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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XXI • Numéro 200 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Décembre 2020

• Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

Dossier Spécial

Photo © Michael Alesi / Directtion de la Communication

Le temps de la résilience

Célébrations 2020 dans un format inédit imposé par les restrictions sanitaires

Une Fête Nationale empreinte d’émotion N° 200 • Décembre 2020 1 ☞  ÉCONOMIE ÉCONOMIE • BULLES FINANCIÈRES ET EXUBÉRANCE IRRATIONNELLE DES MARCHÉS • PAGE 9


DOSSIER SPECIAL

Adaptation sans reco

Face à la deuxième vague de la pandémie, la Principauté a opté pour la stratégie de la résil

par Patrice Zehr

DOSSIER

S

i la résilience consiste à vivre de façon acceptable en dépassant un traumatisme sans le nier, face à la Covid-19 phase 2, Monaco est un exemple indiscutable de résilience. Monaco a toujours fait des envieux, mais sans doute jamais comme en ce moment. La Principauté a su s’adapter en maintenant tout ce qui pouvait l’être. Le rêve des Français et de tant d’autres dans le monde est - en attendant le vaccin - de vivre comme on vit ici depuis des semaines. Le pari monégasque du couvre-feu sans confinement, voulu par le Prince et préparé dans la concertation par le Gouvernement et le Conseil national, est un pari pour le moment gagné à la satisfaction de tous. Le présent est maitrisé mais l’avenir reste incertain.

g Le symbole de la Fête nationale Cette année la Fête nationale monégasque a été aménagée, mais elle a eu lieu. Une image restera, celle du Prince Héréditaire Jacques, en tenue de carabinier, faisant le salut militaire, surveillé par sa sœur Gabriella, sous le regard aimant de ses parents. Pas de défilé, mais une revue des troupes, maintenue également la messe solennelle d’action de grâce dans la cathédrale. Monaco sait protéger ses traditions et son identité. Le message est clair et totalement intégré par les habitants : nombreux sur les balcons pour applaudir la famille princière le soir de la Fête nationale ; qui ont accepté les limitations notamment celle du couvre-feu. La population a respecté les gestes sanitaires recommandés, dont le port du masque obligatoire sur tout le territoire. A Monaco, la confiance est intacte dans la capacité de l’Etat à faire face. Et Monaco a fait face avec sang froid, résistant au vent de panique soufflant si près de chez nous et refusant, non sans un certain

L'EDITORIAL

A

par Roberto Volponi

courage politique et sanitaire, le retour d’un confinement à la française. Le pari a été jugé risqué par certains. Mais ce pari a été jusqu’à présent réussi. Après quelques chiffres inquiétants de hausse de la contamination, la décrue a été au rendez-vous du couvre-feu. Jamais notre système hospitalier n’a été en danger de rupture. C’est ce qui explique la différence majeure avec la stratégie française. Nos restaurants sont restés ouverts, comme nos magasins. Certes il y a eu des inquiétudes devant une affluence inhabituelle. Les reportages critiques se sont multipliés dans certains médias sur ces Français qui venaient se déconfiner à Monaco. Mais pour le moment aucun cluster. Les abus ont été sanctionnés. L’épidémie est toujours là, mais sous contrôle et la vie sociale ne s’est pas totalement arrêtée pas plus que la vie culturelle…. Autre spécificité. g Une oasis culturelle A Monaco les librairies n’ont pas fermé, pas plus que les espaces culturels de la Fnac ou de Carrefour. Le seul Opéra accueillant du public en Europe et sans doute dans le monde en cette fin d’année, est à Monaco. Jean-Louis Grinda a monté et présenté Carmen dans une nouvelle mise en scène. Le spectacle surprise de Gad Elmaleh a dû rajouter des séances supplémentaires, toutes les places sur celles prévues initialement étant vendues en moins de 90 minutes. Les Ballets de Monte-Carlo ont effectué un grand retour qui va se poursuivre pendant la période des fêtes. Le Grimaldi Forum reprend d’opéras en ballets des couleurs, rouge et blanche certes pour le moment, mais des couleurs tout de même. Monaco entend rester un lieu de fête, une fête contrôlée, mais une fête. Ce sera vrai avec les illuminations de Noël, avec les crèches sur la Place du Palais, la traditionnelle messe de minuit. g Les grands projets maintenus On peut se réjouir de cette situation sans être totalement rassuré pour l’avenir. L’avenir sera précisé lors des débats puis du vote courant du mois du budget

2021. Ce sera un nouveau test pour la complémentarité entre le Gouvernement et la Haute Assemblée. Cette complémentarité a été essentielle pour les décisions adoptées par l’Etat face à l’épidémie. Les élus ont pris en compte les attentes de la population et ont tout fait pour que le gouvernement y réponde au plus près. Le renoncement à un confinement à la française n’était pas gagné d’avance. Ce budget en déficit mais moins que redouté, permettra de faire le point sur le

Gare à la psychose de la panacée miraculeuse

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N° 200 • Décembre 2020

© Photo thelocal.it

l’heure où nous écrivons, Monaco semble avoir gagné son pari face à la deuxième vague de la pandémie du Coronavirus. La stratégie mise en place par le Comité mixte de suivi - établi entre le Gouvernement et le Conseil national, sous l’impulsion du Souverain - a porté – semblerait-il – ses fruits. Sans avoir eu recours à un deuxième confinement général, mais en adoptant des mesures strictes de contrôle, le nombre de contagions - après avoir atteint des pics impressionnants début novembre - a chuté drastiquement pour se situer aujourd’hui assez durablement sur quelques cas sporadiques, tout cela malgré les craintes de contagion éventuellement apportée de l’extérieur par les travailleurs pendulaires et des « échappés » du confinement des pays limitrophes… A contrario, Monaco est devenu une sorte de pôle d’attraction pour ceux qui peinent à respecter les restrictions imposées ailleurs. L’action de contrôle exercé à tous les niveaux – favorisé par un territoire limité – a fait ses preuves. Quoiqu’il en soit, la crise sanitaire en Principauté s’est sensiblement améliorée et apparemment stabilisée dans un créneau assez encourageant pour l’avenir. Dans une telle situation, assez stable mais pas du tout résolutive, l’attention désormais se penche inévitablement sur les vaccins. Eh oui, les vaccins : car - selon l’OMS – ils sont plus de 169 les vaccins candidats contre la Covid-19 actuellement en cours de développement, dont 26 en phase d’essai chez l’homme. 3 ont terminé leur phase d’expérimentation et semblent sur le point de lancer la production à grande échelle pour être rapidement en capacité de les distribuer à la population, notamment aux Etats-Unis et en Europe. La course des sociétés pharmaceutiques a été extrêmement rapide, peut-être trop. En brûlant toutes les étapes, ces vaccins promettent une efficacité exceptionnelle qui néanmoins doit encore être prouvée sur le terrain. Sans vouloir atténuer l’enthousiasme bien compréhensible, toute cette pression pourrait toutefois engendrer des fausses illusions, car les problématiques qui demeurent sont encore nombreuses et imposent forcément la plus grande prudence. Tout d’abord, aucun d’entre eux n’a été encore validé – s’ils le sont- par les autorités de santé internationales, on ne sait pas à ce jour si tous ou lesquels vont passer l’examen final. Mieux vaut être patient et éviter absolument la psychose du « tout de suite et à tout prix » et penser qu’il s’agit d’une sorte de panacée miraculeuse qui ferait disparaître le virus par un coup de baguette magique et de ce fait nous conduirait à baisser la garde. Il ne faut pas oublier - d’un autre côté – que si le vaccin empêche la maladie de se développer – on ne sait d’ailleurs pas encore pour combien de temps – il pourrait ne pas empêcher aussi que les sujets vaccinés puissent contracter tout de même le virus et ainsi le transmettre. Toutefois, même s’il n’est pas une potion miraculeuse et immédiate, le vaccin représente sans doute la solution finale de cette crise historique. Mais une fois qu’il sera choisi et enfin arrivé, d’autres questions se poseront, en ce qui concerne en particulier la distribution, le stockage et l’administration. Quant à la distribution, Monaco n’étant pas membre de l’UE - qui a déjà signé des contrats avec 6 sociétés pharmaceutiques différentes pour s’assurer de recevoir leurs vaccins en voie de finalisation - ne devrait pas risquer cependant de se retrouver sans, car les quantités dont la Principauté aura besoin sont absolument négligeables par rapport aux quantités nécessaires ailleurs : En tout cas, Monaco pourrait quand même se les procurer à travers des canaux parallèles. Pour le stockage, pas la peine non plus de prévoir des systèmes de congélation sophistiqués, car seulement un vaccin – à l’heure actuelle – requiert des températures de conservation extrêmes. Quant à l’administration généralisée du vaccin auprès la population, il nous faudra choisir de le rendre obligatoire ou pas. Il sera d’abord inoculé en priorité aux personnels sanitaires et aux catégories les plus fragiles, puis à tous les autres, et si à la suite de l’administration sur la base volontariste celle-ci devait se révéler insuffisante pour enraciner définitivement le virus, et seulement dans ce cas, la question de l'obligation se poserait à nouveau sans pouvoir de toute façon l’exclure à priori…


LE TEMPS DE LA RESILIENCE

onfinement : le bon choix ?

lience : le pari monégasque, voulu par le Prince aves les Institutions, semble - pour le moment - gagnant... INTERVIEW

MARIE-PIERRE GRAMAGLIA *

"Pour 2021 nous n’avons ni report d’opérations, ni renoncement"

© Photo DdCM

g Madame Gramaglia, en ce qui concerne la qualité de la vie et les nuisances, pensez-vous que la situation va encore s’améliorer ou qu’obligé de mettre les bouchées doubles, il faudra accepter pour notre économie, plusieurs mois encore difficiles ? Marie-Pierre Gramaglia : "Depuis plusieurs années maintenant, le Gouvernement et l’ensemble des acteurs du BTP se sont fortement mobilisés pour trouver un juste équilibre entre les bruits générés par les chantiers et la qualité de vie des monégasques et résidents. Des mesures ont été prises en matière d’horaires, d’information des riverains, de mise en œuvre de méthodes et de choix des matériels pour réduire les nuisances, les contrôles ont été intensifiés pour s’assurer du respect de la réglementation. Nous promouvons aussi l’innovation avec parfois des tests d’engins jusque-là jamais utilisés en Principauté ou en France, comme l’hydrofraise qui a été mise en œuvre sur le chantier de l’opération Testimonio II. La Commission Innovation du BTP, qui regroupe les acteurs publics et privés de la construction, que nous avons initiée avec la Direction des Travaux Publics, assure une veille technologique pour suivre les méthodes et moyens qui sont développés dans le monde pour répondre à ces problématiques et les proposer aux entreprises en charge de la réalisation des travaux. Aujourd’hui nous avons plusieurs opérations publiques et privées importantes qui avancent en même temps comme le nouveau CHPG, Pasteur, Testimonio, IDA, le Larvotto, le Palais Honoria, l’extension du territoire sur la mer… Qu’il s’agisse de créer des équipements publics ou des logements, chacune de ces opérations a pour finalité de répondre aux besoins de notre pays, et contribue à son attractivité et à sa prospérité économique."

