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Novembre 2008

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D ossier SSpécial pécial Dossier

Extension en mer

La presqu’île

de la tentation... ☞ MOMENTS DE FRICTION ENTRE ELUS ET GOUVERNEMENT PENDANT LES SEANCES PUBLIQUES • PAGE 6


2 La Principauté Dossier Spécial

Dossier Spécial

Novembre 2008

URBANISME • Entre rêve et réalisme, Monaco s’engagera d’ici peu dans un énorme et ambitieux projet d’expansio

Monaco comme Dubaï ?

Si la nécessité d’un telle opération fait l’unanimité, des questions demeurent q PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL

Le mystère (ou presque) du saucisson flottant... as question. Monaco ne P sera pas comme la capi tale des Emirats arabes unis,

avec ses énormes construc tions souvent gagnées sur la mer avec leur impact visuel et environnemental au moins assez discutable. C’est tout, ou presque, ce qu’il nous est donné de savoir à ce stade sur la physionomie que prendra le projet d’extension en mer au large du Larvotto. Car les contraintes impératives - sur les dimensions du territoire à gagner sur la mer, la hauteur maxi male des immeubles qu’y seront édifiés et le nécessaire res pect de l’environnement -, sont connues depuis longtemps. Pour le reste, mystère absolu, ou presque. Fin septembre, le Gouvernement Princier a convoqué une conférence de presse sur ce sujet pour dévoiler qu’il s’agira d’une presqu’île, et que parmi les cinq projets retenus et tou jours en lice, deux sont «privilégiés» ou «distingués» par rap port aux autres, tout en affirmant que «le concours n’est pas terminé et qu’aujourd’hui personne n’est éliminé». C’est clair, non ? En utilisant comme métaphore le Grand Prix de F1, c’est comme dire que deux des cinq voitures en lice – après les essais qualificatifs – ont gagné la pole position, mais la course n’est pas encore terminée et que les trois autres peu vent rattraper le retard pendant la course, la seule qui comp te vraiment. Impeccable. Mais s’agit-il pour les «retarda taires» de faire des petits réglages à la voiture ou de changer tout le moteur, ou même la voiture entière ? Dans ce cas-là, il pourrait être déjà trop tard… En tous les cas, on ne le sait pas. Reste notre imagination : le saucisson – évoqué ironique ment par quelqu'un pour décrire ce qui pour tous, ou presque, est encore un mystère - reste toujours… un sau cisson ! Vert, bien sûr, pas plus long d’1 km, pas plus haut de 38 mètres et – surtout – qui ne sera plus flottant. Pour le reste ? Secret. Pour voir et savoir ce qui est caché à l’in térieur de la peau du saucisson, il faudra attendre encore quelques mois, quand la décision finale sera annoncée : mais à ce moment là les jeux seront déjà faits. Le Ministre d’Etat a aussi indiqué à la presse que – le choix fait – les maquettes des cinq projets feront l’objet d’une expo sition. Très intéressante, mais pas autant utile. Il aurait été mieux de les montrer tout de suite, pour déclencher un débat public qui aurait pu se révéler utile pour un choix partagé sans pour autant affecter le mot final qui appartient au Prince Souverain. Problèmes des droits d’auteur ? Un tel projet n’est pas une voiture qui peut se produire en millions d’exem plaires et qui risque par conséquent d’être copié… Il aurait suffi de dévoiler cinq projets définitifs – non susceptibles de modifications majeures – après avoir définis au préalable avec les candidats tous les ajustements nécessaires… Côté financier, l’enjeu est de taille : on parle d’un marché représentant entre 5 et 10 milliards d’euros sur près de 10 ans ; une belle affaire… mais quasi-totalement réservée au privé, ou presque ! Le Ministre d’Etat a refusé péremptoire ment la proposition du Conseil National d’une participation de l’Etat qui puisse s’élever jusqu’à un milliard d’euros, en utilisant les bénéfices réalisés ces dernières années par le FRC. Il y aura, bien sûr, une participation de l’Etat, dont le montant n’est pas encore connu. A notre question, le Ministre répondait : « On ne le sait pas encore : il faudra l’évaluer quand ce sera le moment ». Mais on sait déjà qu’il ne s’agi ra pas d’un milliard. Et qu’on ne touchera pas le FRC, sur tout dans une période de crise comme aujourd’hui : « La Principauté est protégée par son Fonds de Réserve. C’est notre sécurité, surtout si la crise se prolonge ». Or, s’il est vrai que le FRC est constitué en bonne partie d’investissements fiables, à bas risque financier et modérément rentables, on ne voit pas pourquoi de grands investisseurs privés trouveraient l’affaire rentable, et l’Etat pas ! Il s’agit donc d’investir, pas de dépenser, dans un projet qui représente l’avenir de la Principauté. Sans trop de risques, bien sûr, en utilisant toutes les précautions nécessaires. La prudence est d’ailleurs un impératif partagé par le Gouvernement même : « Nous allons privilégier l’apport en fonds propres par rapport aux financements bancaires » a précisé Jean-Paul Proust. Le Conseil National, qui insiste pour que l’Etat affirme sa souveraineté sur ce nouveau territoire pour le bien être de sa population, tenant compte de la réticence du Gouvernement de recourir à une partie du FRC, vient d’ailleurs de lui proposer d’inves tir alors une partie des futures recettes de TVA générés par cette extension. Et on peut bien se poser la question : quoi de mieux qu’investir son argent dans son propre pays ? (R.V.)

L’EDITORIAL

race à la vision de ses Princes, la Principauté de Monaco s’est toujours adaptée aux défis du futur. Ce fut le cas lors de la création de Monte Carlo ou plus récemment lors de la construction sur la mer du nouveau quartier de Fontvieille. La Principauté pour son développement a un impérieux besoin d’espace. Personne ne le nie. Le grand projet d’extension en mer du Prince Albert II est donc un impératif. Cet impératif doit être adapté aux techniques d’aujourd’hui et aux besoins de demain. Il y a une adhésion réelle des monégasques et des résidents à un projet visionnaire. Mais pourquoi le cacher, il y a aussi des inquiétudes. Ces inquiétudes sont liées à la qualité de vie à Monaco mais aussi au contexte économique international. Monaco n’est pas Dubaï et ne le sera jamais. La frénésie qui s’empare des émirats du golfe est provoquée par le pactole inouï, mais temporaire de l’or noir. Vouloir concurrencer les rois du pétrole se serait accepter une compétition inu t i l e, une course à la «folie des grandeurs». Monaco n’a pas les mêmes moyens que les rois du pétrole, mais a des atouts qu’ils n ’ a u ront jamais et sans doute plus d u r a bl e s . Entre rêve et réalisme, la Principauté s’engage donc dans un énorme projet dont dépend son avenir. Dans ce numéro nous allons tenter de recenser les inquiétudes de la population par rapport au dossier, nous avons interrogé le Gouvernement (qui a préferé de ne pas répondre à nos questions...) et le Conseil national tout en tentant de voir se qui se passe dans ce golfe où tout paraît possible.

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Où en est-on ? Voici la position du Gouve rnement : Suite à une large consultation et sur la base du rapport technique et des recommandations de la commission d’analyse, le Gouve rnement a dis tingué deux projets : Monte-Carlo Development Company et Monte-Carlo Sea Land. La Principauté de Monaco a privilégié, sur le plan du paysage et de l’urbanisme, une exten sion s’inscrivant dans la tradition des caps et péninsules. Les deux offres distinguées répondent au cahier des charges fixé par la Principauté, en particulier au niveau : - du respect des contraintes environnemen tales, notamment en matière de préservation du milieu marin - de la fiabilité des solutions techniques propo sées - d’un contrat global sur 60 ans comprenant la

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réalisation d’une infrastructure supportant le nouveau quartier, des superstructures publiques et privées, ainsi que la maintenance de l’infrastructure. Cependant, la Principauté de Monaco prend en compte la crise financière internationale actuelle. Celle-ci ne remet pas en cause le financement du projet sur le long term e, mais nécessite une réévaluation des propositions financières des candidats. Aussi la Principauté, conformément au règlement de la consultation, ouvre une nou velle phase d’échanges avec l’ensemble des candidats. Il y a une incompréhension… deux nominés mais tout le monde en course, on ne comprend pas bien nous avons donc posé la question… de toute façon on semble s’orienter vers la presqu’ile. Les deux projets qualifiés de retenus «ont pris le parti de faire un cap en île, une presqu’île assez éloignée du ri vage actuel. Un cap qui part du Grimaldi Fo rum orienté vers l’est. (Selon les projets la presqu’île pourrait s’étendre sur 1km pour une altitude de 38 mètres au-dessus du niveau de la mer (ndlr) (…) Ce projet a l’avanta ge de dégager la vue depuis Monte-Carlo et de ne pas gêner les accès au Port Hercule et de pouvoir profiter à terme d’une belle plage au L a rvotto». L’«ancrage» dans la baie de Monaco se fera par des méga-caissons qui seront remorqués et posés sur le fonds, exit donc les solutions de remblai et de flottaison. De plus, aucun camion ne devrait traverser la Principauté, la m a j o rité des matériaux sera acheminée par bateau. La limitation des nuisances étant un des points important dans la sélection. «Ce sera plus du meccano ici » précise Jean-Paul Proust. Cette dalle de 15 hectares qui portera toute une partie du pays a bien évidemment un coût et c’est l’élément financier qui devrait permettre au final de départager les concurrents. Il s’agit des projets de deux groupements monégasques : Monte Carlo Developpement Company et Monte Carlo Sea Land. Le premier regroupe des investisseurs monégasques (Toufic Aboukhater, Michel Pastor, Gérard Brianti) associés à Bouygues TP et Saïpem et à Norman Foster, Arquitectonica et Michel Desvignes, côté archit e c t e s. Le second ra s s e m ble les fa m i l l e s Marzocco, Segond, Schiriqui, les constructeurs


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La Principauté

on territoriale au large du Larvotto qui semble indispensable pour son développement et dont dépend une bonne partie de son avenir

quant au mode de gestion financière du projet et sur le prix à payer en matière de nuisances Van Oord, Dragados et Besix, les architectes Daniel Libeskind, Arata Isozaki, Jean Mus. On parle d’une somme de 5 à 10 milliards d’euros sur près de 10 ans. Le choix définitif du projet retenu par le prince Albert II sera annoncé "au plus tard en février 2009" pour un début des travaux en 2011. Les inquiétudes de la population Nous nous sommes livrés à une enquête pour Photo © DR

savoir ce qui faisait peur aux monégasques et résidents. Il faut tout de suite préciser que le projet est accepté presque unanimement, les craintes portent sur les dérapages financiers et les nuisances. Les monégasques font confiance à leurs élus pour accompagner avec vigilance toutes les étapes du projet. La première inquiétude porte bien naturellement, dans le contexte actuel, sur le financement et les coûts. La récession qui menace les économies après le krach financier, malgré le relatif redressement des bourses, pousse à la plus extrême prudence. Sera-t-il possible de financer un tel projet et pourra-t-on maitriser les coûts ? La réalisation de l'extension et de ses 275.000 m2 de bâtiments est estimée entre 5 et 10 milliards d'euros financés par les constructeurs qui seront rémunérés en droits à bâtir. "Nous allons être conduits à privilégier l'apport en fonds propres par rapport aux prêts bancaires", a prévenu M. Proust. Alors que l’Etat est partout de retour pour rassurer, les monégasques souhaitent que la puissance publique soit partie prenante d’une manière ou d’une autre dans un projet qui bien sûr doit être confié à des pros du privé. Chacun son métier mais au gouve rnement de rassurer et de garantir l’intérêt public. C’est d’ailleurs la position réaffirmée de la majorité du Conseil National, qui veut

une participation publique, non pas à hauteur de 15% mais à hauteur de 30%. Il faut effectivement, pour rester maitre du jeu, une participation haute. La nuisance des travaux arrive en seconde position. Les gens ont du mal à croire dans le «tout mer». Ils sont certains qu’il y aura forcément un transit par la route, et au regard de la saturation actuelle, on peut comprendre les appréhensions. Ces appréhensions on les retrouve sur la hauteur des constructions, qui ne boucheront pas la vue des autres selon le discours officiel. Mais il y a eu des précédents fâcheux. Enfin comment être sûr du respect de l’environnement. On peut faire confiance au Prince Souverain. Ce sera aussi aux élus de veiller, de veiller également à la prés e rvation de l’intérêt public… la presque île ne peut devenir un cap des riches, un «resort », une île interdite, île au trésor de privilégiés. Ce nouveau Monaco sur la mer doit être un vrai Monaco avec une population ordinaire et une vie de vrai quartier. Là dessus les personnes interrogées sont très déterminées dans une très large majorité. Le nouveau Monaco doit être un plus pour la Principauté et ses habitants, on envisage des rentrées de TVA à hauteur de 2 milliards d’euros - l’opération immobilière va rapporter à l’Etat, il peut donc dépenser pour s’assurer que le Monaco sur mer soit comme le souhaitent les Monégasques.

