n110oct12

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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XIII • Numéro 110 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Octobre 2012

• Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

Dossier Spécial

Photo © Reuters

Le 7ème Art sur le Rocher

Nicole Kidman

L'actrice australienne devient Grace Kelly sur grand écran ☞  POLITIQUE & societe : LA REFORME DES RETRAITES approuvee A l'unanimite • pages 6-7


DOSSIER SPECIAL

Le mythe de la Princess

Le tournage du long metràge - produit par Pierre-Ange Le Pogam et réalisé par Oliv

par Pierre Dévoluy

DOSSIER

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n ne compte plus les projets de films consacrés à Grace Kelly ni les actrices qui ont rêvé d'incarner un jour cette dernière. Cette fois le tournage d'un long métrage - « Grace of Monaco » - vient de commencer. Le projet, réalisé en grande partie en Principauté, rappelle que Monaco demeure un haut lieu cinématographique. Il souligne aussi la fascination qu'exerce toujours le destin mythique de la star hollywoodienne devenue SAS la Princesse Grace de Monaco. g Le nouveau film sur Grace Kelly Au dernier Festival de Cannes, le producteur Pierre-Ange Le Pogam lâche la nouvelle : le tournage de « Grace of Monaco », titre provisoire, commencera - enfin - en septembre 2012 et le film sera projeté en salles début 2014. Il précise que ce long métrage, déjà qualifié de « titrable » (comprenez : futur favori aux Oscars et autres Palmes), coûtera au bas mot 24 M€ et qu'il a choisi Olivier Dahan pour le réaliser. Clin d’œil de l'Histoire, c'est à l'occasion d'un Festival de Cannes, celui de 1955, que tout avait commencé entre Grace Kelly venue défendre « Une fille de la province » et le prince Rainier III de Monaco. Gaston Bonheur, « l'écrivain du Sud », directeur de Paris-Match, et son photo-journaliste niçois Pierre Galante (qui venait d'épouser l'actrice Olivia De Havilland) ont fomenté la séance de photos au Palais princier du 6 mai 1955, première rencontre des deux jeunes gens. Pierre-Ange Le Pogam ne s'est pas lancé dans une telle aventure sans arguments solides : ancien co-fondateur avec Luc Besson d'EuropaCorp, la major à la française dont il a été l'administrateur, il a prouvé son audace de producteur et ses compétences de réalisateur en signant de vrais succès tels que «Les petits

L'editorial

M

par Roberto Volponi

mouchoirs», «L'homme qui voulait vivre sa vie» ou encore la série des « Transporteur ». Quant à Olivier Dahan, on savait l'homme à la c a s quet te G a v r o c h e capable de ficeler des drames (« Déjà Mort », 1997), de réaliser un film de commande (« Les rivières pourpres 2 », 2004), d'oser une comédie musicale (« Mozart, l'opéra rock » et même une comédie populaire et footballistique (« Les seigneurs », avec José Garcia, Gad Elmaleh, Franck Dubosc, Omar Sy etc. qui vient de sortir en salles). Mais, surtout, on se souvient qu'il a montré un éblouissant savoir-faire dans le registre des biopics, ces biographies scénarisées très prisées depuis quelques années, avec « La Môme » consacrée à Edith Piaf dont l'interprète, Marion Cotillard, a été récompensée en 2008 par un très envié Oscar de la meilleure actrice. A Cannes, avant même de s'interroger sur le redoutable choix de l'interprète principale, s'est imposée la question fondamentale : « Et le scénario ? ». Personne n'imaginant en effet une fresque interminable, quelle partie du destin à la fois multiple et unique d'une des plus grandes stars du XXème siècle devenue la princesse emblématique que l'on a connue, quel partie de sa vie serait-elle retracée par ce film ? Pierre-Ange Le Pogam révéla qu'il avait déniché un « canevas » du scénariste Arash Amel ; texte délaissé par d'autres producteurs. Avant que chacun ne se précipite sur son mobile (peu en effet se souvenaient qu'Arash Amal avait signé « The Expatriate » et « Je suis une légende 2 »), Le Pogam révéla que le texte portait sur une courte période de la vie de Grace Kelly ou plus exactement de

la Princesse Grace. L'histoire se déroulerait en effet sur une petite année à cheval sur 1961 et 1962 lors de la crise diplomatico-fiscale entre la Principauté de Monaco et la France. g La crise diplomatico-fiscale de 1962 Le 14 janvier 1962 une ordonnance souveraine vise à reprendre le contrôle par l’Etat monégasque de Radio Monte-Carlo et Télé Monte-Carlo, que la France contrôle alors à travers « Image et son » appartenant à un milliardaire français et par une société dont plus de 80% des parts sont détenues par l'Etat français. Paris juge que ses intérêts sont menacés » et ordonne à Emile Pelletier, Ministre d'Etat, « grand commis de l'Etat français » détaché auprès du Prince, de solliciter le retrait de cette ordonnance. L'entrevue accordée le 23 janvier 1962 tard le soir tourne à l'incident diplomatique : le Prince refuse de retirer le texte et limoge sèchement le Ministre d'Etat. Emile Pelletier part en « exil » et trouve refuge à Nice dans un hôtel de Cimiez ! Le procédé « qui n'est pas dans les usages » n'est guère apprécié par Paris. En toile de fond du différend se dessine l'irritation française devant la fiscalité monégasque particulièrement douce. Elle attire en effet riches citoyens et entrepreneurs français et des capitaux retirés des anciennes colonies, notamment d'Algérie, qui échappent ainsi au fisc de l’hexagone. C'est l'époque où des centaines de sociétés, pas seulement françaises, implantent en Principauté leur siège social qui n'est matérialisé le plus souvent que par une simple

A quel type de campagne électorale doit-on s’attendre ?

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aintenant, tout est plus clair. Comme prévu, juste après l’approbation de la loi sur les retraites, le voile s’est enfin levé sur les listes qui vont se présenter aux élections de 2013, ainsi que sur la plupart des noms des candidats. Les Monégasques, en prenant connaissance de la composition des listes, se sont probablement posé une question : comment en est-on arrivé là pour que ceux qui jusqu’à hier étaient des adversaires deviennent tout d’un coup des alliés ? Et – au contraire – que ceux qui étaient amis et alliés puissent d’emblée se transformer - à leur tour - en adversaires ? Nous allons tenter d’apporter une réponse à cette interrogation. Tout d’abord, il faut considérer que le débat politique - tel qu’on le connaît aujourd’hui - est un phénomène assez récent à Monaco : en grand partie conséquence des réformes que la Principauté a dû adopter suite à sa demande d’adhésion au Conseil de l’Europe. Une adhésion – il faut le rappeler – voulue fortement par le Prince Rainier III. Suite à l’impulsion donnée par les demandes du Conseil de l’Europe, le rôle du Conseil National – c’est incontestable - a profondément évolué : de simple « chambre d’enregistrement » des décisions du Gouvernement, la Haute Assemblée a commencé peu à peu à assumer les caractéristiques propres à un parlement pluraliste, avec une vraie opposition, tout en gardant en même temps ses spécificités. Pour ce faire, il a suffi d’appliquer quelques ajustements législatifs et une interprétation plus correcte des équilibres institutionnels déjà prévus dans la Constitution. Entre temps, faisait son apparition sur la scène politique monégasque une liste de coalition qui en 2003 renverse l’ancienne majorité - qui occupait depuis 4 décennies tous les sièges de la Haute Assemblée. Une petite révolution démocratique qui a vu un nouveau groupe dirigeant s’impliquer directement en politique autour d'un projet commun. Un groupe formé par d’éminents représentants de la classe dirigeante du pays (chefs d'entreprises, avocats, médecins, enseignants, etc…) la plupart sans aucune expérience spécifique, animés par la volonté - sans doute commune à tous - de servir leur pays, parfois motivés par une vraie passion politique, mais aussi – souvent – par simple ambition personnelle. Des expressions de la société civile – comme on dit – avec toutes leurs vertus et toutes leurs faiblesses. Des politiques souvent improvisés et à temps partiel qui essayent de concilier leur activité professionnelle avec un engagement politique mal rémunéré, mais capable d’assurer prestige et visibilité. C’est ainsi que, à partir de 2003, on a assisté sans solution de continuité à un tourbillon d’apparitions et de disparitions des mouvements politiques, d’alliances pré-électorales favorisées par un système fortement majoritaire, suivies ponctuellement par des clivages post-électoraux… C’est ainsi qu’aujourd’hui on assiste au paradoxe d’une majorité qui - telle qu’elle est actuellement - n’est pas issue des urnes électorales. Dans un pays où - beaucoup plus qu’ailleurs – les idéologies n’ont jamais trop trouvé leur place, les rassemblements politiques semblent se former surtout en fonction d’une prospective électorale imminente et il semble inévitable que, une fois passé l’épreuve des urnes, inimitiées personnelles, petites rancoeurs et incompatibilités de caractère- tôt ou tard - puissent refaire surface, creuser des clivages qui semblent irréparables, tandis que chacun continue à revendiquer sa fidélité au programme électoral d’origine. A la veille d’une nouvelle campagne électorale, qui pour l’instant ne promet pas trop, on peut seulement espérer qu'elle sera digne - comme le souhaite le Prince Souverain - et non pas basée sur une simple répétition d’accusations réciproques. Les interventions du Prince Albert II pour défendre Ses prérogatives institutionnelles, notamment concernant la justice et le dossier des retraites, ont pesé lourd, mais si le thème des institutions peut contribuer à former des alliances nouvelles, certes il ne peut suffire tout seul à bâtir un bon programme électoral. A présent, ce que les Monégasques attendent de cette campagne c'est une confrontation sereine, focalisée surtout sur les programmes, pour apporter une réponse aux grandes questions concernant l’avenir et la prospérité de ce pays. Pour l’instant, ce n’est encore qu’un espoir...


se Grace sur le grand écran © Jean-Jacques Beltramo "dessins de presse", éditions baie des anges, 6 euros.

vier Dahan - est imminent : il nous rappelle que Monaco demeure un haut lieu cinématographique...

boite aux lettres dans un couloir. Bien que le Prince ait finalement abrogé la fameuse ordonnance deux jours après l'incident, le quai d’Orsay réclame par le mémorandum du 21 février 1962, la révision des accords franco-monégasques « sur les plans économique, financier, commercial, fiscal et douanier, dont la dernière mise au point datait d’une convention de 1951 ». Le coup est rude pour Monaco. Le « blocus de Monaco par la France », repris par les médias du monde entier, se hisse pendant quelques heures au niveau des grandes crises du moment : Celle des missiles soviétiques de Cuba où l'on frise la guerre mondiale, l'arrivée massive des Pieds-noirs en Métropole ou encore la campagne pour le référendum portant au suffrage universel l'élection du Président de la République française... Un calme relatif s'instaura cachant sans doute des contacts discrets. Le 17 décembre 1962 la Principauté adopta une nouvelle constitution qui prévoyait le vote du budget par le parlement monégasque (Conseil national), le droit de vote aux femmes, l’abolition de la peine de mort. Hasard ou conséquences, les négociations franco-monégasques reprirent et après plusieurs mois de discussion, on aboutit aux accords du 18 mai 1963. Un impôt sur les bénéfices des sociétés était établi pour les entreprises installées en Principauté et faisant plus de 25 % de leur chiffre d’affaires à l'exteriéure. En revanche, celles qui étaient en-dessous de ce seuil continuaient à bénéficier d’une exonération. Les Français installés à Monaco depuis moins de 5 ans au 13 octobre 1962 voyaient leur statut fiscal aligné sur celui des Français de métropole, de même que tous les nouveaux et futurs arrivants.

