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La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

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Septembre 2010

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Dossier Spécial

Photo © Eric Mathon / realis

Immobilier : mutation obligatoire !

Cœur Princesse de

La vocation humanitaire de Charlene POLITIQUE : LA POLITIQUE : LA CANDIDATURE PREMATUREE DU PRESIDENT DU DUCONSEIL CONSEIL NATIONAL MENACE L LUNITE Lʼ LʼUNITE UNITE DE L LʼUP LUP Lʼ UP • PAGE PAGE 6 6


2 La Principauté Dossier Spécial

ECONOMIE • Un des piliers de la prospérité monégasque connaît un marasme trop prolongé et assez

Immobilier : une m

Baisse des prix du marché, des droits d’enregistrement, meilleure visibilité des avantages PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL Manque de transparence...

et excès de transparence !

DOSSIER

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Immobilier : mutation obligatoire !

Septembre 2010

Dossier Spécial Immobilier : mutation obligatoire !

ourquoi le marché immobilier monéP gasque est-il en crise ?

C’est simple – on dit candidement – c’est à cause… de la crise ! Il suffira d’attendre que la reprise se consolide pour faire en sorte que l’immobilier reparte sans aucun problème. Une explication tautologique qui pourtant ne semble pas suffire. Ailleurs, la reprise du marché immobilier est déjà commencée, malgré la toute récente chute aux Etats-Unis, mais à Monaco rien ne bouge ou presque. Il faut peut-être s’interroger pour savoir s’il y a des problèmes structurels qui empêchent le secteur immobilier de ce pays de repartir et de chercher des solutions adaptées. La politique attentiste du « wait and see » pourrait ne pas fonctionner et se transformer en regrettable immobilisme. Le marché immobilier demeure un pilier de l’économie monégasque qu’il ne faut pas négliger : se cacher à l’ombre d’un optimisme affiché qui parfois n’est rien de plus qu’un simple espoir, ne semble plus suffisant. Mais, d’abord, il faut se demander combien de transactions ont été effectuées, à l’insu des Services Fiscaux Monégasques, grâce au système peu transparent des ventes à travers des sociétés off-shore. Ces transactions parallèles ayant comme objet formel un transfert de propriété de société, en réalité ne sont qu’un escamotage pour réaliser des transactions immobilières de fait invisibles au fisc et qui ne figurent donc pas dans les chiffres officiels. À ce propos, l’« affaire Fini » (voir page 3) est emblématique : qui est le vrai propriétaire de l’appartement monégasque (apparemment) occupé par son beau-frère ? Impossible de le savoir, au moins pour l’instant. Ce manque de transparence rend possible l’existence d’un marché immobilier parallèle dont on ne connaît pas les dimensions réelles, qui pourraient se révéler un jour plus importantes qu’on ne le pense et faire ressortir que la crise - tout ou en partie - était seulement apparente. Si en économie la transparence est indispensable, en politique, au contraire, un excès de transparence peut parfois provoquer une crise (voir page 6). C’est le cas de la candidature - jugée par certains inopportune et prématurée - du Président du Conseil National à conduire la liste de son parti aux prochaines élections. Il a suffi d’une interview dans laquelle il déclarait sa décision de mener la liste UP pour les élections de 2013, pour déclencher une polémique sur la désignation du successeur de Stéphane Valeri. Qui pouvait penser que le Président du Parlement aurait fait un pas en arrière ? C’est peut-être inopportun et maladroit, à plus de deux ans de l’échéance électorale, mais M. Robillon n’a fait que répondre à une question qui lui avait été posée… Encore plus légitime la réaction du Bureau exécutif de l’UP, qui a voulu défendre une des ses valeurs fondamentales : son fonctionnement démocratique, c’est-à-dire les primaires pour désigner ses candidats. Cette question - au bout du compte - n’a fait ressortir qu’une chose : montrer les divergences qui existent depuis quelque temps au sein de l’UP. Des divergences respectables, qui - néanmoins - ne devraient pas mettre en péril l’unité du parti majoritaire aux prochaines élections, sauf à vouloir céder à la tentation des particularismes : un scénario que les Monégasques ont déjà connu il y a moins de trois ans, lorsque neuf partis politiques sont apparus sur la scène. Ce que - apparemment - ils n’ont pas trop apprécié… (R.V.)

L’EDITORIAL

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onstruire c cʼest ʼest bien, vendre cʼest cʼest mieux. c Dʼailleurs Dʼailleurs ailleurs on construit pour vendre ou louer. Lʼimmobilier L immobilier est llʼlʼun Lʼ un des piliers de la prospérité monégasque. Or il faut bien constater que ce secteur essentiel connaît un marasme prolongé et inquiétant. Il convient d dʼaborder ʼaborder ce dossier dans une démarche de « candide » pour poser les questions simples que nécessite un état des lieux objectif. C Cʼest est aux décidécideurs politiques et aux professionnels d dʼapporter apporter des réponses adaptées pour faire de llʼlʼimmobilier, immobilier, à nounouveau, un point fort de llʼlʼéconomie économie monégasque. Le programme de la tour Odéon est présenté à juste titre comme le signe fort de la relance économique par la construction. Le but est bien sûr d dʼengranger dʼ engranger de la TVA, puis des droits de mutation. C Cʼest est une manifesmanifes tation de la confiance du Gouvernement dans le sec secteur immobilier, puisque llʼEtat ʼEtat sʼest sʼest porté garant auprès des promoteurs en cas de difficultés de vente. Le secteur doit donc être relancé à moyen terme et cʼest c ʼest aujourd aujourdʼhui ʼhui que le temps des décisions sʼimposʼimpoimpo se car le secteur ne va pas bien. Et pourtant partout llʼimmobilier ʼimmobilier immobilier repart - Monaco ne doit pas rater le nounouveau départ. Il faut préciser que nous parlons ici du secteur privé et de la vente plus particulièrement. On sait que ces dernières années la construction a priviprivi légié le domanial pour loger les Monégasques décemdécem Lʼeffort ment. L Lʼ effort considérable et prioritaire a limité les constructions privées, mais finalement, quand on regarde llʼétat ʼétat état du marché du neuf, la prise en compte de llʼintérêt intérêt général a sans doute été également béné bénéfique pour les intérêts privés.

des finances- ventes d dʼappartements fin mars 2009 : 0.

Ventes dʼappartements fin mars 2010 : 0. Aucune vente dʼappartements (dans le secen vue. Quand à la revente d teur off shore souvent), elle a baissé pendant la même derpériode de plus de 23 %. Le Gouvernement, dans le der M€ nier budget rectificatif, anticipe une baisse de 29 M ssʼagissant ʼagissant agissant des recettes provenant des ventes immobiimmobi lières. Les évolutions négatives concernent principalement dʼimles droits perçus sur les mutations à titre onéreux d meubles : une baisse de 31,5 % est anticipée par rapport encaisau budget primitif afin de tenir compte des derniers encais sements connus. Pour le moment les explications ne sont pas claires car encore une fois llʼimmobilier de luxe après la crise repart Lʼanalyse proposée par dans certaines parties du monde. L le Ministère des Finances est largement incompréhensible.

■ Un secteur à dynamiser Le nombre des agences immobilières à Monaco peut faire illusion. On a llʼimpression ʼimpression d dʼun ʼun marché florissant. Or depuis plus de deux ans toutes les agences tirent la langue et survisurvi vent grâce au marché locatif. Cʼest C ʼest est plus facile pour les « major » que pour les petites dont le es marchés mondiaux de l'immobilier ont abordé 2010 avec un optimisme renouvelé, portés par la reprise économique parc locatif est limité. Les loca locagénérale en cours, note Adrienne Warren, économiste principale à tions cependant sont également Études économiques Scotia. Au premier trimestre, la demande et le prix des maisons étaient à la hausse dans la plupart des pays à la peine et se négocient à la avancés, grâce à des taux d'intérêt extrêmement bas, une meilleubaisse. Mais ce secteur peut être re accessibilité économique et, dans certains cas, des programmes dynamisé et étendu et ccʼ cʼest est ce gouvernementaux d'encouragement à l'achat. » L'Australie et le Canada, où le prix moyen des maisons, rajusté en que demandent les professionfonction de l'inflation, a grimpé de 10 % et plus, ont mené le bal nels dans des initiatives réaréa grâce à leur situation relativement plus favorable sur le plan de l'emploi et du crédit. La Suède et la Suisse ont affiché des augmentations constantes, alors qu'au Royaume-Uni, le prix des listes. La profession a demandé maisons en glissement annuel est revenu en territoire positif pour la première fois en deux ans. notamment au Gouvernement la Les marchés américain et français ont subi de très légères baisses. L'Espagne et l'Irlande font exception. Dans ces deux pays, le prix des maisons a continué de flécréation « d dʼun ʼun bail à bureau ». chir, plombé par une offre excédentaire et un chômage élevé. Le marché immobilier japonais ne Aujourdʼhui Aujourd ʼhui le seul choix à semble pas près lui non plus de sortir de la dépression dans laquelle il est plongé depuis vingt ans. Monaco est entre « bail comUn pays exemplaire semble être Singapour qui protège par des spécificités ses habitants dans le domaine de l’immobilier par rapport aux acquéreurs étrangers et qui est devenu le chammercial » et « bail à habitation ». pion du monde de la croissance. A Singapour, les vieux Singapouriens sont aussi protégés de Ce n nʼest ʼest est certes pas suffisant. Le la hausse de l’immobilier : 95% sont propriétaires. Comme à Genève, les locataires sont protégés des hausses des loyers par un statut de quasi-propriétaires. Mais faute de logements Ministre d dʼétat ʼétat a indiqué (lors de abordables la jeunesse n’a pas plus d’avenir à Singapour qu’à Genève. sa venue au CES le 14 juillet) Après avoir connu, l'année dernière, une récession sans précédent depuis 1965, Singapour rebondit fortement, grâce à la reprise de ses exportations, mais également à la croissance du que le Gouvernement travaillait tourisme. En juillet, pour la première fois, le petit pays de 4,6 millions d'habitants a accueilli sur cette question. Cela ne plus d'un million de visiteurs, en partie grâce à l'ouverture de deux casinos qui séduisent la règle pas le problème principal clientèle chinoise. Au final, le PIB de l'île-Etat a crû de… 17,9 % par rapport au premier semestre 2009. D'après le Premier ministre, Singapour devrait donc afficher une croissance qui est celui de la vente d dʼapdʼ apcomprise entre 13 % et 15 % cette année. Seul le Qatar semble en mesure de rivaliser avec partements neufs. cette performance.

La reprise est là , mais…

«L

■ Des chiffres inquiétants Les chiffres ne se discutent pas ce sont ceux du département

Cependant attention car partout dans le monde les données disponibles du deuxième trimestre indiquent que la demande et les prix ont fléchi, parallèlement au ralentissement de la croissance mondiale, à la volatilité accrue des marchés financiers et à une création d'emplois anémique. Un essoufflement de la reprise mondiale pourrait compromettre le redressement assez net actuellement de l’immobilier. (P.Z.)


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La Principauté

Dossier Spécial Immobilier : mutation obligatoire !

