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La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

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Janvier 2012

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Dossier Spécial

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Public-Privé : l’heure du choix

Grands travaux publics :

“L'intérêt general

sera préservé”

Interview exclusive du Conseiller Marie-Pierre Gramaglia

BUDGET RECTIFICATIF 2012 : LE CONSEIL NATIONAL APPROUVE MAIS LES DIVERGENCES RESTENT • PAGE 6


2 La Principauté Dossier Spécial

Public-Privé : l’heure du choix

Dossier Spécial Public-Privé : l’heure du choix

Janvier 2012

ECONOMIE • Lors du débat sur le budget primitif 2012 tout le monde a loué le pragmatisme du Gouvernement vis-à

Partenariat public-pr public-p L

Le Fonds de Reserve Constitutionnel ne doit pas servir à devenir demain “le plus L’EDITORIAL

e débat sur le budget primitif a dépassé cette année le cadre des orientations de l’Etat pour l’horizon 2012. On a abordé dans un relatif consensus, le refus des endettements et le retour à l’équilibre. Tout le monde a loué le pragmatisme du gouvernement vis-à-vis des conséquences possibles de la crise internationale, qui est loin d’être terminée. Mais à l’occasion de ces débats c’est un problème bien plus fondamental qui a été abordé et qui concerne l’avenir de Monaco pour des décennies.

DOSSIER

Vertus publiques et risques privés

a crise de la « zone Euro » - en Ldestinée ce début d’année 2012 – est forcément à évoluer, car le

maintien de la situation actuelle d’incertitude ne semble pas pouvoir durer encore longtemps. Selon les plus optimistes, il y aura tôt ou tard un accord d’harmonisation fiscale et financière des pays adhérant à la monnaie unique, qui amènera un retour à la stabilité. Les prévisions les plus pessimistes, en revanche, prédisent la fin définitive de l’Euro, ce qui risquerait de provoquer une probable récession de dimension planétaire. Le Gouvernement monégasque a choisi d’adopter une prudence extrême, pour être prêt à faire face - éventuellement - à ce dernier scénario catastrophique. La ligne de rigueur budgétaire proposée par le Département de l’Economie et des Finances – même si elle n’a pas fait l’unanimité au sein du Gouvernement et dans le pays– a été finalement adoptée par le Conseil National, à la plus grande satisfaction de l’opposition de R&E. Une ligne qui a obtenu l’approbation de la majorité, mais qui, néanmoins, n’a pas manqué de susciter quelques perplexités et un malaise parfois difficile à cacher. Le choix de la rigueur semble - en apparence - le plus prudent, même s’il repose aussi sur une vision pessimiste et un manque d’audace. La recette proposée par le conseiller Piccinini et que le Ministre d’Etat semble avoir adoptée est très simple, voir - parfois – trop simple. Il y a une forte crise – surtout ailleurs - qui pourrait s’aggraver, donc il faut réduire toutes les dépenses, toutes, soient-elles structurelles ou d’investissements, pour afficher devant une planète en pleine turbulence, une stabilité selon eux capable d’attirer les grands capitaux des investisseurs étrangers, qui n’attendent que d’être placés dans un grand coffre-fort sûr et stable : Monaco. Quoi de plus facile ? L’attractivité du pays se traduit ainsi dans un seul mot-clé : stabilité économique. Tout le reste arrivera tout seul, ou presque, s’il arrive. Les Monégasques qui ont besoin d’être logés devront attendre des jours meilleurs : on financera avec des fonds entièrement publics - pour l’instant - seulement les infrastructures déjà en voie de réalisation. Le bon vieux Keynes peut bien se retourner dans sa tombe, mais il faut se faire une raison: il a été décidé de ressusciter le Thatchérisme et le Reaganisme des années ’80… On a ainsi appris que le Fonds de Réserve Constitutionnel n’est pas une « banque ». Il ne prêtera plus d’argent sans demander des intérêts, même pour financer des investissements sur le territoire. La situation actuelle ne justifie donc pas l’utilisation de la moindre partie de sa liquidité (exception faite paradoxalement pour le nouvel hôpital) : pour ce faire, le Ministre d’Etat évoque le risque d’un spectre majeur, comme l’effondrement de l’euro et la grave récession mondiale que celui-ci provoquerait. Ou d’autres événements aussi catastrophiques… Ainsi, même si il y avait une chute de 40 % du PIB (!) on serait capable d’assurer le paiement des dépenses publiques pour deux ans (!). Et après ? Peu importe que deux ans d’autarcie ne soient pas suffisants pour se mettre à l’abri et passer indemne le cap d’une crise d’une telle envergure qui demanderait bien plus de temps pour en sortir. Mais la suggestion de quelques années de sommeil confortablement allongé sur un « matelas d’argent » est trop forte pour y renoncer. Sauf qu’il faudra bien, un jour, se réveiller, pour se retrouver à nouveau dans le même cauchemar qu’on avait essayé vainement d’exorciser. Accroître le fonds dans les périodes de croissance, ne le pas l’utiliser même quand on en aurait besoin. Pas de risques, il vaut mieux ne pas bouger. Qui ne fait rien, ne risque rien. On mourra un jour, c’est vrai, mais au moins on mourra riches ! Ainsi, la prudence devient plutôt une peur irréfrénable en l’avenir, un manque de confiance en soi, une absence totale d’audace qui fait les grandes politiques… Tant pis. Comment faire, alors, pour trouver l’argent qu’on a, mais qu’on ne veut pas utiliser, pour apporter une réponse à la pénurie de locaux commerciaux et pour rénover et agrandir le Centre commercial de Fontvieille ? On le trouvera ailleurs, semble-t-il : des investisseurs privés prendront eux tous les risques. Le partenariat public privé semblerait donc, apparemment, la solution la meilleure pour obtenir les résultats souhaités sans s’engager en tête de file. Quitte à renoncer, de la part de l’Etat, d’exercer - ici et là - pleinement son rôle de souveraineté et à concéder aux privés la propriété partielle ou la gestion a long terme des bien publics et les recettes qui vont avec. Tant pis. C’est le prix à payer… Mais on les obligera à respecter – nous dit-on – les spécificités monégasques. Dans ce cas-là, si les investisseurs privés se voient proposer de telles contraintes qui pourraient affecter l’éventuelle rentabilité de l’opération, ils n’hésiteront pas à faire marche arrière et à prendre la fuite. Hélas, le privé ne fait pas de cadeaux et, souvent, ne prend pas de risques non plus. Voir par exemple l’affaire de la Tour Odéon… C’est pourquoi de plus en plus de voix s’élèvent pour demander que le Gouvernement ne remette pas en cause ce qui fait l’identité et le succès de Monaco : un Etat protecteur de sa population et un Etat régulateur du marché immobilier, garantissant face à un marché privé spéculatif et « insécure », non seulement des logements mais aussi des bureaux et des commerces à loyers abordables et offrant une sécurité locative à long terme. (R.V.)

L’EDITORIAL

PAR PATRICE ZEHR

Photo © DR

Un débat fondamental C’est de philosophie et de stratégie économique dont il a été question. Quel rôle économique pour l’Etat Monégasque dans la conjoncture actuelle et pour le futur prévisible ? L’Etat pour faire des économies doit-il se désengager de certains travaux au profit de partenaires privés ou accepter un déficit maîtrisé et utiliser une partie de son fonds de réserve pour continuer à assumer son rôle ? Il y a d’un côté l’opportunité tentante du court terme, et de l’autre la pérennité dans le moyen et le long terme. Economiser aujourd’hui, c’est prendre le risque de ne pas gagner demain. Mais surtout faut-il accepter un changement de cap libéral assez radical, par rapport à la tradition d’un Etat protecteur et régulateur, garant de l’intérêt général face aux appétits privés ? C’est pourquoi une large partie de l’explication de vote budgétaire du président du conseil national a tourné autour de ce thème. Il a en fait exposé les arguments d’une majorité d’idées des élus majoritaires et sans aucun doute majoritaires également chez les Monégasques, sur une conviction que l’on peut résumer par «mieux d’Etat, ce n’est pas moins d’Etat». Il ne faut pas prendre le risque de sacrifier l’avenir pour le court terme. Limiter les dépenses pour réduire les déficits, ce n’est pas limiter le rôle de l’Etat et ouvrir la porte aux avidités privées. Il ne faut pas introduire le renard dans le poulailler, et se méfier des appétits des crocodiles. Les arguments des tenants du libéralisme économique Le contexte international et la situation de Monaco imposent des économies de précaution. Une discipline rigoureuse. C’est indispensable pour éviter tout endettement, c’est indispensable pour rétablir un équilibre budgétaire qui est un argument de l’attractivité. Il ne faut pas cependant renoncer aux grands travaux nécessaires pour le développement du pays. Pour alléger ce fardeau, certains ont envisagé une participation de partenaires privés aux grands travaux publics. A première vue pourquoi pas ? Les privés participent largement déjà au dynamisme urbain de Monaco et leurs chantiers sont un baromètre de la bonne santé d’une économie. L‘ initiative privée est de plus en plus dans le monde un complément de la puissance publique et ce dans tous les domaines. Monaco s’est d’ ailleurs déjà engagée dans cette voie dans des secteurs comme la culture ou le football. Pourquoi ne pas aller plus loin et désaffecter certains terrains pour les confier au privé avec bien sûr un cahier des charges. Cet argu-

mentaire s’inscrit en fait dans un discours ultra libéral qui veut, par philosophie économique, réduire au maximum le rôle de l’etat et ne lui laisser que des prérogatives régaliennes. Mais cette idéologie étrangère à l’histoire de notre pays, ne peut pas s’appliquer sans grand danger pour une ville-Etat de la dimension de Monaco.

Les contre arguments Elle est fortement combattue avec des arguments très convaincants. Serait-ce vraiment avantageux ? Il est bien évident qu’on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre. Un cahier des charges trop pesant ferait fuir les promoteurs et investisseurs. L‘appel d’offre n’intéresserait personne. Car on ne peut imaginer ce genre de partenariat en dehors d’un appel d’offre et d’un contrôle du parlement sur le choix du mieux disant et sur les modalités de désaffectation des terrains publics. Le gré à gré est toujours dangereux et contraire à l’éthique ainsi qu’aux prérogatives démocratiques du Conseil national. Mais même si on aboutissait à un partenariat « civique », l’Etat a-t-il vraiment intérêt, pour moins dépenser aujourd’hui, à ne rien gagner demain, après demain et les années suivantes ? Pourquoi se priver, au profit d’un privé, de loyers et recettes importantes pour des décennies ? Comment assurer l’attractivité du pays vis-à-vis de nouvelles entreprises, si elles sont désormais soumises à des loyers du privé exorbitants et à des baux remis en cause chaque année? Etat de la question A dire vrai le virage envisagé par certains serait objectivement une rupture et même une fracture vis-à-vis de toute l’histoire économique de la Principauté. Le risque pris sur la durée parait exorbitant par rapport aux avantages attendus à court terme. On a eu cependant l’impression, et


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Dossier Spécial Public-Privé : l’heure du choix

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à-vis de la crise internationale. Mais un problème bien plus fondamental et qui concerne l’avenir de Monaco pour des décennies a été abordé

privé : est-ce le bon choix ?

s riche du cimetière” mais à assurer l’avenir économique de la Principauté et des Monégasques mer ses responsabilités. Mais l’Etat a-t-il seul, les moyens de ses ambitions ? Oui répond la majorité parlementaire. Et l’on retombe sur la question récurrente de l’utilisation du fonds de réserve.

FRC : une utilisation sans dogmatisme Le débat reste donc ouvert sur la modalité du financement de ces investissements publics, mais le Ministre d’Etat a bien reconnu que, dans la mesure où le Budget Primitif 2012 ne financera pas la totalité des investissements publics, rien n’interdira, de réfléchir à la proposition de la majorité d’utiliser une partie des disponibilités du Fonds de Réserve Constitutionnel. C’est le cœur du débat. Ce fonds de réserve est estimé autour de 2 milliards d’euros en liquidité, soit deux années de budget. Pour les intégristes du «Fort Knox» monégasque, il faut le faire grossir et surtout ne jamais s’en servir. Il faut le garder pour quand ça ira mal. Ah Bon ? Franchement si le monde devait s’écrouler, les 2 milliards environ ne suffiraient pas à empêcher hélas Monaco d’être enseveli sous les décombres des ruines de la finance internationale. Pourquoi garder un matelas sans s’en servir ? Pourquoi d’ailleurs 2 ans de budget, et pas 4 ou 5 ? Si on prend 200 ou 300 millions en avance d’investissements pour les récupérer plus tard avec des intérêts, où serait le drame ? Serait-on moins riche si au lieu d’1 milliard 8 on en gardait temporairement seulement 1,6 pour dynamiser Monaco, construire des bureaux, des espaces commerciaux, puis toucher les loyers et les recettes des nouvelles activités économiques sans engraisser quelques compétents -on peut le souhaiter - mais avides on peut en être sûr- partenaires ? Le fonds de réserve ne doit pas servir à devenir demain «le plus riche du cimetière», mais à assurer l’avenir

économique de Monaco et le bien-être des monégasques et de leurs enfants. Planquer le pognon sous le matelas est tout de même un réflexe économique d’un autre âge, sous prétexte d’un principe de précaution érigé au rang de dogme. L’Etat doit réguler l’économie, maîtriser les coûts et les prix, choisir les entreprises et les activités. Tout cela passe, pour être compétitif, par une réforme législative qui est annoncée dans le cadre d’un code de l’économie. Une compétitivité qui permette aux monégasques tout de même d’installer leurs affaires dans leur pays et de faire face à des prix de loyers normaux et surtout stables.

