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Le premier journal d’actualité de Monaco Année VII • Numéro 61 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Avril 2008

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Dossier SSpécial pécial

Quel avenir pour les français à Monaco ? La question au coeur de la visite officielle du président Sarkozy

☞ LA DECISION DE LA COUR DE REVISION A SAUVEGARDÉ L'INDÉPENDANCE DES INSTITUTIONS • PAGE 6


2 La Principauté Dossier Spécial

Avril 2008

Dossier Spécial

LA VISITE DE NICOLAS SARKOZY • Au centre des consultations les problèmes bilatéraux, la future Union méditerran

L’avenir des français à Monaco

Les prix exorbitants des loyers avalent le différentiel avantageux des salaires et prestation PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL

Métamorphose d’un président

ujourd’hui, dans un monde en pleine évolution, il est nécessaire de s’adapter à une réalité qui A change rapidement, quitte à sacrifier la cohérence à la flexibilité. Si cela est le cas pour chacun de nous, ce l’est encore plus pour un homme politique, qui doit en permanence rechercher un consensus. C’est ainsi qu’on assiste à la métamorphose du président Sarkozy, pour contrer l’effet désastreux de la médiatisation massive de sa vie privée : son dages de popularité dans les chaussettes, élections municipales perdues. Après le coup de foudre avec le ravissant ex-top model et chanteuse italienne Carla Bruni, désormais devenue première dame de France, et le retissant mariage qui l’a suivi - et qui a fait les délices de la presse people de toute la pla nète - on essaye désormais de faire tomber le rideau sur sa vie privée : plus de lunettes à la mode, de montre voyante, de tenus de jogging et de voyages exotiques…. Feu vert pour une attitude plus austère et surtout beaucoup plus appropriée à un homme d’Etat. Moins d’image et d’apparence, plus de substance et de contenu, donc. Le Président de la République Française sera à Monaco le 25 avril, en visite officielle. Au centre des consultations prévues avec le Prince A l b e rt, il y aura sans doute la situation de plus en plus déli cate des résidents français en Principauté. Un sujet brûlant et délicat pour Nicolas Sarkozy. Le candidat Sarkozy avait répondu bien volontiers à nos questions lors sa campagne électorale. Il y a un an tout juste, il affirmait dans nos colonnes : « Si je suis élu, j’aurais à coeur de multiplier les consultations formelles et informelles entre nos deux pays. J’attache beaucoup d’importance à des sujets tels que la communauté française résidente, les ‘enfants du pays’ comme il est de coutume de les appeler ». Sur les spéficités de Monaco : « Il est légitime que la Principauté veuille défendre cer taines de ses spécificités. Mais si Monaco décide un jour de rejoindre l’Union (Européenne, ndlr), elle y aura naturellement toute sa place ». À pro pos de la fiscalité des résidents français, qui repré sente un point crucial, pas trop de concessions : « Je ne suis pas pour créer un impôt spécifique pour les Français expatriés. D’une manière géné rale, je suis convaincu que les Français de l’étran ger apportent déjà beaucoup à notre Nation. (…) J’ai déclaré à plusieurs reprises que j’étais favo rable à ce que l’Etat soit contraint de laisser à chacun au moins la moitié de ce qu'il a gagné. Le bouclier fiscal à 50% que je propose s’appliquera naturellement aux Français de Monaco ». Enfin, à propos des protections sociales, le Président fran çais ajoutait: « Si je suis élu, je veillerai à ce que les frontaliers travaillant en Principauté conti nuent de jouir d’une couvert u re sociale de quali té ». Le moment est venu de faire suivre les pro messes de faits, et même d’aller au-delà de ces dernières, en considérant dans le fond la situation des Français de Monaco. En espérant, bien sûr, qu’entre temps le Président Sarkozy reste cohé rent avec le candidat Sarkozy… (R.V.)

L’EDITORIAL

uand un Président français se rend chez un Prince de Monaco, c’est toujours une visite d’amitié. Un pays disait Napoléon à «l’histoire de sa géographie » et la Principauté est liée à la France par des traités qui reflètent les évolutions de l’immu a ble : une communauté de destin. Ce voyage du président Sarkozy sera certes l’occasion d’évoquer les problèmes bilatéraux, la future union méditerranéenne, la coopération intern a t i o n a l e, environnementale et humanitaire, le nouveau dynamisme diplomatique de la Principauté….Mais ce sera aussi l’occasion rêvée de mettre sur le table le dossier de l’avenir des Français de Monaco. Cet avenir est menacé. Les Français de Monaco sont les résidents étrangers les plus nombreux en Principauté et la première communauté en nombre. Il y a à Monaco plus de Français que de M o n é g a s q u e s. Cela ne pose d’ailleurs aucun problème car ces français sont le plus souvent des enfants du pays qui aiment leur seconde patrie, leur patrie choisie et sont fidèles comme des moné-

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Le village de Noël Photo © Mairie de Monaco

Dessin paru dans un numéro spécial (1500 exemplaires numérotés hors commerce) de La Gazette de Monaco - décembre 1962, sous le titre générique de "Dessous politico monégasques", qui fait référence bien sûr à la crise francomonégasque qui avait culminée les 12-13 octobre 1962 avec l'appartion des douaniers français aux portes de la Principauté. Dessin qui annonce aussi l'accord franco-monégasque qui sera signé le 18 mai 1963 et la fin du privilège fiscal des Français installés à Monaco...

LE SONDAGE

Mr Sarkozy, je voulais vous dire...

❑ LES FRANÇAIS RESIDANT EN PRINCIPAUTE SUPPORTENT UN REGIME FISCALE QUI LEUR REND DE PLUS EN PLUS DIFFICILE D’HABITER A MONACO. SI VOUS POUVIEZ POSER UNE QUESTION AU PRESIDENT SARKOZY A CE PROPOS, QUE LUI DEMANDERIEZ-VOUS ? Anna - 55 ans - Cadre Technique “Cela fait vingt ans que je réside en Principauté. Lorsque je me déplace, c’est à Marseille que je me rends. Certes, le choix que j’ai fait de m’installer ici appartient à l’accueil en général qui m’a été réservé en Principauté. En tant que française, là où je demeure sceptique c’est que, vivant à plein temps à Monaco et étant par nécessité rattachée aux administrations Monégasques, j’ai à devoir payer des impôts pour la France.Je me dis que, ce type de fiscalité, depuis plus de quarante ans en vigueur pour les français résidant à Monaco, devrait faire l’objet d’une révision. Comme celle par exemple issue de mon imagination, qui ne peut cependant trouver une place cohé rente en matière de fiscalité en Principauté mais qui, par ailleurs, devrait faire réfléchir Monsieur Sarkozy, de continuer donc à contri buer au régime fiscal imposé par le Gouvernement français avec l’octroi d’une partie de celui-ci, si cela était possible, à l’État Monégasque” !

ve rture sociale et sa caisse de retraite, je trouve illogique quelque part de verser cet impôt à mon pays. Il serait temps d’éta blir un juste compromis concer nant la fiscalité imposée aux fran çais résidants en Principauté, car nous ne profitons d’aucun avan tage de la France”.

Ivan - 39 ans - Gérant de Société “Je réside à Monaco avec ma femme et nos deux enfants qui sont scolarisés à Monaco. Nous travaillons et, bien évidem ment, nous cotisons au niveau des caisses monégasques. En tant que français résidant depuis trente ans à Monaco, vis-à-vis du gouvernement français, je ressens comme une grande injustice. Je suis redevable financièrement à l’égard de mon pays alors qu’aucun droit nous est imparti. Les Français Sophie - 51 ans - Cadre Supérieur sommes les seuls à Monaco à payer des impôts sur les reve “Je suis native de la région, mais réside à Monaco depuis 1967. nus en dehors de notre pays. Je suis plutôt partisan des Je lui dirais : Monsieur Président, je conteste le fait d’avoir à réformes du Chef de l’État français, mais il serait légitime que payer mes impôts à l’État français dans la mesure où, para - celle attenant à la fiscalité des résidents français à Monaco soit doxalement, ceux comme moi considérés comme étrangers et entreprise. Le gouvernement ne semble jamais s’être penché n’étant pas de nationalité monégasque ne sont redevables sur ce sujet. La loi édictée par le Général de Gaulle, il y a main d’aucun impôt à leur pays. Ce n’est pas juste que les français tenant 45 ans, pour moi et mes compatriotes, nous semble résidant à Monaco soient soumis à l’impôt sur le revenu. Il est vraiment lourde à porter. Comprenez bien que nous n’avons vrai que, parce que je paie des impôts au gouvernement fran - pas quitté notre pays et nous ne servons pas d’un État neutre çais, les élections présidentielles me touchent davantage.Mais, pour nous substituer de notre devoir de français”. exerçant depuis plus de 40 ans en Principauté avec sa cou Propos recueillis par Sophie Hasson-Grimaldi

LE SONDAGE


Avril 2008

Dossier Spécial

La Principauté

néenne, la coopération internationale, environnementale et humanitaire et le nouveau dynamisme diplomatique de la Principauté, mais aussi...

ns sociales : de plus en plus ils décident de quitter Monaco pour s’installer dans les communes limitrophes gasques à la famille princière. Le peuple français de Monaco est composé de gens normaux, vivant dans un vrai pays. Il ne s’agit pas d’une poignée de privilégiés à la recherche de toujours plus d’avantages. La preuve en est, c’est que la mort dans l’âme, les français quittent de plus en plus souvent le pays où ils voulaient vivre (tous les chiffres le démontrent). Ils le font sans faire de bruit, avec dignité mais amertume. Cela tient au fait que leur immense majorité (à l’exception des survivants installés avant 1957) paye un impôt comme tout français installé à Beausoleil ou à Menton. Il y a des avantages au niveau des salaires et prestations sociales indiscutables. Mais ces spécificités sont avalées par le prix des loyers.

Si les français quittent Monaco c’est parce que, impôts plus loyers font une somme supérieure aux impôts plus loyers dans les communes limitrophes françaises. Certains en souriant parlent de « double peine » ou de « discrimination spécifique» par rapport bien sur aux autres résidents étrangers. Un problème tout à fait réel Le problème est réel, c’est un problème de pouvoir d’achat, on ne peut l’écarter d’un haussement d’épaule du genre « vous n’avez que de riches français, qu’ils se débrouillent ces immigrés de luxe». Le problème est pour Monaco qui ne peut se permettre de perdre une partie de son tissu social, de son sang, de sa vie, de son identité.

Mais il est aussi français. La France n’a aucun intérêt à voir ses « expatriés de proximité » quitter un pays qui est aussi une ville de la Côte d’Azur et de la Riviera. Une ville-état, capitale d’un bassin d’emploi et de prospérité transfrontalière. Il faudra donc, loin des clichés trouver des solutions…. Ces solutions peuvent être fiscales – immobilières - innovantes et réalistes. Les entretiens réalisés dans ce journal donnent des pistes. Les Français de Monaco ne sont pas des nababs planqués dans un paradis fiscal. Ce sont des résidents, des travailleurs honnêtes attachés à un pays qu’ils aiment et qu’ils ne veulent pas quitter. Cela mérite considération et recherche de solution équitable et durable.

