N132oct14

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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XV • Numéro 132 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Octobre 2014

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Dossier Spécial

Photo © DR

L'esprit d'équipe retrouvé...

Les "rouge et blanc peuvent toujours faire rêver

AS Monaco

Quelles ambitions ? ☞  POLITIQUE : Le PRESIDENT NOUVION CHANGE DE TON VIS-A-VIS DU GOUVERNEMENT • pageS 6-7


DOSSIER SPECIAL

AS Monaco, un projet e

Après l'exploit de l'an dernier et le départ des stars, un début de saison inquiétant : mais quelqu sans fond pour s’offrir le prodige colombien. Une rentrée estimée à 80-90 millions d’euros.

DOSSIER

T

onitruant ! Le retour de l’ASM en ligue 1, l’été dernier, avait fait naître d’énormes ambitions tout autour du club de la Principauté. Des stars étaient arrivées, Falcao, Rodriguez, Abidal et bien d’autres. Les monégasques étaient désignés comme un rival crédible du PSG et le confirmèrent tout au long d’une saison qui les virent terminer deuxième du championnat et se qualifier directement pour la Ligue des Champions. L’élan semble pourtant s’être brisé. La faute a une intersaison qui a frisé la morosité pour ne pas dire la crise !

g Les stars quittent le Rocher Falcao n’aura joué qu’une demi-saison avec le maillot rouge et blanc. Celui qui devait être le buteur capable de porter le club vers les sommets européens s’est blessé en février dernier et quitte l’ASM semble-t-il sans regrets. Après avoir beaucoup clamé qu’il rêvait du Real de Madrid, Il a finalement été transféré à Manchester United pour un prêt d’un an et une option d’achat automatique… Falcao n’aura peut-être été qu’un mirage sur le Rocher. James Rodriguez, son compère Colombien, laissera sans doute beaucoup plus de regrets aux supporters. La révélation de la saison dernière, et surtout celle de la coupe du Monde, a fait chavirer Madrid. Les « galactiques » ont une fois de plus cassé leur tirelire que l’on sait

L'EDITORIAL

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par Roberto Volponi

g Un mercato à sens unique Les supporters auront rêvé tout l’été avant de finir par s’agacer (voir par ailleurs)... Les rentrées engendrées par les transferts de Falcao, Rodriguez et même Rivière, combinées à la fortune du président Rybolovlev, Monaco allait encore être le grand animateur du mercato français et concocter une équipe à la hauteur du nouvel objectif : la Ligue des Champions. Là, et même si les habituelles folles rumeurs n’ont pas manqué de circuler, les renforts de classe mondiale se font toujours attendre. Au point que le petit microcosme du football a rendu son verdict : Monaco a abandonné ses ambitions ! © Photo LF

par Jean-François Seité

g Un début de saison inquiétant Le moins que l’on puisse dire est que le début de campagne 2014-2015 fait tout sauf rassurer les supporters rouge et blanc. Après 8 journées de championnat, les monégasques stationnent dans la deuxième moitié de tableau, 3 victoires et 4 défaites pour un match nul… c’est ce qui s’appelle un bilan moyen. On croyait la machine relancée grâce à la victoire à Montpellier, chez l’ancien de la maison rouge et blanche (Roland Courbis). Malheureusement, l'ASM a été surpris par Nice sur son terrain du Louis II (0-1)au match suivant. Pas facile de faire des pronostics dans ces conditions. g La Ligue des Champions pour retrouver le moral Pour son retour dans la compétition phare du

continent européen après une décennie de disette, l’AS Monaco pouvait craindre le pire en étant placé dans le quatrième chapeau, mais le tirage au sort a été plutôt clément : Benfica, Zenit St-Petersbourg, Bayer Leverkusen seront des adversaires coriaces mais aucun ne passe pour un obstacle insurmontable pour une équipe motivée. Et motivée L’ASM l’a été au point de

Le ciel de la Principauté s'éclaircit : jusqu'à quand ?

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© Photo Capcactus

SM, SBM et relations institutionnelles : le beau temps semblerait être revenu sur Monaco, après un été dense encombré de nuages qui laissaient présager d'un automne plutôt orageux... Côté AS Monaco, quelques bons résultats ont en partie tempéré les inquiétudes des supporters suite au départ des meilleurs joueurs. Mais ce n'est que le début de la saison... Pour la SBM, enfin des chiffres légèrement ameliorés, grâce surtout au cash-flow géneré par la vente des actions Wynn Resorts et aux bonnes performances de Betclic, sur la vague du championnat du monde de foot. Néanmoins, on est à la veille d'une période qui s'annonce pour le moins difficile, avec les grands travaux sur la Place du Casino... Côté relations entre le Gouvernement et le Conseil national, il a suffi de se réunir autour d’une table – comme nous l'avions envisagé dans ces colonnes – pour retrouver un climat idyllique tel qu’on n'en avait plus connu depuis longtemps. Mais jusqu’à quand ? Les séances publiques de ce mois-ci nous donneront plus d’indications, à savoir s’il ne s’agit que d’une trêve temporaire. Pour l'heure, on ne peut que se réjouir de cette paix enfin retrouvée, même si certains demeurent perplexes. Même s'il fait assez beau, la prudence nous impose de garder un parapluie à portée de main... Revoir le Président Rybolovlev souriant aux côtés du Prince Souverain dans les tribunes du stade est un signe encourageant, mais qui ne lui suffira pas pour obtenir facilement un passeport monégasque, surtout à la veille des négociations avec une Union Européenne qui applique des sanctions à la Russie et notamment le blocage du patrimoine des résidents russes. Il lui faudra faire beaucoup plus et s'engager à assurer au club un avenir prestigieux, au-delà d'une politique qui mise sur les jeunes talents... Tout comme les résultats moins mauvais affichés par la SBM, ne doivent pas faire oublier qu'il sera impossible de les confirmer pour les quatre prochaines années, dans la meilleure des hypothèses. D'autant plus que les inquiétudes des salariés - qui ne semblent pas trop préoccuper le président délégué - pourraient faire basculer une situation qui pourrait se révéler alors critique durant les grands travaux. Au-delà du représentant qu'ils ont placé au sein du Conseil national, dont l'action semble souvent peu cohérente avec ses promesses initales, les employés de la SBM sont une force électorale importante. Par conséquent, le vote positif sur la loi de désaffectation sur la parcelle de l'Etat n'est pas garanti, et la bataille entamée autour d'un parking supplémentaire (...et un chantier de plus sur la Place !) va être menée jusqu'au bout. Si ce n'est pas une extension du parking du Sporting qui sera décidée, mais un autre parking aux Boulingrins, ce sera une victoire du président Biamonti... Avec un excédent remarquable des finances publiques et un climat apaisé, les séances du budget rectificatif s'annoncent donc sous de bons auspices. Néanmoins, les sujets ne manqueront pas pour un débat animé. Réévaluation de l'indice des fonctionnaires, logement, financement du centre ASM de La Turbie et puis le vote sur la loi de désaffectation mentionné auparavant. Sans oublier la question toujours non résolue de l'usine d'incinération. A ce propos, il semble incompréhensible que Monaco ne puisse se saisir de cette question pour devenir un exemple de développement durable. Les mots "magiques" sont finalement très pragmatiques : recyclage et tri sélectif. Quand des villes plus grandes et moins riches que Monaco parviennent à recycler le 70/80 % de leurs déchets, on a du mal à comprendre pourquoi ici on ne peut pas en faire autant, voir mieux. Questionné sur le pourcentage de tri sélectif réalisé actuellement en Principauté (dont les chiffres progressent), le gouvernement n'a pas su nous donner une réponse... Si on traite convenablement les déchets non recyclables pour en extraire de l'engrais ou du combustible, nous n'aurons plus besoin d'incinérateurs.


entre rêve et interrogations

ues résultats encourageants et le retour du Président Rybolovlev peuvent relancer les ambitions des rouge et blanc... L'entraîneur

Qui êtes-vous, monsieur Jardim ?

A

la fin de la saison dernière, après pourtant une saison réussie, les dirigeants monégasques ont décidé de se séparer de l’entraîneur italien Claudio Ranieri. Aussitôt bien évidemment, les spéculations sont allées bon train sur le nom de son successeur. Une grande partie du gotha européen a défilé et c’est pourtant un quasi inconnu qui a débarqué sur le Rocher : Le portugais Leonardo Jardim. Portrait.

© Photo BiS

De son vrai nom José Leonardo Nunes Alves Sousa Jardim, le nouveau technicien de l’ASM n’est pas véritablement un homme du sérail. Sans passé de joueur, il a d’abord voulu privilégier ses études. Féru de biologie, admirateur du commandant Cousteau et du musée océanographique de Monaco (un signe du destin ?) c’est pourtant un diplôme de professeur d’éducation physique qu’il finira par passer. Mais ses proches l’assurent : il a toujours voulu être coach. Alors le portugais se donne toutes les chances, gravit tous les échelons d’entraîneur et devient le plus jeune détenteur du diplôme de niveau IV de l'UEFA, l'échelon le plus important ! C’est à Madère, son île, qu’il débute sur un banc en troisième division. Après cinq années, il rejoint le continent et fait accéder le club de Chaves à la deuxième division. Jardim commence à se faire remarquer. Il est engagé par Beira-Mar qu’il mènera au titre de deuxième division et à l’élite portugaise. Cette fois la carrière du futur coach monégasque est véritablement lancée. Il prend les rênes du SC Braga et obtient l’un des meilleurs classements de l’histoire du club, une troisième place. Pourtant, en désaccord avec ses dirigeants, il quitte Braga et s’exile en Grèce, sur le banc du prestigieux Olympiakos, une expérience mitigée de six mois seulement qui se terminera par un licenciement mais qui vaut à son CV un titre de champion et une coupe de Grèce. De retour au Pays, à Lisbonne, Jardim s’engage avec le Sporting du Portugal, et, en terminant deuxième, qualifie le club pour la ligue des champions pour la première fois depuis cinq ans. C’est donc à Lisbonne que les dirigeants monégasques sont allés le débaucher, pour lui confier la succession du très expérimenté Ranieri, lui le quasi débutant au plus haut niveau ! Un pari sans doute risqué mais qui ne manque pas de panache et qui n’effraie surtout pas le vice-président Vadim Vasilyev : « Jardim est l'homme qu'il faut pour mener à bien le projet. Parce qu'il fait partie de cette nouvelle génération d'entraîneurs qui amène une nouvelle dynamique. Il est ambitieux, comme nous ».

g Le fair-play financier le seul fautif ? Que dit l’UEFA ? Un club de football ne peut dépenser plus d’argent qu’il n’en fait rentrer dans ses caisses. L’AS Monaco dans ses nouvelles règles, qui rappelons-le ne tiennent pas compte du déficit des clubs, semble moins bien armée que la concurrence. Le stade Louis II est loin de faire le plein, le merchandising souffre

d’un faible bassin de population et aussi de la concurrence de nombreux événements culturels ou médiatiques concurrentiels. Le modèle économique du football monégasque est il viable dans ces conditions ? Les droits télé, véritable manne pour les clubs seront-ils suffisants pour .

