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La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Année IX • Numéro 74 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Juin 2009

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

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Dossier Spécial

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Quel avenir pour la place financière ?

Fièvre jaune

La Principauté se prépare à accueillir la Grande Boucle ☞ ENFANTS DU PAYS : INTERVIEW EXCLUSIVE DU PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL STEPHANE VALERI • PAGE 7


2 La Principauté Dossier Spécial Monaco capitale de la finance

Juin 2009

Dossier Spécial Monaco capitale de la finance

Monaco capitale de la finance

FINANCE • La Principauté doit profiter de la réorganisation mondiale imposée par la crise pour s’insc

Monaco est-il toujo

L’objectif est de devenir rapidement une véritable place financière diversifiée où cha PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL Un “paradis fiscal” qui peut

DOSSIER

devenir un paradis financier andis que le Gouvernement Princier est T engagé dans un défi - qui

semble parfois titanesque pour atteindre un objectif déjà escompté, voir sortir enfin de la liste grise de l’OCDE, la place financière monégasque semble avoir du mal à évoluer comme elle le devrait pour s’adapter à la nouvelle situation qui s’est clairement manifestée après le G20 de Londres. Il faut tout d’abord signer 11 conventions internationales d’ici à la fin d’année, faute de quoi Monaco continuera à être considéré à l’extérieur comme un « paradis fiscal ». Négociations complexes, apparemment, pour arriver à un résultat qui aurait pu être acquis bien avant pour faire en sorte de se concentrer, maintenant, sur la stratégie nécessaire pour faire face au nouveau scénario de la finance mondiale qui s’annonce d’ors et déjà très compétitif et qui sera basé sur de nouvelles règles de transparence. Encore une fois, le Gouvernement semble avoir manqué une bonne occasion. Faute de prévoyance, ou de volonté et de capacité d’anticiper les évolutions et préparer l’avenir du pays, pour défendre des positions désormais intenables qui appartiennent définitivement au passé. Jouer toujours le rôle de « suiveur » est une attitude qui s’est montrée peu efficace et pas du tout payante, même à court terme. Attendre que les autres pays « concurrents » fassent eux le premier pas vers une démarche déjà signée ne signifie pas gagner du temps, mais au contraire perdre un temps précieux pour ensuite être obligé de rattraper le retard. Sortir de la liste grise le plus tôt possible et sans hésitations - pour se débarrasser une fois pour toutes de ce label de « paradis fiscal » qui demeure aux yeux de la communauté internationale toujours associé à l’image de la Principauté - est aujourd’hui une priorité absolue. Car autrement les portes du marché financier international resteront encore fermées et la place financière monégasque risquerait alors de ne pouvoir se développer comme il le faudrait. Pourtant, l’enjeu n’est pas du tout marginal : les activités financières de la Principauté, de façon directe ou indirecte, pèsent pour presque un tiers de l’économie du pays. Et tout ça, sans pouvoir compter sur la commercialisation éventuelle de produits innovatifs avec le « label européen » qui certifie la qualité de ces produits et qui pourra être obtenu seulement une fois que Monaco sortira de la fameuse liste… Le 4 septembre 2007 déjà, le Conseil National avait adopté deux textes de loi jugés à l’époque indispensables pour aligner Monaco aux normes internationales et lui permettre ainsi de devenir, au-delà d’une simple place de dépôt, aussi une place de gestion dynamique. Des lois nécessaires et indispensables mais pas suffisantes ellesmêmes pour aboutir au résultat souhaité. Car il faut une ordonnance pour les appliquer, mais il faut surtout d’abord décrocher le « label européen » pour pouvoir le commercialiser à l’extérieur. Sans « blanchiment » de l’OCDE, pas question de l’obtenir ! Et entre temps, les instituts financiers monégasques restent dans la salle d’attente. Pourtant, la voie du futur du système financier de la Principauté semble être déjà clairement signée. Comme le rappelle dans ces pages Sophie Thévenoux, Conseiller de Gouvernement pour les Finances et l’Economie, Monaco a des atouts importants à jouer sur le plan international, tels que la stabilité politique et la sécurité. Avec l’ouverture aux marchés financiers internationaux, en proposant des produits innovants et en pleine transparence, Monaco peut évoluer rapidement pour devenir un lieu privilégié, non plus pour cacher de l’argent, mais plutôt pour l’investir de façon sûre et efficace, et non plus un lieu pour dépenser la richesse, mais surtout pour la produire. S’il y a un prix à payer, avec une fuite partiale de capitaux, ce prix sera amplement compensé avec l’arrivée de nouveaux capitaux, plus éthiques mais aussi plus rentables. Un lieu où même les petites épargnes, gagnées avec grande difficulté, seront les bienvenues et traitées avec la même dignité que les grandes fortunes. Un lieu où à l’image de paradis fiscal, puisse enfin se substituer une image de paradis financier. (R.V.)

L’EDITORIAL

L

ʼavenir de la place financière monégasque est un sujet que nous avons déjà abordé ici. Une véritable place financière compétitive et reconnue à lʼégal dʼautres en Europe et dans le monde, cʼest un objectif important et réalisable pour Monaco. Le projet a dʼailleurs été préparé au niveau législatif depuis 2007. Mais bien sûr, la crise est passée par là avec la chasse aux paradis fiscaux et surtout la fin annoncée du secret bancaire. Notre pays a dû prendre en compte les recommandations du G20. Les nouvelles règles internationales, une volonté de moralisation un peu inquisitoriale et en tout cas des contrôles plus rigoureux de certains placements changent-ils la donne ? Monaco accepte de se plier aux demandes de lʼEurope et de lʼOCDE, un sujet abordé par ailleurs autour de la visite de suivi dʼune délégation française conduite par le ministre du budget de ce pays. Lʼambition de Monaco reste inchangée, devenir une véritable place financière et pas seulement un lieu de dépôts. Cet objectif n'est pas remis en cause.

■ Trouver de nouvelles voies... Le devoir dʼimagination pour trouver les nouvelles voies de la prospérité monégasque sʼapplique bien évidement à lʼavenir de la place financière monégasque. Nous sommes cependant plus que dʼautres condamnés à lʼexcellence, il faut faire de ce handicap subjectif un atout objectif. Face à lʼinsupportable suspicion des ignorants et des jaloux, la Principauté est obligée de trouver des produits de placements éthiques et inattaquables. Finalement ceux qui nous désignent du doigt par habitude et facilité sinon par lâcheté, nous rendent service. Le paysage bancaire monégasque est donc condamné à évoluer et cʼest sa chance. Le contrôle du secret bancaire, les nouvelles obligations dʼéchanges dʼinformation vont limiter partout dans le monde le flux des dépôts venus dʼailleurs ou dʼon ne sait où. Lʼavenir cʼest la gestion, avec des produits reconnus, des produits innovants et des financiers de hauts niveaux et irréprochables. Lʼenjeu est de taille. Le secteur financier est déjà un des piliers de lʼéconomie de la Principauté. Son poids direct atteint 20%, et de façon indirecte il est proche de 30%, et emploie plus de 2000 salariés. ■ Il ne faut pas se voiler la face ! Il est bien évident que le pays modèle que veut le Prince Souverain ne peut être celui des dépôts douteux ou des placements hasardeux. Il nʼy aura aucune place pour les Madoff de toujours dans notre place financière de demain. La vigilance ne sʼest jamais relâchée, elle doit se doter dʼarmes adaptées. Mais il ne faut pas se voiler la face. Il sʼagit de se préparer à une mutation radicale. Nous perdrons des dépôts qui iront vers des horizons plus lointains. Cʼest déjà le cas reconnu par la Suisse qui signale une déperdition en direction de Singapour. Cʼest inévitable, le mouvement est déjà en cours mais est limité. Cependant si nous savons y faire, de nouveaux investisseurs vont venir et

nous y gagnerons rapidement au change. Cʼest un passage obligé qui nous est imposé par les conséquences de la crise pour accéder à part entière et sans réserve aux places financières internationales. ■ Des produits avec le label Monaco Il faut bien voir ce que cela signifie. Cʼest la possibilité de commercialiser en Europe puis dans le monde des produits de placement avec le label

Un peu dʼhistoire... es premières banques, essenL tiellement françaises, font leur apparition en Principauté dès la fin

du XIXème siècle. Après un développement relativement modeste, c’est à partir des années 1970 que les activités bancaires se développent fortement grâce à la mise en place d’une politique des autorités monégasques qui consistait à favoriser les projets de qualité présentant un intérêt pour le développement de l’économie de la Principauté. Dans les années 1990, soucieuses de diversifier les activités de la place, les autorités monégasques ont réglementé divers services financiers en complément de la banque et de l’assurance : la gestion collective de fonds communs de placement en 1990 ; les activités de gestion de portefeuilles, de transmission d’ordres et de conseil en 1997. Ces réglementations ont pour but de protéger les clients et de préserver la sécurité de la Place. A ce titre, il est rappelé que la commercialisation de produits financiers en Principauté ne peut être effectuée que par l’intermédiaire des établissements de crédit ou des sociétés de gestion ayant obtenu un agrément du Ministre d’Etat, et dont la liste se trouve sur le présent site. Cette liste est publiée trimestriellement au Journal de Monaco. Au 1er janvier 2007, le secteur financier constitue un pôle d’emploi très important ; le seul secteur des établissements de crédit et des sociétés de gestion emploie plus de 2.900 salariés et représente près de 2.102 millions d’euros de chiffre d’affaires soit près 16% du chiffre d’affaires total réalisé en Principauté (qui s’elevait à plus de 20% au premier trimestre du 2007, selon les dernières chiffres à ce jour disponibles). Le montant total des dépôts et titres représente près de 71,4 milliards d’euros (73,6 au 31/03/2007). La Principauté de Monaco n’étant pas (encore) une place de marchés boursiers, les professionnels de la banque et de la finance se sont spécialisés dans la gestion patrimoniale. Ainsi, les établissements de crédit de la Place sont reconnus pour leur professionnalisme en la matière.


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Dossier Spécial Monaco capitale de la finance

La Principauté

Monaco capitale de la finance

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rire dans le nouveau paysage financier international et créer une place capable d’attirer les investisseurs et les épargnants

ours un bon placement ?

acun peut trouver un produit adapté à son besoin d’investissement et pas seulement un lieu de dépôt

■ Deux dispositifs de loi indispensables Le 4 septembre 2007, deux lois jugées indispensables ont été votées. Cʼétait alors une étape capitale dans une longue marche vers le respect des normes internationales. Encore une fois le passage obligé est dʼêtre reconnu par les autres pays euro-

péens. La première loi sécurisait la place financière monégasque au niveau de la transparence et des contrôles. La seconde loi permettait de développer de nouveaux produits susceptibles de recevoir un label européen. Il est capital de pouvoir en effet gérer depuis Monaco des fonds qui ne sont pas monégasques, ce qui nʼétait pas possible. Il est bien évident quʼil va falloir revoir la nature de certains de ces fonds. La crise aura eu le mérite de faire le tri et dʼécarter maintenant des produits à risques. Ce qui sʼest passé sur les places financières internationales si fières de leurs prérogatives est une aubaine pour nous. Nous savons ce quʼil faut éviter dans cette jungle. Et Monaco si fier de son casino sait maintenant comment éviter de devenir un casino financier. Les produits de « private banking » sont mieux contrôlés, on pense bien sûr aux fonds spéculatifs ou alternatifs, les « hedge funds ». ■ Une place financière pour tous ? Cʼest sur un marché moralisé, purgé et débarrassé de ses produits toxiques que nous avons aujourdʼhui la volonté dʼentrer. Il faut proposer le meilleur à des investisseurs éclairés principalement. Il doit sʼagir de produits très flexibles, mettant en œuvre les techniques les plus nouvelles et les plus sûres. La poursuite du développement du « Private Banking », cʼest lʼavenir maintenu de la Place de Monaco. Pour autant, chacun peut et pourra y trouver un produit adapté à son besoin dʼinvestissement, quʼil dispose de 10.000 euros ou de millions. Une place diversifiée et pas une niche à super riches. En résumé, des produits innovants pour les grands

LA FICHE

investisseurs, et des produits bien cadrés, et disposant à terme du « passeport européen » pour le grand public. Cʼétait lʼobjectif dʼhier, il reste celui dʼaujourdʼhui pour un demain proche. La crise a déminé le terrain. Monaco doit profiter de la réorganisation mondiale pour sʼinscrire dans le nouveau paysage financier international. A armes égales enfin avec les autres, nos atouts propres ne peuvent que convaincre que, plus que jamais, la Principauté est un bon choix pour les investisseurs et les épargnants.

