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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XXI • Numéro 196 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Juillet-Août 2020

• Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

Dossier Spécial

Photo © Olivia Marocco / Grimaldi Forum Monaco

Un été 2020 pas comme les autres...

Sylvie Biancheri, Directeur Général du Grimaldi Forum Monaco

"Le pire est passé, on tourne la page" N° 196 • Juillet-Août 2020 1 13 ☞  FINANCE FINANCE • L'AFFAIRE WIRECARD : CHUTE D'UNE ICÔNE TECHNOLOGIQUE ALLEMANDE... • PAGE


DOSSIER SPECIAL

Un été forcément atypiq

Même si Monaco semble avoir bien géré l’épidémie, le virus n'a pas complètement d

par Patrice Zehr

DOSSIER

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’est l’image que tout Monaco attendait. Le 19 Juin, le Prince Souverain à un balcon, a salué la reprise de la relève de la garde devant le Palais. Une relève comme le symbole de la reprise de l’attractivité, à la veille de la saison d’été. On sait bien que malgré tout, cet été ne sera pas comme les autres. Le virus sera encore dans toutes les têtes. Mais Monaco a bien géré l’épidémie et peut, en ce début juillet, présenter le visage d’une raisonnable sécurité sanitaire. On peut donc espérer un été en pente douce, qui soit aussi un été utile. Pas questions de vacances des soutiens et des efforts économiques. Cet été devra permettre de se remettre dans le bain, pour être dans des conditions optimales pour la reprise de la rentrée. C’est dire qu’il sera interdit plus que jamais de bronzer idiot et de se relâcher. Car si la crise sanitaire parait maitrisée, la crise économique et ses conséquences sociales sont encore devant nous. Pour en atténuer les effets, il faut réussir la saison. Il faudra que les touristes reviennent, ceux des boutiques du rocher, la clientèle balnéaire hôtelière ou des restaurants. Une période un peu d’entre deux ou rien n’est sûr, mais où il faudra éviter au maximum les conséquences de la casse de la période de confinement, pour que cette saison pour les commerçants et entrepreneurs ne soit pas un été meurtrier.

g Adapter les soutiens Les aides massives d’urgence se sont en effet arrêtées le 30 juin. Il s’agit de l’Aide aux Petites Structures (APS) et du Revenu Minimum Extraordinaire (RME). Un principe a été acté, fortement demandé par le Conseil National : pas d’arrêt brutal des aides, mais des soutiens différenciés et

L'EDITORIAL

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par Roberto Volponi

dégressifs. C’est la raison d’être de la CARE,Commission d’Accompagnement pour la Relance Economique. Un dispositif pour les petites structures, mais aussi pour toutes les entreprises. C’était indispensable. Un point complet a été fait fin Juin sur les dossiers présentés, en tenant compte des dernières évolutions économiques. Cela concerne en particulier les activités de l’été qui tentent de repartir, malgré les dégâts du confinement. C’est pourquoi ce dossier met en avant le tourisme et l’événementiel. Mais il y a aussi les voyages et les restaurants et toutes les activités culturelles, musées et cinémas. Tout est prêt pour accueillir le public dans les meilleures conditions européennes, à l’exception notable tout de même des boites de nuits et de certaines activités sportives. On peut craindre cependant des situations dramatiques, empêchant tout espoir de rétablissement, alors même que la garantie de l’Etat pour les prêts, est déjà revenue à son taux de 65 % et que le taux d’intérêt est remonté de 0 à 1,5 %. Certains redoutent que la crise frappe vraiment en pleine canicule. Il faudra donc si besoin être réactif. g Chiffres déjà contrastés Car Monaco a déjà souffert comme le prouvent les chiffres atypiques de l’IMSEE pour le premier trimestre, qui marque l’entrée dans la crise mondiale du Covid. Les chiffres sont largement impactés par l’arrêt brutal du 16 mars, mais on n’a pas encore l’impact sur la totalité du confinement. La crise mondiale est cependant bien là. La baisse du chiffre d’affaires est limitée à 2,6 %, mais encore une fois l’heure de vérité sera dans la prochaine étude de l’Institut Monégasque des statistiques. En écartant la France, on voit bien que les importations ont déjà reculées de plus de 50 % et les exportations de plus de 40 %. Les secteurs de l’été ont le plus souffert : hébergement et restauration -28,5 %. L’industrie baisse de 16 %. Mais il y a de bonnes nouvelles. L’immobilier est en hausse de 25 % et si cela devait continuer d’avril à juin, ce serait formidable, mais c’est loin d'être sûr. Pour le moment aussi, le secteur

financier a montré une grande solidité. L’emploi lui, a déjà fléchide -3 %. C’est sans doute le secteur le plus chaud pour l’été, car il y aura des surpressions et pas d’embauches de CDD et une baisse des emplois saisonniers. Mais au 22 juin, il n’y avait eu, assure le conseiller ministre Gamerdinger, aucun licenciement lié au Covid. Cet été verra le télétravail conseillé là où c’est possible, jusqu’à la rentrée de

La vraie solidarité demande des efforts concrets...

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N° 196 • Juillet-Août 2020

© Photo DR

n sociologie, la solidarité est un concept qui dans l’acception moderne est perçu comme un devoir social ou une obligation réciproque d'aide et d'assistance - ou de collaboration gracieuse - qui existe entre les personnes d'un groupe ou d'une communauté du fait du lien qui les unit. La solidarité étant une obligation à l'intérieur d'un groupe social défini, à ne pas confondre avec l'altruisme, la générosité ou la charité. L'altruiste peut souhaiter aider autrui sans pour autant se sentir concerné par ce qui lui arrive, et inversement on peut se rendre solidaire d'autrui simplement par intérêt bien compris – comme l’attente d'une réciprocité - et non par altruisme. Ce qui caractérise donc la solidarité c’est son exercice au sein d’un groupe auquel on appartient ou auquel on a le sentiment d’appartenir. Il s’agit d’une action impulsée par une sorte de devoir moral envers nos semblables et pas seulement un geste, une action ponctuelle et spontanée, sans autre motivation qu’un sens de générosité tout personnel. Dans son acception politique, elle se traduit normalement par une redistribution des revenus et des richesses, justifiée par un « devoir de solidarité » entre membres d'une même société, dans le but d’assouplir les inégalités sociales qui menacent la cohésion sociale et qui par conséquent rendent nécessaire une redistribution. Selon les plus libéraux, au contraire, cette pratique tend vers l'assistanat et la spoliation étatique. La solidarité se manifeste particulièrement lorsqu'une partie d'une population est victime d'un problème inattendu frappant aléatoirement : une catastrophe naturelle, un acte terroriste, ou… une pandémie, justement. Un bel exemple de solidarité a été celui récemment démontré par les élus du Conseil national lors de l’actuelle crise sanitaire : mis de côté tous clivages politiques et différences d’opinion, les élus se sont mis au travail tous ensemble pour tenter d’atténuer le plus possible les conséquences néfastes dérivant de la diffusion du virus, d’abord sur le plan sanitaire, puis sur le plan économique, en collaborant de façon proactive et constructive avec le gouvernement, au sein d’un comité de suivi créé « ad hoc » et voulu fortement par eux. Les élus ont d’abord convoqué une séance extraordinaire pour sensibiliser l’Exécutif, et puis voté à l’unanimité toutes les propositions et les projets de loi visant à faire face rapidement à cette crise sans précèdent. Dont, notamment, la suspension temporaire des licenciements abusifs pendant cette période d’urgence. En revanche, le président de la FEDEM n’a pas montré un aussi grand sens de solidarité, ayant recours au Tribunal Suprême contre cette loi. Même si cette dernière était seulement provisoire, il l'a perçue comme une atteinte à la liberté des entreprises de licencier sans motif, ce qui n’existe quasiment plus ailleurs… L’affirmation d’un principe anachronique devrait-il ainsi prévaloir sur l’esprit de solidarité, dans un moment si difficile ? Un salaire plus élevé qu’ailleurs ne justifie pas un tel manque de respect de la dignité de chacun et l’attractivité d’un pays ne se mesure pas à l’arbitraire des entrepreneurs, mais - au contraire – à une société plus équitable. La solidarité, la vraie, ne doit pas se limiter à des gestes purement symboliques, mais à des actes concrets. Elle a un coût, elle n’est pas gratuite. Applaudir et faire du bruit sur les balcons en signe de « solidarité » et de remerciement au personnel soignant pour son engagement pendant la crise, même si c'était appréciable, était un geste totalement gratuit et qui ne nécessitait pas le moindre effort, la moindre renonciation : une solidarité tellement facile qu'elle peut paraître parfois même fausse et hypocrite… En revanche, la demande d’un effort minimum de solidarité de la part des propriétaires envers les commerçants et entrepreneurs a été refusée par le gouvernement, qui n’a pas voulu transformer la proposition de loi pourtant votée à l’unanimité des élus, par la crainte d’éventuels recours en justice. Une motivation assez risible et surtout inquiétante, car ainsi on risque l’immobilisme législatif ou – pire encore - de déléguer progressivement les décisions et les orientations politiques aux tribunaux… La solidarité c’est aussi élargir son cercle restreint à ceux qui – au moins en paroles – partagent un destin commun. Comme les Enfants du pays, qui attendent depuis très longtemps des actes concrets pour éviter une diaspora progressive. La pénurie de logements les a fait renoncer à être compris dans le projet Grand Ida, longtemps attendu et désormais entièrement destiné aux Monégasques. Il ne leur reste qu’à espérer dans les logements qui au fur et à mesure seront libérés par les nationaux dans le secteur protégé, et surtout dans la future loi votée - à priori - à l'automne, qui devrait assurer la pérennité de ce secteur…


LE TOURISME POST-COVID-19

que pour préparer la reprise

disparu : toutefois, en ce début juillet, le pays peut présenter le visage d’une sécurité sanitaire raisonnable VOYAGES

Vacances chaotiques en Europe ?

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© Photo Inews.un.org

quelques semaines des vacances d'été, les pays européens ont pris des décisions pour ouvrir leurs pays aux touristes. Mais attention avant de boucler ses valises : le retour à la libre circulation à l’intérieur du Vieux Continent s’est fait en ordre dispersé. Petit tour de la carte d' Europe qui présente une mosaïque de feux : vert, orange, rouge, selon la provenance ou la destination. L’Italie avait donné le signal dès le 3 juin en accueillant tous les voyageurs… alors même que la plupart des Etats maintenaient des restrictions avec ce pays qui fut l’un des foyers de la pandémie en Europe. Autre pays pressé de sauver sa saison touristique, la Croatie, a aussi devancé l’appel et rouvert ses frontières dès le 4, tout comme la Pologne, accessible pour tous les citoyens européens depuis le samedi 6. De nombreux pays ont choisi la « stratégie de l’oignon », en s’ouvrant ces dernières semaines à leurs voisins d’abord, avant d’élargir le périmètre de circulation. Ainsi, il est déjà possible de circuler sans contrôle en Europe centrale ou d’un pays balte à l’autre. Sur un continent où chaque pays s’était barricadé depuis la mi-mars, deux Etats faisaient figure d’exception : la Suède restée en principe accessible aux voyageurs de l’UE, de même que le Luxembourg. Les travailleurs frontaliers indispensables à l’économie ont bénéficié de laissez-passer pour faire des allers-retours avec le GrandDuché. Le gouvernement allemand a décidé le mercredi 3 juin de lever à partir du 15 juin ses mises en garde sur les voyages touristiques en Europe tandis que l'Italie a rouvert ses frontières ce même jour aux touristes européens. En Espagne depuis le 21 juin, les touristes étrangers peuvent à nouveau pénétrer sur le territoire. La frontière terrestre avec le Portugal est restée néanmoins soumise à des restrictions jusqu'au 1er juillet. Quelques heures après l'annonce du Gouvernement alle mand, les Pays-Bas ont eux aussi indiqué avoir pris des mesures moins strictes. En vue des vacances d'été, les voyages non essentiels ne seront plus déconseillés dans douze pays euro péens, dont l'Allemagne, la Belgique et l'Italie, à partir du 15 juin a ainsi déclaré le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, lors d'une conférence de presse. Au même titre que l'Italie ou l'Espagne, la Grèce fait face à un enjeu estival de taille : la sauvegarde du secteur touristique, qui représente 20% du PIB du pays (contre 10% en moyenne dans l'UE). Pour ce faire, elle a d'ores et déjà rouvert l'accès à ses plages les 15 et 16 mai, l'accès à l'Acropole le 18 mai et accueille des vacanciers depuis le 15 juin. Le pays a également autorisé les petits commerces, les bars, les restaurants et les ferries à reprendre leur activité. Pour la plupart de ces pays, la problématique de la reprise de l'activité touristique reste centrale, leurs économies étant très tournées vers ce secteur.

septembre. Autre chiffre sans surprise hélas, celui de la baisse des créations d’entreprises par rapport toujours au même trimestre 2019 – 30 %. g Un été de tous les espoirs et de tous les dangers La situation n’est donc pas dramatique alors que commence la saison estivale. Mais cette période qui doit amorcer une reprise d’activités avant le rebond espéré de la rentrée, sera une période de mauvaises nouvelles sociales et de risques majeurs. L’attractivité retrouvée ne sera peut-être pas suffisante pour de nombreux acteurs économiques, qui surnagent grâce aux aides et craignent de couler. Les beaux jours ne seront pas beaux pour tout le monde en cet été 2020. DISPOSITIONS

Des mesures assouplies vers le retour à la vie normale

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© P h o t o Tw i t t e r

ort du respect des normes sanitaires montré par les résidents et les salariés, le Gouvernement, en concertation avec le Conseil national, qui avait relevé le retard pris sur la France, a voulu assouplir certaines dispositions. L’objectif est d’encourager le retour à la vie normale tout en veillant à la sécurité sanitaire. A compter du samedi 13 juin, il est ainsi possible d’élargir le nombre de convives attablés dans les restaurants et les cafés. La limitation du nombre de personnes à table passe de 6 à 10 maximum, tout en conservant un espacement de 50 cm entre chaque convive. Il est demandé aux gestionnaires de ces établissements de conserver une distance de 1,5 m entre chaque table. Par ailleurs, il n’y a plus d’obligation de réservation même si celle-ci reste à privilégier. Le Gouvernement se veut pragmatique et est conscient qu’il est nécessaire d’assouplir le service du déjeuner. Il est demandé de prévoir une organisation balisée des files d’attente si elles ne sont pas évitables. De manière générale, les rassemblements autorisés sur la voie publique pourront désormais compter 10 personnes contre 5 actuellement. Pour autant, les autorités sanitaires préconisent toujours de maintenir une distanciation sanitaire de 1,5 mètre. Reste toutefois encore - notamment - à autoriser la diffusion de la musique dans les établissements comme auparavant...

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DOSSIER SPECIAL

"Il va falloir tourner la page et s’attaquer à l'année 2021" 2021" par Patrice Zehr

DOSSIER

g Comment percevez-vous cette saison d’été ? Un trou noir déprimant ou le moment de se saisir du déconfinement pour repartir de plus belle ? Les deux, sans doute... Sylvie Biancheri* : "Pour notre public habituel de l’été, elle sera clairement très calme puisque, vous l’avez souligné, nous avons annulé notre grande expo estivale ; cela a été une décision douloureuse mais inévitable… passé ce moment compliqué, il n’y a pas de place pour la déprime mais pour l’action. Nos grandes expos se travaillent 2 à 3 ans à l’avance, nous sommes donc déjà en train de préparer la grande rétrospective Giacometti de l’été 2021 qui sera impressionnante, nous investiguons les possibilités d’itinérance de nos expositions. Nous préparons un programme de spectacles de grande qualité pour 2021, où je peux promettre des grands noms et il y en aura pour tous les goûts. Nous allons tenter de rattraper ce que nous n’avons pas pu faire en 2020 ! Nous serons également très présents grâce à une communication pendant tout l’été …en effet, le 20 juillet nous aurons 20 ans, et nous ferons une large campagne pour remémorer à notre public les grands moments culturels du GF qui ont fait son identité en la matière."

g Personne ne pouvait s’attendre à un arrêt quasi total des activités mondiales... Comment avez-vous vécu cette épreuve et comment se sont comportées vos équipes ? Comment la continuité du bâtiment a-t-elle été assurée sur le plan des activités comme de la sécurité ? SB : "L’événementiel est un métier d’anticipation, nous avions donc bien appréhendé la période de confinement, cela n’a pas été simple mais la situation d’urgence et le caractère obligatoire du confinement ne nous donnent pas le choix d’avoir des états d’âme… il fallait être opérationnel et pouvoir répondre à toutes les demandes d’annulation et de report des clients, cela n’a pas été une période calme, croyez-moi ! Nous étions mobilisés en permanence pour faire face aux demandes, retrouver des créneaux compatibles, déplacer d’autres événements…et je dois dire qu’il y a eu une belle motivation de l’ensemble de l’équipe (au total 75) qui a été mise en travail à distance avec les outils appropriés pour gérer les dossiers dès le confinement; tout le monde n’est pas mesure de faire du travail à distance, 45 personnes sont donc en chômage total, l’équipe sécurité est la seule à avoir assuré un temps IMMOBILIER plein afin de répondre aux obligations de surveillance et de sécurité H24 du bâtiment."

g Il va falloi, dans une compétition accrue, rester

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attractif. Quelle sera votre stratégie et sentez-vous le gouvernement disponible et actif pour vous soutenir aussi longtemps que nécessaire ? SB : "Aussi longtemps que nécessaire ne veut pas dire grand-chose pour moi, le Gouvernement nous soutient mais il est impératif que le business reprenne…notre politique est d’être attractif autant que possible, et pour cela deux axes : démontrer un haut niveau de sécurité sanitaire, être innovant avec des solutions de congrès hybride et pour cela des packages techniques et financiers séduisants et faciles dans la mise en œuvre, être à l’écoute de nos clients pour être le plus flexible possible dans l’organisation de leur événement en fonction de l’évolution de la situation…c’est ce à quoi nous nous attachons …l’aérien redémarre plus fort que prévu à Nice, c’est déjà un bon signal car le trafic aérien est essentiel pour une bonne reprise de notre activité tourisme d’affaires." * Directeur Général du Grimaldi Forum Monaco

Un marché pas vraiment confiné L

’immobilier continue à Monaco d’afficher une santé insolente par rapport à d’autres secteurs d’activités. Lors de la Conférence de presse du Gouvernement sur les nouvelles aides économiques, Jean Castellini (photo), le Conseiller-ministre des finances et de l’économie s’en est félicité. 103 appartements vendus pendant le premier trimestre 2020 dont deux dans des programmes neufs. Le marché de la revente est en hausse également. Le marché immobilier de Monaco reste donc attractif et espère le rester malgré le choc sanitaire. Pour le conseillerministre Castellini, cela est dû à la confiance des investisseurs et candidats à la résidence depuis que Monaco a donné toutes les preuves internationales de sa transparence et de sa coopération fiscale. Un pays stable et sûr qui est exemplaire au niveau de l’éducation comme du système de santé. Un pays qui a su gérer l’épidémie et la maintenir sous contrôle avec de plus un comportement exemplaire de la population. Finalement la Principauté de Monaco n’a certes pas été épargnée, mais dans un monde pris de panique cette destination immobilière reste encore plus rassurante qu’avant. L’immobilier qui a résisté au confinement pourra- t-il bénéficier de la reprise ? On l’espère. C’est le niveau des recettes et de la TVA, le nerf de la guerre pour combler le déficit et retourner le plus rapidement possible à l’équilibre, qui sera le vrai signe du retour à la normale. Du retour à une prospérité après un trou conjoncturel, grâce notamment à l’immobilier...

