N123dec13

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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XIV • Numéro 123 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Décembre 2013

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Dossier Spécial

Photo © Anais Brochiero

Le rendez-vous escamoté...

Les Français de Monaco après la visite de François Hollande

Déception et espoir ! ☞  TRANSPARENCE FISCALE : LES EFFORTS DE MONACO RECONNUS AU FORUM OCDE DE DJAKARTA • page 7


DOSSIER SPECIAL

Résidents français e

Le bilan de la visite - très rapide - du président François Hollande à Monaco peut être ju d’éviter tout couac et que l’on a fait vite car on avait envie d’en finir sans problème. C’est ce qui a été fait. Il y avait une prudence qui a freiné une chaleur spontanée.

par Patrice Zehr

DOSSIER

L

e sommet entre le Président français et le Souverain monégasque aura été positif. Les deux chefs d’états se sont appréciés et des dossiers ont avancé, des accords ont été signés. Le voyage officiel de François Hollande en Principauté de Monaco le jeudi 14 Novembre de 12h 17 à 17 57, aura donc prouvé qu’on peut faire beaucoup de choses en peu de temps… mais pas tout ! Certes la visite avait été bien préparée, des accords prévus signés, les visites programmées minutées. Les liens privilégiés ont été réaffirmés et l’avenir énergétique ou environnemental privilégié, aux côtés de l’emploi si favorable à Monaco pour les Français. Mais l'accord le plus important est celui sur le télétravail, fondamental pour l’avenir de Monaco et dont la signature aura lieu au printemps 2014, lors de la prochaine réunion de la Commission franco-monégasque de sécurité sociale.

g VGV : visite à grande vitesse ! Déjeuner officiel – toasts, on est déjà en retard pour aller saluer l’innovateur Gildo Pallanca Pastor et sa société Venturi, leader en voitures électriques. Puis Centre Scientifique, dans une ambiance assez souriante. Tout ça va quand même très vite et entraîne une petite confusion dans l’arrivée et l’installation au Musée océanographique des participants aux signatures de 5 accords, un accord par minute - environnement, énergies renouvelables, véhicules électriques et défense du milieu marin - circulez tout a été vu. Le Président français est un homme affable comme l’a fait remarquer Laurent Nouvion, Président du Conseil national. Toujours à faire des plaisanteries, pas toujours forcément du meilleur goût, mais il était quand même au fait du comportement un peu speed de sa délégation, parfois un peu tendu, moins naturel qu’il n’aurait voulu. On sentait bien que ce voyage, un peu décalé dans le contexte politique français, a été préparé de telle façon

L'editorial

Q

par Roberto Volponi

g Une entente amicale Si la journée a été indiscutablement réussie, elle le doit beaucoup à l’attitude de vraie amitié qu’a dégagée tout au long de ces 5 heures un peu particulières le Souverain Monégasque, hôte impeccable. Tout cela s'est donc bien passé au grand soulagement de la délégation présidentielle française. On est content pour eux, mais à dire vrai, on s’en moque un peu. Car ce voyage aurait pu, aurait dû avoir une autre dimension humaine au delà des rapports entre les deux chefs d’état. Le contact avec la population et surtout la communauté française, n’a pas été à la hauteur. Comment ne pas remarquer le vide saisissant de la Place du Palais lors du passage du président - pas un bravo, pas un cri hostile, rien. Les touristes sont repoussés par des policiers toujours courtois, mais fermes et plus nombreux que les curieux. Quelques-uns étaient déçus, mais sans plus. L’impression de manque concerne cependant les Français de Monaco. Dans chaque déplacement à l’étranger, le président français rencontre la communauté française. Jusqu’au dernier moment, on a pu penser qu’il n’y aurait pas de rencontre. Finalement, tout de même, le président aura vu des Français de Monaco prévenus la veille à 20 heures, selon une sélection controversée comme le prouvent nos entretiens. Comme si on le faisait au dernier moment pour éviter que ça s’ébruite et que certains journalistes n’aient le temps d’en parler ! g Une occasion presque manquée C’est tout de même bien décevant : ces Français de Monaco et fiers de l’être, méritaient mieux. Il n’y a aucune raison de les discriminer par rapport aux autres Français de l’étranger, bien au contraire. Ce ne sont pas de simples expatriés. Le plus souvent, ils font partie de l’identité monégasque et ils sont des Français à part entière et même un peu plus fiscalement, sauf pour les plus anciens d’entre eux. Malheureusement pour eux, tout ce qui touche à la fiscalité en ce moment paralyse le pouvoir français. Ces vrais discriminés passent pour des privilé-

giés ! Alors, le président a eu des mots encourageants mais flous, et pourtant il connaît bien le dossier, là-dessus il n’y a aucun doute. Le député socialiste des Français de Monaco Arnaud Leroy, élu également par les français de l’Espagne, du Portugal et de… l’Andorre, insiste sur la recherche de l’équité. Le député-maire de Menton, président du groupe d’amitié franco-monégasque, plus prudent, a évoqué du positif mais pas du décisif, car il y a le poids de Bercy, on a bien compris. Quand à l’Union des Français de Monaco, elle est contente d’avoir été reçue et écoutée sinon entendue... Comme toujours on se méfiera des belles paroles qui n’engagent à rien. En fait il est bien compréhensible que dans son contexte actuel, le président français ne pouvait évoquer le moindre geste fiscal, même au nom de l’équité, et on ne vous parle pas du football ! Il faudra cependant s’occuper, au-delà des cli-

Cap vers la transparence fiscale et... le télétravail !

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© Photo DR

uatre ans après avoir rejoint la liste blanche de l'OCDE des pays dont la législation est jugée conforme aux règles internationales, Monaco n'a pas manqué le rendez-vous de Djakarta : la Principauté figure toujours parmi les "bons élèves" en matière de transparence fiscale. Avec un timing impeccable, le conseiller José Badia a remis au siège de l'OCDE une lettre d'intention d'adhésion à la convention multilatérale, qui prévoit aussi l'échange automatique d'informations en matière fiscale. Ainsi, deux semaines après - au Forum de l'OCDE de Djakarta - Monaco n'a pas risqué de se retrouver à nouveau en mauvaise compagnie, dans une liste noire avec des pays pas assez coopératifs sur le plan fiscal (voir page 7). Un coup d'accélérateur nécessaire de la part du gouvernement, qui cependant ne diminue pas l'importance des accords bilatéraux déjà signés et de ceux qui sont en train de se finaliser : notamment, les accords avec l'Italie et le Royaume-Uni, qui représentent les communautés des résidents étrangers les plus nombreux après les Français... Entre temps, la visite officielle du Président François Hollande avait suscité les espoirs des enfants du pays, justement en matière d'imposition fiscale, qui actuellement les pénalise au-delà du raisonnable. Ils espéraient rencontrer leur président à cette occasion pour lui exposer leurs problèmes et solliciter des solutions. Mais la visite s'est révélée trop éclair et le programme en conséquence très serré. La rencontre n'a pas eu lieu, au moins comme on l'avait imaginée, mais les espoirs demeurent, malgré un sentiment de déception généralisé et parfois clairement manifesté (voir dossier). L'attente était peut-être excessive pour une visite de quelques heures seulement, et le Président français n'est pas forcément le bon destinataire des légitimes instances de cette communauté, qui se voit injustement discriminée par son propre pays. Mais ce que la France ne peut ou ne veut pas faire, c'est à la Principauté de le prendre en charge - dans la limite de ce qui est possible - si elle veut garantir la stabilité à cette importante communauté, avec la création d'un secteur intermédiaire de logements, qui a encore du mal à se réaliser... La bonne nouvelle, en marge de cette visite aux couleurs "clair-obscur", s'adresse non pas aux enfants du pays, ni aux résidents français, mais aux travailleurs français qui n'habitent pas Monaco, mais ses alentours : c'est l'accord trouvé entre les deux pays sur le télétravail, qui va aboutir à une signature dans un délai raisonnable et qui sera mis en oeuvre - au plus tard - d'ici 2 ou 3 ans, le temps de la ratification par le Parlement français... Un accord du type "gagnant-gagnant", qui s'inscrit dans la modernisation des modes de travail ne rendant plus indispensable la présence physique à plein temps du travailleur - dans certaines conditions - sur le lieu de travail, sans pour autant le pénaliser au niveau de la sécurité sociale et du régime de retraite. Tout en garantissant pour l'entreprise le même niveau de productivité (voir page 6). Une petite révolution, qui une fois réalisée permettra d'augmenter le nombre d'emplois en Principauté, en réduisant les espaces nécessaires pour les héberger et en outre, à terme, également la circulation routière. Un apport, un plus, indispensable dans un pays à la superficie réduite comme Monaco...


entre déception et espoir

ugé au bout du compte positif : des dossiers importants ont avancé, les accords prévus ont été signés, mais...