g La Princesse qui a changé l'image du pays Le scénario - tout au moins ce qu'on en sait - mettrait en lumière le rôle aussi discret qu'efficace de la Princesse Grace dans la résorption de la crise. Des médiateurs parmi ses proches auraient-ils été sollicités ? Ont-ils apporté l'appui nécessaire au bon moment ? Le peu de détails crédibles, voire leur absence, dans les archives laissent une confortable liberté à la fiction qui ne serait pas invraisemblable pour autant. L'enquête de Jean-François Seité, notre agent infiltré dans le processus des castings (voir encadré), révèle que le film devrait aussi montrer des aspects plus attachants de la vie monégasque au début des années 1960 : nombre des figurants recrutés doivent s'attendre à apparaître dans des scènes de bal, d'autres dans de somptueuses réceptions, d'autres enfin comme infirmiers bénévoles. Grace Kelly, devenue princesse, avait en effet dynamisé tout autant les soirées prestigieuses que les actions de bienfaisance, alliant souvent les deux. D'autres castings nous rappellent l'importance capitale du rôle de mère que remplissait Grace : la production a recruté des enfants acteurs éphémères « impérativement anglophones, bilingues de préférence ». Pour interpréter la Princesse Caroline, « une petite brune aux yeux bleus... au regard sombre et profond », pour le Prince Albert : « un « petit blond aux yeux bleus à l’air malicieux » et pour leur cousin Christian (Baron De Massy, un peu plus âgé), un garçon « brun Photo © DR aux yeux sombres de préférence ». Grace avait totalement mis fin à sa vie cinématographique. Son seul rapport à la caméra était l'usage de...sa « super 8 », ancêtre du caméscope, petit et capital témoin des instants de l'intimité familiale joyeuse de ces années-là. g Casting de stars... Quelle actrice aujourd'hui pouvait relever le défi d'interpréter « Grace of Monaco » ? Pierre-Ange Le Pogam a justifié son choix de Nicole Kidman en racontant qu'il s'était rendu aux États Unis avec Olivier Dahan pour auditionner « plus de vingt prétendantes au rôle, toutes plus talentueuses les unes que les autres » mais qu'en rencontrant Nicole Kidman, ils ont « senti que, sans aucune discussion possible, c'était elle la comédienne parfaite » pour le projet. Elle seule devrait donc être capable de faire revivre le jeu de Grace, ce « charme envoûtant et glacé » qu'Alfred Hitchcock vantait et savait si bien mettre en lumière (voir encadré : filmographie de Grace Kelly). C'est l'actrice espagnole Paz

Vega qui sera Maria Callas, la Diva, amie et confidente de la princesse. Le prince Rainier sera interprété par Tim Roth (qui tient le premier rôle dans la série TV mondialement connue « Lie to me » et qui était président du jury de la section "Un certain Regard" au dernier Festival de Cannes). Frank Langella, acclamé dans « Frost/Nixon », sera le père Tucker, Conseiller de Grace et Rainier pour le mariage. On verra aussi Roger Ashton-Griffiths en Alfred Hitchcock. Quant au Ministre d’État de l'époque, Emile Pelletier, il devrait être interprété par le Québécois Yves Jacques. g Monaco et le cinéma Grace Kelly n'avait pas apporté le cinéma à Monaco mais elle l'y avait sublimé. « La main au collet » et/ou « Le cygne » sont immédiatement cités lorsqu'on évoque Monaco - ou Monte-Carlo. (voir encadré La main au collet) Mais si elle a délibérément laissé derrière elle ce monde de la fiction et de l'illusion dès qu'elle est devenue princesse, elle a attiré le regard de ses amis hollywoodiens et, par là, celui d'un vaste public, sur la Principauté. Pourtant le cinéma est un très ancien compagnon culturel du Rocher. On dénote plus de 200 films liés à Monaco ! Le cinéma a toujours aimé Monaco, depuis les touchantes avant-gardes de Méliès (« Le Raid Paris-Monte Carlo en 2 heures », 1905, photo en bas à gauche) jusqu'aux derniers James Bond, en passant par les incroyables reconstitutions du cœur de Monte-Carlo, le Casino, l'Hôtel et le Café de Paris... (photo Foolish Wives 5, 6, 7) reconstruits de bois et de plâtre en plein désert aux portes d'Hollywood. Les affiches juxtaposant Monaco aux noms prestigieux des écrans : Erich von Stroheim (photo), Marlène Dietrich, Vittorio De Sica, Gary Grant, Glenn Ford... et tant d'autres. Mais si Monaco a aimé le cinéma, les Monégasques le lui ont bien rendu. Pas moins de dix salles (si l'on prend en compte celles de Beausoleil : L’Alcazar, le Riviera, Le Rex, le Lux.), jusqu'aux années 1980, leur permettaient de regarder les dernières productions. Les plus anciens se souviennent du Prince et du Royal, la grande salle - unique - du Gaumont où se trémoussaient plus de 1000 spectateurs à la première de « A Hard Day’s Night »... Aujourd’hui, une demi-douzaine de productions est en attente de venir tourner dans le décor le plus recherché, irremplaçable, de cette Principauté où circule encore la trace légère et fascinante de Grace, qu'elle soit Kelly ou Princesse de Monaco.

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DOSSIER SPECIAL

Au cœur du casting... de « Grace of Monaco » ! Reportage exclusif dans les coulisses des studios cinématographiques niçois pendant les sélections des figurants

DOSSIER

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par Jean-François Séité

g Oubliés jean et tee-shirt habituels ! Ce matin c’est costume cravate ! Direction « la Victorine » et ses mythiques studio du cinéma français. Look 1962 obligatoire a précisé la production. Franchement, je n’ai plus vraiment de souvenir de cette époque, mais j’espère que ça ira. J’arrive un peu intimidé, mais l’accueil au grand portail est chaleureux et souriant « vous venez pour le casting ? Prenez à gauche et un peu plus haut vous trouverez le studio 4 » Je m’avance un peu et là je ne peux plus me tromper… La foule, bien plus que les panneaux indicateurs, m’indique que je suis bien arrivé.

g Patience et élégance... Un casting c’est avant tout une affaire de patience. Je vais vite m’en apercevoir. J’en profite pour étudier discrètement les candidats. Première impression : ces dames ont fait plus d’efforts que la gente masculine. Elles rivalisent d’élégance dans leurs robes vaporeuses alors que les hommes ont souvent oublié le costume. Les santiags c’est 62 ? Certains ont dû le penser. Je ris sous cape et me dis que j’ai encore toute mes chances. g Des apprentis stars ! Mais je déchante vite. Je croyais, naïvement sans doute, que tout ceci était un jeu. Pas pour tous ! « Je suis acteur professionnel et je ne suis pas sûr de pouvoir rester. Puisje revenir un peu plus tard ? Peut-on me donner les horaires exacts du casting ? » Derrière moi, une voix tente de s’adresser au responsable du casting. L’homme se veut « beau ténébreux » et porte costume et casquette. Il tente d’imposer sa prestance mais ne parvient pas à persuader la production qu’il peut passer devant tout le monde. Quelques sourires s’installent.

g Un essayage haute-couture Les heures ont passé. Chacun papote, essaye de se lier avec son voisin, échange ses idées sur le rôle des figu-

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rès de 2000 candidats acteurs ont participé au casting du film d’Olivier Dahan. Ils rêvent de participer au tournage qui débutera cet automne et de croiser quelques secondes le regard de Nicole Kidman qui incarnera la souveraine. Reportage en immersion !

rants. Et puis arrive mon « wagon ». Nous sommes autorisés par groupe de 20 à monter vers le bureau de la directrice du casting. « Vous avez des mètres ruban à votre disposition, prenez vos mensurations, nous en aurons besoin pour vos costumes de tournage ». Tour de tête, de poitrine, de hanches, même la longueur de bras y passe ! Je rends ma fiche : me voici le N° 1064. Drôle de nom d’acteur ! g Un vrai photomaton J’attends encore. Et soudain la porte s’ouvre. Mon groupe entre enfin dans le sein des saints. Brigitte Fourcade, la directrice nous accueille avec un vrai sourire et quelques mots d’encouragements et d’explication. « Vous allez tourner principalement des scènes de bal et de marché. Nous avons besoin d’environ 1000 d’entre vous. Acceptez-vous de changer de coiffure ? Avez-vous déjà été serveur ? Seriez-vous libre pendant quatre jours ? » On s’y verrait presque et ça doit sûrement se lire dans tous les regards ! Voila… enfin le moment fatidique : une toute petite photo de face et puis s’en va. Brigitte Fourcade fera désormais une présélection qu’elle présentera à Olivier Dahan avant le choix définitif. Un au revoir, un « on vous contactera » et tout le monde quitte la Victorine avec le même souhait : être de la fête du tournage. Sera-ce mon cas ? Pour ma part, j’ai presque l’impression d’avoir connu comme une espèce de quart d’heure Warholien !

Monte-Carlo Story : exprimez-vous ! 1

er avril 1988 : MONTE-CARLO STORY était diffusé pour la première fois dans la salle sise Terrasses du parking des Pêcheurs. Après 25 années de loyal service consacré à la diffusion d’un film retraçant l’authentique et passionnante histoire des Princes et Princesses de Monaco, Richard et Danae Projetti souhaitent avoir votre opinion de : êtes vous POUR ou CONTRE le maintien de cette activité ? Pour répondre et/ou exprimer votre avis envoyer un mail à l'adresse suivante : rprojetti@gmail.com

L'HISTOIRE

lfred Hitchcock a réalisé en 1954 « La main au collet » en grande partie pour le plaisir de venir tourner sur la Côte d'Azur où se situe l'action ! Le scénario est tiré de la nouvelle de David Lodge intitulée « To catch a thief ». Les décors de la Riviera et de Monaco confèrent au long métrage un mélange de richesse, de glamour et de comédie. L'intrigue est assez simple : John Robie, gentleman-cambrioleur autrefois surnommé Le Chat, amnistié pour fait de résistance, coule une paisible – et riche – retraite sur la Côte d'Azur quand éclate une série de cambriolages dont la technique de « monte-en-l'air » acrobatique est identique à la sienne. La police le soupçonne et le traque. Il n'a d'autre choix que de rechercher lui-même le vrai coupable pour prouver son innocence. La belle Frances Stevens, fille d'une des victimes, l'aide et entame l'inévitable romance attendue. Pour interpréter l'ancien voleur, personnage à la fois souple et charmeur, le choix de Cary Grant s'impose : il a passé son enfance comme acrobate dans un cirque et son élégance est unanimement reconnue. Pour le rôle de Frances Stevens, Hitchcock convoque Grace Kelly, parce qu'il aime mettre en scène, expliquera-t-il à François Truffaut, des personnages féminins contrastés, à la fois froids mais capables de passion. « J'ai photographié Grace Kelly impassible, froide, et je la montre le plus souvent de profil, avec un air classique, très belle et très glaciale. Mais, quand elle circule dans les couloirs de l'hôtel et que Cary Grant l'accompagne jusqu'à la porte de sa chambre. ». La belle pétrifie le public en embrassant le héros médusé. Malgré les reproches des critiques (« manque de rythme, hésitations entre romance et suspens... »), le film connut un succès enviable dans de nombreux pays. Les scènes emblématiques tournées en Principauté et sur les corniches la surplombant font de ce film sans doute la plus belle des promotions de Monaco et de son cadre.