© Photo LOM

g L’avenir dépend largement du succès de la reprise. Quel est votre agenda pour les prochains mois ? A quand la vraie réouverture, à quand les premières manifestations ? Quand espérer un rétablissement financier ? SB : "Les événements professionnels reprennent dès le 1er septembre avec un premier salon professionnel reporté, le One to One Retail e-commerce, nous sommes donc très actifs pour aborder une reprise en toute sécurité pour les évènements à accueillir dès septembre, ils s’enchaînent jusqu’à décembre et l’on retrouve tous les grands événements professionnels récurrents Luxe Pack, Sportel, les Assises de la Sécurité, et d’autres reportés Ever, IMPower, le Monte-Carlo Film Festival de la Comédie, AMWC (Anti-âge), Datacloud Global Congress, Ready For IT ; les organisateurs et clients ont besoin d’être rassurés sur les mesures sanitaires prises et nous travaillons en étroite collaboration avec eux pour y parvenir. Les spectacles également reprennent dès septembre avec un très beau concert de l’OPMC, puis les Ballets dès octobre, l’Opéra, le show Speakeasy, le Théâtre Princesse Grace hors les murs, un très beau spectacle de Mongolie, Nomade en décembre, sans oublier les Thursday Live Sessions…on peut vraiment parler de reprise… Le rétablissement financier n’est pas à l’ordre du jour cette année, même si nous avons coupé toutes nos dépenses et reporté tous les investissements non indispensables à l’année suivante pour limiter notre perte, il va falloir tourner la page et s’attaquer à 2021…"

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g Depuis mars, les reports et quelques annulations se sont succédés avec de gros manques financiers. Où en êtes-vous sur le plan économique, les aides de l’Etat sont-elles à la hauteur et doivent elles continuer et combien de temps ? Sur le plan social que dites-vous au personnel qui s’inquiète parfois pour l’avenir et le maintien des emplois ? Envisagez-vous de demander des efforts aux salariés ? SB : "Economiquement, c’est évidemment difficile car nous allons perdre environ 50% de notre CA dans le meilleur des cas, en supposant que tous les événements prévus au calendrier de l’automne se maintiennent. Les aides de l’Etat ont été bienvenues et indispensables dans un secteur aussi affecté que le nôtre. Nous avons sollicité une prolongation de la période de CTTR au-delà de Juin puisqu‘aucun événement n’a lieu avant Septembre… Je dois saluer le soutien essentiel de l’Etat très présent et à l’écoute … Au plan social, je suis confiante en l’état actuel des choses, le calendrier de l’automne est chargé en événements et tous les clients que nous avons très régulièrement au téléphone nous confirment leur souhait de faire leurs événements, même s’ils sont conscients que la taille sera forcément moindre…si la situation s’améliore ou se maintient, je n’ai pas de raison d’être inquiète et les salariés non plus…"


LE TOURISME POST-COVID-19

"Des signes positifs apparaissent et les demandes se multiplient" multiplient" par Roberto Volponi

tie la filière touristique, car la relance sera le fait des acteurs privés. Si la majorité des entreprises du secteur avaient déjà dû fermer par manque de liquidités, la reprise serait inenvisageable. A Monaco, l’offre (modifiée pour se conformer aux prescriptions de sécurité en vigueur) est préservée. A nous de le faire savoir. C’est là tout le travail déjà préparé pendant la période de confinement et qui est déployé à grande échelle actuellement par la Direction du Tourisme en partenariat avec tous les professionnels (hôtels, restaurants, centre attractifs, agences réceptives…) et qui est relayé par les 10 bureaux de promotion sur les cinq continents. Même si nos amis américains ne pourront sans doute pas nous rendre visite avant la fin de l’été, il est important que Monaco reste tout en haut des destinations à choisir et pour cela seule la mise en place de campagnes marketing sera efficace. On me pose souvent des questions liées au prix, Monaco va-t-il casser les prix ou au contraire Monaco va-t-il être plus cher pour « rattraper » ce qui a été perdu ? Aucun des deux, la réputation de la destination est basée sur l’excellence de l’offre, pas sur le prix. L’idée, cette année, dans la lignée de « For More » est d’en donner plus au client : plus d’expérience, plus de flexibilité, plus de temps… mais toujours au prix de Monaco. Pour les congrès, comme je vous l’indiquais, la DTC, avec le Grimaldi Forum, les hôtels et les agences organisatrices travaille dossier par dossier. Nous œuvrons à permettre à nos clients fidèles de rester en Principauté en leur proposant les solutions les plus flexibles possibles, c’est-à-dire qui limiteront l’impact financier d’un report ou d’une annulation total ou partiel. Si nous avions besoin d’encouragement, le fait que de nouvelles demandes émanant de prospects sont déjà en cours de traitement nous conforte dans cette façon de travailler tous ensemble."

© Photo YM

g Comment percevez-vous la saison estivale 2020 ? La saison peut-elle être, même partiellement, sauvée à Monaco ? Guy Antognelli* : "La saison ne fait en fait que commencer. Les hôtels et restaurants reprennent progressivement leurs activités, il a fallu prendre le temps de réfléchir et de mettre en place les mesures de précautions qui s’imposent. Des signes positifs apparaissent, les demandes d’information auprès de la Direction du Tourisme se multiplient, que ce soit par téléphone ou par mail. Des journalistes étrangers – audelà de ceux que nous sollicitons pour les informer - se renseignent sur la façon dont Monaco a vécu la crise et sur la possibilité pour les visiteurs de venir cet été. Les efforts entrepris durant l’épidémie ont permis de limiter drastiquement l’impact sanitaire, mais ils sont également aujourd’hui un élément précieux de la communication touristique. La direction du tourisme a déployé un message fort durant la crise sur tous les marchés où nous sommes traditionnellement présents, tant en Europe que dans le reste du monde. Celui-ci était MISS YOU, les visiteurs et tout ce qu’ils apportent à la Principauté nous manquaient, et si eux regrettaient leur capacité de déplacement, nous attendions leur venue. Depuis le déconfinement, ce message s’est mué dès à présent en FOR MORE sur les marchés européens qui sont les plus susceptibles d’être autorisés à se rendre en Principauté cet été. Le message est « FOR MORE », en français, « Désirez plus». Bien évidemment ce message sera étendu au fur et à mesure des ouvertures des frontières et des liaisons aériennes avec les pays concernés. Il est indispensable actuellement d’être présent à une grande échelle sur les marchés européens, car cette année, encore plus que d’habitude la concurrence entre les destinations sera très forte, et le prix ne sera pas l’argument retenu pour inciter les visiteurs à venir à Monaco. Ce sera l’excellence d’une destination reconnue, qualité qui se traduira aussi cette année en terme de sécurité sanitaire. L’argument d’une expérience rare sera complété commercialement par la flexibilité accrue proposée par les hôtels de Monaco dans leurs conditions de réservation. Alors si vous me demandez si l’été 2020 sera au même niveau que les années précédentes je vous dis non. Mais si vous me demandez si nous espérons sauver la saison c’est oui parce que nous sommes confiants dans tout ce que nous mettons en place et que toute la filière touristique œuvre dans ce seul et unique but."

g L’objectif est sans doute d’attirer un tourisme de proximité européen, avezvous des indicateurs permettant des prévisions ? GA : "Les meilleurs indicateurs résident dans les réservations enregistrées par les hôtels et par le taux de remplissage des appareils des compagnies aériennes qui reprennent leur liaison avec l’aéroport de Nice. Il est cependant encore trop tôt pour que ces données soient vraiment représentatives. La grande majorité des visiteurs européens attendra le 1er juillet pour choisir ses vacances. Cependant nous travaillons avec de grands groupes spécialisés dans la réservation hôtelière sur internet et au sein de la Côte d’Azur, la destination Monaco était, il y a peu encore, la plus interrogée. En ce qui concerne l’aéroport de Nice, je tiens à préciser que le fait que le terminal 1 soit fermé jusqu’en mars 2021 ne veut pas dire que tous les vols utilisant habituellement le terminal 1 sont annulés, mais bien que, au vu des prévisions de trafic, tous les vols seront opérés à partir du terminal 2. Bien évidemment l’attractivité de Monaco est tributaire de l’activité de l’aéroport et une reprise totale à moyen-terme n’ira pas sans une reprise importante du transport aérien. Cependant, nous pouvons être raisonnablement optimistes car la Côte d’Azur est extrêmement bien desservie * Directeur du Tourisme et des Congrès de Monaco (DTC) également par la route et le rail, et nos visiteurs Français, Italiens, Allemands, Suisses ou Autrichiens peuvent rejoindre facilement la Principauté." JEUX g En ce qui concerne la période de confinement et celle de déconfinement progressif, les pertes ont-elles été très importantes et les compensations de l'Etat à la hauteur ? GA : "Le tourisme est à l’arrêt depuis mi-mars, soit un trimestre plein, qui plus est, celui comportant deux e 5 juin dernier les casinos de Monte Carlo et du Café de des événements phares de la Principauté (Tennis Paris ont ouverts leurs portes. Une relance précoce par Rolex Masters et Grand-Prix de F1) ainsi que les rapports aux concurrents Italiens et Français, mais une vacances pascales traditionnellement propices à la relance prudente. Il faut bien entendu respecter les règles fréquentation italienne. La baisse de chiffre d’affaire sanitaires : séparations, distanciation. Il faut le faire en restant sera donc historique. Il faut cependant indiquer que attractif pour des clientèles différentes, celles des machines à les plus importants événements de tourisme d’affaires sous et celles des jeux de table. Pour les «bandits manchots», prévus durant cette période ont pu être reportés au univers de joueurs solitaires et concentrés, les contraintes second semestre et compenseront donc partiellement paraissent légères. Pour ceux qui veulent un contact de jeux cette baisse. Les dispositifs mis en place par le goude table avec jetons et cartes, c’ est bien plus compliqué. On vernement n’ont pas eu pour objectif de compenser espère un retour de la clientèle de proximité et de la clientèle des pertes ou d’amortir un choc de demande, mais de européenne qui l’été représente 50 % des joueurs. Mais il faupermettre aux entreprises et aux salariés de passer dra sans doute se passer des destinations plus lointaines et une période unique où l’activité touristique a dû être de certains gros joueurs internationaux. Comme le tourisme mise en sommeil pour le bien public. Les mesures de masse est également volontairement limité, annulations de prises ont été appréciées par l’industrie dans son manifestations, suspension des croisières, on voit bien que la ensemble et ont eu vocation à préserver le tissu économique et social d’une catastrophe majeure que l’on saison sera difficile. La quantité ne fera pas masse et la quapeut constater dans d’autres pays où de tels disposilité risque de ne pas pouvoir venir. Pascal Camia (photo), tifs n’ont pas existé. Par ailleurs, le fait que malgré un directeur des jeux de la SBM a un objectif, transformer la sécuimpact budgétaire unique, la DTC déploie aujourd’hui rité en attractivité. Il veut faire de Monaco la destination de et jusqu’à la fin de l’année un plan de relance ambijeux la plus sécurisée d Europe sans rompre la magie de cet tieux confirme que la priorité est bien donnée à la univers particulier. Le pari est délicat et la mise importante pour la SBM. C’est toute la SBM qui doit reprise." faire face. Alors que le redressement, après des années très négatives, était semble-t-il au rendez-

Casinos : ne pas gâcher le plaisir

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g Comment retrouver le plus vite possible l’attractivité de la place et faire revenir la clientèle de tourisme et de congrès ? Quelle est la part du tourisme dans ce modèle de prospérité ? GA : "Comme je le disais plus haut, le dispositif d’aide aux entreprises a permis de préserver en grande par-

vous tout s’est arrêté brutalement. Mais tout n’est pas noir. On s étonne même du haut niveau des réservations hôtelières pour août et septembre. Le Beach et l’Hermitage sont au rendez-vous de Juillet. Reste à espérer que le label « Monaco safe » incite les européens à venir découvrir Monaco. Sans la grande foule des croisiéristes, c’est peut être penseront certains, une occasion à ne pas manquer pour une destination qui a du style et qui est très sûre.

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DOSSIER SPECIAL

"Je veux être accessible à tous" par Antoine Bordier

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DOSSIER

l a été nommé par le Pape François le 21 janvier 2020. Ordonné le 8 mars, il a été confiné une semaine après, comme tous les monégasques. Sorti du confinement, le 4 mai, sa mission ne fait que commencer. Dans le 2è état le plus petit du monde, après le Vatican, sur le Rocher, le 13è archevêque de la Principauté nous reçoit pour nous parler de lui, de sa vocation et de sa nouvelle mission.

g Lors de votre ordination, vous avez choisi cette devise épiscopale : « Il est fidèle celui qui vous appelle ». Est-ce qu’elle vous définie ? Et, pouvez-vous vous présenter ? DMD : "Oui, cette devise me définit et annonce, déjà, la mission que je veux vivre. J’ai moi-même expérimenté la fidélité de Dieu. Et, dès ma jeunesse, dans ma famille, en milieu scolaire et universitaire, j’ai essayé d’être fidèle à mes engagements. Je suis originaire du Maine-et-Loire. Je suis né le 21 septembre 1963 à Beaupréau. Je suis l’aîné d’une fratrie de trois garçons. J’ai vécu toute mon enfance à Roussay, dans une famille de culture catholique. Mes parents sont restés fidèles à la pratique religieuse. Mon père était enseignant dans une école catholique. Ma famille m’a permis d’enraciner ma foi et de la pratiquer. Au lycée, vers l’âge de 15 ans, j’ai découvert les groupes de prières du Renouveau. Après mon bac, en 1980, j’ai vécu ma première session de l’Emmanuel à Paray-le-Monial. Elle a été un moment-clé pour la suite." g Lors de cette session vous faites une rencontre personnelle avec le Christ, vous avez alors 17 ans. Pendant votre adolescence, vous n’avez jamais remis en doute votre foi et votre pratique religieuse ? DMD : "Non, par la miséricorde de Dieu. De fait, j’ai toujours eu des relais d’engagement. J’animais des célébrations de profession de foi. Dans notre famille, aussi, on chantait dans la chorale de la paroisse. Le fait d’être actif, d’être animateur dans l’Eglise a nourri ma foi, mon engagement. Mais, j’étais comme tous les autres adolescents, insouciants, et épris de liberté. Il est vrai que si l’on m’avait dit : « fais gaffe, tu es animateur de confirmation, un jour tu seras archevêque », je serais, peut-être parti en courant (rires). Aujourd’hui, je reste persuadé que les jeunes sont les premiers évangélisateurs des jeunes. En 1980, à Paray-le-Monial, j’ai fait une rencontre personnelle, bouleversante, avec le Christ, qui a été pour moi comme une nouvelle conversion." g Après cette rencontre, vous ne rentrez pas au séminaire, et, vous commencez des études universitaires à Angers. C’est le 15 août 1983 que l’appel à suivre totalement le Christ vous rattrape. Que s’est-il passé ? DMD : "Oui, en 1980, je n’avais pas reçu d’appel spécifique. J’ai rencontré le Christ, et, j’ai expérimenté Sa présence. Puis, j’ai continué à vivre comme un étudiant. Je me suis engagé davantage,

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© Photo A. Bordier

g Mgr David, comment allez-vous ? Comment s’est passé votre confinement ? Dominique-Marie David : "J’étais ici, à l’archevêché. Ce moment était inédit pour moi. A peine consacré, j’ai vécu cette épreuve comme un temps de retraite. Tous les jours, je célébrais la Messe et j’étais connecté avec le peuple de Dieu. Il y avait des temps de prières à la cathédrale. Je gardais contact, avec les précautions requises. Je vais, maintenant, aller sur le terrain. J’aime bien cette phrase de la Bible : « Seigneur, sois le rocher qui m’accueille, toujours accessible ». Je veux être accessible à tous."

et, je suis entré dans la Communauté de l’Emmanuel. J’ai fait une licence de Philologie anglaise à l’Université catholique d’Angers. Ma certitude, c’était de dire : que tout ce que j’avais reçu au niveau de la foi, c’est le Christ qui me l’avait donné. A Lourdes, enfin, le 15 août 1983, je reçois l’appel. Le pape Jean-Paul II devait y venir en 1981, mais il y a eu l’attentat dont il a réchappé. Il est venu deux ans plus tard. Dans l’Emmanuel, j’avais découvert la beauté de toutes les vocations. Et, tout me faisait envie ! Le 15 août 1983, j’ai choisi de devenir prêtre en toute liberté. Notre fondateur, Pierre Goursat, était-là. Je lui ai posé la question de ma vocation. Il m’a répondu : « ce n’est pas compliqué du tout. Le Seigneur va te le montrer. Ce sera très simple. » Lors de la veillée avec le pape dans la Basilique Saint-Pie X, les choses sont devenues lumineuses et simples." g Vous avez commencé votre formation en 1985, et, vous avez été ordonné prêtre le 29 juin 1991, à la cathédrale de Nantes, comme membre de l’Emmanuel. Que retenez-vous de vos 29 ans passés entre Nantes, Paris, et Rome ? DMD : "Pendant 4 ans, j’ai été vicaire dans une paroisse de Nantes. Puis, j’ai été rattaché à l’Emmanuel dans le service de la liturgie à Paris, de 1995 à 2001. Dans cette période, j’ai intégré la Maison SaintMartin, pour la formation des séminaristes de l’Emmanuel à Paris. Je suis retourné à Nantes et j’ai été curé d’une paroisse jusqu’en 2009. Puis, j’ai été Responsable des prêtres et séminaristes de l’Emmanuel, entre 2009 et 2016. Après, j’ai été le Recteur de la Trinité-desMonts à Rome. Je suis rentré à Nantes en septembre 2019 pour intégrer l’équipe des formateurs du Séminaire Saint-Jean. Ce que je retiens de tout ce parcours, c’est d’abord ma relation avec la famille, avec ma famille et toutes les familles que j’ai rencontrées. Ensemble, nous avons tissé des liens d’amour de l’Eglise. Je dois mes années de sacerdoce à Dieu mais, aussi, aux familles. Toutes les vocations se tiennent les unes et les autres. En voyant la générosité des familles, leur ouverture, leur amour du Christ et de l’Eglise, cela m’a stimulé à la fois pour répondre, mais, également, pour vivre mon sacerdoce." g Votre nouvelle mission est celle du nouvel archevêque de Monaco. Comment avez-vous vécu cette annonce en décembre 2019 ?

