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Mai 2010

Le premier journal d’actualité de Monaco

Année IX • Numéro 84 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Dossier Spécial

Les 100 ans

du Musée

Océanographique Page Page 88

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Conseil National : la nouvelle donne

Grand Prix de Monaco 2010

Huit as

au Casino Quatre top-teams à la chasse de la couronne mondiale !

☞ TRAVAIL : LE DIALOGUE SOCIAL ENTRE FPM ET USM FAIT ENFIN SON RETOUR EN PRINCIPAUTE • PAGE 6


2 La Principauté Dossier Spécial

Dossier Spécial Conseil National : la nouvelle donne

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CONSEIL NATIONAL• La séance publique du 7 avril dernier a marqué le bouleversement du paysage politiq

Politique : nouveau s

Conseil National : la nouvelle donne

Divisions, querelles partisanes et règlements de comptes risquent de rendre inaudible l PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL

DOSSIER

Démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle

onaco n’est pas une démoM cratie parlementaire et n’entend pas le devenir : c’est ce

que la quasi-totalité des personnalités politiques monégasques ne cessent de déclarer. Pourtant, quelques élus, parfois, se comportent comme s’il en était ainsi. Or, l’un des principes fondamentaux qui sont à la base de la démocratie est sans doute le pluralisme : la pensée unique n’appartient pas à ce système politique, adopté par la plupart des pays occidentaux, mais seulement aux dictatures. La vraie démocratie requiert la confrontation des idées, les débats, la discussion. Mais ce système, si correctement interprété, prévoit aussi que ce pluralisme doit à un moment donné aboutir à une synthèse, où les idées défendues par une majorité doivent prévaloir sur celles de la minorité et au final être acceptées par les deux. Dans le cas contraire, il s'opérerait une fragmentation intenable et une paralysie décisionnelle qui rendrait une assemblée d’élus incapable de remplir pleinement son rôle institutionnel. En 2008, seulement quelques semaines avant les élections pour renouveler le Conseil National, à Monaco on pouvait compter neuf partis et mouvements politiques ! Mais le jour des élections – grâce au système électoral majoritaire – ne subsistaient que trois listes, dont seulement deux ont ensuite obtenu une représentation parlementaire. Le système majoritaire avait donc bien rempli sa fonction : rassembler des points de vue parfois assez différents autour d’un programme commun. Mais la large majorité obtenue lors du scrutin par la coalition UpM (UP + UNAM) n’avait pas empêché que la tendance à la fragmentation recommençait à se faire sentir : en 2009 deux élus ont quitté l’UP en raison de différents sur des sujets ponctuels, mais la présence d’un leader charismatique – Stéphane Valeri - avec son indéniable capacité de médiation et de rassemblement, avait empêché que le mouvement ne s'étende. Une fois que ce dernier a été appelé par le Prince Souverain au Gouvernement, la situation a éclaté : deux élus du parti minoritaire de la coalition (UNAM) ont adhéré à l’UP et, peu après, l’UNAM enfin a décidé de quitter la majorité à cause de désaccords sur la répartition des postes au sein des commissions parlementaires… Les particularismes de la vie politique monégasque ont donc repris de la vigueur grâce, notamment, à l’absence d’un leader capable de rassembler et de composer les désaccords et à une échéance électorale encore trop lointaine dans le temps. Bref, la coalition UpM n’existe plus numériquement, mais il reste le programme sur lequel la majorité des Monégasques ont voté en 2008. Car les électeurs, force est de le souligner, n’ont pas donné leur mandat sur la composition des coalitions mais sur le programme qui leur avait été présenté et qui engage tous ceux qui l’ont signé, au-delà des désaccords personnels. Dans une démocratie parlementaire (où le gouvernement est issu de la majorité c’est à elle seule qu’il doit répondre), cela – même si ce n’est pas souhaitable – fait partie du système ; tandis que dans une monarchie constitutionnelle comme Monaco (où le Gouvernement est nommé par le Prince Souverain et la recherche du consensus entre Parlement et Exécutif est à la base du système) cela ne risque que d’affaiblir le rôle du Conseil National. L’unité de la majorité - et parfois même l’accord de l’opposition sur des sujets d’intérêt général - est donc une condition préalable fondamentale pour un dialogue constructif et surtout productif vis-à-vis du Gouvernement pour que les attentes des Monégasques, dont les élus sont les porte-paroles, soient prises en compte dans ses décisions. Dans un tel système toutes divisions semblent, par conséquent, non seulement inutiles, mais surtout s’avérer une sorte de véritable suicide politique. “Cui prodest ?”, disaient les Latins... (R.V.)

L’EDITORIAL

C

ontribuer à adapter la Principauté de Monaco au monde tel quʼil est, en renforçant lʼétat de droit et le tissu social tout en préservant les spécificités monégasques, cela a toujours été la seule ligne éditoriale de ce journal. C Cʼest pourquoi nous traitons tous les mois lʼactualité en la hiérarchisant et soutenons ce qui va dans ce sens. Cʼest ce qui explique la place accordée à lʼaction de la majorité parlementaire et au rôle particulier de son leader Stéphane Valeri pendant sa présidence du Conseil National. Concernant les spécificités, il en est une qui est au cœur de lʼidentité dynastique de Monaco, cʼest le rôle de son Prince Souverain. Tout cela pour dire quʼavec des principes simples, on arrive toujours à se retrouver dans des situations complexes et compliquées. Quand certains perdent le nord, nous gardons le cap. Depuis que Stéphane Valeri a été nommé au Gouvernement du regrettéPhoto Jean© DR Paul Proust par le Prince Albert II, le paysage politique monégasque sʼest retrouvé bouleversé. Lʼarrivée dʼun nouveau Ministre dʼEtat a coïncidé avec lʼéclatement de la majorité parlementaire.

■ La séance publique du 7 avril A cet égard, la séance publique du 7 avril dernier était un résumé caricatural de la situation. A lʼintervention sous le signe de la hauteur courtoise de Michel Roger a répondu une cacophonie de divisions et de règlements de comptes. Chacun bien sûr est libre dʼinterpréter le spectacle donné selon ses convictions et de soutenir telle ou telle prise de position. Mais il y a un danger objectif. Cʼest celui de querelles partisanes rendant inaudible le dialogue gouvernement-Conseil national, et embourbant dans un marais politicien la recherche du consensus imposé par les Institutions. Cela ne peut durer deux ans et demie dans lʼattente de la prochaine consultation. Le Conseil National, émanation de la volonté nationale, ne peut se retrouver affaibli : il doit assumer son rôle institutionnel, cʼest lʼintérêt du pays et de ses habitants. Cʼétait la volonté de lʼancien président avec le succès que lʼon sait, cʼest bien sûr celle du nouveau dans un contexte cependant plus conflictuel. Il ne faut pas que le nouveau souffle gouvernemental se perde dans des vents contraires. Cʼest de lʼintérêt de tous les Monégasques. ■ Les atouts du gouvernement de Michel Roger Les premières interventions du nouveau Ministre dʼEtat sont révélatrices dʼune volonté de hauteur de vue et de dialogue. Pour imposer son style consensuel, Michel Roger ne manque pas dʼatouts. Le plus important est quʼil a été choisi librement par le Prince Souverain. Il marque une nouvelle étape dans la reconnaissance de la souveraineté monégasque par le partenaire français de «communauté de destin». Tous les Ministres dʼEtat ont été des serviteurs impeccables dʼune fonction qui implique avant tout la loyauté vis-àvis des intérêts de Monaco, mais lʼon peut dire quʼinstitutionnellement Michel Roger est le plus monégasque des ministres français. Il lʼest dʼautant plus quʼil n'est pas un inconnu à Monaco, où il a siégé trois ans au Tribunal Suprême, plus haute instance judiciaire

monégasque, et où il a eu à connaître de nombreux dossiers, concernant notamment le logement, le droit des étrangers, l'urbanisme. Après avoir commencé sa carrière comme avocat au barreau de Poitiers, où il a effectué une carrière d'enseignant-chercheur durant près de 20 ans, M. Michel Roger a exercé plusieurs fonctions dans la haute fonction publique, notamment comme Inspecteur général de l'Education nationale, et dans des cabinets ministériels. Un autre atout capital réside dans le fait que Michel Roger sʼest affronté au suffrage universel et quʼil a également un passé dʼélu, tout comme Stéphane Valeri. Le Gouvernement compte donc désormais deux anciens élus, et ce nʼest pas sans importance dans le dialogue avec le Conseil National et la compréhension des mini tempêtes dans les assemblées. Tout en listant les problèmes prioritaires – tour Odéon, nouvel hôpital - dialogue social, il a fixé sa philosophie politique qui est celle voulue par le Prince. Renforcement de lʼEtat de Photo © LP droit dʼune Monarchie Constitutionnelle partenaire des grandes démocraties, notamment au niveau du rôle de la presse et de la communication. Reconnaissance de Monaco comme vrai pays à part entière dans le concert international dans tous les domaines, diplomatique environnemental et financier. Des objectifs consensuels avec une méthode et un style qui devront bien sûr encore sʼimposer. ■ Un Conseil National éclaté... Ce qui est fait est fait… même mal fait. Il y a toujours une majorité au Conseil National, cʼest capital pour le fonctionnement et les votes, mais il nʼy a plus dʼunion. Or les Monégasques veulent lʼunion la plus large possible pour une majorité représentative de cohérence et de diversité. Nombreux sont ceux qui dénoncent maintenant une véritable rupture du contrat de confiance. Stéphane Valeri avait malgré des défections individuelles, maintenu une véritable union. Trois mois après son départ elle a éclaté. Cʼest dʼautant plus regrettable que cʼétait évitable. On a


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que monégasque : l’arrivée du nouveau Ministre d’Etat a coïncidé avec l’éclatement de la majorité parlementaire. A qui la faute ?

souffle et vents contraires

le dialogue avec le Gouvernement en embourbant la recherche du consensus imposé par les institutions Photo © CN

pendants qui pourront mieux se faire entendre. A qui la faute ? Le lecteur jugera. Le président du Conseil National, Jean-François Robillon, qui commence sa présidence dans les turbulences, a clairement laissé entendre que pour lui lʼUNAM avait voulu déstabiliser la majorité parlementaire, et lʼUNAM a répondu par une suspicion sur les motivations de certains UP. Certains de ses élus rêveraient dʼun régime parlementaire. Si cʼétait vrai, lʼUP ne serait alors quʼau début de divisions. Et dire que cʼest Stéphane Valeri que certains accusaient injustement de vouloir changer de régime ! Si certains ont cette idée en tête, ce qui reste difficile à croire, ils doivent faire attention. Les événements actuels discréditent plus quʼils ne renforcent lʼinstitution parlementaire… en profiter pour plaider le parlementarisme serait politiquement suicidaire. A Monaco cʼest le Prince qui décide. Si un jour Monaco devenait une monarchie parlementaire, ce serait de lʼinitiative du Prince et de Lui seul avec le soutien du Parlement. Tout le reste est billevesées. On espère donc que cʼest prêter à certains des intentions cachées quʼils nʼont pas, dans un climat de fièvre qui va retomber. Chacun, devant les dégâts causés, va reprendre ses esprits pour refonder une majorité parlementaire élargie aux élections de 2013, digne de séduire les électeurs et de préserver le rôle du Conseil National. Cʼest tout le mal quʼon leur souhaite. Les élus monégasques sont de qualité, ils méritent la confiance de leurs concitoyens. Il ne faut pas laisser le doute sʼinstaller car il est la mère de la désaffection.