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z inquiétant. C’est aux décideurs politiques et aux professionnels d’apporter des réponses adaptées pour résoudre la crise

mutation indispensable

s fiscaux et lutte contre les ventes off-shore : des solutions réalistes pour ne pas rater le train de la relance

q u i avaient contribué à la réalisation élevé du chiffre dʼaffaires au premier trimestre 2009 nʼont pas été enregistrées au 1er trimestre 2010». Comprenne qui pourra ?

game. Cʼest bien sûr faux : le droit fiscal décidé par Monaco sʼapplique aux résidents en toute souveraineté. Il faut donc clarifier la fiscalité des résidents et sécuriser, car cʼest un moteur très puissant de lʼacquisition dʼun bien immobilier à Monaco. Révision des prix et sécurisation de la clientèle sur la pérennité de certains avantages sont, semble-t-il, essentielles. Le deuxième point concerne le niveau très élevé des droits de mutation, à Monaco autour de 8 %, à peu près le double quʼailleurs. Cʼest trop et cʼest devenu dissuasif. Il vaut mieux multiplier les ventes, quitte pour lʼétat à gagner moins sur chaque opération. Tout le monde paraît dʼaccord pour une révision raisonnable à la baisse des droits de mutation… aucun professionnel contacté ne nous a dit le contraire. On se demande pourquoi cela traine donc depuis des années, alors que de plus le Conseil National la réclame depuis au moins 2003... ■ Les ventes “off shore” Le dernier point est compliqué et délicat, cʼest celui de la vente off shore. En fait on achète sans droit de mutation une société immatriculée ailleurs, souvent dans un vrai paradis fiscal, mais propriétaire dʼun bien immobilier à Monaco. Société qui parfois nʼa été créée que pour cela. Cette pratique est bien sûr avantageuse financièrement pour le client. Il ne passe pas par le notaire mais par un avocat et les droits payés sont insignifiants par rapport à ceux classiques de mutation. Et pourtant plus personne ne veut acheter off shore car il y a une présomption internationale, sinon de blanchiment au moins dʼévasion fiscale. Cʼétait déjà le cas il y a quelques années, ce serait aujourdʼhui le meilleur moyen de se trouver dans le collimateur des organismes de contrôle internationaux. Ce qui est normal puisque on ne sait pas vraiment qui achète et avec quel

■ Reconsidérer les prix ? Finalement il ne suffit pas de poser des questions simples pour ne pas avoir de réponses compliquées ! Ce qui nʼempêche pas de tenter dʼy voir clair. Le premier point est le prix du marché. Les prix de Monaco sont toujours pour le touriste un objet de stupéfaction. Mais pour le client potentiel, celui qui compte, ces prix sont ils réalistes ? La plupart des professionnels répugnent à admettre quʼils sont trop gourmands. Pour eux les spécificités monégasques justifient avec la qualité des prestations les prix affichés. Mais les prix affichés ne sont pas les prix proposés aux clients qui semblent intéressés. Apparemment cela ne suffit pas. Monaco offre, cʼest vrai, un cadre unique au monde, position géographique, une sécurité et des qualités exceptionnelles de prestations, ce qui justifie un surcoût… La résidence entraine également des 4, boulevard Princesse Charlotte est aujourd’hui l’adresse de Monaco la plus avantages fiscaux non connue en Italie. Tout l’été il n’a été question dans la presse transalpine que de négligeables pour les l’appartement monégasque loué par le beau-frère de Gianfranco Fini. Nos lecteurs italiens en savent quelque chose. non français.

LE PERSONNAGE

argent. Cʼest à la limite dangereux pour le pays dont lʼimmobilier peut passer dans des mains peu recommandables, sans quʼil le sache. Maintenant, avec les nouveaux accords contre le blanchiment, lʼoff shore est sous surveillance permanente. Cette vente est donc lʼobjet dʼune lourde suspicion dissuasive pour lʼacheteur de bonne foi. Lʼoff shore est-il condamné ? Dans sa forme actuelle certainement. Pourtant à Singapour, les ventes off shore sont très nombreuses, mais elles répondent à une législation très sévère qui oblige a une totale transparence – lʼEtat sait tout, contrôle tout… mais conserve la confidentialité absolue des acquéreurs par rapport à lʼextérieur. Singapour est dans bien des domaines un modèle dʼadaptation des spécificités dʼune cité-état aux contraintes mondiales… mais il est plus facile pour ce faire dʼêtre en Asie du sud-est plutôt quʼen Europe. Il faut de toute façon règlementer pour maintenir un circuit parallèle intéressant, mais qui se doit dʼêtre éthique et transparent.

DOSSIER

On cite : «La baisse relative des chiffres dʼaffaires du secteur de lʼimmobilier tient à la circonstance que des opérations comparables aux opérations privées

■ La mutation est inévitable... Prix révisés, droits de mutation à la baisse, off shore réglementé… ce sont les pistes qui nous ont été le plus souvent indiquées par toutes les personnes rencontrées. Cʼest pourquoi, à partir de cet état des lieux nous avons interrogé Alexandre Bordero, président de la commission des finances et de lʼéconomie du Conseil national. Il estime que le temps de lʼeffort de chacun pour lʼintérêt de tous est venu… que la mutation est inévitable et que ceux qui s y opposent ou refusent de jouer le jeu devront en subir les conséquences. Mais lʼimportant, cʼest bien une prise en compte des problèmes et lʼapplication rapide de solutions réalistes pour que Monaco ne rate pas le train de la relance du marché mondial de lʼimmobilier. Il est temps, juste temps...

Un certain 14, boulevard Princesse Charlotte

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■ Avantages fiscaux et visibilité Il y a cependant un obstacle psychologique nouveau quʼil faudrait prendre en compte, cʼest le manque de visibilité de Monaco dans les évolutions mondiales et les normalisations fiscales. Les derniers alignements fiscaux de Monaco sur les transparences fiscales de la place financière sont certes de bonnes choses - qui de toute façon étaient largement inévitables - mais dans lʼesprit des acquéreurs il y a un doute par amal-

Il ne s’agit pas ici de traiter le côté politique d’une affaire qui se déroule dans le contex contexte du divorce et de la lutte à mort engagée par Berlusconi contre son ancien allié de droite, dans un parti unique qui a aujourd’hui éclaté. Il est certain que « il cavaliere » se pourlèche les babines - sa presse s’en donne à cœur joie et en fait des tonnes - de voir rattrapé par une affaire, un Fini qui se positionne à droite comme l’anti Berlusconi, en une sorte de « chevalier blanc » aux mains propres par rapport à un Président du conseil présenté comme un affairiste. Ce qui nous intéresse, c’est ce qui dans cette affaire concerne notre dossier immobilier. L’appartement du 14 est bien placé mais il est dans un immeuble ancien et petit. Il a été legué avec d’autres biens estimés à 8 milliards de lires par la comtesse Anna Maria Corleoni, fidèle du duce, au parti de Fini l’Alliance nationale, considérée par la bienfaitrice comme le continuateur du MSI en 1999. L’appartement a été laissé vide pendant des années, mais en 2008, le 45 m2 est vendu 300.000 euros, une somme aussitôt inscrite au bilan d'Alliance nationale en toute légalité. Cependant, cette somme est bien entendu dérisoire par rapport au prix de l’immobilier en Principauté, qui connaît cependant la crise et la mévente ; le bien est estimé entre 1 et 1, 5 millions d’euros. Si le prix de vente correspond à une décote pratiquée réellement c’est bien inquiétant, sinon il y a une opération financière lamentable pour les intérêts du parti… qui pouvait semble-t il attendre de meilleurs conditions pour vendre. Mais a qui Alliance nationale a-t-elle vendu ou plutôt bradé le bien ? A la société offshore "Printemps Ltd" située dans le paradis fiscal de Sainte-Lucie ! C’est le deuxième point : l’absence de transparence et de traçabilité de l’off shore. On ne connaît pas véritablement l’acheteur (on sait bien qui Berlusconi désigne), mais en revanche on connaît le locataire. L’appartement de Monte-Carlo est aujourd'hui loué à Giancarlo Tulliani, frère d'Elisabetta Tulliani... la compagne de Gianfranco Fini. Elle aurait récemment acheté d’ailleurs une cuisine installée pour Monte-Carlo ou elle résiderait souvent, ce qu’elle a démenti. Il y a donc suspicion de népotisme immobilier et d’ar-

Le Président Gianfranco Fini avec sa compagne Elisabetta Tulliani

naque, avec vente à un prix dérisoire par une méthode opaque. Fini plaide la bonne foi et affirme qu'il n'y avait pas eu à l'époque d'offre supérieure à 300.000 euros. Et il avoue avoir éprouvé "surprise et irritation" lorsqu'il a appris que Giancarlo Tulliani était le locataire de l'appartement. Mais cela est une autre histoire. Ce qui nous intéresse c’est la vérité des prix et les opacités de l’off shore. Sans oublier tout de même, pour terminer par un sourire, ce qui a fait rigoler toute l’Italie. Sur le parlophone de l’appartement du 14, l’étiquette Giancarlo Tulliani a été remplacé un temps par une autre : « Onorevole G.Fini ». Humour à l’italienne... (P.Z.)

LE PERSONNAGE


La Principauté

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Dossier Spécial o

Dossier Spécial Immobilier : mutation obligatoire !

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INTERVIEW • Alexandre Bordero, Président de la Commission de Finances et de l’Economie Nationale

Immobilier : mutation obligatoire !

“Il faut sanctionner les transactions offshore” PAR PATRICE ZEHR

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DOSSIER

omment exp quer a cr se du secteur mmob er de Monaco et que s remèdes adopter pour re ancer un marché qu contr bue fortement à a menter a prosper té du pays ? Nous avons nterrogé sur ces su ets A exandre Bordero é u de a ste UPM au Conse Nat ona ■ A exandre Bordero en tant que Prés dent de a Comm ss on des F nances et de Econom e Nat ona e vous êtes part cu èrement attent f au budget rect f cat f et aux évo ut ons des déf c ts comme des recettes Le Gouvernement reconna t une ba sse des recettes ées notamment aux rentrées TVA et à a chute des dro ts de mutat on La prospér té de Monaco est fondée en grande part e sur e patr mo ne mmob er égué par e Pr nce bât sseur semb e cependant que mmob er à Monaco so t en panne… Conf rmez-vous absence de ventes de ogements neufs et a chute des dro ts de mutat on ? Que remède pour enrayer ? A exandre Bordero “En 2009 es ransac ons ur d ques représen a en un peu p us de 11% des rece es de E a Or e es ava en dé à or emen chu é par rappor à année 2008 ce que ou e monde ava cons déré comme un e e de a cr se Pour an depu s e débu de année 2010 dans es grandes v es européennes es ven es mmob ères en généra e mmob er de uxe en par cu er repar en au s n erroger sur e a de savo r pourquo Monaco era excep on De son co é e Gouvernemen dans e dern er budge rec ca an c pe une ba sse de 29 M€ s ag ssan des rece es provenan des ven es mmob ères Dans exposé des mo s du budge rec ca 2010 ce e dégr ngo ade es us ée de a açon su van e «Les évo uons concernen pr nc pa emen es dro s perçus sur es mu a ons à re onéreux d mmeub es une ba sse de 31 5 % es an c pée par rappor au budge pr m a n de en r comp e des dern ers enca ssemen s connus» Au remen d s ag d un cons a sans ana yse e sans exp ca on appro ond es e donc sans propos ons pour amé orer a s ua on ” ■ A quo attr buer cette s tuat on… à des dro ts excess fs à des pr x trop é evés à une concurrence p us attract ve ? AB “La cr se a cer es rendu es nves sseurs p us pruden s e p us a en s es ce qu provoque une ba sse des vo umes des ransac ons Ma s y a un au re phénomène à Monaco qu mpac e e n veau des dro s de mu a on c es a pra que qu cons s e à réa ser es ransac ons mmob ères par e b a s de soc é és o shore a p upar du emps basées dans des parad s scaux p us ou mo ns exo ques e se on cer a ns pro ess onne s de a p ace ce e pra que n a pas é é mpac ée par a cr se b en au con ra re… Des ch res d c emen vér ab es c rcu en On par e de 30% des ven es réa sées par e b a s de soc é és o shore Monaco es donc v c me des pra ques dommageab es de cer a ns parad s scaux Ce é a de a es dénoncé depu s de nombreuses années par e Conse Na ona Jusqu à au ourd hu a seu e réponse appor ée par e Gouvernemen es de d re qu ré éch à a ques on Au vu de a ba sse généra e de nos rece es es c a r au ourd hu en a ma ère e emps de a ré ex on do s achever e es urgen de passer à ac on Ma s pour ag r e cacemen ne au pas se romper dans ana yse ne s ag pas comme ce a à pu ê re évoqué par o s de procéder à une

