n54sep07

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Le premier journal d’actualité de Monaco Année VII • Numéro 54 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. (+33) 08.70.79.90.84 / Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 04.93.41.87.64 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Septembre 2007

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Dossier SSpécial pécial

Interviews exclusives : Alexandre Albertini, Guy Morel et Pierre-Yves Canton

Le Reportage

Bal de la Croix Rouge : sous le signe de Grace et de Charlene

L’Actualité

Peroni choisit Monaco pour son lancement

Les Voyages

Le Canada : son immensité et la gentillesse des québécois

Shipping Comment se place Monaco sur l’échiquier mondial ? ☞ DES NUAGES SUR LA POLITIQUE MONÉGASQUE : LA RENTRÉE S'ANNONCE PLUTÔT AGITÉE • PAGES 6-7


2 La Principauté Dossier Spécial

Dossier Spécial

Septembre 2007

L’INTERVIEW 1 • Alexandre Albertini, Secrétaire Général de la Chambre Monégasque du Shipping, créée en j

Monaco et le shipping

Coût de l’immobilier, qualité des infrastructures et des services qui y sont associés PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

e shipping est l’un des pôles économiques les plus importants de la Principauté. Le grand public en connaît surtout la partie la plus visible, les bateaux de croisières qui sont de plus en plus nombreux à fréquenter le Port Hercule. Mais le shipping c’est aussi, surtout, de nombreuses sociétés de management qui, depuis Monaco, gèrent une part non négligeable du commerce maritime mondial. Pétroliers, vraquiers, porte conteneurs… en tout près de deux mille navires ! Et la Chambre monégasque du shipping, qui depuis l’an dernier regroupe des professionnels du secteur, entend bien développer encore cette activité en Principauté, pour peu que les autorités monégasques prêtent une oreille attentive à leurs demandes. Cela valait bien un dossier. Et les précisions apportées par le Secrétaire Général de la CMS.

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La Principauté : Quelles activités le shipping recouvre-t-il? Alexandre Albertini : L’industrie du « shipping » se défini comme l’activité regroupant le transport maritime dans son ensemble, que ce soit le transport de marchandises, de matières premières, de pétroles, de conteneurs, mais égale ment le transport de Passagers, bétails… Dans un plus vaste ensemble, l’industrie regroupe toutes les activités liées de près ou de loin à l’utilisation de navires sur les Mers et Océans du monde. Les différents acteurs du maritime se regroupent dans différents types d’activités telles que les Armateurs (pro priétaires de Navires) shipmanagers (gestion d’équipages et gestion technique des navires), opérateurs (gestion commer cial), affréteurs, courtiers, agents portuaire, shipchandlers et

fournisseurs de soute (fuel). Notre secteur est complémenté par des pôles spécialisés shipping dans les Banques, les assu rances, les cabinets juridiques, et d’audit au même titre que les chantiers navals de construction et de réparation/conver sion et démolition qui nous sont plus directement liés. LP : Quelle est la place du shipping dans l'économie monégasque? A.A : Pleinement intégré dans l’économie monégasque, le Shipping représente plus de 5% du chiffre d’affaires de la Principauté. Essentiellement tourné vers l’international, cette industrie a su tirer profit de la mondialisation, en se déve loppant de manière exponentielle depuis une dizaine d’an nées. En Principauté, cette industrie emploie près de 4% de la masse salariale privée, et elle est en constante expansion, c’est pourquoi en juin 2006, sous l’égide de la Fédération Patronale, certains professionnels représentatifs du secteur ont créé la Chambre Monégasque du Shipping. Son objectif principal étant d’instaurer un dialogue avec les autorités, afin d’évoquer les préoccupations et les spécificités de ce sec teur à haute valeur ajoutée, qui s’affiche comme le porteparole de l’excellence monégasque à l’étranger. Pour 2006, la masse salariale du Syndicat s’élève à environ 21.5 mil lions d’euros, répartis entre 21 sociétés adhérentes. A terme, ses membres ambitionnent de renforcer encore davantage la représentativité de la Chambre, afin de permettre aux compagnies d’accroître leur activité en Principauté et d’aug menter le nombre de professionnels y travaillant et de déve lopper ce secteur dynamique. LP : Quelle place occupe le shipping monégasque dans le shipping mondial? A.A : La flotte mondiale globale est très difficile à quantifier, mais l’ensemble des sociétés de Shipping que compte la Principauté gèrent ou opèrent près de 2000 navires soit en gestion Technique, Commerciale ou enco re Financière, dans tous les secteurs

(Marchandise, Pétrole ou encore Passager). Nous ne consi dérons ici que les navires impliqués dans le transport international voire inter continental. Fortement liée à la conjoncture politique et économique internationale, la croissance du marché du Shipping demeure néan moins interdépendante de la situation géopolitique d’un pays. Même si les hauts lieux du Shipping se situent à Athènes, Londres, New York, Hong Kong ou Singapour, le déploiement considérable des transports et l’essor des nouvelles technologies ont rapproché ces places stratégiques de Monaco. Malgré sa petite superficie, Monaco accueille des noms très prestigieux du Shipping. Déjà dans les années 70, les grands Onassis et Niarchos avaient établi un bureau de représenta tion en Principauté, et aujourd’hui nous accueillons, et ce depuis plus de 20 ans, des leaders du marché, comme VShips (plus de 900 navires à eux seuls, N°1 mondial dans le domaine de la gestion de navire), CTM (gérant un des pools de cargaison sèche les plus important du marché), Scorpio (en plein essor ces dernières années) ou encore dans le monde des croisiéristes, Star Clipper, Silvercruise. Ces trois dernières années, des enseignes prestigieuses de courtage ont également établi leur base sur la place Monégasque. LP : En quoi la place monégasque est-elle attractive pour le shipping? A.A : La Principauté jouit d’atouts considérables pour ce qui est du développement de l’activité du Shipping. En premier lieu sa situation géographique en Méditerranée et son cadre idyllique en font une place de choix. L’essence même de notre métier est d’être opérationnel à tout moment

Les retombées sur l’économie locale a croisière fait travailler la ville au travers de multiples retombées sur l’économie locale. Quelques chiffres concernant la croisière : En 2002, la French Riviera et Monaco ont accueilli 457,000 croisiéristes en 640 escales et en 2006 près de 660,000 croisiéristes en 750 escales. Les dépenses qu’ils ont effectué à terre sont estimées entre 30 M et 70 M d’euros... Monaco, largement en tête des places visitées par les croisiéristes, profite largement de cette manne. Les passagers en escale « tête de ligne » dépensent en moyenne 280 euros par jour. C e rtains d’entre eux effectuent un court séjour avant ou après leur croisière. Les croisiéristes « en transit » pour seulement quelques heures dépensent à terre en moyenne 140 euros, contre 45 euros pour un touriste d’un jour non croisiériste. Un croisiériste « en transit » à Monaco y dépensera l’intégralité de cette somme si son bateau fait escale à Monaco (à quai ou en rade) et 50 euros si son bateau fait escale à Villefranch e, Nice ou Cannes, le coût même de l’excursion sur Monaco grevant son budget d’environ 60 %. D’un point de vue économique, il est donc préférable d’avoir un navire à Monaco plutôt que les autocars correspondants en excursion depuis les ports voisins. La clientèle croisiériste évolue : Il y a 10 ans, 70% des croisiéristes étaient retraités. Aujourd’hui 60 % sont des actifs. La seule tranche d’âge 45/65 ans (appelés « Goldies » par les voyagistes) représente 60 % des dépenses effectuées à terre.

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ALEXANDRE ALBERTINI


Septembre 2007

Dossier Spécial

La Principauté

juin 2006 par les professionnels représentatifs du secteur. Objectif principal : instaurer un dialogue avec les autorités monégasques

és et risque éventuel de changement de fiscalité : ces sont les problèmes majeurs qu’ il faut affronter et dans le monde entier. Le positionnement de la Principauté et son fuseau horaire très central nous permettent d’être en contact avec l’Asie et l’Australie en début de journée et avec les Amériques en fin de journée. La proximité avec l’aéroport de Nice est également un atout et nous place à 3 heures de toutes les capitales Européennes. Ceci nous permet de main tenir aisément un contact humain avec nombre de nos par tenaires principaux. Il va sans dire qu’il s’agit également d’une destination attrayante pour les fournisseurs du nord de l’Europe qui n’hésitent pas à se déplacer régulièrement pour nous démarcher localement. D’autre part, le statut de Principauté, la stabilité politique et la sécurité qui l’accompagnent - ce qui a eu pour consé quence d’attirer une population très cosmopolite - sont des arguments de poids en faveur d’une expansion de l’indus trie du Shipping en Principauté. Pour ce qui est de la fiscalité, contrairement aux idées reçues la Principauté n’est vraiment attractive qu’à titre individuel pour les personnes pouvant jouir des avantages qu’offre la résidence monégasque. Au niveau des sociétés, la fiscalité s’avère moins favorable que d’autres places internationales telles Londres ou Athènes qui offrent aux acteurs du secteur maritime une exemption de taxe. Singapour et Hambourg disposant elles respectivement d’une taxation très faible et

d’une taxe fixe en rapport au tonnage des navires en gestion. LP : Quel développement, quel avenir pour le shipping à Monaco? A.A. : Le coût de l’immobilier est le problème majeur des entreprises du secteur qui se plaignent d’un manque d’es pace. La Chambre du Shipping veille à établir un dialogue proactif permanent avec le gouvernement pour essayer de trouver des solutions qui peuvent profiter aux intérêts de tous et ainsi permettreune croissance du secteur projetant l’image prestigieuse de Monaco encore plus loin dans le paysage économique mondial. La qualité des infrastructures de télécommunications et les services qui y sont associés représentent un élément cru cial de notre activité sur lesquels la principauté doit pro gresser si elle entend garantir son essor et sa pérennité en tant que place mondiale du Shipping. Les offres destinées aux PME restent en effet généralement décevantes et coû teuses. Il semblerait tout de même que certains progrès dans ce domaine soient envisagés, espérons rapidement. En ce qui concerne le risque éventuel de changement de fiscalité, je pense que c’est une épée de Damoclès qui se place sur toute la Principauté dans son ensemble, et pas uniquement notre activité. Cependant avec un minimum de volonté des autorités,

Monaco pourrait se positionner de façon plus agressi ve dans le paysage du Shipping mondial. En effet les places européennes privilégiées subissent à tour de rôle des pressions fiscales de Bruxelles, et Chypre à vu son statut de paradis fiscal disparaitre. De nombreuses sociétés de Management domiciliées sur cette île com mencent à envisager de se déplacer. Aujourd’hui Monaco ne permet pas d’attirer de grosses entreprises par manque de place, mais il y a certainement une carte à jouer si l’on veut développer l’économie de prestige du pays en permettant à de grands noms de venir s’établir dans notre havre de paix. Malheureusement, pour le moment l’implantation de services auxiliaires spécialisés comme les banques spé cialisées dans les financements maritimes, ou autres cabinets juridiques internationaux n’est pas encore envisageable au vu du nombre encore trop limité des sociétés de Shipping présentes en Principauté. Quelques projets ont été proposés et sont à l’étude, mais le développement économique doit naître d’un élan de notre Souverain. On voit énormément de dynamisme et de volonté au sein même des acteurs locaux pour promouvoir et développer l’activité mais un coup de pouce serait désormais utile.

L’EVENEMENT

La grande vitrine du Monaco Yacht Show

e 17ème Monaco Yacht Show se tiendra du 19 au 22 septembre 2007 sur le Po rt Hercule de Monaco et sera à nouveau le principal centre d’affaires de la grande plaiLsance internationale. Les meilleurs professionnels s’y sont donnés rendez-vous : chantiers

Photos © Pierre Pettavino

navals, brokers, équipementiers, designers, architectes navals, sociétés de services; ils représenteront un concentré de l’excellence dans ce domaine et composeront une palette complète des métiers de ce secteur d’activité. Avec 500 sociétés exposantes en provenance de 38 pays, le salon affiche complet depuis plusieurs mois et près de 24 000 participants y sont attendus. Du côté de l’exposition à flot, chantiers et brokers présenteront 95 de leurs plus belles unités qui conjugueront innovation et prouesses technologiques, exclusivité et prestige. La 17ème édition du Monaco Yacht Show présentera un plateau exceptionnel de nouveautés avec plus de 30 joyaux des mers présentés en première mondiale. Le Monaco Yacht Show ancré dans la qualité de service et d’accueil Dans une démarche d’amélioration permanente, les organisateurs du Monaco Yacht Show ont élaboré, durant toute l’année de préparation, de nouveaux plans d’action, tant au niveau de la qualité d’exposition que de la qualité des services proposés aux exposants et visiteurs du salon : - des stands encore plus grands et plus prestigieux seront mis en place, avec notamment des pavillons à deux niveaux sur le Quai des Etats-Unis ; - le Press Lounge et le Press Center situés à la Darse Sud seront réaménagés et agrandis. Ces deux espaces dédiés à la presse internationale traitant des sujets du yachting, du luxe et du salon, seront proposés en part e n a riat avec Only Yacht, spécialiste de l’assurance pour yachts ; - le nouveau Baccarat Crystal Lounge sera aménagé avec la collaboration de Tai Ping, pour les tapis, et de RBC Mobilier. Baccarat présentera notamment une sélection de pièces de la Collection Darkside par Philippe Starck. - le Business Center, cette année aux couleurs d'ING Lease / Private Banking, mettra à la disposition des participants des accès info rmatiques supplémentaires. Des cartes de connexion Internet seront par ailleurs offe rtes à tous les exposants. L'implantation des espaces à flot s'étendra sur la totalité du T Central, pour l'exposition au salon d'un total de 95 yachts de 25 à 90m, 50% d'entre eux dépassent les 40 mètres. Des stands supplémentaires seront installés sur le T Central et l'extrémité de la Jetée Nord, offrant aux exposants l'opportunité de créer de nouvelles zones d'accueil à proximité des yachts.

