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Octobre 2021

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Dossier Spécial

Photo © Musée Océanographique de Monaco

Protéger les plus fragiles

Marine Grisoul, nutritionniste au CHPG et élue de la majorité

"Obligation nécessaire pour l'intérêt collectif"

N° 209 • Octobre 2021 1 9 ☞  FINANCE FINANCE • LE SUCCÈS DES FONDS THÉMATIQUES AUPRÈS DES INVESTISSEURS RESPONSABLES • PAGE


DOSSIER SPECIAL

Protéger les plus fragi

La loi sur la vaccination obligatoire des soignants a été considérablement amendée par le Conseil National : le Go

DOSSIER

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a loi votée le 14 septembre dernier n’aura pas désarmé tous les opposants à la vaccination obligatoire des soignants. Ils sont minoritaires au Parlement, dans l’opinion et même très minoritaires chez les soignants, mais ils sont déterminés à ne rien lâcher et ils comptent. Cette opposition s’étend parfois au pass sanitaire qui n’était pas en discussion dans la loi. Cette loi cependant a été considérablement amendée. Le Gouvernement a tenu largement compte des réserves et propositions des élus. La vaccination sera obligatoire dés le 30 octobre, mais les réfractaires seront moins sanctionnés que dans le texte initial. Le maintien des couvertures sociales, la prise en compte des contre-indications médicales, sont des aménagements importants à côté du principe de non extension de la loi à d’autres catégories de travailleurs, sans un nouveau vote du Parlement. Les non vaccinés auront un délai supplémentaire de réflexion, 50 % de leur salaire pendant 4 semaines et au-delà le licenciement donnera accès au chômage et aux prestations sociales. C’est bien moins dur que le texte initial, mais cela ne fait pas encore l’unanimité.

g Large majorité sans unanimité La preuve en a été apportée lors du vote de la loi : 15 pour, une large majorité, 3 absents, 2 abstentions et 4 votes contre. Ce que l’on a

L'EDITORIAL

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par Roberto Volponi

g Rassurer les plus réticents Pour certains élus, des jeunes au doyen Boeri, l’argumentaire pour n’a pas été suffisant. Pourtant le rapporteur de la loi Christophe Robino avait déminé intelligemment et rationnellement le terrain : « Si j’entends bien sûr les réserves et les doutes de certains, la vaccination représente aujourd’hui, associée aux mesures de protection individuelle, sans aucun doute le meilleur atout dans la lutte contre le virus, et il faudra continuer de l’expliquer pour convaincre et rassurer ceux et celles qui sont encore à ce jour réticents… Il est important © Photo CN

par Patrice Zehr

remarqué c’est que les minorités ont voté la loi et que l’opposition au texte est venue des rangs même de certains membres de la majorité. Cette opposition est multiple, mais elle est de principe comme l’a expliqué laconiquement - mais avec force - Pierre Van Klaveren : « Je voterai contre ce projet de loi, NON pas parce que je suis un anti vaccin, un anti pass, un anti … tout (ou rien) … NON pas parce que je suis un égoïste nombriliste, inconscient ou autre qui fait passer sa liberté de décision avant la santé de tous et des plus fragiles en particulier. NON, je ne voterai pas ce texte simplement car je le trouve injuste et arbitraire. Je trouve injuste d’obliger une partie significative de notre population de résidents et / ou travailleurs à se faire vacciner alors que d’autres ne subiront pas cette obligation. J’y vois là un manque total d’équité et d’égalité et c’est pour cette raison que je ne voterai pas ce projet de loi ».

que des délais suffisants soient laissés à ceux qui sont encore indécis et que des mesures généreuses d’accompagnement soient prévues pour ceux qui persisteraient dans leurs positions de ne pas se soumettre à cette obligation. » Le pari est bien sûr une augmentation de la vaccination des soignants d’ici au 30 octobre, ce qui semble le cas, et une baisse de la mobilisation des antis pass, qui n'ont plus manifesté depuis...

No-vax et no-pass : exégèse d’un phénomène social...

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© Photo DR

andis que dans la plupart des pays développés les campagnes de vaccination ont bien avancé, dès qu’on approchait la quasi-totalité des personnes éligibles, partout ont progressivement émergé les « noyaux durs » de ceux qui, pour des raisons différentes, refusent toujours de se faire vacciner. Et Monaco ne fait pas exception. Les motivations invoquées vont de situations personnelles de santé objectives, qui impliquent des risques de réactions excessives pour certains, à des craintes irrationnelles mais tout à fait légitimes, pour arriver à des positions purement idéologiques. Toute particulière est la position de ceux qu’on appelle no-pass, qui méritent une réflexion à part. A la base de ces positions de principe, sans prendre en considération - pour des raisons évidentes - les négationnistes ou les conspirationnistes, on peut trouver trois concepts fondamentaux : le maximalisme, l’individualisme et le libertarisme. Appliquée aux vaccins, la théorie maximaliste s’appuie sur les points apparemment faibles des vaccins, soit qu’ils ne garantissent pas une protection totale et qu’ils puissent avoir des effets indésirables graves, même si cela est extrêmement rare. En concluant, respectivement, à leur quasi-inutilité et à leur concrète dangerosité. Toutefois, aucun médicament dans l’histoire ne peut se vanter d’une efficacité à 100%, tout comme l’absence totale d’effets collatéraux. Et pourtant… L’individualisme effréné - quant à lui - est un phénomène sociologique bien connu et toujours présent dans les sociétés occidentales, qui récemment a été sans doute amplifié par la diffusion des réseaux sociaux et la globalisation, qui contribuent indéniablement à le renforcer. Il s’agit d’une conception philosophique, politique, morale et sociologique où l’individu occupe la place centrale, par opposition aux théories holistes, qui font au contraire prédominer le groupe social. Elle se concrétise donc par la primauté de l’identité personnelle par rapport à l’identité collective. Elle se manifeste par la volonté de se distinguer de « la masse » à tout prix, même en dépit de toutes évidences, en revendiquant des opinions à contre-courant et en refusant à priori toute pensée unique, jusqu’à vouloir parfois s’ériger à un rôle quasiment héroïque. Une attitude de plus en plus répandue parmi ceux qui - au nom seulement de leur individualisme - s'élèvent comme les seuls détenteurs d’une vérité alternative et pas révélée à la plupart de nous tous. Une attitude qui concerne, plus que le domaine de la sociologie, celui de la psychologie ou même - dans des manifestations les plus extrêmes, comme la mégalomanie ou la frustration excessive - de la psychiatrie. Enfin, le libertarisme (ou libertarianisme) est une philosophie politique pour laquelle une société juste est une société dont les institutions respectent et protègent la liberté de chaque individu d’exercer son plein droit de propriété sur lui-même. Une conception de la liberté sans aucune limite qui, de fait, préconise une réduction voire la disparition de l'État en tant que système fondé sur la coercition. Or, cette conception, unie avec le maximalisme et l’individualisme tels que décrits auparavant, forme un mélange explosif qui alimente les théories no-vax, pour lesquelles les libertés collectives doivent toujours céder face à la liberté individuelle. Et surtout elle alimente les motivations de ce groupe plutôt original des soi-disant no-pass, dont la revendication ne serait pas la liberté de se vacciner ou pas, mais plutôt la « liberté » de ne pas présenter le pass sanitaire là où il est demandé. En réalité, leur volonté de vouloir considérer le pass et la vaccination comme deux choses complètement séparées, quand ils ne le sont pas - le pass étant seulement une certification de vaccination ou de test PCR effectué ou de guérison récentes - bien évidemment ne sert qu’à cacher leur volonté de ne pas se vacciner ou de se soumettre régulièrement aux tests, ce qui est pourtant nécessaire pour assurer une certaine sécurité sanitaire collective.


VACCINATION DES SOIGNANTS

iles sans fracturer la société

ouvernement a tenu largement compte des propositions des élus et ainsi les réfractaires seront moins sanctionnés que dans le texte initial... INTERVIEW

JACQUES RIT *

"Cette loi était nécessaire"

Ce qui complique la problématique, c’est la rentrée sociale. Elle favorise l’arrivée dans le débat sanitaire de certains syndicats notamment chez les soignants jouant sur la convergence des revendications sociales et du rejet vaccinal. g Priorité aux plus fragiles Pour le président Valeri, la clé reste de respecter les opinions sincères en continuant de convaincre sans stigmatiser : « Notre volonté était certes de protéger les plus fragiles, mais aussi de ne pas stigmatiser et jeter dans la précarité ceux qui ne voudront pas se faire vacciner malgré tout. Je crois en la sincérité de chacun dans cette enceinte. Chacun a pu développer son point de vue et c’est bien le rôle d’un élu. Certains en ville considèrent que la priorité c’est la liberté d’une minorité de soignants de pouvoir choisir de ne pas se faire vacciner. Je considère pour ma part, tout en respectant cette opinion, que la priorité, c’est avant tout de protéger les malades et les plus fragiles, par la vaccination obligatoire des professionnels du monde médical qui en ont la charge. Il s’agit de faire passer d’abord et de ne jamais oublier, l’impératif prioritaire de santé publique (…) Je ne peux pas conclure sans redire tout notre gratitude aux personnels soignants. Nous leur exprimons une nouvelle fois ici toute cette gratitude pour l’ensemble du travail accompli au plus fort de la crise, et encore aujourd’hui. La grande majorité d’entre eux avait déjà fait la démarche volontaire de se faire vacciner... ». Il est évident qu’il y a des crispations et pas seulement au CHPG sur la vaccination et l’évolution des mesures sanitaires. Tout le monde veut tourner la page et retrouver les libertés d’antan. Contraintes et sanctions sont de plus en plus difficiles à accepter alors que l’épidémie est clairement à la baisse.

© Photo CN

g Mr Rit, vous avez voté le projet de loi largement amendé par le Conseil National sur l’obligation vaccinable des soignants. Vous l’avez fait - comme d'autres élus des minorités - en exprimant des réserves. Vous n’auriez peut-être pas cependant voté le texte initial en l’état ? Jacques Rit : "Je n’aurais en effet certainement pas voté ce texte dans sa version initiale, tel qu’il a été déposé par le Gouvernement devant le Conseil National. Déjà pour une raison majeure : le sort réservé aux personnes justifiant d’une contre-indication médicale à la vaccination contre la COVID-19 était proprement inacceptable, puisqu’elles se voyaient frappées d’une inaptitude médicale définitive à occuper leur emploi. Il en résultait une suspension sans le maintien d’une rémunération à 50% pendant 4 semaines comme le prévoyait le texte pour les personnes refusant la vaccination ! Le respect du principe de proportionnalité que l’on est en droit d’attendre de tout projet de loi semblait largement oublié dans ce cas. L’article 3-1, amendement d’ajout, a réglé ce problème majeur. Par ailleurs, le cas des personnes visées par la loi et ne souhaitant pas se faire vacciner, traité avec peu d’humanité à l’article 3 du projet de loi, était particulièrement préoccupant. Cet article, dans la version définitive du texte voté, a été très largement ré-humanisé par de nombreux amendements améliorant la protection sociale."

