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Le premier journal d’actualité de Monaco

Année X • Numéro 95 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

Mai 2011

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

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Dossier Spécial

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Les Italiens de Monaco

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Grand Prix de Monaco de F1

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Les Italiens de Monaco

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Dossier Spécial Les Italiens de Monaco

INTERVIEW EXCLUSIVE • L’ambassadeur d’Italie à Monaco Antonio Morabito fait le point sur les dossiers les plus

“Réaliser un vrai pa

“La politique de transparence introduite par la Principauté favorisera des con paR RobeRto Volponi

L’EDITORIAL

DOSSIER

Les Italiens à Monaco se sentent chez eux S i vous êtes à Paris et que vous demandez à quelqu'un qui se promène dans la rue où se trouve Monaco, il vous répondra qu’il se situe dans le sud est de la France, sur la Côte d’Azur, pas loin de Nice, Cannes ou Menton... Une petite ville, en somme , comme les autres : oui, un peu spécial, oui, un pays indépendant, mais pas trop… Si vous êtes à Rome et que vous posez la même question, on vous répondra qu’il s’agit d’une grande ville située dans le sud de l’Allemagne, siège du Bayern, une équipe de foot assez titrée au niveau européen…. Si, par contre, vous ajoutez le mot magique «Montecarlo» (en un mot !), vous verrez, alors, le visage de votre interlocuteur d’emblée s’épanouir dans un grand sourire : «Ah, Montecarlo...». Le romain aura peut-être du mal à le localiser sur la carte géographique, mais il aura à cœur de montrer qu’il a une idée bien précise du lieu. L’idée d’un mythe, d’un rêve, bref, d’un petit paradis sur terre qu’il connaît très bien, même s’il n’y a jamais mis les pieds ! Une sorte d’Olympe habité par les personnes les plus fortunées et les plus célèbres, où tous voudraient vivre s’ils disposaient des moyens pour le faire... C’est la perception que la plupart des Italiens ont de Monaco, aujourd’hui comme hier, non seulement à Rome, mais aussi à Milan, Naples, Turin, ou Palerme, et plus encore dans les petites villes et les villages.... L’idée qu’il s’agit d’un refuge doré pour ceux qui veulent échapper au fisc, est – il faut le dire - toujours très présente dans l’imaginaire collectif des Italiens. Et pourtant, pour la plupart des Italiens qui ont la chance de résider à Monaco, ça n’est pas la motivation principale de leur choix de résidence. Il y a exactement un siècle et demi, Monaco, avant d’être une enclave indépendante en territoire français, était une enclave - toujours indépendante - insérée dans le territoire du Royaume de Sardaigne, initiateur et acteur principal de l’Unité italienne, qui se concrétisa par le sacrifice d’une partie de son territoire pour acquérir la partie nord orientale de l’Italie. Mais au-delà de ces racines historiques et des origines italiennes de la Famille Princière aussi bien que d’une grande partie du peuple monégasque, la raison principale qui pousse aujourd’hui comme hier - les Italiens à s’installer à Monaco, est qu’ici ils se sentent «comme à la maison !» Car Monaco est un peu italien dans le cœur des Italiens et encore plus dans les faits. Ainsi la communauté transalpine n’est pas seulement une des 119 communautés, elle est un pilier fondamental et incontournable d’une réalité multiculturelle unique au monde, et de loin la plus importante communauté étrangère de la Principauté, après et avec la communauté française. Sans les Italiens, on entend souvent dire que «Monaco s’arrêterait». C’est vrai. Mais il est vrai aussi que sans Monaco les Italiens seraient obligés d’en «inventer» un autre... (R.V.)

L’EDITORIAL

a

ntonio morabito, ambassadeur d’italie à monaco, en prenant ses fonctions le 1er octobre de l’année dernière, a de suite montré un tel enthousiasme et une telle volonté d’agir en faveur de la communauté italienne en principauté dont seulement peu de ses prédécesseurs peuvent se vanter. nous lui avons posé quelques questions sur les dossiers les plus d’actualité sur les relations ente les deux pays... Photo © DR

■ monsieur l’ambassadeur, l'italie, membre fondateur de l’ue, a des rapports particuliers avec monaco comme avec saint marin et le Vatican. pensez-vous que l'union puisse garantir la spécificité des petits etats ? Antonio Morabito : “Les histoires des petits états européens sont très hétérogènes. Les particularités d’Andorre, de Saint Marin, du Liechtenstein et de Monaco apparaissent difficilement assimilables entre elles. L’UE a essayé de remédier à ces diversités avec des consultations périodiques, visant à comprendre les différentes exigences des petits Etats. Récemment elle a aussi étendue la réflexion aux structures du Service européen pour l’action extérieure : justement pour affiner le dialogue avec ces acteurs qui ont une importance certaine dans des secteurs différents (comme le secteur financier). Cependant, toujours récemment, un Rapport produit par la Présidence tournante Hongroise sur l’avenir des relations de l’UE avec les petits Etats voit à l’horizon la difficulté de standardiser leur éventuelle fusion avec les institutions européennes. Des sensibilités existentielles et identitaires de communautés nationales extrêmement petites s’opposent. Monaco – partie du territoire des douanes européen, néanmoins de la zone-euro, depuis toujours – est d’ailleurs prudent au sujet d’une pleine adhésion à l’Union européenne, au moins dans sa configuration actuelle. Pourtant, grâce à son histoire, à sa géographie et à son économie, la Principauté est déjà un État vraiment européen. Il faut donc respecter le désir de renforcer les liaisons existantes entre Monaco et l’UE, en se confrontant sur ce sujet de façon pragmatique, sans oublier ses spécificités. L’Italie respecte cette approche ouverte”. ■ l'italie est-elle favorable a une communauté urbaine transfrontalière allant de beausoleil à Vintimille, avec comme partenaire privilégié la principauté ? AM : “Un partenariat économique privilégié entre

l’Italie, la France et la Principauté de Monaco existe déjà pour des raisons de contigüité géographique. Il a été ultérieurement alimenté par les Accords francomonégasques de 2005 qui ont amplifié la dimension extérieure de la Principauté. Les frontières – contrôlées par la France selon la Convention franco-monégasque du 1963 – n’empêchent pas une notable perméabilité en termes occupationnels. Monaco offre 10 % de ses emplois aux italiens résident dans la Région PACA, et plus de 70% aux italiens et aux français résident entre Menton et Vintimille”. ■ où en est-on avec les négociations pour permettre aux transfrontaliers de pouvoir recevoir des soins ici ? AM : “Le 12 mai prochain se réunira à Monaco la Commission mixte italo-monégasque pour la sécurité sociale, finalisée à relancer la coopération bilatérale dans le domaine sanitaire, et entamer les négociations pour la révision justement de la Convention italo-monégasque pour la Sécurité sociale actuellement en vigueur. Cette réunion fait suite à la rencontre qui a eu lieu en mars dernier au Ministère d’Etat avec le Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé Stéphane Valeri au sujet de l’assistance sanitaire pour les travailleurs transfrontaliers Italiens en Principauté. À l’issue de cette rencontre émergeait la nécessité de renégocier la Convention italo-monégasque de 1982, en vue de permettre aux transfrontaliers italiens de bénéficier des structures monégasques comme des structures italiennes”. ■ d’après les chiffres dont vous disposez, à combien de personnes estimez-vous aujourd’hui la communauté italienne à monaco ? AM : “Il y a aujourd’hui 7700 italiens enregistrés à l’Ambassade, dont 1300 ont moins de 16 ans. Cette présence nous permet d’apprécier les évolutions de la Principauté et de sa société. Je pense emblématiquement au tissu social. On voit aujourd’hui beaucoup de jeunes couples résidents de la Principauté, surtout anglais, néerlandais, irlandais, belges. La présence italienne a aussi changé. Nous savons que le Gouvernement prête beaucoup d’attention à ces développements : dans le cadre de la nouvelle impulsion donnée par Albert II au développement de la Principauté, une place importante est donnée, entre autre, à l’enseignement aussi bien qu’à la recherche. Sur cet aspect je souhaiterais – et c’est déjà un engagement – voir renforcés la formation et l’enseignement de la langue italienne”. ■ monaco est toujours sur la liste noire italienne des paradis fiscaux. un accord bila-


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s d’actualité concernant les résidents italiens et les transfrontaliers : fiscalité, état des relations bilatérales et coopération environnementale

artenariat économique”

nditions nouvelles pour augmenter les échanges commerciaux et financiers entre les deux pays” Photo © CdP

échanges commerciaux et financiers entre les deux pays. Je pense que le moment est venu pour réaliser un vrai partenariat économique entre la Principauté et l’Italie”.

DOSSIER

téral entre les deux pays sur la fiscalité pourra-t-il être signé prochainement ? AM : “Dans le domaine fiscal des progrès importants ont été réalisés en matière de transparence fiscale. Après le sommet de Londres d’avril 2009 la Principauté a beaucoup travaillé au développement de son réseau d’accords d’échange de renseignements fiscaux, qui en comprend à ce jour 19, avec des pays tels que les Etats-Unis, l’Argentine et l’Allemagne. L’Italie se félicite de ce résultat, certifié par l’OCDE, la conclusion d’un accord avec l’Union Européenne est en cours de négociation. Dans ce cadre d’important engagement sur le plan fiscal et d’entreprise, l’excellent rapport entre l’Italie et la Principauté laisse présager d’ un accord inéluctable, et non plus reportable. Je vois une volonté réciproque à finaliser un texte partagé, qui considère les particularités et les spécificités du système économique et financier de Monaco, en adaptant au temps les situations contingentes. Je pense que si on arrive à surmonter cette phase d’ « impasse » , nous pourrons donner un fort encouragement aux entreprises et aux sociétés italiennes qui regardent la place de Monaco avec un grand intérêt. Dans ces derniers mois j’ai enregistré une croissante demande d’informations et des manifestations d’intérêt par des jeunes entrepreneurs présents sur les marchés mondiaux qui trouvent l’espace monégasque très adapté en raison de sa proximité de l’Italie, de son niveau culturel et de son style de vie. Certes les obstacles actuels - au niveau bureaucratique - ne facilitent pas la tâche de ceux qui souhaitent augmenter les

■ la protection de la mer méditerranée impose des actions communes : où en est-t-on de la coopération environnementale entre les deux etats ? AM : “Dans ces années Italie, France et Principauté se sont trouvées à la même table pour mener des actions communes* et des stratégies pour la protection de la Méditerranée, des océans et de l’environnement en général. Ces actions ont représenté, une « ligne directrice » très fructueuse, mais elles nécessitent aujourd’hui – à mon avis – d’être revitalisées. J’espère et je suis confiant dans le fait que des rencontres plus directes au niveau politique pourront créer de nouvelles conditions et de nouvelles opportunités pour « relancer » la collaboration bilatérale et trilatérale sur ces thèmes qui sont pour notre pays d’importance prioritaire tant pour les citoyens que pour les gouvernements”.

* L’Italie et la Principauté de Monaco ont signé et sont partie prenante des Accords et Conventions suivants : - PELAGOS – Accord entre Italie, France et Principauté de Monaco relatif à la création en Méditerranée d'un Sanctuaire pour les Mammifères Marins. - RAMOGE – Accord entre Italie, France et Principauté de Monaco relatif à la protection de l’environnement marin et côtier d’une zone de la Mer Méditerranée. - ACCOBAMS - Accord sur la Conservation des Cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la Zone Atlantique Adjacente (23 Pays signataires). - Convention-Cadre pour la protection des Alpes qui a pour but de sauvegarder l’écosystème naturel des Alpes et de promouvoir le développement durable dans cette région, en protégeant les intérêts économiques et culturels des populations résidentes des pays qui y ont adhéré. - Convention-Cadre de partenariat entre le Gouvernement de la Principauté de Monaco, le Parc Nationel du Mercantour (France) et le Parco Naturale delle Alpi Marittime (Italie).

