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Année XIX • Numéro 194 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Mai 2020

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Dossier Spécial

Photo © C o n s e i l N a t i o n a l M o n a c o

Les enjeux du déconfinement

Patrice Cellario, Conseiller de Gouvernement - Ministre de l'Intérieur

Retour en classe mais pas pour tous

N° 194 • Mai 2020 1 9 ☞  ECONOMIE ECONOMIE • JUSQU’OÙ PEUVENT ALLER LES BANQUES CENTRALES FACE A LA CRISE MONDIALE • PAGE


DOSSIER SPECIAL

Un déconfinement pruden

A Monaco le plan de réouverture partielle et progressive tient compte des spécificités locales,

DOSSIER

C

’est le Prince Souverain qui l’a confirmé luimême aux Monégasques, résidents et salariés de la Principauté : le coup d’envoi du déconfinement est resté à Monaco fixé, comme prévu, au 4 mai. C’est une semaine avant les Français, une petite différence avec d’autres - et pas des moindre - dans le plan gouvernemental monégasque. Ce plan présenté le 29 avril tient compte de nos spécificités, sans ignorer le contexte des pays de proximité et des évolutions internationales. Car le déconfinement est un défi mondial, un pari risqué mais inévitable. Le Prince l’a bien dit: «ce sera long, contraignant, difficile» mais on ne peut rester confiné «ad vitam aeternam». Ce serait insupportable et un fléau humanitaire et social encore plus dévastateur s’ajouterait au fléau sanitaire.

g La nécessité d’adopter le confinement Pourquoi le confinement ? Il s’agit de ralentir par la diminution des échanges humains la circulation du virus. C’est fait au départ pour sauver des vies notamment en permettant au système hospitalier de faire face à l’afflux de malades graves. Dans tous les pays où il a été appliqué cela a donné des résultats. Il y a cependant un problème majeur, le confinement sans traitement préventif curatif ou vaccin, c’est prendre le risque de reculer pour mieux sauter. En effet pour que le virus disparaisse il faut soit qu’il soit saisonnier et parte de lui-même, soit que 60 % ou peut-être

L'EDITORIAL

B

par Roberto Volponi

g Monaco : un optimisme raisonnable Quand le Prince a pris la parole, la situation objective de la Principauté par rapport à l’épidémie était « sous maîtrise ». Au 27 avril, le bilan sanitaire de la Principauté s’élevait à 95 personnes touchées par le coronavirus. Le total de patients guéris s’élevait donc à 42 patients. Il y avait eu 4 morts - 2 personnes étaient hospitalisées. Dont une en réanimation. Le système hospitalier monégasque a toujours fait face avec compétence et humanité. Il y a un point ambigu, c’est de savoir si le nombre de personnes testées, assez faible semble-t-il, permet de savoir réellement l’importance de la circulation du © Photo SKY

par Patrice Zehr

beaucoup plus de la population ait été infecté. Il recule devant la fameuse immunité collective. On comprend bien que si personne ne sort, personne n’est infecté, mais quand tout le monde revient au moment du déconfinement, le virus peut repartir encore plus fort puisqu’il n’y a pas encore d’immunité. Le confinement a donc été critiqué et présenté comme imposé par les pénuries de masques et de tests en France. Certains pays n’ont pas vraiment confiné tout de suite, sauf face la montée du nombre des morts - lors qu'ils ont fait marche arrière. D’autres ont combiné tests, masques, confinement ciblé et tracking avec de bons résultats, notamment en Asie et en Europe du Nord. Ce qui est sûr, c’est que dans les pays qui ont confiné, il faut déconfiner avec une grande prudence, tout en étant certains d’en avoir les moyens. En France, le pays qui concerne le plus Monaco, le débat reste très vif, et les doutes sont énormes sur la possibilité pour le grand voisin de donner des masques à tout le monde et de réaliser les tests indispensables au suivi de l’épidémie, pour la contrôler et éviter un choc en retour catastrophique.

virus. Une chose est certaine, il n’y a jamais eu de ruée vers l’hôpital et donc de flambée épidémique. C’est d’autant plus rassurant vis à vis du défi du déconfinement qu’à Monaco il y a toujours eu, même limitée, une circulation des travailleurs pendulaires. La prudence commandait l’arrêt des chantiers, cela n’a jamais été totalement fait. Comme on sait que le déconfinement dépend largement du maintien da la continuation des

Top départ à l’expérimentation de cohabitation

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© Photo vita.it

aptisé « déconfinement » pour simplifier, dans la réalité, il ne s’agit pas du tout de ça - du moins pour l’instant et peut-être encore pour longtemps - à Monaco comme un peu partout ailleurs. Car malgré des chiffres qui montrent une baisse importante de la diffusion de la contagion là où le confinement a été appliqué, ce virus toujours mal connu n’est pas disparu comme par magie, bien au contraire. Aucun des hypothétiques remèdes qui semblent promettre non pas d'empêcher l’infection, mais seulement soulager ses effets délétères et aider aux guérisons, n’a pas encore fait preuve d’une indiscutable efficacité ni une raisonnable innocuité. Plusieurs projets de vaccin son actuellement en voie d’expérimentation et si et quand ils devaient aboutir, ce ne sera certes pas dans un futur proche. L’immunité généralisée ne peut non plus être atteinte dans l’immédiat, sauf en payant un prix très cher : une sorte de suicide collectif. Si nous n’avons toujours pas les moyens pour combattre ce monstre invisible et impitoyable, nous ne pouvons qu’essayer d’éviter de le contracter, toutefois nous ne pouvons pas non plus rester confinés à outrance. Il faut tenter de vivre avec. Plus qu’un vrai déconfinement, c’est une expérimentation, une cohabitation qui consiste dans un retour progressif et prudent à une vie presque normale, en utilisant les seules armes actuellement disponibles : autre que la distanciation sociale, ce sont les masques, les tests et le traçage. L’utilisation massive des masques, notamment dans les espaces fermés - toujours couplée avec les désormais connus gestes barrière - même si elle peut encourager un sens dangereux de fausse sécurité, représente le premier dispositif de protection individuelle et collective et elle devient indispensable dans les situations où la promiscuité est plus difficile à éviter. A condition que ces masques soient correctement utilisés et changés régulièrement. Au contraire, l’usage des gants – en dehors des professionnels de santé – peut même s’avérer un véhicule de contagion. Mais les masques ne suffisent pas, car les moyens de transmission du Covid-19 sont diversifiés et encore en partie pas vraiment bien connus. Il faut localiser le virus, l’isoler et éviter sa circulation ultérieure. Pour ce faire, le dépistage massif est sans doute un système efficace pour la localisation, suivi de l’isolement des sujets infectés qui doivent ensuite rester sous contrôle, notamment quand il s’agit de personnes asymptomatiques. Toutefois, les tests ne sont qu’une photographie instantanée et il faut les répéter le plus possible. En revanche, les tests dits sérologiques ne sont pas encore assez fiables et ils ne peuvent pas vérifier si chez les personnes testées le virus est encore présent ou qu’il y était, mais n’y est plus. Néanmoins, ces derniers peuvent être très utiles pour un mappage du territoire et pour les études des immunités acquises. Enfin, le traçage : au-delà des inquiétudes qu’il peut susciter, demeure un instrument précieux et indispensable pour éviter qu’une source de virus - une fois localisée et isolée - puisse échapper au contrôle. Comme dans plusieurs autres pays occidentaux, le gouvernement monégasque avait d’abord sous-estimé l’ampleur du problème et a manifestement réagi en retard, mais - grâce aussi à la pression exercée par le Conseil national et à la création d’un comité mixte - il a su redresser la barre et rattraper en partie le retard. Si à l’époque de la diffusion majeure de la pandémie à Monaco on affichait des chiffres bien supérieurs à la moyenne de la région, il a suffi de l’adoption d’un confinement - même assez modéré - pour arriver à se targuer d’une situation qui semble à ce jour parfaitement sous contrôle. Ce qui a permis d’envisager un assouplissement des mesures restrictives précédemment adoptées, qu’on a improprement nommé « déconfinement ». A travers le Comité mixte, le Conseil national a déjà obtenu du gouvernement une distribution généralisée et gratuite de masques. Un bon début, mais il reste encore – à défaut des quantités nécessaires plus que par manque de volonté - à réaliser le dépistage massif de la population. Puis il faudra essayer l’adoption certes volontaire, mais fortement conseillée, des applications de traçage qui seront bientôt disponibles, en France et ailleurs. Ainsi, on pourra expérimenter une vie en cohabitation avec le Covid-19, avec toutes les précautions possibles, tout en tenant compte que, si la diffusion de ce dernier devait réapparaitre de façon inquiétante, on ne le verrait arriver qu’après 2-3 semaines…


LES ENJEUX DU DECONFINEMENT

nt pour bien contrôler le risque

, sans ignorer le contexte des pays de proximité et des évolutions internationales : un pari hasardeux mais inévitable EUROPE

Les stratégies du Vieux Continent

e "Vieux Continent" particulièrement touché a vu son bilan quotidien de morts dus au coronavirus en nette baisse. LMalgré la peur de la deuxième vague. Certains pays ont déjà

commencé à assouplir leurs mesures de confinement. Mais tous restent prudents. Après l'Allemagne, d'autres pays européens commencent donc à assouplir leurs mesures de confinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a cependant prévenu, mardi 21 avril, que toute levée des mesures de restrictions visant à contenir la pro pagation du nouveau coronavirus devait être progressive. Elle a tenu à rappeler le risque de résurgence des infections si ces mesures étaient assouplies trop tôt. Une alerte sérieuse a eu lieu d’ailleurs en Allemagne montrant que le danger est réel...

L'Espagne, un des pays les plus endeuillés par la pandémie, avait dû adopter l'un des régimes de confinement les plus stricts du monde. Le dimanche 26 avril, les enfants de moins de 14 ans, ayant jusqu'ici l'interdiction de sortir, ont pu enfin sortir de chez eux, une heure par jour entre 9h et 21h, afin de se promener et jouer dans les rues. Les adultes à partir du 2 mai sont également autorisés à sortir, mais uniquement pour faire du sport ou se promener mais cela à condition que la contagion continue à ralentir, comment il a annoncé le Premier ministre Pedro Sanchez. En Italie, également fortement touchée par l'épidémie, le nombre de décès quotidien a nettement baissé. Les usines on reouvert leurs portes le 4 mai. Les sports collectifs pourront reprendre à la mi mai avec de strictes conditions. En revanche, les écoles ne rouvriront pas avant le mois de septembre, a déclaré le dimanche 26 avril le président du Conseil Giuseppe Conte. En Belgique, certaines entreprises, qui ne sont pas en contact avec la clientèle, pourront redémarrer le 4 mai, à condition de faire respecter des consignes strictes de distanciation. Les commerces et les écoles vont également rouvrir très progressivement à compter respectivement des 11 et 18 mai. L'Autriche a permis la réouverture prudente de ses petits commerces et jardins publics. En Serbie, certaines mesures de restriction sont également. Au Danemark, les petits commerces ont reçu la permission de rouvrir leurs portes, à condition d'appliquer de strictes mesures d'hygiène et de séparation. Les crèches danoises avaient rouvert déjà le 15 avril. La Norvège a commencé à rouvrir ses "barnehager", établissements qui englobent crèches et école maternelle, premier pas d'une levée lente et progressive des restrictions décrétées mi-mars. Pour ce qui est des 8 millions d'habitants Suisses, ils ont entamés le lundi 27 avril un déconfinement progressif. Cabinets médicaux, magasins de bricolage, jardineries, fleuristes, salons de coiffure ou encore instituts de beauté pourront ont ouvert leurs portes, à condition de garantir la sécurité des employés ainsi que des clients. Le 11 mai, ce sera au tour des écoles. Même les organisations internationales telles que l'Union européenne de football (UEFA) se penchent sur la question. Elle a convoqué cette semaine plusieurs réunions pour évoquer l'éventuelle reprise des compétitions malgré le coronavirus. L’Europe du ballon rond pourra peut être trouver des règles communes acceptées par les clubs en compétitions et les pays participants. Mais gare au carton rouge.

