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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XV • Numéro 133 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Novembre 2014

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Dossier Spécial

Photo © DR

Qui a peur... de l'Europe ?

Monaco doit trouver un accord. Mais à quel prix ?

Face à face

avec l'UE

☞  POLITIQUE : Le DÉBAT SUR LE BUDGET A MIS A NU LES DIVISIONS AU SEIN DE LA Majorité • page 7


DOSSIER SPECIAL

Europe : du pragmati Les négociations qui vont s’ouvrir avec l’Union européenne seront déterminantes pour le futur

par Patrice Zehr

DOSSIER

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’Europe met les nerfs des élus à vif. Et pourtant plus que jamais le calme s’impose. Les négociations qui vont s’ouvrir avec l’Union européenne seront déterminantes pour le futur de Monaco, sa place sur le continent, sa prospérité et son identité. Mais Monaco a encore l’opportunité de bien se préparer et de défendre ses positions nationales et raisonnables au cours de négociations qui seront longues… et qui donneront du temps au temps. C’est la position du Ministre d’Etat qui a voulu calmer une certaine effervescence parlementaire. Mais il faut bien voir que l’Europe à Monaco est devenu un sujet passionnel et un risque politique majeur, comme l’ancienne majorité - et il ne s’agissait que du Conseil de l’Europe l’a appris à ses dépens.

g Le premier point est l’esprit général Il s’agit de défendre au mieux les spécificités qui assurent la prospérité et l’indépendance de Monaco. La dessus tout de même il y a consensus. Reste à savoir donc ce qui est négociable. Car négociation il y aura, sauf si le document de travail présenté par la commission voulait faire table rase de toutes nos spécificités. Encore une fois il ne s'agit pas d’adhérer à l’Union mais de négocier au mieux un partenariat acceptable pour Bruxelles et Monaco.

L'EDITORIAL

L

par Roberto Volponi

Politiquement il y a deux dangers, l’angélisme et la diabolisation. Il y a des monégasques qui pensent que l’Europe est le remède à tous les problèmes. C’est dangereux, car il est vrai que l’Europe ne fait plus rêver mais déçoit et inquiète. Ceux qui aujourd’hui veulent l’Europe, veulent en fait s’éloigner d’un danger réel ou fantasmé : Monaco ne craint personne et n’a pas à se réfugier sous une sorte de parapluie européen. Il y a dans ce camp europhile au delà des utopistes, quelques personnes minoritaires mais actives, qui veulent se servir de l’Europe pour imposer à Monaco leurs préférences. Préférences politiques vers le parlementarisme ou préférence sociétale (mariage homosexuel, etc.)… mettant leurs sensibilités au dessus de l’intérêt général. Monaco n’a pas besoin de « béni oui oui » européens. Mais d’un autre côté, le refus viscéral n’est pas une solution. Ce serait condamner Monaco à un isolement qui ne resterait pas longtemps superbe. On peut être souverainiste, se méfier de l’idéologie européenne comme de la peste, sans pour autant jouer la stratégie du bunker. Cette défiance doit se transformer en vigilance et en tolérance zéro pour l’inacceptable. g Que faut-il négocier ? La prospérité de Monaco démontre que chez nous ça marche. Et que Monaco n'a pas de leçons à recevoir d’une communauté économique en grande difficulté. Cette légitime fierté ne doit cependant jamais se transformer en

arrogance, car la prospérité de Monaco à besoin du marché européen pour se maintenir et se réinventer. Ce qui n’est pas négociable ce sont nos institutions – nulle modification ne peut être acceptée que celles voulues par le Prince Souverain avec l’accord du peuple et donc de ses élus et certainement rien ne peut être imposé de l’extérieur.

Conflits d’intérêts, Europe et parlementarisme...

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a concrétisation de l’intérêt général en politique se traduit forcément par une synthèse – la meilleure possible - d’intérêts différents et souvent conflictuels qui puissent satisfaire le plus grand nombre de citoyens. Une opération extrêmement difficile, car les intérêts à assouvir sont multiples et souvent contradictoires et incompatibles entre eux. Chaque particulier et chaque catégorie professionnelle est porteur d'intérêts propres et légitimes, qui néanmoins ne doivent pas prévaloir au dépens des autres. Dans les grandes démocraties occidentales les conflits d’intérêts sont réglés – plus ou moins efficacement - en amont par des incompatibilités avec certaines fonctions publiques. Et plus généralement, par la représentation adéquate et proportionnelle à leur importance, des différents intérêts dans des assemblées parlementaires composées par des centaines d’élus, parmi lesquels peuvent trouver leur place la plupart des lobbies et catégories professionnelles. C’est donc le Parlement qui est le lieu que les démocraties occidentales ont choisi pour équilibrer les conflits d’intérêts. A Monaco, petit pays avec une population citoyenne encore plus étroite, la résolution éventuelle de ces conflits est parfois confiée seulement à la sensibilité personnelle de ceux qui peuvent y être impliqués. C’est ainsi que les membres du Conseil d'Administration de sa plus grande entreprise, dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire, peuvent se réserver le droit d’acheter - en cas d'augmentation du capital - un nombre consistant d’actions de la même société, dont la valeur dépend pourtant de leurs décisions. Et que seulement 2 des 4 élus qui travaillent pour cette société (Poyet et Svara) ressentent la nécessité de ne pas participer au vote sur la loi de désaffectation qui concerne leur entreprise. Dans un Conseil national où siègent seulement deux douzaines d’élus, peuvent facilement se créer des majorités transversales, composées - de temps en temps - par des représentants des professions libérales, ou des entrepreneurs, ou des fonctionnaires publics ou même des salariés d’une même entreprise... Poursuivront-ils toujours l’intérêt général quand il s’agira de voter des lois qui impliqueront directement leur activité personnelle ou leur catégorie ? Les futures négociations avec l’Union Européenne seront pour eux un cas d'espèce. Justement, quand on parle d’Europe ou avec l’Europe, toutes les contradictions d’un tel parlement - toujours en recherche de son rôle et de son identité - émergent clairement. Un Conseil national qui formellement ne veut pas sortir de ses pouvoirs institutionnels, mais qui en même temps - en faisant entendre à plusieurs reprises sa voix - utilise le prétexte non seulement d’être informé mais aussi « écouté » et ainsi réclame « de facto » d’être associé à toutes les décisions du Gouvernement. Un Parlement qui demande de participer aux négociations avec l’UE, quand la Constitution prévoit clairement l’exclusivité du Prince et de Son gouverment en la matière. Tout cela qui est parfaitement normal dans un régime parlementaire, mais dont les mêmes élus déclarent de ne pas vouloir... ! De même, quand on demande de fixer davantage de séances publiques, pour débattre sur des sujets ponctuels et éviter que tout soit discuté lors du vote du budget, celui qui le propose est accusé de « parlementarisme »...! Et s’il exprime une position personnelle sur l’Europe qui se démarque légèrement de celle du président de l'Assemblée, il est accusé d’« européisme » et il est « de facto » épuré de son parti. Contradictions de ceux qui formellement ne veulent pas du parlementarisme, mais agissent comme s’ils le voulaient...


isme pour l'intérêt national de Monaco, sa place sur le continent, sa prospérité, son identité, son importance et mettent les nerfs des élus à vif... TROIS QUESTIONS A :

MICHEL ROGER *

"Pas d'anxiété sur ce sujet"

Ce qui n’est pas négociable, c’est la priorité nationale d’emploi et de logement dans un pays ou les nationaux sont minoritaires. Cela étant cette position de bon sens n’a jamais été une fermeture aux autres. La diversité des présences internationales dans certains secteurs le prouve. Monaco n’a jamais eu peur du «plombier polonais» ni - autrefois - du «maçon italien». Il faudra réfléchir peutêtre à l’ouverture de certaines professions protégées, dans la limite de quotas très limités, ne les mettant pas en péril. Il peut y avoir enrichissement et émulation si Monaco reste maître des encadrements. g Que pouvons-nous obtenir ? Plus de reconnaissance de notre appartenance européenne. Plus de facilité pour nos étudiants, nos hommes d’affaires, nos financiers, et surtout nos produits. Le pain bagnat monégasque doit pouvoir franchir les frontières virtuelles de la Côte d’Azur. Que nos produits alimentaires ne soient pas exportables, que les monégasques ne puissent pas travailler dans l'UE, est bien entendu une aberration. Que nos étudiants soient pénalisés dans les passages de frontières, c’est intolérable. Une ouverture raisonnable doit obtenir en contre partie la fin de restrictions administratives discriminatoires. On le voit, ce qui est en jeu c’est de préparer l’avenir en tenant compte du contexte, mais en restant ce que nous sommes, ce qui est la priorité des priorités. Et rester ce que nous sommes c’est bien entendu lié au Prince Souverain. g Qui peut négocier ? Sur ce point c’est clair, la négociation internationale est de la prérogative du Prince et de

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g Monsieur le Ministre d’Etat, lors du rectificatif vous avez calmé certaines fébrilités autour des futures négociations avec l’UE. Pour le moment pas de quoi s’affoler…. Comprenez-vous cependant les inquiétudes ? Michel Roger : "Je peux comprendre que cette question suscite des interrogations et une certaine fébrilité. Cependant, il ne faut pas avoir une attitude anxiogène face à ce sujet. Regardons les choses de manière rationnelle : Monaco ne souhaite pas rentrer dans l'Union Européenne ni intégrer l'Espace économique européen. Monaco veut négocier avec Bruxelles pour sortir de situations économiques pénalisantes pour nos entreprises. La négociation consistera à optimiser les avantages et à réduire les inconvénients. Si nous n'y arrivons pas, il n'y aura pas d'accord. Cela est très clair. Le tournant dans ce dossier a été la volonté de l’Union Européenne de formaliser ses relations avec les petits états, Andorre, San Marin et Monaco. Des échanges ont eu lieu avec la Commission Européenne depuis plus d’un an mais les vraies discussions avec la commission devraient commencer lorsque le mandat de négociation sera connu. Si le mandat ne prévoit pas le respect de nos spécificités, nous n’irons pas négocier. Mais je ne crois pas que ce soit le cas. Je pense que le mandat sera adopté avant la fin de l'année. Les négociations pourront alors débuter début 2015. En revanche, refuser d’ouvrir la discussion avec l’Union Européenne serait une faute historique. Aujourd'hui, nous avons trois accords avec l’UE : sur les médicaments, sur l'épargne et l'euro. Nous aurions besoin d'autres accords".