DOSSIER

Monaco. Ces produits devraient, avec des garanties internationales, attirer en Principauté les meilleurs gestionnaires de fonds du monde. Nous sommes particulièrement attractifs. Cette révolution bancaire monégasque doit avoir en contrepartie la reconnaissance de la souveraineté nationale monégasque de décider de la fiscalité de son choix pour ses résidents nationaux et étrangers. Il ne faut jamais le perdre de vue. La régulation acceptée va de pair avec une reconnaissance respectée. Monaco a déjà fait des efforts considérables pour être reconnu comme place financière internationale.

Composition de la place financière monégasque

L

a place financière monégasque est constituée par les établissements de crédit, les sociétés de gestion, les agents et courtiers de sociétés dʼassurances ainsi que par les Company Service Providers (C.S.P.)

■ Etablissements de crédit Suite à la convention franco-monégasque sur le contrôle des changes du 14 avril 1945 et aux différents échanges de lettres de 1963, 1987 et 2001 fixant les modalités dʼapplication de la législation bancaire en Principauté, les établissements de crédit sont soumis à la réglementation bancaire française en vigueur. Lʼéchange de lettres franco-monégasque du 27 novembre 1987 prévoit que les dispositions législatives propres à la France sont applicables à Monaco lorsquʼelles concernent strictement la réglementation et lʼorganisation des établissements de crédit. De plus, certaines dispositions faisant référence à des dispositions pénales ou à des dispositions relatives à lʼexercice des fonctions dʼadministrateur ou de liquidateur de sociétés et de commissaire aux comptes ne peuvent sʼappliquer sans prendre en compte les textes propres à Monaco. Les établissements de crédit installés dans la Principauté sont donc contrôlés par la Commission Bancaire française et ils sont tenus de respecter en ce qui concerne leur organisation les règles instaurées par le Ministre de lʼEconomie, des Finances et de lʼIndustrie français après avis du Comité Consultatif de la Législation et de la Réglementation Français (C.C.L.R.F). Tout établissement de crédit souhaitant sʼinstaller dans la Principauté doit recevoir lʼautorisation préalable du Ministre dʼEtat, comme pour toute création dʼentreprise à Monaco, et un agrément auprès du Comité des Etablissements de Crédit et des Entreprises dʼInvestissement français. La Place financière de la Principauté est fortement internationalisée avec la présence de nombreux groupes bancaires étrangers qui ont su sʼadapter aux spécificités monégasques et se sont donc spécialisés dans les activités de gestion de patrimoine au profit dʼune clientèle aisée, à la fois résidente et non-résidente. Les banques, sociétés financières et sociétés de gestion sont représentées par un organisme professionnel monégasque, lʼAssociation Monégasque des Activités Financières (A.M.A.F.) Elles adhérent aussi à un organisme professionnel français, la Fédération Bancaire Française ou lʼAssociation Française des Sociétés Financières selon le cas. a) Les banques Au 1er janvier 2009, le système bancaire monégasque regroupe 39 établissements de crédit qui se répartissent dans différentes catégories : - 20 banques de droit monégasque - 1 banque à statut particulier - 5 succursales de banques ayant leur siège à lʼétranger - 13 succursales de banques françaises b) Les sociétés financières La Place compte aussi 4 sociétés financières qui se répartissent dans les catégories suivantes : - 2 sociétés financières de droit monégasque ; - 2 succursales de sociétés financières françaises. Ces sociétés financières sont notamment spécialisées dans le crédit à la consommation et le finan-

cement immobilier.

■ Sociétés de gestion Les sociétés de gestion collective et/ou individuelle relèvent du dispositif législatif et réglementaire monégasque, constitué par les lois n° 1.338 et 1.339 du 7 septembre 2007 et les ordonnances souveraines 1.284 et 1.285 du 10 septembre 2007. Lʼagrément et le contrôle de ces sociétés relèvent de la Commission de Contrôle des Activités Financières. Elles peuvent exercer, après obtention dʼun agrément, tout ou partie des activités suivantes : - la gestion, pour le compte de tiers, de portefeuilles de valeurs mobilières ou dʼinstruments financiers à terme ; - la gestion de fonds communs de placement ou dʼautres organismes de placement collectif de droit monégasque ou de droit étranger ; - la réception et la transmission dʼordres sur les marchés financiers, portant sur des valeurs mobilières ou des instruments financiers à terme, pour le compte de tiers ; - les activités de conseil et dʼassistance dans les domaines visés ci-dessus. Il est rappelé que la commercialisation directe de produits financiers par des entités non agréées est strictement interdite. En cas de doute, ou pour toute information complémentaire, les personnes intéressées sont priées de sʼadresser à la Commission de Contrôle des Activités Financières (C.C.A.F.) :

LA FICHE

■ Sociétés dʼassurances Elles sont régies par la Convention franco-monégasque du 18 mai 1963. Afin de créer une filiale dʼune société dʼassurances en Principauté, lʼautorisation préalable du Ministre dʼEtat est nécessaire et sera donnée après que les autorités françaises aient donné leur accord pour lʼétablissement de la filiale. A ce jour aucune société dʼassurances nʼest présente directement dans la Principauté. Les services dʼassurances sont proposés par une cinquantaine dʼagents et courtiers qui représentent plus de 150 sociétés dʼassurances. Les agents et courtiers dʼassurances sont sujets à la loi monégasque n° 1.144 du 26 juillet 1991 et au contrôle de la Commission de Contrôle des Assurances française ainsi quʼà la loi n° 1.162 du 7 juillet 1993 contre la lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme, modifiée par la loi n° 1.253 du 12 juillet 2002.

■ Company Service Providers Il existe 37 sociétés autorisées à exercer lʼactivité de gestion et dʼadministration de structures étrangères. Comme toute société en Principauté, leur constitution est soumise à autorisation du Gouvernement. Ces sociétés sont régulièrement contrôlées par le Service des Enquêtes Economiques de la Direction de lʼExpansion Economique au titre de la loi n° 1.144 du 26 juillet 1991. Dʼautre part, en leur qualité dʼorganismes financiers, elles entrent dans le champ dʼapplication de la loi n° 1.162 du 7 juillet 1993 révisée, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme et elles sont donc soumises aux contrôles du SICCFIN. Ce secteur a été examiné dans le cadre de lʼaudit du FMI en 2002/2003, audit qui a conclu à lʼexistence dʼune bonne connaissance de ce secteur par les autorités.


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Dossier Spécial Monaco capitale de la finance

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Monaco capitale de la finance

Dossier Spécial

INTERVIEW • Sophie Thévenoux, Conseiller de Gouvernement pour les Finances et l’Economie

“Stabilité et sécurité, nos atouts pour les investisseurs” Monaco capitale de la finance

PAR PATRICE ZEHR

S

ophie Thévenoux, premier Conseiller de Gouvernement femme monégasque, est en charge depuis le 26 mars dernier du Département des Finances et de lʼEconomie. Elle est à la tête donc du ministère clé de lʼavenir de Monaco. Depuis 1990 elle est au plus prêt du terrain, de ses réalités et de ses évolutions au sein de lʼexpansion économique. Elle est confrontée à la crise mondiale et à ses répercussions en Principauté. Ralentissement des recettes de l'État, problèmes sociaux dans l'industrie, inquiétudes des commerçants, manque de visibilité touristique, immobilier en chute. Nous lʼavons bien sûr interrogée sur les conséquences de la fin du secret bancaire sur la place monégasque en élargissant aux secteurs économiques dont se préoccupe son ministère.

DOSSIER

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■ Vous êtes aux affaires depuis peu avec un budget voté avant la crise internationale. Cette crise a un impact sur lʼéconomie de Monaco, mais semble-t-il pas au point de revoir les orientations et investissements prioritaires du Gouvernement. Comment se porte Monaco et voyez-vous, comme dʼautres, des signes précurseurs de sortie de crise ? Sophie Thévenoux : “Monaco bénéficie de points forts sur lesquels sʼappuyer pour résister et amorcer la reprise, même si la Principauté est assurément touchée par la crise économique internationale. Comme pour tous les pays, et dans une moindre mesure en général, les recettes budgétaires sʼen ressentent et sont moins élevées quʼon avait pu lʼespérer. Le ralentissement de lʼéconomie est dʼautant plus perceptible quʼil arrive après des années de croissance à deux chiffres. Toutefois, la crise a permis de révéler certaines forces de la Principauté : - ses finances sont saines et le fonds de réserve constitué depuis 1968 permet dʼabsorber les chocs tels que celui-ci ; - la taille du pays et la proximité de lʼadministration rendent le dialogue avec les entreprises plus facile et lʼadaptation des actions au cas par cas ; - le haut niveau de service et la grande qualité des structures dʼaccueil font que la clientèle régulière des congrès ne remet pas en cause sa venue en Principauté. Cʼest pourquoi, même si à ce jour il est difficile de prévoir un calendrier de sortie de crise, la Principauté nʼentend pas remettre en question son programme dʼinvestissement.”

■ Une des conséquences de la crise est la volonté de Monaco de réguler dans le sens voulu par lʼOCDE et les pays de lʼUnion, les échanges dʼinformations en cas de suspicion de fraude fiscale. Où en est-on ? ST : “Lʼengagement de la Principauté envers lʼOCDE ne peut pas être présenté comme une conséquence de la crise. Cʼest en effet dès le début des années 2000 que Monaco a annoncé quʼil ne resterait pas à lʼécart dʼun mouvement général des pays vers lʼéchange dʼinformation. Cette position a été confirmée lors du déplacement de SAS le Prince en Allemagne en février 2008. Or, un tel mouvement a bien eu lieu avant la réunion du G20 du 2 avril. Cʼest pourquoi la Principauté, conformément à ses déclarations sʼest engagée sur cette voie.

Les négociations sont en cours et devraient permettre dʼici la fin de lʼannée de déboucher sur un échange dʼinformations au cas par cas et lorsque des éléments concrets sont fournis de la suspicion de fraude et du lien avec Monaco.”

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■ Y a-tʼil une inquiétude vis-à-vis des dépôts actuels, le secteur bancaire monégasque souffre-t-il ? ST : “Le secteur bancaire monégasque est moins affecté par la crise que peuvent lʼêtre les banques au niveau international puisque lʼactivité des banques en Principauté est essentiellement patrimoniale et que leurs investissements sont restés prudents. Néanmoins, le niveau des actifs déposés dans les banques a inévitablement baissé en conséquence de la chute des marchés.” ■ Comment voyez-vous lʼavenir de la place financière monégasque ? En 2007, deux lois ont été votées pour la dynamiser et obtenir pour des placements monégasques un label européen, cet objectif est-il toujours réaliste ou avezvous dʼautres pistes ? ST : “Les lois votées en 2007 produisent leurs effets. Elles ont tout dʼabord permis la conformité de la Principauté aux standards internationaux en matière de régulation et de produits. Cʼétait un préalable indispensable à lʼouverture internationale en matière dʼaccueil de nouveaux professionnels dʼabord, et aussi de possibilité pour les professionnels monégasques de travailler à lʼétranger. Malgré la crise survenue au deuxième semestre, lʼannée 2008 a vu lʼinstallation de nouvelles sociétés de gestion. Pour ce qui est des produits, les textes prévoient la possibilité de création par les professionnels de produits conformes à la directive européenne et qui pourraient donc être admis à la commercialisation dans les pays européens. Cʼest aux professionnels de mettre en œuvre, sʼils le souhaitent, ces mesures.” ■ Que diriez-vous à un investisseur potentiel pour lʼinciter à choisir Monaco ? Quels sont aujourdʼhui nos atouts par rapport à nos concurrents ? ST : “Nos atouts, que nous travaillons à renforcer, et qui ne peuvent quʼêtre plus appréciés dans une conjoncture internationale très troublée sont principalement : - la stabilité politique ; - la sécurité des personnes et des biens ; - une administration très proche de ses administrés ;

- un système éducatif performant. Ce sont ces principaux points qui sont de nature à attirer et retenir les investisseurs souhaitant installer leurs affaires et leur famille en Principauté. Ils trouveront dans le même temps un lieu stable et sûr pour leur vie personnelle et des structures adaptées et adaptables à leur vie professionnelle. Le guichet unique mis en place en fin dʼannée 2008 pour accueillir, informer et accompagner les entrepreneurs lors de leur arrivée à Monaco, rencontre sur ces points des résultats intéressants qui devraient permettre, en collaboration avec la CDE, de faciliter lʼarrivée de nouveaux investisseurs.” ■ Enfin, plus généralement, car il nʼy a pas que la banque, quels sont vos projets pour doper les investissements à Monaco ? ST : “Pour ce qui concerne les investissements en Principauté, et comme annoncé précédemment, lʼEtat ne compte pas remettre en cause ses projets. Les grands chantiers en cours, quʼils soient publics ou privés, soutiennent dʼailleurs le secteur des travaux publics qui connaît encore en terme de chiffre dʼaffaires des résultats très favorables. Ces structures doivent assurer pour lʼavenir les espaces de logements, de bureaux et dʼactivité qui seront indispensables en vue dʼun développement à terme de Monaco.