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Le film qui a fait decouvrir la Principauté au monde entier... A



POLITIQUE & SOCIETE Le nouvel hémicycle du Conseil National a été inauguré avec la session extraordinaire

La réforme des retraite

TIQUE

par Patrice Zehr

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’est par un vote historique que le nouveau Conseil National s’est inauguré sur le siège, en adoptant lors d’une session extraordinaire convoquée par le Prince Souverain et à l’unanimité, la modification de la loi sur les retraites des salariés. Un cap est passé : après consultations, discussions et explications, c’était l’heure du vote. Si depuis quelques jours il n’y avait plus de vrai suspense, ce vote unanime était loin d'être acquis dés le départ. C’est un succès incontestable pour le Prince et pour Son Gouvernement, dont s’est félicité en parlant même de fierté, Michel Roger, le Ministre d’Etat. C’est un succès pour le Conseiller aux affaires sociales et à la santé, Stéphane Valeri, qui a confirmé son image d’infatigable travailleur aussi persévérant que pédagogue. C’est un succès pour Monaco, enfin et surtout, si la réforme tient le cap de ses objectifs.

g Un régime parmi les meilleurs au monde Juste avant le vote, alors que les jeux étaient faits, le conseiller Valeri a rappelé ce qui pour Monaco à travers cette réforme est sans doute l’essentiel. « Comme l’a dit le Ministre d’Etat au début de ce débat, avec cette loi, notre régime de retraites restera l’un des meilleurs d’Europe notamment : - pour le niveau des cotisations, tant salariales que patronales, qui demeurent inférieures à celles du régime français. - pour l’âge du départ à la retraite maintenu dès 60 ans, exception enviée en Europe. - pour le montant des retraites qui demeurent de 25 à 75% supérieures, à carrière et salaire équivalents, par rapport au régime français. » Il est indiscutable que l’effort demandé est plus

qu’acceptable par les patrons et les salariés et que les retraites monégasques vont rester un point fort, pour une attractivité indispensable dans un pari économique qui estime à 2,5 % annuel, le taux de croissance des salaires horaires déclarés. Le différentiel favorable au modèle monégasque est maintenu et vu ce qui se passe partout en Europe, ne peut objectivement que s’accroître. Le débat public a fait le plein. Il y avait beaucoup de monde dans un hémicycle fonctionnel tourné vers l’audiovisuel, mais pas encore totalement opérationnel. Il fallait cependant s’accrocher, car on a beaucoup parlé de chiffres clés parfois contestés, parfois incompris et presque toujours techniques et arides. On ne pouvait ignorer non plus un contexte politique plus tendu que l’unanimité finale du vote pouvait le donner à penser. g Précaution, responsabilité et scepticisme Mais pour les élus toutes tendances confondues, il y a bien un déficit structurel du régime de retraite et il fallait agir et le plus vite était finalement le mieux. Le principe de précaution et de responsabilité l’a donc emporté, tout comme l’argumentation gouvernementale. Mais cette belle unanimité d’un vote responsable ne peut cacher, bien sûr, des nuances rappelées par Guillaume Rose, rapporteur du texte. « Il est vrai a t-il rappelé que pour les uns, (les syndicats présents dans la salle), la réforme n’était pas justifiée face à un déséquilibre jugé conjoncturel. Pour les autres (le patronat), le plan du Gouvernement n’était pas suffisant. » En fait, les syndicats n’auraient voulu aucune ponction supplémentaire et les patrons plus pour les salariés et pour les retraités non concernés par la réforme. La majorité, qui a voté le texte comme un seul homme, a émis par la voix de son rapporteur des doutes essentiellement sur l’objectif de 2,5 % d’augmentation annuelle des heures salariés. Pour le Ministre d’Etat, c’est une prévision d’un optimisme raisonnable. La majorité a d’autre part proposé deux amendements qui ont été accepté,

après une nouvelle rédaction demandée par le gouvernement sur la retraite minimale et un rendez-vous de bilan. On a beaucoup parlé à ce propos de « revoyure » mot affreux. C’est-à-dire qu’au-delà d’un point annuel fait par le gouvernement, qui dispose d’une liberté d’adaptation, on se reverra - a se revede - au bout de 7 ans pour faire le point. La majorité a accepté une modification de la rédaction de son amendement, conservant au Conseil national son rôle, sans pour autant tomber dans un contrôle permanent et une remise en cause systématique.

LEGION D'HONNEUR

Décoration de Stéphane Valeri : l’amitié franco monégasque à l’honneur

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© Photo DR

’est le président du Conseil constitutionnel, le quatrième personnage de la République Française, qui a remis les insignes de chevalier de la légion d’honneur au Conseiller de gouvernement monégasque Stéphane Valeri. Les 500 personnes présentes le 18 septembre dernier dans les salons de l’hôtel Méridien, ont toutes compris les messages forts de cette distinction. C’est un homme - et sa carrière - qui sont ainsi reconnus par la république française, une décoration pour un acteur majeur de la politique de Monaco, qui honore tous les Monégasques. Mais au delà de l’homme, c’est une action qui a été plus particulièrement célébrée, celle au service de l’amitié franco monégasque, incluant la défense des français de Monaco et enfants du pays. La communauté de destin, c’est aussi celle des hommes. La qualité de l’assistance a prouvé que cette amitié mise à l’honneur était un marqueur fort d’une identité partagée. Le Prince Souverain , Son Altesse Royale la Princesse de Hanovre – le Ministre d’Etat, l'Archevêque Monseigneur Barsi, le président du parlement Jean-François Robillon, Philippe Narmino pour le pouvoir judiciaire, le président du Conseil de la couronne le docteur Mourou, les membres du Gouvernement Princier, les élus du Conseil National sans oublier ceux du conseil communal, les ambassadeurs de France et d’Italie, le Préfet des Alpes-Maritimes et les maires et élus de l’agglomération et de très nombreuses personnalités monégasques et françaises de la société civile. Stéphane Valeri a prononcé un discours certes construit, mais où l'émotion était tout le temps présente. « Cher Président Debré, nous évoquions un jour, ensemble, à l’Assemblée Nationale, ce fameux consensus à la monégasque, et cet esprit d’une grande famille réunie autour de son Souverain. Monsieur le Président, cher Jean-Louis Debré, la voici, devant vous, cette famille, dont je ne suis qu’un membre parmi tant d’autres. Vous comprenez mieux pourquoi cette distinction brille un peu à la boutonnière de chacun de ses membres. Les plus discrets ne sont d’ailleurs pas les moins méritants. Chers amis ici présents, je ne peux tous vous citer, mais c’est bien à chacun d’entre vous que je dois cette journée… » Une journée qui marque un parcours. En 1986, Stéphane Valeri fonde l'Association des Jeunes Monégasques (AJM) qu'il préside jusqu'en 1993 et dont S.A.S. le Prince Albert II de Monaco est Président d'Honneur. En 1988, il devient, à 25 ans, le plus jeune élu au Conseil National. Il est réélu en 1993 avec le meilleur score de tous les candidats présentés et devient à 30 ans Président de la Commission du Logement. En 2001, il crée et préside l'Union pour la Principauté (UP), qui devient la première formation politique du Pays. L’alternative proposée par l’UPM, liste d’union autour de l’UP et de son fondateur, remporte très largement les élections de 2003. Stéphane Valeri est alors élu Président du Conseil National. Après l’élection de février 2008, remportée avec autant de sièges par une liste renouvelée dont il est à nouveau la tête de liste, il est réélu Président du Conseil National, le 14 février 2008. Durant ces années de présidence du Conseil National, Stéphane Valeri s’est efforcé dans le cadre des relations entre les parlements français et monégasque de renforcer l’amitié entre les deux pays. Mieux faire comprendre aux élus français les réalités monégasques. Ce qui n’est certes pas une tâche facile. Une action reconnue, qui s’inscrit dans une action qui se poursuit. « Monseigneur, loin de marquer un aboutissement, votre confiance me fixe une exigence à toujours contribuer, avec humilité et détermination, à cette immense tâche d’invention et de construction du pays modèle que vous appelez de vos vœux… »

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convoquée par le Prince Souverain : un vote historique sur une loi fondamentale pour l'avenir du pays

La majorité a obtenu la prise en compte de ses amendements, mais a dû faire des concessions jusqu’à la dernière minute. g 1,1 : le chiffre de la polémique Le texte était très technique et c’est sur un point technique que la belle unanimité s’est lézardée, pour laisser percer les rivalités politiques. Dans son rapport Guillaume Rose expliquait : «La dissociation de l'évolution du salaire de base par rapport à celle du salaire moyen allait entraîner une diminution mathématique des futures pensions de retrait. (...) Si le salaire de base augmente chaque année de 1,1 % point de plus que le salaire moyen, il est logique de considérer que les futurs retraités percevront des pensions inférieures. Le nombre de points de retraites étant calculé en divisant le salaire moyen par rapport au salaire de base ». Faux, répond le Ministre d’Etat, qui précise : « Le principe de dissociation ne fait pas progresser le salaire de base de plus de 1,1 point par rapport au salaire moyen… il fait évoluer le salaire de base comme le salaire moyen pour stabiliser le volume des droits accordés ». On ne donne pas moins, mais on ne donne pas plus pour pouvoir continuer à payer, sinon ce ne serait plus possible. Dit comme cela, ça se comprend. Il faut reconnaître cependant que ce 1,1 % point n’a pas été compris par tout le monde et ne l’est peut-être toujours pas. Certains élus se sont trompés lors de leurs interventions, comme l’ont fait remarquer Philippe Clerissi et Christophe Spiliotis-Saquet. Ce dernier s’est emparé du sujet pour estimer que le président Robillon votait, un peu forcé, un texte dans lequel il ne comprenait de toute évidence pas tout. Ce dernier, de répliquer qu’il avait tout de même fait des études plus longues que l’intervenant. Le ton était donné. g L’unanimité peut cacher bien des divisions Le débat malgré les grandes déclarations de principe des uns et des autres, ne pouvait échapper au contexte politique sous le regard intéressé du gouvernement.