L’EVENEMENT

Le MYS poursuit son engagement dans la protection de l’environnement Le Monaco Yacht Show, conscient des enjeux environnementaux auxquels la planète doit faire face, a adopté depuis trois ans une démarche de développement durable en payant chaque année une éco taxe dont le montant est investi dans des projets écologiques à dimension internationale. Cette éco taxe est calculée selon la quantité d'émission de gaz carbonique généré par les exposants, visiteurs et yachts présentés à flot (Transports, séjours hôteliers, venue des yachts à Monaco...) Cet engagement, réalisé en collaboration avec le broker Camper & Nicholsons International,a permis au leader des salons de la grande plaisance international d'acquérir le label Carbon Neutral. A ce titre, le Monaco Yacht Show est la première société et le premier événement à avoir obtenu ce label en Principauté. ONLY WATCH 2007 : une vente aux enchères au Monaco Yacht Show pour lutter contre la Myopathie de Duchenne Le 20 septembre 2007, le MYS accueillera une vente aux enchères exceptionnelle « ONLY WATCH 2007 » : 34 montres, des pièces uniques ou numéro 1 d’une série limitée, seront offe rtes par 34 maisons horlogères prestigieuses. Le montant de la vente, organisée avec la précieuse collaboration de la maison de vente aux enchères Antiquorum, sera entièrement reversé au profit de la recherche sur la Myopathie de Duchenne. Pendant quatre jours, le Monaco Yacht Show 2007, événement référence, permettra aux acteurs et aux observateurs internationaux de prendre la mesure des évolutions extraordinaires d’un secteur d’activité à la croissance exponentielle et qui s’inscrit dans le temps.

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4 La Principauté

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L’ I N T E RVIEW 2 • Images et réalité du shipping : le point avec Guy Morel, secrétaire général de l'I.S.M.A

“Le shipping représente 90 % du transport de marchandises!” PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

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ériodiquement, la flore et la faune maritimes, ainsi que les rivages, sont victimes de marées noires en provenance de pétroliers qui font naufrage ou qui se brisent. Des images abondamment diffusées par les télés du monde entier. Poussés par l’opinion publique, les différents états, les armateurs et l’industrie pétrolière ont conclu des conventions internationales ou des accords privés en ce qui concerne la responsabilité et la garantie des pollutions des mers par les hydrocarbures. S’il faut continuer dans cette voie, et tout faire pour limiter les risques de pollution, il faut aussi être conscient que la réalité du transport maritime, la réalité du shipping est tout autre.90% du transport mondial de marchandises passent par la mer. Ce qui en fait le mode de transport le plus sur et le moins polluant statistiquement. Entre images de catastrophes et réalité économique, les explications nécessaires de Guy Morel, le secrétaire général de l’ «international ship managers’ association». La Principauté : Que représente le shipping dans le commerce mondial? Guy Morel : Le shipping est prépondérant dans le volume du commerce mondial. Dans les 50 dernières années, le transport maritime s’est affirmé non seulement comme le moyen de trans port le plus économique au monde (ce qu’il a toujours été), mais aussi comme une activité répondant aux besoins et aux normes de la nouvelle économie. Si on rapporte le commerce mondial en tonnes kilomètres (c'est-à-dire que une unité représente une tonne de marchandises transportées sur un kilomètre), le trans port mondial, toutes marchandises confondues, représente 90% du commerce mondial. Pour les marchandises transportées en vrac (pétrole et produits pétroliers, ainsi que minerais et grains) cette part monte à plus de 95% !! Le commerce mondial à, lui même, fortement augmenté : un rapport de l’ONU indique que le volume du commerce mondial a, depuis 40 ans, systémati quement augmenté plus vite que le produit national brut corres pondant, signe de l’ouverture croissante des économies au com merce. Ainsi, nous sommes maintenant habitués à voir le sigle « Made in China » sur tous les objets de notre vie courante, et même les plus incongrus. Cette augmentation du commerce s’est essen tiellement faite par la voie maritime. Une vue intéressante de l’importance du transport maritime dans le commerce mondial est la suivante : supposons que nous enlevions des rayons de notre magasin Carrefour tous les objets qui ont été importés par voir maritime, ou bien dont les compo sants ont été ainsi transportés, eh bien tous les rayons de votre magasin préféré seraient vides, sauf le rayon des fruits et légumes, et même ceux-ci seraient partiellement vides. ! Le com merce maritime a réussi dans les dernières années a se libérer de son image de lenteur : aujourd’hui des navires porte conteneurs traversent les océans à des vitesses avoisinant les 40 km/h, pour amener les dernières créations de mode, fabriquées en Asie et déjà installées sur des cintres eux-mêmes suspendus à des por tants sur roulettes, prêts à être installés dans votre boutique pré férée ! D’autres navires chargent des oranges en vrac au Brésil et délivrent a Marseille des bouteilles de jus d’orange frais et étique tées, prêtes à être installées dans les rayons des magasins. Nous pouvons conclure que si le commerce est le sang de la nouvelle économie mondiale, les quelques 92,000 navires qui sillonnent les mers représentent les veines de ce grand corps qu’est notre monde. LP : les accidents, ou les mouvements sociaux, mettent souvent en avant l’existence de pavillons de complaisance. On sait que certains grands pays y ont recours pour leurs propres flottes, pour éviter des règles sociales trop contraignantes, leurs propres règles d’ailleurs. Où en eston de cette question ? G.M : Je suis un peu choqué par le terme. Si l’on admet que le commerce mondial est essentiellement libre, puisqu’il porte des produits d’un pays à un autre sur des mers internationales, il n’y a pas de concept de complaisance. Tout pays a le droit d’avoir ses propres navires. Certains pays ont traditionnellement plus d’équipages, d’autres ont plus de volume d’importations ou d’ex portations, d’autres ont une plus vieille tradition maritime, et je ne pense pas qu’il y faille opposer des pavillons « acceptables » et des pavillons de « complaisance ». Il est par contre important que des règles, nécessairement internationales, puissent réguler cette activité qui, par son aspect international, échappe à tout règle ment national. C’est le rôle de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), et de certaines autres organisations mari times, en général dépendant de l’ONU. Ces organisations émet tent des règlements sur les standards de qualités, critères d’em -

ploi, formations des équipages, règles de sécurité, etc. auxquels doivent se soumettre tous les navires battant le pavillon d’un état signataire (aujourd’hui pratiquement tous les pays du monde). Il est de triste notoriété que des armateurs peu scrupuleux ont cependant continue à bafouer ces règlements parce que leur extra territorialité leur permettait de fuir les lois des autres pays. Ceci est maintenant devenu beaucoup plus difficiles depuis que les pays de l’OMI se sont mis d’accord pour pouvoir imposer des contrôles systématiques dans les ports pour tous les navires et se sont donnés un environnement légal pour pouvoir imposer à chaque navire inspecté les travaux indispensables pour le respect des règles précitées. Cette nouvelle initiative internationale a sub stantiellement contribué a l’élimination des navires poubelles tels qu’ils pouvaient exister il y a 20 ans ou plus. Les brebis galeuses sont aujourd’hui pourchassées partout dans le monde, et leur capacité d’action est très fortement diminuée. LP : Pourtant, l’image que l’on retient essentiellement du shipping – peut être parce que très médiatisée - est celle des pétroliers brisés qui souillent mers et côtes ? * G.M. : La pollution est un effet dramatique d’un accident heu reusement très rare. Il est connu que le pourcentage d’accident par kilomètre parcouru fait du shipping l’activité de transport la plus sécure au monde, loin devant le transport routier par exemple. Cependant le shipping souffre de sa masse : un VLCC transporte souvent plus de 200,000 tonnes de pétrole et un seul accident crée une émotion que ne pourrait susciter un camion citerne transportant 10 tonnes de produits pétroliers. Le monde maritime a, depuis plusieurs années, émis des règles de plus en plus restrictives tendant à éviter les accidents. Les responsabilités des auteurs sont maintenant illimitées, et l’effet d’un seul acci dent sur une compagnie maritime est dévastateur. Ces règles ont donc contribué à fortement diminuer le nombre des accidents. Cependant ceux-ci existeront toujours, et resteront spectacu laires, alimentant donc l’appétit des journalistes pour le sensa tionnel. ! LP : La Méditerranée est-elle soumise à des risques de pollution ? G.M : Notre mer Méditerranée n’est pas exempte de risques de pollution, car elle est une des mers les plus commercialement actives au Monde. Rappelons que la plus grande partie du com merce maritime en provenance d’Asie et du Moyen Orient tran site par le canal de Suez et arrive donc en Méditerranée avant de la traverser d’Est en Ouest.

(*) NDLR : principaux naufrages de pétroliers depuis 40 ans 18 mars 1967 :Le pétrolier libérien Torrey Canyon de 120 000 tonnes s'échoue sur les Îles Scilly. Sa cargaison va polluer gravement les côtes anglaises et françaises. C'est la première catastrophe de cette ampleur et le début de prise de conscience par les autorités des risques écologiques créés par la taille croissante des pétroliers. 24 janvier 1976 :l’Olympic Bravery s’échoue près de Ouessant.Le 13 mars il se brise. 15 octobre1976 : Boehlen au large de l’île de Sein (Bretagne) 16 mars 1978 Amoco Cadiz, au large de Portsall (Bretagne) 7 mars 1980 :Tanio au large de l’île de Batz (Bretagne) 24 mars1989 : Exxon Valdez à proximité de l’Alaska 12 décembre 1999 : Erika au large de la Bretagne 13 novembre 2002 : Prestige au large du Cap Finisterre, près des côtes de Galice.

LA FICHE

Les recherches menées en matière de protection de l’environnement

e transport maritime se penche sur les moyens d’une meilleure protection de l’environnement dans de nombreux domaines : L • Limitation de la pollution accidentelle (nous en avons parlé dans l’interview) ; • Limitation des émissions de gaz toxiques et à effet de serre : c’est le but des études techniques sur les moteurs maritimes. • L’architecture navale moderne recherche les formes les plus adaptées à la limitation des accidents et pollutions : l’obligation de n’avoir que des navires à double coque pour le transport pétrolier en est un bon exemple. • Limitations des règlements visant à définir le type de carburants utilisés ; un grand mouvement est en train de prendre forme pour interdire l’utilisation des résidus de raffinage dans les moteurs de navire. • Limitations des déchets et de leur rejet désordonné : tous les navires tendent à être équipés de matériels permettant de réduire au maximum la pollution des déchets créés. Les eaux usées et huileuses sont d’abord soumises à des analyses précises permettant de mesurer leur innocuité. Elles ne sont rejetées en mer que si elles ne représentent aucun danger pour l’environnement. Sinon elles sont stockées dans des citernes spéciales pour être déchargées au prochain port dans des installations de décontamination spécialement créées, et non plus rejetées en mer ; • De même, les déchets solides sont compactés ou incinérés.

LA FICHE


La Principauté

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L’ I N T E RVIEW 3 • P i e r re - Yves Canton, Président de l’association monégasque des services à la cro i s i è re

“Les touristes aiment voyager en croisière” PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

e secteur touristique et économique des croisières est vraiment né, il y a environ une quarantaine d’année, au milieu des années 60. C’est à cette époque que l’on construit les premiers paquebots uniquement destinés à la croisière : lancement de Renaissance en France, création de N.C.L. (Norwegian Cruise Line) par l’armateur norvégien K. Kloster et de Carnival par l’américain Ted Arison. Au début des 60’s, on comptait environ 100.000 croisiéristes annuels dans le monde entier.

plus de 450 millions d’Euros et les regroupements, fusions, acqui sitions, dessinent l’importance des stratégies élaborées. Cunard, Costa & Princess ont été intégrés au groupe Carnival, NCL au groupe Singapourien Star Cruise, Celebrity à Royal Carribean Cruise. Il faut souligner que la croisière n’est plus celle destinée aux retraités, mais s’adresse désormais aux jeunes, aux familles, aux groupes, aux associations, aux voyages de noces… et les pers pectives semblent très importantes. Plus de 80 % des croisiéristes sont désireux d’en refaire une autre et selon une dernière étude en France, 65 % des personnes interrogées souhaiteraient partir en croisières. LP : Quelle place la Principauté occupe-t-elle dans le secteur de la croisière ? PYC : Le bassin Méditerranéen Occidental n’off re pas de destina tions à thème, telles que les îles Grecques, les Caraïbes ou encore les Fjords de Norvège qui facilite énormément la commercialisa tion des croisières. Il va donc chercher des escales connues telles que Rome, Florence ou encore Barcelone pour construire un iti néraire facilement commercialisable sous un nom tel que «Mediterranean highlights». A défaut d’un thème qui permet d’identifier facilement le produit il est alors important d’avoir des noms phares – et Monaco en fait partie - parmi les escales. Monaco est un nom et une destination. Un armateur décide deux ans à l’avance de la programmation des croisières, il est donc important d’avoir l’assurance que la zone méditerranéen ne – occidentale et orientale - est politiquement stable. Une bombe à Athènes ou à Istanbul peut faire chavirer des croisières ! Cet aspect est et restera encore certainement longtemps un des plus grands freins au développement de la croisière en Méditerranée, notamment Orientale. Grâce à sa situation géographique, Monaco bénéficie de la Proximité des marchés de l’Europe du Sud. Certes, les tarifs aériens intra européens sont encore très élevés, mais le développe ment des compagnies Low Cost. vient de changer la donne et commence petit à petit à modifier le paysage des arrivées étran -