LE PRESIDENT

Une visite qui change tout ! I © P h o t o LTA S M

l y avait déjà eu la victoire en ligue des champions (1-0) face à Leverkusen, il y a eu la victoire à l’extérieur, à Montpellier, qui relance le championnat mais rien n’égalera, en termes de motivation, la visite du président, et principal actionnaire, Dimitri Rybolovlev. L’homme fort de l’ASM est en effet venu, pour la première fois de la saison, assister à une séance d’entraînement sur les terrains de La Turbie. Après son apparition en loge princière lors du match de ligue des champions, le signe semblait assez fort : le « boss » est toujours là et entend remotiver ses troupes comme rassurer les supporters. Certaines mauvaises langues avaient assuré que le milliardaire russe souhaitait se désengager de l’AS Monaco… la réponse est donc venue sous forme de démenti très médiatisé : le président Rybolovlev est aux cotés du club avant tout, des joueurs et du staff technique. « Ich bin ein berliner » avait dit dans une autre époque le Président Kennedy… « Sun munegascu » et pour encore quelques temps est visiblement venu affirmer très fort Dimitri Rybolovlev !

assurer des rentrées suffisantes à une politique d’investissements ? L’absence d’un sponsor majeur et d’exposition mondiale peut-elle perdurer ? De toutes ces questions dépendent un peu le futur du club du Rocher...

LES SUPPORTEURS

Les inquiétudes des fans C

’est presque du jamais vu autour du stade Louis II. Les supporters, les fans, les socios que l’on a souvent tendance à tancer ou moquer tant l’enceinte monégasque sonne le vide le plus souvent, c’est un fait, ont cette fois décidé de faire entendre leur voix. Pas de grève des encouragements comme cela a déjà été vu, non, mais plus grave, des associations de supporters réclament le remboursement de leur abonnement… rien de moins ! «Exigez le remboursement de votre abonnement ou de l'énorme hausse par rapport à la saison dernière!», poursuit le communiqué indiquant que les supporters ont été «baladés tout l'été avec des slogans encourageants et des affiches prometteuses, sur lesquelles James Rodriguez et Radamel Falcao semblaient porter l'avenir du club du Rocher vers les sommets» écrivait par exemple le site « Planète ASM ». © P h o t o PA S M

décRocher une victoire au courage (1-0) face à Leverkusen dans un stade Louis II qui ne demandait qu’à s’enflammer et revivre les glorieuses épopées du passé.

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DOSSIER SPECIAL

"Le Président est toujours très investi dans ce projet" Interview exclusive du numéro 2 de l'ASM Vadim Vasilyev : "Il fallait investir mais aussi structurer pour le long terme"

DOSSIER

par Jean-François Seité

g Monsieur le vice-Président, tout le monde vous connaît par vos fonctions à l'ASM mais peu de monde connaît l'homme. Est ce que vous accepteriez de nous parler un peu de vous ? Vadim Vasilyev : "Je suis né à Moscou. J'ai vécu à Paris dans mon enfance. J'ai poursuivi mes études à l'Institut des Affaires Internationales de Moscou. J'ai débuté ma carrière professionnelle à l'Ambassade d'Union Soviétique en Islande. J'ai ensuite connu plusieurs expériences à travers l'Europe. Je travaille avec le Président Rybolovlev depuis près de 20 ans. Aujourd'hui j'apprécie beaucoup de vivre et travailler en Principauté".

g Revenons au football proprement dit. Monaco une intersaison et un début de championnat difficile, vous attendiez vous à cela ? VV : "Il y a beaucoup de talent dans l’effectif. Beaucoup de jeunesse aussi. Et puis la rumeur et le traitement médiatique autour de la période stratégique du mercato ont rendu les choses peut-être psychologiquement compliquées pour l’équipe. Mais il y a aussi le sport, avec un nouvel entraîneur, il faut donc du temps pour que les automatismes se fassent et que les joueurs s’adaptent à ce nouvel environnement". g Cela dit la première victoire en Ligue des Champions montre que Monaco peut être à la hauteur du haut niveau européen... c'est un premier signe encourageant non ? VV : "Comme je le dis toujours, regardez la qualité de notre équipe déjà sur le papier. Elle est largement compétitive. Le résultat contre Leverkusen mais aussi les confirmations contre Guingamp et Montpellier prouvent que cette équipe a beaucoup de talent et qu’elle peut viser haut cette saison". g L'an dernier on avait vu Monaco très actif sur le marché des transferts et cette année c'est le contraire puisque le club a vendu ses deux stars emblématiques. Qu'est ce qui peut justifier ce changement de politique ? Le fair play financier, par exemple, peut-il être la raison primordiale de cette nouvelle politique ou y en a-t-il d'autres ? VV : " La principale raison est que nous avons beaucoup investi depuis trois ans et que pour respecter les règles imposées par l’UEFA, il nous fallait faire évoluer notre stratégie d’investissement. Je dois aussi avouer que le regard pour le moins particulier que porte la Ligue française de football sur notre présence dans le championnat de France et le règlement du litige a pesé dans notre nouvelle stratégie. J’avais cru comprendre que Monaco avait apporté beaucoup au sport français depuis de nombreuses années. J’ai par exemple revu toutes les images et les coupures de presse de l’époque. Ici nous le savons tous, mais certains dirigeants de clubs ou de la Ligue l’ont semble-t-il oublié. Au point de vouloir revenir sur certaines de nos spécificités et de nous faire payer un supplément. Je suis un pragmatique, je regarde ce que Monaco a apporté et continue d’apporter : des droits TV en hausse, des stades remplis lorsque nous nous déplaçons, et une histoire qui n’a rien à envier aux grands d’Europe. Et j‘ajouterai des points supplémentaires apportés aux clubs français à l’indice UEFA…" g Moins de transferts mais plus de formation, comme jadis, est-ce que cela peut raisonnablement être la meilleure solution pour que Monaco vise des titres ? VV : "La formation fait bien sur partie de l’ADN du club depuis très longtemps avec de grands joueurs formés sous les couleurs rouge et blanche comme Henry, Petit, Thuram ou Trezeguet. Encore une fois notre équipe sait être largement compétitive pour avancer sereinement sur tous les tableaux. En France, nous sommes engagés sur toutes les compétitions. Pour ce qui est de l’Europe, nous avons fait revenir le club dans le cercle très fermé de la Champions League. Lors du match contre Leverkusen, j’ai vu de nombreux supporters monégasques frémir lorsque la fameuse musique a retenti. Les supporters savent bien ce que ce retour représente pour l’histoire de leur club. Alors

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© Photo ASM

g L'attachement au football et à l'ASM pouvait donc en quelque sorte être tout à fait naturel… VV : "J’aime les aventures humaines et les projets qui suivent une ligne cohérente, intelligente. Ici, même si nous sommes au coeur d’un petit territoire, tout est réuni pour réussir et donc nous pouvons avoir des objectifs relativement ambitieux". plutôt que de mettre en cause le redimensionnement nécessaire du projet c’est plutôt ce genre de message d’espoir et de fierté que je veux faire passer". g Certains ont pu s'inquièter sur l'engagement du président Rybolovlev sur le long terme, pouvez-vous nous rassurer sur ce point ? VV : "Le Président est un homme déterminé. Il aime Monaco. Il a en lui la passion du foot et il s’est pleinement investi dans le projet de l’AS Monaco. Quand il est arrivé le club était dernier de Ligue 2, il a donc décidé de lui redonner un nouveau souffle. L’engagement pour nous n’est pas seulement une approche financière. Il fallait investir mais aussi structurer et travailler pour le long terme. Lorsqu’on veut remettre l’accent sur la formation et sur la jeunesse, je pense qu’on peut en déduire que c’est plutôt une stratégie de long terme non ?" g Les supporters qui ont manifesté leur grogne peuvent donc être totalement rassurés... vous le leur promettez ? VV : "Nous comprenons que les fans de l’AS Monaco ont pu être troublé par ce nouveau positionnement. Mais il leur faut comprendre que nous préférons aujourd’hui adapter la forme et la structure du club à des objectifs ambitieux mais avec une dimension réaliste. Il faut éviter de se retrouver dans une position où l’UEFA pourrait nous sanctionner". g En conclusion que serait pour vous une saison réussie pour les Rouge et Blanc... et si vous aviez un voeu à formuler pour les cinq années à venir ? VV : "Nous voulons continuer de construire. Le sport n’est pas une science exacte. Mais nous estimons que nous avons depuis 3 ans mis les moyens nécessaires pour construire un projet durable et ambitieux. Nous avons une responsabilité, celle de porter haut et fièrement les couleurs de l’AS Monaco. Je veux donc voir les supporters venir au stade avec le maillot rouge et blanc et être fier de leur club". DERNIERE MINUTE

L’Uefa demande des comptes O n savait l’AS Monaco dans le viseur du gendarme financier européen dans le cadre de la nouvelle règle du fair-play financier. C’est désormais officiel, l’organisme de contrôle financier des clubs a publié un communiqué officiel informant qu’une enquête officielle était ouverte contre sept clubs, dont l’ASM. Pour l’instant aucune sanction n’a encore été décidée mais les clubs devront soumettre des informations supplémentaires à l’autorité financières durant les mois d’octobre et novembre. Des informations qui visent notamment les déficits en 2012 et 2013. Ce n’est qu’à l’issue de cette enquête que d’éventuelles sanctions pourraient être décidées. L’AS Roma, Besiktas, l’Inter Milan, Krasnodar, Liverpool et le Sporting CP sont les autres clubs européens concernés.


