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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualitè de Monaco

Année XIII • Numéro 109 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Septembre 2012

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Dossier Spécial

Photo © Reuters

Drogue et alcool : les jeunes de Monaco en danger

Claudio Ranieri

Un entraîneur expérimenté pour remonter en Ligue 1 ☞  POLITIQUE & societe : DERNIERE LIGNE DROITE POUR LA REFORME DES RETRAITES • pages 6-7


DOSSIER SPECIAL

Drogue et alcool : les jeu

Une enquête européenne sur les usages de tabac, alcool, cannabis et autres drogues ill

par Pierre-Yves Reichenecker

DOSSIER

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nitiée en 1995 par le Conseil suédois pour l’information sur l’alcool et les autres drogues (CAN) avec le soutien du Conseil de l’Europe (Groupe Pompidou), l’enquête ESPAD (European School Survey Project on Alcohol and other Drugs) permet de comparer les usages de substances psychoactives des adolescents de 15-16 ans scolarisés dans 36 pays européens (1) dont Monaco. La dernière enquête (2) s’est déroulée entre avril et juin 2011 selon une méthodologie standardisée reposant sur un questionnaire auto-administré et une procédure identiques. Initiée en 1995, elle est effectuée tous les 4 ans et permet une comparaison des habitudes des jeunes scolaires des pays participants à l’enquête. La Principauté de Monaco a pris part à celle-ci, pour la première fois en 2007 et l’a également fait mener en 2011. g Des résultats inquiétants Les jeunes monégasques ne sont pas les pires, mais les résultats de l’enquête ESPAD 2011 sont alarmants en ce qu’ils révèlent une augmentation conséquente de la consommation de drogues et d’alcool, par rapport à l’enquête précédente de 2007. C’est ce qu’indiquent les auteurs du rapport dans leur synthèse sur Monaco : «Les chiffres les plus révélateurs concernant Monaco sont les taux relativement élevés au regard de l’utilisation de cannabis dans la vie de tous les jours ainsi que l’utilisation de tranquillisant et sédatif sans prescription. Les résultats de ces variables sont 2 fois plus élevés que la moyenne ESPAD, et ceux concernant l’usage quotidien de produits à inhaler et de drogues illicites à l’exception du cannabis sont également presque le double de la moyenne ESPAD. De plus, la consommation de cigarettes et d’alcool dans les 30 derniers jours a été signalée comme étant beaucoup plus étendue par les étudiants de Monaco. La seule mesure qui est en ligne avec la moyenne ESPAD est la très forte consommation épisodique durant les 30 derniers jours.

L'editorial

P

par Roberto Volponi

Donc, les étudiants de Monaco ont tendance à présenter des habitudes d’usage plus étendu que ne le fait l’étudiant moyen ESPAD». (Voir tableau ci-contre. Seulement 7 variables ont été comparées. La mesure concernant les volumes d’alcool consommés dans les derniers jours a été considérée comme non comparable). g Cannabis : Monaco sur le podium ! La Principauté est-elle devenue une sorte de « cannabis land » ? Certes non – il faut relativiser- mais il n’empêche : la courbe de progression est inquiétante. Les rapporteurs de ESPAD 2011 constatent qu’il y a « un nombre important de pays (12 pays) dans lesquels la consommation de cannabis dans les 30 derniers jours a considérablement augmentée entre 2007 et 2011 (3) … Les augmentations les plus frappantes entre les 2 dernières enquêtes qui ont eu lieu à Monaco (de 10% à 21%) et en France (de 15% à 24%), placent ces 2 pays au top en 2011 ». Il en est de même concernant la consommation de cannabis au cours des 12 mois précédant l’enquête, avec la plus forte augmentation – entre 2007 et 2011 – constatée en France (24% versus 35%) et à Monaco (21% versus 33%). Il est des podiums dont on se passerait volontiers. g La mobilisation de tous est une nécessité Les scolaires de la Principauté expérimentent aussi d’autres drogues illicites, boivent de l’alcool comme leurs collègues européens, et consomment aussi des tranquillisants et des sédatifs hors prescriptions médicales (2), et tout cela plus que la moyenne européenne. Le gouvernement monégasque en est bien conscient et « souhaite attirer l’attention sur l’augmentation significative de la part des jeunes expérimentant ces diverses substances car il en va de la responsabilité de tous face à un tel phénomène. En effet, la comparaison des résultats de l’enquête de 2011 avec ceux de 2007, fait apparaître une plus grande proportion de jeunes de 15-16 ans ayant expérimenté au moins une fois l'alcool, le tabac et le cannabis. Ces résultats corroborent le ressenti des professionnels (enseignants, éducateurs sociaux, assistantes sociales, médecins, policiers, etc.) qui suivent tout au long de l’année cette population scolaire ». (4)

La mobilisation de tous est donc une nécessité. A chacun son rôle évidemment avec cependant au premier chef les parents ! La protection de la jeunesse doit être une préoccupation partagée par l’ensemble des acteurs. g Tabac, cannabis et plus… l’engrenage ! Qu’est-ce qui pousse « nos » jeunes scolaires à la consommation – voir à l’addiction au cannabis ? Pourquoi des tranquillisants et des sédatifs ? Est-il nécessaire d’absorber massivement de l’alcool dans les soirées dites festives ? Ces questions s’entremêlent et manifestent diverses facettes des prises de risques lors de ce que les psychiatres appellent le « cataclysme pubertaire ». Elles ne sont toutefois pas une fatalité. On sait que la consommation de cannabis fait généralement suite à l’usage de la cigarette, porte d’entrée dès l’âge de 10/11 ans dans la polyconsommation ultérieure des substances psychoactives (5). Il est important d’intervenir au départ de cet engrenage. La tranche d’âge des 12-15 ans est donc une cible première de la prévention. g Information, prévention, répression « Sans attendre les résultats de cette enquête européenne » indique le gouvernement monégasque dans son communiqué de juin dernier, « les actions d'information et de prévention ont été renforcées et complétées par un volet pédagogique sur les risques sanitaires encourus, sur les interdictions légales et règle-

Clarification politique après le vote sur les retraites

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ersonne n’aurait pu imaginer un tel coup de théâtre dans un été où normalement rien ne se passe. Aussi soudaine qu’imprévisible, la nouvelle de la double démission de Jean-Sébastien Fiorucci (voir page 8) est tombée comme un coup de foudre dans la chaleur estivale. Si elle n’a pas fait trop de bruit c’est seulement parce qu’elle s’est abattue sur le pays pendant le temps des vacances. Et pourtant, la sortie de la scène politique monégasque d’un personnage très controversé comme l’ancien président de l'UDM et chef de cabinet du président Robillon, risque de redessiner complètement l’échiquier des forces politiques en lice pour les élections de 2013, à 5 mois seulement de cet important rendez-vous. A tort ou à raison, c’était lui la cible des critiques les plus violentes de la part des adversaires de l’UDM et parfois même de la part de quelques adhérents de son parti. L’ancien militant socialiste - peut-être surestimé - était considéré comme le vrai stratège de l’UDM, inspirateur de la ligne politique et conseiller privilégié de la "tête de liste" Robillon. Avec le dérapage sur le tentative maladroite de vouloir décider de la date du vote sur la réforme des retraites, en invoquant l’autonomie du Conseil National, Fiorucci était pointé pas ses adversaires comme le symbole même d’une dérive parlementariste de l’UDM, renforcée par l’européisme - de la part de certains élus - récemment affiché sur les thèmes de la justice. Peu importe - d’ailleurs – le fait de comprendre les raisons de cette démission : si elle était le résultat d'une décision autonome (difficile à croire), ou d’une tactique pour se « débarrasser » d’un compagnon devenu dérangeant, ou plutôt d’une intervention extérieure pour apaiser un climat politique devenu récemment trop conflictuel et pour lequel il était - au moins en partie - tenu responsable. Et la question du très décrié sondage de l'été pourrait aussi ne pas y être étrangère... Pour l’UDM, officiellement, cela ne change rien : tout était prévu, déclare-t-elle, mais - vraisemblablement - plutôt que se résigner à une défaite presque certaine, l’actuelle majorité a peut-être choisi de jouer son « joker » en sacrifiant celui qui était l’objet principal des attaques de ses adversaires politiques. Ou plus simplement, elle était peut-être obligée de faire semblant de rien « en avalant » une décision prise ailleurs et à laquelle elle ne pouvait pas s’opposer… Paradoxalement, cette démission pourrait brouiller les cartes chez les adversaires et peut-être remettre en question une coalition annoncée mais pas encore concrétisée. Certes, une seule personne ne représente pas tout un parti, et les mêmes arguments qui ont été utilisés pour s'opposer à la ligne politique adoptée par l’actuelle majorité, continueront à faire l’objet de la prochaine campagne électorale, même en l’absence de Fiorucci. Mais il serait peut-être judicieux de réadapter une possible alliance en mettant l’accent sur des bases communes et partagées plutôt que sur une diabolisation des adversaires… Ce scénario politique toujours en pleine évolution va se clarifier seulement après la trêve dictée par le vote sur la loi sur le retraites (voir pages 6-7), si fortement voulue par le Prince Souverain, qui devrait voir toutes les forces politiques - au-delà de leurs divergences - se rassembler (on l'éspère) pour approuver une réforme si importante pour l’avenir du pays. Au lendemain du vote sur les retraites, les jeux des alliances - à la lumière des positions prises lors du débat parlementaire - vont se clarifier et c’est seulement alors que la campagne électorale débutera véritablement, avec l’apparition de deux, ou plus, camps opposés. A suivre.


eunes de Monaco en danger

licites des élèves de 15-16 ans dans 36 pays montre des résultats assez inquiétants pour la Principauté LES RESULTATS 1. Les résultats de Monaco par rapport à la moyenne des autres pays.

Figure 1

2-3. Évolution de l’usage récent d’alcool entre 2007 et 2011 en Europe en % et relative cartographie. 4-5. Évolution des usages de cannabis au cours du mois en 2007 et 2011 en Europe en % et relative cartographie.

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6-7. Évolution de l’expérimentation d'une autre drogue illicite que le cannabis (amphétamines, cocaïne, crack, ecstasy, LSD ou autres hallucinogènes, et GHB) au cours du mois en 2007 et 2011 en Europe en % et relative cartographie. Légende figures 2,4 et 6 : Les pays se situant au dessus de la diagonale (ligne en pointillé) présentent un niveau en 2011 supérieur à celui mesuré en 2007. A contrario, les pays se situant en dessous de la diagonale présentent des niveaux qui ont diminué sur la période. Plus un pays s’éloigne de la diagonale plus l’écart des niveaux entre les deux années est important. Par ailleurs, plus les points sont éloignés de l’origine et plus les niveaux de consommation sont importants. Source : Björn Hibell, Ulf Guttormsson, et al., “The 2011 ESPAD report”,

mentaires ainsi que sur les risques pénaux associés. En particulier, depuis la rentrée 2011, les actions de prévention et de sensibilisation suivantes ont été renforcées, notamment dans le cadre du « Plan Santé 2009-2012 », d’éducation à la santé dans les établissements scolaires : * Généralisation de la création de comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté dans tous les établissements scolaires * Interventions en CM2 de médecins sur le thème de la lutte contre le tabagisme et de la nocivité des cigarettes, y compris électroniques * Informations régulières diffusées par les infirmières du Collège sur les dangers du tabagisme * Prolongement des interventions récurrentes de la Sûreté Publique, du CP jusqu’au classes de 4è, en matière de prévention routière qui sont désormais doublées et complétées par une sensibilisation aux dangers liés à l’alcoolisation et aux sanctions encourues * Mise en place de conférences-débats interactives avec la collaboration de la Sûreté Publique et des Sapeurs-pompiers, des magistrats et des psychologues scolaires, sur le thème des dangers de l’alcool et des autres substances addictives * Interventions auprès des élèves de seconde tant sur la problématique de lutte contre le dopage que sur celle de l’alcoolisme, du tabagisme et des substances illicites. Par ailleurs, la Sûreté Publique a multiplié ses actions de sensibilisation et de contrôle auprès des commerçants et des exploitants de débits de boisson pour leur rappeler les interdictions de vendre de boissons alcoolisées aux mineurs et les sanctions encourues. » Il n’est pas ici question de juger ou de trouver une morale à cette enquête, mais de prendre conscience et d’agir. Le gouvernement s’est donc attelé à la tâche, c’est bien. Mais il lui faudra sans doute faire plus encore, notamment en matière de prévention concernant les drogues, cannabis en tête. Avec l’aide des parents. C’est primordial.

