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Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XXI • Numéro 197 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Septembre 2020

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Dossier Spécial

Photo © DdC / Michael Alesi

La rentrée de tous les dangers

La Directrice de l'IMSEE Sophie Vincent fait un bilan partiel

Premiers chiffres sur la pandémie N° 197 • Septembre 2020 1 ☞  FINANCE FINANCE • LES FONDS LONG/SHORT EQUITY COMME ALTERNATIVE À L’INVESTISSEMENT EN ACTIONS ? • PAGE 8


DOSSIER SPECIAL

Rentrée : comment s’en s

La Covid-19 - comme on le craignait - n’a pas disparu cet été et le virus connaît même un

par Patrice Zehr

DOSSIER

N

ous sommes sur le fil du rasoir. Une course contre la montre s’est engagée entre le rebond de l’épidémie et le rebond de l’économie. Les deux sont liés, comme le prouve la décision française de reporter d’une semaine le plan économique de relance pour assurer un rentrée toujours sous la pression épidémique. La Covid comme on l’espérait n’a pas disparu cet été. Le virus connaît même un regain au niveau de la contagion, c’est vrai à Monaco comme en France et en Europe. Cela étant le virus paraît moins virulent et ses conséquences moins graves. Il faut donc rester pragmatique et ne pas céder à une peur irrationnelle véhiculée parfois à l’excès par certains médias audiovisuels. L’évolution de l’épidémie a-t-elle suffisamment été prise en compte, l’été aura-t-il été utile pour préparer la rentrée de tous les dangers ? Cela fait débat en cette rentrée avec un communiqué du Conseil national regrettant la mise en sommeil du Comité mixte depuis le 28 juillet dernier et le manque flagrant de tests PCR. La rentrée reste donc incertaine aussi bien sûr le plan sanitaire qu’économique, après un été très contrasté partout dans le monde mais aussi à Monaco.

g Changement de thermomètre Notre été a été contrasté, car alors que le stade reprenait vie avec un public limité à 5.000 personnes pour le traditionnel meeting d’athlétisme d’Herculis, Monaco était comme la France mis sur liste rouge par les Anglais (près de 4.000 en Principauté), puis le 20 août par la Suisse qui a plus de 1.200 résidents à Monaco. Dans les deux cas, Monaco est victime d’un système de comptage incluant résidents et non résidents et qui a été changé. C’était mauvais pour l’image, ne reflétait pas la réalité et pénalisait la Principauté, mais le gouvernement aurait pu s'en aperçevoir plus tôt... En effet, ces mises en quarantaine des personnes venant de Monaco étaient en complète contradiction avec la campagne de communication très active mais très

L'EDITORIAL

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par Roberto Volponi

contraignante « Safe Monaco » pour une attractivité touristique autour de la sécurité sanitaire. Certains diront que faute de faire baisser la température, on a cassé le thermomètre, mais il y avait bien un problème réel. « Monaco affiche dorénavant un comptage plus en adéquation avec la réalité » selon Alexandre Bordero, directeur de l’action sanitaire. La multiplication des cas à Monaco a été irrégulière en dents de scie et relative mais bien réelle. Mais cela prouve que le virus même moins dangereux notamment pour les jeunes, est toujours là et plane sur tous les secteurs de la rentrée et tout d’abord sur la rentrée scolaire. L’augmentation des cas reste indiscutable, ce qui pour le Conseil national oblige à tester plus encore et plus vite. Les professionnels de santé et la population constatent des difficultés pour accéder aux tests PCR en Principauté et obtenir des résultats dans des délais acceptables. Le Conseil national regrette que l’on ne teste pas assez et manifestement avec des délais trop longs, tant pour le prélèvement que pour l’obtention du résultat (parfois plus de 7 jours). g Une rentrée sécurisée à l’école et dans les entreprises Nous revenons dans ce dossier sur le protocole scolaire dévoilé le 1 er septembre lors d’une conférence de presse. Pour le Conseil national, dans son communiqué du 31 août, il est plus que temps aussi de définir les règles sur le lieu de travai : « En ce qui concerne la rentrée pour le secteur économique, les chefs d'entreprise et les salariés restent dans l'attente de décisions gouvernamentales claires ». Pour l'école, les mesures sanitaires primaire-collège-lycée, se sont démarquées depuis le début à Monaco des décisions françaises, tout en les prenant en compte. Notre système compétitif saura sans doute s’adapter au mieux et tirer avec une semaine de décalage, fort bienvenue, les leçons de la rentrée française. Mais la rentrée doit être sécurisée également dans les entreprises. La loi du masque va là aussi s’imposer. On parle bien sûr du sanitaire mais pas seulement. Pour qu’il y ait reprise de l’économie, il faut limiter au maximum les fermetures d’entreprises et les licenciements. C’est l’engagement de l’Etat avec la prolongation jusqu’à fin Octobre du CTTR (chômage total temporaire renforcé). Mais d’ici là, il faudra une vraie reprise sinon…! La flexibilité sera sans doute le mot clé pendant encore de longs

moins, notamment sur le télétravail, aussi apprécié que contesté. Il faudra rester aux côtés des secteurs plus sinistrés : tourisme, culture, congrès etc. Course contre la montre, c’est bien le sentiment des élus du Conseil national, qui veut tout faire pour accélérer la reprise et trouver de nouvelles recettes pour diversifier nos sources de prospérité. Le président du Conseil national Stéphane Valeri le répète : « Monaco doit être un modèle de relance économique et garder un temps d’avance ».

Avez-vous jamais entendu parler du Coronavirus ?

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N° 197 • Septembre 2020

© Photo DR

n a essayé de l’oublier. On a cherché à l’exorciser. On a espéré que l’été - avec la chaleur et la vie à l’air libre - le ferait disparaître. En vain, le virus est toujours là et continue à se répandre partout sur la planète, avec une augmentation progressive des chiffres de contagion qui se rapprochent à nouveau - de façon inquiétante – de ceux de la période du confinement qu’on a tenté sans succès de supprimer de notre mémoire. Comme un cauchemar sans fin qu’on pensait avoir chassé une fois pour toutes, mais revient obstinément. Certes, la situation actuelle est encore bien différente par rapport à un passé toujours récent : les tests se font de façon plus massive qu’auparavant et font apparaître plus facilement les positivités cachées, les hospitalisations sont beaucoup plus réduites et notamment les thérapies intensives, ce qui en partie s’explique par une baisse drastique de l’âge moyen des sujets infectés (mais qui est en soi aussi préoccupant…) Toutefois, la possibilité d’un nouveau confinement – si cela s’avérait nécessaire – n’est plus une hypothèse si éloignée et on recommence à parler d’une future fermeture des frontières qui avaient été seulement en partie ouvertes à l’occasion des vacances estivales… La rentrée, dans une situation encore si floue du point de vue sanitaire et donc aussi social et économique, s’annonce donc comme un possible accélérateur des risques, notamment avec la réouverture des établissements scolaires et la reprise du travail. Les mesures à adopter pour garantir un taux de sécurité raisonnable représentent objectivement des choix difficiles pour tous. Les scientifiques sont toujours divisés : d’un côté les plus alarmistes, qui évoquent une possible deuxième vague de contagion et appellent à une prudence extrême ; de l’autre, les plus optimistes, qui tendent à minimiser les risques et invoquent une cohabitation presque sereine et sans dramatisation avec le virus. De fait, les remèdes annoncés comme miraculeux qui se sont succédé ont tous progressivement échoué. La compétition planétaire à la recherche d’un vaccin vraiment efficace se poursuit, mais – malgré les annonces de triomphes imminents – aucune n’a encore franchi le ligne d’arrivée. Car la science, justement, base ses certitudes sur des faits objectifs et toutes les opinions doivent être corroborées par l’évidence. Au contraire de ceux qui – profitant de cette inévitable incertitude – commencent comme toujours à se manifester comme « négationnistes » même de l’existence du virus ou qui refusent le port obligatoire des masques en tant qu’imposition injustifiée et liberticide. Dans ce contexte assez compliqué, un nouveau Ministre d’Etat vient de prendre ses fonctions à Monaco : il s’agit de Pierre Dartout, jusqu’à hier Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Encore un haut fonctionnaire français, qui pérennise la désormais longue procession des policiers et diplomates en fin de carrière qui se sont succédé dans les dernières décennies. Les monégasques encore une fois se demandent pourquoi, si depuis le 1er décembre 2005 il y a la possibilité de nommer un monégasque pour occuper ce poste, le choix se fait toujours sur un fonctionnaire du grand pays voisin. Les relations France-Monaco sont au beau fixe depuis toujours et l’indépendance de la Principauté ne devrait pas être en question. Des raisons de politique internationale inconnues sont les seules qui pourraient justifier un tel choix, car personne ne peut connaître mieux qu’un monégasque la réalité et les exigences de son pays et de son peuple. Quoi qu'il en soit, le nouveau Ministre a reçu, de la part du chef d’Etat, une feuille de route assez détaillée, qu’il sera strictement tenu de suivre et qui devra toujours inspirer son action gouvernementale. D’autant plus que la tâche qui attend Pierre Dartout est plus que jamais difficile, face à la suite ou la reprise de la crise pandémique et à ses lourdes conséquences économiques et sociales. Il ne nous reste qu’à espérer qu’il saura être à la hauteur pour faire face à ce défi avec une juste détermination et la sagesse nécessaire.


LES ENJEUX DE LA RENTREE

sortir après un été contrasté ?

n regain au niveau de la contagion. Il faut toutefois rester pragmatique et ne pas céder à une peur irrationnelle irrationnelle INTERVIEW

BALTHAZAR SEYDOUX *

g La rentrée ressemble à une course poursuite entre la relance et la crise sociale. Le gouvernement a prolongé certains soutiens pour aider l’économie : est-ce pour vous bien adapté et suffisant ? Avezvous d’autres propositions ? Balthazar Seydoux : "Tout d’abord, le rôle de la délégation du Conseil national au Comité Mixte de Suivi de la Covid-19, conduite par le président Valeri, aura été, depuis le mois de mai, de demander au Gouvernement de manière très régulière, que ces aides soient bel et bien prolongées en faisant preuve de discernement et en appliquant le principe de dégressivité. Tout arrêt brutal de ces aides aurait eu et aurait encore des conséquences très importantes et parfois fatales sur certains acteurs économiques, notamment dans les filières les plus impactées par la crise. Dès le début le Conseil National était favorable à des aides directes, en plus de la prise en charge des salariés au chômage technique du fait du confinement grâce au Chômage Total Temporaire Renforcé (CTTR). La relance économique doit se faire, mais en gardant toujours en tête les préoccupations sanitaires. C’est un équilibre compliqué à trouver mais l’action du Conseil National a toujours été en ce sens, notamment au sein des réunions du Comité Mixte entre le Gouvernement et notre délégation d’élus de l’Assemblée. Nous restons vigilants car nous sommes le relais de l’inquiétude des acteurs économiques, des travailleurs indépendants et des salariés. Il faut tout faire pour limiter les conséquences sociales de cette crise."

