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FPP : un siècle de diffusion culturelle

par Viviane Le Ray

La saison 2023-2024 des Conférences de la Fondation g Avant-propos de La Princesse de Hanovre… g Les invités de la saison 2023-2024

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Prince Pierre célèbre un bel anniversaire : un siècle de diffusion culturelle en Principauté, telle que l’avait initié le Prince Pierre, qui souhaitait offrir à ses compatriotes la parole des meilleurs esprits de son temps. L’édition anniversaire met à l’honneur des personnalités emblématiques de la Fondation Prince Pierre de Monaco pour ses rendez-vous du lundi au Théâtre des Variétés.

« Quand mon Grand-Père, le Prince Pierre, fonda à Monaco en 1924 la Société des Conférences, Je ne sais s’il imaginait qu’elle atteindrait vaillamment sa 100ème édition. C’est cette année chose faite, avec une proposition enrichie pour fêter ce bel anniversaire. Le Prince était un homme de son temps, passionné par les expressions artistiques les plus actuelles et par ceux qui en étaient les acteurs. Pendant près de quarante ans, il en fut le moteur. À sa disparition, mon Père, le Prince Rainier, créait la Fondation Prince Pierre pour célébrer sa mémoire et continuer son oeuvre. L’un et l’autre souhaitaient partager leur estime et leur amitié pour les créateurs. C’est ce que J’ai à coeur aujourd’hui de poursuivre. En forme de remerciement, au nom de nous tous, cette saison leur est dédiée. » (La Princesse de Hanovre).

Le lundi 16 janvier, l’Académicien Français Dany Lafferière, membre du Conseil littéraire de la Fondation Prince Pierre depuis 2011 ouvrait la saison sur le thème Le racisme en Amérique, et signait son dernier livre : Petit traité du racisme en Amérique, son 36ème ouvrage qui vient de paraître chez Grasset ; en partenariat avec l’Institut audiovisuel, lui succédait le comédien Bruno Podalydès, interrogé par Jacques Kermabon, critique de cinéma, puis Philippe Rahm sur le thème Architecture climatique g Les prochains conférenciers attendus

Le lundi 6 mars la Fondation recevra Georges Vigarello : thème de la conférence Le corps et ses cultures : les surprises d’un parcours. Né à Monaco, Georges Vigarello est un historien français spécialiste de l’histoire de l’hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps,.il est l’auteur d’Histoire de la beauté, le corps et l’art d’embellir, de la Renaissance à nos jours, Seuil (2007), La robe, une histoire culturelle, Seuil (2017). Dernier ouvrage : Une histoire des lointains entre réel et imaginaire (Seuil (2022). Lundi 17 avril : l’Académicien Jean-Marie Rouart (photo) : membre du Conseil littéraire de la Fondation Prince Pierre depuis 2000. Thème abordé : Les écrivains répondent à notre aspiration profonde à la justice. Un sujet cher à l’écrivain qui mène un combat acharné pour la vérité dans l’affaire Omar Raddad…Le journaliste-écrivian, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont Avant-guerre, Prix Renaudot. Lundi 24 avril : Julian Anderson évoquera La composition musicale comme carrefour culturel. Julian Anderson est membre du Conseil musical depuis 2007, Conseil qu’il préside depuis l’an dernier. En clôture, le Lundi 5 juin, Barbara Cassin, Médaille d’or du CNRS, membre de l’Académie française, est philologue et philosophe. Spécialiste de la Grèce ancienne, Dernières publications : Ce que peuvent les mots. Philosophistiser - Col. Bouquins (2022), Les Maisons de la sagesse-Traduire, une nouvelle aventure, avec Danièle Wozny - Bayard (2021). g Les Conférences ont lieu le lundi à 18h30 au Théâtre des Variétés - Entrée libre- Réservation vivement conseillée Tél. : (+ 377) 98 98 85 15

HOMMAGE

Expo et livre pour célébrer Gainsbourg

Unlivre d'humeur et d'humour par l’un de nos meilleurs hommes d’esprit, dédié à ceux qui ont envie d'en savoir un peu plus sur l'Académie française. Ce petit livre délicieux, illustration de l'Académie, avait été publié en 2009 de façon anonyme, le malicieux « un des quarante » préférant laisser planer le doute quant à son identité. Avec l'accord de ses enfants, ce carnet est aujourd'hui réédité et révèle le nom de son illustre auteur : Jean Dutourd.

L’auteur y décrit l'histoire, les us et coutumes, les arcanes et les moments savoureux de cette Académie selon lui, « le club le plus sélect et le plus fermé du monde, et cela dure depuis bientôt quatre cents ans. La Révolution elle-même, qui s'est acharnée si rageusement à effacer toute trace de l'Ancien Régime, n'est pas venue à bout de ce roc ».