L

La Principauté : Où en est le marché de la croisière aujourd’hui ? Pierre-Yves Canton (président de l’association monégasque des services à la croisière) : On compte plus de 14 millions de croi siéristes dans le monde ! Plus de 500 navires proposent des pro grammes de croisières. Certains d’entre eux peuvent accueillir plus de 3,800 passagers. Ces derniers (les megaships – voir giga ships : plus de 90 000 tonneaux) sont de plus en plus nombreux. Aux 100 déjà mis en service ces dernières années, 50 autres sont attendus d’ici 2011. Mais la croisière c’est également ces croisières sur les fleuves (1) et les voyages sur mer qui s’y apparentent comme celles sur les Cruises Ferries, les Cargo Mixtes, les navires spéciali sés en plongée sous marine, qui connaissent, eux aussi, un déve loppement considérable. . LP : Quel avenir pour la croisière ? PYC : La croisière est devenu aujourd’hui le secteur le plus dyna mique dans le secteur du tourisme. La capacité mondiale (mers et océans) représente au 1er juillet 2007, 14,6 millions de passa gers annuels. Avec les nouveaux navires le marché devrait atteindre 18,4 millions de passagers en 2011. Il faut ajouter que ces nouveaux navires sont à plus de 80% des mégas, voire des super-gigas comme les Genesis (jusqu’à plus de 5,000 passagers et plus de 150 000 tonneaux) ; ils seront consacrés en grande par tie aux destinations et marchés européens de plus en plus recher chés. (2) Les nouvelles unités représentent des investissements de

CROISIERES

Une croissance continue et progressive

CROISIERES

e premier semestre 2007, au 19 juin, se caractérise par une stabilisation du nombre de passagers par rapport à la même période de l’année précédente , -0,4% avec 64 994 passagers accueillis contre 65 269 passagers en 2006. L Les 76 escales de ce premier semestre 2007 se répartissent en : • 30 escales Tête de ligne avec 8 791 passagers • 46 escales Transit avec 56 203 passagers. On notera cette année l’arrivée de nouveaux navires de croisières répétitifs de forte capacité comme le Sinfonia de catégorie contemporain, c’est à dire moyen de gamme. L’accueil des passagers et des membres d’équipage sur la digue et sur le terre plein demeure la préoccupation majeure de la Direction du Tourisme et des Congrès notamment avec la présence constante d’hôtesses d’accueil et la distribution de documentation touristique adaptée. 2004

Nombre d’escales T.A. et T.T. depuis 2004

Mouvement des passagers en T.A. et T.T. depuis 2004(*) * : T.A. : Tête de ligne (Turn around) – Port d’embarquement et de débarquement, T.T.: Transit (Temporary transit) – Port d’escale (demi-journée, journée ou + de 24 heures

79 56

53

77

76

61

36 MSC* : +9,62%

T.A. 0 0 3 4 11 8

T.T. 1 0 2 7 30 12

T.A. 0 0 0 4 9 10

T.T. 0 0 0 13 24 14

T.A. 0 0 0 6 15 14

T.T. 0 0 0 10 30 12

TOTAL

35

27

26

52

23

51

35

52

janvier février mars avril mai juin TOTAL

Emb. 0 0 256 1678 1446 1263 4643

2004 Déb. Trans Tot 0 0 0 0 0 0 296 0 40 323 5092 7093 1454 7337 10237 1263 11395 14337 3040 23864 31963

Categorie

2002

2003

2004

2005

Emb. 0 0 1820 857 1798 761 5236

2005 Déb. Trans Tot 1067 7 1060 0 0 0 6934 1648 3466 918 2870 4645 1731 22970 26500 822 11223 12806 5126 41589 51952

2004

Emb. 0 0 0 231 2613 2823 5667

2006 Déb. Trans. 0 0 0 0 0 0 259 19111 2920 17229 2616 16818 5795 53158

2006

2005

Escales

Passagers

Escales

5 40 63 69

4 303 55 067 23 195 42 394

37 26 65 64

177

124 959

192

Total escales 2001

2007

T.T. 0 0 0 3 19 5

Budget Contemporain Luxe Premium Niche

44

2000

2006

T.A 0 0 1 10 10 14

Tot. 0 0 0 19601 22762 22257 64620

Emb. 0 0 0 1053 1871 2107 5031

2007 Déb. Trans. 0 0 0 0 0 0 898 14573 2344 28977 1919 16619 5161 60169

Tot. 0 0 0 16524 33192 20645 70361

Le nombre d’escales de bateaux en tête de ligne ne cesse de croître depuis 2004, alors que le nombre de passagers est multiplié par plus de 5.

Evolution des Escales (jan-juin) 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

2005

janvier février mars avril mai juin

2006

Passagers

15 34 33 48

826 932 808 526

133 092

2007 *

Escales Passagers Escales Passagers 34 49 49 67

199

12 77 60 29

610 452 324 623

180 009

10 40 69 77

196

2007

8 730 100 980 85 987 30 985

226 682 * prévisions

* MSC : Moyenne Semestrielle de Croissance

Depuis 2004, le nombre d’escales en catégorie luxe et premium affiche sa stabilité , alors que le nombre de passagers de ces bateaux a doublé , ce qui démontre l’évolution rapide de la taille moyenne des navires accueillis. 2004 TA TT TOTAL

45 132 177

19 425 105 534 124 959

2005 72 120 192

35 995 97 097 133 092

2006 68 131 199

39 042 140 967 180 009

2007* 90 106 196

111 189 115 493 226 682 * prévisions

gères dans le bassin méditer ranéen. Alors que l’on peut évaluer la journée passager à 120 euros par jour en moyenne, (pour la Croisière dite de masse), l’approche du passager par avion depuis une autre ville européenne coûte le double ! L’armateur aura donc tendance à positionner son navire le plus près possible de son marché, quitte à rallonger la durée de la croisière de 2 nuits. Idéalement situé à la frontière franco-italienne, Monaco se trou ve dans une position qui permet à un armateur d’embarquer des passagers acheminés par bus ou venant avec leur propre véhicu le depuis l’Allemagne, la Suisse, l’Italie du Nord et bien sûr la France. LP : La nouvelle digue est elle un atout pour le développement de Port Hercule? PYC : La nouvelle digue constitue un atout exceptionnel pour Monaco : elle permet une cohabitation parfaite entre la croisière et la grande plaisance. La croisière s’organise sur la nouvelle digue et le terre-plein du Fort Antoine ; la plaisance dispose de l’ensemble du port Hercule. Elle permet de tirer un meilleur pro fit de la croisière sur un plan économique (3). La grande plaisan ce fait travailler le port grâce aux taxes de séjour. A signaler qu’aujourd’hui les navires quittent le port au plus tard à minuit pour raison technique (rejet de leurs eaux usées à dis tance réglementaire de la côte). Dès lors que la nouvelle digue sera raccordée au réseau des eaux usées de la ville (si toutefois cette solution peut-être envisagée car elle engendre un coût cer tain), certains navires choisiront de rester à quai la nuit, ce qui aura évidemment des retombées économiques positives : restau rants, casinos, clubs etc. Il en sera de même en matière de pollu tion (fumées des cheminées en particulier) et du bruit (généra teurs de bord) qui pourrait être sensiblement réduits si les autori tés Portuaires envisageaient de fournir un générateur pouvant couvrir les besoins en électricité de ces géants des mers. Cette option est pour l’instant difficile à mettre en place : d’une part, le coût des infrastructures à créer spécialement pour ce besoin est é n o rme, et d’autre part il faudrait que les navires eux-mêmes soient équipés de manière à pouvoir se brancher dans les ports. Le coût de la sécurité imposée par les normes mondiales ISPS sont également importantes à considérer dans le coût de l’exploitation portuaire en général. Elles sont prises en charge en partie par les Compagnies elles mêmes en ce qui concerne leurs navires, pour les ports en ce qui concerne les infrastructures à terre et pour l’Etat en ce qui concerne la sûreté. LP : A quoi ressembleront les croisières du futur ? PYC : De nouvelles idées germent de plus en plus et font partie de notre futur proche. On parle d’iles résidences flottantes pouvant être tractées vers les beaux jours pour suivre le soleil toute l’année, des bateaux club ou boites de nuits itinérantes, des bateaux explo ration, des petits voiliers intimistes et plus décontractés, des casi nos flottants, des croisières thématiques gastronomiques, golf ou par groupes d’affinités, des bateaux s’ouvrant de plus en plus aux enfants, aux ados et aux sportifs avec des mini clubs, des aquasplash, cours de tennis et salles de gymnastique qui feraient pâlir plus d’un centre de remise en forme à terre ! (1) Plus de 140 navires fluviaux travaillent sur les fleuves d’Europe occidentale, plus de 120 navires sur les fleuves de Russie et d’Ukraine, plus de 50 sur le Yangtsé en Chine et plus de 300 sur le Nil. (2) Le marché européen représente seulement 21% du marché mondial et paraît être le plus fort potentiel de développement. Il a triplé depuis les années 1990 mais reste toutefois largement en recul vis à vis des américains.La clientèle française (190.000 passagers en 2001 aujourd’hui estimé à 260.000 passagers) représente 8% du marché européen. (3) A titre d’exemple, un des navires de grande capacité qui cible particulièrement cette clientèle a effectué une douzaine d’escales à Monaco il y a 3 ans ; il y a eu au total 651 survols de Monaco et ses environs en hélicoptère effectués par des passagers soit plus de 50 par escale. Il s’agit d’un exemple particulièrement frappant des dépenses possibles de ses mégas paquebots. Un gros porteur (on dit « giga ») comme le « Grand Princess » ou le « Golden Princess » bien connus à Monaco mesurent 290 mètres de long (et doivent donc rester en rade) et accueillent 2,700 passagers. 10% restent à bord, 40 % choisissent de visiter Monaco individuellement, 50% prennent part à une excursion généralement d’une demi-journée, se ménageant ainsi du temps libre pour visiter Monaco à leur guise.

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6 La Principauté

Politique & Société

Septembre 2007

LE DEBAT POLITIQUE • Des nuages se sont amoncelés dans le ciel politique monégasque cet été, certains orages ont même éclaté : comment les choses vont-elles évoluer ?

L’automne s’annonce agité Le Président du Conseil National et la majorité, lors d’une conférence de presse, accusent leurs accusateurs qui entre temps se disputent entre eux... et le Gouvernement décide de mettre fin à la diffamation sur Internet PAR PATRICE ZEHR

D

es nuages se sont amoncelés dans le ciel politique monégasque cet été, qui pourrait dire le contraire ? Certains orages ont même éclaté.Dans un monde où le temps est réputé être devenu fou, il est bien difficile de savoir comment les choses vont évoluer dans le ciel monégasque en cette rentrée, qui se situe à moins de 5 mois de « législatives » capitales pour Monaco. Les intempéries politiques qui sont survenues depuis notre dernier numéro sont autant d’indices qui annoncent un automne agité !

