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Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XXI • Numéro 205 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Mai 2021

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Dossier Spécial

Photo © Michael Alesi / Direction de la Communication

En mode... reconquête !

Pierre Dartout, Ministre d'Etat de la Principauté de Monaco

"Nous sommes favorables au passeport vaccinal" N° 205 • Mai 2021 1 9 ☞  FINANCE FINANCE • GESTION FLEXIBLE SYSTÉMATIQUE : CONTRÔLER SON RISQUE SANS BIAIS ÉMOTIONNELS • PAGE


DOSSIER SPECIAL

Charles Leclerc et Fer

Conscient du retard accumulé par le team basé à Maranello l’an dernier, l’enfant prodige de la Principauté s

DOSSIER

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rustré par une saison 2020 au cours de laquelle il n’aura jamais pu se mêler à la lutte pour la victoire, Charles Leclerc a entamé le championnat 2021 avec l’ambition de ramener Ferrari sur le droit chemin. Conscient du retard accumulé par le team basé à Maranello l’an dernier, l’enfant prodige de la Principauté sait qu’il devra de nouveau se sublimer pour espérer offrir la troisième place des constructeurs à une Scuderia Ferrari toujours convalescente. g "Une saison 2020 très importante pour moi" En deux saisons chez Ferrari il a déjà presque tout connu. Le meilleur d’abord au cours d’une saison 2019 exceptionnelle qui le verra rafler deux victoires (Belgique, Italie. Ndlr) et sept pole positions (Bahreïn, Autriche, Belgique, Italie, Singapour, Russie, Mexique. Ndlr) pour ses grands débuts en rouge. Le pire ensuite lors d’une année 2020 tronquée par ce fichu Covid et par une SF1000 au moteur anémique. Lointain huitième du championnat (il accuse au final 249 points de retard sur le champion du monde Lewis Hamilton. Ndlr) avec une maigre deuxième place (Autriche. Ndlr) pour meilleur résultat, Charles Leclerc a essuyé l’an dernier une première tempête dans l’habit de lumière de Maranello ce qui ne l’a, pour autant, pas empêché de démontrer, quand il en avait l’occasion, toute l’étendue de son immense talent. Régulièrement qualifié en Q3 (il totalise onze passages dans la dernière partie des qualifications. Ndlr) là où son quadruple champion du monde d’équipier, Sebastian Vettel, connaissait à quatorze reprises l’humiliation d’une élimination précoce, le Monégasque est également parvenu à multiplier les performances de choix

L'EDITORIAL

L

par Roberto Volponi

g Objectif : troisième place des constructeurs Ressorti grandi d’une seconde saison en rouge au cours de laquelle il aura conforté son statut de nouvel homme fort de la Scuderia, Leclerc a, de son propre aveu, travaillé comme jamais pendant l’hiver dans l’espoir de ramener l’écurie chère à Enzo Ferrari vers les sommets. Épaulé dans sa tâche par un nouvel équipier en la personne de Carlos Sainz (Sebastian Vettel rejoignant de son côté les rangs d’Aston Martin. Ndlr), le protégé de Nicolas Todt a, toutefois, rapidement pu mesurer le chemin qu’il restait encore à accomplir avant de voir, de nouveau, l’écurie la plus titrée de l’histoire se mêler à la lutte aux avant-postes. Relégué à près d’une minute du vainqueur Lewis Hamilton à Bahreïn (il y décroche une encourageante sixième place. Ndlr), l’enfant prodige de la Principauté a concédé vingtcinq secondes pleines à la Red Bull triomphatrice de Max Verstappen en Émilie-Romagne (il termine au quatrième rang. Ndlr), illustrant ainsi les manques d’une SF21 très largement perfectible. « L’équilibre de la voiture a sensiblement progressé, constate néanmoins le natif de Monaco. La souplesse de conduite est, aussi, bien meilleure qu’elle ne l’était en 2020. Maintenant, on n’a pas réussi à effacer tout notre retard en termes de puissance moteur. » Pas © Photo Ferrari

par Andrea Noviello

en course, portant à bout de bras une Scuderia Ferrari en pleine crise de résultats. « Cette saison 2020 a été très importante pour moi, confie l’ancien pilote Sauber lors d’une visioconférence organisée par l’écurie italienne au surlendemain de la fin des essais hivernaux de Bahreïn. Quand tout va bien, c’est évidemment plus facile de faire le job en piste et d’être au top mentalement. J’avais donc vraiment à cœur de prouver que même dans une saison compliquée, je pouvais délivrer le meilleur travail possible. Alors oui j’ai commis des erreurs, mais j’ai aussi beaucoup appris en 2020. »

encore revenu au niveau de la sur-vitaminée version 2019, le V6 hybride italien accuse de facto toujours un petit déficit de cavalerie sur la concurrence et ce ne sont pas les 25 chevaux gagnés pendant l’hiver qui risque de faire sourciller les deux grandes puissances de cette entame de championnat 2021, Mercedes et Red Bull. Conscient de devoir, au moins pendant encore un an, se contenter des places d’honneur, le pilote Ferrari n’entend pas, pour autant, revoir ses objectifs personnels à la baisse. Déterminé à vite

La grande répétition générale de la réouverture…

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N° 205 • Mai 2021

© Photo newsf1.it/

e Grand Prix de Monaco de Formule 1 de cette année ne représente pas seulement le grand retour de l’événement-phare de la Principauté, qui en 2020 - pour la première fois depuis 65 ans – avait été annulé à cause de la pandémie. Il sera surtout une sorte de répétition générale en vue d’une suppression progressive des mesures sanitaires encore en vigueur, pour aboutir à terme à un retour à la vie normale, on l’espère, le plus rapidement possible. L’ampleur de ce test si important reste encore à définir exactement : au 30 avril, le Gouvernement n’avait toujours pas communiqué le nombre autorisé de spectateurs dans les tribunes. Avant de prendre la décision finale, on attend probablement de voir si le déroulement du Grand Prix Historique la semaine dernière - et celui du e-Prix de début mai - auront des retombées négatives en termes de contagions. Certes, la Formule 1 a la capacité d’attirer beaucoup plus de monde par rapport à ces deux compétitions et il sera donc plus difficile aussi de faire respecter les règles sanitaires qui seront en vigueur. Et si le taux de contagion à Monaco est sensiblement plus bas qu’ailleurs, le danger est de le compromettre lourdement avec l’arrivée en masse de potentiels porteurs de virus… Par conséquent, le temps de réflexion que le Gouvernement s’est donné pour trouver la solution la meilleure semble être amplement justifié. Car si d’un côté soit la Fédération Internationale Automobile et surtout l’Automobile Club de Monaco exercent une forte pression pour un élargissement le plus vaste possible de l’accès au public, pour mieux bénéficier de retombées financières, de l’autre côté le Gouvernement et le Conseil National – plus soucieux de la santé publique, dont ils sont institutionnellement responsables – se montrent à juste titre plus prudents. Même si la campagne de vaccination en Principauté se poursuit plutôt bien, avec environ un tiers de la population complétement immunisée (en particulier les plus fragiles), le ralentissement de la circulation du virus est beaucoup moins rapide que lors de l’automne dernier, et la diminution du taux d’incidence n’est pas encore permanente. Ce qui impose de rester vigilant. Dans une vision plus globale de la situation pandémique, si dans les pays les plus vertueux sur le plan vaccinal les résultats sont très encourageants, là où les vaccins ne sont pas disponibles ou ne sont pas en quantité suffisante – comme actuellement en Inde, mais pas seulement – la pandémie ne semble pas s’arrêter. Et les variants - qui ne cessent de se multiplier - risquent d’anéantir toute ou partie de l’efficacité des vaccins actuellement disponibles et d’imposer à terme la nécessité de renouveler régulièrement la vaccination de masse. Si la Principauté de Monaco a besoin - pour la bonne santé de son économie - de l’apport financier des touristes étrangers, elle a d’abord le devoir d’assurer en premier lieu la santé des ses habitants. Ainsi, pour une perspective à moyen terme, il se pose déjà la question de se doter ou non d’un passeport vaccinal, qui pourrait permettre la possibilité d’un accès « préférentiel » aux personnes considérées immunisées. Le Ministre d’Etat Pierre Dartout, dans une interview exclusive accordée ce mois-ci à notre journal (voir pages 6-7), s’est ainsi exprimé sur ce sujet : « Nous (les membres du Gouvernement, NDLR) sommes, sur le principe, favorables au passeport vaccinal, mais il n’aura de sens que si de nombreux pays l’utilisent et surtout si une part importante de la population est vaccinée ». Le Conseil National s’inscrit lui aussi sur la même ligne. Bien évidemment, il y aura d’abord la nécessité de s’aligner - sur une base de réciprocité – sur les décisions qui seront prises par l’Union européenne (dont Monaco ne fait pas partie) qui semble s’orienter vers l’adoption de ce type de document, qu’il soit numérique ou sur papier. Mais aussi le besoin est d’une vaste diffusion au niveau planétaire de la campagne de vaccination, pour éviter toute discrimination. Car l’objectif de ce passeport - bien entendu – ce n’est pas d’attribuer des privilèges injustifiés à ceux qui sont vaccinés, mais de consentir une circulation des personnes qui soit règlementée sur la base de la sécurité sanitaire, pour protéger surtout ceux qui ne sont pas encore immunisés et qui risquent le plus de contracter la maladie s’ils rentrent en contact avec ceux qui sont les plus susceptibles de la transmettre…


LE RETOUR DU GRAND PRIX

rrari en mode reconquête...

sait qu’il devra de nouveau se sublimer pour espérer offrir la troisième place des constructeurs à une Scuderia toujours convalescente FORMULE E

ROKiT Venturi au pied du mur

A

g "Tellement heureux de pouvoir rouler à la maison" Pas une mince affaire quand on se souvient du piteux classement des hommes de Mattia Binotto en 2020 (l’écurie italienne avait terminé à la sixième place du championnat très loin derrière Mercedes. Ndlr) et quand on sait que la concurrence s’est encore densifiée dans le milieu de peloton. Outre les McLaren et leur surpuissant moteur Mercedes, Leclerc et Ferrari vont également devoir venir à bout des Alpha Tauri, Alpine et autres Aston Martin pour pouvoir prétendre au statut de meilleur des autres en 2021. « Ce sera très serré, prédit d’ores et déjà le Monégasque lors de la conférence de presse FIA organisée en prélude du Grand Prix d’Émilie-Romagne. Il faudra tout faire à la perfection pour sortir vainqueur de cette bataille en fin de saison. » Solidement installée à la quatrième place mondiale avec vingt points récoltés en deux courses, la figure de proue de Maranello espère confirmer très vite le bon début d’exercice des hommes en rouge. Plutôt à l’aise dans les enchaînements techniques d’Imola, la SF21 passera un sérieux examen de passage sur le circuit-référence de Catalunya (Barcelone). Puis viendra Monaco et son impitoyable tracé en ville. Privé de son Grand Prix national l’an dernier à cause de l’épidémie du Covid, Leclerc attend avec impatience de retrouver la course qui, enfant, a fait naître en lui sa vocation de pilote. « Je suis tellement heureux de pouvoir rouler à la maison, affirme celui qui s’est récemment vu remettre en cadeau la SF90 de ses deux premières victoires en catégorie reine. Monaco est un Grand Prix très spécial pour moi. J’ai toujours rêvé de participer à cette course. » Contraint à l’abandon lors de ses trois dernières sorties en Principauté (il a également renoncé en 2017 alors qu’il évoluait en Formule 2. Ndlr), le leader de la Scuderia vise, cette fois, un dénouement autrement plus joyeux à domicile.