DOSSIER

même la quasi certitude après certaines déclarations et même lors d’une conférence de presse du gouvernement, que la décision était prise et la cause entendue. Le Ministre d’Etat avait sauté le pas et avait décidé de faire financer sa politique de grands travaux par un partenariat avec le privé. Il est cependant apparu que ce choix ne faisait pas l’unanimité. Il y a débat très vif entre les ultra libéraux économiques et les démocrates sociaux, défenseurs d’une identité et d’une tradition monégasques. Il y a même, selon certaines rumeurs, risque d’affrontement entre d’un côté pour faire simple le conseiller à l’économie et aux finances soutenu par l’opposition parlementaire, et de l’autre le conseiller aux affaires sociales en cohérence avec tous les courants majoritaires du Conseil national. Tout cela est invérifiable en raison de la solidarité gouvernementale et de l’obligation de réserve sur les entretiens privés entre le gouvernement et les élus. De son côté, la majorité parlementaire s’est montrée publiquement hostile à un désengagement trop massif de l’Etat qui laisserait la part belle aux investisseurs privés, l’Etat continuant à assurer, sur des fonds publics, les investissements structurants qui ne rapportent rien mais qui sont indispensables. «Il n’est pas question» a précisé en séance publique le Président du Conseil National «de faire peser sur l’Etat les investissements qui coûtent de l’argent à la collectivité et de privatiser les investissements qui pourraient se révéler rentables». Selon le Conseil National, l’Etat doit donc être financièrement partie prenante de tous les projets de construction de bureaux ou d’activités commerciales qui seront amenés à être réalisés à l’avenir sur le domaine public. L’Etat devra assuPhoto © DR

La sécurité économique ne peut être garantie que par l’Etat «Lorsqu’on installe son activité dans un local, on ne peut vivre avec la crainte de voir son loyer doublé d’une année sur l’autre ou se voir signaler son congé du jour au lendemain sans la moindre indemnité si l’on refuse de payer»… a rappelé le président Robillon, disant tout haut ce qu’une majorité silencieuse en ville pense très fort. Monaco depuis toujours et surtout à l’époque moderne a su, grâce à la lucidité de ses Princes, concilier les prérogatives de l’Etat et le dynamisme privé. Cet équilibre historique gagnant ne doit pas être mis en péril. Cela doit continuer, c’est la meilleure garantie de l’attractivité d’un Etat responsable protégeant ses nationaux et offrant une stabilité et une sécurité aux investisseurs. A Monaco quand on veut limiter les prérogatives de l’Etat, ce sont aussi les prérogatives du Prince que l’on met en cause. Faire des économies, ce n’est pas prendre le risque de brader la souveraineté économique nationale. Le voilà le vrai principe de précaution.

Grands travaux : mais de quoi parle-t-on ?

LA FICHE

C

’est le Gouvernement bien sûr qui fixe la politique des grands travaux utiles à l’intérêt général. Le but: développer l’activité économique - attirer des investisseurs - tout en améliorant la qualité de vie des habitants. Cela va représenter en 2012, 25 % du budget de l’Etat (mais seulement 20% environ si on enlève le montant mis de côté et non dépensé pour le futur hôpital). Cela concerne l’achèvement de certains chantiers en cours. L’ilot Rainier III- Canton - le centre de gérontologie- le lycée technique et hôtelier- le futur conseil national. Poursuite de l’opération Tamaris et du nouveau yacht club. En ce qui concerne l’avenir, première provision de 40 millions d’euros pour le futur centre hospitalier. Parmi les chantiers qui animent les débats, l’extension du centre commercial de Fontvieille avec un doublement de la surface commerciale et l’arrivée de nouvelles enseignes. Un chantier prioritaire qui semble devoir être pris en main par la société UNIBAIL. Un poids lourd de l’immobilier commercial installé dans 12 pays. Mais il n’y pas eu d’appel d’offres, ce qui est très fortement critiqué. L’extension en mer reste d’actualité, mais est toujours à l’étude pour une superficie de 350.000 m2. On n’en est pas encore au stade d’un nouvel appel d’offres... Une extension en mer qui a des allures de serpent de mer. Mais pour le reste tout est déjà concret. Il s’agit de crèches, de lycées, de parkings, de bureaux, de logements domaniaux et même d’une nouvelle tour sur Charles III devant le cimetière, une nouvelle tour Odéon, aux dimensions plus limitées, qui se profilerait donc. On peut espérer cependant que dans la perspective de financement public-privé, Odéon ne sera pas une jurisprudence, mais plutôt un contre exemple dans la préservation des intérêts de l’Etat par rapport aux garanties donnés au privé. Un cas d’école sur les dangers financiers de tels partenariats. (P.Z.) Photo © DR

LA FICHE


La Principauté

Dossier Spécial Public-Privé : l’heure du choix

Janvier 2012

Dossier Spécial INTERVIEW • Madame Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller pour l'Equipement et les Travaux Publics

“Le Gouvernement ne se désengagera pas !” Public-Privé : l’heure du choix

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lus que jamais au cœur de l’actualité de ces derniers jours (notamment durant la discussion du budget primitif 2012), les questions relatives aux chantiers en cours ainsi que le débat autour de l'éventuelle participation de sociétés privées dans ce champ d’action traditionnellement étatique. Nous avons posé ces question au Conseiller pour l’Equipement et les Travaux Publics, MariePierre Gramaglia. Voici ses réponses.

DOSSIER

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Votre département est particulièrement concerné par le débat actuel sur la participation du secteur privé aux grands travaux publics. On s’interroge sur les avantages et les dangers d’une telle fracture avec la tradition et le rôle de l’état. Pensez-vous que les privés accepteraient un cahier des charges offrant toutes garanties à l’intérêt général. N’y a t il pas le risque d’une fausse bonne idée séduisante à court terme mais coûteuse à long terme ? Marie-Pierre Gramaglia : “Le Ministre d’Etat s’est clairement exprimé sur ce sujet lors des séances publiques consacrées au Budget Primitif 2012. Il ne s’agit en aucune manière pour l’Etat de se désengager et de renoncer à jouer le rôle majeur qu’il occupe dans les grands équipements de la Principauté depuis des dizaines d’années. Au contraire, il s’agit, dans un environnement économique international difficile, de profiter de la disponibilité de certains capitaux privés pour accélérer la livraison de certaines surfaces commerciales ou de bureaux. La solution du partenariat public/privé qui pourrait conduire à l’endettement à terme a été formellement exclue. La formule par contre qui est imaginée est plutôt un partage d’investissements entre l’Etat, qui naturellement demeurera propriétaire de surfaces pour les besoins des nationaux et d’opérateurs locaux, et le privé qui pourrait venir en complément. Une fois qu’elle sera définitivement décidée, cette solution serait mise en œuvre dans le cadre d’un cahier des charges préalablement accepté et naturellement soumise au vote du Conseil National, puisqu’il s’agirait de conférer des droits sur du domaine de l’Etat pour une longue période. C’est dire que l’intérêt général serait naturellement préservé pour le court et le long termes. C’est seulement un partenariat « gagnant / gagnant » que nous envisageons”.

Quels sont les principaux grands chantiers envisagés à Monaco et leurs objectifs ? MPG : “Dans les mois qui viennent, nous achevons la construction de la phase 1 de l’îlot Rainier III et de ses 121 appartements. Le nouveau Conseil National sera livré en juillet 2012. La prochaine session ouvrant dans ses locaux en septembre 2012. Sur l’îlot Prince Pierre, le nouveau lycée technique et hôtelier devrait être livré courant 2013. Il accueillera 600 élèves et comprend une salle polyvalente, un gymnase, un restaurant d’application, des salles de cours, un

PAR PATRICE ZEHR

restaurant scolaire et des locaux administratifs répartis sur 9 niveaux, ainsi qu’un parking de 144 places, qui sera en liaison avec le parking de l’îlot Rainier III et de la Colle. Au printemps 2013, nous livrerons les 117 appartements restants de l’opération domaniale îlot Rainier III ainsi qu’une soixantaine d’appartements sur l’îlot Canton qui le jouxte. L’opération Tamaris, qui sera livrée au 3e trimestre 2013, verra la construction de 63 logements domaniaux et 63 places de parkings. En matière d’équipement de santé, nous aurons la livraison du Centre de gérontologie clinique Rainier III. Nous allons également lancer au premier trimestre 2012 l’appel à candidatures public pour le nouveau CHPG. Sur la partie Ouest de l’îlot Pasteur, nous allons édifier le nouveau collège avec gymnase de 1500 élèves en remplacement de celui de l’Annonciade ; un nouveau centre de tri de la poste ; un centre de re-conditionnement des déchets recyclables (papier, verre, carton...). La partie Est de l’îlot accueillera un hôtel trois étoiles d’environ 100 chambres ; un complexe de bureaux ; la salle du Canton ; la médiathèque ou les ateliers des services municipaux, le choix revenant à la mairie. Sur le terrain Testimonio II, nous allons construire dans sa partie basse qui longe le boulevard Princesse Grace, une crèche et la nouvelle école internationale. Au premier niveau, le long du boulevard du Larvotto, le Gouvernement envisage de construire des logements privés de haut standing. Le second niveau, le plus élevé, devrait accueillir des logements domaniaux. Pour l’opération Charles III, l’îlot situé à l’extrémité Ouest des terrains de l’ancienne voie ferrée, la réflexion porte sur la réalisation d’une tour de 60.000 m², devant accueillir des planchers d’activités économiques et un parking de 1 000 places”. Certains chantiers sont l’objet de polémique - Odéon ou Yacht Club, rentabilité mise en doute et dépassement des prévisions sont les critiques les plus récurrentes sur certains engagements jugés imprudents ou mal évalués. Certaines critiques entendues récemment au Conseil National par exemple vous paraissent-elles mériter

Photo © CdP

d’être prises en compte. MPG : “Le nouveau Yacht-Club de Monaco devrait être livré en 2013. Le retard est dû aux travaux de génie civil en cours pour lesquels il était prévu 700 m3 de terrassement de roche par mois, alors que les entreprises en sont plutôt entre 150 et 200 m3. Ce ralentissement est dû à la difficulté d’un chantier conduit sous l’eau et à la nécessaire diminution des charges d'explosifs dans un milieu urbanisé, induisant des rendements faibles pour ces terrassements dans un rocher dur et massif. Ce bâtiment emblématique du port sera certainement un point d’attractivité central et à la hauteur des plus grands yachtclubs dans le monde. Une fois achevé, chacun en aura pleinement conscience. Quant à l’Odéon, il s’agit aujourd’hui de l’un des chantiers les plus importants. D’une hauteur de 170 mètres pour 49 étages, il sera achevé en 2014. C’est un ensemble de 259 appartements dont 177 achetés par l’Etat. Là également, la Principauté signe l’une de ses plus belles réalisations afin d’attirer chez nous des investisseurs et une clientèle de très haut niveau tout en poursuivant son programme de logements pour les nationaux.



6 La Principauté

Politique & Société

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BUDGET PRIMITIF 2012 • Un programme jugé globalement positif par une majorité d’élus, à l’exception de 5 abstentions tout de même

Approbation avec des réserves

L

La politique d’économies du Gouvernement obtient le soutien du CN, mais restent les divergences

POLITIQUE

e budget a été adopté par les élus du Conseil national présents à l’exception de 5 abstentions. Globalement le nouveau cap pragmatique du gouvernement a été apprécié, comme les efforts pour revenir rapidement à l’équilibre budgétaire. Pour certains, ce n’était pas assez comme pour R&E ou l’indépendant proche de cette formation, Spiliotis-Saquet.

