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Avril 2021
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Dossier Spécial
Photo © Conseil National de Monaco
L'heure de la responsabilité
Stéphane Valeri réélu Président du Conseil National de Monaco
"Travailler ensemble pour l'intérêt général" N° 204 • Avril 2021 1 8 ☞ FINANCE FINANCE • PEUT-ON INVESTIR DANS DES SPAC ? UNE ANALYSE DE CE PHENOMENE • PAGE
DOSSIER SPECIAL
Le dialogue institutionnel : u Au lendemain de la crise sanitaire, le maintien de la paix sociale demeurera une condition indispensable au
par Patrice Zehr
DOSSIER
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outes les énergies à Monaco sont mobilisées pour ne pas rater la fenêtre de la reprise. Le rebond est indispensable et ce, le plus vite possible. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre en compte les chiffres économiques de l’année 2020 et notamment ceux du dernier trimestre (voir page 9). Ils ne sont pas bons, mais pas cependant catastrophiques, plusieurs secteurs résistent encore. La gestion pragmatique de la crise sanitaire nous donne le sentiment que la situation est meilleure qu’ailleurs et notamment que chez nos voisins immédiats. Mais - comme l’a souligné le Prince Souverain - il ne faudrait pas, bien sûr, que cela dure trop longtemps. Il faut que la reprise soit rapide et forte. Une condition indispensable au redémarrage des entreprises, c’est la paix sociale. Une entreprise en grève n’a bien entendu aucune chance de profiter de la relance économique. Une tension sociale accompagne la tension sanitaire, avec la peur de ce qui va se passer avec le retour des possibilités de licenciements et la fin des aides. Il y a déjà eu des dégâts et il y en aura d’autres malgré le soutien massif du Gouvernement en montant et en durée, souvent à la demande du Conseil National. Le dialogue entre les deux institutions pourrait d’ailleurs inspirer les partenaires sociaux de bonne foi. Au début de la crise sanitaire les tensions étaient vives et les oppositions marquées entre l’Exécutif et le Législatif. L’instauration - à la suggestion des élus et à l’initiative du Prince - d’un Comité mixte de suivi a été efficace. C’est à cette instance que l’on doit la gestion monégasque de la crise, aussi bien dans le domaine sanitaire que dans ses conséquences économiques.
L'EDITORIAL par Roberto Volponi
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g Le consensus nous a évité le confinement C’est le consensus institutionnel qui nous a évité le confinement, nous a donné la liberté de circuler en respectant les gestes barrières, a permis l’ouverture encadrée des commerces et restaurants et l’établissement d’un couvre feu à 19h. Le dialogue abouti, c’est toujours gagnant-gagnant. Pourquoi ce qui a été fait au niveau des institutions ne serait-il pas possible au niveau des entreprises ? Il faut éviter deux écueils bien identifiés à plusieurs reprises par le Président du Conseil National Stéphane Valeri. Le patronat ne doit pas se servir de la crise comme d’une opportunité pour grignoter des avantages acquis ou même imposer des reculs sociaux. Les syndicats ne doivent pas, par idéologie, refuser de prendre en compte la réalité et donc refuser toute concession. Il est vrai que les positions de principe patronat-syndicats sont parfois très éloignées et que le pas vers l’autre s’apparente à une enjambée proche du grand écart. g La SBM comme exemple à suivre… Un rapprochement des positions est cependant possible comme le prouve un exemple emblématique, l’acceptation du plan social à la SBM. Tout a été fait pour limiter les départs forcés. Les syndicats ont accepté des départs volontaires mais en ont réduit le nombre. La direction a renoncé à la modification, dans le sens d’économies du coût salarial pour l’entreprise, des conventions collectives. Cet accord a été mis en avant par le Conseil National : « Les Conseillers Nationaux se félicitent de la réussite de la négociation entre les dirigeants de la SBM et les syndicats, relativement à l’indispensable plan de restructuration de la Société des Bains de Mer. Il s’agit d’une réussite collective, qui implique aussi bien le Président Biamonti et les responsables des syndicats de salariés, qu’à leur place le Gouvernement et le Conseil National. Les élus ont reçu, à de nombreuses reprises, les représentants des 18 syndicats des salariés de la SBM. Le Président Valeri s’est régulièrement entretenu dans le même temps avec le Président Biamonti. Le Conseil National avait
alors rappelé sa demande que les Monégasques soient épargnés par le plan de suppressions de postes, et que pour tous les salariés, les départs contraints soient le plus limités possible, par rapport aux départs volontaires. C’est acté désormais. Le Conseil National, comme il le demandait également, note aussi avec satisfaction que la SBM va continuer, en maintenant ses conventions collectives, de remplir son rôle social, celui qui consiste notamment
Faisons le point sur la campagne de vaccination
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N° 204 • Avril 2021
© Photo NYT
trois mois de son début, où en est-on dans la campagne de vaccination à Monaco, en Europe et plus largement dans le reste de la planète ? A la date du 26 mars 2021, 6,6% de la population mondiale avait reçu au moins une dose de vaccin. Avec, bien sûr, des différences énormes entre pays dans les quantités de doses administrées… Monaco, avec un excellent 28% de population vaccinée (dont seulement 5% avait reçu seulement une dose), se place très bien dans ce « classement » vertueux des nations. Seulement 5 pays ont fait mieux : Israël, Seychelles, Emirats Arabes, Chili et Royaume Uni. Mais à l’exception des 2 premiers, les autres viennent bien derrière dans l’administration de la deuxième dose, tout comme les Etats-Unis, qui en chiffres absolus ont vacciné le plus grand nombre de citoyens (130M). En revanche, au-delà de petits pays comme Saint-Marin et Malte - ou un peu plus grands comme la Serbie et la Hongrie - tous les grands pays de d’Europe accusent un fort retard, en se positionnant juste autour de 10% en moyenne, comme c’est le cas de la France (10%), l’Italie (9,9%)et l’Allemagne (9,8%) ou l’Espagne (9,5%). Trois facteurs principaux ont joué un rôle déterminant dans ces fortes différenciations : la nationalité des laboratoires pharmaceutiques qui ont produit les vaccins, la taille des pays et leur localisation géopolitique. Bien évidemment, les pays où sont basées les multinationales qui ont mis au point et réalisé les premiers vaccins approuvés et commercialisés ont pu compter sur un indiscutable avantage au moment de leur distribution massive : c’est le cas des Etats-Unis (avec Pfizer et Moderna) et du Royaume Uni (avec AstraZeneca). Ce qui ne s’applique que partiellement pour la Russie, qui – même si elle peut disposer d’un vaccin produit à domicile, le Spoutnik V – ne semble pas en mesure d’en produire les doses nécessaires pour protéger rapidement toute sa population, ou pour la Chine, là où – malgré une importante capacité productive de ses vaccins – c’est le nombre énorme de personnes à vacciner qui s’avère le défi majeur. Manifestement, l’Union Européenne paie le prix de ne pas disposer de son propre vaccin et d’avoir signé des contrats d’approvisionnement trop faibles et en retard. D’autre part, les pays les plus petits, comme Monaco, ont pour profiter de leur petite taille et d’une population réduite et facilement joignable pour accélérer leur campagne pouvant compter sur une adéquate disponibilité de doses. Au contraire de Monaco, d’autres pays - plus ou moins peuplés - comme Israël, ont exploité la possibilité de se procurer une plus vaste gamme de vaccins disponibles, grâce à leur situation géopolitique ou en vertu de leurs relations privilégiées avec un ou plusieurs des pays producteurs. Mais si la Principauté – jusqu’à maintenant – s’est distinguée dans sa campagne de vaccination, elle pourrait faire encore mieux dans les semaines et les mois à venir, en utilisant peut-être aussi le vaccin AstraZeneca, une fois dissipés définitivement tous les doutes - si vraiment injustifiés - qui l’ont pénalisé, et le Spoutnik russe, quand et s’il est validé par l’Agence européenne des médicaments. Et surtout profiter de l’arrivé imminente du vaccin de Johnson & Johnson, qui requiert une seule injection, suffisante pour activer une protection totale. Ainsi, Monaco pourra se présenter à l’heure de son rendez-vous annuel le plus important, soit le Grand Prix de Formule 1, en affichant un bon niveau d’immunité globale de sa population, en attendant d’atteindre enfin la fameuse immunité généralisée. Néanmoins, même quand elle aura mis en sécurité la totalité de ses habitants, la Principauté ne pourra pas encore penser à un retour immédiat à la normale, car son économie dépend en grande partie de l’apport touristique provenant surtout des pays étrangers. La finalisation de sa propre campagne de vaccination – donc - ne sera pas suffisante pour attirer l’afflux de touristes de loisir ou d’affaires, si ces derniers n’arrivent pas à se faire vacciner - à leur tour - dans leurs pays d’origine. Et là, Monaco ne peut qu’attendre et - entre temps - se préparer à accueillir les touristes des pays qui seront les premiers à se libérer, une fois pour toutes, de ce qui a été – et qui risque hélas de rester encore – un véritable cauchemar qui a frappé la planète entière pour trop longtemps, désormais…
LE TEMPS DE LA CONCERTATION
un modèle pour le dialogue social redémarrage des entreprises, et l'entente retrouvée entre Gouvernement et Conseil National pourrait représenter l'exemple à suivre… CLIMAT SOCIAL
"Soyons attentifs aux difficultés induites par le travail à distance"
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© Photo OM
e Conseil National de Monaco travaille sur un texte durable, équilibré et gagnantgagnant pour les employeurs et les salariés sur l'aménagement concerté du temps de travail à Monaco. Dans le but de préserver la paix sociale et afin de laisser le temps au débat, l’Assemblée avait annoncé, en Séance Publique du 25 novembre 2020, que ce sujet sensible serait abordé avec la responsabilité et le recul nécessaire, après une large concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux, en reportant l’étude de ce texte à la Session de Printemps 2021. Ainsi, depuis janvier 2021, le Conseil National s’est réuni, à plusieurs reprises, avec les organisations patronales (Fédération Des Entreprises Monégasques, Association des Industries Hôtelières Monégasques, Association Monégasque des Activités Financières et Chambre du Bâtiment), et avec les syndicats de salariés (Union des Syndicats de Monaco, Fédération des Syndicats de Salariés de Monaco), ainsi qu’avec le Conseil Economique, Social et Environnemental. Grâce à ces échanges, l’Assemblée veut jouer pleinement son rôle de médiation, en écoutant l’ensemble des partenaires concernés par ce projet de loi, afin de prendre en compte leurs remarques, critiques et propositions, en vue d’améliorer ce texte à travers des amendements. L'approbation de ce texte demeure de plus en plus nécessaire dans un climat de crise et de plans sociaux qui pourrait augmenter la tension entre les partenaires sociaux au lendemain des réouvertures et d'un retour progressif à la normale du post-pandémie. Un thermomètre indicatif de ce climat - qui pourrait de dégrader rapidement dans les prochaines semaines - est représente par la quantité des litiges et des recours à la justice de la part - à la fois - des salariés et des entrepreneurs... Nous avons demandé à Olivier Marquet *, expert du droit du travail, son ressenti par rapport au climat actuel.