CAN Stockholm, May 2012

Figure 2

Figure 3

Figure 4

Figure 5

Figure 6

Figure 7

1 Albanie, Allemagne (5 Länder), Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Estonie, Îles Féroé, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Malte, République de Moldavie, Monaco, Monténégro, Norvège, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume Uni, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Ukraine. 2 L’ensemble des résultats à Monaco et en Europe peuvent être consultés sur le site d’ESPAD : http://www.espad.org/ 3 5 pays enregistrent une baisse significative et 15 autres présentent des chiffres relativement inchangés. 4 Communiqué de presse du 8 juin 2012 5 Rapport Pommereau 2002

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DOSSIER SPECIAL

“Prévenir est nécessaire, mais ça ne suffit pas...” Jean-Luc Vannier, psychanalyste*, analyse les résultats de l'enquête ESPAD en exclusivité pour notre journal par Pierre-Yves Reichenecker

g Ces résultats sont-ils alarmants pour notre jeunesse ? JLV : "Ils doivent être tenus pour autant de symptômes, de ratages dans le rapport de l’individu avec son environnement. Familial et social. Les maux de nos patients reflètent, disait Freud, ceux de la société. Lorsqu’on a 15 ou 16 ans, ce ne sont pas les problèmes organiques qui concernent les jeunes mais ceux d’ordre psychique. Les adolescents sont en bonne santé physique mais l’entrée dans le cataclysme pubertaire peut provoquer de graves troubles -de l’ordre de la psychose- susceptibles de perturber la psyché et de les conduire à mettre leur corps en péril. Soyons clair : la nette accentuation des pourcentages traduit un dépassement, un « au-delà » de ce que les adolescents sont « censés » vivre à cette période de leur vie". g Qu'est-ce qui pousse ces jeunes "teenagers" à consommer - parfois avec excès - alcool, cannabis et autres drogues ? JLV : "Je viens d’évoquer la complexité de la puberté. Un passage vécu comme un véritable séisme, surtout lorsque l’irruption de la pulsion sexuelle provoque un clivage entre un corps qui enregistre des mutations vécues comme subies par l’adolescent et une psyché qui baigne encore dans l’infantile. La prise de risque -la consommation outrancière de même que les comportements excessifs qui font violence au corps- sont autant d’expérimentations de leur limite. Comme pour conjurer les sensations produites par ces transformations. N’oublions jamais le suprême paradoxe de l’adolescence : un temps qui signe une admission dans le monde adulte et, partant, dans celui de la finitude -l’engagement dans la vie active vaut acceptation de l’idée de la mort- et ce, au moment même où l’on devient capable de donner la vie. Toute accoutumance à une substance psycho-active est une béquille, sinon une « compagne » comme disent les personnes qui se droguent. Cette « présence substitutive » atteste d’un terrible manque à être. Universalité et virtualité du monde obligent, l’individu se dilue dans le groupe auquel il s’assujettit. Rappelons une affirmation intangible de la psychanalyse, parfois difficile à saisir pour le profane : plus l’humain transgresse l’ordre, plus il appelle à l’aide. Les

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g La part du "collège" féminin dans ces consommations à risque augmente. Pourquoi ? JLV : "C’est le fait le plus marquant de cette enquête. Difficile de ne pas y déceler l’un des avatars du culte généralisé de la performance, de celui de la toute puissance de l’image et de l’exigence de l’immédiateté : la première nie la sexuation, la seconde engendre une dépendance factice au regard de l’autre, la troisième rejette la progressivité et, en conséquence, la castration ultime. Au total : un redoutable questionnement psychosociologique du « féminin » dans notre monde moderne. La société française se « maternalise » au sens où elle surprotège l’individu : la multiplication frénétique des lois signe l’échec de la loi symbolique, la seule qui vaille dans la construction psychique. Il ne reste plus aux filles qu’à trouver une autre « issue » : les addictions comblent ce féminin défalqué". g Les actions de prévention et de sensibilisation prises par le gouvernement monégasque, depuis plusieurs années, sont-elles suffisantes, adaptées ? JLV : "Même de l’extérieur de la Principauté, on entend que les préoccupations sociales et psychologiques, illustrées notamment par la prise en compte du mal-être au travail, sont devenues le fil rouge de l’action du Prince Souverain. La prévention chez les ados est certes nécessaire mais elle n’est pas suffisante car elle risque de demeurer trop théorique. Trop distante de leurs angoisses. Or, ce qui parle à ces derniers, ce qui leur offre des moyens d’identification et de métaphorisation, ce sont les considérations cliniques, une approche de terrain, des mots cinglants du « réel » : en psychanalyse, on nomme un chat un chat. Le mot est le meurtre de la chose aliénante, répétait Freud. Encore faut-il pouvoir le prononcer…" g Quel doit-être, ou quel peut-être le rôle des parents dans un tel contexte ? JLV : Ils ne sont pas, hélas, les mieux placés. Comment un adolescent accepterait-il de se confier à une personne trop proche affectivement. Amour, haine, dette et culpabi-

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g Les résultats de l'enquête ESPAD 2011 vous surprennent-ils ? Jean-Luc Vannier : "Les phénomènes sont, hélas, connus. Mais ce sont les évolutions, les tendances lourdes -chiffres en sensible augmentation et féminisation des pratiques- qui retiennent l’attention : en France et en Principauté, l’usage du tabac progresse depuis 2007 et touche des classes d’âge de plus en plus jeunes. On situe aujourd’hui la prise de la première cigarette, porte d’entrée dans la polyconsommation ultérieure d’autres substances psychoactives, dans une moyenne d’âge de dix ans et demi. Les adolescents français et monégasques, selon ce rapport de l’ESPAD 2011, continuent de consommer de l’alcool avec une « prévalence » en hausse de 7 points pour les jeunes de 15-16 ans résidant à Monaco. On relèvera aussi un quasi doublement de la consommation du cannabis pour cette même période 2007-2011. Au point, selon la figure 3 de l’enquête (figure 4 à la page 3 de notre journal), de placer les jeunes Français et les jeunes Monégasques parmi « les premiers usagers récents de cannabis en Europe »".

résultats de l’enquête ESPAD donnent une saisissante idée de cette détresse".

lité nourrissent le rapport des ados à leurs géniteurs. Ces derniers doivent surmonter leur propre déni lorsqu’ils devinent l’émergence de souffrances chez leurs enfants. Des souffrances susceptibles de leur rappeler celles qu’ils ont pu endurer dans leur propre histoire. Osons une série de conseils : éviter la dramatisation, montrer la force de savoir écouter à défaut d’entendre, encourager la consultation d’un spécialiste sans craindre le retour d’expérience. Le jeune ne juge pas : il souhaite simplement comprendre. * Psychanalyste à Beyrouth, Nice et Villefranche sur mer, Jean-Luc Vannier est enseignant à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis, à l’Edhec et à l’Ipag. Il est référent du « Projet Personnel et Professionnel » (PPP) pour l’IUT de Nice. Membre du cercle psychanalytique libanais « Ashtarout », il anime également une émission d’écoute analytique sur Radio Chalom Nitsan. Il est Auditeur de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale.

LA FICHE

Le cannabis, la drogue de l’adolescent : de l’évitement du réel à l’adhésion au groupe

I

ls en parlent avec une étonnante sérénité. Comme si elle était devenue la « norme ». Les adolescents et les jeunes adultes qui l’ont expérimenté avant eux, évoquent la consommation du cannabis comme celle d’une pratique aussi usuelle, festive et sociale que l’absorption d’alcool dans un repas dominical. Une évolution depuis 2003, année qui consacre un chiffre : plus d’un adolescent français sur deux fume du cannabis. A l’origine, la « drogue de l’adolescent » visait pourtant à dresser un rempart protecteur, à créer une distance perçue comme salvatrice et destinée à maintenir éloigné un réel aussi détesté qu’angoissant. L’effet de la drogue semblait retarder -illusoirement- l’entrée dans cet âge adulte, étouffant par ses multiples responsabilités et synonyme d’une trajectoire non modifiable, ponctuée par la finitude. Traditionnellement rite d’initiation dans les « sociétés premières », cérémonie symbolique de passage, l’absorption de substances psycho-actives demeure un rite d’adhésion au groupe. En clair : la drogue sert encore de passerelle d’un monde à un autre. Mais l’acte de franchissement et le choix de la destination ont aujourd’hui changé de sens : le groupe social inséré est devenu ce réel, ce « moule » fui autrefois par les adolescents. On fume désormais pour appartenir. Subter(Jean-Luc Vannier) fuge de la norme qui triomphe.

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DOSSIER

L

’enquête ESPAD 2011, au-delà de ses résultats, pose de nombreuses questions. Qu’est-ce qui pousse ces jeunes de 15/16 ans à multiplier les consommations à risque ? Pourquoi les jeunes filles sont-elles toujours plus nombreuses à fumer, boire, et goûter des produits illicites ? Et puis, surtout, que peut-on faire face à ces tendances lourdes qui touchent notre jeunesse ? Pour décrypter tout cela, La Principauté a demandé son avis à un psychanalyste, Jean-Luc Vannier *.



POLITIQUE & SOCIETE

Le projet gouvernemental sera soumis au vote de la Haute Assemblée à la fin de ce m

