n81fev10

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

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Février 2010

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Dossier Spécial

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Santé et social : les attentes des Monégasques

Le docteur Jean-François Robillon :

“Je serai ouvert au dialogue” Le programme du nouveau Président du Conseil National ☞ LA DECISION DU TRIBUNAL DE MARSEILLE : FIN DʼUNE INJUSTICE FISCALE POUR LES ENFANTS DU PAYS ?• PAGE 7

2 La Principauté Dossier Spécial Santé et social : les attentes des Monégasques

Dossier Spécial

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Santé et social : les attentes de Monégasques

SOCIETE• A peine plus de 15 jours après sa nomination, le nouveau Conseiller de gouvernement pour les affaires so

Santé et social : les pr

Nouvel hôpital, dialogue social et insertion des jeunes diplômés : “ Je n’ai pas de baguette mag PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

L’EDITORIAL

DOSSIER

La force et la faiblesse d’une double investiture

a tâche qui lui a été L confiée est difficile et délicate, mais le nouveau

Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé, Stéphane Valeri, a relevé le défi sans aucune hésitation, satisfait de pouvoir servir autrement son pays, selon le souhait du Prince Souverain. Il a démissionné de son poste de Président du Conseil National qu’il occupait depuis sept ans, pour entamer cette nouvelle aventure au sein du Gouvernement. C’est une première absolue pour Monaco : jamais auparavant un Président du Parlement n’a été appelé à rejoindre l’Exécutif. Le choix du Prince démontre la reconnaissance de ses capacités et l’appréciation de son travail des deux dernières décennies. Sa carrière professionnelle et politique en est la démonstration : jeune entrepreneur, fondateur et président de l’A.J.M., puis plus jeune élu au Conseil National, dont en 2003 il devient le plus jeune président dans l’histoire de Monaco, poussé à deux reprises par le soutien électoral d’une grande majorité des Monégasques.

Les avancées accomplies pendant ces sept ans qui l’ont vu présider la Haute Assemblée sont sous les yeux de tous, y compris de ceux de moins en moins nombreux, qui (par envie ou autre) ne l’aiment pas.

Logique – même escomptée – que le Prince ait décidé de mettre ses indéniables capacités au service de Son Gouvernement.

Mais cette double « investiture » - d’une part du Prince Souverain et de l’autre des Monégasques (et pas seulement, car aussi les enfants du pays et les résidents sont fortement impliqués) – se révèle en même temps être sa force et sa faiblesse : car les attentes sont énormes et pour cette raison justement la moindre erreur ne lui sera pas pardonnée facilement. Santé et affaires sociales sont des sujets très sensibles, car ils sont vécus à fleur de peau par les citoyens et ont des implications dans leur vie de tous les jours. Finaliser la construction du nouvel hôpital – tout en tenant compte d’un coût pas trop élevé, de sa fonctionnalité et des problèmes de mobilité que cela engendre– c’est un défi qui pourrait faire vaciller l’homme. Essayer d’instaurer à Monaco une paix sociale qui fait défaut depuis longtemps, désormais, n’est pas une mince affaire. Et puis, de surcroît faciliter l’entrée des jeunes monégasques dans le monde du travail, reformer les statuts de la Fonction Publique et le système des retraites ! Des dossiers chauds, très chauds. L’ancien Président du Conseil National a déjà commencé à analyser ces dossiers avec la détermination et l’enthousiasme qui lui sont propres, bien conscient des attentes dont il est l’objet mais aussi de ses limites : «Je n’ai pas de baguette magique» dit-il, justement pour ne pas alimenter des attentes excessives. Sa méthode restera la même : celle qui a caractérisé son action de ces dernières années, celle du dialogue, de la concertation et du pragmatisme, car n’existent pas de meilleures solutions aux problèmes que celles issues de l’accord des volontés de la plupart des acteurs sociaux. Nous lui souhaitons un bon travail dans ce nouveau défi qui l’attend, confiants dans l’engagement qu’il a toujours montré au service de son pays et de ses habitants.

(R.V.)

L’EDITORIAL

A

peine plus de 15 jours après sa nomination, le nouveau Conseiller de gouvernement pour les affaires sociales et la santé a reçu la presse monégasque qui le sollicitait, pour une prise de contact. 90 minutes dʼentretien sans effet dʼannonce – il est trop tôt - au cours duquel Stéphane Valeri a expliqué «sa» méthode, et les priorités de son département.

La méthode dʼabord. : «Je nʼai pas de baguette magique. Dans ce domaine, plus encore quʼailleurs, il faut de lʼhumilité, de lʼécoute, de la concertation, et du temps pour rencontrer les personnes concernées et prendre connaissance des dossiers». Stéphane Valeri nʼa pas lʼintention de changer de méthode. Pendant 7 années passées à la tête du Conseil National, il a recherché le consensus et entend continuer, maintenant quʼil est de lʼautre côté de la barrière : «je suis un pragmatique, jʼai une volonté de concertation, je nʼai pas de certitudes dogmatiques. Je rechercherai des propositions équilibrées. Avec moi, pas de solutions excessives ou partisanes».

■ Nouvel hôpital : nouvelle donne….

Cʼest le dossier le plus chaud, le plus grand chantier de la décennie à venir : celui du nouvel hôpital.

Et Stéphane Valeri de mettre les choses au clair : «on ne peut pas se lancer dans la construction dʼun hôpital qui ne serait pas totalement fonctionnel. Si nécessaire, nous ne devons pas hésiter à revoir en profondeur le dossier» ! Où en est le projet justement ? Les études préliminaires ne correspondent pas complètement au cahier des charges : coût trop élevé, délais trop longs, fonctionnalité insuffisante, voilà pour le constat. On ne peut avoir le bureau dʼun médecin au 7ème étage, quand son service se situe au premier niveau du bâtiment ! Le coût du projet ne doit pas excéder 705 millions dʼeuros TTC, en euros constants. Faut-il revoir la

M. Stéphane Valeri reçu au Palais par S.A.S. le Princ fonctionnalité du projet ? «Sans doute est-ce le moment de proposer des évolutions. Il sʼagit de construire un hôpital qui servira des dizaines dʼannées. Il ne faut donc pas avoir peur de regarder le dossier en face».

Et le nouveau Conseiller de gouvernement a déjà proposé à ses collègues de réfléchir à la possibilité de «détruire lʼimmeuble Tamaris, au bas de lʼavenue Pasteur, ce qui permettrait sans doute dʼavoir un parking plus rapidement». Une nécessité quand Photo © CdP

Photo de groupe au Ministère d dʼEtat dʼ Etat de la nouvelle équipe gouvernementale au grand complet

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Santé et social : les attentes de Monégasques

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sociales et la santé a expliqué à la presse monégasque sa méthode et comment il entend traiter les principales questions qui sont sur la table

riorités de Stéphane Valeri

gique : dans ce domaine, plus encore qu’ailleurs, il faut de l’humilité, de l’écoute, de la concertation et du temps...”

Photo © PP

on connait la capacité de lʼactuel parking du CHPG, dʼautant que dʼici un an, doit ouvrir le centre de gérontologie : 210 nouvelles chambres et quelques 300 postes à pourvoir !

■ Dialogue social : chacun doit faire des pas en direction de lʼautre Encore un dossier sensible : le dialogue social est au point mort – pour le moins – depuis plusieurs années. Pragmatique toujours, Stéphane Valeri demande aux partenaires sociaux de renouer le dialogue, de sʼécouter, mais attention «la vérité nʼest pas que dʼun côté. Des concessions réciproques seront demandées» prévient-il. Quʼattend-il du patro-

L’ANALYSE

nat et de lʼUSM? «Quʼils entendent lʼappel du Souverain, travailler ensemble pour le bien de tous et du pays. Il faudra, je le redis, des pas simultanés et réciproques entre eux, et je sais quʼil y a des dirigeants responsables des deux côtés». Rappelant quʼun projet de loi sur les contrats de travail est sur le bureau du Conseil National, à lʼétude, Stéphane Valeri a insisté sur la nécessité de moderniser le droit du travail, tout en soulignant que Monaco doit rester attractif pour les entreprises. «Il faut être extrêmement prudents dans les mesures qui alourdiraient les charges des entreprises. En parallèle, il faut entendre les demandes des salariés, de reconnaissance et de dignité de la personne». En résumé, «il sʼagit de maintenir lʼattractivité des entreprises, une économie performante et dʼassurer le respect et lʼépanouissement des salariés, dans la modernité».

DOSSIER

ce Albert II à lʼoccasion de sa prestation de serment

■ Insertion des jeunes diplômés : casser les préjugés et les images erronées Priorité également à lʼinsertion des jeunes diplômés dans la vie active. Cela concerne tout aussi bien les nationaux que les enfants dʼici. M. Valeri a lʼintention dʼaller vite. Deux personnes vont être recrutées pour créer une cellule opérationnelle de la future commission dʼinsertion professionnelle. La priorité étant de «casser les images erronées et les préjugés.

Cʼest un grand défi pour nos jeunes et notre pays. Il ne faut pas se priver dʼune partie de nos élites».

Comment ? Dʼabord en multipliant les accords avec le secteur privé, comme ceux déjà passés avec la CMB et Monaco Télécom. Ensuite en organisant des rencontres individuelles avec chaque jeune en fin de scolarité, pour connaître ses aspirations et établir un profil professionnel. En chiffre, cela représente sans doute un peu plus dʼune centaine de diplômés par an. Enfin, il faut tendre la main à ceux qui veulent revenir au pays, après avoir débuté une carrière à lʼétranger. «Il faut que les perspectives soient au niveau. Souvent dans le secteur privé, les débouchés ne sont pas à la hauteur des attentes et des efforts des diplômés».

■ Hommage à ses prédécesseurs Dʼautres dossiers attendent le Conseiller Valeri, notamment la modernisation du statut de la Fonction Publique et lʼavenir du système de retraite. Nous aurons lʼoccasion dʼy revenir.

Stéphane Valeri a tenu à rendre hommage à ses prédécesseurs : Le plus récent dʼabord, JeanJacques Campana qui «a fait du bon travail. Il a pris le temps et le soin, avec un excellent état dʼesprit, de me passer les dossiers sur lesquels il faut de la mémoire». Et puis le premier Conseiller de gouvernement aux affaires sociales et à la santé, Denis Ravera, dont il occupe le fauteuil «avec émotion. Jʼavais beaucoup dʼestime pour lui. Il avait un esprit social et une vision. Il a montré la voie. Cʼest dans sa ligne que je mʼinscris».

Le lourd poids des responsabilités de proximité

L

e choix du Prince Souverain de nommer Stéphane Valeri au Gouvernement princier peut se lire à plusieurs niveaux. Dans ce numéro de La Principauté nous avons voulu mettre lʼaccent sur le nouveau Conseiller de gouvernement aux affaires sociales et à la santé, bien sûr, qui a déjà imprimé un nouveau style à cette fonction, dès sa première conférence de presse, mais aussi et surtout prendre en compte les attentes des Monégasques et résidents. Cʼest pourquoi, vous pourrez lire les propos du patronat, des syndicats et des professionnels de la santé. Il y a dans ce changement de poste de Stéphane Valeri, voulu par le Prince Souverain, finalement plus une continuité quʼune rupture. Il sʼagit dans les deux cas de mettre une force de travail reconnue par tous, au service de la qualité de vie des Monégasques et résidents. Le logement, le droit de propriété citoyenne, lʼavancement des modernisations dans la recherche de plus dʼéquité, notamment pour les femmes, ont été des chantiers législatifs prioritaires. Beaucoup a été fait et des avancées historiques obtenues. Ce programme législatif va se poursuivre, toujours dans la recherche dʼun consensus avec le Gouvernement, dans une continuité politique de la majorité UPM, indépendante dʼun changement de président. Les Monégasques mettent en haut de leurs priorités- la santé et le bien être des anciens, comme lʼharmonie sociale. Il y a donc une incontestable logique Princière dans la volonté de confier ces postes gouvernementaux à Stéphane Valeri et dʼy mobiliser pour des chantiers urgents sa force de travail. Il sʼagit, dans un autre positionnement, toujours de la même modernisation de la société monégasque, celle de la qualité de vie des habitants.

