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La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Année XI • Numéro 103 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Février 2011

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

Dossier Spécial

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Les politiques s’interrogent

Photo © Charly Gallo / CdP

Où traiter nos déchets ?

La magie du cirque Un grand cru pour la 36ème éditon du Festival International COMMUNICATION : LE GOUVERNEMENT LANCE “MONACO CHANNEL” ET SʼINSTALLE SUR TWITTER • PAGE 6


2 La Principauté Dossier Spécial

DossierOùSpécial traiter nos déchets ?

Février 2012

POLITIQUE • Le débat sur le destin de l’usine d’incinération anime les discussions sur le développement durable et

Faut-il délocaliser le tr

Où traiter nos déchets ?

P

Il s’agit d’une solution tentante certes, mais qui se heurte à bien des difficultés et des réalité L’EDITORIAL

Mauvaises méthodes et bonnes solutions...

ersonne ne souhaite avoir sous sa fenêtre ou dans son quartier une usine de traitement des déchets ou dʼincinération. Il y a mieux comme environnement. La psychose engendrée par certaines affaires de pollution est fortement implantée dans lʼinconscient et le principe de précaution conduit bien sûr à ne pas vouloir de ce type dʼusines. Mais une fois que lʼon a dit cela, on nʼa rien dit. Il faut bien traiter les déchets qui font partie dʼune société de consommation et même les choix de développements durables nʼy changeront rien. Lʼactivité humaine produira toujours des déchets. Monaco est en plus un cas particulier. Il est évident que lʼon évite au maximum, partout dans le monde dʼimplanter des usines de ce type en milieu urbain – mais pour une cité-Etat comme Monaco il nʼy a rien dʼautre que le milieu urbain, sauf à délocaliser chez les autres. Une solution tentante certes, mais qui se heurte à bien des difficultés et des réalités politiques sociales et économiques.

DOSSIER

ace à un problème, prendre des décisions peut être assez facile. F Plus difficile est de trouver la solution

la meilleure. Pour ce faire, la bonne méthode est d’analyser à fond toutes les options possibles, avant de trancher. La méthode choisie par la SBM sur la question du Sporting d’Hiver ne semble pas vraiment la meilleure possible, et la solution qui finalement a été adoptée est - pour le moins - discutable. On le savait depuis longtemps : le top management de la SBM n’aimait plus cet immeuble Art Déco en plein cœur du centre ville. Mais on n’imaginait pas qu’il était presque en train de s’effondrer, de tomber en mille morceaux d’un instant à l’autre ! (mettant peut-être en péril la sécurité de ses occupants ?) et qu’il ne pouvait pas être restauré comme on le fait partout pour des monuments qui existent depuis des milleniums… Bref, il fallait le démolir. Mais pour faire place à quoi ? Un beau jour de janvier le mystère a enfin été dévoilé. En endossant sa casquette de société privé qui lui permet apparemment d’avoir une liberté d’action totale, la SBM a tout décidé dans les coulisses, sans que personne puisse exprimer une quelconque opinion, y compris – probablement - la nouvelle triade dirigeante qui vient d’arriver… Rappelez-vous les projets pour l’extension en mer, par la suite abandonnés. A l’époque, les Monégasques et les résidents avaient pu voir et évaluer les différentes maquettes des projets et donc exprimer leur avis, même s’il ne pèserait pas dans la décision finale. Il y a trois ans, mais cela semble un siècle... Et - surtout - les postulats étaient bien différents : il ne faut pas oublier que la Place du Casino est propriété privée de la SBM, société elle-même « privée », dont - pourtant - la grande majorité appartient… à l’Etat ! Combien coûtera ce projet ? On ne peut pas le savoir, mais pas moins de 300 millions d’euros, voir beaucoup plus. Quand il s’agit d’investir une dizaine de millions pour sauver le marché de la Place d’Armes les cordons de la bourse se resserrent car il ne faut pas « faire du déficit ». Pour restructurer le Centre commercial, il vaut mieux demander l’aide des privés. Mais la SBM, même avec ses derniers exercices en grande perte, est apparemment une planète à part, qui adopte ses méthodes comme elle l’entend. Voilà donc comme par miracle que vont jaillir du carré magique d’un seul bâtiment sept nouveaux, tout en grignotant ici et là d’importantes parcelles du Jardin des Boulingrins. Sept blocs de verre, fer et bêton assez anonymes voir moyens, pour ce qu’on a pu en voir à travers des images virtuelles. Un projet, qu’encore une fois, un bon architecte monégasque ne pouvait pas concevoir... Il a donc fallu s’adresser à un des plus grands cabinet (et bien payé) de l’architecture mondiale. Une horreur, sans doute, pour certains : un quartier très moderne et futuriste complètement étranger à l’ambiance Belle Epoque et unique au monde de la Place du Casino. Très beau, peut-être, pour d’autres, mais pas inséré dans ce contexte si spécial. Il suffit d’imaginer un immeuble en verre – semblerait-il - pour le rendre comme par magie presque invisible, même impalpable. Jamais trop froid, jamais trop voyant, toujours discret. Bien sûr, chacun a son propre goût. Si on avait conservé le Palais des Beaux Arts qui était à la place du pauvre Sporting, il n’aurait pas été question de le démolir, nous a-t-on dit... Sauf qu’on regrettera – qui sait ?– à son tour, le Sporting actuel d’ici quelques décennies seulement… Mais il n’y a pas de regrets quand il s’agit d’offrir à de riches joueurs de l’Est, qui apparemment n’hésiteront pas de s’acheter à prix d’or des appartements à deux pas du Casino, plutôt que se faire héberger gracieusement à l’Hôtel de Paris. Tant pis si l’aspect de la Place de Casino risque d’être bouleversé pour toujours et si les prestigieuses enseignes de luxe seront obligées de faire du « camping » pendant toute la durée des travaux : elles seront ensuite heureuses d’avoir des boutiques beaucoup plus grandes et plus chères - si entre temps elles ne perdent pas leur clientèle et ne décident pas de s’installer ailleurs. Tant pis si on n’a plus un cinéma en centre ville, consolation on reconstruira l’emblèmatique Salle d’Art - à l’identique - sous terre, juste à côté des parkings. On pourrait gagner – si tout va bien – plus de 40 millions de loyers par an ! Côté politique, aucune levée de boucliers, au contraire : pour la majorité UDM « Une agréable surprise » tandis que pour l’opposition R&E, bien sûr, on aurait pu faire davantage (!), les seules perplexités étant avancées par l’UP et l’UNAM. Dont acte. En revanche, la méthode choisie pour décider du destin de l’incinérateur semble bien meilleure : une réflexion approfondie a été entamée par le Gouvernement avec le Conseil National. Vaut-il mieux envoyer les déchets dans les incinérateurs des villes voisines? Hors de question, si on veut éviter de devenir l’objet de l’ironie de la planète entière : un pays écolo qui fait traiter ses déchets chez les autres… Quelle honte ! Continuer à les traiter « à la maison » ? Non plus. Et alors ? La meilleure solution est sans doute d’augmenter systématiquement le tri sélectif pour arriver à terme à l’élimination de l’usine d’incinération. Impossible ? La ville de San Francisco, avec une population 20 fois plus importante que celle de Monaco, arrive actuellement à recycler déjà 80% de ses déchets, et prévoit d’atteindre bientôt le cible du 100%. Le vert Monaco, si écolo et riche, ne peut pas en faire autant ? Difficile à croire ! (R.V.)

L’EDITORIAL

PAR PATRICE ZEHR

Photo © DR

Les solutions possibles On voit bien quʼil y a plusieurs pistes qui se limitent au bout du compte à deux : - une mise aux normes permanentes en prenant le maximum de précaution de ce qui existe - se débarrasser du bébé, délocaliser le traitement dans une coopération avec les communes proches. Ce sujet récurent est d'actualité plus que jamais alors que se profile la date de renouvellement du contrat dʼexploitation de la SMA- société monégasque dʼassainissement. Avant de voir les arguments en faveur de lʼune ou lʼautre approche, un rapide état des lieux sʼimpose sur ce qui existe actuellement à Monaco. La Principauté a choisi la technique dʼincinération des déchets qui consiste en leur minéralisation. Cette filière présente de nombreux avantages et notamment celui de réduire fortement leur volume d'environ 90% et leur masse de 75%. Equipée de trois fours chaudières (deux pouvant fonctionner simultanément) et de deux lignes de traitement des fumées, elle est capable d'incinérer 78 000 tonnes de déchets par an. Elle dispose de tous les équipements modernes d'exploitation et respecte les normes européennes les plus sévères en matière de traitement des gaz, des liquides ou des solides produits par la combustion.

Une adaptation permanente mais en fin de parcours Récemment, une délégation du Conseil national a visité lʼusine dʼincinération de Fontvieille. Objectif : se faire expliquer comment marche lʼincinérateur et pour combien de temps. En effet, dans le cadre du renouvellement de la concession relative au traitement des déchets, une étude a été menée par un bureau spécialisé afin de connaître lʼavenir de lʼusine de la société monégasque dʼassainissement (SMA). La conclusion de cet audit fait réfléchir : « Malgré une robustesse et une fiabilité des équipements, les problèmes de sécurité, de vétusté des équipements sous pression et des risques dʼobsolescence des installations qui datent de 1980, amènent à considérer une échéance technique de 5 à 7 ans pour lʼactuelle usine ». Cʼest pourquoi le gouvernement réfléchirait à un projet de requalification de lʼincinérateur de Fontvieille en centre de valorisation énergétique de tri-génération (production de chaud, de froid, et dʼélectricité). Reste à savoir

quand seraient menés les travaux pour réaliser un tel projet et son coût. Cette prise en compte des évolutions et des risques nʼest certes pas suffisante pour rassurer ceux qui dénoncent un danger permanent pour la sécurité et la santé publique.

Un danger réel et minimisé ? Voici en gros leurs arguments. Le projet retenu pour mettre aux normes lʼusine dʼincinération, appelé RCS (réduction catalytique sélective) et qui permet de réduire les oxydes dʼazote et les dioxines, ne diminue pas les craintes. Lʼemploi et le stockage dʼammoniaque, gaz irritant, suffocant et pouvant provoquer de graves brûlures est une menace de plus pour le quartier de Fontvieille. Depuis 1898 Monaco incinère ses ordures, lʼactuelle usine dʼincinération fonctionne depuis 1980. Lʼusine devrait fermer ses portes aux alentours de 2020. Les dioxines, furannes et PCB (biphényles polychlorés) ont une durée de vie relativement longue dans lʼenvironnement (7 ans minimum), ils ont tendance à sʼaccumuler dans les tissus adipeux des animaux et des humains, où ils peuvent rester quasi indéfiniment. Les dioxines sont dangereuses, très dangereuses (cancers, dérèglements hormonaux...) et à doses très infimes (professeur André Picot, toxicologue au CNRS). La SMA affirme réduire le volume des déchets après incinération de lʼordre de 90 %, or pour les opposants écologistes à lʼusine ce chiffre ne tient pas la route. Si lʼon fait la somme de tous les déchets produits par lʼincinérateur, la quantité produite dépasse la quantité arrivée au départ. Les gaz des cheminées, résultant de la combinaison de matière carbonée avec de lʼoxygène, sont généralement ignorés dans le calcul de la masse des résidus alors que cette combinaison qui produit le CO2 (lʼincinérateur produit 1/4 du CO2 émis dans lʼatmosphère par la Principauté) augmente le véritable poids total. Les résidus des systèmes de lavage humide des fumées peuvent générer dʼimportants volumes dʼeau et de matières solides. La mise aux normes de lʼincinérateur ne voudra pas dire que celui-ci sera sans danger. Il faut donc fermer cette


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La Principauté

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et la qualité de vie en Principauté : un problème encore plus difficile à résoudre dans une cité-Etat où il n’y a rien hormis le milieu urbain...

raitement de nos déchets ?

és politiques, sociales et économiques. Sans compter les graves répercussions sur l’image “écolo” du pays Photo © CdP

Pourquoi pas une usine en mer ? intéressantes ou originales dans tous les domaines. En ce qui concerne le traitement des déchets, Henri Riey propose une « unité modèle ». Pour ce diplômé de lʼinstitut supérieur de gestion, la solution pourrait être la

construction dʼune usine à la limite des eaux territoriales, cʼest-à-dire en mer,

assez loin des côtes. Lʼidée, cʼest de construire une plateforme faisant appel aux techniques les plus modernes pour éloigner risques de pollutions et

sanitaires de la population de Monaco. Lʼidée est séduisante, mais comme le reconnaît son promoteur, elle nʼa été réalisée nulle part. Il faut tenir compte des coûts bien sûr et aussi du risque de pollution non plus du milieu urbain

mais du milieu marin. Les avantages seraient dans la libération des terrains

de lʼusine à Fontvieille pour des immeubles et des bureaux, après le renoncement dʼune vaste extension en mer. Il y aurait le maintien dʼune production d énergie avec une amélioration de la qualité de lʼair à Monaco même. Cela semble avoir de grands avantages mais pour certains cʼest totalement utopique au regard des travaux à réaliser pour sécuriser la plateforme et assurer ses synergies avec le territoire, sans oublier bien sûr la prise en compte de la protection de lʼenvironnement marin. Techniquement complexe et financièrement très coûteux, lʼidée de la plateforme de traitement de déchets reste pour le moment un horizon lointain.

usine. Ce discours assez alarmiste mais sans option de rechange est certes inquiétant mais ceux qui pilotent lʼusine sont rassurants, toutes les précautions ont été prises.