D'ailleurs, d'entrée de jeu le président Robillon a placé le débat sur ce terrain. «...Je souhaiterais revenir un instant sur la Session Extraordinaire de ce jour pour rappeler, simplement, ce qu’énonce la Constitution de Monaco. Car je crains, au vu de certains propos tenus dans la presse ces derniers temps, qu’il y ait encore une mauvaise lecture de notre loi fondamentale ou du moins une lecture biaisée de certaines dispositions pourtant très claires. L’article 59 de la Constitution est en effet explicite et ne laisse pas l’ombre d’un doute quant à son interprétation : «"Le Conseil National se réunit en session extraordinaire, soit sur convocation du Prince, soit, à la demande des deux tiers des membres, sur convocation de son président". Je peux vous confirmer qu’aucun membre de cette assemblée ne m’a adressé de demande pour recourir à cette prérogative, pour ce qui concerne notre Assemblée, et notre Assemblée seulement, bien évidemment». La convocation est donc venue du Prince Souverain, mais pour le président du parlement, jamais il n'y a eu volonté d’imposer un calendrier ou un rythme parlementaire au gouvernement. La majorité ne voulait pas de session extraordinaire mais n'aurait pas été contre, si ça ne venait pas du parlement... Une affirmation contredite avec sa fougue habituelle par Christophe Spiliotis-Saquet, soulignant que l’UDM avait eu une attitude hostile proche de celle des syndicats USM, qualifiés par lui de «syndicalisme révolutionnaire qui n’a jamais aboutit à une solution de compromis avec ses partenaires». Bronca dans les rangs des syndicalistes présents. Seul mouvement dans une salle par ailleurs très studieuse.

(moins de 100 personnes) et pas à Monaco, les résidents bénéficiant déjà d'allocations sociales superieures. Anne Poyard-Vatrican (UP), a insisté sur un chiffre essentiel, qui a été repris et qui a recentré le débat sur l’incontournable : hier on payait des retraites sur 7 ans, aujourd’hui c’est sur 19 ans. Ca c’est structurel. Monaco ne peut échapper aux lois de la démographie qui font du paiement des retraites un sujet universel. C’est finalement cette évidence de bon sens qui explique au-delà des divisions, des ressentiments et de arrières pensées électorales, un vote unanime pour un texte qualifié par Claude Cellario de l’Unam de «socialement juste et économiquement viable». Socialement juste, cela paraît admis assez généralement, économiquement viable, c’est un optimisme raisonnable, mais qui devra être confirmé. Mais, bien sûr, l’avenir seul le dira, et pas tout de suite. L’horizon est à 7 ans, hors de toute pression du calendrier électoral, ce qui paraît sage. On se reverra, mais pas tout de suite, comme le souhaitait le conseiller Valeri, afin d'éviter chaque année un débat créateur de tensions dans le pays.Laissons donc tomber la revoyure. Restons à Monaco. La belle expression monégasque « A se revede » peut s’employer dans une spécificité tenant compte des réalités. Car les retraites à Monaco, demain comme aujourd’hui, cela reste comme l’ont souligné les élus, le Ministre d’Etat et le conseiller Valeri, mieux qu’ailleurs, personne ne dira le contraire, même ceux qui ne voulaient pas de cette réforme adoptée à l’unanimité.

g Des anticipations de la campagne électorale... Quant à Laurent Nouvion, parlant à titre personnel, il a noté les réticences de calendrier de la majorité et a lancé: "Les Monégasques se souviendront de la façon, monsieur le président, dont vous avez géré ce dossier". L’allusion au rappel à l’ordre Princier était évidente, surtout pour le président Robillon, qui a répliqué : "Monsieur Nouvion, de grâce, arrêtez de faire peur aux Monégasques, nous n’avons jamais attaqué une décision souveraine". Les Monégasques - c’est vrai - seront juge… A se revede une nouvelle fois. Montée ensuite au créneau dans son style très tonitruant de JeanCharles Gardetto qui défend la portée des amendements du Conseil National, dont celui sur la retraite minimale qui en fait concernera peu de monde

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es approuvée à l'unanimité

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SPECIAL ELECTIONS 2013

Les deux listes lance

Les dés sont presque jetés pour l’échéance du 10 février 2013. Du côté d’ se finalise. Une union jamais vue face à une majorité en place. Les p par Patrice Zehr

HORIZON MONACO : UNE AFFLUENCE DES GRANDS SOIRS

les arrière-pensées de petits arrangements électoraux, qui bien sûr persistent. C’est pourquoi Laurent Nouvion a pris de la hauteur en ébauchant un début de programme et en énumérant des engagements forts. Des points forts dans la dynamique « Horizon Monaco » il y en a déjà beaucoup. Tout d’abord, c’est la synergie finalement entre deux sensibilités bien soulignées par Jean-Michel Cucchi de l'UP - celle de l’efficacité économique et financière et celle de l’éthique et

blème – mais nous avons les solutions". Marc Burini "nous avons des valeurs, nous ne sommes pas un système, et une certaine Europe est un système". Jean-Michel Cucchi « le conseil national mérite mieux, je souffre devant son attitude actuelle, le parlementarisme et l'européisme » reprise de la justification de l'union. Laurent Nouvion : « La majorité sortante est usée, elle est dépassée, le ressort est cassé. Nous sommes en ordre de marche, nous

de la justice sociale. Une complémentarité indiscutable. A l'applaudimètre, c’est souvent le plus révélateur, Laurent Nouvion bien sûr mais aussi Marc Burini, Christopher Steiner les élus de R&E ou Christophe Spiliotis-Saquet "le rentre dedans", sans oublier Jean-Michel Cucchi et Jacques Rit, ancien de PFM à la popularité qui transcende les courants.

devons.nous entendre, nous sommes condamnés à nous entendre pour être la meilleure force de proposition face au gouvernement pour Monaco. Je suis prêt ». Un discours cohérent des attaques ciblées dans une analyse commune et des priorités partagées.

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a Salle du Canton était comble : 500 personnes. De quoi mettre du baume au cœur à ceux qui tentent le pari d’une union jamais vue. Un pari bien engagé mais certes pas encore gagné. Le public présent était intéressé plus que curieux, toujours attentif et souvent chaleureux mais rarement enthousiaste. On sent toute la puissance du nouveau moteur, mais il est encore en rodage en phase de réglage, il ne faut pas tout de suite aller trop vite pour ne pas casser la belle mais fragile mécanique. On retiendra plusieurs points forts de cette réunion de lancement du mouvement «Horizon Monaco» : Laurent Nouvion et Jean-Michel Cucchi côte à côte au premier rang, applaudissant les interventions vidéo de Claude Boisson ou Daniel Boeri ou les allocutions d'anciens de l’Unam, ou même de PFM. Laurent Nouvion très à l’aise et souriant dans son intervention finale, a eu raison de souligner que pour la première fois une liste avait dans une union, des représentants de tous les groupes ayant eu des élus au Conseil national.

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g L’union est réussie, mais peut-elle réussir ? Ceux qui y participent le croient et fixe même l’Horizon de l’action après la victoire électorale, d’ou le nom de l’union, bien au delà de l’élection, 5 ans pour réussir pour Monaco. Un Monaco 2018 dépeint dans une sorte de pré-programme avec conviction par Nouvion. On dépasse ainsi

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g L'actuelle majorité comme cible Sur les thèmes : la fidélité au Prince et le respect de ses pouvoirs institutionnel, considérés comme sacrés, ont été ovationnés. La revendication des spécificités face à ceux qui seraient trop sensibles aux sirènes eurocrates de Strasbourg également. Pas de dérive parlementariste dont on accuse l'UDM donc, et pas d’accroc à une priorité nationale, qui sera mise enfin à sa vraie place pour les orateurs, la première. Là encore l'UDM est ciblée pour renforcer ce qui unit et ce qui sépare, notamment par Thierry Poyet qui affirme que l' UDM est d’accord pour accepter un texte supprimant toute discrimination incluant celle de la nationalité. Pour lui ce serait la fin du Monaco, des Monégasques et il a déclaré "nous voulons des conseillers nationaux et pas des parlementaires européens travaillant pour Strasbourg". L’angle d'attaque est fort, il faudra le prouver. On se plaît - comme chaque fois - à applaudir des petites phrases "l'UDM, c’est courage fuyons, après s’être tiré avec la caisse et le fichier des adhérents de l'UP". Christophe Steiner toujours plein d'esprit "Monaco comme la Nasa d’Apollo XIII a un pro-

g Tout irait-il donc pour le mieux dans la meilleure des unions possibles Il faudra transformer un choix de raison en choix d'adhésion. Une adhérente de l'UP confiait : "Il faut le faire, car il faut éviter le pire pour Monaco : l'UDM." Pour un militant de R&E, Jean-Charles Allavena a dit ce que nous pensons : "On pouvait gagner seul, on pouvait y aller seul". L’argument de voir au-delà pour l'avenir de Monaco semble cependant avoir porté. Il faudra maintenant au comité de soutien, copiloté par Patrick Rinaldi président de l'UP, confirmer la dynamique de cette soirée et l'étendre et surtout lui donner du souffle et un supplément d’âme. Il manquait lors de ce meeting encore l'enthousiasme d’une adhésion sans réticences. Mais c’était - bien sûr - trop tôt. Le public est prêt a suivre, mais pas encore à s'enflammer pour les adversaires d'hier. Pour le moment on accepte, ensuite on adhérera, mais il y aura des refus et un risque - déjà perçu par Laurent Nouvion - de panachage au détriment des listes entières. Le premier horizon d'Horizon Monaco est certainement celui-là : un patriotisme d’union au nom du patriotisme pour le Prince et Monaco. Cet horizon-là est à portée de main, c’est sûr, mais va nécessiter encore un effort, c’est évident...


ent leur bataille électorale

’Horizon Monaco autour de R&E et de l'UP, c’est bouclé. Du côté de la majorité UDM, cela premiers devront convaincre les sceptiques et les seconds trouver un nouveau souffle par Roberto Volponi

UDM : LA SOBRIETE COMME STRATEGIE ELECTORALE

cées obtenues pour la parité homme-femme, et, en tant qu'architecte de profession : "L’Union des Monégasques va nous permettre de réaliser ce chantier que nous avons bâti !". Un peu d'humour, de la part de Guillaume Rose, qui, après avoir exprimé son bonheur et sa fierté d'être monégasque poursuit "Nos valeurs sont incarnées par Jean-François Robillon, non pas entre la carpe et le lapin" (allusion indirecte à notre journal, NDLR), mais surtout de la doyenne Nicole Manzone-Saquet, très applaudie, qui a prononcé une bonne partie de son intervention en monégasque pour la joie de tous. g Le grand final revient au Président Robillon Le grand final, bien sûr, revenait à JeanFrançois Robillon, toujours très mesuré, qui a débuté par des remerciements à Alexandre Bordero, très ému, qui ne se représentera pas "pour des raisons familiales" comme candidat au Conseil National. L'assistance a tenu à lui offrir en signe de reconnaissance une "standing ovation". Le président du Conseil National a ainsi montré comment il entend aborder l'imminente campagne électorale sans pour autant renoncer à répondre - indirectement - aux critiques de l'opposition : "Je suis tellement fier de ce que nous avons accompli ensemble que je n’ai qu’un seul souhait : poursuivre le chemin avec vous". (...) "Nous voulons faire vivre nos valeurs, au service de Monaco et des Monégasques. Quelles sont ces valeurs ? La fidélité au Souverain et à nos institutions, la solidarité entre Monégasques et l’attachement viscéral à l’identité monégasque." Sur le rôle du Parlement : "Rester aux responsabilités au sein du Conseil National, ce n’est pas pour nous une question de pouvoir et d’honneurs. Le Conseil National appartient aux Monégasques et il est au service des Monégasques". Sur l'économie : "L’économie doit être prospère rester dynamique. Autrement l’immobilisme l’importera". Pour conclure en ces termes son discours : "Soyons fiers de notre identité et des nos

racines. Ensemble continuons notre chemin". En marge de la réunion, on remarquait la présence de Bernard Pasquier, ancien président du Parti Monégasque, qui semblerait être un des quatre candidats indépendants qui manquent à compléter la liste composée par les 16 sortants de ces primaires UDM et les quatre Unam. Quid des trois autres candidats ? Il y a - peut-être - des difficultés à recruter, car tous les élus indépendants ont choisi l'autre camp. Petit suspense, enfin, pour le candidat Garofalo, qui pourtant figurait dats la liste des noms soumis au vote de l'assistance, mais qui au dernier moment a décidé de retirer sa candidature. Pourquoi ? On ne le sait pas, mais cela a suffi pour déclencher des rumeurs sur des divergences présumées sur les modalités du scrutin.