On peut évoquer le chantier de lʼhôpital, si sensible et on peut faire confiance au docteur Robillon pour participer à la recherche par le consensus du meilleur projet avec le nouveau conseiller de gouvernement. Il sʼagit de relancer un dialogue social au point mort -ou presque- et dont le blocage finissait

Photo © CdP

L’ANALYSE

Chaleureuse poignée de main avec le Ministre d dʼEtat ʼEtat J.P. Proust

par être pesant et lourd de menaces pour lʼindispensable entente sociale mise à mal, parfois, ces derniers temps.

Monaco doit avoir un dialogue social exemplaire, éloigné des égoïsmes patronaux et des surenchères idéologiques syndicales. Monaco doit surtout avoir un cadre incontestable, moderne et juste pour les relations patronssalariés, avec un code du travail adapté certes, mais moderne et éthique. On le voit Stéphane Valeri, sous lʼAutorité du Prince, a du pain sur la planche….

Ce nʼest peut être pas la même planche mais cʼest le même pain, celui au quotidien de lʼintérêt général.

(P. Z.)

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Santé et social : les attentes des Monégasques

Dossier Spécial Santé et social : les attentes des Monégasques

TRIBUNE LIBRE • Travail et santé : la parole au Président de la Fédération Patronale de Monaco (F.P.M.) Philippe Ortelli, à la Président

Deux questions à

1. Quʼattendez-vous de la nomina-

Nous attendons du nouveau Conseiller des initia initiatives permettant de rattraper trente ans de retard PHILIPPE ORTELLI BETTY TAMBUSCIO tion de M. Stéphane Valeri au poste social. Un profond déséquilibre ssʼest ʼest instauré Président de la F.P.M. Présidente de lʼU.S.M. de Conseiller de Gouvernement depuis les années 80 entre le patronat et le sala salapour les Affaires Sociales ? riat au détriment de ce dernier. Monaco a donc besoin de se doter dʼun droit du travail protecteur Philippe Ortelli : “De gros chantiers sont dans le secteur privé comme dans la fonction en cours dans le domaine social. Certains publique. Il faut absolument sortir de lʼimmobilisengagent lʼavenir social et économique de me et ouvrir un grand chantier législatif. Lʼécoute Monaco. Ce que nous attendons tient donc en sera nécessaire, la volonté de rendre justice aux peu de mots : travailler ensemble dans lʼintérêt salariés indispensable. Pour le reste, place au général du pays, de ses entreprises et de ses dialogue. Nous demanderons aussi dʼassurer à salariés. Dʼabord, pour préserver la compétitivité lʼInspection du Travail les moyens de son indéde nos entreprises, déjà éprouvées par la crise pendance et de son efficacité dans lʼesprit et le mondiale. Le monde change en permanence. respect de la loi qui a instauré cette institution et Nous devons évoluer de pair pour faire face aux fixé ses missions : contrôles de terrain, applicanouveaux géants économiques chinois ou brésition des textes protecteurs du salarié. liens. Or, comme nous lʼavons démontré dans Dans le domaine de la santé, la reconstruction notre dernier journal, nos entreprises sont moins indispensable du Centre hospitalier doit à notre compétitives que celles des principaux pays sens sʼaccompagner dʼune grande vigilance européens. Malgré certains signes annonciaquant à la qualité du service public dans laquelle teurs de reprise, nul ne peut connaître l'évolution la rénovation du statut des personnels a une place à tenir. Par ailleurs, une réflexion nous de la conjoncture économique mondiale. Il est donc indispensable de ne pas leur imposer paraît indispensable sur le problème de la souffrance au travail avec des réponses approdes contraintes supplémentaires. Préserver nos entreprises, cʼest aussi préserver lʼhumain priées mettant en synergie les acteurs de terrain, la médecine du travail et la Sécurité en garantissant lʼemploi des salariés.

Sociale. Pour cette dernière un haut niveau peut être aisément garanti à Monaco pour peu Ensuite, pour asseoir et développer lʼattractivité de la place grâce à de nouvelles activités que la recherche obsessionnelle des économies de cotisations patronales ne fasse pas porteuses, qui ne pourront sʼexercer que si les infrastructures de transports et de logements perdre de vue la mission impartie à cette précieuse conquête sociale”. pour actifs appropriées sont développées en collaboration avec la France. Enfin, pour restaurer un dialogue social équilibré et constructif qui fasse avancer les dossiers en cours”.

☞

TRAVAIL

4

☞

Betty Tambuscio : “: La nomination dʼun homme politique de la notoriété de Stéphane Valéri traduit à notre sens la volonté de prendre en compte la question sociale. Posée dans toute son ampleur à notre collectivité par la mobilisation salariée qui ne cesse de croître, cette question est devenue incontournable et mérite des arbitrages politiques. Cette nomination semble vouloir dire que le social ne peut se contenter dʼun strapontin au sein du gouvernement. Cʼest une reconnaissance de la place occupée par les salariés, créateurs de richesses, dans lʼessor économique du pays.

Pour nous, donc, le social ne doit pas demeurer lʼesclave des choix économiques. Monaco a les moyens de se montrer exemplaire de ce point de vue. Les objectifs fixés par le Chef de lʼEtat à monsieur Valéri rejoignent nos priorités. Bien entendu, il reste à voir les actes.

2. Selon vous, quels sont les dossiers prioritaires?

☞

Philippe Ortelli : “Plusieurs dossiers sont essentiels pour le futur de Monaco.

Dʼabord, les retraites car si rien nʼest fait pour pérenniser le système monégasque, nous allons droit dans le mur ! Pour éviter une réduction de 30% des pensions dʼici 20 ans et rétablir lʼéquilibre entre les cotisations et les prestations versées, une réforme basée sur des efforts partagés est urgente. La question des salaires est aussi prioritaire car un retour à une parité basée sur le taux horaire théorique brut français, alors que depuis 1998 les conditions de travail entre les deux états ne sont plus identiques, entraînerait la fermeture dʼusines et de nombreux licenciements en Principauté. Quelle que soit lʼissue du dossier, un cadre juridique qui maintienne le pouvoir dʼachat des salariés et la compétitivité des entreprises devra être défini afin que les usines filiales de grands groupes étrangers puissent se projeter positivement dans un avenir monégasque…

Ensuite, le code du travail, dont lʼactuel projet de loi est trop complexe et pénalisant pour les entreprises. Sʼil était adopté en lʼétat, ce texte, créerait des tensions au sein des entreprises, alors que les relations y sont globalement bonnes.

Notre compétitivité dépend du coût du travail, de même que lʼattractivité de Monaco. Enfin, les problèmes de transports et de logements qui sont au cœur des préoccupations des entreprises et de leurs collaborateurs. En 10 ans, notre économie est passée de 30 000 à 48 000 salariés, soit plus de 50% de hausse! Parmi eux, 24 000 résident au delà des communes limitrophes. La qualité de vie des salariés est un vrai problème social au vu du manque de fiabilité des transports, des infrastructures routières sous-dimensionnées, du coût excessif des loyers et de lʼéloignement entre leur lieu de travail et leur domicile. Sa résolution ne pourrait quʼimpacter positivement le climat social à Monaco”.

Betty Tambuscio : “La publication des grilles de ☞ salaire permettant lʼapplication des minima dans le privé devient dʼune impérieuse nécessité. Des professions entières sont aujourdʼhui rémunérées au SMIC. Plus rien nʼest contrôlable. Cʼest le retour à la loi du marché comme au XIX° siècle. La raison doit lʼemporter dans ce dramatique dossier. Il en va de même pour la marginalisation de la précarité, ce fléau : motivation et encadrement du licenciement individuel et collectif, contrats et intérim dans le privé, contrats et suppléances dans la fonction publique, harcèlement, temps partiel, travail non déclaré. La refonte de la loi sur le syndicat annoncée lʼan dernier fait également partie des urgences. Voilà. Les dossiers ne manquent pas. Nous sommes prêts à contribuer à leur solution.

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te de l’Union de Syndicats de Monaco (U.S.M.) Betty Tambuscio et au Président du Conseil de l’Ordre des Médecins de Monaco (C.O.M.M.) Jean-Michel Cucchi

trois acteurs sociaux Les chiffres de la Principauté

JEAN-MICHEL CUCCHI Président du C.O.M.M.

1.

En tant que Président du Conseil de lʼOrdre l des médecins quelles sont vos priorités dʼune d d part et dʼautre part vos attentes vis à vis du nouveau Conseiller de gouvernement chargé de la santé ?

Jean-Michel Cucchi : “Jʼai lʼhonneur ☞ de présider le Conseil de lʼOrdre des suc médecins de Monaco depuis juin 2009, suc-

SANTE

cédant au Dr. Pierre Lavagna à qui je veux l rendre hommage pour lʼexcellent travail qu a accompli pendant près de 10 ans. quʼil rela Ma priorité est de développer nos relal tions avec le Conseil de lʼOrdre français d afin de permettre à nos médecins dʼexerd cer ponctuellement et dʼéchanger leur savoir faire en dehors de Monaco, ce qui n nʼest aujourdʼhui possible que dans les 4 communes limitrophes.

Le dossier du nouvel hôpital, ainsi que la préservation d dʼune médecine de ville de qualité, sont également des sujets de première importance. Je sais que je trouverai, auprès du nouveau Conseiller pour les Affaires Sociales et la Santé, une écoute attentive et un soutien sur ces questions, comme il sait quʼil peut compter sur notre collaboration active pour tous les dossiers visant à développer la qualité des soins et à assurer une meilleure prise en charge des malades”.

2. On connaît vos liens avec la majorité parlementaire, avec lʼUP

et avec Stéphane Valeri… Quel jugement portez-vous sur son action, à la tête du Parlement et quʼattendez-vous du nouveau Président ?

☞

Jean-Michel Cucchi : “Je suis en effet membre du Comité Directeur de lʼUP depuis sa création et jʼai même eu lʼhonneur dʼen assurer la présidence. Quant à Stéphane Valeri, il est à mon sens, actuellement, le plus grand homme politique monégasque, nʼen déplaise à certains. Notre amitié remonte à plus de 20 ans à lʼépoque des débuts de lʼAJM. Elu à ses cotés en 2003 au Conseil National, au sein duquel j'ai présidé la Commission des Finances et de l'Economie Nationale, je partage avec lui, la même vision politique, résumée par notre slogan : « Lʼévolution sereine ». Sous sa présidence, le Conseil National a retrouvé la place qui est la sienne dans les Institutions sur le plan national et international. Sous lʼAutorité du Prince Souverain, d'énormes avancées ont pu être réalisées, que ce soit en matière de logement, de progrès social, mais aussi dʼévolution de notre droit, par exemple dans les domaines du droit des femmes et de la famille ou encore du droit des sociétés, Le bilan ultra positif de la législature 2003-2008 ayant dʼailleurs été plébiscité par nos compatriotes lors des dernières élections nationales.

Jean-François Robillon, que je connais bien, partage ces mêmes valeurs. Cʼest un homme intelligent et courageux qui, à la manière qui est la sienne, va poursuivre lʼaction menée par la majorité UPM . Il a toute ma confiance et mon soutien”.

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INTERVIEW • Quels seront les dossiers prioritaires du nouveau Président du Conseil National Jean-François Robillon

“Je serai ouvert au dialogue” “Le Conseil National restera une Institution de contrôle qui ne se laissera jamais aller à la complaisance” PAR PATRICE ZEHR

L

POLITIQUE

e docteur Robillon est un praticien estimé, il est le mieux élu des conseillers nationaux. Il se trouve aujourdʼhui face au plus grand défi politique de sa carrière. Il va devoir succéder en cours de mandat au chef incontesté de la majorité, à celui qui a permis de concrétiser les priorités des monégasques en 7 ans de présidence, Stéphane Valeri.

Jean François Robillon va devoir poursuivre la tâche de la modernisation par lʼévolution sereine en maintenant la cohésion de lʼunion majoritaire. Il le fera avec sa personnalité et ses convictions. Y aurat-il changement de style et inflexion politique ?