DOSSIER

lʼimpression que les chefs de parti ont été débordés malgré eux et leur volonté de dialogue, par les ressentiments personnels entre élus. Les partis vont devoir

refaire ce que les élus ont défait. Ces ressentiments sont souvent affaire de vanités, ce qui est humain. Lʼengrenage fatal est facile à reconstituer, pour les motivations profondes cʼest autre chose. Bernard Marquet, vice président du Conseil National a considéré la volonté de ses amis de ne pas le représenter à ce poste comme la concrétisation de désaccords répétés. Il a donc quitté lʼUNAM, suivi de son frère, pour rejoindre lʼUP. LʻUNAM passant de 6 à 4 élus nʼa pas accepté la perte de la présidence dʼune commission et sʼest donc, en se retirant de lʼUpM, désisté de toute candidature à la vice présidence comme aux présidences. Ainsi Michèle Dittlot a renoncé à une vice présidence qui aurait dû politiquement lui revenir. Claude Cellario a abandonné la présidence de la commission de législation, et cʼest Bernard Marquet qui a été élu (était-ce indispensable que ce soit lui à ce poste ?) à la présidence de la culture et du patrimoine, anciennement celle de Dittlot. Il ne sera pas facile de recoller la porcelaine. LʼUnion a toujours eu un prix politique, indépendant du poids proportionnel des composantes. LʼUP a trouvé le prix trop élevé. Lʼunion réduite à lʼUP reste majoritaire à 14. Mais les 9 suffrages de Spiliotis à la vice-présidence, ou les 7 voix de lʼopposant Laurent Nouvion à la présidence de la Commission des Finances, montre quʼil y a maintenant des possibilités dʼalliance de circonstances. Le Conseil National a une majorité, mais un paysage éclaté avec un partenaire qui reprend sa liberté, une opposition remotivée et des indé-

INTERVIEW L’avis de Jean-Michel Cucchi, ancien élu et ancien Président de la Commission des Finances, sur la situation politique actuelle

“Je fais confiance aux élus pour mener à bien le programme” JEAN-MICHEL CUCCHI Ancien élu, ancien Président de la Commission la plus importante du Conseil National (celle des Finances et de l’Economie), JeanMichel Cucchi reste un membre actif de l’UP et l’une des personnalités préférées des Monégasques. Nous lui avons demandé son avis sur la situation politique actuelle. ■ Vous avez dû vivre difficilement, trois mois à peine après le départ de Stéphane Valeri appelé par le Prince Souverain au Gouvernement, la rupture de l’union parlementaire majoritaire et les diverses dissensions internes. Comment analysez-vous ces événements ? Jean-Michel Cucchi : “Vous savez, en 2008, pour des raisons professionnelles, j’ai décidé ne pas briguer un nouveau mandat au Conseil national. Pour autant, je n’ai pas renoncé à m’intéresser à la politique de notre pays. Je suis toujours au Comité Directeur de l’UP qui m’a choisi comme l’un de ses viceprésidents à la suite de la dernière Assemblé Générale. Je partage la tristesse de nombreux Monégasques que je rencontre et qui me font part de leur inquiétude. La Principauté n’a pas besoin de querelles stériles, alors que la crise mondiale ne nous épargne pas et que nous sommes montrés du doigt par certains étrangers qui ne savent rien de nos réalités. Plus que jamais, nous avons besoin d’être unis derrière notre Souverain. Dans ce contexte nous avons assisté à la fin de l’UpM sous le sigle duquel nous avions pourtant été élus. Il s’agit d’une affaire qui concerne les Conseillers Nationaux, et je ne veux pas rajouter au bruit ambiant. Pour être clair, si vous me le permettez, je leur fais confiance pour mener à bien le programme qui a été choisi par les Monégasques”.

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sabilité et je ne doute pas de leur sagesse. En revanche vous posez avec raison la question des partis. L’UP, l’Union pour la Principauté, ne se résume par à ses représentants au Conseil national, comme les Conseillers nationaux ne représentent pas leur parti, mais les Monégasques qui les ont élus. En revanche, l’UP reste de loin la principale formation politique de Monaco, et ce n’est pas un hasard surtout quand on constate la démagogie et l'absence de proposition de la minorité. C’est pour cela que l’UP doit encore plus être à l’écoute de la population. Le parti va donc devoir être encore plus vigilant à assurer son rôle de relais d’opinion entre les Monégasques et les Conseillers Nationaux. Je ferai en tout cas tout mon possible pour y veiller, avec le parfait assentiment de la Présidente Anne Poyard-Vatrican.

■ Justement, comment respecter la confiance des électeurs et leurs aspirations à l’unité des forces de progrès dans le respect des traditions ? JMC : “J’allais y venir. En 2008 les Monégasques ont renouvelé leur confiance à une liste d’union conduite par Stéphane Valeri et construite autour d’un programme ambitieux mais réaliste. Les temps changent, et il faut sans doute repenser notre manière de vivre la politique à Monaco. Conforté par mes nombreux et réguliers échanges avec mes compatriotes, je pense que nous pouvons inventer des pratiques encore plus proches de la vraie vie des familles et des besoins du pays. L’avenir est donc ouvert. Pour 2013, je ne doute pas que mes compatriotes se mobiliseront autour de l’équipe qui aura non seulement su les écouter, mais aussi rassembler des compétences et des personnalités d’horizons différents, unis autour de valeurs communes d’attachement à la Famille Princière et à notre identité et mus par le volonté de construire le Monaco de demain. C’est grâce à sa diversité que cette équipe sera la plus à même de comprendre et de représenter l’ensemble de la population monégasque et c’est parce qu’elle ne réfutera aucune piste à priori qu’elle pourra proposer le meilleur programme politique pour 2013-2018.

INTERVIEW

■ N’y a t il pas risque d’affaiblissement de l’institution pour des raisons partisanes et menace sur les équilibres institutionnels qui impose des obligations de responsabilité aux élus ? JMC : “Je vous rassure, les Institutions fonctionnent à ce jour parfaitement. Contrairement à ce qu’on voudrait ici ou là faire croire, les partis ne sont pas au pouvoir. Les conseillers nationaux sont des femmes et des hommes de respon-

■ L'union a-t'elle toujours un sens? JMC : “Plus que jamais”.


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Le Président du CN • Le point de vue institutionnel de Jean-François Robillon sur les conséquences de la crise

“Parlement et majorité demeurent toujours solides” Conseil National : la nouvelle donne

PAR PATRICE ZEHR

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DOSSIER

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JEAN-FRANÇOIS ROBILLON ■ Monsieur le Président, la dernière séance publique était la première du nouveau Ministre dʼEtat. Il a tenu des propos qui ne peuvent que satisfaire semble-t-il le Conseil National et les élus ? Jean-François Robillon : “Si je devais retenir un engagement du Ministre dʼEtat cʼest celui de veiller « à ce que le Gouvernement respecte scrupuleusement les prérogatives » du Conseil National « qui est un parlement au regard de sa représentativité des monégasques et de ses attributs législatifs et budgétaires ». Au-delà de lʼengagement de principe sur le respect des Institutions, cʼest la première fois que le Chef du Gouvernement Princier, qui est par ailleurs un juriste reconnu, qualifie le Conseil National de Parlement. Ce glissement sémantique qui est peut être passé inaperçu, nʼest pourtant pas neutre, car il y a peu, nombre de hauts fonctionnaires nʼhésitaient pas en discussion privée à sʼoffusquer de lʼutilisation de ce qualificatif, qui correspond pourtant en fait, comme en droit, à la réalité de notre Institution, allant parfois même jusquʼà réduire notre rôle à celui dʼune « assemblée délibérative », lors de formations dispensées aux jeunes fonctionnaires du vivier. Pour lʼinstant, je ne peux que me féliciter de la gestion des premiers dossiers avec le Ministre dʼEtat qui sans vouloir faire la « révolution culturelle » me semble être celui qui pourra peut-être rendre un peu plus audacieuse son administration”. ■ Cette séance a également entériné la séparation de la majorité présidentielle. Les Monégasques ont parfois lʼimpression que la majorité a été victime dʼune course dʼégos vers des présidences de commission… Quelle est votre analyse ? JFR : “Je trouve nuisible pour tous les conseillers nationaux et pour la démocratie monégasque, quʼune minorité destructrice se plaise à travestir les motivations des élus de la majorité, ramenant celles-ci à des

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a crise de lʼunion de la majorité concerne tous les élus. Elle concerne bien sûr le Président du Conseil National - président de tous les élus mais aussi chef de la majorité parlementaire. Elle concerne les chefs de groupe. Cʼest pourquoi nous avons interrogé le président Robillon et posé trois questions identiques à Anne PoyardVatrican pour lʼUP, à Eric Guazzonne pour lʼUNAM et à Laurent Nouvion pour R&E. A eux la parole et à vous de juger...

té, à toutes les sensibilités de la minorité, jʼattends depuis plus de deux ans les propositions de lʼopposition. Enfin, je nʼoublie pas que je dirige une majorité entièrement au service de tous les Monégasques”.

« postes ou des honneurs » ». Cette crise qui nʼest que la conclusion d dʼune série « dʼévènements » qui ont ponctué, au sein de la majorité, llʼannée 2009, jʼessaye avant tout dʼen tirer une leçon. Une erreur fondatrice a été de croire quʼune majorité pouvait être la conjonction dʼindividualités, plus ou moins unies derrière un projet et une personne. Certains dʼentre nous ont oublié ou nʼont jamais eu conscience dʼappartenir à un groupe ce qui implique des évidences tels que la solidarité, le respect des décisions majoritaires au travers notamment la « discipline de vote ». Il faut dire que la démocratie monégasque est encore jeune car elle ne fêtera son centenaire que lʼannée prochaine. La maturité politique ne pourra se passer dʼune plus grande implication des partis politiques dans la vie publique qui, à mon sens, ne doivent pas être des écuries au service dʼambitions plus ou moins légitimes, mais devenir de véritables relais dʼéducation populaire à la citoyenneté”. ■ Vous êtes à la fois le chef de la majorité parlementaire et le président de tous les élus. Comment le chef dʼorchestre que vous voulez être pense-t-il pouvoir dépasser la cacophonie politicienne actuelle ? JFR : “La situation est inédite sans vraiment lʼêtre car dans le précédent mandat, mon prédécesseur avait dû gérer son lot de défections et de manipulations. Aujourdʼhui la majorité nʼest pas vraiment un sujet dʼinquiétude. Elle nʼa jamais cessé de consacrer toute son énergie au service des Monégasques au travers de notre combat quotidien pour la réalisation du programme sur lequel ils nous ont élus. Depuis la séance publique du 7 avril dernier, les Commissions se réunissent normalement et je dois dire quʼen lʼabsence des caméras les choses nʼont pas fondamentalement changé : la majorité sʼest remobilisée, lʼUNAM collabore honorablement, lʼopposition est régulièrement absente ou sous-représentée, souvent approximative par un manque évident de travail sur les dossiers. Bref, si je reste ouvert, comme mes collègues de la majori-

■ LʼUP est majoritaire malgré le départ de lʼUNAM. Cette situation doit normalement durer jusquʼaux prochaines élections dans plus de deux ans et demi. Craignez-vous que la nouvelle configuration fragilise lʼinstitution ? Que comptez-vous faire pour lʼéviter ? JFR : “La majorité dispose de 14 élus sur 23 ce qui fait cinq voix dʼavance sur la minorité elle-même composée de deux partis politiques et de personnalités indépendantes. Je nʼai donc aucune inquiétude sur la conclusion du mandat qui aura lieu dans plus de deux ans et demi. De plus, sur neuf élus que compte la minorité six lʼont été avec lʼUPM, sur le programme de lʼUPM. Sauf à renier publiquement leur engagement auprès des Monégasques, je nʼimagine pas comment ils pourraient ne pas soutenir le travail de majorité ou pire, sʼallier avec les représentants dʼune opposition quʼhier encore ils nʼétaient pas les derniers à combattre. Sans ironie, je dirais quʼaujourdʼhui ce nʼest ni lʼInstitution qui est fragilisée, ni la majorité, mais bien lʼopposition noyée au sein dʼune minorité avec laquelle elle ne peut sʼallier, sauf à provoquer lʼincompréhension ou la rancœur de ses maigres soutiens”.