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g Les discours des candidats présents La réunion a suivi le scénario habituel : le traditionnel défilé des candidats, annoncés emphatiquement par le président Gérard Bertrand qui font leur apparition sur scène les uns après les autres, se présentent à l'assistance et énoncent leurs motivations et leurs bonnes intentions pour rendre service au pays. Pour la plupart c'est une première expérience, ainsi ils n'arrivent pas à cacher leur émotion. L'assistance, très attentive, écoute les propos pour ensuite pouvoir choisir qui les représentera. Mais ce sont les "grands gabarits" qui se sont chargés de "chauffer la salle", sans pour autant trop monter le ton. Il s'agit des élus qui siègent actuellement au Conseil National, bien connus et capables d'attirer un grand consensus, parmi lesquels ceux qui sont en train d'achever leur deuxième mandat et briguent le troisième. D'abord, le président Gérard Bertrand, qui annonce la présentation pendant la campagne électorale d'un bilan détaillé des avancées de cette majorité. Lui succède Jean-Charles Gardetto : "Il faut assurer l'avenir aux anciens et à la jeunesse. Nous demandons votre confiance : nous pensons aux intérêts des Monégasques" ou encore Pierre Lorenzi. Ensuite vient le tour des frères Marquet. Bernard "Nous n’avons pas changé de cap nous sommes restés fidèles à nos convictions. Je suis fier de notre bilan". Roland : "Honnêteté et patriotisme avant tout : notre attachement à la famille princière va de soi". Le vice-président du Conseil National Fabrice Notari revendique les avan-

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'ambiance était extrêmement sereine parmi les quelques 300 adhérents qui ont participé aux primaires pour la désignation des 16 candidats UDM, en vue des élections du 10 février. Le président Jean-François Robillon a apporté son style au mouvement dont il est le leader indiscuté. Une sobriété, un calme apparent et une rigueur morale, des caractéristiques propres au personnage qu'il semble avoir transmis aussi à son mouvement politique. Sereine, oui, mais sans trop d'enthousiasme : un brin d'inquiétude, pourtant, était palpable, car la bataille s'annonce d'ors et déjà très très dure. Au-delà de l'optimisme affiché, tous étaient bien conscients que leurs adversaires, à la même heure, à l'autre bout de la ville, étaient en train d'officialiser une alliance tant variée que redoutable. La stratégie, pour l'heure, est assez évidente : baisser le ton, apaiser le climat et surtout revendiquer les avancées obtenues pour donner un nouvel élan à une coalition UDMUnam qui s'apprête - et ce sera une première - à affronter le jugement des urnes.

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Vieux Menton : nouveau parking !

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : Open des artistes de Monaco 2013. Les inscriptions sont ouvertes. Dossier d’inscription à retirer à l’Entrepôt, 22 rue Millo, 98000 Monaco ou sur le site l'Entrepôt monaco. Le thème de cette année est : « Le fait divers, célèbre ou d’actualité, lugubre ou joyeux ». Le dépôt des dossiers administratifs se fera le 9 novembre 2012 au plus tard.

par Pierre-Yves Reichenecker

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'est fait. Après 6 années de négociations et d’études, le projet de parking sous l’esplanade des Sablettes et la quai Gordon Bennett est sur les rails. La communauté d'agglomération de la Riviera Française et le groupe belge Interparking* ont signé fin juillet la convention de délégation de service public qui les lie pour les 30 prochaines années. La CARF a en effet décidé le 9 juillet, par une délibération votée à l’unanimité, que le parking des Sablettes – au pied de la vieille ville de Menton – était d’un « intérêt communautaire ». Une décision importante, appelée à faire jurisprudence sans doute dans d’autres dossiers d’équipements de quartiers historiques. Le parking s'étendra sur les deux tiers du linéaire du quai Bonaparte, c'est-à-dire jusqu'à l'espace qui se trouve entre les deux escaliers monumentaux bien connus des amoureux du port mentonnais. Il offrira 430 places sur 3 niveaux. Le chantier du parking, dont le budget s'élève à 15,7 millions d’euros - 9,2 millions financés par la CARF -, devrait débuter en janvier prochain, pour une mise en exploitation entre mars et mai 2014. Du rapide donc. D’autant que le parking sera sans colonne. Plus confortable pour les automobilistes, mais plus compliqué à faire ! Un délai qui laisse peu de marge à l’entreprise CARI qui a la charge des travaux. Le chantier s’annonce compliqué : l’an prochain, les restaurants du quai Gordon Bennett et associations installées dans les voûtes vont se retrouver devant un grand trou, façon trou des Halles à Paris. Mais tout cela se fera en concertation a indiqué Jean-Claude Guibal. « Nous prendrons en compte les préoccupations de chacun », a-t-il ajouté. Une fois terminé le chantier, l’esplanade des Sablettes aura le même aspect qu’aujourd’hui… à une différence notable près ! Plus de parking en surface. C’est logique, « mais ce sera sans doute le plus difficile à faire admettre » estime le maire de Menton. * Interparking gère 650 parkings (285 000 places en tout) dans 9 pays européens. 2000 employés et 75 millions de clients l’an dernier. Du savoir faire et du répondant.

Billet d'humeur

Au-delà du raisonnable...

☞ Monaco : L’exposition « The Littoral Zone » de Marc Quinn au Musée Océanographique : déjà 300.000 visiteurs au compteur. Il vous reste jusqu’au 15 octobre pour faire l’expérience de ce troublant voyage et pénétrer ainsi dans l’univers fascinant de cet artiste contemporain qui interroge par le biais d’œuvres souvent spectaculaires sur l’origine et le cycle de la vie. ☞ Monaco : Dans le cadre du centenaire de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, l’Office des Emissions de Timbres-poste édite un timbre commémoratif dessiné par Colette Thurillet, artiste peintre naturaliste et animalier. Forte de 45 000 membres, la LPO est l’une des premières associations de protection de la nature en France. ☞ Cap d'Ail : Au château des Terrasses, exposition Jacques Courtens « Amour et musique ». Jacques Courtens est né à Bruxelles en 1926 de mère Hollandaise dans une famille d’artistes, peintres, sculpteur et architectes de grand renom. En 1940, l’exode conduit la famille à Nice. Il s’installera plus tard à Grasse, pays de Fragonard. Il est le premier peintre expressionniste MéditerranéoFlamand ! Une oeuvre essentiellement poétique qui aborde la vie sous ses différents aspects. Jusqu’au 11 octobre. A ne pas rater. ☞ Monaco : la 17ème Journée Européenne du Patrimoine aura lieu le dimanche 14 octobre. Le thème retenu est « Albert Ier de Monaco (1848-1922) : Science, Lumière et Paix ». Un Itinéraire transfrontalier est prévu le samedi 13 octobre. Cette manifestation de dimension européenne est organisée en Principauté depuis 1996. La liste complète des sites participant à cette édition est désormais consultable à l’adresse : www.journeepatrimoinemonaco.com ☞ Monaco : Brigitte Dubanchet expose ses photos du 15 octobre au 15 novembre au restaurant « un café théâtre », place des Bougainvilliers. Une exposition « tous azimuts » de quelques 25 œuvres. De son passage chez un photographe spécialisé dans les photos de puits d'eau et de métro, et des grands chantiers, elle a appris rigueur et construction d'une image en s'appuyant sur des lignes. A ne pas manquer. ☞ Monaco : "Le Roi" PELÉ couronné à Monte-Carlo lors du Sportel pour la 10 ème édition de Golden Foot ! La «Journée Spéciale Foot» se déroulera le mercredi 17 Octobre au Grimaldi Forum. Après Ronaldo, Platini, Zidane, George Best, Diego Maradona, Romario, Luis Figo, Del Piero, ce sera au tour de Pelé d’être honoré du prix et de déposer ses empreintes de pieds sur la célèbre Promenade des Champions, au Larvotto. ☞ Monaco : L’Atelier de Haute Joaillerie « 10 ROYALE » a choisi le célèbre créateur « KENZO TAKADA » pour le lancement de sa première Edition de Bijoux Haute Joaillerie. Ces pièces exceptionnelles ont été présentées du 18 au 22 septembre 2012 à la Galerie SemArt en Principauté de Monaco 20 avenue de la Costa. L’exposition a été visitée, notamment par S.A.R. la Princesse de Hanovre (photo).

La photographie du mois

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ardi 4 septembre, vers 16 heures, j’attends avenue SaintLaurent, le bus « 1 » à destination « Palais-Musée ». Je monte à bord. Je passe ma carte « senior » devant la borne qui me répond « en vert ». Il y a encore des sièges disponibles. C’est vrai, la rentrée des classes, c’est seulement la semaine suivante. A l'arrêt « Allées Lumières », le bus se remplit. Puis, au « Square Beaumarchais », c'est une horde de touristes qui envahit le bus... qui déborde. Nous sommes 113 à bord ! Audelà de la limite. Au-delà du raisonnable. « Cent treize passagers » indique le chauffeur par radio à son collègue, au centre de gestion du trafic de la CAM. Sainte-Dévote. « Attention à l’ouverture des portes » crie le chauffeur inquiet. Ça force, ça grogne, mais ça passe. Arrêt suivant. Le sexagénaire collé contre la porte du milieu n’a pas le temps de bouger, ou n’a pas compris la mise en garde du chauffeur. Ça claque – le postérieur du passager gardera un souvenir cuisant de son trajet – mais ça coince. Porte demi-fermée, semi-ouverte. Progressant d’un mouvement latéral, façon crabe, je parviens à m’extraire du bus. Le « 1 » continue, sans moi, mais toujours bourré de touristes à 2 euros par tête. Ces Japonais, Chinois, Allemands, n’avaient-ils pas lu les panneaux qui – en bon français – indiquent qu’en prenant son ticket à une borne interactive ou sur internet, c’est moins cher et plus rapide ? Comment dites-vous ? Ah ! Ils ne lisent pas le français. Ça, c’est benêt ! Mais ça rapporte…. (P-Y. R.)