DMD : "Après avoir pris connaissance de la décision du Pape François, j’ai vu toute ma vie défiler. Je ne m’y attendais pas. Cette « épreuve » inattendue m’a permis de me remettre devant le Seigneur. J’ai réalisé que j’avais déjà dit oui. Ma vie, elle était, déjà, donnée. Me sont revenus en mémoire, les oui que j’avais donnés, mais ceux, aussi, dont j’avais été le témoin. J’ai pensé à mes prédécesseurs. J’ai pensé aux oui des jeunes couples que j’avais mariés. Une de mes fortes convictions : on ne dit jamais oui tout seul. Bien entendu, dans le silence de votre cœur et de votre conscience, c’est vous et vous seul qui dites oui. Mais dans le mystère de la communion des saints, et, dans l’expérience de communion dans l’Eglise, on s’entraide les uns et les autres à dire oui. Et, combien j’ai été édifié par les couples qui ne donnent pas moins leur vie que nous." g Le 8 mars, à la cathédrale de Monaco, vous recevez la consécration épiscopale des mains de votre prédécesseur, Mgr Bernard Barsi. Une semaine après vous êtes confiné. Quelle est, aujourd’hui, votre feuille de route ? DMD : "Oui, j’ai été ordonné in extremis, quelques jours avant le confinement généralisé. J’ai vécu cette consécration dans la paix. J’ai vécu un moment unique pour moi-même et pour l’Eglise. Cette ordination a été particulière, parce que l’Eglise étant religion d’Etat, elle a, aussi, été un moment national. Ma première prière a été : « Seigneur donne-moi Tes yeux pour les regarder, Ton cœur pour les aimer ». A Monaco, il y a un peuple chrétien, une histoire, un diocèse. Il y a des enfants à qui Dieu veut révéler Son amour. Je veux accueillir, aimer et respecter ce pays, tout en gardant mon cœur libre pour annoncer et être accessible au plus grand nombre, du plus petit jusqu’au plus grand. Après le début du déconfinement, j’ai commencé à rencontrer les prêtres et les différentes réalités du diocèse. Nous avons célébré la Messe chrismale, et, j’ai pu baptiser et confirmer des adultes lors de la Vigile de Pentecôte. L’évangélisation de la jeunesse et de la famille resteront l’une de mes préoccupations. C’est vital pour toute l’Eglise ! Mais, il y a d’autres défis, comme celui de l’accompagnement des pauvretés, en tout genre, même à Monaco. Dans ce petit territoire de 2 km2, où vivent 170 nationalités, ma mission est d’annoncer le Christ à tous !"


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POLITIQUE & SOCIETE

Pas de confinement du

POLITIQUE

La séance publique du 16 juin s'est déroulée dans un climat apaisé : ce qu’il faut prépa par Patrice Zehr

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a séance publique du 30 juin, dont nous reparlerons en septembre en est une dernière preuve. Il n’y a jamais eu de confinement pour la nécessaire coopération de travail entre le gouvernement et le Conseil national. La séance publique du 16 juin était déjà la 5ème en 3 mois et 4 textes législatifs importants y ont été débattus. En ce qui concerne le comité mixte sur le Covid-19 et ses conséquences, demandé par le Conseil national et décidé par le Prince Souverain, on en était au 29 juin à la 12ème réunion. Tout cela a permis un déconfinement réussi. Ce qu’il faut préparer maintenant, c’est la sortie de crise économique avec l’évolution sans abandon pour les élus, une fois de plus unanimes, lors d’une conférence de presse le 15 juin.

g Ne se priver d’aucune disponibilité financière Les objectifs du Gouvernement et du Conseil National convergent. Il y a cependant des différences, le Gouvernement joue la prudence et la limitation des dépenses, le Conseil National se veut plus audacieux et pousse, si cela s’avère nécessaire, à utiliser tout ce qui a été financièrement voté au Budget Rectificatif. Sur 300 millions disponibles pour le soutien aux acteurs économiques et aux salariés, on n’en aurait dépensé pour le moment que la moitié. Pour le président Valeri, on a encore de la marge, pour que personne ne soit laissé au bord du chemin. En ce qui concerne le déconfinement sanitaire, les élus ont tout fait pour pousser le gouvernement à garder un temps d’avance par rapport aux voisins amis et concurrents en attractivité de la Riviera italienne et de la Cote d’Azur française. Et il est vrai qu’on a pu avoir le sentiment d’un déconfinement plus strict à Monaco dans certains domaines, notamment pour les cafés et restaurants avec réservation obligatoire et limitation à 6 par tables. A Cap d’Ail ou Roquebrune, c’était déjà sans réservation et à 10. Tout a été donc réaligné sauf pour les écoles, où Monaco conserve sans les changer ses spécificités, alors que tout reprenait en France le 22 juin. Sur le plan économique le Conseil National va donc demander à la toute nouvelle Commission d’Aide à la Reprise Economique (CARE), le maintien des aides nécessaires et surtout sans arrêt brutal. C’est la ligne soulignée par Balthazar Seydoux, président de la commission des finances. Il faut une évolution au cas par cas, selon une approche pragmatique différenciée, puis dégressive. La CARE devra bien sûr préciser les critères de cette continuité d’aide économique. Il pourrait y avoir des divergences avec les élus. On ne peut pas être tout le temps d’accord sur tout. Le Conseil National ne manquerait pas alors de le faire savoir.

g Loyers commerciaux : processus législatif bloqué On en prendra un exemple concret qui remonte à la séance du 16 juin. Le Gouvernement a écarté une proposition de loi de l’Assemblée, en interrompant le processus législatif, qui aurait exigé des bailleurs commerciaux un effort pendant un trimestre, le temps de l’urgence sanitaire. Une baisse de 20 % était inscrite dans la proposition de loi sur 3 mois, pour ceux ayant subi de forts préjudices avec possibilité aussi d’échelonner 30 % du loyer, sur les trimestres suivants. Des sanctions

ELECTIONS

Le vote par procuration maintenant facilité

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es Monégasques à l’étranger pour différentes raisons, pourront voter par procuration sur simple déclaration sur l’honneur. C’est la fin d’une complexité dissuasive et une avancée démocratique. La participation au scrutin législatif devrait en être accrue et surtout la légitimité des élus encore renforcée. Marine Grisoul (photo) rapporteure du projet de loi s’en est félicitée. "Il s’agit d’une avancée concrète pour tous les Monégasques qui sont horsn de la Principauté lors des élections, qu’ils y fassent leurs études, qu’ils soient en déplacement professionnel, ou encore en vacances. Et j’ai une pensée toute particulière pour les Monégasques de l’étranger, car je sais qu’il peut parfois être compliqué de se sentir pleinement intégré dans la vie de la Principauté lorsque les démarches pour voter sont complexes. Désormais, avec cette loi, les Monégasques expatriés, mais aussi tous ceux qui sont à l’étranger le jour du vote pour diverses raisons, pourront faire entendre leur voix, grâce à l’élargissement des conditions de vote par procuration et à l’assouplissement des formalités." Une avancée saluée par la vice présidente du Conseil national Brigitte Boccone-Pages. "C’était une attente de la population monégasque, et ce fut d’ailleurs l’une des premières propositions de loi déposées par la majorité en juin 2018. Ce texte permettra à tous les monégasques, où qu’ils soient, et peu importe les raisons de leur absence de la Principauté, d’exprimer leur voix lors des élections, de prendre part à la vie démocratique de notre pays et de se sentir ainsi pleinement intégrés dans notre grande famille Monégasque." Un processus qui a eu le soutien de la Mairie salué par Thomas Brezzo : "Je remercie également tout particulièrement Monsieur le Maire, Georges Marsan les Conseillers communaux, ainsi que leurs services, qui ont participé activement à l’élaboration de ce texte. Ce texte qui nous permet aujourd’hui de faciliter l’accès aux urnes pour de nombreux monégasques, ce qui bénéficiera ainsi aux deux institutions. Je rappelle que sur un territoire exigu comme l’est la Principauté de Monaco, où le nombre d’électeurs est particulièrement limité, il est important pour chacun de pouvoir s’exprimer à chaque échéance électorale." Mais la modernité démocratique exige sans doute d’aller encore plus loin, comme l’a évoqué Franck Julien : "Je profite de cette opportunité pour indiquer que le vote de ce projet de loi portant sur le vote par procuration, nce doit pas occulter les réflexions en cours sur le sujet du vote électronique. Les deux sujets ne s’opposent pas mais se complètent. Le vote électronique n’a pas vocation à se substituer au vote par procuration. Tout d’abord, le vote électronique aura pour conséquence de réduire les délais de dépouillement. De plus, pour des raisons de sécurité numérique, il serait étonnant que le vote électronique puisse intervenir sur des réseaux ou sur des terminaux non maitrisés par les autorités. Il ne sera donc pas possible aux monégasques à l’étranger, éloignés d’une Ambassade par exemple, de prendre part au (P.Z.) vote par l’intermédiaire du vote électronique. Le vote par procuration aura dans ce cas tout son rôle à jouer."


u partenariat institutionnel

arer maintenant c’est la sortie de crise économique, sans abandon brutal des aides selon les élus unanimes 2 QUESTIONS A :

FRANCK JULIEN *

"Les jetons : un moyen innovant d’accéder à des fonds concrets"

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g On connaît les jetons des tapis verts et leur valeur financière concrète. Qu’en est-il des jetons numériques, cette offre des entrepreneurs aux investisseurs s’est finalement se « caver » en levant des fonds virtuels mais concrets ? Franck Julien : "Il y a deux types d’actifs numériques, les cryptomonnaies que l’on appelle dans nos textes de loi les « actifs financiers virtuels » et les jetons. Les jetons sont rattachés à des biens, des services ou des droits que se propose de mettre en œuvre la société émettrice des jetons, et ceci dans le cadre d’un projet décrit dans un document explicatif. Les investisseurs qui croient au futur succès du projet souscrivent à l’offre de jetons en espérant réaliser des plus-values. Pour le porteur de projet, c’est un moyen innovant d’accéder à des fonds sans pour autant avoir l’obligation de se séparer d’une partie du capital de sa société. Les fonds levés ayant pour vocation de financer des salaires, des locations de locaux, des biens matériels, etc…, ils doivent donc être bien concrets ! L’objectif du projet de loi est de réguler la relation entre l’émetteur des jetons et les investisseurs tout en permettant à l’Etat d’assurer des contrôles et si nécessaire d’appliquer des sanctions. Il s’agit avant tout d’établir un cadre sain et propice à la réalisation de ce genre d’opération."

étaient même prévues pour les bailleurs récalcitrants. De nombreux bailleurs ont participé volontairement à l’effort collectif, même au delà des 20 %, mais il y avait des récalcitrants intransigeants et c’est eux qui étaient visés. Il est sûr que ce qui est légal en période ordinaire, peut apparaitre comme peu moral dans des circonstances exceptionnelles. Le Gouvernement a prétendu ne pas vouloir s’exposer à des recours judicaires et à un risque d’inconstitutionnalité. Le président Valeri a souligné sur le siège, l’utilisation par le gouvernement d’une prérogative utilisée très rarement. Sur le fond, il a expliqué que par le passé, des limitations proportionnelles aux enjeux, du droit de propriété, avaient été validées à quatre reprises par le Tribunal Suprême, pour des périodes limitées, dans le cadre de motifs impérieux d’intérêt général. Le droit, dans le cadre de circonstances exceptionnelles où il peut paraitre immoral, était encore le cœur de l’article 6 évoquée par Beatrice Fresko Rolfo. Elle a estimé que la suspension des licenciements sans motifs s’arrêtant le 18 juin, le recours de Philippe Ortelli au nom da la FEDEM, serait examiné après le retour à la normale. Pour l’élue, ce recours n’était donc pas opportun. Il donnait une image de recours idéologique au dépend du respect de cas humains particuliers. Certains auraient peut être aimé une prolongation de la suspension pendant toute la période de crise sanitaire, mais cet article est très important pour les patrons et fait partie, disent-ils de l’attractivité, pour attirer des entrepreneurs à Monaco, ce dont la Principauté a plus que jamais besoin. On espère donc seulement que son rétablissement conforme au droit du travail a Monaco, ne sera pas utilisé dans les prochaines semaines, sans prise en compte des réalités du moment. Consensus en revanche sur la domiciliation d’entrepreneurs monégasques dans leur domicile privé au sein des domaines. Pierre Bardi a porté une loi qui supprime les surloyers et les limitations dans le temps. Un signe très positif pour les jeunes monégasques entreprenants en lien avec le futur centre d’affaires domanial, appelé MC BOOST et obtenu par la Majorité, qui sera livré en octobre prochain.

g Cette loi s’inscrit-elle plus largement dans le développement d‘un "Blockchain" à Monaco et la confirmation de nos ambitions numériques largement indépendantes de nos dimensions territoriales ? FJ : "Depuis le début de la création de la Commission du Développement du Numérique en début de cette mandature par la majorité, de nombreux textes importants pour le numérique ont été votés. Je pense notamment à la loi pour une Principauté numérique, qui a établi les principes probatoires des informations enregistrées sur blockchain. Je pense aussi à l’identité numérique et plus récemment aux offres de jetons. Nos discussions avec le gouvernement nous amènent aussi à espérer d’ici la fin de l’année un projet de loi sur les prestataires de service sur actifs numériques et l’année prochaine un texte relatif à l’innovation. Par ailleurs, le gouvernement a récemment fait connaitre au Conseil National son souhait de transformer en projet de loi la proposition de loi que j’avais initiée afin de permettre le portage des titres des sociétés monégasques non côtées sur blockchain. Donc effectivement, celle loi s’inscrit dans le développement de la blockchain à Monaco et plus globalement du numérique. Comme l’a dit le Prince Albert II lors du lancement d’Extended Monaco, « Monaco dans un monde numérique, c’est l’opportunité d’entamer un nouveau cycle de prospérité en dynamisant nos zones d’excellence économique, mais aussi en créant de nouveaux relais de croissance, notamment par la possibilité inédite qui nous est offerte de nous affranchir de nos limites territoriales. » Dans un domaine qui évolue aussi rapidement, il est essentiel de faire preuve d’agilité et d’être à l’avant-garde des évolutions juridiques, afin de favoriser l’émergence d’un écosystème prometteur en termes de nouveaux emplois et de nouvelles recettes pour le budget de l’Etat. * Président de la Commission pour le Développement du Numérique du Conseil national

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g Budget de clôture et think tank Le Gouvernement ne devrait pas non plus s’opposer à la proposition de Jean Louis Grinda, sur la création d’un vote de clôture budgétaire. Cette idée, qui est conforme à la Constitution , va permettre à Monaco de s’aligner sur les démocraties européennes. On vote pour le primitif, puis le rectificatif et fin janvier, on examine le résultat global et la manière dont les crédits votés ont été dépensés, pour que tout soit bien conforme aux engagements. Le Conseil National veut jouer tout son rôle et Stéphane Valeri a rappelé que les élus participaient au vote des dépenses, mais également pouvaient être force de propositions pour la recherche de recettes. Trouver des pistes de prospérité pour Monaco, c’est en ce moment une exigence plus forte que jamais. D’ou l’annonce de la création prochaine par le Conseil National du Think tank « Demain Monaco ». Une autre façon pour le parlement, d’être une ressource de créativité pour le Gouvernement. Le Conseil National accroit son activité en restant à sa place. C’est cohérent avec les défis inouïs de notre reprise économique pour le maintien de notre prospérité et de notre modèle social. N° 196 • Juillet-Août 2020

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(nouvelle) RÉGLEMENTATION

Ministère d’Etat

Vélos  Port du casque obligatoire jusqu’à 18 ans  Circulation autorisée : • sur la chaussée • sur les bandes et pistes cyclables • sur les voies de bus  Circulation interdite : • sur les trottoirs (sauf poussés à la main)  Enfant de moins de 12 ans : • circulation autorisée sur la chaussée accompagné d’un adulte • circulation autorisée sur les trottoirs

Usage du

: Age minimum 14 ans

Engins de Déplacement Personnel motorisés

non motorisés

Trottinette électrique

Trottinette / Rollers / Skateboard

• à partir de 12 ans • Obligatoires : Casque jusqu’à 18 ans Vêtement ou équipement rétroréfléchissant Freins, avertisseur sonore, feux et dispositif réfléchissant  Circulation autorisée : • sur la chaussée • sur les voies de bus • sur les bandes et pistes cyclables  Circulation interdite : • sur les trottoirs (sauf poussée à la main)

Hoverboard / Gyropode / Monoroue

Comme des piétons  Circulation autorisée : • sur les trottoirs • sur les espaces publics listés dans l’arrêté municipal n°20201856 du 3 juin 2020, tels que, par exemple : le quai Albert 1er, la promenade Honoré II, l’esplanade du stade Louis II, la rue Princesse Caroline…

 Circulation autorisée : • sur les bandes et pistes cyclables  Circulation interdite : • sur la chaussée • sur les trottoirs

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www.gouv.mc N° 196 • Juillet-Août 2020


POLITIQUE & SOCIETE

"Quelle joie de revoir enfin ma mère" par Roberto Volponi

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omment le président du Conseil national a-t-il veçu la période du confinement ? Quelle est son analyse au moment de préparer la relance économique...

