n101dec11

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Le premier journal d’actualité de Monaco

Année XI • Numéro 101 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

Décembre 2011

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Dossier Spécial

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SBM : les jeux de la finance

Fête Nationale 2011

Tradition & solidarité

POLITIQUE : RASSEMBLEMENT & ENJEUX LANCE SON DEFI POUR LA CAMPAGNE ELECTORALE 2013 • PAGE 6


2 La Principauté Dossier Spécial

SBM : les jeux de la finance

Dossier Spécial SBM : les jeux de la finance

Décembre 2011

ECONOMIE • Les changements annoncés récemment pas le Conseil d’administration concernant la direction de la So

Les règles de la financ U

Enquête sur un malaise qui monte de plus en plus et qui pourrait avoir des conséqu L’EDITORIAL

Un géant à trois têtes qui veut parler chinois

ne mauvaise grippe asiatique menace-telle la fin dʼannée de la SBM et de ses clients ? Notre enquête ne peut écarter cette hypothèse alors que le malaise perdure entre les employés et la direction même renouvelée. Le problème de fond est la place des jeux dans le groupe et la place des responsables jeux dans un marketing global. La critique la plus répandue concerne une gestion trop financière autour de politiques dʼéconomies pour réduire les baisses de rentrée, sans vraie stratégie de nouvelles recettes. Le Resort hôtelier serait, pour résumer, privilégié par rapport à la dynamique des jeux. Cʼest la synthèse de ce que nous avons perçu, confirmé par le communiqué de presse des 8 syndicats, intégré et commenté dans ce dossier. La nouvelle direction, notamment Jean-Louis Masurel et Isabelle Simon (voir à droite), direction - qui contactée bien sûr - nʼa pas souhaité pour le moment sʼexprimer et en tout cas nʼa pas donné suite à notre demande dʼentretien. Elle se donne du temps semble-t-il dans un contexte tout de même bien difficile et où le temps perdu éloigne un indispensable dialogue sans tabous.

DOSSIER

ujourd’hui encore plus qu’hier, à juste titre, il A devient d’actualité de se poser

une question qui ne semble jamais trouver de réponse : quelle est la vraie nature de la SBM ? Une société financière cotée en bourse comme toutes les autres, qui exerce librement ses activités dans le marché global, ou plutôt un bassin d’emplois bien rémunérés et incontournable pour une grande partie des Monégasques ? Car si on penche pour la première option, son but principal demeure, toujours et avant tout, de générer des bénéfices, mais si l’on opte pour la deuxième, sa priorité absolue devient alors d’assumer le rôle d’un grand amortisseur social ! Mais là, il est impossible de trancher. En réalité, la seule réponse possible semble être qu’elle est et doit rester les deux à la fois. Autrement dit, une des spécificités monégasques, que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Ce qui se traduit - forcément - par un équilibre très délicat entre ces deux options, essentielles pour son avenir. À l’heure actuelle, cet équilibre si précaire semble être mis en danger. Sous l’impulsion du Département de l’Economie et des Finances, une triade de financiers français expérimentés, munis d’indiscutables capacités (mais qui n’ont jamais géré une société de main-d’oeuvre d’une telle dimension), ont pris en main la gestion de la société. La finance semble avoir saisi le pouvoir. L’inquiétude parmi les forces sociales monte de plus en plus, même si elle pourra peut-être - il faut le dire - se révéler par la suite injustifiée. Mais pour l’instant, les bouches cousues du trio Masurel-Simon-de Toytot - récemment nommés à la tête de la société - ne contribuent pas du tout à calmer le climat. La SBM ne semble pas – aux yeux de ses détracteurs - assumer l’attitude d’une société dont l’Etat monégasque est l’actionnaire principal, mais plutôt celle d’une quelconque multinationale sans scrupules : réduction des coûts, statut unique des employés, opérations financières très risquées à l’international. Des signes peu confortant ne manquent pas d’être lancés, comme l’idée d’embaucher des croupiers chinois, pour que les riches ex-communistes se sentent « comme chez eux… » Et créer – pourquoi pas – aussi une petite Chinatown sur la Place du Casino, grâce à la démolition (en dépit de fortes protestations) de ce qu’aujourd’hui on appelle le Sporting d’Hiver et qui demain s’appellera peut-être “La Petite Pékin”. Pour se sentir vraiment chez nous, il vaut mieux rester chez nous… Si on métamorphose Monaco en une petite Babel style Las Vegas, aussi vulgaire qu’artificielle, qu’en sera t-il de la bonne, veille attractivité faite de charme, style et tradition ? D’un autre côté, d’ailleurs, on trouve pléthore de syndicats qui ne retrouvent leur unité que lorsqu’il s’agit de s’opposer à la direction, et qui protestent sans même savoir avec certitude quelles seront les décisions que la nouvelle gestion adoptera. L’inquiétude est compréhensible, la protestation préventive, non. Il faut tout d’abord et toujours assumer un sens des responsabilités et faire face à une réalité difficile qui est la conséquence d’une crise internationale sans précédent, et non seulement le résultat d’une gestion tout à fait critiquable de la société. Et, peut-être, accepter l’adoption d’un statut unique qui pourrait assurer une égale dignité aux travailleurs, tout en éliminant des privilèges franchement injustifiés. Considérer la SBM comme une « vache à lait » à exploiter sans modération ne peut pas être toléré comme modèle immuable, si on veut que la société demeure compétitive sur le marché et redevienne rentable. Dans ce sens, lutter contre le clientélisme et les pratiques peu transparentes, pour faire en sorte que mérite et priorité d’emploi soient les principes à toujours respecter, est sans doute une responsabilité qui appartient à tous, sans aucune distinction. (R.V.) ###

lʼoccasion de notre 100e parution, le mois derA nier, Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain nous a fait lʼhonneur de nous adresser

L’EDITORIAL

une lettre - que nous publions exceptionnellement en dernière de couverture - félicitant toute lʼéquipe rédactionnelle de notre journal et lʼencourageant à poursuivre sa contribution dans la couverture de lʼactualité du pays. Nous lʼen remercions vivement.

PAR PATRICE ZEHR

Photo © DR

“Ils confondent Monaco et Macao !” Lʼemployé des jeux hausse les épaules. Tout le monde depuis deux jours ne parle que de cela précise-t-il “lʼaffaire des croupiers chinois”. En fait cʼest la petite phrase dʼune annonce qui cristallise un malaise qui risque de se transformer en conflit social majeur pour le premier employeur de la Principauté et des Monégasques, si lʼon met à part, pour les nationaux, la fonction publique. Lʼenjeu cʼest la paix sociale, lʼun des points forts de lʼattractivité monégasque, et aussi le niveau de vie de nombreuses familles monégasques. Lʼenjeu économique bien réel est aussi un enjeu sociétal spécifique. Il faut toujours en tenir compte même si cela rend les choses plus difficiles et moins rationnelles. Il y avait le plombier polonais, il y a maintenant le croupier chinois. Il sʼagit en fait dʼune piste avancée par la nouvelle direction et chère à lʼancien Ambassadeur de Monaco en Chine et actuel Conseiller aux Finances, pour trouver une nouvelle et riche clientèle. Puisquʼil faut trouver de nouveaux riches clients il faut les séduire, les chinois parlent mandarin et mangent toute la journée, il faut donc engager des croupiers parlant le chinois dans le texte “avec sans doute des spécialistes de lʼaileron de requin et du nid dʼhirondelles en service permanent”, ironise notre interlocuteur. En fait pourquoi pas. Lʼavenir passe bien pour les jeux par une nouvelle clientèle à rechercher dans le monde entier, mais en commençant tout de même par celle de proximité et celle qui est partie. Pourtant le problème nʼest pas là - il est psychologique. Vouloir engager des chinois demain quand on sʼinterroge sur le maintien aujourdʼhui des nationaux en période de crise, cʼest mettre la charrue avant les bœufs. Cʼest peut être bien vu, mais ce nʼest pas le moment, cela ressemble à une provocation. Et cela a été pris comme une provocation. Cʼest révélateur dʼun malaise entre une direction et son personnel, notamment celui des jeux, sur la situation de la société qui est indiscutablement en crise (voir encadré).

Il faut redresser la barre La SBM doit redresser la barre, cela sera fait par une nouvelle stratégie des jeux, cœur du métier, plutôt que par une approche de gestion financière et de recherches dʼéconomies. Car le grain de riz ne doit pas cacher la rizière. Pour de nombreux employés il faut rendre aux jeux leur position dominante, cʼest la priorité des priorités et faire monter des responsables des jeux aux postes de commande, dans un marketing à la hauteur des défis internationaux. Pour la direction il faut - semble-t-il - avant tout améliorer la gestion et assainir une situation déficitaire. Il faut rétablir des comptes en équilibre, au risque dʼun plan social, avant toute relance. Et si besoin augmenter la part du Resort hôtelier toujours rentable, par rapport aux jeux déficitaires. Ce nʼest jamais dit comme cela, mais cʼest sous entendu. En fait, la SBM regroupe deux activités principales, les jeux à la base de la constitution de la société (voir encadré) et une offre hôtelière de luxe. La SBM a été créée pour attirer par le jeu des gens riches et pour relancer les activités du pays dans une période difficile. La problématique dʼhier est bien celle dʼaujourdʼhui. Cette société privée a comme particularité dʼavoir le Gouvernement monégasque pour actionnaire principal, ce qui lui assure une situation de monopole dans le secteur des jeux. Ce qui est quand même un atout considérable, renforcé par un taux de redevance versé à lʼEtat, très favorable, pour lui permettre de jouer un rôle de poumon social. Le Gouvernement a donc un rôle a jouer. Cʼest dʼautant plus vrai en cas de difficultés. Car la SBM au sein de la société monégasque a un rôle à part, un rôle sociétal. Le Gouvernement doit défendre en priorité, la partie nationale attachée aux jeux et défendre les salariés monégasques et leur emploi. Notre enquête met en évidence des problèmes structurels plus que catégoriels. Les choix en tout cas nʼont que trop tardés et ne peuvent plus être differés...


