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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XIV • Numéro 118 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Juin 2013

• Numéro de Commission Paritaire : 0517 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

Dossier Spécial

Le commerce à Monaco Quelles perspectives ?

Photo © P. Dévoluy

"Le cri" d'Edvard Munch :

Ce n'est pas Oslo mais... Saint-JeanCap-Ferrat ! ENQUêTE EXCLUSIVE

☞  POLITIQUE : CRÉATION D'UNE CELLULE DE VEILLE POUR LE RESPECT DE LA PRIORITÉ NATIONALE • page 6


DOSSIER SPECIAL

"Un urbanisme com

Philippe Clérissi : "Avec une chiffre d'affaires d'environ un milliard deux cent million

par Patrice Zehr

DOSSIER

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e commerce évolue et doit s’adapter aux besoins des acheteurs et des changements dans l’urbanisme commercial. Les commerçants doivent résister à la routine d’une situation qui, hier privilégiée, devient problématique. Ils ne peuvent cependant le faire s’ils sont soumis à des loyers exorbitants et non raisonnables. A Monaco on a un peu l’impression d’autre part qu’il ne peut y avoir d’équilibres satisfaisants entre les quartiers. Et pourtant c’est cela l’avenir, diversité dans la cohérence que devra prendre en compte également l’extension en mer. Des identités commerciales complémentaires et non concurrentes entre les quartiers, qui participent à la vie de vrai pays que veut rester notre Monaco. La réactivation sur l’impulsion de la nouvelle majorité et de Philippe Clérissi, vice président de la commission des finances et de l’économie nationale, de la commission mixte du commerce, ne pouvait plus tarder. Cohérence et complémentarité - réhabilitation de quartiers en panne ou indignes de leurs objectifs, identification commerciale des différents quartiers. Il faudra réfléchir à l’offre pour fidéliser les résidents et attirer les pendulaires. Lutter contre les mauvaises images réelles ou fantasmagoriques – manque de choix plus cher qu’ailleurs, etc. etc. Il faudra prendre en compte quelques réalités - désertification commerciale de certains quartiers, loyers dissuasifs dans d’autres. Le commerce doit redevenir une priorité dans une stratégie d’attractivité. Il faut en

L'editorial

C

par Roberto Volponi

parler et agir sans complexe car n'est-ce pas Françoise Giroud, intellectuelle s’il en est, qui l’affirmait : « Les raisons du commerce sont toujours les plus fortes ». Nouvelles idées et idées fortes pour le commerce, c’est le dossier de ce numéro avec notamment un état des lieux et un entretien avec Philippe Clérissi, le "monsieur commerces" (au pluriel, bien sûr...) au Conseil national. g Les commerçants de Monaco expriment souvent un sentiment de déception par rapport à la prise en compte de l’importance de leurs activités et ses problèmes spécifiques. Vous avez toujours pris en compte ce secteur important où vous êtes professionnellement impliqué de la vie monégasque dans ses diversités – une sensibilité qui vous paraît mieux être prise en compte par la nouvelle majorité du CN ? Philippe Clérissi : "Le commerce de détail est un des principaux pourvoyeurs de TVA puisque son chiffre d’affaires bon an mal an se situe approximativement autour de un milliard deux cent mille euros, il participe aussi pour des raisons évidentes à l’attractivité de notre pays. Il est tout à fait regrettable qu’il ait été jusqu’à présent considéré comme le parent pauvre de notre économie. La faute est certainement collective mais force est de constater qu’il n’y a pas de cohérence en matière d’ouverture et en terme d’implantation commerciale, et ce même s’il existe des impondérables comme la topographie particulière de notre ville qui isole les zones commerciales. Il ne faut donc pas en rajouter, ainsi le non respect de l’ordonnancement du Bd des Moulins, par exemple, qui précise que les rez-de-chaussée des immeubles sont interdits aux banques et aux agences immobilières est fortement dommageable pour une artère à vocation commerciale. Lors de la précédente

législature, j’avais essayé d’attirer l’attention du Président de la Commission des Finances sur la nécessité de consacrer une partie de celle-ci à la problématique du commerce mais je m’étais heurté à une fin de non recevoir. Alors, j’ai travaillé en solitaire au sein du Conseil National en essayant d’être en phase avec les remontées qui m’étaient faites par le Président de l’UCAM et de les défendre au mieux dans mon dialogue avec les membres du Gouvernement. Depuis notre élection, les choses sont radicalement différentes. Il est important de préciser que le groupe des Indépendants dont je fais partie n’avaient aucun accord électoral avec Laurent Nouvion. C’est ce dernier, qui, très au fait de l’intérêt que représente le commerce pour l’attractivité de la Principauté, m’a tout naturellement proposé de créer une vice-présidence dédiée à l’urbanisme commercial et aux relations avec les entrepreneurs car je suis aussi membre du bureau de la Fédération Patronale, et d’en assumer la charge. J’ai ainsi le soutien de l’ensemble de la majorité et il va sans dire que nous sommes beaucoup plus efficaces en groupe pour défendre les options que nous avions prises lors de la campagne électorale dans notre dialogue avec le Gouvernement qui a lui aussi ses priorités qui ne sont pas toujours en adéquation avec les nôtres". g Concrètement donc : mise en place d’une commission mixte. Avec qui et quel fonctionnement

Pas seulement une question de fond...

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© Photo DR

e n'est pas la première fois que la toile de fond d'un tableau célèbre attire l'attention des experts ou de simples amateurs d'art. Nous en avons plusieurs exemples dans de grandes œuvres de la Renaissance italienne, où le paysage plus que la scène reproduite a déclenché le débat autour des lieux qui ont inspiré l'artiste, ou encore des fleuves d'encre qui ont coulé sur le fond du paysage en toile de fond de la Joconde comme révélateur de sa véritable identité et sur la signification de son sourire énigmatique... Certains y ont même vu « la preuve » de présumées visites extraterrestres sur notre planète à travers des figures mystérieuses qui seraient présentes dans ces tableaux... Le fond revient ainsi au premier plan, mais dans la plupart des cas ce ne sont que des détails ou des spéculations hasardeuses qui ne changent pas la substance ! Mais dans le cas des révélations résultant de l'enquête de Pierre Dévoluy sur le célèbre "Cri" de Edvard Munch (voir pages 8-9), si elles étaient confirmées, il s'agirait alors d'une véritable reconsidération de l’œuvre... Et pas n'importe laquelle... Le Cri a été peint - disent actuellement les experts, en 1895 - par le Norvégien Edvard Munch, considéré comme le pionnier de l'expressionnisme dans la peinture moderne. Il représente une créature fantomatique à la bouche béante dans une nature tourmentée : le 2 mai 2012, adjugée à New York chez Sotheby's pour le chiffre record de 119,9 millions de dollars, l’œuvre d’art devient la plus chère jamais vendue aux enchères... Le précédent record avait été atteint par un Picasso à tonalité érotique datant de 1932 adjugé en 2010 pour 106,4 millions de dollars. Cela ne signifie pas pour autant que Munch soit globalement une valeur plus prisée que Picasso. Le même soir, toujours chez Sotheby's, un autre tableau de Munch, "Nuit d'été", pourtant assez spectaculaire estimé à 2,5 millions de dollars, est resté invendu. Pas d'acheteur à ce niveau de prix qui - toutes proportions gardées - était raisonnable. C'est pour cela qu'on peut penser que l'heureux nouveau propriétaire a acheté plus encore qu'une œuvre d'art exceptionnelle, une icône qui s'inscrit dans la mémoire collective dont il existe en fait quatre versions. Les trois autres appartiennent aujourd'hui à des musées d'Oslo. Deux d'entre elles ont fait l'objet, en 1994 et en 2004, d'un vol et furent par la suite retrouvées. Si confirmée, la relocalisation du fond de l'œuvre impliquerait aussi une datation antérieure de trois ans de la réalisation du tableau, coïncidant avec la période des séjours de l'artiste dans la région niçoise, justement à Saint-Jean Cap-Ferrat, chez son ami, lui aussi peintre, Christian Skredsvig. Pour une personnalité très tourmentée et tendant à la mélancolie comme celle de l'artiste norvégien, avec des bas et des hauts récurrents, un décalage de trois ans dans la réalisation de son Cri, impliquerait alors une révision de l'évaluation historique de l’œuvre. Même si le lieu peut sembler négligeable pour un artiste si impliqué dans la représentation de l'intériorité de l'être humain, il revêt quand même son importance : il n'existe pas dans le monde un lieu qui peut être complètement assimilé à un autre, et surtout capable d'inspirer à ce point la créativité d'un artiste. Si l'art est vraiment la meilleure expression de nos sentiments les plus profonds, se retrouver un jour dans le lieu magique tel que celui qui aurait inspiré le Cri de Munch pourrait peut-être faire naître en nous des émotions qui n’auraient pas de prix !


mmercial plus cohérent" © Photo DR

ns d'euros, la vente au détail ne peut plus être considérée comme le parent pauvre de notre économie" pour quel objectif ? PC : "La commission mixte pour le commerce et l’industrie existe déjà. Comme son nom l’indique, elle implique diverses personnalités du Département des finances, de l’Equipement, du Conseil National et du Conseil communal, ainsi que le Président de l’UCAM. Nous voudrions qu’elle soit complétée par un spécialiste de l’urbanisme commercial et qu’elle se réunisse au moins deux fois par an et surtout qu’elle participe bien en amont à la genèse des projets pour pouvoir donner son point de vue sur les futures implantations commerciales des rez de chaussées des immeubles domaniaux et d’appréhender ces nouvelles surfaces dans un schéma d’urbanisme commercial global. Cela n’a jamais été fait auparavant et je reste persuadé qu’un certain nombre d’erreurs auraient pu être évitées si tel avait été le cas, je pense particulièrement à la Galerie Princesse Stéphanie et à l’Allée Lazare Sauvaigo. Je m’en suis d’ailleurs entretenu avec le Ministre d’Etat qui ne me semble pas opposé à la démarche".