à fournir des emplois de qualité à de nombreux Monégasques. Dans un esprit de responsabilité, les salariés, qui pour beaucoup ont vu une baisse significative de leurs revenus avec le recours au CTTR, ont accepté pour leur part une réduction importante de leurs effectifs et dans les Jeux, une baisse sensible du nombre de cadres. » Cet accord suivi de celui du Fairmont montre qu’il y a des sorties possibles, imparfaites et frustrantes parfois, pour prendre en compte la situation économique sans briser la paix sociale. g Eviter les sujets qui fâchent ! Ce qui est essentiel, c’est d’éviter en cette période les sujets qui fâchent. C’est pourquoi l’aménagement du temps de travail a été renvoyé à l'après plan social SBM. C’est un sujet capital pour une modernisation par la flexibilité. Sur le principe tout le monde est d’accord. Mais il a d’abord été présenté comme un texte d’opportunité par rapport à la pandémie et provisoire. Une autre vision s’est imposée. Il s’agit de retravailler le texte gouvernemental pour, après consultation des partenaires sociaux, en faire une pratique permanente et acceptée par tous. C’est bien sûr plus difficile et plus complexe, mais c’est la solution dans l’intérêt général. Face à certaines situations, il y a des urgences relatives. g Sens des responsabilités L’intérêt général, tout le monde y pense et chacun peut y contribuer. Après les politiques, le temps est venu pour les partenaires sociaux de montrer leur sens des responsabilités. C’est à eux de donner à Monaco les conditions d’une paix sociale, indispensable à la relance économique, qu’attendent toutes les entreprises et tous les salariés. Les patrons et les travailleurs sont dans le même bateau comme toujours, et donc ils ont le même objectif sortir de la tempête, hisser les voiles prendre toute la vitesse et rattraper le maximum de temps perdu.
g Maître Marquet, y a-t-il dans votre cabinet des salariés qui viennent vous faire part de leurs inquiétudes pour l'avenir? Olivier Marquet : "Si le confinement soudain de mars 2020 a suscité dans un premier temps quelques inquiétudes du fait des changements majeurs résultant du passage au travail à distance, on constate au contraire que les nouvelles méthodologies ont apporté beaucoup de bienfaits dans le ressenti de chacun, permettant plus de flexibilité. Nous demeurons cependant attentifs aux situations individuelles et difficultés induites par le travail à distance et le relâchement du lien social, en particulier chez les plus jeunes." g Redoutez-vous, avec la reprise des autorisations de licenciements, un accroissement des conflits sociaux devant les tribunaux compétents ? OM : "L’encadrement (plus que l’interdiction) des licenciements remonte à la période du premier confinement et a donc pris fin depuis juin 2020 déjà. Les licenciements prononcés - notamment pour motif économique dans le contexte actuel - n’entraînent cependant pas toujours un conflit devant les juridictions. On constate cependant une accélération des délais entre le prononcé des licenciements et la saisine de la juridiction, quand elle a lieu." g Comment jugez-vous le soutien apporté aux entreprises et salariés pendant cette période de crise sanitaire ? Quel est votre ressenti, et les avocats sont-ils consultés et associés au dialogue social ? OM : "Le Gouvernement et le Conseil National ont fait preuve d’un soutien exceptionnel aux acteurs concernés au regard des enjeux que l’on a connus. Les avocats n’interviennent pas seulement dans le cadre contentieux, et le dialogue avec les institutions monégasques en matière sociale est souvent très fructueux aux fins de trouver - dans le cadre légal qui s’impose - les meilleures issues aux situations délicates. Il demeure que le droit social monégasque date à certains égards ; il pourrait bénéficier de nouveaux outils apportant de la flexibilité aux acteurs, sans transiger sur le niveau de préservation de l’emploi, permettant au contraire de mieux y veiller en autorisant les adaptations temporaires au contexte économique." * Avocat Associé, Managing Partner CMS Pasquier Ciulla Marquet Pastor Svara & Gazo
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DOSSIER SPECIAL
"Nous verrons bientôt si la paix sociale sera préservée" par Roberto Volponi
g La crise a validé le pas vers l’autre entre le Gouvernement et le Conseil National. Pourriez-vous parler d’un pas vers l’autre entre le patronat et les syndicats ? OC : "Je ne sais pas si nous pouvons parler de « pas vers l’autre » mais pour notre part, nous avons toujours privilégié un dialogue franc et direct en ce qui concerne nos relations avec la FEDEM tout en essayant de représenter au mieux l’intérêt des travailleurs du Pays et nous continuerons à le faire. Nous avons eu l’occasion, à maintes reprises, de se retrouver à la même table lors des consultations avec le Gouvernement. Quoiqu’en dise certains, le dialogue entre syndicats et patronat existe, c’est pourquoi je ne comprends pas toujours que certains essayent de nous faire passer pour des « dogmatiques » ou des « extrêmes ». Nous sommes, certes, une fédération de lutte de classe mais nous savons trouver des compromis comme lors de la question du rapatriement des retraites complémentaires. Il en est ressorti, après de nombreuses réunions avec la FEDEM, un avenant à la Convention Collective Nationale du travail qui est aujourd’hui débattu au sein du gouvernement."
g Avez-vous le sentiment que certains ont la tentation de se servir de la crise sanitaire pour en faire une opportunité de recul social ? OC : "C’est un sentiment qui s’est malheureusement confirmé avec le nombre impressionnant de plans 4 QUESTIONS A :
sociaux à l’heure où je vous parle. Ces « plans de sauvegarde de l’emploi » sont, il faut le dire, des plans sociaux d’opportunité. Ils ont permis à beaucoup de directions d’entreprises, et non des moindres, de compresser les effectifs existants sous prétexte de crise sanitaire pour instaurer un recul social sans précédent. Tout y passe, suppression des congés payés, de primes, recalibrage des effectifs et instauration de mesures antisociales par la renégociation de conventions collectives et d’accords protecteurs pour les travailleurs. Il est d’autant plus clair que depuis le début de la crise, certaines mesures et certains projets de textes législatifs nous semblent aller dans le sens d’un recul social sans précédent. Nous nous sommes mobilisés d’ailleurs très récemment comme vous devez le savoir, contre le projet gouvernemental instaurant l’aménagement « concerté » du temps de travail. Les mois à venir seront déterminants et nous verrons si la paix sociale sera préservée." g Les aides de l’Etat sont-elles adaptées aux besoins et ont-elles limité les dégâts ? OC : "Oui et non. Il est clair qu’il était nécessaire que l’État mette en place ces aides afin de limiter les pertes d’emplois au maximum. Cependant, même si le CTTR a pu palier pendant quelques mois à la perte de salaire qu’il engendre, la situation qui perdure aujourd’hui est critique pour les travailleurs du Pays. Il faut dire que le CTTR a un impact sans précédent sur les salaires. Les salariés ont vu leurs rémunérations nettement amputées en étant sous ce type de chômage. Pour les uns, des baisses de salaire de l’ordre de 20% et pour les autres, c’est encore pire et notamment dans la profession hôtelière avec des baisses de salaire pouvant aller jusqu’à 60%. Ces baisses de salaire se traduisent pour de nombreuses familles par un basculement dans la précarité et à cela s’ajoute le spectre d’une possible perte d’emploi. En effet, la menace classique d’une partie du patronat est radicale. Elle s’appelle poliment « plan de sauvegarde de l’emploi ». Il est inacceptable qu’une entreprise sous perfusion de l’état aujourd’hui puisse d’un côté, bénéficier de ces aides et d’un autre côté, licencier à tour de bras ses salariés. L’hémorragie doit cesser ou des sanctions doivent être prises avec notamment l’obligation pour les patrons qui mettent à mal les travailleurs, de rembourser les aides perçues. Le Gouvernement doit agir !"
© Photo USM
DOSSIER
g Quel jugement portez-vous sur le dialogue social pendant cette période de crise sanitaire ? ☞ Olivier Cardot * : "Le dialogue social actuel est à l’image de la crise sanitaire, en perpétuel mouvement, ceci dit et on l’a vu très récemment, L’Union des Syndicats de Monaco a été très réactive lors de l’apparition de cette pandémie et aussi très sollicitée notamment par le Gouvernement qui a pris la peine de consulter les organisations syndicales. Ces consultations instaurées par le pouvoir exécutif étaient, à notre sens indispensable pour que nos syndicats affiliés puissent bénéficier non seulement d’une information complète des décisions prises par les autorités, mais aussi dans le but d’enrayer toute polémique pouvant mettre en danger la paix sociale. Au niveau des entreprises, nous faisons malheureusement un tout autre constat puisque de nombreux plans sociaux sont actuellement en vigueur et nous espérons que cela ne va pas aller en s’accélérant."
g Que faudra-t-il faire ensuite pour limiter les licenciements et pour favoriser la relance économique indispensable au maintien de l’emploi ? OC : "Nous sommes dans un des pays les plus riches du monde, il faut quand même se le rappeler avec, non seulement un PIB par habitant record, mais aussi avec un fonds de réserve constitutionnel impressionnant. La limitation des licenciements doit se faire avec des règles strictes imposées par le pouvoir exécutif afin que certains employeurs ne profitent pas de la crise pour accroître le nombre de licenciements. Je rappelle à ce titre, que Monaco est encore le seul pays en Europe où un patron peut licencier un salarié sans motif. C’est inhumain et inacceptable ! Le Gouvernement et le Conseil National ont un rôle à jouer en faisant preuve de courage politique tout simplement !" * Secrétaire Général de l’Union des Syindicats de Monaco (USM)
CEDRICK LANARI *
"La concertation et le dialogue sont l’ADN de la F2SM"
g Quel regard portez-vous sur les plans sociaux actuellement finalisés notamment à la SBM ou au Fairmont ? CL : "Le caractère historique du plan social initié par la SBM montre l’urgence de la situation économique en Principauté dans le secteur touristique. La fédération des Syndicat de salariés de Monaco se félicite de l’arrêt de négociations aux départs volontaires. En effet il aurait été délicat qu’en plus d’accroitre la charge de travail du à des postes non remplacés, les salariés se voient privé d’augmentation de salaire du à la retouche des indexations par exemple. Malheureusement nous voyons apparaitre d’autres plans sociaux comme celui du Fairmont, ou entreprises liées au tourisme, qui sont mis en place sous couvert de la crise actuelle. Il ne faudrait pas que les salariés payent un prix supérieur à celui de la crise afin de restructurer des entreprises bien portantes." g L’aide de l'Etat doit-elle se poursuivre et jusqu’a quand ? Craignez-vous à son arrêt une avalanche de licenciements économiques à Monaco ? CL : "Il est clair que tôt ou tard les aides se tariront. Chaque entreprise devra alors se relancer avec un nombre de salarié à définir en fonction de la reprise. Outre le fait que nous voyons déjà, alors que les aides sont encore actives, des plans sociaux ou des licenciements par article 6, les
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salariés sont très inquiets sur le sujet. Le choix de la date de l’arrêt des dites aides devra correspondre avec la réel reprise de l’activité. Nous observons malheureusement de plus en plus de « burn out » , de divorce et de dépressions de salarié du à cette situation anxiogène." g Voyez-vous se profiler le temps du rebond et de la reprise et comment les syndicats peuventils se préparer à l’accompagner ? CL : "Dés le début de la pandémie la Fédération des Syndicat de salariés de Monaco à été active, aussi bien aux côtés des salariés, qu’en étant force de proposition afin qu’à chaque étape des solutions soient trouvées pour avoir à l’esprit la conservation des emplois et du savoir-faire. Cette vigilance de chaque instant s’est entre autre traduite par une communication active sur les réseaux sociaux et notre participations aux différentes réunions avec les instances Monégasques. Chacun espère la reprise dans des contions sanitaires globales satisfaisantes, le besoin de perspectives et de vision sur le long terme se fait cruellement sentir. Comme la F2SM s’est toujours montrée présente depuis maintenant plus d’une année celle-ci se montrera vigilante quant aux conditions de travail qui seront proposées aux salariés lors de la reprise qui nous l’espérons tous arrivera le plus vite possible. Notre centre de formation interne à la Fédération accompagne chaque Syndicat afin que ceux-ci soient au fait des enjeux qui attendent les salariés au plus près des nouvelles dispositions de nos instances et de l’actualité."