L’EXEMPLE

Dubaï : la “magnifique” folie des grandeurs vec une superficie de 3 885 km2, et une population comptant 772 500 habitants, A L'Emirat de Dubaï, est l'un des sept Etats composant les Emirats arabes unis. La religion principale est l'islam, à majorité sunnite. Il est étonnant de savoir qu'il y a un

siècle encore, un désert s'étendait là où se dresse aujourd'hui une métropole ultramoderne. Mélange de constructions architecturales contemporaines et de maisons traditionnelles, cette cité cosmopolite est souvent considérée comme la plus tolérante, et la plus ouverte des pays du Golfe arabo Persique. Au-delà du pétrole, c'est aussi grâce au commerce et au tourisme que le pays veut réussir son développement, attirant des travailleurs de toutes nationalités (britanniques, indiens, pakistanais, skri lankais, australiens...) : un pays comme Monaco où les nationaux sont minoritaires. Afin de prévoir l'épuisement de ses ressources pétrolières et la fin de la manne, l'émirat a décidé de miser sur le tourisme et les affaires, multipliant des constructions considérées souvent comme pharaoniques : - Palm Island, ensemble d'îles artificielles en forme de palmier - The World, regroupement de 250 îles en forme de planisphère, annoncé comme la huitième merveille du monde - Dubailand, gigantesque parc de loisirs qui déclinera plus de 45 thèmes et 200 sousthèmes - Hydropolis, hôtel sous-marin proposant 220 suites grand luxe - Burj Dubai qui deviendra la plus haute tour du monde du haut de ses 800 mètres Le projet appelé Nakheel Harbour and Tower, prévoit la construction sur 270 hectares d'une nouvelle ville dont une "tour pouvant atteindre un kilomètre de hauteur". Le promoteur Nakheel de Dubaï a annoncé le dimanche 5 octobre, le lancement d'un nouveau projet de construction, comportant une tour "pouvant atteindre un kilomètre" de haut, et qui pourrait, donc, surpasser celle de Burj Dubaï, l'actuel bâtiment le plus élevé du monde en construction dans la ville-Etat. Le projet a été présenté à la veille de l'ouverture du salon City scape, rendez-vous annuel de centaines de sociétés et de promoteurs qui proposent des dizaines de projets immobiliers en dépit de la crise financière mondiale. L’agence officielle Wam affirme que le projet a été présenté par Sultan Ahmed ben Soulaïm, président du holding Dubai World, maison mère de Nakheel, qui a décrit le projet comme "unique dans son genre". Le projet, appelé Nakheel Harbour and Tower, devrait s'achever en 2020 et coûter "des milliards de dirhams", indique Wam sans donner de chiffre précis. (Un dirham vaut 0,27 dollar). L'architecture de la nouvelle ville s'inspire de différents monuments et sites comme le palais Alhambra de Grenade en Espagne, le port d'Alexandrie en Egypte, la corniche de Tanger au Maroc ou la ville d'Ispahan en Iran. Début septembre, le promoteur Emaar Properties avait annoncé que Burj Dubai, la plus haute tour du monde en construction dans l'émirat de Dubai, s'élèverait à 688 mètres, un nouveau record mondial. Burj Dubai constitue l'élément central d'un gigantesque projet de 20 milliards de dollars pour la construction d'un nouveau quartier, "Downtown Burj Dubai", qui comprendra 30.000 appartements et le plus grand centre commercial du monde. A comparer aux 5 à 10 milliards d’euros de l’extension en mer de Monaco. (P.Z.)

L’EXEMPLE

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Dossier Spécial

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L’INTERVIEW • Anne Poyard-Vatrican, Présidente de la Commission de l’Environnement et du cadre de vie du CN

“L’Etat devrait détenir 30% du nouveau territoire” Monaco comme Dubaï ?

PAR PATRICE ZEHR Photo © CN uelle est la position de la Haute Assemblée sur le dossier relatif au projet d’ex- environ 30% sur ce tension en mer ? Nous l’avons demandé à Anne Poyard-Vatrican, Présidente nouveau territoire. de la Commission de l’Environnement et du cadre de vie du Conseil National. Pour cela, il devra donc vraisemblable La Principauté : En tant que Présidente de la Commission de l’Environnement ment acheter des sur et du cadre de vie, vous représentez les élus du Conseil National et donc les faces. Pour quels Monégasques au sein de la commission d’analyse des offres. Ou en sommes- montants et de quelle nous ? Etes-vous suffisamment consultés et informés ? manière, ce sera juste Anne Poyard-Vatrican :“Il faut d’abord préciser que le Conseil National a dans ce dos - ment l’objet des dis sier plus qu’une compétence d’avis, puisque la réalisation de l’extension en mer cussions ; le débat est passe par le dépôt et le vote d’une loi de désaffectation du domaine public maritime. ouvert.Il n’y pas que le C’est la raison pour laquelle notre Assemblée a demandé depuis l’origine à être asso - fonds de réserve, on ciée aux différentes phases du projet, afin de disposer d’une info rmation précise et de pourrait par exemple pouvoir faire valoir son point de vue. Dès 2006, le Conseil National a été consulté sur envisager d’utiliser le cahier des charges de l’appel d’offres, et nous avions pu faire nos remarques une partie des futures notamment quant à la nécessité de prévoir davantage d’équipements publics, d’es - recettes de TVA qui paces de vie et loisirs ainsi que de logement domaniaux sur cette extension. seront générées par Courant 2007, une fois les offres remises, nous avons demandé au cette opération et qui Gouvernement d’être associés au processus d’analyse des offres et nous seront substantielles avons été entendus. Le Ministre d’Etat a accepté qu’un membre du Conseil de l’ordre de 1,5 mil National puisse siéger au sein de cette commission, aux côtés d’autres insti - liards d’euros d’après tutions de la Principauté, afin de donner son avis sur les projets en amont du les premières estima choix du lauréat. En septembre 2008, la commission d’analyse s’est réunie et tions”. j’ai eu l’occasion de défendre nos idées. A la suite de quoi, le 13 octobre der - LP : Le candidat une nier, le Gouvernement est venu devant les 24 élus de notre Assemblée pour fois choisi, le dresser un point d’étape et présenter les grandes lignes du futur projet. Parlement aura-t-il L’extension en mer est un enjeu majeur pour Monaco en ce début de 21ième siècle. encore son mot à Le projet est gigantesque et le plus gros reste à faire. Aussi, il est important que par dire ? le biais de la commission d’analyse, de rencontres fréquentes entre le Conseil APV : “La réalisation National et le Gouve rnement, nous puissions continuer d’être associés et de suivre de l’extension en mer, de près l’évolution de ce dossier, qui engage l’avenir de notre pays. Il faut intensifier c’est d’un côté la les relations et le dialogue entre nos deux institutions car la majorité UPM compte bien signature du contrat défendre les intérêts des Monégasques et au-delà d’eux, ceux de Monaco”. entre la Principauté et LP : Deux projets nominés mais aucun éliminé… on ne comprend pas le consortium gagnant très bien. pour la construction de ce grand projet, et de l’autre le vote par le Conseil National de APV :“Suite aux travaux de la commission d’analyse et aux conclusions des cabinets la loi de désaffectation du domaine maritime correspondant, devant le Portier. En cela de conseils spécialisés qui entourent le Gouve rnement, deux projets se détachent, nous avons notre mot à dire et nous le dirons.La majorité UPM a déjà su par le passé notamment concernant le critère urbanistique, à savoir la conception de la presqu’île faire preuve de fermeté et refuser de désaffecter des terrains car l’intérêt de l’Etat et et l’intégration au site. Pour autant, comme le stipule le règlement du concours, tant celui des Monégasques ne lui paraissait pas suffisamment défendu. que le « gagnant » n’est pas désigné, « la course continue ». C’est peut être en cela Pour autant sur un tel projet, tout l’enjeu n’est pas d’instaurer un rapport de force entre que le discours du Gouve rnement aurait peut être dû être plus clair, à la fois vis-à-vis le Parlement et le Gouvernement, mais bien justement de travailler main dans la main des habitants mais également en termes de crédibilité à l’extérieur de nos frontières. et de disposer des informations et des données en temps et en heure”. Disons pour être pragmatique, qu’il y a 2 candidats qui sont largement en tête....” LP : Il y a des inquiétudes dans la population - durée et cout des travaux, LP : Jugez-vous les projets réalistes et raisonnables dans le contexte financier nuisances sonores et circulation, dégâts sur l’environnement, dégradaet économique actuel et prévisible ? tion de la vue maritime. Vous êtes très sensible à ces sujets ; comment APV : “Les projets que j’ai vus sont réalistes, bien que tous très différents. Ils ont été compter vous veiller au grain ? travaillés avec beaucoup de sérieux et les noms des architectes, des conglomérats APV : “Je comprends cette préoccupation. Au sein de la commission d’analyse ce du bâtiment ou des groupes financiers qui ont participé au concours en sont une sont bien les points que j’ai défendus : le respect de l’environnement, notamment preuve. S’ils n’étaient pas « raisonnables », je doute que de tels groupements qui maritime et la gestion des nuisances tout au long du chantier doivent être posés sont loin d’être des philanthropes auraient passé autant de temps, d’énergie et d’ar - comme une contrainte non négociable pour le groupement qui sera retenu. gent sur un tel projet. Pour vous donner une idée, cette phase de pré-projet a pu cou - Notamment, il est prévu que dans le choix des techniques de construction de la dalle ter jusqu’à 15 ou 20 millions d’euros qui resteront à la charge des entreprises sou - et de ses fondations, ce soit les techniques les moins bruyantes et les plus respec missionnaires. Pour revenir à la crise et au contexte économique que vous soulevez, tueuses des fonds marins qui soient utilisées. Par ailleurs il est d’ores et déjà prévu l’extension en mer est un projet fondamental pour l’avenir et le développement de que, de la même manière que la digue a été construite à l’extérieur de Monaco, les Monaco. Qu’il y ait une crise ou pas, il faut poser une vision d’avenir et c’est ce qu’a différents matériaux et structures soient autant que possible acheminés par la mer, fait notre Souverain. Le contexte actuel mouvementé va nous forcer à être particuliè - pour être uniquement assemblés sur place. A chaque occasion, à tous les niveaux et rement vigilants sur la structuration et la solidité des montages financiers, et le pha - jusqu’au moment du vote de la loi de désaffectation, ce point sera crucial pour nous”. sage dans le temps des opérations. Un tel projet s’inscrivant par essence dans la LP : Comment le Parlement pourra-t-il obtenir que derrière l’opération immodurée, le moment exact de démarrage n’est pas encore fixé”. bilière gigantesque soit pris en compte l’intérêt des monégasques et résidents LP : Le Gouvernement a repoussé un engagement à hauteur d’1 milliard d’eu- et que Monaco s’accroisse d’un nouveau quartier avec une vie publique et des ros sortis du Fonds de Réserve suggéré par la majorité. Maintenez-vous votre habitants ordinaires au coté des sociétés, des investisseurs et des riches demande où y a-t-il d’autres moyens pour l’état de garder la main ? étrangers attirés par la nouvelle île ou presqu’île ? APV : “Notre demande est d’une autre envergure, il s’agit de la souveraineté de APV : “C’est également là un point essentiel pour nous. Ce projet sera une réussite Monaco. Il faut que l’Etat et la population monégasque s’approprient une partie de ce si dans 20 ans nous pouvons le regarder avec fierté.Pour cela, il faut que ce nouveau nouveau territoire, et donc disposent d’espaces pour les bâtiments publics, pour les quartier s’intègre au site, paraisse avoir toujours été là et possède une vie propre, une logements domaniaux, de réserves foncières pour l’avenir, à léguer en héritage aux âme.Pour cela, il faut qu’il soit vivant, habité. C’est pour cela que nous réclamons une générations futures. Cette extension ne doit absolument pas devenir un resort réser - part plus significative pour l’Etat, afin qu’il puisse construire des bâtiments publics, des vé exclusivement à des personnes fo rtunées venues de l’extérieur et interdit d’accès écoles, des logements domaniaux et disposer de réserves foncières pour l’avenir. à la population actuelle. A ce jour, il est prévu que la part qui reviendrait à l’Etat, c’est- Ainsi l’Etat pourra assurer la mixité avec, comme vous dites, des habitants ordinaires à-dire ce que le groupement retournerait à l’Etat une fois l’extension construite, repré - aux côtés des sociétés, des investisseurs et des riches étrangers, car c’est cet équi sente environ 13 % des surfaces bâties. Cela ne nous paraît pas suffisant pour libre et ce mélange qui fait la réussite de Monaco. C’est parce que nous saurons réus répondre à la préoccupation de sauvegarde de la souveraineté. Notre position est sir à atteindre cet équilibre subtil que ce nouveau morceau de territoire appartiendra donc de dire que l’Etat doit détenir une part plus importante, que nous estimons à de c?ur aux Monégasques et que nous pourrons le léguer sans rougir à nos enfants”.