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Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

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Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones

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In memoriam : il y a un an, Steve Jobs appuyait sur la touche Echap... Photo : Worth1000.com


ECONOMIE & FINANCE

Le paquebot SBM amarré... Les mauvais chiffres du dernier exercice de la société-phare de Monaco la poussent à se replier sur elle-même

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as de dividendes pour la troisième année consécutive et une perte qui s’élève à 33,2 millions d’euros : les chiffres relatifs à l’exercice 2011-2012 que la Société des Bains de Mer a annoncé le 14 septembre - lors de sa dernière assemblée générale - ne sont pas du tout encourageants. Les petits actionnaires ont commencé à manifester ouvertement tout leur mécontentement et à demander à voir plus en détail tous les comptes de la société. Les frais du personnel – difficilement compressibles continuent à augmenter sans être compensés par une hausse sensible du chiffre d’affaires. «On résiste assez bien, notamment dans le secteur de la restauration, tandis que le secteur des jeux reste sur le même niveau de l’année dernière», a justifié le président Jean-Luc Biamonti soutenu par l’Administrateur délégué Jean-Louis Masurel : «Nous sommes tous préoccupés de la situation actuelle : la crise globale signifie incertitude ce qui forcément génère de l'inquiétude». Seul éclat d’optimisme, les jeux en ligne : Betclic, où la SBM a investi 210 millions d’euros, grâce aussi à sa récente restructuration, commence à montrer un résultat d’exploitation positif pour 2012. «On voit le bout du tunnel», confiait Jean-Luc Biamonti. Pour le reste, le groupe dirigeant de la SBM choisit de s’investir sur ses activités traditionnelles sur le territoire monégasque et – notamment – d'améliorer et élargir son patrimoine immobilier, en attendant des jours meilleurs… g On ne risque certes pas de couler, mais… En simplifiant, on peut avoir recours à une métaphore marine, pour mieux décrire la situation actuelle : la SBM peut être comparée à un énorme paquebot super-luxe qui préfère pour l’instant rester confortablement protégé au port, sans risquer de prendre le large, en attendant que la mer se calme. Il vaut mieux rester bien amarré chez soi, plutôt que de prendre des risques dehors... Le navire – bien sûr – est solide et ne

risque pas de couler, mais il a déjà subi des dégâts non négligeables lors de ses dernières sorties : l’aventure des jeux en ligne a signifié pour l’instant seulement engager d'importantes ressources financières, pour les années à venir aussi, sans voir pour l’instant aucun retour. Les accords de partenariat à l’extérieur, n’ont pas produit, pour leur part, les résultats escomptés. Il vaut mieux faire du carénage pour réparer les dégâts et investir sur son propre bateau. Ainsi, on se concentre sur les activités «internes» comme l’opération Balmoral, déjà achevée, ou le dépoussiérage de ses plus beaux bijoux, comme le Casino, avec la rénovation de la Salle Blanche et l’ouverture de ses superbes terrasses. Et, surtout, sur l’opération Sporting, qui impliquera pendant les 4 prochaines années la transformation d’une bonne partie de la Place du Casino en chantier, et des Jardins des Boulingrins en "camping du luxe", tout en grignotant ici et là un peu des espaces verts restants en Principauté, comme ce fut aussi le cas pour réaliser les deux villas face à l’autre Sporting (d'Eté). Peu importe: il faut bien flotter. g …mieux vaudrait planifier à long terme ! Pour bien comprendre la situation, il ne faut pas oublier que ce paquebot métaphorique ne ressemble pas aux autres... Tout d’abord, il n’a pas un seul commandant, mais quatre, dont un seul de la même nationalité de la presque totalité des

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par Roberto Volponi

ECONOMIE

par Patrice Zehr

membres de son équipage. Difficile de tenir le cap, surtout si au bout du compte, ce sont eux les vrais propriétaires de la société ! Un équipage dont chacun revendique les privilèges spécifiques à sa propre catégorie, prêt à les défendre bec et ongles, et qui se rassemble comme une véritable équipe seulement quand il s’agit de manifester contre les décisions émanant de la cabine de pilotage… Assez bizarre, mais compréhensible. Encore plus difficile – dans une telle situation – de choisir le cap qu’on veut tenir, notamment à un horizon plus à long terme : une vision de prospective d’un avenir lointain, qui s’adapte mal à une philosophie de «wait and see», qui semble pour l’instant plus rassurante et confortable, mais qui pourrait se révéler dans l’avenir une faillite. Un navire qui préfère rester amarré trop longtemps au port seulement pour s’embellir ici et là, risque de ne plus savoir comment reprendre la mer et de rester ancré au port pour toujours. Et alors, la rouille progresse, lentement mais inexorablement...

INITIATIVES

Un "hub" pour la place financière monégasque

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g Une place organisée. En présentant le site, Bernard Rousselot**, a mis en avant le message qu’il entend faire passer : « Si l’image glamour de la Principauté peut-être un atout, il est important de faire comprendre que c’est aussi un lieu organisé, où l’expertise est de rigueur, et où la protection des biens et des services n’est pas un vain mot. Le fait d’être un Etat sans endettement est également un atout significatif ». Organisation et expertise, voilà les maîtres mots. Le glamour c’est bien, mais ce ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. La place monégasque est en concurrence avec Luxembourg, Genève, Singapour et d’autres, et doit donc avoir les moyens de communication adaptés. C’est le rôle dévolu au site "Monaco for Finance", dont le nom définit parfaitement l’objet. Pour reprendre le slogan publicitaire d’une marque fromagère, « c’est marqué dessus ». Dernière précision, pour l’instant il n’est pas question de Facebook ou autres réseaux sociaux. On évitera ainsi tout tweetergate.

* Chambre de développement, Monaco Welcome & Business office… ** Président de la commission pour la promotion de la place financière de Monaco à l’AMAF.

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’est l’objectif affiché par l’Amaf pour son site web : www.mff.mc lancé le 14 septembre dernier. Une plate-forme de correspondance pour assurer une promotion dynamique et coordonnée de la place financière monégasque. MFF détaille les spécificités et les atouts de la place, ainsi que ses activités et services. S’y ajoute une synergie forte avec les instituions qui assurent la promotion de Monaco : CDE, MWBO*… pour une meilleure coordination et une information claire. Il s’agit enfin de fédérer, au-delà de ceux qui font de la finance leur métier, tous ceux qui s’y rattachent : experts comptables, juristes, assureurs etc.…Le site est sobre mais pratique d’utilisation, les moyens techniques et la gestion quotidienne sont assurés par EPI Communication. Mff.mc est parfaitement référencé sur Google, mais ne le cherchez pas sur Yahoo…

De Gauche à Droite : M. Bernard ROUSSELOT Président – Commission pour la Promotion de la Place Financière de Monaco – AMAF M. Jean CASTELLINI – Conseiller - Bureau AMAF Mme Laurence GENEVET – Directeur Général – Epi Communication M. Jean DASTAKIAN – Secrétaire Général – AMAF

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ART & CULTURE

© Svend Andersen

Nouvelle affiche au Théâtre Princesse Grace animaux » par la Cie. « Les Farfadets » donné devant une salle composée en grande partie du public « fidèle du Théâtre Princesse Grace ». Un public qui, interrogé à la fin de la présentation, se dira quelque peu déstabilisé devant une saison qui à première vue lui semble « un peu trop classique », regrettant le grand absent de l’affiche le « Théâtre de Boulevard » qui a fait durant 30 ans le succès du lieu : Un défi à relever pour un théâtre qui a vu défiler les plus grands comédiens et les plus grands auteurs du genre... Le rire marquera pourtant le lever de rideau, le samedi 6 octobre, avec un spectacle - au titre prémonitoire - « Que ma joie demeure » de et par

par Viviane Le Ray

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oncoctée par la Direction des Affaires Culturelles, la saison 2012-2013 a été dévoilée en présence de Paul Masseron, Conseiller de Gouvernement pour l’Intérieur, Jean-Charles Curau, Directeur, et Françoise Gamerdinger, DirecteurAdjoint. A l’affiche 14 spectacles pour une saison volontairement « recentrée sur des pièces classiques et actuelles » En ouverture de la conférence de presse, première surprise un intermède théâtral signé Jean-Michel Ribes, extrait de « Théâtre sans

Théâtre Princesse Grace Sous La Présidence de S.A.S. La Princesse Stéphanie

Que ma joie demeure ! Ecrit et interprété par Alexandre ASTIER

samedi 6 octobre à 21 heures et dimanche 7 octobre 2012 à 15 heures

L’Intrus

d’ Antoine

RAULT

Claude Rich, Nicolas Vaude, Jean-Claude Bouillon Delphine Rich et Chloé Berthier Avec

Vendredi 26 octobre 2012 à 21 heures Décor : Catherine Bluwal - Costumes : Claire Belloc Lumières : Marie-Hélène Pinon - Musique : Michel Winogradoff Une co-production Comédie des Champs-Elysées,Scène Indépendante contemporaine (SIC), Jean-Claude Lande et Jean Martinez

Réservations : 00 377 93 25 32 27 www.tpgmonaco.com 12, avenue d’Ostende - 98000 - MONACO 12

Octobre 2012

© Photo TPG

Dévoilé le programme de la saison 2012-2013 : il ne manque pas de nouveautés et de surprises...

Alexandre Astier, transfuge de « Kaamelott » série loufoque très prisée des téléspectateurs... Le comédien rend « un hommage savoureux et déglingué » à un certain Jean-Sébastien Bach... g Alexandre Astier seul en scène avec Bach ! Alexandre Astier seul en scène sacrifie à la mode de la « master class » sans laquelle plus aucun festival de musique de nos jours n’existe ! Une parodie on l’aura compris en écoutant l’auteur : « la musique de Bach comme on ouvre un capot de bagnole pour comprendre un moteur...» qui poursuit : « Herr Johann Sebastian Bach, le « Cantor de Leipzig », maître incontesté du contrepoint rigoureux, vous accueillera dans son appartement de l’École Saint Thomas, comme il l’avait déjà fait par le passé, pour un exposé exhaustif sur l’harmonie tonale contemporaine. Ce cours est ouvert à tous, et aucune connaissance musicale n’est requise, bien que les auditeurs possédant les bases fondamentales du solfège profiteront davantage des notions évoquées par le Cantor... » g Claude Rich : Un immense comédien dans une grande pièce « L'Intrus » « Descendue » -selon la formule consacrée - de la capitale, co-production de Théâtre de Champs-Elysées, « L’Intrus » pièce d’Antoine Rault avec en tête d’affiche l’immense Claude Rich, entouré de Nicolas Vaude, Delphine Rich et Chloé Berthier, le vendredi 26 octobre et pour une unique représentation à 21h, devrait connaître un grand succès auprès du public... Sur le thème de Faust, Antoine Rault imagine une comédie existentielle qui nous parle gaiement et tendrement de l'homme contemporain confronté aux grandes questions du sens de la vie, de la mort, de l'amour et du bonheur : « Henri, savant spécialiste du cerveau, croit devenir fou quand il découvre à côté de lui dans son lit un étrange jeune homme qui lui propose un pacte diabolique : une dernière jeunesse et quelques instants de bonheur en échange de sa vie... »
Après « Le Caïman », qui évoquait Louis Althusser, après « Le Diable rouge » : l'ambivalent Cardinal de Mazarin, c'est un personnage sans autre identité que celle que lui donne l'écrivain qu'incarne Claude Rich... g Bref survol de la suite de la saison... A suivre en Novembre et décembre : Stéphanie Bataille alias « Peggy Guggenheim, femme face à son miroir », « Lettre à ma mère », adaptation de l’émouvant roman de Simenon, « un » Alfred de Musset, classique des classiques : « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée », « 84 Charing Cross Road » d’Helen Hanff. De grands auteurs à l’affiche en 2013 : Marivaux, Choderlos de Laclos, Milan Kundera. Deux comédiens de renom : Charles Berling, Francis Huster... Renouveler « l’esprit du théâtre à Monte-Carlo, un défi audacieux des Affaires Culturelles sans doute difficile à relever : verdict du public en fin de saison le 26 avril... ☞ Savoir + « Que ma joie demeure » : Samedi 6 octobre à 21h et dimanche 7 octobre à 15h // « L’Intrus » : Vendredi 26 octobre à 21h. Location des places : Théâtre Princesse Grace. Tél. : 00 377 93 25 32 27


