n98sep11

Page 1

La Principauté glomed.free.fr/laprincipaute.html

Le premier journal d’actualité de Monaco

Année XI • Numéro 98 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

Septembre 2011

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

€2.00

Dossier Spécial

Reportage

Photo © DR

Le gala de la Croix Rouge

Prudence

ou audace?

Monaco face à la crise financière mondiale

HOTELLERIE : UN ACCORD HISTORIQUE SUR LʼINDEMNITE DE NOURRITURE OUVRE LE DIALOGUE SOCIAL • PAGE 10


2 La Principauté Dossier Spécial

A la recherche des équilibres perdus

Septembre 2011

Dossier Spécial A la recherche des équilibres perdus

ECONOMIE • De crises bancaires en crises de la dette, de folie du système financier en impuissance des pouvoirs pol

Monaco à la recherch La situation difficile peut se traduire en opportunité pour la Principauté : il faut être PAR PATRICE ZEHR

L’EDITORIAL

DOSSIER

Juste prudence ou... manque d’audace ?

accablante de Ll’étéacetten’achaleur deuxième partie de pas été chassée par

les gros nuages menaçants des orages qui venaient des marchés financiers du monde entier. Au contraire. Les nouvelles provenant des bourses internationales - si jamais il en était besoin - ont contribué à chauffer davantage l’ambiance. Et la rentrée s’annonce encore plus « chaude ». Après le déclassement et le risque de "default" frôlé aux Etats-Unis, la vague de la spéculation a obligé les grands Etats européens à adopter des mesures draconiennes pour réduire leurs dettes nationales, leur déficit budgétaire en premier lieu. Le spectre de la récession mondiale semble se profiler de plus en plus à l’horizon de l’économie mondiale. La peur est presque palpable, prête à faire place rapidement à la panique la plus totale. Et pourtant, la plupart des analystes économiques concordent sur le fait qu’il s’agit d’une crise financière, plus que structurelle, qui a – bien sûr – d’inévitables répercussions aussi sur l’économie réelle. Les dettes publiques qui pour des dizaines d’années n’étaient pas susceptibles d’affecter la confiance des investisseurs et la fiabilité des Etats à faire face à leurs obligations financières, tout d’un coup, sous l’attaque des spéculateurs, deviennent un poids insoutenable qu’il faut tout de suite éliminer. Les grands Etats demeurent otages d’une finance internationale toujours sans règles, et des agences de rating, organismes privés et sans aucun contrôle extérieur. Du jamais vu. Et pourtant… A Monaco, les structures touristiques - grâce (aussi) au mariage princier – ont atteint le plus haut niveau de fréquentation des dix dernières années. Le secteur mondial du luxe est en hausse, malgré la crise. Les gens les plus fortunés, eux, ne semblent pas craindre autant la crise et en profitent plutôt pour faire du shopping à bon marché ! La crise, bien sûr, étend ses effets sur Monaco aussi, mais ici il n’y a aucune dette publique à payer, ni aucune intérêt à payer sur cette dette, aucune confiance à donner à une quelconque agence de « rating », aucun prêt à demander pour financer les projets. Rien de tout ça, et de surcroît, on peut aussi compter sur une réserve stratégique, d’environ 5 milliards d’euros. Une bagatelle, surtout pour un pays qui compte seulement quelques milliers de citoyens et dont les dépenses annuelles d’un Budget s’établissent à moins de 1 milliard d’euros… Malgré cela, s’annonce un budget primitif sous le signe de la prudence, certains le souhaitent de style Thatchérien, et une opposition immobiliste invoque à grands cris le recours à l’équilibre budgétaire, comme la panacée pour assouplir les effets de la crise. Attention à ne pas remettre en cause la qualité de vie, l’excellence monégasque et la cohésion sociale, qui font le succès de la Principauté et le bien-être de sa population sinon, le budget primitif se transformerait d’un projet essentiel de politique générale et de programmation économique, à un acte de simple comptabilité. Assez bizarrement, quand il s’agit de faire valoir ses spécificités sociales (priorité d’emploi, droit au logement, etc.) vis-à-vis du Conseil de l’Europe, Monaco ne montre aucune peur à les défendre, bec et ongles, avec un grand courage. Mais moins quand il s’agit de profiter de ses particularités dans le domaine économique, certains préférant se conformer aux stratégies des grands pays voisins, peutêtre pour éviter de trop les irriter. Malgré les multiples groupes de réflexion qui se sont succédés, Monaco semble parfois un navire qui navigue à vue, sans cap précis. Un voilier qui avance bien le vent en poupe, mais qui dès qu’il y a de la pétole, préfère ne pas allumer le moteur seulement pour économiser un peu de carburant, et attendre plutôt que le vent reprenne, si et quand cela arrivera... On annonce en grande pompe des projets pharaoniques tels que l’extension en mer et l’Hôpital première version, pour ensuite, dès que la crise commence à se montrer, faire marche arrière et se replier sur des projets plus modestes. Juste prudence ou manque d’audace ? Il est légitime au moins de se poser la question. D’ailleurs, le principal facteur d’attractivité de la Principauté de Monaco demeure toujours le fait qu’elle continue à faire rêver ! Si on s’arrête d’alimenter ce rêve, si on le brise par des discours trop pessimistes, il risque de s’évanouir rapidement, et l’attractivité de s’affaiblir définitivement… (R.V.)

L’EDITORIAL

a crise financière de lʼété est là pour rappeler que le monde nʼest pas prêt de retrouver de nouveaux équilibres stables. De crises bancaires en crises de la dette, de folie du système financier en impuissance des pouvoirs politiques, de volatilité boursière à panique des investisseurs, notre monde économique est de plus en plus dangereux et de moins en moins sûr. Monaco fait partie de ce monde, et nous sommes bien payés pour savoir les dégâts que peuvent provoquer des rumeurs malveillantes. Mais heureusement Monaco occupe toujours dans le monde une place à part et même privilégiée. Il faut donc tenir compte de la crise mais aussi tenir compte de nos atouts. Le contexte international aura, on lʼespère, le mérite de doper les énergies et de donner à chacun un sens plus aigu de ses responsabilités.

L

Photo © DR

Se lancer vers de nouveaux horizons Monaco doit objectivement trouver de nouveaux équilibres pour relancer sa prospérité vers de nouveaux horizons, mais sur une base stable. La situation économique et financière mondiale rend la recherche de ces équilibres plus indispensable que jamais, mais également plus difficile. Nous aborderons cette problématique prioritaire, et dont tout dépend, sous plusieurs aspects dans ce

numéro de rentrée - les équilibres budgétaire bien sûr, mais aussi institutionnel et donc politique. Le président du Conseil national donne son analyse tout comme Jean-Michel Cucchi, (mais pas Laurent Nouvion qui a, à nouveau, refusé de sʼexprimer dans notre journal) sur les politiques face à la « règle dʼor », dont on parle tant en ces temps de déficits et de dettes internationales - celle de lʼéquilibre budgétaire. Entretien également avec le conseiller Valeri, dʼune part sur le grand chantier de la santé et ce nouvel hôpital indispensable, mais dont la maîtrise des coûts est plus dʼactualité que jamais et dʼautre part sur la rentrée sociale. Faut-il sacrifier ce qui paraît non productif comme la culture - non bien sûr répond dans ce journal lʼélue dont le nom est attaché à lʼimage culturelle de Monaco, Michèle

LA SITUATION

Crises de la dette : de chute en rechute...

ette fois c’est différent ! Huit siècles de folie financière» restera comme LE livre emblématique de la crise financière. Ecrit par «C Kenneth Rogoff, ancien chef économiste du FMI, professeur à Harvard, et

Photo © DR

sa consœur Carmen Reinhart, université du Maryland, «Cette fois, c’est différent ! Huit siècles de folie financière» est enfin traduit en français. En analysant les nombreuses crises bancaires à travers l’histoire, les auteurs ont prédit que celle qui s’est déclenchée aux Etats-Unis, en Islande et au Royaume-Uni entrainerait non seulement une longue période de marasme économique, avec un taux de chômage élevé mais aussi une crise des dettes souveraines, comme celle de la Grèce. Les risques ne sont pas derrière nous. La France, en particulier, doit se méfier : elle n’est pas attaquée par hasard. Elle approche du seuil de dette (90% du PIB) où la dépense publique devient contreproductive pour la croissance. Nous ne sommes pas sortis du cycle des crises des dettes souveraines. Cette crise a commencé en 2008 avec les Etats, qui en sauvant les banques d'une crise finale et définitive, se sont fragilisés sans réduire leur endettement. L’an dernier a été marqué par l’explosion des taux auxquels empruntent les Etats de la périphérie de la zone euro, la Grèce, l’Irlande le Portugal. Pour éviter qu’ils ne se trouvent dans l’incapacité de financer leurs échéances, l’Union Européenne a créé un fonds leur permettant de se financer à un taux inférieur aux marchés. Mais cette « aide » est assortie de plans d’austérité sauvages, qui accentuent la crise et ne résolvent finalement rien au problème de la dette. L’austérité casse la croissance, qui limite les recettes de l’Etat, fait augmenter les dépenses et donc « plombe » les efforts de redressement des finances publiques, faisant d’autant plus exploser la dette que le PIB recule. Alors qu’on s’attendait à ce que la crise touche l’Espagne et l’Italie, c’est au tour des Etats-Unis d’être touchés. Il faut dire que la victoire des républicains aux élections de cet automne, a produit un accord budgétaire à l’arraché et boiteux. Alors que les déficits baissent partout, ils restent abyssaux à Washington. C’est dans ce contexte que la révision de la note des Etats-Unis est particulièrement inquiétante. L’abaissement de la note va sur la durée provoquer une hausse des taux, déséquilibrant plus encore les finances publiques du pays, provoquant une baisse de la note. Le cercle vicieux qui avait conduit à l’explosion de la bulle des subprimes, pourrait également avoir lieu sur les dettes publiques. C’est une inquiétude réelle. S’agit-il d’un nouvel avertissement ou d’un prélude à une grave crise, le véritable effondrement du système financier comme le pronostique depuis longtemps certains experts ? Pour l’instant, il faut encore garder la tête froide. Les marchés ont-ils vraiment envie de jouer sur leur propre perte ? Le risque le plus probable reste en Europe, avec cet euro qui impose des politiques intenables à l’ensemble des pays du Sud de l’Europe ou l’Irlande. Monaco est certes dans la zone euro mais ne dépend pas de la monnaie et n’a pas de dette publique, une situation qui n’impose pas une austérité à l’Irlandaise ou à l’Italienne. Ce serait contre productif. Il est probable aujourd’hui que la grande menace qui pèse - et pour longtemps - sur un capitalisme dévoyé et coupé de l’économie réelle, est celle de la faillite d’un Etat. L’Europe semble fragile, attaquée par les spéculateurs et leurs rumeurs avec la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et même la France. A force de laxisme budgétaire, les Etats-Unis les ont rejoints dans la tourmente de la grande peur économique de la rentrée. Monaco est à l’abri de ces dangers mais non de leurs conséquences. (P.A.M.)