POLITIQUE

g Vous n'avez jamais cessé avec tous les élus de travailler pour les monégasques et les résidents. Stratégie sanitaire pendant le confinement, préparation du déconfinement et de la reprise. Tout le monde le sait, mais on aimerait savoir comment Stéphane Valeri a vécu à titre privé en famille, cette incroyable période ? Stéphane Valeri : "Chaque jour, j’ai passé l’essentiel de mon temps au Conseil National, que ce soit en semaine ou les week-ends, pour faire jouer à l’assemblée tout son rôle de ressource constitutionnelle pour le Gouvernement en cette période particulièrement difficile. Il fallait canaliser l’inquiétude des Monégasques, des Résidents et de tous les acteurs économiques du pays. Il fallait transformer leurs attentes et leurs besoins en propositions concrètes auprès du Gouvernement. Sur le plan privé, j’étais aussi en lien avec mes proches, mes enfants et mes parents bien sûr, pour qui j’étais évidemment inquiet vu leur âge. Je prenais des nouvelles chaque fin de journée systématiquement." g En ce qui concerne le confinement, face à l’épidémie pourriez-vous dire que les Monégasques ont été particulièrement responsables ? SV : "Globalement, il faut les féliciter comme l’ensemble de la population du pays, pour leur sens des responsabilités et le respect des mesures de confinement imposées par la situation d’urgence sanitaire. Monaco n’a pas connu finalement de forte vague de Covid-19, la région voisine non plus. Notre pôle santé a répondu présent et s’était parfaitement organisé, notamment au CHPG autour de Benoîte de Sevelinges. Nos soignants ont vraiment tous été à la hauteur de cet épisode compliqué."

g Êtes-vous confiant pour la reprise économique et la sauvegarde de notre modèle social ? Redoutez-vous cependant de gros dégâts sociaux dés cet été ? N’y a-t-il pas danger à réduire la voilure trop brutalement pour certains ? SV : "La reprise est très contrastée selon les secteurs d’activité. Certains, peu nombreux, ont été peu impactés. D’autres reprennent progressivement. Mais pour perdre de terrain sur des concurrents comme Cannes ou Saint-Tropez. Pour ce qui d’autres la situation demeure grave voire pour certains dramatique, notamment est de se réinventer, Jean Monnet disait à juste titre, «dles hommes n’acceptent le dans le tourisme et l’événementiel. Nous avons, dans le cadre de l’unité des insti- changement que dans la nécessité, et ils ne voient la nécessité que dans la crise». tutions, de quoi être fiers des mesures qui ont été prises dans la concertation, pour C’est donc le moment d’innover, de faire preuve d’audace et de créer de nouvelles venir en soutien aux salariés, aux travailleurs indépendants et à l’ensemble des activités porteuses de recettes et pourvoyeuses d’emplois. Le Conseil National va acteurs économiques. Le défi aujourd’hui consiste à ne pas tomber dans la facilité y contribuer en mettant en place un Think Tank, qui s’intitulera «Demain Monaco». en coupant brutalement les aides, pour diminuer les dépenses. Il faut agir avec Il faut que Monaco retrouve un temps d’avance pour l’avenir." discernement et de façon dégressive, avec aussi une approche sectorielle pour les activités les plus MOBILITE touchées. C’est ce que je m’efforce de défendre au sein du Comité Mixte de Suivi Covid-19, face au Gouvernement pour que Monaco soit un modèle de sortie de crise. Je rappelle que nous n’avons à ne nouvelle piste réservée au vélo vient d’être créée fin juin, utilisé qu’environ la moitié des 300 millions par la Direction de l’Aménagement Urbain. Elle relie provisionnés dans ce but au budget rectificatif. Si Fontvieille au Port Hercule via le tunnel sous le Rocher. nous n’accompagnons pas de manière volontariste Débouchant sur le quai Antoine 1er, elle offre aux l’économie de notre pays, il faut que le cyclistes la possibilité de rejoindre le boulevard Albert 1er et la route de la piscine. Outre les pistes cyclables exisGouvernement s’attende alors à de nombreuses tantes, comme celle de l’avenue Princesse Grace, depuis faillites et à de nombreux licenciements."

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quelques jours, les couloirs de bus sont désormais ouverts à la circulation des vélos et des trottinettes électriques. Ce qui représente 1,7 km de voies dans toute la Principauté. Le port du casque est obligatoire pour tous les cyclistes jusqu’à 18 ans et fortement conseillé audelà. Le casque est également obligatoire jusqu’à 18 ans pour les trottinettes électriques ainsi que le port d’un vêtement ou d’un équipement rétro réfléchissant. Les engins de déplacement personnel non motorisés comme les skateboards, rollers, trottinettes sans moteur et vélos peuvent circuler sur divers espaces publics partagés comme la Place d'Armes, en dehors des horaires d'ouverture du marché de la Condamine ; la Promenade Honoré II ; le Quai Albert 1er ; la Rue Princesse Caroline… soit 2,4 km en tout... En matière de mobilité douce, Monabike, le service de vélos à assistance électrique, connait un franc succès depuis sa création avec une fréquentation moyenne de 1 200 utilisations par jour et des pointes allant jusqu’à 1 600 utilisations par jour. Après les 32 stations et 300 vélos mis en place l’an dernier et conformément à la feuille de route de déploiement Monabike, dans quelques jours 3 nouvelles stations seront opérationnelles et 8 supplémentaires seront créées à l’automne. Ainsi, avant la fin de l’année, les usagers de Monabike auront à leur disposition 43 stations, près de 400 vélos et plus de 650 attaches.

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g Y a-t-il encore des initiatives de soutien et de relance pragmatiques à prendre ? Faudra-t-il même à Monaco se réinventer ? SV : "Tout d’abord, il faut se donner les moyens d’optimiser la saison estivale. Nous avons plaidé pour un assouplissement des mesures de déconfinement, avec notamment la suppression de l’obligation de réservation et l’augmentation du nombre de convives de 6 à 10, comme en France, dans les restaurants. Aujourd’hui, nous pensons qu’il faut retrouver le plaisir de vivre, car il y a une grande part de psychologie dans la réussite de la relance. Je pense par exemple à la musique le soir dans les établissements. Nous n’avons pas le droit de

Une nouvelle voie cyclable

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g Un souvenir heureux et un moment difficile ? SV : "Je me souviens avec émotion du moment où j’ai pu enfin revoir ma mère, pensionnaire au centre Rainier III, après plusieurs semaines sans aucune visite possible. Le moment difficile, c’est cette période durant laquelle le Conseil National a été écarté par le Gouvernement au début de la crise, jusqu’à ce que le Prince Souverain décide d’instaurer un Comité Mixte de Suivi, entre une délégation d’élus que j’avais pris le soin de rassembler dans une union nationale indispensable, et les membres du Gouvernement."


ECONOMIE & FINANCE

L'action du MEB se poursuit par Pierre-Alain Martini

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g Un webinaire interactif sous forme de questions-réponses... Mardi 9 juin en fin de journée, le Monaco Economic Board a organisé son premier webinaire de sortie de crise. Avec le déconfinement qui se généralise et les frontières qui s’ouvrent peu à peu, le moment était en effet venu de réfléchir à l’après Covid-19. Pour ce faire, le MEB a d’abord fait intervenir des acteurs incontournables de la place financière, en collaboration avec l'Association Monégasque des Activités Financières (AMAF) et l'Ordre des Experts Comptables de Monaco. Un webinaire interactif, réalisé sous forme de questions-réponses, animé par le Directeur Général Exécutif, Guillaume Rose (photo), et Justin Highman, qui se sont appuyés sur les remontées des adhérents du MEB et des “e-spectateurs”. Un échange dense et dynamique suivi par 150 personnes en ligne, désormais disponible depuis le site www.meb.mc. D’autres thématiques, représentatives de la réalité économique de Monaco seront prochainement proposées. g Rencontres virtuelles avec les membres partenaires Autre action initiée : des rencontres virtuelles avec les membres des chambres de commerce partenaires du MEB afin de mettre en place de véritables rendez-vous BtoB en ligne. Plusieurs réunions préalables en visioconférence ont été organisées, notamment avec Novossibirsk avec l’aide de Elizaveta Lovering, adhérente du MEB. Le premier forum virtuel devrait ainsi être réalisé avec des chefs d’entreprise de la capitale de la Sibérie, particulièrement enthousiastes pour mettre en oeuvre cette idée et où le MEB s’était rendu en février dernier. Des échanges du même type devraient avoir lieu prochainement avec d’autres chambres. Enfin le MEB réfléchit à d’autres formats adaptés aux circonstances, comme des événements avec diffusion simultanée en ligne. S’adapter, aller de l’avant, soutenir et promouvoir l’activité de ses membres, le MEB se fait fort de tenir son rang dans une situation inédite AIDES ECONOMIQUES qui oblige tous les acteurs économiques de la Principauté à innover.

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les solutions et services proposés par ses membres afin de faire face à la crise sanitaire. Un coup de pouce salué et salutaire pour beaucoup d’adhérents qui ont profité de cette opportunité. g Une enquête utile pour envisager de nouvelles actions ! Le Monaco Economic Board a lancé en janvier/février derniers une grande enquête auprès de ses Adhérents. Le but : recueillir leurs opinions au sujet des actions organisées, de leur efficacité, mais aussi de faire apparaître les attentes et les besoins. Son aboutissement et l’analyse des résultats s’est révélée être un précieux outil d’amélioration. Ces retours, ainsi que la réflexion menée durant les semaines de confinement, ont permis d’envisager de nouvelles actions, notamment dans le contexte actuel, sur lesquelles le MEB communiquera très prochainement. Guillaume Rose déclare : « Plus motivés que jamais pour sou-

tenir et participer à la réussite économique de la Principauté, le Monaco Economic Board donne rendez-vous à ses adhérents et partenaires pour de nouvelles actions virtuelles ou non, dès que possible ! »

Le Gouvernement met en place la CARE V

endredi 19 juin le Gouvernement princier a indiqué que les dispositifs d’aide aux sociétés allaient désormais évoluer. Après la mise en oeuvre de la levée du confinement le 4 mai, accentuée le 2 juin, les mesures d’aide se traduiront par un soutien mieux ciblé et des aides financières modulées. g Le Revenu Minimum Extraordinaire et l’Aide aux Sociétés Jean Castellini, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Économie, a indiqué que « le Revenu Minimum Extraordinaire et l’Aide aux Sociétés seront versés au titre du mois juin dans le courant du mois de juillet, sans en faire la demande ». Pour ceux dont la reprise d’activité a été autorisée depuis le 4 mai ou dont l’activité n’a pas été contrainte de fermer au public par décision administrative, le montant sera réduit de moitié, soit 2500 euros. Pour les bénéficiaires dont l’activité a été maintenue fermée jusqu’au 2 juin, elle s’élèvera toujours à 5000 euros. Si ces aides disparaissent ce mois-ci, le dispositif évolue avec la création de la nouvelle CARE.

© Photo DdC

g Travail à distance pour assurer la continuité de son activité... Depuis le 16 mars, la totalité de l’équipe du Monaco Economic Board travaillait à distance pour assurer la continuité de son activité de soutien aux entreprises de la Principauté. Privé de sa capacité de networking et de développement économique dans le cadre d’évènements, le MEB s’est notamment employé à sonder le pouls économique de Monaco en interrogeant une partie de ses adhérents, représentatifs des différents secteurs d’activité. Les ressentis et les détails exprimés par des entreprises dans ce contexte exceptionnel a constitué un indicateur précieux transmis au Gouvernement pour compléter sa vision « terrain » de la situation des entreprises de la Principauté. De même, grâce à ses relais à l’international, et en particulier les Bureaux de Promotion de Monaco à l’Étranger, une synthèse de la situation et des mesures économiques instaurées dans les différentes régions du monde a été réalisée et remontée aux autorités. Par ailleurs, le MEB a mis en place une newsletter qui met en avant

© Photo MEB

ECONOMIE

érie de webinaires, organisation de rencontres en visioconférence avec des chambres de commerce... grâce au numérique, le Monaco Economic Board (MEB) se donne les moyens de poursuivre sa mission d’aide au développement et de promotion économique de la Principauté.

g Commission d’Accompagnement de la Relance Economique (CARE) Sous la présidence de Jean Castellini et composée de représentants de l’AMAF, de l’Ordre des Experts-Comptables, de la Direction du Budget et du Trésor, de Laurence Garino en charge du Welcome Office et du Président de la Commission des Finances et de l’Economie du Conseil National, Balthazar Seydoux, elle aura pour mission d’examiner les dossiers d’aide aux entreprises en difficulté. g Le Fonds de garantie Ces prêts bancaires se sont élevés à 46 M€ sur les 50 M€. Jean Castellini a confirmé là encore que le dispositif devait évoluer « pour aider à la reprise en responsabilisant les acteurs économiques ». Ainsi la garantie de l’Etat est réduite à son taux initial de 65 %, la différence étant à la charge de l’emprunteur. Et le taux d’intérêt à 0% passe à 1,5 % dont 0,75 % est pris en charge par l’Etat. g Le CTTR Didier Gamerdinger, Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé, s’est félicité du rôle de bouclier social joué par le CTTR (chômage total temporaire renforcé) qui a permis d’éviter tout licenciement durant la période de la crise du Covid19. « Ce dispositif de grande ampleur a coûté 13 M€ en mars et 32 M€ en avril, en attendant les derniers chiffres. Ce système d’aide, qui ne peut pas fonctionner de manière indéfinie, ne fera pas l’objet d’un arrêt brutal. Une réflexion conjointe est actuellement menée entre le Gouvernement et Conseil National ».


Chute d'une icône allemande par Thierry Crovetto *

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g Premiers soupçons à partir de 2016 En 2016 : le bureau de recherche Zatarra Research & Investigations accuse le groupe de corruption à grande échelle, de blanchiment et de fraude dans une note d’une centaine de pages, valorisant l’action du groupe allemand à zéro provoquant la chute du titre Wirecard de 22% sur la journée du 24 février. Soutenu par de nombreux brokers, Wirecard fait fi des alertes du début d’année et retrouve les faveurs des investisseurs. La BaFin (l’autorité des marchés financiers allemands) entame une première enquête sur de possibles manipulations de cours. En décembre 2016 la justice allemande requiert une amende contre Zatarra Research pour manipulation de cours. g Consécration en 2018 : entrée dans l’indice Dax En août 2018, l'action Wirecard a atteint un sommet de 191 euros, valorisant la société à plus de 24 milliards d'euros. Le groupe affirme qu'il compte 5 000 employés, qui traitent les paiements pour environ 250 000 commerçants, émettent des cartes de crédit et prépayées et fournissent la technologie pour les paiements sans contact sur smartphone. Les clients incluent les discounters allemands Aldi et Lidl, ainsi que près de 100 compagnies aériennes. En septembre 2018 Wirecard remplace Commerzbank dans le prestigieux indice Dax 30, ce qui en fait un investissement automatique pour les fonds de pension du monde entier et tous les gérant passifs. La société est considérée comme la plus grande fintech d'Europe !

© Photo dpa / S. Hoppe

odèle de success-story allemand, la société de paiement en ligne Wirecard a déposé le bilan fin juin. Il s’agit d’un scandale comparable à ceux de Steinhoff, Parmalat ou Enron. Vingt ans après sa création, l'entreprise, concurrente d’Ingenico ou PayPal, emploie quelque 5.800 salariés dans 26 pays. Elle a vécu une ascension mouvementée avec une croissance externe dynamique, faisant fi de toutes les allégations faites à son égard pendant plus de 4 ans !

affirmant : KPMG n’a pas été en mesure de prouver une fraude. En juin 2020 la Bafin finit par diligenter une enquête sur les dirigeants de Wirecard et sur de probables manipulations de chiffres, près de quatre ans après les premières alertes. Fin de l’his-

toire pour Wirecard, l’action dévisse et la société vient de déposer son bilan… * Président Délégué TC Stratégie Financière. La Tour Odéon, 36 avenue de l’Annonciade. Tel. : 06.80.86.83.11 Email : tcrovetto@tcsf.mc ; web : www.tcsf.mc

g Nouvelles attaques du FT En janvier 2019 le Financial Times, qui avait noté les allégations de Zatarra en 2016, publie à son tour un article détaillé sur les soupçons de fraude impliquant un dirigeant asiatique de Wirecard, évoquant de nouveau des comptes falsifiés et du blanchiment d’argent. L’entreprise répond : « Le Financial Times a publié un article faux, inexact, trompeur et diffamatoire.» La société pèse alors encore 18 milliards de dollars en bourse malgré plus de 15% du capital vendu à découvert à l’époque, ce qui montre bien la distorsion de perception entre les gérants. En avril 2019, la BaFin lance une enquête sur les deux journalistes du Financial Times pour manipulation de cours… En août 2019 Wirecard obtient la note Baa3 chez Moody’s qui semble faire abstraction des enquêtes en cours et fait confiance aux états financiers que l’entreprise lui confie. Cela permet à la société de lever en septembre 2019 1.4 milliard d’euros sur le marché obligataire au travers de deux souches (une classique et une convertible). Malgré un taux très faible (0,5%) elles attirent de nombreux investisseurs, notamment certains ETF… g 2020 : Game Over En avril 2020 un audit de KPMG affirme ne pas avoir pu vérifier l’intégralité des sources de revenus de Wirecard. La société et certains brokers restent dans un déni total N° 196 • Juillet-Août 2020

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Mairie : nouvelle Cour d’Honneur...

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : Une nouvelle banque à Monaco. Vous avez dit SBM ? Le groupe Crédit du Nord, présent à Monaco depuis 1919 et sa filiale la Société Marseillaise de Crédit, sur la place depuis 1916, donnent naissance à la Société de Banque Monaco. La fusion des deux établissements donne naissance à la SBM. Une centaine de collaborateurs, 10.000 clients et une PNB de 40M€ placent la SBM dans le top 10 des établissements financiers de la Principauté. ☞ Monaco : L’Office des Timbres met en vente le 7 juillet un timbre d’une valeur de 3,80€ représentant le château de Torigni-surVire. Ancien fief Grimaldi, résidence des princes de Monaci au XVIIIe siècle. A l’origine possession de Jacques de Goyon, sire de Matignon, régent de Monaco sou le nom de Jacques Ier.

par Lisa Arquette

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© Photo PPM

ercredi 24 juin, S.A.S. le Prince Souverain et le Maire Georges Marsan, entourés de plusieurs élus du Conseil Communal, ont inauguré la nouvelle Cour d’Honneur de la Mairie en présence de Monseigneur Dominique-Marie David, Archevêque de Monaco, de Stéphane Valéri, Président du Conseil National, de Patrice Cellario, Conseiller de Gouvernement - Ministre de l’Intérieur, et d’Isabelle Bonnal, Directeur de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (DENJS). Après 8 mois de travaux interrompus durant le confinement, ce « lieu d’accueil, de rencontres et d’échanges (…) retrouve aujourd’hui un nouvel éclat », selon les mots de Georges Marsan dans son discours de bienvenue. Ce projet d’envergure, mené de main de maître par les Services Techniques Communaux sous l’impulsion de François Lallemand, Adjoint au Maire, a permis notamment la sécurisation de la Cour par un portail électrique et un système de vidéo-surveillance, ainsi que l’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques.

g Un nouvel arbre remplace l'ancien olivier... Par ailleurs, l’olivier au centre de la Cour, initialement planté en 1932 par le Comité des Traditions Locales d'alors et malheureusement atteint par une maladie, a été remplacé par un nouvel arbre de la même variété choisi parmi les oliviers de l’ancien Parcours Vita, « symbole de paix et d’attachement à notre Pays », perpétuant ainsi « le [souvenir du] travail de nos ancêtres dont la culture de ces arbres constituait la principale ressource. » Le Maire a conclu son discours en remerciant chaleureusement l’ensemble des personnes et services ayant contribué au succès de ce projet avant d’inviter S.A.S. le Prince Albert II à dévoiler la plaque commémorative.

g La remise de prix du Concours de Langue Monégasque La cérémonie s’est poursuivie par une remise de prix, symbolique de la langue monégasque. En effet, en raison de la crise sanitaire liée au Coronavirus, le traditionnel Concours de Langue Monégasque a dû être annulé cette année mais la Mairie, en accord avec la DENJS, a souhaité mettre à l’honneur douze élèves de Terminale achevant leur cursus en langue monégasque. Dans son discours, Georges Marsan les a félicités pour leur motivation au cours de ces dix années d’apprentissage, « preuve de [leur] attachement à notre culture. » Fruit de la collaboration entre la DENJS, le Comité National des Traditions Monégasques et la Mairie depuis 1981, le Concours de Langue Monégasque est devenu une véritable tradition. Celle-ci a su perdurer dans le temps grâce à l’implication de tous - professeurs, membres du jury et représentants du Comité National des Traditions Monégasques, passionnés par notre Langue et notre histoire, à qui le Maire a adressé ses plus sincères remerciements. Enfin, Georges Marsan a souhaité avoir une pensée émue pour la Baronne Elizabeth-Ann de Massy récemment disparue (voir encadré), et rappeler son attachement indéfectible à la Principauté et à ses traditions.