g Qui s'occupe du commerce et des commerçants à Monaco, faut-il coordonner selon vous différemment les acteurs du secteur ? PC : "Pour le Gouvernement et ses services, les interlocuteurs privilégiés en matière de commerce sont le Président de l’UCAM et depuis notre élection, le VicePrésident de la Commission des Finances du Conseil National en charge du commerce, es qualités. Par ailleurs, nous avons réuni au Conseil National la première table ronde du commerce ou nous avons reçu l’ensemble des représentants du commerce monégasque. Nous avons fait un état des lieux et un certain nombre de pistes de réflexion ont été proposées comme par exemple la mise en place d’une carte de fidélité monégasque, différents travaux d’embellissement des rues, la redynamisation de l’offre avec l’implantation de locomotives dans les nouveaux locaux commerciaux domaniaux, la redéfinition de la commission mixte comme je l’évoquais précédemment. Je compte réunir à nouveau cette table ronde à intervalles réguliers en fonction des avancées". g Les principaux problèmes concernent, semble-til, les disparités dans les quartiers et les horaires d’ouverture ? Un besoin de complémentarité et de cohérence ? PC : "Il y a à Monaco une réalité physique qui fait que l’offre commerciale est tronçonnée en fonction d’une répartition géographique par quartier. Je dirais même que nous sommes aux antipodes de la cohérence commerciale dont l’archétype pourrait être la rue d’Antibes à Cannes. Mais ces cassures peuvent paradoxalement représenter un atout dans la mesure où la balade touristique se mêle au tour commercial. En partant de ce postulat, il faut tout faire pour donner au chaland ou au touriste l’impression qu’il se trouve dans un écrin. Il faut réfléchir avec les services du Gouvernement et avec

des spécialistes de l’urbanisme commercial des actions à mener pour y parvenir. Enfin, une législation inadaptée liée à un manque de volonté collective de la part des commerçants et des services de l’Etat retarde la mise en place d’horaires d’ouvertures globaux et la généralisation des commerces ouverts le dimanche". g Quelles sont, selon vous, les actions prioritaires à mener pour améliorer et embellir le visage commercial de Monaco ? PC : "Nous avons obtenu de la part du gouvernement la réfection complète de la Rue Caroline et je tiens à remercier ici les différents acteurs de l’exécutif qui ont joué le jeu, mais aussi mes collègues de la majorité qui m’ont apporté leur soutien dans cette démarche. Ainsi, cette artère va être complètement rénovée. Seront refaits non seulement le revêtement mais aussi le mobilier urbain et les luminaires, les architectes monégasques vont aussi proposer un cahier des charges pour l’uniformisation des terrasses couplé à un prêt bonifié consenti aux commerçants pour leur permettre de réaliser les travaux. Les commerces situés dans les Jardins d’Apolline vont être attribués dans les jours qui viennent et là aussi je remercie le gouvernement qui a tenu compte des avis émis par les représentants du commerce lors des réunions de la commission mixte pour le commerce, réunions préparatoires que j’avais souhaitées et qui sont nécessaires, encore une fois pour éviter les erreurs commises par le passé. J’espère donc que ces attributions apporteront une véritable cohérence commerciale. Mais les deux projets qui nous tiennent à cœur sont bien entendu l’agrandissement du Centre Commercial de Fontvieille dans un avenir relativement proche et le réaménagement de la Place des Moulins qui correspond à des délais plus lointains. La majorité du Conseil National a demandé au Gouvernement de venir nous présenter un projet raisonnable concernant l’agrandissement du centre commercial et nous estimons pour différentes raisons que je ne peux détailler ici (car ce serait trop long) mais qui pourraient faire l’objet d’un autre article, que ce financement doit être public car il y aura un retour direct sur l’investissement. A ce jour, nous attendons toujours … Quant au réaménagement de la Place des Moulins, qui constituerait à la rendre piétonne, à repenser les espaces verts, à dégager la vue sur la mer et à y implanter un certain nombre de kiosques de restauration rapide pour satisfaire la nombreuse clientèle du tertiaire dans ce quartier, elle permettrait de redynamiser le Bd des Moulins qui est une artère en souffrance depuis l‘ouverture du Centre Commercial de Fontvieille en 1992 !" g Que souhaitez-vous pour l'extension en mer ou la vie commerciale autour de la tour Odéon ? PC : "Nous ne savons rien à ce jour de la façon dont va s’articuler l’extension en mer sinon que le Souverain ne souhaite pas d’immeubles de grande hauteur et que la part belle devra être faite aux espaces verts. Si une implantation commerciale quelconque devait être envisagée, il appartiendra à la commission mixte pour le commerce de donner son avis (je préfèrerais que l’intitulé soit changé et qu’on l’appelle commission mixte pour l’urbanisme commercial) et j’espère qu’il en sera tenu compte. La problématique liée à la tour Odéon est tout autre. La tour ne s’inscrit pas dans un cadre urbanistique défini préalablement. Il me paraît cependant souhaitable qu’une grande enseigne à vocation alimentaire haut de gamme puisse voir le jour dans ce quartier pour satisfaire les besoins d’une clientèle plutôt huppée. Les 1700 m² sur le boulevard d’Italie laissés vides depuis le départ de la banque Dexia et qui appartiennent à l’Etat pourraient convenir à cette implantation, mais ce n’est qu’une piste de réflexion".

LES CHIFFRES

Le commerce à Monaco

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es principaux indicateurs économiques disponibles depuis deux ans évoluent positivement (emplois et chiffre d’affaires) mais avec des disparités. Le chiffre d’affaires global de la Principauté (hors banques et activités financières) a enregistré une hausse de 10,1%, passant de 12,0 Md(s) d’euros en 2010 à près de 13,3 Md(s) d’euros en 2011. L’emploi total a progressé quant à lui de +3,1%. Le chiffre d’affaires du commerce de détail progresse de +8,1% pour atteindre plus de 1,796 Md(s) d’euros contre 1,661 Md(s) en 2010. Il représente en 2011 13,5% du chiffre d’affaires global de la Principauté (hors banques et activités financières) contre 13,7% en 2010 et 13,9% en 2009. A titre d’information, le commerce de détail a progressé de +1,3% sur la même période en France. L’année 2011 est significative car elle constitue pour le Commerce de Détail une année de reprise de la croissance par rapport à 2009 mais également par rapport au ralentissement observé depuis 2007. Malgré le nombre d’intervenants considérés dans cet observatoire, la structure du commerce de détail en Principauté est dominé par des minorités d’acteurs. Un exemple de cette hétérogénéité : plus des deux tiers du chiffre d’affaires sont réalisés par seulement 5,0% des commerces. Le nombre de salariés du secteur passe à 12 200, soit une évolution de +5,0% par rapport à 2010. Le nombre d’entreprises du secteur est de 1 197. Il progresse de +1,5%. L’approche géographique Elle révèle comme les années précédentes, une inégalité dans la distribution du tissu commercial suivant les quartiers. Celui de Monte-Carlo représente 44,2% du chiffre d’affaires global. Cette prédominance est également visible au niveau du nombre d’établissements, où il constitue avec la Condamine 56,0% des commerces du secteur, et 54,5% du nombre de salariés. L’augmentation sur un an de 8,1% du chiffre d’affaires global du secteur du commerce de détail est directement concernée par les quartiers des Moneghetti - bd de Belgique (+25,3%) et des Révoires (+24,5%). En 2010, Monte-Carlo représente en termes de chiffre d’affaires 44,2% du commerce de détail. La répartition des commerces de détail dans le secteur de Monte-Carlo montre la nette prédominance des sous-secteurs de l'habillement, de l'horlogerie et de la bijouterie sur ceux de l’alimentaire et marchés. C’est ce qui distingue Monte-Carlo des autres quartiers et confirme son positionnement dans le domaine du luxe. Seuls deux quartiers connaissent des baisses de leurs chiffres d’affaires sur la même période : il s’agit de La Rousse – St Roman (-10,4%), et de La Condamine (-3,3%) L’approche sectorielle Elle confirme l’importance du sous-secteur de “l’Hôtellerie – Restauration“ qui représente 29,7% du chiffre d’affaires, 20,0% du nombre d’établissements et 68,0% des employés. En termes de chiffre d’affaires, la "Vente hors magasin", les “Prestations de Service“, et “Equipement de la Personne“ sont en nette progression avec respectivement (+41,8%), (+27,9%) et (+15,0%). Leur nombre d’entreprises et de salariés progresse également hormis les “Prestations de Services“ dont le nombre de salariés diminue de 11,5%. Le chiffre d’affaires du sous-secteur “Loisirs - Culture – Sports“ continue à régresser (-5,9%), tout comme son nombre d’établissements. Globalement... Les quartiers de Monte-Carlo et de la Condamine regroupent plus de la moitié des Établissements du commerce de détail (56,0%). Sur l’ensemble des quartiers, l’évolution est relativement stable (+1,5%). Au niveau de la population salariée, Monte-Carlo emploie 54,5% des personnes du secteur. On peut noter que les quartiers de Monaco-Ville, des Moneghetti, de La Colle, de La Rousse - St Roman et des Révoires ne représentent que 5,5% des emplois. Sur un an, les quartiers de La Colle, St Michel et la Condamine connaissent des diminutions respectives de -19,3%, -13,2% et -2,6%. Evolution générale satisfaisante donc, avec cependant des points faibles et des disparités inquiétantes. Il est temps d’agir. Source : Observatoire de l’Economie

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DOSSIER SPECIAL

Vintimille, passion monégasque La ville italienne la plus proche de Monaco fait concurrence aux commerçants locaux. Voilà pourquoi par Patrice Zehr

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es Monégasques et résidents à Monaco adorent aller à Vintimille. C’est le cas de nombreux Niçois ou Mentonnais, mais le Monégasque se remarque plus. Sans doute une question de plaques d’immatriculation particulièrement visibles, notamment dans les parkings des grandes surfaces de la ville frontière. Les habitants de Vintimille brocardent gentiment ces grosses voitures de Monaco qui font leurs courses, là où c’est moins cher. Et c’est vrai que c’est moins cher, dans les grandes surfaces ou dans le marché traditionnel du centre ville. Mais si cela joue, ce n’est pas l’essentiel.

