La Principauté Mai 2022

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Année XXII • Numéro 216 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Mai 2022

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Dossier Spécial

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C'est pour cette fois Charles !

Christophe Robino, nouveau Conseiller-Ministre des Affaires Sociales et de la Santé

Professionnalisme uni à l'expérience N° 216 • Mai 2022 1 8 ☞ FINANCE • TAUX D’INTÉRÊT ET VALORISATION DES ACTIONS : LA FIN DE LA GESTION PROFILÉE TRADITIONNELLE ? • PAGE


DOSSIER SPECIAL

Charles Leclerc en route

De retour sur le devant de la scène en cette entame de saison 2022 à la faveur d'une Scuderia Ferrari e

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de l’Albert Park, le Monégasque a non seulement pris un premier ascendant psychologique en interne, mais s’est également placé dans les meilleures dispositions (comptables) face à une concurrence pour l’instant réduite au seul Max Verstappen. « On a vraiment effectué un énorme pas en avant au niveau de la performance par rapport à l’année dernière, se satisfait le champion 2017 de Formule 2 au micro de Canal +. Surtout d’un point de vue moteur. On a aussi une voiture très fiable. »

g Confiné pendant deux ans à un rôle d'outsider... Pendant deux ans, il a été confiné à un rôle d’outsider. De simple protagoniste. Cantonné vingt-quatre mois durant à une obscure lutte en milieu de peloton par une monoplace souffreteuse et aux performances moteur bridées par le tour de vis réglementaire imposé par la FIA en fin de saison 2019 (Ferrari était accusée de ne pas respecter la réglementation en dépassant le débit de carburant maximum autorisé. Ndrl), Charles Leclerc a retrouvé la lumière des sommets en cette très prometteuse entame de championnat 2022. Homme fort d’un début de saison à double visage et au cours duquel Ferrari et Red Bull se sont tour à tour partagés les lauriers, l’enfant prodige de la Principauté s’est positionné d’entrée de jeu comme l’un des grands favoris à la couronne mondiale. Vainqueur avec autorité de la manche d’ouverture de la saison à Bahreïn, Leclerc a ensuite survolé le Grand Prix d’Australie, décrochant au terme d’un week-end quasi-parfait le tout premier grand chelem (pole position, meilleur tour en course, victoire et course menée de bout en bout. Ndlr) de sa carrière en Formule 1. Infaillible quand dans le même temps son coéquipier Carlos Sainz a affiché quelques signes de fébrilité du côté

g « C’est génial de se retrouver de nouveau dans cette position » Résolument conventionnelle en comparaison à la plus audacieuse Red Bull RB18 ou encore face à la Mercedes W13 et son concept extrême « sans pontons », la Ferrari F1-75 a en effet affiché un degré de fiabilité remarquable depuis l’ouverture des hostilités à Bahreïn (seul Sainz a été perturbé par un problème de volant à Melbourne. Ndlr). Un gage de sérénité d’autant plus appréciable pour la figure de proue de Maranello qu’à l’inverse de la Scuderia ses principales rivales au championnat ont toutes les deux connues des fortunes diverses avec leur nouvelle création. Si le mal qui affecte les flèches d’argent se situe davantage au niveau de la performance pure (les Mercedes ont concédé une seconde pleine sur la pole de Leclerc en Australie. Ndlr) et de la difficulté à endiguer le très handicapant phénomène de « marsouinage », les Red Bull ont de leur côté subi de nombreuses avaries techniques, favorisant ainsi l’envolée du natif de Monaco au championnat. Solide leader du classement pilotes à l’issue d’un Grand Prix d’Émilie-Romagne pourtant gâché par une grossière erreur de pilotage à dix tours de l’arrivée (il termine seulement sixième à Imola. Ndlr), Leclerc s’est bâti en l’espace de quatre courses un confortable pécule (27 points. Ndlr) sur celui qui, à priori, devrait représenter la plus grande menace en cette saison 2022, le champion en titre Max Verstappen. « Nous n’en sommes qu’au tout début, tempère toutefois le fer de lance de la Scuderia en conférence de presse d’après

DOSSIER

par Andrea Noviello

evré de victoire pendant deux ans en raison du manque de performance de sa Ferrari, Charles Leclerc a entamé la saison 2022 de Formule 1 sur les chapeaux de roues en remportant deux des quatre premières épreuves du championnat. Figure de proue d’une Scuderia Ferrari enfin revenue au plus haut niveau, l’enfant prodige de la Principauté a d’entrée de jeu affiché ses ambitions face à une concurrence pour l’instant réduite à la seule menace Verstappen.

L'EDITORIAL

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par Roberto Volponi

Grand Prix d’Australie. Il est donc difficile de penser au championnat. Nous avons toujours été au rendez-vous pour le moment donc j’espère que cela continuera comme ça. Si c’est le cas, alors nous avons probablement des chances pour le titre ce qui me fait très plaisir surtout après les deux dernières années difficiles que nous avons traversé l’équipe et moi. C’est génial de se retrouver de nouveau dans cette position. »

Pourquoi on ne peut pas effacer d’emblée 72 ans d’histoire…

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’idée seule – même si peu probable - de déposséder Monaco de son Grand Prix de Formule 1- est capable de faire trembler les Monégasques et les résidents, mais aussi la plupart des habitants de ses alentours. Car depuis la moitié du siècle dernier c’est l’événement-phare de la Principauté, qui engendre un énorme chiffre d’affaires, difficilement quantifiable dans ses proportions exactes, mais qui sans doute contribue largement à relever le budget annuel de l’Etat monégasque et des communes voisines. Du surcroît, il s’agit d’une vitrine incontournable pour l’image et l’attractivité du pays. La Principauté sans Grand Prix ne serait plus la même et une telle éventualité serait perçue comme une véritable catastrophe… Et c’est peut-être justement à cause de son importance que les rumeurs sur sa possible disparition se sont multipliées au cours de ces dernières années : anachronique, trop dangereux, et même peu spectaculaire ! Ce sont les arguments les plus utilisés - à plusieurs reprises - par ses détracteurs. Mais il a suffi de l’interview d’un représentant d’une écurie anglaise pour pimenter à nouveau les craintes récurrentes d’une disparition du calendrier de la Formule 1 au profit d’autres circuits internationaux plus exotiques et plus rentables (voir encadré page 3). Concrètement, existe-t-il un risque réel ? Il a fallu l’intervention du président de l’Automobile Club de Monaco, Michel Boeri (photo) – lui aussi morceau d’anthologie de l’histoire avec son demi-siècle à la tête de l’ACM - pour mettre de suite de l’apaisement dans le débat, à travers les colonnes du journal local, et ainsi atténuer le vent de panique qui avait enflammé la Principauté. Personne ne touchera le Grand Prix, Boeri a voulu encore une fois rassurer, en faisant transparaître, entre les lignes, qu’il ne s’agit en gros que d’une question d’argent : les négociations sont bien avancées et il ne reste qu’à les finaliser et signer un nouveau contrat avec Liberty Media. Car depuis que ce groupe américain - spécialisé en communication - a racheté les droits de la F1, il a inauguré une nouvelle gestion visant toujours à privilégier le côté « show business » de la classe reine, plutôt que celui du sport au sens strict. Dans cette perspective, c’est le spectacle qui doit être en premier lieu être assuré, et pour ce faire – selon ces nouveaux patrons de la F1 - il faut que sur toutes les pistes du circuit un bon nombre de dépassements soient possibles, voir facilités. Ce que l’étroitesse des rues de la Principauté - en grande partie – objectivement ne permet pas. Un argument récurrent et bien connu, renforcé cette année par l’arrivée en F1 de voitures aux dimensions élargies, argument qui apparaît clairement comme un prétexte pour une hausse des contrats futurs… Quoi qu'il en soit, on ne peut pas effacer d’un coup de baguette 72 ans d’histoire ! Car si c’est exclusivement une question économique, on trouvera sans doute un compromis satisfaisant pour tous. Dans le cas contraire, la possibilité de petits aménagements du circuit – en dernière instance – pourrait être explorée. Des concessions ont d’ailleurs déjà été faites, comme l’adéquation du programme des courses sur trois jours, comme pour les autres Grand Prix. Ou l’annulation d’un vaste projet immobilier (avec des suites judiciaires…) qui aurait rendu difficile l’installation des structures réservées aux médias lors de l’événement. On pourrait en faire davantage, si cela s’avérait vraiment indispensable, comme prévoir une couverture temporaire de la zone du Stade Nautique pour élargir le tracé. Mais on peut penser que tout restera en l’état pour longtemps encore, car ce Grand Prix est aussi célèbre par son aspect très « glamour », unique et difficilement reproductible ailleurs, là où le public assume lui-même de faire partie du spectacle. Paradoxalement, la difficulté des dépassements fait en sorte que les essais qualificatifs deviennent une espèce de Grand Prix « bis ». Et la haute probabilité d’intervention de la « safety car » est capable à chaque instant de remettre en cause le résultat final de la course. Sans compter les « pit stops », qui dans un circuit si court ne sont pas trop pénalisants et donc peuvent être plus nombreux… Une chose est sûre : à Monaco le spectacle ne fera défaut ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais !


GRAND PRIX DE MONACO 2022

e vers la couronne mondiale ?

enfin redevenue compétitive, l'enfant prodige de la Principauté rêve plus que jamais d'un succès de prestige dans "sa" course... POLEMIQUE

Le Grand Prix de Monaco

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peut-il vraiment disparaître ?

g Une monoplace bien née mais encore perfectible... De retour sur le devant de la scène après deux saisons frustrantes et au cours desquelles il n’aura que trop rarement eu l’opportunité de démontrer toute l’étendue de son immense talent (le Monégasque n’a décroché que trois petits podiums en deux ans. Ndlr), Leclerc savoure avec gourmandise le renouveau de la Scuderia, mais refuse de s’emballer pour autant lui qui connaît mieux que quiconque la relative fragilité d’une position dominante au plus haut niveau du sport automobile. Convaincue de devoir rester sur ses gardes face à une concurrence, Red Bull en tête, pas vraiment encline à se laisser aussi rapidement distancer dans la course au titre mondial, la figure de proue de Maranello s’attend à devoir batailler férocement pour conserver un leadership que les champions du monde en titre, mais également les pilotes Mercedes entendent bien lui contester à l’avenir. Sujette, elle aussi, à un important phénomène de « marsouinage » (effet provoqué par le retour de l’effet de sol sur les monoplaces et qui engendre de forts rebondissements des autos en ligne droite. Ndlr), la F1-75 offre de très grosses perspectives d’évolution et c’est justement dans ce domaine que les hommes de Mattia Binotto devront se montrer irréprochables pour espérer ne pas revivre les cruelles désillusions vécues en 2017 et en 2018. « Le développement sera la clé cette année, confirme le protégé de Nicolas Todt au soir de sa deuxième place saoudienne. Il sera difficile de tenir le rythme de Red Bull en matière de développement, mais j’ai confiance en mon équipe. Tout le monde fait de l’excellent travail à Maranello. Nous avons des évolutions qui vont arriver et je suis persuadé que nous allons dans la bonne direction. » Celle qui le mènera tout droit vers la consécration suprême en fin de saison ?