© Photo Palais Princier

monde y trouve son compte, Monaco aussi grâce au travail et aux compétences qui participent a ses équilibres sociaux et budgétaires, mais il ne faut pas tout confondre. Une population stable ce n’est pas la même chose que des journaliers même en CDI. Ce ne sont pas des vases communicants. On pourrait caricaturer et pousser à l’extrême en disant que l’influence marocaine ou philippine à Dubaï, n’est pas accrue par l’augmentation du nombre de travailleurs marocains ou philippins travaillant dans l’émirat… Provisoirement et pourtant ils y sont logés !

chés imbéciles, d’une communauté qui fait partie de l’identité de Monaco et qui est condamnée financièrement de plus en plus à un exil non souhaité. g Ce n’est pas de l’évasion fiscale c’est de l’expulsion financière Il y a un point important dans ce dossier - les Français de Monaco intéressent politiquement peu Paris et c’est une erreur. Récemment la ministre française, déléguée discrète auprès des Français de l’étranger, expliquait en gros que la diminution du nombre des Français de Monaco de 50 % en 25 ans tout de même, passant de 15 000 à 7 000, était compensée par la croissance du nombre des salariés de la même nationalité. Certes on voit bien où est l’intérêt « pole emploi » pour la France de faire diminuer le chômage grâce à la prospérité monégasque. Tout le TROIS QUESTIONS A :

g Les résidents français, eux, sont des permanents historiques Les Enfants du pays notamment, ce sont des gens qui vivent à Monaco depuis une vie, sinon des générations, et dont Monaco est la deuxième patrie, la patrie choisie. Leur présence est liée à un sentiment d’adhésion et d’affection à la Principauté et à la Famille princière, qui ne s’est jamais démenti. Pour les Français ce choix est menacé par la pression fiscale et la pression immobilière. Seuls étrangers avec les Américains, mais différemment, à être soumis au fisc de leur pays de carte d’identité, ils n’arrivent plus à faire face. Ils n’arrivent plus à faire face aux impôts et aux loyers qui souvent s’envolent alors que le secteur protégé diminue. La modernisation immobilière du parc ancien est indispensable mais c’est un rouleau compresseur pour certains locataires. Pourtant, la solution est connue – c’est la création d’un statut des enfants du pays demandé par l’actuelle majorité et la création d’un secteur intermédiaire locatif entre le domanial et le libre, suggérée depuis 2003 par l'actuel conseiller de gouvernement Stéphane Valeri, alors président du Conseil national. Il y a du retard, des tâtonnements, mais on sent bien que c’est la piste à suivre. g Une attente forte La principale attente des Français de Monaco vis-à-vis de la France est la prise en compte qu’ils ne coûtent rien et sont trop pressurés. Tous ceux ayant établi leur résidence

en Principauté après le 13 octobre 1957 sont assujettis à l’impôt sur le revenu dans les mêmes conditions que s’ils étaient domiciliés en France. Les Français de Monaco se sentent victimes d’injustices et objectivement ils n’ont pas tort. Les effets négatifs de l’article 7 de la convention monégasque signé le 13 octobre 1963, qui a politiquement assimilé les résidents à des fraudeurs, se sont accumulés au fil des années. Il y a mauvaise interprétation de cet article vis-à-vis des Enfants du pays installés depuis cette date et qui au bout de quelques années de présence pourraient être lavés de toute suspicion fiscale. Il y a eu alourdissement au fil du temps de la fiscalité, sans oublier l’assujettissement à l’ISF pour les résidents en Principauté à partir de 1989. Et pour finir, le refus de la transmission du certificat de domicile aux enfants des Français nés à Monaco, au printemps 2009. Cela peut être discuté et modifié, c’est une piste. Le tout a conduit à une imposition de plus en plus injuste par rapport aux autres communautés étrangères installées à Monaco. A cette imposition fiscale, s’ajoute la flambée des prix de l’immobilier, ces 20 dernières années, rendant presque impossible l’acquisition d’un logement ou le simple maintien dans un secteur locatif libre.

CHRISTOPHE-ANDRé FRASSA *

"Une faute : ne pas avoir rencontré la communauté française" © Photo DR

g Il y a quelques semaines vous avez adressé une question écrite au gouvernement concernant l'avenir de la communauté française de Monaco. Pourquoi? Avezvous eu une réponse ? Christophe-André Frassa : "Hélas, ce serait trop beau ! En général les ministères prennent leur temps pour répondre... A fortiori, lorsque la question est "sensible". Je ne lâche pas pour autant et s'il le faut, le ministre du budget sera convoqué en séance au Sénat pour y répondre". g Les propos de François Hollande concernant les Français de Monaco vous ontils rassuré ? CAF : "Je n'ai pas à être rassuré par des propos, j'attends des actes. Le chef de l'Etat doit être dans le concret. Les attentes des Français de Monaco en matière fiscale sont précises. Le président de la République a déclaré qu'il fallait apporter des réponses à leurs préoccupations dans ce domaine. J'attends donc qu'il le fasse". g François Hollande n'a pas convié l'ensemble des Français de Monaco à venir le rencontrer lors de sa visite en Principauté. En général un chef de l'état en déplacement va à la rencontre de ses concitoyens. Comment comprendre son attitude ? Est-ce un rendez-vous raté ? CAF : "A chaque fois que le chef de l'Etat se déplace à l'étranger, il rencontre la communauté française du pays dans lequel il se rend. A chaque fois, sauf lorsqu'il vient à Monaco. Ce n'est pas une erreur c'est une faute. Ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire aux gens que l'on ne va pas les rencontrer. Les Français de Monaco avaient des choses à lui dire et le rôle du président de la République est d'être à l'écoute de ses compatriotes. C'est un rendez-vous raté, mais ce n'est pas la seule chose qu'il rate depuis 18 mois". (P.Y.R.) * Sénateur (UMP) représentant les Français établis hors de France… et enfant du pays.

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DOSSIER SPECIAL TROIS QUESTIONS A :

Arnaud Leroy *

INTERVIEWS

"Logement et fiscalité sont les enjeux cruciaux pour les Français"

© Photo DR

g Le Président de la République n'a pas convié l'ensemble de la communauté française de Monaco à le rencontrer lors de sa visite, comme cela se fait d'habitude lorsque le chef de l'état se déplace à l'étranger. Savez-vous pourquoi? Arnaud Leroy : "Le déplacement du Président de la République s’est déroulé le jeudi 14 novembre. Pour avoir accompagné la délégation, je peux confirmer que le rythme était intense et la journée chargée. Malheureusement, et pour des raisons d’emploi du temps, il n’a pas été possible d’organiser une rencontre avec la communauté française. Cet échange avait cependant été effectué il y a de cela quelques semaines lorsque la Ministre en charge des Français de l’étranger, Mme Hélène Conway-Mouret, était venue en Principauté. Elle avait ainsi pu rencontrer les représentants des associations et l’ensemble de la communauté afin d’écouter les revendications et les attentes des quelques 8000 Français établis à Monaco. Aucun sujet n’avait été évité : fiscalité, logement, emploi… A l’occasion de cette visite à Monaco de François Hollande, j’ai tenu le vendredi 15 novembre une permanence parlementaire à la Maison de France. J’ai pu rencontrer une dizaine de nos compatriotes lors d’entretiens individuels. L’occasion d’entendre, de répondre, et de relayer les attentes de nos concitoyens établis à Monaco. Ce travail de relai et de transmission d’information est là encore, très important, pour la gestion des dossiers relatifs à la vie des Français établis en Principauté". g François Hollande a tenu des propos rassurants sur l'avenir des Français de Monaco, mais sans plus d'engagements. Etes-vous optimiste pour l'avenir de la communauté française de Monaco que vous représentez, mais qui connaît une situation très différente de celle des français d'Espagne, du Portugal ou d'Andorre que vous représentez également? AL : "Il est certain que la situation économique de Monaco est assez différente de celles du Portugal et de l’Espagne. Cependant, les problématiques des Français établis à Monaco sont bien réelles. Le discours de François Hollande montre une volonté d’accompagner ces Français et de trouver des compromis qui permettront de soulager nos compatriotes. Le problème du logement et de la fiscalité sont les enjeux cruciaux pour le maintien de la population française en Principauté. La cherté du logement est un problème que Monaco doit prendre en main. Il s’agit là d’un problème central. Il s’agit de trouver plus de souplesse dans l’application des règles nationales d’attribution des logements. Pour l’aspect fiscal, je suis optimiste tout en étant réaliste. Je comprends que la situation économique de notre pays ne permet pas des modifications budgétaires sans limite, cependant je sais que des évolutions aux conséquences budgétaires minimes, mais à la portée remarquable, sont envisageables. Je pense notamment à la transmission du certificat de domicile. C’est un combat que je mène depuis plus d’un an. François Hollande a évoqué un travail en collaboration avec les parlementaires à ce sujet, je porterai ce dossier afin que les revendications des enfants du pays soient entendues. Il ne s’agit pas là d’une revendication à la marge, c’est avant tout un besoin de reconnaissance et une demande légitime. Ceci afin que les descendants des familles présentes à Monaco depuis des générations puissent rester sur le Rocher et maintenir cette présence française indispensable" g La communauté française de Monaco a réduit de moitié depuis 1985. Est-ce un mouvement irréversible selon vous ? Est-ce que la France pourrait se contenter d'être représentée à Monaco seulement par les milliers de salariés pendulaires qui viennent y travailler journellement et par les entreprises françaises qui y sont installées ? AL : " La France et Monaco ont une histoire commune qui se traduit par une forte présence française en Principauté. La visite de François Hollande a encore montré que la culture, l’économie et les relations diplomatiques sont fortes et durables et que cette relation particulière entre ces deux pays s’inscrit dans une perspective à très long terme. Le Prince, comme François Hollande, l’ont ainsi rappelé lors de cette visite. Il est cependant indéniable que la population française établie à Monaco est en recul. En 30 ans, c’est une chute de presque 50%. Les problèmes de fiscalité et de logement ne sont certainement pas étrangers à ce phénomène. Depuis 1 an je travaille pour enrayer ce déclin. Les salariés français pendulaires qui viennent travailler à Monaco sont très nombreux. Certainement plus de 30 000. Ils ont aussi un poids non-négligeable dans la relation forte qui existe entre les deux pays. C’est un atout qu’il faut entretenir et favoriser. Ces deux types de présences françaises permettent de consolider le lien précieux qui existe entre les deux pays. Une relation qui perdure et se renouvelle, notamment autour des questions de développement durable et d’innovation ce que je constate avec plaisir lors de mes déplacements à Monaco. * Député (PS) de la 5ème circonscription Français établis hors de France (Espagne, Portugal,Andorre,Monaco)

QUATRE QUESTIONS A :