Grimaldi Forum : le programme par Amanda Coutelle

ylvie Biancheri, directrice du Grimaldi Forum, après avoir fait le bilan de l’exposition Beaubourg « Extra Large » de l’été 2012 : 35.000 visiteurs - 24% de Monaco, 50% de France, 26% venus d’ailleurs (dont 13% d’Italie) - avant de passer la parole à Hervé Zorgnotti pour la présentation de l’agenda « Automne-hiver », révélait le thème de l’exposition de l’été 2013 : « Monaco Fête Picasso » qui commémorera les 40 ans de la disparition du Maître... g Un opéra-western pour la Fête Nationale : « La Fanciulla del West » Créé au Metropolitan Opera, New York, le 10 décembre 1910, l’opéra de Puccini est alors préfacé d’une citation venue d’une vieille légende californienne « A cette curieuse époque, des gens venus de Dieu sait où groupèrent leurs forces dans ces lointaines terres de l’Ouest, et, selon la rude loi du camp, oublièrent vite leur véritable nom, combattirent, rirent, jurèrent, aimèrent, et accomplirent leur étonnante destinée d’une façon qui paraîtrait aujourd’hui incroyable. Nous sommes sûrs d’une seule chose, ils vécurent. » L’Opéra de Rome produit ce western chanté digne d’Hollywood : jubilatoire portrait d’une drôle de femme au milieu d’un impitoyable univers masculin... Lundi 19 novembre à 20h00 (sur invitation du Palais)- Jeudi 22 à 20h00- Dimanche à 15h00 g L’Irlande au cœur avec la troupe « Lord of the dance » Ils viennent d’Irlande, ils ont conquis la planète : 1million de spectateurs en France, 60 millions dans le monde ! Un mot revient sur toutes les lèvres : époustouflant ! La troupe de danse celtique revient avec un spectacle qui « réinvente l’art de la danse celtique », les anciennes légendes où se marient gigues, claquettes et ballets, chants. « Lord of the Dance » est dirigée depuis sa création en 1996 par Michael Flatley, danseur de claquettes, révélé lors du concours de l’Eurovision 1994.... Le 30 novembre à 18h00 et 21h00 : Salle des Princes. g En décembre : La danse dans tous ses états... Les Ballets de Monte-Carlo réunissent désormais la Compagnie de Jean-Christophe Maillot, le Monaco Dance Forum et l’Académie de Danse Princesse Grace, ce nouveau « Pole Danse » présentera toutes les couleurs de la palette l’art chorégraphique : Le 13 décembre, l’Académie de Danse Princesse Grace, sous la direction de Luca Masala, inaugurera l’affiche hivernale en symbolisant l’union des trois entités. Mimoza Koike, Julien Guérin et Bruno Roque créeront pour les élèves de l’Académie un spectacle mêlant classicisme et modernité. Le Monaco Dance Forum reflétera dès son ouverture la volonté de Jean-Christophe Maillot de sensibiliser le public aux formes de danse les plus diverses avec le duo suisse Zimmermann et De Perrot et ses 5 artistes de cirque et danseurs... Le Festival accueillera à nouveau le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. En direction du jeune public, Poulet Bicyclette, une chorégraphie « de 6 à 106 ans » de George Momboye. Jean-Christophe Maillot, remontera Vers un Pays Sage. Du 13 au 23 décembre. g Les Fêtes autour d’un « LAC » signé J-C.M... Dernier né des grands ballets narratifs dont Jean-Christophe Maillot a le secret, LAC a connu en 2011 un succès retentissant. En passe de rejoindre les œuvres présentées dans le monde entier qui assurent à la Compagnie sa réputation internationale, LAC, sera présenté à nouveau à Monaco avant de partir en tournée. Du 29 décembre 2012 au 3 janvier 2013. ☞ Savoir + : Renseignements/réservations : Tél. : +377 99 99 3000

LIVRE

La Lavandière du Paillon A

la découverte de Catherine Ségurane, l’héroïne niçoise. Depuis 1923 un basrelief représente la farouche combattante, à l’endroit même de ses prouesses, sur les remparts du Château niçois. Catherine Ségurane, le battoir à la main, brandit le drapeau turc qu’elle vient de ravir à l’ennemi. Mais at-elle existé ? Les historiens n’ont à ce jour trouvé aucun texte pour accréditer l’histoire qui remonte à l’an 1543, lors du siège de Nice par la coalition franco-turque. Qu’importe, entre mythe et réalité, René BoDurbano conte les aventures romancées de la lavandière du Paillon devenue combattante. Au-delà de Catherine, c’est une saga de la famille Ségurane qui sert de trame au roman replacé dans son contexte historique, bien réel lui. Une plongée dans les événements de ce début de XVI siècle, quand Nice ne se voulait pas française et résistait à l’envahisseur François Ier. Charles Quint, l’infante Beatrix, le duc Charles III, Barberousse et tant d’autres nous font revisiter cette période de l’histoire locale, agrémentée de la gouaille et de l’humour du Pays niçois. De la petite fille à la jeune femme, héroïne de la Banda – la résistance clandestine – Catherine Ségurane va découvrir la haine, l’amour aussi. Alors, mythe, réalité, ou bien image représentant la volonté farouche des Niçois de résister à l’armada franco-turque ? Qu’importe encore une fois. Si vous aimez l’histoire, les péripéties, vous serez captivités par l’histoire de Catherine. (P.Y.R)

par Viviane

Le Ray

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© Photo DR

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Effeuillage Littéraire

résentée par Caroline Mauriac (épouse de Jean Mauriac fils de l’écrivain) cette correspondance rassemble les deux volumes des « Lettres d’une vie » parus chez Grasset en 1981 et 1989, et plus d’une centaine de lettres inédites considérées jusqu’ici comme trop « sulfureuses » pour être publiées car laissant entrevoir un « penchant » qu’on imaginait... C’était au temps où l’on avait une certaine pudeur dans ses sentiments, ses « penchants » comme ils disent... François Mauriac « Correspondance intime » dévoile les « abîmes de tendresse dans lesquels l’écrivain n’a jamais cessé de se débattre... » « Vos lettres, disait Jacques Chardonne à Mauriac : sont vous-même plus que tout. » En filigrane on y lit « les élans d’une âme sans cesse en éveil, les émotions du moment, la colère, la passion, l’ironie cinglante, la chaleur de l’amitié, l’ambiguïté des sentiments, les doutes, la foi, et tous les combats menés depuis la première lettre à Germaine, sœur de l’écrivain, datée 1898... Des lettres aux amis de jeunesse : Barrès et Jammes, ses parrains en littérature, au général de Gaulle, bien évidemment, et à la quintessence des romanciers français : Montherlant, Valéry, Proust, Paulhan, Cocteau, Drieu La Rochelle, Gide ou Claudel, y défilent tous les événements auxquels fût mêlé l’auteur du Bloc Notes, qui demeure comme « le polémiste » du XXème siècle. On oublie alors la « Rentrée littéraire » et sa cohorte de « produits jetables » pour se plonger dans ce que devrait être la Littérature : le plaisir de la langue et de l’esprit... ______________________________________________ «François Mauriac - Correspondance intime 18981970» (Ed Robert Laffont/Collection Bouquins)

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ous les personnages de ce roman de Gatsby à Léon Morand à « René Maupas et Juliette » à la terrasse du Grand Hôtel mythique de Cabourg dans l’ombre « du petit Marcel et d’Albertine » à Lady Brett en son fief du Dôme à Montparnasse, illustrent l'existence « comme un grand jeu de cache-cache entre divers destins qui finiront par se recouper, se rejoindre, selon la phrase de Paul Eluard (et proche de nous le cinéma de Lelouch...) : « Le hasard n'existe pas. Il n'y a que des rendezvous... » « L'amour, les sempiternelles raisons du cœur étaient le seul rempart, si précaire, si fragile, contre le naufrage, la défaite de toute vie... » rappelle la plume légère, teintée d’un humour mêlé à la douce nostalgie de François Bott qui semble bien avoir l’adresse de nos « Paradis perdus » Ecrivain et journaliste, François Bott qui a longtemps dirigé Le Monde des livres ; collabore régulièrement au mensuel Service littéraire, créé le romancier François Céresa, dont la devise est signée Albert Camus « J’ai une patrie : la langue française » ______________________________________________ « Avez-vous l’adresse du Paradis ? » - François Bott (Ed. du Cherche-Midi)

LANCEMENT

Nouvelle revue culturelle...

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armi les nombreuses personnalités qui se pressaient autour de Janny Lumeau, créatrice et éditeur du magazine, mais aussi journaliste, écrivain et poète, à tout seigneur tout honneur le parrain de « Sophia Mag » : Jean-Pierre Mascarelli, Vice-président du conseil général des Alpes-Maritimes, chargé du développement économique et des relations internationales, maire de Bouillon, à leur côtés Jean Pierre Dermit parmi les personnalités politiques, artistes, peintres et sculpteurs confondus : Gili, JeanClaude Meynard, Patrick Gibelli et Valentine Gibelli venus de Beausoleil, le poète Victor Varjac, le critique d’Art Frédéric Altmann. Venu de Gorbio : Luc Lanlo, fin connaisseur de l’art Indien contemporain, qui fut des années l’adjoint à la Culture de la ville de Menton. La liste est exhaustive puisque plus de deux cents invités avaient répondu au Rendez-vous de l’amitié de Janny Lumeau qui avec son sourire légendaire et la simplicité qu’on lui connaît, l’émotion dans la voix, présentait le N°1 de sa dernière création : « Sophia Mag » désormais « magazine officiel de Sophia-Antipolis » doublé au revers de « Métropole Mag » : le « Magazine de l’Eco-Vallée »

Une revue culturelle est née sur la Côte d’Azur, au cœur de sa technopole, mettant en valeur au fil de plus de 150 pages couleurs tous ceux, politiques, artistes, « décideurs » (pour sacrifier à un mot à la mode !) qui font, qui sont, la richesse de cette Côte d’Azur trop souvent méconnue... (V.L.R.)