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oyaux du championnat du monde de Formule 1 depuis des décennies, le Grand Prix de Monaco a récemment subi les critiques de l’actuel team principal de McLaren Zak Brown. Pointée du doigt pour l’exigüité de son tracé et pour sa faible contribution financière à l’essor perpétuel de la catégorie reine du sport automobile, la course la plus glamour du calendrier voit son statut menacé au moment même où le contrat entre la Principauté et Liberty Media arrive à échéance. De là à carrément disparaître de l’échiquier ?

g La troisième épreuve la plus organisée de la F1 ! En 72 ans d’histoire, rares ont été les pays mieux représentés que la Principauté de Monaco dans le calendrier du championnat du monde de Formule 1. Annulée pour cause de force majeur en 2020 en raison de l’épidémie mondiale de Covid 19, la course la plus mythique de la saison n’a manqué que quatre autres échéances (entre 1951 et 1954. Ndlr) en plus de sept décennies, s’imposant de facto comme la troisième épreuve la plus organisée de la F1 derrière le Grand Prix de Grande-Bretagne (72 courses. Ndlr) et le Grand Prix d’Italie (72 courses. Ndlr). Deuxième circuit le plus visité après Monza avec 67 manches disputées sur son célèbre tourniquet, le tracé princier a pourtant vu son statut d’intouchable sérieusement ébranlé dans les dernières semaines. Critiqué pour le manque de spectacle offert depuis plusieurs années par son impitoyable et exigu circuit en ville, le Grand Prix de Monaco a également été pointé du doigt pour la relative (on parle tout de même de 12 millions d’euros selon le Daily Mail. Ndlr) modicité de la redevance versée par l’Automobile Club de Monaco au promoteur de la discipline, Liberty Media. « Monaco a toujours représenté la partie la plus glamour de la F1, consent à reconnaître le team principal de McLaren Zak Brown lors d’un entretien accordé à Reuters. Je pense néanmoins que Miami, Singapour et Las Vegas commencent à ajouter des marchés assez glamours. Je crois que Monaco doit s’aligner sur les mêmes conditions commerciales que les autres Grand Prix et doit, peut-être, aussi travailler sur les moyens d’adapter sa piste, car à mesure que nos voitures sont devenues plus grosses, la course est devenue plus difficile. » g Michel Boeri : « Le Grand Prix aura lieu après 2022 » Tiraillée entre son désir de conserver quelques « historiques » à son calendrier et sa volonté affirmée de poursuivre l’expansion de la discipline vers de nouveaux marchés toujours plus lucratifs (Arabie Saoudite, Qatar, Chine. Ndlr), la Formule 1 veut profiter de l’arrivée à échéance de plusieurs contrats, dont celui qui le lie à la Principauté de Monaco, pour renégocier des conditions à la hausse ou en cas d’échecs des négociations se tourner vers des destinations plus enclines à accepter le faramineux coût du plateau (l’Arabie Saoudite, le Qatar ou encore l’Azerbaïdjan débourseraient chacun 55 millions d’euros par saison pour voir les F1 se produire sur leur sol. Ndlr) fixé par Liberty Media. Remise en cause au même titre que le Grand Prix de France, le Grand Prix de Belgique ou encore le Grand Prix du Mexique (tous trois en fin de contrat en 2022. Ndlr), l’épreuve princière a depuis reçu plusieurs soutiens de poids. Si le pilote français Pierre Gasly a reconnu que la suppression du Grand Prix de Monaco au calendrier de la F1 serait vécue comme « un choc » et un véritable crève-cœur, il en est un autre qui n’a pas tremblé au moment d’évoquer la place de la course la plus emblématique de la saison dans le futur échiquier de la catégorie reine du sport automobile. Venu, comme de coutume, assister à la réunion générale du corps des commissaires dans les célèbres locaux jouxtant la ligne droite de départ du tracé monégasque, le président de l’Automobile Club de Monaco Michel Boeri a tenu à démentir les rumeurs les plus alarmistes. « Je peux vous garantir que le Grand Prix aura lieu après 2022, assure l’homme fort de l’ACM dans des propos relayés par Nice-Matin. Je ne sais pas si on va signer pour trois ans ou cinq ans, mais c’est du détail. Nous sommes toujours en discussion avec Liberty Media et nous avons défini le prix du plateau. » (A.N.)

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DOSSIER SPECIAL

GRAND PRIX DE MONACO 2022

Max Verstappen et Lewis Hamilton : destins croisés par Andrea Noviello

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g Des destins diamétralement opposés... En Formule 1 plus qu’ailleurs la réalité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil aux performances respectives de Max Verstappen et de Lewis Hamilton en cette entame de championnat 2022. Hommes forts d’une saison 2021 à jamais gravée dans les annales de la catégorie reine du sport automobile, le Néerlandais et le Britannique ont vampirisé toute l’attention l’an dernier, écrasant la discipline de leur incommensurable talent lors d’un duel au sommet qui a quelques fois déraillé en véritable combat de rue (Silverstone, Monza. Ndlr). Portés aux nues par leurs équipes respectives mais aussi par l’ensemble de la communauté F1, le pilote Red Bull et son homologue de chez Mercedes vivent depuis des destins diamétralement opposés. Si l’un (Max. Ndlr) a déjà réussi à s’imposer à deux reprises, l’autre (Lewis. Ndlr) en revanche a redécouvert non sans une certaine amertume le goût de la frustration et de l’impuissance. g Verstappen sur courant alternatif Sacré pour la toute première fois de sa carrière l’an dernier au terme d’un final houleux et pour le moins controversé à Abou Dhabi, Max Verstappen endossait le costume de favori à sa propre succession au moment de débuter sa huitième saison en catégorie reine. Vite rassuré sur le potentiel d’une Red Bull RB18 visiblement bien née mais fragile, le Néerlandais a, d’entrée de jeu, affiché ses ambitions en se plaçant comme le premier opposant à Charles Leclerc dans la nuit étoilée de Bahreïn. Injustement privé d’une deuxième place amplement méritée en course par la faute d’un problème d’alimentation en carburant qui l’a contraint à renoncer à seulement trois tours du drapeau à damier, le petit protégé d’Helmut Marko s’est brillamment rattrapé une semaine plus tard du côté de l’Arabie Saoudite en damant le pion au pilote de la Scuderia à quelques encablures de l’arrivée. Sorti vain-

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DOSSIER

ivaux pour le titre mondial l’an dernier et grands protagonistes de la saison 2021 de Formule 1, Max Verstappen et Lewis Hamilton ont connu un début de championnat 2022 des plus contrastés. Si le Néerlandais est parvenu à contrebalancer l’amertume de deux casses mécaniques par autant de victoires, le Britannique n’a en revanche jamais été en mesure de se montrer au volant d’une Mercedes ratée et lourdement déficitaire sur le plan de la performance pure.

queur d’un duel ô combien passionnant et particulièrement correct avec le Monégasque à Djeddah, « Max la menace » n’a cependant pas pu rééditer sa performance dans les rues de Melbourne, une nouvelle défaillance mécanique (fuite d’essence. Ndlr) le contraignant à renoncer pour la deuxième fois en trois courses. Furieux du manque de fiabilité affiché par sa RB18, le pilote Red Bull a ouvertement laissé éclater sa frustration devant les micros avant de réussir un week-end en tout point parfait quinze jours plus tard sur les terres de Ferrari à Imola (pole position et double victoire lors de la course sprint et du Grand Prix. Ndlr). « Ce début de saison n’avait pas été extraordinaire de manière générale, concède en interview d’après-course le fils de Jos Verstappen. Nous avions donc besoin d’un bon week-end. Ce résultat arrive au bon moment. Un doublé pour l’équipe, mais aussi le maximum de points marqués en ce qui me concerne : c’est juste incroyable ! ». g Hamilton à contre-courant Grand battu du final de Yas Marina (Abou Dhabi. Ndlr), Lewis Hamilton a longtemps laissé entretenir le doute sur sa participation à la saison 2022 de Formule 1. Finalement bien présent au rendez-vous, le septuple champion du monde s’était juré de prendre sa revanche pour ce qui pourrait être la dernière touche d’un exceptionnel et sans doute inimitable tableau de maître. Rapidement refroidi par les prestations très modestes de

sa W13 lors des essais d’intersaison, le pilote Mercedes a pourtant réussi, grâce à son expérience et son inégalable science de la course, « l’exploit » de se classer troisième du Grand Prix d’ouverture à Bahreïn. Comblé par un résultat inespéré compte-tenu du piètre niveau de performance affiché par les flèches d’argent dans le désert de Sakhir, « King Lewis » est toutefois vite revenu à une bien plus sombre réalité lors d’un week-end saoudien cauchemardesque de bout en bout (15ème en qualification et 10ème en course. Ndlr). Inexistant sur l’ultra-véloce tracé de Djeddah, le Britannique s’est à peine rassuré deux semaines plus tard en Australie (il termine à une honorable quatrième place dans les rues de Melbourne. Ndlr), puis a vécu un nouveau calvaire lors du Grand Prix d’Émilie-Romagne. Incapable d’effectuer la moindre remontée le samedi (pour la course sprint. Ndlr) comme le dimanche, le fer de lance de la firme à l’étoile a achevé sa piteuse prestation romagnole à une indigne treizième place. Dominé pour le troisième Grand Prix consécutif par son nouveau coéquipier George Russell, le natif de Stevenage préfère néanmoins focaliser son attention sur les carences actuelles de sa monoplace. « Nous avons de gros soucis avec le comportement de la voiture, déplore l’homme de tous les records en interview d’après Grand Prix d’Australie. Quand vous attaquez un peu trop, elle se défend et nous le fait payer cher ! On ne sait jamais à quoi s’attendre avec elle, c’est comme un serpent à sonnette. »

ANALYSE

L'imbattable Mercedes fait aujourd'hui grise mine...

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g Un rouleau compresseur qui écrasait tout sur son passage ! Depuis la révolution hybride, elle était l’armada à l’étoile. La machine à empiler les victoires et les titres. Le rouleau compresseur qui écrasait tout sur son passage. Ces huit dernières saisons, Mercedes n’a pas simplement dominé la concurrence. Elle l’a littéralement écœuré. Invincible depuis l’ouverture de son règne en 2014, l’écurie britanico-germanique a pourtant vécu un premier accroc en 2021. Dépossédée de son titre pilote par l’impétueux Max Verstappen lors d’un final des plus controversés à Abou Dhabi, la firme à l’étoile entendait bien effacer cette anomalie et récupérer son trône en cette saison 2022 placée sous le signe d’une toute nouvelle réglementation technique. Jamais prise à défaut lors des précédents changements réglementaires (2017, 2019, 2021. Ndlr), l’équipe managée par Toto Wolff s’est cette fois trompée. Et lourdement. g La dernière création de la firme à l’étoile s’est révélée être une déception Arrivée lors des derniers essais hivernaux de Bahreïn forte d’une monoplace au concept extrême (la W13 arbore des flans ultra-resserrés afin de favoriser une meilleure pénétration

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nvaincue au championnat constructeurs depuis l’introduction de la motorisation hybride en 2014, Mercedes est lourdement retombée de son piédestal en cette très douloureuse entame de saison 2022. Plombée par une monoplace mal née et de très handicapants problèmes de « marsouinage », l’écurie championne du monde en titre souffre comme cela ne lui était encore jamais arrivé en huit ans.

dans l’air de la monoplace tout en réduisant la trainée aérodynamique. Ndlr), Mercedes croyait alors pouvoir encore étendre une hégémonie que ni McLaren, ni Williams, ni même Ferrari n’étaient parvenues à faire perdurer aussi longtemps du temps de leur splendeur. Il n’en a rien été. Frappée, comme la quasi-majorité du plateau, par ce très handicapant phénomène de « marsouinage », la dernière création de la firme à l’étoile s’est finalement révélée être une déception. Et non des moindres. Dépassée en termes de performance pure par Red Bull, mais aussi et surtout par Ferrari, l’écurie octuple champion du monde a dégringolé dans la hiérarchie, devenant bien malgré elle la troisième force du plateau.

g « C'est pénible de se retrouver impuissant » Sauvée en ouverture de saison à Bahreïn et lors de la troisième étape du calendrier en Australie par le manque de fiabilité des Red Bull (ses pilotes terminent à chaque fois troisième et quatrième. Ndlr), Mercedes a en revanche sérieusement affiché ses limites du côté de l’Arabie Saoudite ou plus récemment en Émilie-Romagne. Si le nouveau venu George Russell a pu, à chaque fois, limiter les dégâts en offrant de bons points (il décroche 22 unités sur ces deux courses. Ndlr) à la firme à l’étoile, Lewis Hamilton a, de son côté, souffert comme rarement (il doit se contenter d’une dixième et d’une treizième place à l’arrivée. Ndlr). « Nous avons vécu le luxe d’être dans une longue période d’euphorie ces huit dernières années, constate le boss de Mercedes Toto Wolff. C’est d’autant plus pénible de se retrouver impuissant en ce début de campagne, mais nous allons réagir dans un exercice d’humilité pour nous remettre en question. » (A.N.)

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POLITIQUE & SOCIETE

"L'union nationale, c'est l'intérêt de tous"

g Monsieur le président, le 5 avril dernier vous avez été reconduit à l’unanimité des votants à la tête du Conseil National. Au-delà de la satisfaction personnelle, ce vote est la preuve de la solidité de l’union nationale, comment l’expliquezvous ? Stéphane Valeri* : "Tout d’abord, cette union nationale n’est pas le fruit du hasard. Je l’ai proposée à tous mes collègues, quelle que soit leur liste d’origine, pour faire face tous ensemble à la crise sanitaire, sociale et économique sans précédent que nous avons traversée avec la Covid-19. Elle n’a pu se faire que dans le respect réciproque des idées et de la diversité des opinions de chacune et de chacun. Ensuite, elle perdure naturellement, car j’ai tenu en permanence à associer mes 23 collègues aux réflexions, aux décisions et à la représentation de notre Assemblée, au-delà de cette crise sanitaire initiale. L’union nationale, c’est faire passer avant tout l’intérêt général de notre pays, mais cela suppose une capacité à travailler en équipe, ensemble, pour faire jouer au Conseil national tout son rôle dans nos institutions. On le voit bien, ce qui rassemble les Monégasques est plus fort que ce qui pourrait les diviser. Si Monaco a mieux traversé cette période historique que beaucoup d’autres pays, c’est aussi parce que nous avons été capables de travailler dans l’unité des institutions avec le Gouvernement. Sous l’autorité du Prince Souverain, c’est l’Etat monégasque tout entier, qui a démontré toute sa force et son efficacité, pour le bien des Monégasques, des Résidents, des acteurs économiques et des salariés de la Principauté."

