre, au 1er juillet 2011, des nouvelles dispositions françaises. • Le 2° Conseil Scientifique de l'IMSEE, courant octobre, a présenté ses premières recommandations : - recensement des bases de données dans l'Administration (déjà en cours) ; - redéfinition des nomenclatures d'activité ; - mise en place d'indicateurs structurels ; - mise à disposition de l'information administrative pour plus de transparence sur les budgets publics : - élaboration d'enquêtes sur la structure de consommation. • VACCINATION : Comme chaque année à la même époque, la grippe arrive ! Elle présente essentiellement un danger pour les personnes affaiblies, en particulier les personnes âgées ainsi que pour les patients atteints de maladies respiratoires chroniques ou cardiaques. Toutefois, le virus qui évolue régulièrement est, actuellement, susceptible d'atteindre une part plus large de la population. Dans un souci de santé publique, les Comités des Caisses Sociales de Monaco, ont souhaité que ce soit lʼensemble de leurs assurés et ayants droit qui puissent obtenir un remboursement total de ce vaccin. Par ailleurs les assurés âgés de plus de 65 ans, invalides ou en affection de longue durée recevront comme chaque année un bon de vaccination afin de les inviter de façon plus personnalisée à effectuer cette démarche. (P.Y.R.)

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16 La Principauté

l’Actualité l’

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ENSEIGNEMENT • Inauguré fin octobre le pôle Moyen-Orient Méditerranée de l’institution parisienne

Sciences Po Menton

dans ses murs ! PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER Photo © MM

MONACO EN BREF

☞ Le 30 novembre marquera la fin de la diffusion des chaînes de télévision analogique en Principauté. Généralisée en Europe, la réception numérique des chaînes de télévision remplace le mode analogique en améliorant la qualité de l’image et du son et en offrant un plus grand choix de chaînes. Pour toute question sur l’arrêt de l’analogique un numéro vert a été mis en place spécialement pour cette opération : 8000 2000. Toutes les infos sont également disponibles sur www.gouv.mc avec Numo. ☞ Du 18 au 27 novembre, et pour la 4° année renconsécutive, Orchestres en fête ! Véritable ren dez vous incontournable de la vie musicale, proposera une nouvelle fois de découvrir l’orchestre dans tous ses états : sur scène, en coulisses, dans la rue mais aussi dans certains lieux originaux à vocation pédagogique ou sociale… à travers toute la France. La programmation complète et les événements sont sur : Orchestresenfete.com ☞ L'Île de Pâques sans dessus-dessous : un face-à-face étonnant, la production artistique originale de l’Île de Pâques (statues de pierre et de bois, armes, bijoux) face aux fantasmes et spéculations du monde occidental au sujet de cette île (récits, films, bandes dessinées). C’est ce que propose Jusqu’au au 08 janvier 2012, la Maison d’Ailleurs, musée de la science-fiction, de l’utopie et des voyages extraordinaires à Yverdon-les-Bains, en Suisse. Une expo à ne pas rater, si vous passez dans la région. ☞ Jusqu’au 14 février 2012, le Musée International de la Parfumerie, à Grasse, présente l’exposition « parfums et amour ». Cette exposition développe au travers de quatre thématiques les liens émotionnels que le parfum crée dans nos relarela tions avec le monde: L’amour sacré : le parfum comme messager de l’amour des croyants envers leurs dieux ; L’amour filial : l’odeur, premier lien entre un enfant et sa mère ; L’amour relationnel : les fragrances au cœur des relations sociales et culcul turelles ; L’amour charnel : le parfum comme vérivéri table accessoire de séduction et de passion. A découvrir. www.museesdegrasse.com

M

enton. Le pôle Moyen-Orient Méditerranée de Sciences Po Paris a été inauguré fin octobre. Installés dans des locaux provisoires depuis une poignée dʼannées, les étudiants ont intégré un campus remis à neuf. StJulien, balcon sur la Méditerranée, qui fut dʼabord école de filles, puis hospice, retrouve donc sa vocation publique de lieu dʼenseignement. Ce bâtiment, situé en hauteur face au vieux port de Menton, est un véritable balcon sur la Méditerranée. Un lieu idéal pour la formation de ces jeunes étudiants en sciences politiques, tournés vers la Mare Nostrum. Mais attention, contrairement aux rumeurs « nous ne sommes pas sciences po plage ! » a dit la major de promo, premier orateur de cette journée inaugurale. Bien au contraire, et « notre force est notre diversité. Parler en arabe avec un Norvégien qui a appris le français au Québec, ce nʼest pas donné à tout le monde ! ». Diversité ? 160 étudiants représentant 35 nationalités sur ce campus de 3000 m2. ■ Une spécialisation sur les thématiques méditerranéennes « Au moment où le printemps arabe bouleverse la donne, vous avez un rôle à jouer pour le rapprochement des peuples de la Méditerranée » a insisté Eric Ciotti, le président du conseil général des Alpes-Maritimes. « Vous assurerez lʼharmonie du monde de demain » a ajouté Richard Descoings, le directeur de Sciences Po, tout en rappelant le rôle primordial joué par les élus dans ce projet dʼimplantation de Sciences Po à Menton. Et dʼabord, celui de Jean-Claude Guibal, le sénateur-maire de la ville. Un projet de près de 13 millions dʼeuros, financé à 44% par la commune, 30% par le conseil général et 26% par lʼétat. Et Jean-Claude Guibal de regretter que « la région nʼait pas mis un centime dans le projet ». Une occasion ratée ! Quant aux étudiants, qui portaient haut les 35 drapeaux de leurs nationalités diverses, ils ont devant eux deux ans dʼétudes à St-Julien, puis une troisième année à lʼétranger, avant de finir leur cursus en quatrième année à Sciences Po Paris. Le temps pour lʼolivier - symbole de paix - quʼils ont planté dans le jardin de St Julien ce 21 octobre, de prendre racine à Menton….

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Edité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

“ Le Beausoleil de Monaco”

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico Projet graphique PDC Milano Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 26.300 exemplaires