g Il y a eu une forte pression de la majorité, mais en fait de l’ensemble des élus, pour que le Conseil national par son président, soit associé aux différentes étapes de la négociation. Comment satisfaire les élus, en respectant les prérogatives princières inscrites dans la Constitution ? MR : "Comme dans tous les pays, la négociation des traités relève de l’exécutif et plus précisément à Monaco du chef de l’Etat. J’ai naturellement entendu les prises de position des élus lors des derniers débats. Il va de soi, comme je l’ai dit que le Conseil National sera associé en amont à toutes les étapes selon les modalités auxquelles nous allons réfléchir avec lui. Au final il s’agira d’une réflexion collective puisque, je le rappelle, le Conseil National devra par un vote ratifier un nouvel accord d’association avec l’Union Européenne. Mais nous n’en sommes pas là. Il n’y a pas encore de mandat de négociation. Et si négociation il y a, il s’agira d’un processus de longue durée qui s’étalera certainement sur plusieurs années". g Le primitif devrait confirmer la maîtrise budgétaire déjà indiscutable dans le rectificatif. Le vote de ce rectificatif a été l’occasion de débats et de clivages, mais pour le Gouvernement Princier les voyants économiques - recettes, dépenses - sont au vert et devraient le rester... MR : "Le budget sera excédentaire pour la 3ème fois consécutive en 2014 ce qui prouve le résultat de la politique de discipline budgétaire mise en place depuis 2010. Ce budget indique une bonne tenue de la consommation et du marché de l’immobilier avec un PIB en augmentation. Par ailleurs, la Principauté continue de créer des emplois, +2,5% en 2013. Nous pouvons donc dire que la situation de l’économie monégasque est saine et que les perspectives restent bonnes. Le budget primitif 2015 a été présenté en équilibre devant le Conseil National et même avec un léger excédent de + 2,811 M€ ce qui ne s’était plus produit depuis 1994. Pour mémoire, le déficit du budget primitif 2014 était de 22,7 M€. Mais le retour à un équilibre de principe n'a pas été si facile. Il est dû notamment à une intense recherche de développement des recettes. En 2015, le budget de notre pays dépassera le milliard d’euros dont près d’un tiers sera consacré à l’investissement public, ce qui est considérable. La politique de dépenses est en hausse de 8,8 %. Les travaux d’équipements prévus : réalisation d’un parking de 400 places avenue des Spélugues, des aménagements de circulation à l'Annonciade et les différentes opérations de logement et d'équipements commerciaux en cours. Citons aussi d’autres projets comme le tunnel descendant, le Collège Charles III, les travaux du Port Hercule, l’Extension en mer…" * Ministre d'État de la Principauté de Monaco depuis le 29 mars 2010

Son gouvernement. Mais rien n’interdit à ce gouvernement d’associer certaines personnalités, dont des élus et sans doute le premier d’entre eux, aux réflexions et aux résultats des différentes étapes de la négociation. Ce qui n’est pas la même chose que de faire assoir le président du parlement à la table des négociations. Les choses devront être clarifiées. Mais il est vrai que Monaco a la particularité maintenue par volonté princière, même s’il n’y a plus d’obligation constitutionnelle, d’avoir un premier ministre français. L’UDM, plus europhile globalement que la majorité, en tire prétexte pour demander l’association de Laurent Nouvion aux négociations. Il y a là pour cer-

tains une volonté d’augmenter le poids du parlement qui complète la proposition sur le droit d’amendement budgetaire. Il y a aussi une défiance vis-à-vis de la France et du Ministre d’Etat français, que ce dernier a dû assez mal prendre. Les négociations avec l’Europe seront un test et l’occasion peut-être de clivages et de recompositions politiques. C’est par l'Europe, d’ailleurs, qu'est déjà intervenue la première crise politique (voir l'éditorial page 2) au sein de la nouvelle majorité, à l’occasion du budget rectificatif. L’Europe, un défi et une opportunité de mises à jour, pour que le modèle monégasque reste ce qu’il est, en évoluant comme il l’a toujours fait. Novembre 2014

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DOSSIER SPECIAL

"Il faut respecter notre Constitution" Interview exclusive du Président de la Commission des Relations Extérieures

g Sur l’association des élus par le président du Conseil national - ou d'une personnalité choisie en son sein - aux négociations du Gouvernement Princier avec l'UE : est-ce souhaitable ? Est-ce possible au regard de nos institutions et des prérogatives princières ? JCA : "Une fois de plus, la question qui est soulevée est la conséquence de la médiocrité de l’échange d’informations entre Gouvernement et Conseil National depuis notre élection. Je ne dis pas que le Gouvernement est en faute par rapport à ses obligations, je dis simplement que sur tous les sujets importants dont nous avons discuté, il a quasiment toujours fourni au Conseil National l’information la plus limitée possible et la plus tardive possible. J’ai eu maintes fois l’occasion de dire que je ne comprenais pas les raisons d’une lecture aussi étriquée de ses obligations, que je pensais que les deux parties s’enrichiraient à une discussion plus en amont, mais rien ne change vraiment. Il est donc logique que, sur un sujet aussi important pour le pays que cette négociation avec l’UE, le Conseil National soit préoccupé et demande à être informé le plus régulièrement et le plus complètement, ceci d’autant que la Commission d’Etudes de 2013 avec le Gouvernement a été des plus décevantes, alors que celle de 2014 fut plus convaincante. Ceci étant, être informé, être associé au suivi des discussions ne signifie absolument pas, à mon sens, faire partie de la délégation qui va négocier, c’est peut-être frustrant mais il me semble que la Constitution est là des plus claires, il s’agit d’un domaine exclusif du Souverain et de Son Gouvernement. Il n’appartient donc en aucun cas au Conseil National de suggérer des entorses à nos textes, sauf bien évidemment si le Souverain Lui-même jugeait que la situation est suffisamment grave pour mettre en place un modèle différent. Honnêtement je ne crois pas que nous en soyions là. Et comme je le répète depuis notre élection, notre Constitution n’est peut-être pas parfaite, mais si nous essayions de l’appliquer au mieux, en respectant son esprit autant que sa lettre, nous fonctionnerions déjà beaucoup mieux, sans avoir besoin d’imaginer de la changer".

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g Question plus politicienne mais incontournable, vos rapports avec le président Nouvion. Il est évident qu’il y a entre vous une différence d’approche très nette et parfois d’analyses. Cela s’est exprimé publiquement, des critiques suivies de menaces à peine voilées. C’est l’autre clivage confirmé par ce rectificatif entre le président du parlement et le président du parti qui l’a fait élire par ses élus et ses alliés à ce poste. Craignezvous une rupture entre vous et au sein donc de la mouvance majoritaire ? JCA : "Vous savez, il y a entre le Président Nouvion et moi des différences d’analyse depuis le jour où j’ai rejoint Valeurs & Enjeux, en août 2007 !! Ca ne date donc pas d’hier, et nous les avons toujours surmontées, parce que je ne m’exprime que dans l’intérêt du groupe, jamais par ambitions personnelles (contrairement à quelques autres). Je pense que le Président était conscient de tout ceci quand il m’a proposé de lui succéder à la présidence de R&E ou de présider la Commission des Relations Extérieures, et il ne pouvait imaginer que je sois, à un poste ou à l’autre, une simple marionnette dont il tirerait les fils. Sans entrer dans trop de détails, j’ai mis en évidence depuis notre élection des problèmes de fonctionnement, de natures diverses, beaucoup plus que des problèmes de divergences politiques : la méthode et non les idées, c’est clair. J’accepte parfaitement l’idée que chacun de nous a été élu avec ses propres motivations et sa propre conception du rôle de l’élu, je n’impose pas aux autres de penser comme moi mais je leur demande de respecter aussi mes idées (surtout lorsqu’elles sont argumentées et étayées), c’est la richesse et la philosophie fondatrice de notre groupe. Ou plutôt c’était, car il semble aujourd’hui que faire entendre des voix un peu divergentes, que ce soit dans R&E ou au Conseil National, ne soit plus acceptable, c’est bien dommage. Je ne crois pas que cette évolution soit du seul fait du Président, tout le monde voit qu’il a autour de lui un certain nombre de gens, élus ou non, qui ont intérêt à ces tensions et qui y voient une opportunité de se valoriser. La nature humaine est ainsi faite. Bien sûr je ne nie pas mes responsabilités et le fait que j’aie pu dire des choses qui peuvent déplaire, mais je me répète, je ne le fais que dans l’intérêt du groupe, certainement pas par ambition ou stratégie personnelle. A partir de là, j’espère que nous aurons prochainement l’occasion d’en discuter directement avec le Président et revenir à un fonctionnement apaisé, dans l’intérêt de la majorité, par respect pour les Monégasques qui nous ont tous élus sur la même liste. Et si ce n’est pas possible, nous verrons bien !!" PORTRAIT

Laurent Nouvion et les négociations européennes P

our le président du Conseil National pour le moment rien n’est clair de la part de l’Europe. C’est vrai. De plus sans étude d’impact sur du concret, ces négociations sont a risques. Elles ne débuteront cependant pas avant des précisions indispensables sur leur objet. Certainement pas une chance pour Monaco explique-t-il comme le croit la minorité. L'Europe est certes - explique-t-il une civilisation mais également un système qui « lisse norme broie et aseptise- pour leur bonheur bien sûr les peuples qui la composent ». Les monégasques doivent être informés et impliqués par ce qui se dit et se décide à Bruxelles… « Ils ne peuvent regarder sans rien dire ». Le président du parlement est donc candidat à un poste de négociateur à part entière tout en ayant affirmé une position tranchée et hostile à l'Union. Il est sur une ligne contraire d'ailleurs à la minorité qui cependant pousse à sa candidature. Ce sera une difficulté, au-delà de celle institutionnelle - bien sûr - et objectivement très difficilement contournable. Mais en tout cas, dans les recompositions politiques éventuelles, Laurent Nouvion positionne sa majorité sur une ligne franchement eurosceptique. Tous ne la partagent peut(P.Z.) être pas, mais lui est de toute évidence « droit dans ses bottes »...