La tentation de la délocalisation En 2006-2007, une vaste campagne avait été lancée afin d'améliorer le traitement des fumées de l'usine. Les mesures indicatrices dans ce domaine analysent les flux de dioxines et de furannes (molécules

LA FICHE

toxiques), exprimés en picogrammes (pg=un millième de milliardième de gramme) par mètre cube de fumée. Et là où l'on enregistrait en juillet 2006 des taux oscillant entre 1,3 pg et 7,0 pg aux alentours de l'usine, les taux oscillent aujourd'hui entre 0,2 pg et 1,4 pg. Des résultats qualifiés d'« excellents », eu égard aux valeurs de référence de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), soit, aux abords d'autres usines : entre 5 pg et 20 pg pour un milieu rural, et entre 10 pg et 85 pg pour un milieu urbain. Une nouvelle étude est en cours pour analyser les taux monégasques. Mais ces bons résultats prouvent déjà l'efficacité des travaux effectués sur ce bâtiment datant de 1980, la troisième usine depuis les débuts de l'incinération à Monaco, en 1898, à l'époque une des trois usines que comptait l'Europe. « En 2006, nous avions eu besoin d'une mise à niveau technique pour suivre l'évolution des normes européennes. Le

Les spécificités de l’incinérateur de Fontvieille • Située en plein cœur du quartier de Fontvieille, son intégration architecturale a été particulièrement soignée. • Ses murs périphériques sont ornés de fresques et doublés d'une isolation phonique qui limite au maximum les émissions sonores vers l'extérieur. • Les cheminées qui constituent habituellement la partie la plus visible de ce type d'installation sont ici totalement intégrées au bâtiment. • Le bâtiment est parasismique. • La superficie au sol de seulement 1500 m2 justifie sa conception tout en hauteur. • Une installation de collecte pneumatique dʼordures ménagères couvre tout le quartier de Fontvieille. Un réseau tubulaire souterrain permet de véhiculer et de déverser depuis les immeubles les déchets directement en fosse de stockage de lʼusine. • Lʼusine génère de la vapeur sous haute pression qui passant dans le groupe turbo-alternateur, produit de lʼélectricité pour alimenter lʼinstallation. Lʼexcédent de cette production est versé dans le réseau monégasque. La vapeur basse pression issue du groupe turbo-alternateur est dirigée vers une centrale thermofrigorifique mitoyenne qui la transforme en eau glacée et en eau chaude. Ces fluides sont distribués dans les immeubles et les industries du quartier de Fontvieille. • Les boues centrifugées, produites par lʼusine de traitement des eaux résiduaires, arrivent directement depuis le silo de stockage dans les fours incinérateurs et sont poussées dans un réseau de tubes par une simple pompe à béton. * Source SMA

LA FICHE

DOSSIER

ans le livre blanc” Monaco 2029” réalisé à lʼinitiative du Conseil national Dpendant la présidence de Stéphane Valeri, on trouve des propositions

contraire aurait été mal venu », observe Alexandre Morin, chef d'exploitation de l'usine, un établissement d'Etat, «aujourd'hui fonctionnel jusqu'en 2020 ou 2025» ajoute Edgar Enrici le directeur de lʼusine. En fait, il est vrai que Monaco traite déjà des déchets français. Sur les 50 000 tonnes annuelles de déchets brûlés par an, 16 000 tonnes proviennent des communes limitrophes de Monaco, «pour ne pas tourner en sousrégime». La Principauté à une usine surdimensionnée par rapport à ses besoins. On pourrait donc envisager de faire traiter les déchets de Monaco par une usine française. Cʼest bien sûr très tentant de refiler à dʼautres la patate chaude. On peut très bien envisager un contrat entre Monaco et une usine, cela se fait un peu partout dans le monde, mais encore une fois on se heurte aux spécificités monégasques.

Les arguments du maintien sur site « Une chose est sûre, il faut garder l'indépendance du pays au niveau du traitement des déchets ménagers », estime le directeur de la SMA. En clair, le projet un temps évoqué d'un grand centre de traitement commun avec la communauté d'agglomération de la Riviera française (CARF) et la Ligurie semble ajourné. Il y a des arguments sociaux et économiques. La SMA emploie 250 personnes : 140 pour le nettoiement, 60 pour la collecte des déchets, 36 à l'usine et 14 postes administratifs. Lʼusine fournit tout le quartier de Fontvieille en électricité et tout lʼéclairage public de Monaco. Il faudra toujours fournir de lʼélectricité et la pollution pourrait être supérieure à celle engendrée par lʼactuelle usine si on la supprimait. LʼIndépendance énergétique, cʼest bien lʼargument majeur, mais pas le seul. Monaco ne peut être à la merci dʼune grève en France empêchant le traitement des déchets qui sʼaccumuleraient, transformant la Principauté en immense poubelle énergétique. Grève à lʼusine ou des transporteurs, le danger est réel et ne peut pas être évacué. Le transport est dʼailleurs une problématique également vis-à-vis de lʼoption externe…. Risque dʼaccident et aggravation des encombrements de circulation. Mais il y a aussi un facteur politique- comment faire passer le traitement de nos déchets ailleurs. Ce serait un déchainement écologique et médiatique sur le thème « les déchets des riches traités par les pauvres - pas de pollution pour les privilégiés, tous les risques pour les autres etc. etc....» Ce serait politiquement indéfendable. Le principe de précaution serait présenté comme un principe dʼégoïsme, on peut en être certain. Le Prince et son image environnementale internationale en serait touchée.

Aucun choix sans inconvénient Le mieux peut donc être lʼennemi du bien et si personne ne veut de ce type dʼusines, elles font partie de lʼactivité humaine dʼaujourdʼhui et un pays doit en assumer la responsabilité en prenant toutes les précautions et en tentant de transformer en atout cette obligation peu enthousiasmante. Mais faut-il en accepter le risque, qui ne sera jamais un risque zéro pour la sécurité et la santé publique, ou préférer une option de sécurité environnementale, mais de dépendance énergétique - cʼest à chacun de se déterminer et aux politiques de décider. Ce dossier nʼest pas facile sauf pour ceux qui ont des certitudes plus idéologiques que rationnelles. Ils ont bien de la chance.



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La Principauté

L’avis des représentants des forces politiques majeures BERNARD MARQUET

Président de la Commission de lʼEnvironnement et du Cadre de Vie, Union des Monégasques

Photo © CN

En tant que représentant des Monégasques au contact de la population avez-vous le sentiment que vis-à-vis de l’usine d’incinération de Fontvieille il y a de la confiance, de la résignation ou de l’inquiétude ? “Lors des débats du Conseil National, consacrés au Budget Rectificatif 2011, la majorité UDM avait souhaité ouvrir une réflexion sur l’avenir de l’usine d’incinération de Monaco, dans la mesure où notre usine ne sera plus aux normes à brève échéance. Sur ce sujet, le Gouvernement a confirmé, dans sa réponse au rapport de la Commission des Finances, qu’il privilégiait la restructuration de l'usine actuelle en centrale de valorisation énergétique de tri-génération, sur la base d’un recours à des investissements privés. Pour un coût proche des 100 millions d’euros. Dans ce contexte, les Elus UDM n’ont pas trouvé la réponse du Gouvernement satisfaisante. Pour plusieurs raisons. L’usine d’incinération de Monaco, implantée en plein cœur du quartier d’affaires et du quartier industriel de Fontvieille, est une fierté historique, puisque le traitement des déchets a permis de participer activement à l’approvisionnement énergétique de tout un quartier. Néanmoins, il s’agit aussi d’une problématique récurrente des débats entre le Gouvernement et le Conseil National, pour deux raisons essentielles : des préoccupations écologiques et de santé publique, largement partagées par le population de Monaco, ainsi que des enjeux urbanistiques, compte tenu de la création d’un nouveau quartier à l’entrée Ouest de Monaco, aux abords mêmes des terrains de l’usine d’incinération. Et aujourd’hui, comme l’a indiqué le Président du Conseil National, Jean-François Robillon, les faits sont là : notre incinérateur est conforme aux normes en vigueur jusqu’à l’horizon 2017 ou 2019, mais au-delà, la question du maintien d’une usine d’incinération en Principauté doit d’être débattue et les solutions alternatives réalistes doivent être étudiées”.

En ce qui vous concerne pensez-vous que tout soit fait et envisagé dans l’avenir pour rendre cette usine sûre et utile ? “Certains ne jurent que par le maintien coûte que coûte de l’usine d’incinération à Monaco, en avançant l’argument de l’exigence du respect de la souveraineté nationale. Pourtant, même le Conseiller de Gouvernement pour l’Equipement, l’Environnement et l’Urbanisme, Mme Marie-Pierre Gramaglia, a reconnu que « l’on peut difficilement parler d’indépendance des ressources à Monaco (…) Monaco étant un territoire naturellement enclavé dans un espace régional ». Il est par ailleurs important de noter que le recyclage des déchets et le traitement des déchets issus des chantiers ou le retraitement des matériels électroniques et des produits extrêmement polluants, comme les batteries de voiture, s’avèrent externalisés hors des frontières de la Principauté ! De plus, l’incinération des déchets monégasques induit des résidus – « le mâche fer » - qui représentent encore 20% du volume initial des produits incinérés. Où partent ces résidus ? Hors de nos frontières bien évidemment…” Seriez-vous plutôt favorable à une solution de délocalisation dans une commune voisine ? Est-ce envisageable politiquement et économiquement ? “La délocalisation du traitement de nos déchets présenterait l’avantage de libérer un vaste espace à l’entrée de Monaco, au cœur d’un quartier en devenir, dans la mesure où l’îlot Charles III devrait permettre de réaliser plus de 50.000 m² potentiels de bureaux et de commerces haut de gamme, présentant ainsi une cohérence avec le quartier d’affaires de Fontvieille. Les compatriotes et les résidents doivent également savoir que le plan d’urbanisme du quartier prévoit, par ailleurs, la construction d’un hôtel et un collège à proximité immédiate de la zone occupée par l’usine d’incinération. En ma qualité de Président de la Commission de l’Environnement et du Cadre de Vie, je crains, comme tous les Elus de la majorité UDM, que la coexistence entre un pôle de retraitement des déchets et un vaste ensemble d’immeubles destinés aux activités tertiaires ne soit pas sérieusement envisageable, à moins de s’orienter vers un traitement des déchets sans rejet dans l’atmosphère, sans pollution et sans nuisance. Projet qui me paraît utopique, du moins en l’état actuel de la recherche dans ce domaine. C’est pourquoi la majorité UDM estime particulièrement intéressant de poursuivre la réflexion d’envergure initiée par le Président du Conseil National, avec les représentants des communes limitrophes et des entreprises spécialisées dans le retraitement des déchets, afin de déterminer les conditions de mise en œuvre d’un projet commun de traitement et de recyclage des déchets, qui reposerait sur trois axes prioritaires : sécurité du traitement des déchets monégasques, viabilité du projet et respect de l’environnement. La Commission de l’Environnement et du Cadre de Vie suivra l’évolution de ce dossier de première importance avec la plus grande attention”. (P.Z.)

LAURENT NOUVION

ANNE POYARD-VATRICAN

Président de Rassemblement & Enjeux

En tant que représentant des Monégasques au contact de la population avez-vous le sentiment que vis-à-vis de l’usine d’incinération de Fontvieille il y a de la confiance, de la résignation ou de l’inquiétude ? “Initialement, la décision de construire une usine d’incinération dernier cri au début des années 70 par le Prince Rainier a été une idée visionnaire. Depuis les années 2000, un certain nombre de voix se sont élevées à Monaco pour mettre aux normes l’usine d’incinération par rapport aux critères européens en la matière. Malgré la Communication Gouvernementale et la haute compétence des dirigeants successifs de cette entité, il s’est installé un doute sur l’opportunité de conserver intra-muros cette usine à Fontvieille et sur la qualité des fumées dans l’atmosphère”.