LA SITUATION


Septembre 2011

La Principauté

Dossier Spécial A la recherche des équilibres perdus

3

litiques, de volatilité boursière à panique des investisseurs, notre monde économique est de plus en plus dangereux et de moins en moins sûr

he de nouveaux équilibres plus rigoureux mais sans se couper les ailes de façon inconsidérée en cédant à une peur injustifiée

Profiter de nos spécificités Monaco et son économie sont certes dépendants du reste du monde, mais chez nous nous restons

Monaco et ses atouts Monaco ne doit pas céder ni à la panique ni à la résignation générale dʼun déclin qui serait

LE POINT

inévitable. On peut même estimer que la crise peut être un atout pour Monaco. Si bien sûr, nous sommes capables dʼimposer nos réalités. Où peut-on en effet trouver dans le monde dʼaujourdʼhui, - Un pays dont le déficit est maitrisé et le budget garanti par un Fonds de Réserve toujours conséquent ; - Un pays où lʼon peut investir dans la sécurité et la confidentialité dans le respect des normes internationales ; - Un pays stable politiquement à lʼabri des tensions ethniques et religieuses, à lʼécart des conflits géopolitiques ; - Un pays qui est un paradis touristique - sans être, nʼen déplaise à certains un « Resort » - où peuvent cohabiter les plus riches et les classes moyennes dans un éventail de prix pour toutes les bourses. Monaco a toujours été à part, il devient unique même en comparaison avec Singapour ou des émirats dans des zones de turbulence. On pourrait même dire que la Suisse de demain, cʼest le Monaco dʼaujourdʼhui. Voilà quelques idées presque simplistes pour une campagne dʼimage qui soit véritablement une campagne dʼintelligence économique, cʼest à dire qui se serve de lʼactualité pour accroître une notoriété. Aujourdʼhui cʼest cela quʼil faut faire.

DOSSIER

Dittlot, ancienne présidente de la Commission Culture du Conseil National sous lʼère Valeri.

maîtres de nos décisions. Le pouvoir politique nʼest pas dépassé par les mouvements financiers et nous nʼavons pas de dette publique, bien au contraire, avec de plus un budget garanti pour plusieurs années par le Fonds de Réserve. Il faut donc être plus rigoureux, mais sans couper les ailes aux dépenses publiques gages de croissance et de bien-être, de façon inconsidérée en cédant à la panique et à la sinistrose entretenue par les stratégies de la rumeur. Cʼest tout lʼenjeu des équilibres du futur budget. Un budget qui est lʼaffaire du Gouvernement bien sûr et notamment du conseiller à lʼéconomie et aux finances, mais qui est aussi celle du Conseil National et de ses élus. Pour des décisions équilibrées, le Conseil National doit jouer tout son rôle, notamment au niveau du choix des priorités de dépenses ou dʼéconomies. Il ne peut le faire que dans un équilibre politique représentatif de la volonté des Monégasques. La situation actuelle nʼest pas de ce point de vue satisfaisante et la recherche de nouveaux équilibres, pour une stabilité et une majorité conformes à la volonté des électeurs, participe aux défis de la rentrée.

Photo © DR

Un paysage politique monégasque en constante évolution

n ne peut pas dire que la situation au Conseil National soit satisfaisante, ni que les équilibres politiques respectent les militants et électeurs. Là aussi il faudra des réorganisations structurelles. Le parti majoritaire dispose dʼune majorité relative qui le fragilise et nʼa aucune légitimité issue des urnes. Les élus de lʼUDM font comme si de rien nʼétait, mais les perspectives restent plus quʼincertaines. Le président Robillon a été réélu avec une majorité relative et le président du nouveau parti Alexandre Bordero tente de transformer un parti dʼélus en un parti avec des électeurs. Mais on peut prendre comme on veut la problématique, cette majorité de fait a peu de chance dʼêtre légitimée et reconduite en lʼétat, en tout cas lors de la prochaine échéance électorale. LʼUPM reconstitué au niveau des partis, peine elle à trouver une cohérence parlementaire. A la tête de lʼUP, Anne Poyard Vatrican assume presque seule le maintien dans lʼhémicycle dʼune majorité perdue et semble souvent bien isolée. Les élus de lʼUNAM paraissent avoir choisi de se déterminer selon des majorités dʼidées. Des rumeurs font état dʼun rapprochement avec lʼUDM. On comprend la volonté de certains dʼêtre partie prenante au sein du Conseil en retrouvant des commissions. Mais ces calculs qui seraient dénoncés comme des vanités personnelles risquent dʼêtre politiquement suicidaires, à moins quʼils ne sʼintègrent dans une démarche générale de volonté dʼunité de lʼensemble de la majorité. Si lʼUNAM mangeait son chapeau et ravalait ses humiliations pour quelques hochets parlementaires, sans stratégie générale de rassemblement, la crédibilité du groupe serait très atteinte. Même donc très minoritaire au sein du Conseil National, la persévérance même dans lʼerreur conforte R§E et son leader Laurent Nouvion. On peut refaire les calculs dans tous les sens, si on votait demain avec trois listes au moins, dont deux

O

de la majorité, son mouvement sortirait probablement en tête et avec le système électoral raflerait la mise majoritaire, même si la majorité absolue des Monégasques ne votaient pas pour lui. Face à cette perspective, ceux qui dénoncent le danger du retour des revanchards rétrogrades, et se disent réformateurs de progrès, doivent tous politiquement réagir. Ils ont encore le temps, mais le temps passe. Si Anne Poyard Vatrican est le bouclier qui prend tous les coups, les militants de lʼUP attendent, cʼest évident que Jean-Michel Cucchi sorte lʼépée du fourreau pour contribuer à reconstruire autour dʼune UP de reconquête, une majorité élargie. Une majorité étendue à lʼUNAM et au delà bien sûr, les électeurs majoritaires souhaitant lʼunité de tous, à Jean-François Robillon et à lʼUDM. Dans lʼentretien que nous accorde Jean-François Robillon, on dénote une volonté d'apaisement, première étape vers une reconstruction majoritaire. Cette nouvelle approche, souhaitée certainement par de nombreux électeurs de la majorité reconduite aux dernières législatives peut préfigurer un tournant capital, c'est en tout cas nouveau et un signe fort… a confirmer bien sûr. Ce scénario victorieux en 2003 et 2008, est possible. Certains trouvent tout de même que Jean-Michel Cucchi tarde à donner un signe décisif, dʼautres pensent quʼil a raison de ne pas encore sortir du bois. Cela ne dépend que de lui et on voit par ses réponses à nos questions quʼil est vigilant au sein de lʼUP dans tous les domaines. Et puisque renouvellement il doit y avoir dans le respect des formations qui participeront à une liste dont le but sera dʼempêcher le retour des « autres »… Une idée ferait son chemin. Pourquoi pas des primaires ? Mais même ceux qui en rêvent attendent prudents de savoir ce que cela va donner en France… car en politique rien nʼest pire que les fausses bonnes idées. (P.Z.) Photo © CN

LE POINT

Photo © DR


4

La Principauté Dossier Spécial

Dossier Spécial A la recherche des équilibres perdus

Septembre 2011

LʼANALYSE • La situation à Monaco est incomparablement plus saine que presque partout ailleurs

Budget 2012 : faut-il l’équilibre à tout prix ?

A la recherche des équilibres perdus

PAR PIERRE-ALAIN MARTINI

ʼété des tempêtes monétaires et boursières a changé la donne budgétaire de nombreux pays européens sans parler des USA. Cʼest le cas de la France. Quand plus de 7.000 milliards de dollars partent en fumée en quelques jours ce nʼest certes pas sans conséquence et cela rend bien plus délicate la politique, jamais facile, de réduction du déficit. Surtout quand le retour à lʼéquilibre a été défini comme la nouvelle «règle dʼor» de lʼéconomie.

DOSSIER

L

Ne pas pêcher par catastrophisme Monaco en tient compte et on peut être sûr que le futur budget pour lʼannée 2012, le primitif, ne sera pas facile à boucler au niveau des arbitrages. Il y aura entre le conseiller aux finances et les autres, dʼâpres discussions de dernière minute et que lʼarbitrage du Ministre dʼEtat sera plus délicat que jamais pour trouver les bons équilibres. Les bons équilibres sont ceux qui sauvent presque tout, sans presque rien sacrifier. Un casse tête, même à Monaco, où la situation est cependant incomparablement plus saine que presque partout ailleurs, comme il ne faut pas cesser de le répéter. Notre déficit est modéré et nos réserves conséquentes. Nous nʼavons pas de dette publique. Cette réalité objective doit lutter contre le pessimisme ambiant et les fantasmes créés par la situation internationale objectivement très mauvaise. On a pêché par optimisme, il ne faut pas pêcher par catastrophisme. Et préserver tant que faire se peut le Fond de Réserve ne doit pas faire oublier son objectif… faire face à ce genre de situations. Il pourrait paraître discutable de se rationner à mourir de soif à côté dʼun puits, que bien sûr il ne faut pas tarir. Lʼattitude du Conseiller Piccinini Ce contexte particulier, les indispensables réglages de dernières minutes et les arbitrages délicats, expliquent que le conseiller aux finances et à lʼéconomie Marco Piccinini, ait préféré différer ses réponses à lʼentretien que nous avons sollicité. Il nʼen reste pas moins que le nouveau conseiller sʼest déjà exprimé dʼune manière plus générale dans dʼautres médias et quʼau cœur des décisions budgétaires, il passe pour un partisan résolu, sinon rigide, de lʼéquilibre budgétaire. Nos questions tenaient donc compte de cette approche vraie ou fausse et de quelques inquiétudes quʼelle peut susciter. Ces inquiétudes portent sur les moyens financiers de la relance économique, sur le maintien des équilibres sociaux et des spécificités monégasques et sur dʼautres sujets comme la place de la culture, évoquée ici dans une tribune libre. La réduction des déficits est une chose, lʼéquilibre dogmatique en est une autre. Et le retour à lʼéquilibre doit être étudié en fonction de la situation, des nécessités et prévu dans un délai raisonnable…. Lʼhoméopathie plus que la chirurgie. La rigueur, oui, mais jusquʼoù ? On sent bien que le conseiller aux finances juge la situation actuelle insupportable et dangereu-

Photo © DR

se. Le déficit théorique voté (toujours supérieur au déficit réel constaté) frôle toujours les 100 millions dʼeuros puisquʼil passe de 93,9 millions dʼeuros (primitif 2011) à 96 millions au rectificatif ! Pour Marco Piccinini, il sʼagit dʼun chiffre record, alarmiste, alors même que lʼon ne tient pas compte des 55 millions dʼeuros de reports de crédits. «Cʼest une véritable épée de Damoclès qui plane sur le budget» estime-t-il. Il est certain que les prévisions de recettes au primitif étaient très optimistes. Les recettes fiscales sont en baisse de 67 millions dʼeuros. Surtout au niveau de lʼencaissement de la TVA. En effet, une partie importante des 117,9 millions dʼeuros prévus, issus du compte de partage entre la France et Monaco, ont mystérieusement disparus. Il manquerait ainsi près de 50 millions dʼeuros de TVA dans les caisses de lʼEtat. Dans le fameux compte de partage, il y a bien un loup et tout est sans doute à revoir avec le partenaire français. Jusquʼoù aller cependant dans la rigueur budgétaire, tout le problème est là. Attention à ne pas déchirer le tissu social Les arbitrages seront pris dans le cadre du primitif 2012. Dans son exposé des motifs du rectificatif 2011, le Gouvernement a déjà annoncé des réformes à venir plus radicales. Les dépenses liées aux personnes et notamment les charges sociales (prestations maladie, tickets restaurant) continuent leur progression. Ces dépenses et bien sûr

celle de la charge nette des retraites qui atteignent déjà pour les fonctionnaires 40 millions dʼeuros, devront à terme faire lʼobjet de mesures structurelles, selon des proches du Conseiller aux Finances. Seule certitude : aucun secteur budgétaire ne semble à lʼabri des tentations de la rigueur. Le problème reste de ne pas trop en faire par dogmatisme et de tuer par un remède inapproprié et trop fort, le malade curable que lʼon veut guérir par ces méthodes. Lʼun des atouts de Monaco est la solidité de son tissu social. Les événements internationaux montrent à quel point cela est déterminant pour les équilibres des Etats et leur…..attractivité. Il nʼy a pas dʼindignés à Monaco… Prenons garde de ne pas en créer. Conservons nos avantages sans menacer lʼavenir - Cʼest pour Monaco, au delà des théories budgétaires, la seule vraie « règle dʼor ».


