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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XIX • Numéro 175 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Septembre 2018

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Dossier Spécial

Photo © CN

Larvotto : entre espoir et inquiétude

Balthazar Seydoux, Président de la Commission Finances du Conseil national

"Le Gouvernement doit passer aux actes"

Septembre 2018 1 8 ☞  FINANCE • mieux comprendre le mecanisme des investissements factoriels • page


DOSSIER SPECIAL

Larvotto : le bord de m

Ce grand projet du règne est certes indispensable pour l’avenir de Monaco, de ses activités

DOSSIER

L

L'EDITORIAL

I

par Roberto Volponi

g L’impact des travaux... La grande question est le phasage des travaux, en lien avec l’extension. Les clients comme les commerçants s’interrogent : les plus pessimistes affirment profiter d’un dernier été au Larvotto. Ce sont ceux qui pensent que, rénovation ou pas, l’extension va conduire à la fermeture totale ou partielle des plages pendant le temps des travaux. Il faut bien sûr faire la part des fantasmes et des éventualités crédibles. Cet

été, par vagues, des rumeurs ont couru sur la propreté de la mer, qui serait impactée par l'extension et la ceinture de caissons à venir. Les autorités sanitaires compétentes ont multiplié les contrôles et les communiqués rassurants. Mais le doute est forcément dissuasif. Nous avons interrogé les commerçants sur l’état d’esprit des baigneurs. Ils ont confiance mais se passeraient bien d’une vue sur le chantier. L’ombre de l’extension sera de plus en plus pesante de saison en saison, c’est évident. A cette inquiétude s’ajoute l’incertitude. Les commerçants, restaurateurs et pla-

Rechercher la vérité dans le respect de la famille

l a avoué puis il s’est rétracté. Wojciech Janowski va se retrouver le 17 septembre prochain devant les Assises avec 9 autres personnes pour répondre de l’accusation d’être le commanditaire du meurtre de sa belle-mère, Hélène Pastor et de et son chauffeur Mohamed Darwich, tombés dans un guet-apens et mortellement blessés par des tirs de chevrotine devant l’hôpital l’Archet, à Nice le 6 mai 2014. Hélène Pastor venait de rendre visite à son fils Gildo alors hospitalisé. Son chauffeur meurt le 10 mai des suites de ses blessures, de même qu'Hélène Pastor dans la nuit du 20 au 21 mai 2014. Héritière d'une famille monégasque qui a fait fortune dans le domaine de l'immobilier, un empire initié par son père Gildo qui – au cours du siècle dernier - avait fait construire et mis en location des centaines d'appartements. A sa mort - en 1990 - Hélène Pastor avait partagé avec ses deux frères un patrimoine qui atteindrait aujourd'hui plusieurs dizaines de milliards d'euros. Hélène Pastor a un fils, Gildo Pallanca Pastor, homme d’affaires et entrepreneur, propriétaire immobilier, pilote automobile et patron de Venturi Automobiles, et une fille, Sylvia, nés de deux relations différentes. Le compagnon de cette dernière, le Polonais Wojciech Janowski, à l’heure encore présumé innocent, doit aujourd’hui répondre de l’accusation d’avoir commandité le meurtre de la milliardaire en demandant à Pascal Dauriac, son coach sportif, d’engager des tueurs moyennant 200.000 euros. Tracés par les caméras de surveillance, deux voyous de Marseille, le tueur présumé et le guetteur, étaient rapidement identifiés et interpellés. Ils avouent en garde à vue et pointent le doigt sur le compagnon de sa fille Sylvia Pastor, Wojciech Janowski. Janowski, après sa sixième audition en garde à vue le 26 juin 2014, avoue avoir commandité le meurtre puis se rétracte, invoquant sa mauvaise maîtrise de la langue française. Le coach sportif a également déclaré au juge d’instruction que Wojciech Janowski comptait également s’en prendre à Gildo Pallanca Pastor. Ce procès sera sans nul doute très médiatisé. Il concerne - en effet - Monaco et la famille de la Principauté la plus connue après la famille princière. Il tourne autour d’enjeux financiers et d’avidité dans un milieu privilégié. Tous les ingrédients d’un feuilleton à sensation sont objectivement réunis. Les motivations restent floues, mais semblent bien évidemment financières. Gildo Pallanca Pastor, partie civile, après ses ennuis de santé et un poste diplomatique aux USA, reprend progressivement sa place à Monaco. Figure emblématique d’une famille d’entrepreneurs ayant fait fortune, en Principauté, dans l'immobilier. La justice établira la vérité. C’est clairement ce que tout le monde espère. Mais à ce stade, on ne peut que souhaiter que ce procès puisse - malgré le contexte- respecter la famille dans sa diversité et parfois ses affrontements. On pense à Sylvia bien sûr, la fille d’Hélène Pastor, mais surtout à Hélène et à son chauffeur, lui aussi victime innocente. On pense à tous les membres d’une famille aux multiples personnalités, comme les regrettés Victor et Michel Pastor. Car cette famille mérite un procès qui ne verse pas dans le sensationnalisme. Dans notre société médiatique c’est en demander beaucoup. Pour notre part nous nous y tiendrons...

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e premier caisson de l’extension en mer est visible du Larvotto. Ce qui était un projet s’est concrétisé par un bloc en béton armé, avant-garde de 17 autres. L’inauguration par le Souverain, le drapeau monégasque qui flotte, la bénédiction, l’ont démontré, l’extension est en cours et irréversible. Ce grand projet du règne est certes indispensable pour l’avenir de Monaco, de ses activités et de son attractivité. Mais, vu du quartier du Larvotto, cet avenir annoncé se vit aussi comme une inquiétude. Ce quartier historique et emblématique s’interroge, à juste titre, sur son avenir à court et moyen terme. Lors du vote parlementaire de désaffectation - lors de l'ancienne mandature - permettant de lancer le projet, le gouvernement s’était engagé à une rénovation du quartier dans la prolongation et la cohérence du nouveau territoire. Or, pour le moment, rien de concret n’a été annoncé. L’incertitude alimente les rumeurs et les craintes justifiées ou non. C’est pourquoi bien sûr dans le cadre de ce dossier, nous avons voulu interroger en priorité le gouvernement. Il nous a été répondu que c’était prématuré, que rien n’ ayant été décidé de manière définitive, il vaudrait mieux y revenir dans quelques mois. Nous y reviendrons bien sûr. Mais l’avenir du Larvotto a été cet été une préoccupation des commerçants et des clients, c’est un sujet d’actualité qui mérite de poser des questions en attente de réponses.

© Photo geotec-sa.com

par Patrice Zehr

g La plage emblématique Le quartier du Larvotto, du Jardin Japonais au MonteCarlo Bay et un peu au-delà jusqu’au Beach, est bien sûr le front de mer le plus connu de la Principauté. Il englobe les principales plages et des immeubles de luxe avec vue réputée (jusqu’à preuve du contraire) imprenable. Tout Monaco et pas seulement se baigne au Larvotto. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Des plages privées haut de gamme, mais pas plus chères sinon moins qu’ailleurs sur la côte. Elles sont appréciées pour la qualité de l’accueil et bien dans l’identité de Monaco. Des plages publiques sur de vastes espaces qui attirent les résidents et aussi des habitants, dont de nombreux jeunes des communes de proximité. Cette mixité se passe semble-t-il sans trop de problèmes, avec une sûreté dédiée qui contrôle la sécurité des baigneurs, mais aussi les incivilités et éventuels larcins. Un "baigner ensemble" qui est une spécificité de Monaco élitiste et ouverte. Il est évident - cependant - qu’une saturation de la fréquentation peut poser des problèmes, notamment lors des remontées de plage par les ascenseurs de la Place des Moulins. Ce n’est qu’un exemple, mais qui montre que ce quartier nécessite une rénovation-modernisation pour rester attractif.


mer face à l’extension en mer

s et de son attractivité. Mais, vu du quartier du Larvotto, cet avenir annoncé se vit aussi comme une inquiétude... LES TRAVAUX

Le premier caisson est déjà arrivé... I

© Photo Michael Alesi/DC © Photo Vincent Groizeleau/Mer et Marine © Photo Emmanuel Bonic

g Quel futur quartier ? De ce que sera le futur Larvotto, on ne sait rien non plus. Dans la cohérence avec l’extension en mer, certains craignent de ne pas pouvoir suivre. On se retrouve un peu dans la problématique du futur nouveau centre commercial. Les monégasques qui gèrent de façon familiale des commerces parfois de générations en générations, redoutent une explosion du prix des loyers sur une plage pour hyper-riches. Cette perspective d’un Larvotto ultra bling bling est un sujet qui préoccupe. Les résidents du front de mer aussi sont préoccupés par le montant futur des loyers dans la spirale actuelle, par la valeur de leur bien s'ils sont propriétaires - et par la perspective de fenêtres sur le chantier pendant des années, à côté de l'autre chantier de l’extension en mer. Une chose paraît certaine, à côté du nouveau quartier, le Larvotto ne pourra pas rester en l’état. Il devra rester lui-même : c’est le vœu de tous, en faisant peau neuve. C’est le prochain défi de la révolution urbaniste du règne. C’est demain. C’est pourquoi il faut, le plus vite possible, faire des choix et les faire connaître pour rassurer, et en tout cas répondre aux questions qui se posent, et que pose ce dossier. Par exemple, le gouvernement procèdera-t-il, comme le demande le Conseil national, à un appel d'offres ? Ou optera-t-il pour un marché de gré à gré, comme il l'a fait pour Apolline et pour le parking du Portier ?

L'AMBIANCE

Les commerçants en attente de réponses L

e Larvotto est ma plage depuis toujours, depuis en tout cas qu’on ne peut plus se baigner sur la digue. J’y retourne tous les ans en famille. A première vue rien n’a changé. Si, le caisson est visible comme la pointe de l’iceberg des travaux. On se dit que - bien sûr - cela aura un impact. Sur la plage on croise des habitués dans les établissements privés et sur la plage publique. Résidents se payant une belle journée, touristes découvrant un établissement réputé ou clientèle venue faire trempette sur la plage publique. Pour tous, l’espérance est que ça dure. On ne se pose pas trop de questions. On fait remarquer simplement que s’il y a pollution visuelle et sonore cela serait dissuasif. Certes, on évoque la propreté des eaux et l’exigence d'être rassuré régulièrement. Les commerçants reconnaissent qu’ils sont régulièrement interrogés sur l’avenir. Alors que l’extension est visible, ils ne comprennent pas qu’eux n’aient aucune visibilité pour les prochaines saisons. L’inquiétude est réelle et la critique parfois acerbe. Une propriétaire monégasque historique estime qu’une fermeture d’une ou deux saisons serait fatale à son commerce, surtout si à la réouverture les loyers explosent. Pour cet autre commerçant, impossible d’investir tant qu’on ne saura rien et certains investissements extérieurs seraient bloqués par l’incertitude. Plusieurs jeunes craignent un nouveau quartierresort totalement privatisé, les privant des plaisirs gratuits de la mer. Beaucoup de fantasmes, bien sûr, car il y aura toujours une plage publique même si certains privés souhaitent, eux, des séparations plus nettes et plus sécurisées. L’équilibre actuel est fragile. Chacun craint en fait de perdre le Larvotto d’aujourd’hui, et de ne pas se retrouver dans celui de demain ou… d'après demain. La hantise, c’est la fermeture pendant les travaux. C’est pourquoi il faut des réponses à des interrogations toujours légitimes. Quand on va sur place, en tout cas, on en est convaincu... (P.Z.)