La position assez prudente de l’UDM Alexandre Bordero, Président de la Commission des Finances et Président de l’UDM formation majoritaire au conseil national a résumé : «En de nombreux points, le budget Primitif 2012 fait preuve de sagesse et la majorité UDM partage pleinement les actions menées par les Services de l’Etat pour revenir au plus vite à l’équilibre budgétaire. Pour améliorer les recettes de l’Etat, la majorité réitère unanimement sa proposition simple et responsable : nous demandons, dans le contexte budgétaire actuel, que l’Etat privilégie toujours les investissements rentables et qu’il conserve une place significative dans la politique économique de notre Pays. Les Monégasques doivent savoir que cette position nous différencie clairement de l’opposition, qui préfère brader à vil prix le territoire de la Principauté. Nos propositions sont différentes. Vous l’aurez compris, c’est parce qu’elles ont été entendues par le Gouvernement que les élus UDM voteront donc en faveur de ce projet de budget primitif 2012».

Avis contraire pour R&E Cela va dans le bon sens mais il y a toujours un déficit. Comme l’a souligné Laurent Nouvion : «Avec 60 millions d’euros de déficit prévu en 2012, c’est encore un budget en déséquilibre structurel que la majorité s’apprête une fois de plus à voter sans sourciller….. Nous sentons de plus en plus à la fois en ville et dans l’hémicycle que nos positions et nos propositions font leur chemin, et certaines d’entre elles ont carrément été reprises par le gouvernement. Nous l’avons dit depuis 2 ans, nous ne voterons plus aucun budget en déficit, c’est une règle que nous nous imposerons y compris après les élections de 2013».

Michèle Dittlot ferme sur les principes Abstention encore pour Michèle Dittlot sur deux points précis repris d’ailleurs par de nombreux élus : «En tant que présidente de la Commission de la Culture et du Patrimoine, je vous ai fait part à maintes reprises de mon mécontentement en ce qui concerne le nouveau traitement infligé à la culture. Les solutions que vous proposez dans ce domaine ne me conviennent pas vraiment. Les incertitudes sur l’avenir ne sont pas levées. Tout cela manque, pour moi, de lisibilité. Dans ces conditions, monsieur le Ministre, vous comprendrez que je m’abstienne de voter ce budget. Par ailleurs, en ce qui concerne le projet d’extension du centre commercial de Fontvieille et la construction des futures surfaces de bureaux sur l’ilot Pasteur-Charles III, vous avez bien compris, Monsieur le Ministre d’Etat, au cours de nos récents débats, que nous ne pouvions nous satisfaire d’un projet dont le montage nous apparait contestable…» UP : oui, mais… Anne Poyard-Vatrican au nom de l’UP vote pour, avec des réserves : «Au sein de l’UP la position est claire. Oui à des dépenses plus raisonnées, non à la rigueur, non à l’équilibre budgétaire érigé comme un dogme sensé attirer les riches investisseurs de la planète. Mes compatriotes me le disent chaque jour, personne ne veut d’un Disneyland pour riches. Notre authenticité vient de notre mixité sociale. Même si la crise a naturellement passé la frontière, nos spécificités nous permettent cependant d’envisager à notre échelle les choses de

PAR PATRICE ZEHR Photo © CN

manière un peu différente. Nous n’avons pas de dettes, au contraire nous avons des économies, représentant 2 années budgétaires complètes. Nous n’avons pas de chômage au contraire nous donnons du travail à plus de 40.000 actifs venus des alentours. Notre qualité de vie et notre sécurité sont enviées par tous. Notre système social est exceptionnel, humain et solidaire. Je vous rassure Monsieur le Ministre, je vais voter le budget car même s’il manque singulièrement d’ambition, il a été fait avec courage. Je vais voter car j’adhère pleinement à la politique qui consiste à sanctuariser les dépenses sociales, mais je n’en attendais pas moins de Monsieur le Conseiller aux Affaires Sociale». Guillaume Rose, de la Commission des Affaires sociales, traduit également une approche similaire : «Nous en sommes tous convaincus : certaines dépenses sont incompressibles et non négociables. Le logement des Monégasques à Monaco, le pouvoir d’achat des fonctionnaires, la santé ou encore l’éducation en sont les principaux exemples».

Un oui très net donc mais avec des nuances et des lignes rouges à ne pas franchir Rejet du projet de tunnel descendant jugé non rentable couteux et assez inutile. Critiques très vives sur la gestion de la SBM. Critique par les élus Gardetto

et Marquet de la baisse des budgets de la coopération internationale. La politique d’économies est approuvée mais de nombreuses économies sont contestées. Unanimité retrouvée en revanche pour le vote sur la loi concernant la nationalité assurant pour la transmission une égalité homme femme. Une loi jugée équitable – avec un délai de 10 ans par principe de précaution et au bout du compte une augmentation raisonnable du nombre des nationaux supportables économiquement.

La croissance supportable Ce pourrait être le slogan du nouveau consensus autour du budget 2012. Un budget supportable économiquement par l’Etat sans renoncer aux ambitions de développement et même de relance. Un budget dont l’approbation globale n’a pas caché certaines inquiétudes et divergences dans des échanges animés, mais courtois, sur des sujets très divers. Il y a eu très peu de dérapages et d’attaques personnelles. Chacun cette fois, semble avoir fait des efforts pour tenir son rôle, sa place, sa juste place et rien que sa place. Le contexte difficile y est pour beaucoup qui pousse à une attitude responsable, l’approche des élections, ne soyons pas naïfs, également.

Usine d’incinération : le point de vue de l’UP

LE DEBAT

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a nécessité de faire évoluer l’usine Photo © DROIYd’incinération à l’horizon 2016-2018 permet de se reposer la question d’une usine d’incinération en Principauté ou hors de nos frontières… Mais cette approche n’est pas sans poser un certain nombre de questions car délocaliser l’usine c’est délocaliser le problème environnemental. La Principauté, qui défend l’environnement et prône les solutions durables et éthiques risquerait d’être rapidement montrée du doigt si elle se mettait à exporter ses déchets, même en concertation avec ses voisins. Certains esprits mal intentionnés auraient tôt fait de dénoncer ces riches privilégiés qui se débarrassent de leurs ordures chez les pauvres ! La Principauté est un Etat souverain, qui pour pouvoir sauvegarder ses spécificités, doit être la plus « indépendante » possible. Aujourd’hui la Principauté est autonome du traitement des déchets non recyclable. Une délocalisation signifierait le début d’une dépendance vis à vis d’entités étrangères. L’énergie produite par la combustion des déchets de l’usine d’incinération est utilisée pour alimenter en chaud et froid l’ensemble de Fontvieille. L’énergie excédentaire produite va permettre, 30 ans plus tard, d’alimenter en chaud et froid les logements domaniaux de l’îlot Rainier III en cours de construction. Et pourquoi ne pas envisager une usine d’incinération nouvelle génération, comme l’usine d’incinération des années 1980 qui était un véritable bijou de technologie que l’on venait visiter des 4 coins de l’Europe ! Car c’est aussi en gardant la main que l’on pourra s’assurer que les normes les plus drastiques sont appliquées, que les technologies les plus propres et les plus avancées sont utilisées, que la cohérence générale en matière énergétique est sauvegardée. (P.Z.)

LE DEBAT


Politique & Société

Janvier 2012

La Principauté

SOCIAL • Les inquiétudes sur l’avenir de la société on été exprimées par plusieurs élus lors des dernières séances publiques

SBM : la paix sociale est en péril

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La grève de fin d’année a été évitée, mais le problème de fond demeure : plus de recettes depuis 2 ans... PAR PATRICE ZEHR

a SBM est de toute évidence le dossier brûlant de la fin de la trêve des confiseurs. La grève de fin d’année semble avoir été évitée, le problème de fond demeure. Dossier économique et dossier social comme nous l’avons largement expliqué et commenté dans notre dernier numéro. L’importance prise lors des derniers débats budgétaires par le dossier de cette société emblématique de la Principauté conforte largement notre choix éditorial. Quand à notre analyse sur la place historique des jeux, et la nécessité de les remettre au cœur du projet industriel pour conserver à la SBM son dynamisme économique et son rôle social, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a été partagée par tous les élus du Conseil national, toutes tendances confondues. Il y a bien sûr chez certains des motivations électoralistes car la SBM est une niche électorale incontournable. Mais il est bien évident que la crise actuelle ne peut qu’inquiéter tout le monde au regard des conséquences qu’elle pourrait avoir sur la qualité de vie d’une importante partie de la population. L’inquiétude était générale dans la haute assemblée dans l’attente des plans de la nouvelle direction. Une nouvelle direction qui est la continuité de l’ancienne tout de même, avec un départ et une arrivée. Tous les problèmes d’un état major nombreux et plus que bien rémunéré, ne peuvent pas être renvoyés sur une seule personne qui vient de partir. On ne découvre pas brusquement les problèmes ou alors c’est qu’il y a un vrai problème.

tions et d’un autre côté regarder les bras ballants les déficits record de Betclic impactant la SBM : 33 millions cette année qui s’ajoute au 25 millions de l’année passée».

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Le Gouvernement en première ligne Certains membres du Gouvernement sinon tous partagent les inquiétudes des élus mais n’en tirent pas forcément les mêmes conclusions. Lors de son entretien à la presse du 11 Novembre denier dans les colonnes de notre confrère MonacoMatin le Conseiller aux Affaires Sociales et à la Santé Stéphane Valeri a été de son côté très clair et sans ambigüité : « Les casinos, cœur du métier de la SBM doivent être gérés par les hommes des jeux ». «Je suis peiné de voir les résultats de l’entreprise. C’est maintenant à Jean Louis Masurel et Isabelle Simon de présenter un plan de relance. Je plaiderai pour que ce plan développe avant tout la clientèle, développe les recettes….. Dans la concertation et le respect des salariés…..Le gouvernement, actionnaire majoritaire, ne gère pas la SBM au jour le jour, mais à son mot à dire sur la stratégie… On ne gère pas les casinos comme des hôtels. Il ne faut pas hésiter à investir des milliers d’euros pour faire venir un grand joueur , car lui peut rapporter en un seul soir des millions d’euros… Il faut renforcer le marketing, investir dans le budget clientèle… et surtout il faut laisser les hommes des jeux gérer les casinos. C’est un point très important pour l’avenir». Protection des salariés, recentrage sur les jeux confiés aux hommes de terrains, refus des petites économies et audace pour renouveler la clientèle. Tout est dit et semble partagé largement par les élus et les employés. On verra bien si un plan de relance crédible permet de faire passer un éventuel plan social, pour le moment rejeté par les syndicats et les élus. L’avenir de la SBM en dépend et celui de la paix sociale également car encore une fois quand la SBM tousse, c’est Monaco qui s’enrhume et l’hiver ce n’est pas bon. Le risque du plus grand conflit social de la décennie n’est pas encore définitivement écarté.