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g Quelles sont les autres avancées qui vous ont marqué depuis 2018 ? SV : "Il y a eu de grandes avancées en matière d’adaptation de nos lois à l’évolution de notre société et de ses mentalités. Le 11 novembre 2019, une loi très symbolique venait dépénaliser l’avortement, ce qui mettait enfin nos textes en phase avec les réalités de notre temps. Le 17 décembre 2019, était aussi reconnue dans la loi monégasque l’union libre, ou encore contrat de vie commune, entre deux personnes qui s’aiment, quelle que soit leur orientation sexuelle, sans pour autant porter atteinte à l’institution du mariage. Sur le plan des évolutions de la société en matière de santé et de bien-être, nous avons aussi voté une loi attendue permettant de mieux reconnaître les pratiques non conventionnelles participant au mieux-être. L’évolution de la société, c’est aussi malheureusement l’accentuation de certains fléaux, comme les violences faites aux femmes ou le harcèlement en milieu scolaire. Pour y faire face, notre assemblée a voté deux lois importantes. Tout d’abord, la loi portant réforme des dispositions relatives à l’incrimination des agressions sexuelles, puis la loi très

attendue relative à la lutte contre le harcèlement et la violence en milieu scolaire. Accompagner les jeunes générations reste également au cœur de notre projet. Beaucoup de choses ont été faites. Afin de permettre à nos étudiants d’évoluer dans les meilleures conditions possibles, l’enveloppe budgétaire consacrée aux bourses d’études a été augmentée de plus de 50% depuis 2018, à la demande du Conseil National. Pour favoriser l’esprit d’entreprise et la création d’activités, notre assemblée a été à l’initiative de la gratuité de la domiciliation d’une entreprise dans les logements domaniaux. De même, un centre d’affaires domanial à tarifs préférentiels, appelé Monaco Boost, a vu le jour pour les Monégasques et leurs conjoints. Plus récemment, nous avons voulu donner la parole à la jeunesse par la création du Conseil National des Jeunes (CNJ), dont la première mandature vient de s’achever en formulant ses propositions avec une approche pleine de fraîcheur et toujours judicieuse. Une nouvelle promotion du CNJ a déjà été installée le 27 avril dernier. Nous avons redonné toute sa force au Conseil National et remis toutes les générations de Monégasques au cœur des décisions qui les concernent." g Il y a eu aussi le dossier « Union Européenne » et votre vote relatif à la transmission de la nationalité par mariage, des enjeux importants ? SV : "En effet, parmi les grands enjeux du futur, il y a aussi et toujours la négociation d’un éventuel traité avec l’Union Européenne. Nous avions promis aux Monégasques d’être vigilants et à notre place nous n’avons cessé de l’être. Jamais ce Conseil National n’accepterait que certaines lignes rouges soient franchies, dès lors qu’il s’agit de priorité nationale pour les Monégasques dans leur pays et donc de préservation de l’avenir de nos enfants. Défendre notre modèle social si envié de tous, et dont les Monégasques doivent avoir conscience des avantages qu’il leur procure, c’est aussi faire preuve de responsabilité en ayant voté une loi sur la transmission de la nationalité par le mariage, prolongeant à 20 ans le délai pour devenir Monégasque, contre 10 ans auparavant." g Quelles priorités pour cette nouvelle année ? SV : "Sur le plan économique, nous voyons les premiers résultats concrets de la transition numérique, qu’il faudra continuer d’accompagner avec de nouveaux textes législatifs comme celui relatif à la technologie blockchain. Mais le plus important sera celui relatif au « RGPD », la loi relative à la protection des données personnelles, sans laquelle Monaco ne pourra pas échanger efficacement avec le marché européen. Le travail législatif qui nous attend encore est considérable, mais souvent crucial. Pour ne citer que quelques sujets majeurs, il nous faudra voter une loi relative à la protection des droits des femmes, supprimant des dispositions obsolètes et inégalitaires, ainsi qu’un texte concernant la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes d’infractions pénales. Parmi les grandes perspectives des prochains mois, je souhaite mettre à l’ordre du jour d’une séance publique la loi concernant la modernisation du statut des fonctionnaires, facilitant notamment la mobilité, renforçant la formation, prévoyant l’allongement du congé paternité et le congé de soutien familial, et bien d’autres avancées dont certaines sont toujours en discussion avec le Gouvernement. Un autre grand sujet pour lequel il faut prendre les décisions les meilleures aujourd’hui, c’est celui de la prise en charge du vieillissement de la population et donc de la dépendance. Il faut rapidement mettre en chantier la construction d’un nouvel établissement pour personnes âgées dépendantes". * Président du Conseil National de Monaco

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g Quels sont pour vous les grands acquis pour les Monégasques obtenus depuis 4 ans par les élus, notamment en matière de logement ? SV : "Le logement des Monégasques était vous le savez notre priorité nationale absolue. Un an après notre élection, en mars 2019, le Prince Souverain annonçait un vaste plan national logement qui allait mettre fin à une pénurie qui pénalisait de trop nombreux foyers monégasques en attente d’appartements domaniaux. Rien que cette année 2022 et l’an prochain, ce sont plus de 600 logements neufs qui seront construits avec les grandes opérations que sont Testimonio 2, Testimonio 2 bis, Grand Ida et Palais Honoria. Ainsi, l’an prochain, tous les foyers monégasques dont la situation le justifie, seront bien logés dans leur pays. Mais nous le savons, chaque année, une centaine de nouveaux logements devront être construits pour satisfaire les nouvelles demandes. C’est bien toute l’ambition de ce plan national logement, une politique durable pensée pour une durée de 15 ans, avec à la clé environ 1500 logements neufs pour notre communauté nationale. Cette politique ambitieuse et historique, bénéficiera aussi aux Enfants du Pays, qui verront le Secteur protégé leur devenir à nouveau progressivement plus facilement accessible, avec la libération de très nombreux appartements actuellement occupés par des foyers monégasques, qui seront très prochainement attributaires de logements domaniaux. Toujours en matière d’amélioration de la politique du logement, comment ne pas souligner les progrès apportés par la loi du 10 décembre 2021 au Contrat Habitation-Capitalisation, qui permet aux Monégasques d’avoir le choix entre la location ou une propriété aménagée de leur appartement domanial. Je n’oublie pas non plus, les améliorations apportées à l’Aide Nationale au Logement, qui permettent jusqu’à la résorption de la pénurie domaniale en 2023, notamment à nos jeunes de pouvoir se loger momentanément dans le secteur privé avec l’aide remarquable de leur pays." © Photo CN

POLITIQUE

par Patrice Zehr


Le nouveau parcours du Dr. Robino par Patrice Zehr

g L’homme politique... Son troisième chemin est celui de la politique. Il a su s’imposer au sein du Comité de suivi dans l’approche des élus pour une gestion pragmatique de la pandémie et de ses conséquences sur la vie de la cité. Il a défendu - avec le Président Valeri - la spécificité de Monaco dans ses décisions sanitaires avec parfois des tensions avec le Gouvernement. Il a défendu une ligne d’adaptation aux évolutions de la Covid plus réactive par rapport à un principe rigide de précaution. On peut donc estimer que sa désignation par le Prince est un hommage rendu par le Souverain à la contribution qu’il a souhaité du Parlement dans la gestion de la crise sanitaire en partenariat constant avec le Gouvernement. g Nouveaux allégements Coïncidence du calendrier au lendemain de la nomination de Christophe Robino qui est entré en fonction en fait le 20 avril, le Gouvernement annonçait des assouplissements sanitaires. Comme un signe déjà de changement. Le concept de vivre avec un virus toujours présent, mais moins dangereux, s’est imposé. Malgré la contamination du Prince Souverain, aujourd’hui négatif,

comme de l’Archevêque, l’amélioration de la situation est indiscutable. Le point principal du dernier allégement concerne le retour à la normale dans les bars et restaurants. Plus de réservation obligatoire, plus de limitation du nombre de convives à table, et autorisation d’une ambiance musicale limitée à 74 décibels. Le télétravail reste possible jusqu’au 31 mai et le port du masque à l’intérieur est pour le moment maintenu sauf pour les chauffeurs d’autobus isolés des passagers. g Le Conseil national : pépinière pour l’Exécutif... Les institutions de Monaco facilitent des passerelles indispensables dans un petit pays entre les talents dans le respect de la séparation des pouvoirs. On peut noter que c’est la deuxième fois que le Conseil National pour la santé et le social joue son rôle de force de proposition et de pépinière pour le Gouvernement. Le Docteur Robino qui succède à Didier Gamerdinger ; remercié par le Prince pour son action pendant une période bien difficile, va mettre ses pas dans ceux du président actuel du Parlement Stéphane Valeri, qui fut pendant 7 ans, lui aussi, ConseillerMinistre des Affaires Sociales et de la Santé. Il va devoir gérer des dossiers en cours très importants dont celui structurant du nouvel hôpital. Trois chemins pour une nomination qui débouche sur un nouveau parcours et de nombreux défis. On peut citer le rapatriement à Monaco des complémentaires françaises liées aux retraites monégasques. Retraites réformées avec succès d’ailleurs par Stéphane Valeri.

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ous les chemins du docteur Robino le menaient à cette nomination en tant que Conseiller Ministre chargé de la santé et des affaires sociales. Trois chemins complémentaires. Celui du médecin, du néphrologue engagé auprès de ses patients qui louent sa compétence et sa disponibilité. Un engagement humain mais aussi très intense au niveau des organismes de santé de la Principauté. Le président du Syndicat des praticiens hospitaliers, le vice-président de l’Ordre des médecins, le membre du Centre scientifique de Monaco, le Chef de service néphrologie du CHPG, le Directeur médical du Centre d’hémodialyse, sait de quoi il parle quand il évoque le domaine de la santé. L’élu de la majorité Primo!, président de la Commission des intérêts sociaux et des affaires diverses, n’aura aucun mal au regard de son expérience à harmoniser les objectifs santé avec les priorités sociales.

Il devra préciser les objectifs du futur pôle santé d’excellence voulu par le Prince, conciliant la mission de service public avec une attractivité internationale. Il y aura aussi certainement un nouvel élan pour le handicap ou l’accompagnement des aînés. Des domaines liant santé et social qui font partie du modèle monégasque, un modèle envié mais qu’il faut sans arrêt défendre et améliorer malgré les imprévus. Cela demande un bon diagnostic et de bons traitements. C’est ce que le docteur Robino devenu ministre a fait toute sa vie et va, peu en doutent, continuer à faire...

JUSTICE

La longue marche vers la sérénité retrouvée e 1er juin prochain Sylvie Petit-Leclair remplacera comme Secrétaire d’Etat à la Justice Robert Gelli. Sylvie Petit-Leclair, diplômée d’une maîtrise de droit privé de l’Université de Nancy, a été juge d’Instance à Châteaudun, Sannois et Vanves, au début de sa carrière, avant de rejoindre le Tribunal de Grande Instance de Versailles comme Premier Juge puis Vice-présidente en charge de l’Instruction. Elle possède une solide expérience internationale, puisqu’elle a occupé la fonction de magistrat de liaison aux Pays-Bas (1999-2003) puis au Royaume-Uni (2007-2010). Sylvie PetitLeclair est Procureur Général de Monaco depuis septembre 2018.

g Les communiqués du Palais Le Prince a remercié pour son travail Robert Gelli et a réaffirmé sa vision de l’indépendance de la justice. « Le Souverain entend souligner l’intérêt éminent de nombre d’initiatives du secrétaire d’Etat à la Justice qui ont, entre autres, conduit à la création de l’Institut monégasque de formation aux professions judiciaires ainsi qu’à la signature de divers accords franco-monégasques d’entraide et de coopération en matière de lutte contre le terrorisme ou encore de formation des personnels pénitentiaires ». Enfin, le Prince « réitère son entière confiance dans les Cours et Tribunaux de la Principauté, ainsi que dans les magistrats qui y siègent, lesquels rendent la justice en son nom dans le respect scrupuleux du droit au procès équitable internationalement garanti par des instruments ratifiés par la Principauté ». Monaco est un Etat de droit où la justice en toute indépendance se rend au nom du Prince. Derrière les communiqués, nul n’est dupe, il y a bien eu une crise et une rupture… g Les explications d’une rupture Robert Gelli dont la mission était de ramener la sérénité dans la justice de Monaco après la

tempête autour des affaires Rybolovlev, s’est trouvé impliqué dans une lutte d’influence qui depuis des mois alimentait toutes les rumeurs sur le Rocher. Le Prince aurait pris la décision de ne pas renouveler le détachement de l’ancien membre du cabinet de Lionel Jospin, bénéficiant de l’appui de l’ancien Ministre d’Etat Serge Telle au-delà de quelques mois. Cette volonté exprimée aurait été contournée et quand le Prince s’en est rendu compte, il a décidé une remise en ordre et une reprise en main. Cela s’est concrétisé de façon spectaculaire par le remplacement de la totalité de son ancien cabinet. Robert Gelli assure ne faire que son travail en toute impartialité et ne pas comprendre son éviction. Il affirme ne pas vouloir régler de comptes, il se défend de toute dérive vers un clan monégasque ou de proximité excessive avec l’Exécutif, Cabinet, Gouvernement ou actuel Ministre d’Etat. Tout cela aurait créé un malaise avec la France mais dit-on ce serait maintenant de l’histoire ancienne. On verra. Il faut apaiser durablement et surtout clarifier les conditions des détachements de magistrats Français indispensables pour Monaco, une destination convoitée, mais un pays aux spécificités qui ne sont pas aux normes françaises dont les magistrats détachés sont imprégnés. © Photos DR

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g Le défi de Sylvie Petit-Leclair Si dit-on Robert Gelli et Sylvie Petit-Leclair ne s’appréciaient guère, la nouvelle Secrétaire d’Etat devra impérativement réussir la mission confiée à son prédécesseur : ramener la sérénité à Monaco dans une justice actuellement sous tension, qui se veut indépendante avec l’apport des compétences de magistrats français pour servir l’Etat de droit à son plus haut niveau et rendre une justice équitable au nom du Prince Souverain. (P.Z.)