• • •

g La vie normale encore bien loin Toute une partie de l’identité de Monaco et de son image internationale va rester malheureusement confinée plus longtemps. C’est un point très noir pour Monaco qui touche les grandes manifestations culturelles, les concerts, l’opéra, les salons du Grimaldi Forum : toute une partie importante de notre économie qui est en danger. Nous ne serons vraiment déconfinés que quand l’on pourra chanter, danser, organiser des salons d’affaires, retrouver le Grand Prix et nos équipes sportives, et tout ce qui fait notre Monaco. Cela dépend de nous, de gagner les premières étapes essentielles du déconfinement pour retrouver le plus vite possible une vie digne de ce nom. Car c’est bien de cela qu’il s’agit…

En France : un assouplissement, mais conditionnel et encadré... A

partir du 11 mai et l'ouverture d'une première période de déconfinement de trois semaines, les Français pourront sortir de chez eux sans l'attestation de déplacement dérogatoire. Ils pourront aller dans les commerces, qui rouvriront tous (à l'exception des hyper centres commerciaux) mais devront respecter les mesures de distanciation physique. Ils pourront également se rendre dans les marchés si les préfets l'autorisent. Mais ce n’est pas encore sûr. La décision sera prise en fonction des indicateurs médicaux dans les régions, autour du 7 mai. "Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement", a indiqué Edouard Philippe. Le premier ministre a annoncé qu'il y aurait des "adaptations" territoriales de la stratégie nationale. Le plan de déconfinement ne sera donc pas le même dans toutes les régions du pays. Le Premier ministre travaillera sur les spécificités avec les élus locaux cette semaine. Il s'agit d'une vraie surprise, l'Elysée avait écarté, la semaine dernière, tout déconfinement par région. Une carte des départements sera établie rapidement avec certains départements en "vert" pour un déconfinement large le 11 mai et certains apparaissant en "rouge" avec un taux de circulation du virus encore élevé et donc une date de déconfinement repoussée ou des mesures plus strictes. La vie sociale sera encore restreinte : la décision de rouvrir cafés et restaurants sera prise fin mai pour une éventuelle entrée en vigueur en juin, si la première étape du déconfinement se déroule bien. Les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile devront répondre à des « motifs impérieux, professionnels et familiaux », a prévenu ce mardi Edouard Philippe. Comme l'avait laissé entendre Emmanuel Macron la semaine dernière, le port du masque sera obligatoire dans les transports. Les réservations dans les trains aussi, où un siège sur deux sera condamné. En revanche, il sera possible d'aller dans les parcs et jardins publics, mais seulement dans les départements dits « verts », où le virus ne circule peu. Les plages resteront fermées jusqu'au 1er juin, au moins. La pratique du sport sera autorisée plus largement, mais limitée : pas de sport collectif, ni de sport dans un lieu couvert. Les cinémas, théâtres, grands musées, grands festivals, et, de manière plus générale, tous les événements attirant plus de 5.000 personnes resteront proscrits jusqu'en septembre. Les saisons de sport professionnel sont terminées. « Il nous faut éviter les rassemblements qui sont autant d'occasions de propagations du virus », a rappelé Edouard Philippe. "Le retour de nos enfants sur le chemin des écoles est un impératif pédagogique, un impératif de justice sociale, en partie pour ceux qui peuvent difficilement suivre l'enseignement à distance (...) Nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et de l'école élémentaire à compter du 11 mai, partout sur le territoire, et sur la base du volontariat. Dans un deuxième temps, à compter du 18 mai, mais seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible, nous pourrons envisager d'ouvrir les collèges, en commençant par les classes de 6e et de 5e. Nous déciderons fin mai si nous pouvons rouvrir les lycées, en commençant par les lycées professionnels début juin", a détaillé le Premier ministre Français. Les tests vont se multiplier auprès des personnes ayant les symptômes du coronavirus, mais aussi des "cas contacts" de personnes ayant été malades. Une petite surprise également, le gouvernement ayant longtemps assuré qu'il ne pouvait tester que les personnes symptomatiques. Le but de ces tests massifs : "isoler les porteurs du virus" et endiguer l'épidémie. "Dans chaque département, nous constituerons des brigades chargées de remonter la liste des cas contacts, de les appeler, de les inviter à se faire tester en leur indiquant à quel endroit ils doivent se rendre puis à vérifier que ces tests ont bien eu lieu et que les résultats donnent lieu à l’application correcte de la doctrine nationale" a indiqué le Premier ministre visant 700 000 tests par semaine.

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gestes barrières, on peut être confiant sur le civisme de la population et des salariés. Une population qui a retrouvé le moral avec la distribution de masques gratuits et le retour des payants dans les commerces. L’angoisse Française absolue du manque de masques n’existe plus à Monaco, grâce à l’action constante du Conseil national depuis le 19 mars et le vote de sa résolution, qui a fini par convaincre le gouvernement avec l’évolution des avis médicaux ; grâce à la mobilisation remarquable de la mairie et des associations dont celle de la princesse Charléne. Les masques pour tous, c’est la condition numéro une d’un déconfinement à moindre risque, ce qui ne veut pas dire sans risque. Cette condition est réunie à Monaco. Reste bien sûr les tests et le tracking. Le tracking semble provisoirement écarté et les tests vont petit à petit être réalisés pour des cas ciblés. Sur ce point aussi, on a un doute et la stratégie du Conseiller-Ministre pour la santé reste floue. On ne sait pas encore qui sera testé, quand et comment. D’autres pays comme le Luxembourg vont tester l’ensemble de leur population, pourquoi pas Monaco ? Mais globalement on a des atouts pour en sortir sans retomber dedans.

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DOSSIER SPECIAL

Déconfinement : il y a bien une école à la monégasque L

DOSSIER

a rentrée scolaire ne sera pas la même à Monaco qu’en France. C’est le signe le plus fort indiquant que c’est en état indépendant que Monaco a décidé de son déconfinement. Faire « avec » la France bien sûr, mais pas forcément « comme » la France. C’est ce que voulaient les monégasques et les résidents, c’était la conviction des élus du Conseil national depuis le début. Le Gouvernement en a tenu compte dans ses décisions de déconfinement présentées le 28 avril dernier. g Un déconfinement adapté Le déconfinement à Monaco sera finalement assez différent du français. On ne peut que s’en féliciter. C’est en effet un déconfinement adapté à notre situation épidémique. La décision de présenter un plan spécifique n’aura sans doute pas été facile à prendre. C’est le résultat des travaux du comité de suivi ou les idées se sont échangées entre le gouvernement et les élus du Conseil National. Pour autant, le plan de déconfinement et sa mise en œuvre restent de la responsabilité du Gouvernement. La tentation d’un suivisme français évitant de prendre des risques et utilisé comme un parapluie, a été forte très longtemps semble-t-il. Mais deux constatations ont libéré les audaces raisonnables. Tout d’abord à Monaco quand le plan a été présenté, l’épidémie était indiscutablement contenue. Aucune comparaison avec la situation contrastée chez notre grand voisin. Monaco pouvait donc se considérer comme un territoire « en vert ». Un Etat indépendant se devait encore plus d’imposer ses propres choix en fonction de la circulation du virus. Second point et sans doute le plus important, la gestion de la crise par la France a été pour le moins contradictoire et chaotique. Loin d’être un exemple rassurant à suivre. Pour autant, on se souviendra longtemps de l’adaptation initiale du discours sanitaire du Gouvernement à la pénurie de masques, comme en France, un discours que les élus ont justement pointé du doigt. Mais on retiendra au plus près de nous que la mairie aura fini par distribuer, enfin, des masques pour tous en débutant par les anciens, alors que le grand pays voisin était toujours empêtré dans une pénurie mal camouflée par des contradictions dissimulant des mensonges pour être gentil. C’est donc sans complexe et à juste raison que le Gouvernement au lendemain d’une intervention solennelle du Souverain a présenté sur Monaco-Info le plan de déconfinement monégasque. g Les 3 phases après le 4 mai Le Prince l’avait annoncé, le déconfinement débuterait le 4 mai, la date a pu être tenue. Une annonce volontariste surtout que quelques heures plus tôt le premier ministre français devant les députés avait laissé entendre que la date du 11 mai restait sous la menace d’un report si le 7 mai les chiffres n’étaient pas à la hauteur des espérances françaises. L’espérance, c’est une situation à la monégasque, avec une épidémie contenue et maitrisée selon les expressions du Ministre d’Etat Serge Telle. Il est donc possible de libérer la circulation des personnes et de faire repartir autant que possible l’économie. Tout cela avec « progressivité et prudence », avec des phasages de 14 jours en 14 jours. C’est le choix du « stop and go » expliqué par le conseiller Ministre de la Santé Gamerdinger. On regarde comment ça évolue, si ça va bien on passe à la deuxième phase puis à la troisième, sinon on marque un temps d’arrêt. C’est une indispensable prudence, même si on peut souhaiter que la formule du Conseiller « l’épidémie est passée », ne soit pas contredite dans les faits. Pour qu’elle ne revienne pas, toutes les précautions sont prises et à Monaco on a les moyens de ces précautions. On a parlé des masques, ils seront incontournables, parfois obligatoires, (transports – commerces) toujours fortement conseillés pour chaque sortie dans l’espace public, notamment pour les aînés. Les gels seront largement disponibles, ils le sont déjà. Les tests restent un point compliqué. Le Conseil National demande au Gouvernement de tester le plus massivement possible la population dans la lignée de la recommandation de l’OMS « testez- testez- testez ». Mais cela ne devrait commencer que, comme en France, par les personnes malades avec des symptômes TROIS QUESTIONS A :

ou les personnes exposées. On peut regretter que sur ce point précis l’école française initiale-ça ne sert à rien de tester tout le monde-se soit imposée. D’autant plus que les élus, notamment les deux médecins de l’Assemblée, derrière le président Valeri, ont demandé depuis des semaines des tests massifs comme en Asie pour isoler les cas détectés, ce qui a bien marché en Islande sans parler de la Corée du sud et de Taiwan. C’était possible surtout au regard de notre taille et du nombre d’habitants. Ça reste un objectif prioritaire et toujours valable. On a perdu gdu temps mais ce n’est pas trop tard. Dès le 4 mai, les commerces seront ouverts avec des règles sanitaires strictes avec une personne tous les 4m2, une tous les 10m2 dans les surfaces alimentaires. C’est Mr Castellini, le conseiller-ministre des finances, qui a expliqué la dynamique de l’indispensable reprise économique. C’était très clair. Le retour des chantiers a été acté. Toutes les précautions seront prises pour une montée en puissance de l’activité économique et la protection des travailleurs, notamment dans les transports. Les administrations également vont revenir progressivement à la normale. Pour les activités dites de « cabinets de soins », les prises de rendez-vous seront obligatoires comme pour les coiffeurs si attendus. En ce qui concerne le tourisme et le loisir, il faudra attendre la phase 3 début juin si tout va bien… et puis alors peut être les restaurants, la plage, les loisirs, les cinémas, etc.… Un volontarisme économique très fort, avec une prudence sanitaire omniprésente. Il y en a une preuve supplémentaire avec la décision surprise mais emblématique de l’interdiction à Monaco des bateaux de croisières, jusqu’à une date indéterminée. Dur pour les commerçants, mais précaution imposée par les clusters qui ont défrayés la chronique de l’épidémie mondiale. g Rentrée scolaire et école monégasque A dire vrai le conseiller ministre le plus attendu était celui de l’intérieur Patrice Cellario, sur la rentrée scolaire. On n’a pas été déçu. Très en décalage avec la France. En tout cas, une logique très compréhensive. Le 11 mai, les grands avec des enjeux premières et terminales ainsi que les BTS. Le 18 mai, les 6ème et 3ème, classes charnières. Enfin, le 25 mai, les CP et les CM2, classes de transitions capitales. Pour tous les autres, ce sera la poursuite du suivi à distance et la rentrée en septembre, comme dans de nombreux pays. Un dispositif plutôt bien accueilli. Ce plan démontre qu’il y une sorte d’école monégasque du déconfinement. Une audacieuse prudence donc, puisque « nous sommes Monaco », avec les autres, mais aussi comme nulle part ailleurs.

MARC MOUROU *

"Le CN a toujours prôné le principe de précaution"

g Comment les jeunes de Monaco dans une ville assez festive ont-ils vécue le confinement ?

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MM : "La période de confinement a été contraignante pour nous tous, avec la limitation de nos déplacements, activités sportives et de notre vie sociale. Le déconfinement annoncé par le Gouvernement sera progressif, et cette reprise ne pourra se faire qu’en engageant la responsabilité de chacun. Jeunes comme moins jeunes, nous devrons continuer d’utiliser les gestes barrière et la distanciation sociale pour protéger notamment les personnes présentant une fragilité. Le déconfinement est donc attendu avec une certaine impatience mais la prudence et le respect des règles de sécurité resteront indispensables". g Monaco est un pays où fleurissent les associations sportives. Au-delà des grands clubs de foot ou de basket, cela fait partie du tissu social. Êtes-vous inquiet pour l’avenir du sport dans notre pays ? MM : "Les différentes associations et clubs sportifs monégasques ont connu la suspension de leur activité ainsi que de leurs compétitions durant cette crise Covid-19, du niveau amateur à celui professionnel. C'est l'ensemble de la filière sport qui a donc souffert et la visibilité reste très floue concernant les mois à venir. Les sportifs comme les dirigeants voient leur saison fortement impactée ainsi que leurs ambitions, efforts quotidiens et s’attendent à des conséquences budgétaires importantes. Les subventions publiques apportées par l’Etat seront donc à étudier de près et de la manière la plus juste possible afin de leur permettre de continuer leur mission auprès de leurs adhérents ainsi que de mener à bien leur projet sportif." © Photo CN

g Monsieur Mourou, la rentrée scolaire est bien sûr une grande préoccupation. Quel a été le déroulé de ces dernières semaines ? Marc Mourou : "La santé de nos enfants et de la communauté éducative est primordiale, c’est pourquoi le Conseil National a toujours prôné le principe de précaution depuis le début de cette crise. Le Gouvernement a indiqué son choix de procéder à une rentrée physique dès ces prochains jours. Les élus ont ainsi souhaité que la liberté soit laissée aux parents de renvoyer ou non leur enfant dans les établissements scolaires, pour les classes que le Gouvernement a décidé de faire reprendre. Pour les familles ayant fait le choix du suivi scolaire à domicile, les élus ont demandé que la continuité pédagogique soit maintenue, à l’aide de tout moyen technologique possible pour suivre les cours et assurer le bon déroulement du programme. Pour les parents qui feront le choix de la reprise scolaire dans les établissements, les élus ont demandé que ces derniers puissent avoir l’assurance d’une scolarisation durant la journée entière, afin de pouvoir reprendre le travail. Pour les classes qui ne reprennent pas physiquement, la délégation a confirmé sa demande de mettre à disposition des structures de garde, pour les enfants dont les parents doivent travailler. L’aspect sanitaire et de sécurité a également été très largement relayé par nos soins. Le Gouvernement a confirmé aux élus avoir pris toutes les dispositions sanitaires indispensables pour garantir la protection des élèves et des enseignants".