Unité italienne : le grand tournant de l’indépendance monégasque L a Principauté de Monaco est une nouvelle fois confrontée au défi de l’adaptation, par l’imagination, aux bouleversements d’une époque. Il est comme cela, dans l’histoire, des moments où tout change et où il faut se réinventer pour rester soi-même. Ce n’est certes pas le premier défi de ce type que la dynastie des Grimaldi doit relever, elle l’a fait chaque fois avec succès. Mais rarement sans doute avec autant d’audace que lors de l’unité italienne. L’Europe changeait et Monaco aurait bien pu y perdre son indépendance. Monaco est alors un Etat issu du congrès de Vienne de 1815 qui rend la Principauté à sa lignée légitime, mais en fait toutefois un protectorat du royaume de Piémont-Sardaigne. Outre Monaco, la Principauté de cette époque comprenait aussi Menton et Roquebrune. 50 ans plus tard ce nouvel équilibre est remis en cause par l’Unité italienne et ses conséquences territoriales. Jusqu'en 1847, la Principauté de Monaco occupait une superficie totale de 24 km2 et comprenait trois communes : Monaco (1 250 habitants), Roquebrune (aujourd'hui Roquebrune-Cap-Martin) (850 habitants) et Menton (4 900 habitants). La partie la plus vaste et la plus riche de la Principauté était la plaine mentonnaise, avec ses cultures d'agrumes et d'oliviers, le commerce extérieur reposant essentiellement sur les exportations d’huile et de citrons. Mais, pendant le mouvement révolutionnaire de 1848, Menton et Roquebrune se proclamèrent « villes libres » sous la protection du royaume de Sardaigne. En 1860, le Piémont-Sardaigne cède Nice à la France après le soutien de Napoléon III à un début d'unité Italienne. Comme Nice, Menton et Roquebrune votèrent leur rattachement à la France, ce qui fut entériné par le traité franco-monégasque de 1861. En fait le Prince Charles III (photo) vend 95 % du territoire à Napoléon III. Un sacrifice monnayé de 4 millions de francs, soit l'équivalent de 7 000 années de travail ouvrier de l'époque font remarquer certains économistes. Un sacrifice territorial avec une compensation capitale inestimable, car dès lors, Monaco échappait au Protectorat de 1815 et l'indépendance de Monaco était formellement reconnue, en dehors de toute protection de la

France ou de l'Italie. Une totale indépendance remise en cause par les conflits franco–allemands et que Monaco tente de recouvrer légitimement. Mais le petit territoire enclavé, malgré son succès politique, aurait pu rapidement être condamné économiquement. C’était compter sans le génie du Prince Souverain qui s’est rendu compte que l’avenir était, aux cotés de la France de Napoléon III, à l’essor touristique.

tourisme et prospérité Le traité prévoyait l'aide de la France pour la construction de la Moyenne corniche, et le passage du chemin de fer sur le territoire monégasque (avec deux gares). C'est alors que le Prince Charles III eut l'idée de créer des jeux de casino (interdits dans les pays voisins), ce qui allait permettre à la Principauté, en s’enrichissant, de se développer rapidement. En 1863, il accorda le privilège d’exploiter le casino, les hôtels et le théâtre à François Blanc, fondateur de la Société des Bains de Mer et du Cercle des Étrangers. En 1866, Charles III, qui impulse tous ces travaux, renomme le quartier des Spélugues Monte-Carlo en son propre honneur. L'achèvement du chemin de fer Nice-Vintimille en 1868 en assure la prospérité. Il fonde une administration des Postes, qui édite ses propres timbres dès 1865, obtient du SaintSiège la création d'un évêché, ouvre des consulats à l'étranger. Enfin, en 1869, Charles III supprime les impôts personnels, fonciers et mobiliers, ce qui entraîne une intense activité de construction. Ceci permet la construction d'un opéra en 1869, de plusieurs musées, la fondation de l'Institut océanographique en 1906. Le Monaco d’aujourd’hui est son œuvre, comme Paris est largement celle de Napoléon III, une époque d’architecture, de tourisme et de prospérité économique au milieu de bouleversements géopolitiques. Il faut aujourd’hui certainement à nouveau tout réinventer, mais sur de bonnes bases, et l’on sait, grâce à ce règne de référence, que c’est possible. (P.Z.)


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interVieW eXclusiVe • Stéphane Valeri, Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé

“Trouver des accords dans l’intérêt des deux parties”

DOSSIER

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s

anté et protection sociale sont les objets des négociations actuellement en cours entre le Gouvernement monégasque et les autorités italiennes. environ 4.000 travailleurs frontaliers résidant en italie y sont impliqués. nous avons posé quelques questions sur ce sujet au conseiller de Gouvernement pour les affaires sociales et la santé, stéphane Valeri.

■ monsieur le conseiller, les salariés italiens sont confrontés à une situation délicate et pénalisante à laquelle vous tentez de remédier… leur couverture sociale est actuellement inexistante à monaco ? Stéphane Valeri : “Il n’est pas tout à fait juste de dire que la couverture sociale de ces populations est inexistante : des mécanismes existent, qui peuvent certainement être améliorés. En effet, s’agissant des frais médicaux, la convention de sécurité sociale entre nos deux pays pose le principe d’une prise en charge des travailleurs italiens et de leurs famille par le régime de leur lieu de résidence, notamment afin que ces populations puissent accéder à des soins de proximité. En contrepartie, le régime monégasque verse, chaque année, aux autorités italiennes un forfait qui correspond à la couverture de ces soins, soit près de 6 millions d’euros en 2010. Ce n’est qu’en cas d’urgence que ces salariés peuvent être remboursés par l’Italie s’ils se font soigner en Principauté. Dans ce cas, le montant de la prise en charge vient en déduction du forfait annuel que nous versons à l’Italie. Pour ce qui concerne les allocations familiales, le dispositif conventionnel prévoit que la CCSS verse directement aux salariés concernés « l’assegno per il nucleo familiare », tel qu’il serait perçu si ces personnes travaillaient en Italie.”

■ Quelles sont les pistes envisagées pour remédier à cet état de chose et avez-vous bon espoir d’aboutir ? SV : “Lors d’une récente réunion avec une délégation italienne conduite par S.E.M. Antonio Morabito, Ambassadeur d’Italie à Monaco, au début du mois de mars, la délégation monégasque que je conduisais a fait valoir que, pour des raisons pratiques (puisqu’ils sont en Principauté toute la semaine), mais aussi compte tenu de l’excellence des soins dispensés en Principauté, les travailleurs transfrontaliers souhaitent aujourd’hui pouvoir choisir librement Monaco comme lieu de soins. C’est une réelle attente de leur part. Le Gouvernement monégasque y est favorable et nous avons par conséquent constitué une cellule de réflexion avec des représentants des deux pays qui a travaillé en ce sens, principalement sur les modalités pratiques d’une mise en œuvre de cette décision. Une réunion de la Commission mixte italomonégasque de sécurité sociale a d’ailleurs été programmée le 12 mai prochain, à Monaco, pour entériner les propositions de ce groupe de réflexion. La délégation italienne sera conduite par le Directeur Général des Relations Extérieures du Ministère Italien de la Santé et par S.E. M. Antonio Morabito.”

■ la nouvelle sécurité sociale sera donc très positive pour des salariés qui se sentent pénalisés, mais c’est aussi un élément important dans le cadre du futur hôpital et de son bassin médical... SV : “Si nous parvenons à un accord, ce sera effectivement une réelle avancée, aussi bien pour les salariés concernés qui, comme je vous le disais, sont en

paR patRice ZehR

demande, que pour notre hôpital public et pour nos établissements de soins, ainsi que pour les professions libérales médicales et para-médicales monégasques, qui bénéficieront d’un potentiel de patientèle plus large. Cette évolution sert donc aussi l’intérêt de Monaco. Mais pour cela et si comme nous le proposons la CCSS doit prendre en charge la couverture maladie de ces salariés, il est clair qu’un cadre doit être fixé, notamment sur la nécessaire déduction de ces montants du forfait annuel versé à l’Italie. Il faut ajouter que cette évolution est également souhaitée par l’Association des Entrepreneurs Italiens de Monaco, qui considèrent cette possible avancée comme un atout supplémentaire pour l’attractivité de Monaco vis à vis des entreprises italiennes.” ■ avec ce dossier on voit bien que le social et la santé sont intimement liés. les travailleurs italiens participent aux côtés de l’importante communauté de résidents à la prospérité de monaco. les frontaliers se plaignent aussi de différences entre leurs prestations et celles des travailleurs frontaliers français ? Y-a-t il là aussi des possibilités d’amélioration ? SV : “Il existe des différences, mais il ne faut pas raisonner en termes d’avantages ou de désavantages : en effet, le système italien est très différent de ce que nous connaissons en Principauté, alors que les régimes monégasque et français fonctionnent de façon similaire, bien qu’ayant chacun leurs spécificités. Par exemple, je vous citais précédemment « l’Assegno per il nucleo familiare », qui est l’équivalent de nos allocations familiales : son mode de calcul est très spécifique, nous n’avons pas d’équivalent à Monaco, non plus en France. En revanche, en matière de gestion des retraites, les dispositifs des deux conventions sont comparables. Les discussions que nous menons en ce moment avec les Autorités italiennes portent exclusivement sur les soins médicaux : je serais déjà très satisfait que nous parvenions à finaliser un accord sur ce sujet à l’ordre du jour depuis de nombreuses années, sans résultat jusqu’à aujourd’hui”.

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■ un mot plus général peut-être pour terminer monsieur le conseiller de Gouvernement sur monaco les italiens et l’italie en cette année du 150éme anniversaire de l’unité italienne. SV : “C’est une célébration importante pour l’Italie, mais aussi pour la Principauté, les liens entre nos deux Pays étant particulièrement anciens et étroits, comme l’atteste notamment la présence d’une importante et très active communauté de résidents italiens vivant et travaillant à Monaco, parfaitement intégrés, et qui contribuent à sa prospérité. Dans le domaine qui est le mien, je me félicite que des discussions constructives et positives interviennent en cette année anniversaire, avec pour objectif d’améliorer la situation des quelques 4000 travailleurs transfrontaliers italiens”.

une communauté italienne très active elon les chiffres officiels, les italiens titulaires d’une carte de résident à monaco sont 5 359. s beaucoup plus, soit 7 700 - selon l’ambassade italienne - ceux qui effectivement y habitent, y compris les mineurs. Quoi qu’il en soit, il s’agit de loin de la deuxième communauté étrangèétrangè-

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re de monaco, elle s’inscrit juste après la communauté française. a ces chiffres il faut ajouter, les jours ouvrables, les quelques 4 000 travailleurs résidant dans les villes voisines, et tout au long de l’année, les touristes italiens, parmi les plus nombreux et les plus fidèles. une présence massive qui en principauté est aussi représentée par plusieurs associations, organisations, manifestations, strictement liées à la culture, l’économie et aux traditions du grand voisin transtransalpin. parmi elles, la seule à caractère institutionnel est le co.mi.tes (comitato degli italiani residenti all’estero). créé en 1985 par décision législative du parlement italien, son objectif est donner aux quelques 10 millions d’italiens résidant à l’étranger - et aux environ 90 millions d’origine italienne - une représentation officielle auprès de l’administration centrale italienne. ses tâches principales : promouvoir des manifestations à caractère social et culturel, fournir l’assistance scolaire et sociale, aider à la formation professionnelle, organiser des événeévénements qui concernent les loisirs, le sport et la culture. compte tenu du fort poids spécifique des entreprises italiennes dans l’économie monémonégasque, il ne pouvait pas manquer d’y avoir une association pour les rassembler. une parpartie relevant de ces dernières est réunie dans l’Associazione l’Associazione degli Imprenditori Italiani di Monaco (aiim) dont la présidente est fernanda casiraghi (photo), mère du regretté stefano casiraghi. les 4 000 transfrontaliers, pour leur part, peuvent compter sur leur association, la fai (Frontalieri (Frontalieri Autonomi Intemeli). Intemeli). très active sur le plan culturel, l’association Monaco-Italie a été fondée par un banquier monégasque d’origine italienne, enrico braggiotti, pour favoriser les échanges et les relations entre les deux pays. l’enseignement et la diffusion de la langue italienitalienne, (langue étrangère la plus parlée en principauté), sont confiés à la Società Dante Alighieri, Alighieri, qui organise des cours tout au long de l’année. beaucoup d’autres initiatives culturelles permanentes (Scripta (Scripta Manent, Incontri con l’Autore, Accademia della Cucina, etc.) contribuent à maintenir toujours vivante l’attention de la principauté à la culture italienne à travers réunions, conféconférences, concerts, dîner-débats auxquels sont conviés en tant qu’“invités d’honneur” des personnalités italiennes du monde de la culture, de la science et de l’économie. sur le plan médiatique, monaco est le siège historique de RMC Italia, Italia, antenne radio parmi les plus écoutées en principauté et encoencore plus au-delà des alpes. côté presse écrite, on trouve le magazine officiel de l’aiim, Monaco Imprese, Imprese, un trimestriel d’information économique. on peut citer aussi Il Foglio Italiano, Italiano, une revue amateur qui à l’ambition de s’imposer comme porte-parole des italiens à l’étranger et qui a monaco comme créneau privilégié. sur le web, enfin, l’information sur monaco à destination des italiens se situe sur des sites all-news à périodicité quotidienne ou hebdomadaire tels que Montecarlonews.it ou Montecarloin.net, Montecarloin.net, entre autres.