Cʼest ce quʼil nous révèle dans cet entretien, ou ce quʼil faut découvrir à travers ses réponses.

■ Votre élection provoquée par la nomination au Gouvernement princier de Stéphane Valeri est un tournant de la législature. Vous vous inscrivez cependant dans un programme législatif largement inspiré par lʼancien président, la majorité à laquelle vous appartenez et approuvée par les monégasques, on peut donc parler de continuité ?

Jean-François Robillon : “Je suis depuis 2003, un des compagnons de route de Stéphane Valeri mais le lien qui nous unit encore plus solidement quʼune communauté dʼidée ou de combat politique, cʼest une amitié de plus de 30 ans. Comme tous les élus de la majorité UPM et à lʼidentique de mon prédécesseur, je suis lié par un programme décliné en 147 mesures, qui ambitionne dʼoffrir une meilleure qualité de vie pour tous les Monégasques.

Lʼaction du Conseil National et de son Président cʼest dʼabord la loi qui est le cœur de métier de notre Institution, mais beaucoup de progrès ont été accomplis grâce au dialogue, parfois tendu, que nous avons avec le Gouvernement. Cʼest donc tout à la fois sur le terrain politique et le terrain législatif que je compte me placer pour poursuivre lʼeffort de modernisation du pays”.

■ Avez-vous au-delà de cette continuité des points que vous voulez rendre prioritaires, par conviction personelle tout comme en raison de votre profil professionnel ?

JFR : “Dans mon discours dʼinvestiture, jʼai livré les grands axes de ce que seront mes dossiers prioritaires dʼici à la fin de la mandature à savoir le logement, la nationalité et la modernisation du pays. Il y a de nombreux autres points dans les trois ans à venir et bien entendu mon parcours professionnel me conduira à mʼintéresser plus particulièrement à la politique de santé publique menée à Monaco qui englobe concrètement la construction dʼun nouvel Hôpital. La santé, cʼest aussi le vieillissement de la population et tous les effets quʼil produit sur notre système de soins et de retraite”.

■ Lʼhôpital, la définition dʼune politique de santé, lʼétablissement dʼun vrai droit du travail moderne… ce sont des dossiers que va traiter le nouveau conseiller de Gouvernement - sa nomination doit plutôt vous rassurer sur la recherche du consensus...

JFR : “En sa qualité dʼancien Président du Conseil National, Stéphane Valeri, plus que quiconque, a éprouvé la difficulté de trouver un consensus avec le Gouvernement, et souvent il a dû faire face aux rigidités de certains technocrates.

Je saurai faire preuve de la même ténacité, même si jʼai bon espoir que le nouveau Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé, tout autant que le prochain Ministre dʼEtat, seront des interlocuteurs respectueux du pouvoir parlementaire. Ces nouveaux entrants contribueront sans doute à lʼamélioration du dialogue interinstitutionnel. Cependant, le Conseil National restera une Institution politique et de contrôle, indépendante du Gouvernement, qui ne se laissera jamais aller à la complaisance”.

■ Il y aura forcément changement dans le mode de gestion et dans le style. Le style fait lʼhomme dit-on quel Président voulez vous être ?

JFR : “Un Président à lʼécoute, de ses collègues, majorité et

opposition confondues, de ses concitoyens et de tous les corps constitués existant en Principauté. Je lʼai déjà dit, en qualité de Président du Conseil National, je ne compte pas être un simple arbitre des élégances et le mandat que mʼont confié mes collègues me conduira désormais à travailler et conduire avec eux tous les dossiers qui concernent notre Parlement”.

Photo © CN

■ Le maintient a 50 % de vos activités professionnelles va vous obliger à déléguer. Avez-vous déjà une idée de la répartition des rôles ?

JFR : “Chaque Président de Commission aura désormais la responsabilité de sʼinvestir sur chacun des dossiers qui le concerne voire sur la gestion de dossiers transversaux, pour quʼà la fin du mandat lʼaddition de toutes les énergies nous ait permis de remplir nos engagements auprès des Monégasques. Certes, je ne travaille plus que le matin au sein de mon Cabinet, mais les journées au Conseil National commencent bien souvent par un déjeuner de travail ou en tout début dʼaprès midi pour se terminer en début de soirée.

Je dirais quʼen additionnant activité professionnelle et politique, jʼai bien dû passer à du 150%... Jʼaime aussi que les choses aillent vite et pour atteindre cet objectif, je sais pouvoir mʼappuyer sur mes collègues de la majorité et sur mes plus proches collaborateurs”.

■ Comment concevez-vous le travail avec le Gouvernement et le rôle de lʼopposition ?

JFR : “Depuis la réforme constitutionnelle de 2002, le Conseil National a acquis un plus grand rôle dans la marche de lʼÉtat, une meilleure capacité de contrôle et dʼévaluation de lʼaction du Gouvernement, bref, davantage dʼefficacité.

Lʼétude du projet de loi gouvernemental sur lʼorganisation et le fonctionnement du Conseil National sera lʼoccasion dʼaller plus loin afin que le fonctionnement démocratique de Monaco puisse aussi être cité en exemple. Cʼest le sens de lʼhistoire et cela devra sʼappréhender à la lumière de nos spécificités institutionnelles. Jʼentends enfin faire évoluer la méthode, afin que toutes les composantes du Conseil National, majorité, opposition et indépendants soient le plus souvent possible concertées sur les sujets dʼintérêt national en laissant toutes ses chances au débat dʼidées”.

■ Enfin quʼest-ce qui vous paraît le plus enthousiasmant dans votre nouvelle tâche et aussi le plus difficile ?

JFR : “Je dois dire que la découverte et la nécessaire implication dans tous les dossiers, dont on a quʼune connaissance parcellaire lorsquʼon est un élu de base, sont extrêmement enthousiasmantes. La tâche est immense car il faut répondre aux sollicitations des élus et des Monégasques, veiller au bon fonctionnement de cette petite entreprise quʼest aussi le Conseil National, tout en maintenant le dialogue nécessaire avec le Gouvernement”.

Ouverture ? Laurent Nouvion nʼy croit pas...

Ce n’est pas vraiment une fin de non recevoir mais cela y ressemble. Laurent Nouvion pense que rien ne changera vraiment au niveau des rapports majorité opposition avec l’élection à la présidence de Jean-François Robillon. Il l’a dit en tirant les rois devant une petite centaine de personnes.

La ligne politique sera la même avec peut être, il le redoute, pour s’affirmer une volonté plus forte de politisation de la société. C’est un peu wait and see… avec un thème récurent qui se profile, la mise sous surveillance de la majorité par rapport au nouveau conseiller de gouvernement. Voila une suspicion qui sera sans doute jugée offensante par les concernés et aussi malsaine que la situation dénoncée par le leader de l’opposition qui entend bien ne céder a aucun chant des sirènes. Il a apparemment du mal à sortir de sa ligne habituelle : la critique systématique et particulièrement les attaques contre Stéphane Valeri, alors que le Prince Souverain a pourtant appelé à plusieurs reprises à dépasser les clivages partisans et à l’union derrière Sa personne, dans l’intérêt du Pays. L’intérêt du pays passe justement par une meilleure concertation entre le Gouvernement Princier et le Conseil National, dans le respect des prérogatives de chacun. Dans, ce but, la présence au sein du Gouvernement Princier de l’ancien Président du Conseil National, est un atout indéniable.

Gérard Bertrand élu Président de la Commission de l’Education et de la Jeunesse du Conseil National

L

es membres de la Commission de l’Education et de la Jeunesse, réunis le lundi 25 janvier 2010, ont élu M. Gérard Bertrand, Président de la Commission.

Membre de l’Union pour la Principauté (UP) depuis 2001, il l’a présidée de juin 2007 à janvier 2009. Elu Conseiller National en février 2008, il est, notamment, membre de la Commission de l’Education et de la Jeunesse.

Kinésithérapeute libéral depuis 1975, il est VicePrésident de l’Association des masseurs-kinésithérapeutes de Monaco.

Médaille d’argent de l’éducation physique et des sports, Gérard Bertrand est également Président de la Fédération Monégasque de Judo et du Judo Club de Monaco.

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La Principauté

FISCALITE • Une récente décision du tribunal administratif de Marseille pourrait exonérer des impôts les Français nés à Monaco

Fin d’une injustice fiscale pour les enfants du pays?

Une anomalie de plus de 50 ans qui a provoqué un véritable exode semble enfin destinée à être corrigée PAR PATRICE ZEHR

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n sait que Monaco a fait des efforts considérables et continue à en faire pour échapper à tout soupçon sur ses comportements fiscaux internationaux. Cela a un coût bien sûr pour le paysage financier monégasque. Cʼest le prix de la transparence acceptée. Lʼéthique fiscale cependant doit être réciproque. On peut espérer, sans en être encore totalement certain, quʼune injustice vieille de plus dʼun demi-siècle est en train dʼêtre réparée.

Cette injustice concerne les enfants du pays de nationalité française. Il sʼagit dʼune communauté résidant depuis toujours à Monaco, qui y est née, qui vit et travaille en Principauté. Cette communauté finance les systèmes sociaux monégasques et en est bénéficiaire. On paye des impôts et on cotise pour des prestations de réciprocité. On ne voit donc pas pourquoi ces français devraient payer des impôts à la France qui ne leur donne rien en échange de leur imposition.

■ Une anomalie qui remonte à 1962...

Et pourtant cʼétait le cas. Depuis 1962 seuls les français établis à Monaco avant 1957 étaient exonérés dʼimpôts. Un certificat de domicile renouvelé tous les trois ans apportant la preuve dʼune présence constante. Il sʼagissait alors, en 1962, suite à une querelle politique grave, dʼune mesure de rétorsion de la France. Il sʼagissait également de mettre un terme à un exode de français vers un oasis fiscal de proximité.

Depuis, cʼest un fait acquis, un français qui vient sʼinstaller à Monaco nʼen retire plus aucun bénéfice fiscal, contrairement à un belge, un norvégien ou un guatémaltèque. On peut discuter dʼailleurs sur cette limitation arbitraire de la souveraineté fiscale monégasque par lʼEtat français, mais cʼest un autre problème.

Les exonérés apparaissaient donc comme une espèce en voie dʼextinction lente mais certaine.

Il y a eu cependant un effet pervers de plus en plus grave, conséquence de cette discrimination fiscale. Les français de Monaco, incapables dʼassumer financièrement les loyers locaux et lʼimposition française, quittaient la Principauté de plus en plus nombreux. Cet exode mettait en danger la présence physique des français de Monaco, composante de lʼidentité de la Principauté et communauté étrangère la plus importante. Et voila quʼune décision de justice risque de mettre un terme à la fin annoncée dʼune espèce enfin légitimement protégée.

■ La logique sʼimpose, enfin Alors que les autorités monégasques envisageaient de rendre le certificat de domicile fiscal héréditaire cʼest a dire légal à des enfants nés à Monaco de parents déjà «privilégiés» et donc exemptés dʼimpôts, le tribunal administratif de Marseille dit la même chose mais différemment.

On peut résumer ainsi lʼarrêt : Les français nés à Monaco et y vivant de façon stable, ne sont pas tenus à payer des impôts en France.

Cela parait logique. Mais comme cela concerne plus dʼun millier de personnes il faut être prudent. Ça nʼest pas encore totalement gagné. Voila tout de même un arrêt qui doit faire jurisprudence et qui constate une anomalie de plus de 50 ans, à lʼissue dʼun procès de plus de 7 ans.

Il faut bien voir que la décision judiciaire est une révolution par rapport à la doctrine fiscale française, qui se jugeait bien assise et inébranlable. Les avocats, maitre Fontana et Escaut, peuvent être fiers de leur combat persévérant et argumenté, salué par Christophe André

Frassa, Sénateur représentant des français de lʻétranger et enfant du pays, qui connaît le problème sur le bout des doigts.

Cʼest pour lui la fin dʼune «interprétation abusive». Il nʼest jamais trop tard, cʼest vrai, pour faire plus juste.

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■ Bercy acceptera-t-il la nouvelle règle?