Tour Odéon : suite mais peut-être pas fin... Les travaux ont repris sur la partie française du chantier. L'arrêté de la commune de Beausoleil (Alpes-Maritimes) qui interdisait la poursuite des travaux a été levé. La mairie, qui avait pris son arrêté après avoir opposé un "refus circonstancié" à la déclaration de travaux de Vinci, après un premier accord, a dû réexaminer sa décision à l'invitation du tribunal administratif, et a cette fois délivré la déclara déclaration…. définitive. Le tribunal statuant en référé avait estimé en effet le 9 avril que les motifs invoqués par la commune pour s'opposer à la déclaration de travaux étaient infondés, et lui avait donné un mois pour se prononcer à nouveau. Le groupe Vinci est bien sûr satisfait, on ne sait sʼil demandera des dédommagements. La commune ne s'est pas pourvue en cassation contre la décision du tribunal, et ne lancera pas de nouvelle procédure. Lʼaffaire est-elle terminée ? Peut-être pas, car comme expliqué dans notre dossier du mois dernier (voir la Principauté n°83 – avril 2010), il y a dʼautres actions en cours et notamment celles des riverains.


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LE PRESIDENT DE l’UP

“Désorientée, mais confiante pour l’avenir l’avenir” ANNE POYARD-VATRICAN

■ Comment allez-vous positionner votre formation par rapport à ce nouveau contexte - envisagez-vous d’autres péripéties ? APV : “La “ vie n’est pas un long fleuve tranquille et la politique non plus….. Pour ma part, c’est dans le dialogue dans l’échange dans la concertation que nous avancerons et non dans des bras de fer pour imposer nos vues. Chacun sait que j’œuvrerai pour ma part, pour que la pluralité des points de vue puisse s’exprimer au sein du parti. Au delà des clivages de tous ordres, nous souhaitons que le Conseil National conserve la dimension qu’il a acquise au fil des ans depuis 2003, comme véritable « partenaire » du Gouvernement conformément à l’équilibre de nos institutions et à la Constitution. C’est ainsi que nous pourrons faire valoir le point de vue des monégasques qui nous ont choisis”.

DOSSIER

■ Comment interprétez vous les turbulences ayant débouchés sur la rupture de l’union parlementaire majoritaire UP-UNAM ? Anne Poyard-Vatrican : ““Pour être tout à fait honnête, je suis comme tous les Monégasques, un peu désorientée, mais je ne veux pas rentrer dans d’inutiles chicaneries ou confondre l’écume avec la vague de fond. Pour l’avoir vécu depuis l’origine en 2002, je sais qu’il est difficile de construire une alliance durable, que cela demande de la patience, de savoir dépasser certains clivages, et de penser sur le long terme à l’intérêt général du groupe et de la Principauté. Je sais aussi que c’est dans les moments difficiles que l’on sait reconnaître ses véritables alliés. Rappelons-nous qu’en 2006, alors que l’UPM traversait une crise difficile, l’UNAM a su rester solidaire quand son Président de l’époque voulait faire dissidence et souhaitait renverser Stéphane Valéri. Ainsi, c’est parce que l’UP et l’UNAM sont restés unies que nous sommes devenus plus forts et avons pu construire ensemble la victoire UPM de 2008. Alors oui, je regrette que l’on se soit enfermé dans une logique arithmétique de nombre de postes de Présidents au sein du Conseil avec la conséquence inéluctable de la rupture de l’Union. L’intérêt des Monégasques qui ont élu l’UPM, donc une union et non tel ou tel parti, est d’avoir un maximum de conseillers pour défendre leurs idées et le programme pour lequel ils nous ont élus. Cependant, et c’est pour cela qu’il faut revenir au fond des choses, que chacun se rassure, la notion d’Union est ancrée dans le nom même de notre parti, c’est un point clé pour notre avenir et c’est bien parce que nous saurons recréer les conditions de l’Union que l’UP continuera sa route. Une mosaïque de partis et d’intérêts divergents serait un non sens. Nos Institutions pour qu’elles fonctionnent correctement induisent qu’un parti ou une union de partis soit fort, non pour impressionner son voisin mais bien pour faire avancer nos idées dans un débat constructif avec le Gouvernement. C’est là que réside le véritable enjeu.”.

■ Alors qu’arrive un nouveau Ministre d’Etat, ces événements n’ont-ils pas pour risque principal d’affaiblir dans les équilibres institutionnels le rôle du Conseil National ? APV : “Je me réjouis de l’arrivée du nouveau Ministre d’Etat qui a eu également des paroles prônant dialogue et concertation. C’est bien dans les échanges constructifs que naîtrons les avancées pour Monaco, n’est-ce pas ? C’est, je pense, la position défendue par le président du Conseil National. Aujourd’hui, il est surtout important de regarder de l’avant, vous savez, les alliances se défont comme d’autres peuvent se former. Monaco a besoin de talents et d’énergies. Dans ces temps de crises internationales difficiles, il ne faut pas se tromper de combat. Même si je peux comprendre que cela en passionne certains, ce qui me passionne moi, c’est que l’intérêt des monégasques et du plus grand nombre soit défendu. L’UP s’y emploie comme elle le fait depuis l’origine. J’appelle chacun à rester serein dans le dialogue. L’Union pour la Principauté, l’UP, est représentée au plus haut niveau, mais c’est avant tout la première formation politique, et de loin, de notre pays. La vraie vague de fond, c’est la parole de chaque Monégasque, avec qui nous allons continuer d’inventer l’avenir. L’écume, elle, s’arrête sur la plage et s’envole”.

ANNE POYARD-VATRICAN

LE PRESIDENT DE R&E

“Les élus responsables sauront se rassembler rassembler” LAURENT NOUVION

■ Comment interprétez-vous les turbulences ayant débouchés sur la rupture de l’union parlementaire majoritaire UP-UNAM ? Laurent Nouvion : “Le libellé de votre question peut prêter à confusion. On ne peut pas réduire la division de la majorité à de simples turbulences. Les raisons ayant mené au départ de l'UNAM sont vraisemblablement bien plus profondes : des débats internes tronqués, des discussions dont le terme avait déjà été décidé sur différents dossiers. Une telle coalition électorale était toutefois entretenue au quotidien avant janvier 2010. Ce n'était plus le cas.”.

- ou ont été - des adversaires, et nous ne leur demanderons jamais de faire "allégeance" pour reprendre le mot effroyable de Monsieur Robillon. C'est une conception stupéfiante de la politique que nous donne à voir l'UP en ce moment et je crois que nous ne sommes pas au bout de nos surprises”.

■ Alors qu’arrive un nouveau Ministre d’Etat, ces événements n’ont-ils pas pour risque principal d’affaiblir dans les équilibres institutionnels le rôle du Conseil National ? LN. : ““Depuis 7 ans, nous vivons avec la majorité désormais UP une instabilité politique sans précédent aux postes clés : deux Présidents, trois Vice-Présidents, quatre Présidents de la Commission des Finances, trois Présidents à la Législation, des démissions, des évictions... c'était donc cela l'évolution sereine ? Mais aujourd'hui je crois plus que jamais à la force du bon sens et à la défense coûte que coûte des intérêts supérieurs du pays. Très vite, les élus responsables sauront naturellement se rassembler sur une majorité d'idées défendues par celles et ceux qui ont une vision à long terme et qui sauront faire preuve de courage et de désintéressement personnel”.

LAURENT NOUVION

■ Comment allez-vous positionner votre formation par rapport à ce nouveau contexte - envisagez-vous d’autres péripéties ? LN : “Nous n'avons pas pour habitude, que ce soit au niveau de notre groupe politique au Conseil National ou bien au niveau de notre mouvement de nous positionner par rapport aux autres. Nous avons une ligne, un socle commun, des valeurs et des convictions. Mais nous, nous respectons nos collègues même si ce sont

LE PRESIDENT DE l’UNAM

“En trois mois, l’union vidée de son sens sens” ERIC GUAZZONNE

débou■ Comment interprétez-vous les turbulences ayant débou chés sur la rupture de l’union parlementaire majoritaire UPUNAM ? Eric Guazzonne : ““L’interprétation est inutile car les faits parlent d’eux-mêmes : la priorité du nouveau Président du Conseil National et de certains élus UP a été d’évincer l’UNAM. Les propos et surtout les méthodes ont radicalement changés. Nous sommes persuadés que tous ces évènements sont le fruit de manipulations de la part de certains élus UP afin d’assoir leur hégémonie en obtenant à eux seuls une majorité plus confortable, montrant au passage la porte de sortie à l’UNAM. D’évidence, notre formation perturbe les petits saupoudrages entre amis et contrarie les égos. En moins de trois mois, l’union a été vidée de son sens et de sa substance. L’évolution n’a plus rien de sereine : pour l’UNAM, l’union ne peut se concevoir que dans le respect mutuel et non dans un rapport de forces, encore moins dans une domination sans partage. Notre réponse est claire : l’UNAM ne peut faire l’objet d’une instrumentalisation indigne de son engagement et servir d’alibi à une union de façade. Notre vision de la politique ne se limite pas à un simple calcul de redistribution de postes au sein du Conseil National”.

action pendant sept ans. Nous continuerons donc à veiller au respect des termes du propro gramme et nos convictions dicteront nos positions sur tous les autres sujets, conscients que contrairement aux allégations de certains, les élus UNAM ont la confiance et le soutien de nos compatriotes. La priorité immédiate de l’UNAM consiste à impulser de nouvelles orientations, par le biais de propositions concrètes, pour redynamiser l’économie de notre pays. C’est la condition sine qua non qui permettra à Monaco de maintenir son effort social pour nos compatriotes. Essor économique et évolution sociale sont largement conciliables ; il est nécessaire de veiller à ce que l’un ne se fasse pas au détriment de l’autre en replaçant l’être humain au cœur de notre société. Au-delà des péripéties, la détermination de l’UNAM a ouvert la voie du changement. Nous assisterons à terme à une recomposition en profondeur du paysage politique monégasque. Ce tournant majeur doit être pris en fédérant les bonnes volontés de chacun, toutes tendances confondues, sur la base d’initiatives et de propositions communes. Plus que de se focaliser sur des fonctions ou des intérêts partisans, il est nécessaire de se rassembler aujourd’hui autour de projets qui participeront à la croissance et à la prospérité de la Principauté”. ■ Alors qu’arrive un nouveau Ministre d’Etat, ces événements n’ont-ils pas pour risque principal d’affaiblir dans les équilibres institutionnels le rôle du Conseil National ? EG : “La volonté hégémonique de certains élus de l’UP a provoqué l’éclatement de l’union, ayant pour conséquence directe l’affaiblissement de la majorité. Or, l’absence d’une majorité forte est préjudiciable à l’efficacité du Conseil National dans les équilibres institutionnels. Nous ne pouvons que le regretter, d’autant que le nouveau Ministre d’Etat, dans son discours du 7 avril, a annoncé sa volonté de voir les deux Institutions coopérer de manière encore plus affirmée et transparente. Nous ne comprenons donc pas cette approche irresponsable de la majorité restante, qui ne relève d’aucune logique politique construite et réfléchie”.