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PEOPLE VERT

Bill, le “super papy” P

endant que certains sont dans leurs Photos © Thierry Carpico charentaises au coin du feu à savourer leur retraite, d’autres parcourent le monde pour sauver les pauvres hommes malades. Bill Clinton est le super papy, toujours à l’affut d’une nouvelle mission à remplir. Et des missions il en manque pas et souvent des impossibles, mais face à Bill les mégas riches de la planète ne résistent pas à son charme de play-boy, ils adorent lui donner beaucoup d’argent. Il a créé pour recevoir ces cadeaux une fondation (évidemment) la Clinton Globale Initiative, qui repose sur quatre piliers : la sécurité sanitaire, la responsabilisation économique, l’action citoyenne et le développement du leadership. Son argument est simple, il dit à tous ses amis : « le monde est interdépendant donc c’est non seulement dans votre intérêt, mais aussi dans celui de vos enfants et de vos petits enfants d’investir dans ces projets humanitaires alors DONNEZ. ». Et ça marche ! D’après le Washington Post les dons s’élèveraient entre 54 et 120 millions d’euros et ses amis s’appellent : Koweït, Qatar, Arabie Saoudite ou Brunei. Sans oublier Intel qui lui a donné 100 millions pour l’éducation et l’accès aux nouvelles technologies (avec Intel c’est mieux !). Mais l’argent finalement on s’en fout, l’essentiel c’est qu’il tourne comme au casino. Même Sean Penn en a eu un petit peu (500 000 dollars quand même) pour ses actions en Haïti. 300 millions de personnes dans plus de 170 pays ont bénéficié des programmes de la fondation : accès aux soins médicaux, à l’eau potable, à la formation professionnelle… Ses membres s’investissent dans la reforestation, la recherche médicale ou les microcrédits. Bill et tous ses amis vont se retrouver le 15 octobre à Los Angeles pour la méga fête de ses dix ans avec Bono, Lady Gaga et tous les autres. Et il est heureux : « Je suis fier que la plupart des stars influentes du moment se rassemblent pour sensibiliser l’opinion sur le travail de ma fondation, dans la dernière décennie nous avons abaissé les coûts des traitements du sida, combattu le changement climatique, renforcer les économies, cet anniversaire montre que nous pouvons faire la différence dans les années à venir ». Concert diffusé sur : clintonconcert-yahoo.com. Merci Bill. (J.P.L.)

PEOPLE VERT

☞ Les soins visage et corps BEAUTY by CLINICA IVO PITANGUY font leur entrée sur la carte des Thermes Marins Monte-Carlo. Mise au point par la prestigieuse Clinica Ivo Pitanguy, institution mondiale et légendaire de l’esthétique, cette gamme exclusive combine des produits haut de gamme à de subtiles techniques de relaxarelaxa tion, pour offrir de véritables liftings cosmétiques ! ☞ Depuis mi octobre, la DAU a entrepris la rénovation du revêtement du trottoir aval de l’avenue de Grande Bretagne pour la partie située entre l’église Anglicane au numéro 23 jusqu’au boulevard du Larvotto. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité d’un programme de réfection progressif des trottoirs glissants et/ou usagés. Les travaux doivent être achevés élarà la mi-décembre. Quel dommage de ne pas en profiter pour élar gir ce trottoir par endroit notoirement trop étroit ! ☞ MONACO-INFO : NOUVEL HABILLAGE, NOUVELLE GRILLE. Monaco-Info (chaîne 70) a amorcé une rentrée chargée. Au programme : - un Journal télévisé en multidiffusion tous les jours à 19h du lundi au vendredi - un magazine du cinéma, tous les mardis à 19h15 - un grand reportage, tous les jeudis, à partir de 19 h15. Et des rendez-vous d’actualité avec : « Rencontre », un entretien de quinze minutes avec ceux qui font l'actualité à Monaco, tous les mercredis à 19h15 - « Grand Format », un thème, un magazine, deux invités, chaque dernier samedi du mois - « C'était cette semaine », le journal hebdomadaire, chaque samedi à 19 H et 22 H. ☞ Menton : Ciao Amore, mercredi 30 novembre à 21 h Théâtre Francis Palmero, Palais de l’Europe. Une pièce de Jérôme L’Hotsky, avec Serena Reinaldi et Christophe Alévêque. Un Adam et Eve d'aujourd'hui, elle féministe et italienne - Serena Reinaldi, la belle Italienne - lui ambitieux et paumé dans les méandres du quotidien - Christophe Alévêque, notre humoriste national - mais formant toujours « un couple ». Une pièce pour pleure un peu, et rire beaucoup. ☞ Le Festival International du Cirque de Monte-Carlo présentera la première édition du Festival pour jeunes Artistes "New Generation", les 4 et le 5 février 2012. Une vingtaine de numéros issus de 11 Pays seront présentés : numéros d’animaux, clowns, équilibristes, acrobates, magiciens, tous en lice devant un Jury International pour les "Junior d’Or, d’Argent et de Bronze". Après 21 éditions, 1ère Rampe qui accueillait de jeunes artistes sous le Chapiteau a un digne successeur pour présenter la relève du monde du Cirque. ☞ Nouveau Conseil National : fin des travaux de gros œuvre. La structure conique qui abrite en partie basse l’hémicycle et en partie haute des bureaux et la salle de restaurant est à présent visible. La mise en place de la façade en verre agrafée qui viendra devant le cône ne va pas tarder. Sur la partie du nouveau bâtiment longeant la ruelle Franzi, les finitions de la façade ont débuté avec la pose des modénatures c’est à dire les éléments d’ornement constitués des moulures et corniches. La fin des travaux est programmée pour l’été 2012. ☞ Le Colonel Xavier Prache a rejoint le Service d'Honneur du Palais, le lundi 17 octobre 2011. Il y exercera les fonctions d'aide de camp de S.A.S. le Prince, venant ainsi renforcer l'équipe en place. Après une carrière de Commissaire de la Marine embarqué à bord de bâtiments de la Marine Nationale, le Colonel Prache se spécialise dans la gestion des Ressources Humaines. Il a effectué les deux dernières campagnes du porte-hélicoptères « Jeanne d’Arc » sur lequel le Souverain avait effectué Ses classes en 1981. Avant de rejoindre le Palais Princier, le Colonel Prache, de nationalité française, âgé de 43 ans, marié et père de trois enfants, était en poste à l’Etat-major de la Marine à Paris.

La photographie du mois

Où que vous alliez, emportez La Principauté avec vous... pour le lire, bien sûr ! Photo © Brigitte Dubanchet


La Principauté

l’Actualité l’

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REPORTAGE • Un lieu de mémoire, de vie et un supplément d’âme risque de disparaître définitivement en absence de décisions fermes sur son futur

Quel avenir pour le marché ? PAR PATRICE

O

n peut se demander pourquoi ces polémiques sur le mar marché de la Place d dʼArmes ʼArmes et cette passion autour d dʼun ʼun ave avenir encore largement incertain. La réponse est simple - le mar marché de la Condamine est un lieu de mémoire, un lieu de vie et un supplément dʼâme. Cela veut dire que sa survie et son maintien ne se résument pas à une comptabilité, même si bien sûr il faut réfléchir à une faisabilité économique. Tout monégasque ou résident dʼun certain âge, sait ce quʼest ce marché. Cʼest lʼendroit où, enfant, on court après lʼécole sur le rocher pour passer, avant de rentrer à la maison ou de prendre le bus, un peu de temps avec les copains. Cʼest là où le week-end matin avec papa on va chercher, en promenant le chien, maman qui fait les courses pour la semaine et le repas du dimanche. Un endroit magique. Aujourdʼhui lʼemplacement est le même- la place elle même plus belle qu'avant, mais le marché lui est devenu un marché fantôme qui ressemble à ceux désolés des pays de lʻest de lʼaprès-guerre. Un marché sinistré. Quelques rares boutiques ouvertes au milieu de rideaux de fer désespérément baissés, tout juste si lʼon trouve encore la socca. Cette image est inacceptable pour Monaco, les touristes qui passent, mais surtout pour ceux qui veulent que Monaco reste un vrai pays avec ses lieux de mémoire et des lieux de vie qui sentent le rouge, la socca et la pissaladière. Ca nʼest pas une marotte de vieux cons nostalgiques, cʼest bien plus. Voilà ce que devraient comprendre ceux qui sʼétonnent de lʼactuelle mobilisation de la mairie, du Conseil National, des commerçants et des riverains ainsi que de nombreux habitants. Il nʼest pas suffisant de parler chiffre et rentabilité quand il y a en jeu un lieu où souffle lʼesprit dʼun pays. Cela étant, la nostalgie nʼest pas une politique. Vouloir sauver le marché est la condition à un nouveau départ pour un nouvel avenir. Mais lʼobjectif cʼest