g Chantiers et immobilier Certains fin juillet ont parlé de pré-rentrée des chantiers. D’autres ont ironisé et se sont interrogés « ah bon, ils se sont arrêtés ? » Ce qui est certain c’est que le démarrage du « Grand Ida » cristallise un mécontentement qui n’a jamais cessé, mais qui remonte en puissance malgré les efforts du Conseil national, qui met la pression sur le gouvernement pour qu'il prenne des mesures de limitation des nuisances. Dès le 29 Juillet les élus prenaient date et constataient : « La reprise massive des chantiers provoque une vague de mécontentement chez de nombreux résidents, et particulièrement les riverains, qui se tournent naturellement vers leur relais institutionnel qu’est le Conseil National. Aussi, les conseillers nationaux réitèrent leur demande constante, afin que tout soit mis en œuvre pour limiter les nuisances sonores, en particulier par l’obligation d’utiliser des engins insonorisés de dernière génération et pour mettre en place des dispositifs de protection acoustique lorsque cela est possible. » Les élus avaient également demandé à ce qu’une information plus précise et plus régulière soit adressée aux riverains des chantiers et permette aux usagers de comprendre mieux la finalité et le déroulement des grands chantiers publics. Ils prennent donc acte avec satisfaction de la mise en place d’une cellule information-communication sur ce sujet essentiel, à l’initiative du conseiller interministériel en charge du cadre de vie, Monsieur Albert Croesi. L’immobilier de luxe semble - lui - bien se porter, ce qui justifie pour les promoteurs les relances de construction. Mais le danger est que l’arbre ne cache la forêt et que l’on se retrouve comme dans certains films de science fiction, avec un premier plan luxueux cachant une économie dégradée. Un Resort de façade dissimulant les difficultés du pays réel, de ses résidents et commerçants. g L’été n’a pas été facile pour tout le monde... Sur le plan économique pour la SBM l’été a été médiocre et la rentrée est incertaine. Pour le Président Biamonti il va falloir adapter l’offre à la demande, c’est tout dire. Une bonne partie de la riche clientèle traditionnelle n’a pu venir ou a préféré éviter les déplacements. Pour la SBM, la clientèle haut de gamme n’est

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"Miser sur la relance économique"

g Pensez-vous que la relance s’annonce suffisamment forte, quels sont les secteurs les mieux placés et ceux les plus menacés ? BS : "On le voit, le secteur de l’immobilier reste une valeur sûre en Principauté malgré la crise internationale liée à la pandémie de Covid-19. Dans cette période, on a vu la capacité de Monaco à se positionner sur des secteurs d’avenir liés aux transitions numérique mais aussi énergétique. Le développement durable est une valeur prônée par notre Souverain et soutenue par le Conseil National. Bien sûr l’immobilier continue de donner des résultats importants au niveau budgétaire, mais on ne peut pas seulement regarder les chiffres globaux. En effet, ce que j’appellerais l’économie de terrain souffre beaucoup aujourd’hui ; des filières entières sont sinistrées. L’événementiel est à l’arrêt et le secteur du tourisme a beaucoup de mal à retrouver un niveau seulement acceptable. Ce sont des secteurs qu’il va falloir accompagner et qui risquent de connaître encore de grandes difficultés quand on constate l’évolution de la situation sanitaire internationale. Il faudra faire un point de l’activité de la saison estivale et être très attentifs notamment à la situation de la SBM." g Etes-vous confiant dans le maintien d’une prospérité spécifique et enviée, ou le temps est- il venu de changer par obligation de modèle ou du moins de trouver de nouvelles pistes de recettes ? BS : "Notre modèle doit continuer d’évoluer en se modernisant et en tenant compte des nouveaux développements notamment dans le domaine du numérique. La majorité du Conseil National a mis en place une commission pour le développement du numérique et de nombreux textes ont déjà permis d’accompagner notre pays sur la voie du développement économique dans ce secteur. Il y a aussi beaucoup à faire en matière de développement durable. Ces notions font partie de la feuille de route que le Prince Souverain a indiquée au nouveau Ministre d’Etat. Le Conseil National jouera son rôle de manière très impliquée pour accompagner les transitions numérique et énergétique."

g Par rapport au budget, il paraît indispensable que les futurs budgets, rectificatif 2020 et primitif 2021, reflètent exactement la situation réelle de nos finances et de notre économie. L’immobilier ne risque-t-il pas d’être l’arbre qui cache la forêt. Il n’est peut-être pas toujours vrai, même à Monaco, que quand le bâtiment va, tout va ? BS : "On l’a vu l’immobilier reste fort malgré la crise, mais effectivement c’est bien cette économie de terrain qui souffre : le commerce, l’hôtellerie, la restauration, le tourisme, l’événementiel notamment. Tout d’abord, dans le cadre d’un budget rectificatif de crise, nous avons voté dès le 21 avril dernier, en urgence, 350 millions d’euros de dépenses nouvelles consacrées aux conséquences de la crise sanitaire, dont une partie importante est évidemment destinée au financement des mesures de soutien à l’économie. Mais l’Etat doit également contribuer à la relance économique en restant à un très haut niveau de commande publique et d’investissements, qui doit, avec la priorité nationale, d’abord et plus encore qu’avant, profiter aux entreprises et aux commerces installés sur notre territoire. Il faudra par exemple maintenir les chantiers publics structurants : l’îlot Pasteur et le Centre Commercial de Fontvieille notamment. Cet ensemble interdépendant doit permettre de créer un pôle commercial attractif pour développer notre offre de commerces et nos recettes de TVA. Les dépenses d’investissement doivent donc être sanctuarisées pour soutenir la relance. L’objectif est désormais de faire de Monaco un modèle de relance économique." * Président de la Commission des Finances et de l’Economie Nationale du Conseil national

pas remplacée par le tourisme frontalier ou de curiosité. Les restaurants du Rocher s’en tirent mieux que les vendeurs de souvenirs condamnés à l’été des magnettes. Le marché de la Condamine paraît avoir tenu le coup, tout comme Carrefour. En revanche, les commerces de la galerie ont souffert, comme le boulevard des Moulins et petite fréquentation aussi pour la Galerie du Métropole. Le commerce de luxe du Carré d’or est peu communiquant et l’affluence des apéritifs du jeudi place du Casino fait un peu illusion. Il faut bien entendu attendre les chiffres précis, mais les impressions se recoupent. On a évité le pire, mais on est dans un creux dont il ne sera pas facile de sortir sans sacrifices, mais surtout inventivité. g Une bataille qu’il faut gagner pour s’en sortir On a le droit d’être optimiste ou pessimiste, mais on a un devoir de réalité et de transparence sur la

situation et une obligation d’utiliser tous les moyens possibles pour en sortir par le haut. Il y aura de la casse. Devant une situation sanitaire qui se dégrade, les élus du Conseil national souhaitent plus que jamais que notre pays soit un modèle. Ils considèrent que ce n’est pas encore le cas, ni pour l’accès aux tests PCR, ni dans l’anticipation des mesures à mettre en œuvre pour la rentrée professionnelle. En matière de lutte contre la pandémie Covid-19, Monaco doit être autonome et plus ambitieux. Une course contre la montre, mais le rythme est de la responsabilité gouvernementale. Il ne faudra pas dissimuler, il faudra assumer un budget vérité pour 2021. Il faudra surtout faire face tous ensemble pour Monaco et pour nous-mêmes, car en fait nous n’avons pas le choix. Et c’est ainsi seulement que la rentrée sera aussi celle de la sortie des temps difficiles. N° 197 • Septembre 2020

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DOSSIER SPECIAL

Rentrée scolaire : à vos masques, prêts, partez ! par Patrice Zehr

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g L’école, un espace sûr... Pour Isabelle Bonnal, l’école est un espace sûr où le virus ne peut circuler, c’est sa conviction sur l’efficacité du dispositif validé par la Direction de l’Action Sanitaire et Sociale. Le virus peut cependant y être introduit de l’extérieur (Il y a eu en France un cas le jour même de la rentrée). C’est sans doute ce qui explique la demande du Conseil National exprimée la veille « Il apparaît nécessaire que l’ensemble des personnels et des élèves, puissent faire l’objet d’une vaste campagne de dépistage. » Cela n’a pas été retenu, mais tout a été envisagé. g Des protocoles évolutifs si besoin Circulation modérée du virus ; détection avérée d’un cas de Covid-19 parmi les élèves ou les professeurs- ; circulation très active du virus nécessitant la fermeture des établissements scolaires. Concrètement ,en cas de problème : si un élève ou un professeur contracte le virus, les autorités sanitaires fixeront la marche à suivre. Si la classe entière est mise en quatorzaine, les élèves suivront à distance leur emploi du temps normal, le professeur assurant son enseignement depuis la salle de classe de l’établissement scolaire. Cette organisation permettra de ne pas perturber le rythme des élèves, tout en leur donnant la possibilité de continuer à suivre les cours depuis leur domicile. En cas de très forte circulation du virus, le gouvernement pourrait être amené à prononcer la fermeture des établissements scolaires. Dans ce cas, les élèves suivront l’enseignement à distance qui sera alors dispensé par leurs professeurs. Des micro-garderies seront également réac4 QUESTIONS A :

© Photo weka.fr

DOSSIER

’est le 1er septembre qu’Isabelle Bonnal, Directeur de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports dépendant du Conseiller Ministre de l’intérieur Patrice Cellario, a dévoilé, le protocole sanitaire de la rentrée scolaire 20202021, le jour même de la rentrée en France et à quelques jours de celle du 7 septembre à Monaco. Au delà de la réaffirmation de l’excellence de notre système éducatif avec des bilans à 100 % de réussite et des projets dans l’environnement ou l’humanitaire, l’objectif principal était bien sûr de rassurer les parents qui manifestaient une certaine impatience. Tout le monde dés le CP (6ans) sera masqué, élèves comme enseignants, avec le respect scrupuleux des gestes barrières, hygiène et distanciation. En cas de besoin des masques seront mis à disposition. Une rentrée normale ou presque même pour la cantine et les récréations, sous haute surveillance sanitaire avec si besoin une évolution des règles en fonction de l’évolution de la pandémie.

tivées pour les jeunes élèves que les parents ne pourront pas garder, à l’instar de ce qui a été fait avant l’été 2020. g La numérisation en soutien Ce qui est sûr, c’est qu’au niveau de l’infrastructure numérique, des tablettes et des ordinateurs en période normale comme en cas d’enseignement à distance imposé par l’épidémie, Monaco est certainement un modèle. Tous les enseignants et les élèves auront un ordinateur dans l’année. C’est grâce aux efforts financiers de l'Etat, et aux initiatives de Fréderic Genta, délégué interministériel chargé de la transition numérique, salués à plusieurs reprises par Isabelle Bonnal. Tout est prêt pour assumer le nouveau Bac avec enseignement commun et spécialisé, comme des options nouvelles pour les mathématiques ou les grands enjeux du monde contemporain. g Le vrai test : la rentrée Le système scolaire monégasque continue ses adaptations dans tous les domaines, pour rester au sommet de l’excellence, prenant en compte les rattrapages nécessaires parfois pour cause de la Covid. Tout est fait pour faire face et s’adapter. S'il y a un test qui ne sera pas évité, c’est celui de la situation réelle de l’école à Monaco face à l’évolution de la pandémie.