Géraldine Motillon *

g Les enfants du pays - qui font parti de l’identité monégasque - ont ressenti le besoin de s’organiser pour se faire entendre comme le prouve la naissance de votre association. Pourquoi ? Géraldine Motillon : "Nous avions contacté M Laurent Nouvion et l’avions rencontré en mars dernier pour l’alerter du départ de nombreux Enfants du Pays de Monaco, dont un grand nombre de Français, qui ne pouvaient plus faire face à la cherté des loyers et à l’injustice de l’imposition. Durant cette rencontre, M. Nouvion nous avait conseillé de nous fédérer au sein d’une association afin qu’un statut Enfants du Pays puissent voir le jour. L’association est donc née fin mai 2013 avec deux grands « combats » comme objectifs. Pour tous les Enfants du Pays, quelle que soit leur nationalité, la création d’un statut Enfants du Pays. Pour les Français, la transmission du certificat de domicile. Nous avons dernièrement demandé aux représentants de l’Union des Français de Monaco et du Comité Tricolore des Italiens dans le Monde de réfléchir avec nous pour s’entendre sur la définition des Enfants du Pays, sur ce que l’on peut demander et sur les moyens de parvenir à ce que ces demandes soient satisfaites, au niveau du logement et du travail par exemple... Maître Henri Fontana a d’ores et déjà accepté de nous donner son point de vue juridique d’avocat. Nous devons revoir M. Nouvion au premier trimestre 2014 afin de lui préciser notre définition d’un Enfant du Pays. Nous lui avons déjà adressé un courrier comprenant nos pistes de réflexion ; pour le logement au sens large, pour le financement de nouvelles constructions. L’idée, c’est que l’état Monégasque puisse nous permettre de rester dans le pays qui nous a vus naître et que nous aimons, sans être un fardeau financier pour la Principauté. A nous donc de bouger et de réfléchir".

© Photo DR

"Un statut pour les Enfants du Pays et transmission du certificat de domicile"

g Qu’attendez-vous de la visite du président français à Monaco ? A-t-elle répondue en partie à vos attentes ? GM : "Peu avant la visite de M Hollande en Principauté, nous avons rencontré Mme Hélène Conway Mouret, ministre déléguée, lui avons remis un dossier conséquent relatif à l’imposition des Français de Monaco, avons évoqué le déclin de la communauté française qui est passée de 15,000 résidents à 7,500 en 25 ans. Nous avons également adressé à son directeur de Cabinet une lettre relative à la situation des Français de Monaco et à leur déclin, à l'injustice fiscale dont nous faisons l’objet, au caractère unique de celle-ci, aux débats parlementaires de l'époque assurant, par la voix des parlementaires, que les descendants des Français, ainsi que les générations futures, vivant réellement en Principauté sans discontinuité ne seraient pas imposés, aux promesses du Ministre des Affaires Etrangères en 1989 (à savoir «ce n'est que si un important reflux des Français de Monaco vers l'extérieur de la Principauté devait être constaté et si un dispositif satisfaisant destiné à prévenir les abus d'une domiciliation fiscale à Monaco pouvait être mis en place que le Gouvernement pourrait être amené à reconsidérer sa position.») et en demandant la transmission de ces informations à M. François Hollande, Président de la République. Le Directeur de Cabinet nous a répondu que la teneur de notre correspondance serait portée sans délai à la connaissance de la Présidence de la République, tout comme lui avait été rendu compte de nos échanges lors de la venue de la Ministre déléguée le 25 octobre dernier. Aussi avons-nous été sensibles à l’évocation de la problématique fiscale par le Président de la République Française lors de sa venue en Principauté. Nous espérons l’ouverture de négociations franco-monégasques sur le sujet de la transmission du certificat de domicile. Nous serions évidemment plus que déçus si le gouvernement français se contentait de nous octroyer uniquement la déduction de gros travaux dans nos domiciles monégasques, la déduction de nos dons à des œuvres caritatives en Principauté, bref des pacotilles ne permettant pas de solutionner l’exode déjà entamé et qui devrait s’accélérer si aucune décision politique n’est pas prise dans les plus brefs délais". g Quels sont vos dossiers prioritaires ? GM : "Nous continuons d’alerter sur l’injustice de notre imposition, par le biais de réseaux sociaux et dans les médias. Cette communication est bien perçue, y compris par les Français de France qui ne comprennent pas pourquoi nous devons payer alors que nous n’avons jamais résidé en France. Nous disposons d’un site internet d’informations de nos actions et de nos rencontres. (www.enfantsdupays.org), ainsi que d’un site d’échanges sur Facebook (monaco.associationenfantsdupays). FR3 est venu tourner un reportage sur le sujet et nous a interviewés. Au niveau des autorités monégasques, nous avons rencontré M. Nouvion, Cucchi, Poyet, Wigno le 07 novembre dernier afin de travailler de concert et d’échanger sur la problématique du logement et sur la création du Statut d’Enfant du Pays. Nous avons également rencontré M. Guibal, Frassa et Leroy. Les deux premiers ont accepté de déposer une question écrite au gouvernement français, M. Leroy a écrit à M Fabius. Nous échangeons également avec M. Moret, Ambassadeur de France à Monaco. Nous voulons que le gouvernement français se penche véritablement sur la question de l’imposition des Français de Monaco. Si tel n’est pas le cas, nous porterons, à titre individuel, le sujet devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme dès que nous aurons le jugement de la Cour de Cassation, puisque nous aurons alors épuisé toutes les voies de recours, conditions nécessaires pour saisir la CEDH". g Avez-vous le sentiment d’une sensibilisation aux problèmes et d’une écoute accrue de la part du gouvernement et du conseil national ? GM : "Du côté Conseil National, oui, maintenant nous allons voir au fur et à mesure des rencontres quelle est l’importance de cette écoute et à terme quelles décisions concrètes vont être mises en œuvre. Au niveau du Ministère d’Etat, nous n’avons pas senti d’écoute et de sensibilisation. A part bien sûr M. Stéphane Valéri qui plaide, depuis longtemps en notre faveur, pour la création d’un statut. Il a également été l’initiateur à l'epoque de l’achat de la Villa Ida dont le projet actuel est au point mort mais qui serait une véritable bouffée d’oxygène pour les Enfants du Pays si la réalisation de cet ensemble englobait un secteur mixte/intermédiaire sur une surface plus étendue". * Présidente de l'Assocaition des Enfants du Pays de Monaco (AEPM)

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POLITIQUE & SOCIETE

"Télétravail, une réelle avancée" L

e télétravail est un dossier capital pour Monaco, mais délicat vis-à-vis de la France. Un accord a été trouvé au terme de négociations très complexes et le Conseiller Valeri - qui les a conduites pour Monaco - s’en félicite à juste titre. C’est bon pour l’emploi français, c’est bon pour l’économie monégasque et l’objectif de l’augmentation du nombre des salariés pour le succès durable de la réforme des retraites. Importance du télétravail – champ d’application et calendrier de mise en œuvre : nous avons demandé des précisions au conseiller Valeri qui souhaite, pour éviter de perdre du temps, une application dans les meilleurs délais de l'accord trouvé... g Monsieur le Conseiller, lors de la visite officielle du Président Hollande à Monaco, un accord sur le télétravail a été envisagé. Cela permettrait de participer à l’économie monégasque tout en évitant les problèmes de logement et de circulation. Quel est votre avis sur la question ? Stéphane Valeri : "La signature prochaine d’un accord sur le télétravail constitue une réelle avancée pour Monaco et la France, puisque le développement du télétravail permettra de créer plusieurs milliers d’emplois dans les prochaines années, sans mettre plus de salariés tous les jours sur les routes, ce qui n’est pas négligeable en termes de protection de l’environnement et d’allégement du trafic automobile. C’est un accord gagnant-gagnant pour les deux pays : - pour Monaco, il permettra le développement du chiffre d’affaires des entreprises et génèrera ainsi de nouvelles recettes pour l’Etat, tant en matière de TVA que d’impôt sur les bénéfices, ainsi que de nouvelles recettes pour les organismes sociaux ; il constitue une réponse appropriée à l’exiguïté du territoire et au coût de l’immobilier, pouvant freiner le développement économique ; - pour la France, c’est une opportunité de création d’emplois, pour des milliers de résidents des Alpes-Maritimes. C’est aussi un accord gagnant-gagnant pour les employeurs et les salariés : - pour les employeurs, qui pourront développer leur activité en limitant leurs besoins en surface de bureaux et donc leurs frais locatifs ; - pour les salariés, qui pourront gagner en qualité de vie et consacrer plus de temps à leur famille et à leurs loisirs". g Ou en sommes-nous dans les négociations avec la France ? Avez-vous un calendrier ? Craignez-vous une perte de temps ? SV : "Tout d’abord, permettez-moi de vous faire un bref historique de ce dossier. Le 7 novembre 2007, le Conseil Economique et Social (CES) réuni en Assemblée Plénière a adopté un projet de vœu sur ce thème, par 18 voix pour et 8 abstentions. 3 ans plus tard, le 26 mars 2010, le Gouvernement a communiqué à cette Assemblée, un avant projet de loi encadrant cette nouvelle forme de travail : le CES, qui est notamment composé de représentants des principales organisations syndicales patronales et de salariés, s’est prononcé, à une large majorité, le 8 juin 2010, en faveur de ce texte. J’ai entamé les négociations avec la France, au même moment que le projet de texte encadrant l’activité en télétravail était soumis au Conseil Economique et Social : en effet, l’intérêt de développer le télétravail pour les entreprises de la Principauté, est subordonné à l’accord des Autorités françaises pour que les futurs télétravailleurs soient affiliés aux régimes sociaux monégasques, en lieu et place des régimes sociaux de leur Etat de résidence, en l’occurrence la France. Ceci nécessitait donc une dérogation, tant aux dispositions de la Convention franco-monégasque de Sécurité Sociale sur le travail à domicile (art. 3. 2. g), qu’aux mécanismes de coordination en vigueur au plan européen. Il aura fallu presque 4 ans de discussions complexes avec la France, dans le cadre des Commissions de sécurité sociale, pour aboutir à l’accord qui a été annoncé lors de la récente visite du Président de la République Française. Je suis en train, aujourd’hui, avec mon équipe, la Direction du Travail et la Direction des Caisses Sociales, de finaliser le dispositif de l’avant projet de loi soumis en 2010 au CES, pour tenir compte de certaines des observations formulées à l’époque par cette Assemblée, ainsi que des modalités de l’accord bilatéral trouvé avec la France. Une fois ce texte finalisé, il sera présenté en janvier prochain aux partenaires sociaux, pour une ultime concertation, dans le cadre d’une réunion au Département LOGEMENT