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BEAUSOLEIL

“Il faudrait éliminer les lenteurs bureaucratiques” dieGo munafo’ responsable adminitratif de l’Associazione degli Imprenditori Italiani del Principato di Monaco (AIIM)

■ Quel pourcentage des entreprises italiennes installées à Monaco adhèrentelles à votre association et quels sont les principaux avantages d’en faire partie ? DM : « Seulement environs 8-9 % du total adhérent à l’AIIM. Mais les chiffres sont en expansion surtout en raison du fait que maintenant notre rôle s’est consolidé notamment dans les relations avec les autorités gouvernementales qui au fil du temps ont démontré apprécier notre association en lui reconnaissant ce rôle de point de repère de l’activité entrepreneur qui nous est propre. Il y a seulement 8 ans qu’a été créée l’AIIM voulue par l’ancien ambassadeur Piersigilli, et 5 ans que nos bureaux ont ouvert à l’ambassade… Et pourtant, nous pouvons compter actuellement 140 adhérents entre associés ordinaires et correspondants. Adhérer à l’AIIM n’est pas seulement une expression d’”italianité” mais aussi faire partie d’un groupe de personnes qui veulent êtres mieux informées et peuvent ainsi proposer des instances sous forme collective, sans s’exposer personnellement. Nous avons aussi à l’étude des conventions pour obtenir des facilités et des aides pour nos associés. Le but de notre association est de valoriser la pré-

■ A votre avis, quels sont les problèmes majeurs que les entrepreneurs italiens rencontrent aujourd’hui à Monaco pour exercer au mieux leurs activités ? DM : «Les entrepreneurs italiens ont les mêmes problèmes que ceux d’autres nationalités. Il faudrait surtout éliminer les lenteurs bureaucratiques liées aux autorisations, notamment quand il s’agit des modifications des activités déjà existantes. Il est aussi envisageable une politique de stimulation pour les jeunes entrepreneurs. Dans ce sens, la décision du Gouvernement de créer un guichet unique pour assister les entrepreneurs et accélérer les procédures administratives, développer l’échange d’information entre les secteurs du commerce et de l’industrie, coordonner les relations avec les partenaires économiques et sociaux (AMAF, CDE, JCEM, FPM, etc.), a été très appréciée. Notre association – en accord avec la mission qui a été confiée à l’Ambassadeur Morabito - veut tenir un rôle de plus en plus dynamique et consultatif, visant non seulement à valoriser les activités de la communauté résidente, mais aussi à encourager les échanges italo-monégasques. Importante est aussi la possibilité de disposer de locaux à loyer modéré pour mieux exercer et programmer les activités. Demeurent aussi des différences de traitement de protection sociale concernant notamment les frontaliers qui seront – on l’espère bientôt corrigées grâce à l’aboutissement d’une nouvelle convention Monaco-Italie, dont on ressent beaucoup le besoin et qui pourrait se réaliser avec seulement un peu de bonne volonté, pour aboutir à un compromis acceptable par les deux parties en cause».

DOSSIER

■ Etes-vous en mesure d’estimer quel est actuellement le poids spécifique des entreprises italiennes sur le chiffre d’affaire global de l’économie monégasque ? Diego Munafò : : «Il n’y a pas longtemps que la Principauté rend publics ses chiffres d’affaires officiels. Ces chiffres sont de plus en plus précis quand on tient compte des spécificités monégasques, notamment avec l’apport du nouvel institut de statistique, l’IMSEE, qui vient juste d’être créé. Actuellement, compte tenu de la population installée à Monaco et des activités qu’on peut attribuer à des intérêts italiens, tout en comprenant l’apport des transfrontaliers, on peut estimer qu’un 25-30 % de l’économie monégasque provient des activités italiennes à travers plus d’un millier d’entreprises collectives ou individuelles. Cette estimation est amplement reconnue aussi par des sources influentes du gouvernement, compte tenu que la DEE ne donne aucun chiffre partiel sur ce sujet». Photo © MCN

sence économique et culturelle de l’Italie à Monaco à travers la promotion et l’organisation d’événements comme témoignage du rôle actif que joue notre communauté. La faveur rencontrée est prouvée par la croissance constante des associés qui sont basés en Italie ce qui confirme que l’intérêt pour les activités qui se déroulent en Principauté est toujours vivant. Notre revue trimestrielle « Monaco Imprese » rencontre de plus en plus de succès auprès des adhérents et elle est aujourd’hui disponible en kiosque ».

■ Monaco maintient-il toujours son attractivité pour les sociétés italiennes ? Pour quelles raisons ? Si vous pouviez suggérer au Gouvernement Princier des mesures à adopter pour renforcer cette attractivité, lesquelles envisageriez-vous? DM : «La Principauté demeure toujours un lieu de grande attractivité internationale, pour son histoire, sa sécurité et sa beauté. Monaco est et restera toujours une importante vitrine non seulement pour la présentation de nouveaux produits (notamment de luxe et technologiques) mais aussi pour tout ce qui concerne en général le développement durable . Tout cela a été bien exposé dans les résultats du groupe de travail « Monaco 2029 », qui a fourni un cadre magnifique - des plus et des moins - de la Principauté. A émergé notamment la manque d’espace. Pour l’avenir de Monaco nous avons donc besoin du soutien de lois qui puissent faciliter les activités économiques, y compris celles issues de la communauté italienne, sans négliger les domaines de la recherche et de l’éducation pour l’insertion des jeunes générations». (R.V.)

INTERVIEW

“Le nombre de résidents italiens est assez stable” niccolo’ chiusano président du CO.MI.TES ■ Monsieur le Président, estimez-vous que la communauté italienne résidente à Monaco joue un rôle proportionnel à son importance, dans la vie sociale et culturelle du pays, ou demeure-t-il encore du travail à faire dans ce sens ? Niccolo Chiusano : « La communauté italienne résidente en Principauté a un rôle sans aucun doute important dans la vie sociale et culturelle du pays ainsi que dans le domaine économique. Par rapport à ce dernier, il faut souligner que – d’après des sources officielles – au moins un tiers (voir plus) du chiffre d’affaires de Monaco provient des activités des Italiens qui travaillent ici. L’Italie est en fait présente en force dans la presque totalité des domaines économiques : immobilier, finance, commerce, shipping, restauration, services… non seulement côté production mais aussi côté consommation: On peut affirmer – sans crainte d’être démenti – que sans la présence italienne, la Principauté perdrait un acteur déterminant pour son développement. Cette présence massive dans l’économie du pays se reflète bien sûr aussi sur le champ social et culturel: Les Italiens de Monaco sont tellement intégrés dans la réalité du pays qu’ils ne se sentent pas étrangers. L’italien est de fait la langue la plus parlée après le Français. À la question si la communauté italienne résidant à Monaco revêt un rôle proportionnel à son importance, la réponse ne peut qu’être oui. Certes, il reste toujours beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne la perception par l’opinion publique du réel poids spécifique de l’Italie dans la vie du pays. On a souvent l’impression que parfois tout le monde n’a pas à Monaco la perception de combien est déterminante la contribution de l’Italie au développement économique, social et culturel de la Principauté. Améliorer cette prise de conscience est la tâche que le Comites, en collaboration avec l’Ambassade d’Italie, est appelé à accomplir ». ■ Depuis une dizaine d’années, le nombre des résidents de nationalité italienne est en constante diminution. Ce phénomène s’explique-t-il seulement en raison des changements des normes sur la fiscalité ou y-a-t il d’autres raisons qui poussent de plus en plus les Italiens à partir ? NC : « Les chiffres officiels en possession des autorités consulaires italiennes de

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Monaco montrent un nombre de résidents italiens assez stable tout au long des dernières années, ce qui démontre que Monaco demeure toujours très attractif aux yeux des Italiens. Par conséquent, il ne semble pas correct d’affirmer qu’on se trouve face à une diminution constante de résidents. Les mesures récentes sur la fiscalité adoptées pas le Gouvernement italien pour favoriser le retour des ressources financières détenues à l’étranger par des citoyens italiens ont sans doute déplacé des capitaux, mais ont un effet négligeable sur le départ des résidents. Concernant en particulier la Principauté, le flux global de personnes qui sont parties et de celles qui sont arrivées est estimé par les autorités consulaires tout à fait dans la norme. De toute façon, l’abandon de la part de quelques-uns de la résidence monégasque, n’est pas une conséquence due seulement aux normes de fiscalité mais plutôt à des raisons différentes, parmi lesquelles la plus significative est le coût excessif de l’immobilier et l’incertitude sur les normes futures qui régleront les rapports entre Monaco et l’Italie ».

■ Pouvez-vous anticiper les principaux projets du Comites pour les années à venir et les défis majeurs auxquels il devra se confronter ? NC : « Le rôle institutionnel du Comites, prévu par la loi, est de servir la communauté italienne au côté des autorités diplomatiques. Plus précisément, le Comites est un point de repère pour les besoins des Italiens résidents à l’étranger vis-à-vis soit des autorités italiennes soit du pays hébergeant. Parler, donc, de « projets », ne semble pas pertinent à sa mission institutionnelle. Concernant le Comites Monaco, l’obstacle majeur que ce dernier rencontre en exerçant son activité est la difficulté à communiquer avec ses concitoyens, à cause par exemple de la fragmentation du tissu familial des résidents, des fréquents changements d’adresse, d’une utilisation insuffisante des technologies modernes, et enfin du manque d’un propre siège où pouvoir se rencontrer régulièrement. De surcroît, l’insuffisance presque totale de ressources financières fait qu’il est de plus en plus difficile d’accomplir nos missions avec l’intensité et l’efficacité que nous souhaiterions. Malgré tout ça, nous sommes engagés à continuer la collaboration avec les différentes associations pour poursuivre la diffusion de la langue et de la culture italiennes afin de maintenir l’unité de la communauté, à travers aussi l’organisation des événements, notamment à l’occasion des fêtes de fin d’année ». (R.V.)


6 La Principauté

Politique & Société

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INTERNATIONAL • Le Gouvernement Princier a pris une position très claire lors des négociations sur l’intégration de la Principauté à l’EEE

L’Europe, mais pas à tout prix... Le danger qu’il faut éviter c’est d’être formaté et uniformisé sans tenir compte des spécificités du pays PAR PATRICE ZEHR

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POLITIQUE

onaco depuis des années a affiché sa volonté de participer au grand projet démocratique européen de développement. C’est incontestable. C’est donc oui à l’Europe mais pas à n’importe quel prix. Le refus du repli n’est pas l’acceptation de la dissolution. C’est le message très clair que le gouvernement Monégasque a fait passer à l’occasion de négociations sur l’intégration de la Principauté à l’espace économique européen - l’EEE. Malgré un fort courant en faveur de l’adhésion pour en finir avec des difficultés pour les acteurs économiques monégasques, en l’état actuel c’est non.

■ L’action de l’ambassadeur Gilles Tonelli Il faut inscrire cette position réaffirmée par le Ministre d’Etat et le Conseiller du gouvernement aux Affaires extérieures, dans la problématique plus large des rapports entre les institutions européennes et les états tiers notamment les petits Etats. Le danger pour les petits Etats, c’est bien sûr d’être formatés et uniformisés en fonction de critères ne prenant pas en compte leurs spécificités. C’est un péché européen qui devrait plutôt tout faire pour conserver la diversité du paysage politique européen dans un espace démocratique commun. L’Europe s’enrichit de ses diversités, cette vérité n’est pas suffisamment prise en compte par certains eurocrates idéologiques. Cela confirme bien que tout ce qui est dogmatique est dangereux. La réflexion entre Monaco et la commission européenne chargée par le traité de Lisbonne des rapports entre l’union et les petits Etats continue bien sûr. Gilles Tonelli ambassadeur auprès de l’U.E. a la mission de présenter et de faire accepter les spécificités de Monaco, inscrites dans l’histoire, dans la composition de ses populations et dans ses institutions. Une ville – Etat exceptionnelle qui mérite respect et prise en compte. Monaco est un pays à part même au sein des petits Etats - reste à l’Europe à le comprendre et à l’accepter.