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6 La Principauté BUDGET RECTIFICATIF 2008

Politique

Société

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Les séances publiques des 16, 20 et 21 octobre ont été l’occasion de faire le point avec l'exécutif

Moments de friction... Les élus contestent le Gouvernement sur la priorité d’emploi, la conservation du patrimoine et le financement de l’ASM PAR

NOËL FANTONI

stratégie de la diver sion, on a atteint le summum». Pour l’instant la démolition du S p o rting comme le fera remarquer Stéphane Valeri, n’est plus envisagée dans l’immédiat. Mais la majorité attend la loi Jean Charles Gardetto, le Président de la Commission des de protection, qui Relations Extérieures, a lancé ce brûlot de la pri o rité de l’em- imposera l’avis d’une ploi, que les conseillers considèrent comme une question de Commission d’exs u rvie pour les Nationaux. «En dehors des jeux, c’est un véri - perts, avant toute destable parcours du combattant pour les Monégasques s’ils truction de bâtiment veulent trouver un travail à la SBM. Mais pas seulement : d’intérêt patrimonial. dans des banques, certains ont dû supprimer leur nationali Financement de té sur leur CV pour être embauchés. Les Monégasques ne sont plus chez eux. » Il employait même un terme très fort, l’AS Monaco Troisième pomme de celui de véritable « épuration ethnique ». discorde : le financement de l’ASM. Le Priorité d’emploi Comme les Conseillers Nationaux de la majorité «ne font Conseil National, avec pas confiance à certains dirigeants de la SBM pour régler Eric Guazzone s’est le problème» (A l exandre Bord e ro) c’est vers le indigné des méthodes Gouvernement que le Conseil National s’est tourné, pour du Gouvernement qui lui demander de « prendre des mesures et faire respec - n’a pas consulté le ter ce qui ressort à la fois de la Constitution et de la Loi Conseil en prorogeant monégasque », comme l’avait fait remarquer le rappor- la baisse de redevanteur Pierre Svara. Devant «l’exaspération de tous » ce de la SBM à l’Etat Le Ministre d’Etat S.E. M. Jean-Paul Proust et le Président du Conseil National relayée par le Président du Conseil National Stéphane (minorée de 7,5 Stéphane Valeri lors des Séances Publiques sur le bu d get rectificatif Valéri, le Gouvernement s’est montré sensible à cette Million d’Euros par an) pour financer ainsi l’ASM jusqu’en 2011. Inadmissible aussi seul de stabiliser la défense fébrile de l’ASM»… unanimité parlementaire… « Je pense qu’il y a un problème à la SBM disait Jean Paul pour Laurent Nouvion Nouvion de l’opposition. Jean Paul Finalement chacun s’est donné rendez vous « pour le Proust, je n’en conteste pas la réalité », et le Ministre de pro- Proust mettait alors l’assemblée en garde : «Si vous refusez moment de vérité » dans deux mois, comme l’a dit Stéphane de proroger cette baisse de redevance pour financer l’AS Valéri. Pour la discussion du projet de budget 2009. Le bu dmettre de le régler au mieux. La conclusion n’a pas été aussi nette en ce qui concerne la Monaco, le club mettra la clé sous la porte». Le Conseil get rectificatif 2008 a été adopté. L’opposition qui n’avait pas conservation du patrimoine. C’est Guillaume Rose, qui National qui n’a pas apprécié d’être mis au pied du mur par ce p a rticipé à l’élaboration du primitif s’est abstenue. Jeani n t e rpellait le Gouvernement: « Il est grand temps d’imposer coup de botte en touche, a répliqué par Philippe Clérissi : François Robillon et Christophe Spilliotis-Saquet n’ont un moratoire sur la destruction des monuments en «Monsieur le ministre vous excellez tellement dans l’art du pas voté ce budget pour protester contre l’absence d’appliPrincipauté » en faisant remarquer qu’en matière de patri- tacle que je me demande si vous ne seriez pas capable à vous cation de la loi sur la priorité d’emploi des monégasques. moine il y avait un vide juridique et pas de loi de classement. Avec son humour habituel Marc Burini (R&E) ajoutait : «Il ne faudrait pas qu’on nous dise un jour que Monaco a été la seule ville rasée en temps de paix»...

’était le premier bu d get rectificatif de la législature. Il fut une nouvelle fois un moment de friction entre le Gouvernement et le Conseil National, à propos des orientations sur certains dossiers import a n t s . Le financement de l’ASM, l’avenir du Sporting d’Hiver et la priorité de l’emploi pour les Monégasques, à compétence et diplômes équiva l e n t s , ont notamment enflammé les discussions.

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Budget 2009 : prudence sans inquiétude

Conservation du patrimoine Au centre des préoccupations, le Sporting d’Hiver, bâtiment emblématique et pour lequel les monégasques se mobilisent dira Bernard Marquet le vice président du Conseil National, aussitôt soutenu par Stéphane Va l e ri : «Nous avons déposé une proposition de loi pour la protection du patrimoine, nous n’approuverons pas la décision de démo lir le bâtiment sans avoir pris l’avis d’une Commission d’ex perts, pour savoir si ce monument doit être classé.» R o b e rt Calcagno expliquait alors clairement la position du Gouvernement : « Nous sommes convaincu de l’im portance de la conservation du patrimoine. Il est inexact de dire qu’il n’y a pas de préservation. Nous avons classé plus d’une dizaine de bâtiments. Nous sommes prêts à discuter de l’avenir selon l’ordonnance de 1946. Peut être serait il possible d’intégrer la protection du patrimoine dans le code de l’environnement ». Peu convaincu le Président Valeri remarquait la dissonance entre Gouvernement et dirigeants de la SBM et prenait date : «Devant l’histoire, je dis que vous reviendrez dans le futur pour tenter de nous proposer la démolition du Sporting». Jean-Paul Proust ne calmait pas les choses : «C’est ubuesque,» disait le Ministre. «S’il n’y avait pas eu de réflexion, on nous en aurait fait le reproche. Et puis il faut être logique: pourquoi accepter de conserver la place du Casino et modifier la Place de la Visitation, avec un nouveau Conseil National que les Monégasques regretteront dans 20 ans !». Réplique immédiate du Président Va l é ri : «Ca dépasse tout ce que j’ai entendu depuis que je siège dans cette enceinte, en 1988 ! Comment comparer l’intérêt archi tectural du Sporting et celui de l’école du Rocher ! Dans la

e nombreux premiers ministres dans le monde échangeraient en ce moment D leur place contre celle de Jean Paul Proust. Le ministre d’Etat du Prince Albert a en effet présenté à la presse le lundi 6 octobre, en pleine tempête financière, un

LES CHIFFRES

budget 2009 permettant pour la 3ème année consécutive de réduire les déficits, 916 millions de dépenses + 3,77% avec comme objectif raisonnable, un retour à l’équilibre. Un budget qui assume 837,7 millions de recettes + 6,8 % 3,77 % de dépenses supplémentaires, pour des recettes bien supérieures évaluées 78,7 millions de déficit prévisionnel à 6,8 % d’augmentation. Une présentation du budget où l’on a beaucoup parlé contre 98,5 en 2008 (mais on sait qu’en réalité le résultat 2008 sera légèd’extension en mer et de départ à Monaco du Tour de France. Monaco apparemrement excédentaire). Sur ces deux ment dans l’oeil du cyclone- c’est à dire dans le seul endroit calme dans la temchiffres prévisionnels plus élevés que les déficits réels il y a une réduction pête. Personne n’évoque la récession, ni même la rigueur. Monaco poursuit sa de 20 % et de 50 % en 3 ans croissance en tenant compte du contexte international. C’est en tout cas le discours officiel. «La crise économique et financière que connaît le monde n’a semble t-il pas eu d’impacts importants, pour le moment, sur la situation de la Principauté de Monaco.» C’est vrai également de la crise immobilière, avec cependant un fléchissement touristique à prévoir dû à la faiblesse du dollar. L’importance de cette baisse inévitable reste difficile à évaluer. Le maître mot gouvernemental est donc prudence, mais une confiante prudence. La Principauté n’entend renoncer à rien dans aucun domaine. L’effort social, sportif, culturel et international est maintenu. Les investissements sont conservés au même rythme. On ne peut s’empêcher de trouver que c’est très optimiste dans le contexte actuel, en espérant se tromper. Tout cela dans un scénario maitrisé, avec des dépenses inférieures en croissance aux recettes, pour réussir l’objectif, revenir et de façon durable à l’équilibre des comptes budgétaires. Le cap est maintenu, même si certains voyants se sont dégradés, témoin une perte de 5 % de la valeur des fonds placés du fond de réserve, mais quand la bourse perd 30%, on ne peut que se féliciter de cette performance type gestion de « bon père de famille », qui amortit la crise. Un fond de réserve qui pour le Gouvernement doit être conservé absolument pour faire face aux conséquences inattendues de la crise- mais qui a été créé aussi pour être utilisable et on sait que c’est le souhait du Conseil National, pour des travaux exceptionnels, ce qui semble être la définition de l’extension en mer. Objectif Tour de France... Une certaine exaltation régnait sur les bancs du Gouvernement lors de l’évocation du départ du Tour de France 2009 de la Principauté de Monaco. Un Tour qui va commencer par un contre la montre Monaco- Monaco. Un budget prévu de 4,5 millions d’euros, mais surtout des retombées considérables comme cela a été le cas pour la ville de Londres l’an dernier : 500 journalistes, 45 télévisions. La Principauté espère bien accroître encore sa notoriété internationale et son image. Rien ne pouvait tempérer l’enthousiasme gouvernemental. Même pas les questions portant sur l’image négative véhiculée au niveau du dopage par le Tour. La possibilité de voir l’intérêt médiatique se concentrer sur le retour d’Armstrong et le danger de collision entre le dopage et la volonté de Monaco de représenter le sport éthique. Monaco apparemment a confiance dans l’organisation du Tour. (P.Z.)


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Politique

La Principauté

Société

LE DEBAT POLITIQUE Le tour de consultations des différentes formations politiques au CN s’est terminé le 30 septembre par la rencontre avec R&E

Des points de convergence entre majorité et opposition Les représentants des deux cotés se sont trouvés d’accord notamment sur les sujets relatifs aux campagnes électorales PAR PATRICE ZEHR

inalement il est venu. Il a eu du mal à se décider, mais il pouvait difficilement faire autrement. F Laurent Nouvion a donc répondu à l’invitation du pré-

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sident du Conseil national, de consultation des formations politiques monégasques dans un esprit d’ouverture. Et finalement ça ne s’est pas passé si mal que ça. Il y a même eu des points de convergences et des sujets d’accord, comme avec les autres formations d’ailleurs. Le dialogue est donc toujours positif. Le Président du Conseil National avait reçu successivement en juillet et début août, les leaders des formations politiques monégasques, à savoir, les représentants de l’Union pour la Principauté (UP), de l’Union Nationale pour l’Avenir de Monaco (UNAM), de Synergie Monégasque (SM), des Non-inscrits Monégasques (NIM), et du Parti Monégasque (PM), Promotion de la Famille Monégasque (PFM) n’a jamais répondu. Les responsables de Rassemblement et Enjeux (R&E) avaient quant à eux souhaité différer leur rendez-vous, et le cas échéant, le fixer après la rentrée. L’entretien avec le Président du Conseil National s’est donc déroulé le 30 septembre dernier. Cet entretien a débouché sur un communiqué dont voici l’essentiel : “Au-delà du nécessaire débat d’idées et de certaines divergences inévitables, le président Valeri a réaffirmé au début de l’entretien, qu’il était possible pour les représentants des formations politiques moné gasques de se respecter, comme dans tous les pays à maturité démocratique. Après le temps des campagnes électorales, où toutes les ambitions sont légitimes, vient en effet le temps de la gestion des affaires du Pays (...) Les représentants de R&E, Mme Elodie Kern de Millo, MM Laurent Nouvion, Jean-Charles Allavena et Alain Ficini ont tenu à aborder en premier lieu et longuement, le rôle de l’opposition au sein du Parlement monégasque (...)” Concernant l’organisation de la vie politique au sein du Conseil National, MM. Fabrice Notari, Président de la Commission du Logement, Pierre Svara, Président de la Commission des Finances et Stéphane Valeri ont rappelé que la majorité UPM a déposé et voté en mai 2005 une proposition de loi sur la modernisation du fonctionnement du Conseil National. L’un des points importants de cette proposition visait à garantir les droits déjà accordés depuis 2003 à l’opposition, mais qui ne figurent pas encore dans un texte législatif, tels que la participation aux délégations de l’Assemblée auprès du Gouvernement et à l’international, un droit à l’information sur l’ensemble des éléments transmis au Conseil National par le Gouvernement, un temps de parole équivalent donné à chaque Conseiller National dans le cadre des débats, etc. Après le retrait de ce texte par le Gouvernement, en décembre 2005, un groupe de travail mixte a été constitué, auquel participent des représentants de la majorité et de l’opposition. A la demande des élus de Rassemblement & Enjeux, qui ont souhaité plus de temps pour analyser les conclusions du groupe de travail transmises par le Gouvernement au mois d’avril dernier, une réunion des élus se tiendra sur ce thème à la fin octobre, afin de procéder à un échange de vues, avant une ultime rencontre avec le Gouvernement... Les représentants de R&E ont également insisté sur l’importance de la réforme de la loi électorale, afin d’élargir la représentation de l’opposition au sein du Parlement monégasque. Le Président du Conseil National a rappelé l’intérêt du mode de scrutin actuel, qui permet à la fois à ceux qui gagnent les élections, d’obtenir une majorité nette et stable – condition indispensable pour permettre au Conseil National de jouer son rôle dans le système institutionnel – mais aussi, une représentation de la minorité. MM Fabrice Notari, Pierre Svara et Stéphane Valeri ont ainsi indiqué que la loi électorale actuelle répondait, pour