ERIC GUAZZONNE

■ Comment allez-vous positionner votre formation par rapport à ce nouveau contexte - envisagez.vous d’autres péripéties ? EG : “L’UNAM est sereine car nous avons su sauvegarder l’esprit d’ouverture et l’élan de modernité qui sont au cœur de notre projet. Nous avons gagné en cohérence et sommes plus que jamais en accord avec nos valeurs de respect et de tempérance. Les élus UNAM siègent de manière indépendante et sont fidèles à la ligne qui a conduit leur


6 La Principauté

Politique & Société

Mai 2010

TRAVAIL • Le Conseiller de Gouvernement pour es Affaires Sociales et la Santé fait le point après les rencontres avec les acteurs sociaux

TRAVAIL

“Faire bouger les lignes dans l’intêret du pays”

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uite aux rencontres du mois dernier entre les partenaires sociaux et le nouveau Conseiller de Gouvernement Stéphane Valeri nous avons demandé à ce dernier comment il appréhendait le climat actuel et comment il espérait faire bouger les choses pour déboucher par une relance du dialogue sur un véritable “compromis social” à la monégasque.

■ Monsieur le Conseiller de Gouvernement, le 15 avril denier, vous avez reçu les partenaires sociaux dans le cadre dʼune volonté de relance du dialogue social pour lʼétablissement dʼune feuille de route afin dʼaborder les sujets prioritaires. Que pouvez-vous nous dire sur le climat général ? Stéphane Valeri : “Les premières réunions avec la Fédération Patronale et lʼUnion des Syndicats de Monaco ont été constructives. Nous sommes parvenus à un accord sur une méthode, un ordre du jour et un calendrier. Ainsi, je rencontrerai avec mon équipe, séparément, les représentants patronaux et syndicaux pour approfondir les dossiers et tenter de rapprocher les points de vue. Ce nʼest que lorsque des avancées auront été possibles que nous organiserons, sans doute à lʼautomne, les Etats Généraux du dialogue social, à travers une grande rencontre tripartite Gouvernement / patronat / syndicat”. ■ Le Gouvernement nʼa certes pas vocation à se substituer aux partenaires sociaux ; il a un rôle de médiateur. Les positions paraissent parfois tranchées pour ne pas dire sclérosées. Quelles sont, selon le Gouvernement Princier, les priorités, qui nécessitent un dialogue puis un « compromis social » ? SV : “La priorité demeure avant tout de restaurer le dialogue et de faire comprendre à chacune des

PAR PATRICE ZEHR

parties quʼil quʼil va falloir faire des concessions et dépasser les intérêts partisans, pour le bien du Pays. Parmi les dossiers les plus importants à traiter, dont les deux parties ont dʼailleurs accepté de discuter lors des prochaines réunions, figurent la loi sur le salaire, la loi sur le contrat de travail et lʼavenir du système de retraite”. ■ Vous paraissez globalement optimiste avec même lʼespoir dʼune grande rencontre en automne. Sentez vous les lignes bouger et bénéficiez-vous au delà de votre dynamisme reconnu par les partenaires, dʼune approche qui peut convaincre les deux parties ? SV : “Jʼai constaté jusquʼà présent une volonté partagée de mettre fin à lʼabsence de concertation, qui a conduit ces dernières années à lʼimmobilisme et même à lʼaffrontement, préjudiciables aux intérêts de tous. La période difficile que traverse le monde doit nous conduire à unir nos efforts pour que nos entreprises demeurent compétitives et que notre droit du travail soit modernisé, notamment par une meilleure prise en compte des droits des salariés. Il serait irréaliste que les deux parties ne le comprennent pas et que le refus

Photo © CdP

dʼaccords répédʼaccords accords équilibrés conduise à des conflits répé tés et donc au déclin économique et social de notre pays. Je mettrai toute mon énergie et ma détermination pour quʼil nʼen soit pas ainsi. Il faut faire bouger les lignes dans lʼintérêt de Monaco. Cʼest nécessaire et cʼest possible”.

Enfin le grand retour du dialogue social ! A

u point mort depuis des années à Monaco, les négociations concernant les revendications des salariés et les demandes du patronat semblent repartir sur de nouvelles bases. En milieu de mois, le Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales a reçu, successivement – et donc séparément – l’USM et la Fédération Patronale monégasque. Stéphane Valeri qui a qualifié de «constructives» ces deux réunions de travail estime que «le Gouvernement a un rôle à jouer, celui de médiateur du dialogue social, avec deux priorités : la volonté de moderniser le droit du travail, et d’assurer le maintien de la compétitivité des entreprises monégasques». Oui à la poursuite du dialogue social a dit le Président de la FPM, Philippe Ortelli, en soulignant que dans «de nombreuses entreprises, les relations patron-salariés sont sereines». «Un compromis social est possible» soulignait-on à l’USM, en affirmant haut et clair qu’il ne peut se faire que sur «la base d’avancées sociales». Les partenaires sociaux se disant disponibles pour discuter, reste maintenant à renouer vraiment le dialogue, et d’abord et surtout à se mettre d’accord sur une méthode de travail pour enfin avancer sur les dossiers les plus importants en y apportant une solution pour tous. Et Stéphane Valeri s’est montré optimiste à l’issue de cette journée de travail : «on peut réussir à faire bouger les lignes pour éviter les affrontements et les conflits. C’est l’intérêt du pays tout entier». Les partenaires ont présenté leurs dossiers prioritaires, – sans surprise – peu ou pas de points communs pour l’instant, et des rendez-vous sont prévus. Des réunions, dès le début de ce mois, avec pour objectif une grande rencontre tripartite à l’automne. (J.P.L.) Photos © CdP


Mai 2010

La Principauté

Politique & Société

SOCIETE • Monaco et les nouvelles générations : entretien exclusif avec Paul Masseron, Conseiller de Gouvernement pour l’Intérieur

“Information et prévention pour la sécurité des jeunes”

Photo © CdP

“Le recours à la répression doit être adopté seulement quand absolument nécessaire”

Photo © CdP

PAR ROBERTO VOLPONI

N

ous y avons consacré un dossier le mois dernier. Le Département de llʼIntérieur Intérieur étend ses compécompé tences à : lʼéducation nationale ; jeunesse et sports ; sécurité publique et établissement des personnes ; affaires culturelle ; protection civile. Il est donc le département concerné par tous les problèmes des jeunes et avec lʼarrivée du nouveau Ministre dʼEtat il nous a semblé bon dʼaborder cette fois les problèmes du point de vue gouvernemental. La parole donc au Conseiller de Gouvernement Paul Masseron.

■ Monsieur Masseron, votre département est très vaste : éducation, sport, sécurité, culture… Cʼest dire quʼil est largement en charge des dossiers qui concernent la jeunesse à Monaco. En ce qui concerne tout dʼabord lʼéducation, base de tout. On peut dire, je crois, que Monaco est un modèle pour le climat de ses établissements, la qualité des enseignants comme pour la réussite au bac et au-delà. Paul Masseron : “En effet, le Gouvernement Princier, sous la Haute Directive de S.A.S. le Prince, attache une très grande importance à la qualité de lʼenseignement. Ceci explique notre politique ambitieuse tant en matière de locaux et dʼéquipements, quʼau niveau des programmes, des activités, de lʼenseignement et de lʼaccompagnement des élèves. Ceci se traduit effectivement par des établissements scolaires de grande qualité, au climat serein, au sein desquels les relations entre lʼadministration, le corps enseignant, les élèves, ainsi quʼentre les élèves, sont exemptes de violence, malgré un espace nécessairement contraint. Ce climat pacifié contribue, avec la grande qualité et lʼengagement de nos enseignants, à donner les meilleurs atouts à nos élèves pour obtenir dʼexcellents résultats aux examens quʼils passent avec brio. Il convient également de souligner que cette politique de qualité, voulue par le Gouvernement Princier, ne se limite pas au seul enseignement public, mais porte également ses fruits dans lʼenseignement privé sous contrat avec lʼEtat qui obtient des résultats similaires”. ■ Y a-t-il cependant des problèmes au niveau des capacités dʼaccueil pour les plus jeunes mais aussi pour les autres classes dʼâge ? PM : “La taille de la Principauté contraint, bien évidemment, la capacité dʼaccueil des scolaires sur notre territoire. Lʼensemble des 11 établissements scolaires que nous comptons, dʼenseignement public ou dʼenseignement privé sous contrat avec lʼEtat, offre une capacité dʼaccueil totale de 6.000 élèves. Rapportée aux 35.000 habitants de la Principauté, cette capacité apparaît plus que raisonnable, voire confortable, ce qui nous permet dʼailleurs dʼaccueillir en dérogation, un certain nombre dʼenfants domiciliés à lʼextérieur de Monaco, mais dont les parents travaillent en Principauté. Cette capacité, même si elle apparaît forcément limitée au regard des 50.000 salariés quʼaccueille Monaco, concoure à lʼattractivité de notre territoire et mérite une attention particulière”. ■ Le nouveau statut des artistes vous paraît-il satisfaisant ? PM : “La loi votée en juillet 2009 par le Conseil National a pour objet de reconnaître le statut « dʼartiste professionnel indépendant ». Elle a pour vocation de permettre à ces artistes de bénéficier des mêmes droits que ceux des travailleurs indépendants, notamment en matière dʼimmatriculation aux caisses dʼassurance maladie et de retraite. Cette loi définit également différentes aides matérielles dont peut bénéficier lʼartiste souhaitant sʼinstaller professionnellement. Il est sans doute encore un peu tôt pour pouvoir apprécier pleinement les effets de cette loi. Cependant, la présentation des modalités de sa mise en œuvre effectuée courant janvier 2010 aux artistes de la Principauté a suscité un grand intérêt de leur part. De plus, il convient de rappeler, au-delà du statut des artistes professionnels indépendants, lʼaide à la création artistique, pour laquelle lʼeffort de lʼEtat est sensible en 2010, avec un mon-