© Photo F2SM
g Monsieur Lanari, le dialogue social en cette période de crise sanitaire a-t-il évolué et notamment vers votre conception syndicale de la concertation ? Cédrick Lanari : "En effet la concertation, la construction et le dialogue sont l’ADN même de la Fédération des Syndicat de salariés de Monaco. Nous avons participé à chaque réunion initiée par le Gouvernement et le Conseil National avec à chaque fois des propositions concrètes en concertation avec nos adhérents. Je vous confirme que le climat du dialogue social est différent au sein de chaque entreprise en fonction de leurs secteurs d’activité. En effet je vous rappelle que beaucoup de salariés ne font déjà plus partie de l’échiquier salarial, je pense particulièrement aux intérimaires et aux CDD qui n’ont malheureusement pas été renouvelés dans les secteurs tels que le tourisme, hôtellerie, restauration ou même l’événementiel. "
* Président de la Fédération des Syndicats de Salariés de Monaco (F2SM)
LE TEMPS DE LA CONCERTATION
"Employeurs et employés savent qu’ils sont dans le même bateau" g Quel regard le patronat porte-t-il à Monaco sur le climat du dialogue social en cette période de crise sanitaire ? ☞ PHILIPPE ORTELLI * : "Les chefs d’entreprises ont traversé une crise majeure, avec une chute du PIB de près de 10%. Le Bulletin de l’Économie du 4ème trimestre 2020 publié par l’IMSEE a confirmé que les indicateurs économiques sont en recul, certaines activités (tourisme, congrès, événementiel, hôtellerie, restauration…) souffrent plus que d’autres. Des milliers d’emplois, pour l’instant maintenus pour partie grâce au dispositif de CTTR, sont en jeu. Au vu des dernières évolutions, bon nombre d’experts considèrent qu’il faudra 3 ans pour que l’activité touristique redémarre. Cela explique que des plans sociaux ont été lancés dans l’hôtellerie, à la SBM et au Fairmont, pour permettre à ces entreprises d’adapter leur taille à la forte baisse de l’activité et pouvoir in fine surmonter cette crise. Le très faible nombre de licenciements contraints et la large majorité de départs volontaires montre que le dialogue social fonctionne bien dans ces entreprises. Plus globalement, au vu des remontées du terrain que j’ai, certains chefs d’entreprises ont constaté une amélioration des rapports avec leurs salariés. D’autres évoquent même une simplification du dialogue social dans l’entreprise, la période difficile que nous traversons ayant permis de mieux faire prendre conscience du rôle structurant de l’entreprise dans leurs quotidiens." g Avez-vous noté la prise en compte des difficultés des entreprises par les syndicats et avez-vous de votre côté pris en compte l’angoisse des salariés ? PO : "Toute crise est anxiogène, et de par son ampleur, celle-ci l’est particulièrement pour tous, et cela est renforcé par le fait que la majorité des entreprises monégasques sont des TPE dans lesquelles les dirigeants sont souvent impliqués personnellement et financièrement. À ce niveau, employeurs et employés savent qu’ils sont dans le même bateau, que la survie de l’entreprise leur est vitale. Plus que jamais les chefs d’entreprises sont en première ligne. Le dossier de notre journal Monaco Business News d’avril est d’ailleurs consacré au rôle de l’entreprise et du chef d’entreprise. Il montre que même si les attentes vis-à-vis de l’entreprise sont toujours plus nombreuses, ainsi que les rôles qui lui sont assignés, sa vocation fondamentale est économique : nier cette évidence revient à mettre en péril sa survie, et avec elle les emplois qu’elle génère. Salariés ou entrepreneurs, l’entreprise est une composante essentielle de nos vies, qu’il est nécessaire de protéger, c'est-à-dire notamment de ne pas entraver pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. Face à la crise actuelle, il n’y a pas de place pour les querelles idéologiques stériles. Le Gouvernement et le Conseil National l’ont d’ailleurs bien compris en agissant de concert afin de sauvegarder le modèle social libéral qui a permis la réussite du pays." g L’aide de l’État reste-t-elle indispensable, est-elle suffisante, et jusqu’à quand doitelle durer ? PO : "Monaco a toujours su s’adapter à l’environnement extérieur, mais ne nous voilons pas la face : s’il est indispensable de protéger les emplois afin de minimiser autant que possible les licenciements, ceux-ci sont inévitables dans une crise qui dure, et nous le constatons déjà dans des secteurs comme l’hôtellerie. De même, s’il est nécessaire de soutenir les entreprises, toutes ne pourront pas être sauvées, notamment celles qui étaient déjà en difficulté auparavant. L’économie est soutenue artificiellement par l’État, mais il arrive toujours un moment où la perfusion doit être retirée. Aussi dure soit-elle, c’est une réalité à accepter si nous voulons sauver celles qui sont notre cœur de métier et auront la force de rebondir après la crise. La crise actuelle montre la réalité de la Théorie de l’Évolution, héritée de Darwin : seules les entreprises qui auront su évoluer et s’adapter à leur nouvel environnement survivront, jusqu’à la prochaine mutation." 3 QUESTIONS A :
g Craignez-vous toujours au bout du bout de nombreux licenciements inévitables liés à des faillites d’entreprises ? PO : "Même si elle est différente dans ses causes, la crise actuelle est comparable à la crise financière de 2008 dans son impact et ses conséquences. L’économie monégasque avait alors mis 3 ans pour rebondir. J’ai confiance en la capacité des chefs d’entreprises à faire face à cette crise, à condition qu’on les laisse travailler, sans entraver leur liberté d’entreprendre par de nouvelles contraintes législatives et réglementaires. Mais ce sera long, car en Europe, contrairement à d’autres pays du monde, la campagne vaccinale, facteur clé de la relance économique, a pris du retard. Dans l’intervalle, comme je l’ai déjà dit, des licenciements liés à des faillites d’entreprises seront à déplorer. Il vaut cependant mieux faire le deuil d’un emploi pour que le salarié licencié retrouve du travail dans un autre secteur qui recrute, plutôt que de le laisser en CTTR à temps plein pendant plus d’un an sans contact avec l’entreprise, avec les risques psychosociaux associés."
© Photo FEDEM
par Patrice Zehr
g Comment vous préparez-vous à la relance qui viendra bien un jour : êtes-vous prêt pour optimiser le rebond monégasque ? PO : "Si le Gouvernement a globalement bien géré la situation, à l’exception de la loi n°1488 qui s’est accompagnée de certaines restrictions de liberté pour les entreprises que la FEDEM avait dénoncées, il faut maintenant libérer les énergies pour faciliter la relance économique, nécessaire au maintien de notre modèle social avancé. Cela ne sera possible que si les entreprises conservent la liberté de s'adapter aux nouvelles conditions du marché. Monaco étant connecté au monde, si l’économie internationale repart vite, et la vaccination de masse sera aussi déterminante, notre pays pourra rebondir rapidement. Le plan de relance mis en place par le Gouvernement Princier va dans ce sens. La modification de la loi afin qu’elle permette une annualisation du temps de travail, c’est-à-dire ne plus calculer à la semaine mais sur l’année le nombre d’heures travaillées, aidera aussi les entreprises à être plus agiles en leur permettant d’adapter leur capital humain aux besoins et aux résultats, sans avoir besoin de licencier." * Président de la Fédération des Entreprises Monégasques (FEDEM)
PIERRE-LOUIS RENOU *
g Monsieur Renou, comment s’est déroulé au Fairmont le dialogue social avec les syndicats ? Pierre-Louis Renou : "Depuis les premiers échanges avec nos Représentants du Personnel, nos rencontres se sont déroulées dans le respect réciproque et dans le but commun de trouver la meilleure solution pour tous. La première phase du plan de réduction d’effectifs entamé à l’hôtel en janvier dernier, a débuté avec un plan de départs volontaires qui a donné de très bons retours : 47 collègues sont partis le 28 février dernier. Grâce aux accords intelligents faits par la suite, nous avons pu limiter au maximum les départs contraints au nombre de 6." g Ce qui a été acté permettra-t-il au plus grand hôtel de Monaco de passer le cap de la crise, et à quelles conditions ? PLR : "Cette réorganisation interne a été décisive. A côté de cela, nous sommes extrêmement reconnaissants envers les acteurs locaux comme l’Inspection du Travail, le Conseil National et le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé que nous remercions pour leur précieux accompagnement, ainsi que le Gouvernement Princier pour la prolongation du CTTR (Chômage Total Temporaire Renforcé) jusqu’en juin prochain. La mise en place et le suivi continu des mesures sanitaires rigoureuses présentes au sein de l’hôtel, la situation sanitaire qui grâce aux vaccins devrait permettre à tous de retrouver une certaine liberté de voyager, l’arrivée de la belle saison et le maintien de certains événements comme les Grands Prix, nous laissent croire que nous pouvons retrouver une certaine normalité dans les mois qui viennent." g Comment envisagez-vous la reprise ? Visez-vous un retour presque à la normalité d’antan ou allez-vous proposer un nouveau modèle pour votre établissement ?
PLR : "Aujourd’hui l’équilibre de l’hôtel se fait principalement sur une répartition de l’activité, grâce au tourisme d’affaires hors saison. Le temps de commercialisation de ce secteur est de 12, 24 et même de 36 mois pour les gros événements. En un an, nous avons perdu approximativement 90% de l’activité commerciale pour les années à venir. Combien même le vaccin semble être une porte de sortie à la crise, le temps nécessaire à remettre en action les séminaires, les incentives et l’événementiel ne sera pas immédiat. La reprise économique commencera donc par le tourisme de loisir. Par définition, ce tourisme est très saisonnier et heureusement le printemps est là. Notre hôtel, et tout particulièrement son offre très éclectique de restauration, de bien-être et de divertissement, nous permettent de répondre aux demandes d’une clientèle exigeante, en attendant de pouvoir retrouver des jours meilleurs et donc un meilleur étalement de l’activité sur l’année entière".
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"La reprise économique commence par le tourisme de loisir"
* Directeur Général de l'Hôtel Fairmont Monte-Carlo
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Direction de l’Action et de l’Aide Sociale
Mesures à destination des Monégasques et des résidents
JE VEUX FAIRE QUELQUES TRANSFORMATIONS DANS MON APPARTEMENT ? Cette subvention, directement réglée à l’entreprise sur présentation de la facture, peut être sollicitée par le locataire ou le propriétaire,dans les conditions suivantes :
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POLITIQUE & SOCIETE
Stéphane Valeri réélu président du CN par Patrice Zehr
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g Depuis un an le Conseil National s’est présenté uni, face, au début, puis aux côtés, du gouvernement. Comment expliquez-vous le dépassement des clivages partisans malgré les différences politiques ? Stéphane Valeri : "J’ai souhaité proposer aux élus minoritaires, en plein accord avec les élus de la majorité, de travailler dans un esprit d’union nationale, pour faire face à cette crise historique et sans précédent. Il s’agissait pour moi de faire passer l’intérêt de la population avant tout, en dépassant les clivages issus des élections. Dans ce but, je les ai naturellement associés aux prises de décisions de l’Assemblée en réservant une place, pour chacune des deux minorités, au sein du Comité Mixte de Suivi Covid-19 instauré par le Prince Souverain. Rappelons que ce Comité réunit le Gouvernement et une délégation de cinq élus que je conduis, pour étudier dans la concertation les meilleures mesures à proposer à l’arbitrage du Prince. L’union nationale demeure aujourd’hui la règle, grâce à l’excellent état d’esprit de mes 23 collègues, qui sont toujours mobilisés pour la protection sanitaire de la population et le soutien aux acteurs économiques et aux salariés. L’unanimité est une force face à la crise, notamment pour mieux faire prendre en compte les inquiétudes et les attentes des Monégasques et des Résidents dans cette période difficile. Elle a une nouvelle fois pu être constatée, que ce soit avec le vote de la récente résolution du Conseil National ou encore pour ma réélection à la présidence de l’Assemblée."
g Une nouvelle année s’ouvre pour votre présidence. Etes-vous rassuré par les derniers plans de restructuration sur le climat du dialogue social à Monaco ? SV : "Comme je l’avais déjà exprimé au moment du budget primitif 2021, l’assemblée se place dans cette période si compliquée, aussi bien aux côtés des dirigeants d’entreprises, qui ont des décisions indispensables et difficiles à prendre pour assurer l’avenir de leur activité, qu’aux côtés des salariés, à qui on demande de faire des efforts importants. Rien ne serait pire que de se résoudre à une lutte des uns contre les autres. Il faut tout faire pour éviter des conflits sociaux qui seraient préjudiciables pour tous. Les principaux plans de restructuration ont permis de limiter considérablement les départs contraints, en permettant de bonnes conditions pour des départs volontaires. Ce fut le cas, notamment à la SBM. Le Conseil National a joué un rôle de médiateur pour rapprocher les points de vue et surtout pour permettre à la négociation de se poursuivre, même dans les moments plus tendus. Je pense que les partenaires sociaux ont globalement fait preuve de sens des responsabilités.
dents et salariés volontaires, tout comme le maintien des aides de l’Etat, indispensables aussi longtemps que nécessaire, pour les acteurs économiques et les salariés, nous permettront de relever le défi de la relance. Notre pays a mieux géré cette crise que d’autres, ce qui renforce de fait son attractivité. Il s’agit là d’un atout de plus pour réussir la relance. Comme j’ai pu le dire le 10 mars dernier, et c’est le titre de notre résolution, Monaco doit être un modèle de sortie de crise. Cela passe notamment par une accélération dans le domaine de la transition écologique. L’engagement du Prince Souverain en la matière a été précurseur et s’applique aujourd’hui dans les faits à Monaco pour participer activement à la relance économique, notamment au travers de la transition énergétique. La relance passe aussi par un virage important dans le domaine de la transition numérique, avec des traductions très concrètes de la stratégie digitale de la Principauté, de la plus simple application numérique pour les usagers, au futur Cloud Souverain. Je rappelle aussi que le fonds bleu est à la disposition des entreprises et des commerçants qui souhaitent s’inscrire dans cette mutation incontournable pour faire évoluer leur activité. Cette année doit aussi être celle d’une reprise mondiale, avec le défi de l’immunité collective grâce à la vaccination, et le retour progressif des transports, du tourisme et des événements."