g Parmi vos motivations, on a remarqué un argument administratif et concurrentiel fort. Le CHPG ne pouvait se mettre en infériorité de protection de ses personnels par rapport à sa clientèle et à son attractivité, comme d’ailleurs des accords avec les caisses françaises.. JR : "Depuis bien longtemps, la Principauté a fait un choix, en matière de politique de Santé, que j’ai, à titre personnel, toujours approuvé : celui d’un hôpital dont les capacités de soins dépassent largement les besoins de ses seuls résidents. C’est une application du principe qui veut que plus on soigne de cas, mieux on les soigne. Ainsi, plus de 50% des patients hospitalisés au Centre Hospitalier Princesse Grace sont assurés à la caisse primaire d’assurance maladie des Alpes Maritimes. Et cette dernière assure le remboursement de leurs soins en vertu d’accords bilatéraux. Même si la loi française récente qui impose la vaccination contre la Covid-19 au personnel des établissements de soins n’a pas vocation à s’appliquer à Monaco, il serait à mon sens inenvisageable pour le CHPG, qui traite une telle proportion d’assurés français et qui s’est volontairement soumis à la procédure de certification française, obtenue sans réserve en 2015, de ne pas imposer cette vaccination à son personnel." g Diriez-vous sur un plan plus général que sur l’acceptation vaccinable il y a un fossé entre les générations ? JR : "En début de mon intervention lors de la séance publique du 14/09/2021 consacrée au vote du projet de loi n°1043, j’ai souhaité developer en quelques lignes l’historique de ce puissant moyen thérapeutique préventif qu’est la vaccination. Cela m’a semblé nécessaire pour parvenir à mieux comprendre comment, en l’espace d’un siècle, la notion d’obligation vaccinale, initialement très largement acceptée, est devenue aujourd’hui l’objet de débats enflammés. Avec pourtant un rapport bénéfice / risque largement positif et qui n’a cessé de s’améliorer au fil des progrès de la science. Je ne vois pas là forcément un fossé inter-générationnel, mais plutôt une montée en puissance du principe de précaution associée à un éloignement toujours plus grand du souvenir des grandes épidémies dévastatrices, phénomènes auxquels s’ajoute une défiance croissante à l’égard de l’industrie du médicament." g Pouvez-vous préciser votre idée d’«objection vaccinale» proche pour vous du statut d'objecteur de conscience, car ce dernier ne met tout de même personne en danger ? JR : "J’ai considéré que cette loi était nécessaire, et je l’ai votée. Mais j’aurais effectivement souhaité qu’elle puisse tenir compte des questionnement légitimes de certaines personnes, et ne sanctionne pas de manière brutale en interdisant d’emblée l’exercice professionnel, avec toutes les conséquences que cela implique dans un domaine aussi sensible que celui du soin. D’où cette réflexion à propos de l’objection de conscience, qui fut en son temps traitée avec beaucoup de subtilité par le législateur français. L’objecteur de conscience, au niveau individuel, ne fait effectivement courir de danger à personne. Mais à l’échelle de milliers d’individus, il représente, tout comme l’objecteur vaccinal, un danger pour la collectivité. Et la loi aurait pu imposer à l'objecteur vaccinal, pour le maintenir dans ses fonctions, deux auto-tests par semaine, pratiqués devant un professionnel de santé. Le risque pour les personnes dont il assure les soins n’en n’aurait pas été majoré." * Chirurgien orthopédiste et traumatologue retraité du CHPG, élu d'Horizon Monaco et Président de la Commission Spéciale pour l’analyse de la crise Covid-19

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DOSSIER SPECIAL

"La sécurité sanitaire ne peut menacer la cohésion sociale"

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DOSSIER

par Roberto Volponi

g Monsieur Mourou, vous avez voté contre le projet de loi relative à l’obligation vaccinale contre la COVID-19 de certaines catégories de personnes. Le texte initial a été largement amendé, mais pour vous ce n’était pas suffisant ? ☞MARC MOUROU* : "Déposé sur la table de la Haute Assemblée le 3 août 2021, le projet de loi initial a fait apparaitre un grand nombre d’interrogations et d’inquiétudes pour les catégories de personnes concernées mais aussi dans l’ensemble de l’opinion publique. Au-delà de l’aspect humain et des problématiques qui en découlent, les consultations menées le 2 septembre 2021 au Conseil National avec une grande partie des acteurs du monde médical, professionnel et associatif directement impacté, ont mis l’accent sur la difficulté pratique à mettre en place un tel texte. Difficulté d’organisation, difficulté logistique, difficulté financière, ont été indiqué par les différents corps de métiers présents, ce qui prouve que même si l’objectif de départ était louable - c’est-à-dire protéger au mieux toutes les personnes contre le risque de transmission du virus - son application en serait extrêmement complexe et les conséquences une fois adoptées en seraient sans précédent. Dès lors, la Commission des Intérêts Sociaux et des Affaires Diverses du Conseil National s’est attelée à amender le projet de loi sur le plan humain avec en premier lieu, les personnes ayant des contre-indications, qui se retrouvaient de facto désavantagées par rapport aux personnes ne désirant pas se faire vacciner. C’était pour moi bien sûr un point capital, qui même

résolu, ne pouvait empêcher de régler la situation des personnels ne souhaitant pas, pour des raisons qui leur appartiennent, se faire vacciner. Des personnes qui font leur travail, pour certaines depuis des décennies, avec passion, sens du devoir et avec une dimension humaine et sociale si importante au contact des autres. Estce vraiment la bonne réponse de les suspendre de 50% de leur salaire le premier mois puis de procéder à un éventuel licenciement, car ils ne sont pas encore convaincus par cette vaccination Covid-19 ? Qu’en est-il également des professions libérales telles que les infirmiers et aides à domiciles qui pour la plupart ont développé un lien affectif avec leur patientèle ? Outre les personnes en 1ère ligne, pourquoi un comptable travaillant seul dans un bureau, un technicien de service ou bien encore un factotum d’une de ces structures de santé se verraient suspendre à leur tour? Le texte final a pu en effet permettre d’adoucir la première version du projet de loi mais malheureusement les sanctions de suspension et d’éventuel licenciement sont restées." g Qu’auriez-vous souhaité ? MM : "Comme je le pressentais, je regrette que ce débat imposé dans l’urgence amène à une fracture de notre petite communauté et déchaine les passions, là où encore à Monaco nous avons la possibilité de faire du sur-mesure. Je regrette qu’aucune autre alternative n’ait pu être proposée afin de ne pas suspendre ces personnels, avec par exemple des autotests réguliers, supervisés par un responsable, dont nous avons débattus en Commission. L’organisation aurait sans doute était compliquée mais elle aurait eu le mérite de donner un vrai choix à ces travailleurs. La sécurité sanitaire a été notre priorité depuis le début de cette crise Covid, mais elle n’a pas mise en péril la cohésion sociale de notre pays et des gens qui y travaillent chaque jour. Les défis à venir nous imposent de capter ces énergies au lieu de les disperser ou de les décourager et de continuer à s’appuyer sur les femmes et les hommes qui ont travaillé sans relâche depuis le début de cette pandémie." pandémie. * Elu de Primo!, Président de la Commission de l’Education, de la Jeunesse et des Sports du Conseil National

MANIFESTATIONS

Ceux qui refusent le pass sanitaire et l’obligation vaccinale es débats au Conseil National ont largement évoqué et pris en compte ceux qui ne veulent entendre parler ni du pass sanitaire ni de l’obligation vaccinale des soignants. C’est l’obligation vaccinale qui était l’objet du vote des élus, mais dans la continuité d’une importante mobilisation anti pass. Il est vrai, de plus, que le succès du groupe Facebook s’est concrétisé en partie dans la rue. La première manifestation était la plus emblématique, axée sur le refus au nom de libertés individuelles du pass sanitaire. Des opposants de principe affirmant souvent être vaccinés ou pas forcément hostiles au vaccin. Le débat sur l’obligation vaccinale des soignants au sens large a fait indiscutablement glisser la fronde sociétale vers une contestation plus sociale. Le mouvement de grève des agents du CHPG non vaccinés - peu suivi - n’a pas hésité à revendiquer l’extension à Monaco des avancées françaises du Ségur de la santé. Les soignants de Monaco sont largement des Français pendulaires, ce n’est donc pas étonnant. Leur argument santé est que le vaccin n’est pas totalement sûr, qu’on ne connaît pas vraiment ses effets indésirables et que de toute façon, quand on est vacciné, on peut tout de même transmettre la Covid. Malgré les amendements du Conseil National très favorables aux salariés, certains syndicats affiliés à l'USM maintiennent

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leur opposition à un texte dont ils veulent le retrait et dont ils entendent s’emparer pour mobiliser plus largement lors de la rentrée sociale. Un collectif affirmant regrouper prêt de 300 agents dont des non syndiqués, mais tous non vaccinés, affirme vouloir aller jusqu’au bout. En France le mouvement s’essouffle, mais se radicalise. C’est ce que surveillent les autorités à Monaco. On a senti monter la crispation et même certaines pressions visant les élus. C’est en tout cas ce que le partisan affiché du pass sanitaire Jean-Louis Grinda a dénoncé comme toujours sans langue de bois. « Alors pendant ce temps, certains hurlent à la dictature. En place publique le samedi à Monaco, ils égrènent le nom des conseillers nationaux comme jadis Joseph Staline, célèbre démocrate soviétique, se plaisait à dénoncer « les ennemis du peuple ». « Pensent-ils nous intimider ? Sans doute… Le procédé est peu élégant. Peu élégant et surtout injuste si l’on considère le travail collégial du Conseil National pour rendre ce Projet de Loi plus humain et plus équilibré. » Cette vision sur le travail du Conseil National est largement partagée par les monégasques qui remarquent que leurs élus ont parlé en toute liberté, n’ont pas voté comme un seul homme, et ont pris en compte les arguments critiques au-delà des calculs électoraux. (P.Z.) © Photo DdC / Michael Alesi

L


VACCINATION DES SOIGNANTS

"Dépasser les intérêts individuels, en pensant avant tout à l’intérêt collectif" collectif" par Patrice Zehr

g Vous avez voté le texte amendé car vous êtes favorable à la vaccination des personnels en contact avec les personnes les plus sensibles. L’intérêt collectif prime donc dans ce cas sur la liberté individuelle ? MG : "Pour moi, un bon accompagnement des patients ne dépend pas d’une seule personne, mais relève d’une prise en charge collective, par une chaine de professionnels. L’obligation vaccinale s’impose ainsi à chaque maillon de cette chaîne pour protéger les plus fragiles contre le virus de la Covid-19. Il s’agit donc bien là de dépasser les intérêts individuels, en pensant avant tout à l’intérêt collectif. Je me souviens d’ailleurs, que lorsque cette crise sanitaire a débuté, en mars 2020 chez nous, une grande partie de la population espérait l’arrivée rapide d’un vaccin. Je peux comprendre que certaines personnes aujourd'hui soient réticentes quant à l’obligation vaccinale, mais en l’état actuel des choses, il est pour moi fondamental de protéger la population. Et dans ce cas précis, la seule solution reste la vaccination." g La vaccination s’est imposée dès le début pour vous comme une évidence. Ce n’est pas le cas de tous les soignants on le sait, ni même de certains élus de votre majorité. Ces 4 votes contre et ces

2 abstentions vous ont-elles surprise ? Les comprenezvous ? MG : "Je l’ai dit, pour moi, être professionnelle de la santé, c’est mettre l’intérêt de mes patients avant les miens, c’est respecter et encourager les gestes barrières, ou encore, c’est faire chaque année le vaccin de la grippe pour protéger mes patients. Nous le savons, les études ne cessent de le démontrer, la vaccination contre la COVID-19 permet de réduire considérablement les risques de contamination, de développer une forme grave, mais aussi de transmission de la maladie. Pour cette raison, la vaccination s’est imposée pour moi comme une évidence, dès que cela a été possible. Durant nos debats, tous les élus ont pu exprimer leur position et formuler leurs remarques, suggestions ou inquiétudes, comme le souhaitait le président Valeri. Il est normal que nous ne soyons pas tous d’accord sur certains sujets. La majorité d’entre nous était favorable à cette loi, telle qu’amendée, mais certains élus sont restés réticents, pour diverses raisons. Les élus du Conseil National représentent la population. Ce n’est donc pas étonnant qu’une partie minoritaire d’entre nous, ait été contre ce texte. Les votes exprimés en séance publique représentent donc bien les différentes opinions de la population dans leur juste proportion." * Elue de Primo!, Diététicienne-nutritionniste au Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG)

COMITE MIXTE

Le Gouvernement joue la prudence L

a déception est nette. On attendait à la sortie du Comité de suivi du 24 septembre, la fin du masque en extérieur sauf dans certaines zones de concentration. Le port du masque est prolongé. Cela devient plus sévère que dans certaines villes touristiques françaises. De la même manière le masque est maintenu, contrairement à la France, dans les écoles à partir de 6 ans. Après avoir été plus souple que nos voisins, ce qui a été apprécié, nous voici presque plus restrictifs. Il y a eu des allégements. On passe de 10 à 12 à table et à 100% de jauge pour les salles recevant du public sportif et culturel. Le Conseil National a trouvé cependant ces allégements trop limités. Il aurait souhaité la fin du masque en extérieur et à l’école. Ce positionnement contrasté de Monaco transforme en casse-tête la vie des associations sportives qui ont des membres ou des activités des deux côtés de la frontière. Le masque et le pass sanitaire seront de la responsabilité des directeurs de clubs qui n’en demandaient sans doute pas tant. Devant ces précautions parfois jugés excessives au regard de l’évolution actuelle de l’épidémie,l y a une interrogation. La classe d’âge 75 ans, sinon 65, s'étonne que leurs amis en France aient déjà été convoqués pour la 3éme dose de rappel, dose de précaution devant la diminution redoutée des anticorps au-delà de 6 à 8 mois. Pour Monaco sont seuls concernés actuellement les personnes immunodéprimées. Si le but est de protéger les plus fragiles pour éviter une reprise de l’épidémie dans les populations à risque, en raison notamment de l’âge, il est certain que l’opportunité d’une troisième dose va s’imposer dans le débat vaccinal. Les élus reparleront de toutes ces questions lors du prochain Comité... (P.Z.)