g Un bon début, puis l'accident de Mortara... Tout avait pourtant si bien commencé. Dans le rythme des meilleurs dès les premiers essais de cette manche d’ouverture, Edoardo Mortara réalisait une performance de toute beauté sur le tracé urbain de Diriyah (Arabie Saoudite. Ndlr). Deuxième d’un ePrix solidement remporté par la Mercedes de Nyck de Vries, le pilote Venturi lançait parfaitement une saison 2020/2021 attendue avec gourmandise au sein de l’état-major du team monégasque. Confortée par l’arrivée d’un nouvel actionnariat (l’équipe a été cédée à un fonds d’investissement américain mené par Scott Swid et José Maria Aznar Botella. Ndlr) pendant l’hiver et par les prestations emballantes d’un groupe propulseur Mercedes désormais pleinement efficient, l’écurie chère à Gildo Pastor pouvait légitimement fonder de gros espoirs pour sa septième campagne en Formule E. Mais l’accident de Mortara sur ce même circuit de Diriyah à la fin des essais libres 3 du deuxième ePrix de l’année a brutalement coupé le bel élan de l’équipe de la Principauté. Victime ce jour-là d’une effrayante défaillance de son système de freinage dans le virage 18 (il est allé s’encastrer à pleine vitesse dans un mur de béton après un essai de départ. Ndlr), l’Italo-Suisse ratait non seulement une occasion en or de briller de nouveau en Arabie Saoudite, mais entrait aussi sans le savoir dans une improbable spirale négative. Trahi par sa mécanique à Rome, heurté par la Porsche d’André Lotterer à Valence, Mortara n’amassait qu’un maigre pécule de quatorze points en quatre courses, dégringolant ainsi à une anonyme neuvième place au classement du championnat pilotes (il totalise 32 unités soit 25 de moins que le leader De Vries. Ndlr). g « Réaliser le meilleur travail possible » Guère plus en réussite pour sa première saison en Formule E dans la peau d’un titulaire, Norman Nato a, lui aussi, enchaîné les désillusions en cette entame de saison 2020/2021. Privé de la deuxième qualification de Diriyah à la suite du spectaculaire crash de son coéquipier en essais (la FIA interdisant à tous les pilotes motorisés par Mercedes de reprendre la piste tant que des vérifications n’avaient pas été effectuées. Ndlr), dépossédé de son podium de Rome pour cause de surconsommation (il avait décroché une splendide troisième place. Ndlr), le Français a même subi l’humiliation d’une panne sèche à Valence en raison d’une réglementation absurde et mal pensée (après une neutralisation sous safety-car les pilotes se voient retirer artificiellement une partie de leur quantité d’énergie disponible. Ndlr). Toujours en phase d’apprentissage d’une discipline qu’il découvre et dont il commence seulement à cerner toutes les subtilités, le Cannois a pourtant laissé entrevoir quelques belles promesses lors des deux derniers meetings en Italie et en Espagne, preuve qu’il peut lui aussi rivaliser avec les meilleurs si la réussite décide enfin de lui sourire. Crédité jusque-là d’un peu reluisant pécule de onze points, Nato a l’occasion de définitivement lancer sa saison (et celle de son écurie au passage) à Monaco sur un circuit qu’il connaît comme sa poche et où il a toujours brillé en monoplace (il s’est notamment imposé en 2014 au volant d’une F3.5. Ndlr). « J’ai vraiment hâte de courir à Monaco, déclare celui qui a aussi roulé sa bosse sur le front de l’Endurance. Quand vous êtes jeunes, vous rêvez de rouler à Monaco et de vous imposer sur ce circuit si prestigieux. Comme toujours, notre objectif sera de réaliser le meilleur travail possible tout en évitant les erreurs. » (A.N.)

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© P h o t o Ve n t u r i

regoûter aux joies du podium (son dernier top 3 remonte au Grand Prix de Grande-Bretagne au mois d’août dernier. Ndlr), le fer de lance de la Scuderia s’est également fixé pour mission de décrocher la troisième place du championnat constructeurs.

© P h o t o Ve n t u r i

vant-dernière du classement constructeurs après six ePrix, ROKiT-Venturi vit un début de saison des plus compliqués en Formule E. Tantôt défaillante, tantôt malchanceuse, l’écurie monégasque a l’occasion de relever enfin la tête à domicile pour le 4ème ePrix de Monaco de l’histoire. Une opportunité à ne surtout pas manquer pour les hommes de Susie Wolff sous peine de rester englué en queue de peloton jusqu’à la fin du championnat.

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DOSSIER SPECIAL

LE RETOUR DU GRAND PRIX

Hamilton et Verstappen : duel au sommet de la F1 par Andrea Noviello

g Hamilton, la force tranquille... Leader du championnat avec quarante-quatre points (cela ne s’invente pas. Ndlr) au compteur après deux Grand Prix disputés, Lewis Hamilton n’a pas seulement réussi son entame de saison 2021. Il a surtout rappelé à l’ensemble du paddock qu’est-ce qui différenciait un grand champion d’un pilote lambda. Tracassé par la légèreté de son train arrière lors des essais d’intersaison, le Britannique a depuis redoublé d’efforts pour permettre à son équipe de contrer les effets indésirables de la nouvelle réglementation technique (les monoplaces ont perdu 10% d’appui aérodynamique au niveau du fond plat. Ndlr). Si la W12 souffre toujours d’un manque, relatif, de charge aérodynamique sur l’arrière en comparaison à une RB16B littéralement vissée au sol, la dernière-née des ateliers de Brackley a tout de même affiché de sacrées performances sur deux tracés aussi différents que représentatifs. Du moins aux mains d’Hamilton. Déjà sublime à Bahreïn où il remporta (grâce à un arrêt judicieusement anticipé) une course longtemps promise à

g Verstappen, l’âge de la maturité... Présenté, à juste titre, comme le rival numéro un d’Hamilton, Max Verstappen a largement assumé son statut en ce début de championnat 2021. Vainqueur avec autorité d’un Grand Prix d’Émilie-Romagne particulièrement chaotique, le Néerlandais compte un petit point de retard sur le pilote Mercedes après deux courses. La faute au meilleur tour réussi par le septuple champion du monde à Imola. La faute, aussi, à une stratégie un peu trop attentiste de son écurie Red Bull lors de la manche d’ouverture à Bahreïn. Parti depuis le sommet de la grille après avoir enlevé la veille la quatrième pole position de sa carrière, le natif d’Hasselt a laissé filer dans les stands une course qu’il n’aurait jamais dû perdre. Piégé par les limites de la piste lors de sa tentative (réussie) de dépassement sur Hamilton, le leader de l’équipe autrichienne a su accepter sa défaite, preuve qu’il a désormais franchi un vrai palier sur le plan de la maturité. En pleine

© Photo FIA

DOSSIER

g Une bataille titanesque en perspective Il était annoncé. Espéré. Guetté par des millions de fans avides de retrouver un semblant de suspense dans leur discipline favorite. Fortement pressenti au lendemain d’essais hivernaux inhabituellement programmés sur le circuit de Sakhir (Bahreïn), le duel Hamilton-Verstappen a bien tenu toutes ses promesses depuis l’ouverture de la saison 2021 dans le désert bahreïni. Vainqueurs tour à tour d’un Grand Prix chacun (Bahreïn pour Hamilton, Émilie-Romagne pour Verstappen. Ndlr), le Britannique et le Néerlandais ont d’ores et déjà posé les jalons d’une lutte que les amateurs d’empoignades viriles et de dépassements au chausse-pied espèrent la plus longue et la plus indécise possible. « Ce duel a toutes les caractéristiques d’une bataille titanesque, explique le directeur technique et sportif de la Formule 1, Ross Brawn. Avec Hamilton et Verstappen, vous avez deux pilotes à des stades très différents de leur carrière qui se battent avec des voitures aux performances similaires. »

Verstappen, le natif de Stevenage s’est montré encore plus bluffant en Émilie-Romagne, effaçant avec un écœurant brio son interminable passage dans le bac à gravier de Tosa. Également auteur d’un meilleur tour en course qui pourrait valoir son pesant d’or au moment du décompte final, le septuple champion du monde a, de surcroît, tourné une fois de plus en ridicule un Valtteri Bottas littéralement à l’agonie au volant de la seconde flèche d’argent. Déterminé à conserver son trône au moins une année supplémentaire, Hamilton entend bien relever ce qui pourrait être le dernier grand défi de sa carrière. « Je ne suis pas du genre à quitter l’arène quand la concurrence se durcit, rappelle l’homme aux 96 victoires en F1. On va vivre une grande bagarre à l’issue incertaine. Ce genre de perspective m’a toujours botté. » confiance au volant d’une RB16B redoutable d’efficacité, le fils de Jos Verstappen sait qu’il tient enfin le package nécessaire pour faire tomber le roi Hamilton de son piédestal. Et il a bien l’intention de se servir de toutes les cartes dont il dispose pour renverser la montagne Mercedes. Premier atout et non des moindres : un moteur Honda flambant neuf et dont les performances suscitent déjà la plus grande méfiance du côté de la firme à l’étoile. Autre facteur à ne pas négliger : la présence à ses côtés d’un pilote du calibre et de l’expérience de Sergio Perez. Trop esseulé ces dernières saisons face au duo Hamilton-Bottas, Verstappen peut désormais s’appuyer sur un coéquipier capable de chiper régulièrement des points à son principal rival dans la course au titre. De quoi entrevoir la suite des opérations avec sérénité. « Nous n’avons disputé que deux Grand Prix jusqu’ici, tempère toutefois le Batave. La saison est encore longue. Beaucoup de choses vont se passer d’ici la fin du championnat. »

© Photo Red Bull Media

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ainqueurs d’une course chacun depuis l’ouverture de la saison à Bahreïn, Lewis Hamilton et Max Verstappen ont parfaitement lancé un championnat 2021 qui s’annonce particulièrement indécis entre les deux hommes forts de la Formule 1. Si le Britannique, quadruple champion du monde en titre, conserve logiquement les faveurs des pronostics, le Néerlandais a bien l’intention de mettre un terme à l’hégémonie du pilote Mercedes dès cette année.