* Président de la Commission de l'Education, de la Jeunesse et des Sports du Conseil national

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par Patrice Zehr


LES ENJEUX DU DECONFINEMENT

Pas de tracking pour l'instant : mais bientôt devrons-nous tous l'utiliser ? par Roberto Volponi

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g La technologie propose différentes options Les entreprises qui fournissent téléphones et applications, savent où nous sommes dans le monde, partout, tout le temps. Le tracking, que l’on pourrait traduire par le suivi ou la localisation, est une technique permettant de suivre et situer un objet à travers le monde. Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, plusieurs gouvernements souhaitent mettre en place le tracking de leur population, à travers leurs smartphones, certains l’ont fait. Pour avoir accès à ces informations, les Etats utilisent différentes techniques : bornage téléphonique, localisation GPS ou Bluetooth. C'est cette dernière technique, le Bluetooth, qui est choisie par une majorité d’Etats pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Le Bluetooth qu’on utilise habituellement pour connecter des écouteurs à nos téléphones, a une portée de 30 mètres et émet un signal vers les autres téléphones. Pour être précis, on parle dans ce cas de backtracking : une application installée dans les téléphones portables, dont le Bluetooth est activé, répertorie l’historique des téléphones qu'ils ont croisé. Si, dans les jours suivants, une personne déclare avoir contracté le virus, son téléphone peut avertir toutes les personnes qu’elle a croisées récemment. Ces personnes peuvent alors décider de se mettre en quarantaine. Tout cela normalement est volontaire personne ne serait obligé. L’utilisation du Bluetooth peut être moins intrusive si les données sont anonymes, mais le traitement des données de localisation est l’enjeu de débats éthiques et juridiques g La question de la gestion des données Un dispositif proche finalement de celui mis en place à Singapour mais loin ce qu’a fait la Chine. Alors que les réglementations française et européenne empêchent d’imposer le recours à une application mobile de pistage, la Chine a fait d’un tel outil la condition de sortie du domicile. Développé par le géant Alibaba, l’application Alipay Health Code a été déployée à travers le pays. Elle permet à l’utilisateur d’obtenir un QR code de couleur différente, fondé sur les déplacements de l’utilisateur enregistrés par le GPS de son téléphone et donc sa fréquentation de lieux considérés comme plus ou moins risqués. Le QR code est vert quand aucune restriction de déplacement n’est imposée à l’utilisateur car considéré comme à faible niveau de risque, jaune quand une quarantaine de 7 jours est demandée, rouge pour une quarantaine de 14 jours. En matière de pistage des malades, la cité-Etat de Singapour apparaît comme le contre-exemple de la Chine et un modèle d’inspiration pour l’Europe. En cause : son application TraceTogether qui enregistre le contact des personnes croisées pour retracer la circulation du virus. Précisément, l’application capte via la technologie sans fil Bluetooth les autres mobiles équipés puis enregistre leurs contacts directement dans l’appareil. En cas de symptômes ou de test positif au Covid-19, l’utilisateur se signale et l’application prévient tous les contacts croisés les jours précédents. Un fonctionnement simple qui semble le plus

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i Monaco ni la France n’ont pas encore décidé - pour l’instant de lancer une application numérique sur téléphone Stopcovid. Les raisons en sont multiples, doutes sur la fiabilité des technologies envisagées pour le moment, débats non terminés sur les menaces sur les libertés individuelles. Ce n’est un secret pour personne : la géolocalisation des individus, ce n’est plus de la sciencefiction depuis longtemps. Notamment depuis que nous avons tous un smartphone dans la poche...

respectueux de la vie privée : il n’y pas de géolocalisation donc pas de suivi continu des déplacements de la personne ; les données sont stockées sur l’appareil et non dans un fichier centralisé ; elles ne sont conservées que pour une durée déterminée et communiquées seulement si nécessaire ; le système n'utilise aucune autre information personnelle que des numéros de téléphone et des identifiants temporaires chiffrés dont seul le ministère de la Santé a la clef ; les personnes alertées savent seulement qu’elles ont été en contact avec une personne infectée, pas de qui il s’agit ni où elle a été croisée. g Approche sanitaire versus approche sécuritaire Il y a deux approches de la technologie de "tracking" ou traçage : remonter les chaînes de transmission pour tout de suite isoler et dépister les personnes susceptibles d’avoir été infectées ; surveiller les comportements individuels pour punir en cas de non-respect des consignes. C’est l'approche sécuritaire et non sanitaire qui a prévalu à Taïwan. D’après Reuters, l’application mobile déployée par les autorités du pays a servi de "barrière électronique" : si une personne en quarantaine quitte son domicile ou éteint son téléphone, les autorités sont immédiatement prévenues et peuvent réaliser un contrôle dans les 15 minutes. Un autre pays a été montré du doigt pour un dispositif jugé plus sécuritaire que sanitaire : la Pologne, où l’application déployée par les autorités oblige les personnes en quarantaine à régulièrement se prendre en photo pour attester de leur respect de la quarantaine. Si les utilisateurs recevant une demande de selfie ne répondent pas dans les 20 minutes, la police est alertée. L’amende encourue est d’environ 1 100 euros.

AIDES ECONOMIQUES

Baisse des loyers : les élus maintiennent la pression

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g Les propriétaires concernés appelés à participer à cet effort collectif... Pour les élus unanimes, les propriétaires concernés doivent donc tous participer à cet effort collectif pour surmonter cette crise. Ils sont nombreux d'ailleurs à aller déjà bien au-delà de ce taux de réduction. Le Conseil national a en effet voté un texte plutôt équilibré, qui demande aux propriétaires concernés un effort très raisonnable. L’Assemblée veut donner un cadre participatif minimum et solidaire pour tous, qui protège les locataires en difficulté face à une minorité de bailleurs privés intransigeants, ne tenant pas compte du contexte actuel. Le gouvernement ne s’est toujours pas positionné sur ce sujet qui est pourtant incontournable, malgré les demandes répétées des élus. Autre demande forte du Conseil national au moment de voter le budget rectificatif, le maintien des investissements productifs pour que l’Etat accompagne de façon optimale la relance économique du pays. Bien sûr, la question de la réduction du train de vie de l’Etat se pose naturellement. Et pour le Conseil national, il faudra examiner les moyens de supprimer certaines dépenses de fonctionnement et d’interventions publiques, dont l’opportunité peut être remise en question dans ce nouveau contexte. En revanche, l’Etat devra donc contribuer à la relance économique en restant à un haut niveau de commande publique et d’investissements, qui doit selon le Conseil national, « avec la priorité natio-

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e Conseil national a voté le 6 avril dernier à l'unanimité, une proposition de loi cosignée par les 24 élus, demandant aux bailleurs privés une réduction de 20% des loyers commerciaux et de bureaux du secteur privé, pour un trimestre, évidemment uniquement pour les locataires dont l’activité est fortement touchée. En plus de cette réduction, la proposition permettrait un report de 30% du loyer du trimestre concerné sur les suivants. Pour Stéphane Valeri : « Tout le monde doit se sentir concerné, pour participer aux côtés de l’Etat, à l’effort solidaire nécessaire pour faire face à cette période difficile. Tous les acteurs économiques sont impactés par cette crise à des degrés divers. »

nale, d’abord profiter aux entreprises installées sur notre territoire ». Il faudra par exemple maintenir les chantiers publics structurants : l’îlot Pasteur et le Centre Commercial de Fontvieille notamment. Pour les élus, les dépenses d’investissement doivent être sanctuarisées pour soutenir la relance, mais les autres types de dépenses vont devoir subir une réduction indispensable. (P.W.)

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POLITIQUE & SOCIETE

Une unité imposée par le ch

POLITIQUE

Un budget d’urgence voté à l’unanimité avec un déficit de près de 500 millions - entre dé par Patrice Zehr

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ersonne ne mettait en doute à Monaco que le budget rectificatif exceptionnel imposé par la crise soit adopté comme la preuve par 9 et chiffrée de l’unité nationale, de la solidarité et des moyens de la relance. Un budget d’urgence voté à l’unanimité. Un déficit de près de 500 millions entre dépenses supplémentaires et recettes à la baisse. Un budget sans aucun endettement grâce à l'utilisation du Fonds de Reserve Constitutionnel (FRC). La sagesse des anciens a créé pour Monaco un outil fait pour les crises imprévues. Cette crise aura montré son utilité et va pousser à une gestion transparente sans détournement de sa nature initiale. En effet, le FRC, ce n’est pas un budget bis, c’est la sauvegarde budgétaire.

g L’exemple Princier Une fois de plus dans ses diversités, le Conseil national a parlé lors de ce vote d’une même voix pour tous les monégasques. Il l’a fait d’autant plus facilement que le gouvernement a de son côté fait des efforts pour se rapprocher des demandes des élus. C’est spectaculaire concernant les primes de reconnaissance de service, justement étendues à tous les acteurs du combat pour le public face au virus et à tous les personnels des structures privées de soins. D’où la présentation positive du président du CN Stéphane Valeri. « Il était donc nécessaire d’examiner sans délai un premier budget rectificatif 2020, avec une estimation à ce jour de la baisse des recettes, couplée à une hausse exceptionnelle des dépenses… Toutes les propositions que nous faisons sont largement débattues entre tous les élus. Elles sont donc le fruit d’un consensus et d’une communication commune. Ces propositions sont celles de l’ensemble des élus des Monégasques. A travers nous tous, c’est donc toute notre communauté nationale qui est représentée, unie et solidaire, pour faire face à cette crise….Monsieur le Ministre, vous venez de nous faire une réponse au Rapport de la Commission de Finances, très constructive, et très consensuelle, dans l’unité des Institutions et, comme l’a voulu notre Prince Souverain, avec la volonté de travailler ensemble. » Dés le début, l’atmosphère se plaçait dans la perspective du geste symbolique du Prince Souverain. En ouverture des débats d’un budget de soutien entrainant de fortes dépenses et de réalisme au regard des baises des recettes, le Palais donnait l’exemple. La décision était prise « de réduire les dépenses de fonctionnement du palais princier avec une baisse de prêt de 40 % de sa dotation passant de 13 à 8 millions d’euros. » Le Prince soulignait » sa confiance dans la solidité du modèle économique et social de la Principauté de Monaco pour surmonter cette crise sanitaire aux conséquences économiques sans précédents. » Cette initiative princière, une première, a été saluée par le Ministre d’Etat Serge Telle tout comme par le président du Stéphane Valeri. Il fallait suivre l’exemple et l’exemple a été suivi. Il y a donc eut rapprochement des positions pour servir au mieux l’intérêt général. g Un budget de reconnaissance et de solidarité Le Gouvernement Princier a pris en compte la demande des élus d’élargir les périmètres des primes envisagées. Il était logique que soit pris en compte tous les efforts au delà de celui primordial des soignants. Plus que de l’argent, il s’agit de reconnaissance. Sont donc pris en compte et reconnus dans ce budget, les personnels non soignants des établissements publics (CHPG, Centre Rainier III, Cap fleuri, A Quietudine). Ne seront pas oubliés les établissements de santé privés IM2S, centre cardio-thoracique, centre privé d’hémodialyse, Fondation Hector Otto. Comment aurait-on pu oublier, pompiers, agents de la sureté publique, fonctionnaires exposés ou particulièrement sollicités de l’Etat ou de la Commune ? La plupart des sociétés concessionnaires de service public, ayant pu noter la disponibilité et l’engagement de leurs employés, ont décidé de suivre le principe d’une gratification. Ce sont sans doute des dépenses supplémentaires, pas les plus considérables, mais parmi les plus attendues de ce budget. Le gros de l’effort financier concerne les mesures de soutien économique et social. Toutes les mesures prises, indispensables, au titre sanitaire, auront un impact économique. Le gouvernement a donné des précisions. 22500 personnes bénéficient de la prise en charge du chômage total temporaire- augmentation des aides financières aux entreprises – gratuité des loyers dans le domanial pour les professionnels touchés par la crise au-delà de la simplification des prêts bancaires. Le ConseillerMinistre Castellini a également indiqué que, dans la période de crise, « chaque mois, l’Etat injectait 75 M€ (1/3 dans les aides aux sociétés, 2/3 pour financer le chômage total temporaire renforcé (CTTR)), auxquels il faut ajouter les aides indirectes aux sociétés, jusqu’a 50 M€, par le biais des prêts des établissements bancaires soutenus par l’Etat ». Le privé est invité à participer en baissant momentanément les loyers commerciaux et de bureaux. La réponse télévisée immédiate de Gildo Pastor a montré que des acteurs importants de ce secteur si important pour Monaco, comptaient bien prendre leur part pour faire face à cette nouvelle donne budgétaire. Jean Castellini a évoqué des options novatrices : Envisager de nouvelles recettes pour l’Etat dans le domaine de l’économie numérique, dans la forte relance attendue du secteur du tourisme et en favorisant l’économie locale au moment de la reprise ; Encadrer les dépenses, notamment de fonctionnement. « Les services de l’Etat contribueront par leurs efforts à cette politique d’économies, à l’image des annonces faites par le Palais Princier » ; Ne pas revoir à la baisse les ambitions des dépenses d’investissement. g Se donner les moyens de la relance Ce dernier point correspond à une demande forte du CN et de son président très satis-