Réforme des retraite GOUVERNEMENT

STEPHANE VALERI

Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé g Le gouvernement a-t-il apporté toutes les précisions nécessaires sur son projet, notamment, après les critiques de certains élus et partenaires sociaux ? Stéphane Valeri : "Tout a été dit sur ce sujet, mais personne ne pourra contester la mobilisation du Gouvernement sur ce dossier essentiel pour le Pays. Voici les faits et leur chronologie depuis le 24 avril dernier, date à laquelle le projet de loi a été déposé sur le bureau du Conseil National : - les élus ont adressé au Gouvernement 21 questions le 4 juillet 2012, visant à obtenir des précisions sur le dispositif envisagé ; certaines de ces questions étaient d’ailleurs particulièrement complexes et ont nécessité, de la part des Services compétents, ainsi que de la Direction des Caisses Sociales, dont la contribution a été déterminante, un traitement spécifique, notamment pour fournir les données statistiques sollicitées, qui n’étaient pas immédiatement disponibles ; - les réponses leur ont été adressées le 25 juillet 2012, soit en moins de trois semaines ; - à la suite de cet envoi, le Ministre d’Etat, le Directeur des Caisses Sociales et moi-même, avons rencontré les Conseillers Nationaux dans le cadre d’une Commission Plénière d’Etude consacrée à l’examen de ce projet de loi, le 2 août dernier ; cette réunion nous a donné l’opportunité d’apporter aux élus des précisions complémentaires à certaines des questions évoquées précédemment. D’une manière plus générale, le Gouvernement s’est attaché à apporter le plus rapidement possible, dès le dépôt du projet de loi, toutes les informations nécessaires, notamment en envoyant à tous les salariés, employeurs et retraités, un courrier expliquant le dispositif projeté, ainsi qu’en y consacrant un article complet dans le magazine « .MC », distribué à l’ensemble des résidents de la Principauté. Beaucoup se sont posés des questions légitimes. Quelles étaient ces questions ? Les retraités actuels maintiendront-ils leur pouvoir d’achat ? La réponse est oui. Les retraites futures des actuels salariés seront-elles globalement préservées, en euros constants ? Oui. Sera-t-il toujours possible de prendre sa retraite à 60 ans ? Oui. Le régime de retraite monégasque restera-t-il un des meilleurs en Europe, à la fois pour les salariés et les employeurs ? Oui. L’effort est-il équitablement partagé entre les employeurs et les salariés, conformément au principe fondateur du régime ? Oui. Cet effort nécessaire pour sauver le régime (+0.4 à +0.7 de cotisation pour les salariés et +0.8 à +1.3 de cotisation pour les employeurs) est-il raisonnable, compte tenu de l’enjeu ? Oui. Le projet de loi de loi permet-il d’éviter, par des mesures pérennes et grâce aux taux variables de cotisation, un débat incessant qui met en cause la paix sociale ? Oui. Désormais informée, la grande majorité des salariés et des employeurs de la Principauté, ne comprend pas – et je partage ce sentiment - le dénigrement systématique de ce projet de loi, orchestré par l’Union des Syndicats en dépit des évidences que je viens de rappeler. D’ailleurs, la manifestation organisée par l’USM n’a rassemblé que 950 participants pour plus de 70.000 salariés et retraités. Le Gouvernement attend donc avec sérénité le débat parlementaire qui nous permettra de développer de manière plus détaillée l’ensemble des thèmes ci-dessus évoqués". g Monaco-Hebdo du 14 juin dernier relatait des propos qu’aurait tenus S.A.S. le Prince Souverain, selon lesquels le projet de loi ne serait pas parfait. Qu’en est-il ? SV : "Bien évidemment, le Gouvernement n’a jamais prétendu que son texte était parfait ! Mais la perfection est-elle de ce monde ? Je considère néanmoins que le projet de loi est juste, équilibré, nécessaire et efficace. Plutôt que de me référer à des articles de presse interprétant la position de S.A.S. le Prince Souverain, je préfère Le citer à travers Son communiqué du 14 mai : « (…) il est du devoir des pouvoirs publics de fixer de manière équitable et responsable les principes propres à assurer, dans la durée, la sauvegarde de notre système de retraite. C'est ce qu'a fait mon Gouvernement, selon mes orientations (…) » « (…) C'est cette approche, soucieuse avant tout du bien public, qui s'exprime dans le projet de loi déposé récemment au Conseil National. J'entends que ce texte, qui a reçu mon entière approbation, soit examiné sans tarder et sans qu'il soit nécessaire d'entreprendre à nouveau des études au demeurant déjà réalisées par le Gouvernement dont c'est la tâche (…) » « ( …) Il est des responsabilités auxquelles on ne peut se soustraire. »". g Comment le Gouvernement entend-il prendre en compte, et jusqu’où, les amendements prévisibles que va déposer la majorité ? SV : " Comme le Souverain L’a souhaité Lui-Même, le Gouvernement abordera les discussions avec le Conseil National dans un esprit constructif et les propositions d’amendement pourraient être acceptées, pour autant qu’elles ne remettraient pas en cause les quatre principes fondamentaux qui sous-tendent le projet : - la solidarité, qui passe par la sauvegarde de notre régime de retraite par répartition ; - le partage strictement équitable des efforts nécessaires entre employeurs et salariés, selon les principes fondamentaux historiques du régime ; - la justice sociale, en maintenant le pouvoir d’achat des retraités actuels ; - et, enfin, la défense de l’intérêt général de la Principauté, par des mesures pérennes permettant d’éviter un débat incessant sur un thème qui met en cause la paix sociale. C’est d’ailleurs l’intérêt général de la Principauté qui commande de prendre des mesures dans les meilleurs délais pour préserver le régime de retraite par répartition". g Quelle est la position du Gouvernement sur l’eventuelle instauration d’une retraite minimale et d’un taux fixe additionnel de cotisation ? SV : "S’agissant, tout d’abord, de l’instauration d’une retraite minimale, le Gouvernement n’y est, sur le principe, pas opposé, bien que ce sujet n'ait pas donné lieu, à ce jour, à une réflexion approfondie puisqu’il n'a pas retenu l'attention des partenaires sociaux lors des réunions tripartites, le pouvoir d’achat des actuels retraités étant garanti par notre projet. Je tiens néanmoins à rappeler que deux mécanismes de pensions minimales existent d’ores et déjà en Principauté et que de ce fait, pour les Monégasques et les résidents, l’instauration d’une retraite minimale ne serait pas d’un réel apport : - l'Allocation Nationale de Vieillesse, servie par la Mairie de Monaco, pour les nationaux âgés de plus de 60 ans (ANV - personne seule : 1.448 €) ; - l'Allocation Mensuelle de Retraite, pour les résidents âgés de plus de 65 ans (AMR - personne seule : 1.122 €).. Cependant, le Gouvernement est prêt, dans un esprit constructif, à étudier favorablement un amendement instaurant une retraite minimale, si le Conseil National en prend la responsabilité. Par contre, le Gouvernement Princier n’est pas favorable à la mise en œuvre d’un taux additionnel de cotisation fixe, à la charge de l’employeur et du salarié. Et d’ailleurs, à quel niveau le fixer ? L’UDM et le Président ROBILLON, ne se sont jamais prononcés précisément sur ce point. Si ce taux était fixé d’emblée trop haut, cela reviendrait à demander un effort immédiat trop important aux salariés - ce qui réduirait leur pouvoir d’achat - et aux employeurs, ce qui réduirait la compétitivité des entreprises. De plus, cela leur ferait supporter une augmentation du taux de cotisation qui ne serait pas pleinement justifiée par le déficit du régime, l'activité comme les salaires progressant actuellement sur un rythme soutenu. A l’inverse, le fixer à un niveau trop bas ne permettrait pas d’abonder la trésorerie de l’organisme de manière suffisante et cela conduirait à devoir modifier de nouveau la loi avant cinq ans. Pour cette raison, le Gouvernement considère que le choix qu’il a fait d’un taux de cotisation variable est la mesure la plus pragmatique et la plus efficace pour piloter le régime à moyen et long terme, en permettant au Comité de contrôle où siègent des représentants des employeurs et des salariés de décider, chaque année, du taux de cotisation, en fonction des résultats enregistrés. La fourchette des taux que nous proposons est très encadrée par le projet de loi (+0.4 à +0.7 pour les salariés et +0.8 à +1.3 pour les employeurs) et donne donc la garantie aux élus que toute évolution supplémentaire imposerait le dépôt d’un nouveau projet. De plus, le Gouvernement s’engage à faire un point annuel avec l’Assemblée, lors de chaque clôture du bilan de l’année des Caisses, afin d’étudier conjointement l’évolution du régime. Enfin, nous sommes prêts à accepter un amendement prévoyant dans le texte de loi une clause de rendez-vous, dix ans après le vote, avec si nécessaire le vote d’une nouvelle loi. g Certains pensent que les hypothèses de croissance de 2.5% avancées par le Gouvernement, qui sous-tendent le projet de loi, sont trop optimistes. Quelle est votre réaction ? SV : "Je considère que le Gouvernement a fait le choix d’être raisonnablement optimiste en tablant sur 2,5% de croissance par an des salaires horaires taxés, ce qui nous met à l’abri d’une hausse supplémentaire des cotisations, en dehors de celle prévue par le projet de loi. Certains peuvent, s’ils le souhaitent, être pessimistes quant à l’avenir de notre Pays, mais nous pensons que notre objectif est tout à fait réaliste, puisque la croissance a été de 2,6 % depuis 1993, et encore de 2,8 % en 2011. Pourquoi parier sur l’échec de notre économie ? Le Gouvernement, lui, croit en la réussite de Monaco qui conserve d’importants potentiels de croissance grâce, notamment, au projet d’extension en mer et au développement du télétravail qui sont parmi les pistes les plus sérieuses. Nous sommes, en effet, en négociation avec la France pour permettre aux entreprises monégasques d’avoir des télétravailleurs résidant en France, tout en étant affiliés aux caisses de Monaco, ce qui permettrait de créer des dizaines de milliers d’emplois d’ici 2050, sans nécessiter beaucoup d’espace, ni alourdir la circulation. Le Gouvernement s’est en outre engagé, s’il s’avère qu’il a eu tort, à refaire un point en temps voulu lui permettant alors de prendre les décisions adéquates. Pour finir, je tiens à souligner une nouvelle fois que l’effort demandé aux employeurs et aux salariés est nécessaire et raisonnable. Après avoir procédé à une large concertation avec les partenaires sociaux, le Gouvernement a pris ses responsabilités. C’est désormais aux élus du Conseil National de se déterminer, en étudiant notre projet de loi et en se prononçant sur son vote".

PARLEMENT

JEAN-FRANCOIS ROBILLON Président du Conseil National

g Pouvez-vous Président nous rappeler les prérogatives de la haute assemblée dans le cadre de ce projet de loi ? Jean-François Robillon : "Conformément aux dispositions de la Constitution, le Conseil National exerce, conjointement avec S.A.S. le Prince Souverain, le pouvoir législatif. A ce titre, l’Assemblée est appelée à se prononcer sur les projets de loi déposés par le Gouvernement, au terme d’un processus législatif approfondi et rigoureux, nécessaire pour éventuellement amender et in fine voter ou rejeter le texte déposé. Il s’agit là d’une grande responsabilité. Et il est de mon devoir, en ma qualité de Président du Conseil National, de veiller attentivement à ce que le travail législatif s’effectue de façon constructive avec le Gouvernement Princier, dans le respect de l’intérêt général. Lors de l’étude d’un texte, l’Assemblée rencontre ainsi régulièrement des personnes concernées par le texte de loi. Le Conseil National peut également mandater des experts extérieurs pour étudier l’impact d’un texte afin de pouvoir se décider en toute connaissance de cause. Au cours de ce processus, les échanges avec le Gouvernement sont très réguliers, sous formes de questions écrites et de réunions en Commission Plénière d’Etude. Sur le dossier des retraites, le Conseil National a naturellement saisi la Commission des Intérêts Sociaux et des Affaires Diverses (CISAD). Elle a pu consacrer le mois de juin à l’audition des partenaires sociaux en commençant par la Fédération Patronale (12 juin), puis l’Union des Retraités de Monaco (22 juin) et enfin l’Union des Syndicats de Monaco (25 juin). Début juillet, la Commission a ainsi transmis au Gouvernement une liste d’une vingtaine de questions, destinées à clarifier certains points du texte, notamment sur les hypothèses de départ : 2,5 % de croissance annuelle et 150 000 emplois. Ces données semblent plutôt très optimistes, avis d’ailleurs partagé par les partenaires sociaux… Une réunion du Conseil National avec le Gouvernement a également eu lieu le 2 août". g Que pensez-vous du processus qui va arriver à son terme, l’Institution a-t-elle pu jouer tout son rôle et recevoir des réponses à ces questions ? JFR : "Comme tout projet de loi déposé sur le bureau du Conseil National, le projet de loi portant réforme du système des retraites a été traité avec la plus grande attention, dès son dépôt en mai dernier. Car une loi doit être faite pour durer. La réforme ne peut s’envisager qu’avec un texte juste et équilibré pour les partenaires sociaux, capable de garantir la pérennité de notre modèle, reconnu, à juste titre, comme l’un des meilleurs d’Europe. Le processus législatif arrivera à son terme le 26 septembre prochain, lors de la Session Extraordinaire convoquée par le Prince Souverain, comme le prévoit la Constitution. D’ici là, chaque jour aura été consciencieusement utilisé pour étudier le texte de loi, ses effets attendus, son impact sur l’équilibre financier du système et ses conséquences pour les partenaires sociaux. Je ne ferai pas de mystère en vous confirmant qu’il est très vite apparu que le projet de loi, tel que présenté par le Gouvernement, comportait des zones d’ombre qui appelleront certainement la rédaction d’amendements. Permettez-mois d’ailleurs de citer dans vos colonnes l’édition de Monaco Hebdo du 14 juin dernier (n° 794) relatant les propos du Prince Souverain s'agissant de la réforme des retraites, lors du point presse informel organisé au Palais, le 12 juin dernier : "Sur ce dossier, les relations avec l'assemblée semblent néanmoins apaisées. (…) Le chef de l'Etat a d'ailleurs reconnu devant la presse le bienfondé de certaines critiques du Président du Conseil National, admettant que le texte n'était pas parfait et fera certainement l'objet d'amendements". Ces amendements seront rédigés en parfaite harmonie avec le Gouvernement qui saura, j’en suis certain, faire preuve d’écoute sur les propositions du Conseil National, visant à instaurer un taux de cotisation fixe, une clause de revoyure et une retraite minimum garantie pour les salariés. Car si je partage la nécessité d’une réforme du système des retraites, demandée depuis près de dix ans, je pense qu’il faut avant tout une réforme socialement juste et économiquement viable. C’est dans cette optique que le Conseil National entamera en septembre des échanges constructifs avec le Gouvernement Princier. Des échanges qui permettront, j’en suis convaincu, de parvenir au meilleur compromis possible pour Monaco".

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mois. Tour d'horizon sur les positions des représentants institutionnels et des principales forces politiques

es : dernière ligne droite ! UDM

GERARD BERTRAND

Président de l'Union des Monégasques g L'UDM a émis certaines réserves et critiques sur le projet gouvernemental. Avez-vous été rassuré cet été par les précisions du gouvernement ? Gérard Bertrand : "On ne peut pas parler de critiques, mais plutôt de réserves. En effet, les élus UDM estiment, comme les partenaires sociaux d’ailleurs, que les hypothèses avancées par le Gouvernement pour définir la réforme des retraites sur le long terme, sont trop optimistes (croissance annuelle de 2,5% pendant 40 ans et 100 000 salariés de plus à l’horizon 2050). Sur le fond, après une étude approfondie du texte, dès son dépôt en mai dernier, il nous est apparu certaines lacunes. En effet, un texte de cette importance ne peut être figé pour 30 ans, sans aménagement, comme il nous a été présenté initialement. Nous croyons au contraire que la pérennité du système implique de réserver une certaine adaptabilité du texte, en prévoyant notamment une clause de revoyure à intervalle régulier. D’autre part, nous sommes partisans d’un taux fixe et non d’un taux variable révisable tous les ans par le Comité de Contrôle des Caisses. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’un sujet d’une telle importance, qui affecte des dizaines de milliers de salariés, dont un millier de compatriotes, ce qui n’est pas négligeable, nécessite un débat public. D’où la nécessité de présenter toute adaptation des taux devant les Elus des Monégasques, plutôt que de laisser arbitrer le seul Comité de Contrôle des Caisses. Troisième point sur lequel l’UDM s’est prononcée, l’instauration d’une retraite minimale garantie pour les personnes ayant effectué une carrière complète en Principauté et répondant aux critères des Caisses, pour leur permettre tout simplement de vivre convenablement. N’oublions pas que le pouvoir d’achat des retraités augmente moins que le coût de la vie ! Bien évidemment nous comprenons le besoin d’une réforme du système des retraites, réforme demandée depuis de nombreuses années, mais nous voulons que cette réforme soit la plus juste possible. Les précisions apportées par le Gouvernement cet été, ne nous rassurent donc que partiellement. Le seul point de divergence qui nous sépare encore reste celui du taux fixe". g La majorité va présenter des amendements, certains conditionnent-ils un vote positif de la majorité ? GB : "Des amendements seront formulés lors de la Commission des Intérêts Sociaux et Affaires Diverses qui aura lieu début septembre. A l’heure actuelle, ils ne sont pas rédigés et donc pas envoyés au Gouvernement ! On ne peut préjuger des réponses qui seront apportées. Par contre, je demeure optimiste dans la capacité de la majorité du Conseil National de trouver un consensus intelligent sur les points de divergence avec le Gouvernement, comme elle l’a fait tout au long de cette législature, conformément à la volonté du Prince Souverain. La majorité est consciente de l’importance et du besoin d’une réforme du système des retraites. Elle assume pleinement ses responsabilités et veillera à ce que cette réforme soit la plus juste et la plus pérenne possible".