baisse des droits d dʼenregistrement ʼenregistrement (dont le taux est à llʼheure ʼheure actuelle de 7.5%) pour espérer un sursaut ʻʼʻʼpatriotiqueʼʼ patriotiqueʼʼ des opérateurs qui utilisent les sociétés offshore. En effet une personne qui, faisant la démarche de passer par une société lʼadoffshore, aurait le choix entre ne rien payer à llʼlʼad addʼenministration monégasque ou payer un droit d dʼen dʼ entou-registrement réduit (on a parlé de 5%) fera tou jours le choix de ne rien payer. De nombreux pays ont mis en place des mesures pour contrer ces mécanismes d dʼévasion ʼévasion fiscale sans pour autant provoquer une baisse des transactions immobilières. Il faut que Monaco parvienne à en faire autant.” ■ Beaucoup de ventes immobilières se feraient donc par le biais de sociétés off shore. Ce système présente pour Monaco des dangers dus à une certaine opacité ? lʼadministration administration tolère-t-elle cette Pourquoi lʼadministration situation ? AB : “Pour que chacun comprenne la situation dans laquelle nous nous trouvons, je pense quʼun quʼun qu peu de pédagogie, qui passe nécessairement par un rappel rappe des règles règ es en vigueur v gueur en Principauté, Pr nc pau é est es nécessaire. A Monaco les mutations entre vifs (ventes ou donations) de biens immeubles situés en Principauté sont obligatoirement soumises à lʼenregistrement. lʼenregistrement. Seuls certains actes faits sous seing privé et les actes passés à llʼétranger, ʼétranger, sous réserve qu quʼils ʼils ne soient pas relatifs à des immeubles situés en Principauté, ne sont pas obligatoirement soumis à la formalité de llʼenregisʼenregistrement. Il convient également de signaler que les muta mutations entre vifs de propriété ou d dʼusufruit ʼusufruit de bien immeubles sont soumises au droit d dʼenregistrement, ʼenregistrement, quand bien même les nouveaux possesseurs prétenpréten draient qu quʼil ʼil n nʼexiste ʼexiste pas de contrat entre eux et les pré pré-cédents possesseurs. A défaut d dʼacte, ʼacte, il devrait être sup suppléé par des déclarations détaillées estimatives dans les trois mois de llʼentrée ʼentrée en possession, à peine du double droit d dʼenregistrement. ʼenregistrement. L Lʼadministration ʼadministration fiscale moné moné-gasque est même en droit d dʼétablir ʼétablir llʼexistence ʼexistence de la

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posmutation, mu a on ssi ce celle-ci e-c es est con contestée es ée par les es nouveaux pos sesseurs, par tous les moyens autorisés par la loi (article 13 de llʼOrdonnance du 29 avril 1828 sur lʼenregistrement). On peut regretter à cet égard que la loi dʼorigine gouvernementale ait abrogé 1.285 de 2004 d llʼarticle ʼarticle 12 de cette Ordonnance qui élargissait encore plus llʼétendue ʼétendue des modes de preuve à la disposition de réglellʼEtat. ʼEtat. Des outils existent donc déjà dans notre régle Jusquʼà prémentation pour confondre les fraudeurs. Jusqu dʼagir ce qui a permis un large sent nous avons refusé d buddéveloppement de ces pratiques, qui en « période bud dʼautant plus dommageables gétaire délicate » sont d pour les finances de llʼEtat. Or, la Principauté de Monaco offre à ses résidents une fiscalité extrêmement privilégiée, je pense que chacun quʼun minimum dʼeffort doit être doit comprendre qu nʼy consentent pas doivent accompli et que ceux qui n être sanctionnés !”

LES INQUIETUDES DES AGENTS IMMOBILIERS

L

a cr crise se du marché immobilier mmob er est là. à Inutile nut e de le e n nier, er les es ch chiffres ffres d dʼailleurs ailleurs a eurs par parlent ent d dʼeux-mêmes eux-mêmes : se selon on la a DEE (D (Direction rect on de l'Expansion Economique), le nombre de mutations (pour les apparte apparte-ments de plus de cinq ans) est de 425 en 2007, 384 en 2008 et 203 en 2009. Michel Dotta, Président de la Chambre immobilière monégasque, également Président de la Chambre de développement économique (CDE), confirme cette forte tendance à la baisse : « Il devrait y avoir envi envi-ron 180 transactions cette année, contre 205 en 2009, 370 en 2008 et 424 en 2007 ». Néanmoins, il se montre plutôt optimiste pour l'avenir : « C'est une cr crise se logique og que qu qui s s'inscrit nscr t dans un cyc cycle e que les es agents immobiliers mmob ers connaissent. conna ssent Nous avons vécu le e même scénar scénario o en 1991 1991. La bu bulle, e c c'était éta t 2008. Le marché va forcément repart 2008 repartirr » ». Pourtant Pourtant, les es agents immobiliers mmob ers à Monaco n affichent chent pas du tout le e même opt optimisme. m sme L nqu étude monte de p plus us en p plus us et la a cr crise se ne semb semble e nʼaffichent Lʼinquiétude nʼʼaff Lʼʼinquiétude pas se term terminer. ner « Les grandes agences peuvent se permettre d attendre la a repr reprise, se car e elles es peuvent compter dʼattendre dʼʼʼattendre sur les es bénéf bénéfices ces provenant de la a gest gestion on des immeubles mmeub es en location. ocat on Pour nous nous, sans transact transactions, ons la as situa tuasituattion on commence à deven devenirr presque dramat dramatique que » confie e un emp employé oyé d »,, nous conf dʼune petite agence. « Le marché est b oqué : les es propriétaires propr éta res – surtout dans le e Carré dʼOr d Or – ne veulent veu ent pas baisser ba sser les es prix pr x et préfèrent attendre de bloqué dʼʼʼOr me eurs et les es acheteurs sont de plus p us en plus p us rares ». » Et les es ventes par le eb biais a s de soc sociétés étés offshor temps meilleurs, offshore e? E es ne représentent quʼune qu une m minorité nor té des ventes g globales. oba es Les gens ont peur d « Elles dʼêtre saisis par les services quʼʼʼune f scaux Mais Ma s cʼest ccʼʼʼest est une pratique prat que toujours tou ours en vigueur v gueur surtout pour les es grosses transactions transact ons ». ». Ce qui implique fiscaux. pré ud ce important mportant pour les es caisses ca sses de lʼEtat, llʼʼEtat Etat, qui qu ne perçoivent perço vent aucun droit dro t dʼenregistrement... d un préjudice Une baisbaisdro t pourrait-elle pourra t-e e aider a der ? « Sans doute. doute Mais Ma s sera-t-elle sera-t-e e suffisante suff sante ? » Peut-être pas ! se de ce droit (R.V.)



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Politique & Société

Septembre 2010

LE DEBAT • Les turbulences qui ont frappé cet été le parti majoritaire risquent en premier lieu d’affaiblir le Parlement

POLITIQUE

La candidature prématurée qui menace l’unité de l’UP...

“U

n seul être vous manque et tout est… surpeuplé”. On pourrait ainsi ironiser sur les suites politiques du départ de la présidence du Conseil National de Stéphane Valeri. Mais il nʼy a pas de quoi sourire finalement. Quand le «président» Valeri a été appelé au Gouvernement par le Prince Souverain, nous avons ici mis en garde et lancé un appel à la responsabilité politique des élus. Il était évident que cet événement politique allait avoir des conséquences et libérer des initiatives mais aussi des ambitions. Stéphane Valeri se devait de répondre au vœu princier pour renforcer lʼéquipe gouvernementale et toute autre attitude de sa part était impossible. A dire vrai nous avons toujours estimé que les conséquences de ce changement étaient sous-estimées, et pourtant jamais nous nʼavions envisagé que ce serait à ce point... ■ Un Parlement plus faible... Le danger de lʼactuelle balkanisation politique de la représentation nationale monégasque est, bien sûr, en tout premier lieu un affaiblissement de lʼinstitution parlementaire. Cet affaiblissement peut entrainer un dysfonctionnement institutionnel. Lʼexécutif nʼa aucun intérêt à avoir devant lui un bateau ivre qui ne joue plus son rôle. Le Conseil national nʼa aucun intérêt à une paralysie institutionnelle. Cʼest pourquoi on ne peut quʼespérer une rentrée des têtes froides après le coup de chaleur de lʼété. Ce ne sera cependant pas facile, car les péripéties de la course aux divisions laisseront des traces et auront forcément des conséquences. Le processus de balkanisation, de division a débuté avec la décision du vice président UNAM Bernard Marquet de quitter son parti pour rejoindre lʼUP au sein de la même coalition parlementaire. Cela a cependant mathématiquement remis en cause lʼéquilibre au sein de la majorité. Ce nʼétait sans doute, pour autant, pas très habile politiquement pour Jean-François Robillon dʼen tirer avantage pour enlever une présidence de commission à lʼUNAM. La gestion de la désignation du nouveau vice-président et le jeu de chaises musicales pour les présidences de commission a donc entrainé le départ de lʼUNAM de lʼUPM. LʼUPM se retrouve réduite à lʼUP qui reste cependant majoritaire. On sent que la majorité va tenter de se recomposer, mais la mue est toujours une période de faiblesse. Et lʼUP est également frappé par de fortes turbulences qui peuvent mettre en cause son unité. Il est bien évident quʼun éclatement de lʼUP en deux tendances hostiles priverait cette fois le Parlement dʼune majorité solide. ■ “Cui prodest ?” On pourrait penser que ces évolutions qui troublent, et le mot est faible, les Monégasques profite à lʼopposition. Cʼest bien sûr le calcul et lʼespoir de Laurent Nouvion. Il pense quʼil nʼy a plus de majorité et que les cartes peuvent être redis-