MARTINE ACKERMANN *

"Ecoutons le ressenti des enfants et des enseignants"

g Les enfants sont-ils motivés pour cette rentrée ou ont-ils peur d’avoir un peu décroché et de ne pas être au niveau pour la classe supérieure ? Y a t il eu des rattrapages d’été ? MA : "Les enfants sont très motivés de revoir leurs amis et leurs professeurs. Le travail de rattrapage « d’été » a été offert en ligne afin que les enfants puissent travailler pendant les vacances. À la rentrée des tests de niveau vont être réalisés afin de travailler les éventuels décrochages. Il faut rester confiant tous les moyens sont mis en œuvre pour le bien-être de nos enfants".

g Sur le plan sanitaire avec les évolutions de l’été avez-vous des demandes en ce qui concerne les mesures sanitaires? Faut-il selon vous faire plus et comment malgré tout se rapprocher d’une scolarité normale qui implique le plaisir de se retrouver entre camarades notamment à la récréation? MA : "Les parents et les enfants ont du mal à se faire à l’idée du port du masque toute la journée en classe. C’est le sujet d’inquiétude pour le moment. Beaucoup réclament le port de la visière, certains réclament la prise de température à l’entrée de l’école. Nous faisons le maximum pour être les porte-paroles des messages reçus des parents. Il faut comprendre aussi que le gouvernement met tout en œuvre pour faire au mieux tout en respectant la santé de chacun. Pour les enfants mis a part le port du masque c’est une scolarité normale dans le sens ou ils vont revoir leurs camarades et leurs professeurs. La situation est juste différente à cause du port du masque." g Quelle est la responsabilité des parents pour aider au succès de cette rentrée scolaire et éviter les foyers de contaminations familiaux? MA : "On demande aux parents d’être vigilants. Si les enfants ont un peu de fièvre de ne pas les envoyer à l’école. De respecter en dehors de l’école et à la maison les gestes sanitaires. Se laver les mains, le port du masque dans les endroits publics à forte affluence. On demande aussi aux parents d’expliquer aux enfants pourquoi le port du masque est important. Il est surtout important dès la rentrée du 7 septembre, d’écouter ce que ressentent les enfants car c’est d’eux qu’il s’agit se sont les premiers concernés, ne l’oublions pas". © Photo DR

g Madame la présidente, l’association des parents d’élèves de Monaco aborde cette rentrée dans quel état d esprit? Confiance ou inquiétude, peut-être un peu des deux ? Martine Ackermann : "Effectivement cette rentrée scolaire 2020 provoque beaucoup d’inquiétudes et de questions pour les parents. Nous restons confiant avec les mesures prises par le gouvernement et la DENJS pour qui la santé de tous reste la priorité. Nous avons d’ailleurs fait remonter toutes les inquiétudes des parents et avons été entendus. Beaucoup de parents réclament la prise de température à l’entrée de l’école, sont inquiets a l‘idée du port du masque dès 6 ans toute la journée, se posent des questions sur le déroulement de la cantine... Des inquietudes justifiées et le gouvernement comprend toutes ces inquiétudes dont on leur fait part. Je répète la santé de tous est une priorité. La majorité des écoliers, collégiens, lyceens veut retourner à l’école, nous devons garantir leur sécurité et trouver les meilleures solutions. Laissons cette rentrée passer pour ensuite en tirer des conclusions et analyser. Ecoutons le ressenti des enfants et des enseignants d’ici quelques jours".

* Présidente de l'Association des Parents d'Élèves de Monaco (APEM)

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LES ENJEUX DE LA RENTREE

"Une situation extrêmement différente selon les secteurs" par Patrice Zehr

g La saison touristique a été bien sûr très particulière. Attractivité maintenue pour certains - avec une image de sécurité sanitaire - mais absence très pénalisante du tourisme de masse. A-t-on limité les dégâts ? SV : "Le mois de juillet a enregistré une fréquentation hôtelière en baisse de 50% (inespérée il y a encore deux mois) pour un prix moyen en recul de seulement 13%. Les prévisions pour le mois d’août font état pour leur part d’une occupation hôtelière en recul de 33%. C’est le manque de clientèle extra-européenne qui explique la baisse du prix bien plus qu’une dépréciation du produit. Les efforts de communication sur les mesures de sécurité sanitaire mises en place par la Principauté, notamment au travers du label Monaco Safe, sont très bien perçus et atteignent leurs objectifs. La communication est axée sur la qualité de l’offre (Label Monaco Safe, campagne FOR MORE-Désirez Plus de la Direction du Tourisme et des Congrès…) et non pas sur le prix. En effet, une baisse excessive des prix aurait des conséquences négatives à long terme sans pour autant répondre au problème de fréquentation actuel, celui-ci provenant d’une baisse de la demande. La destination « limite donc les dégâts » ; on assiste depuis fin juillet à une hausse de la fréquentation de visiteurs à la journée, le Musée Océanographique atteint régulièrement les limites de la jauge sanitaire, ce qui démontre l’attractivité de la Principauté ; cependant les niveaux ne sont en rien comparables avec ceux des années précédentes. Il faut également être bien conscient que la situation est extrêmement diverse selon les acteurs, le secteur événementiel étant lui, par exemple, toujours presque complètement à l’arrêt." g C’est maintenant que l’on rentre dans le dur. Les chiffres indiquent-ils une possibilité de reprise dynamique, ou faut-il s’inquiéter des conséquences à venir sur les entreprises et les salariés avec faillites et chômage ? SV : "Si le Gouvernement Princier a décidé de continuer son accompagnement envers les entreprises, par le biais de différentes formes de soutien financier, c’est justement parce que l’on demeure inquiet. De plus, l’incertitude sanitaire qui continue de planer, au niveau mondial, ajoute une difficulté supplémentaire à la gestion de la reprise. Concernant les chiffres, on a pu voir, lors de la publication du Bulletin Trimestriel de l’Economie – 1er trimestre 2020, que certains secteurs résistaient, voire même parvenaient à augmenter leur chiffre d’affaires ou créer de l’emploi. C’était le cas des Activités Financières et d’Assurance, de la Construction, de l’Immobilier notamment. Pour autant, d’autres affichaient de très nettes pertes sur ces deux indicateurs, principalement le Commerce (de gros et de détail) et l’Hébergement Restauration. Ainsi, il semble évident que tous les secteurs ne sont pas impactés de la même façon, sur la même durée et dans les mêmes proportions." g Les mesures de soutien de l'Etat ont-elles permis, en soutenant les activités pendant la période la pire, de se préparer à un vrai rebond ? SV : "Il est trop tôt pour se prononcer à ce jour, compte tenu du fait que l’analyse statistique, qui apportera une réponse factuelle, ne peut encore être réalisée. Toutefois, il paraît évident que sans le soutien financier de l’Etat, tel qu’il a été mis en place, c’est-à-dire en axant les efforts sur le plus grand nombre d’acteurs, il n’y aurait même pas de possibilité de rebond puisque ce sont des secteurs d’activité entiers qui se seraient effondrés, avec des conséquences économiques et sociales dramatiques et immédiates. Si les mesures ont pour but de permettre aux entreprises de tenir jusqu’à un retour à la normalité, elles peuvent aussi leur donner l’opportunité de réfléchir à l’avenir, de concevoir différemment leur mode de fonctionnement ou leur activité. Le rebond viendra

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g Madame Vincent, début juillet vous aviez estimé que pour l’économie de Monaco - face à la crise du Covid - tout se jouerait dans les 6 derniers mois de l’année. Nous voilà au milieu du gué, c’est la rentrée où tout va se décider. On a maintenant les chiffres de l’impact de la Covid pendant la période de confinement. Avril, mai, juin : comment la Principauté a-telle résisté ? Sophie Vincent * : "On a pu observer, sur des années antérieures, que les démarrages difficiles du premier semestre étaient compensés, par un deuxième semestre meilleur, notamment en terme de chiffre d’affaires des entreprises. Les six premiers mois de l’année se sont déroulés dans un contexte inédit. Ils regroupaient à la fois la période de confinement, avec la réduction ou l’arrêt total d’activité pour certains secteurs, mais aussi, pour d’autres, le maintien d’une activité quasi normale, puis le déconfinement, avec des réouvertures de secteurs en plusieurs étapes. Par ailleurs, compte tenu de cette crise sanitaire, il n’y a pas eu l’habituel démarrage de la saison touristique ni le calendrier événementiel traditionnel avec les événements sportifs majeurs (Grands Prix, tennis, etc.), qui marquent habituellement le premier semestre. Concernant les données statistiques, et compte tenu des modalités de déclarations, puis de collecte et de traitement des indicateurs, les résultats consolidés ne seront connus et publiés qu’au mois de septembre, pour les mois d’avril, mai et juin (2ème trimestre). Ainsi à ce jour et en l’absence de statistiques consolidées sur la période, le contexte inédit et l’incertitude sanitaire ne nous permettent pas de nous projeter sur des tendances à la rentrée, sachant que nos voisins semblent eux assez pessimistes pour cette deuxième partie d’année."

aussi de leur capacité à faire face." g On a bien vu que les forces de nos spécificités - tourisme de luxe, congrès d’affaires, activités sportives et culturelles - ont été frappées et sont passées de maillons forts à maillons faibles. Est-il indispensable de rechercher de nouvelles pistes de prospérité pour nous diversifier encore plus ? SV : "Les secteurs d’activité dépendant directement de l’international sont fortement touchés, et le sont durablement, malheureusement. Cette crise mondiale sans précédent oblige les acteurs du commerce, du tourisme, de l’événementiel, et bien d‘autres, à se remettre en question et à revoir leur offre globale. Dans le même temps, il est essentiel de maintenir un tissu économique diversifié et de soutenir les secteurs d’activité qui font la richesse du pays. La Principauté met d’ailleurs en place des programmes spécifiques pour optimiser les activités génératrices de recettes. D’un point de vue général, pour rebondir, la Principauté doit pouvoir garantir à ses différentes clientèles et populations, des prestations de très grande qualité, à tous les niveaux, où l’excellence de l’accueil, la numérisation, la responsabilité écologique et la sécurité des biens, des personnes, des données et de la santé, sont les maîtres-mots." g Restez-vous confiante pour la pérennité du modèle monégasque si envié et si particulier ? SV : "Ce n’est pas la première crise que traverse la Principauté, même si celleci est différente des autres car elle a non seulement une dimension mondiale mais aussi et avant tout une dimension sanitaire. Pour autant, notre modèle économique et social nous a toujours permis de rebondir. Nos finances sont saines, notre économie est diversifiée et dynamique, et nous avons créé de l’emploi sur les dernières années. La taille de notre territoire et la proximité de nos institutions sont également un atout, puisque les décisions sont prises rapidement, avec une connaissance accrue du terrain et des opérateurs économiques. Cette proximité permet aussi de faire du sur-mesure et de prendre ainsi en compte des situations spécifiques. Au niveau des entreprises également, le fait que l’on soit majoritairement sur un tissu économique de petites et moyennes entreprises permet un pouvoir décisionnel facilité dont les conséquences se mesurent rapidement et qui peut être réajusté avec plus de souplesse. Enfin, plusieurs sujets et dossiers en cours devraient permettre de consolider encore notre modèle et notre attractivité, notamment avec le développement du numérique qui pourra appuyer certaines activités dans leur diversification." * Directrice de l'Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE)

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Direction des Affaires Culturelles

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EUROPÉENNE DU PATRIMOINE

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POLITIQUE & SOCIETE

Prise de fonction au pas de charge par Patrice Zehr

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POLITIQUE

e nouveau Ministre d’Etat Pierre Dartout, qui succède à la tête du gouvernement à Serge Telle, a déjà pris ses marques. Il est opérationnel. Le nouveau Ministre d’Etat s'efforce de lever toutes les inquiétudes de ceux qui redoutaient en une période cruciale, face au rebond de l’épidémie et à la situation économique, une période d’adaptation et de transition. Il a déjà sa feuille de route et après sa prestation de serment devant le Souverain, il a dans la foulée - sans perdre de temps - rencontré le 2 septembre le président du Conseil national et des élus.

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g La feuille de route Les directives Princières sont sans surprises, dans la continuité. On notera tout de même que la crise sanitaire, objet de toutes les discussions, n’arrive pas en tête. Volonté certainement de banaliser pour vivre avec, sans être paralysé dans l’action. L’écologie et la neutralité carbone restent pour le Souverain le premier objectif et le marqueur du règne. La sécurité, moteur de l’attractivité, arrive en seconde position. La sécurité, première des libertés, confrontée aux défis nouveaux avec des points sensibles, la vulnérabilité de la jeunesse et le devoir de chacun de veiller sur les autres et sur lui-même. La police peut beaucoup mais ne peut plus tout. La reprise économique n’arrive qu’en 4ème position, mais cela pourrait devenir la priorité des priorités, si ça ne se passait pas bien. Après la protection économique et sociale, il faut maintenant rebondir avec des adaptations de priorités. Et c’est là, bien entendu, qu’on attend la hiérarchie, les moyens d’action du nouveau gouvernement. Pour le reste de la feuille de route, le numérique et la culture, sans oublier les négociations européennes très enlisées et grand regret de Serge Telle. Là aussi, il faudra faire la balance et rien n’est joué.