Les élus montent au créneau C’est en fait le sentiment d’un grand nombre d’élus à commencer par l’indépendant proche de R&E maintenant, Christophe Spiliotis-Saquet. Pour lui dans un langage sans concession qui est un peu sa marque, on n’a rien fait depuis 10 ans et depuis 10 ans on savait : « En 2006 on voulait limiter les charges d’exploitations qui étaient à 42 % - 5 ans plus tard on en est à 52 % - on multiplie les CDD même pour les jeunes monégasques ». Il y a pour l’élu un constat d’échec de «dirigeants qui sur un piédestal, refusent de reconnaitre le naufrage d’un management et d’une stratégie commerciale». La défense des employés de la SBM a toujours été un point fort de l’actuelle majorité, il est significatif de le voir repris avec virulence par l’opposition, Laurent Nouvion en tête, qui se place dans la ligne Spiliotis : «Depuis 10 ans nous considérons qu’il y a eu tout pour l’hôtellerie et pas grand-chose pour les jeux, nos compatriotes dans les jeux sont en pleine dépression, c’est un échec humain et social, un dialogue de sourd qui n’honore personne à commencer par l’actionnaire principal, à savoir l’Etat. Les jeux attendent une écoute, un projet, des perspectives claires et de l’espoir, pour nous cela passe aussi par la présence d’un de leur représentant au Conseil d’Administration, nous nous battons pour cela». La SBM qui a été également un point fort de l’intervention de politique générale du président Robillon qui, après s’être félicité de l’augmentation des recettes et de la réduction des déficits, a tiré le signal d’alarme : «...Je ne perds pas de vue que la défense des intérêts des Monégasques, c’est d’abord et avant tout à Monaco que nous avons été élus pour l’assurer. Aujourd’hui, plus que jamais, elle est menacée au sein de la S.B.M. Les chiffres qui nous ont été communiqués pour l’exercice en cours nous ont confirmé que cette société va mal, comme vous l’explique de façon transparente le rapport de la Commission des Finances et de l’Economie Nationale (...) C’est pourquoi, fort des nombreuses consultations que j’ai menées ces derniers mois avec les syndicats de la SBM ainsi qu’avec sa Direction, je tiendrai, ce soir, un discours de vérité et de fermeté. De vérité L’ALARME d’abord, pour rappeler que la SBM procure d’importantes recettes à l’Etat aux travers de la redevance des jeux et a pénurie paraît menacer à nouveau. On en est des dividendes de ses actions. Depuis deux exercices, à l’heure actuelle à 120 logements pour 450 les dividendes de cette concession ne procurent plus demandes. Il faut donc absolument augmenter les aucune recette. Cela ne peut et ne doit durer. Si des rythmes des constructions, sauf à retourner à la situation ante inacceptable, d’avant 2003. Et pour comportements inacceptables, qui ne concernent qu’une le moment rien n’est prévu après 2014. Mais rien infime minorité des employés de jeux, doivent être sancn’est simple et il y a aussi des problèmes dans le tionnés sans interaction extérieure, il est injuste d’en faire domanial loué, selon Gérard Bertrand, président les boucs émissaires de cette situation. La situation de la commission du logement. « L’attention du financière difficile de la SBM, c’est sa Direction et son Conseil National a été appelée au sujet de l’état Conseil d’Administration qui en portent la responsabilité. des lieux et des éventuels travaux de rénovation Le Gouvernement, en sa qualité d’actionnaire très largeréalisés dans le cadre de la location d’appartements domaniaux ayant déjà été habités. ment majoritaire, y a également sa part et j’espère que Est-il bien utile de refaire entièrement les apparteles décisions et les orientations qui sont en train de se ments lorsque les locataires les restituent en bon dessiner pourront rapidement porter leurs fruits. Mais ces état. Ne pourrait-on se limiter à un « rafraîchissefruits devront être partagés par tous, à commencer par ment ». J’aurais donc souhaité connaître les criles compatriotes qui, depuis plus d’un siècle, ont trouvé tères de réfection pour ces appartements. Par ailleurs, pourriez-vous me faire savoir quelle est la polidans cette société des avantages sociaux qui ne devront tique suivie concernant les restitutions, ou non, des dépôts de garantie dans le secteur domanial. Je vous pose la question car un locataire m’a indiqué que sa caution ne lui avait pas été restituée bien que jamais être remis en cause. C’est la contrepartie du son appartement ait été rendu en bon état. Enfin,……j’ai évoqué le montant des charges, jugé souvent monopole et c’est la tradition de la SBM». excessif par les familles Monégasques résidant dans les Domaines, d’autant que leur montant n’est pas Une situation paradoxale et non acceptable également pris en compte dans le calcul de l’ANL. À titre d’exemple, un locataire de l’immeuble « Les pour la présidente de l’UP, Anne Poyard-Vatrican Bougainvilliers » m’a indiqué que les charges locatives de l’immeuble pour l’année 2010 avait été de «On ne peut pas d’un côté demander des efforts au 150.000 euros ! Pratiquement le double d’il y a 3 ans. Je souhaiterai donc qu’une réflexion soit engagée personnel de la SBM en expliquant que les déficits afin de sensibiliser l’Administration des Domaines, mais aussi les Syndics, à ce sujet. » (P.Z.) sont structurels et qu’il va falloir envisager des réduc-

Logement domanial : un retour à la pénurie ?

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L'ALARME

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La Principauté

Economie & Finance

Janvier 2012

EMPLOI • Les chiffres du “Baromètre social 2010” publié comme chaque année par le Conseil Economique et Social de Monaco

Nombre de salariés : plus 27% en dix ans

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omme chaque année depuis dix ans, le Conseil Economique et Social de Monaco a publié en novembre dernier le « Baromètre social 2010 ». Ce document permet de dresser un état des lieux de l’emploi en Principauté, et les grandes tendances qui en ressortent au terme de la predécennie du XXI° siècle. mière L’augmentation forte du nombre de salariés, dans le secteur privé notamment, montre s’il en était encore besoin que Monaco est devenue au fil des ans le premier bassin d’emplois à l’est de Marseille. Globalement, de 2009 à 2010, le nombre de salariés a augmenté de 2% (+924 salariés), soit une évolution sur 10 ans supérieure à 27% (+10.681 salariés). Au total, fin 2010, la Principauté comptait 49276 salariés ! Dont quelques 42.000 « pendulaires ». Ce qui fait de Monaco un cas unique à notre connaissance : rapportée à 36.000 résidents, la population monégasque fait plus que doubler tous les matins !

PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER

Turbie, Roquebrune-Cap-Martin), représente 76,13% de la population active du secteur privé, Plus de salariés, plus de pendulaires soit 34 370 personnes (+ 37,7% par rapport à En 2010 «le nombre de salariés du secteur public 2000), alors que l’évolution du nombre de salariés a augmenté de 1,5% (+ 60 salariés par rapport à total n’a évolué que de 28,4%. Monaco vient 2009) et a augmenté de 702 salariés en 10 ans, ensuite avec 14,9% des salariés, soit 6 721 persoit + 20,5%. Ce secteur représente 8,4% du sonnes (-0,5% par rapport à 2009). On constate total de la population salariée avec un effectif de une légère augmentation par rapport à 2009 du 4 129 fonctionnaires et agents de l’État. nombre de salariés originaires d’Italie (+ 0,5%)». L’augmentation du nombre de salariés du secteur Figurent, dans le reste de la population salariée, privé est de 2% (+ 882 par rapport à 2009) et de les autres nationalités, à concurrence de 17,6%. + 9 979 salariés en 10 ans, soit + 28,4%. En 2010 La population salariée de la Principauté est comle secteur privé représente 91,62% du total avec posée en majorité de Français pour 66,5% et 45 147 salariés». d’Italiens pour 13%. Les Monégasques quant à eux, ne repréIMSEE sentent que 2,2% du nombre de salariés du secteur privé. Globalement l’an dernier, les salariés moné’outil monégasque de statistiques se modernise. En fin gasques ne représentaient que d’année 2011, l’IMSEE a publié le PIB 2010. Résultats 4,46% de la population salariée de la encourageants globalement, mais contrastés par secPrincipauté - 1 226 dans le secteur teurs. Le Produit Intérieur Brut en valeur (prix courants) est public et 973 dans le secteur privé de 4,13 milliards d’euros contre 4 milliards en 2009. Le taux soit au total 2 199 sur 49 276 salariés de croissance, calculé sur le PIB corrigé de l’effet inflation (voir graphique). Le « Bulletin de est de + 2,47%. Ce chiffre illustre une reprise de l’économie l’économie » du 3° trimestre 2011, en 2010, après une année 2009 en repli de -11,45%. En ce publié par l’IMSEE cette fois, confirme sens, il est cohérent avec les performances des pays de l’OCDE durant cette période. Toutefois indique que la hausse se poursuit. Le nombre l’IMSEE, « il convient de prendre ce résultat avec toute la prudence nécessaire compte tenu du contexte 2011 global d’emplois (*) est passé de fin et des perspectives de croissance internationale faibles voire négatives pour 2012. Malgré cette progression septembre 2010 à fin septembre 2011 de 2,5 points, le niveau du PIB en valeur n'a pas rattrapé le niveau antérieur à la crise - qui avait atteint 4.49 de 50.107 à 52.052. « La reprise de milliards en 2008 -, ni même celui de 2007 (4.36 Milliards). Ce retour à la croissance économique pour 2010, l’activité économique observée fin ne constitue pas pour autant un gage de croissance durable et solide pour 2011 et 2012. L’incertitude écono2010 se poursuit et a un effet positif mique internationale rend toute prévision hasardeuse ». sur l’emploi qui augmente globalement de 3,9% par rapport à l’année Inversement de tendances précédente. Les secteurs du transport Le calcul du PIB monégasque est influencé par deux facteurs : d’abord Monaco s’inscrit dans la tendance des écoet des travaux publics progressent nomies européennes ; ensuite le PIB monégasque est plus volatile que dans d’autres pays compte tenu de plus fortement que la moyenne tandis l’importance des performances de certains intervenants économiques locaux qui occupent un poids important. « Tous que celui de l’industrie enregistre un les secteurs de l’économie monégasque ont progressé hormis ceux de l’Hôtellerie - 12,4%, de l’Immobilier -5,3%, des repli de 2,6% du nombre d’emplois ». Postes-Télécom -14,5%. Les PIB des secteurs du Commerce de Gros et de Détail ont augmenté respectivement de Autre tendance remarquable : sur les 20 dernières années, depuis 1990, la population salariée domiciliée à Monaco a diminué (- 8,57%), alors que la population salariée domiciliée en France a explosé (+159,74%). Ce phénomène s’explique en partie «par le fait que les résidents monégasques migrent vers le territoire français et les communes avoisinantes, en raison de difficultés rencontrées en matière de logement». Ce qui explique l’importance du nombre de salariés originaires du bassin économique régional. Pour détailler les chiffres, «la France avec les communes limitrophes (Beausoleil, Cap d’Ail, La

PIB 2010 : croissance et contraste

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IMSEE

9,2% et 10,9%. Ces évolutions contraires font à présent des activités du commerce (détail et gros) des secteurs plus importants dans le PIB que ceux de l’hôtellerie et de l’immobilier et qui étaient historiquement plus créateurs de richesse (au sens du PIB). » Enfin, un PIB par salarié a été calculé pour la première fois cette année. Il se monte à 83.803 € en prix courants. Il évolue moins vite que le PIB global du fait de la situation dynamique de l’emploi.

(*) : Un salarié occupant plusieurs emplois est comptabilisé dans chaque groupe professionnel dans lequel il exerce une activité. Le nombre d’emplois est donc un peu supérieur au nombre de salariés.


Janvier 2012

Ecologie & Environnement

La Principauté

CONFERENCE • Pour la première fois les pays les plus pollueurs en CO2 acceptent de se soumettre à partir de 2015 à un traité juridiquement contraignant

Durban : la route vers Rio est encore longue

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PAR PIERRE-YVES

armi les premiers orateurs de la conférence internationale sur le changement climatique qui s’est tenue en décembre à Durban (Afrique du Sud), le Prince Albert II. Le souverain monégasque a martelé à la tribune qu'il n'y avait "aucune excuse à l'inaction". Le Prince n’imaginait sans doute pas alors qu’il allait falloir 36 h de négociations supplémentaires pour aboutir, au bout de deux nuits blanches, à un accord… à minima ! Deux ans après l’échec cuisant de la conférence de Copenhague, c’est mieux que rien. Pour la première fois, les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, les pays les plus pollueurs en CO2 acceptent de se soumettre à partir de 2015 à un traité juridiquement contraignant en matière climatique. Encore ne s’agit-il que d’une « feuille de route », vers un nouveau cadre juridique contraignant qui impliquerait tous les pays. Un accord qui serait signé en 2015 pour une entrée en vigueur à partir de 2020. La route est encore longue ! D’autant que le Canada vient de décider de se retirer du protocole de Kyoto, le seul traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, entré en vigueur en 2005.

Lors d’un dîner qu’il a présidé à Durban, regroupant plus de 60 personnalités, responsables politiques, représentants d’institutions internationales et des milieux économiques sur le thème du développement de l’efficacité énergétique à un niveau mondial, le Prince Albert II a souligné dans son allocution, « l'amélioration de l'efficacité énergétique constitue l’un des enjeux majeurs du combat que nous menons ensemble contre le réchauffement de notre Planète. C’est aujourd'hui le chemin le plus simple et le plus immédiat pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles ».

RIO + 20 : le message de Monaco Une réunion préparatoire à « Rio+20 », la prochaine conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio de Janeiro 20 au 22 juin 2012)supprimer le .s’est tenue à Monaco, à la toute fin novembre, sur le thème de la "gestion durable des océans dans le contexte d'une économie verte et de l'éradication de la pauvreté». En clôture de cette session, le Prince Albert a délivré le PEOPLE VERT

Coca voit rouge!

n voulant faire du vert, Coca-Cola voit rouge ! La E firme en partenariat avec le

WWF veut sauver les ours polaires en vendant des canettes blanches ornées d’un ours blanc. Mais les fidèles consommateurs de la boisson super toxique n’aiment pas le changement et refusent de « boire de l’ours ! ». Ils n’aiment pas l’écolo. La canette va finalement, rapidement disparaître. Et pourtant l’entreprise avait annoncé qu’elle commercialiserait 2 milliards de canettes « spéciales fêtes blanches ». D’après les spécialistes, elles contiendraient du Coca normal et certains consommateurs se sont plaints qu’on pouvait la confondre avec les canettes argentées de Coca light. Et ce ne sont pas les déclarations de la firme affirmant le succès de l’opération qui y changeront quelque chose. Ego surdimensionné de Coca qui croyait sauver l’ours polaire... Ne serions-nous pas dans une nouvelle méga manipulation malgré un don de 2 millions de dollars au WWF ? Alors, pour ce gros coup d’arnaque plus rentable pour Coca que pour les ours, ne tombez pas dedans. Ne croyez pas que vous allez sauvez des ours en achetant une canette blanche. Encore du charité-business vert, illusoire et menteur. Non la banquise ne deviendra pas rouge et les ours ne boiront pas de Coca. (J.P.L.)