© Photo DR

gistes veulent absolument avoir une visibilité, ne serait ce que pour fidéliser la clientèle. Finalement, ils aimeraient - bien inconsciemment - que rien ne bouge, mais s’ils ne le disent pas, n’y croient pas et savent qu’à la longue se serait préjudiciable. On ne sait rien cependant des conditions de la rénovation du quartier. On comprend les questions qui se posent. Monaco aura-t-il toujours une plage du Larvotto l’année prochaine ? Sera-t-elle en travaux ? Fermée en totalité, une saison ou deux ? Fermée partiellement, avec des tournantes de portions accessibles ? Pour les commerçants, mais aussi les clients, il faut savoir pour prévoir et s’organiser.

l est arrivé fin juillet. Ancré à quelques encablures du Larvotto, il a un petit air de Fort Boyard. Le Souverain en a fait le tour en dinghy (photo), mais pas d’acrobatie. Ce caisson est le premier d’une série de 18. Ces caissons en béton armé, ainsi que des remblais, constitueront l’infrastructure maritime du nouveau quartier de la Principauté, dont les surfaces sont gagnées sur la mer, pour des immeubles totalement privés. Les caissons sont pour mémoire réalisés par le Marco Polo (photo à droite). Amarré à la digue du Large, ce module de construction flottant, qui est entré en service en septembre 2017, a été spécialement réalisé pour ces travaux. Long de 56 mètres pour 50 mètres de large et 27 de haut (correspondant à la hauteur des caissons), le Marco Polo a été conçu par le bureau d’études varois D2M de Six-Fours, qui a également travaillé sur les études d’amarrage, des pontons d’accès et des caissons en béton après la sortie du caissonnier. En tout, le Marco Polo va réaliser ces 18 caissons qui seront progressivement transférés vers Monaco d’ici la fin du premier semestre 2019. Plusieurs de ces caissons sont en rade de Marseille, attendant d’être remorqués en mer (photo du bas). Destination Monaco. Les travaux de l'Anse du Portier devraient durer jusqu’en 2020 pour la partie maritime. Une fois l’extension créée, la construction de nouveaux immeubles débutera, en vue d’une livraison entre 2022 et 2025. En tout, la construction de 60.000 m² de logements de luxe, de commerces, d’un parc, d’une partie plaisance ainsi que l’agrandissement en sous-sol sur 5000 m² du (P.Y.R.) Grimaldi Forum sont prévus.

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DOSSIER SPECIAL

"Un appel d’offres pour plus de transparence !" Corinne Bertani, élue de la majorité Primo! au Conseil national, en charge du commerce

g L’extension en mer va changer bien des choses à Monaco et sur le front de mer en particulier. C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé, dans la cohérence, lors du vote de désaffectation à une rénovation du quartier du Larvotto. Mais depuis rien de concret, en savez-vous plus ? Corinne Bertani : "A ce stade, je crois qu’il vaut mieux parler de restructuration, plutôt que d’une simple rénovation. Et ce qui compte, à cet endroit, comme ailleurs, c’est de ne pas perdre l’âme du quartier. Pour autant, malgré nos demandes, sur ce projet les informations dont nous disposons de la part du gouvernement, sont très vagues. Rien de concret, comme vous dites." g On voit bien les inquiétudes. Elles portent sur l’impact des travaux. Certains craignent une fermeture partielle ou totale des plages, en tout cas l’incertitude a troublé cet été la clientèle et les commerçants. CB : "Il est évident que l’environnement direct de ce fleuron de notre économie estivale a considérablement été affecté. Les professionnels du Larvotto ont dû faire preuve d’une solide motivation, pour continuer d’exploiter leurs établissements en cette saison 2018. Et on peut se poser la question de l’été 2019. Qu’en sera-t-il ? Chacun a pu se rendre compte des « changements », de l’ambiance particulière et de l’inquiétude qui règnent sur place, quand on connaît et fréquente le Larvotto depuis longtemps." g Les monégasques qui ont des commerces familiaux depuis longtemps pour certains redoutent bien sûr une explosion par la suite des loyers… Ils redoutent donc une perte de revenus pendant les travaux et des loyers hors de prix ensuite. Ces inquiétudes vous ont-elles été répercutées ? CB : "Bien sûr, et même si le Conseil national s’est préoccupé de la situation des commerçants dès INTERVIEW

après les élections, les inquiétudes sont bien là, à des degrés divers en fonction de la situation et des préoccupations de chacun. Le Gouvernement ne doit pas profiter de cette situation en ne pensant qu’aux recettes supplémentaires. Il faut aussi accompagner les professionnels durant le chantier et les indemniser au plus juste par rapport au manque à gagner. Nous veillerons par ailleurs à ce que les conditions locatives proposées par la suite soient cohérentes. Mais ce qui compte, à l’issue des travaux, c’est avant tout la possibilité pour nos compatriotes de pouvoir, soit continuer d’exploiter à des conditions préférentielles, soit de récupérer une indemnisation à la hauteur de ce qu’ils méritent." g La majorité du Conseil national a-t-elle des idées concrètes pour l’avenir du Larvotto qu’elle pourrait proposer au gouvernement quand celuici s’attaquera à la rénovation du quartier ? CB : "Notre première idée c’est que la restructuration de ce quartier doit faire l’objet d’un appel d’offres. De plus, il faut que la communication vers les commerçants et les résidents soit largement améliorée. Il n’est pas normal en 2018 de ressentir un sentiment d’inquiétude, face à une situation floue. Au final, il faut que l’offre commerciale soit pensée, avec une véritable stratégie par activités. Et puis il faut penser aux usagers : le Larvotto, c’est la promenade en famille, le sport et les pratiques estivales, les restaurants, la jeunesse." g Peux-t-on envisager une utilisation d’une partie de la soulte de l’extension pour cette rénovation incluant peut-être plus de commerces domaniaux ? CB : "Que la soulte financière serve à financer des opérations domaniales par ailleurs, c’est un moindre

© Photo CN

DOSSIER

par Patrice Zehr

mal. Mais je pense, comme mes collègues de la majorité Primo!, que la mandature précédente a raté ce dossier, en ne se battant pas pour obtenir des logements pour les Monégasques sur l’extension en mer. Il n’est pas normal que les nationaux soient, ainsi, de fait, exclus totalement d’une extension de leur pays, où ne pourront habiter que de nouveaux résidents fortunés." g Le Larvotto est le quartier emblématique de Monaco, la plage de tous pour tous l’été. Pourrat-il - selon vous - le rester, comme le souhaitent touristes et résidents ? CB : "C’est ce que le Gouvernement doit comprendre sur ce dossier. Tous les Monégasques et tous les résidents ont leurs habitudes ou ont vécu des moments de vie au Larvotto. Le quartier doit conserver son âme. C’est pourquoi la transparence totale doit être de mise concernant ce projet. Nous y veillerons. Dois-je rappeler, même s’il s’agit d’un chantier privé, l’émotion de toute une population face à la disparition brutale, sans communication, sans prévenir, en une nuit, du Palais de la Plage ? Nous ne voulons plus jamais vivre cela."

NICOLAS MATILE-NARMINO *

"Nous aimerions que les commerçants soient impliqués" g Comment cela s’est-il passé pour le quartier emblématique de l’été de la Principauté, le Larvotto, pour les plages et les restaurants ? NMN : "Je n’ai malheureusement pas de retour pour le moment, je vous invite à questionner directement les commerces concernés." g Y a-t-il eu un impact des travaux en mer visible maintenant à l’œil nu ? NMN : "Bien sûr, il est évident qu’il y a un impact notamment sur la fréquentation des yachts qui n’ont plus la possibilité de stationner en dehors du Port qui est saturé."

g Ce quartier du Larvotto est bien sûr lié à l’extension en mer. Cela suscite des espoirs à moyen terme, mais aussi des craintes à court terme ? NMN : "La refonte de ce quartier est vraiment une nécessité. Il y a des craintes, évidemment, puisque les désagréments seront inéluctables pour les riverains, les utilisateurs de la plage et les exploitants des commerces de la zone. Mais à long terme, ça ne pourra qu’être mieux! J’espère vivement que l’agencement du projet permettra une exploitation des commerces et restaurants sur les 12 mois de l’année, l’hiver en surface et l’été sur la plage." g Il y a semble-t-il une absence de visibilité, on ne sait pas trop où on va et cela ali-

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mente les rumeurs : que savez-vous précisément des projets pour le Larvotto ? NMN : "L’UCAM n’a jamais été approchée officiellement concernant le projet du Larvotto et il est vrai que ce serait bien de lever le voile et d’être associé à la réflexion afin que l’on puisse travailler tous dans la même optique, sur un projet gagnantgagnant pour la clientèle, les exploitants et le constructeur." g Il paraît inimaginable que les résidents soient privés de la principale plage de la Principauté pendant quelques saisons. Quelles peuvent être - selon vous - les solutions pour que l’extension en mer paradoxalement ne prive Monaco de son principal accès aux plaisirs de la mer ? NMN : "Je vous répondrai qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! Mais investir dans l’avenir, c’est primordial. Pour espérer amoindrir l’impact des travaux, il faudrait prévoir un phasage des travaux, sur lequel le Gouvernement, le constructeur et les commerçants du Larvotto se seraient concertés, pour laisser un accès aux utilisateurs de la plage pendant la saison estivale... Nous aimerions que les commerçants soient partie prenante des discussions sur le projet avant que toutes les décisions finales ne soient prises. Et bien sûr l’UCAM se tient à la disposition du Gouvernement !!"

© Photo UCAM

g Comment ressentez-vous la saison sur le plan de la fréquentation touristique et de l’activité commerciale ? Nicolas Matile-Narmino : "J’ai le sentiment que la saison n’a pas été très favorable pour le commerce de détail, il semble que la saison d’été ait été un peu creuse avec un manque de fréquentation des bateaux et charters, mais c’est uniquement un ressenti, je n’ai pas à ce jour assez de recul pour affirmer cela de manière chiffrée."

* Président de l'Union des commerçants et artisans de Monaco (UCAM)


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POLITIQUE & SOCIETE

L’été qui préfigure la rentrée par Patrice Zehr

POLITIQUE

g Une sonnette d'alarme ? C’est donc un signal d’alarme qui a été envoyé cet été au gouvernement » ça ne peut plus durer et vous devez agir » Sur l’esprit de la lettre aux termes parfois critiques, le Ministre d’Etat a répondu. Le gouvernement dit être animé de la volonté de répondre aux attentes de l’intérêt général et va examiner bien sûr les pistes du Conseil national. Car, comme toujours, la majorité du président Valeri accompagne ses constats de propositions concrètes. L’idée majeure peut-être, pour le moment, non reprise par le Gouvernement, est la création d’une brigade de la circulation entièrement dédiée au trafic. Cette brigade aurait également le rôle de contrôler les nuisances sonores au niveau des véhicules et des établissements de nuit, notamment. Parmi les autres points forts, des mesures pour favoriser les transports en commun, créer des liaisons maritimes, revoir le planning et le déroulement des manifestations les plus perturbantes pour le trafic urbain (Yacht Show, Top Marques ou Grand Prix Historique). Pour les chantiers, des instruments de chantier insonorisés et un encadrement plus sévère sont

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’actualité ne prend jamais de vacances. Elle sait même envoyer des signes qui préparent la rentrée. On voit bien cet été que les problèmes de circulation et de qualité de vie ont été au cœur de l’actualité monégasque, comme ils seront les priorités de la rentrée. La polémique sur le nouveau plan de circulation de la Place du Casino et la grève des chauffeurs de bus traitée par ailleurs y sont liés même indirectement. Le courrier adressé par la majorité du Conseil national au gouvernement le 2 août dernier annonce clairement la couleur. La restauration de la qualité de vie, largement dégradée dans le ressenti des résidents, sera bien un dossier incontournable de la rentrée. Priorité Monaco (Primo!) en avait fait pendant la campagne une thématique essentielle avec le logement, la majorité veut maintenant concrétiser ses engagements électoraux. Le constat est donc celui de l’exaspération de la population face à une dégradation de la tranquillité liée à la circulation et aux travaux. Pour les élus les conséquences commencent à se ressentir au niveau de l’attractivité. Des résidents pourraient quitter le pays et d’autres renoncer à y venir...!