Cela étant il ne faut pas sousestimer la puissance de la bureaucratie de Bercy et son irritation face à lʼévident manque à gagner qui se profile. Les modalités dʼapplications restent à définir et dépendront dʼ une instruction au centre des impôts de Menton, celui concerné par le Ministère français des Finances… inutile de dire que ce centre croule déjà sous les demandes dʼexonération avec effet rétroactif.

Lʼarrêt datant du 2 septembre…. Tout devrait être finalisé au bout de 6 mois… ce mois-ci, donc, normalement.

Mais il est de bonne guerre dans ce genre de dossiers sensibles de jouer le temps. Exemple lié, celui des défiscalisations des heures supplémentaires. Jean-Claude Guibal, Député-maire de Menton, était intervenu en 2008 et 2009 auprès dʼEric Woerth, Ministre du Budget, des Comptes Publics, de la Fonction Publique et de la Réforme de lʼEtat, pour obtenir la défiscalisation des heures supplémentaires effectuées par les Français qui travaillent notamment à Monaco. Le principe de la défiscalisation avait été admis par le Ministre lors de sa visite en Principauté de Monaco, en mai 2009.

Or, depuis, Bercy nʼayant pas encore transmis au centre des impôts lʼinstruction fiscale qui doit permettre la mise

en application de la défiscalisation des heures supplé supplémentaires, Jean-Claude Guibal précise dans un communiqué quʼil a de nouveau relancé le Cabinet du Ministre, afin que lʼinstruction soit transmise dans les plus brefs délais. Il vient enfin dʼobtenir satisfaction. Il a pris connaissance avec satisfaction de la publication au bulletin officiel des impôts en date du 14 janvier 2010, de lʼinstruction fiscale de la direction générale des Finances publiques en vertu de laquelle les travailleurs transfrontaliers français, dont ceux travaillant à Monaco, vont bénéficier dʼune exonération fiscale pour lʼintégralité de la rémunération de leurs heures supplémentaires.

Encore un peu de patience et on verra si une injustice aujourdʼhui inutile, mettant en péril la pérennité de la présence des Français à Monaco va être réparée.

Si lʼadministration fiscale française va accepter une nouvelle règle, un peu plus coûteuse mais tellement plus éthique, imitant ainsi les efforts de Monaco dans ce même domaine.

Le “chant du départ” de Jean-Paul Proust J

ean-Paul Proust aura 70 ans le 3 mars prochain. Il avait décidé de prendre une retraite méritée à cette date. Le calendrier politique faisant bien les choses, c’est en mars que le Ministre d’Etat, après 5 ans, va céder sa lourde charge à son successeur Michel Roger.

Le 14 janvier dernier, Jean- Paul Proust dressait devant la presse, un état des lieux sous forme de bilan. On comprend sa satisfaction de pouvoir affirmer «les signes de la reprise se confirment, nous sommes sur la voie de la prospérité retrouvée». Certes on pourrait faire remarquer que la pos reprise est à la merci d’un nouvel accident international, toujours possible. On pourrait surtout souligner que si la prospérité est retrouvée, mena c’est qu’un moment elle a été en partie perdue ou pour le moins menacée, ce que son Gouvernement a eu bien du mal à admettre, malgré les questions pressantes de la majorité UPM et des approches plus réalistes.

Mais l’essentiel est ailleurs, c’est que la crise, assumée ou non, a été gérée. Certes rien n’est parfait, loin de la, on ne reviendra pas sur ce qui fâche, mais sur un constat globalement positif- Monaco ne s’en est pas déles trop mal tiré. Le pays a été secoué mais a tenu la mer, sans se trop délester- un peu quand même- et sans vraiment s’appauvrir. Autre motif de satisfaction du Ministre, la sortie de la liste grise de l’OCDE, une action cependant toujours en cours de consolidation et de crédibilité. tra Le Ministre d’Etat a salué bien sûr, après avoir rendu hommage au travail de Jean – Jacques Campana, l’arrivée au Gouvernement de Stéphane Valeri. Ce dernier aura bien besoin de sa force de travail pour faire face aux défis résumés par le Ministre : suivi du nouvel hôpital, dialogue social ( « plus facile à dire qu’à faire ») et insertion dans la vie économique des jeunes diplômés monégasques. Il y avait chez le Ministre un peu de jubilation contenue, il a le sens du paradoxe et de l’humour, à voir venir à ses cotés celui qui était parfois en face et de mettre l’élu à l’épreuve du pouvoir exécutif.

Jean Paul Proust aura été un homme de dialogue malgré des coups de sang parfois excessifs, mais rarement antipathiques. Il aura su tenir compte de la volonté des Monégasques, affirmée et confirmée dans deux scrutins législatifs. Il aura tenté d’instaurer, malgré d’évidentes réticences et oppositions, un équilibre institutionnel plus conforme à l’esprit des Institutions, en donnant au Conseil National sa place. Il aura été le Ministre du logement et des réformes de société voulues par les Monégasques et impulsés par les élus UPM, sans rien céder des prérogatives du Gouvernement Princier. Il aura dû gérer un changement de style, qui se transforme petit à petit en changement d’état d’esprit. Il s’en va en laissant malgré la bourrasque mondiale, un Monaco qui a les moyens de nouvelles ambitions. Quand on laisse des regrets, il est moins pénible de partir...

(P.Z.) Photo © DR

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La Principauté

l’Actualité l’

Février 2010

SURETE PUBLIQUE • Bilan très positif de l’année écoulée dans la lutte contre les délits

Monaco est toujours un pays très sécurisé ALAN PARKER-JONES ors des traditionnels vœux de la direction de la sureté publique, André Muhlberger a présenté le bilan de l’année écoulée concernant la sécurité en Principauté. Les résultats sont satisfaisants. «Nous enregistrons cette année encore une baisse, mais je préfère retenir la consolidation d’une situation qui se situait déjà à un très bon niveau», a déclaré le directeur de la Sureté Publique, en notant que «la délinquance générale, qui regroupe l’ensemble des faits constatés en Principauté est en recul de –1,49%, soit moins 29 faits».

Les coups et blessures sont, eux, en recule de 6,3% soit moins 5 faits cette année.

Quant aux cambriolages on enregistre une baisse de –16,4%, on passe de 61 à 51 faits, dont 33% de baisse des cambriolages de locaux d’habitation (30 faits contre 45 l’année précédente). Enfin, concernant la sécurité routière, la sûreté publique déplore cette année 227 accidents corporels (aucun mortel) contre 234 en 2008, soit une baisse de 3%.

S.A.S. le Prince Albert a ensuite rappelé toute l’importance qu’il accorde à la sécurité en Principauté : «C’est souvent un facteur déterminant dans le choix de s’y installer. Une attente forte de nos résidents et l’un des points majeurs de la qualité de vie de notre pays. La présence policière sur la voie publique doit être soutenue et visible ».

PAR

L

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

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“ Le Beausoleil de Monaco”

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MONACO EN BREF

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☞ Expo au Musée des Merveilles à Tende.

«A l'aube des écritures» Jusqu'au 31 mars 2010. Cette exposition est axée sur les gravures et les peintures de l’âge du Cuivre et de l’âge du Bronze en Eurasie. Ce thème est exploré à travers les régions allant de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique pour mettre en évidence aussi bien les différences entre les sujets peints ou gravés abordés que les résonnances des expressions humaines inscrites sur les roches durant l’âge des métaux dans ce vaste continent. Cette exposition vous propose donc un voyage archéologique qui transportera le visiteur du Portugal à la Corée, de la Sibérie à l’Inde, avec, au centre de ce magnifique codex de pierres, le site incontournable de la Vallée des Merveilles. Musée des Merveilles Avenue du 16 septembre 1947 - 06430 Tende - Horaires d’ouverture De 10 h à 17 h 00 - Fermeture hebdomadaire le mardi. ☞ Le Musée Océanographique de Monaco accueille Damien Hirst du 2 avril au 30 septembre 2010. Figure incontournable dans l’univers de l’art contemporain, son exposition, Connucopia, présente plus d’une soixantaine d’œuvres majeures de l’artiste, dont ses premières peintures et sculptures.

Elle rassemble un ensemble exceptionnel de ses créations, retraçant les 15 dernières années de sa carrière. Des œuvres n’ayant jamais été exposées seront dévoilées. ☞ Venez-vous plonger dans l’univers des forêts tropicales du photographe Cyril Ruoso, une opportunité d’admirer les merveilles qu’elles renferment et que l’on doit à tout prix préserver. Exposition Cyril Ruoso : galerie des pêcheurs – parking des Pêcheurs – Monaco-Ville jusqu’au 28 mai 2010. ☞ La talentueuse photographe Ellen Fernex membre du Comité Monégasque de l’association Internationale des arts plastiques auprès de l’UNESCO, expose ses photos sur l’Amazonie, région qui l’a fascinée par ses espaces infinis où se marient la forêt et l’eau dans une débauche de couleurs et dans laquelle vivent en symbiose avec leur environnement des indiens isolés de tout. Ellen Fernex réalise également des photos-peintures dans lesquelles le mystique se mêle à la vie. Elle est aussi poète : «oh ! Amazone, ne pas te blesser, ne pas égorger ta forêt, ne pas prostituer tes eaux, pour toute notre planète». Comme elle aime le souligner «l’Amazonie est un capital de Vie pout toute notre planète, qu’il faut respecter et sauvegarder à tout prix». «Brulant Brésil», Ellen Fernex à la cité des voyageurs (dans l’agence de voyages : Voyageurs du Monde) : 4 rue Maréchal Joffre, Nice, jusqu’au 27 Février 2010. www.vdm.com, fernex@unice.fr, www.artsophia.com. ☞ Présentation du programme de fidelité de Willow Stream, les Spa du groupe Fairmont. Le Gratitude Circle encourage la clientèle de ces Spa à transmettre les belles sensations éprouvées lors de leur visite à leur œuvre de bienfaisance locale favorite. Le concept est tout à fait simple : les clients Spa enregistrent leur groupe d'amis dans le Willow Stream Spa local. Ils peuvent enregistrer leur club de lecture, leur équipe de golf ou leur groupe de jardinage, ou juste leur groupe d’amis. Ils choisissent alors une œuvre de charité ou une association à but non lucratif qui sera bénéficiaire d’un pourcentage des ventes Spa chaque fois que leurs membres feront des achats. A la fin de chaque trimestre, Willow Stream remettra une donation correspondant au 10 % de leur facture Spa (que ce soient des traitements, de la vente de produits et de repas, hors impôts et gratuités) à l’œuvre de charité de leur choix.

VOEUX MAIRIE

Les chantiers de 2010

n présentant ses vœux à la presse le 19 janvier, le E Maire de Monaco a fait le

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tour des chantiers et opérations prévus, et insisté sur le souci constant de la municipalité de se maintenir au plus près des administrés. C’est ainsi que Georges Marsan a annoncé la prochaine ouverture d’une mini crèche, installée dans un appartement «villa les pins» qui pourra recevoir jusqu’à 9 berceaux.

Une mini structure donc, pour répondre à une demande croissante de places pour «caser» les tous petits.

Concernant les grands travaux, le maire a indiqué que «le projet de la future médiathèque est quant à lui confirmé. C’est une réalisation qui va changer réellement la vie des résidents. Dans un même lieu de 5000 m² situé sur les délaissés SNCF, nous aurons d’ici 2013 un espace entièrement dédié à la culture et aux loisirs.» Et de préciser qu’un livret a été édité par la Bibliothèque Louis Notari suite à la célébration de son centenaire. L’autre grand chantier est bien sur celui du marché de la Condamine «très attendu par les monégasques et les maraîchers, je vous confirme que ce projet communal financé sur le budget de l’Etat, débutera bien en 2010. C'est un projet complexe et coûteux dont la réalisation s'étalera sur plusieurs années. En 2010, les travaux de réaménagement des voies de circulation et de la place d’Armes seront lancés. La restructuration de la halle du marché devrait débuter en 2011. Le marché qui est le cœur populaire de la Principauté est bien évidemment au centre de nos priorités».

Fidèle à la culture et au patrimoine de la Principauté, Georges Marsan a conclu son allocution en présentant ses vœux en monégasque : «U consiyu comünale se zunta a min per ve porze i nostri augüri sciurii per l’anu noevu».