climat social comme sur les grands travaux. Tout cela est traité dans ce dossier. On note que le climat social se crispe autour de la loi sur l’aménagement du temps de travail ou le plan de restructuration de la SBM. Il faut être très vigilant car une crise sociale pourrait mettre en péril notre résistance économique. Pour le moment le secteur du BTP résiste, tout comme la place financière. Les petits commerces monégasques savent se réinventer. Les grands projets structurants sont maintenus, l’extension en mer, l’hôpital, le grand Ida ou le nouveau Fontvieille sur lequel nous braquons ce mois-ci le projecteur. La résilience permet la relance, mais il faut rester prudent. g Le défi de la vaccination Monaco vit avec le virus plutôt mieux que d’autres. Mais la menace sanitaire est toujours là. Le Conseil national fait tout pour que la stratégie de tests soit performante et permette encore une meilleure visibilité sur l’évolution de la maladie. Reste le vaccin, espoir suprême et suprême pensée. Tout le monde en parle. La Principauté aura-t-elle un vaccin en nombre suffisant, quand, lesquels et surtout par quelle filière ? Il est impossible de répondre car notre spécificité européenne peut être un frein, mais notre communauté sanitaire avec la France doit rassurer tout le monde. Nous aurons besoin d’un nombre limité de doses, même si tout le monde voulait se faire vacciner. Ce qui compte comme hier pour demain, c’est la confiance dans notre Etat, dans son Prince, son gouvernement, et les élus des monégasques. La confiance à Monaco, une fois installée avec la création par le Prince du Comité mixte de suivi, ne s’est jamais démentie… Il aura fallu cela pour faire disparaître les tensions institutionnelles. Mais au bout du compte, il y a toujours eu une réponse adaptée. Le non-confinement en est la dernière preuve en date. Reste une étape, la vaccination : la solution ne doit pas devenir un problème.

g Par rapport aux problèmes de la circulation où en est-on, notamment du projet que vous avez révélé, de métro Nice-Monaco ? MPG : "En matière de circulation, comme j’ai déjà eu l’occasion de le rappeler, l’objectif du Gouvernement est de revenir en 2030 au niveau du trafic VL entrant et sortant des années 1990. Pour y parvenir, nous devons réduire de 20% le trafic automobile par rapport à 2019, tout en absorbant le trafic supplémentaire induit par le développement économique et démographique entre 2019 et 2030. Je rappelle également que la mobilité intervient pour 1/3 des émissions de gaz à effet de serre et que nous avons dix ans pour les réduire à 50%. La mobilité douce y contribue avec l’aide à l’achat de véhicules écologiques. Nous développons aussi le réseau de vélos à assistance électrique, Monabike, et nous avons également l’offre d’auto partage Mobee. Les engins de déplacement personnels (EDP) tels que trottinettes sont également à prendre en compte. Nos actions portent aussi sur la création d’une offre de stationnement périphérique, le renforcement du TER, du télétravail et du transport en commun urbain, confortés par une politique tarifaire des parkings publics. En intra-muros, elles portent aussi sur des études sur le télécabine ou la ligne de Bus à Haut Niveau de Service. Pour les accès à la Principauté par la route, nous participons à l’ouverture de la bretelle d’autoroute de Beausoleil, après La Turbie en direction de l’Italie ; nous avons également en projet l’aménagement de ronds-points sur la moyenne corniche entre le tunnel A 500 et l’entrée de Monaco. Le projet de navettes maritimes entre Nice et Monaco est également à l’étude. Par contre, à ce stade concernant les réflexions en cours, je n’ai rien d’autre à ajouter au regard du projet entre Nice et Monaco. Il ne faut rien s’interdire et tout projet susceptible d’améliorer l’accessibilité de la Principauté de Monaco suscite l’intérêt du Gouvernement et est examiné par les équipes du DEEU." g Ce budget va devoir assumer la poursuite de la protection sociale en participant à la relance économique. Le Département de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme a-t-il obtenu un budget suffisant pour les investissements indispensables pour l’avenir de Monaco ? MPG : "Concernant le budget 2021, les opérations publiques en cours vont se poursuivre selon leur planning. L’enveloppe destinée aux dépenses d’investissements qui était de 590 M€ cette année progresse à 625 M€, dont un tiers destiné au Plan national du Logement des Monégasques avec la livraison programmée entre 2022 et 2025 de près de 800 appartements neufs." g Quels seront en 2021 les principaux investissements de l’Etat en ce qui concerne les chantiers ? Tous ont-ils été maintenus, y a-t-il des reports ou même des renoncements ? MPG : "Nous n’avons ni report d’opérations, ni renoncement. Comme je l’ai dit et comme vous le savez, les opérations liées au plan logement concernent pour 2021 la livraison de Picapeira, en 2022 Testimonio II, en 2023 Carmelha, Testimonio II bis, Grand IDA et Palais Honoria. Nous avons également la rénovation du site balnéaire du Larvotto qui sera de nouveau ouvert à l’été prochain, la poursuite des grands chantiers comme celui de l’îlot Pasteur, qui offre un nouveau collège et une nouvelle médiathèque à la Principauté, ou celui du nouveau CHPG, ainsi que le déploiement des réseaux thalassothermiques du Larvotto et de La Condamine qui contribueront à réduire de 7 % les émissions de GES de la Principauté." (P.Z.) * Conseiller de Gouvernement - Ministre de l' Équipement, de l'Environnement et de l'Urbanisme

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DOSSIER SPECIAL

"La crise n'a pas affecté le projet de Fontvieille" par Patrice Zehr

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g On le voit partout où vous avez imposé votre patte avant Monaco, l’immobilier commercial est pour vous un levier qui permet finalement une révolution urbaine incluant l’environnement et la vie des vrais gens. Quel est l’esprit de SOCRI REIM ? NC : "SOCRI REIM est, pour dire les choses simplement, un opérateur dédié à la dynamisation des cœurs de ville. Nous maitrisons en effet toutes les étapes des opérations urbaines complexes et intervenons aussi bien dans le développement d’opérations d’aménagement, de projets immobiliers, que dans l’investissement et la gestion d’actifs. Il faut nous voir comme un acteur global, flexible et pluridisciplinaire capable de proposer à des collectivités des opérations d’aménagement complètes. Nous nous efforçons de concevoir des lieux d’exception innovants, avec une très forte présence du végétal, et répondant aux plus hauts standards en matière de développement durable. De plus, cette période vient confirmer qu’il faut faire évoluer les sites existants monofonctionnels, refermés sur eux-mêmes pour en faire des lieux de vie ouverts, aérés, extrêmement végétalisés et à multi-usage. En matière de commerce, il est indispensable aujourd’hui de proposer une offre multicanale qui réponde à la fois au besoin de proximité et de « e-services » (click&collect, livraison à domicile, drive) avec l’intégration d’une logistique urbaine mieux adaptée. La conception minutieuse de ce projet qui s’est faite en INITIATIVES étroite collaboration avec l’ensemble des partenaires répond à l’ensemble de ces objectifs. Nous travaillons depuis le premier jour telle une « maison de haute couture » de l’immobilier au service de la principauté sur ce site particulièrement contraint." g Comment cette conception s’est-elle adaptée aux spécificités de Monaco ? A quoi va ressembler votre nouveau Fontvieille ? NC : "Nous avons été très loin dans les études de conception du projet en mettant en place une équipe complète de plus de 20 maîtres d’œuvre et bureaux d’études, dont l’architecte Alexis Blanchi de Monaco, l’agence Fuksas de Rome et l’agence L35 de Barcelone. Ce sera une infrastructure majeure qui transformera radicalement le quotidien des habitants et des salariés à Monaco. Le projet prévoit tout d’abord une extension importante du centre commercial qui compose le site existant, avec l’implantation de grandes enseignes internationales. L’ensemble intègre aussi un immeuble de bureaux avec des espaces de travail modulaires et modernes, accompagnés de nombreux services, un petit immeuble de logements domaniaux, un parc de stationnement et un niveau de logistique urbaine, complément indispensable du commerce de demain. La toiture de l’ensemble accueillera le plus grand parc public de Monaco sur 2ha situés en plein cœur de la Principauté. Les abords du site seront également totalement repensés pour assurer une connexion urbaine parfaite avec son environnement, avec une attention toute particulière pour les parcours piétons. Ce projet sera réellement une référence

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© Photos Socri Reim

g La crise sanitaire est-elle une menace pour le projet du nouveau Fontvieille ? Avez-vous pu vous adapter et maintenir les objectifs ? Nicolas Chambon : "La crise sanitaire n’est en rien une menace pour le projet de Fontvieille. Cette crise est grave d’un point de vue sanitaire et économique mais elle a été mieux gérée en Principauté que dans bien des pays. D’autre part la crise que nous traversons et dont nous voyons enfin le bout de tunnel est conjoncturelle alors que la restructuration du quartier de Fontvieille vient répondre structurellement aux besoins des monégasques, que ce soit en matière d’offre commerciale, de créations d’emplois, de déplacements, de logement et enfin de cadre de vie. Enfin la mise en œuvre de ce projet est particulièrement vertueuse car il générera des recettes importantes et récurrentes pour les finances de la principauté que ce soit pour les nouveaux loyers mais aussi les recettes de TVA qui pourront être captées sur Monaco. Cette année, avec l’Administration des Domaines et les services du Gouvernement, ce projet étant plus que jamais une priorité, nous avons mis en place les moyens nécessaires pour que le projet avance malgré le contexte et que l’on respecte nos engagements sur le planning."

mondiale en matière de développement durable. Il ne visera pas moins de 7 labels environnementaux très exigeants." g La crise sanitaire peut selon certains prévisionnistes déboucher sur des changements de comportements. L’attractivité des grands centres commerciaux n’est-elle pas en risque de déclin ? Intégrez-vous dans vos projets cette incertitude sur l’avenir de la demande par rapport à votre offre ? NC : "Monaco, comme à bien d’autres égards, est un cas unique au monde en matière d’offre commerciale. La demande pour l’implantation de nouvelles enseignes aux standards internationaux est extrêmement forte sur Monaco. Les performances des commerces sont globalement très bonnes en principauté. La restructuration de Fontvieille répond à un besoin très fort qui permettra aussi de limiter l’évasion commerciale de la clientèle et de répondre à la demande locale. Au-delà du centre commercial, le projet de Fontvieille a été conçu comme une infrastructure proposant de nombreuses activités et services : commerces, bureaux, restaurants, loisirs, logements, musées et parc. Sa conception avait déjà anticipé de nombreuses tendances ou enjeux d’avenir. Pour ne citer qu’un exemple, il intègrera une véritable plateforme logistique urbaine permettant aux clients de commander sur internet et de venir directement récupérer leurs produits sur le site. Les commerçants pourront ainsi jouer pleinement de la complémentarité des canaux de vente en proposant par exemple du « click & collect », du « web to store », des livraisons à domicile ou encore des services de drive. D’autre part, toujours dans une démarche de pérennité et d’évolutivité, les futurs bureaux seront livrés brut afin de les aménager suivants les besoins du moment et de se conformer au plus près des souhaits des futurs occupants. Les réflexions à ce stade portent sur une offre de bureaux modulaires, avec de nombreux services associés et des espaces de co-working. Notre ambition est de créer un site sur mesure, résolument adapté aux besoins actuels et futurs des monégasques et de la Principauté."

Un bel exemple de résilience

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ierre Billon et Sébastien Lambla, tous deux monégasques, lancent DouxVillage.mc, première «MarketPlace monégasque» pour le développement de l’achat local en ligne auprès des commerçants de la Principauté Le commerce local qui devait déjà lutter contre la vente en ligne des pure-players, doit aujourd’hui faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Et si l’ennemi du passé devenait l’allié du futur ? C’est le pari réfléchi de Sébastien Lambla et Pierre Billon. DouxVillage.mc, est ainsi le fruit d’une approche communautaire misant sur la cohérence commerciale digitale. Elle s’adresse à l’ensemble des commerçants de la Principauté avec une gestion simplifiée, leur permettant ainsi quelle que soit leur taille, d’en bénéficier. La plateforme s’occupe de tout, mise en ligne de la boutique, gestion des commandes clients, interface avec les commerçants pour la disponibilité produits et livraison. g Lancement le 8 décembre, juste avant les fêtes de fin d'année... Un lancement prévu le 8 décembre, juste avant les fêtes de fin d’année, afin de permettre aux commerces de booster leurs ventes dès la période où ils en ont le plus besoin ! Un service sans nul autre pareil permettant une livraison dans l’après midi pour toute commande passée le matin avant 11h, et ainsi recevoir ses achats afin la fin de la journée de travail. De quoi donner doublement envie de soutenir le commerce local. Pierre Billon et Sébastien Lambla, amis d’enfance, sont deux monégasques revenus à Monaco après avoir travaillé dans le secteur des nouvelles technologies dans de nombreux pays. « Nous avons comme ambition de soutenir les ventes de nos commerçants locaux, tout en accompagnant la digitalisation du commerce à Monaco. Cette période a accéléré notre projet en la matière, en misant sur l’entraide, l’entreprenariat et l’innovation. Une véritable évidence pour nous ».