PAR PATRICE ZEHR

tribuées, il regarde fortement d dʼailleurs ʼailleurs du coté de lʼUNAM. Mais objectivement le fossé est trop grand et ne sera pas comblé, sauf aux prix de reniements que les monégasques sanctionneraient. R&E peut cependant espérer récupérer des déçus de la majorité à condition de ne pas faire de faux pas. Mais Laurent Nouvion a pris un risque en lançant un pavé dans la mare qui est une rupture avec une certaine culture de réserve au sein de la Haute Assemblée. Il a accusé le président Robillon dʼêtre en fait manipulé par son chef de cabinet qui serait devenu le véritable homme fort du Conseil National. Et pire encore cet «homme dʼinfluence» serait une sorte de crypto socialo marxiste. La réponse de JeanFrançois Robillon a été vive, il a dénoncé des propositions secrètes du chef de lʼopposition demandant pour lui-même le poste de président de la commission des finances en échange dʼun soutien pouvant déboucher sur une alliance. On en reste interloqué. Ce qui est sûr et inquiétant cʼest que lʼanimosité entre les deux hommes dérape vers des déballages sur la place publique, qui risquent de porter tort à lʼensemble des élus et à lʼimage même de la politique à Monaco. ■ Lʼauto-candidature de la discorde Mais bien sûr, lʼessentiel est dans la déclaration de candidature de Robillon qui a pris tout le monde de court. Depuis son élection le docteur Robillon qui a décidé de continuer de sʼoccuper de son cabinet à mi-temps, tente de maintenir la cohésion de la majorité en présidant autrement. Ceux qui reprochaient à Valeri dʼêtre un hyper président reprochent à Robillon dʼêtre un président à temps partiel. Il y a de lʼespace et du temps libre pour les ambitions, légitimes ou non. Robillon a bien senti le danger, ce qui explique sa déclaration de juillet annonçant sa candidature à la tête de la liste de la majorité pour 2013... Cʼest bien sur pour couper lʼherbe sous les pieds dʼéventuels rivaux potentiels au sein du groupe. Mais pour beaucoup, cʼest politiquement prématuré, hasardeux et critiquable. Le chef de liste auto proclamé, cʼest un recul démocratique par rapport aux prérogatives des militants de désigner leurs leaders et candidats. Les opposants à Robillon, ou à sa démarche au sein de lʼUP, ont bien senti la faille qui publient un communiqué au nom du bureau exécutif du parti, communiqué qui sera

dʼailleurs par certains élus. Après désavoué dʼailleurs lʼéclatement de lʼunion majoritaire parlementaire, certains prédisent maintenant lʼéclatement de lʼUP avant recomposition. Déclaration de candidature inopportune contre communiqué controversé : le clivage est évident. Dʼaprès nos informations, la majorité de lʼUP, membres du comité directeur et militants, serait derrière le bureau exécutif et donc, en fait, un tandem Anne Poyard Vatrican et Jean-Michel Cucchi, alors que Robillon serait soutenu par un groupe dʼélus autour de Jean Charles Gardetto. Alexandre Bordero met en cause, lui, la communication du bureau exécutif. Depuis cet épisode, les appels aux calmes se sont multipliés mais

aussi les sous entendus… Qui monte les uns contre les autres, et pour quel intérêt ou objectif ? Il est à souhaiter que le calme revienne avec une majorité apaisée au Parlement et la recherche dʼune union élargie dans les par-

tis. Car la situation délétère actuelle ne peut durer. ■ Bientôt, lʼheure de vérité ! Il y aura bientôt des “heures de vérité”. Il y aura le débat sur le budget rectificatif et lʼélection du Président du Parlement, qui à Monaco nʼest pas élu pour la législature mais renouvelable tous les ans. On pourra alors vraiment juger du climat, des rapports de force et des évolutions en cours. Lʼactuel président va-t-il conserver une majorité ? Sera-t-il battu et remplacé ? Mathématiquement et en tenant compte des incertitudes tout est possible. Mais cʼest le Conseil National qui doit résoudre sa crise interne car personne nʼenvisage une paralysie pendant plus de deux ans, ou le spectacle dʼaffrontements individuels permanents. Personne nʼenvisage une dissolution qui reste bien sûr lʼarme suprême, et seul le Prince Souverain pourrait prendre la décision dʼappuyer sur le bouton rouge. Lʼhypothèse du pire serait un constat dʼéchec que tout le monde refuse. Cʼest la rentrée, il était temps, car il est plus quʼ urgent dʼen sortir.


Septembre 2010

Politique & Société

La Principauté

INTERVIEW • Jean-Michel Cucchi, Président du Conseil de l’Ordre des Médecins de Monaco et membre du Conseil d’Administration du CHPG

“Le nouvel hôpital devra assurer une haute qualité” PAR PATRICE ZEHR PAR

L

e chantier du futur hôpital reste bien sûr llʼlʼun ʼun un des dossiers prioritaires de la rentrée pour le Gouvernement Princier. Dans cette période de prise de décisions et en com complément à notre dossier de juillet-août, nous avons posé quelques questions au docteur Jean-Michel Cucchi pour prendre le pouls du corps médical...

■ Le président de lʼordre des médecins est forcément attaché à la qualité des soins à Monaco notamment dans le cadre du CHPG. Le Gouvernement ne met pas en cause la nécessité dʼun nouvel hôpital, il semble cependant vouloir remettre à plat le projet initial pour un autre mieux adapté à la conjoncture médicale et économique. Est-ce pour vous une attitude raisonnable ou une révision à la baisse des ambitions préjudiciable ? Jean-Michel Cucchi : “La décision du Gouvernement, suite entre autres au décès de lʼarchitecte Vasconi, de remettre à plat le projet initial est une bonne chose, car elle semble liée à son souhait de vouloir dʼabord fixer la politique de santé en prenant en compte les coûts de celle-ci, afin de décider de ce qui doit être développé au-delà de la mission de soin quʼelle doit impérativement assurer à sa population. Les deniers publics destinés à la santé doivent être utilisés au meilleure bénéfice de la population et non pour soutenir des ambitions personnelles ou des projets inadaptés. Dans un contexte économique plus difficile, chaque euro doit être utilisé au mieux en pensant avant tout à lʼintérêt des malades de notre bassin de population. De même quʼau niveau de lʼaide internationale, Monaco ne peut prendre en charge toute la misère du monde et a su se limiter à des projets ciblés, à sa mesure, le CHPG nʼa pas – et le médecin que je suis, quelque part, le déplore – la possibilité de prendre en charge tout le département voisin, sinon à diminuer la qualité de soins”. ■ Lʼobjectif est donc un maintien de la capacité dʼaccueil, offrant des soins de qualité à un bassin de population de proximité autour de 100.000 personnes. Cela est il le bon choix ? JMC : “Je ne pense pas que la question se pose en ses termes, pour moi il nʼy a pas dʼautre choix”. ■ Sur lʼemplacement il y a plusieurs hypothèses : avez-vous une préférence et quʼen pensent les praticiens ? JMC : “Les praticiens ont toujours exprimé leur préférence pour la construction indépendante dʼun nouvel hôpital, cʼest le Gouvernement qui nous avait affirmé quʼil nʼy avait aucune autre possibilité que la reconstruction sur site. Sʼil apparait aujourdʼhui, à la lumière des nouvelles réflexions menées, quʼun autre site de construction soit possible, je pense que cette option doit être étudiée en priorité car elle permettra dʼéviter les nuisances aux malades, les diminutions dʼactivité ainsi que les retards et surcoûts quʼentraine systématiquement une reconstruction sur site. Même si lʼon peut regretter que cette solution nʼait pas été entrevue avant la construction du Centre de gérontologie clinique Rainier III, elle permettra en outre de résoudre le problème de manque de parkings de cette structure”. ■ Il semble bien que dans le projet initial on ait sous-estimé la logistique, accessibilité et parking. Cʼest quand même un point important ? JMC : “Je ne suis pas un spécialiste de ce domaine, mais il me semble en effet que les problèmes de logistique, dʼaccessibilité et de parking en cours de chantier nʼaient pas été pleinement pris en compte et résolus. Cʼest une raison supplémentaire pour envisager un autre projet”. ■ La piste de la synergie et des complémentarités au niveau de la recherche par exemple semble être une exigence : on ne peut plus tout faire tout seul aujourdʼhui... JMC : “Il est clair que le niveau de complexité et de technicité de la recherche médicale actuelle rend totalement illusoire la possibilité pour une petite structure de la taille de la nôtre de pouvoir mener seule des projets de recherches utiles et efficaces. De grandes universités qui sʼétendent sur une superficie plus vaste que notre territoire et qui comptent plus de membres que nous dʼhabitants, collaborent entre elles !” ■ Êtes-vous inquiet devant le contexte économique général et le mouvement indiscutable de recherche de baisse des coûts notamment chez le voisin et partenaire français ? Comment maintenir une qualité monégasque attractive face à une normalisation économique du monde hospitalier ? JMC : “Mes collègues français ont à plusieurs reprises déjà manifesté leur inquiétude quant à la difficulté de maintenir la qualité des soins dans un contexte de baisse budgétaire renouvelée. On peut en effet craindre que la politique de maîtrise des coûts de la santé appliquée dans le pays voisin entraîne une baisse de qualité et/ou une médecine à deux vitesses. Pour avoir eu à plusieurs reprises lʼoccasion dʼéchanger avec le Gouvernement à ce sujet, je peux vous dire que des réflexions sont en cours afin de trouver les meilleures solutions pour continuer dʼoffrir à Monaco la haute qualité de soins qui nous caractérise aujourdʼhui. La communauté médicale et la Tutelle travaillent en parfaite collaboration dans ce domaine. Nos malades continueront à être bien soignés dans leur pays, je peux vous lʼassurer”.

Photo © DR

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La Principauté

le Reportage du mois

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MONDANITE ■ Comme chaque année, le célèbre Gala a rassemblé autour de la Famille Princière une pléiade de personnalités qui g

Dernier bal de la Croix S

ous la Présidence et en présence de S.A.S. le Prince Albert II - accompagné de Sa fiancée Mlle Charlène Wittstock en robe beige clair - le 62ème Gala de la Croix-Rouge Monégasque s’est déroulé le vendredi 30 juillet à la Salle des Étoiles du Sporting Monte-Carlo. En 2010, forte de la fidélité de ses 479 bénévoles, la C.R.M a consacré plus de 600 000 euros au secours international, et 1 000 000 euros à l’action sociale en Principauté et dans ses environs. L’aide du Gouvernement Princier lui permet de couvrir ses dépenses de fonctionnement,

c’est pourquoi elle peut consacrer à son action humanitaire la totalité des fonds privés qu’elle perçoit sous forme de dons et legs, ainsi que la part reversée du produit de son célèbre gala, qui constitue à elle seule 40 % de ses ressources annuelles. C’est dire l’importance que représente la réussite de cette brillante manifestation ! Organisé par le Groupe Monte-Carlo SBM, le Gala de la Croix-Rouge Monégasque rassemble chaque année une pléiade de personnalités autour de la Famille Princière de Monaco. Son atmosphère

S.E. M. le Ministre d'État Michel Roger, M. le Président du Groupe Go Sport Pierre Letzelter

Mlle Charlene Wittstock accompagnée par S.A.S. Le Prince Albert II

Mme le Conseiller de Gouvernement pour les Finances et l'Economie et M. Marc Thevenoux

magique, son décor superbe ne manquent jamais de donner à la soirée un éclat exceptionnel ! En invitant sur la scène du Sporting Monte-Carlo les plus grandes vedettes internationales de la chanson et du spectacle, le Groupe Monte-Carlo SBM apporte une fidèle et précieuse contribution à l’action de la Croix-Rouge Monégasque, à l’instar des maisons de renom qui dotent la prestigieuse tombola. Cette année, les heureux convives de cette fabuleuse soirée ont découvert un décor inspiré de l’âge d’or des paquebots, resplendissant des fastes d’une époque

M. Stéphane Valeri, Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé et Madame Patricia Husson

Mme Jacques Boisson, S.E. M. l'Ambassadeur d'Italie et Mme Franco Mistretta, S.E. Mme l'Ambassadeur de France Odile Remik-Adim, M. le Secrétaire d'État Jaques Boisson

M. le Président du Conseil National et Mme JeanFrançois Robillon

S.A.S. le Prince Albert II, S.A.S. la Princesse Stéphanie de Monaco, Melle Charlène Wittstock

M. le Président du Conseil de la Couronne Michel-Yves Mourou, Mme Bettina Ragazzoni-Janin

M. Tom Jones


le Reportage du mois

Septembre 2010

La Principauté

grâce à cette soirée contribuent pour 40 % aux ressources annuelles de l’ONG monégasque. Tom Jones sur la scène de la Salle des Etoiles

x Rouge en célibataires... où l’on savait prendre le temps de voyager. Une authentique passerelle qui a permit de rejoindre le hall du Sporting Monte-Carlo, orné de hublots couleur laiton. La Salle des Étoiles était parée à la manière des salles de bal de ces forteresses flottantes de luxe et de glamour ; sur les tables, pas moins de 1000 branches d’orchidées blanches et 30 000 fleurs fuchsia qui ont ravi les regards. Adriana Karembeu a présenté la soirée accompagnée de Victoria Silvstedt et Louis Bertignac qui ont procèdé au tirage au sort de la prestigieuse tombola. Un

temps fort qui a permis aux convives de remporter une myriade de lots d’exception, offerts par de généreux donateurs désireux de s’associer à la forte mobilisation de l’organisation caritative monégasque. Grâce à ces partenaires et à leur engagement, le célèbre gala demeure une soirée à part, à la fois magique et porteuse d’espoir, qui connaît année après année un succès inaltérable. Un cadeau de bienvenue a été offert aux participants par les Ateliers de Monaco et Isabel Kristensen. L’oeuvre d’art traditionnellement offert

à la Croix-Rouge Monégasque est cette année «R», une toile à l’initiative du peintre Italien Mimmo Paladino. Pour fêter ce nouvel anniversaire de l’organisation caritative fondée en 1948 par S.A.S. le Prince Louis II. Le traditionnel concert accueillait l’icône de la pop anglaise Tom Jones, qui à cette occasion a présenté au public monégasque son tout nouvel album «Praise & Blame». “Zooty”, “The Sporting Orchestra featuring Ty Stephens” et” Akram 78” animait la soirée qui s’achevait par un somptueux feu d’artifice.