ZEHR

bien un nouvel avenir. On sait que le déclin date de llʼlʼouverture ouverture dʼun d ʼun centre commercial indispensable et dont le succès ne ssʼest ʼest dʼailleurs dévelop-jamais démenti .Il est appelé d ʼailleurs à de nouveaux dévelop pements. Ceux qui manifestent pour le marché ne sont pas prêts, sauon en prend le pari, à payer le poisson trois fois plus cher pour sau ver leurs souvenirs. Il faut être réaliste. Il faut donc aller au-delà du refus dʼun abandon inacceptable, il faut marun projet. Un cours Saleya à la monégasque, une place et un mar ché attirant résidents, touristes, offrant du terroir et peut-être aussi du luxe et de llʼexotique- du meilleur dans un cadre authentique…. Il faut réfléchir à une compétitivité nouvelle qui seule peut sauver le goût et l'esprit d'antan en llʼadaptant au contexte dʼaujourdʼhui et aux exigences de demain. Car un marché… ccʼest le contraire dʼun marché financier, cʼest un lieu de llʼéchange de proximité et concret où lʼon discute, où on se rencontre, où en prend le temps de donner du temps au temps. La civilisation a évolué, de marché des campagnes en marché des villes, sans oublier les grandes foires. Ainsi ssʼest construite la vraie économie. Le marché ccʼest le commerce à visage humain. Cʼest pourquoi à Paris ils ont tant de succès de quartiers en quarC tiers, permanents ou itinérants. Au Maroc les petites villes portent encore le nom du jour du marché - souk du lundi, du mercredi ou du samedi. Un mode de vie. Le marché, cʼest donc lʼidentité. Tout vrai pays doit avoir un vrai marché au delà des formes modernes de consommation. Car échanger est aussi important que consommer. Et cʼ est pourquoi avec de lʼimagination et de la volonté le marché de la Condamine vivra, car nous en avons besoin pour rester nous-mêmes.

■ Voici quelques réactions et quelques idées recueillies sur place par JeanPhilippe Lucas (images par Julien Lucas),

JEANNE-MARIE MITRANO

ROBERTO PASINELI

ROGER CHARTON

La Maison des Pâtês

Eden Café

La Socca

«En 1994 l’investissement s’est focalisé sur le bâtiment et sa rénovation avec la création du parking, c’est bien mais ce n’est plus suffisant, les box ont été créés certes, mais ils étaient brut de décoffrage, il a fallu les équiper, il a fallu après les travaux relancer la clientèle et c’est vrai on a vu un mieux. Aujourd’hui l’essoufflement s’est installé. Heureusement nous avons une clientèle fidèle mais autour de nous c’est le désert. Et en plus pour couronner le tout, on nous demande d’être aux normes. La DDASS veut nous imposer encore des normes et des travaux, alors moi je veux bien mais la place je la trouve où, et finalement est-ce vraiment indispensable ?… je pense qu’il y a plus important en ce moment… le marché est un lieu populaire et je n’ai pas l’impression que l’on aime le populaire. Même les touristes nous demandent ce qui se passe. Par exemple il nous faudrait une droguerie, une vraie fromagerie, un traiteur, des vendeurs de vêtements… et ceux qui sont dehors ils devraient venir s’installer dans les box. Peut-être que les jeunes seraient heureux de créer des commerces dynamiques. »

« Pour moi le rasras semblement de petits commerçants ne pourra jamais amener de monde, car la concurrence avec Carrefour et le Métropole est trop forte. Par contre, si on amène une grande enseigne avec autour des petits commerçants, les gens viendront et resteront pour faire leurs achats. Ils découvriront un lieu sympathique et vivant. Bien-sûr les prix de l’immobilier doivent être stabilisés. On ne peut pas avoir des prix astronomiques. »

« Je me souviens avant l’arrivée de Carrefour, ici c’était plein. Dès 6 heures du matin les gens attendaient et je vendais tout de suite, aujourd’hui à 6h je peux rester encore chez moi. Les boulangers vendaient 2000 baguettes par jour, le fermier vendaient 150 lapins chaque jour… On a préféré installer des monstres de la distribution croyant faire encore plus d’argent. Résultat des courses, c’est la catastrophe. Tous les départs n’ont pas été remplacés, la mairie bloquait tout dans l’espoir de faire les travaux et on fait quoi maintenant ? Pour moi j’ai la chance d’avoir mes enfants qui vont reprendre, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde, et surtout les futurs repreneurs savent que d’ici un ou deux ans ils feront les travaux… enfin je l’espère. Et puis il ne faut pas oublier une chose, je n’ai pas de bail. Du jour au lendemain, si on me demande de partir, je prends mon four sous le bras et bye. On me demande aussi de faire des aménagements pour être aux normes, mais n’oublions pas que c’est un marché. Gardons cet esprit”.

PATRICK LATORE

CARLA ANTONINI

ERIC BURCKEL

Café le Fetiche

Ile de Beauté

Kiosque à journaux

« Moi pour le moment, pour parler franchement j’attends l’ultime réunion celle qui va se dérouler dans quelques jours. Logiquement il doit en sortir une solution, celle de la dernière chance, parce que après je ne vois pas trop où on va aller. On devrait je pense faire un minimum de travaux et débuter un programme d’activités, mais encore une fois attendons des propositions solides suivies d’actes concrets. En tout cas je sais une chose : autrefois on aurait jamais vécu une situation comme celle là. On aurait vite trouvé une solution. »

« 6 ans d’attente, vous ne croyez pas que ça suffit, les travaux devaient commencer et rien n’est venu, entre temps aucune autorisation n’a été renouvelée. Et aujourd’hui tout est vide, on essaye de s’en sortir, moi heureusement je fais d’autres marchés pour m’en sortir… J’ai même voulu faire un peu de pub mais vu les prix ce n’est pas possible. Il faudrait que quelqu’un nous conseille en tant que collectif du marché. On devrait proposer des manifestations, faire des choses pour faire venir du monde. Il y a aussi le parking, il est vite plein, ce qui freine la venue des clients et pour se garer dans le quartier c’est compliqué. On devrait revenir à une tolérance comme avant. Je comprends que beaucoup de personnes partent à Vintimille, c’est mieux et surtout moins cher. Je suis vraiment pessimiste. »

« Pour nous c’est la ballade des gens malheureux, on nous balade depuis 6 ans : on fait, on ne fait pas, on commence peut-être dans un mois, ah non dans 6 mois. On nous dit ne faites rien, les travaux vont commencer. Moi j’ai une bâche trouée qui prend l’eau, je fais comment pour protéger mes journaux. Donc, là je vais bien être obligé d’investir, je n’ai pas le choix. C’est fatigant. Personne n’est capable de prendre une décision, résultat le marché est devenu un cimetière. Franchement en 6 ans, tout le monde aurait pu travailler normalement. Donc on reste fataliste. Wait and see. »