proposés, avec un renforcement des contrôles, qui nécessitera des recrutements. Amélioration de l’information pour les habitants avec une protection accrue des piétons et pour les résidents de proximité, installation de doubles vitrages sont d’autres propositions. Que du concret qui a un coût bien sûr et qui sera l’objet de réunions avec le Gouvernement et un point clé du futur budget. En ce qui concerne l’entrée sur Monaco, il y a eu cet été une bonne nouvelle. Il y aura bien une troisième sortie sur La Turbie vers le bassin d’emploi de Monaco de l'A8, la bretelle de Beausoleil, dans le sens France-Italie. Tout le monde se réjouit et s’exclame « enfin » ! g Europe : risque de perturbations... Lors de la campagne, Primo! avait défendu avec succès une ligne pragmatique de vigilance dans les négociations avec l’Europe. Cette approche a été confirmée par le président Valeri, suite à la rencontre avec le Ministre d’Etat des représentants d’Andorre et de Saint-Marin. Pour le gouvernement, un front de défense des spécificités ne peut que renforcer chacun et Monaco en particulier. Pour la majorité du Conseil national, l’amalgame présente des dangers. Aucune situation n’étant comparable. Cependant sur l’avenir des négociations, il semble y avoir un rapprochement - l’Exécutif ne signera pas et le Législatif ne ratifiera

pas un accord ne prenant pas en compte les spécificités. Au-delà de ces déclarations d'intention, il reste bien sûr à s'accorder très clairement - comme le précise Stéphane Valeri - sur les lignes rouges. C’est objectivement plus que jamais indispensable. La situation se complique avec le Brexit. Et pas seulement bien sûr - par le choix de Jim Ractcliffe, l’homme le plus riche de Grande Bretagne, de s’installer avec de proches collaborateurs à Monaco. Partisan d’un Brexit dur, il semble douter du résultat final. Il pense que Bruxelles s’engage sur une ligne dure vis-à-vis de Londres. Cette négociation capitale pourrait avoir des conséquences négatives pour les discussions de Monaco avec Bruxelles. Ce bras de fer avec Londres pourrait retarder le processus et surtout l'Europe pourrait refuser de céder sur ses libertés essentielles, pour ne pas donner l'impression d’avoir des positions par trop à géométrie variable. La ligne de pragmatisme vigilant est donc plus que jamais renforcée par l'évolution des événements européens. Mais, on le sait, le Conseil national n’est pas pressé d'aboutir à un accord, car pour Monaco il n’y a pas économiquement péril en la demeure. L'Europe a été un thème de la campagne souhaité par les monégasques et imposé par la liste Valeri. Les difficultés de négociations pourraient s’avérer plus ardues que prévues, et contredire l’optimisme de certains...

LA POLEMIQUE

Les problèmes de la circulation ne partent jamais en vacances... A

vec la rentrée, la circulation et ses problématiques compliquées vont s’imposer une nouvelle fois comme un souci majeur des résidents et pendulaires. Mais à dire vrai, il n’y a pas eu de trêve cet été. Les sujets liés à la circulation sont restés dans l’actualité. On peut commencer par la bonne nouvelle. Le gouvernement français a enfin donné son accord à l’ouverture de l’échangeur de l’A8 vers Beausoleil. Tout le monde s’en félicite à commencer par la commune de la Turbie, bien sûr, qui était chaque année plus engorgée. Cela devrait améliorer le trafic pour les pendulaires et diminuer les attentes infernales des entrées de Monaco. Les arguments de la Principauté fondés sur la réalité de la circulation, ont été pris en compte enfin par les Français : dont acte. Pour les résidents, l’été aura été lui assez insolite. Il y a eu tout d’abord cette grève des chauffeurs de bus. Du jamais vu depuis 1939. Les chauffeurs de bus de la Principauté, mettent en cause rythmes et conditions de travail. Ils dénoncent des semaines de six jours sur sept, se battent en outre contre « une dégradation générale de leurs conditions de travail » dûe aux cadences imposées et renforcée par « les nombreux travaux en principauté qui rendent le travail plus difficile », souligne le syndicat. Cette grève longue est liée à l’interprétation des modalités de temps et conditions financières de la journée continue adoptée en 76. Même si certaines éxigences des grèvistes semblent excessives, une pause pipi plus longue et un week end en famille par mois, qui pourrait être contre ? En revanche pour les usagers-touristes de l’été compris- certains arrêts de fins de ligne paraissent interminables. La raison en est la lenteur exaspérante dans le trafic de Monaco des liaisons par autobus. Qui désespéré par les encombrements n’est pas descendu d’un bus pour aller plus vite ou a renoncé au déplacement. Le chauffeur n’y peut rien, mais cela décale les horaires et doit perturber le planning. Le malaise des chauffeurs de bus qui fait tache cet été est donc lié aux problèmes d’une circulation hors contrôle à Monaco. Et puis il y a le couac de la place du Casino. On peut se demander qui a eu cette idée de tester en plein été un changement de plan de circulation sur cette place emblématique, connue dans le monde entier ?

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La colère des voituriers, la pagaille induite méritent des réponses. Cela marchait bien depuis des décennies. Les riches clients exposaient leurs bolides devant le Casino à l’admiration des touristes lambda ou des consommateurs de la terrasse du Café de Paris. Cela faisait partie du folklore et de l’attractivité. Un endroit où se côtoyaient tous les publics, du plus fortuné au plus simple. Une exception monégasque. Dans un communiqué, après une visite effectuée personnelement pour évaluer la situation, le président du Conseil national Stéphane Valeri constate l’échec de cette expérimentation qui, selon lui, a créé plus d’inconvénients qu’elle n’a apporté d’avantages et demande au gouvernement "l’arrêt de cette expérience dans les meilleurs délais" parce que "les conséquences négatives" de ce nouveau schéma "sont nombreuses". Donc la question demeure toujours : pourquoi toucher a quelque chose qui marche et qui plus est, en plein été, par surprise comme pour les bus ? Tout cela souligne finalement que la circulation urbi et orbi est bien une priorité pour l’accès à Monaco et pour le déplacement dans la ville, du bus à la voiture de luxe. Toute pièce déplacée peut perturber l’ensemble des dispositifs fragiles. L’adaptation permanente est un défi qui peut se passer d’innovations non indispensables. Tout le monde est concerné. (P.Z.)


budget rectificatif 2018

"Nos demandes sont de bon sens" par Patrice Zehr

Balthazar Seydoux* : "Le travail estival a consisté essentiellement à analyser les réponses du Gouvernement sur les 91 questions que nous lui avons posées, concernant le budget rectificatif 2018. Ces réponses ne montrent qu’une prise en compte très partielle de nos attentes, qui sont elles-mêmes le reflet et la retranscription de celles des Monégasques et des résidents de la Principauté. Le pas vers l’autre, c’est l’esprit de la Constitution. Rappelons son article 66 : « La loi résulte de l’accord des volontés du Prince et du Conseil national ». C’est éminemment vrai pour les lois du budget. Ce pas vers l’autre ne peut être à sens unique. Ce serait la négation de l’esprit de nos textes. Chacun à sa place, mais avec une Assemblée qui joue pleinement son rôle." g Plus globalement, le Gouvernement princier a-t-il pris en compte au fil des mois, le vote des monégasques et intégré certaines priorités validées par le vote législatif des électeurs ?

BS : "Comme l’a dit avec justesse le Président Valeri, il semble que le Gouvernement – dans ses déclarations - ait pris la mesure des élections. Mais encore faut-il traduire désormais les intentions qui en découlent en actes concrets. C’est ce qui manque pour le moment, alors que nous effectuons cette rentrée politique. Nous n’analyserons pas la politique du gouvernement sur ses discours, mais sur ses décisions. Nous aurons trois commissions plénières d’études (11, 13 et 14 septembre) qui vont nous permettre d’échanger sur les réponses – pour le moment, globalement décevantes - que le Gouvernement a apportées aux questions initiales de la Commission des Finances." g Peut-on considérer que le vote du budget primitif sera l’épreuve de vérité, puisque ce sera en effet le premier budget de la législature de la nouvelle majorité ?

BS : "Il est assez clair qu’il s’agit avec ce budget rectificatif, qui corrige un budget primitif voté par la mandature précédente, d’un premier tour d’horizon budgétaire que nous aurons en séances publiques. Et on peut penser que de la façon dont se passeront ces séances du budget rectificatif, dépendra la façon dont nous aborderons celles du budget primitif en décembre. Mais, oui, bien sûr, le moment décisif ce sera l’examen du budget primitif 2019." g Y a-t-il des points liés à vos priorités du programme législatif qui seront particulièrement importants ?

BS : "La loi de budget permet de balayer l’ensemble des sujets, recettes et dépenses, investissements et toutes les politiques publiques. Nous avons un certain nombre de sujets sur lesquels nous seront particulièrement vigilants d’une part, et très volontaires d’autre part : que ce soit pour les bourses d’études à revaloriser, pour la lutte contre la dégradation de notre qualité de vie, contre les nuisances sonores, et avec par exemple la mise en place urgente d’une brigade de la circulation qui nous semble, à nous comme à une grande majorité de Monégasques et de résidents, parfaitement indispensable ! Bien sûr, notre priorité absolue reste le logement des Monégasques, et là nous demandons des garanties, des actes concrets. Il est temps de passer des paroles aux projets concrets, avec phasage et calendrier de livraison. Nous estimons que toutes nos demandes sont de bon sens." g Y a-t-il un point, ou plusieurs, qui pourraient remettre en cause un vote positif ?

BS : "A ce stade, il est clair que lorsqu’on lit les réponses du Gouvernement à nos questions, les motivations de vote de la majorité ne sont pas arrêtées. Et je comprends mes collègues. Je pense par exemple aux bourses d’études pour nos jeunes compatriotes. Quand on met en rapport la somme correspondant à l’augmentation que nous demandons, soit environ 1 million d’euros par an (rappelons que la bourse moyenne est d’environ 400 euros par mois), avec d’autres dépenses que nous qualifierons de « larges », ou avec certains marchés non soumis à appels d’offres pour des dizaines de millions, on est en droit d’être pour le moins circonspect et donc peu enclin à voter favorablement. De même pour la brigade de la circulation qui est une mesure de bon sens et de terrain. Le terrain, l’écoute et la compréhension de la vraie vie des gens, voilà le message que la majorité portera durant ces débats budgétaires." g Comment avez-vous préparé le rapport que vous allez présenter à vos collègues du Parlement et dans quel état d’esprit ?

BS : "Le rapport sera préparé dans la foulée des commissions plénières d’étude. Puis, il sera examiné et amélioré en Commission des finances. C’est un rapport qui sera équilibré stratégiquement, entre politique et points plus techniques. Notre état d’esprit, c’est évidemment de faire prendre en compte le plus largement possible par le Gouvernement, les mesures contenues dans notre programme validé par les Monégasques et attendu par la population."

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g Monsieur Seydoux, que faut-il retenir du travail du Parlement cet été ? Le dialogue avec le Gouvernement a-t-il évolué dans le sens du pas vers l’autre ?

g Diriez-vous que le budget présenté par le Gouvernement princier reflète totalement ou partiellement la vérité de l'état économique et financier de la Principauté ? Que faudrait-il améliorer ?