■ Les conseillers nationaux au Conseil de l’Europe Monaco a participé aux travaux de la deuxième session ordinaire de cette Assemblée, réunie à Strasbourg, du 11 au 15 avril 2011. M. Jean-Charles GARDETTO et M. Bernard MARQUET étaient les représentants de la délégation monégasque à Strasbourg. Laurent Nouvion était absent. Thème fort de la session, en raison de l’actualité internationale, la situation en Afrique du Nord a fait l’objet d’intenses débats. M. Jean-Charles GARDETTO a été élu par la Commission des Questions Politiques, pour préparer un rapport sur « la coopération entre le Conseil de l’Europe et les démocraties émergentes dans le monde arabe ». L’Assemblée a d’autre part invité le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe (représentant les Gouvernements des 47 Etats membres) à modifier la Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, afin que les membres du Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) soient élus par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe. Enfin, l’A.P.C.E. a incité tous les Etats membres à signer et ratifier le Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture (OPCAT).../.. M. Bernard MARQUET a présenté de son coté un rapport sur « l’eau source de conflits ». A cet égard,

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En vert : les 3 pays (sur 4) de l’AELE participant à l’EEE (Islande, Liechtenstein et Norvège) ; en bleu : les 27 pays de l'UE. En bas : la liste des 27 pays de l’UE + les 3 pays de l’AELE participant à l’EEE = les 30 formant l’EEE...

la recommandation, votée à l’unanimité moins un, demande aux gouvernements européens de reconnaître l’accès à l’eau comme un droit de l’homme fondamental et de réviser, si nécessaire, les règles du droit international de l’eau. ■ La note d’information de Mme Brasseur En marge des débats tenus en séance plénière, la Commission de Suivi de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a entendu la note d’information de Mme Anne BRASSEUR, Rapporteur pour le dialogue de post-suivi avec Monaco, rédigée suite à sa visite d’information en Principauté, les 21 et 22

février dernier. Mme BRASSEUR a tenu à souligner que de nombreuses réformes restaient à élaborer par les autorités monégasques afin de se conformer aux recommandations formulées par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe en 2009. Elle appelle ainsi le Gouvernement monégasque et le Conseil National à œuvrer pour mener à bien d’importantes réformes dans les domaines du dialogue entre les partenaires sociaux, de la justice et des institutions démocratiques. On retrouve le même discours d’uniformisation européen, qui est certes largement positif mais ne peut être un paquet global à prendre ou à laisser.

RAPPORT

Les étrangers demandent plus d’écoute D

ans son rapport publié début février, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance s’interrogeait sur la participation des résidents étrangers à la vie publique monégasque. Interrogations dont La Principauté s’était fait l’écho dans son numéro de mars, en concluant par cette question : « Mais qu’en pensent les étrangers installés à Monaco ? En dehors du CES, où ils participent déjà, à leur niveau, à la vie de la Cité ; en dehors des associations qui les représentent, le plus souvent par nationalité, ont-ils besoin – et surtout envie – de faire connaître leurs idées, désidérata, propositions pour Monaco ? Et si on leur posait la question … pour commencer! ». C’était oublier que le Conseil économique et social, dans son étude sur l’attractivité de Monaco, en 2006, avait rencontré des représentants de communautés étrangères pour leur poser cette question. Et les rapporteurs de l’étude en avait tiré, notamment, la conclusion suivante : « Il est observé que nous connaissons mal le tissu économique étranger implanté à Monaco ; souvent ces communautés ne se mélangent pas avec les autres et vivent en circuit fermé entre leurs propres ressortissants et les lieux où elles ont leurs habitudes (communauté anglophone et/ou italienne…qui quelquefois pratiquent mal le français). Surprises et flattées qu’une institution officielle vienne à leur rencontre afin de connaître leur sentiment sur la Principauté, ces communautés se sont montrées empreintes d’un esprit d’ouverture et soucieuses d’apporter des informations sur leurs usages. Elles seraient prêtes à s’investir davantage, afin de participer à l’essor de la Principauté. Elles ont également formulé l’espoir de davantage de communication ». En résumé, être mieux connues et mieux servies, et plus écoutés. (P.Y.R.) Photo © DR

RAPPORT


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Politique & Société

La Principauté

CEREMONIE • S.A.S. Le Prince Albert II et Sa fiancée Mlle Charlene Wittstock à Londres pour le mariage du Prince William avec Kate Middleton

Fair play à la Monégasque Avec charme et discrétion, les futurs époux n’ont pas voulu “rivaliser” avec le couple anglais PAR PATRICE ZEHR

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eux qui attendaient une sorte de rivalité entre la future princesse de Monaco et celle qui devenait l’épouse du Prince William ont été déçus. C’est mal connaître le Prince souverain et surtout Sa future épouse que d’avoir pu s’imaginer que Charlene tenterait de ravir la vedette à Kate. La robe de la fiancée du Prince souverain était dans le même ton que celui de son « promis » un gris chic et discret alliant classe et retenue (voir photo).

Le Prince Albert II aura sans doute remarqué comme la presse que la robe de Kate faisait penser à celle de sa maman Grace Kelly, le jour ou elle est devenue Princesse Grimaldi. Le couple monégasque a certainement apprécié le cérémonial et surtout la ferveur populaire d’un peuple vis-à-vis de la famille régnante anglaise. A Monaco cité Etat, le peuple a encore plus de proximité avec la dynastie et fait partie de la famille. A peine retombée la liesse du mariage britannique, les regards se tournent déjà vers Monaco, qui célébrera les 1er et 2 juillet l'union du prince Albert II et de sa fiancée sud-africaine Charlene Wittstock. Le Prince Albert, un défenseur de l'environnement qui entend vivre avec son temps, montera à bord d'une automobile "hybride" pour saluer la foule à l'issue de la cérémonie religieuse le samedi 2 juillet. Le mariage religieux sera célébré en plein air, dans la magnifique cour d'honneur du Palais princier, orné de fresques italiennes du XVIème siècle et d'un escalier en fer à cheval inspiré de celui du château de Fontainebleau. La liste des invités privilégiés qui s'y trouveront devrait être dévoilée fin mai. "Le Prince et Mlle Wittstock souhaitent que leur mariage soit avant tout un moment de partage simple et chaleureux avec la population monégasque ainsi qu'avec tous les invités", précise Christiane Stahl, conseillère au cabinet d'Albert II. Le jour du mariage civil, une réception sera donnée sur la place du Palais pour des "Monégasques", tandis que les "résidents" seront conviés à un buffet sur le port. Car "les liens entre la population monégasque, le prince et la famille princière sont très forts", insiste Mme Stahl. Il n’est donc pas question de rivaliser avec le mariage anglais. Mais Monaco va bénéficier du succès de cette cérémonie et d’un engouement mondial incontestable à l’égard des dynasties européennes. La médiatisation du mariage monégasque a attendu la fin du mariage britannique. C’est sans doute ce qu’outre manche on appelle le « Fair Play »...

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COMMUNICATION

La presse sud-africaine se mobilise O ui, les princesses font rêver. Non, elles ne sont pas démodées. Et à moins de vivre reclus au fin fond de la forêt amazonienne, tout le monde le sait : le prince William et Kate Middleton se sont dit « oui » le 29 avril. Les ors de la royauté au service de la dynastie. Le « petit écran » débordait de bonheur. Le Royaume-Uni était en fête, tourisme et commerce compris. Début juillet, c’est vers Monaco que se tourneront tous les regards. Le Prince Albert II et Charlene Wittstock se diront « oui », devant le peuple monégasque et de nombreuses chaînes de télévision. Il y a quand même une différence de taille entre les deux événements : à Londres, c’est le deuxième héritier de la couronne qui s’est marié, à Monaco ce sera le Prince régnant. Si la presse people s’en donne à cœur joie depuis déjà de longs mois, en Afrique du Sud, pays de Miss Charlene Wittstock, la presse locale est plus sobre, mettant sur un pied d’égalité l’annonce des deux mariages. Comme par exemple cette revue en afrikaans, HUISGENOOT, ainsi que sa version en langue anglaise, YOU.

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La Principauté

Entreprises & Travail

SOCIAL • l’interprétation des résultats du questionnaire réalisé par le patronat sur les salariés de Monaco a déclenché l’ire des syndicats

Le sondage contesté par l’USM Une initiative qui au-delà des polémiques a eu le mérite d’apporter confirmation des problèmes de logements et de transports Photos © CDE

PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER

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’avis des salariés intéresse le patronat. Quoi de plus normal ? mais le questionnaire distribué aux salariés par la fpm irrite l’union des syndicats de monaco. pourquoi ? selon l’usm « le sondage sous forme de questionnaire (…) reprenait des thèmes traités de façons mensongère pour certains ou tendancieuse pour d’autres, orientant de ce fait les choix au travers des cases à cocher. »

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■ le “casus belli” de la controverse Reprenons. a) Le questionnaire a été réalisé par la direction de la fédé patronale, et non par un organisme reconnu de sondage. b) Un numéro spécial de Monaco Business News (le journal de la FPM) contenant ce questionnaire a été distribué à 13.000 exemplaires, en gare et aux entrées de la ville, à l’automne 2010. c) Le patronat a présenté les résultats du sondage à la presse le 29 avril dernier. 621 bulletins ont été retournés à la F.P.M. sur les 13 000 exemplaires distribués, soit un taux de retour de près de 5%. Un taux honorable, et suffisant pour être représentatif. Et les réponses confirment ce que l’on ressentait intuitivement. Logement ? 4 salariés sur 10 sont insatisfaits de leur logement en raison de l’éloignement du lieu de travail et du coût. Transports ? Les salariés viennent essentiellement en train (42%) et en voiture (33%). Plus de 90% de ceux qui viennent en train sont insatisfaits ou très insatisfaits de la fiabilité de ce mode de transport. Ce n’est pas vraiment une surprise. ■ les questions qui fâchent patronat et syndicats Concernant la retraite d’abord : 52% savent que la retraite servie à Monaco est bien supérieure à celle versée en France. D’accord. « Pour maintenir ce système, êtes-vous pour un effort partagé par tous ? » : plus de 80% des sondés disent oui. L’USM n’est pas étonnée « que les réponses au questionnaire aillent dans le sens d’un maintien du système. En effet, la question du sondage ne pouvait qu’amener une telle réponse qui ne veut pas dire pour autant (…) que ceux-ci admettent que le régime est en danger ». Les salariés sont-ils attachés à travailler à Monaco ? Oui à 90%. Pourquoi ? Pour le salaire et les avantages à 75%. A la question suivante, « Selon vous, que faut-il améliorer en priorité ? », que répondent les sondés ? A 57% que l’on améliore les transports, et à 42% que l’on améliore la circulation. Un meilleur salaire arrive en 3° position (28%). Le patronat en tire la conclusion suivante : « Sur une question à choix multiples, 71,50% des sondés n'évoquent pas le salaire, ce qui tend à confirmer que c’est loin d’être une priorité. ». En réponse, l’USM souligne que le patronat dans son questionnaire ne fait référence qu’au salaire net, et que « le fait de mettre en priorité la question du transport ne signifie pas que les salariés sont satisfaits de leurs salaires ou du droit et des conditions de travail ». Les partenaires sociaux ne sont pas proches semble-t-il de trouver un terrain d’entente. Quoiqu’il en soit, et malgré son orientation, ce sondage a le mérite d’exister, d’apporter confirmation des problèmes de logements et de transports, mais aussi de montrer que les salariés – les pendulaires – apprécient de travailler à Monaco et pourquoi.