18 La Principauté

Humanitaire & Solidarité

Novembre 2011

COOPERATION • A l’occasion des 50 ans du Prince Souverain, 18 ONG monégasques avaient décidé de se fédérer pour unir leurs efforts

MCH : 139 enfants pris en charge Monaco Collectif Humanitaire : un bilan extrêmement positif après presque 4 ans d’activités humanitaires communes PAR PIERRE-ALAIN

MARTINI

A

lʼoccasion des 50 ans du Prince Souverain en mars 2008, 18 ONG monégasques, actives dans les domaines de lʼhumanitaire et du développement, ont décidé de se fédérer sous lʼappellation : Monaco Collectif Humanitaire (1)… Objectif – avec le soutien du Gouvernement et des centres de santé de la Principauté - : opérer à Monaco des enfants venus de pays en développement dont les pathologies nʼauraient pu être traitées dans leur pays dʼorigine.

Photo © CdP

■ Objectif plus que rempli... Objectif plus que rempli comme en atteste le bilan présenté mi-octobre au Prince Albert et à la Princesse Charlene: Grâce à cette formidable chaîne de solidarité, alliant partenaires privés et publics, 139 (2) enfants issus de 18 pays en développement ont pu être soignés, se voyant ainsi offrir une chance de seconde vie. Chaque enfant qui a été traité présentait une pathologie (cardiaque ou orthopédique) qui nʼétait pas opérable dans son pays dʼorigine. Les enfants sont accueillis, le temps de leur traitement, par une famille dʼaccueil sélectionnée par lʼassociation Rencontres Africaines qui assure également lʼensemble des formalités administratives relatives à leur venue. La durée du séjour varie de 3 jours à 2 mois. Le coût moyen de prise en charge dʼun enfant est dʼenviron 10.900 €. Cette somme correspond à une partie des frais dʼhospitalisation (lʼautre partie étant prise en charge par les centres hospitaliers) et aux billets dʼavion aller-retour. Les médecins et les familles dʼaccueil interviennent gracieusement. En parallèle, en partenariat avec le Gouvernement Princier, un programme de renforcement des compétences des personnels de santé et des structures hospitalières des pays, dont sont originaires les enfants, a été mis en place afin que certaines pathologies puissent, à terme, être directement soignées sur place. S.A.S. le Prince Souverain a remercié chaque maillon de cette chaîne pour son engagement et son dévouement. Il a également annoncé souhaiter renouveler son soutien au projet en allouant 150.000 € par an de 2011 à 2013, et émis le vœu qu'à l'issue, le Collectif soit parvenu à son autonomie financière. Et que son action puisse ainsi sʼinscrire dans la durée. (1) Monaco Collectif Humanitaire est composé des centres hospitaliers monégasques (Centre Cardio Thoracique, Centre Hospitalier Princesse Grace et Institut Monégasque de Médecine & Chirurgie Sportive), des associations françaises Rencontres Africaines, Aviations Sans Frontières, la Chaîne de lʼespoir et de 21 ONG monégasques soutenus par le Gouvernement Princier. (2) Deux malheureusement nʼont pas survécu à lʼopération. Il nʼest pas toujours possible de sauver un enfant que lʼon opère parcequʼen danger de mort.

Mission Madagascar pour Caap Africa ! C

aap Afrika change de cap. Intervenant dʼhabitude au Niger, lʼassociation monégasque a mené cette fois une mission, fin septembre, à Madagascar. Il faut dire que lʼinstabilité qui règne actuellement au Niger rend dangereuse la présence des volontaires. Grâce à la donation dʼun particulier ainsi quʼà des fonds récoltés en Italie lʼéquipe a pu visiter plusieurs structures dʼaccueil ainsi que des hôpitaux. Pendant la mission, Caap Afrika a financé lʼachat de 40 matelas et de 40 oreillers pour lʼorphelinat Aïna Enfance & Avenir qui accueille des enfants de 0 à 18 ans en leur assurant non seulement la nourriture et lʼhospitalité mais aussi la formation et le suivi psychologique. Les membres de lʼassociation ont également acheté et distribué des fournitures scolaires pour toute lʼannée et offert un chèque. En outre, une partie des fonds a été destinée à lʼachat dʼune couveuse pour un hôpital qui nʼen disposait pas jusquʼà présent pour contribuer aux travaux de réparation de la toiture. 40 bancs dʼécole pour lʼécole Saint-Michel de Ambatofotsy une structure gérée par les Pères Orionistes, mais encore des fournitures scolaires pour les enfants dont sʼoccupe le père Pedro, actif à Madagascar depuis 1989. Enfin, dʼautres contacts avec des médecins ont été établis et cela pour développer prochainement une collaboration dans le domaine chirurgical qui représente une des priorités de Caap Afrika.


Novembre 2011

Humanitaire & Solidarité

La Principauté

RECHERCHE • Le 7 octobre dernier la Principauté a accueilli le 5ème comité de pilotage du projet pour évoquer l’avenir de ce précieux médicament

Un vaccin contre les bilharzioses Soutenue par le Gouvernement Princier, l’étude “Bilhvax 3” devrait permettre limiter les conséquences de cette maladie PAR PIERRE-ALAIN

MARTINI

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ans la perspective prochaine des résultats de lʼétude Bilhvax 3 "un vaccin contre les bilharzioses", menée depuis 5 ans par les chercheurs de lʼInstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au Sénégal, la Principauté de Monaco vient dʼaccueillir le 5e comité de pilotage de ce projet au cours duquel a été évoqué lʼavenir du vaccin. Vendredi 7 octobre 2011, en présence notamment de M. José Badia, Conseiller de Gouvernement pour les Relations Extérieures, des Co-Présidents du comité de pilotage, le Professeur André Syrota, Président Directeur Général de lʼINSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), et Mme Majdouline Sbai, Vice-Présidente du Conseil Régional du Nord-Pas de Calais, sʼest tenu lʼultime comité précédant lʼobtention des résultats de nombreuses années de recherche menées par lʼINSERM pour mettre au point un vaccin contre les bilharzioses. La bilharziose, maladie qui est, après le paludisme, lʼinfection parasitaire la plus répandue dans le monde, affecte essentiellement les pays en développement. Plus de 200 millions de personnes en sont atteintes de façon chronique et 300 000 en meurent chaque année. Le vaccin Bilhvax devrait permettre, à terme, dʼen limiter les conséquences pathologiques dramatiques. Soutenue depuis 2008 par le Gouvernement Princier dans le cadre de sa politique de coopération au développement au sein dʼun partenariat international, lʼétude Bilhvax 3 est lʼultime étape du “candidat vaccin”. Lʼessai clinique, réalisé dans la région de Saint-Louis au Sénégal, évalue lʼefficacité thérapeutique du vaccin auprès de 250 enfants âgés de 6 à 9 ans. Le Conseil régional Nord-Pas de Calais se mobilise quant à lui depuis 20 ans pour la recherche de solutions thérapeutiques et préventives à la bilharziose en lien étroit avec lʼINSERM. Ce soutien sʼinscrit dans une démarche de solidarité internationale et de valorisation des compétences de la région Nord-Pas de Calais en matière de recherche scientifique. Ce comité de pilotage a été lʼoccasion de saluer les efforts entrepris depuis 25 ans par les chercheurs français, belges et sénégalais, mais également dʼévoquer avec tous les partenaires lʼavenir du vaccin afin quʼil puisse bénéficier aux populations affectées dans les meilleurs délais.