« L’Académie par un des 40 » - Jean Dutourd (Cherche-Midi)

Vienne ! La ville a survécu à toutes les modes et exhale un parfum subtil : la civilisation. Les merveilleux cafés, véritables institutions commémorant, à leur façon, les deux sièges des Turcs aux XVIe et XVIIe siècles ; les musées aux fabuleuses collections ; la plus grande salle de bal d'Europe et les écoles où l'on enseigne toujours la valse en habit et robe longue ; l'Art Nouveau qui fait sécession avant 1900 pour que les inspirations de Gustav Klimt, d'Otto Wagner et de Joseph Hoffmann puissent éclore ; les églises baroques dont les vitraux ont vibré au génie des plus grands musiciens, de Haydn à Mahler… Avec son talent de conteur, Jean des Cars entraîne le lecteur dans une flânerie historique mais aussi divertissante

« Le Roman de Vienne » - Jean des Cars (Edition Litos)

Le livre facétieux de l’un de nos meilleurs comédiens : Patrick Chesnais, qui déploie avec verve les variations de l'art de s'excuser. Ou pas ! « J'ai eu envie d'écrire des lettres à des personnes que j'aime ou que j'ai aimées. Très vite, ces missives sont devenues, je m'en suis rendu compte, des lettres d'excuses. J'y ai mis en lumière mes lâchetés, mes oublis, mes à-peu-près, mes sorties de route, mes exagérations, tout ce qui m'empêche d'être un homme parfait, que je ne serai jamais parce que c'est impossible. (…) Quand on a commencé à s'excuser, on ne s'arrête plus. (…) Mais, je peux bien vous l'avouer, quand je me suis excusé dans ma vie, c'était une façon polie de dire que, finalement, je n'avais pas tort. À vous de voir... » S’excuser sans s’excuser tout en s’excusant : tout un art !

« Lettres d’excuses » - Patrick Chesnais (L’Archipel)

Exposition

jusqu’au 8 mai au Centre Pompidou à Paris, intitulée « Le mot exact » et un beau livre : une nouvelle édition enrichie de nouveaux manuscrits publiée à l’occasion de l’ouverture prochaine de la Maison Gainsbourg, rue de Verneuil : « Sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie », chantait Georges Brassens. Serge Gainsbourg qui aimait faire croire qu’il « balançait ses lyrics » avec facilité ne le savait que trop. En témoignent ici les fac-similés de ses manuscrits, raturés, corrigés, pleins de biffures, découverts en grande partie par Charlotte Gainsbourg rue de Verneuil.

g Transformation en musée...

C’est à l’occasion de la transformation de cette maison mythique en musée qu’ont été récemment retrouvés de nouveaux manuscrits de chansons comme Les P’tits Papiers, La Gadoue, Il s’appelle Reviens, L’Ami Caouette, Overseas Telegram, Love on the Beat, Dis-lui toi que je t’aime viennent compléter les brouillons de chansons mythiques comme Je t’aime… moi non plus, La Javanaise, Initials B.B. ou L’Homme à tête de chou… Remettant inlassablement sur le métier le matériau de sa création, la plume Sergent-major de Gainsbourg dévoile la fabrique de chansons mythiques qu’il a composées pour lui même ou pour d’autres. Ouvrage somme pour oeuvre monument, ponctué d’extraits de scénarios, de partitions annotées, de pages de roman, d’aphorismes, d’oeuvres de jeunesse, de rares dessins, de reproductions de ses agendas Hermès où les séances d’enregistrement côtoient des recettes de cuisine… ce livre est un objet collector, une mine où fourmillent rimes complexes, jeux de mots, doubles sens, licences poétiques et érotiques. (P.A.M.) g "Les petits papiers de Serge Gainsbourg". Laurent Balandras. Editions textuel. 528 pages, 400 pages manuscrites en fac-similés. 59 €

Le jardin du Luxembourg est pour Philippe Cassard, grand pianiste classique international et producteur d’émissions à France-Musique, le point de départ d’une rêverie à la Debussy qui retraverserait « par petites touches » toute sa vie. Des figures majeures et des lieux apparaissent : Vladimir Horowitz,, Natalie Dessay. Besançon, sa ville natale où il donna un récital en soliste à l’âge de huit ans, Chaux-les-Passavant, le village de son père, mais aussi Vienne, Dublin, Paris. Un délicieux voyage qui part du merveilleux jardin s’envole dans les plis de la mémoire, et y revient. Une lecture sensible, poétique et musicale à l’heure de l’ouverture du Printemps des Arts !

« Par petites touches » - Philippe Cassard (Mercure de France)

40 Ans de déjeuners secrets avec Jean d'Ormesson, Jacques Chirac, François Mitterrand... Maurice Beaudoin, célèbre critique gastronomique vous invite à sa table pour partager ses souvenirs (disons de suite que la modestie n’est pas son fort… ». De Johnny, Alain Ducasse, en passant par la création du Figaro Magazine, à la série « Florence Arthaud et les filles sur un bateau », la rivalité entre Robert Hersant et la famille Dassault, au gré des plats l’auteur parfois « mauvaise langue », parfois « encenseur » (doux euphémisme!) nous apprend que le vin coule à flots à la table du candidat VGE au point de rendre l'issue du dîner incertaine, que Marguerite Duras se réconciliera avec lui chez Le Duc, et que c'est lui qui établira la carte des desserts de Joël Robuchon pour l'ouverture de l'Atelier Saint-Germain. Un ouvrage mi figue mi raisin en somme !

« La France à ma table » - Maurice Beaudoin (Plon)

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