PORTRAIT

Fernando Alonso et Alpine : le retour aux sources e retour en Formule 1 après deux années d’absence, Fernando Alonso s’est lancé un immense défi en rejoignant l’écurie de ses plus belles années. Outre la difficile mission de succéder à Ricciardo, le double champion du monde espagnol doit également permettre à l’écurie française de franchir un nouveau palier en 2021.

g Ambitieux comme lors de ses jeunes années en jaune et bleu... En deux saisons passées en dehors de la Formule 1, il n’a rien perdu de son aplomb. Interrogé (en préambule du championnat. Ndlr) par nos confrères de la BBC sur son niveau en comparaison de celui d’un Lewis Hamilton ou d’un Max Verstappen, Fernando Alonso n’y est pas allé par quatre chemins. « Je suis meilleur qu’eux ! ». Ni plus, ni moins. Désigné par l’écurie Alpine (exRenault. Ndlr) comme le successeur de Daniel Ricciardo (parti chez McLaren. Ndlr) à Enstone, le double champion du monde n’est pas revenu au plus haut niveau du sport automobile pour jouer le rôle de figurant. Ambitieux comme lors de ses jeunes années en jaune et bleu, l’Espagnol a bien l’intention de ramener l’écurie de ses deux couronnes mondiales (2005, 2006. Ndlr) vers le sommet de la hiérarchie. « Je suis de retour en F1 avec l’objectif de réaliser de bonnes performances, de remporter des courses et de me battre pour des titres, lance avec conviction le natif d’Oviedo. Cette année ce ne sera pas possible à cause du règlement technique qui reste sensiblement identique aux années précédentes, mais il y aura une opportunité en 2022. Nous voulons être l’une des équipes qui prendra tout le monde par surprise et pour en être capable, il nous faut énormément travailler cette année. » Débarqué dans un environnement familier, mais profondément remanié depuis son (deuxième) départ de l’écurie en 2009, Alonso s’attendait à souffrir pour son grand retour derrière le volant d’une F1 à Bahreïn. Il n’en fut rien. g « Je ne suis pas encore à 100% » Déjà étincelant en qualification où il arracha à la force du poignet sa place en Q3 (il signe le neuvième chrono de la séance quand dans le même temps son coéquipier

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Esteban Ocon a dû se contenter du seizième chrono. Ndlr), le « Taureau des Asturies » a encore plus impressionné les observateurs en course, résistant pendant un long moment aux pourtant plus rapides Aston Martin de Lance Stroll et Ferrari de Carlos Sainz. Finalement défait par le Canadien au terme d’un combat acharné, le pilote Alpine était toujours en lice pour un top dix quand sa mécanique l’a abandonné dans le 32ème tour à la suite d’une surchauffe de son système de freins arrière (en raison de l’obstruction d’une des écopes par un emballage de sandwich. Ndlr). Reparti bredouille de Sakhir (Bahreïn. Ndlr), le protégé de Flavio Briatore a, en revanche, ramené un bon point de son escale en Émilie-Romagne. Onzième d’une course chaotique à souhait et dans laquelle il n’aura jamais réellement retrouvé ses sensations de Bahreïn, Alonso a finalement hérité de la dixième place sur tapis vert grâce à la pénalité de trente secondes infligée après coup à son ancien coéquipier chez Ferrari Kimi Räikkönen (le Finlandais a été sanctionné par les commissaires pour ne pas avoir respecté la procédure lors du deuxième départ lancé. Ndlr). Dominé tout le week-end par son voisin de garage actuel Esteban Ocon à Imola, « Nando » sait qu’il lui faudra patienter plusieurs semaines avant de définitivement retrouver son meilleur niveau. « Je ne suis pas encore à 100%, concède volontiers l’homme aux 32 victoires en Grand Prix. Cela prend du temps. On se sent toujours plus en confiance après cinq ou six courses et je ne fais pas exception. » (A.N.)

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Direction de l’Action et de l’Aide Sociale

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POLITIQUE & SOCIETE

"La situation s'améliore ma

POLITIQUE

"Pour le moment, le Gouvernement est pleinement mobilisé dans la stratégie vaccinale. Vacci par Patrice Zehr

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ierre Dartout est né le 9 avril 1954 à Limoges. Ancien Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Préfet de la Zone de défense et de sécurité sud et préfet des Bouches-du-Rhône de 2017 à 2020, a pris les fonctions de Ministre d'Etat de Monaco le 1er septembre 2020. Nous lui avons demandé de faire le point sur des sujets d'actualité, à quelques semaines du Grand Prix de Monaco de Formule 1, un événement annuel incontournable pour la Principauté, qui - toutefois - a dû être annulé l'année dernière à cause de la pandémie de la Covid-19 qui a frappé la planète entière... g Pour le Grand Prix Historique en avril, le Monaco ePrix et le Grand Prix F1 en mai, des jauges seront fixées mais dans des mesures sanitaires allégées. Avez-vous bon espoir aujourd’hui d’être le Ministre d’Etat de la sortie du Covid-19 pour Monaco ? Pierre Dartout : "J’ai surtout la ferme conviction que nous devons poursuivre notre mobilisation collective pour sortir de cette pandémie. Même si, globalement, la situation sanitaire s’améliore, il faut rester prudent et vigilant. Pour le moment, le Gouvernement est pleinement mobilisé dans la stratégie vaccinale. Près de 35% des Monégasques et résidents sont vaccinés. Vacciner massivement est la plus efficace des mesures pour pouvoir retrouver le plus rapidement possible la vie normale. Nous poursuivons dans ce travail sans relâche et comme l’a dit le Prince Souverain, nous surmonterons cette épreuve." g Quels sont les grands principes qui vous ont guidé dans la gestion de l’épidémie ? Le Comité mixte de suivi a-t-il été un outil de propositions et de décisions déterminant ? PD : "Rester pragmatique et évolutif. Nous devons être très humbles par rapport à cette pandémie dont nous apprenons tous les jours. Le Gouvernement, en concertation avec le Conseil National, est donc toujours resté très attentif à prendre des mesures qui soient efficaces sur le plan sanitaire tout en protégeant notre activité économique et culturelle. Nous agissons par étape en nous laissant la possibilité de revoir certaines mesures en fonction de l’évolution de la santé sanitaire. Cela passe aussi par un dialogue constant avec les acteurs économiques qui nous font part de leurs préoccupations. Le Comité mixte est une source importante d’échanges et de propositions. La cohésion des institutions autour du Prince Souverain est nécessaire. Je soulignerais aussi les notions de « souveraineté » et de « solidarité ». Monaco gère la crise de manière souveraine et donc parfois différenciée des pays proches et la Principauté fait preuve de solidarité en aidant le pays voisin à faire respecter ses règles de circulation par exemple à l’occasion de contrôles aux frontières." g Les particularités (commerces, couvre-feu, restaurants, spectacles) ont fait bien des envieux. Comment analysez-vous le Monaco « bashing » ? Y a-t-il eu un impact sur les relations avec la France ? PD : "Je l’ai trouvé très injuste parce qu’il se basait sur des contrevérités. C’est pour cela que j’ai réagi très fermement quand certains chroniqueurs ont critiqué la Principauté en télévision. J’accepte la critique bien entendu mais elle doit se baser sur des éléments factuels, pas sur des fantasmes. Pour le reste, je dois préciser que cela n’altère nos relations d’amitiés et de respect avec la France. Nous travaillons avec la France pour nous fournir en vaccins par exemple, et notre hôpital, le CHPG, soigne majoritairement des patients français dans les unités de soins Covid." g Comment se porte économiquement la Principauté ? Les soutiens ont-ils été à la hauteur des besoins ? Jusqu’à quand vont-ils continuer ? PD : "Nous pouvons certainement toujours faire mieux mais je pense que de nombreux acteurs reconnaissent que le Gouvernement, en concertation avec le Conseil National, qui a régulièrement voté les crédits nécessaires, a pris de nombreuses mesures de soutien efficaces. Cela n’enlève rien à la difficulté de nombreux secteurs bien évidemment. Pour donner une idée, plus de 10% du budget annuel de l’Etat a été consacré à la seule protection des emplois via le CTTR ! Ces aides nécessitent d’être régulièrement évaluées et donc aménagées et ou prolongées pour répondre aux demandes des entreprises."

g Craignez-vous à la fin des aides une spirale de plans sociaux ? PD : "Il n’y a pas forcément un lien mécanique entre les aides économiques et les plans sociaux. Nous veillons à tout mettre en œuvre pour limiter au maximum les suppression d’emplois."

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g Comment préparez-vous la relance économique ? Comment aider les secteurs les plus touchés, notamment le tourisme et les congrès ? PD : "Nous avons mis en place un plan de relance pour 75 millions d’euros. Son objectif est de soutenir de nombreux secteurs et d’encourager la consommation locale. Si je prends ce dernier exemple, l’application Carlo a permis d’injecter directement dans les commerces de la Principauté 5,3 M€. En ce qui concerne le secteur du tourisme, nous travaillons avec lui sur différentes pistes pour relancer l’activité dès cet été en fonction de l’évolution de la situation sanitaire." g La Principauté est-elle favorable au passeport vaccinal ? Pour le retour des touristes comme pour les déplacements à l’étranger des Monégasques et résidents ? Êtes-vous en contact avec le Commissaire européen pour une harmonisation des documents éventuels ? PD : "Nous sommes, sur le principe, favorables au passeport vaccinal mais il n’aura de sens que si de nombreux pays l’utilisent et surtout si une part importante de la population est vaccinée. Nous avons effectivement pris contact avec les autorités européennes et nous sommes en relation également avec la France sur ce sujet"


INTERVIEW EXCLUSIVE

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iner massivement est la plus efficace des mesures pour pouvoir retrouver le plus rapidement possible la vie normale" ANTI-BLANCHIMENT

Monaco attend Moneyval de pied ferme

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© Photo Direction de la Communication / Michael Alesi

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onaco se prépare à la mission, cet automne, des évaluateurs de Moneyval. Cet organe dépend du Conseil de l’Europe dont la Principauté est membre. Le 15 avril un point d’étape a été réalisé au Grimaldi Forum. « Cette manifestation témoigne de la mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’économie monégasque pour répondre aux exigences des standards internationaux (recommandations du Groupe d’action financière (Gafi), directives de l’Union européenne (UE), etc.) en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la corruption », estime le gouvernement dans un communiqué de presse publié le 19 avril 2021. « Les recommandations du Gafi de 2012 obligent les pays à identifier, évaluer et comprendre les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT), auxquels ils font face et à adapter leurs systèmes en conséquence », précise ce même communiqué. Le sujet est sensible à Monaco où certains ont l’impression d’être sous surveillance constante et ce quels que soient les efforts réalisés, à Monaco on demande toujours plus : il y a une suspicion permanente. L’enjeu est cependant si important que chacun prend en compte les risques et réfléchit aux meilleurs moyens d’y faire face dans l’intérêt général. Tout le monde sait qu’une évaluation négative aurait des conséquences sur l’image de Monaco comme sur la réputation de sa place financière. Pour le moment les adaptations et mises en conformité n’ont pas affecté une place financière qui gère 120 milliards d’euros. La 5ème directive votée en décembre dernier par le Conseil National met Monaco au niveau des standards internationaux et sera effective avec la prochaine Ordonnance souveraine. Doit-on faire encore plus ? C’est ce que devra estimer le Moneyval, en tenant compte des secteurs les plus sensibles aux criminalités financières : la banque, l’immobilier mais aussi les jeux ou - encore - le marché de l’art. Tout le monde est vulnérable, Monaco le sait et a toujours fait preuve de sa bonne foi comme de ses facultés à s’adapter aux règles les plus contraignantes, sans pour autant perdre les spécificités de son attractivité... (P.Z.)

De gauche à droite : Michel Hunault – Directeur du SICCFIN (au pupitre), Magali Vercesi - Secrétaire Général de la CCAF, Stéphane Valeri - Président du Conseil National, Jean Castellini - Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Economie et Robert Gelli - Secrétaire d’Etat à la Justice, Directeur des Services Judiciaires.