© Photo MT

g Quels sont les amendements qui ont justifié votre adhésion dans un sens de la loi « plus juste et plus humain » ? MG : "Tel qu’elle a été adoptée, cette loi différencie les personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner pour des raisons médicales, qui n'auront aucune sanction, de celles qui ne veulent pas se faire vacciner. Par ailleurs, les amendements du Conseil National permettent aux personnes refusant la vaccination de bénéficier du maintien de leurs prestations familiales et de leur couverture médicale, mais également de préférer le licenciement à la suspension afin de percevoir un revenu de substitution, tel que les allocations chômage. Ces dispositions sont ainsi plus souples et plus humaines que celles qui étaient prévues dans le projet de loi, tel que nous l’avions reçu du Gouvernement."

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g Madame Grisoul, votre intervention était attendue comme élue, jeune femme nutritionniste au CHPG et vaccinée. Une chose ressort vous n’auriez pas voté le texte Gouvernemental initial. Pourquoi ? ☞ MARINE GRISOUL* : "Lors de la séance publique du 14 septembre dernier, consacrée au vote de la loi relative à l’obligation vaccinale contre la COVID-19 de certaines catégories de personnes, j’ai en effet fait part des réserves que j’avais sur ce texte dans sa rédaction initiale. A mon sens, les sanctions qui étaient prévues, sans distinction entre le personnel qui ne voulait pas se faire vacciner et celui qui ne pouvait pas se soumettre à cette obligation, étaient trop fortes. De même, la mesure qui imposait la suspension d’une personne qui ne pouvait pas justifier d’un schéma vaccinal finalisé ou d’un certificat de rétablissement, avec pour seule possibilité d’en sortir, la démission, aurait inévitablement créé un nouveau statut précaire, de personnes sans chômage, sans assurance maladie, sans allocations familiales. Toutefois, les amendements apportés par la Commission des Intérêts et des Affaires Diverses, présidée par mon collègue le Docteur Robino, m’ont finalement donné entière satisfaction."

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Cliché Detaille / Coll. IAM

CONQUÊTES PACIFIQUES

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www.gouv.mc N° 209 • Octobre 2021


ECONOMIE & FINANCE

"La confiance est bien là" par Pierre-Alain Martini

g Comment la place financière participe-t-elle aux objectifs environnementaux prioritaires du Souverain ? HO : "La finance dite durable est devenue un axe prioritaire pour la place, notamment sous l’impulsion du Gouvernement qui a constitué une cellule de travail en ce sens pour accompagner et structurer cette tendance lourde, aussi bien au niveau de la demande croissante que de l’offre indispensable de produits dédiés pour nos clients. Le développement des NUMERIQUE

"MonacoCloud" est lancé V

© Photo DR

endredi 1er octobre le Cloud Souverain Monégasque vient d’être lancé, en présence de S.A.S le Prince Albert II*. Cette nouvelle infrastructure, unique sur le continent européen et à l’échelle d’un pays, est un outil clé du programme Extended Monaco. Dorénavant, avec le Cloud Souverain, la couverture 5G, l’équipement des particuliers en Fibre 10 Giga et l’identité numérique, les entreprises monégasques, mais aussi les investisseurs étrangers désireux de s’installer en Principauté de Monaco, disposent d’une véritable proposition de valeur : une performance exceptionnelle, grâce à une excellence opérationnelle et technologique via une collaboration avec les leaders mondiaux en la matière ; une sécurité renforcée et un personnel dédié à la surveillance et la prévention contre les cyberattaques ; une souveraineté numérique, grâce à des données stockées uniquement à Monaco et un actionnariat monégasque ; une proximité de services garantie. Indispensable à l’attractivité de la Principauté, Monaco Cloud permet à Monaco de déployer son influence économique au-delà de ses frontières et de s’imposer comme un Etat pionnier dans l’ère du numérique.

* Etaient également presents : SE M. Pierre Dartout, Ministre d'Etat, M. Stéphane Valeri, Président du Conseil National, M. Frédéric Genta (photo), Délégué Interministériel chargé de la transition numérique, Mme Sophie Thevenoux, Présidente de Monaco Cloud, M. Pierre Puchois, Directeur Général de Monaco Cloud.

© Photo EDRM

g Craignez-vous, comme certains, un impact négatif de la transposition des directives européennes, on en est à la cinquième, sur le blanchiment de capitaux la prévention du financement du terrorisme et de la corruption ? HO : "Je comprends qu’on puisse se poser la question mais l’ensemble des professionnels de la place monégasque vous le diront : les lois contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme et de la corruption, qu’on appelle aussi dans notre jargon la loi LCBFT, provoquent au contraire un attrait renforcé pour notre clientèle. La crédibilité de la place bancaire monégasque est augmentée lorsqu’elle est toujours plus en phase avec les principaux standards internationaux et notamment européens. C’est la raison pour laquelle ces mises à jour législatives, qui s’appuient sur les directives européennes, sont toujours très attendues par l’AMAF. Je crois pouvoir dire que c’est donc tout le contraire d’un impact négatif mais bien un facteur d’attractivité supplémentaire."

produits ISR (investissements socialement responsable) est sans cesse grandissant. L’AMAF a diligenté une enquête auprès de ses membres pour déterminer avec eux la meilleure offre ESG (critères Environnement, Sociaux et de bonne Gouvernance – ESG). Par exemple, l’établissement que je dirige, Edmond de Rothschild Monaco, propose des mandats dédiés en ce sens. Cette offre s’appuie sur des publications annuelles avec un reporting extra-financier sur l’ESG, ainsi que des contributions d’experts et des analyses par des cabinets d’audit indépendants." * Directeur Général de la Banque Edmond de Rothschild Monaco et Président de la Commission « Promotion de la Place » de l‘Association Monégasque des Activités Financières (AMAF).

MOUGINS

2ème Havilland Golf Cup

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undi 20 septembre dernier, Banque Havilland (Monaco) S.A.M., qui fête ses 10 ans en Principauté, a organisé la seconde édition de sa Havilland Golf Cup, avec la participation de McLaren Monaco. Ces sont pas moins de 47 joueurs, répartis en 15 équipes (formule de jeu scramble) qui se sont confrontés aux départs du prestigieux parcours de Royal Mougins Golf Resort, à l’occasion d’une magnifique journée. Mike Lorenzo-Vera et Mathieu Decottinies-Lafon, joueurs professionnels soutenus par Banque Havilland ont partagé un moment de jeu avec les équipes. La compétition a été suivie d’un déjeuner qui a réuni quelques 80 convives sur la terrasse panoramique du Royal Mougins Golf Resort. Patrick Dauguet, Directeur Général de Banque Havilland Monaco, a procédé à la remise des prix pour récompenser les trois équipes gagnantes : 1er Prix : Christopher Clark, Bob Horner, Mathieu Repaire, François Sangiorgio ; 2ème Prix : Robert Kennedy, Simon Higson, Nigel Robertson ; 3ème Prix : Olivier Seurot, Jean-Pierre Ivaldi, Yannick Henaff. Cette belle journée s’est terminée avec un test drive Mc Laren, pour les amateurs de supercars, et un golf clinic avec les pros. Banque Havilland donne rendez-vous en 2022 pour la 3ème édition !

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ECONOMIE

g Comment se présente cette rentrée pour les activités financières de Monaco ? Hervé Ordioni * : "Il s’agit d’une excellente rentrée pour notre secteur d’activité avec une très bonne collecte au premier semestre et des chiffres prometteurs selon les indicateurs de la Banque de France. Notre secteur a connu une sorte d’accélération post-Covid qui ne fléchit pas. L’année 2020 avait marqué un recul de 20%, à cause notamment de nombreuses provisions effectuées dues à la situation sanitaire internationale et aux possibles conséquences économiques et sociales. Mais l’activité était restée très soutenue dans les faits. Pour 2021, il y a des apports significatifs au profit des banques de la place. La confiance est bien là."

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ECONOMIE & FINANCE

Les nouveaux paris de la SBM par Patrice Zehr

ECONOMIE

g Investir tôt La reprise espérée doit se préparer et il faut « investir tôt » dans le personnel et les projets structurants. La leçon de l’été a été tirée. Il y a eu une saison meilleure que prévue avec de nombreuses « last minute » et il a été très difficile de trouver des saisonniers pour maintenir la qualité des services et répondre aux attentes de la clientèle. Une clientèle qui vient chercher une « Vita Monaco », c’est-à-dire un haut de gamme et une sécurité dans tous les domaines. La stratégie de l’événementiel est privilégiée avec la poursuite de l’attractivité gastronomique et la multiplication des rendez-vous festifs pour rajeunir les amoureux de Monaco. Ce dynamisme est porté par un optimisme prudent tiré des résultats de l’été. On a connu un retour partiel de la clientèle des jeux de table même si les machines à sous ont continué a mieux résister. Retour notamment des clients du Moyen Orient, un peu des USA mais toujours le vide du côté de la Russie et des pays de l’Est. Le tourisme d’affaires lui-même, si sinistré, a tenu et a des perspectives raisonnables. Le pass sanitaire n’a pas empêché les établissements de nuit comme le Jimmy’z de fonctionner et les jeux en ligne ont constaté une progression remarquable, ils ne connaissent ni confinement ni couvre-feu. Mais la crise conserve son impact. Le Grand Prix 2021 a souffert. Au lieu comme tous les ans de refuser des réservations l’occupation a dépassé à peine les 50% des possibilités. Alors que sa fermeture était programmée pour juin 2023, le casino du Fairmont ne rouvrira pas. Tout dépend bien sûr de l’évolution de l’épidémie mais les projets d’investissements, signes de confiance, sont de retour. g Vers un nouveau Café de Paris Le plus spectaculaire concerne l’emblématique Café de Paris. Le projet est ambitieux et participe au nouveau souffle de la Place du Casino, à la recherche d’une cohérence. Le permis de construire déposé le mois prochain devrait être validé début 2022. L’espace jeux, le casino du Café de Paris, restera ouvert pendant tout le chantier, mais la brasserie elle sera fermée un an. Il y aura un manque réel. Tout l’arrière du bâtiment qui sera intégralement respecté dans le style sera valorisé avec des espaces boutiques et des espaces verts. Il y aura

deux restaurants avec le maintien de la brasserie et un rooftop plus luxueux. La carte gastronomique de la Principauté va de son côté se densifier avec le 27 novembre le grand dîner des chefs étoilés pour prendre un exemple, avec la multiplication de semaines culinaires à thèmes et même pour une certaine clientèle des dîners à la demande. g Convalescence Un cap a été franchi : la Société est en ordre de marche pour profiter d’une reprise durable. Le chiffre d affaires consolidé du premier trimestre est monté à plus de 110 millions d’euros contre 45 l’année précédente mais toujours loin ( -37 %) du premier trimestre 2019/2020. L’investissement a été réduit de 127 millions à moins de 39 millions. Le plan de restructuration doit permettre après un coût de 18 millions, de diminuer chaque année les charges d’exploitation de 25 millions d’euros. Il y a eu 234 départs volontaires et 2 forcés. Le but est de retrouver un niveau de compétitivité permettant les investissements d’avenir. La situation reste en effet fragile. L’exercice 2020/2021 affiche un chiffre d’affaires de 336,9 millions d’Euros à comparer aux 619,8 millions de l’exercice 2019/2020 : soit une chute de 46 %. On n’est pas dans la guérison, mais tout de même dans la convalescence. Pour juillet-août 53 % d’augmentation par rapport à l’année précédente mais toujours 19 % en moins par rapport à 2019. La performance financière sur l’année va donc s améliorer,t mais va rester impactée par l’épidémie et la visibilité sur les chiffres 2021/2022 demeure incertaine. Tout va dépendre de la vaccination à Monaco et de l’évolution de l’épidémie dans le monde. La SBM se dit prête pour le rendez-vous de la reprise internationale, se félicite de sa diversification immobilière qui a permis de réduire les pertes, et espère un rebond dans la continuité de la restauration et de l’hôtellerie. Pour les jeux aussi la Société se veut combative et se dit certaine que les atouts de Monaco feront la différence. Une inquiétude toutefois concerne l’évolution de la législation internationale et notamment européenne sur les jeux en ligne ou de casino. La contrainte sanitaire va décroître, sans doute pas les contraintes réglementaires. « On a donc des atouts pour attirer et bien faire notre métier à condition qu’on nous laisse le faire », selon le président Biamonti...