Photo © M. Dagnino

■ Pour plus d'informations INSERM : Aurélie DELEGLISE -Tél. +33 3 20 29 86 72 - + 33 6 77 05 07 76 Direction de la Coopération Internationale – Tél. +377 98 98 87 89 coopint@troisseptsept.mc ; www.cooperation-monaco.gouv.mc

No Finish Line, édition n°12

Défier la sclérose en plaques

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onstruir une école au Mali Photo © DR est l’un des projets pour lesquels on va courir dans la 12ème édition de la No Finish Line. Grâce à chaque participant, à chaque bénévole engagé dans cet événement solidaire, des milliers de pas vont générer des milliers d’euros, dont une partie servira à cette initiative au Mali. Cette année encore, l’équipe de la No Finish Line a besoin de la participation du plus grand nombre de participants pour écrire cette histoire et bien d’autres et leur apporter des « happy ends ». Pour cela, rendez-vous le 12 novembre à 14h sur la digue du Port Hercule pour le coup d’envoi. Il faut relever le défi et atteindre l’objectif de 180 000km parcourus, soit 180 000€ reversés aux 3 projets que l’association Children & Future soutient en 2011/2012. Comment participer à la No Finish Line ? Lors de l’inscription, les organisateurs vous remettons une puce à attacher à l’une de vos chaussures. Vous pouvez ensuite courir ou marcher autant de temps et de kilomètres que vous voulez, aussi souvent que vous le souhaitez durant 8 jours, du 12 au 20 novembre 2011. Pour chaque kilomètre parcouru, l’association Children & Future s’engage à reverser 1 € aux projets soutenus en faveur d’enfants malades.

anceforlife : un spectacle de danse pour lever des fonds, mais surtout pour diffuser un message d’espoir; faire connaître la danse comme complément thérapeutique pour certaines maladies dont la sclérose en plaque. Le spectacle se divise en 3 parties musicales: la danse, des vidéo projections et des passages récités. La première partie est consacrée à la découverte de la sclérose en plaque et aux sensations de vide et d’égarement qui la caractérise. La deuxième partie est vouée à la réflexion et à l’analyse ; à l'acceptation et à la conviction de pouvoir vivre avec la maladie. La troisième partie est dédiée à la “victoire”. Il ne s’agit pas de celle de la guérison mais de la prise de conscience de réussir à s'exprimer de manière inconditionnelle malgré les limites que cause ou causera cette pathologie. Danseuse, Erica Brindisi. Avant le spectacle, se tiendront des ateliers pour mieux comprendre cette maladie, et les besoins des malades. Rendez-vous le 30 novembre au Théâtre Princesse Grace, salle du Ponant, à partir de 16h30 (pour les ateliers), 18h30 pour le spectacle donné au profit de la recherche sur la sclérose en plaque en Italie et à Monaco.

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20 La Principauté

Art & Culture

Novembre 2011

LITTERATURE • La rémise des Prix littéraires de la “Fondation Prince Pierre de Monaco”

Pierre Assouline remporte le prix PAR

AMANDA COUTELLE

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a soirée du Palmarès sʼest déroulée à lʼOpéra de Monte-Carlo en présence de S.A.R la Princesse Caroline de Hanovre, Présidente du Conseil Littéraire, qui a remis à Pierre Assouline le «Prix Prince Pierre 2011». Dans la salle : Frédéric Vitoux de lʼAcadémie française, membre du jury, parmi les anciens lauréats : Gilles Lapouge, Franz Olivier-Giesbert, Pierre Mertens, Andreï Makine, Dominique Bona (lauréate en 2010) Rappelons que cʼest Julien Green, qui en 1951 avait reçu des mains du Prince Pierre de Polignac, père du Prince Rainier III, le 1er Prix Littéraire de la Fondation... Pierre Assouline, remerciant la Présidente et son jury, soulignera quʼà la lecture des noms des 59 lauréats, il en ressortait que « peu dʼerreurs avaient été commises ». Les plus grands noms de la littérature en langue française figurent en effet au Palmarès... 60 écrivains que lʼon peut retrouver sous la plume de Gérard de Cortanze dans lʼouvrage « Littératures 1951 - 2011 Anthologie » qui paraît aux Editions du Rocher pour célébrer 60 ans de défense de la Littérature en majuscule...

Photo © DR

■ Lauréat du Prix Littéraire 2011 : Pierre Assouline « Vies de Job », Gallimard, janvier 2011 Pierre Assouline, journaliste, écrivain, est l'auteur de six romans dont « Lutécia », « Le portrait », dernièrement « Les invités », de biographies de Simenon, Hergé, Cartier-Bresson... Beau doublé pour lʼécrivain - couronné ici pour lʼensemble de son œuvre - qui vient de recevoir le « Prix Méditerranéen 2011 » pour « Vies de Job » : « Job » (le vrai !) a passionné et intrigué. Pourquoi ? C'est la question à laquelle Pierre Assouline a voulu répondre en remontant aux sources de ce texte - près de 25 siècles - dont l'auteur est inconnu... Un parcours qui l'a conduit dans les bibliothèques et musées du monde entier, l'a fait croiser des êtres ordinaires et extraordinaires. De ce voyage initiatique est né un livre à mi-chemin entre biographie et roman. Déchiffrant les multiples visages de Job, Pierre Assouline en révèle l'importance dans notre civilisation, et surtout la manière dont l'histoire de Job nous aide à vivre... « Vies de Job » est le récit dʼune quête intérieure, celle dʼun écrivain hanté par son personnage... ■ Lauréat de la Bourse de la Découverte : Thomas Heams-Ogus Décernée à un premier roman paru dans lʼannée, elle a été attribuée à Thomas Heams-Ogus, pour « Cent Seize Chinois et quelques », Seuil, août 2010. Le lauréat, 34 ans, est enseignant-chercheur en biologie. L'auteur, en restituant une page oubliée de l'Italie mussolinienne, peint une métaphore de l'exil, de l'immigration et des menaces de l'intolérance. Lʼhistoire dʼhommes gommés de la grande Histoire...

■ Coup de Cœur des Lycéens pour Hélène Grémillon Le cœur des jeunes a battu pour « Le Confident » (Plon, août 2010) signé Hélène Grémillon : Au milieu des mots de condoléances qu'elle reçoit à la mort de sa mère, Camille découvre une étrange lettre envoyée par un inconnu. Elle croit à une erreur mais, de nouvelles lettres arrivent... Camille comprend que cette correspondance recèle un secret qui la concerne. Sur fond de Seconde Guerre mondiale, ce roman mêle récit historique et suspens à travers une trame implacable... Hélène Grémillon a 32 ans, « Le Confident » est son premier roman.