☞ L’inculpé accusateur Le président du Conseil National Stéphane Valeri a annoncé lui–même, lors d’une conférence de presse musclée, son inculpation dans l’affaire dite du «rapport Serieyx». C’est ce que font la plupart des hommes politiques dans le cadre de procédures judiciaires. Ils le font pour anticiper l’annonce dans la presse, bien convaincus que le secret de l’instruction n’est plus jamais respecté. Pour le président Valeri cette procédure judiciaire est le dernier avatar d’une machination d’ennemis politiques, qui ne pouvant le combattre sur le plan des idées ni sur son bilan, ont tenté de le salir. Il rappelle donc que l’audit demandé par le Conseil, avait pour but de révéler des archaïsmes -ou dysfonctionnements comptables - pour les supprimer et améliorer dans la transparence la gestion de la haute assemblée. C’est bien en effet le but d’un audit et de celui-ci en particulier que personne ne demandait sur des comptes, qui d’ailleurs ont obtenu le quitus de l’Assemblée. Cette démarche aurait donc été détournée et utilisée pour transformer certaines critiques formelles en un document à charge contre la majorité. Il en accuse Vincent Palmaro et Claude Boisson, à la recherche d’un motif pour abandonner le bateau majoritaire. Il souligne que Vincent Palmaro a confié cette étude à un de ses amis de longue date, M Serieyx. Cette première phase politique de déstabilisation avec les démissions de Palmaro et de Boisson ayant débouché sur une impasse, la majorité étant restée majoritaire et unie, le complot

Photo © CN

s’est relancé judiciairement. Le président du Conseil National explique alors que ce rapport à charge ultra médiatisé et devenu polémique, a été envoyé par un non élu M. Guy Magnan, chef du principal parti d’opposition, à Mme le Procureur Général pour qu’elle se saisisse du dossier. Ce qui a été fait. Pour Stéphane Valeri le dossier est vide, à l’exception de discussions formelles et techniques sur le statut juridique d’un consultant et l’instruction n’a pas respecté la séparation des pouvoirs. Pour un homme politique, dénoncer une procédure judiciaire est très délicat. Il se voit immédiatement en effet accusé de mettre en cause des magistrats et de ne pas respecter à son tour la séparation des pouvoirs. La bonne foi et l’indignation, même légitimes, se heurtent alors à une difficulté de l’exprimer. Il n’y a finalement qu’un moyen de se battre contre des magistrats et de prouver qu’ils ont tort, s’ils ont tort, c’est d’en appeler à la justice elle-même. Le président du conseil National va donc lancer une procédure pour invalider une instruction qui n’aurait pas respecté

LE POINT

La dérive de la politique à Monaco

D

ans une démocratie moderne, il y a deux façons de concevoir la politique, et puis de l’exercer. D’un côté, la Politique faite par ceux qui mettent au service de la collectivi té leur expérience, leur capacité pour le bien commun, dans un esprit de solidarité. Une poli tique « de haut niveau », car il s’agit d’une activité noble, profondément éthique, inspiré par des sentiments de solidarité et d’altruisme dont le seul but est d’améliorer la société et la vie quotidienne des citoyens. Ceux qui l’exercent répondent à une sorte de vocation mora le et ils conçoivent la politique comme une véritable mission à laquelle ils se sentent appe lés. Ils ont leurs idées et les défendent avec détermination et n’hésitent pas à les confronter à celles de leurs opposants dans un esprit de loyauté et de respect réciproque. Ils recherchent le consensus des électeurs autour de leurs idées, à l’issue d’un débat démocratique et pluraliste. Et transforment ensuite leurs promesses en actes. De l’autre côté, il y a l’autre politique, la plus fréquente hélas, faite par ceux qui veulent satisfaire surtout ambitions personnelles et intérêts particuliers. Une politique « de caniveau », dont le but principal est la recherche d’un pouvoir individuel et profitable. Ils défendent leurs idées, maniant l’hypocrisie, fuyant le débat d’idées, utilisant tous les moyens pour dénigrer leurs adversaires politiques. Pour eux, le consensus n’est qu’un moyen pour accéder au pouvoir. • Début 2003, sous l’impulsion des réformes constitutionnelles imposées par l’adhésion au Conseil de l’Europe, Monaco a connu, pour la première fois, un affrontement démocratique et pluraliste entre deux forces politiques opposées. La coalition gagnante a reçu le mandat d’une large majorité des Monégasques pour soutenir ce programme auprès du Gouvernement Princier. Ce qu’el le a fait. Elle en rendra compte aux électeurs lors des prochaines élections en 2008 - comme dans toutes les démocraties occi dentales modernes. Mais depuis quelque temps, deux phénomènes inquiétants menacent le maintien d’une bonne démocratie en Principauté : la personnalisation du débat, et l’émiettement progressif des différents mouvements politiques. • La personnalisation de la politique n’est pas une nouveauté à Monaco. Le phénomène est aussi largement présent dans la plupart des autres démocraties. Mais à Monaco – l’un des plus petits pays au monde, à peine 2 km2, rappelons le – le phénomène atteint une telle ampleur, que l’on s’inquiète d’une possible dérive anti-démocratique. La récente inculpation du président du Conseil National en est un exemple significatif. Les accusations ne sont pas de corruption, ni de malversation, ni d’enrichissement personnel, mais seu lement d’irrégularités techniques présumées, sans préjudice pour personne. Cela n’a pas empêché certains de ses adversaires poli tiques de l’utiliser et de l’instrumenter à des fins partisanes. Dans l’exercice quotidien des responsabilités publiques on peut parfois commettre des erreurs. Et si des erreurs ont été commises (dans le but de moderniser le fonctionnement du Conseil National, faut-il le rappeler), ce sera à la justice de trancher, selon ce qui prévoit la loi. Mais force est de constater que ces manoeuvres politiciennes de bas niveau réduisent le débat politique à un simple fait divers. On peut aussi mentionner les nombreuses attaques personnelles contre Stéphane Valeri, allant de plusieurs numéros de la lettre du RPM aux déclarations de Claude Boisson en Séance Publique de l’Assemblée, en passant par la forme la plus outrancière et diffamatoire, le site de l’ADIDM et de Didier Garofalo. • Deuxième phénomène inquiétant : l’émiettement des mouvements politiques. Si le pluralisme est indispensable dans une bonne démocratie, les clivages incontrôlés représentent l’antichambre de l’anarchie et de l’ingouvernabilité. Malgré les appels de SAS le Prince Souverain à se rassembler autour de Lui, on a assisté à une floraison de partis ou mouvements politiques dont l’intérêt prin cipal est de permettre à tel ou telle d’exister ! Les ambitions et les idées personnelles n’ont de valeur que si elles rejoignent celles d’une majorité d’électeurs, de citoyens. Une démocratie doit conduire à rassembler – autant que possible - les différentes idées et opinions, dans un esprit d’union et de compréhension réciproque. Son but est de réunir et non pas de diviser. • Pour ce qui concerne La Principauté, à moins de six mois des élections législatives de 2008, notre journal continuera à soutenir avec convic tion la politique « de haut niveau », et à rejeter avec décision la politique « de caniveau ». Nous sommes un magazine d’information et d’opi nion, à la sensibilité proche de la majorité parlementaire, car nous approuvons sa ligne d’une évolution sereine pour la Principauté, pour que le pays s’adapte à la modernité et contimue de s’ouvrir sur le monde dans le respect de ses traditions et de ses spécificités. Nous nous enga geons à rendre compte des faits, des prises de positions et des débats, en refusant les attaques personnelles et les diffamations exercées au nom d’une éthique présumée, adaptée à des intérêts personnels et utilisée selon convenance. L’intérêt collectif et le débat d’idées d’abord. (R. V.)

LE POINT

la séparation des pouvoirs. Après sa conférence de presse, Stéphane Valeri a écrit à tous les Monégasques pour bien préciser : - Qu’il conteste ce qui lui est reproché, - Qu’il conteste la légalité de la procédure engagée à son encontre, - Qu’il constate qu’il n’y a aucune partie civile dans ce dossier, ni l’Etat, ni personne n’ayant subi de préjudice, - Il dénonce une affaire politicienne ; un acharnement judiciaire sur l’institution parlementaire, - Il affirme sa confiance dans le jugement des Monégasques et bien sûr sa décision de continuer son mandat jusqu’au bout, et annonce aussi sa prochaine candidature aux élections de février 2008. Les opposants politiques mis en cause, assez vivement (comme le confirme la reproduction de l’intervention du vice président Marquet lors de la conférence de presse de la majorité du 17 juillet dernier), Vincent Palmaro, Claude Boisson et Guy Magnan, proclament leur confiance dans la justice et regrettent les prises de position de la majorité qui, selon eux, portent atteinte aux équilibres constitutionnels et au Conseil National.

☞ PEP : mise en orbite... ratée ! Mais cet été n’a pas été pour eux un été de spectateurs contemplant un long fleuve tranquille. Le nouveau parti qu’ils ont fondé, le PEP (Principauté, Ethique et Progrès), n’a pas réussi son lancement. Le premier étage, Claude Boisson a lâché le deuxième étage Vincent Palmaro. Le premier reproche au second son autoritarisme et son manque de transparence Il y a, au delà de nouvelles rivalités de personnes indiscutables et de volonté d’être tête de liste (Vincent Palmaro accusant lui Boisson d’avoir voulu le débarquer), des divergences de stratégie moins dérisoires. Boisson lui veut aller à l’élection sous ses couleurs, tout seul. Palmaro n’envisage pas de victoire sans union avec le RPM. C’est ainsi que la fusée Boisson devenue «Synergie» se cherc h e une nouvelle orbite, et que l’étage Palmaro tente de re j o i n d re la station orbitale du RPM toujours en attente d’un nouveau logiciel de programme. On peut tenter de l’écrire en souriant puisque les limites de l’humour ont été l’un des grands débats de l’été. ☞ Mettre fin à certaines dérives Le Gouvernement après la justice a tranché, il ne faut pas confondre liberté d’expression et liberté de nuire par la diff amation. Là aussi on aborde un sujet délicat, mais on peut estimer que certains exagèrent, sans pour autant porter atteinte au droit à la liberté d’expression. Le 1er août une association monégasque, l’ADIDM a été, chose rarissime et même sans précédent, dissoute par arrêté ministériel. Le site Internet de l’association a cessé (provisoirement ?) ses activités. Ce site concentrait ses attaques sur la majorité, et à plus de 80 % ciblait le président Valéri. Son ancien président Didier Garofalo est d’ailleurs poursuivi par le président du Conseil National après avoir été condamné à 45 jours de prison pour avoir diffamé des magistrats et injurié le Ministre d’Etat. Il dénonce un acharnement judiciaire, ce qui ne choque personne puisqu’il n’est pas élu. Le 8 août suivant, six mois de prison ferme étaient requis contre Marc Giacone (délibéré au 9 octobre) autre virtuose de l’Internet qui brocardait des personnalités politiques sur un site «Monaco politic circus», cette fois pour offense au Souverain. L’humour -même mauvais- n’est pas un acte de délinquance a plaidé l’avocat de l’ancien organiste, redoutant un jugement pour l’exemple, dépassant de loin les moqueries de celui qui reconnaît avoir fait une conn… et qui est devenu dans son circus, un clown triste. Tout cela est finalement assez peu amusant. Monaco a décidé de mettre fin à certaines dérives tendant à faire passer le débat politique au niveau de la dérision au mieux, et de la diffamation personnelle le plus souvent. C’est prendre bien sûr le risque de se voir accusé de donner un tour de vis à la liberté d’expression en général et de la presse en particulier. Ceux qui obligent le Gouvernement à des interdictions et des procès, embarrassent bien sûr le Prince Lui-Même et portent atteinte à Son image d’homme tolérant et de progrès. Un message de fermeté a dû cependant été délivré à 5 mois d’élections, dont on espère qu’elles donneront lieu à des débats d’un autre intérêt et d’une autre tenue. Car si les Monégasques ont le droit de sourire et de rire, ceux qui font de la politique pour eux (on l’espère) ont le devoir de les prendre au sérieux.


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La Principauté

Politique & Société

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L’INTERVIEW • Gérard Bertrand, Président de l’Union pour la Principauté, la principale formation politique de Monaco, exprime sa position sur les sujets d’actualité

“L’objectif des opposants est de salir la majorité du CN” “Personne ne pourra jamais m’accuser d’avoir joué les intrigants par ambition ou par goût des distinctions... Je ne suis pas assoiffé de pouvoir” PAR PATRICE ZEHR

MONTE-CARLO - Gérard Bert rand est Kinésithérapeute, il est marié et père de 3 enfants. C’est à lui que revient la lourde charge maintenant de conduire l’UP, le parti le plus important du Conseil National, aux élections de février 2008. Il succède au docteur Jean Michel Cucchi qui avait imposé son style, fait de précision, d’humour et de fo rmules chocs. Jean Michel Cucchi reste lui, Président de la Commission des Finances au coeur du pouvoir parlementaire et va s’y consacrer totalement maintenant, ce qui aurait été impossible s’il avait dirigé l’UP en pleine campagne électorale. La Principauté : M Bertrand comme vous définir et vous présenter ? Gérand Bertrand : “Je suis un militant de la première heure, derrière l’équipe menée par Stéphane Valeri, un fidèle de conviction. Je dirai qu’une de mes forces est que personne ne pourra jamais m’accuser d’avoir joué les intrigants par ambition ou par goût des distinctions. Les adhérents de l’UP connaissent mon état d’esprit… je ne suis pas assoiffé de pouvoir. Je suis un assoiffé de réussite pour les Monégasques et Monaco. Je suis prêt à affronter une nouvelle campagne avec son lot d’espoirs et d’avanies de la part d’une opposition prête à tout pour satis Photos © UP f a i re ses ambitions électorales. Je sais surtout qu’il faudra, sans cesse, écouter, comprendre, représenter, défendre les Monégasques…Je sais qu’être le Président de la plus grande formation politique de Monaco, c’est une charge. Mais je sais aussi que c’est un honneur. Si j’ai accep té cette charge, c’est pour les adhérents fidèles qui m’ont élu, à l’una nimité à bulletin secret, ce qui me touche particulièrement”. LP : La victoire de la majorité actuelle vous parait bien sûr capitale, mais finalement pourquoi ? GB : “Il faut impérativement gagner le prochain scrutin, parce que cette élection sonne l’heure de vérité, c’est le point de non retour sur le bon chemin. L’opposition, les oppositions, elles sont 6, peut être plus demain, à piaffer d’ambitions personnelles et à nous annoncer le combat des ego au risque de l’émiettement. Ces revanchards, ces frus trés, ces déloyaux, ces déçus et autres contrariés ont tout de même un gros problème, ils n’ont pas de programme pour Monaco. En fait, per sonne ne songe sérieusement à incarner une alternative. Le seul fil conducteur, c’est le T.S.V., « Tout Sauf Valeri ». Il y a une explication à cela, il fait de l’ombre car il est le seul qui ait la stature aujourd’hui de président du Conseil National comme son action et le bilan le p rouvent. Pour certains c’est insupportable d’avoir devant soi ce qu’on voudrait être et ce que l’on ne sera jamais. La motivation majeure des électeurs ne sera pas cependant le rejet mais la prise en compte d’une législature exceptionnelle. Depuis cinq ans des cen taines de dossiers traités, une cinquantaine de lois dont les bénéfices sont visibles chaque jour dans notre vie quotidienne, de grandes avancées pour la Principauté, une présence affirmée à l’extérieur. Bref, une vision, des actions, une feuille largement pleine de réalisa tions et d’idées, de propositions pour remplir ces prochaines années. La campagne n’a pas encore commencé, mais sachez que notre nou veau programme ne tombera pas du ciel, ce sera, comme nous l’avons fait la dernière fois, un programme inspiré des idées, des besoins et des volontés des Monégasques. Nous pro p o s e rons une liste de candidats rajeunie, féminisée. Et ce sont les adhérents fidèles qui a u ront la parole, dans un mouvement démocratique, inédit en Principauté, unique, de désignation. C’est le coeur de notre engage ment. L’UP, premier parti du pays, se renforce chaque jour par de nouvelles adhésions (déjà nettement plus d’un demi millier) et se féminise. Ainsi Isabelle Bonnal, membre du Comité Directeur depuis 2001, vient-elle d’être élue Vice-présidente et Maître Sophie LavagnaBouhnik et Jessica Allessandri viennent-elles d’être élues pour la pre mière fois au Comité Directeur”. LP : Craignez vous cependant d’être plombé par « l’affaire Serieyx » et l’inculpation du président Valéri ? GB : “Non, car les Monégasques savent quand trop, c’est trop ! La majorité parlementaire a souhaité pour la pre m i è re fois depuis 1911 - ce n’est pas d’hier, le Conseil National a été créé en 1911 - faire réa liser un audit sur les compte du Conseil, dans un souci de transpa rence, mais aussi et surtout dans un souci d’amélioration de la ges tion de cette Institution et d’ailleurs, de nombreuses préconisations de cet audit ont été utiles et ont déjà été appliquées : les pro c é d u res comp tables ont été améliorées. Il se trouve que pour des raisons politiques, certains de nos opposants, Mr Magnan en tête, ont souhaité trans mettre cet audit à la Justice monégasque et c’est une première, là