BS : "Je n’irais pas jusqu’à dire que les documents budgétaires que le Gouvernement nous propose sont totalement transparents. Il y a une méthode traditionnelle de présentation budgétaire qu’il va falloir faire évoluer avec notre temps. Par exemple, l’approche analytique qui est de mise dans n’importe quelle organisation comptable, est relativement absente. De même, l’utilisation du Fonds de Réserve Constitutionnel (FRC) n’est pas rapprochée du Budget, voire le contourne parfois, et cela peut poser des problèmes. C’est pourquoi, sous l’impulsion de Stéphane Valeri, nous avons créé une commission pour le suivi du FRC et pour la modernisation des comptes publics, dont nous avons confié la présidence à la minorité UM et qui va devoir se mettre en marche pour obtenir des résultats d’ici la fin du mandat." * Président de la Commission Finances et Economie Nationale du Conseil national

REPORTAGE

La Fête du trône au Maroc, pays en pleine évolution

ardi 31 juillet. Le roi Mohamed VI s’avance dans une luxueuse berline blanche de collection. Il sort lentement du Palais Royal sur la place du Méchouar à Tétouan, la capitale du nord. Devant lui, en rangs serrés ils sont des centaines en habits traditionnels burnous blanc à capuches. Ils représentent toutes les régions du royaume et les provinces dans la diversité des tribus. A tour de rôle ils prêtent le serment puis une vague sur trois rangs laisse la place à une autre. Tout autour les militaires encadrent les participants, au sommet de la porte du palais des trompettes ponctuent la cérémonie alors que sur les cotés de magnifiques cavaliers styles spahis caracolent. C’est la cérémonie de l’allégeance le point fort de la fête du trône. C’est le rappel annuel du pacte qui lie la monarchie au peuple sous le regard de dieu. C’est le deuxième jour après la réception des invités au palais de Tanger et le déjeuner d’honneur. Le soir le roi avait prononcé le discours du trône ou il a insisté sur les défaillances des efforts pour limiter les fractures sociales. Un discours qui voulait répondre en même temps que sa présence au nord au malaise du Rif et de la contestation. Symbole fort également l’hommage à la fille d'Abd el Krim le résistant du nord contre les Français et les Espagnols. La vieille dame reçue devant tous par le souverain était émue mais sous les applaudissements a renouvelé sa confiance dans le monarque. Dans une déclaration à la presse, à l’issue de la réception, Aicha El Khattabi s’est dite convaincue que “la population de la région est consciente des efforts déployés par le souverain pour promouvoir les conditions de vie des habitants”, rapporte la MAP. Elle a émis l’espoir d’“un règlement de la situation des personnes détenues” dans le cadre des événements d’Al Hoceima. Car entre la dynastie alaouite et le nord les rapports n’ont pas toujours été simples. Ils ont même été

conflictuels du temps d’Hassan II. Mohamed VI depuis le début de son règne fait tout pour apaiser les tensions mais se heurte à des troubles sociaux depuis plusieurs mois. Le dialogue renoué avec le nord dans une volonté d apaisement et d’unité voila ce qui a marqué cette fête du trône à laquelle pour mes activités journalistiques anciennes et actuelles au Maroc j’ai eut l’honneur d être invité. Ce rendez vous annuel confirme la puissance de la tradition et du rite dans l’image des dynasties et ce n’est pas à Monaco qu’on dira le contraire. Ce déplacement m’a permis de redécouvrir Tanger et la cote de Tétouan à Ceuta ( Sebta au Maroc).On m’avait dit que cela avait changé, mais jamais je n’aurai pu imaginer a quel point. Tanger est devenue méconnaissable avec une nouvelle ville moderne et même futuriste qui fait penser aux émirats. Tanger méd. est en train de prendre une place importante dans le trafic maritime de la méditerranée. Quand à la côte elle est devenue paradisiaque, parsemée de villes en villes par des résidences touristiques hauts de gammes et intégrées parfaitement aux couleurs et à l'architecture traditionnelle. Une réussite du développement par l'industrie et le tourisme. Mais cela ne peut suffire. Le miracle s’arrête quand on pénètre dans l'intérieur du Rif en dehors des cilles côtières dal Hoceima et de Nador. Beaucoup a été fait, il reste énormément à faire. Le roi le sait mais surtout il le dit. Ce discours du trône se voulait un tournant social de mise en demeure des responsables et une prise en compte des réalités et des manques. Car le rite féodal n’empêche en rien le face à face avec les défis de la modernité. C’est la force des dynasties ma modernité appuyée sur la tradition. L’enjeu marocain en fait nous concerne tous. Il faut que le roi réussisse pour que le Maroc réussisse, pour que l’allégeance historique soit une adhésion d’aujoiurd’ hui pour demain. (P.Z.) © Photo DR

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ECONOMIE & FINANCE

Guide de l’investissement factoriel

ECONOMIE

par Thierry Crovetto *

Au cours de la dernière décennie, ces conclusions ont conduit à l’émergence d’un nouveau type d’investissement, fréquemment qualifié de «smart beta » ou «beta alternatif», qui attire de plus en plus l’attention des investisseurs. g Qui utilise l’investissement factoriel ? Des investisseurs institutionnels de renom ont publiquement adopté des stratégies basées sur des facteurs reconnus. A titre d’exemple, en 2009, le fonds souverain norvégien a sollicité des économistes (Andrew Ang, William Goetzmann et Stephen Schaefer) pour analyser le rôle de la gestion active dans le rendement délivré. Les

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e plus en plus d’études académiques suggèrent l’existence de primes factorielles associées à des éléments tels que la valorisation, la taille, la qualité ou le momentum. Elles offrent des performances supérieures sur le long terme par rapport aux indices actions. Ces primes factorielles constituent une grande partie de ce que l’on considérait auparavant comme de l’alpha des gérants… Il existe plusieurs facteurs académiques largement utilisés, voici les principaux : - La faible volatilité ou “Low Vol” (1972) consiste à privilégier les titres ayant la plus faible volatilité. - La valeur ou le “Value” (1977) consiste à acheter les actions les plus faiblement valorisées selon différents ratios tels que le PER (cours/bénéfices), le cours/actif net ou bien le rendement du dividende. - La taille ou « Small Caps » (1981) constate la surperformance des sociétés de plus petite taille. - Le Momentum (1993) consiste à acheter les titres dont les cours et/ou les bénéfices sont en croissance. On considère que les gagnants d’hier seront les gagnants de demain. - La Qualité (2013) consiste à acheter les actions des entreprises les plus rentables avec les bilans les plus sains.

conclusions de cette étude relèvent que 70 % de l’alpha de son portefeuille est structurel (non dépendante des gérants). Cela a pour conséquence une refonte profonde des produits s’articulant autour de l’alpha et le développement des stratégies Smart Beta ou Alternative Beta. De plus en plus de fonds et ETF factoriels ou Smart Beta se sont développés pour tous les investisseurs. Leurs encours mondiaux ont augmenté de 160,6 milliards de dollars au cours de l’année 2017 pour atteindre un nouveau record de 658,4 milliards de dollars à fin décembre ! g Quels sont les principaux intérêts et risques de l’approche factorielle ? L’investissement factoriel offre une alternative entre la gestion passive et la gestion active : il permet de capter « des primes » afin de surperformer les indices de référence et offre un meilleur couple rendement risque que la gestion traditionnelle, proposant un alpha réel, dénué de tout biais émotionnel. Si ces facteurs surperforment sur le long terme, cette surperformance est cyclique et irrégulière : tous les facteurs ne surperforment pas forcément en même temps… Cependant, certains risques ne sont pas à exclure dans l’implémentation de telles stratégies. Des biais peuvent être introduits dans la gestion tels que la surpondération de certains secteurs ou pays. Il existe

TRANSPORTS

Un nouveau covoiturage domicile-travail L auréat de l’appel à projet « solutions de covoiturage dynamique dans les Alpes-Maritimes » en avril dernier, le leader français du covoiturage domicile-travail lance dans le département une nouvelle offre de financement des trajets en covoiturage. Dans tout le département, les habitants pourront aller travailler en covoiturage pour 1€ seulement.

g Le covoiturage au prix d’un ticket de transport en commun Klaxit propose dans tout le département des trajets à un prix avoisinant celui d’un ticket de bus. Les passagers pourront voyager sur tout le réseau Klaxit des Alpes-Maritimes pour 1€ et les conducteurs seront quant à eux indemnisés grâce au soutien du Département et de ses partenaires [1], à hauteur de 3€ par passager pour un trajet de 30km, soit 240€ / mois pour un covoiturage régulier avec 2 passagers. En laissant sa voiture au garage, l'automobiliste pourra donc se rendre au travail tous les jours pour 40€ / mois [2] seulement. L’offre visant les trajets domicile-travail, celle-ci est limitée à 2 trajets par jour dans la limite de 40km par trajet. g Une offre spéciale pour les entreprises Cette offre spécifiquement conçue pour les entreprises dans une logique de retour sur investissement va leur permettre de mieux recruter et fidéliser leurs collaborateurs, économiser sur leurs places de parking et satisfaire leur obligation légale concernant le Plan de Mobilité, en vigueur depuis le 1er janvier 2018. L’offre entreprise Klaxit combine un abonnement avec des avantages spécifiques pour les salariés et l’entreprise (covoiturage de confiance entre collègues, réduction des frais de gestion, interface de reporting pour piloter le projet) et la méthodologie Klaxit d’accompagnement au changement de mobilité pour animer, communiquer et valoriser efficacement la démarche en interne. Cette méthodologie a déjà fait ses preuves dans plus de 150 entreprises partout en France. A suivre… et peut-être tester en Principauté ? [1] Département des Alpes-Maritimes, Communauté d’Agglomération de Sophia-Antipolis, Métropole Nice Côte d’Azur, Communauté de la Riviera Française, Communauté d’Agglomération des Pays de Grasse, Région Provence-Alpes-Côte-D’azur, Ademe. [2] Calcul sur la base d’1€ / trajet en covoiturage et de 20 jours travaillés / mois.

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de nombreux indices et fonds factoriels, mais ils peuvent être très différents dans leur construction et leur résultat. Il faut être vigilant aux indicateurs et ratios utilisés, aux limites fixées par secteur ou valeur, à la périodicité de rebalancement et aux coûts d’implémentation de la stratégie… g Comment implémenter une stratégie factorielle dans un portefeuille ? On peut implémenter des stratégies factorielles en sélectionnant et investissant directement dans les actions retenues, ou bien à travers des ETF ou des fonds. On peut investir dans plusieurs facteurs de façon statique (équipondérés ou pas) ou bien au contraire en appliquant une allocation flexible des facteurs. Mais on peut aussi mettre en place des stratégies de performance absolue consistant à être long des facteurs mais en couvrant le risque marché (le beta). Pour cela, on peut investir dans des fonds « Risk Premia » ou bien sélectionner des ETF factoriels et couvrir le beta en vendant des futures actions. Cette dernière stratégie répond bien à la problématique actuelle que les investisseurs rencontrent maintenant depuis un certain temps, à savoir que les obligations n’offrent plus assez de rendement et portent un risque de plus en plus élevé dans un contexte de hausse des taux, tandis que les indices actions sont au plus haut et leur valorisation est élevée pour une fin de cycle. Ainsi, les investisseurs sont à la recherche d’actifs alternatifs et ces stratégies Long/ Short appliquées aux primes de risques prennent tout leur sens dans ce contexte de marché, puisqu’elles peuvent identifier ces primes sur toutes les classes d’actifs (pas uniquement les actions). Décorrélée du marché, la prime de risque ou Risk Premia se définit comme étant la partie de l’alpha qui ne correspond pas au talent du gérant qui sélectionne les titres d’un portefeuille mais bien d’éléments structurels. Il convient d’être vigilant au levier de certains produits Risk Premia et d’être pleinement conscient des risques encourus. g Conclusion Les stratégies factorielles (smart beta) et Risk Premia sont intéressantes sur le long terme et leur couple rendement est en général intéressant. Il convient d’être très sélectif car la qualité des produits commercialisés est inégale. Selon une étude réalisée par la société de gestion allemande Flossbach von Storch, sur les 180 ETF smart beta passés au crible par l'étude, 63% d'entre eux ont fait moins bien que leur indice de référence en 2017. Il est certain que le succès commercial de ces produits incite de plus en plus d’acteurs à être présent sur ce segment sans toujours avoir le savoir faire… * Président Délégué TC Stratégie Financière. La Tour Odéon, 36 avenue de l’Annonciade. Tel. : 06.80.86.83.11 Email : tcrovetto@tcsf.mc ; web : www.tcsf.mc


Les évènements de septembre 2018

manifestations Dimanche 2 septembre, Opéra de Monte-Carlo - Salle Garnier : Concert de charité consacré au 115ème anniversaire d'Aram Khatchatourian par Hasmik Papian, soprano et Nareh Arghamanyan, piano, au profit des fondations caritatives "Ognem" et "Fund 100". Renseignements : + 374 10 599233 Vendredi 7 septembre, Yacht Club de Monaco : YCM Marina Concert, organisé au Yacht Club de Monaco. Renseignements : +377 93 10 63 00 Mercredi 11 septembre à 12h15, Médiathèque de Monaco, Sonothèque José Notari : Picnic music - Simon & Garfunkel, Live on stage. Renseignements : +377 93 30 64 48 Vendredi 14 et samedi 15 septembre à 20h, Grimaldi Forum Monaco - Salle des Princes : "Kazakhstan Astana Ballet Gala", représentation de danse classique, moderne et traditionnelle. Renseignements : +377 99 99 30 00 Vendredi 21 septembre à 20h30, Grimaldi Forum Monaco : Série Grande Saison : concert par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada avec Maxim Vengerov, violon. Renseignements : +377 98 06 28 28 Dimanche 23 septembre à 17h, Chapelle des Carmes : Journée Européenne du Patrimoine : concert d'orgue par Marc Giacone (Organiste titulaire des orgues historiques Cavaillé-Coll de Carmes), dans le cadre de In Tempore Organi, IVe Cycle International d'Orgue. Renseignements : +377 6 83 58 06 38 Mardi 25 septembre à 12h15, Médiathèque de Monaco, Sonothèque José Notari : Picnic music -The Rolling Stones, Live in Texas '78. Renseignements : +377 93 30 64 48 Jeudi 27 septembre à 18h30, Grimaldi Forum Monaco - Espace Indigo :