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POLITIQUE & SOCIETE

Passeport vaccinal : indispensable ? par Patrice Zehr

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© Photo Challenge.ma

g Sauver le tourisme Les choses se mettent en place déjà progressivement. Les touristes venant des Etats-Unis seront autorisés à visiter l’Union européenne (UE) dans les prochains mois à condition d’être vaccinés contre la Covid-19, a déclaré, le dimanche 25 avril, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une interview au New York Times. « Les Américains, d’après ce que je peux voir, utilisent des vaccins approuvés par l’Agence européenne des médicaments [AEM], a-t-elle justifié. Cela permettra la libre circulation et les déplacements vers l’Union européenne. » (...) « Car une chose est claire : les 27 Etats membres accepteront, sans condition, tous ceux qui sont vaccinés avec des vaccins approuvés par l’AEM. » La pandémie a ravagé l’industrie du tourisme sur le continent européen, comme le montre la fermeture des frontières aux voyages non essentiels instaurée par plusieurs pays de l’Union. La semaine dernière, la Grèce – dont l’économie dépend considérablement des revenus engendrés par le tourisme – a déclaré que les voyageurs en provenance de l’UE et de cinq autres pays seraient dispensés de la quarantaine obligatoire à leur arrivée, à condition d’être vaccinés contre la Covid-19 ou de pouvoir présenter un test négatif de dépistage du coronavirus. L’Union européenne est en train de réfléchir à la mise en place d’un passeport sanitaire qu’elle voudrait lancer cet été pour les déplacements à l’intérieur de ses frontières. Au Danemark, depuis le 21 avril, ce passeport sanitaire est exigé pour entrer dans les bars, cafés ou restaurants, les musées, les galeries d’art et les bibliothèques, ainsi que les tribunes des stades de foot. A partir du 6 mai, il sera également demandé pour les cinémas et les

salles de spectacle. Tous les pays réfléchissent à de nouvelles façons d’ouvrir leur économie en toute sécurité, ou de la manière la plus sûre possible, et d’autoriser leurs citoyens à sortir de leur maison et de leur ville. Ils cherchent notamment à faire cela grâce aux passeports vaccinaux, qui attestent de la vaccination. Si la forme exacte de ces certificats de vaccination reste encore à déterminer, des dizaines d’applications numériques sont dans les tuyaux. Une technologie aussi basique qu’un code QR sur une feuille de papier pourrait ainsi faire office de passeport pour permettre les déplacements entre les pays. Outil associant le carnet de vaccination d’une personne à une application, le passeport vaccinal numérique peut être présenté aux postes de frontière ou aux comptoirs d’enregistrement à l’aéroport. La source des données, la manière dont elles sont stockées et les informations divulguées dépendent du groupe ou de la société qui fournit l’outil. Une option papier, avec des codesbarres ou des codes QR, est proposée par bon nombre de ces applications pour les personnes ne possédant pas de téléphone portable. g Les opposants ne désarment pas... Alors que de multiples passeports vaccinaux numériques sont donc en cours d’élaboration, l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) a fait part DOMANIAL

INAUGURATION

Fin de la pénurie confirmée

Le buste de René Borghini

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U © Photo Axel Bastello - Palais Princier

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e buste du résistant monégasque René Borghini va désormais témoigner à l’entrée du Conseil National. Œuvre du sculpteur Denis Chetboune, il a été inauguré dans le grand hémicycle de la Haute Assemblée par le Prince Souverain, le jeudi 23 avril, aux côtés du Président du Conseil National. Etaient présents l’artiste, Jacques Wolzok, Président de la Commission d’indemnisation des victimes de spoliations, Michèle Bertola, membre de la famille de René Borghini. Cette cérémonie a été d’une grande sobriété ce qui a renforcé sa puissance évocatrice. Le parcours du résistant monégasque ancien secrétaire du Conseil National a été rappelé avec précision par Stéphane Valeri. Par son sacrifice et son silence sous la torture de la Gestapo, il aura évité que les plans du débarquement en Provence, que Borghini résistant actif connaissaient, ne permettent aux allemands de contrer efficacement une opération audacieuse engageant plus de 90 000 hommes. René Borghini et Esther Poggio, son agent de liaison, furent arrêtés à Monaco en juillet 1944 pour fait de résistance et fusillés le 15 août 1944 à Nice, comme le fut également Joseph Lajoux, autre héros monégasque de la résistance. Le Président Valeri en a profité pour saluer le dévouement à Monaco de sa fonction publique et a fait de René Borghini « le représentant exemplaire d’une fonction publique toujours essentielle, quelle que soit la période, à la marche de nos Institutions ». Il a enfin cité une phrase prononcé par son prédécesseur de 1947, le Président Bellando, d’une remarquable actualité : « Certaines figures sont, dans la vie d’un peuple, comme des points de repère sur la voie de son évolution historique et autour desquelles les patriotes se regroupent lorsque les circonstances le commandent. » (P.Z.)

de ses inquiétudes quant à la menace éventuelle qu’ils représentent pour la vie privée et les libertés civiles des citoyens. Cette crainte, et des manœuvres politiques, ont poussé certains États américains à interdire l’utilisation de ces passeports. La Floride et le Texas ont ainsi adopté une loi les rendant illégaux, et d’autres gouverneurs ont déclaré qu’ils ne rendraient aucun type de certificat de vaccination obligatoire pour accéder aux commerces et lieux de divertissement. L’idée d’un passeport vaccinal devient de plus en plus envisagée par certains Etats. Il s’agirait de conditionner le droit de déplacement des citoyens à la preuve écrite de vaccination. Pour trancher sur cette question, le comité d’urgence de l’OMS s’est réuni le 15 avril, et a dévoilé ses conclusions. Les experts internationaux ont ainsi recommandé au chef de l’OMS de ne pas développer le passeport vaccinal. Les membres du comité ont préconisé de « ne pas exiger de preuve de vaccination comme condition d’entrée étant donné les preuves limitées (bien que croissantes) concernant la performance des vaccins sur la réduction de la transmission et étant donné l’inégalité persistante en matière de distribution mondiale des vaccins ». Quelle que soit la décision elle sera critiquée et contestée. Il faudra sans doute à la fin renoncer à une liberté pour en retrouver d’autres.

ne visite pour une confirmation. Le vendredi 23 avril, une importante délégation mixte a visité les chantiers du Testimonio II et Testimonio II bis. Ce programme s’inscrit pleinement dans le cadre du Plan national logement (PNL), priorité princière dont le but est de mettre un terme à la pénurie de logements domaniaux, point capital du programme législatif de l’actuelle majorité. Le Président Valeri était bien entendu présent, accompagné des élus Lobono et Robino présidents de la Commission logement et de la Commission des intérêts sociaux. Du côté du Gouvernement, les Conseillers-ministres de l’équipement de l’environnement et de l’urbanisme Marie-Pierre Gramaglia et Jean Castellini des finances et de l’économie, ont participé à cette visite. L’importance du chantier a été souligné : 348 appartements domaniaux, une école internationale, une crèche, un parking, une liaison piétonne mécanisée. Mais plus important encore pour les monégasques en attente d’un logement, la confirmation de la fin de la pénurie pour 2023. Certains avaient redouté que l’épidémie ne perturbe en le retardant au moins le calendrier avancé, il n’en est rien. 2022 Testimonio II, 2023 le bis, puis Palais Honoria et Grand Ida à partir de Septembre 2023. 600 logements qui vont permettre de résorber concrètement la pénurie actuelle. Cela répond aux vœux du Prince et de son Gouvernement en réponse aux demandes exprimées par les monégasques dans leur vote massif et clair à la dernière législative. Objectif atteint, promesse tenue par le Conseil National... (P.Z.)

© Photo Michael Alesi - DdCM

POLITIQUE

a vaccination n’étant pas obligatoire, l’obligation d’un passeport vaccinal divise l’opinion. Si on ne peut rien faire, ni voyager ni se rendre dans des lieux publics sans vaccination, comment peut-on dire qu’elle n’est pas obligatoire ? Pas obligatoire de droit, mais rendue finalement indispensable de fait. A dire vrai, on ne voit pas comment on pourrait l’éviter. Monaco - ne faisant pas partie de l’Union européenne - devra être très attentif à la reconnaissance internationale de ses futurs documents spécifiques si l'UE se résout à en éditer. Si le passeport est imposé aux voyageurs des USA ou de Chine venant chez nous par Nice, il faudra bien en tenir compte. Si un passeport est exigé pour se rendre en Grèce ou au Maroc, il faudra bien en tenir compte aussi.


ECONOMIE & FINANCE

La gestion flexible systématique par Thierry Crovetto *

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ECONOMIE

e risque de notre portefeuille est-il correctement rémunéré ? Les principaux objectifs de la gestion de portefeuille sont l’optimisation du couple rendement risque et la préservation du capital (en terme réel) sur l’horizon d’investissement. Avant d’investir, nous devons toujours nous assurer que notre risque est correctement rémunéré. La notion de risque n’est pas unique, elle peut être quantitative ou qualitative. Mais sa gestion est primordiale : pour gagner de l’argent il faut commencer par ne pas en perdre. Le chemin de la performance est donc très important et le temps n’est pas une garantie : l’action Orange, par exemple, en tenant compte des dividendes perçus, ne vaut que 20% de sa valeur d’il y a 21 ans… L’investisseur est rarement rationnel, il subit certains biais comportementaux tels que l’excès de confiance, la comptabilité mentale et le biais statu quo. Partir d’une feuille blanche pour construire son portefeuille, ne pas regarder les prix de revient pour prendre des décisions de vente et le recours à des modèles quantitatifs constituent des moyens efficaces pour réduire certains de ces biais. g On ne peut plus gérer comme par le passé… L’approche équilibrée traditionnelle (comme les stratégies 70% obligations / 30% actions) a donné de bons résultats par le passé (5% de performance pour une baisse maximale de -13% et une volatilité de 5% depuis 1999 pour un investisseur en euro). Mais en raison du niveau actuel des taux et de la valorisation des actions, la performance d’une telle approche sera, au cours des prochaines années, sans doute plus faible que par le passé mais les risques subsistent. L’approche traditionnelle n’est donc plus adaptée, il faut innover pour redéfinir les poches défensives et dynamiques des portefeuilles, en remettant la gestion du risque au centre du processus. Il faut avoir une allocation flexible et rechercher une partie de la performance sur la génération d’Alpha. g La Multigestion comme partie de la réponse ? La multigestion consiste à sélectionner des gérants possédant une expertise supérieure pour s’exposer à certaines classes d’actifs ou stratégies, parce qu’ils savent mieux le faire que nous… Cela demande de l’humilité, mais ce n’est pas simple car selon différentes études, moins de 25% des gérants ont un meilleur couple rendement risque que leur indice de référence. L’analyse et la sélection de fonds doivent combiner une approche quantitative et une approche qualitative. La multigestion ne s’arrête pas à la sélection des meilleurs fonds. L’objectif de la multigestion est de

définir quelle est la meilleure sélection possible pour une classe d’actifs ou stratégie donnée. Le sélectionneur de fonds est comme un cuisinier, il doit choisir les bons ingrédients, mais également savoir bien les combiner et dans les bonnes proportions. g Gestion flexible systématique On peut prédire une forte correction des marchés comme on prédit l’éruption d’un volcan. Les micro-secousses sismiques sont remplacées par la volatilité négative (Downside Risk) de l’actif et l’éruption volcanique par une forte correction de cet actif… L’exposition à la classe d’actifs peut ainsi être déterminée par le niveau de sa volatilité négative, de façon systématique. Une telle stratégie permet d’optimiser le couple rendement risque. On peut l’appliquer. Ce modèle fonctionne particulièrement bien sur les classes d’actifs de rendement. Le choix des fonds et leur combinaison doit se faire dans l’optique de leur utilisation via une stratégie « Negative Deviation Target » et les réajustements sont fréquents. C’est une stratégie de suivi de tendance basée sur le contrôle du risque ; le niveau de risque va être assez stable dans le temps, mais si le sous-jacent évolue en « tôles ondulés », ce sera négatif pour la stratégie. La version avec levier peut s’avérer risquée en cas de soudain repli du sous-jacent après une tendance haussière (sans signaux précurseurs). Les stratégies combinées (avec plusieurs classes d’actifs ou stratégies complémentaires) sans levier global constituent un bon compromis. g Une philosophie d’investissement pour contrôler les risques ? Face à un environnement de plus en plus compliqué et incertain, la gestion de portefeuille doit se réinventer. Les stratégies de gestion flexible systématique permettent de contrôler le risque sans biais émotionnel grâce au mécanisme de « Negative Deviation Target » y compris avec du levier. La sélection de fonds va améliorer le couple rendement risque et la convexité de la classe d’actifs. C’est une philosophie de gestion qui peut se décliner de différentes façons sur différentes classes d’actifs de façon personnalisée. * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

NOT SAYING TIME ‘‘ONE TO LOOK AHEAD: DAY’’ TIME TO IMAGINE, BUT PLAN‘‘DAY AND ONE’’ HAVE OF MY NEW AMBITIONS AGAIN. VENTURE. cmb.mc

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Cap sur "Expo Dubaï 2020" en 2021...