Septembre 2011

Dossier Spécial A la recherche des équilibres perdus

La Principauté

5

EXCLUSIF

“Pas de sacrifices sur le dos des plus faibles” JEAN-FRANCOIS ROBILLON Président du Conseil National et de la majorité UDM

Les équilibres budgétaires souhaités par le Gouvernement vont entrainer des choix pas faciles. Comment voyez-vous le prochain primitif et certains points sont-ils pour la majorité non négociables ? JFR : “Je n’ai pas attendu le dépôt du projet de budget primitif pour 2012 pour informer le Gouvernement que du point de vue de la majorité du Conseil National, si des sacrifices doivent être accomplis, cela ne pourra être sur le dos des plus faibles. C’est ce qui nous différencie de l’opposition conservatrice représentée par le parti politique R&E. Ainsi, dès la séance publique du 13 juillet 2011 j’ai rappelé que si nous sommes différents des conservateurs et que nous pouvons nous appeler progressistes c’est que nous considérons qu’il n’y a pas de progrès social, sans progrès des droit sociaux. Le

EXCLUSIF

DOSSIER

Comment le pouvoir législatif aborde-til la rentrée, quels sont pour le Président du CN, les priorités dans le travail parlementaire ? Jean-François Robillon : “Dans mon discours de candidature à la présidence du Conseil National le 4 avril dernier, j’avais décliné mes propositions d’action en faveur des Monégasques durant cette année de mandat. D’abord faire respecter par le Gouvernement son engagement de construire cinq cent logements nouveaux d’ici à la fin de la mandature 2008/2013. Les menaces qui pesaient, il y a encore quelques mois, sur l’opération Tamaris ne nous donnaient pas de visibilité sur ce point. La détermination de la majorité UDM et les arbitrages du Gouvernement en faveur de notre thèse concernant l’hôpital, permettront le respect de cette promesse. J’avais ensuite évoqué le vote de la loi sur les violences domestiques. C’est chose faite depuis la fin du mois de juin. J’avais également annoncé le début de l’étude de la loi établissant l’égalité entre homme et femme dans la transmission de la nationalité monégasque par mariage, dont le délai passera de cinq à dix ans. C’était aussi un engagement de la majorité que je dirige qui va se concrétiser sous forme d’un projet de loi dans les prochains jours. Depuis le 4 avril 2011, le Conseil National a déjà voté près d’une dizaine de lois et propositions de loi en quelques mois. C’est un record qui n’a été rendu possible que par le travail acharné des élus de l’UDM et de l’UNAM et des personnels de l’Institution. Nous aurons sans doute encore une ou deux séances législatives d’ici à la fin de l’année, mais notre priorité législative absolue pour cette rentrée c’est bien entendu le budget de l’Etat”.

Gouvernement dans son projet de budget rectificatif pour 2011 nous annonce des réformes structurelles à venir notamment sur les retraites des fonctionnaires. De plus, lors d’une séance privée en présence du Gouvernement, des positions idéologiques avaient été prises en vue de remettre en cause le bénéfice collectif du Contrat Habitation Capitalisation ou encore pour dresser les Monégasques contre les enfants du pays en ce qui concerne le secteur intermédiaire. Je n’ai donc pas hésité à souligner qu’à la source de cette analyse, on retrouve des arguments comptables qui, s’ils méritent qu’on s’y attarde, ne peuvent conditionner toutes les décisions d’un Etat et surtout pas remettre en cause notre pacte social. Si Monaco souffre de la crise et que l’avenir est incertain il ne faut pas se complaire dans la sinistrose et le catastrophisme qui ouvrent le chemin vers la dépression. Dans un environnement mondial où la plupart des grands Etats souffrent de dettes abyssales, ne perdons pas de vue que la seule partie liquide du fonds de réserve constitutionnel permettrait de couvrir 20 années de déficit !”

Comment qualifieriez-vous vos rapports avec les membres du Gouvernement Princier à l’ouverture de la période budgétaire ? JFR : “Je l’ai dit, lors de la séance publique législative du mois de juillet dernier, j’avais eu l’occasion de baliser le terrain après certaines déclarations qui avaient pu être tenues en séance privée au Conseil National. De toute évidence lorsqu’on aborde les questions sociales, comme lors des discussions sur le secteur protégé, les enfants du pays ou encore la préservation du pacte social monégasque, je sais pouvoir trouver un relais important dans la personne du Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales, mon prédécesseur et ami Stéphane Valeri. J’ai été le premier et le seul à saluer son immense travail sur l’hôpital. Rappelons que le représentant de R&E ainsi que la Présidente de l’UP ont réagi par voie de presse de façon extrêmement critique sur ce dossier. Aussi, depuis plusieurs mois, nous avons retrouvé le plaisir de travailler ensemble pour l’intérêt général de Monaco et dans le strict respect des attributions que nous fixe la Constitution”.

Une majorité relative dans un paysage politique parlementaire fluide. L’UDM a-t-il des projets de recomposition politique ou d'ouverture au sein du CN comme à l’ extérieur ? JFR : “La majorité relative raillée par certains n’a pas empêché l’UDM de trouver une large majorité dans le Conseil National lors du vote de la loi réformant la fiscalité des mutations immobilières ou de la proposition de loi destinée à la lutte contre les discriminations et le harcèlement. L’Union des Monégasques comme son nom l’indique, est une formation politique qui a vocation à construire autour d’elle l’union nationale de tous les Monégasques. Pour moi bien plus que les paroles et les déclarations tonitruantes, ce sont les actes qui comptent. Ces derniers mois je pense avoir prouvé ma capacité à remettre au travail la majorité élue en 2003 et réélue en 2008 et plus encore ma démarche d’ouverture et d’union. Je ne compte pas m’arrêter là…”

“Le pessimisme est délétère et contre-productif” JEAN-MICHEL CUCCHI Ancien Président de la Commission de lʼEconomie et des Finances du Conseil National, membre du Comité Directeur de lʼUP Jean-Michel Cucchi, comment analysezvous la crise financière de l'été et ses conséquences pour Monaco? ? Jean-Michel Cucchi : “Cette crise n'a pas débuté cet été, ni même en novembre 2010 avec le problème de la dette irlandaise ou même en mai avec la première alerte sur la dette grecque. Pour comprendre l'origine de la crise il faut revenir avant septembre 2008 avec la faillite de Lehman Brothers et surtout le sauvetage des banques par les Etats ainsi que les plans de relance importants effectués par ces derniers creusant davantage leurs déficits et leurs dettes. Précédemment on a assisté à une bulle du crédit et une bulle immobilière qui s'auto-alimentaient notamment aux Etats-Unis. Une grande partie de la croissance US venait de la consommation, elle-même soutenue par le crédit. Suite au ralentissement immobilier en 2006 puis à sa baisse à partir de 2007, la crise de la dette s'est donc déplacée des ménages vers les banques et la finance en général, puis vers les Etats. Si les Etats ont pu venir au secours des banques en difficultés en 2008-2009, les Etats les plus forts et le FMI sont ensuite venus à l'aide des Etats les plus faibles (Grèce, Irlande, Portugal), mais qui sauvera les autres pays développés comme l'Italie, l'Espagne voire les Etats-Unis ? Les pays développés comme la Chine ? Les banques centrales par la création monétaire ? On ne peut que regretter qu'aucune mesure concrète n'ait été prise après la crise de 2008 pour réguler la sphère financière (comme la séparation entre les banques d'investissement et les banques de dépôt) et déplorer le manque de responsabilité et de sagesse des hommes politiques aux Etats-Unis comme en Europe, plus sensibles à des considérations électoralistes qu'à l'avenir de leur pays voire du monde. Les conséquences seront des mesures d'austérité pour l'ensemble des pays développés avec

une diminution des dépenses et une augmentation des impôts, avec des conséquences économiques (risque de récession) et sociales (possibilité d'émeutes comme en Angleterre et en Grèce). Pour Monaco qui n'a pas de dette mais des déficits récurrents depuis plusieurs années, il faudra être très prudent et en même temps pro-actif pour ne pas subir le même engrenage que la plupart des pays développés. Dans un environnement économique dégradé, il va falloir moins et mieux dépenser, et créer les conditions pour développer et diversifier ses activités”. Que pensez-vous du dogme de l'équilibre budgétaire par rapport à un déficit tout de même limité et un fonds de réserve conséquent. JMC : “Moins et mieux dépenser ça ne veut surtout pas dire se retrancher derrière une frilosité purement comptable digne d'un trésorier d'association. J'ai du mal à comprendre le pessimisme affiché de certains membres du gouvernement, cette attitude est non seulement contre-productive mais en plus délétère quant à notre image à l'international. Bien évidemment, dans un contexte budgétaire difficile il est indispensable de mener une chasse active aux gaspillages. Il convient également de bien définir les pôles de dépenses considérés comme prioritaires, je veux parler de la sécurité par exemple et surtout de la protection sociale dont le haut niveau est le ciment de notre pays. Mais surtout il faut développer de nouvelles activités économiques car, ne nous le cachons pas, du fait même de notre existence en tant que "Ville-État", nous avons besoin d'un fort taux de croissance pour financer nos besoins et maintenir notre attractivité. Ce serait donc une grave erreur de penser s'en sortir en coupant court à toutes les dépenses, à trop réduire la voilure on n'avance plus! C'est maintenant au contraire, qu'il faut mettre tous les moyens nécessaires pour favoriser le développement de nouvelles activités tant sur le plan économique que financier et attirer une nouvelle clientèle. Par exemple en mettant en oeuvre certaines propositions du groupe de réflexion "Monaco 2029". Pour l'heure, seule la création d'un Institut Monégasque de la Statistique s'est concrétisée. C'est une bonne chose car cela permet une meilleure visibilité en matière économique, mais ce n'est pas suffisant. Le Gouvernement doit maintenant s'atteler sans tarder aux mesures créatrices de recettes. Dans ce domaine, les travaux du groupe de réflexion mis en place au Conseil National sous la présidence de Stéphane Valeri avaient abouti à plusieurs propositions innovantes, qui mériteraient d'être sérieusement étudiées en vue d'une mise en œuvre rapide”.


6 La Principauté

Politique & Société

Septembre 2011

INTERVIEW EXCLUSIVE • Le Conseiller du Gouvernement pour la Santé et les Affaires sociales Stéphane Valeri

“Stop à la sinistrose générale” “Le dialogue social n’est pas seulement une affaire d’opportunité, c’est un état d’esprit permanent” onsieur le conseiller, pour le nouvel Hôpital, pourquoi avoir revu à la baisse lʼambitieux projet « Vasconi » ? SV : “Avec la construction de 365 lits auxquels sʼajouteront ceux maintenus du Pavillon Louis II (44 lits de psychiatrie) , le total de 409 lits du nouvel Hôpital est dimensionné pour répondre aux besoins des prochaines décennies dans un bassin de population de 125 000 personnes sʼétendant de Villefranche à Menton. Avec 75.000 m2 les surfaces ont été réduites au plus près des besoins, tout en améliorant le fonctionnement. La conception permet, par exemple, de mutualiser les unités médicales par trois. Pour autant, la surface par lit reste très largement supérieure à ce qui se fait, par exemple, en France (154m2 contre 110/139 M2), garantissant ainsi pour Monaco un haut niveau de confort avec uniquement des chambres individuelles. Le projet médical quant à lui a fait lʼobjet dʼune large concertation avec les professionnels concernés et remplit toutes les exigences dʼun hôpital moderne. Doté dʼun plateau technique exceptionnel, il offrira des services de référence tout en répondant à toutes les pathologies courantes de la population. Le Gouvernement a donc voulu concilier ambition et responsabilité”.