Mangaboo, nouveau projet musical de Giulietta Passera (The Sweet Life Society) et Francesco Pistoi (Motel Connection). Renseignements : +377 99 99 20 20

Musée océanographique de Monaco : "Monaco & l’Océan, de l’exploration à la protection" nouvel espace immersif et interactif dédié à l’engagement des Princes de Monaco en faveur de la protection du monde marin. Renseignements : +377 93 15 36 00 Mercredi 19 septembre, de 17h à 19h, Médiathèque de Monaco (Bibliothèque Louis Notari): Thé littéraire "Autour du Marathon de lecture de la Fondation Prince Pierre de Monaco". Renseignements : +377 93 15 29 40 Mercredi 19 septembre à 19h, Médiathèque de Monaco, Sonothèque José Notari : Fresh galette - BLC Mirror CLB (Shocked Rock n' Noise). Renseignements : +377 93 30 64 48 Jeudi 20 septembre à 19h, Médiathèque de Monaco (Bibliothèque Louis Notari) : Ciné-club "The Shop around the Corner". Renseignements : +377 93 15 29 40

sports Dimanche 2 septembre à 21h, Stade Louis II : Championnat de France de Football de Ligue 1 : Monaco – Marseille. Renseignements : +377 92 05 74 73

Jusqu'au dimanche 2 septembre, Jardin Exotique : Exposition de dessins botaniques sur bâches grand format, par Francis Hallé. Renseignements : +377 93 15 29 80

Samedi 22 septembre, Salle Omnisports Gaston Médecin - Stade Louis II : Championnat "Jeep Elite" de basket : Monaco - ASVEL. Renseignements : +377 92 05 40 10

Du lundi 10 septembre au dimanche 4 novembre, Jardin Exotique : Exposition "Quand fleurissent les sculptures" par les artistes du Comité Monégasque de l'Association Internationale des Arts Plastiques (AIAP). Renseignements : +377 93 15 29 80

Samedi 22 septembre, Stade Louis II : Championnat de France de Football de Ligue 1 : Monaco - Nîmes Olympique. Renseignements : +377 92 05 74 73 Mercredi 26 septembre, Stade Louis II : Championnat de France de Football de Ligue 1 : Monaco – Angers. Renseignements : +377 92 05 74 73

3 questions à Robert Calcagno, Directeur du Musée Océanographique de Monaco

Dimanche 23 septembre, Principauté de Monaco : 23e Journée Européenne du Patrimoine. Renseignements : +377 93 10 84 45 Lundi 24 septembre à 18h30, Médiathèque de Monaco, Bibliothèque Louis Notari : Cours de photographie par Adrien Rebaudo. Renseignements : +377 93 15 29 40 Mercredi 26 septembre à 19h, Médiathèque de Monaco, Sonothèque José Notari : Séance Pop corn - "The van" de Stephen Frears. Renseignements : +377 93 30 64 48 Du mercredi 26 au samedi 29 septembre, de 10h à 18h30, Port de Monaco : 28e Monaco Yacht Show. Leader mondial des salons de grande plaisance. Renseignements : +377 93 10 41 70 Jeudi 27 septembre, Yacht Club de Monaco : Capitains' Forum, club, réservé aux capitaines titulaires au moins d’un brevet de capitaine 500 (ou équivalent). Renseignements : +377 93 10 63 00

Vendredi 28 septembre à 19h, Médiathèque de Monaco (Bibliothèque Louis Notari) : Concert "I Me Mine" Pop psychédélique, électro-rock. Renseignements : +377 93 15 29 40

expositions Jusqu'au 31 janvier 2019, Musée d'Anthropologie préhistorique : Nouvelle exposition temporaire "L'Art préhistorique et protohistorique". Entrée visiteurs par le Jardin exotique et le NMNM-Villa Paloma. Renseignements : +377 98 98 80 06 ou http://map-mc.org/ Jusqu'au dimanche 6 janvier, de 10h à 18h, Nouveau Musée National - Villa Paloma : Exposition Tom Wesselmann, La Promesse du Bonheur. Renseignements : +377 98 98 48 60 Jusqu'au dimanche 28 octobre, de 10h à 18h, Nouveau Musée National - Villa Sauber : Le jardin mécanique, exposition de Latifa Echakhch. Renseignements : +377 98 98 91 26 Jusqu'au dimanche 14 octobre, Palais Princier : Exposition "François-Joseph Bosio, sculpteur monégasque, 250e anniversaire de sa naissance". organisée par les Archives du Palais. Renseignements : +377 93 25 18 31

Dimanche 30 septembre à 15h, Opéra de Monte-Carlo - Salle Garnier :

Série Grande Saison : concert par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Ton Koopman avec Avi Avital mandoline. Renseignements : +377 98 06 28 28

Jusqu'au dimanche 23 septembre, Jardin Exotique - Salle Marcel Kroenlein : "DNSEP 2018" Exposition des Diplômés du Pavillon Bosio, Ecole Supérieure d'Arts Plastiques. Renseignements : +377 93 30 18 39

conférences

Jusqu'au dimanche 9 septembre, de 10h à 20h (les jeudis jusqu’à 22h), Grimaldi Forum Monaco - Espace Ravel : Exposition "L’Or des Pharaons", 2500 ans d'orfèvrerie dans l'Egypte ancienne. Renseignements : +377 99 99 25 03

Un nouvel espace vient d'être créé au Musée océanographique, à quoi est-il dédié ? Sur près de 700m2, « Monaco & l’Océan, de l’exploration à la protection » embrasse plus d’un siècle d’histoire et retrace l’engagement des Princes de Monaco en faveur de l’exploration et de la protection du monde marin. Autour d’un navire scénique de 27 mètres de long, cette nouvelle expérience de visite propose un panorama des enjeux, passés, présents et à venir de la découverte et de la conservation de l’océan. Tout au long du parcours, on découvre la relation unique et privilégiée d’une Principauté avec le monde marin. Elle débute aux côtés du prince Albert Ier, l’un des pionniers de l’océanographie. Elle se poursuit avec le prince Rainier III, précurseur de la protection de la Méditerranée, en collaboration avec le Commandant Cousteau. Sur le pont, le visiteur est accueilli par S.A.S. le Prince Albert II, qui est aujourd’hui l’une des figures les plus écoutées et les plus respectées pour stimuler un mouvement mondial en faveur de l’océan. Quelle est la particularité de Monaco & l’Océan ? Par sa scénographie et son architecture étonnantes, ce nouvel espace renouvelle les codes de l’établissement. Théâtres optiques, manipulations mécaniques et digitales, tableau interactif, tunnel immersif ou encore serious game côtoient films d’époque, cartes et objets de collection, pour certains exposés au public pour la première fois. « Monaco & l’Océan » est aussi, et surtout, un outil pédagogique permettant de partager avec le plus grand nombre les actions des organismes monégasques œuvrant pour la connaissance et la protection de l’océan. Quelle est sa vocation ? Au-delà d’offrir l’opportunité d’apprendre et de comprendre, « Monaco & l’Océan » invite à l’action. En intégrant de nombreux dispositifs digitaux et des expériences mécaniques, l’espace favorise la transmission d’un message et facilite la prise de conscience. Participer aux expériences proposées, c’est déjà se mettre en mouvement, par les mains comme par l’esprit. C’est une première étape dans la constitution d’une véritable communauté d’ambassadeurs pour construire, ensemble, un meilleur avenir pour l’océan. Grâce à cette nouvelle « arche », nous souhaitons accueillir des hommes politiques, des scientifiques, des ONG, des entrepreneurs et chaque visiteur avec la même volonté de fédération et de partage. Tous doivent repartir avec le désir d’agir !

Jeudi 20 septembre, Auditorium Rainier III : "Confex"(conférence-exposition) sur le thème des services à la personne (SAP). Renseignements : +377 97 70 75 95 Jeudi 27 septembre à 18h30, Médiathèque de Monaco - Bibliothèque Louis Notari : Conférence / Dédicace - " De nouvelles voies pour le féminisme" par Belinda Cannone. Renseignements : +377 93 15 29 40

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Monaco ville lumière et environnementale ! par Lisa Arquette

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ille-lumière certes, mais raisonnable et… raisonnée. C’est ce que souhaite le gouvernement qui vient de présenter une charte de mise en lumière des bâtiments de la Principauté.

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Valberg : Une boucle VTT reliant Roubion à Valberg voit le jour. Vous avez envie de relier Roubion, Beuil et Valberg en VTT ? C'est maintenant possible avec la boucle des trois stations. Un parcours de 41,3 km imaginé par le Club des Sports de Valberg. Grâce à ce nouveau circuit qui conjugue portions de route, pistes forestières et sentiers, vous pouvez désormais profiter de paysages et d’un patrimoine d’exception. ☞ Monaco : Premier timbre monégasque en réalité augmentée ! En flashant le timbre avec un smartphone, une animation audiovisuelle permet d’écouter un extrait du CD de chansons monégasques réalisé à l’initiative de la Mairie de Monaco. Les chants sont interprétés par les enfants du chœur de l’Académie Rainier III accompagnés par l’Orchestre philarmonique de Monte-Carlo. En vente à partir du 20 septembre. Valeur facial 1,56€. ☞ Monaco : Le jury du Coup de Coeur des Lycéens, composé d’élèves de seconde du Lycée Albert Ier, du Lycée Technique et Hôtelier et du Lycée FANB, annonce sa sélection pour le Prix littéraire de la Fondation Prince Pierre, le nom de l’élu sera révélé lors de la traditionnelle cérémonie de proclamation des prix à la Salle Garnier, le jeudi 4 octobre, en présence de S.A.R La Princesse Caroline, présidente du Conseil Littéraire. Votre « Effeuillage Littéraire » avait déjà retenu « Ma Reine » de Jean-Baptiste Andrea !