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Monaco : L’Office des Timbres Postes a mis en vente un timbre dédié à Stirling Moss. Né à Londres en 1929, Stirling Moss est considéré comme l’un des plus grands pilotes automobiles. Surnommé le « champion sans couronne », il a remporté 212 courses dont 16 en Grand Prix et fut sacré vice-champion du monde des conducteurs quatre fois consécutivement de 1955 à 1958, mais n’a jamais pu conquérir le titre mondial. Coureur éclectique, il compte également de nombreuses victoires en catégorie Sport dont une retentissante victoire aux Mille Miglia en 1955 et en rallyes. Il est décédé en 2020 à l’âge de 90 ans. ☞ Monaco : La campagne de communication du Comité de promotion et protection des droits des femmes, aborde un nouveau point pour l’égalité hommes/femmes. Ainsi, le mois d’avril était placé sous le thème de l’égalité dans la vie professionnelle. Une notion à inculquer par l’éducation, dès le plus jeune âge.

par Viviane Le Ray

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’est officiel, depuis le 4 mai 2020, l’Exposition Universelle se déroulera du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022. Ce 4 mai, les Emirats Arabes Unis, let es organisateurs dubaïotes, annonçaient que l’ouverture officielle aurait bien lieu le 1er octobre 2021, soit un an jour pour jour après la date initialement prévue, et qu’elle conserverait son nom « Expo 2020 Dubai ». La Commission Exécutive du BIE, composée de 12 pays membres dont la Principauté de Monaco, élus lors de la dernière Assemblée Générale, avait accepté à l’unanimité le report en raison de la pandémie sanitaire du Covid-19… g Dimanche 28 mars 2021 : La délégation monégasque en visite à Dubaï… Une étape clé dans la réalisation du Pavillon Monégasque à l’Exposition Universelle en présence de S.E. Reem Al Hashimy, Ministre d’État pour la Coopération Internationale des Emirats Arabes Unis et Directeur Général de l'EXPO 2020 Dubaï de, S.E. M Pierre Dartout, Ministre d'État et M Albert Croesi, Commissaire Général qui ont procédé à la mise en route des panneaux photovoltaïques du Pavillon Monaco. Désormais l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques viendra alimenter le réseau d’électricité dubaïote. Générée entre Mars 2021 et Mars 2022 elle sera restituée au Pavillon Monaco lors des 6 mois de son exploitation en vue de compenser sa consommation. Faisaient partie de la délégation : S.E. Mme. Mireille Pettiti, Présidente de Monaco Inter Expo, M. Richard Milanesio, Conseiller au cabinet de S.A.S. le Prince Souverain, M. Thomas Battaglione, Directeur Général de la SMEG, partenaire essentiel du Pavillon Monégasque. L'utilisation des panneaux photovoltaïques au Pavillon Monaco confirme l’engagement de S.A.S Le Prince Albert II pour la protection de l’Environnement. g Un pavillon qui puise son énergie dans le Soleil « Nous nous engageons à concevoir un Pavillon avec un bilan production/consommation électrique proche de ZÉRO. Notre seconde priorité est de construire un Pavillon qui tend au maximum vers le recyclage des matériaux utilisés. Avec l’expertise des équipes de la Société Monégasque d’Électricité et de Gaz (SMEG) », avait précisé M. Albert Croesi, Commissaire Général, lors de la toute première présentation à Monaco… Quant à l’architecture du pavillon monégasque elle est symbolisée par un kaléidoscope qui évoque « Le Rocher » emblématique de Monaco, reflétant les multiples facettes : ses métiers, ses actions, ses perspectives, sa diversité et son incroyable quantité d’activités : « trop souvent méconnues, voire inconnues…», commentait alors le M. Albert Croesi. g Petit rappel des expositions universelles annulées ou reportées par le passé… L’Exposition de Dubaï n’est pas la seule à avoir subi un tel sort. En 1942, Rome a été contrainte d’annuler son événement, guerre mondiale oblige ; en 1955, Bruxelles a repoussé son ouverture officielle de 3 ans en raison de la guerre de Corée. Plus récemment, en 2002, M. Jean-Pierre Raffarin avait décidé d’annuler le projet d’exposition internationale de 2004 en Seine-Saint-Denis en raison des risques financiers de l’opération… g Renseignements : Tél. : +377.93.50.89.89

DISPARITION

Adieu à Jean-Luc Gallini, journaliste de RMC U

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Photos

Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

Projet graphique

GMA Studio Design

Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

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☞ Monaco : Du 5 au 7 mai le grand retour du Salon EVER Monaco sur les 9.000 m² de l’Espace Fontvieille, au programme : RDV avec les sociétés, les grandes écoles, les associations et les partenaires historiques du salon. Au Village : des acteurs impliqués dans les startups, réseaux d’incubateurs, accélérateurs, écosystèmes. A l'extérieur à l’espace Ride and Drive, essais gratuits de véhicules. Essais des bateaux électriques en partenariat avec le Yacht Club. Est annoncée le présence de Bertrand Piccard qui évoquera son nouveau défi « 1000 solurions pour la planète… Informations : www.ever-monaco.com ☞ Monaco : Signature d’une Convention entre la Fondation François-Xavier Mora et le Centre Scientifique (CSM). La finalité de ce mécénat est de financer des travaux, à mi-chemin entre la recherche fondamentale qui consiste à comprendre les mécanismes à l'origine du développement d'un cancer et la recherche clinique, qui vise à évaluer l'efficacité et la tolérance de nouveaux traitements sur les patients. Aux côtés du CSM depuis plus de six ans, la Fondation François-Xavier Mora assure son soutien au Département de Biologie Médicale afin que les équipes du Dr. Gilles Pagès puissent continuer de mener à bien d’importants projets de recherches. ☞ Monaco : Cristiano Raimondi, jeune Commissaire d’exposition et scénographe, entre autres pour le NMNM, est nommé Directeur Artistique du Prix International d’Art Contemporain (FIAC), vient d’annoncer le Conseil d’Administration de la Fondation Prince Pierre présidé par S.A.R. la Princesse de Hanovre. A ce titre, il est désormais responsable de la coordination de l’un des Prix les plus réputés de l’Art contemporain. L’un des souhaits de Cristiano Raimondi est que « le prochain Prix soit décerné à un artiste ou un collectif ayant une approche sensible des enjeux de durabilité environnementale, des droits humains, des minorités, ainsi que des sciences propres à l’écologie ». ☞ Monaco : Retour à Monaco après le Vendée Globe, pour Alexia Barrier qui relève défis sportifs et environnementaux avec son association « 4MyPlanet » à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers du Centre Hospitalier Princesse Grace. Sollicitée lorsqu’elle était encore en course elle a rencontré les 27 élèves de 1ère année qui l’ont choisie pour marraine de la Promotion 2020-2023 : la navigatrice a souligné les valeurs communes à la voile et au corps médical : « nous sommes peut-être considérés comme des héros mais c’est dans le corps médical que l’on retrouve les vrais héros du quotidien ! » Alexia Barrier s’apprête à reprendre la préparation physique et mentale en vue du Vendée Globe 2024 !

La photographie du mois

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608

Copyright © 2021 Global Media Associates Sas - Piazza Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome

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☞ Menton : L’Odyssée Bibliothèque municipale dévoile certains de ses plus beaux livres d’artistes, dont deux magnifiques éditions bilingues des œuvres de la poétesse américaine Emily Dickinson, agrémentées de dessins originaux de Jean-Gilles Badaire. l’exposition propose également un parcours ethnobotanique, qui emmène le visiteur à la découverte des nombreuses essences végétales visibles à Menton, et conte leurs innombrables, mais souvent méconnues, vertus, qu’elles soient alimentaires, médicinales ou même magiques. Mardi-Mercredi et Vendredi-Samedi, de 9h30 à 12h et de 14h à 17h.

☞ Monaco : - L’Institut océanographique et la Fondation Princesse Charlène de Monaco consacrent l’édition 2021 du projet « Oceano pour tous », parrainée par Antoine Zeghdar, aux enfants sinistrés de la Vallée de la Roya, leur offrant ainsi un moment d’évasion et de découverte au cœur du monde marin. L’Institut océanographique lance un appel aux dons individuels afin de renforcer les moyens mis à la disposition des enfants dans le cadre de leur participation à l’évènement (transport, nuitées, fournitures diverses…). Ces dons permettront de prolonger l’expérience en donnant la possibilité à un maximum de classes de bénéficier d’une journée supplémentaire en Principauté, et de profiter d’un programme d’activités et d’animations. A plus long terme, et selon les fonds récoltés, « Oceano pour tous » pourrait s’étendre aux Vallées de la Vésubie et de la Tinée : pour participer à cette belle initiative, rendez-vous sur oceano.org © Photo DR

n bourreau de travail, intègre, un directeur de rédaction qui savait trancher tout en privilégiant le facteur humain. Décédé à 83 ans, le 27 février en Principauté de Monaco où il résidait, Jean-Luc Gallini, qui fut directeur général de Radio-Monte-Carlo jusqu’en 1996 est étroitement lié à l’histoire de cette radio : « C’est un peu l’âme de ce qu’était cette station du Rocher qui s’efface », comme l’écrit Nice Matin. Jean-Luc Gallini était né à Tunis le 6 février 1938. Son père alors rédacteur en chef de La Dépêche tunisienne lui transmet très tôt sa passion pour le journalisme. Il commence a carrière à Bizerte où il dirige Le Journal des Armées puis en 1962 entre au quotidien marseillais Le Méridional-La France. Mais rapidement il s’intéresse à l’information radio. Il rejoint l’année suivante l’antenne de Radio-Monte-Carlo. La zone de diffusion de la station est alors limitée au Sud-Est. Jean-Luc Gallini va être au cœur de la métamorphose de RMC en radio moitié sud puis nationale. Premier émetteur Grandes Ondes en 1965 puis en 1974 émetteur très puissant dans les Alpes-de-Haute- Provence dont la zone de diffusion couvre les trois-quarts de la France. Après avoir assuré les journaux du matin il devient rédacteur en chef adjoint de RMC, rédacteur en chef puis directeur de la rédaction. En 1981, le nouveau pouvoir socialiste entame une chasse aux sorcières dans les médias. RMC n’est pas épargnée, gérée à l’époque à 86 % par l’Etat Français. Jean-Luc Gallini est brutalement « remercié » le 23 juillet 1981 par Jean-Claude Héberlé, nouveau directeur général de RMC. D’autres grande voix subirent le même sort : Jean-Robert Cherfils, brillant présentateur, poursuivra sa carrière à Sud Radio. Toujours combattif, JeanLuc Gallini fonde et assure la direction éditoriale de RCVL (Radio Carpentras Ventoux Lubéron). Puis il rejoint en 1984 le groupe Midi Libre au sein duquel il dirige la rédaction de Radio Alligator à Montpellier avant de réintégrer RMC. En 1987, il devient directeur de l’information puis directeur général. Jean-Pierre Foucault, qui fut directeur général adjoint de RMC, fait part au Club de la Presse de Paul Barelli son admiration pour « ce talentueux journaliste, un des grands acteurs de l’essor de la station ».