Présidente de lʼUnion pour la Principauté

Photo © EdWright Images

En tant que représentant des Monégasques au contact de la population avez-vous le sentiment que vis-à-vis de l’usine d’incinération de Fontvieille il y a de la confiance, de la résignation ou de l’inquiétude ? “L’avenir de l’usine d’incinération est à juste titre une préoccupation de la population. Nos compatriotes ont à cœur de vivre dans un environnement sain, c’est bien naturel et ils verraient plutôt d’un bon œil une délocalisation et je les comprends. Mais ils ont également conscience que délocaliser l’usine c’est délocaliser le problème environnemental. La Principauté, qui défend l’environnement et prône les solutions durables et éthiques risquerait d’être rapidement montrée du doigt si elle se mettait à exporter ses déchets même en concertation avec ses voisins. Certains esprits mal intentionnés auraient tôt fait de dénoncer « ces riches privilégiés qui se débarrassent de leurs ordures chez les autres ! » Sur un autre plan un couple de seniors m’interrogeait récemment en me disant : si on délocalise et qu’une grève survient chez nos voisins quelle garantie aurons nous que la Principauté ne se transforme pas en champ d’ordures ?”

DOSSIER

En ce qui vous concerne pensez-vous que tout soit fait et envisagé dans l’avenir pour rendre cette usine sûre et utile ? “La modernisation des installations depuis 2005 a eu un coût substantiel et cela était bien nécessaire. On ne peut rien dire à l’heure actuelle et surtout après avoir visité cette usine, qui bénéficie de techniques et d’infrastructures tout à fait acceptables. Néanmoins, nous ne pouvons décemment pas faire l’économie d’un débat sur l’avenir et donc la destination à terme de cette usine et de ce terrain précieux pour Monaco, demain”.

Seriez-vous plutôt favorable à une solution de délocalisation dans une commune voisine ? Est-ce envisageable politiquement et économiquement ? “Je suis heureux que votre journal me donne l’occasion une nouvelle fois de souligner que j’ai été le premier à soulever ce problème à l’automne 2007 dans la lettre n°2 de Valeurs & Enjeux que nous avons envoyée à tous les compatriotes dans le cadre de la campagne électorale. Ma réflexion à l’époque n’a été reprise par personne dans la mesure où nous n’avons pas été majoritaires aux élections de 2008, en revanche, je remercie Monsieur Robillon d’avoir recopié la question que je posais sur l’opportunité de délocalisation ou pas de cette usine libérant ainsi de précieux dizaine de milliers de m² dans une zone clef, pour l’économie de Monaco. A ce stade de la réflexion, notre démarche est pragmatique mais il faut que le Gouvernement Princier sur ce sujet comme sur d’autres fonctionne d’une façon ouverte et transparente en nous communiquant l’ensemble des éléments techniques, politiques, internes à Monaco, et dans le rapport avec les communes voisines, ainsi que les conséquences directes et indirectes d’une telle décision. Un débat structuré et adulte peut avoir lieu si nous bénéficions en même temps que la majorité de l’ensemble des informations collectées par le Gouvernement Princier. Nous avons parfaitement conscience qu’à l’issue de ce débat, l’arbitrage autour de cette décision reviendra tout naturellement à l’autorité suprême, dans la mesure où cela engage aussi Monaco dans le cadre de ses relations avec la France”. (P.Z.)

Photo © CN

En ce qui vous concerne pensez-vous que tout soit fait et envisagé dans l’avenir pour rendre cette usine sûre et utile ? “Lors du budget primitif 2012, j’ai expressément demandé au Gouvernement au nom de l’Union pour la Principauté de bien envisager toutes solutions et pas uniquement une évolution à la marge de l’usine actuelle. Car si l’on fait le choix au final de conserver l’usine en Principauté pour des raisons éthiques, politiques et économiques encore faut il rester ambitieux pour Monaco. Et pourquoi ne pas envisager une usine d’incinération nouvelle génération comme l’usine d’incinération des années 1980 qui était un véritable bijou de technologie que l’on venait visiter des 4 coins de l’Europe ! Car c’est aussi en gardant la main que l’on pourra s’assurer que les normes les plus drastiques sont appliquées, que les technologies les plus propres et les plus avancées sont utilisées, que la cohérence générale en matière énergétique est sauvegardée”.

Seriez-vous plutôt favorable à une solution de délocalisation dans une commune voisine ? Est-ce envisageable politiquement et économiquement ? “Politiquement parlant, la Principauté est un Etat souverain, qui pour pouvoir sauvegarder ses spécificités, doit être le plus « indépendante » possible. Aujourd’hui Monaco est autonome concernant le traitement des déchets non recyclables. Une délocalisation signifierait le début d’une dépendance vis à vis d’entités (commune, région, groupement, sociétés) sur lesquelles nous n’aurions pas la main. C’est un écueil important qu’il faut pouvoir éviter. Par ailleurs, la Principauté a ratifié la convention de Bâle qui interdit à un pays d’exporter ses déchets sauf s’il démontre qu’il est dans l’incapacité technique de traiter ses déchets sur son territoire. Or non seulement nous le faisons sur notre territoire depuis des décennies mais nous traitons même les déchets des communes limitrophes ! Economiquement parlant l’énergie produite par la combustion des déchets de l’usine d’incinération est utilisée pour alimenter en chaud et froid l’ensemble de Fontvieille. Mais l’usine est encore excédentaire en énergie et va permettre, 30 ans plus tard, d’alimenter en chaud et froid les logements domaniaux de l’îlot Rainier III en cours de construction. Par ailleurs une récolte de déchets par pneumatique est faite sur le quartier de Fontvieille permettant d’éviter les transports en camion des immeubles jusqu’à l’usine. Il va de soi que si l’usine était délocalisée, ce serait autant d’énergie que nous ne produirions pas donc une dépendance énergétique supplémentaire que nous devrions assumer. Car si l’on peut imaginer que les nouveaux immeubles à construire dans la zone pourraient être plus économes en énergie voire autosuffisants, les immeubles existants ne seraient pas démolis pour autant et il faudrait pourvoir à leur alimentation énergétique. Comme vous le voyez le problème n’est pas si simple et l’impact tant économique que politique doit vraiment être étudié avec beaucoup d’attention”. (P.Z.)

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Politique & Société

Février 2012

COMMUNICATION • Un portail renouvelé, des chaînes d’information “on line” et un magazine pour une stratégie médiatique plus agressive

Le Gouvernement sur Twitter

L

L'Exécutif choisit d’utiliser activement les nouvelles technologies du net. Le lancement de “Monaco Channel”

POLITIQUE

e Gouvernement a donc choisi. Il veut dynamiser sa communication en utilisant les nouvelles technologies du net. Un choix de modernisation dans une perspective dʼavenir défendu lors de la première conférence de presse de la nouvelle année. Cela nous réjouit, car notre journal a toujours milité pour que Monaco se dote de moyens dʼinformation et de communication digne dʼun Etat moderne et dʼune citéEtat indépendante. Tout ce qui va dans ce sens va dans le bon sens. On aurait pu préférer la reconstitution en parallèle dʼun groupe audiovisuel plus classique comme du temps de TMC RMC, en reprenant quelques fréquences et en limitant comme cʼest possible aujourdʼhui les coûts dʼune telle synergie. Une autre voie a été choisie et il faut maintenant se mobiliser pour quʼelle soit le plus utile possible à Monaco. Ce qui implique de prendre en compte ses spécificités, ses atouts mais aussi ses lacunes et ses risques. Car tout ce qui touche à la communication rejoint la fameuse « langue dʼEsope », qui contient le meilleur et le pire tout à la fois.

Internet et twitter Alors tout dʼabord un rappel de ce qui a été annoncé par le Gouvernement : 1. De nouveaux sites Internet, articulés autour dʼun portail www.gouv.mc repensé pour répondre aux attentes des usagers, 2. Un bouquet de chaînes dʼinformation en ligne, Monaco Channel, pour donner une visibilité supplémentaire aux contenus dʼinformation concernant lʼactualité de la Principauté, 3. Un compte « Gouvernement Monaco » sur Twitter, afin dʼassurer une présence du sujet «Monaco » dans un espace dʼéchange continu entre relais dʼopinions. La modernisation du portail gouvernemental et une plus grande réactivité sʼimposaient, cʼest chose faite. Cela répondait à une nécessité. En outre, le Gouvernement, désireux de se rapprocher des usagers, dʼexpliquer la politique gouvernementale et dʼincarner lʼAdministration auprès du public, a choisi de décliner son support de communication interne (JDA – Journal de lʼAdministration-, créé en 2008) en version magazine dʼinformation : 4. « .MC » paraîtra donc désormais trois fois par an sous un format magazine : 36 pages dʼinformation publiées en français et en anglais ; des dossiers, des échos, des interviews pour mieux parler de lʼAdministration et apporter les meilleures réponses possibles aux préoccupations de ses usagers. En ce qui concerne Monaco Channel, qui est tout de même la grande nouveauté, le site est très beau et bien fait. Il reste cependant encore très institutionnel, une beauté glacée et un peu figée. La mise sur le net du câble et des sites principaux de Monaco est certes une bonne chose, nécessaire mais qui ne sera pas suffisante. Pour que Monaco Channel devienne une vraie chaîne télé sur le net comme il en existe et comme ses initiateurs le souhaitent, il faudra un autre contenu, et donc une équipe dédiée de web-journalistes pour des fenêtres dʼactualités et de réactivité, un contenu évolutif et en prise directe avec les événements, des débats etc. Cʼest sans doute une seconde étape, mais cʼest une étape indispensable et à dire vraie, cʼest à ce moment là seulement que Monaco Channel remplira véritablement sa fonction et répondra à son objectif. On nʼévitera pas la politisation Cette chaîne sera obligée, et cʼest bien, de prendre

en compte la future campagne électorale. Elle est devenue télévisée mais bien sûr tout le monde espérait mieux et plus, ce sera possible avec la synergie câble et Monaco Channel. Tous les partis sont déjà en ébullition pour savoir comment la campagne sera dynamisée sur ce bouquet et comment le débat démocratique pourra en être stimulé. Ils veulent vite une place et des règles du jeu. On sent chez le Gouvernement une grande et légitime prudence. Pour le moment le refus dʼinclure dans le bouquet offert par le portail, le canal du Conseil national est révélateur. On tente dʼéviter la politisation. Mais on ne lʼévitera pas très longtemps et certainement pas au moment de la campagne officielle, il faut déjà y réfléchir et pas seulement du coté des partis politiques. Reste twitter. Est-il utile de rappeler ce que cʼest ? Twitter est un service de microblogage, permettant aux utilisateurs de bloguer (de sʼexprimer) grâce à des messages courts (140 caractères maximum, soit une ou deux phrases). Outre cette concision imposée, la principale différence entre Twitter et un blog traditionnel réside dans le fait que Twitter nʼinvite pas les lecteurs à commenter les messages postés. Cʼest donc une interactivité formidable mais limitée. On réagi à ce que lʼon veut tout de suite mais en peu de mots et son message ne peut être commenté. On voit bien lʼintérêt et les limites. Une déclaration par exemple négative sur Monaco dans un journal télévisé, et immédiatement un « twitt » gouvernemental. Mais cela reste tout de même, avec deux petites phrases, une force de riposte très limitée. Twitter dʼautre part nʼest pas sans danger. Pendant la campagne électorale on imagine sans peine certains commentaires de monégasques sur des programmes ou des personnalités, il y a là un risque de dérive qui peut ne pas élever le débat politique, bien au contraire. PAR PATRICE ZEHR

Le net appartient aux audacieux Cela étant, lʼessentiel est dans une volonté de participer à la globalisation de la communication et de sʼen servir pour défendre notre image et nos intérêts et faire progresser une modernité de liberté dʼexpression. Cela implique une mise en question générale de certains comportements et usages, de certaines spécificités obsolètes. Une pétition circule sur le net pour demander lʼouverture de lʼespace monégasque à

Photo © CN

lʼopérateur Free (voir encadré). On en pense ce quʼon veut mais les réticences, même justifiées, de Monaco Telecom sont à contre-courant. Il y a des batailles de retardement perdues dʼavance à court terme et des évolutions dangereuses mais irrésistibles. Le monopole est dʼun autre âge et la fermeture à lʼinnovation et à la diversité des offres, un marqueur de régimes autoritaires ou totalitaires. La conquête du net implique lʼouverture au net, cʼest le revers de la médaille. Rien nʼest jamais parfait ni sans danger, il faut faire avec, sʼadapter et se servir au mieux de ce qui est inévitable. Cʼest ce que Monaco est en train de faire, il faut simplement un peu plus de moyens pour une plus forte ambition et plus dʼaudace. Car le net appartient aux audacieux !