LE POINT

Fraudes fiscales et Cie : en finir avec les amalgames !

a Principauté de Monaco suscite autant d’admiration que d’envie. L Monaco est un pays qui attire l’attention et fait vendre du papier ou dope les audimats. C’est bien sûr, comme la langue d’Esope, la pire et la

meilleure chose. C’est la pire quand la simplification médiatique appuyée sur l’ignorance et la facilité pratique l’amalgame. Un exemple en a été donné tout récemment avec l’affaire de la fraude fiscale concernant l’Allemagne, entre autres, et le Liechtenstein. Il ne s’est pas passé 48 heures sans que le nom de Monaco n’apparaisse en gros dans la presse. Fraude fiscale, principauté, paradis fiscal… tout ça c’est du pareil au même : Monaco bien sûr ! Et bien non ! Monaco n’est pas un paradis fiscal, même si le pays a le droit d’appliquer une fiscalité douce aux entreprises et investisseur et la souve raineté d’exonérer d’impôts des ressortissants étrangers. Ce n’est certes pas le cas des résidents français qui dans leur quasi-totalité sont soumis à l’impôt français et dont l’avenir en Principauté est le sujet majeur de ce numéro, dans la perspective du déplacement du président Sarkozy. L’étude publiée ici démontre par ailleurs de la manière la plus objective qui soit qu’aucune comparaison de bonne foi ne peut être faites entre Monaco et le Liechtenstein au niveau du système bancaire. Mais la bonne foi est une qualité journalistique et humaine très irrégulièrement répartie. Le Prince Albert cependant conscient d’une image trouble, dés le début S.A.S. le Prince Albert avec Angela Merkel lors de Sa récente visite à Berlin Photo © GMA de son règne, a voulu accélérer la collaboration éthique de la Principauté avec ses partenaires au niveau de la lutte contre le blanchiment de l’argent sale et toutes pratiques financières non transparentes. Cette position intraitable de principe a été rappelée bien sur à la Chancelière Merkel lors du déplacement récent en Allemagne du Souverain monégasque. Le discours a été compris et entendu…. Jusqu’à la prochaine fois. Il y a en effet quelque chose de la malédiction de Sisyphe dans l’effort monégasque de lutter contre les préjugés et les idées fausses et de pousser le rocher des vérités au sommet de la montagne. Quand on croit qu’il est bien installé, il redescend et il faut tout recommencer. Pourtant, depuis des années, Monaco aligne ses banques sur « les règles de précaution internationales ». Il n’empêche que pour l’OCDE, Monaco reste suspect car s’opposant à la fin du secret bancaire au nom des échanges d’informations fiscales. On reproche à Monaco de ne pas se conformer aux échanges d’informations sur l’épargne des non résidents. On amalgame fiscalité douce et incitative, avec évasion fiscale et fraude fiscale… amalgame toujours et encore. Le problème de l’échange d’informations est donc au centre des suspicions. Le Prince l’a rappelé à Berlin - Monaco ne se mettra pas à l’écart du courant mondial…. A condition qu’il soit mondial. C’est à dire que les mêmes règles s’appliquent partout en Europe, mais aussi à Dubaï ou Singapour. Faute de quoi Monaco serait discriminé. On peut être une place « financière saine et conforme aux standards internationaux » sans pour autant renoncer à ses avantages. Il faut donc accompagner les évolutions éthiques toute en restant attractifs. Quand Monaco peut s’expliquer, Monaco est compris. Mais l’amalgame est comme la rumeur, elle sent le souffre et prospère sur les mauvaises réputations. Monaco est victime en plus, de la pire des désinformations, celle de l’ignorance. Rétablir la vérité des réalités monégasques dans tous les domaines, mais plus encore dans le financier pour permettre à Monaco de devenir une grande place financière respectée, ne s’annonce pas facile. Surtout encore une fois que la Principauté, malgré son centre de presse dynamique et efficace, ne dispose plus de moyens audiovisuels dignes d’un état souverain du monde de la communication globale. Le message doit être porté à l’extérieur. Radio, télé (que sont Rmc et Tmc devenus au regard des intérêts monégasques ?), ou par les nouveaux moyens au delà du net… les possibilités sont infinies et raisonnables sur le plan des coûts. Il faut une volonté politique. Pour être compris il faut être écouté, et donc entendu. Il n’y a que l’information pour lutter contre la désinformation, encore faut il avoir les moyens adaptés pour ré-informer. (P.Z.)

LE POINT

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La Principauté Dossier Spécial

L’avenir des français à Monaco

Dossier Spécial

Avril 2008

INTERVIEW 1 • Stéphane Valeri, Président du Conseil National, défend la création d’un secteur intermédiaire d’habitation

“Une solidarité active mais sans démagogie” PAR PATRICE ZEHR

uelle est la position du Conseil National sur les questions relatives aux français résidant à Monaco ? Nous l’avons demandé au président de la Haute Assemblée, Stéphane Valeri. Voici les réponses qu’il nous a données.

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La Principauté :Pendant la campagne électorale,la majorité a insisté sur l’importance de la communauté des résidents étrangers et notamment de celle des enfants du pays. Cette population liée aux nationaux monégasques est une composante de la « population stable » de la Principauté... Mais finalement président Valeri, pourquoi ne pas s’orienter vers ce que certains souhaitent pour Monaco… un « resort », un lieu pour étrangers privilégiés, pour des super riches sans attaches durables avec la Principauté ? Stéphane Valeri :C’est un thème qui me tient particulièrement à coeur car il est fondamental pour l’avenir de notre pays. La première raison est humaine et sociale. Il y a à Monaco, audelà des Nationaux, une communauté d’enfants du pays qui est viscéralement attachée au Prince Souverain et à la Principauté et qui participe à notre identité et à notre prospé rité.Quand certains sont obligés de quitter Monaco, c’est pour eux un déchirement.Il ne s’agit pas de les sacrifier à une stra tégie de profits à courte vue. Ensuite, il s’agit aussi de l’intérêt supérieur de la Principauté. Un Etat souverain se définit par un territoire, des institutions et une population.Mettre en danger le critère de la population en se privant d’une partie d’entre elle, c’est affaiblir notre souve raineté. Les Monégasques et les enfants du pays forment ensemble une communauté de destin et contribuent, chacun à leur place, à l’identité nationale.C’est aussi notre intérêt éco -

nomique, car nous ne voulons pas d’une citée fantôme. Un pays vivant est un pays habité. Nos résidents dépensent au quotidien et font vivre notre commerce et notre tissu social. Mais il ne faut pas opposer les uns et les autres – maintenir une population stable ce n’est pas se fermer aux riches étran gers, bien au contraire.Ils sont les bienvenus et peuvent s’ins taller à l’année ou de façon saisonnière, ainsi que pour des séjours ou des investissements. Ils contribuent également à l’essor économique. L.P. : La communauté la plus importante est la communauté française et sa place est bien sur le fruit de l’histoire et de la proximité géographique. Cette communauté cependant diminue régulièrement. C’est dû semble-t-il à l’imposition à la française d’une part et aux loyers à la Monégasque de l’autre. Où en sont tout d’abord les français de Monaco au niveau fiscal ? Cette population est elle composée de privilégiés qui en veulent toujours plus ? S.V. : C’est un cliché, mais il a la vie dure. Il est très répandu dans les médias. Il est bien présent chez les décideurs fran çais, depuis 2003 j’ai pu m’en rendre compte à plusieurs reprises lors de mes rencontres à l’Assemblée Nationale et au Sénat Français. Et pourtant ce n’est pas la réalité. L’immense majorité des français de Monaco est composée de salariés, de fonctionnaires, de retraités.C’est en fait une population issue de la classe moyenne. C’est pourquoi elle n’arrive plus à sup p o rter à la fois l’impôt français et le surcoût locatif moné gasque.Pour le démontrer de manière incontestable, il faudrait établir un livre blanc sur la réalité des français de Monaco. L.P. :Y a-t-il des pistes pour alléger, pour les français de Monaco, la pression fiscale actuelle, et qu’elle est la marge de manoeuvre vis-à-vis de Paris ? S.V. : Il y a à Monaco une exception française dont il faut tenir compte.La règle cependant est que chaque Etat choi sisse pour ses résidents étrangers sur son sol la fiscalité de son choix. L’impôt sert à financer les infrastructures, les aides sociales, la santé, l’éducation. A Monaco, c’est le budget de l’Etat qui finance, les résidents français en béné ficient mais ils payent l’impôt à Paris. On voit bien que ce n’est pas logique. Avec l’accord bilatéral de 1962, la France a souhaité se prémunir d’une évasion fiscale de ses res sortissants. C’est une volonté compréhensible de la part d’un pays ami. Cependant nous parlons des résidents de longue date. De plus, au regard de la surface de Monaco, le risque est tout de même bien limité. En 1962, les français installés avant 1957 échappaient à la fis calité. Avec le temps, cette population disparaît. Si on ne déplace pas le curseur il n’y aura bientôt plus de français pri vilégiés, et la communauté française continuera à se réduire comme peau de chagrin. Ce n’est de l’intérêt de personne et c e rtainement pas de la France.Si le but légitime est d’empê cher l’installation fiscale spéculative de français à Monaco, on pourrait imposer un temps de résidence, par exemple de 20 ans. On prendrait ainsi en compte la réalité de la notion d’en fants du pays.Il pourrait y avoir une autre piste, celle du dégrè vement de l’impôt au regard du surcoût des loyers. Il est cer tain qu’en ce domaine un accord entre les deux chefs d’Etat est indispensable avant toute décision... L.P. : Pour agir sur le volet fiscal il faut être deux… Compte tenu des clichés et de l’hyper sensibilité des Médias Français à la question, ce ne sera certainement pas simple,alors il y a aussi l’action sur le prix des loyers qui ne dépend que de Monaco ? S.V. : C’est vrai. La loi 1291 votée en décembre 2004 par la majorité, a empêché l’exode massif des français provoqué par la loi précédente 1235, qui avait programmé une aug mentation annuelle de 13 % des loyers anciens, en vue d’une libéralisation totale des loyers au 1er janvier 2007.Aujourd’hui beaucoup seraient partis.Nous avons empêché cela.On peut donc agir. Le problème c’est que le secteur ancien est limité et diminue chaque année avec les démolitions. Nous propo sons donc pour la nouvelle législature, la création d’un nou veau secteur d’habitation, intermédiaire entre le libre et le domanial, pour les enfants du pays.Il serait mis en oeuvre par

une société d’économie mixte, financée en majorité par des capitaux privés. L’Etat ne peut, en effet, tout assumer et il doit concentrer son effort sur les logements domaniaux. Ce sec teur devrait se substituer petit à petit au secteur ancien proté gé en reconstruisant d’abord sur les immeubles anciens qui se dégradent. Il y aurait dans les immeubles reconstruits une partie louée à loyers modérés aux enfants du pays, une autre pour les propriétaires des immeubles anciens qui recouvre raient ainsi leurs pleins droits et le reste serait réservé à la SEM pour la vente sur le marché libre, afin de financer ses investissements et de verser des bénéfices et dividendes à ses actionnaires. Il faut bien sur des surfaces reconstruites plus importantes que les anciens immeubles.C’est possible à des hauteurs raisonnables de 8 ou 10 étages seulement. En ce domaine aussi, nos propositions sont réalistes. L.P. : Pourquoi simplement ne pas ouvrir le domanial et la nationalité aux enfants du pays ? S.V. : Il faut le dire sans démagogie et nous le disons depuis 2003 : La construction de logements pour les monégasques nécessite des moyens financiers considérables. Nous sommes, après un effo rt colossal et indispensable, à peine en situation d’équilibre. Les immeubles de l’Etat doivent être réservés dans le futur par nécessité budgétaire, aux natio naux.De la même manière tous les enfants du pays ne peu vent devenir monégasques. Les défendre, leur donner des priorités est juste et nécessaire et cela se fait pour l’emploi et le logement. Mais, on ne peut ouvrir brutalement les vannes de la nationalité car ce qui se fait pour 8.000 serait impossible pour 20000. Les enfants du pays peuvent cependant demander la nationalité au travers la naturalisation et c’est le Prince qui l’accorde ou la refuse. Cette position ouverte à l’égard des enfants du pays mais réaliste, est partagée par les monégasques.Ils ne sont pas égoïstes … ils l’ont démon tré en 2003 et 2008 en votant pour la liste qui défend la soli darité avec les enfants du pays. On nous affirmait que cette ouverture nous ferait perdre les élections.Nous avons défen du les enfants du pays en 2003, nous les avons défendus en 2008 et les Monégasques nous ont largement encouragés à le faire. Nos compatriotes sont généreux, et ils le montrent dans l’humanitaire également. Ils sont conscients de la nécessité de conserver une population stable à Monaco. Deux communautés, les nationaux et les résidents, soli daires, au coude à coude pour l’avenir de la Principauté, dans l’affection et le respect envers la famille Princière, c’est un bel objectif, réaliste et éthique. C’est un fondamental de l’identité de Monaco, vrai pays souverain et ouvert.