6 La Principauté

Politique & Société

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RELATIONS EXTERIEURES • La visite en Principauté d’une délégation française conduite par le Ministre du Budget français Eric Woerth

La France, un ami... vigilant Liste OCDE, secret bancaire et fiscalité des résidents français : les sujets qui sont toujours sur la table PAR PATRICE ZEHR

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POLITIQUE

n aura bien compris, le 7 mai dernier, que lʼobjectif premier du Gouvernement monégasque est de sortir dʼici la fin de lʼannée de la liste grise. Mais ce nʼest pas forcément gagné comme on a pu sʼen rendre compte lors de la conférence de presse donnée conjointement par Franck Biancheri et la délégation française constituée du ministre du budget de ce pays M. Eric Woerth, du Président de la Commission des Finances de lʼAssemblée Nationale M. Didier Migaud et du rapporteur de cette même commission M. Gilles Carrez. Pas forcément gagné car Monaco doit respecter ses engagements auprès de lʼOCDE dans un délai raisonnable. Sans parler de course contre la montre, il est certain que lʼhorloge tourne vite. Les français ne sont pas venus mettre la pression mais assurer pour dʼautres une sorte selon lʼexpression employée- de « service après vente ». Il sʼagissait bien sûr de la nouvelle transparence promise, face à un secret bancaire assimilé par de nombreux pays à une opacité permettant des évasions fiscales.

■ Que faire pour sortir de la liste ? Cette conférence de presse a été très révélatrice au delà des sourires garants dʼun bon climat et de lʼannonce de la défiscalisation des heures «sup» pour les Français travaillant à Monaco, dʼun certain nombre de non-dit et dʼimprécisions. Le plus important est souvent entre les lignes, et cʼest le plus difficile à lire. On ne sait pas toujours ce que doit faire Monaco très précisément pour se mettre aux normes. Signer, certes, 12 accords sur le fameux secret bancaire puisque cʼest de cela quʼil s agit avec des pays européens, mais aussi peut être dʼautres dont les USA. Ces accords doivent-ils être les mêmes à lʼidentique, signés globalement par exemple pour lʼEurope avec lʼUE ? Peut-il alors y avoir des différences selon les pays concernés ? Cʼest important à savoir, surtout sur un point fondamental : lʼéchange dʼinformations sera-til parfois systématique ou toujours au cas par cas ? Selon les français ce sera du cas par cas, en fonction donc dʼune présomption de fraude ciblée sur une personne. Reste à savoir bien sûr qui définit la présomption qui déclenche lʼéchange dʼinformations... ■ Un ami qui pourrait faire mieux... Lors de cette conférence de presse une question a été posée par un confrère. Il se faisait lʼécho dʼ un sentiment assez largement partagé qui veut que Monaco ait été moins bien défendu dans ses spécificités lors du G20 par la France, que dʼautres ont été défendus par leurs alliés. On pense à la Grande-Bretagne par exemple, pour ne pas citer la Chine. Il a été répondu quʼil nʼy avait que des cas particuliers, et les français dʼaffirmer que les îles anglo-normandes nʼétaient pas sur la liste grise car engagées dans la normalisation. Le fait que le secret bancaire était seul évoqué, et non pas dʼautres critères constitutifs de paradis fiscaux, est sans doute la raison du silence total sur Macao et Hong Kong, comme sur certains états fédérés membres des USA. Que des cas particuliers donc ! Voilà qui mérite dʼêtre souligné. Nos particularités ontelles bien été prises en compte ? En effet on peut sʼétonner étonner de voir la France mandatée pour gérer les suivis dʼAndorre et de Monaco. Ce nʼest est certes pas faire injure à un petit pays ami et partenai-re dans la défense des petits états justement, que de faire remarquer que les statuts internationaux des deux pays sont différents. La représentation diplomadiploma tique de Monaco à lʼONU, et dans de nombreuses capitales, est la preuve dʼune reconnaissance internationale supérieure à celle de la principauté des Pyrénées. Et pour sourire un peu, jusquʼà preuve du contraire le Président Sarkozy nʼest pas coprince de Monaco, pas plus que lʼarchevêque de Nice. Et puis au fait pourquoi la France au nom des européens ? M.

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M. Eric Woerth entouré par M. Didier Migaud et M. Franck Biancheri lors de la conférence de presse du 7 mai Woerth comme M. Migaud ont précisé à plusieurs reprises quʼil nʼy avait aucun problème de transparence bancaire entre la France et Monaco en raison des accords particuliers des deux pays. Cʼest un fait indiscutable. ■ Une préférence de proximité Ce serait donc logiquement à ceux qui estiment avoir des problèmes de venir sʼinformer de lʼavancement des engagements monégasques. On admettra donc quʼil sʼagit dʼune préférence de proximité, dʼamitié reconnue à Paris. Mais cette proximité géographique, historique et humaine implique forcément une connaissance objective par le grand ami français des réalités monégasques. Il a été plusieurs fois fait allusion à la souveraineté nationale de Monaco, qui a le droit régalien dʼappliquer sur son territoire la fiscalité de son choix et même pas de fiscalité du tout aux résidents étrangers – dont acte. Cʼétait dʼailleurs un point fort de lʼentretien qui avait eu lieu auparavant entre le Président et le VicePrésident du Conseil National et le Président de la Commission des Finaces, ainsi que le rapporteur du budget, de lʼAssemblée Nationale Française. Il est amusant de voir cette doctrine de la souveraineté fiscale développée par le pays qui justement en a écarté ses propres ressortissants depuis 1957. Et cʼest bien parce que les Français de Monaco, à lʼexclusion des plus anciens, sont fiscalement discriminés par rapport aux autres étrangers résidents, quʼils ont ■ Bons conseils Les rumeurs faisant état de dis dissensions entre la majorité du Conseil National et le Conseil Economique et Social semblent sans fondements. Il n’y aurait aucune divergence de fonds entre les deux assemblées dans la recherche de la meilleure loi possible sur la conservation et la protection du patrimoine nationatio nal. Les parlementaires ont été sugges très intéressés par les suggestions du CES et entendent en tenir compte pour la rédaction de leur propo proposition de loi finale. Les fuites de la réunion du 30 avril étaient donc semblet-il très orientées et peu conformes à la réalité. ■ Baisse du prix des parkings De nombreux monégasques se sont étonnés d’être écartés de fait des baisses de prix du stationnement dans les parkings publics. Premiers concernés ceux logés dans le secteur domanial. Ils sont exclus de la liste des bénéficiaires des mesures incitatives. Cela représente bien sûr une grande partie des nationaux et pas toujours des plus fortunés. Cordonnier le plus mal chaussé ? En tout cas, le Conseil National vient de réagir fermement par une lettre de son Président au Ministre d’Etat, en demandant l’extension de la mesure aux parkings des immeubles domaniaux. ■ Retards pour le CHPG ? Les reports successifs des réunions de travail pourtant initialement pro-

du mal à rester à Monaco et quʼils quittent de manière inquiétante la Principauté. ■ Lʼopportunité dʼun “geste fiscal” Un geste fiscal pour eux, comme la possibilité de transmission de lʼexonération fiscale lié au certificat de domicile des enfants du pays installés à Monaco avant 1957, nʼest pas un problème dʼactualité ni semble-t-il une préoccupation. «Le sort fiscal nʼest pas en question»- ont répondu les français, passons a autre chose. Sur ce sujet capital nous proposons ici, après celles de M. Frassa, les réflexions du président Valeri pour qui ce «sort» est plus dʼactualité que jamais. A dire vrai, cette conférence de presse montre que Monaco a encore du chemin à parcourir pour que sa réalité soit prise en compte. Il faut y associer le gouvernement et le parlement. Ce nʼest pas un hasard si le ministre du budget français était accompagné par le président de la commission des finances du parlement. Cʼest un attelage institutionnel démocratique. Certes les institutions sont différentes, mais la coopération des institutions est valable dans tous les cas, sans remise en cause des attributions et équilibres. Il faut que la souveraineté monégasque soit acceptée dans toute sa dimension de véritable état, car la notion de zone dʼinfluence est dʼune autre époque, une zone dʼamitié, de proximité et de communauté de destin, cela sonne mieux. La France est certes un ami, et même un ami qui nous veut du bien, mais qui pourrait encore mieux faire en nous connaissant mieux. grammées par le Gouvernement semblent clairement indiquer des retards dans le programme de construction du futur CHPG. Les dates annoncées, 2015 pour l’essentiel, imposent un démarrage en 2011. L’affirmation que le calendrier initial sera malgré tout respecté parait de moins en moins crédible face aux lenteurs actuelles... ■ Monaco Info La majorité du Conseil National s’estime mal traité dans Monaco-info, le journal télévisé câblé, et l’a fait savoir à la direction du Centre de presse. C’est la présentation de la réponse vive et ciblée du Ministre d’Etat au communiqué des élus sur le G20 qui aurait fait déborder le vase. En effet Monsieur JeanPaul PROUST répondait à un argumentaire qui n’avait pas été porté à la connaissance des téléspectateurs ! Le Conseil National reproche en fait à la Direction du Centre de presse de se comporter trop souvent comme le porteparole du Gouvernement, confondant communication gouvernementale et information. Il demande, au nom du droit des résidents à une information objective et impartiale, une mise à plat du traitement de l’info le concernant. ■ Education nationale La mise en place de la Commission Nationale de l'Enseignement Supérieur et de l'Orientation des Diplômés est contestée dans la forme et le fond par les élus toutes tendances confondus. Il est reproché un manque de concertation et une absence de priorité donnée à une politique réelle d’insertion des jeunes monégasques dans le monde de l’entreprise. Les élus refusent donc d’entériner les postes proposés par le Gouvernement auprès de la Direction de l’Education Nationale, préférant les affecter auprès de la Direction du Travail. Ils ont d’ores et déjà obtenu l’élargissement de la Commission à des représentants du secteur privé incluant le conseil économique et social et la fédération patronale. Le dialogue reste ouvert.