De gauche à droite : Jean-Charles Allavena, Laurent Nouvion, Elodie Kern de Millo, Stéphane Valeri, Fabrice Notari, Alain Ficini et Pierre Svara lors de leur rencontre du 30 septembre dernier l’essentiel, à ces deux préoccupations, tout en étant favorable à un débat sur la part de proportionnelle. Au sujet de l’ouve rture politique, M. Jean-Charles Allavena a suggéré qu’une Présidence de Commission pourrait être attribuée à l’opposition. MM Fabrice Notari, Pierre Svara et Stéphane Valeri ont alors rappelé qu’à Monaco, le Gouvernement est choisi par S.A.S. le Prince Albert II et responsable devant Lui seul. Monaco n’est pas un régime parlementaire. Il n’est donc pas opportun de demander ici l’application de règles suivies dans ces régimes, notamment l’attribution de la Présidence d’une Commission du Parlement à un membre de l’opposition, ce qui affaiblirait l’influence de la majorité choisie par les Monégasques par rapport au Gouvernement et donc le rôle de l’Assemblée élue.

Les représentants de R&E et MM Fabrice Notari, Pierre Svara et Stéphane Valeri, ont toutefois trouvé plusieurs points de convergence, notamment sur les questions relatives aux campagnes électorales. Un accord s’est dégagé quant à la nécessité de demander un financement public plus en rapport avec les frais réels de campagne, d’augmenter la durée officielle des campagnes électorales, limitée aujourd’hui à une semaine et de renforcer, pendant la campagne officielle, le temps d’antenne de chaque liste sur le canal local de télévision... Au terme de cet entretien cordial, le président Stéphane Valeri s’est déclaré satisfait que son initiative, tout en ayant conduit à constater quelques divergences, ait néanmoins permis de nouer le dialogue dans l’intérêt du pays. » Ce n’était donc pas si difficile que cela.

CONSEIL DE L’EUROPE

“Les rapporteurs haussent le ton” es parlementaires européens de la commission de suivi étaient en Principauté L début octobre. Une visite d’information - la troisième pour le Russe Léonid Sloutsky et l’Espagnol Pedro Agramunt. L’occasion de faire le point sur les enga-

gements pris par Monaco lors de son adhésion au Conseil de l’Europe. De ce côté-là, c’est plutôt bien : la Principauté a ratifié 34 conventions européennes. « C’est un résultat révolutionnaire » a dit Léonid Sloutsky, même s’il reste encore quelques textes qui posent problème comme la charte sociale, la question de la cybercriminalité, ou bien encore la nécessité d’une nouvelle loi sur la liberté de réunion et d’association. Les rapporteurs de la Commission de suivi de l’A.C.P.E. (*) espèrent que tout cela sera réglé au plus tard l’an prochain. Les deux élus doivent rendre leur rapport au Conseil de l’Europe en juin prochain, lors de la session de printemps. Et ils souhaitent rendre un rapport aussi positif que possible. Et ils demandent de façon insistante que les pouvoirs du Conseil National soient élargis. Tout en rappelant qu’il ne s’agit pas d’un engagement pris par Monaco lors de son adhésion, mais d’une demande forte des parlementaires européens pour qui le sujet « est extrêmement sensible et important ». Léonid Sloutsky a listé trois prérogatives, dont disposent les parlements des autres pays : fonction de contrôle du gouvernement, droit d’amendement budgétaire, initiative législative complète… Et dans ce domaine, il a noté que l’exécutif n’a fait aucun progrès depuis 2002. ! Et tout en reconnaissant que ce n’est pas facile pour le Ministère d’Etat, Léonid Sloutsky espère que la Principauté se dotera avant le printemps prochain d’une nouvelle loi sur le fonctionnement du Conseil National. Sinon il craint que certaines parlementaires de l’A.P.C.E. ne manifestent leur mécontentement. Pour autant, il ne met « aucune pression » sur le gouvernement monégasque, pas plus qu’il ne souhaite l’instauration d’une monarchie parlementaire en Principauté. Un régime qui a fait ses preuves depuis 7 siècles. Et son collègue Pedro Agramunt s’est lui aussi voulu rassurant : pas question de toucher « aux spécificités monégasques que nous comprenons parfaitement ». Et de rappeler qu’en matière de logement, par exemple, on doit forcément tenir compte de la surface du territoire monégasque.Voila qui relativise une certaine exploitation politicienne et alarmiste autour de ce sujet à fantasmes. On fait semblant de confondre nouveau fonctionnement et nouveaux pouvoirs. La majorité du Conseil National a bien précisé et à plusieurs reprises qu’elle ne voulait pas de pouvoirs supplémentaires mais qu’elle souhaitait une modernisation du fonctionnement du parlement lui assurant plus d’indépendance réelle vis-à-vis du Gouvernement. Elle demande fermement également dans un communiqué du 8 octobre dernier un respect par le gouvernement de prérogatives du Conseil National. Pour l’UPM, c’est loin d’être toujours le cas. Ses 21 élus regrettent notamment le refus de l’exécutif d’informer pleinement le Conseil National par rapport à ses questions sur le Budget. Le Gouvernement et l’opposition de R&E semblent trouver que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. « Rassemblement et Enjeux » se pose en défenseur de la situation actuelle entre Gouvernement et Parlement. Au sein du parlement en tout cas, c’est l’opposition qui veut toujours plus de pouvoirs et le demande à la majorité dans une approche très « parlementariste » Mais une des spécificités de Monaco est que l’opposition du parlement l’est à la majorité et non au gouvernement. On ne peut pourtant vouloir à la fois quelque chose et son contraire... (P.Y.R.)

CONSEILDE L’EUROPE (*) : Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

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8 La Principauté

Politique

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ELECTIONS USA • Tous les sondages internationaux le prouvent : le candidat démocrate a tout pour plaire au premier coup d’oeil, il est jeune et séduisant...

Obama is beautiful ! PAR PAT R I C E ZEHR

e monde s’est entiché de Barack Obama. Tous les sondages internationaux le prouvent, l’“obamamania” fait recette. Monaco bien sûr ne fait pas exception à la règle. Le candidat démocrate a tout pour plaire au premier coup d’oeil, il est jeune et séduisant. Il représente pour la plupart des médias l’aboutissement d’un long combat contre la ségrégation. Un président noir ou considéré comme tel car il est métis, à la tête de la toujours plus grande puissance du monde, c’est le rêve réalisé du combat du Pasteur Martin Luther King, cette référence avec Nelson Mandela du Prince Souverain Albert II.

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Un président noir à la Maison blanche... Obama selon les sondages devrait l’emporter et même largement. Il faut cependant se méfier des sondages, surtout aux Usa où il y a peu de votants, de nombreux indécis et où le système électoral est encore plus compliqué qu‘à Monaco, c’est dire. MacCain n’a jamais renoncé, car il sait que rien n’est jamais joué. Si Obama était battu ce sera du à un réflexe au dernier moment de méfiance sur son inexpérience, des zones d’ombre sur son passé et a dire la vérité par un vote racial qui serait considéré comme raciste. L’une des habiletés du candidat qui est finalement soutenu par la quasi-totalité des afro- américains, alors qu’il est étranger à la culture de l’esclavage, c’est qu’il ne s’est jamais laissé enfermer dans le vote communautaire. Il en profite mais ne s’en est jamais réclamé. Un président noir à la Maison blanche, c’est le symbole de la victoire politique de l’idéologie anti raciste qui cimente la «communauté internationale». Cela est rendu possible pour la première fois par une évolution démographique limitant le poids électoral des blancs. Mais ces derniers encore majoritaires, votent également en masse pour Obama. Ce n’est pas forcément la victoire de la lutte pour les droits civiques, mais peut être aussi celle du monde médiatique. Il y a longtemps dans les films et surtout feuilletons américains que les quotas imposent des noirs dans des rôles de premiers plans et positifs, notamment dans celui de président des Usa. Obama c’est le président Palmer passé du monde virtuel au monde réel. Le président noir est admirable dans la série « 24 heures chronos », il le sera donc forcément en vrai à la Maison blanche sous les traits de Barack Obama. Des élections qui resteront dans l’histoire Cette élection sera donc historique, elle correspond à une immense attente, mais le «Kennedy» noir arri ve au moment où les Usa vacillent sur leurs fondations. Un échec d’Obama serait lourd de conséquences pour la cohésion des communautés américaines, et comment ne pas penser à ceux qui n’accepte-

ront jamais qu’un noir préside au pays du ku klux klan. Obama c’est le jeune premier métis de tous les dangers. Il lui faudra bien de la séduction et du talent pour ne pas décevoir, il lui faudra du courage et de la chance pour tenir en échec ceux qui voudront son échec, sa INALeUG17URoctobre ATION à Montréal ouverture d’un représentation canadienne de l’organisation en présence de S.A.S. le Prince Albert II chute ou pire encore. Mais pour le moment la jeunesse du monde fait un rêve - la coexistence MONTREAL (Canada) - La Fondation Prince Albert II de Monaco continue le dévePhoto © FPA2 des générations, des loppement de sa présence internationale avec l’ouverture d’une représentation au communautés à la Canada et signe un accord cadre de partenariat avec le Gouvernement du Québec/Ministère du Développement Durabl e, de l’Environnement et des Parcs. Maison blanche pour En Juin 2006, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a décidé de créer Sa Fondation afin donner un exemple unide répondre à une situation environnementale préoccupante pour notre planète. La versel de modèle pluFondation Prince Albert II de Monaco entreprend des actions pour la protection de l'enriethnique qui marchevironnement au niveau mondial, dans les domaines du changement climatique, de la rait. Certains doutent perte de la biodiversité et de la gestion de l’eau. Moins de deux ans après sa création, la que ce rêve puisse vraiFondation Prince Albert II de Monaco étend son message et sa mission au niveau interment devenir réalité. Le national, avec la création de sa branche Canadienne. La Fondation compte déjà aujourd’hui des représentations en France, au Etats-Unis, au Royaume Uni et en Suisse. défi d’Obama est giganS.A.S. le Prince Albert II de Monaco, S.E.M. Bernard Fautrier, Vice-président et tesque…. Que pensera Administrateur Délégué de la Fondation, et Me Jean-Claude Bachand, Président de la t-il si demain il va s’asnouvelle Fondation Prince Albert II (Canada) et Consul général honoraire de Monaco à seoir, si les sondages Montréal, ont présidé le lancement de cette dernière le 17 octobre 2008 en présence de ne se sont pas tromses premiers administrateurs : Mme Sylvie Bernier, Me Michel Brunet, M. Réjean Frenette, Me Bernard Lette, ainsi que M. Lionel Schutz, Directeur du p é s, dans le fauteuil développement de la Fondation à Monaco. L’annonce de la Fondation Prince Albert II Canada coïncide avec deux événements importants : le XIIème Sommet de la Francophonie, qui réuni les Chefs d’Etats ainsi que les Chefs de gouve rnements ayant la langue française en partage, et les 400 ans de Québec. de Lincoln ? Même s’il A l’occasion du lancement de sa branche canadienne, la Fondation a signé un accord cadre de partenariat avec le gouve rnement du Québec en la personne n’est des leurs que par de Mme Line Beauchamp/ Ministre du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs, portant sur deux projets spécifiques. sa femme, certains s’il Le premier consiste en la réalisation d’un Atlas des « points chauds » de la biodiversité pour le Québec nordique visant à une amélioration des connaissances gagne chanteront le en matière de biodiversité et des écosystèmes, mais également à la proposition de mesures de conservation adaptées. Le deuxième est un soutien à une l’inidimanche suiva n t tiative pour une campagne internationale sur le changement climatique. Ce projet vise au renforcement des capacités de la société civile pour prendre part avec une autre ferveur aux discussions internationales dans le cadre du processus de Kyoto mais aussi à la sensibilisation des populations aux enjeux des changements climatiques. le gospel...