PEOPLE VERT

OUVERTURE

REICHENECKER Photo © DR

«Message de Monaco» portant sur la nécessité d’une gestion durable des océans, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’énergie et du tourisme.

Savoir + : durable, développement des énergies renouvelables en zone côtière, aquaculture, régulation des pêches, garantie d’un cadre de vie décent aux populations vivant en zones côtières), tout en la protégeant (protection de la biodiversité marine, réduction des pollutions tellurique et marine). En réponse, M. SHA Zukang, Secrétaire général de la CNUDD, a indiqué qu’un engagement politique fort était indispensable à la réussite de «Rio+20 ». Il a salué le leadership du Prince Souverain en matière de protection des océans, et souligné l’importance, dans le cadre du processus préparatoire de Rio, de cette réunion à Monaco sur les océans: « Votre contribution est un exemple à suivre pour le monde* » a-t-il conclu. * « You have set an example for the world » sont les paroles en version originale de S.E.M. SHA

Le Parc naturel du Golfe du Lion

Un nouveau parc naturel marin français a vu Photo © DR le jour à l’automne dernier. C’est le premier de Méditerranée : Parc naturel marin du golfe du Lion, à quelques encablures – 4 heures de route – de la Principauté. Au large des côtes des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, le Parc naturel marin du golfe du Lion couvre 4 019 km² d’espace marin pour environ 100 km de côtes. Il abrite une biodiversité (corail rouge, grand dauphin, mérou brun, sar…) et des paysages sous-marins remarquables (fonds rocheux et sableux, vallées sous-marines…). Son littoral connaît une très forte croissance démographique et touristique. « Le Parc naturel marin du Golfe du Lion ne sera pas un sanctuaire mais un lieu vivant et ouvert, où coexisteront de nombreuses activités maritimes professionnelles et de loisirs (pêche, plaisance, plongée…), dès lors qu'elles respectent l’environnement. Sa création est une étape importante dans la reconnaissance et la protection d'un patrimoine exceptionnel et une magnifique opportunité pour le développement touristique de la région », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’écologie. A la suite du Grenelle de la mer, la France s’est fixé pour objectif la création de dix parcs naturels marins (8 en métropole et 2 en Outre-mer) qui devraient couvrir 10 % de la surface totale de ses espaces maritimes d’ici 2012. Le Parc marin du Golfe du Lion est le troisième… et l’objectif des 10% est déjà atteint ! Le Parc naturel marin du golfe du Lion en quelques chiffres : Périmètre : 4 019 km² d’espace marin pour environ 100 km de côtes Espèces animales : 1 200 Espèces végétales : 500 Espèces marines protégées : 14 Espèces remarquables ou menacées recensées dans les canyons de Méditerranée : 35 Nombre de visiteurs du littoral du Parc: environ 2,5 millions de visiteurs par an

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l’Actualité l’

SPECTACLE • Du 19 au 29 janvier : 36ème édition du Festival International du cirque

Soleil et étoiles sous le chapiteau

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u soleil dans le cœur et des étoiles dans les yeux, des clowns pour rire, c’est toute la magie du cirque. Du 19 janvier au 5 février, sous le chapiteau de Fontvieille, Monaco sera la capitale mondiale du Cirque pendant plus de deux semaines ! 2012 sera résolument une grande année : 36ème Festival international du cirque, du 19 au 29 janvier… suivi d’une nouvelle manifestation : « New Generation », les 4 et 5 février, seul festival de jeunes artistes au monde se déroulant sur une véritable piste de cirque… ce qui permettra de présenter tous les numéros circassiens, et notamment ceux d’animaux. New Generation, accueillera des artistes originaires de 11 pays, notamment de Chine, de Russie et d’Australie, mais aussi de Monaco et de sa région, avec un numéro d’accro-gymnastique de Femina Sports et la participation des élèves de Piste d’Azur des Alpes Maritimes PAR

P. ALAIN MARTINI

Un programme alléchant… Et varié. Du plus haut niveau comme à l’accoutumée... Moto, patins, choisissez votre moyen de locomotion. Jonglez avec des boules de poids, ou frissonnez avec le roi des animaux… Les Varanne, artistes français, dans un numéro tout à fait original – et intrépide – sur leurs motos, à l’intérieur d’une boule de 3,5 mètres de diamètre réalisée en cerceaux de métal. Le public assistera à un record du monde, puisque 6 motos évolueront dans cette boule ; Le Duo Pilar (France) a choisi lui un autre moyen de locomotion….les patins à roulettes, pour une présentation très rythmée sur une table où toutes les prouesses seront permises ; Les Strong Men,

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Edité par

BAIN DE NOEL

Photo © DR

originaires de Mongolie, ont quant à eux décidé de jongler avec des boules de métal de plus de 20 kilos chacune ! Ils seront entourés d’une troupe de voltige au sol.

Mais aussi le domaine… de tous les animaux ! Les Probst (Allemagne), présenteront un numéro d’animaux de la ferme : ânes, chèvres, cochons et coqs s’en donneront à cœur joie sur la célèbre piste de Fontvieille. Un deuxième numéro mettra en scène 21 poneys, une première mondiale : jamais un nombre aussi important de poneys n’aura été réuni sur une piste de cirque. Le roi des animaux sera lui aussi de la fête avec Goncharov (Ukraine). Le public pourra admirer 10 lions dans un numéro rythmé par du swing. Dans le cadre du Festival, le public retrouvera par ailleurs l’Open Air Show, le samedi 21 janvier, sur le Port Hercule, le concours de vitrines, deux expositions au Théâtre Princesse Grace (30 tapisseries d’Aubusson de Jacques Cinquin et 4 maquettes de Christian Pierrot) et une exposition de peintures animales et de costumes de cirque au Musée Océanographique.

Photo © Muriel Gander Cransac

“ Le Beausoleil de Monaco”

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Rédacteur en Chef Patrice Zehr

Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

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Promotion & Publicité Chantal Garry

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM)

Le tirage de ce numéro a été de 25.700 exemplaires Copyright © 2012 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

Le GEMLUC (Groupement des Entreprises Monégasques dans la Lutte contre le Cancer) a remis début décembre un chèque de 60 000 euros au Centre Hospitalier Princesse Grace. Ce don est destiné à financer l'acquisition d’un logiciel pour le Service de Radiothérapie. Ce logiciel permet de préparer les traitements en améliorant la sécurité des patients et du personnel soignant.

Jusqu’au 30 janvier, Kristian expose ses « dessins de presse et d’humour » (12.000 publications en France et à l’étranger !) dans les locaux du club de la presse Méditerranée 06, 2 rue Rossini à Nice. Ce quinquagénaire grenoblois, qui a déjà exposé au Musée Océanographique de Monaco, a également réalisé des affiches, des décors de théâtre et des « habillages » de bus. Il est également l’imagier du Carnaval de Nice depuis 2001. Horaires : les mardis, mercredis et jeudis de 14h à 18h.

Menton. « Kramer contre Kramer », au Théâtre Francis Palmero, Palais de l’Europe, le 26 janvier en soirée. Kramer contre Kramer est l’adaptation du roman américain d’Avery Corman, immortalisé par le film éponyme de Robert Benton sorti en 1979, avec Dustin Hoffman et Meryl Streep. Rôles repris sur scène par Frédéric Diefenthal et Gwendoline Hamon, dans une adaptation française très juste de ce texte américain.

“Open des Artistes de Monaco 2012” : 70 artistes, tous domaines artistiques confondus, en provenance de Monaco, des Alpes-Maritimes, mais aussi de la Province d’Imperia, se sont inscrits à ce concours sur le thème : « La cité demain… ». Rendez-vous du 16 au 30 janvier prochain sur les sites internet de la Galerie l’Entrepôt et de Monaco Telecom pour une première exposition virtuelle. Quinze jours durant lesquels les internautes et le jury pourront choisir leurs 30 œuvres préférées.

« L’important c’est de participer » : Coubertin face à la réalité économique. Quatre jeunes filles âgées de 12 à 15 ans issues de clubs des Alpes Maritimes vont représenter la France aux prochains Championnats du Monde de Gymnastique Aérobic, par groupe d’âge, en juin 2012 en Bulgarie. Ces jeunes doivent prendre en charge la totalité des frais jusqu’à la tenue aux couleurs de leur Pays ! Le Kiwanis de Menton a décidé de les soutenir à travers un don de 1500 . L’association Aéro06 cherche d’autres sponsors. Contact : jf.boullier@aero06.fr

L’Office des Emissions de Timbre-poste de la Principauté procédera le 10 janvier à la mise en vente de 3 timbres : Concours International de Bouquets 2012 (0,55 La 45ème édition du concours de bouquets se déroulera les 5 et 6 mai prochains sur les Terrasses du Casino ; Exposition Féline Mondiale 2012 (0,77 ). La 5e Exposition féline se déroulera à l’Auditorium Rainier III les 11 et 12 février. Les Jardins Saint-Martin (0,89 ), les premiers jardins publics créés à Monaco, suspendus à la paroi sud-est du Rocher.

Le Cantin d’a Roca, sous la baguette de son compositeur et président, Jo Di Pasqua, a chanté, lors d’une messe, en langue monégasque, célébrée le 11 décembre dernier, à la « Collegiata Sancta Maria ad Martyres » au Panthéon à Rome. Avant le début de la célébration de la messe Le Cantin d’a Roca a interprété « l’Ave Maria da Roca » écrit par le vénérable Chanoine Giorgi Franzi sur une musique de Jo Di Pasqua. La langue monégasque qui résonne au cœur d’un lieu aussi prestigieux que le Panthéon de ROME c’est une belle première.

Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement pour l’Equipement, l’Environnement et l’Urbanisme représentait le Prince Souverain lors de l’inauguration par le Maire de Lucéram, M. André Gal, d’une plateforme bois énergie sur la route du col de Braus, le 16 décembre. Cette plateforme a pour objectif de favoriser la gestion des forêts environnantes par la fabrication de plaquettes et granulés, dans le cadre du développement des énergies renouvelables dans l’espace régional. Un espace couvert de 1000 m2 de panneaux photovoltaïques installés par la Société Monégasque d’Electronique.

Théâtre Princesse Grace. Mercredi 11 janvier à 21h, « Opening Night » de John Cromwell avec MarieChristine Barrault et Michel Carnoy. Le sujet : « Fanny Ellis, femme fatale, star déchue ravagée par l'alcool, héroïne grandiose, fait son grand retour sur scène après une cure de désintoxication. Dans sa loge, l'espace d'une heure, avant une représentation d'une importance capitale, elle se retrouve face au miroir de sa vie, affrontant ses anciens démons pour leur régler leur compte une fois pour toute ».

Une nouvelle convention monétaire a été signée entre Monaco, la France et la Commission Européenne fin novembre. La principale modification à la convention précédente concerne le quota d'émission d'euros monégasques. Le nouveau texte prévoit un quota fixe de 2.340.000 € par an auquel s'ajoute une part variable de l'ordre de 80.000 € à ce jour. Cette nouvelle disposition permettra d'assurer une véritable circulation d'euros monégasques et de répondre aux besoins des collectionneurs.

Directeur de Publication Roberto Volponi

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico

MONACO EN BREF

L’Avere-France, branche française de l’Association européenne des véhicules électriques routiers, a remis fin novembre le « Trophée Avere des Villes Electromobiles » à la Principauté de Monaco pour son implication pionnière dans la mobilité électrique. Aujourd’hui, quelques 325 véhicules électriques, deux et quatre roues, sont immatriculés en Principauté, dont 72 appartenant aux services de l’Administration.

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones

Françoise Gamerdinger vient de publier « Noël à Monaco » (« Natale a Mùnegu »). La particularité de cet ouvrage illustré par Marie-Dominique Wurz est d’être bilingue. Le lecteur est entraîné dans un véritable petit conte de Noël où l’on retrouve la famille Gianchëti avec, entre autres, les enfants du côté de la patinoire, au village de Noël sur le port, en train de décorer la maison, de préparer le repas, et à la Cathédrale pour la messe de minuit etc.… « Noël à Monaco ». Editions du Rocher (48 pages, 15 euros).