Juin 2009

Politique & Société

La Principauté

INTERVIEW EXCLUSIVE • L’avis du Président du Conseil National Stéphane Valeri sur la question des Français de Monaco

Un secteur intermédiaire pour les enfants du pays “Il faudrait alléger voire supprimer l’imposition pour ceux qui sont installés en Principauté depuis une longue période” PAR PATRICE ZEHR

a majorité du Conseil National sʼest engagée au mainL tien à Monaco dʼune population stable composante dʼun vrai pays. A coté des Monégasques, les Français sont une composante identitaire majeure de Monaco. Hors leur nombre diminue. Le mois dernier le sénateur Frassa nous donnait ses pistes pour conserver les Français de Monaco en Principauté. Voila maintenant sur le même sujet en tenant compte des derniers prises de position, notamment de la délégation française (voire page à côté) les réponses du Président Stéphane Valeri. ■ Monsieur le Président, les Français de Monaco ne votent pas. Cela ne vous empêche pas de faire de la cause plus large des enfants du pays une des priorités de vos interventions politiques. Les Français de Monaco en sont la communauté la plus importante. Ils font donc pour vous parti intégrante de lʼidentité de la Principauté ? Stéphane Valeri : “Cʼest une évidence. La proximité géographique tout comme les liens profonds qui ont toujours unis la Principauté à la France y ont contribué. Par son dynamisme et par sa participation active à la vie et à lʼéconomie monégasque, cette communauté a contribué au fil des décennies à façonner la Principauté dʼaujourdʼhui. Elle est, au côté des Nationaux, une partie intégrante de lʼidentité et de lʼâme de notre pays. Il est donc naturel que le Conseil National se fasse le porte-parole de cette communauté qui naît, vit et meurt à Monaco et qui, même si elle ne prend pas part aux élections nationales, doit légitimement pouvoir se faire entendre dans les processus publics de décision. Il mʼarrive à ce titre fréquemment de recevoir des enfants du pays qui, tout comme les Monégasques, poussent la porte du Conseil National afin que leur situation soit prise en compte et leurs problèmes entendus. Pour beaucoup dʼentre eux, la question essentielle qui se pose aujourdʼhui est celle de leur avenir en Principauté. Car de nombreux français de Monaco ont été contraints au fil des ans de quitter le Pays, en raison de lʼeffet conjugué de la pression fiscale exercée par la France et des difficultés et du coût du logement sur notre territoire. Cʼest un véritable déracinement pour ces personnes qui vouent pour la plupart un attachement viscéral à la Principauté, quʼils considèrent comme leur patrie de cœur, mais également pour les Monégasques qui les côtoient au quotidien, bien souvent au sein même de leur famille. Au-delà du drame humain que représente chaque départ, le déclin de la communauté française de Monaco porte atteinte à un aspect essentiel de lʼidentité monégasque. Depuis 2003, avec le soutien des Monégasques, le Conseil National que je préside a fait du maintien en Principauté des enfants du pays, une des priorités de son action. Nous avons ainsi réformé dès 2004 la loi sur le secteur protégé, pour préserver ce secteur dʼhabitation à loyers modérés dans lequel sont majoritairement logés des enfants du pays français, et œuvré pour quʼune réflexion soit ouverte, au plan bilatéral, sur les évolutions envisageables de la fiscalité des français de Monaco. Lʼenjeu est de taille. Au-delà de notre identité, il sʼagit aussi de contribuer à conserver, sur notre sol, une population stable qui, en vivant, travaillant et consommant à Monaco, puisse continuer dʼêtre un gage de prospérité pour notre pays. La Principauté doit demeurer une ville-Etat vivante à lʼopposée dʼun simple «resort », même si Monaco doit continuer, en parallèle, à être une terre dʼaccueil pour de nouveaux résidents étrangers. ” ■ Comme vous venez de le mentionner, cette communauté se réduit comme peau de chagrin pour des raisons économiques- fisc français et surloyers de Monaco, cela devient souvent insupportable. La France comprend-elle que les Français de Monaco ne sont pas dans leur immense majorité des privilégiés ? SV : “Les parlementaires français sont en tout cas de plus

en plus nombreux à en prendre conscience. Depuis six ans, nous avons entrepris un véritable travail de pédagogie auprès de nos interlocuteurs à lʼAssemblée Nationale et au Sénat, pour leur faire connaître les réalités de la communauté française de Monaco, bien éloignée des clichés dont beaucoup sont encore trop souvent victimes. Nous les avons également sensibilisés aux difficultés que rencontre cette population, réduite désormais à un peu plus de 8000 personnes, pour se maintenir à Monaco, car pour beaucoup, cela ne coule pas de source. Des personnalités telles que Jean-Claude Guibal, Député-Maire de Menton et ancien-président du groupe dʼamitié France-Monaco à lʼAssemblée Nationale, Pascal Clément, ancien Garde des Sceaux, qui lui a succédé à la tête de ce groupe en 2008 ou Jacques Blanc, Sénateur de Lozère et Président fondateur du groupe dʼamitié France-Monaco au Sénat, nous ont beaucoup aidés pour relayer ces réalités au plus haut niveau de lʼEtat français et tenter dʼobtenir un changement de sa politique fiscale. Malgré tout, des résistances perdurent car il sʼagit dʼun dossier politiquement délicat, qui risque dʼêtre rendu encore plus complexe par la crise économique actuelle et les attaques injustes quʼa récemment eu à essuyer Monaco à lʼoccasion de la cabale menée contre les soi-disant paradis fiscaux. Je me réjouis en tout cas que lʼélection récente au Sénat de Christophe-André Frassa, qui est un monégasque de cœur, nous offre une chance supplémentaire dʼalerter la classe politique française sur lʼurgence dʼagir pour sauvegarder la communauté française de Monaco. La voir progressivement disparaître nʼest certes pas lʼintérêt de la France.” ■ Quelles sont les pistes fiscales envisagées avec la France et ont-elles une chance dʼaboutir ? SV : “A lʼheure actuelle, les Français de Monaco sont les seules à être taxés par leur pays dʼorigine, alors même quʼils vivent et travaillent en Principauté et utilisent exclusivement les infrastructures, les équipements publics, le système éducatif et de protection sociale monégasque. Cette situation injuste explique en grande partie le départ de 1.000 Français sur la seule année dernière. Bien sûr, en tant quʼamis de la France, nous comprenons sa volonté de se préserver dʼune évasion fiscale. Lʼidée que nous défendons depuis lʼorigine et sur laquelle nous avons travaillé avec les députés français consiste donc à alléger voire supprimer lʼimposition, uniquement pour les français installés à Monaco depuis une longue période, de lʼordre de vingt années, et ne pouvant dès lors être soupçonnés dʼavoir choisi une domiciliation de convenance pour échapper à lʼimpôt français. Cette idée a été discutée par le groupe de travail inter-gouvernemental ad hoc institué lʼan dernier dans le cadre de la commission mixte de coopération franco-monégasque, qui a également ouvert la piste dʼune transmission du certificat de domiciliation fiscale, permettant aux descendants des personnes installées à Monaco avant 1962 et non assujetties de ce fait à lʼimpôt français, de bénéficier à leur tour de cette exonération fiscale dès lors quʼils ont continué de résider en Principauté. A ma connaissance, cʼest cette deuxième piste, qui ne nécessiterait pas de modification de la convention fiscale de 1963, qui était privilégiée lors les dernières discussions bilatérales tenues en 2008. Il est néanmoins à craindre que la crise économique et financière qui sʼest faite jour depuis lors ne retarde temporairement lʼaboutissement de ce dossier.”

Photo © Sylvie Detaille/epi

■ Il y a surtout de votre part la volonté dʼapporter une contribution monégasque au maintien de cette population stable. Cʼest le fameux secteur intermédiaire de logement. A quoi cela correspondrait il exactement et pourquoi de telles réticences du Gouvernement ? SV : “Il est exact que la politique fiscale ne peut pas tout sans une politique du logement qui permette aux enfants du pays de demeurer durablement en Principauté, dans des conditions décentes et financièrement supportables. Le secteur protégé étant vieillissant, sʼamenuisant chaque jour et faisant assumer aux propriétaires un rôle social qui ne devrait pas être le leur, notre idée repose sur la création dʼun secteur intermédiaire dʼhabitation entre le libre et le domanial, bâti grâce au remembrement dʼimmeubles du secteur ancien. Ce secteur serait contrôlé par lʼEtat et financé majoritairement par des fonds privés, au travers dʼune société dʼéconomie mixte qui bénéficierait dʼun droit de préemption de second rang, après lʼEtat, pour assumer cette mission dʼintérêt général. Dans les immeubles reconstruits, qui gagneraient en hauteur par rapport aux immeubles anciens existants, une partie des appartements servirait à indemniser les propriétaires, qui recouvreraient ainsi légitimement un plein droit de propriété, une autre partie servirait à loger les enfants du pays à des loyers modérés et une troisième partie serait vendue ou louée sur le marché libre, permettant ainsi de financer lʼensemble de lʼopération. Ce projet permettrait la construction dʼun parc immobilier neuf, générateur de recettes de TVA pour lʼEtat sur la partie des appartements vendus sur le marché libre et garantirait la mise à disposition des enfants du pays, de logements neufs et donc de qualité. Malheureusement, malgré tous nos efforts, le Gouvernement ne lʼa jamais sérieusement considéré. Cette position est évidemment inadmissible pour le Conseil National. Nous nʼaccepterons pas quʼà présent, ce soit la crise qui serve de prétexte pour ajourner une nouvelle fois les décisions urgentes qui sʼimposent afin de sauvegarder la population stable de Monaco et, à travers elle, lʼintérêt du pays tout entier. Nous saurons le rappeler sans relâche au Gouvernement au cours des quelques mois qui nous séparent encore du prochain budget.”

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Monde & Solidarité

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L’ANALYSE • La situation est sans comparaison avec ce qui se passe ailleurs, mais certains signes peu rassurants ne sont pas à négliger...

Sécurité à Monaco : un été sous le signe de la précaution onaco nʼa aucun complexe vis-à-vis de la M sécurité. La Principauté ne se considère pas comme un état sécuritaire, mais se revendique état sécurisant. Cette image est dʼailleurs un atout objectif capital pour attirer des résidents en quête de tranquillité, et des investisseurs. Mais la Principauté fait partie dʼune région urbaine transnationale avec des zones à problèmes et des frontières qui sont certes surveillées mais nombreuses et ouvertes. La situation est sans comparaison avec ce qui se passe ailleurs dans un espace partagé, mais certains signes peu rassurants ne sont pas à négliger. ■ La sécurité au premier plan Il faut le faire car il est temps. Monaco est une oasis de sûreté qui ne peut ignorer les avancées du désert. Oasis comme le prouve lʼengouement pour ses lieux de fêtes des jeunes de la Côte qui viennent en masse sʼamuser à Monaco car… : « Il nʼy a pas de problèmes ». Monaco cʼest mieux quʼailleurs dans ce domaine et entend rester exemplaire, modèle. Ce nʼest certes pas un sujet anecdotique car la première des libertés cʼest la sécurité. Il serait irresponsable de se voiler la face. Les appels à la prise de conscience de la Sûreté Publique se sont multipliés ces dernières semaines. Cʼest certes en fonction dʼun principe de précaution qui sʼimpose. Mais comment ne pas remarquer que ce qui sʼimpose aujourdʼhui nʼétait pas nécessaire hier. Lʼappel à la prudence et au comportement responsable est une bonne chose, qui cependant est révélateur dʼune réalité - il nʼy a nécessité de prudence que face à un danger. ■ Une criminalité ordinaire Cʼest le monde qui a changé : où peut-on encore dormir sans sa voiture porte ouverte ou se promener avec des sommes dʼargent liquide visibles ? Nulle part et apparemment même plus à Monaco. Le braquage de deux agences dʼintérim en mars dernier semble être la preuve que la criminalité ordinaire nʼépargne plus la Principauté. Monaco a toujours été un milieu où le luxe aiguise les appé-

PAR PATRICE ZEHR tits avec quelques braquages audacieux contre des bijouteries par exemple. Mais ces coups audacieux semblaient simplement être des exceptions confirmant la règle de sécurité. On a passé ce stade. La fin de la sanctuarisation totale de la Principauté sera ressentie par certains comme un échec et par dʼautres comme une fatalité à laquelle il faut sʼadapter. Les commerçants doivent être vigilants, et le paiement de certains salariés en liquide semble devoir appartenir à un passé récent. A Monaco on braquait les bijouteries, maintenant certains peuvent sʼattaquer à des épiceries. Alors que la saison dʼété commence, le principe de précaution et de sensibilisation est dʼactualité brûlante. Lʼété, cʼest la période des vacances et donc des cambriolages. La fiction du zéro cambriolage en Principauté a été abandonnée depuis longtemps. Les chiffres reconnus sont de 61 en 2008, dont 45 réussis contre 104 en 2006 dont 78 avec succès. Il nʼy a donc pas dʼaggravation, bien au contraire. Mais la Sûreté Publique veut éviter un dérapage des chiffres pour 2009 en sachant que 66 % des cambriolages se font entre juin et septembre. Ils sont favorisés par des imprudences, concernent des immeubles le plus souvent sans gardiens et intendants et visent plus particulièrement les étages bas.

