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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XIII • Numéro 116 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Avril 2013

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Dossier Spécial

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SBM : le temps des responsabilités

Monte-Carlo Rolex Masters 2013

Les jardins de Rafael ☞  AS MONACO : CARTON ROUGE DE JEAN-LOUIS CAMPORA A LA LIGUE DE FOOTBALL PROFESSIONNEL • page 7


DOSSIER SPECIAL

SBM : le temps des La société-phare de la Principauté ne peut plus attendre : elle a besoin d'un nouveau

DOSSIER

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ous avons souvent insisté ici sur l’urgence SBM. L’urgence à relancer le cœur du métier de la société : les jeux. Car la société ne va pas bien. Le fait que le secteur hôtelier se porte mieux n’est pas suffisant. 150 ans après sa fondation (voir encadré) la Société des Bains de Mer a besoin d’un nouveau souffle. C’est indispensable pour conserver son dynamisme économique et son rôle sociétal. En effet la SBM doit gagner de l’argent, mais elle doit aussi remplir une mission historique. Cette mission est de donner du travail aux nationaux et aux enfants du pays, qui sont motivés, capables et qui le souhaitent. Cela fait parti de ses obligations, c’est le cahier des charges iié à une situation de monopole exceptionnelle avec un taux de redevance très favorable... g Une société pas comme les autres... Certains y voient aujourd’hui un handicap, mais c’est la clé de la prospérité pendant un siècle et demi d’une société pas comme les autres. On ne repousse pas du pied la pirogue qui vous a permis de traverser la rivière (proverbe africain). En effet la SBM n’a aucune concurrence et bénéficie du label Monte-Carlo, connu dans le monde entier, aucun casino venu d’ailleurs ne viendra lui faire de l’ombre. Et pour cela l'Etat ne

L'editorial

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par Roberto Volponi

© Photo DR

par Patrice Zehr

lui demande qu'un taux de redevance inférieur d'environ tros fois à celui payé par les casinos français. En contrepartie elle doit assumer - bien sûr - un rôle social. Ce rôle est coûteux et sans doute est devenu plus qu’hier un problème économique au regard de la mondialisation et de la diversification des « cités casinos ». C’est pourquoi la SBM doit se réinventer. La période est cruciale, difficile, mais avec une petite fenêtre d’opportunité : l'ancien président est devenu président-délégué et se retrouve face à un gouvernement motivé et même aiguillonné par une nouvelle majorité au Conseil national. La société a été au cœur de la campagne électorale et ses problèmes ont motivé la création d’une liste qui a eu un élu avec un score important qui a surpris et qui doit être interprété comme l'expression d'un profond mécontentement vis-àvis des dirigeants de la société. Il n’est plus temps d’attendre, il est temps d’agir. g Une priorité nationale pour la majorité Ce n’est certes pas un hasard si le nouveau président du Conseil National, Laurent Nouvion a fixé comme «premier acte majeur de la législature» la rencontre tripartite avec les dirigeants et le gouvernement sur la SBM le 25 mars dernier, après une première rencontre des nouveaux élus avec les syndicats, le 21 mars. Pour la majorité redresser l'activité des jeux est une priorité nationale, qui passe par le rétablissement du dialogue et de la confiance.

Et Laurent Nouvion de marteler "la direction monégasque des jeux n’est pas négociable". Cela s’inscrit dans le pragmatisme de la défense de la priorité nationale d’emploi. Ce n’est en rien une surenchère nationaliste. C’est ainsi - dans une certaine contradiction avec ses propos précédents - que le nouveau président du Conseil National n’exclut pas à titre temporaire le recrutement - pour mondialiser les responsables monégasques - d’un directeur étranger d’envergure internationale. Il faudrait bien sûr que cela soit accepté par les

Monaco face à la globalisation économique

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n entend parler de plus en plus de décroissance : une théorie attrayante qui serait en mesure d’apporter une réponse valable aux distorsions d’un capitalisme effréné et sans scrupules, distorsions qui se manifestent brutalement notamment dans les périodes de crises. Mais si cette idée est parée des meilleures intentions du monde, il ne faudrait tout de même pas oublier qu’elle se base sur une baisse de la consommation, maintenant, pour ne pas à avoir à faire face à une brutale pénurie de ressources, plus tard. Partant du principe que les ressources planétaires sont limitées, est remise en cause l'idée d'une croissance source de bienfaits à long terme pour l'humanité, ce qui l'oppose au développement durable. Mais en quittant le monde de la consommation et de la production ce ne serait pas seulement la croissance économique et le capitalisme que nous renverserions, mais aussi et surtout l’idée de progrès, idée sans laquelle l’homme ne peut avancer. Cela est encore plus vrai pour un pays comme Monaco, sans ressources énergétiques traditionnelles avec de plus un territoire extrêmement réduit, pour lequel la consommation est la base de l’économie. Le modèle de croissance choisi par Monaco, selon la ligne tracée par le Prince Souverain, c'est à dire le développement durable, est donc le bon choix pour l’avenir : continuer à croître, à aller de l’avant, en utilisant progressivement et de plus en plus les énergies quasiment inépuisables que sont l’air, le soleil et surtout l’intelligence de l’Homme. Ce n’est pas seulement un concept éthique ou strictement écologique, pas seulement une idéologie, mais une vraie stratégie économique qui favorise et privilégie la qualité plutôt que la quantité : une croissance à forte valeur ajoutée, orientée vers l’avenir. Mais la croissance – qu’elle soit durable ou moins durable – implique toujours d’accepter de se confronter à une globalisation de l’économie mondiale qui impose le maintien d’un haut niveau de compétitivité. Une compétitivité difficile à maintenir au sein de la SBM en période de grave crise économique (voir dossier), et une compétitivité retrouvée dans l’AS Monaco qui risque paradoxalement de mettre en cause sa participation à la Ligue 1 française (voir page 7). Deux fleurons de la Principauté enviés par le monde entier, tous les deux appelés à faire face à des situations difficiles et à faire des choix fondamentaux pour leur avenir. D’un côté, une SBM dont les dirigeants n'ont pas pour l'heure trouvé les solutions pour faire face à la compétition internationale, tout en supportant les coûts de son rôle social. De l’autre côté, une société sportive qui tout d’un coup est devenue trop puissante aux yeux de ses compétiteurs habituels pour pouvoir continuer à se confronter à eux à armes égales : une AS Monaco qui devrait choisir de transférer son siège, sous peine de sortir complètement du jeu. Face à une économie globalisée dans laquelle les travailleurs ne sont plus considérés comme des êtres humains, mais seulement comme un fardeau pour le bilan de l’entreprise et où le football n’est plus une activité sportive mais un business comme un autre, il ne faut pas se rendre, ni renoncer à la compétition, mais proposer un modèle économique différent, plus éthique et durable. Non seulement c’est possible. Mais : c’est nécessaire !


s décisions est arrivé souffle pour lui redonner son dynamisme économique tout en préservant son indispensable rôle social

g Regarder les réalités de demain Le 2 avril, jour anniversaire de la création de la société, MonteCarlo SBM a dévoilé les trésors de ses archives dans un livre évènement «Rêves, de la Société des Bains de Mer à Monte-Carlo SBM». Conçu comme un conceptbook, l’ouvrage fait la part belle aux grandes

figures de Monte-Carlo dont ses clients légendaires, mais aussi au patrimoine au sens large : les arts en général, l’architecture, la musique et le cinéma en particulier. Mais la SBMnostalgie ne suffira pas : le livre qui est attendu c’est celui des projets et des perspectives, non celui des rêves passés, mais des réalités de demain. La SBM veut refaire des casinos de Monaco les hauts lieux d’excellence et de référence du jeu mondialisé. C’est une grande ambition qui va coûter cher. Mais y a-t-il une autre voie qui concilie tout à la fois l’intérêt de l’entreprise et celui de ses salariés monégasques ? La réponse est non : la SBM a la solution puisqu’elle n’a plus le choix, il n’y en a pas d'autres et surtout, surtout, plus de temps a perdre... © Photo DR

pari sur les jeux en investissant davantage. Mais cela fait déjà de nombreuses années que Jean-Luc Biamonti tient ce discours : il est au pied du mur, et n’a plus le droit à l’erreur, puisqu’il est le principal responsable tout de même des récents échecs et qu’il veut démontrer qu’avec les mains libres, il peut réussir. Las Vegas et Macao hier en déclin, parmi tant d’autres, veulent dans un nouveau dynamisme capter une clientèle nouvelle, qui n’a pas pour Monaco les yeux des riches européens de la Belle époque ou de l’après guerre.

ANNIVERSAIRE

g La relance des jeux est le point principal Adapter le savoir-faire national au nouveau savoir-faire international est peut-être la bonne idée pour une relance des jeux qui ont perdu 40 % de leurs revenus, alors qu’ailleurs le secteur des casinos paraît redémarrer malgré la crise. Car il est plus difficile de re-émerger que d’émerger. Mais, cela aurait pu être fait autrement : rien n'empêchait de placer un expert étranger sous l'autorité d'un directeur des jeux monégasque. La relance des jeux est le point principal, celui qui inquiète à juste titre les syndicats et l’élu de la liste « Renaissance » issue de la SBM, comme les entretiens de ce dossier le démontrent. La situation ne peut continuer à se dégrader : cela entraineraît des conséquences économiques graves pour la société et des dommages sociaux irréparables pour l’emploi des Monégasques. La préparation d’une nouvelle direction monégasque des jeux doit être la priorité, car comment imaginer qu'un dirigeant venu de l'étranger puisse comprendre l'histoire de la SBM et les spécificités monégasques ? g Jean-Luc Biamonti n'a plus le droit à l'erreur... Si l’on refuse de toucher à la masse salariale, l’injection de liquidités est indispensable. Il faut trouver de l’argent. Le gouvernement pourrait être poussé a utiliser le Fonds de Réserve Constitutionnel pour financier la recontruction du Sporting d'Hiver et la rénovation de l'Hôtel de Paris. Ou alors la direction pourrait donner un signe fort en se désengageant d’actifs immobiliers pour les mobiliser et les utiliser aussi au profit de la relance des jeux : marketing, relooking et recherche de nouveaux clients. C’est un signe fort que beaucoup attendent. Un

Un siècle et demi d'histoire...

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n 1863, quand il fonde la « Société des Bains de mer et du cercle des Etrangers », François Blanc répondait à l’invitation du Prince Charles III. L’ouverture du Casino, en 1863, est le premier acte fondateur de la Société des Bains de Mer ; en 1866, sur le ! plateau des Spélugues, un quartier voit le jour baptisé « Monte-Carlo », jaillissent de terre un palace (l’Hôtel de Paris), un lieu de rencontre et de restauration, le Café Divan (Café de Paris), un établissement thermal dédié au bien-être (Les Thermes Marins). La mythique « ville autour d’une roulette » est née... L’Opéra sublimera les arts et la culture sur la place du Casino, le Golf Club et Monte-Carlo Country Club célèbreront les sports terrestres, le Monte-Carlo Beach consacrera les plaisirs de la mer, le Sporting d’Eté mettra à l’honneur les vedettes du monde entier. Au fil du temps des palaces seront réaménagés, tel l’emblématique Hôtel Hermitage ou bâtis comme le Monte-Carlo Bay, hôtel du troisième millénaire... Sans oublier « Monaco by night » avec son temple le Jimmy’z... g François Blanc : « Ici, nous devons donner du rêve... »