POLITIQUE

M

Certains, certes peu nombreux, prétendent encore que Monaco nʼa pas les moyens de construire un nouvel hôpital. Que leur répondezvous ? SV : “Ce projet est le seul moyen de sʼadapter au futur remboursement de la Sécurité Sociale française tel que prévu par la nouvelle tarification à lʼactivité (T2A), qui nous sera appliquée dès 2014. Dans le cadre du projet retenu, une économie de 25%, est réalisée sur la construction permettant de passer de 720 millions dʼ€ pour le projet Vasconi à 540 millions dʼ€ . Par ailleurs, par rapport au CHPG actuel, pavillonnaire et vieillissant, lʼéconomie réalisée sur le fonctionnement avoisinera les 15 millions €/an, quʼil convient dʼajouter aux 10 millions par an, nécessaires au maintien à niveau des anciens bâtiments. Ainsi, en quelques décennies, cʼest conserver et maintenir en état lʼhôpital actuel, qui aurait coûté plus cher aux finances du Pays ! La décision de construire ce nouvel hôpital est donc responsable, raisonnée et permet dʼenvisager ce projet médical et son avenir de manière sereine”. Comment se présente en cette rentrée 2011, le dialogue social ? Votre agenda est-il bien rempli ? SV : “Il nʼy a pas de jour avec ou sans, cʼest un état dʼesprit permanent, une manière dʼavancer. Et puis, par dessus tout, cʼétait lʼune des priorités que mʼavait fixée, S.A.S Le Prince Souverain, en me nommant dans mes fonctions actuelles. Tout le monde est dʼaccord pour reconnaître que le dialogue social était, je reste mesuré, un peu grippé ! Alors oui, pour répondre précisemment à votre question, notre agenda avec les partenaires sociaux, est déjà bien rempli. Un ordre du jour très complet a été arrêté en commun, qui permet dʼaborder tous les sujets qui nous préoccupent. Après la lutte contre le travail au noir, pour laquelle les contrôles et les effectifs ont été renforcés, nous avons tenu, avant les vacances, deux réunions sur lʼévolution des paramètres concernant lʼassurance accidents du travail et maladies professionnelles. A ce sujet, le Gouvernement, compte-tenu des excédents accumulés les années précédentes, a pu à la fois décider dʼune augmentation de 10 % des pensions et dʼune baisse de moitié des cotisations patronales. Nous allons aborder prochainement le dossier ARCCO-AGIRC, concernant les retraites

PAR PATRICE ZEHR complémentaires. Ensuite, figurent notamment à lʼordre du jour le contrat de travail ou la réglementaion de lʼintérim. Cet état dʼesprit et les actions quʼil implique, ont permis dʼéviter ou de résoudre de nombreux conflits. Ainsi, à titre dʼexemple, la Société des Bains de Mer a-t-elle pu signer un accord avec le syndicat des Services Intérieurs-Extérieurs, représentant le plus grand nombre dʼemployés ou tout récemment, un compromis a-t-il pu être trouvé sur lʼindemnité nourriture, entre les syndicats, patronaux et salariés, dans lʼhôtellerie, éloignant le risque de grève. Mais le dialogue social, au sens multipartite, ne dépend pas que du Gouvernement, et croyez-bien que si nous tiendrons toute notre place dans les rendez-vous qui sʼannoncent, nous avons besoin dʼinterlocuteurs animés du même état dʼesprit.”

Comment réagissez-vous au climat actuel de sinistrose, qui nʼépargne pas la Principauté ? SV : “Je suis heureux de pouvoir vous répondre à la lumière de ce climat de morosité ambiant. Certes, il y a une vraie inquiétude dans le monde sur la situation économique. Lʼidée de la « dette souveraine » est devenue lʼépouvantail absolu. Mais quʼon se le répète bien, Monaco est un Etat Souverain… qui nʼa pas de dettes ! Et cela change beaucoup de choses, même si le devoir de discipline budgétaire doit bien évidemment être un marqueur de lʼaction gouvernementale. En matière dʼactivité économique, mauvaise nouvelle pour les cassandre, mais excellente pour le Pays, les chiffres sont bons ! Sachez que les heures de travail déclarées aux Caisses Sociales de Monaco pour les périodes dʼoctobre 2010 à juin 2011, confirment la tendance à la reprise économique. Lʼévolution constatée est de plus de 1, 5 millions dʼheures et se renforce avec une augmentation de 2,61 %. La pro-

Photo © CN

gression constante des heures travaillées depuis juin 2009 est une des données traduisant incontestablement le redressement de lʼéconomie monégasque. Pour autant, je ne vais pas vous dire « tout va bien ». Le ralentissement au niveau mondial est réel, cela doit nous conduire à la prudence. Mais la force de notre modèle, y compris social, nos atouts, notre situation privilégiée, le sens des équilibres que nous évoquions, la qualité de nos talents, la sécurité, la qualité de vie, ce que nous offrons, bref, tout ce qui fait lʼattractivité de Monaco, nous donne plus de moyens que dʼautres pour traverser les difficultés”.

CONVENTION

Avancée décisive pour les transfrontaliers

e 3 août dernier le Gouvernement Princier, par la voix de Stéphane Valeri, Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé, a annoncé lʼentrée en vigueur dʼun accord entre Monaco et lʼItalie pour le remboursement en Principauté des actes médicaux pour les salariés italiens transfrontaliers. Cet accord, attendu depuis de très longues années, met un terme à une situation que le Conseiller a qualifiée à la fois dʼ«injuste» pour lesdits salariés, dont les employeurs cotisent auprès des caisses sociales monégasques, de «préjudiciable» pour lʼattractivité des entreprises monégasques, ainsi que pour les structures hospitalières et les professions médicales libérales de Monaco. À ce sujet, le Conseiller Valeri a ajouté : « Cʼest la prise en compte dʼun besoin réel qui a incité les deux Gouvernements à avancer sur ce sujet pour une mesure attendue, juste, et dont lʼincidence financière est neutre pour les deux Pays ». Présent à ses côtés, José Badia, Conseiller de Gouvernement pour les Relations Extérieures, sʼest félicité de cet accord qui « témoigne si besoin en était de la coopération active qui existe entre Monaco et lʼItalie depuis de longues années ». S.E. M. Antonio Morabito, Ambassadeur dʼItalie à Monaco, sʼest quant à lui réjoui que la réinterprétation de lʼarticle 10 de la convention générale de sécurité sociale du 12 février 1982 entre Monaco et lʼItalie, permette enfin de : « réparer un préjudice certain supporté par les salariés italiens transfrontaliers ». Il sʼen est félicité et a remercié les Autorités monégasques et particulièrement le Conseiller pour les Affaires Sociales et la Santé. Désormais, les quelques 4000 salariés italiens transfrontaliers affiliés aux caisses sociales de la Principauté bénéficieront dʼune ouverture automatique de droits. Ils représenteront à ce titre une nouvelle patientèle potentielle pour les établissements de santé et les médecins de Monaco...

L

Photo © CdP

CONVENTION


Septembre 2011

La Principauté

Politique & Société

TRIBUNE LIBRE • Michèle Dittlot, Conseillère nationale UNAM et ancienne Présidente de la Commission culture du Conseil National

“Pitié pour la culture monégasque” “L’attractivité qui se déclinerait sur le mode unique de la finance peut présenter un gros danger” PAR

ʼattractivité fait lʼobjet dʼune campagne institutionnelle et représente pour Monaco un moyen de sortir du marasme économique actuel. On y encourage lʼessor économique et financier par des efforts importants menés sur les plans médiatique, juridique, et de lʼaccueil, afin de rendre la place plus attirante pour les riches futurs investisseurs. Dans le même temps, le Gouvernement Princier annonce des mesures dʼaustérité budgétaire qui pourront être salutaires. Mais, cʼest là que le bât blesse ; car lʼEtat nous laisse entrevoir quʼil va réaliser des coupes claires dans le domaine culturel. Il me semble là que lʼexécutif fait fausse route, car, tout comme la monoculture en agronomie se révèle parfois catastrophique, lʼattractivité qui se déclinerait sur le mode unique de la finance peut présenter un danger. En effet, si un jour lʼintérêt de « faire de lʼargent » est plus grand ailleurs, alors on peut sʼattendre à voir partir cette clientèle fortunée, que lʼon aura momentanément attirée chez nous.

L

La richesse culturelle de Monaco Singapour, Genève, Panama, et tant dʼautres places financières dans le monde sont très compétitives et capables de nous supplanter. Il faut donc jouer sur notre originalité et utiliser nos atouts spécifiques pour retenir les riches volages. Nous avons la chance de nous démarquer des autres places financières par lʼoffre culturelle exceptionnelle que nous proposons. Il faut donc utiliser ce créneau pour fidéliser chez nous les investisseurs fortunés. En effet, la Principauté détient une richesse artistique considérable où lʼimage de la modernité a tenu un rôle privilégié au travers dʼévènements qui nʼont pas eu leur équivalent dans dʼautres pays.

MICHELE DITTLOT* Photo © CN

Lʼattractivité ne se décline pas sur un mode unique qui risquerait de mettre la culture en péril. Plutôt que de briser cet élan, poursuivons-le, pour renforcer lʼattrait du « Made in Monaco », à lʼinstar de nos princesses et de nos princes qui ont toujours porté un très grand intérêt à la culture. Témoignant un goût prononcé pour les Arts, Ils ont doté la Principauté dʼinstitutions culturelles prestigieuses, aux premiers rangs desquelles figurent : lʼOpéra, les Ballets, lʼOrchestre Philarmonique, le Printemps des Arts, le Festival International du Cirque, et tant dʼautres manifestations de renom au label « Monaco » qui élèvent notre petit Pays à un niveau artistique international. A ce propos, il faut rappeler que depuis 2003, les élus de la majorité du Conseil National ont adhéré pleinement à cette ambitieuse politique culturelle, tout en accordant aussi à la culture locale, empreinte de tradition et de modernité, la place complémentaire quʼelle mérite. La Culture ne doit pas être lʼotage de la crise La Culture est donc bien un pan incontestable de lʼattractivité de Monaco. Et, même si la Culture nʼa jamais été rentable en ce qui concerne un retour direct à lʼinvestissement, elle ne doit pas être lʼotage de la crise, parce que son impact en termes dʼimage est considérable, même sʼil nʼest pas quantifiable ! Certes, comme disait André Malraux « la culture ne sʼhérite pas, elle se conquiert », mais, sans être innée, elle

est aussi, à mon sens, lʼaffaire de tous, y compris de ceux qui manient le sabre. Il ne faut donc pas tailler uniformément et à lʼemporte pièce les lignes du budget de lʼEtat. Il faut faire des arbitrages sensés et consentis ! (*) : Conseillère nationale UNAM. Présidente de la commission culture de 2003 à 2010.