ENCORE SUR LA LISTE NOIRE DE L’OCDE...

onaco, Andorre et le Liechtenstein : il ne reste plus M que ces trois pays sur la "liste noire" des paradis fiscaux de l'OCDE (Organisation de coopération et de

développement économiques). La « liste noire » des paradis fiscaux non coopératifs établie par l'OCDE comportait 35 noms lorsqu’elle a été publiée il y a quelques années. Il faut rappeler que cette liste concerne les pays dont les pratiques fiscales sont considérées comme dommageables pour les autres pays, au plan de l'évasion fiscale. Rien à voir donc avec la lutte contre le blanchiment d'argent sale, pour laquelle Monaco a obtenu encore récemment un satisfecit de la part des instances internationales de contrôle GAFI / Moneyval. Lors de sa récente visite en Allemagne, le Prince Albert II a assuré que Monaco n'entendait pas "rester à l'écart d'un mouvement général d'échange d'informations lorsqu'il sera mis en oeuvre par l'ensemble des Etats européens et les principales places financières". De son côté, le Ministre d’Etat – dans les colonnes de Monaco Matin du 19 mars dernier – a estimé que « la liste de l’OCDE n'est pas sérieuse. Trois chiffres suffisent déjà à donner un élément de comparaison : Monaco, 70 milliards d'euros de chiffre d'affaires financier, le Liechtenstein 700 milliards d'euros et le Luxembourg... 1700 milliards d'euros ». Pour Jean Paul Proust « Il faut un équilibre intelligent entre le respect de la confidentialité et la délinquance financière. Vis-à-vis de cette dernière nous n'avons pas d'états d'âme. Monaco fait partie des pays qui répondent le plus vite lorsqu'il y a des commissions rogatoires internationales lancées contre des agissements délictueux ». (P.Y.R.)


Dossier Spécial

Avril 2008

La Principauté

INTERVIEW 2 • Christophe-André Frassa, Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger depuis 1994 et “enfant du pays”

“Préserver notre communauté” “Les questions de la fiscalité et du logement ne peuvent se régler qu’au niveau et entre les deux chefs d’Etat” PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

hristophe-André Frassa est Conseiller à l’Assemblée C des Français de l’étranger depuis 1994 (réélu en 2000 et 2006). Ce tout juste quadra est aussi un enfant du pays, né à Monaco où sa famille est implantée depuis longtemps. Il connaît donc parfaitement la communauté française qui vit en Principauté et ses problèmes. La venue du Président Sarkozy fin avril à Monaco est l’occasion de faire le point des dossiers qui fâchent. La Principauté : Peut-on parler de « double peine » (impôt + logement) concernant les Français de Monaco ? Christophe André Frassa : Oui, j’ai d’ailleurs utilisé l’expression dans un courrier au gouverne ment. Les résidents français paient un impôt à un état qui ne renvoie pas en retour l’intégralité de ce qu’ils pourraient en attendre. Avec la cherté du logement en Principauté, les résidents français ne sont plus compétitifs. L’impôt devrait au moins leur servir à se loger. LP : Un statut pour les enfants du pays ? CAF : Il ne faut pas oublier qu’il y a peut-être autant d’Italiens que de Français qui, légitimement, peuvent se dire “enfants du pays”. Et d’autres encore. Je les englo be toujours dans mes réflexions sur le sujet : être enfant du pays, ce n’est pas une question de nationalité, mais de critères. Et cette notion bien particulière d’enfant du pays fait partie des spécificités monégasques. Il faut donc un statut. LP : La France et Monaco sont deux Etats indépendants liés par une communauté de destin. Ces liens privilégiés peuvent-ils être maintenus dans le cadre de la construction européenne et de la globalisation ? CAF : A priori oui. La France a des relations particulières historiques avec Monaco. Ce n’est pas parce que l’on construit l’Europe qu’il faut tirer un trait sur des siècles d’amitié et d’évolution commune. C’est comme si la France laissait tomber l’Allemagne, alors que depuis soixante ans, c’est le couple franco-allemand qui fait avancer l’union européenne. En fait la question est de savoir si Monaco veut continuer dans cette voie ? Je pose la question, mais ce n’est pas à moi d’y répondre.

LP : Monaco souffre d’une image de paradis fiscal, et de l’amalgame qui est fait par les média à la moindre occasion, comme la récente affaire de fraudes fiscales au Liechtenstein. Le président Sarkozy a-t-il une marge de manoeuvre pour faire évoluer la situation des Français de Monaco ? CAF : Monaco a longtemps véhiculé ce que j’appelle l’image « Pa ris Match ». Aujourd’hui cette image per dure y compris dans la haute administration publique fran çaise. Il faudra encore des années pour la gommer. C’est être de mauvaise foi que de citer Monaco à propos de l’affaire du Liechtenstein. A Photo © CAF Monaco on travaille, on créé des richesses, mais il y a aussi des difficultés pour se loger, des gens qui ont besoin de l’aide social. Etre pauvre à Monaco, ça reste un sport de riche. J’ai été récemment interpellé par un ami, membre d’un cabinet ministériel à Pa ri s, qui m’a dit : « ça commence par le Liechtenstein, à près ce sera votre tour »… Aujourd’hui, accuser Monaco de blanchir de l’argent, c’est accuser la France, car tout passe par la commission de contrô le bancaire française. Il faut arrêter de faire de Monaco un mauvais élève, ce n’est pas le cas. Est-ce que Mr Sarkozy peut faire quelque chose ? Le problème c’est qu’il ne vient pas un 25 décembre, mais un 25 avril. Bien sur il y a des espérances, mais l’histoire nous a appris qu’après il y a souvent des déceptions. LP : Que souhaitez vous dire au Président Sarkozy ? CAF : Je lui dirais que la France à Monaco n’est rien sans les Français à Monaco. Et ce n’est pas un simple slogan. L’objectif principal du Président Sarkozy devrait être de confo rter la présence française en Principauté. De s’en donner les moyens. Cela ne se règle pas dans une commission mixte composée de fonctionnaires qui n’ont pas de pouvoir. Comme disait le général de Gaulle « les politiques décident, les fonctionnaires fonctionnent » ! La présence française, les questions de la fiscalité, du logement, ne peuvent se régler qu’au niveau et entre les deux chefs d’Etat. Il y faut simplement la volonté politique.

LES CHIFFRES

La communauté française de Monaco LE NOMBRE DES FRANÇAIS RESIDANT EN ❑ PRINCIPAUTE A FORTEMENT BAISSÉ DANS LES DERNIERS ANNEES. EN 1994 ON POUVAIT COMPTER UN PEU MOINS DE 15.000, AUJOURD’HUI ON AVOISINE LES 9000. ASSEZ DIFFICIL DE DRESSER UN PROFIL TYPE DU RESIDENT FRANÇAIS CAR IL Y A EN FAIT 4 ELEMENTS DETERMINANTS QUI SE COMBINENT DIFFEREMENT SELON CHAQUE CAS : L’AGE MOYEN : EST DE 45/46 ANS (CONTRE 39 EN FRANCE). IL Y A DONC UNE PROPORTION DE PERSONNES ÂGÉES QUI EST IMPORTANTE. L’ACTIVITÉ : 1/3 D’ACTIFS, 1/3 DE RETRAITÉS, 1/3 D’INACTIFS. LE LOGEMENT : PROPRIÉTAIRE OU LOCATAIRE, DANS L’ANCIEN OU LE PRIVÉ. PROPRIÉTAIRE AVANT 1989, OU APRÈS ET SOUMIS À PARTIR DE CETTE DATE À L’ISF !

LES CHIFFRES LA FISCALITÉ : TOTALEMENT EXONÉRÉ D’IMPÔT ; IMPOSÉ SUR LE REVENU ; IMPOSÉ SUR LE REVENU + L’ISF. PAR EXEMPLE : UN JEUNE DE MOINS DE 45 ANS, ACTIF, PROPRIÉTAIRE, PAIE L’IMPÔT SUR LE REVENU. DONC CHAQUE RÉSIDENT À DES ATTENTES PARTICULIÈRES. DIFFICILE D’AVOIR UNE HOMOGÉNÉITÉ. C’EST CE QUI DIFFÉRENCIE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DE MONACO DES AUTRES COMMUNAUTÉS FRANÇAISES DANS LE MONDE. Source : CAF

Monaco est-il vraiment un “paradis fiscal” ?