g Le passé commun avec Monaco Vintimille est une ville frontière qui a eu un passé commun avec Monaco, à l’époque d’autres frontières. Nostalgie d’un passé commun. C’est à quelques kilomètres à peine, le dépaysement assuré avec d’autres couleurs et d’autres odeurs. C’est la vieille ville qui aurait tant plu à Nino Ferrer. « Il y a du linge qui pend aux fenêtres et c’est joli. On croirait le sud… » Il y a le cappuccino du matin qui a un autre goût et une identité, une authenticité pas seulement culinaire qu’on ne retrouve plus toujours en France. Il y a bien sûr le marché de Vintimille du vendredi, passage obligé de tous les tours touristiques, avec moins de faux et plus de chinois, mais toujours une atmosphère qui dégage un charme unique quand on arrive à ignorer la foule qui presse et qui compresse. Ce sont le tabac et les alcools moins chers dans d’innombrables boutiques qui font penser à Andorre. Une ville de magasins qui a gardé l’âme des marchés d’antan et surveillée par une vieille cité quasi napolitaine d’aspect. Une ville italienne ouverte mais terriblement italienne. g Un rêve à porté de main... Un rêve d’Italie le temps d’une escapade, le dépaysement au bout du tournant. Les Monégasques ont bien raison d’aller à Vintimille et d’aimer Vintimille. Mais bien sûr la réciproque est vraie, car pour les habitants de Vintimille, Monaco est un rêve à portée de main et, c’est vrai, pour de très nombreux italiens. Ce n’est pas forcément mieux ailleurs, mais cela se doit d’être différent. Vintimille c’est différent, si proche et si lointain, une éternelle invitation d’ailleurs à l’italienne. LA SITUATION

En revanche, à Monaco...

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l est indiscutable que l’activité commerciale à Monaco connaît des problèmes qui sont cependant maintenant identifiés. • Les disparités géographiques entre commerçants ; • L’absence de cohérence entre les horaires d’ouverture des commerces et notamment la problématique des ouvertures dominicales trop onéreuses ; • Un manque de coordination entre les différentes autorités concernées en matière commerciale. A cela il faut ajouter une image négative liée à une réputation de cherté à Monaco, réputation souvent fausse d’ailleurs. Il faut donc lutter contre ce frein psychologique et des pistes sont avancées : • Mise en place d’une carte de fidélité à l’échelle du pays, offrant des réductions aux acheteurs. Celle-ci éviterait une perte de la clientèle monégasque et permettrait de la fidéliser ; • Des travaux urgents d’embellissement et de restructuration de la rue Caroline, de l’héliport et des ports de Monaco ; • La redynamisation de l’offre commerciale monégasque en profitant de l’aménagement de la ZAC Saint-Antoine, des Jardins d’Apolline, du Centre Commercial de Fontvieille et du quartier des Moulins. La nouvelle offre commerciale doit se préparer à s’adapter au comportement des clients ainsi qu’au nouveau visage de Monaco qui va se transformer. Un défi qu’il faut relever car il n’y a pas de vie urbaine dans une ville citée sans une activité commerciale attractive et adaptée aux résidents comme aux pendulaires et aux visiteurs. sogno mio 196X265 c.indd 1

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POLITIQUE & SOCIETE

Respecter la priorité nationale par Patrice Zehr

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g La spécificité des spécificités Le principe est simple : à compétence égale un monégasque doit être privilégié pour occuper un poste dans le public, mais aussi dans le privé. Ce qui était admis partout, il y a peu, est parfois considéré aujourd’hui par certains comme une survivance discriminatoire. Mais bien sûr cette approche ne peut s’appliquer à Monaco. Cette spécificité des spécificités imposée par les réalités démographiques et économiques n’est pas dogmatique. Hier c’était un privilège, une ligne Maginot, aujourd’hui c’est une reconnaissance. Les monégasques sont de plus en plus formés et compétents et font des études internationales dans presque tous les domaines. Il faudra expliquer et expliquer encore l’attachement de Monaco à la priorité nationale comme l’ont souligné les élus Allavena et Boisson. A compétence égale- notion importante - les monégasques peuvent revendiquer au sein du secteur privé toute leur place et la priorité nationale doit leur permettre de se positionner. Cela sans pression sur les entreprises à qui on n’impose rien, mais par une motivation de compétence et de fidélité au pays où l’on veut faire sa carrière, comme l’a bien souligné Jean-Michel Cucchi. Une belle avancée, dans ce domaine, a d'ailleurs été réalisée par la création - au sein du Département des Affaires sociales, en 2010 - de la Commission d'insertion des diplomés. Ce qui était considéré comme un handicap devient un atout pour les entreprises. De plus, comme l’a souligné Claude Boisson, aucun monégasque n’est au dessus des lois et un monégasque ne faisant pas l’affaire peut être licencié par l’entreprise comme tout autre employé. g Une cellule de veille Tout devrait petit à petit s’adapter. La cellule de veille sera donc vigilante car si on a du la créer, c’est qu’il y a parfois indiscutablement non respect de la loi. On peut compter sur Christophe Spiliotis Saquet, s'il était designé commissaire, pour être un veilleur vigilant. Cette cellule c’est son idée, son projet et il serait juste qu’il y participe après les élections qui ne l’ont pas vu réélu. Une page est tournée, ceux qui pensaient l’écarter de ce dossier pourraient en être pour leurs frais. La priorité nationale est un droit constitutionnel qui concerne les nationaux en recherche d'emplois, ceux qui constatent que le principe n’est pas respecté, mais également les entrepreneurs et entreprises monégasques qui doivent être protégés de toute concurrence déloyale et être favorisés à compétence égale et à tarifs compétitifs dans l'attribution des marchés. g Comment cela va-t-il fonctionner ? Voici la présentation officielle de la cellule : Son rôle : écouter les Monégasques qui estiment que cette notion fondamentale pour le lien national et pour la pérennité de notre modèle économique et social monégasque, n'est pas respectée dans leur évolution per-

© Photo DR

e 6 mai dernier est née, au Conseil National, la cellule de veille de la priorité nationale. L’enfant très attendu des promesses électorales a été présenté aux journalistes comme la priorité des priorités. Il s’agit pour la majorité d’un droit constitutionnel spécifique et vital pour la survie de Monaco. Un droit inscrit dans la constitution qui pour le président Nouvion « n’est pas négociable ». Le message envoyé aux partenaires européens est clair. Il est approuvé par le gouvernement au-delà des élus des monégasques, incluant les élus de l’opposition. Il a été expliqué clairement que dans le monde actuel, pour un pays dans lequel les nationaux sont minoritaires, c’était une question de survie.

sonnelle, que ce soit au niveau de l'emploi, de leur évolution professionnelle ou de leur entreprise en Principauté. Son organisation : chaque sollicitation fait l'objet d'une prise de rendez-vous avec une équipe dédiée comprenant : une Chargée de Mission, un élu et prochainement un Commissaire pour la Priorité Nationale. Ses moyens : faire suivre au Gouvernement après étude spécifique de chaque cas un avis, une recommandation, un étonnement ou une demande d'action précise, pour faire en sorte que le principe de Priorité Nationale soit appliqué scrupuleusement, à niveaux égaux de compétence et d'expérience, ou à niveaux de prix et de compétitivité égaux également. Il n’y aura jamais - a-t-il été précisé - de cas individuel exploité mais un principe respecté. Simple donc normalement, mais cela n’empêche pas les cas particuliers, dont un d’actualité et particulièrement emblématique. g L'exception SBM... Le nouveau directeur des jeux est un étranger. Le président Nouvion hostile en principe à cette nomination (il avait déclaré : "La nature monégasque de la direction des jeux n'est pas negociable"), aurait accepté un mode de fonctionnement bien précis avec l’accord des syndicats. Un engagement temporaire pour une mission déterminée impliquant la formation du successeur monégasque de la direction des jeux. Mais cela sous entend quelque chose de grave souligné par Laurent Nouvion. Aujourd’hui aucun monégasque n’a, explique-t-il, la formation internationale requise pour relever les nouveaux défis. Cela implique que les directions dans leur continuité ont failli à leur mission de formation. Un échec parmi tant d’autres mais un échec grave pour l’avenir et le respect de la priorité nationale dans un secteur clé pour les nationaux. La SBM se retrouvera donc sous surveillance très étroite de la cellule de veille, comme toutes les sociétés où l’Etat - le Conseil national en est une composante institutionnelle - est actionnaire. Dans les intentions exprimées par les élus, la priorité nationale le 6 mai dernier a cessé d’être un principe facilement contourné, une prérogative un peu cachée, pour devenir un droit revendiqué, sur lequel le nouveau Conseil national va veiller grâce a une cellule dédiée avec un pragmatisme vigilant. Mais ce dispositif sera-t-il vraiment efficace ? Seul l'avenir le dira...

COALITIONS

Horizon Monaco : vers une confédération ?

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© Photo EdWright Images

a nouvelle majorité doit manifester son unité au Conseil national et harmoniser la coopération des partis qui ont permis son écrasante victoire. On s’oriente prudemment dans un premier temps, semble-t-il, vers une confédération garantissant les identités de chacun. Après une victoire il faut gérer l’après élection. C’est vrai pour la majorité du Conseil national, c’est vrai aussi pour l’opposition. Mais au delà des élus il y a les formations politiques. Horizon Monaco, faut-il le rappeler, est une coalition de plusieurs composantes et personnalités. Les partis de la coalition doivent maintenant démontrer et pas seulement au Conseil national qu’il ne s’agissait pas d’une union électoraliste de circonstance comme l’expliquait les sortants, devenus les sortis, de l’Union monégasque. En fait au delà de Claude Boisson et de Synergie ou de personnalités indépendantes comme Mrs Clérissi, Rit et Svara, les deux principales composantes sont Rassemblement et enjeux de Laurent Nouvion et l’Union pour la Principauté de Jean-Michel Cucchi, héritière affirmée des mandats du président Valeri. C’est le duo gagnant. Le combat commun a rapproché les militants de deux formations qui s’étaient précédemment rudement opposées en 2008. Une dynamique a été créée qu’il faut maintenir par un mouvement, comme l’a expliqué Laurent Nouvion devant R&E. « Nous voulons faire de la politique ensemble en associant nos compagnons de route dans le changement et le respect de l’autre ». Comme en écho au propos du parti dirigé maintenant par Jean Charles Allavena, Patrick Rinaldi le président de l’UP entouré des dirigeants fraichement élus et bien sûr d'Anne Poyard Vatrican, s’est dit disponible pour présenter des solutions aux problèmes de Monaco. Une confédération est envisagée où chacun garderait son identité avant d’évoluer vers une fédération. Une démarche politique prudente et pragmatique pour que les différences ne deviennent pas des divergences. Quant à Union monégasque il lui faudra un peu plus de temps pour se remettre en ordre de marche après le traumatisme de la déconfiture électorale en attendant la conclusion des affaires judicaires toujours en cours. Elle sera certainement un peu réconfortée par l'annulation de l'audition réalisée en garde à vue de Jean-Sébastien Fiorucci : les avocats de ce dernier ont annoncé que la Chambre du conseil de la Cour d'appel avait reconnu une violation des dispositions légales. Mais pour le procureur il ne s'agit que du simple constat d’un problème technique, un enregistrement n'ayant pas fonctionné. Jean-Sébastien Fiorucci reste donc inculpé, tout comme Jean-François Robillon, et la procédure se poursuit a leur encontre. (P. Z.)