des Affaires Sociales et de la Santé, avant d’être déposé sur le bureau du Conseil National, en même temps que les accords bilatéraux avec la France seront signés, à l’occasion de la prochaine Commission mixte francomonégasque de sécurité sociale qui se tiendra, à Monaco, dans le courant du premier trimestre 2014. Plus précisément, l’accord auquel nous sommes parvenus est basé sur les grands principes suivants : - les télétravailleurs travaillant pour le compte d'une entreprise installée en Principauté et résidant en France, cotisent aux Caisses Sociales de Monaco, pendant toute leur durée d'activité à Monaco ; - ils doivent être présents, dans les locaux de l'entreprise, à hauteur d'un tiers au minimum de leur temps de travail hebdomadaire ; - les futurs retraités télétravailleurs résidant en France seront, comme tous les retraités des régimes monégasques résidant en France, affiliés aux caisses françaises d’assurance maladie ; - leurs soins de santé et ceux de leurs ayants-droit seront pris en charge, à hauteur de 50%, par les Caisses françaises et monégasques, sous réserve d'une durée de télétravail, à Monaco, supérieure ou égale à 15 ans ; - ce partage s'effectue au moyen d'un compte de partage. Cependant, en France, l’adoption de ces nouvelles dispositions nécessitera le vote d’un projet de loi de ratification par le Parlement, qui pourrait impliquer un délai de deux ou trois ans. Nous avons proposé à nos interlocuteurs français d’autoriser que cet accord entre en vigueur de façon provisoire, dès sa signature, dans l’attente du vote par l’Assemblée Nationale française, comme cela avait été le cas en 1998 pour l’avenant conventionnel précédent, le n° 5. La partie française nous a fait savoir que cela serait difficile, pour des motifs juridiques qu’elle ne nous a pas encore communiqués".

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par Patrice Zehr

g Le télétravail ne peut concerner qu’un certain nombre d’activités. Quels secteurs sont concernés et combien d’emplois pourraient ainsi être générés ? SV : "La moyenne européenne oscille entre 15 et 20 %. À Monaco, cela représenterait environ entre 7000 et 10 000 emplois. Mais ce chiffre ne concerne pas uniquement des créations d’emplois, puisque des salariés actuels pourront choisir, avec leur employeur, ce nouveau mode d’organisation. À noter qu’un contrat de télétravail ne pourra être signé que sur la base du volontariat. Tous les secteurs d’activité pourraient être concernés. Même l’hôtellerie et les entreprises du secteur industriel peuvent délocaliser une partie du secrétariat ou certaines tâches administratives. Mais les nouvelles technologies, l’informatique, la communication et plus largement les sociétés de service, sont les domaines les plus concernés évidemment". g Les télétravailleurs français pourront-ils conserver leurs droits sociaux, comme s’ils continuaient de travailler physiquement en Principauté ? Est-ce un point délicat dans le processus d’accord ? SV : "En parallèle aux discussions bilatérales avec la France sur le volet sécurité sociale et comme je vous l’indiquais précédemment, un projet de loi définissant le télétravail, en précisant les modalités et déterminant les droits et obligations respectifs de l’employeur et du salarié, est en cours de finalisation et sera prochainement déposé sur le bureau du Conseil National, simultanément à la signature de l’accord franco-monégasque. En effet, le Gouvernement a jugé primordial dès le début de sa réflexion sur ce dossier, que le télétravail s’organise dans un cadre juridique adapté et sécurisé pour le salarié, mais aussi pour l’employeur : c’est la raison pour laquelle ce projet de loi organisera de façon spécifique cette forme de travail, dans le cadre d’un contrat de travail régi par l’actuelle loi n°729 sur le contrat de travail. Les télétravailleurs bénéficieront donc des mêmes droits collectifs que les autres salariés. En conclusion, je peux vous assurer de la volonté déterminée du Gouvernement Princier, de conclure ce dossier dans les meilleurs délais, pour le plus grand intérêt de la Principauté, de ses employeurs, de ses salariés et de son développement économique".

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e président de la commission du logement, l'un des leader de l’UP membre de la majorité, estime que le retard accumulé sur le domanial par l'ancienne majorité a entraîné une situation de pénurie. Cette pénurie nécessite un nouveau programme de construction du gouvernement pour une livraison avant 2018. Il menace même d’un non vote du budget de la majorité - et de lui en tout cas - si cette exigence n’était pas prise en compte par le gouvernement. Un membre de la majorité passe de la mise en garde à la promesse de passage à l’acte politique : sera-t-il entendu par le gouvernement et sera-t-il suivi par la majorité ? Sa position a le mérite en tout cas d'être annoncée avant le primitif, d'être cohérente et claire...

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L'ultimatum de Jean-Michel Cucchi


Monaco : transparence "choisie" Le gouvernement monégasque fait un geste significatif qui a été pris en compte au Forum de Djakarta

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es questions compliquées exigent en politique des réponses simples. Il y a un mouvement mondial de normalisation financière au nom de la transparence. Une étape importante au centre du dernier forum de Djakarta concerne l’échange automatique d’informations. Le 5 novembre dernier Monaco a franchi un cap. Monaco a remis une lettre d’intention d’adhésion à la convention multilatérale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale de l’OCDE, qui prévoit l’échange automatique d’informations. Ce sujet était au centre du forum de Djakarta. Le résultat est là. À l’occasion de son forum mondial à Djakarta en Indonésie, l’OCDE a indiqué que Monaco était noté "conforme pour l’essentiel aux standards internationaux en matière de transparence fiscale" à la suite de l’évaluation de phase 2. « Cette évaluation constitue une reconnaissance des efforts mis en œuvre depuis plusieurs années par Monaco", a fait savoir le gouvernement princier. g Cette évolution est-elle un atout pour Monaco ? Évidemment oui ! Ce passage à une certaine transparence est-elle sans danger ? Bien sûr que non ! Ceux qui sous estiment l’impact financier auprès d’une partie de la clientèle bancaire sans avoir précisément évalué certains effets dissuasifs, pêchent par la méthode Coué. Pourrait-on éviter cette évolution - c’est impossible, mais on peut tenter de l’infléchir. Le Gouvernement Princier a donc bien fait d’agir avant Djakarta - forum lié à l’OCDE, mais encore une fois il y a une marge de manœuvre pour déboucher sur une transparence choisie et non une transparence subie. Comme nous devrons au bout du compte choisir la forme et le fond du partenariat en discussion avec l’Union Européenne. Pour l’échange automatique, la signature effective de la convention OCDE par la Principauté n’interviendra pas avant le premier semestre 2014. Le standard international de l’échange automatique discuté à Djakarta sera également repris par le G20, ce pseudo ou cet embryon de gouvernement économique mondial. Il y a une très forte pression diplomatique de ce forum adossé à l’OCDE, mandaté par les chefs d’état du G20, pour accélérer la coopération. Il préfigure ce que pourrait être la future liste noire de pays non coopératifs que veut rétablir l’OCDE, fin 2014, si rien ne change. Nous ne sommes plus concernés. g Ce n’est pas le cas de tout le monde... Cette liste noire pourrait compter vingt pays. Quatre pays ont échoué à ce contrôle de conformité. Il s'agit du Luxembourg, de Chypre, des Iles Vierges britanniques et des Seychelles. Deux autres pays sont jugés partiellement conformes : l'Autriche et la Turquie. La mise à l'index de ces Etats est loin d'être symbolique : s'ils ne changent pas leurs pratiques pour coopérer, ces six pays se retrouveront fichés sur la liste noire de l'OCDE en 2014. Ces six pays ne seront pas les seuls sur cette liste, puisqu'avant Djakarta, le Forum mondial sur la transparence et l'échange d'informations avait déjà "black-listé" quatorze autres pays pour n'avoir pas encore adapté leurs lois afin d'être en mesure d'échanger de l'information. Ces pays sont : la Suisse – où l'engagement pris publiquement de renoncer au secret bancaire, en cas d'enquêtes de l'étranger, n'a pas encore fait l'objet d'une loi votée par le Parlement –, le Liban, les Emirats arabes unis, Panama, le Guatemala, Brunei, le Botswana, le Liberia, la Dominique, Trinidad-etTobago, les îles Marshall, Vanuatu, Nauru et Niue. La principauté d’Andorre de son côté a annoncé qu’elle rejoignait la Convention multilatérale d’assistance administrative mutuelle de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques

(OCDE) pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. «Andorre a effectué des pas importants positifs vers une plus grande transparence fiscale au cours de ces 4 dernières années» a commenté Angel Gurria, le secrétaire de l’OCDE lors de la cérémonie de signature. Andorre devient ainsi le soixantième pays à rejoindre officiellement cette Convention. Anticipant l’annonce de Djakarta, afin d’en atténuer l’effet négatif, le Luxembourg a indiqué, le 19 novembre, juste avant le Forum, qu’il jugeait ce dernier «très sévère» dans son évaluation et avait bel et bien pris l’engagement, pour le futur, «d’échanger l’information de manière réelle et efficace ». g La position du forum est claire Monica Bhatia, chef du secrétariat du Forum fiscal mondial, explique ainsi cette position : "Nous ne sommes pas un tribunal, mais une enceinte de discussion en vue d’améliorer les pratiques internationales en matière fiscale. L’idée centrale est d’avancer ensemble vers des standards communs. Aujourd’hui, ce standard est l’échange à la demande. C’est sur cela que portent nos notes. A moyen terme, l’échange automatique devrait le compléter. La demande du G20 est claire, nette, unanime. L’échange automatique est donc en arrière-plan de nos discussions. Pour l’heure, les deux standards coexistent. Mais le fait est que de plus en plus de pays bougent en faveur de l’automatisme. C’est une réalité incontournable". "Dès lors que l’échange automatique deviendra le standard appliqué par l’ensemble des Etats concernés et leurs places financières, la Principauté sera partie prenante de ce mouvement international", précisait d’ailleurs Jean Castellini, conseiller aux finances de Monaco. g Monaco a donc bien joué Il fallait éviter que Monaco se retrouve sur une liste des méchants à Djakarta. Pour le gouvernement les choses vont dans le bon sens et il y a des garde-fous. «Jamais nos recettes n’ont autant augmenté. Nous n’avons jamais autant eu de demandes de résidents que pendant cette période (300 résidents supplémentaires depuis le début 2013). L’avenir de Monaco est à la transparence», affirme Michel Roger. L’OCDE prévoit des garanties. Notamment le secret sur les informations fournies. Un principe d’information préalable des personnes pistées par les fiscs étrangers. Sans oublier les codicilles spécifiques propres à toute

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par Patrice Zehr

convention internationale… C’est là qu’il faudra batailler ferme pour nos spécificités. Un bon entraînement avant les négociations européennes. g Il y a en fait deux options... Soit la participation de ces pays de petite dimension territoriale à l’espace économique européen, soit la négociation d’un ou de plusieurs accords-cadres d’association avec ces pays. Le chef du gouvernement de Monaco, Michel Roger, s’est prononcé, le 10 septembre dernier, en faveur d’un "accord de partenariat particulier" entre Monaco et l’UE, la Principauté n’envisageant pas une intégration dans l’UE ni même dans l’Espace économique européen en raison de ses spécificités. Monaco espère que les négociations formelles avec la Commission pourront être lancées en ce sens début 2014. Compte tenu de l’intégration européenne sans cesse plus poussée de la France, avec laquelle elle est très liée, la Principauté de Monaco constate des "difficultés économiques" notamment pour son industrie pharmaceutique, pour les sociétés de transports, ainsi que pour l’installation des Monégasques dans les autres pays européens. La Commission est consciente du rôle de Monaco sur la scène internationale dans des domaines d’action spécifiques et apprécierait l’opportunité de renforcer la coopération sur des objectifs partagés, dans la mesure du possible. La transparence fiscale est donc une bataille de l’avant pour renforcer l’identité de Monaco au niveau international et faire respecter ses spécificités et tenir compte de ses positions et propositions pour un renforcement dans tous les domaines de la coopération. Tout est fait par le gouvernement princier pour aller dans le sens de ce qui est souhaitable pour tous et aussi pour Monaco.

PORTRAIT

L. Nouvion et les règles du jeu

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e Président du Conseil national au fil de ses interventions, devant des sympathisants ou la presse, précise ses priorités et ses positions. Il le fait dans la préparation du grand dialogue public avec le gouvernement que sera le vote du budget primitif. Le gouvernement sait donc à quoi s’en tenir. Il est évident que la principale crispation non encore réglée, tourne autour de la SBM. Laurent Nouvion a fait part de sa conviction : «Le salut de la SBM passe par les jeux», c’est une position de bon sens et à référence historique que notre journal a toujours soutenue. De même nous avons comme le Président du Conseil national et sa majorité diverse, toujours exprimé des réserves sur le lancement dans cette période critique de travaux dispendieux. Il est exact d’autre part que le trou de béton qui a remplacé en cette période de fête les jardins des boulingrins a été initié unilatéralement sans l’accord du Conseil national. C’est difficilement acceptable par les élus. Le Président du Conseil national, épaulé par le président de la très importante commission du logement Jean-Michel Cucchi, reste très vigilant sur le rythme de construction et de livraison du domanial. Là encore il semble y avoir des incertitudes qui doivent être levées. Le logement c’est aussi prioritaire comme expliqué dans notre dossier pour conserver les enfants du pays, notamment les Français. Le secteur intermédiaire paraît la meilleure des solutions. Laurent Nouvion pense plutôt, semble-t-il, à un secteur mixte. Cette ouverture du «domanial » aux résidents au delà des nationaux peut cependant poser des problèmes, c’est une approche différente. La prudence sur l’extension en mer et le constat de l’horreur circulatoire sont des approches de bon sens du Président du Conseil national tout comme sa volonté de voir réduire certaines dépenses publiques qui sont en risques de dérapages pour donner du grain à moudre aux investissements. Ce sera l’un des débats du primitif, présenté comme un budget de transition. La porte est donc ouverte pour des concessions permettant de déboucher sur des consensus comme le veulent les institutions, à condition que le gouvernement fasse des gestes sur les dossiers sensibles. Laurent Nouvion se prépare donc à faire progresser le programme de la majorité, il a fixé quelques lignes rouges sur le respect des prérogatives parlementaires. On connaît ses convictions, c’est sa crédibilité politique - evaluée en fonction des résultats - qui va être maintenant à l’épreuve du calendrier politique et parlementaire... (P.Z.)

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LE REPORTAGE du mois

Les Monégasques en

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Fête Nationale 2013

n fête malgré la pluie

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

La vie dans l'ombre du colonel Jouan

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : la 9° édition du Bain de Noël de Monaco se tiendra le dimanche 22 décembre au Larvotto, côté Rose des vents, à partir de 10 heures. Les bénéfices de la tombola de ce bain de Noël 2013 iront à l’association D’Amore Psy Monaco. A vos maillots. ☞ Menton : 81e Fête du citron, « 20 000 Lieues sous les mers » du 15 Février 2014 au 5 Mars 2014. Plongée dans l’univers du Nautilus, à la rencontre du capitaine Nemo, du professeur Aronnax du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et de son fidèle domestique… Pour cette édition, John Lemon (ci contre), mascotte de l’événement, accompagne Maud Fontenoy, icône de la biodiversité. ☞ Nice : M en concert au palais Nikaia le samedi 21 décembre. Le phénomène -M- revient sur scène accompagné de ses deux compères, Brad Thomas Ackley à la "basstar" (basse, guitare et échantillonneur en un seul instrument) et Lawrence Clais à la batterie. Save the date, c’est la dernière de l’année. Prix des places de 32 à 59 euros.

par Patrice Zehr

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et ouvrage est présenté ainsi : 13 ans au Service Action, 6 ans au service de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco. C’est dire qu’il intéressera tous ceux qui s’intéressent aux services et à leurs missions secrètes comme à ceux qui sont curieux de la face cachée de Monaco au plus prêt d’un Souverain...

☞ Monaco : Kazuki Yamada désigné « Chef Principal invité » de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. Une « présence » pour quatre semaines réparties sur l’ensemble de la saison à venir. Sans autre précision. Gianluigi Gelmetti, l’actuel directeur artistique n’a d’ailleurs pas tari d’éloges sur ce jeune chef d’orchestre japonais, qui n’est pas un inconnu en Principauté. Sans doute un début de passage de témoin.

VER-POMME

par Jean-Philippe Lucas

La philosophie du Mens sana in corpore sano*

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ur-exploitation, sur-consommation, sur-endettement, sur-production, sur-entraînement… Elle paraît si inoffensive cette petite préposition de trois lettres, et pourtant, elle à des conséquences si profondes dans notre conception de la vie. Sommes- nous tous atteints de cette maladie du « toujours plus » qui nous amène à réaliser des actes du « toujours sur » ? Qui recherche « le mieux » ? Avec ce type de conception du « sur » nous épuisons tout. Nous épuisons les sols, l’eau potable, les animaux, les énergies, les forêts, les océans…En 2010, plus de 75% des écosystèmes marins étaient déjà considérés comme épuisés. Les rendements par hectare ont augmenté de 250%. En Chine, 80% des rivières n’ont plus de poissons. Mais nous épuisons aussi les consciences, les corps, les âmes, les familles, la culture, l’art. Tout, absolument tout, doit être épuisé pour en tirer coûte que coûte le maximum de rentabilité. Epuisement = virus, toxines, poisons, maladies et mort. Rien de sur-fait, juste quelques constatations. « C’est comme ca », entend-on si souvent. Et oui la puissance de ce courant anonyme qui nous pousse vers un quelque chose encore plus anonyme, voire inexistant, nous transforme en super animal, super dopés, pour des supers performances afin de réaliser des sur-productions quantifiables, mesurables, vendues avec de très hauts rendements financiers. N’est-ce pas notre souhait le plus profond ? Gagner toujours plus. Le « sur » fatigue, épuise, rend malheureux, rend triste. Il mène à la catastrophe notre planète et nos existences. Le Sur-Homme possède ses lettres de noblesse et règne en maître absolu. Si seulement nous pouvions être justes des hommes avec des esprits sains dans des corps sains, nous pourrions avoir un comportement exemplaire pour extirper le ver de la pomme.