L’effet “Canada Dry” onaco a le goût et la couleur du paradis fiscal. Mais M ce n’est pas un paradis fiscal….comme les autres. Les résidents français vous le diront. Bjorn Borg, Boris Becker, Ornella Muti et d’autres vous le diront aussi. Pourtant, comme à chaque fois, comme à chaque « affaire » impliquant un paradis fiscal, Monaco est mis dans le sac avec les autres. Les amalgames, ça suffit explique Patrice Zehr (voir papier à la page 3). Réalités Faut-il rappeler que, contrairement au Liechtenstein, Monaco ne dispose pas d'un système de fondations qui se prête a la fraude et que les ayant droits personnes physiques sont connus des services de contrôles financiers ? Faut-il redire que la réglementation interne ne permet pas la création de sociétés n'ayant pas de réelle activité et ne disposant pas des moyens matériels et humains nécessaires à leur fonctionnement, ce qui exclut tout système comparable aux fondations ? Faut-il ressasser que les établissements bancaires monégasques sont contrôlés par la Commission bancaire française et la banque de France ? Redite encore: la mise en confo rmité de la réglementation monégasque avec les règles européennes est opérée depuis plusieurs années en matière lutte contre le bl a n c h iment, comme en matière de lutte contre le financement du terrorisme. Le GAFI et le FMI ont d’ailleurs attesté de la confo rmité de la réglementation et des procédures mises en place ; MONEYVAL a reconnu dans son ra p p o rt de décembre 2007 la qualité de la coopération financière de la Principauté en ce qui concerne la lutte contre le bl a nchiment et le financement du terrorisme. L’UE entre théorie et pratique Confrontée au scandale fiscal du Liechtenstein, la Commission européenne a décidé début mars de réexaminer plus vite que prévu la législation de 2005 contre l'évasion fiscale, jugée aujourd'hui insuffisante. Ce texte – adopté après 14 ans de discussions ardues - prévoit un échange d'informations entre Etats sur les revenus de l'épargne des non résidents. Mais les pays de l'UE pratiquant le secret bancaire (Belgique, Luxembourg, Autriche), ainsi que les paradis fiscaux européens hors UE (Suisse, Saint-Marin, Monaco, Andorre, Liechtenstein, territoires dépendants et associés) ont obtenu de ne pas y participer. Ces Etats se contentent de taxer à la source les intérêts tirés de l'épargne placée chez eux, et de reverser une partie de ces montants aux pays d'origine, mais sans que les sommes en question ne puissent être contrôlées. La Commission européenne s’est donc engagée à publier dès la fin juin 2008, un rapport d'étape relatif à la directive sur la fiscalité de l'épargne. Ainsi, la directive européenne pourrait, demain, s'ouvrir à d'autres gains en capital ainsi qu'à des fondations ou autres fonds de placement. Voici pour la théori e. Toute réforme fiscale nécessitant l'unanimité, la discussion entre les « 27 » promet d'être très longue. D’autant que Belgique, Luxembourg et Autriche continuent à maintenir auprès de leurs clients la garantie du secret bancaire. Et ce n’est un secret pour personne, Bruxelles, le Grand Duché et Vienne ne veulent pas que cela change… ! En attendant reste l’enquête judiciaire diligentée au Liechtenstein, et les enquêtes fiscales menées dans une dizaine de pays contre des contribuables suspectés d’évasions fiscales (voir tableau ci-dessous) :

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6 La Principauté

Politique

Société

Avril 2008

LA DECISION DE LA COUR DE REVISION • Poursuites annulées : la procédure ne respectait pas la séparation des pouvoirs

L'indépendance des institutions a été sauvegardée

Photo © CN

PAR PATRICE ZEHR

a décision a été rendue publique après les élections, mais elle a tout pour satisfaire le président Valeri. Les poursuites à l’encontre du Président du Conseil National, dans le cadre du dossier Seyriex, qui était devenu le cheval de bataille de ses opposants et un argument récurrent dans la campagne menée contre lui, sont abandonnées.

L

Stéphane Va l e ri avait eu raison d’invoquer dès le début le non respect de la Constitution, de rester à son poste de Président, au nom de la présomption d’innocence et de prendre la tête de la liste majoritaire qu’il a conduite à la victoire. Certains, le soir même du résultat, ruminant leur échec, espéraient encore un deuxième tour judicaire, ultime espoir de voir se réliser leurs ambitions déçues par le vote des Monégasques. Ils peuvent en faire leur deuil. La Cour de révision a déclaré illégale et annulé la procédure concernant Stéphane Valeri ; sa décision est définitive. Ce qui est important dans cet arrêt de la plus haute juridiction monégasque, c’est le motif. Au delà du fond, contesté par les avocats du Président du Conseil National, et de toute évidence peu convaincant pour les Monégasques : une discussion technicojuridique sur la nature d’un contrat de quelques milliers d’euros, dont l’utilité des prestations pour le Conseil National n’a jamais été contestée, et pour les avocats des personnes encore impliquées, du vide ou du trois fois rien, instrumentalisé contre Stéphane Valeri. Il était la cible d’adversaires politiques qui ont médiatisé ce dossier, informé les autorités judicaires et tenté d’instrumentaliser l’affaire. On a voulu faire d’une souris, une montagne. Il s’agissait de mettre en cause sur le plan de l’éthique le comportement du président du Conseil national. L’affaire Seyriex devait être son «talon d’Achille». La flèche assassine a manqué sa cible. C’est donc la procédure judicaire contre le président du Conseil national qui est invalidée. C’est un grand sujet de satisfaction pour Stéphane Valeri. Il avait en effet été accusé dans des déclarations indignées d’opposants, d’avoir mis en cause la séparation des pouvoirs.Il est vrai qu’il avait réagi vivement à son inculpation, dénonçant une manoeuvre politicienne relayée par certains membres du pouvoir judicaire, et un acharnement, tout en disant sa confiance dans l’issue de la procédure et dans l’Institution judiciaire monégasque.Mais la réelle attein-

te à la séparation des pouvoirs, non pas en paroles mais en actes, avait eu lieu plus tôt et n’était pas du fait de Stéphane Valeri. Il est aujourd’hui indiscutable que c’est la procédure engagée par l’ancien procureur général, qui n’a pas respecté dés l’origine cette séparation, mettant en cause en session parlementaire le président du Conseil national, sans avoir demandé la levée de son immunité parl ementaire, alors que l’Assemblée avait au contraire approuvé les comptes de l’Institution par un vote de confiance. C e rtes l’immunité n’aurait pas été levée, mais il fallait la demander par respect du pouvoir parlementaire - comme cela se fait dans toute démocratie.Cela n’a pas été fait, alimentant bien sur les suspicions d’instrumentalisation politicienne, et cela a été constaté et sanctionné. Quand certains au sein de l’institution judiciaire abusent de leur pouvoir, c’est bien évidemment à l’institution judiciaire elle-même de le dire. Cela a été fait. C’est tout à l’honneur de la justice monégasque. Stéphane Valeri ne pouvait certes demander mieux (sauf une décision avant le vote).Il avait obtenu le quitus de ses pairs, puis la confiance des électeurs, c’est enfin la Cour de révision qui annule sa mise en accusation. Son horizon est complètement dégagé.

JOURNEE DE LA FEMME

Pour le respect des droits de la femme L

e Conseil National a célébré, le vendrePhoto © CN di 7 mars 2008, comme il le fait chaque année depuis 2003, la Journ é e Internationale de la Femme, à l'initiative de la Commission des Droits de la Femme et de la Famille, que préside Catherine Fautrier. Cette année, ce sont les femmes qui oeuvrent au service de la santé, qui ont été mises à l'honneur. Dans leurs discours de bienvenue, le Président Stéphane Valeri et Catherine Fautrier ont eu une pensée particulière pour les femmes les plus défavorisées ou qui vivent des situations de forte détresse et notamment - pour Ingrid Betancourt et pour tous ses proches : Ils ont rappelé que le Conseil National a placé l'évolution du droit des femmes en Principauté parmi ses toutes premières priorités. Puis ils ont dressé un bilan de l’action de la Haute Assemblée en faveur de la condition féminine à travers l'ensemble des lois de modernisation votées depuis 2003. « S'il reste encore du chemin à parcourir, ces lois ont déjà permis de gommer un certain nombre d'inégalités inadmissibles pour un pays moderne comme Monaco ». Ils ont rappelé que “pour la première fois dans l'histoire de notre Assemblée, notre doyen est une doyen ne et c'est donc une femme qui a présidé le début d'une séance publique. Par ailleurs, nous avons, par rapport à la législature précéden te, une femme de plus parmi les Conseillers nationaux et nos élues sont donc désormais 6, soit 25 % des membres de l'Assemblée avec, sou lignons-le, sur ces 6 femmes, pas moins de 4 Présidentes de Commission, sur les 9 que compte notre Assemblée. Monaco est donc bien en avance sur la moyenne mondiale qui est de 17 % de femmes parlementaires”. Pour conclure, le président Valeri a insisté sur l’estime et la reconnaissance du Conseil National pour les acteurs de la santé : “Le Conseil National est très attentif aux questions de santé et il conti nuera à l'être. Sachez que vous avez en nous des alliés fidèles et obstinés qui n'hésiteront pas à appuyer vos demandes, car en matière de santé, surtout lorsqu'il est question de moyens en personnels, ces demandes ne sont jamais déraisonnables”.

JOURNEE DE LAFEMME


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Politique

Société

La Principauté

LES ELUSFRANCAIS DE L’AGGLO • Le sud-est de la France a conservé sa spécificité droitière et les Alpes Maritimes restent le département le plus “sarkozyste”

Eléctions municipales : la vague rose n’a pas franchi la ligne azur La quasi totalité des dossiers engagés par les autorités monégasques dans les communes de proximité vont rester entre les mêmes mains PAR PATRICE ZEHR

a vague rose n’a pas franchi la ligne azur. Le sud-est de la France a largement conserv é sa spécificité droitière et les Alpes Maritimes restent le département le plus sarko z y s t e de France.

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M a r s e i l l e, capitale de la région Paca est l’exception qui confirme la règle et De gauche à droite : Jean Claude Gaudin, Christian Estrosi, Jean Claude Guibal, Xavier Beck, Patrick Cesari, Gerard Spinelli et Nicolas Bassani Jean Claude Gaudin impose un jamais deux sans trois, dans un contexte défavora bl e. A Nice, Christian Estrosi, réussit son pari, il sera maire de Nice mais plus ministre, malgré un score décevant au premier tour. En ce qui concerne les élus de l’agglo, les monégasques n’auront pas à faire un gros effort de mémorisation. A l’exception notable de Beausoleil c’est la continuité qui l’emporte. Cela a un avantage certain au-delà de tout jugement politique, les dossiers engagés par le Gouvernement monégasque, les conseillers nationaux ou élus municipaux vont rester dans les communes de proximité de la Principauté entre les mêmes mains. Beausoleil d’ailleurs, cas à part, n’a pas élu un petit nouveau. C’est Gérard Spinelli qui réussit un retour gagnant face au sortant Robert Vial avec 55,24 % des voix au second tour. C’est la victoire d’un sans étiquette contre un candidat Ump et le scrutin à droite a vu d’ailleurs de nombreux succès des divers droite and Co ne se réclamant pas du parti du président et du gouvernement. Un signe qui dépasse de loin le cas de Beausoleil. Dans les villes riveraines de la Principauté, il y a eu surtout des élus dès le premier tour. A Cap d’Ail sous le sigle Ump, Xavier Beck est réélu avec 69,5 % des voix, du jamais vu sur cette commune. Grande satisfaction légitime également pour Patrick Cesari qui à Roquebrune Cap Martin dépasse les 63 % malgré deux listes de droite dissidentes. Cette fois le candidat Ump s’impose. Un incontestable succès personnel appuyé sur une équipe. Même situation pour la liste Bassani à la Turbie. Une élection dés le premier tour pour le maire Nicolas Bassani à La Turbie qui a affirmé dés l’installation de son Conseil municipal, sa volonté de prendre en compte les voix qui sont portés sur l’autre liste notamment dans l’approche des problèmes de circulation et de sécurité. Reste Menton et la victoire au deuxième tour seulement du maire sortant Jean Claude Guibal qui, lui, entame un quatrième mandat. Il a du faire face a un hétéroclite et surprenant front du refus qui l’a fait trébucher tout de même au premier tour. Il se consolera avec ses 58,78 % du second et ce malgré de virulentes attaques. La stratégie des attaques personnelles décidément dans notre région est très souvent un boomerang électoral.