NOT SAYING 24/7 PRIVATE ‘‘ONE DAY’’ BUT ‘‘DAY ONE’’ BANKING AT MY NEW MYOF FINGERTIPS. VENTURE.

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a Société des Bains de Mer (SBM) continue à souffrir des effets de l’épidémie de Covid, mais se projette avec une confiance retrouvée dans des projets d’avenir. Un signe fort est envoyé au cœur du métier de la SBM qui a beaucoup souffert : les jeux. L’équilibre historique machines à sous et jeux de table est en train de revenir lentement. Respectant ses engagements, notamment vis-à-vis des élus, le président Biamonti, à l’issue de l’Assemblée générale des actionnaires, a confirmé l’ouverture d’une école des jeux. Il y aura une première promotion de 12 élèves dès Avril 2022. Cela fait partie d’une confiance retrouvée - même avec prudence - et d’une nécessité : il faut les bonnes personnes aux bons endroits.


Le succès des fonds thématiques par Thierry Crovetto *

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ujourd’hui, les investisseurs sont en quête de placements thématiques auxquels ils adhèrent et qui peuvent donner du sens à leurs placements. On peut s’en réjouir, mais il faut aussi se poser deux questions : 1. Le couple rendement-risque de ces investissements est-il meilleur que celui des autres placements ? 2. Quelle est le réel contenu de ce type de placement sous la pellicule marketing ?

g Investir dans des thématiques d’avenir Déterminer les tendances de demain et investir dans des thématiques porteuses relève du bon sens. Il peut s’agir de la santé, de la sécurité, du numérique, de la robotique, de l’environnement, des énergies renouvelables, de l’intelligence artificielle ou encore des biotechnologies. Ces sujets sont porteurs de croissance sur le long terme, il peut donc être pertinent d’investir dans les entreprises qui y participent. Mais de l’identification d’une tendance au choix d’investissement offrant de réelles opportunités, il y a un pas à franchir, qui repose sur une analyse approfondie. Tout a un prix et les effets de mode peuvent créer des bulles. Si le développement d’internet a été une réelle révolution depuis deux décennies, les investissements dans les sociétés du secteur en 2000 n’ont pas toujours eu des performances au-dessus de la moyenne. Ainsi, l’action Orange (ex. France Telecom) vaut moins de 16% (en réintégrant les dividendes) de sa valeur au plus haut de la bulle internet en mars 2000… g Le succès des fonds thématiques auprès des investisseurs Les sociétés de gestion développent énormément de fonds thématiques dont le succès va grandissant. Certaines s’en sont fait une spécialité. En effet, il est effet plus facile de proposer à ses clients d’investir sur des tendances reconnaissables et concrètes. La gestion thématique est faite pour raconter une histoire. Elle nous conte le monde et ses évolutions, les changements démographiques, technologiques ou encore environnementaux. Ces fonds s’appuient sur une problématique du monde actuel tout en rendant nos investissements responsables voire même indispensables... Pictet Asset Management a été un des pionniers de cette approche d’investissement développant une large gamme de fonds thématiques. On peut notamment citer le fonds Pictet-Water créé il y a vingt ans, constitué d’actions de sociétés cotées dont les activités font partie du cycle de l’eau, et qui affiche de très bonnes performances.

g DWS moins vert qu’annoncé ? Desiree Fixler, ancienne responsable du développement durable au sein de DWS, un gérant de fonds allemand, accuse son ex-employeur d'avoir menti sur l'ampleur de ses investissements dans l'économie verte aux EtatsUnis. « Les grandes déclarations sur les mesures climatiques et l’inclusion qui ne sont pas suivies de mesures concrètes font énormément de dégâts parce qu’elles empêchent que l’argent soit investi là où il faut et que des mesures soient prises », a déclaré la lanceuse d’alerte. Cette filiale de la Deustche Bank est sous le coup d'une enquête fédérale des autorités américaines, a révélé le Wall Street Journal. g Faut-il investir dans des fonds thématiques et/ou ESG pour bénéficier de ces tendances ? Il est évident que tous les gérants devraient intégrer dans leur stratégie d’investissement les tendances de fonds, les thématiques porteuses et les critères ESG. Pour autant ces éléments ne doivent pas limiter leurs marges de manœuvre. Il est d’ailleurs préférable d’analyser en profondeur comment est réellement géré un fonds plutôt que de se fier à son nom, sa classification ou son label. Cela demande plus de temps et de travail, mais c’est bien plus efficace. La construction de portefeuille et la sélection de fonds ne doivent pas s’arrêter à des critères marketings ou règlementaires. On ne doit pas juger pas en fonction l’apparence mais bien en fonction de l’analyse que l’on en fait. * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

g Les fonds ESG, une thématique encore plus adoptée par les investisseurs La notion de gestion thématique n’implique pas nécessairement une démarche d’investissement socialement responsable, mais l’influence des préoccupations environnementales est de plus en plus importante. La prise en compte des critères ESG dans le processus d’investissement constitue une bonne manière de faire de l’ISR et de placer de façon ciblée dans des valeurs qui semblent importantes aux yeux des clients. Peut-on vraiment donner du sens à ses investissements et avoir une bonne rémunération du risque pris ? Peu d’études démontrent la surperformance des fonds ESG sur le long terme, cependant les flux de capitaux allant vers les entreprises bien notés sur les critères extra-financiers depuis quelques années ont entrainé une survalorisation de ces sociétés. Certains qualifient ce phénomène de bulle, mais c’est une forte motivation pour les sociétés d’être plus vertueuse en terme environnemental, social et de gouvernance. Selon le Forum pour l'investissement responsable, environ 16.600 milliards de dollars sont gérés aux Etats-Unis par des professionnels qui intégraient des critères ESG dans leurs décisions. Le Forum relevait néanmoins que pour plus des deux tiers, la gestion était opaque et les critères ESG retenus n'étaient pas communiqués publiquement. g BlackRock et l’ESG BlackRock est le plus grand gérant au monde ; son président Larry Fink se présenter ces dernières années comme un des plus grands défenseurs des critères ESG, rappelant sans cesse aux entreprises leur responsabilité sociétale et qualifiant les changements climatiques de "problème ultime à long terme". Parmi leur gamme d’ETF (développé à travers la marque IShare) une large place est réservée aux fonds ESG. Tariq Fancy, un Canadien nommé Chief Investment Officer (CIO) des investissements durables, était chargé de mettre en place la politique d’investissement ESG de BlackRock. Il a désormais quitté la société et il est devenu l'un des critiques les plus virulents de l'investissement ESG. Il a récemment affirmé que « l'investissement durable n'a aucun impact, il est même nuisible…» Il estime que « non seulement les investissements durables n’aident pas, mais ils sont carrément préjudiciables, car ils trompent le public en reportant les mesures urgentes. Nous perdons un temps précieux. » Il remet par ailleurs en cause que l'investissement durable offrirait un rendement supérieur…

ON NE SPÉCULE PAS SUR L’AVENIR. ON LE CONSTRUIT. EDMOND DE ROTHSCHILD, L’AUDACE DE BÂTIR L’AVENIR. MAISON D’INVESTISSEMENT | edmond-de-rothschild.com Tout investissement comporte des risques. Chaque investisseur doit analyser son risque en recueillant l’avis de tous les conseils spécialisés afin de s’assurer de l’adéquation de cet investissement à sa situation personnelle. Edmond de Rothschild (Monaco) - 2, avenue de Monte-Carlo - Les Terrasses - BP 317 - 98006 Monaco

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Monaco 360° à Dubaï 2020 : c’est parti !

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Nice : Jusqu’au 16 janvier prochain la Ville de Nice vous propose un regard sur l’ensemble du travail de Yann Arthus-Bertrand, qui constitue un état des lieux de notre planète et dénonce l’empreinte de l’Homme et les atteintes à son environnement, à travers l’exposition « Legacy – Une vie de photographe réalisateur ». 148 photographies iconiques de « La Terre vue du ciel » sur la Promenade du Paillon (en accès libre). 48 photographies issues de la série « Bestiaux » illustrant les rapports de l’homme à l’animal sur la Place Pierre Gautier (en accès libre). Et une rétrospective du travail de Yann Arthus-Bertrand au Musée de la Photographie Charles Nègre (tarifs entrée musée). ☞ Monaco : A l’occasion du 25e anniversaire de l’ouverture du musée des timbres et des monnaies de Monaco, l’OTPM proposera à partir du 15 octobre un bloc illustré notamment d’une grande presse d’impression des timbres ainsi qu’un balancier, mais aussi de monnaies.

par Amanda Coutelle

étape dans la réalisation du PavilLsite,alondernière Monaco a eu lieu au printemps, sur le en présence de S.E. Reem Al Hashimy,

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Ministre d’Etat pour la Coopération Internationale des Emirats Arabes Unis et Directeur Général d’EXPO 2020 Dubaï, de M Pierre Dartout, Ministre d'État, Monaco et de M Albert Croesi, Commissaire Général qui ont procédé à la mise en route des panneaux photovoltaïques du Pavillon. L’électricité produite alimente le réseau d’électricité dubaïote, générée entre Mars 2021 et Mars 2022 elle sera restituée au Pavillon Monaco en vue de compenser sa consommation. « Nous nous sommes engagés à concevoir un Pavillon avec un bilan production/consommation électrique proche de ZÉRO. Notre seconde priorité a été le recyclage des matériaux utilisés », indique M. Albert Croesi, Commissaire Général du Pavillon Monégasque.

g Le staff depuis des mois entre formations et explorations de la ville de Dubaï…. Le staff de « EXPO 2020 Dubai » sur place, est disponible et à l’écoute pour accompagner au mieux les équipes des Pavillons. Différentes infrastructures facilitent l’accès aux visiteurs. De grands parkings sont à la disposition du public ainsi que le métro qui dessert la station « Expo 2020 » qui a vu le jour spécialement pour l’évènement. Une fois à l’intérieur, des navettes électriques offrent aux visiteurs la possibilité de se déplacer rapidement entre les trois pétales monégasques Opportunité, Mobilité et Durabilité. Après avoir suivi à Monaco une formation secourisme, dispensée par la Croix-Rouge monégasque, l’équipe du Pavillon Monaco a été formée aux différentes règles d’hygiène et de sécurité. M. Müller de l’agence Facts and Fiction, qui a réalisé l’ensemble de la scénographie du Pavillon, est venu expliquer aux guides, en détails, les différentes stations du Pavillon Monaco. Une visioconférence avec l’administrateur délégué de la S.A.M Maretera, M. Levy Sousan, a pris soin de délivrer une formation spécifique sur la présentation de ce projet ambitieux qui allie innovation et défis environnementaux. g Philippe Joannes : « Chef Exécutif » des équipes de restauration Le restaurant « Le café de Paris », les brigades de cuisine de la Société des bains de mer sont placées sous la houlette du Chef exécutif Philippe Joannes* qui a peaufiné les mises en place et assure depuis des semaines les repas quotidiens du staff du pavillon monégasque. Dans une ambiance chaleureuse et propice au partage, à l’image de Monaco, les clients découvriront au fil des mois la gastronomie typique, méditerranéenne, de la Principauté. Principauté. Un menu varié à base de produits locaux sera proposé. Au menu : pléiade desalades, plats du jour, desserts, sans oublier les célèbres barbagiuan ! Toute exposition à travers la planète a traditionnellement sa boutique de souvenirs… Les institutions emblématiques de la Principauté telles que l’Automobile Club, le Yacht Club ou encore le Monte-Carlo Country Club ont participé à la création de certains de ces articles-souvenirs qui seront proposés en série limitée. *Président des Meilleurs Ouvriers de France Région Sud, Médaille de l’Ordre National du Mérite, Meilleur Ouvrier de France g Renseignements complémentaires : Monaco Inter Expo : Tél. : + 00 377.93.50.89.89