© Photo DR

DOSSIER

’est le projet dont tout le monde parle. La rénovation du quartier de Fontvieille : 100.000 mètres carrés autour du grand centre commercial. Le but c’est de donner à Monaco une attractivité commerciale et environnementale supérieure à celle de Polygone Riviera ou Cap 3000. C’est donc assez naturellement que la candidature de SOCRI REIM s’est imposée. Questions à Nicolas Chambon, son président fondateur.


LE TEMPS DE LA RESILIENCE

"Le secteur bancaire à Monaco se maintient toujours bien" par Patrice Zehr

g En ce qui concerne plus précisément votre établissement à Monaco et ses activités d’investissements liées aux évolutions dans tous les domaines, diriezvous que votre clientèle a été plus prudente ou au contraire plus active ? HO : "Dans l’environnement des marchés financiers d’aujourd’hui, la notion de prudence a évolué. Autrefois, on jugeait de la prudence d’une clientèle à sa tendance à investir sur des placements plutôt monétaires et obligataires. Aujourd’hui, ces deux classes d’actifs présentent des rendements négatifs avec le vrai risque, en cas de remontée des taux d’intérêts, d’une perte de capital. Comme j’ai déjà pu le dire en début d’année, nous sommes passés d’un environnement de taux sans risque à un environnement de risque sans taux. Les investisseurs n’ont par conséquent pas d’autre choix que de considérer les autres classes d’actifs : en l’occurrence l’or et les actions. La perspective du vaccin aujourd’hui rend l’or un peu moins attractif, d’où des prises de bénéfices logiques ces dernières semaines. Les actions font quant à elles l’objet de rotations sectorielles, les titres connectés aux cycles économiques (dit cycliques) étant recherchés au détriment des titres technologiques qui ont fait un parcours remarquable depuis le mois de mars." g Votre banque - Edmond de Rothschild Monaco - se veut un modèle des évolutions de notre place financière qui se veut plus transparente et plus éthique. Mais au-delà de l’image, y a-t-il des projets concrets ? 3 QUESTIONS A :

DAVID HACHE *

"Conserver les emplois" g David Hache, diriez-vous que les aides de l’Etat sont pour les entreprises concernées, du type de la votre, indispensable mais pas suffisantes ? David Hache : "Absolument pas, les aides de l’Etat sont très utiles et adaptées en cette période d’activité réduite."

HO : "Tout d’abord, nous nous assurons que tous nos clients et partenaires soient bien à jour de leurs obligations réglementaires et fiscales. Nous sommes spécialisés sur un certain nombre de marchés, on ne peut pas connaître les contraintes de tous les pays. Nos banquiers se voient assigner des marchés par pays de résidence, sur lesquels ils peuvent effectivement traiter au mieux la clientèle. Notre établissement a mis en place une politique de sélection des pays de rattachement de sa clientèle. Nous faisons très clairement des choix de provenance de nos clients, car nous souhaitons être en mesure de pouvoir comprendre et vérifier l’origine de la constitution du patrimoine. Bien sûr, dans le cadre de notre collaboration avec l’AMAF, nous participons à tous les travaux d’adaptation de la législation, en lien avec le Gouvernement et le Conseil National, notamment pour les transpositions des directives européennes dans le droit monégasque. La 5ème directive européenne contre le blanchiment et le financement du terrorisme sera votée le 16 décembre prochain à l’Assemblée. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les autorités réglementaires locales, récemment encore avec le SICFIN dans le cadre de l’ENR2 (second cycle d’évaluation nationale des risques)." * Directeur Général de la Banque Edmond de Rothschild Monaco

© P h o t o Tw i t t e r

g Comment les avez-vous utilisées, et jusqu’à quand cela doit-il durer ? DH : "Nous utilisons les CTTR pour conserver les emplois des travailleurs n’ayant plus de travail dans notre société par manque d’activité, cela nous permet de ne pas licencier pour raison économique. Nous espérons que nous aurons la possibilité de le faire jusqu’au retour à une activité normale."

© Photo Newday Monaco

g Hervé Ordioni*, comment expliquez-vous la très bonne tenue de la place financière monégasque dans cette période de crise sanitaire et de confinements ? Hervé Ordioni : "Le secteur bancaire constitue à Monaco comme ailleurs un rouage essentiel de l’économie. Les banques sont là pour aider bien sûr leurs clients, mais aussi pour agir comme interlocuteurs des autorités publiques, notamment en période de crise sanitaire et économique. Le secteur a connu une forte activité pour les banques commerciales. Concernant les activités de banque privée, la clientèle confinée a trouvé le temps de s’occuper plus que d’habitude de ses placements financiers, et d’intervenir sur des marchés très volatils, ce qui a généré des opportunités. On juge aussi la santé d’une place bancaire à l’évolution de sa « collecte » ou « AUM » (Assets Under Management). Depuis 20 ans, la place monégasque connaît une croissance régulière et significative. Il est possible que 2020 soit une année de stabilisation : d’abord parce que les marchés financiers ont eu un impact sur la valeur des titres, mais aussi parce que les nouvelles installations de résidents étrangers ont été bloquées par les confinements successifs au niveau mondial. Pour 2020, si nous constatons donc une stabilisation de la collecte, nous avons assisté en parallèle à une bonne année en matière de volume de transactions. Le secteur se maintient bien et on le voit en termes d’emploi. La place demeure stable et il n’y a pas, à ce stade, de restructuration particulière en dehors de certains ajustements classiques en ressources humaines. Ce qui est un signe de bonne tenue de ce secteur très important en terme d’heures salariées travaillées, une stabilité qui a été renforcée par la capacité d’adaptation des établissements et des collaborateurs au télétravail. La crise que nous traversons est donc une crise sanitaire aux conséquences économiques mais pas crise financière."

g Comment vous êtes-vous adapté et comment avez-vous innové pour faire de cette période si difficile une opportunité d’évolution positive ? DH : "Nous avons développé nos activités annexes : signalétique Covid, publicité grand format, marquage véhicules et full covering, décoration et agencement de vitrines. Nous avons aussi créé une nouvelle marque pour faire de la décoration, personnalisation ou rénovation de mobilier avec des vinyles dédiés à cet effet. C’est une tendance très écologique, économique et adaptée aux goûts de chacun. Nous sommes fiers d’être pionniers à Monaco dans ce secteur" * Propriétaire et gérant de Graphic Service Communication S.A.M.

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POLITIQUE & SOCIETE

"Le PNL est gravé dans le marbre" par Patrice Zehr

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Photo CN

g La modernisation se poursuit... La crise en toile de fond, mais pas seulement, car pendant cette période délicate tout ne s’arrête pas et Monaco continue à s’occuper de l’égalité hommefemme, comme de satisfaire aux directives européennes de transparence. Nathalie Amoratti-Blanc a dévoilé une initiative du Conseil national : « C’est pourquoi, au travers de la résolution que nous voterons en Séance Publique demain soir, le Conseil National souhaite envoyer un signal fort au Gouvernement. Pour nous, il s’agit que l’Etat prenne de nouvelles mesures pour réduire ces inégalités et tendre davantage vers une représentation équilibrée entre les hommes et les femmes au sein des Conseils d’Administration des entités publiques, associatives et privées, qui dépendent directement ou indirectement de l’Etat. Les élus sont convaincus que l’Etat doit jouer un rôle moteur dans l’évolution de la sociologie des dirigeants de ces structures monégasques. Pour parvenir à cet objectif, le Conseil National a souhaité privilégier une approche souple et volontariste, fondée sur une incitation à assurer une meilleure représentativité des femmes, considérant qu’une approche fondée sur la mise en place de quotas impératifs et souvent mal acceptés dans le monde de l’entreprise ou les grandes organisation ». Thomas Brezzo a fait le point sur une loi devant satisfaire aux directives européennes sur le blanchiment et le terrorisme. « Un travail soutenu et en bonne intelligence avec nos interlocuteurs du Gouvernement nous permettra d’adopter ce texte dans les délais impartis, à savoir avant le 31 décembre 2020. La Législation monégasque sera alors en conformité avec la 5ème Directive. A cet égard, nous nous sommes particulièrement attachés à prendre en considération les observations des représentants des personnes et entités assujetties qui ont été consultées mais également les spécificités monégasques, notamment liées à la taille de notre Pays. » Les spécificités sont toujours d’actualité, budgétaires, législatives ou et - personne ne s’en plaindra - sanitaires.

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POLITIQUE

g La parole aux minorités Le docteur Rit représentait - avec Jean-Louis Grinda - les minorités, associées dans l’union nationale parlementaire souhaitée par la majorité et concrétisée depuis la crise dans le Comité de suivi voulu par le Souverain. Pour le docteur Rit plus que jamais, en dépit de certaines différences, la communauté de destin avec la France s’impose. Et tout le monde de penser, comme l’a précisé le président Valeri, au futur vaccin qui passera bien sûr par les normes d’autorisations françaises comme cela s’est toujours fait. Jean-Louis Grinda de son côté a plaidé une nouvelle fois pour un budget avec des chiffres vrais et non plus disparates et parfois contradictoires. Même volonté de transparence pour le Fonds de réserve constitutionnel, le montant de ses liquidités et leur destination. « En tant que président de la Commission de suivi du Fonds de réserve constitutionnel (FRC) et de la modernisation des comptes publics, je me félicite que celle-ci soit en cours. Mais cette modernisation commence par l’établissement par le Gouvernement de bonnes prévisions budgétaires. Et je regrette que nous soyons encore loin du compte pour le moment. Quel crédit donner aux chiffres budgétaires quand il subsiste de telles disparités entre le Budget Primitif (BP) 2020, les deux budgets rectificatifs votés en avril puis en octobre derniers, et maintenant le BP 2021 ? Nous ne disposons pas actuellement de chiffres suffisamment fiables : ils ne signifient pour autant des dissimula-

tions, mais ils traduisent des précautions trop larges du Gouvernement et un excès de prudence totalement injustifié qui n’existe dans aucun autre pays, voisin ou non. »

CRISE SBM

Une unité syndicale inédite

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es négociations sur le plan de restructuration de la SBM sont dans une phase cruciale. Le but est de redonner des perspectives à la Société en limitant au maximum les licenciements et les reculs sociaux. Pour le Conseil National, il y a danger de conflit majeur pouvant mettre en cause la paix sociale. La SBM c’est 4000 salariés dont 500 monégasques. La situation est tendue et pour une fois les 18 syndicats présentent un front commun. Ce qui montre la dimension pour tous de l’enjeu. Il semble pour le moment que le plan de départs volontaires sera suffisamment large et attractif pour limiter des licenciements secs. Ce qui bloque, c’est autre chose. Il s'agit de l’acceptabilité des sacrifices sociaux demandés. Les syndicats ne veulent pas d’une réforme de structure permanente qui débouche en fait sur une nouvelle remise en cause des conventions collectives déjà transformées il y a 5 ans. Des efforts ont été fait, des avantages réduits, d’autres efforts pourraient être acceptés, crise oblige. Mais pour les syndicats, ce nouvel effort devrait être partagé jusqu’au plus haut niveau de la gouvernance et limité dans le temps. Ce serait un geste de confiance dans l’avenir d’une société qui croit en son modèle malgré la situation plus que difficile d’aujourd’hui. Car comment prévoir ? Comment savoir si les gros clients des jeux, de l’hôtellerie vont revenir demain ? On peut raisonnablement l’espérer sans en être totalement sûr. La direction est tentée de réduire la voilure au maximum pour pouvoir tenir le plus longtemps possible si les vents contraires perdurent. Les plus pessimistes parlent de naufrage possible et de fin d’un modèle. Mais pour d’autres il ne faut pas céder à la peur et surtout ne pas permettre qu’une crise temporaire ne serve d’opportunité pour des reculs sociaux définitifs, qui n’auraient plus demain aucune raison d’être. L’avenir de la SBM est au centre du grand jeu économique et social à Monaco, une entreprise pilote modèle et test. On comprend l’âpreté des discussions autour d’un plan inévitable de restructuration. (P.Z.)