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g Les défis à venir Le défi est de tenir le cap budgétaire d’une gestion rigoureuse des finances, dans le respect des équilibres institutionnels et des attentes des monégasques, répercutées auprès du nouveau ministre, comme de l’ancien, par les élus. Avant de voir le président Valeri, Pierre Dartout avait pris connaissance d’un communiqué du Conseil national concernant la lutte contre le coronavirus et la relance économique. Il savait donc à quoi s’en tenir en le rencontrant, pendant deux heures en tête-à-tête : « Cette rencontre ayant lieu dans un contexte international particulier, il était nécessaire de rentrer immédiatement dans le vif du sujet. Notre relation de travail doit être efficace et opérationnelle sans délai. » a déclaré le président de l'Assemblée. Bien sûr, la crise sanitaire et ses conséquences économiques ont été évoquées. Les deux hommes se sont ensuite rendus dans l’hémicycle, afin de rencontrer la vice-présidente ainsi que les présidents de commissions du Conseil National. Chacune et chacun a pu présenter les principaux dossiers à l’étude dans sa commission.

g Un partenariat relancè... Le Ministre d’Etat et le Président du Conseil national ont convenu d’évoquer de manière plus approfondie le sujet de la crise Covid-19, en présence de l’ensemble des élus et des membres du Gouvernement, à l’occasion d’une Commission Plénière d’Etude, qui se déroulera dès le mardi 8 septembre, avant un prochain Comité Mixte de Suivi. Le partenariat en sommeil, ce qui a été regretté par les élus, le mois d’août, est relancé dans la logique du partenariat institutionnel. Pierre Dartout est un homme de dossier, de dialogue mais aussi d’autorité. Il va donner son impulsion au gouvernement, personne n’en doute. Reste à savoir si le gouvernement sera remanié à la marge ou plus largement. On le saura dans les prochains jours, gare aux rumeurs en attendant... CONSEIL NATIONAL

Un organigramme qui évolue...

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Juridiques au Cabinet du président, vient d’être nommé Secrétaire Général du Conseil National, en remplacement de Philippe Mouly, qui prend le poste de Secrétaire Général de la Direction des Services Judiciaires. Soucieux de promouvoir ses équipes en interne, lorsque cela est possible, le Président a promu Camille QuilicoBorgia, chef de division, au poste de Chargée des Affaires Juridiques, en l’intégrant dans son Cabinet qui devient, à cette occasion, entièrement féminin. Celui-ci est ainsi aujourd’hui constitué, autour de la Cheffe de Cabinet Virginie Cotta, de Élodie Kheng (Chargée des Affaires Économiques et Financières), Camille Quilico-Borgia (Chargée des Affaires Juridiques), Maryse Battaglia (Chargée des Affaires Sociales) et de Karine Marquet (Chargée des Affaires Internationales).

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ébastien Siccardi, S jusqu’alors Conseiller en charge des Affaires

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ECONOMIE & FINANCE

Long/Short Equity : une alternative ? par Thierry Crovetto *

ECONOMIE

g Des fonds Long/Short Equity pour s’adapter à l’environnement actuel Il faut s’adapter à l’environnement actuel et remettre la notion de risque au centre de la gestion d’actifs, en sortant des sentiers battus, en mettant par exemple ce qui constituait des satellites en cœur de portefeuille. Selon le Blackrock Investment Institute, l’espérance de rendement moyen annualisé en Euro pour les 10 prochaines années serait compris entre 4% et 6% pour les actions (avec une volatilité entre 15% et 30%) contre 4.7% pour des Hedge Fund (avec une volatilité de 8%). Les investissements obligataires en dehors du High Yield et de la dette émergente devraient avoir une performance annualisée inférieure à 2% et parfois même négative. Les fonds Long/ Short Equity prennent des positions acheteuses sur des actions qui devraient s'apprécier (ou du moins surperformer le marché) et des positions vendeuses sur des actions qui devraient baisser (ou sous-performer le marché). Ils cherchent ainsi à réduire l'exposition au marché tout en profitant des mouvements relatifs des titres en portefeuille. Ils peuvent avoir une exposition nette positive, négative ou nulle. Les gérants des fonds Long/Short Equity cherchent notamment à détecter les tendances futures, les thématiques porteuses et les différences de valorisations non justifiées entre différentes sociétés. Ils peuvent s’appuyer sur des stratégies systématiques ou discrétionnaires et ils cherchent à apporter de la performance grâce l’Alpha généré et à la flexibilité du Beta.

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l ne faut jamais perdre de vue que l’objectif de la gestion de portefeuille est l’optimisation du couple rendement risque. La meilleure mesure du risque est sans doute la baisse maximale (Maximum Drawdown). Très souvent les investisseurs ont tendance à parler de la performance réalisée, mais ils oublient de préciser le risque associé à cette performance. Les gérants ont historiquement construit leur portefeuille avec une partie action, plus risquée mais avec une espérance de rendement plus élevée, et une partie obligataire avec un risque plus faible et une performance inférieure. Aujourd’hui, le niveau de taux des obligations est extrêmement bas et le taux sans risque pour un investisseur en euro est même négatif ! Le risque obligataire est devenu plus élevé et instable (y compris pour les obligations de qualité supérieure). Ainsi, l’indice Pan-European Corporate Investment grade qui a un rendement inférieur à 1%, a connu une baisse maximale de plus de 9% cette année (en grande partie récupéré depuis). La performance long terme des actions est souvent surestimée mais leur risque sous-estimé. En effet, la hausse annualisée des marchés actions (MSCI World en EUR dividendes réinvestis) depuis le 1er janvier 2000 a été inférieur à 4% avec des baisses maximales de plus de 50%... Le couple rendement risque des actions en gestion passive n’est pas toujours attractif !

g Conclusion La flexibilité du Beta et la génération d’Alpha permettent de surperformer les indices actions avec un risque bien plus faible que ces dernières. Le rendement ajusté du risque peut être très intéressant à condition d’être rigoureux dans l’analyse,

la sélection et la combinaison de ces fonds. Cette stratégie peut remplacer tout ou partie de l’exposition actions d’un portefeuille ou d’une allocation équilibrée (actions / obligations) dans l’environnement actuel. * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

g Un meilleur couple rendement risque que les actions ? Les fonds Long/Short Equity, en moyenne, ont eu une performance légèrement supérieure à celle des actions sur les 20 dernières années avec une baisse maximale bien plus limitée (-22% contre -50%). Leur couple rendement risque est donc bien plus attractif que celui des actions. Cela devrait continuer dans un environnement où la valorisation des actions est revenue au plus haut depuis fin 2001… g Les fonds Long/Short Equity Ucits Selon Citywire, il existe 239 fonds Long/Short Equity UCITS (178 avec plus de 3 ans d’historique). C’est la plus catégorie la plus importante des fonds alternatifs. Mais leur univers est hétérogène et leur performance très inégale : sur 3 ans (à fin juillet), selon Citywire, leur performance moyenne a été de -4.7%, mais les 10 premiers ont eu une performance moyenne de +34.4% avec une baisse maximale de -12.2%. Sur la même période, le MSCI World en Euro a gagné 24.0% avec une baisse maximale de -34%... Mais les dix fonds Long/Short Equity les moins bons ont en moyenne reculé de -32.4%. Il faut donc être très sélectif et réactif…

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ON NE SPÉCULE PAS SUR L’AVENIR. ON LE CONSTRUIT. EDMOND DE ROTHSCHILD, L’AUDACE DE BÂTIR L’AVENIR. MAISON D’INVESTISSEMENT | edmond-de-rothschild.com Tout investissement comporte des risques. Chaque investisseur doit analyser son risque en recueillant l’avis de tous les conseils spécialisés afin de s’assurer de l’adéquation de cet investissement à sa situation personnelle. Edmond de Rothschild (Monaco) - 2, avenue de Monte-Carlo - Les Terrasses - BP 317 - 98006 Monaco

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Un succès attendu pour l'exposition "Immersion" par Pierre-Alain Martini

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g Le confinement a donné un coup d’arrêt aux visites du musée, ses principales ressources. Une période difficile, mais mise à profit à l’entretien du bâtiment et à la poursuite des projets en cours. C’est ainsi que, grâce à l’exposition « IMMERSION », sans prendre l’avion, on peut accéder depuis Monaco à la Grande Barrière de corail. Une idée qui a séduit le public ? Céline Caron : « IMMERSION » propose une expérience qui mobilise le vivant, l’art, la science et le numérique pour vivre l’Océan. Cette exposition inédite invite les visiteurs à découvrir la Grande Barrière de corail et ses paysages sous-marins. En cette période, il n’est pas évident de s’évader très loin compte tenu de l’actualité sanitaire ! Le Musée océanographique de Monaco invite pourtant au voyage grâce à un système de projection monumental de 650m2, composé de murs de 9 mètres de hauteur, de 40 projecteurs, de plusieurs scénarios s’écoulant du petit matin jusqu’à la tombée de la nuit ainsi que de 250m2 d’interactivité intégrée à ces projections. Le public évolue dans un milieu vivant en perpétuel mouvement. Ce dispositif multimédia propose aux visiteurs de vivre une plongée à la rencontre des espèces emblématiques qui peuplent le plus grand écosystème corallien de la planète. Ils peuvent donc y rencontrer des baleines à bosse, des dauphins, des raies mantas, de nombreux requins, des barracudas, des tortues de mer, et bien évidemment, les bénitiers, les coraux exubérants, parfois fluorescents. Cette exposition innovante ne perd pas son objectif premier, celui d’engager petits et grands à la beauté, à la diversité et à la fragilité des espèces marines. Nos observations depuis l’ouverture le 18 juillet dernier, montrent que le public reçoit cette expérience inédite de manière très positive. Nous sommes stupéfaits du nombre de personnes qui sortent leur smartphone pour immortaliser ces instants ! Les enfants se montrent de leurs côtés extrêmement réceptifs aux nombreuses interactions qu’ils peuvent avoir avec les espèces présentées dans ces scènes virtuelles, comme les bancs de poissons, les bénitiers ou le plancton fluorescent."

g Certes, il a manqué des visiteurs venant du monde entier, mais diriez vous que la renommée mondiale du musée et ses nombreuses attractivités ont permis de renouer cet été avec une fréquentation honorable ? CC : "Cette année est effectivement très particulière en de nombreux points, elle nous aura permis de renforcer nos liens avec notre communauté, notamment lors du confinement grâce au digital ; sur nos réseaux sociaux, notre site internet, mais aussi avec le site éphémère de la Fête du Musée lancé avec le soutien de l’Association des Amis du Musée et qui a accompagné la réouverture du Musée, le 2 juin dans un contexte de déconfinement progressif encore très contraint à cette période. Il était essentiel pour nous de nourrir ce lien précieux avec nos publics afin de poursuivre notre mission de médiation environnementale surtout dans cette période particulièrement anxiogène. Depuis lors, les chiffres de fréquentation ont progressivement repris une évolution favorable, en particulier à partir de début Juillet avec 50.980 visiteurs accueillis et 70.350 jusqu’au 23 août dernier. Soit un total de 121 330 visiteurs qui représente 65 % de notre fréquentation habituelle à cette même période. Ceci reste parfaitement cohérent avec la limitation de notre capacité d’accueil pour être en mesure d’accueillir dans les meilleures conditions sanitaires nos visiteurs, process labélisé Monaco Safe. En termes d’origine de nos visiteurs, nous observons une augmentation très significative des visiteurs français, +28 ,82% comparé à 2019, toutes régions confondues qui compense partiellement la baisse constatée sur le visitorat étranger. Nous pouvons donc effectivement dire que nous avons renoué cet été avec une fréquentation honorable et sommes heureux d’apporter notre concours à l’accueil touristique engagé et responsable de la Principauté."

g Après un été très particulier, la rentrée. L’heure des comptes et des stratégies adaptées. L’attachement du Prince au Musée et ses fondations rassure sur le soutien du Gouvernement, mais cela n’évitera peut-être pas une austérité imposée par les conséquences de l’épidémie. Comment appréhendez-vous les prochains mois ? CC : "La mission de l’Institut océanographique et de la Principauté au service de l’Océan, demeure inchangée et nous devons rester mobilisés pour poursuivre avec résilience et optimisme nos actions afin de renforcer notre communauté d’acteurs engagés. Cette épidémie a mis en exergue que la préservation de son environnement est un critère déterminant et pas accessoire ou marketing pour tendre vers un développement durable et indispensable de notre société. Les mois que nous venons de vivre vont sans nul doute laisser une empreinte difficile en terme économique, social et émotionnel mais je reste convaincue que celle-ci constitue également un accélérateur de conscience et d’innovation pour envisager un modèle économique différent où l’environnement retrouve sa place parmi les besoins primaires de notre société. Sur un plan opérationnel pour l’Institut océanographique et ses établissements, je crois qu’il faut appréhender les choses étape par étape, en s’adaptant au mieux à l’évolution de la situation sanitaire sur le déploiement de nos activités. Les comptes ne seront effectivement pas les meilleurs cette année et si nous savons compter sur la mobilisation du Gouvernement Princier à nos côtés, nous redoublons d’efforts afin de mobiliser également nos partenaires privés pour soutenir notre mission, quand cela leur est possible. L’épidémie de Covid-19 a montré combien la raison d’être de notre Fondation et notre envie de la partager avec les acteurs privés est importante, utile à chacun pour surmonter solidairement et avec engagement les conséquences de cette crise."