2013 : la légende perdure… Venir à Monaco, c’est vivre une expérience unique : « Ici, nous devons donner du rêve... » sera le leitmotiv de François Blanc et, ne l’oublions pas, de Marie Blanc son épouse. Leur message inspirera l’évolution d’une entreprise qui a inventé le concept de « resort » (pour employer un mot à la mode !) et le perpétuera avec savoir-faire au fil des générations. Pour fêter ses 150 ans, devenue « Monte-Carlo SBM » la célèbre société va honorer ses divers métiers afin d’illustrer de façon magistrale cette année anniversaire de sa fondation. Pour continuer d’écrire l’histoire un calendrier d’évènements exceptionnels a été imaginé symbolisant la philosophie fondatrice du célébrissime « resort » : « tout, tout de suite, et en un seul lieu ». Chacun des clients, invités ou visiteurs aura droit à sa part de rêve « made in Monte-Carlo » g Les grands événements des 150 ans... Le samedi 23 mars, le Bal de la Rose ouvrait les célébrations rebaptisé « Bal de la Rose du Rocher» . Un hommage au passé et à la modernité confondues pour illustrer la pérennité du Rêve, un bal griffé Karl Lagerfeld (voir page 13)... Le NMNM, a débuté l’année par un rendez-vous nostalgique à travers l’exposition « Monacopolis » à La Villa Sauber et la Villa Paloma : 600 plans historiques, issus des archives de « Monte-Carlo SBM », déclinent le renouvellement permanent du territoire. Le 2 avril, jour anniversaire de la création de la société, paraîtra un livre « Rêves, de la Société des Bains de Mer à Monte-Carlo SBM », inclus dans l’ouvrage, le portfolio de la photographe italienne, Gea Casolaro. Les 5, 6 et 7 juillet : le « Week-End d’Exception» mettra en lumière, pour le découvrir ou le redécouvrir, le caractère unique de la société Monte-Carlo SBM. Le Monte-Carlo Sporting Summer Festival sera plus que jamais placé sous le signe des étoiles avec Rod Stewart en ouverture. Le 5 juillet, à l’Opéra Garnier les « invités surprises » l’Orchestre Philarmonique de Monte-Carlo... Les frères Fernando et Umberto Campana, designers brésiliens, seront aux cimaises du Sporting d’Hiver avec l’ exposition « Dangerous Luxury ». Tout l’été cinéma sous les étoiles « Monte-Carlo fait son cinéma » sur les terrasses du Casino avec des extraits de films tournés à Monte-Carlo, à l’écran : Grace Kelly, Sacha Guitry, Audrey Hepburn, Jeanne Moreau, Vanessa Paradis, se succèderont au fil des époques et des styles. En 2013, Monte-Carlo regarde vers l’avenir mais « vieux rêves » et « nouveaux rêves » s’entremêlent et fascinent... (V.L.R.)

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syndicats et les salariés, et limité dans le temps, car il y a eu des exemples dans d’autres secteurs de nominations provisoires devenues permanentes !


DOSSIER SPECIAL Claude Hourtic *

INTERVIEWS

TROIS QUESTIONS A :

INTERVIEWS SIX QUESTIONS A :

Jean-Luc Cloupet *

"Faire des choix et fixer des orientations"

g Quelle est la situation à la SBM ? Claude Hourtic : « Elle est très préoccupante et s’aggrave d’années en années à la suite de politiques que nous avons dénoncées depuis bien longtemps. On considère que ce qui a fait le succès de la SBM depuis 150 ans ça a été l’objectif continu de la satisfaction des clients. Mais depuis quelques années les Directions Génerales qui se sont succédées ont fait passer cette priorité au second plan et l’ont remplacée par une autre priorité : les économies de gestion et la baisse de la masse salariale. Ca a eu des effets négatifs sur la mobilisation du personnel tiraillé entre sa conscience professionnelle et l’idée que son investissement n’était pas reconnu. Depuis une dizaine d’années il y a eu aussi différents directeurs des ressources humaines qui ont installé des méthodes de relations sociales qui n’étaient plus basées sur le compromis, le respect, l’équilibre mais sur l’affrontement et l’intransigeance. Ca n’a fait qu’aggraver la situation. Conséquence : le personnel le moins conscient s’est complètement démobilisé, et le plus conscient s’est mobilisé pour répondre à l’affrontement. Ca a donné lieu à des mouvements sociaux notamment pour la TVA ou la CCSS. La SBM a très souvent été condamnée par les tribunaux pour des points de non-respect des droits par exemple sur les points de départ à la retraite ou sur les 15 % service, ou des licenciements abusifs. Cette pratique des relations sociales on considère qu’elle a été catastrophique. Après du côté économique les raisons des difficultés sont de plusieurs ordres : la chute vertigineuse du chiffre d’affaires des casinos. On ne voit pas comment on peut redresser la situation et on atteint un point très très critique. Ensuite les investissements dans les jeux en ligne : on parlait d’Eldorado mais on continue à dépenser beaucoup d’argent sans que ça rapporte du tout. Et puis les investissements. On a toujours loué la politique d’investissement de la SBM mais ces dernières années on a eu affaire à des investissements mal pensés ou carrément improductifs. Par exemple à l’Hermitage on a construit à grand frais une nouvelle salle et des cuisines qui vont avec, mais qui sont très rarement utilisés, et n’ont pas généré le chiffre d’affaires suffisant pour les amortir. Ils doivent donc être amortis par le reste de l’activité. Et même si dans l’hôtellerie et la restauration nous avons une activité excellente et un chiffre d’affaire soutenu la rentabilité n’est pas au rendez-vous ».

g Un des gros problèmes de la SBM ? Jean-Luc Cloupet : « La baisse du chiffre d’affaires des jeux de table celui qui dégage les plus grosses marge. Pourquoi cette baisse de fréquentation de la clientèle dans les casinos ? Est-ce le marketing, a-t-on pris du retard ? Mr Biamonti a fait allusion à des solutions possibles l’année dernière : faire venir des clients asiatiques, de l’Europe de l’Est, des gros joueurs. Mais il faut être attractif et proposer ce qu’ils veulent : jouer 24h sur 24, manger à la table des jeux. Ce sont des décisions difficiles à prendre compte tenu du passé de la SBM mais il faut faire des choix et fixer des orientations ».

g Que redoutez-vous ? CH : « On ne redoute pas grand-chose car on est très décidé à nous battre donc on n’est pas dans un état de crainte. Mais on ne voit pas d’issue se dégager. Il va falloir prendre des décisions et notamment financières. Si l’actionnaire majoritaire (ndlr l’Etat) a cautionné ces politiques depuis dix ans il faut qu’il prenne ses responsabilités et injecte de l’argent. Ce qui nous inquiète plus c’est : quelle politique pour l’entreprise. On peut par exemple relancer les jeux, mais il faut s’y atteler et on ne voit rien venir ». g Les grands travaux ? CH : « Il fallait faire des travaux à l’Hôtel de Paris mais est-ce le moment de quasiment fermer presqu’entièrement l’hôtel pendant quatre ans alors qu’il représente presque 20% du chiffre d’affaires de la SBM et dans une période où le casino va aussi mal ? Faire de gros investissements aussi à la place du Sporting pour des activités immobilières locatives, comme accompagnement à l’activité principale on n’est pas contre. Mais si ça doit prendre le pas sur cette activité on n’est pas d’accord parce qu’elle ne gère pas beaucoup d’emplois et que ce n’est pas une activité productive. Elle est donc soumise aux aléas de la conjoncture internationale beaucoup plus durement que l’hôtellerie ». (N.F.)

* Secrétaire adjoint du Syndicat des cuisiniers, délégué syndical à la SBM

QUATRE QUESTIONS A :

g L’avenir du personnel du Sun Casino ? JLC : « La fermeture du Sun est annoncée avant dix ans. Il y a 170 employés. Que va faire la SBM ? Recréer le Sun dans d’autres locaux, va-t-on garder les emplois ? Si on supprime l’établissement qui forme les futurs employés des jeux c’est un vivier qui disparaît ».

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"Prendre des décisions financières"

g Vous déplorez un manque de dialogue et de visibilité ? JLC : « La SBM est dans une phase délicate. Des travaux devaient débuter en 2013, ils n’ont pas débuté. On ne sait rien, ni dans quelles conditions ils vont être menés, ni ce que va devenir le personnel. L’Hôtel de Paris va-t-il être fermé partiellement, entièrement, pendant combien de temps alors que les travaux doivent durer 4 ans, va-t-on garder une partie des 300 salariés au travail ? Le coût des travaux représente 600 millions d’euros or on n’a pas un sou en poche il faut faire les travaux, mais où prendre l’argent ? » g Que redoutez-vous, des licenciements, des reconversions ? JLC : « Les reconversions ce n’est pas un souci, les employés ont toujours su évoluer et n’y sont pas défavorables. Mais il y a des gens qui ont beaucoup d’ancienneté, ils redoutent pour leur travail, leur salaire et la sécurité d’emploi. A Monaco il y a préférence nationale pour les employés des jeux. Ils ont des salaires importants. Ca ne change rien au problème : c’est pour assurer leur train de vie que le gouvernement a créé une redevance sur les jeux moins chère qu’en France. C’est le rôle social de la SBM. Mais si la Société change d’orientation sur les jeux ça va poser problème. Il est vrai que les machines à sous ont une progression foudroyante. Aujourd’hui c’est 55% du CA des jeux et ça va augmenter ». g Il y a aussi le problème des jeux en ligne ? JLC : « L’investissement dans les jeux en ligne en 2009 était un pari. Il devait rapporter de l’argent. Or la législation dans les pays voisins n’a pas évolué dans le sens que les investisseurs avaient anticipé. Les taxes sont élevées. Résultat depuis trois années on perd de l’argent. Il y a deux ans Mr Biamonti disait : on cherche un acquéreur et on récupère notre argent. Cette année le résultat d’exploitation devrait être équilibré mais il y a eu les investissements, le rachat des sociétés qu’on continue de payer, les intérêts. Donc on continue à perdre de l’argent malgré les suppressions d’emplois et les gros contrats de sponsoring annulés. Je ne pense pas qu’aujourd’hui on ait un acquéreur qui rembourserait tout. Il y a donc un manque de lisibilité et de communication. La donne change, on doit expliquer, préparer l’avenir et ce qu’on va faire des jeux sous toutes leurs formes ». g Vous craignez la remise en cause d’avantages sociaux ? JLC : « Il y a des modes de rémunération calculée selon des formules. Si elles sont appliquées ça va faire du chambardement. Tout se prépare. Pour notre convention collective hors-jeux, on a travaillé pendant 7 ans avec la SBM pour arriver à une situation qui nous donne pratiquement satisfaction sauf sur l’interprétation de certains points. Il y a eu travail de concert mais en général il n’y a pas de communication ». (N.F.) * Secrétaire général du Syndicat des cadres administratifs et président de la nouvelle Fédération des salariés de Monaco

ERIC ELENA *

"Indépendance des casinos, bonne administration et confiance aux salariés" g Comment jugez-vous la situation actuelle de la SBM et quelles solutions envisagez-vous ? Eric Elena : « La situation délicate de la SBM n'est pas le fruit du hasard. La logique comptable des hôteliers a en effet pris le pas sur la logique globale des casinotiers et une attention excessive a été portée à l'organisation et au contrôle, au détriment du développement de l'activité et de la qualité du service. Aujourd'hui il est impératif de retrouver les fondamentaux qui ont fait notre succès. Il faut : 1. Redonner à la direction des casinos une indépendance totale. 2. La nomination d'administrateurs aux compétences de premier plan dans les domaines jeux et hôtellerie. 3. Redonner confiance aux salariés en nommant deux administrateurs salariés élus ». g La pléthore des syndicats qui semblent parfois représenter des intérêts de catégorie plus que l'intégralité des employés, est-elle un obstacle ou une ressource ? EE : « Il est évident que le nombre important de syndicats peut être un obstacle. Mais la diversité importante des activités de la SBM favorise cette multiplication de syndicats ». g Comment peut-on concilier le rôle social de la société avec les exigences d'une entreprise compétitive en Europe et dans le monde ? EE : « Les dirigeants de la SBM ont pratiquement toujours réussi à trouver le bon équilibre. Cette société est un outil de travail exceptionnel. Malheureusement ces derniers temps, certaines personnes avides de pouvoir, ont confondu la société avec un terrain de jeux. Elles s'y sont amusées sans penser aux conséquences de leurs actes, d'où la situation actuelle ». g Un seul homme à la barre. Est-ce un bon choix, à votre avis ? EE : « C'est même la seule solution. Pour preuve, il suffit de regarder le résultat de la nomination d'une direction bicéphale à la tête des Casinos. Aujourd'hui, Monsieur Biamonti à toutes les compétences pour sortir la société de cette mauvaise posture ». (R.V.) * Conseiller national (Renaissance), sécrétaire général du syndicat des jeux européens