INTERVIEW

“Notre caractéristique ? Le professionalisme ! ”

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ECHOS • ECHOS • ECHOS

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rois questions à Jean-louis filc, secrétaire général du syndycat des Journalistes de monaco (sJm). ■ fin mars, au terme d’un long processus, le syndicat des Journalistes de monaco (sJm) est devenu membre de plein droit de la fédération internationale des Journalistes, dont le siège est à bruxelles. une admission en forme de reconnaissance internationale. Jean-Louis Filc : “Elle résulte d’un long cheminement, c’est au terme d’une véritable enquête que la FIJ accepte ou refuse un nouveau membre affilié. Il faut être patient, mais c’est aussi un gage de sérieux. La FIJ regroupe prés de 600 000 membres dans le monde, elle représente 122 pays (Monaco, avec le SJM étant le 122em). Dans certains de ces pays, le métier de journaliste est une école de survie, au propre comme au figuré et cette fédération représente aussi des confrères menacés au quotidien, maltraités et quelquefois hélas éliminés pour avoir témoigné, montré, parlé ou écrit. La FIJ ne compte que des Syndicats de journalistes professionnels parmi ses adhérents, les entreprises de communication n’y ont pas leur place…” ■ cela ouvre des perspectives... JLF : “Bien entendu. A Monaco nous voudrions instituer une carte de presse professionnelle, comme il en existe à peu prés partout dans le monde. Nous y travaillons depuis 5 ans. Mais cela ne peut se faire que par le prisme d’une commission paritaire regroupant journalistes et patrons de presse. Les uns et les autres doivent être représentés par une instance, en l’occurrence ici 2 syndicats le notre et le Sycom qui est une branche de la FPM. Notre nouveau statut international donne à cette démarche un écho considérable et encore une fois notre but est de faire, une fois pour toutes, le distinguo entre presse et communication”. ■ le sJm est l’un des plus anciens syndicats professionnels de monaco... JLF : “Beaucoup ignore que le SJM est l’une des sections syndicales les plus anciennes de Monaco. Créé en 1944, le 6 octobre, puis oublié, nous l’avons réveillé en 1999, puis nous en avons modernisé les statuts pour tenir compte de l’évolution vertigineuse des médias. Aujourd’hui nos adhérents sont tous journalistes professionnels. Bien entendu nous aimerions que tous les confrères qui travaillent à Monaco nous rejoignent, (certains hélas ne le font qu’en cas d’urgence) c’est humain, mais j’espère que notre nouvelle stature internationale réveillera les consciences, car si les journalistes sont en danger par endroit, le journalisme est en danger partout…”

• ECHOS

• les prix fous de l’immobilier de luxe : « A Monaco, les biens de prestige s'échangent actuellement à près de 46.000 euros le mètre carré en moyenne. La Principauté est ainsi la ville où les prix de l'immobilier de luxe sont les plus élevés au monde, selon l'étude annuelle du cabinet de conseil britannique Knight Frank. Ces prix exorbitants sont entretenus par l'afflux des nantis du monde entier, de plus en plus nombreux à céder aux sirènes du système fiscal accommodant du Rocher. Pour les mêmes raisons, les logements de prestige atteignent des sommets à Guernesey (16.700 euros le mètre en moyenne) ou à Genève (16.600 euros). ». Les 10 villes où les prix de l'immobilier de luxe sont les plus élevés : 1. Monaco, 45.900 euros le mètre carré ; 2. Londres, Royaume-Uni, 39.400 euros ; 3. Cap Ferrat, France, 38.200 euros ; 4. Saint Tropez, France, 28.600 euros ; 5. Paris, France, 28.340 euros ; 6. Courchevel, France, 27.150 euros ; 7. Cannes, France, 22.323 euros ; 8. Tokyo, Japon, 19.800 euros ; 9. Hong-Kong, 19.100 euros ; 10. Singapour, 18.900 euros. • pour la quatrième année consécutive, le Conseil Economique et Social des Jeunes a tenu début avril sa séance plénière au cours de laquelle cinq projets ont été présentés et soumis au vote des participants: - la création d’un stage professionnel pour les lycéens ; - la réforme du permis de conduire à Monaco par la mise en place d'une conduite accompagnée et d'un module de permis vert ; - la création d’un établissement permettant de concilier des études secondaires et une activité sportive ou artistique de haut niveau ; - la mise en place d’une politique visant à développer des moyens de transports électriques à Monaco ; - la sensibilisation du cyber citoyen à ses droits et devoirs. Cette séance s’est tenue en présence de S.E. M. Michel Roger, Ministre d’Etat, de M. Paul Masseron Conseiller de Gouvernement pour l’Intérieur et de M. Claude Péri, Directeur de la DENJS. • louez la principauté du liechtenstein !!!! Minimum 2 jours, + de 40.000 euros la nuit !!! Un site américain de location de vacances propose de devenir propriétaire de la Principauté pour quelques jours. « Si votre rêve pour un week-end consiste à "posséder" un pays, l'initiative du site de location de vacances AirBnB, basé à San Francisco, est faite pour vous. Il propose en effet de louer, au sens propre du terme, la Principauté du Liechtenstein ! Pour deux nuits minimum, vous obtiendrez ainsi la propriété des onze villages composant ce tout petit État de 34 000 habitants, situé dans les Alpes, entre la Suisse et l'Autriche. Dès votre arrivée, la clé du pays vous sera solennellement remise au Parlement National. Le reste, c'est vous et vous seul qui le déciderez. Vous aurez ainsi le choix entre la retraite aux flambeaux, le coucher de soleil à 1000 mètres d'altitude, le ski de fond, le snowboard ou encore la visite des caves du Prince et la dégustation de ses vins »... Un luxe, ou une extravagance qui a quand même un prix : 48 230 euros la nuit ! Voir le site : www.airbnb.com

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l’Actualité l’

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INTERVIEW • Le quadruple recordman du monde d’apnée dirige depuis 8 ans une école de plongée

Un enseignant d’exception ! PAR PIERRE-YVES

haque été depuis c 2002, l’ecole bleue propose des stages de

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plongée, pour les enfants à partir de 8 ans. dirigée par pierre frolla (*), quadruple recordman du monde d’apnée et en charge de la coordination des activités subaquatiques en principauté, l’équipe d’encadrement compte une dizaine de moniteurs, pour le plus grand plaisir des enfants. les cours sont dispensés dans la réserve du larvotto et aux abords de monaco. cette véritable académie de la mer est devenue une référence... ■ Qu’est-ce que l’ecole bleue ? Pierre Frolla : “C’est un centre de plongée orienté sur la sensibilisation de la faune et de la flore, ouvert pour les enfants (et les adultes), à partir de 8 ans. Nous avons des stages enfants, des stages adultes et des stages apnée. L’Ecole Bleue est ouverte du 1er mars au 21 décembre. La structure accueille les enfants dès le mois de mai, jusqu’à fin octobre. En partenariat avec l’AMADE MONACO, nous proposons aussi des stages et des sorties en mer pour les enfants défavorisés de la région PACA”.

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Edité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

“ Le Beausoleil de Monaco”

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

REICHENECKER

■ comment fonctionnent les stages d’été ? PF : “Les stages-enfant durent 5 jours, du lundi au vendredi. Les débutants, de 8 à 12 ans, ont cours tous les matins, de 8h30 à 11h45 dans la réserve du Larvotto. Les confirmés, de 13 à 16 ans, ont cours

les après-midi, de 13h45 à 17h00. Mais attention, l’Ecole Bleue n’est pas ouverte qu’aux enfants. Les adultes ont aussi des cours les après-midi et les week-ends, suivant le niveau de plongée qu’ils veulent passer”.

■ une nouvelle formule ? PF : “Oui, cette année nous mettons en place les stages d’apnée pour les enfants du Pass’sport culture, à partir de 13 ans. C’est une particularité unique. Les stagiaires vont découvrir, passer des niveaux et progresser dans la discipline du Grand Bleu, en toute sécurité. Il m’a fallu 3 saisons pour arriver à mettre en place cette formule, très attendue par les adolescents. Cette année, les « Jacques Mayol en herbe » vont se bousculer le jour des inscriptions”. ■ comment s’inscrire aux stages été 2011 ? PF : “Cette année, pour les stages-enfant, nous avons changé de formule d’inscription. Dès le 16 avril, tous les jours, entre 12h et 14h, nous assurons une permanence à l’Ecole Bleue, plage du Larvotto, afin de permettre aux parents d’inscrire leurs enfants. Trois formules possibles : 1. Stages enfant débutant plongée (8-12 ans, baptêmes et dauphins de bronze). En matinée, 170 euros/stage ; 2. Stages enfant confirmés plongée (12 ans, dauphins d’argent et plus). En après-midi, 170 euros/stage ; 3. Stages enfants apnée (13 ans et plus). En matinée, contacter directement le CIEN”. (*) Qui vient de remporter plusieurs podiums dans divers festivals de films pour la réalisation de « Dans les yeux des requins ».

■ contact : www.ecolebleue-monaco.com - email : stagepierrefrolla@monaco.mc - tél. : 0678635052

La photographie du mois Photo © DR

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones

Projet graphique PDC Milano Relations Publiques Mary Coles

☞ Développement Durable – Valberg teste la piétonisation du cœur de station. Il s’agit de rendre aux piétons la partie de l’avenue de Valberg comprise entre le Chalet Canadien et le bar du Sapet, autrement dit sur la longueur du front de neige du Garibeuil. La municipalité a décidé de mettre le pied à l’étrier en effectuant un essai grandeur nature sur la route départementale qui devrait être mise en double sens pour permettre le passage des véhicules, en faisant se croiser un bus et des poids lourds pour voir où cela coince, où il faudrait élargir. Le résultat est positif avec à priori très peu de points incompatibles avec ce projet, qui devrait voir le jour dès cet été ☞ La Ville de Menton fête cette année les 150 ans de son rattachement à la France. Manifestations prévues en ce mois de mai : Jardins Biovès et parc du pian : fleurissement en bleu/blanc/rouge ; Palais Carnolès : « potager du prince » ; Restaurants de Menton : 16-22 mai : Semaine de la gastronomie mentonnaise ; Palais Carnolès (résidence d’été des Grimaldi) : exposition, programme de conférences et lectures. Point d’orgue avec la commémoration officielle le week-end des 21-22 mai : lancement du livre sur les 150 ans du rattachement. Concert gratuit de l’orchestre régional de Cannes, place de la Mairie à 18h, suivi du barbecue du rattachement et d’un bal pour finir la soirée. Messe du rattachement en la basilique Saint-Michel le dimanche matin. ☞ Les Jardins du Musée International de la Parfumerie à Mouans-Sartoux présentent la première exposition estivale autour de l'artiste Bernard Abril, artiste-plasticien des AlpesMaritimes de renommée internationale du 1er Juin au 6 novembre. Bernard Abril est l'un des plasticiens contemporains français les plus prometteurs dans cette forme d'expression artistique qu'est le dessin dans l'espace. Exposant dans des espaces naturels ou dans des jardins, le travail de l'artiste rejoint les problématiques du Land Art, art éphémère subtil, réalisé ici à partir de matériaux végétaux. Pour son exposition dans les Jardins du Musée International de la parfumerie, il intègre dans ses oeuvres une part olfactive afin de leur donner une aura immatérielle. ☞ La Direction de l’Aménagement Urbain a entrepris la rénovation des allées piétonnes entre les zones C et F de Fontvieille. En concertation avec les commerçants et les syndics, les travaux sont échelonnés en six phases. Ils ont débuté côté avenue Albert II mi-avril et se termineront rue du Campanin à la fin du mois de juin 2011. Les travaux portent sur le remplacement du revêtement actuel par de l’enrobé rouge et l’ajout de bordures de part et d’autre des allées. Pendant toute la durée des travaux, un cheminement piétonnier est maintenu. ☞ Quatre canalisations vont être placées dans la chaussée de l’avenue de Fontvieille entre le parvis du Stade Louis II et la centrale de production de chaud et de froid située boulevard Charles III, à proximité de l’usine d’incinération. Ces travaux seront exécutés par tranches jusqu’à la fin août 2011. Objectif : augmenter la production de chaud et de froid de la centrale de production qui servira à alimenter en chauffage et climatisation les constructions en cours sur l’ancienne voie ferrée (lycée technique et hôtelier, immeubles d’habitation Rainier III, îlot Pasteur…) ☞ La déconstruction des immeubles HBM de l’avenue Pasteur va être réalisée en deux temps : la première phase consiste à déposer et à sélectionner tous les ouvrages de second œuvre (portes, fenêtres, plomberie, électricité). La seconde phase consiste à démolir les structures porteuses à l’aide d’une pince de démolition appelée « grignoteuse » munie d’asperseurs d’eau. Une fois la déconstruction achevée, un parking provisoire de surface sera réalisé sur la moitié du site, exclusivement réservées à l’usage du CHPG. Fin des déconstructions en juillet et livraison du parking à l’automne 2011. ☞ FLOP ! Le pôle d’échange des bus de la CAM place d’Armes n’est pas une réussite. Après un mois de test, le projet est abandonné. Manque de place pour le stationnement des bus, manque de sécurité pour les piétons, encombrement du giratoire. Les bus des lignes 1, 2, 5 et 6 retrouveront donc leur arrêt de l’avenue du Port et que les bus des lignes 1 et 2 descendants du Rocher tourneront directement au bas de l’avenue de la Porte neuve. Quant au quai provisoire du pôle d’échange il sera remplacé par un espace fleuri de jardinières. ☞ La CAM a testé en avril le bus 100% électrique présenté dans le cadre du salon EVER. Ce bus «propre» a assuré le service de soirée et de nuit de la CAM. Évaluation du bus en condition d’exploitation sur la ligne de soirée tous les jours de 21h20 à 0h20, avec un départ toutes les 30 minutes pour un kilométrage de 80 km. Également la ligne de nuit entre 1h et 4h de vendredi à samedi et de samedi à dimanche, pour un kilométrage de 50 kilomètres supplémentaires. Un essai nécessaire au regard de la topographie en dénivelé de la Principauté. ☞ L’Office des Emissions de Timbres-Poste de la Principauté de Monaco procédera le 18 mai 2011 à la mise en vente du timbre suivant : 0,53€ – CONCOURS DE DESSINS D’ENFANTS – « ENVIRONNEMENT ET ECOLOGIE À MONACO ». En collaboration avec la Direction de l’Education Nationale, l’Office des Emissions de Timbres-Poste de Monaco a organisé un concours de dessins pour les élèves scolarisés dans la Principauté en classes de CM1-CM2 sur le thème suivant : « environnement et écologie à Monaco ». Le timbre illustre le dessin du vainqueur du concours. ☞ 14ème Salon Rêveries sur les Jardins du 6 au 8 mai 2011. Le concept du Salon est unique : apporter un grand jardin éphémère au cœur même de la ville, selon un thème différent chaque année et transformer les Terrasses du Casino en un lieu d’exception : création, exposition, promotion et innovation sont les maître-mots de cette double manifestation organisée par le Garden Club de Monaco. Trois journées d’exposition-vente dédiées aux plaisirs du jardin, à l’aménagement d’extérieurs, et à l’art floral. ☞ 44ème Concours International de Bouquets les 7 et 8 mai 2011. Thème général : L’Afrique du Sud. Au nombre de 150, les participants, amateurs, viennent parfois de pays très lointains s’affronter pour le plus grand plaisir du public conquis par leur créativité. C’est à un véritable spectacle de créations auquel assisteront les visiteurs le samedi 7 mai à partir de 17h00, où il n’est pas rare d’admirer de véritables oeuvres d’art floral tellement le talent des participants est immense. Tarifs: Vendredi 3€ / Samedi et dimanche 5€.