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ECONOMIE & FINANCE

Fin de la vieille gestion profilée ? L

ECONOMIE

e point de départ de la gestion de portefeuille est de déterminer le profil de l’investisseur, en fonction de sa tolérance au risque, sa capacité de prendre des risques et son horizon d’investissement. Le profil ainsi défini, prudent, équilibré ou dynamique par exemple, déterminera la pondération maximale investie en actions (partie risquée du portefeuille) et par différence la pondération minimale investie en obligations (partie considérée comme peu risquée). C’est donc un modèle assez binaire. Les hypothèses qui ont conduit à ce système sont les suivantes : les actions sont plus risquées mais plus performantes que les obligations, les obligations apportent un rendement régulier avec peu de risque, enfin les actions et les obligations ne sont pas voire négativement corrélées. La gestion profilée à horizon d’investissement, a, de son côté, pour caractéristique d'évoluer avec le temps, dans l'optique d'une sécurisation progressive du capital. La partie risquée est diminuée au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’horizon d’investissement. g Objectif de la gestion de portefeuille L’objectif de la gestion de portefeuille est l’optimisation du couple rendement risque ; le rendement doit s’entendre en terme réel, c’est-à-dire au-dessus de l’inflation. Ce dernier détail prend aujourd’hui de plus en plus d’importance. Nous allons désormais voir si cette approche de gestion profilée traditionnelle (actions / obligations) a donné de bons résultats par le passé et quelles sont ses perspectives. g Exemple de portefeuille prudent Prenons par exemple un portefeuille prudent composé à 70% d’obligations (représenté par l’indice Bloomberg Global Aggregate hedgé en EUR) et à 30% d’actions internationales (représentées par l’indice MSCI World TR EUR). Sur 20 ans cette allocation passive a généré une performance moyenne de 4.5% par an avec une volatilité moyenne de 5.0% et un Max Drawdown (baisse maximale) de -14.2%. L’inflation a été sur la période en moyenne de 1.7%, le rendement réel a donc été de 2.8%. Le problème est que cette allocation fixe n’a pas un niveau de risque fixe : la volatilité sur 52 semaines glissantes a évolué entre 2.6% et 10.6%. De même la performance réelle (hors inflation de la zone euro) sur 1 an glissant de cette allocation prudente a varié entre -15% et +20%. Elle est actuellement de -9%.

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g Perspectives de la gestion profilée traditionnelle Compte tenu du niveau actuel des taux d’intérêt et de la valorisation des actions, il est assez peu probable de pouvoir répliquer à l’avenir les performances passées des portefeuilles profilés, en terme nominal mais encore plus en terme réel en raison de la hausse de l’inflation. Pour les mêmes raisons, le risque des portefeuilles profilés risque d’être supérieurs à ceux qu’il a été par le passé. g La gestion alternative La gestion alternative désigne un ensemble très varié de méthodes ou plutôt de stratégies de gestion d'actifs spécialisées, techniques et concentrées sur une niche de marché bien précise. La gestion alternative se donne pour objectifs d'atteindre un niveau de performance absolue, de préférence stable, décorrélée de la tendance globale du marché, tout en minimisant les risques. Parmi les stratégies alternatives on peut distinguer : l’arbitrage de convertible, le Long short Equity, l’Equity market neutral, le Long Short Credit, le Global Macro, le CTA, l’Event Driven et l’Alpha portable. Dans ces stratégies, la performance dépend de l’Alpha généré par le gérant et très peu du Beta du marché. Leur objectif est d’optimiser le couple rendement risque ; les gérants fixent un budget de risque assez stable dans le temps. g La Multigestion alternative La Multigestion traditionnelle consiste à déterminer une allocation d’actifs et à choisir les meilleurs fonds pour chaque poche. La performance dépend assez largement du marché, donc du Beta ainsi que de l’Alpha généré par les gérants. Elle permet aux investisseurs, en premier lieu, d’élargir l’univers d’investissement et d’avoir accès à de nombreuses classes d’actifs, sous-classes d’actifs et stratégies. On peut ainsi construire des portefeuilles plus diversifiés qu’en gestion directe. On peut également sélectionner les meilleurs spécialistes sur les différentes classes d’actifs, zones géographiques ou stratégies. Dans l’environnement actuel, l’Absolute Return peut constituer plus qu’une diversification ; la Multigestion alternative peut représenter le cœur d’un portefeuille. Elle consiste à sélectionner parmi les meilleurs fonds et stratégies alternatives les plus complémentaires afin d’optimiser le couple rendement risque du portefeuille, en contrôlant le niveau de risque. Cette gestion des risques est primordiale. * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

© Photo capitaine-epargne

par Thierry Crovetto *


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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Macron Président... à Monaco aussi !

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Nice : Le Musée de Préhistoire de Terra Amata de la Ville de Nice lance son site internet ! Rendez-vous désormais sur musee-terra-amata.org pour rencontrer les premiers Homo erectusniçois. Connu dans le monde entier, le site préhistorique de Terra Amata a livré les plus anciens foyers de l’histoire de l’humanité, témoignant des origines de la domestication du feu. Un outil interactif et facile d’accès. ☞ Cap d'Ail : Le musée Villa Les Camélias présente à partir di & » mai une exposition temporaire des sculptures de Corinne Chauvet, intitulée « Avec joie ! ». Corinne Chauvet a reçu de nombreux prix de sculptures en France et à l’étranger. Son exploration artistique puise dans la joie, la douceur humaine et le fou rire. Corinne Chauvet aime les conversations et la sérénité de notre petit moine intérieur. Ses sculptures offrent le miroir du meilleur de nous-mêmes et son travail devient universel. Exposition jusqu’au 30 septembre.

par Patrice Zehr

☞ Monaco : Les éditions jets d’encre viennent de publier « Le Portail d’Athénor - Tome 2 : L’Avènement de l’Ordinis » du jeune auteur monégasque Luc Giannetti. Luc Giannetti convoque magie, aventure et fantasy dans ce deuxième tome, plus profond, plus intense que le précédent, et entraîne ses héros dans une nouvelle quête captivante, où, de péripéties en révélations, les nerfs des lecteurs sont mis à rude épreuve. Prix : € 21,70 ; 488 pages.

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e vote est net. Le président sortant est reconduit avec plus de 58 % des suffrages. Sa rivale dépasse cependant les 41 % mettant à un niveau électoral jamais atteint le courant qu’elle représente. Un succès relativisé par le nombre d’abstentions au niveau record de 28 %. Dans les prochains jours le président élu va nommer un nouveau gouvernement qui devra confirmer sa promesse de gouverner autrement et de faire mieux. Ensuite, en juin, place aux élections législatives dont les vaincus veulent faire un 3ème tour. Si les partis soutenant le président n’ont pas la majorité il devra appeler un premier ministre d’opposition du côté de Mélenchon ou de Marine Le Pen. C’est assez peu crédible au regard du système électoral français majoritaire à deux tours. Le président va en tout cas analyser de près les résultats. On note des clivages clairs qui sont des enseignements. Les jeunes des métropoles et les retraités ont voté Macron, les actifs et les salariés intermediaires plutôt Le Pen. Les grandes villes ont plébiscité Macron, la France périphérique ou des campagnes a voté Le Pen. Les banlieues ont choisi Mélenchon. La France qui va plutôt bien croit en un mieux pour les 5 ans à venir, celle qui souffre n’y croit pas et rejette le bilan et les promesses du président. Sur le plan géographique le vote Macron est très important à l’ouest celui du RN au nord et dans le sud-est.

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☞ Antibes : Pinède Gould/ 6 au 19 juillet. 61ème festival Jazz à Juan Présentée récemment au Palais des Congrès, cette édition 2022 s’annonce prestigieuse avec nombre de pointures internationales, telles que Georges Benson en ouverture, suivi du iconique Paul Anka, John Legend, Gilberto Gill, Diana Krall et autre Herbie Hancock… A noter aussi les Jammin’Summer Session, soit 20 concerts gratuits à la petite pinède et place Nationale. Billetterie ouverte sur www.jazzajuan.com

g Monaco macroniste dans un environnement très Lepéniste... Dans notre département à proximité les résultats sont contrastés. A Nice Macron très en recul est néanmoins devant Marine Le Pen. Mais la région Paca a voté Le Pen et dans le département des Alpes-Maritimes toutes les vallées ont voté Le Pen. Monaco se trouve entouré de communes urbaines lepénistes. En principauté le président sortant a fait moins bien qu’en France mais frôle le 54 % alors que Marine le Pen fait mieux : plus de 46 %. Au regard cependant des résultats du premier tour on se rend compte qu’il y a eu une mobilisation pour le président sortant. Mathématiquement Le Pen plus Zemmour aurait du l’emporter cela na pas été le cas. L’écart est tout de même réduit. Autour de Monaco en revanche, c’est la candidate du RN qui fait la course en tête à Beausoleil, à la Turbie, à Cap d’Ail ou Roquebrune avec un record pour Menton avec près de 57 % des suffrages. g L’enjeu du "3ème tour" On notera qu’à l’issue d’une soirée électorale morne et sans enthousiasme éclatant, aucun état de grâce pour le vainqueur. La bataille des législatives est déjà lancée. La gauche tente de s’unir derrière Jean-Luc Mélenchon après le naufrage du PS et l’échec des écologistes. Le président va tenter de rallier des personnalités et des mouvements de proximité. Le bloc national aura du mal à dépasser les rapports Zemmour-Le Pen pour une stratégie électorale cohérente. Le but pour le président sera d’obtenir une majorité nette et d’éviter la cohabitation qui donne un pouvoir plus important à un premier ministre d’opposition. Le système électoral français pénalise la représentation des partis importants mais minoritaires. Le danger est l’exaspération des électeurs qui ne sont pas équitablement représentés au parlement et qui pensent alors au 4ème tour dans la rue. g Estrosi-Ciotti : le dilemme de la droite « républicaine » Ces législatives seront très importantes pour la région PACA et le département des Alpes-Maritimes et du Var. Le parti dominant, les Républicains subit un revers historique avec le fiasco de sa candidate Valérie Pecresse. Reste son implantation locale, dernier bastion comme pour le PS d’ailleurs. Il va donc tenter de résister à la poussée du RN et prouver qu’il vit encore au niveau des territoires. Le maire de Nice est du côté du président, l'ancien président et leader des Republicains du département est Reconquête, voire RN compatible. La stratégie des deux hommes, Christian Estrosi et Eric Ciotti, va être étudiée de près : le vote de leurs électeurs aussi. Leur affrontement est en fait un résumé des tentations de la droite républicaine pour le maintien d’une identité propre, vers un président réélu mais fragilisé ou vers une droite nationale et un Rassemblement National battu, mais toujours en hausse et même dominant dans le département... LIVRE

Les "colères virales" de Bernard Asso B

ernard Asso est vice-président du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Il bat des records de larges réélections dans son 2éme canton Niçois qu’il représente depuis 1985 sous les couleurs de la droite républicaine. Avocat réputé, il a formé, en tant que Professeur émérite des facultés de droit de l’Université de Nice Sophia-Antipolis, des générations d’étudiants, qu’il a souvent fascinés. Il est réputé pour des discours toujours originaux et percutants imprégnés, quel que soit le sujet, de sa vision du monde. Une vision que le confinement lui a donné le temps de revisiter. Cette vision, la pandémie lui permet donc de l’exprimer dans un livre. Le titre en est « Colères Virales » avec une explication : le « nous » serait l’angle mort de la pandémie. La Covid est tout à la fois une opportunité et un prétexte. Bernard Asso pense que la Covid a renforcé le « moi d’abord » de notre société au détriment du « nous ». Pour l’auteur, le « nous » est une continuité d’une identité partagée se rêvant encore un destin commun. L’essai va bien au-delà de réflexions sur la pandémie. Ces colères virales sont l’occasion de dresser un état de la France et des Français dans le monde d’aujourd’hui et de demain pour que l’avant ne soit pas détruit au nom de l’après.