Dossier Spécial SBM : les jeux de la finance

Décembre 2011

La Principauté

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ociété des Bains de Mer ont suscité des inquiétudes des employés qui craignent une gestion trop financière autour de politiques d’économies

ce vont-elles gérer la SBM ?

uences imprévisibles sur le maintien de la paix sociale, un des points fort de l’attractivité de Monaco Photos © DR

Un changement de niveau de compétence Il faut cependant être réaliste, les directeurs des jeux dans la perspective dʼun management global de la société doivent avoir une formation très poussée et ne pas se contenter de ce qui était suffisant hier. Il y a donc une obligation de mise à niveau de compétence internationale. Mais cela fait partie dʼune évolution permanente qui semble être dans la culture de la SBM. Les jeux européens sont les diamants histo-

Chiffres en baisse et réduction des coûts annoncés L

LA FICHE

a Société des Bains de Mer - plus connue sous le nom de SBM ou Resort MonteCarlo SBM - gère un patrimoine très varié et emploie plus de 3000 personnes. Cette société dont lʼEtat Monégasque est le principal actionnaire, est présente dans plusieurs domaines dʼactivités. Tous les corps de métiers sont présents, le jeu dans ses diversités, mais aussi le marketing, lʼinformatique, lʼhôtellerie, les services ou le personnel dʼentretien. La SBM est le premier employeur de la Principauté de Monaco et elle est complètement autonome. Les clients du monde entier se déplacent dans les casinos, hôtels ou spas de la SBM, qui jouit dʼune reconnaissance internationale. La SBM possède cinq casinos à Monaco : 1. Le Casino de Monté Carlo ; 2. Le casino Café de Paris ; 3. Le Sun Casino ; 4. Le Bay Casino ; 5. Le casino dʼEté. Et gére des hôtels : Hôtel de Paris, Hôtel Hermitage, Monte-Carlo Bay Hotel & Resort. Quant au Monte Carlo Beach Jawhar - Marrakech (dans une volonté d expansion à lʼinternational), pour le moment, cʼest toujours un grand point dʼinterrogation... Mais sans les jeux et leur clientèle, il nʼy aurait pas eu dʼhôtels de cette classe, cʼest bien lʼactivité au cœur de lʼéconomie de la société qui est en crise. L'Assemblée Générale des actionnaires a approuvé les comptes de l'exercice 2010/2011 et la résolution d'affectation des résultats. Compte tenu d'une évolution défavorable de l'activité et de perspectives difficiles, il a été décidé de ne pas distribuer de dividende. En effet, la Société des Bains de Mer a connu une année 2010/2011 particulièrement difficile. "La détérioration de l'environnement économique dans les bassins les plus traditionnels de provenance de notre clientèle, les aléas défavorables du jeu, plus particulièrement au niveau de joueurs de haut niveau, et la rigidité de la structure de coût de la société, ont produit un exercice fortement déficitaire" a expliqué la Direction aux actionnaires réunis. Elle poursuit : "Face à une situation économique qui s'aggrave en Europe, le Conseil d'Administration a demandé à la Direction Générale de lui présenter un plan visant à relancer l'activité des jeux et à réduire la structure de coût de la Société. Des mesures d'économie supplémentaires doivent impérativement être prises dans tous les secteurs pour retrouver une capacité bénéficiaire". Les affaires en effet vont mal puisque le chiffre dʼaffaires est passé de 458 millions dʼeuros en 2008 à 362 millions dʼeuros fin mars 2011. Côté rentabilité cʼest bien pire, passant de 93,5 millions dʼeuros de bénéfices à 17 millions de pertes. Ces mauvais chiffres sʼexpliquent par la santé financière difficile des casinos et notamment parce que la clientèle italienne (représentant 70% de la clientèle) a déserté les salles de jeux de Monaco. Il faut dire que les gros joueurs sont devenus infidèles et nʼhésitent plus à se rendre à Dubai, ou vers dʼautres destinations pour aller jouer gros. De plus, les casinos monégasques sont devenus non fumeurs et une partie de la clientèle qui ne peut dissocier le jeu de la nicotine, a déserté les salles de jeux. Ce phénomène se retrouve également en France ou la baisse de fréquentation sʼélève en moyenne à 20% à cause de lʼinterdiction de fumer dans les casinos terrestres de lʼHexagone. Malgré ce contexte difficile, la Société a maintenu un fort niveau d'investissement, afin d'améliorer la qualité des établissements qui font la notoriété du groupe. Des travaux importants ont été effectués à l'Hôtel Hermitage, au Monte-Carlo Beach et au Casino de Monte-Carlo - dont les nouvelles terrasses devraient permettre de séduire notre clientèle d'amateurs de jeux de hasard. Par ailleurs, la société avait investi l'an passé de façon importante - et sans doute hasardeuse - dans les jeux en ligne pour y trouver un nouveau relais de croissance. Une activité qui a déçu et dont la rentabilité reste hypothétique. Grosso modo, la SBM a dépensé pas moins de 200 millions dʼeuros dans les jeux en ligne alors quʼon ne sait pas si ce marché sera rentable. La Société des Bains de Mer est un pilier de toute lʼéconomie monégasque – quand la SBM tousse cʼest Monaco qui sʼenrhume...

LA FICHE

riques, ceux qui rapportent toujours le plus et qui se sentent un peu délaissés. Mais en 1973 les jeux américains sont arrivés, puis les fameux bandits manchots, les machines à sous. Les casinos se sont multipliés et les métiers au sein des jeux également. On arrive au cœur du problème structurel : la SBM nʼa pas pris la mesure de la différenciation des métiers. Cʼest sur ce sujet que les employés veulent juger la nouvelle direction. Pour le moment on ne sent pas cʼest vrai - un véritable changement de cap, mais il faut laisser aux gens le temps de sʼinstaller et de sʼexprimer. Le grand débat récurrent porte sur le statut unique. Il sʼagit de créer une convention collective commune à tous les métiers. Cela va bien au-delà des discussions sur les salaires catégoriels. Cʼest souvent cependant de salaires que lʼon entend parler, plus que de cohérence des métiers. Cʼest compréhensible, les salaires sont bons, parfois très élevés. On peut même parfois être choqués par certaines revendications. Mais on simplifie trop. Dʼabord de nombreux salaires coûtent peu à la société car ils sont payés en partie par les pourboires et rapportent : un bon croupier cʼest un bon footballeur pour lʼéquipe. Le caissier ne donne pas simplement du change, il gère parfois des millions dʼeuros de crédits et prend des risques personnels. On est loin de la caisse des supermarchés, bien sûr. Il faut donc chaque fois tordre le coup aux idées fausses et aux préjugés. Les Monégasques ne jouent pas à part. Il y a certes préférence à lʼembauche dans le cadre légal de la priorité nationale, adapté aux spécificités de populations du pays. Mais pour le reste pas de différence dans les salaires et lʼavancement, à poste égal. Il nʼy a pas de prime au Monégasque. Il y a cependant des positionnements plus rentables que dʼautres… est-ce ce qui fait obstacle au statut unique ?

DOSSIER

La tendance à la diversification Les fondements traditionnels ne suffisent plus à assurer la prospérité du groupe. Cʼest le constat. En fait, on nʼarrive plus à vivre sur le jeu des clients richissimes traditionnels. Le contexte international a changé, concurrence accrue, mouvements de fonds très surveillés, etc. La clientèle classique fait défaut, notamment italienne, et la nouvelle nʼarrive pas encore en nombre suffisant. Il nʼy aurait pas de vrai marketing jeu et lʼon est dépassé par la concurrence internationale. Il faut donc à nouveau attirer des clients de haut niveau comme on le faisait au XIX ème siècle où par exemple on nʼhésitait pas, raconte un employé, à affréter des voiliers pour aller chercher

le client. Aujourdʼhui ce serait lʼheure des jets privés. Il faut donc mettre de gros moyens et ne pas se contenter dʼéconomies. Pour que cela rapporte énormément, Il faut dʼabord dépenser beaucoup, ce qui ne serait plus fait depuis 10 ans. On se contenterait de gérer ce qui est et dʼassumer une lente dégradation des services et de lʼenvironnement. Audace et prise de risque sont donc indispensables. Cʼest bien sûr une horreur pour tout gestionnaire comptable de bilans. La gestion financière selon plusieurs avis ne doit pas imposer sa loi comptable dans tous les secteurs, elle doit être le moyen et pas le but. Elle est cependant indispensable dans le contexte international actuel avec une volonté dʼexporter un savoir faire à lʼétranger. Il faut mobiliser des fonds mais cʼest autre chose que de se contenter dʼéconomies de gestions. Un repli sur lʼhôtellerie serait donc une fausse facilité, une erreur stratégique grave. Plusieurs employés soupçonnent que cʼest là en fait la stratégie de la direction avec lʼabandon de jeux moins rentables ou une réduction de voilure. Celle-ci sʼen est toujours défendue et sʼen prenait souvent à des privilégiés irresponsables en voulant toujours plus dans un contexte défavorable. Le discours a-t-il évolué avec la récente démission, la promotion et lʼarrivée annoncée. On ne devrait pas tarder à le savoir.