R&E

THIERRY POYET

Secrétaire Général de Rassemblement & Enjeux g Rassemblement et Enjeux a jugé opportune une adaptation du régime des retraites. Votre vote sera-t-il positif ? Thierry Poyet : "Nous n'avons jamais caché notre volonté de réformer le système pour le rendre pérenne. Le régime des retraites de la CAR est l'un des plus performants pour les retraités qui en perçoivent une pension après avoir travaillé à Monaco. Pour survivre, le Politique devait se saisir du problème du déficit structurel de la Caisse ; Nous ne pouvons donc que nous féliciter que de telles démarches soient entreprises pour lutter contre ces déficits. Le Gouvernement devrait peut-être penser à généraliser ce type d'action pro-active pour endiguer également durablement les déficits structurels du budget de l'Etat, mais c'est un autre problème sur lequel nous reviendrons durant la campagne électorale et les séances budgétaires. Comme vous le dites dans l'énoncé de votre question, il s'agit d'adapter le régime à la situation actuelle tout en préparant le futur. Comme toute réforme, le texte n'est pas parfait et ne peut satisfaire tout le monde, mais il a le mérite d'exsiter et de faire avancer le dossier dans le sens de la réforme. Culturellement c'est un premier pas. En termes d'équilibres et de justesse de la répartition des efforts, nous regrettons que les partenaires sociaux ne soient pas mis d'accord. Nous sommes sensibles à l’approche à la fois libérale et sociale de la Fédération Patronale Monégasque, sur ce dossier, et nous regrettons d’avoir à en constater la convergence de vue entre l’UDM et l’USM sur le refus du projet de loi gouvernemental, ceci tout simplement en lisant leurs communiqués réciproques". g Avez-vous cependant des points que vous aimeriez voir modifié dans le texte gouvernemental ? Que pensez vous des amendements que doivent entrainer normalement les critiques de la majorité UDM? TP : "Tout d'abord, il faut rappeler que même si elle a fait volte-face, la majorité UDM était contre le principe de réforme et contre le calendrier imposé par la plus Haute Autorité, ce qui lui a valu un communiqué cinglant et explicite du Palais. Dans la dernière communication de l'UDM, le Président du Conseil National a même osé indiquer que la phrase qui concluait le communiqué du Cabinet Princier "Il est des responsabilités auxquelles on ne peut se soustraire" aurait été dirigée contre R&E et contre l'UP. Ceci est de la désinformation grossière, c'est un procédé scandaleux que de détourner les propos de Notre Souverain, auquel nous n’oserons jamais nous livrer. Nous sommes favorables à un partage équitable de l'effort entre les parties concernées. Nous notons qu'il n'est pas demandé de geste aux retraités. Nous pensons que l'exercice de cette nouvelle formule montrera les aménagements à produire dans le futur et il faudra mettre les effets financiers de cette réforme sous monitoring. Ainsi il appartiendra à la fois au Conseil National et au Gouvernement d’aménager cette réforme le cas échéant dans quelques années, ce qui ne nous choque pas".

UP

ANNE POYARD-VATRICAN

Ancien Président et élue de l'Union pour la Principauté g L’UP a-t-elle été satisfaite sur les retraites des précisions apportées par le gouvernement au fil des semaines et votera-t-elle le projet de loi? Anne Poyard-Vatrican : "Oui, nous avons pu disposer de toutes les précisions nécessaires et les échanges avec le Gouvernement se sont clôturés par une commission plénière d’étude le 2 août 2012. Riches de tous ces enseignements, des rencontres avec les acteurs impactés (syndicat, patronat retraités) et du respect des valeurs clés du régime -le principe de répartition - ceux qui travaillent payent pour ceux qui sont à la retraite, garantissant l’esprit de solidarité qui prévaut à Monaco depuis des générations, - la justice sociale et la protection des retraités, l’UP est prête à voter le projet de loi en proposant cependant quelques aménagements". g Quels seraient cependant les amendements que vous aimeriez voir acceptés par le gouvernement et rejoignent ils ceux que l’on peut prévoir venant de la majorité UDM. APV : "L’UP souhaiterait introduire les amendements suivants : un contrôle obligatoire du bon fonctionnement de la loi au bout, par exemple, d’une dizaine d’années afin de vérifier que les mesures prises (fourchette de taux par exemple) sont toujours en phase avec les réalités économiques. L’indexation du point retraite sur l’inflation afin d’enrayer toute dérive potentielle qui conduirait inéluctablement à des hausses de taux de cotisation. Une retraite minimale pour garantir une pension minimale aux personnes avec de petits revenus qui auraient fait toute leur carrière à Monaco. Cette mesure est par ailleurs respectueuse de la santé financière de la CAR, puisque le nombre de personnes concernées aux dires du Gouvernement ne serait que d’une petite centaine. Pour autant l’UP rejette catégoriquement la mise en place d’un taux fixe de cotisation tel que préconisé par Jean-François Robillon et l’UDM, car cela impliquerait un changement radical de l’esprit du projet de loi, qui aboutirait à devoir arbitrer entre deux mauvaises solutions : • Soit le fameux taux fixe est proche du plancher prévu par le Gouvernement, et cela nécessiterait un nouveau projet de loi tous les 3 ou 4 ans pour maintenir l’équilibre des comptes. Or pour l’UP il est hors de question de remettre le pays sur le grill tous les 3 ou 4 ans. • Soit le taux fixe est d’emblée établi à un niveau élevé, et cela demanderait aux salariés et aux patrons un effort plus important que nécessaire dès maintenant. Or, dans un contexte économique difficile, l’UP ne peut admettre que l’on sollicite des efforts inutiles préjudiciables au pouvoir d’achat des salariés, bien sur, mais aussi à ce qui fait notre force, c’est à dire la compétitivité de nos entreprises. Mais revenons un peu à ce qui nous est proposé ! Il ne s’agit en aucun cas de signer un chèque en blanc au Comité de Contrôle des Caisses, puisque le projet de loi encadre très strictement les taux variables, qui, rappelons-le sont très raisonnables : entre +0,4 et 0,7% pour les salariés et entre +0,8 et 1,3% pour les employeurs. Alors, devons-nous nous coucher devant une question d’ego de certains élus qui, sous prétexte de montrer leurs muscles, sont prêts à sacrifier l’intérêt général ? Pour l’UP et tous les Monégasques que je rencontre, c’est non, évidemment ! Le dossier des retraites est déjà en soi un dossier sensible, qui impacte salariés, employeurs, retraités et un dossier complexe truffé de chiffres et de notions pointues. L’approche des élections Nationales a rajouté une dimension purement politique, car l’UDM s’est saisie de l’occasion pour faire parler d’elle allant jusqu’à mettre en cause les prérogatives souveraines. Heureusement et grâce au rappel à l’ordre tout à fait exceptionnel de notre Souverain aux UDM, une session extraordinaire est organisée fin septembre. Encore faut-il, lors de cette séance, que ces mêmes élus fassent preuve d’esprit national pour un texte qui engage notre avenir. L’UP pour sa part espère que ce sera un moment solennel et respectueux des générations futures, loin des passions, car n’oublions pas que la finalité de ce texte n’a rien à voir avec les échéances électorales mais concerne l’avenir de nos enfants".

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POLITIQUE & SOCIETE

Une sortie de scène inattendue La double démission de Jean-Sebastien Fiorucci, surprise politique de l'été. Quelles répercussions pour l'UDM ? par Patrice Zehr

TIQUE

g Explications peu convaincantes On comprendra cependant qu’on puisse se poser des questions sur les causes de cette décision, de ces démissions et de leurs conséquences. On ne peut se contenter des explications données par le parti et qui utilisent la fameuse apostrophe « circulez, il n’y a rien à voir ». C’était, à la lecture du communiqué, prévu ; c’était un intérim à la tête de l’UDM en attendant le rétablissement de Gérard Bertrand, le président normal et naturel. On ne peut que se réjouir de voir ce militant sincère, toujours disponible et apprécié «rétabli». Cependant, on fera remarquer que la version de l’intérim ne tient pas la route, elle n’a jamais été évoquée lors de la montée en puissance de Fiorucci cumulant les fonctions de chef de cabinet puis de président de l’UDM, surtout pas devant la presse quand il a présenté « sa » nouvelle équipe. Le mot qui est revenu alors le plus souvent était celui d’enthousiasme, or qui pourrait s’enthousiasmer pour un intérim ? Il aurait pu quitter la tête de l’UDM et rester chef de cabinet, coupant l’herbe sous le pied aux critiques souvent relayées dans ce journal, liées au cumul. Il aurait pu rester à la manœuvre aux cotés du président Jean-François Robillon. Ce dernier a annoncé quelques jours avant dans le Monaco Hebdo sa volonté d’être tête de liste de l’UDM. A noter que dans ce long entretien, rien, rien sur le cas Fiorucci et l’hypothèse de son départ. Alors si la version officielle destinée à rassurer ne peut convaincre, il faut émettre d’autres hypothèses, au moins deux, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas une troisième... g La vérité est sans doute ailleurs Le stratège de l’UDM, le politique reconnu et fier de l’être, aurait commis des erreurs de stratégie- cela arrive à tous, surtout si l'on n'a pas assez d'expérience. On pense à l’incompréhension déclenchée par une remise en cause de la part du Conseil National du calendrier du vote de la loi sur les retraites, de la responsabilité du Prince Souverain. La mise au point assez sèche du Prince, après celle sur l’indépendance de la justice contre certaines prises de position de la majorité du Conseil national, dénonçait pour certains une volonté de dérive parlementariste. C’est sans doute le point de départ de tout. Il y a forcément eu dans le parti et en tout cas chez certains de ses élus, un malaise. A ce sujet le numéro d’août de la Tribune, journal de l’UDM, est assez révélateur. Il tend à démontrer que sur les retraites tout va bien entre la majorité et le Palais et qu’on a fait une tempête dans un verre d’eau. On en prend à témoin l’opposition, et même Anne Poyard-Vatrican dont une déclaration est reprise pour se dédouaner. C'est, à dire vrai, peu convaincant et surtout pas élégant de botter ainsi en touche. Il faut assumer sans se cacher derrière les autres. Mais il y a là une volonté affichée de tourner la page et de rentrer dans les rangs et surtout de dédramatiser. Et puis il y a la démonstration sur les «standards européens». Ce sont des réponses très circonstanciées cette fois à des critiques et des suspicions qui ont fait mal à l’UDM. Il y aurait une volonté d’alignement sur l’idéologie communautaire pour favoriser certaines évolutions de société, quitte à mettre en péril des spécificités nationales fondamentales, comme les priorités des Monégasques. L’analyse sur le bilan globalement positif des rapprochements européens en dehors de l’union elle-même est solide, mais ne sera pas suffisante pour écarter les suspicions. Quoi qu’il en soit certains sortants seraient tentés de ne pas se représenter, rendant plus difficile la composition d’une liste de poids incitant à une union élargie autour de la majo-

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rité sortante. Sous l’amicale pression des siens, Fiorucci aurait donc décidé de se sacrifier pour tenter de sauver le parti en le normalisant et en coupant court aux critiques les plus vives et concentrées sur sa personne, présentée par ses adversaires comme une dangereuse éminence grise, certains disent même rose. g Mais il y a une deuxième hypothèse Cela peut venir d’une analyse personnelle de Fiorucci, convaincu que les reclassements politiques en cours rendent impossible mathématiquement une victoire de la liste Robillon, ou troublent les cartes et rendent impossible la campagne qu’il aurait voulu mener. Gérard Bertrand qui a déjà prouvé sa solidité va devoir démontrer le contraire, sécuriser puis mobiliser et ouvrir. L’UDM à besoin, c’est certain avec le départ de Fiorucci d’un nouveau souffle, d’une nouvelle dynamique et d’une nouvelle cohérence attractive. Cela étant, au delà des raisons possibles qui ne sont que des hypothèses, il y a les conséquences prévisibles de ce tournant. Le parti perd un politique et le président du Conseil national, et future tête de liste, son bras droit. Jean-François Robillon va se retrouver en première ligne et devoir faire mentir le proverbe «un seul être vous manque et tout est dépeuplé». D’un autre côté le retrait de Fiorucci pourrait peut-être compliquer la tâche à ceux qui rêvent d’une union nationale autour de la fidélité principiste et des spécificités institutionnelles. L’UDM a toujours démenti la moindre dérive, parlant de complot politicien. Le départ de celui qui en était rendu en grande partie responsable, à tort ou à raison, va renforcer son discours de victimisation. L’UDM va essayer de se refaire une virginité princière. En un mot une union avec Nouvion sans l’«épouvantail» Fiorucci, ce sera plus difficile à faire passer des deux côtés des futurs - peutêtre - alliés, R&E et UP.