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g Monsieur Allavena, l’Union européenne s’est invitée pendant les débats sur le rectificatif. Clivages et inquiétudes se sont manifestés, poussant même le Ministre d’Etat à faire une déclaration apaisante. Monaco aurait le temps de voir et de négocier pour sauvegarder ses spécificités. En gros, il n’y a pas péril en la demeure. Entre vraies inquiétudes et fantasmes, quelle est selon vous la réalité du dossier européen, comment se présente-t-il ? Jean-Charles Allavena : "Ecoutez, je vais peut-être vous faire une réponse un peu longue, mais si on essaye pour une fois d’être complet et d’éviter la caricature, on pourra sans doute installer le débat sur des bases plus saines. Aujourd’hui, les trois plus petits pays d’Europe, Monaco, Andorre, San Marino, ne sont pas membres de l’UE, et, que ce soit bien clair, ni l’UE ni les pays (à des degrés divers) ne le souhaitent et ne le peuvent. En revanche, ces pays ont tous des liens très étroits avec l’UE, mais à travers leur grand voisin historique : France pour Monaco, Italie pour San Marino, Espagne (plus que France) pour Andorre, et la plupart des textes bruxellois s’appliquent dans les petits pays, car les traités bilatéraux avec le grand voisin l’obligent. Dans ce cadre, et par héritage d’un long passé commun, ces grands voisins ont conservé dans le petit pays des avantages de divers types. Aujourd’hui, l’UE rappelle simplement certains points issus notamment du Traité de Lisbonne, le fait que les relations bilatérales ne sont pas la règle et que les petits pays doivent remplacer leur relation existante par une relation directe avec l’UE. C’est logique, puisqu’à l’intérieur de l’UE, la France, l’Italie ou l’Espagne n’ont pas à bénéficier d’avantages par rapport aux autres pays. En conséquence, le message de l’UE est clair : soit vous négociez des accords avec Bruxelles, soit vous prenez le risque que certains pays contestent, un jour ou l’autre, tel ou tel de vos accords bilatéraux, et provoquent un blocage. Monaco l’a vécu il y a deux ans pour son industrie pharmaceutique : un pays a contesté l’accord d’exportation à travers la France, les sociétés basées à Monaco ne pouvaient plus vendre, et si le Gouvernement n’avait pas accepté de négocier, les frontières se seraient fermées sur ce dossier. Coup de semonce peut-être, mais message clair : ce qu’on vous a fait pour la pharmacie, on peut vous le refaire dans d’autres domaines (transports, énergie, alimentation, services financiers, assurances, …) ; donc vous avez le choix, chers petits pays, soit nous négocions un accord global, soit nous allons enchaîner les négociations secteur par secteur.. C’est aujourd’hui la base de la situation, avec une UE qui a le temps, la force, l’expertise pour elle, et des petits pays qui découvrent une situation nouvelle et compliquée (d’autant plus que deux d’entre eux sont dans une situation économique délicate). Il semble donc évident qu’il faut ouvrir cette discussion, il semble évident qu’il faut la préparer très sérieusement, avec des experts extérieurs car c’est un fait, nous manquons de compétences locales, et il est évident que le point de départ doit être une étude d’impact de chaque décision : qu’avons-nous à gagner et à perdre ? que sommes-nous prêts à lâcher et en contrepartie de quoi ? sur quoi ne voulons-nous en aucun cas céder ? J’ai manifesté plusieurs fois mon inquiétude sur ce que je ressens comme une préparation insuffisante de cette négociation vitale pour Monaco, le Ministre d’Etat m’a fait à chaque fois des réponses qui se voulaient rassurantes mais ne m’ont pas encore vraiment convaincu. En conclusion, soyons donc très clair, il ne s’agit en aucun cas de négocier une adhésion avec une UE qui se porte mal et dont on ne veut pas faire partie, il s’agit de négocier comment on veut travailler avec cette UE, c’est très différent. Et effectivement, je crois que si on ne trouve pas d’issue positive à cette négociation, on reviendra à la situation existante : il faut simplement être lucide sur le fait qu’elle n’est pas sans risques".

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DOSSIER

par Roberto Volponi


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POLITIQUE & SOCIETE

L'UP entre identité et loyauté par Patrice Zehr

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g Comment gérer cette situation nouvelle qui met un peu l’UP entre l’enclume et le marteau ? Jean-Michel Cucchi : "On ne peut nier qu'il y ait des divergences de vues entre le Président du Conseil National et le Président de Rassemblement et Enjeux ayant amené Laurent Nouvion, ainsi que des cadres dirigeants de R&E à considérer que Jean-Charles Allavena s'était "auto-exclu" de la majorité Horizon-Monaco alors que ce dernier, revendiquant une liberté de parole qu'il considère comme une valeur fondamentale de son parti, affirme faire toujours partie de la majorité. Pour ce qui est de R&E, vous comprendrez aisément que l'UP n'ait pas de commentaire à faire. Comme prévu par le pacte majoritaire, chaque parti de la majorité est souverain, "ce qui concerne R&E, regarde R&E"! Par ailleurs, puisqu'il n'y a pas eu de décision, ni même de réunion du groupe Horizon-Monaco sur ce sujet, les élus de l'UP considèrent que Jean-Charles Allavena fait toujours parti de la majorité. Il ne serait en

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’Union pour la Principauté (UP) est dans la majorité Horizon Monaco. Une appartance assumée dans une identité réaffirmée lors du rectificatif, ou de la loi de désafectation du Sporting. Une abstention lors du budget qui exprime une méfiance vis-à-vis des nouveaux engagements - fond et forme - du gouvernement. Une défiance au regard de la gestion de la SBM qui s’est manifestée par un vote négatif. Jean-Michel Cucchi pour l’UP, en ce qui concerne les engagements du gouvernement, veut le voir finalement pour le croire. « A l’ouverture de ces débats, Monsieur le Ministre, j’avais indiqué attendre du gouvernement un peu plus que des déclarations d’intentions, certes couplées à des inscriptions budgétaires… Parce que dépositaire de la confiance des monégasques qui m’ont élu et de mes collègues qui m’ont confié la présidence de la Commission du Logement, je me dois d’orienter mon vote sur des éléments concrets… Je m’abstiendrai donc, mais il ne tient qu’à vous, Monsieur le Ministre, de changer les choses avant l’examen prochain du Budget Primitif 2015. » Sur la désaffectation – le contexte économique et social ne permet pas, pour l’UP, un vote uniquement technique. « C’est navrant d’avoir l’impression que pour une fois que le gouvernement essaie de jouer son rôle d’actionnaire majoritaire pour défendre, nous l’avons bien compris, les intérêts immédiats de la SBM, ce soit au détriment de son rôle régalien, défense de ceux de l’Etat. C’est pour cela que je me prononcerai contre le vote de ce Projet de Loi de désaffectation, d’autant plus que de la parole même du Président-Délégué de la SBM, celle-ci n’est pas nécessaire à la réalisation de l’opération qu’il a prévue ». Depuis ces deux votes la majorité a été agitée par une crise entre le président du parlement et le président du parti majoritaire au sein d’Horizon Monaco (R&E). Questions donc à Jean-Michel Cucchi.

effet pas pensable pour nous, dont les principes de respect, de démocratie et transparence sont les piliers sur lesquels notre mouvement s'est construit, qu'une décision puisse être prise sans que chacun ait pu s'exprimer et entendre les différentes parties. J'ai bon espoir que les choses puissent encore s'arranger et en tout cas j’œuvrerai dans ce sens".

LE POINT

Ajustements ou changement ?

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ranchement, quand l'élu Jean-Charles Allavena dit que les séances budgétaires sont interminables et difficiles a suivre, voire impossible, qui peut lui donner tort ? L’exercice de toute évidence n’est pas adapté à la retransmission audiovisuelle, câble et internet, quel que soit le talent du rapporteur et des intervenants. En plus, chacun tentant de se faire entendre par ses électeurs sur un sujet motivant et profitant de l’occasion unique qui lui en est donné, le budget devient le moyen de traiter tous les sujets. Pourquoi pas donc des séances d’actualité retransmises pour dynamiser la vie parlementaire ? Cela ne changerait rien à l’équilibre institutionnel. L’amendement budgétaire voulu par l’UDM est d’une toute autre nature. S’il est indiscutablement choquant de voir un article refusé passer ensuite comme une lettre à la poste (le tunnel descendant), le droit donné au parlement d’amender le budget serait en fait le droit d’avoir le dernier mot et de détricoter point par point la politique voulue par le gouvernement. Ce serait faire entrer par la fenêtre le régime parlementaire : on peut le vouloir mais pas le cacher... (P.Z.)

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g Sur l’Europe : qui a provoqué en fait ce clash, comment préparer les négociations et qui selon vous doit ou peut y participer ? JMC : "Je considère que nous n'avons pas d'autre choix que de négocier avec l'UE. Toute attitude qui consisterait à vouloir se replier sur soi, entraînerait l'étranglement et l'asphyxie de notre économie et donc la fin de notre modèle social. Il est donc d'autant plus impératif d'être le mieux préparé possible ce qui veut dire, avant tout de disposer d'un état des lieux précis de notre situation actuelle et surtout d'études prospectives poussées nous permettant de pouvoir estimer au mieux quels sont les points clés que nous devons absolument préserver et les lignes rouges à ne pas franchir. Il faut aussi créer une équipe dédiée et lui donner les moyens non seulement matériels et humains, mais également structurels, d'être la plus efficace possible. Enfin il ne faut pas hésiter à faire appel à des spécialistes extérieurs reconnus, pour nous aider. En tant que conseiller national je suis prêt à voter tous les crédits qui seront necécessaires, car je considère ce sujet comme majeur, sans doute encore plus que celui du logement, c'est vous dire! Le Conseil national a bien évidement son rôle à jouer, d'abord car il s'agit de défendre la priorité nationale quisera un des sujets essentiels des negociations, mais également par notre action auprès des instances parlementaires internationales auxquelles nous participons. Par ailleurs notre Constitution n'empêche pas je crois le gouvernement, s'il le juge utile, d'inviter le Président du Conseil National à participer, sinon à l'ensemble, tout du moins à une partie du processus. Quoi qu'il en soit il est du devoir du gouvernement de tenir régulièrement et aussi souvent que nécessaire le Conseil national informé de l'état des négociations".