BILLET

Mais pourquoi tant de malveillance médiatique sur Monaco ? P lusieurs lecteurs se demanderont peut être pourquoi revenir sur ce sujet ? Tout simplement parce que certaines choses méritent d être dites et que toutes les analyses critiques nʼont pas selon moi été faites. Ce qui sʼest passé cet été autour de la crise financière et de la Société Générale menacée par une rumeur reprise sur twitter dʼun article bidon dʼun journaliste irresponsable, confirme objectivement ce sentiment. Il sʼagit donc ici du coup de gueule dʼun enfant du pays, journaliste professionnel, avec un but : comprendre comment fonctionnent les médias et certains journalistes. Pourquoi rappeler ces deux qualités ? Quand on propose des jugements il faut avoir une certaine crédibilité sinon une légitimité certaine. Enfant du pays- monégasque de cœur attaché à sa patrie vécue dans le respect de ses lois et lʼaffection à ses souverains, jʼai été choqué comme vous tous par un acharnement malveillant proche de la stigmatisation si souvent dénoncée pour tout et nʼimporte quoi, par ceux qui sʼy sont livrés sans retenues vis-à-vis du couple Princier et de Monaco. Peu importe finalement que les rumeurs soient complètement fausses, fondées en partie ou en totalité, ce qui est intéressant cʼest leur exploitation dans une intention de nuire. On ne parle même pas des origines locales dérisoires et consternantes. Journaliste, ancien rédacteur en chef de Rmc et dʼautres radios dans le monde, consultant en analyse de lʼactualité parfois à lʼétranger et à très haut niveau, je connais bien le milieu journalistique. Il y a deux sortes de journalistes ceux qui sʼintéressent dʼabord à lʼactualité, cʼest ce quʼon leur demande, compétence, recul et esprit critique, et ceux qui sʼintéressent surtout a eux-mêmes. Ceux-là, même ne connaissant rien à rien ou pas grand-chose, estiment que la carte de presse leur confère une sorte dʼautorité morale. La deuxième catégorie est devenue hélas au fil des années, majoritaire, le système a dérapé. Cʼest grave car ces journalistes imbus de leurs petites certitudes traitent lʼactualité en fonction de leurs préférences personnelles et comme elles sont à plus de 80% les mêmes, surtout dans les médias audiovisuels, véritables fabriques de clones, cela débouche sur une idéologie médiatique. Lʼidéologie médiatique existe et je lʼai rencontrée tout au long de ma

carrière. En quoi tout cela concerne-t-il Monaco ? Cʼest là où nous pêchons souvent par défaut dʼanalyse et de réalisme, sinon par angélisme. Monaco ne plait pas à lʼidéologie médiatique qui est normative et dogmatique. Il faut lʼaccepter pour y faire face. Elle veut que tout rentre dans son moule, aucune tête ne doit dépasser pour le bien de tous, bien sûr. Ses valeurs bien entendues indiscutables doivent être adoptées partout. Ce sont souvent de bonnes valeurs dʼailleurs, mais là nʼest pas le problème. Quand on a des spécificités et quʼon nʼest pas totalement dans le moule on déplait. On est controversé. Monaco nʼest pas une monarchie parlementaire, son identité catholique notamment autour des débats de société- avortement ou homosexualité sont lʼobjet de suspicions et dʼanimosités permanentes, sans parler de la priorité nationale ou de la sécurité. Mais le pire ce nʼest pas lʼhostilité, cʼest la désinformation par ignorance et pour se faire mousser. Quand un Christian Barbier, généralement mieux inspiré, se demande si Monaco ne doit pas logiquement disparaître, on a un cas dʼécole. Ce monsieur, fort de son statut de directeur de lʼExpress et dʼéditorialiste médiatique, se permet de rayer dʼun coup de plume une histoire de 7 siècles dont il ne connaît rien. Pourquoi ? Pour faire un mot, un “buzz” pour rester sur le devant des projecteurs, pour paraître et se faire valoir. Car là est le fond du problème, les journalistes parfois nʼinforment plus, ils communiquent sur leur ego. Notre monde de la communication est un monde de dérives, il faut le savoir et la médiatique est lʼune des pires dans une société de communication globale. Il y a dʼexcellents journalistes, de remarquables analystes, mais le système tend à confondre les histrions avec les penseurs. Il est temps de faire la différence et de comprendre comment fonctionnent les médias et pourquoi Monaco, envié, jalousé, est si souvent attaqué et diffamé. Il est temps aussi de se donner les moyens de répondre aux humeurs et aux incultes péremptoires avec des moyens dʼinformation et de communication adaptés. On est une cible trop facile quand on nʼa pas, quand on nʼa plus hélas car on avait par le passé avec RMC et TMC, les moyens de riposter pour rétablir la vérité. (P. Z.)

BILLET

7


8

La Principauté MONDANITE

Septembre 2011

le Reportage du mois

C'est le vendredi 5 août, dans le cadre de la Salle des Étoiles du Sporting Monte-Carlo que s’est déroulé le 63ème traditionnel Gala de la C

Pas de crise au Bal C

e bal 2011 était doublement attendu. Il a répondu à toutes les espérances. Le couple princier a pu donner une nouvelle fois une image d'harmonie et de bonheur, le meilleur de tous les démentis aux malveillants. Le succès du bal a démontré que le caritatif Monégasque restait une référence et que malgré la crise internationale, la générosité sous les couleurs de la Principauté se

portait mieux que jamais… C'est le vendredi 5 août, à la Salle des Étoiles du Sporting Monte-Carlo que s’est donc déroulé la 63ème édition du traditionnel Gala de la Croix-Rouge Monégasque. C’est au grand chanteur Joe Cocker qu’a été confiée la partie musicale de la soirée annulelle de l’organisation caritative, fondée en 1948 par S.A.S. le Prince Louis II. L'engagement de la Croix-Rouge

Melle Mélanie-Antoinette de Massy, S.A.S. la Princesse Stéphanie, LL.AA.SS. la Princesse Charlène et le Prince Albert II, S.A.R. la Princesse de Hanovre, Baronne Elizabeth-Ann de Massy

M. le Conseiller du Gouvernement pour l'Intérieur et Mme Paul Masseron

M. le Conseiller de Gouvernement pour les Affaires Sociales et la Santé Stéphane Valeri et une amie

Marquise Roberta Gilardi et S.E. M. Antonio Morabito, Ambassadeur d'Italie à Monaco

Monégasque n'a cessé de s'affirmer au cours des années, en s'appuyant sur les statuts qui régissent le Mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dont elle fait partie. En 2011, cette dernière a ainsi consacré 35 000 heures et plus de 600 000 euros aux secours internationaux et près de 700 000 euros à l'action sociale en Principauté et dans les communes limi-

S.A.S. la Princesse Stéphanie, LL.AA.SS. la Princesse Charlène et le Prince Albert II et S.A.R. la Princesse de Hanovre

LL.AA.SS. la Princesse Charlène et le Prince Albert II

S.E.M. le Ministre d'Etat Michel Roger, Mme Marie Pierre Gramaglia Conseiller du Gouvernement chargé du Département, de l'Equipement, de l'Environnement et de l'Urbanisme et M. Marco Piccinini, Conseiller du Gouvernement pour les Finances et l'Economie

M. le Maire de Monaco et Mme Georges Marsan

M. le Directeur Général du Groupe Monte-Carlo SBM et Mme Bernard Lambert


Septembre 2011

La Principauté

le Reportage du mois

Croix-Rouge Monégasque. Le couple princier a pu donner une nouvelle fois une image d'harmonie et de bonheur, le meilleur de tous les démentis aux malveillants

de la Croix Rouge... trophes. Ces fonds, récoltés sous forme de dons et de legs, sont en partie constitués par la générosité exprimée lors du gala annuel. Pour cette 63ème édition, les convives ont été transportés dans une Salle des Etoiles parée de milliers de fleurs aux couleurs chatoyantes. De somptueuses compositions florales ornées de 5 000 roses et 3 000 hortensias mais aussi d'amaranthes, de crêtes de coq, d'arums,

de cotinus et de lierre couleur or, ordonnés dans de superbes vases Médicis. Le quatuor à cordes des solistes de Monte-Carlo a accueilli les invités dès leur arrivée. Puis, place au Sporting Orchestra featuring Ty Stephens qui a animé en musique le dîner et l'avant-concert de la vedette de la soirée, Joe Cocker. Le “Veronica Martell Band” a perpétué quant à lui cette belle ambiance festive. Shirley Bassey, a souhaité la bien-

venue aux hôtes de ce prestigieux Gala avant que Sandrine Quétier ne procède au tirage au sort de la tombola dotée de lots de rêve. L’oeuvre d’art traditionnellement offerte à la Croix-Rouge Monégasque afin de soutenir son action humanitaire était signée cette année par Peter Wuthrich et s’intitule «Collection Mondo». Un magnifique feu d'artifice a mis un point final à ce rendez-vous toujours exceptionnel.

Melle Sandrine Quétier, M. Jacques-Olivier Chauvin: Vice President Europe, Russia and CIS Van Cleef and Arpels, Mme Florence Masurel Europe Director Van Cleef and Arpels

Dame Shirley Bassey

Joe Cocker

Ouverture du bal par LL.AA.SS. la Princesse Charlène et le Prince Albert II

LL.AA.SS.

le Prince et la Princesse de Monaco Photo © Luc Bassompierre / Realis

9


10 La Principauté

Entreprises & Travail

Septembre 2011

HOTELLERIE • Après de longues années d’incompréhension patronat et syndicats se sont enfin mis à table pour trouver une solution consensuelle

Accord historique sur l’indemnité Le document officiellement signé le 15 juillet est devenu applicable depuis le 1er juillet à la satisfaction des deux parties PAR PIERRE-YVES

près de longues années d’incompréhension et d’interprétation différente de l’article 20 (1) de la convention de 1968 concernant «l’indemnité de nourriture», après 3 décisions de justice allant dans le sens des salariés (2), les partenaires sociaux se sont mis à table, comme le souhaitait le Gouvernement Princier, qui l’a fait savoir aux principaux dirigeants hôteliers, afin d’éviter un grave conflit social, qui semblait inéluctable et lourd de conséquences pour la saison estivale. A la table des négociations, avec au bout du dialogue un accord, officiellement signé le 15 juillet (3). Aujourd’hui la situation est éclaircie, l’indemnité de nourriture est calculée sur la base de 30 jours/mois et non plus - selon les établissements - entre 22 et 26 jours/mois, et l’accord est applicable depuis le 1er juillet dernier. Cela coûte cher au patronat de l’hôtellerie, un peu plus d’une dizaine de millions d’euros, à régler sur 3 ans. Mais somme toute, il s’agit donc d’arriérés ! Un accord raisonnable et… historique.