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POLITIQUE & SOCIETE

Un surplus : mais pour quoi faire ? par Patrice Zehr

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g Laurent Nouvion estime avoir été entendu... Sur le plan politique ça va mieux aussi : entre les deux institutions, il y aurait eu un soudain changement de climat dont s’est publiquement félicité, le 15 septembre dernier, le président Laurent Nouvion, parlant même de «déclic». Laurent Nouvion a le sentiment d’avoir été écouté et mieux encore entendu et il pense qu’un bon fonctionnement institutionnel, chacun à sa place, va en découler. Le Conseil national retrouverait tout son rôle. En tout cas la tonalité de la rentrée du coté des élus n’a rien à voir avec celle d’avant l’été quand la crise de confiance faisait redouter un bras de fer politique. Cela étant, il faut attendre ce qui va se passer sur le siège, quand on va entrer dans la concrétisation des échanges privés. Car l’important c’est de savoir de quelle manière le gouvernement va utiliser les recettes et surtout les utiliser concrètement. l'UP Jean-Michel Cucchi veut le voir pour le croire, comme Saint Thomas. Il n’est sans doute pas le seul. g L’embellie des recettes est une conjoncture dont il faut se servir Elle est due presque uniquement cependant à l’immobilier… Et il est vrai qu’il faut d’urgence trouver d’autres filons que TVA immobilière et droit de mutation. Car le foncier a lui aussi ses limites. Comme l’a rappelé le rapporteur du budget Marc Burini. Mais aujourd’hui, l’argent est là. Le gouvernement a raison de s’en féliciter, comme de trouver que la saison touristique dans le contexte international a été satisfaisante. La sécurité des personnes et des biens reste également un point fort de l’attractivité de Monaco comme l’excellence scolaire. La rentrée s’est bien passée et pour le moment aucun couac important malgré les petits remous sur la tenue de sport. L’excellence de Monaco, en attendant une loi en deux parties évoquée par les élus, est indiscutable vis-à-vis des handicapés (voir encadré). De la même manière Monaco fait face à ses engagements

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POLITIQUE

onaco va bien. Des recettes en augmentation de 110 millions d’euros : cela ne s’était pas vu depuis 15 ans et des rentrées qui dépassent la barre du milliard d’euros... Qui peut faire la fine bouche ? La situation de la Principauté est incomparable en Europe- : cela devrait inciter à la modestie les éternels donneurs de leçons. Cela donne au gouvernement une marge de manœuvre supplémentaire pour tenir compte de certaines demandes des élus de la majorité… Notamment une accélération de programmes sur le domanial pour amoindrir les conséquences des imprévisions héritées de la précédente législature.

environnementaux dans le pays et au niveau international grâce aux engagements du Prince Albert. Monaco a les moyens de bien faire et même de mieux faire dans de nombreux domaines : encore faut-il le vouloir. g L’utilisation du surplus de recette apparaît donc comme un test Il devrait être de toute évidence utilisé pour tenter d'accélérer l’opération Engelin pour le domanial (mais est-ce réaliste ?) et le lancement - dans les discours - de minis projets pour faire face à la période de pénurie annoncée et maintenant reconnue. C’est toujours un problème majeur pour les monégasques, même si ce n’est plus pour le vice président Steiner «La» question qui occulte toutes les autres. Et des questions il y en a tout de même. On va discuter ferme - semble-t-il - lors du rectificatif sur le financement du centre d’entraînement de l’ASM au regard des difficultés du club, objet du dossier de ce numéro. Autre test pour la majorité, un geste en faveur des fonctionnaires que les élus espèrent - à travers l'augmentation de l'indice - voir accepté au dernier moment par le gouvernement.

HANDICAP

Un pays où l'on peut rester chez soi

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’il y a de l’argent bien employé, c’est celui qui améliore la qualité de vie des plus faibles. Cela fait partie des exigences d’excellence dans tous les domaines fixées par le Prince Souverain. Un effort très important a été fait sous l’impulsion du Conseiller pour les affaires sociales et la santé Stéphane Valeri. Les résultats sont indiscutablesles appartements adaptés aux personnes à mobilité réduite ont triplé en 5 ans. On est passé de 11 appartements en 2010 à 30 aujourd’hui (en comptant les 5 de la tour Odéon) avec pour l’avenir un appartement adapté, construit tous les 30 appartements. Un rythme qui devrait permettre de répondre aux demandes.

g Un projet de loi très attendu... L’acceptation morale du handicap passe par l’autonomie et la possibilité de vivre normalement dans la ville et chez soi. La priorité handicap concerne bien entendu tous les habitants de Monaco et pas seulement les monégasques. Leur attribution est faite sur proposition de la direction de l’action sanitaire et sociale. Monaco sera donc un élève modèle une fois de plus, mais plus que jamais lors de la journée internationale du handicap le 4 décembre prochain. Mais Monaco va aller encore plus loin et le conseiller Valeri travaille au sein du gouvernement à un projet de loi très attendu sur le handicap. L’accessibilité sera l’un des thèmes majeurs de ce texte, aux cotés de l’insertion professionnelle et d’un statut de l’aidant. g A Monaco, quand on veut, on peut ! Cette reconnaissance de l’aidant permettant de vivre accompagné chez soi et dans la ville va compléter les dispositifs de Monaco en faveur des handicapés. Cela passe par le logement : l’accès à la terrasse, le bien-être en chambre, la sécurité en salles de bains, des accès pratiques aux pièces et aux placards… Une réflexion sur le cadre de vie pour améliorer concrètement la qualité de la vie. Le but devrait être atteint et toutes les demandes satisfaites. A Monaco quand on veut, on peut. (P.Z.)

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g Mais à dire vrai la grande inquiétude reste encore et toujours la SBM… Qui pourrait devenir «La» question, au niveau bien sûr de l’impact des chantiers et du financement de leurs coûts, comme au niveau d’un plan jeu crédible que l’on ne voit toujours pas venir. Entre le problème des cinémas, la construction envisagée d’un parking de plus et la mise en place d’une école de jeu après l’échec des ambitions internationales, ce ne seront pas les sujets qui vont manquer, liés au rectificatif ou au vote de la loi de désaffectation. Il faut pouvoir accueillir les nouveaux clients - hôtel et parking - mais aussi leur donner envie de venir dans la destination jeux Monaco. Le savoir-faire « made in SBM » doit attirer vers Monaco faute de se déployer à l’international et de globaliser la marque. Il faut budgétiser et prévoir une «traversée du désert » de plusieurs années… avec les chantiers qui ne cessent de s’ajouter aux chantiers. g Les inquiétudes des élus sont légitimes De la même manière il reste évident que le grand défi pour Monaco sera demain les négociations avec l’Union Européenne. Laurent Nouvion est culturellement opposé à toute entrée dans une Union européenne (ce qui n’est pas d’actualité) qui veut imposer ses règles mais marche beaucoup moins bien que Monaco... Il espère que le gouvernement va associer les élus aux phases capitales de discussions qu’il est juste temps de préparer, avec une étude d’impact économique quand on connaîtra la feuille de route. Il n’en reste pas moins que l’international reste de la responsabilité de l’exécutif et du Prince Souverain, cela ne peut évoluer. Mais l’enjeu est tel que cela interpelle tout le monde. Un enjeu qui va au-delà du rectificatif… Dont dépend, comme de la multiplicité des sources de recettes futures, l’avenir de Monaco. Pour le moment notons l’embellie et le changement de climat, qui devra cependant maintenant se concrétiser sur le siège pour confirmer le… déclic.


"Nous voulons être aussi écoutés" Interview exclusive du Président du Conseil national Laurent Nouvion à la veille des séances sur le budget rectificatif par Patrice Zehr

g Monsieur le Président vous aviez, avant les vacances, manifesté une vive irritation vis-à-vis de l’attitude du gouvernement : manque d’information et de respect de l’institution parlementaire. Visiblement c’est du passé, le climat a changé vous avez été écouté et même - pensezvous - entendu... Laurent Nouvion : "La déclaration du 22 juillet dernier que j’ai souhaitée et portée personnellement, appuyée en cela par les élus de la majorité était un préalable indispensable pour acter les disfonctionnements institutionnels que nous avions constaté depuis le début de notre élection. A chaque fois que le Gouvernement a voulu seul, je dis bien seul, gérer les affaires de l’Etat, le fonctionnement institutionnel s’est toujours grippé. Devant cet état de fait, la majorité a fait preuve, début septembre, lors des séances privées, d’une grande tenue et d’une grande fermeté face au Gouvernement. Mieux préparés et déterminés sur des sujets qui nous ont encore plus soudés car ils nous paraissaient essentiels, un déclic s’est opéré et des discussions enfin fructueuses et franches ont eu lieu avec notre partenaire institutionnel, le Gouvernement. L’écoute en politique c’est être non seulement entendu mais écouté, ceci est donc le premier pas vers une nouvelle étape de cette législature". g Reste bien sûr à voir comment concrètement cette prise en compte des positions de la majorité se traduira dans le rectificatif. Un rectificatif que vous jugez innovant au regard de la progression des recettes.Quels points précis attendez-vous pour que se confirme concrètement la prise en compte par le gouvernement du rôle du Conseil national ? LN : "Le budget rectificatif est marqué par des recettes en forte hausse avec près de 110 M€ après 9 mois de l’année. Devant cette manne inespérée dont je me réjouis il est naturel que le budget rectificatif qui nous a été déposé le 1er juillet dernier fasse l’objet d’inscriptions modificatives substantielles. Pour le logement, le projet l’Engelin s’est accéléré avec 20 M€ injecté tout de suite avec une livraison au 1er trimestre 2018, assurance que doit nous donner le Gouvernement. Outre cet engagement programmatique honoré, nous avons obtenu deux nouvelles petites opérations à la Condamine et audessus des jardins d’Appoline pour 50 logements à livrer le plus vite possible. Ces deux opérations correspondent à notre souhait d’anticiper une réserve de transition domaniale indispensable face aux années délicates qui s’annoncent. Par ailleurs, nous avons plaidé pour que le Gouvernement redistribue, par des biais qu’il va choisir, des sommes et des primes pour cette année budgétaire 2014 aux fonctionnaires et agents de l’Etat. Nous sommes en discussion sur ces modalités. Plus généralement, vous verrez qu’au travers des nombreuses inscriptions modificatives de ce budget rectificatif, la majorité a su remplir son rôle d’aiguillon auprès du Gouvernement. Rien ne peut se faire de bon sans l’accord des volontés posées par l’article 64 de la Constitution, nous sommes dans notre rôle afin de rétablir des relations franches et claires avec le Gouvernement Princier". g Sur la SBM, le vote de la loi de désaffectation permet-elle au Conseil national d’influer sur des chantiers qui inquiètent toujours espace et