☞ Monaco : C’est dans ses locaux que l’Académie Rainier III qui célèbre ses 100 ans, que Lara Terlizzi-Enza, Directrice de l’Office des Emissions de Timbres, a retracé l’historique des différentes dénominations de cet établissement, né en 1922, sous la direction du compositeur et concertiste monégasque Louis Abbiate. Trois grands événements ont été dévoilés : en ouverture la conférence musicale Un premier siècle d’histoire , en collaboration avec l’Institut Audiovisuel, le 28 avril, suivront le 18 mai à l’Auditorium Rainer III le Concert des anciens élève, puis le 15 juin, le Concert de Gala . Concerts gratuits sur réservation : Tèl. + 93 15 28 91 et www.academierainier3.mc ☞ Monaco : Stéphane Lamotte, secrétaire du Comité de commémoration Albert Ier- 2022, également chercheur-associé au CMMC à l'Université de Nice SophiaAntipolis, auteur de ce riche et beau livre retrace le parcours unique d’un Prince savant, navigateur-océanographe, mais aussi d’un Prince humaniste : Albert 1er, esprit curieux, homme d’Etat de paix et de justice…Correspondances, discours, croquis, cartes, tableaux, photographies, documents, inédits, permettent d’apprécier l’étendue de son œuvre, grâce aux fonds monégasques et français, à des collections privées. Préface de SAS le Prince Albert II Avant propos de Jean Malaurie. Une version anglaise est disponible. Les retombées financières seront reversées aux actions de la Croix-Rouge monégasque destinées à venir en aide aux civils Ukrainiens victimes de la guerre. « Les Mondes d’un Prince, Albert 1er de Monaco et son temps » (La Martinière) ☞ Monaco : Du 17 au 20 juin aura lieu le Street Art Challenge Junior 2022, organisé par la Mairie de Monaco en partenariat avec WSM Events. Ce concours d’art urbain est né de la volonté des collégiens du cru à l’occasion de l’édition 20182019 du Projet Communal Junior. Concourt ouvert aux élèves de la 4ème à la Terminale. Le formulaire de candidature doit être remis au plus tard le vendredi 20 mai 2022. - Règlement complet sur le site de la Mairie de Monaco : www.mairie.mc ☞ Monaco : Neuf chefs de superyachts ont participé au Superyacht Chef Competition, un évènement organisé par le Yacht Club dans le cadre de son centre de formation « La Belle Classe Academy ». Président de Monaco Goût et Saveurs et superviseur de la compétition : le Chef Joël Garault. Les membres du Jury, étaient emmenés par le chef Nicolas Sale, deux restaurants étoilés au Michelin et Président international des Disciples d’Auguste Escoffier. Nicolas Petit du M/Y Latitude (43 m) a remporté les suffrages avec un magret de canard et sa mousseline de petits pois et ail noir, accompagné de petites carottes et jus de canard suivi d’une tuile et son ananas rôti au romarin… ☞ Monaco : JAvec le spectacle «Verso Dante», la Dante sous le parrainage de l’Ambassade d’Italie, renouvelle les célébrations de l’anniversaire des 700 ans de la disparition de Dante Alighieri. Le spectacle prévu initialement le 21 avril, aura lieu le jeudi 19 mai. Un monologue intense, écrit par Luigi Di Fiore et Tommaso Agnese, qui met l’accent sur l’importance de la culture qui, souvent privée de valeur, au troisième millénaire semble effacer l’Histoire. « Verso Dante » est interprété par Luigi Di Fiori (Jeudi 19 Mai - 20h00 - Théâtre des Variétés Représentation en Italien) ☞ Monaco : Sous l’impulsion de Camille Svara, 1ère Adjointe au Maire en charge du Social, le Conseil Communal lance le « Rendez-vous des aidants », objectif : informer, accompagner et rassembler les aidants familiaux qui assistent un proche en perte d’autonomie, fragilisé par la maladie et/ou en situation de handicap. Animées par une assistante sociale et un infirmier coordinateur, dans un cadre chaleureux, ces réunions (1H30 environ). Auront lieu tous les premiers jeudis du mois dans la salle « A Fàbrica » du Parc Princesse Antoinette. Cette prestation, sous la responsabilité du Service des Seniors et de l’Action Sociale, est totalement gratuite. Informations et inscriptions. Tél. (+377) 93 15 28 35 ☞ Monaco : Notre confrère journaliste Philippe Déjardin a présenté récemment à La Note Bleue, Erica Papillion-Posey : la mezzo-soprano s’est d’abord fait un nom en Amérique du Nord dans le lyrique avant de faire une tournée européenne en compagnie du baryton Clayton G.Williams. Mais quand on a été élevée à La Nouvelle-Orléans, berceau du swing et du jazz, la passion pour le jazz est la plus forte. C’est au Midem en 2018, qu’elle rencontre le Spirale Trio, en juillet 2021 : premier concert commun au Saint Raph’Jazz Festival. Tournée 2022, après Monaco : Mandelieu-la-Napoule, Golfe-Juan, Breil-sur-Roya, Villefranche-sur-mer. Informations au 06 20 44 11 36 ☞ Monaco : « Agora » Maison diocésaine : « Lux Mundi » (Lumière du Monde), une exposition d’art moderne d’inspiration sacrée avec Raël Miguel. Des œuvres inspirées par l’art sacré chrétien, qui empruntent leur style à la bande dessinée, au tatouage, à la culture urbaine. Raël Miguel est illustrateur, passionné de culture urbaine depuis son jeune âge. Il reçoit le baptême à l’âge de 30 ans et fonde ensuite le projet Lux Mundi « pour annoncer la bonne nouvelle autour de lui..» - A voir jusqu’au 14 juin à 17h - Accès libre - Plus d’informations : 07 64 1584 02 / +377 99 99 16 17

g Contre la déconstruction

Le « nous » est pour l’auteur déconstruit par le « moi d’abord » qui veut imposer ses règles et valeurs personnelles. Ce livre se veut un barrage à la déconstruction et au déracinement. Tous les sujets sont abordés : l’immigration, l’éthnicisation, le féminisme, le droit, les médias, la maladie- contexte épidémique oblige- et la mort. Comment sauver le « nous » ? L’auteur passe en revue des « prothèses fragiles » : l’Etat, la République, l’Europe et même l’écologie et l’avenir de la planète. Pour Bernard Asso le redressement du « nous » ne se fera qu’en s’inscrivant dans une longue mémoire historique, celle de la France acteur majeur de la civilisation européenne. C’est cette civilisation qu’il faut défendre pour sauver le « nous » de la dissolution dans le « moi d abord » et pour rester en fait ce que nous sommes. Les colères virales de Bernard Asso ont un côté homérique, mais jamais il ne fera comme Achille, qui jamais ne se retira du combat des Grecs même si les Grecs l’ont déçu si souvent. Il est du côté de l’enracinement contre le nomadisme. Il veut concilier tradition et progressisme grâce à une mémoire collective qui rêve encore d’aventure et d héroïsme. Un ancien Romain de la République portant les héritages grecs et aimant aussi bien les cathédrales de la foi chrétienne que la République et ses fondamentaux. Un appel à l’audace pour retrouver un destin de bien commun dans une volonté de puissance aux cotés des « nous » de la civilisation européenne partagée. Une colère que ne peuvent comprendre les « moi d’abord » mais qu’ils devraient entendre. Car la voix de Bernard Asso porte dans cet ouvrage comme dans un amphi de fac. (P.Z.)

☞ Monaco : Le Grimaldi présente le concert d'Iggy Pop ! Figure de l’underground new-yorkais, auteur de titres aussi cultes que « Wanna Be Your Dog ». À 74 ans, dont plus de 57 ans de carrière, celui qu’on surnomme « l’lguane » sera le 19 mai sur la scène du Grimaldi Forum dans le cadre de sa tournée « Free » et de la sortie de son 18ème album solo « aux accents de jazz expérimental. Sobre, apaisé, I’Américain, propose une proximité avec le public ». Iggy sera accompagné par Leron Thomas, Sarah Lipstate et les musiciens français Florian Pellissier, Tibo Brandalise, Kenny Ruby et Greg Fauque... (Concert le jeudi 19 mai dans la Salle des Princes)

La photographie du mois

g « Colères Virales ». Bernard Asso. Les éditions Ovadia. 20 euros

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

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A l’approche de la saison estivale et en vue d’accueillir dans les meilleures conditions les nombreux usagers du complexe balnéaire du Larvotto, des travaux de reprofilage vont être menés du 25 avril au 13 mai, afin de réduire la pente de la plage qui s’est fortement accentuée durant l’hiver. Cette intervention, uniquement terrestre, consiste à aplanir la butte de gravier et permettra de redonner une morphologie adaptée à la plage pour garantir une capacité d’accueil suffisante et répondre aux besoins de sécurisation de l’accès aux zones de baignade. \\ © Photo DR


Venturi, la tête dans les étoiles par Pierre-Yves Reichenecker *

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g Un rover flexible, adapté au « transport local » Le rover FLEX peut s’accroupir pour soulever des charges et les transporter jusqu’à les déposer à un endroit spécifique. Il peut transporter de nombreux types d’objets différents, tant qu’ils ont une forme et une taille adaptées. De la même manière que les conteneurs sur Terre, des normes similaires pourraient être adoptées pour l’infrastructure lunaire. De plus, FLEX peut se piloter de différentes manières. Il peut être semi-autonome, contrôlé à distance ou par des astronautes à son bord. En effet, le concept modulaire permet aux astronautes de monter sur une plateforme pour le guider sur la surface lunaire. Le PDG de Venturi Astrolab, Jaret Matthews, a déclaré à The Verge que : « des entreprises comme SpaceX et Blue Origin résolvent le problème du transport longue distance, et nous voulons résoudre le problème du transport local ». g Premiers tests en Californie Venturi Astrolab a déjà construit un prototype de FLEX en taille réelle. Le rover a été testé dans le désert californien près de la vallée de la Mort. L’ancien astronaute Chris Hadfield qui travaille avec la startup aérospatiale a lui-même piloté le rover pour donner quelques conseils sur sa conception. Au cours de son test grandeur nature, le rover modulaire a été utilisé pour récupérer et transporter des charges ainsi que pour installer un panneau solaire vertical. g Le « Uber » de la Lune Enfin, la startup aérospatiale veut devenir « l’UPS, le FedEx et l’Uber de la Lune ». Elle va construire une flotte de ces rovers au cours de la prochaine

© P h o t o Ve n t u r i

a startup aérospatiale Venturi Astrolab, filiale de Venturi, la société de Gildo Pallanca-Pastor, a dévoilé son nouveau rover interplanétaire. Modulaire, le rover pourrait transporter des astronautes et de l’équipement sur la Lune dans un premier temps avant de se rendre sur Mars. Dans le cadre du programme Artemis qui marquera le retour de l’Homme sur la Lune depuis Neil Armstrong, la startup aérospatiale Venturi Astrolab a présenté son rover, baptisé FLEX (Flexible Logistics and Exploration).

décennie pour aider la NASA et des entreprises commerciales à établir une présence à long terme sur notre satellite. D’abord, elle prévoit d’envoyer des rover sur la Lune avant l’arrivée des astronautes pour les tester. Comme l’a précisé Jaret Matthews, « le temps des astronautes est la ressource la plus précieuse au monde et leur sécurité ». g Un véhicule conçu pour des conditions extrêmes La société affirme que le rover, qui devrait peser environ 500 kilogrammes, sera construit spécifiquement pour gérer l’environnement lunaire, notamment les redoutables nuits lunaires. Au cours de ces périodes de deux semaines plongées dans l’obscurité, les températures peuvent en effet descendre à -130 °C. Astrolab affirme que son véhicule aura l’isolation nécessaire et une « capacité de batterie interne suffisante » pour lui permettre de résister. Après le retour du Soleil, des panneaux solaires pourront de nouveau produire de l’électricité. Les astronautes ne fouleront pas le sol lunaire avant 2025, mais il faut prévoir de quoi accueillir la base lunaire. D’ailleurs, le vaisseau HLS Starship de SpaceX pourrait servir de base lunaire temporaire. * Avec communiqué

