La pointe ouest de l'île de Nantes

Page 1

Visite architecturale et urbaine

Septembre 2017



De l’estuaire à l’île... Nantes et Saint-Nazaire constituent un pôle économique impor tant du Grand Ouest, notamment grâce aux infrastructures por tuaires du Por t de Nantes-Saint-Nazaire, mais aussi par le poids impor tant du secteur industriel avec les constructions aéronautique et navale. Saint-Nazaire est située sur la rive droite de l’estuaire de la Loire, à 50 km à l’ouest de Nantes.

Ce lien est également traité au sein de la biennale d’ar t contemporain « Estuaire » (et avec le Voyage à Nantes). De Nantes à Saint-Nazaire, dans des lieux de culture et en plein air, trente sites sont investis par des ar tistes de renommée internationale depuis 2007. Pérennes ou éphémères, leurs œuvres se sont installées sur l’estuaire de la Loire, entre réserves naturelles et gigantesques bâtiments industriels. Au-delà de la confrontation du grand public à l’ar t contemporain, l’ambition d’Estuaire est de contribuer à l’aménagement du territoire dont l’histoire, l’économie et les paysages sont exceptionnels.


Situation des lieux visités L’île de Nantes est située sur le cours de la Loire, à Nantes. Elle constitue l’un des 11 quar tiers de la ville. D’une longueur de 4,9 km d’est en ouest et d’une largeur maximale de 1 km, elle est enserrée au nord par le « bras de la Madeleine » et au sud par le « bras de Pirmil ». Quar tier de la création

École d’architecture

Les Nefs

École des beaux-ar ts Bâtiment B Manny

Palais de justice



Nantes, la « Venise de l’Ouest » Au dépar t, l’île de Nantes n’est pas une île mais un archipel d’îlots sabloneux et marécageux, séparés par de nombreux petits bras de Loire. Dès le Xème siècle, les rives nord et sud de la Loire sont reliées par une succession de simples passerelles, point de passage obligé entre la Bretagne et le Poitou. C’est un axe qui se consolide au f il du temps pour devenir une véritable ligne de ponts, longue de près de 2 km.

Le XIXème siècle est le théâtre d’un développement industriel fulgurant sur l’île : raff ineurs de sucre, f ilatures et fabriques de toiles indiennes, brasseries, tanneries et fonderies s’installent le long de cette ligne de ponts. Nantes, ville célèbre du commerce triangulaire, a toujours eu un rappor t privilégié avec la mer : d’un point de vue géographique mais également économique avec le commerce f luvial, les échanges, la pêche et la construction navale. Cette dernière est à son apogée dans les années 1950 : le site des chantiers, à l’ouest de l’île, regroupe 8000 ouvriers.


Parallèlement, entre les deux guerres mondiales, les bras de la Loire et de l’Erdre sont comblés pour faciliter la circulation du chemin de fer et des voitures, qui se sont démocratisées. Il est alors possible de rejoindre l’île à pied depuis le centre-ville de Nantes, même si cer tains ponts sont conservés.

Vue des chantiers en 1953

Ancien pont transbordeur, 1953

Durement touchés dans les années 1970 par les chocs pétroliers successifs, les derniers chantiers ferment leurs por tes le 1er juillet 1987. La disparition du dernier chantier naval est un traumatisme pour la ville, marquant la f in d’une époque. L’ouest de l’île est en friche, et ce durant plus de 10 ans. Lorsque la ville de Nantes s’empare du « projet de l’île » à la f in des années 90, il est décidé de préserver et de réhabiliter le bâtiment principal des chantiers, patrimoine industriel, mémoire du travail et du mouvement ouvrier. C’est le premier acte fondateur du projet de l’île.


Le projet « île de Nantes » Dès 1991, des études sont menées af in de réf léchir au devenir global de l’île en lien avec l’agglomération. En 2000, le plan guide de l’équipe d’architectes-paysagistes Chemetoff/Ber thomieu est choisi. C’est l’un des plus grands projets de rénovation urbaine à l’échelle européenne. L’espace public constitue dans ce projet le levier de la transformation urbaine. L’idée directrice était de fabriquer la ville contemporaine sur l’ensemble de l’île en respectant son paysage, sa tradition por tuaire et industrielle. L’objectif de tous ces changements était bien entendu de contribuer au développement économique de la villle en la rendant plus attractive pour attirer les entreprises, les nouveaux habitants et les touristes : c’est ce qu’on appelle du marketing urbain. Dans le cas de l’île de Nantes, l’utilisation de la culture dans la politique publique a joué un rôle très impor tant. À l’ouest de l’île, la friche industrielle a été transformée en « friche culturelle », accueilllant des écoles d’ar ts appliqués, des star t-up innovantes, des activités culturelles et de loisirs, etc.