© Photo DdCM

☞ Monaco : Un chef très étoilé et un astronaute la tête dans les étoiles sont fait pour s’entendre. Le chef Alain Ducasse a concocté des plats pour l’astronaute français Thomas Pesquet et de l’équipage de la Station Spatiale Internationale, partis ce 23 avril pour la mission Alpha. Au menu de la mission : Homard breton, quinori brio aux algues, condiment citron de Menton ; Joues de bœuf façon bourguignon, carottes et champignons ; Clafoutis à la pistache et griottes (photo)… Au total 92 plats ont été préparés pour cette mission d’une durée de six mois.

Bilan 2020 du Monaco Collectif humanitaire. Malgré un contexte sanitaire particulier avec la pandémie de la covid 19, 12 enfants ont pu bénéficier d’interventions chirurgicales à Monaco et dans les différents pays partenaires du collectif. Avec de la volonté et de la générosité on peut toujours faire des miracles. Photo © Rencontres africaines


Transition énergétique : Acte 6 par Amanda Coutelle

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g En ouverture : la parole du Pape François Monseigneur David qui accueillait l’évènement au coeur de la Maison Diocésaine, a réaffirmé la volonté du Diocèse d’être un acteur engagé du Pacte national pour la sauvegarde de la maison commune. Dans son allocution, Monseigneur Dominique-Marie David a cité des extraits de « Laudato Si », la dernière Lettre encyclique du Pape François rappelant « la nature est un don qui est confié à l’Homme et qu’il est de son devoir de la préserver pour la sauvegarde de la Maison Commune ». Le nouvel Archevêque de Monaco a souligné le fait que le Pape François a bel et bien lancé une alarme sur les problématiques liées à l’environnement et au climat car « l’environnement humain et l’environnement naturel se dégradent ensemble […], le tout étant lié ». g Mise en lumière des actions menées par le Diocèse Ferxel Fourgon, responsable protocole et communication au Diocèse, a exposé les multiples actions menées en faveur de la transition énergétique et numérique : réduction d’impression papier, mise en place de bornes informatives à l’entrée des églises, d’éclairages LED, isolation des fenêtres et des combles, d’ores et déjà pose de panneaux photovoltaïques sur le toit de deux églises : l’Eglise du Sacré Coeur et l’Eglise Saint Nicolas de Fontvieille : première église verte, 100 % autonome en électricité du pays.

© Photo Direction de la Communication – Stéphane Danna

a 6è édition des Rencontres de la transition énergétique avec la presse s’est tenue le jeudi 8 avril à l’Agora - Maison Diocésaine, en présence de Monseigneur Dominique-Marie David, de Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Equipement, l’Environnement et l’Urbanisme, d’Annabelle Jaeger-Seydoux, Directrice de la Mission pour la Transition Énergétique. En signant le Pacte National, Monseigneur David rallie la trajectoire du Vatican au programme de transition énergétique de la Principauté, démontrant que cet enjeu politique majeur pour le monde est aussi l’une des actions prioritaires de l’Eglise.

g Annonce de nouvelles aides du Gouvernement… Après avoir salué les efforts du Diocèse qui a effectué ces nombreux travaux dans ses paroisses Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement – Ministre de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme a dévoilé la mise en place de nouvelles aides à la relance s’inscrivant dans la politique de transition énergétique de la Principauté : aide aux commerces engagés, subvention pour l’isolation générale des maisons ou appartements, aides à l’achat de véhicules propres ainsi que deux nouvelles aides de la MTE pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique.

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ART & CULTURE

La 9 art s'expose au Musée National

par Pierre-Yves Reichenecker

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onaco/Nouveau musée National/1er avril au 5 septembre : dans le secret des collections de bandes dessinées. Cette exposition s’intéresse à cet art (né en même temps que le cinéma et la psychanalyse) assez récent qu’est la bande dessinée. Une démarche qui bien souvent a choisi la marginalité plutôt que la convention, l’humour plutôt que l’académisme ou encore la contre-culture au détriment des idées reçues! Ainsi, les ‘Marginalia’, thème de cette exposition, sont de petits dessins datant du Moyen Âge représentés dans les manuscrits. A noter, en parallèle, la vente d’une publication ludique destinée à concilier le plaisir de cette lecture avec l’exigence d’une approche scientifique. g Scénographie originale... Avec une scénographie originale permettant d’appréhender différemment les œuvres de ces artistes - de Outcault à Moebius, en gros - et la place qu’elles

occupent dans le monde de la bande dessinée, l’exposition s’accompagnera d’ici à quelques semaines d’une publication généreuse et ludique (coéditée par le NMNM avec les éditions Glénat) destinée à concilier le plaisir de la lecture à l’exigence d’analyses riches grâce aux contributions de Jean-Luc Fromental, Thierry Groensteen, Numa Sadoul et Didier Pasamonik. Ce dernier est d’ailleurs conseiller scientifique de cette exposition-manifeste. g Des oeuvres graphiques inédites Les néophytes, comme les bédéphiles avertis, pourront découvrir ou redécouvrir des œuvres graphiques connues mais aussi inédites, sélectionnées par les commissaires Marie-Claude Beaud, Damien MacDonald et Stéphane Vacquier et mises en avant par une scénographie de Berger&Berger proposant des perspectives renouvelées sur le travail des artistes présentés. g Quelques héros exposés… Barbarella – Batman – Bécassine – Benoît Brisefer – Betty Boop – Bianca – Black Bolt – Black Panther – Blake et Mortimer – Blueberry – Bugs Bunny – Captain and the Kids – Charlie Brown – La Chose (The Thing) –Corto Maltese – Concombre masqué – Daredevil – Donald Duck – Félix le Chat – Flash Gordon – Fritz the Cat – Gaston Lagaffe – Iznogoud – Jerry Springer –Little Nemo – Mandrake – Marsupilami – Mickey Mouse – Picsou (Scrooge McDuck) – Popeye – Prince Vaillant (Prince Valiant) – Rahan – Les Schtroumpfs – Snoopy – Spirit – Spirou – Tanguy et Laverdure – Tarzan – Terry and the Pirates – Tintin – Vampirella – Zig et Puce ...

MENTON/MONACO

Jardins éphémères : "Jardins d’artistes"

u 9 mai au 9 juin « Le Festival des Jardins de la Côte d’Azur D » et « Concours international » met à l’honneur les artistes au sens large qu’ils soient, jardiniers paysagistes, photo-

g Festival, mais aussi concours international… Le concours est ouvert aux professionnels du paysage, mais aussi aux architectes, designers, artistes, scénographes, décorateurs, concepteurs et aux étudiants en dernière année de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et du Paysage. Au total, 38 projets d’artistes de 9 pays ont été départagés, en septembre 2020, par le Comité technique présidé par le paysagiste et porte-parole du Festival de Jardins de la Côte d’Azur : Jean Mus. g « Il existe un autre ciel » : Jardin éphémère de la ville de Menton… Conçue et réalisée par les Services des Parcs et Jardins de la ville; ainsi que par les agents du Centre technique Municipal, la création de la Cité des citrons est une invitation à explorer l’univers de l’américaine Emily Dickinson, écrivain et poète du XIXe siècle, passionnée de botanique, retirée dans sa chambre face à son jardin mentonnais. Le visiteur, en pénétrant dans cette chambre, partiellement détruite, s’immerge dans un monde où se croisent les échos et évocations de deux poètes d’aujourd’hui : Flora Bonfanti et Raluca Maria Hanea . Le Jardin éphémère du 3ème Festival a été conçu sur une idée de Franck Roturier, responsable du Service des Parcs et jardins. g « Le reflet de l’eau dans l’infini bleu »: Jardin éphémère de la Principauté… La Direction de l’Aménagement Urbain qui participe au Festival des Jardins de la Côte d’Azur a choisi de mettre en place le jardin « Le reflet de l’eau dans l’infini bleu » sur les Terrasses du Casino (côté mer). Timothée Roche, dessinateur -projeteur au Bureau d’études définit sa création par ces mots « Sous le soleil brûlant de Méditerranée, un espace se dessine. Des silhouettes verticales et touffues brossent le paysage que nous découvrons. D’autres formes, cette fois-ci géométriques et anguleuses livrent une lecture architecturée de cet endroit. Des couleurs, des reliefs, des matières, toutes différentes composent cet écrin de paradis. Dans ce jardin, les idées nous apparaissent claires et limpides comme l’eau qui vient envelopper le visiteur et adoucir la température des côtes escarpées. A l’imaginaire ensuite de projeter sur les reflets d’un verre embué le présage d’une visite vers l’infini… » (A.C.)

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En haut : Jean-Claude Mézières, Paris sera toujours Paris, 1999 (scénario de Pierre Christin) - Encre sur papier, 44 x 55 cm, Collection Privée, Paris. En bas : George Herriman, Krazy Kat, ca. 1969/1972 Encre sur papier, 42 x 52 cm, Collection privée, Paris

g Ouvert tous les jours de 10h à 18h (gratuit tous

les dimanches) 17 avenue Princesse Grace BIOGRAPHIE

Le Forward look de Virgil Exner

V

© Photo DdCM / Michael Alesi

graphes, romanciers, peintres ou sculpteurs. Le département des Alpes-Maritimes compte 80 jardins ouverts au public dont 13 labellisés « Jardin remarquable ». A l’heure de notre chère liberté retrouvée, tournons-nous vers les « jardins éphémères » en lice les plus proches Menton et Monaco… Marraine 2021 : l’actrice Audrey Fleuriot, Président du Comité technique de sélection, l’architecte-paysagiste star : Jean Mus.

© Photos Direction de la communication, Michael Alesi

© Photo Direction de la communication, Michael Alesi

CULTURE

ème

irgil Exner est l’un des grands designers automobile du XX° siècle. Mort prématurément à 64 ans, il laisse une empreinte indélébile sur la période des sublimes voitures à rallonge et ailerons des années 50 et début 60 aux EtatsUnis. Il a travaillé avec deux autres grands du dessin auto. Harley Earl, le patron de la conception chez General Motors qui l’embauche au sortir de la guerre. Et ensuite avec le Français Raymond Loewy, chez Studebaker. Mais deux génies sous le même toi cohabitent difficilement. Exner va prendre son indépendance, créant beaucoup, travaillant avec les maîtres carrossiers italiens, Ghia notamment. Son goût pour les « nageoires-ailerons » - 'inspiré de l'avion Lockheed P-38 Lightning - sur les voitures à la fois pour des raisons esthétiques et aérodynamiques permet de distinguer son travail. Ces conceptions fines contribuent à créer son fameux «Forward Look» (Regard vers l'avenir). Comme la Chrysler 300 ou bien La « Christine » du film éponyme, une Plymouth 1958, ça vous rappelle quelque chose? Son « look Forward » a obligé la concurrence à s’adapter – vite. Ford et GM en tête. Dans les années 60 il participe à la renaissance de Stutz et de Bugatti. On doit à son crayon une voiture que presque personne n’a pu voir en vrai. Et pourtant, le Chrysler Norseman est l’un des véhicules concepts les plus fameux de l’histoire, grâce à son destin tragique. Le projet réalisé chez Ghia en Italie – 50000 heures de travail – est en avance sur son temps. Nous sommes au milieu des années 50. La voiture est expédiée aux USA par bateau. Départ de Gênes le 17 juillet 1956. Le 25 juillet, au large des côtes du Massachusetts, dans le brouillard l’Andrea Doria et un navire suédois entre en collision. L’Andrea Doria et le Norseman reposent maintenant à environ 250 pieds sous la surface. (P.Y.R.)

g "Virgil Exner, visioneer" . Peter Grist. Editions Veloce. En anglais. 176 pages. 336 photos. Prix : $ 32.5