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POLITIQUE & SOCIETE

Logement : "Favoriser la mobilité" J

ean Michel Cucchi, ancien président de la Commission des finances à l'époque de la présidence Valeri, est certainement le plus «valerien» des élus de la nouvelle majorité. Il représente l’UP historique qui a mené avec succès deux combats électoraux derrière l’ancien président Valeri et qui a participé au raz-de-marée Nouvion. Ce n’est certes pas un hasard s’il a brigué la présidence de la Commission du logement. Pour la nouvelle majorité il y a de nouveau risque de pénurie et donc urgence. Le logement a été le marqueur de l'ancienne majorité UPM et se retrouve au cœur des priorités d’Horizon Monaco. Une diversité assumée face à des chantiers qui ne peuvent attendre. Entretien. g Votre élection à la présidence de la Commission du logement parait confirmer le bon fonctionnement dans la diversité de la nouvelle majorité qui a remporté les dernières élections. Jean-Michel Cucchi : "La liste d’union nationale Horizon Monaco a réuni autour de valeurs et de projets communs, des personnalités venant, justement, d’horizons différents. Cette union n’est pas une union de façade seulement destinée à gagner les élections, mais bien l’expression de notre capacité, dans nos diversités, avec nos personnalités, de marcher dans la même direction, afin de réaliser notre programme politique. Les Monégasques ont d’ailleurs bien compris la réalité de cette union en nous accordant largement leur confiance le 10 février dernier. Les élections des Présidents et Vice-Présidents du Conseil National et de ses Commissions sont la traduction naturelle de cette démarche. Le dossier du logement faisant partie, comme j’aime à le dire, de l’ADN de l’UP, il est donc naturel que mes collègues me confient la responsabilité de la Commission du Logement, dont le premier Président fut mon ami Stéphane Valeri en 1993. Le logement correspond à une attente forte de nos compatriotes, c’est un des points clés de notre programme. Je sais que je pourrai compter sur la détermination et le soutien de l’ensemble de la majorité pour en assurer la réussite. Avec le Président Laurent Nouvion, nous avons déjà commencé à faire le point précis de la situation et nous avons préparé la Commission mixte d’attribution des logements domaniaux, qui s'est tenue le 27 mars dernier". g Comment analysez-vous les répartitions de présidences et vice-présidences ? JMC : "Cette répartition reflète la diversité de notre majorité qui nous a permis de répartir les responsabilités au mieux des compétences de chacun au-delà de ses « origines politiques ». Nous sommes en cela fidèles aux engagements que nous avions pris devant nos compatriotes tout au long de la campagne. Le respect des engagements sera d’ailleurs notre ligne de conduite tout au long de la manda-

ture. Ainsi, comme nous l’avions annoncé, nous avons créé une nouvelle Commission spéciale en charge de la modification de la loi électorale et de la loi sur l'organisation et le fonctionnement du Conseil National. Pour concrétiser notre volonté d’ouverture à la minorité, nous avons unanimement confié la présidence de la Commission Environnement et Cadre de vie à un élu de la liste UDM. C’est une première au Conseil National ! Nous avons également demandé et obtenu du Gouvernement Princier une place supplémentaire pour un membre de la minorité à la Commission mixte d’attribution des logements domaniaux, ce que l’ancienne majorité s’était toujours refusé de faire". g Le logement domanial a été un thème fort de la campagne et de vos interventions. La pénurie est à l’origine de la victoire historique de 2003. Il y a donc selon vous un risque sérieux de retour de la pénurie ? JMC : "Comme je l’avais annoncé lors de la campagne, nous sommes hélas déjà en situation de pénurie. Quel que soit le type de logement, du studio au 5 pièces, que ce soit des appartements neufs ou de récupération, il y a actuellement moins d’offres que de demandes justifiées. C’est le résultat des 3 ans d’inefficacité de la majorité précédente et de l’absence de vision du gouvernement. Vu la situation actuelle et sachant que le nombre de logements en construction prévu d’ici 2018 sera nettement inférieur à l’évolution naturelle de la demande liée à l’accroissement de la population, la pénurie ne pourra que s’aggraver. Cette situation est inacceptable pour notre majorité, d’autant plus qu’une évolution des critères d’attribution est indispensable pour garantir plus d’équité, tout comme la transformation de certains rez-de-chaussée et des appartements mal situés en surfaces commerciales et de bureaux. Nous demandons donc au Gouvernement d’être pro-actif et de nous présenter rapidement les solutions qu’il envisage afin de juguler cette pénurie, sur cela nous serons intransigeants et saurons prendre nos responsabilités si nécessaire, conformément au mandat que les Monégasques nous ont confié". g Parmi les initiatives pour fluidifier et optimiser le secteur domanial vous pensez proposer une prime à la mobilité : de quoi s'agit-il ? JMC : "Afin d’optimiser la gestion du parc domanial, il faut pouvoir favoriser les personnes qui souhaitent échanger leur appartement contre un nouveau comportant moins de pièces. Par exemple un couple avec deux enfants qui ont quitté le domicile parental pourrait vouloir échanger son quatre pièces. Actuellement rien ne les y incite car d’une part il risque de devoir payer un loyer plus important et d’autre part, s’il désire conserver une pièce en plus de leur besoin normal, en l’occurrence un deux pièces, ce couple est pénalisé. Nous nous proposons donc d’inverser la tendance en autorisant les personnes placées dans cette situation à postuler pour un logement comprenant une pièce de plus que leur besoin normal en leur garantissant que le montant du loyer, charges comprises de leur nou-

CIRCULATION

Ouverture de la liaison Marquet A

vec l’ouverture de la Liaison Marquet qui a eu lieu mercredi 20 mars dernier se complète la dernière phase du nouveau schéma de circulation de Fontvieille. L’opération de la ZAC Saint Antoine a été financée par la Principauté de Monaco à hauteur de 200 millions d’euros. La rue du Gabian ouest en sens unique En amont de cette ouverture de voie qu’en concertation avec les industriels et les acteurs économiques, les rues du Gabian (Ouest) et de l’Industrie ont été réaménagées avec la création de zones de livraison et de manutention de part et d’autre de la rue du Gabian ouest (2), (3) qui devient en sens unique avec un accès quasi direct depuis la Liaison Marquet. Par ailleurs, la rue de l’industrie, entre l’Avenue Albert II et la ZAC, est réservée aux industriels, riverains et ayants-droits, avec une mise à double-sens au niveau de l’immeuble « la Ruche » (4). g

Convention d'exploitation Située à Cap d’Ail, la majeure partie de cette voie d’une longueur de 450 mètres en forme de spirale, est insérée à l’intérieur d’un bâtiment construit sur 7 niveaux. La Liaison Marquet a fait l’objet d’une convention d’exploitation et d’entretien signée entre l’Etat via la Société Immobilière Domaniale de Monaco (S.I.D), la Métropole Nice Côte d’Azur et la Commune de Cap d’Ail. Ce texte formalise les engagements de chacune des parties. Ainsi, par exemple, la maintenance et l’entretien sont assurés par la S.I.D. ; la surveillance de la circulation routière et la mise en oeuvre des mesures d’alerte en cas de problèmes dans la voie sont assurées par le Service des Titres de Circulation via le Centre Intégré de Gestion de la Mobilité (CIGM).

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par Patrice Zehr

veau logement sera inférieur ou égal à celui, charges comprises, du logement qu’elles se proposent de quitter et en les exonérant de pénalité en cas de refus du logement proposé en échange". g Le dossier de ce journal est consacré à la SBM, votre sentiment d’élu sur les dernières évolutions ? JMC : "La situation de la SBM est préoccupante, des mesures de relance, comme l’UP n’a cessé de le dire depuis dix ans, sont indispensables. A force de ne rien faire d’efficace, les dirigeants de la société sont aujourd’hui au pied du mur. Pour autant, ce n’est pas aux salariés de la SBM de devoir faire les frais de l’absence de vision de leurs dirigeants. En particulier, il n’est pas acceptable que sous prétexte de crise on veuille jeter aux orties ce pourquoi des générations de monégasques employés des jeux se sont battus. La direction des casinos doit rester sous le contrôle des Nationaux. Le Conseil National ne manquera pas de le rappeler avec force lors de la prochaine Commission mixte avec la SBM et le Gouvernement, actionnaire majoritaire, doit-on le rappeler, qui a donc plus que sa part de responsabilité dans la situation actuelle". g La nouvelle majorité va devoir recadrer les rapports avec le Conseil de l’Europe. Le vote très clair des monégasques à ce sujet sera-t-il entendu ? JMC : " La position de la majorité vis-à-vis du Conseil de l’Europe est claire, nous ne voulons pas de modification constitutionnelle, nous ne voulons pas de monarchie parlementaire. Nos représentants vont donc s’atteler à présenter notre point de vue aux membres de cette Institution et en premier lieu à la Commission de suivi. Avec beaucoup de détermination, une bonne dose de pédagogie, voire une once de fermeté, je ne doute pas de l’issue favorable de ce dossier, il en va de l’intérêt de l’ensemble des parties". g Après les polémiques et affaires de la pré campagne et de la campagne, le temps de la sérénité est il revenu pour un travail efficace avec le gouvernement dans le respect des institutions ? Y a-t-il encore des comportements qui vous inquiètent ? JMC : " En effet, il était temps que cette « sale campagne » s’achève, j’avoue en avoir été profondément attristé. Il serait irresponsable de ne pas en tirer de leçon, c’est pourquoi dès son investiture le Président Laurent Nouvion a demandé au Gouvernement de réfléchir à des dispositions visant à protéger à l’avenir la vie privée des candidats. Il est temps aujourd’hui que la grande famille monégasque se retrouve. C’est la volonté de notre majorité, comme le prouve notre démarche d’ouverture envers les élus de la minorité. De grands défis se présentent à nous que nous devons relever dans un contexte international difficile. Pour y parvenir nous devons tous être unis derrière notre Souverain et le Conseil National doit remplir pleinement son rôle, tout comme le Gouvernement, dans le respect des prérogatives constitutionnelles de chacun. Je ne ferai donc aucun procès d’intention au Gouvernement".


Campora, carton rouge à la LFP L'attaque contre l'ASM est une affaire non seulement sportive, mais aussi très politique : la bataille est lancée

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uand on veut tuer son chien on l’accuse d'avoir la rage. La remontée de Monaco en ligue 1 du championnat de France de football menace-t-elle certains intérêts puissants ? De toute évidence la nouvelle forme de l’ASM fait de l’ombre à certaines ambitions. Ce sont essentiellement d’ailleurs des ambitions financières et l’éthique a bon dos. Ce sont les intérêts sonnants et trébuchants de ceux qui veulent imposer à Monaco une réglementation en contradiction totale avec son itinéraire historique sportif et les a accords internationaux d’Etat à Etat. g Un statut particulier qui ne remonte pas à hier... Monaco gêne car le foot est devenu une affaire de fric pour certains et ce qui était sans importance quand le sport primait devient un casus belli dans la planète du "foot fric". Ceux qui ont tout fait pour échapper à l'imposition de 75% de leurs joueurs sont tout de même mal placés pour donner des leçons d’égalité fiscale à la Principauté. On ne peut donc que s’étonner pour le moins de la dernière polémique en cours. Ainsi on découvre que l’AS Monaco a son siège dans son pays et bénéficie depuis le début, qui ne remonte pas à hier, d’un statut particulier, comme dans bien d’autres domaines. L'AS Monaco devrait installer son siège social en France d'ici le 1er juin 2014 pour être en conformité avec les nouvelles réglementations de la LFP, votées lors du dernier Conseil d'administration de la Ligue. Ce dernier a décidé qu'à partir de 2014-2015, seuls «les clubs dont le siège de direction effective est en France» pourront participer aux Championnats de France de L1 et L2. Le club de la Principauté serait donc obligé de s'aligner sur le même système fiscal que ses concurrents français, sous peine de sanctions. Mais lesquelles ? On ne le dit pas. g Un coup de froid qui vient du Nord «Nous allons déposer un recours contre cette décision qui est choquante», a expliqué Jean-Louis Campora dans le grand journal sportif l’Equipe. Le club a ensuite publié un communiqué. «L’AS Monaco FC travaille sur un projet ambitieux de développement qui doit également servir les intérêts du football français dans son ensemble, cette décision vient déstabiliser un club et une équipe engagée en plein championnat. Cette décision met ainsi en péril la survie de l’AS Monaco FC qui pourrait se trouver exclue des compétitions françaises et européennes», peut-on notamment lire. Un coup de froid qui vient du Nord. Le patron du LOSC en fait lui une affaire de principe. «C’est une question d’ordre éthique et moral. Il est inacceptable que la distorsion économique et fiscale en faveur de l’AS Monaco perdure, au moment même où l’on demande des efforts à tout le monde », fait remarquer le président de Lille dans le Parisien. Une position facile qui va cependant devoir résister à l’application des accords nationaux qui existent entre la France et Monaco. D’autant plus que du côté de l’ASM on a déjà annoncé que cette exigence de la LFP ferait l’objet d’une procédure en justice. g "On ne peut pas nous imaginer ailleurs" Cette offensive remet en cause un itinéraire historique avec des hauts mais aussi des bas. «On ne peut pas imaginer Monaco dans un autre championnat, a indiqué le vice-président Campora, figure historique du club dans Larqué Foot sur RMC. Depuis toute son histoire, c’est-à-dire depuis 1919, Monaco fait partie intégrante du Championnat de France en subissant tous les avantages et les inconvénients. Parfois en gagnant, parfois en perdant. En étant champion ou en étant relégué en Ligue 2. Nous apparaissons pour