2003, les urbanistes font l’inventaire de l’île de Nantes : ils repèrent les bâtiments, les espaces publics, la voierie, etc.

2003, plan guide de l’île de Nantes, outil élaboré par Chemetoff/Berthomieu.


Le plan guide a été imaginé selon plusieurs principes d’aménagment qui constituent les lignes directrices du réaménagement de l’île de Nantes : Faire avec l’existant : le respect de l’héritage historique de l’île de Nantes est un axe prioritaire du réaménagement. Il s’agit de revaloriser au maximum l’existant et non de le détruire. Renouer le lien avec le f leuve : le projet se propose de mettre en valeur l’atout que représente un front maritime pour l’agglomération nantaise en revalorisant la Loire et son environnement (quais, berges, espaces naturels, etc.). Privilégier la mixité des fonctions urbaines : aucune activité n’est cloisonnée, l’île de Nantes regroupera à terme toutes sor tes d’infrastructures : pôles d’affaires, commerces de proximité, transpor ts collectifs, équipements sociaux, culturels et de loisirs, crèches, hôpital, écoles, structures de recherche, médias, logements (étudiants, collectifs, individuels), etc. Plus de 6500 logements devraient être construits à terme, af in d’accueillir près de 15000 habitants supplémentaires, l’objectif étant d’éviter le phénomène d’étalement urbain en densif iant l’espace. Commencer par l’aménagement de l’espace public : les premiers travaux engagés concernent les espaces publics. Le but est que les nouvelles constructions s’implantent dans des quar tiers immédiatement agréables à vivre, pour renforcer l’attractivité du site.

Conservation du patrimoine

Aménagement des quais le long de la Loire


Le Quartier de la création Le Quar tier de la création est un territoire en reconversion à l’ouest de l’île de Nantes, dont l’axe de développement vise à créer les conditions du foisonnement créatif. Il fait voisiner les sciences et les techniques en accueillant 5 domaines des industries créatives : communication, design, ar ts de la scène, architecture, ar ts visuels. Toutes ces activités culturelles regroupées géographiquement forment un cluster culturel. L’idée est de favoriser le croisement des disciplines. On retrouve notamment de nombreuses écoles d’enseignement supérieur (l’école d’architecture, des Beaux-ar ts,...), des entreprises et star t-up du monde de la culture et des technologies numériques, etc. À terme, l’objectif est de créer un pôle d’excellence ar ts et culture. Il s’agit de faire des industries créatives une nouvelle force pour la métropole. Le quar tier est situé à l’ouest de l’île, avec comme point névralgique les anciennes halles Alstom. Acquis en 2002 par Nantes Métropole, le site Alstom a été délégué à la SAMOA (société d’aménagement de l’île de Nantes) en septembre 2004 dans l’optique de sa transformation globale.

10


ALSTOM est une société spécialisée dans les secteurs du transpor t, principalement ferroviaire (trains et tramways), et dans la production d’énergie (centrales électriques et énergie renouvelables). Cet ancien site industriel, jusqu’alors privé et clos, se transforme en un véritable quar tier. Les prolongements de cer taines rues permettent de composer de nouveaux îlots, de retrouver une trame urbaine et offrent des nouvelles percées visuelles sur la Loire. Ces réaménagements laissent place à de vastes espaces publics, cours et mails largement plantés, favorisant les circulations douces, posant les premières pierres d’un quar tier à vivre.

Quartier en 2008

Quartier en 2019 (projection)

11


La reconversion des anciennes halles Alstom Livraison : mi-2019 Architecte : Franklin Azzi Architecture, LIN architectes, Fouquet architecture et urbanisme, agence Avignon-Clouet, GARDERA-D, DLW, Fichtre. Programme : École supérieure des beaux-ar ts de Nantes dans la halle principale. Pôle universitaire, cantine numérique, bureaux, restauration et hôtel d’entreprise sont répar tis dans les autres bâtiments. Maîtrise d’ouvrage : SAMOA, ESBANM, Nantes Métropole, Université de Nantes, Ardissa. Situées au cœur du Quar tier de la création, derrière le Palais de justice, les anciennes halles de l’entreprise Alstom font l’objet d’une réhabilitation après 10 années de vie transitoire pendant lesquelles elles ont accueilli de nombreux évènements et acteurs économiques. Aujourd’hui, seule la reconversion de la plus grande halle est terminée, c’est celle de l’École des beaux-ar ts. La proposition générale vise à créer un ensemble de bâtiments à la fois cohérents et autonomes, maillés par les espaces publics et inscrits dans les volumes industriels existants. La préservation des structures industrielles est au cœur de la proposition et permet une grande souplesse dans l’accueil des différents programmes et l’adaptation dans le temps du projet. À chaque volume correspond un élément du programme.