☞ La dernière création d’Alain Giampaoli / Artlife pour l’office d’émission des timbres poste : le centenaire du Golf club. "1911 est une année faste pour la ville avec l'inauguration au Mont-Agel, du Monte-Carlo Golf Club, fortement souhaité par l'importante colonie britannique de l'époque. Du haut de ses 900 mètres d'altitude, la vue sur les rivieras et la Principauté est exceptionnelle". Format du timbre : 30x40vertical. Dessin combiné : gouache et crayons de couleur. Impression : Héliogravure. Feuille de 10 timbres avec enluminures. Emission au début de l’été.

Promotion & Publicité Chantal Garry Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC cour anc. Gare SncF Impression Graficolor Regione prati - arma di taggia (iM) Le tirage de ce numéro a été de 26.300 exemplaires

MONACO EN BREF

☞ Mesures prises par le Gouvernement pour assurer le suivi de la radioactivité à Monaco et la protection de la population suite à l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima 1. Mesures de surveillance avec l’IRSN. Les estimations faites par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire indiquent des niveaux de radioactivité de l’ordre de 1 000 à 10 000 fois inférieure à ceux relevés en France après l’accident de Tchernobyl. Ces traces d’éléments radioactifs sont sans danger pour l’environnement et la santé. 2. Mesure automatique du rayonnement ambiant avec l’AIEA. L’AIEA de Monaco a entrepris une mesure en continu du rayonnement ambiant sur le toit de ses bâtiments. (Photo). 3. Acquisition de comprimés d’iode 30.000 comprimés d’iodure de potassium destinés à être distribués dans l’urgence aux populations prioritaires (enfants et jeunes jusqu’à l’âge de 25 ans, femmes enceintes) en cas de nécessité.

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse

Copyright © 2011 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

Entre Festival de Cannes et Grand-Prix de Monaco… la plage du côté de Nice ! La plage comme on l’aime. Celle qui invite à la rêverie et à la douceur de vivre… avant d’être envahie par les hordes de touristes.

☞ Du 18 au 22 mai se déroulera la 5ème édition de la Fête de la Nature partout en France, avec comme thème pour cette année 2011 : « L'insolite à votre porte ! » Au programme de cette cinquième édition, chacun d'entre nous est invité à découvrir et faire découvrir la nature dans ce qu'elle a d'insolite, parfois sur le pas de sa porte.


Mai 2011

Ecologie & Environnement

La Principauté

PROJETS • La première écloserie polyvalente en France, sur l’île des Embiez, récompensée avec les 100.000 euros du Prix milieu marin

Opération sauvetage accomplie Des centaines de milliers de petits oursins, hippocampes et nacres vont naître avant d’être relâchés en pleine mer PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER

R

éintroduire le lamantin en Guadeloupe, ériger des ponts pour l'accès de tous à la forêt de Meudon (Ile-de-France): ces projets, et d'autres, ont été récompensés début avril par les premiers trophées du mécénat d'entreprise pour l'environnement et le développement durable. En Paca, le Prix milieu marin a récompensé la création de la première écloserie polyvalente en France sur l'île des Embiez pour des espèces menacées comme l'hippocampe, l'oursin ou la nacre, avec les 100.000 euros versés par Caisse d'Epargne Côte d'Azur.

Photos © DR

En janvier 2009, l’Institut océanographique Paul Ricard et la Caisse d’Epargne Côte d’Azur avaient signé un partenariat pour créer une écloserie polyvalente sur l’île des Embiez dans le Var. Des centaines de milliers de petits oursins, hippocampes et nacres vont naître dans cette nurserie avant d’être relâchés en pleine mer. Mais pas seulement. L’écloserie produit également des plantes sous-marines comme la Posidonie et des algues microscopiques susceptibles de combattre la malnutrition dans le monde. La réalisation d’une telle unité en Méditerranée présente plusieurs centres d’intérêt : ■ économique avec la production de jeunes oursins destinés à être relâchés en mer. L’objectif est de compenser la diminution constante des populations d’une espèce à haute valeur marchande. A terme, la pêche locale aux petits métiers en sera la première bénéficiaire ; ■ alimentaire avec la culture expérimentale d’algues microscopiques (spiruline, chlorelle) utilisées pour combattre la malnutrition dans les pays en voie de développement, et pour l’alimentation animale.

Emplacement du Centre de recherche et de l’écloserie polyvalente de l’Institut océanographique Paul Ricard, à l’île des Embiez (Var). Les installations sont situées à proximité d’anciens marais salants en partie aménagés en bassins d’expérimentation (en bas à droite de la photo).

■ scientifique avec l’étude de la biologie et du comportement de certaines espèces menacées afin d’en maîtriser les techniques d’élevage. C’est le cas de l’hippocampe qui est sérieusement menacé de disparition un peu partout dans le monde. Chaque année, plus de 25 millions d’hippocampes sont vendus morts ou vifs dans le monde pour la médecine traditionnelle asiatique, les aquariums publics et privés, et le commerce touristique. sation de « Dans les yeux des requins ». ■ solidaire avec la transmission des techniques de production en écloserie à des pays en voie de développement concernés par la disparition de certaines espèces. Dans ces pays, il est impossible d’en interdire la pêche pour des raisons économiques, voire de survie des populations. ■ pédagogique avec l’information des visiteurs de l’écloserie sur les techniques d’élevage d’espèces marines et les enjeux de la préservation de la biodiversité.

PEOPLE VERT

Brad enquêteur écolo?

a rumeur monte de plus en plus dans les couloirs hollyL woodiens. En effet Brad Pitt

Photo © DR

pense sérieusement à réaliser un film sur les désastres écologiques de BP dans le golfe du Mexique. Il prend déjà de nombreux contacts auprès des différents producteurs et autres financiers pour que son projet aboutisse. Mais aura-t-il accès à la vérité ? En effet BP s’oppose à toutes investigations au sein de l’entreprise empêchant ainsi les journalistes du monde entier de faire leur travail. Mais ses nombreuses rencontres avec les hommes politiques de la région, pour mieux comprendre la situation, prouve qu’il ira au bout de son idée. Faisons lui confiance, il possède certainement de nombreux autres arguments de chocs. Pour le moment il se consacre entièrement à son association MAKE IT RIGHT, qui construit à la Nouvelle-Orléans des maisons durables et abordables pour des familles sans ressources. Il espère un changement dans l’industrie du bâtiment pour que la ville retrouve son éclat d’antan, au point que les habitants souhaiteraient voir l’acteur devenir maire de la ville ! A suivre. (J.P.L)

PEOPLE VERT

ENERGIES PROPRES

FPA2 donne l’exemple... ébut avril, le Prince Souverain a inauguré l’installation D solaire photovoltaïque récemment mise en place sur le toit de la Villa Girasole, bâtiment qui héberge notamment

Photo © DR

la Fondation Prince Albert II de Monaco. Couvrant une surface de 60 m², et répartis sur les pans Sud, Est et Ouest de la Villa, les 36 panneaux solaires photovoltaïques offrent une efficacité optimale en termes de rendement énergétique, notamment grâce à l’utilisation de produits poly cristallins. Cette technologie permettra d’assurer une production annuelle de l’ordre de 10 000 kWh. La Villa, d’une superficie de 1200 m² accueille des bureaux occupant un effectif de vingt cinq personnes. Elle assurera ainsi environ 10% de ses besoins énergétiques. Cette initiative vient compléter une politique volontariste dans le domaine de l’amélioration de l’efficacité énergétique, notamment des bâtiments existants. Ainsi, la Villa Girasole a vu entre 2005 et 2010 sa consommation être ramenée de 84 à 49 kWh/m² et par an, plaçant ainsi ce bâtiment ancien dans la catégorie des immeubles à très haute efficacité énergétique. Forum Euro-Méditerranée sur l’efficacité énergétique Par ailleurs, Johnson Controls, la Fondation Prince Albert II de Monaco et The Climate Group ont conclu un partenariat dans le cadre du Forum Euro-méditerranéen sur l'Efficacité Énergétique. Le forum aura lieu ce mois de mai à Monaco (10 et 11 mai). L’accord vise à renouveler le succès de l’édition 2011 de l’EEF, qui a appelé les politiciens et les décideurs à agir en faveur de l’efficacité énergétique. Le forum se concentre cette année sur la nécessité d’avoir une approche plus intelligente et intégrée de l’efficacité énergétique qui couvre aussi bien la politique que le financement, la technologie, la valeur économique et la communication. Bernard Fautrier, le vice-président et CEO de la Fondation Prince Albert II de Monaco s’est félicité que la Principauté accueille le Forum pour la deuxième année, soulignant également que « la Fondation Prince Albert II de Monaco confirme son engagement avec des partenaires de renom pour promouvoir le développement de l'efficacité énergétique, qui est l'un des leviers les plus importants pour modérer la demande en énergie et atténuer l'impact des activités humaines sur l'évolution du climat ».

