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La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Année VIII • Numéro 73 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél /Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Mai 2009

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

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Dossier Spécial

Une fiscalité appropriée pour les enfants du pays”

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LES HORIZONS IMAGINABLES DE MONACO

J.C. Frassa :

Formule 1

Turbulences! Le vent souffle vers des choix plus écologiques ☞ LE MANQUE DE COMMUNICATION A PROVOQUE LA RECENTE CRISE ENTRE LES INSTITUTIONS • PAGE 7


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POLITIQUE • Pour chercher les meilleures solutions pour demain il faut y réfléchir aujourd’hui : c’est a

Les horizons imagin

Il faut se servir de la crise pour rebondir et envisager un futur de prospérité pour nos PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL

DOSSIER

Communiquer mieux? Communiquer bien ! a-t-il un problème d’absence ou de mauvaise communicaY tion à Monaco ? Selon le Gouvernement non, mais la quasi-totalité des élus du Conseil National n’est pas du tout d’accord et l’a déclaré clair et net... Cette question – pas du tout secondaire - était à la base des récentes frictions qui se sont succédées à coup de communiqués de presse, entre les deux institutions, sur le sujet de la gestion de la part du Gouvernement, de la crise économique et des résultats du G20, frictions qui ont à la fin poussé le Prince Souverain à intervenir pour mettre fin à la polémique. Dans Son communiqué, le Prince Albert, en appelant justement à l’union des Monégasques autour de toutes les Institutions, s’est érigé en arbitre impartial entre le Gouvernement et le Conseil National. Il a confirmé toute sa confiance au Gouvernement et Son soutien pour les actions menées au niveau international par ce dernier à la suite du sommet de Londres, mais il a aussi affirmé la nécessité que le Conseil National soit désormais « régulièrement tenu informé » sur les négociations conduites par l’exécutif. Or, selon la Constitution monégasque, seul le Prince Souverain est titulaire de la gestion de la politique extérieure, qui est exercée aussi à travers Son Gouvernement. Mais depuis la révision constitutionnelle de 2002, de nombreux accords internationaux doivent aussi être ratifiés par le Parlement : d’où la nécessité que le Conseil National en soit informé. D’autant plus à Monaco, où l’exécutif n’est pas issu de la Haute Assemblée. Voilà donc le besoin impératif de trouver le fameux « consensus » entre les deux institutions pour faire en sorte qu’elles puissent travailler ensemble pour le bien du pays. Assurément, à la vue des faits, quelque chose n’a pas bien fonctionné. Comment faire pour éviter que tout cela ne puisse se reproduire ? Assurément, il faut un changement de mentalité du côté du Gouvernement, qui doit respecter le rôle du Parlement et donc mieux l’informer et se concerter davantage avec lui. Le temps d’un Conseil National chambre d’enregistrement, est définitivement révolu. Au côté d’un Gouvernement non issu des élections, le Parlement, proche de la population et de ses préoccupations, doit jouer pleinement son rôle d’aiguillon, dans l’intêret même de la Monarchie Constitutionnelle. Mais la mini crise institutionnelle de ces derniers jours n’a pas seulement fait découvrir un problème de communication intra-institutionnel, mais a aussi ouvert la boîte de Pandore relative à la communication à l’extérieur de l’image de la Principauté. Un problème qui est bien réel – et pas seulement depuis hier – si une large majorité des Monégasques le ressent désormais comme une priorité absolue. Le Prince Albert – toujours bien à l’écoute de Son peuple - en est bien conscient puisqu’Il a choisi d’en faire mention à la fin de Son message: «La Principauté engagera le moment venu une judicieuse politique de communication afin que ses réalités soient enfin mieux reconnues et appréciées». Une annonce mais aussi une promesse qui répond à une demande des élus, que le Prince, sans doute, ne manquera pas de tenir. Mais il est quand même légitime de se poser la question : pourquoi attendre encore ? Pour utiliser une métaphore sportive : pourquoi ne pas abandonner une stratégie défensive, pour adopter enfin un schéma beaucoup plus offensif ? Pourquoi continuer à subir des campagnes médiatiques injustes et injustifiables plutôt qu’entamer une propre campagne d’information qui puisse rendre justice à une réalité trop souvent méconnue ? Le bon sens, encore une fois, et le courage doivent prévaloir : si on a décidé de jouer la carte de la transparence, si l’on n’a (plus) rien à cacher, il vaut mieux prendre l’initiative de communiquer à l’extérieur plutôt qu’attendre que quelqu’un d’autre le fasse pour nous, et le fasse mal… (R.V.)

L’EDITORIAL

C

ʼest parce que personne ou presque nʼavait prévu la crise financière et économique mondiale, que ce numéro de «La Principauté» est consacré aux avenirs imaginables de Monaco. «Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort» la formule de Nietzsche parait remarquablement appliquée à la situation actuelle. Il faut se servir de la crise pour rebondir et imaginer un avenir de prospérité pour nos enfants, cette génération 2029. Rien nʼest jamais acquis et Monaco nʼéchappe pas à la règle de remise en cause permanente qui est une règle de survie. Lʼévénement phare de ce mois de mai en Principauté en est la preuve la plus indiscutable. Le Grand Prix de Formule 1 de Monaco est une adaptation permanente à la technologie, à la sécurité, aux obligations environnementales. Si les grands prix étaient restés aussi meurtriers que dans les années 60, le public ne lʼaurait pas accepté. Si les grands prix ne deviennent pas plus écologiques et moins coûteux leur avenir pourrait être menacé (voir page 14). La construction, ce moteur de la relance économique monégasque, doit également se plier à de nouvelles normes comme ce sera le cas pour le nouveau quartier dʼaffaires. Dans une tribune libre Michel Boisson nous fait comprendre lʼenjeu de ce qui se cache derrière le terme barbare de HQE (page 12). Le dernier recensement a confirmé des mouvements de population. Le point noir, cʼest la diminution du nombre de français (donc dʼenfants du pays) et le risque que cela fait courir à lʼidentité de Monaco. Il faut imaginer là encore des solutions innovantes et réalistes pour garder en Principauté une population stable dʼenfants du pays, notamment de ceux concernés par la «communauté de destin» franco-monégasque. Le sénateur Frassa et le Président Valeri nous indiqueront leurs pistes (pages 8 et 9). ■ Le moment de réfléchir Pour chercher les meilleurs horizons pour demain il faut y réfléchir à aujourdʼhui. Cʼest le but légitime de “Monaco 2029”, un groupe de réflexion à lʼinitiative du Conseil National chargé de faire des propositions dont celles validées seront proposées au Gouvernement qui décidera ou non de les mettre en œuvre. Lʼinvité de ce numéro est Bernard Pasquier, coordinateur du projet “Monaco 2029”, qui évoque lʼesprit de ce groupe de réflexion et ses objectifs et qui nous retrouverons par ailleurs dans la page consacrée

à la situation économique de Monaco et aux conséquences du G20. ■ Les rebondissements du G20 Car ce sujet a une intrusion brutale dans lʼactualité. La gestion du G20 avec la fameuse traque aux paradis fiscaux et la communication du Gouvernement a provoqué une crise politique avec le Parlement stoppée nette par le Prince Souverain. Ce dernier a pris en compte lʼaction de Son Gouvernement mais aussi les remarques et revendications de la Haute Assemblée. Les efforts du Gouvernement ont été salués mais les remarques du Parlement largement entérinées. Nous revenons bien entendu dans ce numéro sur la genèse et lʼhistorique de cette guerre textuelle de communiqués législatif – exécutif. ■ Une crise peut-être salutaire Là aussi la crise peut être salutaire. Elle aura mis en tout cas en évidence à lʼinitiative du Parlement, et reconnu comme une priorité commune, les déficits de communication de Monaco. Déficit interne avec la demande du Prince de voir son


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Imaginer le Monaco de demain

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ainsi que les imaginations doivent prendre le pouvoir, se compléter et s’enrichir pour adapter le pays aux temps nouveaux

nables de la Principauté

s enfants : rien n’est jamais acquis et Monaco n’échappe pas à la règle de remise en cause permanente Photo © DR

■ Améliorer la communication Il faudra se donner les moyens de cette communication. Le Ministre dʼEtat dans une conférence de presse sur la situation économique de Monaco, paraît estimer quʼil faut choisir de com-

INITIATIVES

muniquer quand le problème est réglé. Il ustifie ainsi un silence qui se veut stratéique par la parabole du bouton sur le isage. On peut penser ad contrario quʼil aut communiquer pour défendre son l point de vue au moment où lʼon est injusement attaqué et caricaturé, sauf à dmettre quʼil est indéfendable. l Mais comme nous lʼavons toujours écritii, cette nouvelle politique dʼimage passe d orcément par la reconstitution dʼun payage audiovisuel monégasque (PAM) professionnel, au-delà du service de prese gouvernemental nécessaire, mais elon nous non suffisant. Un PAM digne ʼun Etat moderne indépendant et démoratique. Il faudra bien un jour reparler du gâchis audiovisuel et se relancer dans des projets radio-télé-internet rendus moins coûteux avec les technologies dʼaujourdʼhui. Il faut donc aussi inventer un modèle de communication pour une communication modèle. Oui les imaginations doivent prendre le pouvoir, se compléter et sʼenrichir, il en va de lʼavenir de Monaco, de son adaptation aux temps nouveaux et du plus bel héritage à léguer aux jeunes et aux enfants : celui de lʼintelligence responsable.

DOSSIER

Gouvernement mieux informer le Conseil National, dans le respect du devoir de réservé lié à la raison dʼEtat. Il est bien évident que de nombreux accords internationaux débouchent, pour être appliqués, sur le vote de lois nationales, qui est du ressort du législatif. La Haute Assemblée a

montré a plusieurs reprises quʼelle nʼaccepterait pas dʼêtre considérée comme une simple chambre dʼenregistrement. Quʼelle voulait être respectée dans le cadre des institutions. Lʼesprit du texte doit sʼimposer à la méthode de travail. Le débat nʼest pas nouveau, mais le Souverain lʼa tranché et dans le sens des demandes du pouvoir législatif. Déficit également international, avec la réflexion sur une vraie politique de communication, sans oublier lʼinformation (ce nʼest pas la même chose) pour rétablir la vérité sur Monaco et modifier une image victime dʼignorance et de malveillance.

Monaco 2029 : préparer le meilleur avenir possible

C

ertaines réticences exprimées ici et là après la création par le Parlement monégasque dʼun groupe de réflexion répondant à lʼappellation « Monaco 2029 » laissent songeur. Sʼinterroger sur les moyens de préparer le meilleur avenir possible pour la Principauté et ses habitants nʼest certes lʼapanage de personne, mais le devoir de tous. « Demandez-vous … », ce que tout le monde peut faire pour son pays. Pour répondre au Président Kennedy, cʼest réfléchir et proposer, un droit qui dans les circonstances actuelles devient une obligation citoyenne. Que le Parlement, représentant des Monégasques, y participe est un minimum. Avoir des idées pour le bien général, cʼest ce quʼon demande à ses élus. On ne voit vraiment pas pourquoi cela froisserait des susceptibilités. Il faut en finir avec les arrières-pensés et la défense de prétendus pré- carrés obsolètes. Pour décider et agir, le Prince Souverain et le Gouvernement ont besoin de toutes les idées, surtout les bonnes. Monaco doit sonner la mobilisation des intelligences. Cʼest le seul objectif de « Monaco 2029 », qui répond à un besoin. Face à la mondialisation, rouleau compresseur du conformisme, les petits Etats doivent trouver de nouveaux moyens pour sauvegarder spécificité, prospérité et véritable indépendance. Ceux qui niaient le problème ont été rudement rattrapés par le G20.