Photo © UP

aussi, dans l’histoire politique de Monaco, c’est la première fois que des hommes politiques essaient d’instrumentaliser la Justice contre le Conseil National, contre des «concurrents» en politique. On voit bien, évidemment, l’objectif qui est poursuivi qui est de salir la majorité par lementaire et le Président du Conseil National, quitte d’ailleurs à écla bousser l’image, la vitrine de la Principauté. Même si sur le fond, tout le monde le sait bien, il ne s’agit que d’arguties juridiques sur le sta tut d’un consultant.” LP : Comment voyez vous les rapports avec le Gouvernement Princier ? GB : “Les élus de l’UP, qui ont toujours prôné un dialogue constructif avec le Gouvernement, en vue d’améliorer les lois dans l’intérêt de Monaco et des Monégasques et d’aboutir à un consensus, sans lequel rien ne peut se faire, sont donc bien dans l’esprit des Institutions. A l’UP, nous ne voulons ni d’un Conseil National chambre d’opposition, ce que nous reproche d’ailleurs PFM, ni d’un Conseil National chambre d’enre g i s t rement qui ne servirait à rien, ce que nous re p ro chent le RPM et le PEP. Ce sont eux, pas nous, qui n’ont rien compris au rôle du Conseil National prévu par les Institutions. C’est nous qui défendons les Institutions, c’est nous qui défendons les Monégasques et qui sommes en avant-garde de la modernité maîtrisée et généreu se voulue par le nouveau Souverain”.

LE DISCOURS : Bernard Marquet

“Nous allons rétablir la vérité”

e veux, au nom des 16 Conseillers Nationaux du Groupe Majoritaire unanimes, ici présents ou actuellement en voyage à l’étranger, renouveler notre totale confiance au Président du Conseil National Stéphane Valeri, dont les Monégasques connaissent l’intégrité. Il a, depuis plus de 4 ans, accompli un travail considérable dans ses fonctions au service du pays et des Monégasques. Lui n’a jamais sollicité après son élection un quelconque avantage personnel pour lui-même, ni appartement domanial, ni poste de Directeur ou d’Administrateur dans une société d’Etat ou dans une société concessionnaire d’un service public par exemple.Beaucoup d’hommes politiques qui prétendent aujourd’hui nous donner des leçons d’éthique ne peuvent en dire autant et notamment pas les 3 qui sont plus particulièrement à l’origine de cette instrumentalisation de la justice. Tout ceci est la conséquence de basses manoeuvres politiciennes de ces opposants qui sont prêts à tout pour atteindre leurs objectifs électoraux et satisfaire ainsi leurs ambitions personnelles. Nous accusons Monsieur Vincent Palmaro tout d’abord, frustré de ne plus être élu rapporteur du Budget, d’avoir choisi Monsieur Alain Serieyx son ami de 30 ans, puis d’avoir orienté à charge son audit. Nous accusons Monsieur Claude Boisson ensuite, d’avoir poussé et manipulé Monsieur Palmaro en utilisant son ambition déçue et de s’être servi de cet audit pour justifier une manoeuvre de sécession prévue depuis longtemps dans l’espoir d’un destin national. J’en parle en connaissance de cause car dès le soir des dernières élections sa haine envers Stéphane Valeri était évidente. Tout l’UNAM a subi ses discours haineux avant sa trahison. Désormais les masques sont tombés puisque ensemble, Messieurs Palmaro et Boisson ont créé un parti d’opposition, avant de se déchirer rapidement, le premier accusant le second de vouloir lui prendre sa place par ambition et le second accusant le premier de manque de transparence et d’être un autocrate ! Et dire qu’ils avaient osé parler d’éthique ! C’est pourtant bien la preuve que ce qui les motive n’est pas de servir Monaco et les Monégasques, mais leurs intérêts personnels. Nous accusons aussi Monsieur Guy Magnan, toujours à la recherche de son propre destin, et ses amis du RPM, d’avoir voulu utiliser la justice à des fins électorales, ce que nous sommes fiers de n’avoir jamais fait contre nos opposants ni contre personne, car c’est contraire à l’intérêt de Monaco. Nous constatons enfin que Madame le Procureur Général, à la demande de Monsieur Magnan, dont nous avons copie de la lettre, a ouve rt cette information judiciaire dont nous sommes l’objet. Par ailleurs, nous nous rappelons avoir dénoncé en Séance Publique fin 2006, les dysfonctionnements du Parquet, car 3 postes sur 5 n’étaient plus pourvus suite aux départs de substituts du procureur, dont 2 compatriotes diplômées de l’Ecole de la Magistrature, que nous sommes fiers d’avoir défendues avec succès, l’une étant désormais juge du siège et l’autre Administrateur à la Direction du Contentieux. Nous aimons trop notre pays et nos Institutions pour faire des amalgames entre l’action de 2 magistrats, qui sont responsables d’un acharnement judiciaire sans précédent contre notre Institution, et l’ensemble de la justice monégasque, déjà bien malmenée par de récentes affaires. Au contraire, nous disons ici toute notre estime pour les magistrats monégasques et français de nos Tri bunaux, dont nous respectons la compétence et l’impartialité. Cependant, le Président a demandé à ses conseils, Maître Thierry Herzog du barreau de Paris, par ailleurs avocat du Président de la République Nicolas Sarkozy, et Maître Alexis Marquet du barreau de Monaco, d’étudier les conditions dans lesquelles les poursuites ont été orientées à son encontre et le cas échéant d’en tirer toutes les conséquences de droit. En effet, l’instruction contre X n’était qu’un artifice complet, puisque le Président était directement visé par les éléments soulevés. Elle a été lancée en pleine session parlementaire, au mépris de la séparation des pouvoirs et de l’immunité instaurée dans tous les pays pour éviter les dérives et le mélange des genres, ce qui est patent ici. Cette affaire n’est qu’un nouvel exemple de la guerre que nous ont déclarée les forces rétrogrades minoritaires dans le pays, mais surreprésentées dans les fonctions de pouvoir et qui veulent éliminer, dans la perspective des prochaines élections du 3 février 2008, un Conseil National qui défend l’intérêt général contre certains intérêts personnels et l’évolution sereine, contre un immobilisme passéiste. Nous avons prouvé notre détermination par exemple en refusant de désaffecter le terrain public du Testimonio pour un promoteur, en protégeant les locataires du secteur réglementé contre la libéralisation des loyers, les petits plaisanciers du port contre les augmentations abusives ou bien encore en voulant donner le droit aux femmes porteuses d’un embryon aux handicaps lourds et irréversibles ou victimes d’un viol ou d’un inceste, de mettre un terme à leur grossesse. Certains pour cela notamment veulent nous faire perdre les élections. Que Messieurs Palmaro, Boisson, Magnan et leurs amis ne se réjouissent donc pas trop vite. Certes ils ont réussi à porter atteinte à l’image de notre Institution et au-delà de notre pays, mais nous allons rétablir la vérité. De plus, ils échoueront dans leur objectif électoral, car les Monégasques sanctionneront leur comportement et j’ai la conviction qu’une large majorité approuvera le bilan exceptionnel de cette législature en votant le 3 février prochain pour notre liste UpM.”

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LE DISCOURS


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La Principauté

les Repodertl’étéages

Septembre 2007

Vendredi 27 juillet dans le cadre enchanté de la Salle des Etoiles du Sporting Monte-Carlo s’est déroulé le tradi

MONTE-CARLO - Sous la Présidence de S.A.S. le Prince Albert II, l’une des plus prestigieuses soirées du monde, le Gala de la Croix-Rouge Monégasque, s’est déroulée le vendredi 27 juillet 2007 dans le cadre enchanté de la Salle des Étoiles du Sporting Monte-Carlo. Pour son 59ème anniversaire, la CroixRouge Monégasque, fondée en 1948 par

S.A.S. le Prince Louis II, a accueilli à l’oc casion d’un concert exceptionnel Diana Ross et Raúl Midón. Selon Nelson Mandela, Diana Ross est « un exemple pour nous tous ». Pour d’autres elle incar ne « l’esprit, l'énergie et l’histoire de la soul music américaine condensés en une seule voix ». Quant au Livre Guinness des Records, il l’a désignée tout simplement

S.A.R. La Princesse de Hanovre, Mlle Charlene Wittstock, S.A.S. La Princesse Stéphanie, S.A.S. Le Prince Albert II, S.A.S La Princesse Antoinette

S.E.M. Le Ministre d'Etat et Mme Jean-Paul Proust

M. Le Président du Conseil National de Monaco et Madame Stéphane Valeri

M. Le Maire de Monaco et Mme Georges Marsan, M. Nicolas Croési et Mlle Claire-Lise Schroeter

comme la chanteuse ayant eu le plus de succès de tous les temps. Quant à Raùl Midòn, c’est en décembre dernier, à la Salle Garnier de l’Opéra, qu’il ensorcelle littéralement le public du premier MonteCarlo Jazz Festival. Ce jeune guitariste aveugle arrive de New-York avec son album « State of Mind », mélange détonant de soul, latino, pop, folk et R&B..

S.A.S. Le Prince Albert II et S.A.S. la Princesse

LL.AA.RR. Le Prince et la Princesse de Hanovre

Antoinette

S.A.R. La Princesse de Hanov r e, M. Raul Midon, S.A.S. La Princesse Stéphanie, S.A.S. Le Prince Albert II

M. et Mme Michel Pastor

M. le Directeur Général de la Société des Bains de Mer et Mme Bernard Lambert


les Repodertl’étéages

Septembre 2007

La Principauté

itionnel Gala de la Croix Rouge Monégasque avec en vedettes les célèbres chanteurs Diana Ross et Raùl Midòn

En hommage à la Princesse Grace, les décorateurs ont choisi cette année de revi siter les ambiances de la grande tradition du Gala de la Croix-Rouge Monégasque. Un superbe lustre constitué de centaines de roses a illuminé le hall d’entrée du Sporting. Les murs de la Salle des Étoiles ont été parés de tissu. Les chaises, revê tues de housses de velours damassé, Table Princière

S.A.S. La Princesse Stéphanie et S.A.S. Le Prince Albert II

Hommage à la Princesse Grace (David Niven)

contrastaient majestueusement avec les tables aux nappes blanc brillant, éclairées de chandeliers et dressées de vaisselle transparente. Des roses d’un rouge soute nu ont agrémentaient la composition. Pour cette édition du Gala, c’est l’artiste italien Roberto Barni qui fait don d’une oeuvre à la Croix-Rouge Monégasque : un magnifique panneau en forme de croix rouge intitulé « Due alberi », qui sera exposé dans le hall du Sporting. Une rétrospective du travail de Roberto Barni est actuelle ment proposée en Principauté à la G a l e r i e Marlborough. Les journa listes de la chaîne de télé vision LCI Christine Kelly et D a m i e n Givelet ont Mlle Charlene Wittstock et M. Chris Levine animé la soi rée et procédé au tirage au sort de la tombo la, dotée de prix somp tueux. L’Imelda May Orchestra, DJ Patrick Vidal et l ’ O rc h e s t re du Sporting M o n t e Carlo, diri gé par François Legrand, ont participé également à ce prodi gieux gala qui s’est

achevé en beauté dans le ciel de MonteCarlo avec le traditionnel feu d’artifice. Mais l’attention des invités - célèbres ou moins - a été retenueCharlen encore une fois par la présence de Charlene Wittstock parmi la famille princière, pour la deuxiè me fois consécutive. La presse internatio nale, désormais, n'hésite plus à parler de la jeune nageuse sud-africaine comme de “la fiancée du Prince Albert”, même si il n’y a pas encore eu d’annonce officielle du Palais. Mais dans les cercles “bien infor més”, on parie que cette annonce ne tarde ra pas, et qu’il s’agit d’attendre seulement quelques mois enco re pour que la Principauté ait finale ment sa nouvelle Grace...