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ranchement personne ne s’attendait à cette démission. Elle n’était pas programmée de longue date, même si elle a été bien gérée. Il y a eu de toute évidence un deal, puisqu’au lendemain de sa double démission de chef de cabinet du président du Conseil national et de président de l’UDM, Jean Sébastien Fiorucci était nommé conseiller technique au département des finances. L’initiative viendrait de lui, tout cela se serait passé à sa demande, d’ailleurs c’était prévu. Voilà pour la version officielle.

prêts à abandonner des spécificités qu’ils jugeraient désuètes pour obtenir des avancées sociétales et des pouvoirs élargis pour le Parlement. L’intégration aux canons européens passerait par la lutte contre les exclusions et discriminations, ce serait indispensable et souhaitable. C’est le discours qu’on leur prête sans savoir s’il est devenu majoritaire au sein d’une UDM sans Fiorucci. Un discours qui trouve des oreilles complaisantes chez les jeunes et certains médias au nom d’une modernité confondue avec les mœurs et les modes. Un discours qui se heurte cependant à une opposition et une défiance qui restent certainement majoritaires dans l’électorat monégasque. L’UDM va se défendre de tout progressisme (au sens américain du terme) imprudent et dangereux pour le Prince. Elle va dénoncer le mariage de la carpe et du lapin, s'ils se marient, ce que l’on saura sans doute à la fin du mois ou début octobre. Mais position de repli stratégique ou chute de la maison Fiorucci, le compte à rebours de la fusée UDM a été interrompu. Il va reprendre avec un nouvel étage et un nouveau carburant. Mais il ne faudra pas trop tarder, car sur d’autres pas de tirs électoraux d’autres fusées tentent de s’assembler pour gagner en puissance et en efficacité.

g La fable de la carpe et du lapin Pour les militants historiques de l’UP, le noyau dur, celui qui fera l’élection, les références de Nouvion aux ennemis historiques du RPM, dont il assume crânement la filiation, passent difficilement. À R&E on aimerait bien gagner, sinon seul, au moins dans une position très dominante. Mais l’annonce par Laurent Nouvion de son départ de la tête de son mouvement pour présider une liste élargie, prouve que la victoire ne peut passer que par des compromis et des ouvertures. Il faudra composer, notamment au niveau des candidatures. MEDIAS Certes à l’UP on estime souvent qu’il faut en priorité punir les « traîtres », manipulés e Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a lancé un bien sûr par Fiorucci - on ne appel à candidatures afin de créer plusieurs prête qu’aux riches - et que chaînes de télévision locales dans les zones de l’intérêt supérieur du pays Nice, Menton, Saint-Raphaël, Cannes, Grasse et du mérite une union de raison, Mercantour. Les candidats sont invités à remettre mais sécurisée, avec leur dossier pour le 17 septembre prochain. Ces Nouvion. On est dans un chaînes seront diffusées en clair par voie numédébat bien connu en polirique hertzienne dans les zones citées ci-dessus. tique et oh combien comLa télévision locale en France a démarré à Nice il y a 28 ans (en laissant de côté TMC et RTL créées plexe – celui de la déterminaau milieu des années 50). Les grandes villes, avec tion de l’ennemi principal. l’appui de la Presse Quotidienne Régionale ont Les partisans de l’union suivi assez rapidement avec Rennes, Toulouse, nationale « contre l’UDM » Lyon et TV8 Mont blanc. Depuis cette date de très font remarquer que si le symnombreuses télévisions locales ont vu le jour. Avec bole n’est plus là, le danger l’arrivée de la TNT, et si l’on ajoute les chaînes hisreste, car Fiorucci n’a pas toriques, le CSA a eu l’occasion de conventionner imposé une ligne seul. Il avait ou autoriser plus de 250 chaînes et services de des soutiens dans le parti et télévision sur le territoire français. (Il faut bien sûr inclure dans ce chiffre les télévisions nationales, les chaînes thématiques sur satellite ou ADSL, les services de ils sont toujours là. Vidéo à la demande, la télévision de rattrapage, les différents services du câble, Les tirs vont se concentrer, etc.…) Maître mot de ces télés locales (quelques dizaines existent déjà) : la proxion peut en être sûr, en dehors mité bien sûr. Problème majeur, le financement et donc la pérennité.Un certain évidemment du président nombre des ces chaines n’a pas tenu le choc. Certaines ont voulu revisiter la fable Robillon, surtout du côté de de la grenouille qui se voulait aussi grosse qu’un bœuf. D’autres plus simplement Bernard Marquet et Jeann’ont pas su attirer la publicité et les ressources nécessaires. Quoiqu’il en soit, Charles Gardetto : ceux sont l’arrivée future – à quelle date ? – de ces chaines de proximité devrait encore les strasbourgeois considéenrichir le PAF, et diversifier l’offre d’information aux téléspectateurs… et plus rés du côté des oppositions particulièrement sur la Côte d’Azur. comme des européistes,

Les télés locales arrivent

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

"L'encadrement des loyers n'aura aucune conséquence"

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : Deux nouveaux ronds-points à Fontvieille. Le premier est à l’intersection de la rue du Campanin et de l’avenue des Papalins, le second est à l’intersection des avenues Albert II, des Castelans et de Fontvieille. Les travaux seront achevés fin septembre. ☞ Monaco : TripAdvisor décerne un certificat d’excellence au Musée océanographique. Les baroudeurs de la Mer ont parlé ! Grâce à leurs appréciations positives, le Musée océanographique figure aujourd’hui -avec une note de 4,5 sur 5- parmi les établissements touristiques les plus vivement recommandés sur TripAdvisor.

par Pierre-Yves Reichenecker

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e décret visant à encadrer les loyers *, lors du renouvellement ou d'une nouvelle location dans certaines zones géographiques est paru au journal officiel du 21 juillet. Il est entré en vigueur le 1er août dernier. La promesse de campagne de François Hollande s'appliquera pour une durée d'un an, dans l'attente d'une plus vaste loi cadre sur le logement promise par le gouvernement pour l'année 2013. Le décret s'applique dans 38 agglomérations de l'Hexagone et de l'Outremer. Il concerne les grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille ou Nice, mais aussi des plus petites comme Menton, où les loyers sont jugés très élevés. Propriétaires et locataires sont concernés. Les quelques dizaines de milliers de salariés « pendulaires » qui viennent tous les jours travailler en Principauté, et qui sont obligés de se loger de plus en plus loin de leur lieu de travail, aussi! Pour éclairer le débat, trois questions au député-maire de Menton, Jean-Claude Guibal.

g A votre connaissance, sur quels critères Menton et les communes avoisinantes sont-elles tombées dans les rets du texte gouvernemental ? Jean-Claude Guibal : "Menton et les communes voisines (Beausoleil, Cap d’Ail, Castellar, Eze, Gorbio, Roquebrune-Cap Martin, La Turbie et Sainte Agnès) figurent sur la liste des collectivités concernées par cet encadrement des loyers. Elles le doivent sans doute au fait que les loyers y sont supérieurs d’environ 35% à la moyenne nationale. Or, depuis deux ans ces mêmes loyers, quand ils sont renégociés, le sont à la baisse. On peut donc légitimement s’étonner que le décret du 20 juillet 2012, qui se réfère à l’évolution des loyers et non pas à leur niveau, s’applique à nos communes. Par ailleurs, si les loyers sont, hélas, plus élevés dans notre région que dans d’autres, cela tient au déséquilibre structurel entre une demande de logements élevée, du fait de l’attractivité de notre territoire, et une offre limitée du fait de la rareté des terrains constructibles. La demande émane d’actifs, y compris d’une partie des 30 000 d’entre eux qui travaillent en Principauté, de retraités et d’acquéreurs de résidences secondaires. L’offre, quant à elle, est réduite à peu de choses dès lors que la loi littorale et la loi montagne, conçues pour protéger l’environnement, s’ajoutent aux plans de prévention des risques naturels qui visent, eux, à préserver les vies humaines, pour limiter très sévèrement les capacités de construction. Pour ne prendre que l’exemple de Menton, nous ne disposons pour ainsi dire plus de foncier libre constructible du fait de la loi littoral et d’un plan de prévention des risques naturels qui a supprimé 47% de la constructibilité théorique autorisée par un Plan d’Occupation des Sols (POS) équilibré, établi en 1987. Quant aux logements sociaux, bien que nous en ayons 1400, soit plus que le total de toutes les autres communes de l’Est du département, ils ne représentent que 10% de notre parc immobilier. Il faudrait donc que nous en construisions 1400 autres, sans disposer des terrains nécessaires et pour répondre à une demande qui ne dépasse pas 700. Comble de l’absurdité : notre budget est ponctionné de pénalités, qui si j’ai bien compris, vont être multipliées par cinq, tant que nous n’aurons pas atteint le seuil de 20 et bientôt 25%. Leur principal effet est de réduire nos moyens d’aider au financement de logements sociaux". g Quelles conséquences cet encadrement des loyers peut-il avoir sur le marché immobilier local ? JCG : "L’encadrement des loyers n’aura aucune conséquence sur le marché immobilier de nos communes. Pour tout dire, il ne servira à rien, sinon à laisser penser à ceux qui ont voté pour François Hollande, que le Président de la République a tenu les promesses du candidat qu’il a été. Si, depuis dix ans, les prix des biens immobiliers se sont envolés, il n’en est pas de même pour le marché de la location. Depuis 2 ans, dans nos communes, les loyers ont évolué à la baisse et les rendements pour les propriétaires ont diminué. En fait, le marché locatif reste tributaire du revenu disponible des ménages, lequel subit les effets de la crise. Déjà, depuis 2009, les nouveaux baux sont signés au-dessous des niveaux de ceux auxquels ils succèdent. L’encadrement des loyers risque, en revanche, d’avoir un effet pervers supplémentaire en incitant certains propriétaires à louer en meublé pour profiter des avantages fiscaux et du non encadrement des loyers dont « bénéficie » ce type de location".