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

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☞ Nice : "Promenade du Paillon" pour les Niçois, "Coulée verte" pour tous : courrezy c'est superbe ! Un parc de 12 hectares au coeur de Nice qui s'étend depuis le Théatre National jusqu'à la mer. Symbole du lien retrouvé entre le Vieux-Nice et la ville "moderne" la "coulée verte" compte 40.000 m2 d'espaces plantés, dont 17.000 engazonnés. Une promenade qui est l'occasion d'un voyage au pays des fleurs et des arbustes à travers les 5 continents, un "miroir d'eau" de 3.000 m², de multiples jets d'eau, "le plateau des brumes" : étendue de basalte et calcaire de 1.400 m2 équipée de brumisateurs, des jeux pour les enfants mais surtout : Nice dans toute sa beauté retrouvée... ☞ Monaco : A l’occasion de la 82e Assemblée Générale d’Interpol qui s’est tenue du 21 au 25 octobre à Cartagène, en Colombie, Régis Asso, Directeur de la Sûreté Publique, a reçu des mains du Major General Rodolfo Palomino Lopez Directeur Général de la Police Nationale de Colombie, et de Juan Carlos Pinson Bueno Ministre National de la Défense Colombienne, le drapeau de cette organisation. La Principauté accueillera du 4 au 7 novembre 2014, la 83e Assemblée Générale Interpol. ☞ Monaco: Le 20 novembre dernier les représentants de la presse locale on pu visiter le nouveau Lycée Technique et Hôtelier de Monaco. Mené pour le compte du Service des Travaux Publics de Monaco, cet immeuble a été imaginé par les maîtres d’oeuvre Rainier Boisson (concepteur) et Alexis Blanchi, membres de l’Ordre des Architectes de la Principauté de Monaco. Son édification, qui vient substituer l’ancien établissement construit en 1969 dans le quartier de l’Annonciade a adopté des solutions plafonds innovatrices qui réduisent l’impact environnemental et qui illustrent le dialogue constructif entre l’équipe Atelier Armstrong et l’architecte Boisson pour assurer le confort acoustique et visuel, et la qualité de l’air intérieur pour les occupants. ☞ Monaco: Après la venue de l'immense comédien Philippe Caubère (photo) venu par amitié pour "Anthea" incarner véritablement "Marsiho" d'André Suarès (1h40 seul en scène) dans son délicieux Théâtre des Muses : un moment d'anthologie pour ceux qui l'ont vécu, place à un autre grand moment avec Emmanuel Depoix qui chantera Léo Ferré les vendredi 6, samedi 7 (à 20h30) et le dimanche 8 décembre à 16h30. Emmanuel Depoix nous offrira « Des chansons « férréiques », interprétées par un autre, sur un autre mode, mais avec la même passion et une anarchie similaire. Un spectacle vivifiant.» comme l'a écrit Le Monde Libertaire... Théâtre des Muses : 45 Bd du Jardin Exotique, Tél. : 97 98 10 93

L'image sympa du mois

* un esprit sain dans un corps sain

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico

Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Impression Graficolor - Regione Prati Arma di Taggia (IM)

Projet graphique GMA Studio Design

Dessinateur Jean-Jacques Beltramo

N° de Commission Paritaire : 0517U81608

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☞ Monaco : Exposition événement : Andy Warhol "Années 1950 à 1987" à la Galerie d'antiquités Adriano Ribolzi : exposition pour les curieux, vente pour les collectionneurs. Les oeuvres et objets proviennent toutes et tous de la Fondation Andy Warhol : Une trentaine de grands formats, deux oeuvres inédites de 1950 et 1980, Marylin, Mao, Grace Kelly, trois guitares co-signées avec les Rolling Stones, Michaël Jackson, Billy Squier, des T-shirts, des vinyles... En avant-première une vidéo inédite (super 8, couleur, 110 min. environ), tournée en mai 1982 par Andy Warhol et Peter Wise... "Andy Warhol, the American Dream" - Jusqu'au 15 février Galerie Ribolzi, 3, av. de l'Hermitage - Du mardi au samedi....

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Ce livre est passionnant. Le colonel Jouan raconte quelques missions extrêmes, quelques actions spectaculaires et d’autres plus sombres. Car cette vie dans l’ombre est également une vie dans la partie obscure de la politique internationale. Le colonel Jouan est un homme qui fait un bilan. Il parle de ses fiertés de ses joies, St. Cyr par exemple, mais aussi de ses doutes de ses souffrances. Il a des fiertés et des culpabilités. Le tout dans l’ombre, c’est la loi des services secrets et c’est pourquoi il se confie aussi librement dans cet ouvrage en redoutant un peu la réaction des siens qu’il a toujours protégé de la réalité de sa vie active. Il avait besoin de ce livre. Mais l’ombre c’est aussi autre chose, c’est être considéré en raison de sa fonction et totalement ignoré en tant que personne humaine. Quelque chose de très difficile à vivre. Cela est valable partout, dans la jungle africaine ou sur le Rocher. A cet égard d’ailleurs l'expérience monégasque très différente de tout le reste a été une révélation sur la nature humaine mêmé dans un cadre pacifié pour le colonel Jouan. C'est pourquoi cette expérience s'inscrit dans une réflexion morale et éthique. Entre actions d’éclat, mensonges, secrets d’état, missions de cauchemards, et fuite en avant personnelle, il y a le devoir accompli et les rencontres. Il y a le Cabinda, le Rwanda, l’Indonésie, le service action de la DGSE, mais surtout le côté humain d’un parcours. Un homme qui est tout sauf un homme sans états d’âme. Celle aux cotés du Prince souverain en tant qu’aide de camp, sans doute le poste le plus proche du Souverain, intéressera bien entendu plus particulièrement nos lecteurs. «Ce fut pour moi un honneur de servir l'homme qui se trouve être le Prince Albert… C’est un homme charmant, un prince efficace et professionnel». Au regard du parcours du colonel Jouan, du ton de son livre de sa volonté de se mettre en accord pour les siens et son avenir avec lui-même c’est un sacré hommage. Cet homme veut maintenant exister dans une activité lui apportant plus de sérénité. Il l’a bien mérité, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

☞ Monaco : le 8 décembre, la Principauté accueille la 20e édition du Tournoi International de Judo de Monaco. Ce Tournoi masculin réunit le très haut niveau Européen avec des compétiteurs venus préparer le Grand Slam de Paris Bercy, mais aussi les meilleurs espoirs du Judo régional. La championne olympique Lucie Décosse dispensera un entrainement de masse complètement gratuit pour tous les enfants de la région. 9h / 17h, salle omnisport du Stade Louis II.

Pınar Selek est connue pour ses écrits sur les groupes opprimés en Turquie. En 1998 la police turque l’accuse d'avoir collaboré à un supposé attentat. Elle est acquittée 3 fois. Condamnée à la prison à vie dans un 4°procès, sans élément nouveau ! Exilée en France, Pinar Selek est actuellement doctorante en sciences politiques à l’Université de Strasbourg… en attendant un nouveau procès ! Les mouvements de soutien à Pinar Selek se multiplient, et parfois avec un humour bien français comme le montre cette… web carte postale !


L’Or des manuscrits 100 MANUSCRITS POUR L’HISTOIRE

Quel est le point commun entre un manuscrit scientifique de Léonard de Vinci, les mémoires de Casanova, une partition musicale de Mozart, un manuscrit calligraphié de la main de l’empereur Qianlong, des calculs d’Einstein sur la Relativité générale, un livre d’heures enluminé, les paroles d’une chanson de John Lennon ou le contrat de création de la société Apple signé par Steve Jobs ? Ce sont tous des documents incroyables qui ont fait monter les enchères et l’adrénaline des collectionneurs ! Les 100 lettres et manuscrits les plus chers du monde ont ainsi été rassemblés dans un seul et même ouvrage… 95 d’entre eux dépassant le million de dollars ! Cet ouvrage présente de précieux documents historiques, de 1800 avant J.-C. avec le Papyrus Prisse - un recueil de sagesse assimilé au plus vieux manuscrit du monde -, à 1965 avec les paroles de la célèbre chanson Yesterday, écrites par Paul McCartney. Vous découvrirez au fil des pages : • des codex religieux latins, arabes ou préhispaniques, • des documents historiques comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou l’édit de Nantes, • des livres d’Heures, • des traités de médecine, • des grimoires, • des lettres d’artistes, • des écrits scientifiques, • des partitions musicales, • des récits de voyage allimard n MLM - G

io Une coédit

• ou encore les premières recettes de cuisine.

222 boulevard Saint-Germain 75007 Paris • www.museedeslettres.fr

Ces 2 livres sont disponibles sur notre site internet www.museedeslettres.fr ou en librairie. 11 Décembre 2013


ART & CULTURE

par Viviane Le Ray

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our une belle affiche c'est une belle affiche que celle de décembre au Théâtre Princesse Grace: Thierry Lhermitte face à Patrick Timsit dans une pièce bouleversante "Inconnu à cette adresse", science fiction avec "Des fleurs pour Algernon" d'un maître en la matière : Daniel Keyes et ... une comédie désopilante : "Plus vraie que nature" avec en scène un couple d'enfants de stars... En lever de rideau, le samedi 7 et le dimanche 8 décembre, la pièce "Inconnu à cette adresse" adaptée du premier livre de l'écrivain américain Kathrine Kressmann Taylor, publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938 aux États-Unis un an avant la Seconde Guerre mondiale mets en scène Thierry Lhermitte et Patrick Timsit deux très bons amis, alias Martin Schulse, 49 ans, allemand, et Max Eisenstein, 50 ans, d'origine S O U S

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P R É S I D E N C E

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juive, associés dans une galerie d'art : à travers une correspondance de 19 lettres, on assiste à l'idéologie fasciste qui s'infiltre : "Une manière de chef d'oeuvre secret". C’est ainsi que la presse qualifia à sa sortie ce texte inoubliable que l’on se transmet comme un trésor caché "Moi même, en tant que jeune écrivain, je suis encore sidérée par la force de ce récit. Et comme metteur en scène, il m’était donc impossible de ne pas restituer ces mots au théâtre: Qu’aurions nous fait à leur place ? Le courage suffitil à contrer le courant ? Et quand l’horreur advient, le pardon est-il préférable à la vengeance ? Je n’ai pas les réponses", commente Delphine de Malherbe.... g "Des fleurs pour Algernon" : De l'émotion au rire teinté d'effroi ! La science fiction en scène via le texte de Daniel Keyes interprété magistralement par Grégory Gadebois "seul en scène" : Une intervention ayant réussi sur une souris dénommée Algernon, un jeune homme retardé accepte de subir une opération du cerveau sensée multiplier ses facultés mentales... Un coup de coeur pour Sylviane Bernard-Gresh, critique à "Télérama" : "Un ouvrage sur l'innocence, l'amitié, la solitude et l'identité de l'homme. Assis sur un fauteuil de handicapé, sans presque bouger, l'acteur se transforme devant nous. Peu de choses : sa voix, son corps, son esprit. C'est imperceptible et très subtil. A la fois sensible, émouvant et prodi-