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8 La Principauté Spécial Les 50 ans

Spécial Les 50 ans

Avril 2008

Sous un soleil resplendissant, le 14 mars dernier plus de 5.000 Monégasques se sont rassemblés sur la Place du Pa

PAR PATRI

Photos © Charly Gallo/Centre de Presse

La sortie du Palais Princier de S.A.S. le Prince Souverain qui salue la fo u l e

14 mars 2008. Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II souriant devant à l’emblèm

C

En haut : plus de 5.000 personnes étaient présentes; en bas : la rencontre avec les citoyens

et anniversaire était une communion. La communion sous un so gasques qui avaient pu venir étaient venus pour saluer « les 30 avec humour le Souverain. Les très nombreux journalistes accr pour une présence et une annonce. Mais la personne attendue était ce aura lieu en temps voulu mais pas maintenant comme le prince Al compte qu’ils n’étaient pas venus pour rien. Ils ont assisté à la plus au monde, un chef d’état au milieu de ses concitoyens dans la simpli et réunion des familles très nombreuses. Produits régionaux ou bio sans luxe ostentatoire. Ainsi en est-il également du cadeau d’anni contribution des Monégasques et résidents à une oeuvre humanitair tion, le prince Albert II a dit sa fierté de voir Monaco accueillir pour n’auraient pu l’être dans leurs pays respectifs. L’image d’un « mécè des clichés de ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas comprend mars et il a eu un petit mot gentil pour ceux nés sous le même sign tout va vous sourire et que vous n’oublierez pas, profitez en po Monégasques sous le signe d’Albert. Quant au Prince, lui, il était vra

ANNIVE


Avril 2008

Spécial Les 50 ans

La Principauté

Palais pour célébrer l’anniversaire de leur Souverain : un chef d’état au milieu de ses concitoyens parfaitement à Son aise en toute simplicité

ICE ZEHR

S.A.S. le Prince Albert avec la Princesse Stéphanie et la Princesse Antoniette

me de la famille Grimaldi qui surmontait l'énorme gâteau offert par les Monégasques

oleil resplendissant d’un prince et de tout son peuple. Tous les monéans dont 20 d’expérience » du prince Albert comme l’a dit lui même rédités pour ce cinquantième anniversaire étaient là bien sûr aussi, ailleurs, pour préparer semble-t-il une fête plus privée, et l’annonlbert II l’avait précisé. Ces journalistes se sont tout de même rendu s belle des spécificités monégasques. Car cela c’est vraiment unique icité d’une gigantesque fête, entre Garden party, buffet campagnard o, champagne, de quoi satisfaire les plus exigeants, la classe mais iversaire qui ne sera pas personnel mais à l’image du Prince, une re. Un cadeau personnalisé. D’ailleurs dans un discours plein d’émor les soigner 50 enfants – 7 ont déjà été opérés en Principauté - qui ène gentilhomme » de son temps est en train de s’imposer au delà dre. Le Prince était entouré des monégasques nés comme lui un 14 ne que lui : poissons. L’horoscope ce jour la était « belle journée où our resserrer les liens familiaux ». Un horoscope pour tous les aiment au milieu de son peuple « comme un poisson dans l’eau ».

ERSAIRE

En haut : tout le monde veut Lui serrer la main. En bas : Les plus petits aussi !

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Art

Culture

Avril 2008

Dans la grande Verrière du Grimaldi Forum jusqu’au 27 Avril

Expo humanitaire au Grimaldi Forum En 200 photos les actions de la Principauté auprès des enfants les plus démunis PAR SOPHIE

HASSON-GRIMALDI Photos © GF

MONTE-CARLO - Au cours de ces cinquante dernières années, l’action humanitaire de la Principauté de Monaco dans le monde a fait preuve d’une réelle détermination. Il s’est donc révélé nécessaire d’authentifier, par le biais d’une compilation photographique, ses multiples investigations. L’association « Monaco Humanitaire 2008 » a tenu à organiser l’exposition photographique « Monaco & l’Humanitaire 2008 » en hommage à l’anniversaire de SAS Le Prince Albert II, avec le soutien du Grimaldi Forum et la collaboration du Conseiller Artistique, Amedeo Turello. Rappelons qu’au moment de l’avènement en 2005 de SAS Le Prince Souverain, Son Altesse a bien souligné l’orientation fondamentale qu’il entend alors mener sur le plan Humanitaire et sur celui de la Coopération au Développement. Si la Principauté s’en réfère à l’origine de cet engagement, il faut remonter en 1958 lorsque le Prince Rainier-III nomme son épouse la Princesse Grace, Présidente de la Croix-Rouge Monégasque. À ce titre, l’exposition rappelle ces grands photographes internationaux, tels que Duncan Willets, Nick Danziger, Jean-Claude Coutausse, sur le terrain de la population enfantine la plus défavorisée, en Inde, Brésil, Liban … Une sélection de 200 photos, accompagnée d’un diaporama, rend compte de l’acharnement avec lequel Monaco oeuvre pour subvenir auprès des enfants en souffrance. La liste de ces actions est impressionnante, dans des pays les plus reclus, où19 Associations caritatives monégasques fondent des écoles, des hôpitaux, des orphelinats, etc. Les reportages de ces photographes reconnus dans les pays où les ONG se sont impliquées relèvent d’un investissement sans relâche, souvent méconnu ou ignoré, mais qui avant tout correspond à la ferme volonté émise depuis un demi-siècle par les Princes de Monaco.

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

«J

’ai la France facile, comme d’autres ont le vin gai ; je l’ai au c?ur et sous la semelle de mes godasses. Je sui français, ça n’a pas dépendu de moi et ça n’a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bon heur» Un livre de Denis Tillinac est toujours une promesse de bonheur, le «Le Dictionnaire Amoureux de la France» n’échappe pas à cette pro messe, plus que jamais : «Je ne crois pas avoir passé une semaine depuis mon adolescence sans lire un écrivain français ; ni une année sans relectured’au moins trois ou quatre de nos classiques. Et, quand j’écris un livre je ne lis que nos grands classiques – de La Bruyère à Morand, le choix est vaste – avec l’espoir peut-être vain que ma plume ne sera pas trop indigne de leurs prouesses. Ma respiration la plus intime, mes émois les plus secrets, mon regard sur un paysa ge, mon approche de la féminité, le mode de mon patriotisme et en somme ma façon de vivre ma vie doivent beaucoup à cette fréquentation, qui m’a prémuni de la société qualifiée de spectacle». Je ne vais guère au cinéma, et jamais pour y voir un film démarqué d’un livre qui m’importe. Les images ont éclos, avec leur mélodie ; elles se sont imbriquées à leur guise, en puisant dans le laby rinthe de ma poétique, je ne veux surtout pas qu’un réalisateur m’im pose les siennes. Je ne regarde pas la télévision, je n’écoute pas la radio et, mes auteurs dramatiques de prédilection, je préfère les lire plutôt que d’aller les écouter au théâtre ; les comédiens me gâteraient le plaisir de savourer lentement une tirade, mots après mots, plusieurs fois. Aimer à ce point la littérature française, lui avoir voué mon existence en une époque où tout la marginalise, c’est du pur anachronisme. J’en ai amè rement conscience mais je ne re g rette rien. Mon bonheur était à ce prix. Lire, écrire ma balader : rien au fond ne m’a tenté, sauf l’aventure amoureuse ; encore ai-je toujours accordé les battements de mon c?ur au diapason de mes chers écrivains. Quant au vagabondage, ça tombe bien : si j’aime voyager loin, sans ménager ma monture, c’est sur la carte de France que je préfère tailler la route et, immanquablement, je retrou ve une plume à chaque détour ou presque.» _____________________________________________ «Dictionnaire amoureux de la France» - Denis Tillinac (Editions Plon)

J

ames Canon vient d’écrire un bijou : « Dans la ville des veuves intré pides »» (traduit de l’américain par Robert Davreu) son premier roman… Extrait : «Depuis ce jour où les guérilleros ont débarqué et réqui sitionné tous les hommes du village, Mariquita tombe en ruine. Seules, livrées à elles-mêmes, les femmes ne savent plus à quel saint se vouer. Qu'à cela ne tienne. De ménagères soumises, d'épouses dociles, les femmes vont se transformer en leaders politiques de choc, instigatrices flamboyantes d'un nouvel ordre social. Ainsi, les très mous tachues soeurs Morales décident de remédier à leur condition de célibataires frustrées en créant un bordel ambulant ; Francisca, la veuve d'un grippe-sou notoire, mène la grande vie après avoir découvert le magot de son mari. Et surtout, Mariquita peut comp ter sur la tenace Rosalba, la veuve du briga dier, auto-proclamée maire, et sur le padre Rafaël, seul rescapé de la gent masculine, qui n'hésite pas à se porter volontaire pour assurer la procréation de la nouvelle géné ration...» . Le chroniqueur du «New Yorker» écrit : «L'écriture simple et puissante de James Canon, touchée par la grâce de l'humour et du réalisme magique, ne vacille jamais.» tandis que dans « Kirius Reviews on a pu lire : «Les débuts magiques de James Canon. Audacieux et plein d'esprit, un premier roman des plus réussis. S'attelant à des genres aussi variés que la politique, le féminisme, l'histoire, la religion et la culture lati no-américaine, mélangeant de façon étonnamment convaincante un humour irrésistible et une chronique poignante du chaos et de la dévas tation d'une société déchirée par les conflits civils.» Un livre d’Ecrivain en majuscule, une perle rare en 2008 ! ______________________________________________ «Dans la ville des veuves intrépides» - James Canon (Editions Belfond)

Jusqu’au 13 avril la 24ème édition du célèbre festival de la culture

MORNAR Aurélie 3 m de haut la toute dernière création de Mornar dans l’atelier de l’artiste, avant le travail du moule et du bronze. Sa première apparition dans sa forme définitive en bronze aura lieu le 30 avril 2008 à

GENEVA PALEXPO DU 30 AVRIL AU 4 MAI 2008

Le Printemps des Arts MONTE-CARLO - Du 28 Mars Photo © PdA jusqu’au 13 Avril, 17 jours de festival, réunissant musique classique, musique du monde et une montée en puissance du théâtre. Marc Monnet, Directeur Artistique du Printemps des Arts depuis 5 ans, contribue à l’essor de cette manifestation en augmentant considéra blement le nombre des spectateurs, soit 9.600 en 2007 qui, a priori, d ev rait franchir la barre des 10.000 spectateurs cette année. Dans l’élan artistique de ce festival actuellement à l’affiche, notons les événements majeurs avec l’intégrale des Sonates pour piano de Beethoven par François-Frédéric Guy (photo ci-dessus), les 7, 8, 9, 12 et 13 Avril, Salle Empire. « Portrait Chopin », les 1er, 2 et 3 Avril, Salle Empire et Auditorium RainierIII. « Portrait Messiaen », le 5 Avril au Grimaldi Forum. « Journée de Cinéma et de la Musique », le 6 Avril, Auditorium Rainier-III. Trois pièces théâtrales, échelonnées sur neuf soirées : « Toute la Vie » de Pascal Rambert, les 1er, 2 & 3 Avril ; « Sept Secondes » de Falk Richeter mis en scène par S.Nordey, les 8, 9 & 10 Avril et « Nothing Hurts » de Falk Richeter mis en scène par S.Nordey. « Fête de Clôture » avec Musique Marocaine, au Karément le 13 Avril. La vente des places est également accessible par Internet, www.printempsdesarts.com, offrant des promotions intéressantes. Mais aussi, le Pass Intégral du Printemps des Arts d’une valeur de 200 Euros. (S.H-G) «Printemps des Arts» – Du 18 mars au 13 avril 2007 www.printempsdesarts.com Renseignements: (+377) 93.25.58.04



12 La Principauté

Actualité

Avril 2008

Défilé de la collection printemps/été 2008 au Musée National et exposition au Quai des Artistes