La jungle politique du budget Derrière l'arbre du rectificatif 2014, les débats publics ont fait émerger le positionnement des différents élus par Patrice Zehr

par Patrice Zehr

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g 9 suffrages ont manqué au gouvernement Tout simplement parce que le débat budgétaire va au delà du budget comptable et pose tous les problèmes de Monaco et révèle les divergences entre les élus vis-à-vis du gouvernement, mais aussi entre eux. Par le budget on parle de tout, des recettes et des dépenses, mais surtout de leur emploi - du centre d'entraînement de la Turbie, de la SBM, de l’usine d’incinération, des nouveaux parkings et des tensions politiques au sein de la majorité. Il y a bien comme le disait l’ancien président Robillon deux lectures budgétaires : « Il y a, au moins, deux niveaux d’appréciation d’un Budget. Le premier est l’aspect comptable : un milliard de recettes et de dépenses, un excédent probable à la clôture est un résumé simple. Il ne souffre donc aucun autre commentaire. Le second est la vision politique qui accompagne ce projet de loi. Le paysage est moins agréable ». En tout cas pour l’opposition et certains membres de la majorité. g Bernard Pasquier et le vice fondamental Pour Bernard Pasquier affilié à l’UDM il y a un vice fondamental cependant dans ce budget comme dans tous les autres : « J’aurais souhaité vous voir défendre avec la même passion d’autres articles de notre Constitution, notamment l’Article 37 "Le budget national comprend toutes les recettes et toutes les dépenses de la Principauté" et l’Article 38 "Le budget national exprime la politique économique et financière de la Principauté". Nous savons tous que des dépenses publiques sont financées en dehors du budget, par le Fonds de Réserve Constitutionnel, sans l’aval des Conseillers nationaux. Cela va contre la lettre et l’esprit de la Constitution. Mais sur ce point, vous êtes resté silencieux. Deux poids, deux mesures... Comme vous, je suis tenu de respecter notre Constitution, c’est aussi pour cela que les monégasques m’ont élu. La seule arme dont je dispose est mon vote. Vous ne l’aurez pas, Monsieur le Ministre. Je vote contre ce budget rectificatif 2014». g Pourquoi la majorité a voté en faveur Claude Boisson de son coté a bien expliqué le pourquoi du vote positif de la majorité de la majorité : « Non ce n’était pas du bluff ou un effet de manche.

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e budget rectificatif a confirmé que la rigueur budgétaire mise en œuvre depuis 3 ans a porté ses fruits comptables. Mais l’équilibre légèrement excédentaire est avant tout le fruit d’un accroissement des recettes notamment immobilières. Le bilan du gouvernement sur le plan budgétaire est bon et dans la foulée, il a même présenté les grandes lignes du primitif c’est à dire du budget 2015. Là aussi le maître mot, c’est l’équilibre avec des perspectives légèrement excédentaires. Un excédent déjà dès le projet de budget - de quoi faire rêver l’Europe - que l’on n’avait pas vu depuis 20 ans. Cela doit permettre de dynamiser les investissements, tout en épargnant le fonds de réserve. Du mieux pour la culture, le numérique et l’aide internationale par exemple. Face à ce bilan déjà inclus dans un rectificatif très ambitieux, le vote du 7 octobre sur le budget de l’Etat peut surprendre : 15 pour 3 contre et 6 abstentions, dont les élus UP auquels se sont ajoutés Jean-Charles Allavena, Nathalie AmorattiBlanc et Thierry Poyet.

Au niveau de frustration où se trouvaient les élus de la majorité et confrontés à l’impasse de ne pouvoir respecter leurs engagements légitimes envers les monégasques, ils étaient bien déterminés à ne pas voter ce budget, et moi aussi… Après cette phase de tension, ce sont des solutions positives qui ont rapproché les 2 institutions. Comment rester insensible aux décisions du Gouvernement d’offrir l’abonnement de bus aux scolaires alors que l’an dernier, c’était un non catégorique. …au retrait des 25 millions pour les travaux de l’ASM, …à la construction d’un parking complémentaire de 400 places alors qu’il n’était pas question de retarder les travaux de la SBM, …aux dispositions financières pour les fonctionnaires, alors que rien ne pouvait être attribué en raison de l’absence d’inflation en France ». g Crainte pour la SBM et crispation sur l'Europe Mais dans tous les sujets évoqués ressortait bien la crainte persistante pour la SBM et la crispation autour de l’Europe objet de ce dossier – voila ce qu’en disait Jacques Rit : « À ce propos, Monsieur le Ministre, je conçois que l'article 13 de notre Constitution soit pour vous un obstacle infranchissable qui vous empêche de donner satisfaction à la demande unanime du Conseil National de se voir, en la personne de son Président, associée à toutes les phases de la prochaine négociation avec l'Union Européenne. Pourtant, soyez-en sûr, c'est là la seule voie qui peut permettre à ce Conseil, en cas d'accord signé, d'exercer son devoir constitutionnel de ratification, sa conscience restant libre de l'éventualité d'avoir à s'opposer, a posteriori, à une décision souveraine. C'est pourquoi je vous demanderai solennellement d'être l'interprète du Conseil National auprès du Prince Souverain et de lui faire part de ce souhait, souhait qui se confond avec celui de voir la Principauté devenir euro-pérenne, mais pas européenne ». g L'abstension de Jean-Charles Allavena... Jean-Charles Allavena, membre de la majorité et président de son principal parti, justifiait alors son abstention : « Je ne refuse pas, Monsieur le Ministre, de vous faire confiance. Je dis simplement que j’attends de voir ce qui va réellement se passer.

J’espère sincèrement, pour les Monégasques, pas pour la majorité, que les promesses pourront être tenues. Aujourd’hui j’ai trop de doutes, du fait de l’année 2013 et du premier semestre 2014. Je m’abstiendrai donc à nouveau ce soir, j’espère pour la dernière fois. » Mais au delà des divergences européennes sur le positionnement de Laurent Nouvion et l’expression de ce positionnement en Andorre, c’est une autre déclation qui allait déclencher la crise entre le président de R&E et le président du Conseil national : « Je n’accepte pas l’argument que critiquer la majorité profite à la minorité, je n’accepte pas l’idée que critiquer la majorité conduise à la quitter, et je n’accepte pas l’esprit de clan, et quand la minorité a raison, je revendique de le dire, Ce qui me donne d’autant plus de crédibilité pour la critiquer quand elle a tort !!! Aujourd’hui une partie de cette majorité n’accepte plus le débat, n’accepte plus la critique ou la remise en cause. L’expression d’opinions divergentes devient crime de lèse-majesté et les fautifs menacés d’exclusion. Ce sectarisme est dangereux, il est la négation de notre philosophie originelle, de l’ADN d’Horizon Monaco. Il est temps d’en prendre conscience avant que les tensions ne deviennent fractures ». g ...et la fracture qui a suivi La fracture est intervenue cependant par la riposte du président du Conseil national dans les colonnes de notre confrère Monaco Hebdo : « J’ai également entendu que M. Allavena s’est prononcé en faveur d’ajustements constitutionnels dans son discours et s’est appuyé sur la minorité europhile…….M. Allavena demande des séances d’actualité entre conseil national et gouvernement. Il s’est prononcé pour des ajustements constitutionnels ! La majorité Horizon Monaco ne le souhaite pas. Nous n’avons pas été élus pour ça. Nous prenons acte que M. Allavena se met donc en congé de fait du pacte majoritaire. Nous nous sommes engagés sur le fait de ne pas toucher à la constitution et d’être droit dans nos bottes par rapport aux engagements européens. » Le débat se poursuit dans «La Principauté» - bien sûr - en attendant de voir jusqu’où cela ira. Novembre 2014

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Novembre 2014


ECONOMIE & FINANCE

ECONOMIE

Monaco Telecom et le syndrome Radio Monte Carlo par Patrice Zehr

d’avenir passent toujours par la réduction des coûts, et la réduction des coûts, c’est presque toujours la réduction de la masse salariale. Certains craignent que ce plan de départ soit une première phase qui sera suivie par d'autres décisions importantes. Le tout, pour une réduction de coûts drastiques. g Pour la nouvelle direction le mot d'ordre est "l'innovation" Xavier Neil a réussi à séduire le gouvernement, la direction de Monaco Telecom mais aussi le Conseil national. Le Conseil national affirme qu’il sera vigilant, renvoi vers le gouvernement qui a préparé ce plan en tant qu’actionnaire, qui a donc ses responsabilités et pose la question « où va Monaco Telecom ? » Tout le monde se dit mobilisé pour les salariés concernés, ceux-ci cependant se demandent si ces départs volontaires ne sont pas qu’un début dans une réorganisation et une réorientation qui sera douloureuse. Les évolutions cependant sont bel et bien visibles pour Monaco Telecom, puisque l'opérateur est devenu partenaire d'Apple, et a rapidement couvert la Principauté en 4G. Mais au delà, tout le monde veut connaitre le cap et donc la stratégie pour Monaco Telecom de Xavier Niel. A dire vrai, pour le moment, lui seul le sait vraiment.

IMPOTS

SBM

Hôtel de Paris, bataille salariale

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ne fermeture de 4 ans même partielle entraîne forcément des conséquences : pour la société, les clients et les salariés. La proposition faite au personnel de conserver pendant cette période un salaire calculé sur les trois dernières années incluant donc la masse avec les pourboires semblait une proposition intéressante. Mais les salariés majoritairement même de peu, n’ont pas répondu à cette proposition. Les motivations étaient diverses : méfiance visà-vis de la direction, volonté de garantir pour l’avenir la convention collective et donc de ne pas renoncer à la masse (comme le demandait la direction), surenchère dans les demandes... Résultat des courses : 156 employés se retrouvent au SMIC. En effet pour la direction on ne peut vouloir l’application de la convention collective et la mettre entre parenthèse en fonction des événements. Pour les employés les perspectives salariales - même s'il n’y a pas de licenciements - sont pour un temps très en dessous des rémunérations de ces dernières années. Toutes les portes ne semblent pas fermées cependant, car personne ne souhaite revivre le conflit social de l’hiver dernier : ce n’est certes pas le moment.

Français de Monaco, le fisc français rend les armes L

es français nés à Monaco et y ayant toujours résidé obtiennent le même statut que ceux installés avant 57. Ils ne paieront plus l’impôt sur le revenu à la France. L’administration fiscale s’aligne ainsi sur des décisions de justice qui entérinent un combat tout de même d’un demi-siècle. Tout vient donc à point… mais très tard… pour qui sait attendre. Il faudra prouver bien sûr son bon droit et sa bonne foi. Il faudra un justificatif de naissance- un justificatif de résidence sans interruption- des actes de mariage dans certains cas. Cela concerne quelques centaines de personnes qui pourront demander des remboursements jusqu’aux revenus déclarés de 2011. Un travail administratif à la charge des anciens contribuables, mais l’enjeu, qui pourrait concerner également l’ISF en vaut pour certains la chandelle. C’est en tout cas la preuve que la justice comme l’administration peuvent remédier à une situation qui était choquante et qui a été considérée comme fiscalement et juridiquement anormale.