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P R I N C E S S E

S T É P H A N I E

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Une belle affiche pour cet hiver ! gieux. Et d'une grande force. Un vrai coup de cœur..." g Une comédie très joyeuse : "Plus vraie que nature" En scène pour servir dans la bonne humeur la comédie de Martial Coursier deux enfants de stars : Delphine Depardieu et Paul Belmondo qui a eux seuls devraient remplir la salle du TPG le 19 décembre à 21h (bien que ce soit un jeudi !) : "Julien" séducteur et célibataire est un bourreau de travail qui désespère de trouver l'amour : il rencontre Chloé "la femme dont il rêvait" : on ne vous en dira pas plus sinon ce qu'en a dit Marie Desnos dans Paris Match.com, le 30 octobre 2012 : "(...) cette pièce n’a rien d’une comédie «gnangnan» et surprend! Notamment grâce aux caractéristiques somme tout particulières de cette fameuse Chloé, qui nous fait rire et nous émeut en un tour de main, admirablement interprétée par Delphine Depardieu". Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27

EXPOSITION

Beli au secours des requins...

Soirée lecture en compagnie d’André Dussollier

ette exposi«C tion est un cri d’alarme pour les

À LIVRES OUVERTS Victor Hugo, Alfred de Vigny, Henri Michaux, Jacques Prévert, Alphonse Allais, Jean Cocteau, Jean-Michel Ribes …

MARDI 3 DÉCEMBRE 2013 À 21H

JEUDI 12 DÉCEMBRE 2013 À 21H

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

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requins, et au-delà pour nos océans. La disparition des squales menacerait par effet de domino de nombreuses autres espèces, parmi lesquelles l’Homme ». Avec « Shark & Art », BELI entend faire évoluer les mentalités à sa manière : avec grâce et en douceur.bSur les toiles de Belinda Bussotti, dite BELI, hommes et requins cohabitent en bonne intelligence. Une relation harmonieuse qui les sublime l’un et l’autre. «Ce projet met en avant la beauté commune de l’animal et du corps humain. Il se veut un message d’espoir pour la sauvegarde des requins et plus largement des grands prédateurs», confie l’artiste. Au travers de mixages numériques de photographies, imprimées sur toiles et bâches repeintes, BELI espère contribuer à une certaine prise de conscience. Elle représente le requin comme un animal beau et noble. C’est la vision d’une artiste qui mêle plusieurs espèces dans une même création – y compris l’espèce humaine – pour souligner les liens qui les unissent et la fragilité de cet équilibre qu’il est indispensable de préserver. g Savoir + : Dans le cadre de son programme « Requins », le Musée océanographique de Monaco accueille l’exposition « Shark & Art » de Belinda Bussotti. Du samedi 7 décembre au dimanche 5 janvier, quelque 35 œuvres présentées en grand format inviteront le public à envisager une relation plus apaisée avec les squales.


Décembre en fête au Grimaldi Forum

Effeuillage littéraire...

umeurs, secrets, convoitises, polémiques entourent les prix littéraires mais c'est bien le Goncourt qui fait couler le plus d'encre, le rendezvous de novembre chez Drouant est un incontournable mais curieux phénomène, les Français (même ceux qui ne lisent pas) achètent "Le Goncourt" . À l'occasion d'une série d'émissions pour France Culture, Pierre Assouline a mené l'enquête. Il retrace 110 ans de vie littéraire: jeux en coulisses, jurés hauts en couleur, consécrations, favoris éconduits... ____________________________________________ "Du côté de chez Drouaunt" - Pierre Assouline (Ed. Gallimard)

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© Photo Pathé Distribution

g Cinéma en présence de Roman Polanski : Jacky Stewart intime vu par le cinéaste... Les Archives Audiovisuelles et l'ACM proposent le 16 décembre à 20h, en présence de Roman Polanski, la projection du documentaire Week-end of a Champion, présenté en première mondiale au Festival de Cannes 2013. Lors du Grand Prix de Monaco 1971 (que Stewart va remporter), la caméra de Polanski va se glisser dans l'intimité du champion sur le circuit mais aussi en dehors... Couronné en 72 à Berlin, le film n’aura jamais de sortie en salles... Remonté par Polanski avec son équipe actuelle, il est complété par ses retrouvailles avec Jackie Stewart 40 ans plus tard. g Le ballet "Casse-Noisette" de retour pour les Fêtes ! « Casse-Noisette » reviendra bien à Monaco après treize ans de sollicitations du public. Mais "Jean-Christophe Maillot oblige…" c’est un ballet entièrement revu qui sera présenté du 26 décembre au 5 janvier. « Casse-Noisette Compagnie » fait écho à l'expérience de Jean-Christophe Maillot, arrivé il y a 20 ans en Principauté. Les personnages emblématiques imaginés par le chorégraphe tout au long de sa carrière traversent le ballet : la malle du chorégraphe s'ouvre et fait surgir ses meilleurs amis et ses meilleurs démons ! g Un soir avec... "The Australian Pink Floyd" Après sa tournée en France, le groupe sera le 31 janvier sur la scène de la Salle des Princes avec son nouveau show "Set The Controls". La magie des Pink Floyd renaît grâce aux projections visuelles et à la quadriphonie qui fait faire revivre le meilleur du groupe mythique Un nouvel élément : le public pourra choisir un ou plusieurs morceaux que le groupe jouera... Evénement artistique de l'été 2014 au Grimaldi : Après le succès de l'exposition "Monaco fête Picasso" (58.000 visiteurs !) autre succès à l'horizon : Venues de Venise les plus importantes pièces de la collection Pinault...

LIVRE EVENEMENT

"A

ller au risque, c'est toujours emprunter la voie la plus dure, mais elle emmène quelque part. Les voies faciles n'emmènent nulle part. Je le pense et je l'applique" Après "Ocean's Song" qui révélait un Ecrivain en majuscule derrière le Navigateur en majuscule, Olivier de Kersauson revient sur ses courses et ses records, mais surtout c'est le voyage intérieur de cet homme pudique et "grande gueule" - dans le sens le plus noble - dans un monde qui "n'ose plus". A méditer ! ____________________________________________ "Le monde comme il me parle" - Olivier de Kersauson - (Ed. Le Cherche midi)

U

n voyage low-cost dans une armoire Ikea ? Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l’Europe et dans la Libye post-Kadhafiste, saupoudrée d'une histoire d’amour à tiroirs (comme il se doit !) Pour un coup d'essai c'est un coup de maître d'emblée en lice pour le Renaudot (ça c'était trop!) Une odyssée improbable et désopilante qui s'achèvera par un happy end en France... On sourit à chaque page (ça nous change ! ) Romain Puértolas un écrivain à suivre ? Seul l'avenir le dira... ____________________________________________ "L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea" - Romain Puertolas - (Ed. le Dilettante)

A l'attention du Père Noël des enfants...

BB en liberté (photos hors plateau)

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our ces contes inédits l'auteur s'est inspiré des illustrations de créatures de légende d'Arthur Rackham, peu connues, rassemblées pour la première fois... ___________________ "Le livre des fées, des Elfes et des lutins" - Françoise Morvan (Ed. Ouest France)

renez un Ecossais – Sean Connery -, un britannique – Stefen Boyd -, un Allemand – Peter Van Eyck – une Française – Brigitte Bardot -, et vous P obtenez Shalako, un western atypique réalisé part l’Américain Edward Dmytryk. En 1880, un groupe d'aristocrates européens se lance dans une partie de chasse en plein cœur du Nouveau-Mexique. Là, à cause de leur méconnaissance des lieux, ils pénètrent dans la réserve de chasse d'une tribu indienne : les Apaches. Alors qu'ils sont désormais en danger, Shalako Carlin, un ancien colonel de l'armée qui connaît l'endroit, leur donne un coup de main ! Le film, lui, a été tourné dans un désert… espagnol, près d’Almeria en 1968.

G

râce aux illustrations de Dominique Ehrhard, prédécoupées, les enfants s'amusent à construire facilement leur crèche provençale et ses santons... __________________ "Je construis ma crèche de Noël" (Ed. Ouest France)

g BB en liberté, photos hors plateau. Photos de Jacques Héripret. Editions Eyrolles. 160 pages 29,90 euros

© Photo DR

g Des moments inoubliables, émouvant pris le plus souvent à mon insu…

Jacques Héripret, photographe de renom est un veinard. Brigitte Bardot l’a invité sur le tournage, en Andalousie. Il a immortalisé ces moments suspendus entre deux prises, où l’actrice se prépare à son rôle, ou attend patiemment le réglage d’un plan. Des photos hors plateau, prises sur le vif. En tout plus de 80 photographies inédites. On oublie souvent que le tournage d’un film est pour les acteurs une longue succession de moments d’attente, parfois une journée pour tourner 10 minutes dont le metteur en scène retiendra 30 secondes…ou pas. Dans ces moments là, « je m’emmerde pour de vrai dans ce désert, loin de tout et de tous ceux que j’aime… » (Légende de la photo pages 88/89). Il se dégage de ces clichés noir & blanc une spontanéité et une grâce inégalées. Clichés légendés par BB elle-même, qui n’a rien perdu de son humour… et rien oublié du tournage… comme en témoigne la légende de la photo jointe : « Détente…attente… cigarette au bec je me crêpe le chignon » ! Documents rares et précieux, un bel album souvenir pour les admirateurs de l’actrice, les amoureux de BB, mais aussi pour les cinéphiles… Livre hommage également pour l’actrice qui fêtera ses 80 ans au printemps prochain. Une belle idée de cadeau à mettre au pied du sapin de Noël. (P.Y.R.)