Le Prince chef de nage !

GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Janvier 2012

La photographie du mois

D

BAIN DE NOEL imanche 18 décembre, 9h30, plage du Larvotto. Plus de 200 personnes sur la plage. La moitié ira à l’eau. Pourtant il fait frais, très frais. Une douzaine de degrés dans l’eau, en dessous de 10° dehors avec un vent qui refroidit encore plus. Mais quelle ambiance pour ce 7ème Bain de Noël de Monaco autour du Prince Albert, version hawaïenne. Musiciens et vahinées de VAI NUI VA'A venus à bord de leurs pirogues traditionnelles réchauffer les baigneurs et les autres. Se faire plaisir et aider les enfants de Tatsa, comme chaque année. Un peu plus de 2000 euros récoltés pour cette association qui scolarise en Thaïlande des enfants victimes du tsunami de décembre 2004. Au sortir du bain, boissons chaudes de « La Rose des Vents » et brioches de Carrefour réunissaient tout ce peuple aquatique, dont une soixantaine d’Italiens venus exprès en car pour partager ce moment amical, concocté par Pierre Frolla, parrain de Tatsa, et l’équipe des Foulées Roquebrunoises. La Princesse Charlène n’était pas là. La veille elle recevait à Berlin un Golden Heart pour son engagement en faveur de l’enfance. A l’année prochaine pour un nouveau grand plongeon dans la Méditerranée. (P.Y.R.)

Légende : Retraite : futur à voir dès à présent !!

Photo © DR


Janvier 2012

l’Actualité l’

La Principauté

COOPERATION • Le Programme Alimentaire Mondial est la plus grande Agence humanitaire pour la lutte contre la faim dans le monde

La visite de la directrice du PAM M

En 2011 Monaco a multiplié par cinq ses contributions par rapport à la moyenne des six dernières années

arina Catena, Directrice du Programme Alimentaire Mondial pour la France et s’est rendue en Monaco Principauté fin décembre où elle a évoqué avec les autorités monégasques les bonnes relations qu’entretiennent la Principauté et le PAM, au travers des projets menés avec l’Organisation : projet en lien avec Andorre, conjoint avec le PAM et le Fonds des Nations Unies pour la population, en vue de réduire à Madagascar la vulnérabilité des femmes en âge de proincluant les femmes créer, enceintes, allaitantes et les enfants de 6-24 mois, la participation de Monaco aux actions d’urgence du PAM et le programme “Free rice”. L’occasion également de rappeler que le Gouvernement a accru de façon significative ses contributions en faveur du PAM au cours des six dernières années, en multipliant par cinq le montant de ses contributions à l’Organisation en 2011 par rapport à la moyenne des six dernières années.

PAR PIERRE-ALAIN

MARTINI

Mme Catena, Directrice du Programme Alimentaire Mondial pour la France et Monaco et M. José Badia, Conseiller de Gouvernement pour les Relations Extérieures. Photo © Centre de Presse de Monaco/Charly Gallo

Savoir + : Créé en 1962, le PAM est la plus grande agence humanitaire pour la lutte contre la faim dans le monde. Le PAM assure la logistique pour le système des Nations Unies et l’ensemble de la communauté internationale, et sauve des vies grâce à ses interventions rapides et efficaces en cas de situation d’urgence. Entièrement financé par des contributions volontaires, cette Organisation onusienne a permis de nourrir 100 millions de personnes en 2010. 80% des bénéficiaires de l’aide alimentaire du PAM sont des femmes et des enfants. Le PAM travaille avec plus de 3.500 ONG partenaires pour distribuer des vivres. * Le programme "Free rice" est un jeu éducatif en ligne qui permet à chaque bonne réponse d’offrir des grains de riz aux pays nécessiteux. La Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports participe à ce jeu en mobilisant les écoles et son administration. En outre, le Gouvernement de la Principauté de Monaco va allouer prochainement une somme ce 24.500 € en faveur de ce projet au titre de l’année 2011 (http://fr.freerice.com).

INITIATIVES

“Monaco Welcome Office”

e quoi s’agit-il ? D’améliorer les D conditions d’accueil des

primo-arrivants en facilitant leurs démarches d’installation en Principauté. Le MWO n’est donc pas un échelon administratif de plus, mais se veut au contraire un lieu d’accueil et d’orientation vers les services compétents. La gestion du MWO est confiée à la direction de l’expansion économique. Ce service aux particuliers vient donc compléter le MBO, le Monaco Business Office, qui lui a été créé pour aider l’installation des professionnels. L’un comme l’autre sont des points d’entrée au sein de l’Administration. Les missions principales du Monaco Welcome Office sont : - de fournir les réponses à toute demande concernant l’installation en Principauté, - de faciliter l’accès à l’information des primo-arrivants en un lieu unique, - de permettre un accès rapide aux différents services administratifs ou entités publiques et privées pour orienter l’usager dans ses démarches. Ce nouveau service sera opérationnel en début d’année. Une nouvelle étape dans le cadre de la modernisation de l’état, de l’amélioration de l’accueil et de l’attractivité de Monaco.

INITIATIVES

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12 La Principauté

Art & Culture

EVENEMENT • Grand succès pour l’exposition organisée par l’Ambassade d’Italie à Monaco

Le “stile italiano” au Grimaldi Forum

G

rand succès de l’exposition organisée par l’Ambassade d’Italie à Monaco de l’histoire du «Style italien» qui a eu lieu au Grimaldi Forum du 9 décembre au 2 janvier 2012 : Art, mode, cinéma, architecture, style de vie, photographie, publicité, industrie... Un bel hommage culturel à la célébration des 150 an de l’Unité italienne...

PAR

AMANDA COUTELLE Photos © AI

Janvier 2012

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

n calendrier 2012, qui enchantera les amateurs de littérature qui durant 365 (366 cette année !) auront face à eux la pensée d’un écrivain, d’un philosophe, d’un poète... Ce cadeau intelligent suit le précepte Robespierre « Messieurs après la faculté de penser, celle de communiquer ses pensées à ses semblables est l’attribut frappant qui distingue l’homme de la brute » énoncé lors de la séance du 11 mai 1791 au Club des Jacobins... Chaque maxime est enrichie d’indications sur la vie et l’œuvre de son auteur... Second « cadeau Gallimard », pour clore en beauté l’année de son centenaire : « C’est dans quoi déjà ? » jeu de société dédié à la littérature : Quel est le nom du médecin que Balzac a appelé sur son lit de mort, personnage de la Comédie humaine ? », pour les débutants : «Qui a écrit Le père Goriot, Les parents terribles ? » Côté ambiance les joueurs doivent mimer une citation ou un titre de livre... 2 000 questions, 180 défis à relever (pour 2 à 6 joueurs/ 3 niveaux de difficulté) _______________________________________ « 365 jours de Littératures » (Ed. Play Bac/ Gallimard pour les textes)

U

e Yacht-Club est devenu un des derniers bastions d’un art de vivre « So british » Ce livre présente les plus importants : du plus ancien le Royal Cork Yacht Club, aux plus prestigieux qui ont, de près ou de loin, participé à la célèbre compétition : la Coupe de l’America, sans oublier le dernier, inauguré à Dubaï en 2007. Collections de trophées mémorables, personnalités légendaires, propriétaires de yachts d’exception se donnent rendez-vous dans des lieux mythiques comme le New-York Yacht-Club, la Société Nautique de Genève, le Royal Yacht Squadron de Cowes, le Yacht Club de France ou le Yacht Club de Monaco. Vincenzo Zaccagnino, journaliste nautique de renom, a créé et dirigé les plus importants magazines nautiques italiens : Yacht Capital, Yachtsman, Cruise & Ferry. _______________________________________ « Les plus beaux yacht club du monde » - Vincenzo Zaccagnino (Albums/Gallimard)

L

L’exposition réalisée en collaboration avec le studio Massimo & Sonia Cirulli Archive de New York et des bureaux d’études italiens issus de grandes universités étrangères, présentait les clés du « Made in Italy », symbole de goût et d’efficacité, toujours vivace, mettant en valeur tous les aspects de la créativité italienne, à travers un parcours jalonné d’œuvres d’art, d’objets et études de design, qui confirmaient comment le « style italien » a influencé les goûts et coutumes de l’art de vivre mondial. Ce parcours tendait à démontrer que les créations d’objets d’usage courant, nés de l’imagination de designers et artistes d’hier et d’aujourd’hui, associées aux progrès de la vie moderne ont permis à cette créativité d’entrer de manière éclatante dans notre art de vivre à tous... Quelques chefs-d’œuvre de la Collection Guido Angelo Terruzzi étaient exposés pour la première fois. Une section spéciale était dédiée au nautisme et à la navigation, un secteur d’excellence...L’exposition réunissait les œuvres de Boccioni et Depero ; des sculptures de Thayaht, Romagnoli, Tedeschi et Colla ; des tableaux de Sironi, Previati, Afro, Nomellini, Licini et Lucio Fontana ; des photographies de Mollino, Ghergo et Berengo Gardin, des affiches publicitaires signées par Enrico Prampolini, Lucio Fontana, Armando Testa, Marcello Dudovich, Arvati ; des photomontages de Bruno Munari ; des céramiques de Giò Ponti et Galileo Chini. Des dessins imaginés par les grands architectes rationalistes pour l’Exposition Universelle de Rome... Sans oublier le 7è Art avec la star des stars : la Vespa de « Vacances Romaines », les « mythes historiques » devenus des marques contemporaines renommées dans le monde entier : des automobiles Cisitalia, Fiat, aux bateaux Riva, du célèbre « Borsalino » au styliste Max Mara, de Campari à Ferrero, de Buitoni à Alemagna... Une section faisait revivre les grandes entreprises qui ont fait connaître l’Italie dans le monde des exploits de Vittorio Sella, alpiniste, explorateur et photographe à l’expédition « Etoile Polaire » dirigée par Luigi d’Aosta, Duc des Abruzzes en 1900, à la traversée aérienne Rome-New-York-Chicago d’Italo Balbo en 1933, jusqu’aux exploits du champion cycliste Fausto Coppi dans le Tour de France 1948, mais encore le miracle économique quand en 1959 l’Italie obtint « l’Oscar de la lire » : monnaie la plus forte du monde ! On pouvait découvrir également : une collection originale née de la contribution de tous les stylistes italiens réalisée sous la direction de la Chambre Nationale de la Mode italienne : « Expression de style sur le thème du Drapeau Italien »,

out a été dit, écrit, filmé ou presque sur la vie et l'œuvre de Coco Chanel sauf ce qui relève de l'intime : son attachement au symbolisme, à l'ésotérisme, à la poésie, aux « hommes de sa vie », à sa famille, à André Palasse surtout, ce neveu qu'elle a élevé comme son propre fils. Gabrielle Labrunie, fille d'André Palasse et seule descendante directe de Coco Chanel qui lui fut proche pendant plus de quarante ans, a accepté, par amitié, d'ouvrir ses portes et de partager ses souvenirs. L’ouvrege se décompose en cinq parties chronologiques : Ténèbres, Réalités invisibles, Etats poétiques, Correspondances, Résonances. Les objets et documents montrés, le plus souvent inconnus sont autant de fragments de l’univers de la grande Mademoiselle : les cadeaux de son grand amour Boy Capel, ceux du duc de Westminster, ses livres, meubles, accessoires et bijoux préférés, sa garde-robe, le décor de son appartement de la rue Cambon. Isabelle Fiemeyer est déjà l'auteur d'une biographie de Coco Chanel intitulée « Coco Chanel, un parfum de mystère » (Pavot, 1999) _______________________________________ « Chanel intime » Isabelle Fiemeyer/Franics Hammond (Ed. Flammarion)

T

LIVRE • Sexe, argent et mafia à Nice dans le roman noir de G. Roussel

LIVRE • Le patrimoine naturel local à travers 240 momographies et 1145 images

econd roman de la « Collection noir méditerranée » aux Editions Baie des Anges, « Nice Mafia Song » est un thriller psychologique qui a pour cadre la ville de Nice. Une héroïne un peu naïve, qui répond au doux prénom de Prudence, avec en toile de fond des histoires de proxénétisme, de mafia, et d'argent… Une intrigue bien ficelée, une escroquerie mafieuse d’un nouveau genre, autour de « lover boys » peu sympathiques. Et une Prudence qui, pour naïve qu’elle paraisse, n’est pas bête. Des personnages hauts en couleur, un colombophile peu fréquentable… Extraits d’histoires vécues. Je ne vous en dirai pas plus. C’est un polar pour les petites fringales de lecture. L’auteur, Geneviève Roussel est née au bord de la Mer du Nord, à Oye-Plage, au cœur d'une réserve ornithologique. Comme son personnage, Prudence. Elle est journaliste de profession, partageant son temps entre Paris, la Côte et l’Afrique. Elle est déjà co-auteur d'un ouvrage «Arman, un entretien d'artiste» publié aux Editions L'Harmattan, Sociologie des arts. La fille de l’Oye a plusieurs plumes à son arc ! (P.Y.R.)

travers 240 monographies vous allez pouvoir découvrir l’originalité (un ensemble quasi exclusif d’espèces endémiques) de la flore dans les Alpes Maritimes et en Principauté. Sous la direction de Virgile Noble et Katia Diadema, spécialistes de la flore au conservatoire national botanique de Porquerolles et le soutien financier à l’édition de la Fondation Prince Albert II, cet ouvrage collectif à pour but de présenter un bilan précis des connaissances de la flore de notre région, une des plus riches et des plus diverses de France. Chaque espèce est présentée de façon claire et répartie en 4 sections (description, aire de répartition, écologie et conservation/menace). Alors, partez découvrir au fil de vos sorties pédestres (le livre sous le bras, évidemment) « la campanule à racine épaisse » et sa sous-espèce la « macrorhiza » très commune sur les parois rocheuses de Monaco, le « chardon litigieux » ou encore la très rare « Centaurée bleuâtre » (espèce endémique) uniquement localisée entre Villefranche-sur-Mer et Monaco. Cet ouvrage exceptionnel restera une référence pour tous les amoureux de la nature florale comme un échantillon original et visible du patrimoine naturel local. (J.P.L.)