Lʼindispensable relance La priorité est de mobiliser tout le monde pour un vaste plan de relance, en évitant si possible un plan social ou en tout cas un conflit social majeur, qui aboutirait à une situation difficile critique et abimerait durablement lʼimage de Monaco. Contrairement à lʼor noir, il y a toujours de nouveaux gisements mondiaux de nouveaux riches. Il y a les nouveaux riches des pays émergents… la clientèle est là, mais nous ne savons pas suffisamment lʼattirer face à lʼattractivité des concurrents. Il faut modifier les textes pour les moderniser et les adapter et créer, cʼest une forte demande, un service marketing jeu très puissant et nouvelle génération. Il y a un problème de dimension économique également. Les dépenses clientèles sont internes à la société ; cʼest un transfert de budget, ce nʼest plus suffisant. Le joueur qui veut des standards luxes internationaux doit être satisfait. Il faut se préparer à bien le recevoir pour ne pas le décevoir. Il faut reconquérir la clientèle de proximité qui a déserté. Tout cela ne passe pas forcément par un plan social. Le conflit social est lié aux positions des partis en présence plus quʼà la réalité des faits : syndicats et direction sont dans des jeux de rôles un peu convenus et contraignants. Il faudra en sortir mais en sortir vite car il y a urgence, on a même dépassé affirment certains le point de non retour. La SBM est plus que jamais une priorité monégasque.


La Principauté

Dossier Spécial SBM : les jeux de la finance

Décembre 2011

Dossier Spécial LES SYNDICATS • Tous unis : l’inquiétude commune paraît l’avoir emporté sur les intérêts catégoriels...

“Miser sur la relance plutôt que sur la rigueur” SBM : les jeux de la finance

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PAR PATRICE ZEHR

a direction semble avoir réussi ce qui paraissait impossible : lʼunion de 8 syndicats de la SBM autour dʼune position. 8 syndicats, cʼest tout de même beaucoup et cela semble refléter une crispation des différents métiers sur leurs acquis. Lʼinquiétude commune paraît lʼavoir emporté sur les intérêts catégoriels. Ce qui ne passe pas, cʼest lʼhypothèse dʼéconomies touchant le personnel, voire un plan social. La fermeture de certaines activités jugées non rentables comme les jeux américains du café de Paris, est certainement également un point fort de crispation commune. Pour les syndicats cʼest de relance que la SBM a besoin, pas de rigueur et certainement pas de suppressions de postes.

DOSSIER

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La crainte de plans de rigueur Les coupes budgétaires sont donc, du point de vue syndical, injustifiées et inadmissibles si elles devaient déboucher sur des gels de recrutement et une politique alternative visant à multiplier les machines et a réduire la part de lʼhumain. Les jeux ne se portent pas mal dʼaprès les chiffres fournis par les syndicats, et ils ne doivent pas payer les restructurations. Sʼil doit y avoir une gestion plus rigoureuse, il faut commencer par le haut et réformer un état major pléthorique, aux rémunerations très élevées, digne dʼune armée mexicaine ! Pour la direction il sʼagit dʼun renforcement indispensable. Lʼexpérience financière du nouvel administrateur effectif, Jean Louis Masurel, a beau être louée par le Conseiller aux Finances Marco Piccinini, cela ne rassure pas les syndicalistes, bien au contraire. Ils redoutent lʼapplication de plans de rigueurs qui soient des « copié collé » de ce qui se fait partout, sans prise en compte des spécificités de la société dans ses activités et de son rôle social à Monaco. « Quand on voit ce que donne la finance internationale en Europe » explique un syndicaliste, « on comprend mal cette volonté de gestion financière de notre société- la relance se fera par les jeux ou ne se fera pas ». Les syndicats redoutent donc le pire, ils nʼont pas été rassurés par les entretiens du 15 novembre dernier, bien au contraire. Ils sont prêts à faire front, ne serait-ce que pour ne pas être dépassés par une base très remontée.

Jusquʼoù cela peut-il aller ? La nouvelle direction en tout cas, ne connait donc aucun état de grâce. Sa mission, confirmée par le Ministre dʼétat qui se veut confiant, est de changer la situation actuelle jugée mauvaise. Jean Louis Masurel doit donc conduire un plan qui débouche sur une « capacité bénéficiaire ». Il faut donc faire des économies. Le départ de Bernard Lambert ne change en rien la problématique – son poste dʼailleurs nʼa pas été remplacé même si Jean-Louis Masurel, administrateur délégué, aura compétence sur toutes les activités de la SBM. Après lʼarrivée dʼAgnès Puons aux ressources humaines - voilà Isabelle Simon, pour laquelle on a créé un nouveau poste. Cʼest elle qui doit relancer les jeux. Mais son profil est également très lié à la finance internationale…

Photo © USM

Son CV est long comme le bras, mais elle devra rapidement convaincre et adapter sa compétence des enjeux stratégiques en compétences des « enjeux des jeux », aidée semble-t-il par Yves de Toytot, superviseur des finances. Ce renforcement de la Direction générale, avec des postes à très gros salaires, est critiqué par les syndicats qui voient les strates financières sʼajouter aux strates financières, et les hauts salaires aux hauts salaires. Ce quʼil faudrait pour

eux, cʼest sauver tous les salaires au contact de la clientèle. Et surtout, comme cela ressort de notre enquête, nommer des gens des jeux à la direction, dans des postes de décision et de vision. Cʼest sans doute le second objectif dʼune union de circonstance et dʼun front du refus, qui pourrait se transformer en front de propositions. La direction, elle, a tout à gagner dans un dialogue plus resserré et moins éparpillé. Dʼun mal peut sortir un bien, mais on en est pas encore là.

Le “jackpot” du Prince Charles

L’HISTOIRE

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a SBM fait partie de lʼhistoire monégasque. Elle a sauvé Monaco grâce au coup de génie Photo © DR dʼun Prince. En 1863, par Ordonnance Souveraine, le Souverain Charles III décide la création de la Société des Bains de Mer et du Cercle des Etrangers de Monaco, destinée à édifier, dans une Principauté privée de 90% de son territoire et dont lʼ indépendance parait menacée, des structures pour le tourisme naissant et à y développer les jeux de hasard. Il donne autour des jeux le coup d'envoi d'une politique hardie de constructions tous azimuts, qui aboutira à la naissance de Monte-Carlo. Une clientèle de luxe autour dʼun casino, ce sera le concept gagnant. Car cʼest le jeu le grand pari et lʼidée de génie. Ceux-ci étant à l'époque interdits dans les pays voisins, le Prince voit dans cette création le moyen d'assurer de nouvelles ressources à son pays. Il fonde une nouvelle prospérité sur des recettes nouvelles. Il lance la construction dʼune nouvelle ville sur le plateau des Spélugues, pour laquelle il rêve dʼun casino aux proportions monumentales, dit-il, et «de beaux hôtels qui ne craindront en rien la comparaison avec ceux de New-York, Londres ou Paris». En 1866, il lui donne le nom de Monte-Carlo (Mont Charles, en italien). A cette date, le casino a déjà été inauguré. Il va connaître une fulgurante ascension sous la houlette d'un «homme providentiel», l'homme d'affaires François Blanc. Venu de Hombourg, une ville thermale allemande dont il a assuré la prospérité, ce dernier acquiert pour 50 ans, la propriété de la Société des Bains de Mer en 1868. Suivant les volontés du Prince, il veut faire de MonteCarlo un lieu exceptionnel par son confort et par le luxe de ses installations. Il entreprend la construction de l'Hôtel de Paris et du Café de Paris, qui, avec le casino, forment aujourd'hui encore le «Carré dʼor». Les bâtiments anciens du Casino sont détruits en 1878 pour faire place, en moins de six mois, à un nouvel ensemble sous la direction de l'architecte Charles Garnier, qui a déjà assuré la construction de l'Opéra de Paris et est chargé de la construction de lʼOpéra de Monte-Carlo. La tragédienne Sarah Bernhardt est la première à sʼy produire. Au même moment, l'Hôtel Hermitage voit le jour. Ce chef d'œuvre de l'Art Nouveau, typique de la Belle Epoque, est construit par l'architecte Jean Marquet. Aujourd'hui classée monument historique, cette véritable institution monégasque est gérée elle aussi par la SBM. Monte-Carlo va devenir rapidement l'une des destinations les plus en vogue d'Europe, où les grands de ce monde se donnent rendez-vous. Dès 1869, on y dénombre plus de 170 000 touristes. La clientèle est prestigieuse : les villégiatures du Prince de Galles, le futur roi Edouard VII, d'Alexandre Dumas, de Jacques Offenbach, du Baron Haussmann ou encore du Prince Napoléon, témoignent de la notoriété de la Principauté. La clientèle américaine afflue à Monaco à partir de la Libération – Charlie Chaplin vient y présenter « Les Lumières de la Ville », et l'union du Prince Rainier III avec Grace Kelly, en 1956, achève d'«installer» la réputation du Rocher outreAtlantique. Rainier III par un nouveau coup de génie ouvre Monaco au nouveau monde et relance sa prospérité. On est aujourdʼhui à un nouveau tournant…. Mais tout est inscrit dans lʼHistoire et les dirigeants dʼhier et de demain feraient bien de s inspirer des hardiesses et des leçons du passé. (P.Z.)

L’HISTOIRE



6 La Principauté

Politique & Société

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ELECTIONS 2013 • Le 23 novembre dernier Salle du Canton meeting des adhérents du parti d’opposition conduit par Laurent Nouvion

La campagne est déjà lancée

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Mais il faudra d’abord et bien vite répondre à la question : quels rassemblements et pour quel enjeux ?