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Photos

Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

Projet graphique

GMA Studio Design

Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo

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☞ Cagnes : Le petit village médiéval de Cagnes n’a pas échappé à l’objectif de Jean Gilletta et de son neveu Louis, pas plus que ses monuments historiques, les collines verdoyantes alentour et les filets de pêcheurs étendus sur la plage du Cros-de-Cagnes. Ces beaux paysages méditerranéens et scènes de la vie quotidienne constituent le récit d’une cité balnéaire ensoleillée qui a su conjuguer avec talent patrimoine et modernité. 64 pages 19,90 €.

Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

☞ Menton : Le 16 mars Emmanuel Macron annonçait le début du confinement. Dès le lendemain, le photojournaliste Jean-Pierre Rey est dans les rues de Menton. Il y a passé presque deux mois, sans tenir compte de l’avis de ses proches, se protégeant au maximum, il a photographié cette période de confinement historique. De la promenade du Soleil aux rues du centre ville, des halles du marché jusqu’à l’hôpital “La Palmosa”, les contraintes sanitaires que personne n’avait jamais connues depuis la dernière guerre, ont plongé la ville dans l’angoisse et la peur. “Menton Confinement, 55 jours pour l’histoire”. Livre en souscription. ☞ Monaco : 20ème anniversaire particulier pour le Grimaldi Forum, pandémie oblige, rebaptisé « Cérémonie de gratitude » pour ses équipes et son conseil d’administration, célébrée en présence de SAS le Prince Albert II et du Conseiller de Gouvernement-Ministre Patrice Cellario. Sylvie Biancheri, Directeur Général rappelait « 54% des effectifs sont présents depuis plus de 10 ans, dont 25% depuis 2000 ». Sylvie Biancheri a évoqué les résultats du GFM, qui avait atteint en 2019 des chiffres-record : « un CA de 24 millions €, 290 000 visiteurs et près de 120 événements, après avoir connu une croissance constante au cours des 5 dernières années ». ☞ Cap d'Ail : La 20ème édition de l’association no made : « Chronique » étant reportée à septembre 2021 est remplacée par l’initiative exceptionnelle In vitro In vivo une exposition-vente ayant pour objectif de soutenir les artistes. Un évènement, deux propositions offertes aux participants: In vivo, exposition-vente dans le jardin de la Villa Le Roc Fleuri ou In vitro : espace de vente en direct dans les salons de la Villa Le Roc Fleury. Les prix volontairement attractifs seront inférieurs à 300€. Exposition du 11 septembre au 27 septembre 2020 Ouverture tous les jours de 13h30 à 19h (Entrée 2€). ☞ Monaco : Au NMNM honneur aux « Apprentis Collectionneurs 2020 » - Initié en 2017 ce programme pédagogique a pour but de familiariser les adolescents à l’art contemporain ainsi qu’aux différentes missions d’un musée d’art. Pour sa 4ème édition, et pour la seconde année, le projet a associé les élèves de Terminales en option Art du Lycée François d’Assise-Nicolas Barré à ceux du Lycée Albert Ier. Les élèves ont proposé au jury. C’est l’oeuvre de l’artiste américain Mark Dion qui a été sélectionnée cette année : MMXII, Camphor Cinnamomum Camphora Cape Town, 2012 : un petit cabinet de curiosité en bois de camphre. ☞ Monaco : L’opération « cendriers de plage » initiée en juillet sur la Plage du Larvotto et sur le solarium de la digue restera en place jusqu’à épuisement des stocks - et jusqu’au 13 septembre 2020 au plus tard- compte tenu des mesures sanitaires il est demandé à ce que les utilisateurs conservent leur cendrier et veillent à ne pas le laisser sur la plage ! L’opération « Monaco Plage Propre » s’inscrit dans un programme plus vaste intitulé « Monaco zéro mégot », un partenariat de longue date entre la Mairie, la Direction du Tourisme et des Congrès (DTC) et la Société Monégasque d’Assainissement (SMA). ☞ Monaco : Le Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes a signé au cœur de l’été la Charte d’engagement du Pacte National pour la Transition Energétique, en présence du Conseiller de GouvernementMinistre des Relations Extérieures et de la Coopération et Président du Comité, Laurent Anselmi, du Conseiller de GouvernementMinistre de l’Equipement de l’Environnement et de l’Urbanisme, Marie-Pierre Gramaglia, de la Déléguée interministérielle pour les droits des femmes Céline Cottalorda et des acteurs du Comité ainsi que de la Directrice de la Mission pour la Transition Energétique Annabelle Jaeger-Seydoux et de son équipe. Infos sur www.transition-energetique.gouv.mc ☞ Monaco : Accueillir un élève européen ? L’association WEP France recherche des familles d’accueil pour des élèves de toute l’Europe qui arrivent depuis fin août : Hanne est belge flamande, elle est sportive et veut progresser en français ! Till est allemand, il aime le football et le chant ! Sophie est suisse allemande, elle est sensible à la protection de la nature et a hâte de connaître sa future famille française (ou monégasque !) Pour devenir cette famille d’accueil d’un étudiant venu d’ailleurs : contacter l’association par email francoisd@wep. fr ou par téléphone 06 23 02 45 81 ou sur le site internet : http:// www.wepfrance-association.fr/ ☞ Monaco : La Direction de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports informe les candidats qui envisagent de solliciter une bourse de l’enseignement supérieur pour la prochaine année universitaire que les formulaires de demande sont disponibles sur le site Internet du Gouvernement Princier, dans l’espace particuliers. L’attention des candidats est appelée sur le fait que la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 septembre.

La photographie du mois

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608

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☞ Monaco : La ville italienne de Terlizzi fait partie de l’association des sites historiques Grimaldi de Monaco. Le lien remonte à 1533 lorsque le pays était gouverné par le prince Honoré Ier de Monaco. Une affaire humaine et politique intense qui s’est terminée de façon dramatique avec l’assassinat du prince monégasque dans les rues de Terlizzi. Timbre mis en vente le 5 septembre.

☞ Nice : Ikea sort de sa boîte. Et réserve un apéritif "à la suédoise" aux Niçois. Le spécialiste du meuble en kit ouvre ce septembre à Nice un concept store de 300m², rue Paul Déroulède en plein cœur de ville. Cette vitrine, plutôt orientée cuisines, proposera un atelier de conception, un peu de distribution (des ustensiles) et surtout un large volet digital avec la possibilité de commander parmi les 9.000 références Ikea présentées on line. En attendant le complexe ultramoderne actuellement en construction dans la Plaine du Var.

ui dit tourisme à Monaco dit Palais Princier et Musée Océanographique. La garde a repris sa relève et le musée sa veille des océans. La planète mer est à nouveau à la disposition des terriens déconfinés. Et pour qui veut renouer avec les grands espaces qui manquent tant, cap vers les coraux australiens grâce à l’exposition « IMMERSION », qui a enregistré des chiffres record compte tenu des restrictions sanitaires... A ce propos, nous avons posé 3 questions à Céline Caron, Secrétaire Générale du Musée océanographique.

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

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Plage du Larvotto: souvenir d'un été pas comme les autres...

Photo © Direction de la communication / Michael Alesi


Monaco-Nice, synergies renforcées par Pierre-Yves Reichenecker

g Le maire de Nice veut renforcer les liens avec Monaco Délégation qui revient à François Daure (photo). Et il y a du grain à moudre. Ou plutôt du pain sur la planche. Donc beaucoup de dossiers et de travail que François Daure explique : "Monaco draine un grand nombre de pendulaires issus de la métropole. C’est un véritable poumon économique pour la Métropole." Un député des Alpes-Maritimes disait il y a quelques années : "Si Monaco mettait la clé sous la porte, ce serait une Berezina pour les Alpes-Maritimes". g Monaco a besoin de la main-d’œuvre, Nice a besoin d’emplois. Résultat ? "Les transports sont bien évidemment un pilier de cette coopération. Tout ce qui est envisagé représente des investissements assez lourds. Un certain nombre de projets font l’objet d’études de faisabilité, comme, celui de la navette maritime transfrontalière. Il y a une vraie volonté d’aboutir, en fonction de la faisabilité du projet. Mais il y a aussi une réelle demande de la part des usagers actifs qui souhaitent se déplacer à vélo. Une étude de faisabilité doit être faite." Et qui pourrait donc, sous toutes réserves, aboutir à une grosse piste cyclable entre Nice et Monaco ! Après tout au début du XXe siècle un tram reliait Nice à Monaco par la basse corniche. Le rail d’abord bien sûr. On se souvient des investissements monégasques dans les rames ferroviaires pour transporter les travailleurs. Rames aux couleurs de la Principauté, rouge et blanc. Côté français, les collectivités locales ont beaucoup investi pour permettre une meilleure desserte par le rail. Notamment la gare de Riquier que beaucoup de Niçois utilisent pour aller vers Monaco et qui a été considérablement modernisée. g Digital, G5 et Tech... Il y a une véritable synergie qui a été trouvée entre l’accélérateur de Monaco, et les différentes pépinières de la métropole Nice Côte d’Azur, comme le CEEI. Des liens

existent entre certaines de ces start-up. "Nous avons identifié – quand j’étais à la métropole – de vrais besoins de coopération réciproque…. Il ne s’agit pas pour la métropole d’imposer, mais vraiment d’établir une relation gagnant-gagnant entre les deux territoires." L’expérience de Monaco en matière de 5G pourrait nous apporter des enseignements. g Des relations «vertes» ! Un autre domaine, qui intéresse particulièrement le maire Christian Estrosi : la protection de l’environnement. "Monaco est dans ce domaine un vrai centre d’excellence depuis plusieurs années. Et même si ce n’est pas ma délégation, cela aboutira sans doute à de vraies synergies et de solides projets communs." Les feux entre la métropole niçoise et la Principauté de Monaco sont au vert… Dans l’intérêt bien compris des deux parties. g Samy Touati nommé interlocuteur du délégué aux relations avec Monaco à Nice Le secrétaire général du département de l’équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme a été désigné par le gouvernement monégasque comme interlocuteur de François Daure, A la rentrée, la première réunion de travail sera organisée pour aborder les projets en cours et les perspectives à développer.

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mploi, transport, environnement, sans oublier les innovations digitales : les synergies entre Nice et Monaco sont évidentes. Une question de bon sens. Que le maire – réélu - de Nice, Christian Estrosi, a voulu pérenniser en créant un poste d’adjoint aux relations avec Monaco. Une ville française qui dispose d’un adjoint aux relations avec un autre pays ! Un cas peu fréquent.