ENERGIENS PROPRES

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12 La Principauté

Art & Culture

Mai 2011

eXposition • A la Villa Paloma et au Musée Océanographique “Oceanomania - Souvenirs des Mers Mystérieuses, de l’expédition à l’aquarium”

Mark Dion et Bernard Buffet ...mais aussi Claude Monet ! PAR

AMANDA COUTELLE

L

’exposition « Oceanomania - Souvenirs des Mers Mystérieuses, de l’expédition à l’aquarium... » a été inaugurée par S.A.S le Prince Albert II, en présence de l’artiste américain Mark Dion qui imaginé en deux lieux distincts le mariage de la science et de l’art... « Réunir la science et l’art », une vision en parfaite symbiose avec la philosophie du Prince Albert 1er pour le musée qu’il avait créé il y a cent ans... Au Musée océanographique a pris place le plus grand Cabinet de curiosités du monde marin jamais conçu 18m de largeur et 10 m de hauteur composé à partir des collections permanentes du musée, il rassemble des animaux naturalisés, des fossiles, des instruments océanographiques anciens... Les deux grandes salles présentent une sélection de 12 œuvres de Mark Dion, illustrant son intérêt pour les océans, intérêt qui date de plus de 20 ans. Boulevard du Jardin Exotique, à la Villa Paloma (NMNM) c’est le regard d’hier et d’aujourd’hui sur «l’invention artistique» de l’artiste naturaliste et grand voyageur, qui est décliné... Mark Dion y examine notre perception de l’Océan à travers les artistes et les collections des deux musées... Le cadre conceptuel de ce projet est basé sur deux événements marquants et opposés : le Census of Marine Life (Recensement de la vie marine), qui s’est achevé en 2010 et l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon. Le premier a rassemblé 2 700 scientifiques de 80 nations durant 10 ans pour observer et expliquer

la diversité, la répartition et l’abondance de la vie dans les océans. Il en résulte l’identification de 6 000 nouvelles espèces (1 500 seulement ont été décrites à ce jour), Census of Marine Life a également mis en évidence le fait que les océans sont plus riches, plus connectés, et plus touchés qu’on ne l’imaginait. Le deuxième événement, c’est l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon qui a provoqué l’écoulement de 4,9 millions de barils de pétrole brut dans le Golfe du Mexique, engendrant une zone de destruction de 210 km² ... ■ Deux Monet et sept Buffet.... La Villa Paloma présente la série monumentale « Vingt mille lieues sous les mers » de Bernard Buffet (1928-1999) qui revisite les illustrations d’Alphonse Neuville et Edouard Riou du livre de Jules Verne, publié en son temps par les éditions Hetzel, mais aussi des œuvres de Man Ray, Matthew Barney (entre autres !) L’intervention in situ de Dion dans la Salle aux Trésors (dernier étage) comprend un ensemble éclectique issu des collections du NMNM : Lucio Fontana, J.M.W. Turner et Alphonse Visconti. Dans le cadre de cette investigation muséale, on est ébloui devant deux tableaux rarement montrés de Claude Monet : « L’Aurore », 1884 La Baie de Monte-Carlo - Huile sur toile - 60 x 73 cm, et « MonteCarlo vu de Roquebrune », 1884 - Huile sur toile - 60 x 73 cm (1884). ■ Biographie express de Mark Dion.... Des expositions majeures de l’artiste ont eu lieu à Oakland Museum of California (2011), Allemagne (2010), Musée départemental Arles antique, (2010), Dion a également créé des installations extérieures permanentes telles que Ship in a Bottle, commande publique pour le Port de Los Angeles ou Vertical Garden sur Tooley Street à Londres (2009) . Mark Dion vit et travaille à New York et en Pennsylvanie. Légendes des photos Photo N° 1 : Inauguration en présence de S.A.S le Prince Albert II et de l’artiste américain Mark Dion (à dr.) / Crédit Photo © M. Dagnino Photo N° 2 : Revisite des illustrations du livre de Jules Verne « Vingt mille lieux sous les mers » par Bernard Buffet / Crédit Photo © AC


La Principauté

Art & Culture

Mai 2011

liVre • “Les Carabiniers du Prince”, une véritable encyclopédie avec des photos exclusives

Les “anges gardiens” de la Famille Princière PAR PATRICE

ZEHR

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ls sont depuis longtemps le clou de la visite de Photo © EdR monaco ville. la relève de la garde des carabiniers devant le palais princier à midi pétante est un passage obligé de toute découverte de monaco. la beauté des uniformes, dans un cadre prestigieux, est pour beaucoup dans la fascination des touristes qui vont rarement chercher au-delà du spectacle et des belles photos souvenirs. Ils ont tort. Les carabiniers sont à l’image de Monaco, une apparence glamour qui cache une réalité d’efficacité. Ceux qui paradent, sont les membres d’une unité d’élite, fière à juste titre de sa tradition et de son efficacité. Ceux qui les considèrent comme des soldats d’opérette juste là pour amuser la galerie doivent se procurer de toute urgence le magnifique livre album que les éditions du Rocher leur consacrent sous le titre « Les carabiniers du Prince ». L’ouvrage est préfacé par le Prince Albert II. Les photographies qui illustrent l’album sont signées Sylvie D.Ruau, qui est la petite fille du photographe monégasque de référence Georges Detaille. Le plus c’est l’œil du carabinier Bernard Boucher, responsable photo de l’unité. Quant aux textes ils sont du grand reporter et écrivain JeanPax Méfret dont je m’honore d’être un ami, un spécialiste de l’histoire contemporaine et des unités d’élite. Il sait retracer la vie des carabiniers, leurs missions et leur tradition avec le talent d’un écrivain qui en plus ressent au fond des tripes l’honneur d’être un militaire et de servir. Les carabiniers ne sont certes pas une armée, chargée de protéger Monaco, la défense de la Principauté est assurée par un accord avec la France. Ils sont là depuis le 8 décembre 1817 pour la sécurité du Palais et de la Famille princière. Depuis cette date, tout Prince de Monaco est un carabinier, tout carabinier fait parti de la famille Grimaldi. Ce livre est une véritable encyclopédie sur une unité connue dans le monde entier, mais totalement méconnue quand à son fonctionnement, ses équipements, ses technologies et ses missions. Les photos exclusives sont le fil rouge de ce document unique, incluant de nombreux clichés jamais vus dont certains concernant le Prince Albert. On le voit en grande tenue ou au pas de tir, comme on voit les carabiniers au cœur du dispositif technologique ou à l’entraînement, très loin de l’image photos souvenirs mais si près de leurs vraies missions au service de la famille princière. Avec ce livre on découvre une unité de carabiniers unique au monde et l’on va au plus près d’un dévouement dans la tradition des « gloires et servitudes militaires».

■ Carabiniers du Prince, Editions du Rocher - 188 pages très illustrées - 48 euros

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

u 5, rue Sébastien Bottin, sanctuaire de la littérature du XXe siècle se perpétue en 2011 l’histoire d’un modeste « comptoir d’édition » fondé en 1911 au 1, de rue St. Benoît... Un centenaire qui sera célébré au long l’année dans les festivals, chez les libraires, et tout naturellement à la station de métro : SaintGermain-des-Prés... C’est cette histoire que nous conte ce précieux « catalogue » qui retrace la chronique professionnelle et intellectuelle du « Siècle Gallimard » Les « Éditions de la Nouvelle Revue française », rebaptisées en 1919 : « Librairie Gallimard » ont été créées par André Gide et ses amis avec un apport de 3000 francs... Sous l’impulsion du jeune Gaston Gallimard naît une véritable entreprise dont le seul dessein sera de se donner les moyens d’une politique indépendante d’auteurs et de collections. « Notre vie d’éditeur est faite d’un quotidien où le passé, le présent et l’avenir sont sans cesse entremêlés… J’ai eu ma part de chance ces dernières années, comme mon grand-père et mon père l’ont eue aussi », déclarait récemment Antoine Gallimard... Olivier BessardBanquy, Alban Cerisier, Pascal Fouché, Virginie Meyer, Gisèle Sapiro, Hervé Serry et Anne Simonin, sont les auteurs de ce très beau livre, véritable trésor pour ceux qui ne pourront visiter l’exposition de la BNF - Site François Mitterrand (jusqu’au 3 juillet), souvenir inoubliable pours ceux qui auront eu le bonheur de voir l’Exposition parisienne... _______________________________________ « Ce que je sais d’Alphonse » Laurence Jyl (Ed. de la Table Ronde)

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a vie du « Prix Nobel de Littérature 2011 », l’immense écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, est pétrie d’aventure et de création : Romancier, journaliste, homme politique, Vargas Llosa est l'auteur d'une œuvre dense et audacieuse traduite en plus de trente langues. Dans cet ouvrage ses amis, intellectuels et artistes, vivant au Pérou : Alonso Cueto, Juan Ossio, Frederick Cooper Llosa, Fernando de Szyszlo et Fernando Carvallo ; ses amis vivant en France : Jorge Semprun, Albert Bensoussan et Michel Braudeau , tour à tour prennent la plume pour évoquer qui l’écrivain, qui le politique, chacun à sa manière celle dont il a vécu cette amitié, tous avec émotion, comme Carmen Caffarel, directrice de l’Insitutut Cervantès, qui nous rappelle « Si Vargas Llosa a consolidé son développement artistique à Paris , il l’a également fait à Madrid, ville où il est arrivé en 1958 où - selon son propre aveu - sa vocation littéraire s’est affermie » Le futur Nobel vivait alors dans une pension modeste de la Calle Doctor Castelo : « l’endroit où l’auteur péruvien conçut les nouvelles stratégies formelles qui construisirent son premier roman « La Ciudad y los Perros », titre qui constitue le point de départ du « boom » latino-américain, ou du moins sa première mise en scène publique » Des documents inédits, des photographies privées inédites et facsimilés de manuscrits originaux illustrent ce passionnant et très fouillé portrait. _______________________________________ « Mario « Vargas Llosa, la liberté et la vie » (Ed. Gallimard/ Maison de l’Amérique Latine, Paris)

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eXpo • Du 7 au 14 mai au Café de Paris Enitram exposera ses nouvelles oeuvres

liVre • Les images insolites du photographe Pierre Behar prises d’un ballon

Le “superpositionnisme”

La Côte d’Azur vue du ciel

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(*) : Les œuvres d’Enitram sont en permanence à la galerie New Art Monte-Carlo, boulevard des Moulins, et à Lausanne, Gallery 64.

■ Côte d’Azur Plein Ciel, Éd. Mémoires Millénaires - 110 pages, prix : 15 euros

nitram (*), artiste peintre monégasque, exposera ses nouvelles oeuvres du 7 au 15 mai dans le hall du Café de Paris : « quand le figuratif rencontre l'abstrait ». Les œuvres d’Enitram donnent l'illusion de lambeaux d'affiches déchirées, mais uniquement dans sa technique : la peinture à l'huile, avec ses propres compositions et surtout aucun collage. Son thème favori est la femme, gros plans de visages et corps. Elle peint aussi des toiles abstraites qui lui permettent d'approcher un peu plus la matière et les couleurs, pour mieux revenir à chaque fois vers le figuratif. En mai, Enitram présentera au Café de paris des œuvres créées à partir d'un procédé totalement inédit, qu’elle qualifie de « superpositionnisme ». « Je dévoilerai toutes ces grandes et moyennes toiles ce mois de mai. Après dix ans de recherche, je peux dire qu'aujourd'hui mon inspiration ainsi qu'un travail acharné m’ont permis de trouver un rendu final, si j’ose le dire, encore jamais vu. Ce que je peux dire pour l'instant c'est que ma peinture est toujours à l'huile et mon style est toujours reconnaissable, mais je pense que ma nouvelle technique va sûrement interpeller le milieu artistique ». L’artiste n’en dira pas plus pour l’instant. Rendez-vous à partir du 7 mai pour découvrir cette nouvelle technique, ce nouveau procédé au Café de Paris.

n n’a pas l’habitude de la voir sous cet angle… aérien. Pierre Behar, le photographe nous offre un magnifique panorama de la Côte, grâce à des prises de vue insolites en ballon ! Une technique innovante de photographie à partir d’un ballon gonflé à l’hélium. Découvrez, par exemple, l’île SaintHonorat dans sa totalité, prise de vue à 80 mètres d’altitude au mois de juin. Ou encore cette superbe vue d’Antibes, les remparts, le port Vauban et le Fort carré, prise de vue à 65 mètres de hauteur depuis le bastion SaintAndré. Et aussi, une photographie panoramique de Nice et sa promenade des Anglais, depuis un ballon positionné 100 mètres audessus des jardins Albert Ier. « Chacune des photographies de ce livre est commentée par des archéologues, des architectes, des artistes de renom et des personnalités exceptionnelles telles que SAS le prince Albert II de Monaco, l’académicien Max Gallo ou l’artiste Sacha Sosno. » De citadelles en forts, d’églises en monastères, de villages de montagne en paysages urbains, Pierre Behar nous invite à une découverte unique de la Côte d’Azur que Max Gallo dépeint dans sa préface « Baie des Anges, Vallée des Merveilles : ces lieux sont les limites – la mer et la montagne – de notre Terra Amata, notre Côte d’Azur ». Edité par Mémoires Millénaires, « Côte d’Azur Plein Ciel, prises de vue insolites en ballon » est également une mine de renseignements et d’histoires sur notre région, sur notre patrimoine. A découvrir sans modération.