PROMENADE

La Fiat 500 : une histoire de passion A

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

© Photo Olivier Jude

ffectueusement surnommée « pot de yaourt » en France, la Fiat 500 a remis l’Italie d’après guerre sur 4 – petites – roues. Produites à près de 4 millions d’exemplaires jusqu’à 1975, la 500 première édition est aujourd’hui un « collector ». La première version de notre actuelle Fiat 500 fut mise sur le marché en 1936. C’était la familiale, l’affectueuse et la populaire Fiat Topolino. (La souris, autrement dit la Mickey Mouse de Walt Disney !) C’était la plus petite voiture du monde. En 1957 apparait la 500 nuova. Objectif affiché : obtenir une petite voiture à bas prix. Mais trop c’est trop. Trop minimaliste, la 500 ne rencontre pas le succès. Fiat va réagir rapidement en améliorant la puissance et le design et l’équipement. Et le succès suit. La Fiat 500 aujourd’hui est une icône, un monument, bref un musée ayant traversé les âges et le temps. Une histoire de passionnés.Le club Fiat 500 historiques de Monaco a organisé mi septembre sa 3° promenade de fin d’été jusqu’à la cité voisine de l’arrière-pays Ligure : Dolceaqua. Balade gastronomique également. Après tout la devise d’époque des Fiat 500 était « slow drive – slow food » ! C’est donc en douceur que les pilotes finiront la balade dans un restaurant de Rocchetta-Nervina. Belle tradition !

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Photos

Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

Projet graphique

GMA Studio Design

Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

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☞ Monaco : L'Association Monégasque Connaissance des Arts, présente le Cycle « L'Art à l'époque du Prince Albert 1er » : Lundi 11 octobre 2021 « Le voisin de Picasso » : texte et interprétation : Rémi Mazuel ; 22 novembre : « Claude Monet et la Riviera » par Marianne Mathieu, Directeur scientifique du musée Marmottan ; 6 décembre « : Lieux de mémoire » : La Maison d'Emile Zola et le musée Alfred Dreyfus par Björn Dalhlstrom, Directeur du NMNM et Philippe Oriol, Directeur scientifique de la Maison de Zola et du musée Dreyfus à Médan ; 10 janvier 2022 : « L'aventure du cubisme » par Serge Legat, Historien d’art, Pr.à l’Institut d’Études Supérieures des Arts. (Théâtre des Variétés à 18h30) ☞ Monaco : Le jeudi 23 septembre 2021, Sharon Stone invitée d'honneur du 5ème MonteCarlo Gala forPlanetary Health, s’est vu remettre par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco un prix, le Lifetime Achievement Award en reconnaissance de son engagement humanitaire. Le 5ème Gala des Océans, édition exceptionnelle, s’est déroulé au Palais Princier en l’honneur des 15 ans de la Fondation Prince Albert II. Objectif : Agir « Ensemble pour l’avenir de l’Humanité » et soutenir les missions de la Fondation Prince Albert II et de la Fondation Princesse Charlène. ☞ Monaco : La Campagne digitale #jesuiscroixrouge est lancée! Ces portraits de bénévoles qui ont apporté leurs témoignages dans une vidéo a pour but de présenter les actions et d’inciter de nouveaux bénévoles ou mécènes à rejoindre la CRM. Chaque semaine sur Facebook, Twitter et Instagram, un nouveau portrait illustrera un engagement, une expérience sur le terrain, que ce soit sur le plan local ou international. Avec sa sensibilité et selon les actions où il s’est engagé, chacun exprimera ce que pour lui signifie, « être bénévole ». 2020 et 2021 ont été deux années particulières pour la CRM qui a dû faire face à la crise sanitaire et à la tempête Alex. Pour s’engager et aider la CRM : RDV sur www.croix-rouge.mc ☞ Monaco : Le Diocèse invite à découvrir l’exposition « Au Mystère du silence », peintures et fusains de Joël Cunin « Dans mon atelier, avec ou sans modèle, je cherche derrière les apparences. Je m'inscris dans mon époque, en filiation avec les annales de la peinture : voyage intemporel, universel, vitesse de la brosse sur la toile ou du fusain sur la feuille, tenté d'ouvrir par la couleur par le trait par la lumière à l'incarnation. Incarnation conçue selon saint Thomas d'Acquin comme un mystère du corps, tout autant qu'un mystère spirituel ». Inauguration le mardi 5 octobre à 18 heures à la Cathédrale de Monaco. (Entrée libre) ☞ Monaco : Le Comité d’Organisation du Festival International du Cirque de Monte-Carlo est particulièrement heureux d’annoncer que la 45ème édition du Festival et la 10ème édition de New Generation auront lieu bel et bien lieu cette année sous le célèbre Chapiteau de Fontvieille. Le Festival durera 9 jours (du samedi 22 au dimanche 30 janvier 2022) au lieu de 11 habituellement avec cependant le même nombre de spectacles à l’affiche. Le Festival International du Cirque de Monte-Carlo et le Festival New Generation s’unissent pour cette édition d’exception ! (A ce jour pass sanitaire obligatoire) ☞ Monaco : L’heure de la rentrée artistique a sonné pour l’Espace Léo Ferré qui s’apprête à accueillir de nouveau des concerts et des spectacles : le vendredi 15 octobre, c’est Gaspard Proust, qui sera à l’affiche, l’excellent humoriste Gaspard Proust, qui après avoir conquis le public avec son premier spectacle « Gaspard Proust tapine », a été aperçu au cinéma dans « L’amour dure trois ans » et « Tanguy, le retour ». Un humoriste sans limite, sans tabou, ni complexe. Les vrais humoristes se font rares : profitons-en. Le vendredi 5 novembre, place à un jeune artiste Maxime Gasteuil qui jouera son nouveau spectacle « Maxime Gasteuil arrive en ville ». Nul doute que l’humoriste « qui cartonne avec ses courtes vidéos sur Internet » et a sorti Le Guide du Provincial à Paris saura se faire apprécier, en particulier du jeune public… Renseignements : + 377 93 10 12 10 / www. espaceleoferre.mc (Port du masque obligatoire). ☞ Monaco : « Femmes remarquables de l’histoire monégasque » met en lumière des femmes qui ont contribué à faire évoluer la place des femmes dans la société. Conçue comme un outil pédagogique, l’exposition permet de découvrir 15 femmes, qui se sont illustrées en Principauté (Les Princesses Louise-Hippolyte, Charlotte, Anne-Marie Campora,…) ou ont un lien avec Monaco (Colette, Joséphine Baker, Suzanne Leglen…) « L’objectif est de permettre à chacun de se projeter dans des modèles variés et inspirants en présentant des femmes, exemplaires mais parfois méconnues », indique Céline Cottalorda, Déléguée Interministérielle pour les Droits des femmes. Exposition d’après une idée originale de She Can He Can et d’Adrien Rébaudo, avec la collaboration des Affaires culturelles, des Archives du Palais et de la Mairie .(Roseraie Princesse Grace - Jusqu’au 15 octobre)

La photographie du mois

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☞ Alpes Maritimes : Accompagnés par l’écrivain Caroline Audibert, quatorze élèves du collège Saint-Blaise de SaintSauveur-sur-Tinée ont pris la plume pour mettre des mots sur un jour sombre, celui où la tempête Alex a frappé les vallées orientales des Alpes-Maritimes. Quatorze nouvelles sont ainsi nées de l’atelier d’écriture « Écris ta tempête », durant le printemps 2021. Illustrées par Edmond Baudoin. Publiées aux éditions Gilletta.

Samedi 18 septembre, en mairie de Monaco, le maire Georges Marsan a célébré le mariage de Stéphane Valeri, président du Conseil National, et de Mademoiselle Eva Groues. C’est au Yacht Club de Monaco qu’un dîner a été organisé le soir même. A cette occasion, S.A.S. le Prince Albert II a honoré de sa Présence le début de soirée. Photo © Alain Duprat


Le vol historique du Prince Albert par Amanda Coutelle

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e mardi 24 septembre 2021 fera date dans l’histoire de la Principauté de Monaco, il est désormais entré dans la légende : ce jour-là S.A.S. le Prince Albert II s’est envolé en compagnie de M. Raphaël Domjan, pilote et éco-explorateur Suisse, à bord d’un avion électrique de type Pipistrel Velis, depuis l’aéroport Nice-Côte d’Azur… Ce vol exceptionnel en avion électrique est en effet le premier vol au monde effectué par un Chef d’Etat ! g Aux commandes : le pilote du catamaran PlanetSolar… D’une durée de 30 minutes, en boucle le vol a permis au souverain monégasque de survoler la Principauté sans émission de CO2 et quasiment sans bruit. Aux commandes de l’appareil : Raphaël Domjan, pilote considéré comme un « éco-explorateur », il a effectué le premier tour du monde à l’énergie solaire à bord du catamaran PlanetSolar. Raphaël Domjan est aussi connu pour être le pilote de l’avion solaire SolarStratos. g A sa descente de l’avion, S.A.S Le Prince Albert II déclarait… « C’était fantastique de pouvoir voler sans émettre de CO2. Nous n'avons pas d'autres choix que de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et cela passe par des solutions comme celle-ci. L'aviation électrique mais aussi les carburants propres sont nécessaires pour l'aéronautique, le transport maritime et tous types de transport. »

© Photos Alex Bastello

g Le pilote à salué le courage du Souverain d’avoir ouvert la voie de l’aviation électrique… Raphaël Domjan, voit avec ce premier vol en avion électrique d’un Chef d’Etat, un message fort envers tous les dirigeants de la planète…Et de dire : « S.A.S le Prince Albert II de Monaco a eu le courage d’ouvrir la voie de l’aviation électrique. J’espère que ce vol fera prendre conscience de ce nouveau mode de déplacement sans émission de CO2 et que d’autres Chefs d’Etat suivront l’initiative de S.A.S le Prince Albert II de Monaco. » g Un avion au fuselage griffé « Albert II » Après avoir survolé la Principauté en silence, à son atterrissage sur le tarmac de Nice, le Prince Albert II a signé le fuselage de l’appareil, non émetteur de CO2 et silencieux, entré dans l’histoire mondiale de l’aviation du futur.