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fait sur l’essentiel. « Comme l’a fort bien expliqué notre Rapporteur en détails dans le Rapport de la commission des Finances, et comme vous venez de le rappeler à l’instant Monsieur le Ministre, ce budget rectificatif exceptionnel permet de débloquer les crédits nécessaires pour la protection de la population sur le plan sanitaire, et bien sûr pour venir en aide aux salariés et aux acteurs économiques de la Principauté impactés par la crise. L’Etat doit se donner les moyens de sauvegarder notre économie, puis de permettre de la relancer le plus efficacement possible… On le voit bien ce soir, si le Conseil National a besoin du Gouvernement pour la prise de décisions et leur mise en œuvre, le Gouvernement a bel et bien besoin du Conseil National pour en obtenir les moyens de financement par la loi de budget. Ainsi nous nous donnons, conformément à la Constitution et notamment à son article 66, tous les moyens de parvenir à répondre le mieux possible aux défis inédits qui sont devant nous. » Le rectificatif a donc été voté à l’unanimité. Il reste des divergences et des différences d’approche sur la sortie du confinement qui doit être réussi pour que l’effort économique ne soit pas vain. Il reste une opposition qui demeurera sur les chantiers, ceux maintenu comme ceux rouverts. Le sujet est maintenant entendu en espérant bien sur qu’aucun chantier ne devienne un cluster, ce serait terrible. Il faut retenir l’essentiel de ce budget unique. Et l’essentiel, c’est l’unité d’action et l’espoir que Monaco grâce à son Fonds de Réserve, sorte de la crise sans dégâts irréparables. Il faut que dans la relance de l’économie mondiale, Monaco soit un exemple de sortie de crise. Le rectificatif a donné lieu à des interventions des élus. Tout s’est concentré sur le budget et sur son contexte sanitaire. On a parlé que de ça, notre rédaction a sélectionné quelques interventions représentatives des préoccupations et inquiétudes. g Balthazar Seydoux : un rapporteur rassuré... "Monsieur Valeri, qui est ce soir « le Président de tous les élus », Mr le Ministre d’Etat, qui dirigez le Gouvernement : ce mot pour vous remercier pour vos propos. Ce soir, après votre réponse au Rapport et après l’intervention du Président, je ressens plus que jamais que l’unité des institutions est en marche. Après les ajustements du début de crise, nous sommes toutes et tous engagés, en partenaires institutionnels, pour faire face à la crise sans précédent que nous traversons et pour optimiser la sortie progressive de cette crise. J’ai confiance en notre économie et dans ces entreprises pour affronter les difficultés et s’adapter, avec l’aide de l’Etat. J’ai confiance dans la capacité de nos finances publiques à faire face à une situation inédite et, je salue ceux qui ont eu la sagesse de prévoir notre « bas de laine » : le Fonds de Réserve Constitutionnel. Aujourd’hui, nous devons tous ensemble, étape par étape, en nous appuyant sur les forces et les atouts de notre pays, faire en sorte que le plus rapidement et le plus efficacement possible, nous sortions de cette crise, afin de préserver notre modèle économique et social avancé.". g Nathalie Amoratti-Blanc : des reproches à la confiance "Monaco n’aura donc pas échappé à la pire crise sanitaire mondiale que notre monde moderne ait connue. Il n’y aura pas échappé mais il semble y résister mieux que d’autres pays qui déplorent une surmortalité terrible malgré les mesures de confinement. Une population qui a confiance dans son modèle et ses structures de santé, mais qui pour autant s’est trop longtemps sentie dans l’impossibilité de se protéger elle-même dans un pays comme la Principauté de Monaco. Nous le savons tous, et même si le Gouvernement nous a dit ici, que c’était bien sa responsabilité et pas la nôtre, il y a eu absence d’anticipation, lorsque nous savions bien que ce virus ne s’arrêterait pas aux frontières de l’Europe, comme un certain nuage en 1986…. Notre population a été très surprise de voir qu’à nos portes, à Menton, à Nice, globalement dans la région voisine, des arrivées massives de masques se faisaient avant nous, et que même des drives se mettaient en place pour tester les gens. Le discours a évolué, la pénurie justifiant certaines positions. La pénurie


LES ENJEUX DU DECONFINEMENT

hoc financier de la crise sanitaire

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épenses supplémentaires et recettes à la baisse - mais sans aucun endettement, grâce à l'utilisation du FRC ne doit pas guider le discours, alors qu’une population entière est confinée chez elle, devant les chaînes d’information en continu, et donc avec une capacité à comparer factuellement. Je constate en revanche et vous l’avez souligné Monsieur le Ministre, que la structuration du pôle de santé monégasque a su se mobiliser, se restructurer en un temps record, pour s’adapter à cette crise. Etablissements publics comme privés se sont coordonnés pour présenter un front uni pour lutter contre l’épidémie. L’ensemble des acteurs de la santé à Monaco se sont tournés vers un objectif commun, apporter une réponse sans précédent à une attaque extérieure. Nous avons pris soin et nous prenons encore soin bien sûr de nos aînés, que nous savons les plus vulnérables face à ce virus. Toute la population solidaire peut applaudir les soignants le soir à 20h mais elle peut aussi s’applaudir elle-même."

g Corinne Bertani : hommage aux commerçants "De mémoire de Monégasques, on n’avait jamais connu ça : la fermeture de tous les commerces non alimentaires, pour une durée indéterminée. Une consommation à l’arrêt. Et des perspectives de reprise très floues. Après une ruée vers les magasins pour faire des stocks de provisions, l’ordre est progressivement revenu. Je veux ce soir remercier le directeur de Carrefour et des autres supermarchés de Monaco pour leur gestion avec sang-froid et leu capacité d’adaptation : pas de rupture d’approvisionnement, des mesures sanitaires exemplaires et une organisation permettant à chaque foyer de faire ses courses dans le calme. Je voudrais remercier ce soir tous les personnels des commerces alimentaires, les caissières, les employés chargés du réassort, les administratifs aussi qui n’ont pas ménagé leur peine, les personnes qui ont assuré et assurent encore la bonne ouverture des pharmacies, des tabacs, des stations-service, de la Poste également, des boulangeries, et ces employés de restauration en livraison à domicile qui ont eux aussi fait preuve d’un grand sérieux et de beaucoup d’abnégation. La survie de nos commerces dépend pour beaucoup d’entre eux de la solidarité économique dont feront preuves les propriétaires de locaux commerciaux et de bureaux. Si la plupart d’entre eux jouent le jeu de manière remarquable, dans la plus grande discrétion, d’autres se distinguent par leur manque total de discernement entre une période classique et une situation de crise mondiale sans précédent. C’est vers ces personnes sans scrupule, oui je le dis, sans scrupule, que s’adresse notre proposition de loi leur imposant une baisse de loyer momentanée, applicable évidemment aux seuls commerces et entreprises touchées de manière concrète par un arrêt subit de l’activité. Les commerçants et les entreprises savent qu’elles peuvent compter sur notre Assemblée pour défendre leurs intérêts et pour trouver avec le Gouvernement, en formulant des propositions pragmatiques et justes, les meilleures mesures possibles." g Christophe Robino : les conditions du déconfinement "Si, il y a encore quelques mois, tous, nous nous félicitions de l’excellence de notre modèle socio-économique, de notre système de santé et de notre système éducatif, les conséquences de cette pandémie – le COVID-19 – pourrait bien, si nous ne prenons pas au plus vite toutes les mesures utiles pour préparer le déconfinement et permettre la reprise des activités économiques, remettre en cause ce modèle que nous pensions désormais acquis. Si les mesures qui ont été prises, tant sur le plan sanitaire que sur le plan financier, non sans quelques crispations institutionnelles initiales pour reprendre une expression de notre Président, permettent de faire face à l’urgence de la situation, nous devons maintenant rapidement établir le plan de sortie de crise afin d’en limiter les conséquences humaines et économiques. Ce plan, doit être établi par le Gouvernement en concertation avec le Conseil National, tant il est important et engage notre avenir proche. Ce plan, en l’absence de vaccin, dans une période où le virus sera toujours présent et où le risque de survenue, comme en Chine, d’une deuxième vague épidémique sera réel, impliquera obligatoirement le maintien des mesures barrières et de distanciation sociale, le port du masque dans les lieux publics, sur les lieux de travail, dans les transports en communs notamment pour protéger les sujets les plus à risques, et enfin,

et c’est indispensable, la mise à disposition de tests efficients et en quantités suffisantes pour identifier sans délai les sujets symptomatiques et permettre à nouveau de rapidement les confiner, à domicile ou pourquoi pas dans des hôtels, pour limiter toute nouvelle propagation du virus…. Mais au-delà de ces mesures incontournables, c’est bien notre capacité à travailler et à se mobiliser ensemble, Conseil National et Gouvernement, dans le respect de la Constitution et loin de toute polémique, qui nous permettra de sortir de cette crise. Je finirai par cette phrase de conclusion de notre Prince Souverain dans son communiqué du 23 mars 2020, qui disait, je cite : « Aujourd’hui le temps est à l’action, à la solidarité, à l’unité »." g Jacques Rit : un budget de devoir "Mais ce soir, ma collègue (Beatrice Fresko-Rolfo) et moi-même, nous nous posons une question : dans le vote de ce budget rectificatif anticipé, que nous avons été amenés à examiner dans une véritable situation d’urgence, existe-t-il réellement une alternative ? Penchons-nous une fois encore sur les spécificités uniques de notre Pays, car elles restent notre meilleure source d’inspiration. La Principauté constitue une inclusion sans enceinte physique au sein de « l’open-space » français, et 90% de ses 58000 salariés du secteur privé habitent hors les murs. Ce qui représente un volume de transit de population quotidien bien supérieur à celui de la population résidente. Ces simples chiffres nous montrent que, lors de la sortie du confinement, et au delà de toute considération de souveraineté, il nous faudra, peu ou prou, nous caler sur l’horloge de notre grand voisin. Par contre, c’est bien en mobilisant judicieusement les réserves financières apportées par de nombreuses années de prospérité que la Principauté pourra préserver son modèle social et soutenir son économie, les deux clefs essentielles de son attractivité. En effet, c’est malheureusement là notre seule certitude, les implications sociales et économiques encore difficiles à évaluer de la crise sanitaire sans précédent due au Covid 19 vont ébranler le monde, et notre Pays ne manquera pas de ressentir les multiples répliques de ce séisme. Ce budget hors normes, dont le montant pourrait sembler déraisonnable, représente en fait la seule réponse de raison que l’exécutif peut, dans l’immédiat, apporter au mécanisme destructeur qui s’est enclenché il y a à peine quelques semaines. Vous l’avez sûrement noté, les débats qui viennent de s’achever ne portaient pas sur le bien-fondé d’un tel engagement de dépenses. Et sur certains points, ils ont, bien au contraire, pris la forme d’un plaidoyer en faveur d’un effort financier encore plus important de la part de l’Etat. De fait, l’Assemblée élue, unanime dans un contexte déclaré d’unité nationale, a, lors des réunions du Comité Mixte de Suivi Covid 19, retrouvé une forte convergence entre ses propositions et les éléments du plan de soutien socio-économique projeté par le Gouvernement. Les quatre rencontres de ce Comité Mixte ont vu la consécration d’un principe politique vertueux, celui d’une vraie concertation de nos deux institutions en amont des projets les plus stratégiques lancés par l’Exécutif. Lorsque ce principe est appliqué, force est de constater que les débats budgétaires se concentrent sur quelques ajustements techniques, et peuvent oublier l’affrontement. C’est en cela qu’il nous a semblé légitime de vous dire que notre vote, qui sera évidemment favorable à l’adoption de ce budget, ne comportait, dans ce contexte exceptionnel, aucune alternative. Ce soir, c’est bien d’un vote de devoir qu’il s’agit." g Jean-Louis Grinda : FRC une protection, mais pas la solution "Ce premier budget rectificatif 2020 qui nous est soumis en urgence ce soir permettra au Gouvernement de mettre à exécution l’ensemble des mesures qu’il a décidées, en concertation avec le Conseil National uni, pour faire face à la crise sanitaire et soutenir l’économie monégasque, quelle que soit la taille des acteurs puisque quasiment tous sont concernés. Comme l’écrivait La Fontaine: « Tous n’en mourraient pas, mais tous étaient frappés ! » Notre devoir est donc de le voter. Pour ma part, je le ferai sans état d’âme mais avec tristesse et inquiétude car je crains que la totalité des charges, mais aussi les baisses de recettes, ne soient finalement très supérieures aux actuelles prévisions calculées, je le rappelle, sur un scénario de fin de crise au 30 juin prochain. Viendra rapidement le temps d’un deuxième budget rectificatif, le dernier en principe, qui devrait nous éclairer mieux sur la réalité des choses puisque l’été sera passé et que nous pourrons alors comptabiliser les effets de cette crise sans précédent sur ce que nous appelons la Haute Saison, fierté séculaire de notre Pays, mais aussi talon d’Achille, comme nous le pressentons tous. Dès lors, nous devrons tirer les enseignements de ce cataclysme, constater ce qui a fonctionné, car il y a eu des succès dans cette lutte, et préparer fermement et sans tabou les conditions de notre redémarrage. Je mets d’ores et déjà en garde ceux qui pensent que notre Fonds de réserve constitutionnel (FRC) est la panacée universelle à des ennuis strictement momentanés. A cela deux raisons : la première est que rien ne nous dit que cette crise s’arrêtera au mois de juin. Par contre, tout nous indique que ses effets se feront sentir sur plusieurs années. Permettez-moi de vous rappeler que lors de la crise des Subprimes, notoirement moins violente que celle-ci, nous avions dû attendre 2012, c’est-à-dire 4 années, pour retrouver notre niveau de recettes de 2008. La seconde raison est qu’en 3 mois, nous allons consommer 20% à 25% de la partie liquide de notre FRC. Lors de la précédente crise, nous en avions dépensé 10% en 3 ans. Mes chers collègues, pardonnez la trivialité de ma comparaison : aujourd’hui, le FRC est notre « bouée de sauvetage », mais comme une bouée, il faut qu’elle soit suffisamment gonflée, sinon elle ne sert plus à rien !" N° 194 • Mai 2020

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ECONOMIE & FINANCE

Banques Centrales : jusqu’où ? par Thierry Crovetto *

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ECONOMIE

’est sans doute la question que doit se poser tout investisseur à l’heure actuelle. On sait que nous allons faire face à une récession d’une ampleur inconnue depuis les années 1930 et qu’indubitablement, en l’absence de dopage monétaire massif, l'activité économique sera très limitée. Il faudra donc se tourner vers les banquiers centraux qui sont devenus les nouveaux messies de l'économie et surtout des marchés financiers…

g Une dette mondiale énorme avant la crise Le montant de dette mondiale s’élevait à 255 000 milliards de dollars, soit 322% du PIB (contre 282% en 2007). Une contraction du PIB mondial de 3% (prévision du FMI) devrait pousser le stock de la dette planétaire à 342% d’ici la fin de l’année. Selon le FMI, les États devraient passer d’un taux d’endettement de 83,3% en 2019 (105,2% pour les économies avancées) à 96,4% en 2020 (122,4% pour les économies avancées). En France, la dette de l’Etat devrait s’élever à 115% du PIB cette année tandis que le Japon a déjà aujourd’hui un ratio dette publique brute/PIB de 237% ! Le vrai paradoxe est que l’accroissement de la dette des Etats a été accompagné de taux d’intérêt toujours plus bas depuis une douzaine d’années (voire négatifs en Europe et au Japon), du fait de l’intervention des banques centrales. L’économiste Christopher Dembik estime que « nous vivons la transition d’une économie de marché capitaliste à une économie administrée par les banques centrales ». Selon les données de la Banque des règlements internationaux, les banques centrales au niveau mondial détiennent environ 80 % de la dette souveraine allemande et 70 % de la dette souveraine française. Il ne sera sans doute pas possible de sortir du contexte des taux bas et du QE dans les prochaines années. Les Anglo-saxons parlent même de « QE infinity » pour évoquer cette possibilité.