DISPARITION

L’adieu à la Baronne Elisabeth-Ann de Massy

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☞ Monaco : Cet été, Artcurial Motorcars sera présent à Monaco pour une semaine de vente de luxe dédiée à l’Horlogerie de Collection, Joaillerie, Hermès Vintage mais aussi aux Voitures de collection. La vente sera limitée à 80 Automobiles de Collection qui seront exposées au Musée « Monaco Top Cars Collection ». La vente aura lieu le 21 juillet au mythique hôtel Hermitage, au cœur de Monaco. ☞ Monaco : L’Accord RAMOGE lance son concours international de photographie intitulé « RAMOGE – L’Homme et la Mer ». Le concours se tiendra jusqu’au 15 septembre 2020 et sera placé sous les auspices de la Fédération Internationale de l’Art Photographique (FIAP). Dans le cadre de ses activités de sensibilisation, l’Accord RAMOGE invite tous les amoureux de la mer et de la photographie, à mettre en évidence dans leurs clichés le rapport entre les activités de l'homme et la Méditerranée dans ses aspects multiples, qu’ils soient positifs ou négatifs. ☞ Monaco : Présentation du futur Directeur du NMNM, en 2021 : Björn Dahlström, en présence de Patrice Cellario, Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Intérieur, Françoise Gamerdinger, Directeur des Affaires Culturelles et de Marie-Claude Beaud, actuel Directeur. Björn Dahlström a exprimé sa gratitude à Marie-Claude Beaud « une sorte de mentor » pour tout ce qu’elle lui a transmis. Puis il a évoqué son souhait de « mettre en oeuvre un projet respectant ce qui a été fait tout en apportant la marque de ma personnalité ». Björn Dahlström a pour autre mentor un certain Yves Saint-Laurent… ☞ Monaco : LLe 30ème Monaco Yacht Show est annulé ! Encore une mauvaise nouvelle pour le tissu économique de la Principauté. Le grand rendez-vous du yachting de luxe, qui devait se tenir en septembre dans un format plus restreint est finalement reporté à 2021. Selon l’organisation du MYS : "une grande partie de la flotte de superyachts a prévu de rester du côté des États-Unis et dans les Caraïbes cet été 2020 rendant complexe leur venue à Monaco à la date prévue''. Conclusion : Le 30ème anniversaire sera célébré du 22 au 25 septembre 2021... ☞ Monaco : « Enfin, nous y sommes ! », dixit Jean-Louis Grinda, directeur de l'Opéra de MonteCarlo dévoilant la saison 2020-2021 de l’Opéra Garnier. L'enregistrement est désormais en ligne sur www.opera.mc, Facebook, LinkedIn et la chaîne YouTube. Compte-tenu du contexte sanitaire contraignant, et pour une plus grande diffusion de cette information, cette solution est à ce jour, la plus facile d’accès pour tous. Le premier temps fort - sur invitation uniquement - sera donné par la mezzo-soprano Cécilia Bartoli, (future directrice de l’Opéra en 2022) en novembre, à l’occasion de la Fête du Prince. ☞ Monaco : Donnez une seconde vie à vos vêtements grâce à la Croix-Rouge monégasque ! Avec la crise sanitaire l’association a été fortement mobilisée et les dons de vêtements n’étaient plus acceptés. Signe d’un retour progressif à la normale, vous pouvez désormais faire de la place dans vos placards tout en aidant ceux qui en ont le plus besoin. Avec le retour de l’équipe bénévole, dès aujourd’hui, vous pouvez remettre vos vêtements (en bon état) : 27 bd. de Suisse, de 9h à 12h, et de 14h à 17h. Tél. : +377 97 97 68 18 ☞ Menton : Les 4 et 5 juillet au stade Rondelli se déroulera le traditionnel Championnat du pur-sang Arabe de la Méditerranée et des pays arabes. Ce concours de haut niveau, est devenu le rendez-vous des plus grands éleveurs de pur-sang arabes du monde. Un des événements majeurs de la saison et un tremplin pour le championnat du monde qui se déroulera en décembre à Paris. Les épreuves de modèle et allure seront jugées par un jury international composé de 6 membres qui attribuent à chaque équidé 5 notes pour le type, la tête et l’encolure, le corps et la ligne de dos, les jambes et le mouvement. Des trophées spéciaux pour encourager l’élevage récompensent le meilleur étalon reproducteur, le meilleur éleveur, le meilleur cheval français, le meilleur cheval européen… ☞ Monaco : Le Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco est de retour ! Nouvelles mesures et des surprises… Entrée des visiteurs via l'entrée privée du musée, 56 bis bd du Jardin exotique (après le rond-point de la Villa Paloma. Horaires d’ouverture tous les jours 9h-18h Tarif : 1€ (gratuit pour les monégasques sur présentation de leur carte d’identité. Les visiteurs (masqués !) pourront commencer à découvrir la mise en place d’une toute nouvelle exposition inédite !

g Cousine germaine du Prince Albert II, marraine de la Princesse Stéphanie La baronne Elizabeth-Ann de Massy, cousine germaine du Prince Albert II et donc de ses sœurs, était la fille d’Alexandre Noghès et de La Princesse Antoinette, sœur de S.A.S Le Prince Rainier III. Pour mémoire, elle fut l'une des quatre jeunes demoiselles d'honneur lors du mariage du Prince Rainier et de la Princesse Grace. La Baronne de Massy a eu trois enfants : Mélanie-Antoinette de Massy, Jean-Léonard Taubert de Massy et Christian de Massy. La Baronne Elisabeth-Ann de Massy était la marraine de la Princesse Stéphanie.

☞ Monaco : Le 24 juin dernier le Maire Georges Marsan, entouré de ses Adjoints Camille Svara, en charge du Social, et Claude Bollati, a accueilli dans la Cour de la Mairie Maria Elena Cuomo, Présidente de la Fondation Cuomo et son Directeur Général Francisco Diaz, à l’occasion de la remise des clés d’un nouveau véhicule frigorifique électrique acquis grâce au don de la Fondation Cuomo. Dans son discours, Georges Marsan a chaleureusement remercié la Fondation Cuomo, l’un des fidèles donateurs de l’Institution Communale, « pour son soutien précieux ».

g Le père Philippe Blanc a rappelé l’attachement de la défunte au monde du tennis Ainsi, dans son homélie le prêtre a employé une métaphore : « Dans nos vies, les coups droits sont parfois hésitants, les revers du quotidien sont déroutants, mais entraînés par le Christ, nous sommes sûr de gagner le match car c’est lui qui nous libère du filet de la mort et nous appelle à vivre de sa vie. Le trophée qui nous est promis, c’est la gloire éternelle, c’est le bonheur de voir Dieu et de nous tenir en sa présence ». Mélanie-Antoinette de Massy rappelait que sa mère avait été « un exemple de courage et de volonté dans toutes les épreuves de la vie », terminant la Prière universelle par ces mots : « Ma mère a été toute sa vie dévouée à Monaco et à ceux qui y habitent. Prions, Deo Juvante, comme elle le faisait, pour notre Prince souverain et pour que nous soyons fidèles aux valeurs fondatrices de notre pays. »

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Photos

Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

Projet graphique

GMA Studio Design

Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

© Photo MCCC

e mercredi 17 juin, en la Cathédrale de Monaco, autour du Souverain et de sa famille, messe de funérailles de la Baronne Elisabeth-Ann de Massy, décédée le 10 juin, au Centre hospitalier Princesse Grace, à moins d’un mois de ses 73 ans. La messe était présidée par Mgr Dominique-Marie David, en présence de Mgr Bernard Barsi, prédécesseur du nouvel Archevêque. La Baronne de Massy, Commandeur de l'Ordre des Grimaldi et Médaille Vermeil de l'Education Physique et des Sports, était Présidente de la Fédération Monégasque de Tennis et du Monte-Carlo Country Club.

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608

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La photographie du mois

Scène apicole au square Lamarck. Cette année encore, Monaco a participé aux APIdays, au mois de juin. Un moyen de sensibiliser à l’importance des abeilles et de la pollinisation. Photo © Direction de la Communication / M. Alesi


Les derniers lauréats de la FPA2 par Amanda Coutelle

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g Le mot du Vice-Président Olivier Wenden Le mot du Vice-Président de la Fondation Olivier Wenden : « A travers ces distinctions que nous remettons aujourd’hui, dans ce contexte si particulier, la Fondation Prince Albert II témoigne de son engagement aux côtés des scientifiques, organisations et institutions qui œuvrent pour rétablir une harmonie avec la nature et participent à bâtir un monde plus juste, plus équitable et plus durable (…) Nos trois lauréats, chacun dans leur domaine, y contribuent significativement. Dans ce contexte économique difficile, soutenir la science, la recherche et les solutions innovantes face aux enjeux environnementaux s’avère primordial. La Fondation a ainsi souhaité maintenir l’attribution des trois Prix et leur dotation respective de 40.000 euros, afin d’accompagner les lauréats et de soutenir leurs initiatives remarquables. » g Le Prix Eau : Claudia Sadoff - International Water Management Institute (IWMI) Basé au Sri Lanka IWMI représenté par Mme Claudia Sadoff, Directeur Général, s’efforce de relever le défi de la réduction de la pauvreté et de l’égalité au moyen de pratiques de gestion de l’eau, en renforçant la participation des femmes, des jeunes et des personnes marginalisées. Pour promouvoir une croissance durable, l’organisation conduit également des travaux novateurs sur le recyclage des eaux usées, de façon à réduire les rejets non traités et à réinsérer en toute sécurité l’eau, l’énergie et les nutriments dans le circuit productif.

© Photo 1,2 DR - 3 Thorsten Greb

a Fondation Prince Albert II (FPA2) a révélé, le jeudi 11 juin, le nom des lauréats de ses prix 2020. Pour les raisons que l’on sait, la cérémonie en public n’a pu se tenir. En accord avec le Souverain, la Fondation a néanmoins tenu à attribuer ces prix en 2020 afin de maintenir son soutien à des personnalités œuvrant pour la préservation de la planète. Les récipiendaires ont été honorés dans trois domaines prioritaires de la Fondation : la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, et la gestion des ressources en eau.

g Prix Biodiversité : Pv Satheesh - Deccan Development Society (DDS) Basée en Inde, la DDS était représentée par M. Pv Satheesh, son directeur. Lorsqu’en 1983, la DDS entre dans la région reculée de Zaheerabad, (sud semi-aride), les terres étaient dévastées. Les salaires, quand on trouvai du travail, étaient au plus bas : moins de 4 centimes pour une journée de 8 heures ! Peu à peu, les femmes de la DDS ont atteint la souveraineté alimentaire. Il s’agit probablement de la première communauté rurale de ce type en Inde à y parvenir. Dans le cadre d’activités complémentaires, les femmes ont planté plus d’un million d’arbres et créé des dizaines de forêts. g Prix Changement Climatique : Johan Rockström - Institut de Recherche de Potsdam Le professeur Johan Rockström, est directeur de l’Institut de Recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (fondé en 1992). Les principales méthodologies employées sont l’analyse des systèmes et des scénarios, la modélisation, la simulation informatique et l’intégration des données. Le professeur Rockström a dirigé l’élaboration du cadre des limites planétaires pour le développement humain, Il est membre d’un groupe d’experts de la Commission européenne.

LE TRI EST UTILE Ce n’est pas bébé qui dira le contraire

LE RECYCLAGE DE SIX BOUTEILLES EN PLASTIQUE PERMET DE FABRIQUER UNE PELUCHE

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6x * Les bouteilles en plastique se jettent dans le bac jaune

= Source de la conversion :

Pouvez-vous imaginer un monde sans doudou ?

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ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT

A la découverte du Dôme du Barrot par Stéphanie Larbouret *

ECOLOGIE

g A la rencontre d’un écrivain Professeur d’anglais à la retraite, spécialiste de l’arc et ancien champion régional de tir à l’arc médiéval, mais également détenteur d’un DESS d’archéologie. Alain Sunyol a passé ses vacances entre Valberg et Puget-Théniers. Il a pu dans sa jeunesse explorer le massif du Dôme de

© Photo S.Larbouret

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e dôme de Barrot, culminant à 2 137 mètres, est le sommet d’un massif montagneux s’étendant sur près de 420km² et entaillé par les gorges rouges de Daluis à l’ouest, classées Réserve Naturelle, du Cians au centre et de la Tinée à l’Est. Le massif est presque entièrement constitué de pélites rouges datant du Permien, excepté en son sommet composé lui, de Trias dolomitique et calcaire. Cette masse de près de 1 000m d’épaisseur de pélites très anciennes est visible grâce à la surrection (soulèvement lent et progressif) des Alpes. Cette originalité géologique a été un des arguments pour la création de la Réserve Naturelle qui contribue aujourd’hui à préserver et valoriser ce site. L’histoire humaine du massif du dôme de Barrot peut être retracée depuis le Chalcolithique (2500 av. J.-C.), puisque l’on a retrouvé des traces d’extraction de cuivre natif datant de cette époque dans les mines de Roua. Peuplé et fréquenté depuis des siècles, le massif du Barrot était un lieu de pastoralisme et de polyculture vivrière. Frontière entre Provence et Alpes, les chemins le parcourant étaient empruntés très régulièrement pour la transhumance et les échanges commerciaux. L’exploitation du cuivre prend des proportions industrielles à la fin du 19ème siècle. Une mine comme celle du Cerisier, au lieu-dit Léouvé, pouvait compter jusqu’à 25 galeries, pour 5000 mètres de linéaire. [BRGM (1997) - Inventaire de six concessions minières des Alpes-Maritimes présentant un intérêt archéologique. Rap. BRGM R 39709,93 p., 17_g, 1 tabl, 15pl. photos]. photos]. Aujourd’hui, les vastes paysages de terres rouges du dôme de Barrot, encore parcourus par quelques troupeaux, sont idéaux pour les amateurs de patrimoine, de randonnées et d’activités de pleine nature. Au sommet du Dôme, on trouve, en plus d’une vue panoramique saisissante, des antennes dont une servant de relais radio pour les secours en montagne.

Barrot, qui était à l’époque, raconte-t-il, encore peu accessible et entouré de mystère. Il a développé une affection particulière pour ce territoire. Une rencontre à Entrevaux, lors d’une fête médiévale, l’a un jour poussé à s’intéresser à son histoire. En effet, on lui a conté la légende d’une bête diabolique (qui s’est avérée ensuite être un ours) tuée par un jeune berger, qui reçut en récompense le hameau d’Amen. Alain Sunyol a enrichi cette histoire pour écrire un roman : « L’or de Amen », paru cette année aux éditions : Pourquoi Viens-Tu Si Tard ? g Hameaux oubliés De nombreux hameaux parsèment le massif du dôme de Barrot. Beaucoup aujourd’hui sont désertés, et d’autres ont vu leur population fortement diminuer. Par exemple le hameau d’Amen (prononcer Amé), aujourd’hui inhabité, comptait 150 habitants en 1901 et encore 109 en 1936. Pourtant les habitants des hameaux constituaient jadis 75% de la population de Guillaumes. Ils y vivaient de polyculture et d’élevage, en quasi-autarcie. Une devise de l’époque : “Avoir la cave pleine pour l’hiver et le grenier plein pour les bêtes”. * Conservatrice du Parc Naturel Régional du Daluis

PROMENADE

Déconfinement dans le Géoparc de Haute-Provence

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où plus de 139 espèces de papillons de jour et 320 de nuit évoluent librement et peuvent être observées du printemps à l'automne ; Des sites d'exception à visiter tels que les eaux turquoises du Lac de SainteCroix, les montagnes majestueuses de la vallée de la Blanche, les cités de Moustiers Sainte-Marie, Sisteron, ou encore les marnes noires qui recouvrent les Terres Noires, sans oublier à Digne la maison d’Alexandra David-Neel, le plus grand explorateur du XXe siècle ! Ne ratez pas Le panorama du Vélodrome d’Esclangon, paysage surprenant structuré par la rencontre des dépôts marins et de la surrection des Alpes il y a une vingtaine de millions d’années. En ce temps-là, ici s’étendait une plage bordée de reliefs vigoureux. Le Vélodrome fascine les géologues depuis des décennies et nombreux sont ceux qui ont usé leurs souliers sur les sentiers qui le parcourent. Et au milieu, jaillit la Lame de Facibelle, miracle d’équilibre remis en relief par l’érosion

g Un patrimoine naturel unique au cœur des Alpes Depuis l’an 2000, L'Unesco Géoparc de Haute-Provence est un territoire unique et authentique situé au cœur des Alpes de Haute-Provence. Il rassemble 67 communes du département et couvre un espace de 1989 km2. Autour de son patrimoine géologique exceptionnel s'articulent de nombreux sites valorisant le patrimoine naturel, culturel, matériel et immatériel : Les différentes roches, héritées d'un passé géologique de plus de 300 millions d'années, donnent des couleurs caractéristiques aux paysages de la Haute Provence et des Alpes du Sud. Elles font du territoire la terre historique de la géologie mondiale avec notamment l'écriture de la Déclaration Internationale des Droits de la Mémoire de la Terre réalisée à Digne-les-Bains ; Le Musée Promenade, véritable "Musée à ciel ouvert", où des artistes de renommée internationale ont installé leurs œuvres pour inviter les visiteurs à déambuler entre sentiers, ruisseaux et cascades ; Le Jardin des Papillons,

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© Photo DR

a vie reprend cet été. La plage n’est pas une obligation. La montagne offre des possibilités de découvertes, de balades, de bien-être… Le Dôme du Barrot, dans le parc naturel régional du Daluis (voir art. ci-dessus) est une destination, Le Géoparc UNESCO* de haute-Provence en est une autre. Les deux parcs ne sont pas loin de notre zone azuréenne. Alors, profites-en !