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n attendant le vaccin, comme l’a déclaré en ouverture du point presse du 24 Novembre le président Valeri, sur le plan sanitaire comme économique, si Monaco résiste plutôt mieux à l’épidémie, cela est dû à la gestion sanitaire pragmatique et sans affolement de l’épidémie, et aux aides à l’économie et l’emploi. De tout cela il sera question lors des prochaines séances législatives et bien entendu lors de la discussion et du vote du Budget Primitif 2021. Balthazar Seydoux, président de la Commission de l'Economie et des Finances, a fixé l’état d’esprit du Conseil national et ses objectifs. « En ce qui concerne le Budget Primitif qui démarre le 9 décembre prochain, nous partageons avec le Gouvernement ses priorités qui visent à préserver le modèle économique et social monégasque. Le Plan National Logement (PNL) est gravé dans le marbre. Le Logement des Monégasques est bien l’investissement prioritaire de l’Etat avec plus de 200 millions d’euros en 2021 et 600 logements en cours de construction. La commande publique demeure à un haut niveau comme nous le souhaitions, avec plus de 600 millions consacrés aux grands projets structurants, comme l’ilôt Pasteur et la construction du nouveau collège, de la future salle polyvalente, ce qui permettra de démarrer la restructuration du Centre Commercial de Fontvieille ou bien encore le chantier du nouvel hôpital. Nous serons attentifs lors des débats à l’envergure et à l’efficacité sur le terrain du plan de relance, mais aussi à un certain nombre de dépenses qui doivent plus que jamais être faites avec discernement. » En ce qui concerne les soutiens CTTR et CARE ils devront pour l’élu continuer aussi longtemps que nécessaire et avoir pour la CARE plus d’ambition. «Nous avons voté les budgets nécessaires, dont près de la moitié n’ont pas encore été utilisés. Il n’est pas question de faire des économies sur les crédits votés pour du soutien direct à ceux qui en ont le plus besoin.»


"L'unité suppose une concertation en amont des élus par le Gouvernement" par Patrice Zehr

g Pour le projet de loi du gouvernement sur l’annualisation du temps de travail vous annoncez une large concertation et un vote dans des « délais raisonnables »… mais le Gouvernement lui paraît pressé. Cette loi, qui a été présentée comme urgente, est parfois jugée inutile sinon dangereuse par certains partenaires sociaux. Quelle est votre position ? SV : "En ce qui concerne le projet de loi sur l’annualisation du temps de travail, tout doit être fait dans cette période difficile pour préserver la paix sociale. Or, ce projet de loi du Gouvernement non seulement divise les partenaires sociaux sur le fond, mais il fait aussi l’unanimité contre lui sur la forme. Nous sommes, comme le Gouvernement, favorables au principe de l’annualisation du temps de travail : certains secteurs ont une activité saisonnière, il est donc légitime que les entreprises puissent adapter leurs ressources humaines à la demande de leurs clients. Mais les syndicats relèvent à juste titre que le texte actuel ne donne aucune contrepartie pour les salariés, en échange de cette nouvelle flexibilité, alors qu’ils perdront, dans de nombreux cas, le paiement des heures supplémentaires. Les employeurs, quant à eux, nous font remarquer que le texte actuel est sous cette forme quasiment inutile, puisqu’il interdit le recours au licenciement économique, alors que les entreprises traversent une période de grande incertitude sur l’avenir. Il ne serait donc pas ou que très peu utilisé par les dirigeants de sociétés. Ces derniers nous ont également fait remarquer qu’aujourd’hui et aussi longtemps que durera le CTTR, il n’y a aucune urgence à mettre en place l’annualisation, car c’est ce dispositif du CTTR qui est, de fait, le plus efficace pour sauver des emplois. Pour le Conseil National, ce n’est donc pas le bon timing pour voter ce texte. Il faut en effet séquencer les problèmes, et ne pas ouvrir de nouveaux fronts qui ajouteraient de la division, dans un climat déjà tendu. Ce sujet est très important pour les employeurs et les salariés, nous allons donc procéder à une large concertation de tous les partenaires sociaux au mois de janvier. Nous allons aussi consulter le Conseil Economique, Social et Environnemental, qui n’a pas été saisi par le Gouvernement, pour parvenir au vote d’un texte équilibré, efficace et durable dès la session de printemps prochain. En effet, si l’annualisation est utile à notre économie, alors elle ne doit pas être limitée dans le temps." g Sur le plan sanitaire peut-on envisager, si la situation se maintient, un allégement des restrictions en cours, notamment pour les sports que vous avez évoqués ? SV : "Concernant le dispositif général de lutte actuelle face à la crise sanitaire, nous sommes en phase avec les arbitrages du Souverain, rendus suite aux propositions du Gouvernement, après une large concertation avec les élus. Ces mesures, prises avec discernement, tiennent compte de la situation singulière de notre pays, dont les services de l’hôpital n’ont jamais été saturés. Monaco a su prendre des décisions qui enrayent la propagation du virus, avec notamment la mise en place du couvre-feu à 20h et le port du masque obligatoire partout. Pour autant, nous avons réussi à protéger autant que possible nos commerçants et nos restaurants, en faisant le choix assumé d’une stratégie démarquée par rapport à celle retenue par la France. Ces choix ont également pu se faire car nous savons pouvoir compter sur le civisme et la discipline collective de l’immense majorité des Monégasques, des Résidents et des salariés de notre pays. Cela étant certaines de ces décisions ont des répercussions directes sur

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g Monsieur le Président, lors du point presse du 24 novembre dernier, vous avez manifesté des inquiétudes sur le plan social. Deux points ont été évoqués : la SBM et l’annualisation du temps de travail. Sur la SBM qu’est-ce qui pourrait bloquer ? Stéphane Valeri* : "Concernant le plan de restructuration de la SBM, première société du pays et qui emploie environ 4000 salariés dont près de 500 compatriotes avec autant de familles que cela représente, nous avons reçu les dirigeants en présence du Gouvernement, puis courant novembre, l’ensemble des syndicats. Ces derniers présente un front uni et parlent d’une même voix, ce qui n’était pas le cas ces dernières années. Force est de constater qu’aujourd’hui les positions des deux parties sont très éloignées. Il va falloir que le Gouvernement et le Conseil National consacrent beaucoup d’attention ces prochaines semaines à la suite de ces négociations pour éviter d’arriver à une situation de blocage et rapprocher les points de vue. Il faut que chacun des acteurs de cette négociation fasse preuve de sens des responsabilités pour parvenir, à travers des accords équilibrés à un objectif commun, sortir par le haut et sauver un maximum d’emplois, tout en pérennisant l’activité de l’entreprise. Chacun aujourd’hui doit faire des efforts, et les dirigeants et les salariés. Si la restructuration de la SBM est inéluctable compte-tenu de la situation de l’entreprise et du contexte international, il n’en demeure pas moins qu’elle doit conserver son rôle social historique, qui permet aux Monégasques de bénéficier d’emplois de qualité et bien rémunérés."

des activités comme celles relevant du domaine sportif. J’entends les demandes de dirigeants d’associations sportives, d’exploitants de salles de sports, des coachs sportifs, mais aussi des enseignants d’EPS et des personnes qui pratiquent en général. Il est vrai que pour le moment, le sport fait les frais des mesures de restrictions sanitaires. Comme vous le savez, les mesures ont été prolongées jusqu’au 18 décembre. Ensuite effectivement, si l’amélioration de la situation est durable, il faudra y remédier et favoriser la reprise de la pratique sportive en général. Ce sera une demande des élus de la délégation du Conseil National, lors de la 22ème réunion du Comité Mixte de Suivi Covid19, qui se tiendra le 11 décembre." g A quelques jours du Primitif 2021, comment se déroule le partenariat institutionnel avec le nouveau Ministre d’Etat ? Après le « pas vers l’autre » qu’entendez-vous par « consultation en amont » ? SV : "En cette fin d’année 2020, qui aura marqué une crise sans précédent, responsabilité et équilibre seront plus que jamais les maîtres mots pour le Conseil National, afin de faire face à la crise, dans l’unité des institutions et dans l’union nationale. Ce n’est que tous mobilisés et solidaires, que nous sortirons de cette période difficile. L’unité des institutions ne signifie pas pour autant absence de débats, parfois contradictoires s’il le faut, avec le Gouvernement. Cette unité suppose des échanges d’informations en temps réel, et surtout une concertation en amont des élus par le Gouvernement, sur tous les sujets qui concernent les prérogatives législatives et budgétaires de notre Assemblée. Notre rôle est en effet de traduire les attentes et les besoins légitimes des Monégasques et des Résidents, afin de rendre plus efficaces encore les mesures prises par le Gouvernement. Le Conseil National doit aussi contribuer à rapprocher ce qu’on pourrait appeler le « temps bureaucratique », du temps vécu concrètement par la population dans cette période si particulière. Nous avons été en cela depuis le début, une ressource institutionnelle, une force de propositions dont beaucoup ont été retenues, notamment lors des 21 réunions déjà tenues du Comité Mixte de Suivi. * Président du Conseil national de Monaco

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ECONOMIE & FINANCE

Exubérance irrationnelle des marchés

ECONOMIE

par Thierry Crovetto *

g Pas de bulle si les marchés sont efficients... Robert Shiller a reçu son prix Nobel la même année qu’Eugene Fama, l’inventeur de la théorie des “marchés financiers efficients”. Un marché est considéré comme efficient si les prix des actifs reflètent pleinement l’ensemble des informations disponibles à l’instant t. L’idée sousjacente est que les investisseurs analysent l’ensemble des informations disponibles et que la confrontation de l’offre et de la demande se traduit par un prix qui est le reflet de ces analyses. Dans un marché efficient, les bulles ne peuvent donc pas exister… Robert Shiller s’inscrit en faux contre cette théorie et montre de manière statistique que des anomalies de marché sont incompatibles avec une efficience forte des marchés. En effet, selon son analyse, les prix des actifs sont imprévisibles à court terme (ce qui est un corollaire de l’efficience des marchés), mais ils sont partiellement prévisibles à long terme.

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u’est-ce qu’une bulle financière ? Elle se caractérise généralement par l’écartement des prix d’un actif par rapport à sa valorisation économique intrinsèque. Ce n’est pas un phénomène nouveau puisque nous pouvons remonter au XVIIème siècle pour voir apparaitre l’une des premières bulles appelée “tulipomania” qui s’est caractérisée par l’augmentation démesurée puis l’effondrement des cours des bulbes de tulipe aux Pays-Bas. L’image pour illustrer ce phénomène est celle d’un promeneur avec son chien : le chien (représentant le marché) s’éloigne du promeneur (représentant l’économie ou la valorisation intrinsèque des actifs), prenant successivement de l’avance et du retard sur ce dernier. Robert Shiller, prix Nobel d’économie en 2013 pour ses travaux sur les prix des actifs financiers est un principaux des contributeurs de la finance comportementale. Il définit, dans son livre “L’Exubérance Irrationnelle », une bulle ainsi : c’est est avant tout un phénomène psychologique, une fièvre acheteuse autoréalisatrice, qui se diffuse à la manière d’une épidémie. Il estime que contrairement à l’hypothèse souvent retenue dans de nombreuses théories économique, les investisseurs ne sont pas rationnels !