A

(1)

« Article 20 – Nourriture Les parties décideront, lors de la conclusion des contrats individuels de travail si le régime de travail comporte ou non la nourriture et le logement (…) Les employés nourris auront la faculté, soit de venir prendre leur repas pendant le repos hebdomadaire et les congés payés, soit de recevoir l’indemnité compensatrice correspondante. Ils devront choisir l’une ou l’autre option au début du congé ou au début du mois pour les repos hebdomadaires (…) »

(2) TRIBUNAL DU TRAVAIL: en audience du 22 Janvier 2009. TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE, du 27 Mai 2010. COUR DE REVISION par arrêt du 28 Février 2011

REICHENECKER

INTERVIEW

“Il nous a permis de reprendre le dialogue social”

Photo © DR

Photo © DR

Alberte Escande (Présidente AIHM) Comment qualifiez-vous cet accord ? Alberte Escande : “Les mots pour qualifier un accord sont toujours difficiles, cʼest un peu comme un traitement médical avec deux pilules. Lʼune doit soigner lʼéconomie de lʼentreprise, et lʼautre doit sʼemployer a faire respecter lʼadhésion de lʼentreprise à une convention collective, qui date de 1968, avec certains articles qui ne correspondent plus au fonctionnement de notre industrie. Les points de vue restent parfois éloignés, mais les bases du dialogue ont été posées. Des concessions ont été faites côté Patronal et Syndical, cet accord nous a permis de reprendre le dialogue social, avec lʼobjectif dʼétablir des liens constructifs pour lʼavenir de notre profession”. Que représente, notamment financièrement cet accord pour les établissements concernés ? A.E : “Lʼindemnité nourriture sera versée pour tous les jours du mois de présence ou de repos. Le versement sera effectué sur la base de 30 jours par mois. Tous les établissements nʼappliquent pas le même nombre de repas, donc il mʼest difficile aujourdʼhui de parler du coût financier par établissements concernés. Néanmoins, économiquement les investissements dʼamélioration du produit seront certainement reportés”. Quels dossiers en cours pour lʼavenir, faut-il revoir la convention collective ? A.E : “Oui effectivement cʼest indispensable, il nous faut revoir la convention collective, nous devons la moderniser avec des textes adaptés à nos modes de fonctionnalité actuels. Pour le futur nous devons montrer une image positive de notre profession, cʼest un travail de fond, un projet dʼentreprise fédérateur que nous devons mener avec nos partenaires sociaux. Cʼest un engagement que nous avons pris lors de nos échanges avec le Syndicat des Cuisiniers et Pâtissiers de Monaco”. (P.Y.R.)

(3)

- Application au 1er juillet 2011, l’indemnité de nourriture sera versée pour tous les jours du mois de présence ou de repos. Le versement sera effectué sur la base de 30 jours par mois, et deux repas par jour (201.60€). - Rappel sera égal à 50% du total de l’indemnité de nourriture journalière, calculée selon le tarif de l’époque concernée – actuellement 6.72€ - multipliée par le nombre de jours de repos écoulés depuis l’engagement (dans la limite de cinq ans). - Ce rappel transactionnel sera versé en trois versements : - à concurrence de [_20_]% avec la paie de novembre 2011, - à concurrence de [_40_]% avec la paie de novembre 2012, - à concurrence de [_40_]% avec la paie de novembre 2013. - L’entreprise proposera à chaque salarié concerné une lettre lui indiquant le montant transactionnel offert et les échéances de versement.

* Les anciens salariés de l’industrie hôtelière de Monaco, s’ils en font la demande auprès de l’entreprise qui les employait, pourront bénéficier d’un rappel transactionnel identique au titre de la prime de nourriture. Signataires : L’Association des Industries Hôtelières Monégasques (AIHM) ; Syndicat des employés des hôtels, cafés, restaurants de Monaco ; Syndicat des cuisiniers et pâtissiers de Monaco.

ECHOS • ECHOS • ECHOS • ECHOS • A méditer pour la rentrée : URGENT !!!! Cherche un électricien pour rétablir le courant entre les gens qui ne se parlent plus... + un opticien pour changer le regard des gens… + un artiste pour dessiner un sourire sur tous les visages tristes... + un maçon pour rebâtir la paix… et un professeur de maths pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres !!! Y en a vraiment besoin ! (anonyme sur le net) • Bouchon qui sʼen dédit ! Un nouvel établissement de restauration doit prendre la place du Black Diamond, avenue Princesse Grace, à lʼautomne. Il sʼappellera « Bouchon ». Ce sera un restaurant façon bistrot parisien ! Pourtant le « bouchon » - tout le monde le sait - est un restaurant typique lyonnais ! Le concepteur de ce nouvel établissement a-t-il confondu la capitale des Gaules avec la capitale de France ? • Le syndicat des cadres et employés du Sun Casino répond à lʼopération de communication menée par la fédé patronale entre octobre 2010 et avril 2011. Le fameux questionnaire adressé par la FPM aux salariés, et qui avait fait du « bruit » (voir La Principauté n°95, mai 2011). La réponse du syndicat tient en… 50 pages dans lesquelles est analysé, décortiqué, commenté le sondage en question… et plus encore. Sans compter les annexes. Un travail important qui conclut à lʼintention de la FPM, « quel dommage que votre démonstration ne constitue en fait quʼun plaidoyer pro-domo… ». • Le département des Relations Extérieures vient dʼêtre récemment alerté par la direction de la Sûreté Publique de la situation complexe que rencontrent certains jeunes mineurs monégasques ou résidant à Monaco pour voyager à lʼétranger. Rappel : pour le voyage à lʼétranger dʼun mineur, les parents doivent munir leur enfant : du passeport de ce dernier et/ou dʼune "attestation de sortie du territoire" ainsi que dʼune "déclaration sur lʼhonneur", en langue anglaise, qui peut être exigée par certaines compagnies aériennes (P.Y.R.) lors de lʼenregistrement à lʼaéroport.

INTERVIEW

“Une avancée importante pour les salariés”

Photo © DR

Messy (Secrétaire général du syndicat des cuisiniers, pâtissiers, tabliers bleus de Monaco) Jean-Pierre Comment qualifiez-vous cet accord ? Jean-Pierre Messy : “Cet accord représente une avancée historique pour les salariés des Hôtel, Cafés, Restaurants de Monaco. Nous nous confrontions depuis de nombreuses années à un refus dogmatique des établissements qui interprétaient depuis plus de 40 ans à leur avantage lʼarticle 20 de la convention collective. Il a fallu quand même trois décisions de justice et une menace de mobilisation des salariés pour avoir cet accord”. Que représente, notamment financièrement, cet accord pour les salariés ? Comment en contrôler l'application ? J-P.M : “Concrètement à partir du 1 juillet 2011 les salariés vont bénéficier dʼune augmentation de leur indemnité nourriture afin dʼarriver à 201,60€ par mois. Dans un second temps, à partir de début décembre 2011, la restitution par rétroactivité dʼune partie de la somme qui leur a été détournée ces 5 dernières années. Les personnes ayant quitté leur emploi, devront faire la démarche individuellement auprès des différents employeurs. Ils trouveront à cet effet une lettre type sur le site : http://www.hotelleriedemonaco.info/ . Les représentants des salariés et patronaux sont là, pour prendre des décisions et conclure des accords pour leur secteur dʼactivité. Les attributions de la Direction du travail sont : l'application, le contrôle et la protection des travailleurs de Monaco et non pas seulement de la délivrance des autorisations d'embauches et des permis de travail”. Quels dossiers en cours pour l'avenir ? Faut-il revoir la convention de 1968 ? J-P.M : “Depuis la médiatisation de la baisse de la TVA sur la restauration et faute dʼun accord global à Monaco sur la redistribution de ce cadeau fiscal pour les entreprises, une prise de conscience sʼest développée chez les salariés : il existe des lois du travail et une Convention Collective ! De plus en plus de salariés viennent nous voir afin de se renseigner et témoigner des problèmes quʼils rencontrent (Absence de grilles de salaire, Travail non déclaré, intérims et extras à lʼannée, roulement du personnel, défiscalisation des heures supplémentaires …..) et la liste est longue. Depuis plusieurs années, on nous rappelle que notre Convention Collective à seulement 40 ans mais est vieille et nʼest plus dʼactualité. Du fait que le nombre de salariés a explosé depuis plusieurs années, actuellement plus de 7500, dans un secteur dʼactivité en manque chronique de personnel qualifié et souvent non qualifié, nous devons travailler afin de rendre plus attractives les professions de lʼhôtellerie et restauration qui pendant de nombreuses années sont restées à lʼabandon social. (P.Y.R.)


Septembre 2011

La Principauté

Economie & Finance

ECONOMIE • Les salariés de l’entreprise phare de la Principauté et les supporters de l’équipe de foot locale partagent le même mécontentement

SBM-ASM : solutions à trouver Le changement semble s’imposer pour équilibrer les deux societés et leur permettre un nouveau bond en avant PAR

ALAN PARKER-JONES

our un monégasque salarié de la SBM et supporter de l’ASM les perspectives ne sont pas particulièrement radieuses ni même sereines. L’un d’eux confiait avec un certain humour que les deux sociétés méritaient la formule cruelle de «l’aveugle soutenant le paralytique».

P

Ce n’est certes pas très “fair-play”, mais pas totalement gratuit ou faux. Si la SBM n’est pas complétement aveugle, on peut dire que sa vision de l’avenir reste pour le moins très floue. Quand à l’ASM, si elle n’est pas paralytique, elle n’est pas avec sa descente en ligue 2 particulièrement «en jambe». Quand on rajoute à ce portrait le soutien financier important, même indirect de la SBM à l’ASM, on se dit que si l’image est cruelle elle n’est certes pas dénuée de tout fondement. D’ailleurs ce jugement reflète largement l’état d’esprit de nombreux monégasques, notamment des élus toutes tendances politiques confondues. Une subvention très importante de la SBM au regard de sa situation financière et des résultats du club a peu de chance de passer cette fois dans le prochain budget. On voit mal les partisans rigides des rigueurs et coupes claires fermer les yeux sur une procédure contestable et maintenant difficilement défendable. La SBM et l’ASM ne vont pas bien et cela va au-delà de la situation propre des deux sociétés. Cela concerne l’intérêt général. La SBM est la société emblématique de la Principauté où elle joue un rôle sociétal qui dépasse ses objectifs d’entreprise. De la même manière l’ASM participe à l’image internationale de Monaco. Les difficultés de l'une et de l'autre menacent les équilibres sociaux et la mobilisation des énergies. Il s’agit pour l’une comme pour l’autre de revenir au premier plan des fiertés monégasques. Pour la SBM cela se fera par une vision d’avenir au-delà de l’exploitation de la niche hôtelière. Pour l’ASM cela se fera par une nouvelle passion de gagner après un an en ligue 2, au delà des mercenaires recrutés à prix d’or.