■ Lʼété sʼannonce chaud... La carte des quartiers à risque est parlante. Il y a le quartier du Larvotto où les plages attirent au quotidien de nombreux jeunes des communes

LE PORTRAIT

Le phénomène “Pink Panthers” O

riginaires de l'ex-Yougoslavie, les “Pink Panthers” doivent leur sobriquet à Scotland Yard, qui les a baptisés ainsi après le braquage de la bijouterie Graff à Londres en 2003. Selon Interpol, ils ont à ce jour à leur palmarès environ 120 attaques de bijouteries commises dans une vingtaine de pays. Leur butin est estimé entre 120 et 150 millions d'euros. Composé de 200 membres environ, le fonctionnement de ce groupe de malfaiteurs est singulier. Les “Pink Panthers” ne répondent à aucune espèce d'organisation pyramidale, type mafia sicilienne. Au contraire, divisés en petits groupes extrêmement rapides et mobiles, ils préparent minutieusement leurs coups et agissent vite, à deux ou trois, sans avoir à rendre de comptes à un chef. Ils adorent les montres de grande marque, qu'ils volent en priorité parce qu'elles sont faciles à revendre, surtout en Russie, mais ne dédaignent pas les pierres précieuses. (P.Z.)

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LE PORTRAIT

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limitrophes, avec une voie de passage naturelle par la place des Moulins et son ascenseur public. Les autres quartiers sont à la frontière, des endroits dʼaccès de proximité et de replis faciles. Le problème est de contrôler certains individus profitant de flux naturels ou saisonniers. Cʼest très difficile sans tomber dans un tout sécuritaire flirtant avec la discrimination. Le renforcement de lʼîlotage paraît un bon moyen avec, pourquoi pas, la multiplication de postes fixes de contrôles dont la présence peut être à elle seule dissuasive. La sécurité cʼest le rôle de la Sûreté Publique, mais cela devient également lʼaffaire de tous. Lʼarrestation à Paris de deux braqueurs membres du gang des Pink Panthers (voir encadré) impliqués dans des cambriolages à Monaco le 21 juin 2007 pour un montant de 500.000 euros est un succès évident et incontestable. Cʼest le résultat du travail des « experts » des polices scientifiques et de lʼéchange international dʼinformations. Les représentants des polices de 16 pays concernés par la lutte contre les "Pink Panthers" se sont mobilisés à Monaco les 13 et 14 mars pour tenter de démanteler ce redoutable gang surarmé de pilleurs de bijouteries originaires des Balkans. Mais ce ne doit pas être le galet qui cache le sable de la plage. Lʼété sʼannonce chaud, cʼest pour la criminalité la saison de tous les dangers. La Principauté sʼy est préparée en tenant compte des nouvelles réalités. Lʼavenir dira si les précautions seront efficaces et suffisantes.


Monde & Solidarité

Juin 2009

La Principauté

ASSOCIATIONS • L’ONG “Action Innocence” est à la pointe de tous les combats pour contribuer à préserver la dignité et l’intégrité des enfants sur Internet

“L’innocence est sacrée” J.P. Noat : “Monaco se positionne comme un acteur majeur pour lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs” PAR

ROBERTO VOLPONI

de Monaco est un pays où tous les enfants LpourasontPrincipauté des « Princes ». Et il ne sʼagit pas dʼune belle formule une bonne image. Cʼest une réalité qui sʼinscrit dans un

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combat permanent. Cʼest lʼunion sacrée du Gouvernement, du Parlement et des associations pour un objectif : « protéger lʼenfance – sanctuariser les enfants ». Ce nʼest certes pas un hasard si cʼest le vice président du Conseil National Bernard Marquet qui a été le porteur à lʼéchelon international du projet faisant de crimes contres les enfants des crimes contre lʼhumanité et donc imprescriptibles. Récemment la Principauté a verrouillé sur le net les sites pédopornographiques (voir encadré). Lʼassociation Action Innocence est à la pointe de tous les combats pour dénoncer les pièges à innocence et les ogres qui rodent dans les technologies modernes comme dans les forêts dʼantan. Voici les réponses aux questions que nous avons posé au directeur technique de lʼassociation M. Jean-Philippe Noat, la présidente étant Madame Levy-Soussan Azzoaglio. Nous avons également demandé son sentiment à lʼune des psychologues de cette association, Muriel Revollon, qui intervient dans les écoles pour faire de la prévention auprès des parents, point capital sʼil en est. ■ Monaco se veut un pays modèle de la protection de lʼenfance, de sa dignité et de sa sécurité. Le dernier verrouillage des sites pédopornographiques va donc dans le bon sens... Jean-Philippe Noat : “Cʼest une avancée majeure. Quelques chiffres pour illustrer ce propos : plus de 2755 sites recensés rien langue anglaise en 2008 dont plus des 2/3 sont des sites à vocation commerciale et contenant majoritairement des images mettant en scène des enfants de moins de 12 ans. Monaco se positionne en ce sens comme un acteur majeur pour lutter contre lʼexploitation sexuelle des mineurs.” ■ On a lʼimpression dʼune course technique permanente contre la montre avec la crainte de voir les pédophiles conserver une longueur dʼavance sur la prévention ? JPN : “De nombreux projets existent heureusement pour lutter contre ce fléau quʼest la pédophilie sur internet. Sʼil est illusoire de vouloir tout bloquer ou tout contrôler les progrès techniques permettent aujourdʼhui de remonter des filières et dʼidentifier les auteurs et les victimes et pas seulement les internautes avec un profil de consommateur. Il nʼy a pas que lʼordinateur à surveiller- il y a les nouvelles consoles de jeux multi fonctions et même les portables… En ce sens un partenariat avec les opérateurs de télécommunication comme Monaco Télécom est très important pour fournir gratuitement des solutions de contrôle parental ou de protection, des ordinateurs familiaux aux téléphones portables.” ■ La psychologue est sensible bien sûr à ce coté multiplicité des dangers... Muriel Revollon : “Tout à fait, lʼaccès à Internet se fait de plus en plus par dʼautres biais que lʼordinateur. Mais ces outils technologiques disposent de solution pour réduire de manière significative lʼexposition de lʼenfant aux dangers de lʼInternet encore faut-il savoir les activer. Cʼest pourquoi il est primordial que les parents assistent aux réunions que nous organisons car nous abordons tous ces sujets et surtout comment faire face à lʼavancé de la technologie.” ■ On ne peut tout interdire aux enfants ni les plonger dans un malaise permanent qui pourrait avoir des conséquences psychologiques ; pas facile pour les parents de surveiller sans passer pour des méchants… Que faut-il faire, quelle est la bonne attitude à adopter ? JPN : “Internet doit être un sujet de conversation parents / enfants voir même un sujet fédérateur où le dialogue doit primer sur lʼinterdiction. Il est important que les parents sʼintéressent à lʼenvironnement de leurs enfants et sʼimpliquent dans lʼunivers virtuel afin de comprendre tout lʼenjeu dʼune protection parentale et dʼun internet sécurisé.” MR : “Dialoguer avec lʼenfant sur sa pratique et sur les dangers d'Internet et élaborer ensemble des règles qui permettent de poser un cadre sécurisant pour l'enfant.

Les nouvelles technologies représentent de plus en plus une menace pour nos enfants Echanger avec lʼenfant sur sa pratique d'Internet et accepter ses valeurs, même si elles sont différentes des vôtres sur le sujet. Demandez-lui avec qui il aime dialoguer, qui est dans sa 'liste d'amis" ou ce qu'il faut faire dans ce jeu ... et délimitez un temps fixe de surf sur le Net. Restez "dans le coup" grâce à lui. Utilisez vous aussi Internet ! Rien de tel que l'expérience personnelle ! Posez-vous comme adulteréférent en cas de difficultés que l'enfant pourrait rencontrer (images choquantes, dialogues gênants, insultes, propositions à caractère sexuel). Et surtout, n'utilisez pas Internet comme punition face à ces aveux, autrement la prochaine fois, il ne vous informera pas !” ■ Finalement la sensibilisation et lʼéducation des parents est aussi importante que la mise en garde des enfants, Madame Revollon... MR : “Tout à fait et cʼest pourquoi nous venons de lancer une campagne choc entièrement destinée aux parents visant à les alerter sur la nécessité dʼêtre informés des dangers de lʼInternet. En plus des risques de mauvaises rencontres, notre nouvelle campagne choc souligne également lʼexistence de nouvelles formes dʼagression comme lʼinsulte ou

“lʼhumiliation. Ces dangers sont dʼautant plus insidieux quʼils viennent le plus souvent de copains ou dʼadolescents du même âge. La sensibilisation et l'information des parents est indispensable car eux seuls sont garants de l'éducation de leurs enfants et des comportements qu'ils adoptent dans l'intimité du foyer. Face à l'utilisation d'Internet, ils se trouvent souvent désorientés. Ils ont besoin d'être rassurés quant à leur compétence de parents et d'être informés sur l'usage que la jeunesse fait d'Internet et des risques existants sur la toile. Informés des dangers et des moyens de les éviter, ils sont armés pour échanger avec leurs enfants, pour mieux réagir face aux problèmes rencontrés et pour partager en famille et en toute sécurité l'étendue des ressources ludiques et pédagogiques qu'offre le net.” ■ Un dernier conseil, Jean-Philippe Noat ? JPN : “Rien ne peut se faire encore une fois comme lʼexplique Muriel sans une implication de la cellule familiale et de simples gestes comme mettre lʼordinateur dans une salle commune, ne pas laisser ses coordonnées personnelles ou des photos trop personnelles sur internet sont encore trop souvent ignorées.”

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Accès bloqué sur les sites web

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a Principauté de Monaco a mis en place le 15 avril dernier un système de filtrage d’accès aux sites Internet au contenu pédopornographique. Le Gouvernement a décidé de retenir la liste de ces sites établie par “Internet Watch Foundation”, fondation de droit anglais qui lutte contre les sites Internet illicites au regard de la législation sur la protection de l’enfance. Cette solution de filtrage comporte une mise à jour quotidienne de la liste des sites au contenu pédopornographique. En cas de tentative de connexion par le client à l’un de ces sites, l’accès est bloqué et un message s’affiche sur l’ordinateur du client mentionnant les raisons de ce blocage (voir l’illustration ci contre). Par ailleurs, le site Internet de la Direction de la Sûreté Publique de Monaco (www.police.gouv.mc) permet à l’internaute qui le souhaiterait d’effectuer une dénonciation de sites Internet au contenu pédopornographique, aux fins de poursuites judiciaires éventuelles. Précurseur dans le déploiement de cette solution de protection contre la pornographie enfantine, la Principauté affirme sa volonté de protéger la dignité des enfants. (P.Y.R.)

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l’Actualité l’

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MONACO EN BREF

☞ S.A.S. la Princesse Stéphanie, Présidente de Fight Aids Monaco (F.A.M.), a posé la première pierre de la Maison de Vie implantée à Carpentras le 15 mai dernier, en compagnie de M. Francis Adolphe, Maire de la Ville. La "Maison de Vie" est un projet unique en Europe qui a été souhaité par la Princesse Stéphanie et sur lequel elle travaille depuis 2006. Cette construction de type provençal, dont les travaux s’achèveront à l’été 2010, répondra aux dernières normes environnementales (normes HQE, murs isolants, panneaux solaires pour l’eau chaude, pompe à chaleur, retraitement des eaux usées). Une fois achevée, la "Maison de Vie" accueillera les personnes vivant avec le VIH/Sida, afin de leur permettre de se reposer et de reprendre confiance en elles. Située sur la commune de Carpentras, la "Maison de Vie" d’une superficie de 1000 m² sera implantée sur un terrain de 4500m².