■ Réfléchir puis agir pour ne pas subir

« Monaco 2029 », qui regroupe 15 personnes aux compétences diverses, va proposer des idées, dont celles validées par le comité éponyme seront soumises au Gouvernement. La philosophie générale est quʼ il faut se servir de la crise pour innover, que le tournant dangereux doit être finement négocié. Lʼessor dʼactivités immatérielles peu consommatrices dʼespace, la prise en compte des valeurs écologiques, lʼémergence dʼun nouveau modèle universel plus orienté vers le qualitatif que le quantitatif, plus équitable et plus responsable, sont des projets à la fois en phase avec les changements du monde actuel et parfaitement adaptés à lʼidentité monégasque. On ne sait pas ce que va proposer dʼici la fin de lʼannée « Monaco 2029 », mais on peut être certain que seront validés des projets pour une prospérité éthique et patriotique. Monaco doit trouver à Monaco les chemins de sa nouvelle prospérité. Il faut se recentrer sur lʼessentiel. La Principauté nʼest pas un « resort, » mais un Etat, un vrai pays avec une population attachée à la Famille Souveraine, garante dʼune indépendance reconnue. En 2029, dans une génération, que sera Monaco ? Quel Monaco pour nos jeunes ? Cʼest aujourdʼhui quʼil faut se poser les bonnes questions pour choisir les bonnes solutions. Si gouverner cʼest prévoir, prévoir cʼest imaginer. Lʼimagination au pouvoir ce nʼest plus un slogan, cʼest une nécessité. (P. Z.)

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INTERVIEW • Bernard Pasquier, coordinateur du groupe de travail du Conseil National “Monaco 2029”

“La crise est une occasion pour se remettre en question” Imaginer Im le Monaco M ac de demain m n

PAR PATRICE ZEHR

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ernard Pasquier, monégasque, âgé de 54 ans, est un financier d'expérience qui a travaillé au sein de plusieurs grands organismes financiers internationaux, parmi lesquels le Groupe de la Banque Mondiale, pendant 20 ans, avant de rejoindre en 2004 la Compagnie Monégasque de Banque, dont il a été le Secrétaire Général pendant 3 ans. Il est également, depuis sa création en 2004, le Vice-Président du Parti Monégasque, qui a compté un élu au Conseil National, en la personne de Christine Pasquier-Ciulla, durant la législature 2003-2008. Le 30 juin 2008 déjà, les Conseillers Nationaux, réunis en Commission Plénière d'Etude, ont approuvé, à l'unanimité, la nomination, sur proposition du Président du Conseil National, de Bernard Pasquier, en tant qu'intervenant extérieur, au poste d'Attaché du Conseil National pour les questions économiques et financières, quʼil exerce à titre bénévole Depuis deux mois, il est le coordinateur de « Monaco 2029 ». Il a donc accepté de rejoindre ce groupe de réflexion, destiné dans un esprit dʼouverture politique et dʼappel aux compétences, à réfléchir sur des projets dʼavenir pour Monaco.

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■ M. Pasquier, en tant que coordinateur de «Monaco 2029», vous suivez au plus prêt lʼévolution et les suggestions de ce «think tank». Un mot sur son esprit, sa composition et ses objectifs... Bernard Pasquier : “Monaco 2029 est un groupe de réflexion composé dʼexperts et de spécialistes de tous horizons, rassemblés dans ce comité à lʼinitiative du Conseil National et du Président Stéphane Valéri. Il a été créé pour faire des propositions au Conseil National, qui les relaiera ensuite au Gouvernement, sur des projets et secteurs économiques qui pourront soutenir notre croissance économique dans le long terme. Cette initiative est lancée avec le plein accord du Gouvernement. Monaco nʼest pas isolé du monde qui lʼentoure, et la crise mondiale a un impact sur lʼéconomie du pays, même si son ampleur est plus modérée quʼailleurs. Les chiffres de ces derniers mois concernant la SBM, les rentrées budgétaires et la performance de lʼindustrie, confirment cette tendance, et la récente réunion du G20 a mis en exergue le fait que certains de nos avantages comparatifs traditionnels sont remis en question. Comme lʼont récemment affirmé plusieurs hauts responsables monégasques, cette crise est une occasion pour se remettre en question. Le moment est bien choisi pour faire le point sur les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités de notre modèle économique, dʼanticiper la sortie de crise, et de positionner Monaco vers les activités qui assureront notre croissance dans les prochaines années et décennies. En partant de cet état des lieux, le groupe de réflexion a toute latitude pour explorer, puis proposer des pistes susceptibles de contribuer au maintien de la prospérité de la Principauté et à un développement durable préservant ses générations futures. 2009–2029. Lʼidée nʼest pas de faire « du politiquement correct », mais de mettre en avant des idées fortes et des

propositions innovantes, peut-être surprenantes, voire dérangeantes, mais réalistes, permettant dʼaboutir à des mesures concrètes. Ce travail de réflexion sera ensuite soumis à un Comité de validation, composé dʼéminentes personnalités du domaine économique et financier, du Président et du vicePrésident du Conseil National. Enfin, « Monaco 2029 » mettra à la disposition du Conseil National avant fin 2009, un « livre blanc » résumant les grandes tendances, ainsi que les projets validés. Le groupe est composé de deux experts de renommée mondiale en terme de prospective, et de monégasques et enfants du pays dont les capacités sont reconnues et qui participent à ces travaux de manière bénévole. Ce groupe a été choisi en fonction des compétences de chacun, et chaque membre ne représente que lui-même au sein du groupe de travail ou bien du comité dʼévaluation. Ces personnes sont toutes concernées par lʼavenir de Monaco, et ont toutes envie de participer à la construction de cet avenir. Lʼidée générale est de pouvoir débattre des stratégies et des projets dʼune manière qui ne soit ni partisane, ni corporatiste. Les contributions de personnes extérieures au groupe seront bien sûr les bienvenues, et nous avons récemment ajouté deux étudiants doctorants au groupe pour sʼassurer que la jeunesse soit bien représentée dans nos réflexions.” ■ Votre participation après une nomination de consultant du Conseil National est considérée comme un signe dʼouverture. Vous refusez cependant le terme de ralliement, vous gardez toute votre indépendance ? BP : ““Vous savez, mon discours nʼa pas vraiment changé depuis que je suis revenu au Pays, il y a presque cinq ans. Je me bats pour un Monaco plus moderne et plus démocratique, dans lequel le mérite, la transparence et lʼéthique auraient une plus grande place dans notre société. Je rêve dʼun système économique qui donne aux monégasques et aux enfants du pays des choix dans la manière de participer à la prospérité du Pays et des régions voisines, tout en restant attirant et compétitif pour les investisseurs et résidents étrangers. Un pays où il fait bon vivre, dans lequel environnement et qualité de vie dʼun coté, et croissance et prospérité de lʼautre, font bon ménage. Ce nʼest pas seulement une question de valeurs et de bonne gouvernance, mais aussi dʼefficacité économique, car je suis persuadé que les recettes qui ont fait notre prospérité doivent être adaptées au monde dʼaujourdʼhui, afin de protéger et de développer notre compétitivité et notre image.” ■ Alors où en êtes-vous dans vos travaux ? Le climat est il studieux ? Y a-t-il déjà des idées intéressantes ?

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BP : “On peut dire que le groupe « Monaco 2029 » a démarré sur les chapeaux de roues. Nous travaillons surtout par courrier électronique et avons tenu notre première réunion de travail formelle, le 8 avril dernier. Les 11 membres du groupe de travail on présenté une bonne vingtaine de projets, qui ont été discutés individuellement dʼune manière préliminaire. La créativité est vraiment étonnante. Tous les projets nʼiront pas à leur terme bien sûr, mais je suis vraiment encouragé par la diversité et la qualité des projets présentés jusquʼà présent. Notre prochaine réunion est prévue pour le 12 mai.” ■ Que répondez-vous à ceux qui estiment que finalement vous marchez sur les plates bandes du Gouvernement et du Cabinet Princier ? BP : “Cʼest une chance pour notre pays de pouvoir compter sur des gens compétents qui font des suggestions et qui posent des questions et je ne veux pas croire que certaines personnes y voient une concurrence quelconque à qui que ce soit ou à quoi que ce soit. Au vu de la crise financière que nous traversons, ce nʼest pas le moment de sʼenfermer dans sa tour dʼivoire. Nous sommes tous embarqués dans le même « bateau » et ceux qui, comme vous dites, considèrent que nous marchons sur les plates bandes du Gouvernement ou du Cabinet Princier ne pensent pas à leurs pays mais à eux-mêmes. Ils défendent leur petite parcelle de pouvoir au mépris de lʼintérêt général et considèrent que « penser cʼest déjà leur désobéir un peu ». Gouverner cʼest aussi savoir écouter et incorporer dans ses choix et ses actions les bonnes idées et les bons projets quelle que soit leur origine. Cʼest « lʼimplication de tous » dont a parlé notre Souverain.



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Politique & Société

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GOUVERNEMENT • L’exécutif a fait le point sur la situation économique du pays le 20 avril, lors d’une conférence de presse

Une crise aux effets atténués Pour Jean-Paul Proust oui, il faut communiquer, mais pas question de se faire massacrer sur les plateaux télé... PAR PATRICE ZEHR

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POLITIQUE

a situation économique : effets atténués de la crise sur Monaco, selon Jean Paul Proust. Pour le Ministre dʼEtat, si Monaco nʼest pas à lʼabri des effets de la crise internationale, ces effets sont atténués et il y a déjà quelques signes positifs. Cʼest la conclusion du point de presse du 20 avril dernier, en complément des exposés de Sophie Thevenoux pour les Finances et lʼEconomie et de Jean Jacques Campana pour les Affaires Sociales. La crise pour le gouvernement ne justifie pas une remise à plat du budget primitif 2009 (pourtant préparé pour lʼessentiel avant lʼautomne 2008, qui a marqué le vrai début de la crise économique), le rectificatif ordinaire qui permet des adaptations suffira. Les recettes pour les trois premiers mois ont cependant baissé de 14 %, un montant de 23 millions, dont 17 sont imputables aux seules baisses des droits de mutation (recul des ventes immobilières). Ce poste est en recul de 47 % et la TVA de 6 %, soit 4 millions dʼeuros. Lʼhôtellerie recule de 12 % et lʼindustrie de 19%. Le tourisme dʼaffaires est frappé de plein fouet comme partout, mais le socle de la clientèle fidélisée depuis des années (40 % du total) résiste. Au niveau de lʼemploi, la crise est responsable, selon le Gouvernement, de 194 licenciements sur un total de 466. . Perte également de 300 emplois intérimaires. Il nʼy a pas de recul global, mais la Principauté ne crée plus 1000 emplois par an comme les années précédentes. La place financière ne connaît aucun retrait de fond , mais le rendement du fond de réserve chute lui de 8 %. Le secteur des jeux est touché par la crise, ce qui entraînera une diminution de la masse financière réservée au sponsoring, notamment sportif. A dire vrai, les journalistes étaient venus pour entendre parler de la crise politique avec le Conseil national, largement développée par ailleurs dans ce journal. Pour le Ministre dʼEtat, le Prince Souverain a parlé. Rien de plus donc à dire. Au niveau du déficit de la communication, certes, il faut communiquer mieux et plus, mais choisir le moment et éviter de se faire « massacrer » par les journalistes sur les plateaux télés. Une explication sur le choix - stratégie du silence médiatique et du profil bas avant le G20, qui nʼaura cependant pas convaincu tout le monde, cʼest le moins que lʼon puisse dire.