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ART & CULTURE

CULTURE

Le joli mois de mai : Daudet, Gary, Picasso

Philippe Caubère

© Photo Michele Laurent

par Viviane Le Ray

«C

hez les Muses » le joli mois de mai sera placé sous le signe de l’art et de la littérature, en ouverture avec l’auteur provençal Alphonse Daudet, adapté, mis en scène et incarné par Philippe Caubère, l’immense comédien que les fidèles spectateurs du lieu, retrouveront avec bonheur, suivront une interprétation de « Pablo Picasso » qui devrait séduire ses thuriféraires comme ses détracteurs, au peintre succédera l’écrivain Romain Gary, à travers, sans doute, son plus fameux roman « La Promesse de l’Aube ». Joli printemps théâtral pour les « tout petits » qui ouvriront de grands yeux sur « Inga, l’aventurière… » g « Les Lettres de mon moulin » : « des histoires, des paysages, des personnages, des accents. Et un pays. Le mien : la Provence ». (Philippe Caubère) « Je voudrais toucher et distraire en plongeant le spectateur dans le monde à la fois merveilleux et cruel d’Alphonse Daudet. Il y a quelque chose de très romantique chez lui et je voudrais que ce

monde soit restitué et incarné comme si l’on entrait dans un film. Je vais jouer treize de ces histoires – réparties en deux spectacles – où j’incarnerai aussi bien le narrateur, Alphonse Daudet luimême, que tous ses personnages, de la chèvre de Monsieur Seguin au loup, du curé de Cucugnan au Bon Dieu en personne…! Par ce spectacle, j’affirme une nouvelle fois ma passion et ma vocation pour le théâtre populaire pour lequel ces textes, burlesques ou graves, semblent écrits. Et je les jouerai pour que tout le monde, petits et grands, puisse s’en amuser autant que s’en émouvoir. » Le Progrès a écrit : « Extraordinaire Philippe Caubère ! Pendant qu’il mouille sa chemise, bruitant, mimant, grimaçant et imitant tous les personnages avec une verve comique, la salle est plongée dans l’hilarité la plus totale, qu’on ne connaissait pas à cet écrivain. On peut assister à l’une ou l’autre des deux soirées mais le mieux est de voir les deux !» Avis aux spectateurs : les 13 histoires seront jouées en alternance … 1er spectacle donné les jours impairs : Jeudi 5 mai Samedi 7 mai à 20h30 : Installation, La diligence de Beaucaire, Le secret de Maître Cornille, La chèvre de Monsieur Seguin, L’Arlésienne, La légende de l’homme à la cervelle d’or, Le curé de Cucugnan, Le poète Mistral - 2ème Spectacles donné les jours pairs : La mule du Pape, Les deux auberges, Les trois messes basses, L’élixir du révérend père Gaucher, Nostalgie de casernes Mercredi 4 mai - Vendredi 6 à 20h30 - Dimanche 8 mai à 16h30 (A partir de 8 ans - durée 1h35) g « Un Picasso » : « Vous ne brûlerez pas mes oeuvres ! » La pièce est signée Jeffrey Hatcher,mise en scène par Anne Bouvier elle est interprétée par : Jean-Pierre Bouvier et Sylvia Roux. Nous sommes en 1941, Paris est occupé. Pablo Picasso est convoqué par Mademoiselle Fischer, attachée culturelle allemande, dans un dépôt où sont entreposées des œuvres d’art volées aux juifs par les nazis. Il doit authentifier parmi elles trois de ses tableaux, afin d’organiser une exposition d’Art Dégénéré dont le point d’orgue final sera un autodafé. Mais que recherche au juste cette femme fascinée par ce génie ? C’est le début pour Picasso d’une négociation tout en séduction, ambigüe et violente, pour sauver ses toiles. Sous le regard d’Anthea: « Interpréter Picasso, il fallait l’oser et c’est génialement que Jean-Pierre Bouvier incarne le rôle d’un génie. La pièce est véritablement à la hauteur du mythique artiste et personne ne pourra plus rester indifférent. Que vous appréciez ou pas Picasso en entrant, vous l’aimerez en sortant. Je vous le parie. Personne ne résistera à la rencontre du Minotaure. » « Voici une perle rare… » … écrira un critique évoquant le jeu des deux comédiens, un éloge parmi tant d’autres éloges : « Un moment profondément touchant. JeanPierre Bouvier est magnifique. Sa palette de jeu est impressionnante, il nous fait passer par toutes les couleurs sans coup férir

ART VISUEL

2022 : Artiste Messager Philippe Pastor… P

g 2003 : Des feux de forêts ravagent le Var… C’est à la suite de ces terribles feux de forêts du Var que Philippe Pastor a pris conscience de la fragilité de la nature et de « l’attitude belliqueuse des hommes, pour qui celle-ci est avant tout une source d’exploitation dans laquelle il puise sans vergogne… » L’artiste monégasque est en quelque sorte, comme il l’écrit « une sorte de lanceur d’alerte ». Sa signature ? Ses grands « Arbres brûlés » qu’il s’attache à réparer, restaurer, soigner et à replacer dans leur habitat d’origine. Là où ils s’implantent ils interpellent le chaland qui passe, qui retient le message silencieux de l’artiste… Ses Arbres Brûlés qu’il récupère sur les territoires ravagés par le feu, en sont l’expression concrète « tels ces vigiles romains, qui, dans la Rome antique, étaient chargés de combattre les incendies et de veiller à la sécurité ». g Un été d’alertes de Nice à Saint-Raphaël… Saint-Paul de Vence a offert au plasticien un rond-point à quelques encablures de la Fondation Maeght. A Saint-Raphaël il sera présent du 1er juillet au 30 septembre au sein de l’exposition collective de l’UMAM (Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne), A Nice l’artiste plantera ses Messagers dans le Jardin des sculptures Sacha Sosno à l’ombre du MAMAC, rallongeant la longue liste d’Arbres Brûlés réimplantés en Afrique, en Asie, en Europe, aux Etats-Unis… Depuis les années 90, ce travail très personnel a été reconnu par l’invitation à deux Biennale de Venise, présenté au Siège des Nations Unies, au Kenya où ils sont installés de manière pérenne, à Singapour, Milan, Londres, Megève… g Défense de la planète verte et… de la planète bleue ! La peinture que Philippe Pastor pratique sur grand format participe à d’autres alertes: l’Arctique, la fonte des glaces, l’érosion, l’exploitation outrancière des sols, la disparition des oiseaux, sont autant de sujets qu’il aborde enveloppant le « regardeur » comme pour mieux l’absorber et lui faire prendre conscience de la fragilité des choses… Côté technique : il utilise des matériaux vivants, mélange la terre, les pigments, les minéraux, les plantes qui sont autant de symboles de sa vision de la vie, et de l’Homme dans la Société, qui se devrait, se doit d’être le gardien du temple sacré qu’est notre planète verte et bleue… (V.L.R.)

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© Photo DR

hilippe Pastor est un artiste qui a mis sa passion pour l’art au service de la défense de la nature, un artiste contemporain dans le sens où il parle de son époque, une époque de bien des désordres qui guettent le monde, parmi lesquels, le désordre environnemental qui se déroule sous nos yeux, des yeux qui trop souvent ne voient pas ou font comme si… L’écologie trop souvent punitive, a besoin de l’art, du silence de l’art bien plus éloquent que bien des messages martelés…

(…) Slvia Roux illumine le plateau de sa présence. Une comédienne solaire qui fait mouche et touche à chaque fois. Ce splendide duo d’acteurs nous cueille. Il y a des vibrations dans l’air, de la sensualité et de la fougue sur la scène » (Jeudi 12, Vendredi 13 et Samedi 14 à 20h30, Dimanche 15 mai à 16h30 (A partir de 14 ans – Durée du spectacle 1h15) g « La Promesse de l’aube » de Romain Gary alias Franck Desmedt ! « La Promesse de l’aube », comme tout amoureux de la vraie Littérature ne l’ignore, est un des récits les plus émouvants jamais écrits sur l’amour maternel et la fidélité d’un fils. Dans son roman, Gary raconte sa jeunesse, son déracinement, sa relation à sa mère qui l’élève seule. Etouffante parfois, elle rêve de grandeur pour lui. Il n’aura de cesse de s’élever à la hauteur de ce rêve. Sur scène, passant de De Gaulle à une galerie de petits parisiens qui traversent la terrible guerre, Franck Desmedt incarne l’écrivain en virtuose, il revit l’itinéraire de l’un des auteurs les plus mystérieux, celui qui par un tour de passe passe unique décrochera deux fois le Goncourt… La mise en scène est griffée : Stéphane Laporte et Dominique Scheer Sous la plume d’Anthea : « Réjouissance de retrouver Franck Desmet, magnifique comédien, qui depuis son dernier passage aux Muses , a reçu un Molière pour son interprétation dans « Adieu, Monsieur Haffmann » ! Egalement directeur du célèbre Théâtre de la Huchette à Paris, on peut dire de lui qu’il voue sa vie au Théâtre. En le regardant jouer, il me semble qu’en plus de son époustouflant talent, ce qui le rend si lumineux, beau, drôle, émouvant, c’est toute la bonté et la sagesse qui sont siennes…. » (Jeudi 19, Vendredi 20 et Samedi 21 à 20h30, Dimanche 22 mai à 16h30 - A partir de 12 ans – Durée du spectacle 1h15) g Pour les ‘petits » de 3 à 8 ans : 50 minutes d’éclats de rires ! Après « L’Académie des fées », la Cie. Miranda offre aux enfants le conte « Inga, l’aventurière au pays de la Francophonie » de Cécile Guichard : en scène l’auteur et Jessica Astier. Un spectacle drôle, poétique et touchant, avec une galerie de personnages truculents : « Lucie est une petite fille malicieuse et débordante d’imagination. Mais voilà que Lucie doit rentrer «à la grande école». Pour la rassurer, sa Maman lui lit chaque soir des histoires venues de ces pays du monde entier où l’on parle le français. Elle lui apprend la Francophonie au travers de contes exotiques.. » Alors, lorsqu’elle s’endort, Lucie rêve... et imagine qu’elle est... INGA l’aventurière ! Qu’elle parcourt le monde, et y fait des rencontres farfelues et d’incroyables découvertes ! Une bien jolie manière de défendre la langue française dès la petite enfance… ☞ Théâtre des Muses. 45a, Boulevard du Jardin Exotique. Location : 00 377 97 98 10 93 LIVRE D'ETE

Apéritifs de saison oici 69 recettes savouV reuses, simples et authentiques, à confec-

tionner au fil des saisons, pour les petites et grandes occasions : liqueurs, vins aromatisés, boissons sans alcool originales, mais aussi un large assortiment de tapas, tartinades et autres crackers, indispensables pour un apéritif mémorable… et fait maison ! L’apéro c’est sacré ! Entre amis ou en famille, l’été sur la terrasse ou l’hiver au coin du feu. Préparezle vous-même de A à Z. Découvrez le plaisir de mettre en bouteille le parfum éphémère des fleurs d’acacia ou la saveur fruitée des framboises fraiches ! Vous êtes vous déjà demandé quel goût pouvait avoir un vin à la feuille de figuier au parfum entêtant ? Chaque fiche de recette comprend le détail de la préparation, des ingrédients, des conseils, et la conservation. Pour le plaisir testez la « liqueur du pendu », autrement appelée « orange qui pleure ». Noms sinistres et pourtant : la liqueur obtenue est un concentré de saveur, mêlant l’orange amère et le romarin, au taux d’alcool élevé, pour un digestif très méditerranéen. (page56). Ou encore le « Mohammara », une tartinade de poivrons rôtis et mélasse de grenade (p.85). Passionnée de cuisine saine et locale, de photo, d’histoire médiévale, Géraldine Coullaud-Boudy partage ses recettes et ses expérimentations culinaires en tout genre sur son blog de cuisine (Goûte, j'ai testé un truc !). Elle a hérité de ses parents, maraîchers, le goût des bons légumes de saison, des plats simples, et son attachement à une agriculture locale. Originaire du Sud-Ouest et niçoise depuis de nombreuses années, elle a adopté les traditions culinaires méditerranéennes et mélange avec enthousiasme et gourmandise l’huile d’olive et la graisse de canard. (P.Y.R.)

g "Vins, liqueurs... et tapas maison. Pour un apéritif de saison". Géraldine Coullaud-Boudy. Editions Mémoires Millénaires. 112 pages en couleur. 69 recettes. 19€.


Un été dédié à l’art du "Soulier"

Effeuillage littéraire...

epuis toujours, la Bretagne affirme une singularité qui la rend attachante : ses paysages sculptés par les éléments, ses menhirs, dolmens, ses chapelles surgissant de tous les horizons, le caractère de ses « autochtones » font de cette presqu’île un monde à part. Cet ouvrage est passionnant de bout en bout : coutumes celtiques, rituels druidiques, mythes légendaires : Des alignements de Carnac à la forêt de Brocéliande, de la troménie de Locronan au pèlerinage du Tro Breiz, le sens du sacré se manifeste depuis la préhistoire sur cette terre balayée par les vents. De l’Armor à l’Arcoat, du Morbihan à la côte de Granit rose, nous cheminons sur le sentier des douaniers ou au cœur de la forêt, nous découvrons le cairn de Barnenez : « Parthénon mégalithique » selon André Malraux ; l’abbaye de Landévennec, l’église du Graal à Brocéliande, Plougrescant et sa chapelle au clocher penché... Historienne, Aliette Armel nous offre une promenade culturelle et enchantée. _____________________________________ « La Bretagne, terre de sacré » - Aliette Armel- (Desclée de Brouwer)