g La dernière session extraordinaire a montré que le pas vers l’autre avait largement fonctionné. Quels sont les résultats de ce partenariat institutionnel ? SV : "Comme nous avons eu l’occasion de le rappeler lors de cette séance publique, les très nombreuses réunions du Comité Mixte de Suivi Covid-19 ont porté leurs fruits. Le Conseil National joue donc tout son rôle de relais des attentes et des besoins de la population, et le Gouvernement peut ainsi optimiser les mesures qu’il propose à la décision du Prince. Je voudrais souligner que Monaco a globalement bien géré cette période historique de crise majeure. C’est une réussite collec- g Cette année peut-elle être celle de la reprise tive qui est le résultat, sous l’autorité du Prince tant attendue ? Souverain, du travail de nos deux institutions, mais SV : "La levée progressive des restrictions actuelles, aussi de l’esprit de responsabilité et de solidarité de grâce à une vaccination étendue à tous les résil’ensemble des résidents et salariés de la Principauté, que je tiens à associer à cette réussite. Monaco a lutté contre la crise de manière exemplaire et continue de le ENTRETIEN faire, en réussissant à concilier autant que possible, avec équilibre et discernement, l’impératif sanitaire et la continuité de l’activité économique ainsi que celle de la vie sociale et culturelle. Je sais que les Monégasques et les Résidents sont conscients de la chance de pouerpétuant la tradition d’amitié qui unit la France et Monaco, le Président voir notamment continuer à assister à des spectacles Stéphane Valeri a chaleureusement accueilli Madame le Sénateur des culturels, à circuler librement la journée y compris le Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi Sassone, le vendredi 26 mars, au week-end, et à pouvoir déjeuner dans les restaurants Conseil National. Lors de cet entretien, le Président Valeri a remercié de la Principauté." Dominique Estrosi Sassone pour son soutien et son engagement, tout comme Eric Ciotti ou encore le regretté Olivier Dassault, lors de l’épisode du g Les relations sont donc au beau fixe avec le décret français du 31 janvier dernier, limitant momentanément les déplaceGouvernement ? ments des résidents de la Principauté dans un rayon de 30km autour de leur SV : "Je dirais que ces relations entre le Gouvernement domicile (sans test PCR). Madame Estrosi Sassone avait immédiatement et le Conseil National sont actuellement efficaces, et adressé un courrier au Ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, lui se déroulent dans le respect mutuel et sans polédemandant de réétudier les mesures de restriction de déplacement applicables aux Monégasques dans les Alpesmique. C’est dans ce climat que le Ministre d’Etat et Maritimes ; estimant que « le bon sens » devait l’emporter afin « de ne pas pénaliser lourdement les échanges économiques moi-même voulons travailler. La qualité de nos et privés entre la Principauté de Monaco et les départements des Alpes-Maritimes et du Var ». Au cours de leur entretien, échanges est tout simplement conforme à l’esprit de la Constitution. Vu le caractère très évolutif de cette crise, Stéphane Valeri et Dominique Estrosi Sassone ont échangé sur l’impact de la crise sanitaire pour Monaco et les Alpesle Conseil National continuera pour autant d’adapter en Maritimes et sur les sujets qui intéressent nos communautés, notamment la mobilité pour faciliter l’accès des salariés pendupermanence ses demandes au Gouvernement, ce qui laires français en Principauté, à travers des navettes maritimes, l’amélioration des accès routiers ou bien encore les transports ne manquera pas de susciter des débats légitimes et publics. La Principauté représente en effet pour des dizaines de milliers de salariés des Alpes-Maritimes, et pour de nommême souhaitables entre nous. Le rôle du Conseil breuses entreprises du département, un véritable poumon économique azuréen. Le Président et Madame le Sénateur ont National est par nature d’être une force de proposinaturellement évoqué leur volonté respective de maintenir en Principauté une population stable d’Enfants du Pays, qui partions, une institution élue qui partage le pouvoir législatagent avec les Monégasques une communauté de destin, et en faveur desquels des solutions de sauvegarde du secteur tif avec le Prince Souverain, et qui est donc capable de protégé sont à l’étude actuellement au Conseil National. Ils ont en outre convenu de réunir le groupe d’amitié France-Monaco faire infléchir des mesures qui ne lui semblent pas aller à Paris, au Sénat, aussitôt que la situation sanitaire le permettra, pour renforcer les liens entre les élus des deux pays. dans le sens attendu par la population."
Liens France-Monaco renforcés
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POLITIQUE
a réélection à la présidence du Conseil National de Stéphane Valeri, à la quasi-unanimité (23 voix sur 24), confirme bien l’union nationale actuelle. C’est le grand marqueur politique de cette première moitié de législature. Nous avons demandé au président réélu de dresser un bilan de mi-mandat de l'activité de l'institution et lui avons posé quelques questions sur les principaux dossiers d'actualité...
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ECONOMIE & FINANCE
Analyse du phénomène des SPAC par Thierry Crovetto *
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g Un succès croissant... Les SPAC ont gagné en popularité au cours des cinq dernières années ; l’an dernier, à la Bourse de New York, une introduction en Bourse sur deux concernait une SPAC levant plus de 80 Md$. Depuis le début de l’année, le mouvement s’est accéléré : les SPAC représentent 84% des introductions en bourse… Goldman Sachs prévoit un total de 300 milliards de dollars d’opérations de ce type d’ici à la fin de 2022. g Fonctionnement des SPAC La direction qui promet aux investisseurs d’utiliser les fonds levés pour acquérir une entreprise non cotée, dispose généralement d'un délai de deux ans pour identifier une opportunité d'acquisition qui pourrait être approuvée par les actionnaires. Dans le cas contraire, elle doit restituer les fonds aux investisseurs. Une fois l'opération bouclée, la SPAC se rebaptise du nom de la société acquise, laquelle met la main sur les fonds levés et le tour est joué. En investissant dans une SPAC, les actionnaires ne savent donc pas exactement où vont aller les fonds levés par la société. Tout ce qu’ils savent, c’est que la société va investir dans un certain type d’entreprises ou de secteurs. g Quelques exemples Virgin Galactic est une compagnie du Virgin Group, appartenant au milliardaire Richard Branson ; elle a pour but de vendre des vols suborbitaux au public. La société a fait son entrée en bourse de manière indirecte, c’est-à-dire via une fusion avec une SPAC dénommée Social Capital Hedosophia ("SCH"), fondé par Chamath Palihapitiya, introduite en Bourse en septembre 2017, levant 600 millions de dollars dans la seule perspective de les réinvestir dans des start-ups technologiques. Mediawan SA, né en France en 2016, est un groupe audiovisuel créé par Pierre-Antoine Capton , Xavier Niel et Matthieu Pigasse. Il est
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ECONOMIE
es SPAC, acronyme de «Special Purpose Acquisition Company» sont des sociétés sans activité qui lèvent de l’argent avec pour unique but de réaliser à terme une acquisition. Ce sont donc des coquilles vides qui s’introduisent en bourse avec pour seul actif le nom du fondateur. Elles sont d’ailleurs aussi connues sous le nom d'entreprises « chèque en blanc ». Aux US, la SEC définit une SPAC comme un véhicule d'investissement "créé spécifiquement pour mettre en commun des fonds afin de financer une opportunité de fusion ou d'acquisition dans un délai déterminé".
considéré comme la première SPAC cotée en France. Avec plus de 250 millions levés en Bourse, Mediawan est devenu un acteur d’audiovisuel parmi les plus importants à coups d’acquisitions successives d’une vingtaine de sociétés dans plusieurs pays d’Europe. Le groupe, qui emploie plus de 900 personnes, répartit ses activités en 4 pôles d'activités : la production de contenus, l'animation, la distribution et l'édition de chaînes TV. 2MX Organic créée par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouaria a levé 300 millions d’euros en décembre 2020 ; elle vise à réaliser des acquisitions d’une ou de plusieurs sociétés opérant en Europe, à forte responsabilité sociale et environnementale, dans la production et la distribution de biens de consommation durables. g Comment peut-on investir dans des SPAC ? Les investisseurs intéressés dans les SPAC recherchent deux éléments majeurs : connaître qui en sont les dirigeants, et ce que fait cette entreprise ? Les fondateurs des SPAC doivent être des investisseurs de premier plan, issus de l'univers du « private equity » et qui sont financièrement intéressés dans le succès futur de l'entité. Ensuite, il est important de savoir comment est structuré la SPAC et ce que les fondateurs vont retirer de l’opération. Il est également possible d’investir dans une SPAC en passant par les ETF (Exchange-traded fund) ou fonds thématique négocié en bourse. Le Defiance Next Gen SPAC Derived ETF (SPAK), par exemple, est un fond lancé avec un accent sur les sociétés d'acquisition à vocation spécifique (SPAC). Il compte 36 positions et suit l'indice Indxx SPAC & NextGen IPO, qui fournit une exposition aux SPAC nouvellement cotées, et aux IPO des 36 mois précédents. A mi-chemin entre les actions et le Private Equity, les SPAC restent des investissements risqués. * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11
NOT SAYING ‘‘ONE DAY’’ BUT ‘‘DAY ONE’’ OF MY NEW VENTURE.
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En 2020 : chiffre d’affaires en baisse de 7,8 % ! par Pierre-Alain Martini
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undi 22 mars, Sophie Vincent, Directeur de l’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE), a présenté et analysé devant la presse le bilan économique de l’année 2020 à l'occasion de la publication du Bulletin de l'Economie du 4ème trimestre 2020. Les Conseillers de Gouvernement-Ministres des Finances et de l’Economie, Jean Castellini, et des Affaires Sociales et de la Santé, Didier Gamerdinger, également présents, ont rappelé les mesures prises par l’État pour soutenir mais aussi relancer l’économie de la Principauté. Sans surprise, 2020 restera une année tristement exceptionnelle pour l’économie. Si la période estivale et les fêtes de fin d’année ont permis une reprise de l’activité et le rebond de la plupart des indicateurs, leur cumul annuel affiche un net recul, pénalisé par les résultats du second trimestre. g Les secteurs les plus affectés par la crise En Principauté, le chiffre d’affaires hors activités financières et d’assurance s’est élevé à 13,8 milliards d’euros en recul de 1,18 milliard par rapport à l’année précédente retrouvant ainsi, avec une baisse de 7,8%, son niveau de 2017. L’activité qui a le plus souffert est évidemment celle du secteur hébergement/restauration (-48,1%) suivi par le groupe des autres activités de services (-41%) qui inclut les activités sportives, récréatives et de loisirs, ou encore l’organisation de jeux de hasard et d’argent. Dans le commerce de détail, l’habillement et les bijouteries tirent ce secteur vers le bas tandis que les non spécialisés comme les supermarchés connaissent une légère progression. Au total ce secteur connait une baisse de 10,9%. Le commerce de gros a vu, lui, son chiffre d’affaires diminuer de 12,3% (-579 millions d’euros), moins que le secteur transport/entreposage qui chute de 23,8%. Parmi les rares secteurs en hausse, on trouve les activités immobilières (+16,6%) ou la construction (+3,7%) ou encore le secteur des activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien en hausse de 23,6% mais cette progression cache des situations très contrastées. Forte hausse dans les bureaux d’études mais recul de près de 80% pour les agences de voyages…
g Commerce, emploi et entreprises En rentrant plus dans les détails des différentes activités et du travail : en ce qui concerne le commerce extérieur, le volume global des échanges (hors France), est en recul de 38 % par rapport à 2019 et retrouve son niveau de 2016 ; l’emploi du secteur privé fait apparaître en décembre une baisse de 2,7 % par rapport à décembre 2019. En cumul, le nombre d’heures travaillées est inférieur de 14 millions à celui de l’an dernier : 80 millions d’heures travaillées en 2020 contre 94 millions en 2019 ; le solde créations–radiations d’établissements se contracte nettement, avec une année marquée par une baisse des créations d’activité, mais également, dans une moindre mesure, des radiations ; le taux d’occupation hôtelier est de 28,5 % contre 65,9 % l’an dernier ; sur l’année, le marché immobilier est en recul tant en ce qui concerne les ventes que les reventes ; dans les transports, le trafic aérien affiche des baisses très importantes, en nombre de passagers comme en mouvements. Les immatriculations de véhicules neufs ainsi que la fréquentation des parkings publics sont également en baisse. g Le CTTR pour la protection des activités Le conseiller / ministre Gamerdinger a rappelé que dès le début de la crise la protection des activités économiques et de l’emploi avait été une priorité. En une semaine, le CTTR a été créé. En mars-avril 2020 il y avait 22 500 personnes en CTTR. Au total, en 2020,
114 millions ont été dépensés pour le CTTR. En janvier, il y avait 6428 personnes en CTTR, moins qu’en novembre, mais plus qu’en décembre, qui a connu un petit rebond des emplois. L’an dernier, le nombre d’emplois tous secteurs confondus n’a baissé que de 2,7%. Quant au télétravail, Didier Gamerdinger estime qu’il fonctionne bien. A ce
jour, il y a toujours 11000 salariés qui pratiquent le travail à distance sans compter les agents de l’Etat. Il souligne aussi qu’en cette période difficile, des mesures d’accompagnement ont été prises pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, qu’ils soient monégasques ou non.