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Le Ministre d Etat : Monaco n est pas à l abri de la crise internationale, mais il y a déjà quelques signes positifs

Bernard Pasquier : “Remplacer l’off-shore avec l’on-shore” ■ Spécialiste de la finance internationale, comment jugez vous le dernier G20, les listes des paradis fiscaux, les limitations du secret bancaire et la position de Monaco ? Bernard Pasquier : “Une semaine après le G-20, il n’y avait plus de liste noire, puisque l’OCDE a retiré les quatre seuls pays qui y figuraient encore. Cela laisse Monaco sur la liste grise des « Paradis Fiscaux », en compagnie de 29 autres juridictions. Une liste des « Autres Centres Financiers » comprend 8 pays qui, comme les pays de la liste des « Paradis Fiscaux », ont accepté de coopérer, mais n’ont pas encore mis en place cette coopération en signant au moins 12 accords bilatéraux avec les pays de l’OCDE. Enfin, la liste « Blanche » comprend 40 pays. On peut voir le verre à moitié plein et dire que Monaco est mieux placé sur une liste grise en compagnie de 29 autres juridictions qu’il ne l’était auparavant, sur une liste noire comprenant seulement trois pays. C’est sans doute vrai et c’est la position du Gouvernement. Ou bien l’on peut voir le verre à moitié vide en constatant que des pays pas si différents de Monaco comme les îles Anglo-Normandes, Maurice ou bien les Seychelles ont réussi à se hisser sur la liste blanche, alors que d’autres pays (que nous avions érigés en modèle à suivre) comme la Suisse, le Luxembourg ou bien Singapour ont réussi à se débarrasser, probablement pour très longtemps, de l’appellation « paradis fiscal » en apparaissant sur la liste des « Autres Centres Financiers ». Mon sentiment est qu’une occasion historique a été gâchée et que Monaco a payé sa stratégie de se positionner en « suiveur ». D’autres pays ont mieux manœuvré que nous, ayant préparé depuis plusieurs années le changement vers plus d’échange d’informations et ayant compris, après les incidents entre le Lichtenstein et l’Allemagne et les déboires d’UBS avec les Etats-Unis, que ce changement allait s’accélérer, et que ceci constituait une opportunité à ne pas manquer. D’autant plus que Monaco doit maintenant faire le forcing pour signer 11 conventions bilatérales d’ici la fin de l’année et que l’espace de négociation semble réduit puisque des conventions similaires ont été signées par de nombreux pays déjà et que le modèle de ces conventions est connu et public.” ■ Comment redynamiser la place financière monégasque, rassurer les investisseurs et épargnants ? Est-ce encore possible, peut-on finalement optimiser pour Monaco la crise mondiale ? BP : “Bien sûr que c’est encore possible, mais il faut arrêter une fois pour toute, de courir après le marché d’hier (l’off shore) et mettre en place des mesures visant à développer celui de demain, l’on shore. Les signes politiques avant coureurs de l’évolution que nous vivons semblaient pourtant assez clairs. Sur le plan financier, la performance médiocre de la place monégasque en terme de captation nette d’actifs gérés depuis une dizaine d’années aurait dû nous montrer que nous n’étions pas sur le bon créneau. Les autres places, y compris celles qui sont maintenant sur la liste blanche, ont fait dans l’ensemble bien mieux que nous en terme de captation de ressources. Et cependant, nous avons continué de privilégier le métier de dépositaire au détriment de celui de gestionnaire, pourtant plus rémunérateur sur le long terme et à même d’attirer de vrais talents en Principauté. Sans compter que cette politique, celle d’être le plus mauvais des bons élèves, ou bien le meilleur des mauvais élèves (je ne suis pas sur d’avoir bien compris….) n’a rien fait pour redorer notre image (erronée et injuste) de paradis fiscal, une image aux antipodes d’un pays qui veut se projeter comme « modèle ». Alors que faire ? Il faut comprendre que les places gagnantes de demain ne seront pas celles qui offrent de l’opacité et des produits financiers qui permettent à des non résidents de se soustraire à l’impôt du pays dans lequel ils résident. Au contraire, ce seront celles qui offrent une régulation solide, des gestionnaires et des banquiers compétents, une image d’éthique et de professionnalisme, et une fiscalité compétitive pour les résidents. Bien sûr qu’une partie des ressources de la place s’en iront, en particulier si une vague d’amnisties fiscales est mise en place, cela est inévitable. Mais au lieu de se concentrer sur ce que nous allons perdre, il convient de renforcer notre attractivité pour attirer des capitaux qui ne sont jamais venus parce que nous sommes considérés comme un paradis fiscal. Nous allons signer 12 accords bilatéraux dans les mois qui viennent. Il faut le faire de bonne foi, et non pas avec l’arrière-pensée que nous trouverons toujours une virgule ou un artifice qui nous permettra de gagner quelques mois dans la mise en application de ces accords. Quand ces accords seront signés, il n’y aura plus de raison pour que Monaco continue à souffrir des restrictions dont il souffre aujourd’hui dans l’accès aux marchés financiers. Il faut d’urgence négocier avec l’Union Européenne et la France pour que les produits monégasques, en particulier les fonds de placement, mais aussi les assurances, puissent être commercialisés en Europe. Il faut aussi considérablement renforcer les moyens à la disposition de la Commission de Contrôle des Activités Financières (CCAF), si nécessaire avec des compétences étrangères, pour donner l’image d’une place bien régulée en ce qui concerne les sociétés de gestion et les fonds commun de placement. Il faut que la CCAF adhère sans tarder à l’association internationale des régulateurs (IOSCO) comme l’a recommandé le FMI dans son dernier rapport sur Monaco. Fort de ces avancées, nous aurons alors la crédibilité pour lancer une campagne de relations publiques d’envergure pour altérer notre image et attirer des gestionnaires de fonds et des « family offices » en Principauté. Et il faut se battre bec et ongles pour défendre les résidents, ceux qui vivent à Monaco, et qui veulent profiter des atouts considérables que notre pays peut leur offrir.”


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Politique & Société

La Principauté

CONSEIL NATIONAL • La quasi unanimité des élus unis pour dénoncer avec vigueur la manque de communication de l’executif

Parlement-Gouvernement : fin de l’entente cordiale ? Une guerre de communiqués qui laissera des traces et pourrait signer un tournant dans les rapports entre institutions PAR PATRICE ZEHR

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e 19 avril dernier, le Prince Albert II mettait un terme à la petite guerre des communiqués entre le Parlement et le Gouvernement. Le Souverain donnait acte à Son Gouvernement de ses efforts pour sortir Monaco de la liste des paradis fiscaux. Il validait également les remarques du Parlement sur son information par lʼexécutif et la nécessité de communiquer à lʼextérieur de la Principauté. «Les instructions que Jʼai donné à Mon Gouvernement en qui Jʼai toute confiance et quʼil a appliquées, ont déjà abouti à des avancées permettant à notre Pays de sortir dʼune liste noire dans laquelle il était injustement classé... Ces négociations délicates et complexes ne peuvent, à lʼévidence, être menées sur la place publique. Cependant, le Conseil National en sera régulièrement tenu informé par le Gouvernement. La Principauté engagera le moment venu une judicieuse politique de communication afin que ses réalités soient enfin mieux reconnues et appréciées». Le Souverain lançait surtout un appel à lʼindispensable union nationale des Monégasques et résidents, dans le respect des institutions en une période délicate. La crise est donc officiellement terminée, mais elle laissera certainement des traces. La guerre nʼaura pas lieu ou est remise à une date ultérieure, mais il est des armistices imposés assez éloignés de paix sincères. ■ Que sʼest-il donc passé ? Les élus du Conseil National - 21 sur 24, représentant aussi bien la majorité UPM que lʼopposition R&E, ont publié un communiqué sévère sur la gestion du sommet du G20 par le Gouvernement monégasque. Une analyse plus sur la forme que sur le fond donc, approuvée très largement au delà des courants avec seulement 3 non signataires Laurent Nouvion, Nicole Manzone Saquet et Sophie Lavagna Bouhnik. Une quasi unanimité politique peu courante. Les élus voulaient se faire lʼécho de linquiétude des Monégasques sur la façon dont Monaco a été traité par le G20. Cʼest bien entendu leur rôle que de répercuter les sentiments de leurs électeurs. Ce communiqué critiquait surtout la culture du secret gouvernemental. Le Parlement aurait dû être informé de décisions qui vont entraîner des votes de nouvelles lois et donc qui seront de son ressort. Cela est reconnu dʼailleurs sans ambigüité dans le communiqué Princier avec une limite - une ligne rouge - ne pas mettre sur la place publique ce qui relève de la discrétion dûe à la raison d Etat et à un devoir de réserve. Les signataires reconnaissent que les décisions internationales sont du ressort de lʼexécutif mais... “ La stratégie ayant présidé à ces choix et les possibles conséquences économiques qui en découlent, nʼont pas été clairement présentées aux élus. Le Conseil National regrette donc de ne pas avoir été associé par le Gouvernement à la réflexion cruciale engagée sur la future coopération fiscale du pays et ses conséquences quant à lʼavenir de son modèle économique. En effet, ce nʼest que le 2 avril dernier, à la demande expresse du Président de notre Assemblée et des élus, que les représentants du Gouvernement ont informé, après la presse, le Conseil National de leurs décisions”. Sur le fond, le Conseil National est bien moins satisfait que le Gouvernement et le dit. “Force est de constater que dʼautres pays peu différents de Monaco par leur taille et leurs produits financiers, tels que lʼIle de Man, Jersey ou Guernesey, ont su tirer leur épingle de jeu, appuyés par leurs alliés historiques et naturels. Ils se retrouvent ainsi sur la liste blanche. Nous déplorons donc que la place de Monaco nʼait pas été défendue avec plus de vigueur, en sʼappuyant sur toute la communauté nationale. En conséquence, nous nous étonnons des déclarations dʼautosatisfaction du Gouvernement quant au résultat de ce classement”. Ce passage aurait été le détonateur de la crise. Enfin le communiqué met le doigt où cela fait mal, une absence de communication, de politique de communica-

Photo © CN

Les élus du Conseil National rencontrent les journalistes lors de la conférence de presse du 17 avril tion. Monaco reste sans voix par rapport aux attaques. “ Ce déficit de communication entraînant un déficit dʼimage, maintes fois dénoncé par les élus, nʼa fait que laisser libre cours aux rumeurs et attaques les plus néfastes pour la réputation de notre pays, sans que jamais ne soient rappelées ailleurs que dans les média locaux, les réalités monégasques”. ■ La réaction virulente du Gouvernement On pouvait donc se douter que ce texte ne ferait pas plaisir au Ministre dʼEtat et quʼil serait considéré comme une ingérence sur certains points. Mais personne certainement, en tout cas chez les signataires, ne sʼattendait à une réponse aussi virulente. Les élus ont constaté avec stupeur que le Ministre dʼEtat répondait non pas au communiqué de 21 élus mais aux “aux déclarations de Monsieur Stéphane Valeri, Président du Conseil National, dans Monaco Matin” (!) Il y a là un malentendu ou un amalgame volontaire. Certes la mise en page du quotidien local pouvait prêter à confusion pour un lecteur superficiel. Mais en aucun cas, il nʼy a eu de déclaration, ni dʼentretien du Président du Parlement, mais un communiqué collégial. La personnalisation de la riposte de Jean-Paul Proust a-t-elle été spontanée ou provoquée ? Quoi quʼil en soit, elle a été vive et ciblée le 16 avril. Sur le fond, le Ministre dʼEtat juge lʼattitude de Monsieur Valeri et bien sûr des autres élus qui sont cités, mais en pointillés, « irresponsables »... “...car à un moment où sʼexerce une puissante pression internationale au travers du G20, lʼunité nationale devrait prévaloir. Le Président du Conseil National dramatise la situation et sème lʼinquiétude et le doute, au risque dʼentretenir la crise, ce qui nʼest pas responsable”. Le Ministre dʼEtat confiait quʼil avait reçu ce communiqué comme une déclaration de guerre. ■ “Nous ne sommes pas en guerre !” « Nous ne sommes pas en guerre ! » répondait le 17 avril lors dʼun point presse au Conseil National, Anne Poyard Vatrican au nom cette fois de tout le Conseil National à lʼexception de Laurent Nouvion et de Sophie Lavagna Bouhnik. Volonté de dédramatiser et de se solidariser avec Stéphane Valeri, qui restera volontairement très en retrait lors de ce point de presse. On a senti une réelle frustration des élus dʼêtre tenus, cʼest leur sentiment, pour peu de choses par rapport à leur président. Comme si il y avait un