Le Festival de Télévision

sur la ligne de départ! PAR ROBERTO VOLPONI

A

près les stars du cinéma à Cannes, les stars de la télévision se sont donné à leur tour rendez-vous : en Principauté, à lʼoccasion de la 49ème édition du Festival de Télévision de Monte-Carlo qui se déroulera du 7 au 11 juin au Grimaldi Forum.

■ Les Nymphes dʼOr en lice Un évènement qui rassemble chaque année les forces vives de l'univers du petit écran et qui sera, une fois encore, une des manifestations phares de la Principauté. Parmi les moments forts de ce Festival, on relèvera la projection d'avant-premières pour le public, l'organisation dʼévénements spéciaux, de séances dʼautographes avec les vedettes de la TV... Également annoncées de nombreuses soirées et réceptions glamours organisées par les studios, les sociétés de pro production et les chaînes de télévision, sans oublier la compétition et la remise des Nymphes dʼOr... Une compétition unique mettant en lice les programmes TV du monde entier pour décrocher une Nymphe dʼOr, le Festival est devenu la manifestation incontournable pour toute lʼindustrie de la TV et la cérémonie de Remise des Prix qui se déroulera le jeudi 11 juin au Grimaldi Forum de Monaco, se fera devant un parterre de plus La d'un millier d'invités. Autant d'événements qui contriEdité par bueront à créer cette GLOBAL MEDIA ASSOCIATES ambiance magique si caractéristique de la “ Le Beausoleil de Monaco” Principauté. Du côté des 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil médias, ce sont plus de 350 Tél. : +33 09.50.79.90.84

Principauté

Le premier journal d’actualité de Monaco

journalistes du monde entier qui cou couvriront ce festival international, désor désormais rendez-vous incontournable pour toutes les forces vives de l'uni l'univers de la télévision. ■ Les TV Xchanges Il y a quelques années déjà, le mar marché des produits télévisuels, avait été supprimé par les organisateurs, qui avaient préféré se concentrer sur le Festival. A la place on retrouve aujourdʼhui les TV Xchanges. Les aujourd TV Xchanges sont des rencontres professionnelles, prévues les 9 et 10 juin, elles rassemblent de nombreux producteurs européens et améri américains, les décideurs de chaînes et les représentants d'organismes financiers et d'institutions régionales et nationales. Des débats se dérou dérouleront sur des sujets tels que la coproduction internationale, le financement et l'impact des nouvelles technologies sur la production. ■ Les séances de dédicaces Pour le grand public il nʼy aura pas que le seul spectacle du tapis rouge avant les soirées, mais aussi une opportunité unique à saisir : la possibilité de rencontrer personnellement des vedettes de la télévision lors de séances dʼautographes programmées à la FNAC : le lundi 8 juin à 17h30, rencontre-dédicaces avec lʼanimatrice de lʼémission D&Co sur M6 Valérie Damidot ; le mercredi 10 juin à 15h30, sera le tour de lʼacteur américain Eric Close de la série FBI Portés disparus.

Sas

Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Thierry Bertrand Amanda Coutelle Pacôme Hautrelles Isabella Lanciotti Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Projet graphique PDC Milano Promotion & Publicité Global Media Associates Service Publicité

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 26.400 exemplaires

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• Sur les photos, en haut à gauche : Tonya Kinsinger et Stephane Slima (Tonya Kinsinger présentera les soirées d'ouverture et de clôture en compagnie de Bernard Montiel) ; à droite SAS Le Prince Albert II accompagné de Charlène Wittstock, Alana de la Garza, Lisa Edelstein, Laura Harring, Sofia Milos et Dana Delany lors de la soirée de clôture de la 48ème édition

La deuxième « promo » du Conseil Economique et Social des jeunes a tenu sa session de prinprin temps. Une nouvelle fois les lycéens de la Principauté ont fait preuve de réflexion et d’engagement pour l’avel’ave nir, avec des « vœux » proposant l’instauration d’un service civil volonvolon taire, la mise en place d’une politique de responsabilisation et de sensibilisensibili sation des jeunes sur l’alcool, ou encore par exemple le développedéveloppe ment d’un centre de commerce équitable à Monaco. Au total 5 projets adoptés en séance plénière, et transmis au gouvernement. ☞ Après l’Europe du Nord et L’Europe de l’Est, la CDE proposait ce 7 mai une ouverture sur l’Amérique Latine aux entrepreneurs de la place, en mettant à l’honneur l’Uruguay qui deviendra le 15 juin prochain, la 61è puissance étrangère accréditée en Principauté. Accueilli par Michel Dotta, Membre du Bureau de la CDE en sa qualité de Secrétaire, S.E. Jorge LEPRA LOIODICE, Ambassadeur d’Uruguay en France, est venu présenmoné ter les opportunités économiques de son pays aux entrepreneurs monégasques, avec la ferme intention de developper très concrètement les échanges commerciaux entre Monaco et son pays. Une trentaine d’entrepreneurs membres de la CDE ont participé à ce déjeuner organisé au Monte-Carlo Bay. Parmi eux une majorité d’acteurs économiques évoluant dans le négoce agroalimentaire. mais aussi le textile, les arts de la table, le tourisme, le shipping, l’immobilier et la banque/finance. ☞ Jusqu’au 1er juillet, Beli expose à Paris à la galerie Thuillier. Il s’agit d’une exposition colcol lective de plusieurs artistes. Et les toiles « tourtour nent », de vernissage en vernissage (6 en tout) visi depuis le 14 avril dernier, ce qui permet aux visiteurs de découvrir une nouvelle exposition à chaque passage, toutes les deux à trois semaines. La galerie se trouve dans le Marais, quartier très en vogue pour l'art contemporain et moderne. ☞ Depuis le lundi 4 mai, Radio Monaco diffuse des journaux d’actualité à destinadestina tion des marins sur toutes les mers du globe. A 9h00 et 13h00, du lundi au vendredi, les journaux de Radio Monaco sont relayés sur les fréquences VHF et HF de Monaco Radio, la radio maritime qui émet de la Principauté de Monaco, depuis 1967. - SERVICE V.H.F. Canal de diffusion : VHF C20 Fréquence : canal 20 - 161.600 / 157.00. - SERVICE H.F. : Monaco Radio 3AC/navire 4 Mhz 8 Mhz 12 Mhz 16 Mhz 22 Mhz. Toutes zones : Canal 403 (4363/4071) Canal 804 (8728/8204) Canal 1224 (13146/12299) Canal 1607 (17260/16378) Canal 2225 (22768/22072). ☞ Une soixantaine de dirigeants d’entreprises et représentants d’institutions monégasques et ivoiriennes étaient réunies le 28 mai à l’Automobile Club de Monaco, pour un Ambassador’s Lunch de la CDE consacré à la Côte d’Ivoire. Au programme, la déclinaison des opportunités économiques que présente ce pays pour les entrepreneurs de la Principauté, par S.E. Monsieur Pierre-Aimé Kipré, Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France. Accompagné d’une importante délégation venue de Paris et de Côte d’Ivoire, c’est avec force et conviction que l’Ambassadeur est venu confirmer que “malgré 10 années de turbulences, l’outil économique ivoirien a bien résisté et que le redémarrage économique s’amorce enfin avec de nombreuses opportunités à la clé”. Déjà nombreux à travailler avec ce pays, ces entrepreneurs vont d’ailleurs s’y rendre prochainement, puisque la CDE organise une mission économique à Abidjan du 23 au 25 juin. Une douzaine d’entreprises monégasques inscrites à ce jour y représenteront les secteurs du négoce international, de la banque-finance et des assurances.

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LE PERSONNAGE Alexandra de Millo Terrazzani, 24 ans, étudiante en dernière année dentaire aux Etats-Unis, a présenté ses travaux de recherche

Un jeune talent monégasque qui honore son pays A

lexandra de Millo Terrazzani est actuellement étudiante en dernière année dentaire, à lʼUniversité de Southern California (Los Angeles). Envisageant de se spécialiser en parodontie et implantologie, elle soigne également ses propres patients à plein temps. Par ailleurs, Alexandra travaille dans lʼun des Laboratoires de Recherche à USC – spécialisé dans les applications des cellules souches. A lʼoccasion de la Convention Internationale de Recherche dentaire à Miami – qui sʼest tenue du 1er au 4 avril 2009 –la jeune femme a présenté ses derniers résultats de recherche sur la capacité de régénération des os cranio faciaux chez les vertébrés, pour lʼinstant sur la mâchoire inférieure, en lʼexpérimentant sur le poisson zèbre. Elle avait déjà été récompensée, en 2008, par lʼ «AADR Student Research Fellowship Winner», pour une partie de ses travaux sur ce sujet. Ces recherches ont pour objectif, à long terme, de trouver les mécanismes de régénération chez lʼêtre humain des os cranio faciaux afin de guérir certaines formes de cancer, de déformations congénitales de la face (fente de la lèvre et du palais) et pour les cas de parodontite. Toutes nos félicitations à cette Monégasque de 24 ans, représentative de cette jeunesse de la Principauté qui va de plus en plus se former dans les universités du monde entier.

Photo © DR

LE PERSONNAGE

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12 La Principauté

Art & Culture

Juin 2009

MENTON • Pour la première fois une collection de lithographies et aquarelles de l’artiste russe

Terechkovitch : aller contre l’avant-garde! Grand lecteur, ami des écrivains de son temps, il a illustré ses auteurs de prédilection

L

PAR

AMANDA COUTELLE

’exposition du Palais de l’Europe réunit pour la première fois une collection de lithographies et aquarelles choisies par France Terechkovitch, fille de l’artiste, une présentation prélude à une exposition dans la capitale…

Né en 1902, Constantin Terechkovitch entre en peinture à l’âge de 11 ans, lorsqu’il découvre à Moscou tous les grands Impressionnistes à travers la célèbre Collection Choukine, à 21 ans, il participe à sa première exposition avec d’autres artistes russes, à 23 ans il ouvre son premier atelier à Paris. Dans les années 60, il va voyager au Japon, au Mexique, en Californie, avant de revenir vivre à RoquebruneCap-Martin. Il s’éteint à Monaco en 1978, laissant derrière lui une œuvre dans laquelle la côte d’Azur tient une belle place… Une peinture intime, familiale, peuplée de natures mortes, portraits, paysages, le peintre est le chantre de la poésie du quotidien… France Terechkovitch se consacre à la postérité de l’œuvre de son père à travers le monde «J’ai privilégié le travail lithographique commencé en 1947, mon père arrive à Menton en 1950, la Côte d’Azur prend alors une place importante dans son œuvre, j’ai donc porté mon choix plus particulièrement sur cette période riche en lithographies, et aquarelles». Grand lecteur, ami des écrivains de son temps, Terechkovitch a illustré ses auteurs de prédilection, sont présentés à la Galerie d’Art Contemporain : «Hadji Mourad» de Léon Tolstoï, «La Treille Muscate»