Une pétition en faveur de Free Mobile à Monaco

POLEMIQUE

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epuis le lancement de Free Mobile, les nouveaux abonnés de lʼopérateur qui se rendent à Monaco se plaignent de ne pas capter (ou très mal) le réseau 3G. « Premiers touchés par cette situation, les frontaliers, habitants des communes de Cap dʼAil, Beausoleil et Roquebrune-Cap-Martin abonnés à Free Mobile. Ils étaient de par le passé quotidiennement – et sans même le savoir – connectés au réseau de leur précédent opérateur par le biais des antennes disposées sur le sol monégasque. Maintenant quʼils sont chez Free Mobile, cʼest le black out ! Autres concernés, les Français qui viennent quotidiennement travailler en Principauté » expliquent des abonnés de lʼopérateur français. Impossible en effet de souscrire à l'offre de Free dans de bonnes conditions si l'on habite à Monaco ou l'une des villes limitrophes comme Capd'Ail ou Roquebrune. Le réseau monégasque est assuré par Monaco Telecom et cet opérateur a signé des accords d'itinérance avec Orange, SFR et Bouygues Telecom, mais pas avec Free. Résultat, les abonnés Free Mobile vivant ou travaillant à Monaco n'ont quasiment aucun réseau dans la Principauté et même autour. Une pétition a été lancée sur Internet (http://bulla.hd.free.fr) pour inciter le nouvel entrant à négocier avec Monaco Telecom, qui après une seule semaine de son lancement a déjà recolté plus de 1.300 adhésions.


Février 2012

Politique & Société

La Principauté

SECURITE ROUTIERE • Plusieurs mesures seront bientôt adoptées pour arrêter la hausse d’accidents dans les rues de la Principauté

Prévention pour les motards

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Sensibilisation, signalisation améliorée, dispositifs de protection et radars pédagogiques : est-que cela suffira? PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

uatre décès de pilotes de deux-roues en 2011 en Principauté. 6 en trois semaines de janvier 2012 dans les Alpes-Maritimes voisines. Les motards paient un lourd tribut à une circulation routière de plus en plus dense… dans laquelle le nombre de deux-roues est en forte augmentation. Notamment en Principauté. Il suffit de voir le nombre de places de stationnement qui leur sont réservées dans nos rues pour en prendre pleinement conscience.

Photo © DR

Il nʼy a pas de fatalité... Lors de sa conférence de presse de janvier, le Gouvernement a annoncé un certain nombre de mesures pour essayer dʼéradiquer cette hausse dʼaccidents dans les rues de la Principauté. Le nombre d'accidents de la route impliquant des dommages corporels a augmenté lʼan dernier. Il passe de 208 en 2010 à 232 en 2011. Les chiffres donnés par les autorités sont éloquents. Près de 150 accidents/an impliquent un deux roues (soit presque un accident de deux-roues tous les deux jours). Lʼanalyse montre que dans plus de 50% des accidents, le défaut de maîtrise est la première cause. Et, fait plus étonnant, les accidents se produisent pour moitié entre 12h et 19h, et plus de 75% des accidents ont lieu entre le lundi et le vendredi ! Conclusion, les accidents surviennent majoritairement pendant les heures de bureau !

Un plan dʼaction en sept points Le Gouvernement a donc décidé de sensibiliser toutes les entreprises à cette problématique, qui touche souvent aux accidents du travail. Les entreprises sont invitées à mettre en œuvre des plans de prévention auprès de leurs salariés. Notamment les sociétés dont le personnel utilise un deux-roues pour le travail. Le gouvernement lance donc un plan en 7 points (voir encadré). Parallèlement, il prend des mesures en termes dʼaménagement urbain et dʼéquipement. Par exemple, aux entrées du tunnel Louis II. - renforcement de la signalisation avec deux panneaux lumineux, le premier rappelant la limitation de vitesse à 50km/h et le second indiquant le virage dangereux. - mise en place prochaine dʼun dispositif de protection sur les montants en béton dans la courbe afin de renforcer la sécurité sous le tunnel. Des radars pédagogiques au boulevard du Larvotto Autre exemple, concernant cette fois le boulevard du Larvotto, avec la mise en place de radars pédagogiques rappelant aux usagers les limitations de vitesse. Bonne idée. Inconvénient, ces radars pédagogiques permettent aussi aux fous de vitesse de se « chronométrer ». Egalement prévue, lʼinstallation de lignes continues rugueuses et sonores. Pour les riverains du boulevard du Larvotto, surnommé la « voie rapide », le terme sonore a un sens bien particulier. Notamment les nuits dʼété où, jusquʼaux lueurs de lʼaube, les moteurs de grosses cylindrées (à 2 ou 4 roues) résonnent à plein poumon et montent à plein régime. Et les conducteurs, visiblement, ne craignent ni contrôle de police, ni sanction ! Les mesures envisagées par le Gouvernement seront-elles suffisantes pour mettre un terme à cette pollution sonore ? You bet… !

Le premier Parlement “vert” Photo © CN

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ardi 17 janvier 2012, le Conseil National est devenu le premier Parlement dʼEurope à recevoir la certification environnementale ISO 14001, initiée par lʼancien Président Stéphane Valeri, en reconnaissance de lʼengagement de conviction de lʼAssemblée monégasque pour veiller à réduire lʼimpact de ses activités quotidiennes sur lʼenvironnement. Au cours dʼune réception organisée au Conseil National, M. Massimo Bosco, représentant lʼorganisme certificateur DNV (Det Norske Veritas), a ainsi officiellement remis la certification ISO 14001 à Jean-François Robillon, Président du Conseil National, en présence de Fabrice Notari, VicePrésident, de Bernard Marquet, Président de la Commission de lʼEnvironnement et du Cadre de Vie, et de lʼensemble des équipes permanentes de lʼAssemblée.

LES 7 POINTS DU PLAN DʼACTION DU GOUVERNEMENT

Les élus déja dans leurs murs !

VISITE

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arie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement au Département de lʼEquipement de lʼEnvironnement et de lʼUrbanisme, entourée du Président du Conseil National et des élus nationaux, sʼest rendue mi-janvier sur le chantier, place de La Visitation, du futur siège du Conseil National, qui sera livré à lʼété 2012. Pendant cette visite, Mme le Conseiller était accompagnée par Olivier Lavagna, Directeur des Travaux Publics, et Jean-Michel Ughes, architecte du projet. Photo © CdP

• Photo : Marie-Pierre Gramaglia entourée du Président du Conseil national, Jean-François Robillon, de Michèle Dittlot et dʼAlexandre Bordero

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La Principauté

Economie & Finance

Février 2012

AS MONACO FC • Les conditions du rachat du club par un euro symbolique de la part de Dmitry Rybolovlev ont fait l’objet d’une polémique

Victoires, recrues et... interrogations L

Quoiqu’il en soit, l’arrivée du magnat russe est une bonne chose : il reste à découvrir les vraies raisons de cette opération

e destin de l’AS Monaco semble enfin arrivé à un tournant décisif : après l’arrivé du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, qui a racheté le club pour un euro symbolique, l’équipe a donné quelques signes de réaction positifs mais restent les perplexités sur comment a été gérée l'opération financière...

Victoires Sevré de victoires depuis le début de la saison, Monaco sʼest imposé à Istres (0-1) lors de la 19e journée, puis à Amiens (12). Des rencontres entre équipes mal classées. Monaco nʼa pas encore quitté la zone rouge de queue de classement. Il nʼempêche, cʼest mieux. Lʼarrivée du nouveau «boss» semble avoir boosté les joueurs asémistes. Sur son terrain du stade Louis II le 30 janvier, face à Lens, les «rouge et blanc» ont concédé le match nul (2-2) à la dernière minute de jeu, après avoir mené à la marque 2-0. Une occasion ratée de sortir du trio de queue. Monaco rate la passe de trois… victoires dʼaffilée, et pourrait sʼen mordre les doigts en fin de saison.

Mercato Le nouveau directeur exécutif de lʼAS Monaco Evgueny Smolentsev nʼa pas vraiment commenté ses « achats » ! Passé sous pavillon russe, le club princier n'a certes pas fait dans du clinquant, mais il a investi quasiment autant d'argent que le PSG dans ce marché hivernal. Avec pas moins d'une dizaine de recrues, le vice-champion d'Europe 2004 a en effet étoffé son effectif en mettant entre 18 M et 20 M sur la table. Quant à Marco Simone, il avoue ne pas avoir « une forte connaissance des nouveaux joueurs ». Autant dire que lʼentraineur monégasque nʼa pas été le recruteur !

Les nouveaux Pour renforcer la ligne arrière, deux défenseurs : Gary Kagelmacher, 23 ans, qui évoluait cette saison au sein du club belge de Beerschot AC ; et lʼAllemand Andreas Wolf (29 ans) qui vient du Werder Brême. Pour muscler les lignes offensives, l'attaquant de l'Ajman Club (Emirats arabes unis), Ibrahima Touré (Sénégalais, 26 ans), et Nacer Barazite, un Néerlandais d'origine marocaine, en provenance de lʼAustria de Vienne. (Son transfert est estimé à 3M€). Cinquième recrue, le portier croate de l'Hadjuk Split Danijel Subasic, 27 ans. Le montant du transfert avoisinerait 700 000 euros.

PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER

LʼASM a mis les bouchées doubles le 31 janvier, dernier jour du mercato avec 5 recrues : Alexandros Tziolis (26 ans). Le Racing Santander a officialisé le départ de son milieu de terrain grec. Les modalités du transfert n'ont pas été précisées. Le défenseur Marocain Ammar Jemal qui vient de Cologne. Sans doute prêté jusquʼà la fin de saison. Le milieu de terrain offensif de la Sampdoria Gênes, Vladimir Koman (22 ans) a signé pour quatre ans et demi à Monaco. Le Grec Giorgios Tzavellas (25 ans) en provenance de Frankfort Enfin le FC Bruges a officialisé le départ de son ailier Marocain, Nabil Dirar, sur le Rocher pour une somme d'environ 7,5 millions d'euros.

Polémique Elle enfle en Principauté sur les conditions du rachat de lʼAS Monaco par lʼoligarque russe Dmitry Rybolovlev. Un euro symbolique ! Les anciens actionnaires ont renoncé à leur capital de départ. La SBM notamment a donc laissé quelques millions dʼeuros de plumes dans le club. Pouvait-il en être autrement ? Willy de Bruyn, administrateur de lʼASM et de la SBM, estime que non : «Si aujourd'hui quelqu'un estime qu'il aurait pu amener un investisseur pouvant payer des millions et donc de quoi rembourser les actionnaires, qu'il le dise !».

Investissement Les cent millions dʼeuros dʼinvestissement sur quatre ans annoncés par M.Rybolovlev lors de lʼofficialisation de la reprise du club représentent «une somme importante» explique Frédéric Bolotny, «quand on sait que le budget annuel moyen dʼun club, hors recrutement, est de 50 millions dʼeuros en L1, et 10/12 en L2. Peu dʼinvestisseurs ont injecté autant dʼargent dans un club français. Robert Louis-Dreyfus (OM) et Canal+ (PSG) ont dépensé environ 200 millions dʼeuros sur une dizaine dʼannées». Pour cet économiste du sport, cet investissement annoncé par Dmitry Rybolovlev «ne peut pas être considéré comme rationnel». Rien à voir, souligne-t-il dans les colonnes de France Football, avec lʼinvestissement des Qataris à Paris, «qui répond à une logique économique ration-

CEREMONIE

Photo © DR

nelle : rachat de droits télé, sponsoring avec le FC Barcelone, rachat du PSG, club à forte audience populaire». Et puis le PSG mène la danse en L1 alors que Monaco est en fin de L2.

Pourquoi ? Que cherche donc lʼoligarque russe ? Une rentabilité indirecte en termes de business ou dʼimage ? Un renforcement de sa présence, de son installation en Principauté ? Le plaisir, pourquoi-pas, de monter un club compétitif ? Liquider une partie de sa fortune pour verser moins dʼargent à sa future ex-épouse ? Un divorce à 6 milliards de dollars ! Cʼest ce que lui réclame sa femme. En même temps quʼil reprenait lʼASM, M.Rybolovlev achetait pour 88 millions de dollars un appartement de 650m2 à Manhattan, pour y loger sa fille de 22 ans, qui fait ses études à New-York.