* Le Bulletin de l’Économie est en ligne sur le site imsee.mc
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L'ACTUALITE
ACTUALITE
Mike Horn : une star à l'Ocean Week
✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : Office des Timbre Poste. Photo officielle 10ème anniversaire du mariage princier. Un nouveau timbre tiré à 45 000 exemplaires à l’effigie de la famille princière sera en vente dès le 12 avril alors qu’un bloc représentant le mariage civil du Prince Albert II avec Charlène Wittstock sortira lui le 30 avril à raison d’un tirage de 40 000 blocs. Deux nouveaux timbres vendus à l’Office des Timbres, au musée des Timbres et des Monnaies et dans le réseau de la Principauté. Infos : www.oetp-monaco.com ☞ Monaco : Après plusieurs mois de fermeture, le mini-golf du Parc Princesse Antoinette accueille à nouveau le public depuis le 24 février les mercredis et samedis de 14h à 17h30 (dernière admission à 16h30) uniquement sur réservation. Ce parcours dont les 18 obstacles en terre-battue s’enchaînent au gré d’une promenade sous les oliviers du parc. Respect des gestes barrière est essentiel: port du masque obligatoire, nombre de joueurs limité à six personnes et départ des parties toutes les 15 minutes.
par Viviane Le Ray
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☞ Nice : Après quatre ans d'arrêt, le train couchette entre Nice et Paris reprendra du service à partir du 16 avril. Supprimé en 2017, le célèbre Nice-Paris s'apprête à effectuer son retour le 16 avril en vue des vacances de Pâques. La SNCF a ouvert la billetterie avec des tarifs proposés à partir de 19€ en siège incliné, 29€ en couchette de seconde classe et 39€ en couchette de première. Le train, au départ de Paris-Austerlitz à 20h52, reliera tous les jours la Capitale à Nice. L'arrivée à Nice est prévue à 9h06. Dans le sens inverse, le train partira de la gare de Nice-Ville à 19h16 pour une arrivée à Paris-Austerlitz à 6h55. © Photo Mesi/YCM
a 4ème Monaco Ocean Week, initiée par la Fondation Prince Albert II, le Gouvernement Princier, en collaboration avec l’Institut océanographique, le Centre Scientifique et le Yacht Club, a ouvert son cycle de conférences par la 12e Monaco Blue Initiative, le lundi 22 mars. Toutes ces entités souhaitaient maintenir cette semaine de mobilisation avec les grands acteurs internationaux de la protection de l’océan. Rappelant ainsi que les menaces à l’encontre du milieu marin perdurent en ces temps de pandémie… L’édition 2021 s’est déroulée du 22 au 28 mars, selon un format hybride en fonction des possibilités d’accueil dans le respect des mesures sanitaires. A l’issue de cette semaine, les participants partageaient une conviction optimiste : « la vitalité de la Planète et de l’Océan peut aller de pair avec la vitalité de l’économie ! »
g En ouverture les mots du Souverain et de M. John Kerry, représentant des USA Dans Son discours d’ouverture, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a d’emblée invité à la mobilisation générale, soulignant que « la meilleure chose à faire est de construire un dialogue entre les différents acteurs concernés. De faire se rencontrer les connaissances, les expertises, les moyens. De construire des diagnostics, des ambitions et des stratégies partagés. » Invité en visio-conférence, John Kerry, Envoyé spécial pour le climat du Président des USA, a pour sa part affirmé : « Nous ne pouvons pas lutter contre la crise climatique sans le potentiel de l'océan. L'océan est une source de solutions climatiques durables […] Il suffit de penser aux emplois que ces évolutions vont créer. Le fait est que nous sommes face à la plus grande transformation économique que le monde ait connue depuis la révolution industrielle. » g 10ème Symposium Environnemental au Yacht Club de Monaco Le Yachting fait lui aussi sa révolution énargétique : le vendredi 26 mars, six personnalités, qui font référence chacun dans leur domaine, parmi lesquelles l’explorateur Mike Horn, le journaliste Guillaume Pitron, sont venues partager leur expérience, plus encore leur expertise autour de la thématique 2021 : « Nouvelles énergies et émissions carbone : le yachting tourné vers l’avenir. » g Mike Horn : Projet d’équipement en hydrogène pour son voilier Pangaea… Fort de son expérience de la situation environnementale tout autant que des besoins de puissance pour une mobilité entièrement décarbonée, Aventurier en majuscule, Mike Horn (photo) a contribué au développement par le CEA-Liten, d'une nouvelle génération de pile à combustible de 300kW minimum qui viendra équiper son voilier. Un dispositif qu’il teste dès à présent lors de compétitions automobiles avant d’affronter les conditions extrêmes avec Pangaea. Le sociétaire du YCM a insisté sur « la nécessité de franchir le cap des investissements massifs à faire pour permettre le déploiement des infrastructures hydrogène, en particulier pour la production et la distribution d'hydrogène vert à partir d'énergies renouvelables. La plaisance et la grande plaisance ont un rôle majeur à jouer dans la transformation des usages et l'éradication de l'utilisation d'énergies fossiles ». L’hydrogène sera au cœur des discussions lors du 8ème Monaco Energy Boat Challenge (6-10 juillet 2021). Les 8 équipes participantes ont déjà annoncé favoriser la solution énergétique dans leurs projets…
ENVIRONNEMENT
A Nice, la Coulée Verte s’étend... D
g Quelle place pour la culture ? Le TNN va officiellement être démoli pour mener à bien le prolongement de la Promenade du Paillon vers le Nord mais il va être relocalisé. Déplacé dans le Vieux-Nice à la place d’une ancienne église vestige du XIIIè siècle), le TNN ne devrait pas perdre de son rayonnement bien au contraire. Le Palais des Expositions quant lui, fera place à un Palais des Sports et des Arts qui fournira une offre culturelle complémentaire à celle du Théâtre. Acropolis en tant que tel ne sera donc pas reconstruit mais plutôt délocalisé vers l’Ouest de la Ville sous forme d’un Parc des Expos qui fera également office de Palais des Congrès. Pendant ce temps, le MAMAC va pouvoir se refaire une beauté pour s’intégrer au mieux à son nouveau décor verdoyant.
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epuis 2008 Christian Estrosi tente de déployer le plus d’espaces verts possibles à Nice. À travers le projet de la Promenade du Paillon, il est maintenant question de raser 13,5 hectares de bitume pour y planter à la place 7,5 ha de verdures. Seul problème, ce projet implique la démolition du Théâtre National de Nice ainsi que d’Acropolis. Le projet prévoit également la requalification des rues avec insertion de transports en commun type BHNS (sur 2,5ha), la requalification des bâtiments restants comme le MAMAC, la Bibliothèque Louis Nucéra ou le parking Promenade des Arts. Vaste projet s’il en est. Qui ne plaît pas à tous. Mais qui se souvient encore de la gare routière et du fastfood américain qui occupaient la Promenade du Paillon avant la Coulée verte ?
g Calendrier et coût La programmation prévoit un dépôt des permis de construire et de démolir au premier semestre 2022 et la réalisation des travaux par étapes de juin 2023 à décembre 2025, pour un coût des chantiers préliminaires toisé à 63M€ HT. Sans compter démolition du TNN et d’Acropolis, et la restructuration du MAMAC. Plusieurs dizaines de millions. Pour l’heure le PEX (Palais des Congrès et des Expositions prévu à l’aéroport) reste toujours en phase d’études (P.Y.R.) sur sa conception, son exploitation et son financement. (Certaines sources évoquent les 200M€). Un chantier à suivre.
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Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net
Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker
Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones
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Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard
Projet graphique
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Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF
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☞ Monaco : Le Festival de Télévision célèbrera du 18 au 22 juin son 60ème anniversaire. Il demeure le témoin des mutations du paysage audiovisuel, du genre de programmes que nous affectionnons (ou pas !) aux multiples façons dont nous pouvons aujourd’hui les suivre. Les acteurs, réalisateurs, créateurs les plus en vue de la planète ont défilé un jour sur le tapis rouge monégasque… Le plus ancien rendez-vous des « Etranges Lucarnes » (dixit Yvan Audouard dans sa décapante chronique TV du Canard !) a évolué au rythme du petit écran. Alors que s'ouvrira une nouvelle décennie, le dynamique sexagénaire 60 ans réservera, on l’imagine, bien des surprises ! ☞ Monaco : Clôture du Printemps des Arts : le dimanche 11 avril à 15 h à l’Auditorium Rainier III, à l’affiche concert Frantz Listz, le pianiste Ivo Kahánek sera accompagné par le Philharmonique de Monte-Carlo, direction : Gergely Madaras. En prélude, des oeuvres de Gérard Pesson par les élèves du Conservatoire à rayonnement régional de Nice et de l’École municipale de musique de Beausoleil. L’émotion sera au rendez-vous, une page du Festival se tournera, en charge d’en écrire les futures, Bruno Mantovani, succèdera à Marc Monnet, en tant que directeur artistique. Réservations : Tél : +377 97 98 32 90 ☞ Roquebrune-Cap-Martin : Fin du chantier de Cap Moderne : Propriété du Conservatoire du Littoral, le site a été restauré à l’initiative de l’association, présidée par Michael Likierman avec le soutien de la ville de Roquebrune, du Département des AlpesMaritimes, la Région Paca, et le Ministère de la Culture via la DRAC. Classé Monument Historique, avec le Cabanon, les Unités de Camping de Le Corbusier (1951-1957), l’Etoile de Mer : bar Restaurant de Thomas Rebutato (1949), E-1027 la Villa d’Eileen Gray (1927-1929), « Cap Moderne » reçoit chaque année plus de 10 000 visiteurs… ☞ Monaco : Bien que leur efficacité ne soit plus à démontrer face à la Covid-19, les masques en tissu peuvent s'avérer problématiques pour les personnes malentendantes. Face à cette difficulté, le Département des Affaires Sociales et de la Santé a effectué des commandes de « masques à fenêtre ». Disposant d’une partie transparente au centre, ils permettent permet de lire sur les lèvres. La bande transparente est éloignée de la bouche, traitée antibuée. C’est aussi le plaisir retrouvé de l’expression d’un visage… Les 22 services de l’Administration du au contact du public en sont dotés depuis le 15 mars dernier. ☞ Monaco : Ouvrir la patinoire était une volonté forte du Conseil Communal qui, sous l’impulsion de Jacques Pastor, Adjoint au Maire, Délégué aux Sports et Associations, a tout mis en oeuvre pour accueillir le public dans des conditions sanitaires optimales Ouverte du 4 décembre 2020 au 7 mars 2021, la patinoire a rempli son rôle d’attraction incontournable de l’hiver sur le Port de Monaco. Toutefois, les chiffres de fréquentation globale sont en baisse par rapport à ceux de l’an dernier avec 21 127 entrées contre 28 674 la saison dernière, mais il est à noter une augmentation des forfaits saison et des cartes scolaires. ☞ Menton : Vélorues et Vélos en libre service : c’est parti ! La ville a officiellement lancé les vélorues et les vélos en libre-service sur l’ensemble de la commune. Jean-Claude Guibal, Maire et Président de la Communauté de la Riviera française, en présence de Nathan Cohen, Fondateur de la société Bik’air, a donné le coup d’envoi de ces deux expérimentations. La Ville a signé une convention avec la société Bik’air pour la mise à disposition de vélos à assistance électrique (VAE) en libre-service 2.0. À titre d’expérimentation, 10 VAE sont déjà disponibles à la location (0,15 €/mn) via l’application Bik’air et un QR pour gérer la prise en main et la restitution du vélo. ☞ Nations Unies : L’édition 2021 de la Journée mondiale de la vie sauvage, très particulière dans le calendrier des Nations Unies, été consacrée aux forêts. 350 millions de personnes dans le monde vivent dans ou proche d’une forêt, et environ 1,6 billion en dépendent directement ou indirectement. Cette journée s’inscrit ainsi également dans le cadre des Objectifs du Développement Durable : n°1 Pas de pauvreté, n°2 Faim zéro, n°12 Consommation et production responsable, n°13 Action climat et n°15 Vie terrestre. Ces écosystèmes spécifiques sont menacés et leur disparition annoncée accélérera le processus de réchauffement climatique et la perte de biodiversité avec toutes les conséquences pour l’humanité. Une journée qui se devrait d’être une journée continue !