g Plus de limites pour les actions des banques centrales ? La réaction des états et des banques centrales face à la crise du Covid-19 a été massive mais certains se demandent si les banques centrales pourraient faire encore davantage ! On pourrait imaginer que les banques centrales puissent racheter encore plus d’actifs sur le marché, financer directement les déficits budgétaires des Etats, en monétisant les dettes de ces derniers (ce qui est quasi-équivalent de leur annulation), en achetant des obligations privées High Yield (non pas seulement en les acceptant comme collatéral, mais en les achetant réellement ou encore par l’achat d’actions à travers des ETF…) La Banque d’Angleterre a carrément brisé un tabou en annonçant qu’elle financerait directement le Trésor britannique. g Les Etats-Unis en route pour appliquer la théorie monétaire moderne ? Les Etats-Unis ont lancé le plus gros plan de stimulus économique de leur histoire : 2 000 milliards de dollars que le gouvernement devra emprunter avec l’annonce simultanée de la Federal Reserve qu'elle va racheter une quantité illimitée de dette. Il s’agit clairement d’une monétisation de la dette se rapprochant d’une théorie économique jusqu'ici marginale, la Théorie Monétaire Moderne (MMT). Cette théorie veut que la dette d'un État qui contrôle sa monnaie importe peu, et qu'il lui est impossible de faire faillite puisqu'il ne risque pas de se retrouver à court de sa propre devise. La banque centrale est là pour imprimer de l'argent et repayer sa dette. Les États-Unis pourraient ainsi augmenter leur déficit afin

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g A quoi servent les banques centrales ? Il est important de rappeler que les trois grandes missions d’une banque centrale sont de servir l’économie, d’assurer la stabilité financière et de définir et d’implémenter la stratégie monétaire. Cette dernière comprend la gestion de la quantité de monnaie en circulation (c’est ce qu’on appelle la masse monétaire) de manière qu’elle soit toujours adaptée aux besoins des agents économiques. La Banque de Suède a été créée en 1668 après la banqueroute de la Banque de Stockholm, gérée par Johan Palmstruch (lequel avait innové en 1661 en émettant des billets au-delà des quantités de métaux précieux gardés en dépôt), la Banque d'Angleterre a été fondée en 1694 et la Banque de France a été en 1800.

d’augmenter les dépenses publiques et d’assurer le plein-emploi. C'est ce que réclame entre autres la gauche du parti démocrate (dont Bernie Sanders). Une banque centrale qui perdrait son indépendance et qui créerait plus de monnaie que le pays créerait de richesse, perdrait de sa crédibilité et la monnaie perdrait de sa valeur. Cela pourrait entraîner une inflation des prix des biens et des services mais aussi une progression du prix de actifs réels (que l’on ne peut pas créer indéfiniment) tels que l’immobilier (y compris les terrains, les forêts, les terres agricoles…), les métaux précieux (comme l’or), les infrastructures, les énergies renouvelables… g Les leçons à tirer de l’exemple japonais depuis 2007 Les effets à long terme du Quantitative Easing sont encore inconnus (risque d’inflation, de stagflation, perte de crédibilité des banques centrales et dans la monnaie…) si ce n’est au Japon qui a un peu plus d’une décennie d’avance dans le processus de monétisation de la dette. Le bilan de la Banque du

Japon était inférieur à 20% du PIB en juin 2007, et il est désormais de 109% en étant constitué d’obligations mais aussi d’ETF actions… La Banque du Japon vient de surenchérir, en annonçant que son programme d'assouplissement quantitatif ne connaîtrait désormais plus aucune limite. Pour quels résultats ? La croissance et l’inflation sont restées faibles, l’indice Topix a progressé de 9% en Yen sur la période (dividendes réinvestis), alors qu’il a reculé de 58% face à l’or ! Or, si on pense que l’Europe et, dans une moindre mesure, les Etats-Unis se « japonisent » ce n’est pas très rassurant… g Conserver de l’or dans les allocations L’or demeure, sur le long terme, une des valeurs refuges par excellence, on peut donc lui consacrer une partie de son allocation d’actifs qui bénéficiera aussi d’une faiblesse prévisible des taux réels (qui pourraient rester négatifs). * Président Délégué TC Stratégie Financière. La Tour Odéon, 36 avenue de l’Annonciade. Tel. : 06.80.86.83.11 Email : tcrovetto@ tcsf.mc ; web : www.tcsf.mc

STRATEGIE

La Direction du Tourisme et des Congrès veut garder le contact

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e slogan habituel de la Direction du Tourisme et des Congrès de la Principauté de Monaco : « FOR YOU », dans la triste situation sanitaire actuelle que nous supportons, évolue en une déclaration axée sur l’humain : « Nous vivons actuellement des heures compliquées, confrontés à l’enfermement et l’absence d’un bien des plus précieux, le lien social. Ce message devient « MISS YOU », autrement dit : « Prenez soin de vous, vous nous manquez… » g La plupart des activités à l'arrêt !

Avec plus de 3 milliards d’humains confinés chez eux, des compagnies aériennes clouées au sol et de nombreux aéroports fermés, l’activité touristique à travers le monde est pratiquement à l’arrêt. La Principauté de Monaco, bien évidemment est également durement impactée, aussi elle a décidé sa Direction du Tourisme et de Congrès a décidé de garder le contact avec les amoureux de la « Destination Monaco » et avec ceux se projetant dans l’après-crise… A travers une campagne originale de communication elle leur confirme combien « ils manquent »au pays ! Les images montrent des tranches de vie de gens qui passent des moments heureux, insouciants ensemble à Monaco, des images « presque tactiles » qui donnent envie de revivre ces instants dans ces lieux réputés enchanteurs…

g Des instants joyeux qui reviendront…

Un message d’espoir qui concerne aussi bien le tourisme de loisirs que le tourisme d’affaires. Cette campagne va être relayée par les 10 bureaux de promotion du tourisme monégasque, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, en Europe, en Asie et en Océanie. La campagne se déploie sur les réseaux sociaux mais également dans les éditions digitales et sites web de médias professionnels et de magazines de voyages. Et bien entendu sur www.visisitmonaco.com

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Un nouveau titre pour la jeune Olivia Dorato

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : L’OTM met en vente le 6 mai un timbre Europa – les anciennes routes postales. Depuis leur première émission en 1956 les timbres Europa constituent un symbole de collaboration entre les pays européens et font partie des timbres les plus collectionnés et les plus populaires au monde. Cette année PostEurop a choisi comme thème « les anciennes routes postales ». Le timbre représente un messager chargé de l’acheminement du courrier au XVIIIe siècle avec en arrière-plan une vue du Rocher de l’époque.

par Pierre-Yves Reichenecker

modération nécessaire.

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ehind the wall… Derrière le mur… un titre qui colle parfaitement avec la période de confinement. Et ce n’est pas un hasard du calendrier. Behind the Wall* est le nouveau titre de l’artiste monégasque Olivia Dorato. Un single autoproduit pour apporter «quelque chose de frais pendant cette période de crise» explique la jeune chanteuse. A tout juste 22 ans, après une licence de droit, Olivia Dorato a décidé de se donner une année 100% consacrée à sa passion. «Aujourd’hui, je suis très heureuse de ce single qui évoque les difficultés que l’on peut parfois avoir à exprimer des sentiments à la personne qui vous met des papillons dans le cœur.»

☞ Monaco : Le directeur du GIP Union Retraite JeanLuc Izard a confirmé par courrier en date du 27mars que l’ensemble des institutions de retraite ont mis en place un délai supplémentaire de 2 mois pour les Français de l’étranger retraités pour l’envoi des Certificats De Vie et ce, sans suspension des versements. ☞ Monaco : L’exposition "Monaco et l’Automobile, de 1893 à nos jours" est annulée. La crise sanitaire du Covid-19 et ses multiples conséquences rendent son organisation impossible. Monaco et l’Automobile, de 1893 à nos jours, était programmée du 11 juillet au 6 septembre 2020. L’exposition devait être le point d’orgue de la célébration des 20 ans du centre culturel de Monaco, le Grimaldi Forum. ☞ Monaco : Le restaurant Stars'N'Bars fait parti des 16 finalistes internationaux pour la première participation par Monaco à la Semaine Européenne Pour la Réduction des Déchets en novembre 2019. Le projet du Stars'N'Bars était une journée de découverte en famille afin de sensibiliser la population à la réduction des déchets. Cet été, 5 des 16 finalistes seront déclarés gagnants du prix EWWR dans leur catégorie ☞ Monaco : Les forains, qui investissent le Port de Monaco à l’automne, avec qui la Mairie entretient des relations privilégiées, ont souhaité faire un geste en faveur des personnels communaux mobilisés durant la crise sanitaire. Leur président Robert Dumont, s’est rendu en Mairie en compagnie de ses confrères Germain et Patrick Bonomy et Grégory Chery. Ils ont offert aux Aides au foyer et aux Auxiliaires de vie, en missions sur le terrain auprès des aînés, des friandises, sans oublier des peluches ! En présence du Maire Georges Marsan et de ses Adjoints.

g Covid et confinement n’arrangent pas la situation... « Je travaille énormément, je pense avoir un petit talent, je veux le faire. Je veux continuer dans cette voie », assure la jeune femme qui se heurte au monde de la musique et ses difficultés. Comment intégrer une tournée, comment trouver une salle pour être sur scène. « Mais je me trouve aujourd’hui confrontée à un obstacle de taille : pour me faire un nom, je dois trouver des salles afin de lancer une tournée. Mais comme je ne suis pas assez connue pour le moment, les responsables de ces salles ne veulent pas prendre de risque ». Et la pandémie Covid-19 n’arrange pas la situation. Behind the Wall joue sur une sonorité qui rappelle un peu Vanessa et son « taxi »… ! Frais et agréable à l’écoute. Il y a du talent. À travailler. Çà tombe bien Olivia est une acharnée du travail. Et souhaite avant tout « faire des choses bien pour les autres ». Et là aussi ça tombe bien en ce moment de confinement où les distractions sont tellement nécessaires. C’est l’occasion pour une jeune chanteuse de se mettre en valeur sur les réseaux sociaux. On y trouve tout en ce début de printemps : des clips, des vidéos, des films, du – très – bon parfois, du beaucoup moins souvent, mais ne faisons pas la fine bouche… Il serait bien d’y entendre Behind the Wall… et découvrir Olivia Dorato. * "Behind the Wall "est disponible sur Muzicenter

MOBILITE

itroën se lance dans la mobilité urbaine électrique. Et pour mieux séduire, la marque franC çaise mise sur un canal de vente original : son véhicule, baptisé Ami, sera vendu sur les sites de la Fnac et de Darty ; dans une trentaine de magasins du réseau Fnac-Darty en France.

© Photo DR

Vous pourrez l’acheter chez Citroën bien sûr. Par internet aussi. Livraison à domicile ! Avec chauffeur pour vous en expliquer le fonctionnement ! En cent ans d’existence, Citroën nous a souvent surpris et conquis. Mais cette démarche commerciale est une grande première pour un constructeur automobile. g Jusqu’à 70 km d’autonomie pour un prix… mini Le Citroën Ami est un véhicule sans permis bridé à 45 km/h et donc accessible dès l’âge de 14 ans en France. Son petit moteur électrique dispose d’une autonomie pouvant aller jusqu’à 70 km. La batterie lithium-ion de 5,5 kWh se recharge en seulement 3 heures sur une prise domestique standard en 220V. Quant au prix, Citroën annonce un ticket d’entrée à 6.000 euros (bonus écologique de 900 euros déduit). Soit presque deux fois moins que le Renault Twizy, facturé 10.000 euros avec la batterie. Le constructeur proposera également une offre de location longue durée (LLD) à moins de 20 euros par mois sur 48 mois, après un apport de 2.644 euros. g AMI : mini, minimaliste, tout en restant au chaud Avec son profil symétrique, ses larges surfaces vitrées, son absence de calandre ou encore ses portières à ouverture inversée, l’AMI a une bonne bouille. Bien que plus petite qu’une Smart Fortwo (2,41 m contre 2,69m), Citroën est parvenu malgré tout à optimiser l’espace intérieur pour installer deux places côte à côte. Un avantage par rapport au Renault Twizy, dont les passagers doivent s'asseoir en tandem. Autre atout, l’habitacle de l’Ami est intégralement fermé. Ce qui permet d’être à l’abri de la pluie, de la pollution et d’être au chaud l’hiver. L’intérieur est assez minimaliste : un volant, un pédalier et un compteur de vitesses. Il y a tout de même un support pour smartphone et un port USB sur la console centrale. Une valise de taille “cabine” tiendrait au pied du passager, tandis que plusieurs rangements sont dissimulés dans l’habitacle. Clin d’œil à la 2CV, les vitres latérales s’ouvrent vers le haut. Enfin, Citroën a prévu un large programme de personnalisation et de couleurs au travers de différents kits d’accessoires.