☞ Monaco : Café-actu le 20 septembre à partir de 19h, au restaurant « un café théâtre », place des Bougainvillées. Organisé par le syndicat des journalistes de Monaco, le thème de ce café-actu de rentrée sera : « Printemps arabes, et après ? ». Avec pour « commenter en direct » le débat, feutre en main, le dessinateur de presse Jean-Jacques Beltramo. ☞ Monaco : Jusqu'au 11 novembre, le NMNM-Villa Paloma et le Restaurant La Chaumière proposent tous les midis (sauf le dimanche) une lunch box, vendue 11€. Mode d’emploi : 1/ Achetez votre lunch box à la Chaumière. Elle contient un déjeuner comprenant au choix une salade niçoise, du chef ou César, des chips, un morceau de pain et une boisson. 2/ Dégustez votre déjeuner dans les Jardins de la Villa Paloma 3/ Découvrez l'exposition en cours à la Villa Paloma grâce au ticket se trouvant sur la boîte. La visite peut avoir lieu ultérieurement ! ☞ Monaco : Jusqu’au 15 octobre, l’artiste anglais Marc Quinn prend ses quartiers au Musée et interpelle les visiteurs par le biais d’une exposition d’envergure baptisée « The Littoral Zone ». Le Temple de la Mer propose au public de découvrir une soixantaine d’oeuvres réparties dans ses salles, sur son grand parvis et sa terrasse panoramique. Véritable alchimie entre le monde de l’artiste et le monde des océans, l’exposition interroge sur l’origine et le cycle de la vie. ☞ Yeosu : Dimanche 12 août le rideau est tombé sur l’Exposition Internationale de Yeosu (Corée du sud). Le pavillon de Monaco a très bien fonctionné totalisant plus de 535 000 visiteurs (165 000 de plus qu’à l’expo de Saragosse en 2008). Les visiteurs ont su apprécier durant ces 93 jours d’exposition la scénographie du Pavillon de Monaco consacrée à l’engagement historique de la Principauté dans la protection de l’environnement des mers et des océans. ☞ Monaco : Exposition de photographies de Sylviane Bykowski « Fragrance des Sens » jusqu’au au 27 septembre au Jardin Exotique de Monaco. L’artiste propose une trentaine de tirages en noir et blanc dans l’esprit des natures mortes végétales. Axée sur les formes, les courbes, le graphisme des fleurs, fruits séchés et autres végétaux, Sylviane Bykowski offre au public un nouveau regard esthétique sur la nature qui nous entoure. ☞ Monaco : Evénement NRJ début novembre à l'occasion de l'ouverture du Monaco International Clubbing Show (MICS). NRJ lance en effet la 1ère édition des « NRJ DJ AWARDS » qui récompenseront les artistes dans 5 catégories. Le palmarès de cette 1ère édition sera dévoilé le 7 novembre 2012, au Grimaldi Forum où se tiendra le MICS..

La photographie du mois

g Pensez-vous que cette mesure soit de nature à régler – en tout ou partie - la question du logement en France ? JCG : La réglementation des loyers était un engagement de campagne. Il est tenu, ce qui est « politiquement normal ». En réalité pourtant, il va provoquer l’inverse de ce qu’il faisait espérer. Heureusement cette mesure n’a été prise que pour un an, ce qui donne la mesure des doutes de ses auteurs quant à son efficacité et qui dévoile en même temps son caractère démagogique. Ceci étant, les débats suscités par l’encadrement des loyers ont au moins un mérite. Ils démontrent que les réponses aux demandes de logements locatifs ne peuvent s’appréhender qu’au niveau d’un bassin de vie clairement identifié. La réglementation des loyers, comme l’obligation faite aux collectivités d’avoir un certain pourcentage de logements sociaux, ne peut pas s’appliquer uniformément à toutes les communes du territoire national. La politique du logement doit répondre à trop d’attentes légitimes pour donner lieu à des promesses fallacieuses et à de fausses solutions. * Le décret du 20 juillet 2012 s’appuie sur la loi du 6 juillet 1989 pour « fixer un montant maximum d’évolution des loyers en cas de relocation d’un logement ou de renouvellement du bail ». Il concerne « les zones géographiques où l’évolution des loyers comparés à ceux constatés sur l’ensemble du territoire (national) révèlerait une situation anormale du marché locatif ». Il précise que dans ces zones le loyer ne pourra pas augmenter plus vite que l’indice de référence des loyers (IRF) et que l’ancien loyer devra être indiqué sur le bail.

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Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

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Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico

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"Festival d'Avignon: l'homme aux affiches".

Photo : Brigitte Dubanchet

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ART & CULTURE

par Pierre-Alain Martini

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ne plongée extraordinaire au cœur de la découverte du monde des océans. C’est ce que propose le nouvel espace Mer et Littoral installé au cœur du Musée Naval d’Antibes. Deux grandes salles d'un bleu profond sont consacrées à la grande aventure du Commandant Cousteau. Une exposition inédite présentée avec l'association de Francine Cousteau, l’épouse du Commandant : "Pour nous Antibes c'est un retour aux sources car c'est sur les chantiers navals du port Vauban que la Calypso a été remise en état pour repartir affronter les océans". Prolongée jusqu’à juin 2013, l’exposition a été enrichie en début d’été par l'arrivée de la barre de la célèbre "Calypso". g La barre tient le Cap ! Le Commandant Cousteau et plus de 20 autres capitaines ont tenu cette barre pour guider la Calypso pendant 50 ans sur tous les Océans du monde. Une pièce exceptionnelle qui n’a pas été présentée au public depuis 10 ans. La nouvelle star de l’exposition rejoint la fameuse cage anti requins qui abritait les premiers plongeurs en Mer Rouge… dans l’ambiance magique du «Monde du silence». g La cage aux requins exposée pour la 1re fois ! A 15 kilomètres du centre historique de la capitale En entrant, elle saute aux yeux et renvoie 50 ans en arrière dans les souvenirs d’émissions télé en noir et blanc : la mythique cage aux requins dans laquelle Cousteau et ses plongeurs se glissaient au milieu d'un univers qui fait encore froid dans le dos... et dont l’actualité rappelle la dangerosité. Jamais exposée jusque-là, jamais retapée, cette pièce maîtresse de l'exposition date de 1956. Elle porte les stigmates de ses nombreuses plongées. À plusieurs endroits les barreaux ont souffert des coups de mâchoires d'un « grand blanc » trop curieux ! g Un génie de l'invention ! L'exposition se poursuit avec des maquettes des débuts de l'exploration sous-marine. On y découvre tous les outils que Cousteau et son équipe ont dû inventer ou transformer pour se déplacer sous l'eau et partir à la découverte de ce monde inconnu. Comme le scooter sous-marin, ou Denise, la soucoupe plongeante, ou encore la fameuse "troïka", un appareil en forme de traîneau équipé d'une caméra automatique. g Un village sous la mer… Autre maquette exposée, celle des maisons sous la mer. Vivre sous la mer, vieux fantasme de l’homme…

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Les aventures du Commandant Cousteau... et du Commandant ! À l’aide de la Calypso et du "Rosaldo", le commandant et son équipe vont installer ce village sous la mer où les hommes vont vivre tout un mois. Quand ? Où ? "On est en 1963 et le Commandant a trouvé un récif parfait en mer rouge au large du Soudan » explique Francine Cousteau.

g Son combat pour la Terre Mais l'ultime combat de Cousteau est celui du "droit des générations futures" pour que les enfants, adultes de demain, se sentent responsables de l'avenir des océans. L’ardent défenseur de l'environnement met à profit la notoriété mondiale qu'il a su cultiver, pour promouvoir l'idée de « la Terre, vaisseau spatial limité et fragile, à préserver ». En 1990, avec six enfants venus des six continents, il prend «symboliquement possession de l'Antarctique au nom des générations futures». Jacques-Yves Cousteau était au sommet de Rio en 1992. Les résultats insignifiants du sommet Rio+20, en juin dernier, l’auraient certainement mis en colère. ☞ Savoir +

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Au Cap d'Antibes, une exposition dédiée au célèbre explorateur du monde sous-marin

Exposition "Les aventures du commandant Cousteau" - Espace de la Mer et du Littoral - Batterie du Graillon Bd J.-F. Kennedy Cap d’Antibes. De 10 h à 16 h 30 du mardi au samedi. Fermé les jours fériés. Entrée 3€. Tarif réduit 1,5 € pour les plus de 65 ans et les étudiants. Gratuit pour les moins de 18 ans.

EXPOSITIONS

Un adieu artistique au Minitel

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u cœur de l’été, s’est déroulée sur le port e Monaco dans le cadre du restaurant « Le Virage » une vente aux enchères d’œuvres d’art insolites - créées en hommage au défunt Minitel - au profit de l’Association Fight Aids...Le 29 juin 2012 à 23h59 alors que les écrans de l’ancêtre se sont éteints à jamais, Anthony Alberti avait réuni artistes célèbres et inconnus qui ont réinventé sous forme d’œuvres d’art l’objet mythique : Sacha Sosno, Mateo Mornar, Patrick Moya, Patrick Gibelli, côtoyaient les jeunes artistes en devenir... De nombreuses personnalités étaient présentes parmi elles : Patrick Hourdequin, qui fut l’âme du Théâtre Princesse Grace durant 30 ans, Président de l'association des Amis du cirque et son épouse « Crinou », Pierre Alberti, fondateur de Radio Nostalgie et depuis 4 ans de Radio Emotion... L'idée de la renaissance du minitel remonte au mois de mars dernier lorsque Anthony Alberti, jeune artiste du Street Art et jeune entrepreneur, découvre que la mort du Minitel est programmée... L'idée d'en faire des œuvres à part entière pour une exposition en Principauté émerge très vite « Personne n'y avait pensé ... Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il y a trente ans le Minitel c’était une révolution dans la télécommunication. Il permettait à des millions de personnes de communiquer. Je ne veux pas que cet objet mythique tombe dans l’oubli alors que sans lui il n'y aurait pas d'Internet », commentait Anthony Alberti.

Le grand retour de Blake

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e sculpteur Blake, qui avait présenté dans son atelier de la rue des Violettes plusieurs de ses collections en bronze et marbre « Figure » et « the Fragments », revient en Principauté pour exposer ses dernières œuvres « The Angels » du 14 au 22 septembre à l’espace d’art du Comité Monégasque de l’Association Internationale des Arts Plastiques auprès de l’Unesco, 10 quai Antoine 1er. Après de nombreuses expositions au Canada, en Inde, en Asie et en Italie, Blake choisit, pour sa nouvelle collection de bronzes, de travailler sur la complexité spirituelle de l’homme, façonnée par des connaissances acquises au fil des années pour exister dans notre société et empreinte par nos particularismes intérieurs mêlant âme et caractère. Chacune de ses nouvelles sculptures, toutes des pièces uniques, révèle ainsi « l’esprit » humain faisant abstraction de l’enveloppe extérieure du corps. www.blakesculpture.com


Violons de légende à Beaulieu-sur-mer D

Effeuillage Littéraire

u 7 au 15 septembre, la ville de Beaulieu-surMer organise, pour la cinquième année consécutive, les « Violons de légende », un moment fort de la belle musique, qui doit sa renommée internationale à son originalité : faire entendre des concertistes d’élite jouant sur des instruments prestigieux rarement entendus aujourd'hui....

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g Un programme au son du canon ! Un vrai canon militaire ! Cet instrument inhabituel sera utilisé pour jouer l’« Ouverture 1812 » de Tchaïkovsky qui nécessite, en effet, la présence d’un canon au milieu des instruments de l’orchestre symphonique. Pour cette raison, l’œuvre n’est quasiment jamais jouée… et ne peut l’être qu’en plein air ! Elle le sera le 15 septembre prochain, dans le théâtre de plein air de la Batterie ( !) .... et à Beaulieu une première en 2012 dans le monde !! Et pas n’importe quel canon s’il vous plaît. Celui qui a servi au mariage du Prince Albert avec Mlle Charlene Wittstock et qui sera actionné par un Carabinier du Prince !

g Un rendez-vous azuréen Créé en 2008 par Michael Desjardins, pianiste concertiste, et André Peyrègne, directeur du Conservatoire de Nice, le Festival est déjà devenu l’incontournable rendez-vous de fin d’été des amoureux de la belle musique. Exclusivement dédié aux violons et violoncelles, ce festival permet, non seulement de découvrir la virtuosité de grands musiciens mais également de connaître l’origine et la vie de leurs instruments, empreints au fil des siècles, de prestige et d’anecdotes. Ces violons de légende, passés entre des mains de maître, utilisés dans des circonstances historiques ou pour lesquels un grand compositeur a écrit, reprendront vie à Beaulieu. g Des soirées d’exception Pour cette édition, 5 soirées exceptionnelles sont au programme, réunissant des artistes internationaux dans les sites les plus mythiques de Beaulieu-sur-Mer, comme la Villa Kerylos, le Royal Riviera ou la Rotonde, pour la première fois cette année. Outre le… canon princier, les grandes vedettes du festival seront le violoniste Nemania Radulovic le 7 septembre, le Trio Brancusi le 13, le violoniste Laurent Korcia le 15, le pianiste Jean-François Zygel - le « Monsieur musique » de France 2 - et Miroslav Kultyshev, l’extraordinaire vainqueur des Masters de piano de Monte-Carlo le 12. g Des atouts « charme » Accord parfait entre la musique et l’histoire, notoriété des artistes et convivialité font le charme et le succès du festival. La proximité des spectateurs avec les interprètes et la beauté des lieux où se déroulent les concerts, à chaque fois différents permettent une découverte insolite de Beaulieu-sur-Mer, sont des atouts majeurs, très prisés d’un public de mélomanes et d’amateurs. Chaque concert est suivi d’un dîner ou d’un cocktail dînatoire, opportunité pour le public de rencontrer les musiciens et d’allier agréablement musique et gastronomie. ☞ Savoir + : www.violonsdelegende.com Office du tourisme de Beaulieu-sur-Mer : 04 93 01 02 21 / tourisme@otbeaulieusurmer.fr Tarifs : concert 30 euros (gratuit pour les – de 12 ans selon les places disponibles). Au début de chaque concert, André Peyrègne raconte l’histoire des violons que jouent les musiciens.