VOEUX MAIRIE

☞ Si vous êtes du côté de Nice, faites un tour au forum d’urbanisme et d’architecture, pour visiter l’exposition « Habiter écologique, quelles architectures pour une ville durable » cette exposition nous fait découvrir le travail visionnaire de certains archiarchi tectes des années soixante qui ont su propro poser un espace de vie respectueux, à la fois, de l’homme et de la planète.

Aujourd’hui leurs idées se concrétisent et l’architecture éco responsable se généralise, les éco-quartiers se multiplient et on pense déjà aux villes 100% durable. Forum d’urbanisme et d’archid’archi tecture, 1 place Pierre Gautier : tel 04 97 13 31 51 ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30 et le samedi de 9h à 13h jusqu’ au 27 février 2010. ☞ Bus de la CAM : grandes nouveautés, avec notamment un nouveau système de billet et de validation. La nouvelle carte électronique sans contact, introduite progressivement depuis septembre avec les abonnements « moins de 26 ans », est aujourd’hui élargie à tous les abonnés. La carte est créée gratuitement. Elle s’obtient en se rendant aux bureaux de la CAM ou par correspondance (sauf pour les clients de moins de 26 ans et plus de 60 ans). Une photo d’identité doit être transmise avec le nom, prénom, date de naissance, adresse et numéro de téléphone, ainsi qu’un chèque du montant du titre de transport souhaité et une enveloppe timbrée à l’adresse du demandeur pour le retour. Une fiche de renseignements est disponible sur le site de la CAM (http://www.cam.mc/), à la rubrique «Formulaires».

La photographie du mois Une nouvelle voiture électrique ? Ou bien un évadé des autos tamponneuses ? Les policiers sont quand même bien surpris....

Février 2010

La Principauté

Monde & Solidarité

ASSOCIATIONS • Après la création d’un terrain de sport dans l’école de Tazert, l’ONG monégasque M.M.M. réalise un nouveau projet

Construire un collège au Maroc PAR JEAN-PHILIPPE LUCAS

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ission Monaco Maroc (M.M.M) poursuit son action de développement durable au sein du village de Tazert, situé à une cinquantaine de kms de Marrakech en plein pays berbère. LʼO.N.G. Monégasque récemment créée ne chôme pas, après la construction dʼun terrain de sport dans lʼécole primaire du village (voir La Principauté n°75, juillet/août 2009), elle suit la construction dʼun collège qui verra le jour au printemps 2010, donnant la possibilité à 600 élèves de poursuivre leur scolarité, sans oublier les autres projets de développement.

Nous avions quitté lʼassociation après lʼinauguration du terrain de sport de lʼécole primaire du village en juillet 2008. Ce projet a suscité des envies. En effet, une autre école située dans un village voisin a décidé de créer elle aussi un terrain de sport pour enseigner lʼéducation physique, comme quoi les bonnes idées sont contagieuses ! Mais pour que cette installation sportive apporte un vrai travail éducatif, il fallait trouver un animateur sportif pour sʼoccuper des enfants après lʼécole et pendant les vacances scolaires, et une assistante sociale pour recenser les besoins des jeunes et des familles. Brahim Bik président de lʼassociation locale Adwa Tazert et Michèle Moll présidente de M.M.M ont embauché en janvier 2010 deux jeunes motivés prêts à sʼinvestir dans le domaine socio-éducatif. Rémunérés par lʼO.N.G monégasque Ils bénéficieront également dʼune formation avec lʼassociation Al Karam à Marrakech (partenaire de M.M.M.). Comme on le voit lʼéducation et la formation sont deux piliers sur lesquels repose le travail de lʼassociation monégasque, qui espère pour lʼavenir créer des emplois dans le développement durable pour les jeunes du village. On comprend alors lʼimpatience de ces derniers à poursuivre leurs études. Lʼouverture prochai-

ne du collège (septembre 2010) va apporter de lʼespoir. Les travaux sont bien avancés (ils en sont à la moitié) et lʼinauguration est prévue au printemps prochain. Cet établissement est le fruit dʼune belle collaboration entre le ministère de lʼéducation nationale, les différents pouvoirs publics marocains, M.M.M et le consulat du Maroc à Monaco. Ce projet répond exactement aux attentes du gouvernement : améliorer les conditions de vie des populations rurales en augmentant le taux de scolarisation, point de départ de la mise en place de programmes de formations professionnelles. En revanche, le ministère nʼa pas pu, par manque de moyens financiers, voter le budget pour construire lʼinternat. LʼO.N.G espère trouver de généreux donateurs. Car nʼoublions pas que, sans lʼinternat, les jeunes résidant dans les montagnes nʼauront aucune chance de poursuivre leur scolarité, les mettant ainsi dans une situation de grande précarité. Comme on le voit les programmes avancent, gérés par une vraie politique de développement durable dans laquelle lʼhumain reste au cœur des projets.

Photo : Michèle Moll devant le chantier du collège... les travaux avancent !

FONDATION ALBERT II

Pour sauver les forêts du Congo

a fondation Albert II de Monaco a mis en place un L vaste programme de protection des forêts du bassin du Congo en développant des projets de gestion

Photo © DR

durable tout en protégeant les droits des Pygmées menacés par la déforestation. LʼAmazonie nʼest pas la seule région (malheureusement) du monde à être touchée par la déforestation, il en existe bien dʼautres et, le bassin des forêts du Congo en est une.

Cette région fait partie des grands réservoirs mondiaux de bois. Elle possède une biodiversité dʼune grande valeur, mais court le risque de disparaître si rien nʼest fait. Depuis plusieurs années, elle est victime dʼune déforestation sauvage (style AVATAR) de la part des compagnies forestières, qui détruisent tout sur leur passage sans penser à son avenir et encore moins à celui des populations indigènes. Ces compagnies qui contrôlent la majorité des zones (36% sur les 50 millions dʼhectares et dans laquelle vivent plus de 500 000 pygmées) sont en ligne de mire des ONG qui souhaitent inverser cette destruction intensive en convainquant les entreprises forestières de respecter les autochtones, et que lʼexploitation du bois, si elle est pratiquée de manière durable, donne une valeur à la forêt.

Malgré un marché mondial qui ne demande aucune garantie de légalité ou de durabilité, la T.F.T (organisation internationale qui préserve les forêts tropicales), la congolaise industrielle du bois et la fondation Prince Albert II ont osé proposer aux entreprises forestières de se diriger vers la certification F.S.C (Forest Stewardship Council) reconnue sur le plan international, (www.fsc.org), elle est la garantie que les populations sont respectées et que la gestion de la forêt est durable. Certaines compagnies ont été séduites par cette nouvelle approche, tout en restant sceptiques face à deux obstacles majeurs : le coût lié à la mise à niveau exigée par la certification et la complexité de la question sociale des autochtones. Voilà pourquoi la fpa2 a créé le C.E.S (centre dʼexcellence sociale). Ce centre va former 20 jeunes anthropologues qui vont conseiller, répondre et encourager les entreprises forestières à exploiter intelligemment la forêt tout en respectant les droits et la culture des pygmées. Déjà des signes encourageants apparaissent. En effet, quelques industriels ont compris que loin dʼêtre une perte, ce type de gestion pourrait devenir une initiative très rentable, surtout actuellement où la demande internationale est de rechercher des produits issues du développement durable.

Malheureusement, seuls 400 000 hectares sont sous certification F.S.C, une goutte dʼeau.

Malgré tout Le C.E.S et la TFT restent optimistes, ils peuvent compter sur des partenaires prêt à renforcer leur collaboration : LʼIFIA (regroupement de syndicats forestiers), Virgin média, Fondation Chirac, Leroy Merlin, Castorama, Monsieur Bricolage… Alors nʼhésitez plus, vous aussi, faites un geste, demandez à votre magasin du bois certifié FSC, vous inciterez les grands groupes à acheter leurs stocks dans des zones qui respectent les forêts et les populations locales. Grâce à nos comportements de consommateurs responsables, nous pouvons changer les choses et obliger les grandes marques à être vigilantes dans leurs achats sur le marché mondial.

FONDATION ALBERT II

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AIDES • La Principauté a décidé de fédérer ses acteurs

Monaco se mobilise

pour le séisme d’Haiti S

uite au violent séisme qui a frappé Haïti le mardi 12 janvier, la Principauté de Monaco a décidé de fédérer ses acteurs humanitaires (Gouvernement Princier, Croix-Rouge monégasque et une vingtaine d’ONG) pour soutenir un projet commun : MONACO COLLECTIF HAÏTI. Les fonds récoltés seront utilisés pour aider le pays à se reconstruire. En lien avec les autorités locales, pour aider à la reconstruction d’une structure publique principalement dans le domaine de la Santé et/ou de l’Education ; dans le respect des normes environnementales, sismiques et anticycloniques afin d’établir un Photo © DR projet durable.

Pour toute personne qui souhaiterait être associée à ce projet : établir un chèque à l'ordre de MONACO COLLECTIF HAÏTI et l’adresser à l’organisation de son choix* qui se chargera de le transférer au fond spécial créé à cette occasion. La Mairie de Monaco versera 20.000 euros sur le compte du Collectif.

Par ailleurs la Poste Monaco, en partenariat avec la Croix Rouge Monégasque et avec l’accord du Gouvernement Princier, lance un Prêt à timbrer - PAT - «Solidarité avec Haïti». Vendues au prix de 1 euro, ces enveloppes permettent à chacun de soutenir Haïti, 44 centimes d’euros étant reversés à la Croix Rouge Monégasque. (*) : Act For Nature, ADSF, Aide au Père Pedro Opéka, AMADE Monaco, AMADE Mondiale, Amitié Sans Frontières Internationales, AMREF, Artistes en Mouvements, Association Monaco Asie, CARITAS, Children & Future, Croix Rouge Monégasque, Direction de la Coopération Internationale, ECPACT Monaco, Fight Aids Monaco, Les Amis du Liban, Mission Enfance, Monaco Aide et Présence, NAMASTE, Needs International, Ordre Souverain de Malte (Association Nationale monégasque), Peace and Sport, WFE)

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10 La Principauté

Art & Culture

LIVRES • Stefan Zweig conté par Laurent Seksik

Le voyage éternel d’un grand écrivain E

té 1934 le grand écrivain autrichien Stefan Zweig est à Nice accompagné de sa maîtresse. Ils séjournent à l’hôtel Westminster, font des ballades sur la Promenade des Anglais et assistent au concert de leur ami Toscanini et aux Ballets de Monte-Carlo. Ils sont heureux mais fuient l’Allemagne nazie. En 1942, ils se suicident à Petrópolis au Brésil. L’écrivain niçois Laurent Seksik nous fait entrer dans les profondeurs de leurs personnalités torturées en nous racontant les six derniers mois de leur vie.

Photo © AC Stefan Zweig est un écrivain adulé et lu par des millions de personnes, il a pour ami Romain Rolland, Thomas Mann et…

Freud inventant même le style romanesque psychanalytique.

Malgré cette gloire littéraire il est poursuivi par ses peurs.

L’auteur du « joueur d’échecs » est un séducteur mélancolique, infidèle et dépressif.

Pacifiste convaincu sans jamais vraiment s’engager, il refuse de militer ou de signer des pétitions, il a peur de tout. L’arrivée d’Hitler au pouvoir va bouleverser sa vie.

Il décide de fuir avec sa maîtresse « Lotte ». Londres, New-York et finalement Petrópolis au Brésil. Les horreurs de la guerre le plongent dans un immense désespoir, le monde qu’il avait connu tombait en ruine, celui de Vienne, des valeurs, de la tradition, ses amis étaient morts. Les nazis l’avaient brisé. Commence alors une longue descente aux enfers jusqu’à l’issue fatale. Entre roman et biographie, Laurent Seksik nous décrit ce lent processus de décomposition des forces de l’âme d’un écrivain de génie face à lui-même et à un événement qui a bouleversé le monde, et d’une femme asthmatique prête à mourir par amour.

(J.P.L.)