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ECONOMIE & FINANCE

"Gare au dogmatisme social" Henri Leize, vice-président du Conseil Economique et Social et de la Fédération Patronale. Entretien par Pierre-Alain Martini

g Vous connaissez par votre participation au CES toutes les composantes de la vie économique de Monaco : un champ de vision élargi que vous allez maintenant mettre au service de vos nouvelles responsabilités au sein du patronat. C’est en tout cas ce que beaucoup espèrent : une approche plus ouverte. Comment voyez-vous votre rôle? Henri Leize : "S’il suffisait d’être Vice Président du Conseil Economique et Social et de la Fédération Patronale pour faire changer les relations syndicales, j’en serai ravi, mais soyons réalistes : les données sont plus complexes. Certes le dialogue fait partie de mes convictions, certes au sein du Conseil Economique et Social mon rôle est de favoriser, entre les collèges salariaux, gouvernementaux et patronaux, le dialogue, de permettre qu’ils travaillent ensemble et non contre, de rapprocher ou au moins de les aider à comprendre leurs différences de positions, certes cette fonction me permet une vue plus large et plus objective des dossiers, certes cela me permet de donner un éclairage différent des dossiers à la Fédération Patronale mais…il faut aussi que les mentalités évoluent, le 21ème siècle ne se construira pas sur le legs du siècle précédent. La mondialisation tant économique, qu’informative avec internet, réseaux sociaux, tv que géographique avec la révolution des transports amène un mix de culture, de civilisations et donc une société nouvelle. La faillite des idéologies politiques avec un communisme en échec, un capitalisme basé sur la croissance et la consommation en plein doute, un modèle social à la française qui explose entrainent une perte de confiance dans les organisations dites représentatives. Si nous voulons continuer à être des acteurs crédibles gare à ne pas rester dogmatiques, manichéens. Imposer sa vérité n'est que pure dépense d'énergie stérile, efforçons-nous plutôt de poser sereinement, objectivement les problématiques qui se posent à nous sans jamais oublier que le choix sociétal de notre Prince Souverain doit être notre cadre de réflexion. Arrêtons de laisser penser que les autres ont tort, et soyons plutôt fiers de notre modèle qui est sûrement encore à améliorer, mais franchement le package social monégasque emploi-salaires-prestationssociales-santé-retraite est performant tout comme notre dynamisme économique l'est. Aussi arrêtons ces attitudes qui consistent à penser que la faute et l'incompétence est toujours chez l'autre et mobilisons nous pour favoriser l'émergence d'une dynamique basée sur le respect, la confiance, la compréhension des problématiques de l'autre et construisons ensemble le succès et l'avenir du système économique et social monégasque". g Votre élection est-elle le signe d’un changement dans la continuité - le patronat veut-il modifier ses rapports souvent tendus avec les partenaires sociaux et comment ? HL : "Pour bien connaître la Fédération Patronale, je peux vous assurer que la tension évoquée ne fait partie de sa stratégie. Seulement lorsque les positions sont diamétralement opposées et non évolutives comment voulez-vous qu’il n’existe pas de tensions. Je me suis souvent posé la question des raisons de cette situation et je pense que deux raisons expliquent cette situation. Tout d'abord, il me semble que nous venons ces dernières années d'assister à une rupture obligée avec ce qui était la philosophie sociale de Monaco depuis les années 50, à savoir un alignement sur la France. Depuis les années 80, l'Etat français, les collectivités locales et territoriales sont devenus interventionnistes pour assumer leur choix philosophique social.. S'en est suivi une politique d'aide publique notamment vers les entreprises afin que les choix sociaux philosophiques ne grèvent pas trop leur compétitivité. Malheureusement le résultat de cette politique louable est terrible puisque l'Etat français est surendetté et que ses entreprises ne sont plus compétitives. Les entrepreneurs monégasques, alors que l'Etat monégasque affichait son non interventionnisme dans le coût social, ne pouvaient que radicaliser leurs positions Il était impossible que les entreprises monégasques se substituent à L'Etat Monégasque sans de graves répercussions économiques. La conséquence a été qu'entre un syndicat salarié qui souhaitait la poursuite de la politique sociale adossée à la France et un patronat conscient qu'il ne pouvait financer cette politique en lieu et place de l'Etat, le dialogue ne pou-

vait être qu'un dialogue de sourd. La deuxième raison à ce manque de dialogue est liée à la structure de celui-ci en Principauté. La Loi ne prévoit pas d'obligations de résultats entre partenaires sociaux et seul un syndicat représente le patronat d'un côté et les salariés de l'autre. Dans ces conditions, il ne faut pas être étonné que nous n'ayons pas une culture du dialogue entre partenaires sociaux. L'émergence récente d'un deuxième syndicat salarié, de la reconnaissance par le Gouvernement Princier des syndicats patronaux indépendants de la Fédération Patronale, permettrons à terme d'améliorer le dialogue social. Reste cependant un travail de fond à réaliser sur ce que Monaco souhaite comme dialogue social: doit-il se faire exclusivement aux niveau des organisations représentatives, faut-il le promouvoir au niveau des entreprises et permettre les accords d'entreprise, et puis plus généralement qu'entend-on par dialogue social, doit-il y avoir des obligations de résultats, quels domaines doit-il traiter...?" g Y a-t-il comme dans les syndicats des tendances au sein de la fédération entre ceux qui ne veulent rien céder, les dogmatiques, et ceux qui pensent qu’il faut entendre certains messages et ne pas se crisper au risque de tout perdre dans une confrontation, les pragmatiques ? Au regard de la nouvelle majorité au Conseil national et des bons chiffres économiques, alors que le récif des retraites a été passé avec un certain succès... HL : "Bien sûr que nous avons à la Fédération Patronale des personnalités très différentes et tant mieux. Que penseriezvus d'une économie dont les acteurs seraient lisses, trop gentils....Un entrepreneur est en lutte permanente, pour que son entreprise soit performante sur son marché et puis lorsque vous êtes issus de l'industrie, le BTP, le nettoyage.... les problématiques et les profils sont différents de la finance, le yachting.... Aussi les débats, les inquiétudes, les positions très variées existent au sein de la Fédération Patronale. Tant que nous sommes sur un débat d'idées même mouvementé tant mieux, c'est le signe d'une institution démocratique. Et croyez-moi nos débats sont souvent virulents même si nous ne les exposons pas sur la place publique. Je suis toujours agréablement surpris, au delà des personnalités, par les initiatives prises qui ne sont pas à mon goût

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par Patrice Zehr

suffisamment mises en valeur. Trois exemples: les chefs d'entreprises de l'intérim qui en l'absence de législation se dotent d'une charte de déontologie qui leur octroie des obligations, le BTP qui décide de travailler contre le travail dissimulé sur les chantiers, la Fédération Patronale qui se rapproche de l'Union des Syndicats pour créer un régime de retraite complémentaire. Quant à la bonne santé de l'économie actuelle tout chef d'entreprise sait que dans un contexte économique particulièrement fluctuant il est impératif d'être prudent et que même si notre économie fait preuve de dynamisme, la zone euro, la zone US et la zone asiatique sont dans une situation trop préoccupante pour que nous soyons sereins. Dans ce contexte le dialogue social a sa place et peut permettre des avancées à condition que les dossiers soient proposées sur la base du bon sens et non de l'idéologie".

FINANCE

L'affaire BNP sous investigation

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out est maintenant en ordre et transparent d’après la direction de la BNP. Il n’en reste pas moins que Monaco se serait bien passé de la médiatisation d’un système pour le moins suspect. Une affaire de circuit financier de chèques venant d'Afrique et déposés en masse auprès d'une filiale de BNP Paribas à Monaco, et dénoncé par l'association Sherpa, serait sur le bureau du procureur de la Principauté Jean-Pierre Dreno. L'affaire, livrée d'abord au Canard enchaîné le 17 avril puis relayée dans la presse économique, se base sur un rapport confidentiel de l'inspection générale de BNP Paribas d'octobre 2011, révélant que des milliers de chèques en euros ont été envoyés à Monaco depuis Madagascar, le Gabon, le Sénégal ou le Burkina Faso. Cette pratique semble avoir cessé en 2011. L'audit, qui s'est concentré sur Madagascar, avait été diligenté après des accusations d'un ancien collaborateur de la banque. Cela ressemble à une délation par vengeance personnelle. Il faut toujours s’en méfier. Le procureur Dreno a bien relativisé une pratique qui appartient au passé. A Monaco, le procureur Dreno, qui a répondu à Sherpa à deux reprises, attend encore d'avoir en mains l'audit et s'interroge sur la nature juridique de l'infraction."Sherpa dénonce une pratique qui est la suivante: quand vous allez en Afrique et notamment à Madagascar pour un voyage d'agrément ou d'affaires, si vous voulez acheter des devises africaines ou malgaches c'est compliqué dans l'UE. En arrivant dans votre hôtel, vous faites un chèque en euros et on vous donne la contrepartie en devises locales. Vous laissez l'ordre du chèque en blanc. Un système en place rachète les chèques et l'argent est envoyé sur un compte en Europe", récapitule le procureur. "Sherpa considère que c'est constitutif de blanchiment, d'infractions de contrôle du change, que de déposer ces chèques dans des banques françaises ou monégasques", résume-t-il. "La BNP a déjà fait savoir que ce n'était pas forcément un phénomène très vaste et que c'était compliqué à appréhender parce que c'est une multitude de petits chèques", souligne M. Dreno. "La première chose est de savoir ce que ça peut représenter. Et la deuxième chose fondamentale est de savoir si effectivement on est dans une infraction au contrôle des changes, auquel cas c'est une infraction commise dans le pays africain concerné et pas forcément au sein de l'UE ou de Monaco", a-t-il ajouté. "Pour qu'il y ait blanchiment, il faut une infraction sous-jacente, initiale, comme une escroquerie ou un trafic de stupéfiants", précise en outre le procureur. Il faut en tout cas - pour l’image de Monaco - faire la lumière sur ce qui a été fait et faire surtout en sorte que cela ne se reproduise plus à la BNP ou ailleurs. (P.Z.)