POLITIQUE

ne opposition qui se rêve majorité, et une majorité à la recherche dʼune nouvelle union, la précampagne pour les élections législatives de début 2013 est lancée. Cʼétait évident lors du meeting de Rassemblement & Enjeux du 23 novembre dernier, salle du Canton. Le parti de Laurent Nouvion croit la victoire possible et assure même à ses adversaires quʼelle est inévitable. Les 3 élus et les dirigeants de la formation dʼopposition, en compagnie de lʼélu indépendant Spiliotis Saquet, lʼont martelé devant quelques 300 personnes qui ne demandaient quʼà être convaincues. Lʼargumentation tourne autour de deux axes- les faits donnent raison à nos fondamentaux - lʼactuelle majorité est totalement discréditée.

La “méthode Coué” de R&E On a donc entendu lʼéloge de la discipline budgétaire face à des dépensiers irresponsables, et visionné un zapping des séances de la Haute Assemblée quand elle vole au plus bas avec une concentration des tirs sur le président Robillon. En contre point des attaques, la cible dʼhier, lʼancien président Valeri, a eu droit à quelques hommages appuyés. Plus personne ne lʼattaque, de Nouvion à Robillon dʼailleurs. Tous “valerien” ou presque, la politique connaît ainsi quelques retournements savoureux. Sans doute parce quʼon perçoit encore mieux lʼimportance et la qualité des hommes quand ils ont quitté leur fonction. Et aussi parce que chacun essaye dʼacquerir son électorat... En ce qui concerne le programme, il ne faut tout de même pas être pressé, il faudra encore attendre, même si Laurent Nouvion a déjà révélé quelques propositions concrètes autour de la création dʼune agence de développement économique (mais il existe déjà la CDE...) dʼun quartier dʼaffaires à Fontvieille ou dʼun statut des enfants du pays. Du « touchisme » mais pas encore la vue dʼensemble. On en pense ce quʼon veut, on peut dénoncer le creux de certaines interventions de bonnes intentions quʼon peut entendre dans chaque meeting de tout parti, on peut regretter une approche très financière et comptable de la politique, alors que le mot culture nʼa pas été cité une fois par exemple, mais une chose est sûre, R&E se vante dʼengranger sans que lʼascension du mouvement ne paraisse cependant irréversible.

Où en est la majorité ? Il est donc temps pour la majorité, dans ses composantes, de préparer le scrutin et de retrouver un nouveau souffle. La majorité existe toujours au Conseil National autour de lʼUDN, qui nʼa pas cependant connu la légitimation par les urnes. Elle sʼest réduite et elle se heurte à des problèmes de personnes pour renouer des liens avec ses anciens compagnons de route. Ce qui pourrait avoir changé du côté de la majorité, cʼest lʼattitude du président Robillon. Il semble avoir compris, affirment des proches, que certains comportements, notamment ceux épinglées par le zapping de R&E, lui étaient préjudiciables, ainsi quʼà la majorité et lʼinstitution. Un changement dʼattitude que lʼUNAM apprécie pour justifier son rapprochement sans ralliement à lʼUDN, au delà de la reprise dʼune présidence de commission. Celle de la culture est revenue à Michèle Dittlot, à lʼunanimité cette fois. Elle incarne un combat, cʼest indiscutable. Une UNAM, avec un nouveau président Claude Cellario, en pleine mutation. Une formation qui se cherche et cherche à exister différemment. On ne sait pas ce que pèse lʼUNAM, on ne sait plus ce que pèse lʼUDM et on doute sur le poids de

PAR PATRICE ZEHR Photo © R&E

lʼUP. Le poids de chacun au sein dʼune nouvelle union ne sera pas facile à déterminer.

LʼUP, la grande inconnue... LʼUP reste bien la grande inconnue. Le fer de lance de la victoire électorale - par deux fois - de la majorité est réduit à deux élus. Anne Poyard- Vatrican assume crânement son rôle de porte parole dʼune majorité légitime, représentée pour elle par le parti quʼelle préside, lʼUP. Il se revendique toujours comme le premier parti des Monégasques. Il est évident que lʼUDM et lʼUP se rejoignant par lʼUNAM, vont tenter une nouvelle alliance, seule capable de battre lʼopposition. Cʼest ce qui est en cours, mais ce ne sera pas facile, il y a des blessures. Peut-elle être crédible et provoquer une nouvelle dynamique ? Cʼest son défi. Les UP historiques auront bien du mal a

voter pour les « traîtres » autour de Robillon et des « putschistes parlementaires », toujours considérés par la base dure comme illégitimes. Cette position tranchée peut cependant devenir rapidement marginale face à la nécessité électorale. Il y aura de toute façon une déperdition de voix qui nécessite un élargissement et de nouvelles alliances. Une majorité replâtrée a peu de chance de mobiliser, en revanche une nouvelle majorité élargie oui. Surtout si une troisième liste émerge rendant encore plus forte la menace de R&E. La nécessité devrait donc faire loi, mais il faudra un supplément dʼâme pour convaincre les électeurs et plus quʼun bilan, un nouveau programme pour un nouvel élan. Cʼest la détermination de lʼenjeu qui devrait permettre le rassemblement. Il faudra bien vite répondre en effet à notre question : quels rassemblements pour quels enjeux ?

Construire une Europe pour et avec les enfants

TABLE RONDE

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onaco ratifiera prochainement la Convention du Conseil de lʼEurope sur la protection des enfants contre lʼexploitation et les abus sexuel, signée à Lanzarote en 2007. Ce texte est le premier instrument international à s'attaquer à toutes les formes de violence sexuelle dont les enfants sont victimes, y compris les abus commis au sein de la famille. Une annonce faite par S.A.R. la Princesse de Hanovre en ouverture de la conférence : «Construire une Europe adaptée aux enfants : changer une vision en réalité» qui sʼest tenue en Principauté les 20 et 21 novembre. «La Principauté, qui consacre beaucoup dʼefforts et un soutien financier important à la promotion et à la protection des droits de lʼenfant, se félicite que le Conseil de lʼEurope lʼait choisie pour accueillir cette conférence», a souligné de son côté le Ministre dʼÉtat Michel Roger. Dans son discours, la Princesse Caroline a appelé à agir en réponse aux nouveaux défis créés par lʼapparition des récentes technologies de communication et autres réseaux sociaux qui «exposent les enfants à des formes modernes dʼoutrage et font dʼeux des cibles de choix pour des individus sans morale». Au chapitre des mesures déjà mises en œuvre, la secrétaire générale, Maud de Boer-Buquicchio, a évoqué la Convention du Conseil de lʼEurope sur la protection des enfants contre lʼexploitation et les abus sexuels signée par 43 pays ; également la campagne de sensibilisation «Un sur Cinq», qui est fondée sur un chiffre terrible : un enfant sur cinq en Europe serait victime de violences sexuelles, le plus souvent, au sein même du cercle familial. Cette campagne sera dʼailleurs prochainement diffusée dans les établissements scolaires de la Principauté. Pour en savoir plus : www.onnetouchepasici.org Photo © CdP

TABLE RONDE


Décembre 2011

Politique & Société

La Principauté

INTERVIEW EXCLUSIVE • Georges Marsan, Maire de Monaco, fait le point sur les dossiers parmi les plus d’actualité pour la ville

“On a réussi à sauver le marché”

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Un peu déçu de voir cinq ans de travail disparaître, mais satisfait pour avoir à la fin trouvé une solution PAR ROBERTO VOLPONI

a mairie à Monaco a toujours joué un rôle à part et maintenu un lien de proximité avec la population. Marché, médiathèque et relations entre commune et institutions sont parmi les dossiers prioritaires que le maire de Monaco, M. Georges Marsan, a dû affronter ou devra affronter dans les mois prochains. Nous avons voulu faire le point en lui posant quelques questions sur ces sujets qui concernent la municipalité et les Monégasques.

Monsieur le Maire, vous avez été très en pointe sur le dossier du marché de la Condamine. Finalement une solution a été trouvée pour une relance rapide, avec une perspective dʼavenir. Etes-vous satisfait ? Georges Marsan : “Le sujet du marché de la Condamine a alimenté de nombreuses discussions. De nombreux résidents se sont inquiétés de sa possible disparition. Bien entendu le Conseil communal et moi-même nʼavons jamais imaginé cette hypothèse et je crois sincèrement que personne nʼavait lʼintention de faire disparaitre le marché. Depuis 2006 un projet dʼune toute autre envergure avait été élaboré. Reporté à plusieurs reprises par le Gouvernement pour des questions budgétaires le début des travaux été prévu pour septembre 2011. Malheureusement à quelques jours du premier coup de pioche, le contexte économique actuel ayant entrainé des restrictions dans le budget de lʼEtat, nous avons été contraints dʼabandonner sa réalisation. Conscients de lʼurgence à faire revivre le Marché, le Gouvernement Princier et la Commune ont travaillé en étroite collaboration afin de prendre des mesures qui permettent une mise en œuvre rapide. Le projet initial consistait à une restructuration complète du bâtiment avec notamment lʼextension de la mezzanine. Le nouveau programme qui a abandonné lʼextension de la mezzanine, consiste uniquement à un rafraîchissement de certaines zones du bâtiment. Bien que quelque peu déçu de voir cinq années de travail disparaître, je suis toutefois satisfait que nous ayons pu trouver une solution qui a permis de conserver les points forts souhaités par le Conseil Communal : qualité, convivialité et diversité des produits proposés afin de relancer rapidement le marché. Cette opération a comme principal objectif de redonner de lʼattractivité à la halle et de multiplier lʼoffre commerciale grâce à la réhabilitation de 13 cabines existantes actuellement vacantes”.