super élu, alors quʼil nʼest que le premier, choisi par ses pairs, parmi les égaux du suffrage universel. “Nous ne sommes pas en guerre ! Nous ne suivrons pas le Ministre dʼEtat dans cette dramatisation excessive de la situation.Monsieur Proust a perdu son sang froid en sʼattaquant personnellement au Président de notre institution… Les élus des Monégasques souhaitent adresser, au contraire, un message apaisé et constructif dans la ligne dʼune attitude responsable : le Gouvernement et le Conseil National doivent travailler ensemble pour Monaco…Nous ne souhaitons donner de leçons sur nos institutions et la démocratie de notre pays à personne, mais seuls sont irresponsables ceux qui, dans un monde en pleine mutation et en pleine crise, refusent de se remettre en cause…Emettre des avis différents et parfois critiques, cela est sain et participe dʼun débat constructif… Nous sommes dans notre rôle légitime quand nous demandons au Gouvernement, sur un sujet essentiel pour lʼavenir du pays, plus de concertation, et quand nous présentons un certain nombre de propositions dʼaméliorations, notamment dans la communication, pour mieux défendre la Principauté…Les élus des Monégasques restent et resteront sereins, mais sont très déterminés à poursuivre leur action, dans la même voie et dans la stabilité, pour le bien du pays et de ses habitants… Nous affirmons aujourdʼhui solennellement et publiquement notre solidarité vis-à-vis du Président du Conseil National, qui est visé personnellement à tort, puisque je le répète, il sʼagit dʼune déclaration commune des élus de notre Assemblée. A ce sujet, de très nombreux Monégasques se sont étonnés auprès de nous depuis 19h00 hier soir, de la réaction unilatérale du Ministre dʼEtat sur les antennes télévisées de Monaco Info, sans avoir pour autant été informés du communiqué qui le fait réagir et que nous avions pourtant adressé au Centre de Presse en début dʼaprès-midi. Force est de constater que le journal de « Monaco Info » fait la même erreur que le Ministre dʼEtat en faisant apparaître en incrustation, je cite, «réaction du Ministre d Etat à la Tribune de Stéphane Valeri», alors que cela est inexact, comme je viens de vous lʼexpliquer”. Beaucoup de vrais problèmes et quelques malentendus. Malentendus sincères fabriqués ou entretenus, chacun se fera son idée. Mais il y a bien eu crise et guerre de communiqués, ce qui vaut mieux quʼune vraie guerre politique. Il y aura cependant des traces et peut-être un tournant des rapports législatif-gouvernement de cette législature.

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La Principauté

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Politique Internationale

INTERVIEW EXCLUSIVE • Le sénateur Christophe-André Frassa, né en Principauté, ancien Président de l’Union des Français de Mona

“Une fiscalité appropriée p PAR PATRICE ZEHR

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hristophe-André Frassa est né à Monaco le 4 février 1968 au sein d'une famille française installée depuis plusieurs générations à Monaco. Voici quelques points… fragmentaires dʼune dense carrière politique. Licencié d histoire et de géographie en 1994, il reçoit la mention «très bien» à son DEA de Géopolitique et d'Histoire contemporaine, soutenu à l'université de la Sorbonne Paris-IV. Il adhère en 1994 à l'Union des Français de l'Etranger (UFE) et à l'Union des Français de Monaco, l'une des plus anciennes associations de Français dans le monde, créée en 1899. Depuis janvier 2000, il est le Président de l'Union des Français de Monaco. En 2002 il est élu au conseil d'administration de l'UFE. Depuis 2004, il est secrétaire général mondial de l'UFE. A ce titre, il a mené la réforme des statuts et du règlement intérieur de l'UFE qui n'avaient pas été modifiés depuis 1927, date de la création de l'association. Il est élu à l'Assemblée des Français de l'étranger le 12 juin 1994 (circonscription de Monaco, 2 sièges). Il devient membre de la Commission des affaires économiques, fiscales et financières. Il est réélu le 18 juin 2000 et devient rapporteur général de la commission de la représentation et des droits des Français à l'étranger. Durant deux années, de 2004 à 2006, il pilote la réforme des textes réglementaires applicables à l'AFE et notamment la réforme du décret relatif à l'organisation de l'AFE et à l'élection de ses membres. Le 18 juin 2006

CHRISTOPHE-ANDRE FRASSA Photo © DR

il est réélu à l'AFE, avec 71 % des suffrages exprimés, dans la circonscription de Monaco qui n'a désormais plus qu'un siège. Il est élu Président de la Commission des lois et règlements de l'AFE et fait partie de la Commission temporaire de la participation électorale des Français établis hors de France. Il a été élu le 21 septembre 2008 sénateur représentant les Français établis hors de France. Il va donc défendre les intérêts de cette communauté qui se sent menacée, mal comprise par la France et parfois mal aimée. Nous lui avons posé les questions que se posent les Français de Monaco.

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Monsieur le sénateur, vous vous occupez bien sûr maintenant de tous les Français de lʼétranger, mais vous conservez des liens particuliers avec ceux de Monaco qui vous ont élu. Christophe-André Frassa : “Les Français de Monaco mʼont fait lʼhonneur de mʼaccorder leur confiance durant les quatorze années de mon mandat à lʼAssemblée des Français de lʼétranger. Cʼest la raison pour laquelle, dans mon mandat parlementaire, ils conservent une place particulière et que je reste très attentif à leur situation et que je continue mes combats en leur faveur sur le plan national aujourdʼhui.”

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La communauté des Français de Monaco connaît une baisse continue, vous la jugez inquiétante ? CAF : “La décroissance de la com-

munauté française à Monaco est préoccupante depuis près de vingt-cinq ans. La brutale accélération de cette baisse est devenue aujourdʼhui inquiétante parce que pour la première fois dans lʼhistoire de Monaco la communauté française connaît une baisse inquiétante : elle ne sera bientôt plus la première. Cʼest, à terme, les relations mêmes entre la France et Monaco qui pourraient en souffrir si rien nʼest fait pour endiguer ce reflux.”

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Cette situation serait liée à deux phénomènes la fiscalité et le sur loyer, est-ce également votre analyse? CAF : “Il est évident que la combinaison dʼune fiscalité - devenue au fil des ans un frein au maintien et à lʼinstallation de Français à Monaco - et dʼun marché immobilier qui a complètement dérapé et qui ne correspond plus à la réalité des biens mis en location ou à la vente, ont conduit à la situation actuelle. Cʼest donc sur ces deux points quʼil faut agir. La France doit faire un geste significatif en matière fiscale et Monaco doit sʼorienter vers une politique immobilière plus raisonnable envers ses résidents.”

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Pour agir sur la fiscalité il faut bien sûr une décision française. Quelles sont les pistes proposées à Bercy par les défenseurs des intérêts des Français de Monaco ? CAF : : “Deux pistes pourraient être explorées. Celle dʼun dégrèvement dʼimpôt pour permettre aux Français de supporter la cherté des loyers. Cʼest déjà le cas dans les départements et collectivités dʼoutre-mer, puisque les contribuables bénéficient dʼun abattement pour tenir compte de leur situation particulière. Alors pourquoi pas pour les Français de Monaco. La seconde piste serait celle de la transmissibilité du certificat de domiciliation fiscale aux héritiers de personnes qui en bénéficient actuellement. La deuxième solution me paraît plus réaliste et réalisable. Les discussions se poursuivent entre les parties monégasque et française à ce sujet. Mais là encore, il faut nous battre contre une véritable forêt de préjugés, véhiculés par certains magazines « people ». Et ces préjugés ont, hélas, la vie dure…”

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En ces temps de crise, le problème est lʼimage de privilégiés dans un pays, pas vraiment transparent. Il semble bien difficile de donner lʼimpression de faire un cadeau fiscal à des gens réfugiés dans un paradis fiscal … comment en finir avec ces contre vérités ? CAF : : “C'est avant tout un travail de communication institutionnelle qu'il faut entreprendre en France, mais également et surtout du côté monégasque. Depuis trop longtemps à mon goût, Monaco pâtit de son image « people » de pays où personne ne travaille -puisqu'il n'y a que des milliardaires- et où l'on passe ses journées entre cocktails et soirées mondaines. Monaco c'est un gisement d'emplois extraordinaire, véritable pendant pour le département des Alpes-Maritimes, de ce que représente à l'ouest le site de Sophia Antipolis. Monaco pour le dire brutalement c'est près de 40.000 chômeurs de moins dans les Alpes-Maritimes. Monaco c'est aussi un formidable dépôt bancaire qui est réinjecté à quasiment 85% -sous diverses formes- dans l'économie de la région française voisine. Et pour faire un peu de provocation -inverse à celle qui est faite trop souvent à lʼencontre de Monaco- dire que Monaco blanchit de lʼargent, ce nʼest rien dʼautre que dire que la France blanchit elle aussi, puisque cʼest la commission bancaire, présidée par la Banque de France, qui régit les relations bancaires de la Principauté…CQFD !”

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Les Français résidant à Monaco sont donc des Français pas plus riches que les autres, mais


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aco : comment il veut défendre les intérêts de cette communauté qui se sent menacée, mal comprise et parfois mal aimée par la France

pour les enfants du pays” soumis à un régime spécial par rapport aux autres résidents étrangers. CAF : “Cʼest là le cœur du problème. Les Français de Monaco sont des gens « normaux » soumis à une pression fiscale « extraordinaire ». Ils acquittent un impôt dans les mêmes termes que sʼils résidaient en France, sans pour autant en recevoir les contreparties auxquelles ils pourraient prétendre, sʼils vivaient en France. En fait, on assiste à une rupture de plus en plus forte entre les différents ressortissants des pays de lʼUnion européenne qui résident en Principauté. Il y a, dʼun côté, ceux qui bénéficient dʼune clémence fiscale de la part de leur pays dʼorigine et, de lʼautre côté, ceux qui sont « matraqués » fiscalement par leur propre pays.”

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Pour conserver cette population stable faisant partie de lʼhistoire et de lʼidentité de Monaco, le Président Valeri et la majorité UPM qui en font un point fort de leur programme législatif, envisagent la création dʼun secteur intermédiaire, pas du domanial réservé aux nationaux, mais pas du privé non plus, secteur fait pour les non résidents hyper riches- quʼen pensez vous ? CAF : “Jʼai toujours été en parfaite harmonie avec le Président Stéphane Valeri sur ce sujet. Tout dʼabord, les enfants du pays devraient bénéficier de la création dʼun nouveau secteur dʼhabitation à travers une société dʼéconomie mixte dont lʼEtat serait actionnaire et qui garantisse des prix raisonnables pour les locataires. Ce nouveau troisième secteur -intermédiaire entre le secteur libre et le secteur protégé- garantirait, par le rôle social que jouerait enfin lʼEtat, le véritable équilibre entre le droit au logement des enfants du pays et la légitime demande de jouissance de leurs biens des propriétaires, parmi lesquels se trouvent bon nombre dʼenfants du pays. Une des solutions serait la

création dʼune société dʼéconomie mixte du logement qui prendrait la forme dʼune société privée à capitaux mixte provenant de lʼEtat et du privé. Cette société devrait bénéficier dʼun droit de préemption, après celui de lʼEtat, ainsi que de la possibilité de racheter à lʼamiable certains logements du secteur ancien. Pour mener à bien ses missions, la société deviendrait propriétaire dʼun ensemble dʼimmeubles anciens avec un plan dʼurbanisme lui permettant la reconstruction de trois fois la surface de planchers existante. Le nouvel ensemble immobilier ainsi réalisé serait fractionné en trois parties équivalentes: la première partie servirait à reloger les propriétaires ayant cédé leur droit de propriété à la société (dation en paiement) ; la seconde partie serait dévolue au logement des enfants du pays et la troisième partie serait vendue au prix du marché libre et la marge bénéficiaire dégagée financerait le coût de réalisation du bâtiment. Dans le cadre de ce partenariat public-privé dans un domaine aussi essentiel, il me semble indispensable que lʼEtat y soit lʼactionnaire majoritaire, car sans cela, les errements du passé ne manqueraient pas de resurgir.”