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ENQUETE EXCLUSIVE

"Le Cri" de Sain © Photo DR

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L'oeuvre la plus célèbre d'Edvard Munch aurait été conçue pendant l'hiver de 1 par Pierre Dévoluy

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e Cri, le tableau «le plus cher du monde» a-t-il été conçu à Saint-JeanCap-Ferrat ? Edvard Munch, qui y séjournait pendant l'hiver 1892 le laisse entendre dans son journal intime daté à Nice en janvier 1892. Et de récentes photos d'hiver prises à Saint-Jean-CapFerrat tendent à le démontrer. Le 6 janvier dernier, vers 17 h, le ciel au dessus de Saint-Jean-Cap-Ferrat s'embrase. Ce n'est pas la première fois mais sur les photographies prises ce soir-là, la ressemblance entre le contre-jour de la presqu'île et le fond du célèbre tableau d'Edvard Munch est saisissante. Quelques semaines plus tard, le hasard fait rencontrer un couple de promeneurs norvégiens à la recherche sur le Cap-Ferrat d'une certaine villa Bottacchini. Ils expliquent qu'un de leurs amis, l'historien et biographe Odd Myklebust, prépare un livre sur le peintre Christian Skredsvig avec l'aide de l'arrière-petite-fille de ce dernier, Or Skredsvig, peu connu chez nous mais célèbre en Norvège, avait non seulement hébergé son ami Edvard Munch à Saint-Jean mais c'est lui qui l'avait convaincu de peindre ce tableau.

g "Cette Riviera est un pays enchanté" A la fin du XIXème siècle, les riches ne sont pas seuls à investir ce recoin unique de la Riviera fait de tranquillité et d'exotisme accessible. La lumière inédite du littoral attire comme des papillons les éclaireurs de la nouvelle peinture, ceux qui osent « sortir » et peindre en extérieur. Saint-Jean, bien que moins fréquenté que les abords de Nice ou les hauteurs de Vence et d'Antibes, n'échappe pas à cette frénésie de recherche picturale. Edvard Munch

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effectue, de 1891 à 1893, trois séjours d'hiver sur la Côte d'Azur ; sa peinture va s'y transformer. La première année (il a 28 ans et s'est enfui de l'hôpital du Havre pour venir soigner sa bronchite au soleil) il est ébloui par l'éclat exceptionnel de ce sud encore si peu connu. Il écrit même en janvier 1891 « Cette Riviera est un pays enchanté. Quand plus tard on réécrira les Mille et une Nuits, le décor n'en sera plus l'Inde, il sera ici ». Ses toiles reflètent alors la douceur saintjeannoise de la plage de la Fossette (à gauche), la nonchalance niçoise de la Promenade des Anglais mais aussi les ombres vertes de la passion palpable autour d'une table de roulette du Casino de Monte-Carlo (en bas à droite).

L'année suivante, sa créativité en baisse, son alcoolisme et ses dettes en hausse, il plonge dans l'anxiété. Si les couleurs ne cessent de forcir sur les toiles de Claude Monet à Roquebrune-Cap-Martin, d'Eugène Boudin à Villefranche ou de Renoir à Cagnes, celles des pré-impressionnistes venus du froid, Allemands et Scandinaves, demeurent nuancées, encore timides. A de rares exceptions près comme va le démontrer Munch. Il vient de dépasser ses essais impressionnistes et tente le « symbolisme » en notant que « la nature est formée par l'état d'âme de l'observateur ». g Un couchant de feu couvre la presqu’île Début janvier 1892, son ami le peintre Christian Skredsvig, norvégien lui aussi, à peu près du même âge, l'héberge à Saint-Jean à la Villa Bottacchini. Ils échangent constamment leurs vues sur l'évolution foisonnante de la peinture, sur la technique mais probablement aussi sur leur sensibilité d'artistes, sur leurs recherches et, inévitablement, leur perpétuelle insatisfaction. Ils se promènent sur le Cap et tout autour, toujours en quête de comprendre cette lumière si complexe. Mais la dépression guette Munch : la nature ne l'émeut plus que par ses moments dramatiques. Un couchant de feu comme l'hiver en couvre parfois la presqu'île, le marque profondément. Au point qu'il le décrit le 22 jan-


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vier 1892 dans son journal intime : « Je marchais le long d'un chemin avec deux amis. Le soleil se couchait. Je sentis comme une bouffée de mélancolie. Le ciel devint soudain rouge sang. Je m'arrêtai et m'adossai, épuisé, contre la barrière. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du golfe bleu-noir et de la ville. Mes amis poursuivirent leur chemin, je restai là frissonnant d'angoisse, et je sentis comme un grand et interminable cri traversant l'univers et qui déchirait la nature ». Christian Skredsvig est peiné de voir son ami souffrir de ne pas parvenir à exprimer ses états d'âme et d'en être triste, « triste parce que les humbles moyens disponibles de l'art ne sont jamais suffisants » note-t-il. Il le raisonne ou plutôt l'incite à se libérer de cette obsession. Voici ce qu'il écrit (à Saint-Jean et à la même époque) dans son propre journal : « Depuis quelque temps, il veut peindre les souvenirs d'un coucher de soleil. Rouge comme le sang. Non, c'était vraiment du sang coagulé. Mais personne ne verrait cela de la même manière. Quelqu'un d'autre pourrait penser à des nuages. Parler de ce fait, se sentir triste et inquiet. ''Il se bat pour l'impossible et son désespoir est sa foi'', pensai-je, mais je lui ai conseillé de le peindre. Et il a peint ce cri curieux ». Skredsvig a visiblement (« Non, c'était vraiment du sang coagulé ») assisté au même couchant.

g Le sang du ciel, la noirceur de la mer et la brûlure de son angoisse En décembre 2003, le professeur Donald Olson de l'université d'État du Texas avançait, pour expliquer le ciel tragique du Cri, l'hypothèse de l'influence de l'explosion en 1883 du volcan indonésien Krakatoa dont les poussières auraient erré pendant trois mois autour du globe jusqu'à venir assombrir les ciels d'Europe. Si tel avait été le cas, pourquoi Munch aurait-il attendu neuf ans avant d'évoquer (à Nice) dans son journal ce ciel rouge-sang et tenté de le peindre ? N'est-il pas plus logique que Munch, sur le conseil de Skredsvig, soit passé à l'acte en 1892 lorsqu'il se trouvait sur la Côte d'Azur, peu

g Munch peint l’image qui hante sa mémoire Seules comptaient pour Munch les émotions que lui ont imposées à un moment donné un paysage particulier. Les critiques disaient de Munch qu'il ne peint pas ce qu'il voit, mais l'image qui hante sa sensibilité et sa mémoire, « sa ressemblance subjective, qui [...] reste gravée et brûlée dans sa rétine et dans son âme ». La plus connue des quatre versions du Cri est devenue le 2 mai 2012 à New York, en moins de douze minutes, l’œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères : 119,9 millions de dollars (91,16 millions d'euros). Ce qu'on appellera en 1903, dix ans après son dernier séjour sur la Côte, l'expressionnisme est probablement né un soir de l'hiver 1892 à Saint-Jean Cap-Ferrat. Et faute de la conjonction d'un site, d'un ciel et d'un état d'âme exceptionnels, n'aurait sans doute pas pu naître ailleurs...

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6 janvier 2013, entre 17h13 et 17h20...

après le bouleversant spectacle du ciel rouge ? Il est plus que vraisemblable qu'il ait jeté sur ce carton de 84 cm sur 66 cm une émulsion tempora, la technique « légère » des peintres qui voyageaient car le tube n'était pas encore répandu - et fixé à grandes traînées de pinceau par des aplats violents - à la manière de Paul Gauguin qu'il admirait sans l'avoir jamais rencontré - le sang du ciel, la noirceur de la mer et la brûlure de son angoisse. Chaque hiver ou presque, le crépuscule saint-jeannois s'embrase d'un ciel comparable. Sur les hauteurs de Beaulieu, au cœur du quartier de la « Petite Afrique », près des plus anciennes villas, un chemin dégage une vue du CapFerrat qui ressemble à l'arrière plan de la première version du "Cri", : De nombreuses constructions encombrent certes aujourd'hui la perspective mais l'on distingue les deux « bosses » sombres de la presqu'île, plus près la baie des Fourmis dont la pointe porte la villa Kerylos qui n'existait pas en 1892, Beaulieu, l'église et ses premières maisons, enfin, plus proche encore, la longue plage où sera bâti 80 ans plus tard l'actuel port de plaisance. Retrouver la trace de la villa Bottacchini confirmerait peut-être l'intuition.