Grace, a symbol of change

C

e mois de septembre sera marqué par un hommage rendu, trente ans après sa disparition, à la Princesse Grace. Trois journées, du 14 au 16, pour reconnaître « l’héritage de Grace dans les trois rôles principaux de sa vie et de célébrer sa contribution incontestable au changement positif autour d’elle ». Trois rôles que les organisateurs de Grace, a symbol of change définissent ainsi : « En tant que princesse, elle a initié un véritable boom économique, social et culturel à Monaco. En tant qu’actrice, elle a institué un style unique à Hollywood mélangeant glamour, élégance et sophistication et a façonné notre mémoire collective de la mode. En tant que femme, sa personnalité et sa douceur ont profondément marqué son entourage et restent encore une source d’inspiration pour toutes les femmes qui veulent poursuivre leurs rêves ». Le programme débutera le vendredi soir, le 14 donc, avec un dîner de gala dans la Salle Empire de l’Hôtel de Paris suivi par un défilé du styliste américain Jeff Garner Dress to Change The World et accompagné par une musique composée et interprétée par Robin Le Mesurier. Le samedi, journée consacrée à l’actrice, présentera un Mini Festival du Film anmé par Women Make Movies et se poursuivra dans la soirée par la projection du grand classique La Main au Collet. Enfin l’élégance occupera le devant de la scène le dimanche 16 au Deck du Monte Carlo Beach avec la toute première édition du Concours International de Chapeaux Ladies & The City présidé par le célèbre designer Jimmy Choo. Septembre devrait également marquer le début du tournage du biopic consacré à la Princesse Grace (nous en reparlerons dans le numéro d’octobre de La Principauté).

Le Ray

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par Lisa Arquette

HOMMAGE

par Viviane

’Académicien Amin Maalouf, Goncourt 1993, après « Le dérèglement du monde » (2009) avec « Les Désorientés » (dédié à Jacqueline de Romilly) signe sans doute son livre le plus émouvant, et certainement l’un des plus « littéraire » d’une « Rentrée Littéraire », au fil des ans de moins en moins littéraire... L’auteur de « Samarcande », s’inspire de sa propre jeunesse passée avec des amis alors inséparables, une sorte de « société secrète » que la vie, la guerre « les événements » (comme la nomme pudiquement Amin Maalouf !) vont séparer. L’un restant au pays, l’autre choisissant l’exil, l’autre encore « entrepreneur qui a fait fortune » se faisant moine... Vingt-cinq ans les séparent de cette jeunesse : la mort « au pays » de l’un d’eux « Mourad », à l’appel de sa veuve les fera-t-elle retrouver leur belle amitié ? Qu'ont encore en commun l'hôtelière libertine, l'entrepreneur qui a fait fortune, le moine qui s'est retiré du monde ? « Quelques réminiscences partagées, et une nostalgie incurable pour le monde d'avant », écrit Amin Maalouf. Durant seize jours au pays, le narrateur confie ses pensées, ses joies, ses peines, ses doutes, à son « carnet de voyage ». Seize jours sur fond de deuil, de résurrection, par l’amour, à travers la troublante et libre « Sémiramis » : « En apparence, je suis venu renouer avec le pays de ma jeunesse, mais je ne regarde même pas le pays, j’y cherche seulement les traces de ma jeunesse (...) Tout ce que je reconnais je le vois en couleur ; le reste, tout le reste, je le vois en gris pâle... » 502 pages de « Littérature », au milieu d’une pluie de romans préfabriqués : Une perle rare... ______________________________________________ En Librairie le 5 septembre : « Les Désorientés » - Amin Maalouf - (E. Grasset)

J

'ai « bu » Barbe bleue en moins d’une heure... « Barbe bleue » c’est le Cru 2012 de la Dame qui écrit avec son chapeau qui nous livre tout les 22 août sa copie d’écolière composée de quelques pages « écrites en gros » : 21è cuvée du « Château Nothomb », destinée à tous ceux qui n’ont pas le temps de lire ou n’aiment pas lire, mais veulent briller « en société » Dame Nothomb revisite le conte de Barbe Bleue, le plus célèbre des « Serial killer », en fait il me semble avoir reçu le catalogue annuel des diverses marques prestigieuses de champagne ! Nous savions (Dame Nothomb l’a déclaré sur les complaisants plateaux de télévision à maintes reprises... ) que la grande prêtresse des lettres françaises nourrissait son œuvre au champagne... Gageons que les producteurs lui en seront reconnaissants... De cette œuvre incontournable (sous peine de passer pour inculte !), page 58 j'ai retenu une phrase « impérissable » qui devrait faire date dans la littérature : « L'inventeur du champagne rosé a réussi le contraire de la quête des alchimistes : il a transformé l'or en grenadine » L’auteur à chaque rentrée littéraire réussit l’alchimie dont rêve tout éditeur : transformer la grenadine en or ! A consommer avec modération ! ______________________________________________ « Barbe bleue » - Amélie Nothomb (Ed. Albin Michel)

EXPO-CONCERT

Un automne en couleur... A

près avoir emballé Christo en juillet et août, la galerie l’Entrepôt ouvrira sa saison automnale dès le 10 septembre, avec « Vertige », une exposition-vente des dernières œuvres de Michel Aubery. Ce peintre "bien de chez nous" est également connu pour son engagement, depuis son plus jeune âge, à l’ASM foot dont il dirige aujourd’hui la section amateur. Exposition jusqu’au 6 octobre.

Happy birthday ! Pour fêter le troisième anniversaire de la galerie, L’Entrepôt propose un concert exceptionnel, la première intégrale des concertos pour piano de Philip Glass. « Hors les murs » sera donné le 27 septembre au Théâtre des Variétés à 20 heures, par l’Ensemble instrumental de Nice, direction Avner Soudry, piano : Nicolas Horvat Octobre verra le lancement de l’Open des artistes de Monaco 2013. Thème : "Le Fait divers. Célèbre ou d’actualité, lugubre ou joyeux…". Pour tout savoir, http://www.lentrepotmonaco.com/Et sera suivi, du 4 au 22 décembre, de l’exposition-vente des œuvres de Michel Lavail, vainqueur de l’Open 2012

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ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT

Un potager sur mon balcon Comment avec plaisir cultiver chez soi quelques légumes savoureux pour se mitonner de bons petits plats... par Jean-Philippe Lucas

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Véritable îlot de verdure au milieu de notre environnement urbain, ce potager peut aussi être l’occasion de cultiver des fruits ou encore des plantes aromatiques. Ecologique et surtout économique le potager à la maison peut devenir une vraie solution anticrise tout en luttant contre la malbouffe. Pour cela, nul besoin de posséder une grande demeure. Il suffit d’avoir un balcon, une terrasse ou un appui-fenêtres. Ma cousine fait pousser des tomates sur un rebord de fenêtre sur cour d’un immeuble de Montmartre ! Et ça pousse… Incroyable mais vrai ! D'abord, prévoyez des bacs en terre cuite. Ce potager en carré est un bac de 1m2 qui pourra, si vous le désirez, être consacré à une seule variété ou divisé en plusieurs parcelles. Chaque compartiment recevra une variété différente. La culture peut se faire sur 4 parcelles égales dans lesquelles on pourra planter 4 types de semences. Et pour ceux qui n’aiment pas bricoler (comme moi…) il est possible d’acheter des bacs carrés en jardinerie (ouf !) L’info-fiche pour les bacs : www. bruxellesenvironnement.be/potagers ou au 02. 775. 75. 75. Ce jardin urbain peut même être réalisé à l’ombre, il sera plus orienté vers des plantes comestibles qui ont besoin de peu de lumière. Pour couronner rapidement vos débuts commencez avec des légumes

People Vert

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ous avons tous rêvé un jour de posséder un potager en pleine ville. Pouvoir cultiver quelques légumes savoureux pour se mitonner de bons petits plats. Eh bien, aujourd’hui c’est possible. Déjà 19% de bruxellois - par exemple - possèdent un potager sur leur balcon. L’idée est fort simple, très pratique et amusante. Et même si vous n’avez pas la main verte vous êtes sûrs de réussir. La formule ? La voici : 1m2 pour 10 kilos de légumes.

peu sensibles aux maladies : roquette, blettes, haricots, radis… pourquoi pas des pâtes aux blettes ce soir ? Ce potager sur votre balcon ne présente que des avantages : vous savez d’où viennent vos légumes et vos fruits. En utilisant les produits locaux, vous redécouvrez leur goût autentiques, souvent altéré par les produits chimiques, et du coup vous réduisez votre empreinte écologique. Seul, en famille ou entre amis le potager crée une activité naturelle autour de laquelle s’instaure une convivialité qui se finit généralement autour d’un bon repas pur bio. Mais c’est aussi la possibilité pour les enfants de comprendre le rythme des saisons et de voir de façon concrète le processus de croissance des légumes. Et pourquoi ne pas créer un

POLLUTION

par Jean-Philippe Lucas

Larvotto sous contrôle

Les premiers Jeux Olympiques écolos !

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our une fois c’est un événement qui sera notre people vert. Et pas n’importe lequel puisque c’est le plus grand du monde : les Jeux Olympiques. Aujourd’hui les J.O sont regardés par 4,5 milliards de personnes et coûtent 11 milliards d’euros. Cette star méga-planétaire est aussi devenue depuis Londres une super star écologique. Les organisateurs ont voulu miser sur la protection de l’environnement, le recyclage, les énergies renouvelables et la lutte contre le gaspillage. Le plus grand événement mondial ne pouvait ignorer les préoccupations environnementales. Car depuis 2000, la ville qui accueille les jeux doit absolument respecter une charte de protection de l’environnement demandée par le C.I.O. Et pour faire de ces jeux les plus verts de l’histoire, Londres avait son plan le : « Towards a one Planet 2012 ». Inspiré du concept du W.W.F, le « one planet living » réunit gouvernements, entreprises, associations et particuliers afin de proposer des solutions durables. Tous les paramètres ont donc été pris en compte : choix du lieu, communication, transports, constructions… Les bâtiments ont été élaborés à 75% en matériaux légers, du polymère recyclable et du chanvre. La plupart des infrastructures seront démontés. 50% des appartements du village olympique seront loués à la population défavorisée du quartier. Les lieux de construction ont permis de réaménager et de réhabiliter des zones humides ou laissées à l’abandon (2000 arbres plantés et 300 000 végétaux en zones humides). Les transports publics ont été privilégiés, en mettant également à disposition plusieurs stations de vélos et en réduisant le nombre de taxis. L’effort s’est aussi porté sur la récupération de l’eau de pluie, le tri sélectif direct avec transformation des déchets alimentaires en compost ou en carburant, alimentation bio avec produits locaux… Et même si certains points noirs ont semé la zizanie comme la présence de certains sponsors aux activités néfastes comme la triste B.P. ou Dow Chemical - responsable de la plus grande catastrophe industrielle de Bhopal en Inde - ou encore le non respect des 20% d’énergie verte qui était prévue (9%), on peut dire que ces jeux ont amorcé un nouveau virage dans la gestion durable d’événements mondiaux. Faudra-t-il changer la devise du baron de Coubertin ? : Moins vite, moins haut, moins fort. Le slow sport c’est bien pour les organisateurs mais pas pour les champions qui vont de plus en plus vite, de plus en plus haut et sont de plus en plus forts.

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réseau communautaire. Du potager individuel à la maison rien ne vous empêche de franchir le pas pour des potagers familiaux ou collectifs, pédagogiques voire solidaires (voir : potagersurbains.be) Et si le futur de la ville se trouvait dans le vert. Et pas seulement des jardins sur des toits d’immeubles comme cela est souvent le cas en Principauté. Monaco est « vert » vu d’en haut, donnons lui des couleurs à tous les étages ! D’autant que si antennes et paraboles sont interdites sur les balcons monégasques, tomates, haricots ou radis ne le sont pas. Pour répondre à vos questions : Asbl nature et progrès : 0 81 30 36 90 (le vendredi de 9h à 12h) ou au 02 893 09 91 ou par courriel : natureaujardin@natagora.be Ou : infopotager@ibgebim.be

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haque année, de début mai à fin septembre, la Direction de l’Environnement assure la surveillance de la qualité des eaux de baignade par le prélèvement hebdomadaire d’eau de mer sur les sites du Larvotto, du Méridien, du solarium de la digue et de la plage des pêcheurs, réalisé avec les embarcations de la Direction des Affaires Maritimes. Depuis le début de la saison estivale, aucun incident n’est venu troubler une eau de baignade de bonne qualité, conforme aux normes sanitaires. Ce résultat est dû notamment à l’engagement du Gouvernement en faveur de la protection du milieu marin et les investissements réalisés dans la collecte et le traitement des eaux résiduaires.