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

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Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608

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☞ Monaco : La Société Monégasque d’Assainissement (SMA) et la Croix-Rouge monégasque (CRM) ont reçu 200 pommes d’amour et également leur lot de friandises… La distribution aux employés de la SMA a eu lieu devant le siège, rue du Gabian, en présence de son directeur général Edgar Enrici, du Maire Georges Marsan et de ses Adjoints Jacques Pastor et Jean-Marc Deoriti-Castellini. La CRM a reçu, ses friandises, dans ses locaux, bd de Suisse, en présence de son secrétaire général Frédéric Platini. Le pilote de F1 Charles Leclerc a transporté les présents à destination ! ☞ Monaco : Le Grimaldi Forum a relayé l'initiative Make It Blue #LightItBlue, qui consiste à éclairer des bâtiments en bleu, en soutien aux professionnels de santé et aux travailleurs en première ligne. Née au Royaume-Uni, suivi par les USA, cette initiative s’est développée à l’international. Monuments, centres des Congrès, hôpitaux, aéroports, stades, éclairent en bleu leurs bâtiments chaque jeudi soir de 20h à 22h. Une façon pour le Grimaldi de remercier son personnel en première ligne depuis le 17 mars : 20 personnes du PC Sécurité et Incendie qui se relaient 24h/24 dans le lieu vide pour assurer sa sécurité. D’autres entités monégasques suivent cette belle initiative. ☞ Paris : Le ministère de la Culture a lancé le site internet #culturecheznous, ce site réunit sur un même espace virtuel près de 700 propositions de contenus en ligne provenant de 500 acteurs culturels et artistiques présents partout dans l’hexagone : expositions, musées, films, documentaires, podcasts, concerts, pièces de théâtre, livres, jeux vidéo, pratique artistique… Des contenus seront également accessibles pour les personnes en situation de handicap. Le Ministère invite les acteurs désireux de participer à cet ambitieux projet à se manifester via la plateforme : www. culturecheznous.gouv.fr ☞ Monaco : Mise en ligne des opéras qui ont été enregistrés à l’Opéra de Monte-Carlo, sur les réseaux sociaux : Facebook, la chaîne YouTube, Instagram et LinkedIn. Jean-Louis Grinda a décidé d’offrir les productions de l’Opéra, A partir de ce dimanche 3 mai, la chaîne Monaco Info diffusera - deux fois par semaine,- la production de l’Opéra de MonteCarlo, Falstaff de Giuseppe Verdi, en plusieurs volets : chaque dimanche et chaque jeudi à 17h, Après Falstaff (en 6 épisodes), Lucia di Lammermoor (en 3 épisodes) captations 2019. Nouvelle Rubrique La surprise du jour : messages, recettes de cuisine, airs d'opéra, hobbies : les artistes partagent leur quotidien : Maxim Mironov, Nicolas Courjal, Aude Extrémo, Roberto Abbado et d'autres sont à retrouver sur les réseaux sociaux.

Une petite électrique chez Fnac-Darty...

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

☞ Nice : Impactées par la fermeture des bars et des restaurants, neuf brasseries indépendantes réunies en collectif viennent de lancer la B-Box, un coffret de 24 bières azuréennes à retirer en drive (60 €) ou livré à domicile (+9,95€). Et aussi sur la boutique en ligne de BIAM. L’occasion de (re) découvrir toute la singularité de ces bières artisanales et locales. A consommer avec la

☞ Monaco : Au regard de la situation actuelle, Patrice Cellario, Conseiller de Gouvernement-Ministre de l'lntérieur, ] ean-Luc Biamonti, Président Délégué de la Société des Bains de Mer et JeanChristophe Maillot, ont le regret d’annoncer l'annulation de l’événement « F(ê) aites de la Danse » qui devait se dérouler le 4 juillet 2020. Une fabuleuse fiesta géante, dont la première édition (2017) avait connu un succès phénoménal… Ces moments mémorables avaient permis d'unir le public, les artistes, les danseurs et les professionnels du spectacle.

La photographie du mois


« BeMed » dévoile ses projets par Amanda Coutelle

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a pollution plastique est l’un des plus graves problèmes écologiques affectant les mers et océans. La mer Méditerranée, de par son caractère semi fermé, est considérée comme la plus polluée du monde. Face à ce constat plus qu’alarmant, la Fondation Prince Albert II, Surfrider Foundation Europe, la Fondation Tara Expéditions, la Fondation MAVA et l’IUCN ont décidé d’agir ensemble au sein de « Beyond plastic Med » (BeMed*), afin mobiliser autour d’actions concrètes.

g Un nouvel appel à projets Cet appel est destiné à renforcer les efforts afin de réduire la pollution plastique sur les îles méditerranéenne (leurs dimensions permettent d’espérer un impact plus rapide des actions). Afin de viser une bonne complémentarité avec son Appel à Micro-Initiatives lancé chaque année en octobre, les projets ciblés par cet appel seront de plus grande dimension et auront une durée de deux ans (fin du projet au plus tard le 30 septembre 2022). L’appel est ouvert jusqu’au dimanche 21 juin 2020. Retrouvez toutes les informations concernant l’appel à projets sur le site internet de BeMed (www.beyondplasticmed.org). g Les conditions pour participer Acteurs éligibles : Tous types d’acteurs publics ou privés dont le statut juridique permet de recevoir des subventions. Type d’actions ciblées : Uniquement des actions s’intégrant à un projet en cours, ou venant compléter un projet terminé ou prévoyant la réplique d’actions s’étant révélées efficaces. Pays éligibles : Les îles de l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen. Contribution de BeMed pour chaque projet : à hauteur de 100 000 euros maximum. Date de début du projet : à partir d'octobre 2020. g Le 22 avril, la Fondation a lancé sa campagne digitale « A green shift ? » A l’occasion du 50e anniversaire du Earth Day, la Fondation invite à une réflexion sur les perspectives environnementales de l’après-pandémie du COVID -19. Cette campagne est composée d’une série de

© FPA2

g « BeMed » : Association créée en 2015… Aujourd’hui devenue association, BeMed œuvre pour soutenir et favoriser la mise en réseau des acteurs méditerranéens engagés contre la pollution plastique, mais également pour inciter au partage de bonnes pratiques. BeMed soutient chaque année des actions de terrain efficaces, encourageant le partage d’expérience au sein de son réseau. 38 micro-initiatives ont déjà pu être soutenues, dans le bassin Méditerranéen. En 2020, 16 nouveaux projets dans 11 pays différents viennent agrandir ce réseau. BeMed souhaite aller plus loin en renforçant son impact dans les îles de Méditerranée. Véritables points chauds touristiques, les îles sont fortement impactées par la pollution plastique. courts entretiens vidéo de personnalités et de scientifiques afin d’engager la réflexion sur le lien entre environnement et pandémie, sur l’impact actuel de la crise en diverses régions du monde et sur les perspectives pour le « jour d’après ». La campagne a débuté symboliquement le 22 avril, jour du 50e anniversaire du Earth Day, par un message d’espoir du Prince Albert II : « Tandis que notre monde traverse une crise sanitaire sans précédent, je voudrais vous adresser un message d’espoir et de mobilisation. Depuis quelques semaines, nos vies changent à une vitesse sans précédent. Ces bouleversements vont inéluctablement se poursuivre. Il nous appartient de nous en saisir et de faire en sorte que les souffrances actuelles débouchent sur un monde meilleur. La fragilité de l’humanité que nous constatons doit nous conduire à réfléchir à nos priorités et au premier rang de celles-ci à réinventer notre rapport à la nature. À travers les changements immenses sociaux et économiques qu’elle entraîne, et qu’elle entraînera durant de longs mois, peut-être de longues années encore, cette crise doit nous inciter à mieux préserver notre Planète, son climat, sa biodiversité, ses océans. (…) C’est par nos choix à tous que nous pourrons sauver notre environnement. Ne ratons pas cette occasion », a déclaré le Souverain. Les vidéos sont diffusées sur les réseaux sociaux de la Fondation Prince Albert II, ainsi que sur son site internet. * Le réseau BeMed s’étend aujourd’hui dans 15 pays différents pour un total de 54 projets soutenus. Les points jaunes indiquent la localisation des organisations soutenues, les points orange, les organisations soutenues deux fois et les points bleus, les actions sélectionnées – par la Fondation Albert II - en 2020

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ART & CULTURE

Matéo Mornar, sculpteur XXL humaniste de notre temps

CULTURE

A

10 ans, Matéo Mornar, originaire de Split, arrive en France. A 18 ans, il entre à L’Ecole Supérieure des Arts Modernes de Paris, il y apprend la technique de la sculpture, le graphisme, la décoration. Pendant vingt ans il s’attelle au graphisme de magazines, crée «Panorama Côte d’Azur» authentique revue d’art entre galère pour survivre et espoir de réaliser son rêve de bronze… Aujourd’hui connu et reconnu, à l’automne de sa vie, il vit sa passion à plein temps dans son atelier du port, à Monaco…

g Humaniser les villes du 3ème millénaire…. Depuis quelques années, l'artiste s’est révélé être un « sculpteur dans l’espace » se lançant dans la réalisation d'œuvres monumentales, habitables, conçues comme des messagères de la paix dans la confusion et le chaos du monde qui nous entoure : «J’ai toujours été fasciné par l’architecture, je travaille depuis déjà longtemps à des maquettes de sculptures habitables. Côté habitat, c'est la course à la hauteur des immeubles, toujours plus hauts, plus bétonnés, sans âme... Mon souhait est de faire entrer l'art dans les villes du troisième millénaire, trop souvent déshumanisées, peuplées d'hommes pressés qui voient, mais ne regardent plus...» g Dernière création XXL : La Tour de la Paix… « La Tour de la paix, comme son nom l’indique, symbolise la paix dans le monde. Il s’agit d’un complexe de cinq pentagones illustrant les «5 piliers de l’Islam», chaque pilier portera le nom de la profession de foi musulmane: La Chaada, La Prière, L'Aumône, Le Jeûne, Le Pèlerinage à la Mecque… Une tour alliant la foi ancestrale à la modernité du XXIème siècle avec son centre commercial, ses boutiques de luxe, ses hammam, salles de gymnastique, piscines intérieures, sans oublier les banques… Toute une ville verticale avec ses places, ses restaurants, ses cafés, ses jardins, tapis orientaux de verdure et de fleurs dont les dessins rappelleront les symboles de l'Islam visibles depuis le sommet de l’étoile....»

g Un exploit d’art et de technologie avec un cœur palpitant… « Cette ville verticale est construite sur un socle à 7 couches, les 5 piliers sont unis par 5 plates-formes intermédiaires de 24 mètres de haut chacune. Au sommet, à 1 008 mètres, se trouve la plus haute Salle de prière du monde nichée dans une étoile de 6

étages dominée par l’emblème de l’Islam, son croissant de lune de 85 m de haut.» Cœur palpitant de cette communauté : la Galerie d'art « Matéo Mornar » : hommage au visionnaire de cette œuvre unique, où seront exposés les artistes contemporains les plus renommés. Avec ses 158 étages et ses 246 674 m² habitables, la Tour de la Paix sera le plus extraordinaire édifice de la planète, élevé en terre d’Islam. g En avant-première Matéo Mornar nous présente : « La Licorne » « La licorne concourt à la justice royale, en frappant les coupables de sa corne au milieu du front, elle symbolise une flèche spirituelle, un rayon solaire ou l'épée de Dieu, elle est la révélation divine, la pénétration du divin dans la créature… Cette dernière sculpture a une histoire insolite : elle a jailli d’un rêve fait il y a quelques mois. Dans ce songe, elle me disait : « Mateo, tu as réalisé beaucoup d'animaux, je me demande pourquoi je ne figure pas dans ta collection, alors que moi je te porterais chance dans la reconnaissance de ton imagination, tes relations et ton bonheur. Tu pourrais m’immortaliser en miniature et en très grand format. Essaie et tu verras » ! Dès le lendemain, j’ai encore du mal à y croire, je recevais une commande d’une « petite licorne » : aujourd’hui elle est au Koweit ! La grande Licorne, dont je vous présente la maquette en exclusivité, revêtue de son habit de bronze, s’envolera pour New York où elle est déjà attendue » ! g Message de l’artiste en cette étrange période… « Dans ces temps incertains, je pense tout d’abord aux familles qui ont perdu une personne chère. J’ai la chance d’être en forme, de continuer à créer du matin au soir. Bien sûr, comme à vous tous, mes amis m’ont manqué. J’ai l’habitude de recevoir tous les jours des proches, des collectionneurs ou de simples amateurs d’art. Ces petits moments d’échanges et de bonheur sont précieux. Certes, tout s’arrangera. Mais je pense que nous devrions songer à vivre autrement, à être moins égoïste, plus attentif aux autres. Nous avons, souvent, tout pour être heureux, alors mon message serait "donner et ne pas chercher qu’à recevoir !"». Le sculpteur travaille le matin, dans son atelier sur le port de Monaco* ; l’aprèsmidi, on peut le rencontrer entre 15h et 20h au Fairmont. A l’heure du retour à notre (presque) vraie vie, une petite visite à l’artiste serait la bienvenue !

© Photos DR

par Viviane Le Ray

* Atelier : 6 quai Antoine 1er. Tél. 06 14 51 81 67

THRILLER

INTERVIEW

La peur porte bien son titre

Sylvie Giono : la tendresse d’un père...

C

’était hier… lors de la remise d’un Prix littéraire Prince Pierre, à Monaco*, que loin de l’agitation du Festival de Cannes, qui la happerait, pour la présentation du film de Raoùl Ruiz « Les Ames fortes », adaptation de l’œuvre de Jean Giono, que j’ai eu le bonheur de bavarder avec sa fille, Sylvie, émue à l’idée que le film soit projeté lors du Gala de clôture d’un festival, dont son père fut membre du jury, puis président de l’édition qui décernerait la Palme d’or à Luis Bunuel pour « Viridiana ». L’année 2020 est celle de la commémoration des 50 ans de la disparition de Jean Giono. Extraits d’une belle et émouvante rencontre…

'est l'histoire d'une jeune trentenaire, Lou. Qui après la mort de son père C part s'installer dans le cottage de son

enfance. La jeune femme vient de quitter son copain et a décidé de fuir la vie londonienne pour essayer de se reconstruire. En effet, Lou souffre d'un traumatisme toujours latent et n'est absolument pas prête à se retrouver face à ce passé, dont elle peine à oublier, car sa route va recroiser celle de Mike, un homme de 50 ans aujourd'hui, avec lequel elle a eu une relation alors qu'elle était mineure... Tous ses souvenirs refont brutalement surface lorsqu'elle le prend en flagrant délit avec Chloe, une adolescente de 14 ans. Or, pour arrêter ce pédophile, Lou est prête à tout, même à retenir Mike captif...

g Sylvie « Giono » : quel beau nom !