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1892, en regardant un coucher de soleil sur la presqu'île depuis les hauteurs de Beaulieu-sur-Mer

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L'ACTUALITE

John Galvani à la tête des casinos

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : La Note Bleue et la Maison d'édition Imperiali Tartaro s’associent pour une soirée Jazz et Littérature sur la plage du Larvotto. Cet événement unique, se déroulera le Samedi 29 juin, entre 20H30 et 23H00 dans un cadre enchanteur, entre mer et montagne, une soirée qui allie le Jazz et la littérature. En présence de Janysett McPherson, qui a reçu le Prix de la musique Adolfo Guzman et Jean-Claude Perrier (Prix littéraire de l'Académie Française et Chevalier des Arts et des Lettres), ainsi que Monsieur Univers 1959 pour son autobiographie et enfin Patrice Woolley, le romancier monégasque en vogue. Une partie des bénéfices des dédicaces réalisées lors de cette soirée seront reversés à l’association Imperiali. ☞ Monaco : 2 expositions jusqu’au 30 juin pour célébrer les 80 ans du Jardin Exotique. 19 sculptures, pour autant d’artistes, dans des matériaux très divers – bronze, acier, plexi, marbre, matériaux de récupération, bois, résine, etc. Les 19 sculptures ont été installées dans la partie haute du Jardin Exotique, permettant aux visiteurs de les découvrir au détour d’un buisson de cactées et autres succulentes. La serre Louis Vatrican abrite quant à elle une exposition de photos, « Le Jardin Exotique vu par… », où 9 photographes proposent une vue personnelle du lieu.

par Patrice Zehr

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e Britannique John Galvani, nommé à la tête des casinos, prendra ses fonctions à compter de fin juin. Cette nomination n’est pas passée comme une lettre à la poste. Elle contredit en effet tous les discours sur le respect de la priorité nationale notamment dans le domaine le plus créateur d’emplois pour les monégasques, les jeux.

☞ Monaco : Des travaux sur le tunnel Pasteur entre la Place du Canton et le Millenium, boulevard Rainier III, nécessitent sa fermeture jusqu’ au vendredi 28 juin. Ces travaux portent sur le gros-œuvre, la voirie, les réseaux, les équipements techniques et la mise en peinture.

g L'aveu d'un double échec... "Face au bouleversement économique qui modifie les besoins de notre clientèle traditionnelle, l'expérience internationale variée de John Galvani, dans des pays de cultures méditerranéenne et anglo-saxonne, sera un atout pour mettre en place les grands axes de la politique de redressement et de développement de ce secteur", souligne le groupe. C’est cependant implicitement l’aveu d’un double échec - celui d’un secteur en crise et celui de la formation d’un monégasque adaptée au défi mondial nouveau. On tente de rattraper des failles dans les mauvaises anticipations de dirigeants passés mais encore très actuels. Le chiffre d'affaires des jeux de la SBM a chuté de presque 40% en cinq ans. L'objectif est aujourd'hui d'attirer des joueurs des pays émergents, Brésil, Inde, Chine, mais aussi du MoyenOrient, de la Turquie, des pays de l'Est. John Galvani devra "engager une politique à moyen et long terme de développement de l'activité, au service et à l'écoute des clients, en mettant l'accent sur la qualité de l'accueil et sur une offre marketing adaptée à la demande internationale», précise la direction de la SBM. g Sera-t-il à l'hauteur de sa mission ? Il sera aussi chargé de mettre en place un programme de formation pour permettre de "mieux répondre aux nouvelles demandes de la clientèle et aux tendances du marché". Il y avait cependant à cette nomination une condition sine qua non. Il devra aussi identifier au sein du personnel des casinos de futurs dirigeants "monégasques" des jeux et s'appuyer sur le "savoir-faire spécifique monégasque". Certains syndicalistes restent plus que sceptiques. Ils doutent de la volonté de la SBM de respecter la priorité nationale à l’issue d’une période de transition et ne pensent pas que le nouveau promu offre suffisamment de garanties dans tous les domaines. John Galvani, 55 ans, a effectué sa carrière au sein de deux grands groupes internationaux, London Club International et Kerzner International. Il a notamment dirigé des casinos à Londres, Cannes, au Liban et au Maroc. On s’attendait plutôt à un spécialiste des jeux de l’extrême orient, Chine Macao et Singapour. Des casinos dont la santé et le développement sont bien supérieurs à ceux du Liban ou du Maroc... Carte de visite suffisante ? A la hauteur du prestige annoncé ? Le défi Monaco est, semble-t-il, le plus important auquel John Galvani a jamais été confronté. Sa carte de visite, où il y a encore de la place, pourrait en être singulièrement galvanisée. Il devra vaincre les scepticismes et les sensibilités. Face à son arrivée il peut cependant espérer un certain « fair play » accompagné, il le sait, d’un « wait and see »...

People Vert

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☞ Menton : Le musée des Beaux-arts Palais Carnolès de Menton présente jusqu’au 21 octobre 2013, l’exposition « No man’s land ». Signée par Gilles Montelatici, poète, conteur et critique d’art, et Gérard-Haton-Gauthier, artiste plasticien installé à Roquebrune-Cap-Martin, cette exposition a mûri entre eux pendant plusieurs années. Il s’agit d’un véritable dialogue entre un peintre et un poète, où le texte de l’un nourrit l’oeuvre de l’autre. ☞ Monaco : Le Service des Bâtiments Domaniaux vient de lancer l’opération de restauration de l’église du Sacré Cœur dans le quartier des Moneghetti. Ces gros travaux portent notamment sur la restauration des fresques réalisées dans les années 1900 par le peintre Filippo Franzoni. Il s’agira également de rénover les éclairages et les peintures murales. ☞ Nice : MUSE en concert le mercredi 26 juin 2013 - 20h00 Stade Charles Ehrmann - Palais Nikaia -. Le trio britannique a sorti en septembre 2012 son 6ème album studio "The 2nd Law". Muse explore dans cet opus de nouveaux horizons à base de samples electro et de refrains pop que n'aurait pas renié un certain Freddie Mercury. Peut-être l'album le plus ambitieux du groupe. Save the date. Et en premières parties, deux tornades rock : le trio écossais BIFFY CLYRO, digne héritier de la bande à Matthew Bellamy, et les frenchies de SKIP THE USE. ☞ Mercantour : Cohabitation du loup et de l’élevage : le plan loup 2013-2107 et les 3 arrêtés nécessaires à sa mise en œuvre ont été signés mi-mai. Le premier fixe les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destructions de loups peuvent être accordées. Le deuxième fixe à 24 le nombre maximum de loups dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2013-2014. Le troisième fixe la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées des unités d’action au sein desquelles certaines interventions sont facilitées : le Vaucluse et la Lozère font leur apparition dans cette liste. ☞ Monaco : Construit en 1883, le célèbre bâtiment du lycée François d’Assise-Nicolas Barré de l’avenue Roqueville, que des générations d’élèves et de professeurs ont connu comme « les Franciscains », sera détruit à la fin de l’année scolaire 2012-2013 pour faire place à un nouveau complexe scolaire adapté aux exigences de l’enseignement moderne. Une journée festive ouverte à tous est prévue le 22 juin. ☞ Nice : Plein feux sur la peinture contemporaine italienne lors d’une exposition exceptionnelle qui réunira au Museaav une quinzaine d’artistes, peintres, photographes, sculpteurs et écrivains. Une quinzaine italienne à découvrir jusqu’au 15 juin. Entrée gratuite. Museaav - Musée Usine Espace d'Art Actuel & Virtuel, 16 Bis Place Garibaldi 06300 Nice - 04 93 56 21 19 info@museaav.com - www.museaav.com ☞ Monaco : Le Petit Futé COUNTRY GUIDE MONACO 2013 sera présenté officiellement à l'occasion d'un cocktail le mardi 11 juin au Restaurant A'TREGO sur le Port de Cap d'Ail. Une 3ème édition du Country Guide Monaco. Agrémentés d’un plan de ville, les Country Guides s’avèrent être le compagnon idéal pour un séjour urbain et culturel. Le Country Guide Monaco s’adresse à la fois au lectorat international francophone mais aussi aux résidents monégasques avec une sélection d’adresses pratiques et utiles tout en restant le plus large possible quant aux offres et ce, afin de répondre au mieux à la multitude d’attentes et de goûts des lecteurs.

La photographie du mois

par Jean-Philippe Lucas

L'écologisme de M. Ban Ki-Moon

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n le sait l’O.N.U s’est toujours engagée dans la défense de l’environnement et elle possède en la personne de Ban Ki-Moon un ambassadeur des plus dynamiques. Pour le secrétaire des Nations-Unies le constat est plus qu’alarmant, en effet sur les quatre-vingt-dix objectifs adoptés par la communauté internationale ces vingt dernières années seuls quatre enregistrent des progrès notables. C’est très insuffisant. Aujourd’hui l’amoindrissement de la biodiversité, la diminution des stocks de poissons, la plus grande acidité des océans et le réchauffement climatique sont pour lui des préoccupations importantes. Car l’empreinte écologique précise-t-il est démesurée, nous sommes à un seuil critique et la suite pourrait nous faire tomber. M. Ban Ki-Moon préconise un développement centré sur l’homme qui valorise l’éducation des enfants et le progrès social. Il faut également adopter des mesures efficaces avec la création d’un instrument universel et juridiquement contraignant relatif au climat. « Si nous voulons un monde dans lequel l’humanité progresse en harmonie avec la nature il nous faut un véritable « New Deal Vert » pour faire avancer les négociations. » Il lance un appel à tous : « que chaque personne cherche des moyens pour protéger l’environnement et promouvoir le développement durable ». Voilà un défenseur de poids qui devrait faire la différence dans les sommets internationaux.