Ces obligations à taux négatifs ne sont pas uniquement émises par des états, certaines obligations d’entreprises ont désormais des taux négatifs ; on peut citer par exemple Tesco, Total ou Air Liquide. Les obligations grecques à échéance 2 ans ont aussi un rendement négatif ! Il est clair que ces obligations constituent la plus importante et plus évidente bulle spéculative aujourd’hui puisque vous êtes certains de perdre

de l’argent avec ces obligations à leur échéance… Mais cet environnement de taux bas / négatifs entraine également des surévaluations voire des bulles sur d’autres classes d’actifs. Il faut donc rester prudent et ne pas à succomber à l’euphorie qu’a déclenché la prochaine sortie de vaccin contre la Covid-19… * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

g Comment se forme et éclate une bulle ? Sur les 20 dernières années, nous avons connu deux bulles financières majeures : - La “bulle des nouvelles technologies” qui éclata en 2000 - La “bulle du crédit” qui éclata en 2007/2008. Le carburant de chacune de ces bulles fut un accès facile au crédit et une forte expansion de la masse monétaire qui entraine implicitement un gonflement du prix des actifs et en particulier des actions. Dans les deux cas, un durcissement des politiques monétaires et des conditions de crédit moins favorables ont été les éléments précédant ces deux grandes crises. g Des bulles immobilières peuvent-elles se créer ? Robert Shiller ne se contente pas d’analyser les cours de bourse, un de ses sujets favoris est la formation des bulles immobilières. Et en matière de bulles, les mêmes causes produisent les mêmes effets. “Le prix de l’immobilier monte toujours”. Cet aphorisme, tout le monde l’a déjà entendu. Cette idée populaire est si largement répandue que les Japonais lui ont donné un nom : “le mythe de l’immobilier”. Selon son étude, sur le long terme (depuis 1890), le rendement réel de l’immobilier résidentiel est nul. Une maison n’a pas vocation à créer de la richesse contrairement à une entreprise, et elle tend à se dégrader avec le temps. Ce mythe immobilier aura sans nul doute participé à faire monter la fièvre acheteuse qui s’achèvera en 2007, avec l’éclatement de la bulle et les conséquences que nous connaissons.

g Existe-t-il des bulles actuellement ? Aujourd’hui les politiques monétaires n’ont jamais été aussi accommodantes facilitant l’accès au crédit et accélérant la création monétaire. L’endettement mondial s’élèvera d’ici la fin de l’année à 230 000 Milliards d’euros soit 365% du PIB mondial. Le montant des obligations à rendement négatif représente désormais environ 14 500 Milliards d’euros !

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Vers l'indépendance énergétique

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Cap d'Ail : C'est le groupe Fondimmo qui a remporté la mise sur les convoités délaissés de la SNCF de Cap d'Ail, dans ce quartier limitrophe de Monaco à haute valeur ajoutée. Un hôtel 5 etoiles, baptisé La Voile Blanche, prendra pour sienne l'enseigne Kempinski. A terme, il proposera 130 chambres et suites toutes dotées d'une large terrasse avec vue directe sur la Méditerranée. On y trouvera également de nombreux bars et restaurants dont une table gastronomique, une piscine panoramique et un vaste spa. L'hôtel joue également la carte d'un tourisme d'affaires que l'on espère retrouver en fin de crise sanitaire avec un espace événementiel via de nombreuses salles de réunion et de réception. ☞ Monaco : L’hôtel Métropole ferme pour s’embellir. A partir de ce mois de décembre, le Métropole entre dans une période de 18 mois de travaux de rénovation qui vont nécessiter dix mois de fermeture entre décembre 2020 et mars 2022. Travaux d’envergure pour un chantier divis » en 3 phases. « Nous allons nous retrouver avec un produit totalement rénové, embelli, pour débuter la saison en avril 2022 indique le directeur général.

par Pierre-Yves Reichenecker

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our accompagner la transition de Monaco vers une société décarbonée à l’horizon 2050, le Gouvernement Princier et la Société Monégasque de l’Électricité et du Gaz (SMEG) ont associé leurs compétences en 2017 en créant la société Monaco Energies Renouvelables (M.E.R.) avec l’objectif que Monaco dispose de capacités de production d’électricité 100 % verte équivalentes à la consommation du territoire. Afin de couvrir au mieux la courbe de consommation de la Principauté, un mix cible de technologies a été défini par le Gouvernement Princier, entre photovoltaïque, éolien et hydraulique. »

g Le photovoltaïque En 2018, Monaco Energies Renouvelables avait annoncé l’acquisition de huit parcs photovoltaïques totalisant une capacité de production de 39 MWcrête, répartis dans sept départements du sud de la France. Ces sites acquis totalisent une production de 46 000 MWh / an, soit environ 9% de la consommation électrique de la Principauté de Monaco. Thomas Battaglione, Administrateur Directeur Général de la SMEG et Administrateur délégué de M.E.R. avait ainsi déclaré : « La SMEG, en tant qu’énergéticien et opérateur, est aux côtés de l’Etat de Monaco pour apporter son expertise dans le secteur des énergies renouvelables, identifier les meilleures opportunités de développement et assurer les meilleurs rendements d’exploitation possibles ».

g L’éolien, ce moulin à vent modernisé Fin 2020, M.E.R a choisi d’acquérir trois projets développés par ABO Wind. Ce partenariat avec l’une des références mondiales en matière de développement éolien a permis la construction de trois parcs (comprenant entre 2 et 4 éoliennes par projet), dont deux en Charente et un dans le département des Côtes d’Armor à Gurunhuel, près de Guingamp. Bien sûr, un câble de 1350 km ne sera pas déroulé entre Gurunhuel et Monaco pour alimenter en électricité la population monégasque. Il s’agit bien ici d’un investissement de la Principauté pour produire un équivalent de consommation. Les éoliennes qui ont été retenues sont de marque Vestas et Nordex, deux fabricants leaders, pour des puissances unitaires comprises entre 2 et 2.5 MW, et des hauteurs comprises entre 145 et 160 m de haut. Construites dans des zones favorables disposant de régimes de vent adaptés, ces éoliennes assureront une production annuelle cumulée de 57 GWh par an, soit 10% de la consommation électrique de la Principauté. En complémentarité des parcs photovoltaïques qui ne produisent qu’en journée et avec un pic de production vers midi cohérent avec le pic de consommation électrique de la Principauté lié à la climatisation, les centrales éoliennes pourront ainsi assurer une couverture de la consommation « base » du territoire, notamment pendant la nuit. A l’aube de 2021, avec dix parcs photovoltaïques et l’acquisition nouvelle de ces trois parcs éoliens, MER « sécurise la prise de contrôle de 75 MW d’énergies renouvelables, soit 25% de la consommation de la Principauté ». g Pour l’avenir... Monaco est en matière d’environnement un État pionnier. Le vent, le soleil et pourquoi pas l’eau ? Conçu et développé par la SBM Offshore dans ses laboratoires de Carros, un convertisseur d’énergie houlomotrice unique au monde sera expérimenté dans les eaux monégasques à horizon 2021. A suivre…

TECHNOLOGIE

Prudensee, les lunettes qui veillent sur vous

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

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s'attaquait déjà au phénomène de l'endormissement au volant. Désormais, depuis ce mois de novembre, Prudensee traite également la problématique des chutes.

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

☞ Monaco : « La journée de soutien envers les enfants en détresse de Monaco et toute la région PACA se déroulera le dimanche 6 décembre Sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, sous l’égide de la Saint Nicolas, Saint Patron des enfants. L’opération a démarré fin Octobre et se terminera le 6 Décembre, jour durant lequel la solidarité des citoyens est visible partout ; les « Nez Rouges » étant apposés sur les véhicules en soutien aux enfants en difficulté. Les Nez Rouges sont accessibles jusqu’au Dimanche 6 Décembre inclus dans les pharmacies, tabacs, les marchands de journaux et les points de vente partenaires, au tarif de.2 Euros Infos complémentaires : secretariatfrankie@monaco.m ☞ Monaco : Théâtre des Muses, lancement de la Campagne 2020 : « la violence n’a pas sa place dans nos vies » par Céline Cottalorda, qui a présenté en présence d’Anthea Sogno, partenaire de l’opération, un film ayant pour personnage principal un enfant qui montre que la violence conjugale l’atteint lui aussi « Trop souvent, on ne voit la question des violences intrafamiliales qu’au travers de la victime directe. Cependant il ne faut pas négliger les enfants assistant malgré eux à cette violence au sein du foyer ». Film à découvrir sur le site du Comité (www.dfm.mc), les réseaux sociaux et via les affiches en ville… Céline Cottalorda rappelait que Monaco n’échappe pas à la violence conjugale: 31 cas ont été enregistrés par la Sûreté Publique, en 2019… ☞ Monaco : 13ème opération « 1 naissance = 1 arbre » organisée par la Mairie de Monaco en partenariat avec l’Office national des forêts (ONF). COVID19, oblige, la Mairie a été contrainte d’annuler la plantation sur la La Turbie. Le Maire rappelé l’engagement en faveur de la reforestation. Après avoir reboisé les communes environnantes, la mairie participe depuis deux ans, avec les équipes de l’ONF, au reboisement de la forêt domaniale du Val Daluis dans le Var où chaque année sont plantés près de 1000 arbres correspondant au nombre de naissances enregistrées en Principauté. A défaut de plantation symbolique, le Maire a remis à chaque famille un petit olivier. Initiée en 2008, l’opération comptabilise plus de 12 000 arbres plantés ! ☞ Monaco : Installations d’un laboratoire confiné et sécurisé dit laboratoire « P3 » au Centre Scientifique de Monaco (CSM).. Le Souverain, entouré du Ministre d’Etat Pierre Dartout, des Conseillers Didier Gamerdinger et Patrice Cellario, du Délégué à la Transition Numérique, Frédéric Genta, du Président du CN Stéphane Valéri, du Directeur Général Adjoint de Roche Diagnostics France, Carlos Justiniani, et du Président du CSM, Pr Patrick Rampal, a pu découvrir le fonctionnement de cette plateforme analytique de biologie moléculaire à haut débit récemment acquise par la Principauté dans le cadre de la crise sanitaire, le Cobas 6800.

☞ Monaco : Le 9 novembre, a été créée la Fédération de Muneguda, art martial monégasque : mission : organiser, encadrer et développer ce premier art martial 100 % monégasque créé par Claude Pouget, fondateur et Directeur technique de l’Académie Internationale d’Arts Martiaux de Monaco, détenteur de la ceinture noire 8èDegré de Kickboxing, 7è Dan de Krav-Maga (et champion du monde) et 6ème Dan de Karaté, 10ème Khan de Muaythaï, parmi les quinze ceintures noires dont il est titulaire. Le Comité directeur fondateur est composé de Maître Alice Pastor (Présidente), Mme Cécile Gélabale (membre d’honneur et vice-présidente), Mme Félicia Pouget (vice-présidente et trésorière), Maître Thomas Brezzo (membre d’honneur et vice-président). 44 jeunes ont été les premiers à bénéficier au sein de l’Académie Internationale d’Arts Martiaux de Monaco, de l’enseignement du Muneguda avant la suspension des activités sportives liée à la Covid 19. Infos- www.muneguda.mc – Tel 06 07 93 31 36

La photographie du mois

* Disponibles dans les 1.200 magasins du réseau Optic 2000, au prix de 289 €

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Photos

Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

Projet graphique

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Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608

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☞ Menton : Tout comme le pays grassois qui remet en place ses cultures florales pour la parfumerie, Menton veut assurer le retour de la culture du citron, une activité agricole ancestrale porteuse aujourd'hui de développement économique. La communauté d'agglomération de la Riviera française valide le projet d'une société coopérative à intérêt collectif (SCIC) du citron de Menton. Depuis 2015 et l’obtention de l’IGP, près de 17 hectares de terrain ont été protégés et 2.530 arbres sont exploités. Si la production reste encore modeste (40 tonnes environ), la CARF se fixe un objectif de 1.000 tonnes à 10 ans.