* Selon les normes de l’UNESCO qui délivre ce label, il s'agit d'un territoire aux limites bien définies qui a une superficie assez étendue pour contribuer au développement économique local. Ce territoire comprend un patrimoine géologique dont la valeur est reconnue par des experts internationaux indépendants. Le Géoparc ne doit pas seulement avoir un intérêt géologique mais aussi écologique, archéologique, historique ou culturel


"Pas de monde d’avant pour l’océan" par Piascale Marcaggi

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g Ecouter la communauté scientifique Face au «péril environnemental», globalement, nous faisons la sourde oreille. Le 22 avril, S.A.S. Albert II pointait cette aberration, du même ordre que si nous avions nié le coronavirus : «Parfois avec retard, parfois difficilement, face au danger du coronavirus, nous avons su aussi écouter les alertes de la communauté scientifique et suivre ses recommandations. Face au péril environnemental, il faut que nous soyons capables des mêmes remises en cause que face au coronavirus (…). » C’est dit : l’enjeu est dans les mêmes proportions. g Notre mode de développement égoïste et destructeur Le 8 juin 2020, Journée Mondiale des Océans, toujours de sa voix douce mais en termes tout aussi marquants, S.A.S. Albert II a très officiellement mis en cause «notre modèle de développement égoïste et destructeur qui a tant abîmé les milieux marins». Un appel aux responsabilités, soulignant que ces actions sont « à notre portée » : de l’individu à la communauté internationale. Autrement-dit, aucun motif valable pour ne plus faire. De toute façon, il n’y a pas d’autres options : à l’humanité fragile de savoir si elle veut «des changements voulus et non subis, plus importants encore», car « (…) ces bouleversements vont inéluctablement se poursuivre.» En résumé, le coronavirus n’est pas un incident de parcours : il est symptomatique de l’état des lieux que nous avons créé. Si la pandémie a reculé, l’état des lieux est strictement le même. g La biodiversité, chronique d’une mort annoncée Et de préciser les actions concrètes dont la ligne directrice avait été énoncée trois jours auparavant, dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Environnement et dont le thème était la biodiversité et Un temps pour la Nature : ainsi que le rappelait Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme, selon la dernière liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), «sur plus de 116 000 espèces étudiées, plus de 31 000 sont classées menacées. Parmi les espèces marines, 41% des amphibiens, 30% des requins et raies et 33% des coraux constructeurs de récifs.» A Monaco, échantillon de béton, les indicateurs devront passer au vert pour augmenter la place de la nature en ville et adapter celle-ci aux changements climatiques : la Stratégie Nationale pour la Biodiversité pour 2030 est en cours d’élaboration. La faune, la flore et les écosystèmes dont l’objet d’inventaires et de programmes de préservation.

BIODIVERSITE

Bactéries, menace de demain C

’était en janvier 2015 : le parisien avait eu la chance de venir écouter François Sarano (le fameux plongeur avec le grand requin blanc, dans le film Océans de Jacques Perrin) à la Maison des Océans. François Sarano expliquait ce grand prédateur, voici cent ans encore abondant en Méditerranée, aujourd’hui quasi-disparu : «Les grands prédateurs sont les animaux les plus fragiles de la planète. Arrêtons avec l’idée qu’ils règnent sur le monde. Ce qui règne sur le monde, ce sont les bactéries : cette vie sauvage nous survivra. » Et de fait, « une bactérie, c’est une génération toutes les 20 minutes, avec des erreurs : chaque erreur crée de nouvelles bactéries, elles-mêmes capables de s’adapter en 20 minutes. » Or, «comment sélectionne-t-on des animaux résistants ? On les soumet à des stress formidables : depuis cinquante ans, nous sélectionnons avec une formidable assiduité, tous les agents pathogènes qui seront les maîtres du monde demain.». Dont acte. (https://www. youtube.com/watch?v=eVtnvn4Ug1U)

© Photo G. Luci / Palais Princier

ès le confinement, S.A.S Albert II a positionné la Principauté en figure de proue d’une protection concrète des mers et océans. Le coronavirus a mis en évidence la «fragilité de l’humanité», dont elle est seule responsable : un appel sans concession aux responsabilités. Et des actes.A trois reprises (l’Earth Day le 22 avril, la 11e MBI le 28 mai, la Journée mondiale de l’Environnement le 5 juin) dont deux confinées, SAS Albert II, lui-même contaminé par le coronavirus, a souligné «la fragilité humaine». Finies, les tergiversations : «Nous sommes encore plus fragiles que nous ne le croyions.» (28 mai 2020). Pas de place pour le déni : «Nous avons désormais conscience de notre fragilité.» (5 juin 2020).

g En Méditerranée, de vraies Aires Marines Protégées La Méditerranée est le symbole de la mer sous pression anthropique : alors qu’elle concentre 10% de la biologie marine sur 1% des mers. Mais toutes les pressions sont au rendez-vous : démographie (40% de ses 450 habitants des 21 pays qui la bordent vivent sur ses rives), tourisme (un tiers du tourisme mondial, soit 300 millions de personnes par an), trafic maritime (30% du trafic maritime mondial et 25% du transport pétrolier), pêche (90% des espèces exploitées en-deçà de leur taille légale). Imaginées au Sommet de la Terre en 1992, les Aires Marines Protégées sont unanimement reconnues comme «l’outil à même de protéger et éventuellement restaurer la capacité des écosystèmes à fournir des bénéfices.» (Source : PISCO, Partnership for InterdisicplanyStudies Of CoastalOceans). D’ailleurs, en 1976, tous les Etats de la Méditerranée avaient signé la Convention de Barcelone en ce sens, s’engageant ensuite à protéger au moins 10% de leurs eaux marines (objectifs d’Aichi de la Convention sur la Diversité Biologique (2010). Or, depuis, l’eau peine à couler sous les ponts : les 1140 AMP de la Méditerranée (1/10e des 11 300 AMP mondiales), ne couvrent que4,56 % de sa surface (1,08% si l’on exclut le Sanctuaire PELAGOS), à 66% situées au Nord-ouest, souvent de petite taille et «de papier» : théoriques, faute de gestion et surtout de surveillance. g Les AMP, couvrir 30% des océans Pour maintenir les océans à flots, il faut en placer un tiers en AMP : un objectif-phare énoncé par S.A.S. Albert II, «à notre portée» avec la lutte contre la pollution plastique, le développement de la pêche durable et la protection de la biodiversité. En Méditerranée, S.A.S. Albert II a décidé de booster le réseau des AMP en Méditerranée. Le mécanisme financier en est le Medfund, pour lequel Monaco vient de débloquer 1, 8 millions d’euros : créé à l’initiative de la Tunisie, de Monaco et de la France, le capital de c fonds fiduciaire est placé sur les marchés financiers suivant une stratégie d’investissement responsable, les intérêts générés finançant les AMP de Méditerranée. A la tête du Medfund, Bernard Fautrier, conseiller spécial chargé des questions environnementales auprès de S.A.S. Albert II de Monaco. En ce sens, la Méditerranée pourrait servir l’exemple à l’Europe : s’il existe une politique européenne de la pêche, rien de tel en matière de protection des mers. Et vous, comment contribuer ? Une part de chaque billet d’entrée à l’Institut Océanographique de Monaco est reversée au Medfund. CAMPAGNE

La marée blanche des mégots

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vec aujourd’hui les masques chirurgicaux, ils sont le summum de la désinvolture : je jette mon mégot dans un caniveau ou l’enfouis dans le sable. Résultat, une véritable «marée blanche» : entre 30 et 40 millions de mégots, soit 43% des déchets recueillis sur les littoraux ! «Fumer tue l’océan», telle est la campagne lancée le 8 juin par l’ONG SeaSheperd : «un seul mégot peut polluer plus de 500 litres d'eau », alerte Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France : «il contient de l'ammoniaque, de l'arsenic, du cyanure et aussi du plastique : 4 500 substances chimiques dont 93 sont toxiques.» Campagnes de sensibilisation et opérations de ramassage de mégots, voilà qui devrait mettre du baume au cœur du champion monégasque Pierre Frolla, désabusé par le retour de l’incivisme avec le déconfinement.

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ART & CULTURE

5 romans dans le panier de la plage par Viviane Le Ray

CULTURE

g « Mireille Balin » Loïc Gautelier - (Les Passagers du rêve) Star des Années 30 et 40, Mireille Balin naît le 20 juillet 1909, à MonteCarlo, à la suite d'un accident de voiture de sa mère.. Elle sera monégasque ! L'auteur comédien, metteur en scène et dramaturge a passé sept années à rechercher documents rares, recueil d'entretiens d'ultimes témoins l’ayant rencontrée à la fin de sa vie et des personnes de sa famille. Lui permettant enfin de lever le voile sur l'énigme que constituait la vie de Mireille Balin. Qui était vraiment Mireille Balin ? Qu’en est-il des accusations à la Libération, du mystérieux officier de la Wehrmacht avec lequel elle sortait pendant l'Occupation ? Les admirateurs de l’actrice durent se contenter de cet épais mystère sur la vie de celle qui brilla avec Jean Gabin dans Pépé le Moko et Gueule d'Amour ! Un cahier central de 16 pages de photographies inédites, provenant d'archives privées, complète l’ouvrage. L’ouvrage est préfacé par JeanCharles Tacchella, Président d’Honneur de la Cinémathèque Française. g « Etés Anglais » Elisabeth- Jane Howard(Quai Voltaire) Juillet 1937. A Home Place, au coeur du Sussex, aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, la résilience des femmes, répond la toutepuissance - ou l'impuissance - des hommes. L'été regorge d'incertitudes mais, sans l'ombre d'un doute, une nouvelle guerre approche : entre

pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz. Elizabeth Jane Howard (1923-2014) est l'auteur de quinze romans, dont la saga des Cazalet Chronicles, adaptée en série pour la BBC devenue un classique au Royaume- Uni. Elle a également écrit son autobiographie, Slipstream. En 2019 a paru à La Table Ronde Une saison à Hydra, très beau roman que nos lecteurs ont pu découvrir dans notre chronique mensuelle Effeuillage Littéraire… g « Les vrais bonheurs » - Christian Signol - (Albin Michel) « J’ai toujours pensé que la beauté du monde était destinée à nous faire oublier la brièveté tragique de nos vies. Peut-être un cadeau de Dieu, s’il existe, comme je l’espère.. Mais nous n’en sommes pas conscients, hélas ! Non seulement nous infligeons à la terre qui nous porte les pires blessures, mais nous ne savons plus voir à quel point elle est belle.». À travers ces, Un voyage où la sensation du bonheur et celle de l’éternité sont liées. Consacré en 2015 comme l’un des 10 romanciers préférés des Français, Christian Signol est né dans le Quercy. Deux veines dans son œuvre : les sagas en plusieurs tomes (La Rivière Espérance, Messieurs de Grandval, et des œuvres plus intimistes Bonheurs d’enfance, Ils rêvaient des dimanches. g « Je t’ai oubliée en chemin » - Pierre-Louis Basse - (Cherche-Midi) Le baiser du Nouvel An était sans amour. Funèbre et froid. Deux jours plus tard, par SMS, la femme pour laquelle il nourrit une passion depuis sept ans apprend à Pierre que tout est fini. Il est tout simplement rayé de

ROMAN/POLAR

Lux Tenebris, le mystère de la Clé d'Osiris

a Clé d’Osiris. Un pétroglyphe millénaire. Un fragment perdu au milieu des ruines du temple d’Abydos. Ni gravée, ni sculpL tée, mais brûlée dans la structure atomique de la roche.Un phy-

la carte. Adieu jolies lettres de rupture place au couperet internet ! Pierre va venir à bout de ce chagrin, l'épuiser, le rincer en marchant, en écrivant. Le triomphe de la littérature et du corps qui se révolte dans les ténèbres. La vie, tout au bout du chemin. Pierre-Louis Basse est né à Nantes, en 1958. Il est l'auteur de reportages, essais, ouvrages sur le sport, biographies et romans, dont Ma Ligne 13. Conseiller du président Hollande (2014 – 2017), il tirera de ces années un roman du pouvoir : Le Flâneur de l'Élysée. g « Les Lendemains » - Mélissa Da Costa – (Albin Michel) En se réfugiant dans une maison isolée en Auvergne pour vivre pleinement son chagrin, Amande tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l'ancienne propriétaire des lieux. Guidée par les notes manuscrites de Madame Hugues, elle s'attelle à redonner vie au vieux jardin abandonné. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force de renaître et de s'ouvrir à des rencontres uniques. Et chaque lendemain redevient une promesse d'avenir. Dans ce roman un peu trop fleur bleue Mélissa da Costa tente d’ouvrir grand nos yeux, nos sens et notre coeur. L’auteur a vingt-neuf ans. Son premier roman, Tout le bleu du ciel (Carnets Nord, 2019), a reçu le prix du Jeune romancier au salon du Touquet-Paris Plage. SELECTION

"Coup de Coeur des Lycéens" 2020

sicien qui disparaît après avoir décodé son secret. Un puissant lobby à sa recherche. La Cellule Secret Défense reçoit un courrier au contenu improbable. Celui d’une découverte scientifique qui bouleverserait l’ordre et l’équilibre mondial. Toutefois, reste un problème et pas des moindres… Pour retrouver la Clé d’Osiris, il faudra remonter la piste dissimulée dans une mystérieuse gravure jamais décryptée. Melencolia de Dürer. g Vérité ? Canular ? Quoiqu’ il en soit, la CSD ne peut l’ignorer. Mais qui pourrait résoudre une telle énigme ? Le choix se portera sur Leonardo Cavindi, surnommé l’Archange et Valentine Eymar. Mais, pour l’heure, le temps presse. Le mystérieux lobby a déjà lâché à leurs trousses un tueur atypique. Maître au jeu d’échecs. De Genève à Azay-le-Rideau, en passant par Vézelay et l’Ecosse, une course contre la montre s’engage. Car le pétroglyphe dissimule bien d’autres secrets. Les deux agents apprendront bien vite que La Clé d’Osiris fait partie de ces Secrets d’État si absolus, que tous ceux qui l’approchent doivent disparaître… g Et si on ne nous disait pas tout… ? Un thriller inspiré des travaux de Nikola Tesla. Une aventure aux incessants rebondissements. Une écriture fluide mâtinée d’un zeste d’humour. Les pages défilent sans une once d’ennui. On a envie de savoir ce que cache La Clé d’Osiris. Des personnages attachants. Une fin surprenante qui donne froid au dos…Et qui questionne aussi. Tout comme sont surprenantes ces révélations que l’auteure réussit à découvrir, saisir et utiliser, dans cette mystérieuses gravure de Dürer, qui mèneront l’Archange et Valentine à la Clé d’Osiris… Un très bon moment de lecture… Au lecteur de remonter la piste Nikola Tesla ! (P.Y.R.)

g "Lux Tenebris". Rosemary Villani-Ameri. Editions Lys Bleu. 330 pages. Prix public 20 €

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jury composé d’élèves de seconde du Lycée Albert Ier, du Lycée TechLpourenique et Hôtelier et du Lycée FANB a sélectionné les ouvrages retenus le « Coup de Coeur des Lycéense» 2020. En février dernier, les élèves

se sont réunis autour d’un thé littéraire pour défendre, parmi les ouvrages proposés, celui qu’ils estimaient devoir faire partie de la sélection finale. Parmi les sept romans en présélection, ont été retenus : Olivier Dorchamps pour le roman Ceux que je suis ; Alexandra Koszelyk pour le roman A crier dans les ruines ; Victoria Mas pour le roman Le bal des folles ; Mathieu Palain pour le roman Sale gosse ; Constance Rivière pour le roman Une fille sans histoire. Traditionnellement organisé en avril, c’est par voie électronique que les membres du jury se sont prononcés pour établir la liste des auteurs en lice pour le Prix du Coup de Coeur des Lycéens. Face à la situation exceptionnelle, les élèves n’ont pas pu rencontrer les écrivains habituellement invités en Principauté. Seul le lauréat, désigné en septembre prochain, sera présent le 13 octobre 2020 pour recevoir son Prix lors de la Cérémonie de proclamation des Prix de la Fondation Prince Pierre. Ainsi, le jury d’élèves aura l’opportunité d’échanger avec le lauréat, d'approfondir l’analyse de l’oeuvre et de découvrir l’univers artistique de l’auteur. Créé en 2007 en collaboration avec la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, le Coup de Coeur des lycéens, qui récompense un premier roman, est doté par la Fondation Princesse Grace d’un montant de 6.000 euros, remis le jour de la cérémonie.