EXPOSITION • Dans les jardins des Bouligrins

Franz Stähler Les sculptures D

u 14 février au 16 mars 2010, les sculptures de l’artiste allemand Franz Stähler prendront place dans les Jardins des Boulingrins. L’exposition, intitulée « Offrande », est un hommage poétique à la nature, célébrée à travers une série d’œuvres mêlant céramique, bois, verre, tissu et acier.

Photo © DR

La manifestation est organisée par l’association monégasque Terres méditerranéennes avec le soutien de MonteCarlo SBM et de la Direction des Affaires Culturelles. Ce nouveau projet de Franz Stähler a été créé spécifiquement pour les Jardins des Boulingrins. “Pour Stähler, l'art public est le moyen de partager une intuition sur la nature et la réalité des choses. Stähler interroge l'objet dans ses fonctions essentielles par rapport à l'environnement ; ses sculptures jouent avec l'espace, en établissant une relation avec l'air, la terre e l'eau, jusqu'à transformer la logique apparente du jardin. A travers une forte synthèse entre forme, structure et matériel, l'artiste en vient à détourner la fonction de l'objet : ainsi, de la rencontre entre la « préciosité » de la matière première – les scories d'une finition de qualité comme le verre de Murano – et la fonctionnalité des formes de la palette – instrument symbolique du commerce mondial – l'« Offrande » de Stähler investit la société globale en révélant de nouvelles valeurs et un regard différent sur les choses”. (Luca Bochicchio, critique d’art).

Février 2010

EXPOSITION • Anticipations sur l’événement culturel de l’été du Grimaldi Forum

Kyoto-Tokyo, passé et présent du Japon

Catherine Alestchenkoff : “Nul part au monde une aussi grande variété de traditions”

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PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER

u 14 juillet au 12 septembre 2010, le JAPON sera à l’honneur au Grimaldi Forum Monaco. Présentation de ce nouvel événement estival par Catherine Alestchenkoff, directeur des événements culturels.

■ Pourquoi ce thème ?

Catherine Alestchenkoff : “Le Japon est véritablement surprenant. Nul part au monde n’existe une aussi grande variété de traditions toujours vivantes ni de coutumes ancestrales coexistant avec une modernité futuriste et un esprit d’avant-garde ! Son histoire et sa culture d’hier et d’aujourd’hui sont comme reliées entre elles et c’est sans doute la raison pour laquelle le Japon ne laisse pas indifférent deux générations aussi distinctes que celle des « aficionados » de la culture traditionnelle du temps des Samouraïs que toute une jeune génération de consommateurs et spectateurs de mangas et de films d’animation… comme si le secret du Japon résidait dans le fait que rien n’était séparé. Les mystères de cette civilisation - aux multiples facettes – ont ainsi motivé notre intention de la dévoiler, de la rendre un peu plus accessible à tous et d’être à l’honneur de notre programmation cet été, à l’occasion de notre dixième anniversaire”.

■ Pouvez-vous nous révéler quelques exclusivités de cette exposition ?

CA : “L’exposition « Kyoto-Tokyo, des Samouraïs aux Mangas » est une invitation au voyage dont l’histoire débute au VIII è siècle jusqu’à nos jours, de Kyoto à Tokyo et entre les deux la route historique du Tōkaidō, qui relie l’ancienne à la nouvelle capitale du Japon, devenu aujourd’hui l’un des acteurs essentiels de la modernité, où règnent la créativité, l’innovation, voire l’excentricité. Le sujet est immense et inédit. Le commissariat est confié à M. Jean-Paul Desroches, Conservateur général au Musée Guimet à Paris et M. Hiromu Ozawa, Directeur de l’office de l’histoire urbaine au Musée Edo-Tokyo, qui se sont également assurés la contribution de nombreux experts dans chaque thème abordé. Plus de six cent pièces vont illustrer cette histoire dont des œuvres de grande qualité – classées Biens culturels - issues des collections des musées nationaux de Tokyo, de Kyoto, du Seikado Bunko Art Museum et d’Edo-Tokyo ainsi que des prêts complémentaires provenant d’institutions occidentales : Victoria & Albert museum de Londres, Musée Guimet, Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, Musée Stibbert de Florence, Museo d'Arte Orientale de Venise et de Turin , les Musées d’Art asiatique de Berlin et de San Francisco. Kyoto, l’ancienne capitale impériale, est le cœur battant des traditions du Japon. Le Kyoto médiéval – image d’un Japon féodal si souvent représenté dans les mangas – est une cité riche d’œuvres d’art dont seront présentées les plus beaux spécimens en particulier des rouleaux peints de l’Ecole Kano, des paravents à feuilles d’or illustrant les « Matsuri » fêtes populaires qui chaque année à des dates précises animaient la ville et à travers aussi des figures symboliques du japon qui ont assuré sa suprématie jusqu’au XVIe siècle : les samouraïs – illustrés par des armures, casques et sabres les moines et les « lettrés » à l’origine des plus beaux joyaux de la littérature japonaise. Lieu historique, le Tōkaidō, axe de communication entre les deux pôles où bat le cœur du pays, fut l’objet d’un trafic constant, avec à l’horizon la perspective obsessionnelle du Mont Fuji qui n’a cessé d’inspirer au cours des siècles les créateurs : peintres, graveurs, photographes, cinéastes… L’exposition de séries d’estampes éditées par des maîtres du XIX e siècle, Utagawa Hiroshige et Hokusaï illustrant les 53 relais du Tokaido trouveront un écho de cette même thématique à travers la présentation d’albums de photographies sorties à titre exceptionnel des réserves du musée Guimet, partenaire de cette exposition.

Enfin, Tokyo se révèlera au public en plusieurs étapes : l’après-guerre (de 1950 à 1964) symbolisée au cinéma par les films de Mizoguchi et Kurosawa et sur le plan architectural par l’urgence de la reconstruction à travers l’œuvre de Kenzo Tange qui signa une audacieuse réalisation l’Olympiade de Tokyo, symbolisant l’un des temps forts de l’histoire du Japon, Les Jeux Olympiques (1964) précédés de l’inauguration du Shinkansen (le train à grande vitesse reliant Tokyo à Kyoto) illustré par des maquettes, film et images empruntés à la Japon Railways. Enchaîne l’évocation d’un Japon ultra- moderne connu dans le monde entier pour l’invention d’une robotique d’autant plus performante que les Japonais restent fascinés par « l’âme » des objets puis, autre phénomène culturel en pleine expansion : l’univers des Mangas dont sera développée une large section qui entend offrir un panorama complet de l’histoire du manga et de l’animation des origines à nos jours, illustrés par les planches de célèbres mangakas contemporains comme Mizuki Shigeru, Kazuo Kamimura, Masashi Kishimoto (Naruto), les Clamp sans omettre d’évoquer le père fondateur, Tezuka Osamu (père d’Astro boy). Le retour à l’écologie (1995-2005) développé tant dans l'Architecture que dans le Design reste un propos majeur du Japon d’aujourd’hui, trouvant une légitimité encore plus fervente ici même à Monaco connaissant l'implication de S.A.S. Albert II sur ce sujet. Il sera abordé par l’architecte de renom, Shigeru Ban. Un panorama de la jeune scène artistique japonaise partagée entre l’esthétique traditionnelle et l’omniprésence de la technologie conclura cette histoire comme pour mieux jeter un pont entre passé et modernité”.

La Principauté

Art & Culture

Février 2010

MUSIQUE • Mercredi 17 février au Palais de l’Europe concertos pour violon et orchestre

“L’Ensemble Baroque de Nice” à Menton...

Et tous les vendredis les conférences culturelles des Amis des Arts des Lettres !

«L

PAR

AMANDA COUTELLE

’Ensemble Baroque de Nice» qui célébrait ses 25 ans d’existence en 2007 est composé d’un noyau d’une douzaine de musiciens jouant tous des instruments anciens, sa réputation dépasse largement le cadre de la ville où il a été créé…

Placé sou la direction de Gilbert Bezzina, précurseur du renouveau du violon baroque en France, l’ensemble a pour volonté première de restituer une musicalité fondée sur une connaissance approfondie des interprétations des XVIè et XVIIè siècles. Après de classiques études de violon au Conservatoire, Gilbert Bezzina collabore avec différentes formations telles que l’Opéra de Nice, les concerts Colonne, Pasdeloup, l’Orchestre de chambre Gulbekian de Lisbonne, et fonde en 1965 la Société de Musique Ancienne de Nice. Directeur de l’Ensemble Baroque qu’il a créé en 1982, Gilbert Bezzina assure depuis 1994, la direction artistique du «Vieux-Nice Baroque en Musique», saison de concerts se déroulant d’octobre à mai dans les églises et chapelles baroques. Au programme du concert du mercredi 17 février qui sera donné à 20h30 au Palais de l’Europe concertos pour violon et orchestre : Bach, Vivaldi, Leclair (Réservations : Tél. : 04 92 41 76 95 – (Gratuit pour les moins de 14 ans accompagnés) ■ Les vendredis culturels des Amis des Arts des Lettres de Menton…

Jean Bodard et Louis Amoretti co-présidents de la Société des Amis des Arts et des Lettres de Menton animent la vie culturelle de leur ville en proposant, tous les vendredis des conférences remarquables par la qualité des intervenants.

Au programme : art, littérature, musique, cinéma. Après Christian Loubet qui a captivé le public vendredi 22 janvier avec l’évocation du peintre Turner, le 29 janvier à 15h30 c’est Louis Amoretti qui est venu parlé d’un sujet rarement

Photo © MM

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

P

aris rend «un premier» hommage à Albert Camus, peut-ont lire dans toute la presse… c’est oublier, ou ne pas avoir été attentif, au véri véritable «premier» hommage rendu en France au Prix Nobel de littérature par la ville de Nice et son maire d’alors Jacques Peyrat, hommage rendu à la Bibliothèque Louis Nucéra en présence de sa fille très émue de ce premier geste : Catherine Camus (les journalistes ont parfois la mémoire courte pour ne pas dire sélective !)

Catherine Camus qui avait 14 ans lors de la disparition tragique de son père, avoue qu’elle n’avait pas lue alors son œuvre à laquelle elle consacre aujourd’hui sa vie. Celle, qui avec son frère, à eu le courage de refuser de voir cet homme libre, ce père libre entrer au Panthéon, nous parle dans cet émouvant album à travers un choix d'extraits de romans, de photographies de famille, de documents inédits, avec délicatesse et simplicité, de l’écrivain. Catherine Camus entraîne littéralement celui qui lit et regarde dans le tourbillon d’une vie et d’une œuvre brisées à la fleur de l’âge, à la fleur de la maturité littéraire, Photo © AC œuvre et vie qui se confondent, vie de l’homme qu’elle défini «solitaire et solidaire» qui avait découvert ce qu’il appelait dans «l’homme révolté» une vérité toute simple «les hommes meurent et ne sont pas heureux», un écrivain qui plaçait dans son «Panthéon» à lui, au-dessus de tout : Dostoïevski et Faulkner… ____________________________________________ «Albert Camus - Solitaire et solidaire-» par Catherine Camus (Editions Michel Lafon)

«I

abordé «Les illustrateurs de Jean de La Fontaine» ; Le vendredi 5 février : Histoire de l’art avec François Martin : «Renaissance française, XVIè siècle : l’Ecole de Fontainebleau» ; le vendredi 12 février, Jean-Michel Galy entretiendra l’auditoire de «L’art de déchiffrer le monde et la destinée humaine dans la Mésopotamie ancienne»; «Petra la mystérieuse» sera au cœur de l’exposé de Charles Tinelli le vendredi 19. Sinologue, Cyril Javary, le vendredi 26, tentera un parallèle entre la cité de Ping Yao qu’il baptise «La Carcasonne chinoise», et les monuments environnants. Pour débuter le mois de mars, le vendredi 5, alors qu’au Musée d’Orsay est présentée l’œuvre d’Ensor, retour du conférencier Christian Loubet qui évoquera : «L’ironie des Belges d’Ensor à Magritte». Les conférences ont lieu le vendredi à 15h30 à la Salle Saint-Exupéry.

l ne faut jamais se comporter en propriétaire avec les œuvres d’art : Elles sont chez vous de passage, on peut avoir la chance de les héberger plus ou moins longtemps.»