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g Il faut cependant tirer des leçons du passé Certains parmi les salariés de Monaco Telecom pensent que cela n'a pas été fait, ils sont inquiets. L’annonce du départ d’ici au 3 décembre de 35 personnes, certes, au début, sur le critère du volontariat, n’est pas fait pour les rassurer. Ce plan de départ non prévu est tombé comme un coup de massue et a douché les optimismes. En effet, la nouvelle direction de Monaco Telecom a mis en

place un plan de départs volontaires pour 35 de ses 280 employés. Les employés favorables au plan de départ recevront 1,5 mois de salaire par année d'ancienneté en compensation de leur démission. Monaco Telecom aurait besoin de libérer ces postes afin d'en pourvoir 18 autres. On entend maintenant ici et là, il fallait s’y attendre, c’était obligatoire. Certes, mais il n’y a pas si longtemps tout le monde était sous le charme de Xavier Neil, de son sourire permanent et de sa bonhomie rendant acceptable un évident sentiment de supériorité dans son domaine et sans doute justifié d’ailleurs. Neil ne l’a pas caché, il est intéressé par la marque Monaco pour lancer une téléphonie de pointe concentrée sur un petit territoire, mais destinée à l’hyperclasse mondiale nomade. Les résidents ne sont pas sa priorité mais ils peuvent bénéficier cependant des innovations stratégiques dans l’offre internet, le débit etc... Mais les investissements

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n ne peut nier le talent professionnel de Xavier Niel. On ne peut pas non plus ne pas admirer Alain Weill. L’un est à la téléphonie et au net ce que l’autre est au monde de la radio et de la télé. Les deux hommes se ressemblent, intelligents, efficaces mais forcément sans trop d’états d’âme. Comme Weill, Niel sait que le label Monaco est un « plus » extraordinaire d’image. C’est le premier étage de la nouvelle fusée indispensable, mais toujours vite séparé du reste. On ne va ni refaire l’histoire ni nier le succès incroyable de RMC-Info née à Monaco sur les ruines du RMC historique. RMC-Info est maintenant une radio parisienne et du Radio Monte Carlo d’antan il ne reste rien, ou presque. Ce qui est notable c’est que dans cet exemple, l’actionnaire monégasque a laissé filer un bijou audiovisuel, avec Télé Monte-Carlo d’ailleurs, et n’a pas bien protégé les salariés à Monaco ni défendu leur savoir-faire.

LA PRINCIPAUTE – NOVEMBER 2014

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Artworker: Chris

Proof: 1

DATE: 24.10.14

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

No Finish Line : 15 ans de succès

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Menton : l’espace d’expositions temporaires du musée Cocteau accueille l’oeuvre de Daphné Corregan. Cette artiste travaille sur des ensembles de têtes jumelées, de pièces murales ou de volumes anthropomorphes, ces combinaisons de formes semblant communiquer entre elles. Un dialogue s’instaure ainsi entre les œuvres. Cette coïncidence, ce chevauchement d’idées, d’approches et de cultures revisitées par l’artiste, donnent son titre à l’exposition « Overlaps ». Jusqu’au 9 février 2015 au Musée Cocteau. ☞ Nice : En cette période difficile où l’heure est plutôt à la fermeture des librairies à Nice comme ailleurs, voici une initiative qui mérite d’être encouragée. La Librairie Niçoise vient d’ouvrir un rayon d’ouvrages neufs consacrés à Nice et aux publications régionales. Avec le soutien de l’association des éditeurs AlpesCôte d’Azur. Bravo ! Fondée en 1931, la Librairie Niçoise, rue Defly, offre un large choix de livres anciens et modernes, de livres rares et curieux, sur tous les sujets et à tous les prix.

par Lisa Arquette

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epuis 1999, 56 805 marcheurs occasionnels ou coureurs chevronnés ont foulé le circuit du Port Hercule pour conjuguer leurs efforts sportifs à la générosité, et ce dans un seul but : aider des enfants malades ou défavorisés en participant à la No finish Line. Cette course du cœur est devenue l’un des événements caritatifs majeurs de la Principauté, mobilisant chaque année un nombre croissant de participants. L’édition 2015 marque les 15 ans de la No Finish Line, une édition millésime signant sa remarquable pérennité et son succès exponentiel.

☞ Monaco : sortie du 8° volume de la collection culte. Le nouveau tour du monde des musiques novatrices. La Planète Bleue fait un tabac sur itunes, l’une des émissions les plus podcastées dans le monde. Des inédits pas anodins, des introuvables incroyables, des enregistrements rares souvent exclusifs. Ce 8° volume est accompagné d’un véritable petit livre de 52 pages, illustré par Caza, l’un des géants de la BD fantastique et de Science fiction. Distribution : boutique.rts.ch et laplanetebleue.com ☞ Monaco : Jusqu’au 8 mars 2015, le Musée océanographique de Monaco présente l’initiative artistique « On Sharks & Humanity » : un rendezvous à dimension internationale pour sensibiliser le public à la protection des requins grâce au langage universel de l’Art. Initiée par Parkview Arts Action, cette exposition s’appuie sur un collectif d’artistes contemporains chinois. A ne pas rater pour découvrir d’incroyables sensations portées par de jeunes artistes du bout du monde et une monégasque, Beli.

g A édition exceptionnelle, challenge spectaculaire ! 11 000 participants attendus et 300 000 km à parcourir pour reverser 345 000 € nécessaires au financement de projets en faveur d’enfants car, pour cette édition anniversaire, Children & Future a décidé de reverser 1,15 € pour chaque kilomètre parcouru. Un nouveau défi que les bénévoles de Children & Future sont bien décidés à relever aux côtés des milliers de participants parce qu’ils savent que leur engagement permanent et leur énergie communicative ont donné à cette manifestation une ampleur importante et une notoriété dépassant les frontières de la Principauté. La No Finish Line est aujourd’hui une grande fête sportive fédérant enthousiasme, dépassement de soi et convivialité pour une seule cause, celle de défendre les droits des enfants.

© Photo NFL

☞ Nice : voir un film, assister à un concert, envie d’un bon livre ? Et si vous cherchiez la réponse sur un bon site ? Agréable, facile à pratiquer, chroniques et critiques qui font mouche ? Alors je vous conseille Crabe des Arts. Franchement sympa ! Une vraie trouvaille. Le Top des films, l’actualité artistique locale, c’est le site de la critique alternative de la French Riviera. www.crabedesarts.com à découvrir et à compulser avant de sortir. Une autre façon de bousculer la matière grise.

g 1999 – 2014 : 15 ans d’une course généreuse Depuis sa création, la No Finish Line peut s’enorgueillir de chiffres remarquables : 56 805 participants – 1 518 830 km parcourus – 1 628 007 € versés aux profits des enfants. La première édition de la No Finish Line s’est déroulée du 20 au 28 novembre 1999, organisée par la Jeune Chambre Economique de Monaco pour contribuer à la célébration de la 1ère journée monégasque des droits de l’enfant se déroulant chaque 20 novembre. En mars 2001, l’association Children & Future a été fondée pour pérenniser la No Finish Line et encourager d’autres projets en faveur des enfants souffrants ou en difficulté.

g Les raisons d’un succès notable Cet événement sportif doit son engouement à : Un principe simple de participation, accessible à tous : courir ou marcher sur un circuit de 1400m, ouvert 24h/24h durant 8 jours, autant de fois que désiré et autant de kilomètres que souhaités. Grâce aux inscriptions, aux donateurs et aux sponsors, pour chaque kilomètre parcouru, Children & Future reverse 1 € (cette année 1,15 €) pour soutenir des projets en faveur d’enfants ; Des objectifs caritatifs mobilisateurs; Une communication régulière effectuée sur l’utilisation des fonds récoltés ; la convivialité sur le circuit. La trentaine de bénévoles de Children & Future s’investit en effet avec enthousiasme dans l’organisation de la No Finish Line et pour encourager les performances sportives des participants dans une ambiance festive, Children & Future place chaque édition, sous un thème fédérateur, décliné quotidiennement avec des animations spécifiques. Pour cette 15ème No Finish Line, la fête battra son plein sur le Port Hercule avec les rythmes endiablés d’un « Voyage en musique » cosmopolite. Rendez-vous à Monaco pour vivre une édition sensationnelle du 15 au 23 novembre ! Informations sur le site web : www.nofinishline.com

LE PERSONNAGE

Sportel, 25 ans et un poids lourd... C

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Novembre 2014

☞ Monaco : Créé en 1951, le Prix Littéraire Prince Pierre honore chaque année, un écrivain d’expression française pour l’ensemble de son œuvre. Le prix 2014 a été attribué à Eric Neuhoff, collaborateur de l'émission Le Masque et la Plume, sur France Inter, du Figaro Littéraire et de l'excellent mensuel Service littéraire de François Céresa. - Lauréate de la Bourse de la Découverte : Paulina Dalmayer, pour Aime la guerre ! (Fayard, août 2013). Coup de Cœur des Lycéens: Nathalie Aumont, Consolation (Arléa, août 2013). ☞ Monaco : "Shopping au jardin!" avec les Pavillons Monte-Carlo inaugurés le 3 octobre par S.AS. Le Prince Albert II, lors d'une soirée bucolique lâcher de papillons par les messieurs, muguet offert aux Dames, effluves jasminées d'un jardin griffé Jean Mus... Un projet sur-mesure de l’architecte Richard Martinet allié au cabinet Chérif Jahlan. Ce village urbain éphémère (ouvert la nuit !) est destiné à abriter pendant quatre ans les enseignes de l’Avenue des Beaux Arts et du Sporting d’Hiver voué à la démolition...

La photographie du mois

Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

Photos Centre de Presse Claudia Albuquerque Olivier Almondo Thierry Carpico

Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM)

Projet graphique GMA Studio Design

Dessinateur Jean-Jacques Beltramo

N° de Commission Paritaire : 0517U81608

Copyright © 2014 Global Media Associates Sas - Piazza Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome

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☞ Monaco : Le mercredi 15 octobre, S.E. M. Hadelin de la Tour du Pin, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Française à Monaco, a présenté dans la matinée, ses Lettres de créance à S.A.S. le Prince Souverain. La carrière diplomatique du nouvel ambassadeur de France s'est déroulée à Rabat, Budapest, et Alger, avant d'être nommé Ambassadeur à Conakry, Freetown et Harare, puis Nicosie et Caracas. Depuis 2010, S.E. M. Hadelin de la Tour du Pin était Ambassadeur permanent de la France auprès de la Communauté du Pacifique.