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En tant que Français et enfant du pays comment jugez vous la «préférence nationale dʼemploi pour les monégasques» utile en raison des spécificités ou dépassée et handicapante ? CAF : “Cʼest une spécificité que je peux comprendre dans un pays aussi petit où le rôle de lʼEtat est avant tout de garantir à ses nationaux de pouvoir vivre et travailler dans leur pays. Ceci étant, il me semble quʼil faille évoluer sur cette question, parce que le protectionnisme porte en lui ses propres contradictions et ses limites. Ses contradictions parce quʼimposer la préférence nationale conduit de nombreuses entreprises à « aller voir ailleurs » et ce sont les Monégasques qui sont les premiers à en pâtir. Ses limites,

parce que dans un système économique mondial comme le nôtre, avec ce protectionnisme on prend le risque de se replier sur soi et de ne plus sʼouvrir au monde.”

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Vous connaissez bien le Président Valeri et son attachement indiscutable aux enfants du pays. Cette solidarité surprend parfois ceux qui voient les Monégasques comme des enfants gâtés un peu égoïstes. Que pensez-vous du regard des Monégasques sur les Français de Monaco ? CAF : “Les Monégasques et les Français de Monaco entretiennent depuis des décennies des relations étroites, voire quasi-fraternelles et je ne connais pas de familles françaises ou monégasques dans lesquelles on ne trouve pas des Français et des Monégasques. Cʼest lʼHistoire même de Monaco qui a uni, les uns aux autres, les Monégasques et les Français. Cʼest la richesse de Monaco aujourdʼhui et cʼest lʼhonneur du Parlement monégasque que de défendre aussi bien les intérêts des nationaux que ceux des enfants du pays, que ceux-ci soient dʼailleurs Français, Italiens ou autres.”

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Comment expliquer lʼattachement quasi familial des Français de Monaco à la Famille Princière ? Cela surprend parfois à lʼétranger... CAF : “Cʼest un sentiment profond et assez indescriptible qui tient plus de lʼaffectif que du politique et je peux comprendre que les étrangers à la Principauté soient surpris par cet attachement. Les Princes de Monaco ont su conserver et entretenir, par-delà le temps et les modes, ce lien qui unit -dans les joies et les peines- un peuple à son Souverain. Cʼest aussi cela la spécificité de Monaco, avoir une Famille régnante dans laquelle tout le monde sʼidentifie, Monégasques ou étrangers.”

Le départ des français de Monaco est un problème franco-monégasque... a communauté française de Monaco fait partie de l’identité de la Principauté. C’est à eux L que s’applique notamment la notion si chère aux Monégasques et au président Valeri d’”enfants du pays”. Hors ces français quittent Monaco en grand nombre. 1.000 résidents

en moins d’une année, ce n’est pas rien. Comme ces français aiment la Principauté, leur départ n’est pas volontaire mais imposé. Imposé par la nécessité. Ils ne peuvent plus faire face à l’impôt et aux loyers. Pour les français de Monaco, il n’y a ni évasion, ni paradis fiscal, ni fiscalité douce, à l’exception bien entendu de ceux établis avant 1957 et espèce maintenant marginale et plutôt en voie de disparition. L’un de ces français n’arrivant plus à joindre les deux bouts en tant que retraité confiait avec un sourire un peu amer « nous sommes victimes finalement d’une double peine- la pression fiscale française très forte et le surcout des loyers a la monégasque ». Il est vrai que quand on fait les comptes, malgré des avantages évidents et des ponctions moindres sur certains postes quand on habite à Monaco, entre impôts et loyers le compte n’est pas forcément bon. Il y a donc un vrai problème et qui intéresse les deux pays. C’est une question d’identité et d’équité. Mais les problèmes à résoudre ne sont pas simples. On sait ce qu’il faudrait faire, diminuer les impôts et baisser les loyers. Le premier sujet nécessite pour aboutir un accord entre les deux pays. Il y a bien sur des pistes dont certaines très intéressantes. Il ne faut cependant pas se cacher la réalité. Les français de Monaco sont victimes de fantasmes et d’images fausses. La Principauté est souvent assimilée à un pays fiscalement opaque, les français au mieux à des privilégiés et au pire à des fraudeurs. En période de crise et de stratégie du bouc émissaire, le gouvernement français est politiquement dans l’incapacité de donner l’impression de faire un cadeau fiscal aux français de Monaco. Le seul point positif est qu’il est objectivement impossible de maintenir la situation actuelle, quitte à prendre le risque de condamner la communauté française de Monaco. La volonté de dialogue est réelle, mais la marge de manœuvre bien étroite. Il y a la piste d’un dégrèvement et celle de la transmission de l’exonération fiscale des plus anciens résidents à leurs enfants. Monaco peut agir en créant un secteur de loyers abordables, c’est le fameux secteur intermédiaire proposé par la majorité. Cette piste qui ne dépend que de Monaco parait raisonnable, mais se heurte pour le moment à une réticence très forte du Gouvernement, qui n’a jamais voulu l’étudier. Après le logement locatif domanial digne de tous les Monégasques, la possibilité pour ceux qui le veulent de devenir propriétaires chez eux, voila l’ultime défi du logement pour le président Valeri. Proposer aux enfants du pays des loyers abordables. Les français de Monaco vivent dans des structures monégasques et payent l’impôt à la France. Cela montre que leur cas est exorbitant du droit commun. Ils sont aux cotés d’autres étrangers soumis eux à la non imposition, selon la loi souveraine de la Principauté, Etat indépendant. Une situation exceptionnelle, fruit d’une histoire commune provoque la crise d’aujourd’hui. Il faudra être inventif pour trouver des solutions adaptées et éviter les critiques mal intentionnées. Mais qui aurait intérêt au bout du compte à ce que Monaco devienne « le désert des français »... (P.Z.)

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TELECOMMUNICATIONS • Le nouveau directeur général de l’opérateur téléphonique monégasque a débuté avec une baisse tarifaire longtemps attendue

La nouvelle stratégie de MT Les mots d’ordre : au premier plan la satisfaction des clients, la qualité des services et l’innovation technologique PAR

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onaco Telecom a décidé de renforcer sa stratégie commerciale pour atteindre lʼobjectif numéro un de sa philosophie dʼapproche sur le marché : la satisfaction de la clientèle. Premier pas, depuis longtemps attendu et parfois même réclamé par ses clients: baisser le prix pour sʼaligner sur les tarifs des autres opérateurs européens. Cʼest donc sous lʼimpulsion de son nouveau directeur général, Martin Péronnet, qui a pris ses fonctions seulement depuis quelques mois, que lʼopérateur de télécommunications monégasque a rompu les retards en baissant sensiblement - depuis le 1er avril - les tarifs sur son offre ADSL mais aussi sur les communications fixes vers mobiles.

ROBERTO VOLPONI Photo © MT

■ Le nouveau barème tarifaire Il faut souligner quʼil ne sʼagit pas de simples ajustements, mais de baisses importantes sur lʼensemble des offres, comme son directeur général lʼavait annoncé dans les colonnes de notre journal dans une interview, en mars dernier. Il a tenu parole : le tarif de lʼabonnement ADSL 15 Méga est passé – depuis le début du mois dʼavril - de 39 euros à 29,90 euros, soit une baiss de plus de 23% soit quasiment un quart du prix en moins. Rappelons quʼen Principauté la totalité des clients est éligible au 15 Méga grâce à un maillage de points de raccordement le plus dense en Europe... Les baisses tarifaires concernent aussi les prix des communications fixes vers les mobiles avec des baisses de 20 à 29% suivant les destinations pour le grand public, Martin Péronnet, 41 ans, directeur général de Monaco Telecom depuis le 5 janvier 2009 et de 19 à 27% pour les professionnels. La décision de revoir les tarifs part de la constatation que les appels vers les mobiles représentent une domaine d'activités traditionnel, Monaco Telecom vient de lancer au Burkina Faso une part croissante de la consommation téléphonique et de faire ainsi en sorte de per- offre pour les professionnels et le grand public démocratisant l'accès à internet grâce mettre à tous de téléphoner plus librement. Pour compenser - mais seulement en par- à la technologie WiMax. Mais lʼexpertise technologique de Monaco Telecom ne se tie - le coût de cette opération, la société a par contre annoncé également une légère limite pas à lʼAfrique comme en témoigne le contrat OnAir remporté en 2006. augmentation du prix de lʼabonnement mensuel concernant le filaire, qui passera de Monaco Telecom gère les infrastructures terrestres des appels passés nʼimporte 12 à 14 euros à partir du 1er juin 2009, mais qui néanmoins reste lʼun des moins chers où dans le monde à partir des avions équipés du système, faisant ainsi de Monaco le centre opérationnel du premier réseau mobile aérien. dʼEurope. Dʼailleurs, ce prix nʼavait pas varié depuis plus de 4 ans. En Principauté comme à lʼinternational, Monaco Telecom renforce ses positions et ses performances technologiques et le nouveau management est bien déter■ Qualité des services et innovation Mais la nouvelle stratégie tarifaire ne représente que le premier pas dʼune stratégie plus miné à poursuivre cette stratégie dʼexcellence: «Notre force sʼappuie sur une globale qui met la satisfaction des clients au premier plan. Martin Péronnet est convaincu vraie qualité technologique et une exigence sur le service qui sʼaméliore de jour que Monaco Telecom, pour croître, a besoin que ses clients monégasques aient confian- en jour. La satisfaction de nos clients, selon les enquêtes que nous réalisons tous ce en la qualité des services offerts. Après avoir re-ajusté les tarifs – considérés pas les les mois, sʼest plutôt améliorée ces derniers temps même si nous sommes usagers comme trop élevés – la qualité des services devient une valeur ajoutée aujour- conscients que nous avons encore beaucoup de choses à améliorer». dʼhui indispensable. «Nous sommes en train de revoir toute notre façon de travailler. Aujourdʼhui, nous concentrons nos SYNDICATS efforts pour simplifier de plus en plus la vie à nos clients en leur offrant des services efficaces, rapides et de haut niveau : nous sommes en train dʼuniformiser notre système informatique pour rationaliser nos fichiers clients et faire lus d’un millier de personnes selon la police, ainsi en sorte de pouvoir répondre immédiatement et direc3.000 selon les organisateurs, ont défilé tement à toutes demandes pour nʼimporte quel type de serdans les rues de Monaco le 16 avril dernier pour vice». Côté entreprises, Monaco Telecom, conscient quʼaumanifester leur inquiétude face à une situation jourdʼhui internet représente un outil indispensable à la gessociale qui se dégrade en Principauté. La crise tion de toutes activités économiques, au-delà des baisses n’épargne pas Monaco. L'événement regrousur les communications au départ des fixes, lance une offre pant salariés du public et du privé, accompagné pour répondre à la demande très exigeante des profesd'une grève de grande ampleur qui constitue sionnels sur le suivi de service qui garantit une intervention une "première" au pied du Rocher, a été qualidans lʼheure en cas de panne et des solutions adaptées. fié d'historique par les syndicats. A la qualité des services doit aussi correspondre un niveau A l'appel de l'USM, les manifestants partis de dʼinnovation conséquent, sans lequel un opérateur à trois endroits distincts avaient convergé dans haute technologie comme Monaco Telecom ne pourrait l'après-midi sans incident vers la Place pas continuer à être compétitif sur le marché. En renford'Armes, point de rendez-vous de cette jourçant le réseau de fibres sur Monaco, Martin Péronnet née. Auparavant, l'un des cortèges parti du compte pouvoir offrir du VDSL2+ (très haut débit, soit 30 quartier industriel de Fontvieille était allé dépo- Le dépôt de gerbes devant le CORRADO, siège du Syndicat patronal “, à lʼinitiative des syndicats de ser une gerbe devant le siège du patronat lʼIndustrie, “Aux 1000 emplois disparus”, qui a été Mégas) et annoncer lʼarrivée de la TV par ADSL dans tous monégasque, des fleurs ceintes d'un ruban sur suivi dʼune minute de silence les foyers de la Principauté dʼici là fin dʼannée.