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e prochain grand rendez-vous estival du Grimaldi Forum du 9 juillet au 28 août sera consacré au travail de création de Christian Louboutin, maître dans l’art du soulier, mais pas seulement : le « chausseur » le plus célèbre de la planète, doublé d’un artiste généreux, a souhaité, autour des quelques 350 paires de ses souliers exposés, présenter des œuvres d’artistes qui lui sont chers. Titre de cette rétrospective originale à l’image d’un créateur flamboyant tourné vers le troisième millénaire, mais pas seulement : « Christian Louboutin, L’Exhibition[niste] »

g Au cœur des 2000M² dediés : la salle du « Musée Imaginaire » Lieu de dialogue entre eux des objets du Panthéon personnel et émotionnel de Christian Louboutin des œuvres patrimoniales et artistiques, glanées puis empruntées dans des collections publiques et privées dont une partie proviendra des collections du Noueau Musée National de Monaco (NMNM), Une exploration des mille et unes inspirations qui traversent l’œuvre du créateur telles que son amour de la danse et l’héritage des Ballets russes, sa passion pour l’art indien, africain asiatique, mais aussi l’influence des années Pop de Warhol, du génie photographique d’Helmut Newton (dont une rétrospective sera présentée par le Nouveau Musée National, à partir du 17 juin face au Grimaldi Forum, à la Villa Sauber). Plus plus insolite, surprenante pour le public la découverte de la fascination de Christian Louboutin pour l’univers du musée océanographique qu’il a exploré. Mais pour l’heure nous n’en diront pas davantage… g Et les fameux « souliers » me direz-vous ? Les souliers seront, c’est évident à l’honneur à travers une sélection de modèles exceptionnels dont certains uniques, mais le créateur a tenu a dévoiler d’autres facettes de ses inspirations : l’exposition présentera des collaborations exclusives de Christian Louboutin telles que les vitraux réalisés par la Maison du Vitrail, un palanquin d’argent sévillan ou encore point d’orgue de l’exposition son fameux théâtre sculpté au Bhoutan. Les visiteurs découvriront également différents projets avec des artistes comme les photographies du réalisateur David Lynch, l’œuvre vidéo de Lisa Reihana, les sculptures de cuir des designers anglais Whitaker Malem, les chorégraphies de Blanca Li, l’œuvre du plasticien Imran Qureshi, ainsi qu’un espace immersif consacré au sculpteur et peintre Allen Jones créé spécialement avec lui pour l’exposition du Grimaldi. g Un jour, une Princesse… « On dit » qu’un jour une Princesse est entrée dans la boutique parisienne de Christian Louboutin… « On dit » qu’elle serait au fil du temps devenue plus qu’une cliente, une amie… Le bruit court en Principauté que la Princesse Caroline de Hanovre aurait confié au créateur parisien la direction artistique du Bal de la Rose 2022 qui aura lieu le 8 juillet prochain, dont le thème serait « Les Années Folles » : une époque à la fois légère et culturellement riche, celle des années Scott et Zelda Fitzgerald…

L’été monégasque sera show ! epuis 1974, les étés de la Principauté vibrent au rythme d’artistes de légende, authentique pluie d’étoile, souvenons-nous : Frank Sinatra, D légende des légendes, Shirley Bassey, Charles Aznavour, Tina Turner,

g Monte-Carlo Summer Festival. Du 13 juillet au 11 août. Programme complet sur le site de la SBM. Réservations : Tél. + 377 98 06 36 36/ Montecarlolive.com

© Photo Jean-Baptiste Mondino

Rod Stewart, Deep Purple, Mariah Carey, Santana, le temps passe : Iglesias père et fils… et tant d’autres. Les directeurs artistiques : Jean-René Palacio hier, aujourd’hui Gilles Marsan ne se sont pas contentés d‘inviter des stars, ils ont fait de la scène de Monte-Carlo un tremplin d’où se sont envolées de futures étoiles comme Jamie Cullum, Rihanna, Mika, ou Alicia Keys qui sera le Lundi 18 juillet, sur la place du Casino, la vedette du Gala de la Croix Rouge Monégasque. Alicia Keys : pianiste, chanteuse, auteur-compositeur, actrice et productrice…

g Dernières vedettes annoncées : Christina Aguilera, 43 millions de disques écoulés, figure dans la liste des 100 plus grands chanteurs de tous les temps ! En clôture du Monte-Carlo Summer Festival, le jeudi 11 août : gastronomie orientale, décor féerique, en l’honneur de la chanteuse libanaise, icône de la mode, Myriam Fares, qui enflammera La Nuit de l’Orient. (V.L.R.)

mouvant, comme jamais il ne le fut, à l’automne de sa vie, Jean-Marie Rouart tente de comprendre les drames qui l’ont confronté « à autant d’échecs que de réussites, de bonheurs que de malheurs ». Le romancier se penche sur les coïncidences qui l’ont amené, à se lier avec des hommes d’exception, chacun dans son camp : Jean d’Ormesson, Raymond Aron, Michel Déon, Jacques Vergès ou François Mitterrand. Engagé dans nombre de combats, dont le plus connu demeure la défense d’Omar Raddad. Jean-Marie Roaurt se révèle, n’occulte rien de ses « failles » et des chances qui l’ont conduit à conjurer ce qu’il nomme « le mauvais sort ». Se sentant en permanence le jouet de forces obscures, il tire de son expérience le sentiment d’avoir bénéficié d’une forme de miracle… ___________________________ « Mes Révoltes » - Jean-Marie Rouart - (Collection Blanche - Gallimard)

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évrier 1932, le narrateur JacquesMarie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie, s’embarque à Marseille sur le Georges Philippar un paquebot luxueux pour sa croisière inaugurale sur la ligne MarseilleYokohama-Marseille. Bauer, qui voyage en 1re classe, fait connaissance avec ses voisins de cabine : industriels, artistes, collectionneurs, ces hommes et femmes de tous horizons qui dévoilent leur personnalité au fil de leurs conversations. Il croise l’espiègle Salomé, petite-fille du commandant Pressagny, qui deviendra sa confidente. Quant à Anaïs Modet-Delacourt, aussi charmante que son mari est vulgaire, elle l'attire irrésistiblement... A travers l’histoire de ce paquebot, sur lequel planent les ombres de Thomas Mann et Stefan Zweig, Pierre Assouline met en scène la montée des extrémismes et le déclin de l’Europe… _________________________________ « Le paquebot » - Pierre Assouline de l’Académie Goncourt – (Gallimard/Collection blanche)

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SUMMER FESTIVAL

g En ouverture à l’Opéra Garnier, le mercredi 13 juillet : Les Pink Martini Le pianiste et compositeur Thomas Lauderdale définit les musiciens du groupe comme des « archéologues», toujours à la recherche de pépites cachées dans les enregistrements et musiques du passé » : nostalgie joyeuse au programme… Suivront : Imany dans son spectacle Voodoo Cello, toujours à l’Opéra Garnier, Alicia Keys sur la Place du Casino… Le Festival se poursuivra au Sporting d’été avec les dîners-spectacle, dans sans aucun doute la plus belle salle de concerts d’Europe : la Salle des Etoiles. Sur scène, le samedi 23 juillet : Quenn Machine Symphonic pour la Soirée Fight Aids, le leader du groupe Bjarke Baisner, ressemble trait pour trait au jeune Freddie Mercury, il sera accompagné par le London Symphonic Rock Orchestra, dirigé par Matthew Freeman… Suivront les Black Eyed Peas, James Blunt, Simple Minds, Rita Ora, l’envoûtante rockeuse italienne Gianna Nannini, musicienne éclectique (sept années d’études au Conservatoire !).

© Photo GF

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g Une exposition qui se veut : une Odyssée joyeuse A des années lumière d’une rétrospective classique, le parcours de l’exposition a été conçu comme une odyssée joyeuse voguant à travers trois décennies d’une créativité foisonnante, flamboyante, empreinte de la curiosité sans limites de l’artiste-artisan pour toutes les cultures et tous les arts. Une rétrospective très personnelle fortement imprégnée du chemin de vie de l’enfant, l’adolescent, puis l’homme Christian Louboutin, découvrant un beau jour le pourquoi de l’influence de l’Egypte dans ses créations… Mais cela c’est une autre histoire…

g Une équipe de 50 professionnels du spectacle à l’œuvre… A la tête du Monte-Carlo Sporting Summer Festival Gilles Marsan entouré d’une équipe de plus de 50 professionnels, perpétue le travail de son prédécesseur Jean-René Palacio, c’est ainsi que le Festival investit les lieux mythiques de la Société des Bains de Mer : la Salle des Etoiles du Sporting, l’Opéra Garnier, la nouvelle Place du Casino, des lieux emblématiques devenus les plus beaux écrins du Festival d’été pour recevoir et célébrer les plus grandes stars internationales du moment, et en cet été 2022, été de la liberté retrouvée, le plaisir d’accueillir de nouveau les artistes anglo-saxons absents depuis deux ans…

Le Ray

D

par Amanda Coutelle

g Plus de 30 ans de créativité La rétrospective de plus de trente années de création, de travail, par Christian Louboutin, a été repensée par son Commissaire Olivier Gabet, (Directeur du musée des Arts Décoratifs de Paris), elle s’offrira aux visiteurs dans une scénographie inédite après la première exposition imaginée au Palais de la Porte Dorée à Paris, en 2020. La mise en espace en préparation pour Monaco s’étendra sur 2000 m² au sein du palais des congrès monégasque. Elle dévoilera des inédits liés non seulement aux artistes invités de Christian Louboutin, mais aux inspirations monégasques du créateur, qui a fureté dans les lieux culturels et artistiques de la Principauté glanant des coups de cœur. Le créateur a par ailleurs imaginé de nouvelles collaborations, dont un projet que l’on qualifie d’ores et déjà d’exceptionnel en cours d’élaboration avec le plasticien britannique de renommée mondiale : Allen Jones.

par Viviane

ierre et Claire sont éditeurs en ce début de XXIe siècle. Un grand groupe s'intéresse à leur maison. La vendront-ils ? Et à qui ? Ils sortent beaucoup, voient tout le temps Mathieu, leur ami écrivain. Autour d'eux, Paris est en train de changer. Leur génération vieillit, mais… « Heureusement, les prix d'automne vont toujours à de mauvais livres », écrit avec humour grinçant Eric Neuhoff… Vous l’aurez compris « Rentrée littéraire » est un roman nostalgique. L’écrivain confirme et signe « C'est aussi une histoire d'amour. Il n'y a pas de mal à ça ! » Eric Neuhoff aussi l’auteur de savoureuses chroniques, chaque semaine dans le « Journal du dimanche » dont la marque de fabrique est à des années lumière du « prêt à penser » qui sévit chaque jour un peu plus au royaume de France ! ____________________________________ « Rentrée Littéraire » - Eric Neuhoff (Albin Michel)

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ean-Claude Zylberstein crée et dirige des collections littéraires depuis plus d’un demi-siècle tout en poursuivant une activité d’avocat spécialisé dans le droit d’auteur. D’abord critique de jazz, il assure ensuite la chronique des romans policiers au Nouvel Observateur avant de faire ses premiers pas dans l’édition en préparant les Œuvres complètes de Jean Paulhan. Pour Bourgois et 10/18 notamment il s’emploie à découvrir ou redécouvrir de grands auteurs étrangers : Jim Harrison, Fante, Kennedy Toole, Primo Levi, Van Gulik, Wodehouse, Rigoni Stern et même Winston Churchill. Ses mémoires nous font pénétrer les arcanes du « plus beau métier du monde », auquel il n’épargne pas quelques critiques, à travers anecdotes et rencontres avec des légendes… ____________________________________ « Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires » Jean-Claude Zylberstein (Sous-titres)

N° 216 • Mai 2022

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AUTOUR DE MONACO

100 sites pour 700 ans d’Histoire par Pierre-Alain Martini

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EVENEMENTS

i le nom des Grimaldi est familier à chacun, il en est autrement de l’histoire de l’illustre famille. L’énumération des titres de la Maison de Monaco (duc de Valentinois, marquis de Baux, comte de Carladès, baron de Saint-Lô, d’Hambye, comte de Longjumeau… pour n’en citer que quelques-uns) en montre l’étendue et la diversité. Ces titres, reçus à la suite d’accords diplomatiques ou d’alliances matrimoniales, ancrent les Grimaldi dans de nombreuses régions françaises et italiennes. Près de 100 sites ont ainsi un lien avec les Grimaldi. La 3ème Rencontre des Sites historiques Grimaldi de Monaco se tiendra en Principauté les 4 et 5 juin prochains. Cette année sont invités : La Manche avec les communes de Saint-Lô, Hambye, Torigni, Granville, Moyon et Cherbourg; Le Territoire de Belfort dont les villes de Belfort et Giromagny, ainsi que certaines communes des Alpes-Maritimes, Cagnes-sur-Mer, Peille, La Turbie, PugetThéniers et Antibes. L’occasion de parler un peu d’Histoire… g Sites historiques : du Territoire de Belfort et de la Manche En 1659, le roi Louis XIV octroie à son premier ministre, le cardinal Mazarin, en remerciement des services accomplis, un ensemble de terres récemment annexées à la France, dans la province d’Alsace. Situés dans l’actuel département du Territoire-de-Belfort, les comtés de Belfort et de Rosemont, autour de Giromagny en font partie. Après la mort du cardinal, ses fiefs passent à ses descendants jusqu’à Louise d’Aumont-Mazarin, qui épouse, en 1777, le futur Prince Honoré IV de Monaco. L’actuel département de la Manche comprend un ensemble d’anciens « fiefs » venus aux Grimaldi par la famille de Matignon. En effet, c’est en 1715 que la Princesse Louise-Hippolyte, fille du Prince Antoine Ier, épouse Jacques IV de Matignon, qui abandonne son nom et ses armes pour adopter ceux des Grimaldi.