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Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

es hommes ne peuvent tenir en place, ils se ruent dans leurs véhi«L cules au-devant de leurs propres métamorphoses. Ils traversent en voiture les paysages de leur âme et comme ils ne s’arrêtent jamais

que devant les stations-service, ils se figurent exister pour cela» (Elias Canetti). Au volant de son antique Rover aux senteurs de cuir et à son odeur propre, un homme, à l’automne de sa vie roule vers un village de la France profonde, accomplissant un voyage en forme de rite, un homme plutôt solitaire, ermite de la vie, ermite de l’amour, quelque peu misanthrope décide de s’arrêter… et prend à bord de son île un jeune autostoppeur, puis une jeune femme désemparée. Tout sépare ces trois blessés de la vie, l’âge, la culture plus encore, le milieu, leurs solitudes différentes, leurs amours enfuies, la glace sera brisée par celui qui accomplit «son» rite obscur et si limpide.. via cette départementale 15 … N’étant (surtout pas) critique littéraire (ni autre) c’est en lecteur que je parle d’un livre guidée par ma sensibilité d’autodidacte en tout, loin des chapelles littéraires, des «faiseurs de livres» qui «croassent» et se multiplient… JeanMarie Chevrier que j’ai découvert avec ce roman, nous offre ces belles pages d’amitié au départ improbable et d’amour en majuscule… De surcroît, l’auteur, décidément, homme d’une autre époque, a l’élégance de dédicacer son ouvrage à qui va le recevoir tel un présent : «Promenade au bord du temps» (Jean-Marie Chevrier) qu’il soit remercié de cette promenade romantique et romanesque si rare aujourd’hui… Jean-Marie Chevrier vient de se voir décerner le Prix Littré 2009 pour «Un jour vous n’aimerez plus qu’elle» roman paru lors de la rentrée littéraire 2007, profonde, émouvante «symphonie» offerte magistralement à la mort, à l’amour, à la vie… L’émotion, sentiment si délicat à écrire, et tellement galvaudé dans la fausse littérature qui fait florès de nos jours chez les plumitifs marchands de malheur, est ici sublimée par la magie du style cette petite musique sans la quelle la Littérature n’existe pas… _______________________________________ «Départementale 15» - Jean-Marie Chevrier (Ed. Albin-Michel) out récemment restauré, inauguré le 4 septembre 2008, le nouTvéritable veau Collège des Bernardins s’est imposé désormais comme un pôle culturel de l’hexaone, abritant un centre de

de Colette, et trois nouvelles d’Anton Tchékhov. On peut admirer aussi un portrait de Pierre Bonnard (voir image)… Constantin Terechkovitcn vait fait sien le conseil de Radiguet à Cocteau «Aller contre l’avantgarde» : Pour notre bonheur il y est allé et comment ! ■ Palais de l’Europe, jusqu’au 21 septembre (Entrée libre)

recherches et de débats au service de l’église et de la société, proposant conférences, rencontres et expositions. Le premier bâtiment monastique de la capitale édifié par les Cisterciens dans l'enceinte d'une ville, le Collège des Bernardins est aujourd'hui le plus grand édifice gothique civil de Paris et l'un des rares témoignages de l'Université du XIIIè siècle. Créé en 1247 par Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, il fut l'un des grands foyers de la pensée occidentale avant d'être détourné de sa vocation à la Révolution. Au terme d'un fantastique chantier de restauration et de reconversion orga organisé par la société Sefri-Cime pour le compte du Diocèse de Paris, ce bâtiment qui avait failli disparaître retrouve aujourd'hui sa forme architecturale originelle et sa place dans l'espace urbain et la vie intellectuelle de la Rive gauche. Ce livre retrace les étapes d’une renaissance, qui a permis grâce à des fouilles archéologiques des découvertes inattendues et exigé de multiples prouesses techniques à partir du projet imaginé par le maître d'ouvrage et les deux architectes : Hervé Baptiste, architecte en chef des Monuments historiques, et Jean-Michel Wilmotte, bien connu pour ses interventions contemporaines sur le patrimoine (Dans un autre genre on doit à JeanMichel Wilmotte la réalisation du Novotel Monaco et l’un des projets architecturaux futuristes toujours en Principauté) Pour revenir à notre superbe ouvrage «Le Collège des Bernardins», il Illustré de très nombreuses photographies, et réunit les principaux acteurs du projet, sous la plume de Christine Desmoulins, journaliste et critique d'architecture. Ce chantier très complexe a mobilisé des savoir-faire ancestraux de tailleurs de pierre, mais aussi fait appel aux technologies les plus actuelles. Une rénovation exemplaire comme en témoigne cet ouvrage qui en retrace les étapes. ______________________________________________ «Le Collège des Bernardins» - Histoire d’une reconverion (Ed Alternatives)

BEAUSOLEIL • 2.000 personnes pour une grande fête populaire en ville

EXPO • Les photos de Solange Podell à l’Atrium du Casino du 8 au 18 juin

Première “Histoire en escalier”

Hommage à Georges Bertellotti

es habitants de Beausoleil ont participé le 16 mai dernier à une preL mière grande fête populaire, envahis-

Photo © AC

sant rues, places, escaliers, le joyau Belle Epoque le Riviera Palace, pour un spectacle de rue sur une idée de Sylvie Malherbe, sociologue et chorégraphe, une fête qui a attiré plus de 2000 personnes… Sylvie Malherbe «chef d’orchestre» et metteur en scène de cette symphonie colorée de six heures non stop de spectacles à travers la ville à la tête de l’Association Tetraede, a exercé son métier de chorégraphe, mais avant mis en pratique sa passion de sociologue: à Paris, Marseille, Vaulxen-Velin, au Caire ou encore à Dakar avec toujours au centre de son travail une même philosophie «faire se croiser des univers qui ne se croisent pas, provoquer un changement de regard sur «l’autre » toujours par le prisme de la culture à laquelle je crois profondément comme vecteur de transmission, comme lien essentiel entre les hommes». En six heures il a fallu vaincre et convaincre… Le défi semble avoir été relevé plus de 2000 curieux sont venus applaudir amateurs et professionnels confondus le samedi 16 mai… Cette «histoire en escalie» sera-t-ellerenouvelée ? Auix beausoleillois d’en juger…. La fête s’est achevée tard dans la nuit par un feu d’artifice et un grand bal du monde… (A.C.)

ous le titre «F1 : Portraits sans retouche», la photographe Solange S Podell rend hommage à Georges

Photo © SP

Bertellotti, grand journaliste du sport, longtemps chargé des relations publiques de la Principauté. «Georges Bertellotti a réuni en Principauté la planète des étoiles du Sport mondial ». « Au nom de l’amitié et dans le respect des autres, il a tissé des chaines dans le monde entier». Deux phrases, parmi tant d’autres, qui racontent en quelques mots l’élégance de cœur et la simplicité de cet homme qui côtoyait les princes et tutoyait les stars, sans jamais se prendre au sérieux. Solange Podell a travaillé de nombreuses années avec Georges Bertellotti, en tant que photographe attitré de l’Office du Tourisme de la Principauté. Il était donc naturel qu’elle rende cet hommage à celui qui « cultivait l’amour du travail et de la perfection, non par ambition personnelle mais pour le rayonnement de la Principauté et de ses Princes. ». Il m’a tout appris du métier de Grand Reporter dit Solange Podell qui appréciait surtout chez lui « la qualité des rapports humains ». Photos de Georges Bertellotti, et portraits de pilotes F1 (comme celle-ci - en haut - de Clay Regazzoni) des années 70 qui ressuscitent au-delà des noirs et des gris de ces tirages, l’âme d’un Piquet, d’un Arnoux, d’un Ickx saisie par l’objectif. Une expo à ne pas rater... (P.Y.R.)


le Reportage du mois

Juin 2009

le Reportage

La Principauté

Du 13 au 24 mai le monde entier avait les yeux rivés vers la Croisette, à l’occasion du 62ème Festival International du Film

du mois

Cannes, une kermesse qui ne prend pas de rides! CANNES - Cette année encore, l’attention du monde entier était concentrée sur le Festival de Cannes, sur sa célèbre montée des marches et sur sa pluie de stars accueillies par le président Gilles Jacob à qui l’on doit cette année un très émouvant et passionnant livre, histoire d’un destin, d’un parcours exceptionnel : «La vie passera comme un rêve» (Ed. Robert Laffont). Du 13 au 24 mai, le grand rendez-vous international du 7ème Art a été l'occasion de voir d'excellents films, de vivre aussi quelques déceptions et de

faire, si on pouvait… des rencontres de rêve ! Le sens, aujourd’hui, de cette folle kermesse a été défini en clôture du Festival par le maître de la sélection officielle des films Thierry Frémaux : “A quoi le Festival de Cannes ressemblera-t-il dans dix ans ? Nul ne le sait encore – surtout pas nous ! – et pourtant, il nous faut anticiper cet avenir, le deviner, l’encourager. Parce que le cinéma luimême bouge constamment ses lignes, parce que le monde dont il est le reflet reste plus insaisissable que jamais, le Festival ne s’en-

Brad Pitt et Angelina Jolie

Penelope Cruz

Sharon Stone

fermera pas sur le prestige de son nom, si réaffirmé soit-il. Solidement ancré dans son histoire, Cannes se veut accueillant envers la nouveauté. Ce qui ne lui ressemble pas l’enrichit : c’est pourquoi ce festival est notre festival.” Décerner les prix était comme toujours une tâche difficile pour le Jury présidé cette année – après Sean Penn en 2008 - par la comédienne française Isabelle Huppert, une présidente de caractère. La Palme d'or à été attribuée à l'Autrichien Michael Haneke pour «Ruban blanc», le cinéaste Français Jacques Audiard (fils du célèbre dialoguiste Michel Audiard) a reçu le Grand Prix pour «Un prophète». Le Prix d'interprétation masculine a été attribué à l'Autrichien Christoph Waltz qui interprète le rôle d'un officier SS dans «Inglourious Basterds» du réalisateur Américain Q u e n t i n Tarantino que l’acteur a remercié pour lui avoir redonné (après beaucoup de télévision) foi dans sa vocation première, le cinéma. L'actrice française Charlotte Gainsbourg a reçu le Prix d'interprétation féminine pour un rôle très fort d a n s «Antichrist» du Danois Lars von Trier. A 86 ans, le cinéaste français A l a i n Resnais s’est vu décerner le “Prix

Exceptionnel”, créé par la Présidente du Jury en son honneur pour l'ensemble de sa carrière, le réalisateur a été salué par une ovation debout de plusieurs minutes du jury et de l'ensemble de la salle.

Les membres du Jury

LAETITIA CASTA

Texte et images : Thierry Carpico imageazur@yahoo.f

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14 La Principauté

le Sport

La Principauté Sport

Juin 2009

TOUR DE FRANCE 2009 • La Principauté s’apprête à accueillir 650 journalistes, 4.500 personnes de l’organisation et au moins 100.000 visiteurs

La fièvre jaune sur Monaco PAR

C

ʼest lʼévénement de lʼannée, avec un grand « E » en Principauté. Le grand départ du Tour de France depuis le port Hercule. Avec en ouverture un contre la montre individuel, empruntant une partie du célèbre circuit du Grand Prix de Monaco. 15 kilomètres dans les rues de la Principauté et des communes avoisinantes. Le tout en mondovision sur près de 200 chaines de télévision, le troisième événement médiatique mondial. Pour Monaco, ce sera un long week-end de fête et dʼémotions. Pensez, le Tour nʼavait plus fait étape en Principauté depuis 1964, victoire de Jacques Anquetil sur la cendrée de lʼancien stade Louis II. Et ce nʼétait quʼune étape ! Début juillet, Monaco accueillera la caravane du Tour – 180 coureurs répartis en 20 équipes, 650 journalistes du monde entier, 4500 personnes accréditées par lʼorganisation et les 170 véhicules de la célèbre caravane -, et entre 100.000 et 150.000 visiteurs, dont 6500 pourront prendre place gratuitement dans les tribunes du port Hercule. Il sʼagit en fait des tribunes K du Grand Prix ! Un sacré challenge pour la petite Principauté de 2 km2, une fabuleuse aubaine médiatique, et probablement des retombées économiques encore non chiffrées, mais qui seront sonnantes et trébuchantes.