☞ Beausoleil : Pour le public à qui le festival "Les Héros de la Télé " - est dédié, la reine de la fête populaire "Saison3" aura été à l'unanimité Marthe Villalonga, suivie par Daniel Prévost et Bernard Menez... Côté séries : les acteurs de Pep's et Scènes de ménage ont été très applaudis à leur arrivée sur le tapis rouge, sans oublier classe à part : le feuilleton en 6 épisodes "Dolmen". Une première : les élèves du Collège Bellevue, guidés par des professionnels ont réalisé des minis courts métrages projetés sur la place de la Libération... © Photo Gander/Newpress7

ette année, le Sportel Monaco a célébré ses 25 ans, début octobre, au Grimaldi Forum. Le Sportel représente le seul marché international pour les sociétés impliquées dans la programmation et les contenus sportifs, quel que soit leur réseau de distribution. Le rendez-vous représente un lieu privilégié pour le networking et les échanges d’idées, pour rencontrer les acteurs du secteur et développer les opportunités d’affaires. Un Marché International où se rencontrent principalement les acheteurs et vendeurs de droits sportifs. Chaque année une réussite confirmée. Parmi les stars invitées pour cet anniversaire, Mike Tyson. L’ancien boxeur reste le plus jeune à avoir remporté le titre de Champion du Monde poids lourds. Lauréat du prix de la meilleure autobiographie de l'année avec «la Vérité et rien d'autre », Mike Tyson a profité de l’occasion pour échanger souvenirs et idées avec Pierre Casiraghi.

☞ Monaco : Au Théâtre des Muses début de saison avec le rire (intelligent) Bernard Azimuth (un OVNI en matière de rire...) qui compte parmi les artistes les plus plébiscités par le public des "Muses" (à g. sur la photo) venu il y a deux ans "essuyer les plâtres" du charmant Théâtre des Muses". C'est à lui que l'amphitryon du lieu Anthea Sogno a fait appel pour la première de sa saison 20142015. Un humoriste qui symbolise à lui seul l'esprit du lieu: Qualité des spectacles qu'ils soient comiques ou classiques... Programme complet jusqu'en juin sur www.theatredesmuses.fr

Avant les frimas de l'hiver, un dernier regard sur l'été terminé : la transparence de l'eau, et un cormoran sur le rocher (à gauche). Photo © Alain Giampaoli


2015 : l'Année de la Russie ! par Pierre-Alain Martini

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’est dans la magnifique salle de conférence du Musée Océanographique que l’année de la Russie a été présentée aux nombreux partenaires de la manifestation et à la presse monégasque, russe et française. La salle était pleine, démontrant ainsi l’intérêt ou l’effet de curiosité provoqué par cette année de la Russie à Monaco en 2015. L’esprit culturel de la manifestation autour de liens historiques indiscutables a été présenté par le Ministre d’état alors que les temps fort du programme aux 130 événements -et plus peut-être si engouement- a été détaillé par le directeur du centre de presse François Chantrait, impeccable dans la présentation de cet événement qui s’annonce comme considérable et minutieusement préparé.

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g Une vitrine culturelle et scientifique Henry Fissore ambassadeur en mission auprès du Ministre d’Etat et cheville ouvrière monégasque de l’année 2015 a remercié très chaleureusement les sponsors, d’une année qui s’ouvrira le 19 décembre avec le Bolchoï et la création de Jean-Christophe Maillot, Directeur des Ballets de MonteCarlo «La mégère apprivoisée», qui a déjà triomphée à Moscou. Mikhaïl Schvydkoy, représentant du président Poutine a été le seul à évoquer en passant le contexte politique actuel. Le «paradis monégasque» s’annonce comme une vitrine culturelle et scientifique formidable pour la Russie. Monaco après quelques hésitations a maintenu son choix, sûr que la qualité des manifestations et leur thématique bien ciblées triompheraient de toutes les critiques potentielles.

g L'agenda de mars au jour le jour... . C’est pourquoi le programme exceptionnel présenté et disponible pour tous sur le site monacorussie2015.com est accompagné d’une prudence « apprivoisée » même par les journalistes présents puisqu’aucune question à l’issue de cette conférence de presse n’a été posée ! Monaco aurait pu en fait élargir à une sorte de diplomatie par la culture cette manifestaINITIATIVES tion pour rapprocher des acteurs slaves du jeu mondial dans un pays insoupçonnable, comme certains l’avaient suggéré- c’est le principe de précaution qui l’a emporté. Mais cette précaution sera sans doute comimer l’entreprise fait partie de l’ADN Monépensée par l’audace événementielle. Il n’ y a gasque et l’affirmation n’a pas besoin d’être donc pas de marche arrière ni de bond en répétée pour convaincre, comme le conseiller Valeri l’a rappelé récemment au petit déjeuner de avant, mais la volonté de concentrer tous les la Jeune Chambre Economique. Un petit déjeuefforts dans une année qui s’annonce aussi ner consacré à l’intégration professionnelle des riche que complexe vers l’histoire commune jeunes de Monaco et à l’accompagnement sur qui se suffit largement à elle-même dans tous mesure du gouvernement… Avec en référence les domaines de l’art et de la science, des une phrase de Malraux « la jeunesse est une religion à laquelle il faut toujours finir par se converrapports dynastiques, de la passion russe tir ». « En 2010, le Prince Souverain - rappelle pour Monaco et sa région. En espérant bien le Conseiller - m’a demandé de rejoindre Son sûr que l’actualité ne vienne pas s’inviter trop équipe gouvernementale en qualité de Conseiller brutalement dans ces prochains mois qui pour les Affaires Sociales et la Santé. On connaît devraient faire date pour les deux pays si liés les grands dossiers de santé publique auxquels depuis plus de 150 ans. il m’a demandé de m’atteler, comme la reprise du dossier du nouvel Hôpital Princesse Grace, il y en a bien d’autres. On connaît moins la dimension parfois plus quotidienne de mes attributions puisqu’elles touchent à la vie de tous les salariés et des entreprises, à travers Mais cela nul ne peut le programmer.

Aide à l'insertion des jeunes

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la direction du Travail. Au travers de la feuille de route de S.A.S. le Prince, le gouvernement a mis le développement de la Principauté au cœur de sa stratégie, en mettant l’accent sur l’attractivité de la Principauté et en donnant aux entreprises les moyens de se créer et de se développer. Donc, j’aime l’entreprise, Nous aimons l’entreprise. … Mais, le plus important : ILS aiment l’entreprise. Ils, ce sont tous ces jeunes qui veulent accéder à un emploi salarié à Monaco, pour vivre et travailler au pays... Ils, ce sont ces Monégasques et enfants du pays qui peinaient à trouver dans leur propre pays ce que d’autres peuvent leur offrir ailleurs, en dépit de l’excellence du système d’éducation qui aboutit à des parcours d’études supérieures souvent remarquables. Dès mon arrivée à la tête du Département, nous avons réuni toutes les énergies pour comprendre comment concilier au mieux les besoins des entreprises, les besoins du marché et les besoins des jeunes. Autrement dit, nous avons adopté une démarche dont certains nous reprocheront d’être inscrite dans la logique du « privé », mais comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on s’attache tout simplement à être efficace pour nos jeunes et pour nos entreprises… Nous nous sommes donné les moyens de cette politique en créant la Commission d’Insertion des Diplômés et la Cellule pour les Nationaux et Enfants du Pays, au sein du Service de l'Emploi, car nous n’oublions pas aussi les moins jeunes. Enfin, nous avons privilégié l’information en amont, sur les métiers et les débouchés, favorisant les stages au cours des études supérieures et en organisant, chaque année, une rencontre entre les professionnels de métiers créateurs d’emploi, en Principauté, et les jeunes de Terminale. L’insertion professionnelle de notre jeunesse, dans son pays, vous l’avez compris, est une priorité absolue du Prince Souverain et de Son gouvernement, car c’est une attente fondamentale des jeunes Monégasques et c’est aussi essentiel pour l’avenir de la Principauté ». Les effets concrets sont là, Monaco a en effet un des taux de chômage les plus bas du monde et plus d’une centaine d’entreprises, parmi les plus importantes de Monaco, ont signé un contrat de partenariat avec la Commission d’Insertion des Diplômés, qui a déjà trouvé un emploi à plus de 150 jeunes du pays.

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ART & CULTURE

par Viviane Le Ray

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es têtes d'affiche, des auteurs cultes, des comédies, à l'affiche... Après "Le Square" de Marguerite Duras, "Oblomov" avec Guillaume Galienne, lever de rideau sur le mois de novembre : le jeudi 6 à 21h sur Françoise Fabian et Rachida Brakni dans "Sonate d'automne" d'Ingmar Bergman... Mais encore... "Zelda & Scott" brillant hommage à

S O U S

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P R É S I D E N C E

Scott Fitzgerald de Renaud Meyer : le couple légendaire rencontre Ernest Hemingway : "Frère de littérature", la pièce est programmée le Dimanche 9 novembre en matinée (ce qui ravira le public !). Le jeudi 13 à 21h dans "Le Malentendu" Albert Camus, raconte une histoire écrite à partir d'un fait divers relaté dans "L'Etranger"... Le mercredi 26 novembre à 21h : Sarah Biasini et Claude Rich jouent "La Tempête" de William Shakespeare : Après avoir été déchu et exilé par son frère, le Duc de Milan se retrouve avec sa fille sur une île déserte... Le samedi 29 à 21h suivra une farce contemporaine désopilante "Ah! le grand homme" de Pierre et Simon Pradinas, avec Christophe Allevêque et Yvan Le Bolloc'h. g Une comédie de Françoise Dorin avec Jean Piat et Marthe Villalonga... Place, le jeudi 4 décembre à 21h, une pièce à deux personnages écrite par la reine des comédies de Boulevard : Françoise Dorin : "Ensemble et séparément" : mis en scène par Stéphane Hillel, deux immenses comédiens : Jean Piat et Marthe Villalonga.

