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ECOLOGIE

g Pourquoi les cancers se développent-ils dans des proportions importantes au-delà de 65 ans ?

RabiaBoulahssass:"Ilexisteunlienentrecancérogénèseetâge.Lescellulesducorpssedivisent pour le réparer en remplaçant des cellules endommagées ou mortes. À chaque division il peut survenir un risque d’erreur donc un risque de développer un cancer. Heureusement à tout âge, le corps dispose de mécanismes pour lutter contre ce phénomène. Mais ces mécanismes s’altèrent en vieillissant et ceci peut ouvrir la voie aux dysfonctionnements. Il existe également d’autres facteurs favorables aux développements de cancers comme la durée d’exposition à des perturbateurs environnementaux : une personne confrontée au tabagisme pendant quelques années est forcément moins exposée qu’une personne qui y est confrontée pendant 30 ans par exemple."

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g Les cancers gériatriques sont donc des pathologies de plus en plus importantes ?

RB : "Oui. Il faut tenir compte d’un paramètre simple, la France fait face à un vieillissement de sa population. Plus on vieillit, plus l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques et des cancers progresse. Plus de 60 % des nouveaux cas de cancers apparaissent à partir de 65 ans. Cette progression sera non seulement une constante à l’avenir, mais aussi proportionnelle au vieillissement de la population. Ceci représente donc un enjeu et un défi en termes de santé publique.".

g Si de manière générale le développement de cancers est lié à une problématique de déclin physique, global et progressif, existe-t-il d’autres facteurs ?

RB : "Les facteurs environnementaux sont des facteurs très importants. Mais nous pouvons lutter contre ceux-ci. Nous savons que la sédentarité et le manque d’activité physique sont des éléments qui favorisent le surpoids et l'obésité. 8 à 17% des français souffrent d’obésité et 30% sont en surpoids, ceci favorise la survenue de certains cancers comme par exemple le cancer de l’utérus, de l’œsophage et dans une moindre mesure le cancer du sein chez la femme ménopausée ou du côlon. L’activité physique en général améliore la santé et permet d’améliorer le pronostic des cancers du sein, colorectaux, de la prostate et les récidives de certains cancers."

g Lutter efficacement contre les cancers passe aussi par le dépistage. À de quel âge convient-il d’entrer dans ce cycle ?

RB : "Il faut se faire dépister. Les campagnes nationales débutent à partir de 50 ans pour certaines pathologies telles que les cancers du sein et du côlon par exemple. Cependant pour ces cancers celacesseà74ans.Comptetenudesnouvellesdonnéesdémographiques,onpourraits’interroger sur la possibilité de repousser la limite du dépistage organisé, mais en fait, il faut raisonnablement proposer aux personnes âgées un dépistage individuel en fonction de leurs états de santé."

ENVIRONNEMENT g Quels sont aujourd’hui les points sur lesquels mettre davantage l’accent dans la stratégie de lutte contre les cancers gériatriques ? g Pourquoi le Monaco Age Oncologie est un rendez-vous important ?

RB : "Les évolutions sont constantes et il existe de nombreuses initiatives pour des essais cliniques sur des sujets âgés, le développement de projets de recherche en oncogériatrie, notamment pour trouver des thérapies adaptées et bien tolérées par les patients. L’intergroupe GERICO-DIALOG, labelliséparL’institutnationalducancer(l’INCA) en partenariatavecnotresociétésavanted’oncogériatrie (la SOFOG) a pour but de coordonner, innover et faciliter la recherche dans le domaine de l’oncogériatrie. La recherche en oncogériatrie en France est donc en marche !"

RB : "Il faut lutter contre les inégalités à travers une accessibilité aux soins. Chacun doit pouvoir avoir accès aux soins et avoir accès aux soins à proximité de chez lui. Dans cette optique, le numérique est aussi un élément fondamental pour organiser un suivi efficace à travers les liens entre les partenaires qui prennent en charge les patients. Enfin, il y a le dépistage des fragilités pour aider à adapter et graduer la prise en charge thérapeutique en fonction des besoins et de la capacité à tolérer le traitement. Pour un même cancer, les soins peuvent varier en fonction du patient et de son état général. Il s’agit d’une médecine de précision qui se base sur l’innovation thérapeutique, l’accompagnement tout au long du traitement et la qualité de l’organisation autour du patient pour sa prise en charge."

RB : "Il permet aux médecins de partager les innovations et surtout d’échanger leurs expériences. Lenomgénériqued’uncancerrecouvredescentainesderéalitésdifférentesentermesd’évolution de la maladie, de réactions au traitement, de modalités de prise en charge. Il est essentiel d’échanger sur ces points pour s’inspirer de solutions efficientes ou d’idées C’est aussi un espace dans lequel se crée du lien, germe de nouveaux projets de recherche, conçus entre les leaders d’une thématique donnée."

* Rendez-vous biannuel tenu en alternance avec la biennale de cancérologie

Coup de "chaud" pour Antarctica : -10 degrés !

Cela peut paraître étonnant : prendre un coup de chaud quand le mercure affiche -10°C. Soit 10 degrés sous zéro !

Fin 2022, et alors qu’un nouvel été débutait dans l’hémisphère sud, l’équipe Venturi a opéré des améliorations sur le premier véhicule électrique à chenilles de l’histoire du continent blanc. Ces interventions étaient nécessaires dans la mesure où le véhicule a initialement été pensé pour fonctionner à -50°C, températures atteintes durant l’hiver austral, alors qu’en été le mercure oscille plutôt aux alentours -10°C.

g Le premier engin électrique d’exploration polaire

VenturiAntarctica,lepremierenginélectrique d’exploration polaire, est rattaché à la station Princess Elisabeth Antarctica depuis décembre 2021. Pour sa deuxième année d’exploitation, des améliorations techniques ont été apportées à cette machine unique au monde. Cet engin éco-responsable, en adéquation avec la vision et l’approche environnementale de la station, a permisderéaliserdesmissionsscientifiquesenlimitantaumaximumtouteperturbation pour l'écosystème. Première modification apportée à l’Antarctica : le remplace- ment des barbotins (les roues dentées entraînant les chenilles) car, lors du premier été, il est apparu qu’une masse non-négligeable de neige adhérait à ces pièces, s’agglomérait puis se solidifiait générant alors des vibrations. Comme les précédents, les nouveaux barbotins ont été conçus par le département R&D de Venturi à Monaco. Toujours dans une optique d’amélioration du confort,c’estl’aérationdel’habitaclequiaété repensée. Deux entrées d’air sur la face avant,associéesàunsystèmedeventilation, permettent de faire baisser la température quand soleil et systèmes électroniques de puissance influent sur celle-ci. La troisième modification porte, précisément, sur les systèmes électroniques de puissance disposés sous le plancher de l’Antarctica. Eux aussi nécessitaient un refroidissement optimisé. Pour ce faire, des entrées et sorties d’air ont été ajoutées respectivement à l’avant et à l’arrière du véhicule. Après un premier été où le Venturi Antarctica a parcouru 500 kilomètres, il poursuit en ce moment l’accompagnement des scientifiques sur le terrain pour des missions de 40 kilomètres maximum, la consistance de la neige ayant une incidence sur l’autonomie. C’est d’ailleurs sur ce point que porteront les prochaines évolutions. (P.A.M.)

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