La Fondation Prince Albert débarque au Canada

INAUGURATION


Economie

Novembre 2008

Finance

La Principauté

ECONOMIE • Face à une grave crise internationale, la situation de l’industrie et des emplois amène un certain nombre d’interrogations à Monaco aussi

Craintes de délocalisations Manque de locaux industriels, loyers élevés, surface réduites, baisse de compétitivité... Mais quelles sont les solutions ? PAR

NOËL FANTONI

MONTE-CARLO - Sacome-Conti, Theramex et 41 emplois menacés, Biotherm fermé en 2011 avec près de deux cents emplois supprimés, sans revenir sur les départs de RMC et quasiment celui de TMC ces dernières années. La situation de l’industrie et des emplois à Monaco amène un certain nombre d’interrogations : la crise est elle en train de nous rattraper et les chefs d’entreprise l’anticipent-ils, ou bien les délocalisations sont-elles un phénomène inéluctable ? Manque de place et de compétitivité ? C e rtains affirment haut et fort que les conditions matérielles de production semblent de plus en plus délicates pour eux à Monaco. Elles se résument à la difficulté de trouver des locaux de bureaux, de production ou d’entrepôt. S’ils en trouvent, les loyers sont élevés, et les surfaces réduites. Le plus inquiétant comme le souligne Jean Franck Bussotti le Président de l’Unimet (Union monégasque des industries et des métiers de la métallurgie) c’est que lorsque les industries décident de délocaliser, si elles sont lentes à partir les départs sont irréversibles et le remplacement des industries par des activités à fo rte volatilité, s’il était encore envisageable avant la crise, l’est beaucoup moins maintenant. Les chefs d’entreprise et parmi eux le patron des patrons Philippe Ortelli avancent un autre argument pour justifier d’un désir de délocalisation éventuel : le manque de compétitivité aggravée par des salaires en moyenne plus importants qu’en France. C e rtaines industries sont déjà sur le départ dit il, d’autres risquent de suivre parce que les conditions actuelles d’activités sont devenues intenables : produire à Monaco n’est plus viable économiquement. Coté employés l’attractivité est plus importante à Monaco justement grâce à ces salaires, aux avantages sociaux et aux retraites mais le sentiment de la précarité de l’emploi est de plus en plus patent. Quelles solutions ? L’amélioration des transports comme le plaide Philippe Ortelli, le logement des actifs et la viabilisation rapide des nouveaux terrains possible, comme les anciens terrains de la SNCF. Il demande surtout que l’on n’impose pas aux entreprises un retour à une parité des salaires basée sur le taux horaire théorique brut français, et juge le projet de loi sur le contrat de travail trop complexe, trop rigide et excessivement cher. Jean Franck Bussotti souligne de son côté que les avantages salariaux et sociaux des employés pourraient disparaitre avec les emplois. Il demande une aide au loyer raisonnable à toutes les industries et l’élimination des entraves à l’export. Stéphane Valeri avait raison de souligner lors de l’examen du budget rectificatif au Conseil National que les entreprises du bâtiment étaient taxées à 33%, un lourd handicap pour s’ouvrir aux marchés publics en Europe. Reste à connaitre la position du gouvernement qui semble vouloir maintenir le cap des 8% d’industrie dans le Pib monégasque, en considérant qu’elle est, au même titre que le tourisme et la banque par exemple un des piliers de notre économie. Ce qui ne veut pas dire que le maintien de ce chiffre signifie parallèlement le maintien des 3700 employés de l’industrie qui représentent 10% des salariés à Monaco. D’ailleurs, par la force des choses le gouvernement n’en est il pas lui-même à délocaliser, en achetant des entrepôts à Carros qu’il n’a pas pu trouver sur les terrains de la Principauté ? Les syndicats en tout cas estiment eux que le gouve rnement n’a pas le souhait de voir disparaitre les entreprises, mais que rien n’est fait pour les retenir.

LEGISLATION

Tabagisme : la loi entre en vigueur

MONTE-CARLO - La loi n° 1.346 du 9 mai 2008 (1) relative à la protection contre le tabagisme entre en vigueur à partir de ce 1er novembre (2). La loi adoptée par le Conseil National dans sa séance du 28 av ri l 2008 stipule dans son article 1er : « Nul ne peut fumer dans les lieux clos et couve rts affectés à un usage collectif ou qui constituent un lieu de travail, ainsi que dans les enceintes des établissements destinés à accueillir des mineurs. Il est également interdit de fumer dans les locaux commerciaux où des denrées alimentaires ou des produits inflammables sont entreposés. Sans préjudice des dispositions précédentes, toute personne responsable d'un établissement affecté à un usage collectif a la faculté d'y interdire de fumer. » Monaco rejoint ainsi le « clan » des pays qui ont dit non au tabagisme. L'Irlande a été le premier pays d'Europe à avoir introduit, en mars 2004, une loi radicale interdisant la cigarette dans les pubs, les restaurants et autres lieux de travail fermés. En Italie, la loi du 10 janvier 2005 est draconienne également : interdiction de fumer dans tous les lieux publics, sans exception : restaurants, bars et locali (boites de nuit). En Belgique et en

LEGISLATION Espagne, l'interdiction de fumer sur les lieux de travail et dans les espaces publics est entrée en vigueur le 1er janvier 2006. En France, le décret d’application de l’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif date du 15 novembre 2006. (P.Y.R.)

(1) Parue au Journal de Monaco du 23 mai 2008 (2) Art 14 : Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le premier jour du sixième mois suivant sa publication au Journal de Monaco

Pouvoir d’achat : l’incertitude MONTE-CARLO - L’inflation tend à diminuer après une flambée des prix mais la crise économique tend à s’amplifier. Quelles seront les conséquences sur le pouvoir d’achat et l’avenir des monégasques ? Le Conseil national lors de la discussion du budget rectificatif 2008 a voulu des garanties. Il n’existe pas à Monaco d’indice particulier pour mesurer l’évolution du panier de la ménagère. Les statistiques se réfèrent aux indices Insee français. Or rien ne dit que l’évolution des prix des loyers, de l’alimentation, des fournitures et de l’énergie ne soit p a rallèle dans le pays voisin et en Principauté. Peuton quand même avancer un chiffre sur l’inflation des produits de première nécessité à Monaco ? Pas plus de 10% ces deux dernières années selon la Directrice de Carrefour. 5% l’an, il y a tout de même longtemps que l’on n’avait pas subi un chiffre aussi élevé. Il correspond à l’augmentation sur six ans des salaires dans la fonction publique… Si comparaison n’est pas raison elle est toutefois sensée, d’autant plus que l’économie monégasque n’est pas isolée du reste du monde. C’est ce qu’ont voulu, à mots plus ou moins couverts, faire comprendre les différents pouvoirs publics ces derniers temps à l’opinion monégasque. Salaires et loyers : il faut un effort Le gouvernement d’abord en disant avec Jean Paul Proust qu’il faudrait dans l’année qui vient tenir compte dans les prévisions de la crise économique et plus seulement financière qui risque de frapper le monde.

L’opposition ensuite avec des mots très nets en préambule de la discussion du budget rectificatif. Elle parlait d’abord de fausse inflation en France pour dire que l’indice ne reflétait pas l’évolution réelle des prix. Et ajoutait que cette crise allait avoir des conséquences profondes sur notre économie et nos recettes. Il faudra faire preuve de rigueur et de choix disait Laurent Nouvion qui a demandé par un courrier au ministre une étude sur le pouvoir d’achat. Enfin la majorité s’est inquiétée à propos des deux seules entités mesurables fidèlement dans ce domaine: les salaires de la fonction publique et les loyers des immeubles domaniaux. D’emblée lors de la discussion du budget rectificatif 2008 Jean Paul Proust s’est engagé, sous pression de l’UPM, à garantir le rattrapage intégral de l’inflation au 1er janvier 2009 pour les salaires ainsi que pour les retraites de la fonction publique. Ce dont s’est félicité Stéphane Valeri en demandant un plus: « accorder une revalorisation supplémentaire à ceux qui ont les reve nus les plus bas et qui sont les plus touchés par la flam bée actuelle des prix de l’alimentation et de l’énergie ». En ce qui concerne les loyers des immeubles domaniaux, la majorité estime que les monégasques doivent être capables de se loger sans faire appel à l’allocation nationale au logement ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de foyers logés dans les nouveaux immeubles. Elle demande donc de revenir à des prix plus raisonnables pour la fixation des loyers dans les futurs immeubles domaniaux à livrer. Elle a aussi demandé la modification des règles de l’ANL pour mieux prendre en compte le montant réel des charges des appartements. Des mesures essentielles disait Stéphane Valéri «en cette période difficile pour l’écono mie mondiale et qui le sera forcément aussi pour notre pays même si nous avons la chance d’être encore relativement épargnés ». (N.F.)

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La Principauté

Actualité

Novembre 2008 Photos © MFFC

☞ Le Gouvernement Princier met en oeuvre depuis janvier 2008 un programme de Volontariat International de Monaco (VIM) qui consiste en l’envoi d’une personne en mission humanitaire longue durée (1 à 3 ans) dans un pays en voie de développement dans lequel intervient la Coopération internationale monégasque. Pour obtenir les profils de poste détaillés et pour tout renseignement complémentaire vous pouvez contacter la Direction de la Coopération Internationale, Athos Palace, 2 rue de Lüjerneta, 98.000 MONACO (Tel: 00.377.98.98.43.29) ou consulter le site Internet www.cooperation-monaco.gouv.mc sur lequel vous pouvez télécharger un formulaire de candidature.

Greggio : “La comédie ne connaît pas la crise” PAR ROBERTO VOLPONI

MONTE-CARLO - La crise financière internationale frappe fortement l’économie mondiale, avec des répercussions importantes dans tous les aspects de notre vie quotidienne, y compris le monde du cinéma, qui devait déjà se confronter avec une période plutôt difficile pour la recherche de ses financements. Mais la comédie - elle - ne semble pas être affectée plus que d’autres genres. Malgré tout, le public, apparemment, a encore envie de s’amuser et de rire en visionnant un bon film rempli de bonne humeur ! A la veille de la 8ème édition du Monte-Carlo Film Festival de la Comédie, qui se déroulera au Grimaldi Forum du 25 au 29 novembre, Ezio Greggio le fait donc savoir à travers son équipe et les chiffres des “box offices”: la comédie est toujours en très bonne santé, tant en France qu’en Italie et aux Etats-Unis...

☞ Monaco à travers les images de Italo Bazzoli. Tout nouvel ouvrage sorti par l’agence Epi Communication « La Principauté de Monaco en images ». Un pratique léger et destiné aux visiteurs étrangers et plus particulièrement anglais, italien et russe mais aussi français bien sûr. Guide pratique ou cadeau souve n i r, ses 96 pages de photos vous offre un tour d’horizon complet de Monaco pour la modique somme de 10 euros. En vente en librairie. www.epi.mc ☞ Suite à l’appel lancé par S.A.S le Prince Albert II lors de son discours d’avènement, Monte-carlo S.B.M. a adopté en 2007 une charte quinquennale articulée autour de 23 actions concrètes, pour une politique plus globale de d é veloppement durable. Après dix-huit mois d’existence, la Charte E nvironnementale de Monte-Carlo S. B.M. affiche de très encourageants résultats, qui démontrent la forte mobilisation des personnels et partenaires économiques du groupe. Sur l’exercice 2007/2008, des économies d’énergie de 3 à 4 % ont été réalisées en réduisant les éclairages des façades de la Place du Casino et du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort. ☞ Le Jeudi 27 Novembre 2008 à 20h30 dans la Salle Camille Blanc du Grimaldi Forum, un concert de bienfaisance sera donné au profit de Mission Enfance par Zhang Zhang et ses musiciens qui cherchent au travers de leur art à aider les causes humanitaires et environnementales. Prix des Places : 30 euros (reversés intégralement aux projets éducatifs de Mission Enfance en Arménie). Les places seront vendues sur place le soir du concert, il n’y aura pas de réservation et le placement sera libre. Le concert sera suivi d’un cocktail à la Villa Sauber (Musée National Collection Galéa, 17 Avenue Princesse Grace) en présence des Artistes et des responsables de Mission Enfance. www.mission.enfance.org ☞ Changement d’adresse de la Direction de la Sûreté Publique. A compter du 1er décembre 2008, toute correspondance à la Direction de la Sûreté publique devra être envoyée à l'adresse suivante : Direction de la Sûreté publique - B. P. 555 - 98015 Monaco Cedex ☞