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g Environnement harmonieux Quatre enjeux majeurs ont guidé l’élaboration de cette charte : la volonté de limiter la consommation énergétique, la préservation de la faune et de la flore, la protection du ciel nocturne et la création d’une silhouette nocturne harmonieuse. Marie-Pierre Gramaglia, la ministre de l’aménagement et de l’environnement, précise : "Cette étude a pris en compte des critères objectifs tels que le besoin de visibilité de certains édifices ; la nécessaire mise en valeur architecturale de bâtiments classiques ou contemporains ; l’impact des éclairages, entre autres sur la qualité de vie des habitants ; les incidences sur les consommations énergétiques".

g Un diagnostic lumineux Le diagnostic fait état de deux grandes catégories de bâtiments pouvant faire l’objet d'une mise en lumière (chacune étant elle-même déclinée en sous-catégories, établies selon certains critères) : * Les bâtiments et les ensembles bâtis remarquables appartenant au grand paysage urbain * Les bâtiments situés dans des zones nocturnes actives. En dehors des deux grandes catégories de bâtiments susmentionnées, toute demande de mise en lumière est soumise à étude afin de définir l'intérêt du projet pour l’image nocturne de la Principauté. g Comment se renseigner La « Charte de Mise en Lumière » est mise à disposition et consultable à la Direction de la Prospective, de l'Urbanisme et de la Mobilité (23 avenue Albert II). L'outil présente les prescriptions générales relatives à la luminosité, aux couleurs, aux faisceaux lumineux, aux consommations énergétiques maximales, aux horaires de mise en fonctionnement ainsi que des prescriptions supplémentaires liées aux catégories des bâtiments. Question : la Tour Odéon restera-t-elle bleue ? EDUCATION

L'adoption du code vestimentaire se poursuit

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☞ Beausoleil : Les 15 et 16 septembre, le Piémont sera à l’honneur avec le 10ème marché des couleurs et saveurs d’Italie, organisé par les deux Comités de Jumelage et l’association des Amis d’Alba. Parades en costumes historiques, démonstrations des célèbres lanceurs de drapeaux d’Alba. Cérémonie de remise de la truffe blanche d’Alba aux Chefs : Christian Plumail, Gui Gedda, Robert Larini et à Jacques Gantié, critique gastronomique. (Place de la Libération, samedi 15 septembre à 12h) ☞ Tourrettes-Levens : Exposition ToulouseLautrec et Ibels : peintre et dessinateur : les 22 lithographies originales éditées en 1893, sont compétées par des couvertures de journaux et programmes jamais exposés dans la région. La collection est celle d’un albigeois : Jean-Pierre Gimbergues. D’autres pièces originales sont présentées issues de la collection d’Alain Frère. A voir à l’Espace Culturel -.Spectacle du marionnettiste Loic bettini, les dimanches 9, 16 et 23 septembre. ☞ Cap d’Ail : Visites des 35èmes Journées du Patrimoine : samedi 15 : installations du collectif d’art contemporain No-made dans les jardins de la villa Roc Fleury (10h-19h), visite du Château des Terrasses par la Compagnie de l’Étincelante » (13h30), les secrets de l’amphithéâtre Jean Cocteau (exceptionnellement ouvert au public) à 16 h. Dimanche 16, les visites continuent : villa Les Camélias : exposition des photographies de Pascal Bastien. Inscriptions : Office de tourisme : 04.93.78.02.33 ☞ Monaco : La Croix-Rouge Monégasque (CRM), le Gouvernement princier, le Centre Hospitalier Princesse Grace, et la Prévention routière, ont souhaité célébrer la Journée Mondiale des Premiers Secours, en organisant une journée « porte ouverte », le 8 septembre au Chapiteau de Fontvieille de 10 h à 18 h. (Entrée libre et gratuite). Cette journée, destinée, aux adultes comme enfants, a pour but de sensibiliser et familiariser le visiteur autour d’une devise claire : « Vous n’avez pas besoin de permis pour sauver des vies ! »

La photographie du mois

© Photo DCM

our la rentrée 2018/2019, le gouvernement a décidé de poursuivre l’expérimentation du code vestimentaire lancée l’an dernier, en généralisant celle-ci à l’ensemble des élèves de l’école de la Condamine* (C.P au C.M.2). Au cours de l’année scolaire écoulée, les parents d’élèves ont eu la possibilité de répondre à deux questionnaires dont les résultats ont montré que les familles étaient très majoritairement satisfaites de la mise en place d’un code vestimentaire tout en suggérant des pistes d’amélioration notamment en matière de couleur, de qualité, de coupe ou de finition des polos et en acceptant, pour ce faire, une hausse contenue du prix des articles proposés. Comme on peut le voir sur la photo, le dress code de cette rentrée scolaire s’annonce chic et sobre. Monaco adopte de plus en plus l’approche vestimentaire anglo-saxonne qui veut que tous les enfants soient identiquement vêtus. Pas de vêtements de marque, pas de différence sociale criante. C’est déjà fait pour les tenues sportives. C’est en cours pour les plus petits… Le mouvement devrait se généraliser dans les années à venir.

☞ Monaco : Marie Tabarly, a été nommée marraine de la 5ème édition de Snappers pour tous, organisé par le Musée océanographique, en collaboration avec la Fondation Princesse Charlène, l’éducation française et monégasque. Marie Tabarly a quitté Lorient, le 3 juillet, pour un tour du monde « poétique et écologique… » La fille du célèbre navigateur a plusieurs cordes à son arc : Écuyère, marin, sportive accomplie, mais aussi artiste !

* Une école pilote avait été retenue à la rentrée scolaire 2017/18, l’école de la Condamine et plus particulièrement les élèves du cycle 2, à savoir les classes de C.P., C.E.1 et C.E.2.

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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"Le cairn celtique défie les vagues"...

© Photo Charlotte Longépé


1er Août : l'humanité vit à crédit par Pierre-Yves Reichenecker

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e 1er août 2018, l’humanité avait déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en un an. Cette date, calculée par le Global Footprint Network, représente donc l’Earth overshoot Day, ou Jour du dépassement de la Terre en français.

g 7 mois pour épuiser les ressources naturelles de la planète ! En seulement 7 mois, l’humanité a émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts sont en mesure d’absorber chaque année, pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, fait plus de récoltes que ce que la Terre peut nous procurer en un an. Alors que nos pressions sur les ressources ne cessent d’augmenter, la biocapacité de la Terre (la surface de zones terrestres et marines biologiquement productives), elle, se réduit progressivement au niveau mondial. En raison de ce décalage entre la demande et l’offre en ressources naturelles, il nous faudrait aujourd’hui l’équivalent de 1,7 Terre pour subvenir à nos besoins. Si le Jour du dépassement arrive moins vite dans le calendrier depuis sept ans, il continue toutefois d’avancer, passant du 30 septembre en 1998, au 1er août cette année, la date la plus précoce jamais enregistrée. Cela est en partie lié à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, et donc de notre empreinte carbone, ainsi qu’à l’augmentation des surfaces en terres cultivées. g Décisions politiques et rôle citoyen « D’année en année, nous continuons ainsi à creuser notre dette écologique. Si la Planète était une entreprise, elle serait aujourd'hui au bord de la faillite. Nous devons impérativement changer notre modèle de développement. Nous devons parvenir à faire de la biodiversité une priorité internationale et réussir à Marseille et à Pékin en 2020 à trouver un New Deal pour la nature. Comme ce fut le cas pour l’Accord sur le climat en 2015, la France est attendue pour montrer un leadership et une exigence de cohérence dans ses politiques, en métropole comme en Outre-mer. » Pascal Canfin, directeur général du WWF France. Ce constat n’est toutefois pas une fatalité, nous pouvons inverser la tendance. Mais il est urgent que tous les acteurs s’engagent à mettre un terme à l’érosion du capital naturel et à revoir leurs modèles de dévelop-

pement qui exercent encore trop de pression sur les ressources naturelles. Les principaux leviers d’action sont la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre liée à la combustion d’énergies fossiles (notamment via les transports et le logement), qui représentent à elles seules près de 60% de notre empreinte écologique, et la réduction de notre empreinte alimentaire. * WWF France * www.overshootday.org

ECOLOGIE

Un drone maritime

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n les voit surtout dans les airs (y compris au dessus du fort de Brégançon ou de centrales nucléaires !). En mer on n’a pas encore l’habitude.

g Le plus grand au monde...! C’est un drone maritime qui a été mis à l’eau mi-juillet devant le Yacht Club de Monaco. Nom de baptême : Sphyrna. Le Sphyrna est, de fait, à ce jour, le plus grand drone (civil) de surface au monde (17 mètres). Propulsé par un moteur électrique alimenté par les énergies solaire, éolienne et hydrolienne, le Sphyrna est un drone - un navire autonome - doté d'une autonomie lui permettant de couvrir les espaces océaniques. Sphyrna Odyssey est la première mission scientifique mise en oeuvre à partir d'un drone maritime. D'une capacité d'emport d'une tonne de matériel (censeurs et capteurs), il a vocation à être mis à la disposition des Etats soucieux de mieux surveiller, de mieux connaître, de mieux préserver et au final, de mieux exploiter leur domaine maritime. La Mission qui a pour objectif de mieux évaluer les nuisances sonores causées aux cétacés s’est déroulée jusqu'au 30 août au large de Toulon et dans une partie du sanctuaire Pelagos, espace administré par la France, Monaco et l'Italie. (M.G.C.)

Plus que de l’eau… Une Histoire.

Déclarée d’Intérêt Public depuis 1856

www.orezza.com

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ART & CULTURE

Adieu à la grande Dame du cirque par Viviane Le Ray

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CULTURE

’il est un monde dans lequel le mot «famille» a conservé tout son sens c’est bien le monde du cirque… Au-delà de la grande famille des « Bouglione », ce sons les gens du cirque du monde entier qui, ce dimanche 26 août, ont pleuré, la grande Dame du cirque : Rosa Bouglione : «Madame Rosa », qui aurait fêté ses 108 ans le 21 décembre, née dans une caravane, mariée dans la cage aux fauves, doyenne des artistes de cirque, Chevalier des Arts et des Lettres… Le mercredi 29 août, de 10h à 13h, autour de la famille, le peuple de Paris se recueillait devant un cercueil couvert de roses rouges, comme le veut la tradition : au centre du cercle magique, cette piste du Cirque d’hiver qu’elle a tant aimée…

© Photos VLR

g « Je suis née dans une caravane, j'y ai laissé mon cœur… » La profession de foi de son autobiographie : Un mariage dans la cage aux lions - La grande saga du cirque Bouglione*. Rosa Bouglione commence sa carrière comme danseuse dans la cage aux lions, dans la ménagerie de ses parents, son père tenant les fauves en respect pendant que la belle Rosa danse la « serpentine ». La rencontre avec Joseph Bouglione est un coup de foudre, le 4 juillet 1928, ils se marient dans la cage aux fauves… g De cette belle union naîtront sept enfants… Odette (1929), Josette (1930), Firmin (1932), Émilien (1934), Sandrine (19362012), Sampion (1938) et Joseph (1942). Leur père, personnage haut en couleur, le grand Joseph Bouglione, à la mort de son frère Alexandre, reprend le flambeau familial et devient directeur du Cirque d'hiver. Entre 1963 et 1967, il dirige également l'ancien Cirque Medrano, qui s'appelle alors le Cirque de Montmartre. La petite Rosa naît dans une roulotte le 21 décembre 1910 à Ixelles, en Belgique, sous le nom de Rosalie Van Been. La toujours belle «Madame Rosa» s’est éteinte, à son domicile à deux pas du Cirque d’Hiver. Avec son mari, Joseph Bouglione, elle avait fait l’acquisition du célèbre cirque de la capitale en 1934. g « Elle n’a pas souffert, elle s’est éteinte tout doucement » « Jusqu’à ce 26 août, elle est restée la reine incontestée du cirque. Pendant presque un siècle, Madame Rosa a reçu les plus grandes stars et accueilli, dans ce temple du cirque, les plus grands artistes internationaux », indique le communiqué de la famille. « Cinq générations, rassemblant quelques 55 petits, arrière TRADITION

1ère Fête des Sites historiques riques Grimaldi de Monaco, imaginée en l’honneur du Prince Héréditaire Jacques et de la Princesse Gabriella réunis autour du Marquisat des Baux et du Comté de Carladès, territoires dont les Enfants Princiers portent les titres. La ville de Menton, durant cinq siècles rattachée à la Principauté, complétait la liste des invités…

Histoire, culture, artisanat… Un enclos avec ses moutons a enchanté particulièrement les petits Jacques et Gabriella arrivés avec leurs parents, vers 14 h, sur la place du Palais… Les anciens « fiefs » présentaient alors l’Histoire qui les lie à la dynastie des Grimaldi à travers leur patrimoine culturel, artisanal, folklorique. Au programme : combats médiévaux, courses en sac, jeu de la « pignata », ateliers de coloriage, jeux de piste ou encore jeu de l’oie, agrémentaient ce premier rendez-vous célébrant des retrouvailles amicales. Grands succès auprès des enfants pour les divers ateliers : fabrication de santons, taille d’agrumes, taille de pierres, fabrication de cabrettes… Sans oublier, pour le plaisir de tous, la dégustation des produits régionaux présentés par les anciens fiefs… g

En apothéose : Son et Lumière sur la façade du Palais ! Autres grands moments, offert par les Baux de Provence : « Du mouton à la laine », une histoire contée par Fréderic Langevin, et la projection d’images de la Carrière des Lumières. Monaco proposait un spectacle de Marionnettes « Le Rocher », par la Cie. Ménestrel ; le chœur d’enfants de l’Académie de Musique Rainier III a interprété des Chants baroques de XVIème siècle... Cette première Rencontre des Sites historiques Grimaldi de Monaco s’est achevée en beauté par un autre première, un « son et lumière » évoquant la grande Histoire des Grimaldi, projeté sur le Palais princier. Le traditionnel feu de la Saint-Jean a invité tous les groupes folkloriques invités à s’associer au groupe de La Palladienne de Monaco. (V.L.R.) g