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par Patrice Zehr

temps... Hôtel de Paris, Sporting d’Hiver et… cinémas, avec maintenant parkings : un agrandi ou plutôt deux, et quid des nuisances ? LN : "Sans revenir sur cet épisode, ou plutôt ce roman feuilleton qu’a été la désaffectation d’une parcelle publique avenue Princesse Alice, je voudrais souligner combien la Haute assemblée là aussi a joué tout son rôle. D’une part, nous avons obtenu que le cinéma soit transposé sur le site du théâtre Princesse Grace, incluant la salle du Ponant avec un engagement de la SBM de réhabiliter les abords de ce lieu et d’en faire un pôle attrayant et séduisant, d’autre part nous avons obtenu de haute lutte qu’un parking supplémentaire de 400 places soit construit dans ce quartier dans le site du Jimmy’s d’hiver dans un tréfonds appartenant à la SBM. L’Etat prendra à sa charge la construction de ce parking public de 400 places pour un coût estimatif de 40 M€ devant être achevé en même temps que le projet du Sporting d’Hiver. Oui il y aura des nuisances, oui cela sera long, c’est à ce prix que Monaco continuera sur la voie de la croissance, il faut savoir ce que l’on veut ! Néanmoins la situation globale de la SBM nous inquiète et particulièrement pendant la période délicate des travaux qui s’annonce pour 4 ans ! g Reste tout de même un abandon inquiétant des ambitions internationales et on attend toujours mais en vain une vraie relance des jeux à Monaco. Le "tout chantier" du Carré d’or n’est pas une réponse suffisante au rôle sociétal de cette société et à son avenir… votre sentiment ? LN : "La SBM a vécu depuis 150 ans grâce aux jeux, pour les jeux, par les jeux, et son histoire est indissociable de celle des familles de compatriotes qui ont servi cette maison. A ces deux piliers les jeux et l’hôtellerie est adjoint un 3ème pôle d’activité, le foncier de rapport. Or, nous savons qu’à Monaco, depuis 40 ans, ce secteur fonctionne bien. Ce changement de stratégie n’est pas en mesure à terme de sauver la SBM et son développement futur, seul un plan adapté, courageux et visionnaire

des jeux, en s’en donnant les moyens, permettra de sortir cette société à monopole concédé de l’ornière financière. Il est temps d’avoir du courage et de la détermination avec une ligne claire, ou estelle ? Que veut faire la direction de la SBM et quelle sera l’attitude du Gouvernement qui représente l’actionnaire de référence. J’attends ce plan et cette vision, je ne l’ai pas vu jusqu’à ce jour ! Cela est anormal et très préoccupant pour nos compatriotes des jeux". g Pour l’avenir de Monaco à un horizon dépassant le rectificatif : la diversification des recettes au-delà du gisement immobilier et les négociations avec l’Union européenne semblent être les grands défis du Gouvernement Princier. Le Conseil national y sera-t-il associé, et comment ? LN : "Monaco et l’Union Européenne, vaste sujet, David et Goliath ! J’ai le sentiment très net que sur ce dossier fondamental, la Principauté n’est pas suffisamment préparée pour aller discuter à Bruxelles, une commission ad hoc aurait dû être missionnée depuis 15 mois avec des analyses claires et la pesée de chaque situation et de chaque secteur en Principauté. L’économie avec son secteur tertiaire et secondaire, les professions libérales et les autres forces vives du pays ainsi que le contenu détaillé de la convention signée avec la France, tous ces points auraient dû être mis sur la table de façon ouverte et franche en y associant le Président du Conseil National. Puisque cela n’a pas été fait ce qui est une erreur à mon sens, j’ai demandé officiellement au Ministre d’Etat que le Président de la Haute Assemblée, es qualité soit associé et pas seulement informé des négociations en cours. Le processus sera long et délicat et nous n’avons rien à nous reprocher face à l’Union Européenne, prenons notre temps et appuyons nous aussi sur la France qui, dans cette affaire, a tout son mot à dire. Je reste à ma place d’une extrême vigilance sur ce sujet qui est pour moi une de mes premières préoccupations, étant donné les conséquences directes et indirectes que ces négociations pourraient avoir en Principauté". Octobre 2014

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ECONOMIE & FINANCE

ECONOMIE

SBM : des chiffres en "embellies" par Roberto Volponi

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g Un peu de poudre aux yeux pour les actionnaires Mais cette sorte de « jeu de prestidigitation » - apparemment - a suffi pour jeter de la poudre dans les yeux des actionnaires minoritaires, permettant d'afficher un chiffre d'affaires en légère hausse. Un petit jeu qui se répètera pour la dernière fois, cette année, avec la vente supplémentaire - déjà annoncée - de 400.000 actions dans l'exercice 2014/2015. Mais pour ces actionnaires l'espoir demeure bien évidemment de réaliser un bon profit à court terme de la vaste opération de spéculation immobilière qui est en train de démarrer. Une stratégie spéculative de la part du Conseil d'Administration, qui a eu une ultime confirmation en se faisant renouveler pour lui-même, par l'Assemblée, l'autorisation de rachat des actions jusqu'à 5% du capital social, soit 45 millions d'euros. Si tout se passe bien, la gagne est assurée, sans aucun risque de conflit d'intérêts... Et l'actionnaire majoritaire, soit l'État monégasque, qui détient 69% des actions ? Le gouverne-

© Photo MH

nfin des chiffres un peu moins mauvais pour la SBM : dans l'exercice 2013/2014, elle a réalisé sa "moins pire" performance de ces six dernières années, avec une perte opérationnelle de -11,8 millions (!) contre les -33,4 millions de l'année dernière. Une petite bouffée d'air frais - semblerait-il - avant de plonger dans une longue apnée qui ne vas pas durer moins de quatre ans... soit la durée prévue pour les travaux de « substitution » du Sporting d'Hiver et de rénovation de l'Hôtel de Paris. Mais il s'agit seulement d'une embellie des chiffres qui est due surtout à une vente stratégique des actions Wynn Resort - effectuée le lendemain de la clôture des comptes 2012/2013 - qui a généré un profit de 38 millions ... !

ment, apparemment ne réagit pas et laisse faire. Quant à certains élus du Conseil national, toujours très critiques et attentifs sur ces sujets, ils ne manqueront pas probablement de se faire entendre lors des séances budgétaires et surtout au moment du vote sur la loi de désaffectations. g Les gros joueurs vont-ils habiter cette "nouvelle" Place du Casino ? Malgré le fait que les chiffres se soient améliorés grâce aux bons résultats du secteur des jeux, qui, avec le secteur locatif, a contribué fortement au redressement des comptes déficitaires du secteur hôtelier, la route est déjà

CELEBRATION

15ème anniversaire pour la CDE

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rès de 400 invités étaient réunis jeudi 18 septembre, Salle Empire de l’Hôtel de Paris, pour un Rendez-Vous des Adhérents exceptionnel à l’occasion du 15ème Anniversaire de la Chambre de Développement Economique. Autour de S.A.S. le Prince Souverain, de nombreuses personnalités monégasques étaient présentes pour célébrer cet anniversaire : parmi elles, S.E. Monsieur le Ministre d’Etat Michel Roger, le Président du Conseil National M. Laurent Nouvion, ainsi que nombre de représentants institutionnels et, bien sûr, les acteurs économiques du secteur privé, présidents d’organismes professionnels et dirigeants d’entreprises. Dans son discours, le Président Michel Dotta a rappelé le chemin parcouru par la CDE depuis 1999 dans le cadre de sa mission de promotion économique de la Principauté et notamment son rôle unique de fédérateur de tous les acteurs de la Principauté, qu’ils soient entrepreneurs, professions libérales ou institutionnels. Il a également évoqué le « Team Monaco », qui rassemble ponctuellement les différents acteurs économiques de la Place pour des opérations groupées à l’étranger qui gagnent en efficacité. Michel Dotta a aussi souligné le dynamisme de la Chambre, avec 317 opérations organisées en 15 ans dans plus de 40 pays. Cet anniversaire était aussi une opportunité de remercier tous ceux qui soutiennent et font la CDE : S.A.S. le Prince Souverain, le Ministre d’Etat, les Membres du Gouvernement et du Conseil National, les Comités Directeurs successifs et l’équipe de la CDE, et, bien sûr, ses présidents - Michel Pastor de 1999 à 2006 et Franck Biancheri jusqu’à l’arrivée de Michel Dotta en 2009 - enfin ses plus de 400 adhérents de 40 nationalités.

LA PRINCIPAUTE – OCTOBER 2014

tracée : on mise sur l'immobilier. A coup sûr rentable à court terme, beaucoup moins à plus long terme et surtout très peu créateur d'emplois. Détruire, reconstruire, vendre, encaisser, et puis ? La stratégie de la SBM serait de vendre les nouveaux appartements des immeubles de la Place du Casino aux plus gros joueurs, et ainsi de relancer le secteur jeux. Mais pourquoi les gros joueurs devraient-ils acquérir un appartement, s'ils peuvent être logés plus confortablement et gratuitement dans les hôtels de la SBM ? Imaginer un quartier habité avant tout par de riches joueurs invétérés semble une illusion. La Place du Casino est convoitée par tous ceux qui peuvent se l'offrir, et la majorité dépense son argent ailleurs que sur les tapis verts... Ce qui est bon pour la TVA, l'est beaucoup moins pour l'avenir des jeux... g L’imperturbabilité du président-délégué En ce qui concerne les financements de l'opération immobilière, le président Biamonti ne semble pas s'inquiéter : pour l'instant, il est prévu une augmentation du capital à hauteur de 220 millions d'euros alloués au démarrage des travaux. Ensuite, vont arriver, peut-être, les fameux investisseurs. Les offres ne manquent pas - semblerait-il - donc on peut se permettre de choisir qui pourra participer et ainsi partager le gâteau. De toute façon, il y a toujours l'actionnaire majoritaire, soit l'État, qui pourra venir en secours, au cas où... Rien ne semble perturber la tranquillité du président-délégué, encore moins la situation sociale et les relations avec les syndicats. Il est confiant sur l'adoption future d'un statut unique "on a beaucoup avancé", aussi bien que sur l'obtention d'un accord avec les employés de l'Hôtel de Paris. Les mobilisations de cet été ? De "petites grèves". Mais un éventuel agrandissement du futur parking du Sporting - envisagé autrefois par la majorité du Parlement - et un éventuel vote défavorable sur la loi de désaffectation, le gênent un peu plus : des surcoûts excessifs et surtout un délai important sur l’achèvement des travaux. Il faut faire vite, très vite. Sinon...

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L'ACTUALITE

L'USM fête ses 70 ans

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ACTUALITE

☞ Beausoleil : Un nouvel espace pour pratiquer le Yoga a ouvert ses portes à deux pas de Place du Moulins : Lotus Yoga. Il se trouve à Beausoleil, Le Forum, 33 Bd General Leclerc Beausoleil, 3ème étage, Studio XF3 On propose de courses de Vinyasa et de Yoga régénérant, individuels ou en petit groupes, aussi pour les employés des entreprises à Monaco et dans les zones limitrophes. Parking Place des Moulins. www.lotusyogamonaco.com ; breathe@lotusyogamonaco.com : Tél. : 06 69 30 61 24 ☞ Monaco : méduses, découvrez les secrets de leur immortalité. Pour la première fois, le Musée océanographique propose à ses visiteurs un étonnant face-à-face avec des méduses immortelles…C’est la Turritopsis nutricula ! La Turritopsis possède 80 tentacules et mesure à peine 4 à 5 millimètre. Pour cause, cette minuscule méduse est le seul être vivant connu à ce jour doté d’un cycle de vie réversible. En d’autres termes le seul capable d’alterner les cycles de vieillissement et de rajeunissement. C’est au Musée océanographique de Monaco.