Mlle Charlene Wittstock Photos © Realis/SBM

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La Principauté

l’Actualité

Septembre 2007

M ONAC O EN BRE F

☞ Pour sa prochaine mission économique à l’étranger, la Chambre de Développement Economique de Monaco pro pose aux entreprises de la Principauté de mettre le cap sur Athènes du 11 au 13 Octobre. Multisectorielles, ces missions sont génératrices de courants d’affaires pour les entreprises monégasques à l’étranger, mais également…en Principauté (une part des affaires réalisées dans le cadre de ces déplace ments l’est également entre entreprises monégasques !).

Peroni choisit Monaco pour son lancement NOTRE REPORTAGE SPÉCIAL

MONTE-CARLO – La première bière premium d’Italie est arrivée en France et a choisi Monaco pour son lancement grand style. Lors d’une soirée exceptionnelle qui a eu lieu le 2 juillet dernier dans les locaux du Zebra Square (spécialement aménagés pour l’occasion) la plus célèbre des bières italiennes, la Peroni Nastro Azzurro, a fait son début officiel au-delà des Alpes devant à plusieurs centaines d’invités sélectionnés parmi lesquelles l’ambassadeur d’Italie à Monaco, SEM MarioPolverini et le pilote de Formule Un David Coulthard. Fondée en 1846, la brasserie Peroni a connu une croissance tant en Italie qu’à l’étranger, pour devenir un symbole de qualité et de succès dans le monde entier. Peroni Nastro Azzurro, la marque de première qualité d’exportation du groupe, née en 1963, représente maintenant les plus grandes ventes de bière italienne à l’étranger, où elle peut être trouvé dans plus de 38 pays dans le monde. Rachetée en 2003 par SABMiller, la bière Peroni Nastro Azzurro devient l’emblème de la brasserie à l’international. Interview avec Michele Rubinelli, Directeur France de SABMiller International Brands Europe. La Principauté : D’où vient le nom de Nastro Azzurro ? Michele Rubinelli : Ce nom a été inspiré par la mer et sa couleur d’azur, et notamment par la fameuse course transatlantique du 19éme siècle « Blue Ribbon » (le ruban bleu). Le gagnant de la course se voyait offrir un ruban bleu qu’il arborait fièrement en

Le premier journal d’actualité de Monaco

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☞ Le Centre Hospitalier Princesse Grace a reçu la visite mercredi 11 juillet de la Haute Autorité de Santé française représentée par le Docteur Alain Chabrol et Madame Fabienne Menot, venus restituer les résultats de la démarche de certification initiée il y a deux ans. Au terme de la restitution, les experts de la HAS ont confirmé la certification sans réserve du Centre Hospitalier Princesse Grace. ☞ L'ATP et le Masters Series Monte-Carlo sont heureux d'annoncer qu'ils ont résolu leur contentieux devant la Cour Fédérale du Delaware (USA). Le tournoi de Monte-Carlo se déroulera comme chaque année à la mi-avril et continuera de faire partie des tournois du plus haut niveau de l'ATP, en conservant les mêmes dotations de points et de prix pour les joueurs que les autres tournois de la catégorie la plus élevée. ☞ La Principauté de Monaco a choisi de célébrer avec éclat en 2009 le Centenaire des Ballets Russes de Monte-Carlo et de rap peler ainsi l’apport considérable des chorégraphes, danseurs, peintres et musiciens dans le rayonnement exceptionnel de Monte-Carlo au XXème siècle. De par sa vocation, le Monaco Dance Forum est tout naturellement associé à l’organisation de cet événement. Dans ces conditions, sa prochaine édition aura lieu en 2009 et non à l’automne 2008. ☞ Le Gouvernement de la Principauté de Monaco lance un appel à candidatures auprès de jeunes monégasques appelés à occuper des postes d’administrateurs auxiliaires au Siège de l’ONU ou dans l’un de ses bureaux (Addis-Abeba, Beyrouth, Bangkok, Genève, Mexico, Nairobi, New York, Santiago et Vienne). Un concours de recrutement sera organisé par l’ONU le 26 février 2008. Le lieu de l’examen sera précisé ultérieurement aux per sonnes qui auront fait acte de candidature. Les candidatures doi vent être envoyées avant le 30 octobre 2007 au plus tard à la sec tion des examens et des tests des Nations Unies à New York. ☞ A la demande de S.A.S Le Prince Albert II, le Gouvernement Princier vient de débloquer une aide d’urgence de 50.000 ? en faveur des victimes du séisme qui a touché le Pérou le 15 Août. L’aide versée par le Gouvernement Princier à l’antenne sud-amé ricaine de l’Organisation Mondiale de la Santé (PAHO : Pan American Health Organization) contribuera à la réhabilitation des dispensaires et des hôpitaux endommagés.

haut de son mât. Carlo Peroni a choisi ce nom en hommage à cette course. Et d’ailleurs nous avons conservé le ruban bleu sur nos bouteilles. LP : L’Italie est-elle connue comme un pays consommateur de bière ? MR : Non, comme en France, la boisson nationale en Italie est plu tôt le vin. Mais un français consomme quand même 32 litres de b i è re par an. Ainsi sans être la boisson nationale en Italie ou en France, la bière est de plus en plus consommée. LP : Comment la bière Peroni Nastro Azzurro est-elle perçue en Italie ? MR : La Peroni Nastro Azzurro est la pre m i è re bière premium d’Italie, et c’est la bière italienne la plus exportée dans le monde. Elle fait partie intégrante de la culture italienne, grâce à son style, sa sophistication et son élégance. LP : A qui est destinée cette bière ? MR : Cette bière est destinée à la fois aux hommes et aux femmes de 25-35 ans, et à tous ceux qui apprécient le style italien. Que ce soit celui de la dolce vita ou de la mode. LP : Qui est SABMiller ? MR : Crée en 1895 en Afrique du Sud, le groupe SABMiller est

☞ Le Monaco Ironman 70.3 aura lieu pour la 3ème fois le 2 septembre prochain. Le triathlon mi-distance Ironman couvrant 1.9km de natation, 90km de cyclisme et 21.1km de course à pied se déroule à travers la Principauté sur la Côte d’Azur ainsi que dans l’arrière pays niçois. Chacune des disciplines est un challen ge à elle-seule – nager dans la Méditerranée, pédaler sur les che mins montagneux du Sud de la France et le semi-marathon de quatre boucles et demie sur le mythique parcours de la Formule 1 au coeur de Monte Carlo. L’Arrivée se situe entre le fameux Hôtel de Paris et le Casino de Monaco. ☞ Le 9 août 2007, S.E. M. Mario Polverini, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire d’Italie à Monaco, a rencontré M. Claude Cottalorda, Directeur Général du Département des Relations Extérieures et Mme Anne-Marie Anacian, DirecteurAdjoint des Affaires Internationales, afin de présenter l’orientation de la politique de l’Union Européenne en ce qui concerne la tor ture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégra dants, dans le cadre d’une démarche globale sans distinction de pays ou de groupe de pays.

aujourd’hui le 2ème brasseur mondial avec 175 millions d’hecto l i t res brassés en 2006 et 53000 employés. Présent dans 60 pays sur les 5 continents, SABMiller produit et commercialise des grandes m a rques de bières telles que Pislner Urquell et Miller en Europe, et maintenant la Peroni Nastro Azzurro en France.

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Le Grimaldi Forum a accueilli la gagnante du concours organisé par le Monaco Gouvernement Office de New York

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Grace inspire une jeune new-yorkaise

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Nom :

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Adresse : Ville : Téléphone : Chèque n° : Banque : Date

Photos © Peroni

☞ A compter du lundi 6 août et pour quatre mois, le Département de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme, la Compagnie des Autobus de Monaco et la Société d'Exploitation des Ports de Monaco vont procéder au lancement d’une expérimentation de desserte portuaire assu rant la liaison entre le quai Kennedy et le Terre Plein du Fort Antoine. D'ici la fin de la semaine le navire va effectuer des tests sans passagers sur le plan d'eau. Cet essai, bien que se réa lisant encore dans une phase de travaux dans l'avant port, tra duit une volonté de quantifier les attentes d'une liaison rapide entre les deux faces du port de la Condamine.

Signature

* Bon a retourner, accompagné du règlement à l’ordre de Global Media Associates Sas, à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “ Le Beausoleil de Monaco ” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

MONTE-CARLO – Le Grimaldi Forum Monaco a eu le plaisir d’ac cueillir, le mercredi 22 août, une jeune new-yorkaise de 12 ans, grande gagnante du concours organisé par le Monaco Government Tourist Office de New-York sur le thème de la Princesse Grace et dont le prix était de venir découvrir en famille l’exposition « Les Années Grace Kelly, Princesse de Monaco », lors d’un séjour de trois nuits à l’hôtel Fairmont. Le jury composé notamment de M. James G. Niven, VicePrésident de Sotheby’s, M. John Lehman Président de la Fondation Princesse Grace USA ainsi que de Mme Maguy Maccario-Doyle, Consul General de Monaco, a ainsi primé l’oeuvre d’Anna : un dessin au crayon mettant en vis-à-vis la grande actrice hollywoodienne que fut Grace Kelly et la Princesse charismatique qu’elle devint par la suite. Son oeuvre, comme la centaine d’autres dessins venus des quatre coins des Etats-Unis, d’enfants de 8 à 12 ans, témoigne d’un réel intérêt pour la vie, la carrière et la personnalité de la Princesse Grace. La venue d’Anna et sa participation au concours montrent combien Grace Kelly est res tée une icône trans-générationnelle et expliquent en parti le grand succès de l’exposition du Grimaldi Forum. Nul doute qu’Anna et sa famille auront pris beaucoup de plaisir à découvrir toutes les facettes de cette femme hors du commun, à la fois actrice, Princesse et maman… ☞ Exposition « Les Années Grace Kelly, Princesse de Monaco » • Jusqu’au 23 septembre • Tous les jours de 10h à 20h ; nocturnes les jeudis et samedis de 10h à 22h



12 La Principauté

Voyages & Tourisme

Septembre 2007

Au Québec on aime la francophonie et Monaco en particulier car on connait bien le Prince Albert et ses actions pour la nature

La Principauté ...au Canada ! PAR PATRICE

L

e Château de Frontenac parait veiller sur le Québec de toujours. Son impressionnante silhouette domine la haute et la basse ville dont les ruelles descendent vers le Saint Laurent dans un entrelacement de boutiques et de restaurants pas très éloignés des ruelles de Monaco- ville. Mais cet « Hôtel de Paris » de Québec qui serait sur la place du palais, ne date que de 1893. Dans un pays dont la devise est « Je me souviens », le palace garde cependant en mémoire le château Saint Louis qui fut au même endroit la résidence des gouverneurs de la nouvelle France. Une nouvelle France qui est née finalement, un peu plus bas, sur cette place royale dans la basse ville, construite par Champlain en 1624, là où il avait édifié sa première cabane en bois en 1608. Sur cette place charmante trône un buste de Louis XIV, pour rappeler qu’en 1663, le jeune roi décida de faire du Canada, non plus un simple horizon commercial, mais une province de France : la nouvelle France. Quand on aime l’histoire et qu’on se rend au Canada, ce que j’ai fait pour La Principauté en juillet dernier, il y a toujours je crois une réflexion nostalgique sur les caprices du fleuve de la destinée des peuples et des nations Un rêve a été fracassé, celui d’une Amérique française qui allait un temps, de l’embouchure du Saint Laurent à celle du Mississipi, reliés par des lacs et des rivières que parcouraient en canoë les trappeurs héroïques des chemins du Roy, des torrents et des chutes vertigineuses. Une colonisation différente qui n’aurait pas été de peuplement de submersion, mais de peuplement d’adaptation comme le démontre la fabuleuse histoire oubliée des coureurs des bois et des indiens. Mais tout cela est encore très présent dans l’esprit Québécois et c’est le fondement d’une admirable spécificité qui a résisté à tout. Québec est un éblouissement, une vision de ce qu’aurait pu être une autre Amérique du nord, plus européenne moins mercantile et moins anglo-saxonne.