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LE REPORTAGE du mois

Charme, glamour... mais aussi solidarité C

’est sous la Présidence de S.A.S. le Prince Albert II et en présence de S.A.S. la Princesse Charlène, que se tenu le 3 août dernier le 64e Gala de la Croix-Rouge Monégasque, dans la Salle des Étoiles du Sporting Monte-Carlo. Pour l’organisation fondée en 1948 par le Prince Louis II, cette fabuleuse soirée représente une occasion d’exprimer sa gratitude envers tous ceux

qui l’ont fait profiter de sa générosité au cours de l’année écoulée. Depuis le dernier gala, 500 volontaires ont consacré à la Croix-Rouge Monégasque quelque 38 000 heures de leur temps, dans le cadre de missions d’infirmerie, de secourisme et d’assistance. 42 000 personnes ont ainsi pu bénéficier de son aide, rendue possible grâce aux dons et legs qui lui ont permis de consacrer 600 000

à son action internationale, et 800 000 € en faveur de la Principauté et de ses communes limitrophes. Pour cette nouvelle édition du prestigieux gala, les convives ont été accueillis musicalement par l’ensemble monégasque Harpissimo. Ty Stephens et l’orchestre du Sporting Monte-Carlo ont rythmé le moment du dîner, puis place sur la scène au mythique groupe de rock allemand Scorpions,

pour un concert 100 % acoustique. Les convivesont aussi apprécié les talents musicaux de la très atypique fanfare Rock Box. Le programme s'est poursuivi aux platines avec Boy George et son « Boy George DJ Set ». Sandrine Quétier et l’animatrice américaine China Moses ont procédé au traditionnel tirage de la tombola. Cloture de la soirée avec l'incontournable feu d'artifice...

La Famille Princière

M. et Mme Masurel

Mme Melissa Corken

Le Maire et des membres du Gouvernement

S.A.S. la Princesse Charlène et S.A.S. le Prince Albert II Photo © Marta Szczesniak / Realis

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SPORT & LOISIRS FOOT • Moyens financiers, entraîneur d'expérience, grand joueurs : à Monaco plus rien ne manque pour revenir en Ligue 1

Tous derrière et l'ASM devant ! par Jean-François Séité

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ucune raison de se cacher derrière fausse modestie, diplomatie ou prudence d’usage : L’ASM se doit d’être, cette saison, l’ogre de la ligue 2 ! L’élite lui tend les bras et toutes les énergies sont mobilisées dans ce seul but.

g Recrutement haut de gamme Premier coup de tonnerre dans le mercato monégasque : l’arrivée d’un entraineur de prestige, sans doute l’un des meilleurs techniciens européen. L’italien Claudio Ranieri, transfuge de la Juve, de la Roma ou de l’Inter de Milan, prend en charge les destinées sportives du club monégasque. Le ton est donné et Ranieri, pour remplir les objectifs, aura sous ses ordres une équipe largement renforcée. Dans un premier temps, Delvin Ndinga (Auxerre), Andrea Raggi (Bologne), Jakob Poulsen (Danemark), Emir Bajrami (Twente) et Sebastian Ribas (Genoa) ont signé. Déjà du beau monde ! g Une pépite sur le Rocher Pourtant, ce recrutement qui aurait déjà fait le bonheur de beaucoup de club de l’hexagone avait encore besoin d’un point d’orgue. Et l’on va s’apercevoir que sur le plan des transferts, seul le PSG peut se vanter de faire plus fort que l’ASM. Lucas Ocampos, le grand espoir argentin convoité par rien moins que Manchester, Chelsea ou autre Barça, choisit Monaco (photo en haut) ! Le président à cassé la tirelire… 11 millions d’euros, c’est le montant estimé pour un contrat de 6 années. A 18 ans, cet authentique espoir argentin (et du football mondial) vient éclairer le présent des rouges et blancs de sa classe mais représente, surtout, une sacrée garantie pour l’avenir ! g En route vers la ligue 1 Une fin de saison réussie, un recrutement haut de gamme, l’ASM ne peut faire autrement que d’afficher ses ambitions. De l’avis de tous les observateurs, les monégasques sont archi-favoris pour le titre. Faut-il encore que la mayonnaise ne tarde pas trop à prendre. Les premiers matchs sont heureusement rassurants. Victoire 4-0 en ouverture face à Tours au Louis II, un match nul en déplacement à Laval pour rappeler que tout ne serait pas toujours facile mais trois succès en suivant, "à la maison" face à Istres et Arles-Avignon et en déplacement à Guingamp. Au bout de 5 journées Monaco est en tête de la ligue 2 ! g Le titre sinon rien Ne jamais s’enflammer diront les anciens… ou les prudents. Mais avouons que c’est bien parti. Faisons confiance à l’expérience de Claudio Ranieri pour souder le groupe et le mener au plus haut. Faisons confiance aux joueurs pour trouver force et motivation pour l’honneur du maillot rouge et blanc. Pour les dirigeants, pour l’encadrement, pour les supporters tout autre résultat que le titre et la montée serait une déception et une frustration. Avec de tels moyens, l’ASM doit retrouver une élite qu’elle n’aurait pas du abandonner. La Ligue 1 a besoin de Monaco et le Louis II a besoin de la Ligue 1 !

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© Photo DR

g Un budget surdimensionné Le nerf de la guerre c’est l’argent. C’est sûrement très vrai dans le football moderne. Et depuis l’arrivée de son nouveau président Dmitry Rybolovlev, l’ASM joue dans la cour des très grands. Monaco dispose, de loin, du plus gros budget de la L2, un budget qui pourrait faire palîr d’envie beaucoup de clubs de L1. L’intersaison à bien montré que le club du rocher avait changé de braquet avec un recrutement haut de gamme et des ambitions affirmées.

Un Ibra peut en cacher un autre...

S

on transfert vers la Principauté avait été bien moins médiatique que celle de la star suédoise vers Paris. Pourtant, Ibrahima Touré est en train de conquérir le rocher plus vite que Zlatan Ibrahimovic le Parc des Princes. Quel parcours tout de même ! Arrivé en janvier 2012, complet inconnu, dans une équipe qui tardait à sortir de la zone de relégation, Ibrahima Touré, à 26 ans, s’est révélé un véritable détonateur pour les rouges et blancs. En devenant le leader d’attaque qui manquait tant, en enfilant les buts au point de finir meilleur buteur de l’ASM avec 10 réalisations en seulement 17 apparitions, « Ibra de Dakar » a largement contribué au retour de Monaco dans le haut du classement de la L2. Ibrahima Touré peut-il confirmer ? Cette saison Monaco vise haut. Le recrutement de Claudio Ranieri et de nombreux joueurs au talent reconnu renforce la concurrence. Pour être titulaire il faudra encore hausser son niveau. Mais celui qui est devenu entre temps international sénégalais n’a pas peur du combat, sur les terrains de jeu comme sur ceux d’entrainements où se gagnent les galons de titulaires. Son début de saison le démontre amplement : 4 buts (dont un doublé) en 4 matchs, le voici déjà en tête des buteurs de L2 et sur un rythme que ces adversaires canonniers vont avoir du mal à suivre. Au point que, déjà, l’Europe entière lui fait les yeux doux, mais chut… le temps n’est pas d’écouter les sirènes. Le natif de Dakar doit progresser et faire monter son club. Et si l’ASM rejoint l’élite la saison prochaine, il pourrait y avoir alors face au PSG… un sacré « Ibra de fer » !

LONDRES 2012

L

a moisson de médailles de la natation française à Londres a inspiré cette réflexion en forme de paradoxe au dessinateur de presse Jean-Jacques Beltramo.


WRC • Sébastien, saison 9, épisodes 8 et 9. Toboggans finlandais ou vignobles allemands, à la fin c’est l'Alsacien qui gagne !

Le beau mois d'août de Loeb-Elena par Alan Parker-Jones

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rèves, dimanche 26 août. Sébastien Loeb (Citroën DS3) remporte pour la neuvième fois de sa carrière le rallye d'Allemagne, non loin de son Alsace natale, 9e manche du championnat du monde WRC. Il devance les Finlandais Jari-Matti Latvala (Ford Fiesta) de 2 minutes, et Mikko Hirvonen (Citroën DS3) de 2’30 ! Ce succès, le 74e au palmarès de l'Alsacien, lui permet de renforcer sa place en tête au classement du Championnat du monde où il devance toujours son équipier Hirvonen. En route pour une neuvième couronne mondiale. Plus tôt, au cœur de l’été, Loeb et son complice monégasque Daniel Elena s’étaient imposés sur les routes finlandaises, bosselées, étroites et bordées d’arbres. Hirvonen deuxième assurant un nouveau doublé pour la firme aux chevrons.

g Tant pis pour les amateurs de suspens On ne peut pas reprocher à Loeb de tout gagner. Ni de disposer de la meilleure voiture. La faute aux erreurs commises par ses principaux adversaires. Une véritable hécatombe en Allemagne ! Solberg, Neuville, Sordo au tapis, parmi d’autres. Il n’empêche, ces succès à répétition, sans véritable opposition, ont quelque chose de déjà vu, revu, rebattu… Lassant en quelque sorte. Vivement que la Fiesta soit au niveau de la DS3 ; vivement que BMW se donne les moyens de développer la Mini ; vivement que Volkswagen arrive avec sa Polo et Sébastien Ogier… A propos du Gapençais, il a terminé 6° en Allemagne, au volant de sa «petite» Skoda S2000. Pas mal non ?

g Stop ou encore ? Que fera « Seb » après son – probable – 9° titre ? L’Alsacien disputera-t-il encore le championnat WRC en 2013 ? Stop ou encore ? Loeb donnera sa réponse fin septembre-début octobre. Troisième option, un championnat «allégé» quelques épreuves pour le plaisir – qui laisserait à Loeb du temps pour s’occuper de sa famille et de l’écurie qu’il a montée pour courir sur piste. En attendant, Loeb roule sur du velours. Tout lui réussit. Le neuvième titre se rapproche", a souligné Loeb. "C'est l'objectif depuis le début de la saison. De rallye en rallye, on s'en rapproche. A quatre rallyes de la fin de saison, 54 points d'avance, ça commence à être pas mal. Ce succès est un bel hommage à Philippe Bugalski (l'ancien pilote décédé accidentellement en août). C'est lui qui avait gagné le premier rallye d'Allemagne avec Citroën. Ça ne le fera pas revenir mais ce succès est pour lui." Salut les champions. Le prochain rendez-vous est fixé au 13 septembre à Cardiff au pays de Galles pour le rallye de Grande-Bretagne.

RALLYE

Roses des Sables : l'aventure responsable

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Words Of Women Chaque année, elles décident d’une cause à défendre, « parce que celle-là nous semble primordiale, parce qu’elle nous touche toutes, parce qu’elle est le demain de nos enfants, parce que sa représentante est une femme d’exception à qui nous rendons ainsi hommage, nous participons au Trophée 2012, sous les couleurs de WOW-Words of women. ». Wow est un mouvement qui donne la parole aux femmes vivant avec le virus du SIDA et à toutes celles qui les soutiennent dans ce combat Les soutiens humanitaires locaux La Nuit des Associations et l’opération Les Jackpots du Cœur ont permis de reverser à l’association Enfants du Desert la somme de 10000 euros afin de contribuer aux travaux d’agrandissement de la garderie existante du Ksar El Ghorfa sur la commune de Rissani dans le sud est marocain et à la création d’un jardin d’enfants. Le projet comprend également la construction de sanitaires afin de familiariser les enfants aux bases de l’hygiène. Le Kiwanis Monaco a remis la somme de 1500 euros pour l’achat de médicaments que seront convoyés au mois d’octobre jusqu’aux dispensaires des différentes communes de la région. http://monacodesertsreveetpassion.trophee-roses-des-sables.org/

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atricia Schroeter et Marie-Christine Darnaud participeront au 12° Trophée Roses des Sables du 11 au 21 octobre prochain, au Maroc. Une épreuve qu’elles connaissent bien. Patricia a déjà 4 « roses » à son actif, Marie-Christine, 2. La première est Monégasque, la seconde Française, quinquagénaires toutes les deux, et toujours passionnées. "Vous dire que c’est une compétition sportive exclusivement réservée aux femmes, qu’elle se déroule dans le Sahara marocain, entre dunes et pistes, que le Fesch Fesch, l’Harmattan, la chaleur, la fatigue, le sable, les rochers, la poussière mais aussi le partage, la solidarité et l’amitié sont notre quotidien, que c’est une course d’orientation et de régularité à la carte et boussole dans la grande tradition des premiers rallyes africains, que, en amoureuses éperdues du désert, nous nous engageons à le préserver durablement..."

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tendance Sans information, on pourrait croire que c’est la dernière

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