ART & CULTURE

Hervé-Laurent : Peintre Alchimiste... Alchimi ste... par Viviane Le Ray

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CULTURE

énétrer au cœur de l’univers d’Hervé-Laurent, fut d’emblée un choc émotionnel, une révélation. A deux pas de Monte-Carlo, entre mer et montagne, vivait, créait, un authentique artiste, autodidacte de surcroît… Ce peintre alchimiste, tout en menant une carrière au firmament dans le monde de la nuit à Monaco, en Suisse, à travers la planète, au fil des ans avait tissé son rêve… Dans sa thébaïde atmosphère Belle Epoque habitée d’objets rares qui ont une âme, Hervé-Laurent revendique la culture de l’élégance et de la beauté, tant dans son art, dans le choix de ses relations que dans sa vie… g Atmosphère, Atmosphère : Le noir est une couleur… Viel or, bronze, tableaux classiques, sur fond noir. Le noir couleur de l’élégance par excellence… L’ermitage de notre artiste, ne vous y trompez pas, n’est pas un décor de cinéma mais un style qui lui est propre, son île, son refuge à l’écart d’un monde où l’élégance (doux euphémisme) n’est plus vraiment de mise… Ici, il n’y a pas pléthore de tableaux de l’artiste aux cimaises, mais, posée sur un chevalet, on l’imagine sa dernière œuvre, puits de lumière qui capte irrésistiblement votre regard…

g Peintre alchimiste… Peintre alchimiste, Hervé-Laurent a réussi le mariage du surréalisme, de l’humour, de la poésie tout en demeurant avant tout lui-même ! Certains critiques évoquent l’influence de Dali, et de Magritte, qu’en pense Hervé-Laurent : « Je n'ai pas assez de recul envers mon travail mais j'en suis très heureux, chez Magritte je trouve de la poésie et chez Dali une créativité surréaliste et les deux me font rêver, bref, de grands Maîtres ». Fier d’être un peintre figuratif, qui ne peint qu’à l’huile, l’artiste a acquis durant plus de vingt ans par son travail acharné la maîtrise d’une technique qui s’avère exceptionnelle. Des choix très personnels comme la verticalité, la dimension des toiles 120x60, des encadrements originaux, sur trois côtés, (« Le Nid » voir illustration), imaginés pour certaines œuvres : «Afin de garder une ouverture sur le Ciel », des ciels qui n’appartiennent qu’à lui… D’où tient-il son inspiration ? « Ce qui m'inspire c'est la Vie… en partant d'une phrase lue, d'un regard porté sur un objet, d'un rayon de lumière, c’est alors qu’une idée peut surgir, ensuite je ne maîtrise plus… cela avance jour après jour, suivant mon état d'esprit et les circonstances du moment ». g Le regard de l’artiste sur l’Art Contemporain au 3ème millénaire « L'ART Contemporain vaste sujet... c'est en ce qui me concerne, certes l'art de notre époque sous toutes les formes d'expressions, mais c'est aussi le reflet de notre Société, pour ma part, curieux de tout, j'observe… Les tendances artistiques évoluent mais je continue de peindre suivant mes émotions. Simplement avec un peu d'Humour, de Poésie, de Douceur, j'essaye de raconter une histoire, de faire passer un message, de ne transmettre que du Bonheur ». g « Sur l’écran noir de ses nuits blanches… »

© Photos A.D.A.G.P

L’homme de la nuit à l’automne de la vie a concrétisé son rêve s’offrir le seul vrai luxe, celui de dédier son temps à sa passion créer, imaginer, toujours avancer, se perfectionner, la religion des autodidactes… Herve-Laurent, évolue au cœur de la modernité mais ne plaisante pas avec la rigueur… Me venait alors à l’esprit la définition de la « modernité » par André Lhote : « La modernité, dans le choix des sujets et de la rigueur des compositions, est dans la continuité de la tradition, et non dans sa rupture », et de sa non moins célèbre phrase « On ne voit bien que lorsqu’on est ébloui ». Une Contact : herve-laurent@sfr.fr idée que devraient méditer bien des critiques d’art : contemporains ! ROMAN

Nuuk, le polar... venu du froid !

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n a un chef de la police groenlandaise, Qaanaaq Adriensen qui apparemment est en pleine déprime, depuis le décès de sa mère adoptive Flora. Afin de statuer sur son avenir au sein de la police, son supérieur ne lui laisse pas le choix... Suivre une thérapie, faire une tournée d'inspection de tous les villages de leur district, et interdiction de prendre une enquête en mains... Tout devrait donc se dérouler sans anicroche sauf que... A peine arrivé dans le premier village, qui est son village natal, il se trouve confronté au suicide d'une jeune fille... Rien de bizarre en soi puisque il semble que cela soit monnaie courante dans une jeunesse groenlandaise, soumise à la misère sociale, et à la rudesse climatique. sauf que cela semble devenir une épidémie... Alerté par le fait qu'un avenir prometteur attendait la jeune Maja et qui, par là, n'avait aucune raison de mettre un terme à ses jours, Qaanaaq va vite découvrir que les différentes morts sont liées par le passage d'un mystérieux conteur chamane, genre beau gosse, chez plusieurs victimes. g Une intrigue de qualité Le temps de s'habituer à des noms de personnages ou de lieux imprononçables, oui, j'ai adoré ! J'ai même eu du mal à le lâcher. L'intrigue est si bien enchevêtrée que l'on reste toujours sur sa faim. Impossible de deviner quoi que ce soit, on traque en même temps que Qaanaaq, et son groupe, le meurtrier, on s’immisce dans une culture inuite, que l'on découvre avec plaisir et curiosité, on flirte avec un animisme et une philosophie de la vie qui nous sont étrangers, nous amenant à la rencontre d'une nature cruelle, magnifique, vivante, quasi surnaturelle, voire mystique. Tout rebondit sans cesse et nous questionne sur les méandres de la psyché humaine... Oui j'ai vraiment adoré. (P.Y.R.) g NUUK. Mo Malo. Editions La Martinière. 416 pages. Prix broché : 20,90 euros

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N° 197 • Septembre 2020

Photo n° 1 : « Y » : lettre choisie par Hervé-Laurent dans le mot « happy » pour la réalisation d'un court métrage anglais. Photo n° 2 : « Le Nid » - 120 X 60 - huile sur toile - (Prix du public - GemlucArt, 2018) Photo N° 3 : « Le Temps suspendu » - 120 x 60 - Huile sur toile Photo n° 4 : « Free » - 120 X 60 - Huile sur toile

- Plaquette d'argent ville de Beaulieu - 1999 Les Affiches du Cirque Kiwanis pen- dant 3 années - 2007 Illustration 2ème édition Patrimoine des Chansons Monégasques - 2010 Prix du Conseil National en Princi- pauté - 2011 Prix du Public Principauté de Monaco - 2014 Prix du Public Principauté de Monaco - 2017 Exposition à MATERART région Naples, Sud Italie - 2017 Exposition au GEMLUCART Salle de l'auditorium en Principauté de Monaco - 2018 Prix technique et Prix du Public, au GEMUCART pour « Quand les cigognes passent » et « Le Nid » (voir illustration) - 2019 Exposition 1ère Biennale d'art contemporain (Bacs) - Hôtel des Ambas sadeurs, Menton


Dieter et Bianca, expo en mode tissus et boutons

Effeuillage littéraire...

e n’est pas par un roman mais par un livre-enquête, que j’ouvre ce premier Effeuillage de la rentrée, écrit par un spécialiste reconnu de la lutte contre les phénomènes sectaires, Georges Fenech. L’ancien juge d’instruction et Député a présidé la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). « Depuis l’avènement du New Age ans les années 60, et l’engouement pour le développement personnel, des charlatans ont pris possession de notre santé et de notre bien-être. De nos jours, 4 Français sur 10 et 60% des malades du cancer ont recours aux médecines dites complémentaires, douces ou alternatives… ». En fin d’ouvrage : la liste éloquente et non exhaustive des Pratiques non conventionnelles à visée thérapeutiques (PNCAVT). Un ouvrage d’utilité publique… _____________________________________ « Gare aux gourous » - Georges Fennech - (Le Rocher)

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a programmation de la Galerie d’art contemporain nichée au cœur du Palais de l’Europe à Menton, a entrepris la recherche de talents de la région, associée à l‘utilisation de nouveaux matériaux, ici le bouton et les tissu. Une exposition dans l’air du temps autour de « la prise de conscience écologique » qui a saisi la jeunesse, créneau dans lequel nombre d’artistes s’engouffrent… Dieter Filler et Bianca Tosti, réunis, présentent deux univers aux antipodes dans leur expression…

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g Fil rouge des deux apôtres : la sacro-sainte bienveillance ! L’exposition intitulée ArTextures. En mode tissus et boutons », évoque la réutilisation, le détournement des matériaux manufacturés issus de la confection, symboles, messagers de la démarche des deux artistes contemporains qui s‘affirment écolos et bienveillants réunis autour du partage de la passion du toucher, du regard, du voyage dans une écriture sculpturale… © Photo MM

g Dieter Filler transfuge de l’ère « Peace and love » ! Dieter Filler, allemand d’origine, vit et travaille à Menton. Il s’est consacré à l’enseignement pendant plus de trente ans, accordant une large place à la pédagogie de l’art. Il crée en parallèle, abordant différents matériaux, avant de découvrir le tissu et les possibilités inépuisables de le travailler. Les différents stages qu’il suit à Sainte-Marie-aux-Mines dans le Haut-Rhin dans le cadre du Carrefour Européen du Patchwork le confirment dans cette voie. Il étudie également les techniques traditionnelles développées par la communauté Amish aux Etats-Unis. L’’artiste aspire à « Une harmonie et une paix que l’on doit garder au fond de nous pour affronter les incohérences et les horreurs du monde de ses excès, et de sa course insensée au gaspillage…. ».

g Bianca Tosti, « môme aux boutons » fille d’une couturière… Les petites mains des ateliers, l’essayage des robes, les épingles piquées dans les bracelets, les boutons font partie de l’enfance de Bianca, fille d’une couturière de talent. Elle décide de consacrer sa vie au tourisme et à l’aide humanitaire… Des années de voyage à vont la submerger d’images colorées, d’étoffes, de matières soyeuses ou brutes, de costumes traditionnels. A la suite d’une maladie qu’elle terrasse la jeune antiboise va entamerr une nouvelle vie « un appel de l’art et de la création pour m’occuper. Je deviens Bianca… la Blanche ! » Autodidacte : elle déstructure, détourne des bustes de couture pour aboutir à des sculptures. Tissus, dentelles de Calais, gants, porte-jarretelles, corsets, galuchat, perles de Murano, coquillages, nacres sont ses matériaux. Les boutons occupent une grande place dans son travail : « parce que les boutons ont traversé le temps et au tout début de leurs existences, ont fait souvent le détail d’un vêtement. Je peux avoir besoin de près de 3000 boutons par pièce sauf pour le buste Renaissance : incalculable ! » g Autour de l’exposition… L’Atelier Aux Yeux fermés : L’exposition a inspiré à l’un des médiateurs des musées de Menton, la création d’un atelier autour des matières textiles et d’objets associés à la couture. Tous les sens, sauf la vue, sont sollicités par un jeu de piste fondé sur l’association entre diverses textures et couleurs. Des activités autour du fil, du tissage et de l’enfilage de perles sont proposées. L’atelier Aux yeux fermés est destiné à tous les publics, mais il a été créé à l’attention spécifique du public mal et non voyant: les groupes sont limités à 5 personnes. Contact : Almudena Arellano Alonso Tél. 04 89 81 52 12 - Visites de l’exposition en compagnie de Dieter Filler tous les samedis à 15 heures.

CULTISSIME

Un livre pertinent et impertinent...