Le club aux 2000 matches Quoiquʼil en soit, son arrivée à la tête de lʼASM est une bonne chose pour le club. Il nʼy avait pas vraiment le choix pour que Monaco redevienne un club de premier plan. Avec 2000 matches disputés en première division au compteur, il serait bien triste que lʼAS Monaco, club historique du championnat de France, en reste là.

ony Guillemot* remplace Marina Mazza à la T Présidence de la Jeune

Passation de pouvoir à la JCE Photo © JCE

Chambre Economique de Monaco. Élu en octobre 2011 à la tête de cette association, cʼest en janvier que Tony Guillemot en a pris la présidence effective. La soirée dʼinvestiture sʼest déroulée mi-janvier au Zeloʼs, en présence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, de Monsieur Stéphane Valeri, Conseiller de Gouvernement, et de plus dʼune centaine de convives. Lʼassociation, qui fêtera son demi siècle dʼexistence lʼan prochain, annonce un programme riche et varié pour 2012 : organisation de formations spécifiques, aider les jeunes à se lancer dans leurs projets dʼentreprises, accueillir et offrir un réseau de contacts aux personnes arrivant en Principauté, sensibiliser et agir pour le développement durable, le sport, lʼart et la culture à destination des jeunes. 2013 sera une année particulière : celle des 50 ans on lʼa dit, mais surtout la JCEM aura lʼhonneur dʼaccueillir la Conférence Européenne de la Jeune Chambre Internationale. Avec près de 2.500 participants attendus en Principauté du 29 mai au 1er juin 2013, un nouveau challenge est à relever «pour rendre cette conférence inoubliable». * Expert comptable de profession, Tony Guillemot a 39 ans. Il a rejoint ce mouvement de jeunes citoyens actifs en 2009, où il a été respectivement Directeur du Concours de Création dʼEntreprise et Vice-Président en charge des relations intérieures.


Février 2012

La Principauté

Ecologie & Environnement

ANNIVERSAIRE • Des personnalités de différents domaines se sont réunies à Monaco pour célébrer le centenaire de la conquête du pôle Sud

“Mobilité propre” en Antarctique

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Objectif : la réalisation d’un véhicule à “zero émission” capable d’opérer dans des conditions climatiques extrêmes

es acteurs majeurs du monde scientifique, industriel, énergétique et logistique étaient réunis à Monaco mi-décembre pour célébrer le centenaire de la conquête du pôle Sud et définir les contours techniques et scientifiques du premier programme de mobilité propre en Antarctique. Toutes ces personnalités étaient réunies au Musée océanographique, autour du Prince Albert II de Monaco, initiateur de ce projet à son retour dʼexpédition en Antarctique en 2009.

PAR PIERRE-ALAIN

MARTINI Photos © MOM

La contribution du Prince Albert II Au cours de ce voyage le Prince Albert avait visité 26 stations scientifiques pour échanger avec des chercheurs de toutes les nationalités sur les problématiques liées notamment au changement climatique. « L'Antarctique, terre des sciences, est un continent laboratoire, pluridisciplinaire, dont la compréhension est indispensable pour faire face aux enjeux environnementaux qui préoccupent l'humanité. Un continent qui impose au monde de la recherche un univers aussi fascinant qu'hostile. Depuis plus d'un siècle, pour répondre à ces défis, l'Antarctique est aussi une terre d'innovations multidisciplinaires. Ces innovations doivent s'incarner, plus que jamais, dans des outils servis par des solutions technologiques neutres sur cet environnement particulier ». Ce programme hautement technologique vise à introduire en Antarctique des véhicules « zéro émission », permettant la réalisation de nouvelles expériences scientifiques. Il répond à un réel besoin de la communauté scientifique polaire pour l'acheminement des hommes et du matériel vers les sites d'étude. Les experts des milieux polaires, dont Michel Rocard, Ambassadeur de France chargé des régions polaires, réunis mi-décembre ont confirmé lʼintérêt scientifique et la faisabilité de ce programme, confié à Venturi Automobiles et soutenu par la Fondation Prince Albert II. Autour de ce théme, Michel Rocard, invité de la Fondation Prince Pierre, donnera une conférence le lundi 6 fèvrier à 18h au Thêatre des Variétés, en présence de SAS le Prince Albert.

Savoir + La Venturi Antarctica (voir photo), est un véhicule à chenilles, développé pour être utilisé par les scientifiques de la station Antarctique « Princess Elisabeth ». La mission consiste en la réalisation dʼun véhicule à zéro émission, capable dʼopérer dans les conditions climatiques extrêmes de lʼAntarctique. Entièrement gérée par « drive by wire », les commandes par joy sticks permettent de piloter les 2 moteurs électriques avec précision. LʼAntarctica avoue 1200 kg sur la balance. Cʼest un véhicule léger capable dʼun emport dʼune tonne dʼhommes et de matériel sur une distance de 150 km. Le lancement de la première campagne dʼexpérimentation en Antarctique devrait avoir lieu durant lʼété austral 2013 - 2014.

INITIATIVES

PACA : un nouvel institut de recherche L

a région Provence-Alpes-Côte d’Azur dispose Photo © A.Dartigues désormais d’un outil de travail tout à fait unique en écologie continentale et marine. L’IMBE fédère autour de lui les compétences des chercheurs de la toute nouvelle Université d’Aix-Marseille, la plus grande de France, le CNRS (Institut Écologie et Environnement), l’IRD et l’Université d’Avignon.* Au total ce sont plus de 200 professionnels de la recherche en environnement qui seront sollicité dans le cadre de l’IMBE avec comme objectif l’étude des diverses facettes de la biodiversité, principalement sur le pourtour méditerranéen (l’une des 34 zones sensibles au niveau mondial), mais aussi à l’échelle mondiale. « Il s’agit plus précisément, dans une perspective d’écologie dite globale, de réconcilier Biodiversité et Humanités en analysant les impacts du changement climatique et des modes d’usage des terres sur le fonctionnement des systèmes écologiques et les services éco systémiques ; de la relation homme-milieu dans les zones littorales et côtières, y compris urbaines ; et de la diversité génétique des organismes et leur évolution moléculaire ». L’originalité de cette démarche réside aussi dans le fait d’associer chercheurs en milieu marin et en milieu continental, deux communautés de chercheurs rarement réunies. Ile nouvel Institut se positionne ainsi comme un acteur incontournable du développement durable en Méditerranée, particulièrement aux niveaux du littoral et des systèmes insulaires. Quatorze équipes vont explorer six axes scientifiques, avec un axe transversal dédié au transfert des connaissances pour la gestion de la biodiversité.

INITIATIVES

* Le siège de cet institut multi-sites va se trouver à la Faculté de Saint-Jérôme (Marseille). Les cinq autres sites sont : la faculté Saint-Charles, l’Europôle de l’Arbois, la faculté d’Avignon, le site de recherche en biologie marine d’Endoume et la faculté de la Timone. Le budget de fonctionnement devrait être de l’ordre de 500 K€.

PEOPLE VERT

La solidarité des jeunes

uoi de plus naturel que des Q jeunes qui pensent

à d’autres jeunes, surtout quand ils sont malades ou en dépression. Les membres du groupe star canadien Simple Plan avec leur tube «JET LAG» (souvenezvous, les deux jeunes amoureux dans l’aéroport) ont une vingtaine d’années, ils savent d’où ils viennent et n’ont pas oublié que beaucoup de leurs fans vivent au milieu de grandes difficultés et d’épreuves. Ils ont donc décidé de créer une fondation pour venir en aide aux ados qui sont confrontés à la drogue, au suicide, au décrochage scolaire, à la pauvreté… Ils visitent des hôpitaux pour rencontrer des enfants malades en soutenant financièrement des associations de santé juvénile et enfin ils font la promotion des bienfaits de la musique en proposant des formations musicales, tout en stimulant les jeunes à jouer. « La musique représente disent-ils un extraordinaire moyen d’aider les jeunes, ils peuvent trouver une passion et avoir un but dans la vie, c’est une alternative stimulante et positive aux gangs et à la criminalité. » C’est en lisant les témoignages de leurs fans que Simple Plan réalise toute la détresse de ces jeunes souvent déprimés, perdus ou malades, ils ont donc voulu faire quelque chose de concret et qui puisse changer cette situation. Et bien, c’est réussi ! (J.P.L.)

PEOPLE VERT

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10 La Principauté

l’Actualité l’

SPECTACLES • La 36ème édition du Festival International du Cirque de Monte-Carlo à Fontvieille

Tous d’accord : un grand cru ! PAR

AMANDA COUTELLE

Photo © CdP

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Février 2012

MONACO EN BREF

Un très beau succès, le 16 janvier dernier, pour la première action d’envergure de l’Association Femmes leaders mondiales, Comité de Monaco, présidée par Madame Hilde HaneuseHeye. Plus de 250 personnes se sont pressées lundi soir salle du Ponant : grand public, médecins et officiels, dont le Ministre d’Etat, pour écouter de brillants orateurs, présentés par la responsable de la commission « cellules souches » de l’Association, Anne Poyard-Vatrican.

Fidèle à leur réputation les Ballets de Monte-Carlo seront présents les prochains mois sur de nombreuses scènes étrangères. - Du 9 au 12 février 2012 à Orange County (USA) avec Cendrillon - Du 15 au 19 février 2012 au Joyce Theater à New York (USA) avec Altro Canto 1 et Opus 40 - Du 29 février au 3 mars 2012 au Hong Kong Festival (Chine) avec Le Songe - Du 6 au 11 mars 2012 à Tokyo (Japon) avec Daphnis et Chloé, Schéhérazade, Altro Canto 1 et Cendrillon. Puis, retour au Grimaldi Forum du 19 au 22 avril avec 3 chorégraphies différentes. L'association d'Amore Psy Monaco organise la : « Première Rencontre Monégasque de la Santé Mentale », le mercredi 8 février 2012, à l'Auditorium Rainier III, en salle C, de 17h à 21h. D'éminents Professeurs de Psychiatrie et Psychiatres exerçant à Monaco, à Nice et à Paris, interviendront sur le thème : « La Famille face à la souffrance psychique ». Cette réunion est placée sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II.

Le Syndicat Intercommunal de Valberg continue ses actions en faveur du développement durable en partenariat avec les Remontées Mécaniques et l'Ecole de Ski Français. C'est désormais un cendrier de poche qui est offert gracieusement à tous les fumeurs pour les inciter à ne plus jeter leurs mégots par terre et sur les pistes. Pour mémoire, Il faut 2 à 10 ans pour qu’un mégot se dégrade…

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u 19 janvier au 29 janvier, Monaco est devenue pour la 36ème année la capitale mondiale du Cirque... Sous le Chapiteau de Fontvieille ce sont dʼauthentiques olympiades qui se sont jouées pour un cru jugé par tous : exceptionnel... Pour les artistes venus du monde entier à la clé « Clowns dʼOr », « Clowns dʼargent », « Clowns de bronze », mais... entrer sur la piste du Festival international du cirque de MonteCarlo est déjà en soi un véritable Prix !

Evénement 2012 : le 1er Festival « New Generation » 2012 demeurera une grande année pour le cirque en Principauté marquée par une nouvelle manifestation les 4 et 5 février : place aux artistes de demain avec le spectacle « New Generation ». Le Comité dʼOrganisation, présidé par S.A.S. le Princesse Stéphanie, fidèle à lʼesprit de son père le Prince Rainier III, a décidé de créer ce nouvel événement afin de soutenir et dʼencourager les jeunes artistes et dʼassurer la relève pour demain. Au côté de la Princesse dans les travaux de préparation : Pauline, sa fille aînée, Présidente du Jury du seul festival de jeunes artistes au monde se déroulant sur La Principauté une véritable piste de cirque permettant dʼacLe premier journal d’actualité de Monaco

Edité par

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“ Le Beausoleil de Monaco”

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

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Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico Projet graphique PDC Milano

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Le tirage de ce numéro a été de 26.400 exemplaires Copyright © 2012 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

MENTON

cueillir des animaux, « artistes » à part entière sans lesquels le cirque ne serait plus le cirque... A lʼaffiche du 1er Festival New Generation, des jeunes originaires de 11 pays, y compris de la Principauté et de sa région avec un numéro dʼaccro-gymnastique de Femina Sports et la participation des élèves de Piste dʼAzur des Alpes-Maritimes.

Du 19 au 29 janvier : tous en piste pour le XXXVIè Festival En piste : « Les Probst » venus dʼAllemagne, avec toute leur ferme : ânes, chèvres, cochons et coqs sʼen sont donné à cœur joie ; 21 poneys, présentés en première mondiale ; les lions, au nombre de 10 venus dʼUkraine avec leur complice le dresseur Goncharov qui swingue : déconcertant ! Steve Eleky (Allemagne) entre magie et jonglage comique a choisi la tenue traditionnelle écossaise, le kilt, pour entrer en piste ! Ty Tojo (Japon) 14 ans, déjà jongleur professionnel est un des plus grands espoirs du cirque contemporain, rien ne lui résiste ! Les Azzario Sisters (Espagne) ont repoussé les limites de lʼéquilibre dans leur numéro de main à main de facture classique avec un final à couper le souffle qui leur vaudra un clown dʼor... « Les Varanne » (France) sur leurs motos à lʼintérieur dʼune boule de 3,5 m de diamètre ont fait frissonner le public... Quel spectacle !

Les voeux de J.C.Guibal e 20 janvier, le maire L de Menton présentait ses vœux à la population.