Une manifestation “historique” P

■ Lʼactivité internationale A lʼinternational, lʼopérateur monégasque développe ses activités sur le continent africain. Déjà présent en Algérie à travers Divona, leader dans le secteur des télécommunications par satellite dans ce pays, Monaco Telecom a acquis en 2007 le groupe Connecteo, fournisseur d'accès internet panafricain présent dans six pays (Burkina Faso, Cameroun, Guinée, Niger, Bénin et Sénégal). Tout en poursuivant la croissance de Connecteo dans son

SYNDICATS lequel était écrit : "A nos emplois disparus". L’USM chiffre à un millier le nombre d’emplois perdus ces derniers mois à Monaco. "Monaco paradis patronal, pas paradis salarial", pouvait-on lire sur certaines banderoles de manifestants en réponse à un tract du patronat qui affirmait il y a quelques mois que Monaco était un paradis salarial. Dans un communiqué publié au lendemain de cette journée de grèves et de manifestation, la fédération patronale s’est défendue de tout recul social, rappelant notamment avoir signé plus d’une dizaine d’avenants à la Convention collective nationale du travail, et affirmant que « les salaires moyens et médians ont continué à progresser plus vite que l’inflation ». (P.Y.R.)

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l’Actualité l’

TRIBUNE LIBRE • Le scientifique M. Boisson explique la signification exacte du sigle HQE

Construction et haute qualité environnementale PAR

MICHEL BOISSON*

L

a Principauté a choisi la relance par les grands chantiers notamment celui de lʼOdéon et du futur quartier dʼaffaires de lʼAnnonciade. Mais ce futur veut intégrer, dans le respect de la priorité du règne, lʼenvironnement. Cʼest ce quʼon appelle la construction “à haute qualité environnementale”. Mais que recouvre exactement ce terme de HQE ? Voici lʼanalyse que nous a aimablement confiée Michel Boisson. “Le bâtiment est lʼun des secteurs économiques à fort impact sur lʼenvironnement (granulats prélevés dans le milieu naturel, tonnages transportés, production de déchets, consommation dʼénergie). On a estimé quʼun m2 de bâtiment consomme en moyenne 270 kWh/an, soit plus de 13 millions de kW/h par an pour une tour de 50000 m2. Pour poursuivre lʼessor immobilier sans détruire le milieu, on parle de plus en plus de bâtiments à Haute Qualité Environnementale HQE sensés pour le grand public protéger totalement notre environnement. Quʼen est-il réellement ? La Haute Qualité Environnementale nʼest pas une norme à laquelle doivent se soumettre les bâtiments pour ne plus polluer. Cʼest une démarche initiée au début des années 90 qui a pour objectif de réaliser des bâtiments neufs ou améliorer les existants afin de limiter leur impact sur lʼenvironnement. Elle prend en compte toutes les étapes de la vie de ces bâtiments, de la construction à la démolition en passant par leur exploitation. Cette démarche dynamique et volontaire est fondée sur la responsabilisation des acteurs du secteur immobilier. Elle offre un langage commun pour décrire avec précision les caractéristiques environnementales dʼun bâtiment et propose un mode de conduite des projets pour faire collaborer toutes les La professions concernées. Elle a comme objectif de maîEdité par triser à la fois lʼespace de vie à GLOBAL MEDIA ASSOCIATES lʼintérieur, celui des futurs usagers (leur confort et santé) et “ Le Beausoleil de Monaco” lʼenvironnement au sens 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil général avec la volonté dʼécoTél. +33 09.50.79.90.84 Fax +33 09.55.79.90.84 nomiser les ressources et la glomed.free.fr/laprincipaute.html réduction des rejets, en paremail glomed@free.fr tant du principe que lutter Directeur de Publication contre le gaspillage des resRoberto Volponi sources, et pas seulement Rédacteur en Chef énergétiques, est une nécesPatrice Zehr sité pour préserver lʼenvironRédacteur en Chef Adjoint nement. Pierre-Yves Reichenecker Elle a créé une bonne base Avec la collaboration de de travail portant sur 14 « Lisa Arquette Thierry Bertrand cibles » de la qualité enviAmanda Coutelle ronnementale des bâtiPacôme Hautrelles Isabella Lanciotti ments réparties en quatre Pierre-Alain Martini familles (éco-construction, Alessandro Paparella Alan Parker-Jones éco-gestion, confort et santé). Pour répondre à ces Photos Claudia Albuquerque 14 objectifs, 52 thèmes sont Olivier Almondo identifiés qui sont autant de Centre de Presse questions à se poser. Projet graphique PDC Milano Une opération HQE est donc engagée dès la Promotion & Publicité Global Media Associates conception dʼun projet Service Publicité immobilier et peut amener Diffusion Monaco & Côte d’Azur 30 à 50 % dʼéconomie SEC dʼénergie par une concepCour Anc. Gare SNCF tion judicieuse du bâtiment Impression (orientation, forme, optimisaGraficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) tion de lʼéclairage naturel et Le tirage de ce numéro a été de 27.200 exemplaires des parois vitrées protection • solaire), des technologies de construction performantes

Principauté

Le premier journal d’actualité de Monaco

Sas

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isolation, vitrage faiblement émisif, sur ventilation nocturne.), des Photo © AC équipements performants (chaudière haut rendement, moteurs itesse variable, lampes... économiseurs d dʼeau, récupération des eaux pluviales et des eaux grises), mode de gestion efficace. 20 à 50 % d dʼéconomie dʼeau (mitigeurs, économiseurs d dʼeau, matériel ménagé à faible consommation, écupération des eaux grises...) Des économies de gestion et un bien être non quantifiable. En ce qui concerne strictement les économies dʼénergies d dans le bâtiment, elles sont imposées par les églementations de plus en plus ontraignantes qui évoluent tous es 3 à 4 ans en raison des presions exercées par la « Directive européenne sur lʼefficacité l énergéque des bâtiments ». A chaque s étape de cette évolution sʼajoutent des démarches volontaires sous la forme de labels: en France ce sont les labels Haute Performance Energétiques, très Haute Performance Energétique et le tout nouveau label Bâtiment à Basse Consommation BBC 2005. Par ailleurs, il existe depuis plusieurs années des systèmes de conception et de labellisation des bâtiments ultraperformants du point de vue de la faible consommation dʼénergie: Ce sont des initiatives privées comme Passivhauss créé en Allemagne il y a 15 ans (le seul label actuel qui prévoit un test dʼétanchéité), Minergie en Suisse et bientôt Effinergie en France. Ces Labels imposent de ne pas dépasser les 50 kWh/m2/an pour les nouvelles constructions et 80 kWh/m2 /an pour lʼancien Minergie par exemple impose un indice pondéré de dépense énergétique en énergie primaire de 42kWh/m2/an, en exigeant un surinvestissement ne dépassant pas 10% Enfin, techniquement, il est actuellement possible de construire des bâtiments dit passifs moins de 15 kWh/m2 /an ou à « énergie zéro » ; dans ce cas lʼénergie dite de confort (éclairage, ventilation, eau chaude) est compensée par une production dʼénergie souvent dʼorigine solaire. Voila donc un objectif ambitieux mais qui aura bien sur un coût .Le projet « annonciade « sera certainement un test important pour la construction HQE made in Monaco.

*Docteur en Océanograph e Chargé de m ss on auprès du Centre Sc ent f que de Monaco. Expert pour UE en mat ère de potent e rég ona de recherche. Ex conse er nat ona .

Mai 2009

MONACO EN BREF

☞ Le Zebra Square devient Zelo’s ! Vendredi 10 avril, le célèbre établissement lové sur le toit du Grimaldi Forum a ouvert ses portes sous sa nouvelle marque, inspirée de la mythologie grecque. Dominant toujours la Méditerranée, Zelos n’était-il pas le Dieu symbole de l’ardeur, de l’émulation et de l’acharnement aux côtés de ses frères et sœurs, Niké la victoire, Cratos la puissance et Bia la force. Cette volonté de changement a visiblement animé toute l’équipe de l’établissement sous la conduite de Luigi Forciniti, qui avait jusque là combiné avec succès une restauration aux couleurs méditerranées et un concept lounge bien ancrés auprès de la clientèle locale et des monégasque ». Avec l’enthousiasme qui le caractérise, Luigi Forciniti souhaitait néanmoins donner un second souffle à son entreprise à la notoriété pourtant bien établie. Cette nouvelle dynamique a désormais un nom et bien plus, car qui dit nouveau concept dit aussi nouvelle décoration. Tout a été refait, revu, relooké : peintures, lumières, changement de mobiliers intérieurs pour obéir à un nouveau code couleur : le bleu, en lieu et place des anciennes zébrures… ☞ Radio Monaco : une émission mensuelle pour la Princesse téphanie. S.A.S. la Princesse téphanie, Présidente Fondatrice de ight Aids Monaco (1), a fait ses ébuts d’animatrice sur Radio onaco. C’était le jeudi 16 avril à 7h00, aux côtés de Mahler et ’Anna pour une émission mensuele dédiée à la lutte contre le VIH/sida. u cours de cette émission intitulée Jungle Fight », d’une durée de 90 eurs ont pu poser des questions sur la prévention, les traitements, les recherches en cours de vaccins, ou encore l’étendue de la pandémie. Même s’il s’agit d’un programme qui traite d’un sujet grave de santé, le ton de l’émission était résolument optimiste, joyeux et décalé. Assistés par Hervé Aeschbach, coordinateur de l’association F.A.M., engagé dans la lutte contre le VIH/sida depuis de nombreuses années, la Princesse Stéphanie, Malher et Anna ont su éclairer les débats avec pertinence, parfois impertinence, mais toujours avec lucidité et franchise. Le prochain « Jungle Fight » est prévu le jeudi 14 mai à partir de 17h. ☞ L’Insolence du chaos. Après la poésie (Et moi, émois 2004), après le témoignage (L’exubérante, 2006), Yvette Gazza-Cellario a choisi la « nouvelle » pour « animer les variations multiples du chaos ». 17 nouvelles originales trempées à l’encre de l’insolence, qui correspondent si bien à l’imagination débridée de l’auteur monégasque. « Elle a croqué la vie, dévoré les grands principes, émietté les espoirs, déraciné les arbres géants de la forêt primaire, survécu à la glaciation et pis, à la banalité ». Ce portrait de « Eve » dit l’essentiel, l’essence qui fait écrire Yvette Gazza-C , j de la banalité, même si elle y survit. Comme tant d’autres, elle a fait un rêve, des rêves et les couche sur le papier, pour notre plaisir, pour le sien et tant pis – ou tant mieux – si elle « pique de drôles de banderilles ». A lire. « L’insolence du chaos », Editions Bénévent, 150 pages. Caap Afrika sur eBay. A partir de la moidu mois d’’avril, on trouve sur tp://shop.ebay.it/merchant/caap_afrika s maillots ainsi que des objets donnés par s personnalités du monde du sport et du ectacle. Les enchères en ligne qui dureront e semaine vont permettre de récolter des nds qui seront destinés aux soins d’une entaine d’enfants sénégalais atteints par de aves pathologies orthopédiques. Le premier se compose de plusieurs articles des joueu s de l AS o aco et de prestigieuses équipes internationales, du monde de la boxe ainsi que de CD et DVD publiés par Caap Afrika. A la fin du mois de mars, en Espagne, pendant la présentation du team Suzuki, il a été annoncé que Loris Capirossi avait accepté d’aider CAAP AFRIKA devenant officiellement son parrain en Italie. En effet, pendant le moto GP, il affichera le logo de l’ONG Monégasque sur la selle de sa moto et son t-shirt signé par lui-même fera partie du premier lot EBAY. ☞ La disparition de Rainier Imperti. C’est le 16 avril dernier que Rainier nous a quittés. Il était mon ami d’école du Lycée avant d’être tout autre chose, on me pardonnera cette confidence. Ce grand serviteur de Monaco et de la famille princière a eut l’insigne honneur de devenir le premier ministre des relations extérieures d’un Monaco reconnu à nouveau pleinement sur le plan international. Il le méritait bien, dans l’ombre le plus souvent, discret toujours ce travailleur infatigable n’avait autre ambition que de servir. Il l’a fait auprès de plusieurs ministres d’état et dans sa carrière diplomatique. Miss p , monsieur le ministre, excellence et cher ami. Patrice tout simplement.