être, peut-être, en voie de monter en Ligue 1. Mais quand nous avons été en passe de descendre en Ligue 2, il n’y a eu aucune manifestation. La vérité d’un moment devrait être celle de tous les moments. Quand on est en difficulté, tout le monde nous veut du bien et lorsqu’on est dans une situation un peu avantageuse, certains influencent les autres pour nous dire du mal. » g Une fiscalité avantageuse qui enrage certains... L'équipe de la Principauté a toujours évolué dans le Championnat de France, du fait de sa proximité culturelle, plutôt qu'avec la ligue italienne. (Mais finalement pourquoi pas ?) Mais avec un avantage c’est vrai sur ses concurrents comme le PSG, l’Olympique de Marseille ou les Girondins de Bordeaux, car l'AS Monaco profite de son propre régime fiscal. Grâce à cette exception fiscale, Monaco a ainsi pu attirer de grands noms du football mondial, malgré des budgets inférieurs à Lyon ou Paris. Jürgen Klinsmann, Marcelo Gallardo, Marco Simone, Oliver Bierhoff, Christian Panucci et Fernando Morientes en sont les dignes ambassadeurs. Le dernier en date: Claudio Ranieri, l'actuel manager du club, qui a choisi de s'engager avec un club de Ligue 2, juste après avoir dirigé Chelsea, la Juventus Turin et l'Inter Milan. Cela en enrage certains. Ainsi, un Brésilien ne paye strictement aucun impôt en venant jouer sur le Rocher, au contraire d'un Français qui devra quand même accomplir son devoir fiscal. Les deux profitent toutefois de charges sociales plus faibles, d'environ 20%. Ces conditions sont inscrites noir sur blanc dans la convention du 18 mai 1963, ce qui ne manquait pas de mettre en rogne ses concurrents. "Pourquoi Monaco continuerait à profiter de la mutualisation des droits télévisuels et marketing de la Ligue?", s'interrogeait ainsi Jean-Michel Aulas (OL), en novembre dernier dans Le Figaro. Et voilà le cœur du problème.

© Photo Reuters

par Patrice Zehr

g L'apport de Monaco mérite plus de respect Le club prévient qu’il étudiera tout recours et peut s’appuyer sur le soutien du Prince Albert et du gouvernement monégasque qui a lui affiché son soutien, fort d'un accord global avec la France et de ses lois sur l'imposition datant de 1869. "Cette décision est lourde de conséquences pour l'AS Monaco FC qui participe depuis la saison 1933-1934 au championnat de France de football professionnel et dont le palmarès en Championnat, Coupe de France et dans les Coupes d'Europe a rejailli positivement sur l'ensemble du football français, a ainsi communiqué l’Etat monégasque. Aussi, le Gouvernement Princier, compte tenu des accords existants, tient à assurer le Club et sa Direction de l'attention qu'il portera à la défense de ses intérêts par l'AS Monaco FC." La bataille est bien lancée, elle s’inscrit dans la reconnaissance de spécificités qui font de plus en plus d’envieux et de jaloux dans un monde ou l'âpreté du gain a depuis longtemps remplacé le fair play. Ce qui était accepté depuis le début serait donc devenu intolérable. L'apport de Monaco au foot français et au nom de la France au niveau européen, mérite plus de respect. Les relations diplomatiques entre la France et la Principauté également. L’équité a bon dos face aux mesquins et aux avides : carton rouge.

PARLEMENT

Les commissions constituées

es commissions du nouveau Conseil national sont constituées. Elles ont été dotées de présiL dents élus assistés maintenant de vice-présidents,

ce qui permet des dosages politiques plus fins. Un dosage délicat au départ qui devait tenir compte des diversités de la nouvelle majorité et du poids de R&E. L’exercice parait assez réussi. Marc Burini fidèle de Laurent Nouvion aux finances, Thierry Poyet aux intérêts sociaux, c’était aussi attendu que Daniel Boeri incontournable à la culture et au patrimoine. Jean-Charles Allavena très pugnace, mais pragmatique sur les rapports avec l’Europe, se trouve à la tête de la commission des affaires extérieures. Jean-Michel Cucchi de l’UP historique au logement, cela s’imposait, l'expérience pour gérer la nouvelle urgence. Jacques Rit, ancien UPM-PFM, se retrouve à la tête de la commission spéciale chargée du fonctionnement modernisé du parlement et de la réforme de la loi électorale. La reconnaissance générale dont il bénéficie l’aidera dans une tâche délicate. Sophie Lavagna de l'UP aux Affaires judiciaires, autre ouverture dans le respect des compétences. Enfin l’opposition considérera sans doute comme un signe de respect nouveau, l'élection de Jean-Louis Grinda à la Commission de l’environnement et du cadre de vie. Les commissions vont maintenant se mettre au travail et vont vouloir prouver qu’il y a un nouveau dynamisme dés le début de la législature. (P.Z.)

Avril 2013

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Comment allons nous bien !

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Menton : Succès pour la 80e édition de la Fête du Citron qui s’est achevée début mars. Quelques chiffres clés : 200 000 entrées payantes réalisées par l’Office de Tourisme, 280 forfaits (hébergement + manifestation) vendus par l’Office de Tourisme, 20% d’augmentation du chiffre d’affaires par rapport à l’édition 2012, 1400 places supplémentaires créées en gradins pour l’édition 2013, 80€ le panier moyen des visiteurs. La ville prépare déjà l’accostage du Nautilus en mer mentonnaise, pour une 81e édition de la Fête du Citron qui mettra donc de nouveau l’œuvre de Jules Verne à l’honneur, autour du thème de « 20 000 lieues sous les mers ».

(BILLET PAS D'HUMEUR)

☞ Monaco : Un certain nombre de lecteurs, intéressés par notre article sur le sculpteur et restauratrice des faïences du Musée océanographique paru le mois dernier, nous ont demandé comment en savoir plus sur Koba Lucas et ses travaux. Voici donc l’adresse de son site internet : www.ko-ba.fr

par Pierre-Yves Reichenecker

L

☞ Monaco : Résultat de L'Open des artistes de Monaco 2013. Le Prix du Jury est attribué à Gérald Panighi « Découvert par un promeneur ». La couverture des Pages Jaunes de l’Annuaire de Monaco Telecom lui sera offerte. Le Prix Monaco Telecom a été attribué à Andrea Palm« Un fait divers survenu à Monaco », (couverture l’Annuaire Collector de Monaco Telecom).Le prix du Public est attribué à Franka Severin «Muti». (Couverture des pages blanches de Monaco Telecom).

e Français est triste, morose, pessimiste. Il ne voit pas l’avenir en rose. Mois après mois, l’INSEE nous dit comment nous allons bien… ou pas ! L’indicateur synthétique de confiance des ménages* est notre météo. Selon l’humeur du temps l’indicateur est tout sourire, ou bien grimace. Et nous devons faire avec, puisque c’est notre humeur paraît-il ! Diantre, nous voilà propres !

☞ Monaco : La quatrième édition du salon Monaco Motor Legend et du Monte-Carlo Concours d’Elégance se dérouleront du 4 au 7 Avril sur le parvis du Port Hercule. A noter: deux des plus remarquables pièces de collection du musée Tazio Nuvolari rendront hommage à la mémoire de l’inoubliable champion, et du plus grand héros sportif de l’automobile dont l’Alfa Romeo 8C 2300 “Monza” 1931 Monte-Carlo, avec laquelle Tazio Nuvolari a été vainqueur du Grand Prix de Monaco en 1932. Pour les amoureux de belles voitures et de belles montres.

L’Américain n’est pas mieux loti. Il a aussi « sa » météo. Scrutée au plus près par Wall Street. C’est que l’humeur des ménages, c’est important savez-vous ! Tous les mois l’Université du Michigan publie sa mesure du moral des ménages** américains, et Wall Street tremble ou prend un coup de surchauffe. Et si ces météos se trompaient ? Et si ces indicateurs oubliaient l’essentiel ? Et si les indices économiques et financiers n’étaient pas les bons pour donner une image exacte du bonheur des gens ? Occupez-vous de vos chiffres et de vos statistiques et laissez-nous être heureux, à la fin ! De quoi je me mêle direz-vous ? Je vous répondrai comme Guy Bedos, « Je me mêle de ce que je regarde » !

☞ Monaco : le 10° salon Top Marques se tiendra du 18 au 21 avril au Grimaldi Forum. 4 journées de luxe et de plaisir extrêmes. En quelques chiffres : plus de 160 exposants et 30.000 visiteurs attendus. 6 supercars présentés en avant première mondiale. Un rare et mystérieux diamant de plus de 300 carats de la collection Boulle. Top Marques célèbrera également le 50ème anniversaire de James Bond ! Ouvrez l’œil.

* « L'indicateur synthétique de confiance des ménages décrit, en une variable unique, la composante commune des soldes d'opinion sélectionnés (niveau de vie passé et futur en France, situation financière personnelle passée et future, perspective de chômage, opportunité de faire des achats importants, capacité à épargner actuelle et dans les mois à venir). Il est calculé selon la technique de l'analyse factorielle. » www.insee.fr ** « Pour le calculer, environ 500 personnes sont interrogées sur leur vision de l'avenir économique à court et moyen terme (1 an et 5 ans) ainsi que sur leurs finances personnelles. L'influence de cet indicateur américain est assez forte sur les marchés car il est un vrai indicateur avancé de la consommation future des individus. » www.abcbourse.com *** Une soixantaine de pays, dont la France. Par ailleurs, l'Office britannique des statistiques avait également lancé en novembre 2010 son projet de mesure du bien-être national. Le Conseil Economique et Social du Luxembourg a modélisé un PIBien-être. Et l'OCDE a lancé un indice « vivre mieux»...

CURIOSITE

La police norvégienne primée

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013 vient à peine de commencer que déjà la police norvégienne est primée pour le « meilleur tweet » de l’année. "Avons été informés d'un tapage nocturne avec cris de femmes. Sur place, constatons fête d'infirmières. Quittons bientôt les lieux". Un mélange subtil de sous-entendus et de malentendus ! C’est ce tweet qui a valu à la police d’Oslo d'être distinguée aux Social Media Days, le rendez-vous annuel des médias sociaux en Norvège. Les policiers de la capitale norvégienne sont réputés pour leurs messages utiles, informatifs mais aussi souvent légers. Plusieurs tweets* ont créé le buzz ces derniers mois : "Un véhicule intercepté sur soupçon de conduite en état d'ébriété. S'est avéré être un Grec conduisant pour la première fois sur les routes hivernales norvégiennes", écrivaient ainsi les policiers le 26 décembre 2012 Le 5 septembre, la police rapportait aussi des plaintes visant un musicien de rue "qui ne joue qu'une seule chanson" depuis plusieurs mois à Majorstua, un quartier central d'Oslo. "La police sur place lui intime d'élargir son répertoire". Et trois jours plus tard: "Très calme aujourd'hui. Mais le musicien de Majorstua a remis le couvert. Une patrouille qui s'y connaît entre autres en accordéon dépêchée pour vérifier la qualité". Le compte Twitter du centre des opérations de la police d'Oslo (@oslopolitiops), très populaire, compte près de 80.000 abonnés ! On peut être le bras armé de l’Etat et faire preuve d’un humour léger… comme un tweet.