Ouverture du bal par S.A.S. le Prince Albert II et Mademoiselle Charlène Wittstock

Mlle Victoria Silvstedt, lors du tirage de la tombola

Mme Adriana Karembeu

Tom Jones

Mlle Charlene Wittstock Photos © Cyril Abad / Eric Mathon SBM / Realis

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Ecologie & Environnement

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INTERVIEW EXCLUSIVE • Yann Arthus Bertrand, photographe, reporter, documentariste et écologiste français, créateur de la fondation GoodPlanet

“Etre écolo, c’est aimer la vie” “Les Monégasques, à mon sens, ne sont pas très sensibles à l’environnement. Mais en revanche, le Prince Albert...” PAR PASCALE

MARCAGGI

L

e monde entier connaît ses photos : la planète vu du ciel. Sa crinière blanche, et sa moustache du même tabac, aussi. Yann Arthus Bertrand a décidé de témoigner avec son objectif, témoigner de la beauté du monde et tenter de protéger la Terre. Son premier long métrage, Home, produit par Luc Besson, se veut « un état des lieux de la planète et de l'attitude que l'humanité doit adopter pour y faire face ». Créateur de la fondation GoodPlanet, Yann Arthus Bertrand connait bien Monaco et le Prince Albert. Sʼil rend hommage au Souverain monégasque pour son engagement, avec le franc-parler qui est le sien, il lui trouve du mérite dʼêtre un Prince vert dans une cité de béton...

Photo © Eva Ferrero

■ Vous êtes membre du Comité scientifique et technique de la Fondation Albert II de Monaco : quel est votre rôle ? Yann Arthus Bertrand : «Jʼai une mission de conseil et dʼexpertise. Mais la Fondation du Prince a beaucoup plus les moyens que moi ! Seulement, mes propres projets mʼamènent à avoir des contacts. Je ne suis pas toujours sur le terrain, je ne suis quʼun média, mais cela me passionne. Mon slogan est « agir rend heureux ». Cʼest le slogan de notre campagne. Mais mieux que les gens connus, ce sont les gens qui se battent tous les jours, qui me passionnent : ces gens que lʼon ne connaît pas, sans ego. La voix, cʼest ce monde-là. Cʼest très « basic » et très simple. Mais lʼécologie et lʼhumanitaire vont ensemble. Je pense à cet homme, malheureusement assassiné en Afrique. Il était parti seul, à 78 ans. Ces gens-là sont mes modèles. Ce sont eux qui sont le monde : ces six milliards dʼautres. Mais nous nʼaimons pas assez les autres, nous nʼaimons pas assez notre planète». ■ La Fondation Albert II soutient financièrement Good Planet Junior… un peu, beaucoup ? YAB : «Ils ne financent plus du tout ! En fait, ils lʼont fait une fois. En fait, Good Planet Junior organise des colonies de vacances chaque été, qui ont par exemple permis à des enfants «black» de redécouvrir la nature en Afrique, et de lʼexpliquer à leur tour à leurs copains «blancs». Et, en France, il y a un programme de colonies de vacances totalement responsables, avec lʼapprentissage du développement durable au quotidien, y compris le calcul de sa dépense en CO2, de ses déchets». ■ Le progrès nʼen nʼest-il pas un ? Les preuves en sont quʼil a plutôt été une source dʼégoïsme… YAB : «Si, le progrès est réel ! Regardez autour de vous. Au regard de tous les autres, notre mode de vie est un vrai bonheur : nous travaillons moins, nous vivons plus vieux. Pour le reste du monde, cʼest paradisiaque. Nous sommes un pays de râleurs, mais il nʼempêche, on ne peut pas dire que le progrès nʼest pas une bonne chose, ni quʼà certains égards, la consommation ne rend pas heureux. Seulement, dans les trente prochaines années, le pétrole sera plus cher, lʼhumanité comptera neuf milliards dʼhabitants, les Chinois et les Indiens vont essaimer à travers le monde, les gens vont

se battre pour manger. Un chiffre est impressionnant : la biomasse. La biomasse est le poids total des animaux sur un espace donné. Or, là, lʼêtre humain et le bétail voué à sa consommation, représentent désormais 98% de la biomasse des vertébrés. La biomasse des animaux sauvages ne représente plus que 2%. Autrement dit, nous avons dévoré la terre, et nous ne nous en rendons pas compte. Simplement il est trop tard, pour être pessimiste. Mon slogan et ma façon de vivre, cʼest vraiment «agir rend heureux». Nous ne sommes pas coupables, nous sommes seulement responsables».

■ Des images de « Home » ont été exposées à la Fnac de Monaco, du 9 mars au 3 mai dernier. Selon vous, le Monégasque est-il plus sensible que dʼautres à lʼenvironnement ? YAB : «Le Monégasque vit en ville. A mon sens, il nʼest pas très sensible à lʼenvironnement : les Monégasques sont des gens riches, et cela ne marche pas très bien avec lʼécologie. Car lʼécologie est une réponse sincère au monde. En revanche, le Prince Albert II, lui, a compris des choses : il est de ce fait dans un paradoxe, et je nʼaimerais pas être à sa place. Je pense quʼil est

sincère. Mais il est plus facile pour moi de changer ma vie, que pour lui de changer la sienne. Mais ce serait bien dʼavoir un prince exemplaire, qui fait de la bicyclette et mange bio. Lʼécologie est le fait de vivre plus simplement, de cesser de «sʼen foutre», vivre mieux avec moins, et Monaco est lʼinverse : ce nʼest pas parce que lʼon a des voitures électriques, que lʼon est écolo. Mais jʼaime bien le prince Albert. Oui, je lʼaime bien».

■ Vous avez pris des photographies de Monaco « vues du ciel », le toit terrasse de lʼHexagrâce, le Musée Océanographique et le Rocher, le Grand Prix de Formule 1… cʼétait en 2001. YAB : «Oui, le Prince Albert mʼavait prêté son hélicoptère. Je suis critiqué du matin au soir, parce que je fais de lʼhélicoptère : même si je « compense ». Cette fois-ci, cʼétait le Prince Albert qui mʼavait prêté le sien, lors du Grand Prix de Formule 1 : grand événement écologique ! Mais je suis un écolo consensuel. La Formule 1 nʼest pas un mal en soi, ce nʼest pas tant la voiture qui me dérange, que tout ce qui gravite autour : être écolo, cʼest aimer la vie. Cʼest vouloir faire bouger les choses».


Septembre 2010

Ecologie & Environnement

La Principauté

CENTENAIRE • Hommage à l’explorateur du monde sous-marin, mondialement connu, né le 11 juin 1910 à Saint-André de Cubzac, en Gironde

J.Y. Cousteau au-delà du mythe Pour célèbrer l’anniversaire, une expédition en Méditerranée et un programme pour associer les plongeurs du monde entier PAR PASCALE

MARCAGGI n lui doit le premier film documentaire sous-marin par dix-huit mètres de fond, le scaphandre autonome, ou encore le révolutionnaire Turbovoile : le grand explorateur du monde sous-marin était né le 11 juin 1910 à Saint-André de Cubzac, en Gironde. Le centenaire du Commandant Jacques-Yves Cousteau permet de lui rendre hommage. Et de poursuivre son action : dans le même état dʼesprit.

O

« La contribution majeure de la mer au bonheur de lʼhumanité concernera sans doute lʼénergie. Notre civilisation occidentale actuelle dépend du charbon, du gaz naturel et du pétrole – carburants fossiles qui ne sont tous trois autres choses que de lʼénergie venue du soleil, convertie en plantes en vertu dʼun processus (la photosynthèse) extrêmement lent et peu rentable, et mise en réserve au cours de millions dʼannées. Il est grand temps de chercher à accéder plus directement à cette énergie solaire. » Le commandant Cousteau émettait cette réflexion dès 1970. De même, à propos de la protection de lʼenvironnement : « Qui empêchera certains groupes industriels de piller les ressources de zones océaniques situées hors des eaux territoriales ? La solution ne peut surgir que dʼune nouvelle génération dʼêtre humains, parfaitement au fait des lois de la nature vivante, et conscients de la nécessité de respecter tous les écosystèmes, quels quʼils soient. » Dans le cadre de lʼannée du Centenaire du commandant Cousteau, lʼEquipe Cousteau et la Cousteau Society ont prévu la restauration et remastérisation en haute-définition de ses trois longs métrage cinéma - Le Monde du silence (1956), Le monde sans soleil (1963), Le voyage au bout du monde (1965) ; à bord de lʼAlcyone, Pierre-Yves Cousteau mène une expédition en Méditerranée « pour comparer sur plusieurs sites les conditions actuelles avec celles que mon père avait filmées » ; et le programme « Cousteau Divers », également sous la direction de Pierre-Yves Cousteau, associe les plongeurs de loisir du monde entier, à la surveillance des océans : ils formeront désormais une communauté sur la toile (http://fr.cousteau.org/cousteau-divers/info) ; le 13e Salon de la Plongée (14-17 janvier 2011) sera dédié à Cousteau. Et, un beau et grand projet, la reconstruction de La Calypso, après que le dragueur de mines que Cousteau avait reconverti en bateau océanographique, ait été victime dʼune collision, en 1996 à Singapour. Il va de soi que lʼaction de la Cousteau Society ne sʼarrête pas là : avec lʼUnesco, le programme Ecotechnie UNESCO-Cousteau compte désormais quatorze chaires universitaires à travers le monde. Et les partenariats avec les ONG et entreprises privées se multiplient sur le terrain. Le grand public est INTERVIEW concerné, notamment grâce à la collaboration signée entre lʼEquipe Cousteau et Google. Chacun, grand ou petit (cousteaukids.org) peut faire son Cousteau océan tour. (http://earth.google.com/ocean/showcase/#cousteau). Et, de toute façon, retrouver toutes les informations sur ■ Quel effet vous fait ce centenaire ? www.http://cousteau.org . … car, comme qui dirait de façon parFrancine Cousteau : «C’est une grande joie, car cela prouve que le commandant est toujours là, qu’il existe toujours faitement irrévérencieuse, “il y en avait”, sous le bonnet rouge de dans la mémoire collective. C’est aussi un nouveau départ lʼancien directeur du Musée Océanographique de Monaco ! pour les équipes qui sont parties en mission, et pour les

Francine, sa femme : “La Calypso, c’est la Tour Eiffel”

PEOPLE VERT

George Clooney distingué G

eorge Clooney est partout et sur tous les fronts, qu’il s’agisse des attentats du 11 septembre, de la catastrophe de l’ouragan Katrina ou de la situation gragra vissime du Darfour, il est là pour aider les plus démunis. Lui, qui vient de faire son entrée au musée Grévin, a su investir la télévision Photo pour recueillir des fonds et réveiller les© consciences. LEDF On a pu le voir lors du tremblement de terre en Haïti, l’acteur a organisé un grand téléthon au profit des victimes En association avec Wyclef Jean et en mobilisant ses amies stars, Clooney a permis de récolter 58 millions de dollars. C’est donc en toute logique que l’Académie des Emmy Awards (récompense de la télévision américaine) a remis le 29 aout à Los Angeles le prix : Bob Hope humanitarian Award a George Clooney pour ses actions humanitaires menées à travers le monde. Un choix évident pour John Schaffer, président de l’Académie : «George Clooney a compris et su utiliser le pouvoir de la télévision, le média le plus puissant de notre époque, pour atteindre le cœur des gens dans le monde entier, et nous pousser à agir pour ceux qui ont désespérément besoin d’aide». Il succède à Oprah Winfrey, Danny Thomas ou encore Bill Cosby. Ce prix n’avait pas été remis depuis 2004 (six ans pour trouver enfin un homme bon en ce bas monde !…) Ensuite, il sera temps pour lui de revenir sur le grand écran. Celui qui partage sa vie avec la sublime Elisabetta Canalis - à ses côtes lors de la cérémonie - qui a confirmé son admiration : «Je suis très fière de lui, c’est un prix très important» - est attendu le 27 octobre avec « The American » le nouveau film d’Anton Corbjin. (J.P.L.)