12


L’école supérieure des beaux-arts de Nantes métropole, de Franklin Azzi, 2017. L’architecte Franklin Azzi n’est pas en charge de la conception des autres halles, mais en plus du bâtiment des Beaux-ar ts, il s’occupe de la dimension urbaine du projet et de son intégration dans le quar tier et sur l’île.

Le bâtiment de l’école se présente comme une « halle parapluie » : en ne conservant que la structure métallique du bâtiment, l’idée est d’appor ter un maximum de lumière aux usagers de ces bâtiments. Sous cette couver ture en polycarbonate vient s’insérer la « mini-ville » qui se déploie sur un système en poupée russe organisé autour d’une rue intérieure centrale.

13


La conservation de l’ancienne structure des halles est un hommage au patrimoine industriel de Nantes et permet de concevoir des espaces souples en-dessous, tout en par ticipant à l’économie du projet.

Anciennes halles Alstom

Nouvelle école : perspective de la rue intérieure

Coupe nord/sud du bâtiment

14

Chantier de réhabilitation


Manny Livraison : 2009 Architecte : Agence Tetrarc Programme : Bureaux et magasin en rez-de-chaussée. Maîtrise d’ouvrage : Groupe Coupechoux - DEVINA Manny est un immeuble repère sur l’ile de Nantes, par sa façade par ticulière et sa relation avec son environnement proche. Le bâtiment est situé au seuil du futur « Campus des ar ts ». Sa façade est une réappropriation de plusieurs références plus ou moins anciennes : sa résille est dessinée à par tir d’un motif de fer forgé d’un balcon d’un hôtel du XVIIIème. Ce voile dansant, imprimant mouvement et déséquilibre, imprévu et déstabilisation dans un univers de halles géométriques est aussi une révérence faite aux surréalistes nantais. En se drapant de cette résille d’aluminium, Manny se relie aussi aux chantiers navals qui employaient ce métal pour réaliser des pièces essentiels à la structure, à l’aménagement intérieur et à la propulsion des navires.

15


À l’avant d’une façade largement vitrée, la résille f iltre les vues, évitant notamment aux passants le spectacle de bureaux en désordre. Mais sa fonction essentielle est double : elle évite que les espaces de travail soient exposés à un éclairement direct et homogénéise la lumière naturelle de façon permanente à l’intérieur grâce au phénomène de diffraction de la lumière sur les lames d’aluminium perforées.

Vue intérieure

Elle crée aussi depuis l’ex térieur un jeu de ref lets et de lumière, proposant ainsi différents aspects et couleurs selon les moments de la journée.

Vues extérieures

16


Depuis son ouver ture, le bâtiment accueille deux œuvres de la biennale d’ar t contemporain Estuaire : « Air » de Rolf Julius C’est une œuvre sonore qui se perçoit en s’approchant du bâtiment. Comment créer de « la musique pour les yeux » ? C’est la question à laquelle souhaite répondre ici cet ar tiste allemand. Grâce aux cliquetis métalliques et aux chants d’oiseaux que le visiteur entend en passant près de Manny, le son prend autant d’impor tance que l’image. Selon l’ar tiste, cela permet d’équilibrer les perceptions sensibles.

« The Zebra crossing regulations and general directions » d’Angela Bulloch Depuis ses débuts, l’ar tiste canadienne s’amuse à détourner des systèmes existants et à changer les caractéristiques d’un site. Pour Manny, elle a imaginé une œuvre qui connecte l’intérieur et l’ex térieur du bâtiment (espace privé et espace public). Elle s’est inspirée des passages piétons britanniques pour redessiner l’espace public face au bâtiment. L’œuvre trouble la perception du lieu en prolongeant le passage piéton à l’intérieur même du magazin situé en rez-de-chaussée. 17


Le Bâtiment B Livraison : 2013 Architectes : Barré-Lambot Programme : Bureaux de l’Off ice National des Forêts, d’Atlanbois et de l’UNIFA ouest (syndicat du meuble) + espaces d’exposition, documentation, conférence en rez-dechaussée. Maîtrise d’ouvrage : Atlanbois / ADI La naissance du Bâtiment B (« B » comme bois) marque une étape cruciale dans la dynamique régionale de la f ilière bois. Initié par Atlanbois, l’association interprofessionnelle du bois en Pays de la Loire, il est un lieu de présentation des savoir-faire ainsi que la maison commune des acteurs régionaux du bois. Favorisant les échanges, il est un forum permanent des évolutions techniques et organisationnelles liées au bois et à ses usages. Au sein du quar tier de la création, le bâtiment est le représentant d’une f ilière scientif ique et technique, incitant à la porosité et au dialogue entre les domaines.