© Photo Panoramic

g L’indice du « Bonheur national brut (BNB) Le Bhoutan a adopté dès 1972 l’indice du « Bonheur national brut (BNB) ». Lequel repose sur quatre piliers : la croissance et le développement économiques ; la conservation et la promotion de la culture ; la sauvegarde de l’environnement et l’utilisation durable des ressources ; et la bonne gouvernance responsable. Le Bhoutan est-il le pays du bonheur ? Je ne sais pas. Je ne suis pas Bouddhiste. Mais depuis un couple d’années, le BNB agite les esprits. Les Nations-Unies s’en emparent. Tables rondes, réflexions. Signature d’une résolution « Le bonheur : vers une approche globale du développement ». Les signataires du texte *** reconnaissent que, « de par sa nature même, le produit intérieur brut n’est pas un indicateur conçu pour mesurer le bonheur et le bien-être de la population d’un pays et n’en donne pas une image exacte ». Le 20 mars est devenu la journée internationale du Bonheur, petitement fêtée en Principauté. Guère plus ailleurs. Vous êtes vous senti plus heureux ce-jour là ? Et si au bout du compte Jean Cocteau avait raison en affirmant que « les Français sont des Italiens de mauvaise humeur » ! Le bonheur seraitil plus au Sud ? Nous faut-il, comme le professeur Tournesol, un pendule pour trouver notre bonheur ? Pour ma part j’ai décidé de dire définitivement non au dictat des stats. Je serai heureux ne vous en déplaise !

☞ Nice : L'association Rétina-France « vaincre les maladies de la vue » organise au printemps la manifestation nationale « Mille Chœurs Pour un Regard ». De nombreux rendez-vous sont prévus, avec autant de chorales. Par exemple le 6 avril salle Grapelli à Nice : Right Spirit Gospel singers. Près de 3 millions de français souffrent de maladies de la vue. « Mille Chœurs Pour un Regard » c'est la dose annuelle d’espoir pour les malades, cet espoir qu'un jour ces maladies soient vaincues. Ces concerts qui se déroulent partout en France, servent à financer la recherche médicale en ophtalmologie. www.retina.fr ☞ Monaco : du 25 au 28 avril, les Ballets de Monte-Carlo présentent Choré, une création de Jean-Christophe Maillot. Composé en cinq sections indépendantes, Choré a pour toile de fond l’émergence aux États-Unis des comédies musicales. Confronté à la gravitation, le danseur a le choix : lutter contre cette force ou l’épouser. Jean-Christophe Maillot transpose ce débat dans l’univers des comédies musicales en comparant le style léger et élégant de Fred Astaire au martellement rageur et terrestre de Gene Kelly. Au Grimaldi Forum, salle des Princes. ☞ Monaco : Yun-Mo Ahn expose à la galerie L’Entrepôt du 5 au 26 avril : «BOOK TALKS». L’artiste sud-coréen présente une trentaine de peintures sur le thème: La défense du livre face à la montée du numérique. Pour l’artiste, le Livre est loin d’être un simple papier imprimé. L’objet en lui-même permet à chacun une rencontre personnelle avec l’auteur et une proximité chaleureuse et inventive. Comme Descartes le disait “Lire un bon livre, c'est parler avec les meilleures personnes du passé” C’est une conversation quasi-naturelle avec l’auteur. A ne pas rater. ☞ Monaco : un nouveau directeur général pour «The International University of Monaco ». Jean-Philippe Muller a pris ses fonctions le 1er février dernier. Docteur en Sciences de Gestion, il possède une grande expérience des écoles de management. Il s’attachera plus particulièrement à entretenir et renforcer les liens avec la Principauté de Monaco et ses milieux économiques et professionnels. ☞ Monaco : Soirée Picasso le 8 avril au Grimaldi Forum. Avec d’abord une présentation de la grande expo de l’été prochain, qui lui est consacrée. Avec ensuite la projection du documentaire réalisé par Henri-Georges Clouzot, « Le Mystère Picasso », Prix Spécial du Jury du Festival de Cannes 1956. Ce film est une œuvre unique et reste à ce jour la seule tentative de rendre compte cinématographiquement du processus de création. Salle des Princes à 20h30. ☞ Monaco : « Padoneli » aquarelliste et sa complice Agnès Giraud-Heraud, artiste en tapisserie présentent leur conte poétique « Histoire d’eau... » décliné dans le cadre de la Private Gallery (10 Bd. Princesse Charlotte) jusqu’au 20 avril du Lundi au vendredi de 10h à 18h. L’aquarelle parle d’eau, parle d’Elles : les femmes-fleurs… La pureté de l’eau d’Aubusson nous offre la lumière, la magie des couleurs, une rencontre entre Tradition et modernité empreintes de symbolisme... Ateliers d’apprentissage du point : les 2, 3, 4, 9,10 et 18 avril de 14h à 16h. ☞ Monaco : Le chanteur Bénabar sera sur la scène de la Salle du canton le samedi 6 avril, il présentera son nouvel album un conte musical qui s’inspire de l’imaginaire de l’enfance. A l’issue du concert, l’artiste rencontrera son public « en aparté » comme l’indique le titre de sa tournée, qui privilégie des concerts précisément plus intimistes entouré de la formation de ses débuts... L’occasion pour Bénabar de reprendre ses succès mais aussi d’interpréter des titres parfois même inédits.

La photographie du mois

* Pour d’évidentes raisons de compréhension, nous ne publions que la traduction française des tweets norvégiens !

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico

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Avril 2013

"Insouciance"...

© Photo Noël Fantoni


Quelle énergie pour l'avenir ? par Pierre Dévoluy

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es 21 et 22 mars, vingt experts du bassin méditerranéen ont élaboré des plans de réflexion et d'action sur « La puissance du feu ». Partant du mythe de Prométhée et de la symbolique de cet élément prépondérant dans l'histoire humaine, ils ont examiné les réponses possibles aux défis futurs concernant l'énergie, autre forme du feu, en Méditerranée.

g L'élément qui chauffe ou qui carbonise Sans la domestication du feu, aucun primate ne serait sans doute devenu homme. Deux des plus anciens foyers se trouvent en pays méditerranéens : à Gesher Benot Ya'aqov, en Israël (790 000 ans), et plus près de nous dans l'espace et le temps, à Nice sur le site de Terra Amata, vieux de « seulement » 380 000 ans. Yves Coppens, le célèbre paléoanthropologue invité d'honneur des Rencontres Internationales Monaco et la Méditerranée (RIMM) 2013, discerne six qualités du feu. D'abord le feu fascine : effrayés mais hypnotisés, les premiers hominidés observent les flammes pour en équilibrer les avantages et les risques. Leur feu venait des orages, des volcans, du soleil. Le feu éclaire et protège : il vainc l'obscurité, celle des grottes, premiers abris des hommes, et signale de loin la présence et les obstacles. Et il chauffe : les premiers Africains partent affronter les froidures de l'Europe. Le feu durcit le bois des outils et des armes, et rend le silex plus facile à cliver. Le feu va fondre les métaux des armes et des outils puis l'or et la monnaie. Le feu cuit... l'homme mâche mieux et absorbe davantage de protéines qui accroissent musculature et volume du cerveau. L'homme passe de la cueillette à l'agriculture, du nomadisme à la sédentarisation. La veillée devant le feu rapproche les membres du groupe et favorise le langage. Se crée alors le foyer, synonyme de famille. Le feu c'est aussi la guerre, des feux grégeois bi-millénaires au « feu nucléaire » actuel. Jusqu'au « cesser-le-feu »... Quant au « feu de l'action » politique, Martine Gozlan relève que c'est l'immolation d'un jeune chômeur en Tunisie qui a embrasé les révoltes méditerranéennes, que des symboles y ont été incendiés mais que la flamme révolutionnaire n'est pas éteinte et que des contrefeux démocratiques s'allument. g Défis futurs concernant l'énergie, autre forme du feu, en Méditerranée Enfin, qui dit feu dit énergie. Énergie en pleine mutation en Méditerranée où transite un tiers de celle commercialisée dans le monde. Pour sortir de son seul rôle de « fournisseur de produits énergétiques et de vacances bon marché », rappelle le docteur Francis Ghilès, la région doit diversifier IMMOBILIER

ntre 43.800 et 48.000 euros le mètre carré. Il s’agit d'une moyenne. On parle d’immobilier de luxe. Selon une étude du cabinet de conseil britannique Knight Frank*, publiée dans le cadre de son "Weatlh Report 2013", Monaco reste la ville où les biens très haut de gamme sont les plus chers au monde. Comme en 2012. Monaco devance Hong-Kong - les tarifs au m2 y ont en effet bondi de 8,7% l'an dernier, et oscillent désormais entre 37.100 à 41.000 euros – et Londres - la cote dans la capitale du Royaume-Uni a également grimpé de 8,7% en un an, pour atteindre 31.600 à 34.900 euros le m2. La Principauté sur la plus haute marche du podium de l’immobilier de luxe c’est, somme toute, logique, vu les caractéristiques du marché monégasque : une offre de logements très limitée, et l'intérêt toujours prononcé des très riches étrangers, appréciant la douceur du climat et de la fiscalité. Mais, on l’a vu plus haut, Hong-Kong et Londres se rapprochent. En revanche la situation a bien changé en un an pour Paris. Les prix de l'immobilier de luxe ont chuté de 4% d’une année sur l’autre, pour tomber entre 19.100 et 21.100 euros le m2. En cause, selon le cabinet de conseil : « la crise de l'euro, mais aussi le matraquage fiscal de Hollande vis-à-vis des riches, qui a incité les acheteurs à se tourner vers Monaco, la Suisse voire Barcelone. » * Knight Frank, acteur majeur de l’immobilier professionnel, est l’une des principales sociétés privées à travers le monde, active depuis 1886 au Royaume-Uni.

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Record de prix pour Monaco E

De gauche à droite : Le Prince Albert remet au professeur Yves Coppens le prix des RIMM; Mmes. Elisabeth Bréaud directrice des RIMM, Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, Yvette Lambin-Berti, ambassadeur de Monaco auprès de l'Unesco.

toutes ses sources d'énergie, mutualiser leur transport et leur exploitation. Abdelaziz Rassaa le souligne : les énergies renouvelables, comme le soleil saharien transformé en électricité, pourraient fournir la moitié des besoins de la région. Sous réserve de coopération et d'investissements. Le pire n'est jamais sûr et l'espoir vient d'un exemple irréfutable parce que naturel : Les incendies de forêts qui martyrisent chaque été l'espace méditerranéen ne sont pas une fatalité : le spécialiste des arbres, Said Slimani, démontre que les forêts de chêne-liège de Haute Kabylie se reconstituent à l'identique 18 ans après les ravages du brasier. La Méditerranée peut sans cesse renaître, à l'instar du Phénix. N'est-elle pas le berceau des civilisations dont celle des... Phéniciens ? CROIX ROUGE

150 ans d'actions humanitaires L

a Croix-Rouge internationale célèbre en 2013 « 150 ans d’actions humanitaires ». Toute l'action du CICR est fondée sur sa mission première : « Organisation impartiale, neutre et indépendante, le Comité international de la Croix-Rouge a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et d'autres situations de violence, et de leur porter assistance. Le CICR s'efforce également de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels. ». Depuis 1863, le CICR s'est vu décerner le prix Nobel de la paix en 1917, 1944 et 1963, le Prix Balzan pour l'humanité, la paix et la fraternité entre les peuples en 1996.