PEOPLE VERT

■ Retrouvez tous les mois les chroniques de Jean-Philippe Lucas sur NRJ 99.8

projets que nous avons ancrés tout au long de ces années». ■ Que devient La Calypso ? FC : «La Calypso est en train d’être reconstruite. Il ne s’agit pas de faire dans les apparences, mais de lui rendre les moyens de naviguer telle que le commandant l’avait voulue, pour qu’elle puisse être un ambassadeur de l’environnement pour les années qui viennent. Elle est dans un bon chantier, à Concarneau. La demande à travers le monde est telle, pour La Calypso, que je mènerai cette tâche à bien. Une fois réparée, elle ira partout où on la demandera, en Méditerranée, en mer du Nord, dans les Emirats, en Inde : les gens ont besoin de savoir qu’il y a cet ancrage commun. Donc, j’y tiens beaucoup. C’est une reconstruction qui prend du temps, car c’est un navire exigeant. Mais elle sortira de Bretagne d’ici un an, un peu plus peut-être. Elle naviguera sous pavillon français, pour être ambassadeur des océans». ■ Quel est le montant de cette reconstruction ? FC : «Le budget global s’élève à huit millions d’euros. J’ai besoin de trouver encore la moitié du financement, moins si elle est classée». ■ Vous comparez volontiers La Calypso à la Tour Eiffel ! FC : «Mais La Calypso, c’est la Tour Eiffel ! On s’en rend compte quand on va à l’étranger : tout le monde parle de Cousteau-Calypso, les deux sont inséparables. Mais il faut m’aider à terminer ce que j’ai commencé». ■ Cela veut dire que la France ne serait pas attachée à un bateau historique ? FC : «Cela veut dire que le commandant et son œuvre, sont tellement accaparés par les gens, tellement dans leur culture, qu’ils oublient qu’il faut des moyens pour que cela continue !» ■ Quelle est votre action en Méditerranée ? FC : «Depuis le 4 juin, Pierre-Yves Cousteau est à bord de l’Alcyone, une expédition en partenariat avec National Geographic sur les aires marines protégées, pour comparer les images que le commandant avait tournées il y a cinquante ans, et ce que sont devenus aujourd’hui ces espaces. On sait très bien qu’en Méditerranée, il y a de gros soucis de pollutions, mécanique, chimique, et de surpêche, mais qu’il y a aussi des endroits extraordinaires. Quand les hommes veulent s’y mettre, on arrive à des résultats : si nous arrivons à toucher la conscience des usagers économiques de la mer - tourisme, pêche, industrie - et à les associer aux grands projets pour la Méditerranée, par exemple, à ces aires marines protégées où l’on veut remettre la vie en route, on gagnera. La nature est très forte et il faut avoir confiance. C’est ce climat de confiance qu’il faut créer entre les différents usagers pour qu’au bout du compte, on soit gagnant». ■ Quelle parole du commandant Cousteau délivreriez-vous ? FC : «Les gens protègent ce qu’ils aiment. Il disait : « vous qui aimez la mer, aidez-moi à la protéger. ». Je crois que tout le monde, aujourd’hui, se rapproche des océans, de l’eau : c’est dans notre nature, et c’est une bonne raison pour se regrouper et aider à la protection des océans». (P.M.)

INTERVIEW

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12 La Principauté

Art & Culture

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ANIMATIONS • Georges Marsan a présenté au Parc Antoniette les événements et les spectacles au programme du second semestre 2010

Saison de la Mairie de Monaco Higelin et Boujenah à l’affiche PAR

AMANDA COUTELLE

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eorges Marsan, Maire de Monaco, a choisi pour présenter les événements dʼaoût à décembre, lʼun des plus beaux lieux que la commune gère : le verdoyant Parc Antoinette qui mérite le détour avec son golf miniature, ses jeux dʼenfants, son potager et sa ferme… Tout cela au cœur de la ville et à deux pas du célèbre Jardin exotique… Etaient présents autour du Maire, les élus et services chargé de la programmation de la salle du Canton, des animations du Port et de Monaco ville, du Jardin exotique et des sports. Ils ont présenté, tour à tour, les événements du second semestre 2010.

Photo © GF

■ Lʼart dans le décor du Jardin Exotique

Jusquʼau 24 septembre : « Rencontres australes » au Jardin Exotique à travers 20 tirages 60x80 exposés dans la salle Marcel Kroenlein, un témoignage du dernier voyage du photographe Sébastien Darrasse : une traversé de l'Afrique Australe, de l'Afrique du Sud à l'Ethiopie, en passant par la Namibie et le Botswana. Plus de 30.000 kms parcourus en 4x4, des rencontres avec des hommes, des visages…. Suivra lʼ expo-

sition des sculptures de Gabriel Diana du 16 septembre au 1er novembre, artiste dont le cœur oscille entre la Corse et son Italie natale…

■ Lʼautomne avec Higelin, Raphaël et Michel

Boujenah pour la Fête Nationale Salle du Canton : le samedi 15 octobre à 21h : Jacques Higelin à Monaco…plus quʼun concert : un événement dans la démesure qui devrait faire exploser les préjugés… Le samedi 13 novembre Raphaël. sur la scène, après sa tournée acoustique en solo le jeune chanteur enclenche une tournée électrique avec son nouvel album : « Pacific 23 », le concert de Monaco sera lʼun des premiers de sa nouvelle tournée. Le jeudi 18 novembre à 22h et le vendredi 19 à 21h : Michel Boujenah « cadeau de la ville » aux monégasques et résidents en lʼhonneur de la Fête Nationale le 19 Novembre. ■ Sur le port de Luna Park en octobre au 31

décembre : cʼest la fête ! « Faites la foire à Monaco ! » du 22 octobre au 19 novembre avec 85 forains et 3 nouveaux manèges: - Le Star Flyer, - La Pieuvre, - Le High energy . Ici, grand Frisson rime avec sécurité maximum : la commune, en plus des contrôles très stricts habituels sʼest assuré les services dʼune société indépendante pour procéder à des contrôles supplémentaires in situ…. Le 31 décembre « Réveillon pour tous » danse au Village de Noël avec 3Djs, un saxophoniste, des animations non stop, et pour la première fois depuis le passage à lʼan 2000 feu dʼartifice, la fête pour tous se poursuivra jusquʼà lʼaube… La superbe piscine dʼeau de mer du port comme par magie se fera patinoire (1000 m²) du 3 décembre 6 mars. 2011. Le 18 décembre à 14h et 16h30 se produira « Le cirque impérial sur glace » venu de Chine… Tournoi de Hockey du 26 au 30 décembre, Pee Wee pour les enfants avec des équipes italiennes, françaises et canadiennes… ■ 2011 : Championnat du monde de patinage artistique… Championnat du monde de patinage artistique - 5 et 6 mars :Compétition avec la participation des enfants licenciés à la Fédération Monégasque de patinage. Pour plus de renseignements concernant les nombreuses activités sportives : contacter la Fédération Monégasque de Patinage : Stade Louis II - Tél. : 92 05 94 34.


La Principauté

Art & Culture

Septembre 2010

MENTON • S.A.S. le Prince Albert de Monaco a tenu à honorer la soirée de Sa présence

Festival de Musique : une clôture princière Au programme : le 2ème concerto pour piano et orchestre de Chopin et le Requiem de Mozart PAR

D

AMANDA COUTELLE

ans la loge offioffi cielle, S.A.S le Prince Albert II de Monaco, dont les ancêtres ont fait ériger la Basilique S a i n t - M i c h e l Archange dans les années 1870, qui perpétuant la tradition avait tenu à honorer de Sa présence la soirée de clôture du 61ème Festival de Musique de Menton. Au programme : le 2e concerto pour piano et orchestre de Chopin et le Requiem de Mozart. De Vadim Repim dirigeant l’Orchestre Sinfonia Varsovia en ouverture du festival, en passant par l’hommage au violoniste Yvry Gitlis, le récital de la Diva Kiri Te Kanawa, le duo Leo Nucci Norah Ansellem dans un programme consacré à Verdi, le concert Franz Listz de Budapest, les soirées de musique de chambre des 3, 4 et 5 août, sans oublier les 21 concerts de 18h des jeunes solistes à la Chapelle des pénitents blancs, les master class au Jardin Serre de la Madone, les concerts gratuits au square des Etats-unis au cœur de la cité, pour sa seconde année aux commandes du festival Jean-Marie Tomasini, a relevé magnifiquement le défi de faire renaître un festival dans l’esprit de son créateur André Böröcz. En première partie de la soirée de clôture, le public retenait son souffle devant la maes-

Photo © MM

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

C

e jour-là, 9 août 2000, c’est la SainteAmour… Ce jour-là, après avoir écrit à l’aube de la Saint-Amour ses pages quotidiennes, un écrivain passionné de vélo, part pour sa balade quotidienne, non sans avoir écrit un billet d’amour à sa femme, billet quotidien lui aussi… Il ne reviendra pas. Il y a dix ans jour pour jour à l’heure où j’écris ces mots Louis Nucéra était arraché à la vie, à l’amour. L’amour des mots, l’amour d’une femme. Si «Le véritable metteur en scène de notre vie est le hasard.» comme l’écrivit Pascal Mercier en exergue de « Train de nuit pour Lisbonne », quel est donc l’inspirateur de ce cruel metteur en scène ? Les Editions Grasset réalisent, dix ans après sa mort, le rêve que l’écrivain, pourtant Prix Interallié en 1981, ne vivra pas : voir un des ses romans publié dans la collection « Les Cahiers Rouges » aux côtés de Cézanne, Fitzgerald, Kipling, Maeterlinck, Malraux, Morand, Wilde, Maurois… « Qu'il me soit permis d'exprimer ma reconnaissance aux écrivains dont les livres m'ont accompagné et m'accompagnent dans la vie. Ainsi se faiton des amis parfois plus vieux que nous de quelques siècles. L'amour de la littérature m'est vital. Il explique le nombre de citations qui étoilent ces Mémoires. Je n'ai pas trouvé d'autres moyens pour mieux dire une foi qui ajourne le scepticisme navré qui guette » avait écrit Louis Nucéra à la parution de « Mes Ports d’Attache », autobiographie d’un homme qui aimait, respectait la littérature autant qu’il aimait et respectait l’homme de la rue, élue par les éditions Grasset pour entrer dans son panthéon littéraire: « Les Cahiers Rouges » _______________________________________ « Mes ports d’attache » - Louis Nucéra (Collection Les Cahiers Rouges - Ed. Grasset)