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S T É P H A N I E

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE - TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

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DIMANCHE 9 NOVEMBRE 2014 À 15H

JEUDI 13 NOVEMBRE 2014 À 21H

MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 À 21H

SAMEDI 29 NOVEMBRE 2014 À 21H

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© Photo Lot

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CULTURE

Fabian, Rich, Piat,Villalonga

g Rencontre avec Marthe Villalonga ... Son accent pied-noir et son visage souriant lui ont apporté la célébrité, elle ne renie rien, loin de là et pour cause : le public l’adore, mais c’est occulter un peu vite le vrai visage qui est le sien... Marthe Villalonga, on l’a vue auprès de Jacques Fabbri dans «Je veux voir Mioussov», dans «Boulevard Durand» d’Armand Salacrou, mais aussi jouer Shakespeare au Festival du Marais, Feydeau... Elle a fait les grandes heures de la télévision avec des séries cultes «Les cinq dernières minutes», «Maguy», «Les Saintes chéries» ; la gloire viendra avec les films d'Yves Robert «Un éléphant ça trompe énormément» et «Nous irons tous au paradis» où elle jouait la mère inoubliable de Guy Bedos. Un rôle en or mais qui aurait pu néanmoins lui coller à la peau : elle est alors souvent sollicitée pour jouer «la mère juive de service» alors que dit-elle, «Je ne suis ni mère, ni juive ! » André Téchiné lui donnera l'occasion de diversifier son jeu dans «Les Innocents» et surtout «Ma saison préférée». Elle reçoit en 1997 le prix «Reconnaissance des cinéphiles» pour l'ensemble de sa carrière. Elle sera distinguée pour son interprétation au 43e Festival de télévision à Monte-Carlo : deux «Oscars» dont elle est fière à juste titre quand on sait le peu de cas que font de la comédie, les grands festivals... g Arrivée à Paris : Direction le cours de René Simon ! "Je me suis dit il faut que je perde mon accent, je suis allée au Cours Simon, au départ René Simon ne voulait pas me prendre il m’a dit « tu es prête il faut que tu joues », il avait décelé le comique en moi : « Raimu a fait sa carrière avec son accent » me dit-il... Je l’ai tellement embêté avec cet accent qu’il m’a dit « tu m’emmerdes, inscris-toi au cours... » C’est comme ça que je suis rentrée dans la dernière classe ! C’était un homme extraordinaire, il n’encourageait pas les gens s’il ne sentait pas en eux une disposition, il leur disait franco « marie-toi et fais trois gosses » et c’était réglé !" Simon avait vu juste son accent allait rattraper la comédienne comique née qu’il avait pressentie... Le trac ? "pas vraiment, certains arrivent au théâtre trois heures avant, moi j’écoute de la musique, je me promène, ou je reste chez moi. Je dois simplement me sentir bien avec mes partenaires (et dans mes costumes !) Mais avant tout le théâtre c’est la rigueur, quand je commence une pièce : j’entre en religion..." Marthe Villalonga ? Une femme "comme tout le monde" qui ne ressemble pas vraiment à tout le monde.. qui a toujours vécu "sa" vie, fréquentant peu le monde du cinéma, entre Cannes, Paris, et Monte-Carlo où souvent on peut apercevoir celle qui aurait dû être pianiste, anonyme, dans la salle de l’Opéra Garnier...

☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27


DD Bridgewater au Jazz Festival par Amanda Coutelle

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u 25 au 29 novembre se déroulera le Monte Carlo Jazz Festival placé depuis sa création sous le Haut Patronage S.A.S. le Prince Albert II de Monaco qui, depuis neuf ans, accorde son attention à l'événement organisé par la Société des Bains de Mer. Une édition qui, annonce Jean-René Palacio, directeur artistique, reflètera "le jazz d’aujourd’hui, qui s’ouvre vers les musiques du monde et donne une large place à la voix". La grande fête annuelle du jazz débutera le mardi 25 novembre avec Galliano, Lagrène, Lockwood, Trio : accordéon, guitare, violon "symboles d’un jazz aux racines européennes" commente Jean-René Palacio. Le même soir, Sylvain Luc & Stefano Di Battista; Jean-Lou Treboux, jeune vibraphoniste de talent. Le Mercredi 26, place à Ibrahim Maalouf, Kenny Garrett et leurs différentes formations qui nous ferons voyager des couleurs de l’Orient, du rock et du jazz, à la musique afro-américaine. Le lendemain : "Musiques du monde" avec Céu, jeune vocaliste brésilienne, puis avec l’Orchestre "El Gusto" nous vivrons une véritable expérience humaine et musicale avec 20 musiciens sur scène, qui font revivre la musique Chaâbi : joie et bonne humeur assurées aux sons d'instruments atypiques comme le qanoun, le luth, le banjo, la mandole… Grand retour de Chris Rea le vendredi 28 avec tous ses grands succès dont Josephine, The Road to Hell… Il partagera la scène avec Robin McKelle, la "soul lady" qui nous fera voyager au plus profond des musiques du sud des Etats-Unis et du rhythm‘n’blues. C'est Lemmy Constantine qui ouvrira la soirée avec son jazz Manouche à l'américaine...

g En apothéose la voix unique de Dee Dee Bridgewater En apothéose, le samedi 29 novembre sur la scène de l'Opéra Garnier : Dee Dee Bridgewater, la grande voix du jazz à la présence en scène exceptionnelle ainsi que Curtis Stigers, l’un des grands crooners d’aujourd’hui. chanteur, saxophoniste et auteur du célèbre I Wonder Why. Sans oublier la traditionnelle exposition, cette année du 25 au 29 novembre dans l'Atrium du Casino les oeuvres du photographe de Philip Ducap (-Ouverture des portes de l’Opéra Garnier à 20h00)

PROGRAMMATION - Mardi 25 novembre : Jean-Lou Treboux Quintet, Sylvain Luc & Stefano Di Battista Quartet 20:30 Opéra Garnier Galliano, Lagrène, Lockwood Trio 60 € - Mercredi 26 novembre : The Kenny Garrett Quintet 20:30 Opéra Garnier Ibrahim Maalouf « Illusions » 60 € - Jeudi 27 novembre : Céu 20:30 Opéra Garnier Orchestre El Gusto 60 € - Vendredi 28 novembre : Lemmy Constantine Robin McKelle & The Flytones 20:30 Opéra Garnier Chris Rea « The Last Open Road Tour » 70 € - Samedi 29 novembre : Curtis Stigers 20:30 Opéra Garnier Dee Dee Bridgewater 70 € EXPOSITION

L'Art, la Littérature, la Femme C

’est avec sa double casquette de photographe et d’écrivain qu’Alexandre Schoedler a honoré de sa présence l’événement d’octobre de la Galérie d'art L’Entrepôt Monaco. Artiste rebelle aux multiples facettes, il manipule avec talent toutes les techniques de la photographie, de la photo hybride mêlant la photo avancée et l’ordi-pao-morphing, ou encore le light painting, le blush art, le Néo Pop Art urbain… Forget Warhol, Picasso et autres Miro… avec Alexandre Schoedler, ces temps ont vécu, même s’ils resteront toujours des sources d’inspiration pour les uns et des modèles pour les autres. « Je ne me limite jamais à des styles, je ne me case jamais dans un courant, je suis un nomade de la création multimédia toujours dans la quête de l’absolu, de la photo parfaite faisant une émotion sans cesse renouvelé. Je cultive la différence, je persiste et je clique ! Quitte à choquer ou déranger en mode littéraire ou en mode photo. » Son objectif : Importer l’imaginaire du réel et le rendre visible. Alexandre Schoedler dit « entretenir un rapport quasi métaphysique et sensoriel avec la photo, où l’ombre devient la lumière exposée, où la lumière est tout, la technique rien. » La littérature nourrit en bien des façons son univers créatif photographique et vice versa, toute son œuvre artistique est profondément cosmopolite et marquée par son ouverture d’esprit. Il trouve son inspiration dans sa passion pour l’histoire, la mythologie et les religions. Ses études approfondies en histoire le poussent à acquérir une certaine rigueur du détail. Fervent défenseur de l’exactitude, il rejette tout ce qui est approximatif. L’écrivain et le photographe ne font qu’un, Alexandre Schoedler cherche souvent à transposer des impressions photographiques en lignes de roman, bousculant par la même la forme du roman devenue à son goût trop «monolithique et répétitive». La plume d’Alexandre Schoedler à découvrir et à savourer sans modération à travers son roman « Codex Deus sur les traces des secrets de Dieu & des dieux », Editions Bénévent. (F.R.)

Effeuillage littéraire...

par Viviane

Le Ray

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ffacé, vrai, modeste, solitaire, mélancolique... autant de qualificatifs qui tentent de définir, l'insaisissable Ecrivain Patrick Modiano, lauréat 2014 du prix Nobel de littérature... (Le dernier Français était J.M.G Le Clezio il y a six ans) C'est la quinzième fois que le prix Nobel de littérature revient à un Français ce qui en fait la nationalité la plus représentée... Patrick Modiano avait reçu en 1984 le Prix Prince Pierre de Monaco pour "l'ensemble de son oeuvre". . ____________________________________________ Vient de paraître : "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier" - Collection Blanche - et les 10 romans parus dans la Collection Quarto (Gallimard, 2013).

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urakami revient paré de sa meilleure plume, celle de son entrée en littérature On pense à "Chronique de l'oiseau à ressort" ou "La Ballade de l'impossible", un immense bonheur pour ceux qui comme moi le suivent et l'avaient un peu délaissé... À Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables... Un jour, ils lui signifient qu'ils ne veulent plus jamais le voir. Sans explication. Luimême n'en a pas cherché. Pendant seize ans, Tsukuru vit comme un mort qui n'aurait pas compris qu'il était mort. Quand Sara entre dans sa vie elle le sent séparé du monde par une frontière invisible. Tsukuru va entamer alors ses recherches jusqu'en Finlande. Sublime ! _____________________________________ "L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage"- Haruki Murakami (Belfond)

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ne femme hors du commun - inspirée par la grand-mère de l’auteur - se remémore son incroyable existence. Alors que le destin de l’Europe s’apprête à basculer à Munich, un voilier anglais accoste sur l’Ile-aux-Moines. A son bord, Charles Evans et sa fille Marge. La jeune fille anglaise rencontre deux jeunes Bretons, Blaise et son meilleur ami Mathias. Elle épouse Blaise fait de Mathias son amant... et le véritable père de son fils. Ce lourd secret et la guerre feront le reste. Le trio amoureux traverse un quart de siècle où la petite histoire se mêle à la grande. Des pages superbes sur la Bretagne (dont personne ne parle... Voilà qui est fait !) _______________________________ "La femme qui dit non" - Gilles Martin-Chauffier (Grasset)

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a Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. À bord d’un porte-avions au large du Japon, Philip Bowman rentre aux USA. Deux obsessions, l’accompagnent : la littérature et la quête de l’amour. Embauché par un éditeur, il découvre ce milieu très ferm, sa réussite s’avère indiscutable. Ce livre magnifique est comme le testament d’une génération d’écrivains, derniers témoins, sans le savoir, d’un monde promis à la disparition. Le lieutenant-colonel Horowitz publie son premier roman en 1956 : sous le nom de James Salter et démissionne de l'armée pour se consacrer à l'écriture. En lice pour le prix Médicis Etranger... ____________________________________________ "Et rien d'autre"- James Salter (Ed. de l'Olivier)

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AUTOUR DE MONACO

EVENEMENTS

"Menton fait sa comédie !" par Lisa Arquette

g Le festival en quatre dates Après Stéphane Rousseau en octobre, c’est véritablement ce moisci, des 20 au 23 novembre, que le festival battra son plein. Le Palais de l’Europe et le casino Barrière de Menton proposeront ainsi quatre spectacles de qualité : Mustapha El Atrassi, Joffrey Verbruggen, Viktor Vincent et la comédie de Patrick Zenou « La femme est le meilleur ami de l’homme ». Bonne humeur assurée. VALBERG

Equiper les véhicules de coupe-ceinture et brise-vitre M.Ginésy estime qu’il est difficile de pouvoir s’extraire de son véhicule en cas d’urgence, bloqué par la ceinture de sécurité ainsi que les vitres du véhicule. Cela arrive et peut avoir des conséquences dramatiques. Ainsi, Charles Ange Ginésy propose d’équiper les véhicules d’un coupe-ceinture et d’un brisevitre. Selon lui, « cet équipement de survie se manipule d’une facilité déconcertante pour permettre à tout un chacun de pouvoir l’utiliser sans difficulté ». Cet équipement permettrait aux conducteurs et passagers de sortir seuls du véhicule ou bien même de porter secours et de fournir une aide extérieure avec l’équipement d’un autre véhicule.