Elizabeth Wessel dévoile sa nouvelle

Frimousse. Pour la sixième année consécutive, La situation en France l’UNICEF France lance l’opération Frimousses de La France privilégie sa propre production de plus en plus Ezio Greggio en compagnie d’Ettore Scola e Claude Zidi lors de l’édition 2007 Créateurs, associant à nouveau Elizabeth Wessel, styliste monégasque.Née de l’imagination de orientée vers la comédie (d’après les donnée du box offiElizabeth Wessel, Lola est une Frimousse parée ce....) répondant aux attentes en satisfaisant les goûts du public. “Alvin Superstar” (25ème place avec environ 4 millions) et “Notte d’une dentelle de chantilly brodée à la main de jais La preuve est faîte par les deux premières positions occupées par brava a Las Vegas” ( 30ème place avec 3,5 millions). A la 20ème noir datant d’une centaine d’années. Lola et les Frimousses de Créateurs s’exposeront du 18 au 23 “Bienvenue Chez Les Ch’Tis” de Dany Boon et “Asterix aux jeux place le film français “Asterix aux jeux olympiques” (3.7 millions). n ovembre 2008 au Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris. Les olympiques” de Fréderic Forestier et Thomas Langmann. poupées seront ensuite vendues aux enchères, pour certaines sur internet Bons résultats aussi aux Etats-Unis Toujours “made in France” nous trouvons “Disco” de Fabien pour la première fois cette année et pour d’autres, le 27 novembre 2008 à Drouot Montaigne. Onteniente (9ème place), “Enfin Veuve” d’Isabelle Mergault La comédie se défend plutôt bien également aux Etats Unis où, (10ème place) et “Cash” d’Eric Besnard (20ème place). Dans le parmi les plus grands succès, on trouve des films d’animations ☞ La Fédération Monégasque de Modélisme classement Français nous retrouvons également “Sex and the tels que : “Wall-E” et “Kung Fu Panda” (respectivement à la a organisé le week-end des 18/19 octobre la city” (13ème place) qui, surprise, a été dépassé par deux amu- 5ème et 6ème place). “Sex and the city” arrive à la 8ème, et à Monte-Carlo Cup. Le président de la FMM a indiqué que « cette première coupe d’Europe dans sants films d’animation tels que : “Kung fu Panda” (arrivant en la 9ème place, la comédie rencontre la musique dans “Mamma une nouvelle catégorie aura lieu tous les deux 4ème position ) et “Wall-E” (8ème position). Mia!”. Toujours du divertissement pour les plus jeunes avec, à la ans ici », sur la très belle piste située route des carrières, sur la commune de La Turbie. Et 13ème place “Agente Smart – Casino Totale”. Naturellement préPatrick Rinaldi espère que cette compétition « En Italie la comédie sente cette année, dans le classement la comédie classique deviendra vite une référence » en Europe. En attendant une épreuve monest dans son ADN ! Américaine riche et farfelue : “Thopic Thunder” (14ème place), diale peut être ? Pour cette première édition, la victoire est revenue à un piloL’Italie démontre encore une “Fratellastri a 40 anni” (16ème place) “Zohan” (17ème place) et te italien, Ometta Nicola, (208 tours en 1H et 3 secondes), devant Simone Zanon et Massimo Poldi pour compléter le podium. fois encore être un pays qui a “Strafumati” (20ème place). Edité par la comédie dans le sang. En GLOBAL MEDIAASSOCIATES tête du box office les premiers mois de 2008, nous trouvons GRendez-vous ASTRONOMincontournable IE “ Le Beausoleil de Monaco” “Grande, Grosso e Verdone” à l’espace Fontvieille avec la 13ème édition de “Monte-Carlo Gastronomie” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil de Carlo Verdone avec plus Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 de 15 millions d’euros d’englomed.free.fr/laprincipaute.html trées. La traditionnelle coméemail : glomed@free.fr die à l’italienne qui réussit à Directeur de Publication porter au cinéma la famille MONTE-CARLO - La 13ème édition de Monte-Carlo Gastronomie, organiR o b e rto Volponi entière est représentée par sée par le Groupe Promocom, ouvrira ses portes du 28 novembre au Rédacteur en Chef “L’allenatore nel pallone” de 1er décembre à l'espace Fontvieille. Véritable invitation aux plaisirs de Patrice Zehr Sergio Martino à la 10ème la gourmandise, ce rendez-vous de la gastronomie française et euroRédacteur en Chef Adjoint place (avec plus de 7 millions péenne permettra aux visiteurs de retrouver la tradition du bon goût, à Pierre-Yves Reichenecker d’euros) et “Un’estate al mare” quelques semaines des fêtes de fin d'année. Ce salon aux effluves capiAvec la collaboration de de Carlo Vanzina à la 17ème teuses est placé cette année sous le thème « Délices de Fleurs ». Lisa Arquette place (avec presque cinq milT h i e r ry Bertrand Quand la poésie des fleurs se marie à l’art culinaire, les papilles Amanda Coutelle lions). Surprise de la saison les s’émoustillent ! Ainsi, jasmin, violettes, roses, fleurs de pissenlit, coqueSophie Hasson-Grimaldi débuts à la mise en scène de Isabella Lanciotti licots, lavande… sont au rendez-vous d’une gastronomie originale et P i e r re-Alain Martini Federico Moccia avec “Scusa Alessandro Paparella savoureuse qui puise sa créativité dans la richesse du sud. Toutes les ma ti chiamo amore” (3ème Alan Parker-Jones démonstrations culinaires et les menus proposés par les chefs présents place avec 13 millions d’enau salon se déclineront sur ce thème novateur. Fidèle à son positionnePhotos caissements) qui confirme la Claudia Albuquerque ment, Monte-Carlo Gastronomie se caractérise par une sélection rigoucroissance des comédies pour Olivier Almondo C e n t re de Presse reuse et diversifiée des 120 exposants présents, une architecture intéadolescents. La comédie traite rieure et un décor en harmonie avec l’univers de la gastronomie. Le salon accueille les plus importantes assoProjet graphique par contre le thème social et PDC Milano ciations monégasques comme le Convivium Slow Food Sud-Est et Principauté de Monaco, l’Association des actuel dans “Bianco e nero” Promotion & Publicité Sommeliers de Monaco, Monaco Goûts et Saveurs, l’association de l’Industrie Hôtelière Monégasque ou “Les de Cristina Comencini Global Media Associates Fêlés de la Cabosse” réunissant professionnels, amateurs et passionnés de chocolat. Les meilleurs chefs de (18ème place avec environ 5 Service Publicité Monaco et des villes limitrophes seront également présents pour des démonstrations culinaires quotidiennes, millions d’euros) et “Tutta la Diffusion Monaco & Côte d’Azur rivalisant d’originalité pour les menus de fête. Comme chaque année depuis 3 ans, ces toques imaginatives se vita davanti” de Paolo Vi r z ì SEC Cour Anc. Gare SNCF (24ème place avec environ 4 prêteront au “Défi des Chefs” : réaliser exclusivement en chocolat une pièce unique. Après les chapeaux, les millions). La comédie clowns, les globes et la femme chocolat, cette année le thème est « Dame Nature ». Impression Américaine qui a obtenu le Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) MONTE-CARLO GASTRONOMIE • Du vendredi 28 Novembre au lundi 1er Décembre 2008 plus de succcès en Italie, est Le tirage de ce numéro a été de 2 6 . 7 0 0 exemplaires de 10h00 à 19h00 • Espace Fontvieille •Tarifs d'entrée : 5 euros (entrée gratuite en semaine comme prévu “Sex and the • de 12h00 à 14h00) • www.mc-gastronomie.com city” (12ème place avec 7,2 millions), viennent ensuite Le premier journal d’actualité de Monaco

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Toutes les tentations gourmandes

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Culture

Novembre 2008

Les noms des lauréats proclamés à l’Opéra de Monte-Carlo

Le prix littéraire à Jérome Garcin

L’artiste Didier Marcel couronné pour son oeuvre contemporaine intitulée “Labour” PAR

AMANDA COUTELLE

Photos © AC

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

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e 29 novembre 2008 la planète Terre célèbrera le 100ème anniversaire de Claude-Lévi-Strauss, pour marquer l’événement, les éditions Plon, ont eu la très riche idée de remettre sous presse «Saudades do Brasil», en publiant ou republiant sur le tard un choix de ses photographies prises entre 1935 et 1939 – avant que, lui disparu, plus personne ne sache les décrire – l'auteur souhaite communiquer à d'autres le charme indicible d'un monde qui lui fut cher, devenu méconnaissable depuis : un monde qui n’existe plus vraiment… Lévi-Strauss fait défiler ces images sous nos yeux en les accompagnant d'un récit continu de ses aventures, un peu à la façon d'une bande dessinée. Pour les curieux de la photographie, il rappelle aussi un temps où cet art ne donnait pas encore matière à dissertations savantes… et où le voyageur se contentait d'enre gistrer naïvement ce qu'il avait sous les yeux. ! D'un intérêt certain pour l'historien à ces deux titres, ce recueil se veut d’abord un témoignage sur le Brésil et ses habitants il y a plus d'un demi-siècle, auxquels l'auteur adresse, ainsi qu'à sa jeunesse lointaine, un salut amical et nostalgique… Né à Bruxelles en 1908, Claude Lévi-Strauss poursuit des études de philoso phie avant de se tourner vers l'ethnologie. En 1935, il part pour le Brésil comme professeur de sociologie à l'Université de São Paulo. Au cours des années qui vont suivre, il va étudier les tribus indiennes de l'Amazonie. C'est le récit de ses voyages à l'intérieur de ces sociétés dites «primitives» qu'il racontera, en 1955, dans le livre qui l'a rendu célèbre, Tristes Tropiques (Te r re Humaine). Il est aujourd'hui reconnu comme un penseur fondamental du XXe siècle. _____________________________________ «Saudades do Brasil» - Claude Levi-Strauss (Editions Plon)

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MONTE-CARLO - Les noms des lauréats de la Fondation Prince Pierre de Monaco ont été p ro clamés comme le veut désormais la tradition dans le cadre de l’Opéra de Monte-Carlo lors d’une soirée présidée par S.A.R la Princesse Caroline de Hanovre; Maître de cérémonie le journaliste et écrivain Bernard Spindler. Jérome Garcin, lauréat du Prix Littéraire Prince Pierre 2008 n’est autre que l’animateur, sur France-Inter, de l’émission culte «Le Masque et la Plume» fondée il y a cinquante ans par l’écri va i n - musicien et ambassadeur François-Régis Bastide à qui le romancier a consacré cette année même un émouvant ouvrage «Son Excellence, Monsieur mon ami» (Ed. Gallimard). La lauréate de la Bourse de la Découverte Cécile Reyboz a été distinguée pour son premier roman «Chansons pour Bestioles» (Actes Sud 2008); Le Coup de coeur des Lycéens est revenu à Jérome Lafargue pour «L’Ami Butler» (Ed. Quidam 2007) ; Didier Marc e l, (en haut avec S.A.S. le Prince Albert et S.A.R. la Princesse de Hanovre)) artiste hyper-contemporain, minimaliste a reçu quant à lui le Grand Prix International d’Art Contempora i n ; né en 1961 Didier Marcel a déjà réalisé de nombreuses expositions personnelles dont une à Nice, en 1999 à La Villa Arson (à découvrir jusqu’au 16 novembre à la Salle Antoine 1er) Le Prix de Composition musicale a été octroyé à Peter Eötvös, pour son oeuvre «Seven» pour violon et orchestre. La soirée s’est achevée en beauté par un dîner de Gala à l’Hermitage autour des lauréats et en présence de S.A.R La Princesse Caroline de Hanov r e.

oujours en lice pour les Prix littéraires… Après ceux du Femina, du Goncourt, du Médicis, les jurés du prix Interallié et du Grand Prix du roman de l'Académie française, du Renaudot, ont rendu publique leur sélection…. Les jurés de l'Interallié ont établi leur première sélection en vue du prix qui sera remis le 18 novembre. Onze titres ont été retenus, soit un de moins que d'habitude. Parmi les éditeurs, Grasset – qui a remporté 28 fois l'Interallié depuis la fondation du prix en 1930, dont 26 fois depuis 1965 – se taille la part belle, avec cinq livres. Les titres sélectionnés sont : Le Rêve de Machiavel de Christophe Bataille (Grasset), Le Premier Principe. Le Second Principe de Serge Bramly (Jean-Claude Lattès), Les Moustaches de Staline de François Cérésa (Fayard), L'Heure de la fermeturedans les jar dins d'Occident de Bruno de Cessole (La Différence), Mon traître de Sorj Chalandon (Grasset), Les Pieds dans l'eau de Benoît Duteurtre (Gallimard), Ce que nous avons eu de meilleur de Jean-Paul Enthoven (Grasset), Un traître de Dominique Jamet (Flammarion), La Beauté du monde de Michel Le Bris (Grasset), L'Ami de jeunesse d'Antoine Sénanque (Grasset), Val de Grâce de Colombe Schneck (Stock). Grand Prix du roman de l'Académie française - ont été retenus : La Dernière Conférence de Marc Bressant (De Fallois), Les Moustaches de Staline de François Cérésa (Fayard), L'Heure de la fermeture dans les jardins d'Occident de Bruno de Cessole (La Différence), Les Pieds dans l'eau de Benoît Duteurtre (Gallimard), Ce que nous avons eu de meilleur de JeanPaul Enthoven (Grasset), L'Inaperçu de Sylvie Germain (Albin Michel), Un chasseur de lions d'Olivier Rolin (Seuil), Un chapeau léopard d'Anne Serre (Mercure de France), L'Excuse de Julie Wolkenstein (POL). 2ème sélection du Renaudot : Le Renaudot 2008 ne reviendra ni à Christine Angot ni à Claire Castillon, ni à Colombe Schneck ni à Alice Ferney - qui figuraient dans la première sélection. La deuxième liste publiée hier par le jury Renaudot accueille en revanche Martin Page (parmi les romanciers) et Patrice Delbourg (dans la catégorie des essais). Romans :«Une belle époque», Christian Authier (Stock) «Le silence de Mahomet», Salim Bachi (Gallimard) «Ce que nous avons eu de meilleur», Jean-Paul Enthoven (Grasset) «Le roi de Kahel», Ti e rno Monénembo (Seuil) «Peut-être une histoire d'amour», Martin Page (L'Olivier )«Le voyage du fils», Olivier Poivre d'Arvor (Grasset )«Le chasseur de lions», Olivier Rolin (Seuil) «Vacance au pays perdu», Philippe Ségur (Buchet-Chastel) Essais : «Portrait d'une femme romanesque», Célia Bertin (De Fallois) «Son excellence, mon sieur mon ami», Jérôme Garcin (Gallimard) «Crack», Tristan Jordis (Seuil) «Les jongleurs de mots», Patrice Delbourg (Ecriture)