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tria du jeune pianiste russe Roustem Saitkoulov (vainqueur des Piano Masters de Monte-Carlo) qui interprétait un des plus beaux concerto de Chopin, comble du bonheur sous un envol de mouettes au-dessus du Parvis… Le Festival s’achevait par le Requiem de Mozart par le chœur de la Radio flamande, accompagné lui aussi par l’Orchestre Sinfonia Varsovia, dirigé par Christropher Warren-Green ; Requiem d’autant plus émouvant que le compositeur mourrait à 35 ans sans avoir pu y mettre la note finale… Mais la nuit ne faisait que commencer pour les invités du traditionnel souper de clôture offert par la ville dans les jardins de la Villa Maria Serena où ils étaient reçus dans une mise en scène originale imaginée par les services techniques de la ville qui chaque année rivalisent d’imagination pour accueillir musiciens et personnalités dans un décor féerique hors du temps…

ascal Mercier, né en 1944 à Berne et vit à Berlin où il est professeur de philosophie. Il est l’auteur de plusieurs romans et essais, longtemps publiés sous son véritable nom : Peter Bieri. « Train de nuit pour Lisbonne » (2006) fut son premier roman écrit sous le pseudonyme de Pascal Mercier, et le premier traduit en Français. La rentrée littéraire devrait être marquée par l’arrivée chez les Libraires (la majuscule est volontaire !) de « Léa ». La musique ( toujours présente dans les romans comme dans la vie de l’auteur), serais-je tentée d’écrire est devenue «personnage» dans « Léa »… Fait rarissime (pour ne pas dire unique !), en fin d’ouvrage, Pascal Mercier décrypte la construction de son roman « J’ai pris deux décisions importantes : l’une était en rapport avec la musique… mon sujet, pensais-je, prendrait un caractère particulièrement émouvant si les personnages devenaient étrangers l’un à l’autre dans et par la musique. La seconde décision : l’intimité au sein de laquelle le sentiment d’aliénation ferait irruption serait l’intimité originelle, naturelle, celle qui règne entre un enfant et ses parents. Par là aussi, l’histoire prendrait une acuité particulière. Ainsi naquit une drame dans lequel une jeune fille, dont l’esprit s’obscurcit, peu à peu, irréversiblement, devient étrangère à son père et à elle-même en jouant du violon. Il semblait naturel de donner à ce récit la forme d’une tragédie : quelqu’un agit avec la meilleure intention du monde, et ainsi, justement, il déclenche une catastrophe. L’écriture laisserait donc de côté tout ce qui ne contribuait pas à la logique du processus tragique… » Un inconnu rencontre un inconnu dans un café. Adrian Herzog et Martijn van Vliet constatent qu’ils sont originaires de Berne. Au cours du trajet de retour vers la Suisse, une étrange complicité se crée : Van Vliet raconte à Herzog l’histoire tragique de sa fille qui l’a amené dans le Sud de la France après la mort de sa femme. Tétanisée par le deuil, l’enfant s’est coupée du monde, jusqu’au moment où, à l’âge de huit ans, elle entend sur un trottoir une violoniste jouer une partita de Bach. La révélation est fulgurante « Léa » apprend à jouer du violon, elle sort enfin de sa torpeur. Elle enchaînera les succès enfonçant son père dans une solitude de plus en plus profonde. Sa dernière tentative désespérée de regagner l’amour de sa fille signera la fin de son existence sociale. L’esprit de Léa se trouble et la pousse à un acte qui détruira tout. ______________________________________________ « Léa » - Pascal Mercier (Ed. Libella - Maren Sell)

EXPOSITION • A l’Auditorium Rainier III du 30/9 au 14 octobre

TERROIR • En plein développement dans les Alpes-Maritimes...

La 2ème édition du Gemluc

Bistrots de pays à découvrir

unis» ; et le concours des artistes professionnels sera complété par une exposition de dessins d’enfants des classes de CM1 ou CM2 des écoles de Monaco. Comme l’an dernier les œuvres présentées par une centaine d’artistes du monde entier, seront jugées par un jury international composé de conservateurs de musées, de critiques d’art et d’artistes (1). Ce rendez-vous artistique a été crée l’an dernier par le Gemluc (2) afin de diversifier ses modalités de recueil des fonds pour la lutte contre le cancer. Depuis sa création, l’association a recueilli plus de 1,6 millions € qui ont été utilisés pour tous les aspects de la lutte contre le can cancer : subventions à la recherche médicale; bourses d’études pour de jeunes médecins désireux de se spécialiser dans la recherche ou les soins contre le cancer ; aide à l'achat de matériels innovants pour les hôpitaux (Centre Antoine Lacassagne et Centre hospitalier Princesse Grace notamment) ; soutien aux associations d’aide aux malades. La principale source de revenus du Gemluc est représentée par « les euros de l’espoir » qui est une contribution volontaire des salariés des entreprises participantes abondée par le chef d’entreprise d’un montant égal.

le... Les Bistrots de Pays c'est tout cela, et bien plus encore! Poussez la porte d'un bistrot pour y glaner quelques renseignements sur les curiosités locales, s'y faire conseiller sur les spécialités culinaires du crû ou bien venir se joindre aux gens du pays à l'occasion d'une veillée autour d'un conteur...» Nés en 1992 dans le Pays de Forcalquier et Montagne de Lure (Alpes-de-Haute-Provence), les Bistrots de Pays sont aujourd’hui devenus une « marque » nationale. Grace à cette initiative, de nombreux villages ont réussi à maintenir leur café et ont trouvé des repreneurs lors des départs. Certaines communes ont même recréé ou racheté un établissement. Bistrot de Pays (*) propose un plan de promotion et de requalification aux cafés ruraux qui s’engagent collectivement dans une charte de qualité : promotion des produits de terroir, information touristique et animation locale. Vous l’aurez compris, les Bistrots de Pays sont un frein à la désertification des zones rurales sensibles. On en compte 6 aujourd’hui dans les AlpesMaritimes (**). Découvrez-les.

a seconde édition du GemlucArt aura lieu à l’Auditorium Rainier III du 30 septembre au L 14 octobre prochains. Le thème en sera «Tous

EXPOSITION

(1) Toutes les informations sur les règlements des concours (professionnels et enfants) sont disponibles sur le site www.gemlucart.com (2) Le Groupement des Entreprises monégasques dans la Lutte contre le Cancer, (Gemluc) est une association caritative créée en 1973. Photo : L’albero d’oro d’Alessandro Tofanelli, l’un des prix spéciaux du jury du concours GemlucArt en 2009

mbassadeurs de leur territoire, relais multi«A services, lieux de vie culturel-

TERROIR

(*) : L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. (**) : Auberge de Calendal, Aiglun ; Auberge de Châteauneuf d’Entraunes ; l’Auberge du moulin, Roubion ; le Bistrot de Sophie, Coursegoules ; le Bistrot des Panissiers, la Tour sur Tinée ; Relais du Mercantour, Beuil.

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14 La Principauté

l’Actualité l’

Septembre 2010

INTERVIEW • Le Député-maire Jean-Claude Guibal explique les raisons de ce choix Photos © DR

Menton : cité pilote du projet Odyssea ! L

a Ville de Menton a adhéré au début de llʼété été au Programme de Coopération Territoriale Européenne Odyssea, en tant que Cité pilote. Il sʼagit de relier entre elles, par la création dʼitinéraires maritimes et régionaux, les cités portuaires maritimes, lacustres et fluviales de Méditerranée et dʼEurope.

Le port de plaisance devient ainsi porte d'accès à l'arrière-pays, à son patrimoine, ses paysages, à sa culture, notamment viticole et agricole, à sa gastronomie... A l'intérêt culturel indéniable du programme, se greffe un enjeu économique considérable. Cette mise en réseau des cités portuaires doit permettre un essor important du tourisme. Et pas à n'importe quel prix : en effet, Odyssea est aussi «un concept de dévelopdévelop pement durable, soucieux du respect de l'environnement et du bien-être des populations locales, les villes adhérentes devant signer une charte de développement durable». Explications du Député-maire de Menton, Jean-Claude Guibal. ■ Menton sʼengage dans le programme Odyssea et en devient cité pilote : pourquoi ? Jean-Claude Guibal : “Le programme Odyssea réunit, pour les promouvoir auprès des visiteurs qui arrivent par la mer, le nautisme, le tourisme littoral, la viticulture, lʼagriculture et la pêche : il correspond idéalement à Menton. Etre cité pilote dʼun programme de cette envergure permet donc à notre cité de se positionner à la pointe dʼun projet qui répond très précisément à sa vocation. Ce choix coïncide également avec notre volonté de promouvoir lʼéconomie de notre façade maritime. Par ailleurs, le rôle de ville pilote répond à une ambition légitime pour Menton. Seules les villes dotées de ports dits « propres » peuvent être villes pilotes et prétendre au titre de « Cité Odyssea dʼEurope, escale méditerranéenne ». Menton, inscrite depuis toujours dans une perspective de développement durable, ville aux 7 jardins remarquables, qui a su conserver son authenticité architecturale et patrimoniale, a naturellement veillé à préserver sa façade maritime. Le diagnostic lancé par le Conseil général 06 en 2004 permet à Menton de pouvoir bénéficier du pavillon et du label « port propre », qui conjugue des critères structurels à la formation des agents du port. Sur le plan technique, la mise aux La normes de lʼaire de carénage est actuellement à lʼétude du Edité par

Principauté

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Conseil général. Nous sommes en ordre de marche pour participer à ce programme en pole position”. ■ Quʼen attendez-vous ? J.C.G. : “Odyssea sʼadresse aux voyageurs de la mer pour leur proposer notamment des informations culturelles, touristiques, historiques et pratiques sur la ville afin dʼorganiser au mieux leur séjour. Là encore, il y a une adéquation parfaite avec le choix que nous avons fait dans le domaine des croisières, qui a consisté à privilégier un accueil de qualité, ciblé sur des voyageurs qui abordent Menton pour y séjourner, plutôt quʼun tourisme de masse, composé dʼune multitude de touristes qui sʼéparpillent dans la région une fois à terre. En règle générale, le port de Menton nʼaccueille que des bateaux dʼune capacité maximum de 400 passagers, gérés par des opérateurs qui organisent des séjours centrés sur la cité, garantie de retombées pour les acteurs économiques locaux. Le programme Odyssea va dans ce sens, il apportera donc une plus-value à une politique de promotion touristique que nous avons déjà mise en œuvre”. ■ Vous êtes très attaché au développement du projet dʼUnion Méditerranéenne : le programme en est-il une composante ? J.C.G. : “La construction de lʼUnion Pour la Méditerranée initiée par le président de la République Nicolas Sarkozy est entrée aujourdʼhui sans sa phase active, notamment grâce aux efforts déployés par la coprésidence française. En tant que député, je suis très impliqué dans ce processus et je suis naturellement attentif aux initiatives susceptibles dʼaccompagner, promouvoir et consolider la construction de lʼUnion. Le programme Odyssea a été reconnu « structurant et stratégique » lors du sommet de Barcelone du 20 mai 2010, qui a réuni les 43 pays membres de lʼUnion Pour la Méditerranée. En tant que maire dʼune ville dotée dʼune façade méditerranéenne, qui a su préserver celle-ci et animée de la volonté de la valoriser dans le respect de son cadre naturel, de lʼécosystème et dʼune certaine qualité dʼaccueil, je ne pouvais quʼêtre sensible à la démarche qui a présidé à lʼélaboration du programme Odyssea”.