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© Photo E. Mathon/Palais Princier

uccès populaire, au cœur de S l’été, les 23 et 24 juin, pour la 1ère Rencontre des Sites histo-

et arrière-arrière-petits-enfants vont dire adieu à leur emblématique aïeule qui leur a légué l'amour du cirque », souligne la famille. « Elle n’a pas souffert, elle s’est éteinte tout doucement » me confiera au téléphone, le fils aîné de la grande Dame du cirque, Emilien Bouglione, aujourd’hui doyen de la dynastie… g Mercredi 29 août, l’Adieu… Une messe a été célébrée à 14h30 à Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne) en l'église Saint-Médard. Comme tous les membres de la dynastie, Rosa Bouglione a été inhumée au cimetière de Lizy-sur-Ourcq. La doyenne du cirque avait émis le souhait d'être enterrée là où sa troupe avait coutume de s'arrêter tous les ans… Nos pensées vont à toute la famille Bouglione. Adieu belle Dame du cirque, rencontrée un beau jour de ma vie à Tourrettes-Levens (avec son fils Emilien), où le Docteur Frère, l’avait invitée à fête de la Sainte Rosalie ! A voir ou revoir l’émouvant reportage La Saga Bouglione par l'AFP sur YouTube…. Salut l’artiste ! g A lire : « Un mariage dans la cage aux lions : la grande saga du cirque Bouglione » (Michel Lafon, 2011) ROMAN

Roulio fauche le poil...

oinita, surnommée Roulio, est esthéR ticienne. Et arracher les poils, justement, c'est son truc : elle est atteinte de

trichotillomanie ; elle s'arrache les sourcils, n'a plus de cheveu sur le crâne, et adore aussi épiler les hommes qui ont la (mal) chance de croiser son chemin et de faire une halte dans son lit. Roulio est un peu folle, déjantée même. Dans sa vie, il y a sa grand-mère, à qui elle va livrer tous les jours sa ration de charcuterie et d'alcool dans sa maison de retraite (mémé est aussi déjantée que sa petite-fille!) et quatre chats cinglés qu'elle a justement hérités de mémé qui ne pouvait pas les emmener avec elle. Il y a aussi Marcel, le vieux mendiant du coin de la rue, Nathalie sa meilleure amie, et Charly le voisin un peu moqueur, mais si beau gosse ! Le jour où, à cause de ses retards successifs, Roulio se fait virer de l'institut de beauté où elle sévissait, elle va devoir trouver une solution pour continuer à vivre à Paris et payer son loyer. Le petit monde qui gravite autour d'elle va alors entrer en jeu et tous vont avoir leur rôle à jouer. C'est un roman frais, drôle, amusant, avec lequel on passe un bon moment. L'écriture est vive, dynamique, les dialogues sont drôles, pleins de jeux de mots, de trouvailles, pleins de gouaille sans jamais tomber dans le vulgaire. La couverture du livre est originale et donne immédiatement le ton. C'est une lecture très agréable. (Marquise)

g « Roulio fauche le poile ». Julia- Editeur : Le Tripode. 218 pages. Prix : 15 €


Tom Wesselmann à Villa Paloma par Amanda Coutelle

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a Villa Paloma, siège du Nouveau Musée National de Monaco (NMNM), propose une exposition dédiée à l’artiste américain Tom Wesselmann, conçue par Chris Sharp, en coordination avec Cristiano Raimondi. 25 œuvres : y compris dessins et sculptures, réalisées entre 1963 et 1993, de l’artiste disparu en 2004, acteur majeur du Pop Art américain, ne font pas mentir le titre de l’exposition «Promesse du bonheur…» g Commissaire et exégète de l’œuvre : Chris Sharp Chris Sharp précise : « Cette présentation, n’est pas une rétrospective elle s’intéresse au portrait que Wesselmann dresse de la femme - qui a souvent fait l’objet de polémiques- du fait de sa prétendue «fétichisation ». L’oeuvre de Wesselmann, bien au contraire fait émerger une forme d’autodétermination féminine, symptomatique du tournant historique de l’après-guerre et du passage d’une époque victorienne répressive à une économie de l’abondance… » Chris Sharp a souhaité désacraliser le tabou de la représentation de la sexualité, par une analyse nuancée du rapport entre l’artiste, dans les années 60 taxé de misogynie ! g Le plaisir : éternelle Promesse du bonheur…. Le titre officiel de l’exposition, est inspiré par la célèbre affirmation de Stendhal «La beauté n’est que la promesse du bonheur». Féministes pures et dures passez votre chemin : La beauté, l’érotisme, le plaisir féminin sont le cœur de cet émouvant hymne à la « femme-femme » : le plaisir, est sublimé par un geste immortalisé par l’artiste sur une de ses toiles : La cigarette après l’amour : Un plaisir qu’on voudrait désormais bannir! g Et toujours : Latifa Echakhch à la Villa Sauber… Latifa Echakhch présente une installation conçue spécifiquement pour la Villa Sauber. Sous le commissariat de Célia Bernasconi, Une convocation aux souvenirs lointains de l’invention de Monte-Carlo - de la création de l’Opéra Garnier aux jardins luxuriants de plantes exotiques - mêlés aux impressions et souvenirs d’enfance de l’artiste. Latifa Echakhch réalisé cette dernière exposition de la Villa Sauber, avant sa fermeture pour travaux, durant trois ans, se nourrissant du cadre de cette demeure emblématique de la Belle-Époque… Photo : Tom Wesselmann. Bedroom Painting #24, 1970. Huile sur toiles découpées 190,5x236,9x63,5 cm.© NMNM/Jeffrey Sturges, 2018. The Estate of Tom Wesselmann/ Licensed by VAGA, New York g NMNM – Tom Weselmann : Jusqu’au 6 janvier 2019 : Villa Paloma - (Nouveau : parking face à la villa) Latifa Echakhch à la Villa Sauber : jusqu’au 28 octobre. BEAU LIVRE

Un Chinois fasciné par le Tibet

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l est Chinois, calligraphe, peintre et photographe. Passionné par le Tibet, sa culture et ses habitants. Han Yuchen pose son regard sur la réalité de la vie tibétaine et des paysages de rêve dans lesquels elle prend place. Une approche artistique et sociologique qui n’est pas sans rappeler celle du peintre basque Ramiro Arrue. Fin observateur du monde qui l’entoure, Han Yuchen parcoure ainsi le Tibet depuis de nombreuses années, fasciné par la vie qui s'y déroule et les panoramas qui s'y dévoilent. Le quotidien des habitants des villages, fresques sociales paisibles et sereines prises sur le « toit du monde ». Entrepreneur à succès, Han Yuchen a décidé de vivre sa passion. g Un artiste emblématique chinois The Realm of Pure est issu de l'exposition de Han Yuchen au musée d'art national de Chine de Pékin en 2017. Fan Di’an, le conservateur du Musée estime que les réformes et les politiques d'ouverture de la Chine ont offert des opportunités sans précédent, permettant aux artistes comme Han Yuchen de mettre en œuvre tous leurs talents : « Ses œuvres donnent l'expression d'une vie tibétaine authentique […]. Han Yuchen préfère un style simple et peu sophistiqué dans ses œuvres qui débordent d'une aura naturelle et vivante. Les silhouettes de la plupart de ses peintures et de ses photographies sont en état de travail productif dans les champs ou dans les prairies, de pratique de rituels religieux, ou de célébration. Avec ces descriptions profondes sur ses personnages, il raconte leurs propres histoires, et fige leur vie et leurs destins. […] Han Yuchen a dit un jour que ce qui le touche sur ce plateau de neige magique, c'est sa virginité, sa pureté infinie. » g Un talent aux multiples facettes A l’image de son travail de peintre, Han Yuchen pose également son objectif en observateur du monde qui l’entoure. Par l’utilisation de couleurs saturées, il révèle de vastes espaces naturels quasiment vierges à couper le souffle, où le temps parait figé sur ces sujets majestueux : lacs, falaises rocheuses, flancs de montagne embrumés et déserts secs et arides ; le Tibet qu’il aime. Han Yuchen est un explorateur inspiré qui cherche à transmettre, à travers la précision de son objectif, les émotions ressenties durant ses voyages. Il nous rappelle la place de l’homme face à l’immensité de la nature.

g « The Realm of Pure ». Han Juchen. Editions National Museum of China. 320 pages. Prix : 65€

Effeuillage littéraire...

par Viviane

Le Ray

Remise du Prix Nice Baie des Anges 2018 à Jean Siccardi La 23ème prix Nice Baie des Anges a été décerné à Jean Siccardi pour son roman «L’auberge du gué», publié chez Calmann-Lévy, le prix lui a été remis par le Maire de Nice, Christian Estrosi, en présence d’Eric-Emmanuel Schmitt, Président d’honneur du Festival du Livre, et de Franz-Olivier Giesbert, Président du Jury _______________________________

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ne trentaine d'années après «Rochelle», Eric Fottorino, sans doute l’un de nos écrivains les plus sensibles (sans sensiblerie !), nous revient avec la pièce manquante de sa quête identitaire. A travers le portrait d'une mère inconnue, l'auteur nous offre le plus personnel, intime, de ses romans. «Lina n'était jamais vraiment là. Tout se passait dans son regard. J'en connaissais les nuances, les reflets, les défaites. Une ombre passait dans ses yeux, une ombre dure qui fanait son visage. Elle était là mais elle était loin. Je ne comprenais pas ces sautes d'humeur, ces sautes d'amour». En révélant une souffrance insoupçonnée, cette mère niée par les siens depuis l'adolescence se révèle dans toute son humanité et son obstination à vivre libre. Estce un roman ? Sans doute puisque la vie est un roman ! ___________________________________ « Dix-sept ans » - Éric Fottorino - (Collection Blanche, Gallimard)

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a femme invisible, c’est l’histoire vraie de la mère cachée de Louis Aragon, une femme qui imprégné toute une œuvre dans l’ombre «du grand homme»! Grand homme peut-être pas mais grand écrivain, nul ne le contestera. Il suffit de relire « Aurélien » ! Nathalie Piégay, , enseigne la littérature française moderne et contemporaine à l'Université de Genève ; spécialiste de Louis Aragon (elle a publié de nombreux livres et articles), elle a enquêté sur celle qui fut la mère cachée d'Aragon. Elle raconte la vie de cette femme libre et la passion qu'elle entretint pour les deux Louis : Andrieux, le père, grand bourgeois, et Aragon, le fils, à qui elle transmettra sa passion des arts et de la littérature. Un ouvrage sous forme de récit véritablement passionnant… ____________________________________ « Une femme invisible » - Nathalie Piégay - (Le Rocher)

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raîner au lit avec une dame aimable est une sagesse : on n’y a besoin de rien ni de personne d’autre. C’est aussi une plénitude, c’est-à-dire un paradis. » Paris, années 70. La comtesse de Florensac veut avoir le salon le plus influent de Paris. La jeune Isabelle Surgères veut changer la vie. Quant à la douce Coquelicot (la plus attachante à mes yeux de romantique incurable !), elle veut faire plaisir à ceux qu’elle aime : Ce sont les belles ambitieuses. Que faire de sa vie ? Doiton être utile ? Peut-on être libre ? En fait, faut-il être ambitieux ? Chacun des personnages, entre Paris, Versailles et les États-Unis, à la ville comme à la campagne, répond à sa façon… L’élégance plume teintée d’humour de bon aloi de Stéphane Hoffmann, enchante le lecteur amateur de livres d’Ecrivains !!!! _____________________________________ « Les Belles ambitieuses » - Stéphane Hoffmann (Albin Michel)

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resque historique vertigineuse, saga familiale et amoureuse, évocation puissante de la pulsion créatrice : avec Falaise des fous, Patrick Grainville signe le roman d'une vie. 1868-1927 : de l'invention de l'impressionnisme à la traversée de l'Atlantique par Lindbergh, un Normand établi à Étretat entreprend le récit de sa vie. Orphelin de mère, jamais reconnu par son père, il s'est installé chez son oncle, dans la splendeur des falaises, après avoir été blessé lors de la sanglante aventure coloniale en Algérie. Sous son regard, un homme peint : c'est Monet. Pour le jeune homme, qui ne connaît rien à la peinture, c'est un choc. La naissance d'un art et d'une époque se joue là, et, dès lors, il n'aura de cesse d'en suivre les métamorphoses… Deux amantes, Mathilde, bourgeoise mariée, sensuelle, Anna, passionnée, l'initient à Monet, à Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant... Tous passent à Étretat ou dans son voisinage. Prix Goncourt pour Les Flamboyants, Falaise des fous est le vingt-sixième ouvrage de Patrick Granville. _____________________________________ « Falaise des Fous » - Patrick Granville - (Le Seuil)

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AUTOUR DE MONACO

Valerio Adami : "Ligne(s) de vie" par Amanda Coutelle

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e musée Jean Cocteau - collection Séverin Wunderman invite à une escapade italienne, à travers l’œuvre, reconnaissable entre mille, de Valerio Adami. Aux cimaises, 70 toiles, dont de très grands formats datés de 1971 à 2017, mais aussi leurs très intéressants dessins préparatoires… En 1959, la Galleria Del Naviglio de Milan, offrait à l’artiste sa première exposition personnelle. Il n’avait pas vingt-cinq ans !