La crise entraîne des réductions ou reports de budgets, notamment pour tout ce qui touche la culture. Où en est votre projet de médiathèque ? GM : “Le projet de la Médiathèque qui permettra lʼaccès à la culture pour le plus grand nombre fait partie des projets prioritaires du Conseil communal. Nous avons été profondément déçus en 2010 du coup dʼarrêt donné au projet sur lequel la Commune travaillait depuis 2002. A ce jour, nous sommes en attente dʼune proposition du Gouvernement qui étudie un nouvel emplacement pour cet équipement. Néanmoins, la Médiathèque de Monaco bien quʼéclatée sur deux sites, rue Louis Notari et Villa Lamartine bd Princesse Charlotte, vit et développe ses activités : un logo vient dʼêtre créé, prochainement un site internet sera mis en ligne et une carte unique permettant dʼemprunter livres, DVD et CD va être lancée. En outre, de nombreux ateliers lecture et écriture, des expositions, des cycles ciné-club ainsi que des concerts sont organisés tout au long de lʼannée sur les différents sites. La fréquentation de ces animations est en augmentation et le besoin de regrouper toutes ces activités dans un même lieu devient urgent, les utilisateurs de la Médiathèque le réclament. Toutes les communes du pays voisin quelle que soit leur importance dispose dʼune Médiathèque adaptée et digne de ce nom. Monaco se doit de proposer un outil culturel en adéquation avec son image. Lʼune des missions de la Mairie a toujours été dʼœuvrer pour le bien être social de la population monégasque et résidente. Ce confort de vie nous avons à cœur de le développer également au travers de la culture pour tous. Nous réaffirmons donc notre volonté de voir ce projet aboutir”. Vous êtes à la tête dʼune municipalité qui nʼest pas comme les autres. Monaco est certes un Etat avec un gouvernement et un parlement, mais cʼest aussi un Etat-cité, aux dimensions dʼune ville. Cette spécificité vous paraît-elle suffisamment prise en compte et respectée ? GM : “La Commune est la plus ancienne Institution de notre pays et bien que ses compétences soient très éloignées de celles dʼune commune du pays voisin - certains domaines, comme la voirie par exemple, gérés en France par la commune sont à Monaco gérés par lʼEtat - il nʼen demeure pas moins que la Mairie est indépendante dans ses compétences et ses choix de gestion. En effet, la commune bénéficie de la libre administration depuis 2006 et de lʼautonomie budgétaire depuis 2007. Bien que tributaire du Gouvernement étant donné que 70% du budget de la commune proviennent de la dotation forfaitaire de lʼEtat, la Mairie est totalement libre dans la gestion de ce budget”.

Photo © MM

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10 La Principauté

l’Actualité l’

OUVERTURE • Le musée a été apprécié par toutes les personnalités présentes à l’inauguration

Menton : la ville de Jean Cocteau

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e musée consacré à Jean Cocteau a été inauguré début novembre. Un bâtiment de 2700 m2 conçu par l'architecte Rudy Ricciotti, pour abriter les 1800 œuvres dont 990 de lʼartiste, offertes à la ville de Menton par un milliardaire américain, Severin Wunderman.

PAR

Photos © Muriel Gander Cransac

Dessins, peintures, céramiques, manuscrits, photographies de Cocteau, oeuvres de ses amis (Picasso, Modigliani, Foujita, De Chirico) forment la plus grande collection publique mondiale consacrée à cet artiste multiforme. Lʼarchitecte Rudy Ricciotti a conçu, au pied de la vieille ville, un musée très bas qui décline le thème méditerranéen du portique devant les façades, un thème cher au député-maire de la ville, Jean-Claude Guibal. Menton, la ville dont le prince est un poète, offre à Cocteau un écrin sur le rivage méditerranéen. Tout à côté également du Bastion, ce fortin dont Jean Cocteau était tombé amoureux et dont il a conduit la restauration. Et où il a lui-même installé sa série des “Innamorati", tout en couleurs chaudes, qui s'embrassent sans fin. On passe du Musée au Bastion, ou lʼinverse, au choix, le « lézard » de Cocteau indique le chemin… balisé par la mairie. Menton, comme lʼambitionne Jean-Claude Guibal est devenue « la ville de Cocteau », connue dans le monde entier. Comme la salle des mariages, décorée de fresques, littéralement tatouée par Cocteau, que les jeunes mariés japonais sont nombreux à fréquenter !

Un univers allégorique... A l'intérieur du musée, les oeuvres sont installées en ordre chronologique, pour une ballade – une balade ? - en sept

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Edité par

GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

thèmes de la jeunesse (les "Enfants Terribles") jusquʼaux "Testaments", (le "Testament d'Orphée»). Le parcours de lʼartiste « multimédia » - le premier -, dramaturge, écrivain, cinéaste, dessinateur, céramiste. On y croise dʼautres monstres sacrés, Sarah Bernhard, Nijinski, Diaghilev et les Ballets russes, spectacles et livres, ses passions aussi : Raymond Radiguet, l'auteur du "Diable au corps" mort trop tôt, Jean Marais bien sûr. On y découvre aussi 240 photographies originales de Lucien Clergue, présent à lʼinauguration. Ce jeune garçon – à lʼépoque – qui sʼessayait à la photo et que Cocteau et Picasso avaient pris en amitié ! « Jean Cocteau était un précurseur sur la vérité. Il a inventé l'adolescence perpétuelle, a dit Frédéric Mitterrand, soulignant « Cocteau est l'un des rares artistes morts qui n'ont pas connu le purgatoire. Ici, à Menton, on se rend compte de son extraordinaire génie ». Le ministre de la Culture a également apprécié le bâtiment conçu par Rudy Ricciotti : « Béton blanc et verre fumé pour un concept très audacieux où lʼon retrouve, omniprésent, le « trait délié » du maître : je suis sûr… que Jean Cocteau aurait été bluffé par lʼhommage qui lui est aujourdʼhui rendu».

P.Y. REICHENECKER

EVENEMENT

Légende photo : à Menton, "le bonheur est dans le musée !" Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication, a inauguré le musée Jean Cocteau - Collection Severin Wunderman le 5 novembre dernier. De g. à dr. Jean Michel Drevet, Préfet des Alpes Maritimes, Jean-Claude Guibal, Député-maire de Menton, Frédéric Mitterrand, Eric Ciotti, Président du Conseil général, Raymond Floc'h, sous-Préfet de Nice-Montagne

Musée Jean-Cocteau - Collection Séverin Wunderman,

Menton - Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Entrée: 6 euros (avec musée du Bastion), 8 euros (avec exposition temporaire)

Beli : “Private” Expo Photo © DR

Décembre 2011

MONACO EN BREF

Depuis sa création en 1920, La Chocolaterie de Monaco œuvre pour créer d’excellents et délicieux produits en prêtant une attention particulière à l’origine et la qualité. Cette année encore, à l'occasion de Noël, la boutique a sélectionné les plus belles et savoureuses gourmandises, sans oublier l'édition du coffret "Mariage Princier" en série limitée en hommage aux nouveaux mariés. Ganaches, pralines, marrons glacée, thés à découvrir ainsi que de nombreuses compositions originales adaptées à tous les budgets et bien d'autres idées féeriques.

Concert inaugural du grand orgue de la Cathédrale de Monaco, le 11 décembre à 16h. 1ère audition des pièces pour orgue, composées par Denis Bédard et interprétées par Olivier Vernet. La réfection du grand orgue a été réalisée par la manufacture d’orgues Thomas, en Belgique. 6800 tuyaux pour un instrument exceptionnel, béni par Mgr Barsi le 8 décembre, jour de la célébration de l’Immaculée Conception et Fête Patronale de la Cathédrale. L’Office des Emissions de Timbre-poste de la Principauté de Monaco procédera le 19 décembre 2011 à la mise en vente d’un timbre sur le Festival International du Cirque de Monte-Carlo 2012. 36° édition du Festival depuis sa création en 1974. Dessin : Elena ZAÏKA, Impression : Héliogravure, Format du timbre : 30 x 41 mm vertical, d’une valeur faciale de 0,77 euros.

Menton. Dans le cadre des rendez-vous « Eclats de rire », au Palais de l’Europe, Michèle Barnier sera sur scène le 14 décembre à 21h. A l’âge où les années comptent, les enfants s’en vont et les maris… aussi ! Michèle Barnier tient la barre. Elle a choisi d’en rire, et elle n’épargne rien, ni personne avec ses formules hilarantes et sa finesse à part. Un one woman show justement intitulé « Et pas une ride !»

Exposition. Damien-Paul Gal, 1er prix de l’Open des artistes 2011, expose à la galerie L’entrepôt jusqu’au 22 décembre. «Ce plasticien et performer, est le pur produit de la société actuelle, avec ses crises et ses contradictions. Il s’est donné comme tâche d’apprivoiser le consumérisme avec sa technique de thermoformage, et de se servir d’elle pour dénoncer cette même société qui nous opprime…» « Dead or alive », L’Entrepôt, 22 rue de Millo, Monaco.

7° bain de Noël de Monaco. Dimanche 18 décembre à partir de 9h30, plage du Larvotto, côté Rose des vents. Organisé par Pierre Frolla, au profit de l’association Tatsa, qui scolarise en Thaïlande des enfants victimes du tsunami de fin décembre 2004. Une participation de 10 euros est demandée aux participants, qui étaient l’an dernier plus d’une centaine. Save the date.