tant budgétaire triplé par rapport à llʼlʼannée année précédente. Grace à ces budgets, la Direction des Affaires Culturelles apporte son concours à des projets artistiques, dʼampleur variable, proposés tant par des artistes professionnels que par des non-professionnels. Enfin, la commande à des artistes locaux, dʼœuvre artistique dans la construction de bâtiments publics, décidée fin 2009, contribue également à lʼéclosion et le développement de la création artistique en Principauté”. ■ La sécurité est lʼun des attraits de Monaco et un atout pour sa jeunesse. De récents incidents au stade ont cependant suscité des inquiétudes. Une enquête est en cours. De nouvelles mesures vont-elles être prises pour éviter que les fêtes sportives ne tournent mal ? PM : “La sécurité et surtout le sentiment de sécurité qui en découle, sont effectivement des piliers de lʼattractivité de la Principauté. Ce sont également de véritables atouts pour que la jeunesse de Monaco puisse pleinement profiter des différentes offres récréatives proposées sur notre territoire. Aussi, le Gouvernement a-t-il une exigence forte en matière de sécurité. Nos Services demeurent donc très attentifs à cette question tout en veillant à ce que les mesures prises soient correctement proportionnées aux véritables enjeux. Concernant les incidents survenus lors de la rencontre Monaco-Nice, lʼexamen du déroulé des événements ne conduit pas à remettre en cause le dimensionnement du dispositif de sécurité mis en place, qui était correctement dimensionné et organisé par rapport aux risques prévisibles. Les agissements et les comportements répressibles de quelques dizaines dʼindividus sont inacceptables et doivent être sanctionnés. Au terme des enquêtes et des vérifications en cours, des mesures fortes de refoulement du territoire monégasque seront prises à lʼencontre des fauteurs de trouble. Une telle décision vient dʼêtre notifiée à lʼun des supporters niçois que les enregistrements vidéo ont permis dʼidentifier, dʼautres suivront dans un proche avenir. Au-delà, de ces mesures individuelles, cʼest un message de grande fermeté que les autorités monégasques souhaitent faire passer : Monaco ne tolèrera pas que des personnes, par leur comportement violent et des débordements répréhensibles, viennent troubler lʼordre public. Le sport doit rester une fête !” ■ Sur le plan de la distraction - la fermeture du Karé(ment) était-elle justifiée et comment ce vide peut-il être comblé ? PM : “La fermeture du Karé(ment) intervient au terme dʼun contrat, non renouvelé, le liant au Grimaldi Forum, ce dernier souhaitant recentrer lʼactivité de lʼétablissement quʼil héberge. Il nʼappartient pas à la puissance publique, en particulier au Département de lʼIntérieur, de définir le nombre, la nature et la densité dʼétablissements nocturnes souhaitable ou nécessaire, tant que lʼactivité de ceux-ci ne porte pas atteinte à lʼordre public. Il convient de souligner quʼen matière dʼoffres récréatives destinées à la jeunesse, le Gouvernement a souhaité et encouragé lʼouverture dʼun complexe de loisirs pour les jeunes qui a ouvert ses portes le 25 avril dernier dans lʼanse du Portier”. (Voir encadré) ■ Il nʼy a pas de vie nocturne sans risque pour les jeunes : alcool, drogue, circulation... Comment concilier prévention et répression, protection aussi, sans donner aux jeunes lʼimpression quʼils sont en permanence dans le collimateur ? PM : “Effectivement, la vie nocturne nʼest pas exempte de risques. Au-delà, de la surveillance renforcée opérée par les fonctionnaires de la Sûreté Publique afin de contenir les éventuels excès, un important travail pédagogique et de prévention est entrepris auprès des exploitants des établissements nocturnes. Et ce travail porte ses fruits, tant en matière de petite délinquance qui est jugulée, quʼen celui du comportement des consommateurs. Des actions de prévention et dʼinformation sont également engagées dans nos établissements scolaires au travers des opérations de sensibilisation aux risques de la route, et à

ceux liés aux substances additives. Un délicat équilibre doit être maintenu entre lʼinformation et la prévention à privilégier pour le moyen et le long terme et la nécessaire répression lorsque, malgré cette prévention, des agissements inacceptables sont malheureusement perpétrés”. ■ Parmi les incivilités, il y a les nuisances sonores, cela va des vrombissements des voitures de luxe, des claquements de portières aux deux roues pétaradants…est-ce une priorité ou y a-t-il volontairement un certain laisser-faire ? PM : “Il nʼy a, bien évidemment, aucune volonté de laisser faire. Mais comme vous le relevez, la nature même de ces incivilités rend impossible une totale absence de nuisance, même en imaginant un policier derrière chaque consommateur. La répression sanctionnera la nuisance, mais ne la supprimera pas. Là encore, la prévention et lʼéducation ne doivent pas être ménagées. Lʼaction des exploitants auprès des consommateurs doit être encouragée pour une réelle prise de conscience par ces derniers des nuisances de certains comportements nocturnes. Ceci est un travail qui doit sʼinscrire sur la durée et qui mobilise lʼénergie des services de police”.

OUVERTURE

Voilà le Ni-Box ! Photo © CdP

Le NI BOX est ouvert. Depuis le 25 avril, les 5 étages de l’établissement offrent aux jeunes des possibilités de loisirs variées et dynamiques : patinoire, billards, discothèque, etc. Le NI BOX ouvre ses portes de 10h à minuit du dimanche au jeudi et de 10h00 à 04h30 les vendredis, samedis et veilles de jours fériés.

OUVERTURE

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La Principauté

Mai 2010

Spécial Centenaire Musée Océanographique

EVENEMENT • L’anniversaire d’un lieu qui conserve un énorme patrimoine scientifique et historique Musée Océanographique

Les 100 ans du Musée PAR JEAN-PHILIPPE LUCAS

Quelques chiffres...

E

t voilà les bougies ont été soufflées : depuis le 29 mars 2010 le Musée Océanographique de Monaco a officiellement 100 ans. Mais pas question de sʼendormir sur ce constat, les défis à relever sont nombreux et pour aborder lʼavenir la “vieille dame” sʼest offert un lifting hightech grâce à un bataillon dʼartisans triés sur le volet et à un artiste hypercontemporain anglais, histoire de réunir science et art les deux pôles chers au Prince Albert 1er fondateur du musée. Aujourdʼhui, il est difficile dans un monde qui veut à tout prix créer du nouveau - en reniant son passé et lʼapport intellectuel de ses hommes illustres - de transmettre aux jeunes générations un patrimoine souvent poussiéreux à leurs yeux. Sauf, si certains lieux sous lʼimpulsion de personnes éclairées arrivent à faire un bon cocktail entre le passé et le futur. Construire un avenir en sʼinspirant aussi des anciens. Voilà le pari du musée océanographique de Monaco, lieu exceptionnel créé par un homme non moins exceptionnel. Le Prince Albert 1er était un véritable visionnaire, il avait déjà compris en 1910 que la préservation de la nature était primordiale : «lʼavenir

Photos © CdP

de lʼhomme, disait-il est intimement lié à la santé de lʼocéan et la science doit nous aider à protéger ce patrimoine commun de lʼhumanité». Sentait-il déjà les dangers à venir ? Lʼévénement aurait pu passer inaperçu, si le S.A.S Le Prince Albert II conscient des enjeux, nʼavait pas décidé de redonner une nouvelle impulsion au musée pour en faire un lieu tourné vers les grands enjeux écologiques et humains du XXI siècle. Le Prince Souverain a demandé à Robert Calcagno, directeur du musée, de remettre de la vie et de la jeunesse dans ce lieu centenaire. Avec pour credo : « Un musée plein de vie, fier de son passé, riche de son patrimoine, ouvert sur le monde dʼaujourdʼhui et engagé pour lʼavenir »… Et cet avenir se trouve dans la recherche scientifique pour tenter dʼapporter des réponses aux grands problèmes de

- 11 ans pour construire le musée - 10 millions d’heures de travail - 6000 m2 de surface de plancher - 200 familles d’invertébrés - 1 million d’euros pour la rénovation - 4000 espèces de poissons regroupés dans 90 bassins - 50 millions de visiteurs depuis l’ouverture - 28 expéditions ont été effectuées dans l’atlantique par le prince Albert 1er - La pieuvre géante de l’escalier d’honneur mesure 9m d’envergure - La baleine fait 20 m de longueur - 400 œuvres d’artistes sont exposées sur la mezzanine - 70 espèces de coraux vivent dans la ferme à corail - Le lagon aux requins contient 400.000 litres d’eau, fait 6 m de profondeur et a des vitres de 30 cm d’épaisseur - La bibliothèque compte plus de 29.000 ouvrages et plus de 3500 séries de périodiques

lʼenvironnement, de faire participer les artistes contemporains et de faire œuvre de pédagogie auprès des jeunes, cible privilégiée pour le futur. En un mot, valoriser le patrimoine et investir pour séduire de nouveaux publics afin de mieux protéger les océans. Avec lʼaide du Gouvernement, des programmes de restauration ont été mis en place : mosaïques, lustres, tentures, vitraux… ont redonné un éclat et une prestance exceptionnelle dignes des plus grands palais. Le tout enrichi dʼun équipement de communication et de diffusion de très haut niveau, faisant de la salle de conférence un lieu à la point de la technologie pour recevoir : colloques, conférences, concerts, soirées… Le musée océanographique semble réellement engagé sur le chemin de lʼavenir, pour devenir un centre international prêt à relever tous les défis du XXI siècle.

Un requin parmi les requins... P

our rester fidèle au Prince Albert 1er, qui sou sou-haitait que l’art et la science soient les deux forces directrices de la civilisation, la direction du musée a invité l’ex-enfant terrible de l’art actuel : l’artiste britannique Damien Hirst. Lui qui affirmait que les musées étaient « bons pour les artistes morts » s’est laissé séduire par une rétrospective de ses œuvres. Cornucopia (corne d’abondance) est un dialogue entre l’art et la science : « C’est une formidable manière de combiner l’art et la science, deux sujets qui me fascinent » précise t-il . Corps disséqués ou écorchés, entrailles à vif, requins dans du formol, mouton coupé en deux, ribambelles d’insectes cloués, voilà ce qui vous attend et pourtant d’après l’artiste : « si vous avez des peines de cœur venez voir l’expo cela vous fera le plus grand bien ». S’il le dit… Damien Hirst sait jouer avec tous ses partenaires du jeu artistique mondial, collant sa personnalité à tout ce qui a de la valeur dans notre monde à savoir le bling-bling, l’argent, le spectaculaire, le futile, le cadavérique, le mortuaire… Et pourtant Damien Hirst, requin parmi les requins du musée, cherche peut-être sa voie spirituelle à travers ses doutes, ses peurs, ses questions sur la mort, la vie, le corps, la foi. Vivant une passion artistique à travers la Passion du Christ dans un calvaire mettant le corps humain dans une condition d’agneau égorgé (voir son agneau coupé en deux dans le sens de la longueur disposé dans deux aquariums contenant du formol). A l’image de son Saint Barthélémy mi- argent, mi-or (mort écorché vif en Arménie et devenu patron des chirurgiens) portant sa peau, le doigt pointé vers les cieux comme pour signifier la métamorphose opérée après son supplice qui l’amènera vers l’empyrée avec son nouveau corps en or (celui des saints). L’existence pour Damien Hirst n’est-elle pas finalement une zone entre vie et mort. Et la résurrection au-delà des corps réduits en cadavres ? (J.P.L.)



10 La Principauté

l’Actualité l’

Mai 2010 Photos © DR

MONACO EN BREF

☞ Le 10 octobre 2010, le Lycée Albert Ier fêtera son centenaire. Dès 1906, la population monégasque avait manifesté, par une campagne de signatures, sa volonté de voir créer un établissement scolaire permettant de préparer le Baccalauréat à Monaco. Le Prince Albert Ier accédait dès 1910 aux souhaits des Monégasques en faisant effectuer des travaux de réfection dans l’ancien Couvent de la Visitation datant de 1663. La première rentrée eut lieu le mardi 4 octobre 1910. Réservé à l’origine aux garçons, le Lycée accueillera un Cours Secondaire de jeunes filles à partir de 1918.