Pierre-Alain Martini

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octobre 1944. Encore 7 mois avant que la guerre en Europe ne s’achève. Mais la Côte d’Azur et la Principauté sont déjà libérées. C’est ce 6 octobre, il y a 70 ans, que naît l’Union des Syndicats de Monaco (USM). Il faut reconstruire, rebâtir, revivre. Pas n’importe comment. L’USM met la main à la pâte. Défense des ouvriers, des salariés, des droits de l’homme. Il y a du boulot. 70 ans plus tard, au terme d’une année 2014 riche en événements, quel est le bilan de l’USM., partenaire social historique de la fédération patronale ? Réponse avec Christophe Glasser, secrétaire général adjoint de l’USM.

☞ Monaco : Exposition "Quand fleurissent les sculptures..." par les artistes du Comité National Monégasque de l'association internationale des arts plastiques au cœur du Jardin Exotique de Monaco. Jusqu’au 31 octobre.

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☞ Monaco : la galerie L’Entrepôt expose Carlo Meluccio. Ses œuvres, nous donnent une image complète d'un artiste qui, avec sa simplicité formelle, parle de l'atmosphère mélancolique et intime dans ses œuvres, de la solitude de l'homme. « I Colori de una vita » du 8 au 30 octobre.

g 70 ans. L'USM est une dame âgée. Toujours dans le coup ? Christophe Glasser : Comme vous devriez le savoir la naissance du syndicalisme en France remonte à près de 120 ans. Autant dire que l’USM est une organisation encore jeune. Et parfaitement dans le coup. Ca n’est pas du goût de quelques milieux bien pensants qui voudraient, sous prétexte de « ringardise » de notre organisation, lui voir adopter des positions qui consistent à confondre écrasement du salaire, négation des règles sociales protectrices, délocalisations et paupérisation avec l’expression de la modernité. Les salariés, eux, ne s’y trompent pas. Ils vivent les dégâts de cette prétendue modernité au quotidien. Nul n’est aveugle. Depuis une trentaine d’années la pression exercée consiste à obtenir une régression historique pour reprendre ce que les luttes ouvrières ont conquis en 1945, 1968 et même à certains égards en 1936. Depuis la loi antigrève de 1980 abrogée pour inconstitutionnalité grâce au combat pugnace de l’USM, Monaco se positionne en champion de cet ultralibéralisme. C’est tellement vrai qu’il se montre incapable de ratifier la peu exigeante Charte Sociale, comme le demande le Conseil de l’Europe au nom des Droits de l’Homme. Avec ses 2500 adhérents et l’appui de larges couches du salariat, voire de la population, l’USM s’inscrit a contrario de cette option rétrograde qui impose précarité et fragilité au plus grand nombre pour le profit de quelques-uns. Le succès des festivités organisées pour ce 70ème anniversaire démontre l’excellence des liens existant entre les différentes couches de la population et l’USM... g Grève et manif dans les rues sont-elles encore efficaces ? Nécessaires ? CG : "Ce qui est nécessaire c’est l’instauration d’une pression salariale suffisamment forte pour faire entendre raison au patronat, et au gouvernement qui le soutient. Parce que les « bla-bla » ne suffisent pas à faire avancer les questions. Le discours dominant consiste à prendre les gens pour des benêts : «ça va mal, serrez-vous la ceinture, ça va mieux, continuez à vous la serrer, au cas où...» C’est ce que nous avons entendu lors de la dernière conférence de presse gouvernementale où il est annoncé un résultat remarquable dépassant le milliard d’euros de recettes, en même temps que le maintien de la politique salariale et des efforts. Efforts pour qui ? La fameuse nébuleuse baptisée « attractivité » se fait sur le dos du travailleur. Ce sont toujours les mêmes qui paient ! La casse historique du salaire et du contrat à durée indéterminée, axes de la politique antisociale des 30 dernières années, sont à la source de profits considérables. Et ça continue puisqu’il est proposé de voter prochainement l’abaissement de la cotisation patronale de Sécurité Sociale, au détriment du progrès en prestations sociales. Encore un cadeau ! Pour qui ? L’histoire le démontre : les progrès sociaux, hélas, ont toujours été imposés. Et pour ça, personne n’a encore rien inventé de mieux que la grève, c’est-à-dire la privation pour l’employeur de sa production. Car, qui crée les richesses, sinon le salariat !" g Quels sont les points "chauds" actuels CG : "Le salaire ! Le contrat de travail ! Le salaire direct et socialisé. Le contrat de travail et sa protection". g Comment se porte le dialogue social, avec la fédération patronale ? CG : "Un très important accord a été signé concernant la retraite complémentaire, nous sommes dans l’attente d’une rencontre avec les Fédérations AGIRC/ARRCO d’ici la fin de l’année pour déterminer ensemble les conditions de sortie du régime de retraite complémentaire français. Sur la lancée, des contacts informels ont eu lieu avec la FEDEM pour pérenniser le dialogue et ouvrir la voie à la négociation contractuelle. Pour ne pas compromettre les efforts de compréhension mutuelle, l’USM a proposé des thèmes, à mettre sur la table sans cadre contraignant. Nous en appelons à la bonne volonté de nos interlocuteurs...

☞ Menton : la bibliothèque municipale accueille et réalise une exposition sur Frédéric Mistral (1830-1914) en hommage aux 100 ans de sa disparition. Joseph Etienne Frédéric Mistral est un écrivain et lexicographe français de langue d’oc, Prix Nobel de littérature en 1904. Pour la petite histoire, son nom en provençal est Frederi Mistral ou Mistrau. Exposition jusqu’au 20 octobre.

l’homme ».

☞ Menton : La Ville de Menton lance son festival du rire baptisé « Menton fait sa comédie ! » Cette première édition, qui se déroulera du 20 au 23 novembre, accueillera en amont au Palais de l’Europe, l’humoriste canadien Stéphane Rousseau, parrain de l’évènement. Le 14 octobre prochain, il dévoilera au public, en avant-première, « la version Zénith » de son nouveau spectacle « Stéphane Rousseau brise la glace ». Puis, en novembre, pendant les 4 jours de « Menton fait sa comédie ! » le Palais de l’Europe et le casino Barrière, proposeront les spectacles de : Mustapha El Atrassi, Joffrey Verbruggen, Viktor Vincent et la comédie de Patrick Zenou « La femme est le meilleur ami de

☞ Cap d'Ail : La commune de Cap d'Ail présente, pour la première fois au Château des Terrasses, « Entre deux Caps » événement créé au profit des artistes du pays des trois corniches (Eze, Beaulieu-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer, La Turbie, Saint Jean-Cap-Ferrat et Cap d’Ail). Créée à l’initiative de la commune de Cap d’Ail, cette exposition est composée de plus de cinquante œuvres (peintures, photographies, sculptures et raku) qui seront à découvrir dès le 23 octobre 2014, et jusqu’au 7 novembre. ☞ Cagnes-sur-mer : La deuxième édition du GPA JUMP FESTIVAL se déroulera sur l’Hippodrome de la Côte d’Azur- à Cagnes-sur-Mer du 8 au 19 octobre. Cette compétition de niveau international comportera 60 épreuves sur deux semaines dans un cadre étudié pour le confort et la sécurité des cavaliers, des chevaux et du public. 10 jours, durant lesquels passionnés et néophytes sont invités à se retrouver pour assister tous les jours sauf le lundi et mardi à des compétitions internationales de haut niveau (CSI, CSI poney, CSI amateurs et CSI children.) ☞ Monaco : A l’occasion de la rentrée solennelle des étudiants de Sciences Po-Menton, le Conseiller de Gouvernement José Badia, et le Directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Frédéric Mion, ont signé un accord de partenariat d’une durée de trois ans. Un partenariat permettra de soutenir la formation des élites du Sud à travers l’octroi de bourses scolaires. Rappelons que la coopération internationale au développement du Gouvernement Princier apporte une importance particulière à trois pays de la région méditerranéenne : le Maroc, la Tunisie et le Liban. ☞ Monaco : La Direction du Tourisme a organisé du 5 au 7 septembre, une opération de haut niveau dans l'état princier d'Udaipur, dans la province du Rajahstan. Cet Etat, connu pour être l'un des derniers où un Maharajah est encore sur son trône, dispose de plusieurs palaces tel que l'Oberoi UdaiVillas où les représentants de la Principauté ont invité pour un séminaire les 40 meilleurs professionnels indiens venus de Mumbaï, Calcutta, Chennaï, Bangalore, Ahmedabad et bien sûr Delhi... ☞ Saint-Jean-Cap-Ferrat : Le dessinateur Cabu (Charlie Hebdo, le Canard Enchaîné) sera l'invité d'honneur du Festival Traits d'Humour du 10 au 12 octobre; Cabu, passionné de jazz, dédicacera son dernier ouvrage "Cabu swing". 800 Cartoons exposés sur 500m² à l'Espace Neptune, parmi lesquels 50 planches-hommages « Les Crayons dans les Tranchées »; des séances de dédicaces : Ballouhey, Barrigue, Beltramo, Coco, Dubouillon, Fey, Ricor, Un concours, des projections, le dimanche à 21h : One woman show de Nicole Ferroni

BILLET D'HUMEUR

☞ Menton : Les 4 Colloques "Penser notre temps" au Palais de l'Europe. Le samedi 4 octobre : ouverture avec le Pr. Henry de Lumley. Le Samedi 11 : "Science et Conscience": Comment Google fabrique une nouvelle espèce humaine.". Le Samedi 18 : "Qu'est-ce qu'un peuple ?" avec Pascal Perrineau (un habitué de "C'est dans l'air", émission d'Yves Calvi sur la 5). En clôture le samedi 25 octobre : Les "Bien-pensants et les mécontemporains" avec, entre autres intervenants : le plus "mécontemporain" : Michel Maffesoli. (Les Colloques débutent à 14h30)

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☞ Monaco : Exposition Salle Antoine 1er - "Le Monde des années 1950" du photographe italien Fabrizo La Torre : "juste une envie personnelle de fixer sur pellicule des scènes, de mimiques, des ambiances, des atmosphères sur le point de disparaître sous les coups de la "modernité". Pour la première fois, à Monaco, la Direction des Affaires Culturelles, présente une véritable rétrospective de l'ensemble de l'oeuvre du célèbre photographe italien né en 1921. Des clichés réalisés en Italie, en Amérique et en Asie dans les années 1950-1960. (Jusqu'au 14 octobre).

Macho man est toujours vivant... ! ’équipe cycliste féminine IDRD-Bogotá Humana-San Mateo-Solgar a fait un tabac au récent Tour de Toscane. Un tabac vestimentaire. Le maillot donne l'impression que les athlètes sont nues au niveau de l'entrejambe ! Machisme, sexisme, bêtise, qu’est-ce qui a pu pousser le propriétaire de cette équipe a ainsi affubler ses jeunes coureuses de cette casaque particulièrement horrible et dégradante ? Jaune et rouge en haut...très douteux en bas. Voyez la photo... Macho man n’est pas mort. (P.Y.R.)