(Pierre Bergé). En février, sur les 13.000 M² du Grand Palais, Nathalie Crinière avait recréé à l’identique l’appartement de la rue de Babylone, un des trois temples de l’art du styliste, à l’occasion de la plus grande vente d’une collection privée réalisée en Europe. 30.000 personnes ont eu le bonheur de pénétrer ce «musée éphémère» éclectique à l’image des deux esthètes, fortunés certes, hommes au goût sûr certes, mais n’acquérant un objet, un dessin, un tableau, que par amour. Des œuvres qui par leur beauté, seules rassuraient l’artiste angoissé que fut toujours Yves Saint-Laurent. 2000 ans d’histoire de l’art sont sous nos yeux des statues antiques à Cézanne, Picasso, Ensor, De Chirico, Klee, mais aussi des maîtres de l’Art Déco Eileen Gray, Jean Dunand, Emile-Jacques Ruhlmann… La préface est signée Piere Bergé, l’introduction François-Ricqlès, Commissaire Priseur et vice-président de Christie’s, l’ouvrage est placé sous la direction de Christiane de NicolayMazery, directrice artistique de Christie’s France. Un «musée éphémère» à jamais entré dans les bibliothèques… ______________________________________________ «La collection Yves Saint-Laurent - Pierre Bergé» Christiane de Nicolay-Mazery - (Ed. Flammarion)

LIVRES • Le troisième polar de Jean-Pierre Orsi se déroule en Corse

LIVRES • Un fable futuriste pour le premier texte de fiction de Yves Blanc

Qui a tué le professeur Doria ?

Regard sur notre lendemain

«A

ntoine Doria, professeur des Civilisations méditerranéennes à l’Université de Corte, a été incaprettato. Tué selon une vieille technique de mise à mort, naguère encore utilisée par la mafia sicilienne.

Son corps ligoté tel une chèvre prête au sacrifice a été retrouvé dans l’enceinte de l’ancien pénitencier de Coti-Chiavari. Les assassins avaient assurément un goût indiscutable pour le rituel et le macabre. Le professeur Doria, descendant d’une illustre famille génoise, était un militant nationaliste en rupture avec son mouvement. L’affaire est confiée au commissaire Baptiste Agostini… » Intrigues, fausses pistes entre crime politique, ou de droit commun, crime passionnel ou vendetta… ? Il faut attendre un ultime rebondissement pour dénouer ce meurtre sordide.

Coti-Chiavari, commune de Corse-du-Sud, non loin d’Ajaccio, s’étend du lit littoral jusqu’à la montagne. C’est là que Jean-Pierre Orsi, connaisseur de l’âme corse et des mœurs insulaires, confectionne ses polars corses. Comme Andrea Camilleri et son célèbre commissaire Montalbano en Sicile. Chez l’un comme chez l’autre on retrouve la saveur de la langue, l’amour de la Méditerranée, et de ces îles chargées d’histoire, de passions et de mémoire.

Jean-Pierre Orsi a également publié deux autres polars : Le retour de Don Giovanni, et Les croisées du Casone.

(P.Y.R.)

“La chèvre de Coti-Chiavari”, éditions Mélis, 215 pages, 14 euros

’est l’histoire d’un historien. Un historien du futur. Notre présent, c’est son passé ; notre «C époque, son champ d’étude. L’œil rivé au télescope,

il observe la Terre d’aujourd’hui. À un siècle de distance, notre planète se montre énigmatique, presque incompréhensible. Il porte un regard de colère et de compassion sur ces générations qui l’ont conduite à sa perte. Sur nos incohérences, nos lâchetés, nos aveuglements. Sur la loi du profit, l’obstination dans l’insouciance. Étrange époque. Drôle de créature, qui s’est entêtée à vivre en couple, perpétuant une organisation sociale qui, depuis des millénaires, avait prouvé son inadéquation avec sa propre nature…

L’homme de l’ère cybernétique s’était-il déjà fossilisé dans la nostalgie de ce qu’il aurait pu être ? Balade douce-amère dans l’espace-temps de nos possibles lendemains, ce livre est un conte visionnaire, à la fois dérangeant et touchant.»

Loin de ces ouvrages commerciaux qui vendent de l’écologie comme du dentifrice, Les Guetteurs du passé offre un regard lucide, curieux et parfaitement désintéressé. Yves Blanc, auteur non aligné, explorateur du son, a déjà un long parcours dans la presse et l’audiovisuel : Megamix sur Arte, Culture Club à France Inter, Les Aiguilles dans le rouge sur Radio Nova, Les Coins du globe sur RSR La Première et La Planète Bleue sur Couleur 3, Nova, Radio Canada, Radio Monaco et iTunes. C’est là son premier texte de fiction. Un livre étonnant, inclassable, urgent. Pas vraiment un roman, pas vraiment un essai, plutôt une fable futuriste autour de toutes les thématiques développées sur La Planète Bleue, la fameuse émission de Couleur 3.

(A.P.J.)

“Les guetteurs du passé”, Editions Favre, distribution : Inter Forum, 152 pages, 17 euros. Egalement disponible sur amazon.fr

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La Principauté

Le Reportage du mois

Février 2010

le Reportage

La 34ème édition du spectacle a remporté un énorme succès populaire, avec une fréquentation record de 45 000 spectateurs...

du mois

Le Festival du Cirque enchante la Principauté !

PAR JEAN-PHILIPPE LUCAS

e Festival du Cirque 2010 a remporté un énorme succès populaire avec une Lfréquentation record cette année de 45

000 spectateurs. 10 clowns ont été décernés par la Famille princière pour des numéros absolument extraordinaires. Le cru 2010 a tenu ses promesses. Les numéros sont bien parmi les plus beaux dans le monde. Avec des soirées sous un chapiteau plein à craquer, les spectateurs ne s’y sont pas trompés : le Festival du Cirque de Monte-Carlo se confirme

comme le plus grand festival de la planète. Lors de la traditionnelle soirée de Gala, la Famille princière en compagnie de Charlène Wittstock et de la fille aînée de la Princesse Stéphanie, Pauline, ont remis les “clowns” à des artistes qui ont présentés des numéros à couper le souffle.

Martin Lacey Junior avec ses lions blancs, numéro unique, et la troupe acrobatique chinoise «Shandong» avec sa pyramide de cinq étages ont reçu chacun un clown d’or. Quatre clowns d’argent ont été décer-

nés aux trapézistes les Flying Michaels, aux anges du Cirque du Soleil, à la troupe Eshimbetov et aux otaries de Petra et Roland Duss. Quatre clowns de bronze ont été remis au duo aérien «Les Garcia», aux clowns musicaux «Les Rossyans», aux éléphants de Sonni Frankello et enfin aux contorsionnistes de la troupe «The Blue Sky Girls». Le Docteur Frère conseiller artistique du festival commente : «L’année 2010 a été un excellent cru et la fréquentation exceptionnelle. Les numéros ont été

d’un haut niveau et l’implication de la Princesse Stéphanie a encore été extraordinaire. La Princesse du cirque s’est montrée d’une grande générosité, d’une profonde sincérité et d’une simplicité exemplaire. Cette année nous avons pu constater une très grande affluence à la cérémonie œcuménique, plus de 3000 fidèles sont venus se recueillir sous le chapiteau». Alors rendez-vous du 20 au 30 janvier 2011. On nous promet de belles surprises pour les 35 ans...

S.A.S. la Princesse Stéphanie entourée par les artistes du cirque

La troupe Eshimbetov

Martin Lacey Jr

La troupe de Shandong

Les clowns font toujours la joie des plus petits...

“Les Rossyans”, clown de bronze Photos © Thierry Carpico

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14 La Principauté

le Sport

La Principauté Sport

Février 2010

LE DEFI • La jeune navigatrice en solitaire a quitté Port Hercule le 11 janvier à 13h00 pour son tour du monde. Première étape : Cape Town

Autour de la planète avec Alexia Les émotions uniques et inoubliables d’un voyage extraordinaire vécues à travers des extraits de son journal de bord PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER Photos © 4myplanet

«Q

10 et 15 nœuds, au portant, ça veut dire que ça ne penche plus ou plus trop et que ça accélère grave! La preuve en est que les dauphins ont bien daigné vouloir jouer avec 4myplanet today, alors qu'hier ils étaient encore hésitants. De tous petits dauphins, trop chou! Le temps est splendide, il fait chaud je me suis baladée en short toute la journée”.

uʼest-ce qui nous fait voyager ? Allons-nous là-bas pour vérifier nos rêves ou, plus simplement, pour réguler notre température interne ? Allez savoir les raisons premières… » (1) Elle est partie le 11 janvier pour son tour du monde en solitaire. Sortie de Port Hercule à 13 heures, à la barre de 4myplanet, entourée dʼune petite flottille, accompagnée par les cornes de brume, et encouragée par 200 enfants hurlant son nom depuis la digue. Plus tôt dans la matinée, Alexia avait été reçu par le Prince Albert II au Palais. Le Souverain lui a remis un message pour la planète et une balise de secours. Passage ensuite au musée océanographique, pour y recevoir les encouragements de son directeur M. Robert Calcagno. Puis descente par le Fort Antoine où, par un prompt renfort, la petite troupe se retrouva régiment en arrivant au port… ! Première étape prévue : Cape Town (Afrique du Sud) aux environs de la Saint-Valentin. Quelques jours avant de prendre la mer, Alexia avait réalisé un autre de ses rêves. Visiter la maison-musée dʼAlexandra David-Neel à Digne(2). Lʼhommage de la navigatrice à lʼaventurière-exploratrice. La Principauté suit Alexia depuis déjà de longs mois. Vous vivrez son tour du monde avec nous, à travers des extraits de son journal de bord. (*) ■ 15 janvier 14h….TU «Pardon de commencer par ça mais je pleure comme une conne en écoutant Asimboanga de Johnny Clegg. Des larmes de joie parce que je repars vers l'Afrique du Sud la première "vraie" escale de ce tour du monde en solitaire 4myplanet. Et de tristesse, une grande tristesse que j'ai en pensant, à Haïti. Cet événement catastrophique s'est abattu sur un peuple qui souffrait déjà d'être dans une situation économique très difficile. Tout ce qu'ils avaient de précieux, leurs habitations, leurs proches, leurs amis, ils l'ont perdu. En pensant à eux je me disais que nous devons à tout prix ralentir notre rythme effréné poussé par le besoin d'avoir plus ... et envoyer nos prières, notre amour, nos pensées ... ce que vous voulez vers Haïti. Ne soyons pas indifférents.

J'ai de la chance, nous avons de la chance et ça je ne veux pas l'oublier».

■ Le 22 Janvier 01h15TU “Hey bienvenue sur 4myplanet! Direction les Canaries ... : Aujourd'hui nous avons parcourus 175 milles nautiques au portant sous spinnaker (voile en forme de grand ballon à lʼavant). Après une journée en demi-teinte où il n'a pas fait toujours super beau mais ça allait quand même avec une température de 18°. Je me suis vraiment reposée cette nuit pour éviter de répéter mes erreurs d'hier où j'ai complètement oublié de prendre soin de moi, oublié l'adage: maîtrise ton esprit, prend soin de ton corps et nourris ton âme. En d'autres termes pas assez mangé, ni dormi, ni lu ... et un peu de stress pour le futur...

Résultat réveil super grognon et moral bas d'cave. Vers 10h du matin ça a redémarré doucement pour le skipper alors que le bateau lui avançait entre 9 et 10 nœuds. Je suis à nouveau à bloc! Go Go Go ! J'ai même rêvé que l'on trouvait un sponsor pour la Fondation 4myplanet (3) et pour la construction du bateau pour le Vendée Globe, alors tout va bien”.