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

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Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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Sunrise over Monte-Carlo

© Photo Celina Lafuente de Lavotha


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ART & CULTURE

La francophonie

Effeuillage littéraire...

aris demeure quoi qu’on en dise, quoi qu’il s’y passe... : La capitale la plus visitée au monde. Par combien de rues Paris est-elle traversée ? Combien cette ville attiretelle de touristes chaque année ? Combien de ponts y relient sa rive-droite et sa rive-gauche ? Durant combien de jours Paris futelle occupée par les Allemands ? Une mine de renseignements sur celle qui fascine autant par son histoire que par son architecture : les dates historiques les plus éloquentes font revivre les événements charnières, découvrir ses monuments emblématiques, les anecdotes les moins connues... Antoine Pascal, journaliste et photographe, a collaboré à plus d’une cinquantaine d’ouvrages sur l’histoire de la France parmi lesquels « Le débarquement en chiffres » et « Le Mont-SaintMichel en chiffres ». ____________________________________________ « Paris en chiffres » - Antoine Pascal (Ed. Ouest France)

par Patrice Zehr

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e Festival du Livre de Nice - embellissement de la ville oblige - quitte ses jardins pour la Place Pierre Gautier, le cours Saleya et la place du Palais de Justice. Ce changement géographique ne devrait pas perturber un public fidèle et chaque année plus nombreux. Surtout que le cœur du festival sera entre vielle ville et mer dans le carré historique. Le thème aussi sera mobilisateur, la francophonie sous la présidence de M. Amin Maalouf de l’Académie Française. La francophonie qui fait partie de l’identité niçoise si spécifique.

«C

harlie Hasard » est le double de son géniteur, une de nos plus belles plumes : René Frégni : un solitaire à l’instar de ce « Charlie » qui ne connaît que deux passions : l’écriture et la boxe. Il a subi (comme l’auteur !) nombre d’échecs auprès des éditeurs. Quand un de ses textes trouve enfin grâce auprès d’un éditeur parisien, il est persuadé que sa vie va enfin changer… En réalité c’est le début pour lui d’un effrayant engrenage (comme pour ce le fut pour notre auteur !) L’histoire de cet écrivain cherchant ses mots « à coups de pioche » se déroule dans le cadre « lumineux et violent » de Marseille. Une émouvante déclaration d’amour à la passion d’écrire (René Frégni « Prix Baie des Anges 2008 », sera présent au Festival du Livre de Nice...) ____________________________________________ « Sous la ville rouge » - René Frégni (Ed. Gallimard)

g La plus jeune ville francophone Le comté de Nice a successivement appartenu à la Provence, à la Savoie, au Piémont, avant d’être rattaché à la France une première fois de 1792 à 1814, puis définitivement en 1860. Si l’on excepte la perte et la reconquête de l’Alsace et de la Lorraine, c’est le dernier territoire continental à rejoindre la Nation. Intégrant ainsi une langue et une littérature. Nice se trouve ainsi la plus jeune ville francophone. Quoi de plus naturel alors que le thème retenu pour cette année ? Cette francophonie à la niçoise elle est représentée par des maisons d’éditions dynamiques et des écrivains ayant des racines niçoises ou vivant à Nice.

e Poussière et de cendre est la troisième enquête (1) de la série policière « TemD pus fugit » mettant en scène le commissaire

Jean Levigan. L’auteur, Carine Marret nous entraine dans une intrigue dont l’objet central est une malle Louis Vuitton, son compartiment secret et le manuscrit qu’il renfermait. Le commissaire Levigan devra déchiffrer au fil du texte un passé brumeux que certains souhaitaient à jamais oublié. Cet étrange manuscrit raconte la captivité d’un homme pris en otage à Nice vingt ans auparavant. Fiction ou affaire sordide ? « Et si la prise d’otage était l’arbre qui cache la forêt ? Si elle brouillait les pistes sans renseigner sur la cause ? Si elle n’avait jamais eu lieu, que resterait-il ? ». Le commissaire Jean Levigan tirera les fils jusqu’à trouver la solution à cette mystérieuse affaire. Une enquête qui ne déplairait pas au commissaire Montalbano (2) ! A lire au cœur de l’été, sur la Promenade des Anglais, face à la Baie des Anges… Carine Marret est docteur en Sciences du langage. Le commissaire Jean Levigan est son personnage de fiction récurrent. Elle aime également se promener sur les traces des écrivains (Romain Gary entre autres) et a déjà signé plusieurs livres sur ce thème. (1) Morte-saison sur la jetée-promenade, 2011, L’Agonie du jour, 2012 aux éditions Baie des Anges (2) Salvo Montalbano est un personnage de fiction récurrent de l'œuvre d'Andrea Camilleri, un commissaire de police de la bourgade de Vigata, en Sicile

g "De poussière et de cendre, Tempus Fugit opus 3. Carine Marret. Editions Mémoires Millénaires. 198 pages. Prix : 9 euros

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Juin 2013

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g Les auteurs et les livres A tout seigneur tout honneur bien sûr avec la présence du maire de la ville Christian Estrosi qui dans son dernier livre se revendique Fils de Nice. On peut citer encore des auteurs et des livres de Nice : Ralph Schor Ecrire en exil ; De Bailli Franck Viano Mon ami le mal ; Véronique Moraldi Lʼembarras du choix ; Bernard Laboureau Qui a tué Lucky ; Corinne Paolini Si Nice mʼétait comté ; Claude Rizzo Entre les lignes de ma vie ; Marc Magro Parole dʼurgentiste ; Gilbert Mercier Les sabots fendus ; Joseph Giudicianni ou Bernard Spindler (ancien rédacteur en chef de RMC et directeur de TMC, à droite) auteur des Jeux de dames à Monte Carlo. Avec une mention particulière pour le polar à la niçoise parfaitement représenté entre autre par Carine Marret qui aux éditions Mémoires millénaires présente « De poussière et de cendre », une nouvelle enquête de l’inspecteur Levigan. Cette fois le héros policier de Carine enquête sur un mystérieux manuscrit niçois autour d’un otage dans une histoire oubliée. Le commissaire Levigan partage avec l’auteur, l’amour des ballades littéraires, des écrivains, des belles lettres et du beau en général. (Voir notre fiche de lecture). Un polar bien dans la veine de ce festival 2013 de l’écrit francophone et niçois.

De poussière et de cendre

Le Ray

P

est à l'honneur

LIVRE

par Viviane

n octobre 2011, l'ouverture de nouveaux espaces du musée d'Orsay, après deux ans de travaux, est l'occasion de retracer l'histoire du musée, des différents lieux où il s'installa avant la gare d'Orsay, ainsi que de « l'accumulation lente, progressive et résolue de ses collections » sous la direction de Guy Cogeval, président d'Orsay et de l'Orangerie. Une équipe de conservateurs a choisi 350 œuvres issues de la collection, des plus emblématiques aux moins connues du public. L'ouvrage les met en scène de façon chronologique, sans hiérarchie, de 1848 à 1914. (Dominique Poiret - Libération du 28 mars 2013 ) _____________________________________________ « Le Musée d’Orsay à 360° » - Sous la direction de Guy Cogeval (Ed. Skira/Flammarion)

MUSIQUE

Nuits carrées à Antibes

D

urant le dernier week-end du mois de juin, l’association Label Note propose pas moins de 7h de concert par soir, réunissant sur deux scènes des artistes de renommée internationale, nationale, et locale. Le tout dans une ambiance conviviale, festive, respectueuse de l’environnement et de ce site historique exceptionnel bordant la Méditerranée. Le fort carré d’Antibes a été construit sous le règne d'Henri II au XVIe siècle. Le fort se situe sur la presqu'île Saint-Roch à Antibes, au bord de la route du bord de mer et est construit sur un rocher s'élevant à 26 mètres au-dessus de la mer. Les 6 premières éditions ont attiré plus de 12 000 personnes de tous âges et de tous horizons les Nuits Carrées sont devenues l’un des événements incontournables des Alpes-Maritimes en matière de musiques actuelles, grâce à une programmation de qualité, accessible à tous, éclectique et haute en couleurs. g La programmation Pour cette 7e édition, les Nuits Carrées ont choisi de décliner leur programmation sous forme de cocktail à la fois pétillant et pétulant. Une association de saveurs hip hop et pop/rock, aussi bien piquantes et épicées que suaves et voluptueuses. « Notes relevées avec le hip hop du New-Yorkais Pete Rock, explosion gustative via le flow puissant d’Akua Naru et son mélange détonant de hip hop, de funk, et de jazz, ou effervescence des papilles avec la fusion hip hop, soul et funk des Danois de Dafuniks : voilà de quoi mettre le feu à la bouche de tous les amateurs du genre. Pour atténuer cette rasade pimentée, mettre encore un peu plus l’eau à la bouche apparaît comme une nécessité... Aussi des artistes comme Patrick Watson, Peter Von Poehl ou Erevan Tusk se chargeront volontiers de calmer les gosiers les plus échauffés, avec des sonorités pop/flok délectables. Sans oublier les improvisateurs sorciers de Bumcello et Jazzliberatorz, un collectif qui se fait rare mais non moins désiré. » g Les Ateliers Carrés Les Ateliers Carrés s’inscrivent comme une suite logique et complémentaire de la programmation du festival. En parallèle et en synergie avec la dynamique que crée le festival, ces Ateliers Carrés sont des rendez-vous d’informations, de débats et d’échanges collectifs sur des sujets de fonds ou des questions d’actualité sur le secteur musical. Ce programme de formation est délivré et présenté par l’ARCADE, l’agence des arts du spectacle région en PACA. Thèmes 2013 : musique et numérique, écoresponsabilité, présentation du CNV, la production musicale. g Tarifs : 10 EUROS LA SOIRÉE, 15 EUROS LE PASS CARRÉ (2 SOIRS). Adresse : Amphithéâtre du Fort Carré, Antibes (06), Avenue du 11 novembre 06600 Antibes. Les Ateliers Carrés : Médiathèque Albert Camus 19 boulevard Gustave Chancel 06 600 Antibes, Réservations et inscriptions auprès de l’espace musique de la médiathèque. 04.92.19.75.94 reservations@mediatheque-casa.fr


LE REPORTAGE du mois

Toujours Cannes, malgré la pluie ! C

e qu'on retiendra le plus de cette 66ème édition du Festival Cannes - autre que des tensions liées à la sécurité - sera surtout un temps en dents de scie, ce qui a causé une chute de 3% du taux d'occupation des hôtels cannois. Une baisse qui cependant n'a pas affecté les établissements de luxe : leur fréquentation a même augmenté. Les intempéries et les températures inférieures aux normales saisonnières n'ont pas non plus

fait le bonheur des glaciers ! Même constat pour les restaurants de plage… Pour le côté strictement artistique, la grande majorité des festivaliers s’accorde globalement à apprécier cette édition qui n'a pas manqué d'ailleurs de soulever des critiques. La palme d’or est décernée à… «La vie d’Adèle» du niçois Abdellatif Kechiche. Le film se concentre sur une romance homosexuelle entre deux femmes, c’est la première fois qu’un long métrage de

la sorte est récompensé d’une telle manière. Le Grand Prix du Festival revient aux frères Coen avec «Inside Llewyn Davis», racontant l’histoire du Greenwish Village dans les années 60. Le prix de la mise en scène est allé au mexicain Amat Escalante avec son film « Heli ». Le prix du jury passe à «Tel père tel fils» du japonais Hirokazu Kore-Eda. On reste en Asie pour le prix du meilleur scénario qui distingue le chinois Jia Zhangke

pour «A touch of sin». Côté acteurs, c’est l’américain Bruce Dern qui a eu droit aux honneurs pour son rôle de viel homme dans «Nebraska». La Palme de la meilleure actrice revient à la française Bérénice Bejo pour son rôle dans «Le Passé». Le meilleur court métrage du festival cette année était «Safe» du coréen Byoung-gon Moon. Pour finir, la Caméra d’Or 2013 a été décernée à Anthony Chen de Singapour pour son film «Ilo ilo».