☞ Monaco : 21ème No Finish Line : Pari gagné, les 200 000 km ont été dépassés ! Le 22 novembre à 15h, après plus de 190 heures de course, s’est achevée l’édition 2020 en présence du parrain Wilfried Yeguete de la Roca Team, Jacques Pastor, Didier Gamerdinger, Karen Carvalho représentante du CN. Malgré la nécessité de télécharger une application et de courir dans son environnement immédiat : 6120 participants ont couru dans 19 pays différents du Canada, à l’Afrique du Sud… Comparativement aux éditions précédentes, les participants ont couru plus de km au quotidien (+25%). L’un des beaux gestes de la No Finish Line : Pour Noël 800 jouets ont été offerts à des enfants des 6 vallées sinistrées de notre région…

ttention : lunettes intelligentes ! Modèle PrudenA see, lunettes connectées créées par la startup azuréenne Ellcie Healthy. Conçue il y a un an Prudensee

g L’intelligence au bout du nez Philippe Peyrard, fondateur d’Ellcie Healthy : "Nous avons conçu, dès le départ, des lunettes capables de prendre soin du porteur et de prévenir des risques aussi variés que l’endormissement au volant et la chute." Il faut savoir que les chutes sont la première cause d’accident mortel chez les seniors. La quinzaine de capteurs embarqués dans les lunettes doivent permettre de détecter les éventuelles chutes du porteur et prévenir les secours en cas de besoin. En cas d'accident, elles transmettent l’alerte SOS grâce au smartphone et préviennent ainsi les contacts préalablement configurés ou bien la plateforme d’assistance pour fournir à l’utilisateur le secours approprié dans les meilleurs délais. "La détection est automatique et ne nécessite aucune action manuelle de l’utilisateur, précise la startup. La fonctionnalité n’est pas cantonnée à l’intérieur du domicile mais aussi lorsque la personne va se promener ou faire ses courses par exemple. Il est ainsi possible de déterminer la position GPS de la personne chuteuse et de la secourir." Ce que ne peut pas faire un frigo connecté par exemple ! Fabriquées en France, les Prudensee* se déclinent sous quatre formes et quatre coloris différents. La startup ne compte pas s’arrêter là et travaille déjà sur d’autres fonctionnalités comme "la détection et la prévention de pathologies, que ce soit dans le domaine des maladies neuro-dégénératives ou de la psychiatrie". (P.Y.R.)

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☞ Roya : Après la tempête Alex, survenue début octobre dans les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, les habitants se mobilisent pour sauver la dernière librairie à Saorge. Craignant des mois à venir très difficiles, Anouk a lancé une cagnotte en ligne sur GoFundMe pour aider la librairie du Caïros à faire face aux difficultés. Maintenir un lieu culturel, de transmission des savoirs et d'échanges est fondamental.

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Un planétarium à Valberg à l’horizon 2023. Ce planétarium comportera un sol plat horizontal, sans fauteuil fixe, pour accueillir entre 30 et 35 personnes en position semi-allongée, un dôme écran horizontal suspendu de 12 mètres de diamètre, un équipement de simulation et de projection 100 % numérique, et un système audio multicanal... Photo © MV


LE REPORTAGE du mois

19 novembre 2020

REPORTAGE

Une Fête Nationale riche en émotions... C

e 19 novembre 2020, la grande famille monégasque, pour les raisons que l’on sait, n’a pu physiquement entourer Son Souverain et les siens, ni l’acclamer au balcon du Palais Princier comme le veut la tradition d’un pays qui a toujours su, en dépit des vents et marées d’un monde où les valeurs s’effritent, les pérenniser à travers le rite de sa Fête Nationale, célébrée le jour de la Saint Rainier, fête du Prince. L’émotion était d’autant plus forte que l’année 2020 est celle de la célébration des 15 ans de règne du Prince Albert II, une émotion qui se lisait dans le regard du Souverain, en cette Fête nationale si particulière pour cause de distanciation sociale… Chacun est chacune comme on l’imagine était devant son poste de télévision partageant cette émotion avec le Souverain, en particulier durant la traditionnelle Messe Solennelle d’Action de Grâce et Te Deum, célébrée pour la première fois par Mgr Dominique-Marie

David, nouvel Archevêque de Monaco : « Cette célébration est forcément un peu plus grave que celles des années précédentes et il me semble bienvenu que nous demandions ensemble à Dieu le secours de sa grâce. Nous voulons lui demander du réconfort, nous voulons lui demander plus de paix, nous voulons lui demander plus d’espérance. Mais en nous voyant rassemblés aujourd’hui, mon désir plus immédiat est de lui demander un nouvel élan de fraternité. Si, comme vient de nous le rappeler le Pape François, la fraternité est essentielle pour le monde, elle est aussi constitutive de notre Principauté » rappelait Mgr Dominique-Marie David, dans son Homélie… Après la Messe d’Actions de Grâce au Souverain les cérémonies de la Fête nationale se sont poursuivies dans la cour d’Honneur du Palais princier où S.A.S Le Prince Albert II a assisté à la Prise d’Armes (accompagné pour la première fois de sa famille). Pas d’apparition

de la famille princière au balcon du Palais cette année, mais la foule virtuelle a pu voir dès 10 heures du matin l’arrivée des personnalités à la Cathédrale. Le Prince Albert de Monaco se tenait sur le haut des marches, accueillant les invités, au côté de la Princesse Charlène vêtue d’un élégant et long manteau noir bordé de délicats filets couleur fuchsia, et coiffée d'un discret béret basque. Andrea Casiraghi est arrivé au bras de son épouse Tatiana, Pierre Casiraghi et son épouse Beatrice Borromeo étaient rejoints par leurs enfants Stefano et Francesco. A leurs côtés, Alexandra de Hanovre, Mélanie-Antoinette de Massy, dont la mère la Baronne de Massy est décédée cette année. La sœur de la Princesse Stéphanie, la Princesse Caroline de Monaco rejoignait alors ses enfants. Mais, disonsle ceux qui attiraient le plus l’attention des monégasques étaient les enfants du couple princier, qui célèbreront leur anniversaire, 6 ans, dans quelques

jours : la petite princesse Gabriella et le Prince héréditaire Jacques, qui en tenue de carabinier, comme en 2019, debout derrière son père le prince Albert II assistait pour la première fois au défilé de la Force publique de son pays… Signalons, qu’en cette année si particulière, S.A.S. le Prince Albert II a souhaité que les personnes qui se sont avec abnégation impliquées dans la lutte contre la pandémie soient mises à l'honneur. A cet effet, une promotion Covid-19 a été créée : des décorations dans l'Ordre des Grimaldi et des Médailles d'Honneur avaient été remises lors d'une cérémonie le 16 novembre à 15h30 au Palais. Le Souverain a également voulu remercier la CroixRouge monégasque et le Centre Hospitalier Princesse Grace, chacune de ces entités a reçu une décoration dans l'Ordre des Grimaldi : le CHPG, le lundi 16 novembre à midi, la CRM, le jeudi 19 novembre, lors de la prise d'armes dans la Cour d'Honneur. (V.L.R.)

S.A.S. le Prince Jacques

Reportage photo © Michael Alesi / DdC

N° N°200 200••Décembre Décembre2020 2020

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ART & CULTURE

scène, tout comme le spectacle pour tous «Mariåj en Chønsons» : l’humour à la suédoise, 1h30 de détente sans entracte !

par Viviane Le Ray

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e public de la Principauté peut avoir le sourire: Il pourra retrouver son théâtre en décembre… Une programmation qui n’a pas été facile pour la direction du TPG, mais le défi est relevé ! Si «How to become a parisian in one hour» a dû être annulé, «L’homme et le cosmos» est reporté, tout comme «Rouge» avec l’immense comédien Niels Arestrup, en 2021. Bonne nouvelle pour les petits : le Père Noël n’a pas la Covid 19, il sera bel et bien en S O U S

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g « Le Père Noël a disparu » : deux joyeux lutins mènent l’enquête ! Que les enfants se rassurent, le vieux bonhomme rouge n’a pas contracté le maudit virus, il sera sur scène le mercredi 9 décembre dès 15 heures… La Cie. Artscène dédie ce spectacle écrit, mis en scène et scénographié par Dominique Lefebvre, au jeune public à partir de trois ans… Mirliton et Sobriquet, les deux lutins, vaquent à leurs occupations, quand la radio annonce la disparition du Père Noël ! Ils s’élancent alors dans un immense jeu de piste, du pôle Nord jusqu’au Sahara… Musique, émotion, effets spéciaux, et bonne humeur sont les cartes maîtresses de cette truculente épopée… g Note du metteur en scène : Dominique Lefebvre « Si des thèmes comme la famille recomposée, l’égalité homme/femme, le pouvoir par l’argent, le travail de l’enfant ou la rébellion face à l’ordre établi peuvent paraître graves, les dialogues à l’humour permanent et la mise en scène aux images incroyablement variées viennent toujours adoucir le propos, créant une forme théâtrale aux personnages hauts en couleurs, proche de la bande dessinée ou encore de la comédie à l’italienne ». (Mercredi 9 décembre à 15 heures) g « Mariåj en Chønsons » : l’humour à la suédoise… Un frère et ses deux sœurs, depuis leur plus tendre

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SPECTACLE JEUNE PUBLIC, À PARTIR DE 3 ANS

mercredi 9 décembre - 15h00

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SAISON 2020/2021

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enfance suédoise, faisant preuve d’un amour immodéré pour les classiques de la variété et de la chanson française, doivent animer, organiser, la soirée de mariage de leur plus vieil ami de jeunesse, Magnus, qui s’apprête à convoler avec une Française, Gwendoline, un honneur bien embarrassant … Les Blønd & Blond & Blond, font de leur mieux pour célébrer l’union de Gwendoline et Magnus avec leurs reprises clownesques les plus folles et leurs invités surprises et surprenants ! Une mise en scène à l’image du spectacle, déjantée et griffée : Jean-Claude Cotillar. g A travers la presse française... « Leurs parodiques et musicaux hommages à la culture et à la chanson française font un tabac... De belles trouvailles scéniques, une loufoquerie quasi "monty pythonesque", de purs moments de poésie déjantée » (Le Figaro Magazine) ; « L’humour du trio n’épargne personne… Hilarant du début à la fin ».(Le Parisien) ; « Slam, rock, variété, classique, aucun genre musical n’échappe à leur humour décalé. Original, inventif et, souvent, drôle...» (Télérama.Fr) - (Jeudi 17 décembre à 19h : horaire spécial en raison du couvre-feu) ☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27 BEAU-LIVRE

Alfa-Romeo fête 110 ans

l’occasion du 110éme anniÀ versaire d’Alfa Romeo, les éditions E-T-A-I publient un ma-

gnifique coffret retraçant l’histoire du légendaire constructeur italien. Alfa Romeo compte parmi les marques les plus emblématiques de l’industrie italienne. Tout au long de son existence, elle a exalté, comme aucune autre, le brio et la créativité qui caractérisent “la bella macchina”. Ce livre aborde la grande aventure d’Alfa Romeo au fil d’une vingtaine de récits à la manière de reportages. Chaque sujet prend naissance à partir d’un événement symbolique qui a marqué l’histoire de la marque. Au hasard de ces séquences, le lecteur se promène dans les régions d’Italie qui ont contribué à donner des colorations diversifiées à la marque au biscione. À partir d’une date et d’un lieu qui fixent le décor et l’ambiance, on découvre les acteurs de l’histoire, les productions d’Alfa Romeo, ses exploits sportifs, sa contribution à l’épanouissement de la carrosserie italienne, sa place dans la culture latine. Cet ouvrage comptera parmi ces bibles que les aficionados de la marque se recommandent longtemps après leur publication.

jeudi 17 décembre - 19h00

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE - TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

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© Photo Pascalito

© Photo Florent Esteban

CULTURE

Décembre plus joyeux au TPG !

g L'Auteur Journaliste et illustrateur, Serge Bellu est rédacteur en chef de L’Année Automobile depuis 2009. Responsable de la rédaction d’Automobiles Classiques entre 1985 et 2013, il collabore à une multitude de magazines français et étrangers en sa qualité de reporter et d’historien. Il est l’auteur d’une centaine de livres sur l’histoire de l’automobile, de la carrosserie et du design. g "Alfa-Roméo 110 ans". Serge Bellu. Editions E-T-A-I. 336 pages, 550 illustrations. Prix