S

Thriller psychologique

Nice Mafia Song, éditions Baie des Anges, 104 pages, 8 euros.

A

La flore en Principauté

La flore des Alpes Maritimes et de la Principauté de Monaco - Sous la direc-

tion de Virgile Noble et Katia Diadema Editions Naturalia publications. 504 pages, 1145 images, 55 euros


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La Principauté

Art & Culture

FONDATION PRINCE PIERRE • Les personnalités invitées pour la saison 2012 au Théâtre des Variétés du 16 janvier au 19 mars

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Les conférences de l’hiver E

PAR

AMANDA COUTELLE

n 1924, le Prince Pierre fonde à Monaco la «Société de Conférences» qui reçoit parmi les premiers invités : Paul Valéry, Darius Milhaud, Joseph Kessel et Sacha Guitry... Aujourd’hui présidée par la Princesse Caroline de Hanovre, rebaptisée «Fondation Prince Pierre» (en 1966 en hommage à son père, par le Prince Rainier III), organise chaque hiver une saison de conférences qui permet au public d’assister aux interventions de personnalités de haut vol dans des domaines aussi variés que l’actualité, les arts, la littérature, l’histoire et les sciences... Premier invité de l’année 2012, le lundi 16 janvier : Bernar Venet : « Obsessions du dépassement, la permanence du doute » ; le 23 : Tahar Ben Jelloun : « Devenir du Printemps arabe » ; le 30: Patrick de Carolis : «Culture et télévision » ; le 6 février : Michel Rocard : « Pourquoi la coopération internationale est nécessaire dans l’océan Arctique » ; le 19 mars, clôture en beauté avec l’Académicien Jean Clair ; l’auteur du «Journal atrabilaire» évoquera « L’hiver de la culture » (son dernier livre paru chez Flammarion) : une « Promenade- constat d'un paysage saccagé, festif et funèbre, vénal et mortifiant...» En ouverture : Bernar Venet, un artiste « dans l’air du temps... » Bernar Venet a débuté sa carrière comme assistant décorateur à l’Opéra de Nice. C’est dans les années 60, que son travail se rapproche de l’art conceptuel fondé sur sa fascination pour les mathématiques et les sciences exactes... Depuis 1976, il se consacre essentiellement à la sculpture ; ses œuvres monumentales ont pris place dans plusieurs capitales... Après avoir été invité en 2011à exposer ses œuvres dans les jardins du Château de Versailles (qui ne recule devant aucune provocation !), Bernar Venet confiera à Monaco le 16 janvier ses obsessions et les doutes qui animent aujourd’hui son exploration plastique et esthétique... Membre de l’Académie Goncourt : Tahar Ben Jelloun Ecrivain franco-marocain, membre de l’Académie Goncourt, Tahar Ben Jelloun aime à diversifier les sujets et les formes d’écriture. Tantôt romancier, tantôt essayiste, il n’hésite pas à s’engager sur des thèmes sensibles et des questions de société ou de politique. Il est également l’auteur d’une importante œuvre poétique louangée et couronnée de prix. Témoin révolté des récentes crises survenues dans le monde arabe, il prend la parole pour décrypter les faits et inviter le public à méditer sur l’avenir des pays touchés par ces mouvements qu’il qualifie «d’historiques».

Journaliste, écrivain, homme de télévision : Patrick de Carolis Journaliste, romancier et homme de télévision, Patrick de Carolis a été Président de France Télévisions de 2005 à 2010. Il a également présidé le Conseil de Surveillance de la chaîne d’information France 24 il en est même à l’origine. Auteur de plusieurs romans historiques et politiques, il a été élu à l’Académie des Beaux-Arts en mai 2010. Le créateur du magazine Des Racines et des Ailes, (France 3) rendez-vous culturel incontournable pour la découverte de la richesse historique et patrimoniale européenne. Patrick de Carolis, évincé injustement (NDLR) de la Présidence de France Télévisions s’interroge sur la relation ambiguë qui lie la culture et la télévision...

Un homme politique : Michel Rocard Que l’on soit de gauche ou de droite ou d’ailleurs, Michel Rocard est considéré comme un homme politique brillant ; il a successivement été candidat à l’élection présidentielle de 1969, Premier Ministre sous la présidence de François Mitterrand et Premier Secrétaire du Parti Socialiste de 1993 à 1994. Député européen entre 1994 et 2009, il a rejoint les rangs du Sénat de 1995 à 1997.En 2009, il est nommé Ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux Pôles et se penche ainsi sur la question complexe et urgente de la préservation de l’océan Arctique menacé par les différends politiques et économiques internationaux. Il nous dira pourquoi la coopération internationale est nécessaire aujourd’hui...

En clôture : Jean Clair, historien de l’art et Académicien Jean Clair est Conservateur général du Patrimoine, écrivain, historien de l’art et membre de l’Académie française. Jusqu’en 2005, il dirige le musée Picasso de Paris et assure parallèlement le commissariat de nombreuses expositions nationales dont la plus récente, Crime et châtiment, a été présentée au musée d’Orsay en 2010. Essayiste volontiers polémique (heureusement qu’il en existe encore des comme lui !) il s’insurge dans son ouvrage L’hiver de la culture contre les dérives qu’il constate dans le milieu de l’art contemporain. Et Dieu sait si le désastre est grand en la matière à l’heure où prolifèrent des « œuvres » qui ont plus avoir avec le commerce qu’avec l’art !

Photo © DR

Les conférences se déroulent au Théâtre des Variétés, à 18h (Il est prudent de réserver ou d’arriver très tôt...) Renseignements : Direction des Affaires Culturelles : 00 377 98 98 85 15

Les premiers hommes “de chez nous” L a recherche préhistorique sur les origines de l’humanité et les premiers hommes est une passion en évolution permanente. Cette passion est de plus en plus partagée par le grand public au-delà des chercheurs. Un intérêt comparable à l’Egyptologie. L’espace des deux Rivieras - Côte d’Azur et Ligurie - est d’une richesse souvent insoupçonnée. Les éditions Eric Melis publient le premier tome d’une collection consacrée aux premiers peuplements de la Côte d’Azur et de la Ligurie, et de Monaco. Elena Rossini qui a participé a cet ouvrage collectif sous la direction du Professeur Henry de Lumley et de son épouse marie Antoinette, a répondu à nos questions.

Un million d’années, c’est le début de l’aventure humaine dans notre région ? Elena Rossi : “Oui, la grotte du Vallonet à Roquebrune est même datée à 1.900.000 ans. Cela s’inscrit dans un contexte. L’ouvrage bien sûr est plus large et retrace l’histoire des origines de l’homme depuis l’Afrique de l’Est. On estime que la grande séparation des lignées s’est produite autour de 5 ou 6 millions d’années. L’homme commence à transformer la pierre aux alentours de 2,5 millions d’années. On considère en général que l’homo habilis, l’homme habile, est le premier homme connu en Afrique”. C’est lui qui arrive sur nos rivages ? ER : “: Non car ensuite il y a l’homo erectus, l’homme debout. C’est lui qui va se disperser sur tous les continents de l’époque. On va le retrouver ici, mais c’est juste avant Neandertal. Il faut le rappeler, ce premier tome traite du Paléolithique, c’est-à-dire de l’âge de la pierre taillée, cela va des débuts de l’homme chasseur- cueilleur et nomade jusqu’à sa sédentarisation. C’est-à-dire au début ce que l’on appelle : la révolution néolithique.”.

Des espèces ont-elles coexistées dans notre région ? ER : “Vous pensez au débat actuel Neandertal / Cro-Magnon, la coexistence a été prouvée dans d’autres régions, ici on a eu semble-t-il une séparation géographique. Une occupation évolutive est prouvée de l’homo erectus à l’homo sapiens, on a l’art sur les parois des grottes et la représentation de vénus mères. Mais pour le moment, car notre science évolue tous les jours, le Sapiens et le Neandertal ne semblent pas s’être croisés chez nous”. On ne peut ignorer à Monaco l’homme de Grimaldi, le bien nommé. ER : “L’homme de Grimaldi, il est dans les rochers rouges, c’est la traduction de son nom, il y a une douzaine de sépul- SAVOIR + Musée d'anthropologie préhistorique fut tures avec celles de l’homme de Menton, la femme de Le implanté en 1955 dans l'enceinte du Jardin Cavaillon. Ce sont des homos sapiens, c’est-à-dire qu’ils exotique de la Principauté de Monaco. savent qu’ils sont des hommes et ils le prouvent par des Le paléoanthropologue, Yves Coppens, est le Président du Comité scientifique du Musée rites funéraires”. d'Anthropologie Préhistorique de Monaco, Que faut-il voir dans notre région ? ER : “: On peut citer la Grotte de l’Observatoire à Monaco (Jardin exotique) le Lazaret à Nice, Terra amata et chaque site, c’est à signaler, a son musée : Le musée de Monaco par exemple a été complètement rénové avec une nouvelle scénographie exceptionnelle”.

musée qui regroupe les vestiges préhistoriques issus du sol de la Principauté et des régions avoisinantes. La visite du musée s'articule autour de deux salles : • La salle Albert 1er, dédiée à la Préhistoire générale; • La salle Rainier III, qui se focalise sur la Préhistoire régionale avec la présentation de collections locales.


14 La Principauté

La Principauté Sport le Sport

Janvier 2012

FOOTBALL • La crise de l’ASM selon l’analyse de Thierry Roland, le plus célèbre des commentateurs sportifs de la télévision française

“Rester en Ligue 2 à tout prix”

L

anterne rouge ! La première moitié du championnat de Ligue 2 est terminée, et l’avenir s’annonce difficile pour l’AS Monaco. Dernier avec au compteur une seule victoire en 18 matches ! La plus mauvaise défense avec 28 buts encaissés, à égalité avec Châteauroux. L’une des quatre plus faibles attaques du championnat (15 buts marqués). A ce stade de la compétition l’ASM est relégable en Nationale ! 20ème au classement, avec 2 points de retard sur les deux clubs qui la précède, Arles-Avignon et Amiens. Les chiffres sont durs. Pour la trêve des confiseurs, on espérait autre chose que des pralines… Prochains matches des « rouge et blanc » le 9 janvier, en 32ème de finale de la Coupe de France, contre Angers, et reprise du championnat le 14 avec un déplacement à Istres. Allez, rien n’est perdu, mais il y a urgence. En attendant le repreneur – sauveteur espérons-le du club – Thierry Roland nous a fait part de ses sentiments…en exclusivité. PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

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“Ded Moroz”* est passé

e Père Noël russe est passé avec 48h d’avance, le vendredi 23 L décembre. « La société Monaco Sport Invest (MSI), liée au milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, a pris le contrôle de l'AS Monaco (Ligue 2) à hau-

T

hierry Roland demeure le plus populaire des commentateurs sportifs de la planète football. Tous ses ouvrages sont des best sellers : « Mes 13 coupes du monde – êtes vous fort en football » ou encore « Les grandes années du football T.1 – les années 80. » Il a accepté pour « La Principauté » de répondre à nos questions sur la situation actuelle et l’avenir de l’ASM.