Sylvie Gionio : "Je suis encore plus fière du père que de l’écrivain. Plus je rencontre des enfants d’hommes de lettres plus je suis fascinée par sa personnalité. Un père qui n’a jamais été « écrasant », mais le plus chaleureux et le plus tendre qu’on puisse imaginer. Un père dirons-nous « normal », ce qui est rare dan le milieu littéraire où l’habitude est plutôt d’écraser l’entourage… Mon père a été un père « léger à porter », avec lui je me suis amusée toute ma vie." SG : "Quand je lui demandais « Papa, qu’est-ce que tu me conseilles ? », pas une seule fois il ne m’a conseillé un de ses livres, j’étais en contact avec l’écriture du moment. Il nous lisait ce qu’il écrivait. A partir de la guerre, de la nouvelle période « Un Roi sans divertissement », « Mort d’un personnage ; « Les Ames fortes », lorsque j’ai pu prendre conscience que mon père était écrivain, voulu entrer dans ses anciens romans, à ce moment-là, il m’a dit « Tu as mieux à faire, tu as le temps ». Il m’a alors dirigée vers la littérature anglaise : Stevenson, Dickens, Walter Scott, l’Anglo-Saxon Jack London. Des écrivains qui parlaient d’aventure. Ce qu’il avait écrit lui je l’ai abordé très tard. Il n’aimait pas parler de ses anciens livres, il y en avait peu qu’il jugeaient « bons ». Il avait une sorte de regret, même pour « Colline ». Il montrait de la tendresse, avait un faible pour « Jean Le Bleu », histoire de sa jeunesse, de ses parents, surtout de son père. Il ne voulait pas se laisser envahir par une création qui ne comptait plus pour lui. C’est ce qu’il écrivait dans l’instant qui était important à tel point qu’il ne se séparait pas de son manuscrit, il l’emportait partout même s’il savait qu’il n’aurait pas le temps d’écrire. C’était comme un nouveau né, mais une fois qu’il avait grandi il appartenait au passé, c’était perdre du temps. Il avait d’autres écrivains à lire, en premier Stendhal, bien entendu…"

g J’ose espérer… que l’œuvre de Giono est toujours étudiée dans nos écoles ?

SG : "Dieu merci, il n’a pas disparu, mais je vous avoue que ce qui m’inquiète c’est que bien souvent quand on étudie un écrivain en classe, dans la vraie vie on l‘abandonne… Je préfèrerai qu’on l’étudie peut-être moins, qu’on le découvre, le lise pour le plaisir, après !" (V.L.R.) *Jean Giono avait reçu le Prix Prince Pierre de Monaco en 1953…

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g Vous guidait-il dans vos lectures ?

g La victime peut-elle devenir bourreau ? Ce roman psychologique met très bien en scène les mécanismes de l'emprise que peut avoir un adulte sur une adolescente, banale, mal dans sa peau, et éperdument amoureuse d'un homme qui la regarde comme si elle était la plus belle. La narration reste fluide malgré les va et vient entre le passé et le présent de Lou. Ils mettent en exergue les conséquences de cette relation toxique sur sa vie de femme. Un roman qui devient peu à peu un thriller lorsqu’entre en scène Chloé et une mystérieuse femme qui semble la traquer... tandis que Lou redevient la proie de Mike... Outre l'intérêt psychologique, l'auteure n'a pas été avare en rebondissements. De plus, elle pose également la question suivante, à savoir : la victime peut-elle devenir bourreau afin que l'histoire ne se répète pas? (T.V.) g "La Peur". C.L Taylor. Traduit de l’anglais par Françoise Smith. Edition Marabout.. 304 pages. Prix : 19,90 euros.


La Comédie veut défier le Covid-19

Effeuillage littéraire...

Le Ray

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ené Frégni marche chaque jour sur des chemins où ses filles ont couru, grandi, avant de partir vivre leur vie. Poète-écrivain, il sillonne sa belle Provence, qui fut celle de Giono, de Clergue, de Pagnol, de Caubère… Dans un décor naturel âpre et sauvage, il croise d'étranges silhouettes : « Lili » un vieil homme sans mémoire regarde comme des fantômes les arbres qu'il a plantés, « Tony », son ami truand qui a passé vingt-sept ans dans l'ombre des prisons qui lui raconte les lambeaux solitaires et violents de sa vie… Fiancée des corbeaux, Isabelle, mystérieuse et douce traverse la vie du poète-écrivain… Comme une suite à « Elle danse dans le noir », ce journal est un chant d'amour qui monte des vastes déserts de pierre et de lavande dès que l'on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie, un chant mélancolique et lumineux, parfois cruel. René Frégni, a reçu de nombreux prix littéraires dont le prix Paul Léautaud pour « Elle danse dans le noir », le prix Nice-Baie des Anges pour « Tu tomberas avec la nuit ». Lire, ou relire, René Frégni : c’est l’assurance d’une évasion poétique en cette triste époque ! _____________________________________ « La Fiancée des Corbeaux’ » - René Frégni - (Gallimard)

par Amanda Coutelle

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a 17e édition du « Monte-Carlo Film Festival de la Comédie », créé par Ezio Greggio, acteur, et vedette de la télévision italienne à travers son journal décapant « Striscia La Notizia », vient d’annoncer que l’événement, initialement programmé du 20 au 25 avril, aurait lieu du 20 au 25 juillet au Grimaldi : « nous croisons les doigts et visons une grande édition comme les années précédentes », déclare avec optimiste ce sympathique résident monégasque, par ailleurs président du Comité des Italiens résidents à Monaco!

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© Photo MCFF

g Le jury sera présidé par le réalisateur Nick Vallelonga (deux Oscar !) Président du jury de la 17e édition, le réalisateur Nick Vallelonga (photo), distingué par deux Oscar pour le film «Green Book» (meilleur film et meilleur scénario original) est aussi acteur, scénariste, et producteur. A son actif de grands films : «Kingdom of the Blind», ou encore «The Man with One Eye is King». Nick Vallelonga succèdera ainsi au réalisateur Emir Kusturica, acteur et musicien d’origine serbe, deux fois récompensé par la Palme d'or au Festival de Cannes, président du jury de la 16ème édition (2019), mais aussi à de grands noms du 7ème Art tels que Claude Lelouch, Ettore Scola, ou Georges Lautner…

g Le rire sur grand écran (enfin) à l’honneur ! Le Monte-Carlo Film Festival est considéré comme l’un des festivals cinématographiques les plus importants et les plus significatifs consacrés à la comédie, un genre, trop souvent méprisé par les grands Festivals de cinéma, auquel Ezo Greggio a rendu ses lettres de noblesse. Preuve en est qu’au fil des ans l’événement Italo-monégasque a connu un succès croissant auprès du public et même des critiques revenus à de meilleurs sentiments envers la comédie italienne ou « à l’italienne » ! L’événement est placé depuis sa création sous le Haut Patronage de S.A.S. Prince Albert II de Monaco et de l’Ambassade d’Italie. g Zoom arrière sur le Palmarès du 16ème Festival... Meilleur Acteur - Ricardo Darin (An Unexpected Love). Meilleure Actrice - Rose Byrne (Juliet Naked). Meilleur Réalisation - Nicole Palo (Emma Peteers). Meilleur Film - Bad Poems (de Gabor Reisz). Prix du Public - Juliet Naked. Meilleur scénario : Tel Aviv on Fire (Dan Kleinman | Sameh Zoabi). Récompenses spéciales : Comedy Award : Paolo Genovese, Edoardo Leo et Antonio Albanese; Career Award : Sandra Milo et Andrea Ferreol; Monte-Carlo Film Festival Award : Salvatore Esposito et à Michael Madsen; King of Comedy: Carlo Verdone; Legend Award au Président du jury: Emir Kusturica. Ces distinctions avaient été remises par Ezio Greggio et Juliana Moreira. ROMAN

Le destin d’une femme exceptionnelle

n 1912, une jeune baronne allemande vivant à Nottingham commet l’irréparable : elle quitte son confortable foyer et ses trois adorables E enfants pour vivre son amour. La décision de Frieda von Richthofen va

donner naissance à l’un des plus grands scandales de son temps. Frieda est l’histoire cruelle de celle qui a inspiré l’œuvre de D.H. Lawrence et notamment le sulfureux roman L’Amant de Lady Chatterley.

g On a peut-être plus écrit sur Lawrence que sur n’importe quel autre écrivain : plus de mille livres à ce jour Un de plus ? Oui et non. La véritable histoire de Frieda est une réponse : Mais qu'est-ce qui peut pousser une femme à quitter ses enfants ? Quel amour peut être plus fort que celui d'une mère ? Annabel Abbs trace le parcours courageux de Frieda, le coût terrible que lui vaut sa folle passion pour Lawrence. Une bio romancée pour mieux comprendre Lady Chatterley. D’après Robert Lucas, premier biographe de Frieda, « Sans doute jamais auparavant, ni jamais depuis un grand écrivain n’a-t-il été aussi intensément et constamment influencé par une femme que l’a été Lawrence par Frieda Von Richthofen… Et jamais auparavant une femme, telle qu’elle a été interprétée par un poète, n’a-telle changé aussi radicalement le climat moral de son temps. » g Le livre interdit L’Amant de Lady Chatterley, paru en 1928, a été interdit pendant plus de trente ans. Ce n’est qu’en 1960, lorsque Penguin a gagné un procès historique, que la version intégrale et non expurgée du texte a pu être lue en Grande-Bretagne (l’interdiction a été maintenue en Australie jusqu’en 1965). Ce roman s’est vendu à plus de trente millions d’exemplaires dans les trois mois qui ont suivi le procès. Annabel Abbs s’est imposée comme la nouvelle auteure anglaise de romans biographiques à succès. Son premier titre, The Joyce Girl a été publié dans huit pays et a reçu le « Impress Prize » pour les nouveaux auteurs en 2015.

par Viviane

ne tragédie familiale sur fond d'histoire de l'URSS, celle vécue par Olga Lachaise, pianiste de talent reconvertie dans le journalisme, une vie de couple qui bat de l'aile, qui va recueillir le témoignage d'une vieille femme russe pensionnaire d'un sanatorium. Cette Maria Koltchak, qu'on a dit folle, affirme être une ancienne détenue du goulag stalinien et désire se confier avant de mourir. Au fil des entretiens, Olga est happée malgré elle par son histoire poignante. Aidée par le directeur de l'hôpital, Olga tente de renouer chacun des fils d'un récit marqué par la trahison et l'espoir. À travers les yeux de Maria la jeune femme découvre Moscou, la Sibérie, elle retourne là où tout a commencé, lors d'un dernier printemps à Paris… _____________________________________ Dernier printemps à Paris » - Jelena Bacic Alimpic (Serge Safran)

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’exposition estivale Monaco et l’Automobile, de 1893 à nos jours pour cause de la crise sanitaire et ses multiples conséquences ont rendu son organisation impossible du 11 juillet au 6 septembre 2020. Mais le Grimaldi Forum n’a pas dit son dernier mot et espère ne pas perdre ces trois années de travail et de recherches de voitures inédites et d’archives sur cette thématique ; la direction des événements culturels étudie d’ores et déjà d’autres pistes mais il est encore trop tôt pour déterminer leur faisabilité. Premier témoignage de ce travail : Sortie du Catalogue des véhicules et des objets prévus à l’inventaire de l’exposition Monaco et l’Automobile, de 1893 à nos jours. Cet ouvrage de 320 pages et 260 illustrations, bilingue français/anglais, est d’ores et déjà disponible en précommande : e-mail gf@grimaldiforum.com ou tél +377 99 99 20 00. _____________________________________ « Monaco et l’Automobile, de 1893 à nos jours » Collectif - (RMN/ Grand Palais)

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aviez-vous que les coraux sont des animaux et non des plantes ? Qu’ils vivent en symbiose avec des algues et ont de nombreux gènes en commun avec l’homme ? Édité en partenariat avec l’Institut océanographique, sous la direction du professeur Denis Allemand, Robert Calcagno et Bernard Fautrier, ce livre richement illustré offre un panorama des connaissances actuelles en compagnie de ceux qui, à travers le monde, œuvrent pour mieux comprendre ces joyaux et s’engagent pour les préserver.. Cet ouvrage marque le lancement d’un nouveau programme en faveur des récifs coralliens, contribuant à sensibiliser le public et les décideurs aux menaces que subissent ces écosystèmes. _____________________________________ « Corail, un trésor à préserver » - Collectif - (Editions Glénat)

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(P.Y.R.)

g "Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley". Annabel Abbs. Editions Hervé Chopin. 464 pages - Traduit de l'anglais par Anne-Carole Grillot. Prix : 21 €

ans son nouveau livre, le philosophe Fabrice Midal, décrypte 40 citations de penseurs, d'écrivains, de peintres ou de poètes pour inviter les lecteurs à penser autrement et redevenir humain… Le philosophe atypique (qui ne doit pas avoir que des amis dans son domaine !) écrit : « En deux mots, la méditation qui me passionne ne vise pas à chercher à être calme, zen et détaché de tout, mais à se foutre la paix pour être plus ouvert, engagé dans le monde et soucieux des autres. Je cherche ainsi à réhabiliter une sagesse qui nous aide à être simplement plus humain ». Penser autrement et redevenir humain ? (il y a du pain sur la planche !) _____________________________________ « 3 minutes de philosophie pour redevenir humain » F. Midal (Flammarion/Versilio) N° 194 • Mai 2020