Photo © MM

Quelques 1.800 personnes qui se serraient dans la grande salle du Palais de lʼEurope. Elus de la ville et des communes des AlpesMaritimes, représentants de lʼEtat et population pour entendre JeanClaude Guibal leur demander «ne cédez pas à la sinistrose». Face aux événements du monde, face à la crise, le message du maire se voulait «lucide mais optimiste (..) Il y a des menaces, il faut-être déterminé. Le printemps arabe marque lʼarrivée de la religion dans la politique. La richesse migre vers les pays émergents, Chine, Inde, Brésil…Nous arrivons à la fin de la croissance par lʼendettement. Il faut trouver, imaginer autre chose pour dessiner un monde plus juste, plus stable. Baisser les bras serait une faute ». Et Menton ? «On ne peut pas gérer une ville sans l'aimer. Sans un projet pour elle. Menton est la ville idéale. Et notre mission est d'exalter le génie du lieu. Je suis bien ici car je suis chez moi !». Le projet de ville lancé à lʼaube des années 90 va être poursuivi, il faut « exalter lʼidentité de notre ville tout en lʼadaptant au monde dans lequel nous vivons ». Le musée Cocteau ouvert, Sciences Po inauguré, les projets pour cette année ne manquent pas : un écoquartier à Saint-Roman - plus de 200 logements -, un hôtel 5 étoiles au Pian quand les procédures ( !) en justice seront terminées – 96 chambres et suites, une centaine dʼemplois et un loyer annule de 300.000 euros pour la ville qui restera propriétaire du terrain -, la parking des Sablettes au pied de la vieille ville -450 places -, extension de la bibliothèque, ouverture dʼune micro crèche, pass-vacances pour tous les jeunes… « Que la France sache maîtriser son destin, et Menton conserver sa qualité de vie », un double vœu pour cette année… dʼélections ! (P.Y.R.)

MENTON

Nouveau CHPG : l’appel à candidature public au premier trimestre 2012, pour désigner l’équipe des concepteurs qui aura la charge de développer ce projet de forte complexité, aux enjeux de taille. Ce projet verra la construction de 365 lits pour des activités de médecine, chirurgie et obstétrique auxquels s’ajouteront ceux du Pavillon Louis II (44 lits, psychiatrie). Un ensemble complété par un parc de stationnement de 700 à 800 places.

"Les actualités chantées" sont une création radiophonique qui veut faire entendre de l’info autrement. La voix, la composition musicale, l’écriture théâtrale et l’outil radiophonique sont les ingrédients de ce micro-opéra décalé qui décortique l’actualité. Cinq premiers épisodes sont proposés dans la série bilan et perspectives de l’actualité. A la baguette un duo composé de Cécile de Kervasdoué, journaliste et chanteuse lyrique, et Benjamin Laurent, pianiste et compositeur, fils de notre excellent confrère de Monaco, Frédéric Laurent. A (ré) écouter sur France Culture.. http://www.franceculture.fr/emission-fictionsmicro-fiction-les-actualites-chantees-de-cecile-de-kervasdoueet-benjamin-laurent-

Réfection du réseau électrique sur le boulevard d'Italie, dans sa partie comprise entre le pont La Rousse et son intersection avec les lacets Saint Léon. Des travaux en deux temps jusqu’au vendredi 30 mars 2012. Avec un alternat de circulation au niveau du pont La Rousse. Pour compléter le dispositif, il est prévu de mettre en sens unique montant, l'avenue de l'Annonciade jusqu’à son intersection avec le boulevard du Ténao. La seconde période de travaux se déroulera en grande partie, au niveau du giratoire La Rousse.

Parrain, Marraine pour Pour parrainer un m'accompagner. enfant à proximité de chez vous, savezvous qu'il existe une association qui s'appelle Parrain, Marraine pour m'accompagner ? Cette association s'appelle l'UNAPP. Le parrainage permet à un enfant de grandir et de s'épanouir au mieux, grâce à l'accompagnement et aux liens tissés avec d'autres adultes. www.unapp.net ; parrains.marraines@gmail.com ; 06 80 74 30 08.

Orchestre philharmonique de MonteCarlo. Le 4° CD label « OPMC Classics » sort ce début février. Il s’agit de la Symphonie n°11 « l’année 1905 » de Chostakovitch. Enregistrement effectué sous la direction de Yakov Kreizberg peut de temps avant son décès le 15 mars 2011. Le célèbre chef d’orchestre Yakov Kreizberg était le directeur artistique et musical de l’OPMC. CD disponible sur www.opmc.mc et dans les magasins spécialisés.

Deuxième édition de l’"Open des artistes de Monaco 2012" organisée par la galerie L'ENTREPÔT à Monaco. Après le vote des internautes, et celui du jury, les œuvres sélectionnées sont exposées à la galerie jusqu’au 24 février. Thème du concours de cette année : « la cité demain ». 3 prix seront décernés. Les oeuvres primées orneront les couvertures des annuaires de Monaco Télécom.

La Société nautique de Monaco organise les 18 et 19 février le 8ème Challenge Prince Albert II. Ce challenge d'aviron de mer créé en 2004 par le Prince Albert II, a réuni l'an passé plus de 130 équipages, soit près de 450 rameurs et barreurs. Renseignements : + 377 92 16 03 03

La photographie du mois

Le "Dakar" en Amérique du Sud. Beauté du paysage argentin lors de la sixième étape entre Fiambala et Copiapo. Photo © DPPI


Février 2012

l’Actualité l’

La Principauté

URBANISME • La direction de la Société des Bains de Mer a présenté le projet immobilier qui remplacera l’ancien bâtiment Art Déco

Adieu au Sporting d’Hiver

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Un ensemble de 7 immeubles de taille “modeste” - 7 à 11 étages - va redessiner complètement le quartier. Les réactions

a direction de la SBM a présenté mi-janvier le projet de nouveau Sporting dʼhiver, à lʼhorizon 2020. Un ensemble de 7 immeubles de taille « modeste » - 7 à 11 étages – qui va redessiner et dynamiser – selon le vœu de la SBM – le quartier. Avec le grand luxe pour cap affiché. Et résidences de haut standing pour fidéliser les clients du Casino. Et en attirer de nouveaux. « Lʼobjectif de ce projet est de revaloriser le site actuellement occupé par le bâtiment du Sporting dʼHiver afin que ce site exceptionnel en plein cœur de Monte-Carlo puisse retrouver son rôle historique dans le développement économique, social et culturel de la Ville ». Le projet retenu est celui du cabinet Rogers Stirk Harbour + Partners, créé par Lord Richard Rogers*. La coordination du projet a été confiée à lʼarchitecte monégasque, Alexandre Giraldi.

PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER Photos © SBM

Savoir + Le bâtiment du Sporting dʼHiver sera remplacé par trois corps de bâtiment sʼinscrivant dans le cadre dʼun projet dʼurbanisme, à travers un programme immobilier mixte mêlant commerces, résidences haut de gamme, bureaux, espaces de loisirs et de culture. Il réunira ainsi 4 850 m² de boutiques de prestige en rez-de-chaussée et aux étages inférieurs des bâtiments, 36 résidences haut de gamme sur 18 000 m² en étages, 4 500 m² dʼespace de bureaux, 3 000 m² dʼespace de conférences avec une salle de projection privée équipée de technologies multimédia, un espace dʼexposition de 800 m² et plus de 500 places de parking. Pour conserver la mémoire architecturale de lʼancien Sporting dʼHiver, la Salle des Arts, probablement son élément le plus emblématique, sera reconstruite à lʼidentique à lʼintérieur de ce cadre contemporain. Ceux qui craignaient un projet pharaonique défigurant le site peuvent souffler, ceux qui espéraient en lieu et place du vieux Sporting de 1932 un bâtiment phare pour la Principauté, une pyramide du Louvre ou un Théâtre de Sydney, peuvent remiser leurs rêves. Ce projet de bâtiments très vitrés, lumineux, capteurs de soleil est finalement proportionné. Il nʼempêche quʼil va modifier profondément le site du Casino et de ses jardins.

Réactions mitigées... Les commerçants déjà installés sur place apprécient lʼidée de nouveaux locaux plus lumineux, visibles, avec sous-sol pour stockage, mais sʼinterrogent sur le risque dʼune possible flambée des prix locatifs. Et on comprend leur inquiétude. « Avec la zone commerciale de 4850 m2, au prix du marché actuel, les revenus locatifs annuels pourraient être de 40 millions dʼeuros » a indiqué le président de la SBM, Jean-Luc Biamonti ! Du côté des élus, Michèle Dittlot souligne quʼà lʼhorizon 2016 « notre patrimoine architectural sera amputé du seul édifice de style « art déco » présent en Principauté. Je ne peux que le regretter dʼautant plus que nous travaillons au Conseil National sur le projet de loi sur la conservation et la protection du patrimoine national. En préambule de la présentation du projet de reconstruction, le Ministre dʼEtat nous a dit que le projet était dʼores et déjà accepté par le gouvernement, formulation pour le moins maladroite à laquelle Monsieur Roger ne nous avait pas jusque-là habitués. Le projet présenté a lʼoriginalité de remplacer un édifice unique par sept petits bâtiments qui offriront de nombreuses allées piétonnes. Quatre ans seront nécessaires à sa réalisation dont le début est prévu en 2016, dʼici là le projet sera-t-il identique ? ». La présidente de la Commission de la culture et du patrimoine délivre néanmoins un satisfecit à la SBM qui « sʼest engagée à faire reproduire à lʼidentique (y compris la hauteur de plafond) la très belle salle des Arts ainsi que les trois salons adjacents qui sʼouvrent sur elle. Quant aux éléments Art Déco de très grande valeur telle que la rampe dʼaccès aux étages, les appliques, les fauteuils etc., ils ont fait lʼobjet dʼun inventaire précis et ils retrouveront leur place dans la salle des arts reconstruite ». Pour sa part lʼUDM dans un communiqué se félicite de ce projet « économiquement pertinent et architecturalement innovant, le projet de « pavillons » a créé une agréable surprise. Beaucoup craignait un bâtiment trop imposant : le projet se révèle aéré, composé de bâtiments ouverts sur des espaces piétons et les jardins du Casino. Un nouveau lieu de vie, un nouveau quartier dynamique devrait ainsi voir le jour ».

Un timing inapproprié ? Michèle Dittlot note enfin – et elle nʼest pas la seule – que « La SBM a parlé dʼun autofinancement du projet. Le moment est-il bien choisi pour dépenser une telle somme quand Monaco bruisse de rumeurs inquiétantes sur lʼétat de santé financier de la Société des Bains de Mer et sur lʼéventualité dʼun

plan social » . Même son de cloche chez Laurent Nouvion. Le leader de lʼopposition, sʼil trouve le projet « bien pensé », regrette le timing : « La communication sur ce projet est mal choisie alors quʼil y a une crise carabinée à la SBM et quʼils annoncent quʼils vont autofinancer ce projet de plusieurs centaines de millions dʼeuros ». Même remarque encore à lʼUP. Anne Poyard-Vatrican note elle aussi « que la SBM est en situation difficile, que les syndicats sont inquiets, et (elle) trouve curieux ce message, comme première communication de la direction de la SBM… ce projet est en dissonance avec le contexte actuel ». Autre regret entendu, que la SBM nʼait pas présenté les autres projets – non retenus - , ce qui permettrait dʼavoir une meilleure vision de ce qui était proposé pour remplacer le Sporting dʼhiver, et le pourquoi du choix de la SBM. Enfin, rassurons les amoureux du grand écran. Le cinéma “Le Sporting” ne disparaitra pas, mais il serait délocalisé à Fontvieille. * Lord Richard Rogers est un des grands noms de lʼarchitecture et de lʼurbanisme contemporain : lauréat de la Biennale de Venise en 2006 et Prix Pritzker 2007, il est lʼauteur de réalisations prestigieuses internationalement reconnues, telles que le Centre Georges-Pompidou à Paris, le Dôme du Millénaire à Londres, ainsi que de projets résidentiels haut de gamme à Londres.