SOLIDARITE Le premier bilan de “Monaco Collectif Humanitaire” récemment présenté à S.A.S. le Prince Albert II

50 enfants déjà opérés en Principauté L

es ONG monégasques (*) et la Direction de la Coopération Internationale, réunies sous lʼappellation «Monaco Collectif Humanitaire», leurs partenaires et les centres hospitaliers, ont récemment présenté à S.A.S. le Prince Albert II le premier bilan du projet initié lʼan dernier à lʼoccasion de son 50ème anniversaire : 50 enfants dont les pathologies ne pouvaient être prises en charge dans leurs pays dʼorigine ont déjà été opérés en Principauté. Grâce aux 1.200.000 euros récoltés, une centaine dʼautres petits patients pourront bientôt bénéficier du même traitement. Malgré un début dʼannée 2009 difficile, marqué par le décès de Rachid, jeune burundais de 13 ans, dont la déficience cardiaque était trop avancée pour être soignée, la qualité du travail fourni par Monaco collectif Humanitaire et ses partenaires, ainsi que les compétences de haut niveau des établissements hospitaliers monégasques ont été reconnus à lʼétranger. Ainsi, la Chaîne de lʼespoir, association française de renommée internationale, et le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies ont souhaité devenir partenaires du projet. De nouvelles ONG monégasques se sont également ralliées au Collectif. (P.Y.R.)

Photo © DR

SOLIDARITE (*) Lʼinitiative est appuyée par deux ONG françaises : Rencontres Africaines, qui prend en charge les formalités administratives et lʼencadrement des familles dʼaccueil, et Aviation sans frontières qui assure le transport des patients.


La Principauté

Art & Culture

Mai 2009

MENTON • Manu Carré et “Le Barbajazz” enchantront de leurs notes le Jardin du Campanin

“Y’a du jazz partout” La ville en musique La cité des citrons baignée dans une atmosphère Dixieland et Années Folles PAR

L

AMANDA COUTELLE

e sympatique “Jazzman” accompli Manu Carré, a formé «Le Barbajazz» qui réunit depuis cinq ans musiciens professionnels et amateurs, qui chaque année lorsque le joli mois de mai est de retour enchantent de leurs notes joyeuses le printemps de Menton… L’Association «Jazz au Jardin» propose de découvrir ou redécouvrir l’ensemble «Le Barbajazz» qui se compose d’une section rythmique avec basse (hélicon), d’un piano (d’époque), d’une batterie, wash-board, d’un banjo et de cuivres avec un saxophone ténor, saxophone baryton et des trompettes. A l’heure de la musique électro-acoustique ou même acousmatique, cette association de passionnés souhaite renouer avec les racines d’un jazz traditionnel dans son plus simple ( et superbe !) appareil : un jazz acoustique joué comme il l’était jadis sur les rives du Mississipi ou dans les états du Dixieland au sud des États-Unis avec les instruments de l’époque. Un jazz authentique dépouillé de tout artifice et convivial, comme sait l’être le jazz, interprété par un groupe de musiciens

Photo © AC

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

D

epuis son dernier album «Allergies» paru en 2004 on l’attendait : le «Bretécher nouveau est arrivé» à consommer sans modération tant le cru 2009 est un antidote à la bêtise d’une société où, jeunes comme vieux, débloquent, une société en pleine déconfiture en somme… Bretécher c’est le talent et l’intelligence réunis alliés à une lucidité sans concession, mais toujours teintée de tendresse qui fait d’elle une artiste unique hormis par le trait par la plume (qu’elle a bien belle !) pour «dévorer» audelà de ce trait avec des mots tout aussi ciselés, ses con-temporains…Voilà, c’est fait et «c’est du lourd» (comme dit l’autre !) «Agrippine», dont on connaît la marotte : faire tourner les autres en bourrique, est dépassée cette fois : ses parents vont divorcer (ils n’ont jamais autant fait l’amour !), Biron attaque sa période «travelo» et se trimballe en soutif ; Zonzon, son AGM (arrière-grand-mère et non «aïeule génétiquement modifiée») est dans son monde et la laisse à la porte… Et puis, en dehors du fait que le Vélib est un instrument récalcitrant, voilà qu’une chose pas vivable, inconcevable, débarque dans son univers d’adolescente plutôt préoccupée par l’acquisition du dernier truc divin qui coûte - un max- des boots en tatou stressé - cette chose pas vivable, c’est la mort. Sujet délicat s’il en est, que Bretécher traite avec une détresse à fleur de peau, mais une pudeur rare et toujours une drôlerie … qui rassure ! _______________________________________ «Agrippine déconfite» Claire Bretécher (Ed. Dargaud)

«J

qui aime à se produire en extérieur, dans les jardins et les parcs pour le plaisir de tous. C’est en effet sous les glycines du Jardin du Campanin au cœur de la cité mentonnaise que le «Barbajazz» apporte aux passants sa touche musicale nostalgique et joyeuse à la fois, chaque dimanche du mois de mai, à partir de 15 heures, à rejoindre le Sud des Dixielanders et l’atmosphère des Années Folles dans un répertoire constitué de standards des années 20 et 30 comme les inoubliables et inoubliés tires : Hello Dolly, South, Royal Garden Blues, That’s a plenty, When the saints go marching in et tant d’autres.. «Jazz au Campanin».

e suis un terroriste contrarié. L’art de mon époque ne m’apparaît plus que comme un cauchemar subventionné et je vais au spectacle tout comme un général accrocherait au mur le portrait de son ennemi» : Le ton est donné… 281 pages de scandales connus et moins connus, et en plus de la clarinette Hélios Azoulay joue en virtuose de la plume ! Coupable lui-même coupable d’un scandale, qualifié par la presse internationale de «terroriste», Hélios Azoulay, compositeur, clarinettiste et directeur de «L’Ensemble de Musique Incidentale», les scandales de l’Histoire de l’art d’hier à aujourd’hui il les connaît dans leurs moindres dessous et pour cause ! Ce musicien original et volontiers provocateur a rassemblé une cinquantaine de scandales qui ont résonné dans toutes les salles du monde depuis : le tohu-bohu qui accueillit «Le Sacre du Printemps» de Stravinski, le chahut lors de la première de «Pelléas et Mélisande» de Debussy, la violence des détracteurs des «Paravents» de Jean Genet (j’y étais !), les toiles lacérées de Dali lors de la projection de «L’Âge d’or» de Bunuel, la semaine de prison d’Erik Satie, le revolver de George Antheil, le poulet jeté sur Montserrat Caballé, le scandale de «Parade», les rats lâchés pour saboter une pièce de Cocteau… Des scandales célèbres à ceux totalement oubliés, les avant-gardistes et les défenseurs de la tradition se sont souvent livrés à des combats tumultueux, truculents, qui font partie de notre histoire à l’instar de ceux qui les ont provoqués. Un livre riche de surcroît d’anecdotes peu connues…. ______________________________________________ «Scandales ! Scandales ! Scandales !» Hélios Azoulay (Ed. JC.Lattès)

■ Tous les dimanches du mois de mai à 15h (Gratuit)

NICE • Exposition des oeuvres poétiques du peintre naif de l’ex Yougoslavie

VENISE • L’artiste monégasque répresentera la Principauté à partir du 7 juin

Slobodan à “La Providence”

Philippe Pastor à la Biennale

’’exposition des œuvres poétiques du peintre naïf de l’ex L Yougoslavie Slobodan se tient

Photo © AC

actuellement à “La Providence”, lors du vernissage qui a eu lieu le 28 avril a été contée par des lecteurs-poètes la «biographie imaginaire» de l’artiste écrite par Jean-Michel Sananes… La lecture de la «Biographie imaginaire» de Slobodan écrite par son complice Jean-Michel Sananes était agrémentée d’une projection des peintures animées ! Né en 1945 en Yougoslavie, Slobodan poursuivra (c’est le mot !) des études diverses à l’encontre de sa vocation : droit, commerce… Cependant ses activités commerciales le conduiront à Bombay où il commencera à peindre et à dessiner, c’est d’ailleurs en Inde qu’il exposera pour la première fois. De retour en France en 1973, il s’installe à Nice en 1977 où il vit et crée toujours… L’exposition du Centre culturel «La Providence», à deux pas de son atelier de la rue de la Poissonnerie dans le Vœux Nice, sera ouverte au public jusqu’au 30 juin. (A.C.)

hilippe Pastor représentera P Monaco à la

Photo © AC

53ème Biennale de des Arts Visuels de Venise, qui se tiendra du 7 juin au 22 novembre 2009. La Principauté participera pour la première fois à la célébrissime Biennale de la ville lagunaire italienne. L’œuvre de Philippe Pastor se compose d'un noyau de trois grands panneaux de bois montés sur des structures en fer ressemblant aux coulisses d'un « théâtre du monde ». Opérant depuis plusieurs années à Monaco, dans le sud de la France et à l'étranger, l’artiste présentera son projet exclusivement au sein de la cour monumentale de l’édifice. L’ensemble de ces monumentales œuvres sera réalisé avec des matériaux naturels qui pourront rester en plein air, résistant donc aux intempéries. En outre, dans la partie angulaire de la cour, le projet de Philippe Pastor englobera un groupe de grands arbres brûlés et revisités avec des ajouts chromatiques, des sections de couleur réalisées au travers de formes de débris provenant d’endroits où ont eu lieu des catastrophes dues à des attentats…. (A.C.)

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14 La Principauté

le Sport

La Principauté o Sport

Mai 2009

GRAND PRIX DE MONACO 2009 • Réduire les coûts dans un monde en crise est désormais une obligation : l’environnement pourrait en profiter...