Mona’vins. Une nouvelle société de distribution de vins de qualité vient de s’installer en Principauté. Un large choix de crus de qualité, issus de l’agriculture modérée. Des vins de propriétaires, qu’on ne trouve pas en grande surface car leur production est limitée, et qui permettent de faire des découvertes intéressantes… Créé par une jeune femme du pays, Mona’vins propose essentiellement des vins Français. Tél : 06.77.78.44.11 - Imm. « Le Puccini » 48 Bd d’Italie 98000 MONACO - www.monavins.e-monsite.com La Librarie Nunérique Monaco annonce pour le mardi 13 Décembre, une "Journée portes ouvertes” au Lycée Albert 1er de Monaco, de 9h à 18h et accueillera - au gré des permanences et récréations - les étudiants, leurs enseignants, le proviseur et ses collaboratrices/ collaborateurs et les parents délèves. Les premiers pourront faire un genre de dissertation sur un sujet de leur choix et les meilleurs écrits seront "mis en ligne" gratuitement sous forme de " recueil" (avec le nom de l'élève et sa classe) par la L.N.M. Exposition. Salvador Dali, 200 photos surréalistes, à la galerie Artco France, à Paris. Une exceptionnelle exposition de photos originales et vintages. La galerie Pictural de Monaco, et Jordi Casals sont bien sûr étroitement liés à cet événement. A voir donc, des tirages argentiques des plus grands photographes de l’époque dont Draeger, Robert Descharnes, Pepe Diniz, Henri Pessar, ou encore Solange Podell dont vous avez vu les clichés de la Princesse Grace, ou de F1 dans nos colonnes. Jusqu’au 22 janvier 2012, rue Mazarine, Paris 6°.

Du suspense, de l'émotion, des surprises et beaucoup de plaisir : pour Noël, FAUCHON a concocté une collection Made in France riche en belles sensations et en découvertes inédites, placée sous le signe du choc, du chocolat…sucré ou salé, produits typiques de Noël ou nouvelles créations, cet hiver, les comptoirs de FAUCHON s’illuminent de mélanges insolites et insolents, de textures et de saveurs pleines de fantaisie...

Opérations de conservation de la maquette à l’échelle 1/200 de la Principauté. Menés par une équipe dirigée par Vincent Farelly, conservateur-restaurateur, sous l’égide du NMNM, ces travaux devraient permettre de donner une nouvelle jeunesse à l’ouvrage de plus de 17m de long sur 6m de large, composé de pièces dont les plus anciennes datent des années 70. Une fois rénovée, la maquette de la Principauté sera l’une des pièces de l’exposition 2012 du NMNM consacrée à l’architecture à Monaco. Remontage prévu pour le début de l’été.

Directeur de Publication Roberto Volponi

PARRAIN, MARRAINE pour m’accompagner. Pour parrainer un enfant à proximité de chez vous, savez-vous qu'il existe une association qui s'appelle Parrain, Marraine pour m'accompagner ? Cette association s'appelle l'UNAPP. Le parrainage c'est s'impliquer dans l'éducation et le développement d''un enfant en lui consacrant du temps et une attention complémentaires à celle dont il bénéficie dans sa famille et son environnement habituel. Le parrainage permet à un enfant de grandir et de s'épanouir au mieux, grâce à l'accompagnement et aux liens tissés avec d'autres adultes.

Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

La photographie du mois

“ Le Beausoleil de Monaco”

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Rédacteur en Chef Patrice Zehr

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico Projet graphique PDC Milano

Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM)

Le tirage de ce numéro a été de 26.300 exemplaires Copyright © 2011 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

EVENEMENT

ʼartiste monégasque a accroché ses toiles aux cimaises de la Société Générale Private Banking, avenue de Grande-Bretagne. Sur trois étages… et L quelques bureaux. Accessible au public, aux heures et jours dʼouverture de la

banque bien sûr. On avait déjà vu des expos dans des halls dʼentrée ou des rez de chaussée dʼétablissements bancaires de la Principauté. Ici, cʼest différent. Et la SGPB nʼen restera pas là comme lʼa indiqué la chargée de communication, Manuela Tuloup : « proposer à des artistes dʼinvestir les locaux, cʼest un choix volontaire de la banque. Nous créerons un événement par trimestre ». Le Prince Albert a pu découvrir les toiles de Beli lors dʼune visite privée, appréciant naturellement les deux portraits que lʼartiste lui a offerts pour son mariage. (Photo) Beli participera également à lʼexposition des ArtʼOchtones, avec Mirabelle, Péesse, Tchoba et Willard au Café de Paris, du 6 au 11 décembre – avec nocturnes les 8,9 et 10.

Cargo glacé ! Défense de patiner sur le pont..

Photo © DR


Décembre 2011

Fête Nationale 2011

Fête Nationale 2011

La Principauté

CELEBRATIONS • Un vent frais soufflait sur la Principauté le 19 novembre dernier mais la chaleur était dans les coeurs

Le couple princier entre tradition et solidarité L

a Fête Nationale, fête du Prince, est l’occasion pour les Monégasques de célébrer leur identité et leurs traditions, cérémonies et festivités sont le reflet de ces traditions symbolisées par la remise de distinctions honorifiques par le Souverain et les membres de Sa famille ; la Prise d’armes dans la Cour d’honneur du Palais et la Revue des troupes sur la Place du Palais, qui a eu lieu pour la première fois en 1871... Ce 19 novembre, un vent frais

soufflait sur la Principauté, le soleil jouait à cache-cache, mais la chaleur était dans le cœur des Monégasques qui ont manifesté comme chaque année leur attachement à la famille Princière dès son arrivée à la Cathédrale pour la Messe d’action de grâce et le Te Deum, célébrée par Mrg. Barsi, Archevêque de Monaco. La Princesse Charlène, dès sa descente de voiture, attirait tous les regards, ravissante, vêtue d’un tailleur-cape beige-cognac. Point d’orgue de la

Fête l’apparition du couple princier et de la famille princière à 1!h45 aux fenêtres du Palais... Traditions religieuses avec la célébration de la messe d’action de grâce et du Te Deum à la Cathédrale, qui marque l’attachement du pays à la foi catholique ; traditions festives : soirée de gala à l’Opéra, spectacles, divertissements pour enfants et feu d’artifice tiré la veille de la Fête Nationale offert par la Mairie de Monaco ; traditions sociales :

distributions de colis et cadeaux aux plus démunis, aux malades et aux personnes âgées. La Croix-Rouge Monégasque a également offert des colis aux Mairies des Communes voisines. Sur la Place du Palais, la Fanfare des Carabiniers du Prince a tenu elle aussi à rendre hommage aux sapeurs-pompiers de Monaco, mis particulièrement à l’honneur cette année, pour être intervenus à la suite du tremblement de terre et du tsunami qui ont endeuillé le Japon.

Images : Charly Gallo

Centre de Presse

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TECHNOLOGIE • Le premier voilier qui va faire des mesures et déployer des flotteurs pendant une course

Sojana, navire d’opportunité...

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La Principauté

Ecologie & Environnement

Décembre 2011

PAR

P.Y. REICHENECKER

ojana est un ketch de 35 mètres, mis à l’eau en Photo © DR septembre 2003, et qui a déjà passé le cap des 100 000 milles nautiques de navigation à la voile. Le 21 novembre dernier, Sojana a pris le départ de la Transat pour les super yachts, de Tenerife aux îles Vierges britanniques, se portant rapidement en tête de la flotte des concurrents. Mais, au-delà de la compétition, ce qui nous intéresse ici, c’est que Sojana est ce que l’on appelle un navire d’opportunité. Sojana est en effet le premier voilier, qui au cours d’une course, va faire des mesures et déployer des flotteurs pour le projet Argo. Pourquoi ? Les besoins en moyens d’observation globale de l’océan sont de plus en plus nécessaires. L’évolution des technologies permet la mise en œuvre de systèmes d’observation de plus en plus automatisés et autonomes. Cependant, des moyens de déploiement à la mer par des navires sont toujours nécessaires. D’où la nécessité des navires d’opportunité qui embarquent et déploient ces systèmes d’observation.

Contribuer à la recherche océanographique

Il y a un an, l’association 4myplanet d’Alexia Barrier avait déjà installé un thermosalinographe à bord afin de collecter des données sur l’eau en surface, afin de contribuer à la recherche océanographique et plus spécifiquement aux programmes Coriolis (1) et GOSUD (2) (Global Ocean Surface Underway Data). Cet instrument scientifique de haute précision et automatisé a ainsi récolté plus de 1 million de mesures de température et salinité à ce jour ! Le Sojana a donc embarqué 4 flotteurs profilants Arvor avant le départ. Ce sont des profileurs autonomes déployés à partir de navires de recherche ou de navire d’opportunité. Ils vont jusqu’à 2 000 m de profondeur en faisant leurs mesures, remontent à la surface, transmettent leurs données vers la terre et repartent pour une nouvelle plongée. Le réseau actuel comporte 3 200 flotteurs profilants. La durée de vie de flotteurs profilants est d’environ 3 ans. Cela signifie, qui faut réensemencer régulièrement avec de nouveaux flotteurs. Ces nouveaux déploiements se font à partir de navires de recherche, à partir de navires marchands et pour la première fois à partir d’un voilier. Naviguer utile pour la planète est un challenge que Sojana et son équipage ont décidé de relever pour montrer l’exemple et inciter d’autres navires à agir de même.

(1) Le projet Coriolis est un projet qui a la charge de contribuer à la mise en place dʼun système dʼobservation in situ de lʼocéan global. (2) Le projet GOSUD. Global Surface Underway data collecte des données de surface acquises à partir de navires de recherche ou de navires dʼopportunité. En 2011, 67 navires ont effectué de la collecte de données en surface pour le projet GOSUD.