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14 La Principauté

le Sport

Mai 2011

La Principauté Sport

GRAND PRIX DE MONACO DE F1 • les nouveautés de cette année ne semblent pas avoir changé la donne : les grandes écuries sont toujours à la traîne

Qui peut défier la Red Bull ? PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

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eux événements majeurs du sport automobile le même jour, le 29 mai : le Grand prix de monaco f1, et les 500 miles d’indianapolis dont on fête cette année le centenaire (première course sur le fameux ovale en 1911. année de création du rallye monte-carlo !) turquie et barcelone sont au menu de la f1 ce mois de mai, avant le Grand prix de monaco le 29, dernier dimanche du mois. après les 3 premières courses de la saison, australie, malaisie et chine, red bull affirme sa place d’équipe à battre. et Vettel sa place de champion du monde en titre. même si hamilton a imposé sa mclaren en chine, à l’issue d’une course marquée par les choix de pneumatique et les stratégies d’arrêts aux stands. les 4° et 5° manches en turquie et espagne changeront-elles la donne ? mercedes et surtout ferrari, très en retrait en début de saison, auront-elles comblé l’écart d’ici fin mai ? et renault ? deux beaux podiums, et puis… là aussi point d’interrogation.

■ techniQue : les nouVeautés - retour du Kinetic energy recovery system (Kers) Le KERS effectue son grand retour en 2011. Il n’était pas interdit en 2010 mais l’Association des Equipes de Formule 1 (FOTA) avait décidé majoritairement de ne pas l’utiliser. La FOTA a décidé d’utiliser désormais un KERS moins onéreux. En outre, le poids des monoplaces de Formule 1 passe de 620 à 640 kg pour compenser l’handicap du poids du KERS sur les lests. - introduction d’un aileron arrière ajustable : Afin d’améliorer les dépassements en course, la FIA a décidé d’introduire un aileron arrière ajustable. Pour que ce dispositif soit efficace, seul le pilote rattrapant un concurrent peut modifier son aileron arrière quand il est à moins d’une seconde de la voiture qui le précède. Le système est activé après le deuxième tour de course. Mais ce système pourrait être interdit à Monaco pour des raisons de sécurité. En revanche disparition du F-duct et du double diffuseur. - pneumatiques : Pirelli est le manufacturier unique, pour une période de trois ans, à partir de cette saison. Les gommes italiennes effectuent leur grand retour en Formule 1, pour la première fois depuis le Grand Prix d’Australie 1991. ■ pilotes : les « rooKies » Ils sont 4 à entrer cette année dans le grand bain de la Formule 1 : - Chez Williams, pastor maldonado remplace Nico Hülkenberg Le Vénézuélien débarque donc en F1 après avoir remporté le titre en GP2... à l'issue de sa 4ème saison dans la discipline. En 2007, il avait fait plutôt bonne impression, mais les années suivantes, malgré sa régularité, pas de nouveau titre, aucun attrait pour les recruteurs de la F1. En 2011, il tient donc sa chance mais arrive en F1 avec la peu glorieuse étiquette de pilote payant. - Chez Sauber, le petit nouveau se nomme sergio pérez. Premier pilote représentant le Mexique en F1 depuis 30 ans. Lui aussi débarque comme un pilote payant : il dispose ni plus ni moins du soutien du grand groupe de télécommunications Telmex. Voilà sûrement un détail qui n'a pas été pour déplaire à l'écurie Suisse. Que vaut ce jeune Mexicain ? A l'intersaison 20082009, il roule en GP2 Asia, et remporte deux victoires,

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avant d’intégrer en 2009 le championnat de GP2. L'année suivante, il terminera 2ème, derrière Maldonado, avec notamment un beau succès à Monaco. - Chez Force India, c’est un Ecossais qui arrive : paul di resta. Un pilote prometteur. Trophée du meilleur espoir britannique décerné par l'hebdomadaire Autosport en 2005, il remporte le titre de champion de Formule 3 en 2006. Sa carrière en monoplace s’interrompt faute de sponsors. Il se tourne donc vers le DTM pour la saison 2007. Poursuivant dans cette catégorie, il s’attache le soutien de Mercedes. En 2009, il finit 3ème puis décroche enfin le titre en 2010. En paral-

lèle, il touche à la F1 en devenant officiellement 3ème pilote Force India début février 2010. Et le voilà titulaire ! Un parcours atypique. - Dernier Rookie 2011 : Jérôme d'ambrosio. Le Belge est le choix de Virgin pour être le coéquipier de Timo Glock. Lui aussi arrive en F1 plus grâce à ses soutiens financiers, que grâce à son talent. Le Belge n'a pas un palmarès éblouissant, mais il a tout de même été champion de Formula Masters, et vice-champion de GP2 Asia derrière son coéquipier Kamui Kobayashi. Il est maintenant titulaire. Mais Virgin n’est pas l’équipe la plus compétitive du championnat.

Quatre filles pour Indianapolis lles sont 3 cette année à courir le championnat Indycar. E Trois drôles de dames qui n’ont pas froid aux yeux. La plus « capée » d’abord, la presque trentenaire Danica

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Photo © DR

Patrick (photo 1). L’Américaine est entrée en 2008 dans l'histoire du sport automobile en devenant la première femme à remporter une course d'Indycar. Auparavant, elle fut en 2005 la première femme à mener les 500 miles d’Indianapolis. « Rookie » de l’année en 2005, elle fera la Une du célèbre magazine Sport Illustrated en juin de cette année-là. La Brésilienne Ana Beatriz (2) est une débutante en Indy. 4 épreuves disputées en 2010, avant d’entamer une saison complète cette année. Ana Beatriz a remporté en 2009 l’épreuve d’Indy light (la F2 américaine) sur 3 4 l’Iowa speedway. Réussira-t-elle la même carrière que son modèle, Ayrton Senna ? Comme tous les brésiliens elle a un nom à rallonge (!) - Ana Beatriz Caselato Gomes de Figueiredo -, et un surnom : Bia. Elle a 26 ans. Troisième entrante, une européenne de 23 ans, la Suissesse Simona de Silvestro (3). Elle dispute sa deuxième saison en Indycar. Meilleur résultat en 2010, une 8° place à Mid-Ohio. Et un début de saison tonitruant cette année, avec une 4° place dans l’épreuve d’ouverture à St.Petresburg, en Floride. En 2006, elle est devenue la première femme à monter sur le podium à Indianapolis. C’était en formula BMW USA. Un présage ? Et comme les 3 Mousquetaires, elles seront 4 lors des qualifs des 500 miles d’Indianapolis ce mois-ci, avec la britannique Pippa Mann (4), 27 ans, cinquième du championnat Indy lights 2010. Sa victoire en septembre dernier sur le Kentucky Speedway lui vaut cette opportunité. En 2008 à Monaco, Pippa avait raté de peu une place sur la grille de départ en Formule Renault 3.5. Ces quatre jeunes femmes allient la passion et le talent, au charme et à l’humour (voir les photos !). Mesdemoiselles, la F1 vous attend !


La Principauté

le Sport

Mai 2011

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 8, acte 4 : en Jordanie la DS3 du pilote français précède Latvala de 2 dixièmes de seconde !

Ogier s’impose de toute justesse! paR alan paRkeR-JoneS Photo © Citroen

s

ur les rives de la mer morte, la ds3 a signé son troisième succès d’affilée, après le mexique et le portugal. cette fois encore c’est sébastien–le-jeune qui a parlé le plus haut et le plus fort pour s’imposer d’un souffle. sébastien ogier a donc remporté le rallye de Jordanie avec deux dixièmes d'avance sur Jari-matti latvala (ford fiesta rs) - l’écart le plus faible enregistré en championnat du monde - après 14 épreuves spéciales disputées en deux journées seulement. en effet le rallye de Jordanie a été amputé de sa première étape, le bateau qui convoyait les équipes de course ayant pris du retard sur sa traversée, problème de moteur d’abord, un « grain » ensuite !

"C'est fantastique, incroyable, je n'ai pas de mots", a déclaré Ogier à l'arrivée. "J'ai dû attaquer très fort parce que Jari-Matti était très rapide. Je ne pouvais pas aller plus vite et la deuxième boucle était encore plus difficile, en passant le premier". La victoire s'est jouée dans les derniers hectomètres de la « Power Stage », la dernière spéciale du rallye, celle qui permet aussi d'attribuer des points supplémentaires aux trois premiers. Elle a

également été remportée par Ogier, qui empoche ainsi un bonus de trois points au classement du championnat. Sébastien Loeb (Citroën DS3) complète le podium, à 27 secondes d'Ogier. L’Alsacien a sagement décidé d'assurer les points dans la perspective du championnat. Le septuple champion du monde repart de Jordanie avec 74 points, soit deux points d'avance sur Hirvonen (72) et cinq points d'avance sur Ogier (69). C’est donc lui qui ouvrira la route en Sardaigne, début mai C'est la deuxième victoire d'affilée cette saison pour Ogier, après le Portugal fin mars, et la quatrième de sa carrière en WRC, entamée en 2008. Le jeune Sébastien pilotait alors une petite C2 qui lui avait permis de devenir champion du monde JuniorWRC. L'an dernier, pour sa deuxième saison complète dans une C4, il avait gagné au Portugal et au Japon, terminant 4e du championnat. Mais sa fin de saison avait été gâchée par plusieurs sorties de route. ■ 1. 2. 3. 4. 5. 6.

rèsultats du rallye de Jordanie : Sébastien Ogier-Julien Ingrassia (FRA/Citroën DS3) 2 h 48:28.2 Jari-Matti Latvala-Miikka Anttila (FIN/Ford Fiesta RS) à 0.2 Sébastien Loeb-Daniel Elena (FRA-MON/Citroën DS3) 27.7 Mikko Hirvonen-Jarmo Lehtinen (FIN/Ford Fiesta RS) 2:44.7 Matthew Wilson-Scott Martin (GBR/Ford Fiesta RS) 5:44.9 Kimi Raikkonen-Kaj Lindström (FIN/Citroën DS3) 6:14.9

Photos © Madeinmotorsports.com

LA SITUATION

Classement après 4 manches

■ Pilotes 1. S. Loeb 2. M. Hirvonen 3. S. Ogier 3. J. Latvala 5. P. Solberg 6. M. Østberg 7. M. Wilson 8. K. Raikkonen 9. F. Villagra 10. H. Solberg

74 pts 72 pts 69 pts 66 pts 31 pts 28 pts 22 pts 18 pts 12 pts 10 pts

■ Constructeurs 1. CITROEN WRT 130 pts 2. FORD WRT 130 pts 3. FORD STOBART 43 pts 4. CITROEN RAIKK. 26 pts 5. CITROENSOLB. 22 pts 6. FORD MUNCHI’S 20 pts 7. TEAMABU DHABI 13 pts 8. FORD KUIPERS 10 pts 9. MONSTER WRT 6 pts

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red bull dans le désert, red bull dans la piscine, à chacun son énergie !

la mini est de retour. après les exploits des années 60’s - dont 3 victoires à montecarlo avec paddy hopkirk, rauno aaltonen et timo mäkinen – la mini revient en championnat du monde. la mini Wrc devrait faire ses débuts lors du prochain rallye de sardaigne. avec au volant deux pilotes confirmés, le britannique Kris meeke (champion irc 2009) et l’espagnol dani sordo, qui était l’an dernier l’équipier de loeb au sein du team citroën. s’il n’est pas question de concurrencer la ds3 ou la fiesta pour l’instant, le retour de la mini sur les routes du championnat du monde ne peut que réjouir les amoureux de la « caisse à savons » !

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