Le Ray

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par Amanda Coutelle

n affiche déjà "complet" pour le retour de Gad Elmaleh, du 11 au 13 décembre, cinq ans après son dernier one-man show en Principauté Gad Elmaleh reprend le chemin de la scène, avec son nouveau spectacle « Sans Tambour » mais avec en plus "les trompettes de la renommée...", les différences hommesfemmes, l'enfance au Maroc, les "petits travers" des Français...

par Viviane

P

our revisiter la langue de Molière, un jeu conçu comme le jeu de l’oie accompagné d’un livre de questions, 1 plateau, 1 dé, 6 figurines (2 à 6 joueurs à partir de 15 ans) ___________________ Le Jeu de la langue française - (Ed. Chiflet et &)

Décembre 2013

13


MORNAR 6 quai Antoine 1er 98000 MONACO

tel : 00 33 6 14 51 81 67 mornar.com mornar@mornar.com

J

A Moscou avec S.A.S. Le Prince Albert II et le Ministre de la Culture Russe

e l'appelle "Mateo"... Avec son talent de sculpteur il a perdu son prénom, on l'appelle, après plus de 30 ans de lutte pour sa passion, douce rançon de la gloire : "Mornar" ! Après les deux mois de succès de sa récente exposition à Moscou, honorée de la visite de S.AS. le Prince Albert II et de Vladimir Medinski, Ministre de la culture, représentant le Président Vladimir Poutine, "Mornar" s'envolera, quelques jours avant les fêtes de fin année, invité par un autre pays lointain... Pays mystère dont par superstition il taira le nom: les artistes font parfois leur "Diva" ou plus simplement ils sont fragiles ! Moi, qui l'appelle "Mateo", je pencherai pour la fragilité apanage des grands. Dans sa tête "Mornar sculpteur humaniste" emporte un nouveau projet de sculpture habitable imaginée pour ce pays mystère: un de ses mille et un projets futuristes pour le XXIème siècle qu'il dévoilera le 15 décembre lors du vernissage de l'exposition qui durera trois mois... "Mornar" qui a pour guides dans la vie : la passion et la générosité, comme il le fait dans tous les pays qui l'accueillent, soutiendra la Fondation Albert II pour la protection de l’environnement, Fondation à laquelle le sculpteur reverse 50% de la vente de ses œuvres. Car si la route de l’homme a souvent été semée de blessures, la route de l’artiste est pavée d’amis fidèles, sur cette route de l’amitié un Prince lui a tendu la main en suivant de très près son travail... Posséder une oeuvre de "Mornar" c’est acquérir une parcelle de la beauté du monde, des instants de sensualité, de bonheur, répétés à l’infini : Avoir "Mateo" pour ami c’est pour la vie...

© MM Communication

Viviane Le Ray

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SPORT & LOISIRS INTERVIEW • Alejandro Agag, AD de la société organisatrice du tout nouveau championnat FIA des voitures électriques

© Photo DR

"La Formule E est différente" par Roberto Volponi

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e mois dernier, nous avions consacré notre dossier aux perspectives du nouveau circuit de Formula E qui débutera l'année prochaine pour arriver à Monaco en 2015. Cette nouvelle formule a suscité quelques interrogations que nous avons adressées à Alejandro Agag, administrateur délégué de la société organisatrice de l'événement, la "Formula E Holdings". Ses réponses à nos questions n'ont pas dissipé complètement ces interrogations... g Quelle est la philosophie qui a inspiré la création de ce nouveau championnat ? Celle de remplacer l'actuel circuit de Formule 1 ou seulement un championnat parallèle avec un caractère plus écologique ? Alejandro Agag : "Hélas, je ne peux pas m'attribuer la conception de la Formule E, même si je l'aurais aimé ! L'idée de la Formule E vient de la FIA [Fédération Internationale de l'Automobile). C'est elle qui a décidé de lancer un championnat 100% électrique et de le faire maintenant. En qualité de promoteur, Formula E Holdings s'est engagé à transformer en réalité cette vision de la FIA, et a obtenu déjà beaucoup en peu de temps. Le soutien de la FIA, avec son président Jean Todt, était crucial et nous n'aurions pas atteint cet objectif sans leur aide. Il n'est pas dans notre intention de "remplacer" la Formule 1 que nous aimons ! La Formule E est différente : elle s'adresse à une nouvelle génération de supporters du sport automobile. Notre intention est d'être complémentaires, et non compétitifs par rapport à la Formula 1 et aux autres championnats de ce genre, parce que nous croyons qu'il y a la place pour une série de courses dédiées aux voitures électriques. Par ailleurs la Formule 1 est la performance absolue, tandis que nous, nous voulons que la contribution de la Formule E soit concentrée plutôt sur la technologie". g Croyez-vous que - grâce au rapide développement de ces technologies - la Formule E pourra atteindre bientôt le niveau des performances et de fiabilité de l'actuelle Formule 1 ? AA : "Le but de la Formule E est celui d'améliorer et encourager l'actuel développement technologique non pas de rivaliser avec la Formule 1. Les performances des voitures électriques sont déjà très impressionnantes notamment pour des monoplaces 100% électriques - et je suis convaincu que dès que le circuit progressera et que les équipes développeront leurs voitures on assistera à de grands pas en avant non seulement par rapport à leurs prestations mais aussi à la durée et au poids des batteries. Comme dans tous les championnats, la fiabilité demeure de grande importance, tout comme la sécurité".

g Pourquoi avez-vous choisi de limiter la puissance et la vitesse maximale des monoplaces qui participeront à cette première édition ? AA : "Les voitures de la Formule E sont conformes aux spécifications techniques et de sécurité établis par la FIA. La vitesse maximale de la Spark-Renault SRT-01E est de 225km/h et elle est capable d'atteindre les 100 km/h en moins de 3 secondes". g La Formule E étant un championnat "open", pourquoi tous les équipes utiliseront-elles la même monoplace ? Quel type de développements pourront-elles appliquer à leurs voitures respectives ? AA : "La Formule E est justement un championnat "ouvert" qui veut encourager les équipes, les fabricants et les constructeurs à concevoir leurs propres voitures - sujettes aux spécifications de la FIA - pour améliorer la technologie des voitures électriques. Cependant, il ne serait pas réaliste de s'attendre à ce que les équipes puissent déjà le faire dès la première année de compétition : ça se fera seulement à partir de la deuxième saison. Par conséquent, on a estimé qu'il était préférable de concevoir une voiture standard que chaque équipe pourra utiliser. La voiture a été réalisée par Spark Racing Technology avec un consortium composé par des marques parmi les plus prestigieuses du sport automobile, comme Dallara, Williams, McLaren, Renault et Michelin. Bien sûr, nous voulons encourager la compétition et cela signifie que les équipes auront la possibilité de changer plusieurs aspects de la configuration de leur voiture qui leur permettront de la rendre plus performante pendant la course".

HISTOIRE

Nurburgring, circuit de légende S

g Un ruban d’asphalte au milieu des arbres Ce livre combine les textes de Gregor Messer, journaliste auto, et les magnifiques photos de Ferdi Kräling. Plus de 200 photos qui restituent l’atmosphère hors du commun de ce circuit légendaire, où les monoplaces décollent sur les bosses, où les voitures de tourisme s’envolent… où les champions s’affirment entre forêt et spectateurs. Ferdi Kräling est l’un des plus talentueux photographes du sport mécanique. Il photographie d’une main sûre la tension, la dramaturgie d’un moment, comme ce dernier instant avant que le drapeau de départ ne soit levé : Clark, Hulme, Stewart et Gurney, en première ligne du Grand Prix de 1967, ajustent leurs lunettes de protection. Ferdi Kräling observe la scène à travers son objectif et appuie une seule fois sur le déclencheur au moment décisif (photo ci contre). Pour la petite histoire, Dan Gurney sera le premier pilote, l’année suivante, en 1968, et sur ce même circuit, à disputer un Grand Prix équipé d’un casque intégral ! g "L’enfer vert du Nurburgring", Ferdi Kräling, Gregor Messer. Préface de Jacky Ickx. Editions E.T.A.I. 175 pages. 46 euros

Formulaire d’abonnement Je souhaite souscrire un abonnement à La Principauté pendant :

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urnommée « L'enfer vert », la Nordschleife (« Boucle Nord » en français) a la réputation d’être la piste la plus sélective et la plus dangereuse du monde. Un circuit de légende pour la Formule 1.Du moins jusqu’en 1976, année du terrible accident de Nikki Lauda. Après… Tracée dans les années 20 au cœur du massif de l'Eifel, à proximité du château de Nürburg, la piste mesure à l’origine plus de 28 km, divisée en boucles Nord (22.810 km) et Sud (7.747 km). Aujourd’hui la boucle nord mesure un peu plus de 20 km et compte près de 160 virages. Le triple champion du monde Jackie Stewart avait l'habitude de déclarer : «Si un pilote vous dit qu'il n'a pas peur sur le Ring, il existe deux possibilités : soit il ment, soit il ne va pas assez vite pour comprendre ce qu'est le Ring». Et il fallait un cœur « gros comme ça » et un immense talent pour s’imposer sur le Ring. La Nordschleife, c’est aussi un lieu de rassemblement populair comme au Mans. La foule se presse partout où elle peut, pique-nique jamais loin du bord de piste familles complètes, enfants compris. Pas de larges zones de dégagement, juste la beauté d’un ruban d’asphalte sans fin, inséré dans le paysage magnifique de l’Eifel.

* pour l’étranger (dehors Monaco et France) ajouter +50% ; Dehors Europe : + 100%

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Bon a retourner, accompagné du chèque à l’ordre de Global Media Associates Sas à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

Décembre 2013

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