Col de Tende : le chantier reprend lus de 18 mois après le passage de la temP pête Alex, le percement du nouveau tunnel de Tende a repris fin avril. Côté français. Côté

g Ligne Nice-Vintimille : retour à la normale

© Photo ANAS

italien les travaux sont en cours depuis novembre dernier. Une nouvelle étape attendue impatiemment par les habitants de la Roya. La tempête Alex, les 2 et 3 octobre 2020, avait emporté un pan entier de montagne, coupant tout accès au tunnel via la RD 6204. Les parties française et italienne se sont mises d’accord lors d’une réunion CIG, tenue le 1er avril. Travaux sur le nouveau et l’ancien tunnel, et raccordement via un pont-viaduc unique. Reste quand même à savoir le calendrier. « Cette liaison est vitale pour relancer l'activité de la Roya. Or la Commission intergouvernementale prévoit l'achèvement du nouveau tube du tunnel pour l’automne 2023 et le rétablissement d'une pleine circulation mi-2025. La reprise économique ne peut attendre ces échéances. » (Charles-Ange Ginesy, président département 06 sur on compte tweeter). Concernant la ligne Cuneo-Vintimille, et son enclave française, la CIG a souligné l’excellente collaboration entre SNCF Réseau et RFI qui a permis de rétablir dès le 21 décembre 2021, "conformément aux échéances annoncées", les circulations ferroviaires entre Breil et la frontière italienne.

Les voyageurs vont pouvoir souffler ! Les travaux entrepris il y a huit mois au niveau du tunnel de Cimiez sont à présent terminés et la circulation alternée à hauteur d’Eze-sur-Mer a également pris pris fin. Retour à la normale donc sur la ligne entre Nice et Vintimille : les trains peuvent de nouveau rouler sur les deux voies. Depuis le lundi 4 avril, 4 TER par heure en horaires de pointe dans les deux sens de circulation (c’est-à-dire le matin entre 6 heures et 9 heures et le soir entre 16 heures et 19 heures) sont en service. De quoi soulager les voyageurs, très souvent entassés dans les wagons en allant ou en rentrant du travail. Avec une augmentation des tarifs ! Depuis le 1er avril, les billets TER en région Paca coûtent désormais plus cher. Ainsi, le prix des billets achetés à l’unité augmente de 2,82% et celui des abonnements monomodaux de 4,57%. A titre d’exemple, le trajet Nice-Monaco coûte désormais 4,20€, contre 4,10€ jusqu’à présent. (P.Y.R.)

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N° 216 • Mai 2022

EDUCATION

MyClass, apprendre avec Garfield

e programme éducatif MyClass, mis sur pied par une société L monégasque, vient d’être adopté

pour la première fois dans une école française, après avoir fait ses preuves à Monaco. Le Prince Albert II et le maire de Nice se sont retrouvés à l’école Ronchèse pour inaugurer cet outil pédagogique. L’école primaire Ronchèse, en plein cœur de Nice, devient le premier établissement scolaire français à adopter le programme MyClass. Cet outil pédagogique a été conçu par une société monégasque dirigée par Philippe Denain. MyClass est une méthode pour apprendre les subtilités du français aux enfants, lors de cours virtuels donnés par des personnages de dessins animés. Conjuguer à l’imparfait, différencier les homophones, identifier le verbe ou distinguer la fonction des mots sont des leçons proposées par les professeurs en 3D du programme MyClass. L’outil innovant a été soutenu par le gouvernement princier monégasque et a été testé dans les écoles de la Principauté.

© Photo DR

TRAVAUX

© Photo structurae.net

g Le château Grimaldi d’Antibes Antibes est un Site historique Grimaldi de Monaco ? On y trouve d'ailleurs le Château Grimaldi (photo) qui accueille aujourd'hui le Musée Picasso. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il avait choisi d’appeler Grimaldi le château d’Antibes, Romuald Dor de la Souchère, le créateur et premier conservateur du musée qui allait devenir le musée Picasso répondit : "Le 18 mai 1385, Marie de Bretagne, reine de Sicile, comtesse de Provence, tutrice de son fils Louis II, donnait en fief le château […] d’Antibes à deux capitaines d’arbalétriers, Marc et Luc de Grimaldis, en qualité de "capitaines royaux", chargés d’un office précis : la garde du château avec ses entours et, au besoin, sa défense […]" C’est ainsi que les nobles Sires Marc et Luc Grimaldi, frères, sont devenus la souche d’un arbre qui a implanté ses racines sur le rocher antipolitain. Rendez-vous sur la place du Palais le 4 et 5 juin prochains pour célébrer les liens entre Monaco et ses anciens « fiefs ». L’Office des timbres poste célèbrera l’événement en mettant en vente un timbre le 3 juin, veille de l’événement. Le dessin du Palais est dû au talent de notre ami illustrateur Alain Giampaoli.

g Validé par l’Éducation nationale

Ce projet, qui s’est développé en trois ans, a été validé par l’Éducation nationale et se construit avec des enseignants du système éducatif français. « Ils nous envoient les exercices et les cours, on les envoie aux scénaristes à Paris, puis il y a une nouvelle vérification avant que ce soit envoyé à la production », détaille Philippe Denain, créateur de MyClass. Pour le graphisme, il collabore avec CGS Production, spécialiste des dessins animés, qui a notamment mis en images l’univers du chat Garfield. C’est la même production qui s’occupe des histoires que celle qui a mis en images les aventures du chat Garfield. Christian Estrosi, maire de Nice, et le prince Albert II de Monaco ont soutenu le développement de ce projet pour qu’il puisse aussi être utilisé en France. (P.Y.R.)


SPORT & LOISIRS

Venturi se tire une balle dans le pied par Andrea Noviello

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ien partie pour signer une double entrée dans le top dix à domicile, Venturi Racing a finalement dû se contenter des points du seul Lucas Di Grassi à l’occasion du ePrix de Monaco, sixième manche de la saison 2021/2022 de Formule E. Accroché par son coéquipier brésilien alors qu’il avait réalisé une fantastique remontée depuis la seizième place sur la grille, Edoardo Mortara a été contraint de renoncer à seulement cinq tours de l’arrivée des suites d’une crevaison.

g « On aurait dû récolter plus de points aujourd’hui » Séparés de onze places au moment de l’extinction des feux, les deux pensionnaires du team basé en Principauté n’aurait, en théorie, jamais dû se retrouver à la bataille lors de ce sixième rendez-vous de la saison. Cinquième sur la grille après s’être extirpé sans difficulté majeure du Groupe A des qualifications, Lucas Di Grassi semblait avoir toutes les cartes en main pour aller chercher son deuxième podium de l’année après celui conquis lors de la deuxième course de Diriyah (Arabie Saoudie. Ndlr). Propulsé au quatrième rang juste après la mi-course par l’abandon de Pascal Wehrlein, le Brésilien a tout comme le Français Jean-Éric Vergne vu le Full Course Yellow ruiner son deuxième « Attack Mode ». Privé de ce gain de puissance salutaire en fin d’épreuve, le champion 2015/2016 de Formule E a logiquement fini par céder aux assauts de Robin Frijns et d’António Félix Da Costa dans les

dernières minutes de course. Sixième à l’arrivée, Di Grassi aurait sans doute même terminé un rang plus bas sans son grossier coup de volant sur la monoplace sœur d’Edoardo Mortara à cinq tours du drapeau à damier. Lointain seizième sur la grille, le Suisse avait en effet réalisé une remontée de toute beauté pour se porter à hauteur de son voisin de garage à quelques encablures de l’arrivée. Venu à bout de Sam Bird et de Dan Ticktum dès le 1er tour de course, le champion 2010 de F3 Euro Series a ensuite pris le meilleur sur Maximilian Günther, Nyck De Vries, Jake Dennis, Pascal Wehrlein (problème technique. Ndlr), André Lotterer (crash. Ndlr), Oliver Rowland (accrochage. Ndlr) et Robin Frijns, pointant ainsi à une improbable septième position synonyme de double entrée dans le top dix pour Venturi à domicile. « On aurait dû récolter plus de points aujourd’hui, déplore le boss de l’équipe Jérôme d’Ambrosio. On est donc évidemment très déçu de ce résultat. »

© Photos DR

SPORT

g Le cauchemar de grands constructeurs... C’est la hantise de tous les teams managers. La crainte des sponsors les plus généreux. Le cauchemar de grands constructeurs très soucieux de leur image de marque. Voir deux pilotes d’une même équipe s’accrocher n’a pourtant rien de très original dans l’univers ultra-compétitif de la course. L’histoire regorge d’ailleurs d’incidents et autres coups bas entre deux partenaires d’une même écurie. Rivaux avant d’être amis, les coéquipiers s’épient, se jaugent et surtout s’étalonnent tout au long de l’année avec celui qui partage l’autre côté du box. Souvent cordiaux, parfois même bienveillants, leurs rapports peuvent toutefois rapidement virer au vinaigre à partir du moment où l’un des deux parvient trop régulièrement à prendre l’ascendant sur l’autre. Au point, dans de plus rares cas, de virer carrément au pugilat. Jamais confrontée à ce genre de tracas jusque-là, Venturi Racing a découvert ce samedi et à domicile qui plus est les joies des frottements de capot un petit peu trop viriles entre ses deux protégés. En route pour une double entrée dans les points quasi-inespérée après les malheurs d’Edoardo Mortara en qualification (il a été victime d'un problème de freins lors de son dernier run ce qui l’a contraint à s’élancer depuis le fond de la grille. Ndlr), l’écurie monégasque a finalement vu la monoplace du Suisse renoncer à cinq tours du drapeau à damier après que son coéquipier Lucas Di Grassi l’ait « gentiment » poussé dehors à la chicane du port. « Voir nos pilotes se rentrer dedans sur la piste est tout bonnement inacceptable, fulmine le team principal de Venturi Racing Jérôme d’Ambrosio. C’est totalement irrespectueux envers l’équipe et tout le travail qui a été accompli. Cela ne devrait jamais se produire. »

MOTOCYCLISME

Femmes d'exception : les motoladies !

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g "Motoladies, elles cassent les codes". Alicia Mariah Elfving. Editions E.T.A.I. 184 pages et 200 photos. 39,00 €

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lles ont marqué l’histoire de la moto, souvent en avance sur leur temps. Ce sont les « motoladies ». Pionnières, aventurières, pilotes, créatrices, elles ont osé et osent tout. C’est à cela qu’on les reconnait. Journaliste, créatrice du site TheMotoLady.com, motarde évidemment, Alicia Mariah Elfving dessine plus de 70 portraits de motardes, femmes exceptionnelles aux étonnantes histoires. L’odyssée des sœurs Van Buren. Adeline et Augusta. Les premières à traverser les Etats-Unis d’une côte à l’autre en 1916, à moto. Arrêtées près de Chicago pour port de… vêtements d’homme (leurs cuirs de protection) ! Les premières à atteindre le sommet du Pikes Peak dans le Colorado à 4300 mètres d’altitude. Sauvées par des mineurs en plein désert du côté de Salt Lake city. Entre autres aventures. Le nom des Van Buren est inscrit au Hall of Fame de la moto. Jessi Combs, la femme la plus rapide sur terre en aout 2019 : plus de 840 km/h. Hélas le troisième essai a mal tourné et elle s’est crashée. « Le monde a perdu une légende. Formatrice, soudeuse, fabricante de pièces, détentrice de records de vitesse, constructrice de motos, animatrice de télévision, pilote tout-terrain, Reine des Marteaux, belle et rebelle, intelligente…». Beryl Swain, première femme à courir le Tourist Trophy de l’île de Man et bannie ensuite de l’épreuve en raison de son sexe, en 1962 ! Si elle se blessait ou pire, quelle mauvaise publicité pour l’épreuve et ses organisateurs ! Le TT de Man est la course la plus dangereuse au monde. Plus de 200 pilotes y ont perdu la vie. Mary McGee, sur 4 roues, coiffée d’un casque à pois roses ridiculisait les garçons en course ! La première à obtenir sa licence moto internationale aux USA. Elle a réussi à finir le Baja 500, épreuve mythique s’il en est. C’est un pilote amateur célèbre qui l’a convaincue de rouler dans le désert : Steve McQueen ! Et encore, plus près de nous, la chanteuse Pink. Une vraie motarde. Sur les réseaux sociaux Pink a posé avec une Indian chieftain, avec une légende pour son mari « Je te donne des bébés et tu me prépare des motos. Certaines filles aiment les diamants ; moi j’aime le métal lourd, la fibre da carbone et le chrome ». Et la liberté. Point commun sans doute à toutes ces femmes qui brisent les stéréotypes et qui cassent les codes.

Nom Adresse

Ville Date Signature

Bon a retourner, accompagné du chèque à l’ordre de Global Media Associates Sas à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

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AIDONS LES ENFANTS D’UKRAINE MAINTENANT C’est la guerre en Ukraine. Des centaines de milliers d’enfants, isolés, en fuite, sont en grand danger. SOS Villages d’Enfants est sur place pour les protéger et les évacuer. Nous avons besoin de votre soutien. 16

N° 216 • Mai 2022

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