Commentant la baisse du chiffre d’affaires de la Société des bains de mer pour l’exercice 2010-2011, le président du conseil d’administration Jean-Luc Biamonti n’a pas caché la réalité. « Les résultats sont très mauvais », a-t-il déclaré. Le résultat net du groupe se solde par un déficit de 17,3 millions d’euros. Pour comparaison, à la clôture de l’exercice précédent, les comptes étaient à l’équilibre (+1,1 million). « C’était un exercice très difficile. La baisse d’activité des jeux (-14 %) a impacté le résultat. Les jeux de table ont beaucoup souffert (-23 %), les machines se sont mieux comportées (-6 %) ». Certes depuis il y a eu un mieux touristique mais aussi la nouvelle crise de l’été. Monaco, septuple champion de France, finaliste de la Coupe des Coupes en 1992 et de la Ligue des Champions en 2004, a quitté le paysage de la L1, où il était ancré depuis 1977. Or le club n'a de sens qu'en ligue 1, et même en coupes européennes. Il est dans l’obligation d'être parmi les meilleurs pour justifier son existence dans un championnat… étranger. Son avenir dépend des décisions du Prince. L’ASM va-t-elle tendre vers un modèle plus économique grâce à son excellent centre de formation ? Certains l’espèrent, mais savent qu’il faudra malgré tout des investisseurs qui rendraient notamment le club indépendant de la subvention exceptionnelle accordée chaque année depuis 2008 par la SBM. Vous voyez qu’on y revient. Deux investisseurs établis en principauté seraient intéressés, un Anglais et un Russe….. D’autres pourraient se présenter dont les… qataris déjà impliqué dans l’image immobilière de Monaco à l’étranger et dont on connaît les ambitions sportives – l’acquisition du PSG en est la preuve -. La liste n’est pas close. Le Prince peut vouloir garder l’identité monégasque de l’ASM en modifiant l’organigramme du club et son recrutement. Il peut aussi choisir un investisseur étranger ou plusieurs. Ce serait un vrai changement de politique. Mais à dire vrai le changement parait s’imposer pour équilibrer la SBM comme l’ASM et leur permettre un nouveau bond en avant pour la prospérité et la fierté monégasque. Leur avenir ne peut plus attendre. Photos © DR

11


12 La Principauté

Septembre 2011

Art & Culture

MUSIQUE • La légendaire chanteuse folk américaine en concert à Monaco le 4 octobre prochain

Back in the Sixties au Grimaldi Forum PAR

P. Y. REICHENECKER

es nombreux Photo © HZ fans de Joan Baez peuvent se réjouir. Lʼicône du protest-song sera sur la scène de la salle des Princes au Grimaldi Forum le mardi 4 octobre, à 20h. Joan Baez symbolise à elle seule toute une génération d'artistes politiquement engagés. Aux côtés d'artistes comme Bob Dylan, elle a fait du folk un moyen d'exprimer sa critique sociale. Pendant cinq décennies, en tant que chanteuse, activiste, et ambassadrice de bonne volonté, Joan Baez a toujours chanté avec le même état d'esprit. Woodstock, les manifs contre la guerre au Vietnam, la marche pour les droits civiques sur Washington… son engagement aussi pour la libération dʼIngrid Betancourt. Ou encore un grand concert le 24 décembre 1980 sur le parvis de Notre-Dame de Paris -25 000 spectateurs-, avec pour final Blowin' in the Wind repris par les orgues et les cloches de la cathédrale, dédié aux enfants du monde, concert gratuit dont les droits de retransmission et les films sont allés à trois organismes différents. La « Reine du Folk » est aussi la conscience dʼune génération. A 70 ans, ses concerts sont toujours un événement. Ne ratez pas le rendez-vous. Retour sur les sixties également avec Richard Lord, le 10 septembre dans la Salle des Etoiles au Sporting. Richard est un enfant de Monaco – Richard Cavassuto de son nom civil. Souvenez-vous de son groupe de copains dʼici dans les années 60, les « Outlaws », et des musiques des Beatles, of course. Devenu Richard Lord, président dʼAbbey Road international – le mythique studio des 4 de Liverpool – il a composé plus de 200 titres, parmi lesquels Everybodyʼs loved a first time, et un gold record en 1973 avec la chanson sur le Monte Carlo Rally. Ce concert est aussi un anniversaire : « 64 »… comme autant de bougies pour le toujours jeune chanteur qui sera sur scène avec tous ses amis musiciens. Il racontera 40 ans de "Richard Lord" et d'enregistrements aux fameux studios ABBEY ROAD !

L

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

I

ls usaient du pinceau mais aussi de la plume. Ils peignaient avec talent, mais ils écrivaient également et avec bien souvent le même talent, entrain, doute et passion. En reproduisant, dans une édition exceptionnelle, plus de cent lettres d'artistes, cet ouvrage invite le lecteur dans l'intimité de ces vrais génies qui ont révolutionné l'histoire de l'art. Des déclarations amoureuses de Géricault aux élucubrations de Dali, en passant par les aventures exotiques de Delacroix ou les espoirs déçus de Van Gogh, ces correspondances révèlent des personnalités hors du commun, des amitiés, des amours fiévreuses et de riches moments d'émulation intellectuelle. Cette anthologie, issue du Musée des lettres et manuscrits, présentée par un collectif de connaisseurs est illustrée par les œuvres mêmes que les artistes évoquent dans leur correspondance. Mais elle fait avant toute chose découvrir leurs éclairs littéraires, tantôt brillants, tantôt lyriques, joyeux, tristes, toujours sincères. _______________________________________ « Des Lettres et des peintres » (Ed Musée des Lettres et des manuscrits)

P

réfacé par Henry Chalfant, photographe et éditeur New yorkais de la fameuse revue de référence « Subway Art », ce très précieux ouvrage accompagne l’Exposition du Grimaldi Forum, 500 toiles et dessins préparatoires, superbement accrochée aux cimaises de l’Espace Diaghilev, illustrant magistralement ce qu’est exactement « L’Art du Graffiti » né il y a 40 ans, baptisé en Principauté au cours de l’été 2011 par son mécène A.D. Gallizia le « Pressionnisme » accédant ainsi au monde de l’art avec le noble statut de « Mouvement ». Dans ce livre-souvenir (catalogue serait une insulte !) sont présents les pionniers « survivants » (qui frisent la soixantaine aujourd’hui !), les grands absents dont un des plus doués Rammel-zee, (disparu récemment), et la jeune génération à travers une collection venue du monde entier. _______________________________________ « L’Art de Graffiti - 40 ans de Pressionnisme » - AlainDominique Gallizia - Photographies Pierre Guillen (Ed. A-D. Gallizzia)

A

l’occasion du 20e anniversaire de la disparition du « Hussard » Antoine Blondin, La Table Ronde (éditeur de l’œuvre de l’écrivain) vient de rééditer en un seul volume deux romans majeurs de l’auteur de l’inoubliable « Monsieur Jadis », 1970 (son dernier roman) : « L'Humeur vagabonde » (1955), roman à propos duquel Robert Kemp écrira dans Les nouvelles Littéraires : « C’est un joli conte qui a des parfums d’autrefois et des aigreurs d’aujourd’hui », et « Un Singe en hiver » (Prix Interallié 1959), l’émotion est grande devant le fac-similé du découpage du livre, écrit de la main de l’écrivain... Porté à l’écran par Henri Verneuil, dialogues de Michel Audiard, avec le duo Belmondo-Gabin, le film est entré dans l’anthologie du 7e Art... Les deux romans sont accompagnés d'un livret de photos, d'articles de journaux de l'époque... Un bel hommage au trublion des Lettres qui avait rebaptisé ses « notes de frais », à « L’Equipe » : « verres de contact... » _______________________________________ « Antoine Blondin - L’humeur vagabonde - Un singe en Hiver » - (Ed. de la Table Ronde)

EXPO • “Graffiti Issue” à la Galerie L’Entrepôt du 13 Septembre au 4 Octobre

LIVRE • La nouvelle collection “Une heure à lire” des Editions Baie des Anges

Artistes du “Street Art”

Textes courts à emporter!

la rentrée LʼEntrepôt (qui a fêté ses 2 ans dʼexistence le 25 août) présente «Graffiti Issue» avec plus de 20 artistes proposés par Anthony Alberti. A lʼheure où lʼon célèbre, le 40éme anniversaire du Graffiti, cette exposition donne lʼopportunité à plus de 20 artistes de partager leur univers et leur passion commune: le street-art. Cet art est devenu leur véritable mode de vie. Au fil du temps, chacun a forgé sa propre vision, multipliant les expériences et les techniques. Mouvement Urbain, de la rue à la galerie, ils vous ouvrent chacun les portes de leur «GRAFFITI ISSUE». Vaporisation colorée en suspend dans lʼair, arrêt sur image: à la rencontre dʼun mouvement dʼidentification sans limite. Des performances seront réalisées les vendredis 16, 23 et 30 à partir de 15h30 en direct à la galerie.

A

“Graffiti Issue” - Galerie L’Entrepôt - 22, rue de Millo. Du 13 Septembre au 4 Octobre

ne nouvelle collection pour la maison d'édition Baie des Anges : "Une heure à lire ". Il s'agit de textes courts, environ 120 pages en format 14x21, 5 cm, à emporter dans sa poche ou son sac à dos, des livres pour vous accompagner, en voyage, en vacances, ou à des moments de solitude, pour ne pas "bronzer idiot" comme on dit... Directrice de la collection : Marie-Hélène Carbonel, Professeur de lettres hispaniques et de civilisation espagnole, spécialisée dans la recherche sur le Roman espagnol du XXe siècle, au sein du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice. On lui doit déjà, entre autres, des biographies de la Belle Otéro, de Suzy Solidor ou encore de la mariée en noir, Consuelo de SaintExupéry ! Marie-Hélène Carbonel signe le premier volume de la nouvelle collection : « Front de Mer, Petites Histoires de Contretemps et Malentendus », 12 nouvelles courtes autour d'un thème commun: «la mer » « l'amour » « le rire » «la passion » et d'une treizième nouvelle, plus longue intitulée Front de Mer qui conte le retour sur les terres algériennes d'une jeune femme niçoise d'adoption… Marie-Hélène Carbonel est née à Oran, ce qui explique sans doute le titre de ce recueil “Front de Mer, sans doute réminiscence avec ma naissance en terre Algérienne". Quant à la philosophie de la collection “1h à lire”, Marie-Hélène Carbonel la peint en une phrase : « Voilà comment, avec des embruns au visage, des larmes salées, ou un rire amer, on peut passer sans ennui, j'aime à le penser, un temps à lire, volé au temps ».

U

“Front de Mer”, Editions Baie des Anges - 96 pages - Prix : 12,00 euros



14 La Principauté

HUMANITAIRE • Sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II en soutien à l’Ordre de Malte

Un Bal de l’Etè multicolore... PAR LISA

lacé sous le Haut Patronage de S.A.S. Le Prince Albert II de Monaco pour soutenir lʼOrdre de Malte monégasque et organisé avec le soutien dʼun vaste Comité International, le «Bal de lʼEté» a ouvert, cette année encore, la belle saison en Principauté. Lʼévénement sʼest déroulé les 17-18-19 juin derniers rassemblant venus des 4 coins du monde plus de 600 invités triés sur le volet pour «Un Bal aux couleurs du Monde » qui est devenu au fil des années un véritable must du calendrier international. Après ʻOut of Africaʼ, ʻIndian Summer Nightʼ, ʻO Tahiti Eʼ ou ʻJungle Feverʼ, cʼest le thème « Animal Planet » qui a été choisi pour cette 16e édition. Le « Bal de lʼEté » se veut de plus en plus engagé soutenant les grandes causes et ceux que le destin a le moins favorisé.

P

Hommage aux défenseurs des animaux Les derniers grands félins ont été placés au cœur de lʼévénement car leur combat est le symbole de tous les autres démontrant lʼinexorable disparition de lʼhabitat, des ressources et de la biodiversité sur cette Planète. Lʼévénement a rendu hommage aux pionniers qui ont été des modèles dʼengagement dont certains au péril de leur vie comme Diane Fossey, George Adamson ou Raphael Matta dont le combat reste hélas encore aujourdʼhui et plus que jamais dʼune brulante actualité.

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Edité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

“ Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Projet graphique PDC Milano Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 26.400 exemplaires

Copyright © 2011 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

Septembre 2011

l’Actualité l’

ARQUETTE

Regarder disparaître les tigres, les lions et les autres grands félins sans rien faire cʼest aller sûrement vers notre propre disparition. Lʼêtre humain aurait-il la folie de penser quʼil survivra comme seul grand prédateur sur cette Terre ? Quel est le futur de plus de 6 Milliards dʼêtres humains avides et sans conscience et qui ne sont même plus capables dʼêtre les « gardiens du temple » qui est notre terre à tous ?