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

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adavre exquis » était dans mon enfance (ça ne date pas d’hier !) un jeu de société qui consistait à plier en quatre ou en huit une feuille de papier et à commencer puis à poursuivre un dessin : l'un dessinait un visage à moustaches, un autre y ajoutait un corps de cheval, un troisième la queue d'une sirène, au gré de sa fantaisie... l’ordinateur n’existait pas, en ce temps-là on faisait travailler son imagination ! Tel est l'esprit du roman inédit en France de Félicien Marceau, publié à Bruxelles en 1942 - Félicien Marceau, s’appelait alors Louis Carette -. Il deviendrait un jour le doyen de l’ Académie française... Jamais réédité et est resté inconnu jusqu’à aujourd’hui des lecteurs français « Cadavre exquis », à l’image du jeu, est une succession d’intrigues et de personnages, l'action se passe à Bruxelles, en 1938, au lendemain des accords de Munich. Le monde respire, après avoir eu très peur. Ou, plutôt, croit respirer, espère qu'on puisse respirer, bien que l'ambiance soit lourde. Il y a un Allemand, un Hongrois, un Autrichien, un Espagnol, un ministre italien, une Grecque de Corfou, un industriel hollandais, le fils d'un sénateur belge, un journaliste sportif, « Félicien Marceau oblige » quelques jolies femmes aussi... Tous ces personnages se croisent, se retrouvent au cours de soirées, il y a des jeunes, des vieux, Félicien Marceau dépeint déjà dans ce roman de jeunesse la « chasse au plaisir » qui marquera toute son œuvre future, nous rappelant qu’à toute époque, même les plus tragiques, le plaisir à toujours occupé les humains... La plume aérienne du « Maître du style », fait le reste... et « le reste » c’est une littérature que bien des aspirants au noble titre galvaudé d’écrivain devraient lire avant d’oser prendre la plume... Page 188 : « Les écrivains de nos jours n’ont plus d’imagination. Ils ne font plus que se raconter », c’était en 1938 ! _______________________________________ « Cadavre exquis » - Félicien Marceau ( Ed. De Fallois)

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e Festival du Livre de Mouans-Sartoux, qui s’est déroulé les 7, 8 et 9 octobre, « modernité oblige », a lancé pour sa 24e édition un Prix littéraire en ligne.... Plus de 1000 internautes ont participé au vote sur le site du festival. Ces « nouveaux lecteurs » s’étaient vu soumettre une sélection de 10 titres parus entre janvier et juin 2011. René Frégni* est le 1er lauréat de ce « Prix des Lecteurs du Festival du Livre de Mouans-Sartoux » pour son dernier roman « La Fiancée des Corbeaux » que le Petit Niçois avait été un des premiers à conseiller à ses leclec teurs... Dans la sélection figuraient : François Cavanna, Marie-Odile Ascher, Jean-Pierre Otte, Nicolas Fargues, Jean Teulé, Malika Mokeddem, Franck Thilliez, Irène Frain, Annie Ernaux... La sélection avait été établie par le Comité de lecture du Festival du Livre et la médiathèque de Mouans-Sartoux, comité composé « d’un public large de lecteurs avertis ou de néophytes, tous passionnés » (dixit les organisateurs) _______________________________________ Festival du livre de Mouans-Sartoux 2011.... « Prix des lecteurs internautes » : René Frégni...

EXPO • Le NMNM présente sur quatre niveaux trois expositions et un film

LIVRE • Le livre qui a inspiré le film fait un tabac, la version monégasque aussi

Vaste choix, Villa Paloma

Le secret de la Licorne...

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e Nouveau Musée National de Monaco présente Villa Paloma, une exposition « en étage ». A notam découvrir step by step, avec notamment les toutes premières photos de Monaco, de 1860 à 1880. présenta - Au rez de chaussée, la présentation de La Table des Matières, un espace en devenir imaginé par Jonathan Olivares, designer américain, compas dʼor 2011 financé par un généreux mécénat privé qui sera inauguré en janvier 2012. - Aux 1er et 2ème étages, Du Rocher à Monte-Carlo, Premières photographies originales de la Principauté de Monaco, 18601880, collection rassemblée par Christian Burle, appartenant aujourdʼhui au Palais Princier montrée au public pour la première fois. - Dans la Videoroom du 2ème étage, projection du film de Javier Téllez, Letter on the blind, For the use of those who see, 2007 (oeuvre acquise par le NMNM en 2010). - Au 3ème étage, Caroline de Monaco, portraits par Karl Lagerfeld, Helmut Newton, Francesco Vezzoli, Andy Warhol et Robert Wilson. A voir jusquʼau 8 janvier 2012.

e film de Steven Spielberg, "les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne", sorti le 26 octobre, a fait un véritable carton dans les salles. Si le célèbre détective à la houppette ne bat pas le jeune sorcier et sa baguette magique, Tintin enregistre tout de même le deuxième meilleur démarrage de l'année… en France, avec 110 000 entrées à la séance de 14 heures sur 700 salles ! Atlas propose à la vente, par abonnement, une série de figurines « officielles ». Les tintinophiles en herbe ont de quoi faire… Sans oublier bien sûr, le deuxième opus des aventures de Tintin, en langue monégasque : U secretu dʼa Licorna. Lʼalbum est paru lui aussi le 26 octobre. Attention, ce sera très vite un collector. Tirage limité, comme le premier « I ori dʼa Castafiore »… Les aventures de Tintin ont été traduites dans plus de cent langues. Un succès planétaires. Il est donc logique dʼy trouver désormais les albums de « Tintin per munti e valade ». Un troisième volet en monégasque verra-t-il le jour ? On sait déjà quʼil y aura un second film signé Spielberg… alors pourquoi pas ?


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Art & Culture

La Principauté

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MENTON • Le 5 novembre, évènement de l’année : inauguration officielle de l’exposition permanente de la collection Séverin Wundermann

Le Musée Cocteau dévoilé 6

PAR PIERRE-ALAIN

novembre 2011 : ouverture au public du Musée Cocteau – collection Séverin Wunderman. Installé près du vieux port de Menton, entre la vieille ville et la Méditerranée, le Musée, grâce à la donation du milliardaire américain, se présente comme la première et la plus importante présentation mondiale de l’œuvre du “Prince des poètes” Jean Cocteau.