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6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

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Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 24.800 exemplaires

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• Immensité et gentillesse… Quand on arrive au Canada, on aborde souvent le pays par Toronto, la plus grande ville du pays. Elle n’est pas belle, elle est imposante, très américaine et multi ethnique. Cette impression d’appendice des USA est confirmée par les incontournables chutes du Niagara. Le site exceptionnel est dévoré par la société de consommation et une sorte de Niagara parc de carton-pâte de super héros, entoure l’ancien pays de chasse des Hurons et des Algonquins. Ottawa est, elle, comme un rappel de la puissance de l’empire britannique pour ne pas oublier que la reine du Canada est la reine d’Angleterre. Montréal mélange bien les genres et la cohabitation pas toujours apaisée du français et de l’anglais. Ce qui coupe le souffle cependant quand on roule d’une ville à une autre dans une grosse américaine poussive et automatique sur des autoroutes à la vitesse très limitée, c’est ce sentiment d’immensité boisée. Une planète de forêts, de rivières et de lacs. Un pays vert parsemé de localités distantes et inégales dans leur charme. Il y a des petites villes magnifiques et d’autres semblant figées dans un film noir américain des années 60 avec des magasins vieillots. Le canadien de toute façon adore «magasiner», c’est son terme pour le shopping. J’ai magasiné plus particulièrement à Montréal dans le

ZE H R

magasin qui est sur le site du premier établissement de la «compagnie de la baie d’Hudson», une légende. C’est de là que, cédée par des français aventuriers lâchés par Paris, la Grande-Bretagne a régné pendant 3 siècles sur le commerce mondial de la fourrure. La deuxième impression après l’immensité, c’est la gentillesse des canadiens en général, et des québécois en particulier. Ils se mettent en quatre pour vous donner un renseignement ou vos indiquer une direction. Ils sont amicaux, ils ont envie de parler de leur pays, de leur culture. Une nation d’intermittents du spectacle en représentation permanente, ce qui est un peu fatigant, c’est vrai,

Québécois est un géant de proximité. Il est tellement fier de ses spécificités qu’il en fait le centre de sa vie, c’est un provincial aux dimensions d’un continent.

mais charmant. Ce Québec si développé se donne le temps de vivre et a gardé la courtoisie de la douce France en s’étant mis à l’heure américaine. C’est très agréable. On se demande ici, ce qui nous est arrivé en Europe.

de vie est considérable et bien attrayant pour de très nombreux immigrés chinois, indiens, pakistanais ou francophones. Les débats à la radio sur l’immigration sont les mêmes qu’en France, ainsi que ceux sur les changements climatiques ou l’environnement. La grande préoccupation du Québec en juillet est quelque chose de surprenant pour le visiteur non averti. C’est le déménagement annuel. Comme quoi les priorités de logement sont une constante avec de très nombreuses variables. Dans le pays les baux locatifs durent un an, et tous les ans au moins 30 % des habitants de la province déménagent. Ils trouvent cela naturel. C’est organisé comme un grand chassé croisé de vacances, et cela provoque encombrements et énervements. Le Québécois ne sait pas ce qu’est un bail de 3 ou 6 ans, cela lui parait impossible. Les coureurs de bois sont devenus des coureurs d’appartements. On est loin heureusement du «grand dérangement », ces déportations anglaises des acadiens français, cette épuration ethnique ignoble. Les acadiens participent au Canada et aux Usa au souvenir de ce qui fut et qu’on ne peut changer. Mais si le Québec se souvient, il regarde vers l’avenir avec confiance. Sa jeunesse nombreuse et francophone grâce a cette politique séculaire dite de la «revanche des berceaux» agite frénétiquement, le jour de la fête de la province, le drapeau à fleur de lys, en buvant de la bière et en écoutant de la musique locale ou US. Le Québec s’adapte sans rien oublier et conserve le meilleur du charme d’antan, nous donnant une belle leçon. Tout voyage là bas est un voyage dans l’espace et dans le temps, sans oublier la nature entre baleines de l’estuaire du Saint Laurent et orignaux des forêts des Laurentides. C’est inoubliable comme les «surf and turf» où l’entrecôte géante et fondante est entourée de crevettes royales, que l’on vous sert en vous demandant si vous êtes français. « Oui mais on habite Monaco ! ». Et c’est parti, car ici on connaît bien le Prince Albert et ses actions pour la nature comme la passion des Grimaldi pour les pôles. Au Québec on aime tout ce qui est francophone et Monaco en particulier. Je l’ai testé à plusieurs reprises. Belle province et Principauté sont faites pour s’entendre.

• Le peuple Huron à la recherche de son passé A 15 kilomètres du centre historique de la capitale touristique de l’Amérique du nord, on peut toucher du doigt les brûlures de l’histoire. Il y a dans une réserve, une petite ville comme les autres mais avec des lois coutumières particulières, un village huron reconstitué. A l’arrivée des français, les hurons vivaient au bord du lac qui porte encore leur nom, non loin du Niagara. Ils étaient 25.000. Victimes des épidémies amenées par les blancs et des guerres francoanglaises, ils seront massacrés par les iroquois, leurs cousins alliés des anglais. Ils se sont retrouvés moins de 500. Ce peuple qui allait disparaître est allé se réfugier à Québec auprès des prêtres français jésuites qui les avaient évangélisés. Ils portent comme tous les indiens de la belle province deux noms, un français et un indien, ils sont considérablement métissés ayant adopté des orphelins notamment blancs. Ils sont aujourd’hui 2.500 et comme tous les amérindiens, engagés dans des procédures complexes pour récupérer des droits, des terres et des indemnités. Le village reconstitué est intéressant, mais pauvre et assez triste, témoin de la fin d’un monde qui avait ses lois, ses coutumes et son génie propre. On touche du doigt le fait que le combat mondial pour la diversité concerne certes la faune, la flore mais aussi et surtout les hommes, leurs cultures, leurs langues et leurs spécificités. Les combats menés avec énergie par le Prince Albert II sont ici d’actualité. Les indiens au Québec ne sont plus que 1 % de la population, moins, bien moins que les nouveaux immigrés venus d Asie ou d’Afrique. Le Québécois lui-même s’inquiète de la dissolution de son passé français dans une francophonie mondialiste. Le débat sur le maintien de la spécificité française et Québécoise est toujours présent au quotidien dans les conversations, avec au delà d’une autonomie réelle un fort courant indépendantiste. Le

• Le grand chassé-croisé du logement ! Mais le «Québec libre» du général De Gaulle, le long du chemin du Roy, parait s’éloigner. Le québécois a d’autres soucis. Il parle beaucoup des visées russes sur l’Arctique si proche et surtout de l’engament militaire canadien en Afghanistan. La politique mondiale et le rôle du Canada au coté des Usa et de la Grande-Bretagne est un grand sujet de discussion dans un pays où le niveau


les Repodertl’étéages

Septembre 2007

La Principauté

La XIIème édition de l’événement organisé par la Princesse Catherine Colonna de Stigliano s’est déroulée en Principauté les 8-9-10 juin du mois

L’Egypte d’autrefois à l’affiche au Bal de l’Eté MONTE-CARLO - Le "Bal de l'Eté" de Monaco s’est déroulé en Principauté les 89-10 Juin 2007. Evénement donné sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II en faveur de l’Ordre de Malte, organisé tous les ans par la Princesse Catherine Colonna de Stigliano en collaboration avec la S.B.M, le «Bal de l’Eté» s’est déroulé sur trois jours : dîner autour de la piscine du Monte-Carlo Beach, cocktail dans les jar-

dins du Sporting puis dîner de Gala dans la Salle des Etoiles et enfin Brunch à l’Hôtel de Paris, tel a été le programme de cette XIIème édition. Après l’Afrique (Out of Africa), la Polynésie (O Tahiti E) et l’Inde (Indian Summer Night), le « Bal de l’Eté » a eu pour thème, cette année, l’Egypte Pharaonique ou plus exactement « Lawrence of Arabia meets with Cleopatra » … Quand Lawrence

A l’Hôtel Hermitage

Bo Derek

d’Arabie rencontre Cléopâtre ... P a rmi les personnalités présentes : l’actrice américaine Bo Derek, l’actrice Ursula Andress, la grande star égyptienne Yousra, la très jolie Yasmine El-Sadat, le Prince Mubarak Al-Sabah, S.A.R. le Prince Félix de Luxembourg, Le Prince Michael de Liechtenstein, Andrea Casiraghi fils aîné de Caroline de Monaco… Monsieur et Madame Naguib Sawiris Président d’Orascom Telecom, Peter Deeb Ceo de Hampton & Cie, Monsieur et Madame Mounir Ghabbour, Monsieur et Madame Farouk Younes, Susan Sabet Ceo du magazine égyptien Pashion, la talentueuse styliste égyptienne Marie Louis Bashara, la journaliste Mervat Tanious, Jean Fissore Président de l’Ordre de

Malte monégasque, Michel Bouquier Direction du Tourisme et des Congrès de Monaco, Alexander Moghadam, sans oublier les messages de soutien de l’acteur égyptien Omar Al-Sharif, de la chanteuse Ishtar du groupe Alabina et Monsieur Samih Sawiris Ceo de Orascom Hotels&Development et de El-Gouna, qui n’ont pu être physiquement présents. P a rmi les sponsors officiels : Orascom Te l e c o m et ElGouna Red Sea, Roger Dubuis Joaillier o ff i c i e l du Bal de l’Eté, Hampton & Cie et les magnums de Ferrari Spumante qui ont coulé à flot...

Diego de Figuiredo-Mayo et MichikaYamamoto

Ursula Andress et Bo Derek

Sonia, danseuse de la troupe “Bellydance Superstars” habillée par Marie Louis Bishara. Photos © David Zagdoun

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14 La Principauté

Entreprises & Travail

Septembre 2007

En quatre ans, elle s’est implantée dans huit zones stratégiques : Singapour, Dubaï, Bangalore, Londres, Prague, Shanghai, Le Cap. Demain: Paris

Naseba, histoire d’un succès PAR AMANDA COUTELLE

MONTE-CARLO - Créée en 2002 par Scott Ragsdale et Sophie Le Ray, la société Naseba se définit comme un «accélérateur de rencontres d’affaires», elle offre à ses clients un retour sur investissement maximal, tant en terme de temps que de budget dans 26 grands secteurs d’activités… En quatre ans, elle s’est implantée dans huit zones stratégiques : Singapour, Dubaï, Bangalore, Londres, Prague, Shanghai, Le Cap, demain: Paris. Les titres du groupe sont désormais côtés sur le marché libre d’Euronext Paris. Entretien avec Sophie Le Ray, Directrice générale : La Principauté : Tout d’abord, dans quels domaines intervient la Société Naseba ? Sophie Le Ray : Nous intervenons sur 26 secteurs d’indus tries, tout ce qui est infrastructures et expansion, l’aéropor tuaire, l’ingénierie civile, pétrolière, l’urbanisme, nous avons quatre lignes de produits qui s’adressent à toutes les indus tries mais à un niveau particulier de responsabilités dirigé vers les directeurs financiers, de l’information, des ressources humaines, de gestion des risques, une ligne s’applique au monde l’énergie alternative et l’environnement : Eolien, tra ding des émissions de carbone, solaire, biomass, nous avons créé une cinquantaine d’événements en 2007 autour de ces sujets récurents… LP: «Naseba» compte aujourd’hui 50 collaborateurs à Monaco et près de 200 dans le monde… Comment gérez-vous les bureaux à l’étranger ? S.L.R : Lorsque nous ouvrons une filiale, pas par acquisition mais que l’on crée, nous prenons une équipe de base de trois ou quatre personnes qui ont déjà une expérience de mana ger qui vont aller recruter localement et former un respon sable, nous attachons beaucoup d’importance à la forma tion et à l’esprit de l’entreprise, au cadre, une démarche très anglo-saxonne, nos bureaux sont tous les mêmes, la façon de travailler, les procédures, sont identiques que l’on soit à Shanghai, Prague ou Monaco, nous nous adaptons au marché local, mais nous nous sommes aperçus que si l’on s’adapte trop au local on perd de son originalité, donc notre politique tend à être beaucoup plus possessive de son identi té et ça marche, Nike ou Mac Donald l’ont fait dans la consommation, ça fonctionne aussi dans le monde des aff a i res, les gens apprécient et viennent vers vous… LP : Quelle est l’identité de votre société au sein du marché ? S.L.R : N o t reparticularité est que nous agissons dans un sec teur traditionnellement assez conservateur «business to busi ness» qui fournit de l’information, des événements plutôt disons : profil bas, nous, nous sommes très clairs sur notre identité dans la visibilité, avant tout ce qui nous caractérise c’est une volonté absolue de performance que l’ on le crie haut et fort à travers notre logo japonais «Naseba» qui se tra duit par «Quand on veut, on peut» une profession de foi qui s’applique à la fois à nos clients qui dans leur politique com merciale doivent être pro-actifs, à la société et à nos collabo rateurs qui ont tous fait le choix de faire quelque chose de leur de leur vie, et aux pays dans lesquels nous nous implan tons. Quand on parle de pays émergents comme ceux de l’Europe de l’Est, de l’Amérique Latine, de l’Inde ou de la Chine, des pays avec de formidables taux de croissance qui sont des marchés où tout est encore possible, le choix des bonnes personnes est impératif… LP : Combien avez-vous de bureaux à l’étranger aujourd’hui ? L’expansion future ? S.L.R : Nous venons d’ouvrir notre 7ème bureau, en Afrique du Sud au Cap, très prochainement nous allons nous implanter à Paris, nous observons de très près le marché sud américain, et pensons après l’ouverture du bureau de Prague nous développer dans les pays de l’Europe de l’Est, un très gros marché pour nous, un peu plus tard nous songeons à l’Amérique du Nord mais certainement par acquisition en raison du volume du marché. Nous pensons à des sociétés pas forcément concurrentes mais avec un concept similaire au nôtre, encore à des tailles raisonnables et qui ne sou haitent pas ou ne peuvent plus se développer, et donc les acquérir pour pouvoir dupliquer ce concept dans les autre s régions où nous sommes présents… LP : Naseba a fait le choix d’établir son siège à Monaco. Etes-vous êtes satisfaits de ce choix ? Etes-vous compris, soutenus par la Principauté ? S.L.R : La Principauté est une plateforme internationale, quand à savoir si nous sommes «compris» il faudrait deman der aux Monégasques comment ils nous perçoivent ? Je pense que nous sommes entrés dans le paysage, au départ on a dû nous prendre un peu pour des fous par notre ambi tion qui était de rayonner dans le monde entier mais peu à