Les métamorphoses d’Elisabeth Wessel PAR

ALAN PARKER-JONES

MONTE-CARLO - Elle n’a pas changé, reste toujours styliste - et artiste - très appreciée à Monaco comme ailleurs. “Metamophoses” est le titre qu’Elizabeth Wessel a voulu donner à sa collection haute couture printemps/été 2008, présentée le 19 mars au Musée National de Monaco. Elisabeth Wessel s’est inspirée cette fois à la légèreté de l’insouciance : se laisser emporter dans les tourbillons de la vie comme une danse qui ne s’arrêterait jamais… E puis, une fluidité évanescente pour une silhouette pleine d’élégance et de féminité. Les lignes sont sobres et pures, elles révèlent une séduction naturelle par des épaules dénudées qui se couvrent de boléros structurés, des châles ou des écharpes négligemment portées. Cette collection se compose et se décompose, se décline et se coordonne au gré du jour, du soir ou de la nuit… L’accessoire sera la clef du moment, comme celle de la surpiqûre qui inlassablement permet toutes les déclinaisons en fonction de l’humeur du moment. Les robes à bretelles dans une liberté du mouvement, une allure époustouflante un côté friponne avec élégance. Ces petites robes se portent avec de petites capes, châles où boléros dont les manches à pétales donnent envie d’effeuiller le temps, et donc l’instant... Des bustiers aguicheurs ou des corsages taillés comme une deuxième peau. Des effets de tra n s p arence, qui par les matières, donnent une nature précieuse. Des minis trench en organza changeant illuminent les nuits de printemps tropicaux et des étés méditerranéens. Quelques tailleurs sexy, structurés avec des incrustations de pierres en résine pour la femme active et voyageuse, impeccable Photo © S. Simon et inoubliable. Les décolletés col châle ou les dos nus sont Edité par justes et incisifs et sugGLOBAL MEDIAASSOCIATES gestifs… Le boléro du soir métalli“ Le Beausoleil de Monaco” sé s’encanaille d’un effet 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 froissé de gaze épaisse. Fax : +33 09.55.79.90.84 Les pantalons en crêpe glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr marocain ceinturés smoking, en satin Duchesse Directeur de Publication sont fluides et se décliR o b e rto Volponi nent avec des twin-sets Rédacteur en Chef Patrice Zehr en lin et soie qui se promènent en accessoire au Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker travers de la collection. Ils s'assortissent avec Avec la collaboration de Lisa Arquette des châles en daim qui T h i e r ry Bertrand virevoltent comme des Amanda Coutelle Sophie Hasson-Grimaldi abeilles dans une ruche. Isabella Lanciotti P i e r re-Alain Martini C’est la rencontre des Alessandro Paparella matières comme le satin Alan Parker-Jones duchesse et le lin, la soie Photos et le lin, le cuir et le daim, Claudia Albuquerque Olivier Almondo le crêpe marocain et le C e n t re de Presse crêpe georgette, la soie Projet graphique froissée et friponnée, la PDC Milano gaze et le taffetas chanPromotion & Publicité geant, l’organza de soie Global Media Associates et de jacquard, les surpiService Publicité qûres et les macramés de Diffusion Monaco & Côte d’Azur coton, les lins-soie fins et SEC Cour Anc. Gare SNCF épais. Les dentelles de Impression daim ou de cuir de tulle Graficolor ou d’organza, des fleurs Regione Prati - Arma di Taggia (IM) de soie apposées, l’esLe tirage de ce numéro a été de 2 6 . 2 0 0 exemplaires • sence d’une création et d’une collection. Le premier journal d’actualité de Monaco

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Les couleurs passent par le rose bonbon, le fuchsia, le vert menthe, le vert anis, l’orange et l’aubergine, les couleurs nature comme le grège et les sables, ou les imprimés qui vont du Japon en passant par l’Espagne et les confins de l’Afrique sont une ode aux voyages et à la liberté…. Une collection où la création inspirée et l’élégance ra f f inée transforme la matière brute en une collection légère dont on ne peut plus se séparer. Elle accompagne tous les instants, toutes les surprises. Un secret tellement féminin, le symbole de l’éternelle metamorphose des femmes d’aujourd’hui. Mais il y a aussi le côté illustratrice, autre talent d’Elizabeth Wessel ! Dans l’expositions que l’on peut admirer actuellement au Quai des Artistes, organisée en collaboration avec Mary Coles Merighi, elle met en avant son don des «Portraits de Mode, Portraits de Femmes» qui sont quelques-unes de ses clientes qui portent des créations Haute Couture de collections précédentes. A la base de son inspiration, une photo. Originalité, l’artiste a accroché des vetements à côté de ses peintures. Elle présente une douzaine de tableaux et des esquisses de ses cartons d’invitations ainsi que diverses lithographies, dont celle qui a été réalisée et signée par Rose Torrente à l’occasion du défilé hommage qu’elle lui a rendu en septembre 2006 pour la collection a u t o m n e / h i ver 2006-2007 «Passé Présent, la vie en boucle…»

☞ Dans son édition 2008, The Best of Monaco expose l’engagement de la Principauté de Monaco en faveur du développement durable. Un engage ment largement initié par les Princes de Monaco et en particulier par S.A.S. le Prince Albert II. Pour ce faire, The Best of Monaco présente la politique envi ronnementale menée par le Gouvernement Princier; il montre les engagements internationaux de la Principauté dans ce domaine ; analyse com ment l’ensemble des acteurs économiques de la Principauté sont sensibilisés aux enjeux environ nementaux. Enfin, l’édition 2008 souligne le rayonnement de la Fondation Albert II, synonyme de dynamisme et de modernité. ☞ Beli et Belleton à Paris : après le succès connu en juin dernier à Monaco, Marc et Julie Imperiali des Princes de Francavilla o rganisent cette fois, dans l’atmosphère design et sensuelle de l’hôtel Sezz à Paris, un vernis sage unique où Beli et Belleton exposeront leur vision de la fusion des arts. La sculpture et la peinture vue sous le prisme de ces artistes offri ront aux visiteurs une émotion unique, à tra vers l’esthétisme des formes mises en mouvement. Cet événement aura lieu le 17 avril à l’Hôtel Sezz ; Paris 16, en présence du fondateur de l’Hôtel, Shahe Kalaidjian, des artistes, des organisateurs et de certaines personna lités françaises. www.belinda-bussotti.com ☞ Semaine de la gastronomie grecque du 18 au 27 Avril 2008 à la table de la Brasserie Le Cap de l’ho tel Marriott, sur le port de Cap d’Ail. Le Chef Alex Likakis s'associe au savoir faire de ses compatriotes du Ledra Marriott Hotel d'Athènes, (cinq étoiles) pour vous faire déguster un éblouissant arc en ciel de Moussaka, Sofrito, Tzaziki, Tarama, Caviar d'auber gine et autres Boureki : une véritable saga de saveurs, accompagnée de Pita. Sans oublier la célèbre douceur ‘le Baklava Likakis’. Réservations : 04.92.10.67.67 ☞ Un cocktail nommé “Grace”. Dans le cadre du concours annuel de l’association des barmen Monaco & Provence Alpes Côte d’Azur, le tout nouveau cocktail « Grace », a été présenté le 17 mars dernier au Columbus Monaco. A cette occasion, Monsieur Michel Bouquier, délégué général au tourisme de la principauté de Monaco, a eu l’honner de pro ceder à l’homologation officielle de cette bois son créée par les équipes de l’hôtel Columbus Monaco déjà en 2007, en hommage justement à la princesse Grace. Une présentation internationa le suivra au cours de cet mois avril lors de la manifestation de l’associa tion mondiale des barmen. ☞ Sous le chapiteau mondialement connu de l'Espace Fontvieille à Monaco, se produira du 25 au 27 avril 2008 le Cirque National Alexis Gruss avec son spectacle "Les Chevaux d'Alexis" dans Orchestra. "Orchestra" est un extraordinaire concert visuel et musical créé il y a 34 ans. Artistes aux talents mul tiples, danseurs, acrobates, équilibristes, jongleurs ainsi que le maître écuyer Alexis Gruss, Lauréat du Clown d'Or au Festival du Cirque de Monte-Carlo, vous attendent. ☞ Sous le Haut Patronage de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, Rire&Chansons et Monaco Live Productions s'associent à l'Amade Monaco pour mettre à l'honneur le rire lors de la troisième édition des Sérénissimes de l'Humour, Festival International du Rire en Principauté, qui réunira du 25 au 27 avril une pléiade d'humoristes et d'acteurs au Grimaldi Forum Monaco. Dimanche 27 en matinée, un open du rire exceptionnel réunira sur scène des jeunes talents parmi les plus prometteurs de l'année. Le meilleur d'entre eux sera récompensé par un trophée qui lui sera remis par un jury de professionnels et de personnalités. ☞ Trois peintres espagnols contemporains –Carlos Franco, Pelayo Ortega et Sergio Sanz – investissent la gale rie Marlborough jusqu’au 18 avril 2008. L’occasion de découvrir une vingtaine d’oeuvres récentes et représenta tives de leur travail. Galerie Marlborough, 4 quai Antoine 1er, Monaco. Du lundi au vendredi de 11h à 18h. ☞ Ne cherchez pas la galerie Lezarts dans l’annuaire téléphonique. C’est une galerie virtuelle. Vous ma trouverez sur la toile : www.lezarts-galle ry.com. Dirigée par Noël Fantoni, « Lezarts » propo se une sélection de peintres aussi différents que le crétois Iannis Adamakis, Didier Mahieu (Prix Fondation Princesse Grace 1993), l’anglais Roger Dale et ses paysages qui rappellent ceux du « Blow up » d’Antonioni, ou encore les icones païennes d’Alexeï Kyrillov. Une gale rie à visiter de chez soi. Pratique : le panier pour acheter une (ou plusieurs) toiles. Quant à l’artiste du mois, Michel Rougier, il s’expose « live » à Menton, « Le Lavoir Théâtre », 63 boulevard du Fossan.

Premier “Ambassador’s lunch” de l’année organisé par la CDE à l’Hôtel Métropole Monte-Carlo

Découverte de l’Egypte, pays en plein essor MONTE-CARLO Lundi 17 Photo © CDE mars, la Chambre de Développement Economique organisait à l’Hôtel Métropole Monte-Carlo son premier Ambas-sador’s lunch de l’année, consacré à la République A rabe d’Egypte. Cette rencontre économique proposée par la CDE à ses entreprises membres s’inscrivait dans un contexte où la zone EuroM é d i t e r ranée est plus que jamais d’actualité, considérée d’ailleurs par S.A.S. le Prince Albert II comme une priorité. Le choix du pays mis à l’honneur qui n’était bien sûr pas non plus le fruit du hasard, s’inscrivait lui aussi dans un contexte d’actualité importante entre Monaco et l’Egypte : S.E. M. Nasser Kamel, Ambassadeur d’Egypte à Monaco, a en effet présenté ses lettres de créances à S.A.S. le Prince Souverain il y a moins d’un an, faisant de l’Egypte la 19è puissance accréditée en Principauté. Par ailleurs, la prochaine exposition d’envergure internationale organisée au Grimaldi Forum Monaco cet été, sera consacrée à ce pays. Avec cet Ambassador’s lunch, la CDE ajoute ainsi une dimension économique aux volets diplomatique et culturel de cette relation bilatérale déjà bien engagée. Environ 60 entrepreneurs de Monaco sont venus à la rencontre de la délégation égyptienne qui a présenté les atouts économiques d’un pays en pleine mutation et aux nombreuses opportunités d’investissements, notamment dans le domaine de l’assurance en cours de privatisation, mais aussi de la santé : avec ses 75 millions d’habitants, l’Egypte est à la fois le premier producteur et le premier consommateur de médicaments de tout le Moyen-Orient.