■ Une donation de 1800 œuvres La donation de Séverin Wunderman compte 1800 œuvres dont 990 de Jean Cocteau. Elle offre une vision très complète de son œuvre: toutes les périodes y sont représentées, depuis les premiers autoportraits des années 1910 jusqu’à la période « méditerranéenne » de la fin de sa vie, moins connue du grand public. « Le musée présente tableaux, dessins, céramiques, tapisseries, bijoux, photographies, documents sonores, extraits de films, mais également 450 œuvres de grands maîtres de l’art moderne de l’entourage de Jean Cocteau : Picasso, Modigliani, De Chirico, Miro, Foujita… ainsi qu’un fonds exceptionnel de 360 œuvres liées à Sarah Bernhardt qui fut le premier « monstre sacré » de Jean Cocteau ». ■ Une muséographie au fil de la vie de lʼartiste La mise en scène est chronologique et thématique, s’articulant autour des arts graphiques et des arts du spectacle. Un parcours en 7 séquences qui retrace les grandes étapes et rencontres de la vie et de l’œuvre de Jean Cocteau : 1. Le théâtre de la chambre (1899-1911) ; 2. La mue (1912-1919) ; 3. L’esprit de contradiction (1920-1923) ; 4. Jean L’Oiseleur (1924-1929) ; 5. Le Sang d’un poète (1930-1937) ; 6. Mystères (1937-1948) ; 7. Testaments (1949-1963). Chaque année, un

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accrochage renouvelé, constitué de 150 à 200 œuvres, « permettra de se rendre compte du génie pluriel de Cocteau et de la densité de son œuvre ». Outre les collections permanentes, le musée comprendra des espaces qui accueilleront des expositions temporaires dédiées au dessin contemporain, une librairie boutique et un café.

Photos © MM

■ Jean Sabrier, premier « temporaire » L’exposition inaugurale du musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman est consacrée à Jean Sabrier, artiste français né en 1951 et vivant à Bordeaux. Elle présente près de 60 peintures, dessins, phoOmbroyeuse de Jean Sabrier tographies, objets et anima(l'expo temporaire) tions vidéo réalisés entre 1975 et 2010. « Passionné par les questions de perspective, Jean Sabrier utilise le dessin pour dévoiler la part invisible d’oeuvres empruntées à l’histoire de l’art. Soulevant l’étoffe de la représentation, il en donne à voir l’ossature, sous la forme de structures géométriques complexes. Il expose ainsi un nouveau regard sur les histoires peintes, qui sont mises en volume et en mouvement par le biais de pliages, de projections ou de réflexions sur divers objets ». Jusqu’au 7 mai 2012.


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le Sport

La Principauté Sport

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FOOTBALL • Le club monégasque, après des années glorieuses, souffre aujourd’hui d’une crise difficilement explicable. L’analyse de Norbert Siri

AS Monaco : il faut du temps PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

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omment ? Pourquoi ? Monaco sʼinterroge et ne trouve pas de réponse. Après une saison catastrophique, lʼASM.FC est « descendue » en ligue 2. Désolant, certes. Accident de parcours disait-on. Et voilà que la crainte sʼinstalle autour du stade Louis II. Loin de lʼobjectif affiché – retrouver la ligue 1 dès la prochaine saison – Monaco se traîne en queue de classement. Lʼarrivée de Marco Simone comme entraîneur permettra-t-elle de renverser la vapeur ? Ce nʼest pas la première fois que lʼASM quitte « lʼélite », mais aujourdʼhui la situation est sérieuse, pas perdue encore. Norbert Siri, lʼhistorien du club, président du club des supporters, également coordinateur de lʼensemble des supporters, nous donne les clés pour comprendre la chute et expliquer pourquoi lʼespoir existe.

■ Comment comprendre, expliquer qu'un club de foot aussi connu que l'ASM passe en quelques années du statut de finaliste de coupe d'Europe, au statut de queue de peloton de Ligue 2 ? Norbert Siri : “Il est en effet assez difficile de comprendre comment notre club, finaliste malheureux de la Ligue des champions le 26 mai 2004, se retrouve, sept ans après, à la dernière place de la Ligue 2. Je hasarde une explication : cette fameuse saison 2003-2004, certainement la plus brillante de lʼhistoire de lʼAS Monaco, même si elle nʼy a rien gagné, a coûté très cher au club dʼun point de vue financier. On parle – mais je nʼen ai pas la preuve – dʼun déficit de 25 millions dʼeuros dépensés essentiellement en salaires et en primes de joueurs, déficit qui sʼajoutait à celui que la précédente présidence avait réalisé et qui se montait à près de 65 millions. Au total, 90 millions dʼeuros de déficit, de quoi plomber une trésorerie. Désormais, on ne pouvait donc plus se permettre de conserver nos meilleurs joueurs, dʼautant que, leur valeur marchande ayant considérablement augmenté, il était tentant de les vendre et que certains, tels que Dado Prso, méritaient dʼêtre libérés pour bons et loyaux services afin de négocier un ultime contrat lucratif. En quelque sorte, comme il nʼétait pas préparé à une aussi fulgurante ascension, le club nʼa pas su ou nʼa pas pu gérer lʼaprès-Gelsenkirchen de manière pérenne et sereine, si bien que le financier a, peu à peu, pris le pas sur le sportif. Les deux saisons suivantes ont été encore satisfaisantes grâce à deux nouvelles participations européennes, mais cʼest après le départ de Didier Deschamps en septembre 2005 que la situation de lʼAS Monaco a commencé à se dégrader réellement, puisque se sont alors succédé nombre dʼentraîneurs, qui ne sont jamais restés assez longtemps à la tête de lʼéquipe pour conduire une politique sportive cohérente. Ajoutez à cela une ribambelle de transferts, presque tous plus exotiques les uns que les autres, et vous obtenez une dégradation progressive mais inéluctable des résultats. Au printemps 2010, la qua-

Photo © Xavier Grimaldi

lification en finale de la Coupe de France a constitué le chant du cygne pour notre club qui, un an plus tard, était rétrogradé en Ligue 2, 34 ans après lʼavoir quittée. La messe était dite !” ■ Pourtant, l'ASM dispose cette saison du plus gros budget de Ligue 2... NS : “Avec 20 millions dʼeuros, je crois que lʼAS Monaco dispose en effet du plus gros budget de Ligue 2, à égalité avec le Racing Club de Lens. Mais, par rapport aux 50 millions de la saison dernière, il a fallu faire des économies et réduire la masse salariale qui était considérable. Les dirigeants actuels ont été choisis pour assainir les finances du club. Ils réalisent leur mission, en tentant dʼinitier une nouvelle politique sportive fondée sur le retour aux valeurs traditionnelles du club, cʼest-à-dire le recours aux bienfaits de la formation”. ■ Plusieurs présidents, plusieurs entraîneurs, beaucoup de départs et d'arrivées de joueurs durant ces quelques années. L'ASM ne manquet-elle pas finalement d'une certaine stabilité ? NS : “Cʼest le mal dont souffre principalement lʼAS Monaco. Depuis le départ de Jean-Louis Campora en 2003, lʼAS Monaco a été présidée par 4 personnalités différentes, MM. Svara, Pastor, de Bontin et Franzi. Depuis celui de Didier Deschamps en 2005, elle a épuisé 7 entraîneurs : Jean Petit, Francesco Guidolin, Laszlo Bölöni, Laurent Banide, Ricardo, Guy Lacombe, de nouveau Laurent Banide. Marco Simone, en poste depuis deux mois, est donc le 8ème en 6 ans. Enfin, je crois quʼune bonne centaine de mouvements de joueurs ont été réalisés depuis. Je ne dirai donc pas que lʼAS Monaco manque dʼune certaine stabilité. Je préfère dire quʼelle est victime dʼune instabilité certaine qui explique à elle seule sa

décadence. Au cours de la dernière intersaison, 28 footballeurs sont partis, 11 sont arrivés. Autant dire, quʼil faut reconstruire en repartant quasiment de zéro. Comme le rappelait Bernard dʼAlessandri, secrétaire général du YCM, « Ce Prix nʼa pas été créé pour récompenser seulement des marins, mais ceux qui œuvrent pour la meilleure connaissance, donc la défense de la mer ». On doit notamment à Jacques Perrin, le magnifique film « Océans » pour lequel il obtint le César du meilleur film documentaire en février dernier. La prochaine Monaco Classic Week – La Belle Classe se déroulera du 11 au 15 septembre 2013”.