La photographie du mois
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☞ Monaco : la célèbre maison de ventes aux enchères Bonhams organise le 23 avril la vente « Les grandes Marques à Monaco ». Parmi les stars de cette vente cette Delahaye 135S compétition court de 1936, qui a participé aux 24h du Mans 1939. Estimation entre 800.000 et 1.100.000 euros...
À quelques semaines du Grand Prix historique, les Commissaires de l’Automobile Club étaient de retour au travail ! Différents ateliers ont été proposés aux Commissaires, dont le si spectaculaire atelier feu. Photo © ACM
Jumelage Monaco-Dolceacqua par Lisa Arquette
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e Conseil Communal de Monaco, réuni en Séance Publique le mardi 23 mars 2021, a validé à l’unanimité le jumelage entre la commune italienne de Dolceacqua et Monaco. Ce jumelage traduit les relations qui unissent les deux communes et le souhait commun de Georges Marsan, Maire de Monaco et de Fulvio Gazzola, Maire de Dolceacqua, de les développer afin de construire un destin partagé en renouvelant les attaches ancestrales et historiques. g Renforcer la solidarité et les liens fraternels et privilégiés Dans cette optique, le 3 novembre 2020, à l’occasion de la venue d’une délégation de Dolceacqua en Principauté, une lettre d’intention commune avait été adressée à S.A.S. le Prince Souverain afin de solliciter son sentiment sur le souhait de jumelage. Par courrier en date du 5 novembre 2020, S.A.S. le Prince Souverain approuvait cette initiative qui permettra de renforcer les liens d’amitié et de donner un nouvel élan à la coopération entre les deux cités. Les relations entre les deux communes se sont consolidées ces dernières années au travers de diverses actions telles que l’inauguration de la Salle Doria-Grimaldi dans le Château des Doria de Dolceacqua, l’exposition dans l’Eglise Sainte Dévote du tryptique de Bréa réalisé après 1515 ou bien encore le titre de « Citoyen d’Honneur » conféré par la Municipalité de Dolceacqua à S.A.S. le Prince Albert II. Le jumelage aura pour mission de renforcer la solidarité, les liens fraternels et privilégiés tout en promouvant les échanges dans des domaines aussi variés que le patrimoine, la culture et l’art, le tourisme et la gastronomie ainsi que le sport au travers de soutiens associatifs. Les initiatives dans les domaines de l’environnement, du développement durable et du changement climatique, seront encouragées, de même que la coopération de l’enseignement des langues vernaculaires.
© Photos Mairie de Monaco
g Une charte pour finaliser le jumelage en 2023... Les principes et les objectifs de ce jumelage feront l’objet d’une charte qui devra être approuvée par le Conseil Communal de chacune des communes, étape finale avant la célébration du jumelage. Cette célébration devrait intervenir le 3 novembre 2023. Une date anniversaire puisque c’est le 3 novembre 1523 que s’est tenue la prestation de serment des syndics de Dolceacqua, Apricale, Isolabona et Perinaldo à Monaco dans le Jardin des orangers du Palais Grimaldi - en présence d’Augustin Grimaldi, Evêque de Grasse et Seigneur de Monaco. Pour rappel, Monaco est par ailleurs jumelée avec la ville corse de Lucciana depuis 2009 et la ville belge d’Ostende depuis 1958.
LE TRI EST UTILE Ce n’est pas bébé qui dira le contraire
LE RECYCLAGE DE SIX BOUTEILLES EN PLASTIQUE PERMET DE FABRIQUER UNE PELUCHE
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6x * Les bouteilles en plastique se jettent dans le bac jaune
= Source de la conversion :
Pouvez-vous imaginer un monde sans doudou ?
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ART & CULTURE
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vec l’arrivée du printemps, la Compagnie des Ballets de Jean-Christophe Maillot, va retrouver la scène et le public du Grimaldi Forum, du 16 avril au 3 mai. En lever de rideau Coppél-i.A. et sa troublante danseuse artificielle ; Lac, avec ses cygnes et ses chimères ; en apothéose : Le Songe. Faisons un rêve éveillé avec le chorégraphe qui fait souffler à nouveau le vent léger de la danse sur Monaco… g En scène : cygnes, chimères et créatures fantastiques… Les Ballets de Monte-Carlo remontent sur la scène de la Salle des Princes poursuivant leur cycle de spectacles dédiés à l’œuvre de Jean-Christophe Maillot. Pas moins de trois ballets du chorégraphe seront à l’affiche printanière : des ballets narratifs « grands formats » qui ont pour point commun l’exploration de l’être humain par le biais de créatures étranges et envoûtantes…
g Coppél-i.A.. musique originale de Leo Delibes… Arrangements signés Bertrand Maillot. Deux jeunes amants, Frantz et Swanilda, découvrent l’amour charnel alors que leur société exige toujours plus de conformisme. Au moment où l’érotisme fait irruption dans leur vie, un être artificiel vient bousculer leurs certitudes et remettre en cause ce qu’ils croyaient savoir de l’amour. Le partenaire idéal est-il l’être de chair que l’on connaît depuis toujours ou l’être abstrait qui interroge notre appartenance au genre humain ? g LAC : musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski Jean-Christophe Maillot renoue avec un récit qui s’inspire de nos peurs d’enfants et nos terreurs nocturnes. Sur fond de contexte familial où la haine des adultes l’emporte, le chorégraphe dépeint un prince qui hésite entre le blanc et le noir, le bien et le mal, la candeur et l’érotisme. Notre humanité ne repose-t-elle finalement sur cette insatiabilité qui nous définit depuis notre premier cri… Nous voulons tout, ce à quoi on peut ajouter : et tout de suite ! g Le Songe : musiques de Felix Mendelssohn, Daniel Teruggi, Bertrand Maillot Le Songe est en quelque sorte «la banque de données» de Jean-Christophe Maillot. Toutes les pistes de réflexion de sa carrière et les ingrédients phares de ses ballets y sont réunis : les Athéniens, les Fées, les Artisans : « Un mode ternaire se met en place et propose trois strates pour décrire un réel fuyant ». C’est alors que les vérités perdent de leur superbe et que le chorégraphe nous fait vivre un rêve éveillé qu’on souhaiterait plus que jamais, ne pas quitter !
MENTON
Lifting pour les Rampes Saint-Michel près la Tour de la Noria, la villa Maria Serena, le Bastion-Cocteau et la Basilique A Saint-Michel, ce sont les rampes de la Basi-
g Prochaines étapes des remises en beauté… La prochaine étape du programme de restauration de la ville de Menton, enterpris en 2018, concernera les façades du Palais des Beaux arts de Carnolès, alors que d’autres chantiers de remises en beauté du patrimoine bâti de la cité sont d’ores et déjà planifiés, comme la restauration de la Chapelle Saint-Jacques, et celles des Pénitents blancs et noirs… (V.L.R.)
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g Salle des Princes du Grimaldi Forum Monaco :
Les 16, 17, 18 Avril à 14h : COPPÉL-I.A ;. Les 22, 23, 24 Avril à 14h : LAC ; les 30 Avril, 1er, 2, 3 Mai à 14h : LE SONGE - Réservations Tél : +377 99 99 30 00 (Le port du masque est obligatoires) ROMAN
La vie d’un Rover sur Mars...
uriosity est un Rover envoyé sur Mars par la NASA, pour y étudier C la planète rouge. Voilà des années
© Photo Ville de Menton
lique conduisant au Parvis, théâtre ciel ouvert du Festival de Musique, qui ont retrouvé leur splendeur d’antan. Rappelons que la partie haute des rampes est classée au titre des Monuments historiques, elle date du milieu du XVIIIe siècle… La coupure du traditionnel ruban tricolore inaugural s’est déroulée le jeudi 4 mars au pied des Rampes dont l’ocre flamboyant, après un an de travaux, renaissait resplendissant sous le soleil…
g Des travaux incontournables face au temps qui passe… Tout l’enjeu de cette opération minutieuse a été de trouver des enduits résistants dans le temps aux assauts des intempéries, en particulier la lutte contre l’humidité dévastatrice… Dans une première phase les pierres ont été traitées à l’eau déminéralisée, opération incontournable menée à bien avant la pose des enduits afin de redonner aux rampes un authentique coup de jeune... La coupure du ruban tricolore s’est déroulée en présence de Monsieur JeanClaude Guibal, Maire de Menton et Président de la Communauté de la Riviera française, entouré de messieurs Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments historiques, Wali Kengo, architecte du cabinet Perrot & Richard, et Yann de Carné, gérant de l’Entreprise Méditerranéenne de Bâtiment et de Rénovation (SMBR).
© Photos Alice Blangero
par Viviane Le Ray
© Photo Alice Blangero
CULTURE
Florilège de ballets féeriques au GFM !
que le robot travaille dans le froid, le vent, le rouge et la poussière. Mais Curiosity n’est pas un Rover comme les autres. Il a besoin de se faire des amis et de parler à Dieu, cet être étrange qui vit sur Terre – en fait un ingénieur de la NASA - et qui, chaque matin, lui donne du travail. Et la nuit martienne venue, Curiosity recharge ses batteries. Il a un ami ( !). Le satellite MRO, en orbite autour de Mars. Pas toujours disponible et qui, lui, ne s’arrête jamais. Malgré tout Curiosity s’accroche à sa mission. Il parcourt – lentement – la planète. Ses roues sont abimées. Mais vaille que vaille, il photographie, récolte, analyse. Un matin pourtant il comprend que sa mort est elle aussi programmée. Et il écrit son testament. Game Over !... Pas encore car…. Le texte de Sophie Divry est intelligent, vif, drôle et tendre à la fois. C’est une pépite qui se lit avec bonheur. Dans la « vraie vie ». Curiosity, s'est posé sur Mars le 6 août 2012, dans le cratère Gale pratiquement situé sur l’équateur, après un voyage de 6 mois. Il pèse 900 kilos et il est doté de 10 instruments dont 2 laboratoires. Il a notamment découvert qu'il y a eu de la vie sur Mars, mais qu'il n'y avait pas de méthane (le méthane étant un gaz produit par beaucoup d'êtres vivant sur Terre, cela aurait permis de confirmer la présence de vie passée sur Mars). Il a également découvert le lit d'une ancienne rivière. Curiosity est en bon état, malgré des roues superficiellement endommagées sur des terrains accidentés. La mission continue malgré l’arrivée il y a deux mois d’un autre Rover de la NASA : Perseverance. (P.Y.R.)
g "Curiosity". Sophie Divry. Les éditions Noir sur Blanc. 90 pages. 14 euros. (Suivi dune « nouvelle » l’Agrandirox, fort intrigante...)