© Photo DR

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Améliorer les chances de survie pour un coût modeste L'objectif est bien sûr de maximiser les chances de survie dans le cas d'un accident de la route, chute dans un ravin ou dans l’eau, empêchant les passagers conscients de pouvoir s'extraire de leur véhicule. Charles Ange Ginésy rappelle que son coût modeste « peut sauver des vies, surtout dans les zones de montagne, là où le risque est décuplé avec la perte de visibilité et les risques de chute dans un ravin ». Et il relève que certaines compagnies d’assurance, collectivités territoriales ou bien encore service d’Etat américain ont déjà choisi d’équiper leur flotte de véhicule. Rappelons que le dernier bilan de la sécurité routière dresse le nombre de 3 268 victimes qui ont perdu la vie en 2013 sur les routes françaises. (P.Y.R.)

deux pas de la pointe des douaniers – et du sentier du même nom -, se trouve un nouveau jardin extraordinaire. Une cinquantaine d’espèces végétales, un potager, un cabanon et un échiquier géant. Le décor et planté sur ce terrain en pente de 2700 m2, terrassé en trois parties. Tout en haut, un espace engazonné pour que s’amusent les plus jeunes. Sur la planche centrale, un cabanon de 50m2 (qui date des années 1830, mais remis au goût du jour bien sûr) peut accueillir une trentaine de personnes. Un lieu de rencontre et de convivialité. Sur la planche du bas, sur une dalle qui existait, l’échiquier géant. Un jardin en senteurs et couleurs Pour les amoureux des plantes, on y trouve : oranger du Mexique, théier, câprier, mais aussi un arbre caramel ! On y cueillera du cédrat, de la lime, du gingembre, de la grenade, du pomelo rose. Mais aussi de la canne à sucre… Un espace a été installé qui servira de potager pour les enfants des écoles. Découvertes assurées pour les plus jeunes. g

L’esprit du jardin Le jardin est sous la responsabilité des associations et de celles et ceux qui y viendront. On retrouve l’esprit du Cercle des Salines. C’est ce que veut le maire de Cap d’Ail, Xavier Beck. Convivialité et responsabilité sont les maîtres mots pour ce jardin à vocation familiale et éducative tout à la fois. En précisant encore que ce jardin, inauguré fin septembre, est totalement accessible pour les personnes à mobilité réduite. g

© Photo ISF

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e député-maire de Péone-Valberg vient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi, cosignée par 33 parlementaires, visant à améliorer les chances de survie des victimes de la route.

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☞ Billetterie : Office de Tourisme de Menton / 04 92 41 76 76

Le beau Jardin des Douaniers

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g Le programme complet - Mustapha El Atrassi : Jeudi 20 novembre – 20h30 Palais de l’Europe / 20 à 25€ - Joffrey Verbruggen : Vendredi 21 novembre – 20h30 Casino Barrière / 20€ - Comédie : « La femme est le meilleur ami de l’homme » (Metteur en scène : Nathalie Hardouin) : Samedi 22 novembre - 20h30 Palais de l’Europe - Viktor Vincent « Emprise » : Dimanche 23 novembre – 17h Casino Barrière

ITINERAIRES

Améliorer la sécurité routière

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© Photo Gander/Newpress7

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a Ville de Menton, en partenariat avec le P’Tit Paris, lance son festival de l’humour baptisé « Menton fait sa comédie ». Cette toute première édition, qui se déroulera du 20 au 23 novembre 2014, a accueilli en avant-première au Palais de l’Europe, le célèbre humoriste canadien Stéphane Rousseau, parrain de l’évènement. Il y a dévoilé la « version Zénith » de son nouveau spectacle intitulé « Stéphane Rousseau brise la glace ». L’occasion de découvrir toutes les facettes de cet humoriste canadien. Stéphane Rousseau, artiste aux multiples talents, révèle sa polyvalence à l’américaine, se dévoile à l’européenne et charme à la québécoise. Tout un programme. Sa longue carrière débutait en 1987, mais c'est le 2011 l'année de la consécration avec sa tournée qui rencontrait un franc succès en France, en Belgique, en Suisse et au Québec. Et il a notamment participé au spectacle Just for Love, présenté par Arthur, dans le cadre du Festival Juste pour rire. Le 10 novembre 2013, il fait une apparition dans l'émission Vivement Dimanche de Michel Drucker consacrée à son ami Franck Dubosc où il a annoncé son nouveau spectacle et la nouvelle tournée qui font étape ce mois-ci à Menton.


SPORT & LOISIRS FORMULE 1 • La FIA cherche des solutions pour faire en sorte que l'accident qui a frappé Jules Bianchi ne puisse se repro-

Nouvelles mesures de sécurité par Alan Parker-Jones

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g Des F1 équipées de cockpit ? Claire Williams, qui dirige l'écurie Williams, a évoqué la possibilité de cockpits fermés en F1, même si « les cockpits fermés sont techniquement très difficiles à réaliser et à intégrer sur une monoplace ». Fernando Alonso et Felipe Massa se sont prononcés pour que l’on essaye cette solution. Cela peut paraître une bonne idée, mais… présente bien des difficultés. La visibilité : l’épaisseur et la courbure de la verrière déforment la vision du pilote. Il faut prévoir un système nettoyant la vitre des projections diverses et évacuant l’eau en cas de pluie. Plus préoccupant : une verrière constitue un obstacle à la sortie du cockpit. Le système doit donc permettre au pilote de s’extraire rapidement, même lorsque la monoplace est retournée. Enfin, en quelle matériau réaliser ce cockpit « transparent » mais solide. Dans le cas de l’accident de Jules Bianchi un tel cockpit, éclatant sous le choc, aurait pu aggraver encore les blessures du pilote. En 1967, Brian Hart, motoriste, constructeur de monoplaces, et aussi un peu pilote, avait conçu une F2 équipée d’un cockpit : la PROTOS. Quelques courses sans grand résultat. Une verrière couvrait totalement la tête du pilote, et comme on peut le voir sur la photo, une petite ouverture rectangulaire était prévue pour améliorer la visibilité. g Un hélicoptère ou des grues avec bras articulé ? Une première mesure, simple, serait d’interdire l’utilisation de tracteurs de levage. Pourquoi ne pas généraliser les grues avec bras articulés employées à Monaco,

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SPORT

elon le magazine Auto Motor und Sport Jules Bianchi, a percuté le camion grue à une vitesse d'environ 150 km/h. L’enregistrement du choc fait durant l’accident aurait révélé une décélération de 92 g sur un temps infiniment court. Autrement dit, Jules Bianchi a encaissé 92 fois l’équivalent du poids de son corps en une demi-seconde ! Comparatif : l’accident ayant touché Felipe Massa en 2009 au Grand Prix de Hongrie* où il avait encaissé une force de 27 g. Le champion brésilien avait mis plusieurs mois à se rétablir.

qui permettent, derrière les rails de sécurité, d’ôter une monoplace en quelques secondes sans qu’il y ait un risque de collision ? C’est sans doute plus facile à mettre en œuvre que l’installation d’un cockpit. Autre idée émise par la société Air Zermatt. La société suisse propose d’évacuer les F1 qui seraient à l’arrêt ou accidentées par voie aérienne, au moyen d’un hélicoptère. L’idée a déjà été testée par Air Zermatt en 2005 sur le circuit de Dubaï lors d’une manche d’A1 Grand Prix. Mais il n’y a jamais eu de test en F1. Quelles que soient les mesures prises, le sport automobile reste et restera dangereux. Un alpiniste chutera, un torero sera encorné, un pilote se tuera… Etrangement, le sport le plus « dangereux », celui qui a entraîné le plus grand nombre de morts depuis 25 ans, c’est le football ! * Une roue « folle » avait percuté son casque à pleine vitesse pendant la course.

L'HISTOIRE

Les Bianchi, la course et les drames

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Légendes photos : En haut, Mauro Bianchi, Alpine-Renault, termine 3° du GP F3 de Monaco en 1964, année de l’arrivée d’Alpine en course. En bas, Lucien Bianchi, sur l’imposante Cooper-BRM, termine lui aussi 3° lors du GP F1 de Monaco en 1968.

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e terrible accident de Jules Bianchi au GP du Japon est venu rappeler que le sport auto a toujours été, et reste un sport dangereux… La famille Bianchi ne le sait que trop. Originaire d’Italie, Luciano, l’arrière-grandpère de Jules, part en Belgique au début des années 50 pour suivre le pilote Johnny Claes dont il est le mécano. Les deux fils de Luciano, Lucien et Mauro, devenus Belges, seront pilotes. Les deux hommes apparaissent dans la bande dessinée "Michel Vaillant" (dans le tome 5, "Le 13 au départ"). La saga commence bien. Lucien (le grand-oncle de Jules), devient le coéquipier de Claes en rallye, s'aligne en Formule 1 à dix-sept reprises et remporte les 24 Heures du Mans en 1968, alors que Mauro (le grand-père de Jules) frôle la mort durant la même épreuve. Un an plus tard, Lucien périt dans un accident, sur le même circuit, lors d'essais au volant de son Alfa Romeo. La saga familiale a tourné au drame. Il n’est plus question de sport auto chez les Bianchi. Philippe le père de Jules prend la direction de pistes de kart à Antibes et Brignoles. C’est par le karting que Jules se fera connaître avant d’atteindre son rêve, la F1. Rêve qui s’est brisé le 5 octobre dernier à Suzuka...

Bon a retourner, accompagné du chèque à l’ordre de Global Media Associates Sas à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

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