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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La photographie du mois

Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

Photos Centre de Presse Claudia Albuquerque Olivier Almondo Thierry Carpico

Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM)

Projet graphique GMA Studio Design

Dessinateur Jean-Jacques Beltramo

N° de Commission Paritaire : 0517U81608

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Octobre 2014

Le choix est délicat... !

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Les Amis du Liban en action Reportage sur les résultats concrets obtenus par l'ONG monégasque : un bel exemple de solidarité entre deux peuples

a tradition de générosité de la Principauté de Monaco génère un fort courant de solidarité pourtant largement méconnu. Exemple : les actions menées au Liban tant par la Direction de la Coopération Internationale que par des ONG comme Les amis du Liban à Monaco. Pierre Dévoluy en a observé sur place les résultats concrets.

g Le stade de Aïn Yaacoub Jeudi matin 28 août, nord-Liban. Bouran Bouéry, Présidente des Amis du Liban à Monaco, et Hanin Al Fakih, la jeune Chef de projet du Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, s'extraient d'un 4X4 banalisé. Elles ne semblent guère éprouvées par les 2h30 de routes en lacets qui frôlent des ravins sans garde-fou et où personne ne conduit mais pilote comme en rallye. Tout « en haut » de la carte du Liban, près de la Syrie s'étend la région montagneuse du Akkar, l'une des plus pauvres du pays, où vivent imbriqués Chrétiens et Musulmans. Le Conseil municipal au complet accueille, jovial, les deux jeunes femmes. Aïn Yaacoub est un chaos de maisons aux pièces superposées, au centre de cinq autres hameaux ; 6500 habitants en tout dont la moitié sont des enfants. « Ils étaient livrés à eux-mêmes dès la sortie des cours, rappelle le premier adjoint. Il y a deux ans, notre projet d'équipement sportif a été accepté et grâce à Mmes Bouran et Hanin, Aïn Yaacoub possède un stade. » Le mécanisme de l'aide est simple et efficace : Le département Live Lebanon du PNUD étudie et sélectionne des projets qu'elle propose à son réseau de donateurs. A l'affût de ce qui peut améliorer la vie des enfants des régions défavorisées, Bouran Bouéry recueille auprès des Amis du Liban à Monaco 35 000 $ pour ce centre sportif, autant que l'apport de la municipalité. Les travaux commencent moins de trois mois après la décision, un exploit dans l'action humanitaire. Le stade goudronné et ses gradins de béton remplacent fièrement - sur le seul espace plat du village - l'ancienne déchetterie près de

l'école. Les clubs des jeunes des six villages, les enfants des Syriens réfugiés alentour y jouent depuis son ouverture en avril 2013. « La vie de nos familles a complètement changé ! » s'exclame une conseillère municipale et demande sur un ton faussement ingénu : « Quand Didier va-il venir pour la véritable inauguration ? » Il s'agit de Didier Deschamps, grand ami de Bouran Bouéry et membre actif des Amis du Liban à Monaco. Un projet identique vient d'aboutir à Chebaa dans le Sud tout aussi pauvre (et tout aussi dangereux), et le célèbre entraîneur a promis de venir au Liban taper quelques ballons inauguraux dans ces « stades du cœur ». g Les canaux de Fnaydeq Le groupe repart pour visiter sur l'autre versant de la vallée un chantier très différent, cofinancé lui-aussi par l'association monégasque : la reconstruction de canaux d'irrigation sur la commune de Fnaydeq. Les champs de pommiers entourent le gros bourg aux ruelles en pente. Les sources ne manquent pas mais sans canaux leur eau se perd. Après une courte halte à la mairie, les véhicules s'engagent dans le labyrinthe des chemins agricoles. Un brouillard épais couvre les vergers. Le maire en costume retrouve des cultivateurs en keffieh qui montrent les canaux salvateurs ; des enfants sortis d'entre les arbres sautent au cou de Miss Bouran, véritable célébrité ici. « Notre population vit de l'agriculture, dit le maire Khaldoun Taleb. Sans la volonté de Bouran Bouéry et sans la rigueur de Hanin qui a contrôlé le travail comme un ingénieur, il n'y aurait pas eu d'irrigation et les arbres seraient morts ! » Tandis que l'infatigable et souriante Bouran compare les pommes rutilantes que lui tendent les paysans, le maire, smartphone collé à l'oreille, s'isole un instant : un enfant de sa ville, sergent d'infanterie et otage des djihadistes, vient d'être décapité.

g Le soleil de Chatila Le groupe repart pour le lendemain, retour à Beyrouth. Son luxueux chantier de gigantesques tours est LE POINT ceinturé de pauvreté, de camps « provisoires » (depuis 1948 !) et de bidonvilles insalubres. Dans la onaco sans cinéma banlieue sud, non loin de depuis mi septembre. Une ville de l'aéroport, accolés au culture privée de 7ème camp palestinien Chatila art. C’est tout de même de triste mémoire, les abris inconcevable, même si on nous promet pour de fortune de Hay el bientôt deux petites Gharbeh s'étendent sur salles en attendant dans plusieurs années une plusieurs hectares de « tervraie multisalle. L’avenir rains irréguliers ». Là surd’un cinéma digne de vivent plus de 10000 perMonaco en Principauté sera évoqué, on peut en sonnes. 40 % de cette être sûr, par plusieurs population disparate extrêélus lors du rectificatif, et l’on espère une prise mement pauvre sont des en compte du gouverneDom, les Gitans libanais : ment. Les plus anciens ils sont musulmans, sédense souviennent d’une offre bien différente et tarisés et totalement de salles qui ont toutes connues leurs derrières séances chargées de nostalgie. Le méconnus. Ostracisés. Prince à la Condamine ; Le Royal à la Condamine ; Les Beaux-Arts avenue d’Ostende Catherine Mourtada dirige ; Le Gaumont ; Le Lux au Moneghetti. Le Rex, le Riviera, le Casino, l'Alcazar à Beausoleil. Certes les petites salles ont disparu et pas seulement à Monaco, mais Tahaddi (le Défi, en arabe), les salles multiples préservent le choix. Demain les amateurs de cinéma iront à l'ONG qu'elle a fondée il y a Lingostiére et prendront l’habitude d’y faire leurs courses, quant aux jeunes et aux anciens, aux handicapés, ils seront privés d’une distraction et d’un plaisir culturel quinze ans, la seule dans de proximité. Ce qui est frappant c’est l’imprévision de la SBM ou alors pire, le le bidonville. Elle accueille manque complet d’intérêt pour une activité qui ne rapporte pas assez. Un dégât Bouran Bouéry dont l'arricollatéral sans importance des chantiers. Des chantiers pourtant qui nécessitent une loi de désaffectation votée par le Parlement. Le tout chantier va entraîner de vée est là aussi un événenouveaux travaux pour des places parkings qui vont s’ajouter aux autres nuiment : enfants et adultes sances incontournables. Et pendant tout ce temps quid de la relance des jeux se pressent pour l'embrasdans les gravats ? Rien. Inquiétant ! Inquiétant aussi, l’abandon total semble-t-il de la stratégie internationale au Maroc ser. Miss Bouran est une ou dans les émirats. ? L’exportation de la marque Monaco en pleine globalisation « humanitaire » de terrain : de la planète jeu est pour le moment un échec. Cela servira-t-il à relancer enfin les jeux ou à participer au financement des travaux immobiliers ? On peut craindre la toujours à l'écoute, elle deuxième solution en espérant être démentis. (P.Z.) n'hésite pas à s'enfoncer dans les ruelles pleines de

Une dernière séance symbolique

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par Pierre Dévoluy

détritus pour distribuer vêtements et objets qu'elle a recueillis. Ce n'est pas sans raison que le PNUD lui a décerné le titre d'Ambassadrice de bonne volonté. « Ici tout manquait, raconte Catherine juchée sur le toit du dispensaire. Il n'y avait ni hôpital ni école ». Le PNUD a établi un plan et un budget. L'ONG française Fondation d'Auteuil déjà engagée ici a mis en contact Tahaddi avec le gouvernement monégasque et avec les Amis du Liban à Monaco. A trois, (Monaco via la Direction de la Coopération Internationale en assure la plus grosse part), ils ont financé, pour plus de 300 000 €, le centre médical, le recrutement des personnels et trois ans de fonctionnement, enfin une salle de classe au-dessus du local « pour amener les enfants à un niveau qui leur permette d'accéder aux écoles libanaises ». Les engagements financiers en cours s'achèvent en 2015 et la recherche de fonds est lancée. A la porte du dispensaire où se pressent sans bousculade des patients de tous âges, une affiche remercie le gouvernement monégasque et Amis du Liban ; à quelques pas, Bouran Bouéry prépare avec Catherine le programme de sa prochaine visite, la prochaine aide. En douze ans, Les Amis du Liban à Monaco ont cofinancé des dizaines d'actions humanitaires et de développement. Les fonds recueillis sont publiés et leur utilisation « transparente » puisque transitant par les Nations Unies. A la prochaine annonce d'un gala de bienfaisance nul ne doit oublier que l'aide est un courant continu que seuls les dons alimentent. Mais l'argent n'est pas tout, les visites sur place de la Présidente insensible aux dangers est très appréciée.

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ART & CULTURE

© Photos TPG

CULTURE

TPG, 4 pièces en lever de rideau !

par Viviane Le Ray

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n ouverture, le samedi 11 octobre, la Comédie Française, sera l'invitée du TPG et de la Fondation Prince Pierre, pour un lever de rideau sur la Salle des Princes du Grimaldi. Dans le rôle titre Guillaume Galienne dans "Oblomov".

g "Meilleurs voeux" avant l'heure au TPG ! Cette année, le 31 décembre sera célébré le jeudi 16 S O U S

L A

P R É S I D E N C E

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octobre à 21h au TPG... Tel est le voeu de Carole Greep, l'auteur, qui met en scène un homme qui choisit le 31 décembre pour inviter une femme chez lui, ce qui en fait n'a rien d'extraordinaire…C'est compter sans le fait que cette femme ne le connaît pas et que les révélations qu'il va lui faire vont bouleverser sa vie.. Une comédie romantique, pétillante, de l'auteur de "Jaime beaucoup ce que vous faites" qui n'a pas quitté l'affiche depuis 2003... Dans Le Parisien, Thierry Dague écrit : "La pièce, mise en scène par David Talbot, mêle efficacement révélations salées et répliques corsées, et doit beaucoup à son formidable duo de comédiens". g "Même Pas vrai" de Nicolas Poiret et Sébastien Blanc La famille, ça peut être amusant pour peu qu'on soit joueur... Une chose est sûre, cette famille adore (comme beaucoup de familles!) avoir un public (les amis de préférence !) au milieu de ses scènes de ménage...
Mathilde déteste les secrets et quand il s’agit de cuisiner Arnaud, son mari et Michael, son fils, elle sait se montrer très inventive. Trop peut-être ? Dans Pariscope on a pu lire « Les répliques de la pièce, d’une absurdité réjouissante sont impayables. Elles fusent, s’enchaînent, s’échangent dans une mise en scène virevoltante, avec des comédiens au diapason. Raphaëline Goupilleau est une immense comédienne qui nous arrache des larmes de rire. » (Jeudi 23 octobre à 21h)

S . A . S .