Une histoire d’amitié réalisée à quatre mains
Effeuillage littéraire...
uand un objet technologique en beurnaoute rencontre un fonctionnaire territorial de catégorie C, que se racontent-ils ? Réponses dans la BD décapante à destination des drogués du téléphone dit « intelligent » par le lauréat du Grand Prix d’Angoulême 2020 : Emmanuel Guibert. Un album pour petits et grands enfants qui devrait être remboursé par la sécurité sociale ! En parallèle, paraît dans la Collection Sygne chez Gallimard « Mike », premier roman d’Emmanuel Guibert, dédié à un ami architecte américain : « Mike a fait, comme moi, au fil des années, des dizaines de milliers de dessins. À quelques heures de sa mort, il a souhaité que nous nous livrions ensemble à une sorte de cérémonie. J'ai pris un avion pour Minneapolis… ». L'amitié est au cœur de l'œuvre de l’auteur qui manie aussi bien la plume que le crayon,.. A suivre ! _____________________________________ « Le Smarphone et le Balayeur » - Emmanuel Guibert (Les Arênes)
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© Photo DR
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g Deux esprits inventifs et complices Souhaitant s’exprimer sans contrainte, ils laissent libre cours à leur imagination au travers de toiles toiles alliant diverses techniques telles que le dessin, le collage, la peinture acrylique. Pour choisir leur sujet ils s’inspirent de l’architecture de Monaco, de new York, de l’Arizona plus récemment du monde du Vin. Leurs deux esprits en fusion et leurs quatre mains réunies se stimulent faisant jaillir lignes et les formes, à l’arrivée des productions atypiques, bien que certaines soient plus abouties que d’autres, elles offrent au chaland qui passe des instants, qui par les temps qui courent lui permettent de rêver un peu, de s’évader dans un ailleurs joyeux, reflet de leur complicité… Eric et Alain se sont baptisés « CBS », entendez :« Collectif Borgheresi-Simmonet… »
g Alain Borgheresi : Directeur de la société « Monabois » Artistiquement issu de L’École Nationale Supérieure d’Att de Nice - Villa Arson, y a développé son sens créatif atypique et ses techniques de dessin, de peinture et de sculpture. Alain Borgheresi a remporté deux concours d’affiches celui du « Grand Prix automobile de F1 de Monaco », en 1987, et celui de l’affiche de « l’Open de tennis de Monte Carlo », en 1988, mais aussi le concours de sculpture pour les 100 ans de la FIFA, en 2004. Ancien Directeur des « Ateliers du Bois », il est aujourd’hui Directeur de la société monégasque « Monabois ». g Éric Simonnet : Architecte d’Intérieur C.F.A.I. il a suivi lui une formation artistique à la prestigieuse Ecole Boulle à Paris, a remporté plusieurs concours de design : Comité Colbert (Christofle, Lacoste), le Manège à Bijoux, Leclerc, Design de la coutellerie de Thiers. En 1998, après l’obtention de son Diplôme Supérieur d’Architecte d’Intérieur, il part travailler à Barcelone, puis intègre à Paris l’Agence d’Architecture Intérieure « Pierre-Yves Rochon ». Depuis 12 ans, Eric Simmonet vit sa passion en Principauté au sein de l’Agence Archimed, il a développé en parallèle, sa société Inside Monaco, spécialisée dans l’Architecture Intérieure de Luxe.
g « La Maison de France ». 42, rue Grimaldi. Du mardi au vendredi de 14h30 à 18h30 (Entrée gratuite) LIVRE-ACTUALITE
Les relations France-Monaco à la loupe
a crise sanitaire et les différences de situations entre Monaco et la France ont provoqué des tensions entre les deux pays. Les réactions L ont été vives du coté monégasque au niveau des institutions comme des
réseaux sociaux autour de la liberté de circulation. C’est pourquoi le livre de Michelle Mauduit-Pallanca «La France et la Principauté de Monaco» tombe à pic. Il permet de revenir à l’essentiel par la leçon de l’histoire. Les deux pays partagent depuis longtemps une «communauté de destin» plus forte que tout. Et cela va se poursuivre pour faire face aux défis de l’avenir : la sécurité civile et sanitaire, la préservation de l’environnement et l’aménagement du bassin de vie, comme le souligne dans sa préface le Prince Albert II. Ce livre est très clair et se décline en trois parties : l’histoire des relations entre les Princes et la France, un cahier d’illustrations, de François la Malice à Albert II et puis la communauté de destin au présent à travers les manifestations culturelles des associations françaises et francophones de Monaco. Michelle Mauduit-Pallanca n’est pas historienne, mais elle sait de quoi elle parle. Chevalier de la légion d’honneur et élue consulaire des français de l’étranger en 2014, elle est impliquée dans la vie associative. Présidente du comité d’entraide des Français de Monaco, elle est au contact de ces Français pour qui Monaco est devenue une patrie de cœur. Souvent enfants du pays et de conditions modestes, ils sont la preuve de la place que les français tiennent dans l’identité de Monaco, comme le prolongement sur le territoire de la Principauté de cette communauté de destin qui a résisté à toutes les épreuves de l’histoire et il y en a eu des sévères. Un aspect important du livre est le combat culturel autour de la francophonie où Monaco se veut un membre de plus en plus actif. g La culture francophone comme bien commun... La diversité des conférences et des célébrations de la « Maison de France » regroupées dans la deuxième partie du livre est la preuve que la culture francophone est un bien commun de la communauté de destin. Une si belle histoire, c’est vrai, avec des solidarités, de l’entraide, des actions et des projets au quotidien, sans jamais oublier l’histoire pour s’inscrire dans l’avenir. (P.Z.)
g "La France et la Principauté de Monaco – Une si belle histoire de communauté de destin". Michelle Mauduit-Pallanca. Les Editions Ovadia. 25 euros
Le Ray
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par Amanda Coutelle
a Fédération des Groupements Français de Monaco, à l’initiative de l’Association Pour le Devoir de Mémoire, présente dans les salons de la Maison de France, une exposition originale fruit de l’amitié d’un architecte d’intérieur, Éric Simonnet (à droite), et d’un directeur de société de menuiserie : Alain Borgheresi (à gauche), dont on peut admirer quelques sculptures sur bois. Côté toiles : des œuvres colorées et joyeuses dont la particularité est d’être conçues et réalisées à quatre mains… A découvrir (masqué !) jusqu’au vendredi 16 avril.
par Viviane
ars 1918 - novembre 1922 : Céleste et Marcel vivent une relation intense dans l’intimité de la chambre de Proust, vouée à l’écriture. Céleste, dont le mari est au front, habite chez Marcel, boulevard Haussmann. L’écrivain est faible. Céleste le soigne, coud les épreuves. 1922, ils luttent côte à côte contre la mort, jusqu'à la fin : Marcel pour mettre le point final à son œuvre, Céleste pour sauver Marcel et son œuvre. Un magnifique huis clos dans le secret d’une intimité d’autant plus forte qu’elle n’est pas charnelle. Un bel hommage à la personnalité de Céleste jeune femme passionnée, et inlassable conteuse - Biographe, romancière, dramaturge et critique littéraire, Jocelyne Sauvard a publié des portraits parmi lesquels Simone Veil, Jacques et Bernadette Chirac, ou encore Léo Ferré. L’auteur a participé à « Renaissance de Saint Exupéry », dir. Alain Vircondelet (Écriture, 2016). _____________________________________ « Céleste et Marcel » - Jocelyne Sauvard - (Le Rocher)
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n moment dans la vie d’Edouard Baer, acteur et metteur en scène français. Un vibrant hommage à ses maîtres en littérature en majuscule: André Malraux, Charles Bukowski, Thomas Bernhard, Albert Camus, Romain Gary… Un exercice intelligent d’admiration, de la part d’un comédien dont la culture, l’humour, l’esprit plus encore, devraient en faire pâlirplus d’un ! Petit bémol, l’Ami, Jean d’Ormesson, pourtant très cher à notre auteur, est absent de l’ouvrage… Une étourderie j’imagine ! Dans un théâtre, un homme surgit, l’air en fuite. Qui est à ses trousses ? Y a-t-il vraiment une menace ? Il pourrait retourner à sa vie. Il est encore temps… Va-t-il larguer les amarres ? La venue d‘Edouard Baer sur la scène du TPG étant reportée -pour les raisons qu’on imagine- une lecture à savourer dans l'attente de la saison théâtrale 2021-2022 ! _____________________________________ « Les Elucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce » - Édouard Baer/ dessins : Stéphane Manel (Seuil)
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es détours et tes dédales, Venise, nous les savons ! », écrit Jean d'Ormesson, dans sa préface « vous trouverez même dans ces pages ici ou là, avec le président de Brosses, par exemple, qui préfigure déjà l'hostilité contre Venise d'un Régis Debray, des traces bien amusantes de déception. Casanova et Bernis, Jean-Jacques Rousseau, Byron, Chateaubriand, Georges Sand et Musset, Wagner, Thomas Mann, Maurice Barrès, Émile Henriot, Jean-Louis Vaudroyer, Paul Morand vous entraîneront en de délicieux tourbillons, de l'Arsenal au Ghetto Vecchio et des Zattere aux Fondamenta Nuove. Après avoir parcouru les pages de cet évangile de Venise, vous pourrez chanter avec Henri de Régnier, un des amants les plus fidèles et les plus ardents de la Sérénissime…» Ouvrage collectif : Hélène Demoriane, Roger Gouze et Éveline Schlumberger. Illustrations d'Albert Marquet. (Première parution en 1970). _____________________________________ « Venise entre les lignes » – Collectif – Illustrations Albert Marquet – (Denoël)
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ome, fin des années 1960. Leo Gazzarra, milanais d’origine, est depuis quelques années installé dans la capitale. Il vit de petits boulots pour des revues et des journaux. Viscéralement inadapté, dans un monde où il ne parvient pas à trouver sa place, il se laisse aller à des journées qui se ressemblent et à des nuits souvent alcoolisées. Leo n’en veut à personne et ne revendique rien. Le soir de ses trente ans, il rencontre Arianna, une jeune femme exubérante à la fois fragile et séductrice. Sûre de sa beauté mais incapable d’exprimer ses véritables sentiments, Arianna est évanescente. Elle apparaît et disparaît, bouleversant le quotidien mélancolique d’un homme qu’elle aurait peut-être pu sauver de sa dérive existentielle. Dans ce premier roman, paru pour la première fois en Italie en 1973, Gianfranco Calligarich évoque les cercles intellectuels et mondains de l’époque tout en dressant le portrait d’un homme qui cherche un sens à sa vie. Un grand roman écrit avec les tripes ça ne court plus les rues ! _____________________________________ « Le dernier été en ville » - Gianfranco Calligarich - (Du Monde entier/Gallimard)
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ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT LISTE • L’Unesco publie son rapport annuel sur le patrimoine mondial marin, soit 10% du dioxyde de carbone retiré de l'atmosphère
Garder les réserves de carbone bleu par Pierre-Yves par Andrea Reichenecker Noviello
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ECOLOGIE
es 50 sites marins inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO représentent au moins 21 % de la superficie mondiale des écosystèmes de carbone bleu et 15 % du carbone bleu mondial, réserves de carbone qui équivalent à environ 10 % des gaz à effet de serre émis dans le monde en 2018.
© Photo DR
g Des mangroves à la grande barrière de corail Parmi ces écosystèmes, figurent les mangroves des Sundarbans (Inde et Bangladesh), qui font partie de la plus grande forêt de mangroves au monde ; le Parc national des Everglades (ÉtatsUnis) et la baie de Shark (Australie occidentale), abritant le plus grand écosystème d’herbiers marins documenté du monde ; la Grande Barrière de corail, qui abrite le plus vaste écosystème de prairies sous-marines de la planète ; et la mer des Wadden (Danemark, Allemagne, Pays-Bas), dans laquelle se trouvent certaines des vasières les plus étendues de la planète. Les sites marins du patrimoine mondial abritent également l’un des organismes vivants les plus anciens et les plus prolifiques dans le monde : les herbiers marins d’Ibiza (Espagne). "Du fait de leur grande capacité à stocker le carbone, les écosystèmes de car- L'atoll d'Aldabra, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO aux Seychelles bone bleu deviennent des sources d’émissions de CO2 lorsqu’ils sont dégradés ou détruits. La protection et la restauration de ces écosystèmes totale des écosystèmes de carbone bleu et 15% de l’ensemble des ressources de constituent une occasion unique d’atténuer le changement climatique. Grâce à la carbone bleu dans le monde. préservation des écosystèmes de carbone bleu, il est possible de protéger les g Des sites à préserver importantes réserves de carbone qui s’y sont accumulées au cours des millénaires. Les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO ont une valeur universelle inestiUne fois restaurés, ils peuvent redevenir des puits de carbone." Professeur Carlos mable. Ils sont reconnus par la communauté internationale comme des éléments M. Duarte (auteur principal). Leur protection est essentielle pour la séquestration de dont la préservation est essentielle pour les générations futures. Le rapport démontre carbone de l’atmosphère. Par ailleurs, la dégradation de ces écosystèmes pourrait que les sites marins du Patrimoine mondial sont les gardiens des plus grands écoégalement libérer des milliards de tonnes de CO2. systèmes de carbone bleu dans le monde, ce qui les rend plus précieux que jamais. Ensemble, ces écosystèmes couvrent une superficie de 207 millions d’hectares, ce g Une valeur universelle qui représentait 10% de toutes les zones marines protégées dans le monde en 2020. Lancé en 2005, le Programme marin du patrimoine mondial a pour mission d’assurer Toutefois ils sont confrontés à de nombreux défis, allant de la pollution, notamment une conservation efficace des zones marines de valeur universelle exceptionnelle des déchets plastiques, au changement climatique. En évaluant la valeur du carclassées ou susceptibles de l’être afin de garantir leur préservation et leur prospébone de ces sites et en recommandant des stratégies spécifiques de conservation rité pour les générations à venir. L’UNESCO a publié mi mars la première évaluation du carbone bleu, les conclusions des recherches de l’UNESCO indiquent la voie à scientifique élaborée avec le soutien de Monaco des écosystèmes de carbone bleu suivre pour les États, les régions et les populations locales qui entendent préserver présents dans les sites marins du Patrimoine mondial qui met en évidence la valeur ces zones et mettre en œuvre des stratégies autour du carbone bleu. essentielle de ces habitats. En effet, si leur étendue ne représente pas même 1% des océans de la planète, ces sites abritent toutefois au moins 21% de la surface * Rapport : Blue Carbon and UNESCO Marine World Heritage https://whc.unesco.org/en/blue-carbon-report PLAISANCE/2
PLAISANCE /1
Monaco Marine mise sur Antibes
Pour protéger les fonds marins
g Des yachts à Vintimille, qui l’aurait parié ? Le SEAFLOATECH POD®* est un système d'ancrage qui relie le fond marin à la surface et qui est sûr, écologique et adaptable. Alternative aux solutions classiques telles que chaînes et ancres, il relie tout module de surface au fond marin par un mât unique qui est articulé à sa base. Le volume d’air qu’il contient et un piston hydraulique amortissent les effets de balancement permettent à la partie supérieure de s’adapter de haut en bas en fonction de la houle et de la mer, minimisant ainsi les effets de la marée. L'installation est facile ne nécessitant qu'un équipement léger, et est entièrement réversible. C’est une alternative aux solutions classiques de maintien d’installations flottantes à l’arrêt et ou de navires tel que mouillage par chaine et ancres, corps morts divers et inappropriés. Les solutions d'amarrage classiques sont principalement en béton et sont ancrées directement sur le fond de la mer, en tuant la flore et les faunes locales. g Les avantage de ce système Il réduit l'impact sur l'environnement naturel et les fonds marins ; Il contrôle l'installation flottante en un point fixe contre la houle et l’amplitude des marées ; Sa stabilité assure la sécurité de toute personne ou propriété amarrée ; Il réduit jusqu’à quatre fois la surface requise par une installation flottante classique ; Il permet de réaliser des études environnementales en installant des dispositifs de collecte de données. * Le SEAFLOATECH POD®, dispositif d'ancrage fond surface, a obtenu le label délivré par la fondation «Solar Impulse – Efficient Solution», suite à une évaluation réalisée par des experts indépendants, sur la base de normes vérifiées.