PEOPLE VERT

Barbie, t’es plus ma copine

Cher Grand Papa MATTEL, Bonjour c’est KEN votre petit-fils, vous savez je suis le copain de votre petite fille BARBIE. J’espère que vous allez bien, je me permets de vous écrire pour une sale histoire qui me chiffonne. Comme vous le savez j’ai beaucoup d’amis, entre autres à Greenpeace, et en discutant avec eux j’ai appris que les boîtes d’emballage de ma copine n’étaient pas conformes aux normes environnementales. Je peux vous dire que j’ai eu un choc. Je leur ai dit « je suis sûr qu’il n’est pas au courant, c’est un homme bien » Evidemment j’ai voulu en savoir plus, j’en ai même parlé avec Barbie pour comprendre, mais elle a refusé toute discussion. Après une rapide enquête (données satellites, certificats de traçabilité…) je me suis aperçu que c’était vrai. Double choc. Le groupe avec lequel vous travaillez APP (Asia Palpand Paper), qui fait partie du conglomérat indonésien SINAR MAS, détruit toute la forêt indonésienne, ne laissant derrière lui que désolation et ruines. Le tigre de Sumatra et l’orang-outang risquent de disparaître. Et malgré son appartenance à des organisations de protection de la nature, SINAR MAS continue de nous faire croire que tout cela est faux. Ma décision était prise. J’ai donc décidé avec quelques amis de Greenpeace de grimper sur ton immeuble de Los-Angeles pour protester en affichant une énorme banderole sur laquelle on pouvait lire : BARBIE C’EST FINI ! JE NE SORS PAS AVEC DES FILLES QUI PRATIQUENT LA DEFORESTATION. Crois-moi cher grand papa, je fais tout ça pour nous sauver de la honte. On ne peut plus se comporter de la sorte, offrir du rêve à des enfants tout en s’acoquinant avec des entreprises qui ne respectent rien, ne correspondent pas à l’éthique de nos créations. On doit absolument travailler aves des sociétés qui ont une conscience durable. Alors je te fais confiance, ne travaille plus avec SINAR MAS, choisi un partenaire investi dans le développement durable pour faire ensemble des boîtes d’emballage qui utilisent un bois respectueux de l’environnement. Tu pourras ainsi faire de nouveau rêver les enfants du monde entier et moi je pourrai me réconcilier avec Barbie. (J.P.L.)

PEOPLE VERT

LIVRE

Pierre Frolla écrivain des abysses ! “Pirate des abysses” Editions du Rocher 130 pages Prix : 19,90 euros Photo © VLR

eut-on résumer Pierre Frolla à quelques chiffres ? 4 records du monde de plongée en P apnée, 36 ans et des bulles … l’un des premiers au

monde à avoir franchi la limite symbolique des moins 100 mètres ! Le personnage est beaucoup plus complexe, ajoutant au sportif, l’humaniste et le philosophe. L’important dit-il c’est « de partager et de transmettre ». Directeur de l’Ecole Bleue, il sait de quoi il parle, lui qui partage et transmet aux enfants. « On ne va pas à la mer, c’est la mer qui vous choisit », explique-t-il devant l’assistance – et le Prince Souverain – qui assiste dans la grande salle du Musée océanographique à la présentation de son livre ce 23 novembre, sous la houlette de Bernard Spindler. Que ressent-on quand on est à plus de 100 mètres sous la surface, là où il n’y a plus de lumière ? « La plongée en apnée, c’est la recherche de la communion » répond-il. Lui qui a nagé avec les plus « gros », requins, baleines, dauphins… raconte « l’humilité », le savoir se fondre sans faire de vagues pour être accepté par les habitants de la mer. Sous l’eau, l’homme ne s’impose pas, il est l’invité ! Ce ne sont pas « les dents de la mer », c’est « le grand bleu ». Vous trouverez tout cela, et bien d’autres choses, et d’exceptionnelles photo dans son livre. Son ? Non, celui des pirates des abysses, son équipe, celles et ceux qui sont autour de lui. « On ne plonge jamais seul ». Pierre Frolla cultive l’esprit de groupe et l’amitié comme le bon grain.

LIVRE

Un livre-bijou en trois formats n livre-bijou, consacré aux célèbres courses U de voiliers d’Imperia, Monaco, Nice, Antibes, Cannes et Saint Tropez. Ce précieux livre, impri-

Photo © DR

mé à Londres sur des feuilles d’argent pur, est le fruit de l’esthétisme du photographe sportif Patrick Gauthey et de la plume de Claire Obry. Des photos exceptionnelles, grâce à un jeu de lumières transposées, unique en son genre, encore jamais vues dans le monde de la voile. La prose de Claire Obry, à la découverte des villes phares de la Côte d’Azur, jonglant tantôt avec le vocabulaire technique des régates et celui plus poétique de la mer. Fabriqué exclusivement sur commande, cet ouvrage de plus de 15kg, 30x30 cm, est composé de 54 feuilles d’argent pur. Sa reliure est en cuir et sa page de couverture protégée sous plexiglas. Pour un prix de vente allant de 400 à 600 euros, en fonction du nombre d’exemplaires commandés. Un livre-bijou, idéal pour des cadeaux d’entreprise… Commande uniquement par internet, version française ou Anglaise, sur site : www.modopublishing.com Ce livre remarquable est également édité en deux autres formats, plus accessibles. Une version papier normal 20x20, 58 pages, partenariat Marine Nationales, Photo de l'étoiles de l'école Naval, photos 2011 en plus par rapport à la version luxe. Prix : 35 euros port en sus, disponibilité début décembre. Contact : patgauthey@yahoo. Troisième format. Version fichier pdf basse résolution 72, pour les portables, i pad et autres. Prix 15 euros, disponibilité immédiate. Possibilité d'avoir la version Anglaise, Italienne ou Allemande. (Cette version n'inclus pas les photos de la Marine Nationale en langues étrangères). Contact : patgauthey@yahoo.fr (P.Y.R.)

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14 La Principauté

Art & Culture

EXPOSITION • Au Musée Océanographique de Monaco du 1er décembre au 2 janvier

Toby Wright : la mer expression de l’art

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e Musée océanographique a célébré en 2010 son centenaire. Pour marquer l'événement, l'artiste Toby Wright a entrepris un projet pour capter l'aspect monumental de ce Musée, comme personne ne l'avait fait avant lui. Dans le passé, les peintres n'ont, le plus souvent, représenté le Musée que par des cartes postales anecdotiques. Cette exposition attire lʼattention sur un établissement qui rappelle notre devoir envers la Nature. Elle remémore lʼeffort considérable de mise en oeuvre dʼun tel musée, il y a cent ans. Dès lʼorigine, un de ses objectifs était dʼinstaurer un respect de la mer et du monde vivant, fondé sur lʼétude scientifique et lʼéducation. Cʼest au travers des symboles que les esprits sont marqués et les grandes idées le mieux communiquées. Le Musée en tant quʼoeuvre dʼart est ce symbole. Il est aussi un protecteur des valeurs fondamentales. La réalisation des peintures se concentre sur le bâtiment, car cʼest lʼédifice même qui est lʼessentiel : ses colonnes qui soutiennent les structures ; les motifs de créatures diverses, ornements de façades ; sa position à flanc de falaise surgissant des profondeurs de la mer. Tous ces éléments donnent au Musée une puissante signification. PAR LISA

ARQUETTE

« Lʼart est lʼexpression de l'invisible par des moyens visibles »

Toby Wright est né à Monaco en 1976. Inspiré par plusieurs grands maîtres peintres et sculpteurs du XVIIème et du XIXème siècle, il croit avant tout quʼil est essentiel de travailler sur le motif pour capter toute la profondeur de son sujet, que se soit en plain air pour ses paysages ou dʼaprès modèle en atelier pour ses portraits. Toby WRIGHT peint à lʼhuile, lui offrant la plus grande gamme de lumière et de subtilités de couleurs. A travers son style, il sʼinscrit dans la tradition humaniste issu de lʼAntiquité et de la Renaissance. Ses oeuvres se trouvent dans plusieurs galeries et collections privées à travers lʼEurope et les Etats-Unis. Il peint actuellement dans son atelier à Monaco.