Sophie Le Ray avec une partie de son équipe Photo © AC

peu nous avons fait ce que nous avions dit, nous sommes un employeur sérieux, nous avons plus de 50 collaborateurs qui travaillent sur la médiane monégasque, nous avons organi sés une dizaine d’événements en Principauté, en 2007, Monaco nous soutient, en particulier sur les sujets d’envi ronnement qui font partie de la politique du Prince Albert. Par ailleurs l’audience à laquelle on s’adresse correspond à l’image Principauté nous générons un «tourisme d’affaires» haut de gamme de petits groupes à revenus élevés comme le CFO Europe des directeurs financiers d’entreprises de plus de 300 millions d’euros en gros, des événements similaires ont lieu sur le marché l’italien, un autre s’adressera au monde la grande distribution, au monde de l’Eolien, au trading des émissions de Carbone, dont le premier CFO s’était tenu à Genève. Le but n’est pas d’offrir de grandes plateformes type expositions mais un petit événement très captif avec les seuls décisionnaires, qui leur permette de discuter vraiment et surtout de faire des affaires… LP : L’implantation en France, c’est une question de prestige ? S.L.R : La France est un marché potentiel énorme qui devrait se développer, je dirai que cela dépend des Français : quand on veut… on peut ! Nous devons être présent en France, nous avons fait le choix d’être coté sur la Bourse de Paris, un choix réfléchi. La France est un marché, certes plus difficile que d’autres en pleine expansion où l’on peut travailler dans tous les domaines et gagner une part de marché importan te, mais c’est un challenge pour notre P.D.G Scott Ragsdale, américain, qui n’a pas une culture latine, ses amis améri cains lui avaient d’ailleurs dit: «Tu es fou, pourquoi vas-tu t’installer en France, ce n’est pas franchement le bastion du capitalisme…» D’abord, il adorait la France, et en fait il s’avère que quatre ans plus tard il a prouvé qu’on peut tra vailler en France avec un concept et une façon de penser anglo-saxonne, qu’on peut faire bouger à son niveau l’im mobilisme ambiant et démontré qu’il n’y a pas que de l’im mobilisme, qu’il y a des entrepreneurs, des investisseurs, des sociétés performantes en France, et comme dit mon P.D.G avec un certain humour «Quand on arrive à être perfor mant en France on peut l’être dans le monde entier puis qu’on a vécu tout le panel des freins imaginables…» LP : «Naseba» en chiffres ? S.L.R : Cette année 3 .200.000 euros de chiffre d’affaires avec un objectif pour 2008 de 8 millions d’euros (hors acquisitions) avec acquisitions autour de 11 millions. Depuis la création nous avons en moyenne multipliée la croissance par deux tous les ans. Notre objectif est de créer une structure qui soit capable d’ici 2008 à peu près d’être rentable et de développer tous les produits mis en place puisque nous sommes encore en pleine période d’expansion, d’investissements et de croissance, expansion encore en

2009, puis nous pensons prendre un rythme de croisière…. LP : Votre société, née il y a à peine quatre ans, est désormais cotée en Bourse… S.L.R : L’entrée en bourse est une révolution, c’est passer d’une culture d’entrepreneur qui prend tous les risques mais qui en même temps possède la totalité de la société à une culture de gestionnaire puisque nous avons ouvert le capital au public, donc ça veut dire aussi avoir des règles de gouvernance, de transparence, de communication, il faut comprendre qu’on gère une société pour une communauté de gens qui on cru en vous et donc qu’on ne peut pas les décevoir ! Pour l’instant la majorité des actionnaires sont des investisseurs institution nels puisque quand on a fait le choix du marché libre on l’a fait en décidant de ne pas faire d’appel public à l’épargne, simplement parce que Naseba est encore en pleine expansion donc encore avec des risques, et que les institutionnels savent comment les prendre, qu’ils savent analyser les chiffres et peu vent suivre assez longtemps : deux, trois, quatre ans. L’actionnariat public impose que l’entreprise soit déjà sur un rythme de croisière et ne fasse pas prendre de risques à ses actionnaires, on voit l’exemple d’Euro-Tunnel, donc cela se fera dans un deuxième temps… LP : Sophie Le Ray, vous êtes une littéraire, vous avez suivi des études d’Histoire de l’Art, donc vous êtes une autodidacte dans le milieu de la finance… Comment vous êtes-vous prise de passion pour un univers aux antipodes du vôtre ? S.L.R : En effet je suis complètement autodidacte dans le milieu de la finance, tant que c’était théorique ça n’était pas passionnant, mais maintenant que c’est appliqué à la réalité, à un business que je comprend parce que j’ai aidé à le fonder ça devient intéressant, c’est utiliser la finance et les financiers pour développer une société, mais aussi f a i re cro î t re une famille celle des collaborateurs qui sont pour nous une famille agrandie, c’est avoir un impact à tous les niveaux de la société, une notion humaine à laquelle je suis très attachée. Ce qui me passionne c’est d’arriver à développer une idée à son départ mais pas que la financer… Quand on est un littéraire on reste plutôt dans le monde du concept, la finance c’est mettre en application le concept, compre n d re, anticiper longtemps à l’avance. Donc j’apprends ! * Naseba présentait la deuxième édition du forum CIO Strategies France au Méridien de Nice, les 7 et 8 juin 2007. Créé en 2006, CIO Strategies France propose aux DSI des tables rondes et des présentations menées par des intervenants de renom, tels que : Yves Caseau, DSI chez Bouygues Telecom, Stéphane Roger, DSI chez Marie Surgelés Jean Louis Leignel, Vice président de l’AFAI, Bruno Coste, DSI, ID Logistics, Henri Linière, DSI, Norbert Dentressangle, Jean Philippe Saul, DSI, Groupe Doux, Laurent Dupin, Journaliste, ZD Net.


La Principauté

Art & Culture

Septembre 2007

A la Fnac Monaco jusqu’au 25 septembre une sélection de clichés du photographe issus de son livre “Ahmedabad”

Frédéric Delangle : la nuit indienne...

L’envers du décor d’une des villes les plus pauvres d’Inde révèlé de façon intimiste PAR AMANDA COUTELLE

MONTE-CARLO - La Galerie photo de la Fnac Monaco expose une sélection de clichés du photographe Frédéric Delangle, issus de son livre «Ahmedabad»*. A travers ces photographies prises de nuit, l’artiste révèle de façon intimiste l’envers du décor de la ville indienne d’Ahmedabad. Ahmedabad, capitale de l’état du Gujarat, l’une des villes les plus pauvres d’Inde, fut il y a 150 ans l’une des plus belles et des plus riches au m o n d e … F r é d é r i c Delangle a choisi la nuit pour explorer le centre historique de cette cité ignorée, rejetée et mise à l’écart par les autorités locales. Dans cette série de photographies, la ville émerge sous des éclairages faméliques comme autant de décors de cinéma abandonné. Comme dans un livre d’histoire désordonné, ces images révèlent par petites touches un passé tumultueux qui s’enchevêtre avec une modernité chaotique. Cette vision nocturne lui a permis de capter les stigmates d’une agglomération à bout de souffle, épuisée et usée par des décennies de surexploitation. Frédéric Delangle né en 1965 a été formé au département photographie de l’université Paris VIII entre 1989 et 1994, il a intégré Archipress en 2001… La Fnac consacre dans de nombreux magasins un espace aux expositions de grands noms de la photographie comme de jeunes talents. Au fil des années, elle a constitué un fond photographique retraçant un parcours original à travers l’histoire de la photographie moderne et contemporaine. Cette collection a été exposée dans des lieux culturels prestigieux tels que La Conciergerie, Les * (Editions Fage) Grilles du Luxembourg, Les Rencontre d’Arles…

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

P

récurseur, découvreur de talents, inventeur de « l’artiste moderne », personnage légendaire et pittoresque, le célèbre mar chand d’Art Ambroise Vollard (1866-1939) fut également un conteur hors pair… Dans ces souvenirs à bâtons rompus, il retrace son parcours et relate, avec humour et nonchalance, ses ren contres, ses relations avec Manet, le Douanier Rousseau, Degas, Maillol, Renoir, Rodin, ses conversations avec Mirbeau ou Mallarmé, les confidences reçues de ces artistes… Vollard, qui fut par ailleurs un des éditeurs d’art les plus réputés de son temps, initie avec cet ouvrage le genre de la biographie d’artiste… Mêlant les anecdotes pittoresques aux analyses vision naires, ces souvenirs demeurent autant un document irremplaçable sur la naissance de l’art moderne qu’un témoignage unique sur la vie artistique et intellec tuelle du début du XXème siècle… En fin d’ouvrage on trouve un très judicieux index des noms cités… Un livre d’une richesse exceptionnelle utile (et agréable à lire) pour tous les amoureux de l’art… ______________________________________________ Ambroise Vollard : «Souvenirs d’un marchand de tableaux» (Editions Albin Michel)

«C

ette histoire singulière d’un autre temps...» dédicacer les livres est aussi «une coutume d’un autre temps…» que l’auteur en soit remercié… Gen Paul, un peintre maudit parmi les siens : Suzanne Valadon, Utrillo, Carco, Mac Orlan, Marcel Aymé, L.F. Céline, Henri Mahé, Le Vigan, Michel Simon, Arletty, Alphonse Boudard et son frère Louis Nucéra (tous deux disparus en l’an 2000) et les autres : les inconnus… Le roman d’un artiste perfectionniste qui n’avait pas de guide «sinon celui de l’instinct…» A l’heure où s’annonce (enfin !) une rétrospective Gen Paul, Jacques Lambert nous conte la vie de cet «aristocrate du peuple qui traverse le temps et l’espace sans renon cer à sa terre montmartroise…» (Préface de Claude Duneton) ______________________________________________ Jacques Lambert : «Gen Paul, un peintre maudit parmi les siens» (Editions de La Table Ronde)

«J

usqu’à quel point l’amour et la lucidité peuvent-ils aider à assumer le fait que nul n’est innocent ?» C’est la grande question que pose l’écrivain espagnol Arturo Pérez-Reverte dans son dernier roman superbe et dérangeant à la fois : «Le Peintre des Batailles». Grand repor ter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans, Pérez-Reverte partage aujourd’hui sa vie entre l’écriture et sa passion pour la mer. Il est membre de la Real Academia Espanola de las Letras. Une écriture puissante à l’image de la pensée d’un homme qui sait ce que veut dire le mot «guerre» pour l’avoir vue, sentie, ressentie de trop près. Ce roman est l’histoire de deux hommes, l’un témoin, l’autre victime de l’horreur humaine. Se pose alors pour l’écrivain, le reporter, la question essen tielle de la responsabilité. Quelle part ces deux personnages ont-ils prise dans l’engrenage infernal du désordre du monde ? Un roman magis tral construit autour du personnage de Faulques, un ancien photo graphe de guerre, retiré du monde, qui compose une grande fresque circulaire et tente des restituer ce que ni son oeil, ni son appareil n’ont jamais pu saisir… ______________________________________________ Arturo Pérez-Reverte : «Le peintre de Batailles» (Editions du Seuil)

L’artiste monégasque expose du 7 au 28 octobre ses peintures et dessins

La carrière cinématographique de Grace Kelly en 160 pages

Giampaoli à Roquebrune

Princesse du cinema

ROQUEBRUNE-CAP MARTIN - L’artiste monégasque Alain Giampaoli expose du 7 au 28 octobre prochains, salle Sainte Lucie, à Roquebrune village. Sympathiquement connu en Principauté, Giampaoli a choisi pour cette exposition de présenter peintures et dessins sur des thèmes variés : Portraits, Musique, Danse, Vues de Monaco rétro ...réalisés en diff é rentes techniques: pastels, fusains, acryliques, crayons couleur. En outre, L’écologie sera à l’honneur avec quelques toiles "Naturaflora" réalisées avec effets haute définition. De quoi voir et découvrir...

MONTE-CARLO - « Le 19 avril 1956, Grace Kelly épouse le Prince Rainier de Monaco et devient ainsi la Princesse Grace, mettant fin à sa carrière de comédien ne. En douze films elle nous a laissé l'inoubliable souve nir de sa beauté, égalant les plus grandes célébrités de Hollywood et obtenant l'Oscar de la meilleure actrice en 1955 pour son interprétation du rôle de Georgie Elgin dans Une fille de la province. Qu'il s'agisse de photos de tournage, de portraits ou d'affiches, cet album propose un florilège d'images parfois inédites, toujours émouvantes : un ensemble de docu ments exceptionnels qui nous permet de redécouvrir Grace Kelly, Princesse de Monaco et du cinéma. » Alors que l’expo « les années Grace Kelly » se poursuit au Grimaldi Forum (jusqu’au 23 septembre), ce livre nous permet de (re)découvrir l’actrice au travers de nombreuses photos, et notamment de plans séquences des 12 films, dans une mise en page limpide et agréable à l’oeil. Préfacé par le Prince Albert II. A recommander aux amoureux du beau cinéma, et de Grace Kelly.

☞ « Grace Kelly, Princesse du Cinéma » • Editions INTEMPOREL • Collection S. Choko • Coéditeur : Richard et Danaé Projetti • Monte Carlo Story • 160 pages. Langues : Français/Anglais • Prix Public : 49 euros TTC

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