Une Formule 1 plus écolo ? PAR

L

e facteur écologique est devenu et deviendra primordial pour lʼindustrie automobile ces prochaines années. La Formule 1 représente lʼinnovation automobile et dʼune certaine manière doit montrer lʼexemple vers lʼutilisation dʼénergie plus propre. Les Formule 1 sont dʼailleurs devenues depuis quelques années la cible des écologiques qui critiquent leur « pollution excessive et leur inutilité ». Dʼoù lʼapparition sur les F1 dʼun système déjà utilisé par les véhicules dits hybride, le Kers. La F1 est-elle en danger ? La crise économique et financière qui secoue la planète nʼest pas sans conséquence, et les acteurs du F1 circus en tiennent compte. Objectif affiché : réduire les coûts. Un manufacturier de pneumatiques unique et un moteur pour deux courses dès 2008, fin des essais privés et huit moteurs par pilote en 2009 par exemple. Un budget annuel limité pour les équipes, cʼest en cours négociations… la volonté de réduire les coûts dans un monde en crise est désormais une obligation. Cela dit, sportivement le championnat 2009 nʼen finit pas de surprendre, les pilotes et les écuries de pointe ne sont ceux et celles attendus. Grands-prix, 3 victoires pour Jenson Button au volant de la Brawn (ex Honda, désormais motorisée par Mercedes), et un succès pour Sébastian Vettel et sa Red Bull Renault. McLaren, Ferrari, Renault sont loin, BMW en perdition. Et tout cela en grande partie grâce à deux nouveautés du règlement 2009 : les diffuseurs et le Kers. Sans oublier le « mensonge » dʼHamilton… ! ■ Les diffuseurs font du vent La sentence était attendue de tous. Elle est tombée juste avant le GP de Chine. Les diffuseurs (voir photo) équipant les Brawn, Toyota et Williams sont conformes. Coup de tonnerre pour les autres teams

ALAN PARKES-JONES

de F1 qui avaient déposé plainte, arguant dʼun règlement … imprécis. Ces diffuseurs propices à favoriser adhérence, appui et aérodynamisme, continueront donc de jouer un rôle majeur cette saison. Les écuries ne disposant pas du diffuseur sont dans lʼobligation de développer cet élément pour rattraper leur retard. Coût de lʼopération : 10 millions dʼeuros par écurie selon Flavio Briatore, le team manager de Renault.

Photos © DR

■ KERS : qu'est-ce que c'est ? KERS est le nouveau mot à la mode en Formule 1. Le SREC en français, est un système de récupération dʼénergie cinétique. En quelques mots, le Kers sert à récupérer lʼénergie dépensée au freinage, pour la restituer, à la demande du pilote, lors dʼaccélérations. Le Kers procure ainsi pendant une poignée de secondes, 80 chevaux supplémentaires. Ce système est censé favoriser les dépassements et mener la F1 vers un futur plus écologique. Inconvénient du système, pour lʼinstant, son poids. ■ Petit mensonge entre amis... Lʼécurie McLaren, en pleine polémique depuis le premier grand prix dʼAustralie a commencé son nettoyage de Printemps en « virant » son directeur sportif Dave Ryan. Hamilton et McLaren ont été disqualifiés du premier grand prix de la saison pour avoir trompé les commissaires de course sur les circonstances dʼun dépassement alors que la voiture de sécurité était sur la piste. Lewis Hamilton prétendait que Jarno Trulli, le pilote italien de chez Toyota, lʼavait délibérément doublé alors quʼil était en fin de course. Hamilton avait reçu lʼordre de son directeur sportif Dave Ryan de tromper les commissaires de course. Un mensonge pour une troisième place qui fait tache

LE PROJET • En 2011 on pourra (peut-être) voir les bolides de F1 dans les rues de la ville éternelle !

GP de Rome entre rêves et réalité

ome à l’instar de Monaco ? La ville éternelle aura-t-elle son Grand Prix de Formule 1 ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais le projet existe, et il est R bien réel. Date prévue : 2011. Pour en savoir davantage, nous avons interrogé

Photo © PH

Maurizio Flammini, organisateur, et le sénateur Andrea Augello (photo de droite), qui plaident ce dossier au niveau des institutions publiques italiennes.

■ M. Flammini, quel type d’impact pourrait avoir un Grand Prix de F1 sur la ville de Rome? Maurizio Flammini : “Les études que nous sommes en train de mener en collaboration avec des consultants internationaux montrent une retombée économique sur la ville de l’ordre de plus d’un milliard d’euros à l’année, car à côté du Grand Prix nous prévoyons plusieurs événements collatéraux. L’impact pour la circulation sera néanmoins limité, car la zone choisie ne limitera pas la mobilité du quartier”. Où en est-on dans les procédures administratives et quelles seront les prochaines étapes ? MF : “La Mairie et les autres institutions locales sont en train de travailler sur toutes les autorisations nécessaires. Il leur faudra au moins un an, mais nous oeuvront pour débuter en 2011. Il s’agit quand même d’une candidature et donc au préalable tout dépend des décisions de la Fédération Internationale, de la FOM d’Ecclestone et de l’association des constructeurs”. Le Vatican est-il impliqué dans ce projet ? MF : “Pas encore, mais nous le souhaitons vivement”. ■ Sénateur Augello, sérieusement, Rome peut-elle vraiment héberger un Grand Prix de F1 ? Andrea Augello : “Nous devons faire face à beaucoup de problèmes, mais nous nous efforçons de trouver une solution pour tous”. Où est prévue la localisation du circuit ? AA : “Il sera sûrement dans le quartier de l’EUR. Nous étudions deux tracés possibles. Bientôt nous aurons le tracé définitif”. A Monaco, le GP conditionne la vie de la ville entière pour un mois entier. A Rome est-ce que cela sera pareil ? AA: Cela dépendra de la date: s’il s’agit du mois d’août, les problèmes seront sérieusement réduits. Si par contre, on choisissait le mois d’octobre, l’impact sur la ville serait beaucoup plus important... Alessandro Paparella

dans le parcours du britannique. Pour faire bonne mesure et tenter dʼamadouer la FIA, Ron Dennis le patron de McLaren a quitté son équipe F1. Finalement McLaren s'en sort bien. Mercredi 29 avril, la FIA a été clémente avec l'équipe anglo-allemande: 3 courses de suspension... avec sursis! Quoiquʼil en soit, si la Formule 1 nʼest pas un modèle dʼécologie, ni un exemple dʼéconomie, elle reste un laboratoire unique pour développer de nouvelles technologies, pour notamment un futur plus propre. ■ La monoplace en légumes et qui roule au chocolat ! Hormis les roues et le moteur, presque tous les éléments de cette voiture de course ont été faits à partir de légumes. Et pour rester totalement écologique, son carburant est lui aussi issu de l'alimentation, puisqu'il vient de l'huile contenue dans le chocolat. Ses designers espèrent que ce nouveau véhicule écologique sera adopté par de grandes équipes de Formule 1 comme McLaren ou Ferrari. La voiture, nommée ecoF3, possède un volant fait à partir de carottes, une carrosserie en pommes de terre et un siège en graines de soja. Elle utilise des lubrifiants à base de plantes et son moteur biodiesel peut rouler grâce à du chocolat et de l'huile végétale. Les fibres végétales sont mélangées à des résines pour fabriquer les différentes parties de la voiture et les huiles contenues dans le chocolat sont raffinées pour produire de "l'essence". C'est la première voiture de Formule 3 créée et faite à partir de matériaux comestibles et renouvelables. Lʼéquipe WorldFirst de l'université de Warwick, créatrice dʼecoF3, espère que les responsables des courses de Formule 3 changeront les règles pour permettre à ce véhicule de concourir l'année prochaine. Imaginable ou pas ?


La Principauté

le Sport

Mai 2009

CHAMPIONNAT WRC • Après les succès au Portugal et en Argentine le compteur de la Citroën C4 affiche cinq victoires sur cinq

Loeb et Elena : intouchables PAR THIERRY BERTRAND

C

inq épreuves courues depuis le début de la saison et cinq victoires au compteur de la Citroën C4 WRC de Sébastien Loeb et Daniel Elena. Après avoir atteint le cap des cinquantes victoires lors du Rallye de Chypre, lʻéquipage franco-monégasque vient de remporter le Rallye du Portugal et le weekend dernier celui dʼArgentine. Cʻest à se demander si les quintuples Champions du Monde ne sont pas partis pour faire un grand chelem en 2009 ! Leur équipier Dani Sordo permet à la marque aux chevrons de signer le deuxième doublé de lʼannée et sʼempare de la deuxième place provisoire au championnat. Il ne faut pas croire que cette cinquante-deuxième victoire a été une balade de santé. Il y a eu en effet, neuf changements de leader, dont sept lors des neuf épreuves chronométrées de la première étape… Jusquʼà lʼabandon de la Ford de Mikko Hirvonen, le podium final était loin dʼêtre joué. Sébastien Loeb : « Depuis 2005 nous sommes invaincus ici. Cʼest toujours un grand moment de remporter ce rallye. La course a été difficile au début, il a fallu se donner au maximum de vendredi matin à samedi midi. Les choses étaient en train de tourner à notre avantage, quand Mikko Hirvonen a eu le problème qui lʼa contrait à lʻabandon. Ensuite, nous avons pu gérer. Jʼai choisit de conserver un bon rythme jusquʼau bout, car il est toujours facile de faire une erreur sur une bosse ou en tapant une des grosses pierres qui jalonnent les spéciales. En tout cas, je ne vois pas ce que nous pourrions demander de plus après un début de sai-

LA SITUATION

Classement après 5 manches

■ Pilotes 1. Sébastien Loeb (Citroën) 50 pts 2. Daniel Sordo (Citroën) 31 pts 3. Mikko Hirvonen (Ford) 30 pts 4. Henning Solberg (Ford) 20 pts 5. Petter Solberg 14 pts ■ Constructeurs 1. CITROËN TOTAL 82 pts 2. BP FORD 43 pts 3. STOBART FORD 37 pts 4. CITROEN JUNIOR 13 pts 5. MUNCHI’S FORD 12pts

LA SITUATION

Photos © C troën Sport

son pareil. Cinq victoires en cinq courses, jamais nous nʼavions entamé une saison de façon aussi exceptionnelle ! » Trois semaines plus tôt, Sébastien et Daniel avaient remporté le Rallye du Portugal sans coup férir, devançant leur plus pressant adversaire, Mikko Hirvonen et sa Ford Focus WRC, dʼun peu plus de vingt secondes. ■ Prochaine manche : Rallye dʼItalie – Sardaigne du 20 au 24 mai 2009 autour dʼOlbia et de Porto-Cervo.

RALLYE AICHA DES GAZELLES • Troisième victoire pour l’azuréenne Corentine Quinou au terme d’une course palpitante

Un succès déjà écrit sur la sable... A

u terme d'une course palpitante de huit jours dans le désert marocain, Corentine Quinou a finalement imposé son Toyota Land Cruiser pour la 3ème fois au Rallye Aicha des Gazelles. Malgré un niveau élevé et des concurrentes chevronnées, la victoire est une nouvelle fois revenue à Corentine et sa coéquipière Florence Migraine. Après une victoire lors de la 1ère étape, elles perdaient provisoirement le leadership de la course les 2ème et 3ème jours, pour s'en emparer définitivement lors de la 4ème étape. Jeudi 26 mars, peu avant la nuit, les classements confirmaient la victoire de cet équipage de choc, qui a démontré une nouvelle fois sa domination dans cette épreuve féminine d'orientation. Elles permettent ainsi à l'association de soutien à l'enfance 'Les Enfants d'Arlequin' de remporter la somme de 15.000 euros. "Lorsque nous roulons, ils comptent sur nous. Leurs messages d'encouragements quotidiens nous donnent des ailes pour avancer et dépasser nos limites" confie la gagnante. Prochain challenge pour Corentine : les 24h du Nurburgring en Allemagne du 19 au 24 mai. Elle pilotera une Ford Focus "verte" roulant au Bio Ethanol E85. Quant à la monégasque Patrizia Fiorelli, associée à la marocaine Dounia Bennani au volant d’un Toyota HDJ, elle n’a pu terminer l’épreuve, moteur cassé, mais prépare déjà l’édition 2010. C’est cela la magie du désert, quand on y a goûté. (P.Y.R.)

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