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ien à voir avec le Petit livre rouge de Mao, ni avec le Petit livre vert de Kadhafi…Le petit livre Bleu est la nouvelle œuvre de Yves Blanc, le créateur de la cultissime émission radio La Planète Bleu* g Un souffle pour l’esprit et l’imaginaire Le Petit Livre bleu est le premier guide culturel de La Planète Bleue. Un abécédaire libre, indépendant, non-aligné : cinéma, séries, livres, BD, SF, musiques des ailleurs, prospective, géopolitique, recherche… Des points de vue différents, des points d'écoute originaux sur notre monde et ce qu'il pourrait devenir. Les meilleures chroniques de l'émission, des idées nouvelles pour pousser plus loin la réflexion. Magistralement illustré par Enki Bilal, Moebius, Leo, Reno, Marvano, Caza, Cosey, Nicolas Malfin, Mathieu Bablet, Mix & Remix, Chris Foss, Scott Listfield et Simon Stålenhag. De nombreux inédits enrichissent l’ouvrage référence. g Bienvenue sur la terre… Avec sa volonté farouche d'exposer de nouvelles idées, de nouvelles attitudes, de nouveaux concepts, des perspectives non encore établies, La Planète Bleue se démarque radicalement de tout ce qui se fait à la radio. Mondiale et futuriste, insoumise, non-alignée, anticonformiste, La Planète Bleue propose des musiques différentes et des infos différentes. Science-fiction musicale et planète sans frontières, ici se dessinent les sons de demain. Explorateur du futur, Yves Blanc nous offre avec son Petit livre Bleu (500 pages quand même) l’essentiel de ses découvertes sonores, visuelles et littéraires. Une somme ! A offrir ou à s’offrir. (P.Y.R.) * Diffusée pendant 22 ans par Couleur 3 (945 éditions), reprise par Radio Nova, Radio-Canada La Première, Radio Monaco et quelques autres, c'est l’une des émissions de radio les plus podcastées dans le monde. Elle est écoutée dans 85 pays.

g "Le Petite Livre Bleu". Yves Blanc. Editions L’Âge d’Homme. 500 pages. Prix : 35 €

Le Ray

C

par Amanda Coutelle

g Palais de l’Europe de Menton - Jardins Biovès - Jusqu’au 19 septembre

par Viviane

ous courions avec les gosses dans les chaumes piquants, pour faire lever des nuages de moustiques. Les 2 CV des bonnes sœurs roulaient à travers champs. Les groupes d'hommes se réunissaient pour regarder les concours de lutte bretonne, ou les jeux de palets. Il y avait de la musique de fanfare sans haut-parleurs, que perçaient les sons aigres des binious et des bombardes». Le Clézio nous invite à un voyage dans la Bretagne de son enfance, un voyage, sous forme de deux contes qui se prolonge dans l'arrièrepays niçois. Sans aucune nostalgie, l’écrivain nous parle de la magie dont il fut le témoin, en dépit des fracas de la guerre toute proche, à travers les mots empruntés à la langue bretonne. _____________________________________ « Chanson bretonne » / « L'enfant et la guerre » J.M.G Le Clezio (Gallimard)/collection Blanche)

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oseph Kessel, Jef pour ses amis, collectionnait les aventures, comme s'il était incapable de rompre avec les femmes aimées… Germaine Sablon fut, peut-être, celle qui l'a le plus inspiré. Sœur du crooner Jean Sablon, elle est déjà une vedette du music-hall quand elle croise Kessel dans un cabaret de Pigalle, en 1935. Coup de foudre, leur relation, qui durera presque dix ans, débute dans le Paris de l'entredeux guerres, sur fond de jazz, vodka et opium. À l'épreuve de la guerre, l'idylle prend un nouveau tournant. Refusant la débâcle, la jeune femme s'engage la première dans la Résistance, avant d'y introduire Kessel. Mêlant passion et grande Histoire, l’auteur fait revivre ces amants magnifiques dont la complicité a donné naissance au Chant des partisans, écrit par Kessel et son neveu Maurice Druon en 1943. _____________________________________ « Un amour de Kessel » - Dominique Missika - (Le Seuil)

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ranck Maubert parcourt les côtes de l’Ouest, alors que son meilleur ami se meurt, lentement mais immanquablement, avec une discrétion qui ne trompe pas l’ami écrivain qui lui conte jour après jour sa balade poétique « Il y a quelque chose d'archaïque à suivre la découpe des côtes. Et sans doute quelque chose d'absurde dans ma course. Incapable de dire à Pierre qu'il est la cause de ce voyage, je vais à la rencontre d'autres solitudes, sous l'hypnose de la mer, de Bray-Dunes à l'île aux Faisans. » (…) Une balade qui s’avère « Un monde au-delà de la vie, baigné d’une autre lumière, alourdie d’une douleur, qui s’appelle, peut-être mélancolie ». Un roman émouvant, sans pathos, écrit par une vraie plume ! A lire également « Avec Bacon » (Gallimard), « Dernier Modèle », récit consacré à la muse de Giacometti, Renaudot essai, 2012 (Fayard). _____________________________________ « Le Bruit de la mer » - Franck Maubert - (Flammarion)

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n mars 2018, j’écrivais à propos du premier roman de la délicieuse Isabelle Carré « Les Rêveurs », tout le bien que je pensais de ce passage du cinéma à l’écriture, concluant « seul un second roman pourra confirmer s’il s’agit d’un véritable don ». Grande est ma déception « Du côté des indiens », est un cocktail de sujets de société dans le vent qui lui garantiront certes le succès commercial… Comment a-t-elle pu, après un roman, drôle, iconoclaste, avec pour toile de fond une famille de doux « Rêveurs » anticonformistes, se transformer en témoin de l’actualité ! Fin 2017, une journaliste lui demande de témoigner sur l’affaire Weinstein, incapable de répondre, bouleversée par cette libération de la parole, elle décide d’écrire « l’histoire d’une comédienne débutante qui subit une relation imposée avec un metteur en scène… ». La cause est noble certes. Mais qu’est-elle allée faire dans cette galère ? On a aussi droit à la maladie du père, la bienveillance du fils, etc, etc… _____________________________________ _____ ________________________________ « Du côté des Indiens » - Isabelle Carré - (Grasset) N° 197 • Septembre 2020

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SPORT & LOISIRS FOOTBALL • Le nouvel entraîneur de l'AS Monaco Niko Kovac doit remettre le club sur les bons rails après deux saisons ratées...

Le changement du renouveau ? par Andrea Noviello

SPORT

g « Ramener l’AS Monaco au sommet de la Ligue 1 » « La période du Covid nous a donné la possibilité d’analyser calmement la situation, explique le vice-président du club, Oleg Petrov. Avec l’aide de Paul (Mitchell), nous avons mené une évaluation pour observer comment les choses se passent et décider de la stratégie à adopter. Il en est sorti que la meilleure décision à prendre pour permettre au club d’avancer dans le futur était de changer d’entraîneur. » Remercié sans réellement avoir eu le temps d’imprimer sa marque en Principauté (il n’aura au final dirigé que 13 rencontres à la tête de l’ASM pour un bilan de 5 victoires, 3 nuls et de 5 défaites. Ndlr), Robert Moreno a ainsi laissé place à un entraîneur au bagage et au CV autrement plus fournis que le sien. Vainqueur de la Coupe d’Allemagne avec l’Eintracht Francfort en 2018, Niko Kovac s’est également offert un retentissant triplé (Bundesliga, Coupe d’Allemagne, Supercoupe d’Allemagne) lors de sa première saison (2019) aux commandes du prestigieux Bayern de Munich. « Le profil de Niko (Kovac) a rapidement fait l’unanimité, précise le directeur sportif du club, Paul Mitchell. Il incarne parfaitement les qualités que l’on souhaite mettre en

© Photo DR

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ommé en lieu et place de Robert Moreno le 19 juillet dernier, Niko Kovac doit remettre l’AS Monaco sur les bons rails après deux saisons ratées en Ligue 1. La conquête du huitième titre de champion de son histoire au terme d’un exercice 2016/2017 exceptionnel en tout point avait laissé naître d’immenses espoirs dans un club redevenu, l’espace d’une saison, la référence du championnat de France. L’ogre parisien (enfin) terrassé sur la scène hexagonale, l’AS Monaco se voyait bien poursuivre sur sa lancée, aidé en cela par la nouvelle pépite de son centre de formation Kylian Mbappé. Le départ (au PSG) de celui qui devait incarner sur le long terme le nouveau visage de l’ASM ainsi que celui de bon nombre de ses talentueux coéquipiers (Mendy, Silva, Lemar, Fabinho …) allait, toutefois, très vite mettre un frein à l’ambitieux dessein du club princier. Plombée par l’exode massif de ses meilleurs joueurs et par des choix de recrutement rarement gagnants (Tielemans, L.Traoré, Ghezzal, Echiéjilé, Aholou …), l’équipe de la Principauté sombrait lentement vers les bas-fonds de la Ligue 1 au point même de frôler la descente lors de l’irrespirable saison 2018/2019. Sauvée in extremis de la relégation (Monaco termine 17ème avec deux points d’avance sur le premier relégable Dijon. Ndlr) par celui (Leonardo Jardim) qu’elle n’avait pourtant pas hésité à remplacer par un néophyte (Thierry Henry) au cœur de l’hiver, l’ASM imaginait alors avoir mangé son pain noir. Il n’en était rien. Une nouvelle entame de championnat ratée (l’ASM pointe au 14ème rang au bout de dix journées lors de la campagne 2019/2020. Ndlr) et un deuxième départ de Jardim plus tard, le club monégasque décidait de repartir sur de nouvelles bases sous la houlette d’un autre entraîneur inexpérimenté, Robert Moreno. Pour des résultats guère plus convaincants. Séduisante lors de sa première sortie en L1 sous la direction du technicien espagnol (3-3 sur la pelouse du PSG), l’équipe de la Principauté retombait, presque aussitôt, dans ses travers, condamnant sans le savoir le sort de l’éphémère sélectionneur de l’Espagne (juin à novembre 2019).

place à l’AS Monaco : ambition, humilité et exemplarité. » Apôtre d’un jeu basé sur le pressing et l’intensité, l’ancien international croate (83 sélections) est arrivé sur les bords de la Méditerranée accompagné d’un staff restreint (quatre personnes dont son frère et premier adjoint Robert Kovac. Ndlr), mais fort d’une envie de rebondir décuplée après une fin de parcours quelque peu contrastée en Bavière. Déterminé à effacer l’impression mitigée laissée de l’autre côté du Rhin, l’ancien sélectionneur de la Croatie entend également redresser un club en net perte de vitesse depuis deux ans. « Les dernières saisons n’ont pas répondu aux attentes du club, consent le nouveau coach de l’équipe princière. Mais notre objectif est de ramener l’AS Monaco au sommet de la Ligue 1. » g « On veut pratiquer un jeu offensif et séduisant » Pour ce faire, celui qui a débuté sa carrière d’entraîneur en dirigeant les équipes de jeunes du Red Bull Salzbourg n’a pas hésité à trancher dans le vif d’un effectif toujours aussi pléthorique (l’ASM compte encore plus de 40 joueurs sous contrat. Ndlr) et à écarter plusieurs éléments (Baldé, Jemerson, A.Traoré, Jorge, Grandsir, Aït-Bennasser …) autrefois indéboulonnables en Principauté. Façonné par l’école allemande (il a pratiquement effectué toute sa carrière de joueur en Bundesliga. Ndlr), le Croate a également insufflé exigence et rigueur à un groupe qui en a longtemps manqué par le passé sans pour autant renier l’identité d’un club historiquement tourné vers le beau jeu. « On veut pratiquer un jeu offensif et séduisant, insiste l’homme aux 555 matchs en carrière. Mais on veut aussi créer une bonne structure. » Victorieux dès sa deuxième apparition sur le banc de l’ASM (succès 1-0 à Metz. Ndlr), Niko Kovac a d’ores et déjà réussi son opération séduction. Charge désormais à lui de réussir, aussi, son opération reconstruction.