Barbara Pavlin

Photos Reportage © Thierry Carpico

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SPORT & LOISIRS NAUTISME • Le 60ème anniversaire du mythique Yacht Club de Monaco, devenu au fils des ans un de plus prestigieux de la planète...

Monaco capitale du Yachting par Alan Parker-Jones

«L

g Un phare pour le yachting L’objectif est clair depuis cette date. Encore affirmé dans le cadre de la démarche d’attractivité de la Principauté : faire de Monaco la capitale du yachting. Grace à ses quelques 1300 membres, répartis en 60 nationalités, le YCM est devenu à travers ses événements sportifs et sociaux un lieu de vie et d’animations, au service du rayonnement international de la Principauté. « Regroupant les plus prestigieux yachts privés du monde sous son pavillon, le YCM occupe également une place unique dans le monde du Yachting et de la grande plaisance internationale, sous la présidence du Prince Albert II. » g Un label : « La Belle Classe » Véritable trait d’union entre les gens de mer, le Yacht Club de Monaco a pour mission d’accompagner tous les acteurs du Yachting et leur transmettre cet héritage maritime. Préservation de l’étiquette, sauvegarde de l’environnement, mise à l’honneur du patrimoine et promotion des technologies les plus innovantes… « c’est à travers les valeurs de son label « La Belle Classe », et de ses trois déclinaisons (Tradition, Superyachts, Destinations), que le YCM fédère les armateurs et tous les acteurs du Yachting, autour d’un certain « Art de vivre la mer », tout comme son vaisseau amiral centenaire Tuiga, qui défend sur les plus prestigieux plans d’eau du monde l’esprit du Yacht Club de Monaco et l’image de la Principauté ». g Camps d’été Non, ce n’est pas une nouvelle télé réalité, mais une belle initiative. Le SeAdventures Camp, des stages (8 juillet-30 août 2013) pour les jeunes de 7 à 17 ans, avec au menu une déclinaison d’activités « sur, dans et sous l’eau » : « cours de voile adaptés à leur niveau, paddleboard, kayak, plongée, visites et animations au Musée Océanographique… Alliant éducation et divertissement, l’objectif est d’encourager la pratique de la voile, sous une forme ludique tout en sensibilisant les enfants à la nécessaire préservation de la mer ». g Titouan Lamazou, le peintre On connaît le marin, le navigateur vainqueur du Vendée Globe, de la route du Rhum, mais le grand public connaît moins l’écrivain et le peintre. Et il a du talent le bougre. D’ailleurs il peignait avant de naviguer. Il a réalisé de nombreux portraits de femmes entre 2001 et 2007 pour son projet Zoé-Zoé, Femmes du Monde. Depuis, il s'engage activement auprès d'associations caritatives pour la défense des droits des femmes et des enfants dans le monde. La galerie Marlborough présentera une soixantaine d’œuvres de Titouan Lamazou. Un voyage autour du globe et l’histoire de ses femmes du monde. Exposition du 10 au 28 septembre prochains. g 2014 : Le nouveau bâtiment Le nouveau vaisseau amiral du club sera inauguré en juin 2014. Autour du 20 juin a précisé le « pacha » Bernard d’Alessandri. De l’autre côté du Port Hercule. De profil, et à grands traits, ce bâtiment rappelle les bateaux à aube du Mississipi. Sans roue ! Il est l’œuvre du fameux architecte anglais lord Norman Foster. Il accueillera également la Société nautique. Deux clubs marins dans un même navire, comme en 1888 !

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© Photos DR

’avenir de Monaco est en mer » aimait à dire le Prince Rainier III. Combien sa vision était juste pour la Principauté, lovée dans un amphithéâtre entre montagne et Méditerranée. En 1953, à son initiative, la «vieille» Société des Régates de Monaco, née en 1888, fut scindée en deux : d’un côté la Société nautique, de l’autre le Yacht Club de Monaco, qui fête donc cette année ses 60 ans !

Spectacle à la plage du Larvotto !

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ualité de la compétition, jeu spectaculaire des joueuses, plastique sculpturale des athlètes, ambiance festive et conviviale, c’est ce que propose le FxPRO Monte-Carlo Beach Volley qui se déroulera les 15 et 16 juin, plage du Larvotto. Spectacle et sensations assurés pour remporter le « Price money » de 10.000 $ ! Et entrée gratuite pour tous !

g Un tournoi inscrit au calendrier international Organisée par la FMVB, cette compétition très prisée de par le monde réunira une vingtaine de joueuses parmi les meilleures des équipes féminines nationales. Sont attendues des équipes d’Allemagne d’Autriche, du Canada, de France, d’Espagne, d’Estonie sans oublier les reines du beach volley, les Brésiliennes et les Américaines. Face à la mer et sur un terrain olympique officiel, 18 matches au minimum se dérouleront sur 2 jours non-stop. La finale aura lieu dimanche 16 juin à 17h. g Et des compétitions et animations pour tous... Le mercredi 12 juin, le 2ème tournoi des Grandes écoles de beach volley réunira plus de 10 universités départementales. Le jeudi 13 juin, finale du Tournoi du Beach Volley Trophy Albert II, le plus grand tournoi interentreprises en Europe rassemblant 150 participants issus de plus de vingt entreprises monégasques, qui s’affrontent d’avril à juin en Principauté. Des événements « inter-match » notamment les chorégraphies vitaminées d’un groupe de danseuses espagnoles aux charmes irrésistibles, sans oublier une pétillante soirée éco-beach avec DJ! Une semaine pour sentir bon le sable chaud !


WRC • Huitième victoire consecutive pour Sébastien Loeb dans la pampa argentine : c'est son 78ème succès en Championnat du Monde

Le pigiste a encore frappé... par Alan Parker-Jones

© Photos Panoramic

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’Argentine réussit décidemment à Loeb. Huitième victoire pour l’Alsacien, invaincu dans cette épreuve depuis… 2005 ! Loeb devance les Volkswagen d’Ogier et de Latvala. C'est sa 78e victoire en Championnat du monde. C'est la deuxième cette saison, en trois rallyes, après le Monte-Carlo en janvier. Il a aussi terminé deuxième en Suède, derrière Ogier, et participera début octobre au Rallye de France, sur ses terres, son dernier de la saison. g Ogier est plus que jamais en tête du Mondial Grâce à sa deuxième place, Le pilote des hautes-Alpes conforte son avance en tête du championnat du monde. Il totalise 122 points, contre 68 à Loeb et 57 à Hirvonen. "Nous sommes encore en phase d'apprentissage, donc je suis content d'être à l'arrivée de ce rallye très difficile", a dit Ogier après plus de 400 km chronométrés parcourus à un train d'enfer. Le Gapençais apparaît de plus en plus comme le successeur logique de Loeb. g Citroën dans la tourmente Alors que Loeb vient de gagner, la position de Citroën est de plus en plus délicate. Après avoir régné sans partage sur la WRC, la firme aux chevrons ne peut plus espérer qu'un titre de champion des constructeurs, à condition que l'Espagnol Dani Sordo – 9° du rallye - retrouve enfin un peu de constance dans ses performances, et un peu de réussite. Hirvonen, 6° en Argentine, est déjà trop loin d’Ogier pour rêver à un titre mondial… sauf énorme retournement de situation. Avant la trêve de Juillet, deux épreuves attendent les concurrents du grand cirque : le rallye de Grèce (31/05 – 02/06), et rallye d’Italie (21/06 – 23/06). A suivre…. CHAMPIONNAT GP2

Stefano Coletti en son jardin

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Ville © Photo DR

rophète en son pays. Ce n’est jamais aisé. Mais tellement beau. En remportant la seconde course de GP2 sur le circuit monégasque, Stefano Coletti a réalisé ce rêve. Adrian QuaifeHobbs était en pole et il a gardé la tête au départ, devant Stefano Coletti Ce dernier a pris l'avantage sur Quaife-Hobbs au troisième tour, à la chicane après le tunnel, puis il a géré son avance pour s’imposer de la plus belle des façons. Mitch Evans complète le podium. Felipe Nasr prend la quatrième place. Sa victoire monégasque permet à Coletti d’accentuer son avance au classement du GP2. Il compte désormais 120 points, devançant Nasr de 24 points. Un Monégasque champion de GP2 ? N’allons pas trop vite en besogne, mais c’est quand même bien parti. L’autre Monégasque engagé, Stéphane Richelmi a terminé huitième et occupe actuellement la 15° place au classement général du GP2. Prochain rendez-vous le 30 juin à Silverstone, le mythique circuit « so british ».

Date Signature

Bon a retourner, accompagné du chèque à l’ordre de Global Media Associates Sas à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

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MORNAR

présente ses œuvres à l’hôtel

et prépare sa grande exposition de

Moscou

du 15 septembre au 15 octobre 2013 Contact : ATELIER MORNAR 98000 MONACO 6 Quai Antoine 1er +33 6 14 51 81 67 mail : mornar@mornar.com site : mornar.com


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