La situation actuelle d’un club qui a connu ses heures de gloire et a fait vibrer le foot français vous étonne-t-elle ? Thierry Roland : “On est en effet étonné mais également et surtout inquiet. Nous sommes à la moitié de la saison et on ne voit pas les signes d’une amélioration pouvant faire espérer un véritable redressement et surtout un redressement durable. Cela paraît invraisemblable. Monaco a été pendant plusieurs décennies l’un des grands du football français. On a bien vu s’amorcer un petit déclin auquel on n’a sans doute pas porté dès le départ suffisamment d’attention. Et puis les choses se sont aggravées, personne n’ayant arrêté cette descente aux enfers qui est constante et qui s’accélère. Monaco est en ligue 2, ce qui n’est pas bon, Monaco est mal classé, très mal classé et se trouve en passe de descendre en national. Ce serait un véritable tremblement de terre. Il est absolument anormal qu’une telle équipe soit dans l’état où elle est aujourd’hui. Cela implique des responsabilités un peu partout, au niveau des dirigeants bien sûr essentiellement. Monaco a eu pendant des années un président certes contesté mais emblématique, le président Campora. C’était objective-

teur de 66,67% des actions », a annoncé le club dans un communiqué. M. Rybolovlev a été nommé président du nouveau conseil d'administration, en remplacement d'Etienne Franzi, qui était arrivé à la tête du club fin mars 2009. "MSI s'est engagée à investir au moins 100 millions d'euros au cours des quatre prochaines années. Ce montant constitue un minimum garanti et au besoin il peut être augmenté". Les 33% restants demeurent sous le contrôle de l'Association sportive de Monaco Football Club représentant les intérêts de la Principauté. Le Prince Albert a salué cet accord. Il "ouvre une nouvelle page de l'histoire de l'équipe de football si chère à la Principauté dont je souhaite qu'elle retrouve progressivement la stature qui, par le passé, a fait d'elle l'un des fleurons de la vie sportive de Monaco", a-t-il déclaré, estimant qu'il était "inévitable" que le club "trouve un partenaire de choix pour se développer". L’arrivée de Dmitry Rybolovlev, 93° fortune mondiale (selon le magazine américain Forbes), à la tête de l’AS Monaco FC, avec de l’argent frais, tombe au bon moment, celui du mercato d’hiver. "Le recrutement sera fondamental pour le maintien » a indiqué l’entraineur Marco Simone. « Il y a obligation de trouver des solutions. Au minimum, il faut un joueur par ligne, voire deux dans certaines lignes. J'ai des souhaits sur certains joueurs". Il ne reste que cinq mois au vice-champion d'Europe 2004 pour accrocher la 17e place de L2 et ne pas être rayé de la carte du football professionnel. Le compte à rebours est lancé. A suivre…. * En russe Дед Мороз, signifie « Grand-père Gel ». C’est l'équivalent du père Noël dans le folklore russe

ment un bon président, aimé des joueurs en plus”.

Tout dérape à son départ ? TR : “Son départ est l’élément déclencheur, car par la suite les entraîneurs se sont succédés sans grand succès, c’est le moins que l’on puisse dire. A mon avis, l’idée récente de faire venir comme entraîneur Marco Simone le joueur italien qui avait joué dans le club est une fausse bonne idée. Simone est certes un très bon joueur mais il n’a aucune expérience en tant qu’entraîneur et on voit bien que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Le danger encore une fois c’est de se retrouver en national, il faut des années pour s’en sortir quand on arrive à s’en sortir. Le danger c’est que l’AS Monaco disparaisse de l’horizon du football français. C’est ça qui est grave”.

Pourtant, c’est un club qui a encore de vrais moyens financiers et dont l’image est importante pour Monaco. TR : “C’est un gros budget même en ligue 1, encore plus en national. On comprend les déceptions des monégasques et celle du Prince. C’est un souverain en plus qui aime le sport, il est toujours là quand il le faut. Il a d’ailleurs épousé une jolie sportive. Le sport c’est son éthique vécue. Il est certainement très déçu en tant que sportif mais aussi au niveau de l’affectif. Il semble donc un peu plus lointain, moins impliqué et ce n’est pas bon pour le club non plus. Monaco doit remonter pour son prince car son image lui est associée et il mérite mieux”. Il faut sauver sa place donc en Ligue 2 à tout prix… au prix d’un nouvel actionnaire ?

NS : “C’est bien sûr une solution qui s’impose, si elle se concrétise rapidement. Pourquoi ? Parce que le nouvel investisseur doit participer au « mercato ». Les choses ne se font pas en 24 heures, il faut chercher les 2 ou 3 bons joueurs qui vont renforcer l’équipe et apporter le déclic. Ce qu’il faut pour Monaco, c’est un triple électrochoc. Un électrochoc au niveau des dirigeants, de l’entraîneur et des joueurs. Il ne faut pas se le cacher de toute façon pour Monaco se sera compliqué”.

LE BILLET

ASM : ça sent le sapin !

Certes, le jeu de mot est facile en période de Noël, mais la réalité de la situation est triste ! Comment est-on passé d’une finale de champions league en 2004 – perdue face à Porto – à la triste – et très cruelle – position de lanterne rouge de ligue 2 française ? Lanterne rouge à la trêve des confiseurs, c'est-à-dire relégable… en national ! Il faut dire que depuis huit ans l’AS Monaco FC, c’est «tournez manège». Valse des présidents, tournante des entraîneurs, joueurs à la pelle… Alors, le secours viendra-t-il d’un repreneur, d’un investisseur quel qu’il soit ? Bien sûr, il faut de l’argent frais, c’est essentiel, surtout dans cette période du « mercato » d’hiver. Dernier moment de la saison pour renforcer l’équipe. Pour autant, un, voire deux ou trois joueurs nouveaux - aussi talentueux soient-ils – peuvent-ils faire le printemps ? Aujourd’hui il n’est plus temps de jeter les bases d’une fondation solide – on verra plus tard –, il faut colmater les brèches et se battre pour survivre. L’objectif est là : d’abord rester en ligue 2, ensuite… (P.Y.R.)

LE BILEET


La Principauté

le Sport

Janvier 2012

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 9 : la série reprend fin janvier avec le grand retour du Rallye de Monte-Carlo !

2012 : redistribution des rôles

L

PAR ALAN PARKER-JONES

a saison 9 de notre feuilleton «Sébastien» reprend fin janvier (du 17 au 22), avec des retours et des nouveautés. Avec d’abord le grand retour en WRC du rallye Monte-Carlo, 80ème du nom… et sa célébrissime nuit du Turini, même raccourcie ! Welcome back home !

Sébastien rempile pour deux saisons Huit titres de champion du monde en poche, avec son équipier monégasque Daniel Elena, Sébastien Loeb a donc décidé de rempiler pour deux saisons supplémentaires, 2012 et 2013, toujours chez Citroën. On ne change pas une équipe qui gagne. Cet adage populaire n’a jamais eu autant de sens ! En revanche, exit l’autre « Seb ». Ogier a quitté l’équipe aux chevrons. Il est remplacé par le Finlandais Mikko Hirvonen, vice-champion du monde 2011, transfuge de chez Ford. Hirvonen aura le statut de pilote n°2, la donne est claire. Citroën ne veut pas revivre les affres de la saison 8, marquée par une guerre intestine entre les deux Seb !

Ford continue C’était l’incertitude de la fin de la saison 2011 : la marque américaine allait-elle continuer en WRC ? La réponse - finalement positive – est arrivée le 15 décembre. Ford rempile pour deux ans. Comme Loeb. Ford a signé un nouveau contrat de deux ans avec la société M-Sport, qui alignera en 2012 le Finlandais Jari-Matti Latvala et le Norvégien Petter Solberg. Les quatrième et cinquième du championnat 2011. Une reconduction pour Latvala, vainqueur du dernier rallye de la saison. Un retour pour Solberg qui disposait d’une Citroën DS3 privée l’an dernier. Solberg avait déjà roulé pour Ford et M-Sport, au tout début de sa carrière, en 1999. Puis avait décrocher un titre mondial en 2003 – avant le début du règne de Loeb - avec Subaru.

Mini, au nom du père… Sir Alec Isigonnis, le père de la Mini… la caisse à savon, trois fois gagnante en Principauté au milieu des sixties. Une légende. Reprise par BMW qui en a fait un clone et un succès commercial. Une Mini plus grande que sa devancière. Plus longue, plus large, plus haute. Et la version WRC, qui a débuté en championnat l’an dernier, a déjà montré de belles qualités. Pour attaquer 2012, l’équipe à renouveler sa confiance à l’Espagnol Dani Sordo et au britannique Chris Meeke. Pour l'épreuve monégasque,

Photos © DR

l'Irlandais du nord laissera sa place au Corse Pierre Campana, un habitué des routes du RAMC! « Petit, petit, petit… Tout est mini dans notre vie », comme le chantait Jacques Dutronc - au milieu des sixties lui aussi. Le début d’une nouvelle saga Mini… ou pas ?

Polo pour Sébastien Ogier Non ! Le Gapençais ne s’est pas lancé dans ce sport so british. Il a signé avec Volkswagen qui prépare une Polo pour le championnat WRC 2013. Et pour 2012 direz-vous ? Ogier va développer sa future monture. Mais pour ne pas perdre la main, il disputera cette saison au volant d’une Skoda Fabia S2000… la même que celle qui a dominé les deux derniers championnats IRC. Pas de quoi inquiéter Loeb, Latvala ou Sordo… sauf si la belle – et cruelle dit-on – incertitude du sport s’en mêle !

Le retour du « père freine-tard »… François Delecour, vainqueur du « Monte » en 1994 au volant d’une Ford Escort, disposera cette année d’une Fiesta WRC engagée par M-Sport. L’an dernier, le « père freine tard » avait réussi un beau come back en prenant la cinquième place du Rallye Monte-Carlo avec une Peugeot 207 S2000… en championnat IRC. Enfin, pour cette saison, Citroën alignera une troi-

Danica Patrick, la pilote en or

D

anica Patrick, la femme la plus médiatisée du sport automobile mondial change de discipline. La pilote américaine passe de la formule Indy au championnat NASCAR. Un contrat de 5 ans avec JR Motorsports détenu par Dale Earnhardt Jr et soutenue par GoDaddy.com. Salaire annuel : 7 millions de dollars. Avec les primes et les dérivés marketing, la belle Danica devrait empocher entre 18 et 20 millions de $ par an ! Miss Patrick était déjà l'une des plus payée de la discipline monoplace américaine. Seule femme à avoir remporté une course de formule Indy en 2008 à Motegi au Japon, et à être montée sur la troisième marche du podium à Indianapolis, elle représentait 25% du marketing de la discipline IndyCar à elle seule ! La présence de Danica Patrick au départ, au volant de sa Chevy Impala verte, devrait encore booster la NASCAR dont chaque course enregistre environ 40 millions de téléspectateurs, contre seulement une quinzaine de millions pour l’IndyCar. La présence de Danica Patrick en NASCAR est déjà l’objet d’une petite blague dans le paddock de la discipline et dans les médias américains. « Avant chaque course, le speaker invite les pilotes à démarrer leurs moteurs, comme cela se faisait en F1 il y a bien longtemps. Mais, dès l’an prochain dira-t-il: “Gentlemen’s, and Miss Patrick, start your engine!” ? ». Un seul – petit – regret : on ne verra pas Danica en F1 !

Photo © DR

sième DS3 WRC pour Nasser Al-Attiyah. Ce n'est pas un débutant en WRC puisqu'il a déjà pris 46 départs depuis 2004 et vient également de remporter sa septième couronne de Champion du Moyen-Orient des Rallyes FIA. Mais il a encore beaucoup à apprendre. Le Qatari ne sera pas au départ du « Monte ». Il sera sur les routes du « Dakar » pour y défendre son titre acquis en 2011.

…et du Rallye Historique ! Le 15ème , du 28 janvier au 4 février. Une épreuve à l’ancienne qui, comme chaque année, fait le plein de concurrents – quelques 300 inscrits, au départ de Barcelone, Glasgow, Oslo, Reims, Turin et Varsovie. Avec du beau monde parmi les anciens. Quelques noms, pour le plaisir : Jean Ragnotti, Alain Serpaggi sur R5 Alpine, Bob Neyret sur DS21, Claude Laurent (Citroën GS), le quadruple vainqueur du « Monte » Sandro Munari au volant d’une Lancia Fulvia HF, et un équipage féminin que nous aimons bien, Christine Dacremont-Françoise Conconi (Citroën ID20).

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