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Evènements artistiques et culturels à explorer en Principauté et ailleurs

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Beli - Galliano - 100 ans d’aquarelles... Beli au Grand Palais à Paris Après une exposition personnelle à Paris en avril 2008, l’enfant du pays Beli (Belinda Bussotti) présentera quelques toiles lors de l’exposition collective « Art en Capital » qui se déroulera dans le site prestigieux du Grand Palais à Paris en novembre. Beli, dans sa peinture aux techniques mixtes, intègre divers éléments allant de la photo qu’elle transforme et retravaille, jusqu’aux objets et matières diverses, pour donner naissance à des oeuvres expressives, innovatrices, qui dévoilent une imagination créatrice permanente. Elle présentera notamment deux de ses dernières créations 2008 au sein du salon des artistes indépendants à Paris. Le Salon Art en Capital regroupe les salons dits « historiques ». Tout jeune encore – 2008 sera la troisième édition - ce salon peut d'enorgueillir d'une fréquentation qui se chiffre en dizaines de milliers de visiteurs.

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Richard Galliano à la Salle Garnier Deux légendes de la musique Ivo Pogorelich et Richard Galliano pour une première: une rencontre croisée imaginée par la Société des Bains de Mer entre les Salles Garnier Monte-Carlo et Gaveau à Paris prend forme avec deux concerts rares: Richard Galliano et Ivo Pogorelich. Richard Galliano qui s’est produit à Paris, à la Salle Gave a u le 17 octobre se produira à la Salle Garnier le 4 novembre tandis que la Salle Gave a u avait reçu Ivo Pogorelich le 23 octobre après son passage à la Salle Garnier le 20 octobre… Richard Galliano sur la scène de l’Opéra de Monte-Carlo sera accompagné du pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba, de George Mzaz à la contrebasse, et du batteur Clarence Penn. Et ce, quelques jours avant que ne débute le 3ème Monte-Carlo Jazz Festival qui se déroulera du 25 au 29 novembre et à l’affiche duquel on peut lire d’ores et déjà des noms prestigieux: Herbie Hancock, le John Scofield’s Blues & Gospel, le Roy Hargrove Quintet, Marcus Miller, Manu Katché, Thomas Dutronc, Ben Sidran et Georgie Fame, et le Frank Mead Band…

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Menton, un siècle d’aquarelles 1830 – 1930 Devant le succès de l’exposition Ernest Lessieux en 2006-2007, la Société d’Art et d’Histoire du Mentonnais a souhaité présenter en Octobre 2008 un panorama des maîtres de l’aquarelle du pays mentonnais de 1830 à 1930, reconstituant ainsi la collection idéale d’un amoureux de Menton. Une trentaine de peintres, dont certains prestigieux seront réunis pour le plus grand plaisir des visiteurs. Ces aquarelles d’une beauté à la fois précise et narrative, coïncide avec le goût des collectionneurs de l’époque. Soucieux du « beau métier » à bien choisir le site et à bien le copier, ils nous révèlent ainsi comme un miroir, le pays mentonnais de cette fin du XIXe siècle. Menton - Palais de l’Europe – Galerie d’Art Contemporain - Ouvert tous les jours (sauf le mardi et les jours fériés) de 10h00 à 12h et de 14h00 à18h00 u 25 octobre 2008 au 19 janvier. Entrée libre et gratuite.


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Novembre 2008

Au Thêatre National une première en France pour la dernière création de Daniel Bénoin

Le “Rock’n’Roll” de Pierre Vaneck !

Une interpretation magistrale du comédien dans la pièce culte de Tom Stoppard... PAR

AMANDA COUTELLE

NICE - En attendant…. Edouard Baer, Fabrice Lucchini, Jean Rochefort, JeanPierre Bacri, Isabelle Carré, Philippe Torreton, Julien Clerc et les autres… A l’affiche de la 40ème saison du Théâtre National de Nice, la dernière création de Daniel Bénoin «Rock ’N’Roll» de Tom Stoppard, une première en France… La pièce qui débute en 68, par le Printemps de Prague, s’achève par le concert des Rolling Stones dans le stade de Trahov au début des années 90: Max et Jan, les héros de la pièce, vont vivre, traverser dans la douleur ces années de bouleversements politiques qui ont changé la face de l’Europe… Le rock’n roll tchèque vient directement d’un court essai de Vàclav Havel, Le Procès (1976) et de quelques pages d’un long entretien de 1985. Un groupe musical «undergound» les Plastic People f the Universe, groupe de rock non-conformiste était au centre de la société d’alors… «L’affaire Plastic People» deviendra une cause célèbre. Havel et Jrious s’étaient rencontré à Prague. Jirous et le groupe seront arrêtés avec d’autres membres de «l’underground»: «C’était une attaque du système totalitaire sur la vie en soi, sur l’essence même de la liberté et de l’intégrité humaine» écrira Tom Stoppard, dramaturge britannique, né en 1937 en Tchécoslovaquie. La pièce a été créée au Royal Court de Londres le 3 juin 2006 dans une mise en scène de Trevor Nun, elle a été reprise sur Broadway au Bernard B. Jacobs Theatre à partir du 4 novembre 2007 dans la même mise en scène. La création de Daniel Bénoin à Nice est la première en France. L’immense Pierre Vaneck incarne magistralement Max le philosophe marxiste, Frédéric de Goldfiem est véritablement Jan, quant à Maruschka Detmers, révélée par Godard dans «Carmen» (Lion d’Or au Festival de Venise 1984) elle interprète avec une force et une émotion rares deux rôles: Eleanor et Esmée adulte. Les cinq musiciens des Gypsy Queens sont disons-le tout simplement exceptionnels: ils transportent les spectateurs qui pour beaucoup retrouvent leur jeunesse... A voir jusqu’au 23 octobre. Photos © D R

Réservations: Théâtre National de Nice - Promenade des Arts -Tél. : 04 93 13 90 90 (jusqu’au 26 novembre)

1958 : Cocteau inaugure la célèbre Salle des mariages

Un demi-siècle déja... MENTON - La Salle des mariages de Menton célèbre son demi-siècle, son inauguration eut lieu le 22 mars 1958 par Jean Cocteau qui sera le témoin du premier mariage dans «sa» salle…

Photo © A C

En 1956, alors qu’il décorait la Chapelle Saint-Pierre de Villefranche, le Maire de Menton, Francis Palmero, demande à Cocteau de transfor mer l’ancienne Salle de justice de paix en Salle des mariages. Le poète s’était déjà «essayé» à ce genre d’exercice pictural à la Villa Santo Sospir à Saint-Jean-Cap-Ferrat dès partir de 1950… A Menton le challenge serait de taille, au regard du caractère de la pièce et de l’officialité de sa future fonction : «Une des entreprises les plus insolites de Monsieur Palmero ne fût-elle point sa demande à un poète, de décorer l’Hôtel-deVille? Avouerai-je que mon imprudente acceptation vint de ma soif d’être digne de cet «à l’impossible je suis tenu» dont j’ai fait ma devise.» Cocteau réaliserait cet ouvrage entre 1956 et 1958: «Fatigué de l’encre et de la table, j’ai entrepris une cure d’altitude sur des échafaudages. Il est parfois indispensable de changer d’air, surtout lorsque le souffle des intel lectuels contamine le nôtre. Peindre des murs exige un oubli animal de l’intelligence, un usage artisanal des mains et des jambes. Ces besognes de manoeuvre me défatiguent et laissent reposer mon vin». Dans son journal intime «Le Passé Défini», le poète témoigne de cette recherche spécifique qui porterait le titre de «Style de Menton», et de la méthodolo gie: «Cette nuit, l’idée m’est venue en songeant à la toile d’araignée signi fiante de ma chapelle, de reprendre des dessins de la suite «médiévale» et de la suite faune», de les remplir de tatouages multicolores et géomé triques. Il en résulte la noblesse, la splendeur des peuplades qui expri ment leur sens du faste par le décor ornemental dont ils ornent leurs figures sur une peau irisée d’un gris ardoise. » (Extrait du Passé Défini V, 1956-1957, journal – Editions Gallimard). (A.C.)

La Principauté

Culture

Du 4 novembre au Quai des Artistes

Sabrina Bueno: artiste solaire... ary Coles qui aime à lancer les jeunes artistes M accueille aux cimaises du Quai des Artistes Sabrina Bueno qui présente en Principauté sa pre-

mière exposition…Jeune artiste autodidacte F ranco-Bolivienne Sabrina Bueno a passé toute son enfance au Venezuela et dans les Caraïbes… Adolescente elle arrive dans le sud de la France à Cannes, la vie qui a plus d’un tour dans son sac la conduit en Bretagne à S a i n t-Malo et à Royan… Des escales qui sont autant d’échelons gravis, des échelons qui ont nourri son inspiration, une inspiration débordante, d’une originalité et une créativité rares chez une jeune artiste contemporaine. Une personnalité forte, un humour ravageur, une dérision qui tra n sp a raît dans ses oeuvres lumineuses, joyeuses, souvent incrustées d’objets de la vie courante ou d’objets rares, insolites. Sa technique utilise les acryliques laquées et métalliques, les encres et pastels associés à des effets de matières : enduits, sables, pigments… Rare, insolite, comme cette jeune femme rayonnante qui a su garder une âme d’enfant, une fraîcheur qui sont toujours l’apanage des autodidactes talentueux. Une palette riche, multiple, étonnante... (A.C.) Photo © A C

Du 4 novembre au 15 décembre au Quai des Artistes – 4, Quai Antoine 1er

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le Sport

Novembre 2008

CYCLISME • A Monaco le coup d’envoi d’un des événements médiatiques majeur de la planète qui s’annonce d’ors et déjà vraiment passionnant

Un grand départ pour le Tour PAR ROBERTO VOLPONI

PARIS - Le Tour de France fait son grand retour à Monaco après 45 ans d’absence. La grande boucle, pendant cette période, est devenue - grâce surtout à l’arrivé de la télévision commerciale - un des évènements médiatiques majeur de la planète, avec la retransmission dans 180 pays, un chiffre d’affaires conséquent qui s’est révélé au fil des ans de plus un plus imposant. Bref, une bonne affaire, aussi sur le plan économique, pour tous les acteurs qui font partie de ce qui est un spectacle unique au monde et, une vitrine incontournable. C’est ce que nous a confirmé, lors de la présentation du parcours au Palais de Congrès de Paris le 22 octobre dernier, Michel Bouquier, Délégué général au Tourisme et Congrès de Monaco : « En deux jours seule ment, on estime réaliser à Monaco un chiffre d’affaires com parable à celui du Grand Prix de Fo rmule 1, même si ce der nier se déroule sur une durée de quatre jours. Sans comp -