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ART & CULTURE

par Viviane Le Ray

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rançoise Gamerdinger a levé le voile sur la Saison 2021-2022 du Théâtre Princesse Grace : une affiche où brillent les noms de comédiens célèbres, un judicieux cocktail d’auteurs classiques et contemporains… A l’affiche deux sociétaires de la Comédie-Française : Guillaume Gallienne dans « François le saint jongleur » de Dario Fo, et Christian Gonon réveillera les mots de Pierre Desproges. Deux grandes comédies hors les murs au Grimaldi Forum, le désormais habituel rendez-vous « Théâtre et Cinéma » en partenariat avec l’Institut Audiovisuel de Monaco. Cette saison permettra de redécouvrir les « monuments » du répertoire : Racine, Molière, Shakespeare ou Sacha Guitry. Parmi les nouveautés : un rendez-vous concert, lecture et discussion avec la pianiste Shani Diluka et Charles Berling, sur le thème « l’Homme et le cosmos », autre nouveauté : « Scène et Création », chaque année sera jouée une oeuvre mettant en lumière la création théâtrale en Principauté : Alain Pastor, inaugurera l’événement le mardi 30 novembre avec « Le rêve de Mercier » ou « Le destin tragique de Françoise-Thérèse de Choiseul-Stainville, Princesse de Monaco ».

g En ouverture de la saison 2021-2022 : Agatha Christie et sa « Souricière » ! Londres. Un meurtre vient d’être commis... On ne présente pas Agatha Christie, entrons donc dans le vif du sujet : l’émotive Mollie et l’ordinaire Giles Ralston ouvrent une pension de famille dans la campagne. Alors qu’une tempête de neige les immobilise avec cinq pensionnaires : la détestable Madame Boyle, l’espiègle Christopher Wren, le rigoureux Major Metcalf, l’étrange Mademoiselle Casewell et le fantasque Monsieur Paravicini : l’inspecteur Trotter vient annoncer que le meurtrier est l’un d’eux. Ecrite pour les 80 ans de la reine Mary, la pièce tient l’affiche sans interruption à Londres depuis 1952, avec à ce jour plus de 27000 représentations ! (Jeudi 7 octobre) g « Adieu, je reste ! » : le duo LadesouMergault sur la scène du Grimaldi Engager sa maîtresse (Isabelle Mergault) pour tuer sa femme (Chantal Ladesou), est-ce vraiment une bonne idée ? Bonne ou mauvaise, c’est le point de départ d’une comédie désopilante : surtout lorsque la maîtresse se prend d’amitié pour celle qu’elle devait assassiner et que toutes deux découvrent bien des choses sur l’homme dont elles croyaient être aimées... Mise en scène : Olivier Macé et Chantal Ladesou, avec : Chantal Ladesou, Isabelle Mergault, joyeusement entourées de Philippe Spiteri et Jean-Louis Barcelona dans un décor signé Stéfanie Jarre. Lu sur Critikator : « Deux foldingues qui ne reculent devant rien pour nous amuser (…) le binôme est d’une rare efficacité. Isabelle Mergault a écrit le personnage de Barbara en pensant à Chantal Ladesou. Elle lui a concocté un rôle sur mesure, un rôle en or où le burlesque est parfois teinté d’émotion. » (Mardi 19 octobre) g « Les Raisins de la colère » : de Paris à Monaco, la création mondiale… Depuis le film de John Ford en 1940 avec Henry Fonda, réalisé du vivant de John Steinbeck, jamais les ayants droits de John Steinbeck n’ont autorisé la moindre adaptation complète de ce roman au cinéma ou au théâtre… Trois ans de discussions ont permis de franchir tous obstacles pour parvenir à présenter une adaptation de ce roman sur une scène française… « L’exode de la famille Joad, abandonnant une terre d’adoption

MEDIATHEQUE

Cultur’ELLES, un hommage aux femmes

© Photo MM

g Une programmation toute en rose... Céline Cottalorda a ensuite pris la parole pour rappeler les actions du Comité avant que Béatrice Novaretti, Conservateur de la Médiathèque, et son Adjoint Céline Sabine, ne présentent cette programmation exclusivement consacrée aux femmes (initialement prévue en mars 2020) ainsi que ses temps forts. On retiendra notamment la venue du critique de cinéma Xavier Leherpeur du 4 octobre dernier, pour une soirée Séries club sur le thème « Et le petit écran réinventa la femme » qui a abordé l’image des femmes dans les séries ; la projection du film « A girl from Mogadishu » le 16 octobre, en présence de sa réalisatrice Mary McGuckian et en collaboration avec l’association Aux coeurs des mots ; un échange entre l’auteure de l’ouvrage « Comment et pourquoi l’histoire des femmes », Michelle Perrot, et Georges Vigarello dans le cadre d’une séance « Auteurdédicace » le 25 octobre ; ou encore la conférence de Christian Merlin le 11 novembre, « Les femmes dans les orchestres ». Cette présentation a été suivie d’une conférence interactive de la comédienne et humoriste Noémie de Lattre, venue « nous parler des femmes ». Un premier rendez-vous inédit, entre humour et émotion, qui a largement conquis le public ! * Pour rappel, le programme Cultur’ELLES a été élaboré avec le soutien du Comité pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes, des Rencontres Philosophiques de Monaco, du Club Soroptimist de Monaco et des associations She Can He Can et Aux coeurs des mots.

g Le programme complet est disponible sur le site www.mediatheque.mc.

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ravagée par le “dust storm” et convoitée par les grandes firmes bancaires, dépensant jusqu’à son dernier “dime” pour migrer vers une terre promise, qui ne révèlera que désillusion et exploitation, donne à Steinbeck matière à décrire espoir et misère, générosité et mesquinerie, amour et lassitude... » Le livre de John Steinbeck, prix Pulitzer, Nobel de littérature, est un chef d’oeuvre intemporel riche d’une humanité plus que jamais fragilisée…. Direction musicale : Jean-Jacques Milteau : Chansons, Claire Nivard et Glenn Arzel. (Jeudi 21 octobre) g Laetitia Casta dans « Clara Haskil, Prélude et Fugue » Charlie Chaplin a confié un jour qu’il n’avait rencontré que trois génies dans sa vie : Einstein, Churchill et Clara Haskil… Laetitia Casta, seule en scène, accompagnée par Isil Bengi au piano, iincarne celle qui fut l’une des plus grandes pianistes du XXème siècle : « Une simple petite fille roumaine s’applique, avec un seul doigt, à reproduire au piano une mélodie de Schumann qu’a jouée sa mère… Une soixantaine d’années plus tard, après d’innombrables épreuves, elle est enfin reconnue à sa juste valeur, elle voyage dans le monde entier. Et pourtant, elle semble n’avoir jamais changé, à peine bougé ». La mise en scène est griffée : Safy Nebbou, les costumes Yves Saint-Laurent… (Jeudi 28 octobre) ☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27 ROMAN

Klimt : un baiser en or L

e Baiser de Klimt est devenu le tableau de tous les records : la plus connu du XX° siècle, le plus admiré, le plus copié, le plus « marchandisé ». Mais que sait-on de sa création ? Quel sens Klimt a-t-il voulu donner à son chef d’œuvre ? Mêlant récit romanesque et enquête historique, l’auteur Alain Vircondelet raconte l’histoire de ce célèbre tableau.

C’

est en première partie de la soirée organisée le mardi 28 septembre 2021 à l’Espace Léo Ferré par les équipes de la Médiathèque de Monaco, qu’a été dévoilé le programme du dernier trimestre 2021, baptisé « Cultur’ELLES ». Camille Svara, 1er Adjoint au Maire, Déléguée à la Médiathèque de Monaco, a pris la parole en ouverture de soirée. Dans son mot de bienvenue elle a rappelé combien le droit des femmes est une thématique forte pour le Conseil Communal, qui compte en son sein autant d’hommes que de femmes. Elle a également rappelé l’engagement de l’Institution communale aux côtés de Céline Cottalorda, Déléguée Interministérielle pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes. En effet, la Mairie, représentée par Chloé Boscagli Leclerc, Adjoint au Maire, coordonne les différentes actions en soutenant le Comité dédié, ainsi que plusieurs associations monégasques investies dans cette cause.

© Photo Lot

© Photo Mark Pillai.

CULTURE

TPG : lever de rideau sur la nouvelle saison

g L’art et le talent Le parcours de Gustav Klimt est à l’inverse de ceux de beaucoup d’artistes, dont l’œuvre est souvent reconnue sur le tard. Pas Klimt, né en 1862, il est, jeune, reconnu et recherché. Peintre architectural, fresques sur commandes, Ses qualités artistiques sont reconnues officiellement en 1888, quand il reçoit la croix d'or du Mérite artistique des mains de l'empereur François-Joseph. Il a 26 ans ! Il prendra sa liberté plus tard, sortant des œuvres sur commandes, participant à l’émancipation d’un monde culturel foisonnant et en plaine ébullition. Le Baiser est sans doute le tableau le plus représentatif du génie de Gustav Klimt. La toile date de 1906, à la fin du « cycle d’or ». Il décède au début 1918. Entre le 11 janvier et le 6 février ! Les dates et les circonstances de la mort de l'artiste diffèrent selon les ouvrages. g Le roman d’un chef-d’œuvre Alain Vircondelet est enseignant-chercheur et docteur en histoire de l’art. Outre ses grandes biographies littéraires (Marguerite Duras, Albert Camus, Antoine de Saint-Exupéry…), Il a réalisé de nombreux travaux sur les peintres et la peinture (Balthus, Picasso, Dora Maar, ou encore Henri de Toulouse-Lautrec que La Principauté a présenté dans son numéro de décembre 2019). Alain Vircondelet reconstitue en biographe emphatique, « l’atmosphère singulière de l’atelier de Klimt, entouré de ses maitresses, livré à la sauvagerie de son art pour lequel cependant il a des délicatesses d’orfèvre » L’œuvre est dans le roman, et réciproquement : passionnant. g "De l’or dans la nuit de Vienne". Alain Vircondelet.Editeur : atelier Henry Dougier. 128 pages. 12,90€


Michel Isnard : de Gorbio à Monaco par Viviane Le Ray

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orsqu’on pénètre dans la Galerie d’art « Espace 22 », sise au 24, boulevard d’Italie, on est saisi par la force, l’émotion, la sensibilité qui émanent des œuvres de l’hôte de Valérie et Edmond Pastor, Michel Isnard. Nous sommes en présence d’un grand peintre, d’un dessinateur hors pair, d’un conteur en images. D’un artiste comme on en croise, disons-le, bien peu de nos jours… Michel Isnard a l’élégance de descendre chaque jour de son beau village du XIIème siècle « Gorbio », dont il fut l’édile pendant vingt ans, pour recevoir, accompagner ceux qui lui font l’amitié d’une visite… Un homme d’autrefois dans le monde d’aujourd’hui, reflet de son œuvre marquée par le sceau du souvenir : de l’enfance, de « Juana », sa mère, Espagnole, Catalane, fuyant la guerre civile à neuf ans sur les routes de l’exil… g Du vieux village du XIIème siècle Gorbio, à Monaco Les relations de l’artiste avec la Principauté remontent aux années 70, Michel Isnard fait alors partie du Groupe « SIGNES » conduit par Claude Rosticher, qui deviendra le directeur du Pavillon Bosio. Passionné par la culture ibérique, sa langue, ses poètes et ses peintres, c’est d’abord dans les églises que notre artiste puisera son inspiration, il réalisera de grands panneaux sur le thème des autels c’est ainsi qu’en 1983, le tableau « La Pentecôte » recevra le Prix de la SBM et la Médaille de la Principauté lors du XVIIème Prix International d’Art Contemporain; en 1985, le « Marie à la procession des limaces » - Gorbio Gouvernement Princier le fait lauréat du XIXème Prix International d’Art Contemporain pour « La 2019 – Gouache et encres sur carton-33x.23 Résurrection de Lazare », un des six grands panneaux destinés à la décoration de la chapelle Saint-Lazare de Gorbio, signés Michel Isnard… g La mère, l’enfance, l’exode, l’histoire de l’humanité… De 2018 à 2021, Michel Isnard raconte son enfance « celle d’un petit garçon sauvage, maraudeur, braconnier », il raconte « Juana », la mère qui apparaît souvent dans ses tableaux traînant sa brouette de « Paysanne journalière », comme on disait en ces temps-là… En 2021 Michel Isnard, isolé comme nous tous, a beaucoup dessiné, peint les corps, à travers ses « Visions colorées », intitulé de l’exposition, présentée que les deux étages de ce bel « Espace 22 » où nous nous parle des races, de l’errance, de l’exode, de la peur des hommes qui fuient devant les éléments, une période artistique différente de celle expressionniste des années 80, une technique plus graphique qui conduit l’artiste à des visions d’accumulations de corps, ses « Planches Anthropologiques ». g Les 18 Stations d’un Chemin de Croix très spécial… 18 visions colorées qui se déroulent dans les ruelles de Gorbio « à la manière d’une bande dessinée… » Nous parcourons les 18 stations de ce Chemin de Croix véritable œuvre d’art, d’humour et de poésie où explose tout le talent de dessinateur de son créateur, à la manière d’un caricaturiste aussi : une certaine Marie-Madeleine, de bleu ciel vêtue, apparaît à chaque station, jamais loin du Christ… L’œil qui frise, le Maire Honoraire de Gorbio, me désigne certains personnages qui ont les traits de villageois à qui il semble avoir « réglé leur compte » ! Et que dire de cette autre œuvre « La Rumeur », encre et cayon, qui telle une cascade dévale, impossible à contenir la pente du village… g Et puis... en filigrane, il y a « Marie » « Marie », la muse-chorégraphe, qui deviendra l’épouse, « Marie » qui a fait entrer la lumière dans la vie de l’homme et l’artiste dans les années 90… Michel Isnard, concepteur de décors pour la danse contemporaine réalisera (entre autres) de grands décors pour les ballets « Azulejos » et « La Maison de Bernarda Alba », hommage à Federico Garcia Lorca. Des spectacles donnés dans le « Jardin Fontana Rosa » (Jardin des romanciers) imaginé par Vicente Blasco Ibáñez, écrivain, journaliste et homme politique espagnol en exil à Menton… Clin d’œil à la modernité : des planches de dessins en noir et blanc dont l’érotisme n’est pas absent, défilent devant nos yeux sur un écran tandis que s’égrènent les notes de la guitare de l’ami, complice Philippe Loli…Un très bel ouvrage est publié autour de ce voyage initiatique : « Michel Isnard, Peintures et dessins » est à disposition… ☞ « Espace 22 » - 24, Boulevard d’Italie - Jusqu’au 31 octobre - (L’artiste est présent du mercredi au samedi inclus de15 heures à 19 heures) Tél. : Michel Isnard : 07 85 39 10 79 BEAU-LIVRE