EVENEMENTS

g Valerio Adami : « L'art se doit d’être une sorte de système de mémoire…» D’où le titre de l’exposition « Lignes(s) de vie », explique Françoise Leonelli, Conservateur du Musée : « Depuis les années 1970, les toiles de Valerio Adami intègrent des mots calligraphiés, parfois des phrases, comme éléments graphiques à part entière. Pour lui, la ligne graphique s’écrit au même titre que la ligne manuscrite. En cela Valerio Adami rejoint la vision de Cocteau qui considérait ses dessins comme « de l'écriture dénouée et renouée autrement ». g Valerio Adami, créateur de passerelles entre Art et Littérature… « Nous portons sur nos épaules la langue de nos pères. C’est avec cette langue que j’ai peint les portraits de Nietzsche, Gide, Mahler, Joyce, Leopardi, Gandhi, Freud, comme si je voulais parler avec eux de ma manière de les penser et de les vivre aujourd’hui. » Passionné de dessin, en 1997, il met sur pied la Fondation européenne du dessin avec Jacques Derrida et Carlos Fuentes. Prix international d’art graphique Do Forni, à Venise en 2009, en 2011, il peint le rideau de l’Opéra de Monte-Carlo : un prêt de la Principauté que les visiteurs auront la chance d’admirer…

© Photos DR

g Une œuvre reconnaissable entre mille ! Valerio Adami, se distingue par son trait puissant, tracé au pinceau en noir, délimitant le contour de chaque élément, ses aplats à l’acrylique, ses couleurs flamboyantes, s’appuyant sur une palette, volontairement restreinte, jouant sur les effets de contraste ou au contraire de camaïeu. Après ses études à la célèbre Académie de Brera, en 1955, il quitte son Italie natale, séjourne à Paris et Londres, où il s’imprègne de ses rencontres avec les artistes de l’avant-garde : Matta, Lam, Bacon, tout en trouvant son propre style : la Figuration narrative. A 85 ans, l’artiste d’une élégance d’un autre temps, avec son épouse Camilla Adami, artiste elle aussi, voyage entre Paris, Monaco, où il a eu pendant plusieurs années son atelier, quai Antoine 1er, et son paradis du Lac Majeur. Pour l’anecdote l’artiste est toujours accompagné de son fidèle ami à quatre pattes baptisé «Ego » ! Un artiste, lettré, élégant et qui de surcroît a le sens de la dérision c’est plutôt rare de nos jours ! g Musée Jean Cocteau- collection Séverin Wunderman - Menton - (Jusqu’au 5 Novembre)

Menton : nouvelle esplanade

© Photo Cyril Dodergny

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ébut juillet, Menton a hissé les couleurs «sable» de la plage ! à l’occasion de l’inauguration de la toute nouvelle Esplanade des Sablettes. Démarré il y a un peu plus d’un an, ce chantier-phare, impulsé par le Maire Jean-Claude Guibal, offre un nouvel espace de 17.000 mètres carrés dédié à «la promenade, à l’échange et à la joie de vivre». Sans oublier qu’il préfigure une seconde étape d’aménagements consacrés, cette fois, à la réhabilitation du quai Bonaparte, au-dessus des Sablettes, et à l’extension des plages, baie ouest.

DALUIS

Rivières rouges labellisées

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es cours d’eau en France et plus globalement les milieux humides sont en fort déclin et peu d’entre eux peuvent encore être qualifiés de “naturels”. Suite a ce constat et grâce a l’initiative de divers acteurs (naturalistes, scientifiques, pêcheurs, etc.), le réseau Rivières Sauvages est né en 2008. Ce projet a pour but de valoriser et de protéger les cours d’eau naturels. Six années plus tard, après avoir défini les critères nécessaires (qualité de l’eau, biodiversité, etc.), le label *Site Rivières Sauvages* est créé.

g Une superbe promenade

g Sauvages… Cette distinction n’induit pas une réglementation nouvelle mais permet de mettre en avant le potentiel écologique, économique et paysager d’un territoire reconnu. Depuis la première labellisation, celle de la Valserine dans le Jura en octobre 2014, 17 autres cours d’eau ont peu à peu reçu le titre. Le Cians, la Roudoule, les vallons de Cante et d’Amen, dénommées les rivières rouges en référence a la couleur dominante des roches qui marquent les paysages de ces bassins versants, ont obtenu l'exigeant label en décembre 2017.

g Et ce n'est pas terminé !

g …et préservées Les rivières rouges sont devenues ainsi les 18 èmes rivières labellisées en France. Une faible urbanisation, des paysages exceptionnels et une politique environnementale volontariste sont parmi les éléments qui ont joué dans leur sélection. La Clue d’Amen est entièrement située dans la Reserve Naturelle Régionale des gorges de Daluis.

L’Esplanade des Sablettes est le site mentonnais par excellence. Dans un cadre exceptionnel, face à la mer et aux pieds des rampes de la Basilique Saint-Michel, se dévoilent les atouts de ce projet de grande ampleur : un sol pavé de pierres calcaires, un deck en IPE (bois exotique provenant du Brésil) qui sert de jonction entre la plage et la promenade, un système d’éclairage qui projette des ombres à la tombée de la nuit. Et surtout, une superbe promenade botanique, véritable havre de paix et nouveau poumon vert de la ville, avec une soixantaine d’arbres plantés dans un esprit écologique : des espèces rares et exotiques pour la majorité originaires d’Amérique du Sud dont le kapokier du Paraguay et le cocotier du Chili. En outre, une superbe mosaïque en galets noirs et blancs rappelant la calade du parvis Saint-Michel de la vieille ville, a été révélée au centre des Sablettes. Cet aménagement de l’esplanade sera complété par des jeux en bois pour les enfants, des bancs en forme de galets de couleurs très vives (rouge Ferrari, vert anis et jaunes citron) et l’ouverture des restaurants, des commerces et d’un bar musical. Et des espaces de détente ombragés, équipés de vaporisateurs rafraichissants très appréciés cet été ! (P.Y.R.)

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Stéphanie Larbouret Conservatrice de la Réserve naturelle régionale des gorges du Daluis

© Photo Michel Royon

AMENAGEMENT


SPORT & LOISIRS BASKETBALL • Le slovène Sasa Filopvski arrive de Turquie où il entraînait cle Banvit Bandirma. Dans son palmarès, une finale de la Champions League

Roca Team, nouvel entraîneur par Pierre-Yves Reichenecker

Â

gé de 43 ans, Sasa Filipovski arrive de Turquie, où il entrainait le Banvit Bandirma. Il y a deux ans, l’entraîneur Slovène atteignait même la finale de la Champions League (après avoir battu l’ASM en demi-finale). L’année dernière, en revanche, il s’inclinait en quarts de finale face à ces mêmes Monégasques.

SPORT

g Sasa Filipovski connaît bien l’équipe monégasque Entraîneur reconnu en Ligue turque, Sasa Filipovski a remporté la Coupe de Turquie en 2017. La saison passée, avec une équipe très jeune et le 12ème budget du championnat, Filipovski atteignait les demi-finales des play-offs, n’étant battu que par le futur champion : le Fenerbahce. Avant son aventure turque, le coach slovène a été deux fois de suite champion de Pologne avec Zielona Gora (2015, 2016) et deux fois champion de Slovénie (2004, 2005), lors de ses débuts comme head coach, avec l’Olimpija Ljubljana. À cette époque, Filipovski avait même réussi, pour sa première saison en Euroligue, à atteindre le Top 16 (avec le plus petit budget de la compétition). À noter que le coach slovène a signé pour deux ans. g "C'est un grand plaisir pour moi de faire partie de ce projet" "J'ai passé deux ans en Turquie, on avait une équipe assez jeune, on a réussi à faire de bons résultats, rappelle-t-il. J'ai décidé de venir à Monaco pour le challenge, c'est un grand plaisir pour moi de faire partie du projet monégasque. Monaco se bat pour des titres. Pour moi c'est une grande opportunité de jouer dans la ligue française, qui possède de très bons coaches, des joueurs athlétiques et de qualité... Il y a nombreuses années, lorsque j'étais en poste à Olimpija, j'ai eu l'occasion de jouer contre l'ASVEL et Pau-Orthez. On a rencontré des grands noms, les frères Pietrus, Foirest, Didier Gadou, que j'ai affronté quand il était joueur et quand il était coach... Je respecte beaucoup le basket français, je suis heureux de rejoindre Monaco et de faire partie de cette histoire, de ce club qui se bat pour des objectifs élevés. J'espère que les fans pourront apprécier notre jeu et que l'engouement pour l'équipe sera toujours aussi important. Nous sommes déjà au travail pour construire la meilleure formation possible".

© Photo asmonaco.basketball

g Les premières dates à retenir À l’issue des stages et tournois de pré-saison, la Roca Team entrera directement dans le bain avec la réception, lors de la 1ère journée (le 22 septembre), de l'ASVEL... de Zvezdan Mitrovic ! Premier choc de la saison régulière. En Eurocup, la Roca Team se retrouve dans le Groupe A avec l'Etoile Rouge de Belgrade (Serbie), Galatasaray Istanbul (Turquie), Leonessa Brescia (Italie), Ratiopharm Ülm (Allemagne) et Morabanc Andorre (Espagne). Ouverture le 3 octobre à Brescia. HISTOIRE

Gino Bartali : champion et... héros !

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“U

n vélo contre la barbarie nazie, L’incroyable destin du champion Gino Bartali”, livre écrit en français par le journaliste italien Alberto Toscano. Tout le monde se souvient de l’immense champion cycliste italien, Gino Bartali ; et de ses duels homériques avec Fausto Coppi dans les cols du Tour de France ou sur les routes du Giro. Ce que l’on sait moins c’est que Bartali est un héros de la seconde guerre. Le livre du journaliste Alberto Toscano publié par les éditions parisiennes Armand Colin, raconte l’émouvante histoire de Gino Bartali. Pendant la Seconde Guerre mondiale il a défié, au péril de sa vie, les fascistes et les nazis en se mettant au service d’un réseau de la résistance pour contribuer à sauver des centaines de Juifs. D’ailleurs l’Etat d’Israël l’a reconnu comme “Juste parmi les Nations” et c’est pour cette raison que cette année 2018, le "Giro d’Italia" est parti de Jérusalem. Gino était un fervent catholique, qui a agi dans le contexte d’un réseau humanitaire organisé conjointement par des évêques, des rabbins et des représentants de la Résistance. Il transportait, cachés dans son vélo, de faux papiers destinés aux persécutés réfugiés dans des couvents. Il a ainsi contribué à sauver au moins 800 personnes de la déportation et d’une mort presque certaine. Après la guerre il n’a jamais voulu parler de ce qu’il avait fait. D’après lui, il n’avait fait que son devoir Alberto Toscano, qui préside actuellement le Club de la presse européenne de Paris, fait découvrir l’homme Bartali au-delà du champion.

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