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Art & Culture

EXPOSITION • Une quarantaine d’oeuvres aux dimensions démesurées provenant du Centre Pompidou

Grimaldi Forum :

“Extra Large” PAR

P.Y.REICHENECKER Photosouvenir : La Cabane éclatée aux paysages fantômes 2007, travail situé, in "Airs de Paris" Centre Pompidou, 2007. Détail. © DB‐ADAGP, Paris 2012 © Centre Pompidou, MNAM‐CCI/Adam Rzepka/Dist. RMN‐GP © ADAGP, Paris 2012

Février 2012

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

e Dandysme est méconnu. On le confond avec simple élégance alors qu'il est bien plus : façon d’être, état d'esprit, philosophie de l'art en même temps qu’esthétique de soi... Il est aussi l'expression d'une immense liberté liée à une forme de révolte individuelle contre la société, son conformisme, son conservatisme, mais encore : contre le destin. C'est cette passionnante histoire que nous raconte Daniel Salvatore Schiffer: de Brummell à David Bowie en passant par Byron, Wilde, Baudelaire, Kierkegaard, George Sand, Proust, Diaghilev, Gide, Cocteau, Sagan, Tzara, Greta Garbo, Coco Chanel, Dior, Mishima, Visconti, Warhol, Gainsbourg, Lagerfeld ou même, signe des temps Lady Gaga, selon l’auteur... Une promenade fascinante sur les traces de l'un des plus riches courants de la pensée européenne et de l'art occidental, magnifiquement illustrée de portraits, tableaux et photographies. (Il est rare de lire des textes aussi captivants en matière de beaux livres !) Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et essayiste, enseigne l'esthétique à l'Ecole supérieure de l'Académie royale des beaux-arts de Liège. _______________________________________ « Le Dandysme - La création de soi » - Daniel Salvatore Schiffer (Ed. Flammarion)

L

e talent, le génie des malfaiteurs modernes semble prendre à notre époque, où tout se civilise, même le mal, des proportions grandioses. Qui peut se vanter d'échapper aux criminelles entreprises d'un coquin de l'envergure de celui dont le récit que nous publions expose » : ainsi commence « L'Arrestation d'Arsène Lupin », la toute première aventure du célèbre gentleman cambrioleur publiée en juillet 1905 dans la presse. Cette histoire ne devait pas connaître de suite, mais l'accueil des lecteurs incite Maurice Leblanc, à imaginer une suite, puis une autre : « Le plus grand des voleurs » devient l'un des plus grands héros de la littérature. A travers vingt nouvelles et illustrations d'époque, les lecteurs du XXIe siècle découvre le vrai « Lupin » celui publié dans le magaine « Je sais tout » entre 1905 et 1911. On croise l'inspecteur Ganimard, Miss Nelly Underdown, le chef de la Sûreté Mr Dudouis, les agents de police Dieuzy et Folenfant ou Sherlock Holmes ! Mais surtout le séduisant « Arsène » ce « Dandy » lui aussi mais de la cambriole ! Rappelons que Maurice Leblanc (1864-1941), à ses débuts, fut soutenu par Maupassant, Léon Bloy, Jules Renard ou encore Alphonse Daudet... _______________________________________ « Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin » Maurice Leblanc (Ed. Jean-Claude Gawsewitch)

«L

L

e Grimaldi Forum propose pour l’été prochain une exposition à la démesure du centre Beaubourg. Une quarantaine d’œuvres qui proviennent des réserves et des collections du « hangar de l’art », surnom moqueur donné par les parisiens à ce bâtiment où canalisations, escaliers électriques, passerelles métalliques, tuyauteries diverses sont ostensiblement montrés à la vue de tous. L’architecture du centre national d’art et de culture Georges-Pompidou suscite encore la polémique, trentecinq ans après son inauguration ! Et c’est une coïncidence, un télescopage temporel, qui fait que l’architecte de Beaubourg soit le même que celui choisi pour le nouveau Sporting d’hiver (voir article page 11) !

Lʼespace Ravel est lʼécrin idéal pour accueillir cette exposition hors norme Mais revenons à lʼexposition estivale. « Grâce à une étroite collaboration avec le musée, le centre Pompidou sort de ses réserves plus de 35 œuvres – peu ou rarement exposées - signés dʼartistes qui sont des représentants de lʼhistoire de lʼart des années 70 à nos jours, chaque œuvre illustrant le thème du « monumental »– un art hors norme et très spectaculaire qui va trouver cet été un terrain dʼexpression idéal au sein de lʼespace Ravel » commente Catherine Alestchenkoff, directrice des événements culturels du Grimaldi Forum. Et de préciser que « l'exposition EXTRA LARGE, se propose dʼopérer une traversée des collections du Musée national dʼart moderne réunissant des œuvres choisies parmi les CULTURE • En 2011 l'Océanographique a dépassé le cap des 670.000 visiteurs plus démesurées selon un parcours qui va montrer les rapports que les artistes entretiennent avec la notion de monumentalité et illustrer comment ils lʼexpriment à travers leurs productions ».

Affluence record au Musée

Savoir +

Extra Large se décline en 6 tableaux et un prologue. Ariane Coulondre - commissaire de l'exposition. Prologue moderne avec une sélection de dessins préparatoires pour des projets monumentaux (Henri Matisse, Fernand Léger, Marc Chagall, Raoul Dufy…) 1/ « After Monet », le spectateur absorbé par le spectacle démesuré de la peinture (Juan Mirò, Matta, Jean Dubuffet, Franck Stella, Pierre Soulages…) 2/ Lʼéchelle, lʼétrangeté de la démesure. La représentation des êtres et des objets agrandie, disproportionnée, détournée par les artistes (Tony Cragg, Gilbert and Georges, Xavier Veilhan…) 3/ Monuments à la mémoire. Les œuvres de cette section sont à lire comme des hommages à une histoire individuelle ou collective, sacrée ou politique (Joseph Beuys, Chen Zhen, Yan Pei Ming…) 4/ Le modèle cinématographique (Barbara Kruger, Jeff Wall, Jacques Monory…) 5/ Le dialogue avec l'architecture, l'espace (Anish Kapoor, Tobias Rehberger, Daniel Buren/Xavier Veilhan…) 6/ Lʼexpérience de la monumentalité. Une série d'installations spectaculaires, présentées dans tout l'espace du Grimaldi Forum (Jean Tinguely, Bill Viola, Cildo Meireles…). EXTRA LARGE, lʼévénement de lʼété en Principauté, du 13 juillet au 9 septembre. Une approche, et sans doute la découverte pour les futurs visiteurs du monumentalisme. Une expo XXXL qui tient plus de la haute couture que du prêt-à-porter. Un défi quʼentend relever le Grimaldi Forum.

Légende de lʼoeuvre : Daniel Buren, Xavier Veilhan La Cabane éclatée aux paysages fantômes, avril 2007. Don de la Société des Amis du Musée national d'art moderne à l'occasion du 30ème anniversaire du Centre Pompidou, 2007

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e cap des 670.000 visiteurs a été dépassé en 2011, record 2010 battu. Le Musée océanographique de Monaco renforce son attractivité et conforte son rôle de poumon touristique de la Principauté de Monaco. « Le Musée océanographique se veut être un lieu dʼéchanges, un médiateur entre le monde scientifique, le public, la société civile, les décideurs et les médias. Depuis 1910, ce Temple de la Mer est entièrement dédié aux océans dont il est lʼambassade sur 6.500m² ouverts au public. Monument emblématique du célèbre Rocher, il surplombe la Méditerranée avec un panorama exceptionnel. Carrefour entre lʼArt et la Science, il offre une opportunité unique au public de s'émerveiller et d'apprendre dans le but de mieux connaître, aimer et protéger le milieu marin». Du cabinet de curiosités de Mark Dion à lʼexposition scientifique « Méditerranée, splendide, fragile, vivante » qui se poursuit, en passant par « lʼhistoire du mariage princier », présenté par Stéphane Bern, le Musée a su proposer une programmation dynamique et variée, accompagnant ses « produits » phares : les aquariums et les collections exceptionnelles.

Savoir + : Chiffres clés de lʼactivité ↗ La fréquentation annuelle de lʼétablissement poursuit sa progression : + de 15.000 visiteurs supplémentaires en 2011. Soit 17% de visiteurs supplémentaires par rapport à 2009 (573.319 visiteurs) ; près de 3% par rapport à 2010 (654.895 visiteurs), année exceptionnelle du Centenaire du Musée et de l'exposition Damien Hirst. ↗ Immense succès de l'exposition "l'Histoire du Mariage Princier", qui a permis de relayer tout au long du second semestre 2011 la féérie du Mariage Princier, et qui a été admirée par plus de 380.000 spectateurs. ↗ Croissance importante des ventes de billets jumelés « Palais + Musée » : 60.000 tickets vendus (46.000 en 2010).


Février 2012

Art & Culture

La Principauté

THEATRE • Au Palais de l’Europe sept spectacles avec des “têtes d’affiche”. La saison de conférences se poursuit à Salle Saint Exupéry

Josiane Balasko et Romane Bohringer en scène à Menton

L

e théâtre du Palais de l’Europe présente sept spectacles avec des «têtes d’affiche» : après Christophe Alévêque, Michèle Bernier, place à Frédéric Diefenthal, Josiane Balasko, Romane Bohringer, Noëlle Perna et Olivier Lejeune...

PAR

AMANDA COUTELLE Photo © Cosimo Mirco Magliocca

Les comédiens à lʼaffiche Eclats de rire à l’affiche : le samedi 11 février avec la pièce « Les amis du placard » avec une Romane Bohringer, étonnante de drôlerie dans une pure représentation du « Théâtre de Boulevard » dont l’unique et noble prétention est de distraire le public qui par les temps qui courent en a bien besoin ! Sourires et ruse : le mercredi 22 février « La nuit sera chaude » avec une Josiane Balasko qui possède le don de séduire le plus bel homme qui soit, fusse face à la belle Dina, à la ville Valérie Lang ! La mise en scène est signée Balasko ! A suivre en mars et avril : « Mado la Niçoise » alias Noëlle Perna, et Olivier Lejeune dans une pièce de Guitry « Le Nouveau testament ».

Photo © Charlotte Spillemaecker

Les premières conférences 2012 ... L’hiver sur la Côte d’Azur la culture retrouve son droit de cité et Menton, patrie des colloques « Penser notre temps », avec Louis Amoretti et la Société des Amis des Arts et des Lettres, qui perpétuent la tradition de ville culturelle en invitant le public, de novembre à fin mars, à la salle Saint-Exupéry les vendredis à 15h30, où interviennent des conférenciers de haut vol de la région : le 27 janvier, un fidèle de ces conférences : Christian Loubet parlera de l’œuvre Gustave Adolf Mossa ; février débutera avec la venue de François Martin qui dévoilera les mystères des villas vénitiennes... Les conférences ont lieu à Salle SaintExupéry (8, rue de la République)

Location Théâtre : Palais de lʼEurope Menton - Tél. : 04 92 41 76 95

LIVRE • Une seconde édition de l’ouvrage enrichie d'entretiens exclusifs

EXPO • 10e édition du Festival de la Bande-dessinée dans la belle station de ski

l'occasion de sa deuxième édition, Promenades littéraires sur la Côte d'Azur s'enrichit d'une nouvelle mise en page. Lʼoccasion de découvrir des interviewes exclusives de Max Gallo, de l'Académie française, ainsi que du poète Michel Butor. De quoi célébrer les cheminements de la littérature dans notre région ; redécouvrir les vies secrètes et colorées d'auteurs classiques ou contemporains. Romain Gary, Georges Simenon, Guillaume Apollinaire, Guy de Maupassant, Friedrich Nietzsche, Alexandre Dumas, Anton Tchekhov, Max Gallo, Patrick Modiano et tant d'autres écrivains -18 au total - furent charmés par la douceur de vivre, la lumière unique et les paysages de la Côte d'Azur. Dans ce guide amoureux, Carine Marret propose ainsi de suivre les traces de ces grands auteurs qui ont su révéler les secrets cachés de la Côte d'Azur dans un décor auquel ils étaient intimement attachés, des rues de Nice à Menton, en passant par Cannes, Antibes, SaintTropez, Eze, Monaco et les villages de l'arrièrepays. Au fil dʼintéressantes promenades en leur compagnie, ce guide invite à découvrir des lieux cachés, des rues méconnues, des immeubles ou des hôtels témoins du passage de ces grands noms de la littérature. Des balades-découvertes pour le lecteur, attentif à mettre ses pas… entre les lignes.

lus dʼune vingtaine dʼauteurs et dessinateurs du moment seront à Valberg pour présenter et dédicacer leurs albums au cours de la 10° édition du festival Bulles de Neige, les samedi 18 et dimanche 19 février. Prix BD de l'ensemble des écoliers du canton, expositions, ateliers, jeux, sont proposés au public tant néophyte que de férus du 9ème art. De quoi créer des vocations de jeunes dessinateurs en herbe ! Parmi les auteurs invités : Jérémy (Barracuda), Olivier Grenson (Niklos Koda, La douceur de l'enfer...), Vallès (Rani), Rodrigue (Le Chat qui courait sur les toits), Emilio Van Der Zuiden (les enquêtes auto de Margot) Nora Moretti (Princesse Sara)… L'occasion de réaliser un week-end à la fois sportif – la salle est au pied des pistes de ski - et culturel. Un festival réussi depuis une décennie, qui conforte l'image de Valberg dans les incontournables de la culture. « Nous ne sommes pas qu'une station de montagne » explique le maire de Péone-Valberg Charles Ange Ginésy, « car depuis la naissance de Valberg, l'accent a été mis sur la culture, et la bande-dessinée est une culture à part entière ». Et le 18, à 18h sur la place centrale de Valberg, apéritif en présence des auteurs et tirage de la tombola avec en premier prix un snowboard collector dédicacé !