g Rendez-vous salle du Canton

La Croix-Rouge monégasque a été reconnue par le CICR en 1948. Pour fêter dignement ses 65 ans, lors de la journée mondiale de la Croix-Rouge le 4 mai prochain, la CRM organise à la salle du Canton sa traditionnelle braderie ainsi que de nombreuses activités pour tous. Ce sera également l’occasion de faire connaissance avec les équipes de la Croix-Rouge et de découvrir leurs actions. L’intégralité de l’argent récolté au cours de la journée permettra de financer un projet de développement des premiers secours au Niger.

g Save the date : 4 mai prochain de 8h30 à 17h30 à la salle du Canton à Fontvieille. Le programme - Une grande braderie et ses affaires en or à saisir (vêtements de luxe femmes/ hommes de tous âges, maroquinerie, accessoires de mode, meubles, objets décoratifs, bijoux…) ; - Des expositions et des animations pour découvrir les actions de la Croix-Rouge monégasque en Principauté (action sociale, secourisme, santé) et à l’International (humanitaire et projets de développement) via des projections de films, des reportages photos exclusifs ; - Des activités ludiques pour les enfants, les adolescents et les adultes. De plus, les équipes de la Croix-Rouge seront là pour répondre à toutes questions en matière de bénévolat, de volontariat en solidarité internationale et de carrières humanitaires. Avril 2013

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© Photo Ingrid Mareski

ART & CULTURE

© Photo CD / Palazon 2006

« L’Affaire Dussaert » et Huster « seul en scène » en clôture du programme 2012-2013 du TPG

par Viviane Le Ray

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e vendredi 26 avril le rideau se baissera sur la saisondu Théâtre Princesse Grace: le public rendra alors son verdict sur «le vent nouveau» qui a soufflé sur le beau théâtre-écrin imaginé par la Princesse Grace don le vœu était d’apporter de la joie au public qu’elle chérissait. En clôture une tête d’affiche de poids : Francis Huster... Le jeudi 4 et le vendredi 5 avril « L’Affaire Dussaert » : un monologue sur le sens de l'art contemporain... L'auteur aborde avec humour l'art que l’on dit d’avant-garde, ses excès, sa pertinence, dans une singulière satire non dénuée de sérieux... Un spectacle qui remet en lumière un artiste qui jeta le trouble dans le monde (déjà trouble !) de l’art contemporain, en 1991... Jacques Moujenot invite à une « conférence-théâtre » contant l’histoire de Philippe

Grand final de la saison Dussaert (1947-1989) plasticien à l’origine du mouvement « vacuiste » (Vous connaissez ? Moi pas !) Il y a du vide sans doute dans ce mouvement... Trève de plaisanterie. L’auteuracteur répondra aux profanes de mon espèce ! Le Festival d’Avignon a décerné le Prix Philippe Avron à l’auteur qui s’est vu distingué par ailleurs au Festival de l’humour de Dax... g Francis Huster seul en scène incarne 18 personnages ! En clôture de saison, c’est le grand retour de Francis Huster seul en scène dans un monologue dramatique adapté du texte de l’auteur américain Chazz Palminteri : Nous sommes au cœur du Bronx des Années 60, un quartier en

pleine ébullition où la mafia règne et où le racisme pointe son nez. Un enfant observe du haut de ses 9 ans le monde des « affranchis », fasciné par leur chef Sunny. Son père accepte mal cette fascination pour les voyous. L’enfant sera témoin d’un meurtre. Il ne dira rien. Le gangster reconnaissant... le prendra sous son aile. Devenu adulte, quel côté de la barrière choisira Cologio ? That is the question ! Francis Huster incarne les 18 personnages de la célèbre pièce américaine qui a inspiré le film de Robert de Niro. ☞ Savoir + Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende Tél. : 00 377 93 25 32 27

MUSIQUE

Sous La Présidence de S.A.S. La Princesse Stéphanie

L’affaire Dussaert Mougenot

Jeudi 4 et vendredi 5 avril 2013 à 21 heures

g Du 15 mars au 14 avril 2013 : 5 week-ends de musique ! Cinq week-ends de folie pour les mélomanes avec au programme Beethoven, Stravinsky, Bartok : les quatuors avec 4 formations : Parker, Anima, Arditti Quartet, et le Quatuor Ardeo... Restent à découvrir les 4 et 5 avril à La Turbie et à l’Auditorium Rainier III : « Stravinsky selon Gergiev » avec l’Orchestre du Théâtre Marinsky ; le samedi 6 avril : les « Musiques du monde », après le Ballet Royal du Cambodge, seront dédiées à l’Afrique avec la mise en lumière et la beauté des danses du Congo à travers quatre groupes de danseurs et l’Orchestre symphonique Kimbaguiste de Kinshasa. Le dimanche 7 avril « Musique dégénérée » selon l’expression honteuse inventée par le régime Nazi lorsqu’il mettait au ban de la société allemande les compositeurs juifs ou avant-gardistes... Les 12,13 et 14 avril « Bartok Expressionniste » avec « Le Mandarin merveilleux » (Ballet Pantomine) : le vendredi 12 à l’auditorium Rainier III. En clôture le dimanche 14 avril « Beethoven : suite et fin » : 15 h au Musée Océanographique ; 18h à la Salle Garnier (Opéra de Monte-Carlo). Concert suivi de la traditionnelle grande fête de clôture...

Bronx de Chazz

Palminteri

Mise en scène de Steve Suissa Avec

Francis Huster

Jeudi 25 et vendredi 26 avril 2013 à 21 heures

g « L’été » du « Printemps » à Kinshasa... « L’An II » du mécénat qui unit la Banque Martin Maurel Sella et le Printemps des Arts marque l’internationalisation du festival avec des concerts à Kinshasa du 7 au 10 juin 2013 en prolongement de la « Journée du Congo » célébrée avec l’Orchestre Symphonique de Kinshasa, le samedi 6 avril 2013 à l’Auditorium Rainier III.

Réservations : 00 377 93 25 32 27 www.tpgmonaco.com 12, avenue d’Ostende - 98000 - MONACO

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☞ Renseignements complémentaires /réservations : + 377 93 25 58 04 10/01/13 16:01

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e « Printemps des Arts 2013» L présidé par S.A.R

la Princesse de Hanovre, Festival qui célèbrera ses 30 ans en 2014 en dépit de la crise connaît un égal succès, sans doute parce que depuis 2001 à travers la personnalité du compositeur Marc Monnet l’événement musical ne cesse de surprendre... Depuis 30 ans les plus grands ont participé au festival: Daniel Barenboïm, Ruggiero Raimondi, Tereza Berganza, Maria-Joao Pires, Yehudi Menuhin.... L’opéra contemporain avec « Cecilia » de Charles Chaynes, le théâtre avec « Dorian Gray » d'après le roman d'Oscar Wilde : l'arrière petit-fils de l’écrivain était dans la salle... Au Printemps des Arts le public a assisté aux débuts de Vadim Repin, Maxim Vengerov, Cecilia Bartoli...

Ecrit, interprété et mis en scène par Jacques

Printemps des Arts Derniers rendez-vous

© Photo PdA

Théâtre Princesse Grace


Vous reprendrez bien un livre ? Pierre-Alain Martini

«B

âtir sa vie et sa propre histoire » nous disait Marc Imperiali* en présentant son projet : faire renaître la Maison Imperialis, maison d’édition créée à Rome en 1690 par le Cardinal Giuseppe Renato Imperiali. Une renaissance réfléchie - « c’est un grand défi, surtout en temps de crise » -, un projet mesuré pour être solide. Comme il nous l’avait alors annoncé, les trois premiers livres des Editions Imperiali Tartaro – installées à Monaco – viennent de paraître. Dans le calendrier prévu.

g Roman La Dame des Brumes, roman de Patrice Woolley, auteur monégasque. Plus qu’auteur d’ailleurs, artiste complet. Entre amour - « Je lance mes mercis en l’air, dans le vide, au soleil de septembre, le cul posé dans un champ. Et aucune de vous ne l’entendra. C’est paraît-il, l’intention qui compte. Merci ! Et je vous aime… » - et mort – « N’est-ce pas la plus belle des libertés que de décider de sa mort. Faire la nique à la faucheuse… S’imaginer la voir râler parce qu’on l’a doublée de peu. » -, un monde de réflexions décrit avec lucidité, et humour. g Biographie Qui ne connaît à Monaco, Guy Mierczuk ? Sa salle de sport, touchant la piscine Rainier III sur le port Hercule ? Athlète complet arrivé au sommet grâce à sa volonté et à sa force. Sans détour, mais avec une certaine pudeur, il raconte son histoire, de l’Ukraine à la Principauté de Monaco : Ma vie de Monsieur Univers. Un titre décroché en 1959, année de gloire, «… j’avais 23 ans et je commençais à comprendre que la vie commence maintenant…» g Exploration Enfin, un livre-reportage du journaliste-écrivain Jean-Claude Perrier. Carnets de voyage, à la riche iconographie : Dans les comptoirs de l’Inde. Il s’agit des cinq anciens comptoirs français dont on apprenait sagement les noms à l’école, avant. Pondichéry, Chandernagor, Mahé, Karikal, Yanaon. Que reste-il de la présence française dans le sud de l’Inde ? De cette longue histoire ? « C’est un hymne d’amour à l’Inde, un livre de dialogue entre deux terres de culture et d’antique civilisation. » g Ethique et responsable Une charte éthique* pour une maison d’édition sur les traces de ses ancêtres. Une fondation en faveur des enfants handicapés recevra 5% du prix des livres vendus. Une éco-responsabilité pour l’édition papier. Et une version numérique…pour les jeunes lecteurs. Ses auteurs seront – sont – francophones. Français, Monégasques, en attendant Belges, Suisses ou Canadiens. Pragmatique, ambitieux mais raisonnable, Marc Imperiali applique un adage romain qui n’aurait pas déplu au cardinal Giuseppe : chi va piano, va sano e – surtout – va lontano. * Voir La Principauté n°112 / décembre 2012.

☞ La Dame des Brumes. Patrice Woolley, Editions Imperiali Tartaro, collection Spaey 150 pages / 19 euros

Ma vie de Monsieur Univers. Guy Mierczuk, Editions Imperiali Tartaro, collection Francavilla 128 pages / 21 euros Dans les comptoirs de l’Inde. Jean-Claude Perrier, Editions Imperiali Tartaro, collection Genua 100 pages / 21 euros

LIVRE

Samba Niçoise : un vrai polar !

Effeuillage littéraire...

par Viviane

n'ai pas de biographie et j'en «Jà esuisJean très content», écrivît un jour Anouilh... Pour Pol

Vandromme « le théâtre d'Anouilh, serait plein d'aveux indirects et d'ombres complices, qui suggèrent ce que le dramaturge s'est toujours refusé à dire à haute voix et en pleine lumière». Anca Visdei, à l'aide de la correspondance, parfois inédite d’Anouilh, de leurs entretiens, de souvenirs de proches, de ceux qui ont travaillé avec lui publie une biographie, j’ai bien envie d’écrire « d’utilité publique » car elle devrait inciter des metteurs en scène à se pencher plus souvent sur une œuvre rarement mise à la portée du « grand » public : « comme on dit » avec un certain mépris ! Louis Jouvet, lui-même refuserait de monter ses pièces... Anouilh aura la chance de rencontrer Pierre Fresnay, avec lequel il connaîtra un premier succès L'Hermine en 1932 -, et Georges Pitoëff qui lui offrira son premier véritable succès avec « Le Voyageur sans bagage » En 1987 Anouilh meurt, la biographe qui fit sa connaissance au début des années 1980, nous remémore qu’il défendit Ionesco et Beckett, adapta des pièces de Shakespeare et d’Oscar Wilde... ____________________________________________ « Jean Anouilh, une biographie » - Anca Visdei (Ed. de Fallois)

encore à grappiller dans Youi,a-t-il l'œuvre de l'Auvergnat ? Que dans une époque où les jour-

nalistes ne sont plus (pour la plupart) des « Plumes » Les Editions Dilettante ont « grappillé » (avec la complicité de Pierre Vialatte), ce « Cri du canard bleu » préfacé par François Feer (chargé au Dilettante ironie du sort des espèces menaçantes et menacées !) On trouve, au fil du récit, ces ingrédients essentiels au merveilleux « façon Vialatte » : un missionnaire gothique, un oncle à moustache, un magasin général, une caverne d'Ali Baba du surnaturel quotidien... Vialatte transforme l'Auvergne en terre de féerie. Vialatte aussi introducteur de Kafka dès 1925, traducteur singulier de Nietzsche, billettiste inclassable... ______________________________________________ « Le cri du canard bleu » - Alexandre Vialatte - (Ed. Le Dilettante)