Monaco en miniature à l’Expo de Shanghai NOTRE REPORTAGE SPÉCIAL

D

epuis le 1er mai 2010, Shanghai accueille pour 184 jours sa première Exposition Universelle, avec pour thématique : « Better City, Better Life (Meilleure Ville, Meilleure Vie) ». Monaco y participe avec un pavillon de 2000 m². « Monaco, Passé, Présent, Futur. Les défis de lʼévolution dʼune ville-Etat », est le thème choisi par la Principauté de Monaco pour sa participation à Shanghai 2010. Dʼune superficie de 2000m² au sol et haut de 12 mètres, le pavillon Monaco est situé dans la zone des pays européens et proposera une incroyable promenade à travers la Principauté. Des anneaux lumineux chargés d'eau, éclatante allégorie de l'attachement de la Principauté à l'Environnement, encerclent la façade du pavillon. À l'intérieur, une salle de cinéma pourra accueillir 250 personnes pour assister à la projection de "Monaco, un rocher pour l'éternité", film présenté sur écran HD. Ces La Principauté six minutes dʼimages de synthèses proEdité par duites exclusivement GLOBAL MEDIA ASSOCIATES pour lʼexposition accompagneront le “ Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil visiteur pour un voyaTél. : +33 09.50.79.90.84 Le premier journal d’actualité de Monaco

Sas

Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Mary Coles Amanda Coutelle Isabella Lanciotti Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Projet graphique PDC Milano Promotion & Publicité Global Media Associates Service Publicité

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Photo © Katarina Stuebe

☞ Du 20 au 30 janvier 2011, le Festival International du Cirque de Monte-Carlo célèbrera son 35ème anniversaire avec une édition spéciale sous le chapiteau de Fontvieille et une parade dans la Principauté. La vente des places en ligne est ouverte sur le site www.montecarlofestival.mc. Les pro guichets du cirque sous le chapiteau seront ouverts à partir du 29 juin prochain. ☞ Tonte des moutons lundi 17 mai au Parc Princesse Antoinette. La mini-ferme pédagogique du parc accueillera, des petits écoliers pour un petit contact avec la vie à la campagne. Ils pourront ainsi assister à la tonte des moutons ! Résidants à l’année à la mini-ferme pédagogique du parc, les ovins ont rendez-vous pour leur toilette d’été. Mise en place par la cellule animation de la mairie de Monaco, cette mini-ferme pédagogique organise tout au long de l’année des activités en rapport avec les animaux de la ferme et la culture. ☞ Nouvelle palette de couleurs pour les façades des immeubles de la Principauté. La DPUM lance une étude sur la couleur visant à réactualiser la palette de couleurs, ainsi qu’une réflexion sur les matériaux contemporains afin d’enrichir les modèles existants et ouvrir de plus larges espaces de créativité et d’expression en matière urbanistique et architectura architecturale. Aujourd’hui, le règlement d’urbanisme et de voirie prévoit que : « Les façades des immeubles et les murs de clôture sont obligatoirement traités en tons pastels, dans la gamme des ocres, des rosés, terres brûlées ou terres cuites, à l’exclusion du blanc cru et des gris béton ou ciment ». Qu’en pense le Millefiori ? ☞ Radio Ethic, 5 ans de partage d'expériences autour du développement durable. Cette webradio militante de l'optimisme durable est diffusée 24h/24 et 7j/7 sur www.radioethic.com et téléphone mobile grâce à l'application Liveradio. Avec près de 46000 visiteurs sur le site et 10000 auditeurs connectés à la programmation en continu en mars 2010, Radio Ethic est un double média moderne, efficace et garanti "bonne humeur" ! Comme chaque mois, Radio Ethic propose une émission en public et en direct, en Principauté de Monaco, sur une thématique de développement durable. Le jeudi 27 mai, de 18h30 à 19h30, le Champagne Bar du Fairmont Monte Carlo accueillera tous les "Food'Ethic", autour d'une émission dédiée à l'art de bien manger (bio, local, de saison et en prenant son temps). L'émission sera également diffusée en direct sur le player de Radio Ethic : http://www.radioethic.com/player.html

ge dans le temps, des toutes premières traces de vie jusquʼà nos jours. La visite se poursuivra par une savoureuse excursion locale… Une reconstitution des ruelles de la Principauté immergera le visiteur en plein cœur de Monaco, dévoilant un espace dédié au Grand Prix de Formule 1, depuis ses débuts en 1929, à aujourd'hui. La projection rendra possible un tour virtuel de ce circuit atypique. Suivra une galerie de portraits des Souverains de la Principauté. Un espace dédié à lʼenvironnement soulignera les actions de la Fondation Albert II de Monaco aux travers de vidéos et projections, dʼun globe tactile interactif et de lʼexposition de la Venturi Volage, la voiture écologique made in Monaco. La visite sʼachèvera par un espace informations et une boutique proposant des souvenirs de Monaco. 3 millions de visiteurs sont espérés au pavillon Monaco durant ces 6 mois dʼexposition.

☞ L’exposition de l’artiste belge Sven Vandenbosch, intitulée « Les inédits de Sven », principalement composée de peintures, se tient jusqu’au 28 mai 2010 à la salle d’exposition du Gildo Pastor Center, 7 rue du Gabian à Fontvieille, Monaco. Les œuvres de cet artiste bruxellois sont fortement influencées par ce qu’il nomme “le bon sens belge” surréaliste. Installé dans la région méditerranéenne depuis 2001, où il exerce le métier de conservateur d’art, Sven Vandenbosch peintu s’adonne dès qu’il le peut à sa passion : la peintuven re et l’art en général. Entrée libre, du lundi au vendredi, 9h00 – 19h00. ☞ Un poids lourd électrique. 0 % émission, 0 % pollution. 100 % efficace, durable et responsable affirme la société Defi écos qui l’a présenté à Monaco fin avril. Le poids-lourd MODEC assure tous les services en ville : 1 châssis et toutes les applications des métiers de la voirie et du transport. Une présentation qui avait reçu le soutien de La Fondation Prince Albert II de Monaco et du gouvernement Princier. Venise accueille le 39e Congrès de la Commission Scientifique de la Mer Méditerranée du 10 au 14 mai 2010. Cet évènement, le plus important rendez-vous scientifique des spécialistes de la mer Méditerranée et de pro la mer Noire, rassemblera près de mille chercheurs provenant de 40 pays de divers continents. Ils débattront des découvertes et technologies les plus récentes pour comprendre, surveiller fron et protéger une mer très exposée. Cette Alliance de chercheurs sans frontière, issus de pays souvent en conflit, est unique au monde. Véritable « baromètre » de l’Océan Mondial, la mer Méditerranée envoie des signaux avant-coureurs des changements majeurs tels la prolifération des méduses, l’émergence de nouveaux contaminants, le réchauffement des eaux profondes et l’acidification des océans. Le Président de la Commission, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, et S.E. Madame Stefania Prestigiacomo, Ministre Italienne de l’Environnement et de la Mer, ouvriront officiellement le 39ème CIESM le 10 mai 2010, au Palazzo del Cinema.

LES ENFANTS DE FRANKIE HUMANITAIRE • Cette année l’événement a été organisé exceptionnellement au Printemps, le 21 avril sous le chapiteau de Fontvieille

C’est toujours Noël pour les enfants de Frankie ! L

ʼassociation “Les Enfants de Frankie” a présente, sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II, son 13ème Noël de Frankie « Noël au Printemps » organisé exceptionnellement au Printemps le 21 avril dernier sous le chapiteau de Fontvieille. Lʼassociation a accueilli plus de 2.000 enfants malades et défavorisés et leurs familles, venant de Monaco et de la région, pour participer gracieusement sous le chapiteau de Fontvieille à une grande « Fête Foraine » et une « Parade » avec goûter et cadeaux pour tous. Près dʼune centaine de bénevoles ont collaboré à la réalisation de lʼévénement. Dans la Fête Foraine, les enfants ont ainsi pu évoluer et se divertir toute lʼaprès-midi, « Châteaux gonflables », « Toboggans Géants », « Trampoline », « Pêche aux canards », « La Petite Ferme », « Petit train » et pleins dʼautres surprises comme lʼatelier de maquillage, de dessin, etc… ! Puis, la Parade : Frankie était là ! Il a fait son entrée en voiture suivi de près par les artistes et divers personnages connus par petits et grands : Les Pom Pom Girls de Menton ; les Princes et Princesses de Walt Disney joué par les danseurs de «lʼAcadémie de Danse de Monaco», les Sorcières au nez crochu ; Superman, Batman ; Mickey et Minnie ; Dora, Franklin, Bob lʼéponge ; Winnie et ses amis ; le tableau de Alice au Pays des Merveilles joué par les jeunes de lʼassociation Firedance ; M et Mme Shrek ; et enfin des echassiers qui fermaient la marche… Tout ce petit monde était au rendez-vous pour amuser les enfants et quelle chance, le soleil était au rendez-vous ! Pour terminer, les bénévoles ont remis à chaque enfant son goûter et son cadeau… de Noël évidemment !

Photo © LEDF

LES ENFANTS DE FRANKIE



12 La Principauté

Art & Culture

Mai 2010 Photo © AC

Du 29 avril au 2 mai la Principauté de Monaco a accueilli pour la première fois un salon international de ce type : plus de 2.000 oeuvres sur une superficie de plus de 4.000m2...

Art contemporain au Grimaldi Forum PAR

MARY COLES

a Principauté de Monaco a accueilli pour la L première fois de son histoire un Salon international d’art contemporain qui a investi

l’Espace Diaghilev (4000m²) durant trois jours, du 29 avril au 2 mai. Plus de 2000 œuvres étaient exposées et plus de 5000 artistes représentés… Artistes et galeries provenant des quatre coins du monde rivalisaient d’attentions pour capter et surtout retenir les regards… Aux cimaises et dans les espaces, peintures, sculptures, installations : le pire comme le meilleur (c’est la loi genre !) Parmi les jurés des divers prix à la clef : Philipe Rylands, directeur du «Peggy Guggenheim Collection», Juan Ignacio Vidarte, directeur Général du «Guggenheim Museum Bilbao», Anne Stilz, directrice du «Musée des Beaux Arts de Nice», M. Ollat, directeur du «Musée MAC de Marseille», Michel Bouquier, directeur du tourisme de Monaco. L’artiste peintre Philippe Pastor (présent à la Biennale de Venise) était le premier invité d’honneur de l’événement, qui devrait devant le succès rencontré, se renouveler en 2011. Philippe Pastor décernait le «Prix d’excellence de la pensée écologique» a la galerie qui présentait la plus belle œuvre inscrite dans une démarche écologique et environnementale ou

conçue a partir de matériaux recyclés. L’artiste monégasque présentait, quelques tableaux de sa dernière série intitulée : «Les Quatre Saisons» Organisateur de l’évènement, Johnessco Rodriguez a souhaité donner à cette manifestation une envergure internationale : «C’est un évènement unique qui n’a jamais été réalisé à Monaco. Il sera repris au niveau international car les exposants vien-

nent de nombreux pays (Pays-Bas, Russie, Mongolie, Taiwan, Suède, Israël, Italie, Australie, USA, Liban, Canada, Portugal, Brésil, Argentine, France, Thaïlande… Il est important de souligner la présence de M. Jorge Iglesias de Buenos Aires, Argentine ; reconnu internationalement pour ses “sculptures de l’invisible” et “peintures en mouvement”, exposait son oeuvre pour la première fois en Europe. Son style unique lui a valu le surnom de «Créateur de l’invisible». Des critiques d’art affirment même que Jorge Iglesias “a su réussir avec son oeuvre ce que Da Vinci et Dali n’ont pas pu”. Art Monaco’10, a aussi décerné des prix speciaux à diverses galeries : le coup de coeur de Monaco ’10 (coup de coeur de la plus haute autorité municipale) ; le prix d’excellence - qualité artistique : (prix remis à la galerie pour la meilleure qualité artistique) ; le prix d’excellence baroque : (prix décerné à la galerie qui a présenté l’oeuvre la plus excentrique) ; le prix d’excellence « émotion » : (prix récompensant la galerie ayant proposé l’oeuvre qui a le plus touché et impressionné le public).