Un été dans l’intimité d'Alberto Giacometti par Amanda Coutelle

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a Fondation Giacometti associée au Grimaldi Forum présentera dans le cadre de l’exposition estivale 2021, du 3 juillet au 29 août pour la première fois à Monaco, une rétrospective de l’œuvre du célèbre sculpteur mais aussi peintre : la plus importante de ces dernières années, placée sous le commissariat d’Émilie Bouvard, jeune directrice scientifique et des collections de la Fondation.

g Quelques 230 œuvres, photographies et objets Le parcours de l’exposition jalonné de près de 230 œuvres, intitulé « Alberto Giacometti face au réel merveilleux » déclinera toutes les expressions du talent de l’artiste Suisse : sculptures, peintures, dessins, estampes, depuis ses œuvres de jeunesse à la période surréaliste, du retour à la figuration à son travail d’après modèle, aux icônes de Le Nez, 1947 Plâtre 82,5 x 71 x 37 cm Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021 l’après-guerre. Le public ira à la rencontre d’un autre Giacometti, celui qui expérimente aux limites de la sculpture, et le peintre qui pratique aussi au côté du portrait les genres du paysage ou de la nature morte. g Les sujets de prédilection de l’artiste La représentation de la tête, du visage, du corps féminin, ressortiront particulièrement, mais on découvrira aussi son rapport à la solitude, à la mélancolie : « Ce n’est pas psychologique, la solitude, on n’y peut rien. Elle existe dans l’espace. Votre tête, là, maintenant, quand je la regarde qui émerge dans le vide sur ce fond de ciel, elle a une drôle d’allure, qu’est-ce que vous voulez y faire… » (Giacometti, Entretien avec Jean Clay, 1963) Accompagnant les œuvres un florilège de photographies de l’Atelier et d’objets illustrant la vie de l’artiste, des objets intimes, aimés, les paysages de son enfance suisse ou des faubourgs parisiens… g Espace Indigo : La Collection Diane Venet « Bijoux d’artistes de Picasso à Koons » « Pour cet été, peut-être était-ce l’absence d’exposition en 2020 qui nous aura tant manqué, ce n'est pas une mais deux expositions que nous offrirons à notre public. De l’une à l’autre, il sera question d’échelle et de rapport à l’espace» annonce Sylvie Biancheri, directeur Général du Grimaldi Forum Monaco. Inaugurée le 3 juillet la rétrospective Giacometti, sur les 4 000 M² de l’Espace Ravel, sera suivie une semaine plus tard de la présentation de la Collection Diane Venet : quelques 180 bijoux d’artistes de Picasso à Jeff Koons, en passant par Roy Lichtenstein, Niki de Saint-Phalle, Keith Haring, Louise Bourgeois. (11 juillet au 19 août) g Grimaldi Forum Monaco. Espace Ravel. Tarif préventes à 6 € (jusqu'au 30 juin). Billetterie +377 99 99 30 00 ou en ligne : www.grimaldiforum.com REPORTAGE

Visite des serres du Centre Botanique

maginé sur trois niveaux par les architectes IBotanique Fabrice Notari et Rudy Ricciotti, le Centre du Jardin Exotique regroupe 900

m² de serres et 1 000 m² d'abris mais aussi 200 m² de locaux pour le personnel. Il a nécessité deux ans de travaux et s’inscrit au coeur d’un quartier en pleine mutation… Surplombant la Principauté, l’espace piétonnier qui longe l’intégralité des serres est une belle découverte de balade culturelle et touristique…

g Un déménagement épique… 10 500 plantes - 500 en bac et 10 000 en pots - ont été transférées dans les gigantesques serres, sous les auspices de l’ancien directeur du Jardin exotique M. Jean-Marie Soluchon. « Ce déménagement pensé et réalisé par les équipes du Jardin Exotique de Monaco a été un véritable défi » avait souligné le Maire Georges Marsan dans son discours d’inauguration, en présence du Souverain, poursuivant : « L’objectif était donc de maintenir dans les meilleures conditions notre collection de cactées et autres plantes succulentes. Nous disposons aujourd’hui d’une structure cohérente, moderne et esthétique » concluait alors le Maire de Monaco. (A.C.)

par Viviane

Le Ray

C

’est d’abord un souvenir d’enfance : les vacances, l’enchantement de la montagne auprès d’un vieil oncle et son épouse, héros discrets de la Résistance. Puis le portrait de l’homme adulte avec ses élans, ses failles, ses obsessions (ellesmêmes extraordinaires), sa nostalgie heureuse des artistes oubliés et belle rencontre d’une femme presque centenaire. Une existence d’écrivain fou de musique, d’émouvantes pages sur le compositeur du XXème siècle Jean Françaix (pour l’anecdote votre serviteur (pas « trice » !) pianotait enfant, au Mans, au côté de celui qui bien des années plus tard présiderait le e jury du rand Prix du Prix de Musique de la Fondation Prince Pierre… C’était hier (avant- hier !) Un beau roman-réflexion sur la modernité en folie de notre XXIe siècle Une quête du merveilleux dans la banalité de nos vies « plus vraiment ce qu’elles étaient… » _____________________________________ « Ma vie extraordinaire » - Benoît Duteurtre (Collection Blanche/Gallimard)

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g De l’atelier de 1926 à la reconnaissance internationale… Alberto Giacometti vit depuis 1926 dans le cadre dépouillé de l’atelier du 46, rue Hippolyte-Maindron, mais en 1954, il est près d’acquérir sa reconnaissance internationale. Des rétrospectives sont organisées l’année suivante au Guggenheim Museum de New York et à l’Arts Council de Londres. Les photographes se pressent à sa porte, parmi eux, le photographe américain Arnold Newman qui parvient dans une série de portraits à saisir à la fois l’ascétisme et l’audace d’Alberto Giacometti dans son cadre de vie et de travail.

arla Maliandi s’adresse à tous ceux qui ont voulu un jour partir loin « Je suis venue en Allemagne pour dormir d’une traite », dixit la narratrice… Pour des raisons qu’on ignore, elle s’est extirpée de sa vie (de sa maison, de son travail, de son ex, de son chien) de Buenos Aires pour atterrir à Heidelberg, où elle a vécu les premières années de sa vie parents fuyant la dictature. Entourée d’étudiants de différentes nationalités, plus jeunes qu’elle, elle essaie de trouver sa place. Un premier roman de « non-apprentissage » (enfin !) qui ne sacrifie pas à la mode ! Lhéroïne agit à peine mais il lui arrive des choses extraordinaires... Née au Venezuela en 1976, Carla Maliandi est aussi metteur en scène Ce premier roman, a été salué par « l’un des meilleurs livres publiés en Argentine. _____________________________________ « Une Chambre en Allemagne » - Carla Maliandi – (Ed. Metallié)

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mmanuel Carrère, écrit à propos de l’auteur de cet ouvrage-recueil : « Geoff Dyer est un des écrivains les plus drôles, les plus tristes et les plus addictifs qui soient (…) Mélange improbable et irrésistible de Thomas Bernhard et Woody Allen ». Un OVNI qui fait du bien vient d’atterrir sur ma planète livres : un anti-récit de choses vues aux confins du monde… Que ce soit dans les rues de Los Angeles, devant la tombe de Gauguin en Polynésie ou aux portes de la Cité interdite, ce n’est pas l’exotisme ou la découverte qui prévalent mais l’insolite façon de répondre à la question du voyageur sur le départ : qu’arrive-t-il lorsqu’on sort de sa zone de confort pour affronter l’imprévisible ? Une leçon d’écriture autant qu’un réjouissant traité de désinvolture. Geoff Dyer est né au Royaume-Uni en 1958. _____________________________________ « Ici pour aller ailleurs- Geoff Dyer - (Ed. du Soussol)

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e son grand-père enterré à Cuba et de son père né là-bas, Laurent Bénégui ignorait presque tout. Jusqu'à ce que le destin le conduise à enquêter. Il se souvient alors de Raúl Castro tirant à la kalachnikov sur des noix de coco dans la propriété familiale pour l'amuser ou de cette jeune Russe rencontrée au bord de la piscine d'un palace cubain à la fin des années 60. De révélations en coïncidences, entre Paris et La Havane, l'auteur tire les fils de l'histoire qui a mené sa famille, des cultivateurs désargentés, à quitter au début du XXème siècle son Béarn natal pour cette étrange île des Caraïbes. Au travers d'une fresque historique et politique couvrant plus d'un siècle (richement documentée) notre auteur métamorphose les membres de sa famille en personnages de fiction, nous faisant vivre leur vie pas facile mais infiniment romanesque. _____________________________________ « Retour à Cuba » - Laurent Bénégui - (Julliard)

M © Photo A. Coutelle

g Des plantes uniques au monde mises à l’abri Créé au début des années 60 et directement rattaché au Jardin Exotique le Centre Botanique, compte une équipe de 7 jardiniers spécialisés, il répond à deux objectifs : la conservation d'une collection de référence de cactées et d'autres plantes succulentes assurant la protection ex situ de ces végétaux souvent menacés dans la nature. Quelques chiffres ; 13 km de planches ; 230 m3 de substrat spécialisé ; la plante la plus lourde pèse 2 tonnes ; la plus grande mesure 11 mètres, la plus ancienne a été introduite en 1954 (Aloe eminens) ; 85 % des « pensionnaires » sont protégées (Convention de Washington, liste rouge UICN).

Effeuillage littéraire...

ichel Onfray, a consigné, presque tous les jours de cette année 2020, les délires (le mot est faible !) dont la France de notre temps est « capable », pour ma part je dirais « coupable ». Se croisent une petite fille de 8 ans qui veut changer de sexe depuis l'âge de 4 ans; des égorgeurs présentés comme de pauvres victimes d'elles-mêmes; une jeune fille qui ne va plus à l'école et prophétise la catastrophe climatologique… Sans oublier des femmes qui vendent des enfants pendant que d'autres les achètent; l'Église catholique qui court après les modes du politiquement correct; des vegans qui militent contre les chiens d'aveugles ; un parfum élaboré par une femme à partir des odeurs de son sexe; un chef de l'État qui se félicite que ses ministres soient des amateurs; « Le Monde » qui estime courageuse une mise en scène théâtrale qui présente Lucien de Rubempré en femme et autres joyeusetés entendues, lues, en Absurdie… _____________________________________ « La nef des fous » - Michel Onfray (Col. Bouquins/ Actes Sud)

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AUTOUR DE MONACO PROJET • Au terme d'une longue bataille judiciaire, le Conseil d’État a validé le permis de construire accordé par la ville...

Vieux-Nice : de l’Autel à l’hôtel par Pierre-Yves par Andrea Reichenecker Noviello

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g Pour le maire de Nice : un projet "gagnantgagnant"... Pour Christian Estrosi, c'est une petite victoire. "Ce projet de reconversion de l'ancien Couvent de la Visitation voit enfin le jour, nous venons en effet de signer avec le groupe hôtelier Perseus un bail à construction de 93 ans qui permettra la valorisation d'un élément exceptionnel du patrimoine niçois par une entreprise privée engagée dans une hôtellerie respectueuse, avec retour du bien dans le giron de la ville à expiration dudit bail." Ce que le maire de Nice appelle du "gagnant-gagnant." De son côté Perseus souligne une démarche volontaire du groupe : "Nous développons une nouvelle génération d'hôtels qui visent à poser les repères du luxe du futur. De véritables lieux de vie dotés d'une authenticité culturelle et d'une conscience environnementale forte et responsable, d'un ancrage local assumé, et d'une grande flexibilité pour l'utilisateur. » g Dans le strict respect du patrimoine ! Le cahier des charges de la ville était très clair: s'inscrire dans la continuité historique des Clarisses et des Visitandines, mais aussi participer à la vie du quartier, se montrer respectueux du patrimoine du vieux Nice. L’ensemble architectural est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques . Les travaux devraient commencer cet été. Les méthodes traditionnelles de construction devront être favorisées, avec des matériaux locaux, dans le « saint esprit » circuit court (chaux, pierre, bois), le tout devant s'harmoniser avec la nouvelle aile qui sera érigée dans le prolongement du bâtiment actuel (seront utilisés métaux, bois, béton et chaux-chanvre, mais aucun ciment, pour un style résolument néo-monacal).