Photo © DR

Nous sommes tous responsables envers la nature Notre toute puissance ne va pas aujourdʼhui sans responsabilité. « La Terre produit assez de ressources pour les besoins de tous mais pas assez pour lʼavidité de certains » (Gandhi). Tout est lié et fragile. Il est temps dʼagir. Tel était le message de ce Bal de lʼEté Animal Planet !Une soirée pleine de sens et de vie avec une vraie touche de folie menée tambours battant par le Groupe Glam-Rock anglais Legion of Many et le DJ Ariel Wizman sans pareil pour enflammer les plus belles soirées jusquʼau bout de la nuit … Et un bal richement doté par les plus belles maisons telles que les parfums Lalique et Cartier, les produits de soins Natura Brasil, les chocolats et dragées de Turquie Divan, les eaux minérales Kestane Su, les maquillages Rouge Baiser, les Roses dʼEquateur Nevado Roses … Photo en haut : la princesse Shaza Rahhal-Murphy (Soudan), membre du Comité International

CURIOSITE

Casse au Casino... !

ue sʼest-il Photos © Autogespot passé fin juillet devant les marches du Casino de Monaco ? Comment cette jeune femme blonde, au volant dʼun cabriolet Bentley, a-t-elle pu emboutir une Mercedes class S, puis une Ferrari F430, laquelle a été projetée contre une Rolls Phantom. Sans compter une Aston-Martin Rapide et une Porsche 911 également froissées ! En tout pour près dʼun million dʼeuros de châssis exceptionnels enchevêtrés sous les regards de badauds esbaudis ! Ce qui sʼest traduit sous la plume dʼun confrère anglais, à lʼhumour so british, par : « I know there's a joke here, but I can't settle on a start. "Three blondes drive into a Ferrari...» « What do you get when you cross three blondes and $1.1 million in exotic cars?" Or then there's the Monaco angle: "Gee, demolition derbies in Monaco are different ».

Q

CURIOSITE

MONACO EN BREF

Deux faucons remis en liberté au col de Vence fin juillet. Organisée par la LPO, l'opération a permis au maire Régis Lebigre, dans le cadre symbolique du Domaine Saint Martin surplombant la ville de Vence, de remettre en liberté deux jeunes rapaces. L'occasion également de formaliser le partenariat entre la ville et la LPO qui a désormais son siège départemental à Vence. Véritable « vitrine » du CHPG, le Service des Urgences accueille chaque année plus de 35.000 patients, dont une importante partie ne maîtrise pas le français. Ils pourront désormais être accueillis en langue anglaise, italienne, allemande, espagnole, et même iranienne, par trois hôtesses d’accueil interprètes. Cette innovation fait du CHPG le seul établissement à Monaco et en France à proposer cette prestation de traduction. A l’occasion du mariage princier, la Compagnie des Autobus de Monaco a mis en service le premier de ses bus hybrides « diester/électrique », pour une réduction de 40 % des émissions fossiles par rapport à un bus conventionnel roulant au gazole pur. Placé sous le Haut Patronage de S.A.S le Prince Albert II, MonacoPhil 2011 se déroulera du 2 au 4 décembre sur les Terrasses de Fontvieille. Evénement philatélique international, MonacoPhil proposera une exposition de 100 raretés mondiales provenant de collections mondialement réputées. Parallèlement à la manifestation commerciale qui accueillera administrations postales et négociants internationaux, une exposition collective sera consacrée à la philatélie du Royaume-Uni et de ses anciennes colonies. La Fondation Prince Albert II de Monaco a réuni en début d’été les 27 entreprises pilotes et les partenaires de l’initiative « Monaco s’engage contre la déforestation ». Ces 27 entreprises pilotes se sont réunies pour la signature de la Charte sur le Bois en Principauté. Ces entreprises se sont ainsi engagées à adopter une attitude vertueuse dans l’utilisation et la gestion de bois certifiés et durables dans le cadre de leurs activités. C’est grâce à la participation de tous que ce projet pourra faire à terme de Monaco, un pays exemplaire et responsable dans la lutte contre la déforestation. Le Service de l’Aviation Civile accrédité par l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne. Concrètement, les compagnies monégasques vont pouvoir demander désormais, via le Service de l’Aviation Civile un agrément européen pour l’entretien non seulement de leurs aéronefs, mais aussi de tout aéronef immatriculé en Europe, ce qui n’était pas le cas jusque là, l’agrément se limitant pour ces compagnies aux aéronefs immatriculés en Principauté. L’association/école Mediterranice propose pour la rentrée 2011, dès septembre, 5 cours de BD hebdomadaires répartis sur la région Niçoise, les mardis, mercredis et jeudis. Les cours proposent : l’initiation au dessin académique, la création de planches, ateliers d’écriture, survol de l’histoire de la BD. En résumé, toutes les étapes pour fabriquer une BD de grande qualité. Renseignements par mail : mediterranicebd@gmail.com Offerte par le Président Nicolas Sarkozy au Prince Albert II et la Princesse Charlene à l’occasion de leur mariage, cette maquette du « Pourquoi-pas IV » est le quatrième navire baptisé de ce nom par le commandant Jean-Baptiste Charcot (18671936), médecin, marin océanographe et explorateur des zones polaires, surnommé le « gentleman polaire ». Un bâtiment mythique qui rappelle le lien indéfectible qui unit la Principauté de Monaco et les océans, à découvrir au Musée océanographique de Monaco dans la cadre de l’exposition « l’Histoire du Mariage Princier », jusqu’au 22 novembre 2011. Cinq jours de compétition, 433 km de spéciales et le retour de la "nuit du Turini" dans le WRC : l'ACM a vu grand pour l'édition 2012. Un véritable retour aux sources pour l’épreuve monégasque. Bien sûr, à cette date, le découpage du parcours n'est pas encore définitif, car il dépend des autorisations administratives sur le territoire français. Mais les grandes lignes de la 80e édition du Rallye Monte-Carlo (que nous avions annoncées dans notre édition précédente) sont confirmées. Les fédérations monégasque et française de cyclisme ont signé, début août, un protocole d’accord permettant notamment à des coureurs de nationalité monégasque d'être inclus dans des sélections qui disputent des épreuves officielles françaises. En fait, il s’agissait de réactualiser le précédent protocole, signé en 1985. Il s’en passe des choses en un quart de siècle. Depuis, les diverses règlementations de l'Union Cycliste Internationale (UCI) de la FFC et de la FMC ont beaucoup changé. Ce nouveau document les prend en compte. L’Office des Emissions de TimbresPoste de la Principauté de Monaco procédera le 28 septembre 2011 à la mise en vente des timbres suivants : 0,75€ – SEPAC (photo) ; 1,45€ – 150 ANS DE LA NAISSANCE DE GEORGES MELIES ; 2,78€ – 50 ANS DU 1er VOYAGE DE L’HOMME DANS L’ESPACE. Ces timbres seront en vente à l’Office des Emissions de Timbres-Poste, au Musée des Timbres et des Monnaies, dans les bureaux de poste et les guichets philatéliques de la Principauté, auprès des négociants monégasques en philatélie ainsi que dans certains bureaux philatéliques français. Ils seront proposés aux abonnés et clients, conjointement aux autres valeurs du programme philatélique de la deuxième partie 2011.

La photographie du mois

Septembre, c’est la rentrée scolaire… bonne année les enfants ! Photo © DR


Septembre 2011

La Principauté

le Sport

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 8, actes 8 et 9 : l’Alsacien signe un nouvel accord avec l’écurie française

Loeb rempile pour 2 saisons PAR ALAN PARKER-JONES

n craignait que la série ne sʼarrête à la fin de cette huitième saison. Heureusement il nʼen sera rien. Lʼacteur titre a accepté de rempiler pour deux saisons supplémentaires. LʼAlsacien a trouvé un accord avec le producteur…, pardon, avec Citroën. Pilote de la marque depuis 2001, Loeb, 37 ans, continuera donc l'aventure Citroën avec à ses côtés son fidèle copilote monégasque Daniel Elena, avec lequel il a déjà remporté 66 victoires en WRC, la dernière en Finlande fin juillet. Le tandem sera, sauf accident, au départ du Rallye Monte-Carlo en janvier prochain. “Son image et la nôtre sont aujourd'hui fortement liées”, a expliqué Frédéric Banzet, directeur général de Citroën. “Il incarne l'audace, la sportivité, l'esprit de compétition, des valeurs qui nous sont chères. Nous sommes fiers de sa fidélité à Citroën et qu'il poursuive sa carrière avec l'équipe qui l'a porté depuis ses débuts”. Mais la rivalité entre les deux Seb nʼa jamais été aussi exacerbée ! Dʼoù cette question : Quel avenir pour Ogier en 2012 ? Citroën encore, ou bien…. ?

O

Citroën au top Les courses se suivent et se ressemblent. Citroën devant, les autres derrière ! Au cœur des forêts et des lacs de Finlande, Sébastien Loeb a remporté en juillet lʼune de ses plus belles victoires. Ce deuxième succès de lʼAlsacien volant en terre finlandaise a définitivement marqué la fin du monopôle des pilotes scandinaves dans ce rallye. En Allemagne, au milieu des vignobles, cʼest Sébastien Ogier qui a vendangé. Malgré les consignes dʼéquipe pour geler la situation – Loeb devant

Photos ©Panoramicom

Ogier -, ce dernier a profité dʼune crevaison de lʼAlsacien pour sʼimposer brillamment. Le Gapençais, qui signe ainsi sa première victoire en Allemagne et la sixième de sa carrière en WRC, figure dorénavant en deuxième position au classement provisoire du Championnat du monde, derrière Sébastien Loeb. Le succès d'Ogier permet en outre à Citroën de devenir la marque comptant le plus de victoires (78) dans l'histoire du Championnat du monde des rallyes. La firme française est également largement installée en tête du Championnat du monde des constructeurs. Le flop de Ford et lʼarrivée des Mini Battu en Finlande, en déroute en Allemagne, Ford a connu un sale été. A lʼinstar de la voiture de Latvala, plantée dans un sous bois lors de la deuxième étape sur les routes allemandes. Crevaisons multiples pour Hirvonen, problèmes mécaniques, rien nʼa été épargné aux pilotes Ford. Dani Sordo troisième en Allemagne à 1ʼ55 » dʼOgier et offre à Mini son premier podium depuis le retour de la marque dans la discipline. Un superbe résultat qui aurait pu être

encore plus probant si Chris Meeke nʼavait pas été victime dʼun problème moteur dans lʼavant dernière spéciale, alors quʼil pointait en sixième position. Prochains épisodes : Australie du 8 au 11 septembre, France du 29 septembre au 2 octobre.

LA SITUATION

Classement après 9 manches Pilotes 1. S. Loeb 192 pts 2. S. Ogier 167 pts 3. M. Hirvonen 156 pts 4. J. Latvala 96 pts 5. P. Solberg 94 pts 6. M. Østberg 56 pts 7. M. Wilson 40 pts 8. K. Raikkonen 34 pts 9. H. Solberg 32 pts 10. D. Sordo 20 pts Constructeurs 1. CITROEN WRT 333 pts 2. FORD WRT 242 pts 3. FORD STOBART 105 pts 4. CITROEN SOLB. 83 pts 5. CITROEN RAIKK. 48 pts

LA SITUATION La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Formulaire dʼabonnement Je souhaite souscrire un abonnement à La Principauté pendant : 1 an (soit 11 numéros) € 20 * 2 ans (soit 22 numéros) € 40 * 3 ans (soit 33 numéros) € 60 * 5 ans (soit 55 numéros) € 100 * * pour l’étranger (dehors Monaco et France) : ajouter +50% Dehors Europe : + 100%

Nom :

*

Prénom :

*

Adresse : Ville : Téléphone : Chèque n° : Banque : Date

Signature

Bon a retourner, accompagné du règlement à l’ordre de Global Media Associates Sas, à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “ Le Beausoleil de Monaco ” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

*

15



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.