■ Mardi 26 Janvier “Ce voilier de légende qui a déjà fait 6 fois le tour du monde, avec à son bord des noms comme M.Birch, P. Poupon, B. de Broc ... Et me voici, petite navigatrice sur ce même bateau entre les Canaries et le Cap Vert. Réalisant un rêve de petite fille et contribuant à transporter le message de la préservation des Océans autour du Globe ... Les journées sont calmes, le vent souffle entre 15 et 20 nœuds de Nord Est ce que l'on appelle les alizées. Les vagues déferlent gentiment ... et le soleil brille suffisamment pour que mes panneaux solaires soient efficaces. Les nuits sont magiques et enfin chaudes, j'ai dansé sous la lune hier soir, LOL. ■ Mardi 21h30 Ca y est ! Ca y est ! Je l'ai vu!!!!!! Mon premier poisson volant! Apparemment solitaire lui aussi... (*) A suivre également sur www.4myplanet.eu et sur www.podcastjournal.net

■ 16 janvier 23h30 TU (1) In Le monocle de Joseph Conrad, Jacques Meunier, Petite bibliothèque Payot/Documents “Dialogue entre ma tête et mes bras : Le vent, alors que je suis sous gv haute et génois (toute la (2) Alexandra David-Neel (1868-1969), exploratrice, écrivain et orientaliste. La première occidentale à entrer clandestinement au Tibet interdit. Tous les chapitres de sa longue vie peuvent commencer par : Elle est partie ! Et se toile pour cette allure) attendant que les ventilateurs s'arrêtent. Action! Je vais réduire la toile en terminer par : Elle va repartir ! commençant par la grand voile. Ma tête pense prends un ris et mes bras en prennent deux d'un (3) Vous pouvez acheter des tee-shirt bio et issu du commerce équitable et des patchs contre les ondes électrocoup. Résultat un sac de nœuds en bout de bôme dans les bosses, ce qui m'a valu une ballade magnétiques des téléphones portables sur le site www.4myplanet.eu. en bout de bôme pour démêler. Je jette un œil au compteur de l'anémomètre: 25 nœuds. On ne s'ennuie pas la nuit à bord de 4myplanet !”

JEUX OLYMPIQUES ■ 18 janvier … le lundi au soleil “Aujourd'hui fut un jour particulièrement ensoleillé, le premier du genre. Je me suis étendue comme un lézard sur le pont, la chaleur m'a réconfortée. J'en avais besoin, la nuit c'est sport ici, non pas à cause du vent mais plutôt à cause du trafic. Je vous en parle chaque jour sorry, mais nous arrivons là dans une zone, Gibraltar, où nous sommes à l'apothéose du nombre de bateaux au mille nautique pour la région. J'ai choisi de longer la côte afin de sortir du rail de navigation des monstres de ferraille, me voilà en proie avec les travailleurs nourriciers de la mer, les pêcheurs. Eux au moins ils vont moins vite... Hier soir donc j'ai trouvé un bon moyen de rester éveillée, celui de faire la causette avec les officiers de veille. J'ai ainsi parlé avec Youssef un algérien navigant à bord d'un transporteur de passagers se rendant à Tanger. Je lui racontais le début de mon périple, je pense qu'il a halluciné, lui me raconta la vie dans son pays, sa femme, sa famille, ça m'a fait voyager. C'est ça aussi la Méditerranée”.

■ 21 janvier 10 “Salut les terriens! Ici c'est le top today! Le vent souffle depuis ce matin entre

L’équipe de Monaco pour Vancouver

seront six sportifs de Monaco à repréla Principauté en février prochain Iauxlssenter jeux Olympiques de Vancouver, au

Canada, du 12 au 28 février. Ou 5. Tout dépendra de l’épaule d’Olivier Jenot. Le skieur s’est blessé mi décembre, lors du super G de Val d’Isère. Si tout va bien, ils seront donc 6, cinq garçons et une fille, en bobsleigh et en ski : Sébastien Gattuso, Patrice Servelle, Alexandra Coletti, Jeremy Bottin, Olivier Jenot et Anthony Rinaldi. Une petite délégation aux couleurs rouge et blanc qui est attendue début février à Whistler, au village olympique. L'arrivée de la délégation rouge et blanche à Vancouver marquera la huitième participation consécutive aux Jeux d'hiver de la Principauté après Sarajevo en 1984, Calgary en 1988, Albertville en 1992, Lillehammer en 1994, Nagano en 1998, Salt Lake City en 2002 et Turin en 2006.

Photo © MM

JEUX OLYMPIQUES

La Principauté

le Sport

Février 2010

CHAMPIONNAT IRC • Le finlandais Mirko Hirvonen, au volant de la Ford Fiesta S2000, a remporté le 78e Rallye Monte-Carlo

La légende était au rendez-vous PAR PIERRE-YVES

M

ikko Hirvonen (Ford Fiesta), vice-champion du monde WRC, a remporté le 78e Rallye MonteCarlo. En tête depuis le départ, le Finlandais a été constamment sous la menace du retour de Sébastien Ogier (Peugeot 207). Hirvonen avait encore 46 secondes d'avance sur le Français, vainqueur l'an dernier, quand celui-ci a été obligé d'abandonner sur le parcours de liaison menant à la 14e et avantdernière épreuve spéciale, victime d'une casse de son tendeur de courroie d'alternateur. Ogier avait signé la moitié des temps scratch (7 sur 15) avant son abandon. “Je n'ai pas cru à la victoire jusqu'à ce que j'apprenne l'abandon d'Ogier, parce que je savais qu'il allait continuer à attaquer à fond jusqu'au bout et qu'un Monte-Carlo ce n'est jamais fini" a dit le Finlandais, radieux, à son retour sur le port de Monaco ■ Un coup de maître Pour un coup dʼessai, cʼest un coup de maître. C'est la première victoire d'Hirvonen au Monte-Carlo, et la toute première victoire, pour sa première sortie officielle en compétition, de la Fiesta S2000 développée par l'ingénieur belge Christian Loriaux pour M-Sport. Une victoire de prestige pour « Hirvo », déjà vice-champion du monde WRC derrière Sébastien Loeb, qui assurait sur les routes du Monte-Carlo un intérim… !

Prochain rendez-vous pour Hirvonen: la Suède (12-14 février)... mais en WRC !

Au classement final de cette 18ème édition du « Monte », Hirvonen devance les Skoda de son compatriote Hanninen, relégué à près de 2 minutes, et du Français Nicolas Vouilloz, le champion IRC 2008, à trois minutes.

Le britannique Chris Meeke, champion IRC 2009, a mis sa Peugeot 207 « au trou » dans la 5ème spéciale. Sans mal pour lʼéquipage. Quant au Polonais Robert Kubica, plus habitué aux pistes de F1, il nʼa pas pu prendre le départ de la première étape, victime dʼune casse moteur de sa Clio lors du prologue.

■ Le bon choix Rester en IRC plutôt que revenir en WRC, cʼest certainement le bon choix, même si le pari des dirigeants de lʼAutomobile Club de Monaco peut paraître audacieux.

Cʼest en tous les cas un retour aux sources pour lʼépreuve monégasque, comme lʼexpliquait René Isoart, commissaire général de lʼACM, à notre confrère Le petit niçois : « Nous aurions pu réintégrer le championnat du monde, mais nous avons résolument décidé de rester en IRC car cʼest une forme de rallye qui correspond davantage à notre philosophie et surtout parce que le championnat du monde est un « repoussoir » pour les amateurs, avec trop de réglementation il augmente terriblement les frais, les professionnels bien sûr sont là, mais

REICHENECKER

ce sont, ne lʼoublions pas, les amateurs qui on fait le Rallye de Monte-Carlo. ».

Avec plus de 60 engagés, 4 marques et une demi-douzaine de pilotes capables de sʼimposer, la preuve est faite du succès de lʼIntercontinental Rally Challenge.

Lʼautre bonne idée de lʼACM était dʼouvrir le rallye aux GT de série. Cela aurait été lʼoccasion de

revoir sur les routes mythiques du Monte-Carlo des voitures dʼexception, d Porsche et autres.

Malheureusement la FIA a dit non ! Dommage, vraivrai ment. Lʼarrivée de Jean L Todt à la tête de la FIA peutelle changer les choses ?

Espérons-le.

En attendant, vivement le Rallye 2011 pour fêter dignement les cent ans du plus vieux Rallye du monde.

RALLYE

Raikkonen en WRC K

imi Raikkonen prend une année sabbatique, faute de volant intéressant disponible en F1. Le Finlandais a officialisé son arrivée en WRC. Le champion du monde de F1 en 2007 (Ferrari) sera au volant d'une Citroën C4 et aura comme copilote son compatriote Finn Kaj Lindstrom, qui a fait longtemps équipe avec le mul multiple champion du monde des rallyes Tommi Makinen. Il participera à douze des treize rallyes du Championnat du monde 2010 au sein du Junior Team Citroën... lui qui a 30 ans révolus. Un accord dʼun an, rendu possible par Red Bull, principal sponsor de Citroën Racing qui engage les C4 officielles, dont celle de Sébastien Loeb. “Jʼai l'opportunité de conduire la Citroën C4, la meilleure voiture du plateau.

C'est un nouveau challenge qui s'offre à moi mais c'est aussi très excitant" a expliqué le Finlandais. Première manche, le rallye de Suède, du 10 au 14 février.

Photos © DR

Classement 78° Rallye Monte-Carlo 1. HIRVONEN Mikko LEHTINEN Jarmo

Ford Fiesta S2000 4:32:58,5 2. HANNINEN Juho MARKKULA Mikko Skoda Fabia S2000 à 01:51,4 3. VOUILLOZ Nicolas VEILLAS Benjamin Skoda Fabia S2000 à 03:19,1 4. SARRAZIN Stéphane RENUCCI J.-Julien Peugeot 207 S2000 à 07:25,5 5. KOPECKY Jan STARY Petr Skoda Fabia S2000 à 08:48,7 6. WILKS Guy PUGH Philip Skoda Fabia S2000 à 09:24,5 7. MAGALHAES Bruno MAGALHAES Carlos Peugeot 207 S2000 à 09:45,4 8. VIGION Jean-Sébastien PREVOT Stephane Peugeot 207 S2000 à 13:33,5 9. ORSAK Jaroslav VAJIK Karel Skoda Fabia S2000 à 21:16,6 10. JEREB Andrej KACIN Miran Peugeot 207 S2000 à 25:26,1

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ENDURANCE • Du 14 au 16 janvier, Corentine a participé pour la première fois aux 24h des Emirats Arabes Unis

Quiniou à Dubaï : expérience réussie D

u 14 au 16 janvier, Corentine a participé pour la première fois aux 24h de Dubaï (*).

Cette épreuve représentait l'opportunité de renouer avec les courses de 24 heures, après le Nurburgring en 2009, et de piloter pour la première fois en catégorie GT4, sur une Aston Martin. « Avec 2 longues lignes droites où l'on atteint plus de 200km/h et plusieurs freinages en appuis, il faudra éviter de les solliciter trop brutalement. Je suis confiante pour la course. La voiture est fantastique à piloter, elle est globalement fiable et l'équipe sait se montrer très réactive." confiait Corentine le jeudi soir à l'issue des qualifications. Le lendemain, peu après le départ, premier pépin la courroie de direction assistée casse. A 19h, alors que Corentine vient de prendre son relais, nouvelle panne. Cette fois, les mécaniciens de Nicholas Mee Racing démontent les pièces nécessaires à l'intervention sur une Vantage de démonstration, prêtée par le concessionnaire de Dubaï! Malheureusement le sort s'acharne, et après 2h sur la piste, c'est le retour au stand pour la 125. La solidarité se met en place dans le paddock, comme c'est encore souvent le cas en endurance, et un pilote concurrent, de l'équipe AUH Motorsport, laisse à l'équipe les clefs de sa voiture personnelle... une Aston V8 Vantage! "C'est une histoire incroyable, nous nous sommes retrouvés à minuit, avec la voiture de course dans le stand, et 2 Aston de série, capot ouvert à l'arrière du garage. Ce concurrent nous a confié sa voiture sans même réfléchir un instant. » Les relais suivants se déroulent parfaitement, et la détermination de l'équipe permet à Corentine de passer sous le drapeau à damier samedi à 4h, se classant 49ème au général, et 8ème de la catégorie GT4 (sur 75 voitures au départ).

(*) : Intégrée au sein de l'équipe libanaise Cedar Racing Team, dont les 3 pilotes, Tarek Mahmoud, son frère Galal, et Greg Audi, découvraient également cette épreuve.

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