David Bowie, le Dieu du glam-rock

ssayer de définir David Bowie, c’est enfiler des superlatifs E comme on enfile des perles pour faire un collier. Tout dépend de la qualité des perles. David Bowie a exalté l’imagination de

toute une génération, dés 1969, avec son 45 tours Space Oddity, avant de conquérir le monde dans la peau de Ziggt Stardust, le dieu du glam-rock. Au cours d’une carrière de près de cinq décennies, Bowie n’a cessé de se redéfinir et d’évoluer en tant qu’-artiste. Ce qui lui a permis de travailler avec des musiciens de légende et de séduire sans répit de nouvelles générations de fans. Et même si Bowie s’est avant tout consacré à la musique, il était aussi acteur – son rôle ambigu dans Furyo est une merveille d’interprétation - , peintre, producteur, mari, père… g « Je ne mens pas, je change juste d’avis sans arrêt » En février 1972, David Bowie donne un concert dans le sud-ouest de Londres, qui marque le début de la tournée Ziggy Stardust. Aux côtés de Mick Ronson, Trevor Bolder et Woody Woodmansey, devenus les « Spiders from Mars », le chanteur apparaît sur scène dans un costume extravagant, les cheveux teints en rouge foncé. Il incarne le personnage de Ziggy Stardust, un extraterrestre descendu sur Terre pour devenir une icône du rock. Pari réussi. En 1974, changement de style…changement d’avis ! g Un livre qui illumine Bowie Le livre que lui consacre Pat Gilbert aux éditions Du May est à l’image de Bowie. Lumineux ! Une iconographie importante et de qualité joue des lumières et des reflets de Bowie, artiste multiple. Depuis plus de 25 ans Pat Gilbert écrit sur la musique et le cinéma. Il a été rédacteur en chef de Mojo, le magasine musical le plus vendu au monde. Il connait toutes les facettes de « son » Bowie, son influence et son héritage sur la musique. Sa vie et ses changements qu’il expliquait simplement « si vous vous sentez en sécurité dans la zone où vous travaillez, c’est que vous ne travaillez pas dans la bonne zone ». Ce beau-livre est à mettre entre toutes les mains, fan de Bowie ou pas, mais amoureux de musique et de personnage « extraterrestre ». (P.Y.R.) g "Bowie". Pat Gilbert. Editions Du May. 224 pages. 200 photos. 45€

Effeuillage littéraire...

par Viviane

Le Ray

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’amour est une emprise réciproque qui fait s’envoler la liberté. Donc, n’en parlons plus. » et pourtant le beau roman écrit de la plume toujours élégante de Stéphane Hoffmann : « On ne parle plus d’amour » est une subtile ode à la liberté. Un roman léger, dans le sens noble du terme, entre Marivaudage et satire sociale intelligente : Louise et Guillaume ne parlent plus d’amour, ils le font. Pourtant, Louise doit épouser dans quelques mois un homme riche qu’elle méprise, quand Guillaume tente de se relever d’un chagrin où il a cru mourir. Leur passion bouleverse tout dans cette petite villégiature de Bretagne où s’agite une société qui ne croit qu’au champagne, aux régates, aux jardins, aux bains de mer et autres plaisirs de l’été…Une belle histoire, une belle plume, en toile de fond l’éternelle vivifiante et profonde Bretagne… _____________________________________ « On ne parle plus d'amour » - Stéphane Hoffmann (Albin Michel)

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ary Grant (1904-1986) demeure l'une des stars d'Hollywood les plus célèbres au monde. Elégant, gentlemen séducteur ne manquant pas d’humour, il incarné « l'homme idéal », fantasme de millions de spectatrices et… de spectateurs. Martine Reid retrace l'histoire de celui dont l'identité s'est patiemment forgée en parallèle du rêve américain. Derrière le divertissement, les images d'une virilité conquérante, elle dévoile les fragilités d'un être inquiet « derrière cette belle image de cinéma se cache pourtant un être tourmenté, dont toute l'existence est fondée sur le leurre », écrit-elle. Abandonné jeune par son père qui lui a fait croire que sa mère est morte, Archibald Leach décide de s'inventer un destin, grâce au cinéma… Cary Grant nous est conté dans toute sa complexité… ___________________________ « Etre Cary Grant » -. Martin Reid (Gallimard)

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rançois Cérésa cette fois joue à nous perdre dans un jeu de miroirs troublant, un voyage-roman sentimental à travers la France et l’Italie, entre légèreté et gravité. Le héros, plein de doutes, est fracassé par le décès de son épouse. « Elle, l’amante », belle comme une Italienne, est discrètement provocante. Ils se rencontrent à la bibliothèque Richelieu, à Paris. « Lui » reprend confiance, « Elle » se laisse approcher. Les voilà amants. Mais, plus ils sont intimes, plus elle lui échappe... est-elle une authentique universitaire ? Tout au long du roman elle lui rappelle Victoire, sa femme. Pour tout compliquer, la belle s’appelle Manon, comme l’héroïne de l’abbé Prévost et celle du livre auquel il travaille. Le Prix Michel Déon, récompensant « le style et la liberté d’esprit » vient d’être décerné par l’Académie française à François Cérésa. ____________________________________ « A un détail près » - François Cérésa- (Ecriture)

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icolas d’Estienne d’Orves, écrivain, journaliste, ce n’est pas un scoop, est un amoureux de Paris. Que ce soit dans ses romans ou ses articles, Paris est présent… Ce « Dictionnaire amoureux » porte bien son nom il est sa plus grande déclaration d’amour à la capitale… « Depuis « A » comme Accordéon à « Z » comme Zucca, on s'enfonce avec l’auteur dans les catacombes ; on fait la nuance entre café, brasserie et cabaret ; on va avec Truffaut au défunt Gaumont Palace ; on marche sur les traces d'Hardellet ou de Marcel Aymé ; on guette les derniers vestiges de la campagne sous le bitume (…) on s'indigne de tant de vandalisme mais l'on s'enjôle de tant de merveilles cachées (…) on prend le métro, le bus, mais pas la trottinette… » (…) Et puis on lit, beaucoup ! Mon Paris n'est pas le vôtre. Il est le mien, avec ses petitesses et ses grandeurs, ses beautés et ses faiblesses, son mauvais goût et ses lubies, son amateurisme et ses engouements » (Nicolas d’Estienne d’Orves). _________________________________ « Dictionnaire amoureux de Paris- Nicolas d’Estienne d’Orves (Col. L’Abeille, Plon)

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ans la station balnéaire de Brighton, indifférents au tumulte du monde en cet été 1968, trois personnages sont réunis pour les besoins d’un film dans l’esprit des « Swingin’ Sixties ». Tous ont une double vie. Talbot Kydd, producteur chevronné, affronte les embûches du tournage et se demande comment faire son coming out. Anny Viklund, jeune beauté américaine à la vie amoureuse chaotique voit réapparaître son ex-mari, terroriste en cavale, et suscite l’intérêt de la CIA. Quant à l’épouse délaissée du metteur en scène, Elfrida Wing, autrefois saluée comme « la nouvelle Virginia Woolf » elle combat sa panne d’écrivain à grand renfort de gin tonic. À travers ces trois êtres désemparés, William Boyd nous entraîne là où se trame le scénario de nos vies secrètes au détriment des apparences. Un récit tendre qui restitue avec brio l’esprit d’une époque. William Boyd partage son temps entre Londres et la Dordogne… _________________________________ « Trio » - William Boyd - Traduction Isabelle Perrin (Seuil)

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ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT PRESERVATION • L'Union internationale de conservation de la nature a rendu publique une actualisation très attendue de sa "Liste rouge"

Dragon et requins menacés par par Pierre-Alain Andrea Noviello Martini

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g Requins et raies Autres victimes des hommes, les requins et raies (qui font partie de la même famille), dont une réévaluation globale a montré que 37% des 1200 espèces étudiées sont désormais menacées. Toutes les espèces ainsi classées font face à la surpêche, 31% sont également confrontées à la dégradation ou la perte d'habitat et 10% à des conséquences du changement climatique, selon l'UICN. "Bien trop de requins et de raies sont tués et les mesures contre la surpêche sont terriblement inadéquates", avec une exploitation "souvent légale même si elle n'est pas soutenable", explique Nick Dulvy, de l'université canadienne Simon Fraser, auteur d'une étude sur laquelle est basée cette réévaluation. Lors de la dernière évaluation en 2014, 24% des espèces étudiées étaient en danger.

© Photos DR

g Dragon de Komodo Le sort du dragon de Komodo, le plus gros lézard au monde, dont quelques milliers vivent sur un groupe d'îles indonésiennes, illustre le lien entre ces deux processus, de plus en plus souvent souligné par l'UICN. Les conditions de vie de ces géants qui mesurent jusqu'à trois mètres de long pour 90 kilos sont ainsi menacées à la fois par le réchauffement et l'activité humaine. "La hausse des températures et donc du niveau de la mer devrait réduire leur habitat d'au moins 30% dans les 45 prochaines années", prévient l'UICN. Et si les dragons présents dans un parc national sont "bien protégés", ceux à l'extérieur "sont menacés d'une perte importante de leur habitat en raison des activités humaines".

g Amélioration pour le thon A contrario, l'UICN se félicite de voir "quatre espèces de thon pêchées commercialement en voie de récupération grâce à la mise en oeuvre de quotas régionaux," élaborés par des organisations spécifiques. Sur les sept espèces les plus pêchées, ces quatre ont ainsi vu leur classement redescendre dans la liste. Le thon rouge de l'Atlantique a même effectué un redressement spectaculaire, passant directement de "en danger" à "préoccupation mineure", trois catégories en dessous. Mais l'organisation prévient "qu'en dépit d'une amélioration globale, de nombreux stocks régionaux de thon restent appauvris". Mais malgré les succès, la nouvelle Liste rouge "montre que nous sommes tout près d'une sixième extinction de masse", insiste Craig Hilton-Taylor, responsable de son élaboration. "Si l'augmentation se poursuit à ce rythme, nous serons bientôt confrontés à une crise majeure". g Le coup de gueule d’Indiana Jones ! L'acteur américain Harrison Ford, très engagé pour la préservation de la nature, a lancé un message plein d'émotion en clôturant la cérémonie de l’UICN. "C'est dur de lire les grands titres - inondations! incendies! famines! épidémies! - et de dire à ses enfants que tout va bien. Ça ne va pas! Nom de Dieu, ça ne va pas! C'est normal de ressentir de la frustration, de l'angoisse, de la peine. Mais ne vous enfuyez pas. Réclamez justice. Justice pour Mère nature!" (Avec AFP, ATS)