MONACO EN BREF

☞ Depuis début juillet, les usagers salariés ou étudiants du réseau régional TER et des Autobus de Monaco peuvent combiner leurs abonnements mensuels sur la carte sans contact «Optima». L’offre comprend la réduction de l’abonnement TER et un abonnement mensuel de la Compagnie des Autobus de Monaco (CAM) à 10 € pour les étudiants et 15 € pour les salariés (au lieu de 19€). Ces abonnements TER+ Monaco sont disponibles sur des parcours au départ ou à destination de la gare de Monaco. Renseignements : www.ter-sncf.com/paca ou www.cam.mc ☞ Jusqu’en octobre, la chasse aux larves de moustiques occupera les agents de la DAU avec des pulvérisations d’un larvicide biologique, renourenou velées toutes les trois semaines. Une fréquence qui peut varier selon les besoins en fonction des obserobser vations de terrain. L’insecticide est pulvérisé aux endroits à risque d'eau stagnante permanente ou temporaire. Les particuliers, eux, doivent rester attentifs et éviter de faire stagner l’eau dans des bidons, seaux, ou coupelles de pots de fleurs qu'il faut vider régulièrement. ☞ L’Institut de Paléontologie Humaine, fondé par le Prince Albert Ier de Monaco, et dont on fête cette année le centenaire, mène ses fouilles dans le monde entier, mais également dans le département des Alpes Maritimes, sur le site de la Vallée des Merveilles. Cet été, le professeur Henry de Lumley, directeur de l’IPH, et ses équipes ont commencé l’inventaire des quelques 100.000 gravures situées autour du Mont Bego. Elles feront l’objet d’une série d’ouvrages intitulée « Gravures protohistoriques et historiques de la région du Mont Bego ». ☞ Le prochain Raid Interarmées se déroulera en Principauté de Monaco du 6 au 9 octobre prochain. Sept sportifs issus de la DENJS, de la compagnie des Sapeurs-Pompiers, de la compagnie des Carabiniers du Prince et de la direction de la Sûreté Publique, ont comcom mencé leur entraînement. Quatre d’entre eux, dont obligatoirement une femme, seront sélectionnés début septembre pour la parpar ticipation au Monaco Raid Interarmées qui comporte 5 épreuves en mer, et une course à pied par équipe en relais sur 25 Kms dans Monaco. ☞ S.A.S. la Princesse Stéphanie, Présidente de Fight Aids Monaco, a inauguré la "Maison de Vie" à Carpentras (Vaucluse), fin juin, en présence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, de M. Francis Adolphe, Maire de Carpentras et de nombreuses personnalités. La "Maison de Vie" est un projet né il y a quatre ans. Cette structure, unique en Europe, est destinée aux personnes vivant avec le VIH/sida qui souhaitent faire une pause, observer une parenthèse face aux difficultés du quotidien afin de mieux redémarrer dans la vie. ☞ Par ailleurs, l’office monégasque des timbres postes vient d’éditer un timbre pour célébrer les 12 ans de l’ONUSIDA. D’une valeur de 0,89 euros, ce timbre est l’œuvre de notre ami dessinateur, peintre et infographiste Alain Giampaoli. Un sociétaire du YCM, déjà armateur d’un yacht de tradition et très prépré sent sur le circuit classique se lance dans la course au large. Il a confié son nouveau trimaran (celui avec lequel Ellen MacArthur avait battu le record du tour du monde en solitaire) à Philippe Monnet, le navigateur aux 250 000 milles en course en solo ou en équipage sur tous les océans de la planète. Philippe Monnet va se lancer dans une série de tentatives de records en solitaire autour du monde, dont le tour de la planète « à l’envers » (contre vents et courants dominants). Une première en trimaran ! L’école Saint-Charles obtient le label « EcoEcole ». Programme international d'éducation à l'environnement et au développement durable (EEDD), Eco-Ecole est un label décerné aux s’enécoles élémentaires, collèges et lycées qui s’en gagent vers un fonctionnement éco-responsable et intègrent l’EEDD dans les enseignements. Le label qui vient concrétiser cet engagement est décerné à Paris par l'Office français de la Fondation pour l'éducation à l'environnement en Europe. L’école Saint-Charles est le deuxième établissement de la Principauté, après l’école des Révoires, à obtenir ce label. ☞ Du 15 au 19 septembre, l’artiste-peintre monégasque Beli expose – avec d’autres - au Château d’Auvers sur Oise. Des artistes sélectionnés par le who's who art club international. Auvers-sur-Oise doit sa renommée internationale aux peintres paysagistes et surtout impressionnistes, Charles-François Daubigny, Paul Cézanne, Jean-Baptiste Corot, Camille Pissarro et Vincent Van Gogh qui sont venus puiser ici leur inspiration. Elevé en 1635, le Château d’Auvers-sur-Oise présente d’ailleurs en permanence un étonnant « Voyage au temps des Impressionnistes ».

“ Le Beausoleil de Monaco”

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Mary Coles Amanda Coutelle Isabella Lanciotti Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Projet graphique PDC Milano Promotion & Publicité Global Media Associates Service Publicité

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 26.800 exemplaires

Copyright © 2010 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

La photographie du mois Dans la rue, personne n'a rien remarqué. Et vous ? Un indice: les chaussures sont d’autentiques basket !


La Principauté

le Sport

Septembre 2010

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 7, episodes d’été : en route pour une septième couronne mondiale

Résultats : Citroën 2 / Ford 1 PAR ALAN PARKER-JONES

L

es rallies, comme les étés, se suivent et se ressemblent pour le duo francomonégasque. Vainqueurs en Bulgarie et en Allemagne (pour la huitième fois !), Sébastien Loeb et Daniel Elena ne laissent que des miettes à leurs adversaires. On ne voit plus vraiment comment ils pourraient ne pas rafler une septième couronne ! Nouvelles de lʼété : lʼan prochain, le team Citroën usine sera composé des deux « Seb », Loeb et Ogier. Et la Mini Cooper devrait retrouver les routes du championnat du monde des rallies WRC dès la fin de saison 2011 ! Welcome back. BULGARIE : les 3 mousquetaires Comme dans le roman dʼAlexandre Dumas, les mousquetaires aux chevrons étaient 4 ! Les boys de Citroën ont signé un Top 4 exclusif. Evénement rare dans le monde des rallies.

Photo © Panoramic

LA SITUATION

Classement après 9 manches

■ Pilotes 1. S. Loeb 2. S. Ogier 3. J. Latvala 4. P. Solberg 5. D. Sordo 6. M. Hirvonen 7. M. Wilson

191 pts 133 pts 117 pts 100 pts 95 pts 86 pts 56 pts

■ Constructeurs 1. CITROEN WRT 308 pts 2. FORD WRT 222 pts 3. CITROEN JR 168 pts 4. FORD STOBART 118 pts 5. FORD MUNCHI’S 40 pts

LA SITUATION

Sébastien Loeb, associé au Monégasque Daniel Elena, a remporté cette 7e manche du Mondial, devant trois autres C4, pilotées par son coéquipier Dani Sordo, Petter Solberg le « privé », et Sébastien Ogier le « junior ». Fiasco pour Ford. Mikko Hirvonen et Jari-Matti Latvala ont terminé 5e et 6e, à respectivement plus de trois et quatre minutes. Malcolm Wilson, directeur de Ford WRT, a taxé cet épisode de "désastre".

Mission 02 réussie pour Venturi n 55 étapes – et 14.000 kilomètres - depuis E Shanghai les deux aventuriers Géraldine Gabin et Xavier Chevrin, ont rejoint Paris au volant de leur

Photo © DR

Citroën Berlingo « Powered by Venturi ». Partis le 3 mai de lʼExposition Universelle de Shanghai, cʼest au terme de deux mois et demi passés sur les routes et les pistes à travers la Chine, le Kazakhstan, la Russie, lʼUkraine, la Pologne, la République Tchèque, lʼAllemagne et enfin la France que sʼest achevé mi-juillet, place Vendôme, cette aventure humaine dʼune autre ère. ■ Une aventure humaine et technologique Cette deuxième mission des « Venturi Global Challenges » est une formidable aventure contemporaine : près de 80 ans après la fabuleuse épopée inachevée de la Croisière Jaune dʼAndré Citroën sur la route de la soie, Venturi a symboliquement effectué le voyage retour en utilisant le mode de propulsion le plus moderne, de Shanghai à Paris, en véhicule électrique. Au rythme dʼétapes de 300 à plus de 400 km, le Citroën Berlingo « Powered by Venturi » a traversé le désert de Gobi et ses tempêtes de sable, franchi des cols enneigés de plus de 3 000 mètres dʼaltitude dans la chaîne de montagne du Tian Shan, circulé sur les routes défoncées du Kazakhstan, traversé les steppes Russes, affronté des conditions climatiques extrêmes. Une première pour un véhicule électrique de série, une première pour un véhicule sans assistance. Ce périple a permis de réaliser un test dʼendurance accéléré hors du commun. Réalisé sans aucune assistance, cʼest un record de distance et dʼendurance pour un véhicule électrique de série. La Mission 02 sʼachève. En route pour la Mission 03 : les conditions les plus extrêmes attendent les réalisations de Venturi dans la région la plus hostile de la planète : lʼAntarctique. A suivre… (P.Y.R.)

■ FINLANDE : Le “Flying Finn”

Jari-Matti Latvala sʼest imposé pour la première fois de sa carrière en Finlande. Citroën doit se contenter de places dʼhonneur avec Sébastien Ogier (2e) et Sébastien Loeb (3e). A 25 ans, Jari Matti-Latvala a complété sa petite collection de victoires (4) en Championnat du Monde par un triomphe forcément très spécial à domicile. Sébastien Ogier confirme, au volant dʼune C4 dʼusine.

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■ ALLEMAGNE : le grand huit

En tête de la première à la dernière spéciale, l'Alsacien a remporté le 22

ACM : des rallyes sous le signe du centenaire N

août à Trêves un nouveau succès outre-Rhin. Pouvait-il en être autrement d'ailleurs ? Après avoir remporté les sept premières éditions disputées dans le cadre du WRC, Loeb a ajouté une huitième couronne à sa domination sans partage, un record. Dani Sordo (Citroën WRT) et Sébastien Ogier (Citroën Junior) accompagnent l'Alsacien sur le podium pour un triplé Citroën.

Photo © DR Photo © DR

é en janvier 1911, le Rallye Monte Carlo fait partie du patrimoine du sport automobile. L’épreuve 2011 – du 19 au 23 janvier - retrouvera les spéciales qui ont construit la légende du « Monte », et les amateurs qui ont fait sa popularité. Géographiquement, le rallye se transportera sur les routes d'Ardèche lors de la première journée, de la Drôme lors de la deuxième, et de la principauté de Monaco et de l'arrière pays niçois lors de la troisième. Pour 15 spéciales totalisant 1340 kilomètres dont 324 chronométrés. Du 26 janvier au 2 février, la 124ème édition du Rallye Monte Carlo historique célèbrera aussi, à sa façon, le centenaire de l’épreuve en proposant un départ depuis 3 villes historiquement « point de départ » des concentrations des RAMC d’antan. C’est ainsi que Glasgow, Marrakech et Varsovie ont été retenues. S’y ajoutent deux villes intermédiaires, Barcelone et Reims pour les voitures les plus anciennes ou de petite cylindrée. De ces deux événements incontournables du sport auto, nous reparlerons dans les mois à venir.

CENTENAIRE

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