JEUDI 16 OCTOBRE 2014 À 21H

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P R I N C E S S E

S T É P H A N I E

☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27

LIVRE

La saga Imperiali U

JEUDI 30 OCTOBRE 2014 À 21H

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

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Octobre 2014

g "Le Square" de Marguerite Duras Extrait d’une interview de Didier Besace, comédien et metteur en scène, parue dans L’Express "(...) Cette oeuvre que j'aime et que j'admire depuis longtemps me paraît neuve, urgente, actuelle, comme si nousmêmes cheminant depuis plusieurs décennies entre les espoirs déçus, les utopies ratées, les bricolages réformistes, nous retrouvions brusquement devant le dénuement, cet étonnement fondamental devant la seule difficulté d'être au monde qu'expriment cette jeune débutante et cet homme fatigué, dans un square en fin d'après-midi tandis qu'un enfant s'amuse et que les gens passent (...) J'ajouterai, pour tempérer ce qui pourrait passer pour de la noirceur dans mon propos à l'égard de la pièce, que sa force m'a toujours paru résider dans le fait que, grave et bouleversante elle est aussi légère et tendre souvent, drôle grâce à l'humour sérieux de l'auteur: une vraie comédie et c'est ainsi que j'ai voulu la monter". C'est la comédienne Clothilde Mollet qui donnera la réplique à Didier Besace. (Jeudi 30 octobre à 21h)

n livre pour ceux qui souhaitent visiter une partie de l’histoire de l’Europe à travers celle des grandes familles génoises en général, et celle des Imperiali en particulier. L’auteur raconte et permet de découvrir l’origine et l’évolution de Gênes, puissance économique internationale du X° au XVIII° siècle. Pietro Soleto offre également à ceux qui aiment l’Italie et veulent la comprendre une œuvre retraçant les liens économiques et de sang entre les grandes familles. De l’Antiquité à nos jours, en passant par l’Italie, la mer Noire, la Principauté de Monaco, la France, l’Espagne, le Portugal et la Belgique, suivez la saga de la famille Imperiali dans cet ouvrage complet, documenté et vivant. Une illustration du génie des marchands génois qui ont fait de leur ville une puissance respectée. A découvrir.

g "Histoire des Imperiali", Pietro Soleto. Editions Imperiali-Tartaro. 300 pages. Prix : 39 euros


Grimaldi Forum Automne/Hiver par Amanda Coutelle

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'est devant un parterre de journalistes que Sylvie Biancheri, directrice du lieu, et son complice Hervé Zorgnotti ont dévoilé les événements à venir; comme à l'accoutumée Sylvie Biancheri a présenté le bilan de la grande exposition estivale 2014 "ArtLovers" : 31.000 entrées, un bilan dans la lignée des expositions d'Art contemporain, qui comptabilisent toujours un peu moins de visiteurs par rapport aux expositions civilisations et patrimoine... François Pinault qui présentait une partie de sa collection vénitienne s'est dit quant à lui "Ravi des retombées médiatiques". Catherine Aletschenkoff, révélait, sur fond d'année de la Russie à Monaco, le thème de l'exposition de l'été 2015 : "De Chagall à Malévitch, la révolutions des Avant-gardes". Du 7 au 10 octobre: Célébrations du 25ème anniversaire du "salon star des stars du sport mondial "Sportel Monaco" : En 2013, on dénombrait 2 551 participants représentant 994 sociétés venues de 65 pays. ☞ Rachmaninov en superstar ! Le dimanche 19 octobre à 18h, le Philharmonique placé sous la direction de Lawrence Foster proposera un concert 100% russe avec l’immense pianiste Evgeny Kissin, au programme trois chef d’œuvres du compositeur Serge Rachmaninov "Vocalise" pour violon et orchestre, interprété par la soliste de l’OPMC, Liza Kerob; les Danses Symphoniques; en clôture, le Concerto pour piano n° 2 créé en 1901, œuvre la plus connue du compositeur.... ☞ Soirée hommage à François Truffaut Le réalisateur des "400 coups", de Jules et Jim", nous a quitté il y a 30 ans... En marge de l’hommage qui lui est rendu par la Cinémathèque française à Paris, les Archives Audiovisuelles de Monaco présenteront : Le Dernier Métro (1980), avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Heinz Bennent, Jean Poiret, Andréa Ferréol. Une restauration MK2 et La Cinémathèque française pour ce film culte. Des "invités surprises..." seront au Rendez-vous du "Dernier Métro" (Mardi 21 octobre à 19h00) ☞ Le monde de la nuit fête le 5ème MICS... Le Monaco International Clubbing Show (Mics) est le premier salon international de la nuit en plein jour... Crée en 2010 pour favoriser le business et les échanges entre professionnels l’événement fêtera son 5ème anniversaire. Quelques chiffres : 10 000 visiteurs - 150 exposants - 300 journalistes. Sans oublier les 4 soirées qui ont réunis "6 000 clubbers" ( 12, 13 & 14 novembre) ☞"Roméo et Juliette" pour la Fête Nationale Fait unique dans l’histoire de l’art lyrique, l’opéra de Gounod (créé en 1867) comporte pas moins de quatre duos d’amour qui ont fait du « Roméo et Juliette » de Gounod la plus vibrante adaptation du drame de Shakespeare. Cette nouvelle version est une coproduction avec le Teatro Carlo Felice de Gênes (Dimanche 16 novembre à 15h00, Mercredi 19 novembre à 20h00 (Fête Nationale sur invitation), Samedi 22 novembre à 20h00). ☞ Une famille de clowns incroyable : "Les Semianyki" Ces clowns russes ne parlent pas et pourtant l’on comprend tout... c’est bien le plus bel hommage qui puisse être rendu au clown ! L’amour et le chaos se mêlent paradoxalement aux relations entre une mère enceinte d’humeur coquette, un père responsable mais alcoolique qui oscille entre dépression nerveuse et pulsion de vie et leur quatre adorables mais terribles enfants... (Jeudi 11 décembre à 20h30) ☞ Le Ballet du Bolchoï et "La Mégère Apprivoisée" Les 19, 20 et 21 décembre le mythique Ballet du Théâtre du Bolchoï interprétera "La Mégère Apprivoisée" chorégraphiée par Jean-Christophe Maillot. En juillet 2014 à Moscou, pour la première fois le Bolchoï invitait un chorégraphe étranger à créer pour ses danseurs un ballet narratif d’une soirée entière. Le Monaco Dance Forum aura lieu lui du 13 au 18 Décembre : Spectacles, projections, colloques, workshops & master classes ☞ Un 31 décembre en compagnie de Faust ? Jean-Christophe Maillot a développé "son Faust" et "sa vision picturale" de la danse: Chaque scène offre un cadrage d’une transcendante beauté invitant le spectateur à rejoindre Faust dans sa recherche de la jeunesse éternelle. La scénographie et les costumes illustrent à merveille cette quête impossible sur la partition de Franz Liszt (interprétée par l’OPMC, à la baguette : Nicolas Brochot. Quant à l’univers sonore signé Bertrand Maillot il crée une atmosphère fantastique qui sied à merveille au romantisme de Goethe. (Les 28, 29, 30, 31 décembre 2014 à 20h00 - Salle des Princes)

LIVRE

Gabriel Voisin, l'iconoclaste G

abriel Voisin (5 février 1880 - 25 décembre 1973) est l'un des plus célèbres pionniers français de l'aéronautique. Également constructeur de voitures extraordinaires. Chercheur infatigable, esprit éclairé et visionnaire, contestataire invétéré, Gabriel voisin a laissé une empreinte indélébile dans la marche du XXe siècle. De l’aube de ce XXe siècle à l’armistice de 1918, Gabriel voisin a joué un rôle décisif dans les balbutiements de l’aviation en participant à son spectaculaire essor. Après une incursion remarquable dans le domaine de l’architecture, il se consacre à l’automobile. Entre les deux guerres, Gabriel voisin a apporté une contribution délibérément singulière à l’évolution des formes et des techniques par une lignée de créations à son image. Iconoclastes et décalées, par leur esthétique et leur technologie, les automobiles de Gabriel voisin témoignaient d’une pertinence prémonitoire qui allait bien au-delà de la provocation gratuite. Après la Seconde Guerre mondiale, il dessine le Biscooter, voiturette à moteur de 125 centimètres cubes qui, légère et rustique, est conçue pour doter la France d'un véhicule économique ; il connait un vif succès en Espagne ! Ce beau livre sous coffret est le premier fort complet sur cette personnalité singulière. L’auteur, Serge Bellu, journaliste, a obtenu le Grand Prix du plus beau livre 2008 décerné par le Festival automobile international pour son livre Carrosserie française, du style au design. Il est aussi l'auteur de Bugatti, journal d’une saga et la Carrosserie italienne, du style au design, tout les trois publiés chez E-T-A-I. (P.Y.R.)

g Gabriel Voisin, journal d’un iconoclaste. Volume sous coffret. Serge Bellu Editions E.T.A.I. 208 pages, 426 photos couleurs Prix : 75 euros.