'observai la mer et songeai au «Jvenaient manque que la plupart des gens combler ici, chaque

année, à la même saison, en pratiquant des activités nouvelles, en contemplant les vagues, eux aussi, jusqu'à l'étourdissement... » Cet été là, dévasté par la maladie de sa mère, Jacques part dans les Landes. La plage semble être un lieu de prédilection, un lieu où tout se révèle à lui mais aussi où tout lui échappe... Un roman, en dépit du sujet, sans ce pathos qui encombre les étagères des « librairies de consommation » : un mélange de douceur, de lucidité : « Si j'y suis » en quelques tableaux dépeint avec les mots les plus doux, les enjeux d'une vie. Tout dans ce premier roman contribue à imposer un nouvel Ecrivain : en majuscule ! Une espèce en voie d’extinction à protéger ! Erwan Desplanques est né en 1980. _____________________________________________ « Si j’y suis » - Erwan Desplanques (Ed. De Fallois)

LIVRE

Havana 505, le Cuba des Fifties

a collection « Polar noir Méditerranée » de s éditions Baie des Anges s’enrichit d’un nouvel Louvrage comme on les aime : un polar intense,

avana 505, le roman d’une vie. Un biopic comme l’on dit aujourd’hui. Calle Habana, n°505, entre las calles A… y L… H Cuba, début des années 50 : le président-dictateur Batista

g "Samba Niçoise", Jean Emelina Editions Baie des Anges 180 pages, 8,50 euros

g "Havana 505", Cyriaque Griffon Editions Michalon 430 pages, 25 euros.

noir, mêlant humour, aventure et (ex) star du rock entre Côte d’Azur et Brésil. Nous sommes au début des années 80, l'action démarre sur la Côte d'Azur (entre Nice, SaintLaurent du Var et La Bollène-Vésubie). Joseph Gouffignat, dit « Jojo Coolos », maître-auxiliaire au collège Saint-Louis de Gonzague à Nice, a, depuis toujours, dans sa morne vie, rêvé de Brésil, de cocotiers et de chercheurs d’or. C'est pourquoi, quand il peut, il va le jeudi à l'aéroport voir partir l'avion de Rio. C’est dans le hall du terminal 1 que tout va basculer. Une super-nana, une petite valise et un bouquet d’œillets vont précipiter le prof dans un incroyable guêpier. De la Baie des Anges à Copacabana, « Jojo Coolos » va se trouver lancé sur les traces de trafiquants, de vilains et de malfrats. Tout cela pour les beaux yeux de la super-nana et son sourire n°2 ! 20 jours de galère, d’amour et d’aventure, pour finir à la « une » de Nice-Matin. Malheureusement, les histoires d’amour finissent mal en général… L’auteur, Jean Emelina est né et a passé toute son enfance dans l'arrière-pays niçois. Il est professeur honoraire de littérature française à l'Université de Nice-Sophia Antipolis et conférencier à l'Université de Nice Inter-Ages. Spécialiste du théâtre, il a publié de nombreux articles et divers essais, notamment sur Molière et Racine. Sous le pseudonyme de Michel Léman, il a publié des romans et des contes (La salle de bains, La vive saison (Julliard), Mathusalem le sanglier (La Farandole), et donné dans « Nice- Matin », pendant de nombreuses années, une chronique d'humeur intitulée : A Rebrousse poil.

Le Ray

règne, la mafia américaine gère casinos, hôtels, prostitution et tous les trafics. La Havane, à quelques encablures de la Floride, est la capitale du plaisir. Fernando Pruna est promis à un bel avenir dans son pays. Son père est avocat de Batista. Lui étudie à New-York, collectionne les aventures et les dollars. Il sera le plus jeune sénateur du pays, à la veille de la révolution. Le 1er janvier 59, Fidel Castro, le Che et les « barbudos » prennent le pouvoir, Batista s’enfuit. Fernando a 23 ans et son univers doré s’écroule. Il monte un groupe armé contre-révolutionnaire, se retrouve en prison, s’évade, retourne en cellule. Il échappe de peu au peloton d’exécution, mais est condamné à 30 ans de prison… il y passera 17 années Une vie de roman. Une vie où l’on croise des rois de la pègre, Lucky Luciano ou Lansky Meyer, des acteurs comme George Raft, qui a des intérêts à Cuba, ou Errol Flynn fasciné par Castro ; où l’on danse avec Marilyn, ou Jackie, dont le mari n’est pas encore à la Maison-Blanche… et tant d’autres. Et puis trois françaises. Les sœurs Darcel, Denise qui brille sur grand écran (Vera Cruz avec Gary Cooper et Burt Lancaster) et Hélène, dont la voix enflamme les cabarets. Hélène, l’amour de Fernando. Et puis Solange Podell, qui a quitté les Ballets Russes pour Hollywood, puis Broadway. Plus tard elle sera photographe, et deviendra même « l’œil » officiel de l’Office du tourisme de Monaco. Une amitié amoureuse avec Fernando, qui n’ira pas, ne peut pas aller plus loin : Solange a un mari et une petite fille. La magie et la poésie d’une île qui se savourent comme un cuba libre. Le Che a été abattu, Castro est à l’hôpital, Hélène et Denise sont décédées, Fernando vit en Floride, à quelques encablures de son pays, Solange réside à Cap d’Ail…et Claudia, sa fille, à New-York. Le premier roman de Cyriaque Griffon, Afrikaners, les secrets de Vryland, a obtenu le prix des écrivains de Vendée 2010.

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ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT

La Charte du Mercantour Nouvelle donne pour les 28 communes du territoire du Parc national qui ont jusqu’à fin juin pour délibérer sur leur adhésion par Pierre-Alain Martini

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'La Charte du Parc national du Mercantour a été validée par l'Etat (décret du 28 décembre dernier). Les 28 communes du territoire du parc national ont jusqu’à fin juin pour délibérer sur leur adhésion à la Charte. A l'issue de la décision d'adhésion prise par chacun des 28 conseils municipaux, le périmètre du parc national sera alors défini par le cœur (l'ancienne « zone centrale » dont les limites n'ont pas été et ne seront pas modifiées) et par le territoire de l'ensemble des communes adhérentes. Fin juin, nous connaîtrons donc le positionnement de toutes les communes quant à leur adhésion qui déterminera le nouveau périmètre du parc pour les années à venir.

Le territoire du parc national du Mercantour, créé en 1979, s'étend sur deux départements, 28 communes, 68 500 hectares en zone centrale (le cœur) et 136 500 hectares en zone périphérique. Son point culminant est la cime du Gélas à 3 143 mètres. Huit vallées principales composent le parc : • Vallée de la Roya • Vallée de la Bévéra • Vallée de la Vésubie • Vallée de la Tinée • Vallée du Cians • Vallée du Var • Vallée de l'Ubaye • Vallée du Verdon

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g Les enjeux de la Charte L'enjeu principal pour celles qui auront choisi d'adhérer est de conforter la dynamique de partenariat initiée depuis quelques années avec le Parc. Seules ces communes continueront de bénéficier du label « Parc national », du soutien en matière d'ingénierie de l'établissement, de ses aides financières et de sa capacité à mobiliser des cofinancements croisés (département, région, Etat, Europe). Ces communes, aux portes du cœur du Parc qui reste protégé, bénéficieront ainsi d'un moyen de valoriser leur proximité à cet espace naturel unique. Le 7 mars dernier, Uvernet-Fours a été la première des 28 communes du Parc national du Mercantour à se prononcer sur la charte: le conseil municipal a voté "pour" à l'unanimité. g La faune. Six grands ongulés existent dans le Parc ; les plus célèbres : le chamois, le bouquetin et le mouflon ; dans les milieux boisés le cerf et le chevreuil et, fréquentant indifféremment tous types de terrains, le sanglier. Le loup est revenu en France après plus de 50 ans d'absence*. Des mammifères de taille plus modeste contribuent à la diversité du milieu : la marmotte au sifflet strident, le lièvre variable, témoin des glaciations passées, l'hermine au pelage changeant... et tant d'autres. L’avifaune est composée de très nombreuses espèces d'oiseaux : tétras-lyre ou petit coq de bruyère, lagopède ou perdrix des neiges, perdrix bartavelle...Sans oublier les rapaces au vol majestueux : bondrée apivore, buse, circaète, aigle royal... et depuis 1993 le gypaète barbu. g La flore. La richesse floristique du Parc National du Mercantour est unique en Europe. C’est le seul parc national français de montagne où l'on retrouve tous les étages de végétation ; depuis la végétation méditerranéenne : chêne vert, olivier, ostrya, jusqu'aux landes à rhododendrons et aux pelouses alpines au-dessus de 2500 m, en passant par les forêts de sapins, épicéas, pins à crochets, pins cembros et surtout mélèze. Sur les 4200 espèces de plantes connues en France, près de 2000 sont représentées dans le Parc, dont une quarantaine que l'on ne trouve nulle part ailleurs (endémiques).

People Vert

LA TURBIE

par Jean-Philippe Lucas

L'écologie spirituelle du Pape

Nouvelle déchèterie L

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a nouvelle déchèterie sera édifiée au nord-ouest de la commune, en bordure de l’autoroute, à l’entrée de la carrière de La Cruella. 3 000 m² de terrains acquis auprès d’Escota par la commune et mis à disposition de la Carf, autorité compétente pour la gestion des déchets.Selon la Mairie, « l’équipement a été dimensionné pour répondre aux besoins de 5 000 personnes, le niveau de population estivale à La Turbie ayant été estimé à 4 700 personnes. Les équipements prévus sont un quai de déversement pour 7 types de déchets différents, une aire pour la récupération des ferrailles, une autre pour le local de stockage des déchets ménagers spéciaux, un séparateur débourbeur à hydrocarbures, ainsi qu’un indispensable mais toujours impressionnant rouleau compacteur de déchets (« roll-pack ») mobile. Le local du gardien (40m²), un abri pour le matériel (30 m²) complèteront le tout. » g En clin d’œil au Mont-Agel Un soin tout particulier a été apporté à l’intégration dans le site par l’architecte Stefan Kopaj, déjà connu pour avoir signé tous les projets de déchèterie de la Carf. « Il a ainsi conçu l’ensemble en deux strates. D’une part, les bureaux et le local technique formeront un bloc homogène en clin d’œil aux ouvrages de défense du Mont-Agel, encastré dans les plateformes existantes. (Voir dessin). Au second plan, des parois en rondins de bois posés sur ossature métallique abriteront les produits apportés à la déchèterie. Le volet paysager prévoit des plantations d’arbre et de plantes grimpantes qui couvriront partiellement les murs. » La livraison de la déchèterie est prévue est pour l’automne 2013* * D’ici là, la commune et la Carf rappellent aux Turbiasques la nécessité d’utiliser les services du dépôt relais de l’avenue de Cap d’Ail (tél. : 04 93 35 18 93), ou les autres déchèteries communautaires.

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e pape François a, dès son arrivée, a souligné qu’il fallait lutter pour le respect de la créature et de l’environnement. Quoi de plus normal pour un pontife qui prend le nom de François, le saint de la nature ? Le caractère universel de ses propos englobe bien l’essentiel du message chrétien à savoir la nécessité de protéger à la fois toutes les créatures (homme et animaux) mais aussi le milieu de vie naturel de toutes vies sur terre. Ce respect de toutes les natures est bien à l’image de Dieu créateur source de toutes vies. Son prédécesseur Benoit XVI l’avait déjà souligné : « l’homme ne doit pas penser que la nature est un « tas de choses répandues au hasard » mais qu’elle est un don du créateur. Ce non-respect de l’environnement est bien à l’image du comportement anormal de l’homme. Il n’est pas étranger à la manière dont il se traite luimême et noue des relations avec ses semblables. Mais pour le pape certains Etats ainsi que des entreprises malveillantes et autres groupes régis par à un système financier pervers sont aussi à l’origine de ce gaspillage des ressources mettant en péril des millions de personnes à travers le monde, principalement celles qui sont les plus déshéritées et les plus pauvres. L’écologie spirituelle prônée par Sainte Hildegarde, devenue Docteur de l’Eglise grâce à Benoit XVI, sera d’une grande utilité pour l’actuel pape, ainsi que Saint François celui qui parlait aux oiseaux.