LIVRES • L’histoire économique des Alpes-Maritimes de Jacques Bruyas

LIVRES • Denise Rey revient avec la suite de la seduisante Azyadée

Entrepreneurs de la Côte d’Azur

Les goélands sont immortels

«R

endue célèbre depuis presque deux siècles par la fréquentation des têtes couronnées ou médiatisée par les frasques des nouveaux fortunés de la jet set, la Côte d'Azur est synonyme de frivolités et d'excès. Doit-on en rester là ? Pour la première fois, le regard découvre l'envers du décor. Il s'attarde sur les hommes et femmes qui ont marqué cette terre, façonné ses formes et sa matière, exprimé ses talents, parfois gaspillé ses richesses: Niçois, Provençaux, Français, Piémontais, Ombriens, Arméniens, Pieds noirs. Ils méritaient un bel ouvrage, balayant le temps où s'est forgée la réalité contemporaine». Notre confrère Jacques Bruyas raconte avec délectation cette histoire économique des Alpes-Maritimes. On y croise tous ceux qui depuis la moitié du 19ème siècle ont façonné notre région. Btp, cinéma, transport, horticulture, tourisme, hôtellerie… 150 ans d’aventures humaine, de création, d’utopies devenues réalité, illustrés par les photos de Franck Follet. Un bel ouvrage pour remonter le temps et l’histoire de la Côte d’Azur. (P.Y.R.)

LIVRES

Jacques Bruyas : “Pays d'azur, terre d'entrepreneurs” Editions Gilletta - Beaux-livres, 160 pages. Prix public : 40 euros

D

enise Rey revient. « Les goélands ne meurent jamais» est la suite d’Azyadée, une héroïne qui a su séduire tous les lecteurs. Le bonheur est toujours un état éphémère et Azyadée, plus que toute autre, aurait dû le savoir, elle va en faire à nouveau en effet l’expérience. Si les goélands ne meurent jamais, ils ne cessent de souffrir et d’affronter cette mer porteuse d’horizons lumineux et d’abîmes de larmes, cette mer qui leur donne tant pour toujours reprendre. On l’aura compris Azyadée va à nouveau se diriger vers ces tempêtes et caps des passions qui semblent l’attirer ou qui sont son destin. L’héroïne a mûrie mais reste la même, le style de l’auteur aussi a muri et s’est affermi. Denise Rey confirme son indiscutable talent d’écrivain et de poétesse, déjà reconnu. Si vous avez aimé Azyadée, ses amours et ses malheurs vous adorerez « Les goélands ne meurent jamais ».

LIVRES

Denise Rey : “Les goélands ne meurent jamais “ - Editions Bénévent - 25 euros, 464 pages


La Principauté

Art & Culture

Mai 2010

EXPO-VENTE • Les sculptures de l’artiste dans la hall du Fairmont jusqu’à fin mai

Matéo Mornar présente son “Hymne à la vie” La moitié des bénéfices sera reversé en faveur de la Fondation Albert II PAR

AMANDA COUTELLE

«H

ymne à la vie», credo fait bronze, œuvre monumentale du sculpteur Mateo Mornar, a été présenté en exclusivité en Principauté de Monaco, en présence de S.A.S le Prince Albert II, le jeudi 29 avril, dans les salons de l’Hôtel Fairmont, où l’on peut le découvrir entouré d’une dizaine d’autres bronzes d’un artiste hors du commun, jusqu’à la fin du mois de mai. C’est dans la GalerieAtelier «Mornar» de la rue Smolett à Nice, que le bronze «Hymne à la vie» est né sous les doigts du sculpteur : le plus grand imaginé à ce jour par l’artiste (Largeur 2 m, profondeur 2, 50, hauteur 3m, poids : 1 tonne ½ !) Pièce unique (le sculpteur a détruit le moule), cet «Hymne à la femme» qui donne la vie… est l’aboutissement d’une idée qui germait depuis toujours dans l’âme de son mentor : un chant fait bronze, ode à toutes les femmes qui “habitent” l’artiste et n’en font qu’une ! «Hymne à la vie» symbolise le pouvoir absolu de la «femme-femme» face à «l'homme-lion» le plus puissant du monde. Affirmant son autorité jamais contestée, son rayonnement, sa fierté, il est l’incarnation du mâle indompté, pourtant si fragile face à un gracile serpent qui se dresse fièrement devant sa superbe, éternel féminin

Photo © AC

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

D

ans l’attente de l’exposition «Pour rêver du Futur» qui se tiendra en septembre au Grimaldi Forum, il est intéressant de lire et regarder l’étude de Fritjof Capra consacrée au grand homme. A partir des carnets de Léonard de Vinci (1452-1519), l’auteur met en perspective les apports scientifiques du génie (pour une fois le mot n’est pas trop fort !) de la Renaissance, et la puissance de sa méthode qu'il évalue à l'aune de la pensée scientifique actuelle. Sa vie durant, Vinci n'a cessé dans ses abondants carnets d'affiner et d'étayer ses recherches, mais le temps lui a manqué pour organiser ce que, pourtant, il concevait comme une vision cohérente des phénomènes naturels, radicalement différente de celles qu'allaient développer Galilée, Descartes ou Newton. Cinq siècles plus tard, en effet, la science de Newton a clairement révélé ses limites et la représentation du monde chère à Descartes a cédé la place à une approche qui n'est pas très éloignée de celle de Léonard de Vinci ! Cet ouvrage constitue la première synthèse en français de l'œuvre de Léonard de Vinci. _______________________________________ «Leonard de Vinci» - Fritjof Capra (Actes Sud) Ed.

Q

uarante œuvres à découvrir pour quatre continents : Afrique, Asie, Océanie, Amériques s'appuyant sur le fonds du Musée du quai Branly pour offrir au lecteur non averti comme au connaisseur une exploration des arts et des cultures du monde. Il est divisé en six parties correspondant aux quatre continents que couvrent les collections du musée - Afrique, Asie, Océanie, Amériques - et aux collections photogra photographiques et historiques. Chaque partie présente une sélection d'une quarantai quarantaine d'œuvres accompagnées de notices rédigées par plus de 150 auteurs, qui abordent l'étude des pièces sous les angles de l'histoire, de l'anthropologie et de l'esthétique. Les reproductions de grande qualité, permettent d'acquérir les notions essentielles pour se repérer dans les collections du vaste musée. L’ouvrage a reçu le «Prix International du Livre d’Art Tribal Français.» A la parution du livre en 2009 le magazine «La recherche» commentait « à la fois beau livre et manuel scientifique» Tout est dit ! ______________________________________________ «Musée du Quai Branly : la Collection» (Ed. Skira)

Q la pomme à la main, devenu cette Eve, qui ensorcelle - n’en déplaise aux féministes !«Le serpent est le symbole de cette femme qui dirige par sa beauté, son intelligence, ses dons uniques, depuis les temps les plus anciens le monde et les hommes, le plus puissant comme tous les autres, comme le sculpteur que je suis qui la fait naître sous ses doigts, nul homme ne peut résister au charme de la femme, à sa beauté, à sa sagesse, qui sont ses repères, sa raison de penser, de créer, d’aimer et finalement de vivre». L’exposition-vente est réalisée en collaboration avec la Fondation Albert II, à laquelle le généreux sculpteur offrira 50% du montant de la vente des œuvres présentées…

EXPO • La collection ““La La Bibliotèque Impossible” à l’Hôtel Port Palace

Le charme des livres anciens endant les deux jours du week-end P du 1er mai, l’Hôtel

Port Palace de Monaco a accueilli la totalité des œuvres d’art de la prestigieuse collection « La Bibliothèque Impossible », conçue par l’éditeur Franco Cosimo Panini. Des livres qui reproduisent fidèlement et intégralement les grands chefs d’œuvres de la Renaissance à l'identique, et dont les originaux sont secrètement gardés dans les plus importantes bibliothèques du monde entier. Les fac-similés « Panini» permettent de découvrir les trésors de l’histoire de l’art. Chaque ouvrage de cette collection est publié en tirage limité et est le résultat d’une longue et difficile élaboration qui associe les techniques de reproduction les plus avancées aux procédés entièrement manuels, confiés à des ateliers spécialisés en artisanat de la reliure, de l’orfèvrerie et de la marqueterie. Parmi ces livres exposés «Les très Riches Heures du Duc de Berry’’, le plus célèbre code en miniature franco -flamande ; le superbe «Lezionario Farnèse», connu sous le nom de Missel de la Chapelle Sixtine et plus surprenant encore par sa dimension et sa couverture en argent doré, le « Livre d’Ore Torriani », véritable joyau de la Renaissance lombarde… ou encore Historia Plantarum, l’Enciclopedia medica dell’Imperatore Venceslao.

EXPOSITION

uoi de plus beau, mystérieux, que nos villages perchés ? Eze, Gorbio, Peille, Saint- Paul que nous connaissons si bien que parfois nous ne savourons plus avec autant d’émotion leur beauté… La France en compte beaucoup d’autres - plus de 300 nous dit Nicolas Moreau - colorés, fortifiés, volcaniques ou encore souterrains, ces villages si pittoresques sont l'image de la France. Une diversité unique au monde qui se traduit par une incroyable richesse de styles se rencontrant dans la plupart de nos terroirs au détour d'un lac, d'un champ, d'une forêt, d'un verger, d'un cours d'eau, d'une vallée montagnarde, d'un rang de vignes ou bien d'un bord de mer. Des plus remarquables aux plus surprenants, nous nous baladons dans chacun de ces lieux, judicieusement classés dans ce livre par thèmes et commentés par des légendes enrichissantes. Illustré de 1001 photos, ce livre visite ainsi plus de 300 villages, où gastronomie, traditions et fêtes se perpétuent dans la bonne humeur propre aux gens du terroir… Nicolas Moreau a réalisé ici un livre d’images qui s’adressent aussi à l’âme… ______________________________________________ «La France Des Villages : En 1001 Photos» - Nicolas Moreau (Ed. Solar)

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le Sport

La Principauté Sport

Mai 2010

GRAND PRIX DE MONACO 2010 • Duos ou duels croisés entre les quatre top-teams actuels à la chasse de la 61ème couronne mondiale

Huit pilotes pour un titre PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

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mai 1950 Grand Prix de GrandeBretagne, circuit de Silverstone. Le championnat du monde des pilotes F1 a débuté ce jour-là. Soixante saisons accomplies depuis. Quel pilote coiffera la 61ème couronne à la fin de cette année? Le champion se trouve certainement dans lʼun des quatre top-teams actuels : McLaren, Ferrari, Mercedes et Red Bull. 8 pilotes en tout, qui vont par paire. Mais pas forcément dʼaccord ! Lʼhistoire de la Formule 1 fourmille ainsi de – rares – duos (Peter Collins / Mike Hawthorn), et de nombreux duels au sein dʼune même équipe (Alain Prost / Ayrton Senna). Quʼen est-il de ces 4x2 version 2010 ? Duos ou duels ? Revue dʼeffectifs après les quatre premiers grands prix de la saison (*). ■ McLaren : deux têtes couronnées Pour 2010, McLaren sʼest offert les deux plus récents champions du monde : Lewis Hamilton (2008) et Jenson Button (2009). Le premier a été élevé, depuis lʼâge du karting, sous lʼœil attentif de Ron Dennis. Le second a été pendant dix ans le grand espoir – désespérant – du sport auto british. En début de saison, les augures annonçaient la main mise dʼHamilton sur lʼéquipe, reléguant Button au second rang. Après les 4 premières courses, le bilan est tout autre : 2 victoires pour Button – en tête du championnat – contre seulement deux podiums pour Hamilton. LʼUnion Jack flottera-t-il sur la plus haute marche en fin dʼannée ? Pas sur. Deux couronnes dans un même team, nʼest-ce pas une de trop ? Duel prévisible, dʼautant que Lewis Hamilton a fait savoir quʼil avait « faim » de victoires ! ■ Ferrari : chauds latins Deux latinos chez les rouges ! Fernando Alonso, double champion du monde déjà, et Felipe Massa, qui un instant fin 2008 a cru lʼêtre. LʼEspagnol a marqué son arrivée chez Ferrari par une victoire dans le premier grand-prix de lʼannée, à Bahreïn. Le Brésilien