MOTOCYCLISME

Voxan : Mad Max pour un record du monde de vitesse

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n 2013, Venturi présente la Voxan Wattman, symbole du renouveau de la marque moto *. La Wattman illustre les nouvelles orientations techniques et stylistiques de la marque rachetée 3 ans plus tôt. La moto made in Monaco délivre la puissance phénoménale de 150 kW (203 ch.). Elle se positionne à l’époque comme la moto électrique la plus puissante jamais construite, capable d’accélérer de 0 à 100 km/h en seulement 3,4 secondes. La Wattman inaugure également une nouvelle architecture : elle est construite autour d’un ensemble pack batterie-moteur porteur. La machine n’a pas de cadre mais un exosquelette ultra-rigide en aluminium intégrant l’ensemble des composants de la chaîne de traction. Une moto due au coup de crayon exceptionnel de Sacha Lakic. Un look qui ne déparerait pas dans le film culte Mad Max,,, g Objectif 330 km/h La Wattman est aujourd’hui déclinée dans une version "hautes performances". L’engin également conçu dans les installations de Venturi et Voxan à Monaco tentera de battre un record du monde de vitesse en juillet 2021 **. C’est en Bolivie, sur le Salar d’Uyuni (plus vaste désert de sel au monde), que la Wattman, forte de ses 270 kW (367 ch.) tentera de franchir la barre des 330 km/h ***

g Le pilote On parlait du look « Mad Max » de la Wattman… Mad Max c’est aussi le surnom de celui qui va la piloter : l’italien Max Biaggi. Habitué à ce type de défis hors normes, le sextuple champion du monde moto avait déjà décroché un record de vitesse en moto électrique en 1994 (164,2 km/h sur une Fazi Egraf). Mad Max est doté d’un palmarès impressionnant : 4 titres de champion du monde 250 cm3 et 2 titres mondiaux en Superbike. Il est, par ailleurs, double vice-champion du monde en 500 cm3. Au travers des diverses catégories du championnat du monde moto par lesquelles il est passé, il a remporté pas moins de 111 victoires et signé 56 pole position. (P.Y.R.)

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N° 197 • Septembre 2020

© Photo Voxan

g C’est le nouveau challenge du groupe Venturi Ce sera donc en juillet de l’année prochaine en Bolivie. Avec la version « hautes performances » de la Voxan Wattman exclusivement dessinée par Sacha Lakic pour cette nouvelle mission, l’objectif sera de dépasser l’actuel record du monde fixé à 329,085 km/h par Ryuji Tsuruta sur une Mobitec EV-02A. Une nouvelle étape pour le groupe Venturi à suivre…

* Créé en 1995, Voxan est à l'origine un constructeur de motos français basé à Issoire dans le Puy-de-Dôme jusqu'en 2009. La marque était notamment connue pour son design atypique et son moteur bicylindre en V ouvert à 72° de 996 cm3. Le 2 juin 2010, Gildo Pallanca Pastor président de la société monégasque Venturi Automobiles annonce le rachat de la marque qui était en liquidation judiciaire depuis décembre 2009 ** Catégorie : motos électriques à une roue motrice, partiellement carénées de moins de 300 kg. *** Actuel record : 329,085 km/h par Ryuji Tsuruta sur Mobitec EV-02A (toutes catégories de poids confondues)


ATHLETISME • Au stade Louis II une soirée marquée par l'exploit de Joshua Cheptegei : un premier pas vers le retour à la normale

Herculis, meeting des records par Alan Parker-Jones

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g Cheptegei sur le pavois, mais pas seulement ! "Monaco est un endroit spécial et c'est l'un de ces endroits où je pourrais battre le record du monde", a-t-il déclaré. "Il m'a fallu beaucoup de temps pour rester motivé cette année car beaucoup de gens restent chez eux mais il faut rester motivé". Cheptegei n'est pas le seul athlète à avoir mis à profit l'absence de compétition en 2020 pour réaliser un temps impressionnant. Ailleurs, le champion du monde Noah Lyles a démontré ses qualités au 200m avec une victoire éclatante en 19,72 secondes. Donovan Brazier (USA), champion du monde du 800m, a signé la meilleure prestation mondiale de l'année en 1'43"15, juste devant son coéquipier Hoppel. Les performances de très haut niveau se sont succédées avec les 6m de Mondo Duplantis (SUE) au saut à la perche et les 13'11 de l'Espagnol Ortega sur 110m haies. Filip Ingebrigsten a battu le record d'Europe du 1500m en se classant 2e derrière le kenyan Timothy Cheruiyot. La championne du monde kenyane Hellen Obiri a remporté une victoire confortable sur le 5.000 mètres, sa rivale Sifan Hassan s'est retirée de la course et la Britannique Laura Weightman a établi un record personnel en troisième position. Le champion du monde norvégien Karsten Warholm au 400m haies - en contre-la-montre et en solitaire - avec un chrono de 47'10

© Photo MH / AFP

Le meeting Herculis s’est confirmé – cette année encore et malgré une saison fortement perturbée par la pandémie de coronavirus – être le meeting des tous records, tant en terme de prestations que de qualité de ses participants et de participation du public. Le 14 août dernier, lors de ce rendez-vous prestigieux qui avait dû en décaler la date en raison de la Covid-19, l'Ougandais Joshua Cheptegei a réalisé - malgré tout - une course étonnante, battant de près de deux secondes le record du monde du 5000 m avec un chrono de 12:35.36. Le record précédent, établi par le grand éthiopien Kenenisa Bekele, était de 12:37.35. Le jeune homme de 23 ans, qui a remporté le titre mondial du 10.000 m à Doha l'année dernière, avait promis de tenter sa chance à ce moment-là, mais son succès semblait peu probable. Fait remarquable, c'est le deuxième record du monde de Cheptegei à Monaco cette année. Il avait battu le record du monde des 5 km sur route en Principauté en février.

a battu l'ancien record du meeting établi par Kevin Young en 1992. g Un premier pas ver un retour difficile à la normale... Lors des précédentes tentatives d'organiser des compétitions internationales d'athlétisme cette saison, notamment à Oslo et à Zurich, les athlètes ont participé à des compétitions à distance par liaison vidéo, sur des distances rarement parcourues et sur de petits terrains. Avec une limite de 5.000 spectateurs dans le respect de la distanciation sociale et des listes de départ étoffées s'affrontant dans le même stade, l'ouverture de la Diamond League de Monaco a marqué un retour partiel à la normale. Mais les effets de la pandémie étaient encore visibles. Les athlètes se sont préparés pour les courses sur le terrain intérieur afin de disposer de plus d'espace que ce que la salle d'appel habituelle du stade Louis II leur permettait, le bruit de la foule a été propagé dans le stade et le champion du monde américain de saut à la perche, Sam Kendricks, n'a pas pu participer à la compétition, sa perche n'étant pas arrivée à temps au stade.

FORMULE 1

Ferrari fête les 1000 Grand Prix

FORMULAIRE D’ABONNEMENT

L

e championnat du monde F1 a déjà dépassé les 1000 GP depuis sa création en 1950… mais pas Ferrari. L’équipe historique de la F1, la plus capée, la plus titrée célèbrera son 1000° engagement en championnat mondial ce mois de septembre. Sur le circuit de Mugello en Italie. Ce n’était pas prévu en début d’année, mais la covid 19 a bousculé le calendrier. Ce sera le Grand-Prix de Toscane… le premier du nom en championnat. 1000 grands-prix pour la Scuderia sur un circuit qui lui appartient ! Ça tombe bien. Un anniversaire qui ne sera sans doute pas « happy » tant les monoplaces rouges sont à la traine cette année. Loin, très loin des Mercedes, même quand elles gagnent sur 3 roues comme au GP d’Espagne en août. La Ferrari 2020 est mal née, ratée.

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g Ferrari a raté 17 départs par choix, dépit ou tristesse 1000 GP, il en manque donc 17 au compteur de la Scuderia. 17 absences au départ. A commencer par le tout premier Grand-Prix du championnat le 13 mai 1950 à Silverstone. Ferrari ce jour là disputait une course de F2 à Mons. Les organisateurs belges s’étaient montrés plus généreux que les anglais ! Enzo Ferrari n’a jamais été philanthrope ! Par trois fois aussi les voitures du Commendatore ont été victimes d’un mouvement de grève dans la métallurgie italienne. En 1960, 61 et 62 la Scuderia ratera les GP de fin de saison aux USA et en Afrique du Sud (63). En 60 Brabham a déjà le titre en poche, alors pourquoi faire ce long et cher déplacement américain. En 1961 Monza a scellé pour le meilleur et pour le pire les destins de Phil Hill et de Wolfgang von Trips dans une épouvantable tragédie. L'Américain a été titré suite à l'accident mortel de son coéquipier allemand, dont la sortie de piste de la Ferrari a coûté la vie à 14 spectateurs. Enzo Ferrari n'a pas le cœur à terminer la saison. Il n'y aura pas de Ferrari à Watkins Glen. g Deuils et colère En 62, Au lendemain de la dernière épreuve européenne, à Monza, Enzo Ferrari envoie un courrier à ses pilotes pour leur signifier que la Scuderia n'ira pas à Watkins Glen, ni à East London, terminus sud-africain du "Mondiale". Les Ferrari sont dépassées. Déçu par le double forfait des « Rouges » en cette fin de saison, l'espoir de la Scuderia, le Mexicain Ricardo Rodriguez, 20 ans, a de son côté demandé l'autorisation de courir son Grand Prix national, hors-championnat, au volant d'une Lotus louée à Rob Walker Racing Team. Le Mexicain se tue sur les hauteurs de Mexico, le 1er novembre. Et la Scuderia n’est pas au départ du GP de Monaco 1968 ! Enzo Ferrari ne décolère pas contre l'Automobile Club de Monaco. La chicane qui a coûté la vie à Lorenzo Bandini l'année précédente n'a pas été modifiée comme il l'exigeait. En signe de protestation, ses bolides ne font pas le voyage en Riviera. A Zolder en 1982, Suite à l'accident mortel de Gilles Villeneuve lors de la qualification à Zolder, la Scuderia retire la machine de Didier Pironi. ( P.Y.R.)

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ÉTAPE DE RÊVE À JULIÉNAS!

Calme et gourmandise au cœur du Beaujolais

Alain BLETON

La Rose Juliénas

Ancienne Place du Marché F - 69840 Juliénas

+33 4 74 04 41 20

www.chez-la-rose.fr info@chez-la-rose.fr Christine et Alain Bleton et leur équipe vous accueillent dans le pittoresque village viticole de Juliénas. Tombés sous le charme il y a quelques années, c'est finalement en 2017 qu'ils achètent l'Hôtel-Restaurant “Chez La Rose” et concrétisent ainsi leur rêve de mise au vert. Désormais rebaptisé “La Rose”, l'HôtelRestaurant propose 11 belles chambres aussi apaisantes que confortables où vous prendrez plaisir à vous reposer.

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N° 197 • Septembre 2020

Après un passage à l'Hôtel du Rhône à Genève, la Poularde Bressane à Grenoble où il obtient une Etoile au Guide Michelin, il fut ensuite le Chef Exécutif de l'Hôtel Richemond à Genève. Il devient en 1990 Responsable du restaurant gastronomique de l'Ecole des Arts Culinaires et de l'Hôtellerie à Ecully, créé et géré par son Maître, Paul Bocuse. En 1993, son parcours se poursuit ensuite à Monte-Carlo au Métropole Palace Hôtel, pour le plus grand plaisir des gourmets de la Riviera. Puis de retour à Genève en 2001, il accède au poste de Chef des cuisines pour un palace genevois avant de s’installer à Juliénas.

La Table d’Alain Bleton et La Petite Rose vous offrent des menus inspirés des produits de la région en harmonie avec les saisons. Tous deux professionnels de l'hôtellerie-restauration de luxe, Christine et Alain Bleton mettent tout en œuvre pour que votre séjour reste un inoubliable souvenir avec un excellent rapport qualité/prix. Ne cherchez plus, vous avez trouvé la bonne adresse ! En saison estivale, terrasse intérieure et piscine.


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