© Photo Mathieu Py

EVENEMENTS

’est une conversion pas très « catholique » si vous m’autorisez cette expression passée dans le langage courant. Et qui prend tout son sens ici. C’est l’aboutissement d’une longue procédure judiciaire. En décembre dernier, au terme de plusieurs années de bataille judiciaire, le Conseil d’État a validé le permis de construire accordé par la ville de Nice au groupe d’hôtellerie de luxe Perseus en novembre 2016. Les riverains du Vieux Nice étaient vent debout contre ce projet « pharaonique et destructeur du patrimoine ». Les coûts devraient osciller autour de 36 millions d’euros.

g Lancement prévu pour l'automne 2023 Au total, « 88 chambres, de la cellule monacale de 19 m² à l’appartement de 130 m² », sont prévues, détaille la direction de Perseus, spécialiste, expert en développement d’hôtels de luxe. Il y aura aussi « trois restaurants, deux bars, un mini-café » et même des « thermes romains », avec une piscine de 20 m, des salles de soin et des pièces d’eau (froide, tiède et chaude) comme au temps de la Rome antique. Même la boulangerie tenue par les moniales au XVIIe siècle sera réhabilitée. Dans un esprit d’apaisement avec les « voisins », un espace de documentation sur l’École de Nice, un centre culturel, un studio d’artistes et même un marché, organisé chaque semaine pour le quartier, sont aussi au programme. Coût estimé des travaux pour cette réhabilitation d'envergure : 36M€. Travaux qui devraient démarrer au deuxième trimestre 2021 pour une livraison programmée à la toute fin 2023. L'enthousiasme provoqué par ce lieu emblématique est tangible aussi côté Perseus, foi de Valéry Grégo, le fondateur du groupe qui a choisi Londres comme port d'attache : "Nous développons une nouvelle génération d'hôtels qui visent à poser les repères du luxe du futur. De véritables lieux de vie dotés d'une authenticité culturelle et d'une conscience environnementale forte et responsable, d'un ancrage local assumé, et d'une grande flexibilité pour l'utilisateur." Avec la Visitation, toutes les cases sont cochées, d'autel à hôtel.

TRANSPORTS

Un téléphérique pour "sauter" le Var en 2025

n téléphérique pour relier Nice et Saint-Laurent du Var en 2025. Le budget prévisionnel pour la réalisation de ce projet est estimé à 40 millions d’euros. Ce ne sera pas un pont mais un téléphérique qui permettra aux usagers du tramway de franchir le fleuve du Var à partir de 2025. Ce projet de liaison entre Nice et Saint-Laurent-du-Var, a été voté en conseil métropolitain mi-avril. Il est pensé pour assurer la continuité entre la ligne 2 et la future ligne 4 qui devrait rouler jusqu’à Cagnes-sur-Mer à l’horizon 2026. g Une traversée de 800 mètres... La station de départ se situera près de l’arrêt Cadam et la station d’arrivée sera au niveau de parkings près de la RD95, au sud de la mairie de la ville voisine de SaintLaurent-du-Var. La ligne fera 800 m de long, le trajet durera trois minutes pour un téléphérique toutes les quatre minutes. Les travaux comprendront également un parc relais. La ligne entre Nice et Saint-Laurent-du-Var fera 800 m, le trajet durera trois minutes pour un téléphérique toutes les quatre minutes. Elle sera en continuité de ligne 2 de tram. Les travaux débuteront en 2023 et comprennent également un parc relais à Saint-Laurent-du-Var. Ce téléphérique permettra de « continuer à faciliter les déplacements des habitants, à proposer des alternatives écologiques à la voiture thermique individuelle », selon la métropole. g 3 objectifs principales LObjectif premier : tout mettre en œuvre « pour désengorger la circulation de nombreux secteurs et aider les habitants dans leurs trajets quotidiens ». Objectif 2, temporaire mais appréciable : favoriser l’activité économique avec une création d’emplois durant la phase travaux et un renforcement de l’attractivité. Objectif 3, rester dans les clous côté développement durable. Par rapport à une prolongation de la ligne 2 de tramway, le téléphérique permet de franchir le Var sans réaliser de viaduc et donc

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sans impacter la biodiversité et les ressources naturelles du fleuve et de ses alentours. g Quid de la liaison La Turbie-Monaco ? Pour rappel : le fleuve du Var est classé Natura 2000, un réseau qui rassemble des sites naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils contiennent. Selon la métropole niçoise, les travaux devraient commencer fin 2023 pour un peu moins de deux ans. La mise en service du téléphérique est alors prévue pour le deuxième trimestre 2025. Une consultation publique sera activée dès le mois de septembre prochain, consultation que l'opposition à la majorité métropolitaine souhaite la plus large possible Pour l’élu EELV Fabrice Decoupigny, d’autres projets de ce type pourraient – devraient - être réalisés sur la métropole Nice Côte d’Azur, notamment « entre Eze village et Eze plage ». Dans le même ordre d’idée, qu’en est-il des projets de liaison entre La Turbie et Monaco ? Tramway, téléphérique… ? Le paysage de la Côte d’azur va changer dans la décennie à venir ! (P.Y.R.)

© Photo Tribuca.net

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SPORT & LOISIRS BASKET • C’est le premier titre européen de l’AS Monaco, qui naviguait encore en Nationale 2 lors de la saison 2011-2012

Les Roca Boys champions d'Europe par Pierre-Yves Reichenecker

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g Cinquième club français vainqueur en Europe... C’est le premier titre européen de l’AS Monaco, qui naviguait encore en Nationale 2 (4e division) lors de la saison 2011-12, avant l’arrivée à sa tête du riche l’homme d'affaires ukrainien Sergei Dyadechko. En 2014, Monaco quittait la Nationale 1 pour la Pro B. Promotion en Jeep Elite l’année suivante, en 2015. Depuis, le club court toujours après un premier titre de champion de France, malgré trois premières place en saison régulière (2016 à 2018) et deux finales perdues (2018 et 2019), mais a remporté la Leaders Cup à trois reprises (2016 à 2018), les trois premiers trophées de son histoire, avec en prime une finale et une troisième place en Ligue des champions (C3), respectivement en 2018 et 2017. Avec ce succès européen, Monaco rejoint la petite poignée de clubs français labellisés Europe : CSP Limoges, Pau-Orthez, Nancy, Nanterre. L’an prochain la Roca Team évoluera avec les plus grands d’Europe, en Euroligue. Une autre paire de manche. Avec un autre club français, l’ASVEL D’ici là il reste encore le championnat de France à terminer…. En beauté. Avec le titre national pour le plaisir. Celui des Roca Boys et le notre !

© Photo AS Monaco Basket

SPORT

u terme d’une rencontre à couper le souffle, la Roca Team, qui avait déjà remporté le premier match de la finale de l’Eurocoupe (C2) (89-87), en Principauté, a disposé de l’Unics Kazan (83-86), en Russie. Deux équipes acharnées en défense. Deux équipes de guerriers. Mais lorsqu’il a fallu garder la tête froide dans les dernières secondes les joueurs de la Roca Team ont moins tremblé que les Russes. Marcos Knight notamment (14 pts, 12 rbs) qui rentrait ses deux lancers (83-86) avec 3 secondes à jouer. Juste avant le buzzer de la délivrance. Différence notable. En Principauté il y avait un seul fan dans les tribunes : le Prince Albert II... En Russie 5000 supporters forts en voix avaient pris place sur les gradins. Insuffisants pour déstabiliser les hommes du Rocher.

g Zvezdan Mitrović : "Je n'arrive pas à y croire..." "Je n’arrive pas à croire qu’on ait gagné, je suis tellement fier pour mon équipe", a réagi Zvezdan Mitrović, le cerveau de cette épopée monégasque. "C'était une grosse bataille, franchement c'était un match énorme (...) On ne l'a pas volé celleci. On voulait finir le match aujourd'hui (vendredi, ndlr). Certains pensaient qu'on ne pouvait aller au bout, mais nous on le pensait", a précisé Wilfried Yeguete à Monaco Info après la rencontre. "C'est la cerise sur le gâteau, on est sur le toit de l'Europe. On a ramené Monaco sur le toit de l'Europe (...) C'était le même scénario qu'au premier match, je pense que les gens ont savouré. Nous on a savouré. On a passé un coup de balais, c'est carré, maintenant on rentre chez nous. Les gens disaient qu'on allait se faire balayer... mais c'est nous qui avons pris les balais et balayé tout le monde", s'est enthousiasmé de son côté l'intérieur Mathias Lessort. C'était Rob Gray à être élu MVP de ce match de dingo. Avec ses 25 points, l'arrière a porté ses coéquipiers grâce à son adresse de loin (4/7).

FORMULE 1

Jean Behra, le pilote niçois

é à Nice en 1921, Jean Behra fut un grand champion national, l’un des meilleurs. Un héros qui incarna le rêve de toute une génération. D’abord cycliste chevronné, puis passé par la très sélective école de la moto course, il fait ses débuts en compétition automobile en 1949. Pour sa première sortie au Mont Ventoux, avec une Maserati qui n’est pas la sienne, il gagne à la surprise générale. Behra est alors repéré par l’équipe Gordini, et le sorcier Amedé fait appel à lui pour la saison 1951. Hormis le premier chapitre de cet ouvrage, revenant sur ses débuts, chacun des suivants se consacre à une année, de 1953 à 1959, année de son tragique accident fatal sur le dangereux circuit allemand de l’Avus, deux interminables lignes droites reliées à chaque extrémité par un virage relevé.

g Un livre hommage Comme l’explique son auteur, ce livre ne se veut pas une biographie mais l’hommage d’un admirateur consciencieux, un recueil de souvenirs. Seule la carrière sportive de Jean Behra est passée en revue : tout ce qui a été écrit dans la presse d’époque est méthodiquement relaté et commenté, avec une mise en page originale. Bien entendu, toutes les personnes qui apparaissent successivement dans l’entourage du champion sont aussi évoquées. On ne peut que saluer un formidable travail d’archives, tenant presque davantage de l’archéologie que du journalisme ! Pour preuve, son auteur, Jean-Pierre Potier, s’il a fait carrière dans la distribution de pièces de rechange automobiles, fut documentaliste le week-end au quotidien L’Equipe. Tout s’explique… A Monaco il avait terminé 3° en 1955 et 56, les deux fois avec Maserati. En 56 il était encore en course pour le titre mondial au départ de la dernière épreuve à Monza. Un moteur récalcitrant ne lui a laissé aucune chance. Anecdote : Il avait perdu l’oreille droite dans un accident, remplacée par une en plastique. Quand il prenait une colère ou un coup de soleil, on ne voyait que cette oreille blanchâtre ornant un visage tout rouge… (Avec LVA). ( P.Y.R.)

g Jean Behra « Vouloir ». Jean-Pierre Potier. Sylabbe Editions. 224 pages. 366 photos. Tirage limité à 400 exemplaires . Prix : 50€

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UN MORNAR POUR LA VIE 16

N° 205 • Mai 2021

mateo.mornar.monaco@gmail.com


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