Christian Prudhomme, Directeur du Tour de France, avec S.A.S. le Prince Albert lors de la présentation du parc o u rs Photo © C. Gallo/ Centre de Presse

ter les retombées sur l’image de Monaco qui sont toujours difficiles à quantifier, mais qui pèsent lourdement tout de même». Cela suffit pour comprendre qu’héberger la première étape du Tour représente une grande opportunité pour Monaco et son économie. Pour une fois, aux fidèles supporters des voitures de F1, s’ajouteront les passionnés du vélo, lesquels pourront peut-être découvrir pour la première fois le charme de la Principauté. La satisfaction du Prince Albert... Lors de Son discours le Prince Albert n’a pas caché Sa satisfaction pour avoir obtenu un tel résultat en faveur de Son pays : “Je suis particulièrement heureux d’annoncer le départ du Tour de France 2009 de Monaco. La Principauté avait eu le plaisir, il y a fort longtemps, de voir passer le Tour de France, la dernière fois en 1964. Quarante-cinq ans après, nous aurons le privilège d’accueillir le départ de cette aventure unique. Ce choix est la reconnaissance de l’action conduite par la Principauté pour le développement et la pro motion du sport .” Un pas supplémentaire pour faire en sorte que Monaco puisse devenir de plus en plus, comme le Souverain le souhaite : “une capitale mondiale du sport”. Avec la protection de l’environnement, ce n’est un secret pour personne, que le sport est un des sujets de prédilection du Prince Albert , confo rmément à ce qu’il avait annoncé lors de Son avènement. Mais l’éthique n’est pas pour autant négligée : “Générateur de perfo rmance et d’émo tion, le Tour a constamment vécu en

h a rmonie avec son temps, quitte à en absorber les maux. Je tiens à saluer la fe rmeté des organisateurs qui ont su prendre les mesures néces saires pour préserver la noblesse de ce sport ” ajoutant qu’Il espère voir un jour disparaître le dopage dans le sport pour «mettre fin une fois pour toutes à ce fléau ». Un Tour et une étape passionnantes Côté sportif, le parcours général semble dessiné expressément pour garder la suspense jusqu’à la veille de l’arrivé à Paris. Si le grand retour de Lance Armstrong, sept fois vainqueur de la course (mais qui n’a pas encore dissipés les soupçons des malveillants) a lieu il fera encore monter d’un cran la curiosité de tous les spectateurs. De toute manière l’étape de Monaco ne s’annonce pas du tout banale : il s’agira d’un contre-la-montre passionnant, assez long et avec une altimétrie non négligeable. Un parcours exigeant et technique, avec plusieurs passages particulièrement raides, et notamment une pente à 10 %. Les coureurs s’élanceront sur la ligne de départ du Grand Prix de Fo rmule 1, et se retrouveront sur le final du Tunnel, puis sur la célèbre route de la Piscine, où ils devraient, comme les bolides, atteindre leur vitesse maximale. Le lendemain, aura lieu le départ de la deuxième étape en direction de Brignoles… Le spectacle est assuré pour les quelques 200.000 spectateurs attendus en Principauté et les dizaines des millions devant leurs écrans de télévision… Pour la sixième fois dans l’histoire de la « Grande Boucle » Le samedi 4 juillet 2009, Monaco accueillera donc le Tour de France pour la sixième fois : C’est en 1939 qu’eut lieu la première visite dans la Principauté lors de la 12ème étape Saint-Raphaël - Monaco remportée par le Français Maurice Archambaud. René Vietto endossait le Maillot Jaune avant de le perdre dans les Alpes au profit du futur vainqueur, le Belge Sylvère Maes. Après guerre,

en 1946, Apo Lazaridès s’imposa dans une course en cinq étapes, Monaco-Paris, qui préfigurait la reprise du Tour un an plus tard. Dans les années 50, les arrivées en Principauté couronnèrent les Néerlandais Jan Nolten et Wim van Est, puis Raphaël Géminiani. En 1964, à l’arrivée de la 9ème étape, Briançon-Monaco, se joua l’un des épisodes du «mano a mano» Anquetil-Poulidor. Le Normand entra en tête sur la piste de l’ancien stade Louis II. Poulidor revînt à sa hauteur pour lui disputer le sprint. Mais, sitôt la ligne franchie, il se releva alors qu’il restait un tour complet à couvrir et qu’Anquetil continuait sur sa lancée. Peut-être trompé par ses souvenirs du Tour d’Espagne, où les arrivées étaient jugées sur une fraction de tour de piste, «Poupou» termina 5ème de l’étape, laissant à son rival la victoire et surtout la minute de bonification. Après d’autres rebondissements, dont la fameuse ascension du Puy de Dôme, Jacques Anquetil remporta à Pa ris son 5ème Tour avec… 55 secondes d’avance sur Raymond Poulidor.


La Principauté

le Sport

Novembre 2008

CHAMPIONNAT WRC • L’équipage franco-monégasque à seulement six points de sa cinquième couronne mondiale consécutive

Loeb-Elena :un doublé Espagne-Corse réussi Encore deux victoires dans les deux dernières manches asphalte de la saison PAR THIERRY BERTRAND

l’occasion des deux dernières A manches asphalte de la saison, l’équipage franco-monégasque a effectué un sans faute, en s’imposant d’abord en Espagne puis en Corse où il fut… Impérial ! Après ces deux épreuves méditerranéennes, son neuvième et dixième succès cette année, il ne lui manque plus que six points à marquer lors des deux rallyes restants, pour coiffer une cinquième couronne mondiale consécutive. Sébastien et Daniel n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires en prenant, dans les deux cas, la tête d’entrée pour ne plus la quitter jusqu’au podium final. Lors du Rallye de España, début octobre, leur équipier, le local Daniel Sordo, terminait sur la deuxième marche du podium, confirmant ainsi la suprématie des marques française sur l’asphalte. Olivier Quesnel, Citroën Sport : « Nous réalisons notre troi sième doublé consécutif en 2008. C'est une immense satis faction. Ce qui me plaît dans ce résultat, c'est la manière avec laquelle il a été obtenu. Nos deux C4 ont toujours occu pé les deux premières places et se sont montrées d'une remarquable fiabilité. Sébastien et Daniel ont réalisé la course parfaite, prenant de l'avance puis gérant leur capi tal. Dans leur sillage, Dani (Sordo) et Marc (Marti) signent une belle performance. Depuis leur deuxième place, ils ont superbement maîtrisé la situation par rap p o rt au troisième. Nous réalisons de très bonnes opéra tions dans les deux Championnats. Pour Citroën, c'est un week-end parfait, exactement ce qu'il nous faudrait reproduire la semaine prochaine en Corse. » En revanche l’Espagnol sortait de la route sur l’Île de Beauté et devait se retirer. L’équipe Ford, qui s’était offert le concours du spécialiste belge de l’asphalte François Duval, afin de contrer la vague franco-monégasque, réussissait à limiter partiellement les dégâts en favorisant son pilote de pointe, Mikko Hirvonen en

Photos © Citroën presse

Classement après la Corse ■ Pilotes 1. Sébastien Loeb (Citroën) 106 pts 2. Mikko Hirvonen (Ford) 92 pts 3. Daniel Sordo (Citroën) 59 pts 4. Chris Atkinson (Subaru) 45 pts 5. Jarri-Mati Latvala (Ford) 42 pts … ■ Constructeurs 1. CITROËN TOTAL WRT 169 pts 2. BP FORD ABU DHABI WRT 146 pts 3. SUBARU WRT 87 pts 4. STOBART M-SPORT FORD 62 pts 5. MUNCHI’S FORD 22 pts

LASITUATION

Prochaines épreuves : Rallye du Japon du 31 octobre au 2 novembre 2008 (terre) et Wales Rally GB du 28 au 30 novembre 2008 (terre)

Sébastien Ogier remporte le titre de champion du monde junior l’instar de Sébastien Loeb, un autre pilote portant le même prénom, vient de remporter le A titre de Champion du Monde Junior à l’issue de fin de rallyes, grâce à des consignes de course. Sébastien Loeb, après leur victoire en Corse :« Bien sûr que je préfère m'imposer après une rude bagarre ! Mais, qu'estce que j'y peux ? Ce n'est sûrement pas à moi de répondre à la question de savoir comment nous devancer ici ! Une victoi re dans notre épreuve nationale, devant notre public, a tou jours un caractère particulier. Nous avons construit celle-ci peu à peu, en creusant progressivement l'écart puis en gérant notre avance à notre rythme. Notre C4 s'est à la fois montrée performante et fiable et les réglages que nous avons choisis nous ont permis de tirer la quintessence de ce qu'offrent les pneus Pirelli.Nous restons invaincus sur l'asphalte, nous aug mentons notre capital au Championnat… Nous avons connu des week-ends plus difficiles ! » Depuis le Rallye Monte-Carlo, première manche de la saison, leur Citroën C4 WRC survole la concurrence, Ford n’ayant réussi à s’imposer qu’à trois reprises sur les treize épreuves courues. La marque aux chevrons dispose également d’une large avance au Championnat Constructeurs et devrait, sauf circonstances exceptionnelles, rempoter un quatrième titre, après 2003, 2004 et 2005.

RALLYE-RAID • Les deux équipages de Monaco font le bilan de leur aventure dans le désert marocain

Le retour des “Roses des sables” es deux équipages féminins qui représentaient la Principauté dans le récent rallye-raid «Roses des sables» (voir La Principauté n°66, octobre 2008) sont de retour… Fortunes diverses pour Martine et Natacha dans le Dodge Ram n°45, et pour Patricia et Dominique dans la Jeep Wrangler n° 67… Mais pour nos quatre aventurières, des souvenirs plein la tête … paroles de femmes ! Patricia Schroeter : « un peu déçues de notre contre perfor mance du dernier jour mais les lois de la course sont là hélas....après avoir gravité dans le top ten du classement, des ennuis mécaniques nous ont relégué à la trentième place...fières de nous quand même...pas un seul ensable ment...nous avons été les reines de Merzouga et de Chegaga! Nous avons essayé de porter haut les couleurs de notre team et nous rentrons avec dans la tête de merveilleux souvenirs de ce désert inondé et dans le coeur un peu plus de chaleur .... » M a rtine Ackermann : « Très dur cette année à cause des intempéries : pluie et vent violent. Nous avons vécu de super moment, nous conduisions un Dodge Ram 1500 qui roulait à l’Ethanol en France et en Espagne, car au Maroc il n’y en avait pas. Nous avons convoyé plus de 80 kg de matériel pour les enfants du désert, l’organisation a récolté plus de 5 tonnes En haut : Martine et Natacha en train de changer une roue du Dodge ; en bas : la Jeep de Patricia et Dominique avant... et aprés! grâce à toutes les participantes. Je connais Natacha seulement depuis 19 jours et notre équipage était génial " Les Roses Bonbons " N° 45, nous nous sommes très bien entendu sans nous connaitre!!! Et nous avons fait un travail remarquable dans les dunes ensemble! Nous avons eu un bon classement tout le long de la course, 7ème dans les dunes de Merzouga, une fois 15ème au général, nous avons dû arrêter le rallye le jeudi dans le désert car nous avions crevé et n’avions plus de roue de secours de rechange. Plus de roue de secours, plus de désert . L’organisation n’a pas voulu nous laisser repartir dans le désert ! » (P.Y.R.)

L

LASITUATION

Rallye de France – Tour de Corse, permettant à Citroën de parfaire sa victoire sur l’Île de Beauté. Ce jeune ‘rookie’ imposait d’entrée sa Citroën C2 Super 1600 lors de la première manche mondiale du Championnat Junior lors du Rallye du Mexique, signant par la même occasion le premier point au Championnat du Monde WRC pour une voiture de la catégorie Super 1600 (des tractions avant, deux roues motrices sans turbo). Il doublait la mise lors de la deuxième manche en Jordanie, face à des pilotes plus expérimentés, puis en Allemagne. Favori avant les deux dernières manches du championnat (Espagne et Corse) il trébuchait en terre ibérique, alors qu’il avait course gagnée, et se retrouvait en lutte pour le titre avec un seul pilote, l’allemand Aaron Burkart également au volant d’une Citroën CR Super 1600, lors du départ de la Corse. La pression n’avait aucun effet sur Sébastien et son copilote, Julien Ingrassia, ni sur leurs uniques adversaires qui ne se faisaint aucune illusion et n’attendaient qu’une faute de l’équipage français. Ceux-ci concluent leur ultime épreuve à la deuxième place, leur assurant ainsi un titre mérité. Sébastien Ogier : « L’attente a été longue. Ce titre récompense à juste titre tous nos partenaires ainsi que Citroën et la FFSA (Fédération Française du Sport Automobile) dont nous avons fièrement porté les cou leurs tout au long de l’année. Cette première place du championnat, je la dois également au travail de l’équi pe PH-Sport ainsi qu’à mon copilote Julien avec qui l’entente a été parfaite durant toute la saison». (T.B.)

Photos © D R

12ème Monaco Kart Cup MONTE-CARLO - Encore un succés populaire et sportif pour la 12ème édition de l’épreuve monégasque qui s’est déroulée du 17 au 19 octobre derniera sur le Port Hercule. Quelques 200 concurrents, trois courses passionnantes avec les meilleurs juniors mondiaux, les karts à 4 temps qui valsent aussi bien que les autres, et la traditionnelle épreuve d’endurance en trois manches de 2 heures chacune. La piste est tracée sur la partie basse du mythique circuit F1, offrant aux spectateurs (spectacle gratuit) une large vue sur les évolutions de ces bolides, comme le montrent les photos de Jean Marc Folleté : 1: les juniors s'élancent 2: la grille de départ, comme en F1 3: une vue de l'épreuve d'endurance

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