Michel Aubéry et les récifs de corail

Des livres en habits de fêtes…

omme l'écrivait Françoise Giroud : « Cl'homme La femme serait vraiment l'égale de le jour où, à un poste important,

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on désignerait une femme incompétente. » C’est déjà fait ! « Les femmes sont-elles meilleures gouvernantes que les hommes ? Ou ne serait-ce qu'en raison des difficultés qu'elles éprouvent d'aller jusqu'au sommet, seules les plus exceptionnelles y par viennent ? interroge Dominique Gaulme spécialiste de littérature américaine, Grand Prix du Livre de Mode 2013, arrivée au journalisme par la presse féminine, la palette de sa plume la conduira jusqu'au Figaro Magazine où elle sera grand reporter. De Cléopâtre à Angela Merkel, aux Guerrières amérindiennes, une histoire des figures du pouvoir au féminin. _____________________________________ « Les femmes de pouvoir sont dangereuses » - Dominique Gaulme (Beaux Livres – Flammarion)

g C’était hier… Né à Monaco, Michel Aubéry a commencé à dessiner à l’âge de neuf ans au crayon et à l’encre de Chine : dragons et autres animaux fantastiques sont alors ses premiers sujets… 1962 : adolescent, il expose pour la première fois des gouaches à la Galerie Rauch de Monte-Carlo : Il avait à peine 15 ans lorsque la Princesse Grace en personne l’a parrainé… En 1963, il entre aux Arts Décoratifs de Nice, en quatre ans il décroche tous ses diplômes. En 1975, il est sélectionné pour participer au Grand Prix d’Art Contemporain de Monte-Carlo. Pris par ses activités professionnelles, à la tête d’un magasin de sport, avant d’entrer à l’AS Monaco (le foot une autre passion !), il met en jachère sa première passion ; la peinture… g 2007 : la renaissance d’un artiste… C’est en 2007 que Michel Aubéry se remet à la peinture, après une rencontre avec le peintre-sculpteur Philippe Pastor qui lui en redonne en partage le désir. Depuis 2009 Michel Aubéry expose régulièrement ses créations au Quai des Artistes, à la Galerie l’Entrepôt, aujourd’hui pour la troisième fois ses toiles sont aux cimaises du musée océanographique, à la demande du Musée séduit par sa palette marine aux couleurs chatoyantes, si proches de celles des lumineux et si précieux coraux… g L’Inspiration ? «L’inspiration me vient naturellement. C’est un peu du domaine de l’inconscient. Parfois, la nuit je rêve et ça me donne des idées. Très souvent les peintures que je vais réaliser sont déjà présentes et claires dans ma tête. C’est spontané. Je n’ai pas besoin de regarder d’autres oeuvres pour m’exprimer », dixit l’artiste. Toutes les toiles sont consacrées au monde marin, sujet favori de Michel Aubéry, qui a accepté de se concentrer sur le monde des récifs de corail, toujours dans un style très personnel. Ses créations sont composées d’un alphabet graphique qu’il a créé lui-même et dont il détient le secret : au public de tenter de le découvrir, à travers la quarantaine de toiles exposées dans la Salle de Conférences du Musée océanographique.

g Exposition « Récifs » de Michel Aubéry - Musée océanographique de Monaco (Jusqu’au 3 février 2021) BEAU-LIVRE

Le dernier rendez-vous d’Hugo Pratt

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e Tripode nous offre un livre magique pour Noël : J’avais un rendez-vous est l'ultime livre d'Hugo Pratt, un ensemble de textes et de dessins qui racontent son dernier voyage dans le Pacifique, en 1992. D’île en île, le créateur de Corto Maltese nous entraîne dans ses rêves et ses souvenirs, au-devant de rendez-vous qu’il s’est donnés, sur les pas de ses modèles, qu’ils soient passés ou présents, héros de papier ou figures historiques. Ce livre, fondamental dans la bibliographie d'Hugo Pratt, bénéficie pour cette nouvelle édition d'une postface de Patrizia Zanotti et d'une chronologie d'Hugo Pratt inédites. g L’Auteur : un des grands maîtres du 9° art Hugo Pratt (1927-1995) est l’un des grands maîtres de la bande dessinée. Des années cinquante jusqu’à sa mort, il a construit une œuvre graphique importante et atteint une reconnaissance mondiale grâce au personnage emblématique de Corto Maltese. Dessinateur puissant mais aussi aquarelliste de premier ordre, il a systématiquement nourri ses albums de ses nombreuses lectures, au point d’être présenté souvent comme « l’inventeur » de la littérature dessinée. De l'ouvre de Pratt on peut retenir quelques mot-clé, indissociables de sa vie : voyages, aventure, érudition, ésotérisme, mystère, poésie, mélancolie... On a dit de son dessin qu'il était « intelligent ». Son sens des contrastes entre le noir et le blanc et ses talents de conteur ont fait de lui un des plus grands maîtres du «neuvième art ». Ce livre est un cadeau… à se faire ou à faire sans hésiter.

g "J’avais un rendez-vous". Hugo Pratt. Traduction : Anne Thielen. Editions Le Tripode. 224 pages. Prix : 29 €

Le Ray

Le dessinateur Piem s’est envolé avec une dernier tour de malice… « Il a décidé de partir le jour de son anniversaire, c'était quelqu'un d'étonnant, notre père ! » a déclaré à l'AFP le dessinateur Barrigue… Il avait 97 ans. Pierre Georges Marie de Barrigue de Montvallon, qui fut un fidèle du Festival de BD de Saint-Jean Cap-Ferrat, croquait l'actualité à la Téélévision dans les années 70 pour « Le Petit rapporteur ». Le facétieux dessinateur a collaboré 36 ans au Figaro. ________________________

par Amanda Coutelle

usée Océanographique, mardi 3 novembre 18h00 : vernissage de l’exposition en présence de S.A.S le Prince Albert II guidé par l’artiste Michel Aubéry. Troisième exposition de l’artiste monégasque au cœur de «Temple de la mer», lieu de culture et d’échange, où se confrontent les expériences autour de la protection de l’Océan. Dans le cadre de son programme d’actions de soutien à la protection du corail. Michel Aubéry s’est inspiré de la beauté des récifs, l’a sublimée à travers ses œuvres les plus récentes…

par Viviane

é le 12 février 1958 à Paris, Voutch N découvrira dans la bibliothèque de ses parents dns les Vosges « Les Chefs-

d’œuvre du Sourire » (Anthologie). Il s’inscrit au Concours des Beaux Arts de Metz, se trompe d'une semaine et ne le passe donc jamais ! Il se lance dans le dessin humoristique en 1995 et voit ses dessins publiés dans Lui, Télérama, Lire, Le Point, Playboy, Psychologies Magazine et Madame Figaro. En 1997, paraît son premier recueil « Tout s'arrange, même mal », très vite épuisé, et un album pour enfants « Le roi de la grande savane » (Prix Chrétien de Troyes 1997). 2020 « De surprise en surprise » : 9ème livre au Cherche-Midi est un cadeau « essentiel » (suivez mon regard !) _____________________________________ « De surprise en surprise » - Voutch - (Cherche-Midi)

BD pour découvrir les Scouts Ude neUnitaires de France (SUF ) à l’occasion leurs 50 ans ! Ils ont entre 8 et 25 ans

et, ce samedi, ils partent en week-end scout ! Jeannettes, louveteaux, guides, éclaireurs, routiers, chefs et cheftaines, tous appartiennent à cette grande famille. Comme il se doit, l’anniversaire est célébré autour d’un grand feu de camp. Pendant la veillée, arrive d’un étrange engin : une machine à remonter le temps ! Avec cet appareil révolutionnaire de bois et de ficelle, fruit du « Système D » scout, ils remontent aux origines de leur mouvement… Journaliste, Thomas Oswald a scénarisé Charles de Foucauld, publié chez Mame, "Suis l'homme en blanc" chez Artège et "Hitler doit mourir" au Rocher, en 2019. _____________________________________ « Suf hier, ce soir, demain matin » - Thomas Oswald (Artège)

la parution, il y a cinq ans du premier A roman d’Olivier Bourdeaut « En attendant Bojangles », votre serviteur en avait

écrit le plus grand bien. Devant leur petit garçon, les parents dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible, tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte… Le trait subtil et les couleurs délicates de Christian Cailleaux s’allient à merveille à la fantaisie de l’écrivain. Cette édition, comprend 10 planches hors-texte, une quarantaine de petites illustrations dans les marges. Poésie, humour raffiné, fantaisie, tout ce qui nous fait défaut pour être heureux, en ces temps troubles !… Les cent premiers exemplaires sont enrichis du tirage d’un croquis inédit signé par Christian Cailleaux. (Exclusivement auprès de l’éditeur, 65 €, franco de port). _____________________________________ « En attendant Bojangles » - Olivier Bourdeaut - (Edition illustrée/(Finitude)

ne épopée au cœur de l'histoire de France UCœur, : la construction de la Basilique du SacréIl n'existait aucun ouvrage à ce jour

pour la raconter : victime des discordes politiques entre les tenants d'une repentance nationale et ceux qui n'y voient que le symbole de la contre Révolution et de l'obscurantisme, la basilique est le témoin d'une époque de reconstruction, de misère sociale et de progrès techniques fulgurants, mais aussi d'une vitalité spirituelle. Le chantier aura duré un demi-siècle, de 1875 à 1920. C'est cette aventure qui nous est contée, celle de l’édifice religieux qui, après Notre-Dame de Paris, est le plus visité de la capitale… On doit à Patrick Sbalchiero, une vingtaine d'ouvrages dont « Histoire des exorcismes » chez Perrin ou encore « Histoire du Mont Saint Michel ». _____________________________________ « La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre » - Patrick Sbalchiero -(Artège) N° 200 • Décembre 2020

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AUTOUR DE MONACO

Le parfum des "Bleus" made in Grasse par Pierre-Yves Reichenecker

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EVENEMENTS

n s'associant à My Coach au sein de la startup Okaia, le groupe Robertet* teste de nouveaux modèles sur une industrie de la parfumerie qui peine à quitter ses acquis. Comment Eau Bleue, le parfum officiel de l'Equipe de France, est née en terres grassoises... maintenir l'industrie du made in Grasse au plus haut niveau de compétence dans le monde du parfum, n'exclut en rien une note de modernité.

g Un parfum qui a du nez Le "nez" d'Eau Bleue se nomme Emilie Bouge, sixième génération familiale de parfumeurs, profondément ancrée dans l'histoire de Robertet et plus largement du parfum français. "Nous voulions une équipe qui colle au projet, jusqu'au bout" complète Fabien Giausseran. Partir d'une feuille blanche pour créer "des valeurs", identifiables, tout un art qu'elle aura maîtrisé, pour ce projet Okaia, en un temps record, six mois au lieu des douze ou dix-huit mois traditionnels. "On part d'une image mentale, d'une projection, et on y associe des odeurs, c'est de la transcription en une formule, une interprétation. Il y a eu une quinzaine d'essais sur Eau Bleue pour trouver la bonne combinaison", souligne Fabien Giausseran. Qu'est-ce qu'une bonne combinaison pour évoquer l'Equipe de France ? "Un parfum se décrit sur ses notes de tête, cœur et fond. La tête ici, c'est de la fraîcheur, des notes aromatiques herbacées par petites touches, pour le cœur, et pour favoriser la texture et le côté intergénérationnel, comme les supporters de l'Equipe de France, on a choisi des boisés, santal, vétiver, de la fraîcheur encore, mais de la classe aussi." Sur le fond, PLAISANCE

Premiers bateaux à Vintimille e troisième port de Monaco vient d’être officiellement ouvert, sans faste vu le contexte, en mer italienne, puisque c’est aux pieds de la vieille ville de Vintimille que les premiers bateaux se sont amarrés en octobre. Trois ans après le début de la reconstruction du port de plaisance de Cala del Forte, ce n’est qu’une ouverture partielle en attendant toutes les infrastructures annexes dont 33 commerces pour une inauguration fin juin-début juillet 2021, avec en ligne de mire future pas moins que les ports de Rome et de Cap d’Ail!