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EVENEMENTS

par Viviane Le Ray

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’est aux Amis d’Alba que nous devons l’ampleur et le renom pris ces dernières éditions par la remise de la Truffe Blanche d’Alba à un grand chef de la région. Un évènement que nous savourons chaque année, en avant-première de la Foire Mondiale de la cité piémontaise. Une célébration de la cuisine des terroirs et de la qualité des produits... » rappellera dans son allocution Gérard Spinelli , Maire de Beausoleil, avant de remettre cette année non pas « une » truffe blanche mais « trois » truffes blanches à deux Chefs de la Principauté et un directeur d’établissement : chacun exprimant son talent dans son univers... On est ici à des années lumière de la « télé-irréalité » à prétention gastronomique qui envahi les de plus en plus Etranges lucarnes, comme dirait l’ami Yvan Audouard... Les deux chefs de la Principauté distingués ne sont pas -eux- des toquards mais d’authentiques toqués ! Heureux récipiendaires du trésor d’Alba : Le Chef Jean-Claude Brugel, Meilleur Ouvrier de France, qui officie au légendaire Café de Paris, et le directeur du lieu depuis 16 ans « estimé pour ses qualités humaines » : Stefano Brancato. Autre grand Chef distingué : le Président de la Confrérie du

« Grand Cordon d’Or de la Cuisine Française à Monaco », Marcel Athimond depuis 25 ans au piano du Saint-Benoit «haut lieu de la gastronomie marine» commentera M. le Maire, entouré de nombreuses personnalités et... de Charlotte Mint, Miss Beausoleil/Côte d’Azur , qui le 2 décembre sera peut-être Miss France 2012 : La truffe sur le gâteau en quelque sorte ! g Les personnalités présentes - Monaco Nicole Manzone-Saquet, Présidente de la Commission des Droits de la Femme et de la Famille, représente Jean-François Robillon, Président du Conseil National de Monaco ; Antoine Willian Piccione, Consul Honoraire du Sri Lanka à Monaco ; - Italie Luciano Barillaro, Consul Général d’Italie à Nice ; Alberto Cirio, Adjoint à l’Education, au Sport et au Tourisme de la Région du Piémont ; Roberto Nizza,

CURIOSITE

People Vert

vez-vous vu l’épisode A 2 de la saison 2 de la série « NCIS Los Angeles »,

E

Monaco ou Chypre ? diffusé et rediffusé sur M6 ? En voici le synopsis : Un agent du N.C.I.S. est assassiné à Chypre lors d'une enquête sur un groupe terroriste tchétchène, parmi lequel figure un tueur à gages britannique. Celui-ci est intercepté par Callen à Los Angeles, alors qu'il doit honorer un contrat sur une «veuve noire», devenue une femme au foyer sans histoire... L'épisode commence par un travelling aérien sur la Principauté de Monaco: le Casino, Hôtel Fairmont, la mosaïque de Vasarely, le port, le Rocher...! Vue suivante : une promenade anonyme de bord de mer, avec écrit en gros sur l'écran CHYPRE! Ce qui a fait bondir Michèle Dittlot qui aimerait bien avoir quelque explication..."J'ai regardé, sur la chaine télévisuelle française M6, l'épisode 2 de la saison 2 de NCIS Los Angeles .Et là, oh surprise! Dès les premières secondes du feuilleton, on nous montre des vues irréfutables de la Principauté de Monaco, puis, le lieu de l'action s'inscrit sur l'écran: Chypre!!! » . Pour la présidente de la commission de la culture et du patrimoine du Conseil National, « cette erreur géographique est surprenante, de la part d'un pays qui nous a pourtant donné une sublime Princesse Grace, ambassadrice extraordinaire de notre petit pays, qu’elle avait su faire connaitre jusque dans les contrées les plus éloignées. Je reste perplexe devant une confusion aussi grossière." On entend dire souvent que l’Américain n’est pas très fort en géographie ! Mais là, quand même ! Erreur volontaire ou hommage involontaire à la Principauté ? Une question à laquelle notre journal va tenter de trouver une réponse. Auprès de l’agent spécial G.Callen peut-être…. A suivre.

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Une ville conquise par la truffe d'Alba

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Chef de Groupe du Conseil de la Province de Cuneo ; L’Association Albèse des Amis de Beausoleil : Theresa Castaldo, Présidente ; Renato Caren, VicePrésident ; Marco Scuderi ; Mario Aprile, Président des Truffiers d’Alba ; Antonio Coscia, Costa Catterina - Argentine Laura Bertrand, chargée de mission à l’Ambassade d’Argentine en France - Distingués de la « Truffe Blanche d’Alba 2012 » Marcel Athimond, Chef du restaurant Le Saint-Benoît à Monaco, Président de la Confrérie du Grand Cordon d’Or de la Cuisine Française à Monaco ; Jean-Claude Brugel, Chef du Café de Paris, Meilleur Ouvrier de France ;Stefano Brancato, Directeur du Café de Paris ; - Les membres présents de la Confrérie du Grand Cordon d’Or de la Cuisine Française à Monaco : Gilles Brunner, Jean-Claude Grenache, Claude Jeanneret, Robert Larini, Benoît Perruchon-Monge et les élus des communes avoisinantes par Jean-Philippe Lucas

La voiture éléctrique du Saint-Père...

h oui ! Même le Pape se met au vert. Sa Sainteté Benoit XVI va désormais rouler dans un véhicule électrique. Et cocorico, c’est Renault qui décroche la timbale en partenariat avec le groupe Gruau. Ce projet resté confidentiel pendant deux ans s’est enfin concrétisé. Sa Sainteté à toujours désiré acquérir des véhicules propres. Le Vatican a donc commandé deux Kangoo Z.E. L’une sera une copie écolo de la « Papamobile » et l’autre sera affectée à la gendarmerie de la cité vaticane pour les services de sécurité du Saint-Père. Ces véhicules mis au point par la marque française et équipés par Gruau répondaient parfaitement aux attentes du Pape. Le 5 septembre dernier à Castel Gandolfo, Carlos Ghosn, président du groupe Renault a donc remis officiellement les clés des véhicules au Pape Benoit XVI en compagnie de Patrick Gruau président du groupe Gruau. « Moment d’exception, a précisé ce dernier, teinté d’une grande solennité ». Ces deux véhicules électriques offrent toutes les spécificités demandées par le Saint-Père. Surtout pour la « papamobile » : toit ouvrant, vitres latérales arrière amovibles, portes latérales arrière battantes antagonistes avec marchepieds électriques escamotables pour un accès facilité à bord… Véritable produit personnalisé la Kangoo Z.E. est la voiture qui s’adapte et se transforme au gré des demandes de particuliers ou d’entreprises souhaitant rouler électrique. Pour mémoire Renault avait également répondu à une demande spécifique de transformation du véhicule en ambulance et c’est Monte-Carlo Ambulances qui possède actuellement la première ambulance électrique au monde. (voir La Principauté n°107 – juin 2012). Décidément, les deux plus petits états de la planète sont les plus en pointe pour les transports durables.


SPORT & LOISIRS WRC • Sébastien, saison 9, épisode 10 : le finlandais et Ford relèvent la tête en Grande-Bretagne. Sacre reporté pour Loeb et Citroën.

Latvala s'impose au pays de Galles par Alan Parker-Jones

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g Sacre remis à plus tard Au championnat, si rien n’est encore fait, il ne devrait guère y avoir de surprise. Le résultat de la manche britannique empêche Citroën de décrocher d'ores et déjà le titre mondial des constructeurs. Certes ! Mais la marque aux chevrons devrait néanmoins être sacrée - tout comme Loeb chez les pilotes - à l'occasion du prochain rendez-vous, le rallye de France, au cœur du vignoble alsacien. "Citroën est assuré d'avoir le titre pilote et pour le constructeur, c'est quand même bien parti" ! En effet, Loeb ne peut plus être battu pour le titre mondial que par son équipier Hirvonen ! Le Finlandais auteur d’une course fantomatique sur les routes galloises : 5° à 1’30 s du vainqueur, et battu pour la quatrième place par l’étonnant Norvégien Mads Ostberg, ne sera sans doute pas un obstacle pour la conquête d’une neuvième couronne mondiale. "On peut gagner le championnat en Alsace, comme il y a deux ans, c'est un bel événement qui se profile. On a les cartes en mains, faire le doublé serait

© Photos DR

ari-Matti Latvala a mis un coup d’arrêt à l'hégémonie Citroën en remportant le rallye de Grande-Bretagne, devant Sébastien Loeb. D’un bout à l’autre de l’épreuve, la Fiesta WRC a surclassé la DS3 WRC. "La voiture a très bien fonctionné. Je dédie cette victoire à l'équipe, a déclaré Latvala, vainqueur de son 2e rallye de la saison, son 7e en carrière. C'est une grosse performance, on s'est bien battu". Sébastien Loeb aussi s’est bien battu. Au terme d’une belle remontée, l’Alsacien s’est adjugé la 2ème place avec seulement 9/10° de seconde d’avance sur Petter Solberg (Ford), 3°. Visiblement la DS3 manquait de grip sur les chemins boueux du pays de Galles et il a fallu tout le talent de ‘Seb’ pour limiter la casse. En attendant, après cinq victoires consécutives de Loeb, Ford respire ! Et espère remettre ça en Alsace. Autant dire chez Loeb. Le défi est lancé.

le scénario rêvé» a déclaré Loeb à Cardiff. Le même scénario qu’en 2010, lors de son septième sacre, chez lui. Mais l’an dernier, un moteur récalcitrant avait causé son abandon aux pieds des vignes dès la 3° spéciale ! Alors…. Prochain épisode, Rallye de France en Alsace du 4 au 7 octobre.

Photos 1 & 2: De la boue, de l'eau, les chemins gallois sont glissants

RAMC 2013

Et 1, et 2, et 3… Turini au programme ! L

g En attendant la neige... Le feu d’artifice sera réservé pour le samedi avec trois passages par le col de Turini, dont le dernier en nocturne à partir de 21h41. La fête avait été un peu gâchée en janvier dernier avec l’absence de neige et de glace. Avec un hiver plus rude dans quelques mois, le spectacle pourrait être grandiose.

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ABONNEMENT

’édition 2013 du Monte-Carlo se déroulera sur quatre jours et empruntera trois fois le mythique col de Turini en clôture de l'épreuve, le samedi 19 janvier. Pour voir Monaco, les pilotes devront avaler 465 km chronométrés étalés sur 18 spéciales après être partis de Valence, dans la Drôme. Les deux premières étapes reprendront le programme de l’édition 2011. La journée de vendredi 18 janvier (3 spéciales) sera nouvelle avec la traversée du Vercors et le retour du tracé historique entre Sisteron et Thoard, via le col de Fontbelle (36 km).

* pour l’étranger (dehors Monaco et France) ajouter +50% ; Dehors Europe : + 100%

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Octobre 2012

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