Effeuillage littéraire...

par Viviane

Le Ray

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obert Sabatier a traversé un demi-siècle de vie littéraire dont il fut à la fois le témoin et l’acteur. L’ancien poulbot de la Butte reste l’auteur du magnifique succès populaire que furent Les Allumettes suédoises. Membre de l’Académie Goncourt, durant des années du Conseil littéraire de la Fondation Prince Pierre, Monaco n'a pas oublié la modestie de cet Ecrivain en majuscule qui écrit « Rien ne me préparait à cette carrière d’écrivain. Je me vois autrement que l’homme public qu’on dévisage. Je me répète : “Je le sais bien que je ne suis pas ainsi, mais puisque vous le croyez, je ne peux vous détromper car vous accuseriez ma vérité de mensonge.» Avec ces mémoires il revit nous promettant des heures et des heures de bonheur au-delà de la mort... ____________________________________________ "Je vous quitte en vous embrassant très fort" Robert Sabatier (Ed. Albin Michel)

«J

e n’ai pas pensé tout de suite à lui proposer de boire un verre. Elle n’aurait sans doute pas le temps. Elle n’avait jamais eu de temps pour moi. Je ne lui en voulais plus, c’était même quelque chose de bizarre, au bout du compte, et que je n’ai jamais compris tout à fait. Comment admettre que les gens dont nous avons été si proches n’inspirent plus que de la bienveillance, avec le temps ? " Jean, à 58 ans, vient de perdre son emploi. l’occasion de plonger dans les photographies accumulées lorsqu’elles étaient sa passion et son métier. C’est sa vie tout entière qui soudain se révèle à lui. Mais ce dévoilement laisse intacte la part de mystère qui demeure en lui comme en chacun de nous. Photos volées nous rappelle que l’évocation du passé peut rendre le présent moins volatil... Dominique Fabre figure dans la première liste du Renaudot, et celle du Prix Prince Pierre 2014... _____________________________________ "Photos volées" - Dominique Fabre (Ed. de L'Olivier)

«E

t si on allait à Blanès ? C'était mon idée. Je l'avais lancée le samedi 10 mars vers onze heures du matin, après mes deux cafés, consciente de ce que je disais et aussi du fait que je le disais pou lui faire plaisir, sans soupçonner une seconde que cette phrase innocente serait celle qui me ferait chuter tout au fond du gouffre où je suis.... Samuel a répondu pourquoi pas ? Ça te dirait ? J'ai dit oui ça me dirait, on n'est jamais allés à Blanès, ce n'est pas si loin, une heure en voiture depuis Barcelone, à peine plus. On s'est mis d'accord, on irait le lendemain. Le soir, on s'est couchés en chien de fusil dans des draps blancs comme un linceul, j'ai respiré son odeur du soir, un peu âcre, et senti la chaleur de sa cuisse sur laquelle j'avais posé la main. Je me suis endormie heureuse sûrement, sans doute, pourquoi pas ? Je ne savais plus bien à présent, et le matin du dimanche 11 mars, en fin de matinée, nous avons pris chacun un livre et nous sommes partis pour Blanès...» Hedwige Jeanmart est en lice pour le Médicis... Blanès est son premier roman. En 2014 une vraie plume et une étrange histoire c'est un mariage rare ! _______________________________ "Blanès" - Hedwige Jeanmart - (Ed. Gallimard)

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ees Van Dongen, vit ses derniers jours, à Monaco, en mai 1968. Atteint de la maladie de Parkinson, entouré de jeunes et jolies infirmières qu'il n'aura pas le loisir de déshabiller, de peindre, d'aimer... Alors il se souvient et reviennent sur ses lèvres ses conquêtes féminines, ses amis: Picasso, Max Jacob, Arthur Cravan.. Un hymne à la vie, à l'amour, aux femmes et à leur corps. François Bott, une de nos dernières grandes plumes nous a tissé un récit-confession imaginaire qui transforme en enchantement la dernière journée de la vie du peintre et de l'homme... ____________________________________________ "Le Dernier tango de Kees Van Dongen" François Bott - (Ed. du Cherche Midi)

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AUTOUR DE MONACO

EVENEMENTS

Numérique, analogique ou... ADN ? par Françoise Rossi

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ntreprise ou simple particulier, on se pose tous la question de la conservation de nos fichiers informatiques : dossiers comptables, documents photos… Dans une société où le temps s’accélère, le choix que nous faisons aujourd’hui dans les outils de conservation de nos données est primordial pour notre avenir.

g Multiplier les lieux de supports C’est ce qu’a expliqué Jean-Philippe Pizzio à l’occasion des Rencontres de Venanson. Cet expert informatique, Ceo d’Oceanesoft*, est intervenu lors d’une table ronde sur le thème « Traces de mémoires… pour quoi faire ? ». Si la notion de mémoire virtuelle et de ses supports numériques (Cloud, Data Center) peut nous paraître abstraite, la perte de nos documents informatiques (après un incendie, une inondation, un séisme, un vol ou une simple panne) est un incident très concret dont les conséquences sont bien palpables ! « Pour les entreprises, la légitimité de conservation des données et des systèmes doit être présente dès le premier euro de chiffre d’affaire » insiste J.P. Pizzio. Si une société subit un sinistre, elle pourra récupérer ses données, même si une dizaine de jours seront nécessaire à la remise en route de tout son système informatique. La logique de l’industriel réside donc dans le numérique car il va migrer ses données vivantes au fur et à mesure des évolutions, et Cloud est un support accessible en ligne à tout moment. A noter le cas particulier de Monaco où les

données sont stockées dans les 2 Data Center de Monaco Télécom, (situés à Fontvieille et à La Costa). En règle générale, pour optimiser la sauvegarde, il est important de multiplier les lieux de supports de conservation des données à travers le monde, mais pour des raisons de sécurité et de confidentialité garanties aux clients, leurs données ne sont conservées qu’aux Data Center de Monaco et nulle part ailleurs. Cela signifie qu’en cas de séisme, ou de destruction de ces Data Center, le client accepte l’éventualité d’une perte définitive de ses données. g La seule garantie demeure l'analogique Et malgré cette omniprésence du numérique, Jean-Philippe Pizzio a tenu à préciser qu’aujourd’hui, les experts s’accordent et admettent que dans l’optique d’une préservation à long terme la seule garantie réside dans l’analogique, notamment en cas d’impulsion électromagnétique, comme en génère une bombe nucléaire en explosant et qui effacerait tout ce qui est numérique dans une sphère de plusieurs centaines de kms de rayon. Donc graver sous forme d’image, pho-

tos et autres documents au sein même d’un disque de saphir synthétique, est une solution sûre de préservation d’un patrimoine familial par exemple. La préservation de la mémoire n’a pas fini d’être au centre de toutes les préoccupations ! Comment stocker un maximum d’informations en un minimum de place et consommer toujours moins d’énergie… Des scientifiques planchent, et avec succès, sur le moyen de conserver du texte, de l’image ou de la vidéo sous forme de minuscules molécules, de l’ADN artificiel ! « Celui qui a le contrôle du passé, (…), a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. » G. Orwell (1984) A suivre… * Oceanesoft est spécialisée dans la sauvegarde et offre entre autre un service de proximité qui permet de réduire ces délais pour favoriser le plan de continuité de l’entreprise en cas de sinistre.

CREATION

Les Arméniens de la région se rassemblent xcellent démarrage pour Garnik Mazmanian (Président), Garo Mardirosya (Viceprésident), Armand Pinarbasi (Trésorier), et Vahag Movsesyan (Secrétaire) fondateurs de La Chambre Économique Franco-Arménienne (CEFA) de la Côte d’Azur. Si leur ambition est d’accompagner les entrepreneurs Azuréens qui souhaitent investir en Arménie, de tisser des liens avec leurs homologues de la diaspora, mais aussi de promouvoir le label « Côte d’Azur » de part le monde… leur but est surtout de fédérer les acteurs du monde professionnel franco-arménien de la Côte d’Azur, et cette volonté a été entendue jusque sur le Rocher ! La présence notamment de Giancarlo Alloa Casale, (Président de la Corporation Financière Européenne S.A.M), et d’Eddy Amirkhanian, (Chairman of the Bord de Global Industrial Development), lors de l’inauguration de la CEFA le 12 septembre à Nice a été très remarquée et très appréciée. Contact CEFA : ccifacotedazur@gmail.com. Tél. : 06 64 03 22 22 / 37, Boulevard Carabacel 06000 Nice Photo : de gauche à droite : Giancarlo Alloa Casale, Garo Mardirosyan, Eddy Amirkhannian avec sa femme et sa fille.

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Octobre 2014

© Photo DR

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SPORT & LOISIRS FORMULE E • Dans le Grand Prix inaugural qui s'est déroulé à Pékin le pilote de l'écurie monégasque Venturi à frôlé le succès

Heidfeld : quelle malchance ! par Alan Parker-Jones

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SPORT

our un coup d’essai, c’était plutôt réussi. Pas parfait bien sûr. Mais quand même. Ce premier grand-prix de Formule E sur un circuit tracé dans les rues de Pékin s’est achevé par un carambolesque coup de théâtre. Le Brésilien Lucas di Grassi a « chipé » la victoire de ce GP inaugural quand Nicolas Prost et Nick Heidfeld, en bagarre pour la victoire, se sont accrochés à l’entrée du dernier virage ! Heidfeld est sorti indemne des restes de sa Venturi, sous les yeux de commissaires bouche bée. La monoplace du pilote allemand, après 2 tonneaux aériens, est retombée sur une rangée de pneumatiques, roues en l’air !

© P h o t o Ve n t u r i F E Te a m

g L'erreur de Prost a coûté cher à Venturi Les deux pilotes approchaient du dernier virage quand Heidfeld a tenté de « piquer » Prost à l’intérieur. Le Français, pour protéger sa place de leader, a voulu fermer la porte et s’est brusquement déporté sur la gauche de la piste. Trop tard. Heidfeld était déjà là. Les deux voitures se sont heurtées au niveau des roues avant. Prost a reconnu son erreur et s’est excusé auprès de son… coéquipier en endurance ! Lucas di Grassi n’en demandait pas plus pour passer la ligne en vainqueur devant Franck Montagny et Daniel Abt. g L'écurie monégasque semble déjà au top ! Que dire de ces Formule E ? Le bruit est surprenant. Un sifflement qui fait penser à celui des voitures de slot-racing ! Chaque pilote a 2 voitures. Il passe de l’une à l’autre en milieu de course, avec un arrêt au stand qui ne doit pas être inférieur à 50 secondes. Sinon pénalité. Et chaque pilote a droit à un seul train de pneus pour - non pas le week-end – mais la journée de course, essais compris. Enfin, si certaines écuries sont déjà au top (Dams Renault et Venturi), d’autres manquent encore de préparation. J’ajouterai qu’il est apparu lors de cette première course que les dépassements étaient difficiles. Voitures équivalentes et circuit en ville. Or, toutes les courses de formule E seront disputées sur des tracés en ville. Comme à Monaco, sur un tracé réduit, autour du port, avec la chicane transformée en épingle à cheveux ! Rendez-vous est pris pour la deuxième manche en Malaisie, du côté de Putrajaya, le 22 novembre prochain. On espérant avoir un peu plus de chance... RALLYE

Bjorn Waldegaard nous a quittés

© Photo DR

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ainqueur du Rallye Monte-Carlo en 1969 et en 1970 au volant d’une Porsche 911, Bjorn Waldegaard avait été le premier champion du Monde des rallye, à la création du WRC, en 1979. Cette année là, il s’était imposé au Rallye de l’Acropole (Grèce) et au Critérium du Québec sur Ford. Le Suédois avait terminé troisième l’année suivante avant de passer chez Toyota en 1982. Il avait remporté trois rallyes de Côte d’Ivoire et quatre Safari au Kenya entre 1977 et 1990. Il détient le record de victoires en Championnat du monde sur le continent africain (sept au total). Il compte également des victoires dans les rallies de Suède, de San Remo et de GrandeBretagne… Un sacré pilote qui avait également participé au Paris-Dakar, terminant quatrième de l’épreuve en 1991 au volant d’une Citroën ZX. Atteint d’un cancer, Bjorn Waldegaard s’est éteint au cœur de l’été. Il avait 71 ans.

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