■ La volonté du Prince Souverain Ce Grand départ du Tour à Monaco est dû à la volonté du Prince qui voit en « ce choix la reconnaissance de lʼaction conduite par la Principauté pour le développement et la promotion du sport. ». Et dans son discours lors de la présentation du Tour 2009, le Prince Albert II nʼavait pas éludé les problèmes qui rongent le cyclisme : « Générateur de performance et dʼémotion, le Tour a constamment vécu en harmonie avec son temps, quitte à en absorber les maux. Je tiens à saluer la fermeté des organisateurs qui ont su prendre les mesures nécessaires pour préserver la noblesse de ce sport. » Entre les

ALAN PARKES-JONES

lignes, on comprend « dopage ». Et de récents cas viennent rappeler quʼil sʼagit dʼun combat au quotidien, notamment pour les organisateurs du Tour. ■ Le retour dʼArmstrong Sur la ligne de départ, tous les regards seront fixés sur un coureur, Lance Armstrong. Lʼaméricain revient après 4 années de retraite sportive. Le septuple vainqueur du Tour a donc décidé de remettre le « couvert », pour faire la promotion de la lutte contre le cancer au travers de sa fondation « livestrong ». Soupçonné de dopage dans le Tour 99 notamment, Armstrong a toujours nié. Cette année, il ne sera pas parmi les favoris. Ses performances dans le récent Giro, le tour dʼItalie, ne sont pas mauvaises mais… Nʼoublions pas cependant quʼil a pris le départ du Giro 6 semaines seulement après une fracture de clavicule, et cʼest déjà une performance. ■ Sport et... fête ! La fièvre jaune saisit donc la Principauté, avec hausse du thermomètre annoncée du 2 au 5 juillet autour du Port transformé en grand « Barnum », avec le village du Tour, la caravane du Tour, les équipes du Tour … sous lʼœil vigilant de lʼorganisateur sportif ASO, et des pouvoirs publics monégasques qui travaillent dʼarrache-pied depuis plus dʼun an pour que tout soit parfait. Monaco a le savoir-faire des grandes manifestations (Grand Prix, Rallye, Tennis…) et peut compter, comme à chaque fois, sur « ses » bénévoles, quelques 500 pour le départ du Tour cette année. Le Tour de France cycliste est avant tout un événement populaire qui attire des centaines de milliers de spectateurs tout le long des routes, massés aux arrivées. Monaco a décidé de le vivre pareillement, en accueillant tous les amoureux de la “petite reine”… et en leur offrant en prime le jeudi soir, le 2 juillet, sur le Port un concert gratuit, avec Akram et son groupe musical auquel devraient sʼadjoindre Louis Bertignac et Paul Personne.

LE PROGRAMME

Le grand départ du Tour 2009 ■ Jeudi 2 Juillet • 18h à 19h30 – Port Hercule: les équipes sont présentées sur scène et font une parade à vélo. Accueil du public : tribune de 6 500 places assises (gratuites) • 19h30 à 22h30 – Port Hercule : «Danse Party» gratuite avec Akram.

• 13h30 : départ de la Caravane du Tour qui emprunte tout le tracé • 16h : départ du 1er concurrent puis toutes les minutes – Port Hercule • 19h30 : arrivée du dernier coureur sur le port Hercule suivie du Podium et de la remise du 1er maillot jaune du Tour.

■ Vendredi 3 Juillet • A.S. Star Team for the Children, organise un critérium de cyclisme V. I.P. en faveur de l’AMADE Monaco. Le Critérium aura lieu sur le circuit du port de Monaco. Départ à 15h30. On attend entre autre Richard Virenque, Eddy Merckx, Bernard Hinault….

■ Dimanche 5 Juillet 2ème étape : Monaco –Brignoles, 182 km • 10h30 : départ de la Caravane • 12h15 : départ à la Rascasse, passage devant Ste Dévote, l’avenue d’Ostende, puis départ officiel qui sera donné place du Casino avec regroupement du peloton. Il rejoindra ensuite la sortie Est de la Principauté vers l’échangeur de St Roman, direction Nice.

LE PROGRAMME ■ Samedi 4 Juillet 1ère étape : Contre la montre individuel, 15km

INTERVIEW• Trois questions à Daniel Bottero, Directeur technique de la Fédération Monégasque de Cyclisme et Président de l'Union Cycliste de Monaco

“Une vitrine magnifique dans un cadre exceptionnel” plus au vu de ce qu’il a déjà montré, il me semble qu’il sera difdif ■ Le départ du Tour à Monaco est d'ores et déjà un évéPhoto © PH ficile à battre, personnellement j’en fais mon favori. nement exceptionnel, qui sera certainement doublé d'un grand succès populaire. Quel bénéfice pour la ■ Encore et toujours des affaires de dopage, Alejandro Principauté, et pour le cyclisme ? Valverde et Tom Boonen pour ne citer que les cas média médiaDaniel Bottero : “La Principauté de Monaco organise régulièretisés les plus récents. Le cyclisme peut-il un jour être un ment des manifestations sportives de haut niveau, telles que le sport "propre", ou bien demande on trop à ces coureurs ? Grand Prix de Formules 1, l’Herculis, le Rallye de Monte-Carlo, DB : “Oui, il y a encore de nouvelles affaires de dopages, le Marathon de Monaco, etc.…, etc.., la liste est assez longue. mais n’est-ce pas tout simplement le signe que la lutte contre Le Tour de France correspond tout à fait à ce type de manifescette dérive fonctionne bien ? Il y a de plus en plus de tations, il va ajouter un événement majeur du sport dans la contrôles, ils sont de plus en plus pointus, donc les tricheurs déjà longue liste des manifestations monégasques. Le cyclisme sont de moins en moins nombreux. Néanmoins il est difficile de haut niveau, en terme de compétition, n’a plus été présent d’affirmer que la bataille (car s’en est une) est gagnée… ce en Principauté depuis de très nombreuses années (arrivée Daniel Bottero, à gauche, en compagnie de Thor n’est pas parce qu’il y a des radars aux bords des routes que d’étapes du Tour de France en 1964 ou départ du Giro d’Italia Hushvod et Simon Gerrans de l'équipe Cervélo la totalité des excès de vitesses ont disparus… La répression en 1967). Cela va entraîner des personnes qui n’y sont pas habituer à venir en Principauté, la découvrir pour certains et peut-être y revenir. Pour est malheureusement à faire, mais je pense que c’est surtout par l’éducation des le cyclisme, ce «Grand Départ» sera une vitrine magnifique, dans un cadre exception- jeunes (coureurs – encadrements – dirigeants) que le changement se fera, c’est à eux que nous en remettrons pour une meilleurs «hygiène» de notre sport. Par nel que les télévisions, radios et presses écrites du monde entier vont montrer.” contre j’ai un regret et parfois même une certaine colère quand je constate que les ■ Lance Armstrong sera au départ normalement, comme il l'était au départ du autres sports ne sont pas forcément traités de la même manière, tant au niveau Giro, 6 semaines après s'être cassé une clavicule ! A-t-il une chance ? Quels des contrôles, qu’au niveau de leurs diffusions par les médias. Il me semble qu’il y a une espèce de focalisation «maladive» sur le cyclisme, par rapport à d’autres sont vos favoris ? DB : “Je ne pense pas que Lance Armstrong puisse remporter à nouveau le Tour de sports qui ne sont pas moins épargné par le dopage. Et je dois vous dire que je suis France, mais je le crois capable de bien figurer et même par moment de jouer les toujours déçu d’entendre des sportifs ou dirigeants d’autres disciplines dire que trouble-fête. D’ailleurs même si ce n’est plus le grand Armstrong, après 3 ans d’ab- «chez eux» le dopage n’existe pas, ou de voir comment certains dirigeants, et non sence, il n’a pas été ridicule sur les routes du Giro d’Italia auquel il vient de participer. des moindres traitent les questions de dopages. Je ne suis pas naïf, un sport totaLa liste officielle des engagés du prochain Tour de France n’est pas encore connue, mais lement propre n’est pas pour demain, mais ce n’est pas une raison pour baisser les (P.Y.R.) il y a fort à parier qu’Alberto Contador sera un des grands favoris de l’édition 2009. De bras. Il faut continuer à lutter d’une part, mais surtout à éduquer.”


Juin 2009

La Principauté

le Sport

CHAMPIONNAT WRC • Le duo franco-monégasque à dû interrompre sa longue série de victoires... à cause d’une crevaison !

Citroën, premier faux pas... PAR THIERRY BERTRAND

L

a longue série de victoire de Sébastien Loeb et Daniel Elena a pris fin lors de la sixième manche du Championnat du Monde FIA des Rallyes 2009. Lʼéquipage franco-monégasque termine à la quatrième place, à lʼissue dʼune course dominée par les deux Ford Focus WRC de Jari-Matti Latvala et Mikko Hirvonen. Cette place au pied du podium ne les empêche pas de franchir le cap de la mi-saison en solides leaders du championnat pilotes, tout comme Citroën qui continue à dominer le championnat constructeurs.

Latvala sʼemparait de la tête dès le premier secteur chronométré et, situation peu habituelle en ce qui le concerne, réussissait un sans faute jusquʼà lʼarrivée. Hirvonen et Loeb, à la lutte pour les accessits lors de la fin de la première journée, jouaient à qui perd gagne en tentant de ne pas partir en deuxième position, place qui pénalise sur les routes en terre lʼéquipage qui ʻbalayeʼ la piste. Mais tout allait se jouer lors de la onzième spéciale. La Citroën C4 WRC de Loeb/Elena crevait et lʼéquipage devait sʼarrêter pour changer la roue. Même sʼils effectuaient cette opération en un temps record (un peu plus dʼune minute) la lutte pour la victoire nʼétait plus au goût du jour, la Xsara de Petter Solberg étant bien accrochée à la troisième place, devant eux. Sébastien Loeb : « Nous avons crevé en frôlant un arbre et nous avons été contraints de nous arrêter pour changer la roue. A la régulière, la victoire est désormais hors de portée. Notre objectif, lors de la troisième étape, sera de remonter sur le podium. » Objectif atteint à lʼissue de lʼultime spéciale, mais Sébastien et Daniel écopaient dʼune pénalité de deux minutes, qui les rétrogradait en quatrième position. Olivier Quesnel (Directeur de Citroën Sport) : « Les commissaires sportifs ont estimé que Daniel avait détaché trop tôt son harnais de sécurité lorsquʼils se sont arrêtés pour changer la roue dans lʼES11. Ils ont également pris en compte le fait que cette manœuvre nʼétait pas dangereuse dans la mesure où ils roulaient au ralenti. Nous

Photo © Citroën Presse

LA SITUATION

Classement après 6 manches

■ Pilotes 1. Sébastien Loeb (Citroën) 55 pts 2. Mikko Hirvonen (Ford) 38 pts 3. Daniel Sordo (Citroën) 31 pts 4. Henning Solberg (Ford) 21 pts 5. Petter Solberg 20 pts ■ Constructeurs 1. CITROËN TOTAL 90 pts 2. BP FORD 61 pts 3. STOBART FORD 44 pts 4. CITROEN JUNIOR 18 pts 5. MUNCHI’S FORD 12pts

LA SITUATION Photo © Citroën Presse

Photo © Ford Presse

acceptons cette décision. » A noter que cette pénalisation ne fait perdre quʼun point au championnat à lʼéquipage et ne pénalise en rien Citroën, Petter Solberg ne marquant pas de points au championnat constructeurs… Sébastien Loeb : « Je suis évidemment déçu que cette belle série de victoire sʼarrête, mais cela devait bien arriver un jour. Au moins, on arrêtera de nous parler de ce ʻgrand chelemʼ auquel je nʼai jamais pensé ! Nos divers ennuis de ce weekend prouvent que rien nʼest jamais acquis. Nous devons continuer à travailler pour répondre à nos adversaires dès le Rallye de Grèce. » ■ Prochaine manche (7/12) : “Acropolis Rally”, en Grèce du 11 au 14 juin 2009

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FORMULE 1 • Le Grand Prix de Monaco n’a pas deçu les attentes de la veille avec un podium assez surprenant...

5 sur 6 pour Jenson Button et Brawn Q

ui peut arrêter la main mise de l’écurie Brawn-Mercedes sur le championnat du monde F1. Nouvelle victoire de Jenson Button à Monaco le 24 mai. Nouveau doublé pour Brawn GP avec la deuxième place du Rubens Barichello. Dire que deux mois avant le début du championnat l’anglais et le brésilien n’étaient pas certain d’avoir un volant cette saison ! Une sacrée réussite pour l’ingénieur Ross Brawn qui a acheté les – beaux – restes de l’écurie Honda F1. Notons quand même le retour en forme des Ferrari : Raikkonen 3° et Massa 4° à Monaco, et la belle 8° place de Sébastien Bourdais, acquise à la régulière.

Photo © Alexandra Reichenecker

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