g Des yachts à Vintimille, qui l’aurait parié ? « Les quais, la digue, la jetée, les installations électriques, le dragage du port : toute la partie maritime est terminée et les bateaux ont pu commencer à entrer à partir du 15 octobre », détaille Aleco Keusseoglou, président délégué de la Société d’exploitation des ports de Monaco (SPEM), également en voie d’implantation près de Rome, au vieux port de Civitavecchia. Les devantures des boutiques de grandes marques pour la navigation ou l'habillement sont encore vides, les quais sont en partie déserts, et la colline se dressant jusqu’au sommet du Vieux Vintimille aux façades roses est livrée à la végétation. Un projet immobilier de grand standing avec hôtel de luxe doit y voir le jour. Au total, la SPEM a investi 112 millions d'euros. «C'est le plus gros chantier public depuis l'après-guerre pour Vintimille. On attendait le port depuis presque 100 ans!», s'extasie le maire Gaetano Scullino. g « Touristiquement, c'est fantastique !» A l'étroit et manquant cruellement de places pour accueillir des yachts de plus de 35 mètres dans ses deux ports, Monaco a acquis la concession du port pour une durée exceptionnelle de 85 ans en 2016. «Touristiquement, c'est fantastique: (...) 650 places de parking (...) un héliport, un ascenseur de 60 mètres qui montera du port au centre historique. Imaginez, on arrive en bateau, on fait 30 mètres et hop, on est à la cathédrale (...) on mange un plat de spaghettis al dente et on a passé une bonne journée !», décrit M. Scullino. Situé à 17 kilomètres, Monaco sera à dix minutes par la mer grâce à une navette. (P.Y.R.)

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g Un projet 100% bleus L'Okaia project est parti d'une feuille blanche, de seuls bons contacts entretenus par My Coach avec la Fédé française de foot. Parmi ses actionnaires, Hugo Lloris. Côté Robertet, une équipe dédiée est montée pour une construction bien ordonnée. Objectif : créer un parfum qui véhicule les valeurs de l'équipe de France, du jamais vu dans l'univers des marques, et en déclinant le concept jusqu'au bout du bouchon : tout devra être français (et azuréen si possible, et grassois encore mieux), emballage, flaconnage, sérigraphie, com'. Ce qui fait dire au directeur commercial de Robertet, Fabien Giausseran que plus qu'un produit, Eau Bleue se veut un concentré de valeurs, humaines via l'équipe de France, éthiques et sociétales par sa fabrication. "Le sport et cette équipe de France en particulier, ce sont des valeurs positives, comme les nôtres, la jeunesse, la performance, la victoire, mais aussi l'inclusion et la proximité. Notre job, les transcrire en notes parfumées, pour un produit élégant, intergénérationnel, accessible puisque vendu 19,90€ les 100ml pour une qualité supérieure." Vendre du parfum sur internet, esprit startup oblige ? "Un autre challenge... Et nous comptons justement sur ces valeurs, mises en avant, pour palier l'absence de test avant l'achat. En matière de parfum, l'ère de la fidélisation s'épuise, Okaia est pour nous un laboratoire de nouvelles tendances à explorer."

pour relever le tout et apporter la Robertet touch, on reconnaîtra la fève tonka, une spécialité gourmande de la maison grassoise, comme une signature, "un ingrédient sublime que Robertet affectionne, pour amener de la rondeur." Entre élégance et sucré-boisé, au large spectre. Eau Bleue Première Edition, tel est son nom complet, (Source TribuCa + communiqué) a quitté les vestiaires le 9 novembre. * Robertet, 170 ans, 554M€ de chiffre d'affaires en 2019, 2.030 collaborateurs dans le monde dont 900 sur le bassin grassois. Un géant historique de la parfumerie.

CULTURE

L’érotisme vu par le féminisme

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aurence Dionigi est bien connue pour ses livres et ses engagements. Exploratrice de la période sombre et de ses lourds secrets dans notre région, elle est aussi la maman de Yanou Pilou, un gamin facétieux qui ravi enfants et parents. Mais pour elle, l’essentiel est sans doute son engagement féministe. Un engagement centré sur le rôle de la femme dans l’histoire de l’art. Nous avons ici rendu compte de son ouvrage sur les « oubliées de l’art » très remarqué par la presse et qui lui a donné l’occasion de multiplier les conférences sur la place de la femme dans la peinture et la sculpture. Vient de paraître « l’Erotisme dans l’art » sous titré « Hommage aux Vénus de l’Histoire ». C’est la femme et le désir qu’elle inspire qui est au centre de ce livre très illustré et peut-être à ne pas mettre dans les mains des jeunes lecteurs de Yanou Pilou. Le regard sur la femme est dans l’érotisme dans l’art très très majoritairement masculin. Le plus machiste des lecteurs y trouvera son plaisir et la satisfaction de constater que le féminisme ne veut pas forcément tuer l’érotisme. Mais autre que le plaisir universel des yeux dans la reproduction d’œuvres magnifiques, le propos de celle qui tient au titre « d’autrice » va bien au-delà. Des Vénus de la préhistoire à l’art d’aujourd’hui revisité largement au féminin, cet hommage aux Vénus propose une lecture différente de l’érotisme dans l’art. Derrière la toile ou la sculpture il y a les relations entre le modèle et le peintre, les fantasmes des artistes, les messages cachés, l’homosexualité côtoie le culte priapique. Laurence Dionigi veut réécrire au féminin l’histoire de l’art en allant même jusqu’à évoquer la femme objet des fantasmes masculins. Ce livre est donc une thèse cohérente, mais c’est aussi tout simplement un très beau livre. Il est le fruit de recherches artistiques qui permettent de magnifiques reproductions et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y en a pour tous les goûts. (P.Z.)

g "L’Erotisme dans l’art". Laurence Dionigi. Editions Ovadia. 340 pages. 28 €


SPORT & LOISIRS MOTOCYCLISME • Max Biaggi et la marque monégasque ont atteint les 408 km/h sur la piste de l'aéroport de Châteauroux

Voxan, nouveaux records du monde par Alan Parker-Jones

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ax Biaggi et la marque monégasque de motos électriques Voxan, Groupe Venturi, ont décroché les 30, 31 octobre et 1er novembre derniers, sur la piste de l’aéroport français de Châteauroux (Indre), 11 records du monde de vitesse ; 11 records qui célèbrent les 20 ans de Venturi. Vitesse la plus élevée atteinte au cours de ces 3 journées : 408 km/h !

SPORT

g 366,94 km/h en version semi-carénée C’est le samedi 31 octobre en matinée que le plus convoité des 12 records du monde inscrits au programme a été battu. Avec 366,94 km/h, Max Biaggi et la Voxan Wattman ont accroché à leur palmarès le prestigieux record de vitesse en catégorie ‘moto électrique semi-carénée de plus de 300 kilos’. Ils détrônent Ryuji Tsuruta et la Mobitec EV-02A qui avaient atteint 329 km/h. Conformément au règlement de la FIM (Fédération Internationale Motocycliste), la vitesse de la Voxan Wattman a été mesurée, après un départ lancé, sur 1 mile aller, puis 1 mile retour dans un espace-temps inférieur à 2 heures. Toujours selon les règles de la Fédération, c’est la moyenne des 2 vitesses qui a été retenue. Le compteur GPS de la Wattman est monté jusqu’à… 408 km/h en vitesse instantanée. La robe grise de la Voxan, dessinée par Sacha Lakic, a affolé les cellules de chronométrage. Compte tenu de la faible longueur de la piste (3,5 km), avoir atteint cette vitesse maximale a décuplé les ambitions de Voxan. Lors de prochaines tentatives sur des pistes plus longues, l’équipe envisage de sérieusement flirter avec les 400 km/h de vitesse moyenne.

g La satisfaction de Gildo Pastor, président de Venturi « Célébrer les 20 ans de l’aventure électrique du Groupe Venturi me tenait à cœur. Au vu du contexte sanitaire ça n’a pas été facile, mais grâce à la force de travail et à l’état d’esprit de Max et de mes équipes, nous avons relevé le défi. 20 ans après avoir acquis Venturi, je suis heureux que le Groupe puisse revendiquer la création des véhicules les plus rapides sur 2 roues et 4 roues en catégorie électrique (Venturi VBB-3, record FIA 549 km/h), mais aussi sur 4 roues en catégorie pile à combustible (Venturi VBB-2, record FIA 487 km/h). Sur chaque projet, nous avons travaillé à livre ouvert avec de grandes marques afin de partager avec elles notre expertise en matière de technologies innovantes et, ainsi, contribuer à l’amélioration de

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g 349,38 km/h en version non-carénée Le vendredi 30 octobre, la Voxan Wattman s’est élancée dans une version ‘non-carénée’, également sur une distance de 1 mile, départ lancé. Principe identique : 1 mile aller, puis 1 mile retour dans un espace-temps inférieur à 2 heures. Ici aussi, c’est la moyenne des 2 vitesses qui a été retenue : 349,38 km/h. Cela étant, les systèmes embarqués ont révélé que la Wattman, forte de sa puissance de 270 kW (367 ch) a atteint 372 km/h en vitesse de pointe. Cette mesure est également de bonne augure pour les prochaines tentatives ; le programme de records de Voxan courant jusque fin 2022. 9 autres records ont été établis à l’issue de ces 3 jours de tentatives.

l’écomobilité. Cette modeste contribution est le reflet de ma volonté d’être parfaitement en accord avec les valeurs de la Principauté du point de vue du développement durable. Je partage donc ces records avec mon pays, Monaco. »

SPORT AUTO

Scuderia Ferrari : 4 filles pour 1 volant

g La F1 et les 24h du Mans...

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L'accord conclu entre la FIA et la Ferrari Academy porte sur quatre ans, durant lesquels Ferrari va aider la FIA dans le processus de sélection. À la clé, une place garantie pour une saison complète dans un championnat de Formule 4 en 2021. L'année suivante, une deuxième pilote sera sélectionnée. D'ici deux ans, la Ferrari Driver Academy devrait ainsi compter au moins deux femmes dans ses rangs. "Nous croyons fermement à l'importance d'aider les jeunes à progresser dans le sport automobile", souligne Mattia Binotto, directeur de la Scuderia Ferrari. "La Ferrari Driver Academy œuvre depuis maintenant une décennie, pas seulement en sélectionnant les meilleurs pilotes mais aussi en travaillant pour leur éducation culturelle, technique et éthique. Avec cela à l'esprit, nous avions le sentiment que nous devions faire des efforts supplémentaires pour étendre notre champ d'action en incluant des jeunes femmes qui veulent être en sport automobile. Il n'y a actuellement aucune barrière à leur participation, mais nous sommes conscients qu'il est plus dur pour les femmes de gravir les échelons." ( P.Y.R.)

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a FIA Women in Motorsport et la Scuderia Ferrari ont lancé les « Girls on Track – Rising Stars » pour trouver les meilleures jeunes pilotes féminines au niveau mondial afin de les emmener au plus haut niveau ! En piste les filles ! Elles étaient 20 au départ. Il en reste 4 avant l’ultime épreuve de sélection bientôt en Italie. Et l'intégration dans la prestigieuse Ferrari Driver Academy, la filière vers l'écurie de F1, pour la meilleure d'entre elles. La lauréate sera engagée pour une première saison en F4 et ce sera la première fois qu'une jeune fille intégrera l'Académie Ferrari. En concurrence avec une Belge et deux Brésiliennes, une pilote française de 16 ans, Doriane Pin, qui dispute la Renault Clio Cup France junior (2e au classement junior, 11e au général de la Cup à quatre manches de la fin), a été sélectionnée, aux côtés de la Belge Maya Weug (pilote usine Birel en karting) et de deux Brésiliennes, Julia Ayoub (karting) et Antonella Bassani (karting).

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