■ Peut-on, doit-on craindre pour l'ASM une chute comme celle quʼa connue le Stade de Reims dans les années 90, comme connaît le FC Nantes ? En se souvenant que l'ASM a fait le yoyo D1-D2 dans les années 70. NS : “Vous oubliez le Racing Club de Strasbourg dans votre énumération, preuve quʼil est bien aux oubliettes. Bien sûr quʼil est logique de craindre le pire pour notre club dans le contexte actuel. Mais je nʼy crois pas, parce quʼil repart sur des bases neuves et saines. Effectivement, entre 1969 et 1977, lʼAS Monaco avait fait lʼascenseur à trois reprises entre la Division 1 et la Division 2. Le Président Campora mʼavait même avoué que le professionnalisme avait failli disparaître à cette époque en Principauté. Il nʼen a rien été et le football est reparti de plus belle par la suite à Monaco. Gageons quʼil en sera de même très bientôt”. ■ Le centre de formation de l'ASM est-il à la hauteur ? Peut-il représenter un espoir pour le club ? NS : “La récente victoire de nos juniors en Coupe Gambardella, la première depuis 1972, suffit à prouver quʼon fait du bon travail au centre de formation de lʼAS Monaco. Depuis près de 40 ans, il est le joyau et le socle du club, parce quʼil a permis de former dʼexcellents footballeurs, dont beaucoup ont remporté des trophées majeurs avec le club et certains ont été sacrés champions du monde en 1998 et dʼEurope en 2000 avec lʼéquipe de France. Cʼest dire sa qualité. Le destin nʼest pas le même pour les différentes générations qui sʼy succèdent, mais celle de 1992, qui fournit bon nombre de joueurs à notre équipe actuelle, est très prometteuse : Martin Sourzac, Dennis Appiah, Nampalys Mendy, Valère Germain, Terence Makengo, Valentin Eysseric sont tous pétris de talent, un talent qui ne demande quʼà sʼexprimer et à sʼépanouir. Encore faut-il quʼils soient solidement encadrés par des joueurs expérimentés, parce que la jeunesse seule ne suffit pas. Encore faut-il trouver le savant dosage entre les anciens et les modernes. Cʼest à cette recherche que sʼemploie Marco Simone, entouré du fidèle Jeannot Petit et de Frédéric Barilaro, le directeur du centre. Nul doute quʼils y parviendront, mais il faut laisser le temps au temps, et il est vrai que la patience nʼest pas la vertu la mieux partagée dans le monde du football”.


Novembre 2011

La Principauté

le Sport

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 8, acte 12 : Loeb gagne en Espagne, Citroën coiffe la couronne mondiale des constructeurs

Rendez-vous au pays de Galles PAR ALAN PARKER-JONES Photos © DR

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ébastien Loeb sʼest imposé sur les routes espagnoles, pour ce douzième rendezvous annuel du WRC. Sa 67° victoire en championnat du monde. Sébastien Ogier, trahi par son moteur, nʼa marqué aucun point et nʼest plus dans la course au titre… ce qui simplifie la vie du patron du team Citroën, Olivier Quesnel. LʼAlsacien nʼa plus quʼun concurrent qui puisse lʼempêcher de conquérir une 8° couronne mondiale, Mikko Hirvonen, le pilote Ford, qui après lʼEspagne pointe à 8 points du Français. Tout se jouera donc entre les deux pilotes lors du treizième et dernier épisode, au rallye de GrandeBretagne mi novembre. Côté constructeurs, cʼest « plié ». Citroën est dʼores et déjà championne du monde. Un 7° titre pour la firme aux chevrons. Rendez-vous sur les routes du Pays de Galles pour connaître le nom du champion du monde des pilotes 2011. ■ Rumeurs pour la saison 9 Que nous réservent les scénaristes du feuilleton « Sébastien », pour la saison 9 ? Sébastien Ogier et Mikko Hirvonen pourraient échanger leur baquet. Le Gapençais irait chez Ford retrouver Latvala, alors quʼHirvonen rejoindrait Loeb chez Citroën. Simple,

Photos © P. Elias

LA SITUATION

Classement après 12 manches ■ Pilotes 1. S. Loeb 222 pts 2. M. Hirvonen 214 pts 3. S. Ogier 193 pts 3. J. Latvala 146 pts 5. P. Solberg 110 pts 6. M. Østberg 70 pts 7. D. Sordo 57 pts 8. M. Wilson 53 pts 9. H. Solberg 44 pts 10. K. Raikkonen 34 pts

non ? Mais il se dit aussi que Volkswagen – dont le retour en wrc est annoncé – ferait les yeux doux à Ogier… Il faudra attendre la fin de la saison pour en savoir plus. Une chose est sûre, les Mini ont montré une nouvelle fois en Espagne (Dani Sordo 4°, et Chris Meeke 5°) quʼelles méritent mieux quʼun second rôle dans le feuilleton. Enfin, un des acteurs les plus connus pourrait quitter la série : Kimi Raikkonen – qui au bout de deux ans en wrc nʼa pas vraiment convaincu les téléspectateurs – pourrait retrouver les pistes de F1. Le champion du monde 2007 piloterait une Williams lʼan prochain… !Rumeurs, rumeurs… Wait and see.

La mort dans leur contrat... S

i les accidents mortels dans le sport automobile, et moto, ont considérablement diminué ces dernières années, le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais. Deux tragiques accidents viennent malheureusement de nous le rappeler.... Le pilote anglais Dan Wheldon ( à gauche), double vainqueur des 500 miles d'Indianapolis, est décédé après un effroyable accident impliquant quinze voitures lors du Grand Prix de Las Vegas (Nevada), dernière manche de la saison de la série nord-américaine IndyCar. Wheldon, 33 ans, est mort des blessures de ce crash spectaculaire où sa monoplace s'est envolée et a heurté en vol les grillages de sécurité. L'Italien Marco Simoncelli (à droite) est décédé des suites de ses blessures, après avoir été percuté au sol au deuxième tour du Grand Prix de Malaisie catégorie MotoGP. Le champion du monde 2008 en 250 cc, âgé de 24 ans, a chuté au sortir d'un virage à droite avant d'être percuté par l'Américain Colin Edwards (Yamaha) qui à lui-même fait sortir de la piste sans dommage l'Italien Valentino Rossi.

■ Constructeurs 1. CITROEN WRT 397 pts 2. FORD WRT 351 pts 3. FORD STOBART 145 pts 4. FORD KUIPERS 98 pts 5. TEAMABU DHABI 42 pts 5. FORD MUNCHI’S 38 pts

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