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SPORT & LOISIRS VOILE • Pour réaliser le projet d'une vie la jeune navigatrice licenciée du Yacht Club de Monaco à lancé une campagne de crowdfunding

Alexia Barrier : objectif Vendée Globe ! par Pierre-Yves Reichenecker

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SPORT

ême la crise Covid-19 ne l'a découragée : en 2010, Alexia Barrier a créé l’Association 4myplanet pour préserver (son) terrain de jeu, les Océans, et partager l’aventure avec les plus jeunes. « Nous avons récolté grâce à mes bateaux de course plus d’1 million de données. Nous avons embarqué dans nos aventures maritimes plus de 15000 kids, en France, à Monaco, en Afrique du Sud, au Brésil, aux Etats-Unis, en Belgique… Love - Dare - Share, notre mantra, c’est cette folle envie de vous donner envie d’aimer et protéger notre planète bleue à travers mes courses à la voile. Avec l’association 4myplanet: "In Ocean we trust, in Earth we believe". Et cette fois, je vous embarque pour la plus extrême et la plus folle d’entre elles, l’Everest de la Voile, le Vendée Globe 2020, départ le 8 novembre. » g Finalement le plus dur aujourd’hui ne sera pas la course, mais d'avoir les moyens financiers de se présenter sur la ligne de départ...! « Nous avons convaincu les partenaires d’entrer dans l’aventure et à ce jour plus de 45 sociétés, institutions, mécènes croient en nous. Sans partenaire titre, nous portons un projet singulier dans le monde de la course au large, un projet collaboratif. Cependant nous ne sommes pas assez nombreux dans l’équipage pour boucler le budget et nous permettre d’avoir un bateau de course prêt pour ce tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. »

© Photos DR

g Nous lançons notre campagne de crowdfunding! « Pour cette raison nous lançons une campagne de crowdfunding qui peut vous permettre en acquérant un ticket à 500€ d’être tiré au sort et de gagner un espace pour inscrire en grand le nom de votre société ou de votre association favorite sur ma grandvoile. Et faire ainsi le tour du monde à mes côtés et aux côtés des enfants, des scientifiques, des fans, des supporters et des partenaires de 4myplanet. » Alexia Barrier prendra le départ le 8 novembre à la barre de son IMOCA 4myplanet, l’ancien Pingouin. Ce bateau à 20 ans, il a été construit en 1998 pour une femme. A son actif 6 tours du monde, dont 4 Vendée Globe. Alors, ce n’est peut-être pas le bateau le plus rapide, ni le plus moderne, en revanche il est robuste et connaît la route… Si vous souhaitez contribuer à la campagne, rendez vous sur Google et tapez « Helloasso Alexia Barrier ». DISPARITION

ATHLETISME

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N° 194 • Mai 2020

La IAF en soutien des athlètes

orld Athletics, en partenariat avec la Fondation internationale d’athlétisme (IAF), a lancé le 28 avril dernier un fonds de 500 000 dollars pour soutenir les athlètes professionnels qui connaissent des difficultés financières en raison de la pandémie liée au coronavirus. Le président de World Athletics, Sebastian Coe, qui préside également l’IAF, a déclaré que le fonds serait utilisé pour aider les athlètes qui ont perdu la plupart de leurs revenus au cours des derniers mois en raison de la suspension des compétitions internationales dans ce contexte de lutte mondiale contre l’urgence sanitaire. Créée en 1986 pour soutenir des causes caritatives liées à l’athlétisme, la Fondation internationale d’athlétisme, sous la présidence d’honneur de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, a alloué des fonds provenant de ses budgets 2020 et 2021 aux fins d’aider les athlètes en difficulté par le biais de ce dispositif. "J’ai créé la Fondation internationale d’athlétisme avec feu Primo Nebiolo, il y a plus de 35 ans, pour encourager et promouvoir l’athlétisme et accorder une aide financière aux fédérations d’athlétisme et aux athlètes les plus méritants. Depuis sa création, la Fondation a distribué à ce titre plus de 30 millions de dollars. Je suis ravi que nous puissions mettre nos ressources au service de cette initiative afin de contribuer à améliorer la vie des athlètes qui pâtissent des difficultés économiques en ce moment", a déclaré le Prince Albert à propos de cette iniative de la IAF.

© Photos AIPSMedia

ichel Hidalgo est décédé à 87 ans à Marseille, fin mars. Avec sa disparition se tourne une des plus belles pages du football français. Il restera le sélectionneur de l'équipe championne d'Europe en 1984, premier trophée majeur du football français, et de « Séville 82 », cette fâcheuse demi-finale du Mondial perdue aux tirs au but contre la RFA. A la tête d'une génération dorée, Hidalgo avait bâti une équipe tournée vers la création et le beau jeu avec pour maître-mot «le plaisir», s'appuyant sur le carré magique Michel Platini-Alain GiresseJean Tigana-Bernard Genghini (puis Luis Fernandez). Hidalgo avait aussi connu une carrière de joueur. Après avoir fait ses armes au Havre, il avait signé à Reims, où il a été coaché par son mentor Albert Batteux. Champion de France en 1955, il avait participé à la première finale de la Coupe des clubs champions européens, inscrivant un but contre le Real Madrid d'Alfredo Di Stefano (3-4). Il a aussi remporté deux titres de champion (1961, 1963) et deux coupe de France (1960, 1963) avec l’AS Monaco. L’équipe de Theo, Douis, Carlier, Cossou, Kaelbel… C’était une époque différente où l’on croisait les joueurs en ville, où l’on discutait avec eux au sortir su Stade Louis II (l’ancien stade). Minime à l’ASM, j’ai souvent demandé à Michel Hidalgo d’arbitrer nos matches scolaires ou inter établissements. Ce qu’il acceptait chaque fois qu’il n’était pas en déplacement avec le club. Un grand joueur, un grand monsieur, une grande gentillesse…

© Photos G. Jeffroy

Adieu au grand Michel Hidalgo


FORMULE 1 • La vision de Bernard Spindler, mémoire vivante du sport automobile, peu avant sa disparition sur cet événement

Il était une fois le Grand Prix...

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par Viviane Le Ray

hiron, Fangio, Graham Hill, Jackie Stewart, Jacky Ickx, Niki Lauda, Alain Prost, Ayrton Senna, Michaël Schumacher, aujourd’hui le jeune monégasque Charles Leclerc, entre rires et larmes ont écrit les plus belles pages de la F1… Tout comme, une figure de Monaco, Bernard Spindler, homme de radio, de télévision et de plume qui demeure, au-delà de sa disparition, la mémoire vivante du sport automobile en Principauté. Nous vous offrons quelques souvenirs égrenés en sa compagnie…

g Les origines du sport automobile en Principauté ? BS : "Le SVM, Sport Vélocipédique Monégasque, créé en 1890, devient en 1907 le SAVM : Sport Vélocipédique et Automobile Monégasque, en son sein 40 membres très riches qui possèdent des automobiles assujetties à des règlements drastiques : pas plus de 10km h aux carrefours, avoir un sifflet et une corne de brume à bord, ne pas doubler les voitures à chevaux. L’auto fait peur, c’est une curiosité... Entre la fin de la guerre de 14 et les Années folles germe l’idée d’un Grand Prix à Monaco. Il existait peu de Grands Prix à l’époque, les voitures d’usine en grande partie étaient payées par les pilotes, aujourd’hui ça ferait rire ! Tous ces gens étaient des artisans qui étaient au volant de prototypes. Ils conduisaient en chemisette, sans harnais…" g Le tracé du circuit de Monaco finalement n’a pas tellement changé ? BS : "Le principe pour Anthony Noghès et les siens a été de créer un circuit qui ne quitte pas le territoire. Dans les années 70 il y a eu un vague projet d’agrandissement jusqu’au Beach, Noghès a dit qu’il n’était pas question d’entrer en territoire français, le circuit est donc resté pratiquement tel quel, sauf que cela a obligé durant 70 ans l’amélioration continue de la sécurité. On a demandé aux pilotes d’être des acrobates pour ne pas taper dans les rails. ! Monaco est le circuit bien sûr le moins rapide, la vitesse la plus élevée c’est en sortie du tunnel 290/300 mais il y a des cassures de rythme très violentes. L’arrivée de Jean-Marie Balestre dans les années 70 a changé beaucoup de choses, ça été « sécurité, sécurité, sécurité ». Les cockpits sont devenus des cellules de survie, aujourd’hui on a les moyens de protéger la colonne vertébrale des pilotes. J’ai assisté à des pépins, où s’il n’y avait pas eu toutes ces mesures les pilotes auraient rejoint la cohorte des morts... On a domestiqué aussi le ravitaillement. On ne ferme plus les yeux sur le règlement comme on l’a fait souvent, si un pilote fait une faute, il sait qu’il ne la fera pas deux fois..."

© Photo VLR

g Monaco une cité des sports à l’avant-garde ? Bernard Spindler : "Depuis les années 1870 on a créé à Monaco dans tous les domaines, c’est ici qu’on a survolé pour la 1ère fois la Méditerranée pour construire une piste d’envol sur le port, sept ans avant le Prince Albert 1er manifestait son intérêt pour le 1er hélicoptère qui tentait de décoller de la terrasse du musée océanographique, les premières parties de ce qu’on a appelé le Lawn Tennis se sont jouées devant le casino et le fameux Café-Divan, suivront les courses de canots automobiles. Le Grand Prix est né parce qu’à Monaco l’imagination était au pouvoir, il est un aboutissement de cette imagination..."

g Le talent du pilote est-il plus important sur le circuit de Monaco ? BS : "Je ne dirai pas ça. La question c’est : Est-ce les voitures d’aujourd’hui sont plus faciles à conduire que dans les années 30 ? Pour avoir conduit les deux j’ai envie de répondre oui ! Une voiture d’aujourd’hui ma grand-mère peut la conduire, sauf qu’lle elle ne va pas aller très vite ! Dans les années 30, 50 il fallait être un athlète pour piloter ces engins! Ce qui a tout changé c’est l’arrivée de l’électronique qui a permis des rendements ahurissants. Si on avait pas arrêté le jeu aujourd’hui on aurait au départ 20 voitures sans pilotes… Senna disait « Continuez comme ça on aura des pilotes en carton », Prost lui répondait « Tu dis des conneries il faut profiter de ce que nous apporte l’électronique », ce qui était vrai ! g Le plus grand pilote de tous les temps pour Bernard Spindler ? BS : "Sans hésitation Jacky Ickx, le seul pilote capable de tout gagner, sur le sec, la pluie, de remporter le Dakar, six fois la course d’endurance des 24 h du Mans, avec la prémonition d’avoir changé la formule du départ si dangereuse, ce qu’il a fait au Mans en restant debout dans son petit rond laissant partir les autres... Il a traversé la piste lentement, pris le volant, dans les trois premiers tours il était dernier et puis très vite il a pris la tête de la course. Un type hors du temps ! Un de mes plus beaux souvenirs à Monaco reste la victoire de Gilles Villeneuve en 1981." g Les F1 propres en GP, ça vous inspire? BS : "La voiture propre en F1 personnellement je doute du succès, j’ai peur que le public s’ennuie : un Grand Prix de Monaco sans bruit je demande à voir !"

AUTOMOBILISME

Sir Stirling Moss nous a quitté

g Quatre fois vice-champion du monde entre 1955 et 1958 De 1951 à 1961, Stirling Moss prit part à 66 courses de F1 et en remporta 16. Stirling Moss n’était pas qu’un simple pilote de F1, c’était un féru de sports automobiles en tout genre avec plus de 500 courses à son actif. Mille Miglia – victoire en 1955 avec la Mercédès 500 SLR -, rallyes – deuxième au classement général du Rallye Monte-Carlo en 1952 -, F2, F3, 24 heures du Mans et bien d’autres encore… g Le champion sans couronne Le Britannique n’a pourtant jamais goûté au plaisir d’être sacré champion du monde. En 1958 il s’en est fallu d’un tout petit point, le titre revenant à un autre britannique Mike Hawthorn. Moss courait pour gagner – seulement gagner. Il ne comptait pas les points. Pas de calcul d’apothicaire. Et souvent il préférait courir « anglais »… comprenez voiture anglaise. Quand il est passé chez Mercédès son équipier s’appelait Fangio ! Donc quatre fois vice-champion et troisième les 3 années suivantes. D’où ce « titre » bien mérité de champion sans couronne. g Quatre victoires en Principauté S’il n’a pas été champion, Stirling Moss compte quelques très belles victoires à son palmarès. Notamment trois succès en Principauté en 1956, 1960 et 1961. Précédé en 1950 par la victoire dans le Prix de Monte-Carlo, course junior. Un circuit urbain qu’il affectionnait et où l’as du volant pouvait démontrer toutes ses qualités, comme sur le Nurburgring en Allemagne. « C’est une course où la vitesse n’est pas vraiment capitale, dira-t-il des années plus tard. L’important c’est la voiture et comment vous la conduisez. C’est une course fantastique.» En 1962 Stirling Moss était victime d’un terrible accident sur le circuit de Goodwood lors des coupes de Pâques d’avant saison. Un long coma, de multiples fractures le tiendront éloigné des circuits une année. Il reprendra le volant en test mais considérera qu’il n’avait plus les mêmes capacités au volant. En 1962 Stirling Moss aurait dû être au volant d’une Ferrari, une Shark nose aux couleurs du team Rob Walker. Un accord avait été trouvé avec le Commandatore. Le nouveau doyen des vainqueurs de Grand-Prix est Tony Brooks, équipier de Moss chez Vanwall en 1957 et 1958

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n lui avait décerné – officieusement – le titre de « champion sans couronne ». Stirling Moss s’est éteint mi-avril des suites d’une longue maladie. Il avait 90 ans… Il était le doyen des vainqueurs de Grand-Prix.

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UN MORNAR POUR LA VIE 16

N° 194 • Mai 2020

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