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Promenades littéraires

« Promenades littéraires sur la Côte dʼAzur », Carine Marret, 2° édition. Editions Mémoires Millénaires Nb. de pages : 112 Prix public TTC : 14 €

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Bulles de neige à Valberg

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La Principauté Sport le Sport

Février 2012

ANNIVERSAIRE • Le président de l’AS Monaco HB Eric Perodeau retrace un demi-siècle plein d’émotion, de passion et d’amour pour ce sport. Interview

50 ans de handball à Monaco

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réée à lʼaube des années soixante, la section handball de lʼAS Monaco vient de souffler ses cinquante bougies. Un demi-siècle dʼaventure sportive qui a commencé dans la cour… du Lycée Albert 1er, sous la houlette de Robert Gruter, le prof de gym. Une équipe de « nomades » au début, qui sʼentrainaient là où un terrain était disponible, y compris sur le quai Albert 1er ! Souvenirs de lʼactuel président de lʼAS Monaco HB.

Eric Perodeau, vous avez connu une belle part de cette histoire de 50 ans, de jeune joueur à Président. Qu'en retenez-vous? Eric Perodeau : “Effectivement mon intégration à 15 ans et demi par Robert Gruter dans le groupe des joueurs adultes lors d'un tournoi amical à la salle Carnot à Cannes contre le SMUC des internationaux Matteoni, Paolini et autres champions de France et grands noms de l'époque, puis des entrainements au Moneghetti avec Dragan Dimitrijevic, Illiano, Colonna, Herrera, Malgherini et tans d'autres ... il me semble que c'était hier. La réalité c'est que c'était il y a quarante ans. Sans aucun doute je dois tout au Handball ! Toute une époque en tant que modeste joueur mais aussi parallèlement de très jeune dirigeant. Avoir tant participé finalement à la vie de ce club me fait un peu bizarre aujourd'hui quand j'en prends conscience. Entre temps des amitiés au gré des rencontres avec des gens formidables qui ont compté pour l'ASM sur ou autour du terrain : Christian Roy, Fawzi Ksouri, Alain Guignard, Pascal Mahé, David Neguedé, Stephane Cordinier et maintenant Jackson Richardson. Je ne rencontre jamais une personne qui n'ait pas une image positive ou des souvenirs, des anecdotes de son temps passé dans ce club. Ce club est une institution qui a souvent compté dans l'éducation des jeunes monégasques. C'est vraisemblablement sa fonction première”.

Le handball à Monaco ne serait sans doute pas ce qu'il est sans la volonté et le charisme d'un homme, Robert Gruter ? EP : “J'ai été, lors des préparations du Cinquantenaire, en contact avec une personne que je ne connaissais pas et qui étant jeune, a participé aux toutes premières minutes du handball en Principauté. Cette personne doit avoir aujourd'hui un âge respectable, près de 70 ans. Il m'a commenté une des premières photos où il apparait; et parle encore aujourd'hui de "Monsieur Gruter». Tout est dit non ? Robert Gruter a été le fondateur, "l'inventeur". Et à ce titre c'est son nom qui restera gravé dans le marbre à jamais. Même si son parcours en temps a été plus court que d'autres. Les autres n'ont fait que poursuivre son action. Mais effectivement sa personnalité et son charisme imposaient le respect et pendant près de quinze ans il a donné au handball monégasque ses premières lettres de noblesse, ses premiers faits d'armes, sa première impulsion. Je pense très souvent à lui et se dire qu'il n'a plus aujourd'hui le souvenir de cette époque m'attriste beaucoup”.

PAR PIERRE-YVES REICHENECKER Photo © FMHB

L'AS Monaco HB a une politique fortement tournée vers la jeunesse, et pas seulement en Principauté. Explications ? EP : “L'action menée par le club autour de la Principauté est partie d'un constat et d'une réflexion de bon sens il y a quelques années. Le potentiel "Jeunes" de la Principauté n'est pas quantitativement suffisant, au regard de toutes les sollicitations sportives et culturelles existantes, pour permettre à notre club d'en amener après formation en nombre suffisant vers la performance. Il fallait élargir notre rayon d'action. Nous avons donc fondé depuis plus de dix ans des clubs satellites sur le bassin local où créé des liens très étroits avec des clubs existants à proximité, véritables pépinières de jeunes talents motivés pour s'investir dans le haut niveau à l'ASM. Ceci nous permet aujourd'hui de compter dans notre groupe de 19 joueurs de N3 plus de 10 joueurs issus

OPTIMIST

de cette formation interne. Je ne connais pas ici d'équipe tout sport confondu qui puisse afficher une telle proportion de locaux dans son équipe fanion. De plus pour que le public puisse sʻidentifier à une équipe il faut qu'il s'y reconnaisse, que des liens existent. Mais ce que nous obtenons aujourd'hui n'est qu'un début. Si notre projet abouti, nous aurons dans les quatre à cinq années à venir une équipe compétitive avec plus de 70% de jeunes du cru. Non par chauvinisme exacerbé mais parce que c'est le seul modèle économiquement viable pour le moment pour nous. L'objectif sportif à court terme pour cette équipe qui joue en Nationale 3 est de terminer à une des deux premières places qualificatives pour la remontée en Nationale 2 au mois de mai prochain. A la moitié du championnat, lʼASM est toujours en course, à la lutte avec HB3M et Martigues. Trois clubs pour deux fauteuils !”

Voile : coup d’envoi de la saison A

vant l’incontournable Primo-cup, 28° édition, Photo © YCM début février, le YCM mettait les jeunes régatiers à l’eau le week-end des 20/22 janvier. Pour sa troisième édition, le Monaco Optimist Team Racing, réunissait 12 équipes de quatre régatiers, représentant 8 nations. A l’occasion de la présentation des équipes, S.A.S. la Princesse Charlene avait tenu à venir encourager l’ensemble des jeunes régatiers, âgés de 12 à 15 ans. Après deux jours intensifs de navigation à l’occasion d’un stage d’entrainement en milieu de semaine à bord d’Optimist neufs fournis et préparés par Erplast, ce ne sont pas moins de 42 manches qui ont été nécessaires tout au long du week-end pour départager les 48 enfants, sous l’encadrement des jurys internationaux Alfredo Ricci et Bruce Hebbert, les deux meilleurs spécialistes de cette discipline. Ce sont véritablement les trois équipes les plus aguerries et les plus expérimentées, composées des Irlandais du Royal Cork Yacht Club, des Italiens du lac de Garde et des Suisses du Gstaad Yacht Club, rejoints par les Tunisiens, véritable outsiders, qui se sont qualifiés pour les phases finales. Lors de la finale transalpine opposant les Suisses de Gstaad et les Italiens du lac de Garde, la victoire revient aux jeunes helvètes ravis de pouvoir naviguer à cette période de l’année et de profiter de la douceur méditerranéenne.

OPTIMIST


La Principauté

le Sport

Février 2012

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 9, acte 1 : l’alsacien remporte le Rallye de Monte-Carlo qui revient dans le circuit majeur

Un coup de Loeb et ça repart! PAR ALAN PARKER-JONES Photos © Panoramic

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ébastien Loeb (Citroën DS3) a remporté le 80è Rallye Monte-Carlo, 1ère manche du Championnat du monde, devant l'Espagnol Dani Sordo (Mini) et le Norvégien Petter Solberg (Ford Fiesta RS). C'est la 6è victoire de l'octuple champion du monde en Principauté, et la 68è de sa carrière en WRC, avec en prime les trois points de bonus de la Power Stage (Col de la Madone), une épreuve spéciale longue de 5 km seulement qui clôturait le rallye.

LOEB EN PERE PEINARD Ils étaient deux à se disputer vraiment la victoire : Latvala et Loeb. On a même cru un moment que le Finlandais pouvait créer la surprise. Las, rattrapé par ses vieux démons, Latvala quittait la route, et la scène, dès lʼES4, alors quʼil comptait une trentaine de secondes dʼavance sur lʼAlsacien. Un petit tonneau et la Ford sʼen va au fossé. Quel dommage. « Notre » Sébastien nʼavait plus quʼà contrôler la course. Ce quʼil fit parfaitement, avec son équipier Monégasque Daniel Elena.

LA SITUATION

Classement du 80e Rallye de Monte-Carlo

Power Stage du dimanche matin, et a quand même terminé 6e. Avec au passage plusieurs Top3 en épreuves spéciales. Delecour et ses temps grisonnantes me rappellent un diction de nos cousins de la Belle Province : « quand il y a de la neige sur le toit, il y a du feu dans la cheminée » (et avec lʼaccent québecquois, je ne vous dit pas !). La passion nʼa pas dʼâge, et le « père freine tard » nʼa pas fini de nous surprendre. Un mot, pour terminer, de lʼautre « Seb », Ogier. Engagé par Volkswagen, mais au volant dʼune petite Skoda S2000, beaucoup moins puissante que les WRC. Malgré cela, le Gapençais était aux portes du Top5 quand il a été victime dʼune violente sortie de route dans lʼES10. Abandon. Vivement quʼil puisse disposer de la Polo WRC… prévue pour 2013.

MINI, MAIS ELLE FAIT LE MAXIMUM Derrière, la bagarre était belle entre Sordo (Mini John Cooper works), Petter Solberg (Ford Fiesta) et Mikko Hirvonen (DS3). Le Finlandais aura mis deux étapes avant dʼapprivoiser la DS3. Sur asphalte, qui nʼest pas sa surface préférée, il décroche néanmoins trois temps scratch très prometteurs. Le Norvégien, lui, était victime dʼun - très - mauvais choix de pneumatiques dans lʼES12. Pour cott Ragsdale a participé à le plus grand bonheur de lʼEspagnol 25 marathons, gravi le Sordo qui place sa Mini sur la Kilimandjaro, IronMan 2010, la même année il entre dans le deuxième marche du podium. Un club des athlètes qui ont réusbon début dʼannée pour Mini, après si la traversée de la Manche à la victoire de Stéphane Peterhansel la nage... Le 12 décembre 2012, il relevait un nouveau – sa dixième – au Dakar. défi : 7 IronMan en 7 jours à Malheureusement, Mini nʼest pas travers 7 Emirats. L'épreuve assuré de participer à toutes les d'endurance faisait partie d'un épreuves du championnat WRC programme de festivités en lʼhonneur du 40è anniversaire cette année, faute de moyens ! de la fédération des Emirats Même en offrant la seconde voituArabes Unis. Plus de 2.000 re à un « guest » payant. A personnes sur la ligne Monaco, cʼétait le Corse Pierre dʼarrivée, à Abu Dhabi, pour acclamer Scott Ragsadale - à Campana, qui a terminé à une bout de force ! Parti de Dubai, honorable 7° place. pendant une semaine le businessman américain à la tête de Naseba, société bien connue à Monaco, a nagé, pédalé, couru LE COUP DU PERE FRANÇOIS sur une distance totale de 1 500 km : lʼéquivalent de la distance Vainqueur en 1994 ici-même, le du Nebraska (où il a grandi) à la Californie où il est sorti diplômé François Delecour, 49 ans, a pris la de l'Université de Berkeley. Sur la ligne dʼarrivée il était félicité par 6e place dans une Ford Fiesta RS, Khalid Abdulla Al Hussain , directeur de lʼadministration des sports des UAE, et Omar Al Busaidy en charge des événements dix ans après sa retraite du WRC. dʼAbu Dhabi qui lui a remis son trophée... (A.C.) Il a même laissé conduire son copilote, Dominique Savignoni, dans la

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L’IronMan Naseba 7

1. Sébastien Loeb-Daniel Elena (FRA-MON/Citroën DS3) 4 h 32:39.9 2. Dani Sordo-Carlos Del Barrio (ESP/Mini John Cooper Works) à 2:45.5 3. Petter Solberg-Chris Patterson (NOR-GBR/Ford Fiesta RS) 3:14.2 4. Mikko Hirvonen-Jarmo Lehtinen (FIN/Citroën DS3) 4:06.8 5. Evgueni Novikov-Denis Giraudet (RUSFRA/Ford Fiesta RS) 6:03.4 6. François Delecour-Dominique Savignoni (FRA/Ford Fiesta RS) 7:47.9 7. Pierre Campana-Sabrina de Castelli (FRA/Mini John Cooper Works) 8:31.4 8. Ott Tänak-Kuldar Sikk (EST/Ford Fiesta RS) 10:34.6 9. Martin Prokop-Zdenek Hruza (CZE/Ford Fiesta RS) 16:10.7 10. Armindo Araujo-Miguel Ramalho (POR/Mini John Cooper Works) 16:16.6

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