(1) Selon les derniers chiffres d'Eurostat. (2) Moyenne européenne 22% ! (3) Selon le Swedish Waste Management.


LE REPORTAGE du mois

Charlotte et Gad au Bal de la Rose S

ous la présidence de LL.AA.SS. le Prince et la Princesse de Monaco et de S.A.R. la Princesse de Hanovre, ambiance Belle Epoque et Pop au Sporting de Monte-Carlo le samedi 23 mars dernier, à l'occasion du "Bal de la Rose du Rocher 2013",″ imaginé par Karl Lagerfeld et célébrant les 150 ans de la Société des Bains de Mer. Karl Lagerfeld a choisi de décliner un contraste fort entre un bal 1900 «

classique », très « Belle Epoque », répondant à tous les codes en vigueur à cette époque et une fin de soirée résolument « Pop ! ». Le Prince Albert, la Princesse Charlène, la Princesse de Hanovre, Charlotte et Pierre Casiraghi ont présidé cette soirée dont les fonds sont destinés à la Fondation Princesse Grace. Présidente de la Fondation Princesse Grace, la princesse Caroline, superbe jeune grand-

mère, était la dame de coeur fidèle au poste. A ses côtés, sa fille Charlotte Casiraghi : rayonnante et glamour dans une robe Chanel rose pâle à froufrou qui jouait avec les codes de l'événement, parcourant le temps de la Belle Epoque à la pop, la jeune femme de 26 ans franchissait un grand cap en officialisant semblerait-il - sa relation amoureuse avec l'humoriste Gad Elmaleh. Beatrice Borromeo, compagne de

Pierre Casiraghi, jouait les astres lumineux, éblouissante et jamais prise en défaut dans les grandes occasions. L'explosive Rita Ora héritait du rôle de bombe pop pour la partie moderne du show, tandis que le top britannique Cara Delevingne, non contente d'être la sensation internationale du moment, était en quelque sorte le gros lot de la tombola, au côté d'un Stéphane Bern subjugué.

Gad Elmaleh et Charlotte Casiraghi Photos Reportage © Monte-Carlo SBM / Pierre Villard

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SPORT & LOISIRS ROLEX MASTERS 2013 • Après sa belle rentrée dans le circuit mondial, le champion espagnol demeure le grand favori. Entretien

Les jardins de Rafa Nadal par Alexandre Bosc

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e revoilà, enfin. Après sept mois d’absence, à cause d’une blessure au genou, Rafael Nadal est revenu sur le terrain, à sa façon : en gagnant deux tournois en Amérique du Sud ainsi qu'à Indian Wells. Le talent est indiscutable et la forme semble celle des jours les meilleurs. Remonté déjà au n°4 du classement ATP, il n'entend pas s’arrêter là. Avec la détermination qui lui appartient, il est tout de suite rentré chez soi pour se préparer à affronter au mieux son prochain défi. Et il ne s’agit pas d’un défi quelconque, mais d’un tournoi qui l'a vu s’imposer comme nulle part ailleurs : Monte-Carlo. Depuis huit ans, sur les courts en terre battue du Country Club, il est passé sur ses adversaires comme une tondeuse sur la pelouse : la preuve que Rafael Nadal est le gardien du tournoi n'est plus à faire. Il y cultive la victoire. L'espagnol n'en doute pas, une neuvième victoire consécutive à Monte-Carlo sera toujours très difficile, néanmoins l'exploit est encore une fois à sa portée. Presque tous les meilleurs joueurs du monde viendront pour le battre. Tous joueront la victoire. Mais chacun le sait, les jardins sont bien gardés... ! C’est en pleine préparation et à quelques jours seulement du tournoi monégasque, que Rafael Nadal a accepté de répondre á nos questions.... Entretien exclusif.

g Les Masters Series de Monte-Carlo ouvrent la porte sur votre jardin : la terre battue. Quels sont vos objectifs cette saison et qu'espérez-vous au-delà des titres ? RN : "Maintenant l'objectif principal est surtout de continuer à me sentir en forme pour pouvoir m'entraîner et jouer à un haut niveau : si j'arrive à faire ça, je serai content parce que ça voudra dire que je suis capable de bien jouer tous les match". g Vous venez de revenir à la compétition avec notamment une surprenante victoire a Indian Wells. Ce succès est-il particulier pour vous ? RN : " Oui, absolument. Une victoire vraiment spéciale car elle est arrivée au plus haut niveau de compétition sur une surface dure. Mais j'étais très

© Photo Fanpop

g Comment avez-vous vécu votre convalescence et votre longue absence de la compétition ? Rafael Nadal : "Sept long mois de travail intensif sur ma condition physique et ma récupération, mais c’est du passé et j'ai pu commencer à revenir en compétition depuis le mois de février dans les tournois Latino-Américains : au Chili, au Brésil au Mexique, puis à Indian Wells, en Californie. Les résultats ont été très encourageants pour moi, et surtout je me sentais de mieux en mieux au fur et à mesure que le temps s’écoulait".

heureux aussi de gagner à Acapulco car j'ai joué avec de très bonnes sensations contre les meilleurs spécialistes du monde sur terre battue !" g Les spectateurs de la Principauté ne sont pas impartiaux et les tribunes de ce tournoi sont avec vous... Vous vous sentez « seul » sur le court ou vous sentez porté par le public ? RN : "Monte-Carlo a toujours été un tournoi spécial pour moi et j'ai toujours dit qu'il est sans doute le lieu le meilleur pour jouer un tournoi de tennis. Bien sûr, que je sens cette ambiance très spéciale et j'adore jouer sur le court de ce club, le mythique Monte-Carlo Country Club !"

Un plateau excéptionnel. Comme toujours...

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u 11 au 23 avril prochain, le Monte-Carlo Rolex Masters ouvrira ses portes au public et à l'élite du tennis mondial. Pour la 107 ème édition, les organisateurs offriront un plateau exceptionnel avec notamment la participation très attendue de Novak Djokovic. Malgré ses récentes défaites á Indian Wells et à Miami, le numéro un mondial demeure bien sûr l'adversaire plus redoutable de Rafael Nadal. Mais il ne sera pas le seul, bien évidemment : la meilleure demonstration en est le plateau exceptionnel qui sera réuni à cette occasion, avec la participation de 8 joueurs sur les 10 premiers au classement ATP. Comme chaque année, les joueurs ont démontré encore une fois leur attachement à cette épreuve si prestigieuse. Parmi les prétendants au titre autre que Djokovic (résident monégasque), N°1 mondial, vainqueur de l’Open d’Australie 2013 et finaliste l’an dernier en Principauté, il y aura : Andy Murray (N°3), médaillé d’or aux Jeux Olympiques de Londres et vainqueur de l’US Open en 2012 et David Ferrer (N°5), sans oublier Jo-Wilfried Tsonga (N°8), chef de file de l’armada française composée de Richard Gasquet (N°10), Gilles Simon (N°13), Jeremy Chardy (N°25), Julien Benneteau (N°27), Benoit Paire (N°38) ainsi que la première wild-card attribuée à Gaël Monfils par le Comité d’Organisation du tournoi. Les italiens, quant à eux, pourront compter dans le tableau sur Andreas Seppi (N°19) et sur Fabio Fognini (N°36).


WRC • Début de saison idéal pour Sébastien Ogier, vainqueur du Rallye du Mexique où il a trouvé son vrai rival... Citroën à la traîne

Le charmeur de Mexico ! par Alan Parker-Jones

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© Photos Panoramic

6 temps scratches, 28 points à l'arrivée, une avance assez confortable après seulement trois courses, c'est vraiment un début de saison idéal", a commenté Ogier, impressionnant vainqueur sur la terre mexicaine. Déjà victorieux le mois dernier au cœur des forêts enneigées suédoises, le Gapençais est aujourd’hui leader du Championnat du monde avec 44 points d'avance sur Mikko Hirvonen.

g Polo tout terrain Première victoire sur terre pour la Volkswagen Polo R. Sébastien Ogier a déjoué tous les pièges du rallye. Il n'a laissé que quelques miettes à ses adversaires. De bon augure pour la suite de la saison, essentiellement sur terre battue. La Polo R est bien née, c’est le moins que l’on puisse dire. Et Ogier vaut bien Loeb comme il l’a démontré en Suède, en s’imposant devant l’Alsacien. « Pour l'instant, on est clairement audessus du lot. Mentalement, on a pris un avantage sur la concurrence, on a prouvé que ce sera dur de nous battre ». Ogier revoit ses ambitions à la hausse. Quant à Latvala, l’autre « poloiste », il a cassé une suspension très tôt au début du rallye. g Citroën à la peine Mikko Hirvonen se retrouve encore une fois sur la deuxième marche du podium mexicain. Il n'a signé que deux spéciales sans marquer le moindre point lors de la Power Stage. Dani Sordo, son coéquipier sur la Citroën imbattable ces dernières années aux mains de Loeb, termine à une anonyme 4e place! Au classement du championnat Sébastien Loeb est certes intercalé entre Ogier et Hirvonen, mais comme on le sait il ne s’est fixé que quatre rendez-vous WRC cette saison. Pas de quoi prétendre à un dixième titre mondial. On retrouvera l’Alsacien en Argentine début mai, et en France début octobre. A moins que… g Mads Ostberg, le rival ? Et si finalement le vrai rival de Seb Ogier cette année était Mads Ostberg ? Au volant de sa Ford Fiesta, le Norvégien était apparemment le seul à pouvoir suivre le rythme du Français sur ces pistes cassantes. "Il s'agit de la plus grande déception de ma carrière", a lancé Ostberg, qui se trouvait alors à 40 secondes du leader avant d’être victime d’une panne électrique. La Belge Thierry Neuville, meilleur pilote Ford sur la terre mexicaine, monte sur son premier podium en WRC. Et avec quel panache ! Prochaine épreuve : le rallye du Portugal, du 12 au 14 avril. PERSONNAGE

Kubica, retour (presque) gagnant

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n peu plus de deux ans après son terrible accident sur une route italienne, l’ancien pilote F1 Robert Kubica renoue avec la compétition. Dans la discipline par laquelle le drame est arrivé: le rallye. Le Polonais a signé avec Citroën pour prendre part au championnat WRC-2 au volant d’une DS3 RRC.

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g Programme à suivre

Le Polonais participera en avril au rallye du Portugal (12-14 avril), 4e manche du Championnat du monde (WRC), dans la catégorie WRC-2, puis reviendra en ERC, le Rallye des Açores (25-27 avril). Il disputera ensuite le Tour de Corse (16-18 mai) et le Rallye de Pologne (13-15 septembre), devant son public. Quant à Sébastien Loeb, il devrait participer fin juin à la légendaire course de côte de Pikes Peak aux Etats-Unis, au volant d’une Peugeot 208 préparée pour l’occasion. Créée en 1916, la course de côte de Pikes Peak compte 156 virages sur 19,98 km avec une arrivée à 4300 m. d’altitude. Peugeot a déjà remporté deux fois Pikes Peak, en 1988 et 1989, grâce au Finlandais Ari Vatanen et à l'Américain Robby Unser, dans des 405 Turbo 16.

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g Le nouveau Loeb ?

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Et le Polonais a fait parler la poudre d’entrée de jeu, au rallye des Iles Canaries comptant pour le championnat d’Europe. Kubica avait plus d'une minute d'avance sur la Skoda du Tchèque Jan Kopecky (vainqueur de l’épreuve les 2 années précédentes) quand il a heurté une barrière et arraché une roue arrière dans la 10e épreuve spéciale du rallye. Il avait signé huit temps scratch sur les huit premières spéciales! Ce qui a fait dire à David Evans, notre confrère d’Autosport : « Citroën a trouvé son nouveau Loeb » !

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