Décembre 2011

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

ouglione : un nom synonyme de rêve, synonyme de « Cirque », une saga qui débute au B XVe siècle, quand une famille de Tziganes (venue d’Inde) fuyant les persécutions, sillonne l’Europe : une vieille carriole, quelques chats, des coqs funambules et des chiens déguisés en loups (Curieusement cette année ils sont de retour en force sur la piste magique du « Cirque d’Hiver » !) « Rosa », 101 ans en décembre 2011, en a connu des voyages pittoresques, tel celui vers le Brésil sur un paquebot transformé en arche de Noé ! « Rosa » a adoré toutes ces « bêtes sauvages » éduquées, plus que dressées, n’en déplaise à ces bonnes consciences qui voudraient les chasser du cirque (et mettent leurs parents à l’hospice !) Le cirque est une école de vie, de générosité et d’humilité... Dompteurs, écuyers (Emilien Bouglione et sa célèbre cavalerie !), trapézistes, clowns ou homme-canon , les inoubliables « Galas de l’Union » retransmis chaque année à la télévision, où les comédiens, les plus grandes stars du moment devenaient pour un soir de vrais artistes de cirque formés « à l’école des Bouglione... La « belle madame Rosa » nous fait découvrir, au quotidien, la passion , le travail, la ténacité, les joies, les peines de ces virtuoses de l'impossible... « Rosalie Van Been » dansait déjà au milieu des fauves quand elle a épousé Joseph Bouglione en 1928 dans la cage aux fauves ! « Madame Rosa » nous entraîne dans leurs souvenirs à tous... A quelques semaines de Festival du cirque de MonteCarlo, on commence à rêver des étoiles et quelques larmes plein les yeux.., émus devant une si grande vie... _______________________________________ « Un mariage dans la cage aux lions » Rosa Bouglione (Ed. Michel Lafon) audelaire, à l'occasion du Salon de 1859 avait condamné la photographie : « abouB tissement industriel du mauvais goût réaliste de la foule ». « Un dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. Daguerre fut son Messie ! » Les écrivains n'ont pas manqué de s'intéresser à cet art flatteur qui peut être dangereux et compromettant. La sélection d’une agence photographique et d’une maison d'édition en un siècle est (forcément !) arbitraire mais elle nous permet d'errer dans la forêt des écrivains : la veste à chevrons de Faulkner, les perles d'Arendt, les cheveux en bandeau de Beauvoir, les guenilles de Céline, l’excentricité de Karen Blixen, le regard perçant de Char, la machine à écrire de Duras (aussi celle de Pirandello ?), les bagues de Joyce... En ouverture de l’ouvrage : Apollinaire, couché les yeux dans le vague, livres et papiers à portée de la main : On ne sait s'il va s'endormir ou s'il s'apprête à écrire un poème : l'une des images qui en dit le plus sur l'écriture et l'homme... Autre intérêt majeur de ce bel ouvrage : des textes des auteurs côtoient chaque image, ils ont été choisis par Brigitte Besse : certains son vivants, certains sont morts, mais l’ouvrage est d’autant plus rare que la plupart d’entre eux nous sont « rendus » : jeunes ! _______________________________________ «Portraits pour un siècle » - Collectif (Ed. Gallimard) ui a tué Lucky ? » est une satire du crédit « révoltant... » et de ses conséquences : «Q Rappelons que 7 millions de personnes sont surendettées en France aujourd’hui (la France elle-même en tête de peloton !) Le livre paraît au moment où sort en salle le film de Philippe Lioret qui met en scène une jeune juge face à un juge chevronné et désenchanté qu’elle entraîne dans son combat contre le surendettement.. Ironie du calendrier qui invite à se précipiter sur le sérieux, et néanmoins truculent, « petit livre noir » de Bernard Laboureau d’un personnage dont la vie est un roman: Marin, immigrant en Australie, détective privé, boxeur à 20 ans ! A 25 ans il a fait le tour du monde, mille métiers « J’étais toujours fauché » L’Aventure continue : balayeur chez le frère de Jacques Brel il découvre « la bière et les frites », par amour : gardien de chèvres en Dordogne, par passion : cinéaste (Prix du jury de la région PACA 1990), artiste peintre ( un temps !), « politique » (un temps !), premier et dernier animateur socio-culturel de la Caisse d’Allocations familiales de Paris (12 ans !) : « la belle vie ! », créateur du journal gratuit « Paris à la Une » (titre à vendre : avis aux amateurs !) Aujourd’hui, le baroudeur, respectable fonctionnaire retraité de la Mairie de Menton, a trouvé sa vraie voie : Ecrivain Un éditeur national ferait bien de se pencher sur les « polars » d’un auteur digne d’un authentique romancier par son talent à se glisser incognito dans la peau de tous ses personnages ; des « polars » écrits dans le langage parlé (le plus « casse gueule » pour un écrivain !) Bernard Laboureau, (alias Robert Vinsant)... _______________________________________ « Mais qui a tué Lucky ? » - Bernard Laboureau - (Editions Maina - Menton) Tél. 06.85.46.60.86

SPECTACLES • Au Grimaldi Forum et à la Salle Garnier de l’Opéra

D

Monaco Dance Forum

u 10 au 17 décembre 2011 au Grimaldi Forum et à la salle Garnier de lʼOpéra de Monte-Carlo : le Monaco Dance Forum accueillera près de 10 compagnies et 200 artistes internationaux. Le Ballet de lʼOpéra National de Vienne, accompagné par lʼOrchestre Philharmonique de Prague dirigé par Koen Kessel-, ouvrira le festival avec un hommage en 3 ballets à Jérôme Robbins (photo). En tout huit jours dʼune programmation très variée, qui sʼachèvera le 17 décembre par une soirée de Gala exceptionnelle et unique « autour du Lac des Cygnes », avec les solistes et le corps de ballet du Bolchoï qui interprèteront à cette occasion des extraits de la version «classique» de lʼœuvre. Et pour la fin dʼannée, du 27 au 31 décembre, au Grimaldi Forum, Les 50 danseurs de la Compagnie des Ballets de MonteCarlo interpréteront LAC, la nouvelle création de Jean-Christophe Maillot, qui livrera pour lʼoccasion sa vision très personnelle du Lac des Cygnes.


La Principauté

le Sport

Décembre 2011

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 8, acte 13 : Latvala gagne la dernière, l’Alsacien coiffe une huitième couronne mondiale

Un final “peanuts” pour Loeb PAR ALAN PARKER-JONES Photos © DR

O

n attendait un feu dʼartifice sur les routes du Pays de Galles, 13° et dernières manche du championnat WRC 2011. On a eu droit à un final « peanuts » ! Ils étaient encore deux à se disputer le titre au départ à Cardiff : Hirvonen (Ford) et Loeb (Citroën). Débat tronqué très vite, trop vite. Hirvonen « out » dès la première journée. Ce qui nous vaut cet étrange face-àface photographique : Hirvonen au téléphone, regardant sa voiture immobilisée… et Loeb buvant une coupe de champagne entre deux chronos ! Avant dʼabandonner lui aussi après avoir « rencontré » la voiture dʼun touriste espagnol dans un secteur de liaison ! Ogier victime dʼune sortie de route dans la première spéciale termine 11°. Restait Latvala, tranquille vainqueur finalement de cette « der » 2011, qui présente un surprenant « top 10 » avec 8 Ford et 2 Mini… et pas une seule Citroën dans les dix premiers ! Cela nʼenlève rien à Sébastien Loeb. LʼAlsacien a bien gagné et bien mérité sa huitième couronne mondiale, son équipier Daniel Elena aussi qui demeure le sportif Monégasque le plus titré. Ne lʼoublions pas.

Redistribution des rôles pour la saison 9 ! On sait que Loeb a signé pour deux saisons supplémentaires chez Citroën. En revanche Sébastien Ogier « vire ». La fin de saison entre les deux « Seb » avait été très tendue. Le Gapençais sera remplacé dans le deuxième baquet de la DS3 par… Mikko Hirvonen ! Le Finlandais quitte Ford pour la firme aux chevrons. Alors qu'on l'attendait chez Ford, Sébastien Ogier s'est engagé avec Volkswagen pour trois saisons. Une surprise de taille alors que la marque allemande ne débutera le WRC qu'en 2013. L'an prochain, Ogier participera avant tout au développement de la Polo R WRC. De fait, le français pourrait participer à certaines manches du prochain championnat du

LA SITUATION

Classement après 13 manches Pilotes

1. S. Loeb 222 pts 2. M. Hirvonen 214 pts 3. S. Ogier 196 pts 3. J. Latvala 172 pts 5. P. Solberg 110 pts 6. M. Østberg 88 pts 7. M. Wilson 63 pts 8. D. Sordo 59 pts 9. H. Solberg 59 pts 10. K. Raikkonen 34 pts Constructeurs

monde au volant dʼune Skoda Fabia S2000 engagée directement par VW. Par ailleurs, quid de Ford ? La firme américaine négocie la poursuite de son engagement en WRC avec lʼéquipe M-Sport qui engage les Fiesta RS en championnat du monde. Latvala devrait conserver son volant. Tout ce beau monde se retrouvera au départ du premier épisode de « Sébastien », saison 9, fin janvier… le Rallye Monte Carlo qui réintègre le championnat WRC en 2012.

Tournoi international de judo en Principauté

lacé sous le Haut Patronage de SAS le Prince P Souverain Albert II de Monaco, le tournoi est inscrit au calendrier de LʼUnion Européenne de Judo depuis

12 ans. Le TIJM a pris une nouvelle dimension en sʼassociant, il y a 7 ans, à deux grands acteurs du Judo mondial : Adidas et David Douillet, devenu récemment ministre des sports dans le gouvernement français. Le Trophée Adidas est le rendez-vous des meilleures équipes masculines internationales et des meilleurs judokas de chaque pays participant. Chaque année plus de 15 nations viennent régulièrement sʼaffronter sur le “tatami monégasque”. Au total une compétition défendue par près de 200 athlètes répartis en plus de 30 équipes, dans la salle omnisports du Stade Louis II. Chaque équipe est composée au maximum de 7 athlètes, répartis selon les catégories suivantes : - 60 Kg, - 66 Kg, - 73 Kg, - 81 Kg, - 90 Kg, - 100 Kg, + 100 Kg. Début des éliminatoires à 9h. Début des finales dès 14h. En fin de compétition, en plus du classement individuel, un classement des délégations est établi récompensant les meilleures équipes. La veille, samedi 10 décembre, toujours dans la salle omnisports du stade Louis II, se disputera une manche de la Coupe de France de Jujitsu brésilien Ne-Waza. Lʼactivité judo jujitsu ne waza se passe principalement au sol et met en pratique de manière très dynamique toutes les techniques dʼimmobilisations, les clés et les étranglements. A lʼinstar du Judo cette pratique sʼaccompagne par une bonne préparation physique. Spectaculaire et à découvrir !

LA SITUATION

1. CITROEN WRT 403 pts 2. FORD WRT 376 pts 3. FORD STOBART 178 pts 4. CITROEN SOLB. 98 pts 5. FORDKUIPERS 54 pts 6. TEAMABU DHABI 54 pts

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