Vue de l’entrée du bâtiment (sud)

18


Le projet tracé par le cabinet d’architecture Barré-Lambot pose les principes d’une construction collaborative. Des entreprises de la f ilière bois des Pays de la Loire ainsi que des étudiants de l’Ecole Supérieure du Bois, de l’École supérieure d’architecture de Nantes et de l’École de design ont par ticipé au projet. De l’enveloppe au mobilier, le bâtiment est en bois. Ce n’est plus un simple revêtement de façade pour faire joli, le matériau EST le bâtiment, il a aussi une fonction structurelle.

C’est un bâtiment bioclimatique basse consommation conçu à par tir de bois d’essences locales. Le résultat, tout en légèreté, reproduit la forme d’une feuille ou d’une goutte d’eau, avec un noyau central à par tir duquel rayonne la structure en bois visible de l’ex térieur. Maquette axonométrique de la structure en bois

Le bâtiment est aussi intéressant dans son intégration urbaine. il est à la fois bâtiment, parcelle et îlot car il est isolé sur une place, à une intersection. Il n’a pas 4 façades comme les bâtiments traditionnels mais une seule qui se développe pour dessiner la forme en goutte d’eau du bâtiment. Finalement, il par ticipe à la visibilité du bois dans sa fonction de présentation ainsi que dans son architecture. 19


Le Palais de justice Livraison : 2000 Architecte : Jean Nouvel Programme : Palais de justice de Nantes Maîtrise d’ouvrage : l’État L’implantation du Palais de justice sur l’île de Nantes, face au centre historique et à la passerelle piétonne Schoelcher, est antérieure au projet urbain puisqu’elle date de 2001. C’est en revanche un élément impor tant dans sa mise en route. Il s’accompagne de la requalif ication du quai François Mitterrand et des berges de Loire.

Vue depuis la passerelle Victor Schœlcher

En France, la majorité des palais de justice ont été construits au XIXème siècle, dans un laps de temps relativement cour t. Ils présentent un style architectural homogène, en s’inspirant des formes de l’Antiquité. On y trouve des représentations symboliques for tes de ce que doit représenter la justice : la raison, l’équilibre, la pérennité, la puissance. Photo de l’ancien palais de justice de Nantes

20


Salle des pas perdus : jeux de transparence, ombre et lumière, géométrie

Avec le nouveau palais de justice sur l’île de Nantes, l’architecte a réinterprété ces symboles de façon contemporaine. Le traditionnel escalier qui mène au palais est remplacé par une longue pente douce qui accueille les visiteurs depuis la passerelle Victor Schœlcher. Les colonnes du por tique d’entrée, symbolisant la raison et la sagesse, sont simplif iées, de section carrée et en métal. Le carré, symbole d’égalité et de justice est très largement utilisé : dans le plan, les motifs, les pavements et les dallages au sol. Les volumes et la géométrie imposante, les jeux d’ombre et de lumière du bâtiment suggère la force de la justice. Si cette dernière doit être puissante, elle doit être aussi transparente et accessible. Ainsi, le bâtiment est tourné vers la ville et largement vitré. 21


Le bâtiment est construit de 1500 tonnes d’acier. Cette for te présence du métal est une autre des nombreuses références au passé industriel de l’île. Dans la salle des pas perdus, l’espace est lumineux grâce à la lumière qui se ref lète sur les parois (pour tant noires). On voit depuis cet espace le jardin situé à l’arrière du bâtiment. Il faut noter que le bâtiment comprend 2 façades d’accès : la façade principale côté Loire, pour le public et les magistrats, et côté parc l’entrée pour la police, la gendarmerie et les accusés. Il y a deux circuits qui ne se croisent jamais.

Façade arrière du bâtiment

22

Terrasse donnant sur la Loire


L’œuvre de Jenny Holzer (sans titre) Des tex tes de lumière déf ilent sur les deux faces de deux piliers de la salle des pas perdus, jouant sur les ref lets des baies vitrées et du sol de granit poli pour donner une impression d’inf ini. Les tex tes choisis par l’ar tiste sont, côté salle des pas perdus, les tex tes fondateurs de la justice française (Code civil, droits de l’Homme) qui déf ilent lentement en boucle de 22 heures. Côté Loire, dans un ry thme plus rapide, des citations sur la justice circulent : mots de philosophes et femmes de lettres de l’Antiquité à nos jours. Ces tex tes sont destinés à faire réf léchir le public, les magistrats et les justiciables sur l’évolution du droit et l’esprit des lois. Dans cet œuvre, symboliquement comme formellement, les tex tes sont les piliers de la justice française.