Louis Nucéra : vingt ans déjà ! par Viviane Le Ray

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g « Le Kiosque à Musique » symbole des jours heureux, Suzanne Nucéra ? Suzanne Nucéra : " Je venais d’avoir 19 ans, ce jour-là mes pas m’ont guidée vers la mer, c'était la première fois que j'allais à la plage, je n'avais pas trop de sous mais je m'étais acheté un beau maillot de bain ! Sur la plage, je vois un journaliste qui interviewait Johnny Halliday ! Je remonte sur la Promenade Louis me guettait : Je me présente Louis Nucéra, mademoiselle accepteriez-vous de prendre un verre ? J'ai dit non ! Je suis revenue le surlendemain Louis était devant le Kiosque à musique, c'est là que mes parents s'étaient rencontrés !" Suzanne se souvient de tant rencontres inoubliables, comme le dernier réveillon avec Picasso et Jacqueline, en 1971, grâce au photographe Ralf Gatti un familier du peintre. "Nous voilà saucissonnant chez Picasso, après être allés à une corrida avec Luis Dominguin et Lucia Bose... !" Plus tard, il y aura : Brel, Kessel, Druon, Cioran, Ventura, Henry Miller, et l’Ami Brassens, venant à Nice déguster les tortellinis de la "mamma" de Suzanne. Dans ce Musée de l'amitié du 31, rue Smolett, à Nice chacun a son coin avec ses photos, ses livres, ses lettres... g Louis Nucéra, un artisan des mots, un « passeur » ? SN : "Un "Passeur" : Oui, comme le fut Brassens. Georges avait des piles de livres qu'il distribuait, lorsqu'on le revoyait il fallait les avoir lus car il nous posait des questions, en même temps je préparais des gnocchis... A Paris, je me baladais dans le métro avec mes plats pour Georges qui avait fait l'achat d'une grande table pour nous tous, lui qui pourtant comme Raymond Moretti « mangeait pour vivre et pas pour manger » !" g A 40 ans, une entrée tardive dans l'édition avec « L'obstiné » ? SN : "Tardive car Louis a toujours écrit, à 7 ans il faisait à sa manière des comptes-rendus sportifs, recueillait les échos, collait ses papiers dans un cahier... Quant à son premier roman « L'obstiné » c'est après avoir envoyé 11 manuscrits que le Comité de lecture de Grasset réagit : « il faut se dépêcher de publier ce roman, centenaire l'auteur risque de mourir... » ! Louis s'était mis dans la peau d'un auteur centenaire : Léon Aquoibon... Il avait 40 ans ! Le livre sera préfacé par Kessel, qui lui fera couper près de 200 pages : c'était une douloureuse amputation, il le réécrira 9 fois ! Pigiste au Patriote il avait connu

© Photo VLR

’épouse de Louis Nucéra, Suzanne, cultive l'amitié comme un jardinier amoureux ses fleurs... Un don qu'elle partageait avec le futur écrivain que le destin mis sur sa route à 19 ans… Mais le destin qui sait être cruel, le 9 août 2000, ironie du sort, jour de la Saint Amour, lui arracherait Louis sur la route de Carros, alors qu'il s'adonnait à sa passion tranquille : la bicyclette ! Suzanne Nucéra évoque pour nous les jours heureux…

Kessel alors qu'il attendait son tour pour l'interviewer. Une première rencontre magique, Jef demande au journaliste qui l’interroge :Qu'est-ce qu'on fait à Nice la nuit ? Louis qui entend agite ses bras comme un sémaphore et crie « Moi, je sais où on va la nuit ». Depuis cette nuit des années 50, ils ne se sont plus quittés !" g Le vélo, l’autre histoire d'amour de votre époux… SN : ""Une passion qui remonte à la Rue des Diables bleus, à Nice dans le quartier de Saint-Roch. Louis est né dans une pièce où en ouvrant les yeux il voyait un vélo suspendu au plafond et où dans la crèche de son grand-père les santons étaient des coureurs cyclistes ! Devenu écrivain, en 1987, il publie « Mes Rayons de Soleil » un livre dédié à la Petite reine, lui qui avait grimpé deux fois le Mont Ventoux, et refait en 1985 le Tour de France de Fausto Coppi de 1949... Suzanne Nucéra a fait don au Musée du sport du Stade de France, de ces souvenirs. Ils ont rejoint le Stade Nice Allianz Riviera… L'oeuvre de Louis Nucéra sera couronnée par le Grand Prix du Roman l'Académie Française et l'Interallié... Mais la plus grande fierté de Suzanne est d'avoir vu son nom entrer dans la Collection des Cahiers Rouges chez Grasset, un regret « Louis n'aura pas vécu ce rêve... ». La ville de Nice, en la personne de son maire de l’époque, Jacques Peyrat, rendra le plus bel hommage qui soit pour un écrivain, il inscrira son nom au fronton de la grande Bibliothèque…"

PERSONNAGE

Haïti, avenir sombre à une décennie du séisme

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g Où en est l’aide internationale, les ONG sont-elles toujours nombreuses ? BC : "A ma connaissance pas grand-chose, beaucoup d’ONG ont quitté Haïti sans que les raisons soient formulées clairement. L’utilisation des Fonds Pétro-Caraîbes, prêtés a long terme par le Venezuela, dilapidés, ne sont pas un encouragement… De plus en plus d’opposants réclament le départ du Président Moïse. Le pays est gouverné par décrets présidentiels faute de parlement. Les orphelinats, les adoptions existent tou-

jours mais on en parle moins. Des milliers d’enfants sont morts, des milliers sont handicapés à vie. L’avenir est incertain." g Un retour des touristes est-il envisageable à court, moyen long terme ? BC : "Parler du retour des touristes dans les conditions actuelles relèverait de l’utopie. L‘Avenir d’Haïti est des plus sombre, les hôtels ferment, l’insécurité règne, des gangs contrôlent des quartiers entiers et des itinéraires. La police fait se qu’elle peut mais n’est pas toujours aidée par les autorités... Le 24 Novembre 2019 un couple de l’Ardèche a été tué par balles à Port au Prince où il venait rencontrer deux enfants en vue de leur adoption. Comme l’on dit « une enquête est en cours…" g Qu’en est-il de la crise sanitaire du Covid-19 ? BC : "La contamination est faible par rapport à 12 millions d‘habitants. Les moyens sanitaires font défaut : tests insuffisants, cliniques, hôpitaux fermés. Et pourtant, je dirais qu’aujourd’hui, la crise alimentaire est beaucoup plus préoccupante, un haïtien sur trois ne mange pas à sa faim. L’avenir d’Haïti est des plus sombres … La presse française parle peu d’Haïti, je conseillerais à vos lecteurs deux articles: Port au Prince. 10 ans après le séisme (La Croix / 8 Janvier) et Haïti, volcan éteint ? (Ouest France/ 15 Février)." Bernard Chignard convaincu qu’après la nourriture la priorité va à la soif d’apprendre, en 2009, ouvrait à Jacmel La Bouquinerie aux 3 Dumas (détruite par le séisme !) reconstruite avec l’aide d’une ONG allemande. Avec son épouse Carline Colagène, conteuse, (V.L.R.) marionnetiste, il crée la Fondation La Voie Lactée (théâtre, ciné club). © Photo DR

ernard Chignard, vit depuis 50 ans une histoire d’amour avec Haïti, un des pays les plus pauvres de la planète, riche par sa culture, ses artistes, ses écrivains. Il aura fallu le terrifiant séisme du 12 janvier 2010 pour que le monde porte son regard sur un peuple courageux, digne et fier ! Depuis Jacmel, Bernard Chignard, très investi dans l’humanitaire, fait le point sur la situation en 2020… "Un ami avocat peu de jours après ce 12 janvier, m’a dit : 'Il faudra 30 ans pour que toutes traces soient effacées'. Comme tenu de l’avancement de la reconstruction il avait plus que raison ! La mobilisation mondiale dès le 12 janvier 2010 fut admirable, les pays voisins immédiatement sur place… Les EtatsUnis voulurent prendre en main l’administration de l‘Aéroport afin d’en règlementer et limiter l’accès. Ils n’eurent pas gain de cause car les cadres haïtiens étaient alors présents et compétents. Plus terrifiantes sont les décisions prises par le dernier Gouvernement. L’augmentation des produits pétroliers de 38%, décidée en 2018 par le président Moïse en catimini (durant la coupe du monde !) sera annulée, mais depuis la colère s’est installée. Le gouvernement a choisi son camp et suit les ordres des hommes d’affaires Haïtiens et des Américains, Trump est le maître d’Haïti et tout est fait pour qu’il le reste le plus longtemps possible. A l’International on entend peu les autres pays, on en arrive à se demander si d’autres ambassades existent !"

g Contact : fondationvoie@gmail.com Tél. 06 62 18 39 04

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ART & CULTURE

Un Festival de la Musique résilient... résilie nt... par Pierre-Yves Reichenecker

CULTURE

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g Streaming et wifi Deux espaces de la ville vont accueillir cette programmation remaniée et digitalisée : le traditionnel Parvis Saint-Michel Archange mais également le parc du Pian, une immense oliveraie surplombant la mer. La série de concert « Les Grands Interprètes », jouée sur le parvis, sera diffusée en streaming live sur les réseaux sociaux. Les concerts au Parc du Pian seront diffusés en direct grâce à un système de casques audio en wifi, permettant la distanciation sociale. Un piano sous les oliviers. Idée sympathique. https://silentsystem.com. Par ailleurs, le Festival de Musique de Menton initie un partenariat avec l’application NomadPlay afin d’intégrer certains de ces concerts à son catalogue en ligne, pour revivre les meilleurs moments du Festival www.nomadplay.fr/fr/

© Photos DR

n cette année si particulière où la crise sanitaire contraint de nombreux événements artistiques, le Festival de la Musique de Menton choisit la résilience, et emprunte une voie inédite qui repousse les limites de la créativité ! « Cette édition sera celle du renouveau, de la résistance, tout en garantissant la sécurité de chacun. » dit-on à la mairie. Créé en 1949, le festival au pied de la basilique est l’un des plus anciens d’Europe. Le 71e Festival de Musique de Menton aura donc bien lieu et se tiendra du 1er au 10 août de la manière suivante… sous réserve de changement toujours possible en fonction de l’évolution de la pandémie, et des décisions du gouvernement.

magique. Il y a conçu le plus beau festival de musique classique d’Europe. Il y a 71 ans. Mais André Böröcz n’avait sûrement pas imaginé qu’un jour, la « distanciation sociale » comme on dit, allait éloigner physiquement artistes et public. Pandémie oblige.

g Le miracle du Parvis Saint-Michel Des musiciens sur la scène du Parvis, devant un parterre « clairsemé ». Moins de tribunes, moins de places. Question de santé. Et des techniciens son, lumière, image pour retransmettre en direct les « performances » des artistes.. Seulement entourés de quelques techniciens son, lumière, image. Des spectateurs à quelques centaines de mètres de là – direction frontière – installés dans la magnifique oliveraie du parc du Pian. Distanciation physique assurée. La place ne manque pas. Des auditeurs casqués wifi pour apprécier les concerts sous la nuit étoilée. Auditeurs, pas spectateurs. Dans le parc, pas d’écran géant. La musique s’écoute.

g Les talents annoncés Les premiers noms annoncés, augure d’un Festival de haute volée. (Le programme est encore en élaboration à l’heure où nous bouclons ce numéro d’été) : le pianiste Bertrand Chamayou, 4 fois vainqueur des prestigieuses Victoires de la Musique Classique ; autre musicien français célèbre, roi du violon : Renaud Capuçon ; Kit Armstrong. Compositeur et pianiste, doué pour la musique, les maths, les sciences et les langues. Il devient à 7 ans le plus jeune élève dans l’histoire de l’Université Chapman en Californie. Diplômé deux ans après son entrée ; Alina Ibragimova joue sur un violon de 1738 du luthier vénitien Pietro Guarneri. Et des groupes réputés : le quatuor Hermès, ou encore Les Arts Florissants, ensemble de chanteurs et d’instrumentistes voués à la musique baroque, fidèles à l’interprétation sur instruments anciens…

g Musique et… sécurité ! En escaladant les marches qui conduisent du Vieux Port au parvis de la Basilique Saint-Michel, en cette journée d’août 1949, André Böröcz avait découvert un décor rêvé, une sonorité

g La précisions des dates des concerts du Festival de Musique de Menton du 1er au 21 août 2020 seront prochainement en ligne sur : www.festivalmusique-menton.fr ROMAN SF

SPECTACLES

St Mary : une série addictive

50 ans de culture au Fort Antoine

es Affaires Culturelles entendent célébrer en beauté les 50 ans des saisons estivales du « Fort L Antoine », et ce en deux temps bien distincts met-

ien n’est jamais tranquille à St Mary. Dans cet étrange R Institut, les historiens n‘étudient

g Premier temps du 8 juillet au 7 août : « Les Invités du Fort » Pour célébrer les 50 ans du Fort Antoine seront à l’honneur : L’Orchestre Philharmonique, L’Opéra, Les Rencontres Philosophiques, Le Printemps des Arts, Le Théâtre Princesse Grace, La Fondation Prince Pierre, l’Institut Audiovisuel. La FPP présentera« Lettres de confinement », l’Institut Audiovisuel « La Prisonnière du désert » film de John Ford, 1956. g 6 spectacles pour la saison estivale traditionnelle Du 18 août au 4 septembre, dès 21h30, les mardis ou vendredis. En ouverture « Les femmes de Barbe bleue », le 21 août, exceptionnellement à 19h Place du Marché « La Cuisine des auteurs ». Retour au Fort Antoine le 25 avec « Saint-Félix ». Suivront « Maîtres anciens » (d’après Thomas Bernhard), Le concert « Bright Shadows ». En clôture, le 4 septembre : « Conseil de classe ». (Programme détaillé sur www.theatrefortantoine.com)* g 5ème Festival International d’orgue : 23 août au 6 septembre Depuis 15 ans le grand orgue de la Cathédrale de Monaco enchante les dimanches d’été de la Principauté. Premier concer/conférence le 23 à 17h : « Etudier, construire, restaurer des orgues, le rôle du maître d’œuvre », par Roland Galtier. Suivront Pierre-Marie Escourrou, Pauline Choplin ; le concert : In Memoriam. En clôture le 6 septembre : Conférence de Claude Passet « Les Orgues de Monaco » et Ciné-concert : Jean-Baptiste Dupont (Programme complet sur www.festivalorguemonaco.com) g * Pour le Fort Antoine, la billetterie est ouverte au Théâtre Princesse Grace (Spectacles gratuits mais réservation obligatoire : Tel + 377 93 25 32 27

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tant à l’honneur les grandes institutions culturelles de la Principauté du 8 juillet au 7 août, puis en invitant le public à découvrir la traditionnelle saison théâtrale du 18 août au 4 septembre Un programme éclectique sous les étoiles…

pas seulement le passé, ils le visitent. Une autre approche du voyage dans le temps. Dans le livre 5, le docteur Madeleine Maxwell et son équipe se retrouvent piégées dans le grand incendie de Londres. Piégées également aux Thermopyles. La bataille ne se passe pas exactement comme prévue. A chaque fois Maxwell doit lutter pour remettre l’Histoire sur les rails. Et éviter de voir le monde occidental bouleversé. Quant à la journée portes ouvertes ( !) de St Mary, elle pourrait mal finir pour tout le monde. Un univers à mi-chemin entre Harry Potter et Doctor Who inventé par Jodi Taylor. Aussi drôle et palpitant qu’érudit, cette série britannique est une merveille. Que je vous conseille. Pour vous évader et envisager l’Histoire du monde autrement. Selon l’adage : tout changer pour que rien ne change. La série compte 10 tomes, Hier ou Jamais est le cinquième paru aux éditions Hervé Chopin. Un mot pour féliciter la traductrice Cindy Colin Kapen. Le livre 6 est attendu en octobre prochain. D’ici là, bel été à l’Institut St Mary. g "Les chroniques de St Mary". Livre 5 Hier ou Jamais. Editions Hervé Chopin. 336 pages. Prix : € 14,50


Les 10 écrivains en lice pour les Prix de la FPP

Effeuillage littéraire...

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raditionnellement, cinq écrivains sont en lice pour le Prix littéraire, décerné pour l’ensemble d’une œuvre à un auteur d’expression française, depuis sa création par le Prince Pierre, en 1951. C’est en 1966 que S.A.S Le Prince Rainier III imaginera la Fondation Prince Pierre en hommage à la mémoire de son père, grand protecteur des lettres et des arts. Aujourd’hui présidée par S.A.R. La Princesse de Hanovre, la fondation a pour vocation de favoriser la création contemporaine.

g Un mode de sélection 2020 inédit… La réunion du Conseil littéraire 2020, initialement prévue en mai à Paris, a dû prendre en compte la situation inédite causée par la pandémie du covid-19, c’est donc par voie électronique que les membres du Conseil se sont prononcés pour établir la liste des auteurs en lice pour le « Prix Littéraire » et pour « La Bourse de la découverte », chaque membre du jury a exprimé ses souhaits accompagnés d’un court argumentaire afin de défendre ses choix auprès de ses pairs. g Les 5 écrivains en lice pour le grand Prix Littéraire 2020 Metin Arditi, écrivain francophone d’origine turque, auteur de romans, dont « Le Turquetto » (prix Jean Giono), et « L’enfant qui mesurait le monde » (prix Méditerranée). En 2019, Metin Arditi publiait « Le Dictionnaire amoureux de l’Esprit français ». Elisabeth Barillé, auteur de romans, récits et biographies, parmi lesquels « Exaucez-nous » (Prix de la Fondation de France), plus récemment de « L’oreille d’or » (Prix Maurice Genevoix). Christian Bobin, auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Ses premiers textes, se situant entre l’essai et la poésie, datent des années 1980. Le dernier en date « Un bruit de balançoire ». Etienne de Montety, auteur d’une dizaine d’ouvrages dont « La route du salut » (prix des Deux Magots) et « L’amant noir » (Prix Jean Freustié). Pierre Michon, premier texte à trente-sept ans, après quelques années consacrées aux études littéraires et au théâtre. Son ouvrage « Les onze », paru en 2009, lui vaudra le Grand Prix du Roman de l’Académie française. g 5 jeunes auteurs espèrent décrocher la bourse de la découverte… Ce prix créé en 2001 à l’occasion du 50ème anniversaire du Prix littéraire, est décerné chaque année à un romancier francophone pour un premier ouvrage. Précision, non négligeable pour un jeune écrivain, il est doté d’un chèque de 12.000 euros. En lice : Salomé Berlemont-Gilles pour : Le premier qui tombera (Grasset) ; Maylis Besserie pour : Le tiers temps (Gallimard); Victoria Mas pour : Le Bal des folles (Albin Michel) ; Anne Pauly pour : Avant que j'oublie (Verdier) ; Philippe Ridet pour : Ce crime est à moi (Equateurs). g RDV en public : mardi 13 octobre à Monaco… Les noms des lauréats 2020 du Prix Littéraire et de la Bourse de la découverte seront solennellement dévoilés lors de la cérémonie de proclamation des prix de la Fondation, le mardi 13 octobre, en présence des lauréats, à l’Opéra Garnier. Signalons que le traditionnel Marathon de lecture, a dû être annulé. Néanmoins les médiathèques recevront un exemplaire des romans en lice, afin de poursuivre l’animation de ce vecteur auquel tient particulièrement la Fondation Prince Pierre de Monaco.