SCIENCES

SCULPTURE

Le spatial pour percer les secrets de l’océan

Un Orang outan rue Princesse Caroline ! L

e musée océanographique de Monaco et le Centre National d’Etudes Spatiales ont signé mi septembre un accord de partenariat* visant à L développer une meilleure connaissance de l’Océan à l’aide des tech-

g Sensibiliser les plus jeunes Le Musée océanographique revendique un rôle «de médiateur entre les scientifiques, les acteurs de la société civile, les décideurs institutionnels et économiques, les médias, le grand public» avec l'ambition de promouvoir la connaissance et la protection du monde marin, d’informer et sensibiliser sur les grandes thématiques et problématiques liées à l’Océan. «Tout particulièrement visé, le jeune public trouvera dans les sciences spatiales une accroche stimulante aux problématiques et enjeux liés à l’Océan» détaille Robert Calcagno qui dirige l’établissement scientifique monégasque. g Le spatial au service du développement de l’économie bleue Les échanges entre le CNES et l’Institut océanographique - qui existaient déjà sous forme de diverses collaborations comme l’organisation du colloque « Mer et Espace » au sein de la Maison de l’Océan à Paris – vont pouvoir prendre corps et se développer, permettant aux deux institutions de bénéficier de leurs expertises respectives. Le CNES, depuis des dizaines d’années, a développé une expertise en océanographie spatiale permettant à la communauté scientifique française de l’océan d’être reconnue. Avec l’ouverture de ses données et services spatiaux, il augmente le potentiel de connaissances sur ce milieu et les activités qui le côtoient. Outil essentiel de compréhension et de surveillance de l’Océan et de l’impact des activités humaines, le spatial doit se mettre de plus en plus au service du développement de l’économie bleue qui supporte la création de valeurs et d’emplois et protège efficacement et durablement les écosystèmes marins. Ce partenariat pourrait trouver ces premières applications d'ici peu à travers le prochain programme de l’Institut océanographique dédié aux mondes polaires en 2022 et ses actions de médiation. D’autant que 2022 sera une année de commémoration, celle de la disparition du Prince Albert Ier, inventeur de l’océanographie… (P.Y.R.) * Accord signé en marge des Assises de l’économie de la mer à Nice

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nologies spatiales. On parle d’océanographie spatiale. Un objectif qui rejoint la devise du Musée Océanographique de Monaco : «Ex abyssis ad alta». Des abysses aux étoiles – traduction française - ; une devise qui va se traduire concrètement. Les solutions technologiques (et notamment le satellite SWOT construit par Thales à Cannes) et les données issues de l’expertise du CNES en océanographie spatiale pourront être placées au cœur des programmes développés par l’Institut océanographique.

a 7ème Biennale de sculpture se déroule à Monaco, rue princesse Caroline, à ciel ouvert jusqu’au 22 octobre. Les oeuvres créées par 15 artistes jalonnent toute la rue, comme un hymne à la vie sur le thème « Un air de liberté ». Parmi ces sculptures exposées rue caroline, trône un Orang-outan. Comme un clin d’œil à la « liste rouge » de l’UICN (voir par ailleurs) sur les espèces menacées de disparition. "Orang outan" signifie littéralement "homme de la forêt" en malais, mais la destruction et fragmentation des forêts, notamment pour l'huile de palme et pour le profit des "hommes des villes" mettent cette espèce en danger d’extinction. « Je veux juste vivre et rester libre » semble dire cet Orang outan – oeuvre de l’artiste Beli – qui sortant de sa forêt tombe au milieu des palettes d’expédition, symbole de la suractivité commerciale mondiale, cause de la destruction de son habitat. (P.Y.R.)

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ECOLOGIE

éunie en congrès mi-septembre à Marseille, l'Union internationale de conservation de la nature a rendu publique une actualisation très attendue de sa "Liste rouge". Au total, la dernière édition de ce véritable baromètre de l'état du vivant sur notre planète répertorie 138'374 espèces, dont 38.543 sont classées dans les différentes catégories "menacée". Soit quelque 28%. Le congrès de l'UICN est l'occasion de multiplier les messages sur le lien entre l'effondrement en cours de la biodiversité et les activités et conditions de vie humaines sur une planète également menacées par le changement climatique. Les célèbres dragons de Komodo, menacés par le changement climatique, ont été classés "en danger" samedi sur la "liste rouge" des espèces menacées de l'UICN. Cette dernière a également pointé la surpêche poussant vers l'extinction plus du tiers des requins...


SPORT & LOISIRS FORMULE 1 • Le Grand Prix d'Italie a failli se terminer tragiquement : le commentaire de l'ancien champion Jackie Stewart

"Hamilton aurait pu mourir" par Pierre-Yves Reichenecker

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SPORT

e Grand Prix d’Italie sur le mythique circuit de Monza le 12 septembre aurait pu se terminer tragiquement. Au 26° tour, au niveau de la chicane du Rettifilo : Verstappen tente de passer à l'intérieur, Hamilton ne lui laisse pas de marge. La Red Bull décolle et se retrouve avec deux roues sur la Mercedes du Britannique. Aucune conséquence physique pour les pilotes, mais Hamilton aurait pu être écrasé par la partie arrière de la monoplace de son rival. Sauvé par le halo, Hamilton était encore sonné après la fin de la course, après avoir tout de même subi un impact à la tête. (Photo 1) Verstappen sort de sa monoplace, Hamilton est dans la sienne, choqué visiblement… et le néerlandais s’en va sans même un regard vers la Mercedes du britannique (photo 2).

g La réaction de Jackie Stewart En 25 ans de passion F1, je ne me souviens pas d’avoir vu cela. Parfois une « engueulade » sérieuse entre deux pilotes… mais partir sans se demander comment va « l’autre », sans aller voir, jamais. Une image qui a fait réagir Jackie Stewart, le triple champion du monde : "Verstappen met plus de temps que prévu à mûrir. Même pas aller voir Hamilton après un grave accident alors que tu viens de rouler sur le gars, c’est quelque chose que je ne comprends pas vraiment. Surtout quand il est encore dans sa voiture et y est resté longtemps avant de sortir. Max a beaucoup à apprendre. Mais qui écoutera-t-il ? Il est très, très bon. Il est probablement le pilote le plus rapide sur la grille maintenant, mais pour être un vrai champion, vous ne pouvez pas vous mêler de chutes tout le temps." Hamilton a été sauvé d’une blessure grave par le dispositif de protection dite "halo" de sa monoplace Mercedes. "Si j’étais leur chef d’équipe, je leur dirais : Pour l’amour de Dieu, ne recommencez plus . Ce n’est pas parce que vous menez le championnat du monde que vous êtes à l’épreuve des balles."

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g « Sans le halo, Lewis aurait pu mourir » Stewart, qui a fait plus que tout autre pilote pour révolutionner la sécurité en course automobile, pense que les deux hommes ont pris des risques inutiles à un endroit dangereux. Et s’interroge sur la sanction annoncée par les instances sportives. « Les commissaires ont plus d’informations, mais s’ils étaient si certains que Verstappen était entièrement à blâmer, alors pourquoi n’obtient-il qu’une pénalité de trois places ? (pour le Grand-Prix suivant, à Sochi, où il a décroché une excellente deuxième place - en partant dernier sur la grille – derrière justement Lewis, NDLR). S’il n’y avait pas eu le halo, Lewis aurait pu mourir, et le présumé coupable ne reçoit qu’une tape sur le poignet ! » Et Sir Jackie estime qu’il y a responsabilité partagée entre les deux pilotes qui se disputent la couronne mondiale 2021.Ambiance tendue. Ces deux là ne partiront pas en vacances ensemble, mais peut-être se croiseront-ils par hasard non loin de chez eux, dans une rue de Monaco ? CLASSIC WEEK

Un beau voyage dans l'histoire

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iennale unique au monde, la Monaco Classic Week – La Belle Classe, a réuni sur quatre jours une centaine de bateaux de tradition, mêlant les somptueux voiliers parfois centenaires aux canots moteurs et aux dinghies du début du siècle précédent. Un voyage dans le temps, dans l’histoire d’un yachting conjuguant sport, performance avec Art de Vivre, associant dans une même logique, voiliers de tradition, motor-yachts d’époque et canots automobiles anciens, à l’avènement de l’aviation et des hydro-planeurs. N’oublions pas que Monaco a été dès le début des années 1900 précurseur dans l’aventure de l’aviation… et Port Hercule oblige, de l’hydravion. C’est dans cet esprit si particulier, toujours aussi séduisant, que l’événement orchestré par le Yacht Club de Monaco renoue avec bonheur en combinant harmonieusement régates, mise en valeur de l’authenticité des voiliers à travers le Prix de la Restauration, savoir bien vivre la mer au travers du Concours des Chefs, respect de l’étiquette avec le Concours d’Elégance, et l’extraordinaire voyage dans le passé reconstitué à l’occasion de l’exposition intitulée « Meetings de canots automobiles à l’époque d’Albert Ier – La Collection du Yacht Club de Monaco restaurée ». En clôture de cette semaine, la grande parade finale, menée par le SS Delphine (1921), a réuni en un seul sillage l’ensemble de participants, depuis le Musée Océanographique jusqu’à la plage du Larvotto, témoignage ardent d’un patrimoine maritime plus vivant que jamais, dans toute sa somptueuse diversité. L’occasion de célébrer le centième anniversaire de ce yacht à vapeur, encore en activité, reconnaissable à son étrave inversée et à la finesse de ses lignes (78,50 m de long pour 10,83 m de large) et équipé de trois chaudières qui font tourner deux moteurs à quadruple expansion de 1500 chevaux et qui est resté dans sa configuration originale. Rendez vous est déjà pris pour la Classic Week suivante en 2023. (A.P.J.)

* pour l’étranger (dehors Monaco et France) ajouter +50% ; Dehors Europe : + 100%

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Bon a retourner, accompagné du chèque à l’ordre de Global Media Associates Sas à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

N° 209 • Octobre 2021

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ÉTAPE DE RÊVE À JULIÉNAS!

Calme et gourmandise au cœur du Beaujolais

Alain BLETON

La Rose Juliénas

Ancienne Place du Marché F - 69840 Juliénas

+33 4 74 04 41 20

www.chez-la-rose.fr info@chez-la-rose.fr Christine et Alain Bleton et leur équipe vous accueillent dans le pittoresque village viticole de Juliénas. Tombés sous le charme il y a quelques années, c'est finalement en 2017 qu'ils achètent l'Hôtel-Restaurant “Chez La Rose” et concrétisent ainsi leur rêve de mise au vert. Désormais rebaptisé “La Rose”, l'HôtelRestaurant propose 11 belles chambres aussi apaisantes que confortables où vous prendrez plaisir à vous reposer.

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N° 209 • Octobre 2021

Après un passage à l'Hôtel du Rhône à Genève, la Poularde Bressane à Grenoble où il obtient une Etoile au Guide Michelin, il fut ensuite le Chef Exécutif de l'Hôtel Richemond à Genève. Il devient en 1990 Responsable du restaurant gastronomique de l'Ecole des Arts Culinaires et de l'Hôtellerie à Ecully, créé et géré par son Maître, Paul Bocuse. En 1993, son parcours se poursuit ensuite à Monte-Carlo au Métropole Palace Hôtel, pour le plus grand plaisir des gourmets de la Riviera. Puis de retour à Genève en 2001, il accède au poste de Chef des cuisines pour un palace genevois avant de s’installer à Juliénas.

La Table d’Alain Bleton et La Petite Rose vous offrent des menus inspirés des produits de la région en harmonie avec les saisons. Tous deux professionnels de l'hôtellerie-restauration de luxe, Christine et Alain Bleton mettent tout en œuvre pour que votre séjour reste un inoubliable souvenir avec un excellent rapport qualité/prix. Ne cherchez plus, vous avez trouvé la bonne adresse ! En saison estivale, terrasse intérieure et piscine.


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