Vue du hall, œuvre de Jenny Holzer en premier plan (Loire et centre-ville de Nantes en arrière-plan).

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre du 1% ar tistique du Ministère de la Culture et de la Communication. C’est une obligation pour les bâtiments publics de soutenir la création ar tistique et de sensibiliser les citoyens à l’ar t, en consacrant 1 % du budget à la réalisation d’une œuvre ar tistique. 23


Conclusion Nantes était appelée «la belle endormie» dans les années 1990, après la fermeture des chantiers navals. Elle a dû trouver de nouvelles branches économiques pour redevenir une ville dynamique et attractive. La culture est aujourd’hui un véritable moteur de développement pour l’économie locale, notament sur la pointe ouest de l’île de Nantes. En faisant émerger le Quar tier de la Création et le Site des Chantiers, la ville a su transformer les contraintes des anciennes friches industrielles en ressources à destination des industries créatives. L’objectif est de réunir l’ensemble de la filière culturelle (ar tistes, créateurs, étudiants, chercheurs et entrepeneurs) afin de déclencher une effervescence de projets et faire émerger de nouveaux emplois. L’île de Nantes se veut être à la fois la continuité du centre-ville de Nantes et le nouveau centre de la métropole Nantes-Saint Nazaire, en alliant un panel d’activités variées avec des logements de qualité, tout en favorisant les mobilités douces (transpor ts en commun, vélo, etc.). La culture a joué un rôle primordial dans le regain d’attractivité de Nantes. Son dynamisme économique est basé sur le création et l’innovation.

24


Notes / Croquis

25


Notes / Croquis

26


Lexique Architecte : il a pour mission de concevoir un bâtiment (plans, coupes,...) et d’en diriger la mise en œuvre. Urbaniste : il a pour mission d’aménager les villes et les campagnes de manière rationnelle, d’ordonner l’espace efficacement en concer tation avec les différents acteurs de la ville. Paysagiste : il a pour mission d’aménager l’espace public, de dessiner et de réaliser des jardins et des parcs. Maître d’ouvrage : celui qui commande l’ouvrage et qui le finance. Il est aussi appelé le commanditaire. Maître d’œuvre : celui qui conçoit et construit l’ouvrage. Il peut être architecte, ingénieur, urbaniste, paysagiste,... Espace public : ensemble des espaces de passage et de rassemblement qui sont à l’usage de tous. Concours d’architecture : mise en compétition d’architectes qui répondent à un programme, un site et un budget donnés. Programme : ensemble des documents conçus par le maître d’ouvrage pour guider le maître d’œuvre dans la conception de l’ouvrage. Livraison : moment où l’ouvrage est remis/livré à son commanditaire. Cluster : espace géographique dans lequel sont installées des activités homogènes (ex : cluster culturel). Plan guide de l’île de Nantes : représentation du projet en marche. Ce n’est pas un schéma réglementaire, il évolue au fil des ans. Il permet la cohérence du territoire en associant l’état des lieux (l’existant) et l’état projeté (le nouveau territoire).

27


L’ardepa en quelques mots... L’ardepa a été fondée en 1979. Depuis, elle développe son action auprès des professionnels, des enseignants, des scolaires, des institutions, des associations, des «amateurs éclairés» et des citoyens... Son but est de susciter, dans tous ces publics, un intérêt croissant pour la constitution, la fabrication et l’évolution du cadre bâti et de l’environnement. Au moyen des actions et des débats qu’elle organise, l’ardepa appor te des éléments d’information permettant de mieux comprendre les processus d’élaboration des projets, les démarches respectives des différents intervenants, des mouvements culturels auxquels ils répondent. Architectes, urbanistes, paysagistes, exper ts, ar tistes, universitaires, maîtres d’ouvrages publics et privés sont conviés à expliciter le sens de leur action, le plus souvent sur le lieu même qui résulte de leur travail. Du projet à la réalisation, du local à l’international, de la ville à la campagne, l’ardepa révèle toutes les dimensions de la ville et des espaces aménagés.

Association Régionale pour la Diffusion Et la Promotion de l’Architecture

28

ensa Nantes - 6 quai François Mit terrand - 44200 Nantes 02 40 59 04 59 - lardepa@gmail.com - w w w.lardepa.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.