revient après son grave accident de llʼan ʼan dernier, qui llʼlʼa ʼ privé des dernières courses. Entre Alonso et Massa – deux caractères – si le torchon ne brûle pas encore, la mèche est déjà allumée. Alonso est passé devant Massa à lʼentrée de la pit lane en Chine. Et Massa a perdu beaucoup de temps à attendre son tour pour changer les pneumatiques. Les deux pilotes parlent dʼincident de course. Luca di Montezemolo tente de calmer le jeu. Le patron de Ferrari se souvient sans doute que la guerre intestine entre les pilotes McLaren avait offert le titre à Raikkonen et Ferrari en 2007 ! Duel déclaré. ■ Mercedes : Schumi, le retour Lʼavant-saison a été marquée par lʼannonce du retour du Michael Schumacher. Le septuple champion du monde a rejoint le camp des flèches dʼargent contre monnaie sonnante et trébuchante. Quitter sa retraite à 41 ans, le pari du « baron rouge » - qui a viré au gris – est osé. Il est vrai quʼen 1950, la triplette des pilotes Alfa, les « 3 F » affichait près de 45 ans dʼâge moyen ! Farina est devenu champion cette année là à 43 ans. Fangio a remporté son premier titre lʼannée suivante à 40 ans. Et Fagioli en 51 est entrée dans le livre des records, vainqueur le plus âgé dʼun grandprix, à Reims. Il avait 53 ans ! Voilà qui est encourageant pour le jeune vétéran Schumacher. Même sʼil est hasardeux de comparer à soixante ans dʼécart. Quoiquʼil en soit, depuis le début de la saison, Schumi a été mis sous lʼéteignoir par son jeune compatriote Nico Rosberg. Avec deux podiums, en Malaisie et en Chine, et deux autres places dans les points, Rosberg pointe au 2ème rang au championnat avec un total de 50 points, alors que Schumi est 10ème, avec 10 points, et un grand-prix de Chine calamiteux. Duel à venir. ■ Red Bull : le lièvre et le… kangourou ! Etrange équipe que Red Bull. Voiture dominatrice du

RENDEZ-VOUS • 16 mai 2010 : soixante-huitième édition du nom et sixième épreuve de cette saison de Formule 1

Le GP de Monaco en chiffres... ■ L’Équipement général - 20000 m2 : la surface du grillage du parcours. - 1100 tonnes : le poids des tribunes. - 5000 : le nombre de pneus de protection. - 650 : le nombre de commissaires. - 554m : les barrières Tec Pro. - 500 : les extincteurs, soit 1 tous les 15 mètres. - 120 : les véhicules professionnels. - 43 : les postes d’interventions. - 33 km : les rails de sécurité. - 32 : les caméras de surveillance TV des postes. - 10 : le nombre de grues. - 7 : les véhicules d’intervention rapide incendie. - 3.340 mètres : la longueur du circuit - 1 : place de Monaco dans la hiérarchie des Grands Prix.*

■ L’Équipement médical - 80 : les secouristes. - 40 : les ambulances. - 40 : les infirmières. - 35 : les médecins réanimateurs. - 35 : les valises de réanimation cardio-vasculaire et respiratoire. - 30 : les matelas à dépression. - 20 : les médecins non spécialisés. - 3 : les véhicules d’intervention rapide. - 3 : les véhicules d’intervention pour la désincarcération et d’extraction. - 2 : les hélicoptères.

Photos © DR

Photo © CdP

■ Les chiffres de la Sûreté Publique : - 350 : l’effectif total mobilisé - tous corps confondus -. - 81 : le nombre de véhicules (31 automobiles, 50 deuxroues, soit l’ensemble du parc roulant). - 70 : le nombre de personnel supplétif venant soutenir. - 23 : le nombre de maîtres-chiens. - 6 : le nombre de véhicules supplémentaires mis à sa disposition par des concessionnaires locaux, plus particulièrement utilisés dans la conduite ou dans l’escorte de personnalités. - 4 : le nombre de compagnies républicaines de sécurité (C.R.S.) en renforts. - 3 : le nombre d’embarcations mises à disposition. * : Pour 52 % des personnes interrogées selon une enquête diligentée par la FOTA - Formula One Teams Association -.

début de saison, tout le monde le reconnait, plu plusieurs pôles pour Vettel… et au bout du compte, une seule victoire pour le jeune prodige allemand, en torMalaisie. Dans la fable, le lièvre est battu par la tor tue ! Quant à Mark Webber, il compte 4 courses dans les points, dont une deuxième place en Malaisie. LʼAustralien est pilote expérimenté, et capable de battre nʼimporte qui au finish. Mais sera-ce suffisant pour faire de lui le successeur de Brabham et de Jones ? A 34 ans, le kangourou entame sa 9ème saison en F1, et pour lui le temps presse. Ce nʼest pas le cas pour Sébastian Vettel, 23 ans, arrivé dans le grand cirque à la mi-saison 2007. La déception est dʼautant plus forte, après les quatre premières épreuves, que lʼattente était immense. Ces deux là ne se feront pas de cadeaux sur la piste. Duel également. Une seule équipe ne compte pas de champion déjà couronné dans ses rangs : Red Bull ; et un seul pilote nʼa pas encore de victoire à son actif en F1 : Nico Rosberg. Mais peut-être lʼenfant de Monaco arrivera-t-il à combler cette lacune dans les rues de la Principauté quʼil connait si bien ? (*) : 5ème Grand Prix : Espagne à Barcelone le 9 mai, puis Monaco le 16 mai.


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Mai 2010

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 7 : l’Alsacien, en remportant le Rallye de Turquie, creuse l’écart au classement pilotes

Episode 3-4 : d’Aqaba à Istanbul PAR ALAN PARKER-JONES

S

ébastien Loeb (Citroën C4) a remporté le rallye de Turquie devant Petter Solberg (Citroën C4) et Mikko Hirvonen (Ford Focus), ce qui lui permet de creuser l'écart au championnat pilotes, au terme d'une démonstration de force de la marque française. Sébastien Ogier, longtemps leader de lʼépreuve, prend finalement la 4e place devant un surprenant Kimi Raikkonen: l'ex-champion du monde de F1, complète le tir groupé des C4: quatre dans le Top 5. Début avril, Sébastien Loeb avait déjà augmenté son avance au championnat en s'imposant en Jordanie, troisième épreuve de la saison, à l'issue d'une partie tactique sur les bords de la mer Morte. Le Français avait terminé avec 35,8 secondes d'avance sur le Finlandais Jari-Matti Latvala sur Ford. C'est la 57e victoire de Loeb en WRC, dont trois

Italiennes on the beach ! Photo © DR

La 3e édition du Monte-Carlo Beach Volley a eu lieu au Larvotto mi-avril. Seize joueuses, représentant huit nations, se sont affrontées au cours d'un tournoi exhibition très prisé par les sportives, comme par le public. Parmi les équipes en forme, on comptait les Lettones, Championnes d'Europe, les Championnes de France mais aussi les Italiennes. Ce sont finalement ces dernières qui l'ont remporté face à la paire française.

Photo © AFP / Mustafa Ozer

LA SITUATION

Classement après 4 manches

■ Pilotes 1. S. Loeb 2. P. Solberg 3. M. Hirvonen 3. J. Latvala 5. S. Ogier 6. D. Sordo 7. M. Wilson

93 pts 53 pts 52 pts 47 pts 45 pts 24 pts 22 pts

■ Constructeurs 1. CITROEN WRT 126 pts 2. FORD WRT 111 pts 3. CITROEN JR 75 pts 4. FORD STOBART 56 pts 5. FORDMUNCHI’S 26 pts

LA SITUATION Photo © Reuters

d'affilée (Mexique, Jordanie, Turquie) cette saison après une 2e place en Suède, derrière Hirvonen, pour l'ouverture du championnat. Le prochain rallye aura lieu en Nouvelle-Zélande. Loeb arrivera à Auckland avec une quarantaine de points d'avance sur Solberg et Hirvonen. Un joli pécule après seulement quatre rallyes sur 13. Episode 3/13: Rallye de Jordanie, du 2 au 4 avril. Deuxième du championnat à 40 points de lʼAlsacien, Petter Solberg n'en finit plus de surprendre avec la C4. Si Ford ne réagit pas, le Scandinave pourrait même devenir le principal adversaire de Sébastien Loeb cette saison. Après un rallye de Suède complètement raté, le Norvégien n'a plus quitté le podium. Troisième en Jordanie, il est monté sur la deuxième marche du podium au Mexique et en Turquie. Désormais dauphin de Loeb au championnat, il a réussi à éclipser Ford. Le matériel est pour beaucoup dans la renaissance du champion du monde 2003. Mais il faut aussi y ajouter une plus grande maturité : «D'un point de vue intelligence de course, c'est une de mes meilleures épreuves depuis 2003. Il y a encore quelques années j'aurais attaqué comme un maniaque en prenant énormément de risques. Aujourd'hui, je me lance dans

Alexia : cap sur New York en solitaire, mais pas trop... près Rio de Janeiro, direction new-York. Alexia pourA suit son tour du monde en solitaire. Solitaire ? Voire ! 22 avril : « Hier après-midi un oiseau est tombé amouPhoto © DR

reux de 4myplanet et nous a tourné autour toute l'après-midi. Très fière il plongeait devant nous pour attraper un poisson puis revenait se positionner à 1 mètre au dessus de ma tête. J'aurai adoré qu'il lâche un poisson sur le bateau mais l'oiseau, un « fou » brun, n'est pas partageur! ». 23 avril : « Ce matin à 8 heure TU, soit 4 heures du matin sur mon fuseau horaire, j'ai décroché le téléphone satellite pour participer à la conférence call du D4 TEEB du Programme de Développement Durable des Nations Unies. Ont alors débuté des débats de haut vol sur les indices à mettre en place pour évaluer le capital représenté par la biodiversité d'un point de vue économique au niveau global, régional et local.... C'est plutôt insolite de vivre ça d'un bateau au milieu de l'Atlantique. On est seule et en quelques secondes on se retrouve à 15 au téléphone, les uns appelant d'Inde, d'Allemagne ou encore de Suisse ou des Etats-Unis... Voici la preuve que peu importe l'endroit, le moment, ou la situation, quand on veut avancer, quand on a le souhait de défendre ses convictions, l'énergie se présente d'elle même, ainsi que la motivation. ». Seule, mais pas solitaire. Et puis, face à la “vastitude” marine, il faut aussi savoir se ressourcer. Et la poésie est un bon moyen. «J'ai lu aussi et découvert un poème que j'ai écrit sur une cloison (les murs) du bateau pour me donner du courage, le voici: "Vous êtes né avec un potentiel Vous êtes né pour la bonté et la confiance Vous êtes né avec des idéaux et des rêves Vous êtes né pour accomplir de grandes choses Vous êtes né avec des ailes Vous n'êtes pas fait pour ramper alors ne le faites pas Vous avez des ailes Apprenez à les utiliser et envolez-vous". Rumi. Voilà c'est juste pour se rappeler que chacun d'entre nous est exceptionnel et peu réaliser ses rêves s’il laisse le doute au port».

4MYPLANET

une spéciale en construisant ma confiance petit à petit pour grimper dans la hiérarchie. Et ça marche.». En s'intercalant devant les Focus, avec se C4 privée, Solberg s'est transformé sans le vouloir en allié de Loeb au championnat pilotes. ■ Episode 5/13: Rallye de Nouvelle Zélande (7/9 mai)

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