AMBASSADOR’S LUNCH


Avril 2008

La Principauté

Actualité

La 5ème édition du salon des voitures de rêve amplifie son horizon pour présenter une vaste gamme d’ autres produits de luxe

Montres et super bateaux débarquent à Top Marques PAR ROBERTO VOLPONI

MONTE-CARLO - Quand on est “victime” de son propre succès, on est souvent obligé de répondre aux attentes de ceux qui sont à la base de ce succès, en leur proposant toujours “quelque chose de plus”, surtout s’il s’agit de gens très exigeants. C’est le cas de Top Marques Monaco, le seul salon automobile au monde qui présente des voitures de luxe ou extrêmement performantes - qui se déroule au SPADA Codatronca Grimaldi Forum du 24 au 27 Photo © TMM avril. En raison justement de son succès Top Marque Monaco suit une é volution continue et inexo rable pour d e venir de plus en plus un salon du l u xe à 360 degrés, et élargit progressivement la gamme de son offre, qui était déjà très attra c t i ve. Avec un nombre des visiteurs qui augmente prog r e s s i vement année après année (une hausse de 45 % des visiteurs seulement l’année dernière par rapport à 2006), les organisateurs ont décidé d’ouvrir leur vitrine pour la première fois à d’autres produits haut de gamme : en premier lieu des montres exclusives (vintage et de collection) et des bateaux hy p e r-performantes, mais aussi à des jets privés, et à une multitude d’autres produits de luxe ( valises, meubles, Fearless Yachts etc.) De quoi faire Spencer Ships r ê ver soit ceux qui ont Monaco les moyens, soit ceux qui doivent se contenter de regarder. Bien sûr les attra ctions principales demeurent toujours les vo iIceLink 6 TimeZone tures de rêve, avec cette année watch une sensible augmentation de voitures à énergie renouvelable ou hybrides, pour suivre la tendance en faveur de la préservation de l’environnement. Top Marques Monaco est donc un rend e z-vous devenu désormais incontournable pour tous les passionnés de voitures et d’objets de luxe, mais aussi pour ceux qui se contentent de rêver les yeux bien ouve r t s …

Président-fondateur de Top Marques Monaco

1.

Monsieur Lewis, quelles sont les plus notables nouveautés de cette cinquième édition de Top Marques Monaco ? “La première nouveauté de cette édition est avant tout le mariage entre la voiture et la montre, car pour la première fois Top Marques incorpore les montres Top Marques. Plus de 20 fabri cants seront présents à Monaco pour présenter les montres “vintage” et de collection les plus exclusives. La second nouveauté est que les constructeurs de super voitures font leur entrée dans le domaine de la mer : depuis l'hôtel Meridien on aura le première “Top Marque Monaco Sea Trials” pour les supervoitures de la mer, soit les super bateaux”.

2.

Dites-nous quelles seront d’après vous les meilleures attractions de cette année... “Il aura plusieurs attractions, comme par exemple la BMW Hydrogen, voiture qui n'émet que de l’eau, la première mondiale de la SPADA Codatronca, aussi bien que sept nouvelles et excitantes super voitures à énergie alternative”.

3

. Quels chiffres, en terme de visiteurs et de nombre d’exposants pouvez-vous afficher pour l’édition 2007 et quels sont vos objectifs pour 2008 ? “L’année dernière nous avons enregistré 19.000 visiteurs pendant toute la manifestation. Cette année nous envisageons d'atteindre les 25.000 et nous espérons arriver à 100 millions de ventes de la part des exposants”.

4.

Que diriez-vous à ceux qui habitent Monaco pour les convaincre de visiter le salon ? “Top Marques Monaco est la Haute Couture de l’industrie auto mobile, un véritable défilé de beauté, technologie et art en mou vement. Les passionnés de Monaco (une ville qui elle-même offre dans ses rues un défilé des plus belles voitures) doivent rester informé des dernières évolutions et tendances dans le domaine des constructeurs de voitures de luxe et super performantes. Les merveilles et l'extraordinaire de Top Marques Monaco seront capables de leur surprendre !”

Le concert de solidarité en hommage à Serge Gainsbourg au Grimaldi Forum

Fabrizio Carbone, résident en Principauté, en lice pour les 13-14 avril

Des artistes fort motivés !

Candidat italien de Monaco

MONTE-CARLO - Le 21 Mars. Photo © G. Crawford Le grand public a été doublement touché lors du concert « Je suis Venu te dire … ». À la fois pour l’hommage rendu à Gainsbourg et, plus encore, par l’Association « Fight Aids Monaco » au profit de la lutte contre le Sida. La Présidente de Fight Aids Monaco, SAS La Princesse Stéphanie, a créé un bel événement artistique et humanitaire, pour édifier la première Maison de Vie en Europe qui accueillera à Carpentras les séropositifs atteints du virus HIV. Son Altesse, à plusieurs reprises, a confirmé que « Les personnes vivant avec le sida ont droit à leur dignité et à leur place dans la société. Le regard de nous tous, face à cette maladie, doit changer et je souhaite programmer un spectacle annuel dont les fonds seront reversés au projet de la Maison de Vie. Il faut qu’elle existe pour offrir un large soutien aux personnes atteintes par cette maladie ». Le palmarès d’une vingtaine de titres de Gainsbourg a conquis le public, sous l’effet d’une adaptation pimentée signée Jean-Felix Lalanne et anoblie par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. Une chorégraphie provocante, associée aux textes du plus grand des auteurs français, a brillamment été élaborée par Kamel Ouali. Sur scène, les chanteurs : Maurane, Patrick Bruel, Elie Semoun, David Hallyday, Vitaa, Laam, Alizée, Agnès Jaoui, Passi, la Troupe du Roi Soleil… et leurs marraines Jane Birkin (photo ci-dessus) et Jenifer, ont fait vibrer de façon unique la salle des Princes avec, en ouverture, « Comics streep » relayé par, « Vieille Canaille » ou encore « Comment te dire adieu » pour une finale en apothéose de « Élisa » ! Un dîner de gala sur le thème de « Saint-Germain-des-Prés », sous le haut patronage de SAS Le Prince Souverain, a revitalisé l’image culte de Serge Gainsbourg qui aurait eu 80 ans cette année. (S.H-G)

Photo © FC M O N T E - C A R LO - Un résident italien de Monaco candidat aux prochaines élections politiques italiennes les 13 et 14 avril 2008 dans la circonscription européenne. Fabrizio Carbone, Italien domicilié à Monaco, se présente à l'élection de la Chambre des Députés avec le parti « La Destra » (La Droite, ndlr.). Le candidat peut être élu par tous les ressortissants italiens domiciliés à Monaco, en France et dans les autres pays européens. Le système de vote étant par correspondance, les bulletins envoyés au domicile des électeurs devront être remis par courrier aux consulats italiens compétents avant le 10 avril prochain. Les Italiens de l’étranger élisent leurs 18 représentants au Parlement italien (12 Députés et 6 Sénateurs). Fabrizio Carbone est le seul candidat de Monaco. Conseiller commercial et journaliste, Fabrizio Carbone, 41 ans, réside depuis 15 ans en Principauté. Il est Vice-Président du Comites (Comité des Italiens à l’Etranger) et Secrétaire Général de l’Association des Entrepreneurs Italiens de Monaco (AIIM). « La Destra » est un mouvement politique formé par des Députés et Sénateurs de l’Alliance Nationale de Gianfranco Fini, qui n’ont pas accepté la fusion entre ce parti et Forza Italia de Silvio Berlusconi. « La Destra » propose une femme, Daniela Santanché, parlementaire italienne et chef d’entreprise, au poste de Premier Ministre. Site Internet : www.fabriziocarbone.org.

SPECTACLE ELECTIONS

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14 La Principauté

le Sport

Avril 2008

TENNIS MASTERS SERIES MONTE-CARLO • Rendez-vous du 19 au 27 avril pour la 102ème édition du tournoi qui s’annonce d’ors et déjà passionante

Rafa joue pour le poker PAR ROBERTO VOLPONI

MONTE-CARLO - C’est encore une fois l’espagnol Rafael Nadal l’homme à battre dans la 102ème édition du tournoi de tennis, qui se déroule du 19 au 27 avril dans le cadre prestigieux du Monte-Carlo Country Club qui célèbre cette année son 80ème anniversaire. Après avoir gagné les trois éditions précedentes, Nadal cette année aura l’opportunité d’établir le record absolu des succès. Personne, à ce jour n’a jamais remporté le tournoi quatre fois - dans le cas où Nadal reussirait à centrer l’objectif cette année elles seraient de plus consecutives. Un pari historique, mais pas évident, malgré l’immense talent du joueur iberique, pari dont la difficulté est reconnue par lui-même (voir interview à droite). Un vrai parterre de roi Premier tournoi de la saison sur terre battue, le Masters Series Monte-Carlo verra s’affronter dans le tableau final 56 des meilleurs joueurs du circuit ATP. Le plateau 2008 du Masters Series Monte-Carlo s'annonce aussi exceptionnel que celui des trois dernières années, où – à l’exception des a m é ricains - les meilleurs joueurs du monde avaient répondu présent. Sauf blessure ou événement imprévisible, les organisateurs comptent sur la participation - autre que de Nadal - du n°1 mondial Roger Federer (finaliste en 2007), mais également du serbe Novak Djokovic (n°3), l’espagnol David Ferrer (n°4), le russe Nikolay Davydenko (n°5), l’argentin David Nalbandian (n°7)… Est également attendue toute l'élite des joueurs européens, espagnols et sud-américains, ainsi que la génération montante du tennis français avec à sa tête le n°1 Richard Gasquet, Gaël Monfils et, bien évidemment, Jo-Wilfried Tsonga, révélation du récent Open d'Australie.

Le retour de Ku e rten à Monaco Tandis que trois wild cards pour Monte-Carlo seront attribuées à l'issue du tour de Coupe Davis joué début avril, Zeljko Franulovic directeur du tournoi, a déjà annoncé que le Comité d’organisation du Tournoi a souhaité cette année rendre hommage à l’ancien n°1 mondial, Gustavo Kuerten, qui a annoncé son retrait de la compétition, en lui offrant la première invitation. Pour le public français, l'évocation de «Guga» (son surnom) est intimement liée à l'histoire de Roland Garros (victori e u x en 1997, 2000 et 2001) mais aussi à celle de Monte-Carlo que le brésilien a remporté deux fois en 1999 et en 2001. Monaco constituera la première étape de la tournée européenne d’adieu de celui qui a toujours entretenu des relations pri v i l égiées avec le public.

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Tournoi de Monte-Carlo vous pourriez obtenir un poker historique de victoires consécutives : un exploit jamais réussi par aucun joueur à ce jour. A quel point serait-il important pour vous de parvenir à atteindre un tel résultat ? “Pour moi le tournoi de Monte-Carlo est sans doute un des plus importants de la saison. De plus ce tournoi est d’une beauté incom parable et on y respire un air spécial et exclusif. Réussir un exploit qu’aucun joueur n’a atteint ici serait tout à fait important, même si je suis conscient que ça ne sera pas facile. J’essaierai de remporter ce tournoi, mais - je le répète - ça ne sera pas facile”.