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e chantier naval a remporté l'appel d'offres pour exploiter l'aire de carénage de Port Vauban et moderniser ses équipements. Le projet pour redéployer l'aire de carénage de Port Vauban et mettre à niveau ses équipements vient d'être choisi. "Trois chantiers occupaient cette zone de 11.000m², nous avons décidé de porter sa superficie à 16.500m² et de confier son exploitation à un opérateur unique" explique Jacques Lesieur, DG du port. Présent sur Vauban depuis 2012, c'est Monaco Marine qui a remporté l'appel d'offres et va investir 6,5M€. "Nous allons moderniser les équipements, accroître les capacités de levage en les portant de 200 à 300T, ce qui va permettre de traiter des bateaux plus longs (jusqu'à 40m) et plus larges. Notre projet a été conçu en cohérence avec celui imaginé par l'architecte Philippe Prost pour Vauban 21 avec une priorité donnée aux normes environnementales" détaille Chantal Lemeteyer, secrétaire générale de Monaco Marine. g Créations d’emplois La DSP (délégation de service public) démarrera en janvier 2022 pour durer jusqu'en décembre 2042. Vauban reste le premier port européen de plaisance en tonnage avec 400 postes pour des bateaux supérieur à 13m. Outre 12 recrutements pour étoffer l'équipe actuelle du chantier (22 personnes), Monaco Marine estime que son projet va permettre de créer 35 emplois parmi des sous-traitants choisis dans le tissu professionnel de proximité. "Nous avons l'ambition de répondre aux besoins de tous les plaisanciers, quelle que soit la taille des bateaux" insiste Chantal Lemeteyer pour qui le chantier dans ses futurs aménagements sera "une vitrine" pour le groupe également présent sur port Gallice à Antibes où il investit 1M€ dans la modernisation du site dans le cadre du contrat de concession qui a démarré en 2020 pour une durée de 12 ans.
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a société azuréenne Seaflotech a mis au point un nouveau système d’ancrage écologique. Le président et fondateur de la société est un marin, l’un des plus célèbres. Ses origines Bretonnes et sa passion pour la mer et la compétition ont fait de lui une légende de la Course au large avec un des plus beau palmarès de la voile Française : Lionel Péan. Un connaisseur, convaincu que l'avenir de notre civilisation passe par les océans et que les femmes et les hommes vont vivre de plus en plus sur et sous la mer.
© Photo DR
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* Avec TribuCA et webtime medias
SPORT & LOISIRS VOILE • Boris Herrmann a retracé au Yacht Club de Monaco sa magnifique participation au Vendée Globe à bord de Seaexplorer
"J'ai vécu des moments inoubliables" par Alan Parker-Jones
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g Le Vendée Globe, le rêve d’une vie Cette aventure a débuté bien en amont de la ligne de départ « j’en rêve depuis mes 16 ans » confie Boris. « Mais pour y arriver, il a fallu monter un projet. C’est ce que nous avons fait avec Pierre avec qui nous avons partagé une vision qui nous est propre. » Le vice-président du YCM qui a pu soutenir le projet depuis ses débuts, embarquant dès qu’il le pouvait sur le pont de l’IMOCA lors des courses en double et sélectives pour le Vendée Globe : « C’est un travail énorme de préparer un bateau pour un tel objectif. » Seaexplorer-Yacht Club de Monaco est le bateau qui a par ailleurs le plus navigué les années précédant le départ. Une seule condition pour le skipper : arriver aux Sables d’Olonne fin prêts. « Une fois aux Sables, il fallait que tout soit parfait ». La préparation, notamment mentale, aura donc été essentielle pour appréhender et négocier les aléas de la course : lorsque Boris était encalminé pendant une semaine à la sortie de l’Anticyclone de Sainte Hélène, la navigation dans les mers du sud où les conditions de mer ont été particulièrement ardues, la déchirure dans la grand-voile à l’approche du Cap Horn ou encore la solitude à gérer au quotidien.
© Photo vYCM
SPORT
oris Herrmann était pour la première fois de retour en Principauté de Monaco, depuis qu’il a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe le jeudi 28 janvier 2021, à 11 heures 10 minutes et 45 secondes (heure française), après 80 jours, 14 heures, 59 minutes et 45 secondes de course à bord de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco. Les membres du Yacht Club de Monaco ont ainsi eu le privilège d’assister à une rencontre avec le navigateur accompagné de Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht Club de Monaco, à l’initiative du projet et fondateur de la Team Malizia. S.A.S le Prince Albert II de Monaco, Président du Yacht Club de Monaco, présent aux Sables d’Olonne à l’arrivée de Boris Herrmann, a souhaité être à ses côtés en Principauté pour lui réitérer tous ses remerciements. L’occasion de remettre officiellement au marin une carte de membre d’honneur du Y.C.M. « Je tiens à féliciter de nouveau chaleureusement Boris pour ce qu’il a accompli, mais je souhaitais également remercier toute l’équipe de Malizia qui, sous l’impulsion de Pierre Casiraghi, est derrière ce projet depuis plus de quatre ans. »
g "Très surpris de l'engouement des gens" Derrière l’expérience menée par un seul homme, c’est une équipe soudée et pluridisciplinaire se souvient Boris : « Lors des navigations qui ont permis d’engranger les milles nautiques pour se préparer, nous avions une approche différente mais qui fonctionnait parfaitement avec Pierre. Je pense notamment à la Rolex Fastnet Race en 2017. Lorsque nous étions sur le point d’enrouler le Fastnet Rock, il y avait des prévisions météorologiques assez fortes. J’étais pour lever le pied, Pierre a suggéré d’y aller franchement. Je l’ai écouté et nous sommes passés de la 9e à la 3e place ». Si toute aventure a une fin, celle du Vendée Globe se poursuit au-delà de la ligne d’arrivée « il y a un soulagement d’être arrivé » confie Boris. « C’est un mélange d’émotions. Nous avons vécu les montagnes russes, ce sont des moments inoubliables » explique Pierre Casiraghi. Le retour à terre n’a pas pour autant synonyme de repos ou de retour à la vie normale. Les skippers sont ainsi happés par un succès populaire « j’ai été très surpris de l’engouement des gens » témoigne Boris...
BEAU LIVRE
Les légendes de la Formule 1
n y parle des pilotes – un peu - ; des bolides – surtout ! 30 monoplaces qui ont écrit l’histoire de la Formule 1 depuis le début du championnat du monde en 1950. « 30 F1 de légende ». Ce superbe livre que publient les Editions E.T.A.I arrive à point nommé dans les rayonnages des librairies. De l’Alfa-Romeo Alfetta 158 à la Ferrari SF 90, vous pourrez les voir – pratiquement toutes- dans les rues de la Principauté à l’occasion du 12° Grand-Prix historique de Monaco (23-25 avril). Pour cette sélection non-exhaustive, autant que pour le reste du plateau, pris à l’unité ou dans son ensemble, c’est la rareté et du très exceptionnel qui attend les spectateurs, avec 7 grilles de départ différentes et plus de 170 voitures toutes aussi exceptionnelles les unes que les autres, dotées d’un degré de conservation unique en son genre, indique l’ACM. Pour chacune de ces 30 voitures Stéphane Cohen*, l’auteur, propose : histoire, anecdotes, données techniques, palmarès et pilote. Vous ajoutez de belles photos et surtout les magnifiques illustrations de Archimède** (Dominique Donné). Chacune de ces trente voitures raconte une prouesse, un drame, une innovation technologique, une longue domination, un fait de course. Chacune raconte avant tout une époque et une somme de défis humains dans cette obsédante quête de vitesse. Du rouge, du bleu, du vert et de l’argent essentiellement- sans oublier le jaune de Renault - pour remplir nos nuits de rêves vrombissant. Si je vous dis que ce livre est un vrai coup de cœur, me croirez-vous ? (P.Y.R.) * Stéphane Cohen est producteur, réalisateur et écrivain. Ancien reporter à TF1, spécialiste de l’automobile et de l’aéronautique, il collabore notamment à l’mission Direct Auto sur C8. ** Archimède (Dominique Donné) est designer, graphiste et illustrateur. Né au Mans et passionné de course automobile, il réalise des illustrations pour les musées (24H, Porsche..), les championnats (WEC, ELMS…), les teams. Il a aussi créé sept affiches des 24 Heures du Mans.
g "30 F1 de légende". Stéphane Cohen. Editions E.T.A.I. Illustrateur : Archimède - 160 pages 44,00 €
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N° 204 • Avril 2021
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ÉTAPE DE RÊVE À JULIÉNAS!
Calme et gourmandise au cœur du Beaujolais
Alain BLETON
La Rose Juliénas
Ancienne Place du Marché F - 69840 Juliénas
+33 4 74 04 41 20
www.chez-la-rose.fr info@chez-la-rose.fr Christine et Alain Bleton et leur équipe vous accueillent dans le pittoresque village viticole de Juliénas. Tombés sous le charme il y a quelques années, c'est finalement en 2017 qu'ils achètent l'Hôtel-Restaurant “Chez La Rose” et concrétisent ainsi leur rêve de mise au vert. Désormais rebaptisé “La Rose”, l'HôtelRestaurant propose 11 belles chambres aussi apaisantes que confortables où vous prendrez plaisir à vous reposer.
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N° 204 • Avril 2021
Après un passage à l'Hôtel du Rhône à Genève, la Poularde Bressane à Grenoble où il obtient une Etoile au Guide Michelin, il fut ensuite le Chef Exécutif de l'Hôtel Richemond à Genève. Il devient en 1990 Responsable du restaurant gastronomique de l'Ecole des Arts Culinaires et de l'Hôtellerie à Ecully, créé et géré par son Maître, Paul Bocuse. En 1993, son parcours se poursuit ensuite à Monte-Carlo au Métropole Palace Hôtel, pour le plus grand plaisir des gourmets de la Riviera. Puis de retour à Genève en 2001, il accède au poste de Chef des cuisines pour un palace genevois avant de s’installer à Juliénas.
La Table d’Alain Bleton et La Petite Rose vous offrent des menus inspirés des produits de la région en harmonie avec les saisons. Tous deux professionnels de l'hôtellerie-restauration de luxe, Christine et Alain Bleton mettent tout en œuvre pour que votre séjour reste un inoubliable souvenir avec un excellent rapport qualité/prix. Ne cherchez plus, vous avez trouvé la bonne adresse ! En saison estivale, terrasse intérieure et piscine.