BEAU LIVRE

Giugiaro, couturier de l’automobile

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iorgetto Giugiaro, piémontais de naissance, est l’un des grands couturiers de l’industrie automobile. L’un des membres les plus éminents de la filière italienne, au côté de PiniFarina, Vignale, Ghia et tant d’autres… dont Nuccio Bertone qui recrute le jeune dessinateur de 21 ans dans son bureau d’études. g Une carrière internationale Après un passage chez Ghia, il fonde Italdesign Giugiaro S.p.A. Sa réputation a rapidement dépassé les frontières et il fait partie, depuis 2002, de l'Automotive Hall of Fame après avoir été désigné, en 1999, Car Designer du Siècle, prix remis à Las Vegas par un jury de 120 journalistes et experts internationaux. Parmi ses activités en dehors de l'automobile, on peut citer sa participation active à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2006 qui se sont tenus à Turin. Il est également l'auteur des aménagements de la promenade de Porto Santo Stefano, chef-lieu de Monte Argentario en Toscane ainsi que du ballon de basket utilisé par la FIBA depuis 2004. g Des chefs d’œuvre et une icône Parmi les études de style l’étonnante Testudo présentée en 1963 sur la bas d’une Chevrolet Corvair. Ou une petite citadine électrique de 4 places, la Rowan en 1967 ! Beaucoup de Fiat, d’Alfa-Roméo, une poignée de Maserati, et les premières Bugatti de la renaissance EB 118…. Et la mythique DeLorean DMC12, vedette de la trilogie cinématographique « Retour vers le futur ». Et des modèles que vous connaissez : Alfasud, Fiat Uno et Punto, Simca 1000 coupé, Lotus Esprit et l’inoubliable Lancia Delta… Et surtout la Golf ! Qui depuis 1974 reste le fer de lance de Volkswagen. Succès mondial toujours en cours. Volkswagen a d’ailleurs racheté Italdesign Giugiaro. g Un beau livre pour célébrer ce génie du design E.T.A.I nous a habitués aux beaux-livres sur toutes les facettes du monde automobile. Ce « Giugiaro » est dans la lignée. Ecrit par Luciano Greggio, journaliste automobile, auteur de nombreux livres déjà (Bertone, Abarth, Zagato etc.…). Textes clairs, précis, informatifs pour accompagner une iconographie magnifique. Un livre stylé. (P.Y.R.) g "Giugiaro". Luciano Greggio. Editions E.T.A.I. 216 pages. 355 photos. Prix : 59 €

Le Ray

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par Amanda Coutelle

g La création contemporaine littéraire, musicale et artistique Pour rappel, chaque année, S.A.S Le Prince Souverain décerne un prix sur proposition des trois Conseils de la fondation : Conseil littéraire, musical, artistique. Le Prix littéraire et la Bourse de la découverte sont remis chaque année, le Prix de Composition musicale tous les trois ans (prochaine attribution en 2021), le Prix International d’Art contemporain, tous les trois ans également (prochain prix en 2022).

par Viviane

xplorateur, journaliste, écrivain, Jean Raspail, a rejoint le paradis (trop peuplé !) des grandes plumes… L’écrivain avait reçu le Grand Prix de littérature de l'Académie française pour l’ensemble de son œuvre, le Prix littéraire Prince Pierre de Monaco, en 1996. « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie », lui vaudra le Grand Prix du roman de l'Académie française (1981). Il restera à jamais comme l'auteur du roman « Le Camp des saints », sans cesse réédité depuis sa parution en 1973. L’an dernier, à 94 ans, il avait publié « Les Pikkendorff » (Albin Michel) et « La Miséricorde » (Equateurs). Son alter ego Antoine de Tounens, était un conquérant solitaire, un homme digne de ce nom, porteur d'un grand destin qu'il poursuivra toute sa vie en dépit des échecs, des trahisons, des sarcasmes qui peupleront son existence… Jean Raspail, revendiquait le droit de ne pas plaire à tout le monde. Il ne mettait ni sa plume ni ses idées dans sa poche ! _____________________________________ « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » Jean Raspail - (Albin Michel)

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ès la première page, nous voici en Sicile en compagnie du romancier et essayiste Dominique Fernandez. Fou d’Italie depuis toujours, passionné de la langue italienne, ami de Moravia et de Pasolini, traducteur de Goldoni et Sandro Penna, il nous conduit dans son Italie, éternelle, actuelle, selon ses passions, son désir. Une passion incessante. Nous traversons Naples, Rome, l’Ombrie, Bologne, Florence et Venise… Fernandez raconte, déploie, cherche, ironise, Rien ne lui échappe et tout s’éveille ici, avec plaisir, sensualité, à hauteur de l’amour porté à l’Italie éternelle. On apprend, on admire ce beau savoir, joyeux et tendre. A découvrir également pour les amoureux de ce beau pays le Dictionnaire amoureux de l’Italie (2 tomes parus chez Plon). _____________________________________ «L‘Italie Buissonnière » - Dominique Fernandez(Grasset)

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oody Allen parle de ses premiers mariages, avec un amour de jeunesse, avec la Louise Lasser, il décrit sa grande aventure avec Diane Keaton, l’amie d’une vie entière. Il revient sur ses relations avec Mia Farrow, qui ont amené à la réalisation de grands classiques, ce qu’il ne conteste pas, avant d’être suivies par une rupture orageuse dont se sont repus les journalistes friands de ragots. Sur un ton souvent cocasse (en dépit d’une traduction qui rend la lecture pénible jusqu’à la fin : près de 550 pages !), le récit passionnera avant tout les cinéphiles. Les autres s’attacheront à la centaine de pages liées à Mia Farow (dont le portrait a de quoi faire peur !) N’en déplaise à ses détracteurs (trices !) l’œuvre de Woody Allen, au programme d’universités dans le monde entier, a reçu 4 Oscars : meilleur réalisateur, meilleur scénario, et détient le record de victoires : 3 et, de nominations : 16 ! _____________________________________ « Soit dit en passant » - Woody Allen – (Stock)

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’est l’histoire d’un amour fou : « En nous divorçant, Suzanne et moi, le 10 octobre 2011, la juge a soupiré : « Dommage, je sentais beaucoup d’amour en vous. » Comme elle avait raison ! Mais pour nous retrouver, pour briser en nous la mer gelée, il nous aura fallu voyager. Loin en nous-mêmes, pour apprendre à ne plus trembler. Et loin sur la planète, jusqu’au Grand Nord, vers des territoires d’espions d’autant plus invisibles que vêtus de blanc, dans la patrie des vieux chercheurs d’or et des trésors perdus, refuge des loutres de mer, des libraires slavophiles et des isbas oubliées. Le saviez-vous ? Tout est Géographie. Qu’est-ce qu’un détroit, par exemple le détroit de Béring ? Un bras de mer resserré entre deux continents. À l’image exacte de l’amour. Et c’est là, entre deux îles, l’une américaine et l’autre russe, c’est là que court la ligne de changement de date ». _____________________________________ « Briser en nous la mer gelée » - Erik Orsenna (Collection Blanche/Gallimard)

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SPORT & LOISIRS VOILE • La jeune skipper licenciée du Yacht Club de Monaco raconte son expérience de navigation, en amont du Vendée Globe...

Alexia et la vie de marin confiné par Pierre-Yves Reichenecker

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avigatrice dans la catégorie course au large en solitaire, Alexia Barrier passe des jours voire des semaines, seule à bord de son voilier de course. Il mesure 60 pieds (18 mètres 24) c’est un monocoque, comme tous les bateaux du Vendée Globe. Départ prévu le 8 novembre prochain. La taille de son appartement est bien plus grande que celui de son espace de vie dans le bateau. Soit 35m2 pour le premier et 8m2 pour le second. Vivre seule en mer n’est pas du tout pareil que vivre confinée à terre. La différence entre un choix et une obligation...

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SPORT

g Les éléments qui marquent la vie quotidienne à bord.... bord Voici, avec ses mots, les éléments qui meublent la vie d’Alexia à bord de son bateau. • Toilettes : j’utilise un seau et si la mer est calme je fais par-dessus bord. • Douche : je me lave à l’eau de mer et puis le rinçage se fait avec l’eau douce du dessalinisateur. Un exemple sur la dernière Route du Rhum, le temps était tellement mauvais et les conditions de mer violente, je n’ai pu me déshabiller, me doucher et me changer qu’au bout de 10 jours. • Eau courante : pour avoir de l’eau potable je dois faire fonctionner mon dessalinisateur qui produit 3 litres d’eau/heure. Pour le faire fonctionner je dois avoir de l’énergie (les batteries du bord chargées). • L’énergie : Je fabrique mon énergie grâce à mes panneaux solaires et mes hydrogénérateurs. Pas de 220v à bord, tout fonctionne en 12v. Alors le micro-onde et la machine à laver on oublie, hihihi. • Mon lit : je dors à même le sol sur un Bean Bag (sac contenant des billes, le même que tu peux avoir au bord de ta piscine, un pouf). • Eau chaude : si je veux de l’eau chaude je la fais chauffer dans une bouilloire. • Cuisine : ma cuisine se compose d’un réchaud type camping gaz, posé sur un cardan mobile qui s’adapte aux mouvements du bateau, pour ne pas que la bouilloire se renverse. • Magasin pour réapprovisionnement : Quand je pars au large j’embarque la totalité des provisions nécessaires à la durée de la navigation. Pour le Vendée Globe ce sera environ 100 jours de nourriture embarquée. Je ne manquerais pas de vous faire une post dédié à cette mission ! Quand je rentre à terre j’ai d’ailleurs en général oublié mon code de carte bleue. • Docteur : petit ou gros bobo pas de docteur ni d’hôpital à bord, si ce n’est le médecin de la course disponible par téléphone (communication satellite) 24h/24h. J’embarque une pharmacie conséquente et un petit guide médical qui me permettra de réaliser un auto-diagnostique. Je me soigne avec les moyens du bord. C’est le cas de le dire. Pour la petite histoire j’ai déjà dû procéder à la réduction d’une luxation de l’épaule sur la dernière étape de la Solitaire du Figaro 2017. Me recoudre le menton à l’aide d’une agrafeuse sur une course en Mini 6.50. Ouch! • La possibilité de se dégourdir les jambes : j’ai mis à bord un système d’élastique pour mobiliser mes jambes. J’utilise mes jambes pour garder l’équilibre et pour manœuvrer. Même si j’ai beaucoup d’imagination, ça ne remplace pas une bonne course en montagne. Et si je retourne la longue vue pour voir ce que j’ai à bord de mon voilier et que je n’aurai jamais à terre : • La liberté de circuler ; la vie au tempo de mon rythme biologique : le plus beau panorama ininterrompu au monde ; les animaux sauvages, c’est magique. L’adrénaline de la course et le temps de la contemplation. Une existence en accord avec les éléments : l’école de l’humilité c’est ici. La liste est longue, je suis passée rapidement sur les choses marquantes et révélatrices de la différence de confort entre la vie confinée à terre et la vie isolée en mer. C’est en mer, en course, que je trouve le mieux mon équilibre. J’aimerai parvenir à être aussi à l’aise à terre. BASKET

Après Obradovic, qui sera le nouveau coach du Roca ?

rrivé sur le Rocher en février 2019, Sasa Obradovic a quitté l’AS Monaco Basket pour rejoindre le club de l’Etoile Rouge de Belgrade, où il a écrit sa légende en tant que joueur. « Cela a été pour moi une décision très difficile de quitter Monaco, mais le challenge proposé par l’Etoile Rouge a fait pencher la balance, entre le fait de disputer l’Euroligue et de retrouver le club et la ville qui m’ont vu naître au plus haut niveau », a commenté Sasa Obradovic. A la tête de l’AS Monaco Basket, Sasa Obradovic a réussi l’exploit de disputer la finale de Jeep Elite disputée en cinq manches la saison passée alors que la Roca Team était 9e lors de son arrivée. Cette saison, la Roca Team était en tête de Jeep Elite et avait terminé première de son groupe du Top 16 de l’EuroCup avant l’arrêt des compétitions pour cause de pandémie. La Roca Team n’aura pas perdu un seul match de Jeep Elite à domicile sous les ordres de Sasa Obradovic (2019 et 2020 compris). « Mon plus grand regret est de ne pas avoir été en mesure de terminer le travail avec la Roca Team. Nous étions partis sur de bonnes bases cette saison pour vivre de grandes choses », dit Sasa Obradovic. « Je voudrais remercier le président, le manager général, le Prince, le Palais et le gouvernement pour avoir fait de mon expérience à Monaco des moments inoubliables. Je voudrais aussi remercier les fans pour avoir fait que je me suis senti à Monaco comme chez moi depuis le début. La salle était petite, mais bien chaude, et j’ai beaucoup apprécié ». « Je suis sûr que l’ASM Basket va rester compétitif », ajoute Sasa Obradovic. « Chaque année, Sergey (Dyadechko) et Oleksiy (Yefimov) doivent reconstruire l’équipe car les joueurs prennent généralement beaucoup de valeur à Monaco. Mais ce qui doit donner de la crédibilité au club est le fait que Monaco est toujours resté en haut de l’affiche depuis sa remontée en Pro A/Jeep Elite, ce qui est un fait remarquable ».

g En attendant le nouvel entraîneur... Sans se livrer sur les futurs mouvements qui devraient animer le club dans les prochaines semaines, afin notamment de compenser les nombreux départs (Obradovic - le coach -, Lacombe, Kikanovic, Cole, Ouattara...), le manager général de Monaco Oleksiy Yefimov est revenu le 19 juin dernier, en conférence de presse, sur les dernières actualités du club. Une Roca Team secouée par le départ de son technicien, parti pour l'Étoile Rouge de Belgrade. « Je connais Sasa depuis plus de douze ans, a rappelé Yefimov. Il est toujours poussé par sa passion du basket. Ce n'est pas pour l'argent. Il a eu une opportunité unique de travailler en Euroligue, chez lui. » Il n'est pas

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dit que son remplaçant sera Zvezdan Mitrovic, passé par Monaco entre 2015 et 2018 et récemment limogé par l'ASVEL. « À la seconde où nous avons donné l'information que Sasa Obradovic nous quittait, les médias ont dit que Zvezdan Mitrovic allait revenir, a ajouté le GM. C'est normal, les gens nous associent à Mitrovic, car il a travaillé à la Roca Team pendant un moment et nous avons travaillé ensemble en Ukraine. À ce jour, il n'y a pas de contrat entre Mitrovic et Monaco. Et au-delà de ça, nous sommes en négociation avancée avec deux autres coaches européens. »


ATHLETISME • Le meeting Herculis EBS - initialement prévu le 10 juillet - en raison de la pandémie se tiendra le vendredi 14 août

Date changée, plaisir décuplé... par Alan Parker-Jones

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g Les résultats remarquables de l'année dernière... L'édition 2019 d'Herculis EBS a conquis les 15 822 spectateurs présents au stade Louis II. Le lancer du javelot masculin entamait la soirée de façon spectaculaire. L’allemand Andreas Hofmann remportait le concours, atteignant une distance de 87,84 m. Piotr Lisek s’est lui hissé à la première place du saut à la perche masculin avec une incroyable avance sur ses concurrents, en empochant au passage le record du meeting et un nouveau record national de Pologne de 6m02 !! Quelle soirée pour le concours du saut à la perche avec également la deuxième place d’Armand Dusplantis qui a atteint 5m92 et Thiago Braz troisième avec 5m92 également ! Le saut en hauteur féminin était un spectacle fantastique que la foule a vraiment apprécié ! Mariya Lasitskene a encore une fois sauté vers la victoire avec une performance de 2m00. Première course de la soirée, le 400m haies féminin a mis le feu à la foule d’emblée avec une course intense et rapide. Sydney McLaughlin a terminé en 53.32 avec une nouvelle meilleure performance mondiale ! Ensuite, le 800m tenait toutes ses promesses avec des résultats de très haute qualité, Ajee Wilson fini première avec un chrono de 1: 57.73, suivie de Natoya Goule en 1: 57.90. Puis le 400m masculin a vu la victoire du bahaméen Steven Gardiner en 44.51 après quelques balbutiements suite à un faux départ. Le 1500m masculin a véritablement fait vibrer le stade Louis II ce soir avec un Timothy Cheruiyot en grande forme qui a réalisé une démonstration. Il a réalisé jusqu'à la victoire conclue en 3: 29.97. Le triple saut masculin a de nouveau enflammé la foule et a mis en lumière 2 garçons en grande forme. Christian Taylor a amélioré son record de la saison grâce à un saut à 17m82. La liste de départ du 100m haies était impressionnante et n’a pas déçu ! Kendra Harrison s’est frayé le chemin jusqu’à la victoire avec un temps remarquable de 12.43 et un record personnel cette saison ! Une ambiance incroyable enfin au Stade Louis II pour

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nitialement prévu le 10 juillet, le Meeting Herculis EBS se tiendra le 14 août 2020 au Stade Louis II. La Fédération Monégasque d’Athlétisme et son président S.A.S. Le Prince Albert II de Monaco s’évertuent de proposer chaque année au nombreux public présent dans les tribunes du stade un spectacle sportif de haut niveau dans une ambiance conviviale. Le meeting Herculis EBS de Monaco vu le jour pour la première fois en septembre 1987 dans l’enceinte d'un stade Louis II alorsflambant neuf. La Fédération Monégasque d’Athlétisme s’évertue avant tout à promouvoir l’athlétisme, dans un pays gouverné par un souverain très attaché aux valeurs sportives et mettant un point d’honneur à faire de la Principauté « un centre sportif de grande importance ». Le Prince Albert II préside lui-même la FMA depuis sa création. Depuis son entrée dans l’lAAF Diamond League en 2010, le meeting a toujours figuré parmi l’élite mondiale, se classant « meilleur meeting au monde » en 2011 ainsi qu’en 2014, 2015 et 2018. Herculis a même obtenu le meilleur score de tous les temps en 2018.

le 800m hommes : Nijel Amos a remporté la victoire avec un temps incroyable de 1: 41.89. Un 200m passionnant et captivant dans le Stade Louis II. Shaunae Miller-Uibo a remporté le 200 m féminin en 22.09, suivie par Elaine Thompson en 22.44. En troisième position, Dafne Schippers a atteint la ligne d'arrivée en 22.45. Le Mile rendait, avant tout, hommage à la coureuse de demi-fond américaine Gabriele Grunewald, décédée il y a quelques semaines après une longue bataille contre le cancer. Sur la piste, Sifan Hassan qui avait annoncé au préalable avoir de belles ambitions a réussi son pari en s’offrant un nouveau record du monde en 4: 12.33, un temps extraordinaire ! Le dernier sprint de la nuit s'est terminé sur les chapeaux des roues ! Sur ce 100m bondé de stars, Justin Gatlin a réussi un temps record de 9,91 remportant la victoire ! Enfin, la soirée offrait une dernière bataille sur la piste avec une épreuve de demi-fond qui a tenu toutes ses promesses ! Le Stade Louis II c'est une nouvelle fois avéré être une piste rapide, comme l’a démontré le 3000m steeple masculin : Soufiane El Bakkali qui a terminé à la première place avec une nouvelle meilleure performance mondiale de la saison de 9: 04.82.

AUTOMOBILISME

Retour en piste pour la Formule 1

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a Formule 1 a un nouveau calendrier: la saison 2020, retardée par la pandémie de coronavirus, débute le 5 juillet en Autriche et les huit premières courses se dérouleront en Europe entre juillet et septembre, dans un premier temps à huis clos.Un second GP suivra sur le Red Bull Ring de Spielberg le 12 juillet, avant la Hongrie (sur le Hungaroring de Budapest) le 19 juillet, la Grande-Bretagne (à Silverstone) les 2 et 9 août, l'Espagne (sur le circuit de Barcelone-Catalogne à Montmelo) le 16 août, la Belgique (à Spa-Francorchamps) le 30 août et l'Italie (à Monza) le 6 septembre. Courus en parallèle de celui de F1, les championnats de Formule 2 et de Formule 3 suivront le même calendrier. Les organisateurs du championnat espèrent avoir un total de 15 à 18 courses d'ici à la fin de saison en décembre. Après Monza, la suite du calendrier est en pointillés à l’heure où nous mettons sous presse. - Un Grand-Prix sur le circuit du Mugello, en Toscane, est envisagé une semaine après Monza. Ce serait la seconde course en Italie. Coïncidence parfaite, il s'agirait alors de la 1000e course de Ferrari en Formule 1- Pour la suite Liberty Media ne manque pas d'options puisque deux manches pourraient également avoir lieu à Sotchi, on parle aussi de Portimao au Portugal et de Hockenheim en Allemagne. Le circuit de Shanghai a révélé avoir reçu une proposition similaire. Ross Brawn, le directeur technique de la F1, a confirmé que la saison s'achèverait bien dans le désert, par deux courses à Bahreïn et une à Abu Dhabi, vers la mi décembre. Wait and see.

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UN MORNAR POUR LA VIE 24

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mateo.mornar.monaco@gmail.com


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