2. Considérés les dernières

3. Quel était à ce jour l’adversaire le

Téléphone :

plus redoutable que vous vous souveniez d’avoir jamais rencontré à Monte-Carlo et lequel pensez-vous pourrait l’être cette année ? “Le rival le plus redoutable est toujours celui qu’il faut affronter dans chaque match car il n’y a pas de match facile... Mais je crois que Roger a été toujours le rival le plus difficile car quand on sait qu’il faut l’affronter, le match commence déjà le jour d’avant...!”

Chèque n° : Banque : Date

1. Rafael, en remportant encore une fois le

défaillances de votre amirival Federer, vous pourriez vous présenter à Monaco en qualité de numéro un du classement ATP. Cela pourrait-il vous motiver davantage ou ne changerait rien ? “Non, je ne crois pas arri ver à Monaco comme numéro un et je crois égale ment que ça aussi sera très difficile à obte nir. Federer est Federer : il est le meilleur de tous les temps. Ma motivation dans tous les cas est tou jours présente et je viens à Monaco avec une grande envie de jouer et encore plus de gagner”.

Le premier journal d’actualité de Monaco

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Tenant du titre, n° 2 du classement ATP

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* Bon a retourner, accompagné du règlement à l’ordre de Global Media Associates Sas, à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service A b o n n e m e n t s “ Le Beausoleil de Monaco ” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France Photo © Bensona Management


le Sport

Avril 2008

La Principauté

INTERVIEW • Histoires et anecdotes de la copilote qui a formé avec Michèle Mouton l’un des meilleurs équipages des seventies

Françoise Conconi : vie d’une “rallyste” “Aujourd’hui tout est très professionnel : on regrette la convivialité d’autrefois...”

Photos © Archive FC

PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

lle est « l’un » des copilotes de rallyes les plus connus. Elle a formé avec la grassoise Michèle Mouton l’un des meilleurs équipages des seventies. Signées ensemble la première victoire absolue d’un équipage féminin dans un rallye mondial. Françoise, avec l’aide de Jean-Michel Fabre et du photographe Michel Morelli, raconte ses souvenirs dans un livre publié par ETAI. « Anecdotes et histoires vécues », mais pas tristes : « Cela a été pour moi une façon de revivre des moments drôles que j'avais vécu, j'avais d'ailleurs souvent des fous rire en les transcrivant, car j'entendais leurs voix tout en revivant les scènes. »

"marguerite", c'est à dire que l'on s'éloigne peu de la ville de départ et que l'on y revient régulièrement. Cela com prend des arrêts à midi pour que les pilotes se restaurent et suppression des épreuves de nuit jugées trop fati gantes. Conclusion on organise actuellement des rallyes sprint, tout doit aller très vite, résultat les spéciales plus courtes sont plus rapides et avec l'évolution de la méca nique les voitures vont de plus en plus vite et on a plus droit à l'erreur, tout est très professionnel et exclu com plètement le côté convivial et amical que l'on pouvait ren contrer. Même le public ne s'y retrouve plus. Je suis très impressionnée par le talent d'un pilote comme Sébastien Loeb, mais je dis aussi ... dommage, le rallye ce n'était pas tout à fait ça, et ce professionna lisme augmente l'ampleur des coûts et fait que l'on ne voit pas beaucoup de relève, un jeune pilote, même talentueux n'a pas beaucoup de débouché. LP : Aimerais-tu être à la place de Daniel Elena ? FC : Je trouve Daniel Elena très chanceux d'être à côté d'un tel artiste, sans oublier qu'il a une part dans cette réussite et que l'amitié semble toujours présente dans leur duo. C'est certain que j'ai un regard rêveur en le Françoise avec Jean Pierre Nicolas au Rallye Monte Carlo Historique 2008 ; en haut, a bord de la Stratos voyant dans ce baquet, c'est une maladie dont on ne guéris pas, mais Sébastien va vraiment très vite, alors les deux sont tellement aimés du public. Il faut aussi parl e r serai-je encore à la hauteur... pas sûr ! des nombreuses photos qui animent ce livre, qui sont aussi LP : Les projets (sportifs ou autres) de Françoise La Principauté : L'anecdote, le souvenir le plus mar- très drôles et collent aux histoires, c'est inattendu de voir Conconi? Jean-Ragnotti en soutien-gorge et porte-jarretelles... quant ? FC : Comme je suis journaliste dans une revue consa Françoise Conconi : Difficile de parler d'une anecdote, il y en LP : L'évolution des rallies par rapport à l'époque de ton crée aux rallyes historiques, je baigne entièrement dans tellement et toutes très amusantes, il serait plus facile de duo avec M. Mouton ? Pour, contre...? ma passion, où je retrouve les belles autos de l'époque, FC : Les rallyes ont terriblement évolué, les premiers p a rler de certains pilotes comme Jean Ragnotti ou Jeanet quelquefois je remonte dans l'une d'elle comme la Luc T h é rier qui sont deux amuseurs publics que l'on écou - signes sont venus à la suite du décès du talentueux pilo - Stratos, l'Alpine ou la Renault 5 Turbo, histoire d'avoir des terait pendant des heures tellement ils ont été inventifs dans te Henri Toïvonen pendant un Tour de Corse en 86, ce petites montées d'adrénaline, c'est pourquoi début mars leurs "cagades", chacun avait de quoi écrire un livre et tous grand rallye qui était certainement le plus difficile physi - j'ai participé au rallye de la Giraglia, un très beau rallye quement à l'époque. Ce choc a fait prendre des décisions dans alors pourquoi pas d'autres rallyes de temps en rapides en commençant par la suppression des "Groupe temps, histoire de rester dans le coup ! B", voitures jugées dangereuses, et le programme des épreuves a été revu. Au fil des années sous l'influence « RALLYES - Anecdotes et histoires vécues » rande figure de la course et de la anglaise on est arrivé à ce que l'on vit de nos jours, des Françoise Conconi, Jean-Michel Fabre, Michel presse, Paul Frère nous a quittés le rallyes très courts dans le temps, des épreuves aux lon Morelli • 160 pages • 200 photos 23 février dernier. Il s’est éteint chez lui gueurs raccourcies elles aussi, une organisation en Prix : 39 Euros • Editions ETAI à Saint Paul de Vence. Il venait d’avoir

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Adieu à Paul Frère

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91 ans. Fin volant, fine plume, technicien de haut niveau (1), Paul Frère était avant tout un gentleman, un homme courtois d’une extrême gentillesse et d’une totale disponibilité. Nous l’avions rencontré à son domicile monégasque, en avril 2006, pour lui demander de nous parler de l’évolution de la Formule 1. Une tribune libre (2) dans laquelle il analysait les changements intervenus dans le monde de la F1 depuis son « premier Grand Prix pour le compte de la déjà célèbre Scuderia Ferrari où, à la mi-course je pris le relais de Piero Taruffi après un long arrêt au stand. Cela se passait en 1955 à Monaco où notre stand en bois ressemblait plutôt à une baraque de foire… » jusqu’à aujourd’hui. Né en 1917 au Havre, mais de nationalité belge, Paul Frère était un sportif accompli. Après plusieurs titres nationaux en aviron entre 1945 et 1947, il débute comme beaucoup de champions par la moto, puis très vite, dès 1948, passe aux courses auto. Il pilote pour les plus grandes écuries du moment, HWM, Gordini, Cooper, Aston-Martin, Jaguar, Porsche, Ferrari. Il remporte le Grand Prix des Frontières (1952), le Grand Prix de Spa (1955 et 1960), les 12 heures de Reims (avec Olivier Gendebien en 1957 et en 1958), le Grand Prix d’Afrique du Sud (Cooper - 1960) et encore associé à Olivier Gendebien les 24 heures du Mans en 1960 au volant d’une Ferrari 250 TR d’usine. Il met un terme à sa carrière de pilote en 1966 pour se consacrer au journalisme sportif automobile. Expert mondialement reconnu, il effectue de très nombreuses missions en tant que consultant auprès de plusieurs constructeurs aussi bien en Europe qu’au Japon ou aux Etats-Unis. En 2006, Paul Frère avait été victime d’un grave accident en essayant une Honda Civic sur le circuit du Nurburgring. En 2007 il avait eu une très sérieuse chute de moto ! La passion n’a pas d’âge. Au revoir Monsieur Paul... (1) Paul Frère fut notamment vice-président de la société belge des ingénieurs de l’automobile, vice président de la commission technique de la FISA, président du jury de la Voiture de l’année de 1970 à 1985. (2) Publiée dans La Principauté n°41 de mai 2006

CHAMPIONNAT WRC • Le point avec Daniel Elena et Sébastien Loeb avant le Rallye d’Argentine

Mexique, troisième victoire consécutive ! équipage Franco-monégasque a remporté à Photo © C i t r o ë n Press León sa troisième victoire consécutive en terre mexicaine. Cette victoire leur permet de remonter à un point du leader du Championnat du Monde Fia des Rallyes, Mikko Hirvonen, et à Citroën de revenir à 12 points de Ford. Sébastien Loeb : « Après notre résultat blanc en Suède, il était très important de tout faire pour revenir rapidement au sommet. Cela n'a pas été facile. Comme souvent au Mexique, lorsque nous connaissons un départ difficile, la suite nous réussit ! C'est une victoire comme j'aime en remporter, après une belle bagarre. L'absence de Marcus Grönholm a vite été com blée par un autre Finlandais, plus jeune et tout aussi coriace (NDLR : Jarri-Mati Latvala). Cela promet d'autres empoignades…ce dont je me réjouis. L'équipe a su réagir et les performances La victoire de Sébastien Loeb en WRC s'accompagne de la belle démonstration de Sébastien gier/Julien Ingrassia en Championnat Junior WRC. Au volant de la Citroën C2 Super 1600, le pilote de signées ici sont prometteuses pour la suite. » O l'Equipe de France FFSA s'impose pour son premier rallye en Mondial, une remarquable performance Pa rti en tête, le jeune Finlandais, vainqueur du Rallye de Suède, laissait la Citroën de Sébastien Loeb et Daniel Elena s’emparer de la tête en début de deuxième étape avant de connaitre des problèmes mécanique, et de leur permettre de s’envoler vers une victoire salutaire devant la Subaru WRC de Chris Atkinson et un groupe compact de cinq Ford Focus WRC mené par Latvala. Olivier Quesnel : « Cette victoire est une belle récompense pour l'ensemble de l'équipe Citroën Sport qui toujours été motivée pour atteindre cet objectif. Ce succès permet à Sébastien et Daniel de se rapprocher à un point du leader du Championnat Pilotes et à Citroën de maintenir l'écart chez les Constructeurs. Cette première place de Sébastien Loeb en WRC s'accompagne de la belle démonstration de Sébastien Ogier/Julien Ingrassia en Championnat Junior WRC. Au volant de la Citroën C2 Super 1600, le pilote de l'Equipe de France FFSA s'impose pour son premier rallye en Mondial, une remarquable performance. » A propos du pilote gapençais, il faut noter qu’après le déclassement de l’Argentin Ricardo Triviño, Sébastien Ogier récupère la huitième place, et devient ainsi le premier pilote à marquer un point en Championnat du Monde des Rallyes au volant d’une Super 1600. (T. B.)

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